Grammaire de la subordination en français, P. Le Goffic - Editions Ophrys

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, dirigĂŠe par Catherine Fuchs

La transitivitĂŠ verbale en français, par Meri Larjavaara L’intensitĂŠ et son expression en français, par Clara Romero L’expression de la manière en français, par Estelle Moline et Dejan Stosic La ponctuation en français, par Jacques DĂźrrenmatt La comparaison et son expression en français, par Catherine Fuchs Les dĂŠterminants du français, par Marie-NoĂŤlle Gary-Prieur Le discours rapportĂŠ en français, par Laurence Rosier Les verbes modaux en français, par Xiaoquan Chu Les temps de l’indicatif en français, par GĂŠrard Joan BarcelĂł et Jacques Bres Le nom propre en français, par Sarah Leroy Le gĂŠrondif en français, par Odile Halmøy La prĂŠposition en français, par Ludo Melis Le conditionnel en français, par Pierre Haillet La rĂŠfĂŠrence et les expressions rĂŠfĂŠrentielles, par Michel Charolles La construction du lexique français, par Denis ApothĂŠloz Le subjonctif en français, par Olivier Soutet Les noms en français, par Nelly Flaux et Danielle Van de Velde La cause et son expression en français, par Adeline Nazarenko L’intonation : le système du français, par Mario Rossi Les stĂŠrĂŠotypes en français, par Charlotte Schapira L’adjectif en français, par Michèle Noailly Les constructions dĂŠtachĂŠes en français, par Bernard Combettes L’espace et son expression en français, par AndrĂŠe Borillo Les formes conjuguĂŠes du verbe français, oral et ĂŠcrit Les adverbes du français : le cas des adverbes en -ment, par Claude Guimier par Gaston Gross Les ambiguĂŻtĂŠs du français, par Catherine Fuchs La concession en français, par Mary-Annick Morel La consĂŠquence en français, par Charlotte Hybertie


Les parlers jeunes dans l’Île-de-France multiculturelle, par Françoise Gadet DĂŠcrire le français parlĂŠ en interaction, par VĂŠronique Traverso Le français au contact d’autres langues, par Françoise Gadet et Ralph Ludwig Les crĂŠoles Ă base française, par Marie-Christine HazaĂŤl-Massieux Approches de la langue parlĂŠe en français, nouvelle ĂŠdition, par Claire Blanche-Benveniste (ĂŠpuisĂŠ) Les variĂŠtĂŠs du français parlĂŠ dans l’espace francophone. Ressources pour l’enseignement, par Sylvain Detey, Jacques Durand, Bernard Laks et Chantal Lyche (dir.) , par BĂŠatrice Lamiroy (dir.) La variation sociale en français, par Françoise Gadet Le français en diachronie, par Christiane Marchello-Nizia

Lire un texte acadĂŠmique en français, par Lita Lundquist Dictionnaire des verbes du français actuel, par Ligia-Stela Florea et Catherine Fuchs RĂŠdiger un texte acadĂŠmique en français, par Sylvie Garnier et Alan D. Savage Construire des bases de donnĂŠes pour le français, par BenoĂŽt Habert Dictionnaire pratique de didactique du FLE, par Jean-Pierre Robert Les dictionnaires français, outils d’une langue et d’une culture, par Jean Pruvost Instruments et ressources ĂŠlectroniques pour le français, par BenoĂŽt Habert


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© Editions Ophrys, 2019 Editions Ophrys, 5 avenue de la République, 75011 Paris www.ophrys.fr ISBN 978-2-7080-1540-1


SOMMAIRE

Avant-propos

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Liste des abréviations

8

Introduction : Histoire et enjeux d’un concept

9

Chap. I

La subordination : vue d’ensemble

17

Chap. II

Subordonnées interrogatives et exclamatives

47

Chap. III Subordonnées complétives

77

Chap. IV

Subordonnées indéfinies nominales

103

Chap. V

Subordonnées circonstancielles

123

Chap. VI

Subordonnées relatives

193

Chap. VII Clivées

221

Chap. VIII Dépendance lointaine des mots en qu-

235

Chap. IX

Subordination et prédication réduite

249

Chap. X

Subordination et dépendances textuelles non marquées

265

Index

283

Glossaire

289

Bibliographie

291

Liste des Tableaux

295

Table des Matières

297

5



AVANT-PROPOS Cet ouvrage prolonge et complète la Grammaire de la Phrase Française que j’ai publiée chez Hachette (1ère édition en 1993). Le cadre théorique de référence est fondamentalement le même, mais le champ considéré est autre : la subordination est un pan du système linguistique qui demande à être étudié en lui-même et pour lui-même. Le présent ouvrage s’y consacre avec une double visée : 1. Le premier objectif est de décrire le fonctionnement de la subordination en français : les travaux en la matière ne manquent pas, mais il m’est apparu que le caractère fortement structuré de la subordination pouvait être mis en lumière plus nettement et plus complètement qu’il ne l’est d’ordinaire. Les différents types de subordonnées forment un dispositif cohérent, exhaustif dans son ordre. L’exposé se nourrit de l’histoire de la langue, de l’histoire de la grammaire, de la typologie des langues. Il vise à donner un état des lieux aussi clair, rigoureux et complet que possible, couvrant toutes les variétés du français (reçues ou non par la norme). Sur certains points problématiques, des recommandations sont faites en vue de l’usage pratique de la langue. Je n’ai esquivé aucune difficulté - sans prétendre les résoudre toutes. 2. Cette description se transforme d’elle-même en enquête sur le système, par toutes les questions qu’elle suscite : pourquoi les mots interrogatifs et les mots subordonnants sont-ils massivement les mêmes, en français comme dans une bonne partie des langues du monde ? Quel rapport y a-t-il entre si dans Dites-moi si vous êtes d’accord et dans Si vous êtes d’accord, c’est parfait ?, etc. On devine des mécanismes profonds à l’œuvre, que les recherches sur la cognition éclaireront peut-être un jour : la subordination est une fenêtre d’observation privilégiée sur certains aspects fondamentaux du langage. Remerciements Cet ouvrage est le fruit de longues années d’échanges et d’enseignement : je remercie mes collègues de l’Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle, ainsi que les étudiants, français et étrangers. J’ai une dette particulière envers mes amis et collègues qui ont participé pendant plusieurs années au séminaire de recherche de Paris 3 sur ‘Interrogation, Indéfinition, Subordination’, et notamment Michel Charolles, Bernard Combettes, Nathalie Fournier, Sylvain Kahane, Florence Lefeuvre, Catherine Schnedecker, Wang Xiu Li. Je remercie également mes amis de l’UMR Lattice, pour leur soutien. Et je dédie ce livre à Catherine Fuchs, avec gratitude et amour : je ne saurais exprimer tout ce que je lui dois. 7


