Thomas Tournade / Portfolio ENSAPM 2024

4-5

Sommaire /

CV

6-13

EHPAD

‘Décloisonner la dépendance’

Studio de projet / 2022

Réhabilitation (patrimoine du XXè siècle)

14-17

Penser l’urbain

‘Urbaniser la marge : la ville pour et par ceux qu’elle rejette’

Studio de projet / 2021

Rénovation urbaine

18-19

Travaux de recherche

Théorie de la restauration

20-21

Luminaire

‘Design by making’ Intensifs numériques / 2021

22-23

Logements - crèche

‘Faire du logement social : le penser en contexte’

Studio de projet / 2021

24-29

Centrale ludique

‘Erosion et énergie : harmonie entre Ault et la mer’

Studio de projet / 2022

30-33

Fablab

‘Une agora pour le XXIè siècle : espace public et démocratie’ Studio de projet / 2020

34-35

Enquête de sociologie

‘Apprendre à habiter auprès de soi’ Cours de sociologie / 2021

36-43

Logements - communauté Emmaüs

‘Habiter en fragilité : initimité(s) et communs dans la ville’ Studio de projet / 2024

Site à haute valeur patrimoniale

44-45

46-49

Cas d’étude - Béguinage de Louvain

‘Habiter en fragilité : la particularité comme exigence de qualité pour tous’

É tude en studio de projet / 2024

É tude de cas (architecture médiévale belge)

Archive du socialisme yougoslave

‘Art, artisanat et architecture : archiver les savoir-faire traditionnels’

Studio de projet (Erasmus) / 2023

R éhabilitation (patrimoine du XXè siècle)

Etant actuellement en deuxième année de Master à l’ENSA Paris-Malaquais et achevant un stage de près de six mois, j’ai fait le choix d’effectuer mon Master II en deux ans, afin de pouvoir effectuer des stages en parallèle de mes dernières années d’études. Au cours de ce semestre, j’ai effectivement eu la chance d’effectuer un stage de près de six mois au sein d’une agence d’urbanisme, pour mieux comprendre les acteurs et mécanismes de la fabrique de la ville et des politiques publiques. Cependant, au cours de mes précédentes années d’études, et à l’occasion d’un semestre d’échange en Autriche, j’ai pu m’interroger sur notre rapport au patrimoine architectural et sa place dans nos pratiques, ainsi que dans la société contemporaine. Après avoir été introduit aux textes majeurs de la théorie de la restauration architecturale par Mazen Haidar l’an dernier, et avoir écrit dans ce cadre-ci un article sur le projet de restauration de la Samaritaine par le groupe LVMH, j’aimerais pouvoir continuer sur ce chemin d’apprentissage au sein d’une agence ayant expertise dans ce domaine. Alors que les projets que je réalise cherchent de plus en plus à se positionner dans une filiation historique repensée et un rapport direct à l’artisanat et la matière, et tandis que je travaille à la rédaction d’un mémoire portant sur la place potentielle de l’ornement et du travail artisanal dans l’architecture de notre époque, rejoindre une équipe travaillant sur ces sujets avec compétence serait une opportunité unique et réjouissante pour moi.

En réalité, à une époque où la place centrale de la réhabilitation dans le travail de l’architecte devient une évidence, le sujet de la subjectivité de notre rapport au patrimoine et des choix qu’implique une intervention sur celui-ci est rarement soulevé. C’est pour pouvoir comprendre la position que prennent les architectes là-dessus, ainsi que pour pouvoir développer une expertise en termes de diagnostic de l’existant et de ses valeurs, que j’aimerais effectivement effectuer un stage au sein d’une agence qui conçoit l’architecture comme un lien, une relique mémorielle qui vit dans notre époque avec la charge de celles dont elle nous vient.

En espérant que le travail montré dans ce portfolio saura mettre en avant les questionnements traversant ma formation, ainsi que la flexibilité dont je pourrais faire preuve à vos côtés. Quelle place doit ou peut prendre l’architecte aujourd’hui, notamment face à l’Histoire et ses legs ? Comment créer la forme autrement que par l’arbitraire du modernisme, et reconstruire aujourd’hui une compréhension de l’architecture dans un contexte, qui n’est pas uniquement celui de son espace proche ? Quel rôle pour la «vision» de l’architecte, face aux techniques, aux modes et aux héritages régionaux ? Voilà tant de reflexions que je pense avoir menées via mes projets et mes travaux de recherche, et que j’espère sincèrement pouvoir continuer avec vous, et votre expertise.

