Se tourner vers la ville secrète - Notice de PFE - Sydlia Cossard - Juin 2019

SE TOURNER VERS LA VILLE SECRÈTE

ÉTUD. UNIT

COLLIN Sydney, DISSARD Julia

UE101A - PROJ 10 - MEM (My Ethique Maïeutique) DE PFE CONTET Benoît VASSAL William

PFE

MASTER DCAI

S10 ALT 18-19 DCAI

© ENSAL

0.REMERCIMENTS

Tout d’abord, nous remercions l’ensemble des habitants et habitantes ayant participé à nos ateliers. Ils ont eu le courage de se lever tôt trois samedis matins d’affilé pour venir réfléchir avec nous à l’avenir de l’ex-ENSBA. Nous remercions la Fabrique de la Ville pour nous avoir ouvert son réseau, pour nous avoir donné leur confiance et co-porté la démarche participative.

Nous remercions la Maison de l’écologie pour nous avoir ouvert ses porte et soutenu tout au long de notre démarche.

Nous remercions Benoît Contet et William Vassal, nos directeurs d’étude de PFE, qui nous ont accompagné sur l’ensemble de l’année scolaire.

Nous remercions Guillaume Faburel et ses étudiants pour avoir partagé avec nous leurs analyses du quartier.

Nous remercions l’ensemble des enseignants ressources qui nous ont apporté des pistes de réflexions : Christian Marcot, Gilles Desevedavy, Nadine Ribet, ...

Nous remercions Félix qui nous suggéré le site de l’ex-ENSBA comme sujet de PFE (et qui est donc tout de même à l’origine de toute cette aventure) Nous remercions nos colocataires Hugo et Florian pour leur soutien moral et leur compréhension.

Nous remercions nos parents pour nous avoir soutenues et encouragées tout au long de nos études.

Nous remercions Romain Desgrand, journaliste de la Croixroussienne et Nicolas Barriquand, journaliste de Médiacité pour avoir pris connaissance et médiatisé l’actualité concernant l’exENSBA. Nous remercions nos voisins de mezzanine (La MezzALTnine) qui furent les premiers à voir en nous l’avatar de Sydlia Cossard : Martin, Jules et Emma.

0.TABLE DES MATIÈRES

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Remerciements 3 1. Intrigue

Les Pentes de la Croix-Rousse Notre positionnement

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2. Synopsis

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3. Saison 1 : La ville secrète

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4. Une saison 2 ? : la ville secrète se soulève

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5.Interview de la réalisatrice Sydlia Cossard

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Cadre conceptuel et déroulement de la démarche 25 Planning 27

Rencontre 0 : Initialisation de la démarche Réunion publique - 11 mars Atelier 1 : Libérer les imaginaires Atelier 2 : Confronter les rêves à la réalité Atelier 3 : Action-Réaction Approfondissement du projet architectural Retours Critiques

La suite des hostilités...

Pourquoi le Domaine d’Étude de Master ALT? Quels sujets de mémoire ?

Pourquoi le Double-Cursus ?

Pourquoi faire ensemble ?

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82 82 84 86

Bibliographie 91 Annexes 95

1.INTRIGUE Une intrigue hautement politique !

Personnes apolitiques s’abstenir !

LES PENTES DE LA CROIX-ROUSSE : enjeux urbains, politiques, sociaux et sociétaux

Notre site d’intervention se situe au coeur des Pentes de la CroixRousse à Lyon, dans le premier arrondissement. Juste au dessus de la place Sathonay, l’ex-ENSBA fait partie d’un ensemble urbain complexe comprenant : le Jardin des Plantes, l’amphithéâtre des Trois Gaules (classé monument historique en 1961 et découvert lors du chantier de l’ex-ENSBA 1953) et l’Église du Bon Pasteur (édifiée à partir de 1875) dont l’entrée s’élève au moins 3 m au dessus de la rue Neyret. L’école, propriétée de la Ville de Lyon, n’est ni classée, ni inscrite mais fait partie de l’Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP) des pentes de la Croix-Rousse. Elle est conçue par l’architecte Paul Bellemain et inaugurée en 1960.

Les limites relatives d’intervention que nous nous sommes fixées sont : -Au Nord, la rue Neyret - Au Sud, la rue Burdeau et la place Sathonay - A l’Ouest, la montée des Carmélites - A l’Est, la montée de la Grande Côte Le site est caractérisé par une forte pente qui le rend difficile d’accès.

Cette situation lui donne accès à de vues privilégiées sur le Sud de Lyon. Les enjeux de morphologies urbaines sont donc importants sur ce site.

L’ex-ENSBA est l’un des rares bâtiments publics aussi vaste dans l’arrondissement le plus dense de Lyon avec une surface de plus de 6000m2.

Ainsi, son emplacement et sa taille en font un élément clé pour la politique de la Métropole dans le quartier. Le nouveau PLU-H voté en mai 2019, donne des orientations d’ouverture et de valorisation très fortes sur le secteur qui nous concerne. (voir annexe : Extraits du PLU-H) Le devenir de l’ex-ENSBA a fait l’objet de nombreux projets étudiants depuis le déménagement de l’école des beaux-arts aux Subsistances en 2007. Aujourd’hui, le bâtiment est occupé partiellement par le Service Archéologique de la Ville de Lyon et par du stockage de costumes de l’Opéra de Lyon.

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Plan masse : Situation de l’ENSBA

Coupe urbaine : Situation de l’ENSBA

Photo : Escalier principal

Photo : Salle au sous-sol, ouverte au Sud

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Photo : Porte donnant donnant sur la terrasse Sud

En 2016, la Mairie Centrale fait circuler des images d’un projet à venir dans la presse locale. Ce projet prévoit une vente de gré à gré au Crédit Agricole pour faire une réhabilitation du bâtiment en un quarantaine de logements de standing (6000 à 7000 euros du m2) et de commerces type bar/restaurant bordant une percée nouvellement créé. Cette percée a pour but de créer une continuité urbaine avec la rue Neyret et de dégager une vue sur le Jardin des Plantes et le paysage et traduit parfaitement la stratégie affichée par le PLU-H. L’annonce de ce projet provoque un fort mécontentement de la part des habitants du quartier qui se formalise par une pétition ayant récolté environ 5000 signatures. Ils y dénoncent notamment la privatisation d’un bien public qui favoriserait davantage la gentrification du quartier.

Par ailleurs, la Mairie du 1er avait elle-même proposé un projet porté avec un collectif d’artiste en 2015 mais celui-ci n’a pas été entendu par la Mairie de Lyon.

La réhabilitation de l’ex-ENSBA fait partie du grand plan de la Ville de Lyon pour les pentes de la Croix-Rousse.

Elle n’est qu’un des multiples projets pour appliquer cette stratégie urbaine. La reconversion des halles de la Martinière et l’ancien Collège Truffaut (aujourd’hui achevées) mais aussi de l’Église Saint-Bernard et de la Salle Rameau en font également partie.

C’est dans ce contexte politique tendu (notamment entre la Mairie du 1er et la Mairie Centrale) que le collectif d’habitants “la Fabrique de la Ville” se monte entre 2015 et 2016. Ce collectif informel est composé d’environ 7 membres actifs et émane à l’origine du Conseil de quartier haut et coeur des pentes.

Leur objectif est de réfléchir sur les transformations prévues pour le quartier et leurs implications. Entre 2017 et 2018, ils étudient le nouveau PLU-H. Ils présentent ensuite ce travail lors d’une réunion publique où de nombreux habitants répondent présent. Dans leur étude, il re-contextualise la réhabilitation de l’ENSBA comme étant seulement l’une des nombreuses cessions de bâtiments et terrains publics que la Ville souhaite

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Photo : Façade Sud de l’ENSBA

effectuer sur les pentes de la Croix-Rousse. En effet, la reconversion des halles de la Martinière et l’ancien Collège Truffaut (aujourd’hui achevées), le Jardin des Pendarts mais aussi l’Église Saint-Bernard, ou plus récemment la Salle Rameau, font partie d’une stratégie qui inquiète les habitants. Les principales problématiques soulevées par le collectif à la suite de cette analyse tourne autour du sujet de la gentrification et de la touristification. Dans sa restitution, le collectif pointe du doigt le fait qu’un tel développement induit de fait :

- une inflation immobilière

- une ségrégation sociale et culturelle

- une économie du tourisme de masse Suite à l’absence de réaction de la part de la Mairie centrale après la pétition contre le projet de vente de l’ex-ENSBA, le doute plane sur la concrétisation du projet porté par la Mairie de Lyon. La Fabrique de la Ville décide donc de faire de ce projet son cheval de bataille.

Des nouvelles sur le projet vont alors refaire surface. Le conseil territorial est saisi par la Fabrique de la Ville pour connaître les modalités de concertation sur la réhabilitation de l’ex-ENSBA. Le collectif remet en avant le fait que le commissaire enquêteur lors de l’enquête publique pour le PLU-H avait préconisé une concertation sur le bâtiment.

La réponse de M. Le Faou, adjoint à la métropole, délégué à l’Aménagement et l’Urbanisme, indique que le projet est toujours en route et qu’il doit être vendu au Crédit Agricole une fois le PLU-H voté et si possible avant les élections municipales car un accord de principe a été donné. (voir annexe : Extrait de la réponse de Le Faou)

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Projet de Sud Architectes pour l’ex-ENSBA

Image : Converture de la la pétition sur Change.org

Notre positionnement Dans ce contexte politique comment nous positionner ?

Dès le début, nous avons souhaité apporter quelque chose de différents par rapport aux projets étudiants précédents. Notre démarche nous a permis d’apporter une vision nouvelle du lieu.

Ce qui nous a animé dès le début de ce travail, c’est l’idée du “faire ensemble”. Cette idée, nous l’avons traduite à la fois par notre constitution en binôme mais aussi par la volonté de s’essayer à l’exercice du participatif dans la cadre du PFE. L’union de nos forces a ainsi donné naissance à Sydlia Cossard ou Judney Dillin (son double maléfique).

Pour notre PFE, nous avons voulu proposer ce que l’on a appelé un Manifeste poético-politique. Nous souhaitions développer une vision collective comme alternative à la ville entrepreneuriale, une manière de faire la ville différemment.

Mais pourquoi le collectif est-il si important ? Les trois citations suivantes ont été révélatrices pour nous : “Il faut absolument arriver à retrouver de l’utopie, parce qu’aujourd’hui sans utopie, c’est l’aliénation de la conscience collective.”

Monique Pinçot-Chalot Par ailleurs, nos turpitudes internes liées à la catastrophe écologique qui se produit en ce moment sous nos yeux, trouvent leur écho dans les paroles de l’astrophysicien Aurélien Barrau: “le plus excitant dans l’anthropocène, c’est qu’il faut tout réinventer : nos manières de penser et nos modèles de société. Un des registres sur lequel on peut le plus agir, c’est celui du symbole.”

Enfin, en ce qui concerne l’architecture, nous pouvons citer Lucien Kroll : “L’architecture n’est pas une marchandise, un narcissisme personnel ou collectif. Elle est un lien empathique entre les humains” Entre temps nos idéaux se sont heurtés à l’actualité politique autour

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Schéma du Jeux d’acteurs

du devenir de l’ancienne École des Beaux-arts.

Notre rencontre (en décembre 2018) avec la Fabrique de la Ville a été révélatrice de la convergence de nos intérêts. En effet, après s’être penché pendant plus d’un an sur l’analyse du PLU-H ils souhaitaient se recentrer sur le devenir de l’ex-ENSBA. De notre côté, nous voulions expérimenter une autre manière de concevoir qui soit plus démocratique.

