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MAURITIUS GLASS GALLERY : PENSER VERT

Le meilleur présent n'est pas forcément le plus cher. Parfois, ce sont les petites attentions qui font le plus plaisir. Porte-clés de différentes formes, presse-papier, statuettes, figurines… les idées de cadeaux ne manquent pas à la Mauritius Glass Gallery Edition 108 – Mercredi 12 décembre 2012

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

CONFÉRENCE INTERNATIONALE

Votre hebdomadaire à Rs 15

DANIELLE WONG,

L’ARBITRAGE D’INVESTISSEMENT, CE N’EST PAS DU PLAISIR

Maurice ambitionne de devenir un centre d'arbitrage international. Si elle réunit toutes les conditions nécessaires pour une telle entreprise, il faut également prendre conscience des risques qu'encourt tout Etat face à des investisseurs frustrés ou des créanciers récalcitrants

DIRECTRICE DE LA MAURITIUS EXPORTS ASSOCIATION

« C’EST LE SECTEUR MANUFACTURIER QUI CRÉE LA RICHESSE D’UN PAYS » Alors que le pays accélère sa transition vers une économie de services, Danielle Wong, directrice de la Mauritius Export Association (MEXA), insiste sur le rôle crucial que joue encore le secteur manufacturier, tant au niveau des revenus de l'Etat que dans le transfert technologique. Pourtant, regrette-t-elle, cette contribution majeure n'est pas reconnue à sa juste valeur par nos dirigeants

Abdel Ruhomutally en appelle encore une fois à la Competition Commission of Mauritius (CCM). La plaisanterie a assez duré, dit-il. Il est temps que le régulateur sanctionne les compagnies qui font fi de la loi, n’ont aucun sens de l’éthique, pratiquent de la discrimination et entachent l’image du secteur de l’assurance à Maurice

ABDEL RUHOMUTALLY,

DEPUTY MANAGING DIRECTOR DE GFA INSURANCE LTD

« LE TERRORISME COMMERCIAL PERDURE »

FRAUDE ET CORRUPTION

CHARISMA

DANIEL TANURO, ENVIRONNEMENTALISTE

L’ICAC À LA RECHERCHE DE PARTENAIRES

THE POWER TO IMPRESS

« LE MODÈLE CAPITALISTE MÈNE L’HUMANITÉ DROIT DANS LE MUR »


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ACTA PUBLICA

MERCREDI 12 DÉCEMBRE 2012 CAPITAL | EDITION 108

Maurice ambitionne de devenir un centre d'arbitrage international. Si elle réunit toutes les conditions nécessaires pour une telle entreprise, il faut également prendre conscience des risques qu'encourt tout Etat face à des investisseurs frustrés ou des créanciers récalcitrants

CONFÉRENCE INTERNATIONALE

L’arbitrage d’investissement, c’est pas du plaisir ▼ LEEVY FRIVET

des traités bilatéraux où elle offre aux investisseurs étrangers la possibilité de former des requêtes d'arbitrage contre elle », explique la conférencière. L'Argentine qui a connu une crise financière au début des années 2000 s'est retrouvée dans de grosses difficultés à cause de ces traités. Sophie Lemaire cite l'affaire Abaclat où des investisseurs qui avaient achété des bons de trésor et autres obligations de l'Etat ont vu les valeurs de ces dernières diminuer considérablement. Ils ont poursuivi l'Etat argentin devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Cette instance existe suite à la Convention sur l'arbitrage voté à Washington en 1965 et adopté par Maurice quatre ans plus tard.

Q

ue se passera-til, demain, si Maurice était en crise et que tous ceux qui ont investi au pays, voient les valeurs de leurs investissements chuter ? L'arbitrage d'investissement est une des rares possibilités en droit pour faire sanctionner l'État. L'abitrage d'investissement est un outil pertinent dans le cadre d'une restructuration de dettes. Sophie Lemaire, professeure en droit de l'Université de Paris-Dauphine, en a élaboré les grandes lignes, à une conférence internationale, lundi et mardi, à l'hôtel Intercontinental, à Balaclava. L'arbitrage d'investissement est un sujet encore méconnu pour beaucoup. Ils étaient nombreux, légistes, juristes, arbitres, experts en droit des quatre coins du monde, à écouter avec attention l'exposé de Sophie Lemaire invitée par le gouvernement mauricien. La Mauritius International Arbitration Conference a suscité beaucoup d'intérêt. Toutefois, la Professeure de l'Université Paris-Dauphine n'a eu à répondre à aucune question après sa présentation, car le sujet est encore vague, complexe et ouvert. Il n'y a pas, non plus, de réponses exactes ou toutes faites sur plusieurs points concernant l'arbitrage d'investissement, a tenu à faire remarquer, Salim Moollan, agissant comme modérateur. LE CAS DE L’ARGENTINE « L'arbitrage d'investissement est un arbitrage qui n'est pas fondé en principe. Le plus souvent c'est un arbitrage dont la spécificité n'est pas fondée sur une convention d'arbitrage conclue entre les parties, mais sur des offres d'arbitrage qui figurent dans des traités de protection des investissements. Par exemple, l'Argentine a passé un certain nombre de traités de protection des investissements,

INVITÉE. Sophie Lemaire, professeure en droit à l'Université de Paris-Dauphine

ERREURS À NE PAS COMMETTRE Que se passerait-il donc, si Maurice est pris en défaut sur l'une des clauses de cette Convention ? Sophie Lemaire élabore sur les hypothèses. « Si l'Etat fait défaut, et l'Etat fait défaut, par exemple, quand il ne peut plus honorer ses remboursements, les prêteurs peuvent demander réparation devant le CIRDI. Dans le cas de l'Argentine, précise la professeure, les investisseurs ou prêteurs, sachant qu'ils n'ont pas beaucoup de chance devant les instances judiciaires de ce pays, ont préféré engager des arbitrages d'investissement et aller devant le CIRDI ». Dans un court entretien à Capital, à l'issue de la conférence de Balaclava, la professeure prévient des erreurs que Maurice ne devrait pas commettre. « Il faut conclure des traités de protection des investissements qui excluent la restructuration de la dette ou l'achat de dette souveraine du champ des investissements ». Mais Sophie Lemaire insiste sur l'importance de l'arbitrage


ACTA PUBLICA

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Impossible d’être juge et arbitre en France Sophie Lemaire estime que ce n'est simplement pas faisable en France. Un juge de l'Etat qui pratique de l'arbitrage privé, c'est impossible. « Je réponds comme une Française. On ne peut faire les deux en même temps. Un juge national agit au nom de l'Etat et c'est un service public. Il ne peut pas cumuler une charge privée, car un arbitre agit au nom d'une personne ». Pour la professeure, « Un bon arbitre, c'est quelqu'un qui possède des qualités multiples d'indépendance et de sérieux. Il ou elle doit être un très bon juriste et en droit d'investissement, cela doit être un juriste très créatif, parce que c'est un droit qui se met en place depuis une dizaine d'années seulement. Donc c'est quelqu'un qui doit avoir des qualités multiples et qui est déjà confirmé dans l'arbitrage commercial ».

Navin Ramgoolam : Emmener les meilleurs arbitres sur le sol africain Le Premier ministre a ouvert la « Second Biennial Mauritius International Arbitration Conference » lundi. Le chef du gouvernement estime que Maurice deviendra, avec les objectifs que le gouvernement a fixés depuis 2006, un centre d'arbitrage pour la région et pour le monde. Il est d'avis qu'il est néamoins important à ce que les meilleurs arbitres viennent à Maurice et sur le contient africain. Navin Ramgoolam insiste également sur le fait que la décision de Maurice d'être un centre d'arbitrage n'a jamais été conçu dans le seul but de gains commerciaux ou financiers : « It is about legitimacy and about the rule of law. It is palpably obvious that there exists a gap today between : a formal discourse which emphasises the “inclusiveness” of international arbitration; and a perception, in the developing world, that international arbitration is heavily weighted towards the developed world. Most of the leading arbitration law firms and nearly all of the leading arbitrators are at present in the developed world. While developing countries are consistently – and rightly – encouraged to accept the process of international arbitration as an effective means of dispute resolution, be it as part of their commercial deals or as a necessary corollary of investment flowing into their countries from developed countries, there is a risk of arbitration being perceived as a ‘foreign’ process imposed from abroad. The Mauritian International Arbitration Project aims to ensure that the developing world has its say in the process and in its development, and for international arbitration progressively to become part of the legal culture of our region ».

PANEL. Salim Moollan, président de l’UNCITRAL Arbitration Working Group, Prof. Sophie Lemaire, V.V. Veeder QC et l’avocat Devashish Krishan

d'investissement, qui demeure un outil pour des créanciers contre certains Etats où ils ont investi massivement. « En réalité, il y a deux principaux obstacles. Il y a d'abord l'immunité d'exécution qu'invoquera l'Etat, en cas de condamnation par les juridictions nationales. Deuxièmement, ce sont les Collective Action Clauses, (CAC) qui sont des clauses systématiquement insérées dans les emprunts obligataires d'Etat. Ces clauses définissent les paramètres de la renégociation de la dette en convoquant les créanciers. Et le fait que la majorité des créanciers auront donné leur consentement à l'échange, cela va lier tous les autres qui seront contraints d'accepter des obligations nouvelles ». Les CAC privent les créanciers d'actions en justice devant les juridictions locales, mais l'arbitrage d'investissement peut contourner cela.

souvent posée est la suivante : si un tribunal d'arbitrage a la compétence de se saisir d'une affaire où un créancier s'oppose à la démarche d'un Etat de restructurer sa dette. S'ajoute

protection d'investissements bilatéraux, il est question de « any type of assets » suivi d'une liste (non-exhaustive) qui permet d'y inclure les titres d'Etats. Du côté de la Convention de Washington, les choses sont moins simples. L'article 25 de ce document ne contient aucune définition de l'investissement ». La professeure de l'Université de Paris-Dauphine estime, néanmoins, que le tribunal d'arbitrage a la compétence voulue pour considérer ce genre de situations et que les clauses CAC ne peuvent immuniser un Etat dans des affaires contractuelles. Tout Etat violant les traités de protection d'investissements peut être poursuivi devant le tribunal d'arbitrage du CIRDI, dans le cas, par exemple, d'une expropriation.

Il faut conclure des traités de protection des investissements qui excluent la restructuration de la dette

L’AFFAIRE ABACLAT Tout Etat a une responsabilité potentielle dans ce cas de figure, voire court le risque d'une condamnation. La professeure Lemaire précise, à ce stade, qu'il n'y a eu, à ce jour, qu'une seule décision d'arbitrage sur la question : l'affaire Abaclat, justement, où le tribunal a accepté sa compétence à trancher la question de la qualification d’investissement dans un litige opposant 60 000 porteurs italiens d’obligations de l’Etat argentin (regroupés en association), au motif que les obligations souscrites constituaient un investissement sur le territoire argentin. Sophie Lemaire souligne le fait que la question qui reste

également le fameux dilemme : comment définir un investissement ? « Est-ce que l'obligation étatique (bons de trésors) peutêtre définie comme un investissement ? Dans les traités de

With reference to the Article entitled “RIEN DANS CE BUDGET POUR COMBATTRE LA FRAUDE ET LA CORRUPTION” which appeared in your issue of 28 November 2012, the Managing Committee of the Port Louis Chapter of the Association of Certified Fraud Examiners hereby expresses its concern on some of the points raised and wishes to inform the public that the views expressed by Mr Poonanan Jeebun in his interview given to your newspaper ‘CAPITAL’ were his own and does not bind the Association nor its managing committee in any way. The Managing Committee Port Louis Chapter of the Association of Certified Fraud Examiners Notre réponse : Poonanun Jeebun nous précise qu'il a parlé en tant que président de l'ACFE et qu'il était mandaté à le faire.


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FINAL REPORT

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ABDEL RUHOMUTALLY, DEPUTY MANAGING DIRECTOR DE GFA INSURANCE LTD

« LE TERRORISME COMMERCIAL PERDURE » Abdel Ruhomutally en appelle encore une fois à la Competition Commission of Mauritius (CCM). La plaisanterie a assez duré, dit-il. Il est temps que le régulateur sanctionne les compagnies qui font fi de la loi, n'ont aucun sens de l'éthique, pratiquent de la discrimination et entachent l'image du secteur de l'assurance à Maurice ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

'unfair business practice' », indique notre interlocuteur. Cette concurrence déloyale, ajoute Abdel Ruhomutally, porte beaucoup de préjudice aux petites compagnies d'assurance respectueuses des lois : « Les banques font comme si nous n'existons pas, donc nous ne pouvons proposons aux emprunteurs nos services, ils sont contraints de choisir entre les compagnies qu'on leur présente, les autres n'existent simplement pas ». Ajoutant que les concessionnaires de voitures, neuves et d’occasion confondus, pratiquent aussi cette politique discriminatoire, quoique leur short list est quelque peu variée, les grosses compagnies d’assurance n’y détenant pas le monopole.

L

e Deputy Managing Director de la GFA ne mâche pas ses mots : « C'est du terrorisme commercial, il n'y a pas d'autres mots pour qualifier cette pratique sur laquelle les autorités continuent à fermer les yeux ». Quelle est, au juste, la bataille d'Abdel Ruhumutally ? Que dénoncet-il ? Sa bataille, c'est contre les banques commerciales. Explication : « Dans leur traitement des demandes de leasing, les banques commerciales continuent à imposer aux emprunteurs une liste limitative d'assureurs. Le client se voit contraint de choisir entre deux ou trois compagnies d'assurances - souvent les mêmes dans toutes les banques ». Si la CCM a déjà rappelé les banques à l’ordre pour ce qui est des prêts conventionnels, le problème est resté entier concernant les leasings (véhicules, équipements etc).

POLITIQUE DISCRIMINATOIRE Pour Abdel Ruhomutally, c'est de la concurrence déloyale, une pratique malsaine et unethical. C'est comme si on demandait à l'emprunteur de choisir un assureur un fusil sur la tempe. « Cette pratique se fait au détriment de l'emprunteur comme au détriment des petites compagnies d'assurance qui ne se trouvent pas sur la liste des privilégiés des banques », avance le DMD de GFA. « On nous sérine les oreilles à chaque fin d'année financière des chiffres d'affaires et des profits des grandes maisons d'assurance. Comment peut-il en être autrement quand elles sont si bien protégées ? » se demande Abdel Ruhomutally. Pourtant, fait ressortir notre interlocuteur, la loi garantit à l’emprunteur la liberté de choix quand il s’agit de choisir une maison d’assurance. La section 81 de la Insurance Act de 2005, y fait référence. Le libellé du titre de chapitre est on ne peut plus clair ; « Free choice of policy » (voir hors-texte). Ce n’est pas la première fois qu'un assureur tire la sonnette d'alarme sur cette situation où les banques se font agent d’assurance. Mais Abdel Ruhomutally dit n'avoir rencontré aucune oreille attentive chez l'organisme régulateur, la Financial Services Commission. « La FSC m'a appelé plusieurs

LIBERTÉ DE CHOIX Ce que dit la section 81 de la Insurance Act 2005 : (1) Where a party to a contract in terms of which money is loaned, goods are leased or credit is granted, requires, whether as a condition thereof or otherwise, that an insurance policy or its policy benefits be made available and used for the purpose of protecting the interests of a creditor, the person who is so required to make that policy or those policy benefits available shall have a free choice: (a) as to whether he wishes to enter into a new policy and make it available for that purpose, or wishes to make available an existing policy of the appropriate value for that purpose, or wishes to utilize a combination of those options and (b) where a new policy is to be entered into (i) as to the insurer with which the policy is entered into and as to the insurance agent, if any; (ii) as to whether or not the policy benefits concerned are to be provided in

fois, mais rien de concret n'a suivi » relate-t-il. Toujours, selon lui, la FSC manque d'enthousiasme à informer le public sur leur droit de choisir leur compagnie d’assurance. Il faut comprendre la psychologie de l'emprunteur, ajoute Abdel Ruhomutally. « Le client qui vient demander un emprunt est dans une position de faiblesse. Il se sent à la merci du ban-

an event other than the death or disability of the life insured; and (iii) as to whether or not the value of the policy benefits to be provided thereunder, when taken in the aggregate with the value of the policy benefits provided under any other policy which is also to be made available and used for that purpose, shall exceed the value of that debt or other obligation; and (c) where an existing policy is to be made available, as to whether or not a variation of the policy required for that purpose shall be such as to cause (i) policy benefits to be provided in an event other than the death or disability of the life insured; or (ii) the value of the policy benefits to be provided thereunder, when taken in the aggregate with the value of the policy benefits provided under any other policy which is also to be made available and used for that purpose, to exceed the value of that debt or other obligation.

quier. Il a une urgence, voir sa demande de prêt approuvée. Il est donc prêt à accepter et à signer n'importe quoi ». Les banquiers, à en croire Abdel Ruhomutally, sont conscients de cette psychologie et en abusent. Et de brandir la loi. « La Competition Act 2007 prévoit une amende allant jusqu'à 10% du chiffre d'affaires de toute compagnie trouvée coupable de

DÉMOCRATISATION DE L’ÉCONOMIE ? TU PARLES ! Et pour compléter le tableau, voilà que les brokers aussi s’y mettent. Ceux-là ont pour tâche de repérer les polices d’assurance les plus compétitives à être présentées aux banques pour leurs plans de prêt. « Malheureusement Maurice est un broker controlled market, c’est une mafia qui est à l’oeuvre », dénonce encore une fois Abdel Ruhomutally. Qui fait ressortir que Brokers’ Rules and Regulations interdisent aux brokers d’agir comme portefeuille pour les banques. Et de se demander si la FSC s’est déjà intéressée à jeter un regard sur les activité des brokers. La Competition Commission peut agir si elle le veut, estime Abdel Ruhomutally. En tout cas, il ne compte pas arrêter son combat tant que les maisons d’assurance ne soient pas toutes sur le même playing field. « Peut-on parler de démocratisation de l’économie et de l’égalité des chances dans une telle situation où ce sont toujours les mêmes grosses compagnies qui sont privilégiées ? », se demande le DMD de GFA. Si les choses ne changent pas, l’assureur contestataire envisage même de déclencher une campagne publique en vue de dénoncer cette injustice. « Il faut que le public sache comment les banques fonctionnent, il faut que les consommateurs comprennent que les banques commerciales pratiquent de la discrimination à l’encontre des petites compagnies d’assurance, ce qui est contre leurs intérêts », conclut Abdel Ruhomutally.


