Capital Edition 92 (22 aout 2012)

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PLATINUM GROUP DÉBARQUE À BAGATELLE Élégance, costumes et chaussures à talon étaient de rigueur jeudi soir. La raison : le groupe sud-africain Platinum a inauguré cinq magasins de mode au Bagatelle Mall of Mauritius. Cela méritait bien une visite

Edition 92 – Mercredi 22 août 2012

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

POONANUN JEEBUN : « RIEN N’AURAIT PU EMPÊCHER LE SCANDALE MCB-NPF »

Avoir au sein de son entreprise un Certified Fraud Examiner est important pour prévenir contre le risque de fraudes. Mais pour Poonanun Jeebun, ancien Chief Investigator à l'Icac, rien n'aurait pu empêcher ce qui s'est passé à la MCB en 2003, car il y avait, selon lui, collusion entre ceux qui ont perpétré la fraude

Votre hebdomadaire à Rs 15

DR ASHOK AUBEELUCK : « XAVIER DUVAL NE VOIT PAS LE CÔTÉ MACROÉCONOMIQUE »

Révolu le temps des Risk Takers, analyse l'ancien directeur du Budget Ashok Aubeeluck. Aujourd'hui, chacun veut tout avoir sur un plateau. Pour l’économiste, il y a des choix qui s'imposent si on veut développer une nouvelle vision pour le pays, notamment en visant les secteurs rémunérateurs

KEE CHEONG LI KWONG WING

Bheenick a 100% raison de parler de

‘BANKSTERS’ La crise comprend plusieurs volets. Les autorités et les institutions financières analysent les enjeux sous leur propre angle. Kee Cheong Li Kwong Wing, parlementaire de l'opposition, déplore la confusion qui s'ensuit

VAUGHAN HEBERDEN, GROUP CHIEF EXECUTIVE, CIM GROUP

TIM TAYLOR, CIM GROUP CHAIRMAN

“FINANCIAL CRISIS WILL CONTINUE TO AFFECT MAURITIUS”

“TAYLOR SMITH ACTIVITIES WILL NOT MERGE WITH THOSE OF CIM”


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INSIDE

POONANUN JEEBUN, CERTIFIED FRAUD EXAMINER

« Aucune mesure préventive n’aurait pu empêcher le scandale MCB/NPF »

Avoir au sein de son entreprise un Certified Fraud Examiner est important pour prévenir contre le risque de fraudes. Mais pour Poonanun Jeebun, ancien Chief Investigator à l'Icac, rien n'aurait pu empêcher ce qui s'est passé à la MCB en 2003, car il y avait collusion | LEEVY FRIVET

coup de comptables et autres responsables financiers se sont fait arrêter par la police pour des délits de détournement de fonds, d'escroquerie et de faux . Comment l'ACFE peut-elle intervenir à ce sujet ? Nous souhaitons que chaque entreprise ait son Certified Fraud Examiner pour éviter ce genre de situation. ❚ Mais est-ce dans les

mœurs ? Non, mais je vois que peu à peu, cela commence à prendre de l'ampleur, et c'est tant mieux. Ce n'est pas une obligation légale de recruter un Certified Fraud Examiner, mais la tendance de ces derniers temps démontrent que les banques sont intéressées et qu’elles commencent à les employer. Je pense que cela doit être le cas partout, même au niveau des petites et moyennes entreprises. ❚ On remarque néanmoins

l'absence d’experts financiers dans les enquêtes conduites par la police sur des crimes qui relèvent pourtant de leur spécialité… Avec tout le respect qu'on a pour la police, je pense que ce n'est pas à elle d'enquêter sur des crimes financiers. Elle n'a ni l'expertise, ni les techniques requises pour comprendre une fraude. La police a eu une formation de base sur la fraude, mais en comprendre le mécanisme demande une plus grande expertise. Par contre, un expert financier qui détient des expertises sur le sujet peut résoudre les casse-tête dont la police a souvent du mal à venir à bout. ❚ Si demain une autre

fraude est détectée, vous

estimez donc que ce serait mieux qu'un expert financier, nommément un Certified Fraud Examiner, soit en charge de l’enquête, et non la police ? Oui, je le pense. Que ce soit aux Etats-Unis ou au Canada, c'est comme cela qu'on procède. D'ailleurs, le FBI recrute souvent des Certified Fraud Examiners pour ce genre d'enquête. On ne prétend pas être meilleurs que la police, mais on parle de techniques et d’expertises différentes. Moi, j'insiste pour dire que dans des cas de fraudes massives, c'est aux Certified Fraud Examiners d'enquêter, et non la police traditionnelle. Tout ce qui est fraude, corruption, blanchiment d'argent, détournement de fonds, entre autres, est un crime financier complexe, et c'est à un Certified Fraud Examiner d'enquêter là-dessus. Et puis les crimes financiers ne sont pas perpétrés par les petits voyous dans la rue. Il s’agit de personnes éduquées et qui disposent de moyens techniques sophistiqués. On a affaire à des professionnels. Il faut donc des professionnels pour les traquer.

qu'il y a eu collusion. Certains des présumés fraudeurs bénéficiaient d’un traitement VIP auprès de la banque.

❚ La présence d’un Certi-

❚ Collusion ?

fied Fraud Examiner au sein d’une compagnie peut empêcher qu’une fraude ait lieu. Pensezvous qu'il aurait pu prévenir ce qui s'est passé à la Mauritius Commercial Bank (MCB) avec le scandale MCB-NPF ? C'est bien qu’une banque dispose d’un Certified Fraud Examiner, mais il ne faut pas oublier que la MCB avait un Fraud Manager et un Internal Auditor, de même qu’un auditeur externe. Autant de garde-fous qui n'ont rien vu venir. Je pense qu'aucune mesure n’aurait pu empêcher ce scandale de survenir pour la simple et bonne raison

Oui, il y avait une complicité entre ceux qui ont perpétré la fraude. Installer des filets de protection n’aurait donc servi à rien.

PHOTO : NICHOLAS LARCHÉ

❚ Il est un fait que beau-

❚ Très peu de Mauriciens

comprennent le délit de blanchiment d'argent et ce qu'il implique. Qu'estce qui explique cela ? Tout le monde, à Maurice, est aujourd'hui conscient de ce qu'est la corruption et ses conséquences sur l'individu, sur la société, et sur l'image du pays. On enseigne à l'école les méfaits de la corruption. L'Icac mène des campagnes d'éducation et de sensibilisation à ce sujet, et

c'est bien. Mais qu’en est-il de l'éducation sur le blanchiment d'argent. Il n’y en a pas, et c'est sur cela que les autorités devraient se concentrer. ❚ Pensez-vous que beau-

coup de personnes à Maurice sont impliquées dans ce type de délits ? Oui, beaucoup de personnes font du blanchiment d'argent sans vraiment le réaliser. Je me souviens, du temps où je travaillais encore à l’Icac, avoir interrogé un homme de loi qui était accusé de blanchiment d'argent. Ce n'était pas une personne qui cherchait à le faire, mais il le faisait quand même sans s'en rendre compte. ❚ Mais Maurice dispose

quand même de la Finan-

cial Intelligence Unit (FIU) ? C'est là que pratiquement tout le monde se trompe. La FIU n'enquête pas sur des cas de blanchiment d'argent. Certes, elle est régie par le Financial and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA). Selon cette loi, la FIU doit recevoir et compiler des rapports sur des transactions douteuses. D'un casino à un point d'échange en passant par une banque, ils doivent tous envoyer des rapports à la FIU quand ils soupçonnent que les fonds qu'ils entretiennent sont d’une provenance pas très claire. Cependant, avec les rapports en question, la FIU n'enquête pas, mais fait de l’‘intelligence gathering’. Beaucoup de personnes ne savent pas faire la différence entre une enquête et de l’‘intelligence gathering’. Contrairement à une enquête, celle-ci a pour but de définir le profil financier d'une entreprise ou d'un individu, et ce profil est à son tour soumis à l'Icac, qui, elle, a un mandat pour enquêter. La FIU a des procédures bien structurées. Elle fait ce qu'on appelle du ‘data mining’. C’est à dire qu’elle compile toutes les données et les envoie à l'ICAC. Mais à aucun moment elle n’enquête sur quoi que ce soit. Le souci, par rapport au blanchiment d'argent, est que personne ne se charge d’éduquer les Mauriciens sur ce sujet. Il faut rectifier le tir. ❚ Et les banques dans tout

cela ? Elles ont des objectifs souvent conflictuels. Elles hésitent à envoyer des rapports sur des transactions qu’elles soupçonnent d'être illégales car elles risquent de faire fuir le client. C’est un choix difficile pour elles. Idem pour d'autres institutions financières qui ne sont là que pour faire du profit.


INSIDE

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ASSOCIATION OF CERTIFIED FRAUD EXAMINERS

La lutte contre les crimes financiers s’organise L'ÎLE MAURICE n'a jamais caché sa volonté de combattre la fraude et la corruption. Mais il manquait toujours, pour y arriver, une véritable concertation entre les experts de ce secteur. C’est notamment pour pallier à cette lacune que l'Association of Certified Fraud Examiners (ACFE) a vu le jour le mois dernier. L’ACFE va bien entendu se concentrer sur comment détecter les crimes financiers, mais elle vise avant tout à éduquer la population sur ce sujet. MISE SUR PIED D’UN CONSEIL DES CFE L'ACFE de Maurice, qui s’est inspirée d’organisations similaires dans d’autres pays, est composée d'une cinquantaine de membres divisés en Certified Fraud Examiners et Associate Members. Ce nombre est important, car selon les principes de l'ACFE du Texas, aux Etats-Unis, où se trouve le siège mondial, tout pays voulant constituer une association de ce genre doit au minimum avoir sur son territoire dix Certified Fraud Examin-

Experts financiers, experts comptables, auditeurs et autres se sont regroupés au début du mois dernier pour lancer l'Association of Certified Fraud Examiners (ACFE) de Maurice. Le but est de contrer les crimes en col blanc | LEEVY FRIVET

ers et dix Associate Members. Ces derniers sont appelés à travailler ensemble, nous explique Poonanun Jeebun, président de l'AFCE. « Tout professionnel qui s'intéresse au domaine du ‘fraud examination’ peut devenir un Associate Member. Un comptable, un auditeur, voire même un homme de loi qui s'intéresse au sujet, peut faire une demande au siège de l'association, au Texas, pour devenir un Associate Member. Un Certified Fraud Examiner est par contre une personne ayant acquis une certaine expérience dans le domaine de la lutte contre la corruption, la fraude, et aussi dans la détection et le combat contre les crimes financiers. « C'est avant tout un Associate Member qui devra prendre part à des examens spécifiques pour devenir Certified Fraud Examiner. La route vers ce poste passe donc inévitablement par celui d’Associate Member. Réussir à

son examen est important, mais le candidat ne deviendra un Certified Fraud Examiner que dans les deux ans suivant son examen. Le board, au Texas, insiste par ailleurs pour que quiconque vise à devenir Certified Fraud Exami-ner soit une personne intègre, qui n'a pas été impliquée dans un scandale financier ». Contrairement à un Associate Member, un Certified Fraud Examiner peut entreprendre des travaux d'enquête. Il peut également aider à la prévention de crimes financiers et aider une entreprise à mettre en place un système de protection contre ce genre de délits. L'ACFE compte d’ailleurs mettre sur pied un conseil des Certified Fraud Exa-miners, puisque ses membres sont souvent appelés comme experts dans des enquêtes sur des crimes financiers, ou lors de procès.

L’EXÉCUTIF EN PLACE Fonctionnaire pendant de nombreuses années, notamment à la douane et au département des impôts, Poonanun Jeebun a rejoint la Financial Intelligence Unit en 2003, puis l'Independent Commission Against Corruption (Icac), la Financial Services Commission (FSC), avant de retourner à la Mauritius Revenue Authority (MRA). Il est à la base de la fondation de l'ACFE à Maurice, et en est le président. Les autres membres de l'exécutif de l'ACFE sont Ashok Kumar Seeballuck, vice-président, Subash Raumessur, secrétaire, Leckraj Anand Gopee, assistant secrétaire, Vee-ramdeve Nem, trésorier et Nuvin Kumar Bundhoo, assistant trésorier, ainsi que Nazir Hussain Beekharry, Kheelanand Seebaluck, Khilshan Prayag et Yoshinee Parasuramen.

A LA RECHERCHE DE SPONSORS L'ACFE de Maurice est à la recherche de partenariat et de sponsors. Poonanun Jeebun explique en effet que l'association ne peut se permettre d’accepter des fonds de n’importe qui, car c'est une question d'intégrité. « On combat la fraude et les pratiques douteuses et on ne peut donc pas accepter des fonds de provenance douteuse. Ces fonds permettront notamment à l'ACFE d’organiser plusieurs cours de formation, en novembre, avec des experts venant d'Inde et d'Afrique du Sud.


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FINAL REPORT

La crise comprend plusieurs volets. Les autorités et les institutions financières analysent les enjeux sous leur propre angle. Kee Cheong Li Kwong Wing, parlementaire de l'opposition, déplore la confusion qui s'ensuit | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

KEE CHEONG LI KWONG WING

OUTRE UNE détérioration constante de la santé économique mondiale, les choses ne sont pas mieux à Maurice. La situation est tendue dans le secteur sucre alors que deux de nos autres piliers sont malades. A savoir le textile et le tourisme. Comment fait-on pour survivre ? La solution réside-t-elle dans la fluctuation du taux de notre roupie. Oui, dit le ministre des Finances. Non, réplique le gouverneur de la Banque de Maurice. Le député de l'opposition Kee Cheong Li Kwong Wing, pour sa part, donne 100% raison à Rundheersing Bheenick de résister au lobby des « gros opérateurs » et au ministre des Finances par rapport à la politique monétaire. « Le ministre des Finances a étalé son incompétence en 'shifting the buck' aux autorités monétaires. Au lieu d'affronter les 'long-standing issues' ayant trait à la productivité, l'inefficience du secteur public, le manque de compétitivité dans le secteur privé ou encore le dysfonctionnement des institutions et la mauvaise gestion de nos ressources, le ministre des Finances veut que la Banque centrale intervienne sur le marché des changes pour pousser la roupie vers une dépréciation conséquente, délibérée et accélérée », déplore le porte-parole du MMM sur les questions économiques.

NICHOLAS LARCHÉ

« BHEENICK A 100% RAISON DE PARLER DE ‘BANKSTERS’ »

Ils parlent d’un « misalignment » de la roupie, alors que c’est davantage une collusion dangereuse de cartel bancaire Le parlementaire explique cette réaction de Xavier-Luc Duval par son échec dans son intervention auprès de ses nominés à la BoM sur la question du Key Repo Rate qu'il voulait baisser pour soi-disant doper l'investissement privé. « Les banques préfèrent prêter en roupies, car elles arrivent à tirer un profit de 6%. Par contre, en devises étrangères, elles ne font que jusqu’à 2%. Elles ne désirent que des profits. Les banques commerciales souhaitent une dévaluation, tout comme le ministre des Finances. Pourquoi prendre un profit de 2% alors que si la roupie est dévaluée à hauteur de 15-20%, les recettes augmenteront de 15-20%. Si cela arrive, ce sont les consommateurs qui en paieront les frais. Les prix des denrées alimentaires enregistreront une hausse. La Banque centrale n'entend pas se prêter à ce jeu. Bheenick a 100% raison de les qualifier de 'banksters'. Elles attendent tous pour spéculer sur le marché des changes pour faire des profits financiers sur le dos de la

population, des 'windfall gains' », observe le parlementaire-économiste. SCANDALEUX « The kind of currency adjustment that desperate exporters seem to be praying for cannot be envisaged as the consequences would be unbearable for the rest of the population. We should bear in mind that while the Export-Oriented Enterprises employ around 55,000 people and the tourism sector, some 40,000, against a total employment of 536,700 in 2011, their weights in our GDP represent 6.3% and 7.9% respectively. The other sectors actually contribute more to GDP and would be penalized by currency depreciation. All this needs to be

taken into consideration before we envisage any further currency adjustment », avait commenté le gouverneur de la Banque centrale lors d’une de ses interventions. Selon l'analyse de Kee Cheong Li Kwong Wing, les opérateurs privés, les banquiers et le ministre des Finances sont dans le même bateau. Ils parlent tous le même langage, prônent la même philosophie et défendent les mêmes causes. « Ils parlent d’un « misalignment » de la roupie, alors que c’est davantage une collusion dangereuse de cartel bancaire », commente le parlementaire, qui qualifie de « scandaleux » le comportement de la SBM qui « emboîte le pas aux grosses banques privées, au lieu de contre-balancer leur main-mise sur l’économie ».


FINAL REPORT

AU SECOURS DE NOS EXPORTATEURS LA BANQUE de Maurice a mis à la disposition des exportateurs une ligne de crédit de 600 millions d’euros en vue de minimiser les risques liés au taux de change. L’institution a pris cette mesure après que la roupie se soit légèrement dépréciée suivant plusieurs mois successifs d’appréciation. Cette aide financière peut être décaissée par les banques en euros ou en dollars, selon la demande des clients. La ligne de crédit est une possibilité offerte pour une durée déterminée et dans la limite d’un plafond fixé par contrat. Elle permet ainsi de couvrir des besoins ponctuels ou saisonniers de trésorerie. Elle assure à une entreprise la couverture du besoin de financement généré par son exploitation courante. INADÉQUATION Grâce à cette ligne de crédit spéciale, nos opérateurs économiques seront, selon le gouverneur de la Banque centrale, en meilleure position pour faire face aux conséquences de la crise qui sévit en Europe. Cela, sans que la roupie soit dépréciée, donc sans qu’ils aient à infliger des coûts additionnels sur l’économie locale. « Il était clair pour nous que la crise économique n’allait pas être une histoire ancienne aussi rapidement. Au contraire, les derniers chiffres démontrent que les perspectives sont de plus en plus sombres et que l’économie globale s’empire. D’où notre proposition de refinancer les dettes, en roupies, de nos exportateurs. Il y avait une inadéquation entre leurs revenus et leurs dettes », avait soutenu Rundheersing Bheenick lors de sa présentation de la ligne de crédit le 9 juin. Sollicité par Capital pour intérpéter cette initiative de la banque centrale, Kee Cheong Li Kwong Wing explique que cette ligne de crédit a pour but de soulager le manque de liquidités des opérateurs et de réduire leur niveau d'endettement dus à une baisse de leurs recettes. Mais, reconnaît notre interlocuteur, on ne s'est pas bousculé devant la porte

LA PRÉSENTE crise aura plus de concéquences pour Maurice que celle de 2008 ou de 2011. Car il s'agit d'une crise à trois effets dangereux : (i) au niveau économique, suite à la baisse de demande de nos produits ; (ii)

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RAJIV BEEHARRY, CEO DE LA MAURITIUS AND POST COOPERATIVE BANK

« NOUS AVONS REÇU D’AUTRES DEMANDES » La Mauritius Post Cooperative Bank (MPCB) a été la première à profiter de la ligne de crédit mis à la disposition des banques commerciales par la Banque de Maurice. Le Chief Executive Officer Rajiv Beeharry explique sa motivation ❚ La MPCB a été la première

banque à prendre avantage de la ligne de crédit de la Banque centrale. Mais vous avez attendu deux mois pour vous manifester, pourquoi ce retard ? Après l’annonce par la BoM, on a informé les clients éligibles. On a dû attendre les demandes, les demandes reçues il a fallu les traiter selon les procédures établies, les évaluer selon leurs mérites et le calcul des risques. On a eu un premier décaissement la semaine dernière. ❚ Après le couple Nundlall,

avez-vous d'autres clients qui vous ont sollicité pour cette ligne de crédit ? Nous sommes en présence d'autres demandes. Les dossiers sont traités selon les procédures. ❚ Rundheersing Bheenick a com-

de la Banque de Maurice. « Les banques n’ont pas pris avantage de cette mesure à cause de la marge de manœuvre. Pour les banques, elle n’aurait pas aidé à couvrir leurs coûts administratifs. C’est à ce moment que Bheenick double les points pour venir à 200. Mais là aussi les banques ne démontrent aucun entousiasme », fait ressortir le député de l'opposition.