Abréviations et symboles

Abréviations usuelles des termes grammaticaux : - P = Phrase - N = Nom, V = Verbe, Prép. = Préposition, Inf = Infinitif, etc. - GN = Groupe Nominal, GPrép = Groupe Prépositionnel, GInf = Groupe Infinitival, etc. - Cod = complément d’objet direct, Coi = complément d’objet indirect, S = sujet, Attr = attribut, etc. - indic = indicatif, subj. = subjonctif - ‘Hum’ = Humain (catégorie ontologique des noms et des pronoms) - ‘non Hum’ = non Humain (catégorie ontologique) qqn = quelqu’un qch = quelque chose supra = ci-dessus, dans une partie précédente du livre infra = ci-dessous, dans la suite du livre * l’astérisque signale un énoncé irrecevable (incorrect) ou impossible ? le point d’interrogation (à gauche d’un énoncé) signale un énoncé d’acceptabilité douteuse

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INTRODUCTION Histoire et enjeux d’un concept 1. Petite histoire d’un concept grammatical : la subordination Le concept de subordination est apparu au 19e siècle, quand la grammaire, qui se limitait jusque-là à la proposition simple et aux propositions dites ‘incidentes’ (comme les relatives), s’est annexé l’étude de certaines propositions comme les conditionnelles en si (jusque-là apanage de la logique), pour constituer la ‘grammaire de la phrase complexe’. Le concept de subordination est donc né de l’amalgame de deux traditions distinctes : une tradition grammaticale et une tradition logique, mais cette réunion ne s’est pas faite sans un certain nombre d’ambiguïtés, qui pèsent encore aujourd’hui sur la définition de la subordination et la délimitation de son champ. Le Tableau 1 retrace les grands traits de ce passage. Tableau 1 : La naissance du concept de subordination

Grammaire classique (17e - 18e)

Grammaire moderne (=‘traditionnelle’) (19e – 20e)

Grammaire : la proposition propositions simples + prop. ‘incidentes’ (relatives, ...)

Logique : rapports entre propositions propositions reliées par une conjonction p et q / p ou q / si p, q / p parce que q / ... Grammaire de la phrase complexe :

subordination propositions subordonnées relatives, ... circonstancielles qui, lequel, ... si, quand, parce que... = pronoms = conjonctions de conjonctifs subordination

coordination propositions coordonnées et, ou, ... = conj. de coordination

La grammaire classique, limitée à la proposition. Pour la grammaire classique, ou ‘Grammaire Générale’, des 17e et 18e siècles (telle que l’illustrent notamment la Grammaire et la Logique de Port-Royal, publiées en 1660 et 1662), la grammaire se limite à la proposition, conformément à une tradition remontant aux Grecs, et les rapports entre propositions sont du domaine de la logique : il n’est pas question de phrase complexe, ni même de phrase (au sens où nous l’entendons).

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Introduction

La Grammaire traite néanmoins d’un certain type de propositions, les ‘propositions complexes’ (contenant des propositions ‘incidentes’), que la Logique ne prend pas en compte, et qui sont des propositions dont « le sujet ou l’attribut est un terme complexe, qui enferme d’autres propositions qu’on peut appeler incidentes, qui ne font que partie du sujet ou de l’attribut, y étant jointes par le pronom relatif qui, lequel, dont le propre est de joindre ensemble plusieurs propositions en sorte qu’elles n’en composent toutes qu’une seule » (Logique, II, V, p. 119. Exemple : Tout homme qui ne craint rien est roi, p. 120)

