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une association chanceuse

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Balthasar, président de l’asg

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Successeur du Zurichois Martin Kessler depuis deux ans, le Lucernois Louis Balthasar a présidé avec habileté l’assemblée générale des délégués à fin janvier. L’association semble avoir très peu de problèmes – il n’y a pratiquement eu aucun palabre lors de cette assemblée dont les points statutaires ont été réglés en une heure à peine. Mais il était quand même intéressant d’aborder avec Louis Balthasar quelques sujets; nous l’avons rencontré dans son entreprise, à Hochdorf, au Nord de Lucerne, où il dirige la plus grande fabrique de bouges en Suisse.

L’ASG va bien et se développe actuellement dans la sérénité. Et je ne dis pas cela à cause du déroulement très calme de l’assemblée des délégués. Car il est rare que cette dernière soit une plateforme de discussion; les vrais débats se déroulent lors des rencontres régionales des clubs, en automne, mais également derrière les coulisses, avant l’assemblée générale. Cette assemblée doit être bien préparée afin d’éviter les déraillements émotionnels. Heureusement, j’ai déjà une bonne expérience en la matière, après vingt ans de présidence du Lucerne Golf Club.

Le domaine d’activité principal de notre association est le golf de compétition, comme nos statuts le stipulent. Cela signifie notamment qu’elle n’a pas à s’immiscer dans les affaires des clubs en tant qu’exploitants de parcours de golf.

Sur le plan sportif, le golf suisse n’a pas connu de succès retentissants. Cela me consterne et préoccupe également tous les responsables de l’ASG. Nous sommes convaincus que nous proposons à la relève de bonnes structures d’entraînement et de formation; cela ne nous autorise pourtant pas à nous mettre les mains dans les poches et à attendre un résultat. Pour la saison qui commence, il va y avoir des nouveautés – de légers changements dans les structures des régions et une position pour le golf bien plus favorable dans le programme fédéral de Jeunesse + Sport (J+S).

Un «Roger Federer» ou une «Martina Hingis» du golf nous apporteraient vraisemblablement un énorme boost. De nombreux jeunes s’intéresseraient alors au golf, ce qui impliquerait aussi la création de nouveaux parcours. Est-ce que cela serait possible dans le paysage politique actuel? J’en suis persuadé, même si la juxtaposition de l’agriculture et du golf est très émotionnelle dans beaucoup d’endroits. Mais l’interprétation de la loi et des dispositions pourrait changer. Un «supergolfeur» suisse provoquerait un déclic social salutaire – le golf est aussi beaucoup plus sain et plus respectueux de l’environnement que certains types d’exploitation des surfaces agricoles.

A ce propos, la santé publique du pays devrait nous être reconnaissante. Le golf a un impact positif sur le fitness et sur la qualité de vie de dizaines de milliers de joueuses et joueurs; pour moi aussi d’ailleurs! Mais personne ne parle de cela en Suisse: l’autosuffisance semble plus importante, comme ce fut le cas pendant la seconde guerre mondiale. A cette époque, si besoin était, chaque parcours pouvait être rapidement adapté pour cultiver de la nourriture.

J+S va devenir un véritable défi. L’ASG a dégagé le terrain avec les autorités et l’Office fédéral du sport à Macolin; la balle se trouve maintenant dans le camp des clubs. Ils doivent par exemple trouver des personnes qui suivront la formation J+S à l’OFSPO et participeront à des cours et des stages. Les clubs intéressés seront défrayés pour cela. Dans la mesure du possible, l’ASG va aussi aider les clubs; nous avons créé pour cela un poste à temps partiel au sein du bureau J+S.

Le golf au sein de J+S, c’est certainement une bonne réponse aux critiques fréquentes qui prétendent que l’ASG ne s’engage pas suffisamment pour le soutien des juniors dans les clubs. La relation avec J+S est égale ment logique si l’on observe la fameuse pyramide: large au niveau de l’entrée dans les clubs, légèrement plus serrée dans les cadres régionaux, où les enfants commencent à bien jouer au golf, et finalement étroite au sommet, où l’association est responsable des ultimes progrès pour les meilleurs et où elle peut leur offrir un entraînement orienté vers la qualité.

J’aime toujours le golf, même si mes meilleures années sont naturellement derrière moi. A cause du «slow play», je joue de moins en moins de tournois. J’ai en revanche beaucoup de plaisir à jouer des parties amicales avec ma famille ou avec quelques amis. Je parviens encore à porter la balle sur 200 yards et lorsque les fairways roulent bien, je peux réaliser des drives de 230 ou 240 yards. Mais en Suisse, ils ne roulent pas très souvent…

Sur nos parcours, le jeu a beaucoup changé ces 25 dernières années. Après le boom des années 90, la croissance du nombre de membres s’est stabilisée. Mais la demande dans le golf continue de progresser en Suisse, aussi parce que l’offre lui correspond. Avec le nombre de joueurs, le «Slow play», le jeu lent s’est généralisé. C’est comme une pandémie, une maladie contagieuse. Je ne peux pas m’imaginer que ce développement est intéressant pour nos joueurs et notre sport. On a besoin de bonnes idées et d’exemples clairs. A côté du jeu lent, je suis également dérangé par les éternelles discussions à propos du handicap ou le manque de connaissances des Règles de nombreux golfeurs.

Pour moi, le plus important au golf reste le plaisir de jouer! Et pour vous?

Enregistré par Urs Bretscher

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