Crise 3D

une crise alimentaire générée par le changement climatique ; et (iii) une crise pétrolière liée aux instabilités géopolitiques et

Les banques préfèrent prêter en roupies, car elles arrivent à tirer un profit de 6%. Par contre, en devises étrangères, elles ne font que jusqu’à 2%. Elles ne désirent que des profits

d'autres problèmes écologiques. Ce que l'on appelle donc une « Triple Dip Recession ». « Nous subissons déjà le volet économique de la crise qui risque de s'aggraver davantage. Déjà que nous avons été un peu affec-

plimenté votre banque d'être toujours la première banque à réagir aux plans mis en place par la Banque centrale. Ça fait du bien d'être dans les « good books » de la BoM ? Nous tenons à remercier le gouverneur pour son appréciation des efforts de la MPCB pour soutenir les entreprises en difficultés. Mais nous ne faisons que ce pourquoi nous existons. Nous sommes au service de nos clients, nous voulons qu'ils profitent de toutes les facilités à leur disposition.

tés de 2008 à 2010, pour remonter la pente en 2011. Cette année, nous avons encore chuté et ce n'est pas bon signe. Donc, il ne s'agit pas uniquement d'une crise de récession européenne. Nous allons subir de plein fouet les effets. Cela

demande beaucoup de compétence, de leadership et d'audace de la part de nos dirigeants pour trouver des solutions structurelles et profondes, afin de nous sortir de cette crise », observe Kee Cheong Li Kwong Wing.


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ACTA PUBLICA

La mise en place de Bâle III ne sera pas chose aisée pour la Banque de Maurice. Valeur du jour, notre système bancaire ne répond pas à tous les critères exigés, dont le Domestic Systemically Important Banks (DSIB). Une situation dangereuse à corriger en urgence | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

BÂLE III

Pour éviter un effondrement bancaire L'EXEMPLE DE l'Irlande, qui voit son déficit public exploser du fait de l’effondrement de son secteur bancaire, en 2010, ne peut être contourner quand on évoque Bâle III. C’est ce que veut prévenir la Banque de Maurice en voulant faire adopter le concept Bâle III. Bâle III est une réforme mise en œuvre par le Comité de Bâle. Elle vise à renforcer le niveau et la qualité des fonds propres des banques et à améliorer la gestion du risque de liquidité bancaire avec la création de deux ratios de liquidité ; un ratio de liquidité à un mois et un ratio à un an. Maurice est un des rares pays d’Afrique à avoir adopté le Bâle II. Le régulateur bancaire se dit déterminé à aller vers Bâle III. Il publiera très prochainement un document de consultation pour le secteur.

LA PRUDENCE DE MISE Cette réforme, qui sera introduite en plusieurs phases, s’échelonnera sur plusieurs années. Ce n’est que vers 2018 qu’elle sera complètement opérationnelle. Selon le gouverneur de la Banque centrale, nos banques répondent déjà à plusieurs critères stipulés dans la réforme menant à Bâle III. Entre autres : les ‘Capital buffers’, le capital Tier-1 ou encore les ratios de capital adéquats. Mais d’autres critères nous font défaut. Dont le Domestic Systemically Important Banks (DSIB). Deux de nos

SUSHIL KHUSHIRAM assumera ses nouvelles responsabilités à partir du 1er septembre prochain. Cette entité regroupe Cim Fund Services Ltd, Cim Corporate Services Ltd et Cim Trustees Ltd. « L’expérience considérable ainsi que la stature de Sushil Khushiram seront d’une aide précieuse pour faire avancer davantage les services financiers du Groupe Cim dans leur phase de développement et d’expansion sur le niveau local et international. En plus de sa capacité de président du conseil d’administration de Cim Global Business, Sushil Khushiram agira comme conseiller stratégique pour le groupe », fait ressortir Vaughan Heberden, CEO du Groupe Cim. L'économiste et financier vient de rentrer au pays, cette année, après avoir passé les six

banques se qualifieraient pour cette appellation : « In other jurisdictions, systemically important institutions (SIFIs) are required to actually come forward with a living will. They are deemed to be too big to fail but they are also too big to bail. Why are they too big to bail? Because the cost of bailing them out is well beyond the resources either of the central bank as a regulator and lender of last resort, or well beyond the resources of the country that holds these institutions in terms of ratio to GDP of the banking sector assets. We fall in that category », commente Rundheersing Bheenick. D’où la nécessité d’être prudent. « Ce sera dans l’intérêt du pays », indique le gouverneur. Au cas contraire, le secteur bancaire mauricien pourrait connaître un effondrement semblable à celui d’Irlande ou encore l’Islande, avec des implications énormes au niveau du budget du secteur public. La banque centrale, assure le gouverneur, travaille actuellement sur un cadre pour suivre de près ces institutions qui seront appelées à maintenir un ratio de capital supérieur aux autres banques. Dans un document publié à l’intention des acteurs du secteur bancaire, le Comité de Bâle III fait ressortir : « While not all DSIBs are significant from a global perspective, the failure of such a bank could have a much greater impact on its domestic financial system and economy than that of a non-systemic institution. »

EXEMPLES À NE PAS SUIVRE En 2010, l’Irlande voit son déficit public exploser du fait de l’effondrement de son secteur bancaire. Ce déficit historique, le plus élevé jamais enregistré par un pays de la zone euro, a été en partie dû au sauvetage de la banque Anglo Irish. Celle-ci a été nationalisée en 2009 au plus fort de la crise financière. Avec l'effondrement du marché immobilier, les banques irlandaises se sont trouvées confrontées à un double problème : un défaut de solvabilité suivi d'un manque de liquidités. L’Islande, en 2008, s’est trouvée dans une situation analogue à celle de l’Irlande et de l’Espagne. En nationalisant toutes les banques, l’Etat islandais avait récupéré non seulement des actifs financiers pourris, des dettes à l’égard des déposants islandais et étrangers, mais aussi l’endettement de la masse des particuliers. L’effondrement de la couronne islandaise (- 50% en moyenne) eût pour résultat de doubler le poids des remboursements des particuliers et des entreprises, endettés en devises étrangères pour la plupart.

Sushil Khushiram à la tête de Cim Son aventure africaine arrivée à terme, Sushil Khushiram reprend du service à Maurice. Le groupe Cim a fait appel à ses expériences et compétences pour présider aux destinées de Cim Global Business dernières années en Afrique, notamment en tant que conseiller supérieur du président au sein de la Banque africaine de développement (BAD), à Tunis, puis comme représentant résident en Égypte, et, finalement, comme consultant à la Banque Africaine d’Import Export. CONTRIBUTION SIGNIFICATIVE Sushil Khushiram est surtout reconnu pour sa contribution significative au développement du secteur financier de Maurice. Il a été ministre du Développement

économique, des Services financiers et des Affaires corporatives de septembre 2000 à décembre 2003. Puis ministre de l’Industrie et des moyennes

Entreprises, des Services financiers et des Affaires corporatives jusqu’en juin 2005. A la tête de ces ministères, il a mené plusieurs réformes de fond, dont la mise en place de cadres institutionnels et légaux pour le secteur financier nonbancaire, le système de Financial Reporting, la bonne gouvernance au sein des entreprises ainsi qu’un cadre légal contre le blanchiment d’argent. Ces initiatives ayant donné lieu à la création de la Financial Services Commission, du Financial Reporting Council, et de la Financial In-

telligence Unit. Sushil Khushiram avait été directeur général de Newton Securities Ltd, une compagnie de courtage en Bourse avant de s'engager en politique sous les couleurs de l'alliance MMMMSM, en 2000. Elu à BelleRose-Quatre-Bornes, il fut nommé ministre. Il a aussi dirigé une société d’investissement et a été président de la Bourse de Maurice en 1993 et 1994. Il a été à la base d’une expansion rapide des activités boursières et de l’amélioration de l’infrastructure du marché boursier.


ENTRETIEN

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TIM TAYLOR, CIM GROUP CHAIRMAN

« Taylor Smith Activities will not merge with those of CIM »

Will the deal be a fair one in terms of assets and profits distribution? True it is that Cim got the upper hand on the profits following the split of Rogers and CIM but Tim Taylor is of the opinion that the Noel family got out pretty well too. “The assets are staying with them”, he pointed out. While waiting for CIM and Rogers to be listed and the market reaction thereof, Capital had a chat with Tim Taylor | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN ence between the value of the Rogers Share prior to the listing of Cim and the value of the Cim share on its listing. However once the Rogers share starts trading ex div ( i.e ex the dividend in specie of the Cim share), it is the market that will decide the price.

❚ Why is the split of Rogers good for

the shareholders? Over the years, it has been recognised that focus is one of key elements of success in any business. The more diverse a group is, the more difficult it is to get adequate focus on each individual business. The Rogers Group has historically been very diverse. Over the years a lot has been done to the structure of the Group to address this issue of diversity. In 2005, the Rogers’ activities were regrouped into 3 entities. Rogers which regrouped hotel and tourism activities, aviation services, logistics and properties, Cim which regrouped the financial services activities of the Group and Cerena which regrouped the import and distribution businesses. In 2007, the businesses of Cerena were disposed of and in October this year, Cim will be listed. This is a further step in bringing this greater focus to the activities of the Group. Furthermore stock exchanges around the world have always discounted the value of the shares of conglomerates recognizing this problem of adequate focus.

❚ Who will head Rogers and CIM

post split and do you see any changes in the Tourism cluster at Rogers with a likely merger of NMH and Veranda on the cards? Vaughan Herberden, the current CEO of Cim will continue in his post after the listing of Cim. Philippe Espitalier Noël, the present CEO of Rogers will continue to head Rogers. Regarding a possible merger of NHM and Veranda, I have no idea, as it has never been evoked either at the board of Rogers or at the board of NMH. ❚ Do you foresee a merger of Taylor

FORECAST. Both Cim and Rogers will be viable following the split, Tim Taylor says

❚ How were the assets valued and

❚ Can you give us an idea of pro-

what value was placed on them for the purpose of the exercise? The Transaction Adviser, Ernst & Young have completed a valuation of Cim to arrive at a value a Cim Share which will be listed on October 30th. For the small shareholder, the absolute value of a Cim share in the first instance is of no great importance as he/she will still own their Rogers shares; so by owning Rogers and Cim Shares, they will still own the same proportion of the Rogers assets as they did when Cim was a subsidiary of Rogers (as it is now).

forma Balance Sheets and Profit and Loss statements of the separated entities? Not at this stage. However, this information is in the Listing Particulars (LP) that were sent to the SEM on August 16th. The LP will be sent to all Rogers shareholders (and by definition future Cim shareholders) prior to listing.

❚ When the split occurs will it be

based on the market price of the shares or on the agreed asset values? As I answered in the previous question the Transaction Adviser, Ernst & have calculated the value of Cim Share at which it will be listed on October 30th. Valuation is a very technical science and they will have used appropriate methods to arrive at this valuation. Once listed, it is the market that will decide at which prices both the shares of Cim and Rogers trade.

❚ As chairman of the good corporate

governance committee do you firmly believe this to be in the interest of minority shareholders and if yes why? Yes I do. Why? Please refer to the answers to your first question – Cim and Rogers will each be more focused businesses, something which the stock market will view positively. We shouldn’t lose sight of the fact that the Rogers share has already appreciated by some 20% following the announcement of the future split! ❚ It seems that CIM generates most

of the cash flow whilst Rogers holds most of the assets ....Can Rogers

generate enough cash to sustain its operations and debt in the short term? Yes, it is true that ‘valeur du jour’, there are more profits coming with Cim and more assets staying with Rogers. However the Rogers Board believes that both businesses will be eminently viable following the split.

Smith and CIM going forward and if yes how will this affect the CIM group? Taylor Smith & Sons and Kingston are the two shareholders of Elgin which will eventually own 53% of Cim. There is also Taylor Smith Investment (TSI) of which Colin Taylor is the CEO. TSI regroups a number of activities – including, the Taylor Smith dry dock and marine yard, Permoglaze paint, Duraco and Solco water tanks and solar heaters and the transport of petroleum products. It is not envisaged that the activities of TSI will be merged with those of Cim.

❚ The Taylor family seems to have

walked away with the best of the business...how did you convince the Noël group to give you CIM? We are all working hard to ensure that Cim maintains and enhances its profitability. As regards Rogers, it will still be profitable and it will also have some fabulous assets – its majority stakes in Bel Ombre and the Veranda Group and its Shareholding (controlling) in Ascensia. I believe that this split will be a win /win situation; a win for both families and a win for the small shareholders. ❚ When Rogers will be quoted with-

out CIM...what price should we expect it to be quoted? In theory the Rogers share price, once Cim is listed, will be the differ-

❚ Can you give us an idea of the share-

holding of the Taylor group? And who will be on the board of CIM? The shareholders of the Taylor Smith holding companies are the descendants of Alexander Taylor who arrived in Mauritius in 1879 and who founded the various Taylor Smith companies in 1908. The great majority of the shareholders are Mauritians. Some of them are resident in Mauritius while others reside aboard in the United Kingdom, Australia and South Africa. Regarding the new board of Cim the Listing Particulars (referred to above) contain the names of the new board members and as stated, this document will be sent to the Rogers Shareholders in due course.


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ENTRETIEN

VAUGHAN HEBERDEN, GROUP CHIEF EXECUTIVE, CIM GROUP

“Financial Crisis will continue to affect Mauritius” To be a leader in the financial sector in the Indian Ocean, take part in the growing African economy and develop new market products. These are some of the many targets set by the Cim Group, one of the leading financial services groups in Mauritius, despite the bleak global outlook. Vaughan Heberden, Group Chief Executive of Cim Group, talks to Capital | JAMIROUDDIN YEADALLY

its entry on the Stock Exchange of Mauritius (SEM) by October this year. Can you explain the advantages the company will benefit from when it will be listed on the market? The listing of Cim on the SEM is a mechanism that will enable the two majority shareholders to separate themselves from a joint endeavour that has lasted for 40 years. The spinning-off of Cim from Rogers will enable the two parties to exchange Rogers and Cim shares and thus free each other up to pursue their own strategic intentions with the listed entity of their choice. The listing of Cim makes significant sense if one looks at the size and calibre of the organisation with the majority of its component parts being leaders in their chosen field of endeavour. In this regard, Cim F inance is one of the largest non-banking financial services providers in the Indian Ocean region, whilst Cim Global Business is a significant player amongst the international management companies and one of the leaders in helping to develop Mauritius as an international financial centre. Most of these component parts of Cim as a group of companies have been in existence for more than 20 years, whilst Cim was launched as an autonomous financial services group some seven years ago and has developed an increasingly strong brand and reputation for innovation. Listing on the SEM will also bring a number of benefits like potential capital raising capabilities to fund growth, direct share ownership, a stronger brand identity and above all an international visibility As far as existing share-

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

❚ Cim is very keen to make

investment and strategic philosophies. At the same time, the Cim Group had been established as an autonomous entity some seven years previously with the strong strategic rationale that this could follow in the footsteps of other successful spinoffs from Rogers such as New Mauritius Hotels. ❚ How does Cim benefit

from the split now and in the future? Cim has benefited quite significantly in that a significant portfolio of land, commercial properties and investments is in the process of being transferred as part of the process of preparing Cim for listing and this has the significant benefit of increasing the strength of the balance sheet whilst at the same time bringing in rental and dividend income flows. Going forward, Cim now has the opportunity to stand on its own feet as a listed entity and to follow its own strategic path in order to generate growth and value for shareholders and to provide meaningful and challenging career paths for its staff. ❚ Do you think it was a

holders of Rogers are concerned, they will receive shares in Cim in the form of a dividend in specie and will thus be placed in the position of holding both Rogers and

Cim shares with the variety of options and opportunities that these present. ❚ What was the need

behind the split from

Rogers? The split from Rogers came about as a result of the decision by the two majority shareholders in Rogers to diverge and follow their own

positive move for the shareholders? I would hope that the sum of the parts will prove to be greater than the whole, and that all shareholders will benefit from this over time. Equally, this has provided an opportunity for all shareholders to be able to specialise in terms of investment strategy and hold and/or dispose of whichever shares they wish to. From that perspective, it provides shareholders with a significantly higher degree of flexibility and from the perspective of Cim Group, it also offers the potential future opportunities of going to the


ENTRETIEN market to raise funds for business expansion. ❚ Taking into consideration

the uncertainties and turmoil in the global economy, what is Cim's vision and strategy for the next few years? The Cim Group has a strategic intention to become one of the predominant financial services groups in the Indian Ocean region. We have developed significant expertise in our core fields of endeavour, which have enabled us to expand our global management business into Singapore, with intentions of replicating this model in other jurisdictions. Skills and capabilities that we have developed in our credit management and card businesses can be replicated and exported into other developing economies and we will be looking at ways and means of extending our reach into other financial services. The uncertainties and turmoil of the global economy are a fact and the challenge is to ensure that we continue to grow and evolve in these testing times. ❚ Has the Group suffered

from the financial crisis? I think that all businesses have been affected by the financial crisis and so has the Cim Group. International investment has reduced significantly and the spectre of an extended international recession is something that we have to factor into our planning to ensure that we are prepared for the vicissitudes of the global economy. In the current environment, the onus is on businesses in Mauritius to market themselves and the jurisdiction in new ways and to develop new skill sets and services that are internationally attractive. ❚ Which of the Group's

activities is more at risk? That's a little bit like asking which part of your anatomy is most likely to be injured in a car crash. Financial services, like any other sector of the Mauritian economy, has been, and will continue to be, affected by the financial crisis. Our international businesses were the most affected initially as the developed economies in America and Europe contracted the most rapidly at first. However, domestic businesses have felt some of the effects more latterly.

