Cyclo n°10

Page 1

CYCLO MAGAZINE CULTUREL MONTHEY JANVIER — JUIN 2018


...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

rendus sensibles au cœur. »

... ... ... ... ... ... ... ... ... ...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

Radiographie des cinq années du magazine Cyclo

CULTURE

. . . spirale.li ... ... ... ...

révélatrices de la richesse culturelle montheysanne

...

..

X—RAY 200 pages

« La culture est l’espace et le temps


ÉDITO

SOMMAIRE

................................ CARTE BLANCHE ALAIN FLOREY — SPIRALE COMMUNICATION VISUELLE Pp. 2–3 ÉDITO P. 3 LA MUSIQUE FRAPPÉE DANS LA PEAU Pp. 4 –5 LES INSOLITES Pp. 6 –7 GRÂCE AU THÉÂTRE, ON PEUT RENDRE LA POÉSIE HUMAINE ET VIVANTE Pp. 8 – 9 CULTURADIO AU THÉÂTRE DU CROCHETAN : ON AIR Pp. 10 –11 CARTE BLANCHE CÉLINE ZUFFEREY Pp. 12 –15 JE TE CIEL Pp. 16–19 AGENDA P. 20

1

Inspiré d’une citation de la célèbre peintre mexicaine Frida Kahlo (1907-1954).

LE THÉÂTRE OU L’EXPÉRIENCE D’UNE PENSÉE VIVANTE En écho à l’urgence du temps présent, le théâtre éveille des prises de conscience sur les questions sociétales, environnementales et culturelles que celle-ci soulève, en suscitant une réflexion sur l’appartenance commune ou l’être ensemble. La pièce de théâtre Mon ami n’aime pas la pluie se présente tel un conte politique qui interroge notre rapport à l’autre, à «l’étranger », dans une langue à la fois poétique et concrète, qui convoque étrangeté et effet de surprise. Nous offrons en outre, dans ce numéro de Cyclo, une carte blanche à Céline Zufferey, auteure valaisanne de Sauver les meubles, satire cruelle de l’époque. Elle y évoque la société de consommation, la solitude contemporaine, les clichés, les faux-semblants et l’aliénation par la marchandisation. Par ailleurs, CultuRadio propose aux jeunes de s’initier au journalisme culturel au cœur de la création scénique par l’intermédiaire d’émissions radio. Cette médiation participative fait de la culture un enjeu d’avenir pour former l’esprit critique des futurs spectateurs. Avec Les Insolites, nous invitons des artistes amateurs ou confirmés - à émettre des propositions artistiques dans le foyer du théâtre. Ce laboratoire expérimental et interactif de danse contemporaine favorise la rencontre avec le public sur un mode ludique. A travers Romain Kuonen, directeur de l’École de musique de Monthey, nous mesurons combien l’expression musicale constitue un terrain exceptionnel pour accompagner l’enfant puis l’adolescent dans ses apprentissages. La richesse infinie du son et de la musique se présente tel un formidable terrain d’exploration et d’expérience. Enfin, dans un même esprit d’ouverture, de liberté et de créativité, l’exposition Je te ciel 1 réunit Cécile Giovannini, Tami Hopf et Natacha Veen - trois jeunes illustratrices multiculturelles - autour de la figure de Frida Kahlo. Cette ode à la rêverie suggère que tout est possible, grâce au pouvoir de l’imagination. Julia Hountou, Responsable de la Galerie du Crochetan et curatrice indépendante DESIGN P. 2 — ALAIN FLOREY, SPIRALE COMMUNICATION VISUELLE — X– RAY Alain Florey fonde Spirale Communication Visuelle en 1992. Graphiste passionné par l’image et la culture, il affectionne tout particulièrement la création d’affiches et de publications. Mettre sa créativité au service du client, s’effacer au profit du produit, Alain Florey aime déceler et répondre aux besoins d’une clientèle hétéroclite et l’accompagner dans la construction et le renforcement de son identité visuelle. Ses créations sont marquées par une esthétique contemporaine précise et soignée ainsi que par son goût pour le travail de composition, de typographie et de l’image.

................................................................................................... IMPRESSUM Responsable de la publication Lorenzo Malaguerra Comité de rédaction Emmanuel Colliard, Emmanuelle Es-Borrat, Sarah Grau, Julia Hountou, Lorenzo Malaguerra, Mélisende Navarre Secrétariat de rédaction Sarah Grau Graphisme Alain Florey – Spirale Communication visuelle Impression Montfort SA Tirage 1000 exemplaires

©Crédits photos / illustrations Page de couverture Regina Brocke Page 2 Alain Florey / Page 4 Lucien Behrens / Page 5 D.R. Pages 6–7 Mari Trini Giner / Pages 8–9 Tristan Jeanne-Valès Page 11 Mari Trini Giner, Radio Chablais Page 12 Maxence Grugier Pages 13–15 D.R. / Page 16 Natacha Veen / Page 17 Cécile Giovannini Pages 18 Cécile Giovannini, Tami Hopf / Page 19 Tami Hopf

3


LA MUSIQUE FRAPPÉE DANS LA PEAU

Percussionniste et directeur de l’École de musique de Monthey, Romain Kuonen puise dans la tradition de quoi nourrir sa musique et son enseignement. Portrait.

— Texte de Emmanuelle Es-Borrat —

ROMAIN KUONEN EN BREF . Naissance à Bex en 1975 . A 9 ans, commence le tambour au sein de la fanfare municipale l’Agaunoise, de St-Maurice . Formation d’ébéniste puis cursus professionnel de percussionniste au Conservatoire de Lausanne . Stages de musique cubaine à La Havane . Master à Amsterdam avec les timbaliers et percussionnistes du prestigieux Orchestre du Concertgebouw.

..

. Directeur de l’École de musique de Monthey, il enseigne également les percussions au Conservatoire de Lausanne et est professeur de didactique à la Haute école de musique . Entre divers autres projets, Romain Kuonen joue aujourd’hui avec l’ensemble de musique cubaine Siga Volando et comme supplé.. . . mentaire à l’Orchestre . de chambre de Lausanne . .

4

..

. ..

.

. ..

.

. ..

.

............................................... Assis à la table d’un café, il claque des doigts et donne le ton en lançant : « Ce que je serai dans 20 ans ? Cela ne m’intéresse pas vraiment. Je prends les choses comme elles viennent. J’aime cette libertélà. » Claquement de doigts, encore. Romain Kuonen rythme ses paroles au tempo de sa passion pour la musique. Une passion qui le nourrit de l’intérieur grâce aux rythmes qu’il va découvrir ailleurs, en moto, dans les recoins de la planète. Entre diverses autres occupations, le percussionniste professionnel dirige depuis quelques années l’École de musique de

.

. ..

..

. ..

..

. ..

..

. ..

..

. ..

..

. ..

..

. ..

..

Monthey. Une centaine de jeunes et quinze enseignants œuvrent tout au long de l’année grâce à cette instance qui forme principalement la relève des deux fanfares de la ville, l’Harmonie et la Lyre. «Organisée par JeanMaurice Delasoie, cette structure a été l’une des premières en Valais à relever d’une commune qui la subventionne. » Et Romain Kuonen de souligner l’apport pédagogique d’une telle formation dans le développement de l’enfant : «Faire de la musique à plusieurs, c’est un plaisir que permettent les instruments à vent et les percussions notamment. Dans le même temps, la musique exige une discipline, un labeur qui est aussi très bénéfique pour les jeunes. Susciter chez eux

. ..

