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le «vieux» continent riposte!

Fin 2008, Arnold Palmer, «l’ancien combattant» levait le doigt en guise d’avertissement lorsque les premiers signes de la crise économique faisaient leur apparition. L’ex mégastar annonçait qu’il allait être difficile pour le PGA US Tour de maintenir son train de vie. D’autre part, le circuit allait trop dépendre de sa figure de proue, Tiger Woods. Et ça a bien été le cas. Quand ce dernier s’est fait opérer du genou la même année, biffant sur son agenda toutes ses participations à des tournois pour le reste de la saison, l’intérêt pour le sport de la petite balle blanche baissait aux Etats-Unis, aussi bien auprès des téléspectateurs que des spectateurs. Lorsque Tiger Woods jouait pour la victoire le dernier jour d’un tournoi, les taux d’écoute de CBS et NBC grimpaient en flèche de plus de 100% lors des retransmissions en direct, mais quand le grand champion était absent pour cause de blessure, les deux chaînes de télévision perdaient en moyenne 55% de leur audience.

A l’horizon des sponsors, par contre, les nuages menaçants semblaient beaucoup plus alarmants. Le groupe automobile General Motors, ébranlé financièrement, avait mis fin à son juteux contrat de sept millions signé jusqu’en 2009 avec Woods qui, en contrepartie, ne devait que poser le logo de Buick sur son sac de golf et se tenir à disposition pour certaines apparitions promotionnelles. Certes, il semblait à cette époque que l’univers privilégié du golf d’élite était intouchable car les contrats avec le tour américain, ainsi que les différents organisateurs de tournois étaient encore valables jusqu’en 2010. Cependant, le problème n’était que partie remise, parce que tout indiquait que la crise économique, qui avait frappé les Etats-Unis de plein fouet, allait à moyen terme également toucher le monde apparemment intact de la petite balle ronde. Tim Finchem, le président du PGA US Tour, constata que 40% du sponsoring était issu des compagnies automobiles et des banques, deux branches qui étaient en difficulté. Il fit appel à la renommée des champions et leur demanda de participer au plus grand nombre de tournois possible afin de maintenir au moins les taux d’écoute télé et le nombre de spectateurs.

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A ce moment-là, Tim Finchem ne savait pas encore que Tiger Woods allait perdre en parti le grand prestige dont il jouissait tout comme son image de sportif exemplaire suite au scandale qui a largement fait le tour de la presse mondiale et qui l’obligea à rester longtemps éloigné des compétitions. Mais l’intérêt du golf a aussi diminué pour d’autres raisons. La crise a frappé d’innombrables joueurs amateurs et les clubs ont perdu de nombreux membres qui ne pouvaient plus se permettre de payer les cotisations annuelles. Là où naguère les listes d’attente étaient longues malgré des prix d’admission exorbitants, on s’est mis soudain à rechercher avec frénésie de nouveaux membres en offrant des rabais spéciaux. La baisse des recettes a eu un effet tellement dramatique que plus de 500 clubs se sont trouvés dans l’obligation d’emprunter de l’argent à la National Golf Foundation pour respecter leurs engagements financiers. Même, 15% des clubs privés renommés se sont plaints de difficultés financières. Les personnes qui avaient renoncé à pratiquer activement leur sport au vu de leur situation financière incertaine, n’ont manifesté qu’un intérêt moindre pour assister à des tournois de golf. Greg Norman a d’ailleurs invité ses collègues à accepter des diminutions de salaires. Il a

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Très rapidement et facilement pliables en petit volume (roues motrices démontables) mentionné que le PGA European Tour avait réduit de 25% en 2010 les dotations et qu’il exigeait la même mesure de la part de l’organisation américaine, ne serait-ce que par respect envers les contribuables fortement secoués par la crise. Bien que les tournois n’affichent plus en 2011 les noms des célèbres producteurs américains de voitures (à dans le passé, sept professionnels du vieux continent figurent parmi les douze meilleurs au début de cette année, avec Lee Westwood comme successeur à Tiger Woods au rang de numéro un mondial. Dans ce classement, il ne subsiste que quatre joueurs américains. En outre, chez les jeunes joueurs, il y a beaucoup plus d’Européens était que le public venait voir ses idoles réussir des birdies et des eagles. Cette affirmation tient à la limite aux Etats-Unis.