❚ Do you personally fear

recessionary times? Do you think that this phenomenon can appear again? I believe that recession can be regarded as part of the economic cycle, the winter of the economic seasons, if you like, and that truly resilient businesses have to be able to weather all elements of the cycle. Obviously, recession, like winter, is both tougher and less enjoyable than the summer of economic activities, but it is an undeniable factor that businesses have to understand, and for which they must be prepared. ❚ Where are you with the

implementation of Cim in the Cayman Islands? The Cim Group's international businesses have grown over the last two decades with the development of Mauritius as an International Financial Centre. Some time ago, we made the strategic decision that to be only a Mauritian management company competing in an increasingly global environment would not be optimal. It is our intention to extend our international management capabilities to a number of jurisdictions whilst continuing to utilise the skill base and cost effectiveness of Mauritius as a back office, where possible, to these operations. In this regard, our establishment of a fund administration capability in Singapore was the first step in the strategic plan. Following on from this, we are reasonably confident that we will have obtained the necessary licenses to set up an operation in the Caymans before the end of the current year. Our deci-

sions have been driven by international business flows and we have identified opportunities for us to leverage the strengths and skill sets of what we have already developed in Mauritius to provide a broader international range of services. We have identified a number of other jurisdictions in which we intend to be present over time. ❚ Has the company thought

of doing business in the Indian Ocean? Absolutely. One of our key strategic drivers is to become more involved in business in the Indian Ocean region and we have a number of plans and initiatives in this regard, both at the level of our international and our credit management businesses. Seychelles represents an opportunity for business. ❚ Are you thinking of

being part of the African economy in the future? Yes. It is clear that Africa has been identified by the world at large as one of the growth markets of the future. We have already established an asset finance business in Southern Africa and we are looking at effective ways and means of exporting some of our businesses into identified markets. In this regard, we are delighted to have appointed Sushil Khushiram as the Chairman of our global businesses and as a special adviser on strategic matters. He is a well known economics and finance professional as he has contributed to the development of financial services in Mauritius. Sushil’s appointment is evidence of our intention to explore and enter African markets and to capi-

The Cim Group has a strategic intention to become one of the predominant financial services groups in the Indian Ocean region. We have developed significant expertise in our core fields of endeavour, which have enabled us to expand our global management business into Singapore, with intentions of replicating this model in other jurisdictions

talise on the expertise and skill sets developed within Cim's businesses. Additionally, we have developed specialised cell captive insurance products within Cim, which we see as being of significant interest to corporates investing in Africa, and which we believe can be a very successful business for Cim over time. ❚ A few words about

the CSR projects of the company... Corporate Social Responsibility (CSR) is about how companies manage the business processes to produce an

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overall positive impact on society. The broad framework within Cim is to allocate 2% of pre-tax profits to CSR. Historically 50% of the 2% has been allocated to Rogers Group campaigns. The remainder is allocated through the Cim CSR Committee, which consists of passionate individuals from across the group. This coordination team is guided by the Group CSR policy, and focusses on four major aspects. Approximately one third of our CSR budget is focused on one or two specific charities or initiatives that will benefit the entire Mauritian community. Focus is placed on educational initiatives which will involve the establishment of scholarships for deserving candidates and the rehabilitation of various causes. Until the end of the current financial year, the focus has been on developing financial literacy in disadvantaged communities. A significant proportion of our CSR initiative is also turned towards the environment. One third of our CSR budget is available to match funds raised by members of staff of the Group for charities of their choice, so that for example, where an individual or a group of individuals raise Rs 20,000- for a specific charity, the Cim Group will match that amount and the charity will receive an amount of Rs 40,000. In this regard, the Cim Run, Ride and Walk for Charity event held in May of each year is an illustration of this policy, where all funds raised are matched by Cim for the benefit of SACIM, which does a magnificent work in assisting children with conditions that are inoperable in Mauritius. Cim staffs are also encouraged to allocate time to support community initiatives of their choice, ranging from painting old age homes to tidying up environmental areas. Each member of staff may take one working day off during this month and groups of staff may then go and support a community initiative of their choice. In this manner, we hope to make a difference in the community and promote Cim as a responsible Corporate Citizen. All that is undertaken in the Cim CSR programme is underpinned by the Cim values of Passion, Performance and Integrity.

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RECRUTEMENT

Un consultant pour superviser le National Resilience Fund LE MINISTÈRE des Finances et du développement économique envisage de recruter un consultant pour la mise en place d'un Monitoring and Evaluation Framework. Les consultants locaux et internationaux ayant l'expertise nécessaire sont appelés à manifester leur intérêt auptès du ministère avant le 5 septembre prochain. Ce sera un système de suivi et d'évaluation robuste visant à s'assurer que le gouvernement en ait pour son argent par rapport au soutien apporté aux entreprises grâce au National Resilience Fund (NRF). Le NRF, annoncé dans le budget 2012, et to-

talisant Rs 7,3 milliards, a pour but de stimuler la croissance et la résilience, en mettant des liquidités à la disposition des entreprises pour les aider à faire face au difficile contexte économique mondial. Selon les chiffres émanant du ministère des Finances, une somme de plus de Rs 3 milliards y a été assignée rien que pour cette année. Le NRF met par ailleurs un accent particulier sur la promotion de Maurice en tant que destination d'investissement préférée, à la fois des investisseurs traditionnels, ainsi que des nouveaux, tels l'Inde, la Chine et les pays du continent africain.

Nous vous présentons, ci-dessous, un tableau des secteurs qui nécessiteront les plus gros investissements en matière de promotion ACCESS TO MARKETS Mauritius Joint Promotions Campaigns (BOI/EM/MTPA)

Rs 500 M

ACCESS TO INDUSTRIAL SPACE SME industrial parks

Rs 500 M

INNOVATION AND TECHNOLOGY Leasing equipment Modernisation Scheme (LEMS)

Rs 400 M

Mauritius Business Growth Scheme

Rs 200 M

RESTRUCTURING AND FINANCE FOR ENTERPRISES Interim support to Development Bank of Mauritius

Rs 300 M

SME Factoring Scheme

Rs 225 M

ACCESS TO EMPLOYMENT Youth Employment Programme

Rs 300 M

TOP SECRET Nous avons essayé d'avoir de plus amples détails concernant l'évolution du National Resilience Fund, surtout par rapport à la somme ayant déjà été utilisée six mois après son institution. Mais au niveau du ministère des Finances, on nous a fait comprendre que les informations et chiffres publiés plus haut sont tout ce qu'ils ont le droit de nous communiquer. Question transparence, on a déjà fait mieux...

NON DOUBLE IMPOSITION

L’accord Maurice-Inde revisité PLEINS FEUX sur le fameux Double Tax Avoidance Agreement (DTAA) entre Maurice et l'Inde. Le deuxième round des négociations pour la révision de ce traité débutent aujourd'hui à Port-Louis. Le Joint Working Group composé des membres des deux parties se réuniront au siège du ministère des Finances et du développement économique. La délégation indienne est dirigée par Sudhir Vyas, Secretary Economic Relations au ministère des Affaires étrangères de l'Inde, alors que la partie mauricienne est menée par Anand Neewoor, secrétaire aux Affaires étrangères de Maurice. Les deux parties auront l'occasion de formuler leurs propositions et contre-

propositions pour améliorer le DTAA. Ces négociations se tiennent dans un climat de polémiques alimentées par de nombreuses allégations, venant de la presse indienne principalement, soupçonnant que des compagnies et des gens d'affaires indiens se serviraient des dispositions de ce traité pour contourner le fisc. D'ailleurs, le Parlement indien a voté l'introduction d'un dispositif légal, les General Anti-Avoidance Rules (GAAR). Ces règlements donnent un pouvoir absolu au fisc indien de sévir contre ceux qui s'adonneraient à des pratiques irrégulières. Les autorités mauriciennes ne sont pas contre une telle démarche, elles encouragent l'échange d'informations entre Port-

Louis et New Delhi sur les investissements. Maurice craint toutefois que certaines dispositions des GAAR rendent caduques celles de la convention initiale. D'où la nécessité de clarifier la situation et d'enlever les incertitudes autour du traité, selon la partie mauricienne. Car cette convention est bénéfique pour les deux parties, ont toujours maintenu les autorités mauriciennes. Plus de 40 % des investissements directs étrangers en Inde passent par le territoire mauricien à travers le traité fiscal. De plus, le secteur offshore mauricien a connu une expansion et pèse aujourd'hui 5% du Produit intérieur brut (PIB). D'où l'argument de trouver une win-win situation pour les deux pays.


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Emploi : pêcheurs mauriciens et malgaches pas sur le même bateau Le Syndicat des Pêcheurs et les proprietaires des bateaux de pêche sont à couteaux tirés. Au centre de la controverse, les pêcheurs malgaches perçus d'être privilégiés au détriment des Mauriciens. Mais les pêcheurs mauriciens font les difficiles, répliquent les employeurs | JESSEN SOOPRAMANIEN « CE N'EST pas possible que les pêcheurs malgaches soient embauchés au détriment des Mauriciens pour pêcher dans notre zone économique exclusive », martèle Judex Rampaul, président du Syndicat des Pêcheurs, affilié à la General Workers Federation (GWF). Selon le syndicaliste, cette politique des compagnies de pêche cause préjudice à la communauté des pêcheurs. « Quelques 350 pêcheurs sont enregistrés au niveau du ministère de la Pêche. Mais quand il s'agit de travailler, les propriétaires des bateaux recrutent les pêcheurs malgaches. C'est injuste », déclare Judex Rampaul, ajoutant que le choix des pêcheurs malgaches au détriment des locaux a un prix. « Les pêcheurs de bancs

touchent Rs 7 pour chaque kilo de poisson alors que le pêcheur malgache, lui, touche la moitié. Les compagnies de bateaux exploitent ces travailleurs de façon éhontée », accuse le syndicaliste qui se dit pour un amendement des lois existantes pour favoriser le recrutement des Mauriciens. Interrogé sur ce sujet de discorde, Hemraj Ghina, directeur de la firme Sea Lord Fishing, a une toute autre version. « Nous avons toujours donné la priorité à la main-d'oeuvre locale. Mais la vérité est toute autre. En période hivernale, on a du mal à recruter des pêcheurs mauriciens. Ils ne veulent pas travailler pendant cette période. En ce qui me conçerne, j'ai trois bateaux de pêche. L'un est exclusivement

dirigé par des Mauriciens. Mais ces derniers refusent de travailler en hiver. Et cela même si des fois, leurs salaires peuvent arriver jusqu'à Rs 80 000 pour une campagne de 45 jours. Alors est-ce que je peux me permettre, financièrement, d'employer des locaux sur mes deux autres bateaux ? C'est même pas envisageable », lâche le propriétaire. Un comité tripartite avait été institué pour régler le litige. Ce comité réunit des représentants des ministères du Travail, de la Pêche, des Transports maritimes et du Bureau du Premier ministre, ceux des compagnies de pêche opérant dans la zone maritime mauricienne, ainsi que les délégués du Syndicat des Pêcheurs.

Toutefois, aucun consensus n'a pu être dégagé jusqu'à présent. Estimant que l'attente se fait longue, Judex Rampaul réclame, entre-temps, le gel des permis des opérateurs. Le syndicaliste affirme que les pêcheurs affectés sont prêts à entamer une grève de la faim s'ils n'obtiennent pas satisfaction. « Les pêcheurs sont déterminés. On demande seulement qu'ils aient un emploi et des conditions de travail décentes », précise Judex Rampaul. Après avoir désamorçé la bombe dans l'industrie sucrière, le ministère du Travail se retrouve avec un nouveau dossier explosif sur la table. On ne peut pas dire qu'ils chôment à Victoria House.


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DR ASHOK AUBEELUCK, ANCIEN DIRECTEUR DU BUDGET

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

« Xavier-Luc Duval ne voit pas le côté macroéconomique » Révolu le temps des Risk Takers, analyse l'économiste Ashok Aubeeluck, aujourd'hui ils veulent tout avoir sur un plateau. Pour l'ancien directeur du Budget, il y a des choix qui s'imposent si on veut développer une nouvelle vision pour le pays | JESSEN SOOPRAMANIEN

OPINION. « Si vous voulez trouver des secteurs beaucoup plus rémunérateurs, il faut assurer que les secteurs, dont les salaires sont moindres, disparaissent », estime le docteur Ashok Aubeeluck ❚ Comment avez-vous

accueilli la ligne de crédit de la Banque de Maurice ? Le rôle prépondérant de la Banque de Maurice (BoM), c'est la stabilité des prix, c'est contenir l'inflation. La ligne de crédit lancée le 9 juin dernier, est, à mon avis, une très bonne décision. Les opérateurs économiques avaient des difficultés pour avoir des devises. Avec la dépréciation de l'euro vis-àvis de la roupie, ils n'étaient plus compétitifs. Les opérateurs devaient alors payer des intérêts plus élevés en roupie. C'est pourquoi pour atténuer les problèmes, dans une

forme d'injection, la BOM a mis à la disposition des opérateurs, à travers les banques, une ligne de crédit de 600 millions euros. La BOM a joué son rôle très bien. ❚ Mais les grands groupes

n'ont pas montré beaucoup d'entousiasme à prendre avantage de cette ligne de crédit... Il y a trois facteurs pour expliquer cela. Historiquement parlant, cela a toujours été ainsi. Les opérateurs du secteur privé aiment tout avoir sur un « silver plate ». Les opérateurs économiques mauriciens sont davantage des 'risk averse' et non des

'risk lovers'. Des José Poncini, François Woo et autres Lai fat Fur appartiennent à une autre génération, on n'en trouve plus. Ils ont eu le courage de prendre des risques en créeant du nouveau. Vous remarquerez qu'il y a foule là ou il y a plus de profits à gagner, et vite. Le secteur foncier, par exemple, où il existe des incitations fiscales, là c'est beaucoup plus facile, il n'y a pas de gros risques. L'entrepreneur est très rationnel, il va essayer d'avoir le maximim de profits dans un minimum de temps. Alors, s'il y a un secteur qui peut lui garantir beaucoup de profits en très

peu de temps, tout en lui offrant une palette de facilités et d'incitations, pourquoi chercherait-il ailleurs ? La ligne de crédit est une mesure intéressante, mais il y a eu un moment d'attente. Mais il y a un début à tout, on a vu deux premiers opérateurs qui se sont manifestés, espérons qu'ils soient suivis par d'autres. Sous un autre angle, si on regarde notre histoire économique, tous les secteurs ont pris presque 5 ans pour arriver à leur Crusing Rate. En un mois et demi, dans une période de low season, on ne peut pas s'attendre à un miracle. Nous avons un

potentiel de 6% de croissance, mais durant la dernière décennie, on a remarqué que la croissance a fluctué au-dessus de 5 % et actuellement, le taux de croissance pour cette année est estimé à 3,5%, pas plus. Si c'est le cas, là ce n'est pas le moment. Dans le jargon économique, on est en train de produire au-dessous de notre Production Possibility Curve. On est loin de notre optimum. C'est ce qui explique la réticence des opérateurs, même si un premier client s'est intéressé à cette ligne de crédit. Les opérateurs vont analyser leur Balance sheet, scruter leurs


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❚ Le taux de l'épargne est

❚ Il y a, d'une part, la poli-

tique monétaire décidée par la Banque de Maurice, et d'autre part, la

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à 24% du PIB et employait plus de 90 000 personnes. Mais aujourd’hui, l’économie est beaucoup plus diversifiée. Tout est une question de vision. Si vous voulez trouver des secteurs beaucoup plus rémunérateurs, il faut assurer que les secteurs, dont les salaires sont moindres, disparaissent. Voyons Singapour dont on veut s'inspirer. Lee Kuan Yew voulait hausser les salaires de son peuple. Il l’a fait en faisant disparaître les secteurs moins rémunérateurs. Il a mis l’emphase sur le secteur financier et l’éducation pour remplacer le textile. Les Singapouriens avaient été préparés et étaient prêts pour assumer ce changement. Nous sommes aussi prêts aujourd’hui, car le pays regorge de gradués, ce qui n’était pas le cas vingt ans de cela.

carnets de commande avant de s'intéresser à cette ligne de crédit. Un mois et de demi, c'est un peu court pour juger de l'efficacité d'une mesure financière et économique, mais moi je pense que c'est une excellente mesure. Mais je crois aussi que cette mesure de la BOM n’a pas été assez médiatisée. Certains hommes d’affaires que je côtoie n’ont pas une notion exacte de cette ligne de crédit et de ses implications. également source d'inquiétude depuis ces dernières années ... Tout d'abord, il faut reconnaître qu'il y a un grand discrepancy entre le lending rate et le savings rate. Là on frise la Financial repression. Le taux de l'intérêt à l'épargne est tellement bas que cela décourage l'épargne. Il faut un structural adjustment et un positive rate of interest pour éviter cette financial repression. Pendant les derniers sept ans, le taux de l'épargne a diminué sensiblement et variera de 13 à 15 % cette année. Maintenant, comparons ces chiffres à l'époque où le taux de l'épargne avoisinait les 28 % alors que la croissance tournait autour des 7 à 8%. Je pense que la BOM devrait imposer un minimun savings rate durant une période transitoire pour encourager l'épargne. Il y a la politique fiscale qui a créée la confusion. Et là je crois que l'influence du secrétaire financier, Ali Mansoor, a été très néfaste. Son idée d'imposer une taxe sur l'épargne a été mal inspirée. Il existe une co-relation entre l’épargne et l’investissement et je suis d'avis que c'est l'épargne qui génère l'investissement. Et il y a un 'lag period' de deux ans entre ce que vous allez épargner aujourd'hui et ce que vous allez investir dans deux ans. Et il y a aussi le même 'time period' entre l'investissement et la croissance. Techniquement, il y a un 'lag period' de quatre ans entre l'épargne et le taux de croissance. Et avec une baisse dans le taux d'épargne durant les derniers sept ans, l'économie mauricienne n'a pas enregistré une croissance dépassant 5 %. Il faut remédier à cette situation.