..


..

.

. ..

.

..

. ..

.

. ..

..

. ..

..

. ..

..

. ..

..

. ..

..

. ..

..

. ..

.

. ..

..

. ..

..

. ..

..

Avec le maestro Ton Koopman au Zermatt Festival

LIENS École de musique de Monthey : www.ecmm.ch Ensemble Siga Volando: www.sigavolando.ch

l’envie et la rigueur, dans notre ère de consommation, c’est la mission du prof de musique.» Une tâche que Romain Kuonen déploie également au Conservatoire de Lausanne en enseignant les percussions et comme didacticien à la Haute école de musique. Une activité qu’il n’envisage pas sans la possibilité d’aller lui-même découvrir d’autres facettes de son art. Après avoir suivi le cursus classique de sa profession, le Chablaisien a connu un retour aux fondamentaux de sa musique en parcourant le monde et laissant tomber ses mains sur des instruments à peau traditionnels. De quoi favoriser un toucher direct, sans baguettes, en prise immédiate avec la matière comme peut le vivre l’ébéniste avec le bois, dont Romain Kuonen a aussi fait l’apprentissage. « Ces tambours sur cadre, empilables, me permettent de voyager facilement et d’aller à la rencontre d’autres musiciens. Sans partition, l’enseignement a lieu de poitrine à poitrine, en reproduisant ce que l’on te montre. C’est important pour moi de garder cet aspect-là dans mon enseignement en Suisse.»

XXXXXXXX XXXXXXXXXXXX XXXXX XXXXXXXXX

En voyage en Iran, récolte de sel dans le désert du Dachte Kavir

Dans l’attente d’une tournée au Japon avec l’Ensemble vocal de Lausanne, Romain Kuonen poursuit ses allers-retours entre temps d’ailleurs et rythmes d’ici, musique cubaine et percussions du Moyen-Orient. Chacun de ces pôles nourrissant une vie consacrée à une passion d’enfant devenu grand.

Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxx.

............................................... 5


.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

LES INSOLITES ..

..

..

..

..

..

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . — Entretien réalisé par Emilie Gunzinger, stagiaire HES, participante et coordinatrice du projet «Les Insolites»

.. .. .. .. .. .. .. .. ..

Liza Otchoumou, Minela Tavares, Marko Zelenovic, Hugo Parvex, Valerio Maselli et Emilie Gunzinger dansent pour «Les Insolites». Danseurs amateurs ou confirmés de Monthey, ils mettent leur univers, leurs expériences du mouvement et leur passion de la danse au service d’une performance présentée au Théâtre du Crochetan avant certains spectacles.

..

.........................................................................................

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ou parfois songeurs, certains spectateurs s’arrêtent pour suivre le spectacle alors que d’autres préfèrent vaquer à leur occupation. Et c’est bien là l’idée du projet : chacun doit pouvoir être libre de se laisser surprendre ou pas.

..

..

...............................................

..

6

..

Vous avez entre 17 et 27 ans, et vous avez une pratique du mouvement ? Rejoignez-nous : inscriptionscrochetan@monthey.ch

..

REJOIGNEZ LES INSOLITES !

«Les Insolites» est un projet mis en place et organisé par les animateurs socioculturels qui suivent un stage au Théâtre du Crochetan dans le cadre de leur cursus scolaire. Il a pour but d’animer le Foyer du Théâtre du Crochetan avant les spectacles. La performance se déroule dans le public, que ce soit entre les tables, à l’entrée, vers le bar ou encore entre les colonnes. Les danseurs recherchent l’interaction avec les spectateurs afin de les surprendre et de questionner les codes du théâtre. Les réactions sont d’ailleurs assez diverses : intrigués, amusés

..

...............................................


— Emilie Gunzinger — — Hugo Parvex —

— Valerio Maselli —

— Minela Tavares —

— EG — — Marko Zelenovic —

— Liza Otchoumou —

— Hugo Parvex —

Qu’est-ce qui vous a intéressé dans ce projet ? J’ai trouvé intéressant de danser dans le théâtre tout entier, de pouvoir occuper l’espace et utiliser l’architecture. Cela m’a permis de rentrer dans un rôle et de donner une couleur à ma performance qui s’inspire directement du lieu. J’aime le mélange des univers et des styles de chacun et le fait que le contexte soit différent de ce dont j’ai l’habitude. Il fallait sortir de l’ordinaire tout en gardant ses propres mouvements. Ça m’a permis d’être créatif et donc d’inventer quelque chose de nouveau, trouver autre chose. Le projet nous donne l’occasion de montrer ce que l’on sait faire sans avoir peur d’être jugé(e)s. C’est un projet qui vient entièrement de nous et j’aime la liberté qu’il permet.

Qu’est-ce que le projet vous a apporté ? C’est enrichissant de travailler et créer quelque chose en groupe, de concevoir une chorégraphie et coordonner notre manière de bouger alors que nous pratiquons des styles différents. Oui, car même si ça ne paraît pas évident, on chorégraphie les mouvements. Ce travail en commun est un entraînement autant à la mise en scène qu’à la création d’une performance. Le mélange de nos univers nous apporte de nouvelles idées. C’est très motivant. C’est une vision différente, car nous, les danseurs, ne sommes pas le centre de l’attention. Nous devons donc nous adapter en permanence à l’espace et au public.

Est-ce qu’il y a des choses qui vous ont étonné(e)s ? Dans un spectacle il y a d’habitude 3 ou 4 mètres entre le public et les danseurs alors qu’ici nous frôlons les spectateurs, les regardons dans les yeux. Il y a une vraie interaction qui se crée. — Minela Tavares — En fait ce qui m’a étonnée c’est que ce projet puisse se passer au Crochetan, alors qu’on l’imagine souvent comme un lieu guindé où tout est calme et ordonné. Ça fait revivre le Crochetan, ça lui donne de la vie. — Liza Otchoumou — Ça permet aussi à nos amis ou des gens de notre âge de mettre un pied au Crochetan et regarder ce qu’on fait, et d’ensuite repartir. C’est une ouverture au tout public. — Valerio Maselli — Je trouve ça bien que le Théâtre du Crochetan ait proposé ce projet à des jeunes pas forcément professionnels et qu’il leur donne la chance de se présenter et de faire leurs preuves. C’est une démarche qui donne de la confiance en soi et en sa pratique de la danse. C’est une reconnaissance pour chacun d’entre nous. ................................................................................................... — EG — — Marko Zelenovic —

LIZA OTCHOUMOU danse depuis 6 ans et fait du hip-hop New style. MINELA TAVARES danse depuis 10 ans, a commencé avec du hip-hop girly, du dance hall pour finalement faire du New style. MARKO ZELENOVIC fait du parkour (système d’entraînement basé sur le franchissement et l’interaction d’obstacles) depuis 5 ans. HUGO PARVEX danse depuis 12 ans et fait du hip-hop de rue. VALERIO MASELLI danse depuis 15 ans et fait du break-dance.

