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LA NAPOLETANA : ITALIA, AL DENTE...

A 39 ans, Ashley Khemraz a déjà jeté les bases qui feront de La Napoletana, Pizzeria, Grill and Steak, un succès. Après Trou-aux-Biches, le restaurant de Grand-Baie vient consolider les assises de la franchise dans le nord du pays Edition 100 – Mercredi 17 octobre 2012

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

OFFSHORE: “ONE WEAKNESS IS OUR HISTORICAL OVER RELIANCE ON THE DTAA”

Votre hebdomadaire à Rs 15

PROCÈS CRIMINEL : LA MCB VEUT CHANGER DE MAGISTRAT

The comments of experts like Mathew Beale, former Senior MD of Jersey FSC, and Jim Rogers, investment guru, to Capital, did not go unnoticed. Ajam Joomun, Senior Executive of Temple Professionals, explains why Singapore cannot be considered better than Mauritius, although our offshore sector has weaknesses, like elsewhere. The DTAA is one of those

La défense de la Mauritius Commercial Bank souhaite que le procès qu'intente l'ICAC a sa cliente recommence à zéro. Elle estime que la probabilité que Raj Seebaluck soit promu assistant DPP donne une mauvaise perception quant à l'impartialité de traitement du dossier

CRISE FINANCIÈRE

OR SECOURS BOM

La Banque centrale constate qu’avec les déséquilibres économiques et financiers, personne ne sait ce qui nous attend dans un an. Le bureau du gouverneur élargit ainsi son champ d’action en encourageant l’investissement dans l’or, avec pour but d’encourager l’épargne

PROF. LINDA DE BEER

CHIEF EXECUTIVE OFFICER

HSBC RETAIL

BOARD DIVERSITY : WOMEN, JUMP ON BOARD !

THE COMPANY MAN

AFRASIA NE LÂCHE PAS PRISE



ACTA PUBLICA

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éditorial de RUDY VEERAMUNDAR

RAPPORT PRB

BRANLE-BAS DE COMBAT La publication du rapport du PRB mardi dernier a attiré la foudre des syndicats et des fonctionnaires en général. A l’exception de ceux en haut de l’échelle, les fonctionnaires sont unanimes à décrier le manque de considération dont on a fait preuve à leur égard | RAJEN VALAYDEN LE RAPPORT du PRB a ainsi permis aux syndicats de dégager une synergie et d'unir leurs forces pour demander le rejet du rapport dans son intégralité. Selon Rashid Imrith, président de la FSSC, « ce rapport a été dicté par le patronat du secteur privé. Depuis longtemps, on assiste à la récupération des cadres les plus performants, qui sont souvent victimes de frustrations dans le secteur public ». Selon les prescriptions du directeur du Pay Research Bureau, Mohun Aujayeb, les hauts cadres de la fonction publique auront droit à une augmentation de salaire de 33%, alors que ceux au bas de l’échelle doivent se contenter de 2% à 6%. Les fonctionnaires sont aussi amers contre le traitement de faveur réservés à certains membres du judiciaire et ceux siégeant au sein des conseils d’adminis-

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tration et des sous-comités des corps parapublics durant les heures de travail. Ils se posent des questions sur la capacité physique et intellectuelle de ces cadres, puisqu'il est, selon eux, impossible d’assurer la qualité du travail en siégeant sur de multiples conseils d'administration. D'autant plus que ces hauts fonctionnaires bénéficient d’une double révision : celui de leur salaire et des allocations liées au poste qu'ils occupent, ainsi que celui des allocations de présence au sein des boards et comités des corps parapublics. Quant aux syndicats du secteur privé, ils se sont eux-aussi fait entendre sur les disparités énormes entre les salaires, en défaveur de ceux au bas de l’échelle. Selon Reaz Chuttoo, de la FPU, « le pouvoir d’achat de la classe travailleur s’amincit de jour en jour. La pré-

carité et la pauvreté gagne du terrain. Mais le drame, c’est que nous avons, en face, des gens insouciants, à la solde du patronat et surtout incompétent en ce qui concerne l’avancement du peuple ». Les partis de l’opposition se sont pour leur part regroupés derrière les syndicats, qui annoncent plusieurs actions pour les jours à venir. Pour contrer cette manœuvre, les dirigeants du Parti travailliste, notamment Patrick Assirvaden et Nita Deerpalsing, sont montés au créneau pour défendre le rapport de Mohun Aujayeb, tout en qualifiant les démarches adverses de démagogiques, vu la nouvelle configuration économique qui se dessine. Les observateurs passifs, eux, sont impatients de prendre connaissance des amendements au National Assembly Allowances Act, concernant la révision des salaires de nos élus...

L'action Rogers passe de Rs 308 à Rs 160

CEUX QUI ne connaissent pas la Bourse auront été surpris de voir la baisse drastique dans les cours des actions de Rogers & Company Ltd. En effet, deux semaines de cela, les actions se vendaient à plus de Rs 300. Lundi, cependant, Rogers a procédé à un 'ex-dividend trade' au prix de Rs 168, pour finalement terminer à Rs 160 hier ! Ceci cadre en fait avec l'éventuelle entrée en Bourse de CIM Financial Services Ltd (CFSL), suite à sa séparation de Rogers, le 30 octobre prochain. « Rogers a retiré une valeur de Rs 120 pour les actions de CIM », explique ainsi un stockbroker, une action de Rogers équivalant à 27 actions de CIM, à Rs 4.45. L'annonce avait déjà été faite dans un communiqué, le 28 septembre dernier, alors que Rogers annonçait un 'final dividend' de Rs 2.00 par action, payable le 17 octobre. « The Board of Rogers has declared a dividend in specie following which all the shareholders of Rogers registered at close of business on 17 October 2012 will receive 27 shares of Cim Financial Services Ltd at Rs 4.45 for every share of Rogers. Subsequently, 680,522,310 ordinary shares of CFSL will be listed on the Official List of the SEM by way of an introduction », pouvait-on lire dans le communiqué. A noter également que si les échanges d'actions de Rogers étaient de faible volume il y a quelque temps - avoisinant les 2 000 par jour - la dernière semaine pour la vente des actions de CIM en dividendes (cum-dividend), a été différente, le volume ayant avoisiné les 106 000.

HSBC RETAIL

AfrAsia ne lâche pas prise LES NÉGOCIATIONS entre AfrAsia et la HSBC, que Capital avait annoncé dans son édition en date du 21 mars de cette année, sont de nouveau « on ». Un dénouement serait même attendu pour très bientôt. Après une première tentative non-aboutie, AfrAsia serait toute proche de s'offrir le 'retail banking' de la HSBC après s'être pliée aux conditions imposées par la Banque de Maurice. Celle-ci insisterait, entre

autres, pour que le bâtiment de la HSBC à la Place d'Armes ne fasse pas partie du deal, et ce pour des raisons « historiques ». Dans de telles conditions, l'État se positionnerait comme éventuel acheteur du-dit bâtiment. Il est à noter que lors des négociations initiales, la BoM avait aussi souligné que l'actionnariat direct au sein de la banque de Bowen Square devait être revu.

Ministre en colère

UN LOBBYISTE bien en vue du secteur hôtelier, qui publie régulièrement ses analyses dans plusieurs titres, a été réprimandé par un ministre. Et pour cause : sa dernière analyse met en exergue les faiblesses de la politique économique du pays. Le lobbyiste, étonné par cette réaction hors du commun, se réjouit malgré tout que son message ait été reçu par le ministre...

Alerte d’or

L

a Banque de Maurice invite et encourage les Mauriciens à investitir dans l'or. Après donc la mise en oeuvre d'une Task Force sur les pratiques bancaires, voilà donc une autre initiative de la Banque centrale qui prend forme. Mais les déclarations et les initiatives de la Banque centrale appellent aussi à s'interroger. Mais, que se passe-t-il au juste ? Quel message le gouverneur de la Banque de Maurice veut-il communiquer ? La Chief Financial Market Operation Division de la BoM, Hemlata Nundoochan, nous explique en pages 6 et 7 de la présente édition, que le taux d'épargne a considérablement baissé depuis les dernières douze années. Comprenons donc que la Banque centrale s'est vue dans l'obligation d'intervenir face à cette alarmante dérioration. Il serait intéressant d'ouvrir ici une parenthèse pour nous rappeler que la culture d'épargne était une priorité de la « Old Labour School », qui a porté ses fruits avec la naissance d'une nouvelle classe de « nouveaux riches » depuis deux ou trois décennies. L'épargne a été le point de départ de toute une révolution dans l'histoire socioéconomique à Maurice. Petit à petit, les intentions de Rundheersing Bheenick se précisent. Sa philosophie se dessine. Ses prises de positions, pas toujours en ligne avec l'hôtel du gouvernement, s'expliquent. La campagne d'investissement dans l'or découle, peut-on dire, d'une mission visant à remettre le Mauricien dans le droit chemin, lui qui a fini par oublier que le confort dans lequel il s'est habitué aujourd'hui, il le doit surtout à une culture d'épargne. On comprend ainsi, un peu mieux aujourd'hui, la résistance de la Banque de Maurice face aux lobbies prônant une dévaluation de la roupie. L'épargne n'est pas privilégiée pour une bonne et simple raison : le retour n'est pas intéressant. Imaginons maintenant les conséquences d'une baisse de la roupie ne serait-ce que par 0, 5 %. Le message de la présente campagne de la BoM, remémorant le symbolisme historique de l'or à la communauté mauricienne, est d'une telle clarté : A chaque fois que l'or se présente comme une valeur refuge, cela veut dire que les temps difficiles sont là. La traversée du désert risque d'être longue...


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ACTA PUBLICA

Dans ses « Perspectives Économiques Régionales » pour l'Afrique subsaharienne, diffusées à Tokyo le 12 octobre dernier, le Fonds monétaire international (FMI) se montre inquiet pour certains pays de la région. Plus précisément pour les pays à revenu intermédiaire, tels l'Afrique du Sud et Maurice | H.L-B

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL

Les pays à revenu intermédiaire classés « à risque »

LA BANQUE de Maurice (BoM) a pour prérogative de mener des examens sur les institutions financières du pays. Ainsi, au début de cette semaine, la Banque centrale a lancé deux 'expressions of interest' à l’égard de firmes d'audit qualifiées. L'une concerne un Information Systems (IS) Audit et l'autre des On-Site Examinations. Pour le premier exercice, la BoM se propose de mener un audit des banques opérant à Maurice, avec pour principal objectif d'évaluer l'efficacité de

PLUSIEURS INDICATEURS À LA BAISSE

Afrique du Sud Ghana Lesotho Maurice Namibie Sénégal Seychelles Swaziland

RENDEMENT FONDS PROPRES

Indicateurs de solidité financière en 2011 des pays à revenu intermédiaire de l'Afrique subsaharienne * (pourcentage)

RENDEMENT DES ACTIFS

qui mènent leur politique monétaire de façon autonome et qui ont fait leurs preuves en matière de maîtrise de l'inflation sont bien placés pour réagir à un ralentissement de l'activité en assouplissant les conditions monétaires. En Afrique du Sud, étant donné que la marge d'action budgétaire est quelque peu limitée, la politique monétaire pourrait être l'instrument le plus indiqué pour faire face à une évolution défavorable de la demande. Cela pourrait aussi être le cas à Maurice si la demande d'exportations venait à chuter ». Dans l'ensemble, fait ressortir le FMI, les perspectives à court terme de l'Afrique subsaharienne demeurent positives. Toutefois, prévient l'organisme, « le manque de dynamisme de la conjoncture extérieure freinera la croissance des pays à revenu intermédiaire qui ont des liens commerciaux étroits avec l'Europe ». Qui plus est, une détérioration de la conjoncture économique mondiale pourrait rapidement provoquer un repli de croissance en Afrique subsaharienne et l'amputer d'environ 1% par an. S'il y a des répercussions, il serait impératif d'éviter une contraction budgétaire procyclique tant que les déficits accrus peuvent être financés. Pour le FMI, un grand nombre de pays seront en mesure de gérer un ralentissement en combinant mesures budgétaires, monétaires et de taux de change.

FONDS PROPRES/ACTIFS DES BANQUES

LES CONDITIONS économiques de l'Afrique subsaharienne sont restées généralement robustes sur fond d'atonie de l'économie mondiale. C'est le constat effectué par le Fonds monétaire international (FMI) dans ses « Perspectives Économiques Régionales » pour l'Afrique subsaharienne. Pour l'organisme, la plupart des pays à faible revenu ont continué à croître, malgré la sécheresse ou l'instabilité politique. Mais la situation est moins favorable aux pays à revenu intermédiaire, tels Maurice et l'Afrique du Sud, qui sont plus étroitement liés aux marchés européens. Pour les pays tombant sous cette catégorie, la croissance ralentit malgré le soutien des politiques macroéconomiques et le fait que le crédit au secteur privé s'accélère. Cependant, les déficits budgétaires devraient rester à peu près stables dans la plupart des cas, assure l'organisme international. Dans la section « Politiques à mener en cas de ralentissement de l'activité mondiale », le FMI cite Maurice à deux reprises. Les pays qui disposent de la marge d'action nécessaire pour laisser les déficits se creuser, à l'exemple de Maurice et du Botswana, devraient, ditelle, s'abstenir de procéder à un resserrement budgétaire procyclique et laisser jouer les stabilisateurs automatiques. Un peu plus loin dans le document, le FMI affirme que « les pays

7,3 13,7 9,5 7,2 7,8 n.d. 9,0 17,4

1,5 3,9 2,8 1,3 3,7 2,2 3,7 2,4

21,0 27,2 28,9 17,9 47,1 22,6 41,0 13,8

*Les chiffres soulignés indiquent une détérioration par rapport à 2009; n.d. = non disponible.