FINAL REPORT

MERCREDI 12 DÉCEMBRE 2012 EDITION 108 | CAPITAL

Abdel Ruhomutally s’est confié à Capital. S’appuyant sur les observations du Directory of Financial Institutions 2012, des Top 100 Companies 2012 et du FSC Annual Report, il se réjouit que la GFA fait mieux que des compagnies d’assurance présentes dans le paysage depuis plus de quarante ans. Une performance qui conforte la compagnie dans la justesse de ses ambitions

G

FA Insurance a connu au cours de ses 15 ans d’existence une croissance constante, le chiffre d’affaires augmentant par plus de huit fois. Au 30 septembre dernier, les actifs de la compagnie totalisaient Rs 400 millions, soit une Asset Base beaucoup plus robuste que celle de certains opérateurs comptant au moins deux fois plus d’années de métier. En 2011, la compagnie avait brassé des revenus bruts de Rs 145 millions, soit une progression de 7,6% sur l’année précédente. Tandis que son taux de profitabilité avoisine les 20%, avec des bénéfices s’élevant à Rs 29 millions pour l'année 2011. En 15 ans, son chiffre d’affaires a augmenté par plus de huit fois, la compagnie grignotant chaque année davantage de part de marché. Cette performance, indique le Deputy Managing Director, est le résultat d’une stratégie qui privilégie le maintien des actifs liquides, notamment en termes de dépôts en banque. Il y a, d’autre part, une politique de distribution de dividendes très prudente qui fait qu’une part très importante des bénéfices est réinvestie dans la compagnie pour développer de nouvelles activités et doper les muscles financiers. « Le souci d’assurer la pérennité de l’entreprise et sa solidité financière prend le dessus sur toute autre considération », confie Abdel Ruhomutally. INNOVATIONS ET INITIATIVES GFA Insurance fait beaucoup de place à l’innovation, souligne le DMD. « Au cours de ses 15 années d’existence, nous avons beaucoup œuvré pour transformer le marché des assurances à Maurice. Nous avons innové en termes de produits et de services en vue d’apporter de la valeur ajoutée au client. La compagnie s’est engagée à promouvoir les intérêts de tous ses collaborateurs : actionnaires, employés, clients, fournisseurs, etc. Ainsi, les employés participent directement aux bénéfices financiers de la compagnie depuis 2007 », nous apprend Abdel Ruhomutally. Cette initiative fait partie d’un ensemble visant à renforcer le sens d’appartenance de l’employé à l’entreprise. Depuis janvier de cette année, l’année deux nouveaux bureaux auxiliaires ont été ouverts. Ce qui porte à onze le nombre de bureau auxiliaires répartis à travers les villes et villages du pays. Forte de son expérience, de son bilan financier et de sa réputation dans le secteur, et tout en maintenant le développement de son corps de métier

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GFA

DES RÉSULTATS ET DES AMBITIONS

RECONNAISANCE. M.A Shah de la firme de courtage de réassurance J.B Reinsurance remettant, en la présence de Jim Seetaram, ministre des PME et des Coopératives, un shield aux directeurs de la GFA lors d'une cérémonie dans le sillage des célébrations officielles de la 15ème anniversaire de la compagnie

Au cours de ses 15 années d’existence, nous avons beaucoup œuvré pour transformer le marché des assurances à Maurice. Nous avons innové en termes de produits et de services en vue d’apporter de la valeur ajoutée au client. La compagnie s’est engagée à promouvoir les intérêts de tous ses collaborateurs : actionnaires, employés, clients, fournisseurs, etc Abdel Ruhomutally, Deputy Managing Director

qu’est l’assurance générale, la GFA Insurance Ltd entend aussi élargir ses horizons et s’engager dans un processus d’intégration verticale avec, entre autres initiatives, un investissement dans des activités de réparation de véhicules et de location de voitures. A cet effet, Abdel Ruhomutally se dit ouvert à toute demande de partenariat dans les projets de la compagnie. « We are open to business contribution », soutient-t-il. ASSURANCE VOYAGE ET MÉDICALE Au niveau de unrelated diversification, GFA envisage une percée dans l’immobilier, l’hôtellerie et les voyages sous la tutelle d’une nouvelle entité, GFA Investment. Un 'buy out' ou un 'merger' avec un investisseur sud africain figure également dans la stratégie de développement de la compagnie. Le premier trimestre de 2013 verra deux nouveaux produits venir enrichir le portefeuille de produits de la compagnie : un plan d’assurance voyage et un plan d’assurance médicale. Des projets qui permettront à GFA, nous dit son DMD, de grossir sa part de marché et de viser une croissance de 10% sur ses chiffres d'affaires pour l'année à venir.

NOUVELLE IMAGE ET RÉCOMPENSES GFA Insurance Ltd est principalement engagée dans les filières de l’assurance automobile, l’indemnité professionnelle, l’assurance incendie, l’assurance cargo et l’assurance des risques industriels. La compagnie avait démarré ses activités en 1997 bien qu'elle fut créée en 1976 et était alors connue comme le 'Groupement Français d'Assurance de Paris'. À l'époque l'entreprise était représentée à Maurice par la famille Ruhomutally. Celle-ci détient, aujourd’hui, 80% de l’actionnariat. GFA a profité de son quinzième anniversaire, cette année, pour se refaire l’image. Une nouvelle identité corporate a été présentée le 28 novembre dernier. Le nouveau logo et la nouvelle identité corporate reflètent les nouvelles ambitions de l’entreprise pour les années à venir. Ils reposent sur trois piliers phares de l’entreprise, en l’occurrence, un service de qualité, des produits innovants et un investissement sécurisé assurant un retour satisfaisant aux actionnaires. La GFA avait reçu, en 2011, le Mauritius Business Excellence Award du ministère des Affaires, du Commerce et des Coopératives, dans la catégorie de large companies. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, la société recevait, la même année, le HR Excellence Commitment Award, organisé par le Human Resource Development Council (HRDC) sous l'égide du ministère de l'Education et des Ressources humaines.


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ENTRETIEN

MERCREDI 12 DÉCEMBRE 2012 CAPITAL | EDITION 108

Auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, Daniel Tanuro, en conférence à Maurice, explique l'urgence de revoir le modèle économique dominant afin d'éviter le pire en matière de réchauffement climatique. L'environnementaliste belge, qui propose l'« écosocialisme », déplore l'attentisme des Etats et des populations, ainsi que le diktat des multinationales du secteur énergétique

DANIEL TANURO, ENVIRONNEMENTALISTE BELGE ET INGÉNIEUR AGRONOME

« Le modèle capitaliste mène l’humanité droit dans le mur » ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

❚ Les conférences internationales

sur le changement climatique se succèdent, mais y a-t-il des actions concrètes ? Il y a très peu de résultats quant au défi énergétique. On est de plus en plus dans un système où on a remplacé la démarche 'top-down' par le 'bottomup'. La démarche 'top-down', c'est ce qui s'est passé à la conférence de Kyoto, où un quota de réduction des émissions de gaz à effet de serre a été attribué à chacun. Tous devaient la remplir dans un certain délai, sinon il y aurait des sanctions. Copenhague, en 2010, a remplacé cette démarche par du 'bottom-up', où chaque Etat communique les mesures climatiques qu'il compte prendre, non en fonction des expertises scientifiques sur l'évolution du climat, mais en fonction de ses possibilités économiques et sociales. Sur la base des différents plan reçus, on estime que l'augmentation de la température ne sera pas de deux degrés, mais de quatre degrés centigrades, d'ici la fin du siècle, ce qui est une catastrophe. Et Doha, où se tient actuellement la conférence sur le changement climatique, ne va rien changer. Depuis Rio en 1992, près de 17 conférences ont eu lieu, et on n'a rien appris de plus. Il y a donc une inactivité et une incapacité de la part des gouvernements à trouver une solution. ❚ Que font les représentants des

différents gouvernements lors de ces sommets ? Je ne peux répondre exactement à cette question, mais déjà, il ne fallait pas dépasser une hausse de deux degrés centigrades d'ici la fin du siècle, selon les scientifiques. Je pense, moi, qu'il ne faut pas que ce chiffre dépasse les 1,5. Mais c'est extrêmement difficile à réaliser, car pour arriver à cet objectif, il faut des mesures extrêmement radicales d'économie d'énergie, mais aussi de réduction d'énergie, au moins dans les pays capitalistes développés. Certains pays sont plus responsables du changement climatique que d'autres. Ceux qui brûlent les combustibles fossiles depuis deux siècles sont davantage responsables que les pays en développement récent. Il faut que les pays riches fassent un effort beaucoup plus conséquent pour réduire

leurs émissions. Ces pays-là devraient réduire leurs émissions de 80 à 95% d'ici 2050. Il faut que tout cela commence au plus tard en 2015. Les pays en développement, comme l'Inde et la Chine, doivent faire un effort relatif en diminuant leurs émissions de 15 à 30%. Ce sont les conditions auxquelles l'humanité doit répondre pour éviter des catastrophes émanant du changement climatique. Les effets se font déjà sentir, même à Maurice, avec la mort des coraux et la modification de la pluviosité. ❚ Pourquoi ne parvient-on pas à avoir

des résultats ? Il faut, en 40 ans, que deux générations se passent de combustion fossile. Et ça, c'est une entreprise gigantesque ! Techniquement parlant, les énergies renouvelables, comme le soleil, le vent, l'énergie marine etc, ont le potentiel d'assurer entre 10 et 20 fois les besoins énergétiques de l'humanité. Le seul hic, c'est que ces technologies coûtent beaucoup plus cher que les technologies traditionnelles. C'est là un premier gros obstacle. Deuxièmement, 80% des ressources fossiles sont les proprietés privées de certaines entreprises multinationales. Il faut les forcer à ne pas exploiter ces ressources. Et troisièmement, la transition énergétique nécessitera des infrastructures et moyens de locomotion qui exigeront, durant leur construction ou utilisation, la consommation d'énergies ou de produits à 80% d'orignie fossile. Ce sont trois des raisons pour lesquelles on n'arrive pas à engager cette transtition énergétique. Tout cela ne peut être atteint sans réduire la production matérielle et des transports. ❚ Mais cela poserait problème...

Oui, c'est incompatible avec le système capitaliste. Par la croissance déjà. Un capitalisme sans croissance, c'est une contradiction. Ensuite, quels secteurs de production ou quels modes de transport supprimer ? Ce sont là les questions de la societé à l'échelle mondiale. Les objectifs sont incompatibles avec les fonctions normales d'une societé capitaliste basée sur le profit. Pourtant, la transition économique est indispensable pour sauver le climat, car 80% des émissions de gaz à effet de serre sont dues à l'énergie fossile. Je le


ENTRETIEN

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répète : le coût des infrastructures d'énergies renouvelables pose problème. Dans un système économique qui est dominé par la course aux profits et la rentabilité financière, c'est un facteur rédhibitoire pour les investisseurs. Il y a une ruée vers le charbon, car les réserves connues assurent au moins 300 ans de consommation au rythme actuel, et également vers les sables bitumineux. C'est parce que ces deux-là sont beaucoup moins chers que les énergies renouvelables. Il y a également le facteur du prix de production de l'électricité. Un plus gros problème concerne le changement complet du système énergétique si on veut passer au renouvelable. Il faudrait alors passer d'une production centralisée à une production décentralisée, avec une variété de sources énergétiques en fonction des ressources. Ici, à Maurice, vous avez le soleil, le vent et la mer pour commencer. ❚ Combien coûterait un tel change-

ment de système énergétique ? Selon le World Economic and Social Outlook des Nations-Unies, la valeur du système renouvelable équivaudrait à un quart du Produit Intérieur Brut mondial. Le rapport dit que c'est quasiment impensable que le monde décide de jeter ces investissements à l'eau. Mais ce sont les gouvernement, poussés par les lobbys de l'énergie et de la finance, qui décident. Autant que je sache, la Chine a investi plus de USD 300 milliards ces dernières années dans des centrales électriques au charbon. Or, la durée de vie de ces infrastructures est de 30 à 40 ans au minimum. Il est donc clair que l'impératif capitaliste du profit bloque les décisions indispensables pour une transition énergétique qui est nécessaire et urgente, mais qui sera très coûteuse.

DANIEL TANURO CRITIQUE NOTRE POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE « Une centrale à charbon, c'est écologiquement absurde », a répondu Daniel Tanuro suite à une question venue de la salle lors de la conférence sur l’écologie et la justice sociale. Celle-ci était organisée par le Centre For Alternative Research and Studies on Economic, Social and Environmental Issues (CARES), au Mauritius Maritime Training Academy, à Pointe-aux-Sables. L'environnementaliste belge estime ainsi que Maurice est très mal partie pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, comme tous les Etats sont appelés à le faire, d'ici 2015. « Il y a urgence, et pratiquement rien n'est fait qui va dans la bonne direction. Vous importez du charbon sur une petite île, alors que vous pouvez utiliser les ressources solaires ou celles de la mer ? Ridicule ! Vous importez 80% de ce que vous consommez, alors que Maurice a un climat favorable et que vous pouvez être suffisant à un certain degré, au niveau de l'alimentation. La combustion de fossiles, c'est une épée de Damoclès qui vous menace. Il faut une conscience citoyenne pour pouvoir donner son point de vue sur les décisions majeures. Il faut des mobilisations pour les imposer. Je ne connais pas la politique du gouvernement mauricien, mais en tout cas, les autorités pratiquent une politique extrêmement libérale, très liée au libéraux du Nord », a déclaré Daniel Tanuro devant une salle de plus de 300 personnes.

existe bel et bien et la transtition énergétique est bloquée par les multinationales capitalistes du secteur de l'énergie, qui refusent d'investir dans le renouvelable pour une question de profit. Ce n'est pas moi qui l'ai inventé. James Hansen, climatologue en chef de la NASA, a témoigné devant le congrès des Etats-Unis que les CEO de multinationales dans le secteur de l'énergie devraient être traduits devant la justice pour crimes contre l'humanité et l'environnement.

❚ D'où la notion centrale de votre

livre, « L'impossible capitalisme vert », parue plus tôt cette année ? Oui. Le capitalisme et le vert, c'est un oxymore. Un capitalisme qui réduit la production matérielle n'existe pas. Le capitalisme a besoin de croissance. Chaque propriétaire de capitaux veut remplacer les travailleurs par des machines, parce que ces dernières sont plus productives, donc une rente technologique au patron. ❚ Certaines machines ou

infrastructures sont efficients énergétiquement... Oui, mais l'augmentation de l'efficience énergétique reste quand même inférieure à la hausse de la quantité de matières produites. Il y a un écart entre les deux. C'est insoluble dans le cadre d'une société qui est guidée par la production et le profit. ❚ Il faut donc changer de modèle

économique ? En tout cas, le modèle capitaliste mène l'humanité droit dans le mur. Ce n'est pas de l'idéologie que je fais. C'est un constat réel. La menace climatique

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❚ Les pays développés ne devraient-ils

pas aider financièrement les pays en développement à se tourner vers les énergies renouvelables ? Oui. Mais il est aussi question d'adaptation au changement climatique. Tout cela est né à la conférence de Copenhague en 2010, de par l'incapacité à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais comment voulezvous vous adapter à une hausse du niveau de la mer d'un mètre ou de deux mètres d'ici la fin du siècle ? C'est impossible ! Est-ce que vous allez construire des barrages autour du Bangladesh ou de Tuvalu, qui est déjà sujette à des inondations fréquentes après une hausse des océans de seulement 20 centimètres au cours du XXe siècle? Tout ça est complètement absurde ! A Copenhague, il a été décidé que les pays riches vont financer un fonds vert pour aider l'adaptation des pays en développement. Il avait été annoncé que ce fonds aurait USD 30 milliards au début et USD 100 d'ici 2020. Mais jusqu'ici, zéro. Et on n'est même pas sûr si ce sera des dons ou des prêts.

Le modèle capitaliste de développement est en train de mettre en danger le système climatique et l’environnement de la planète. Dois-je dire qu’il n’y a pas de planète de rechange ? ❚ Dans votre livre, vous proposez le

modèle de l'écosocialisme. De quoi s'agit-il ? Il faut remplacer la production pour le profit par une production d'utilité, soit pour satisfaire les besoins réels de la population que sont un salaire décent, un logement correct, une alimentation correcte et un droit à la mobilité. Le

reste, on en discute. On doit commencer par mettre tout le monde sur le même pied d'égalité. Le socialisme, c'est une societé qui produit selon les besoins réels, démocratiquement déterminés, de son peuple. Le capitalisme est incapable de faire cela, j'en suis persuadé. Maintenant, pourquoi avoir inclus le mot « éco » dans l'écosocialisme ? C'est parce qu'il faut tenir compte des limites des écosystèmes et des ressources naturelles, de même que leur rythme de renouvellement. Une des conditions à respecter pour sauver la planète, c'est de briser le pouvoir de l'agro-industrie et la remplacer par une agriculture paysane de proximité pratiquée soit par des individus, soit par des coopératives. Il faut aussi se tourner vers la décentralisation, c'est-à-dire appliquer les infrastructures d'énergies renouvelables selon les spécifictés des pays et régions. ❚ Que répondez-vous à ces entreprises

qui ne jurent que par la productivité pour rester compétitives en ces temps de crise économique et financière ? Le modèle capitaliste de développement est en train de mettre en danger le système climatique et l'environnement de la planète. Dois-je dire qu'il n'y a pas de planète de rechange ? Les pays du Sud, comme Maurice, devraient adopter un autre modèle que celui imposé par les capitalistes, sinon vous vous condamnez vous-mêmes. Vous pouvez sortir de ce modèle, mais cela dépend de la volonté de la population d'en imposer un autre.


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FEU ROUGE

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Alors que le pays accélère sa transition vers une économie de services, Danielle Wong, directrice de la Mauritius Export Association (MEXA), insiste sur le rôle crucial que joue encore le secteur manufacturier, tant au niveau des revenus de l'Etat que dans le transfert technologique. Pourtant, regrette-t-elle, cette contribution majeure n'est pas reconnue à sa juste valeur par nos dirigeants

DANIELLE WONG, DIRECTRICE DE LA MAURITIUS EXPORTS ASSOCIATION

▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

C

ontre vents et marées. Durant quatre décennies, le textile, qui a subi de profondes transformations, est resté un des piliers de notre économie. Désormais connu comme le secteur du textile et de l'habillement, il a, grâce aux différentes technologies acquises, connu une transformation du bas de gamme vers le très haut de gamme. Pourtant, si l'empreinte du manufacturier se retrouve partout dans le développement économique du pays, le grand oral du ministre des Finances, le 9 novembre dernier, a fait état d’un maigre budget alloué à ce secteur. Rs 250 millions. Ce qui n’est pas grand-chose quand on considère que l'apport financier de ce secteur à l'économie mauricienne est de Rs 14 milliards par an. En se basant sur le rapport sur les dépenses du gouvernement rédigé par la firme PriceWaterhouseCoopers (Pwc), le lendemain de la présentation du budget 2013, on constate en effet que d’autres secteurs sont bien lotis. C’est le cas, par exemple, du tourisme, avec Rs 518 millions, ou de la construction, avec Rs 140 millions. On peut également comparer la somme allouée au secteur manufacturier à l’enveloppe de Rs 8,8 milliards accordée aux services de santé publique et aux Rs 20 milliards requis pour les prestations sociales.