.. ..

..

..

..

EMILIE GUNZINGER danse depuis 15 ans et fait du classique et du moderne.

..

..

.. ..

7

.. .. .


— Entretien réalisé par Lorenzo Malaguerra, directeur du Théâtre du Crochetan —

«GRÂCE AU THÉÂTRE, ON PEUT RENDRE LA POÉSIE HUMAINE ET VIVANTE»

................................................................................................... Paul Francesconi est l’auteur de Mon ami n’aime pas la pluie. Il en est aussi un des trois metteurs en scène. Il est originaire de La Réunion, y vit jusqu’à l’âge de 19 ans avant de partir en Métropole, au Havre, pour ses études. Il étudie les politiques asiatiques à Sciences Po durant deux ans, ce qui l’amène à vivre un an au Japon et à apprendre la langue. Déjà passionné de théâtre, il découvre là-bas le kabuki et le buto qui l’ont profondément marqué. C’est avec ce bagage-là qu’il écrit sa première pièce, Mon ami n’aime pas la pluie, qui est primée très rapidement et remarquée par Jean Lambert-wild, directeur du Théâtre de l’Union, à Limoges. Comme l’affirme Paul Francesconi, « le théâtre, c’est travailler avec du vivant, ce qui distingue totalement l’écriture dramatique de tout autre type d’écriture.» ...................................................................................................

MON AMI N’AIME PAS LA PLUIE MARDI 8 ET MERCREDI 9 MAI À 20H THÉÂTRE THÉÂTRE DU CROCHETAN

8

— Lorenzo Malaguerra — Vous dites que vous écrivez un théâtre poétique, qu’est-ce que vous mettez derrière ce terme ? Il ne faut pas que la poésie soit une posture obscure qui tendrait à ren— Paul Francesconi — dre la langue hermétique. Pour moi «poésie» veut dire : revenir sur une chose jusqu’à trouver son étrangeté, comme quand on regarde un objet sous une multitude d’angles différents. Je lie la poésie à la nature, pas de façon romantique, mais la secrète connexion entre nous et les choses. La poésie est plus large que des jolies phrases dans un texte. La poésie c’est aussi sans mot, sans parole. Elle permet aussi de transformer la réalité qu’on regarde dès lors autrement. C’est tout cela que je recherche et c’est aussi ça qui est fascinant dans la présence de


l’acteur. L’acteur est poétique dans le sens où quand il est chargé de quelque chose il apparaît immensément grand alors que ce n’est qu’un corps humain. J’aimerais écrire plus simplement, à l’image d’un Tchékhov qui parvient à associer une langue très simple à une immense poésie.

AVALANCHE QUARTET MERCREDI 7 FÉVRIER À 20H MUSIQUE THÉÂTRE DU CROCHETAN Henk Hofstede, chanteur emblématique du groupe néerlandais Nits, entouré de son orchestre pop-folk, rend hommage à l’art de Leonard Cohen.

UN SI GENTIL GARCON MERCREDI 18 AVRIL À 20H THÉÂTRE THÉÂTRE DU CROCHETAN

— LM — Comment travaillez-vous votre propre langue avec les acteurs ? — PF — Déjà, je ne sacralise pas mon écriture. Ce qui m’obsède c’est le concret, le combat du concret. Avec les acteurs, on a vite remarqué que le texte partait dans les étoiles si nous restions dans la poésie. Il est essentiel que l’acteur se saisisse du texte avec la force de son imaginaire afin de rendre la chose la plus concrète possible : quand il y a du sable, il y a vraiment du sable. Quand j’écris, je fais toujours attention à ce que chaque phrase soit reliée à un intérêt fondamental du personnage. La spécificité du théâtre, c’est l’adresse, on parle à quelqu’un. Il y a donc toujours du désir sous-jacent qu’il s’agit de faire passer. Je cherche toujours avec l’acteur la nécessité de dire les choses, jamais rien ne doit être gratuit. — LM — Pourquoi le choix de cette distribution entièrement africaine ? — PF — J’ai commencé par rencontrer Fargass Assandé avec lequel nous avons choisi ensemble les autres acteurs. La pièce parle de la question migratoire. C’est la parabole d’un pays dans lequel un étranger rentre. L’écueil aurait été de faire jouer le couple par deux blancs et l’étranger par un noir. Le fait que tous les trois soient Africains rend l’histoire plus universelle et déplace le problème vers le couple plutôt que sur la migration. Il n’y a donc pas de stigmatisation liée à une couleur de peau qui donnerait en fait une fausse piste au spectacle. De plus, la pièce est drôle et nous nous attachons vraiment à cultiver la nature comique de cet objet. ...................................................................................................

Sur le mode d’un thriller psychologique haletant, Un si gentil garçon nous plonge dans le destin de cinq trentenaires, dont la jeunesse a été bouleversée par des crimes sexuels perpétrés sous l’emprise de la drogue et de l’alcool.

TOKAÏDO MERCREDI 2, JEUDI 3, VENDREDI 4 MAI À 20H ET SAMEDI 5 MAI À 19H THÉÂTRE THÉÂTRE DU CROCHETAN Deux geishas ont le projet de raconter les aventures rocambolesques de Kita et Yaji, compères insouciants cheminant sur la route de Tokaïdo. En audiodescription le 5 mai.

9


CultuRadio est un projet de Particimédia créé en 2014 qui invite à pratiquer le journalisme culturel au cœur de la création artistique. Le Théâtre Crochetan et Radio Chablais développent ce projet depuis 2017 avec des groupes d’adolescents et jeunes adultes autour de week-ends alternant formation radio et rencontre avec les arts de la scène sous toutes ses formes : spectacles, performances, artistes en résidence, professionnels de la culture. Les participants ont la possibilité́ de concevoir et d’animer des émissions sur les ondes de Radio Django (radiodjango.fm). Retour sur ce projet avec Elena Lucciarini, journaliste à Radio Chablais et formatrice CultuRadio ainsi que des culturadieux (c’est comme ça qu’on appelle les participants de CultuRadio) de la volée de décembre 2017.

CULTURADIO AU THÉÂTRE DU CROCHETAN : ON AIR !

— Entretien réalisé par Mélisende Navarre, responsable de la médiation culturelle et des relations avec les publics —

..

.

— Mélisende Navarre — — Elena Lucciarini —

culturadio.ch crochetan.ch (onglet Made in Monthey) Facebook Pages CultuRadio ou Théâtre du Crochetan

..

..

..

..

..

..

..

10

J’ai toujours été intéressée par la radio et grâce à ce projet je peux voir concrètement où ça se passe, comment ça marche, tout le travail qu’il y a derrière, la technique. Damien Iff, animateur et webmaster à Radio Chablais, nous aide à monter des sons, nous montre comment ça se passe aux manettes.

— Lionel Daves —

Pour moi c’est une opportunité d’acquérir de nouvelles connaissances et l’attestation de formation me permet d’ajouter des lignes à mon CV. J’aime bien aussi la différence d’âge, de 15 à 27 ans : on a su mettre de côté nos différences et se concentrer sur ce qui nous motivait.

..

inscriptionscrochetan@monthey.ch (Formation gratuite dans la mesure des places disponibles)

— Inès Ferreiro Neto —

..