Thomas Tournade

Igoumenitsa, Grèce

Binôme

/EHPAD 2022

D. Kanellopoulou

réhabilitation

Décloisonner la dépendance

Abandonné depuis de nombreuses années, le Xenia Motel d’Igoumenitsa, emblématique de tout ce qu’incarnent les années 1950, offrait de nombreux potentiels. Sa structure versatile, son implantation face à la mer ainsi que la situation du vieillissement précaire en Grèce nous ont porté à choisir d’y implanter un EHPAD.

Ce programme est aussi riche qu’il est délicat : il s’entremèle avec la maladie, la solitude et l’inévitable conclusion du séjour de tous ses résidents. Nous avons cherché à offrir une réponse architecturale qui traite de la dépendance de ses habitants, en se concevant comme un écrin acteur du processus de soin, et à fortiori de l’implantation d’une atmosphère propice à l’épanouissement personnel et à l’apaisement.

D’autre part, l’un des sujets au coeur de ce studio était aussi l’existant, et la valeur patrimoniale de l’architecture du XX è siècle. Comment la regarder et la valoriser, comment s’y adjoindre ? Faut-il la prolonger ou faut-il s’inscrire dans la rupture ? Quel langage formel et matériel peut fonctionner avec cette architecture, en demeurant pourtant dans une époque radicalement différente ?

6 l Studio l EHPAD : décloisonner la dépendance

Diagnostiquer le patrimoine

02. / Toiture

CouvertureDalle en débord

01. / Premier étage

Volume des chambresLa structure porteuse est répétée.

Dalle (chambres, paliers, balcons )Les dalles reprennent les charges permanentes et d’exploitation

PoutresLes poutres apparaissent en façade, cadrant les dalles

00. / Rez-de-chaussée

Murs et poteaux(Accès au R+1 et parking) Les points de reprise des charges supportent les charges des dalles et de la structure des poutres.

Conjuguer l’intimité à la vie collective, au soin

L’une des spécificités du logement en EHPAD est la manière qu’il a de se concevoir non pas seulement autour du résident, mais aussi autour du soignant. Les environs d’un lit ou d’une douche deviennent soudain des objets différents, dès lors que ces fonctions de l’intimité sont partagées par un aidant. Aussi, la forme architecturale doit savoir conjuguer le besoin d’intimité et de personnalité avec cette irruption là, ainsi qu’avec la vie en collectivité rarement choisie. Comment extraire les personnes agées de leur solitude et de la non-mixité générationnelle ? Comment aussi, offrir des espaces intimes et séparés à des personnes dont la propre dépendance peut les mettre en danger ?

Paysage thérapeutique pour personnes dépendantes

Dessin à quatre mains sur impression filaire, A1

Quatre

/PENSER 2021

L’URBAIN

Bagnolet, France A-M. Depuydt

Urbaniser la marge : la ville pour et par ceux qu’elle rejette

Ce projet était le premier à nous confronter à l’échelle urbaine, c’est-àdire à travailler un ensemble de connexions et de fonctions, plutôt que le détail de l’architecture et du plan.

Pour pouvoir appréhender cette échelle et la réalité des besoins Bagnoletais, nous avons choisi d’intégrer des associations locales pendant plusieurs semaines : aide aux MIE, distributions alimentaires, jardins partagés... L’objectif était de faire émerger non pas un large plan d’urbanisme démiurge, mais plutôt des opérations locales et en relations, dans les friches que nous avions inventoriées. Ainsi, il s’agissait de donner -physiquement- une place pérenne à ces associations, qui s’occupent précisément déjà de tout ce(ux) que la ville rejette : les sans-papiers, les plus précaires ou la nature. Dans ce cadre-ci, il n’y avait donc évidemment pas d’autre manière de procéder que de faire participer les personnes concernées : d’abord pour acter matériellement leur implication dans leur environnement, mais aussi pour trouver la réponse la plus efficace tout en restant la plus frugale, afin d’assurer la faisabilité concrète de nos ambitions.

