Technique Agricole 06-07/2019

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Juin/Juillet 2019

DÉCHAUMAGE En surface, mais pas « superficiellement » La herse à chaumes pour épandre, arracher et détruire Impression d’équipements agricoles Quand vaut-il mieux acheter une machine ?


www.agrartechnik.ch Occasionen

L1973654 Iseki TH 4330, 2009, Preis: SFR 25.500,(Normalsatz (7,7 %)) Studer AG Lyssach, 3421 Lyssach, Tel.: +41 34 4474444, www.studer-landtechnik.ch

L1958048 New Holland T 7.225, 2016, 180/133 PS/kW, A, DLB, EHR, FH, FZW, gVA, K, KL, LS, Preis: SFR 159.800,- (Normalsatz (7,7 %)) Studer AG Lyssach, 3421 Lyssach, Tel.: +41 34 4474444, www.studer-landtechnik.ch

L2171763 New Holland T 5.115, 2016, 115/85 PS/kW, A, EHR, FL, K, KL, LS, PSH, Preis: SFR 65.000,- (Normalsatz (7,7 %)) Studer AG Lyssach, 3421 Lyssach, Tel.: +41 34 4474444, www.studer-landtechnik.ch

L2104933 Grimme SE 75-55, 2019, Preis: auf Anfrage. Studer AG Lyssach, 3421 Lyssach, Tel.: +41 34 4474444, www.studer-landtechnik.ch

L536653 Krokodilzange 1.4m, 130cm, Preis: SFR 3.130,- (Normalsatz (7,7 %)) Kronenberg Hans, 6130 Willisau, Tel.: +41 41 9702133, www.h-kronenberg.ch

L2048555 Bobcat Teleskoplader TL 30.60 Agri, 2018, 100/74 PS/kW, 80h, Preis: SFR 85.000,(Normalsatz (7,7 %)) Kuoni Landtechnik AG, 5062 Oberhof, Tel.: +41 62 8676060, www.kuoni-landtechnik.ch

Aebi TC 07, Preis: SFR 26.800,(Normalsatz (7,7 %)) Kronenberg Hans, 6130 Willisau, Tel.: +41 41 9702133, www.h-kronenberg.ch

L2104916 Multicar Tremo X56, 2007, Preis: SFR 19.500,- (Normalsatz (7,7 %)) Studer AG Lyssach, 3421 Lyssach, Tel.: +41 34 4474444, www.studer-landtechnik.ch

L1475429

L1980828 Strautmann STK 1302, 2018, Preis: SFR 17.400,- (Normalsatz (7,7 %)) Kuoni Landtechnik AG, 5062 Oberhof, Alois Kuoni, Tel.: +41 62 8676060, www.kuoni-landtechnik.ch

L1494017 New Holland 6090 Combi, 2008, Preis: SFR 28.500,- (Normalsatz (7,7 %)) Guthauser GmbH, Land- und Erntetechnik, 5024 Küttigen, Niklaus Guthauser, Tel.: +41 62 827 14 14, www.guthauser-gmbh.ch

L1436872 New Holland 5060, 2013, 120/89 PS/kW, 350h, KL, K, Preis: SFR 79.000,(Normalsatz (7,7 %)) Guthauser GmbH, Land- und Erntetechnik, 5024 Küttigen, Niklaus Guthauser, Tel.: +41 62 827 14 14, www.guthauser-gmbh.ch

L1373250 Fordson Super Major, 1961, 49/37 PS/kW, Preis: SFR 10.000,- (Normalsatz (7,7 %)) Guthauser GmbH, Land- und Erntetechnik, 5024 Küttigen, Niklaus Guthauser, Tel.: +41 62 827 14 14, www.guthauser-gmbh.ch

L1113281 Hemek Steber BGS, 1997, 120/89 PS/kW, 6500h, Preis: SFR 75.000,- (exkl. Normalsatz (7,7 %)) KELLER Forstmaschinen AG, 4537 Wiedlisbach, Stefan Keller, Tel.: +41 32 636 04 44, www.keller-forstmaschinen.ch

L1243336 Palax Active TR/OHD, 2013, Preis: SFR 5.881,- (exkl. Normalsatz (7,7 %)) KELLER Forstmaschinen AG, 4537 Wiedlisbach, Tel.: +41 32 6360444, www.keller-forstmaschinen.ch

L1243425 Palax 55T TR, 2011, Preis: SFR 1.889,(exkl. Normalsatz (7,7 %)) KELLER Forstmaschinen AG, 4537 Wiedlisbach, Tel.: +41 32 6360444, www.keller-forstmaschinen.ch

L1939432 Fuchs VK 7, 2017, 7000l, BV, SL, Preis: SFR 39.000,- (Normalsatz (7,7 %)) Schär Landtechnik AG, 3368 Bleienbach, Hansruedi Schär, Tel.: +41 62 922 35 65, www.schaer-landtechnik.ch

L2181330 John Deere 6420 S Premium Plus, 2003, 100/74 PS/kW, 6700h, A, EHR, FH, FL, FZW, gVA, K, KL, PSH, Preis: SFR 66.000,(Normalsatz (7,7 %)) Schär Landtechnik AG, 3368 Bleienbach, Hansruedi Schär, Tel.: +41 62 922 35 65, www.schaer-landtechnik.ch OL 2500, Preis: SFR 4.286,VÖLLMIN LANDTECHNIK AG, 4466 Ormalingen, Tel.: +41 61 9858666, www.voellmin-landtec hnik.ch

L2149345 Krone Combi Pack 1500, 2004, TDA, auto, NB, RNH, SW, Preis: SFR 24.000,(Normalsatz (7,7 %)) Schär Landtechnik AG, 3368 Bleienbach, Hansruedi Schär, Tel.: +41 62 922 35 65, www.schaer-landtechnik.ch

L2081704 Farmtech Superfex 700, 2018, 7m³, Preis: SFR 20.500,- (Normalsatz (7,7 %)) Schär Landtechnik AG, 3368 Bleienbach, Hansruedi Schär, Tel.: +41 62 922 35 65, www.schaer-landtechnik.ch

L2144710 Same Dorado 100.4, 2019, 100/74 PS/kW, 25h, A, FH, FZW, K, KRG, LS, PSH, Preis: SFR 59.900,- (Normalsatz (7,7 %)) Erni Landmaschinen AG, 6122 Menznau, Patrik Erni, Tel.: +41 41 493 10 33, www.erni-landmaschinen.ch

L2107632 Agrar TL 189, 9999, 20m³, HK, KB, Preis: SFR 4.000,- (Normalsatz (7,7 %)) Erni Landmaschinen AG, 6122 Menznau, Tel.: +41 41 4931033, www.erni-landmaschinen.ch

L2163516

OL 3600, Preis: SFR 39.800,- (Normalsatz (7,7 %)) VÖLLMIN LANDTECHNIK AG, 4466 Ormalingen, Tel.: +41 61 9858666, www.voellmin-landtec hnik.ch

L2162020

L2132491 170 cm, Preis: SFR 11.700,- (Normalsatz (7, 7 %)) Erni Landmaschinen AG, 6122 Menznau, Patrik Erni, Tel.: +41 41 493 10 33, www.erni-landmaschinen.ch


Juin / Juillet 2019 | Éditorial • Sommaire

Actualités 4

Éditorial

En bref

Marché 8 12 14 18 20

Le moteur à combustion a encore de beaux jours devant lui

Roman Engeler

Thème principal: déchaumage Trancher entre le disque et le glyphosate Des dents pour l‘ère «post-glyphosate» Dans les champs avec la herse à chaumes En surface, mais pas «superficiellement»

Impression 24 26 28 30 33 34 36

Prise en main du JCB «536-95 AgriPro» Dernière génération de «Multi-Twister» La «Comprima CF 155 XC» en action Test pratique du Bobcat «e-S70» électrique En savoir plus Utilité de l‘électrification partielle Vaut-il la peine d‘acheter des socs coûteux? Pneu «MPT»: le polyvalent

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Sécurité 37

28

Eviter les accidents avec des zones de visibilité

Management 38 40 42 44 48

Qu‘est-ce qui est valable pour la livraison du lait? Avantages et inconvénients du contrôle de sections Pression trop faible des freins hydrauliques? Quand vaut-il mieux acheter une machine? Quelles sont les assurances nécessaires?

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Plate-forme 51 54

Des équipements agricoles sortis d‘une imprimante 3D Michelin: le pneu agricole en quelques dates

Passion 56

Le Steyr «975» de Bruno Lenzin

ASETA 58 59 62 63

Prochain rendez-vous: Championnat suisse de conduite de tracteur à Môtiers (NE) Communications des sections Armin Göldi: agriculteur de conviction Les cours et l‘impressum

Page de couverture Après la récolte, les agriculteurs s’interrogeront sur la manière de préparer les champs pour les prochains semis et sur les équipements à utiliser. Photo: Alexander Böck, revue spécialisée Landwirt

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Les moissons sont bientôt là. Comment et avec quels matériels préparer la terre pour la culture suivante ? La question va occuper plus d’un céréaliculteur. Un déchaumage adéquat doit faciliter la germination des grains résiduaires, accélérer la décomposition des pailles et éviter les pertes hydriques. C’est ce que préconise la théorie. C’est aussi le thème principal de cette édition qui aborde des questions du genre « Une déchaumeuse à disques peut-elle marcher dans les traces d’un herbicide total ? » ou « Quel est l’effet d’un cultivateur contre les adventices ? ». Ruedi Hunger apporte des réponses dans ses articles ; il décrit aussi la herse à déchaumer, qui n’occupe pas encore partout la place qui lui revient dans les façons culturales sans labour. L’évolution de la mobilité n’est pas que l’affaire des usagers de la route et du rail. C’est un sujet de débat en agriculture aussi. Dans l’interview de la page 8, les fabricants de moteurs MTU parlent de l’avenir de la motorisation diesel. Est-elle en passe de céder la place aux systèmes à batteries ou hybrides ? Ruedi Burkhalter a essayé un chargeur compact à entraînement électrique. Tient-il vraiment ses promesses à l’usage ? C’est à découvrir en page 30. Le coût des machines constitue l’une des charges principales de l’exploitation. En page 44, Christian Gazzarin, chercheur spécialiste de la question à l’Agroscope, explique dans quel contexte l’achat d’un matériel se justifie, et Heinz Röthlisberger dévoile avec un professionnel comment assurer correctement un parc de machines. L’édition no 8 paraîtra le 16 août 2019

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Actualité

En bref Bosch va se lancer sur le marché des piles à combustible pour voitures et utilitaires. En 2018, Same Deutz-Fahr a augmenté son chiffre d’affaires de 3,6 % à 1,37 milliard d’euros et réalisé un résultat de groupe de 42 millions d’euros (contre 26 millions d’euros lors de l’exercice précédent. Grimme a conclu un partenariat 50:50 avec le constructeur indien Shaktiman pour développer et commercialiser du matériel de culture de tubercules et de racines en Inde. Fenaco voit ses ventes nettes 2018 augmenter de 8,1 % à 6,77 milliards de francs, pour un résultat opérationnel (EBIT) de 131,1 millions de francs. Vredestein équipe les chargeurs télescopiques Manitou « MLT » et « MLA » de pneumatiques « Endurion ». Après 18 mois de travaux, Same DeutzFahr a mis en service la nouvelle ligne d’assemblage de son usine turque de Bandirma, qui servira au montage de tracteurs jusqu’à 105 chevaux. Pöttinger propose désormais un dispositif de gestion par tronçons pour ses semoirs de type « Aerosem ». Horsch a remporté cinq distinctions d’importance nationale ou internationale pour sa dernière campagne de publicité « Farming-Heroes ». Le fabricant de moteurs Deutz a conclu une joint-venture avec le producteur chinois de matériel de génie civil Sany. Falc lance de nouveaux broyeurs repliables reposant sur la base de son modèle « Zenit » et pour des largeurs de travail atteignant 4, 5 et 6 mètres. Les remorques à fond mobile Fliegl « ASW » bénéficient d’un remodelage qui doit améliorer leur sécurité, limiter les salissures et rendre leur utilisation plus aisée. La maison Haas a développé un treuil de traction à monter sur les tracteurs forestiers, aisé à installer et facile à déplacer entre deux chantiers. Sur la base d’une ensileuse Claas « Jaguar », CSP Cut Systems a mis au point une unité de production de pellets automotrice qui transforme sur le champ foin, paille ou roseau de Chine en granulés. Pour des raisons juridiques, Case IH ne pourra plus utiliser le nom de « Versum » pour sa nouvelle gamme de tracteurs à transmission à variation continue.

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Technique Agricole

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Ça robotise sur les gazons L’usage de véhicules autonomes fait aussi l’objet de recherches sur les terrains de sport. La haute école de Lucerne et Ronovatec à Immensee (SZ) ont organisé, mi-mai à Lucerne, une journée pour présenter leur tondeuse électrique autonome à lames hélicoïdales. Elle est destinée à de grandes surfaces et devrait permettre d’entretenir quotidiennement plus de 30 000 m2. C’est la première tondeuse à lames hélicoïdales autonome du monde qui parvienne à faucher efficacement du gazon à façon. Un système de navigation par radio guide la machine. Il fonctionne avec quatre stations posées aux quatre coins du terrain. Les liaisons radio sont plus sûres que les signaux GPS et aussi plus précises; cette « Sensor-Fusion » intelligente travaille à quelques pourmille (moins de dix) près, expliquent les concepteurs. Un capteur 3D (« Lidar »)

sert à éviter que la tondeuse entre en collision avec des objets, d’autres véhicules ou des humains. Le prototype sera testé cette saison 2019. Lors de la même journée était aussi exposée la tondeuse autonome « 8900A Precision Cut ». Elle a été développée par Robert Aebi Landtechnik en collaboration avec le hollandais Precision Makers et fonctionne déjà sur des terrains de sport et de golf européens.

Porteurs de projets, inscrivez-vous ! Les inscriptions à l’« agroPrix » de l’emmental assurance courent encore jusqu’au 30 juin et sont ouvertes aux personnes inventives. Le prix récompense des prestations de service nouvelles, des produits spéciaux ou des procédés modernes qui contribuent à améliorer durablement la situation d’exploitations agricoles suisses. C’est un soutien au courage, à la force et à la persévérance dont doivent faire preuve les porteurs d’idées novatrices pour les mettre en œuvre. Le jury indépendant composé d’experts en agriculture et en innovation décide, après examen des candidatures, des projets

qui seront nominés, au maximum cinq, qui toucheront chacun une prime de CHF 5000.–. Ensuite, leurs auteurs iront les présenter à un large public lors d’une cérémonie au Kursaal à Berne. Le projet lauréat sera dévoilé et primé à cette occasion. Comme ce fut le cas les années passées, un prix spécial supplémentaire de CHF 5000.– sera attribué, doté par l’Association suisse de la machine agricole. Il reviendra à un candidat à l’« agroPrix ». Le rapport novateur au machinisme agricole constitue le critère central d’attribution de cette récompense spéciale.


Actualité

Halle d’essais à grande échelle Le constructeur de distributeurs d’engrais Rauch a ouvert une nouvelle halle d’essais en 3D pour les épandeurs d’engrais granulés. Il a investi 2,5 millions d’euros dans ce bâtiment qui, a ses dires, est l’installation la plus moderne du genre en Europe. L’espace de cette halle, entièrement climatisée, dévolu à l’épandage s’étend sur 1235 m2, permettant des tests sur une largeur d’épandage de 75 mètres. Dotées de cellules de pesée automatique ultrarapides, 88 coupelles garantissent des résultats instantanés et de grande précision. Environ 3000 essais devraient être réalisés chaque année dans la nouvelle halle.

« AgriTech Day » Les nouvelles technologies, telle la numérisation, offrent de grands potentiels pour produire plus efficacement, accélérer les progrès zootechniques, réduire les émissions et ménager les ressources naturelles. Les participants à l’« AgriTech Day » ont pu se faire une idée concrète des possibilités qui existent de soutenir l’agriculture par des solutions durables. Cet événement, organisé par l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), le World Food System Center, le Centre agricole zurichois du Strickhof et AgroVet-Strickhof, a offert un regard intéressant sur l’agriculture du futur en abordant, par exemple, le traitement ciblé des adventices par « Spotflaming » ou des processus électrothermiques, ou encore le phénotypage des végétaux qui joue en rôle croissant dans la sélection végétale. Le robot, collaborateur de l’agriculteur du futur, était un autre élément d’attraction, avec les stalles métaboliques et les chambres de respiration servant à mesurer les échanges gazeux.

Dénomination « + » Les « CerexBib 2 » sont les pneus Michelin conçus pour les grandes machines de récolte. Leur carcasse flexible, intégrant la technologie « Ultraflex », leur permet de circuler sur le terrain à une pression de 1,2 bar. Cette faible pression de gonflage ménage les horizons superficiels et plus profonds, en étendant la surface de contact du pneumatique ; elle améliore aussi la traction sur sol mouillé. En raison de leur capacité de charge plus élevée à basse pression, ces pneus sont désormais estampillés « CFO+ », dans toutes les dimensions proposées. Il s’agit d’une amélioration de la norme « CFO », sigle pour « Cyclic Field Operation » (« cycle de travail aux champs ») autorisant une dépassement de la capacité de charge pour des efforts dits cycliques, dans les champs et sur des distances maximales de 1,5 kilomètre. Concrètement, le pneu utilisé en cycles de récolte (rouler à vide, remplir la trémie, la décharger etc.) tolère une contrainte plus élevée à faible allure car il refroidit et se régénère au cours des trajets à vide.

Par monts et par vaux Massey Ferguson élargit sa gamme «  MF 3700  » avec trois modèles supplémentaires de 75, 85 ou 95 chevaux qui devraient dévoiler tout leur talent dans les régions valonnées et les terrains accidentés. Ces tracteurs s’adressent à des clients qui trouvent les « MF 4700 Global Series » (de 75 à 95 chevaux) trop chichement équipés et les « MF 5700 S » (de 95 à 130 chevaux) trop grands. Tous les modèles « MF 3700 Alpine » sont dotés de cabine standard large (1,4 mètre) à plancher plat, ou de cabines surbaissées qui maintiennent la hauteur totale du véhicule à moins de 2,44 mètres. Un nouveau train roulant, avec voie de 1150 mm à 1908 mm pour un empattement de de 2156 mm permet le montage de pneumatiques de 30 pouces. Côté transmission, ces tracteurs sont équipés de boîtes 24 AV/12 AR « PowerShuttle » à deux rapports enclenchables sous charge. Un 4-cylindres de 3,4 l pourvoit à la motorisation de ces véhicules.

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Actualité

Plateforme nouvelle-née En collaboration avec Christian Herren, le créateur du « eFeldkalender » (soit, en français, « Calendrier électronique de culture »), Robert Aebi Landtechnik AG a fait œuvre de pionnier en créant une plateforme entre le tracteur (« MyJohnDeere ») et cette application. Elle permet en quelques clics d’importer les données collectées dans le tracteur vers l’« eFeldkalender ». La présentation de cette app’ a mis en évidence, une fois de plus, qu’au-delà de sa capacité à conduire, l’utilisateur d’un tracteur doit posséder des dispositions dans le domaine du numérique et de l’électronique. Sur la photo, Urs Galliker (à g.), chef de projet pour les solutions électroniques chez Robert Aebi, et Christian Herren, développeur du « eFeldkalender ».

Rampe à pendillards flexible Vogelsang a donné un coup de jeune à son dispositif de pendillards « BackPac » et commercialise, avec le « BackPac2 », un équipement spécial optimisé pouvant atteindre 30 mètres de largeur de travail. La rampe est disponible avec pendillards simples ou sabots d’épandage; elle est très solide, mais souple et flexible. Avec le « BackPac2 », le conducteur dispose dans la cabine du tracteur de toutes les données importantes, comme le volume épandu et la pression, et d’une commande intelligente, de telle sorte que le lisier peut être épandu avec précision et en ménageant le sol, ceci quels que soient sa consistance et le relief du terrain. En outre, Vogelsang a facilité l’utilisation du « BackPac2 » en le dotant d’un ensemble électro-hydraulique. Le conducteur peut le commander via Isobus et le terminal du tracteur, ou sans Isobus en utilisant un terminal indépendant. Pour un épandage op-

timal, Vogelsang équipe en option la conduite d’alimentation de la rampe d’épandage d’un compteur volumétrique et de pression. Un programme de gestion automatique pour les bouts de champ est aussi proposé.

Processus à l’essai pour betteraves sucrières Après les premiers essais du processus de culture «Conviso-Smart» conduits en 2018 et associant la variété de betterave sucrière KWS «Smart Belamia» et l’herbicide de Bayer «Conviso One», les producteurs suisses ont pu semer pour la première fois cette variété de betterave résistante aux sulfonylurées. Pour montrer l’efficacité de son nouvel herbicide, Bayer a organisé des visites de cultures en plusieurs régions. Le «Conviso One» est homologué à 1 l/ha, soit à dose unique, soit en deux applications à 0,5 l/ha. Sur les parcelles d’essai de Bätterkinden (BE), on a constaté que les cultivateurs avaient plutôt misé sur les applications fractionnées en raison de la météo. L’effet de «Conviso One» sur les graminées et autres adventices a été convaincant. Mais ce n’est qu’au terme de plusieurs campagnes que l’on pourra tirer des conclusions quant aux résultats de ce système de culture. Le volet information préalable est capital, notamment parce que la culture de cette betterave exige la plus grande attention dans la gestion des résistances, en particulier dans les cultures suivantes de la rotation. Avec 80 g/ha, la quantité de matière active utilisée est faible en regard des herbicides classiques. Par contre, la semence est chère. Il faut compter CHF 700.– par hectare environ pour l’herbicide et les graines. 6

Technique Agricole

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Journée aux champs Appliquer les produits phytosanitaires avec du matériel moderne était le thème central de la journée de plein champ BASF sur l’exploitation de Claudia et Felix Ruh à Buch (SH). Des stands d’information installés tout au long du circuit traversant les cultures ont permis aux visiteurs de rencontrer les conseillers de la firme et le responsable de BASF pour la Suisse, Uwe Kasten. Cette journée offrait un panorama complet sur les «  phytos  », avec de mini-parcelles d’essais de différentes cultures.


Actualité

Des outils pour mieux traiter Lemken Suisse et Anliker Landtechnik AG ont consacré leur expo, fin mai à Fraubrunnen (BE), aux matériels de pulvérisation. La foule de visiteurs a découvert le nouveau banc de test électronique de haute précision pour pulvérisateurs. Il est mobile et peut être déployé sur 30 mètres de large. Lemken Suisse et son chef de vente Andreas Rutsch, accompagné de Hansueli Steinmann de la maison Anliker, ont présenté l’éventail des machines Lemken, entre autre le pulvérisateur porté « Sirius 10 » de 900 litres avec rampe alu de 15 mètres et le dispositif d’attelage du bras supérieur « QuickConnect ». Doté d’un circuit en boucle pour la bouillie, le « Sirius 10 » permet une répartition optimale du traitement sur tout la longueur de la rampe. Le « Sirius 10 » est commandé par l’ordinateur Lemken « EcoSpray », ses fonctions peuvent être étendues en lui adjoignant, par exemple, le module de gestion automatique de sections « Teejet Matrix » ou l’«  Eco-Control  » pour commander la rampe par joystick. Le «  Sirius 12  » (1300 litres) avec branchement Isobus était aussi exposé, aux côtés du pulvérisateur traîné « Vega 12 » avec citerne de 4000 litres, installé au banc de test.

Gamme de quatre modèles La nouvelle gamme Deutz-Fahr « 5D MY19 » compte quatre modèles à moteurs à 3 ou 4 cylindres de 75 à 102 chevaux. Cette gamme est proposée en deux variantes d’équipement. En version « LS », les tracteurs possèdent une transmission mécanique avec inverseur 30 AV / 15 AR ou 45 AV / 45 AR et trois rapports enclenchables sous charge. En version « GS », ils disposent en plus et entre autres d’un rapport enclenchable sous charge à cinq paliers, d’un embrayage «  Komfort  » et de la fonction « Stop&Go ». Ces véhicules atteignent 40 km/h à 1870 tr/min.

Mini-séparateurs Bauer propose depuis 4 ans des ensembles compacts pour la séparation des lisiers. Appelées « Plug&Play », ces unités incluant séparateur, pompes d’alimentation et d’évacuation, électronique de commande, câbles et tuyauterie se contentent d’espaces restreints. Elles peuvent être déplacées avec une fourche à palettes pour traiter le contenu de plusieurs petites fosses. Une fois la prise branchée, ces installations sont prêtes à fonctionner. Ces système est très polyvalent et peut, par exemple, extraire le substrat des effluents d’installations de biogaz ou de déchets de l’industrie agro-alimentaire. Les trois versions déjà proposées se voient adjoindre une variante « S300 », plus petite, pesant 700 kg. Elle traite jusqu’à 15 m3 à l’heure. Le taux de matière sèche de la « fraction » solide atteint 32 %, comme avec les autres modèles.

Concours SMS En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, Technique Agricole vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle de tracteur.

Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Siku d’une Claas « Jaguar 960 » à l’échelle 1 :32.

Un SMS et gagnez avec :

Kunz Landtechnik Zihlmattweg 2 6262 Langnau bei Reiden (LU) Envoyez un SMS ( coût 1 fr. ) avec la mention SVLT, votre nom et votre adresse au numéro 880, et avec un peu de chance, vous remporterez ce modèle réduit d’ensileuse Claas « Jaguar 960 ». Marcel Burgherr, de Zetzwil (AG), est l’heureux gagnant du modèle de tracteur Fendt « 724 Vario » mis en jeu dans l’édition de mai de Technique Agricole.

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Marché | Interview

« «Les systèmes hybrides s’installeront aussi dans le machinisme agricole », assurent Holger Bottlang (g.) et Peter Riegger, deux responsables de l’entreprise MTU lors de l’interview qu’ils ont accordée à Technique Agricole. Ils estiment que le processus prendra du temps, parce que ce marché est bien plus coûteux que celui d’autres secteurs. Photos : ldd

Le moteur à combustion a encore de beaux jours devant lui L’entreprise Rolls-Royce Power Systems fabrique dans sa succursale de Friedrichshafen des moteurs de marque « MTU » équipant aussi des machines agricoles. Technique Agricole a parlé des systèmes d’entraînement d’avenir avec Holger Bottlang et Peter Riegger, responsables respectivement de l’ingénierie appliquée en agriculture et du prédéveloppement de nouvelles technologies. Roman Engeler Technique Agricole  : en qualité de constructeur de moteurs, Rolls-Royce Power Systems équipe des véhicules utilisés à des fins agricoles. Quels fabricants fournissez-vous et quelles sont les classes de puissance ? Holger Bottlang : nous fournissons pour les véhicules agricoles des moteurs dont la puissance estcomprise entre 115 et 480 kW (156 à 653 ch). Nous comptons parmi nos clients de célèbres fabricants tels que Claas (grands tracteurs, moissonneuses et ensileuses), Krone (ensileuses), Fendt (ensileuses), Holmer (véhicules de base et récolteuses de betteraves), Ropa (« souris » de chargement), Same Deutz-Fahr (moissonneuses) ou Grimmer (récolteuses de pommes de terre et de betteraves). 8

Technique Agricole 6/7 2019

Les exigences sont-elles les mêmes pour ces moteurs que pour ceux destinés aux autres véhicules diesel ? Fondamentalement, les normes d’émission sont communes à tous les moteurs hors route. Nos clients exigent des moteurs fiables avec une faible consommation et des frais d’entretien limités.

par exemple été utilisés. En outre, des régulateurs de moteurs électroniques basés sur le nombre de tours sont employés pour optimiser la consommation de carburant. En fonctionnement continu, le profil d’exigence de charge est plus élevé dans le domaine de l’agriculture que dans celui des véhicules sur route.

Y a-t-il des différences ? Nous utilisons les moteurs de base de la grande série de camions de Daimler, qui sont éprouvés et fiables. Les moteurs ont été développés par Rolls-Royce Power Systems en coopération avec Daimler pour répondre aux exigences spécifiques. Des composants particuliers, tels que des volants, des câbles et des carters d’huile, ont

Pour vous, fabricant de moteurs, quels sont les défis spécifiques liés aux véhicules utilisés à des fins agricoles ? L’agriculture nécessite des moteurs particulièrement fiables, car les véhicules sont exposés à des conditions environnementales brutes. Je fais référence à la poussière et à la saleté. Ensuite, la situation de montage est très individuelle et restreinte.