Dans le contexte que nous avons présenté jusqu’à présent et face à l’opacité du projet portée par la Mairie Centrale, nous avons souhaité nous positionner au côté des habitants du 1er arrondissement et plus précisément au côtés du collectif.

Nous avons proposé à la Fabrique de la Ville de mettre nos compétences d’architecte à leur service pour organiser une concertation pirate sur la programmation de l’ex-ENSBA. Le manifeste poético-politique s’est traduit en un contre-projet face à celui de la mairie centrale. Mais au lieu de proposer seulement un contre-projet sorti du chapeau, l’idée était de mettre en place une contre-démarche participative qui propose de repenser la fabrication de la ville.

Nous étions ainsi positionner en tant que partenaires mais aussi en tant qu’intervenantes extérieures au collectif apportant une certaine expertise architecturale.

L’idée initiale était que notre PFE puisse nous survivre, en devenant après notre soutenance un outil de communication dont le collectif pourrait se servir auprès des habitants et des futurs candidats aux élections municipales de 2020 sur lequel ils devraient se positionner.

Proposer une démarche participative pour construire un projet commun sur le devenir de l’ex-ENSBA était pour nous une manière pertinente de répondre aux questions de démocratie et de droit à la ville que soulève l’actualité. Par ailleurs, nous avions à coeur de répondre aux problématiques que le collectif avait lui-même soulevé: gentrification, touristification, densification.

Un quartier bien (trop?) conscient de sa gentrification Le quartier de Croix-Rousse a été étudié1 pour le phénomène de gentrification dont il fait l’objet depuis environ 40 ans.

1 COLLET Anais, Générations de classes moyennes et travail de gentrification : changement social et changement urbain dans le Bas Montreuil et à la Croix-Rousse.

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Dessin : Première rencontre avec la Fabrique de la ville

Tandis qu’en 1975, la classe ouvrière représentait 60% de la population, elle n’en représente plus que 5% aujourd’hui. Le quartier a l’une des plus fortes proportions de cadres et de professions intellectuels de Lyon avec le 6eme arrondissement.

Cependant le niveau de vie des habitants de cet arrondissement est moyen en comparaison avec celui du 6eme arrondissement dont la structure sociale est proche. La précarité sociale2 touche jusqu’à 16% des habitants. Cependant, la phase de gentrification se poursuit avec l’arrivée de commerces plus huppés en particulier en bas de la montée de la Grande Côte et avec l’augmentation du prix des loyers de près de 10% par an dans les pentes de la Croix-Rousse.

Un patrimoine en proie à la touristification, un phénomène qui inquiète Par ailleurs, les pentes sont chargés d’histoire. La morphologie et la typologie de ses bâtiments sont marqués par le passage de l’industrie de la soie et des révoltes des canuts. Aujourd’hui ce patrimoine urbain est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. « Ces qualités sont reconnues par l’inscription du site historique de Lyon au patrimoine mondial de l’Unesco. Loin d’être une ville muséifiée, l’hypercentre est un lieu d’activités multiples, attractif, évolutif, et c’est un lieu de vie.»

La stratégie affichée par la Ville de Lyon, notamment à travers le PLU-H est de rendre ce patrimoine plus attractif et accessible et donc de le faire rayonner. La mise en circulation du Tram-train de la CroixRousse est, pour les membres de la Fabrique de la Ville, un symbole fort de la «touristification» de ce quartier. L’analyse du PLU-H menée par le Collectif montre par exemple qu’il sera maintenant possible d’installer de l’hôtellerie dans des bâtiments initialement dédiés à de l’habitation.

2 La précarité définit la condition qui résulte d’« absence d’une ou de plusieurs sécurités, notamment celle de l’emploi, permettant aux personnes et aux familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales et de jouir des droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, quand elle devient persistante, quand elle compromet les chances d’assumer à nouveau ses responsabilités et de reconquérir ses droits par soi-même. » (http://inpes.santepubliquefrance. fr/10000/themes/ISS/definition.asp)

42 000 hab/km2

19 570 hab/km2 Densité du 1er arr. de Lyon

Densité du 11eme arr. de Paris

1 500 hab/km2 Densément peuplé

300 hab/km2

Très peu dense

Densité intermediaire

2,5 hab/km2

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Schéma : Densité du 1er arrondissement de Lyon (d’après l’INSEE)

1er gentrification : années 80 :

En 1975 : 60% d’ouvrier En 2015: 5% d’ouvrier

Artisans, Comm., Chefs entr.

Autres Cadres, Prof. intel. sup.

Retraités

diagramme démographie

Ouvriers Professions intermédiaires Employés

Schéma : Répartition sociaux professionnelles du 1er arrondissement de Lyon (d’après l’INSEE)

Pour conclure, ces habitants remettent fondamentalement en cause la dynamique de métropolisation et craignent la disparition totale de toute mixité sociale et l’afflux massif de touristes dans le quartier.

Depuis deux ans, le collectif est accompagné par les étudiants du master VEU (dirigé par Guillaume Faburel) dans toutes ces réflexions théoriques mais aussi sur le terrain.

2.SYNOPSIS

Cadre conceptuel et déroulement de la démarche Notre démarche est symbolisée par la friche chronologique ci-contre.

On propose dans cette démarche globale, d’un côté de suivre un processus participatif qui porte sur le devenir de l’ex-ENSBA et en parallèle de réfléchir au Projet Urbain.

Par ailleurs, nous avons placé notre démarche dans un cadre conceptuel qui est celui des communs : “Les communs désignent des formes d’usage et de gestion collective d’une ressource ou d’une chose par une communauté. Cette notion permet de sortir de l’alternative binaire entre privé et public en s’intéressant davantage à l’égal accès et au régime de partage et décision plutôt qu’à la propriété. Les domaines dans lesquels les communs peuvent trouver des applications comprennent l’accès aux ressources mais aussi au logement et à la connaissance.”3 Si l’on applique ce modèle à l’ex-ENSBA, le bâtiment peut-être assimilé à une ressource qui sert une communauté, ici les habitants du 1er arrondissement, qui se fédèrent autour d’une pratique et de règles, qu’on tente d’initier avec le processus participatif qu’on met en place.

3

D’après Daniela Festa (avec la contribution de Mélanie Dulong de Rosnay et Diego Miralles Buil), « Les communs », Géoconfluences, juin 2018. URL : http://geoconuences.ens-lyon.fr/informations-scientiques/a-la-une/notion-a-la-une/communs

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Schéma : L’ex-ENSBA, un commun à construire

Planning La démarche participative que nous proposons invite à réfléchir avec les habitants du 1er arrondissement à la programmation possible pour l’ENSBA. Pour cela, nous avons imaginé quatre rencontres qui sont pensées en continuité, comme les épisodes d’une même série : La première rencontre avec les habitants ou Atelier0 avait pour objectif de faire émerger les visions des habitants sur leur quartier (atouts, problèmes, usages…) et dans ressortir les paradoxes.

L’atelier 1 devait permettre de créer un récit collectif autour de l’ENSBA en libérant les imaginaires. Le choix de libérer les imaginaires n’était pour nous pas anodin.

L’intérêt était de permettre de s’approprier le lieu autant physiquement que mentalement. De plus, cela permettait d’éviter des crispations dès le début des échanges sur les contraintes techniques et/ou des oppositions. Le fait de créer un récit commun est un moyen pour passer du “moi-je” au “nous”. Dans cette optique, le rêve apparaît comme un moyen plutôt qu’une fin en soi.

L’atelier 2, s’appuyait sur cet imaginaire collectif pour le confronter à une réalité et une faisabilité.

L’objectif de cet atelier était de concrétiser un ou des programmation.s souhaitable.s pour ce site L’atelier 3, était un temps d’échange autour de la traduction architecturale et urbaine de la programmation.

Les participants des ateliers précédents et les habitants étaient invités à porter un regard critique sur notre travail. Ils pouvaient ainsi vérifier que notre traduction était pertinente (ou non) avec les propositions que nous avions construites ensemble. L’idée est de prendre ces critiques en compte pour améliorer le.s projet.s.

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Frise chronologique : Répartition des évènements participatifs

3. SAISON 1

Comment nous nous sommes tournées vers la ville secrète ?

RENCONTRE 0 : INITIALISATION DE LA DÉMARCHE Samedi 9 février Préparation La première rencontre avec les habitants a été le moyen de prendre la température et de ressentir le site. Nous pensions au début créer un événement sur inscription mais faute d’inscrits, nous avons revu notre dispositif à la dernière minute. Nous avons opté pour une installation avec un stand dans le Jardin des Plantes au lieu de faire une balade urbaine. Ce dispositif demandait moins d’implication de la part des participants et nous donnait une visibilité plus grande.

Nous avons commencé l’après-midi avec environ six personnes qui avaient été informées de l’évènement.

Puis des passants se sont arrêtés, interpellés par notre stand et la maquette de site. Sur l’ensemble de l’après-midi, nous avons pu discuter avec une trentaine de groupes (couples, familles, personnes seules, habitants du quartier, personnes travaillant dans le quartier, touristes...).

Objectif et Dispositif L’objectif de cette rencontre était, d’une part de se faire connaître et de sensibiliser sur le sujet de l’ex-ENSBA, et d’autre part de faire émerger les visions des habitants sur leur quartier (atouts, problèmes, usages …) et d’en ressortir les paradoxes.

Pour cela nous avions fait une maquette de site pour contextualiser le bâtiment et nous avions imprimé deux posters synthétisant notre démarche et des photos de l’intérieur de l’ex-ENSBA (qui n’est pas accessible au public).

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Photo : Rencontre 0 dans le Jardin des Plantes

Nous avions trois questions-guides pour orienter les discussions avec les habitants : Que transformer ? Que garder ? Que détruire ?

Ces questions concernaient à la fois le quartier des pentes de la Croix-Rousse et le bâtiment de l’ex-ENSBA.

Synthèse des échanges Cette rencontre nous a permis d’identifier plusieurs ressources du site (voir ci-contre).

Certaines problématiques comme : la place de la voiture, la mixité sociale et le manque d’espaces verts, sont ressorties. Cependant, ils ne sont pas spécifiques au quartier des pentes de la Croix-Rousse.

Ce sont des thèmes assez récurrents et ce, peu importe le quartier ou la ville en France.

Ces échanges nous ont permis de conforter certaines intuitions ou observations que nous avions déjà. D’autres aspects sont venus s’ajouter à notre pré-analyse de site. Nous n’avions pas imaginé que le quartier puisse apparaître autant comme un «village» aux yeux de certains habitants, un village à la fois calme et animé. De plus, certains ont réaffirmé la volonté de conserver le caractère «underground» ou alternatif du quartier et ont rejeté la muséification et l’implantation de structure de luxe qui pourraient résulter de l’attractivité de son patrimoine.

Les échanges, ainsi que le fait d’avoir été in situ tout l’après-midi nous ont aussi permis de mettre le doigt sur de petits détails que nous n’aurions jamais remarqué autrement. Par exemple : le fait qu’il n’y a pas de distributeur de billets dans les pentes, le bruit généré par les voitures et les skateurs sur la rue de Sportisse.

Retour-critique Le fait d’avoir été sur site aussi longtemps fut une véritable expérience sensible du lieu (nous avons été assez étonnées de voir à quel point le Jardin des Plantes pouvait être passant). En comparaison à une analyse classique (analyse historique, morphologique, architecturale, sociologique, etc.), aller à la rencontre des gens permet de cibler directement ce qui fait sens pour eux, à travers l’expression de leurs envies, de leurs visions et de leurs propositions.