QUE SE PASSERA-T-IL APRÈS LEXPIRATION DE L’AGOA ? « Si on n'a pas de secteur manufacturier, qui va payer pour la sécurité sociale ? Pourquoi cette disparité ? Le secteur manufacturier n’est peut être pas assez important pour les autorités… Je dois dire que son importance a toujours été minimisée. Il me semble que les autorités n'y ont jamais cru. ‘It is taken for granted' », se désole Danielle Wong, directrice de la Mauritius Export Association (MEXA). D’autant plus que selon elle, il y a « un degré de sophistication dans le secteur, qui a apporté la technologie à Maurice » et qui a façonné le développement

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

« C’EST LE SECTEUR MANUFACTURIER QUI CRÉE LA RICHESSE D’UN PAYS »

économique du pays. « Cette aventure, au tout début, était acceptée par tout le monde. Les groupes Seeyave et Currimjee n'étaient pas encore dans le manufacturier, mais tout le monde apprenait en même temps, que ce soit le gouvernement, les banques ou les services douaniers. Bref, tout le monde était à la même école. Tout le monde était disposé à faire des efforts. Ce n'est plus le cas maintenant », regrette celle qui est la directrice de la MEXA

L’importance du secteur manufacturier a toujours été minimisée Danielle Wong, directrice de la Mauritius Export Association depuis plus de 30 ans. Danielle Wong rappelle également que le secteur manufacturier a permis l'émergence d'autres secteurs. « Même le secteur touristique a vu le jour grâce au textile. Le secteur manufacturier a été trop négligé et ce pendant longtemps. Qu'on le reconnaisse ou pas, les entreprises exportatrices ont fait leur boulot et ont apporté de la richesse. Et ça va continuer. Si on ne le reconnaît pas, c'est gênant. Mais je dois dire que ce budget (voir hors-texte) a marqué une certaine reconnaissance de notre contribution à l'économie. Il y a certaines mesures positives pour le secteur. Elles sont nécessaires, car elles aident les entreprises à reprendre confiance, car le secteur manufacturier demande que les investisseurs prennent des risques. Or, on est devenu vraiment ‘risk adverse’ ces derniers temps. Il y a tellement d'incertitudes causées par la conjoncture internationale… L'éduca-


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tion que nous avons eue ne nous aide pas : les Mauriciens préfèrent un emploi peinard, où il n'y a pas de risques à prendre », fait ressortir notre interlocutrice, que nous avons rencontrée à son bureau, à Port-Louis. Et de lancer cette petite pique : « C'est le secteur manufacturier qui crée la richesse d'un pays, pas ces personnes qui sont assises derrière un bureau et 'pran cash ici met laba' », dit Danielle Wong avec conviction. Cependant, il est certain que beaucoup de défis restent à relever. En effet, le succès du textile mauricien a longtemps reposé sur les accords préférentiels liant Maurice à différents pays. Toutefois, avec le démantèlement de l'accord multifibres en 1995, le secteur a beaucoup souffert. Une deuxième date clé s’annonce : 2015, lorsque la dérogation du « 3rd Country Fabric » de l'African Growth and Opportunity Act (AGOA) expirera. Cette clause permet en effet aux pays éligibles d'importer leurs matières premières textiles d'un pays tiers et de bénéficier d'un accès hors-taxe et sans quota sur leurs produits finis exportés vers les ÉtatsUnis. INVESTISSEMENTS EN CHUTE LIBRE L'AGOA elle-même arrivant à expiration en septembre 2015, y a-t-il un plan post-AGOA pour Maurice? En guise de réponse, Danielle Wong annonce l'arrivée à Maurice, la semaine prochaine, de Paul Ryberg, dirigeant de la Mauritius-United States Business Association (MUSBA). Ce dernier, qui est lobbyiste en faveur de Maurice aux Etats-Unis, rencontrera les acteurs du secteur manufacturier afin d'essayer de dégager une stratégie post-AGOA. Néanmoins, notre interlocutrice est catégorique à l'effet que Maurice ne peut se passer de l'AGOA. « C'est un avantage que nous avons essayé de maximiser. L’après-AGOA va être difficilement concevable pour certaines entreprises qui dépendent beaucoup du marché américain. Ce n'est pas parce que nous ne sommes plus un pays en développement qu'on ne doit pas profiter de ces avantages, loin de là. On a encore droit à ces avantages, mais peut-être qu'elles prendront d'autres formes. Mais il est certain qu’on en aura besoin », déclare la directrice de la MEXA Autre fait certain : la politique monétaire ne semble pas faire le jeu des exportateurs. La roupie forte, que Danielle Wong qualifie de « non compétitive », aurait impacté considérablement sur les possibilités des entreprises d'investir davantage. La directrice de la MEXA parle même d’investissements en chute libre. Cette dernière est cependant de ceux qui croient que le « Made in Mauritius » a un brillant avenir, malgré la délocalisation de plusieurs entreprises à Madagascar et

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L’EXPORT PÈSE LOURD Les derniers chiffres de Statistics Mauritius sont révélateurs. La somme totale des exportations pour les neuf premiers mois de l’année s’élève à Rs 58,5 milliards. Cela représente une hausse de 8,6% comparé à la période correspondante l’année dernière. De janvier à septembre 2012, 36,6% des produits exportés concerne les « Articles of apparel and clothing accessories » (Rs 18,2 milliards), 18,6% les « fish and fish preparations » (Rs 9,2 milliards) et 11,9% le sucre (Rs 5,9 milliards). Notre marché principal demeure le continent européen avec 58,9% de nos exportations, soit Rs 29,3 milliards. Le Royaume-Uni a été le principal acheteur, avec 19,2%des exportations totales, ce qui représente Rs 9,6 milliards. Viennent ensuite la France (13,4%), les EtatsUnis (9,9%), l’Afrique du Sud (9,5%) et l’Espagne (8,2%) Si nos exportations vers les Etats-Unis ont chuté de 2,6%, les chiffres pour l’Afrique du Sud (+28,7%), l’Espagne (+20,9%), Madagascar (+12,1%) et le Royaume-Uni (+4,5%), entre autres, sont positifs. Selon les prévisions pour l’année prochaine, le montant total des exportations devrait atteindre la barre des Rs 82 milliards

au Bangladesh. Son raisonnement s’appuie sur le fait que toute la base du marketing et du merchandising se fait toujours à partir de Maurice. « Tout le secteur manufacturier est internationalisé, alors que Maurice est petite. On ne peut tout garder pour nous. Les acheteurs sont plus présents dans ces pays qu’à Maurice. De ce fait, le secteur textile a toujours eu une fenêtre sur le monde »,

Il est certain qu’on aura besoin de l’AGOA souligne Danielle Wong. Evoquant le processus de diversification de nos marchés traditionnels d'exportation, la directrice de la MEXA admet que toucher une panoplie de pays demeure difficile. De ce fait, les campagnes de promotion se concen-

trent sur l’Afrique. « C’est facile de dire de diversifier, mais cela demande des années d'investissements et de marketing. On le fait déjà, mais c'est lent. Ce n'est pas du jour au lendemain qu'on aura des résultats, même si cela fait des années qu'on se prononce en faveur de la diversification. Il faut que les marchés visés sachent ce que Maurice offre et développent un engouement pour acheter chez nous », soutient Danielle Wong, qui demande d’ailleurs une réelle participation des organismes de soutien comme Enterprise Mauritius. CAPACITY BUILDING Notre interlocutrice se dit aussi favorable à une politique d'ouverture visà-vis des étrangers. Durant un ‘Career Day’ organisé au mois d'octobre pour démontrer les possibilités d'embauche dans le textile, la directrice de la MEXA dit avoir noté que le secteur a besoin d’employés au niveau de l’‘upper middle management’. Toutefois, elle laisse paraître un certain scepticisme quant à la possibilité de trouver des étrangers pour occuper ces postes. « Je sens qu'il y a beaucoup de réticence de

la part des Mauriciens vis-à-vis de cette idée. Certains pensent qu'ils ont suffisamment appris des étrangers. Ouvrir le pays aux connaissances étrangères soulignerait pourtant cette volonté de ‘capacity building’. Plusieurs pays ont réussi dans ce domaine, à l'instar de Singapour », précise Danielle Wong. Malgré tout, cette dernière affiche son optimisme quant à l'avenir du manufacturier mauricien. Les 40 années de présence du textile et de l'habillement démontrent, selon Danielle Wong, la résilience de ce secteur, et ce bien qu’il demeure difficile, vu qu’il fait et se défait des investisseurs. « Tout le monde parle de la compétitivité, mais il faut aussi être créatif, parce qu'on ne peut pas produire le même produit au même prix. C'est toute cette créativité mauricienne qui fait que ce secteur survit encore. La vision de l'époque était d’inclure les Mauriciens dans le processus en termes d'investissement. Cette vision a été réalisée, car presque tous les investisseurs étrangers sont partis », fait ressortir Danielle Wong. Deux aspects sont toutefois primordiaux pour le développement futur de ce secteur : l'énergie et la connectivité. Quelle sorte d'énergie sera utilisée ? Fossiles ou renouvelables ? « Cela va faire partie de notre politique énergétique. Mais si on penche pour le ‘green energy’, est-ce qu'il existe des facilités en termes de logistiques ? Je crois qu'au niveau mauricien, on a un gros problème en ce qui concerne la connectivité, que ce soit aérienne ou maritime. Ces derniers temps, on parle beaucoup de l'Afrique. Si on veut développer cette destination comme terre d'investissement, alors l'assouplissement des procédures pour l'obtention des visas ne suffit pas. Mais ce n’est pas tout. Le temps de ‘take, make and waste’ est terminé. Il faut repenser le produit en termes de son cycle de vie », conclut Danielle Wong.


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GROS PLAN

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IMMOBILIER

LE GROUPE KENYAN BRITAM INVESTIRA À MAURICE

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aurice s'est fait, ces dernières années, une réputation pour son centre financier et son secteur offshore. Notre destination est de surcroît très 'investorfriendly', comme le disent souvent les autorités. Ainsi, Britam, une compagnie kenyane, a signifié son intention d'engager son fonds d'immobilier (property fund), qui vaut 10 milliards de shillings, soit plus de Rs 300 millions, sur le territoire mauricien. Ce sera chose faite début 2013, a déclaré Benson Wairegi, directeur général du groupe Britam. Pour commencer, le groupe va injecter 1 milliard de shillings en 'seed capital', soit pour les études de faisabilité et le développement des produits. Des

'high net worth investors' seront par la suite invités à contribuer le reste des fonds. « Maurice est un centre financier offshore et a une juridiction fiscale qui reste très avantageuse. Tout investisseur voudrait placer son argent dans l'endroit le plus fiscalement avantageux », a expliqué Benson Wairegi au journal kenyan The Star. Cette publication fait d'ailleurs l'éloge du secteur offshore mauricien, de par les incitations fiscales destinées aux sociétés offshore, ce qui en fait une destination attrayante pour le maintien et la structuration des investissements mondiaux.

Benson Wairegi, Group Managing Director of BritishAmerican Investments Company Kenya Ltd

VENTE ET LOCATION Le fonds immobilier sera géré par British-American Asset Management, une filiale de Britam. Le

fonds se concentrera sur le développement immobilier, à la fois pour la vente et la location. « En misant sur le succès antérieur de développements immobiliers, nous avons l'intention d'investir sur une échelle beaucoup plus large dans les terres et le développement à grande échelle des biens, y compris les immeubles de bureaux commerciaux et de logements résidentiels », affirme le groupe. La semaine dernière, les premiers coups de pioche ont été entamés pour la construction d'un immeuble de 30 étages à Upper Hill, Kenya. Cet immeuble sera consacré à l'aménagement des bureaux et la construction sera terminée en trois ans, selon Benson Wairegi. L'investissement total pour le projet est estimé à 5 milliards de shillings.

La FSC en campagne à Rodrigues LA FINANCIAL Services Commission poursuit sa campagne d'information auprès des opérateurs des services financiers. Ses principaux dirigeants étaient à Rodrigues, la dernière semaine de novembre. Avaient fait le déplacement : le président de la commission, Marc Hein, la vice-présidente, Mary Anne Phillips ainsi que la directrice exécutive, Clairette Ah-Hen. La loi fait obligation à la commission de promouvoir ses services ainsi que de sensibiliser sur les bénéfices et les risques associés aux divers produits fin-

anciers existants. Ce forum a été l'occasion pour les dirigeants de la commission de répondre aux arguments de ses détracteurs, plaidant, par la même, que le pays est une plate-forme idéale pour investir vers l'Inde. Rs 60 milliards en douze ans, devaient-ils préciser. « La République de Maurice n’est pas un paradis fiscal, mais nous avons choisi d’avoir un système à faible taux d’imposition fiscale (low taxation) », a déclaré Marc Hein. Il a aussi souligné les caractéristiques qui font de Maurice une terre propice aux affaires et à l'investissement

BILLET RAJEN VALAYDEN

Victoire

B

ien que le PTR retrouve ses souches en zones urbaines, Navin Ramgoolam, tout comme son père avant lui, et même Sir Satcam Boolell, n’a jamais vraiment cru dans les chances du parti auprès des citadins. Navin Ramgoolam a toujours favorisé la sous-traitance de cette mission à un partenaire minoritaire, voire symbolique, tel que le PMSD ou le défunt MR. En 2005, c’était cette envie folle de renverser les citadelles mauves du tandem James Burty David - Rama Valayden qui allait créer une anomalie dans l’histoire des villes. Mais le leader du Parti travailliste a quand

étranger : stabilité politique, paix sociale et modèle démocratique. Outre les opérateurs financiers et économiques, la FSC a aussi rencontré les membres de l'Assemblée régionale ainsi que des organisations non-gouvernementales et des associations citoyennes et le grand public pendant le « Consumer Education Road Show ». Les perspectives d'emploi dans le secteur financier ont aussi intéressé les jeunes Rodriguais. Une session d’orientation professionnelle avait été organisée à leur intention à l'administration centrale, à Port Mathurin.

même raison de croire et de dire qu’il n’a pas perdu. Car, au fait, pendant plus d’un quart de siècle les mairies ont appartenu au MMM seul. La victoire du Remake 2000 est donc une victoire mitigée. Certes, le MMM a pu retrouver ses repères et a reconquis trois des cinq villes. Mais cela avec l’appui du MSM. Ces élections, par ailleurs, ont permis à Ramgoolam de tester plusieurs équations ethno-démographiques. Notamment à Vacoas-Phoenix. Cette campagne a aussi démontrée que le Coq du PMSD fait du poids plume. Certains dirigeants rouges, apprenons-nous, contemplent déjà à chercher d'autres partenaires, même symboliques, plus costauds. Un des soucis majeurs de Navin Ramgoolam viendra certainement de la gestion des transfuges. A force d’entasser les lapins, le parti dégage une perception que le Ptr est devenu un parti « Pran

MISSION. Clairette Ah-Hen, directrice exécutive de la FSC, faisait partie de la délégation qui s’est rendue dans le 10e district

Tou, Recycler ». Ces derniers risquent fort de déstabiliser le parti en multipliant des contradictions internes. Surtout chez des pur sang qui se sentent de plus en plus orphelins. Malgré cette pseudo victoire, Navin Ramgoolam va tout tenter pour se repositionner au plus vite à la rentrée de 2013. Il va assurer la consolidation de ses assises, notamment dans les circonscriptions à risque, notamment les 6, 7 et 12 où souffle une brise de changement. On peut déjà sentir la candidature d’Ashok Jugnauth au No 8, d'Eric Guimbeau dans l’abattoir du No 17 et un candidat récupérable en la personne du Dr Radhika Jagatsingh-Beehuspotea au No 10. Si pour les bailleurs de fonds et le cartel technocrate, Navin Ramgoolam est toujours le « Best Bet » , le Premier ministre aura quand même à s’assurer que l’establishment hindou lui réitère son soutien. A moins qu’un nouveau messie se pointe à l’horizon.



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POST SCRIPTUM

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The world faces a serious jobs challenge and widespread decent work deficits. As of now, 1.1 billion people – one out of every three people in the labour force – are either unemployed or living in poverty. A G20 Task Force on Employment has been set up to work on a global employment outlook, and how an economic reform agenda under the G20 framework would contribute to job creation

UNEMPLOYMENT CRISIS

POLICY OPTIONS FOR GROWTH WITH JOBS

A

REVIEW BY ECONOMIST VIRENDRA POLODOO

fter three years of continuous crisis conditions in global labour markets and against the prospect of a further deterioration of economic activity, global unemployment has increased by 27 million, and more than 400 million new jobs will be needed over the next decade, merely to avoid a further increase in unemployment. Half of the jobs lost were in the advanced economies, 5 million in East Asia, 3 million in Latin America and the Caribbean and 1 million in South Asia. At the same time, the global unemployment rate rose from 5.5 per cent in 2007 to 6.2 per cent in 2009, with advanced economies the hardest hit as their unemployment rate rose from 5.8 per cent to 8.3 per cent over this period. In Central and South-Eastern Europe (non-EU) and CIS, the unemployment rate rose from 8.4 per cent to 10.2 per cent, whereas in East Asia, it rose from 3.8 per cent to 4.3 per cent, and in Latin America and the Caribbean, from 7.0 per cent to 7.7 per cent. A WORSENING YOUTH EMPLOYMENT CRISIS

Young people have suffered particularly heavily from the deterioration in labour market conditions. The rate of youth unemployment rose globally from 11.7 per cent in 2007 to 12.7 per cent in 2011. In addition to the 74.7 million unemployed youth around the world in 2011 – a growing number of whom are in long-term unemployment – an estimated 6.4 million young people have given up hope of finding a job and have dropped out of the labour market altogether. Young people who are employed are increasingly likely to find themselves in part-time employment and often on temporary contracts. In developing countries, youth are disproportionately among the working poor.

leave unemployment at unacceptably high levels. In the summit declaration, G20 countries committed to combating unemployment and promoting decent jobs, especially for youth and others most affected by the crisis. To this end, it set up a G20 Task Force on Employment, calling on the IMF, OECD, ILO and World Bank to report to the Finance Ministers on a global employment outlook, and how an economic reform agenda under the G20 framework would contribute to job creation

THE GLOBAL PROSPECTS FOR JOBS

MACRO POLICY OPTIONS TO PROMOTE GROWTH WITH JOBS

Against this gloomy outlook, the G20 Cannes summit in September 2011 noted the mounting downside risks of a slowdown in recovery of GDP, which would

1. GLOBAL POLICY COORDINATION IS KEY In this environment of reduced policy space and daunting economic challenges, a

recollection of the experiences at the beginning of the crisis might be useful. Indeed, the initial policy response to the crisis was unprecedentedly coordinated, with the G20 group of advanced and emerging economies substantially gaining importance. Monetary policy reacted first, with a slashing of interest rates and the opening of special liquidity facilities for banks to avoid a financial sector meltdown. As regards public finances, the overwhelming policy response took the form of fiscal stimulus undertaken by the G20 countries and, through a strong demonstration effect, other affected economies, advanced, emerging and developing. A final policy response came in the form of automatic stabilizers to cushion the unemployed in advanced economies, and extending and devising protection for jobs


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and incomes in advanced, emerging and some developing economies. Both fiscal forms of policy response led to deficit-financed public stimulus that helped stabilize the global economy and engineered a quick recovery in economic activity, if not in job growth. This simultaneous use of deficit-financed public spending and monetary easing is no longer a feasible option for all countries concerned. Indeed, following the first stages of the crisis, recent developments have been marked by increasing risk of default on sovereign debt. This risk has raised bond yields – the borrowing costs – for countries perceived by capital markets as having a higher risk of default on their debt. The initial list of such vulnerable countries – Greece, Ireland, Portugal and Spain – now includes Italy, with yields rising perceptibly in France as well. In contrast, several large economies still have room for manoeuvre, including Germany, which weathered the crisis well, the United States, despite its recent sovereign debt downgrade, and China, which benefits from a low public debt-to-GDP ratio. 2. REPAIR AND REGULATION OF THE FINANCIAL SYSTEM Financial sector difficulties have reappeared in the private sector, after public bailouts provided only temporary relief. Banks – having used public support to buy up public sector debt – find themselves again under stress as sovereign debt has reached unsustainable levels in many countries. The crisis has gone full circle, leaving banks increasingly unwilling and in no position to lend to the private sector. As a consequence, large firms are building up cash reserves to protect themselves against heightened uncertainty, whereas SMEs face mounting difficulties in financing their businesses as credit lines dwindle and credit standards tighten. Some have claimed that the difficulties experienced by non-financial firms in accessing credit are related to recent changes in financial market regulation, but most of these changes – such as the higher capital adequacy ratios laid down by Basel III – are only gradually being implemented or are still awaiting an operational framework before being effective. Rather, the bailout process itself and the substantial amount of risk that sovereigns took over from the private sector have led to a serious deterioration of the outlook. In this respect, more substantial repair and regulation of the financial system would restore credibility and confidence, allowing banks to overcome the credit risk that has dogged this crisis. All firms would gain from this, but especially SMEs, which not only need the credit more, but also end up creating more than 70 per cent of jobs. An encompassing reform of financial markets, including both larger safety margins in the domestic banking sector and stricter rules regarding international financial flows, would substantially help the labour market and could add up to half a percentage point in employment growth, depending on country circumstances. 3. STIMULUS MEASURES NEED TO TARGET EMPLOYMENT