Le dernier rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur les Perspectives Économiques régionales avance des chiffres qui méritent qu'on s'y attarde, dont plusieurs taux indicateurs. Le tableau ci-dessous en présente certains, en pourcentage, pour la période 2004-2008 (moyenne) et l'année 2012, ainsi que les projections pour 2013.

Croissance du PIB réel Croissance du PIB réel par habitant Dette Publique Dette Extérieure (Envers les créanciers publics) Dépenses Publiques Balance Commerciale Recettes Publiques hors dons Réserves (Mois d'importations biens et services) Investissement total Épargne Nationale Brute Solde Budgétaire Global (Dons compris) Exportations de biens et services Importations de biens et services Solde Extérieur Courant

2004-2008

2012

2013

4,6 3,8

3,4 2,7

3,7 3,1

49,5 7,7

52,0 9,6

51,4 11,2

23,7 -15,2 19,4 3,7

24,6 -20,0 20,8 3,9

23,7 -19,5 20,2 4,1

25,6 19,2 -3,9

26,7 16,2 -2,9

27,1 18,0 -2,8

55,5

49,6

50,2

64,2

63,0

62,3

-6,3

-10,5

-9,1

MAURICE : RENDEMENT EN BAISSE POUR LES FONDS PROPRES DES BANQUES Selon le FMI, les systèmes financiers de l'Afrique subsaharienne n'ont pas subi directement les chocs violents que la crise a infligés aux marchés financiers des pays avancés en 2008-09, mais la santé financière de nombreuses banques a été ébranlée par la perte de qualité des portefeuilles de prêts lorsque le ralentissement de l'activité mondiale a engendré des difficultés financières pour les emprunteurs.

Les ratios de fonds propres des banques, après s'être légèrement améliorés en 2009, se sont dégradés en 2010. Il semblerait aussi que la rentabilité des banques soit en baisse depuis plusieurs années, comme en témoigne la baisse des taux de rendement des actifs et des fonds propres des banques, qui s'explique sans doute par divers facteurs, dont la concurrence sur certains marchés.

La BoM prépare l’audit des institutions financières leur politique de sécurité, ainsi que l'intégrité des données qui sont transmises à la banque centrale, identifier les lacunes, s'il y en a, et proposer des mesures correctives. La durée de l'exercice sera de deux à quatre semaines, dépendant de la taille de la banque, alors que le rapport d'audit devrait prendre deux semaines additionnelles pour être soumis. Concernant la deuxième

'expression of interest', la BoM souhaite retenir les services d'un ou de plusieurs cabinets d'audit afin de procéder à l'examen des opérations des banques opérant à Maurice, notamment grâce à des examens spéciaux quand le besoin s'en fera sentir. Cet exercice consistera en l'identification et l'évaluation des risques des banques dans les zones à l'étude, l'évaluation de

la situation financière de la banque en cours d'examen pour déterminer sa sécurité et sa solidité, et devra déterminer si les lois bancaires et les directives de la BoM sont respectées. Un ensemble de recommandations devra par la suite être soumis pour remédier aux lacunes constatées. La firme d'audit sélectionnée sera appelée à travailler en étroite collaboration avec la

Banque centrale lors de la conduite de l'examen sur place. Pour cet exercice, il faudra compter une durée de deux à trois semaines, selon la taille de la banque. Mais elle ne doit, en aucun cas, excéder une période de 4 semaines. A noter cependant que pour un examen spécial, la durée dépendra de la nature de l'examen. J.S



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FINAL REPORT

CRISE FINANCIÈRE EN VUE

Or secours BoM

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

« Il nous faut nous rappeler que nous ne disposons pas de ressources naturelles et que nous dépendons beaucoup des marchés internationaux qui sont aujourd'hui dans une mauvaise passe. Comment ne pas en souffrir ? » Cette déclaration de la Chief Financial Markets Operations Division de la BoM, Hemlata Nundoochan, en dit long sur la situation économique qui nous attend. D'autant plus que « l’investissement dans l’immobilier n’est pas aussi liquide que l’on aurait souhaité. Très souvent, quand lorsque les gens chercheront à revendre ces immobiliers dans quelques années, ils ne trouveront pas preneurs. » La Banque de Maurice constate ainsi qu'avec les déséquilibres économiques et financiers, personne ne sait ce qui nous attend dans un an. Raison pour laquelle le bureau du gouverneur de la BoM élargit le champ d'action en incitant les investisseurs et le public en général à investir dans l'or, avec pour but d'encourager l'épargne, qui est à son taux le plus faible. Cette initiative sera sous la supervision de Lily-Claude Bastien-Sylva et Hemlata Nundoochan, qui nous explique les intentions de la banque centrale | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

INITIATIVE. Lily Bastien Sylva et Hemlata Nundoochan de la BOM expliquent l’importance de diversifier le portefeuille d’investissement à travers les lingots d’or


FINAL REPORT ❚ Après le taskforce, la Banque centra-

le revient avec une deuxième initiative – les lingots d'or. Pouvez-vous nous expliquer la démarche et les intentions derrière cette initiative ? L'objectif premier est d’encourager une culture d'épargne et offrir une plus grande panoplie d’instruments aux petits épargnants et aux entreprises. Selon les statistiques, le taux du Gross National Savings est en déclin depuis les années 2000. Il tournait autour de 20% dans les années 90, aujourd'hui il est à 14%-15% seulement. Les épargnants ont peu d’options d’épargne à Maurice. A part la possibilité de mettre son argent à la banque ou investir à la Bourse et dans l'immobilier, il n'y a pas suffisamment d'ouverture et d'options. Sans compter que le taux réel sur l'épargne est négatif depuis un certain bout de temps, ce qui implique que le rendement n’est guère attrayant. Donc cette initiative de la Banque permettra aussi l’élargissement du portefeuille d’investissements, donc une valeur-ajoutée. ❚ Pourquoi l’or ?

L’or est ce qu’on appelle une valeur refuge. On a constaté que les investisseurs ont de moins en moins confiance dans les principales devises étant donné que les taux d’intérêts sont à leurs niveaux les plus bas. Ils sont à la recherche d’instruments qui leur offrent un meilleur rendement et qui peuvent contribuer à une diminution des risques dans leurs portefeuilles. En effet, on constate que pendant les périodes de déséquilibres économiques, financiers et politiques, le cours de l’or a toujours maintenu une courbe ascendante. Le cours de l'or est passé de $850/once en janvier 2009 à $1770/once au mois d’octobre 2012. Les statistiques démontrent que les banques centrales ont acheté près de 400 tonnes d'or en 2011, et pour l'année 2012, leurs achats en or atteindront les 600 tonnes. Du moment qu’il y a la demande, il est logique de penser que la hausse du prix de l’or sera soutenue. ❚ Pourquoi les gens n'épargnent-ils

pas, à votre avis ? Je répondrai à cette question en vous demandant de regarder 'the other side of the coin'. Qu'est-ce qui pousse à épargner? En premier lieu, c’est l'attente d'un retour positif sur l'argent. J’ai fait mention tout à l’heure du taux réel négatif sur l’épargne. C’est à notre avis une des raisons principales pour ce manque d’engouement. Il faut aussi tenir compte du fait que la panoplie restreinte d’instruments d’épargne ont poussé les gens à se tourner vers l’immobilier. D’ailleurs c’est ce qui contribue à tirer les prix vers le haut de manière artificielle – une de nos préoccupations à la Banque de Maurice. Sans compter que l’investissement dans l’immobilier n’est pas aussi liquide que l’on aurait souhaité. Très souvent, quand lorsque les gens chercheront à revendre ces immobiliers dans quelques années, ils ne trouveront pas preneurs. Nous avons effectué une étude en in-

Les statistiques démontrent que les banques centrales ont acheté près de 400 tonnes d'or en 2011, et pour l'année 2012, leurs achats en or atteindront les 600 tonnes. Du moment qu’il y a la demande, il est logique de penser que la hausse du prix de l’or sera soutenue

UN PRODUIT INNOVANT ET ACCESSIBLE À TOUS Hemlata Nundoochan explique les spécificités du Gold Bar Project. Le projet se fait en collaboration avec le Rand Refinery, qui est très connu en Afrique du Sud. Les lingots seront dans un 'certified tamper proof packaging'. Si l’emballage n’a pas été altéré, il n'y aura pas d'obstacle pour le 'buy back option'. La Banque de Maurice veut encourager la garde dans son coffre fort et offre un custodial services qui est gratuit durant la première année. Un certificat sera émis en échange et qui sera transférable. Les lingots comporteront le tampon de la Banque, de Rand Refinery, la signature du Chief Assay Officer. Ce qui signifie que le lingot d'or peut se vendre partout ailleurs. Dans un premier temps, des lingots de 10, 50 et 100 grammes sont proposés. « Dépendant de la demande nous pourrons considérer d'autres grammages. Pour les collectionneurs de lingots d'or, on propose, pour la première commande, des lingots avec des designs du Dodo et nous pensons venir avec d'autres designs typiques de Maurice », affirme la Chief, Financial Markets Operations Division. Pour le mode de paiement, nous accepterons les cartes de débit, de crédit, du liquide jusqu’à un montant à être déterminé, virement par MACSS et le Bank Cheque.

terne qui démontre que le déclin dans le taux d’épargne est dû à une détérioration des Terms of Trade, ce qui équivaut à dire que nous sommes une société de consommation. ❚ Est-ce uniquement le taux

d'épargne qui vous pousse à prendre cette initiative ou il existe d'autres facteurs économiques ? Nous voulons tout d’abord promouvoir une culture de l’épargne. Mais nous voulons aller plus loin, être proactifs. En général, nous ne pouvons sousestimer le rôle de l’épargne dans une économie car il représente une source importante de capital pour l’investissement. En ce moment, nous constatons beaucoup de déséquilibres économiques et financiers. Il n'y a pas de visibilité – d’ici un an, nous ne savons pas ce qui nous attend. Nous élargissons donc le champ d’action. Quand il y a une crise financière, les investisseurs et épargnants sont à la recherche d’un actif dans lequel ils peuvent avoir confiance. Dans le temps, l’or a toujours inspiré cette confiance.

❚ Donc vous vous préparez à toute

éventualité par rapport à la conjoncture économique ? Comme le gouverneur l'a fait ressortir maintes fois dans ses conférences de presse, nous avons jusqu’ici été dans une grande mesure préservés de la crise. Ce n'est qu'à partir de cette année que nous avons commencé à en ressentir les effets. Malgré que les secteurs Seafood, TIC, BPO ont eu des performances honorables ces dernières années, la plupart des analystes prévoit que la croissance de l’économie pour 2012 sera moindre. Certains avancent que l'Afrique connaîtra une meilleure croissance. Mais ce que les gens ne réalisent pas, c'est que Maurice a connu une période de boom économique, nous sommes maintenant une économie mature comparée aux autres pays africains qui émergent maintenant. Il nous faut nous rappeler que nous ne disposons pas de ressources naturelles et que nous dépendons beaucoup des marchés internationaux qui sont aujourd'hui dans une mauvaise passe. Comment ne pas en souffrir ? Notre initiative va dans le sens que nous ne souhaitons pas voir le taux d’épargne continuer sa dégringolade. ❚ Ce genre d'initiative représente-t-il

une première à Maurice ? Définitivement, la vente de lingots d’or comme un instrument d’épargne est une première à Maurice. Les lingots d’or sont de différents grammage, de 10g, 50g et 100g. Donc accessible à presque toutes les bourses. Cependant, toute personne désirant investir dans ces lingots, devrait se rappeler que c’est une décision financière, qui se doit d’être informée. En général, la norme est qu’un portefeuille d'investissement diversifié comprend jusqu’à 10% en or. Cela diminue les risques normalement associés aux investissements. Bien sûr, le prix de l'or peut connaître des fluctuations, mais la tendance générale a toujours été en hausse. La nouveauté, c’est le 'buy-back option'. La Banque est disposée à entreprendre le rachat des lingots d’or, ce qui implique que votre investissement demeure le plus liquide possible. Toutefois, certaines conditions devront être respectées. Par exemple, l’emballage cer-