Esquisses collectives d’un nouveau restaurant solidaire pour l’association Ernest

Gravure réalisée pendant notre arpentage

Axonométrie conceptuelle du centre du projet

Diagnostic collectif des jardins guingettes

/TRAVAUX DE RECHERCHE

Socially innovative communities against a flawed neoliberal system observations on Teddy Cruz and Patrick Bouchain’s participatory projects

A travers l’étude de cas d’un projet de l’architecte Teddy Cruz à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, la question de la pertinence de la démarche participative en architecture comme critique du régime économique et moral en place est ici soulevée. En effet, nous développons que bien qu’elle soit souvent conçue comme telle, permettant effectivement d’introduire une disruption dans les chaînes de valeur et les hiéarchies, elle se heurte aussi à une trop grande abstraction, ou à un rôle palliatif à l’échelle uniquement individuelle. Pour autant, nous en retirons la valeur importante qui peut être trouvée dans la neutralisation des hiérarchies et de la figure du génie en architecture, permettant une production moins arbitraire et donc plus durable, ainsi qu’un sentiment de commun renforcé.

Making immaterial materialize

the reconstruction of the Cathedral and the Russian memory policies

Après près d’un siècle d’athéisme forcée, la cathédrale du Christ-Sauveur truite est consacrée le 19 août détruite en grande pompe en bole de la politique mémorielle sin et Vladimir Poutine. Cette en filigrane le rôle idéologique récéptacle apparemment immuable cultures et de leurs Histoires mêlent. Ici, il s’agit pour elle tique comme une parenthèse la reconstruction de ce qu’elle riellement par la résurgence paysage moscovite, mais surtout firmant ainsi le retour de la religion, tsarisme dans la Russie d’aujourd’hui.

2020 l B. Patterson

7 p. (Binôme)

2022 l B. Patterson

materialize

Cathedral of Christ the Savior policies since 1991

d’athéisme d’Etat et de laïcisation Christ-Sauveur de Moscou reconsaoût 2000. Celle qui avait été en 1931, est devenue un symmémorielle successive de Boris YeltCette reconstruction nous raconte idéologique de l’architecture, comme immuable des idéologies, des Histoires conflictuelles qui s’y entreelle d’incarner l’époque soviéaccidentelle, de l’effacer par qu’elle a détruit. A la fois matéde cette silhouette dans le surtout idéologiquement, en afreligion, de la tradition et du d’aujourd’hui.

La Samaritaine de LVMH

valeur rhétorique de l’authenticité et esthétisation du patrimoine ?

J’ai voulu ici continuer à explorer la subjectivité du travail sur le patrimoine. A travers l’étude de cas de la restructuration de la Samaritaine à Paris par le groupe LVMH, j’ai regardé quel était le rapport au patrimoine, au temps long et à la tradition, d’un monde économique toujours plus acceleré et court-termiste. C’est-à-dire que puisque le travail de restauration est un travail de séléction (souvent d’affirmation d’un point de vue comme une réalité objective), à qui laissons nous collectivement le droit et la liberté de trancher dans notre patrimoine les hiérarchies de ce qui mérite ou non conservation et valorisation ? Le patrimoine architectural m’apparaît être plus qu’une simple scultpure, il porte des histoires et du sens qu’il s’agit en le restaurant de conserver, et pas seulement de restituer une simple esthétique, fut-elle plus «authentique.».

Thomas Tournade l 19

18 p.

2023 l M. Haidar

29 p.

20 l Intensif l «Design by making» : expérimenter la matière pour faire

/LUMINAIRE 2021

Trinôme Intensif 1 semaine

«Design by making» : expérimenter la matière pour faire

Dans le cadre de cet intensif numérique d’une semaine visant à nous faire établir un lien concret entre les outils de conception numérique et les matériaux à notre disposition, nous devions réaliser un luminaire à l’aide de carton bois et de placage bois. L’objectif était d’utiliser leurs caractéristiques matérielles (exemple : rigidité du carton bois dans le sens de la tranche, souplesse du placage dans le sens des veines) dans le processus de conception, sans chercher à les dépasser.

Nous avons ainsi choisi de valoriser formellement la rigidité du carton bois en réalisant plusieurs porte-à-faux, tout en soulignant l’anisotropie du matériau via le recours à une silhouette courbée. Par ailleurs, nous avons aussi utilisé la faible opacité du placage pour permettre différentes intensités et atmosphère lumineuse, en faisant pivoter les voilures de bois autour d’un axe, pour contrôler la quantité de lumière dans la pièce.