Une Autre Mentalit

une exception près), les manifestations les moins bien dotées distribueront toujours une dotation de trois millions de dollars. En comparaison, le tournoi le plus modeste du PGA European Tour attribue à peine une dotation de € 600 000.

Boom aussi ralenti en europe

La crise économique a frappé le marché du golf européen moins gravement que celui des Etats-Unis. Bien que la plupart des directeurs de clubs aient constaté un manque de croissance, ils n’ont pas subi de pertes considérables. Sous nos latitudes, la conséquence positive de cette crise restera que les membres des clubs ne se sont pas contentés de leur simple appartenance mais qu’ils ont continué à offrir à leurs enfants la possibilité d’apprendre à jouer au golf. C’est pour cette raison que de jeunes talents issus de la formation des jeunes en Europe se sont fait remarquer (et le font toujours), et ont ensuite gravi les échelons au niveau régional, puis national et enfin les diverses marches du PGA European Tour. Il n’y a jamais eu autant de jeunes joueurs au plus haut niveau qu’en ce début de 2011, dont le «Race to Dubai» comprend 50 tournois.

Le Tour européen considère également la crise comme une chance lui permettant de gagner du terrain sur son éternel rival américain. De dire que le succès de l’équipe du vieux continent contre les Etats-Unis à la Ryder Cup en automne dernier serait lié à la crise, est un argument plutôt tiré par les cheveux. Mais la présence européenne au plus haut niveau international peut être considérée comme le résultat de l’esprit innovateur de ce côté de l’Atlantique. Alors qu’un seul Européen se classait sporadiquement parmi l’élite qui gagnent du terrain que d’Américains. Un développement identique au tennis? Afin de faire cesser le déclin du golf de compétition aux Etats-Unis, une partie des plus grandes associations ont exigé des mesures pour tenter de relancer le golf. Une des plus importantes a indiqué que la période passée sur le parcours devait être raccourcie. Il est vrai que certains joueurs d’élite prennent parfois trop de temps avant de trouver le bon club et la bonne stratégie. Leurs coups d’essai sont trop fréquents avant le coup réel, ce qui peut être très énervant pour les spectateurs. Palmer a d’ailleurs exigé que les parcours constamment rallongés et rendus plus difficiles, soient à nouveau allégés. Son argument

En Europe, pour les spectateurs, l’importance d’un score en dessous du par pour les meilleurs joueurs est secondaire. Ils préfèrent plutôt observer comment leurs idoles se sortent d’une situation difficile dans le rough ou au fond d’un bunker. C’est peut être justement à ce niveau que se situe la différence entre les professionnels européens et américains. Tandis que les cracks yankees se sentent plutôt à l’aise sur des parcours familiers, conçus sur une planche à dessin et faciles à lire, les Européens s’avèrent souvent plus combatifs et mentalement mieux préparés pour affronter des situations impondérables. Ils sont plus tenaces et ne jettent pas le manche après la cognée aussi vite – pardon, le driver, le fer ou le putter – quand il s’agit de surmonter les obstacles, de se tirer d’une situation délicate avec un trait de génie, de braver la météo ou d’évaluer l’environnent naturel avec justesse. Tout bien considéré, le succès européen à la Ryder Cup s’explique finalement…

Alors que les meilleurs professionnels suisses devront plus que jamais adopter la politique des petits pas pour la saison

2011, les voisins européens ont nettement pris de l’avance. Golf Suisse dresse le bilan.

par peter lerch

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