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tifié du lingot d’or ne doit pas être altéré, et dans lequel cas, le prix de rachat variera. Ou alors le détenteur devrait se rendre à l'Assay Office pour certifier la pureté du lingot. ❚ On a l'impression que la Banque

de Maurice devient de plus en plus consumer-oriented. Est-ce une perception justifiée ? La loi régissant le Bank of Mauritius Act fait aussi mention de notre devoir de protéger les intérêts des déposants. Nous l’avons toujours fait. Nous avons, dans le Bank of Mauritius Act, beaucoup de provisions qui nous donnent une marge de manœuvre adéquate. Disons que le gouverneur a su donner vie à ces provisions. Puisque nous avons la possibilité de vendre de l'or, pourquoi ne pas le proposer comme un instrument d’épargne? Tout comme pour la ligne de crédit en devises étrangères, nous avons fait de notre mieux pour que les exportateurs qui se trouvent en difficulté puissent diminuer leurs risques liés au taux de change, et ce faisant contribuer à maintenir la stabilité dans le système. Le choix de se prévaloir de cette facilité leur incombe. ❚ Certains experts avancent pourtant

que l'or est un 'bad investment'... Dans le moyen et long terme, l’or remplira son rôle de réserve de valeur. ❚ Cette initiative ne risque-t-elle

pas d'être au détriment des autres banques commerciales ? C'est un instrument d’épargne additionnel que nous mettons à la disposition des épargnants. L’éventail des produits est élargi. Cela peut encourager les banques à venir avec d’autres produits et des taux plus compétitifs. A la fin du jour, c'est le système qui sort gagnant, et les consommateurs aussi. ❚ À partir de quand les épargnants

pourront-ils acheter ces lingots? Êtes-vous confiante qu'elle sera un succès ? Le lancement officiel se fera dans la première semaine de novembre. À partir de là, on commencera à vendre. En ce moment, nous sommes en train de conscientiser la population sur le produit qu’est l'or. Mais d'emblée, nous devons vous faire part que le response a été très positif. Nous pensions principalement aux épargnants lorsque nous avons démarré cette initiative. Or, il y a eu des appels de beaucoup de corporates, et autres investment companies pour s'enquérir sur les produits. ❚ Les épargnants vont-ils comprendre

ce qu'implique l'investissement en or? Il y aura aussi très prochainement une page web dédiée aux lingots d'or, où des informations telles que le prix de l’or sur le marché international, des informations de nature générale et des réponses aux FAQ seront publiées. Nous avons également un personnel dédié pour répondre à vos questions.


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ACTA PUBLICA

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ARNAQUE SUR LE NET

La MBA appelle à la prudence

Chômage, précarité de l'emploi, bas salaires. Autant de raisons pour aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs. Mais quel terrain fertile pour les arnaqueurs ! ENCORE UNE arnaque à travers l'internet qui a commencé à faire quelques victimes. La Mauritius Bankers Association (MBA) appelle à la prudence. C'est un réseau international qui opère en émettant des faux chèques de voyage et des Banker's Cheques factices. D'après les renseignements recueillis par la MBA, l'opération consiste à faire des offres d'emploi à travers le net. Des offres très alléchantes qui ne laissent pas insensibles. Après avoir sa candidature acceptée, le demandeur d'emploi est informé qu'il recevra une avance sur le salaire promis par le biais de chèques de voyage ou de Banker's cheque. Ces chèques sont, dans la plupart des cas, tirés par des banques étrangères. L’ARNAQUEUR TOUJOURS GAGNANT Ce paiement est supposé servir à l'achat d'équipements utiles pour les tâches relatives à l'emploi. Très souvent, le chèque est d’un montant plus élevé que celui requis pour l'achat de l'équipement en question. Mais tous les chèques sont des faux, avance la MBA.

ENQUÊTE. Soupçons sur un réseau international

Et c'est là que réside la ruse. Une fois le chèque en main, l'« employé » est prié par son « employeur » de remettre la somme excédentaire à une personne désignée, et ce par le biais d'une agence de transfert d’argent.

Il y a alors, une première possibilité. Que l'« employé », en attendant de négocier son chèque à la banque, puise de sa poche pour retourner l'excédent. L'arnaqueur gagne. La deuxième possibilité, c'est que la

banque honore le chèque, l'« employé » touche son advance payment et retourne le soi-disant excédent à l'arnaqueur. Ce dernier est toujours gagnant. Dans ce cas de figure, l'arnaqueur mise davantage sur les faiblesses des systèmes d'opération des banques que sur la crédulité des chercheurs d'emploi. L'autre cas de figure, cela est évident, la banque découvre que le chèque est un faux, rapporte le cas à la police ou décide simplement de ne pas ébruiter l'affaire pour éviter les complications. L'arnaqueur, ici, ne risque rien, mais il expose son « employé » à des tracasseries policières. Il nous a été impossible, depuis lundi, malgré nos nombreuses tentatives, d'entrer en contact avec les responsables de la MBA pour savoir si, effectivement, il y a eu des cas où une ou des banques se sont laissées prendre au piège et combien de Mauriciens se sont laissés ainsi arnaquer. Espérons que la MBA voudra bien éclairer l'opinion à ce sujet. Pour l'instant, on se contente de répercuter son avertissement : Prudence, prudence.

DIPLOMACY CT Power : la Plateforme New US Ambassador to citoyenne cherche des fonds Mauritius defines Goals LES MEMBRES de la Plateforme citoyenne de Pointe-aux-Sables et d'Albion contre le projet de centrale à charbon à Pointeaux-Caves ne lâchent pas prise après le jugement de l'Environment Appeal Tribunal (EAT), qui a renversé la décision du ministère de l’Environnement de ne pas octroyer de licence Environnement Impact Assessment (EIA) à City Power Ltd. Leur motion de Judicial Review de la décision de l'EAT a ainsi été entendue en cour suprême lundi dernier. Joseph Robert Alain Nayna et Georges Roland Brelu Brelu, respectivement des résidents d’Albion et de Pointeaux-Sables, ainsi que Mohammad Zaheer Allam, arguent qu'il y a eu partipris au niveau de la composition de l'EAT. Les défendeurs ayant présenté un affidavit en cour, lundi, les plaignants préparent à leur tour un contre-affidavit. L'affaire sera reprise le 29 octobre prochain. MARCHE DE PROTESTATION Entre-temps, les membres de la Plateforme citoyenne comptent lancer une collecte de fonds pour financer leur campagne de sensibilisation et payer les honoraires de leurs hommes de loi.

Une marche de protestation est également prévue entre Beau-Bassin et PortLouis. La date du 3 novembre a été suggérée, mais les contestataires n'ont pas encore obtenu l'autorisation du commissaire de police. La Plateforme citoyenne, qui maintient qu'un tel projet irait à l'encontre de la santé des habitants de la région de Pointe-aux-Caves, ont également écrit au conseil de district de Rivière-Noire pour s'opposer à ce que tout permis dont aurait besoin CT Power pour démarrer son projet lui soit délivré. J.S

SHARON VILLAROSA is the new United States (U.S) Ambassador to the Indian Ocean island nations of Mauritius and the Seychelles. The former East-West Center Diplomat-in-Residence was nominated to the post by President Obama last fall and confirmed by the Senate last month. At her confirmation hearing, Sharon Villarosa said that she would work “to increase U.S exports to Mauritius' healthy, thriving market economy, and to encourage Seychelles' continued progress in implementing sound political and economic reforms and protecting human rights. I hope that we can continue to support the efforts of Seychelles to counter piracy and promote better security in East Africa

and the Indian Ocean”. Villarosa formerly served as Chargé d’Affaires of the U.S. embassy in Burma and helped establish an embassy in the new nation of Timor Leste. She was posted as Diplomat-inResidence at the East-

West Center in 2000 and is among some 185 East-West Center alumni and program participants from more than a dozen countries who hold ambassador status. J.S


ACTA PUBLICA LE MAGISTRAT Raj Seebaluck devra décider de son propre sort. Il prononcera un « ruling » le 31 courant pour prendre position sur une motion de la défense qui souhaite le voir se désister dans le procès qu'intente l'Independent Commission Against Corruption (ICAC) à la MCB. La banque est poursuivie pour négligence ayant permis le blanchiment de Rs 881,6 M. Trois témoins sur une quinzaine ont déjà été écoutés dans cette affaire. Plusieurs motions d'abus de procédures venant de la défense ont été rejetées. Si le magistrat de la cour intermédiaire accède à la motion de Me Eric Ribot, avocat de la MCB, le procès reprendra à zéro sous une nouvelle présidence. DÉCISION LE 31 Développant ses arguments, hier, Me Eric Ribot a longuement insisté que la défense n'accuse pas le magistrat Seebaluck de partialité ou d'être « bias », mais parle du point de vue d'un simple observateur. Le fait que le nom du magistrat est cité pour occuper bientôt un poste d'assistant au directeur des poursuites publiques, estime l'avocat de la MCB, pourrait donner lieu à des perceptions entachant l'intégrité de la cour, le bureau du DPP étant responsable de la suite à donner aux dossiers que lui réfère la commission anti-corruption. La défense souhaite que le procès reprenne à zéro sous un autre magistrat pour éliminer toute perception de partialité. L'ICAC, représentée par Me Rashid Ahmine, Principal State

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PROCÈS CRIMINEL

LA MCB VEUT CHANGER DE MAGISTRAT

La défense de la Mauritius Commercial Bank souhaite que le procès qu'intente l'ICAC a sa cliente recommence à zéro. Elle estime que la probabilité que Raj Seebaluck soit promu assistant DPP donne une mauvaise perception quant à l'impartialité de traitement du dossier | LEEVY FRIVET

Trois témoins sur une quinzaine ont déjà été écoutés dans cette affaire. Plusieurs motions d'abus de procédures venant de la défense ont été rejetées MATCH. Me Eric Ribot, avocat de la MCB, et Me Rashid Ahmine, représentant de la poursuite

Counsel, résiste à la motion de la défense, arguant que rien ne prouve que le magistrat Seebaluck sera promu au poste d'assistant DPP et ajoute qu'aucune offre formelle n'a été faite au magistrat en ce sens. Le magistrat Seebaluck fera connaître sa position le 31 courant.

Investissement : les Mauriciens toujours accueillis au Zimbabwe MALGRÉ LES tragédies qu'ont vécu les fermiers mauriciens au Zimbabwe, suite à la réforme agraire entreprise par le gouvernement, les investisseurs mauriciens y sont toujours les bienvenus. La Zimbabwe Investment Authority (ZIA) a affirmé, dimanche, que Maurice demeure le pays le plus intéressé à investir dans le pays. Le Chief Executive de la ZIA, Richard Mubaiwa, a indiqué que des investissements mauriciens de l'ordre de 3,4 millions de dollars ont déjà été considérés l'année dernière. Tendance maintenue cette année, a-t-il ajouté. Certains projets ont déjà été approuvés par la ZIA et vont bientôt se concrétiser. Malgré les problèmes politiques interminables et une situation économique invivable, le Zimbabwe a enregistré 350 millions de dollars de projets d'investissements avec une possibilité de créer 4 000 emplois. Les projets concernent principalement l'agriculture, les mines mais également le secteur manufacturier.

La MCB, rappelons-le, réfute les accusations de l'ICAC qui montre du doigt le contrôle interne de la banque. C'est la faiblesse de ce contrôle interne, selon l'ICAC, qui aurait permis le détournement massif des fonds du National Pension Fund et du National Savings

Fund en 2003. La MCB est représentée dans cette affaire par son Fraud Auditor, Clifford Allet. Elle est défendue par deux seniors counsels, Mes Eric Ribot et Maxime Sauzier, assistés par Me Eric Ribot Jr. Parmi les témoins qui ont

déjà déposé, il faut mentionner les noms de l'ancienne Principal Accountant à la Sécurité sociale, Amina Rojoa, et Reshad Hosanee, ancien secrétaire permanent au même ministère ainsi que Issac Beebeejaun, Principal Compliance Officer au Registrar of Companies.

COI

De l’Estrac préoccupé par l’insécurité alimentaire FAIRE DE Madagascar le grenier de l'océan Indien. Cette vieille idée des années 80 revient d'actualité, crise alimentaire oblige. Et c'est Jean-Claude De l'Estrac, secrétaire général de la Commission de l'océan Indien, qui prend le pari de la réaliser.

GRENIER ALIMENTAIRE « Je ne comprends pas que l'on importe du maïs de l'Argentine, alors que Madagascar, à côté de nous, en produit 200 000 tonnes par an », commente Jean-Claude De l'Estrac pour Capital. Le secrétaire général de la COI s'est rendu dimanche dans la Grande

île et a rencontré le ministre des Affaires étrangères malgache Pierrot Rajoanarivelo pour un échan-ge d'idées sur la question. Et comme il semble, de l'avis général de tous les pays melmbres de la Commission, que de trop nombreuses idées et déclarations d'intention, dans le passé, sont restées lettres mortes, rendezvous est déjà pris pour janvier prochain. Il s'agit d'un atelier de travail sur le thème de la sécurité alimentaire à Madagascar. Y seront également conviés des bailleurs de fonds et des investisseurs potentiels. Le secrétaire général de la

COI compte également rencontrer le président de la Haute Autorité de Transition de Madagascar, Andry Nirina Rajoelina, pour aborder avec le chef politique malgache des questions touchant à l'avenir des pays de la région. De l'Estrac est convaincu que le projet de faire de Madagascar un grenier alimentaire ne devrait pas être entravé par la crise politique que vit le pays depuis 2009. L'intérêt des populations des pays de l'océan Indien, semble-t-il croire et dire, doit transcender les crises politiques qui agitent l'un ou l'autre pays.