Mais la Logique a le monopole des ‘propositions composées’, dont la liaison interne est assurée par une ‘conjonction’ (au premier rang desquelles : et, ou, si, parce que). Le but de la logique est de dégager les conditions de vérité de ces propositions composées, propres à chaque connecteur : par exemple, dans le cas de et, l’ensemble formé par deux propositions reliées par et est Vrai si chacune des deux propositions est Vraie ; dans le cas de deux propositions reliées par parce que, « il est nécessaire pour la vérité de ces propositions que l’une des parties soit cause de l’autre » (Logique, II, IX, p. 136), et ainsi de suite. La logique, indifférente à la syntaxe, se place sur le terrain de la sémantique et de la vérité ; la distinction entre ‘coordination’ et ‘subordination’ (termes totalement inconnus) n’y a pas sa place. Emergence du concept de subordination au 19e siècle. Au 19e siècle, la grammaire élargit son champ, en s’émancipant de la logique. La proposition ne se réduit plus au schéma logique Sujet / Attribut (ou Prédicat), mais elle est réanalysée en fonctions syntaxiques : le schéma type devient Sujet / Verbe / Complément (Cod, attribut, ...), le sujet et l’attribut n’étant plus que des fonctions grammaticales parmi d’autres ; les compléments circonstanciels font leur apparition. Et la proposition cesse d’être le concept général organisateur, pour laisser la place à la phrase, simple (équivalente à la proposition) ou complexe (constituée de plusieurs propositions). Avec la phrase complexe s’ouvre un nouveau champ grammatical, qui se nourrit d’une part des propositions ‘incidentes’ des classiques (en gros, nos relatives et complétives), et d’autre part des ‘propositions composées’ de la logique (la question des conditions de vérité étant laissée de côté) : une partie d’entre elles (les propositions introduites par si, parce que, ..., auxquelles on ajoute celles qui sont introduites par quand ou comme) va former la catégorie nouvelle des ‘propositions circonstancielles’, et le nouveau concept de ‘subordination’ va réunir les relatives, les complétives et les circonstancielles. À la subordination s’oppose désormais la ‘coordination’, relation entre éléments de même rang, marquée par et ou ou, où se retrouve l’autre partie des anciennes ‘propositions composées’ de la logique. La recomposition du champ est achevée à la fin du 19e siècle (après des péripéties qui ont occupé tout le siècle). La nouvelle doxa est la grammaire qu’on peut appeler, comme on voudra, ‘moderne’ (par opposition à la grammaire classique) ou ‘traditionnelle’, en raison de sa place institutionnelle et de son rôle de référence

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CHAPITRE I La subordination : vue d’ensemble 1. Définition Le terme de ‘subordination’, qui désigne par lui-même une dépendance quelle qu’elle soit, a en syntaxe un emploi spécialisé, restreint aux cas où le constituant dépendant est une proposition, appelée ‘proposition subordonnée’. Exemples : Dites-moi si vous êtes d’accord J’attends que Jean arrive Le livre qui est sur la table est à moi Venez quand vous pourrez. Dans le 1er exemple, la proposition si vous êtes d’accord, introduite par si, est complément d’objet direct du verbe dites, au même titre que le serait un GN dans Dites-moi votre avis. Dans le 2ème exemple, la proposition que Jean arrive, introduite par que, est complément d’objet direct de J’attends comme serait le GN l’arrivée de Jean. Dans le 3ème exemple, la proposition qui est sur la table, introduite par qui, est épithète du nom livre, au même titre qu’un adjectif comme rouge dans le livre rouge. Dans le dernier exemple, la proposition quand vous pourrez, introduite par quand, est complément circonstanciel de temps du verbe venez, comme le serait l’adverbe demain dans Venez demain. Les propositions subordonnées ont donc trois traits caractéristiques, définitoires : 1) ce sont des propositions (constituants complexes), 2) qui remplissent les mêmes fonctions que les constituants simples, 3) et qui sont introduites par un marqueur de subordination. Première caractéristique : la subordination suppose une ‘proposition subordonnée’, c’est-à-dire, selon la tradition, un ‘groupe de mots organisé autour d’un verbe à mode personnel’. Cette appellation traditionnelle, parfois contestée ou brocardée, traduit une approche fondamentalement juste et opérationnelle, et elle mérite pleinement d’être conservée et utilisée.

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Chapitre I

Deuxième caractéristique : l’équivalence fonctionnelle des subordonnées avec des termes simples. C’est le trait fondamental de la subordination pour l’analyse syntaxique. En termes syntaxiques, on dit qu’une subordonnée est enchâssée dans un constituant de niveau supérieur, dans une structure qui la domine (ou constituant ‘matrice’), selon un processus général qui s’apparente à celui des ‘poupées russes’ : une subordonnée (que Jean arrive) est enchâssée dans un constituant matrice (la structure de phrase J’attends + Cod), qui pourrait lui-même être enchâssé au niveau supérieur (Vous voyez bien que j’attends que Jean arrive), et ainsi de suite. En langage plus technique, le système des ‘poupées russes’ se dénomme ‘récursivité’ : c’est une propriété très remarquable du langage, selon laquelle une structure donnée (comme la structure de la proposition ou de la phrase, ou celle du Groupe Nominal) peut être réutilisée un nombre de fois théoriquement illimité dans la même phrase, à différents niveaux, venant chaque fois s’inscrire comme constituant dans un constituant supérieur : ainsi la structure ‘P’ peut s’enchâsser récursivement, autant de fois que le locuteur en décide et s’en donne les moyens, non seulement dans une Phrase ou dans une subordonnée, mais dans d’autres structures (la proposition relative, par exemple, consiste en un enchâssement de P dans un Groupe Nominal : il n’y a rien de contradictoire à enchâsser une phrase dans un constituant ‘plus petit’ tel qu’un GN). Cette propriété d’enchâssement récursif illimité de la proposition constitue un des traits constitutifs du langage. On ne peut imaginer une langue qui en soit dépourvue, à peine de ne plus être une réalisation du langage humain. Seule l’habitude nous empêche de prendre la mesure de cette faculté et de nous en émerveiller ... Troisième caractéristique : la présence d’un marqueur introducteur (dans nos exemples : si, que, qui, quand). Ces marqueurs ont une fonction de signal de la dépendance syntaxique : ils sont toujours situés à l’initiale de la subordonnée (on dit bien qu’ils ‘l’introduisent’). Leur rapport à la proposition introduite est variable : il n’est manifestement pas le même dans J’attends que Jean arrive (où que n’a pas de fonction par rapport au verbe de la subordonnée) et dans le livre qui est sur la table (où qui est en même temps le sujet du verbe). Ces termes feront l’objet d’une étude détaillée. Chacune de ces trois caractéristiques a fait, et continue à faire, l’objet de débats et de controverses, dont on trouvera l’écho dans ce livre. Leur réunion définit le cœur de la subordination, et l’ancre dans la syntaxe de la langue, décrite en termes de dépendance syntaxique et d’inclusion (enchâssement) de constituants, et représentable par un arbre de surface.