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❚ Vous dites qu'il faut

PARTAGE DE CONNAISSANCES Cet habitant d'Helvetia est détenteur d'un BA en Economie de l'Université de Manchester, d'un MSC in Transport Studies de l'Université de Cranfield et d'un Phd de l'Université de Queensland d'Australie. Le Dr Ashok Aubeeluck a aussi suivi plusieurs programmes de formation dispensés par la Banque mondiale et le Fond monétaire international (FMI). Le Dr Ashok Aubeeluck a travaillé comme économiste au défunt ministère du Plan et du Développement économique pendant 6 ans. Il occupera par la suite le poste de directeur adjoint et celui de directeur du Budget au ministère des Finances jusqu'en 2007. Cette annéelà, l'économiste ajoute une nouvelle corde à son arc en devenant Lecturer à l'Université de Maurice. Il y enseigne les Finances, le Risk Management et les Mauritian Economies, entre autres. Alliant ses passions pour l'écriture et les finances, le Dr Ashok Aubeeluck signe en 2000 « A Comparative Study of Island Economies ». L'économiste ne rate d'ailleurs aucune occasion de partager ses connaissances et donner son point de vue dans les journaux concernant l'orientation économique du pays. Au risque, souvent, de provoquer débats et polémiques.

politique fiscale du ministre des Finances. Pensezvous que Xavier-Luc Duval se sert judicieusement de ses pouvoirs de politique fiscale ? Xavier-Luc Duval est un comptable de formation. Il ne peut pas voir les choses d’une façon macroéconomique, car il favorise l’austerité, les chiffres de la dette publique et le déficit. De toute façon, Xavier-Luc Duval est sous l’influence d’Ali Mansoor. Je dirais que le ministre des Finances devrait inciter les gens à épargner en venant de l’avant avec des mesures appropriées. Ces mesures ont fait leurs preuve dans le passé. A Maurice, on a trop tendance à appliquer des mesures qui ont marché dans les grandes économies, comme l’Allemagne par exemple. Mais on n’est pas une 'mature economy.' C’est pour cette raison que les mesures d’incitation ont toujours marché ici. ❚ Mais Duval et Bheenick

ne semblent pas être sur la même longueur d'ondes sur cette question de ligne de crédit. Qui veut protéger qui ? La politique monétaire et la politique fiscale ne peuvent pas être associées. Ce sont

deux choses distinctes. Le gouverneur de la Banque centrale n’a aucune pression sur lui, mais le ministre des Finances si. C'est le ministre des Finances que tous les représentants sectoriels viennent voir. C'est le ministre qui doit faire face à toutes sortes de lobby, car il est un politique. Il fait face à une énorme pression. ❚ Faut-il déprécier la roupie

pour aider les exportateurs ? Il faut d’abord voir la structure de notre économie. C’est dans l'ordre des choses que les opérateurs ne pensent qu’à leurs profits et leur 'balance sheet'. Les exportateurs du textile, par exemple, veulent être competitifs face à leurs concurents du Vietnam et du Bangladesh. Mais ils ne sont pas concernés par notre facture d’importation. Il faut bien analyser les situations et les variables avant de prendre une décision. A un certain moment, notre politique économique était déterminée par le secteur sucre qui contribuait à hauteur de 33% du Produit intérieur brut (PIB). On avait pratiqué une politique de dépréciation de la roupie à une certaine époque où le secteur de l’exportation était

« phase out » l'industrie textile ? Le textile reste un secteur important, mais il ne suit pas la technologie. En fait, le textile comparé à d'autre secteurs, est le lowest spectrum of the technology ladder. Au niveau de la main-d'oeuvre, ce secteur employait 93 000 personnes il y a deux décennies de cela, aujourd'hui il n'emploie que quelque 63 000 travailleurs, dont 12 à 15 000 étrangers. Et sa main-d'oeuvre mauricienne vieillit. Le textile n'est pas un secteur très rémunérateur comparé avec d'autres secteurs. Il y a une dimunition de l'intérêt du secteur manufacturier dans notre économie, alors les opérateurs ne prennent pas de risques. Le profit dans ce secteur a diminué.

Le gouverneur de la Banque centrale n’a aucune pression sur lui, mais le ministre des Finances si. C’est le ministre des Finances que tous les représentants sectoriels viennent voir. C'est le ministre qui doit faire face à toutes sortes de lobby, car il est un politique. Il fait face à une énorme pression


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GROS PLAN

BONNE GOUVERNANCE

Le MIoD veut rendre le rapport annuel moins ennuyeux

Un rapport annuel n'est pas qu'un alignement de chiffres. Il doit être lisible et compréhensible, agréable au visuel, communiquer de façon claire les pratiques de gestion et les informations précises sur l'état de l'entreprise. Un rapport annuel d'entreprise doit être utile à ses destinataires LE MAURITIUS Institute of Directors (MIoD) entend aider les entreprises à améliorer leur rapport annuel. « La gouvernance financière reste un sujet de préoccupation majeure pour les entreprises, en particulier dans le sillage des crises successives qui ont récemment secoué les grandes places financières », explique Jane Valls, CEO du MIoD. La publication d’un rapport annuel pertinent, fiable et transparent permet de mesurer à quel point une entreprise parvient à maîtriser la complexité de cette gouvernance financière, ajoutet-elle. FORCES ET FAIBLESSE « How Annual Reporting Can Improve Your Business » est le titre d'un atelier de travail qu'organise le MIoD, ce jour. Cet atelier de formation est organisé en collaboration avec PWC Mauritius et sera coanimé par Kim Anderson, Organisational Development Expert & Master Trainer on Ethics, Leadership & Corporate Governance et Michael Ho Wan Kau, partner chez PWC.

normes de bonne gouvernance. De ce fait, un rapport annuel peut aider à comprendre les forces et faiblesses de l'économie de l’entreprise, car il fournit une image des bénéfices de la compagnie. Lors de cet atelier de formation, le MIoD s’intéressera aux procédures opérationnelles et principes éthiques à observer dans la présentation des activités et des comptes de la compagnie. Les formateurs expliqueront comment l’utilisation de ces exigences peut aider au bon développement de l’entreprise et à motiver et booster le moral des employés.

FORMATION . Le MIoD s’intéressera aux procédures opérationnelles

Le rapport annuel est un document présenté à chaque assemblée générale annuelle d’une entreprise. Ce document retrace toutes les activités de la compagnie au cours de l’année

écoulée. Tres élaboré, il contient des informations financières utiles et précises destinées à tous ceux concernés par l’état, l’évolution et les perspectives de l’entreprise, qu’ils soient action-

naires ou partenaires, direction et employés, clients et fournisseurs, ou bailleurs de fonds et investisseurs potentiels. L’information doit donc être fiable, transparente et conforme aux

Un rapport annuel peut aider à comprendre les forces et faiblesses de l'économie de l’entreprise, car il fournit une image des bénéfices de la compagnie

CÉLÉBRATION

Une clinique mobile L’Inde se raconte pour les diabétiques à travers ses timbres

S’ASSURER QUE les gens défavorisés souffrant du diabète aient des soins appropriés. La banque Indienne SBI et la New India Assurance ont offert un chèque d’une valeur de Rs 350 000 au Diabetes Parent Support Group. La cérémonie s’est déroulée vendredi au siège social de la banque à Ebène. L'argent servira à la mise en place d'une clinique mobile pour les patients habitant les régions défavorisées. Egale-

ment prévu au calendrier de ladite clinique, un programme de dépistage auprès de 2 200 personnes, adultes, adolescents et enfants compris. « The need to reach out to the community more precisely poor people, children and adolescents, is crucial if we want to fight diabetes », a déclaré Hiremath, Managing Director et CEO de la SBI. Pour T.P Seetharam, haut commissaire indien, « We

need to be committed to the community where we work and to bring awareness concerning diabetes”. Le Diabetes Parent Support Group a été créé en vue de sensibiliser la population à une bonne hygiène de vie. « The solutions and responses to diabetic people should be multi-sectoral and coordinated, » a expliqué la presidente de cette association, Rani Balloo.

L’INDE A célébré le 65e anniversaire de son indépendance le mercredi 15 août. Une réception fut donnée, pour l'occasion, par le haut commissairiat de l’Inde au centre Swami Vivekananda, à Pailles. Le toast fut offert par le président de la République, Kailash Purryag. La célébration fut marquée par l’extraordinaire performance des danseurs d’arts martiaux de la troupe culturelle de Manipur en Inde et par une exposition philatéliste consacrée a l’Inde organisée par la Mauritius Post. Cette exposition re-

trace les moments forts de l’histoire de la Grande péninsule, rend hommage à ses pères fondateurs et met en lumière sa faune et sa flore. L'événement coïncide également avec le 240e anniversaire de la création du service postal à Maurice. L'exposition consacrée aux timbres de l'Inde se tient jusqu'au 31 août au Musée de la Poste, à Port-louis. A souligner que le Pakistan Day, aussi célébré le 15 août, n'a donné lieu cette année à aucune manifestation en raison du Ramadan.


GROS PLAN PRODUITS ASIATIQUES

Rajasthan Works remet ça La Asian International Trade & Cultural Expo se tiendra du 7 au 16 septembre prochain, au Centre d’Exposition du Port Franc, à Mer Rouge. C'est une initiative de la compagnie Rajasthan Works Ltd « NOTRE but c’est de faire de Maurice une plate-forme de rencontre d’affaires entre commerçants indiens et entrepreneurs mauriciens », explique Anupam Jain, directeur de la compagnie organisatrice. Rajasthan Works Ltd entend ainsi rééditer le remarquable succès rencontré, en avril dernier, avec l’Indo-Mauritian Trade & Cultural Exhibition 2012, qui avait attiré quelque 70 000 visiteurs. La Asian International Trade & Cultural Expo (AITCE 2012) est organisée en collaboration avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Inde et bénéficie du concours du ministère mauricien des Arts et de la Culture. Les différents participants auront l’occasion d’explorer ensemble des avenues de partenariat dans des secteurs divers, allant de la fabrication de meubles, de tapis et de bijoux à la distribution de produits cosmétiques en passant par le franchisage, les biens immobiliers et l’automobile. PARTICIPATION DE 125 FABRICANTS ET COMMERÇANTS La manifestation, qui se veut unique de par la diversité du programme et le nombre d’exposants étrangers, s’articulera autour de plusieurs pôles d’attraction, notamment l’espace shopping, les activités récréatives, la gastronomie asiatique et indienne et des rencontres professionnelles entre les Mauriciens et les Indiens. Plus de 125 fabricants et commerçants venant de l’Inde, du Pakistan, de Chine, de la Thaïlande, d’Indonésie, de Singapour, de Dubaï, de Madagascar, de

COMME À chaque fête culturelle ou religieuse d'une composante de la population, la State Bank of Mauritius (SBM) s'était parée des couleurs de l’Eid-Ul-Fitr hier. A son siège central, à la Place d'Armes, Port-Louis et dans toutes ses succursales à travers le pays, les clients étaient accueillis par des hôtesses portant le traditionnel churidar leur offrant de succulents petits gâteaux de la pâtisserie musulmane. Cette initiative s'inscrivait dans le cadre de son programme social Equality & Diversity. Pour l'occasion, le temps d'une journée, les employés avaient troqué l'uniforme de service pour d'élégants habits traditionnels. Le service marketing n'a pas manqué, non plus, d'envoyer des cartes de voeux électroniques personalisées aux clients, fournisseurs et contacts de travail.

FOIRE. AITCE 2012 compte accueillir plus de 50 000 visiteurs pour sa première édition

la Réunion, d’Egypte, de France et d’Iran sont attendus à cet événement. Les visiteurs trouveront des articles divers fabriqués en Asie : produits tissés à la main et autres produits d’artisanat, tapis, mobilier d’intérieur, jouets, vêtements, bijoux, accessoires de mode, produits en cuir, luminaires et chandeliers, instruments de musique, cosmétiques de marque, montres, vêtements de soirée... L'aspect récréatif fera de la place à des numéros de magie et de marionnettes ainsi qu'à des mini-concerts de musique

et chanson bollywoodienne assurés par Gaurav et Deepshikha du fameux groupe SA RE GA MA PA. Le Chinese Cultural Group donne également un aperçu des principales facettes de la culture chinoise. La mode sera aussi au rendez-vous à travers des défilés sur des thèmes variés : mariage, tenues occidentales, vêtements traditionnels et bijoux. Un concours de danse, « Dancing Star Competition for Kids », sera réservé aux enfants de 4 à 12 ans.

La SBM fête la diversité

ÉTONNANT. Le siège de la SBM était méconaissable, lundi, pour la fête de l’Eid-Ul-Fitr

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Un Australien dirigera Centara Maurice

JOHN DIMON Bendtsen, un Australien comptant une vingtaine d'années d'expérience dans le domaine de l'hospitalité, a été nommé Cluster General Manager de Centara Hotels & Resorts à Maurice. Il gérera ainsi Centara Poste-Lafayette Resort & Spa Mauritius et Centara Grand Azuri Residence & Suites Mauritius. Avant cette promotion, il occupait le poste de General Manager de Centara Grand Island Resort & Spa Maldives. L'Australien a travaillé au sein de plusieurs grands établissements hôteliers en Australie et en Thaïlande avant de rejoindre la grande famille de Centara en 2010. Maurice est le sixième pays à accueillir la chaîne hôtelière thaïlandaise Centara. Les deux établissements, Centara Poste-Lafayette et Centara Grand Azuri, ont pour partenaire local la société immobilière Indian Ocean Real Estate Company Ltd (IOREC), née d'un partenariat entre le groupe GML et Actis. Le premier coup de pioche pour Azuri a été donné le 3 juillet dernier, et des 300 résidences proposées, environ 65% ont déjà été vendues.

Xavier-Luc Duval très sollicité

LE MINISTRE des Finances et du Développement économique est très demandé ces derniers temps par le Commonwealth Business Council (CBC). Après avoir été invité à prendre la parole à l'Indian Ocean Global Forum, les 25 et 26 septembre prochains, à New Delhi, Xavier-Luc Duval interviendra lors du Nigerian International Investment Forum, du 3 au 5 octobre prochains. Cette invitation fait suite à la signature, il y a deux semaines, d'un Double Tax Avoidance Agreement (DTAA) avec le Nigeria. Avec cet accord de non double imposition, les relations économiques entre les deux pays sont appelées à s'intensifier et les investissements à s'élargir. Le ministre des Finances aura l'occasion de dresser un tableau des différentes opportunités d'investissement, ainsi que des avantages que propose Maurice aux hommes d'affaires et chefs d'entreprise nigérians. Xavier-Luc Duval reviendra également sur les mesures que Maurice a adoptées pour renforcer sa résilience face aux crises financières.


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GROS PLAN

BAGATELLE MALL

PLATINUM GROUP OUVRE SES MAGASINS

Élégance, costumes, chaussures à talons étaient de rigueur jeudi soir. La raison : le groupe sud-africain Platinum, a inauguré cinq magasins de mode au Bagatelle Mall of Mauritius. Cela méritait bien une visite

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

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LE CHAMPAGNE qui coule à flots, les invités qui se délectent d’amuse-bouches « gastronomie », un parfum de musique classique qui se mélange aux discussions des convives. Les hommes en costume, de même que les femmes en robe de soirée, vivent un moment unique. Car l’événement était de taille jeudi dernier au Bagatelle Mall. Platinum, un des géants sud-africains dans le milieu de la création, a décidé d’exporter ses marques, pour la première fois, en dehors de ses frontières. Et c’est l’île Maurice qui a été choisie pour accueillir l’événement. Le groupe, qui compte 62 magasins dans les principaux centres commerciaux en Afrique du Sud, a donc ouvert sa première succursale extra muros. Dès notre arrivée au Bagatelle Mall, nous nous dirigeons vers le premier magasin : Urban Degree. Déjà à l’extérieur le ton est donné. Les hôtesses portent d’élégantes robes gris, bleu marine, blanc... Car ici c’est le raffinement. Flûte de champagne à la main, perchée sur ses hauts talons assortis à sa robe et son collier gris, Eleyce Kavli, Brand Coordinator d’Urban Degree, nous raconte que « depuis plus de cinq ans, le groupe fabrique des produits haut de gamme à Maurice. Cette collaboration est des plus satisfaisantes. Alors, de fil en aiguille, le groupe a décidé de proposer ses vêtements au détail dans ses magasins ». Et voilà que ce projet est concrétisé, ajoute-t-elle toute souriante en haussant quelque peu la

voix pour se faire entendre. Invités à admirer ces créations haut de gamme, nous ne pouvons nous empêcher d’avoir le coup de foudre pour cette veste qui coûte Rs 3 600 ou encore ce petit haut en laine à Rs 1 500. Le cœur gros, nous préférons quitter le magasin, avec en main une pomme verte offerte par l’une des vendeuses. Direction Jenni Button, qui est synonyme de glamour, d’élégance et de raffinement. Les robes pailletées et brodées, à majorité blanche ou noire, volent la vedette dans ce magasin décoré avec de grands miroirs. Traversant le couloir, nous décidons d’aller chez Hilton Weiner. Ici c’est un mode de vie qui incarne l’élégance, précise Cahro de Meyer, l’une des créatrices. Les mannequins de l’agence Heat, qui annoncent déjà la spécificité de chaque magasin dès l’entrée, sont principalement habillées en short ou robes casual et élégantes. À l’intérieur, l’ambiance est assurée au son des guitares et de banjos. Les personnes friandes du streetwear de luxe et autres accessoires se feront sûrement un plaisir de s’arrêter dans le magasin Vertigo, spécialisé dans le denim haut de gamme. En revanche, le cinquième magasin, Aca Joe, adopte une attitude détendue avec pour slogan « portez les vêtements que vous voulez ». L’homme derrière ces marques est Marcel Joubert, le sympathique CEO, et sa fondatrice Moira O’Reilly. Quinze ans de cela, ils ont conduit l’entreprise à partir d’un magasin Vertigo dans la zone étudiante de Rondebosch, Cape Town, avec un chiffre d’affaires de 1 million de rands (Rs 3,6 M) par an, en une entreprise qui brasse aujourd’hui un chiffre d’affaires de 400 millions de rands (Rs 1,4 milliard).


GREEN BUSINESS

PÉTITION EN LIGNE Déplorant le fait que le ministère de l’Environnement n’ait pas fait appel du jugement de l’Environment Appeal Tribunal

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CENTRALE À CHARBON

Les opposants contestent les demandes de permis de CT Power

Avec sa licence EIA en poche, CT Power est bien parti pour faire aboutir son projet de centrale à charbon de 110 mégawatts à Pointe-aux-Caves. Mais d’autres licences restent à être acquises. C’est sur ce terrain que l’attend la plate-forme citoyenne réunie pour contrer un projet qu’elle considère néfaste à l’environnement et à la santé des habitants des régions concernées | JESSEN SOOPRAMANIEN PHOTO : NICHOLAS LARCHÉ

UN NOUVEAU bras de fer. C’est ce qui semble s’engager entre, d’une part, les forces vives de Pointe-aux-Sables et d’Albion, et d’autre part, CT Power, le promoteur du projet de centrale à charbon dans les alentours de Pointe-aux-Caves. Bien que le magistrat Patrick Kam Sing et ses deux assesseurs de l’Environment Appeal Tribunal (EAT) ont jugé que CT Power mérite d’obtenir sa licence Environment Impact Assessment (EIA), les habitants des régions concernées s’opposent à ce que le projet aille de l’avant. Selon les porte-parole de la plate-forme commune qui a été constituée, le projet de CT Power à Pointe-aux-Caves représente un danger pour la santé des habitants de ces régions, ainsi que pour l’environnement. Lors d’une conférence de presse, Fabiani Balisson a expliqué que l’action de cette plate-forme s’inscrit dans une volonté de conscientiser la population dans son ensemble sur les risques potentiels liés à une centrale à charbon. « Les dégradations causés à l’environnement sont irréversibles. Le charbon est certes la source d'énergie fossile la moins chère et ses réserves relativement importantes, mais il n'en reste pas moins très polluant. Il finira aussi par s'épuiser. Ne vaut-il pas mieux consacrer les efforts déployés pour diminuer son impact environnemental au développement d'énergies renouvelables ? On ne peut se limiter à une simple arithmétique qui consiste à dire que le charbon coûte moins cher, alors que beaucoup d’autres facteurs socio-économiques devraient être considérés pour assurer un développement durable qui cadre mieux avec la philosophie du projet Maurice Ile Durable (MID) », martèle Fabiani Balisson.

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POSITION. L’océanographe Vassen Kauppaymuthoo conteste le projet malaisien

(EAT), le porte-parole des protestataires affirme que la plate-forme va contester les autres demandes de permis de CT Power grâce à une pétition en ligne pour protester contre ce projet. « CT Power a certes sa licence EIA en poche. Mais le pro-

moteur devra avoir un Buildings and Land Use Permit avant de commencer ses travaux de construction. Muni de la pétition des habitants de la région, on ira jusqu’à un tribunal pour empêcher CT Power de construire sa centrale à charbon », explique

Europe-Algérie : une enveloppe d’aide de 34 millions d'euros

L’UNION EUROPÉENNE (UE) a lancé un programme de protection de l’environnement en Algérie en offrant une enveloppe de 34 millions d’euros à ce pays. L’aide européenne concerne principalement la zone côtière aux alentours d’Alger, qui abrite près de 5 millions d’habitants, et vient se greffer au plan national de protection lancé par l’Algérie, qui a développé un « Programme d’aménagement côtier pour la zone côtière algéroise ». Ce plan prévoit déjà un suivi écologique du littoral et la gestion des aires protégées. Plusieurs programmes spécifiques ont été adoptés, notamment sur la désertification, la gestion des déchets et la protection des zones côtières et marines.