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ENTRETIEN The comments of foreign experts like Mathew Beale, former Senior MD of Jersey Financial Services Commission, and Jim Rogers, investment guru, to Capital, did not go unnoticed. Ajam Joomun, Senior Executive of Temple Professionals, explains why Singapore cannot be considered better than Mauritius, although our offshore sector has weaknesses, like elsewhere. The Double Taxation Avoidance Agreement is one of those | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

AJAM JOOMUN,

SENIOR EXECUTIVE, TEMPLE PROFESSIONALS

OFFSHORE: “ONE WEAKNESS IS OUR HISTORICAL OVER RELIANCE ON THE DTAA” ❚ In a recent interview to Capital,

Mathew Beale said that “Singapore is a cleaner business place than Mauritius”. Jim Rogers, the investment expert, adopted the same line of thought. You beg to differ... In Doing Business 2012, Mauritius was ranked 23rd for “Ease of Doing Business”, whereas Singapore was ranked 1st. However, the ability to penetrate one’s jurisdiction to do business does not mean that this jurisdiction is cleaner. Consequently, in the Corruption Perception Index of 2011 of Transparency International, Singapore is ranked 5th whereas Mauritius is ranked 46th which shows clearly that the public sectors in Singapore are seen to be more corrupt than in Mauritius. Therefore, due to the ease of doing business and a high index of corruption in Singapore, it is very difficult for us to agree that “Singapore is a cleaner business place than Mauritius”. It is very blurred as to how those two experts came to that conclusion. ❚ “Offshore suggests

a type of activity like money laundering and drug dealing,” Mathew Beale said. Do we need to review our ambition of becoming an international financial centre? A company may legitimately move offshore for tax planning purposes or for strategic investment pur-

poses. But offshore financial institutions have also been known to be used for illicit purposes such as money laundering, drug dealing and tax evasion. It must be noted that domestic institutions are equally liable to be misused, so that the connotation that these activities are only occurring in ‘’offshore centres’’ is a misconception. As a small global business jurisdiction, we are however very vulnerable to reputational risks and would therefore be well advised to take all necessary precautions to prevent illicit activities from being undertaken from here. We accordingly think that Mauritius does not need to review our aspiration as much as we need to make sure that we have the right tools and apply them forcefully to mitigate those risks. ❚ What are, according to you, the

weaknesses of our offshore? The Offshore sectors around the world have weaknesses and we are facing the same issues that they are all facing at the moment. One of the obvious weaknesses of our offshore is our historical over reliance on the Double Taxation Avoidance Agreement (DTAA) with India. This concentration risk must be reviewed and we must rather market our offshore as a financial hub to enter Africa since we have the right instruments such as political stability, sound banking infrastructure and qualified professionals. The other weakness is the lack of compliance culture within our financial institutions. As compared to the banking sector, the non-banking financial sector regards compliance as a burden in general and the resources that are put in place are inadequate. We have observed that a lot with the parti-


In the Corruption Perception Index of 2011 of Transparency International, Singapore is ranked 5th whereas Mauritius is ranked 46th which shows clearly that the public sectors in Singapore are seen to be more corrupt than in Mauritius

business model of Singapore, who has achieved so much even though it's smaller in size than Mauritius? As explained before, we do not regard the business model of Singapore as being better than Mauritius or even one that we should copy on. There are five factors that expose a jurisdiction to abuses of money laundering which are: “Ease to do business”, “Public authorities which are lax”, “low tax regime”, “offshore sector” and a high “index for corruption”. Mauritian specificities are such that we cannot just copy the business model of Singapore, or any other country for that matter. We have to analyse what gives Singapore an edge on Mauritius for “doing business” and implement same without impeding on our laws and regulations which are the watchdogs in securing a clean offshore sector. ❚ Aren't you substituting yourself to

the Financial Services Commission (FSC)? The authority should have been the one reacting to the opi-

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nion of Mathew Beale and Jim Rogers. We are all concerned with and responsible of the good and objective image of Mauritius. The FSC does not need to react to all comments or articles referring to Mauritius as their reaction may create unnecessary debates and uneasiness especially when it involves other countries. We have therefore no intention of substituting ourselves to the FSC, but believe that we are acting as responsible stakeholders of the Mauritian financial sector. In any event, our above views are those of the company and we do not presume to impose those views on third parties. FSC, are often seen as not being independent. Do you share this view? The FSC was set up under the Financial Services Development Act 2001 and further by the Financial Services Act 2007 which provide for various gatekeepers such as the Enforcement Committee and Financial Review Panel to ensure that the regulator as a whole is impartial in its application of the laws and regulations. Till now, the independency of the FSC has not been undermined. There have been several walk-in visits performed by the FSC to licensed entities and the Enforcement Committee has taken actions against those who are not compliant with the laws and regulations. The simple fact of stating that there are no sanctions being taken by the FSC publicly does not mean that the FSC is not independent.

❚ How should we remedy to the

❚ Shouldn't we copy more than the

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❚ Our regulatory authorities, like the

cipants of our public or in-house AML/CFT trainings during which we explain that adopting a good compliance culture is on the contrary an opportunity to do business with the right people. Our global business sector is still very young and we will require some time to inculcate this compliance culture to the professionals of the nonbanking financial sector and bringing experts from other countries to comment on our compliance issues does not always help as they do not understand the intricacies of the Mauritian market. situation so as not to have other Mathew Beale perception of the sector? Everyone has a right to communicate one's opinions and ideas and we cannot circumvent that kind of perception of our offshore sector. We can nonetheless ensure that whatever is being said on Mauritius is properly cross verified and weighed by the media as we all have our responsibility as stakeholders of the Mauritian image.

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CAPITAL PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

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THE SOUR WORDS So as to refresh memory, Capital comes back on those words and opinions of the two foreign experts on Mauritius which did not please. “The FSC is not independent to the extent that we get to see evidences. Personally, I think that politics in Mauritius obviously impacted on how the regulator has operated in the past.” “Mauritius is now a mismatch to Singapore, which is now taking business that Mauritius used to get. Singapore is now taking an edge because they may not have the contamination of history behind them. Businessmen see a cleaner place to do business, as well as a cleaner market.” “If Mauritius wants to be seen as an international player, it has to prove itself to be an international financial centre, not an offshore financial centre. Offshore suggests a type of activity like money laundering and drug dealing.” “So far, Mauritius is only talked about. Now somebody has got to act. In Singapore they had a leader, in Lee Kuan Yew, to act. He made Singapore the most successful country in the past four years. Now somebody in Mauritius has got to do it.”

❚ But some say Mauritius should be

more careful in choosing who we allow in the country. How should we proceed to reduce risks of money laundering? The compliance and anti money laundering regime which is imposed by the regulators on the Banking and Non-banking financial institutions such as “Customer Due Diligence” and “Know Your Client” procedures should be widened to other sectors of activities. The Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act 2002 caters for other activities than the Banking and Non-banking financial sector such as accountants, legal practitioners, casinos, gaming houses, bookmakers, jewelers, property or estate developers for reporting obligations to the Financial Intelligence Unit. However, we are yet to see willingness from all actors of our economy to put in place and consciously implement a proper compliance framework to mitigate the money laundering risk. There is a need for us to evolve and learn to see compliance as the best tool for screening and knowing who we do business with as opposed to a chore needed to satisfy the regulators. This is the only way to ensure that our development transcends the short term so that we can move on to a higher level of service provision.


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PROF. LINDA DE BEER,

INDEPENDENT FINANCIAL REPORTING AND CORPORATE GOVERNANCE ADVISOR

mp u j Women,

on board !

Board D versity

“TOKEN WOMAN” “Why are top CEOs slow to notice women are absent from the boards of their companies?” (Richard Branson, English Business magnate). Gender diversity is a global problem. Mauritius is no exception or, should we say, the country lags behind in this respect. Why are women so under-represented elsewhere and in Mauritius? “From what I've gathered from some people here, culturally, women have never really been included at that level. And if I take it back to South Africa, twenty years ago we also did not have lots of women on the board or in senior positions. I think that it might be perception”, says Linda De Beer. According to her, people don't always understand the value or the fact that women don't put their hands up and make themselves available. It is not

because they don't have the skills; but sometimes they lack confidence and the courage to do that. It is a bit of both, she stresses, the opportunity side might be lacking and women not making themselves available. One of the ladies present at the breakfast session did not fail to talk about her own experience as Independent Director – she is one of those who left the board. And it surely was not the issue of leaving behind a responsibility to take care of her family. It does not seem to apply to the modern world... But because she felt as a “token woman” amongst so many male directors.

Boards are often tempted to put aside the issue of diversity. They do so at their peril, explains Professor Linda De Beer, an independent financial reporting and corporate governance advisor. The guest of the Mauritius Institute of Directors (MIoD) gives an insight of board compositions and the need for gender balance | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

TUESDAY LAST, we got the opportunity to learn more on boards and their composition. It was no real surprise to gather that a board is a macho world. Even the audience gave us reason : we counted about six ladies and...more than fifteen males. Talking about gender diversity? But the latter is only one of the components of diversity, specifies Linda De Beer, Chartered Accountant and corporate governance advisor from South Africa. The Professor was the guest of the Mauritius Institute of Directors (MIoD) and ran a special breakfast session for chairmen, managing directors and chief executives on 'Board Diversity – a buzz word or a benefit?' at the Hennessy Park Hotel. Diversity is most often talked about in terms of ethnicity, race, gender. And King III, the Corporate Governance body in South Africa, specifies on «diversity»: academic qualification, technical expertise, relevant industry knowledge, experience, nationality, age, race and gender. The last specificity constituted a major part of Linda De Beer's presentation; so much so that we got to hear comments (at the end of the session) like: “You should have changed the title “board diversity” to “women on boards!” But these were not to affect our lady.

Why are top CEOs slow to notice women are absent from the boards of their companies? Richard Branson, English Business magnate Moreover, points out the Professor, if we legislate gender diversity people might put a «token woman», which is already the case in many companies, or a token person from an ethnic group just to tick the box and to comply. “You know, companies should be well structured at the board level but also at the management level. If companies are structured in an old-fashioned way only for men and do not allow flexibility that might make it easier for women, people will drop out. It means that we have to rethink our policies and processes for the benefit of the company.”

GENDER. Linda De Beer, Corporate Governance Advisor, wants more women present on boards of companies


INSIDE ❚ Talking about board diversity,

does it apply to both public and private companies? Yes. If you consider the drive or the motivation behind board diversity, it is because companies perform better; then there is no reason why it should apply to only the public sector or the private. If you want the companies to do better, it should apply to both sectors. ❚ How can we be sure of the

independence of boards and their members? It's ultimately balancing the power. You want to ensure that there is a good mix between Executive directors and non-executives and that there is enough Independent directors; that is directors who don't have other links to the company. If you can balance all these, that's the base for an independent board. Likewise, the Chairman should be independent to ensure the board functions and direct it in the right direction. If not, there is a need

Is your board independent? Linda De Beer talks about the necessity for a board to be independent. A balance of power, no politically nomination and the need for our Code to be updated. Overview of the breakfast session | H.L-B for a number of strong independent directors. And even though members are nominated by shareholders, their legal duty is to the company, not to the shareholders. ❚ Can members of two competing

firms sit on one of the two boards? In practice yes, but I think in principle it is not good. You've got conflict because you know you cannot take away your legal responsibility. If you have got such significant conflict you have got a very hard task to balance it: which one do you choose? ❚ Is it good to put politically nomi-

nated persons on boards of public companies? It's never a good practice to nominate people who are not going to act in the best interest of the company. If you come with a different agenda, it's never good for the company. You know, you can be nominated by the minister but you can work in the benefit of the company and not have a different agenda. ❚ Concerning private companies, is

it a problem if members of the same family constitute the majority of the board? I think it's very different in family

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business. You always have to see who can be affected by the decision, who are the stakeholders. I think for any company, it's better to have a mix. I don't feel it's wrong to have members of the same family; you add value though if you put other independent directors. It gives a different perspective, different experiences. ❚ You are familiar with our code of

corporate governance. Is there any lacking? You have got a very good governance report. Remember, it dates back to 2003. And in the meantime, internationally, corporate governance thinking has moved further. It is necessary to use that as a base and update it with some of the latest thinking that is happening elsewhere around the globe. I do feel it's time for a better, fresher report. But the concepts, the principles are very good. However, the Mauritian code doesn't talk about rotation and assessments. In South Africa, the board is assessed annually.