Interview | Marché

Etant donné que les véhicules agricoles sont souvent utilisés pendant un intervalle de temps limité (période des récoltes), une disponibilité élevée est essentielle pour les clients. Toutefois, si l‘un d’entre eux devait tomber en panne, un réseau de service efficace est capital pour pouvoir le remettre rapidement en état de fonctionnement. Une nouvelle étape a été franchie avec la mise en œuvre de la norme de dépollution 5. Quand passera-t-on à la 6 ? A l’heure actuelle, il est question d’une mise en œuvre en 2026. Les réglementations des autorités pour cette norme 6 sont attendues pour 2023. Comment peut-on encore réduire les émissions ? Les « real drive emissions » (respect des seuils d’émissions pendant le cycle de certification et pendant l’exploitation au quotidien) constitueront l’élément principal, à l’image de la norme « 6D » pour les camions. Une nouvelle diminution des valeurs de NOx est aussi prévue. L’étape ultime serait probablement l’absence totale d’émissions. Les moteurs électriques sont l’avenir, c’est qu’on entend un peu partout. Quand le dernier moteur à combustion quittera-t-il l’usine ? Peter Riegger : ce n’est pas pour tout de suite. Je suis convaincu que le moteur à combustion a encore un bel avenir, peutêtre plutôt en lien avec l’ingénierie de systèmes que comme source d’entraînement unique. Nous proposerons toujours plus de moteurs comportant des composants électriques. Dans le projet écologique et haute technologie, nous développons quelques produits tels que des moteurs hybrides ou des microréseaux. Toutefois, il sera presque impossible de se passer complètement du moteur à combustion, et ce pendant longtemps. En effet, un train peut circuler sous caténaire, mais pas une moissonneuse ou un tracteur. De plus, la densité énergétique d’une batterie est, à l’heure actuelle et probablement dans le futur aussi, beaucoup trop limitée pour supprimer le moteur à combustion. Les experts pensent que le moteur à combustion s’apprête à connaître ses plus beaux jours grâce à l’électrification. Etes-vous de cet avis ? Tout à fait. L’électrification ouvre de multiples possibilités inédites, notamment dans le domaine du développement. Pensez à

nos groupes moteurs fournissant une alimentation de secours. Ils doivent démarrer très rapidement, ce qui signifie que nous devons fournir d’importants efforts de développement. Nous pourrions par exemple intercaler un petit moteur électrique et une batterie et simplifier la conception du moteur à combustion. L’électrification permet de ne plus concevoir nos moteurs de façon à ce qu’ils répondent à l’éventail complet de toutes les exigences. Nous avons davantage de liberté pour rendre le moteur à combustion plus robuste, efficace, propre et rentable. A quels entraînements les systèmes hybrides sont-ils adaptés ? Un entraînement hybride est avant tout adapté aux situations où le profil de charge est fortement intermittent, ou la charge minimale et la charge de pointe alternent souvent. L’exemple classique est l’entraînement ferroviaire hybride : le train entre et sort de la gare en roulant à l’électricité, utilise les moteurs diesel et électrique pour accélérer, roule au moteur diesel en consommant peu de carburant sur les terrains plats et économise l’énergie de freinage. Le moteur électrique peut intercepter la charge de pointe. A mes yeux, les yachts sont conçus pour être utilisés avec un système d’entraînement hybride. Il ne s’agit ici pas de rentabilité, mais de confort. Si un capitaine coupe le moteur diesel lorsqu’il mouille dans une jolie baie et que seul le moteur électrique tourne, c’est plus calme. Le besoin important en électricité à bord d’un yacht peut être couvert par la batterie.

un nouveau système d’entraînement hybride de série, arriveront à partir de 2020. Nous nous servons des expériences accumulées dans ce secteur pour le domaine agricole. Nous sommes en train de procéder à des études préalables d‘applications pour les moissonneuses, les machines et les véhicules d‘installations portuaires ainsi que pour les exploitations souterraines. Les véhicules hybrides se sont fait une place depuis belle lurette dans le secteur automobile. Pourquoi les entraînements hybrides sont-ils encore si rares dans le secteur hors route ? En effet, les voitures et les bus urbains circulent depuis longtemps avec des entraînements hybrides. Nous avons mené nos premières études en 2006 et mis sur les rails le train hybride pilote en 2012. Les premiers bateaux équipés de systèmes hybrides de MTU naviguent d’ores et déjà. Toutefois, l’économie et l’écologie ne sont pas allées de pair. Nous parvenons peu à peu à rentabiliser les systèmes hybrides. Le prix des batteries à capacité de stockage élevée baisse constamment. Ces dernières années, nous avons beaucoup progressé dans le domaine du développement, de sorte que nos clients sont en mesure de proposer une offre attrayante. Quel est le plus grand défi auquel se confronte la production en série de systèmes hybrides ? Curieusement, l’aspect technologique n’est pas notre plus grand défi. Le développement d’un moteur diesel est bien plus complexe que celui d’un système hy-

Qu’en est-il en machinisme agricole ? Cette technologie s’y implantera avec un certain décalage. Dans le secteur des équipements agricoles, l’énergie électrique peut être répartie entre différents consommateurs. Je pense aux grandes moissonneuses disposant de nombreux systèmes hydrauliques qui s’électrifient peu à peu. Cependant, le développement prendra encore un certain temps parce que marché est encore beaucoup plus coûteux que le marché ferroviaire et maritime MTU fournira-t-il un système hybride complet ? Pour le développement de systèmes hybrides, nous nous concentrons pour le moment sur les entraînements maritime et ferroviaire ainsi que sur les systèmes énergétiques. Les premiers trains dotés du PowerPack hybride de MTU, prêt pour la fabrication en série, ainsi qu’un yacht avec

Holger Bottlang : « La demande du marché de nos clients en matière de motorisations électriques est encore très limitée à l’heure actuelle dans le machinisme agricole. »

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Technique Agricole

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Marché | Interview

bride. Nous nous sommes récemment efforcés de comprendre la manière dont nos clients souhaitent utiliser nos systèmes afin de les équiper et d’y intégrer les propriétés et les fonctions en conséquence. Nous pouvons désormais mettre à leur disposition des solutions globales intelligentes fonctionnant de façon fiable. Il nous faut maintenant devenir visible sur le marché, au moyen de références, et convaincre les clients d’employer ces solutions. Quel rôle le moteur diesel joue-t-il encore dans cette approche systémique ? La qualité d’un système dépend de celle de ses composants. Or, le moteur diesel jouera encore longtemps un rôle essentiel dans nos systèmes en raison de l’importante densité énergétique de ce carburant. Nous continuerons à le développer et à le maintenir à la pointe de la technologie. Un des points clés de notre travail de développement est de nous efforcer d’intégrer parfaitement le moteur dans l’ensemble du système. L’hybride est-il une technologie de transition vers une mobilité hors route entièrement électrique ou une technologie durable ? Le terme « technologie de transition » est parfois employé de façon ambiguë. On cherche plutôt à établir un lien entre deux univers ici les motorisations conventionnelle et électrique. J’estime que les systèmes hybrides constituent une transition dans un seul sens, c’est-à-dire vers une conduite entièrement électrique, pour un nombre limité d’applications, tels les ferrys. Les premiers ferrys entièrement électriques naviguent en Norvège. Leurs batteries ont des capacités de stockage importantes et le besoin énergétique est assez faible parce que les trajets sont courts. Les horaires sont conçus de sorte que le temps suffise pour charger ou changer les batteries. Il ne s’agit plus d’une problématique technique, mais plutôt d’une question commerciale. Pour les autres applications, ce système n’est pas très avantageux. Certes, les trains pourront sans doute parcourir de courtes distances sans caténaire et uniquement par propulsion électrique, mais cela n’équivaut pas à un remplacement généralisé des automotrices à moteur à combustion. Toutefois, nous continuerons à suivre l’évolution de conditions marginales pour voir si elle correspond à notre estimation. Nous nous tiendrons aussi au courant des technologies émergentes aptes à l’influencer. 10

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MTU développe des moteurs à combustion depuis plus de 100 ans. Pouvez-vous tout d’un coup vous mettre à l’électrique ? Le sujet de l’électrique ne s’est pas imposé si soudainement. Pour les groupes électrogènes entre autres, nous faisons depuis des lustres des calculs de connexion de réseaux nécessitant un certain savoir-faire électrotechnique. En outre, nous proposons de longue date des entraînements diesel-électriques. Nous fournissons des « PowerPacks ». Ce sont des moteurs avec des générateurs et avec intégration de puissance pour les automotrices. Nous avons même équipé des yachts de systèmes hybrides. Y a-t-il encore une marge de progression ? Bien entendu. Il s’agira de modulariser les anciens systèmes hybrides et d’ainsi simplifier la capacité d’intégration. Nous souhaitons couvrir une grande diversité de variantes, de profils de charge et de conditions de fonctionnement en limitant au maximum l’effort requis. Cela ne signifie pas que nous n’aurons plus qu’un produit standard. Notre objectif est davantage de créer toutes sortes de possibilités grâce auxquelles nous pourrons répondre aux demandes spécifiques des clients de manière simple et économique. Le scénario idéal est celui où un ingénieur commercial clique sur son configurateur pour assembler un système d’entraînement, voire plus tard le client lui-même au moyen d’une application, et où la commande émise par le système arrive dans notre production. C’est l’objectif que nous gardons en tête. Quel rôle la numérisation joue-t-elle ? L’électrification offre un tas de nouvelles possibilités. Toutefois, pour les maîtriser, nous devons comprendre la manière dont nos clients utilisent nos nouveaux systèmes. Nous ne pouvons pas nous contenter de simulations. Nous devons récolter des données, les analyser soigneusement grâce à notre expertise pour les rendre encore plus efficaces. Pouvez-vous donner un exemple ? Prenons l’analyse de la durée de vie d’une batterie. Nous pouvons équiper des systèmes d’une grande batterie et peu la solliciter afin qu’elle tienne longtemps, mais cela coûte très cher. Il serait plus avantageux de prendre une batterie plus petite et de la solliciter davantage, malgré sa durée de vie plus réduite. Certes, nous pouvons réaliser

Peter Riegger : « Le moteur diesel jouera encore longtemps un rôle essentiel dans nos systèmes en raison de son importante densité énergétique. »

des simulations pour connaître la solution la meilleure, mais les expériences opérationnelles détaillées sont tout de même d’une grande aide. Prédire l’avenir en se servant des données récoltées par le passé et des connaissances actuelles, c’est pour moi une des grandes utilités de la numérisation. Nous avons beaucoup parlé des entraînements électriques. Que nous réserve selon vous l’avenir des technologies d’entraînement ? Nous nous intéressons à d’autres thématiques importantes, comme les carburants alternatifs qui pourraient remplacer peu à peu le diesel fossile. Le gaz est l’un d’entre eux, et nous avons également les carburants synthétiques en ligne de mire. Quant à savoir lequel s’imposera, parmi le méthanol, les carburants OME et autres, seul l’avenir nous le dira. La production de tels carburants (mot-clé « power-to-X ») est une thématique dont nous nous préoccupons. Les carburants à base d’énergie renouvelable que l’on pourrait récupérer de sa propre culture présentent de l’intérêt en agriculture. Y voyezvous du potentiel ? Nous réalisons des études à ce sujet. Depuis 2018, nous sommes parmi les initiateurs du projet «  MethQuest  » subventionné par l’Etat, dans lequel nous développons la production de gaz, y compris d’hydrogène, à partir d’énergies renouvelables, ainsi que son utilisation dans nos moteurs.


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Déchaumage

Les disques petits créneaux facilitent la pénétration en terre et permettent en même temps de réaliser un travail superficiel. Photos : Ruedi Hunger

Trancher entre le disque et le glyphosate Il est insolite de voir les outils de travail du sol rivaliser avec les herbicides pour le titre de champion du désherbage. Tous n’apprécient pas que les seconds cèdent du terrain aux premiers, mais les signes d’une évolution inévitable se multiplient. L’heure est venue d’en évaluer les effets, d’accumuler des expériences et de prendre les décisions qui s’imposent. Ruedi Hunger

Le déchaumeur à disques indépendants s’apprête-t-il à détrôner le glyphosate ? La réponse n’est pas simple, car nombreux sont les facteurs à prendre en compte. Si l’on considère le seul débit de chantier, le déchaumeur ne fait pas le poids, mais ce n’est évidemment pas le seul aspect à considérer. Le cœur du problème est l’effet sur les adventices, graminées ou non, germées ou déjà levées. Tout dépend alors du point de vue où on se place, mais il est clair qu’un outil à disques ne saurait prétendre à la même efficacité qu’une application de glyphosate sur chaumes. Le contrôle des adventices n’est qu’un aspect parmi d’autres, et le déchaumage ne peut être réduit à ce seul objectif.

Profondeur de travail et résultat Pour un déchaumage superficiel, on uti12

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lise plutôt de petits disques, à bord lisse ou finement crénelé. Si leur angle d’attaque est variable, il doit être réglé de manière à scalper le sol sur toute la surface travaillée. Une profondeur de travail de 5 cm permet d’atteindre un horizon presque plat, un résultat irréalisable si elle se situe entre 2 et 3 cm. Les disques de plus gros diamètre et à grands créneaux ont une bonne capacité de pénétration, surtout dans un sol coriace ou sec. On les utilise pour le travail d’une couche plus épaisse (10 à 15 cm). La profondeur requise de 5 cm exige un réglage soigné et une surveillance constante. Une autre caractéristique du déchaumeur à disques indépendants est que le poids de la machine est transféré du rouleau de rappuyage sur les disques au fur et à mesure que la profondeur de travail augmente.

Quelle est l’efficacité contre les adventices ? L’objectif du déchaumage en surface est clair : mettre les graines d’adventices et les repousses de céréales en contact avec la terre pour leur permettre de germer. L’effet sur les adventices annuelles dépend de la manière dont on réalise cette opération. Un travail exclusivement superficiel offre de bonnes chances de réussite. Sinon, une partie de ces graines seront enfouies dans les couches profondes, à l’abri de la lumière, où elles reste­ront sans germer jusqu’à ce qu’une prochaine intervention les fasse remonter à la surface. Un exemple bien connu est constitué par les repousses de colza, dont les graines sont susceptibles de lever des années plus tard. Le déchaumeur à disques indépendants s’avère en revanche impuissant contre les adven-


Déchaumage

tices pérennes. Certaines (notamment le chiendent ou le cirse) risquent même de se multiplier grâce au pouvoir régénérateur de leurs racines.

Attention à la couverture du sol La protection du sol peut être mise à mal lorsque celui-ci est travaillé après la récolte des céréales. En effet, son taux de couverture risque de descendre au-dessous de la limite de 30 % quelle que soit la machine utilisée, cultivateur, déchaumeur à disques ou machine entraînée par la prise de force. Contrairement au cultivateur, le déchaumeur à disques indé­ pendants entraîne les chaumes dans les couches plus profondes et laisse moins de matière organique à la surface. Le « Geohobel », entraîné par la prise de force, constitue une exception. Son mode opératoire et sa profondeur de travail contrôlée de 3 à 5 cm garantissent un taux de couverture élevé du sol même après une bonne incorporation des chaumes.

La profondeur de travail : un exercice sur le fil du rasoir ! Pour maintenir la couverture végétale au taux requis de 30 %, le déchaumage doit être limité à une profondeur de 5 cm (entre 4 et 6 cm). Cette contrainte peut être difficile à respecter dans certains types de terrains. Selon la nature des disques utilisés et l’angle d’attaque, le déchaumeur à disques indépendants peut présenter un comportement instable lors du travail en surface. En outre, le traitement risque de ne pas être appliqué jusqu’au fond des ornières.

Tendances du marché Les déchaumeurs à disques indépendants ne sont plus vendus occasionnellement, mais sont désormais au cœur de l’offre des constructeurs. Certains d’entre eux

commencent à spéculer ouvertement sur l’interdiction du glyphosate, dont ils espè­ rent une augmentation de leur chiffre d’affaires. Ils sont tiraillés entre les exigences contraires de travailler en surface et en profondeur. On assiste dès lors à une hausse de la demande de grands disques, aptes au travail en profondeur. Mais en même temps, on constate une tendance à préférer les disques à petits créneaux, qui favorisent le déchaumage en surface, même avec des disques à grand diamètre. Des outils supplémentaires placés en amont des disques, tels que le crossboard ou le frontboard, le rouleau couteaux ou la herse-étrille pour niveler les résidus, sont actuellement très

Une étrille montée à l’avant de la déchaumeuse permet de répartir uniformément les résidus de paille. Photo : Lemken

Ce n’est pas que le disque travaille mieux, il travaille différemment.

appréciés car ils élargissent considérablement les possibilités d’utilisation du déchaumeur à disques indépendants. En ce qui concerne les outils semi-portés, on s’attend à voir renaître l’intérêt pour la disposition en X, réputée plus stable. Par ailleurs, les machines associant un déchaumeur à disques et un cultivateur connaissent un regain de popularité. Pour prévenir l’usure, on peut jouer sur la qualité de l’acier, l’angle d’attaque et le galbe des disques. Ces derniers sont souvent montés sur des paliers sans entretien, avec des roulements à billes à contact oblique et des joints cassette multiples.

Conclusion Il est encore trop tôt pour répondre à la question soulevée au début de l’article,

Pas de déchaumage sans raffermissement. Un bon contact des graines de repousses et d’adventices avec le sol est indispensable.

à savoir si, et dans quelle mesure, les disques se substitueront au glyphosate. L’idée n’est pas aberrante, puisque l’agriculture n’a pas attendu l’invention du glyphosate pour se développer. Pourtant, le déchaumeur à disques indépendants ne peut pas tout, malgré ses nombreuses qualités, et doit être utilisé à bon escient pour réguler efficacement les adventices au moment du déchaumage. Toujours au sujet du déchaumage, vous trouverez une vue d’ensemble du marché des rouleaux de rappuyage sur notre site Internet www.agrartechnik.ch « Schweizer Landtechnik » « Downloads ».

Caractéristiques de différents types de disques

Disques lisses

Disques petits créneaux relativeDisques grands créneaux ment plats

Grands angles d’attaque et d’entrure

Disque CrossCutter (pour un travail très superficiel)

Pénétration en terre moyenne, permet un travail superficiel régulier

Bonne pénétration en terre, maintien de l’horizontalité et bonne incorporation

Excellente capacité de pénétration, incorporation intense

Disque déchaumeur en tôle à cinq plis en éventail

Bonne capacité de pénétration, incorporation intense

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Déchaumage

La profondeur précise est assurée par le châssis et le rouleau suiveur.

Photos : Ruedi Hunger et ldd

Des dents pour l’ère « post-glyphosate » Le cultivateur rivalise avec la charrue pour le travail du sol et avec la herse à disques compacte pour le déchaumage. Pourra-t-il se battre à l’avenir sur un troisième front, celui de la lutte contre les adventices ? Ruedi Hunger

Le cultivateur est souvent comparé à la herse à disques compacte dans le domaine du déchaumage. En effet, il ne constitue plus automatiquement le premier choix depuis l’arrivée de cette dernière, qui nécessite une force de traction légèrement inférieure grâce aux outils rotatifs. Certes les forces verticales des outils du cultivateur appuient sur le rouleau packer et exercent une influence positive sur le raffermissement du sol. Le cultivateur garanti aussi une protection un peu plus efficace contre l’érosion assurée par la couverture du sol. En revanche, la déchaumeuse à disques compacte enfouit mieux la paille dans les 5 premiers centi14

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mètres en dessous de la surface du sol que le cultivateur qui a tendance à la déplacer vers les couches plus profondes (d’après des essais effectués en 2010).

Passage, interligne et dents La quantité de dents influence le mélange ou, dit autrement, plus un cultivateur compte de dents, mieux il mélange le sol. Le risque de bourrage dépend de la disposition des dents, soit de leur nombre et de leur répartition sur une poutrelle, ainsi que de leur espacement. L’interligne est la largeur de travail divisée par le nombre total de dents. Le passage est déterminé par le nombre de poutrelles, leur espacement et

le nombre de dents. Le risque de bourrage dépend de la hauteur du châssis. L’écartement des poutrelles ne peut pas être augmenté à volonté sur les outils 3 points, car cela augmente la force de levage nécessaire. Le cultivateur tracté constitue une alternative, la longueur jouant ici un rôle subordonné.

Adéquation des socs • Socs pattes d’oie Les socs pattes d’oie sont bien adaptés pour un travail superficiel entre 4 cm et 8 cm maximum. Plus les socs sont plats, mieux ils coupent le sol, mais moins ils le mélangent. Le risque de bourrage aug-


Déchaumage

Déchaumage : deuxième passage

Influence de la forme du soc sur la profondeur de travail Forme du soc

Soc rigide

Soc bombé

Soc pattes d’oie

Largeur du soc De 10 à 12 cm De 10 à 15 cm De 20 à 30 cm Profondeur de De 15 à 25 cm De 12 à 20 cm travails

mente d’autant plus. Les pattes d’oie sont relativement sensibles à l’usure. • Socs à ailettes Pour garantir que les socs à ailettes fonctionnent bien lors du déchaumage, leur pointe s’avère déterminante pour l’introduction dans le sol et doit atteindre une profondeur d’au moins 10 à 12 cm en raison de la forte résistance en sous-sol. On doit veiller à la différence de profondeur entre les pointes des socs et les ailettes. Ces dernières sont déterminantes pour le travail sur toute la surface du sol. Leur niveau de travail optimal se situe donc entre 10 cm et 15 cm. Plus la profondeur augmente, plus l’effort de traction nécessaire est important. Les ailettes doivent être enlevées à partir d’une profondeur de 15 cm environ, sinon la consommation de carburant augmente de manière disproportionnée. Dans des conditions défavorables, les socs à ailettes peuvent former une semelle. • Socs étroits et rigides Plus le travail est profond, plus les socs sont étroits et peuvent dès lors assurer un ameublissement important. Afin de favoriser l’effet de mélange, les socs étroits sont équipés de tôles de guidage incurvées (ou de formes différentes). Les socs bombés ont largement disparu. Ils ne répondent plus aux attentes actuelles en matière de travail et de mélange.

De 5 à 10 cm

Soc à ailetttes

Soc large

30 à 45 cm

Jusqu’à 85 cm

De 5 à 15 cm

De 3 à 8 cm

socs. Les socs à dents rigides étroits ne permettent pas d’effectuer le déchaumage sur toute la zone superficielle en raison de l’interligne habituel. Les socs à pattes d’oie et les socs à ailettes sont mieux adaptés avec leur largeur de travail de 30 à 45 cm. Ils couvrent généralement la totalité de l’horizon. Avec la forte augmentation de la force de traction nécessaire, l’intérêt de travailler en profondeur diminue. Le succès d’un traitement superficiel uniforme, assorti au désherbage, dépend certes de la forme du soc, mais aussi du réglage actif de la profondeur d’action. Sans châssis, ce dernier se fait uniquement via le système de commande hydraulique. Il faut alors s’attendre à des profondeurs de travail différentes dues aux propriétés variables du sol, notamment sa résistance. Les cultivateurs disposant d’un châssis avant et arrière répondent de manière optimale à l’exigence d’un travail plat et régulier. Bien que les cultivateurs tractés ne correspondent pas à la taille moyenne des exploitations suisses, ils s’avèrent parfaitement adaptés aux traitements superficiels du sol.

Le deuxième passage de déchaumage poursuit l’objectif de saisir et détruire à un stade précoce les grains résiduels germés et la première vague d’adventices. En outre, les semences n’ayant pas encore été suffisamment en contact avec le sol peuvent ainsi bénéficier d’une « seconde chance » pour provoquer leur germination. Lors de ce passage, les exigences quant à la précision superficielle du travail ne sont plus aussi strictes. L’effet de mélange gagne de l’importance. Les graines germées peuvent atteindre des couches plus profondes parce qu’elles ne vont pas lever une deuxième fois. Certaines graines non germées se voient également incorporées, mais aucun dispositif ne permet de l’éviter. Le cultivateur classique utilisé pour le travail du sol convient de la sorte également pour le traitement en deuxième passage des restes de récolte et le désherbage jusqu’à des profondeurs de travail moyennes (de 8 à 15 cm).

« Ultraplat »… Le terme « cultivateur plat ou ultra-plat » désigne un cultivateur à socs travaillant en largeur (de 30 à 50 cm) particulièrement adapté au déchaumage superficiel et présentant un angle d’attaque plat d’environ 20°. La largeur du soc est également déterminée par l’interligne ou le nombre de dents du cultivateur. Qu’il soit plat ou ultraplat, le cultivateur doit peser

Le soc optimal… … pour tous les horizons n’existe pas. Si l’on souhaite utiliser son cultivateur de manière optimale, en superficie pour le déchaumage, à une profondeur moyenne pour un mélange intensif et en profondeur pour l’ameublissement, le changement des socs s’avère inévitable. Selon les cas, cela peut demander beaucoup de travail de fixation. Mais ce temps est bien investi. Les systèmes de changement rapide des socs simplifient ces opérations, mais moyennant un supplément de prix !

Déchaumage : premier passage L’exigence d’un mélange superficiel satisfaisant ne peut être remplie avec tous les

Après le déchaumage, une couverture du sol de 30% est préconisée.

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Déchaumage

le moins possible et disposer d’un châssis pour un bon guidage. Seuls quelques cultivateurs spéciaux à larges socs (de 80 à 85 cm) sont proposés pour le désherbage et la coupe superficielle du couvert végétal (ex : Lagrot). Selon le fabricant, il permet de travailler à plat à partir de trois centimètres de la surface. Pour garantir l’enfouissement dans le

En déchaumage, on ne cherche pas à atteindre la profondeur maximale, mais la plus faible possible. Chisel de précision à 4 poutrelles comporte des roues de jauge antérieures.

sol et une profondeur de travail exacte, le sol est pré-découpé trois fois devant chaque soc par des rouleaux de jauge tranchants. Ce cultivateur est cependant mal adapté aux sols caillouteux.

… ou en surface ? Avec les socs étroits, rigides ou bombés classiques, les racines des adventices ne sont pas coupées (et donc parfois multipliées), mais déposées en surface. C’est pourquoi deux passages, diagonaux ou transversaux, pas trop profonds et à intervalle court, sont indiqués. Le rumex peut également se dessécher à la surface. La profondeur de travail appropriée doit être recherchée pour obtenir le résultat escompté.

Expériences marginales Les chaumes et les glumes ne posent en général aucun problème au cultivateur. Lorsque la paille non récoltée reste sur le champ, elle doit être travaillée superficiel-

La vitesse et la profondeur de travail déterminent l’effet de la machine.

lement. Mais alors les problèmes augmentent. La garde au sol et la hauteur du châssis déterminent la probabilité de bourrage. Avec les cultivateurs à quatre poutrelles ou davantage, le mélange paille-terre reste sous la machine pendant une période plu-

tôt longue. Ceci peut conduire à un effet d’enroulement prononcé, particulièrement lorsque les résidus de culture sont mal répartis. Le cas le plus difficile survient en présence d’importantes quantités de chaume et de matériel végétal (encore

Calcul des coûts de différentes machines de déchaumage Désignation de la machine

Grubber mit Nachläufer, 3 m

Vibroculteur avec rouleau émotteur, 6 m

Machine rotative avec rouleau packer, 3 m

Prix d’aquisition

CHF 15 500.–

CHF 23 000.–

CHF 20 500.–

CHF 20 000.–

Performance ares/h

140 ares

142 ares

307 ares

109 ares

Durée d’utilisation

12 ans

15 ans

15 ans

10 ans

Taux d’utilisation par an

50 ha

35 ha

50 ha

30 ha

Coûts annuels fixes/UT

CHF 1439.–/28.78

CHF 1710.–/48,86

CHF 1587.–/31,74

CHF 1946.–/64,7

Coûts variables/UT

CHF 6.69

CHF 12,65

CHF 10,68

CHF 21.–

CHF 67,66 CHF 96,07

CHF 46,66 CHF 143,24

CHF 94,45 CHF 102,95

Indemnité par unité de CHF 39.02 travail (UT) (surface) CHF 54.62 Heure

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Déchaumeuse à disques avec rouleau, 3 m

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Déchaumage

vert). Par exemple, la paille de colza hachée déjà mélangée à des repousses de colza. La paille de maïs grain encore humide pose aussi de fortes exigences. Dans ces conditions, il n’est plus possible de travailler en superficie et une certaine quantité de terre est nécessaire afin de faciliter le processus de mélange.

