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«JE NE M’ÉNERVE PAS EN JOUANT AU GOLF»

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L’ancien PDG de Credit Suisse et UBS a retrouvé depuis quelques mois un «job à 100%». Oswald Grübel, 75 ans, est président et depuis peu CEO du projet immobilier le plus exclusif d ’Europe, La Zagaleta en Espagne. Ce qui lui laisse peu de temps pour le golf.

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En quoi le golf vous fascine-t-il?

C’est la même chose que pour tout le monde: la recherche permanente de la perfection. On sait qu’on ne pourra pas l’atteindre, mais on essaie encore et encore. Un coup fantastique compense tous les autres. Quand je regarde les meilleurs joueurs du monde à la télévision, cela a toujours quelque chose de magique, et je ressens l’envie d’essayer moi-même. Malheureusement, comme cela est arrivé toute ma vie d’ailleurs, j’ai trop peu de temps pour jouer au golf.

Quel type de golfeur êtes-vous?

J’ai commencé relativement tard. Je viens du tennis et je pensais alors que les coups frappés le plus loin possible étaient les meilleurs. Mon plus grand problème était le fait que je jouais rarement droit. J’ai donc assez rapidement remarqué qu’il n‘y avait pas que la distance qui compte. Le golf vous oblige à réfléchir davantage que d’autres sports, et ça me plaît.

Vous énervez-vous contre vous-même sur le parcours?

Non, pas du tout. Je ne m’énerve pas quand je joue au golf. Pour moi, c’est bien plus un jeu qu’un sport. Le résultat passe au second plan. Au tennis j’ai eu de nombreux adversaires très acharnés et mauvais perdants. Je n’ai aucun plaisir à jouer avec de telles personnes. Je ne voudrais pas non plus passer mon temps sur un parcours de golf avec eux.

Vous êtes président de La Zagaleta depuis six ans, et également son CEO depuis quelques mois. Comment est-ce arrivé?

José Pérez, le fils de l’actionnaire majoritaire, est décédé de façon complètement inattendue. Dès qu’une situation se complique, j’ai l’habitude d’entrer en action. Cette double casquette est un job à 100%. Il y a toujours quelque chose à faire, mais c’est évident que je ne vais pas rester à ce poste pour l’éternité. Pour moi, ce n’est pas un travail au sens strict. Je suis fier de ce que nous avons atteint jusqu’à présent avec La Zagaleta. Nous avons encore beaucoup d’idées pour développer le projet. Je ne m’ennuie jamais, et en plus je suis très curieux de nature.

Quels sont les projets concrets?

Rien n’est encore décidé, mais nous réfléchissons à une certaine ouverture, éventuellement à la construction d’un hôtel. Le coût d’entretien des deux parcours 18 trous augmente chaque année. Pour le moment seuls les 130 membres, leurs familles et leurs invités peuvent jouer chez nous. On pourrait aussi ouvrir un des deux parcours aux joueurs green fee, mais cela dépend encore de certaines décisions. La région de Malaga est une petite «Mecque» du golf, avec plutôt trop de parcours que pas assez. Nos membres veulent continuer de pouvoir jouer sans réserver les heures de départ, mais ils ne veulent pas non plus payer plus que les 10’000 euros actuels de cotisation annuelle. Nous devons donc nous adapter quelque peu.

La Zagaleta a repris il y a quelque temps Valderrama, l’ancien parcours de Ryder Cup. Quoi de neuf là-bas?

Nous avons revendu le club de golf aux membres. Ce qui nous intéresse, c’est le développement des 200 hectares de terrain qui se trouvent directement à côté. Nous avons différents projets. Un parcours supplémentaire va certainement être constuit, si possible avec un hôtel. La région est toujours en plein essor, elle a un grand potentiel et nous voulons profiter des expériences faites avec La Zagaleta. Comme je l’ai dit, le travail n’en finit jamais, mais cela me maintient jeune (rires).

Combien de fois dans l’année vous rendezvous en Espagne?

Mis à part l’été, en tout cas une fois par mois. J’ai aussi un bureau à Zurich, où il y a encore beaucoup à faire et des gens qui aimeraient me rencontrer. La Zagaleta est ma deuxième maison. Grâce à Internet je peux travailler partout, mais le contact personnel est toujours très important pour moi.

Arrivez-vous à éteindre votre téléphone? Oui, mais je ne le fais pas, car pour moi cela n’a pas de sens d’avoir un téléphone portable et de ne pas le laisser branché. Je m’intéresse à ce qui se passe dans le monde, et il m’est difficile d’oublier tout ce qui m’entoure durant les cinq ou six heures que je passe sur un parcours de golf. Comme j’ai dit, je suis quelqu’un de très curieux. J’observe les marchés. Quand il s’y passe quelque chose, on peut gagner ou perdre des millions. Cela fait soixante ans que j’ai fait mon apprentissage à la banque, mais les affaires m’intéressent toujours autant et cela ne me fatigue pas.

Vous avez été CEO de Credit Suisse jusqu’ en mai 2007, puis dirigeant d’ UBS de 2009 à septembre 2011. Quel a été votre plus grand succès golfique?

Un birdie au trou 18 du Golfclub Zumikon (rires). Heureusement que toute la terrasse l’a vu, sinon vous ne me croiriez pas.

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