POUR S’INSCRIRE À LA PROCHAINE ÉDITION DE CULTURADIO (PRINTEMPS 2018)

Qu’est-ce que c’est pour vous CultuRadio ? Qu’est-ce qui vous plait dans ce projet ? CultuRadio, pour moi, c’est premièrement une boîte à outils. Ecriture radio, pose de voix, préparation de sujets, choix éditoriaux ou encore argumentation : je pense que ce projet permet de faire émerger de nouvelles compétences professionnalisantes chez les participants. Deuxièmement, je voue secrètement un culte au média radio ! J’adore y être, en faire et voir d’autres personnes prendre autant de plaisir, c’est magique ! CultuRadio, c’est aussi des rencontres, des éclats de rires et des découvertes culturelles, sous des regards nouveaux.

..

POUR (RÉ)ÉCOUTER LES ÉMISSIONS CULTURADIO

..

...................................................................................................

..

..

.


..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

..

Pourquoi allier culture et radio, qu’est-ce qu’un projet comme CultuRadio amène de nouveau ? Ce que ça amène de nouveau, c’est de permettre à tout curieux de faire de la radio pour de vrai, dans des locaux pros tout en (re)découvrant les arts de la scène avec des points de vue différents. Le grand intérêt de cette démarche c’est finalement qu’elle engage vers la pensée complexe.

— Elena Lucciarini —

..

— MN —

..

J’ai pu voir concrètement ce qu’implique l’aspect éditorial avec l’écriture de différentes chroniques, testé mes limites dans le périlleux exercice du micro-trottoir et vécu des émissions de A à Z avec les directs. Sensations fortes garanties !

..

— Rebecca Michelet —

..

Pouvez-vous donner un exemple de ce que vous y avez appris ? J’ai découvert et expérimenté le rôle d’animateur : ce n’est pas facile de prendre en compte tout le monde, recueillir tous les avis, gérer les imprévus, le timing !

..

— MN — — Lionel Daves —

CultuRadio au Théâtre du Crochetan bénéficie du soutien de Pro Helvetia et du Canton du Valais ................................................................................................... 11

..

.


CÉLINE ZUFFEREY Carte blanche

................................................................................................... Avant mon premier roman, je ne comprenais pas pourquoi il y avait tant de livres qui parlaient d’écriture et d’écrivains. J’avais un léger mépris pour ces romans qui prenaient comme sujet le fait d’écrire un roman. Depuis que j’ai signé mon contrat d’édition, je cherche ces livres comme on cherche en panique le mode d’emploi d’une bibliothèque qu’on croyait simple à monter. Depuis la parution de Sauver les meubles, je me plonge dans ces livres comme dans des manuels de développement personnel.

12

Née en 1991, Céline Zufferey est diplômée de la Haute école des Arts de Berne en création littéraire. Son premier roman, Sauver les meubles, est publié aux Editions Gallimard. Lauréate du Prix du jeune écrivain francophone (en 2014 et 2015), elle a également publié New York K.O. chez Paulette Éditrice.

«Les 50 clés pour vivre sereinement la rentrée littéraire» «La nouvelle méthode du lâcher prise en librairie» «Roman : abandonner le premier et commencer le deuxième, l’art de tourner la page.» Le jour de la sortie du roman, je ne voulais pas faire comme ces vieux qui rodent devant les portes avant que le magasin ouvre. J’ai tourné en rond dans mon studio et


. . ..

de deux années d’écriture, deux années d’impasses, de doutes et de ratures. Sauver les meubles, c’est comme un fils qui a réussi sa vie, qui n’habite plus chez moi, qui construit sa propre famille. Entre nous maintenant, le souvenir de ces heures passées face à face.

Avec Sauver les meubles, je me sens comme une mère célibataire. Une mère qui aurait réussi à élever seule son fils jusqu’à l’école de médecine, jusqu’au poste de chirurgien. Tout le monde le félicite et félicite sa mère, quelle volonté, quelle réussite. Moi je le couve des yeux, à travers une pièce remplie de compliments et de tapes dans le dos, et dans notre regard il y a ce lien

.. ..

..

. ..

..

. ..

.

. ..

.

. ..

..

. ..

.

.

. ..

.

. ..

..

. ..

..

. ..

.

. ..

..

..

.

. ..

..

. ..

La semaine qui a précédé mon passage au 19:30, j’ai senti les symptômes d’une grippe et j’avais de plus en plus mal à la gorge. Logique: je suis épuisée de parler de mon livre, de parler d’écriture sans écrire. Privée de ma voix je serai obligée de mettre fin à la promotion, renouer avec ce qui compte vraiment : une page avec des mots qu’on change, qu’on efface, en silence. Mais ça n’a duré que trois jours, je n’ai même pas de rhume et au télé-journal ma voix n’a pas changé. La réalité est moins symbolique que l’histoire que j’en aurais écrite.

. ..

L’écriture, c’est un équilibre entre un orgueil immense et des doutes écrasants. Etre persuadé d’écrire le prochain chef d’œuvre et se rappeler qu’il n’y aura sûrement que deux personnes pour le lire.

. ..

Ce que je me dis : — Qu’est-ce que je fais là ? — Tout ça n’a rien à voir avec la littérature. — J’aime quand même un peu ça. — A la base j’étais timide, non ? — J’ai quand même hâte que ça se calme. — Comment la maquilleuse peut passer une demi-heure sur mes paupières alors qu’elles sont minuscules ?

. ..

Mes journées de septembre: — Répondre à une libraire pour une rencontre. — Me laver les cheveux pour la séance photo du lendemain. — Appeler la maquilleuse. — Répondre à un journaliste. — Partir pour une télé, ma tenue sur un cintre, mes escarpins dans une main. — Sur le plateau, maquillage, répétition et tournage.

. ..

.

. ..

..

. ..

..

une heure après l’ouverture, j’ai commencé par la librairie la plus proche. Je parcours les tables, stressée, les Gallimards se ressemblent tous. Je cherche mon bandeau de rentrée littéraire. Rien, c’est trop tôt. Et s’ils ne l’avaient pas commandé ? Je demande à un vendeur. «Parce que c’est mon roman…» Il regarde son ordinateur. «On en a commandé trois.» Rien que trois, presque rien. En route vers la prochaine librairie, je comprends deux choses : 1) je dois m’endurcir 2) me connaissant, je ne saurais pas m’endurcir assez.