POST SCRIPTUM

This needs to be done, while increased private investment will be essential for new job creation. Targeting the real economy to support job growth is what is now needed most. Faltering employment creation and ensuing weak growth in labour incomes has been at the heart of the slowdown of global economic activity and the further worsening of public finances. The ILO’s concern is in particular that despite large stimulus packages, these measures have not worked to roll back the increase of 27 million unemployed from the initial impact of the crisis. Clearly, the policy measures have not been well targeted and need some reassessment in terms of their effectiveness. Country evidence across a range of labour market policies – including the extension of unemployment benefits and work sharing programmes, the re-evaluation of minimum wages and wage subsidies, as well as enhancing public employment services, public works programmes and entrepreneurship incentives – show impacts on employment and incomes. Hence, countries should target such spending items, reducing spending – if needed – on other, less employment-rich instruments. At the same time, additional public-support measures alone will not be sufficient to foster a sustainable jobs recovery. Policy-makers must act decisively and in a coordinated fashion to reduce the fear and uncertainty that is hindering private investment so that the private sector can restart the main engine of global job creation. Incentives to businesses to invest in plants and equipment and to expand their payrolls will be essential to jump-start a strong and sustainable recovery in employment. It should be reiterated that investment is essential for growth and for a sustainable recovery in jobs. To generate employment for the 27 million additional job seekers created by the crisis, the investment share needs to increase by a further 1.8 percentage points over the next five years to fill that gap. Partly, this will require a more pronounced up-tick in productivity – in particular in the tradable sector – for example by strengthening incentives for businesses to invest. So far, however, the

faltering recovery and the gloomy outlook have coincided with weak productivity trends. In addition, heightened uncertainties regarding the macroeconomic outlook, evidenced by high volatility in financial markets, have made investors reluctant to commit themselves to investment projects. 4. HIGHER GOVERNMENT SPENDING DOES NOT NEED TO INCREASE PUBLIC DEBT In examining the policy options between austerity and stimulus, the efficacy of stimulus in generating growth and jobs has not been well tested in the advanced economies, where the lion’s share of the sectoral stimulus budgets went to bail out the financial sector. While this may have been absolutely critical in preventing a financial meltdown, it left little budget for the real economy, where output and employment are generated. Conversely, the efficacy of the stimulus in generating growth and jobs is demonstrated for the emerging and developing economies, where the bulk of the stimulus went to the real sectors of the economy, and where growth and employment rebounded much more than in the advanced economies. Hence there is evidence for the efficacy of stimulus in generating growth and jobs. There are caveats which apply to the stimulus policy logic. First, stimulus-based recovery of growth and jobs in the emerging and developing economies might not be able to substitute for lack of demand in the advanced economies. On the demand side, the marginal propensity to consume out of lower incomes in the emerging and developing economies is not sufficient to substitute for the quantum of global demand generated by advanced economies. In addition, as global investment flows remain largely from advanced to developing regions, it is unlikely that developing economies could make up for the shortfall in investment in advanced economies within the near term. Hence, even though emerging economies have started to play a larger role in driving the global economy, this is still not sufficient to raise global growth and employment, given the large deceleration taking place in the advanced economies.

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Policy-makers must act decisively and in a coordinated fashion to reduce the fear and uncertainty that is hindering private investment so that the private sector can restart the main engine of global job creation


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RENDEZ-VOUS

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FÊTES DE FIN D’ANNÉE

GARE À LA FIÈVRE ACHETEUSE !

Décembre, c'est le mois des dépenses. Avec le battage médiatique autour des promotions et l'arrivée sur le marché de produits dernier cri, vous aurez tendance à acheter sans compter. Le résultat peut s’avérer catastrophique. Capital vous donne quelques conseils pour ne pas vous retrouver sur la paille ▼ DOROTHY BONNEFEMME

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À ÉVITER. Les achats de dernière minute

e boni de fin d'année arrive bientôt. Heureusement d'ailleurs, puisque sans lui, on aurait tôt fait de se retrouver sans le sou après les fêtes de fin d'année et les inévitables distributions de cadeaux qui vont avec. Certains n’hésitent pas à se faire plaisir et à gâter ceux qu’ils aiment en dépensant sans compter. Attention, toutefois, à consommer intelligemment, afin de ne pas franchir les limites de son budget. Puisque se faire plaisir est un besoin naturel, surtout en cette période de fêtes, il est nécessaire d'établir un budget et de s'y tenir. Il faut ainsi consacrer une certaine somme aux dépenses habituelles, une autre aux produits de consommation qui viendront s'ajouter à la liste, ainsi qu'un budget spécial pour les cadeaux. « Etablir un budget est relativement facile, mais s’y tenir est doublement difficile », explique Marie Vieillesse, consultante en psychologie du travail. Celle-ci conseille à chaque famille de préparer son budget

avec la participation de tous les membres en âge de comprendre, y compris les enfants, afin que tous sachent les sommes dont dispose la famille pour un item particulier. De ce fait, lorsque telle somme a été allouée, par exemple, aux sorties, l'enfant peut savoir qu'il est hors de question de la dépasser. LE TIRAGE AU SORT: PRATIQUE DE PLUS EN PLUS RÉPANDUE Il est primordial, en effet, de vivre selon ses moyens. Inutile, par exemple, pour montrer à une personne que vous tenez à elle, de lui offrir des cadeaux hors de prix, surtout si votre budget ne vous l'y autorise pas. Songez plutôt aux cadeaux personnalisés ou fait main. Autre option pour mieux gérer l'achat de cadeaux : faites la liste des gens à qui vous devez offrir des présents, sans oublier de mentionner le montant que vous voulez consacrer à chaque achat. Ainsi, si au moment de faire vos emplettes, vous avez payé un cadeau moins cher,

vous pouvez utiliser la différence sur un autre. En utilisant cette astuce, vous évitez ainsi de dépasser votre budget cadeaux. Toujours dans l'objectif de faire plaisir à tout le monde sans se ruiner, Marie Vieillesse, qui évolue dans le domaine de la psychologie depuis trois ans, propose le tirage au sort. Cette pratique devient de plus en plus répandue dans de nombreuses familles. Au lieu d'acheter un petit cadeau pour chaque mem-

L’ennemi juré des économies demeure les achats compulsifs bre, on n'a ainsi qu'à en trouver un seul, pour la personne que le sort a choisie. Mais peu importe le nombre de cadeaux à offrir, Marie Vieillesse conseille de s'y prendre bien à l' avance. « Lorsqu'on attend la dernière minute, on a souvent tendance à prendre ce qui


RENDEZ-VOUS

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AYEZ L’ŒIL SUR VOS DÉPENSES Vous êtes du genre cigale flambeuse, souvent prise au dépourvu la fin du mois venue ? Alors apprenez comment gérer votre budget intelligemment et faire des économies, non seulement pendant les fêtes, mais tout au long de l'année. Préparer son budget demande au moins une bonne heure de réflexion et se fait, généralement en famille. Pour bien le respecter, il faut d'abord faire le point sur ses revenus et ses dépenses. Il est aussi essentiel de connaître avec exactitude ses besoins. Pour établir un bon budget, il vous faut commencer par noter vos dépenses dans un petit carnet sur une période d’un mois. À la fin du mois, surlignez en rouge les dépenses incontournables telles que le téléphone, la facture d'électricité, l'essence… et en vert celles de vos petites « folies », sans oublier de mettre de l'argent de côté pour les imprévus, tels que les soins médicaux en cas de maladie. Ainsi, vous saurez combien d’argent vous pourriez économiser tous les mois et vous pourrez freiner sur les dépenses inutiles. Epargner ne signifiant pas vivre comme une ascète, il faut vous donner suffisamment de temps pour économiser sans vous frustrer. Apprenez tout simplement à modérer vos dépenses. Ainsi, si vous voyez que vous avez économisé sur le budget de la consommation, vous pourrez toujours vous faire plaisir en vous faisant un petit cadeau.

PROMOTIONS. En profiter uniquement si le produit est sur votre liste

nous tombe sous la main », explique-t-elle. Ce qui est préjudiciable, puisqu'idéalement, il faut prendre aussi longtemps que possible pour faire les boutiques et comparer les produits et les prix. D'autant plus qu'il est possible de trouver les meilleurs objets à un prix inférieur à des concurrents de moindre qualité. GARE AUX PROMOS Pour éviter de dépenser sans compter, rien de tel que l’argent liquide... N'utilisez donc que du cash. Cela peut paraître paradoxal, mais ne payer vos achats qu'avec du cash va vous faire en économiser, tout simplement parce que vous dépenserez beaucoup moins. En effet, lorsque vous sortez des billets, vous voyez vraiment ce que vous dépensez et ce qui vous reste comme argent, alors qu'avec une carte de crédit, il est plus difficile de maîtriser ses dépenses. De plus, si vous choisissez de payer en plusieurs fois, vous avez l'impression de n'avoir dépensé qu'une petite somme. Cependant, les mois suivants, vous disposerez d'encore moins d'argent. C'est pour cela que

certaines n'apportent avec eux que le strict nécessaire en termes d'argent liquide et prennent le soin de laisser leurs cartes de retrait soigneusement rangées à la maison. Impossible, en effet, de se laisser tenter si on n'a pas le moyen de payer ! Gare également aux promos, qui attirent souvent les Mauriciens. « Si la promotion est appliquée sur un produit dont vous avez besoin, profitez-en. Si tel n'est pas le cas, il faut absolument les éviter et se concentrer sur ses besoins », avance Marie Vieillesse. Il faut aussi tenir en ligne de compte, explique-t-elle, que dans les supermarchés, les produits les moins coûteux se trouvent tout en haut des étagères, ou alors tout au bas. A Maurice, comme dans d’autres pays, marchander est chose courante. Marie Vieillesse ne décourage pas cette pratique, car en négociant, les clients font souvent de bonnes affaires. Par contre, l’ennemi juré des économies demeure les achats compulsifs. Pour contrer cette tendance à toujours acheter davantage, commencez par faire le tri. Sortez vos petites affaires et vous verrez que vous prenez souvent la même chose, ou en-

économies, et au moment voulu, vous avez une belle somme sous la main », explique-t-elle.

BUDGET. Pour la consultante en psychologie du travail Marie Vieillesse, tout réside dans la planification des dépenses

core des affaires inutiles. Ce simple geste devrait aider à calmer votre frénésie de tout vouloir acheter. Les petites recommandations de ce genre, qui ont en commun de vous permettre de bien

gérer votre argent, ne manquent pas. Pour éviter de vous retrouver à court de sous, Marie Vieillesse propose ainsi la formule ‘cagnotte’. « C'est un peu comme lorsqu'on se prépare pour les vacances. Tous les mois, on fait des

LA TIRELIRE MAGIQUE D'ailleurs, certaines personnes continuent d’utiliser la fameuse tirelire. Si certains la trouvent ringarde, cette boîte impossible à ouvrir sans devoir la casser éloigne les tentations et s'avère idéale pour faire des économies. Le mieux, conseille notre interlocutrice, c'est de mettre une somme définie à l’avance dans sa tirelire à chaque début de mois. En fin de mois, on peut aussi y ajouter l’argent qui n’a pas été dépensé. Bien conserver ses affaires est aussi un autre moyen de faire des économies. A titre d’exemple, certaines personnes dépensent des sommes importantes pour les décorations de Noël. Ainsi, après les fêtes, elles seraient bien avisées de les ranger convenablement pour pouvoir les ressortir de nouveau dans un an, sans faire appel à leur portefeuille. Comme quoi ce ne sont pas les idées qui manquent pour ne pas finir la période des fêtes sans le sou et résister à la fièvre des achats.


WIDE ANGLE

MERCREDI 12 DÉCEMBRE 2012 CAPITAL | EDITION 108 PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

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DÉBATS. Long entretien entre l'ancien gouverneur de la Banque de Maurice Dan Maraye et le Dg de l'ICAC

FRAUDE ET CORRUPTION

L’ICAC à la recherche de partenaires 25 % des gens mentent, volent et sont des corrupteurs ou des corrompus. 25 % ne commettront jamais un acte répréhensible en matière de corruption et de l’éthique. Les 50% autres sont irrésolus. Ce constat de l'expert sur la fraude et la corruption, Michael Comer et dont les conclusions ne sont contestées par personne, a donné lieu à d’intéressants débats, à l’initiative de l’Independent Commission Against Corruption (Icac), jeudi dernier ▼ LEEVY FRIVET

L

e panel d’intervenants à ce forum était composé comme suit : Preesha Bissoonauthsing, conseiller légal à l'ICAC, Rajen Bablee, directeur exécutif de Transparency Mauritius, Jane Valls, Chief Executive du Mauritius Institute of Directors (MIOD) et I. Jheengut, également de l'ICAC. Michael Atchia, de Democracy Watch, y officiait comme modérateur. Cette activité ciblait particulièrement les opérateurs du privé, dont la collaboration est considérée vitale dans la lutte contre la fraude et la corruption. La commission croit dur comme fer que l'éducation peut conduire à une prise de conscience et sensibiliser la nouvelle génération. C'est dans cette optique que l’officier de l’Icac Jheengut a fait sa présentation sur la façon dont la commission opère. « L’Icac n'est pas qu'un organisme qui traque les fraudeurs et les corrupteurs et corrompus. Elle a aussi pour vocation de prévenir contre ce fléau à travers l’éducation. D’où, dit-il, le rôle clé et stratégique du secteur

privé dans cette mission de construire une « Corrupt Free Society ». LA DISCRÉTION DU DPP Si nul ne conteste l’importance du volet éducatif et préventif de la commission anti-corruption, par contre, ses méthodes de traquer et de faire condamner ceux coupables de corruption ont été sévèrement commentées par les membres de l’assistance. Me Preesha Bissoonauthsing a tenu à défendre son employeur sur la question. L'Icac, a-t-elle expliqué, agit uniquement selon les paramètres de la loi cadre, soit la Prevention of Corruption Act 2002. Elle n’a pas manqué de souligner le nombre de fois où des témoins se sont rétractés ou ont changé complètement de version en cour, permettant ainsi aux accusés de s’en sortir. Elle rappelle également que la commission ne fait que soumettre les dossiers au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), et qu’il est à la seule discrétion de cette instance de décider de poursuivre ou pas les présumés accusés. L'avocate est néanmoins persuadée que seul un durcissement des lois et une

application rigoureuse de celles-ci peuvent dissuader les gens à ne pas s'engager dans ces actes de fraude et de corruption. Me Bissoonauthsing explique également que c'est faux de dire que l'Icac n’est pas habilitée à enquêter dans le privé. Certes, la loi parle de « public official », mais si c'est le privé qui est impliqué dans un acte corrompu d'un officier public, l'Icac a le droit d'enquêter. Idem pour les cas de blanchiment d'argent ou il n'y a aucune restriction quand au secteur auquel les accusés opèrent.

L’Icac n'est pas qu'un organisme qui traque les fraudeurs et les corrupteurs et corrompus. Elle a aussi pour vocation de prévenir contre ce fléau à travers l’éducation I. Jheengut, officier de l’Icac


WIDE ANGLE

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ANIL KUMAR UJOODHA, DIRECTEUR-GÉNÉRAL DE L’ICAC

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RAJEN BABLEE, DIRECTEUR DE TRANSPARENCY MAURITIUS

« L’ICAC a toujours communiqué » « Le monde de la politique LE DIRECTEUR-GÉNÉRAL de l'Independent Commission Against Corruption (Icac) soutient que ses services communiquent toujours quand le besoin se fait sentir. Comme il fallait s’y attendre, la question a été soulevée par rapport à un récent communiqué émis par la commission dans une affaire d'allégation de transfert d'argent, impliquant, selon l’accusateur, un ministre du gouvernement en place. Anil Kumar Ujoodha estime qu'il est faux de penser que la commission n’aime pas communiquer ou serait sélective dans ses choix de communiquer. CONFIDENTIALITÉ NE VEUT PAS DIRE PAS COMMUNIQUER « L'Icac communique souvent, comme à l'instant où je vous parle, mais je dois reconnaître que le fait que dans le dernier communiqué, on a mentionné que c'était dans l'intérêt public et c'est peut-être cela qui a fait croire que c'était une nou-

«I

préfère l’opacité à la transparence »

LE DIRECTEUR exécutif de Transparency Mauritius, Rajen Bablee, estime qu'une coalition contre la fraude et la corruption est possible à Maurice. Il condamne le monde politique qui encourage ou fait en sorte que cette pratique demeure et perdure dans la culture mauricienne : « The world of politics seems to prefer opacity from transparency. Together we can change that. With our legal team, we are also identifying various legislations where one single person is endowed with discretionary powers to give or to withhold licenses for example… We believe that everyone should be made accountable and would need to justify his or her actions ». Rajen Bablee estime également qu'une des façons de combattre la fraude et la corruption est à travers du journalisme d'investigation. Transparency Mauritius compte donner un coup de pouce à ce sujet.

veauté. Or, à chaque fois que la commission communique et que je parle, c'est tout le temps dans l'intérêt public. Il faut comprendre que j'ai le droit de communiquer des choses officielles et non sur des enquêtes en cours. L'Icac travaille dans la confidentialité, mais cela ne veut pas dire qu'elle ne communique pas. Toutes les réponses que j'ai données depuis que je suis à l'Icac, c’était toujours

f we do not have values, we do not have ethics », insiste la Chief Executive Officer du Mauritius Institute of Directors (MIOD), Jane Valls. « La loi n'est que le strict minimum », répond-elle à ceux qui croient fermement que Maurice s'est tiré d'affaire en se donnant une loi (PoCA) pour combattre la fraude et la corruption et également le blanchiment d'argent. Les lois sont votées par réaction à des problèmes ou à des faits de société qui surviennent dans un contexte précis et à un moment précis, mais elles ne peuvent à elles seules anéantir les problèmes en question. C’est bien d'avoir des lois, des cours de justice, des institutions qui combattent la fraude et la corruption, mais à quoi cela sert-il si les gens n’ont aucun sens de valeurs éthiques ? Et de citer toutes ces grandes entreprises qui avaient toutes les structures nécessaires, toutes les procédures de bonne gouvernance, mais qui manquaient le sens de l'éthique et de valeurs. Le résultat a été la catastrophique. Exemple, Lehman Brothers, Enron etc. Reprenant l’analyse de Michael Comer, Jane Valls commente les chiffres plutôt à la baisse. « C’est uniquement 20 pour cent des gens qui ne mentent et volent pas. 20 autres pour cent le font sans se poser de question et 80 pour cent sont hésitants devant une situation de corruption. Dans ce dernier cas, certains passeront à l’acte, car c'est acceptable dans la société et c'est même encouragé par le système. D’autres auront peur des représailles s'ils ne jouent

dans l'intérêt public. Cela a toujours été fait, mais peut-être pas en forme de communiqué comme la dernière fois ». Et Anil Kumar Ujoodha d’expliquer également qu'il ne peut passer son temps à commenter les commentaires des avocats et autres politiciens sur le déroulement des enquêtes que mène la commission.

MICHAEL COMER DIXIT ❚ “Opportunity makes the fraudster. Control reduces opportunities.” ❚ “Who has met the member of an audit committee who resigned on ethical grounds?”

❚ “Many corporate frauds could have been prevented if well-intentioned people had asked the right question at the right time”.

❚ “People caught defrauding nearly always catch a terminal illness, miraculously cured the day after prosecution is dropped”.