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CHAPITRE II Subordonnées interrogatives et exclamatives Premier volet des subordonnées nominales : les subordonnées interrogatives et exclamatives (qu’on examinera successivement).

Première partie : Les subordonnées interrogatives 1. Définition Exemple : la phrase Disons pour finir qui était le marquis de Norpois (Proust) contient la subordonnée qui était le marquis de Norpois : subordonnée interrogative, nominale (Cod du verbe disons), partielle (qui est attribut dans la subordonnée). Comme on l’a déjà signalé (I.2.2.), une subordonnée interrogative n’est pas interrogative au sens strict, mais contient une interrogation virtuelle. La phrase de Proust énonce l’intention qu’a le scripteur (Disons …) de répondre à la question sous-jacente, virtuelle ‘Qui était le marquis de Norpois ?’ ; elle pourrait être glosée par ‘Répondons pour finir à la question : Qui était le marquis de Norpois ?’ Le contenu de la subordonnée, c’est précisément cette question virtuelle, non pas posée effectivement, mais sous-jacente, devenue partie intégrante d’une phrase complexe. C’est à ce titre que ces subordonnées peuvent être appelées interrogatives (même si elles ne sont interrogatives que virtuellement) : en tant que propositions comportant une variable ouverte (un x dont la valeur est indéterminée). Il faut donc distinguer nettement la subordonnée, et la phrase dans son ensemble : d’une part la subordonnée interrogative apporte une question sousjacente ; d’autre part la phrase intègre cette question sous-jacente sous n’importe quelle modalité d’énonciation : modalité assertive (manifestant une connaissance ou une ignorance, un doute ou une certitude, une envie de savoir, ou mille autres choses : je sais, je ne sais pas, je vous demande, ...), injonctive (dis-moi, disons) ou interrogative (savez-vous … ; dans ce cas, le point d’interrogation final sera dû à l’interrogation de la phrase : Savez-vous … ?, et non à la subordonnée). La subordonnée en elle-même est indifférente à la modalité d’énonciation de la phrase globale, elle est parfaitement neutre à cet égard : elle apporte toujours le même composant, à savoir une question virtuelle sans valeur d’acte de langage. Logiquement (cognitivement) le stade de la proposition subordonnée interrogative est avant (et non après) celui de la proposition interrogative. En effet 47


Chapitre II

l’interrogation (cf. I.3.1.), partant du présupposé (stade 1 : ‘le marquis de Norpois était une personne x’), mobilise des éléments syntaxiques (ordre des mots, intonation, ...) et discursifs pour provoquer l’interlocuteur et le placer dans la nécessité et l’urgence d’avoir à fournir la réponse (quelle est la valeur de x ?) (stade 2) ; mais une subordonnée interrogative elle-même en reste au stade du présupposé (stade 1), quelle que soit sa prise en compte. Par suite on a affaire à la même subordonnée interrogative dans des énoncés comme a) Je te demande b) Dis-moi c) Est-ce que tu sais ... ? qui est le marquis de Norpois. d) Je ne sais pas e) Je sais parfaitement Ce qui change est la façon dont cette question invariante est prise en charge, exploitée, traitée, dans la phrase. Cf. les paraphrases correspondantes : a) Je te demande de répondre à la question : b) Donne-moi la réponse à la question : c) Connais-tu la réponse à la question : Qui est le marquis de Norpois ? d) Je ne connais pas la réponse à la question : e) Je connais parfaitement la réponse à la question : Ce type de structure déborde largement ce que la tradition rhétorique fait reconnaître comme des ‘interrogations indirectes’ : autant ou plus que demander, c’est le verbe savoir, employé affirmativement ou négativement, qui est le verbe introducteur emblématique des subordonnées interrogatives. En pratique, il existe un moyen efficace pour reconnaître une subordonnée interrogative : on peut être certain que c’est le cas quand, dans un contexte donné, on peut faire défiler en parallèle plusieurs termes interrogatifs différents (qui, où, quand, comment, …, éventuellement si, bien qu’il ne soit pas toujours naturel de faire commuter en contexte une interrogation en qu- et une interrogation en si) : Disons pour finir qui était le marquis de Norpois, où M. de Norpois avait été ambassadeur, comment M. de Norpois avait connu mon père, pourquoi mon père avait invité M. de Norpois, dans quelles circonstances M. de Norpois ... Il est d’ailleurs très courant de rencontrer des séries de subordonnées interrogatives coordonnées dans la dépendance d’un même verbe, au même titre que plusieurs GN : quel que soit son mot introducteur (pronom ou adverbe, régi ou non par une préposition, …), une subordonnée interrogative est toujours équivalente à un GN ; c’est la question (sous-jacente) qui, en bloc, constitue le terme nominal, quelle que soit sa forme ou sa structure.