JANE VALLS, CEO DU MioD

« La diversité est payante »

Il est temps de changer les règles du jeu, plaide Jane Walls. Quand tout tourne autour de l'homme, même au sens propre du terme, ce n'est pas sain. Là où il y a complémentarité, les résultats sont meilleurs. Jane Valls est Chief Executive Officer du Mauritius Institute of Directors (MioD). Elle en a assez d'entendre parler de « Token Women » sur les conseils d'administration | H.L-B ❚ Être femme et membre

d'un Board of Directors, est-ce si difficile que ça ? Écoutez, être directeur est déjà une tâche complexe. Siéger sur un conseil d'administration implique d'énormes responsabilités. Je ne pense pas que c'est plus difficile pour une femme; sauf dans un contexte où, comme c'est le cas très souvent, pour ne pas dire presque toujours, elle se retrouve être la seule femme sur le conseil d'administration. Elle est là juste comme un « token director ». Je pense que c'est cela qui pose problème. Mais je pense qu'il y a énormément de femmes qui possèdent les compétences et l'expérience nécessaires pour devenir administrateur. Donc cela ne devrait pas être plus compliqué que pour un homme finalement. ❚ Justement, lors de la

session, une participante a témoigné de son expérience malheureuse au sein d'un conseil d'administration où elle était la « Token woman »...

Oui. C'est-à-dire qu'elle a passé, comme beaucoup de femmes de mon âge, beaucoup de temps à être la seule femme dans un monde exclusivement masculin et très macho. On est obligé la plupart du temps, pour les femmes de ma génération, de devenir « on remand ». Je pense que la jeune génération offre plus d'opportunités aux femmes de percer. Un plus grand nombre d'entre elles vont à l'université et font carrière dans des secteurs autrefois exclusivement réservés aux hommes. Changeons les règles du jeu. Il faut une masse critique pour vraiment changer la façon de penser. Il faut plus de complémentarité dans les board of Directors et dans les Top Managements. ❚ Que disent les chiffres qunt

à la représentation de la femme sur les conseils d'administration ? On n'a pas beaucoup de chiffres à Maurice. Mais on sait qu'il y a seulement 2% de femmes sur les conseils d'administration des compagnies listées en Bourse. C'est très

peu. La moyenne mondiale tourne autour de 14-15%. Mais il y a des exceptions, comme la Norvège, où ils ont créé une loi pour avoir 40% de femmes sur les conseils d'administration. Mais ce n'est pas nécessairement la solution. ❚ Mais la législation est

peut-être la meilleure arme contre la résistance... Je ne pense pas que ce soit la solution ou que cela devrait être la solution. J'aurais souhaité voir une évolution naturelle. Toutefois, j'ai bien peur que les compagnies ne regardent pas ces problèmes de diversité comme uniquement un problème de genre. Elles y voient plutôt une question de performance, elles croient que les femmes n'apportent rien à la performance de l'entreprise. Or, les recherches démontrent que plus de diversité apporte de meilleures performances. Tout le monde se plaint, aujourd'hui, de la difficulté de trouver des directeurs indépendants. Mais en même temps, on ignore une large partie de la population.

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GROS PLAN

PHILIP ARMSTRONG,

« Investors can distinguish Mauritius from other Choices » His statements and thoughts are clear. Philip Armstrong believes that Mauritius has got a major role to play on the international level in regard to its Financial, Offshore and Investment sectors. But for that, Mauritius will have to take advantage of the current market environment and define itself as a safe and secure destination. Capital was lucky enough to get a grip on the Corporate Governance guru before he flew to the United States the week before | JAMIROUDDIN YEADALLY « MAURITIUS HAS a number of challenges that are quite common in terms of emerging markets. One major concern is to find a common compliance in good Corporate Governance standards in both public and private sectors », Philip Armstrong said in an exclusive interview to Capital two weeks ago. This Corporate Governance guru thinks that Mauritius can become a business place like Singapore and Hong Kong, adding that « Corporate Governance is a very important fabric in Hong Kong and Singapore and has attracted investment and financial operations ». His perception of Corporate Governance is very simple: « I see Corporate Governance which is something more like a health check. If a country or a company has a reputation for good governance, it is more likely to attract investments than countries that do not ». But, for Mauritius to be able to draw investments from abroad and be like Singapore, it needs foremost to show to the international financial community that it has the best practices as far as Corporate Governance is concerned. « Investors have

I see Corporate Governance which is something more like a health check. If a country or a company has a reputation for good governance, it is more likely to attract investments than countries that do not


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WHAT DOES GLOBAL CORPORATE GOVERNANCE FORUM STANDS FOR? The Forum is dedicated to advancing corporate governance in emergingmarket and developing countries by creating and disseminating practical tools that provide expert guidance on corporate governance and its implementation. The Forum‘s toolkits practical experience from developed and developing countries guides the implementation of director training organizations, corporate governance codes, the training of board directors to lead corporate governance reforms in their companies, and the use of alternative dispute resolution approaches by boards. The Forum also trains financial journalists to improve their coverage of corporate governance. The Forum gets a helping hand from Thomson Reuters Foundation and Agence France Presse (AFP) to carry out training.

choices and Corporate Governance can be something that would distinguish Mauritius from other choices, thus making way for foreign investments to enter the country », he said. Talking on the Singapore model, Philip Armstrong stated; « the country is a benchmark that many people and countries try to follow. Corporate Governance and its enforcement in Singapore, both in public and private sectors, is the very distinctive feature of its regulatory environment and its market and economic policies ». The Corporate Governance specialist advocates that the first step the Mauritian government needs to take is to review the relevance of the code of Good Governance. « Mauritius has had a very comprehensive Corporate Governance code which has been in place for some years now, and I think that this is a good opportunity for the Mauritian government to review the relevance of that code relative to the many developments that have taken place since. You should really review if there is a need to update or revise or look at some of the Corporate Governance practices in Mauritius that can be enhanced by an updated code », he declared to Capital. « Corporate Governance is a process that has evolved significantly over the last couple of years particularly in light of financial crisis. The Mauritian government should review its Corporate Governance code according to the change in the world’s economy, » said our guest. As per his experiences, the second step which could prove beneficial for the Mauritian

government is that it will have to look at a more constructive and enabling environment for state owned companies that would make them more effective and more efficient. « It is not about just having state owned companies that follow good governance, but it is about creating an enabling environment that improves the effectiveness and efficiency in terms of the services they

and advocates that « this is a good time for board of directors both in public and private sectors of Mauritius to really reflect on what the financial crisis might have taught them in the way boards are run, particularly in the financial sector if the island is positioning itself as a leading domicile for the offshore and financial institutions ». « Mauritius has the aim of be-

This is a good time for board of directors both in public and private sectors of Mauritius to really reflect on what the financial crisis might have taught them in the way boards are run, particularly in the financial sector if the island is positioning itself as a leading domicile for the offshore and financial institutions

offer to the country or to the communities that they have been set up to serve », Philip Armstrong pointed out. « The government's real role I think in supporting the growth of corporate enterprises is much more about creating the framework in which those companies can freely grow and thrive, » said the Corporate Governance pundit. A board in a company is responsible for the long-term success of a company and its first responsibility is to provide direction and leadership within a framework of prudent and effective controls. Philip Armstrong finds that Corporate Governance is going to be a very critical part for Mauritius

coming an offshore financial centre and I think that it is within the government’s obligation to ensure that the issues (financial and economic crisis) that have taken place globally are carefully analysed, » he urged, as he said that Corporate Governance has still got a very fundamental part to play within any reforms out of the global financial process. He highlighted that a country like China is giving much attention to the issue of Corporate Governance and is an area where many countries are giving attention to. « Corporate Governance is an area that would serve the Mauritian economy well, » said our speaker. He emphasized on getting

board directors to accept board training. For him, board directors training have always been an issue as it is difficult to make board directors follow training courses which are focussed on how to appoint and evaluate board members. « Board training and evaluation are two increasingly important aspects for any well functioning board », he added. He believes that properly appointed boards and well qualified directors will lead to a successful company that would lead to a successful economy. Is selecting board members an art or science process? Mr Armstrong expressed his views on the pertinent question of selecting board members. He views it both in an art and scientific manner. « Selecting board members is a science because you need to have a well structured and thoughtful process, and it is an art in the sense of the people you identify to serve on that board. I would rather say that it is a circular process and that there is a certain judgement you have to express in order to choose board members », clarified our guest. Mr Armstrong nevertheless talked on issue pertaining to political nominees on state owned companies’ boards. He stressed the fact that it is a very challenging issue which needs to be closely monitored. « The problem of political nominees is in practical terms to whom do they see their accountability being owed to? To the company or to the authority that nominated them? And you will find it in a very large number of state owned companies, not just in Mauritius but

worldwide and I can say that this is a very challenging issue which needs to be monitored », he observed. Good Governance is also a great challenge for Africa. « There is the market and political factor that one has to think before investing in Africa and there are many challenges as far as Good Governance is concerned. Institutions which support Good Governance Best Practices are very limited and scarce », Philip Armstrong analyzed. He further added that the regulatory agencies that are established to supervise good practices and compliant behaviour of companies and public bodies are very limited in their ability to enforce Good Governance Practices. He mentionned Senegal as one of the African countries which have shown tremendous steps to improve their Good Governance sector . Their weakness lies in their institutional capacity and regulatory enforcement, he added. On a concluding note, the Head of the Global Corporate Governance Forum stated: « The challenges of Corporate Governance are that it may provide some measures for compliance but does not guarantee good behaviour of companies as it is a process which comes from people who run the company. As from my overall experiences, I can say that at the end of the day, one has to always keep in mind that a director has a primary duty in the company and the law is clear on that issue. And those duties amongst other things require the director to serve the best interest of the company and effectively all its shareholders ».


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VARIOUS STUDIES in Europe and US underline that very few CEOs are good at what they do. In fact, only 1 out of 20 are top performers. In Mauritius, there seems to be a bold difference between those performing in the private sector and those nominated at the head of public companies. The difference is simple. In the private sector, profit does matter and efficiency counts. Over the years, irrespective of the regime, we have been fed with soap operas highlighting conflicts involving CEOs, Chairmen and the board. This is because mainly, many don’t know what their job should be, and few of those can pull it off well. Though simple, the job is far from being easy. In corporate culture, a chief executive officer, or CEO, is the big boss. CEOs may not do the nitty-gritty hirings and firings themselves, but they run the show. They're in charge of setting strategy, company goals and making the high-end decisions. Because this is a big job, they delegate many of their powers to other executives. Employees can question a CEO's judgment, but only at their own risk. That's not to say CEOs are untouchable or have unchecked power. Although he or she may be top dog in the office, the CEO must answer to a board of directors. INSIDE AND OUTSIDE DIRECTORS Nevertheless, the power associated with the position often generates suspicion and controversy. When a company is going through a tough quarter and sends word to its employees that there won't be any Christmas bonus this year, it certainly looks bad to see a CEO take an increase in salary and fly off on vacation in a private jet. It's also suspicious when a company's CEO serves simultaneously as chairman of the board of directors. Before we delve into these and other controversies that swarm around CEOs, we need to understand what these officers do. It can be difficult to define a CEO's responsibilities due to the fact that every company's CEO is different. Because they hold the top internal position in a corporation, they get to decide which duties they want to take on personally and which they want to delegate. And because every corporation has its own culture and various industries operate on different corporate structures, we'll have to look at the role from a general perspective. Let's start with a brief overview of how corporations work. The balance of power in the corporate world can be confusing even to those entrenched in it. Just like many governments, corporations have a system of checks and balances so that too much power is not confered to one person or

CORPORATE

group. In companies, the structure is set up to separate powers of ownership and management. This wasn't always the case. Before the Industrial Revolution in the 19th century, companies were typically family-run and very small by today's standards. But eventually, powered by machines and advanced efficiency, individual companies grew exponentially. Soon after came the dawn of public ownership of companies, which helped fund these massive institutions. When various shareholders have partial ownership of a company, they want to make sure whoever's running the show is looking out for their best interests. This is what a board of directors is for. The board represents the shareholders and other stakeholders (those who

According to some research, those in mid-level management are more likely to develop health problems than those who work at higher levels of the corporate ladder

have a vested interest in the company). The board of directors doesn't run the company itself, but it oversees those who do. In a public company, the shareholders elect the members of a board of directors. The board is headed by a chairman and contains other directors, the number of which varies from company to company. Directors can be either inside directors or outside directors. Inside directors are those who are also

We often come across them, back seated in chauffeur driven luxurious cars busy reading financial reviews or business newspapers. It is often perceived that travelling in premier class, living in lavish bungalows, featuring regularly in people magazines and playing golf is the routine lifestyle of CEOs. But there is more to it. As CEOs hold the steering wheel of the organisation, it takes much more than mere glamour to drive towards success, especially in industries where cutthroat business practices prevail