JANE VALLS, CEO AU MIOD

« La loi n’est que le strict minimum » Pour important qu’il soit pour combattre la corruption, l’arsenal légal seul ne saurait suffire, estime Jane Walls. Les valeurs morales de l’individu sont autant, sinon plus importantes pas le jeu. » Jane Valls est pour l'éducation à tous les niveaux, mais précise que cette éducation commence à la maison et non dans les écoles. Abordant le thème du forum, la CEO du MIoD se dit convaincue que le secteur privé a son rôle à jouer dans le combat contre la corruption. Il faut de la transparence dans une société, à commencer par la politique de recrutement et de rémunération et pourquoi pas, ajoute-t-elle, récompenser ceux qui travaillent avec éthique et appliquent les valeurs de la compagnie. « Business rewarded is business repeated », mais cela peut aussi aller dans la direction opposée, car si des personnes qui volent au sein d'une entreprise se voit promues et récompensées, elles continueront à répéter leurs actes. Jane Valls estime qu’il faut un « Ethics Manager » dans chaque entreprise. Cela ne doit pas forcément être un job à temps permanent, mais un cadre de l'en-

treprise qui est honnête, intègre et digne de confiance peut assumer ce poste. Elle est également d'avis que des employés frustrés produisent des employés fraudeurs. C'est à la société de veiller au bien-être de leurs employés, en toute justice, équité et transparence. Jane Valls précise qu'elle ne sous-estime nullement l’importance de la loi.

Elle a d’ailleurs tenu à élaborer sur certains aspects de la UK Bribery Act, dont l'article 7 contient une mesure phare. En effet, elle crée une responsabilité pénale de la personne morale, en cas de défaut de prévention de la corruption par l’entreprise (failure to prevent bribery). L’UKBA est la première loi qui insiste sur la prévention de la corruption au sein des entreprises et qui réprime et pénalise toute absence d’efforts de prévention par l’entreprise. Ce délit est caractérisé dès lors que l’une des personnes qui est associée à la personne morale est responsable d’actes de corruption au terme des dispositions de la loi, entrepris dans le but d’obtenir, pour la personne morale, une affaire ou un avantage, sauf pour la personne morale à démontrer qu’elle avait mis en place et fait fonctionner des procédures adéquates pour prévenir de tels actes de la part de ces personnes associées. Aux termes de ce délit, engage sa responsabilité pénale et encourt une amende illimitée : toute entreprise réalisant une activité au Royaume-Uni, lorsqu’une personne qui lui est « associée » (par exemple un employé, une filiale ou un agent), s’est engagée dans un acte de corruption et que l’entreprise n’avait pas mis en place de « procédures adéquates » de prévention de la corruption. Jane Valls soutient que toute entreprise ayant des connexions avec le Royaume Uni est assujettie à cette loi et qu'au niveau du MIoD, elle travaille avec nombre de sociétés mauriciennes sur la question.


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GREEN BUSINESS

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Energy: SADC has astronomical Energy Potential

ELECTRICITY

Sub-Saharan Africa yet to harness Cogeneration’s Potential The emerging cogeneration market is proving to be an asset in Africa where access to power is limited. However, it’s worth as an electricity production mechanism for export to the national grid is still undervalued and underutilised, mainly due to a lack of understanding, funding and support from government and financial institutions

A

nalysis from Frost&Sullivan finds that there is potential to produce between 1% and 20% of a country’s total electricity demand per annum through cogeneration. This research covers South Africa,Tanzania, Mauritius, Uganda and the Ivory Coast. Drivers for the cogeneration market include energy shortages, environmental concerns, waste usage and government incentives and rebates. Restraints are often linked to the lack of infrastructure, implementation costs and the absence of government support. « Growth in sub-Saharan Africa cogeneration is driven primarily by energy shortages, » Frost&Sullivan’s energy and power systems industry analyst Megan Van Den Berg, says. « Companies need to produce their own power to meet electricity demands and most have by-pro-

ducts from processes performed that can be used as fuel or heat. » Companies in Africa in corporate cogeneration facilities to meet or supplement their electricity and power demands, as there is usually insufficient power available from the local utilities. The cogeneration market, overall, is expected to increase in sub-Saharan Africa over the next 10 years, especially amongst industries that are looking to expand into this region. However, low electricity tariffs have served as a disincentive to investment into increasing a cogeneration plant’s efficiency to produce excess power for the national grids in sub-Saharan African countries. « The lower priority given to cogenerated power production, when compared to other renewables, and limited government understanding and support, have

resulted in a lack of policies that would provide security of investment and tariffs to justify implementation costs, » Van Den Berg says. Cogeneration can provide additional and valuable revenue streams to agrobased and wood-based industries, while assisting in meeting the growing power supply gap faced by many African countries. « Government support and a clearly defined policy on using by-products, such as bagasse, as a substitute to fossil fuel are required. Common protocols and standards regarding cogeneration, together with clear policies offering clarity on investment security, can steer cogeneration towards becoming a substantial long-term green power-generating mechanism. »

[SOURCE: WWW.ESI-AFRICA.COM]

Fibria CEO planning for the 'paperless Society'

In a recent interview given to online publication, 'The Street', Marcello Castelli of pulp-maker Fibria, talks about what we all expect in the future, and was even announced in quite similar terms as one of the Budget measures – the government is encouraging to use less and less papers Gregg Greenberg: Speaking of that digital media paper that you provide, is it continuing to go down? We keep hearing about this paperless society, is the secular trend, away from paper, still in play? Marcello Castelli: You will see the paperless society should be more connected with the kinds of paper that normally are cannibalized by the digital media, but the tissue, this is not going to work, of course, and in the packaging industry also, it's another approach, a more greener approach, rather than plastic, they will try to use a sustainable

package that's produced by pulp and by paper. Printing and writing is a different story, the cannibalization is ongoing. Gregg Greenberg: And speaking of a

greener way of doing business, you recently signed a deal with a biomass fuel maker in the United States. What's in that deal for Fibria? Marcello Castelli: The idea behind it is, let's try to diversify a little bit our portfolio, but always trying to extract or get value from our forestry. So, having been a greener approach, we are sustainable, we have a negative impact of carbon footprint. So this is another move powered to a green or low carbon business. It's a complimentary, in terms of a pulp because it fuels much more efficiently the forestry.

THE POTENTIAL for renewable energy (RE) in the Southern African Development Community (SADC) is estimated at 37 342 TeraWatt hours (TWh). According to a preliminary technical report, the largest contribution is coming from solar and bio-energy at 67 percent and 31 percent, respectively. "Even if uncertainties are taken into account, current technical potential of 37 342 TWh is almost 83 times more than the estimated demand (450TWh) in the year 2030," a representative of the SADC Secretariat, Odala Matupa, said during the Regional Energy Regulators Association's (RERA) 10th anniversary meeting held in Windhoek recently. In addition, opportunities for wind energy production within SADC region are also relatively good. The average capacity factor for wind energy is about 15 to 20 percent, while the global average of the installed capacity is 19.6 percent. According to the SADC representative, the global average for installed capacity (19.6 percent) is higher than the global average capacity since the best sites have been developed first. The overall hydropower potential in SADC countries is 1 080 TWh/year, while present production is 31 Twh/year. "Most countries have harnessed only a small fraction of their resources and less than three percent of the total potential in the whole SADC has been harnessed," Matupa added. He said geothermal energy also has significant potential, especially in the regions where the SADC region overlaps the Rift Valley. According to Matupa, a potential 4 000 MegaWatt (MW) of electricity is available along the Rift Valley in Tanzania, Malawi and Mozambique. Of the 14 SADC member states only Swaziland, Mozambique and Angola do not have an energy policy. Namibia, South Africa and Zambia are the only three SADC countries with a renewable energy policy, but Namibia does not have a renewable energy strategy, while Mauritius has a renewable strategy but no renewable energy policy. Again, Mauritius is the only country with a renewable master plan and an action plan, while no SADC country has a dedicated institutional arrangement for renewable energy. Only Namibia and South Africa have a regulatory framework for renewable energy, as well as plans for the integration of renewable energy in rural electrification. [WWW.AFRIQUEJET.COM]


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GROS PLAN

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CAPITAL

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Sapmer renforce ses capacités de production à Maurice

LE GROUPE de pêche réunionnais Sapmer renforce ses moyens logistiques et industriels à Maurice pour préparer la montée en puissance de son activité thonière. Pour garder le rythme imposé par les captures de ses senneurs, il s’équipe ainsi d’une nouvelle chambre froide à -40°C et d’une unité de transformation et de valorisation supplémentaire à Port-Louis. Ces équipements devraient être livrés fin mars 2013. L'unité de transformation, sur une surface totale de 5 000 m2, viendra compléter les capacités de production de l’usine Mer des Mascareignes à Maurice, qui dispose d’une capacité de traitement de 9 000 tonnes par an. Avec ces deux usines, le groupe Sapmer pourra traiter annuellement 30 000 tonnes de thons bruts dans l'île. Au total, le groupe disposera, à Maurice, d’une capacité de stockage à -40°C de 6 100 tonnes, et des locaux techniques extérieurs de 523 m2, comprenant des équipements pour la production du froid. Par ailleurs, le navire « Le Belouve », baptisé le 6 septembre dernier, est actuellement dans sa première campagne de pêche. Il est attendu le 12 décembre prochain à Maurice pour sa première débarque.

Réglez vos factures d’eau aux ATM de la SBM

SI VOUS utilisez SBM BILLPAY, vous pourrez dorénavant payer vos factures d'eau et de ‘waste water’ à travers ce service. Lancé l’année dernière, il permettait jusqu'ici aux clients de la State Bank of Mauritius (SBM) de payer leurs factures d’électricité (CEB), de téléphone (Mauritius Telecom) et de portable (Orange PostPay), grâce aux cartes de débit ou de crédit de la SBM, qui sont dotées d’une puce électronique. Le paiement peut se faire sur plus d’une centaine de guichets automatiques (ATM) de la SBM à travers l’île ou aux caisses des 19 supermarchés Winner’s. SBM BILLPAY offre également la possibilité de régler jusqu'à un total de trois factures pour différentes personnes. Pour s’enregistrer gratuitement à ce service, les clients de la SBM doivent remplir un formulaire d’enregistrement disponible dans les succursales de la banque, ou en téléchargement à partir du site www.sbmgroup.mu. Une fois le formulaire d’enregistrement rempli, ils n’auront plus qu’à le déposer dans une des succursales de la SBM.

Hôtellerie : St. Regis veut être le meilleur

LE PAYSAGE hôtelier mauricien s'agrandit. St. Regis Hotels & Resorts, marque du groupe Starwood Hotels & Resorts Worldwide Inc, annonce le lancement très attendu du complexe hôtelier St. Regis Mauritius Resort. Ce sera le premier hôtel de la marque en Afrique et le 30e hôtel St. Regis dans le monde. Au cours de ces 12 derniers mois, le groupe hôtelier s'est implanté à Hainan et Shenzhen en Chine, à Doha, à Saadiyat Island et à Abu Dhabi au Moyen-Orient, et à Bal Harbour, aux États-Unis. « En célébrant l'héritage culturel riche et varié de l'île Maurice, nous sommes impatients d'accueillir nos clients dans le meilleur établissement de l'île, qui offre un service personnalisé et une élégance raffinée conformes au lieu et à la tradition des établissements St. Regis », affirme Paul James, responsable mondial des marques internationales St. Regis, The Luxury Collection et Worldwide. Le complexe hôtelier, qui aura en toile de fond la montagne emblématique du Morne Brabant, comprendra 172 chambres et suites, d'une superficie couvrant 213 à 701 mètres carrés, toutes dotées de vastes terrasses. La somptueuse Villa St. Regis, en bord de mer, comportera une entrée privée, quatre chambres luxueuses équipées de piscines et jardins privés, des espaces de divertissement et de restauration chics, une piscine à débordement, un bar et une salle privée de traitement spa.

Thiriet s’installe à La Croisette

L'ENSEIGNE FRANÇAISE Thiriet ouvrira aujourd'hui son troisième magasin dans l'île, à Grand-Baie La Croisette. Avec Thiriet, dont le slogan est « Les surgelés à ma façon », les clients du Nord de l'île pourront goûter aux tourtes alsaciennes, aux marmites du pêcheur, aux cassolettes à la noix de St Jacques, aux différentes variétés de foie gras, ainsi qu'à la trentaine de variétés de glaces savoureuses. Le directeur associé des enseignes Thiriet à Maurice, Phillipe Joubert, fera le déplacement pour lancer le nouveau magasin, qui vient s'ajouter à ceux de Bagatelle et Cascavelle. A noter qu'une session de 'Live cooking' est aussi prévue, sur place, avec le Chef Nicolas Minniot.


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Sapmer renforce ses capacités de production à Maurice

LE GROUPE de pêche réunionnais Sapmer renforce ses moyens logistiques et industriels à Maurice pour préparer la montée en puissance de son activité thonière. Pour garder le rythme imposé par les captures de ses senneurs, il s’équipe ainsi d’une nouvelle chambre froide à -40°C et d’une unité de transformation et de valorisation supplémentaire à Port-Louis. Ces équipements devraient être livrés fin mars 2013. L'unité de transformation, sur une surface totale de 5 000 m2, viendra compléter les capacités de production de l’usine Mer des Mascareignes à Maurice, qui dispose d’une capacité de traitement de 9 000 tonnes par an. Avec ces deux usines, le groupe Sapmer pourra traiter annuellement 30 000 tonnes de thons bruts dans l'île. Au total, le groupe disposera, à Maurice, d’une capacité de stockage à -40°C de 6 100 tonnes, et des locaux techniques extérieurs de 523 m2, comprenant des équipements pour la production du froid. Par ailleurs, le navire « Le Belouve », baptisé le 6 septembre dernier, est actuellement dans sa première campagne de pêche. Il est attendu le 12 décembre prochain à Maurice pour sa première débarque.

Réglez vos factures d’eau aux ATM de la SBM

SI VOUS utilisez SBM BILLPAY, vous pourrez dorénavant payer vos factures d'eau et de ‘waste water’ à travers ce service. Lancé l’année dernière, il permettait jusqu'ici aux clients de la State Bank of Mauritius (SBM) de payer leurs factures d’électricité (CEB), de téléphone (Mauritius Telecom) et de portable (Orange PostPay), grâce aux cartes de débit ou de crédit de la SBM, qui sont dotées d’une puce électronique. Le paiement peut se faire sur plus d’une centaine de guichets automatiques (ATM) de la SBM à travers l’île ou aux caisses des 19 supermarchés Winner’s. SBM BILLPAY offre également la possibilité de régler jusqu'à un total de trois factures pour différentes personnes. Pour s’enregistrer gratuitement à ce service, les clients de la SBM doivent remplir un formulaire d’enregistrement disponible dans les succursales de la banque, ou en téléchargement à partir du site www.sbmgroup.mu. Une fois le formulaire d’enregistrement rempli, ils n’auront plus qu’à le déposer dans une des succursales de la SBM.

Hôtellerie : St. Regis veut être le meilleur

LE PAYSAGE hôtelier mauricien s'agrandit. St. Regis Hotels & Resorts, marque du groupe Starwood Hotels & Resorts Worldwide Inc, annonce le lancement très attendu du complexe hôtelier St. Regis Mauritius Resort. Ce sera le premier hôtel de la marque en Afrique et le 30e hôtel St. Regis dans le monde. Au cours de ces 12 derniers mois, le groupe hôtelier s'est implanté à Hainan et Shenzhen en Chine, à Doha, à Saadiyat Island et à Abu Dhabi au Moyen-Orient, et à Bal Harbour, aux États-Unis. « En célébrant l'héritage culturel riche et varié de l'île Maurice, nous sommes impatients d'accueillir nos clients dans le meilleur établissement de l'île, qui offre un service personnalisé et une élégance raffinée conformes au lieu et à la tradition des établissements St. Regis », affirme Paul James, responsable mondial des marques internationales St. Regis, The Luxury Collection et Worldwide. Le complexe hôtelier, qui aura en toile de fond la montagne emblématique du Morne Brabant, comprendra 172 chambres et suites, d'une superficie couvrant 213 à 701 mètres carrés, toutes dotées de vastes terrasses. La somptueuse Villa St. Regis, en bord de mer, comportera une entrée privée, quatre chambres luxueuses équipées de piscines et jardins privés, des espaces de divertissement et de restauration chics, une piscine à débordement, un bar et une salle privée de traitement spa.

Thiriet s’installe à La Croisette

L'ENSEIGNE FRANÇAISE Thiriet ouvrira aujourd'hui son troisième magasin dans l'île, à Grand-Baie La Croisette. Avec Thiriet, dont le slogan est « Les surgelés à ma façon », les clients du Nord de l'île pourront goûter aux tourtes alsaciennes, aux marmites du pêcheur, aux cassolettes à la noix de St Jacques, aux différentes variétés de foie gras, ainsi qu'à la trentaine de variétés de glaces savoureuses. Le directeur associé des enseignes Thiriet à Maurice, Phillipe Joubert, fera le déplacement pour lancer le nouveau magasin, qui vient s'ajouter à ceux de Bagatelle et Cascavelle. A noter qu'une session de 'Live cooking' est aussi prévue, sur place, avec le Chef Nicolas Minniot.


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ACA (ICAEW)

100% de réussite pour la Grant Thornton Business School Grâce à l'accent qu'elle met sur la qualité des chargés de cours et les facilités offertes aus étudiants, la Grant Thornton Business School est synonyme de succès. Une réussite fêtée comme il se doit, vendredi, à Ebène ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

T

oute performance mérite reconnaissance. Ainsi, pour féliciter ses étudiants ayant pris part aux exa-mens en ACA (ICAEW), et les encourager à persévérer dans leurs études de comptabilité, la Grant Thornton Business School a organisé un cocktail, vendredi, en leur honneur. Parents, chargés de cours, ainsi que potentiels employeurs, étaient présents pour marquer l’événement. « Nous sommes très satisfaits de la performance de nos étudiants pour l’année 2012. Nous nous engageons à leur fournir un environnement adéquat afin de faciliter leur apprentissage. Depuis peu, nous mettons une salle d’examen à la disponibilité de nos étudiants pour leur permet-

(De gauche à droite) Farhaan Perally, Muhammad Azeem Edun, Paul René De Chasteigner du Mée, co-fondateur de De Chazal du Mée, Sandrine Pao Leen Pin Young Sen, Raj Thacoor, Managing Director de la Grant Thornton Business School, Hevin Maulloo et Jean Vincent Kamanah

tre de prendre part aux évaluations en ligne », fait ressortir Raj Thacoor, Managing Director de l'établissement d'enseignement

LE MERITT HOLDING LTD COTÉE EN BOURSE EN JANVIER

supérieur. Neuf mois après le lancement des cours en ACA, la Grant Thornton Business

IL S'AGIT d'une première dans le monde de l’immobilier à Maurice. En effet, Le Meritt Holding Ltd sera le premier promoteur de développements fonciers à faire son entrée au Stock Exchange of Mauritius Ltd, et ce dès le 24 janvier 2013. C’est ce qu’ont annoncé les principaux dirigeants de la compagnie, mercredi dernier, lors d’une conférence de presse tenue au siège de la Mauritius Union, à Port-Louis. « L’entrée en bourse de Le Meritt Holding Ltd marquera une nouvelle ère de la maturité de l'industrie de l’immobilier à Maurice », a souligné Henry Loo, Chief Executive Officer de la compagnie, qui a affirmé, par ailleurs, que le pays est en manque de projets de développement. L’offre publique initiale (Initial Public Offer) a été faite mercredi dernier en présence des dirigeants et des courtiers en valeurs immobilières de la compagnie. Le Meritt Holding Ltd émettra 83 200 000 de titres ordinaire, dont 13 200 000 titres seront offerts au public à Rs 10 le titre. La compagnie propose également une remise de 1% sur tous ses développements immobiliers futurs à chaque actionnaire qui achètera un minimum de 1000 actions entre le 5 et le 28 décembre,. « Nous sommes des investisseurs prudents et nous ciblons la clientèle mauricienne, aussi bien que des étrangers », a fait ressortir Henry Loo. Quant au Price Earning Ratio (PER) de l’action, il est estimé à 10,9 pour 2012, 7 pour 2013 et 6,2 pour 2014. Pour ce qui est de la dividende, elle est estimée à 5,5 % pour 2013 et 7,1 % pour 2014. Le développement ne s’arrête pas la pour Le Meritt Holding Ltd. Cette année, la compagnie établie en 2007 a achevé les travaux de son projet le Meritt Genesis, à Trianon, et a commencé les travaux préliminaires de Le Meritt Elipsis, situé sur la nationale, toujours dans la même localité. Ce nouveau projet comprendra des espaces commerciaux, ainsi que 362 unités de résidence avec toutes les facilités. La compagnie projette également de transformer le paysage de Pailles en y construisant des chalets sur un terrain de 7,3 hectares. Les études sont en cours et les travaux ne tarderont pas à démarrer.