Fabiani Balisson suite à une question de Capital. L’océanographe et ingénieur en environnement Vassen Kauppaymuthoo, qui a également pris la parole, a déclaré qu’il est inacceptable que la Road Development Authority et le Traffic Management Unit ne soient pas venues déposer devant l’EAT. « 1 600 tonnes de charbon, en moyenne, devront être transportées chaque jour du port à Pointe-aux-Caves. Cela représente le déplacement de 54 camions d'une capacité de 30 tonnes chacun, soit un camion toutes les vingt minutes, sur l'un des axes routiers les plus saturés de l'île. Cette situation causera des bouchons et la pollution au passage », a-t-il fait ressortir. ENERGIE DES VAGUES La solution idéale, sur le long terme, demeure les énergies renouvelables, a pour sa part affirmé Zaheer Allam, de Leadership in Energy Environmental Design (LEED). « Le consortium Suzlon-Padgreen a prévu de construire une ferme éolienne à Plaine-Sophie en 2014. La construction de ce genre d’infrastructure dure un an au maximum. Une ferme de 14 éoliennes peut produire 30 mégawatts. Quatre fermes éoliennes équivaudraient donc à la production de CT Power », a-t-il expliqué. Zaheer Allam propose égale-

ment d’exploiter l’énergie des vagues pour répondre aux demandes d’énergies. « La société australienne CETO Wave Energy Technology, du groupe Carnegie, développe actuellement la technologie de bouées sous-marines génératrices de pression. L’île Maurice s’avère être le lieu idéal pour tester l’efficacité du dispositif. Avec un kilomètre de vagues en longueur, Maurice pourrait produire 25 mégawatts. Il ne suffit que de quatre projets similaires pour satisfaire la demande énergétique du pays », explique Zaheer Allam. En attendant, la résistance s’organise contre le projet CT Power. Une campagne de mobilisation et de sensibilisation a déjà débuté, alors que la prochaine réunion de la plateforme aura lieu ce vendredi 24 août, à 19 h30, à Kensington, Pointe-aux-Sables.

1 600 tonnes La quantité de charbon qui, selon Vassen Kauppaymuthoo, devra être transporté chaque jour à la centrale de Pointe-aux-Caves

Seychelles : Mookhesswur Choonee participe aux efforts de reboisement

VENDREDI, LE ministre mauricien des Arts et de la Culture, Mookhesswur Choonee, a aidé à la mise en terre de plusieurs arbres sur l'île de La Digue, aux Seychelles. Il était accompagné en cela par Alain St. Ange, ministre seychellois du Tourisme et de la Culture. « Labourer la terre et y planter des arbres côtiers endémiques à Anse Sévère, à La Digue, est un beau rappel du partenariat symbolique existant et grandissant entre les Seychelles et Maurice », a fait ressortir Mookhesswur Choonee à cette occasion. « Ces arbres que nous implantons aujourd'hui grandiront et contribueront à réhabiliter la zone côtière d'Anse Sévère pour le bien des générations futures », a soutenu pour sa part Alain St. Ange.


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PARCOURS BUSINESS

QUAND LE MÉCANO DEVIENT SUPER BALA GARAGE BALA. Quel automobiliste, à Maurice, ne connaît pas cette entreprise installée à la route royale à Grande-RivièreNord-Ouest ? L'homme derrière ce succès est Shradhanan Venkata Subhadu, plus connu comme Bala. Agé aujourd'hui de 69 ans, celui qui a conservé toute sa verve jette un regard rempli de fierté sur son parcours. Avec raison. Ce dernier, après avoir arrêté l'école en standard V, a fait ses débuts dans le monde du travail comme apprenti mécanicien. Aujourd'hui, Bala Subhadu, rempli d'humour et très terre à terre, emploie une vingtaine de personnes. Son garage est réputé à travers l'île car il propose des services professionnels, avec des appareils dernier cri. Cela fait maintenant 45 ans que le garage Bala existe. « Il nous faudra des heures et des heures pour retracer mon parcours », nous prévient d'emblée notre interlocuteur. Des mots accompagnés d'un éclat de rires. Le ton de la rencontre est donné. Malgré son air relax, Bala Subhadu est au four et au moulin. Il est conscient qu'il n'a pas le droit à l'erreur afin de conserver ce qui a été acquis. Son entreprise doit en effet continuer à offrir des services de qualité à la vingtaine de clients qui font appel à ses services quotidiennement. BRICOLEUR PAR PASSION Ces derniers viennent de toutes les classes sociales car les automobilistes savent qu'ils peuvent faire confiance à Bala Subhadu et à ses employés. « Je bouquine et je vais beaucoup sur internet. Je voyage aussi pour être à l'affût de toutes les nouveautés. Ensuite j'investis dans des équipements afin de proposer à

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

Les équipements dernier cri ne font pas défaut au garage Bala. Pour Shradhanan Venkata Subhadu, qu’on connaît surtout comme Bala, c'est la raison de sa réussite professionnelle. D'apprenti mécanicien désireux d’apprendre les rouages de son métier, il est aujourd'hui, après avoir investi gros en termes de temps et d’argent, à la tête d'une entreprise prospère | DOROTHY BONNEFEMME

ma clientèle des services dernier cri », explique Bala Subhadu. La dernière nouveauté est un four à peinture pour automobiles. Les véhicules peuvent être ainsi repeints en deux heures maximum et le résultat est impressionnant. Tout récemment, le directeur du garage Bala vient aussi d’acquérir deux nouveaux ponts élévateurs. « Plus besoin de s'allonger sous un véhicule pour le diagnostiquer et le réparer, car désormais, il est placé en hauteur et le travail du mécanicien devient plus agréable. J'en avais déjà trois, mais avec deux autres, le travail se fera encore plus vite », nous confie-t-il. L'investissement majeur du garage Bala demeure cependant la machine à alignement des roues au laser, qui a été acheté au coût de Rs 800 000 en 2001. Bien que cet équipement lui ait coûté une petite fortune, Bala Subhadu en est tout fier. « Dès que je sens qu'un équipement sera bénéfique à l'avancement du garage, je ne cherche pas la petite bête. J'ai toujours été un visionnaire », dit-il. « C'est d'ailleurs pour cette raison qu'aujourd'hui, nous sommes une ‘one stop shop’. » Sa réussite professionnelle, Bala Subhadu l'explique aussi par sa persévérance et son dur labeur. Avec une certaine noblesse dans la voix, cet habitant de Pointe-aux-Sables nous raconte qu'il a quitté l'école en cinquième et a travaillé dans la boutique de son père. Ayant une passion pour le bricolage, à l'âge de 19 ans, il commence à travailler comme apprenti mécanicien au garage d'André Joli, à Port-Louis. Ces journées au boulot n'étaient guère reluisantes, se remémore ce père de deux enfants. « Comme apprenti, je devais parfois nettoyer les toilettes, passer le balai, faire of-


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ASCENSION. D'apprenti mécanicien, Shradhanan Venkata Subhadu est devenu directeur du garage Bala

fice d'homme à tout faire… Mais je n'ai pas baissé les bras », ajoutet-il. Quatre ans plus tard, André Joli immigre en Australie et son frère rachète le garage. Cependant, environ sept mois plus tard, ce dernier annonce son intention de mettre la clef sous le paillasson. « C'était quelques jours avant Noël et c'était triste. J'avais alors 23 ans. Fonceur comme je suis, j’ai décidé d'acheter le garage, poursuit notre interlocuteur. Bala Subhadu se souvient que son patron lui réclamait Rs 700 pour conclure l'affaire. Ne possédant que Rs 300, il a dû emprunter la différence à son beau-frère. A partir de ce moment, le jeune homme ne compte plus les heures passées au boulot. Rapidement, il se fait un nom dans le domaine. Le garage, lui, devient trop étroit. Bala Subhadu s'installe alors à Les Salines, où il fait l'acquisition d'un lopin de terre et construit un garage en tôle. Les affaires prospérant, la tôle est remplacée par du béton suite à un emprunt bancaire. En 1975, le directeur du garage Bala achète une machine d'équilibrage. « Nous étions les pionniers dans ce domaine et les clients ne se sont pas fait prier pour amener leurs véhicules chez nous ». TOUJOURS AVEC LE SOURIRE L'espace devenant de nouveau trop restreint, en 1986, le garage déménage s’installer à son emplacement actuel, à Grande-Rivière-Nord-Ouest. Si l’entreprise connaît une croissance régulière dans son chiffre d’affaires, c’est en effet parce que son directeur ne cesse d'investir, dans ses équipements comme dans ses locaux. A ce jour, le garage s'étend sur 10 000 pieds

SES RIRES, SES REGRETS, SES SOUVENIRS…

SOLIDARITÉ. Une relation amicale lie Shradhanan Venkata Subhadu à ses employés

carrés et un grand hangar a été aménagé. D'ailleurs, lors de notre visite, nous avons pu voir les employés à l'œuvre. C'est non sans une certaine joie que Bala Subhadu précise que certains d'entre eux travaillent au sein de l’entreprise depuis une quarantaine d'années. « Je leur fais confiance. Je ne suis pas sur leur dos. Je traîne tout le temps avec eux. Je suis comme un copain. S'il y a quoi que ce soit comme souci, nous en discutons. D'ailleurs, je ne suis jamais stressé ou en colère », souligne-t-il à notre grand étonnement. « Jamais ? » ne peut-on s'empêcher de lui demander. « Jamais », fuse la réponse. « Je suis une personne simple. Je suis proche des clients. D'ailleurs, je ne refuse jamais un rendez-vous. Et si les employés ont trop de boulot, je mets la main à la pâte sans hésiter. » Ce dernier ajoute qu’il peut s’occuper de travaux électriques ou de soudure, « car lorsque j'é-

Rs 800 000 L’achat d’une machine à alignement des roues au laser, en 2001, a été un investissement majeur

tais encore un employé et que mon patron me disait de faire ce type de travail, je ne refusais jamais. J'étais avide d'apprendre ». C'est cette même soif qui l'a poussé à se rendre en France en 1984, pour visiter un garage et s'en inspirer afain d’implanter le sien. C'est cette même soif qui a contribué à faire de lui l'homme qu'il est aujourd'hui. Mais quelque chose n’a pas changé. « J'ai beaucoup d'amour pour mon travail », assure Bala Subhadu en souriant. C'est pour cela qu'à 69 ans, il trouve toujours la force et le courage nécessaire pour se réveiller tôt chaque jour pour arriver au boulot à 8 heures et n’en repartir qu'à 17 heures. Une tâche qu’il rend plus facile en faisant toute chose avec le sourire. Un sourire qui devrait être encore plus large quand le garage fêtera son jubilé d’or, ce que Bala Subhadu dit attendre avec impatience.

Enfant, Bala Subhadu adorait toucher à tout ce qui était mécanique ou électronique. Il se souvient ainsi avoir fabriqué un petit ventilateur pour sa mère, souffrante, réparé des bicyclettes et aussi endommagé la montre de son père. Aujourd’hui père de deux fils – Vikash et Vishal – et grand-père de deux enfants, cette passion pour le fonctionnement des choses le rend toujours heureux. C’est d’ailleurs dans la simplicité et les moments tranquilles passés à la maison qu’il trouve son bonheur. « Lorsque je rentre du boulot, j'adore aller jouer avec mes deux petits-fils, qui habitent à côté. Puis je me retrouve derrière les fourneaux, car je suis un fin cuisinier. Les dimanches, j'aime bien rendre visite à mes proches », nous confie-t-il. Bala Subhadu est aussi passionné par les voyages. Parfois, c'est pour affaires, alors qu’à d’autres moments, c’est tout simplement pour profiter de la vie. D’ailleurs, lorsqu'il n'est pas au boulot, hors de question de lui parler de mécanique. « Quand les voisins viennent me dire, ‘M. Bala j'ai un souci avec ma voiture. Pouvez-vous y jeter un coup d'œil ?’, je prétexte toujours que je n'ai pas en ma possession les outils nécessaires. Même si c'est ma voiture qui est en panne, je demande à quelqu'un de venir la remorquer le lendemain », raconte-t-il en se marrant. Reprenant son sérieux, Bala Subhadu nous confie son plus mauvais souvenir : les émeutes de 1999. « J'ai subi des pertes de Rs 5 millions, mais je ne me suis pas découragé, car je vise toujours plus haut », dit-il. C'est grâce à cette devise que cet enfant de Les Salines est devenu aujourd'hui un brillant homme d'affaires. « C'est d’ailleurs pour cette raison que je roule en Mercedes. C'est confortable et cela fait très patron », lance-t-il en retrouvant rapidement son air moqueur.


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ENTREPRENDRE

FORMATION EN 3D

AVARTS VOUS OFFRE UNE NOUVELLE DIMENSION NICHOLAS LARCHÉ

Un dessin vaut parfois mieux qu’un long discours. Cet adage s’avère plus que vrai avec la 3D. Satyen Bhunjun, directeur d’Avarts, est un passionné d’images. Ayant eu l’occasion d’accumuler de nombreuses expériences, ce chef d’entreprise s’est dit pourquoi ne pas les partager. Depuis mardi dernier, il a lancé son école de formation pour initier les créateurs à la troisième dimension | DOROTHY BONNEFEMME

CONFIANCE. « Le système du BPO est venu prouver les capacités des Mauriciens en termes de services », déclare Satyen Bhunjun, à droite

LA 3D est omniprésente. Et ce ne sont pas les cinéphiles ni même les publicitaires qui nous diront le contraire. L’utilisation de cette technique peut également s’avérer profitable dans de nombreux domaines, dont l’éducation, l’architecture… Satyen Bhunjun, directeur d’Avarts, peut disserter des heures durant sur ce système qui peut aussi révolutionner le monde du business. C’est la raison pour laquelle le directeur d’Avarts et trois enseignants venus de l’Inde sont occupés depuis mardi à dispenser une formation sur la 3D, à la Cybercité. Ceux qui n’ont pu profiter de cette formation peuvent encore se rattraper car de nouveaux groupes seront bientôt mis en place. La représentation en images de synthèse (numérique), le relief des images stéréoscopiques ou autres images en relief… ces mots reviennent comme une litanie dans la bouche des passionnés d’images. Vu les nombreux talents qui

existent à Maurice, Satyen Bhunjun, 45 ans, a voulu les canaliser, car il y a un marché dans ce domaine, soutient-il avec assurance. LA 3D, C’EST ENCORE PLUS PARLANT « Le système du BPO est venu prouver les capacités des Mauriciens en terme de service. Nos compatriotes sont actifs dans plusieurs secteurs et ils excellent. Car ils sont bien éduqués, travailleur, bilingue, courtois… Alors je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas faire leurs preuves dans le domaine 3D qui a le vent en poupe », explique Satyen Bhunjun d’un air convaincant. De plus, si les clients commandent de l’infographie 3D en Inde, ils doivent débourser entre Rs 15 000 à Rs 30 000 indiennes, pour une seconde d’animation. À Maurice, la main-d’œuvre est meilleure marché. Le prix peut aller de Rs 1 000 à Rs 10 000. « Un des autres avantages, comparé à

Plus besoin de gros équipements en classe pour expliquer aux étudiants le fonctionnement d’un moteur. J’ai d’ailleurs soumis cette proposition aux personnes concernées, mais je doute fort qu’elle sera retenue

certains pays d’Afrique, c’est que notre pays a atteint un niveau assez avancé en informatique », estime le directeur d’Avarts. Idem pour la connexion Internet. « Ainsi les clients pourront mieux nous faire confiance pour la réalisation de leurs projets en 3D. Car le tridimensionnel trouve sa place non seulement dans le septième art, mais aussi dans l’architecture par exemple », ajoute-il. Le client pourra mieux apprécier et comprendre son projet. Ce système peut aussi révolutionner le monde éducatif. « Imaginez les cours de mécanique, d’électrique en 3D. Ce serait idéal pour le Mauritius Institute of Training and Development (MITD). Plus besoin de gros équipements en classe pour expliquer aux étudiants le fonctionnement d’un moteur. J’ai d’ailleurs soumis cette proposition aux personnes concernées, mais je doute fort qu’elle sera retenue », lance-t-il d’un ton acerbe. Chassant cette idée, il continue à met-


ENTREPRENDRE

tre en exergue les différentes utilisations de la 3D. « Même dans les écoles primaires, cette technique trouvera sa place. Un enfant de 7 ans apprendra plus facilement la trigonométrie grâce aux graphismes et aux multimédias. Imaginez des cours médicaux sur l’anatomie en 3D. Il est connu qu’une image vaut 1 000 mots, avec la 3D c’est encore plus parlant. » Pour promouvoir ce système, Satyen Bhunjun partage son savoir-faire en proposant trois formations. D’abord la modélisation et la textualisation, qui coûte Rs 24 000, l’autre formation est basée sur la 3D et la publicité pour Rs 30 000. Ensuite, il y a un cours sur la visualisation de la 3D dans l’architecture dont le coût s’élève à Rs 50 000. INVESTISSEMENT DE RS 5,5 M Cette formation, d’une durée comprise entre 40 et 50 heures, sera principalement dispensée par trois Indiens qui travaillent chez Avarts. Le premier groupe a démarré sa formation mardi dernier à Ebène. Mais d’autres sessions sont prévues pour les intéressés. Satyen Bhunjun précise que ce centre de formation est « MQA Approved » et que des évaluations auront lieu à la fin des cours. Après une année, le directeur pense à proposer des diplômes. « Je suis en pourparlers avec des universités étrangères. Mais nous devons d’abord faire nos preuves. » Pour nous assurer que cette école est de haut niveau, notre interlocuteur souligne qu’elle est dotée du logiciel Maya, le même qui a été utilisé pour concevoir le dessin animé Madagascar. « Nous possédons aussi le logiciel 3D Max, car notre but est de faire les choses avec professionnalisme. De ce fait, même si la licence de ces équipements coûte une petite fortune, nous n’hésitons pas à les acheter. » Satyen Bhunjun souligne que pour pouvoir se lancer dans cette voie, il a dû effectuer un emprunt de Rs 3 millions auprès du Mauritius Business Growth Scheme (MBGS). Mais à ce jour, il a dépensé plus de Rs 5,5 millions pour l’achat des logiciels, des équipements, du mobilier… Car en parallèle le studio de production continue son petit bonhomme de chemin. « À part les Indiens, j’emploie 24 personnes. Car pour faire tourner la 3D, une bonne équipe est primordiale, chacun a un rôle spécifique à assumer, car cette technique requiert beaucoup de patience et de savoir-faire. » Récemment, ajoute-il de cette voix passionnée, un petit groupe de Mauriciens initiés à la 3D depuis sept mois, ont réalisé un clip sur la sécurité routière, d’une durée de 45 secondes. Le

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Sa vie avant la 3D

résultat est impressionnant, indique le directeur d’Avarts. « Puis, nous travaillons aussi sur un gros projet : le tournage d’une série télévisée locale en 3D. C’est un gros défi. Le premier épisode long de 13 minutes nous coûte environ Rs 900 000. Je pense que par la suite je vais essayer de le vendre à des chaînes de télévision internationales. Il est dommage qu’à Maurice nous n’ayons pas de financements du gouvernement, comme c’est le cas dans de nombreux pays, précise-t-il amer. « À Maurice, les différents gouvernements n’ont jamais cru dans le secteur créatif. Ce domaine a toujours été le parent pauvre. Pourtant les cinémas Hollywood et Bollywood sont des preuves concrètes que l’art peut rapporter gros », avance Satyen Bhunjun. UN SECTEUR BRILLANT Après avoir exprimé sa déception, Satyen Bhunjun préfère retourner à son grand amour qu’est la 3D, cette technique qui peut faire exister un personnage virtuel. Ce dernier peut communiquer des émotions, remplacer des acteurs. La preuve concrète avec le

film Tintin : Le secret de la Licorne. « C’est simplement magnifique et les Mauriciens peuvent aspirer à ce niveau », affirme-t-il, calé dans son fauteuil à l’hôtel Le Labourdonnais où il nous reçoit. Fonceur, il ne compte toutefois pas abandonner. Au contraire il veut promouvoir son savoir-faire sur le plan international. Cet homme qui n’a pas peur des mots, avance : « Dans les prochains jours, je vais contacter Entreprise Mauritius. C’est l’organisme qui vend les produits locaux aux étrangers, n’est-ce pas? Alors, je vais leur demander de vendre aussi le tridimensionnel. Ce service doit figurer dans leur liste. Depuis quelques temps, il est beaucoup question de tourisme médical, le secteur de la 3D doit aussi devenir un moyen d’attirer les étrangers. » Satyen Bhunjun croit dur comme fer que le tridimensionnel peut être un secteur brillant pour notre économie dans l’avenir. Si la Nouvelle-Zélande a réussi, pourquoi pas nous ? se demande cet homme d’affaires qui a de l’énergie et des arguments à revendre.

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Après 22 années passées à la MBC pendant lesquelles il a notamment créé les habillages d’antenne et occupé le poste de Responsable de section de promotion, Satyen Bhunjun tire sa révérence en 2008. « J’étais frustré parce qu’il n’y avait plus de place pour la créativité à la station nationale. Et patauger et se tourner les pouces, ce n’est pas mon fort. » En 2008, le jeune homme soumet ainsi sa démission. Entre-temps, il met sur pied Mroad Création en 1999. « J’ai eu l’opportunité de réaliser de nombreux films promotionnels et des publicités, que ce soit à Maurice ou à l’étranger. » Parmi ceux-ci, il nous cite des travaux pour l’hôtel Hilton, Tamarina, le Board of Investment. En 2009, il lance la société New Era aux Seychelles et là aussi le succès est au rendez-vous. Ayant toujours cette hantise de stagner, il se lance alors dans la 3D avec Avarts. Depuis novembre dernier, il en fait son cheval de bataille. Pour atteindre ce niveau de professionnalisme, Satyen Bhunjun a suivi toute une série de formations. Il nous retrace son parcours académique. Après des études secondaires à la SSS de Souillac, il obtient son diplôme en Information Technology au De Chazal Du Mée Institute, devenu depuis Charles Telfair Institute. Ces cours étaient reconnus par Informatics Singapore. Avide de connaissance, cet habitant de Nouvelle-France s’inscrit pour des cours en Art et Culture avec spécialisation en multimédias de l’UNISA. Son diplôme en poche, il décide alors de compléter son MBA à l’Université de Wales. Mis à part la 3D, le directeur d’Avarts est aussi passionné par le cinéma et la musique. « Aussitôt que j’entends un son, pour moi c’est de la musique. » Un autre de ses moments préférés a lieu sur la MBC 1, entre 19 h 20 à 19 h 30. Perplexe, nous attendons qu’il nous explique pourquoi. « Cette tranche horaire est consacrée à la publicité. C’est là que vous découvrez cette pépinière de talents qui regorge dans notre pays. »


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BSC COLLECTION

De vrais PETITS bijoux… Jouer la carte de l’exclusivité en termes de bijoux sans les vendre à des prix exorbitants. C’est le pari fait par BSC Collection et son directeur, Kiran Basenoo. Le tout à des prix qui mettent ses créations à la portée de tous | DOROTHY BONNEFEMME PERLES DE culture, bois, épines d'oursin, coraux noirs… Dans le petit atelier annexé à la maison de Kiran Basenoo, à Midlands, les matières premières ne manquent pas. Les quatre employés de BSC Collection, dont ce dernier est le directeur, sont concentrés sur la réalisation de bijoux. Ici, presque tout est fait main. Ces petites merveilles seront ensuite vendues à Rose-Hill, à Quatre-Bornes, à Mahébourg et à Rose-Belle. Elles sont aussi livrées dans des magasins de GrandBaie, ainsi qu’à des vendeurs de plage. Kiran Basenoo, qui est tout fier de sa réussite, explique qu’elle est due au fait que ses produits sont uniques. « Je travaille beaucoup sur commande pour que le bijou de chaque client soit exclusif », nous confie-t-il. Le succès rencontré repose aussi, selon lui, sur le fait que ses bijoux sont de bonne qualité et qu'il tient toujours ses promesses. « Quand je dis aux clients que ce sont des perles de culture, c'est le cas. Et lorsque je leur donne l'assurance que leurs bijoux seront prêts tel jour, je respecte ma parole. De plus, je ne vends pas mes produits extrêmement cher », nous affirme ce jeune chef d'entreprise. ACCENT SUR LA CRÉATIVITÉ L'Inde, l'Indonésie, la Chine… 60 % des matières premières de BSC Collection sont importées de ces pays afin de mieux répondre aux besoins de ses nombreux clients. L’accent est ensuite mis sur la créativité. Pour Kiran Basenoo, il faut à tout prix se démarquer. « C'est l'une de mes forces. Vous ne verrez pas ces bijoux ailleurs, car je conçois personnellement chaque modèle. Ou alors c'est mon épouse qui le fait. Ensuite nous les fabriquons et les mettons en vente », explique cet homme d'affaires de 38 ans, un peu à l'étroit dans sa petite échoppe à Arab Town, Rose-Hill. La panoplie de modèles étonne en effet. Notre regard est tout d'abord captivé par ce collier en nacre et onyx dont

le prix est de Rs 500. Il a un aspect particulier et chic avec ses trois rangées de pierres. Autre petit trésor : cette chaîne conçue en nacre et en pierre hématite. Vu son aspect moderne, ce bijou qui se vend à Rs 200 est très prisé. BSC Collection, c'est aussi des colliers avec des agates, des pierres de soleil ou du corail blanc et rouge. Et si vous souhaitez des parures, vous pouvez y trouver des boucles d'oreilles, ou encore des bracelets. Aux touristes, Kiran Basenoo propose surtout des bijoux en noix de coco ou en bois. « Ils aiment tout ce qui est naturel. Alors ils optent souvent pour des colliers, des bracelets ou des boucles d'oreille en bois, en coquillage, en corail noir… », explique-til. BSC Collection en produit un grand nombre, car sa clientèle comprend bon

Depuis une vingtaine d'années, j'occupe une échoppe à la foire de Quatre-Bornes. Les touristes adorent faire un arrêt chez moi. Souvent, ils ont le coup de foudre pour de nombreux produits. En outre, je place aussi mes bijoux auprès de vendeurs de plage. Ces derniers travaillent avec moi depuis huit ans et ils exercent notamment à Flic-enFlac et dans le sud Kiran Basenoo, Directeur de BSC Collection


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PROACTIF. Les bijoux sont aussi faits sur commande en harmonie avec les vêtements des clients

nombre d'étrangers. « Depuis une vingtaine d'années, j'occupe une échoppe à la foire de Quatre-Bornes. Les touristes adorent faire un arrêt chez moi. Souvent, ils ont le coup de foudre pour de nombreux produits. En outre, je place aussi mes bijoux auprès de vendeurs de plage. Ces derniers travaillent avec moi depuis huit ans et ils exercent notamment à Flic-enFlac et dans le sud », précise Kiran Basenoo. Avec une certaine satisfaction dans la voix, ce dernier ajoute d’ailleurs que ses bijoux sont aussi disponibles en France et en Afrique du Sud. Au pays de Molière, les clients trouveront les modèles créés par BSC Collection dans un magasin consacré aux bijoux, alors que chez nos voisins sud-africains, ils sont revendus en gros uniquement. Pour trouver ses matières premières en Asie, auparavant, le directeur de BSC Collection voyageait quatre fois par an. Depuis quelque temps cependant, il ne fait le déplacement que deux fois l'an. Primo, c'est parce que le billet d'avion, ainsi que les frais de taxi et de logement ont doublé. Deuzio, la compagnie a maintenant, comme le dit le directeur, « les moyens d’acheter en grande quantité, soit quelque 3 à 5 mètres cubes de produits ». NOUVEAUTÉS ET MODERNITÉS Lorsque les matières premières arrivent à Maurice, elles sont utilisées par Kiran Basenoo pour réaliser les modèles qu’il a créés en s’inspirant d’internet ou encore de magazines. « Ensuite je me fais un devoir de les adapter à ma sauce. Idem si un modèle vu sur une passante m'a captivé. Mon épouse Sanjivni m'aide aussi dans ce travail de création. Après être tombés d'accord sur un modèle, nous expliquons à nos employés la marche à suivre et c'est alors à eux de jouer. Ils fabriquent environ 50 bijoux quotidiennement. Une nouvelle création requiert une à plusieurs heures de travail, dépendant de la complexité du bijou », explique notre interlocuteur. Des nouveautés, Kiran et Sanjivni Basenoo en fabriquent tous les quinze jours environ. Ils les mettent ensuite en vente dans leurs échoppes. Si en dépit de tout, le client ne trouve pas ce qu’il cherche, le couple lui propose d’en passer commande. Le client peut même apporter les tissus dans lesquels ses vêtements ont été taillés pour obtenir des

Les jeudis et les dimanches, je suis à la foire de Quatre-Bornes. Les lundis, je propose mes produits à Mahébourg, alors que les mercredis, je suis à Rose-Belle. Quand je ne suis pas dans les foires, je me consacre à la réalisation des bijoux et à mes revendeurs. A Rose-Hill, nous sommes sur place tous les jours depuis un mois. C'est mon épouse qui s'en occupe

bijoux dans le même ton. D'ailleurs, lors de notre rencontre, une septuagénaire accompagnée de son époux est arrivée à l'échoppe de BSC Collection à Rose-Hill. « Est-ce que vous avez un collier noir et rouge assez long », a demandé la cliente. Kiran Basenoo a cherché parmi ses nombreux colliers et a mis la main sur un exemplaire qu’il a proposé à la cliente. Malheureusement, le collier n’était pas assez long. Un deuxième collier essuie le même refus car il est rouge et blanc, alors que la cliente, exigeante, veut du rouge et du noir. Malgré sa patience, le chef d'entreprise fera chou blanc. Il demande alors à la cliente quand elle aura besoin de ce bijou. « Samedi », répond-elle. Kiran Basenoo lui suggère alors de passer une commande. La cliente, qui préfère réfléchir à cette proposition, repart bredouille. Kiran Basenoo, lui, ne se montre pas déçu. Il y a de quoi : entre-temps, d’autres clientes se sont arrêtées devant son échoppe. D’ailleurs, elles ne repartiront pas les mains vides. Il y a par exemple cette femme d'une quarantaine d'années, qui a acheté une parure et un collier, le tout pour Rs 425. Tout en faisant son choix, elle a expliqué qu'elle préfère porter ce type de bijoux car ils

sont modernes et qu’elle ne risque pas de se faire attaquer par des voleurs. Vu le succès rencontré, Kiran Basenoo est aux anges. Il ne regrette guère de s’être lancé dans ce domaine, bien qu’il nous avoue qu'il a dû travailler dur pour y arriver et qu’il continue à multiplier les heures de boulot. « Les jeudis et les dimanches, je suis à la foire de QuatreBornes. Les lundis, je propose mes produits à Mahébourg, alors que les mercredis, je suis à Rose-Belle. Quand je ne suis pas dans les foires, je me consacre à la réalisation des bijoux et à mes revendeurs. A Rose-Hill, nous sommes sur place tous les jours depuis un mois. C'est mon épouse qui s'en occupe », explique-t-il. Fort heureusement, les efforts de Kiran Basenoo portent leurs fruits. Ce chef d'entreprise songe de ce fait à louer un emplacement dans un centre commercial. « Vu que je vends mes produits dans des foires, quand je dis aux clientes que mes colliers sont en perles, certains se moquent de moi. Or, ceux qui sont experts en la matière savent de quoi je parle. J'ai déjà vendu un collier de Rs 5 000 à la foire », lance-t-il, sourire en coin. Un sourire qui ne devrait plus le quitter si BSC Collection continue à consolider sa place dans le monde de la bijouterie.

12 ANS APRÈS… Aujourd’hui, Kiran Basenoo emploie quatre personnes et loue des stands dans plusieurs régions de l'île. Ce succès, ce jeune homme de 38 ans le doit à son courage, sa persévérance et le soutien de sa famille. Le chemin, lui, a été long. Après ses études au collège Imperial, ce dernier a reçu une proposition d'un de ses amis importateurs, qui lui a demandé de vendre des bijoux importés d'Asie. Kiran Basenoo n’a pas refusé. Lorsqu'il y avait des soucis avec les bijoux, il les réparait lui-même. C'est alors que l'idée de créer des bijoux a germé. Les débuts n'étaient pas roses, mais le jeune homme n'étant pas du genre à baisser les bras, il a persévéré. Quand il commence à mettre en vente ses produits, il y a 12 ans, les clients les apprécient. La petite entreprise de Kiran Basenoo, qui prend alors son envol, est baptisé BSC Collection (B pour Basenoo, S pour Sanjivni et C pour Chantidanansing, le prénom officiel de Kiran Basenoo). Afin que la bijouterie n'ait aucun secret pour lui, Kiran Basenoo est souvent sur Internet. C'est ainsi qu'il a appris, par exemple, que pour authentifier une perle, il suffit d'essayer de la brûler. « Lorsque je vais en Chine, je vais dans un bâtiment de six étages consacré uniquement aux perles. Il faut alors savoir choisir les meilleures. Moi je ne prends que les perles de culture en eau douce, car les autres coûtent les yeux de la tête », conclut-il.


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MARKET

EXCHANGE RATES EUR/USD Last week, euro fluctuated within a tight range of $1.2256 - $1.2386 against the greenback. On Monday, the shared currency increased after the Secretary General Angel Gurria of the Organisation for Economic Cooperation and Development (OECD) said that OECD supported the ECB’s plan for another round of sovereign bond buying to ease the pressure on countries whose are struggling with the debt crisis. However, the EUR/USD upside was tapped after the German Economy Minister said that Greece might need European Union (EU) to monitor the implementation reforms. On Tuesday, euro reversed its upward trend after worst than expected economic data was released such as the ZEW Index for German Economic Sentiment data -25.5 which

dropped for the fourth consecutive month in August. The GDP from France was flat in the second quarter while the GDP for the same period for the Euro-Zone dipped by 0.2% with overall annual GDP slipped by 0.4%. The better than expected German GDP failed to boost the euro. Investors bought back euro on Thursday after weaker than expected economic data in US prompter the speculation of another round of QE in US, thus boosting the demand for risky assets. Unfortunately, the momentum was not maintained and the shared currency ended the week in the negative territory against the dollar after the US Consumer Confidence climbed to three month high and the US 10year treasury yield rose. For the current week, I forecast euro to move within the range of $1.2162 $1.2467.

STERLING Pound started last week flat and was traded within the range of $ 1.5637 - $1.5745 against the US dollar. The consumer Price Index (CPI) in UK increased in July from previous month and with an annual rise by 2.6% the first time since March. However, GBP/USD retreated to $1.5669 as upbeat economic data in US underpinned USD. The retail sales in UK surged unexpectedly. Moreover, BOE Monetary Policy Committee (MPC) member Martin Weale said Britain’s economy was in stagnation rather than recession with the Euro-Zone debt crisis. The upbeat economic data in US dimmed expectations for monetary easing from FED on the last trading day. I would forecast cable to move within the range of $1.5560 - $1.5848.

MARKET OVERVIEW GOLD

Gold has been trading within the range of $1589.82 -$1625.57. This week, I expect gold to move between $1599.01 $1644.89. According to the World Gold Council, gold demand fell by 7.1% in the second quarter as investment dropped and Asian jewellery purchases slid amid higher local prices and concern about economic growth. Global demand dropped to 900 metric tons in the quarter compared with 1065.8 tons a year ago due to a drop of 23% in investment and 15% in jewellery. Total Indian demand was 181.3 tons in the latest quarter, 25% more than China, the biggest buyer the previous two quarters. The council reiterated its prediction that China will become the top consumer this year on an annual basis, with demand

reaching almost 850 tons versus about 700 tons of India. Mine output rose 0.4 percent to 706.4 tons in the second quarter from a year earlier, the council said. Scrap supply declined 12 percent to 363.7 tons in the period, the lowest level since the first quarter last year. Gold imports by India, the world’s largest bullion buyer, slumped 56 percent in the second quarter after record prices discouraged jewelry buyers and investors, according to the World Gold Council. BASE METALS Indonesia idled about 70 percent of tinsmelting capacity in its biggest producing region amid a three-month bear market, curbing the world’s biggest exports and setting the stage for a global shortage. Producers in Bangka-Belitung province closed about 24 of 28 smelters,

the Indonesian Tin Mining Association estimates. Demand will exceed supply by 7,000 metric tons next year, equal to about 60 percent of global stockpiles tracked by the London Metal Exchange, Barclays Plc estimates. Tin tumbled as much as 32 percent this year on concern that slowdowns from the U.S. to China to Europe will cut demand for the metal used in everything from cans to televisions and smart phones. Smelters in Indonesia, representing about 40 percent of global exports, started shutting down this month.

OIL Oil traded within the range of $ 92.00 to $ 96.53 last week. Kuwait’s Oil Minster Hani Abdulaziz Hussain said that OPEC should maintain its production ceiling at its next

meeting in December because oil prices have been rising. The market is “balanced,” with positive effects from a better-than-expected performance in the U.S. economy and stability in Europe, he said, the Kuwaiti. The crude oil market will have a surplus, leading to a decline in prices, once the international crisis over Iran’s nuclear program eases and the Islamic country’s oil exports return to normal, he said. China’s net-diesel exports rose to the highest level in 16 months in July as the nation’s demand for the fuel dropped to the lowest level this year. Net exports, or overseas sales minus imports, climbed to 143,560 metric tons, the most since March 2011, according to customs data released today. Apparent demand, which includes domestic production and excludes stockpiles, was 3.32 million barrels a day, compared with 3.34 million in June.

