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EOPLE & PARCOURS P LAC DE ZURICH

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AVANT-PREMIÈRE

AVANT-PREMIÈRE

DE LA DÉCHARGE À L’ÉCOLOGIE EXEMPLAIRE

Les visiteurs du Golfpark Zürichsee à Nuolen ont, depuis le 19 mai, accès aux 18 trous dont la construction vient de se terminer. Une ancienne décharge est devenue un modèle écologique avec de magnifiques vues.

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STEFAN WALDVOGEL

C’est en 1998 que le Golfpark Nuolen, dans le canton de Schwyz, a ouvert ses premiers trous. Le projet comptait même 27 trous dans le voisinage, à Tuggen, mais il fut complètement abandonné il y a sept ans. Les membres de Nuolen ont donc dû attendre nettement plus longtemps que prévu l’agrandissement de leur parcours. Mais pour Steven Tierney, head greenkeeper à Nuolen, cela en a valu la peine. Cet Anglais d’origine est responsable du parcours depuis le début, et ces dernières années il s’est particulièrement consacré à l’agrandissement du parcours à 18 trous. Car il ne s’agissait pas seulement de construire 9 trous supplémentaires, mais également no 5 et 6 sont maintenant tout neufs, ainsi que la partie allant des trous 8 à 15.

UN PARCOURS CERTIFIÉ

POUR LA PREMIÈRE FOIS

IL Y A DIX ANS

Le départ du trou no 10 offre une vue fantastique sur le lac de Zurich. Sur le parcours, l’eau est bien présente avec sept étangs. Les nouveaux trous, avec leurs collines doucement vallonnées, très peu boisées, et leur rough naturel, ont un caractère de links. Devant le green du 16,

14 nouveaux greens et 12 nouveaux fairways, sans compter la rénovation de tous les départs. «Nous avons pour ainsi dire fusionné deux parcours, tout en gardant constamment neuf trous ouverts pour les membres». Les trous l’architecte Kurt Rossknecht a construit un pot bunker très profond. La paroi de 2,30 mètres de hauteur est composée de gazon artificiel recyclé provenant d’un terrain de football. Un drainage empêche le sable d’être emporté en cas de fortes pluies. «Nous avons une garantie de vingt ans sur ce bunker, alors que les bunkers traditionnels ne tiennent en moyenne que six à huit ans», explique le responsable de la construction. Steven Tierney est l’un des 72 «master greenkeepers» dans le monde, un titre obtenu après avoir passé l’examen le plus difficile du métier. Ce spécialiste de 52 ans fait aussi fait partie des précurseurs au niveau de l’écologie: «En 2009, nous étions le second club au monde à obtenir le certificat GEO. Le golf a une réputation douteuse, ce qui est injuste, et ce label reconnu au niveau international nous permet de prouver en tant qu’exploitant que tout a été fait pour protéger l’environnement et l’état du sol.»

MOINS D’EAU MAIS DE MEILLEURE QUALITÉ

Le certificat GEO est constitué d’un vaste catalogue de questions et le parcours est inspecté par des experts. Parce que chaque golf a ses propres caractéristiques, il n’y pas de «limite» absolue. «Ce qui est important, c’est l’amélioration continue dans tous les domaines, que ce soit l’utilisation de l’eau, de l’engrais et des produits phytosanitaires, mais aussi l’électricité et beaucoup d’autres éléments», explique le head greenkeeper qui compte 37 années d’expérience dans le métier. Deux exemples parmi d’autres: une nouvelle mesure d’humidité et un nouvel arrosage ont permis ces dernières années d’utiliser en moyenne 30% d’eau en moins. En même temps, la qualité de l’eau s’est améliorée de 40%. Les «buffer zones», comme on les appelle, font aussi partie du concept: ce sont des zones à partir de six mètres avant un plan d’eau sur lesquelles plus aucun produit chimique ne peut être utilisé. «Cela fait quinze ans que nous procédons ainsi, et c’est également une directive du certificat GEO», précise Steven Tierny. Le propriétaire des 80 hectares, l’entreprise Kibag, avait éliminé le gravier du terrain, mais celui-ci a été de nouveau recouvert de tonnes de matériaux d’excavation. «Avec l’ancienne décharge, nous étions relativement libres au niveau des mouvements de terre, mais le permis de construire a nécessité en tout 41 mises à l’enquête», explique Steven Tierney. Les autorités ont entre autres demandé des informations précises sur les besoins en eau et l’utilisation de