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CHAPITRE III Subordonnées complétives 1. Définition Une subordonnée complétive est une proposition entière (ou Phrase) transformée en un simple GN (‘Nom de discours’) grâce à l’élément que. Exemple : dans Je voudrais que tout le monde soit heureux le verbe voudrais a pour Cod non pas un simple GN mais une proposition complète (que tout le monde soit heureux), introduite par l’élément que. Une subordonnée complétive est donc une subordonnée nominale, non interrogative, totale : - subordonnée non interrogative : par contraste avec une subordonnée interrogative totale, qui laisse ouvertes les deux possibilités ‘Vrai’ ou ‘Faux’ d’une proposition (Je ne sais pas si Marie est heureuse), une complétive n’envisage que la face ‘Vrai’ d’une proposition, que celle-ci soit réalisée : Je vois bien que Marie est heureuse, ou évoquée, non réalisée : Je voudrais que Marie soit heureuse ; - subordonnée nominale : une complétive est équivalente à un GN et occupe une fonction dévolue à un GN (ici la fonction Cod) ; elle pourrait commuter avec un GN (Je voudrais le bonheur de tous) ou un Groupe Infinitival (Je voudrais rendre tout le monde heureux), ou être pronominalisée (Je le voudrais). Elle peut être coordonnée avec un GN ou un Inf : Je voudrais être heureux et que les autres le soient aussi ; - subordonnée totale (et non partielle) : le mot que, qui permet l’enchâssement de la subordonnée, n’exerce aucune fonction à l’intérieur de celle-ci. Pouvoir transformer des propositions (ou des phrases, aussi complexes qu’on voudra) en un simple GN de discours, c’est-à-dire conceptualiser une situation entière, ou un événement, réalisé ou non, de façon à en faire un constituant simple, représente un saut cognitif considérable et constitue une ressource décisive pour l’expression. Terminologie. Le terme de complétive est usuel. Une complétive, malgré son nom, peut avoir une autre fonction que ‘complément’ et être p.ex. sujet. Inversement, le terme de complétive ne couvre pas toutes les subordonnées qui peuvent être complément d’un verbe : il est restreint aux Que P, à l’exclusion

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Subordonnées complétives

d’autres subordonnées nominales telles que les propositions interrogatives vues au Chap. précédent.

2. Introducteur : q ue et sa variante ce que Les complétives sont introduites par que, avec une variante ce que dans certains cas (derrière préposition). 2.1. Que Que, introduisant des complétives, est le ‘connecteur pur’ par excellence, traditionnellement étiqueté ‘conjonction’ : pur instrument de relation, sans apport sémantique, non anaphorique (sans antécédent ; voir toutefois 4.6. infra), et sans fonction à l’intérieur de la subordonnée. Le critère décisif, pour distinguer que complétif de que pronom relatif n’est pas la question de l’antécédent (question qui peut devenir complexe, quand la complétive est complément de nom ; voir 4.4. infra) mais la question de la fonction dans la subordonnée : le que complétif, par définition, n’a jamais de fonction par rapport au verbe de la subordonnée, alors que le pronom relatif, par définition, en a toujours une (Cod, attribut, ...). Comment se réalise cette transformation de P en GN ? Quel est cet élément que grâce auquel s’effectue cette transformation ? L’hypothèse la plus plausible pour répondre à cette question (et qui ramène le que complétif dans le cadre général de fonctionnement des termes en qu-), est que le que complétif n’est autre que le pronom indéfini neutre en qu- (‘non Hum’), employé métalinguistiquement, avec ellipse de être, ainsi que le représente la glose : que P = ‘quoi (ou ce que) P [est]’ (variable indéfinie). Ainsi Je voudrais que Marie soit heureuse = ‘Je voudrais ce que P (= Marie être heureuse) est’. Dans cette perspective (qu’on retiendra ici), une subordonnée complétive est donc d’une certaine façon une subordonnée indéfinie nominale, et que a en fait une fonction profonde, non apparente (et que la description syntaxique de surface peut ignorer) : attribut de ‘P’ par rapport à un verbe être ellipsé. L’emploi de la forme que (et non quoi) est sans doute dû à ce que quoi est impossible en position initiale, en fonction non prépositionnelle. A première vue, cette transformation de ‘P’ en ‘ce que P est’ n’est qu’une tautologie gratuite, voire saugrenue, mais c’est elle qui permet d’enchâsser P dans une structure supérieure : alors qu’une phrase ‘P’, structure autonome, n’est par définition pas intégrable en tant que telle dans une structure syntaxique supérieure, sa version métalinguistique nominalisée ‘(ce) que P [est]’ l’est parfaitement, et sans difficultés. Que ce mécanisme ne soit pas présent à la conscience des locuteurs est normal : il en va ainsi de l’essentiel des mécanismes les plus profonds du langage.

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CHAPITRE VIII Dépendance lointaine des mots en q u 1. Définition Les mots qu- sont en ‘dépendance lointaine’ dans des cas tels que : Dis-moi où tu veux que j’aille. Le mot où, interrogatif, introduit une subordonnée interrogative Cod de Dis-moi. Mais, dans la subordonnée, où est complément de lieu non pas du verbe qui le suit (il ne s’agit pas de localiser tu veux) mais d’un deuxième verbe placé dans la dépendance du premier (que j’aille : il s’agit d’aller où ?) ; que j’aille est une complétive Cod de tu veux, et c’est par rapport au verbe de cette complétive que où fait sens et prend sa fonction : où a en quelque sorte ‘sauté par-dessus’ vouloir que pour se mettre en rapport avec j’aille, d’où le caractère ‘lointain’ de sa dépendance. Il en va de même avec un mot qu- subordonnant indéfini : dans Jean a agi comme il était convaincu qu’il devait le faire, comme caractérise non pas la manière d’être convaincu, mais la manière de faire. De même encore avec un mot qu- anaphorique (relatif) : dans ... des actions auxquelles j’aurais souhaité que davantage de jeunes puissent participer, auxquelles (représentant des actions) est complément de participer et non de souhaiter (il s’agit de participer à des actions). Cette faculté d’être en dépendance lointaine est une propriété spécifique des mots en qu-, qu’ils soient interrogatifs (simples ou subordonnants), indéfinis ou relatifs. Remarque. Cette propriété est distincte de la simple récursivité des propositions enchâssées (Paul dit que Jean croit que Marie a prétendu qu’elle avait vu des Martiens ; Voici l’homme qui vu le cambrioleur qui a tué le gardien qui donnait l’alarme), dans laquelle chaque subordonnant prend sa fonction par rapport au verbe qui le suit : quelle que soit la longueur de la chaîne, il n’y a pas de ‘dépendance lointaine’.