This report has been prepared by Vanee Seeneevassen of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)

L’ACTIVITÉ PORTUAIRE DE MAURICE PLUS COMPÉTITIVE QUE LA RÉUNION

PORT. Réunion souhaite devenir aussi compétitif que Maurice en terme d'activités portuaires

PORT RÉUNION traite 223 990 conteneurs à l’année, Maurice en gère 466 208 dans le même temps. Et pourtant les deux ports ont des capacités quasiment similaires, avec un léger avantage pour Maurice. L’explication viendrait des tarifs de transbordement : quand Port Réunion demande 110 euros pour le transbordement d’un conteneur de 20 pieds, Maurice en réclame 65 euros seulement. Une situation due aux coûts de surestarie (indemnités que l’affréteur doit payer à l’armateur quand le temps de chargement dépasse le temps prévu) beaucoup trop élevés à la Réunion. Ce qui pousserait la Réunion à vouloir améliorer sa performance, voire surpasser Maurice. « Port Réunion doit devenir

plus compétitif, sous peine de se laisser distancer par Maurice qui traite deux fois plus de volumes », lance d’emblée Théophane Narayanin, trésorier de la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Réunion, de retour du conseil d’administration de l’association des ports des îles de l’océan Indien (APIOI) qui s’est tenu le 13 août aux Seychelles. Pour devenir plus compétitif et accueillir plus de bateaux, le port va investir environ 100 millions d'euros qui passeront dans l'extension du quai de conteneur de 510 à 650 mètres minimum, l'augmentation du tirant d'eau de 12,5 à 14 mètres et l'acquisition de deux portiques supplémentaires. SOURCE : CLICANOO


MARKET MAURITIUS STATIONERY MANUFACTURERS

Rights Issue to proceed with restructuring process IN ORDER to give a further push to its restructuring process, the Mauritius Stationery Manufacturers Ltd has taken the decision to proceed with a Rights Issue of 30,996,314 new Ordinary Shares. These new Ordinary Shares will be issued at a price of Rs 8.50 each and will be listed on the Official Market of the Stock Exchange of Mauritius Ltd. According to MSM Ltd, the proceeds of the Rights Issue will be used to reduce the indebtedness of the Company and its subsidiaries and finance the restructuring of their operations : « The above proposals constitute the final step in the overall financial and operational restructuring of the Company initiated in 2011. The Board is of the view that it should enhance the prospects of the Company. » Furthermore, the board has decided to proceed with the conversion of an aggregate indebtedness of Rs 80M into 9,411,765 non-voting convertible redeemable shares. However, the shareholders of the Company still have to vote for this measure. A Special Meeting of Shareholders will be convened in the near future.

AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED AUTOMATIC SYSTEMS LTD B MARE HOLDING BRAMER BANKING CAUDAN COMPAGNIE DES MAGASINS POPULAIRES DALE CAPITAL ENL COMMERCIAL ENL LAND LTD ENL LAND LTD (P) FINCORP GAMMA CIVIC GO LIFE (USD) H.MALLAC INNODIS LTD IRELAND BLYTH LUX ISLAND MCB MCFI MAURITIUS DVLP INVESTMENT TRUST MAURITIAN EAGLE INSURANCE MOROIL MSM MAURITIUS UNION ASSURANCE NATIONAL INVESTMENT TRUST NMH OMNICANE LIMITED PROMOTION & DEVELOPMENT LTD PBL PLASTIC INDUSTRY (MTIUS) LTD ROCKCASTLE (USD) POLICY ROGERS SBM SUN RESORTS SWAN TERRA UBP UNITED DOCKS LTD VIVO ENERGY

Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun

NOMINAL 10.00 7.00 10.00 1.00 10.00 1.00 10.00 0.10 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 1.00 10.00 5.00 10.00 10.00 7.50 5.00 10.00 10.00 1.00 10.00 1.00 10.00 5.00 10.00 10.00

LAST CLOSING PRICE 10.00 30.40 71.00 180.00 7.50 1.25 16.50 10.00 20.50 39.00 42.40 16.00 323.00 0.06 135.00 41.00 77.50 18.30 164.00 29.50 4.95 73.00 26.00 9.50 123.00 23.50 58.00 73.00 67.00 206.00 74.50 1.00 7.90 315.00 82.00 31.80 326.00 39.40 104.00 80.50 167.00

LATEST 9.80 30.00 71.00 180.00 7.50 1.25 16.50 10.00 20.50 39.00 42.40 16.00 323.00 0.06 135.00 41.30 77.00 18.50 164.00 29.50 4.95 73.00 26.00 9.50 123.00 23.50 58.00 73.50 67.00 206.00 74.50 1.00 7.90 315.00 82.50 31.80 326.00 39.40 104.00 80.50 167.00

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CSO revised tourist arrivals downwards

THE LATEST International Travel and Tourism figures made available by the Central Statistics Office (CSO) state that the forecast of 980,000 tourist arrivals for the year 2012 is being revised downwards to 960,000, representing a decrease of 0.5% over the figure of 964,642 in 2011, based on data available on tourist arrivals and information gathered from stakeholders. During the month of May, the CSO sticked to its prevision of 980,000. Around two months later, things are not looking good. Tourist arrivals for the first six months of 2012 attained 467,153. Tourist arrivals from Europe decreased by 6.0% to 279,643 with an 8.4% fall in arrivals from France, the leading market. As regards the other major generating countries, the following performances were noted: Germany (-3.5%), United Kingdom (-4.7%) and Italy (-24.9%). Tourist arrivals from the Asian market went up by 16.7% to 51,353, with India, the major generating country of the continent, registering a growth of 2.6%.

BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, AUGUST 21, 2012 Country AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

MARKET SHARES TUESDAY, AUGUST 21, 2012 COMPANY

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Buying Currency AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

TT 31.4888 30.4017 37.0164 37.7954 24.3288 23.9835 3.6358 30.8097 47.0495 30.0004

Selling Notes TT/DD/Notes 30.9947 33.0495 29.8431 31.9247 36.4764 38.7402 36.6533 39.7547 23.778 25.4971 23.6631 25.1988 3.5174 3.8522 30.446 32.2516 46.6411 49.2715 29.7923 31.3761

DD 31.2868 30.195 36.776 37.4599 24.1718 23.8644 3.5918 30.6356 46.8125 29.8739

GOLD COINS TUESDAY, AUGUST 21, 2012

CHANGE -0.20 -0.40 0.30 -0.50 0.20 0.50 0.50 -

% CHANGE -2.00 -1.32 0.73 -0.65 1.09 0.68 0.61 -

VOLUME 6,210.00 37,717.00 55.00 32,000.00 1,300.00 3,600.00 2,305.00 33,345.00 33,016.00 466.00 16,979.00 208,499.00 600.00 1,900.00 600.00 6,650.00 11,200.00 35.00 25.00 700.00 18,600.00 3,707.00 6,000.00 5.00 2,310.00 25.00

VALUE 60,891.00 1,131,524.20 412.50 40,000.00 26,650.00 140,400.00 36,882.50 1,368,135.00 2,542,390.00 8,574.60 2,783,956.00 1,032,070.50 15,600.00 233,700.00 14,100.00 385,675.00 817,800.00 2,310.00 5,150.00 5,540.00 1,534,000.00 117,882.60 236,400.00 515.00 185,955.00 4,225.00

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Leevy Frivet, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien PHOTOGRAPHE Nicholas Larché COLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear, Vishesh Koonjobeeharry

Denomination

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

100

3.41

16.5

250

8.51

22

6945

500

17.03

27

33575

1000

34.05

32.69

66755

16880

MARKET ACTIVITY TUESDAY, AUGUST 21, 2012 Market Capitalization

172,764,689,065.60

Total Volume Traded

427,877

Total Value Traded

12,731,060.45

TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol

Open

Latest

LUX ISLAND

18.30

18.50

% Change 1.09

INNODIS LTD

41.00

41.30

0.73

OMNICANE LIMITED

73.00

73.50

0.68

SBM

82.00

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BHARAT TELECOM

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DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.


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CORPORATE

EMOTIONAL INTELLIGENCE

THE

HIDDEN FACTOR

Although "regular" intelligence is important to success in life, emotional intelligence (EI) is key to relating well to others and achieving your goals. Many people believe that emotional intelligence is at least as important as regular intelligence, and many companies now use EI testing to hire new staff EMOTIONAL INTELLIGENCE is an awareness of your actions and feelings – and how they affect those around you. It also means that you value others, listen to their wants and needs, and are able to empathize or identify with them on many different levels. We probably all know people, either at work or in our personal lives, who are really good listeners. No matter what kind of situation we're in, they always seem to know just what to say – and how to say it – so that we're not offended or upset. They're caring and considerate, and even if we don't find a solution to our problem, we usually leave feeling more hopeful and optimistic. We probably also know people who are masters at managing their emotions. They don't get angry in stressful situations. Instead, they have the ability to look at a problem and calmly find a solution. They're excellent decision makers, and they know when to trust their intuition. Regardless of their strengths, however, they're usually willing to look at themselves honestly. They take criticism well, and they know when to use it to improve their performance. People like this have a high degree of emotional intelligence, or EI. They know themselves very well, and they're also able to sense the emotional needs of others. As more and more people accept that emotional intelligence is just as important to professional success as technical ability, organizations are increasingly using EI when they hire and promote. For example, one large cosmetics company recently revised their hiring process for salespeople to choose candidates based on emotional intelligence. The result? Salespeople hired with the new system have sold, on average, more than salespeople selected under the old system. There has also been significantly lower staff turnover among the group chosen for their emotional intelligence. WHAT IS EMOTIONAL INTELLIGENCE? We all have different personalities, different wants and needs, and different ways of showing our emotions. Navigating through this all takes tact and cleverness – especially if we hope to succeed in life. This is where emotional intelligence becomes important. Emotional intelligence is the ability to recognize your emotions, understand what they're telling you, and realize how your emotions affect people around you. Emotional intelligence also involves your perception of others: when you understand how they feel, this allows you to manage relationships more effectively. People with high emotional intelligence are usually successful in most things they do. Why? Because they're the ones that others want on their team. When people with high EI send an email, it gets answered. When they need help, they get it. Because they make others feel good, they go through life much more easily than people who are easily angered or upset. CHARACTERISTICS OF EMOTIONAL INTELLIGENCE Daniel Goleman, an american psychologist, developed a framework of five elements that define emotional intelligence: 1. Self-Awareness – People with high emotional intelligence are usually very self-aware. They understand their emotions, and because of this, they don't let

be obvious. As a result, empathetic people are usually excellent at managing relationships, listening, and relating to others. They avoid stereotyping and judging too quickly, and they live their lives in a very open, honest way. 5. Social Skills – It's usually easy to talk to and like people with good social skills, another sign of high emotional intelligence. Those with strong social skills are typically team players. Rather than focus on their own success first, they help others develop and shine. They can manage disputes, are excellent communicators, and are masters at building and maintaining relationships. As determined, emotional intelligence can be a key to success in life. The ability to manage people and relationships is very important in all leaders, so developing and using emotional intelligence can be a good way to show others the leader lying inside.

FATHER. Daniel Goleman, an american psychologist

their feelings rule them. They're confident – because they trust their intuition and don't let their emotions get out of control. They're also willing to take an honest look at themselves. They know their strengths and weaknesses, and they work on these areas so they can perform better. Many people believe that this self-awareness is the most important part of emotional intelligence. 2. Self-Regulation – This is the ability to control emotions and impulses. People who self-regulate typically don't allow themselves to become too angry or jealous, and they don't make impulsive, careless decisions. They think before they act. Characteristics of self-regulation are thoughtfulness, comfort with change, integrity, and the ability to say no. 3. Motivation – People with a high degree of emotional intelligence are usually motivated. They're willing to defer immediate results for long-term success. They're highly productive, love a challenge, and are very effective in whatever they do. 4. Empathy – This is perhaps the second-most important element of emotional intelligence. Empathy is the ability to identify with and understand the wants, needs, and viewpoints of those around you. People with empathy are good at recognizing the feelings of others, even when those feelings may not

HOW TO IMPROVE EMOTIONAL INTELLIGENCE The good news is that emotional intelligence can be taught and developed. Many books and tests are available to help you determine your current EI, and identify where one may need to do some work. Self test • Observe how you react to people. Do you rush to judgment before you know all of the facts? Do you stereotype? Look honestly at how you think and interact with other people. Try to put yourself in their place, and be more open and accepting of their perspectives and needs. • Look at your work environment. Do you seek attention for your accomplishments? Humility can be a wonderful quality, and it doesn't mean that you're shy or lack self-confidence. When you practice humility, you say that you know what you did, and you can be quietly confident about it. Give others a chance to shine – put the focus on them, and don't worry too much about getting praise for yourself. • Do a self-evaluation. What are your weaknesses? Are you willing to accept that you're not perfect and that you could work on some areas to make yourself a better person? Have the courage to look at yourself honestly – it can change your life. • Examine how you react to stressful situations. Do you become upset every time there's a delay or something doesn't happen the way you want? Do you blame others or become angry at them, even when it's not their fault? The ability to stay calm and in control in difficult situations is highly valued – in the business world and outside it. Keep your emotions under control when things go wrong. • Take responsibility for your actions. If you hurt someone's feelings, apologize directly – don't ignore what you did or avoid the person. People are usually more willing to forgive and forget if you make an honest attempt to make things right. • Examine how your actions will affect others – before you take those actions. If your decision will impact others, put yourself in their place. How will they feel if you do this? Would you want that experience? If you must take the action, how can you help others deal with the effects?


CORPORATE

HOWARD GARDNER

Howard Gardner was born in Scranton, Pennsylvania USA in 1943 to German Jewish immigrant parents, and entered Harvard in 1961, where, after Gardner's shift from history into social relations (which included psychology, sociology, and anthropology) he met his early mentor Erik Erikson. Later Gardner was also influenced by psychologists Jeane Piaget, Jerome Bruner, and philosopher Nelson Goodman, with whom Gardner co-founded 'Project Zero' in 1967 (focusing on studies of artistic thought and creativity). Project Zero's 1970's 'Project on Human Potential', whose heady aim was to address 'the state of scientific knowledge concerning human potential and its realization', seems to have been the platform from which Gardner's multiple intelligences ideas grew, and were subsequently published in Gardner's Frames Of Mind 1983 book. MULTIPLE INTELLIGENCES THEORY Howard Gardner's Multiple Intelligence Theory was first published in Howard Gardner's book, Frames Of Mind quickly became established as a classical model by which to understand and teach many aspects of human intelligence, learning style, personality and behaviour - in education and industry. Howard Gardner initially developed his ideas and theory on multiple intelligences as a contribution to psychology, however Gardner's theory was soon embraced by education, teaching and training communities, for whom the appeal was immediate and irresistible - a sure sign that Gardner had created a classic reference work and learning model. Since establishing his original multiple intelligences model, Howard Gardner has continued to develop his thinking and theory, so you will see references to more than the seven intelligences nowadays. Gardner most recently refers to their being eight or nine intelligences. Gardner says that multiple intelligences were not limited to the original seven, and he has since considered the existence and definitions of other possible intelligences in his later work. Despite this, Gardner seems to have stopped short of adding to the seven (some might argue, with the exception of Naturalist Intelligence) with any clearly and fully detailed additional intelligence definitions. This is not because there are no more intelligences it is because of the difficulty of adequately and satisfactorily defining them, since the additional intelligences are rather more complex than those already evidenced and defined. Not surprisingly, commentators and theorists continually debate and interpret potential additions to the model, and this is why you might see more than seven intelligences listed in recent interpretations of Gardner's model. As mentioned above, Naturalist Intelligence seems most popularly considered worthy of inclusion of the potential additional 'Gardner' intelligences.

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UNDERSTANDING THE 7 INTELLIGENCES INTELLIGENCE TYPE

DESCRIPTION

TYPICAL ROLES

RELATED TASKS

PREFERRED LEARNING STYLE

1

LINGUISTIC

words and language, written and spoken; retention, interpretation and explanation of ideas and information via language, understands relationship between communication and meaning

writers, lawyers, journalists, speakers, trainers, copy-writers, english teachers, poets, editors, linguists, translators, PR consultants, media consultants, TV and radio presenters, voice-over artistes

write a set of instructions; speak on a subject; edit a written piece or work; write a speech; commentate on an event; apply positive or negative 'spin' to a story

words and language

2

LOGICALMATHEMATICAL

logical thinking, detecting patterns, scientific reasoning and deduction; analyse problems, perform mathematical calculations, understands relationship between cause and effect towards a tangible outcome or result

scientists, engineers, computer experts, accountants, statisticians, researchers, analysts, traders, bankers bookmakers, insurance brokers, negotiators, deal-makers, troubleshooters, directors

perform a mental arithmetic calculation; create a process to measure something difficult; analyse how a machine works; create a process; devise a strategy to achieve an aim; assess the value of a business or a proposition

numbers and logic

3

MUSICAL

musical ability, awareness, appreciation and use of sound; recognition of tonal and rhythmic patterns, understands relationship between sound and feeling

musicians, singers, composers, DJ's, music producers, piano tuners, acoustic engineers, entertainers, partyplanners, environment and noise advisors, voice coaches

perform a musical piece; sing a song; review a musical work; coach someone to play a musical instrument; specify mood music for telephone systems and receptions

music, sounds, rhythm

4

BODILYKINESTHETIC

body movement control, manual dexterity, physical agility and balance; eye and body coordination

dancers, demonstrators, actors, athletes, divers, sports-people, soldiers, fire-fighters, PTI's, performance artistes; ergonomists, osteopaths, fishermen, drivers, crafts-people; gardeners, chefs, acupuncturists, healers, adventurers

juggle; demonstrate a sports technique; flip a beer-mat; create a mime to explain something; toss a pancake; fly a kite; coach workplace posture, assess work-station ergonomics

physical experience and movement, touch and feel

5

SPATIAL-VISUAL

visual and spatial perception; interpretation and creation of visual images; pictorial imagination and expression; understands relationship between images and meanings, and between space and effect

artists, designers, cartoonists, storyboarders, architects, photographers, sculptors, town-planners, visionaries, inventors, engineers, cosmetics and beauty consultants

design a costume; interpret a painting; create a room layout; create a corporate logo; design a building; pack a suitcase or the boot of a car

pictures, shapes, images, 3D space

6

INTERPERSONAL

perception of other people's feelings; ability to relate to others; interpretation of behaviour and communications; understands the relationships between people and their situations, including other people

therapists, HR professionals, mediators, leaders, counsellors, politicians, eductors, sales-people, clergy, psychologists, teachers, doctors, healers, organisers, carers, advertising professionals, coaches and mentors; (there is clear association between this type of intelligence and what is now termed 'Emotional Intelligence' or EQ)

interpret moods from facial expressions; demonstrate feelings through body language; affect the feelings of others in a planned way; coach or counsel another person

human contact, communications, cooperation, teamwork

7

INTRAPERSONAL

self-awareness, personal cognisance, personal objectivity, the capability to understand oneself, one's relationship to others and the world, and one's own need for, and reaction to change

arguably anyone (see note below) who is self-aware and involved in the process of changing personal thoughts, beliefs and behaviour in relation to their situation, other people, their purpose and aims - in this respect there is a similarity to Maslow's SelfActualisation level, and again there is clear association between this type of intelligence and what is now termed 'Emotional Intelligence' or EQ

consider and decide one's own aims and personal changes required to achieve them (not necessarily reveal this to others); consider one's own 'Johari Window', and decide options for development; consider and decide one's own position in relation to the Emotional Intelligence model

self-reflection, self-discovery


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« PRODUISANT environ le tiers du PIB de l’Afrique et abritant près de 170 millions d’habitants, l’Afrique du Nord est la région la plus prospère du continent », rappelle Jacob Kolster, haut fonctionnaire à la BAD, dans un rapport présenté le 8 août. La banque multinationale déplore ainsi la faiblesse des liens commerciaux entre la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et l’Egypte. En effet, avec un commerce intra-régional correspondant à seulement 4 % des échanges totaux, il s’agit de la région du monde la moins intégrée économiquement. Un comble pour des pays partageant pourtant une langue commune, en dépit des dialectes, et des cultures très proches. « Les initiatives visant à promouvoir l’intégration régionale en Afrique du Nord ont souvent été entravées aussi bien par des divergences politiques que par des disparités en matière de performances économiques », souligne le rapport de plus de 200 pages, a rapporté Jeune Afrique. Ainsi, certains Etats nord-africains tendent à privilégier les échanges avec l’Europe. Le Maroc, par exemple, échange plus facilement et préfère commercer avec la France plutôt qu’avec l’Algérie. Les différends politiques sont un véritable frein au développement régional. L’institution panafricaine détaille d’ailleurs les secteurs clés sur lesquels il est urgent d’agir, comme par exemple l’énergie, les infrastructures ou la finance. OBSTACLES TARIFAIRES Le domaine de l’énergie, souligne le rapport, est d’une importance capitale. La demande énergétique, en électricité tout particulièrement, est croissante en Afrique du Nord. On estime qu’il faudra doubler les capacités de production d’ici 2020. L’Algérie, l’Egypte et la Libye disposent de réserves de pétrole et de gaz, qui devraient leur permettre de fournir totalement le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie. Or, « le gaz naturel est exporté essentiellement vers l’Europe », ce qui pousse la BAD à plaider pour « la création d’un marché intégré de l’électricité ». Le volume des échanges souffre égale-

BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

PLAIDOYER POUR UNE INTÉGRATION RÉGIONALE INTELLIGENTE La Banque africaine de développement (BAD) demande aux pays nord-africains de profiter du printemps arabe pour favoriser l’intégration régionale. L’Afrique du Nord est en effet la zone du monde où le commerce intra-régional est le plus faible, ce qui pénalise inévitablement la croissance économique et l’emploi.