Logements : Seul

Site : Trinôme

/LOGEMENTS 2021 CRÈCHE

Paris, France

C. Clarisse

Faire du logement social : penser le contexte politique, économique et environnemental

Dans ce projet de logements, nous avons voulu explorer les canons de la modernité : son style et ses matières d’abord, en nous rapprochant de l’existant environnant via le choix de la pierre porteuse. Ensuite, son rapport à l’autonomie, en introduisant sur la parcelle une production conséquente d’énergie et d’alimentation, via une serre passive produisant les deux. Enfin, nous avons cherché à en faire un environnement à part entière, en pensant le rafraichissement des logements -tous traversants- notamment par la présence d’un important ilôt de fraicheur en coeur de parcelle. Celui-ci offre un espace public apaisé et silencieux, hors de la ville.

24 l Studio l Erosion et énergie : harmonie entre Ault et la mer

Ault, France

C. Pottgiesser

Binôme

/CENTRALE 2022 LUDIQUE

Erosion et énergie : harmonie entre Ault et la mer, face aux bouleversements climatiques et aux mythologies

Ault, station balnéaire picarde, est menacée comme toute cette côte, par l’érosion galopante, liée à l’apauvrissement de la côte en galets. Alors que nous étions invités à y offrir une réponse palliative par la création d’un «épi» destiné à retenir les courants et donc les galets, nous avons choisi d’y offrir une réponse curative. En effet, la cause de cet appauvrissement est la présence en amont des courants, d’une centrale nucléaire (le Penly) en avant sur la mer, bloquant les courants naturels et la répartition des galets. Il faut alors la supprimer : et alors devoir produire, par la mer, l’énergie ainsi perdue. Comme si aujourd’hui, celle qui prenait des villas, des marins et des vies, pouvait commencer à donner.

Et si la mer comme élement hostile laissait place à un nouvel espace au coeur de la ville, offrant de son sein le logis, la nourriture, la matière et l’énergie ?

Ce projet explore ce que pourrait être l’harmonie entre l’Homme et les élements naturels : sans chercher à se mettre mutuellement à distance, sans vouloir l’exploiter ni la rogner, sans qu’elle ait à détruire nos constructions envahissantes et toxiques. Le rapport devient sain, une symbiose qui abandonne les antagonismes pour comprendre comment fonctionner avec, car il n’y a de toutes façons plus le choix.

La mer regorge d’énergie : l’architecture pour l’extraire

La mer, par ses mouvements perpétuels, ses courants et ses différences de température, renferme 6 fois l’énergie nécéssaire à toute l’humanité.

La côte picarde s’avère être parmi celles du monde où la différence entre le niveau de la marée basse et haute est le plus élevé : près de 9 m. Ainsi, en créant une structure dans la mer étant capable d’emmagasiner la montée de la marée sur une surface donnée puis de canaliser sa restitution, on peut obtenir (sur le modèle de la centrale de la Rance) une source d’énergie qui ne soit ni épuisable, ni intermittente. A partir des modèles de calcul utilisés par EDF, nous avons pu dimensionner le bassin pour qu’il puisse répondre aux besoins énergétiques annuels de la ville d’Ault : le projet ne se conçoit alors pas réellement comme une alternative crédible à la centrale du Penly en tant que tel, mais plutôt comme un ouvrage manifeste, qui pourrait être le premier d’une longue lignée. L’espace ainsi crée, avec ses niveaux de mer prévisibles et contrôlés, offre alors une surface inédite pour déployer des usages ludiques, touristiques et des fonctions essentielles dans la ville, comme quand la ville d’Ault s’étendait sur la mer au XIXè siècle ...

Et si on enlevait la centrale nucléaire du Penly ?

Temporalités du bassin

P lan masse de principe du bassin de près de 2.5 hectares

Trouver une forme à un concept : énergie et érosion

L’objectif principal de cette structure était de limiter l’effet de l’érosion sur la côte picarde : elle est donc elle-même sujette à ce problème. Pour y palier, nous avons observé et inventorié les surfaces naturellement crées par l’érosion au pied des falaise. Le platier est une surface lissée et ondulante, qui offre ainsi le moins de résistance mécanique possible à l’assaut des vagues. Ainsi, en reprenant ces formes minérales mais presque organiques, nous pouvons minimiser l’exposition de la digue créée à l’érosion. Par ailleurs, en explorant les possibilités qu’offre l’accrétion minérale éléctrolytique, c’est-à-dire l’agrégation contrôlée de minéraux marins sur une structure métallique formant une roche, nous pouvons envisager la création de la structure du bassin comme une oeuvre passive émérgeant de la mer elle-même, avec un apport minimal de matière. Aussi, ce processus permet la réparation perpetuelle de la matière agressée par l’érosion, via l’eau elle-même et sans intervention spécifique. Photogrammétrie