De plus, la rencontre peut faire office d’accélérateur pour avoir accès à certaines informations.

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SynthĂŠse de la Rencontre 0 : Ressources du site

RÉUNION PUBLIQUE - 11 MARS Préparation : C’est après ce premier temps d’échange avec les habitants que nous avons développé et planifié les trois ateliers participatifs qui allaient suivre. Ce moment a été décisif car nous avons été traversées par de nombreux doutes, notamment sur l’objet et l’objectif de cette concertation pirate. En effet, entre le 9 février et le 11 mars, nous avions commencé à dessiner des scénarios possibles (piscine, skatepark, …) mais radicaux à partir d’un croisement entre les envies de passants rencontrés le 9 février et nos propres intuitions.

Cette précision de la démarche été indispensable à ce moment du processus pour profiter de l’effet de communication qui allait découler de la réunion publique “Quel avenir pour l’ancienne école des Beaux-Arts ?” organisée par la Fabrique de la Ville et des étudiants du master Ville et Environnements Urbains (VEU).

Synthèse : Une cinquantaine de personnes sont venues assister à la réunion publique du 11 mars pour débattre de l’avenir de l’ENSBA. La soirée s’est déroulée en trois temps : La restitution de l’enquête des étudiants du master VEU « Comment vit-on le quartier ? » La présentation des enjeux autour de la réhabilitation de l’ancienne ENSBA par la Fabrique de la Ville (vision historique, enjeux urbains et politiques actuels) La présentation de notre démarche et des ateliers à venir Ces trois interventions ont été complémentaires et ont permis d’ouvrir un débat riche avec le public. Les résultats de l’enquête menée par les étudiants VEU, menée entre janvier et mars, recoupaient notre analyse suite à l’atelier 0 bien que leur stratégie ait été différente. Ils ont distribué une soixantaine de questionnaires dont ils ont ensuite traité les données. Ces étudiants ont aussi fait des entretiens qualitatifs avec une dizaine d’habitants.

Cette soirée a été le moment pour nous de lancer le processus participatif que nous avons mis en place.

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Affiche : Réunion publique du 11 mars

Pour ce faire, nous avions proposé aux spectateurs d’initier le premier atelier “libérer les imaginaires”. Chacun était invité à écrire quelques mots anonymes sur l’avenir de l’ex-ENSBA en s’appuyant s’il le souhaitait sur les images fertiles distribuées.

Ces premières contributions, ainsi que celles du 9 février, ont fait apparaître un certain nombre de familles d’idées : écoles et formations, logements sociaux, commerces de proximité, espace pour les enfants, place à la nature, lieu d’expression culturelle, pratique sportive, agora...

L’ensemble de ces mots, histoires et envies constituerons le socle d’idées et de rêves pour construire l’imaginaire collectif du 30 mars.

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Photo : Réunion publique du 11 mars

Image fertile : L’ex-ENSBA sous l’eau

ATELIER 1 : LIBÉRER LES IMAGINAIRES samedi 30 mars

Préparation : “rush” maquette La préparation de cet atelier fut rythmée par la conception et la construction de la maquette du bâtiment au 87eme, qui fut notre outil principal. Elle devait permettre de prendre connaissance du lieu et d’avoir un support de discussion concret. Nous avions également fait la synthèse de l’ensemble des envies et suggestions des habitants qui nous avait été communiqué jusqu’alors. Initialement sous forme de nébuleuse, nous l’avons par la suite représentée par un système solaire.

Objectif et dispositif Nous avons voulu libérer les imaginaires pour permettre une forme d’appropriation du lieu autant physiquement que mentalement.

L’idée était aussi de ne pas se crisper dès le début des échanges sur les contraintes techniques et les oppositions, l’objectif principal étant de créer un récit commun pour passer du “moi-je” au “nous”.

Dans cette optique, le rêve et l’imaginaire apparaissent comme des moyens plutôt qu’une fin en soi.

Pour parvenir à ces imaginaires, nous avons mis à disposition une boîte à jouet avec une multitude d’objet. Chaque objet devait être un médiateur/ une stimulation vers un univers, un espace et/ou un usage qui pouvait être différent selon chacun.

A titre d’exemple, le canard multicolore a servi à symboliser des usages multiples, il y a eu le mammouth protecteur et symbole de sagesse, l’enfant-guerrier pour un lieu de résistance mais aussi un lieu dédié à l’enfance et au jeu, le cochon dans sa bulle spéculative....

Dans un deuxième temps les participants étaient invités à se regrouper par groupes de quatre pour penser un récit commun en s’appuyant sur les objets médiateurs. Lors de la restitution de leur récit, leurs objets étaient alors disposés dans la maquette au 87eme pour tenter de spatialiser l’histoire collective.

D’autres éléments supports furent utilisés : une maquette de site

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1

Libérer les imaginaires La tête dans les étoiles Lieu sportif Nature en Ville

Salle à manger

Lieu de rencontre pour personnes âgées

Espace de co-working

Lieu de rencontre citoyen Lieu pour l’éducation, la formation axée sur les travaux ma,nuels

Lieu dédié aux enfants et au jeu Centre des communs

Ecole dédiée aux enfants autistes Lieu pour le tourisme

Logements sociaux

Lieu culturel plus ou moins alternatif Commerce de proximité

Schéma : La nébuleuse des iées pour l’ex-ENSBA

Représentation des différentes grandes familles d’idées évoquées par les participants le 9/02/2019 et le 11/03/2019 SydLia Cossard pour l’atelier “Librérer les imaginaires” le 30/03/2019

(déjà présente à la rencontre initiale), des photos de l’intérieur du bâtiment et un poster récapitulant de manière synthétique l’ensemble des idées que nous avions récoltées auprès d’habitants sur notre stand du 9 février et pour la réunion publique du 11 mars.

Synthèse des échanges Dix-huit habitants ont participé à l’atelier «Libérer les Imaginaires» qui a duré 2h30 à la Maison de l’écologie.

Lors de la restitution nous avons remarqué que la plupart des groupes était traversé par les mêmes envies, les mêmes idées même si chaque groupe avait une dominante particulière. Nous avons également noté que ces envies rejoignaient globalement ce qui avaient été énoncé par d’autres habitants lors des deux rencontres précédentes alors même que le format était très différent (coïncidence ou pas, cette récurrence pose question... ).

Après réflexion, nous avons distingué des grandes thématiques pour chaque groupe : Groupe 1 / Dominante autour de l’eau (de dignité ou de récréation), de la pratique sportive et du repos

- Pluridisciplinarité

- Lieu d’accueil pour tous (question du handicap) Groupe 2 / Dominante sociale et solidaire

- Lieu formel /informel

- Lieu de rencontre intergénérationnel

- Lieu modulable alliant usages fixes et temporaires

- Habitat d’urgence

- Lieu de résistance mais ouvert, quitter le côté forteresse Groupe 3 / Dominante autour de l’enfance, la sagesse et la transmission

- Lieu permettant de développer des

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Photo : La nĂŠbuleuse et les objets mĂŠdiateurs

compétences multiples

- Lieu de résistance intellectuelle (village d’Astérix) Groupe 4 / Dominante artistique en lien avec l’éducation, la pédagogie

- Lieu de partage tournée vers la collectivité

- Nature en ville, autosuffisance

- Lieu ou la vue n’est pas réservée au privilégié Certains thèmes comme la Nature en Ville, l’accessibilité, et la question de la modularité/ adaptabilité / usages multiples du lieu sont transversaux à tous les groupes.

Retour-critique Les objets semblent avoir été de bons médiateurs pour la discussion. Ils ont permis dans la plupart des cas de dépasser les contraintes techniques pour aller vers une vision du lieu. Cependant, la spatialisation des objets dans la maquette lors des restitutions semble n’avoir été que partielle. Le toit du bâtiment ou encore la terrasse à l’avant ont suscités beaucoup d’envies (jardin partagés, espace de repos/contemplation) mais le choix d’avoir placé les objets à tel ou tel endroit à l’intérieur de la maquette n’a pas toujours été explicite. Peut-être que côtoyer du concret (usages/fonctions) et de l’abstrait (rêves) simultanément présentait une difficulté pour une spatialisation plus précise.

Lors des restitutions, il n’était pas forcément aisé de distinguer le fil conducteur et la mise en cohérence de chacun des groupes.

Rétrospectivement, nous aurions peut-être dû demander que chaque groupe choisisse un titre pour affirmer une tendance.

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Photo : Installation des objets dans la maquette

ATELIER 2 : CONFRONTER LES RÊVES À LA RÉALITÉ Samedi 13 avril

Préparation : doutes et remise en question Cet atelier nous a beaucoup interrogé car il faisait le pont entre l’atelier 1, qui faisait émerger des intentions, et l’atelier 3 qui était déjà dans la proposition d’un concept architectural.

Deux tendances possibles s’offraient à nous. La première était de partir des récits et laisser toute liberté aux participants d’imaginer des programmations. Cette hypothèse avait l’avantage de ne pas orienter les propos des habitants mais le temps d’atelier (2h30) nous paraissait trop limité pour aboutir à une planification complète et cohérente.

C’est pourquoi, nous avons pris le parti pris de venir avec des esquisses de programmation. Elles nous assuraient d’avoir de la matière à la fin de la séance. D’autre part, la démultiplication des scénarios permettait de ne pas orienter les participants vers une réponse unique.

Pour cela, nous avions préparé quatres scénarios de programmation (en s’appuyant sur l’atelier du 30 mars) sur lesquelles les participants devaient travailler.

Objectif et dispositif L’objectif de cet atelier était de faire évoluer les programmations que nous avions proposées. Pour cela les habitants devaient les critiquer pour les faire évoluer. L’idée était d’arriver à une ou des programmations plus représentatives des intentions habitantes pour ce lieu.

Pour cet atelier, nous avions préparé les éléments supports suivants:

- Un présentoire à plans de répartition programmatique pour chaque scénarios

- Un document de synthèse expliquant comment nous étions passé des grandes dominantes exprimées à l’atelier 1 à la programmation pour chaque scénario.

- Un carnet de bord pour chaque groupe qui donnait des points clés à aborder pour questionner la programmation initiale.

- Des photos de références architecturales pour permettre

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Photo : Documents supports de l’Atelier 2

de se projeter dans les éléments programmatiques proposés.

Synthèse des échanges Douze habitants ont participé à l’atelier «Confronter les rêves à la réalité» qui a duré 2h30 à la Maison de l’écologie.

Cette synthèse revient à la fois sur la construction des scénarios initiaux à partir de l’atelier précédents ( «Libérer les imaginaires» ) puis les réactions de la part des habitants pour chacun d’eux.

Les quatres récits ont été traduits par une programmation thématique: le Village d’Astérix, l’Espace d’expression artistique et citoyenne, l’Espace dédié aux corps et la Cuisine de quartier «Le village d’Astérix» devient le Palais du Peuple Ce scénario tourne autour de la thématique «social et solidaire».

Nous avons développé le thème de la résistance que les habitants avaient souligné, en remettant en valeur la question l’autonomie financière et matérielle. Cela s’est traduit pas la présence d’une ressourcerie, point névralgique du projet.

Les trois habitants qui se sont penchés sur ce projet l’ont fait évoluer dans le sens suivant : – Approfondissement de la réflexion sur l’autonomie, en gardant la ressourcerie, ajoutant des panneaux solaires, jardin partagé et en pensant à la gestion autonome du lieu – Alors que le logement d’urgence avait été évoqué lors de l’atelier précédent il n’avait pas été gardé dans la programmation initiale.