CHIEF EXECUTIVE OFFICER

THE COMPANY MAN


CORPORATE managers in the company or happen to be major shareholders. Outside directors, on the other hand, don't have a role in the company. They typically have experience in the industry (or might even be chief executive officers of other companies), which allows them to make informed decisions about the business. Some have memberships on multiple boards. While inside directors can share their unique insight from an internal perspective, outside directors are considered unbiased. Both kinds of directors have the same general responsibilities on a board. Directors oversee the management of the company collectively by approving strategies and budgets. They may not meet regularly, and the influence they truly wield over management can depend on the dynamics and atmosphere of the company. Part of a board of directors' responsibilities of overseeing management is electing a CEO. From that point, the similarities among most companies end, as each typically has its own unique management structure. Sometimes, a company will have a president, which may or may not be the same person as the CEO. If the CEO and the president aren't the same person, the president's rank is just below the CEO. Another important figure who may be under the CEO is the chief operations officer (COO). The person in this position is closer to the detailed operations and goings-on of business. Although the COO doesn't set the company strategy like the CEO does, he or she does make sure that strategy is being carried out by upper management. A similar position is that of the chief finance officer (CFO), who, like you might expect, is in charge of the company's financial matters. The CFO's primary responsibility is interpreting financial situations and reporting them to the CEO and the board, as well as making the information available to shareholders. If necessary, a CEO can also hire various vice presidents for different departments in the company. The different theories on how best to organize and run a large corporation have allowed the subject to blossom into its own field of study, known as corporate governance. Under this subject, researchers inspect such things as how many inside or outside directors should make up a board, or the best balance of power between the board and the CEO. DUTIES OF THE CEO All CEOs are responsible for determining the overall strategy of a company. For example, the CEO of a car company would have to decide whether to focus on building large SUVs for the family and adventurer demographic or to jump on the latest green trend and build vehicles with more efficient gas mileage instead. The CEO of a company that makes computers might decide whether to cut prices to be more competitive in the consumer market or to hire more engineers so that the company can make a better computer. The CEO's day-to-day duties may de-

JOBS’ DONE THE JOB So why is naming a new CEO such a big deal? Why was the health condition of Steve Jobs, former Apple CEO, front page news in the tech world? The CEO is the lifeblood of a company. He or she sets the direction of a corporation, and shareholders don't want to hold on to the stock of a directionless company for long. Jobs himself is a great example of this because many credited him with saving Apple from the brink of bankruptcy and subsequently raising it to enormous success. Jobs stepped down from the role of CEO in 2011 and passed away in October of that year. Now that he's gone, some fear the company might sink yet again. To see evidence of how much a company hinges on its CEO, note how Apple's shares dipped at the mere rumor of Jobs' ill health. In January 2009, news surfaced of Steve Jobs taking a leave of absence from his position at Apple. The announcement was enough to institute a temporary halt on the trading of Apple stock. To calm investors, Jobs appointed COO Tim Cook to take over daily operations for him during his leave. Today, Tim Cook is the official CEO of Apple. On Oct 6, 2011, the day after Steve Jobs passed away, Apple stock dipped 7 percent in early trading before rebounding to just 0.23 percent lower than its closing price on Oct. 5, 2011. Even though Jobs was no longer CEO at that point, his death had a large impact on the company.

pend on the size of the company he or she oversees. In a big company, setting the strategy in all departments and for all facets of the industry can be a full-time job. This is why you never see CEOs of large corporations stepping into the warehouse and helping to get orders through. In smaller companies and startups, things are usually different. A CEO who was also the founder of the company and is struggling to make it grow probably has a more hands-on role. He or she is more likely to step into any role necessary to get the job done. And, of course, the daily responsibilities of a CEO may also vary across industries.

Even though they can delegate power, CEOs are ultimately responsible for everything related to management, such as operations and financial matters. This means that the chief operating officer (COO) and chief financial officer (CFO) report directly to the CEO. As we've mentioned, since the board of directors chooses the CEO, he must, in turn, report to the board. Depending on how involved the board chooses to be, it can take a backseat to the CEO's vision and decisions. Or the board could opt to take a more direct role and charge the CEO with carrying out its plans. The CEO's personality is a major factor in determining his or her relationship with the board. In general, CEOs tend to have domineering, arresting personalities that can help them wield power over a board. But because the board has the power to choose and remove the CEO, there's always that check on power that can reign in a CEO's behavior. Regardless of whether it's a big or small company that he or she oversees, the CEO is usually instrumental in setting the tone for an organization. CEOs are able to use their power and method of leadership in a way that motivates employees. For instance, if employees get the impression that their CEO is working as hard as they do and that he or she really appreciates their hard work, this can elicit loyalty from all levels of employees. But the CEO doesn't always set a positive tone; his or her behavior can discourage employees as easily as it bolsters their morale. If a CEO comes across as unattached to the company's employees and flies off frequently on exotic vacations, employees may not feel compelled to work hard for him or her. Many people assume that because of their heavy responsibilities, CEOs are especially prone to stress-related health problems. According to some research,

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however, those in mid-level management are more likely to develop health problems than those who work at higher levels of the corporate ladder. So it would seem that more responsibility doesn't necessarily equate to more stress. However, some argue that top-ranking CEOs are able to avoid job stress by dodging responsibility. When a company's performance takes a dive, CEOs may try to pass the buck down to lower executives. Although this is just one possible explanation for why CEOs wouldn't be as stressed as some of those managers to whom they delegate power, shirking responsibility has been shown to be an unwise business tactic. TOMORROW NEVER DIES It is up to the board of directors to hire and fire CEOs, in theory at least. In reality, it might be a different story. In the past, boards of directors generally took a passive role in their corporate oversight. It was the accepted tradition that CEOs should choose and groom their successors while they're still at the company. Once the CEO died or retired, boards typically followed suit and elected the former CEO's choice. But not every CEO phases himself or herself out of the picture gradually like Gates did. In the modern dynamic of corporate culture, a board of directors is more likely to take an aggressive role in appointing a successor. In fact, it's not uncommon for the board to make an independent choice, perhaps selecting a candidate from outside the company. Hiring CEOs from outside the organization has become more popular lately. Because of the problems than can ensue from the sudden death or departure of a CEO, experts recommend that boards always have a plan ready for a stable transition. This would involve communicating with various managers to appoint the best successor.



GREEN BUSINESS

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POSTER GRAPHICS

L’ÉCOLOGIE,

UN CHOIX ÉCONOMIQUE…

PENSER VERT, c'est aussi faire des économies. Nizaar Dowlut en est conscient. Epaulé de plusieurs collaborateurs et surtout de ses employés, le directeur de Poster Graphics a conçu les plans du nouveau bâtiment de la compagnie, qui connaît une ascension fulgurante. A tel point que, la semaine dernière, elle a changé d’appellation pour devenir PG Group of Companies. Nizaar Dowlut peut être fier de ce bâtiment flambant neuf, qui doit abriter les futures activités du groupe. Tout y est écologique : pas de climatiseur, aération et lumière naturelles, utilisation exclusive d’ampoules Led le soir et système de recyclage de l’eau. Malgré tout, ce jeune homme de 34 ans reste humble et sincère. « J’ai souhaité, c’est vrai, apporter ma pierre à l'édifice de Maurice Ile Durable. Mais je ne veux pas être hypocrite, je l'ai aussi fait pour économiser sur les factures », nous explique-t-il. Le fait que PG Group of Companies ait mis les petits plats dans les grands pour son nouveau bâtiment à Pailles est la preuve que les chefs d'entreprise sont de plus en plus conscients de l'importance d’allier écologie et économie. Poster Graphics occupait il y a quelque temps un bureau restreint, et lorsqu’il a fallu déménager en raison du succès rencontré, Nizaar Dowlut n’a pas hésité. « On parle beaucoup de Maurice Ile Durable, alors je me suis dit pourquoi pas. Mais je dois vous avouer que l’idée, pour moi, était surtout de faire des économies. Dans notre ancien bureau, 70% de notre facture d'électricité était consacrée aux climatiseurs », ajoute-t-il. ATMOSPHÈRE POSITIVE Nizaar Dowlut a voulu rectifier le tir grâce à un nouveau bâtiment dont il a personnellement dessiné les plans. Lorsque nous lui avons rendu visite le matin de l'inauguration, des tra-

PHOTO : NICHOLAS LARCHÉ

Il voulait d’un bâtiment qui répondrait à la fois au souci contemporain de respecter l’environnement et à celui que les entrepreneurs ont toujours eu : réduire la facture énergétique. Résultat : Nizaar Dowlut a vu sa boîte, Poster Graphics – rebaptisée depuis PG Group of Companies – s’installer dans 4 000 mètres carrés de locaux modernes et efficaces | DOROTHY BONNEFEMME

STRATÉGIE. PG Group pourra faire des économies grâce au concept vert

vailleurs s'affairaient encore à installer des équipements, à donner les derniers coups de marteaux, à placer les plantes... Mais c’est d’abord la lumière naturelle qui éclaire le bâtiment qui a retenu notre attention. Au-delà de la luminosité des lieux, c’est tout une atmosphère positive qui s’en dégage. Nous avons ensuite été invités à prendre les escaliers – en bois – pour rencontrer Nizaar Dowlut. Les bureaux se trouvent à l’étage, mais il n’y a pas de séparation ou de portes fermées à clé. Ici, tout le monde peut voir tout le monde. « En outre, la lumière du soleil et l’air frais circulent sans problème. Nous travaillons dans la communication et il est primordial de se voir, de pouvoir communiquer… Je vous assure que c’est du temps de gagné », explique le jeune directeur, venu à notre rencontre tout souriant, et avec une allure

décontractée. SYSTÈME GÉOTHERMIQUE Ce dernier, un peu pressé, ajoute que le rez-de-chaussée est surtout consacré aux équipements. Après que le plan ait été dessiné, il a été envoyé en Chine, où la structure a été réalisée. « Ensuite, ce sont les gens du bureau, eux-mêmes, qui ont procédé aux montages et à l'aménagement. Le tout nous a pris un an et quatre mois, et nous n’avons eu besoin d'un entrepreneur en bâtiment que pour le sol. Toutefois, il reste encore quelques travaux à réaliser », ajoute-t-il. Nizaar Dowlut nous a aussi parlé du système géothermique dit de surface, qu’on appelle puits canadien, ou encore puits provençal, qu’il compte mettre en place. « Vous savez, c’est vieux comme le monde, et avec l’aide des consultants français Bruno Carta et Benoit Schmidt, nous allons le

construire », explique-t-il. Le puits canadien sert surtout de climatisation naturelle. Il est basé sur le simple constat que la température du sol, à 1m60 de profondeur, est plus élevée que la température ambiante en hiver, et plus basse en été. Le principe est d’utiliser l'inertie thermique du sol pour prétraiter l'air ventilant les bâtiments. L'air ainsi obtenu est « meilleur », soit plus chaud en hiver et plus froid en été. L’EFFORT RÉCOMPENSÉ Nizaar Dowlut n'a pas chômé pour ce qui est de la construction de ce nouveau bâtiment, qui a nécessité des investissements de l’ordre de Rs 35 millions. Il a voulu faire les choses en grand. Ainsi, les locaux de PG Group of Companies, qui abritent l’ensemble des entreprises du groupe, s’étendent sur une superficie de 4 000

mètres carrés. Les cinq entités formant le groupe pourront s’engager, de manière autonome, dans le développement de leurs lignes de produits respectives. Il s’agit de Poster Graphics Ltd, de Primedia Outdoor, unité de fabrication et d’installation de panneaux publicitaires, de Metacut, unité de production de produits de décoration (métaux et non métaux) à haute valeur ajoutée et utilisant des techniques de découpage au jet d’eau, Decorative Metal Specialist (DMS), unité de travaux de métaux décoratifs pour balcons, balustrades, escaliers et autres, et finalement PG Engineering , unité de fabrication et de service d’équipements destinés à la production de l’énergie renouvelable (photovoltaïque, énergie éolienne, éclairage public solaire). « PG Group of Companies est désormais un groupe multi-industriel, qui annonce aujourd’hui sa vision et ses ambitions stratégiques. Par la maîtrise du savoirfaire et des technologies, nous visons la place de leader dans chacun des métiers qu’exercent désormais les différentes filiales de PG Group of Companies », fait ressortir Nizaar Dowlut. Ce dernier rappelle d'ailleurs que toujours dans le domaine d’un développement respectueux de l’écologie, son entreprise Primedia a été récompensée, l'an dernier, pour ses panneaux publicitaires ‘zéro carbone’. Des accolades, Nizaar Dowlut en a reçu plusieurs, dont le Young Enterprise Award de l’Africa Growth Institute en 2009, alors qu’il a figuré au nombre des nominés des Tecoma Awards 2010. Une reconnaissance qui est venue récompenser l’effort, la persévérance, le sens des affaires, la passion et la créativité du jeune entrepreneur, qui travaille d’arrache-pied pour répondre aux demandes des clients et bâtir un bel avenir pour ses entreprises.