Thomas Tournade

30 l Studio l Une agora pour le XXIe siècle : espace public et démocratie

Paris, France

Seul

/FABLAB 2020

F. Minnaërt

Une agora pour le XXIe siècle : espace public et démocratie

Comment matéraliser la démocratie ? Le programme, la maitrise d’ouvrage et la localisation du projet (les quais de Seine) ne laissaient pas d’autres options que d’aborder cette conception sous l’angle théorique des recherches sur la démocratie: comment générer et entretenir le groupe au travers de l’architecture, comment favoriser le partage et la curiosité ? Le projet cherche alors à former -autour des machines et du groupe- un nouvel espace public, une agora technologique. La courbe, conçue comme essentiellement conflictuelle tant elle efface toute limite, se retrouve à toutes les échelles du projet, puisque les travaux des philosophes convoqués définissent la démocratie comme une organisation des conflits.

Diagrammes conceptuels

Plan général

Architecture temporaire : emprise au sol et matériaux

Coupe longitudinale

L’un des facteurs déterminant de la forme de ce projet, est son caractère temporaire. Devant rester seulement quelques années sur les quais de Seine, cette situation permettait à la fois une liberté esthétique plus grande, mais imposait surtout une implantation légère et une structure à faible impact environnemental et/ou réutilisable. C’est pour cela que le projet se détache du sol et ne le trouve qu’en quelques points, afin de limiter ou d’éliminer le besoin de créer des fondations imposantes dans les quais historiques. La structure intégralement en bois quant à elle, permet de réduire l’empreinte carbone d’un projet voué à être démantelé. Dans cette même démarche, les porte-à-faux de part et d’autres sont équilibrés à l’aide d’une imposante retenue d’eau fluviale au centre du projet, évitant ainsi de lourds contrepoids ou fondations en béton. Enfin, l’enveloppe du projet est majoritairement conçue en panneaux de polycarbonate aux attaches légères, afin qu’ils puissent être réemployés après leur usage pour ce projet.

Axonométrie structurelle

É lévation

Thomas Tournade

Seul

/ENQUÊTE DE 2021

SOCIOLOGIE

Paris, France

C. De Saint-Pierre

Apprendre à habiter auprès de soi : l’appropriation des logements

Dans le cadre de cet enseignement de sociologie, nous avons été amenés à effectuer un entretien ainsi qu’un relevé habité au domicile d’une personne.

En parallèle de notre travail en studio sur le logement, ce fut l’occasion de comprendre les manières d’habiter au-delà de notre propre spectre, et de regarder les différentes stratégies d’appropriation d’un logement, notamment via les objets, les couleurs et les manières d’orienter la lumière. Ce fut l’occasion de nous extraire de la formation d’architecte très auto-satisfaite, pour comprendre la capacité impressionnante qu’a celui qui habite de faire de son écrin quelque chose d’intime et riche de qualités.

36 l Studio l Habiter en fragilité : intimité(s) et communs dans la ville

Binôme

/LOGEMENTS 2024 COMMUNAUTÉ

EMMAÜS

Paris, France

P. Richter

Habiter en fragilité : intimité(s) et communs dans la ville

Pour cet exercice, nous avons été invités par Pascale Richter à penser le logement depuis l’individualité, pour créer une typologie universelle grace à une fragilité particulière. Dans ce cadre-là, le profil que j’ai imaginé était celui d’une femme agée, arrivée récemment en France après un parcours de migration traumatique. Ainsi, comment peut-elle habiter sans biens et sans meubles, sans proches ? Par quels moyens son logement peut-il s’ouvrir vers l’extérieur, vers la ville certainement hostile dont elle ne comprend pas la langue et les codes ?

Telle est la genèse du plan à partir duquel nous avons pensé : construire son intimité sans renoncer au dehors, regarder depuis chez soi et se représenter socialement, s’avancer depuis son confort vers le monde, et enfin prendre soin de soi. Ainsi, ces appartements travaillent le rapport entre le chez-soi et le dehors : par une grande jardinière qui crée son paysage, par la contraction et la dilatation des espaces au moyen d’une paroi diagonale, ou encore par la double-exposition et la façade domestique qu’elle offre à l’entrée de chaque appartement.

Programmer le vide ?