Coûts Ainsi que le montre le tableau ci-contre, le cultivateur ne craint pas la concurrence en matière de coûts. Il convient cependant de garder à l’esprit que le prix d’achat ne comprend pas le kit de remplacement des socs, nécessaire pour une utilisation optimale de cette machine. Le rendement surfacique des cultivateurs et des herses à disques compactes (largeur de travail de 3 m) s’avère comparable.

Conclusion Le cultivateur est un outil universel et doit le rester, afin d’assurer un taux d’utilisation optimal. L’objectif qu’il contribue activement à la lutte contre les adventices à l’ère « post-glyphosate » n’est pas utopique, mais exigeant. Les cultivateurs sont aptes au désherbage ; la condition préalable est toutefois que l’outil approprié, muni du bon équipement, soit utilisé correctement. Les objectifs du déchaumage peuvent toutefois difficilement être atteints en un seul passage.

Sur le thème du déchaumage, un aperçu complémentaire relatif aux rouleaux packer peut être consulté sur le site Internet www. agrartechnik.ch sous « Schweizer Landtechnik » « Downloads ».

Le soc pattes d’oie permet un travail superficiel, mais avec un faible effet de mélange.

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Déchaumage

La herse à chaumes répartit les résidus de récolte et détruit les plantules d’adventices. Photos : Ruedi Hunger

La herse à chaumes pour épandre, arracher et détruire L’utilisation de la herse à chaumes nécessite une bonne réflexion et l’acquisition d’expériences. Mais une fois qu’on maîtrise cette machine, on ne veut plus s’en passer. Ruedi Hunger

« Une herse à chaumes ? Qu’est-ce que c’est ? Nous pressons la paille et nous l’utilisons comme litière. » La question et le commentaire d’un agriculteur de la Suisse orientale ne surprennent guère. La herse à chaumes ne fait pas (encore) partie des machines classiques, pourtant différents entrepreneurs de travaux agricoles l’utilisent avec succès, surtout dans les méthodes sans retournement des sols où les résidus des cultures précédentes doivent rester à la surface. Toutefois, les restes de paille concentrés ou les chaumes mal répartis nuisent à l’ensemencement suivant. En outre, une plantule peut plus difficilement percer une surface recouverte de paille et de chaumes. En outre, dans la zone des anciens andains de paille et de chaumes, quand les résidus se décomposent, des interactions chimiques peuvent freiner la croissance des germes et des racines des jeunes plants. En revanche, des 18

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résidus bien répartis n’entravent pratiquement pas le prochain semis. Mais quelles sont les capacités et les limites de la herse à chaumes ?

dent détermine la surface balayée du champ. La herse à chaumes n’est cependant pas à proprement parler un engin de travail du sol.

Elle ne « travaille » pas vraiment !

Passages en diagonale

Le plus souvent, la herse à chaumes classique est équipée, par mètre de largeur de travail, de 7 à 17 dents à ressorts droites présentant un diamètre de 14 ou 16 millimètres. Selon le fabricant, les barres porte-­ dents sont fixes ou réglables (hydrauli­ quement). Le comportement des dents pendant le travail varie selon la construction. En plus de leur effet de répartition de la paille, les dents fixes ont également un effet de « grattage linéaire » intense sur la surface du sol quand un engin lourd pèse sur elles. Les dents à ressorts avec une zone de débattement limitée peuvent réaliser un mouvement « de mélange rotatif ». En outre, l’écart entre la rangée et/ou la

Un angle d’attaque plutôt plat, pour autant qu’il puisse être réglé par les dents, est adopté lors du premier passage. Son agressivité sera toutefois bien plus élevée (90°) au deuxième passage. De surcroît, il ne faudrait pas rouler avec la herse à chaumes dans le sens du travail, de la semence et de la récolte. Le passage en diagonale permet de recueillir tous les restes de paille et de chaumes et de les répartir. Les propriétaires expérimentés de herses à chaumes recommandent de ne jamais lever l’engin quand la paille reste coincée dans la herse, sinon des tas se forment sur place, qui ne peuvent être retirés qu’à la main au prix de grands


Déchaumage

efforts. On retire les adventices qui germent dès le premier passage et plus encore pendant le second. Les œufs de limaces et les nids de souris cachés sous la paille et les chaumes sont saisis, dégagés à ciel ouvert ou détruits. Selon la devise « Plus c’est rapide, mieux ça vaut », il est préférable d’atteler la herse à chaumes à un tracteur puissant. Comme l’exemple présenté dans le tableau ci-dessous le montre, le rendement de surface est proportionnel à la puissance. Les passages en diagonale sont nécessaires pour obtenir un bon résultat.

Conclusion Les herses à chaumes ne sont pas des outils de travail du sol, par conséquent, elles n’en assouplissent pas les compactages superficiels. Elles sont conçues pour la répartition de la paille et des chaumes

résiduels et pour créer de bonnes conditions pour la germination des graines d’adventices. Lors d’un deuxième passage, on arrache les adventices germées et on détruit les œufs de limaces ainsi que les nids

de souris installés sous les chaumes. En répartissant régulièrement les résidus de récolte, la herse à chaumes crée de bonnes conditions pour le traitement ultérieur du sol sans labour ou pour le semis direct.

Comparaison des coûts des traitements à la herse et au glyphosate* Traitement avec la herse à chaumes valeur indicative CHF/ha

Calcul des coûts des différentes composantes (sur la base du programme TractoScope 2018 d’Agroscope) Capacité de travail

Ensemble de machines Tracteur, de 90 à 104 kW, à roues jumelées (+13 %) Herse à chaumes, 12 m (étrille +4,4 %)

718 a/h

Personnel opérant (base entreprise de travaux agricoles, 48 francs par h) Frais de déplacement forfaitaires de l’agro-entreprise

15,00

1x

2x

8,66

17,32

24,36

48,72

6,69

13,38

15,00

30,00

Traitement au glyphosate valeur indicative CHF/ha

Tracteur, de 90 à 104 kW

15,37

Pulvérisateur porté, 15 m/800 l

358 a/h

26,11

Personnel opérant (base agriculteur 28 francs par heure)

7,82

Produit pulvérisé Roundup (Stähler, CHF 23.30/l)

2,5 l

Totaux des coûts des différents traitements

ll 9 Krista

46,60 54,70

NEU Rubin

109,42

107,55

10

Pour plus d‘informations, contactez votre concessionnaire LEMKEN ou vos représentants LEMKEN: Karl Bühler, GSM: 079 8 24 32 80, Email: k.buehler@lemken.com Andreas Rutsch, GSM: 079 6 06 00 05, Email: a.rutsch@lemken.com

6/7 2019

Technique Agricole

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Déchaumage

La herse à disques compacte et le rouleau packer forment une combinaison appréciée pour le déchaumage.

Photos : Ruedi Hunger, Konrad Merk et ldd

En surface, mais pas « superficiellement » Le déchaumage est essentiellement un travail de surface consistant à ameublir et mélanger la terre. Il s’utilise pour favoriser la levée des graines d’adventices et de céréales après récolte. Ruedi Hunger

Lorsqu’il est question de réduire le travail du sol et l’utilisation d’herbicides, la question du déchaumage prend toute son importance. En effet, les erreurs commises à ce stade influencent la culture suivante et son rendement pendant toute la période de végétation.

Rappel des objectifs A l’heure où l’utilisation du glyphosate et du Roundup se voit de plus en plus contestée, le déchaumage superficiel gagne en importance. Cette tendance s’inscrit dans la logique des objectifs réels 20

Technique Agricole 6/7 2019

du déchaumage rappelés ci-dessous : • Créer des conditions de germination optimales pour les repousses de céréales et d’adventices. • Eviter la constitution d’un « pont vert » et prévenir la transmission des maladies des plantes. • Assurer de bonnes conditions de décomposition pour les glumes, la paille et les autres résidus de culture.. • Permettre une lutte intensive contre les adventices, pérennes surtout. • Eviter l’évaporation improductive, élément de plus en plus important.

Assurer des conditions de germination optimales Pour que les graines résiduelles, les adventices et les herbes nuisibles puissent être éliminées efficacement (de manière chimique ou mécanique) avant la récolte suivante, il faut qu’elles lèvent le plus régulièrement possible. L’une des tâches les plus importantes du déchaumage consiste dès lors à créer de bonnes conditions de germination au moyen d’un travail superficiel suivi d’un raffermissement. Le travail doit, si possible, s’effectuer sur toute la largeur de la parcelle. Il faut éga-


Déchaumage

Comparaison de différentes machines de déchaumage Herse-étrille

Chisel

Herse à disques compacte

Mode de travail

Mélange en surface

Mélange et décompactage

Mélange et décompactage

Outil de travail

Dents à ressort, Ø 14/16 mm Ecartement 5/6 cm Dents et angle variables

Socs bombés, pattes d’oie (ou ailettes) et rouleau suiveur

Disques lisses ou cannelés orientables et rouleau suiveur

Profondeur de travail

2 cm

De 5 à 25 cm

De 5 à 15 cm

Vitesse de travail

De 10 à 25 km/h

De 8 à 15 km/h

De 8 à 15 km/h

Qualité de travail dépendant de …

• Forme des dents • Inclinaison des dents • Espacement entre les dents • Profondeur de travail • Vitesse

• Nombre de poutrelles • Forme des dents et des socs • Positionnement des dents et des socs • Interrang • Profondeur de travail • Vitesse • Etat du sol

• Forme et diamètre des disques • Positionnement des disques • Pression exercée • Profondeur de travail • Vitesse • Etat du sol • Part de matière organique

Effets positifs

+ Très bonne répartition de la paille + Faible besoin de puissance ( ? = vitesse)

+ Bonne introduction de la paille + Amélioration du mélange avec plus de profondeur + Polyvalence

+ Bonne introduction de la paille + Bon mélange avec travail superficiel + Bonne régularité + Polyvalence

Effets négatifs

− Travail en surface − Aucun mélange en profondeur − Aucun ameublissement

− Mauvais mélange en cas de travail en surface

− Effet limité sur les adventices pérennes − Mélange (plutôt) moins bon avec augmentation de la vitesse

Approprié pour …

Déchaumage pour semis direct et en premier passage avant chisel ou herse à disque pour semis sous litière

Selon les socs utilisés : premier et second déchaumage pour semis avec labour ou sous litière

Premier et second déchaumage à différentes profondeurs de travail pour semis avec labour ou sous litière

lement que la déchaumeuse soit équipée, dans la mesure du possible, d’un « rouleau suiveur » sous la forme d’un rouleau

Plus la culture des champs est intensive, plus il faut veiller à la qualité du déchaumage.

packer. Les graines de colza devraient rester en surface, car elles germent même si l’humidité est restreinte (rosée...). Celles qui restent sur les chaumes ou la paille sont secouées à l’aide d’une herse ou d’un rouleau à lames (seul) et restent ainsi en contact avec le sol.

Réduire les plantes indésirables Lorsqu’il s’agit de réduire les herbicides, voire de s’en passer complètement, le dé-

chaumage doit bien entendu être adapté spécifiquement. Le souhait que le temps et l’humidité du sol soient vraiment optimaux est souvent illusoire. L’objectif principal consiste aussi à éliminer les adventices déjà germées ou existantes. En conditions sèches, durant idéalement trois ou quatre jours, les plantes arrachées sèchent. Les chardons comptent parmi les plantes à problèmes. Grâce à un contrôle précis de la profondeur et au travail sur toute la largeur de travail, ils peuvent être coupés juste sous la surface du sol. Les racines restent ainsi dans le sol. Les rumex ne peuvent pas être enlevés par déchaumage superficiel.

Favoriser l’hygiène au champ Les chaumes de maïs constituent un excellent exemple de ce qui peut arriver lorsqu’ils restent à la surface du champ sans se décomposer (Fusariose, pyrale du maïs). Ce ne sont pas seulement les chaumes de maïs, mais aussi tous les

autres (céréales, colza, légumineuses) qui sont alors infestés d’agents pathogènes et de champignons. Il faut donc créer des conditions optimales pour un pourrissement rapide.

Faciliter la décomposition Constituée principalement de résidus de culture, la substance organique se désintègre bien lorsqu’elle est mélangée à de la terre et demeure entre trois et cinq centimètres de la surface du sol. Cette couche contient de l’oxygène favorisant la minéralisation et permettant aux bactéries de décomposer rapidement le carbone. Le raffermissement est important, mais la surface ne doit pas être plombée, sinon l’air est entièrement expulsé. En conditions optimales, l’humidité et l’oxygène résiduels nécessaires déclenchent immédiatement le processus de désagrégation. En parallèle, celui-ci est accéléré par l’azote minéralisé (rapport C :N). Et comme avec une minéralisation réduite, 6/7 2019

Technique Agricole

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Déchaumage

Aperçu des machines de déchaumage superficiel

Rouleau à lames mode de travail : passif

Le rouleau à lames a un effet d’écrasement, de coupe et de mélange. Il réduit la surface recouverte de matière organique résiduelle de 5 à 10 %, en fonction du nombre de rouleaux. Les rouleaux à lames, seuls ou en outil préalable, se fixent au trois-points avant ou à l’arrière en combinaison.

Si le colza résiduel a levé, la herse à disques peut être utilisée à plat.

le paillis incorporé ne se dessèche pas, mais se décompose, les graines des adventices annuelles germent beaucoup plus faiblement (« Geohobel »).

Eviter les pertes d’eau Le déchaumage offre la première opportunité de rompre les capillaires conduisant l’eau après la récolte. Une profon-

Si l’accent est mis sur la lutte contre les adventices, leurs racines doivent être entièrement enlevées.

deur de travail de quelques centimètres est suffisante. En pénétrant trop profondément dans le sol, l’horizon superficiel s’assèche. Afin de retenir le plus d’eau possible dans le sol, il est important d’effectuer cette opération non seulement à plat, mais le plus vite possible après la récolte.

Cette machine, munies d’anneaux rotatifs tranchants disposés en diaAnneaux de coupe gonale, a un effet de décompactage mode de travail : et de mélange. passif et tracté Elle réduit jusqu’à 10 % la surface couverte par les résidus organiques.

Rouleau à lames, herse à disques et packer mode de travail : passif et tracté

Les combinaisons tractées/semi-portées de différents appareils individuels sont idéales pour un déchaumage performant pour les champs de grandes surfaces et les agro-entrepreneurs. Sur la photo : rouleau à lames à l’avant, herse à disques et rouleau packer en suiveur.

Chisel mode de travail : passif et tracté

Le cultivateur fin assure l’ameublissement et le mélange grâce à des socs de coupe larges. Le cultivateur plat réduit la surface couverte de matière organique de 25 à 50% selon les socs utilisés et la profondeur de travail. Grâce à son châssis, un contrôle très précis de la profondeur est possible.

Herse à disques compacte mode de travail : passif et tracté (comparable à la herse à bêches roulantes)

Le mode de fonctionnement de la herse à disques compacte permet le mélange (ameublissement) sans le retournement qu’entraîne la charrue. La herse à disques compacte réduit la surface recouverte de matière organique résiduelle de 40 à 60 %, en fonction du réglage et du mode de fonctionnement.

Conclusion Si l’on considère tous les objectifs du déchaumage, il apparaît clairement que cette opération ne se résume pas à un travail rapide et « superficiel ». Sa qualité se révèle primordiale en raison des liens étroits entre la lutte contre les adventices, l’hygiène au champ, les effets phytosanitaires, la décomposition et les pertes d’eau. Ces dernières années, on a pris conscience de l’importance d’un bon déchaumage. Celui-ci ne vise pas en premier lieu à « donner une belle apparence », ni ne constitue un travail du sol « classique ». Pour qu’il soit durable, les caractéristiques spécifiques du sol sont à prendre en compte, ce qui prend du temps. 22

Technique Agricole 6/7 2019

Profondeur de travail allant de 0 à 15 centimètres

Herse-étrille mode de travail : passif et tracté

La herse-étrille travaille très en surface. Elle permet de mélanger uniformément. Un déplacement en diagonale permet de répartir uniformément la couche de paille et de glumes sur toute la surface. La herse-étrille ne réduit la surface recouverte de résidus organiques que de manière insignifiante (env. 5

Le « Geohobel » est le seul outil à entraînement actif pour le déchaumage. Il peut être Geohobel guidé très précisément grâce aux roues de mode de travail : jauge réglables montées sur le côté de l’arbre actif et avec prise de du rotor. Avec une profondeur de travail de force 3 à 5 cm, l’effet de mélange obtenu est excellent. Condition : surface sans traces de passage profondes.


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Impression | Prise en main

Le « 536-95 AgriPro » de la nouvelle « Série III » a une capacité de levage de 3600 kg et une hauteur de levage de 9,5 m.

Photos : Heinz Röthlisberger

Une cabine extrêmement silencieuse En mai, à Burgäschi (SO), JCB Agri Suisse a présenté en primeur les chargeurs téle­ scopiques « Série III ». Les visiteurs ont pu essayer plusieurs engins, dont le nouveau « 536-95 AgriPro », qui peut lever des charges à 9,5 mètres. Heinz Röthlisberger Davantage de capacité de levage et une cabine de conception inédite : telles sont les principales nouveautés des chargeurs télescopiques « Série III » de JCB. La gamme comprend quatre modèles de 109 à 145 chevaux (81 à 108 kW), qui offrent des hauteurs de levage de 6,2 à 9,5 mètres et des capacités de levage de 3,2 à 6,0 tonnes, en augmentation de 200 kilos sur tous les modèles. La motori­sation reste identique, assurée par des « EcoMax » de construction maison de 4,4 ou 4,8 litres. Aux journées au Burghof à Burgäschi (SO), au début du mois de mai, Technique Agricole a pu

se faire une idée du nouveau « 536-95 AgriPro » de 145 chevaux, qui succède au « 535-95 » (voir l’édition 2/2019 de Technique Agricole).

« AgriPro » à transmission « DualTech » La « Série III » offre différentes variantes en termes de transmissions et d’équipements. Les modèles « AgriPro » sont dotés d’une transmission « DualTech VT », avec entraîne­ment hydrostatique, combiné à une transmission directe à trois rapports utilisée par JCB depuis plus de trois ans. Le sélecteur de vitesses est intégré au joystick et dispose

JCB « Serie III » Modèle

24

« 532-70 »

« 536-95 »

« 538-60 »

« 542-70 »

Capacité de levage

3,2 t

3,6 t

3,8 t

4,2 t

Hauteur de levage

7,0 m

9,5 m

6,2 m

7,0 m

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d’une marche avant et arrière hydro­statique, ainsi que de trois vites­ ses avant enclenchables sous charge. Nouveauté : les commutateurs à bascule sélectionnant le régime moteur et la vitesse d’avancement sont placés à l’extrémité de l’accoudoir. Ils s’actionnent du bout des doigts.

Régulation de niveau « Sway » Le « 536-95 AgriPro » présenté à Burgäschi pèse un peu plus de 8,8 tonnes ; sa capacité et sa hauteur de levage atteignent, respectivement, 3600 kilos et 9,5 mètres. C’est la hauteur de levage la plus élevée de cette « Série III ». JCB ajoute que la hauteur de dépose atteint 8,78 mètres ; il offre une portée de 5 mètres pour une tonne de charge. Pour un dépôt précis de la charge, les clients peuvent choisir en option un amortisseur de fin de course « Sway » monté sur l’essieu avant. En revanche, le dispositif pour couper la pression de


Prise en main | Impression

l’hydrau­lique lors des changements d’accessoires fait partie de l’équipement standard ; il peut être actionné de la cabine ou de l’extérieur de la machine. Le circuit hydrau­lique débite 140 litres/minute. La vites­se de réaction du bras et de la pince à ensilage est vraiment appréciable, quelle que soit la direction du mouvement.

n’entend qu’un faible ronronnement. C’est le résultat d’un capitonnage soigneux de l’espace intérieur et de la présence de joints en caoutchouc sur les portes. Ne reste plus qu’aux pilotes qui préfèrent entend­re vrombir leur moteur qu’à ouvrir la partie supérieure des portes !

Toit panoramique incurvé Un bruit à peine perceptible Les chargeurs télescopiques de cette « Série III » se distinguent aussi par leur cabine qui dégage une impression de confort. Elle se confirme à l’usage. Entièrement redessinée par JCB pour la « Série III », cet habitacle « Command Plus » offre un grand confort de conduite. Son volume a augmenté de 12 % par rapport aux modèles précédents et il offre ainsi plus de surface vitrée. Le faible niveau sonore à l’intérieur est impressionnant ; il n’atteint que 69 décibels, indique JCB. Cette valeur unique dans cette catégorie de véhicules se perçoit immédiatement. Le conducteur

La visibilité de l’intérieur de la cabine est mieux dégagée vers le haut grâce à un toit panoramique incurvé, d’une seule pièce, et aux montants inclinés qui tiennent le cadre de protection « Fops », placé sous le toit. La vue est bonne aussi vers la droite, grâce à l’articulation abaissée de la flèche et à la compacité du compartiment du moteur. Le joystick électrohydraulique peut être placé, au choix, à droite du siège à suspension pneumatique, ou arrimé au siège lui-même. Ses boutons d’autrefois ont été remplacés par des groupes d’interrupteurs robustes, protégés par une membrane en caoutchouc.

Très silencieuse, la toute nouvelle cabine offre un confort de conduite élevé et davantage d’espace que celles qui l’ont précédée.

Nouvel affichage Une autre nouveauté est l’écran de 7 pouces, à la façon d’une tablette, qui est fixé sur le montant droit de la cabine et peut être réglé en hauteur. La commande « AutoDefroster » en position automatique est plus performante que celles des modèles précédents et permet de gagner 60 % de temps pour désembuer et dégivrer la cabine, ce qui est appréciable par temps humide et froid. Quatre essuie-­ glaces munis de gicleurs permettent de balayer toute la surface des vitres et du pare-brise ; un cinquième essuie-glace nettoie la vitre arrière.

Conclusion Avec les derniers modèles de chargeurs télescopiques « Série III » et leurs toutes nouvelles cabines silencieuses, JCB a placé le confort du conducteur à un très haut niveau. Les agriculteurs qui doivent passer de longues journées à manipuler des marchandises et qui recherchent un chargeur télescopique performant, de 8 tonnes, ont tout intérêt à ne pas négliger cette « Série III », ceci d’autant plus que le choix des options en matière d’équipement et de motorisation autorise de nombreuses configurations.

Le conducteur jouit d’une large visibilité grâce à la position basse du bras et du capot.

Le JCB « 536-95 AgriPro » en chiffres

Le cockpit a un nouvel écran de 7 pouces et un joystick électrohydraulique.

Moteur : JCB « EcoMax » « Stage 4 », 4,8 l de cylindrée, 4 cylindres Puissance à 2200 tr/min : 145 ch/108 kW Transmission : « DualTech VT » Hydraulique : 140 l/min Capacité de levage : 3600 kg Hauteur de levage : 9,5 m (hauteur de pose : 8,78 m) Portée à 1 t de charge : 5,08 m Roues directrices : deux, quatre ou en crabe Poids : 8820 kg Dimensions : h : 2,49 m, l : 2,34 m, l : 4,99 m Prix : CHF 157 229.– (TVA incluse) Données du constructeur

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Technique Agricole

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Impression | Prise en main

Le « Multi-Twister 220 » Rapid pendant le test : le fourrage ramassé par le pickup est transporté activement sur le côté par le convoyeur. Photos : Johannes Paar

Talents multiples pour la montagne et la vallée La dernière génération de « Multi-Twister » a trois options qui ont convaincu lors d’un essai. Elle est encore plus polyvalente et performante que les modèles précédents. Les testeurs ont malgré tout constaté un potentiel d’amélioration. Johannes Paar*

Le « Multi-Twister » représente la troisième génération du « Twister » de Rapid. Un convoyeur transversal supplémentaire ainsi que des options, une grille rapportée, des parties latérales flexibles et un abaisseur à rouleaux, élargissent considérablement l’éventail des applications. Le « Twister », un engin initialement purement dédié au ramassage du foin sur pente, a acquis des talents multiples. Il peut désormais ramasser différents fourrages, du foin à l’ensilage, réaliser des andains en montée ou en descente et les transporter. Ces travaux sont également réalisables en plaine. Le pickup sans came de guidage doté de dents flexibles en matière plastique constitue l’élément central de tous les « Twister » d’aujourd’hui.

Attelage au « Monta S 161 » Rapid a mis à notre disposition pour cet essai le «  Multi-Twister 220  » avec le porte-outils monoaxe « Monta S 161 ». L’attelage et le dételage se sont faits sans *Johannes Paar est rédacteur en chef de la revue autrichienne Landwirt.

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Technique Agricole 6/7 2019

outils avec «  l’interface Rapid  » bien connue, composée du manchon et du boulon de verrouillage. On peut également l’atteler à toutes les motofaucheuses de 16 ch de la série « Varea » ainsi qu’à l’« Orbito » et à l’« Euro ». D’ores et déjà disponible, le « Multi-Twister 190 » est compatible avec des modèles d’une puissance d‘au moins 14 ch.

pas la terre et les racines. Les racleurs situés entre les dents et la tige sont également en matière synthétique. La question de la durée de vie des dents en plastique revient souvent. Celles-ci ont bien résisté pendant le test, n’ayant été ni tordues, ni cassées, ni cabossées. C’était également le cas des racleurs. Selon notre expérience, la matière synthétique est certes élastique mais également très résistante.

Une qualité excellente de râtelage Le pickup ramasse le fourrage proprement et sans laisser de restes. La hauteur de râtelage peut être réglée sur huit niveaux de part et d’autre, à l’arrière de l’engin, au moyen de deux leviers et d’une barre perforée. Dans la position la plus haute, l’écart entre le sol et les dents du pick-up est suffisamment grand pour éviter les dégâts lors du chargement de l’engin sur une remorque ou des transferts sur des chemins irréguliers. Les roues sont « bloquées » automatiquement dans la position la plus basse qui, de la sorte, sert pour le stationnement. «Les dents rouges en plastique s’adaptent bien au terrain et ne blessent pas la couche végétale. Elles n’arrachent

Evacuation active Jusqu’à présent, le « Twister » fonctionnait seulement sur les surfaces en pente, le fourrage ne glissait vers le bas que par l’effet de la pesanteur. En outre, il fallait fréquemment former un petit « andain de départ » avec un râteau à main, pour éviter la formation de tas. Le « Multi-Twister » évacue activement sur le côté le fourrage rassemblé par le pick-up avec un convoyeur transversal. Le convoyeur possède des entretoises transversales servant à bien ramasser la matière récoltée et à l’évacuer. Il peut dès lors démarrer sans andain tant en montagne qu’en plaine. Il peut tourner des deux côtés ou rester immobile. Le changement de di-


Prise en main | Impression

rection se fait par un engrenage enclenché sous charge et s’active via un levier de traction. Pendant l’essai, celui-ci a parfois « lâché » sur les sols cahoteux et changé inopinément de direction, une ombre au tableau de cet embrayage sinon si simple.

Abaisseur à rouleaux L’abaisseur à rouleaux optionnel constitue également une nouveauté importante. Il améliore le débit surtout si le fourrage est peu abondant. Ainsi, l’herbe courte ne s’échappe pas vers le haut et n’est pas poussée devant l’engin. La hauteur se règle avec deux tendeurs. Le rouleau peut se déplacer vers le haut, avec tout le support de montage, si le fourrage est en abondance. Dans ce cas et lors de la récolte de foin, le rouleau gêne et constituerait même un poids inutile sur une forte pente. Quelques manœuvres

Le changement de direction se fait par un engrenage à inversion sous charge.

suffisent pour le démonter sans outils. Demander l’aide d’une deuxième personne pour le démontage peut être judicieux. Il vaut mieux ne pas démonter le rouleau, mais simplement le surélever si les conditions d’utilisation changent souvent. D’autres fonctions et options font du « Twister » un engin aux talents multiples. Ainsi, les déflecteurs latéraux, situés des deux côtés et disponibles sur demande, empêchent notamment que le fourrage ne tombe sur l’engin-porteur ou s’enroule autour des roues.