School affiche un taux de réussite de 100% parmi les étudiants ayant complété leurs modules. Ayant à cœur la qual-

ité de son enseignement, l’école s’est engagée, au fil des mois, à ce que les matières au programme soient couvertes uniquement par des chargés de cours qui sont diplômés en finance ou comptabilité. Pour mettre toutes les chances du côté de ses étudiants, elle a aussi accueilli des formateurs étrangers à plusieurs reprises depuis mars 2012. Prenant la parole lors de cette soirée, Rico du Mée, co-fondateur de la firme comptable De Chazal du Mée, a affirmé qu'« indépendamment du contexte économique dans lequel nous vivons, nous ne devons pas oublier que notre atout, c’est le Mauricien. C’est sur lui qu’il faut miser. La formation est donc essentielle, de l’enfant à l’adulte, dans tous les métiers, à tous les postes ».

IOREC affiche un bilan positif pour 2012 UNE GRANDE satisfaction. Tel est le sentiment que ressentent les promoteurs de l'Indian Ocean Real Estate Company (IOREC), qui estiment que 2012 a été une année faste. Lors d’une rencontre avec la presse, jeudi dernier, ils ont fait le bilan de l'avancement des projets de la compagnie. « Nous sommes très fiers d’avoir pu respecter nos délais sur les différents projets. En ce qui concerne le village intégré Azuri, qui est en ce moment le plus gros projet résidentiel en construction à Maurice, nous avons toujours réussi à respecter les dates de notre cahier des charges. Après l’aménagement du terrain, nous avons débuté les travaux de construction dans les temps et nous pensons livrer le projet à la date prévue, en novembre2013 », a affirmé Murray Adair, Chief Executive Officer d’IOREC. Ce dernier en a profité pour parler des quatre projets phares d’IOREC pour 2012 : le Centara Poste Lafayette, qui est déjà opérationnel depuis ce lundi, le Circle Square Retail Park, Les Hauts Champs, et Azuri, projet de village intégré, dont la construction a débuté au mois d’octobre et prendra fin dans un an. Circle Square, qui a ouvert ses portes officiellement au début du mois d’octobre, compte actuellement deux ‘univers’ : Home Scene et Motor City. « Nous avons voulu nous démarquer des autres projets commerciaux en offrant autre chose à la clientèle. Ce

sont des univers spécialisés pour la maison, pour les voitures, motos et bateaux et en l’espace de deux mois, nous avons vu un réel engouement, que ce soit de la part du public, mais également des professionnels de ces secteurs d’activités », a confié Murray Adair. Parlant du projet Les Hauts Champs, le CEO a affirmé que ce projet résidentiel dans la région de Piton sera livré en 2012. « Les Hauts Champs est un superbe quartier résidentiel, moderne et respectueux de l’environnement. Nous avons voulu le faire à Piton parce que le site nous donnait la possibilité d’exploiter des structures en pierre existantes et la présence de nombreux arbres. La construction des maisons s'est fait autour de ces ‘landmarks’, ce qui nous permet aujourd’hui d’avoir un quartier moderne avec un cachet authentique. Les Mauriciens se sont montrés très intéressés par ce concept et nous avons déjà vendu la quasi-totalité des maisons », a-t-il fait ressortir.



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MANOJ NAWOOR

A CHACUN SA TASSE DE THÉ... Casser une tasse, ce n'est pas la fin du monde. Un petit tour dans les magasins et vous aurez la même, en neuf. Sauf si vous avez cédé à la tentation de vous offrir une tasse personnalisée portant une photo de vous ou le logo de votre entreprise. Dans ce cas-là, cet objet du quotidien devient unique ▼ DOROTHY BONNEFEMME

L

e meilleur présent n'est pas forcément le plus cher. Parfois, ce sont les petites attentions qui font le plus plaisir. Manoj Nawoor, directeur de l'entreprise UK.photo.mvl, l'a compris. Il propose ainsi à ses clients, qui vont des particuliers aux entreprises, des tasses personnalisées avec des photos ou des logos. « Les tasses personnalisées sont très prisées. C’est un cadeau qui plaît aux jeunes, aussi bien qu’aux moins jeunes. La majorité des personnes adorent y imprimer une photo, alors que les entreprises optent surtout pour leur logo. En cette période de fin d’année, je sais que de nombreuses entreprises vont faire appel à mes services, d’autant plus qu’ils sont assurés d’obtenir un travail de qualité », explique Manoj Nawoor, sur un ton sérieux. UK.photo.mvl peut im-

PENSER VERT

PORTE-CLÉS DE différentes formes, presse-papier, statuettes, figurines… les idées de cadeaux ne manquent pas à la Mauritius Glass Gallery. Annette Treebhoobun, la responsable, nous parle du tout dernier-né : un assortiment de rangements pour les cartes de crédit, le bloc-notes et le portable. « Nous le proposons en différentes tailles et coloris. Nous sommes à l'affût des dernières tendances et ce cadeau ravira les employés, aussi bien que les employeurs », explique-t-elle. Cette dernière nous avoue néanmoins que depuis quelque temps, la Mauritius Glass Gallery fait face à un défi « Les cadeaux d'entreprise ne se résument plus à des souvenirs pour le boulot. Il peut aussi s’agir d’un objet de décoration pour la maison », avancet-elle. Un changement qui s’explique par le fait que parfois, il n’y a pas de place sur la table ou dans le bureau d’un employé, alors que d’autres n'ont pas d’espace propre à eux où poser le cadeau. QUALITÉ OMNIPRÉSENTE A la Mauritius Glass Gallery, qui évolue dans le domaine depuis une vingtaine d’années, cela fait longtemps qu'on est passée maître dans l'art de la gravure sur verre. Tous les objets conçus et mis en vente sont fabriqués à partir de verre recyclé, ce qui leur confère un attrait spécial aux yeux de ceux qui ont l’environnement à cœur. D’autant que la qualité est omniprésente. Les souffleurs, qui possèdent une riche expérience et un savoir-faire remarquable, fabriquent des merveilles, qu’il s’agisse d'objets décoratifs, de trophées ou encore de pièces de vaisselle. Ce qui ne manque pas d’attirer de nombreux clients, surtout en cette période de fêtes. C’est pourquoi Annette Treebhoobun invite les clients intéressés à entrer en contact, le plus vite possible, avec la Mauritius Glass Gallery. Comme on dit : premier venu, premier servi…

Rs 350 Le prix approximatif d'une tasse personnalisée primer un dessin en deux minutes. « C'est une machine hyper rapide, que j'ai importée de Chine. Le seul bémol, c'est que si vous souhaitez imprimer sur des tasses, vous devez utiliser une machine spécifique, alors que pour les sous-tasses, vous devez en utiliser une autre », explique notre interlocuteur. GRAVURE INEFFACABLE Ce dernier dispose en effet de deux appareils. Ainsi, lorsque les clients lui font parvenir leurs commandes, la majeure partie du temps par courriel, il passe le tout à l'impression en utilisant une encre

spéciale. Vient par la suite le calibrage de l'image sur la tasse ou le sous-tasse. Autre procédé utilisé : l'objet est placé dans la Heating Press Machine, qui a été préchauffée pendant cinq minutes, jusqu'à atteindre environ 280°C. C'est grâce à cette forte chaleur que l'image sera imprimée sur l'objet. En utilisant ces méthodes, la gravure ne s'efface pas lorsqu'elle est grattée ou lavée. Au final, cela donne un produit de qualité. Ce qui explique pourquoi, depuis qu'il a commencé à proposer ses services il y a deux ans, les clients ne se font pas prier pour passer leurs commandes. Surtout que le prix – environ Rs 350 l'unité – reste très abordable. Ainsi, si vous voulez surprendre un proche en lui offrant une tasse personnalisée, vous pouvez passer votre commande en appelant sur le 755 4659.

ECOLO ET ORIGINAL Pionnière dans la confection d’objets recyclés à Maurice, la Mauritius Glass Gallery est presque unique en son genre. L'atelier de cette entreprise est écologique, car tout un éventail de produits en verre 100% recyclés provenant de la matière première utilisée dans les usines de Phoenix Beverages Limited y sont utilisés à bon escient. Ainsi les visiteurs trouveront des objets artistiques uniques créés à partir du souffle de l'artiste. D'ailleurs, lors d’une visite des lieux, vous pouvez admirer les employés à l'œuvre. Devant les yeux ébahis des visiteurs, les souffleurs de verre créent des oiseaux, des chiens, des verres… Les visiteurs peuvent aussi prendre connaissance des cinq milles ans d’histoire du verre ou encore voir l’exposition « Hands of Fame », une impressionnante collection de mains moulées de chanteurs, de comédiens et d’écrivains célèbres, dont Yannick Noah, Michel Platini, Björn Borg, Gérard Depardieu, Nana Mouskouri et Chris de Burgh. Le tout premier à s’être fait mouler les mains était le célèbre acteur français Jean-Paul Belmondo, en 1997 A noter que l’argent récolté de la vente des moulages sert à aider financièrement des organisations non-gouvernementales.


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ACHATS DE NOËL

VOTRE CADEAU À L’HUMANITÉ…

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

Il y a les présents qui ravissent ceux qui les reçoivent. Il y a ceux qui font davantage plaisir aux personnes qui les offrent. Puis il y a ces cadeaux qui font le bonheur de tous, à commencer par ceux qui les ont fabriqués avec amour. Les objets décoratifs mis en vente par diverses ONG du pays à l’approche de Noël, et qui contribuent à leur financement, appartiennent à cette dernière catégorie

FIERTÉ. Les pensionnaires de l’association Terre de Paix avec quelques-unes de leurs créations

▼ DOROTHY BONNEFEMME

N

oël est synonyme de générosité. C’est pour cela que huit organisations non gouvernementales (ONG) vous invitent à contribuer à une bonne cause tout en faisant plaisir à vos proches. Comment ? Tout simplement en achetant les cadeaux et décorations qu’elles fabriquent et que

vous pouvez trouver, ou passer commande de, dans leurs centres. Tout dernièrement, ces associations – SAFIRE, EWAD, Terre de Paix, l’Atelier Joie de Vivre, l’APEIM, OpenMind, Friends in Hope et Étoile d’Espérance et les incubateurs d’artisanat du label Local Hands – ont participé au Marché de Noël Solidaire, qui s’est tenu au Caudan Waterfront. Cette activité dépassait le simple concept

du lever de fonds, puisqu’il s’agissait plutôt pour les ONG de consolider ou d’entrer dans une stratégie d’autofinancement partiel, comme l’affirment la Fondation Nouveau Regard, du Groupe CIEL, et ACTogether.mu, les organisateurs de l’évènement. Ainsi durant l’année écoulée, les ONG ont fabriqué divers produits qui ont été mis en vente lors de ce marché, ce qui leur a permis de récolter Rs 248

000. Mais tous n’ont pas encore trouvé preneurs. Ce qui est dommage, puisque ces jouets et objets décoratifs sont fabriqués avec beaucoup d’amour et de patience par des gens qui n’ont pas fait les choses au petit bonheur. Le beau est ainsi au rendez-vous, alors qu’une grande variété d’objets est proposée. Les yeux pétillants de plaisir, Nadège St Guillaume, de l’ONG Etoile d'Espérance, nous présente fièrement ses pro-

duits. Il y a tout d'abord les étoiles. Fabriqué dans du papier argenté, avec des formes surprenantes, cet objet se vend comme des petits pains. Jacqueline, une cliente qui en a pris cinq, explique son achat : « C’est unique. Je suis certaine qu’on n’en trouvera nulle part ailleurs. Je vais en offrir à ma fille et à mes sœurs et j’en conserverai une pour moi », Suite en page 24 n


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ENTHOUSIASME. Les produits en vente au Marché de Noël Solidaire ont attiré les curieux

lance cette femme dans un français impeccable. C’est ensuite au tour des « photophores » étalés sur la table de captiver son regard. Nadège St Guillaume, elle, est aux anges. Tous les efforts consentis portent leurs fruits. Elle nous confie ainsi que tout a commencé quand Etoile d'Espérance a été approchée par Delphine Bouic, responsable de la Fondation Nouveau Regard, pour participer au Marché de Noël Solidaire. Linda Busgeeth, une des membres d'Étoile d'Espérance, a alors fait travailler ses méninges afin de fabriquer plusieurs objets. Six d'entre eux ont été retenus par la Fondation Nouveau Regard. EXPERIENCE ENRICHISSANTE Ainsi, pendant six mois, chaque lundi, les thérapeutes d'Etoile d'Espérance ont réalisé leurs chefs-d’œuvre, notamment des verres peints à la main afin de se métamorphoser en bougeoirs chatoyants, des étoiles et des boules décoratives réalisées grâce à la technique de l’origami, des mini-sapins de table en métal torsadé, ainsi que des calendriers de l’Avent qui réjouiront les enfants. Linda Busgeeth nous avoue que la fabrication de ces objets a requis beaucoup de temps, mais que l'expérience s'est révélée des plus enrichissantes, car Etoile d’Espérance mise beaucoup sur l’artisanat pour promouvoir l’épanouissement des patientes qu’elle accueille, voire les initier à un nouveau métier. « Au final, c'est la satisfaction. De plus, face à l’enthousiasme des clients, nous ne pouvons qu'être heureux », nous confie-t-elle. Nadège St Guillaume donne ainsi rendez-vous à ceux qui ont raté le Marché de Noël Solidaire à se rendre au Centre Etoile d’Espérance, à Moka, afin d’acheter les produits de l’ONG. Ces ventes lui permettront de continuer à lever des fonds pour poursuivre le travail effectué au sein de cette structure résidentielle spécialisée dans la réhabilitation des femmes toxicomanes. Concernant le prix des objets en vente, les étoiles se vendent à Rs 100, les boules décoratives à Rs 75, les roches-galets à Rs 50, les verres photophores à Rs 75 et les calendriers de l'Avent à Rs 200. Direction Vacoas maintenant, plus précisément Bonne-Terre, où Friends in Hope a également mis les petits plats dans les grands. Cette association qui accueille les per-

Boules lumineuses, couronnes et sapins Les décorations à découvrir à l’Eastern Welfare Association for Disabled sonnes souffrant de troubles psychiatriques et accompagne leur famille a fait marcher à plein régime son atelier de carterie afin de proposer, dans le cadre de la fête de Noël, un bel éventail de cartes peintes à la main ou utilisant la technique du collage. Ces cartes pas comme les autres ont jusqu’ici attiré pas mal de clients, tout comme les guirlandes aux tons flashy à accrocher au pas des portes, que les stagiaires de Friends in Hope ont confectionnées. Vous y trouverez également des boîtes en carton parées de couleurs festives, une alternative écologique au papier cadeau qui finit à la poubelle, alors que ces boîtes sont réutilisables. Pour en parler, Capital s’est adressé à la pétillante Hélène Rigourd, thérapeute chez Friends in Hope. Lorsque nous sommes arrivés au Caudan Waterfront pour couvrir le Marché

de Noël Solidaire, elle courait dans tous les sens. Pour cause : les clients défilaient devant l’échoppe de l’association, à la recherche de bonnes affaires. Ce qui a obligé Hélène Rigourd à nous répéter, en deux occasions, avec son joli sourire : « J’arrive… Dans deux minutes, je viens vous parler ». ANGELOTS EN ARGILE Quand elle en a finalement eu le temps, c’est avec une grande satisfaction qu’elle nous a parlé des réalisations de Friends in Hope : « C'est le travail d'une année qui s'étend devant vos yeux. C'est notre deuxième participation à cet événement. Dès le début de l'année, j'ai commencé à réfléchir aux objets que nous pourrions réaliser. J'ai fait les modèles. En mars, nous avons mis la main à la pâte. Une dizaine de personnes étaient concernées. Le travail se déroulait

pendant l'atelier ‘art and craft’. Nous avons tout d'abord produit les cartes, car elles étaient plus faciles à faire. Les boîtes en carton décorées nous ont demandé plus de temps et de patience. C'était assez dur pour les stagiaires de l'association, qui devaient faire preuve de concentration ». Hélène Rigourd a aussi fait ressortir que cette activité s'insère dans le cadre de la thérapie des personnes qu’aide l’association et qu’elle contribue à leur épanouissement. En outre, l'argent recueilli à travers les ventes servira à financer d'autres activités de Friends in Hope. D'autres ONG étaient aussi au rendez-vous du Marché de Noël Solidaire. La Fondation pour l’enfance – Terre de Paix, ONG installée à Albion et dont le travail est axé sur le développement communautaire et le développement intégral de l’enfant, propose aussi de beaux objets pour la fête de Noël. Décorations pour sapin en coton peint, étoiles brillantes et magnétiques, anges modernes en fil de fer torsadé… le choix des produits est vaste. Kamna Neewoor, animatrice d'‘art and craft’ à Terre de Paix, est celle qui se cache derrière ce travail ti-

tanesque. Elle nous explique ainsi que c’est elle qui préparait les prototypes avant d’expliquer le procédé de fabrication aux enfants. Sous l'œil attentif des autres accompagnateurs de l’association, ces derniers pouvaient alors se mettre au travail. Ces petits trésors réalisés par les enfants de Terre de Paix sont maintenant disponibles au siège de l’association, à Albion. SAFIRE (Service d’Accompagnement, de Formation, d’Intégration et de Réhabilitation de l’Enfant) s'est aussi mis à l'heure des festivités. Cette ONG a pour sa part choisi la fabrication d’étoiles de Noël en papier recyclé et de boules décoratives en papier mâché, recouvertes de tissus, de rubans et de plumes très tendance ! Alors, si vous voulez encourager ces enfants qui grandissent dans la rue, ainsi que les animateurs, faites un petit tour dans l’un des deux centres SAFIRE, à Triolet et à Bambous. Qui n’a pas rêvé d’avoir une belle table pour Noël ? Avec OpenMind, dont le centre se trouve à Quatre-Bornes, vos souhaits peuvent devenir réalité. L’ONG s’est en effet engagée dans l’art de la table en créant de la vaisselle aux tons pastel, assortie aux sets de table en tissu peint à la main… L’équipe d’OpenMind a également imaginé des angelots en argile faisant office de marque-place et de pèse-nappe. Quant à leur technique de prédilection pour la décoration de la vaisselle, il s’agit du collage de serviettes en papier. Vous l'avez compris : ces créations méritent le détour. De plus, l'argent récolté servira aux adultes et enfants souffrant de troubles psychologiques, puisqu’OpenMind organise de nombreuses activités propices à leur réhabilitation, dont un atelier d’art-thérapie. L’Atelier de formation Joie de Vivre, dont les locaux se trouvent à Chemin-Grenier, a également fait appel à l’imagination de ses membres afin de proposer des idées de cadeaux pour Noël. Au menu : une impressionnante variété de décorations de sapin en perles colorées, ainsi que des décorations pour la table. L’Eastern Welfare Association for Disabled de Beau-Champ, école spécialisée destinée aux enfants souffrant de handicaps moteurs et cérébraux, doublée d’un atelier de formation en artisanat pour les adolescents et adultes handicapés, a elle aussi joué la carte de l'originalité. Elle a en effet choisi de travailler le