Les habitants ont souhaité le réintégrer sous forme de logements temporaires collectifs sur l’ensemble du 2ème étage.

– La création d’une cantine solidaire devant pouvoir accueillir les résidents des logements temporaires et des personnes extérieures.

Le nom du projet s’est transformé. «Le village d’Astérix», était trop connoté pour les participants, ils lui ont préféré «Palais du peuple» ou «l’Hôtel du peuple».

Espace d’expression artistique et citoyenne Pour ce scénario ce sont les «pratiques artistiques» qui sont au cœur de la programmation. L’idée initiale était de concevoir un lieu reliant l’art et le social en offrant des espaces pour de multiples pratiques, toutes reliées autour d’un lieu d’exposition et d’une cantine solidaire.

Les quatre habitants travaillant sur ce scénario, sans pour autant

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Photo : Réflexion autour de la programmation «La cuisine de quartier»

remettre en question la thématique globale, ont mis en avant le rôle social du lieu :

- Volonté de faire plus de place aux associations, en remplaçant les résidences artistiques par des locaux pour des associations du quartier.

- La place de la cantine solidaire et d’un café a été réaffirmée comme étant au centre de la dynamique pour permettre le rayonnement des activités culturelles autour de la convivialité.

Prendre soin des corps Ce programme regroupait un ensemble d’installations tournées autour du corps et de l’eau : une piscine, un hammam, des bains douches, pôle de santé, salles de sports Ce scenario a beaucoup évolué :

- La question du corps a été conservée mais plus sous l’aspect du bien être et de la détente (avec la conservation du hammam). La piscine et les grosses infrastructures sportives ont été supprimées, car cellesci faisaient trop référence à l’univers de la performance et de la compétition non souhaité par les participants.

- La solidarité et le partage ont été réintroduits avec l’ajout d’un bar associatif, d’une cantine et d’espaces de projection associatifs.

La cuisine de quartier Ce scénario mettait les relations intergénérationnelles au centre de ses préoccupations. Une école de cuisine et d’herboristerie côtoyait des espaces dédiés aux enfants et aux personnes âgées. Un lieu fédérateur permettait de rassembler tout le monde : la cuisine de quartier où les élèves cuisiniers pouvaient s’exercer.

Les trois habitants travaillant sur cette programmation ont gardé son essence tout en proposant quelques variations : – Suppression de l’école de cuisine et d’herboristerie – Maintien de la cantine solidaire et ajout de salles à manger partagées que les associations ou les particuliers pourraient réserver – Privilégier les lieux d’accueil, de partage et de rencontre

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Photo : Restitution de l’évolution de la programmation «Espace d’expression artisitique et citoyenne»

Les titre évoqués pour ce lieux furent : la table populaire, le gîte, la maison de famille, maison de campagne pour tous.

Retour- critique Alors que nous nous attendions à avoir des programmations très différentes selon les groupes thématiques, la tendance a plutôt été à l’homogénéisation des scénarios. Là où nous avions voulu thématiser, les habitants nous ont ramené à leur envie forte d’avoir un espace permettant une pluralité d’usages et de fonctions.

Rencontre, convivialité et espace pour le monde associatif étaient des notions centrales dans l’ensemble des propositions. Parmi les 4 groupes de travail, tous se sont rejoints au niveau de : – La Maison des associations – La Cantine solidaire – Les jardins partagés Le groupe «Village d’Astérix» se différenciait en apportant deux éléments complémentaires : la recherche d’une autonomie économique, matérielle et sociale du lieu, et l’insertion de logements d’urgence.

Au final, les participants semblaient converger vers une vision commune de l’esprit du lieu.

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Photo : Réflexion autour de la programmation «Prendre soin des corps»

ATELIER 3 : ACTION-RÉACTION Samedi 4 Mai

Préparation : un projet architectural Pour le dernier atelier que nous organisions, l’idée initiale était de confronter une ou des proposition.s architecturale.s en s’appuyant sur les programmations développées avec les habitants. Le choix radical a été de ne proposer qu’une seule proposition architecturale.

Ce choix a été fait suite à l’atelier 2 où une vision commune du lieu avait émergé. Cependant pour représenter les subtilités de chaque proposition il nous semblait important de présenter plusieurs variations programmatiques de ce même projet.

Objectif et dispositif Le dispositif mis en place était moins sophistiqué qu’aux ateliers précédents. Dans un premier temps, nous avons présenté notre projet à l’aide d’un diaporama. Ensuite, nous avons appuyé nos discussions sur des posters représentant le concept global et les deux variantes programmatiques. Nous nous sommes alors séparés en deux groupes et nous avons pris note des retours critiques sur l’esquisse et sur la programmation propre à chaque variante.

L’esquisse du projet à ce moment peut se résumer en ces mots : nous avons pris le parti de nous concentrer sur la façade Nord du bâtiment et la rue Neyret. Ce retournement vers ce que nous avons appelé la «ville secrète» se traduisait par l’ajout d’une coursive extérieure sur la façade Nord de l’ex-ENSBA, un coeur citoyen qui irriguait les ailes du bâtiment et un traitement sobre de la façade Sud. Cela permettait à la fois de rendre la façade Nord de l’ex-ENSBA plus vivante mais aussi de rendre le bâtiment plus adaptable dans le cloisonnement et la desserte des espaces intérieurs.

L’idée était d’offrir un espace qui puisse évoluer dans le temps et accueillir différents usages. Cependant, certains invariants programmatiques demeuraient comme la cantine solidaire, une maison du projet ou encore le jardin partagé en toiture.

Nous avions illustré ce concept global par deux variantes programmatiques pour montrer l’adaptabilité du lieu.

La variante 1 s’oriente vers le corps avec un Hammam, des espaces

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FAIRE AVEC ET FAIRE ENSEMBLE UN PROJET QUI SE TOURNE VERS LA VILLE SECRETE

1) CONSTAT : Une forteresse dans un tissu urbain segmenté

Espace délaissé malgré les deux bâtiments remarquables qui l’entourent

Ménager une seconde entrée et des terrasses côté jardin

Barrière physique et visuelle entre le Sud et le Nord Espaces segmentés par des barrières physiques (route, clotûres)

2) STRATÉGIE : Porosité entre ville secrète et ville vitrine

Une double peau qui s’ouvre sur la ville secréte, la ville du quotidien.

Elle se retourne en toiture pour la rendre accessible...

Un coeur névralgique des communs et du citoyen pour irriguer le bâtiment

....Elle permet de maximiser le cloisonnement et la distribution des espaces intérieurs

Donner vie à la façade Nord pour animer la rue Rendre accessible la façade Sud et la relier au Jardin des plantes Création de percée visuelles et/ou physiques

Connecter les espaces isolés

3) PROJET URBAIN : Se réapproprier les remparts

UN PROJET QUI S'ECRIT AU FILS DU TEMPS

AN 0 CONCEPTION GÉNÉRALE

AN 1 APPROPRIATION DU LIEU

AN 2 EXPÉRIMENTATIONS

AN 3 MISE EN PLACE D’UN FONCTIONNEMENT PERMANENT DU LIEU * = chantiers en participatifs

Curage du bâtiment *

Aménagement des locaux de la Maison du projet *

Menuiseries et isolation par l’extérieur Conception participative Rechrche de Financement

Construction de la coursive Nord Cloisonnements / mezzanines * Aménagement des espaces publics

TRAVAUX

Inauguration de la Maison du projet Rencontre avec des associations porteuses de projet

Place ombragée et pietonnisation progressive de la rue

Circulation partagée (piéton et bus ) Aménagement de balcons paysagers

Esplanade

Requalifier la portion de la rue des Tables Claudiennes devant le jardin. Supprimer la rue de Sportisse ?

Accès piéton

Espace devant l’Ecole des tables claudiennes à valoriser

Visites et ateliers in situ GESTION DU LIEU

Gestion des évènements et de la programmation du lieux

Mise en débat des projets avec les habitants Construction d’une vision commune du lieu Gestion des chantiers participatifs

SYDLIA COSSARD - Pour l’atelier du 03/05/2019 - ENSA LYON

Planche : Concept architectural présenté à l’Atelier «Actionréaction»

pour des praticiens, des espaces pour les enfants et des bains douches…

Quant à la variante 2, elle est plutôt tournée vers la rencontre avec des logements d’urgences, une cantine solidaire avec son jardin productif, une salle polyvalente indépendante, plus d’espaces d’exposition….

Synthèse des échanges Douze habitants ont participé à l’atelier «Confronter les rêves à la réalité» qui a duré 2h30 à la Maison de l’écologie.

Lors des discussions, une question récurrente a été posée, celle de la gestion et la sécurité d’un tel lieu.

“La coursive et le toit doivent-ils être fermés la nuit ?”

“Comment fonctionne le gardiennage ?”. Là où certains imaginaient un lieu public ouvert jour et nuit, d’autres préconisaient un fonctionnement semblable à un parc public qui serait fermé la nuit. L’idée était de pouvoir isoler la coursive menant à la toiture au reste du bâtiment. Ainsi le bâtiment pouvait être fermé tout en ayant la possibilité d’accéder à la toiture.

Concernant la sécurité, certains participants ont souhaité un gardiennage permanent afin de gérer les accès et la sécurité. La présence d’un espace d’accueil en rez-de-chaussée de la Rue Neyret a été affirmé.

Plusieurs hypothèses ont été émises quant à l’esthétique et à l’usage de la coursive : - Plutôt que d’avoir des passerelles linéaires, pourquoi ne pas avoir des boîtes qui sortent de la façade ?

- Imaginer des rampes qui vont d’un étage à l’autre plutôt que des escaliers - Miser sur une circulation plus large pour permettre d’autres usages pour que ce ne soit pas qu’un endroit de passage.

- Se permettre de déborder davantage sur la rue, imaginer un passage couvert ou une passerelle qui relierait l’église.

- Un espace de jeux avec des toboggans pour descendre d’un étage à un autre

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Photo : PrĂŠsentation du projet architectural aux participants

D’autres thèmes ont été évoqués, sans donner de réponses précises, comme le fait de conserver (ou non) des accès pour les voitures car certaines activités en ont besoin, etc ...

Sur la variante «ressourcer les corps et les esprits» les participants ont indiqué que la salle polyvalente en double hauteur était intéressante car elle pouvait faire office de gymnase (8 m de hauteur sous plafond) pour permettre une pratique sportive plus variée.

Tandis que la place du co-working a été revue à la baisse.

Concernant la variante «accueillir et échanger», nous avons beaucoup discuté de la forme que pouvait prendre ces logements d’urgence (typologie de logement «en bande»). L’idée était de permettre une intimité tout en ayant des espaces communs (cantine, buanderie, espace d’accueil) et d’avoir au moins un logement pour une famille par exemple.

Retour-critique Le projet architectural en tant que tel n’a pas été fondamentalement remis en question. Nous avons néanmoins réalisé après coup que nous avions pu être difficiles à comprendre dans un premier temps.

En effet, des incompréhensions autour des mots «coursives» ou encore «trame constructive» montraient que nous utilisions trop notre jargon professionnel et technique. De plus, peut-être notre présentation a-t-elle pâti d’un manque de récit pour aider les participants à se projeter. Certains espaces étaient nommés avec des titres génériques (salles associatives) qui renvoyaient à des réalités qui pouvaient être très diverses.

La difficulté principale était de rester assez vague pour faire sentir la marge de liberté que permet le projet mais assez précis pour pouvoir se projeter. Il est clair qu’il est à ce stade difficile de fixer qui seront les structures (associations, entreprises, etc.) qui seront usagers du lieu. Fort heureusement, le temps d’échange a permis à tous de bien comprendre les enjeux et les possibilités que présentaient le projet.