Grille rapportée pour les grosses récoltes de foin Lors de la manipulation de grandes masses, le fourrage risque de tomber au-dessus de la motofaucheuse par-dessus la paroi arrière en plexiglas. Une grille rapportée en

Les déflecteurs et l’abaisseur à rouleaux peuvent être livrés sur demande.

acier, disponible en option, est utile, voire incontournable dans ce genre de situation. La multifonctionnalité de ce « Twister » aux nombreuses options pratiques a son prix : le modèle comportant divers accessoires appréciables qui a été utilisé pendant l’essai coûte plus de 15’350 francs, TVA incluse. Le « Multi-Twister 220 » est aussi compatible avec les faucheuses Reform « RM16 », « RM18 », « RM20 » et « RM25 ».

Le Rapid « Multi-Twister 220 » en chiffres Véhicule porteur du test : Rapid « Monta S 161 » Largeur de travail : 220 cm Pickup : dents souples et racleur en plastique, commande centrale Écart entre les dents : 35 mm Guidage en profondeur : roues de jauge jumelées réglables en hauteur, 8 niveaux et position de stationnement Pièces latérales : en option, avec fonction de transport et de rejet Abaisseur à rouleaux : en option, démontable sans outils Grille rapportée : en option Poids (avec options) : 205 kg (270 kg) Prix : CHF 12 710.– (TVA incluse, équipement de série) Prix : CHF 15 360.– (TVA incluse, configuration de la machine testée) Données du constructeur

Brève évaluation

On peut régler les roues de jauge jumelées des deux côtés pour le guidage en profondeur via un levier manuel et une barre perforée.

Quand on ramasse des grandes quantités de fourrage dans des pentes raides, la grille rapportée disponible en option est incontournable.

+ Construction compacte et légère + Multifonctionnalité : ramassage, andainage, transport + Adaptation au foin et à l’ensilage + Convoyeur transversal avec inverseur à commande sous charge + Andainage souple + Grande puissance + Pickup en matière plastique + Bon suivi du terrain + Insensible aux pierres + Fourrage ramassé proprement et en douceur + Abaisseur à rouleaux pour l’herbe courte + Grille rapportée pour les grandes quantités de foin − Levier d’inverseur de marche changeant de vitesse de manière autonome sur les terrains accidentés − Levier pour le réglage de la profondeur ne restant pas toujours dans le cran − Risque d’herbe coincée dans la zone extérieure du pick-up à un certain degré de flétrissement

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La « Comprima CF 155 XC » bénéficie d’un design moderne tout en rondeurs. Photos : Ruedi Burkhalter

Fixe ou variable ? Tous les deux  ! Grâce au principe du convoyeur à barrettes « NovoGrip » et à sa chambre fixe mais à diamètre variable, la « Comprima CF 155 XC » est l’une des presses-enrubanneuses les plus polyvalentes qui soient. Le modèle 2019 s’enrichit de quelques innovations. Ruedi Burkhalter « Nous étions déjà très contents du modèle précédent », souligne Yann Rossé. Cet agriculteur de Court (BE), dans le Jura bernois, a adopté en mai une nouvelle presse-enrubanneuse Krone « Comprima CF 155 XC ». C’est principalement pour ses innovations techniques qu’il s’est équipé de la version 2019, dont le liage par film, maintenant répandu, et ses possibilités étendues de surveillance et de commandes.

Le « Novogrip », gage de douceur En 2007, le lancement de la première génération de la gamme Krone « Comprima » a fait sensation. Leur convoyeur à barrettes « NovoGrip » constituait un organe de pressage inédit, tandis que les modèles « F 155 XC » et « CF 155 XC » étaient – et restent – les seules presses à balles rondes à chambre fixe mais à diamètre variable proposées sur le marché. «  NovoGrip  » est une évolution du convoyeur à chaînes et barrettes de Krone. Les chaînes sont remplacées par des courroies en matière synthétique tissées, très résistantes à l’effort. Elles doivent leur solidité à trois couches de 28

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textile indéchirable intégrées dans leur noyau. Elles sont recouvertes sur leurs deux faces d’un revêtement en caoutchouc vulcanisé avec un profil profond. Ces courroies contribuent, d’une part, au fonctionnement très doux de la machine, tout en assurant, d’autre part, la transmission du mouvement mécanique. Les barrettes transversales en acier profilé sont vissées sur des supports, euxmêmes intégrés dans le profil des courroies pour éviter tout contact direct de pièces métalliques entre elles. Par conséquent, le «  NovoGrip  » s’use peu et n’exige aucun entretien. Le fabricant garantit d’ailleurs ce système trois ans ou 30 000 balles, preuve qu’il n’a aucun doute quant à sa fiabilité. Des tests ont montré que le « NovoGrip » est capable de conditionner tous les genres de pailles et fourrages, car l’engrènement du matériau et des barrettes assure la mise en rotation de la balle quelles que soient les caractéristiques de la récolte. La chambre de pressage fermée de cette machine contribue de surcroît à limiter les pertes de fourrage par émiettement.

Chambre fixe mais pas rigide Fondamentalement, la « Comprima CF 155 XC » fonctionne sur le principe d’une presse à chambre fixe et elle compacte les balles de l’extérieur vers l’intérieur. Au début du processus de pressage, le convoyeur à barrettes est maintenu par des galets en acier, si bien que la chambre présente une forme angulaire. Au cours du pressage, dès que le fourrage exerce une certaine pression sur le convoyeur, ce dernier appuie contre un mécanisme tenseur pourvu de gros ressorts et les courroies s’élèvent au dessus des galets de guidage. La forme de la chambre de pressage s’arrondit. La jambe de force vient appuyer contre la chambre de pressage et compense l’allongement indispensable des courroies à l’intérieur de la chambre. La butée de la jambe de force est réglable en deux tours de main, en changeant la position de deux broches, ce qui permet de produire des balles de 125 cm à 150 cm de diamètre, par paliers de 5 cm. Ce concept de chambre « semi-variable » marie les avantages et la simplicité d’une


Rapport d’expérience | Impression

Dans la chambre fixe à diamètre variable, la balle est formée par le « NovoGrip », sorte de convoyeur à barrettes. Elle est d’abord de forme angulaire, puis arrondie.

chambre fixe, tout en permettant de presser des balles de divers diamètres.

Des dents qui égalisent la récolte

posée en option. En cas de bourrage, la barre supportant les couteaux s’abaisse, entraînant le repli automatique des couteaux qui libère le canal. La pose-dépose des couteaux s’effectue par le bas. Une commande unique permet de détendre d’un seul geste l’ensemble des ressorts des couteaux. Yann Rossé a opté pour le liage par film proposé en option. Le mécanisme dépose le film sur toute la largeur de la balle dès le début du processus de liage, ce qui, par rapport aux modèles ou le film doit d’abord être étiré, permet d’économiser de l’emballage. Le passage du film au filet et inversément peut s’effectuer à tout moment et sans effort particulier pour l’opérateur, puisque les rouleaux sont placés juste à bonne hauteur. La coupe du film est réalisée par un couteau à guidage actif, sans former de rebut. Le liage par film a fonctionné sans anicroches dès la première utilisation, avec les réglages d’usine de la machine.

Depuis qu’elles existent, Krone dote ses presses « Comprima » d’un pickup rigide « EasyFlow ». Il comporte peu de pièces travaillantes ce qui limite les besoins en maintenance tout en assurant un fonctionnement en douceur. Dans leur version actuelle, c’est nouveau, les presses possèdent des rangées de dents doubles de 6 mm, espacées de 55 mm et positionnées en « W ». Avantage : elles ne ratèlent pas toutes le sol simultanément, ce qui évite les pics d’effort. Mais c’est surtout le débit de fourrage qui s’améliore. La récolte parvient dans le rotor de coupe en flux régulier, sans à-coups. En plus, la forme spiralée répartit le fourrage sur toute la largeur du rotor, ce qui améliore la régularité de la coupe. Le rotor à triple spirale de 530 mm de diamètre accélère le débit et optimise le processus de coupe. Le train de 26 couteaux assure théoriquement une longueur de coupe de 42 mm. De série, les presses sont dotées d’une commande manuelle groupée des couteaux permettant d’en escamoter la moitié ou la totalité. Une commande hydraulique est pro-

Auparavant, la présence d’une balle sur la table d’enrubannage était signalée par des palpeurs mécaniques. «  Dans les pentes un peu raides, on avait souvent des problèmes avec ce système », se souvient l’agriculteur de Court. Un capteur à ultrasons intégré à la table d’enrubannage remplace maintenant le dispositif mécanique. Le passage de la balle de la chambre vers la table d’enrubannage mérite une mention. Pour des raisons de compacité, il est impossible d’utiliser un dispositif mécanique pour pousser la balle. Lorsque le pressage arrive à son terme, c’est donc la table qui s’incline vers l’avant et la balle vient se loger dans sa cavité, poussée doucement par un élévateur hydraulique. Grâce à la présence de guides latéraux efficaces, Yann Rossé n’a plus de problème avec cette étape du processus.

Les cinq rangées de dents du pickup, avec leurs dents désormais positionnées en « W ».

La table d’enrubannage s’incline vers l’avant pour accueillir la balle.

Surveillance sans angles morts Dans les pentes, notre hôte estime important de garder à l’oeil le liage et l’enrubannage. Il a donc opté pour l’équipement de commande et de surveillance le plus complet. Tous les modèles « Comprima » depuis 2010 sont compatibles Isobus et peuvent être pilotés du terminal d’un tracteur. Il existe aussi deux terminaux plus succints, « Beta II » et « Delta ». Mais Yann Rossé a choisi un « CCI 1200 », commande intégrale avec écran tactile de 12 pouces. Il affiche deux images. La droite présente la progression du pressage, la gauche montre les images des deux caméras, alternant automatiquement de l’une à l’autre en fonction de la position de la balle dans la chambre ou sur la table d’enrubannage. Le conducteur peut ainsi surveiller l’ensemble des deux processus, y compris de nuit, grâce à la présence d’un projecteur.

Un capteur remplace la mécanique

Le « CCI 1200 » affiche côte-à-còte l’évolution du pressage et les images des caméras.

La Krone « Comprima CF 155 XC » en chiffres Diamètres des balles : 125 cm à 150 cm, par paliers de 5 cm Pickup : rigide, à 5 rangées, dents en « W » ; largeur de ramassage 2,15 m Rotor de coupe : 530 mm de diamètre, (17 ou 26 couteaux, en 2 groupes) Entraînement : par boîte de transfert (à gauche pour la chambre de pressage, à droite pour le rotor et le pickup) Puissance nécessaire : min. 81 kW/110 ch Hydraulique : circuit embarqué (plus un distributeur du tracteur selon équipement) Dimensions : longueur 6,57 m ; largeur 2,61 m Poids : 6000 kg Prix : dès CHF 88 500.– (TVA comprise) (Données du constructeur)

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Impression | Rapport de test

Comparé au modèle à moteur thermique, le Bobcat électrique ne présente quasi aucune différence visible. Photos : Ruedi Burkhalter/ldd

A pleins gaz, sans les gaz La mobilité électrique ne s’arrête pas à la porte des étables. C’est justement à l’intérieur, où l’on peut employer le Bobcat « e-S70 » de cet essai, que travailler sans émissions de gaz d’échappement fait particulièrement sens. Ruedi Burkhalter Le « e-S70 », transformé par A. Leiser AG, de Reiden (LU), est le premier chargeur compact Bobcat à propulsion exclusivement électrique. « Technique Agricole » a eu l’occasion d’essayer ce nouveau-né en long et en large. Cette machine a quitté l’usine étiquetée « S 70 » et munie d’un classique moteur diesel. En toile de fond au « Leiser Electric Power System » se cache plus que le simple fait de rouler à l’électricité dans les fermes et sur les chantiers : il y a un partenariat avec la maison « Ecocoach Switzerland », qui permet d’offrir des « solutions électriques » d’avenir aux clients intéressés.

Une apparence inchangée Le « e-S70 », avec son architecture de chenillard de 91 cm de large, se joue de quasi toutes les portes et peut donc servir dans des espaces fermés où travailler sans émettre de gaz d’échappement fait vraiment sens. Du dehors, à part deux 30

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contrepoids montés à l’avant, devant les pédales, le « e-S70 » ne se distingue de sa variante diesel que par un « e » de couleur verte qui complète sa désignation. Les deux lests servent contrebalancer le surpoids de la partie arrière de l’engin. L’arrière, justement, intègre un ensemble d’éléments techniques. Il ne conserve du véhicule d’origine que l’entraînement et ses pompes tandem à pistons axiaux, plus le bloc et deux moteurs hydrauliques. Deux batteries d’accumulateurs lithiumions-NMC, un moteur électrique de 35 kW, une système de gestion des accus avec convertisseur et le chargeur sont logés côté-à-côte. Le radiateur d’huile est remplacé par un refroidisseur à gestion électronique de la température. Le moteur de 35 kW à régulation électronique de puissance absorbe jusqu’à 350 ampères en pointe et délivre un couple maximal plus élevé que le diesel de 22,5 chevaux originel. Cette différence est bien

perceptible à l’usage : contrairement à ce que présumait le conducteur qui a essayé cet engin, le « e-S70 » tourne aisément sur place, même sur un sol sec et rugueux. D’une manière générale, la machine s’est révélée parfaitement convaincante pour évacuer du fumier à la pince crocodile. Seul bémol, peu dérangeant à l’usage, le régime maximal plus faible du moteur électrique limite la vitesse à 8 km/h et le débit d’huile à 30 l/min.

Des accumulateurs équipés d’une nouvelle sécurité La source de courant du véhicule est constituée de deux batteries d’accumulateurs Li-ions-NMC de 48 volts, d’une capacité de 200 Ah ou 10 kWh. L’abréviation « NMC » vaut pour « nickel-manganèse-cobalt », trois métaux entrant dans la composition des éléments. Ce type d’accus est le plus couramment utilisé dans les voitures électriques. Il se dis-


Rapport de test | Impression

Les trois variantes de recharge Tension

Fusible

Petit modèle

Chargeur

230 V

16 A

Puissance de recharge 3,5 kW

env. 7 heures

Petit modèle

380 V

32 A

7 kW

env. 2,5 heures

Grand modèle

380 V

32 A

20 kW

env. 1,25 heure

tingue par sa haute densité énergétique et son faible échauffement en charge et à l’usage. Leiser promet une autonomie de 3 heures en usage intensif constant, et de 4,5 heures si le véhicule est utilisé pour palettiser des objets légers ou déplacer des marchandises en vrac. Ces chiffres se confirment à l’usage. Après 3 heures à évacuer du fumier, l’indicateur de charge affiche encore une réserve de 34%.

Trois appareils de recharge La recharge des batteries peut se faire de trois manières, chacune faisant appel à un chargeur spécifique intégré au véhicule. Notre engin d’essai était doté du plus petit d’entre eux, qui trouve place dans le compartiment du moteur. Il se branche soit à une prise de 220 volts avec fusible 16 ampères, soit sur le 380 volts. On restreindra le recours au 220 volts aux endroits dépourvus de prise 380 volts. En effet, les 7 heures nécessaires à remplir les batteries sont définitivement incompatibles avec l’idée d’une « recharge pendant la pause de midi ». On a même largement dépassé les 7 heures lors de notre essai, défaut qui, selon la maison Leiser, est désormais corrigé grâce à un réglage en finesse du programme de la machine. Sur le 380 volts, elle regagne déjà une grande partie de sa charge entre midi et deux. Il faut cependant regretter que les deux variantes 220 vots et 380 volts ne puissent coexister sur le même véhicule. Techniquement impossible, d’après Leiser. Certes, on peut mo-

Durée de la recharge

difier la tension de charge, mais cela requiert un changement du progamme dédié. Les utilisateurs qui trouveraient trop lente la recharge en 2,5 heures peuvent opter pour le chargeur de 20 kW, mais cette unité n’entre pas dans le compartiment du moteur et doit être installée derrière le capot ou sur le toit.

Les éléments éprouvés demeurent Les propriétés du « e-S70 » sont, pour l’essentiel, identiques à celles que « Technique Agricole » a mises en évidence lors d’un test comparatif publié en septembre 2017. Avec son articulation du bras placée tout à l’arrière, le Bobcat offre une combinaison unique parmi les mini-chargeurs: elle allie performances et compacité pour une hauteur de levage de 240 cm. Ses 1300 kilos – masse conséquente pour un minichargeur – pour une longueur de 269 cm hors-tout (pince croco comprisedonc), sont caractéristiques d’une machine de chantier conçue pour travailler sans relâche dans un environnement exigeant. A quelques exceptions près, le pilotage de la version électrique est identique à celui du chargeur diesel. La direction du véhicule est assurée par deux longs leviers dotés d’un mécanisme de centrage précis. L’arceau sur lequel il faut appuyer pour activer le flux hydraulique assurant l’avance et le fonctionnement du véhicule sert aussi d’accoudoir pratique et confortable pour l’avant-bras. L’ensemble des commandes comprend des pédales pour lever le bras du chargeur et basculer l’outil. Pour les personnes manquant un peu de souplesse, l’accès à la cabine peut se révéler assez éprouvant.

Systemstart « step by step »

Capot ouvert, on distingue les deux batteries et, à droite, le chargeur. Le moteur électrique est, lui, invisible.

La version électrique conserve le levier des « gaz à main ». Il n’est plus fonctionnel. Un potentiomètre sert à régler en continu le régime du moteur électrique. Le démarrage est un peu différent du modèle diesel. Il faut d’abord tourner la clé de contact d’un cran à droite et attendre environ 5 secondes que le système électronique s’enclenche. Ensuite seulement, le conducteur peut donner le coup de clé supplémentaire qui fait démarrer le

Dans le cockpit, seuls le potentiomètre pour régler le régime du moteur et l’affichage de la charge des batteries rappellent qu’on est dans un engin électrique.

moteur électrique. Le « e-S70 » a besoin d’une petite batterie de démarrage supplémentaire pour enclencher le courant principal des batteries d’alimentation. Sur le plan de la sécurité, le Bobcat est le champion des minichargeurs, aussi bien en ce qui concerne la protection du conducteur que d’une manière générale. A l’abri dans sa solide « cage » avec ses arceaux de sécurité, l’opérateur bénéficie d’une protection optimale contre quasi tous les dangers qui se puissent imaginer.

Conclusions L’essai pratique du Bobcat « e-S70 » laisse une impression éminemment positive, notamment grâce aux performances de l’en-

Le Bobcat « e-S70 » en chiffres Puissance globale du système : 20 kW Accumulateurs : 2 × lithium-ions NMC à 48 V DC/200 Ah/10 kWh; durée de vie probable de 3000 cycles; autonomie de 3 à 4,5 heures Moteur : réglable par potientiomètre entre 500 à 2200 tr/min; couple maximum de 55 Nm; tension de service de 96 V; moteur de 35 kW à puissance réglable; intensité absorbée de 350 A max. Débit hydraulique : jusqu’à 30 l/min (une vingtaine d’outils disponibles) Pression du circuit : 200 bar Vitesse d’avancement : 0 à 8 km/h (hydrostat à variation continue) Poids en ordre de marche : 1310 kg (conducteur et pelle compris) Poids pour le transport : 1150 kg Longueur et hauteur : 1925 mm sans outil et 1814 mm Largeur : 725 mm hors roues; 901 mm ou plus roues comprises Charge de basculement : 700 kg Prix de la machine de l’essai : CHF 53 740.– (TVA comprise) Données du constructeur

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Impression | Rapport de test

« ‹ Le Leiser Electric Power System est une installation modulaire › » Technique Agricole : Comment est né le projet « Leiser Electric Power System »? Matthias Anliker : Il correspond à la stratégie de notre entreprise qui vise à proposer nos propres innovations et des produits « maison » à notre clientèle, et de lui apporter ainsi des plus values et des avancées concurrentielles. Le « Leiser Electric Power System » est un système modulaire pour équiper des machines de notre programme (Bobcat, bientôt Manitou et Giant) d’entraînements différents. Plus qu’une machine à propulsion électrique, nous proposons à nos clients une solution énergétique globale, dans le but que ces futurs propriétaires puissent utiliser au mieux le courant qu’ils ont eux-même produit. A quelle définition obéit le partenariat avec Ecocoach, le fournisseur des accumulateurs? Ecocoach et Leiser AG ont conclu un partenariat aux termes duquel Leiser AG importe les véhicules puis est responsable de leur transformation de A à Z, de leur commercialisation, de leur distribution et de leur maintenance. Ecocoach est le partenaire pour l’aspect énergétique du projet via sa division Ecovolta; il fournit les batteries et d’autres composants. De quoi a-t-on besoin pour consommer le courant d’origine solaire que l’on produit soi-même? Utiliser au mieux son propre courant requiert un système complexe de gestion de l’énergie comprenant des batteries et un programme d’optimisation de la consommation. Le système incluera : • Une optimisation de la consommation : stocker l’énergie produite durant la journée (jusqu’à 65 kWh dans des batteries d’accumulateurs), pour la restituer la nuit ou les jours de pluie. • Une gestion de l’énergie : contrôler les consommateurs supplémentaires, le remplissage de leurs accumulateurs, la production d’autres sources de courant. • Une alimentation de secours : constituer son propre réseau d’alimentation pour faire face aux défaillances de sources externes d’électricité. Les accumulateurs de l’unité de commutation chargés à bloc (65 kWh) peuvent, le cas échéant, alimenter sans problème une machine à traire. • Un système de gestion des pics de courant : écrêter les pics de courant en faisant appel au accumulateurs pour étaler les flux globaux d’électricité • Un plateforme « smart Home/smart Company » permettant d’administrer et contrôler les consommateurs électriques via une application pour smartphone.

gin. En deux mots : la version électrique permet de travailler au moins aussi bien que son pendant à moteur thermique. Mais les performances délivrées par le moteur le sont au détriment de l’autonomie. Ses 3 ou 4 heures suffisent largement pour les travaux d’étable quotidiens. En revanche, il faut prévoir une planification serrée si l’on effectue des travaux de plus longue durée, comme évacuer le fumier d’une grande écurie, ou des opérations de terrassement ou de démolition. C’est le prix à payer pour s’exonérer des gaz d’échappement. En matière d’émissions sonores, le moteur diesel, particulièrement silencieux, soutient si bien la comparaison avec le bourdonnement de 32

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Le recours à la variante de recharge la plus rapide a-t-il une influence négative sur l’espérance de vie des accumultateurs? Non, on reste toujours en dessous de 1C, ce qui signifie que, même avec le plus gros chargeur, la puissance de charge reste inférieure à la capacité de la batterie. De la sorte, l’utilisation de cet appareil ne se fait pas au détriment de la durée de vie des accus. Quelle est l’influence des cycles de charge-décharge et des charges partielles sur l’espérance de vie des accus? Le système de gestion de la batterie la protège des décharges intégrales et des surcharges; il gère aussi le processus de recharge en fonction de la température de la batterie. Les charges partielles ne constituent pas un problème pour la batterie et ne mettent pas son existence en danger. En cas de stockage prolongé, la charge de la batterie devrait être, si possible, maintenue aux alentours de 50 %. Que se passe-t-il quand les températures passent sous la barre des –10° C? La plage d’utilisation de la machine s’étend de –10° C à +40° C. C’est surtout la température de la batterie qui compte. Le chargeur peut fonctionner sans problème pour de courtes périodes en dessous de –10° C, pour autant que la température de la batterie reste dans la plage indiquée. La machine qui passe la nuit à l’étable et qui doit, le matin, travailler un moment dehors par –15° C est un exemple classique. Ce type d’utilisation ne pose pas de problème Combien faut-il compter pour le remplacement d’une batterie? Un paquet complet d’accumulateurs coûte environ CHF 16 000.−, hors TVA. Toutefois, la durée de vie des batteries, jusqu’à 3000 cycles de charge/décharge, la protection optimale dont elles bénéficient grâce au programme de gestion intégrée avec ses réglages en « mode défensif » et la sécurisation contre les décharges excessives sont gage de très nombreuses heures d’utilisation. Matthias Anliker est responsable des ventes et du développement de la maison A. Leiser AG de Reiden (LU); il est également membre de la direction.

son alter ego électrique que la chose en devient une simple affaire de goût. Les aspects économiques doivent être considérés au cas par cas, pour chaque exploitation. Le surcoût de 20 000 francs à l’achat paraît élevé de prime abord. Mais les 3000 cycles potentiels de charge-décharge correspondent à plusieurs milliers d’heures de fonctionnement. Lorsqu’on met en parallèle la consommation horaire de diesel – 5 litres – et celle de courant – 5 kWh – on obtient un potentiel d’économie de CHF 7.– par heure, auquel vient s’ajouter la déduction du coût des services que nécessite un diesel. Le potentiel d’économie en devient considérable

L’« EcoBatterySystem » pour une alimentation autonome en électricité, est commercialisé sous forme d’armoire électrique.


Technique | En savoir plus

transversal permet de déterminer le débit de récolte de fourrage grâce à la surveillance de la consommation de courant et du couple du convoyeur. Un autre avantage non négligeable est la possibilité d’adapter le conditionnement en fonction de la densité des peuplements de fourrage, de manière à pouvoir rentrer un fourrage d’une teneur en MS homogène. Le fourrage peut même être récolté sans conditionnement si on prévoit la possibilité d’inverser le sens de rotation de l’arbre du conditionneur. Une régulation du régime permet alors d’ajuster une vitesse relative nulle de l’arbre du conditionneur par rapport au sol. L’électrification de certaines fonctions d’une faucheuse ouvre de nouvelles perspectives.

Principe du système d’entraînement

Photo : Krone

Les moteurs sont alimentés par une génératrice 48 Volts entraînée par la prise de force. Pourquoi 48 Volts ? On aurait tout aussi bien pu opter pour un moteur 60 Volts, mais ce dernier aurait nécessité une protection plus étendue et donc plus coûteuse. Un moteur de 4,2 kW a été choisi pour entraîner le conditionneur qui fonctionne à 600 ou 900 tr/min en régime normal et entre −200 et 0 tr/min en régime inversé. Un moteur de 6,0 kW fournit le couple du convoyeur transversal, estimé à 52 Nm, au régime maximal de 1300 tr/min. Les moteurs sont commandés par un boîtier universel (IAV), doté d’un grand nombre d’interfaces de communication et alimenté en 12 Volts depuis le tracteur. Une batterie tampon a été installée pour éviter que le fonctionnement puisse être perturbé par d’éventuelles fluctuations de tension.

L’électrification partielle ou­vre des perspectives nouvelles IUn projet mené conjointement par IAV et Krone a étudié le potentiel et les avantages de l’électrification de certaines fonctions d’une machine portée ou traînée. Ruedi Hunger

L’électrification gagne du terrain au fur et à mesure que l’agriculture de précision se met en place. Cela est dû principalement à la simplicité de commande des moteurs électriques. On ne dispose néanmoins pas encore du recul nécessaire dans le domaine des outils et machines agricoles. Des projets d’électrification ont été présentés à plusieurs reprises, mais, à notre connaissance, ils n’ont pas dépassé le stade expérimental.

Projet : électrification d’une faucheuse Une nouvelle tentative d’électrification de l’entraînement d’une machine agricole a été faite sur une faucheuse. Lors d’un projet commun entre la société d’ingénierie IAV (Ingenieurgesellschaft Auto und Verkehr) et la société de constructions mécaniques Maschinenfabrik Bernhard Krone, une faucheuse traînée « EasyCut 3201 CV » a été équipée d’un certain nombre de fonctions électriques. L’objectif poursuivi était double : améliorer le débit de chantier en général et cartographier les

peuplements pour une détermination plus précise des rendements. Les moteurs électriques se prêtent particulièrement bien aux applications de ce genre, car ils fournissent des données fiables sur le régime et le couple. Ils favorisent en outre les extensions fonctionnelles à même d’optimiser les processus de travail et d’améliorer les rendements.