Je ne suis pas dans la sélection littéraire des Inrocks. «Sauver les meubles n’arrivera pas à percer, jamais, ce sera un échec commercial, un échec critique, d’ailleurs à quoi bon ? » Deux heures plus tard, 13


mon attachée de presse m’envoie un article élogieux dans Transfuge. « Sauver les meubles est bon, il trouvera son public, c’est sûr il va percer, tout va bien, je l’ai toujours su de toute façon», jusqu’au prochain article… J’ai souvent imaginé ma première rencontre avec mon roman en librairie, dans sa couverture blanche à liseré rouge, avec son bandeau de rentrée littéraire. J’essayais de me représenter les sentiments indescriptibles, le choc. La première fois que j’ai vu Sauver les meubles en librairie, je n’ai rien ressenti, sinon l’impression d’être reconnue de tout le monde et en même temps complètement étrangère. Je prétexte un séjour à Paris pour passer chez Gallimard. Je me dis que là-bas, à la source, les choses deviendront plus tangibles, plus compréhensibles. Dans le hall, je vois mon portrait au mur et mon roman en vitrine, 5 rue Gaston-Gallimard. Je parle avec mon attachée de presse, bois un café avec mon éditeur. Des deux, les mêmes réponses : il est trop tôt, on n’est qu’au début. Il a plu toute la journée, j’ai les pieds mouillés et j’ai cherché des chaussettes neuves pendant une demiheure dans Saint-Germain-des-Prés. Dans les médias, on me présente comme écrivain. Un statut que je commence à assumer, mais tout au fond, le sentiment d’être un imposteur. Ça fait une année que je n’ai plus écrit, alors suis-je vraiment écrivain? Le premier jour du Livre sur les quais, je me suis installée à ma table de dédicace avec un livre, un magazine et un carnet de note pour être sûre de ne pas m’ennuyer. La première personne est arrivée rapidement, suivie d’une deuxième et tant d’autres. J’ai traversé les trois jours du festival en apnée, retenant ma respiration de peur que ça s’arrête. La pile de Sauver les meubles ne cessait de baisser, et moi fébrile. Tous ces gens qui ne m’avaient jamais lue et qui voulaient me lire. Qui répondaient merci quand je leur disais merci. Qui répondaient bravo quand je leur souhaitais bonne lecture. 14

.

. ..

.

. ..

.

«Je vous ai entendue à la radio.» «C’est ma femme, on vous en prend deux, un chacun.» «Je ne suis venue que pour vous.» «J’ai acheté votre livre hier, j’ai commencé et j’aime beaucoup.» «C’est merveilleux ce qui vous arrive, on est fiers de vous.» Le deuxième jour, j’ai pris des noix et des biscuits, pour ne pas avoir à quitter ma table de la journée. Les médias me demandent «comment/pourquoi avez-vous commencé à écrire ?» La vérité, c’est que je n’en sais rien. Je n’ai pas besoin de résoudre l’énigme pour continuer à écrire. Mais j’ai vite compris qu’il fallait trouver une réponse, satisfaire à certains codes de l’écrivain médiatisé. Je suis l’appendice de mon roman, je dois lui être utile pour qu’il poursuive sa vie de livre, c’est lui qui se sert de moi et non l’inverse. Dans chaque librairie, je cherche Sauver les meubles. Quand je ne le vois pas, j’ai quelque chose dans la poitrine et je me sens rougir. Souvent, je finis par le trouver, je pose ma main dessus et lui murmure «bon courage». À Lyon, une librairie où je vais souvent, mon roman sur la table des nouveautés. La semaine d’après, Sauver les meubles a été relégué au rangement inférieur, proche du sol. J’ai envie de l’emporter chez moi, je me sens humiliée. Brusquement, un mois et demi après sa sortie, mon roman a disparu des tables de toutes les librairies lyonnaises. Je le retrouve en rayon, on ne voit plus que sa tranche. Je l’effleure et lui murmure «tiens bon». Les interviews radio et télé sont particulièrement stressantes. En plus du fond, on laisse entendre sa voix et apercevoir son visage. J’aime l’écriture parce qu’elle me donne le temps de peser chaque mot, de choisir les meilleurs ; le direct implique une spontanéité que je ne maîtrise pas. En radio et en télé, on va sur leur territoire, un espace technique et professionnel.


..

. ..

.

. ..

.

. ..

..

. ..

.

Pour pallier à tout cet intimidant, les journalistes ont tous été bienveillants: le coup de fil quelques jours avant, les mots rassurants au maquillage, les «tout va bien se passer» juste avant d’être à l’antenne. Une fois l’émission terminée, soulagée, j’aimerais m’accrocher encore un peu, prolonger la rencontre, parce que tremblante de l’adrénaline accumulée j’ai l’impression d’avoir traversé quelque chose avec eux. De leur côté, ils pensent à l’invité du lendemain. «C’est normal». Mais depuis un mois, rien de ce qui m’arrive n’est «normal ». « Céline Zufferey, premier roman publié chez Gallimard, un exploit.» Et s’il n’y avait qu’un exploit ? Un roman, Gallimard une seule fois. Quel statut aurait Sauver les meubles si aucun livre ne le suit ? Et moi ? Je deviens un personnage public, je comprends ce que ça implique. A la fin d’une rencontre librairie, une personne s’approche pour me glisser «je voulais juste vous dire que la photo choisie par Gallimard ne vous avantage pas du tout. Je fais de la photo alors je me permets, ne le prenez pas

. ..

.

. ..

.

. ..

.

. ..

..

. ..

.

. ..

.

. ..

.

. ..

..

. ..

.

. ..

.

. ..

.

. ..

.

. ..

..

. ..

.

mal.» Après mes passages à la télé, je reçois des messages : « je ne suis pas du tout d’accord avec ce que vous avez dit. » « J’adore ce que vous faites. » « Salut, ça va ? » « Vous voulez écrire un livre avec moi ? » Je me sens exposée. Maintenant, je reçois des propositions d’interview en tant que «personnalité culturelle ». On me demande de parler de moi, plus du roman. Les articles deviennent des confessions et je découvre que ma limite est là. Cette carte blanche, c’est comme une conclusion. En revenant sur cette expérience de rentrée littéraire, j’y mets un terme. Il est temps de retrouver le silence des mots écrits, la solitude d’un travail qui a son propre rythme. ...............................................

15


Natacha Veen Dans le calme - Frida et Diego, 2017. Encre de Chine, reproduction à la sérigraphie sur papier mat à l’encre dorée, 30 x 40 cm.

Natacha Veen Mes compagnons, 2017. Encre de Chine, reproduction à la sérigraphie sur un papier mat à l’encre bleue, 21 x 29,7 cm.

JE TE CIEL

Cécile Giovannini, Tami Hopf, Natacha Veen

— Texte de Julia Hountou, curatrice de l’exposition —

...................................................................................................

«Pour créer son propre paradis, il faut savoir puiser dans son enfer personnel. » 1 ................................................................................................... Natacha Veen, Cachée, 2017 Illustration à l’encre de Chine reproduite à la sérigraphie par l’artiste

EXPOSITION JE TE CIEL VENDREDI 12 JANVIER AU VENDREDI 30 MARS 2018 Vernissage public: vendredi 12 janvier à 18h30, suivi d’un apéro mexicain

1

Frida Kahlo

2

«Je te ciel, et ainsi mes ailes s’étirent, énormes, pour t’aimer sans limites. » (Frida Kahlo)

3

Frida Kahlo

4

Au cours de sa vie, Frida Kahlo porte vingt-huit corsets orthopédiques : un d’acier, trois de cuir, vingt-quatre de plâtre, certains ne lui permettant ni de s’asseoir, ni de s’allonger – elle les qualifiera un jour, elle-même de «punition ». Malgré cela, elle ne cessera de peindre.