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Photo : PrĂŠcision sur le projet architectural Ă une participante

APPROFONDISSEMENT DU PROJET ARCHITECTURAL A la fin de l’atelier 3, beaucoup d’éléments devaient encore être précisés. Néanmoins, les bases les plus importantes nous semblaient avoir été posées.L’approfondissement du projet architectural d’un point de vue graphique, théorique et formel, s’est poursuivi jusqu’au rendu du PFE pour enrichir et donner corps à notre proposition.

Concept général Reprenons du début. Commençons par la ville secrète, symbolisée par la façade Nord et la rue Neyret. Cette rue est actuellement délaissée et la place de la voiture y est omniprésente. C’est dans cette rue “canyon” que se situe l’entrée principale de l’ENSBA. Néanmoins, cette rue est le support d’expression artistique et citoyennes et le début de la montée Neyret menant à la rue du Bon pasteur. Dans cette rue délaissée, à deux pas de la montée de la Grande Côte traversée par les touristes, foisonnent quantité de messages à caractère engagé.

Nous avons choisi de l’utiliser comme symbole de la ville secrète.

Elle n’est pas secrète au sens où elle est cachée, mais plutôt au sens où elle est pratiquée (habitée, utilisée comme support par des artistes) et “connue [seulement] d’un nombre limité de personnes”1, c’est à dire ses habitants (riverains au sens stricte, habitants du 1er au sens large). Cette métaphore nous a paru intéressante justement parce qu’elle faisait le lien avec notre démarche qui se place dans une stratégie de démocratie directe. Se tourner vers la ville secrète c’était en somme, se tourner vers les pentes et leurs habitants, se tourner vers leur quotidien et écouter leur voix qui est parfois mal voire pas prise en compte par les pouvoirs publics (que ce soit lors de la concertation sur la réhabilitation du collège truffaut ou sur l’écriture du nouveau PLU-H). Comme il nous a semblé naturel de nous tourner vers les habitants pour les aider à faire porter leur voix plus haut, la mise en valeur de cette ville secrète a été centrale dans le développement de notre projet.

Cependant ce projet ne pouvait pas se réduire à une proposition figée dans le temps. En effet si ce bâtiment est un “commun”, les règles et 1 Définition du terme «secret» par le CNRTL

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Photo : La rue Neyret, support d’expression artistique et citoyennes

AN 0 CONCEPTION GÉNÉRALE

AN 1 APPROPRIATION DU LIEU

Aménagement des locau de la Maison du projet *

Curage du bâtiment * Mise hors d’eau hors d’air du bâtiment Conception participative Financement

CONSTRUCTION

Construction de la coursive Nord

Aménagement des espaces publics

Inaugura la Maison

Rencontre des associations porteurs de projets

Visites et ateliers in situ

GESTION DU LIEU

Mise en débat des projets avec les habitants

Construction d’une vision comm

Gestion des chantiers participatifs

les pratiques du lieu doivent évoluer avec les habitants. Nous avons donc esquissé la vie du bâtiment au travers d’une frise chronologique.

Elle montre les différentes étapes de la construction physique du lieu mais aussi sa construction humaine. Cette “construction humaine” nous l’avons imaginé comme le prolongement notre démarche. La programmation du lieu doit pouvoir évoluer en s’appuyant sur une vision du lieu construite par, avec et pour les habitants du quartier.

Lors de la première année, l’ensemble des associations, des entreprises ou des particuliers intéressées pour participer à la vie du lieu pourraient présenter leurs projets pour ce lieu. Des ateliers participatifs seraient alors organisés in situ pour définir les règles du lieu, ses orientations programmatiques, son modèle économique… Non seulement les habitants mais aussi des experts et des représentants de la mairie centrale seraient là pour étudier les diverses propositions et les développer pour les rendre viables. Des réunions et des ateliers se poursuivraient au cours de la vie du lieu.

Les habitants conserveraient ainsi la main sur la programmation du lieu et son fonctionnement.

L’architecture doit donc être pensée de façon à proposer un espace adaptable qui soit ouvert à de multiples usages.

Les deux variantes que nous avons développé illustrent des futurs possibles pour le bâtiment (en imaginant que la démarche soit prolongée). Celles-ci ne sont pas contradictoires mais proposent des futurs différents qui découlent d’opportunités différentes.

61 AN 2 EXPÉRIMENTATIONS

AN 3 MISE EN PLACE D’UN FONCTIONNEMENT PERMANENT DU LIEU

ux

ation de du projet

Cloisonnements / mezzanines *

Travaux d’entretiens Aménagement permanent des lieux * * = chantiers en participatifs

Gestion des évènements et de la programmation du lieux

mune du lieu

Cependant elles ont en communs des invariants qui découlent de l’atelier 2 lors duquel une vision commune du lieu s’est dégagée :

- Une maison du projet : c’est un lieu d’exposition qui retrace l’histoire du projet et donc qui pourrait servir à mettre toute notre démarche en scène, un lieu d’échange sur la vie de ce lieu et sa gestion pour l’avenir.

- Des salles associatives dont un amphithéâtre citoyen au 3eme étage

- Un ou des espaces de restauration pour se retrouver

- Un jardin pédagogique et partagé en toiture Les plans au 200eme de cette notice de PFE, sont le développement de la variante 2 ”Accueillir et échanger” pour mettre en scène les principes architecturaux. Deux raisons nous ont conduites à choisir cette variante. D’une part elle propose une plus grande variété programmatique, avec logements à l’extrémité Ouest du bâtiment.

D’autre part, c’est la variante qui a la plus évolué suite à l’atelier “Action Réaction”.

Frise chronologique : «Construction humaine» et «physique» de l’ex-ENSBA

FAIRE AVEC ET FAIRE ENSEMBLE VARIANTE 1 : RESSOURCER LES ESPRITS ET LES CORPS

R+3

Jardin productif / Jardin pédagogique et contemplatif Amphithéatre citoyen

Espace de détente

Bains douches

R+2

Hammam / espace de détente Salle d’attente Salles de sports en salle et cabinets médicaux Locaux associatifs en résidence

Co-working

R+1

Locaux associatifs en résidence

Maison du projet / locaux de la structure gestionnaire Espace de conte et bibliothéque Salles associatives

Co-working

RDC Bar / Restaurant associatif Salle polyvalente Espace d’accueil des parents Atelier de réparation partagé

Ressourcerie (réparation)

SOUS-SOL

Local technique Magasins de proximité Ressourcerie (accueil, dépôt, réparation, ...)

SYDLIA COSSARD - Pour l’atelier du 03/05/2019 - ENSA LYON

Variante 1 présenté durant l’atelier 3 : Ressourcer les esprits et les corps

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FAIRE AVEC ET FAIRE ENSEMBLE VARIANTE 2 :ACCUEILLIR ET ÉCHANGER

R+3

Jardin productif de la cantine solidaire Amphithéatre citoyen

Cinéma en plein air

R+2 Espace d’exposition et de rencontre Salles associatives Logements d’urgence

Co-working

R+1

Maison du projet / locaux de la structure gestionnaire Bar associatif lié à la maison du projet Salles associatives

Logements d’urgence Co-working

RDC

Cantine sociale et solidaire Salle(s) polyvalente(s)

Acceuil/ Entrée pour les Logements d’urgence

SOUS-SOL

Local technique Ressourcerie (accueil, dépôt, réparation, ...)

Espace de vente de la ressourceie

SYDLIA COSSARD - Pour l’atelier du 03/05/2019 - ENSA LYON

Variante 2 présenté durant l’atelier 3 : Accueillir et échanger

Traversée du projet Pour entrer plus avant dans le projet, nous vous proposons de traverser le bâtiment du nord au sud.

A chaque séquence du projet nous allons tenter de montrer l’impact du processus participatif sur notre conception. Tout notre processus nous a en effet amené à envisager le site d’une manière vraiment différente et à nous dégager de certains à priori.

La ville secrète Concrètement, comment traduit-on ce retournement?

Là où la circulation principale du bâtiment se faisait initialement au sud, nous avons décidé de la basculer au nord dans une coursive extérieure qui se retourne en toiture.

Ce basculement permet différentes choses. Tout d’abord, la coursive anime la rue Neyret. Elle montre que le bâtiment vit grâce aux personnes qui circulent le long des couloirs suspendus, qui montent les escaliers ou qui s’arrêtent pour regarder la rue à travers la façade en polycarbonate ondulé. D’autre part, elle rend la toiture du bâtiment accessible par l’extérieure. Le jardin partagé devient de cette manière un prolongement de l’espace public tout comme la coursive qui devient un développement en hauteur de la rue Neyret. Ainsi, la ville secrète peut s’approprier la “ville paysage”, en surplombant tout Lyon. L’aile ouest sur sa toiture des jardins privés qui partagent un composteur et une cabane à outils. A l’Est, nous avons développé l’aspect pédagogique du jardin. Les cours ou les présentations du jardin pédagogique peuvent se faire en extérieur, grâce des espaces dégagés faisant office de terrasse.

Les apports théoriques peuvent aussi se dérouler en intérieur dans l’amphithéâtre citoyen qui se trouve au même niveau.

Un espace de contemplation du paysage vient faire le lien entre ces deux jardins. Un cours d’eau longe le bord de la façade sud. Cet élément vient rafraîchir l’air chaud de l’été et vient participer à l’ambiance contemplative et reposante de la toiture. L’eau de pluie est récupérée

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Perspective : Toiture plantée de l’ex-ENSBA

pour alimenter ce cours d’eau.

Du point de vue de la distribution intérieure, cela permet de maximiser les possibilités de cloisonnement et d’accès aux espaces mais surtout de bénéficier d’espaces traversants dans lesquels les gens pourront contempler la vue au Sud. La géométrie et la forme de la coursive ne sont pas anodines. Depuis la rue Neyret, l’inclinaison permet de mener les passants vers le corps central où se situe l’entrée. A l’intérieur, à mesure que l’on se dirige vers l’extrémité des ailes du bâtiment, cet angle permet à la coursive de s’éloigner progressivement de la façade afin de créer une intimité.

Le choix des matériaux principaux, structure porteuse en bois lamellé-collé et en polycarbonate ondulé en façade, permet d’introduire un contraste et un apport chaleureux dans cette rue terne. D’autre part, ces deux matériaux possède une dimension “domestique” dans le sens où ils pourraient facilement être employés par n’importe qui pour bricoler. Le polycarbonate assure la transparence entre la rue Neyret et la façade d’origine et limite la perte de lumière. Enfin, son ondulation donne un relief intéressant permettant de marquer la limite entre un extérieur (la rue Neyret) et l’espace de transition qu’est la coursive.

Le coeur du bâtiment Maintenant rentrons dans le bâtiment en passant par la coursive. L’espace est conçu de manière à ce que le coeur du bâtiment irrigue les ailes. Concrètement, cela signifie que les espaces communs et citoyens se concentrent dans et autour du coeur tandis que les espaces plus privés (logements par exemple) se répartissent plutôt vers les extrémités des ailes.

A titre d’exemple, l’amphithéâtre citoyen, lieu d’expression citoyenne, est situé au dernier étage dans le coeur. De même, la maison du projet et une salle d’exposition investissent le coeur centrale aux étages.

Dans la variante «ressourcer les corps et les esprits», le hammam, lieu de rencontre, vient lui aussi prendre place au centre de l’ex-ENSBA.