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AUTONOMISER LES ASSOCIATIONS

Rs 75

Imaginer des décorations de qualité répondant aux tendances. Tel était le défi lancé aux ONG en avril dernier par la Fondation Nouveau Regard du Groupe CIEL et ACTogether.mu. Pour y arriver, les participants ont bénéficié des conseils d’un coach artistique – Charlotte Espitalier-Noel – afin de les aider à créer des produits originaux en tissus, en coco, en argile, en papier, en matériaux recyclés, en mosaïque… Le résultat – surprenant – s’est vu lors du Marché de Noël Solidaire, une activité d’une grande envergure et qui s’inscrit dans la volonté d’autonomiser les ONG. Cette année, celles-ci ont démontré qu’elles étaient capables de produire en grand nombre des décorations de Noël de grande qualité et qu’elles pouvaient compter sur leur équipe, en interne, pour organiser, sans fausse note, une vente de grande envergure. « En termes de visibilité, cet événement est aussi l’occasion pour les ONG de défendre leurs causes, afin de séduire de nouveaux donateurs individuels et de convaincre des entreprises de leur verser leur contribution CSR », fait ressortir, Delphine Bouic, responsable de la Fondation Nouveau Regard. Enfin, cette manifestation montre bien que les ONG peuvent travailler en réseau, comme le site ACTogether.mu les encourage à le faire toute l’année. « Chaque organisation a pu vendre des objets conçus selon les techniques qu’elles maîtrisent, sans faire concurrence aux autres associations », affirme Delphine Bouic. Cette dernière avance que « l’union a donc fait la force en permettant de rassembler un grand public autour de causes légitimes : l’éducation alternative, la réhabilitation des patients dépendants, la réinsertion sociale des personnes souffrant de troubles psychologiques ou de handicaps, l’insertion professionnelle des chômeurs, l’encadrement des enfants de rue… »

Le prix des boules décoratives et des verres photophores du Centre Etoile d’Espérance rotin. Ritabye Sivram nous a ainsi présenté une collection originale de décorations en rotin : boules lumineuses, couronnes et sapins au look moderne ou à customiser soi-même… Cette dernière nous a confié que les membres de l’école ont adoré les moments passés à confectionner ces objets. Cette activité faisait partie de leur thérapie, mais en même temps, c'était une ambiance de fête qui régnait à l’école. Finalement, du côté de l’Association de Parents d’Enfants Inadaptés de l’île Maurice (APEIM), les objets réalisés sont un vrai régal pour les yeux. Au siège de l’ONG, à Trianon, les clients pourront trouver des bougies multicolores fabriquées sur place, des bougeoirs et des décorations scintillantes parées de mosaïques. A l’APEIM, qui s'occupe des enfants et adultes

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NOËL. Les décorations fabriquées par les ONG iront garnir les sapins des Mauriciens

souffrant de handicaps, l’atelier d’artisanat est animé par Ian Choolum. Vous y trouverez mille autres merveilles si vous y faites un tour. D'autant plus que vous saurez que tout achat que vous y ferez, comme chez les autres ONG, sera en faveur des nécessiteux. Vous donnerez ainsi à la fête de Noël une toute autre importance…

Local Hands : petits projets, grands résultats LA FONDATION Nouveau Regard du Groupe CIEL et ACTogether.mu encadrent les hommes et les femmes qui souhaitent faire leur petit bonhomme de chemin dans le domaine de l’entrepreneuriat, et ce à travers des incubateurs baptisés Local Hands. Basés à Curepipe, Piton, Bambous, Poudred'Or et La Gaulette, les incubateurs dispensent des formations pratiques en artisanat et ont pour objectif de donner aux entrepreneurs les moyens de vivre du travail de leurs mains. Pris au jeu, les artisans ont imaginé des décorations pas comme les autres pour donner une touche unique à votre maison ou votre bureau. Des bonhommes de neige tout doux, des guirlandes Vichy rouges et blanches, des bottes de Père Noël, des calendriers de l’Avent, des santons en argile pour la crèche, des suspensions en cannettes recyclés, des bougeoirs, des anges et des marque-places en coco… Tout cela est né de l’imagination fertile de ces artisans, qui n’ont pas fait les choses à moitié. Capital a rencontré Georgette Grivon, une femme entrepreneur qui a choisi de travailler le coco et les matières recyclables. Cela fait maintenant huit ans que cette quinquagénaire, une habitante de Cité Briquetterie, s’est lancée dans le domaine. « J’ai bénéficié d’une formation de cinq mois, et maintenant, je

peux réaliser des choses intéressantes », ajoute cette femme sympathique. Elle nous présente, à titre d’exemple, un petit ange suspendu réalisé avec du raphia et du fil de fer, des petits Père Noël et toute une série de gadgets dont les uns sont plus étonnants que les autres. Pas étonnant que ses produits se vendent dans les hôtels et dans la boutique de Local Hands, à Trou-auxBiches. Mais pas que les siens. Ainsi, Georgette Grivon explique qu’à l’incubateur de Poudre d’Or Hamlet, où elle est basée, d’autres personnes effectuent des travaux d’artisanat. Six sont spécialisées dans le textile, alors que les deux

autres travaillent le coco. Nous avons aussi fait la connaissance de Cedrine Chimon Rampal. Cette jeune femme, qui est assistante coordinatrice de l’incubateur de Médine, explique que trois ateliers Local Hands existent dans cette région. Le premier travaille sur le recyclage des cannettes et des bouchons. Pour la fête de Noël, des ‘name tags’, des étoiles et des figurines de Père Noël y ont été fabriqués. Ceux qui travaillent le coco et le bambou ont quant à eux confectionné des ronds de serviettes, des figurines d’anges et différents modèles de sapins. Le dernier atelier de Médine, qui excelle dans la poterie, propose pour sa

part aux clients de petites figurines, ainsi que des bougeoirs. Local Hands, qui regroupe une cinquantaine d’artisans, a vu son premier atelier ouvrir ses portes à SaintPaul, en 2006, suivi de celui de Poudre-d’Or. Ces derniers étaient consacrés au textile. Par la suite, d’autres ateliers, avec des thèmes différents, ont été créés, dont celui de coco et de bois de cerf à Bambous, alors qu’à La Gaulette, ce sont deux ateliers, respectivement de poterie et de textile, qui ont vu le jour. L’an dernier, Local Hands a ouvert une boutique à Trou-aux-Biches, où tous les produits des incubateurs sont exposés et mis en vente, donnant ainsi l’occasion aux Mauriciens d'y avoir accès. De plus, l’association reçoit des commandes régulières des hôtels, étant donné que les objets fabriqués répondent aux critères de qualité validés par les hôtels. Lors du Marché de Noël Solidaire de cette année, les objets proposés par ces incubateurs étaient très prisés. D’où la décision prise par les responsables de revenir l'an prochain. D’autant que cette année, les incubateurs de Local Hands et les ONG qui y ont participé ont récolté Rs 248 000. L’an dernier, la même opération avait permis de récolter Rs 175 000. La progression est donc surprenante… et prometteuse !


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GROS PLAN

TOURISME : LES VIKINGS DÉBARQUENT

BRASSER LARGE. Tel est le but que se sont fixés Air Mauritius et la Mauritius Torurism Promotion Authority (MTPA) en cette période de l'année. Ainsi, des agents de voyage scandinaves étaient à Maurice du 4 au 10 décembre dernier afin de découvrir les produits touristiques - richesse culturelle, patrimoine, gastronomie locale, offres et produits de qualité - que propose la destination. Air Mauritius, qui sponsorisait, de concert avec la MTPA, ce voyage de familiarisation, a organisé plusieurs activités à l'intention des agents de voyages venus principalement de la Norvège. Leur séjour chez nous a aussi été rendue possible grâce à l'apport d'Air France, qui avait déjà contribué au 'road show' organisé en mai de cette année en Scandinavie. La MTPA y avait aussi récemment sponsorisé des campagnes publicitaires axées sur le golf. Par ailleurs, une équipe de la télévision nationale de Russie était à Maurice jusqu'au 6 décembre. Ils ont eu l'occasion de prendre plein d'images qui serviront à alimenter les programmes d' « ih Nravy », une chaîne spécialisée dédiée au tourisme, à la culture, à l'histoire et au mode de vie des gens à travers le monde. Les programmes sur Maurice devraient être diffusés par la chaîne, à plusieurs reprises, en mars prochain. Depuis le début de l'année 2012, la campagne de promotion intense menée sur le marché russe s'est avérée fructueuse. Le nombre d'arrivées en provenance du pays de Poutine a augmenté de façon significative. Ainsi, pour la période de janvier à octobre 2012, 15 534 Russes ont visité l'île, ce qui représente une augmentation de 86,3% par rapport à la même période de l'année dernière.

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La Chine étant un marché émergent, Maurice entend accentuer les relations d'affaires avec ce pays. Des représentants de la ville de Yangjiang, dans la province du Guangdong, étaient chez nous la semaine dernière. Objectif: trouver des avenues de coopération

MAURICE-CHINE

RELATIONS BILATÉRALES RENFORCÉES ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

I

ls sont venus pour faire affaire. Une délégation de la Chambre de Commerce et d'Industrie de la ville de Yangjiang, située dans la province du Guangdong, en Chine, étaient en effet à Maurice, la semaine dernière, pour une mission de prospection, afin d'explorer les différentes opportunités commerciales existant entre nos deux pays. Une rencontre d'affaires a déjà eu lieu entre la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI) et la délégation chinoise, menée par Wei Hongguang, le maire de la ville deYanjiang. Si les relations d'affaires entre Maurice et la Chine datent de 1997, quand un Memorandum of Understanding fut signé entre la MCCI et le China Council for the Promotion of International Trade, il faut savoir que les échanges commerciaux entre les deux pays a toujours été à l'avantage de la Chine, qui reste une source majeure de nombreux produits de base. Ainsi, nos importations de la Chine en 2011

LE FROID qui existe entre le ministère des Finances et la Banque de Maurice se confirme. Hier, à l'Assemblée nationale, en réponse à une question parlementaire de Kee Cheong Li Kwong Wing, député du Mouvement militant mauricien, concernant l'achat de USD 8,5 millions par le ministère des Finances, Xavier-Luc Duval a expliqué pourquoi la banque centrale n'avait pas

étaient de l'ordre de USD 740 millions, alors que les exportations mauriciennes vers le pays de Mao n'atteignaient que USD 7 millions. « C'est un fait que nous ne serons pas en mesure de changer cette situation. Mais nous sommes d'avis que nous pouvons collaborer et partager des expériences dans de nombreux secteurs. En fait, notre pays s'est engagé dans une série de réformes ambitieuses visant à encourager et à attirer les investissements directs étrangers à la création d'emplois et à apporter une forte croissance économique », devait faire ressortir Ganesh Ramalingum, viceprésident de la MCCI, lors de la conférence de presse qui a suivi la rencontre d'affaires. Citant plusieurs mesures relatives à l'ouverture de l'économie et à la facilitation des investissements, Ganesh Ramalingum a évoqué le projet Jin Fei, qui implique la mise en place d'une zone franche économique à l'île Maurice. « Favoriser un partenariat plus étroit avec les gens d'affaires étrangers demeure une priorité

pour la MCCI. Nous croyons fermement que des réunions comme celle-ci sont un pas en avant dans la réalisation du plein potentiel de la collaboration qui existe entre nos deux institutions et à un niveau plus large, entre nos deux pays », a précisé le vice-président de la MCCI. « Il y a une stabilité politique dans le pays, pas de coup d'Etat... Maurice est donc un lieu sûr pour investir, car il n'y a aucune politique de nationalisation », a tenu pour sa part à assurer le Professeur Donald Ah Chuen, président du Mauritius-China Joint Business Council. Yangjiang, connu mondialement pour la confection de couteaux et de ciseaux, et peut se targuer d'avoir des clients comme les Etats-Unis et l'Europe. Cette province de 2,4 millions d'habitants se spécialise également dans l'agro-alimentaire. « Tout comme la Chine, le marché de Maurice émerge. Il y aura donc des opportunités de développement dans le futur. Yangjiang est connu comme un centre touristique, tout comme Maurice », a déclaré Wei Hongguang.

XAVIER-LUC DUVAL

« LA BOM NE DOIT PAS ‘COMPETE’ AVEC LES BANQUES » été sollicitée pour cet achat de devises étrangères. « The Bank of Mauritius had expressed a desire to be part of the tender. However, although in the past, the Accountant General did ask the BOM to tender, we believe that

it would be against good governance principles and outside good international practice for a regulator to be asked to compete with those it regulates », a précisé le grand argentier. L'achat de devises étrangères initié par son ministère n'a

rien d'une nouveauté, a aussi argué Xavier-Luc Duval. Cela fait partie, selon lui, d'une politique qui vise à obtenir un rendement sur les dépôts du National Resilience Fund à la Banque de Maurice, qui sont non-rémunérés.

Alastair Bryce à la tête de la HSBC

Alastair Bryce

Tan Siew Meng

REDISTRIBUTION DES cartes à la Hong Kong and Shanghai Banking Corporation (HSBC). La banque a en effet décidé qu'Alastair Bryce prendrait les rênes à partir du 15 janvier 2013. L'actuel Managing Director, Global Banking and Markets, remplacera Tan Siew Meng, la présente CEO, qui occupera le même poste, mais en Thailande. Elle y prendra la relève de Matthew Lobner, qui sera posté à Londres comme Head of Strategy for Commercial Banking. Alastair Bryce, qui a rejoint le groupe bancaire en 1983, possède près de 30

années d'expérience dans de nombreuses entreprises, ainsi qu'une variété de marchés, notamment en Asie, en Amérique latine et au Royaume-Uni. Il a assumé plusieurs rôles clé au sein de la compagnie, notamment en tant que directeur général délégué en Indonésie pendant la période 2000-2002. « Both Siew Meng’s and Alastair’s extensive experience will be invaluable as they join the teams in Thailand and Mauritius », a commenté Guy HarveySamuel, Group General Manager and Head of International, HSBC Asia Pacific, suite à ces nominations.


MARKET

MERCREDI 12 DÉCEMBRE 2012 EDITION 108 | CAPITAL

BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, DECEMBER 11, 2012

This report has been prepared by Vanee Seeneevassen of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)

EXCHANGE RATES

MARKET OVERVIEW

BUYING

EUR/USD Euro has been very volatile last week on speculation that FED might be going for another round of quantitative easing unless there is strong US economic data released during the coming month. The shared currency was traded within the range of $1.2295 $1.2590. On Monday, euro gained momentum on the back of greek current account deficit narrowed to EUR274.3 million in June from EUR1.598 billion for the same month previous year. ECB’s Assmussen and German Chancellor Angela Merkel provided important allies to ECB president Mario Draghi as he looked to open the ECB’s balance sheet to sovereign risk while investors held on to expectation of ECB’s policy meeting on September 6 would lead to action that helped to lower Spanish and Italian bond yields. EUR/USD surged to seven weeks high at $1.2590 as FED Minutes showed that some members are willing to deliver more monetary stimulus fairly soon which spur the demand for risky commodities. Euro ended the last day in the red zone as Merkel said Germany would not judge Greece on its reform targets prematurely but would await by the troika of international lenders due next month. Moreover, a group led by the deputy finance minister was studying the possible economic impact of the Greece exit from the Euro-Zone.

GOLD Gold has been trading within the range of $1609.50 -$1674.89. This week, I expect gold to move between $1611.95 $1691.99. Gold and gold receivables held by euro zone central banks remained unchanged at 433.779 billion euros in the week ending Aug. 24, the European Central Bank said on Tuesday.Net foreign exchange reserves in the Eurosystem of central banks rose by 0.4 billion euros to 244 billion euros, the ECB said in its regular weekly consolidated financial statement.It added that the combined balance sheet of the ECB and the 17 national central banks in the euro zone fell by 5.4 billion euros to 3.080 trillion. Gold Fields Ltd, an un-hedged producer of gold with operating mines in South Africa, Peru, Ghana and Australia Thursday posted a 10.9% rise in profit during the second quarter, but said the outlook for attributable gold production for the year is unlikely to exceed 3.4 million gold equivalent ounces. The company posted pretax profit of 2.64 billion South African rand, compared with ZAR2.38 billion a year earlier Revenue ZAR11.36 billion versus ZAR9.58B

BASE METALS Copper prices fell Tuesday on renewed concerns about future demand for the metal amid weaker-than-expected growth data from Spain and a downgrade in outlook for Japan's economy. The most actively traded contract, for September delivery, was recently down on the New York Mercantile Exchange. Copper is widely used in general manufacturing,

automotive production, electronics and construction, and investors worry that slowing business activity will pressure demand for the metal. A stronger euro helped offset some of copper's losses. The euro rallied against the dollar, recently changing hands at $1.2560, up 0.5% on the day. Copper futures are traded in dollars and become less expensive for investors who use other currencies, drawing these buyers to the market. However, with all eyes in the market firmly focused on Federal Reserve Chairman Ben Bernanke's upcoming speech in Jackson Hole, Wyo., on Friday, copper prices are unlikely to make decisive moves "until some clarity emerges regarding Fed policy," said Leon Westgate, analyst with Standard Bank.

OIL Oil traded within the range of $ 95.32 to $ 98.30 last week. A blaze at Venezuela’s largest refinery spread to a third of the storage tank while firefighters are trying to contain the flames since the gas explosion which killed at least 48 people on August 25. The oil Minister Rafael Ramirez said that no structural damage to the processing units at the facility about 240 mile west of Caracas. Venezuela has 4 million barrels of inventories of gasoline and other petroleum products and continues to produce 735,000 barrels of gasoline a day at plants, including nearby Cardon, according to Ramirez. Amuay, which has capacity to produce 645,000 barrels a day, will be restarted within two days after all of the fires have been extinguished, he said.