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FESTIVAL CULINAIRE

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Grain d'Sel fait monter la pâte

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

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La gastronomie italienne fait son grand retour au Hennessy Park Hotel, à Ebène. Jusqu'au 20 octobre, les amoureux des pâtes pourront savourer toute une variété de plats concoctés par le Chef Thierry St Mart au restaurant Grain d’Sel. Capital s’y est rendu en éclaireur | DOROTHY BONNEFEMME « C'EST bien un spaghetti au saumon ? Pour la table 35 ? » Perchée sur ses talons et vêtue d'un tailleur noir, Ansooya Ragoobur, la responsable du restaurant Grain d'Sel, met la main à la pâte en servant des clients. Avec le Pasta Festival, les employés ont du pain sur la planche. Spaghetti, gnocchi, linguini, tortellini, tagliatelle, lasagne… les demandes pleuvent. Les clients, cravatés ou en costards, ainsi que les femmes, habillées élégamment, n'ont pas voulu rater le dernier volet des festivals culinaires qui se tiennent au Hennessy Park Hotel. En effet, depuis octobre 2011, le groupe Indigo, propriétaire de l’établissement hôtelier situé à Ebène, propose une panoplie de festivals. Le ‘Head Chief ’ Thierry St Mart nous cite entre autres celui de la paella, le ‘on the grill’, le festival japonais… En ce moment, ce sont des pâtes en tous genres que les fins gourmets sont invités à apprécier. Comme ce plat de lasagnes placées sur une planche et rafraîchies par une salade. Un plat sublimé par Thierry St Mart, qui a tout fait pour surprendre les clients. Ce plat a d'ailleurs été commandé par un Mauricien assis à l'une des tables du restaurant Grain d'Sel. Il n'est pas le seul à avoir choisi de goûter les plats au menu, qui semblent tous si délicieux. Le restaurant est d’ailleurs à moitié rempli en ce vendredi. C'est l'heure du déjeuner et la clientèle a répondu présent pour profiter du festival et des prix en promotion.

AU MENU. Des pâtes fraiches préparées par le Head Chief Thierry St Mart

SAVEURS ET ARÔMES Ansooya Ragoobur, qui s’exprime avec un petit accent, affiche déjà la satisfaction. « C'est le premier jour de la promotion et la majorité des tables a commandé des pâtes. Je suis heureuse, car je viens d’Italie. Et là, avec l'odeur des fromages, des pâtes fraîches, des tomates… je suis toute nostalgique », nous confie cette jeune femme d'un ton enjoué. Toute souriante, Ansooya Ragoobur, qui est à Maurice depuis quatre ans, s'excuse de


ENTREPRENDRE

Ansooya Ragoobur, la responsable de Graine d'Sel, veut simplement plaire aux clients

Avec l’odeur des fromages, des pâtes fraîches, des tomates… je suis toute nostalgique Ansooya Ragoobur, responsable du restaurant Grain d'Sel devoir nous laisser, car, dit-elle, « ici, le client est vraiment roi. Nous mettons les petits plats dans les grands pour les conquérir. Nous ne nous contentons pas de vendre. Notre but est de fidéliser nos clients pour qu'ils reviennent encore et encore ». En jetant un coup d'œil au restaurant, nous comprenons vite qu'elle a atteint son but. Notre regard est surtout captivé par cette table de dix personnes. Nous nous en approchons. Les filles sont en trois pièces et portent des talons, alors que les hommes portent des costumes. Ils nous expliquent alors qu'ils travaillent dans une institution bancaire d'Ebène et qu’ils fréquentent régulièrement les restaurants du Hennessy Park Hotel. Lorsqu'ils ont pris connaissance du Pasta Festival, ils n'ont pas voulu rater l’événement. Certains se sont laissés tenter par le gnocchi aux lardons fumés, accompagné d’une sauce crémeuse à l’huile de truffe, d'autres par le spaghetti aux trois champignons, saupoudré de fromage pecorino, ou encore par le farfalle au poulet avec une crème aux champignons… le tout accompagné d'un petit verre de vin ou du jus. Dans ce restaurant, l'ambiance est des plus feutrés. En dépit du fait que la plupart des tables soient occupées et que les serveurs fassent le va-et-vient pour répondre aux besoins des clients, on n’entend que des murmures. Idem en cuisine, même si une certaine frénésie y règne. Vêtus de tabliers et de toques, tous sont à l’ouvrage. Quelqu'un s'occupe de mettre les pâtes dans l'eau bouillante, alors que d'autres préparent les sauces, les goûtent et les placent dans les assiettes… A côté, un autre cuisinier prend le soin d'essuyer l’assiette pour enlever les traces de sauce avant de la décorer. Celle-ci est ensuite placée sur le comptoir pour être

servie au client. Le Thierry St Mart supervise tout le travail. « Nous sommes bien organisés. Notre mise en place est excellente. Ainsi, le travail se fait rapidement », explique-t-il. Soutenu par son équipe, ce jeune homme invite les clients à venir déguster une variété de pâtes accompagnées de délicieuses sauces remplies de soleil, de couleurs, de saveurs et d’arômes, ce qui ne peut que conquérir ceux qui aiment la bonne cuisine. Les commandes sont nombreuses, notamment parce que Thierry St Mart ne propose que des pâtes fraîches. « Même si cinq kilos de tortellinis requièrent deux heures de préparation intense, les cuisiniers n'abandonnent pas la partie. Ils travaillent d'arrache-pied pour séduire le plus exigeant des palais. Idem pour les sauces, qui sont retravaillées afin de révéler une farandole de saveurs et d’aromes », fait-il ressortir dans un français impeccable. DES PRIX ABORDABLES Le coup de cœur du Chef demeure, quant à lui, les tortellinis farcis aux épinards et au jambon de Parme. « C'est un jambon séché mis en salaison. C'est un produit haut de gamme », précise notre interlocuteur. Ce dernier conseille aussi les pennés préparées de façon arabiata, agrémentées de tomates et de basilique frais. Les pâtes à base de fruits de mer sont également bien goûteuses. Les végétariens, pour leur part, pourront savourer une sauce aux trois champignons. Une chose est certaine : les amoureux de la bonne cuisine ne rateront pas l'occasion de se faire plaisir. « Quand nous organisons les festivals, nous accueillons environ 70 clients pour le déjeuner. Pour le dîner, une centaine de fins gourmets, Mauriciens et étrangers, sont présents », explique Thierry St Mart. Surtout que les prix, n’ont rien de faramineux. Il faut ainsi compter Rs 200 pour les pâtes accompagnées de poulet et Rs 400 pour les tortellinis au jambon. A noter également qu'aucune réservation n’est nécessaire. Et comme les bonnes choses ne semblent pas avoir de fin au Hennessy Park Hotel, après le Pasta Festival, le public sera invité à venir déguster des crêpes au restaurant Grain d'Sel et au Sushi Bar. Mais ça, ce sera pour un autre texte…

LE COMMIS DE BOUCHER DEVENU CHEF Le dur labeur finit toujours par rapporter des fruits. Le parcours de Thierry St Mart, âgé de 34 ans, en est la preuve concrète. Après des études au collège New Eton, le jeune homme, qui adore cuisiner et manger depuis sa plus tendre enfance, prend de l'emploi à l'hôtel Le Labourdonnais, du groupe Indigo. C'est en tant que commis de boucher qu'il intègre le restaurant en 1996. Il y travaille dur, et après quelque temps, il a l’opportunité de passer en cuisine. Il se souvient d’ailleurs du premier plat qu’il a cuisiné. « C'était des rillettes de poisson salé. Je voulais mettre en avant ce produit local en utilisant la technicité française », dit-il en faisant de grands gestes de la main. Pari réussi pour cet habitant de Vacoas, qui, à partir de ce jour, n'a cessé de faire ses preuves. Il nous avoue cependant qu’il doit beaucoup au soutien du Chef Nizam Peeroo : « C'est lui qui m’a mis les pieds à l'étrier. Il m'a fait épouser la cuisine. Discipliné et rigoureux, il m'a donné les bons conseils ». Voulant exceller dans son travail, Thierry St Mart a aussi suivi plusieurs cours, en ‘kitchen operation’ à l'école hôtelière, en Hazard Analysis & Critical Control Point (HACCP), en chocolat et pâtisserie, en FMI Management… « J'ai des certificats comme ca », dit-il en s’aidant des mains pour indiquer une pile. Ce dernier a aussi eu l'opportunité de travailler dans les quatre coins de la France, de collaborer à 190 promotions culinaires et de participer à des compétions culinaires locales et internationales. « Je n'en suis pas sorti bredouille. En 2011, j'ai remporté le Youth Chef Culinary Challenge. J'ai aussi été récompensé lors du concours Black Box », nous confie-t-il. Ces expériences, Thierry St Mart les a vécues tout en restant fidèle au groupe Indigo. Ainsi, pendant cinq ans, il a été sous-chef aux hôtels Labourdonnais et Le Suffren. Et lorsqu'on lui a offert le poste de ‘Head Chief’ à l'hôtel Hennessy Park, il y a un an, c’est tout naturellement qu’il n’a pas laissé passer cette opportunité. Néanmoins, le travail est exigeant. Qui dit responsabilités dit aussi des heures de travail sans relâche. « Ma famille me soutient. Mais je dois avouer que tout n'est pas rose », ajoute-il. D'autant plus, avance-t-il, que certains jeunes pensent plus à leur salaire qu’à faire des sacrifices pour réaliser un travail sans faille. Thierry St Mart reste cependant positif : « Soutenu par mon équipe et le groupe Indigo, qui a de grandes visions, je peux vivre à fond mon métier. Ce dernier affirme avoir encore tout plein d'objectifs à réaliser. Il caresse, par exemple, le souhait de devenir Executive Chef, et ensuite, consultant. « La cuisine n'est pas mon gagnepain, mais ma vie », conclut-il, avec beaucoup de sérieux dans la voix.

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LA NAPOLETANA

Italia, al dente...

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Un service irréprochable, des plats savoureux et un lieu chaleureux. A 39 ans, Ashley Khemraz a déjà jeté les bases qui feront de La Napoletana, Pizzeria, Grill and Steak, un succès. Après Trou-aux-Biches, le restaurant de Grand-Baie vient consolider les assises de la franchise dans le nord du pays | DOROTHY BONNEFEMME

EXPÉRIENCE. Après avoir cuisiné pour le prince Charles, Ashley Khemraz est au service des Mauriciens

UN PLAT mariné avec des épices marocains, cuit sur le grill et servi avec une sauce à base d'abricot, accompagné de couscous et de fines herbes. Rien qu'en imaginant ce plat décrit avec passion par Ashley Khemraz, gérant et chef de cuisine de La Napoletana, nous avons l'eau à la bouche. Ce passionné de gastronomie, qui habite la capitale, a travaillé dans plusieurs pays d'Europe avant d’ouvrir un restaurant à Trouaux-Biches, puis un deuxième à Grand-Baie, où la part belle est faite aux plats italiens et à une cuisine mauricienne réinventée. Presque trois mois seulement après l'ouverture du premier restaurant de la franchise italienne La Napoletana dans l’île, voilà donc qu'un deuxième ouvre déjà ses portes. Nous avons voulu savoir pourquoi ce restaurant a conquis autant de palais. A notre arrivée sur les lieux, deux jeunes filles étaient assises à l'extérieur du restaurant. Après quelques minutes, nous avons compris qu'elles attendaient de prendre livraison de leurs commandes, car elles avaient opté pour des plats à emporter. Arrive ensuite un couple. Après avoir consulté le menu et commandé deux pizzas, l'une à base de fromage et l'autre de fruits de mer, ils se rendent à l'étage. Quelques minutes après, le portable

d'Ashley Khemraz sonne. C'est quelqu’un qui lui passe une grande commande comprenant pizzas, salades et grillades. La facture s'élève à plus de Rs 2 000 et les plats doivent être livrés dans les environs de Super U avant 12h30. Le gérant note personnellement la commande, donne les ordres en cuisine et revient ensuite vers nous. « Nous notons qu'il existe un bel engouement pour vos plats », lance-t-on alors à Ashley Khemraz. « Depuis samedi dernier, jour de l'ouverture, c'est un va-et-vient incessant. La cerise sur le gâteau, c'est que dans la soirée de samedi, c'était plein à craquer », explique le gérant de La Napoletana, tout content de lui. « Ici, nous invitons les fins \gourmets à découvrir une autre facette de la cuisine. J'apporte ma touche personnelle et mes 20 années d'expérience à tous les plats. Par exemple, nous servons le steak avec des légumes, nos côtelettes d'agneaux sont agrémentées de menthe et de pomme de terre rôtie et nos poissons sont frais, puisque nous nous approvisionnons au débarcadère qui se trouve en face. « Ce fruit de mer, je le propose en papillote, grillé et accompagné de frites. Ici, ce n'est pas une dizaine de saveurs dans une assiette. Trois à quatre nous suffisent amplement, car elles permettent aux clients de découvrir réellement le produit », explique notre interlocuteur avec fougue. SE DÉMARQUER La Napoletana, c'est un large choix de plats. Ashley Khemraz, vêtu de l'uniforme du restaurant – un polo blanc por-

tant le logo de l’entreprise et un pantalon noir –nous confie qu'il a conçu une carte spéciale pour les clients qui optent pour les plats à emporter et les livraisons à domicile. « Nous invitons les amoureux de la bonne chère à choisir les calamars grillés accompagnés d'une salade de roquette, des lasagnes à la bolognaise, des cuisses de poulet marinées au yaourt et aux épices de la Grande péninsule, ainsi qu’une sauce ‘raita’ », poursuit-il. L’autre atout de La Napoletana réside dans la qualité des produits utilisés. « Dans notre cuisine, vous ne trouverez que des bonnes choses. J'en achète la majorité auprès des fournisseurs spécialisés dans des produits italiens. Je suis à l'affût de bonnes affaires, alors je peux proposer de bons plats à des prix abordables », ajoute le gérant. Chez La Napoletana, un Carpaccio di Mare coûte ainsi Rs 220, un Scoglio Piccante se vend à Rs 240, alors que le prix d'un plat de pâtes fraîches est d'environ Rs 290 et les pizzas dans les Rs 300. Les desserts n'ont pas non plus été négligés. Lors de notre visite au restaurant, nous avons salivé en admirant les pannacota, les tiramisus et les glaces installés dans le présentoir. La Napoletana, il est clair, a voulu se démarquer. C'est d'ailleurs dans cette même ligne de pensée qu'Ashley Khemraz et ses partenaires ont créé, à l'étage, un ‘steak and grill house’, ainsi qu’un bar. Ce lieu est ouvert jusqu'aux petites heures du matin. « Nous avons aussi aménagé une terrasse. De ce fait, nous pouvons accueillir environ 200


ENTREPRENDRE

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CUISINE. Menus Italiens, plats grillés, cuisine Mauricienne revisitée, tout y est

DES STARS POUR CLIENTS

clients. Au rez-de-chaussée, c'est un lieu plus familial. Ici, nous ne servons guère de boissons alcoolisées, alors que des produits halal sont aussi disponibles », indique notre hôte. IL VEILLE AU GRAIN Du côté des meubles également, Ashley Khemraz a misé sur le chic. Lors de cet entretien, qui s'est déroulé autour d'un verre d'eau et d'un café, notre interlocuteur nous a appris que les couverts et deux des fours proviennent de France, de même qu’une partie des meubles, alors que le reste vient de la Chine. « Nous avons énormément investi dans cette entreprise », affirme-t-il, bien qu’il préfère ne pas citer de chiffre. Il lui a cependant fallu, dans une certaine mesure, respecter

le style de décoration de la franchise La Napoletana. Après quelques secondes d’intense réflexion, Ashley Khemraz nous explique que la marque étant très réputée, ce concept moderne de décoration sied bien au restaurant.

