2 minute read

mAdAme muggli et l’APPât du gAin

Pour cette saison, Madame Muggli a projeté de participer à quatre «vrais» tournois ou de remplir au moins des cartes EDS. Bien qu’elle pense que c’est inutile, il faut bien jouer le jeu pour empêcher les désagréments. Mieux vaut avaler la pilule pour éviter la problématique actif-inactif. Je la remercie. Sachez que l’un des travaux plutôt ennuyeux du capitaine de club est l’AHR, «Annual Handicap Review», c’est-à-dire le contrôle annuel obligatoire des handicaps de tous les membres. La raison pour laquelle l’Association de Golf Européenne oblige Madame Muggli à jouer chaque année quatre tournois qui comptent pour le handicap est, comme tout le monde le sait, qu’elle pense pouvoir empêcher ainsi que des exploiteurs du handicap (ce que Madame Muggli affirme de ne pas être) raflent les magnifiques prix des tournois. Mais franchement, à nos tournois, qu’y a-t-il à gagner? Une Jaguar? Deux semaines de vacances à Bali? Une affiliation au Royal and Ancient Golf Club of St Andrews? Une Rolex en or? Bien sûr que non, il s’agit tout au plus d’un sac de golf, d’un bois de l’année dernière, d’un parapluie, d’une serviette pour nettoyer les clubs avec le logo «Saab Gripen» ou d’une bouteille Sigg (sans logo). Bravo! C’est à peine croyable, mais il y a effectivement des golfeurs qui a) maintiennent leur handicap intentionnellement élevé et b) trichent par pure cupidité, uniquement pour remporter un tournoi et un prix. Dans nos contrées, il y a malheureusement toujours beaucoup trop de personnes qui prennent notre hobby pour un sport. Et donc pas comme un plaisir. En faisant preuve d’une méconnaissance grotesque de la réalité, ils croient vraiment qu’ils savent jouer comme un McIlroy, un Kaymer ou une des athlètes d’exception comme l’incroyable Coréenne Inbee Park ou la Danoise Suzann Pettersen.Chers amis, ce que nous voyons à la télévision n’a rien à voir avec nous. Strictement RIEN! Alors, pourquoi ne pas tout simplement jouer au golf? En mettant l’accent sur le mot «jouer». Passer un bel après-midi entre amis, se réjouir ensemble d’approches incroyables et se lamenter sur des putts ratés, ne serait-ce pas cela la base du sport de la petite balle blanche?

Bien sûr, si un jeune joueur assoiffé de conquête veut rejoindre le PGA Tour, il doit évidemment participer aux tournois jusqu’à en avoir par-dessus la tête. Mais pas nous! Monsieur et Madame Muggli ont juste envie de prendre l’air, de boire une bière fraîche après un tour joyeux, trinquer avec un verre de blanc ou déguster un bon petit plat. Une fois qu’on a compris ça, le golf devient un sport complètement relax. De plus en plus de clubs misent d’ailleurs sur des formes de jeu plus conviviales: scramble, foursome, two-balls, etc. Quand j’ai rencontré Madame Muggli dans le domaine skiable de Laax cet hiver, elle m’a déclaré qu’elle était heureuse de pouvoir y descendre les pistes sans pression, sans être obligée de participer à quatre courses FIS par année et qui comptent pour le handicap. En fait, elle voulait seulement être un peu à l’air libre, puis prendre place dans l’un des chalets qui jalonnent la piste, pour savourer une bonne tarte aux pommes nappée de crème chantilly.

Advertisement

Frank Baumann est le capitaine du Golf Club Sagogn. Depuis 2008, il occupe la fonction de directeur artistique du Festival d’humour d’Arosa.

This article is from: