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Aucune autre Province d’Italie jouit d’une meilleure réputation culinaire que le Piémont et seule la Lombardie propose une offre comparable pour les golfeurs: 558 trous sur 42 parcours.

par chriStian Wenger

A peine passée la frontière suisse et dèjà les premiers plaisirs vous attendent: la vue panoramique époustouflante à 600 mètres d’altitude sur le lac Majeur du dixième trou du Golf des Îles Borromées, la vue sur le Mont Rose enneigé de presque chaque trou du Golf Castel Castelconturbio ou la perspective presque identique des fairways du golf «Le Betulle» à Biella qui est à l’heure actuelle un des meilleurs terrains italiens. Le mot Piémont signifie “au pied des montagnes“ et on s’en rend compte presque sur tous les parcours même plus au sud, par exemple à Coni. Castelconturbio était l’une des nombreuses résidences de chasse de la famille royale de Savoie qui de 1003 jusqu’à la deuxième guerre mondiale dominait une grande partie du Piémont. C’est en 1898, à Castelconturbio que furent construits les 9 premiers trous. En 1984, Robert Trent Jones Senior les a transformés en un des plus beau parcours d’Italie de 27 trous. Au plus tard, après avoir joué les 36 trous ambitieux du golf voisin de Bogogno, le joueur a bien mérité de reprendre des forces. A peine à 15 kilomètres au nord, au restaurant à «Al Sorriso» à Soriso, la meilleure cuisinière d’Italie vous dévoile les délices de la cuisine piémontaise. Luisa Vallazza a aussi toujours quelques chambres prêtes dans son Relais Gourmand trois étoiles avec vue sur le lac Orta.

Les beautés de Turin, la capitale, (des maisons parfaitement rénovées, des galleries, Lingotto et Eataly) et les parcours de golf magnifiques aux alentours et dans la direction d’Asti, pourraient être l’objet d’un article à eux seuls. Cependant, le golfeur épicurien prendra irrémédiablement la direction sud, de l’autre côté du fleuve Tanaro, pour atteindre le cœur culinaire du Piémont, la Langa (Langhe en français), limités par les petites villes de Alba, Dogliani et Canelli. Au premier abord, on ne croit pas qu’il s’agit d’un lieu où l’on pourrait satisfaire ses désirs nostalgiques de fine cuisine italienne: on se trouve encore à 120 kilomètres de la mer, le climat reste frais pour un pays comme l’Italie, le printemps pluvieux et en automne il y a parfois du brouillard (pour le plus grand bien du vin). Les rues étroites, sinueuses et parfois escarpées exigent une conduite au ralenti, les attractions touristiques sont rares. Dans toute la région, une atmosphère plutôt mélancolique domine, mais des douces collines se dégagent une force magique, mêlée de beauté et de grâce. Ici se trouvent aussi les villages dont les noms ont une connotation magique pour les connaisseurs en vin: Barolo, Barbaresco, La Morra, Serralunga, Castiglione Faletto, Monforte d’Alba. En octobre et en novembre ce sont les truffes blanches qu’on vous sert sur des pâtes aux œufs faites maison (Tajarin) qui attirent le week-end les touristes de la Suisse, de l’Allemagne et de l’Autriche mais aussi les gens du pays de Turin et de Milan et toute l’année ce sont les vins de la Langhe qui enchantent. La vigne Nebbiolo est la plus importante. De cette variété est issu le Barolo, le Barbaresco et aussi bien sûr le Nebbiolo. Barbera et Dolcetto sont les deux autres variétés dont les vins sont connus sous les mêmes noms. Les raisins

La Truffe Blanche

La tubercule à une odeur forte et attire comme un aimant, dés l’automne, les joyeux gourmets et connaisseurs en vin. Les Italiens de Milan, de Turin, les Français, les Suisses, les Autrichiens et les Allemands dominent le brouhaha sur les marchés de la truffe à Alba tout comme dans les autres grands lieux où on trouve ces dernières et aussi le soir dans les restaurants qui en ont fait leur spécialité. Depuis longtemps le culte voué au tubercule blanc, Tuber magnatum, est devenu hystérique et a entraîné une hausse vertigineuse des prix – la saison dernière le prix s’élevait à 6500 francs suisse pour un kilo. De tels prix attirent aussi les profiteurs et les escrocs. C’est connu de tous que seulement une partie infime des truffes proposées est originaire de la région, le reste vient de l’Italie centrale et de la Yougoslavie et trouve le chemin des marchés officiels de la truffe en passant par de sombres rencontres sur des parkings à l’aube. Les connaisseurs prétendent pouvoir sentir la différence: seules les truffes d’Alba auraient cette odeur intensive envoûtante qui rend accro et sensuel que l’on peut aussi ressentir comme mauvaise odeur. Dans le train qui reliait Alba au reste du monde, il était interdit pendant longtemps de transporter des truffes blanches par égard pour les autres passagers.

Le gourmet qui l’apprécie la truffe et peut se l’offrir, peut «truffer» chaque plat de son menu – râpé sur l’Antipasti, le Primi et le Secundi. Les truffes apparaissent séparément sur la note et parfois elles représentent 20 grammes ou plus. Mais il ne faut pas exagérer. Les connaisseurs mangent un Piatto qui fait ressortir de façon optimale les finesses de la tubercule: truffes servies sur des pâtes aux œufs faites maison, Tajarin ou sur le Fonduta, mélange exquis de fromage Fontina et de jaune d’œuf.

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