16

Cette exposition qui réunit trois jeunes illustratrices contemporaines et multiculturelles - Cécile Giovannini, Tami Hopf et Natacha Veen - révèle le dénominateur commun de leurs univers respectifs. Ode à la rêverie, le titre Je te ciel, inspiré d’une citation 2 de la célèbre peintre mexicaine Frida Kahlo (1907-1954), exprime la certitude que tout est possible et l’audace de revendiquer un ordre inédit grâce au pouvoir de l’imagination. Déployant leur talent sur des supports variés, ces trois artistes nous offrent des mondes poétiques nés de leur imaginaire. Toutes trois partagent un intérêt sincère pour l’œuvre de Frida Kahlo dont nous connaissons l’univers très coloré et les fameux autoportraits. Soixante ans après sa mort, son influence transparaît encore dans les œuvres de moult photographes et créateurs. Sans pour autant trahir leur singularité artistique, ces trois jeunes femmes rendent librement hommage aux visions foisonnantes de cette icône nationale au Mexique, à la fois féministe et muse. «Viva la Vida» 3 Les trois jeunes artistes ont été marquées par l’aura de cette peintre hors norme, qui a surmonté avec une énergie, une abnégation et une dignité extraordinaires les terribles embûches de l’existence. Même au cœur des moments les plus sombres et les plus douloureux, Frida Kahlo a fait preuve d’une extrême vitalité, comme en témoignent son rire profond et communicatif, sa voix un peu rauque, ses attitudes irrévérencieuses et ses jurons ravageurs. Sensuelle, étrange et séduisante, elle trônait et irradiait, frappant par l’incroyable force qu’elle dégageait. La douleur et la maladie 4 lui ont en effet insufflé un insatiable appétit de vivre. Le 17 septembre 1925, le bus dans lequel a pris place Magdalena Carmen Frida Kahlo, âgée de dix-


Cécile Giovannini Xxxxxxxxxxxxxxxxxx, XXXX. Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

MÉDIATION AUTOUR DE L’EXPOSITION — VISITES GUIDÉES ET ATELIERS : E-mail à la responsable de la médiation culturelle : melisende.navarre@monthey.ch 12 janvier au 30 mars 2018 Durée visite : 45 min. Durée atelier : 45 min. CHF 40.– par classe pour la visite CHF 80.– par classe pour la visite et l’atelier. Gratuit pour les classes de Monthey

À l’occasion de l’exposition, les enseignantes de travaux pratiques de Monthey ont réalisé avec leurs élèves des décors en papiers découpés visibles à la Galerie du Crochetan. Cécile Giovannini Xxxxxxxxxxxxxxxxxx, XXXX. Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

huit ans, est violemment percuté par un tramway. La jeune étudiante en médecine a l’abdomen transpercé par une barre métallique. Fractures multiples de la colonne vertébrale et du pied, écrasement du pelvis : jusqu’à son décès, vingt-neuf années plus tard, la douleur ne la quittera plus. Mêlée à son vorace goût de la vie, celle-ci engendre une œuvre picturale singulière où dans une explosion chromatique la vie et la mort s’entrelacent étroitement, et qui ne cesse de nous fasciner. En se démarquant par l’originalité de ses peintures, elle aborde avec talent et profondeur des questions universelles : l’identité, l’amour, la sexualité, la souffrance, la mort… Les trois plasticiennes ont découvert son univers voici longtemps déjà. Réinterprétant – chacune à sa manière – certaines de ses créations, elles ont réussi le tour de force de nous faire ressentir toute l’intensité de celui-ci. Féministe, communiste, anticonformiste en peinture comme en amour, elle demeure une artiste atypique.

Un mini studio est mis à disposition du public, avec des vêtements et accessoires évoquant le style vestimentaire de Frida Kahlo. Les visiteurs sont alors invités à s’habiller selon le style de l’artiste et à se prendre librement au jeu puis en photo, s’ils le souhaitent.

Jeudi 29 mars 2018 à 18h Des interprètes du spectacle musical et théâtral Frida jambe de bois interviendront avec des fragments de textes et de musiques issus de leur future création (Cie de l’Ovale). La performance sera suivie d’un apéro mexicain.

Une multiplicité d’autoportraits L’autoportrait tient une place importante dans la vie de Frida Kahlo comme dans son parcours artistique. On n’en compte pas moins de cinquante-cinq sur les cent cinquante tableaux qu’elle a produits ; elle y décline ainsi diverses facettes d’elle-même. Port de tête altier à l’égal d’une reine, yeux noirs en amande, épais sourcils dessinant sur son front une ligne continue foncée, lèvre supérieure obscurcie par l’ombre d’un duvet, abondante chevelure aux coiffures sophistiquées souvent ornées de fleurs et de rubans, extravagantes robes bariolées, châles, coiffes d’organdi, blouses paysannes à motifs floraux, imposants bijoux (colliers, bagues, bracelets, boucles d’oreilles...), Frida Kahlo s’interrogeait sans cesse sur sa féminité et sa puissance de séduction. «Plus qu’une seconde peau, une façon de m’habiller pour le Paradis.», affirmait cette femme passionnée, d’une étonnante modernité et dotée d’un goût certain pour la mise en scène. Aussi, Cécile Giovaninni, Tami Hopf et Natacha Veen ont réalisé leur autoportrait – selon leurs style et techniques respectifs – d’après celui de l’artiste vêtue du magnifique costume Tehuana. Après son premier mariage avec le fameux peintre muraliste mexicain Diego Rivera (1886-1957), elle adopte cette tenue, symbole fort du costume tradition17


Cécile Giovannini Vision (Le monde), 2016 Huile sur boîte en bois, 70 x 60 x 10 cm (profondeur)

Cécile Giovannini Les amants, 2016 Huile sur boîte en bois, 70 x 60 x 10 cm (profondeur)

INFORMATIONS PRATIQUES Horaires d’ouverture Lu-ve de 9h à 12h / 14h à 18h + les soirs de spectacles Exceptés jours feriés Entrée libre Renseignements : 024 475 79 11 www.crochetan.ch Cécile Giovannini www.cecile-giovannini.com Tami Hopf www.hopfstudio.com Natacha Veen www.natachaveen.ch

5

Provoquées par son mari, Diego Rivera, qu’elle aime d’une passion déchirante et qui n’a cessé de la faire souffrir en la trompant.

6

Frida Kahlo

18

nel des femmes de Tehuantepec, vivant au sein d’une microsociété matriarcale. A travers ce vêtement, elle revendique son statut de femme indépendante et libre. Elle s’est portraiturée ainsi à plusieurs reprises. Les trois jeunes créatrices ont repris l’expression grave qu’arbore son visage et la prodigieuse collerette de dentelles délicatement brodées qui entoure le portrait. Des larmes 5 ruissellent sur leurs joues comme dans la peinture originale, tandis que leurs yeux profonds tentent de nous hypnotiser. De même, elles réinterprètent librement plusieurs œuvres de Frida Kahlo selon un langage singulier aux accents oniriques, et s’attachent à en conserver l’apparente naïveté. Innocence et audace, archaïsme et innovation s’y conjuguent. Elles aiment donner corps à l’univers exotique et luxuriant de leur «modèle» dont les visions fantastiques sont suspendues entre songe et réalité. Donnant naissance à des sphères magiques et mystérieuses, elles font coexister, dans leurs toiles riches en détails, les motifs réels avec des inventions fabuleuses. L’exposition – rythmée par différents formats et techniques – révèle plusieurs facettes de l’artiste. A travers ses dessins sérigraphiés, faits main à l’encre de Chine, presque naïfs, Natacha Veen retrace avec la douceur qui la caractérise la relation amoureuse tumultueuse entre Frida Kahlo et son époux, Diego Rivera, optant pour des tons dorés. Pour mieux nous immerger dans le monde de la peintre, elle a également choisi des citations de celle-ci qu’elle sublime au moyen de lettrages déliés aux fins entrelacs. Une profusion d’animaux et de fleurs Comme en témoignent ses peintures ainsi que ses photographies, les animaux dont Frida Kahlo s’est entourée toute sa vie étaient tels des compagnons aptes à apaiser ses maux : Granizo son faon, Changuito, un de ses singes, ses perroquets ou ses chiens, qu’elle considérait comme partie intégrante de sa famille. Sa maison de Coyoacan – la Casa Azul – constituait une sorte de paradis ; les bougainvilliers, les cactées, les orangers... baignés de soleil ressourçaient l’artiste. Dans ses natures mortes très particulières, les fruits représentaient, en somme, des doubles d’elle-même. Pastèques éventrées, grenades ouvertes, toutes ces «entrailles» juteuses, ces pulpes blessées ne sont en effet rien d’autres que des projections


Tami Hopf Sweet heart, 2017 Acrylique sur papier blanc Lineart 224 g. 15 x 19.5 cm

Tami Hopf Le jardin de Frida Ferida, 20XX. Acrylique sur bois, 20 x 30 cm Mon cœur est ici, 20XX. Acrylique sur bois, 20 x 30 cm Singe Vase, 20XX. Acrylique sur bois, 20 x 30 cm Inerte, 20XX. Acrylique sur bois, 20 x 30 cm

spéculaires, des reflets de son corps meurtri. Aussi, avec leurs délicates illustrations, les trois jeunes femmes peignent des visions empreintes de la nostalgie d’un Eden perdu à la nature intacte (fleurs, feuillages, ananas, monstera et autres plantes tropicales…), dans un imaginaire tantôt foisonnant de végétation, tantôt complètement fantasmé. Si les œuvres colorées de Cécile Giovannini et acidulées de Natacha Veen rappellent la palette très vive de Frida Kahlo, Tami Hopf privilégie comme à son habitude une gamme raffinée et élégante jouant sur le contraste noir et blanc rehaussé de doré. Le style des trois illustratrices s’apparente au domaine du rêve, où surgissent et se côtoient différents motifs végétaux – des fleurs, des fruits, des cactus – et animaliers – toucan, singe, faon, perroquets… – mais aussi des silhouettes féminines. «Ma peinture porte en elle le message de la douleur» 6 Cette explosion vitale possède sa contrepartie. Lits ensanglantés, cœurs transpercés, corps dénudés et gisants, la mort habite les toiles de Frida Kahlo telle une invitée fascinante qu’elle défie avec insolence. Elle aimait à se vanter du nombre d’opérations qu’elle avait subies, comme pour braver sa grande rivale. Afin d’oublier ses souffrances et son infirmité, elle célèbrait la vie avec excès. Cécile Giovannini et Tami Hopf évoquent ainsi ses blessures et le martyre qu’elle a dû endurer avec un courage admirable durant toute son existence. C’est aussi à cette femme aux multiples visages qui ne voulait rien se refuser – ni la féminité, ni la masculinité, ni un mariage au long cours, ni les aventures extraconjugales, hétérosexuelles, comme avec Trotski, ou homosexuelles – que les deux artistes rendent hommage à travers leurs œuvres réalisées spécialement pour l’exposition. A cette occasion, Cécile Giovannini, Tami Hopf et Natacha Veen ont su admirablement sublimer cette icône qui se plaisait à bousculer les convenances et le machisme latino-américain en portant des tenues masculines et en usant du juron ; elle qui a peint inlassablement son histoire intime en mêlant, dans la même danse burlesque et macabre, la joie et la douleur.

LA VIE DE FRIDA KAHLO, EN QUELQUES DATES 6 juillet 1907 Naissance de Magdalena Carmen Frida Kahlo Calderon à Coyoacàn, dans la banlieue de Mexico, Mexique. 1913 Atteinte de la poliomyélite. 17 septembre 1925 Victime d’un grave accident, dont elle gardera des séquelles toute sa vie. Elle commence à peindre. 21 août 1929 Mariage avec le peintre Diego Rivera, qu’elle a rencontré lors d’une manifestation picturale. 1934 Amputation de plusieurs orteils du pied droit. Fin 1939 Divorce de Diego Rivera. 1940 Remariage avec Diego Rivera. 1950 Opérée sept fois de la colonne vertébrale, elle ne se déplace plus qu’en fauteuil roulant. 13 juillet 1954 Elle meurt d’une pneumonie.

................................................................................................... 19


L’AGENDA

.......................................... MARIE-CLAUDE CHAPPUIS & DIDIER PUNTOS Dimanche 7 janvier à 18h Musique classique > Théâtre du Crochetan .......................................... «L’OISEAU SUR LA BRANCHE » (Anne Crausaz) Lundi 8 janvier au mercredi 28 février Exposition (tout public, entrée libre) > Médiathèque de Monthey .......................................... COCOONDANCE (Ghost Trio B) Mercredi 10, jeudi 11 et vendredi 12 janvier à 20h Danse > Théâtre du Crochetan .......................................... «JE TE CIEL» (Cécile Giovannini, Tami Hopf, Natacha Veen) Vendredi 12 janvier au vendredi 30 mars Vernissage vendredi 12 janvier à 18h30 Exposition (entrée libre) > Galerie du Crochetan .......................................... COCOONDANCE & BEATRICE BERRUT (Ghost Trio A) Dimanche 14 janvier à 19h Danse > Théâtre du Crochetan .......................................... THIEN LE QUOC & ALESSIO MORANDINI Du jeudi 18 janvier au dimanche 18 mars Vernissage jeudi 18 janvier à 17h Exposition (entrée libre) > Galerie du Laurier – Malévoz Quartier culturel .......................................... VALÉIK + HÉLIANTIS Jeudi 18 janvier à 20h Musique classique et gastronomie > Foyer du Crochetan .......................................... ATELIER «JE TE CIEL » (Cécile Giovanni) Samedi 20 janvier à 14h30 Atelier > Galerie du Crochetan .......................................... DANCING GRANDMOTHERS Samedi 20 janvier à 19h Danse > Théâtre du Crochetan .......................................... CONCERTS AU CHÂTEAU Dimanche 21 janvier, 25 février, 25 mars, 29 avril et 27 mai à 17h Musique Classique > Château .......................................... VANGELO Mercredi 24 janvier à 20h Théâtre > Théâtre du Crochetan .......................................... PETIT SY, TOUTE UNE MONTAGNE (Cie Cokpit) Samedi 27 janvier à 11h et à 15h Marionnettes (dès 5 ans) > P’tit théâtre de la Vièze – La Bavette .......................................... BREL – AU SUIVANT Mardi 30 et mercredi 31 janvier à 20h Chansons françaises > Foyer du Crochetan ..........................................