La subordination en dépendance lointaine est courante dans tous les registres (y compris le registre spontané et familier) : sous ses dehors sophistiqués, elle dérive simplement de la possibilité de complexifier le prédicat sur lequel porte un terme en qu-. En effet, un mot qu- interrogatif peut porter sur un prédicat simple (verbe seul) : Où vas-tu ? sur un prédicat de la forme Verbe modal + Infinitif : 235


Chapitre VIII

Où veux-tu aller ? Où porte alors sur l’Infinitif et non sur le verbe modal conjugué : c’est déjà un premier stade de ‘dépendance lointaine’, même s’il n’est pas considéré comme tel ; sur un prédicat de la forme Verbe modal + complétive (pour la complémentarité Infinitif / complétive, voir § IX.2.1.) : Où veux-tu que j’aille ? On a affaire alors à une dépendance lointaine, reconnue comme telle, et qu’on retrouve à l’identique dans la subordonnée interrogative de Dis-moi où tu veux que j’aille. Avec les mots qu- subordonnants indéfinis ou relatifs, la dépendance lointaine s’installe de la même façon qu’avec les interrogatifs : - dépendance lointaine de comme : Il a fait comme faisaient ses parents comme il avait l’intention de faire comme il était convaincu qu’il devait faire, - dépendance lointaine de auxquelles : des actions auxquelles j’ai participé auxquelles j’aurais bien voulu pouvoir participer auxquelles j’aurais bien voulu que davantage de jeunes puissent participer. Trois moments successifs sont donc à considérer dans ces constructions (hormis les cas d’interrogatif in situ, dont il sera question en 3.2. infra) : 1) un mot q u - est à l’initiale d’une phrase interrogative, ou d’une subordonnée quelle qu’elle soit, d’une façon banale ; 2) mais la phrase interrogative ou la subordonnée ne commence pas par le prédicat sur lequel va porter le mot qu-, mais par un autre noyau prédicatif (un Sujet et un Verbe) qui constitue une sorte de ‘pont’, de transition, régissant une complétive ou un interrogative ; 3) vient ensuite la subordonnée (complétive ou interrogative) enchâssée derrière le ‘pont’, par rapport au prédicat de laquelle se joue la dépendance lointaine : ... que j’aille ; ... que davantage de jeunes puissent participer. Cette subordonnée est (linéairement) incomplète puisque sa complétude syntaxique et son interprétation nécessitent de remonter au qu- initial pour l’incorporer. On a donc affaire à un type d’enchâssement particulier. Il faut signaler toutefois une limitation importante : la fonction sujet n’entre pas dans ce schéma et nécessite d’être traitée séparément (voir § 4. infra).

236


TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE

5

Avant-propos

7

Abréviations et symboles

8

INTRODUCTION : Histoire et enjeux d’un concept 1. Petite histoire d’un concept grammatical : la subordination 2. La subordination, phénomène syntaxique 3. Questions de méthode

9 9 11 13

CHAPITRE I : La subordination : vue d’ensemble 1. Définition 2. Les propositions subordonnées 2.1. Structure 2.2. Modalité et mode verbal. Subordonnées interrogatives / non interrogatives 2.3. Fonction. Subordonnées nominales / adjectivales / adverbiales 2.4. Les mots introducteurs. Subordonnées totales / partielles 3. Introducteurs : Mots en q u3.1. Interrogatifs et exclamatifs 3.2. Subordonnants indéfinis 3.3. Subordonnants anaphoriques 3.4. Un indéfini reconstitué : ce qui, ce que 3.5. Locutions conjonctives 4. Introducteur : Si 5. Les cinq types fondamentaux de subordonnées 5.1. Subordonnées interrogatives (et exclamatives) (> Chap. II) 5.2. Subordonnées complétives (> Chap. III) 5.3. Subordonnées indéfinies nominales (> Chap. IV) 5.4. Subordonnées circonstancielles (> Chap. V) 5.5. Subordonnées relatives (> Chap. VI) 5.6. Types secondaires 6. Aux marges de la subordination

