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Jusqu’à Ce que le «R elÈ ve-beaCH» se Cou R be

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avant-preM ière

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madame Muggli en parle en tout connaissance de cause. A la fin des années 70, elle a à chaque fois perdu complètement la boule lorsqu’une de ses amies marchait sur son parquet avec des talons aiguilles. Ces vilaines marques abîmaient ses sols et mettait la propriétaire des lieux dans un état de rage indescriptible. Bien entendu, on n’achetait pas encore ses chaussures chez Louboutin, Jimmy Choo ou Manolo Blahnik mais chez Ochsner – et à l’époque ces talons aiguilles étaient extrêmement destructeurs. Peu importe, mais aujourd’hui Madame Muggli fait le parallèle avec les greens des parcours de golf qui, malheureusement, ressemblent de plus en plus au parquet de son appartement de jadis, à la Rue Titlis (non, pas Rue

Titleist) à Zurich. Chacun connaît la nécessité de la remise en état des marques d’impact des balles, mais cela n’a jamais été un domaine très prisé des golfeurs. Ces gens qui soignent leur jardin avec des ciseaux à ongles et de surcroît lavent encore le tuyau une fois qu’ils ont terminé de bichonner leur voiture (!), très souvent, ne se soucient guère de la qualité d’un parcours de golf. Ils préfèrent perdre un match play parce que leurs putts sautent sur des impacts plutôt que de se baisser pour supprimer rapidement leurs traces. Admettons par exemple qu’un golfeur de 89 ans souffre d’une cataracte et qu’en plus sa hanche et ses genoux sont rouillés… Dans ce cas extrême, on ose espérer qu’un de ses partenaires de jeu s’accroupisse à sa place sur le green pour l’aplanir avec son relève-pitch. Mais entre nous soit dit, la chance est plutôt mince qu’une telle personne puisse causer de sévères impacts de balles. Il est dans la nature des choses que seules les balles qui laissent des impacts sont celles qui atterrissent sur le gazon depuis une certaine hauteur ou avec une vitesse élevée, voire avec du backspin. Celui qui ne répare pas ses marques d’impacts – peu importe s’il est transporté de joie (parce que sa balle a atterrit sur le green) ou si par distraction il ne se rappelle plus où elle a atterrit – mérite une réprimande. En haut, à Sagogn (Buna Vista Golf), nous réagissons de cette manière: celui qui ne respecte pas cette règle élémentaire de bienséance reçoit évidemment un blâme et, en cas de récidive, est renvoyé chez lui. La renommée d’un parcours de golf est maintenue ou anéantie grâce à la qualité de l’entretien de ses fairways et greens. Celui qui ne replace pas ses divots est un ignorant nuisible, de même que celui qui n’utilise pas son relève-pitch pour réparer les marques de balles. Malheureusement, on déplore de plus en plus de ces deux cas de figure! Au cours de cette saison, et sur différents parcours, j’ai pu observer des greens qui étaient criblés de trous, comme le capot d’une SEAT Ibiza rabaissée et élargie après la forte chute de grêle du 12 avril dernier à Werdenberg. On serait tenté de croire que c’est la faute à ces joueurs de green fee, qui traversent le parcours d’un air indifférent. Détrompez-vous, c’est loin d’être le cas. Ce même fléau règne aussi sur les parcours privés les plus sélects et les plus chers du pays. Les responsables des clubs se trouvent devant une énigme qu’ils n’arrivent pas à résoudre et comprennent encore moins pourquoi les golfeurs traitent leurs précieux terrains de jeu de façon si irrespectueuse.

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Quand à Madame Muggli, elle ne peut assurément pas être mise en cause, car même après son coup préféré «haut et dessus» avec le fer 9, elle répare les greens jusqu’à ce que le «relève-beach» se courbe.

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