INTÉGRATION. Donald Kaberuka, Président de la Banque Africaine de développement

ment des obstacles tarifaires et des mauvaises infrastructures de transport. Cela entrave considérablement le développement et contribue à maintenir la dépendance envers les produits primaires, le tourisme et les mandats des diasporas. Commercer entre les différents pays nord-africains, correspond à un vrai parcours du combattant, entre le mauvais état des routes, les taxes douanières, les nombreux bakchichs (pots-de-vin), les blocages aux frontières, etc. Malgré quelques réformes ces dernières années,

les procédures de facilitation du commerce demeurent inefficaces. La finance est de même un domaine où des améliorations sont attendues. En dépit des progrès réalisés, l’Afrique du Nord n’est pratiquement pas intégrée au système financier mondial, ce qui pénalise les entreprises. Pour mettre fin à cette situation, la BAD propose à la zone de se munir d’un système de paiement unique pour réduire les frais des transactions frontalières, de créer des agences de notation, d’harmoniser les règles juridiques, de développer des marchés fin-

AFRIQUE DU SUD

Le cabinet approuve les ZES

LE GOUVERNEMENT sud-africain a annoncé vendredi qu'il avait approuvé le projet de loi pour les zones économiques spéciales (ZES) qui devrait attirer des investissements nationaux et étrangers. Le projet de loi, approuvé lors d'une réunion du cabinet il ya quinze jours, sera soumis au Parlement pour approbation. ACCENT SUR L’INNOVATION Le projet de loi prévoit la désignation, le développement, la promotion, l'exploitation et la gestion des ZES, la création d'un Conseil ZES et la réglementation de la demande et la délivrance de permis d'opérateur ZES aux person-

nes désireuses de développer et d'exploiter une zone économique spéciale, en fonction du système de la Communication et d' information du gouvernement sudafricain. Les ZES sont des zones géographiques désignées visant à attirer les investissements nationaux et étrangers. Depuis le début de l’année, des audiences publiques ont été menées dans tout le pays sur le projet de loi publié en janvier dans la Gazette du ministre du Commerce et de l'Industrie, Rob Davies. Les ZES aideront à stimuler l'industrialisation en dehors des principales zones urbaines du pays

à savoir Cape Town, Gauteng, Durban-Pietermaritzburg, East London et Port Elizabeth. Les ZES vont élargir les Zones de Développements Industrielles (ZDI), et mettre l'accent sur l'innovation et le développement régional dans des domaines tels que les parcs scientifiques, les parcs industriels et les zones de développement du secteur, selon un plan gouvernemental. Le programme ZDI a été lancé en 2000, et quatre zones ont été désignées, avec trois actuellement opérationnel à savoir Coega près de Port Elizabeth, la ZDI de East London, et Richards Bay, près de Cape Town.

anciers et enfin de désengager davantage l’Etat de l’économie. Les réformes sont amorcées et devraient générer des points de croissance supplémentaires si elles sont poursuivies et accélérées. La désunion de la zone demeure avant tout politique. Or, « le nouveau paysage politique qui se dessine en Afrique du Nord, au lendemain du printemps arabe promet un nouvel élan aux initiatives d’intégration régionale », selon la BAD. Etant donné l’état de leur économie, ces Etats ont en effet tout intérêt à mettre leurs querelles de côté.

Kenya : Nouvelles règles sur les OGM

LE KENYA va mettre en place des règles qui gouverneront le transport des Organismes génétiquement modifiés (OGM) d'ici novembre, a annoncé lundi l'observatoire de la sûreté biologique. Le PDG de la National Bio-Safety Authority (NBA), Dr Willy Tonui, a déclaré que le pays utilisait actuellement les règles de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour transporter les produits issus de la biotechnologie. « Nous développerons des projets de régulation dans les prochaines semaines, qui seront discutés par les principaux acteurs, et nous espérons publier les régulations du transport des OGM d'ici la fin du mois de novembre cette année », a déclaré M. Tonui, en marge de la première conférence nationale sur la sûreté biologique dont le but est de renforcer le management de la sûreté biologique.


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SOMMET ANNUEL

SADC : statu quo La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) a bouclé samedi, à Maputo, un sommet annuel largement consacré à Madagascar, sans vraiment avancer ni sur ce dossier ni sur les autres crises régionales LE COMMUNIQUÉ final est resté très vague sur Madagascar, l'organisation régionale mandant son médiateur d'« intensifier le dialogue avec les principaux partis politiques malgaches afin de (...) prendre les mesures nécessaires pour mettre en oeuvre entièrement et urgemment la feuille de route et créer un environnement favorable pour des élections libres et démocratiques ». Ladite feuille de route de sortie de crise avait été signée en septembre de l'année dernière par la majorité des partis politiques malgaches, mais le texte est ambigu. Le ministre seychellois des Affaires étrangères Jean-Paul Adam a expliqué que l'équipe de médiation de la SADC avait préconisé que ni l'ancien président Marc Ravalomanana, ni l'actuel homme fort de la Grande île, Andry Rajoelina, le président de la Transition, ne soient candidats à la prochaine présidentielle, dont le premier tour est prévu le 8 mai 2013. De son côté, Tomaz Salomao, secrétaire exécutif de l'organisation, note que la SADC ne peut pas décider qui se présente dans une élection démocratique. Selon, l’actuel président Andry Rajoelina, « les Nations unies ont évalué que les risques d'affrontement étaient très élevés, mais ceci dit, l'ancien président ne pourra pas se présenter parce qu'il ne remplit pas les conditions nécessaires pour être candidat à la prochaine élection présidentielle. Ce qui prime pour moi, c'est d'instaurer une paix durable à Madagascar. Et je pourrais ne pas me présenter si c'est pour l'intérêt supérieur de la Nation ». Marc Ravalomanana, exilé en Afrique du Sud, veut rentrer pour se présenter à la présidentielle, mais Andry Rajoelina s'y oppose, mettant en avant des problèmes de sécurité publique et rap-

pelant que son adversaire a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour son rôle dans la mort de 36 manifestants abattus par sa garde lors d'émeutes. Le sommet de Maputo n'a pas progressé, non plus, sur la situation au Zimbabwe, se contentant d'évoquer l'envoi à Harare de son "facilitateur", le président sud-africain Jacob Zuma, en cas de blocage entre le camp du président Robert Mugabe et celui du Premier ministre Morgan Tsvangirai. Concernant la crise dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), les dirigeants de la SADC ont mis directement en cause le Rwanda, qu'ils accusent, comme des ONG et l'ONU, de soutenir le mouvement rebelle M23, lequel a pris les armes contre les autorités en avril, obligeant quelque 250 000 personnes à fuir les combats. Le communiqué final du sommet de la SADC - à laquelle appartient la RDC - ne fait en revanche pas la moindre référence à l'éventuel envoi d'une "force neutre" dans la région envisagé jeudi par la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL). l'Angola, la RDC, la Tanzanie et la Zambie sont pourtant à la fois membre de la CIRGL et de la SADC. Le Mozambique a pris à l'Angola la présidence tournante de la SADC lors du sommet de Maputo. Il sera remplacé en août 2013 par le Malawi. La Namibie a de son côté remplacé samedi la Zambie au sein de la "Troïka", l'organisme de sécurité et de défense de l'organisation régionale, comprenant également la Tanzanie et l'Afrique du Sud.

La Chine va consommer 850 tonnes d’or en 2012 LE MINIER canadien Barrick Gold, premier producteur d'or mondial, serait en discussion avec China Gold pour la cession de sa filiale active en Afrique, African Barrick Gold. Dans un contexte de hausse continue de la demande d’or sur son marché domestique, la société chinoise China Gold envisagerait d’acquérir African Barrick Gold (ABG), détenu à 74 % par le canadien Barrick Gold, premier producteur d’or mondial. Coté à Londres, ABG détient cinq mines d’or en Afrique, dont quatre en Tanzanie, avec une production cumulée de 688 000 onces (19,5 tonnes). Il est valorisé à quelque 3,78 milliards de dollars, si l’on applique un premium de 40 % par rapport au

prix par action, habituel dans le secteur. On ne sait pas encore si China Gold se portera acquéreur de la totalité du capital détenu par Barrick. Cette acquisition, qui lui permettrait d’augmenter ses réserves aurifères d’un tiers, serait la plus importante jamais réalisée par la société chinoise. Numéro un de l’or en Chine avec des réserves de 1 565 tonnes, elle a produit un million d’onces d’or en 2011 (28 tonnes) et souhaite doubler sa production d’ici 2015. Elle espère atteindre un chiffre d’affaires de 15,7 milliards de dollars en 2012 alors que la Chine pourrait devenir le premier consommateur d’or cette année avec une demande de 850 tonnes.

Egypte : un mécène nommé Qatar LE QATAR va apporter une aide de 2 milliards de dollars à la Banque centrale égyptienne pour l’aider à reconstituer ses réserves de changes érodées par une année économiquement difficile. En Égypte, la révolution a eu de graves effets sur l’économie : les touristes, importants pourvoyeurs de devises, ne sont pas encore revenus en nombre suffisant tandis que les investisseurs étrangers restent prudemment à l'écart. Les réserves de change en ont pâti et ont d'autant plus décliné que la Banque centrale égyptienne a soutenu la monnaie nationale, la livre, en revendant ses dollars. Si bien que le pays pourrait bientôt faire face à une crise de sa balance des paiements ainsi qu'à des coûts d’emprunt prohibitifs. D’après les experts, une aide financière devenait urgente afin d’éviter une dévaluation de la livre. L’émir du Qatar Hamad Ibn Khalifa Al Thani s’est entretenu avec le nouveau président Mohamed Morsi le samedi 11 août, lors de sa première visite en Égypte depuis l’élection du Frère musulman à la présidence du pays, le 30 juin dernier. Il a promis un dépôt de deux milliards de dollars à la Banque centrale égyptienne, un geste qui n'est pas sans rappeler le dépôt d'un milliard de dollars de l’Arabie saoudite, en mai dernier.

MAPUTO. Le président Jacob Zuma arrivant au sommet de la SADC


GLOBE

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KENNETH LANDON, JPMORGAN

“Brother, can You spare $1.37”?

As we await the latest developments out of the Eurozone and Washington, I take a moment to look back on this very important day in history. If you want to understand current events, then you first have to understand history. How did we get here? More specifically for financial markets, how did we end up in this mess - this economic purgatory? THE ANSWER boils down to a simple to extreme volatility and, as we have of credit that an economy can support is determined by the economy's tangible asproposition on the philosophical level, seen, perpetual debasement. To summarize in simple terms, a sets, since every credit instrument is ultiwhich I will leave to the reader to identify because my doing so would likely child with 4 cents in his pocket could mately a claim on some tangible asset. ruffle a few too many feathers. So I will buy the same amount of candy in 1913 But government bonds are not backed by keep the discussion on the concrete- as his descendant could with $1 in tangible wealth, only by the government's bound level. However, I am willing to 2012. Today, it takes a quarter to buy promise to pay out of future tax revenues, say that the political philosophy that what a penny did in 1913. The dollar and cannot easily be absorbed by the fidrove us to the current state of affairs has lost 96% of its purchasing power nancial markets. A large volume of new was responsible for the respective con- since 1913! (using CPI statistics) Once government bonds can be sold to the pubcrete measures implemented over the the dollar lost all linkage to gold, its lic only at progressively higher interest years. The crisis in confidence that we value plummeted at an accelerated rate. rates. Thus, government deficit spending observe today resulted from cumulative Since 1971, when Bretton Woods was under a gold standard is severely limited. intentionally dismantled, the dollar has The abandonment of the gold standard effects of those measures. This being August 15, 2012, stu- lost 82% of its purchasing power. 82%! made it possible for the welfare statists to dents of the history of monetary eco- Because Nixon sabotaged the last ves- use the banking system as a means to an nomics no doubt are aware that this is tige of honest money, a child in 2012 unlimited expansion of credit. They have created paper reserves in the the 41st Anniversary of the breakdown would need $1 to buy the same of Bretton Woods. It was on this day amount of candy purchased by chil- form of government bonds which -through a complex series of steps -- the 41 years ago that President Nixon de- dren for just 18 cents in 1971. banks accept in place of tangifaulted on the promise to exble assets and treat as if they change gold for paper dollars were an actual deposit, i.e., as presented for exchange by forPaper money has had the effect the equivalent of what was eign central banks. Aug 15th in your state that it will ever have, formerly a deposit of gold. The marks the anniversary of the to ruin commerce, oppress the holder of a government bond collapse of Bretton Woods and honest, and open the door to or of a bank deposit created by the gold-exchange standard paper reserves believes that he that was established after WW every species of fraud and injustice has a valid claim on a real II. (Notice that dollar debaseasset. But the fact is that there ment has been bipartisan over are now more claims outthe years: Republicans Nixon George Washington, in a letter to standing than real assets. The and Bush and Democrats J. Bowen, Rhode Island, Jan. 9, 1787 law of supply and demand is Carter and Obama have all not to be conned. As the suppresided over major declines in ply of money (of claims) increases relative the value of U.S. money.) Monetary debasement has rendered to the supply of tangible assets in the econThe current crisis in the global monetary system pales in magnitude to obsolete the expression "brother, can omy, prices must eventually rise. Thus the the sundering of gold from central you spare a dime?", which was the title earnings saved by the productive membanks' fiat paper currencies in 1971. of a 1930's Depression-era song that bers of society lose value in terms of goods. In the absence of the gold standard, That is, we are not witnessing the became a common refrain of pan hanwholesale dismantling of an entire dlers in those days. In 2012, the equi- there is no way to protect savings from monetary system. What we are wit- valent would be "brother, can you spare confiscation through inflation. There is no safe store of value. If there were, the nessing is a loss of confidence in the $1.37?" government would have to make its holdcurrent monetary system, which, of ing illegal, as was done in the case of gold course, is equivalent to a loss of confi- An honestly governed gold standard [in 1933]. If everyone decided, for exdence in central banks' ability to re- eliminates "discretionary" monetary store stability. However, the decision to policy by centralized authorities (i.e., ample, to convert all his bank deposits to silver or copper or any other good, and renege on the gold-exchange standard central banks). Gold is an honest check on the thereafter declined to accept checks as paythat was made 41 years ago is still reverberating today. In fact, many or most amount of leverage that can build in ment for goods, bank deposits would lose of the problems observed today are the the financial system and it limits the their purchasing power and governmentdirect result of wrong-headed discre- amount of money the government can created bank credit would be worthless as borrow. A government that does not a claim on goods. The financial policy of tionary monetary policies. have a captive central bank and fiat the welfare state requires that there be no paper currency cannot borrow massive way for the owners of wealth to protect What was it that made the current amounts of money (think Greece). Fiat themselves. morass inevitable once the paper This is the shabby secret of the welfare paper money managed by complicit dollar was severed from gold? The answer is simple: fiat paper central banks remove any discipline of statists' tirades against gold. Deficit money that is not grounded in any ob- free-spending politicians. Thus, central spending is simply a scheme for the conjective standard can be manipulated at banking and huge deficit spending go fiscation of wealth. Gold stands in the way of this insidious process. It stands as the whim of the issuer. Without the re- hand in hand. Let's turn to a former Chairman of a protector of property rights. If one grasps quirement to exchange fiat money for gold or some other commodity, the the Fed to give some added explana- this, one has no difficulty in understanding the statists' antagonism toward the central bank can issue unlimited tion: "Under a gold standard, the amount gold standard." amounts, thus making its value subject

Alan Greenspan, 1966 When Greenspan later rose to a position of prominent political power when named Chairman of the Fed, he disavowed his essay about gold. However, that disavowal does not detract from the truth of his written word. His words stand on their own. (What changed since 1966 was Mr. Greenspan and not the truth.) We are currently witnessing in both Europe and the U.S. a crisis relating to the financing of the modern-day Social Welfare State that goes to the core of the generally-accepted political philosophy upon which they rest. The resolution of the problem is therefore not as simple as coming up with a new policy that is a derivation of previous ones (e.g., using debt to solve debt). The real resolution will come only after a major shift in political power, if seen at all, that results in a significant reduction in spending of the respective governments. Otherwise, it will be more of the same: a continued decline in living standards and individual liberty in countries experiencing this rot. Profligate central banks are a symptom and enabler of the political rot. They are not the cause. Washington and Shaw "Paper money has had the effect in your state that it will ever have, to ruin commerce, oppress the honest, and open the door to every species of fraud and injustice." George Washington, in a letter to J. Bowen, Rhode Island, Jan. 9, 1787 Sadly, few people understand the process by which paper money leads to "fraud and injustice" as President Washington accurately warned in 1787. If they did, then perhaps days like Aug 15, 1971 would never have happened. To end with one last quote, this time from a Socialist who knew the importance of gold: “You have to choose between trusting to the natural stability of gold and the natural stability of the honesty and intelligence of the members of the Government. And, with due respect for these gentlemen, I advise you, as long as the Capitalist system lasts, to vote for gold.” George Bernard Shaw Shaw wanted to end the Capitalist system and knew, like Greenspan, that gold stood in the way of a Socialist government from achieving its objectives.


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