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l’individualité avant tout!

Par Max C. aCher

Imaginez que vous travailliez dans le département «Développement» d’un fabricant de clubs de golf et que, chaque année, on vous demande de présenter des nouveautés révolutionnaires, qui éclipsent tout ce qui se faisait jusque-là. Ce n’est pas vraiment facile, n’est-ce-pas? On ne s’étonnera donc pas que les innovations d’une année sur l’autre ne soient pas toujours véritablement révolutionnaires ou n’aient pas de quoi éblouir. En se penchant sur les drivers de la saison 2011, on constate que les ingénieurs ont de nouveau fait du bon travail, certains même du très bon. Les fignoleurs du leader du secteur, Titleist, ont ainsi réalisé une véritable performance en ce qui concerne l’adaptation individuelle des clubs. Ce thème préoccupe l’industrie depuis longtemps et des firmes comme TaylorMade et Nike proposent depuis un certain temps des technologies où manche et tête sont liés dans diverses positions, en vue de modifier ainsi la trajectoire de la balle. Dans ce contexte, il est important de savoir qu’une modification de la position de la face du club (ouverte ou fermée) a inévitablement des effets sur son lie. Pour remédier à ce «défaut», Titleist a mis au point avec la technologie «SureFit» un système qui permet d’adapter loft et lie indépendamment l’un de l’autre. On compte au total 16 positions différentes où la tête peut être reliée avec le manche. On le doit à deux anneaux qui se trouvent à l’extrémité inférieure du manche sur une sorte d’adaptateur. À l’aide d’une matrice 4 x 4, l’ajusteur spécial peut alors déterminer la meilleure position possible et la modification par rapport à la position standard (plus de détails à ce sujet dans le prochain numéro de Golf Suisse). Le but de ce système est d’optimiser les conditions d’envol de la balle (le backspin rate, l’angle de décollage de la balle, par exemple) pour une vitesse de swing donnée, pour atteindre la plus grande distance avec la déviation la plus réduite. Selon Titleist, il s’agit d’un pre-purchase-fitting (réglage avant l’achat). Les valeurs de mise au point ainsi déterminées ne sont plus modifiées dans neuf cas sur dix. C’est à l’opposé des technologies proposées par Nike ou TaylorMade qui misent sur le changement de la trajectoire de la balle découlant de la modification des conditions environnantes (par exemple, le vent, le sol plus humide…).

La couLeur bL anche en vogue!

À propos de TaylorMade: les ingénieurs de la filiale d’Adidas à Carlsbad (Californie) font parler d’eux en lançant massivement une nouvelle couleur pour les drivers de la série R11 et SuperFast 2.0. Le blanc est à la mode. L’idée n’est pas entièrement neuve puisque, l’an passé, Cobra avait déjà équipé Ian Poulter d’un driver laqué blanc que l’on a aussi proposé au public dans un tirage limité. Mais TaylorMade élargit la coloration aux bois de parcours et aux hybrides. En outre, les Américains signalent qu’il ne s’agit nullement d’un gag de mode mais bien d’un élément stylistique judicieux. Le blanc doit aider à orienter correctement la tête du club en fonction de la cible, offrir plus de confiance en soi (les têtes blanches donnent en effet l’impression d’être plus volumineuses que les noires) et offrir un contraste optique par rapport au sol. Il semble que Rossa ait appris quelque chose de sa filiale car il propose depuis la dernière saison des putters blancs qui ont aidé à remporter quelques victoires en tournoi. Les drivers R11 profitent également de la technologie ASP: il s’agit d’une vis d’un rouge lumineux dans la semelle. Grâce à elle, on peut, si nécessaire et en fonction de sa préférence personnelle, modifier encore une fois légèrement l’angle de la face modifié à l’aide du FCT, et le régler sur ouvert, neutre ou fermé. onne affaire: une vraie Lamborghini!

Une autre firme qui a son siège principal à Carlsbad attirera aussi l’attention en 2011. Callaway, dont le fondateur Ely Callaway avait introduit à l’époque le Game Improvement en grand style dans le golf, va (probablement) faire fureur en introduisant un nouveau matériau appelé «Forged Composite» dans la construction des drivers. Si l’on en croit les responsables, ce nouveau matériau composite mis au point en collaboration avec le constructeur automobile Lamborghini est tout à fait capable de révolutionner la fabrication des clubs (voir interview). Et comme cette substance soi-disant magique est tellement fantastique, elle va être utilisée simultanément dans deux séries de produits. Dans le driver Razr Hawk, elle se trouve dans la couronne et la semelle; dans le driver Diablo Octane, elle n’est utilisée que dans la couronne. Mais cela garantit un maximum de distance et de précision aux deux modèles. Avec le driver de la série JPX 800, Mizuno veut attirer les acheteurs avec un mélange de grande tête du club qui entraîne une distance plus grande. Adams poursuit le même objectif avec sa Velocity Slots Tech dans la couronne et la semelle. Avec les trois versions des modèles de la série Launcher Ultralight qui vont donner le signal de départ, la firme Cleveland est en train de s’établir à moyen terme, comme l’entreprise qui monte, car elle dispose du plus grand savoir-faire dans le sensibilité au moment de l’inertie, de contrôle, de tolérance d’erreurs, de longueur et d’esthétique séduisante. Ping veut battre le fer tant qu’il est chaud en présentant avec le K15 un produit solide qui doit marquer des points en tant que club universel et complet. Avec ces drivers SQ Machspeed Black, à tête carrée ou ronde, Nike mise davantage sur la réduction de la résistance de l’air et donc sur une vitesse plus élevée de la domaine de la construction légère. On verra bien quelle stratégie fonctionnera le mieux et qui, finalement, affichera les meilleurs chiffres de ventes.

Depuis des années, le «single-handicapper» Max C. Acher suit attentivement l’évolution du marché de la fabrication de clubs. Rien ne lui plaît davantage que de se mettre à la recherche d’idées révolutionnaires dans le domaine du matériel de golf.

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