Des entraînements séparés Comme indiqué dans le titre, la faucheuse n’a été électrifiée que partiellement. Par ailleurs, l’énergie électrique nécessaire a dû être « produite » sur la faucheuse ellemême. Les équipements qui ont été dotés d’un moteur électrique sont le conditionneur et le convoyeur transversal. L’amélioration de l’efficacité du conditionneur passe par une réduction des pertes par respiration et par brisure. Pour y parvenir, le régime du conditionneur est automatiquement adapté en fonction du débit de fourrage instantané, sans interférence avec le régime des disques de fauche. Une extension fonctionnelle du convoyeur

Conclusion Une sophistication aussi poussée semble séduisante, mais l’agriculteur y trouve-t-il vraiment son compte ? Pour l’heure, les projets de ce genre relèvent encore largement de la recherche de base, une étape cependant indispensable si l’on veut un jour profiter des avantages de l’électrification dans le machinisme agricole. Après tout, les systèmes d’entraînement hydrauliques eux aussi, aujourd’hui omniprésents, ne s’étaient imposés qu’après une longue période de mise au point. Selon les responsables du projet, le coût estimé est sensiblement supérieur à celui d’un entraînement hydraulique. L’écart est principalement dû au prix des composants conçus pour un usage agricole, fabriqués en trop petites séries au stade actuel. En outre, les extensions fonctionnelles ne sont pas gratuites non plus. 6/7 2019

Technique Agricole

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En savoir plus | Technique

Vaut-il la peine d’acheter des socs coûteux ? L’usure des socs de cultivateurs varie fortement en fonction du type et de l’utilisation. Elle en modifie progressivement la forme : l’angle d’attaque devient plus ouvert et la qualité de travail du cultivateur se dégrade. Ruedi Hunger

cessus de « revenu » visant à établir un équilibre idéal entre dureté et ductilité. Les socs rechargés bénéficient des qualités respectives de deux matériaux différents pour optimiser la résistance mécanique et la résistance à l‘usure. Aux endroits exposés au frottement, un matériau solide et relativement coûteux est déposé par soudage sur un matériau de base ductile assurant la résistance mécanique. Le rechargement avec ces alliages riches en carbure fait appel à un procédé appelé PTA (voir encadré page suivante). La teneur en carbure détermine la résistance à l’usure et, en même temps, le prix. Les matériaux de qualité (et de prix) les plus élevés sont ceux ayant une forte teneur en carbure de tungstène.

Bonnes connaissances primordiales

La nature du sol, les conditions de travail et la vitesse d’avancement sont les facteurs déterminants de l‘usure. Photos : Ruedi Hunger

Pour résumer : les socs rechargés suivant le procédé PTA (plasma transferred arc) se sont avérés les plus stables, les socs en carbure ont permis le meilleur débit de chantier, et les socs standard ont dû être remplacés 7,5 fois au cours d’un essai réalisé sur une surface de 1000 ha. Mais prenons les choses dans l’ordre. D’abord, les résultats de cet essai ne sont pas transposables tels quels à un autre site. Il s’agit d’un instantané qui a fait l’objet d’une étude approfondie par le constructeur Köckerling (sous la direction de Johannes Füller). Les résultats sont certes fiables, mais les conclusions ne peuvent pas être généralisées, car les interactions varient fortement selon le type de sol. Elles peuvent tout au plus servir d’indicateurs de tendance. 34

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La meilleure protection est celle procurée par des pièces rapportées en carbure, soudées sur le corps de base, à condition que les soudures soient suffisamment robustes pour empêcher la pièce rapportée de se détacher en cas de choc contre une pierre. Les socs à ailettes pour cultivateurs sont proposés sous forme de socs standard, et aussi avec un rechargement par soudage à l’arc à partir d’un fil fourré. Le rechargement par soudage exige une connaissance approfondie du procédé. Un apport d’énergie trop important aura pour effet de diluer le carbure, entraînant une perte de dureté. Inversement, si la soudure est réalisée à trop basse température, la couche de protection va mal adhérer au matériau de base et risque de se détacher en cas de forte sollicitation. Ces matériaux sont coûteux et les travaux de rechargement ne doivent être confiés qu’à des soudeurs très bien formés et très expérimentés.

La qualité a un prix… Les besoins en force de traction d’une machine de travail du sol sont principalement déterminés par les phénomènes de frottement entre le sol et les différents outils. Le frottement provoque une usure abrasive des outils, dont l’ampleur dépend évidemment du matériau de ces derniers. Les cultivateurs sont généralement équipés de socs à ailettes « standard », dont la tenue à l’usure est corrélée à la dureté de l’acier. Or, la dureté ne peut être augmentée indéfiniment, les gains en dureté étant compensés par des pertes en ductilité : les socs finiraient par devenir cassants. C’est pourquoi les socs standard sont soumis à un double traitement thermique : un processus de durcissement, appelé « trempe », suivi d’un pro-

… la durée de vie aussi L’usure des socs fait partie des coûts variables d’un cultivateur. Le remplacement d’un soc standard se chiffre à quelque 17 francs. Les socs en carbure peuvent coûter jusqu’à 90 francs. À cela, il convient d’ajouter le coût de la visserie et de la main-d’œuvre qui, selon le nombre de dents ou de socs à changer, est loin d’être négligeable. Compte tenu du surcoût (un facteur de 5,3 !) inhérent aux socs en carbure (aussi carbure ou HD), on est en droit de s’attendre à une durée de vie augmentée dans les mêmes proportions. Différentes interactions telles que la nature du sol, l‘empierrement, la forme des socs et la vitesse d’avancement viennent compliquer les calculs. Un autre fait rend le


Technique | En savoir plus

Possibilités ‘de traitement thermique des matériaux ferreux Traitement thermique

Le traitement thermique des matériaux ferreux consiste à leur faire subir des transformations de structure grâce à des cycles prédéterminés de chauffage et de refroidissement afin d‘en améliorer les caractéristiques mécaniques : dureté, ductilité, limite d›élasticité…

Recuit

Le traitement thermique de « recuit » est utilisé pour réduire la dureté, augmenter la ductilité et faciliter l‘élimination des contraintes internes. Il consiste à chauffer la pièce jusqu‘à une température dite « de recuit », à maintenir celle-ci pour une durée déterminée, puis à la laisser refroidir à une vitesse définie (recuit d‘adoucissement 680750°C, recuit de normalisation 750-950°C, recuit de détente 550-650°C).

Trempe

Le durcissement par trempe est un traitement thermique qui consiste à chauffer la pièce jusqu‘à une température appropriée, à maintenir celle-ci pour une durée déterminée puis à refroidir brusquement la pièce (la trempe proprement dite). La trempe est suivie d’un processus de revenu.

Revenu

La trempe a rendu les outils durs comme le verre et cassants. Le processus de revenu, qui consiste à les réchauffer à une température comprise entre 180°C et 400°C, est destiné à augmenter la ductilité et diminuer la dureté.

Trempe superficielle

La trempe superficielle est un procédé de traitement thermique qui n’affecte que la surface de la pièce pour lui apporter une grande dureté tout en conservant un bon allongement et une grande résilience au cœur.

Cémentation

La cémentation est un procédé de métallurgie servant à durcir les aciers par ajout superficiel de carbone, avant une trempe superficielle. Il consiste à faire pénétrer superficiellement du carbone dans un acier dont le pourcentage de carbone est insuffisant pour prendre de la trempe.

Nitruration

La nitruration est un traitement de surface qui consiste à incorporer de l‘azote dans la couche superficielle d›un acier, pour en modifier les propriétés mécaniques. L’acier nitruré possède ainsi une fine couche superficielle extrêmement dure et résistante à l‘usure.

L’amélioration par trempe et revenu est un procédé de traitement thermique dans lequel le processus de revenu qui Amélioration par trempe succède au durcissement par trempe se fait à température élevée de manière à conférer à la pièce une grande réet revenu sistance mécanique par une bonne élasticité et ductilité. Tiré du support de cours : Fachkunde Land- und Baumaschinenkunde

chiffrage difficile : l’usure modifie la forme des socs. L’angle d’attaque augmente et la qualité du travail se dégrade. Lorsqu’on atteint le point où un passage supplémentaire devient nécessaire, il n’est plus possible de différer le remplacement du soc.

Et la consommation de carburant ? Les enquêtes réalisées par Füller et Köckerling pour une vitesse d’avancement de 12 km/h recèlent quand même un certain nombre de surprises. Par rapport au soc PTA (100 %), c’est le soc standard sur sol sableux qui a entraîné la plus forte consommation (107 %), le soc HD atteignant 105 %. Il en va différemment dans

les sols argileux, où la consommation était à 100 % pour le soc standard, contre 109 % pour les socs HD et PTA (source : Centre d’apprentissage et de recherche de Wieselburg ; Füller et Köckerling).

consommation. Du seul point de vue de la durée de vie, le choix du type de socs est assez secondaire, à l’exception du soc PTA. Les socs « bon marché » ont simplement besoin d’être changés plus souvent.

Conclusion

Le procédé PTA

Il n’est pas possible de formuler une recommandation générale sur la rentabilité de tel ou tel type de socs de cultivateurs. Les paramètres qui affectent la durée de vie des socs et la consommation de carburant sont très variés. Celui qui travaille des sols très sableux, donc abrasifs, tirera satisfaction des socs haut de gamme tant sur le plan de la durée de vie que de la

Le rechargement par plasma (PTA, acronyme de l’anglais « plasma transferred arc ») est un traitement de surface thermique, décrit dans la norme DIN 8580, qui consiste à déposer un revêtement adhérent sur la surface d’une pièce à partir d’un matériau informe. Traduit de l’allemand à partir d’un article Wikipédia

Aperçu des métaux durs (HM) Nuance de carbure… A grain ultrafin A grain sub-micron A grain fin A grain moyen A grainmoyen, spécialment conçu pour l‘érosion A grain gros Nuance de carbures… Au nickel

Aux alliages fer-nickel-cobalt

Teneur en liant cobalt De 3,0 à 12,0% De 3,3 à 15,0% De 6,5 à 27,0% De 6,5 à 25,0% De 8,5 à 15,0% De 7,0 à 25,0%

Caractéristiques Dureté et résistance à l’usure maximales, faible résistance à la traction et à la rupture, grande sensibilité aux contraintes thermiques. Les caractéristiques dépendent de la teneur en cobalt. Plus cette dernière est élevée, plus le matériau sera ductile, la dureté évoluant en sens inverse. Les applications possibles sont déterminées par la granulométrie et la teneur en cobalt. À teneur en cobalt égale, les nuances à gros grain se distinguent par une meilleure résistance à la déchirure et aux chocs thermiques (exploitation minière et travaux de voirie).

Teneur en liant nickel De 6,0 à 12,0% De 8,0 à 15,0% − 10 % 20 %

Les nuances de carbures au liant nickel additionné de chrome sont extrêmement résistantes à la corrosion et sont inertes aux acides, aux bases, aux eaux usées et aux solutions organiques La structure de ces carbures leur confère une résistance élevée à la déchirure jusqu’à une température de 500°C. Les carbures aux alliages fer-nickel-cobalt combinent une grande dureté et une résistance à l’usure avec une excellente résistance à la rupture.

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En savoir plus | Terminologie

Caractéristiques des pneus « MPT » • Gros profils en blocs • Grande surface de contact • Surface de roulement robuste • Carcasse souple • Capacité de charge importante • Compatibilité avec les systèmes de régulation de la pression de gonflage

presque tous les types de terrains. De plus, ils supportent des charges importantes même à des vitesses élevées. Les constructeurs sont parvenus à ce résultat grâce à une construction spéciale associant des ceintures d’acier, des flancs renforcés et une carcasse souple. La plupart de ces pneus ne présentent pas de crampons comparables aux profils agricoles usuels, mais des profils en blocs.

Aussi en agriculture

Les pneus « MPT » (acronyme du terme anglais multi-purpose tyres) conviennent à la fois aux déplacements routiers à vie allure et au travaux dans le terrain. Photo : Heinz Röthlisberger

Le polyvalent Les pneus « MPT » conviennent pour les utilisations mixtes, sur revêtements en dur et dans le terrain. Heinz Röthlisberger

Vous avez déjà certainement été confrontés à l’expression « MPT » lors de l’achat de nouveaux pneus ou de la visite du stand d’un constructeur dans une exposition. Cette désignation vient du terme anglais « multi-purpose tyres », qui se traduit en français par « usage multiple » ou « pneu multifonction  ». Dans les manuels des

« Terminologie » Déjà paru dans la série « Terminologie » : « AdBlue », « common rail », « convertisseur de couple », « injecteur », « galvanisé », « lampe halogène », « loadsensing », « DOC », « éclairage LED », « capteur NIR », « waste gate », « écran tactile », « télé­ matique », « droplegs », « régulateur ALB », « découpe au plasma » et « soudure sous protection gazeuse ».

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En raison de leurs multiples talents dans les conditions les plus diverses, les pneus « MPT » sont souvent installés sur les véhicules militaires, les véhicules de secours et les engins tout-terrain. Ils sont aussi utilisés pour les travaux de voirie, où leurs bonnes aptitudes sur la neige et sur la glace sont appréciées. Les pneus « MPT » sont parfois choisis en agriculture pour leur poly­valence ainsi que pour les applications spéciales. Ce type de construction est utilisé pour certains pneus de tracteurs. On les retrouve d‘ailleurs souvent sur des Unimog ou des camions agricoles destinés à évoluer dans les parcelles.

constructeurs ou dans le jargon spéciali­sé, on rencontre les abréviations suivantes : « AS » = profil pour tracteurs agricoles, « AW » = profil pour remorques agricoles, « IMP » = profil pneumatiques basse pression ainsi que les profils poly­ valents « MPT », dont nous traitons dans cet article.

Polyvalent sur route et dans le terrain Les « MPT » sont conçus pour fournir des performances optimales tant dans le terrain, dans les conditions les plus rudes, que sur route. Ils ont été développés pour fournir une importante force de traction avec une bonne adhérence sur

Les caractéristiques principales d’un pneu « MPT » sont, entre autres, sa carcasse souple et son profil en blocs. Photo : ldd


Circulation routière | Sécurité

vue aux endroits problématiques. Le centre de formation agricole de Liebegg (AG) conseille ceci sur sa page d’accueil : «  Le semis de bandes herbeuses est suscepti­ble d’offrir une solution perma­ nente aux endroits où ces problèmes se posent de manière récurrente. » Il en va de même pour l’extrémité des cultures le long des routes, où des tournières déga­ gées, larges de 3 à 4 mètres au moins, permettent de tourner avec les machines en toute sécurité, sans empiéter sur la chaussée.

Bandes herbeuses durables

Des bandes herbeuses permanentes pourraient aider à maintenir dégagés et visibles les carrefours et les embranchements pendant toute la période de végétation. Photo : Ruedi Hunger

Selon le Service de prévention des acci­ dents dans l’agriculture (SPAA), la meil­ leure solution consiste à renoncer pure­ ment et simplement à cultiver des plantes de grande taille dans les zones de visibili­ té. Les entrepreneurs qui effectuent les semis devraient faire cette proposition à leurs clients exploitants. « Les véhicules qui s’approchent doivent notamment pouvoir être reconnus à temps  ; les normes prévoient des portées visuelles de 100 mètres et plus », souligne Hans Stadel­mann, expert du SPAA.

Risque de fortes amendes

Zones dégagées pour une meilleure visibilité Avec la croissance des cultures, les croisements entre les routes de campagnes et les chemins de dévestiture sont à nouveau d’actualité. Voir et être vu ne fonctionne que lorsque des zones de visibilité spéciales sont créées aux endroits critiques. Roman Engeler

On ne se souvient pas volontiers qu’un jeune cyclomotoriste est décédé, il y a près d’un an dans le canton d’Argovie. Il a heurté la roue arrière d’un tracteur à une intersection entre une route et un chemin de dévestiture, où la hauteur du maïs obstruait la visibilité. Bien que tous les détails de ce drame n’aient pas encore été éclaircis, ce maïs de haute taille a été considéré comme la cause principale de l’accident. Cette an­ née encore, il est probable que des maïs ou d’autres cultures de grande taille

présen­tent brusquement un danger à des intersections, des embranchements, des sommets de buttes ou des virages serrés qui, habituellement, sont inoffensifs et bénéficient d’une bonne visibilité.

Danger dès 80 cm de hauteur En règle générale, il faut dégager la visi­ bilité dès que les cultures atteignent une hauteur de 80 cm. À cet effet, il convient de récolter précocement des surfaces en forme de triangle d’environ 15 à 20 m de long sur 2 à 3 m de large pour ouvrir la

En 2017, par ordonnance pénale, un agriculteur du canton de Zurich a été condamné à une amende de 200 francs à cause d’un champ de maïs trop haut. Se­ lon l’accusation, la hauteur de ce maïs dépassait 2 mètres et, depuis un carre­ four routier attenant, la visibilité vers la route légèrement en courbe s’en trouvait réduite à 70 mètres seulement. L’agriculteur fit appel de cette amende, tout d’abord devant le tribunal de district puis, après confirmation du jugement, devant la juridiction supérieure. La condamna­tion fut toutefois confirmée et l’agri­culteur reconnu coupable d’avoir enfreint les dispositions de l’ordonnance sur les distances routières. Outre l’amende, des frais de justice et de procédure lui furent imputés, de sorte qu’il dû finalement payer 3000 francs.

Conclusion De nombreux carrefours et embranche­ ments, surtout sur les routes de moindre importance, manquent de visibilité à cause de cultures hautes. Renoncer à implan­ ter ces cultures près des inter­ sections est finalement la meilleure façon d’y remédier. Les véhicules approchant doivent pouvoir être aperçus à temps. D’après les normes, la visibilité doit at­ teindre 100 mètres, voire davantage. 6/7 2019

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Management | Question de lecteur

Livraison du lait : gare aux pièges ! Pour de nombreux agriculteurs, le chemin vers la fromagerie ou la laiterie fait encore partie du travail quotidien. Sur quels points faut-il veiller pour éviter que la paie du lait ne serve à régler des amendes ? Urs Rentsch

Les surfaces de chargement amovible sont à éviter sur les voitures ; ce genre de montage n’est pas fiable. Sur l’auto en haut à gauche, le câble de sécurité devrait être arrimé à une boucle fixée directement au véhicule, parce que l’attache en lasso autour de l’attelage est interdite (voir l’édition 12/2017 de Technique Agricole). Photos : Urs Rentsch

Les exploitations laitières se sont agrandies. Les petites fromageries de village ont cessé leurs activités ou ont été remplacées par des structures régionales ou des centres de collecte du lait. Les brantes à dos, les charrettes à cheval, les chiens et leurs chariots ont disparu, même si la livraison du lait à la laiterie ou à la fromagerie fait toujours partie du rituel quotidien de nombreux agriculteurs. Ce lait est toujours transporté dans des boilles classiques ou dans un tank à lait mobile. Ces transports doivent obéir à certaines règles pour que la paie du lait soit bien versée sur le compte bancaire de l’exploitation et non renversée en amendes d’ordre dans la caisse de l’État.

Surfaces de chargement provisoires Quand le lait est transporté par tracteur, on recourt généralement à un godet, un 38

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pont ou une autre pelle attelée au troispoints. Ces équipements sont considérés comme des surfaces de chargements provisoires. Les mécanismes des bennes doivent être verrouillés mécaniquement et assurés pendant le trajet sur route. Des catadioptres rouges vers l’arrière et blancs vers l’avant sont obligatoires. Si le dispositif masque les feux du tracteur, il doit être équipé d’un éclairage réglementaire. Il faut aussi faire attention au bord inférieur des godets, qui peut devenir dangereux sous l’effet de l’usure. Si ce bord d’attaque présente un rayon inférieur à 5 mm, il est impératif de changer cette pièce ou de l’équiper d’une protection. De plus, la chute ou le glissement du chargement doit être évité au moyen d’un dispositif adapté ; des sangles de type « spannset » peuvent faire l’affaire. Il

faut aussi tendre les bras inférieurs du relevage pour éviter les mouvements latéraux de l’attelage. Les voitures sont de plus en plus utilisées pour les livraisons sur de longues distances. Quand les boilles sont chargées dans le coffre, il est primordial de les atta­cher pour éviter qu’elles glissent ou se renversent. Il convient de respecter la charge utile du véhicule, si ce dernier transporte plusieurs boilles.

Surfaces de chargement amovibles Dans certaines régions, l’installation d’une surface de chargement à l’arrière de la voiture est très répandue. La prudence est de mise lorsqu’on circule avec de tels équipements. Les modifications thermiques du châssis sont interdites pour le montage d’une surface de chargement. Si celle-ci est fixée sur l’attelage


Question de lecteur | Management

de la voiture, c’est la charge admise sur la boule d’attelage qui définit la capacité de chargement du dispositif. Le transport des boilles à lait dans une remorque est certainement la meilleure variante. L’arrimage du chargement est également nécessaire pour ce type de transport. Si les boilles sont placées à l’avant de la remorque, il faut veiller à ne pas dépasser la charge admise sur le timon. Les remorques dont le poids total se situe entre 750 et 3500 kg doivent être équipées de freins de service et de stationnement ; elles sont soumises au contrôle périodique des véhicules (expertise). Ces deux obligations tombent pour les remorques d’un poids total inférieur à 750 kg.

Tank à lait Les grandes exploitations recourent à des tanks à lait. Ces derniers sont immatriculés comme remorques de transport nor-

males. Attelés à une voiture roulant à plus de 30 km/h, ils doivent être munis d’une plaque d’immatriculation blanche. Sur de courtes distances, les tanks à lait sont souvent attelés à un tracteur. Tant que sa vitesse ne dépasse pas 30 km/h, il n’est pas indispensable d’immatriculer la remorque. En revanche, une signalisation correcte avec panneau de vitesse maximale et triangle véhicule lent sont de rigueur. Le tracteur doit être équipé d’une boule d’attelage répondant à la norme « ISO 50 ». Cet attelage « ISO 50 » doit être fixé sur une plaque d’adaptation à la glissière d’attelage du tracteur ou sur la barre de traction. L’installation d’une boule « ISO 50 » sur une barre transversale ou un triangle d’attelage trois-points fixé aux bras inférieur et supérieur est inter­dite sur la voie publique. Le troispoints n’est en effet pas considéré comme un dispositif tracteur.

Le montage d’une boule « ISO 50 » sur une barre ou un triangle d’attelage trois-points fixé sur les bras de relevage inférieur et supérieur est proscrit sur la voie publique.

Autres points à surveiller L’attelage d’une remorque non immatriculée à une voiture n’est autorisé que si celle-ci est équipée d’une transmission 4x4. Si le poids garanti du tank à lait attelé à une automobile dépasse 1500 kg, une plaque d’immatriculation verte est requise, même si la vitesse reste limitée à 30 km/h. Lors d’une immatriculation en plaque blanche, il est possible de rouler à la vitesse normale, sans triangle véhicule lent ni indication de vitesse maximale. Globalement, la signalisation doit correspondre aux exigences de chaque véhicule tracteur auquel le tank à lait est attelé.

Pas de permis de circulation ni de plaque d’immatriculation Ordonnance réglant l’admission à la circulation routière (OAC), art. 72 al., 1c Ni le permis de circulation ni les plaques de contrôle ne sont nécessaires pour les remorques suivantes, à l’exception des remorques spéciales : 1. les remorques agricoles et forestières dont la vitesse maximale est de 30 km/h, lorsqu’elles sont tirées par des tracteurs ou des véhicules automobiles dont la vitesse maximale ne dépasse pas 30 km/h, de par leur construction, 2. les remorques agricoles et forestières dont la vitesse maximale est de 30 km/h et dont le poids garanti n’excède pas 1500 kg, attelées à des véhicules automobiles dont la vitesse maximale excède 30 km/h, de par leur construction, et dont toutes les roues sont motrices.

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Management | Investissement

La communauté de pulvérisation est constituée d’Adrian Bleuler (32 ans, tout à d.), de Niederweningen (ZH), d’Andreas Rohner (31 ans, au centre), de Wislikofen (AG), et de Manuel Roman (26 ans), d’Oberweningen (ZH). Photos : Stephan Berger

Ils se sont mis à trois pour acheter de la haute précision Trois agriculteurs ont acheté un pulvérisateur en commun dans le but d’améliorer son taux d’utilisation, de profiter de techniques d’application des plus modernes et précises, et d’éviter les chevauchements. Stephan Berger Adrian Bleuler, de Niederweningen (ZH), Manuel Roman, d’Oberweningen (ZH), et Andreas Rohner, de Wislikofen (AG), sont réunis au sein de la communauté de pulvérisation de Niederweningen. Ces trois agriculteurs traitent environ 350 hectares par an, leurs propres domaines inclus. Placés récemment devant la nécessité de remplacer *Stephan Berger enseigne le machinisme agricole au Strickhof, à Lindau (ZH). Il est gérant de la section zurichoise de l’ASETA.

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leurs « pulvés » respectifs, ils ont préféré réunir leurs fonds et n’en acheter qu’un seul à 75 000 francs, du haut de gamme avec un réservoir de 1300 litres et une largeur de travail de 21 mètres. Compatible Isobus, il offre des fonctions avancées : ajustage automatique de la rampe en hauteur, coupure de tronçons pilotée par GPS, ou encore la coupure buse par buse qui coûte à elle seule 500 francs par mètre de largeur de travail. « Ce pulvérisateur devant être partagé entre plusieurs exploitations, il doit pos-

séder un nettoyage automatique pour que tout le monde applique la même procédure  », explique Adrian Bleuler. Pour la commande individuelle des buses avec une précision de 2 cm, il a fallu équiper le tracteur d’un guidage à correction RTK coûtant une vingtaine de milliers de francs.

Semis précis grâce au RTK Dans leurs propres champs, les trois cultivateurs effectuent leurs semis en utilisant la correction RTK (+/− 2 cm). Ils traces


Investissement | Management

donc des passages correspondants avec la largeur de travail du pulvérisateur. Les traitements sont ainsi bien plus précis, et le potentiel du pulvérisateur est utilisé de manière optimale, sans chevauchements. Dans les fourrières et les courbes, le contrôle de sections évite les chevauchements. Une fois les passages tracés, le système de guidage ne sert qu’à commander les buses, tandis que le tracteur est dirigé manuellement. Dans les parcelles sans passages tracés avec RTK, la gestion des sections et la commande individuelle des buses permettent d’éviter les chevauchements non seulement dans les fourrières et les courbes, mais aussi dans toute la longueur du champ.

Le contour du champ doit être connu « La mise en œuvre du contrôle de sections exige une procédure bien définie ; il faut que les limites du champ soient connues », explique Andreas Rohner. Dans le cas contraire, on doit repérer ces bords en effectuant un premier passage longeant le pourtour interne de la parcelle, durant lequel les buses sont ouvertes et fermées à la main. Sur les champs régulièrement traités dont les limites sont enregistrées, l’utilisateur n’a plus qu’à mettre le pulvérisateur en fonctionnement automatique. Seul l’intérieur de la parcelle va être traité, et uniquement aux endroits qui n’ont pas encore reçu de bouillie. « En fait, on pourrait rouler dans n’importe quel sens », ajoute Adrian Bleuler.

Ça marche aussi dans les courbes Une fois le champ délimité et son aire connue, l’application géolocalisée devient possible. On n’a plus à se soucier ni de chevauchements ni de courbes, même pas en tournières où les buses se ferment automatiquement quand la rampe survole une zone déjà traitée en pivotant.

Sur les parcelles avec des passages tracés sans RTK, la gestion individuelle des sections et des buses permet d’éviter les chevauchements aussi bien en bouts de champ et dans les courbes qu’en direction longitudinale.

Tronçonnement : un investissement pas toujours justifié La coupure par tronçons ou buse par buse pilotée par GPS minimise les chevauchements dans les fourrières et sur les bords des champs. Lorsqu’on possède un pulvérisateur avec une rampe équipée, l’opportunité d’adopter un « Section Control » mérite être étudiée.

que la parcelle est petite, de forme irrégulière et que les tronçons de la rampe sont courts et le guidage est précis. Seule la commande buse par buse associée à un système de guidage RTK est en mesure de réaliser des économies significatives, de l’ordre de 10 %.