9 Loch Par 3 / Pitch & Putt

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Green Tour Of Switzerland

Suivant l’exemple du Grand Tour of Switzerland de Suisse Tourisme, GOLFSUISSE lance cette saison le premier «Green Tour of Switzerland». Nous visitons en Jaguar I-Pace électrique les parcours les plus «verts» et primés de Suisse. Après une introduction historique dans la précédente édition de GOLFSUISSE, la première étape conduit au bord du lac de Zurich. En passant par le Hirzel, on s’inquiète d’abord de voir sur l’écran comment les petites montées font grimper la consommation d’électricité, mais grâce au «gain d’énergie», tout s’équilibre rapidement durant le trajet en direction du lac de Zurich. C’est surtout sur l’autoroute qu’il faut s’habituer à la récupération d’énergie. Dès qu’on relâche la pédale de l’accélérateur, l’I-Pace ralentit et les roues transmettent l’énergie cinétique au moteur électrique par le biais du groupe motopropulseur, qui fonctionne comme une dynamo sur un vélo. Autrement dit: «C’est en freinant qu’on va plus loin.» Il faut également changer ses habitudes avec la pédale des gaz. Grâce à un moteur électrique de 400 chevaux, il suffit d’appuyer légèrement sur l’accélérateur pour que la Jaguar atteigne des sommets, ceci sans bruit et malgré ses 2,2 tonnes.

Auf der einzigartigen Kombi-Anlage spielt die Golferin von den Abschlägen der Anlage Par 3, der Nichtgolfer von den Abschlägen Pitch & Putt. Beide lochen auf dem gleichen Green ein.

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produits phytosanitaires. «Comme nous avions déjà ces données, le passage au certificat GEO n’a pas été très ardu». Celui-ci a été obtenu il y a dix ans. En juin, les experts reviendront au bord du lac de Zurich pour la troisième «recertification». Steven Tierney est curieux d’entendre ce qu’ils diront de la rénovation du parcours.

Beaucoup De Sable Dans Le Sol

Parfois, il suffit de peu pour donner un coup de pouce à la nature. Le vieil arbre auprès du grand étang au départ du 14 offre par exemple un habitat pour les oiseaux et les amphibiens. De petites mares ont d’ailleurs été créées pour ceux-ci. Les libellules donnent l’impression de se plaire sur l’ancienne décharge. Un inventaire indépendant a déterminé que sur les 36 espèces existantes, 24 se retrouvent sur le parcours. De larges prairies fleuries et des arbres fruitiers font le bonheur des abeilles. Les 27 ruches donnent par année environ 300 kilos de miel, sans compter les 5000 litres de kirsch produits sur le parcours. Il a été nécessaire d’ajouter de l’humus au sable pour les arbres fruitiers, précise le head greenkeeper, à la tête d’une équipe de neuf personnes. De par sa nature, le terrain nécessite beaucoup de sable. Le sol glaiseux de l’ancienne décharge laisse à peine s’écouler l’eau. Pour renforcer la mince couche de gazon, on a déjà répandu un bon centimètre de sable sur les nouveaux fairways. Pour cette surface énorme de 20 hectares, cela fait 3000 tonnes de sable, et dans les prochaines années cette couche

Pratiquement Sans Produits Chimiques

L’utilisation de produits chimiques sur le parcours est extrêmement réduite. «Nous n’avons utilisé que sept litres de pesticide sur l’ensemble des installations l’année passée», explique Steven Tierney. Ceci de façon ciblée et très ponctuelle, ce qui demande un contrôle continu, spécialement sur les greens sensibles. Un producteur de fruits traditionnel utilise environ 20 litres de pesticide par hectare, le parcours de golf à peine 0,08 litres. Une comparaison qui en dit long pour Steven Tierney: «Je fais toujours remarquer qu’en plus, le gazon de golf ne se mange pas.» S’il ne se définit pas lui-même comme «écolo», il n’apprécie guère l’emploi de produits chimiques dans le travail de greenkeeping: «Au lieu d’investir dans des pesticides, je préfère acheter du sable.» Au Golfpark Zürichsee, on lutte contre les mauvaises herbes avant tout de façon mécanique. Grâce aux nouvelles machines, la verticutage et le sablage se font de façon nettement plus rationnelle. L’un des grands problèmes est de trouver du personnel qualifié dans le greenkeeping, car on doit travailler de façon plus efficace avec le même nombre de personnes.

Les nouvelles machines achetées cette saison permettent une plus grande productivité. Les premiers tests avec les tondeuses hybrides ont démarré, mais pour le moment celles-ci sont encore excessivement chères. A moyen terme, Steven Tierney compte utiliser des tondeuses de fairways sans conducteur, guidées par GPS. «Le coût est actuellement deux fois supérieur à celui d’une tondeuse traditionnelle, mais dans quelques années, cela aura une raison d’être étant donné les coûts de personnel en constante augmentation.»

Une étape importante de la construction s’est achevée ce printemps au Golfpark Zürichsee. Le 18 mai, les 18 nouveaux trous seront officiellement inaugurés lors d’un tournoi de club. Le jour suivant, le parcours sera aussi ouvert aux joueurs green fees. Avec une vue imprenable sur le lac de Zurich.

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