Le site étant un tiers-lieu en perte de vitesse voire à l’abandon depuis plusieurs années, il imposait de programmer intelligement cet espace de pause dans la ville dense, précisément pour ne pas avoir à le densifier et affirmer qu’un vide n’est pas un rien, et que le tout-construire n’est pas le seul devenir d’un terrain. En implantant une communauté Emmaüs ouverte et riche de ses activités artisanales et commerciales, de même que de ses compagnons, l’espace urbain pénêtre vers le fond de la parcelle, et ouvre un devenir à ce nouvel entre-deux. Ainsi, dans cet espace écléctique et esseulé, nous avons cherché à faire du projet un outil tissant les qualités du site sans s’y imposer.

Ci-dessus : public, commun, privé, échelles du groupe et de l’intime

Recherches intermédiaires pour un plan d’appartement

40 l Studio l Habiter en fragilité : intimité(s) et communs dans la ville

S’installer dans un site

Dès lors, par ses programmes et l’organisation de son espace paysager, cette friche associative redevient un espace public clé, tout en créant 25 nouveux logements. Bénéficiant tous des grands espaces doublement exposés et de vues dégagées vers la basilique et le Père-Lachaise, ils finissent de faire de ce projet une réponse volontariste à la question de l’équilibre des métropoles entre densification, amélioration de la qualité de vie et adaptations au changement climatique. Comme une émergence organique des données matérielles, humaines et historiques du site et de ses habitants, le projet compose l’image de ce que peut être une architecture ménageant les fragilités existentielles de notre époque, par l’intelligence du commun, de son milieu et des réponses de son histoire.

Communs, contexte éclectique, église mitoyenne : photos du site

Premières recherches : séquences et caractéristiques des espaces

Maquette de logement, 1:20

Page suivante : séquence de l’élévation sur le parc

Dessin au crayon sur impression filaire, A1 Ilôts, façades, programmes : organiser l’existant pour recréer un espace public désirable

/CAS D’ÉTUDE 2023 LE BÉGUINAGE DE LOUVAIN

Louvain, Belgique

P. Richter

Habiter en fragilité : la particularité comme exigence de qualité pour tous

En introduction au travail précédent, nous avons été amenés à explorer une référence européenne : en l’occurence le grand béguinage de Louvain. Par une étude analytique, il s’agissait de saisir les mécanismes et phénomènes féconds dans ce projet, qui pourraient constituer l’arrière-plan des réflexions sur notre projet. Pour ce travail, nous avons cherché à mettre en valeur les compositions de densité entre ruelles et jardins; ainsi que les éléments «types» que nous avons identifiés comme outils d’harmonisation de la diversité du béguinage. En définitive, nous nous sommes intéréssés à l’articulation savante et pourtant parfaitement spontanée entre un ensemble urbain clair et cohérent, et des intimités émancipées. Ce travail nous a permis de souligner le rôle prolifique de l’étude historique et des réponses vernaculaires pour traiter des questions de l’architecture, si contemporaines qu’elles soient.

Détails d’éléments harmonisant l’ensemble Coupe : entre ruelles et jardins

Maquette 1:1000 en impression 3D : communs, intimité et densité

/ARCHIVE DU 2023 SOCIALISME

YOUGOSLAVE

réhabilitation

Belgrade, Serbie A-L. Friel

Art, artisanat et architecture : archiver les savoir-faire traditionnels

Ce projet a été effectué en parallèle de mon mémoire portant sur la place de l’ornementation et de l’artisanat dans l’architecture contemporaine. Il porte, lui, sur la transformation d’un tour de bureaux emblématique à Belgrade. Le nouveau programme consiste en une archive du socialisme en Yougoslavie, et à fortiori en Serbie. Il fût l’occasion de travailler sur la pertinence des langages ornementaux historiques dans les objets architecturaux contemporains; ainsi que d’explorer comment leur mise en oeuvre peut permettre d’introduire des hiérarchies et une répartition de la valeur économique différentes dans le projet architectural.

De plus, il a été question de comprendre comment l’architecture brutaliste pouvait entrer dans l’époque contemporaine et intégrer des questions climatiques, malgré sa matérialité et son langage.

Coupe longitudinale (percée centrale)

Plan masse bioclimatique : désimperméabiliser et créer un ilôt de fraicheur

Elévation principale

Diagrammes des aménagements climatiques

Maquette 1:200

Demeurant à votre disposition pour nous rencontrer, parler de votre travail et des productions ici présentées, et pouvoir en produire d’autres avec vous,

Thomas Tournade