Les parcelles irrégulières compliquent l’ouverture et la fermeture précises des tronçons ou des buses individuelles. A 6 km/h dans une courbe, si les buses sont fermées une seconde en retard, le chevauchement mesurera 1,7 mètre. Dans le cas d’un système de coupure par tronçons, un tronçon de 3 mètres ne se ferme qu’une fois une bande de 2,9 mètres traitée. L’économie de produit est donc faible. C’est pourquoi, un simple système de guidage parallèle est amplement suffisant pour utiliser un « Section Control » avec un pulvérisateur à coupure par tronçon.

A clarifier avant d’acheter L’essentiel est que le terminal de l’outil intègre le contrôle de sections et que le système de guidage puisse piloter les sections depuis le tracteur. Il y a intérêt à se renseigner sur les conditions.

Buse par buse et correction RTK Si le « pulvé » est doté d’une commande buse par buse, l’emploi d’un guidage avec RTK est recommandé. En effet, les économies de produit réalisables grâce au contrôle de sections sont d’autant plus importantes

Aides à la conduite Même sans contrôle de sections, une aide à la conduite peut être avantageuse dans les parcelles sans tracés ou pour les traitements en prélevée. Elle évite de devoir jalonner. Le travail gagne en précision si les tronçons apparaissent sur le terminal. Même si des ornières ont été créées, il est judicieux de couper les tronçons sur la base d’un affichage visuel, où les surfaces déjà traitées sont indiquées d’une couleur différente. En entrée de gamme, les systèmes d’aide à la conduite coûtent entre CHF 1500.– et CHF 3500.–. Stephan Berger

« Ça nous a valu quelques cheveux gris » Technique Agricole : Vous possédez un pulvérisateur avec gestion par sections. Tout a tout de suite fonctionné ? Adrian Bleuler : Au départ, le terminal du pulvérisateur et celui du système de guidage ont eu du mal à communiquer. Il a fallu s’accrocher pour les rendre compatibles. Il faut être passionné par la technique et du genre persévérant pour se lancer dans une telle aventure. Mais le jeu en valait la chandelle, car le contrôle de sections et le réglage automatique de la hauteur de rampe facilitent vraiment la tâche du conducteur. Pouvez-vous répercuter le surcoût sur vos clients ? Manuel Roman : Nous facturons la pulvérisation environ 85 francs l’hectare. Le surcoût du contrôle de sections et du guidage ne peut pas être facturé aux clients, même s’ils bénéficient d’un service plus précis et économisent un peu de produit. En revanche, nous réalisons un meilleur

débit de chantier et sommes un peu moins fatigués en fin de journée. Grâce à notre communauté de machines, nous pouvons mettre en œuvre une technologie ménageant les ressources sans compromettre notre rentabilité. En outre, en groupant nos achats de « phytos », nous sommes mieux à même de négocier avec les fournisseurs. Quel statut avez-vous adopté pour votre communauté de pulvérisation ? Andreas Rohner : Nous avons opté pour la société simple, assortie d’un contrat commun. Il règle des aspects comme le départ d’un associé, son licenciement, la dissolution de la communauté, le renouvellement de matériel, mais aussi les processus décisionnels et la facturation interne. La communauté facture ses prestations aux clients externes mais aussi aux membres de la communauté. Inversément, nous facturons nos dépens, comme la mise à disposition d’un tracteur, à la communauté. Interview : Stephan Berger

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Management | Équipements

Il vaut mieux choisir des freins pneumatiques lors de l’acquisition d’un système à double conduite. Photo : Roman Engeler

Débat autour des freins hydrauliques Le règlement obligeant à équiper les tracteurs neufs de freins à deux conduites à partir de 2018 a créé un dilemme : systèmes pneumatiques ou hydrauliques ? Des problèmes sont apparus qui pourraient contribuer à simplifier la question. Roman Engeler Tout tracteur construit depuis le 1er janvier 2018 dans l’Union Européenne doit posséder un système de freinage à deux conduites. C’est maintenant clair et la règle vaut pour la Suisse aussi. Ce système peut être soit hydraulique, soit pneumatique. Le comité de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) a recommandé dès 2016 déjà d’opter pour des freins pneumatiques à l’achat de matériels de transport neufs. Les propriétaires d’anciennes remorques à freins hydrauliques à une seule conduite peuvent continuer de les utiliser avec des tracteurs neufs, à condition d’équiper ces derniers d’un adapteur ad hoc. Le règlement européen n’autorise toutefois le montage d’un tel équipement en usine que jusqu’à fin 2024. Ensuite, les importateurs et concessionnaires suisses pourront continuer à en proposer (comme le prévoit la nouvelle Ordonnance concernant les exigences techniques requises pour les véhicules routiers OETV), les questions de la garantie et de la responsabilité du fournisseur de matériel demeurant toutefois ouvertes. 42

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Guerre d’opinion Une sorte de guerre d’opinion s’est déclenchée depuis la publication des nouvelles prescriptions entre les tenants des freins pneumatiques (réputés et éprouvés) et les militants des freins hydrauliques. L’ASETA a d’ailleurs été critiquée par quelques (rares) personnes pour sa prise de position prétendument prématurée (Technique Agricole 06/2016) en faveur des freins pneumatiques. Une enquête de Technique Agricole auprès des constructeurs de tracteurs les plus connus montre qu’ils sont une majorité à proposer les deux types de freins, même si la solution pneumatique arrive indubitablement en tête des préférences. Pour quelques fabricants, la solution à deux conduites hydrauliques n’est même plus une option (voir Technique Agricole 09/2017).

Des soucis de sécurité La situation est un peu différente du côté des véhicules remorqués. Pour l’instant, il y a surtout en circulation des remorques à freins hydrauliques à conduite unique

ou à freins pneumatiques à deux conduites. Entretemps, des fournisseurs ont développé des freins hydrauliques à deux conduites et les proposent aux constructeurs de remorques (voir Technique Agricole 09/2018).Une enquête de Technique Agricole a montré que des problèmes sont apparus à l’usage avec ces freins hydrauliques à deux conduites (notamment ceux d’un fabricant suisse). Il est, par exemple, possible de démarrer malgré une pression insuffisante dans l’accumulateur de la soupape de freinage d’urgence (le problème n’étant signalé que par un voyant jaune allumé dans le tracteur). Ainsi, le fabricant de remorques Fliegl, parmi d’autres, a constaté lors d’essais pratiques que la pression dans cet accumulateur continue de baisser à cause de fuites internes dans la zone de la vanne, même si le frein de service n’est pas sollicité. Il arrive même qu’après un laps de temps la pression hydraulique dans le système de freinage atteigne un niveau n’autorisant plus un fonctionnement correct du frein d’urgence et du frein auxiliaire. C’est seulement en actionnant les freins plusieurs fois à fond, le train routier étant bien entendu à l’arrêt, que l’accumulateur se remplit à nouveau complètement. Pour Gerald Kopold, ingénieur, responsable technique et des homologations chez Fliegl Agrartechnik, ce système de freinage, assorti de ses prescriptions d’utilisation, est préoccupant pour la sécurité et aussi du point de vue juridique. Il demande une adaptation des exigences prescrites dans le règlement européen (EU/2015/68). Krone émet une demande similaire. A la lumière de ces constatations, Pöttinger demande une expertise indépendante de ce système de freins, afin de pouvoir garantir la sécurité de ses propres produits.

Conclusion La recommandation de l’ASETA en faveur des freins pneumatiques sur les véhicules de transport neufs est toujours d’actualité. Les freins hydrauliques trouveront-ils place sur le marché, comment ? La question reste ouverte, d’autant que leur acquisition entraîne un surcoût notable. A quoi s’ajoute que la revente de machines équipées de tels systèmes hydrauliques risque de se compliquer. Ces freins hydrauliques à deux conduites continuent à faire débat dans plusieurs organismes, y compris au niveau européen. Technique Agricole continuera à suivre ce dossier.


Équipements | Management

Prise de position de Paul Forrer AG Paul Forrer AG a mis au point une solution de frein hydraulique à deux conduites pour remorques sur la base du règlement EU/2015/68 applicable dans toute l’Europe. La conformité de ce système et son aptitude à être homologué ont été pleinement et officiellement confirmées par plusieurs organismes accrédités (par exemple TÜV Nord). A la suite de tests pratiques complets, des mesures d’optimisation ont été entreprises pour lever tous les doutes formulés. Il s’agit concrètement : - du démarrage avec une pression insuffisante dans l’accumulateur. Ceci peut se produire avec toutes les installations de freins dépourvues de vérin à ressort d’accumulation. Un verrouillage actif de démarrage en cas de pression insuffisante (pneumatique DL ou hydraulique H2L) n’est possible qu’avec un frein de stationnement à ressort à accumulation, une configuration rare. C’est la raison pour laquelle un essai et un contrôle des freins de remorque doivent être effectués préalablement à tout démarrage, comme le prescrivent les manuels d’utilisation et l’expérience pratique. C’est pourquoi, les installations pneumatiques DL signalent un défaut de fonctionnement du frein de remorque au conducteur si la pression est insuffisante dans l’accumulateur. Avec les freins H2L, l’accumulateur est rechargé en même temps que le voyant jaune de contrôle de pression de l’accumulateur s’éteint (= prêt à rouler). Il n’y a donc ici pas de lacunes ni de risques pour la sécurité. - baisse trop rapide de la pression dans l’accumulateur (voyant allumé) apparue à deux reprises lors d’essais effectués avec des remorques des deux constructeurs cités, au deuxième trimestre 2018. Ces problèmes ont été immédiatement résolus. Les composants utilisés à l’époque sortaient d’une présérie et ne sont plus utilisés aujourd’hui. Concrètement, c’est un dysfonctionnement du pressostat contrôlant la pression dans l’accumulateur qui est en cause. A l’époque, ce pressostat était réglé à 100 bars et envoyait donc prématurément un signal de défaillance. Depuis lors, les vannes passent notre contrôle de qualité à 60 bars. La chute de pression est dès lors exclue, la pression d’assistance au freinage garantie et un allumage du voyant de contrôle de l’accumulateur peut se produire au plus tôt une heure plus tard ou une heure et demie après la dernière sollicitation du frein de service. Le fonctionnement du frein d’urgence est donc assuré et son efficacité aussi, à tout moment. Les freins pneumatiques et hydrauliques occupent tous deux leur part de marché. Chaque constructeur peut faire son choix selon sa stratégie et ses besoins. C’est, au final, l’acheteur qui décide en fonction du parc de machines dont il dispose. Il a le choix entre deux systèmes fonctionnels, sûrs et conformes aux prescriptions légales. Erich Guggisberg, Paul Forrer AG, Bergdietikon

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Management | Économie d’entreprise

Est-il plus rentable de confier la production de fourrage à un entrepreneur de travaux agricoles ou d’acquérir une machine puissante ?

Photos :

Christian Gazzarin

Quand vaut-il mieux acheter une machine ? La rentabilité de l’achat d’une machine est souvent liée à son taux d’utilisation. Le programme de calcul du seuil d’achat d’Agroscope (TractoScope) permet d’évaluer concrètement chaque situation. Christian Gazzarin*

Les exploitants acquièrent des équipements pour différentes raisons. Les uns ont agrandi leur domaine et souhaitent disposer de machines plus puissantes afin de pouvoir traiter de plus gros volumes dans le même temps. Les autres veulent simplifier leur travail, ce à quoi les techniques numériques contribuent, mais en n’étant pas vraiment bon marché. Dès lors, la question de la rentabilité d’un achat se pose sérieusement sur le plan économique. Les investissements en machines par hectares de surface utile sont bien plus conséquents en Suisse qu’à l’étranger. En *Christian Gazzarin fait partie du groupe de recherche en économie d’entreprise d’Agroscope.

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Technique Agricole 6/7 2019

effet, d’après l’IFCN (International Farm Comparison Network, ou réseau international de comparaison des élevages en français), on investit dans notre pays un montant de 15 000 à 20 000 francs par vache, soit presque deux fois plus qu’en Autriche. Cette somme est attribuée principalement aux machines et à la construction ou à l’entretien des bâtiments. A la différence de ces derniers qui occasionnent des coûts « irrécupérables » et à long terme, les machines entraînent des coûts à court ou moyen terme. Un parc peut être réduit ou augmenté significativement à tout moment, avec des répercussions sur les achats de prestations de services ou la sous-traitance.

Taux d’utilisation, un paramètre clé Que peut faire un agriculteur qui s’enthousiasme à l’Agrama en voyant une nouvelle machine. Il n’a peut-être pas pensé à prendre du papier et un crayon pour évaluer si elle est rentable sur son exploitation. Cet agriculteur devrait se demander s’il est préférable de la louer ou de confier la procédure entière à un entrepreneur de travaux agricoles. Bien sûr, tout ne se mesure pas qu’en chiffres,

Calculer le seuil d’achat Seuil d’achat =

Coûts fixes annuels Montant de la location (par UT) — coûts variables (par UT)


Économie d’entreprise | Management

la joie et le prestige de posséder une belle machine comptent aussi, ainsi que la possibilité de l’utiliser immédiatement pendant les jours toujours plus rares où l’on peut travailler dans les champs dans des conditions météorologiques convenables. En outre, chaque agriculteur n’a pas la chance de pouvoir se reposer sur un agro-entrepreneur de disponible au moment souhaité près de son exploitation. Ceci étant dit, il existe un large éventail de prestations monnayables, disséminées dans tout le pays. L’exploitant évaluant l’une de ses machines a dès lors intérêt à considérer son taux d’utilisation, les coûts fixes par unité de travail (hectare, heure, balle ronde…) et les coûts variables qu’elle engendre. Il comparera ces frais, auxquels il ajoutera le montant sa propre rémunération, avec les tarifs pratiqués pour la location ou par les entreprises de travaux agricoles et le résultat étayera sa décision.

En évaluant une machine appartenant à l’exploitation, il est essentiel de considérer son taux d’utilisation et les coûts fixes par unité de travail qu’elle engendre. La comparaison de ces frais avec les tarifs pratiqués pour la location ou par les entreprises de travaux agricoles déterminera la décision.

Calculer soi-même le seuil d‘achat 120

Coûts par heures de service (en CHF)

Des méthodes plus commodes que le calcul avec crayon et papier sont pratiquées de nos jours. Sur le site Internet d’Agroscope maschinenkosten.ch, le programme « TractoScope » permet de déterminer ledit seuil d’achat. Ce terme désigne le taux d’utilisation minimal nécessaire pour que l’acquisition d’une machine se justifie du point de vue économique. Le calcul n’est pas sorcier, parce que les paramètres mentionnés ci-dessus peuvent être exprimés par des formules simples (voir encadré de la page précédente, UT = unité de travail ou heure).

100

80 Coûts par UT 60

Coûts variables Location

40

20

0 100

200

300

Exemples

500

600

700

800

900

1000

Nombre d’heures de service par an

Coûts par heure d’exploitation d’un tracteur (de 70 KW) selon le taux d’utilisation annuel

50 000

Coûts annuels (en CHF)

Les deux graphiquesci-contre illustrent l’influence du taux d’utilisation sur les coûts. Dans le diagramme du haut, le montant de la location (courbe rouge) d’un tracteur de 70 kW (95 ch) s’élève à 45 francs par heure, sur la base d’une utilisation annuelle de 450 heures. Il inclut, on s’en doute, le louage du véhicule, mais aussi le service, qu’il soit assuré par l’exploitant lui-même ou par une tierce personne (agro-entrepreneur). Sur le second diagramme, les coûts variables augmentent proportionnellement avec le nombre d’heures de service, tandis que les coûts fixes restent relativement constants. Enfin, la courbe rouge représente le montant de la location, qui croît d’autant plus que le taux d’utilisation augmente. L’intersection entre cette courbe et celle des coûts totaux (variables

400

Acheter

Louer

40 000 Coûts variables 30 000

Coûts fixes Location

20 000

10 000

0 100

200

300

400

500

600

700

800

900

1000

Nombre d’heures de service par an

Coûts par année d’un tracteur (de 70 kW) selon le taux d’utilisation annuel

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Technique Agricole

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Management | Économie d’entreprise

et fixes) correspond au point d’équilibre, ou seuil de rentabilité, ou encore de seuil d’achat. Dans ce cas, les coûts fixes annuels sont de 8092 francs, pour une valeur résiduelle de 10% et des coûts variables de 18,73 par heure d’utilisation. En appliquant la formule de la page XX, soit en divisant le nombre 8092 correspondant aux coûts fixes annuels par la différence entre 45 (montant de la location par heure) et 18,73 (coûts variables par heure), on obtient un seuil d’achat de 308 heures. Le montant de la location ne correspond pas forcément à l’indemnité publiée par Agroscope chaque année dans son rapport « Coûts-machines ». Celle-ci sert plutôt de valeur de référence qui peut changer selon la région (temps de déplacements), la situation de l’exploitation et les conditions du marché (offre et demande). Le seuil d’achat dépend essentiellement du montant de la location. Il sera plus élevé si un tracteur bénéficiant de nombreuses heures de service est loué à un prix horaire inférieur à 45 francs. Inversement, l’acquisition peut valoir la peine dans un cas de faible taux d’utilisation si la location est onéreuse (seuil d’achat plus bas).

Les charges salariales de l’exploitant et sa propre rémunération sont également à prendre en compte dans le calcul du seuil d’achat. Des frais de réparation plus élevés sont à prévoir lors de l’acquisition d’une machine d’occasion.

Presser ou faire presser ? Faucher ou faire faucher ? Son cheptel s’étant agrandi, un exploitant pense à confier toute la chaîne de production de fourrage à un entrepreneur de travaux agricole et à réduire son parc de machines. Il se demande si cette solution serait plus rentable que l’acquisition de machines plus puissantes. Un agro-entrepreneur lui propose d’effectuer le fauchage avec une faucheuse combinée à un conditionneur (5,4m) à un prix horaire de 200 francs. L’unité de travail dont dépend le taux d’utilisation est encore à préciser. Elle consiste en hectares lorsqu’il est question d’une faucheuse. Si l’on obtient un rendement de 5 hectares par heure, le coût revient à 40 francs par hectare (200 divisé par 5). Les coûts fixes de la faucheuse sont de 5000 francs par année. S’y ajoutent les coûts variables horaires de main d’œuvre (28 francs) et du tracteur (140 ch, 25,50 francs) à convertir en hectare (5 hectares par heure ou 0,2 heure par hectare). Cela donne quelque 20 francs par hectare. Le calcul s’effectue alors selon la formule (5000 divisé par la différence entre 40 et 20) et donne un résultat de 250 hectares, correspondant au seuil d’achat. Si ce taux d’utilisation n’est pas atteint, l’exploitant a intérêt à mandater un entrepreneur de travaux agricoles et à se débarrasser de sa faucheuse. 46

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En raison de la popularité constante des balles d’ensilage, nombre d’agriculteurs souhaitent posséder leur propre presse, même si elle est le plus souvent de seconde main. Le calcul du seuil d’achat se justifie dans cette situation aussi, à partir des différents prix des machines d’occasion. L’inclusion des frais liés à l’enrubanneuse le rend un peu plus compliqué. Par souci de clarté, nous prenons en exemple un outil combiné, dont le prix d’acquisition, de 60 000 francs, totalise celui d’une presse et d’une enrubanneuse, deux machines pouvant être employées séparément, mais au taux d’utilisation identique. Dans l’hypothèse d’une production de 18 balles par heure, l’agro-entrepreneur demande 34 francs par balle ronde enrubannée. Les frais de réparation et d’entretien de 7084 francs, ainsi que les coûts variables de 8,16 francs par balle, de main d’œuvre (28 francs par heure) et du tracteur (140 ch, 25,50 francs par heure) sont additionnés au prix d’acquisition (60 000 francs). Un seuil d’achat de 340 balles rondes résulte de cette évaluation. Le seuil d’achat baisse parallèlement au prix des machines d’occasion, il est contrebalancé par des frais de réparation plus importants générant des coûts variables plus élevés.

Comment évaluer son propre travail ? Les charges salariales de l’exploitant et sa propre rémunération constituent une composante fondamentale du seuil d’achat. Peut-il, de manière rentable pour lui, embaucher du personnel pour faire fonctionner la machine, doit-il verser des salaires horaires plus élevés, ce qui hausse le seuil d’achat. Et vice-versa! Il peut éventuellement optimiser ses ressources en diminuant la charge salariale, entraînant ainsi une baisse du seuil d’achat. Site Internet à consulter : www.maschinenkosten.ch

Agroscope propose de l’aide Le programme permet de prendre en compte tous les éléments nécessaires pour déterminer le seuil d’achat en fonction de chaque situation, de manière à fournir une base de décision fiable. Les exploitants qui malgré tout ne sont pas sûrs de la justesse du calcul peuvent le faire contrôler, ou corriger le cas échéant, par Agroscope à l’adresse de courriel figurant ci-dessous : christian.gazzarin@agroscope.admin.ch


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Management | Investissements

Andreas Stucki, 45 ans, est responsable des assurances et membre de la direction d’emmental assurance. Photos : Heinz Röthlisberger

« L’essentiel est de savoir quel risque on peut tolérer » Adreas Stucki, d’emmental assurance, explique quelles sont les assurances indispensables et obligatoires. Il parle de la gestion du risque qui joue un rôle primordial pour nous, les assurés, et des éléments qui doivent faire l’objet d’une attention particulière. Heinz Röthlisberger Technique Agricole : de quelles assurances un agriculteur a-t-il besoin pour ses machines ? Andreas Stucki : tout dépend de la valeur des machines et de l’ « appétence » dont l’agriculteur fait preuve face au risque. L’obligation d’assurance ne concerne que certains domaines, comme la responsabilité civile pour les tracteurs et véhicules. Les assurances dommages, contre l’incendie ou le vol des machines n’est pas obligatoire, quoique de nombreuses exploitations y souscrivent. Les assureurs proposent jusqu’à des formules complètes « sans soucis ». A l’exploitant de décider ce qu’il juge utile et quels risques il veut assumer. Sont-ils nombreux à avoir souscrit une assurance de choses pour leur exploitation ? 48

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Oui. L’assurance de choses est semblable à l’assurance mobilière dans la sphère privée ; elle couvre les animaux, les aménagements d’étables et toutes les machines et installations d’une ferme, telles les autochargeuses, les tapis roulants ou les machines à traire peuvent être assurées contre l’incendie, les dommages naturels et le vol. L’assurance de choses couvre une somme définie pour l’ensemble de l’inventaire. Elle n’est pas spécifique à un objet et il n’est pas nécessaire d’appeler son assureur après chaque petit achat. L’inventaire est mis à jour au renouvellement du contrat ou lors d’acquisitions importantes. Vous avez parlé de risque. Comment l’évaluer ? Grâce à la gestion du risque. La question ‹Quels risques puis-je éviter ?› va dans ce

sens. L’agriculteur peut, par exemple, commissionner un entrepreneur et ainsi ‹externaliser› un risque. On peut aussi réduire le risque, par exemple au moyen d’une formation en sécurité routière. Une autre façon est d’équiper son tracteur de roues jumelées lorsque l’on roule en terrain accidenté. Le risque peut aussi être transmis. On transfère par exemple à l’assurance le risque d’un important sinistre. Enfin, il est possible de l’assumer soimême. La personne qui dispose de réserves financières ou de provisions pour risques et charges et qui peut prendre en charge certains dommages est avantagée. Celle dont le budget est serré évitera d’assumer trop de risques elle-même. Expliquez-nous plus en détail ! Souvent, les gens économisent en limitant les moyens consacrés aux assu-


Investissements | Management

rances. C’est un mauvais calcul. Ce sont justement les exploitations aux réserves limitées qui doivent réfléchir sérieusement à contracter une assurance. Cela leur permet de mutualiser le risque moyennant une prime calculable. Passons aux assurances spéciales. Pouvez-vous fournir un exemple ? Les entrepreneurs et les agriculteurs qui font des travaux pour tiers peuvent assurer leurs machines contre la perte de rendement. Si leur presse est détruite par un incendie ou lors d’une collision durant les moissons et qu’ils n’ont pas de machine de remplacement, leur client fera appel à un autre prestataire. Ils vont perdre des commandes. Ce genre d’assurance a son prix et ne convient pas à chacun. Permet-elle d’alléger la pression qui pèse sur le contractant ? Elle permet surtout de rendre la perte de rendement calculable. L’entrepreneur paye une prime fixe pour être protégé. Un autre verra les choses autrement et se dira « non, je ne veux et ne peux me permettre une telle chose ». Quelles sont les grandes erreurs qu’un agriculteur peut commettre s’agissant de l’assurance de ses machines ? On ne peut pas vraiment faire d’erreur. L’expérience montre que les agriculteurs ont une bonne vue d’ensemble de leurs machines et qu’elles sont bien assurées. Des problèmes peuvent survenir si un tracteur tombe en panne et qu’on emprunte celui du voisin. Il faut faire vite et personne ne pense à vérifier si l’assurance responsabilité civile de l’agriculteur qui prête son véhicule fournit une protection suffisante. Il peut être bénéfique d’inclure de tels cas lors de la conclusion de l’assurance. Faut-il que les employés et les membres de la famille soient assurés ? Pour les assurances de choses, telles que la casco du tracteur, peut importe qui tient le volant. C’est le véhicule qui est assuré. Le conducteur doit bien sûr avoir les permis nécessaires. Les membres de la famille sont assurés en responsabilité civile privée tant qu’ils vivent en ménage commun. Toutes les personnes actives sur l’exploitation sont normalement couvertes par l’assurance responsabilité civile de l’exploitation. Cela inclut le fils des voisins qui aide le mercredi après-midi. Si l’agriculteur sous-traite des travaux à des

Andreas Stucki recommande de se renseigner afin de déterminer si les machines que l’on échange via les plateformes en ligne sont couvertes par une casco complète.

entrepreneurs, ceux-ci ne sont pas couverts par l’assurance. Les entrepreneurs et les agriculteurs qui effectuent des travaux pour des tiers doivent s’assurer euxmêmes. Quand faut-il souscrire une assurance casco complète ? Et quand passer à la casco partielle ? Avec une casco complète, l’indemnisation en cas de dommage total se fait selon un barème jusqu’à la septième année. La septième année, c’est encore entre 50 % et 41 % du prix catalogue est encore couvert. Ensuite, l’indemnité sera proportionnelle à la valeur de la machine au moment du sinistre. Si celle-ci est supérieure

Lorsqu’on prend ou met en location une machine, mieux vaut établir un document listant tous ses défauts.

à celle de l’échelle, même pendant les sept premières années, c’est elle qui s’applique. Les réparations sont prises en charge jusqu’à la limite du dommage total. Il est possible de passer d’une casco complète à une casco partielle à tout mo-

ment. Mais une casco complète peut encore se justifier pour un tracteur de 12 ans. Qu’en est-il des outils agricoles ? Je ne peux parler que de la situation chez nous. Nous proposons pour les accessoires de tracteurs et de transporters une

Les propriétaires de drones de plus de 500 grammes doivent contracter une RC. casco dont le montant assuré peut être choisi librement. Nous distinguons trois catégories : les équipements portés pour les transporters, les outils portés aux trois-points et les machines traînées. Tous les équipements de l’exploitation qui entrent dans une de ces trois catégories sont couverts par la casco. Le preneur est dispensé d’ajuster son assurance à chaque vente ou acquisition. A quoi faut-il veiller lorsqu’on assure une machine acquise en leasing ? Pour le leasing, la casco complète est obligatoire. La société de leasing fixe les règles du jeu, ce qui ne laisse guère de marge de manœuvre. Il y a donc peu de risque d’er6/7 2019 Technique Agricole

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Management | Investissements

reur. L’agriculteur peut juste choisir la société d’assurance. En général, il opte pour celle avec laquelle il collabore déjà.

responsable doit être en faute. Aller dans les détails sortirait du cadre de cette interview.