J’ARRIVERAI PAR L’ASCENSEUR DE 22H43 Jeudi 1er, vendredi 2 à 20h et samedi 3 février à 19h Théâtre > Théâtre du Crochetan .......................................... TRIO PIANO, VIOLON ET COR Dimanche 4 février à 18h Musique classique > Théâtre du Crochetan .......................................... CONTERIE POUR ENFANT Mardi 6 février à 16h45 Contes (dès 6 ans, entrée libre) > Médiathèque de Monthey .......................................... KNEE DEEP Mardi 6 février à 20h Cirque (dès 8 ans) > Théâtre du Crochetan .......................................... AVALANCHE QUARTET Mercredi 7 février à 20h Musique folk > Théâtre du Crochetan .......................................... MILF 3 – MONTHEY INTERNATIONAL & LOCAL FESTIVAL Vendredi 23 et samedi 24 février Performances, concerts et films > Le Kremlin .......................................... LOVE ME S’IL TE PLAÎT (Cie ThéâtrEnfance) Samedi 24 février à 17h Théâtre (dès 6 ans) > P’tit théâtre de la Vièze – La Bavette .......................................... COURIR Mardi 27 février à 20h Musique / Théâtre > Théâtre du Crochetan .......................................... « CARNET DE BAL » (Mirjana Farkas) Jeudi 1er mars au samedi 24 mars Exposition (tout public, entrée libre) > Médiathèque de Monthey .......................................... EINSTEIN Jeudi 1er mars à 20h Musique / Danse / Théâtre > Théâtre du Crochetan .......................................... CONTERIE POUR ENFANTS Mardi 6 mars à 16h45 Contes (dès 6 ans, entrée libre) > Médiathèque de Monthey .......................................... LE FRIC Jeudi 8 et vendredi 9 à 20h et samedi 10 mars à 19h Humour > Théâtre du Crochetan .......................................... CHARLES APPRENTI DRAGON (Cie Per la musica) Dimanche 11 mars à 10h, 11h et 15h Lecture en musique (dès 4 ans) > Maison du monde – La Bavette .......................................... LE MARIAGE DE FIGARO Jeudi 15 mars à 20hh Théâtre > Théâtre du Crochetan .......................................... IT DANSA Samedi 17 mars à 19h Danse > Théâtre du Crochetan ..........................................

PLAZA FRANCIA ORCHESTRA ET L’ORCHESTRE DES ACCORDÉONISTES DE BULLE (CAB) Jeudi 22 mars à 20h Musique > Théâtre du Crochetan .......................................... ATELIER MASQUES Samedi 24 mars de 10h15 à 11h30 Ateliers (de 5 à 10 ans) > Médiathèque – La Bavette .......................................... CARNET DE BAL (Cie Madok) Samedi 24 mars à 15h Danse (dès 4 ans) > Médiathèque – La Bavette .......................................... CUISINE ET DÉPENDANCES Dimanche 25 mars à 19h Théâtre > Théâtre du Crochetan .......................................... FLIP FABRIQUE Mardi 27 mars à 20h Cirque (dès 6 ans) > Théâtre du Crochetan .......................................... VALÉIK 2.0 – 1968 Jeudi 29 mars à 20h Musique classique > Mésoscaphe .......................................... ATELIER MARIONNETTES Mardi 3 et mercredi 4 avril de 9h à 14h Atelier (de 6 à 10 ans) > P’tit théâtre de la Vièze – La Bavette .......................................... CONTERIE POUR ENFANT Mardi 3 avril à 16h45 Contes (dès 6 ans, entrée libre) > Médiathèque de Monthey .......................................... RICHARD JEAN Jeudi 12 avril au dimanche 3 juin Vernissage jeudi 12 avril à 17h Exposition (entrée libre) > Galerie du Laurier – Malévoz Quartier culturel .......................................... UGO GATTONI Vendredi 13 avril au mardi 31 juillet Vernissage vendredi 13 avril à 18h30 Exposition (entrée libre) > Galerie du Crochetan .......................................... LA PREMIÈRE FOIS Vendredi 13 avril à 20h Théâtre > Théâtre du Crochetan .......................................... UN SI GENTIL GARÇON Mercredi 18 avril à 20h Théâtre > Théâtre du Crochetan .......................................... CHAQUE JOUR, UNE PETITE VIE (Cie Méli Mélodie) Samedi 21 avril à 11h et 15h Théâtre / Musique (dès 2 ans) > P’tit théâtre de la Vièze – La Bavette .......................................... ATELIER AUTOUR DE L’EXPOSITION UGO GATTONI (Cécile Giovanni) Dimanche 22 avril à 14h30 Atelier > Galerie du Crochetan .......................................... JEON MISOOK DANCE COMPANY Dimanche 22 avril à 19h Danse (dans le cadre de STEPS) > Théâtre du Crochetan ..........................................

FOIRE AUX LIVRES Lundi 23 au samedi 28 avril Foire (tout public, entrée libre) > Médiathèque de Monthey .......................................... SHARON EYAL & GAI BEHAR / L-E-V Mardi 24 avril à 20h Danse (dans le cadre de STEPS) > Théâtre du Crochetan .......................................... ALEX LUTZ Vendredi 27 avril à 20h Humour > Théâtre du Crochetan .......................................... TOKAÏDO Mercredi 2, jeudi 3, vendredi 4 à 20h et samedi 5 mai à 19h Théâtre > Théâtre du Crochetan .......................................... MON AMI N’AIME PAS LA PLUIE Mardi 8 et me 9 mai à 20h Théâtre > Théâtre du Crochetan .......................................... 8e FÊTE DE LA SAINTE DYMPHNA Samedi 12 et dimanche 13 mai Portes ouvertes, concerts, spectacles > Malévoz Quartier Culturel .......................................... JE DISPARAIS Mardi 15 au vendredi 18 et du mardi 22 au vendredi 25 à 20h et samedis 19 et 26 mai à 19h Théâtre > Mésoscaphe – Théâtre du Crochetan .......................................... VALÉIK + BLACK CRACKER Jeudi 17 mai à 20h Musique classique > Foyer du Crochetan .......................................... LA BONNE PLANQUE Jeudi 24 mai à 20h Théâtre > Théâtre du Crochetan .......................................... ATELIER SONORE AUTOUR DE TILT : CAN WE START AGAIN ? (Pascal Viglino) Dimanche 27 mai à 14h30 Atelier > Mésoscaphe – Théâtre du Crochetan .......................................... TILT : CAN WE START AGAIN ? Jeudi 31 mai et vendredi 1er juin à 20h Musique / Théâtre > Mésoscaphe – Théâtre du Crochetan .......................................... ÇA NE SE PASSE PAS COMME PRÉVU Vendredi 1er à 20h et samedi 2 juin à 19h Théâtre (Par les étudiants de La Manufacture) > Théâtre du Crochetan .......................................... TRIO PIANO, VIOLON, VIOLONCELLE Dimanche 3 juin à 18h Musique classique > Foyer du Crochetan .......................................... BIENVENUE EN CORÉE DU NORD Mercredi 6 et jeudi 7 juin à 20h Théâtre > Théâtre du Crochetan .......................................... PRÉSENTATION DE SAISON Jeudi 14 juin à 19h Présentation (entrée libre) > Théâtre du Crochetan ..........................................


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.