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Perspective : Vue de nuit depuis la rue Neyret

Puis plus on s’éloigne de ce coeur névralgique, plus on se dirige vers des espaces privés. Les premières salles sont souvent des salles dédiées à des activités diverses ou à des bureaux de praticiens, puis ces espaces font place à des logements ou des locaux d’associations et d’entreprises en résidence. Nous avons tâché de concentrer les colonnes humides dans des points stratégiques afin que le bâtiment puisse évoluer au mieux.

Ainsi les logements peuvent facilement se transformer en bureau ou inversement. Une salle d’arts plastiques comprenant un lavabo peut facilement se transformer en salle de danse équipée d’un vestiaire et d’un point d’eau.

De plus, les espaces proposés peuvent être traversants, avec une entrée au nord donnant sur la coursive (salle de sport ou expression artistique), ou mono-orientés pour des usages demandant un espace plus restreint (salle de réunion, salle de lecture, ... ).

La salle polyvalente qui se situe au rez-de-chaussée a elle aussi été pensée pour proposer une diversité d’usage. A chaque extrémité de la salle sont regroupés des espaces techniques. Adossé au coeur central, des vestiaires permettent de transformer cette salle en gymnase tirant pleinement parti des 8 m de hauteur sous plafond.

A l’opposé, une cuisine, partagée avec la salle à l’extrémité du bâtiment, permet de transformer le lieu en espace de réception. Cet espace permet ainsi d’envisager une grande diversité d’usages : salle de vente temporaire pour la ressourcerie, salle d’exposition, gymnase, salle des fêtes ….

Une cuisine solidaire qui peut accueillir une centaine de personnes est en lien direct avec une salle commune destinée aux habitants des logements d’urgence. Cette salle est une sorte de salon avec buanderie et espace informatique à disposition.

Suite aux échanges de l’atelier “Action Réaction” une loge ainsi qu’un logement pour un gardien a été intégrée. La place du gardien semble centrale d’une part pour la sécurité du lieu (fermer l’ensemble des salles le soirs, …) et aussi d’un point de vue social (aider les personnes âgées, renseigner …)

La ressourcerie est un élément programmatique qui se retrouve dans les deux variantes. Elle a été pensé pour créer un lieu plus autonome comme le demandaient les habitants. Ce lieu comprend à la fois des espaces de stockage, de réparation et de vente. Pour le bâtiment c’est d’une part une ressource financière grâce à la vente, une ressource en matières premières car une partie des meubles et

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Schéma : Forme de la coursive

Schéma : Accés au bâtiment

matériaux peuvent servir à l’aménagement des salles et c’est aussi un lieu de réinsertion social dans la première variante “”Accueillir et échanger” et un lieu de d’apprentissage dans la variante «Ressourcer les corps et les esprits». Des panneaux solaires disposés au dessus de l’amphithéâtre citoyen sont, quant à eux, une source d’énergie du bâtiment pour compléter l’autonomie du bâtiment.

La ville paysage Maintenant que nous avons visiter l’intérieur du bâtiment, nous vous proposons de le traverser en passant par son corps centrale pour rejoindre la ville paysage.

Elle se différencie distinctement de la façade nord pour jouer sur la dualité du bâtiment. Au Nord, la ville secrète était mise en scène. A sud, la façade représente ce que nous avons appelé la “ville paysage”. Très simplement, c’est là que s’ouvre de belles vues sur le Sud de Lyon et la colline de Fourvière, et des éléments remarquables du patrimoine historique que la Ville de Lyon souhaite valoriser. C’est également de ce côté que se situe la majorité des barrières physiques La façade Sud aujourd’hui est souvent critiquée, par les habitants eux même, comme étant une “forteresse” infranchissable et aux apparences inaccessibles.

Sans trop de surprise, nous proposons de supprimer ces barrières ou du moins de se les réapproprier et de créer un peu de porosité.

L’idée est d’ouvrir la forteresse. D’une part on détruit les deux édicules qui se trouvent aux extrémités du bâtiments pour mettre en valeur la géométrie du corps de bâti principal. Les terrasses avant sont ainsi agrandies et font le lien entre le rez-de-chaussé du bâtiment et la vue sur le jardin. La terrasse Ouest est végétalisée avec des bacs à plantes tandis que la terrasse Est plutôt laissée minérale et dégagée pour maximiser la vue.

D’autre part, on vient créer une nouvelle entrée dans le corps central du bâtiment sur la façade Sud qui permet de traverser le bâtiment de part en part.

Cette question de la traversée du bâtiment nous a demandé beaucoup d’aller-retours entre la dimension urbaine du projet et le processus participatif.

La percée physique est un élément récurrent dans les propositions des étudiants d’architecture des années précédentes. Le PLU-H oriente clairement vers cette idée là, en détruisant une partie de l’ENSBA, comme l’avait proposé SUD architecte. Cette question de

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Plan masse du projet

la percée fait sens d’un point de vu urbain. Nous l’avions cerné dès le début de notre étude du site. D’une part, elle permet de libérer une vue extraordinaire, tout en libérant la façade de l’église du BonPasteur. Et d’autre part elle rejoint la logique de développer les passages directs reliant directement le bas et le haut des pentes.

Cependant plusieurs remarques d’habitants sont venues remettre en question cette logique établie : “Les pentes ça se gagne”, “on ne remarque pas de suite la qualité de ce quartier”. Ces phrases viennent montrer que la morphologie des pentes, qui sont bien loin des voiries quadrillées de la presqu’île ou de la trame Morand, développe une identité propre. Le vocabulaire d’un axe majeur n’est pas forcément cohérent avec la manière dont est pratiqué le quartier par les habitants. De plus, “cette nouvelle percée” serait à deux pas de la montée de la Grande-Côte. Pourquoi toujours offrir un point de vue de la même façon (sur un “plateau doré”), alors qu’il y a de multiples façon de le dévoiler ? Par ailleurs, ce n’est pas un axe de circulation piéton majeur et il ne permet pas de déboucher sur le plateau.

Ces réflexions nous ont finalement poussé à ne pas envisager de percer le bâtiment dans l’axe de la montée Neyret mais à plutôt penser une traversée à travers le corps central, en l’envisageant comme une traboule qui serpente discrètement dans le tissu bâti.

D’autres arguments sont venues par la suite étayé ce choix. Cette percée pose des questions en terme de valorisation du patrimoine.

Pourquoi valoriser plus l’Église que l’ex ENSBA ? D’une certaine façon, la couper en deux c’est nier la cohérence de sa géométrie.

Pourquoi choisir une histoire plutôt qu’une autre ?

Historiquement, l’Eglise n’a jamais eu de parvis, c’est ce qui lui donne son côté unique.Il est possible de valoriser cette Église autrement qu’en lui donnant un parvis. Nous comptons assumer sa caractéristique en ré-aménageant l’entrée par le côté, sur la placette où débouche les escaliers de la rue Neyret?

D’autre part, la question de la traversée peut se poser à une échelle plus dézoomée. Le constat que l’on peut faire à échelle urbaine, c’est que l’ex-ENSBA est située dans un environnement dont les composantes sont fragmentées, séparées par des barrières physiques telles que les routes, des murs, des pentes. Et ne peux pas répondre à cette problématique seulement à l’échelle du bâtiment.

C’est pour cela qu’on repense la rue des tables claudiennes et le

73 viaduc comme de véritables balcons paysagers. Le viaduc serait traité comme un vrai espace partagé entre piéton et bus. Quant à la rue de Sportisse, se pose la question de sa requalification ou suppression (moyennant la révision du plan de circulation) pour retrouver l’unité du Jardin des plantes. En attendant, on propose un solution de transition qui permet de marquer beaucoup plus les cheminements piétonniers en cassant la rhétorique automobile des voiries. L’idée est que l’automobiliste voit le changement de revêtement comme un signal et que le piéton sente que l’espace est pensé prioritairement pour lui.

Nous créons également un nouveau cheminement dans le jardin des Plantes permettant d’accéder plus directement à l’entrée Sud de l’ex-ENSBA. Ensuite, L’amphithéâtre des Trois Gaules est rendu à l’espace public et ses gradins prolongés sur la partie supérieure de façon à faire le lien avec la rue des tables claudiennes et l’école des tables claudiennes.

Les abords de la façade Nord sont aussi pensées pour mettre en valeur la ville secrète. L’espace de la rue Neyret se situant entre l’ENSBA et l’Eglise serait progressivement piétonnisé afin d’offrir une nouvelle physionomie à cette rue délaissée.

RETOURS CRITIQUES Au cours de cette démarche, nous avons été interpellées par les habitants, nos enseignants (et nous-même) sur plusieurs point-clés auxquels nous allons répondre en guise de conclusion.

Qu’en est-il de l’économie et des questions financières ?

Là-dessus, se sont les habitants qui nous ont beaucoup interpellées.

Ici, nous sommes clairement à la limite de l’exercice, tant à cause de la temporalité scolaire que de la limite de nos compétences.

Bien entendu, un projet public d’une telle ampleur demanderait de faire intervenir d’autres acteurs dans la concertation (techniciens, ingénieurs …) pour approfondir la faisabilité, définir le fonctionnement du lieu, sa gestion et son économie avec les habitants.

Le temps a été une véritable limite dans le dispositif. Un tel processus participatif bouleverse le temps de conception classique. Nous avons ainsi eu tendance à dessiner plus tardivement.

Malgré le temps limité et le manque d’acteur, nous avons réussi à dégager une vision commune du lieu ce qui était le principal objectif.

Si nous, en tant qu étudiantes, avons réussi à faire émerger cette vision commune alors construire cette ville en commun est plus que jamais possible. Mais cela demande de revoir complètement le paradigme actuel et les schémas de pensée dont nous sommes tant prisonnier.

Nous devons prendre le temps de la discussion et de l’écoute. Ce temps est indispensable si l’on veut que les habitants s’approprient et autogèrent leur quartier. Ainsi les habitants changeraient de rôle, passant de consommateur d’espace public à acteurs de leur lieu de vie.

Mais qui sont les ”habitants” et leurs valeurs ?

Il paraît important de souligner qu’une vision commune s’est dégagée car les participants aux ateliers partageaient des valeurs en commun. Nous avons eu des profils relativement différents (étudiants aux beaux-arts, retraités, jeunes actifs, parents d’enfant autiste,...) mais nous n’avons pas déceler de divergences idéologiques fondamentales.

Deux facteurs peuvent l’expliquer. Premièrement, malgré les personnes variées, nous étions en présence de profils correspondant

75 à celui des profession intellectuelles et artistiques, sur-représentés dans le 1er arrondissement.

Par ailleurs, le fait d’avoir posé le cadre théorique des communs à la réunion publique du 11 mars donnait une base idéologique.

Ainsi, les personnes qui ont participé aux ateliers acceptaient déjà tacitement ce cadre.

Il est clair que l’exercice participatif aurait pris une toute autre tournure avec un public plus large et donnant lieux à de potentiels conflits idéologiques.

Mais qu’apportez vous en tant qu’architecte ?

Pour nous, il ne fait aucun doute que nous sommes architectes et que nous n’avons jamais cessé de l’être lors de cette expérience participative. Nous avons utilisé nos compétences tout au long de la démarche, même quand elles n’étaient pas appliquées à de la conception architecturale en tant que telle. Notre créativité et notre force de proposition ont été très sollicité pour imaginer des dispositifs de concertation. Par ailleurs, nous avons fait beaucoup de travail de synthèse et d’interprétation autour des envies des habitants. Enfin, nous avons bien évidemment projeté des espaces traduisant les désirs qui nous ont été communiqué.

En fait, vous êtes une agence de programmation ?