MARKET SHARES – TUESDAY, DECEMBER 11, 2012 COMPANY AIR MTIUS LTD AUTOMATIC SYSTEMS LTD B MARE HOLDING BRAMER BANKING CAUDAN COMPAGNIE DES MAGASINS POPULAIRES DALE CAPITAL ENL COMMERCIAL ENL LAND LTD ENL LAND LTD (P) FINCORP GAMMA CIVIC GO LIFE (USD) H.MALLAC INNODIS LTD IRELAND BLYTH LUX ISLAND MCB MCFI MAURITIUS DVLP INVESTMENT TRUST MAURITIAN EAGLE INSURANCE MOROIL MSM MAURITIUS UNION ASSURANCE NATIONAL INVESTMENT TRUST NMH OMNICANE LIMITED PROMOTION & DEVELOPMENT LTD PBL PLASTIC INDUSTRY (MTIUS) LTD POLICY ROGERS SBM SUN RESORTS SWAN TERRA UBP UNITED DOCKS LTD VIVO ENERGY ALTEO LIMITED ROCKCASTLE(USD)* ASL CIM FINANCIAL

NOMINAL

LAST CLOSING PRICE

10.00 7.00 10.00 1.00 10.00 -

10.20 69.00 200.00 7.15 1.10 15.00 7.00 21.50 41.00 42.00 15.90 300.00 0.05 125.00 45.50 77.00 15.00 166.00 28.80 4.65 78.00 26.60 8.00 120.00 21.50 55.50 73.00 60.00 204.00 78.00 4.75 150.00 92.00 27.10 327.00 39.20 90.00 62.00 163.00 30.50 1.05 75.50 5.35

1.00 10.00 0.10 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 5.00 10.00 10.00 7.50 5.00 10.00 10.00 1.00 10.00 1.00 10.00 5.00 10.00 10.00

7

< 27

LATEST

CHANGE

% CHANGE

69.00 200.00 7.35 1.10 15.00 7.00 21.50 40.50 42.00 15.90 300.00 0.05 112.00 45.50 77.00 15.00 167.00 28.80 4.65 78.00 26.60 8.00 120.00 21.50 54.00 73.50 60.00 203.00 78.00 4.80 150.00 91.00 27.10 336.00 39.40 90.00 62.00 163.00 30.50 1.05 75.50 5.4

0.20 -

2.80 -

-0.50 -

-1.22 -

-13.00

-10.40

1.00

0.60

-

-

VOLUME

VALUE

10,000,00 200.00

102,000,00 1,470,00

900.00 2,000,00 -

19,350,00 81,000,00 -

600.00

67,200,00

4,700,00 45,931,00

70,500,00 7,649,446,00

-1.50 0.50

-2.70 ,0,68

88,000,00 1,000,00

4,838,900,00 73,500,00

-1.00

-0.49

14,000,00

2,842,000,00

0.05

1.05

-1.00

-1.09

49.60 26,339.00 15,801,00

238,080,00 3,950,860,00 1,440,041,00

9.00 0.20 -

2.75 0.51 -

200.00 6,400,00 -

67,100,00 252,150,00 -

2,000,00 119,600,00

324.00 3,647,800,00

23,900,00 70,500,00

1,804,450,00 379,900,00

0.05

0.93

SELLING

Country

Currency

TT

DD

Notes

AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

AUD1 CAD1 EUR 1 JPY 100 NZD1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

31,2898 30.3312 39,0005 36.4013 25.0245 24,6277 3.4729 30.2546 48.5538 30.2

31.1898 30.1312 38.6005 35.7013 24.9245 24.5277 3.4229 30.1046 48.1538 30.1

31.0898 30.0312 38,4505 35.6013 24.5745 24.4477 3.3729 31.9546 48.0038 29.85

TT/DD/Notes

32.0078 32.0171 40.7535 38.3622 26.2256 25.853 3.6743 33.6151 50.5029 31.3998

GOLD COINS TUESDAY, DECEMBER 11, 2012 Denomination

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

100 250 500 1000

3.41 8.51 17.03 34.05

16.5 22 27 32.69

7335 17835 35470 70525

MARKET ACTIVITY TUESDAY, DECEMBER 11, 2012 Market Capitalization

Rs 172,806,531,721,85

Total Volume Traded

479,673

Total Value Traded

Rs 27,526,071,00

TOP GAINERS – OFFICIAL MARKET Symbol Open BRAMER BANKING 7.15 SWAN 327.00 CIM FINANCIAL 5.35 OMNICANE LIMITED 73.00

Latest 7.35 336.00 5.40 73.50

MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol ALTEO NMH CIM FINANCIAL POLICY MCB

Volume 119,600 88,000 70,500 49,600 45,931

TOP GAINERS - DEM Symbol SIT LAND HDG OPT MEDINE (P) LIVESTOCK (O) MOST ACTIVE – DEM Symbol DEEP RIVER INV CIEL INVESTMENT UNION FLACQ LTD TROPICAL PAR (O) UNITED INVST.

Open 21,020,00 57.00 19.00

Latest 22,000,00 59.00 19.50

% Change 2.80 2.75 0.93 0.68

% Change 4.66 4,39 2.63

Volume 600,000 73,941 61,535 30,000 24,800

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.

Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Leevy Frivet, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien PHOTOGRAPHE Nicholas Larché COLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear, Vishesh Koonjobeeharry


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CORPORATE

MERCREDI 12 DÉCEMBRE 2012 CAPITAL | EDITION 108

UNIQUE. Apple’s recent success owes a lot to ex-CEO Steve Jobs’ personality and ability to convince worldwide audiences

Charisma is not just for movie stars. It's a behavioural quality that anyone can develop. People with higher levels of charisma tend to be noticed, listened to, respected, and followed. Charisma can be a force of character, or gravitas

CHARISMA

THE POWER TO IMPRESS A

strong charismatic personal presence is useful for leading, teaching, selling, speaking, and nurturing relationships. Having a charismatic force of character is also useful for defending oneself and others, and for negotiating, complaining, and seeking redress - especially when directed to a higher authority or someone who thinks they're better than others. Charismatic power is not commonly taught, but it can be. The notion that charisma is 'God-given' owes much to the self-protecting ideas of the historical ruling classes. Rulers, leaders, and institutions throughout the ages tended to maintain power by convincing everyone (including themselves) that ordinary people had neither the right nor the ability to achieve any sort of greatness. To varying degrees, people in authority, and certain institutions and corporations, can still be seen behaving in this exclusive arrogant way. Charisma, and other powerful human qualities like leadership, knowledge and wisdom, were historically the preserve of the elite and those next to God - beyond the aspirations of ordinary people. Some believe this still to be so. Most 'leaders' are now followers, chasing trends and popularity. Ordinary people achieve greatness every day. Times have changed and continue to change, away from old-style authoritarian structures and beliefs. People are ever more empowered. In the modern age 'ordinary' people are increasingly realizing that they can

achieve virtually anything they want. Becoming charismatic - like becoming anything else you want to be - is no longer a gift from the gods, or a posh education. If you want to be charismatic, you can be.

itating and pioneering. Charisma is of course useful for all sorts of personal relationships and helps in any situation where the need or want to influence other people and external factors arises.

WHAT'S SO USEFUL ABOUT CHARISMA? Charisma is closely related to assertiveness, which we all need, if only for defensive reasons. Charisma is not just about showing off. Charisma enables us to influence (and inspire) others, and also to influence our external environment, which from time to time we all need to do - even the introverts among us. Time management, for example, crucially depends on managing our environment and the expectations of others. If you want to build a business, lead a team, be a teacher or a trainer or a speaker, or maybe enter politics, then you have more reasons for developing your charismatic powers. Charisma is not an always-on aura that only special people possess. Charisma is a force of human personality which can be understood, measured, and developed. And while some people seem more naturally charismatic than others, the truth is that anyone - given belief and effort - can develop charismatic power, either as a conscious behaviour to be used when needed, or as a deeper 'second nature'. Charisma is useful for inspiring others, leading a team, or teaching and developing people, or being an innovator or a fund-raiser. It is also helpful for project-management, problem-solving, facil-

Charisma is not an always-on aura that only special people possess When seen in these terms, charisma can be also a way of understanding and controlling one's own strength of character. People might also see reasons in their own life for wanting to develop some charismatic power. DEVELOPING CHARISMA While the specialised approach to the development of charisma is relatively recent, the generalised or related approach to the development of charisma is extremely old, although in such cases, it would not have been labelled 'charisma'. Historically the generalised/related development of charisma has been seen as a by-product of leadership or stage performance, or oration (public speaking) of some sort. This perhaps explains why historically charismatic people have tended to be actors, stage performers, and leaders.

One could argue that these people have become successful in their fields because of charismatic appeal, which is to an extent true, but charisma here is mostly an effect, rather than a cause. The main point is that charismatic people tend to come from these backgrounds, and there is a reason for this. Training and/or experience in effective emotional communications - with all that this term implies - is the key to developing charisma. Each of the three words contains several implications and an underpinning principle: • effective - engaging, relevantly targeted, inspiring, confident • emotional - passionate, empathic, two-way (the charismatic person feels and reflects the feelings of others) • communications - beyond words alone (body language and expressive style are crucial) • underpinning this is self-confidence and belief in respect of the purpose and area/audience being engaged. Charisma is not a matter of fame and celebrity. It is definitely not something which comes automatically to every famous person. We can all think of countless famous people and celebrities who have zero charisma. Many famous people have charisma, but fame is not what makes charisma. Charisma is first a learned or acquired capability. It is then logically an enabling quality, which in many cases is then selffuelling through experience and the (conscious or unconscious) refinement


CORPORATE

MERCREDI 12 DÉCEMBRE 2012 EDITION 108 | CAPITAL

VIJAY MALLYA. One of India's most Charismatic Businessman

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Nikki Owen's Charisma Development Model Nikki Owen has studied charisma for many years in the context of personal development. Her particular skill is creating effective learning methods, and she brings this special perspective to the challenge of understanding and developing personal charisma. As we know, there are many definitions of charisma. However to develop a personal skill or capability - especially a behavioural quality - we need more than a definition. We need measurable elements. We also need benchmarks or standards, and methods of measuring actual levels of performance in each element, before and after intervention (development or learning activities). Most challengingly, we need the methods of improving the elemental capabilities which together make up the whole behavioural quality that we are attempting to develop. Nikki Owen's model seems to have these components. She defines charisma by way of five significant personal attributes, summarised briefly here. Her development model is able to measure and develop each of these elements. As such, she seems to have devised, as seen below, a logical, predictable and reliable way to understand, measure and develop personal charisma.

of techniques, and the growth of confidence (self, and others in relation to the charismatic person). A general or related approach to developing charisma has long been present in the schooling of actors and stage performers. Aspects of charisma have also featured for centuries in the teaching of public speaking. Leadership training has also for many years included personal development which tends to advance some of the key elements of charisma, but none of these various sorts of training traditionally focus on developing charisma specifically. As much as any other reason, this is because charisma has not until recently been regarded as a quality that is attainable and useful for 'ordinary' people. KEY ELEMENTS Various other models of charisma exist, which testify to the growing acceptance that charisma is not 'Godgiven' or inborn; instead it is a behavioural quality that anyone can develop. Broadly, these models focus on similar things: Using effective speech and body language; being confident, genuine and individual; making people feel good; and being passionate or enthusiastic about your (ideally worthy) aims or views.

The main points of the Charisma development model are: 1. Relax (meditate if helpful). 2. Look confident (by feeling confident, having positive confident body language, and behaving as an equal to others). 3. Get in touch with your emotions (and with other people's). 4. Be genuine. 5. Match your body language to your speech (this tends to happen naturally if you are being genuine). 6. Think before you speak (less is more - silence is fine when you have nothing to say). 7. Speak with conviction 8. Treat people as they want to be treated (notably listen actively and make others people feel special). Other points: • Charisma must come from within you as an individual - individuality is vital. • Everyone can be charismatic. • Have a message, which can be controversial. • Acting and toastmaster classes help. • Be honest and bold, but don't offend people. • Charisma used for wrong reasons tends not to succeed.

1. High Self-Esteem - in other words selfconfidence, innercalm, self-reliance, independence.

Charismatic people have high self-esteem - which can be particular to an environment. This conveys confidence and authenticity. When you have high self-esteem, you are relaxed about exposing your true self. Levels of self-esteem can vary with situation, so this element is one of several which is contextual. Self-esteem, and thereby charisma, can vary according to situation.

2. A Driving Force - in other words purpose, personal values, principles.

Charismatic people have an underlying sense of purpose, a set of values - principles important to them - which drive their decisions and actions. Values and purpose help drive and motivate behaviour consistently and strongly, which others see to be dynamic and enthusiastic. A strong driving force can also be contextual. Many people are strongly driven and charismatic in a certain direction or field, but not in others.

3. Sensory Awareness - in other words empathy, emotional intelligence (EQ)

Charismatic people are aware of their own feelings and the feelings and moods of others. They are in touch with their emotions and are uninhibited about showing them. This makes them expressive and compelling in the way they communicate and engage with others.

4. A Vision - in other words visualization, belief, mental picture, positive attitude towards aim.

Charismatic people have a strong vision of what they want. This is different to driving force or purpose. The point here is the mental vision of the purpose. To imagine and believe the aim - to see it happening in your mind. This creates a strong energy of intent that others can feel, and often see and hear too. Positive attitudes help produce results. Having a strong mental picture of your aims tends to reinforce your own actions and the responses and actions of others in the direction of the vision.

5. High Energy - in other words passion, enthusiasm, commitment, determination.

Exhibiting high personal positive energy builds and maintains a positive energetic response in others. Positive energy makes others feel good. They become energised, feel valued and productive, and so respond even more strongly to the source - the charismatic person.



PLEIN RÉGIME

MERCREDI 12 DÉCEMBRE 2012 EDITION 108 | CAPITAL

HÔTELLERIE

Louvre Hôtels s’étend au Maghreb Le groupe hôtelier français Louvre Hôtels, qui compte à terme disposer d'une vingtaine d'établissements de gammes différentes au Maroc, s'intéresse également au « très fort potentiel » du voisin algérien

E

n marge de la rencontre organisée par le Medef et le syndicat patronal marocain (CGEM) à Casablanca le 12 décembre, le groupe français Louvre Hôtels dévoilera ses futurs projets de développement au Maroc. En plus de l’inauguration, le 15 décembre, à Marrakech, d’un nouvel hôtel de 178 chambres de sa marque haut de gamme Golden Tulip, Louvre Hôtels va surtout lancer officiellement la construction d’un complexe hôtelier de 2 300 m2, situé en plein cœur de Casablanca. Attendu pour ouvrir ses portes en 2014, il s’articule autour de trois enseignes : un Campanile de 189 chambres, une Première Classe de 124 chambres et un Tulip Inn Résidence de 98 chambres. Si ce dernier est destiné à une clientèle en long séjour et aux voyageurs d’affaires, les deux autres marques visent davantage le marché local et signent l’entrée du groupe dans le segment de l’hôtellerie économique au Maghreb. Présent au Maroc depuis 2006 avec six hôtels de catégorie supérieure, Louvre Hôtels souhaite en effet, aujourd’hui, diversifier son offre et implanter ses marques d’entrée de

STIMULÉ PAR l'explosion urbaine, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) tourne à plein régime, en Afrique, pour construire les logements, les infrastructures de base et les routes indispensables à une population toujours plus nombreuse. Le continent est, en fait, en séance de rattrapage : après avoir fonctionné au ralenti pendant plusieurs décennies dans de nombreux pays, le secteur de la construction connaît un véritable essor sur le continent, notamment pour accompagner l'explosion urbaine constatée ces dernières années et qui est prévue pour durer. « En 2050, 60% de la population africaine vivra en ville », rappelle l'ONU-Habitat, contre un peu moins de 40% actuellement. « Il est donc urgent d'investir dans la réalisation des

HAUT DE GAMME. L'hôtel Golden Tulip de la ville d'Al-Khobar, en Arabie saoudite

Le potentiel du Maroc est important avec l’émergence d’une classe moyenne qui cherche une offre de qualité à des prix raisonnables Alain Sebah, directeur général des opérations à l’international de Louvre Hôtels

gamme à travers le royaume. « Le potentiel du Maroc est important avec l’émergence d’une classe moyenne qui cherche une offre de qualité à des prix raisonnables », explique Alain Sebah, le directeur général des opérations à l’international (hors Europe) de Louvre Hôtels. D’autres projets similaires sont déjà à l’étude à Rabat, à Tanger, à Marrakech ou encore à Oujda. Si la chaîne reste le plus souvent opérateur de ses hôtels, à Casablanca, elle est également co-investisseur à hauteur de 30% d’un capital estimé « à plusieurs dizaines de millions d’euros » par Alain Sebah, sans plus de détails. Les 70% restants sont apportés par

le fonds marocains H Partners (Attijariwafa Bank et le groupe Banque Populaire), partenaire historique de Louvre Hôtels au Maroc. En plus de l’ouverture programmée pour l’an prochain d’un Golden Tulip de 230 chambres dans le centre de Tanger, le groupe annonce travailler également sur d’autres projets pour développer son enseigne haut de gamme dans les principales villes du pays. « Toutes marques confondues, nous espérons disposer, à court et moyen termes, d’une vingtaine d’établissements au Maroc », confirme Alain Sebah, qui porte également une attention très soutenue à l’Algérie, considérée « comme un marché à très fort potentiel ». Louvre Hôtels espère disposer de cinq Golden Tulip dans le pays l’année prochaine, avec notamment des projets « sur Oran, Annaba, Skikda et Alger », précise le responsable du groupe. Le segment de l’hôtellerie économique semble également très prometteur mais ne se justifiera « qu’avec la création d’un nombre minimum d’établissements pour des questions de rentabilité », reprend Alain Sebah qui, après plusieurs approches, cherche encore un partenaire local.

BTP : l’Afrique en plein essor infrastructures et de l'habitat de base », insiste son rapport sur l'état des villes africaines, publié fin 2010. Aujourd'hui encore, l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) estime qu'en zone périurbaine, seuls 26% des ménages ont un accès permanent à l'électricité, 58% à l'eau potable et 31% aux services d'assainissement. MANQUE DE LOGEMENTS « Les besoins des villes sont énormes », confirme Massamba Diene, chef de division à la Banque africaine de développement (BAD), qui classe au rang des priorités les questions de mobilité urbaine (voies de com-

munication et transports publics) et de logement. Le secteur du BTP africain n'a pourtant pas chômé ces dernières années. En 2010, selon la revue américaine Engineering News-Record, il a même enregistré une augmentation de 6,7% de son chiffre d'affaires, à 61 milliards de dollars (près de 46 milliards d'euros), quand dans le même temps, les résultats étaient revus à la baisse en Europe, au Moyen-Orient et aux États-Unis. Symbole « d'une Afrique qui se construit et donc qui construit », selon la formule d'un professionnel français du secteur, le continent coule aujourd'hui cinq fois plus de ciment qu'en

2004 : 165 millions de tonnes en 2010, soit 5% de la production mondiale d'après les chiffres du « Global Cement Report » publié par l'International Cement Review. Plus de la moitié de ce volume est consommé par les pays d'Afrique du Nord, mais c'est sur le reste du continent que la croissance est la plus forte, avec des taux de 12% à 15% en moyenne par an. Pour répondre à la demande et limiter la hausse des prix, une dizaine de nouvelles cimenteries doivent rapidement voir le jour au Nigeria, en Afrique du Sud, au Cameroun ou en République démocratique du Congo. Elles permettront de produire plus de 15 millions de tonnes supplé-

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Broadband : Huawei à l’assaut de l’Afrique NUMÉRO DEUX mondial de la fourniture des solutions de TIC dans le monde, Huawei représente 32,4 milliards USD de revenus globaux en 2011, « avec un résultat net de 5,7% ». Des performances fournies par un effectif de plus de 110 000 employés issus de 150 nationalités, pour un réseau de 15 représentations régionales et des opérations dans plus de 140 pays du monde. En Afrique, la compagnie est représentée par 21 bureaux administratifs locaux, couvrant la quasitotalité des pays du continent. Plus de 6 000 employés y sont dénombrés, dont 60% de locaux Parmi les chantiers en cours en Afrique, on note la pose d' un câble de fibre optique de 3200 km exécutée par Huawei et financée par le gouverne ment chinois. Un projet phare qui vise à conforter l' ambition des autorités camerounaises de doter leur pays et ses quelque 20,6 millions d'habitants des infrastructures permettant l'accès à la société universelle de l'information faite de technologies innovantes.

mentaires par an. Cette tendance à la hausse ne devrait pas s'inverser avant longtemps, alors que les bailleurs de fonds estiment qu'entre 40 et 60 milliards de dollars doivent être investis chaque année pour voir le continent régler ses problèmes d'infrastructures et d'équipements. Rien qu'en matière d'habitat, la Banque mondiale chiffre le manque de logements à plusieurs dizaines de millions en Afrique. « En plus de ce déficit déjà existant, il faudrait construire 1 million d'appartements et de maisons supplémentaires, chaque année, pour pouvoir répondre à la pression urbaine actuelle », précise Simon Walley, coordinateur du programme immobilier à la Banque mondiale.



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