17 17 19 19 19 21 23 24 25 29 32 34 36 38 39 40 41 42 42 43 44 44

297


Table des Matières

CHAPITRE II Subordonnées interrogatives et exclamatives Première partie : Les subordonnées interrogatives 1. Définition 2. Introducteur s i : subordonnées interrogatives totales 3. Introducteurs en qu- : subordonnées interrogatives partielles 3.1. Qui (‘Hum’) 3.2. Quoi (‘non Hum’). Ce qui, ce que 3.3. Où (Lieu) 3.4. Quand (Temps) 3.5. Comment (Qualité – Manière) 3.6. Combien (Quantité). Ce que 3.7. Quel, Lequel (Sélection) 3.8. Pourquoi. Locutions interrogatives (Relations logiques) 3.9. Variantes non standard 4. Structure et mode 4.1. Structure de la subordonnée interrogative 4.2. Modalité et mode verbal. Subordonnée interrogative à l’infinitif 5. Emplois et fonctions 6. Interprétation : la perspective percontative Deuxième partie : Les subordonnées exclamatives 7. Définition 8. Introducteur si 9. Introducteurs en qu9.1. Quel (Qualité) 9.2. Comme (Qualité – Manière) 9.3. Combien (Quantité) 9.4. Que (Quantité). Ce que 9.5. Variantes non standard 10. Structure et emploi 11. Interprétation CHAPITRE III : Subordonnées complétives 1. Définition 2. Introducteur : que et sa variante ce que 2.1. Que 2.2. Ce que (derrière préposition) 3. La subordonnée complétive : structure et mode verbal 3.1. Structure 3.2. Mode verbal : indicatif / subjonctif 4. Emplois et fonctions 4.1. Emplois non régis 4.2. Régime direct (attribut ou Cod) 4.3. Régime indirect 298

%& 47 47 49 51 51 52 54 54 54 55 56 57 58 59 59 61 62 65 66 66 68 70 70 71 72 72 74 74 75 77 77 78 78 79 80 80 81 82 82 83 87


Table des Matières

4.4. Complément de nom 4.5. Régime de préposition non régie 4.6. Un type hybride : ‘complétive adjective’ 5. Questions de syntaxe et d’interprétation 5.1. Co-référence des sujets et mode verbal 5.2. Prise en charge énonciative 6. Emplois particuliers 6.1. Qu’est-ce que l’amour ? 6.2. Il y a trois an que Jean est parti 6.3. Heureusement qu’il a fait beau 6.4. Qu’il pleuve ou qu’il vente, nous partirons 6.5. Que Johnny il a donné son dernier concert 6.6. Que ‘béquille du subjonctif’ 7. Complétives non standard

88 90 91 94 94 96 97 97 99 99 100 101 101 101

CHAPITRE IV : Subordonnées indéfinies nominales 1. Définition 2. Deux procédés en concurrence inégale 2.1. Indéfinies nominales en qui, quoi (emploi restreint) 2.2. Relatives substantivées en ce qui (que), celui (celle) qui (que) (emploi non restreint) 3. Domaine ‘Humain’ : q ui / celui (celle , ...) qui (que , dont, ...) 3.1. Indéfinies nominales (proprement dites) : Qui ne risque rien n’a rien 3.2. Relatives substantivées : Celui qui ne risque rien n’a rien 4. Domaine ‘non Humain’ : quoi / ce qui (que , dont, ...) 4.1. Indéfinies nominales (proprement dites) : C’est à quoi nous consacrons tous nos efforts 4.2. Relatives substantivées : Je fais ce que je veux 4.3. Valeur quantitative ou qualitative : Avec ce qu’il est tombé comme pluie ... 5. Interprétation : la ‘perspective intégrative’ 5.1. Perspective intégrative / perspective percontative 5.2. Ambiguïté et neutralisation

103 103 104 104 104 105 106 109 112 113 114 117 119 119 120

CHAPITRE V : Subordonnées circonstancielles 123 1. Deux types complémentaires 123 2. Subordonnées indéfinies adverbiales (= Type 1) 125 2.1. Introducteurs : adverbes en qu- (où, quand, comme, que) 126 2.2. Introducteur : si 127 3. Subordonnées introduites par des locutions conjonctives (=Type 2) 128 3.1. Analyse 128 3.2. Typologie des locutions conjonctives 131 3.2.1. Locutions complétives 132 299


Table des Matières

3.2.2. Locutions comparatives 3.2.3. Locutions relatives 4. Structure et emploi des circonstancielles 4.1. Structure 4.2. Emplois et fonctions 4.2.1. Emplois adverbiaux 4.2.2. Emplois nominaux 5. Où . Lieu 5.1. Où 5.2. Locutions conjonctives 6. Quand . Temps 6.1. Quand 6.1.1. Emplois adverbiaux 6.1.2. Interprétation 6.1.3. Emplois de caractère nominal 6.2. Locutions conjonctives 6.2.1. Locutions relatives 6.2.2. Locutions complétives 6.2.3. Locutions comparatives 7. Comme . Qualité – manière, comparaison (qualitative) 7.1. Comme : de la manière (d’être ou de faire) à la comparaison 7.1.1. Manière d’être : Être comme 7.1.2. Manière d’être : Être Adj comme 7.1.3. Manière de faire 7.1.4. Manière d’être ou de faire en prédication seconde : Étant comme il est, Paul ... 7.2. Comme : analogie de situation et valeurs dérivées 7.2.1. Analogie de situations (comparative détachée) 7.2.2. Suite naturelle (effet de sens causal) 7.2.3. Concomitance 7.2.4. Similitude énonciative 7.3. Comme caractérisant un nom : variations sur A comme B 7.3.1. Type Un bruit comme un grondement sourd 7.3.2. Type Un expert comme Paul 7.3.3. Type Paul, comme expert 7.4. Locutions conjonctives de comparaison qualitative 8. Que . Quantité, comparaison (quantitative) 8.1. Que : de la quantité à la comparaison 8.1.1. Comparative portant sur un prédicat verbal 8.1.2. Comparative en prédication seconde 8.1.3. Comparative détachée 8.1.4. Comparaison de proportion 8.2. Que : autres emplois comparatifs 8.2.1. Valuation et choix 300