Oui et non. Oui il est certain que la majorité de la participation a porté sur la programmation. Nous avons co-programmé et c’était bien l’un des objectifs affichés. Pourtant, ce terme nous semble réducteur de la démarche. Nous avons fait plus qu’établir un cahier des charges architecturales et techniques.

Pendant longtemps nous étions désarmées face à cette interrogation. Nous nous sommes posé beaucoup de questions sur le fait de viser ou non une co-conception et la limite qu’il peut y avoir entre co-conception et co-programmation.

Aujourd’hui, il nous semble que le plus juste serait de dire que nous avons co-construit une commande avec des habitants.

Les ateliers ont permis de mettre en ordre, de structurer des besoins et des envies. Cette structuration est passée par la coconceptualisation de l’esprit du lieu souhaité et la création de sens : un lieu de partage et de rencontre mais aussi un lieu citoyen.

4. UNE SAISON 2 ?

La ville secrète se soulève

La suite des hostilités...

La fin de la saison 1 de cette démarche participative a été marquée la matérialisation en un projet architectural. C’est un lieu commun et adaptable qui peut ainsi être le réceptacle de différents besoins.

Peut-être peut-on aller plus loin en considérant qu’un tel lieu pourrait être un outil d’expression pour le citoyen. Plus qu’un résultat définitif, le projet est une démarche, un processus et la dimension architectural est un exemple d’aboutissement formel qui représente une étape clé.

Nous comptons organiser une sixième rencontre avec les habitants qui prendrait la forme d’une restitution publique. Ainsi, nous pourrons donner à voir l’avancée de nos réflexion entre l’atelier du 4 mai et notre PFE. Ce serait l’occasion de revenir sur l’ensemble de la démarche mais aussi de montrer les autres projets étudiants sur le site. En effet, nous nous sommes beaucoup penchées sur les travaux effectuées par les étudiants de Christian Marcot en 2005.

Ils proposaient une véritable vision prospective avec une réflexion à l’échelle urbaine. Réunir l’ensemble de ces projets permettrait d’ouvrir un débat plus fécond sur l’avenir du coeur des pentes.

Depuis le début de notre démarche en février, le calendrier politique s’est accéléré et l’enjeu est surtout de pouvoir empêcher la vente du bâtiment au Crédit Agricole.

Pour la saison 2 , La fabrique de La Ville a repris le flambeau sur l’organisation des ateliers et ce depuis le 25 mai dernier. L’atelier du 25 Mai, nommé “atterrissage” s’est plutôt tourné vers les actions possibles pour alerter et interpeller un plus large public (actions artistiques et non-violentes).

Pour nous, même si cette concertation et les actions des habitants ne permettent pas d’ouvrir le dialogue avec la Mairie Centrale sur le devenir de l’ex-ENSBA, laisser une trace palpable a une importance de taille. Nous avons alimenté un blog tout au long de cette aventure afin d’être le plus transparentes possibles mais aussi de rendrecompte de notre travail.

Ainsi cette aventure reste gravée dans le marbre, ou du moins dans le web avec l’espoir de continuer à libérer les imaginaires et faire entendre la voix de la ville secrète.

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Photo: Atelier du 25 mai organisĂŠ par la Fabrique de la Ville

5. INTERVIEW DE LA RÉALISATRICE SYDLIA COSSARD Histoire de schizophrénie et de dédoublement de personnalité

Pourquoi le Domaine d’Étude de Master Alternatives ?

Julia : Je me suis tournée vers le DEM ALT afin d’avoir une plus grande liberté dans mon processus de conception et pour sortir du cadre scolaire.

Initialement je voulais appliquer les principes de conception de la permaculture sur un projet, puis rapidement une seconde envie est venue se greffer, celle de faire un projet avec et pour les habitants.

Ce DEM me permettait de choisir mon rythme de travail pour travailler avec des acteurs réels.

La porte était aussi ouverte pour expérimenter de nouveaux processus de conception qui sortait du schéma standard “site + programme = projet”.

Sydney : Le fait d’avoir côtoyé des étudiants des années supérieures de ce DEM m’a très clairement influencée. J’ai l’impression de me placer dans une sorte de filiation.

Par ailleurs, étant en double-cursus architecte-ingénieur, il me reste encore deux ans à effectuer en école d’ingénieur. Je voulais me donner la possibilité d’être dans le cadre le moins scolaire et le plus libre possible.

Quels sujets de mémoire ?

Julia : Depuis le début de mes études en école d’architecture je me questionne sur les compétences de l’architecte et les nouvelles façons de construire la ville. Mon mémoire sur la permaculture, comme méthode de conception, m’a apporté une base théorique qui s’appuie sur des principes éthiques : “Prendre soin de l’homme”, “Prendre soin de la Terre”, “Partager les surplus” tout en répondant de façon positivante et concrète à la crise écologique et en gardant à l’esprit une compréhension systémique des enjeux.

Le participatif et la démocratie découlent pour moi naturellement de cette méthode de conception. Une branche de la permaculture se développe actuellement autour de la “permaculture humaine”.

Un projet, bien que parfait techniquement sera voué à l’échec si le facteur humain n’est pas pris en compte. D’autre part, l’implication physique et mentale des citoyens est indispensable pour que la conception des territoires soit plus démocratique et durable. En me lançant dans un processus participatif avec Sydney, j’ai pu expérimenter cette facette.

83

Fiche du DEM ALT : Quelles études ? Julia Dissard

Sydney : Contrairement à beaucoup d’autres, mon mémoire n’est pas du tout lié à ma problématique de PFE. Il rejoint plutôt mon intérêt pour la pédagogie et l’enseignement.

J’ai donc décidé de me pencher sur les sociabilités en atelier à l’ENSAL. Le projet est au cœur de l’enseignement des écoles d’architecture. Ce mode d’enseignement en studio ou en atelier se fait généralement autour d’un enseignant architecte (praticien ou non) qui suit un groupe d’étudiants. Contrairement à une transmission de savoirs académiques basée sur des cours magistraux, l’atelier permet d’avoir des rapports plus individualisés entre enseignants et enseignés. Partant de ce constat, l’atelier peut donc être envisagé comme une véritable arène sociale. J’ai donc étudié l’impact de l’enseignement du projet sur les sociabilités entre étudiants mais aussi entre enseignants et enseignés. Ces sociabilités sont envisagées principalement sous l’angle de l’entraide, des rivalités et des effets de distinction.

Ce mémoire s’appuie sur des méthodologies et concepts issus des sciences sociales, en exposant notamment une analyse d’une vingtaine d’entretiens réalisés avec des enseignants et des étudiants de l’ENSA Lyon. De plus, il a la particularité de présenter une mise en récit à valeur ethnographique de ma propre expérience étudiante (notamment dans le DEM Alt). A partir de ce corpus, j’analyse la construction de l’enseignement, ses mises en pratique dans les ateliers, la manière dont les étudiants le réceptionne et s’organise collectivement pour y répondre. Dans ce contexte, ce travail montre notamment comment entraides et rivalités peuvent coexister au sein et (en dehors) de l’atelier.

Pourquoi le Double-Cursus ?

Julia : J’ai choisi de faire le double-cursus architecte dès le début de mes études en architecture. Les raisons qui m’ont emmenée à poursuivre cette formation ont évolué au fil du temps mais se clarifient aujourd’hui. Les propos de l’étudiante en DC qui m’avait accueillie lors des portes ouvertes de l’ENSAL résume assez bien ma vision aujourd’hui : “Le double-cursus permet d’acquérir une double culture et c’est ce qui en fait tout son intérêt.” Au-delà d’avoir une double compétence, le double-cursus donne la capacité de se mouvoir et de communiquer dans deux univers qui sont différents sur bien des points. Il permet aussi d’avoir une vision d’ensemble sur le monde de la construction, décentré de l’architecte qui permet de se positionner

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4

AUTOPSIE D’UNE : Architecte - Ingénieure Praticienne - Enseignante Architecte - Syndiquée Architecte - Ecolo Architecte - Sociologue Architecte - Engagée Architecte - Chercheuse Architecte - Programmiste Apprenti

Zone d’apparition de céphalées récurrentes

Architecte en devenir mais pas que... Le phénomène d’acculturation à travers l’école a bien fonctionné sur moi car je me sens formatée comme une architecte (oui je ressens un véritable choc des cultures parfois). L’esprit architecte est donc là et j’ai bien l’intention de le connecter à la main. J’ai envie de pratiquer...Et pratiquer d’une certaine façon (cf. la fiche de Julia)...Pratiquer mais pas que. En effet, je crois que j’ai pris goût à être dans des cultures différerentes, voire ambivalentes (le métissage vous dis-je). J’espère donc continuer le double-cursus toute ma vie (mais avec d’autres disciplines) car je n’ai pas envie de faire le même métier toute ma vie.

Architecte - “......................”.

AFFAIRE A SUIVRE...

Fiche du DEM ALT : Quelle architecte ? Sydney Collin

stratégiquement dans le monde professionnel.

Sydney : Je pense que les raisons évoluent chaque année.

Initialement, c’était surtout pour acquérir un bagage technique plus complet que celui donné en école d’architecture, surtout dans des domaines tels que la structure ou la thermique. Aujourd’hui, je pense que l’intérêt du double-cursus réside surtout sur le fait d’acquérir une double-culture et un double langage. Les deux formations étant très différentes (voire radicalement opposées sur certains points), le double-cursus permet de faire le pont entre deux univers.

Autrement dit, je saisis mieux pourquoi architectes et ingénieurs ne se comprennent pas !

Pourquoi faire ensemble ? Pourquoi faire du participatif ?

Julia : Peut-on prôner le participatif quand on ne sait soit-même pas travailler en groupe ? Mon avis sur la question est très tranché : Non. Lors de mes études d’architecte, on ne peut pas dire qu’on m’a appris à travail en groupe. On nous apprend plutôt à concevoir UN projet, SON projet et si possible LE meilleur. Le travail de groupe doit permettre, avec les bons outils de communication, d’enrichir le projet. L’objectif est donc de se détacher de l’oeuvre produite individuellement pour réussir à la dessiner à plusieurs mains.

Pour revenir au participatif, si les architectes ne sont pas capables de s’écouter entre eux, de partager des opinions pour trouver un terrain d’entente, alors comment pourraient-ils écouter des profanes de l’architecture ? C’est en ce sens là que j’ai voulu travailler avec Sydney, pour dépasser l’égo de l’architecte qui sommeille en moi.

Sydney : Au cours de ces 5 dernières années, mon implication dans les instances de l’école et dans le Collège des étudiants m’ont rendu extrêmement critique sur ma formation. Je pense que j’essaye de rendre cette critique féconde en expérimentant dans l’atelier ALT. Ma critique portait (entre autres) sur l’extrême individualisme de notre société. Celui-ci se manifeste aussi à l’école mais d’une manière particulière car nous évoluons dans un environnement créatif où il faut donc se distinguer. C’est aussi ce constat qui m’a poussé vers mon sujet de mémoire décrit plus haut.

Mon expérience m’a montré que l’engagement individuel n’était pas

87 efficace. Sauver le monde seul est impossible donc sauvons le monde ensemble.

J’avais donc envie de “faire ensemble”. Cette notion du “faire ensemble” s’imbrique à plusieurs niveau :

- Au niveau de l’atelier : le projet collectif est une façon de vivre son atelier autrement, de manière active et sans la monopolisation par les profs.

- Au niveau du PFE : par le fait de choisir de faire mon PFE en binôme.

- Au niveau du sujet de PFE : par le fait de vouloir faire du participatif pour essayer de créer du collectif.

