
7 minute read
démarrage Un d’une autre manière
La nouvelle saison se profile. Et pour tous ceux d’entre nous qui ne jouent pas au golf toute l’année, la question se pose de savoir comment démarrer cette nouvelle année au mieux. Les recommandations de Marcus Knight, qui consistent à travailler les fers courts en priorité, pour permettre cette redécouverte du golf, visent à mettre l’accent sur la relaxation, le rythme et un bon sentiment du swing, afin de disposer des conditions préalables au plaisir et au succès pendant toute la saison.
Un démarrage à froid sur le parcours, avec ce que cela suppose de frustrations, n’est à l’évidence pas souhaitable. Le danger est grand en effet d’être crispé et de swinguer misérablement. Il est donc recommandé de commencer par quelques exercices sur un terrain d’entraînement. Pour Marcus Knight, cela signifie précisément un minimum de trois sessions d’entraînement et seulement avec des clubs courts, à savoir le fer 9 et en dessous. La raison à cela est que l’expérience montre que le golfeur est plus relax avec les fers courts: il considère en effet le pitching wedge avec moins de respect qu’un fer 5 par exemple. Il va donc le jouer avec plus de décontraction et moins d’attente, ce qui le décontractera indubitablement, physiquement et mentalement. La peur de faire un mauvais coup avec un long fer ou un bois produit ce que Marcus Knight définit avec humour comme: «comprimer, vriller, contrôler»; soit l’inverse de ce que l’on recherche dans le swing, qui devrait être libre, rond et rythmé. Ceci est donc beaucoup plus facile à obtenir avec un fer court: ressentir le swing avec l’aide des petits fers est l’objectif principal du début de la saison.
Advertisement
Un défenseur des tapis!
Beaucoup de golfeurs les détestent, mais Marcus Knight est un fervent adepte des tapis d’entraînement, car
Marcus Knight est arrivé en Suisse en 1994; il est marié à une Suissesse et a obtenu la naturalisation en 2001. Même s’il est encore jeune, il a une grande expérience du golf et pense «avoir fait toutes les erreurs»… leur surface synthétique offre une position de la balle parfaite, sans aucune résistance. Ce qui facilite la recherche de l’objectif du golf, c’est-à-dire frapper l’arrière de la balle avec la face du club absolument square, sans la toper ou pire, la «gratter», avec l’hypothèse négative de chercher de la hauteur en frappant sous la balle. Avec le tapis, c’est uniquement le loft du club qui fera décoller la balle. Il n’y a d’ailleurs qu’une situation particulière pour laquelle le club doit passer sous la balle: dans le bunker.
Une expérience dont profitent les membres de Schönenberg depuis cette année, puisqu’il est devenu le head pro du golf zurichois.
Le premier entraînement pour la nouvelle saison selon Marcus Knight: exclusivement des coups sur le tee, avec le pitching wedge et le fer 9.
Le second pas: profiter de la position optimale de la balle sur le tapis, avec les mêmes clubs. Avec pour objectif, sans pression, de développer la sensation d’un swing libéré.
Même si le jeu sur le tapis ne correspond pas parfaitement à la situation d’une balle sur le fairway, il contribue idéalement, pour les raisons mentionnées plus haut, à un entraînement efficace. Le confort et l’effet positif sont encore plus évidents lorsque l’on place la balle sur le tee en caoutchouc; pour le début de la saison et pour au moins une session d’entraînement, chacun devrait profiter de cette avantage. Car c’est la position avec laquelle on frappe la balle avec le plus de confiance. On peut ainsi examiner simplement les qualités de notre technique. Le mouvement est détendu, libre, ce qui permet d’enregistrer les bonnes sensations du swing. Comme exercice, Marcus Knight suggère aussi, après quelques mouvements d’essai, de frapper un minimum de 15 balles avec un swing à 70%, sur le tee. Et encore une fois, plutôt avec un wedge qu’avec un fer 5! Il est ainsi plus facile de provoquer la relaxation du corps, de trouver le bon rythme et de développer la sensation de la balle et du ressenti du mouvement.
Priorité au jeu court
De nombreuses installations proposent un chipping green. Un endroit idéal pour remplacer le driving, où l’on aura utilisé le fer 9, comme convenu. On peut y réaliser des pleins coups. Pour Marcus Knight, un plein coup de wedge a les mêmes effets didactiques que le même swing avec un fer 5.
Sur le driving range, le jeu court ne satisfait pas vraiment le golfeur, malgré les conditions excellentes que le tapis et le tee offrent. Les balles coûtent de l’argent et le joueur en veut pour ses 2 francs! Ce qui signifie, en d’autres termes, qu’il n’y a que les coups avec les «fusils» pour bien en profiter! Le schéma est connu: après quelques coups d’essai et d’échauffement, les hommes sortent le gros calibre et frappent à toute volée, avec ce que cela signifie de crispation et de perte de rythme. En début de saison, un tel scénario est vraiment contreproductif, puisque les sensations seront inadéquates et que la confiance dans le swing certainement limitée. Marcus Knight est convaincu que la relaxation, le calme et la recherche du rythme pour les fers moyens, longs et les bois peuvent très bien se faire en frappant des balles avec le fer 9.