133 134 134 134 136 136 137 138 138 139 140 140 141 142 143 144 144 146 147 147 149 150 151 151 152 152 153 154 154 155 155 155 156 157 158 159 160 161 165 166 167 167 167


Table des Matières

8.2.2. Altérité / identité 8.3. Conséquence 8.3.1. Que consécutif 8.3.2. Locutions conjonctives 8.4. Que : emplois non corrélatifs 8.4.1. Quantité : chevillage sans corrélation 8.4.2. Rapprochement circonstanciel indéterminé 8.4.3. Ne ... que exceptif 9. S i . Condition, hypothèse 9.1. Si P : emplois conditionnels 9.2. Si P : emplois de caractère nominal 9.2.1. Circonstancielle / complétive 9.2.2. Circonstancielle / interrogative 9.3. Locutions conjonctives de condition 10. Relations logiques 10.1. Cause 10 2. But 10.3. Concession 10.4. Autres 11. Le tour ‘qui que tu sois ’, ‘quoi que tu fasses ’ 12. Le tour ‘Si grand que soit Paul ’

168 171 171 172 173 173 174 175 175 177 179 179 181 181 182 182 184 185 186 187 191

CHAPITRE VI : Subordonnées relatives 1. Définition 2. Introducteurs : Les pronoms relatifs 2.1. Relatif sujet : qui (antécédent non restreint) 2.2. Relatif régime direct : que (antécédent non restreint) 2.3. Relatifs derrière préposition 2.3.1. Toutes Prép (sauf de) : Prép + lequel / qui / quoi 2.3.2. Prép = de : dont (le livre dont on parle) 2.3.3. Complément de nom : une maladie dont on connaît la cause 2.3.4. Complément d’un N prépositionnel : le principe au nom duquel ... 2.4. Complément de lieu ou de temps : où 2.5. Complément adverbial : que 2.6. Lequel N 2.7. Relatives non standard 3. L’antécédent 3.1. Nature de l’antécédent 3.2. Le rattachement à l’antécédent 4. La proposition relative 4.1. Structure 4.2. Place dans la phrase 4.3. Mode

193 193 194 196 197 198 198 200 201 202 203 203 204 204 205 205 208 210 210 212 212 301


Table des Matières

5. Emploi et interprétation 5.1. Relatives épithètes (restrictives / appositives) 5.2. Relatives prédicatives (attributives) 6. Développement et extension des relatives

214 214 217 220

CHAPITRE VII : Clivées 1. Le clivage : vue d’ensemble 2. C ’est : une opération d’identification 3. Termes focalisés 4. Introducteurs de subordonnées clivées 4.1. Sujet : C’est X qui : C’est Marie qui a gagné 4.2. Régime direct : C’est X que : C’est ça que je voulais 4.3. Régime indirect : variantes 4.4. Circonstant : C’est X que inanalysable 5. La subordonnée clivée. Emploi et interprétation 5.1. Version forte 5.2. Version faible 6. Formes réduites du clivage. Structures apparentées 6.1. Clivée réduite : C’est moi le chef 6.2. L’interrogation renforcée, forme de clivage 6.3. ‘Pseudo-clivées’ 6.4. C’est à peine s’il me dit bonjour 6.5. Il y a X qui

221 221 223 224 225 226 226 227 227 228 228 229 230 230 230 231 231 232

CHAPITRE VIII : Dépendance lointaine des mots en qu1. Définition 2. Pont (Verbe pivot) 3. Mots qu - en dépendance lointaine 3.1. Interrogatifs simples : Où veux-tu que j’aille ? 3.2. Subordonnants interrogatifs : Dis-moi où tu veux que j’aille 3.3. Variante : Interrogatifs in situ : Tu veux que j’aille où ? 3.4. Subordonnants indéfinis : Fais comme tu vois que font les autres 3.5. Relatifs : une maison dans laquelle on prétend qu’il y a des fantômes 3.6. Clivées : C’est ici que Jean a dit qu’il voulait venir 4. Le cas particulier du sujet : le candidat que je crois qui est le

235 235 237 238 238 239 240 240 242 243

mieux placé

244

5. Le tour avec dont : le candidat dont je pense qu’il est le mieux

placé

302

246


Table des Matières

CHAPITRE IX : Subordination et prédication réduite 1. Propositions réduites, infinitif et participe 2. L’infinitif 2.1. Infinitif et proposition réduite 2.2. La ‘proposition infinitive’ 2.3. Ellipse de être : construction à attribut de l’objet 3. Le participe 3.1. Le gérondif 3.2. Participes et proposition réduite 3.3. La ‘proposition participiale’ 3.4. Ellipse de étant : construction ‘absolue’ 4. Les niveaux de la prédication

249 249 250 251 253 255 257 258 259 261 262 263

CHAPITRE X :

Subordination et dépendances textuelles non marquées 1. Aperçu sur les dépendances textuelles non marquées 2. Citation 2.1. Citation directe 2.2. Citation par incise déclarative 2.3. Autres emplois autonymiques 3. Parataxe 3.1. Relations temporelles 3.2. Relation logique (implication) 3.3. Corrélation quantitative ou qualitative 3.4. ‘Routines discursives’ 4. Insertion 4.1. Insertions parenthétiques 4.2. Superposition 5. Récursivité textuelle / récursivité syntaxique 6. Place et rôle de la subordination

265 265 266 266 268 269 270 272 274 275 276 277 278 280 281 282

INDEX

283

GLOSSAIRE

289

BIBLIOGRAPHIE

291

LISTE DES TABLEAUX

295

TABLE DES MATIERES

297

303



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