Plus pragmatiquement, les expériences rapportées par nos collègues des années précédentes s’étant prêtés à l’exercice du participatif nous ont poussé à unir nos forces.

SydLia : Nous avons traduit notre envie de “Faire ensemble” par une concertation pirate. Voici les deux définitions principales sur lesquelles nous avons appuyé pour développer notre démarche de concertation : «La concertation est une «forme de participation dans laquelle les habitants sont impliqués par les professionnels dans les choix de conception, ils sont en position d’arbitre entre plusieurs possibilités.»1 «La concertation permet d’ouvrir un débat sur une question ou un projet avec les personnes concernées. Le décideur s’engage à restituer aux participants les résultats de la concertation et la manière dont il a ou non tenu compte de leurs avis. La concertation est donc bien un processus de construction collective d’un projet avec les acteurs concernés : c’est un enrichissement du processus de décision, par l’implication des personnes concernées.

Concerter, c’est être prêt à revisiter le contenu d’un projet, cela implique d’avoir envie de le mettre en discussion en profondeur, de permettre une confrontation et une

1 Gaëtan Brisepierre, « La conception participative dans l’habitat collectif» (Leroy Merlin Source, 2018).

explicitation des points de vue des acteurs.

La concertation est alors pleinement réalisée lorsqu’elle permet la co-construction (dans la co-construction, les décideurs contribuent à égalité avec les participants à l’élaboration d’un projet ou d’une action ; tout en gardant l’arbitrage final qui doit être motivé).»2 Ces définitions nous ont permis de mieux définir notre rôle. Nous prenons la casquette de professionnel à l’écoute des habitants.

Nos choix qui suivent cette concertation doivent être restitués aux participants. Pour cela nous avons créé dès le début un site web qui retrace l’ensemble de notre démarche.

La question du participatif ne date pas d’aujourd’hui, elle a été abordée pas de nombreux collectifs et architectes comme Lucien Kroll, Patrick Bouchain, les Pourquoi Pas?!, le collectif ETC et bien d’autres. Ces références nous ont permis d’avoir une vision élargie sur ce qui se cache derrière le terme “participatif” et de se positionner vis à vis de ces multiples pratiques.

En réalité, bien que ces architectes aient nourri notre réflexion, ce sont davantage nos expériences personnelles et les interactions avec les étudiants des années précédentes qui nous ont permis de construire notre processus participatif.

Le semestre 2 de master 1 “Stratégie pour la biorégion” fut l’occasion pour Sydlia d’aborder la question du participatif. L’objectif de ce semestre était de proposer des projets prospectifs sur le territoire de la communauté de commune du Val-de-Ligne en Ardèche.

Sans aller jusqu’à la concertation, ces travaux ont fait l’objet d’un rendu dans l’espace public et d’une restitution qui devaient permettre d’échanger avec les habitants et les élus sur l’avenir de leur territoire. La conférence de Claire Planchat, “Les outils de représentation et de participation dans les projets de territoire” nous a tout particulièrement inspiré. Cette présentation avait pour vertu de présenter un ensemble de démarches participatives contextualisées.

Il n’y a pas de bons outils, c’est toujours une méthode ou un dispositif. Il faut savoir pourquoi on le fait pour ne pas perdre

2 La participation des citoyens dans la démarche Atelier des territoires, Vade-mecum pour les services de l’État , Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, juillet 2018, p.8

89 le sens. Il faut qu’il soit pensé dans un dispositif global.3 Dans notre travail, nous avons tenté de replacer chacune des rencontres avec les habitants et des outils que nous mettions en place dans un dispositif global et situé.

D’autre travaux comme l’étude de cas du quartier Lanxmeer dans le cadre du mémoire de Julia, et le travail friches urbaines de Sydney lors du semestre 1 du master Architecture, Pratiques et Processus de l’Innovation” ont d’enrichir les fondements théoriques.

d’Evasur les 1 “ALT permis

Les travaux des étudiants des années précédentes ont aussi nourri nos réflexions : “Renaturer la Part-Dieu”, Jules Cadiergue, Théo Padovani, Hugo Paris : [R.EV.] Le trio a travaillé avec le collectif Part-Dieu (habitants) pour proposer un contre-projet urbain prenant le contre-pied de celui porté par la métropole. Leur PFE devait servir au collectif habitant pour faire porter leur revendication et avoir un outil de communication performant.

/ statut du projet : contre-projet

/ positionnement : dans un collectif d’habitant, rencontres informelles “Demain Saint-Nicolas”, Livia Delaporte.

Elle propose plusieurs projets pour l’Eglise St-Nicolas à Givors découlant d’un processus participatif avec les membres de l’association qui valorise cette église.

/ statut du projet : contre-projet

/ démarche participative : atelier in situ et rencontres

répétitives, concert final

/ résultat : plusieurs projets “Penser ensemble et faire avec”, Sophie Anteunis, Félix Lacoin, Foucault Archambeaud, Aymeric Broyet.

Leur projet “consiste dans un premier temps en l’élaboration d’une approche de co-conception sur la réhabilitation de logements portée par le groupe fictif Atelier Collectif. Par la mise en place 3 Claire Planchat

d’outils pédagogiques destinés à favoriser la compréhension avec les habitants, et en se rendant accessibles pour les futurs usagers lors de permanences sur site, les architectes décloisonnement leur discipline. Leur statut d’expert de la construction s’enrichit d’une expertise sociale. Le projet est alors envisagé comme un processus co-géré avec les habitants. L’Atelier Collectif conçoit un édicule hébergeant le dialogue avec les habitants. “ (extrait du résumé de la notice de PFE)

/ démarche participative théorique : conception d’un lieu et

d’une démarche théorique ( à travers la maison du projet)

/ rencontres avec des habitants mais d’expérimentation

réelle d’ateliers Dans les deux premiers cas, leurs retours d’expérience nous ont permis d’être plus attentives à la gestion du temps. La mise en place de tel processus demande un investissement fort.

Le calendrier universitaire nous a contraint à aborder la participation sous l’angle de la programmation sans expérimenter la participation autour de la conception architecturale en tant que telle.

BIBLIOGRAPHIE

Références théoriques : Patrick Bouchain, 2013, Simone & Lucien Kroll, une architecture habitée, Arles, Actes Sud, 354 pages.

Patrick Bouchain, 2010, Construire ensemble, le grand ensemble, Arles, Actes Sud, 124 pages.

Rob Hopkins, Lionel Astruc, 2015, Le pouvoir d’agir ensemble ici et maintenant : entretiens, Arles, Actes Sud, Domaine du possible, 153 pages.

Felix Lacoin, 2018, Habitat participatif et architectes : rôles, postures et évolutions, Lyon, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon, 166 pages.

Rob Hopkins, 2009, Transition vers un monde sans pétrole, Conférence TED, URL : https://www.youtube.com/ watch?v=8meWY0W40OA&feature=youtu.be Claire Planchat, 2018, Les outils de représentation et de participation dans les projets de territoire, Conférence dans le cadre de la Stratégies pour la biorégion, Lyon, ENSAL. Elise Macaire, 2006, Paris, Actions pédagogiques et participatives en architecture, Construction d’une hypothèse sur la socialisation « démocratique » de l’activité de l’architecte, Mémoire de Master sous la direction de François Dubet Daniela Festa (avec la contribution de Mélanie Dulong de Rosnay et Diego Miralles Buil), Les communs, Géoconuences, juin 2018. URL : http://geoconuences.ens-lyon.fr/informations-scientiques/a-la-une/ notion-a-la-une/communs

Méthodes et outils : http://www.comedie.org/ http://www.conferencedecitoyens.fr/le-dispositif/ http://www.lisode.com/nos-outils/ https://www.areneidf.org/projet/les-outils-participatifs-lintelligencecollective-pour-une-strat%C3%A9gie-territoriale-innovante

93

Collectifs et projets : Livia Delaporte, 2018, Demain Saint-Nicolas, Lyon, Projet de Fin d’Etude, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon Sophie Anteunis, Félix Lacoin, Foucault Archambeaud, Aymeric Broyet, 2018, Penser ensemble et faire avec, Lyon, Projet de Fin d’Etude, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon Jules Cadiergue, Théo Padovani, Hugo Paris, 2017, Renaturer la Part-Dieu, Lyon, Projet de Fin d’Etude, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon

http://encoreheureux.org/projets/lieux-infinis/?fbclid=I wAR2yZCdQOZoRaH10Sla7ZNfiJ26Nn0J3bMSQgC_ HMn48jw8ja3uMS3HBNRc http://www.collectifetc.com/ http://www.coloco.org http://www.pixel13.org/ http://www.la27eregion.fr/publication/tout/ https://sydliacossard.home.blog/

ANNEXE

Contributions des participants Ă la rĂŠunion publique

Contribution 1

Contribution 2

97

Contribution 3

ÉlÊments supports - Atelier 2 :

Plan de programmation initiale : Prendre soin des corps

99

Schéma pour passer des récits de l’atelier 1 à l’atelier 2 pour le scénario «Prendre soin des corps»

Plan de programmation initiale : Espace d’expression artistique et citoyenne

101

Schéma pour passer des récits de l’atelier 1 à l’atelier 2 pour le scénario «Espace d’expression artistique et citoyenne»

Plan de programmation initiale : La cuisine de quartier

103

Schéma pour passer des récits de l’atelier 1 à l’atelier 2 pour le scénario «La cuisine de quartier»

Plan de programmation initiale : Village d’AstÊrix

105

Schéma pour passer des récits de l’atelier 1 à l’atelier 2 pour le scénario «Village d’Astérix»

Extraits du PLU-H - Lyon 1er arrondissement : RÊvision n°2

107

109

111

RĂŠponse de Michel LE FAOU au conseil Territorial :

113

115

Résumé A l’instar de beaucoup d’autres étudiants avant nous, nous nous sommes engagées dans une réflexion sur le devenir du site de l’Ancienne École des Beaux-Arts au coeur de des pentes de la Croix-Rousse à Lyon. Au delà de sa richesse morphologique et architecturale, le site est aussi au centre d’enjeux politiques de la ville de Lyon. Le projet de logements de standing porté par la mairie centrale en 2016 a en effet créé une forte opposition de la part des habitants. Sa réhabilitation questionne le jeux d’acteur et la façon de faire la ville aujourd’hui. L’objectif de notre travail de PFE a été d’expérimenter une démarche participative sur la programmation du bâtiment avec des habitants pour interpeller les pouvoirs publics sur une façon de faire la ville autrement. Pour ce faire, nous avons travaillé avec le Collectif habitant "la Fabrique de la Ville". Le processus que nous avons mis en place s'est fait au travers de cinq rencontres qui ont permis de rêver à plusieurs pour se libérer des préjugés, pour faire émerger les envies partagées, pour voir plus loin et pour voir ensemble …

Abstract Like many other students before us, we have decided to question the future of the heart of Pentes de la Croix-Rousse in Lyon, meaning : the Old School of Fine Arts. Beyond its morphological and architectural assets, the site is also at the heart of political issues in the city of Lyon.

The project of expensive apartments carried out by the Central City Hall in 2016 has indeed been meeting a strong opposition from the inhabitants.

Its rehabilitation questions the way cities are made today and with whom.

The goal of our PFE was therefore to experiment a participative approach on the building's programming with inhabitants to challenge the public authorities on a way to make the city differently. To do so, we were working with a group of citizen : "la Fabrique de la Ville". We experimented a participative process through five meetings that have allowed us to dream together, to free ourselves from prejudices, to share common desires and to project together ...