Qu’en est-il de la location et de la mise en location de machines ? A quoi l’agriculteur doit-il prendre garde ? La location et la mise en location de machines concernent souvent la responsabilité civile. Les dommages dus à l’usure doivent être assumés par le propriétaire, les dommages exceptionnels par le locataire. Il est recommandé d’établir un état des lieux au début et en fin de location. Malheureusement, on prend rarement le temps de le faire et, souvent, le propriétaire et le locataire se connaissent. Il est souhaitable que la personne qui transmet la machine ait une assurance de choses qui couvre cette dernière. Il peut alors demander un prix de location plus élevé.

Quels sont les montants des primes de l’assurance responsabilité civile privée ? Les familles qui ne présentent pas de risque de dommages locatifs paient 100 francs par an, celles qui en présentent paient 135 francs. Pour les personnes seules, le montant est de 75 francs en tant que propriétaire et de 95 francs en tant que locataire. Ce sont des sommes raisonnables, c’est pourquoi le montant de la prime ne devrait pas poser problème.

Depuis peu, des plateformes comme Farm.ch permettent d’échanger des machines. Ces systèmes génèrent-ils des situations particulières ? Le cas est analogue à celui de la location, à la différence près que les deux parties ne se connaissent peut-être pas. Il faut se renseigner pour savoir si la machine est couverte par une casco complète. Autrement, il faut chercher une solution du côté de l’assurance responsabilité civile d’entreprise du locataire. Si des machines sont renseignées de manière professionnelle sur de telles plateformes, je m’attends, en tant qu’assureur, à ce qu’elles soit aussi assurées, ce qui ne dispense pas de rester vigilant. Qui a intérêt à souscrire une assurance de protection juridique ? Tout le monde. En effet, tout un chacun peut se retrouver mêlé à un litige sans

Le jeunes ne sont plus couverts par l’assurance des parents dès qu’ils quittent le domicile parental pour s’installer dans leur logement avoir commis de faute. Une exploitation agricole a tout intérêt à envisager une telle assurance. Cependant, c’est à nouveau au client de prendre lui-même la décision. 50

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Andreas Stucki : « Les exploitations avec peu de réserves financières doivent être très attentives à leurs assurances. »

L’assurance responsabilité civile personnelle est-elle obligatoire ? L’assurance responsabilité civile privée n’est pas obligatoire, l’assurance responsabilité civile d’entreprise non plus. Une assurance responsabilité civile est obligatoire pour les propriétaires de véhicules à plaque de contrôle. En outre, les chasseurs doivent avoir une assurance responsabilité civile. Certains propriétaires de chiens et de drones aussi. Quelle est la situation pour les drones, plus précisément ? Les propriétaires de drones d’un poids de 500 grammes et plus doivent être couverts par une assurance responsabilité civile. Cela signifie que les propriétaires de drones doivent garder sur eux une attestation d’assurance pour pouvoir prouver qu’ils sont assurés, et ce à tout moment et où qu’ils se trouvent. Chez nous, nous délivrons une carte facile à transporter dans un portefeuille. Pour un drone d’un poids de 30 kilos et plus, une assurance séparée est en outre requise. Les drones récréatifs ultralégers ne nécessitent pas d’assurance responsabilité civile. A partir de quand quelqu’un est-il considéré comme responsable ? La loi mentionne quatre conditions qui doivent toutes être remplies simultanément : un dommage doit avoir été occasionné ; le responsable doit avoir agi de façon illégale. En outre, un lien de causalité adéquat entre la cause et la conséquence est nécessaire et, en définitive, le

Les enfants majeurs doivent-ils souscrire leur propre assurance ? Tant que les enfants vivent en ménage commun avec leurs parents, ils sont couverts par l’assurance responsabilité civile privée de ces derniers. Il n’y a aucune limite d’âge. Je leur recommande de contracter leur propre assurance responsabilité civile dès qu’ils touchent leurs propres revenus après leurs études. De cette manière, l’enfant peut alléger la police souscrite par les parents, d’une part, et éviter toute lacune de couverture, d’autre part. Dès que l’enfant quitte le domicile parental et emménage dans son propre logement, il n’est plus protégé par la police de ses parents et doit se prendre lui-même en charge. En conclusion, quels conseils donneriez-vous encore aux agriculteurs ? Selon moi, une bonne gestion du risque est l’aspect le plus important. Quels risques peuvent être évités, lesquels peuvent être réduits, lesquels ai-je envie d’assurer ou d’assumer moi-même ? Bien réfléchir à tous ces éléments permet d’éviter toute mauvaise surprise.

emmental assurance Coopérative profondément ancrée dans les zones rurales depuis sa fondation en 1874, emmental assurance a son siège à Konolfingen (BE). Cette mutuelle encaisse près de 50 % de ses primes dans le secteur agricole. Ses 230 agences sont souvent gérées par des agriculteurs. emmental assurance est aussi célèbre pour son concours « agroPrix » qui récompense chaque année des projets innovants de l’agriculture suisse. www.agroprix.ch


Recherche | Plate-forme

La « Rapid Prototyping » permet à l’entreprise Industriehof Scherenbostel de raccourcir le temps de réalisation des modèles tridimensionnel, de socs et de diffuseurs sur la photo. Photo : Industriehof Scherenbostel

Des équipements agricoles sortis d’une imprimante 3D La fabrication additive enflamme l’imagination des développeurs de machines. Un joystick peut être réalisé selon les souhaits du client, de même que des constructions légères au design bionique pour une moissonneuse. Wolfgang Rudolph* Celui qui a besoin d’un conduit d’air pour son ancienne Agro-Truck Mercedes le recevra désormais non pas de l’entrepôt, mais sorti tout droit d’une imprimante 3D. Le constructeur garantit de cette manière l’approvisionnement d’un total de 30 pièces détachées originales en plastique pour les gammes précédentes de l’« Actros ». Les experts parlent de procédé additif ou génératif, car ils inversent le terme de fabrication soustractive, désignant le procédé le plus courant jusqu’ici. Les objets ne sont pas créés en usinant une pièce brute à l’aide d’une fraise, d’une meule ou d’un foret. Ils le sont appliquant et en solidifiant du matériau couche par couche selon un plan de construction numérique, sans copeaux et avec uniquement la quantité de matériau contenue dans le produit fini. Ce procédé présente aussi l’avantage d’assurer une conception *Wolfgang Rudolph, de Bad Lausick (D), est un journaliste indépendant spécialisé dans les secteurs de l’agriculture, de l’environnement ainsi que des énergies renouvelables.

de produits d’une souplesse dont les constructeurs ne pouvaient que rêver jusqu’à présent. Il est ainsi possible de construire des éléments porteurs légers et stables qui, avec leurs cavités et la fluidité de leurs transitions, sont conçus à l’image de la nature. La production s’individualise Les moyens d’imprimer des designs informatisés sous forme d’objets tridimensionnels composés de toutes sortes de matériaux se sont diversifiés à une vitesse fulgurante. Ce domaine tisse de plus en plus de liens avec celui du développement de machines agricoles. « Cela va rendre leur production plus individuelle », prédit Ben Graepel de la société de conseil berlinoise TriAhead, spécialisée en génie agricole. Il a interrogé 85 fabricants, fournisseurs et instituts de recherche issus du domaine agricole au sujet des risques et des opportunités suscités par l’impression 3D. Afin d’illustrer cette individualisation, Ben Graepel évoque la possibilité de concevoir des joysticks et des indicateurs de

contrôle pour les cabines des machines forestières conformément aux souhaits des utilisateurs. Dans cette optique, la fabrication additive représente une bonne solution de remplacement à la réalisation peu rentable de ces composants selon des procédés conventionnels, tel le moulage par injection, vu leur nombre limité. En outre, les constructeurs de machines agricoles examinent la possibilité de produire des pièces détachées en impression 3D. La raison en est notamment que la panne d’une moissonneuse ou d’une ensileuse moderne peut entraîner des pertes considérables pour l’agriculteur. Une livraison rapide des pièces détachées est certes un facteur concurrentiel, mais s’accompagne de coûts élevés. « En imprimant ces composants sur commande, les entrepôts et les longs transports pourraient disparaître », explique Fritz Eckert, coordinateur informatique de la division « Digital Product Engineering » du fabricant Claas. L’individualisation et la fabrication à la demande de pièces détachées sont des tendances que constate aussi Fabian Krauss, responsable du développement commercial d’EOS. La société munichoise fournit des imprimantes 3D, ainsi que les matériaux nécessaires à la fabrication additive et le logiciel requis, et elle travaille déjà avec des entreprises du secteur agricole, selon ses propres déclarations. Différents procédés Le terme « impression 3D » désigne aujourd’hui toute une série de techniques de fabrication qui fonctionnent selon différents principes. Deux procédés de base généraux se distinguent : - la solidification couche par couche de matériau dans un récipient à l’aide de substances de base pulvérisées ou liquides. - l’application couche par couche de matériau au moyen d’un mécanisme pouvant se déplacer librement sur les trois plans. Avec le procédé de frittage ou de lit de poudre, la pièce est construite en solidifiant par injection de liant le matériau de construction pulvérisé le long du contour prédéterminé, ou fondue en la chauffant de façon ciblée à l’aide d’un laser ou d’un faisceau électronique. Comme pour tous les procédés d’impression 3D, cela se fait couche par couche. Si le contour d’une couche est terminé, le récipient rempli de poudre s’abaisse légèrement. Après l’application d’une nouvelle fine couche de poudre, le processus de solidification re6/7 2019

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commence. Cette opération est répétée jusqu’à ce que la pièce soit prête et puisse être retirée du lit de poudre. La gamme de poudres pouvant être employées s’étend des matières plastiques à la céramique, des matériaux naturels comme le miscanthus aux métaux. La stéréolithographie consiste à fabriquer une pièce dans un bac rempli de photopolymère liquide en l’irradiant ponctuellement de lumière UV. Cela a l’effet d’attacher les molécules à ces endroits où elles durcissent. Le niveau de remplissage du bac est légèrement augmenté à chaque nouvelle couche. Ces imprimantes génèrent des surfaces particulièrement lisses. Le procédé par lit de poudre et la stéréolithographie garantissent une grande liberté de formes et permettent d’imprimer des structures complexes. Cependant, les dimensions des chambres de travail remplies de poudre ou de liquide limitent la taille des composants. De plus grandes dimensions sont possibles si le matériau est fusionné pour former des structures tridimensionnelles à l’aide d’un mécanisme totalement mobile, comme un bras robotisé. Pour composer les couches, du plastique sous forme de fil (filaments) passe par une buse chaude et se liquéfie (principe du pistolet à colle chaude), ou la tête d’impression projette de minuscules gouttes de photopolymère liquide qui, comme pour la stéréolithographie, sont immédiatement irradiées par de la lumière UV (impression 3D PolyJet). Des porte-àfaux stabilisent l’imprimante de façon autonome avec des structures de soutien qui sont enlevées lors du travail de finition.

Pour les objets métalliques, l’alimentation en matériau pour l’impression se fait sous forme de fils à souder ou de poudre métallique injectée de façon précise. Dans ce cas, un laser ou un faisceau électronique assure la fusion ultra-précise le long du contour prédéterminé. Moteur électrique complet Parallèlement, les scientifiques effectuent des recherches au sujet d’une technologie de fabrication additive dans laquelle les têtes d’impression appliquent des pâtes composées de poudre métallique ou céramique et de liants aux endroits prédéfinis. De cette manière, une pièce déjà solidifiée par un processus de durcissement, mais pas encore résistante, se développe dans l’imprimante. C’est ce que l’on appelle une pièce crue. Celle-ci est ensuite frittée et devient un corps stable après avoir subi un traitement thermique. Le four de frittage permet d’optimiser les propriétés des différents matériaux. Un moteur électrique fabriqué entièrement selon ce procédé a été présenté en 2018. A l’avenir, cette innovation facilitera la production de dispositifs de réglage robustes et sur mesure, comme l’exigent par exemple les capteurs des machines agricoles. Les imprimantes 3D les plus courantes, qui ne coûtent déjà plus si cher, fonctionnent avec des filaments selon le principe du pistolet à colle chaude (stratification par fusion). Le créateur de ce procédé, l’entreprise américaine Stratasys, a forgé le terme « Fused Deposition Modeling » (dépôt de matière fondue) pour le désigner. Une telle imprimante se trouvedans l’atelier de Horst

Les composants pour le dispositif d’éjection des capsules de trichogrammes sur les drones agricoles de l’entreprise Rucon sont construits couche par couche dans une imprimante 3D. Photo : Carmen Rudolph

Brehm, à la fois agriculteur à temps partiel à Bischberg (Bavière) et ingénieur. « Je m’en sers pour fabriquer des petites pièces, comme des poignées pour des connecteurs hydrauliques, des supports pour téléphone portable ou des encadrements pour phares arrière pour moi ou pour des connaissances », explique Horst Brehm. Il utilise un programme de CAO gratuit pour dessiner les pièces et estime que l’achat de l’imprimante a déjà été rentabilisé. Des pièces faites maison ? Cela signifie-t-il que tout un chacun sera bientôt en mesure d’imprimer ce dont il a besoin dans son atelier ou chez lui ? Les experts de l’impression 3D considèrent que cela est peu probable et peu souhaitable. Néanmoins, la fabrication additive est une technologie clé pour le développement futur de la production. Certains défis sont encore à relever, et ce dès la phase de préparation. SI l’on veut obtenir une roue dentée, celle-ci doit certes être disponible sous forme de fichier CAO tridimensionnel, mais les données doivent aussi être traitées de façon à rendre l’impression possible. En outre, lors du tranchage (« slicing »), l’objet numérique est dé-

Des moteurs plus légers

A l’université de Schmalkalden, plusieurs projets de recherche portent sur l’impression 3D, entre autres dans le but de fabriquer des composants pour les machines agricoles. Photo : Carmen Rudolph

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Les développeurs de Renault Trucks ont conçu un prototype de moteur dont les bielles oscillantes et leurs supports sont fabriqués par une imprimante 3D sur métal. L’économie de composants et le façonnement optimal réduisent de 120 kg le poids du moteur à 4 cylindres. Il est dès lors 25% plus léger que le groupe moteur de fabrication conventionnelle. D’après Renault Trucks, la stabilité des pièces de moteur construites par fabrication additive a pu être prouvée lors d’un essai de 600 heures.


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inutiles dans la plupart des cas. Cette méthode a généré des gains de temps atteignant 80% lors de différents essais.

Ce modèle de demi-barbotin destiné à un épandeur d’engrais prend forme dans une imprimante 3D, couche par couche. Photo : Industriehof Scherenbostel

coupé en couches horizontales bidimensionnelles (« layer ») à l’aide d’un logiciel spécial. L’imprimante 3D ne peut construire l’objet qu’en constituant ces couches. Au vu de la multitude de composants d’un tracteur ou d’une moissonneuse, les constructeurs et les fournisseurs d’équipements agricoles ont encore du pain sur la planche pour maîtriser le traitement de toutes ces données, même si nombre d’entre eux disposent désormais de versions numériques de CAO 3D de la plupart des pièces. Qu’en est-il des copies illégales ? A l’instar de toute donnée informatique, le fichier d’impression d’un composant hautement complexe peut être copié et l’objet peut alors être fabriqué illégalement. « C’est pourquoi nous cherchons à créer un système de gestion des droits numériques pour nos imprimantes 3D qui permettrait soit de ne transférer les données que par tranche après avoir supprimé le paquet de données précédent, soit de n’autoriser la fabrication que d’un nombre prédéfini d’unités », explique Fabian Krauss, gestionnaire d’EOS. Cependant, les constructeurs et les départements de développement devront aussi, à l’avenir, s’adapter aux nouvelles possibilités

Fritz Eckert, expert en fabrication additive du fabricant Claas, devant une imprimante 3D dans la division « Digital Product Engineering » de l’entreprise. Photo : Claas

offertes par la fabrication additive dès les premières ébauches. Les encoches, par exemple, sont souvent circulaires parce que le foret utilisé pour les réaliser est rond. La fabrication additive permet d’opter pour une autre forme, peut-être plus appropriée, sans effort supplémentaire. Le conseiller en affaires Ben Graepel affirme que « nombre de fabricants de machines agricoles décèlent du potentiel pour les prochaines générations de produits et encouragent, au sein de leurs départements de développement, une approche de conception adaptée à l’impression 3D ». Il considère que cette attitude est judicieuse étant donné les longues phases de développement dans la technologie complexe des machines agricoles. Guider la pièce au lieu de la tête d’impression Dans cette optique, des scientifiques de la TH Köln (université technique de Cologne) développent actuellement une méthode à trois axes pour réaliser une fusion couche par couche de matières plastiques. Avec ce nouveau procédé d’impression 3D, la pièce est guidée par un robot articulé. En outre, la tête d’impression peut changer de position pour rejoindre un autre axe. « Le fait que l’objet à fabriquer se déplace librement autour de la tête d’impression réduit le nombre de restrictions auxquelles l’impression 3D est soumise jusqu’à présent », explique Ulf Müller, directeur du laboratoire des systèmes de fabrication de la TH Köln. Cela permet de ne pas se limiter exclusivement à une construction de bas en haut. A la place, le matériau est toujours ajouté aux endroits les plus judicieux selon la stratégie de fabrication. Un composant pourrait par exemple être fabriqué de sorte que les structures surplombantes soient toujours soutenues par la pièce elle-même. Les structures de support deviendraient alors

Période de développement raccourcie Jusqu’ici, le modèle créé par une imprimante est l’application la plus courante de la fabrication additive dans le machinisme agricole. La méthode du prototypage rapide est aussi utilisée dans la société Industriehof Scherenbostel, à Wedermark, pour développer des pièces détachées et d’usure. « Cela nous permet de réaliser en quelques heures une première version tridimensionnelle des nouveaux composants, comme un soc ou un support », précise Thomas Anderla, responsable produit. Cela aide surtout lors de la coopération avec les constructeurs d’équipements d’origine et raccourcit considérablement le temps de développement. Le modèle en plastique est utilisé pour le packaging. Ce terme technique désigne la meilleure disposition possible des composants dans l’engin agricole. Cela permet de tester, grandeur nature, l’emplacement convenant le mieux à tel ou tel composant imprimé. Selon Thomas Anderla, il fallait auparavant confectionner des moules coûtant plus de 1000 euros pour couler les nouvelles pièces. Si une modification était ensuite apportée au composant, les moules étaient à refaire. Dans la nouvelle division « Digital Product Engineering  » du fabricant Claas à Harsewinkel, deux imprimantes 3D sont utilisées depuis peu, principalement pour la création de prototypes. Bien qu’elle en soit encore à ses balbutiements, la fabrication additive est déjà économiquement viable dans certains domaines, mais aussi dans la production unitaire ou en série. Ainsi, l’entreprise Rucon GmbHL’entreprise, à Grossschwabhausen en Thuringe, élabore des drones spéciaux destinés à l’agriculture et à la sylviculture en utilisant des imprimantes 3D. « Nous nous en servons pour fabriquer différents composants pour les équipements spéciaux des drones, comme le dispositif d’éjection des capsules de trichogramme visant à lutter contre la pyrale du maïs », rapporte Jörg Ruppe, directeur général. Les experts affirment que l’impression 3D va certes multiplier les possibilités de fabrication, mais qu’elle ne se substituera pas entièrement aux procédés classiques : « Les techniques de moulage, de forgeage et de laminage seront encore utilisées dans un siècle. » 6/7 2019

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Plate-forme | Reportage

«Apporter des solutions à tous les besoins de mobilité» Le fabricant de pneus Michelin propose des solutions innovantes qui répondent à tous les besoins en mobilité et aux nouvelles normes industrielles, dans le secteur «agriculture» aussi. C’est le résultat d’une collaboration interne entre les différents départements de l’entreprise pour le développement de nouveaux produits. Dominik Senn

Empreinte du pneumatique «EvoBib» à 1,5 (gauche) et à 0,6 bar: Patrick Vervaet mesure la surface d’appui qui s’élargit de près de 20% lorsque la pression est plus basse. Photos: Dominique Senn

Le fabricant de pneus Michelin a récemment accordé à Technique Agricole un entretien exclusif à son siège social de Clermont-Ferrand (F) ainsi que sur le site d’essais et de recherches modernisé de Ladoux. Jean François Forissier, responsable du marketing mondial pour le secteur «agriculture», a présenté l’entreprise, ses innovations et sa vision de l’avenir. Il a souligné que le secteur avait connu une véritable révolution lors du lancement des pneus utilisant la «technologie Ultraflex» en 2004. Il a indiqué en outre que le travail avec des machines agricoles dotées de pneus à basse pression atténuerait le compactage du sol et favoriserait la croissance des plantes. «Le rendement du blé a augmenté en moyenne de 4%», a poursuivi Jean François Forissier. Si les régions productrices n’utilisaient que des pneus dotés 54

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de la «technologie Ultraflex», la récolte mondiale de blé pourrait augmenter de 23 millions de tonnes. Cela suffirait à nourrir les quelque 320 millions d’habitants des États-Unis pendant un an, à en croire son extrapolation quelque peu audacieuse. La philosophie de travail et de développement interdisciplinaire de Michelin a été esquissée par Estelle Perrier, directrice de projet pour la recherche et le développement dans le secteur agricole et les sports motorisés: «La concurrence dans le secteur des sports crée l’environnement d’un véritable laboratoire des technologies. De plus, les technologies que nous développons dans ce domaine s’appliquent à tous les domaines: le tourisme, le transport par camions, l’agriculture et même la construction.» Les sports motorisés posent des questions et fournissent des

réponses intéressantes en matière d’e-mobilité, d’économie de matériel et de carburant, de sécurité, de robustesse, de durabilité et de méthodes de design.

Le pneu agricole moderne en quelques dates «Un premier tournant a été franchi chez Michelin en 1970 avec la fabrication du «pneu radial AS ». Le deuxième a eu lieu en 2004 avec le pneu «Ultraflex» mentionné plus tôt, suivi en 2017 par le troisième, marqué par le pneu«EvoBib» doté de la technologie deux en un», a expliqué Patrick Vervaet, du département de recherche. Le concept consiste en un pneu présentant une structure à traverses divisée. Avec une pression interne de plus de 2 bar, il roule exclusivement (sur la route) sur la surface de roulement du milieu.


Reportage | Plate-forme

L’économie de carburant est importante, les développeurs parlent de 8,5%. La diminution de la pression interne pendant les travaux dans le champ permet d’abaisser la nervure centrale au niveau des épaules des pneus et, partant, d’imbriquer la machine dans le sol meuble. La surface d’appui des pneus s’élargit ainsi d’environ 20%. La traction augmente, le compactage du sol diminue, le rendement augmente (d’environ 4% d’après Michelin). En outre, Michelin propose une solution dont l’objectif est de ménager le sol. Il a repris en 2017 les entreprises PTF et Téléflow, qui produisent des dispositifs de régulation de la pression des pneus, et créé le premier système de gestion «End-to-end» pour les machines agricoles, baptisé «Zen@Terra». Celui-ci se compose du pneu «EvoBib», de l’installation de régulation de la pression PTG, du modèle de simulation suisse pour le calcul du risque de compactage du sol lors de l’utilisation de véhicules «Terranimo», des données des machines et du centre de service de Michelin. L’objectif avoué est de réduire la pression au sol, d’améliorer le rendement de la récolte, d’augmenter la traction et de simplifier le travail avec différentes machines présentant des pressions de pneu différentes. Les composants principaux du système sont les raccords rotatifs et les vannes de régulation qui permettent un ajustement fiable de la pression des pneus lors de la conduite grâce à l’air du compresseur de l’installation d’amortissement de l’air comprimé ou d’un compresseur d’air comprimé supplémentaire. Les appareils de commande pneumatiques et

électroniques assurent le bon dosage de la pression. Tous ces éléments sont commandés à partir d’Isobus.

Tests et démonstrations Le site de Ladoux qui compte 3500 collaborateurs sur 450 ha (dont 350 ha de terrain de test) et le campus de développement de 67000 m² flambant neuf permettent de réaliser quantité d’essais et de démonstrations pour comparer les nouveaux produits aux anciens. Un test a été effectué avec deux tracteurs identiques dotés de pneus de mêmes dimensions et pression interne (1,2 bar). Le tracteur dont les pneus Michelin étaient dotés de la technologie «RoadBib» a parcouru 188 m en régime à vide à partir de 40 km/h. Le deuxième, équipé de pneus à profil AS traditionnel, s‘est arrétê é 139 m, résultat confirmé par un deuxième essai. Au lieu du profil AS, le «RoadBib» dispose de plus de 52 blocs profilés. Outre l’entretoise sur tout le pourtour au milieu de la surface de roulement, 40% du caoutchouc de la surface de roulement de la surface d’appui au sol est en contact direct avec le sol, soit 60% de plus que pour les pneus dotés d’un profil AS classique. Le pneu «RoadBib» est disponible sur le marché dans les dimensions «600/70 R 30» pour l’essieu avant et «710/70 R 42» pour l’essieu arrière. D’autres dimensions seraient en préparation, d’après Patrick Vervaet. La deuxième présentation portait sur les avantages du pneu Michelin «CerexBib 2» pour les grosses machines de récolte, qui, grâce à une carrosserie hautement flexible dotée de la «technologie Ultraflex», per-

Le tracteur dont les pneus «RoadBib» sont dotés d’une bande de roulement inédite roule 49 m plus loin que les pneus à profil AS.

met de travailler en ménageant le sol avec une pression d’air limitée (minimum de 1,2 bar). Le marquage des flancs «Air Systems ready» signale la possibilité d’installer une installation de régulation de la pression des pneus afin d’adapter automatiquement la pression de remplissage à la situation. Par rapport au «MegaXBib» de mêmes dimensions «VF 900/60», la surface d’appui au sol du «CerexBib 2» pour les travaux agricoles est de 41% plus importante, et le compactage du sol est réduit en conséquence. Et cela,surtout grâce à des blocs profilés plus longs. La réunion s’est conclue par la conduite accompagnée sur une bande de test de véhicules rapides et la visite du musée «L’aventure Michelin», qui présente déjà les derniers développements, tels que le pneu «X-Tweel». Celui-ci fonctionne certes sans pression d’air, mais il combine aussi la roue et le pneu en une seule composante, fabriquée par une imprimante 3D. Des rayons hautement flexibles en polyuréthane absorbent l’effet de ressort et d’amortissement de l’air : une vraie technologie d’avenir.

Camso a été reprise

Dans le musée Michelin, le responsable de la communication Grégoire Perreira explique le concept futuriste du pneu «X Tweel» destiné aux équipements de chantiers et aux machines agricoles.

Fin 2018, Michelin a repris la société canadienne Camso, l’un des leaders du marché pour les dispositifs à chenilles en caoutchouc conçus pour les machines agricoles et les véhicules devant se déplacer dans la neige. En outre, Camso est l’un des trois plus grands acteurs du secteur des chenilles et des pneus pour les petites machines de construction. « En collaboration avec Camso, Michelin vise à devenir le numéro un du marché OTR mondial, le marché «off the road», ou hors-piste», a déclaré Jean François Forissier. Les activités économiques des entreprises profiteraient à la fois du savoir-faire de Camso et de la présence, longue de plusieurs décennies, de Michelin dans le Laval canadien (Québec) et en Nouvelle Écosse.

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Passion | Youngtimer

«Un tracteur idéal pour la production herbagère»: Bruno Lenzin, agriculteur et fontainier à Oberhof (AG) et son Steyr « 975 ». Photos: Dominik Senn et ldd

« Le Steyr ‹ 975 ›? Le tracteur idéal en production herbagère! » Le seul tracteur de l’exploitation de Bruno Lenzin, à Oberhof (AG), est un Steyr « 975 ». Il s’acquitte de 450 heures de service par an. Son propriétaire, éleveur de vaches allaitantes, le qualifie de «tracteur idéal pour la production herbagère». Dominik Senn

« Bosselé ». C’est le bon terme pour décrire le relief entourant les fermes des Pèlerins – Pilgerhöfe – à Oberhof (AG), à 700 mètres d’altitude dans le Jura argovien. Bruno Lenzin en sait quelque chose : sur ses 22 hectares d’herbages, classés en zone de montagne 1, rien n’est plat. Ou presque. L’inclinaison de 650 ares évolue entre 18 % et 35 %, et 160 ares « penchent » entre 35 % et 50 %. En 2001, Bruno Lenzin, âgé aujourd’hui de 61 ans, a cessé la production laitière et les veaux à l’engrais pour passer à l’élevage allaitant. Ses étables peuvent abriter 22 unités de gros bétail; il leur a adjoint l’an dernier des 56

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logettes et des boxes de vêlage. La topographie des lieux exclut l’usage de la charrue. Notre hôte produit de l’herbe, de l’herbe et encore de l’herbe, soit 4,5 hectares de pâturage permanent, 4 hectares de prairie artificielle, 2,4 hectares de prairies extensives, 1,5 hectare de pâturages extensifs, 23 ares de bosquets, le solde étant de la prairie permanente.