Le petit jeu a aussi des effets positifs sur le long jeu. Malheureusement, cette devise ne se vérifie pas en réalité. Chacun a vécu au golf ses propres expériences, mais rares sont ceux qui sont prêts à suivre un programme particulier d’entraînement, en raison d’abord de la faiblesse de leur budget «temps». La concentration sur le petit jeu se joue dès le départ de la saison. Et Marcus Knight considère que 90% de la dose d’entraînement devraient être consacrés à ce domaine. Sous le leitmotiv «on ne gagne pas avec un bois!», il est lui-même un fervent défenseur de ce concept d’entraînement. Et ses succès lui donnent raison. En 2006, lui qui se consacre désormais pleinement à l’enseignement, il a fini le Championnat de la Swiss PGA à 2 en dessous du par après trois tours, pour un troisième rang final. C’est avec un fer court qu’il ressent son swing parfaitement, ce qui l’aide à enregistrer son mouvement. Pour lui, même une balle topée peut parcourir 200 mètres et ce n’est qu’à la ligne imaginaire à 120 mètres du drapeau que la véritable stratégie entre en action. Et c’est donc à cette distance et en dessous qu’il convient de développer un jeu plein de confiance. Le fait de se concentrer sur le petit jeu et d’avoir confiance en ce type de coup enlève beaucoup de pression lorsque l’on doit jouer ses clubs préférés pour les coups décisifs.

Beaucoup de driving range offre des installations d’entraînement qui permettent de faire différentes approches, jusqu’à des pleins coups de pitching wedge et donc de s’exercer intensément, sur les tapis ou dans l’herbe. Celui qui saura en profiter récoltera les fruits de son labeur pendant la saison et intégrera cette forme efficace d’entraînement dans sa préparation habituelle.


Sentir le mouvement et observer la balle
Bouger la tête de club pour qu’elle swingue librement dans la ligne de jeu, permettre un transfert d’énergie qui envoie la balle dans la bonne direction: cet emploi correct de l’outil se développe et se ressent facilement en réalisant des coups de wedge à 15, 30 ou 40 mètres. Car à l’intérieur de ce spectre, le déroulement se fait dans un tempo nonchalant. Penser trop intensément au contrôle et à la technique amène de la crispation; on s’imprègne plus facilement d’un mouvement fluide avec de tels petits coups. De toute façon, les golfeurs pensent d’une manière trop compliquée. Il suffit de jeter un coup d’œil à la balle. Car la trajectoire – direction, hauteur – donne un feedback exact sur la manière dont l’énergie est transférée. C’est particulièrement le cas avec les wedges, qui produisent moins d’effets latéraux (sidespin). Comme nous l’avons déjà dit, le jeu avec les fers courts aide à éviter le «comprimer, vriller, contrôler» qui va crisper tout le corps. Cette pratique d’entraînement va nous permettre de véritablement swinguer le club, de le laisser évoluer librement. Outre un contact square, cela produit un vol droit, avec comme effet supplémentaire une plus grande vitesse tête de club pour plus de distance – ce qui est également une condition préalable pour un bon score.
Bien entendu, les leçons de golf font aussi partie du programme préparatoire pour la saison. Ce qui explique l’affluence des élèves en début de saison. Il convient peut-être de ne pas consulter son pro sans un minimum de préparation: Marcus Knight suggère de frapper au moins 200 balles –et toujours avec le fer 9 et le wedge – avant de prendre sa première leçon. Cela évitera au pro d’assister aux frustrations classiques de la reprise; il pourra en revanche observer comment le joueur se prépare après une pause hivernale pour retrouver confiance en son swing.
Une autre façon de voir le golf
La préparation de la saison doit permettre d’atteindre les objectifs que l’on se fixe. Parce que la représentation des progrès que l’on avait réalisés la saison dernière ne s’est pas signalée – les mêmes erreurs sont à l’origine des expériences frustrantes –il faut se donner une chance en début d’année d’évoluer. Le début de saison est une occasion unique d’enfin se donner la liberté d’aborder le golf autrement. Prendre le temps d’élaborer ce changement nécessite de se remettre dans la peau du débutant. On ne doit pas se demander ce que l’on a fait faux, mais plutôt ce que l’on peut faire mieux. Marcus Knight a un conseil à ce sujet, comme écrit et expliqué plus haut: se concentrer à frapper des wedges et des fers 9. Non seulement pour le début de la saison, mais si possible d’une manière permanente.




1] Problème: si l’on bouge trop le bas du corps, on va toucher le sable en premier et perdre de la distance.
2] Conseil: on grippe le club quelques centimètres plus bas que normal.
3] Conseil: on place la balle en arrière du stance, on ancre bien les pieds dans le sable et on contrôle le bas du corps.
4] Résultat: le bas du corps n’a bougé qu’un minimum, le contact est solide, la balle vole sur la distance prévue.
Laurent Mudry et les compétiteurs