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Double sanction
mécanique de vol à un drone, afin qu’il ne s’écrase plus après un impact.»
Les produits utiles sont les seuls qui marchent
La phase de développement a duré près de trois ans. Quand Adrien Briod a achevé son doctorat, en 2013, Patrick Thévoz revenait d’un voyage autour du monde. Ils ont alors décidé de créer une société pour vendre le produit. La présentation vidéo du premier prototype de drone destiné aux inspections intérieures suscita d’emblée un vif intérêt. «Ça démarrait bien», se souvient le commercial du duo, en soulignant l’importance d’arriver sur le marché avec un produit aussi rapidement que possible. C’est souvent difficile à ce stade. En particulier pour les ingénieurs, qui ont tendance à rechercher la perfection. Adrien Briod souligne que l’objectif des toutes premières ventes était d’obtenir un retour des clients sur la performance et les cas d’utilisation du drone, plus que d’engendrer du revenu. «Quand un exploitant de centrale électrique écrit sur notre site internet qu’il utilise nos robots volants à la place d’êtres humains pour inspecter ses installations et économise ainsi des millions parce qu’il n’est plus nécessaire d’interrompre la production, ça fait de l’effet. De plus, les drones, moins chers, permettent des inspections plus fréquentes, ce qui réduit le risque d’incidents.» Le fait d’avoir décroché des clients dès le début a été bénéfique pour obtenir des investissements et des dons. D’autres sociétés ont eu de bonnes idées et cherché des investisseurs, mais elles ont échoué pour n’avoir pas su faire valider un produit répondant pourtant à un besoin. D’où la nécessité d’adopter une approche scientifique.
Aujourd’hui, Flyability emploie plus d’une centaine de personnes. «Un pourcent des centrales électriques utilisent Elios et Elios 2 dans le monde», précise Adrien Briod. Mais l’objectif est d’arriver à 100%. Les deux ingénieurs sont convaincus que les drones d’intérieur, qu’ils ont créés il y a seulement cinq ans avec Elios, n’en sont qu’à leurs débuts. A l’avenir, ils estiment que ces robots volants trouveront d’autres applications dans des domaines comme la gestion des eaux usées, la production d’électricité ou la chimie. Du coup, les activités de ces industries seront plus sûres et, de manière générale, plus efficientes et plus propres. •
Double peine en cas d’infraction routière
Tout conducteur roulant sous l’influence de l’alcool, en excès de vitesse ou en violation des règles de circulation est poursuivi pénalement, mais il s’expose en plus à un retrait de permis.
TEXTE URS-PETER INDERBITZIN
Le fait que les infractions routières d’une certaine gravité soient traitées selon deux procédures distinctes prête régulièrement à discussion. Comme dans le cas d’un conducteur italien domicilié dans le canton de Schwyz, dont la conduite louvoyante avait attiré l’attention d’une patrouille de police. Cet automobiliste avait expliqué s’être simplement coiffé en se regardant dans le rétroviseur.
Les autorités pénales lui ont reproché cette attitude ayant altéré la conduite du véhicule et l’ont condamné à une amende de 300 fr. pour une simple infraction au code de la route. Le conducteur a accepté cette amende, avec l’espoir d’échapper à un éventuel retrait de permis.
Mais les choses ne se sont pas passées ainsi car l’autorité administrative du canton de Schwyz a jugé que l’infraction n’était pas mineure, mais de gravité moyenne. Du coup, le conducteur a écopé d’un retrait de permis d’un mois. En principe, la décision de l’autorité de retrait est liée par les constatations factuelles du tribunal pénal. Elle peut cependant parfois s’en écarter, moyennant une justification adéquate.
Dans le cas d’espèce, le tribunal a souligné que le conducteur, en se coiffant, avait louvoyé alors qu’il circulait à une vitesse de 120 km/h. Ce faisant, il devait avoir conscience de faire courir un danger accru aux autres usagers. Afin de le dissuader de continuer de se livrer à de telles activités au volant à l’avenir, le Tribunal fédéral a jugé que ce retrait de permis constituait une mesure d’avertissement pertinente (1C_564/2019).
Prendre les bonnes mesures dès le début
Un autre conducteur aurait pu s’épargner un retrait de permis si son avocat avait pris les bonnes mesures au stade initial de la procédure pénale. Cet automobiliste avait notamment effectué plusieurs dépassements par la droite sur autoroute, comme le montrait un enregistrement vidéo privé. Il avait accepté une peine pécuniaire de 18 000 fr. avec sursis et l’amende de 3000 fr. qui lui avait été infligée. Mais quand l’autorité administrative lui a signifié un retrait de permis de cinq mois pour violation grave des règles de la circulation routière, l’automobiliste est monté aux barricades. Devant le Tribunal fédéral, il a fait valoir le fait que, selon la nouvelle jurisprudence, les enregistrements vidéo privés ne peuvent servir de preuve que dans des cas exceptionnels et à des conditions très strictes, qui n’auraient pas été remplies dans son cas. Mais pour que le Tribunal fédéral juge cette objection valable, il aurait fallu que l’avocat du conducteur en que l’avocat du conducteur en fasse état au début de la fasse état au début de la condamnation pénale, condamnation pénale, et pas simplement en et pas simplement en réponse à la mesure réponse à la mesure administrative administrative (1C_415/2020). •(1C_415/2020).
URS-PETER URS-PETER INDERBITZIN expert juridique expert juridique