Attelage bas et timon hydraulique L’exploitation n’a qu’un seul tracteur, un Steyr «  975  » de 2001 développant 75 chevaux. Bruno Lenzin l’a acheté en 2003, avec 800 heures au compteur,

pour remplacer un Hürlimann de 60 chevaux. « L’Hürlimann était trop léger et trop faible pour tirer l’autochargeuse acquise l’année précédente après que j’ai découvert les avantages de son attelage abaissé et de son timon hydraulique lors d’une démonstration. » Sa conduite est bien plus facile, plus sûre, le tracteur ne se cabre pratiquement jamais et le freinage est meilleur. Les démarrages avec des charges élevées sont plus aisés aussi. La taille des andains ne pose pas de problème : « Ce qui passe sous le tracteur, passe aussi sous le timon », explique Bruno Lenzin. La présence au village d’Alois


Youngtimer | Passion

Kuoni, concessionnaire Steyr, a aussi joué dans le choix de Bruno Lenzin.

Un tracteur largement sollicité L’exploitation de Bruno Lenzin est bien mécanisée, pour toute la chaîne de production et de récolte de fourrage, de la faucheuse frontale à l’autochargeuse, en en passant par la faneuse et l’andaineur. L’ensilage est confié à une entreprise locale, tout comme le pressage des balles rondes et transport des balles de maïs achetées à l’extérieur. Le lisier est épandu au pendillard, une acquisition commune avec deux agriculteurs voisins, tandis que le semoir pour l’ensemencement des prairies est partagé avec un voisin. Bruno Lenzin possède aussi un ancien monoaxe de montagne Aebi qu’il utilise maintenant pour la pose des clôtures. Dans ces conditions, le Steyr « 975 » est largement sollicité toute l’année. Il affiche plus de 6900 heures, correspondant à 450 heures d’utilisation annuelle.

Remarquables reprises Depuis 2003 et malgré cette sollicitation quasi quotidienne, le tracteur n’a guère demandé de réparations, souligne Bruno Lenzin. Il a fallu lui remplacer l’embrayage et la fourchette de la boîte à vitesses. L’électronique du Steyr se limite à la commande de l’hydraulique frontal dont il a fallu changer un module. Ce tracteur est « agréable à conduire  », démarre au quart de tour, même à des températures négatives. Il va de soi que la commutation des 16 marches avant et des 8 vitesses arrière est mécanique ; si l’on choisi le juste rapport, on bénéficie de reprises remarquables.

Déchargement vu à vol d’oiseau de l’autochargeuse avec le « 975 ».

Le troisième groupe industriel autrichien d’autrefois Steyr est une marque intégrée dans CNH Industrial, groupe comprenant aussi Case IH et New Holland. L’usine Steyr se trouve à Sankt Valentin, en Autriche, entre Steyr et Linz. Sankt Valentin abrite aussi le siège de CNH Österreich GmbH. Jusqu’en 1926, l’usine Steyr s’appelait «Österreichische Waffenfabrikgesellschaft» («Société autrichienne d’armement»); elle commença à fabriquer des tracteurs en 1947. Steyr et Austro-Daimler-Puchwerke fusionnèrent en 1934 pour devenir Steyr-Daimler-Puch AG. Au milieu des années 1960, la gamme de produits comprenait une petite auto, la «Puch 500», des camions, des tout-terrain, des tracteurs, des machines agricoles, des roulements, des fusils de chasse, des motos, des vélos et de l’outillage. Environ un tiers de cette production était exportée. Les véhicules les plus connus étaient les Haflinger et les Pinzgauer, surtout utilisés dans l’armée autrichienne, mais aussi par les armées suisse et étrangères.

Dans les années 1980, Steyr-Daimler-Puch AG était le troisième plus grand groupe industriel d’Autriche ; il occupait 17 000 personnes. Puis le groupe fut démantelé, ses divisions vendues ou rendues autonomes. En 1987, la fabrication d’armes devint une société indépendante (Steyr Mannlicher GmbH & Co KG), les cycles Puch passèrent au groupe italien Bianchi, repris plus tard par le fabricant de vélos suédois Cycleurope AB. La production de roulements fut vendue à Svenska Kullager-Fabrike (SKF) et les camions à l’allemand MAN. En 1990, la division tracteurs fut séparée de Steyr-Puch, avant d’être reprise en 1996 par Case Corporation, un des principaux constructeurs de tracteurs de l’époque, pour être rebaptisée Case-Steyr Landmaschinentechnik. La fusion entre New Holland et Case Corporation, en 1999, donna naissance à CNH Global; Steyr appartient donc aujourd’hui à l’un des tout grands constructeurs de machines agricoles du monde.  ;

Fontainier du village Bruno Lenzin habite avec sa femme Trix, leur fille Svenja – 20 ans – et leur fils Lars – 16 ans – au Pilgerhof, à environ trois kilomètres du centre d’Oberhof. Svenja est cuisinière et suit une formation complémentaire en confiserie. Lars a commencé sa première année d’apprentissage de menuisier. Bien qu’éloignée du village, la famille est très attachée à la localité. Il y a deux ans, Trix a quitté le conseil municipal après y avoir siégé pendant 16 ans. Elle est également active au sein de la paroisse catholique. Depuis des années, Bruno est aussi fontainier communal et président du syndicat des eaux d’Oberhof-Wölflinswil. Ensemble avec son adjoint, fontainier de Wölflinswil, ils se partagent la mission couvrant le vaste territoire des deux communes.

Un bel attelage pour rouler par monts et par vaux.

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ASETA | Sections

sont déjà qualifiés ou se qualifieront encore lors des sélections régionales des différentes sections de l’ASETA. Ils seront répartis dans les catégories « Juniors de 14 à 17 ans » et « Actifs à partir de 18 ans ». Une compétition par équipes est également au programme. Cependant, il n’y aura pas de catégorie « Dames », selon Simon Eschler.

Programme pour les enfants Le comité d’organisation mettra en place des activités réservées aux jeunes visiteurs, notamment un championnat de conduite de tracteurs-tondeuses pour les grands enfants et une course de tracteurs à pédales pour leurs cadets.

Restauration

Le Championnat suisse de conduite de tracteur 2019 aura lieu le 11 août à Môtiers (NE), dans le Val-de-Travers. Photos : Dominik Senn et archives

Championnat suisse 2019 à Môtiers Môtiers (NE) accueillera le Championnat suisse de gymkhana de tracteur le dimanche 11 août 2019. L’éliminatoire neuchâteloise aura lieu la veille. Heinz Röthlisberger

Cette année, le Championnat suisse de conduite de tracteur aura pour cadre le charmant bourg de Môtiers, niché au cœur du Val-de-Travers et élu plus beau village de Suisse romande en 2013. Mis sur pied par l’ANETA, section neuchâteloise de l’ASETA, il se tiendra le dimanche 11 août sur le site de l’entreprise Etel SA (voir encadré ci-contre). La finale neuchâteloise sera disputée un jour plus tôt. « Nous mettons la dernière main aux 58

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préparatifs », confie Simon Eschler, président du comité d’organisation. Les organisateurs s’attendent à une rencontre passionnante, haletante avec des concurrents faisant preuve d’habileté et de précision tout en espérant que la météo sera de leur côté.

Qualification et catégories Les participants au Championnat suisse de conduite de tracteur de Môtiers se

Une petite restauration avec sandwiches et boissons sera proposée sur place. Les compétiteurs et les visiteurs pourront prendre leurs repas dans la cantine installée dans le village voisin de Boveresse distant d’un kilomètre, où une fête de lutte féminine et un concours régional de lutte sont planifiés respectivement pour le samedi et pour le dimanche. « Une navette sera assurée durant toute la journée », indique Simon Eschler. De multiples et diverses attractions ouvertes au public seront menées en marge des manifestations de lutte.

Sur le site de la société Etel SA Le Championnat suisse de conduite de tracteur et l’éliminatoire neuchâteloise se dérouleront sur le site de l’entreprise Etel SA, dont le siège se trouve à Môtiers (NE). La société développe des moteurs à entraînement direct incluant des moteurs linéaires, des moteurs couple, des contrôleurs de mouvement. Il s’agit de produits haut de gamme avec une précision au nanomètre destinés à des applications industrielles qui exigent des couples élevés. Fondée en 1975 comme « spin-off » de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), Etel SA emploie près de 400 personnes dans le monde entier.


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Examen pour le permis de catégorie F/G

Offre de cours actuelle

La section des Deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2019 (nés en 2005), ou plus âgés. Cours préparatoire : mercredi 30 octobre 2019, 13 h 30 Examen : samedi 16 novembre 2019, 9 h Lieu du cours : centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 1 Lieu de l’examen : Motorfahrzeugprüfstation (MFP), Münchenstein Prix : CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus). Inscription : au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@­ gmx.ch ; merci d’indiquer les dates du cours et de naissance.

Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : les cours de préparation à l’examen théorique du permis de conduire des cyclo­ moteurs ou des tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarifs des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : 70 francs pour les membres et 90 francs pour les non-membres. Dates des prochains cours : mercredi 3 juillet 2019 à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 ; mercredi 28 août 2019 à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 . Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour 29 francs. Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee, 300 francs pour les membres et 320 francs pour les non-membres. Prochain cours : n˚ 605, samedis 15 et 22 juin 2019, de 12 à 16 h. Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf : 220 francs pour les membres et 240 francs pour les non-membres. Prochain cours : n˚ 405 , quatre soirs, les lundis et mardis 26 et 27 août ainsi que les 2 et 3 eptembre 2019, de 19 h à 21 h, à Sursee. Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Offre combinée pour les scootéristes : plus avantageuse que les prix à l’unité. Apprendre la théorie en ligne / cours de base 1 et 2 (8 leçons) /  cours de théorie sur le trafic routier (4 × 2 leçons) ; 539 francs pour les membres, 579 francs pour les non-membres. Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons réparties sur quatre semaines (un jour de cours par semaine). Le cours est composé de modules et on peut le commencer chaque semaine. Le prochain cours commence le 3 août 2019 à Lucerne. Informations et inscription : (sous réserve de changements de lieux, de contenus, de prix ou de durée de cours) auto-école de la LVLT, Senn­ weidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch.

FR La campagne de tests de freins 2019 L’AFETA maintient sa campagne de tests de freins pendant l’année 2019. Ces tests sont destinés aux chars et remorques en tout genre, 30 ou 40 km/h, qui tout au long de l’année remplissent leur rôle, dont la maintenance est trop souvent négligée. À l’issue du contrôle, vous disposerez d’un diagnostic précis de vos véhicules, établi par un professionnel agréé Agrotec Suisse. Ces tests ont lieu dans l’atelier agréé le plus proche de votre domicile. La liste des ateliers peut être consultée sur www.agrotecsuisse.ch. Important : les convois doivent être équipés pour les tests de freins de service hydraulique ou pneumatique. Depuis cette année, l’AFETA propose, en plus de soutenir les nouvelles immatriculations de remorques. Avantage : l’AFETA prend en charge pour ses membres un montant de 50 francs par essieu sur le prix du test ainsi que 50 francs par essieu pour une première immatriculation. Pour cela, il vous suffit d’envoyer une copie de la facture ou du permis de circulation pour une nouvelle immatriculation à l’adresse suivante : AFETA / FVLT, Samuel Reinhard, Rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux. Cette offre n’est pas valable pour l’achat de nouveau matériel ou en cas de convocation ultérieure à une expertise.

SG

AR

AI

GL

Assemblées de cercles et conférences Il est aussi possible d’assister aux assemblées des autres cercles.

GR Journée de plein champ «Bio-Ackerbau» Vendredi 28 juin 2019, de 10 h 00 à 15 h 30 h à Coire, Plantahof Gutsbetrieb Waldhaus La journée de plein champ «Bio-Ackerbau» aura lieu le vendredi 28 juin 2019, de 10 h à 15 h 30, au Plantahof, à Coire sur le thème de la culture biologique. Elle sera mise sur pied par l’équipe du Plantahof et la section grisonne de l’ASETA. Le matin sera consacré à des présentations sur l’art de cultiver le chanvre, le quinoa, les lentilles, et le millet ainsi que sur l’irrigation. Des démonstrations de machines de désherbage mécanique auront lieu l’après-midi. En outre, on examinera des solutions pouvant se substituer au labour et aux herbicides totaux. Une restauration est prévue sur place L’inscription n’est pas obligatoire. Le programme détaillé peut être consultés sur le site www.plantahof.ch .

Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2019 Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach 2e jour Lieu de cours 1er jour + examen Après-midi mercredi après-midi Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 22.06.2019 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA

17.07.2019

Wangs, Parkhotel Sa 06.07.2019 Wangs, Parkhotel / StVA Mels

14.08.2019

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 10.07.2019 Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn

28.08.2019

6/7 2019 Technique Agricole

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ASETA | Sections

Trogen, Rest.Krone Me 21.08.1019 Trogen, Rest. Krone / StVA Trogen

11.09.2019

Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 31.08.2019 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA

18.09.2019

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 04.09.2019 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA

25.09.2019

Salez, Rheinhof Sa 14.09.2019 Wangs, Parkhotel / StVA Mels

09.10.2019

St. Peterzell, Schulhaus Sa 21.09.2019 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA

16.10.2019

Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 28.09.2019 Kaltbrunn Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn

23.10.2019

Widnau, Rest. Rosengarten Me 30.10.2019 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA

27.11.2019

Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa, 9. Nov. 19 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA

4. Dez. 19

Kaltbrunn, Rest. Löwen Mi, 20. Nov. 19 Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn

11. Dez. 19

Wangs, Parkhotel Sa, 23. Nov. 19 Wangs, Parkhotel / StVA Mels

18. Dez. 19

VD Journée technique agricole à Aigle Jeudi 29 août 2019 dès 14 h, à Aigle La section vaudoise de l'ASETA invite à une journée de technique agricole le jeudi 29 août 2019, dès 14 h 00, à Aigle. Programme : présentation de la manutention dans l'agriculture, exposition des essais de semences de maïs grains UFA, visite de l'exploitation d'engraissement de taureaux de la famille Angst. Restauration sur place et animation en soirée. Pour davantage d'informations : consulter le site Internet www.asetavaud.ch

SH Championnat schaffhousois de conduite de tracteur: grande volonté d‘aider Hansruedi Schelling, de Schleitheim, a remporté le championnat de conduite de tracteur organisé par la section schaffhousoise de l’ASETA en catégorie «Messieurs», suivi par Reto Beerli, d’Opfershofen, et Beat Derrer, d’Oberhasli. Dans la catégorie «Juniors», ce sont Cedric Lang, de Stetten, Tobias Moser, de Ramsen, et Vincent Prill, de Hallau aufs Treppchen, qui sont montés sur le podium. Gabi Uehlinger, de Neunkirch a obtenu la première place de la catégorie «Dames», devant Ronja Weilenmann, de Stein am Rhein, et Karin Gysel, de Schleitheim. Les premiers de chaque catégorie se sont qualifiés pour le championnat suisse de 2019. Le nombre de participants s’élevait à 47 chez les «Messieurs», et à 7, tant chez les «Juniors» que chez les «Dames». Cette compétition avait lieu sur le site du centre collecteur de céréales de la coopérative agricole de Schaffhouse (GVS), à Gächlingen. Chacun des huit postes permettait d’acquérir un maximum de 200 points, soit 1600 points en tout. Les hommes ont atteint un total de 1400 points. Hors concours, des équipes composées de trois conducteurs (de tracteur, de chargeur et de benne basculante) devaient transporter le plus d’eau possible dans des tuyaux dans un laps de temps donné. Les trois meilleurs ont ensuite effectué un parcours où ils devaient placer des balles sur les tuyaux de différentes manières à l’aide de palettes. On dénombrait presque autant de bénévoles que de concurrents. Près de 400 experts et responsables de stands étaient présents, sans compter les personnes s’occupant de la restauration. Le chœur allemand Obermettingen, en costume folklorique, a assuré la partie musicale. «J’ai constaté avec plaisir que tous les membres de la section contactés pour aider à préparer cette manifestation ont accepté sans hésiter une seconde», s’est émerveillé Bruno Gnädinger, président du comité d’organisation.

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Technique Agricole 6/7 2019

ZG Championnat zougois de conduite de tracteur Dimanche 18 août 2019, à Steinhausen, site du service des automobiles Le championnat zougois de conduite de tracteur du dimanche 18 août 2019 propose des animations pour toute la famille. Il s’agit de la 19e édition de cette manifestation biennale qui comptait en 2017 110 participants provenant de différents cantons. Cette année encore, une cinquantaine de bénévoles s’activent depuis plusieurs semaines déjà pour la préparer, sous la houlette d’un comité d’organisation créé par la jeunesse rurale zougoise. La compétition se déroulera sur le site du service des automobiles à Steinhausen, vis-à-vis du centre commercial Zugerland. Elle débutera à 8 h 30 et se terminera à 17 h. Les résultats seront proclamés à 20 h. Le parcours se compose de douze postes intéressants, notamment le tir au but avec un Terratrac, l’utilisation d’un arrosoir avec un tracteur, une marche arrière précise d’un attelage comprenant une remorque, le maintien du tracteur en équilibre sur une bascule, un questionnaire... Les concurrents seront répartis dans les catégories A juniors (de 14 à 17 ans), B hommes (à partir de 18 ans) et C, dames. Le prix de l’inscription est de 30 francs. Conditions de participation : avoir 14 ans au minimum et être détenteur d’un permis de


Sections | ASETA

conduire valable de catégorie G. Ce parcours exigeant et varié demande de l’habileté dans le maniement des équipements agricoles. Enrichi de quelques épreuves délicates (comme à chaque édition, voir la photo de celle de 2017 ci-dessous), il vaut le détour soit comme spectateur, soit comme concurrent. Ceux qui aiment les sensations fortes seront servis. Autres attractions : parcours enfants, place de sable, buvette avec barbecue ouverte toute la journée et cadeau souvenir. Pour davantage d'informations : contacter le président du comité d’organisation Marco Matter (marco.matter@bluewin.ch, 076 504 53 59).

Formation pour le permis F/G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

AG Lieux et dates de cours : Muri, 12.09.2019 et 1909.2019, de 18 h 30 à 20 h 30 ; Riniken, 21.11.2019 et 28.11.2019, de 18 h 30 à 20 h 30 ; Liebegg, 27.02.2020 et 05.03.2020, de 18 h 30 à 20 h 30 ; Frick, 07.05.2020 et 14.052020, de 18 h 30 à 20 h 30 Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme)

ZH

BL, BS Lieu de cours : Ebenrain, Sissach : 30.10.2019, 13 h 30 Leux et dates d'examen : MFP Münchenstein : 16.11.2019 Contact : Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch

Cours de préparation au permis à conduire de tracteur

BE Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch

Samedis 21 septembre et 16 novembre, de 9 h 30 à 15 h 30 La participation est possible 4 à 6 mois avant la date du 14 anniversaire (des certificats de premiers secours et de théorie de la circulation ne sont pas encore obligatoires dans cette catégorie). Prix : CHF 80.– pour les membres de l'ASETA Zurich, CHF 110.– pour les non-membres. Un CD didactique (ou une clé USB) et le repas de midi accompagné d’une boisson sont inclus dans le prix. Inscription en ligne : www.fahrkurse.ch, www.svlt-zh.ch, ASETA Zurich, contacter le 058 105 99 52 pour de plus amples renseignements. e

FR Contact : AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact :. Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch GL

AGRO-ENTREPRENEURS SUISSE Journée d'information sur la protection phytosanitaire

Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact : VLT-SH, Geschäftsstelle, Martin Müller, Haldenhof 286, 8213 Neunkirch, 079 656 74 58, www.vlt-sh.ch SO

Mardi 25 juin, de 9 à 16 h, à Lanzenneunforn (TG), site de la société Kressibucher Agro AG, Hauptstrasse 24 Agro-entrepreneurs Suisse et la société Kressibucher Agro AG (élevage de porcs, grandes cultures et entreprise de travaux agricoles) invitent ses membres et toutes les personnes intéressées à une journée d’information sur la protection phytosanitaire. Au programme, des conférences sur les thèmes suivants: • • • • •

Techniques d‘application Préparation des produits phytosanitaires Protection lors des traitements phytosanitaires Désherbage mécanique Sensibilisation de l'opinion publique

Les démonstrations techniques et les différents stands d’informations et d’expositions méritent par ailleurs une visite. La participation aux frais s’élève à CHF 50.– pour les membres d‘Agro-entrepreneurs Suisse et à CHF 100.– pour les non-membres (restauration incluse).

Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Lieux et dates de cours : Bürglen, 24.08.2019 et 07.09.2019 ; Müllheim : 26.10.2019 et 06.11.2019 ; Fritschen, 07.12.2019 et 18.12.2019 Contact : VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Lieu de cours : Oulens-sous-Echallens ; dates de cours : juin et octobre 2019 Contact : ASETA-Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu de cours : Strickhof, Lindau. Contact : SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

6/7 2019 Technique Agricole

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ASETA | Portrait

Agriculteur de convictions Né en 1987 et résident d‘Amriswil (TG), le jeune agriculteur Armin Göldi prend des décisions sages et inattendues en toutes circonstances. Il l’a fait dès qu’il a choisi, pour première profession, de devenir mécanicien en machines agricoles. Après sa formation, il a occupé les fonctions de mécanicien d’exploitation et de magasinier dans une entreprise de construction. Aujourd’hui encore, il répare lui-même ses machines et ses équipements dans son exploitation formatrice. Plus tard, la question de la succession du domaine familial s’est posée et Armin Göldi a effectué un apprentissage d’agriculteur. Il a décidé de poursuivre sa carrière dans l’agriculture de manière singulière : il s’est fait engager au Canada dans une exploitation laitière avec des cultures en 2014. Il y a soigné les vaches malades et fraîchement vêlées d’un élevage de 1600 bêtes en lactation. Il a également travaillé dans l’atelier et dans les champs. « La profession de paysan est encore très bien considérée au Canada, explique-t-il. Des postes de travail sont créés dans ce secteur. » Lorsqu’il est rentré en Suisse, il était convaincu de vouloir exercer ce métier et désireux de prendre la suite de son père. Armin Göldi a repris l’exploitation familiale en 2016, date depuis laquelle il emploie son père dont il a hérité l’amour des vaches. Les Göldi gèrent un élevage de holstein et red hol­stein. L’étable construite par son père en 1989 abrite un troupeau de 40 têtes. Le lait cru est livré à la fromagerie Studer AG, à Hatswil, où il est transformé en « Scharfe Maxx », un fromage épicé à pâte dure. La ferme est entourée de 19 hectares de surface utile agricole (sur un total de 23), facilement accessible pour les bovins. Ceux-ci passent la nuit dans les pâtures en été et reçoivent toute l’année une ration comportant une forte proportion de foin. Le jeune agriculteur est persuadé qu’un robot de traite serait rentable dans son exploitation. « Je me donne l’objectif immédiat d’acquérir un robot pour 50 vaches. Ainsi, j’économise de la main d’œuvre et j’optimise la gestion de la ferme. » Outre la culture fourragère (foin, maïs, orge et betteraves), il a bien assez à faire avec l’entretien de 90  arbres fruitiers servant à produire du moût et la conduite d’une installation de compostage en bord de champ (traitement de 500  tonnes par année). Il épand les déchets verts récupérés avec ses deux remorques doseuses Strebel « HW 22 » ; elles sont aussi équipées d’un tapis orientable supplémentaire permettant de former des andains. Il possède encore un retour­neur de compost Gujer, qu’il met à disposition d’une communauté de machines. Quand son emploi du temps le permet, Armin Göldi parcourt la montagne avec son amie, chaussé de souliers de marche l’été, juché sur un snowboard l’hiver.

Propos recueillis par Dominik Senn

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Technique Agricole 6/7 2019


Cours | ASETA

Les cours ASETA Lieux des cours de conduite G40

Cours de conduite G40

1260 *Nyon VD 1302 Vufflens-la-Ville VD* (nouveau) 1315 *La Sarraz VD 1510 *Moudon VD 1562 *Corcelles-près-Payerne VD 1630 **Bulle FR 1786 **Sugiez FR 1860 *Aigle VD 1920 *Martigny VS 1964 *Conthey VS 2208 *Les Hauts-Geneveys NE 2720 *Tramelan BE 2852 *Courtételle JU 3150 Schwarzenburg BE 3186 **Düdingen FR 3250 Lyss BE 3270 Aarberg BE 3421 Lyssach BE 3510 Konolfingen BE 3550 Langnau i. E. BE 3770 Zweisimmen BE 3800 Interlaken BE 3818 Grindelwald BE 3930 Visp VS 4222 Zwingen BL 4415 Lausen BL 4538 Oberbipp BE 4702 Oensingen SO 5040 Schöftland AG 5505 Brunegg AG 6056 Kägiswil OW

Le cours de conduite G40 de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et annoté dans le permis de conduire. Voir le site www.fahrkurse.ch pour davantage d’information.

6130 Willisau LU 6170 Schüpfheim LU 6210 Sursee LU 6276 Hohenrain LU 6430 Schwyz SZ 6472 Erstfeld UR 6702 ***Claro TI 7130 Ilanz GR 7302 Landquart GR 7430 Thusis GR 7524 Zuoz GR 7550 Scuol GR 7742 Poschiavo GR*** (nouveau) 8180 Bülach ZH 8200 Schaffhausen SH 8315 Lindau ZH 8460 Marthalen ZH 8500 Frauenfeld TG 8625 Gossau ZH 8836 Biberbrugg SZ 8856 Tuggen SZ 8867 Niederurnen GL 8932 Mettmenstetten ZH 9133 Sitterdorf TG 9436 Balgach SG 9465 Salez SG 9602 Bazenheid SG * en français ** en français et en allemand *** en italien **** en italien et en allemand

Cours de conduite « G40 » de l’ASETA Ce code QR vous permet d’accéder directement au calendrier des cours de conduite G40 de l’ASETA et de vous y inscrire.

Formation OACP

Lieu : Riniken AG

Module Date Véhicules et technique, allemand

sur demande

OTR1 et tachygraphie, allemand

22.07.2019

Premiers secours, allemand

sur demande

Assurer la charge, allemand 05.08.2019

Cours pour caristes Approuvé par la Suva, contrepoids, chariots télescopiques et élévateurs

Lieu et langue

1re journée

2e journée

Ardon VS, français

sur demande

sur demande

Chavornay VD, français

sur demande

sur demande

Goldach SG, allemand

29.10.2019

30.10.2019

Oberbipp BE, allemand

16.10.2019

17.10.2019

Oberbipp BE, allemand

18.10.2019

19.10.2019

Rümlang ZH, allemand

sur demande

sur demande

Cours de soudure

Lieu : Riniken AG

Type de cours Soudage de métal sous gaz de protection, allemand

Dates

04 et 05.11.2019

Soudage à l’arc, allemand

11 et 12.11.2019

Soudage Wolfram sous gaz de protection, allemand

20 et 21.11.2019

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, au 056 462 32 00 ou par courriel : zs@agrartechnik.ch

Impressum 81e année www.agrartechnik.ch Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président Aldo Rui, directeur Rédaction Tél. : 056 462 32 00 Roman Engeler : roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger : heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Dominik Senn : dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél. : 056 462 32 00, Fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél. : 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél. : 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable : 2019 Rabais pour la parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD Goldach AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger : CHF 135.– (TVA exclue) Prochain numéro Thème principal Equipements au point pour la forêt Management Différences lors des contrôles de véhicules Plate-forme Robot piqueur dans une aspergeraie ASETA Interessantes destinations de voyages L’édition 08 2019 paraîtra le 15 août 2019 Dernier jour pour les ordres d’insertion : 5 août 2019

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