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«Je voulais devenir footballeur»
Dario Cologna, après la déchirure des ligaments en novembre vous n‘avez pratiquement pas fait de courses avant Sotchi où vous avez remporté l‘or du skiathlon. Etait-ce la raison de vos larmes plutôt inhabituelles?
Dario Cologna: Absolument. Après ma victoire aux JO de Vancouver et le titre de champion du monde à Val di Fiemme, j‘ai aussi versé quelques larmes mais on ne les a pas trop remarqués. J‘ai énormément travaillé pour être prêt à Sotchi et les dernières semaines n‘ont pas toujours été faciles. Pendant longtemps, il n‘était pas certain que je puisse prendre le départ. L‘émotion était donc assez spéciale après cette victoire. C‘était un grand jour pour moi et sans aucun doute ma plus belle victoire.
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Y-a-t-il eu des moments de doute pendant la préparation sur votre capacité à retrouver la forme à temps?
Oui, ces doutes m‘ont tenu compagnie jusqu‘à l‘or olympique. Une telle blessure demande normalement six mois de guérison. Gagner à Sotchi après seulement trois mois était une gageure assez folle, je dois dire.
La saison de ski de fond prendra fin peu après les Jeux de Sotchi. Qu‘allez-vous faire quand vous aurez rangé les skis à la cave?
Après la finale de la Coupe du monde, les skis n‘iront pas directement à la cave. Je testerai d‘abord des skis et nous aurons des séances d‘évaluation et de planification avant que je puisse partir en vacances. Je voyage toujours vers le Sud pour profiter du soleil et pour me détendre totalement. Mais il m‘arrive de pratiquer un autre sport, de faire par exemple une partie de golf.
Qu‘es-ce qui vous fascine dans le golf?
En premier lieu l‘aspect ludique, le mouvement en pleine nature ainsi que le défi de produire un bon swing avec régularité.
Le golf vous enseigne-t-il quelque chose pour le ski de fond?
Le golf exige de pouvoir écarter les influences extérieures, d’avoir une vision avant de frapper chaque coup et de rester concentré dans la durée.
Y a-t-il des parallèles entre ces deux disciplines?
Dans ces deux sports on ne peut faire des progrès qu‘en s‘entraînant beaucoup. Ce que le swing parfait est au golf, la technique parfaite l‘est au ski de fond.
Considérez-vous le golf comme un sport ou un jeu?
Pour moi, c‘est un jeu qui me permet de me déconnecter.
Comment et quand vous êtes-vous mis au golf?
Denis Schneider, un hôtelier de Davos, m‘a emmené il y a deux ans et j‘étais immédiatement fasciné. En plus, j‘étais assez motivé, puisque mon amie Laura a obtenu l‘autorisation de parcours avant moi. Nous aimons bien jouer au golf ensemble.
Quel parcours préférez-vous dans les Grisons et pourquoi?
Klosters, parce qu‘il est si près de Davos, mon domicile, et parce qu‘il n‘a que 9 trous. Car le plus souvent, je n‘ai pas beaucoup de temps…
On dit que vous portez votre sac à Klosters où tout le monde utilise des voiturettes. Non, je ne m‘entraîne pas quand je joue au golf, je m‘amuse et me détends. Je ne joue en général que pendant la phase de régénération et le golf contribue à ma détente. Mais c‘est aussi une histoire mentale. En ski de fond, il faut savoir oublier une course ratée. Et en golf il est important d‘oublier aussitôt un mauvais coup. C‘est donc un entraînement mental parfait pour l‘hiver, car je fais encore trop de mauvais coups.
Qu‘es-ce qui prédestine les Grisons tout par ticulièrement pour le golf?
Les paysages splendides dans la montagne, les balles qui volent plus loin en altitude, ça rend le golf encore plus divertissant.
Poursuivez-vous un but concret en jouant au golf?
Non, mais peut-être plus tard, quand je ne ferai plus de compétitions de ski de fond.
Est-ce que votre vie correspond à ce que vous vous êtres imaginé lorsque, adolescnet, vous vous êtes lancé dans le ski de fond?
Elle est bien meilleure, car jusqu‘à 16 ans, je jouais au foot et je voulais devenir une star du ballon rond. Et lorsque j‘ai commencé à faire du ski de fond, à 12 ans, il s‘agissait avant tout de ne pas tout miser sur une seule discipline trop tôt et j‘aimais bien ça. A 14 ans, j‘ai terminé 3e aux Championnats suisses, à 16 ans, je les ai gagnés et j‘ai rejoint le lycée sportif. A partir de là, j‘avais pour objectif de gagner une course en Coupe du monde, mais je ne m‘attendais pas à réussir à ce point.
Bio en B ref
Dario Cologna aura 28 ans le 11 mars. Il es né au Val Müstair, (Santa Maria) dans les Grisons et vit depuis plusieurs années à Davos, avec son frère cadet, Gian Luca (23 ans), églement membre de l’équipe suisse de Coupe du monde de Swiss Ski. Depuis l’hiver 2102, Dario Cologna est «ambassadeur» pour la région touristique Davos-Klosters. En 2006, Dario a pour la première fois participé à une course de Coupe du monde. Parmi ses nombreuses victories, il a remporté la médaille d’or en 15 km libres aux JO de Vancouver en 2010, l’hiver dernier, il est devenu champion du monde en 2 × 15 km skiathlon à Val di Fiemme, puis médaillé d’argent en 50 km classique. En 2012, Dario Cologna était nommé Suisse de l’année par le public, en 2013, il est devenu sportif suisse de l’année lors des Credit Suisse Sports Awards. Les passe-tepms du Grison sont le football, le golf et la bonne chère. A 5 ans déjà, il était un fan passionné de l’AC Milan. Avant sa carrière de fondeur, il jouait très bien au foot dans l’équipe du FC Taufers, dans le Tyrol. «Bien sûr, j’avais rêvé de faire carrière dans le foot mais au Val Müstair il est plus facile de trouver une piste de ski de fond qu’un terrain de foot. Et avec le temps, je me suis rendu compte que je suis plutôt un sportif individuel qu’un joueur d’équipe.» www.dariocologna.ch impressum