Rs 290 Le prix d’un plat de pâtes fraîches chez La Napoletana

A La Napoletana, c'est une équipe assez jeune qui est

présente pour répondre aux exigences des clients. Certains avaient déjà de l'expérience dans le domaine de la restauration, alors que d'autres ont été formés par Ashley Khemraz. Ce dernier les a d'ailleurs toujours à l'œil. Nous l'avons d’ailleurs vu rappeler à l’ordre un serveur. Celui-ci décorait un plat, mais le Chef estimait que la viande n'était pas placée bien au milieu. « Il faut utiliser l'assiette de manière intelligente », lui a-t-il lancé. Et comme pour donner l’exemple, il l'a fait personnellement, devant l'œil attentif de toute l'équipe. Ce n’est pas qu’en cuisine qu’Ashley Khemraz veillait au grain ce jour-là. Peu après, il a en effet rappelé à l’une des employées que les vitres de la porte d'entrée doivent briller, ou en-

core qu'il n'appréciait pas de voir traîner une boîte près de la cuisine. Il nous confie d'ailleurs que depuis l'ouverture de la branche de Grand-Baie, il ne quitte presque pas les lieux. « Ma mère, mes amis et ma fiancée me le reprochent, mais j'ai pris des engagements et je tiens à les respecter. Et puis la cuisine me passionne. J'adore me donner à fond en réalisant chaque plat », nous confie-t-il. C'est l'une des raisons qui a permis au premier restaurant La Napoletana à Maurice de connaître du succès. Ce qui a permis à Ashley Khemraz d'ouvrir celui de Grand-Baie. D'ailleurs, lance-t-il en guise de conclusion, d'autres restaurants sont prévus un peu partout à travers l'île…

Après de brillantes études au Collège St Andrews, Ashley Khemraz aurait pu se lancer dans une carrière d'avocat ou de médecin. « Je voulais être Chef. Il était hors de question que je change d'avis », soutient-il en rigolant. En effet, dès l'âge de sept ans, Ashley Khemraz voulait devenir un professionnel de la cuisine. « Mes parents possédaient une entreprise. Ils bossaient dur. Souvent, je me retrouvais à la maison sans avoir de repas convenable à me mettre sous la dent. D'ailleurs, maman était une piètre cuisinière. Alors j'étais obligé de me débrouiller. Par la force des choses, je me suis perfectionné », ajoute-t-il. Le déclic est survenu lorsqu'un jour, Ashley Khemraz a invité son ami d'enfance, Razack Mohamed, à venir déjeuner. « J'étais encore très jeune. J’ai préparé des lentilles, de la daube de poulet, du riz et de la salade. Même mes parents étaient étonnés lorsqu'ils ont vu mes plats », se souvient-il, les yeux remplis d'étincelles. Ainsi, après les études secondaires, lorsque son père l'a interrogé sur son choix de carrière, « j'ai répondu sans une once d'hésitation que je voulais être chef. Alors je suis parti en France pour suivre des cours, pendant quatre ans, en cuisine, boulangerie et pâtisserie ». Ashley Khemraz est ensuite retourné au pays et a pris de l'emploi à l'école hôtelière, pendant quatre ans. Lorsque son oncle, qui est propriétaire d'un restaurant en Ecosse, a été victime d'une crise cardiaque, ce dernier a demandé à son neveu de venir prendre la relève. C’est ainsi que pendant trois ans, Ashley Khemraz fera tourner le restaurant. Entre-temps, l'état de santé de son oncle s'est amélioré. Mais comble de malheur : le premier jour qu’il reprend le boulot, raconte Ashley Khemraz en rigolant, l’oncle met le feu, par accident, au restaurant. Le jeune homme décide alors d'aller tenter sa chance sous d'autres cieux. Il se rend en Angleterre, où il entame une carrière à faire des envieux : « J'ai travaillé aux restaurants Red Snapper, Absolute Taste, Blue Tomato… J'ai cuisiné pour les clients de jets privés, la reine Elizabeth, David Beckham, le prince Charles, Kate Moss, Paul McCartney… » Cependant, à la mort de son père, Ashley Khemraz décide de retourner dans son île natale. « Je dois beaucoup à ma mère. Ainsi, lorsqu'elle s'est retrouvée seule à la mort de mon père, je suis revenu ici », explique-t-il. Après une vingtaine d'années de métier, Ashley Khemraz nous assure qu'il ne regrette pas une seconde d'avoir choisi la cuisine. « Cela aurait été impossible pour moi d'exercer un autre métier », assure-t-il.


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PARCOURS

Dieu occupe la première place dans sa vie. Vient ensuite le pain. Cet aliment de base lui a permis de devenir un homme d'affaires prospère. Rencontre avec le sympathique et terre à terre Kumar Roopesh Jayekurun, patron de l’entreprise Loksion | DOROTHY BONNEFEMME

ROOPESH JAYEKURUN

UNE FOURNÉE EXCEPTIONNELLE… KUMAR ROOPESH Jayekurun brasse des millions. Sur sa table de bureau, à Cité Richelieu, des pièces de monnaie gisent ça et là, près d’une importante liasse de billets. Si à 37 ans, ce jeune homme peut profiter d'une vie aisée, c'est grâce, avant tout, aux sacrifices consentis depuis qu’il a commencé comme aideboulanger à l'âge de 12 ans et qu’il effectuait tous les travaux ingrats. Aujourd'hui, son entreprise, Loksion (Ndlr : onction en français), est florissante. En neuf ans, Kumar Roopesh Jayekurun a racheté trois boulangeries et les a transformées en deux entreprises florissantes : Le Flamboyant, à Richelieu, et Notre Dame, qui se trouve dans la localité du même nom. Plus de 20 000 pains sortent quotidiennement des fourneaux des deux boulangeries, qui proposent également des gâteaux. Les produits, affirme le directeur des lieux, sont très prisés. La satisfaction des clients étant primordiale pour Kumar Roopesh Jayekurun, pour atteindre la perfection, l’homme d'affaires s'investit à fond dans son travail. « Je passe la majeure partie de mon temps au boulot, car il y a toujours à faire. J'aime bien avoir un œil sur tout ce qui se passe dans mes entreprises », nous confie-t-il. AIDE-BOULANGER C’est cette obsession de la qualité qui l'a aidé à gravir les échelons. Tout en jouant avec le fermoir de sa montre, notre interlocuteur nous raconte ainsi comment il n'était guère porté sur les livres quand il était enfant. Après avoir arrêté ses études après le primaire à l’école Baichoo Madhoo, il s’est mis à travailler avec ses proches, qu’il accompagnait dans les champs qu’ils

LE PAIN, TOUT UN TRAVAIL…

BOSSEUR. Kumar Roopesh Jayekurun ne comptait pas les heures qu’il passait au boulot

Je venais à la boulangerie à 23 heures. Je m’occupais des mélanges, de la pâte, de la cuisson... Ensuite, pendant que je mettais une autre partie des pains sous cuisson, j’allais livrer ceux qui étaient déjà prêts. Je disposais de 20 minutes seulement. S’il m’arrivait d’être en retard, tous mes pains étaient cramés

possédaient à Ebène, pour récolter des pommes de terre. Ainsi, lorsque ses cousins ont pris de l'emploi à la boulangerie Baguette Magique, c’est tout naturellement que Kumar Roopesh Jayekurun, alors âgé de 12 ans, les a suivis. Il y sera employé comme aide-boulanger. Ce dernier se souvient qu'au départ, son travail consistait surtout à compter les pains, nettoyer, laver… Un travail éreintant qui lui rapportait Rs 125 par semaine. Avide d'apprendre, il profitait de chaque minute de libre pour côtoyer les boulangers. C’est ainsi qu’au fil du temps, il apprendra son métier et fera ses preuves. Il quitte par la suite Baguette Magique et prend de l'emploi dans d'autres boulangeries de la Ville des Fleurs. Souhaitant progresser dans sa vie professionnelle, Kumar Roopesh Jayekurun pense qu'une carrière dans le

C'est à 20 heures que débute le travail à la boulangerie Le Flamboyant. Farine, levure, améliorant… tout doit être bien dosé pour préparer du bon pain, afin que les clients soient satisfaits et le patron content. « Lorsque les pains sont goûteux, croquants et de bonne taille, je suis un homme heureux. Autrement, je suis de mauvaise humeur », souligne Kumar Roopesh Jayekurun, sourire en coin. Assis dans un très modeste bureau, où trône une belle télévision qui semble servir de fourre-tout, le directeur de Loksion le confirme : le pain c'est toute sa vie ! Ainsi, les employés doivent faire les choses à la perfection. Notre interlocuteur, en nous faisant visiter sa boulangerie, qui s'étend sur 2000 pieds carrés, nous explique que d'abord, les ingrédients, notamment 50 kilos de farine, de la levure et de l'améliorant, doivent être mélangés dans une batteuse pendant 15 minutes. Lorsque la pâte est prête, elle est mise au repos sur une table. Alors que la pâte qui sera utilisée pour les pains maisons est roulée en boule à la main, celle destinée aux flutes et aux baguettes est mise dans une machine. Après quoi, la pâte est de nouveau mise au repos, sur un chariot, pendant environ 45 minutes. Lorsque les pains ont gonflé, ils sont placés au four pendant 20 minutes. Nous avons d’ailleurs pu admirer, durant notre visite à la boulangerie, les pains cuire dans le four, en dégageant ce formidable parfum que l’on connaît. A côté, un employé nettoyait les plateaux qui seraient utilisés le lendemain, alors qu'un autre arrosait une pâte de graines de sésame, ainsi que d'un liquide, pour donner une belle couleur et du croquant au pain.


domaine de l'hôtellerie pourrait lui convenir. Comme un certificat s'avère nécessaire pour trouver de l’emploi dans ce secteur, le jeune boulanger s'inscrit à une formation dispensée par Les Moulins de la Concorde. A son grand étonnement, lors des cours, l'instructeur lui demande de partager son savoir-faire avec les autres stagiaires. Kumar Roopesh Jayekurun se lie aussi d'amitié avec Rajen Nursimooloo, le propriétaire de la boulangerie Le Flamboyant. Conquis par le professionnalisme du jeune boulanger, ce dernier veut l'embaucher. Mais il se heurte à un refus catégorique. Notre interlocuteur nous explique qu’à cette époque, il souhaitait vraiment travailler dans l'hôtellerie, car entre-temps, il s’était marié à Rina et le couple avait eu une fille, Yoshika. L’HOMME À TOUT-FAIRE Néanmoins, après négociations, les deux hommes parviennent à accorder leurs violons. Rajen Nursimooloo propose alors à Kumar Roopesh Jayekurun d'acheter sa boulangerie pour Rs 4 millions. « Je n’avais pas un rond en poche. Alors, Rajen Nursimooloo décide de me vendre son entreprise à crédit », explique notre interlocuteur. Sentant l’aubaine, Kumar Roopesh Jayekurun saute en effet sur l'occasion. On est alors en 2003. Mais vu qu’il n’a pas les fonds nécessaires, il est hors de question d'employer quelqu'un. Le nouveau propriétaire doit donc travailler comme un damné. C'est avec une grande fierté et un brin de nostalgie dans la voix qu'il revient sur cette partie de sa vie. « Je venais à la boulangerie à 23 heures. Je m'occupais des mélanges, de la pâte, de la cuisson... Ensuite, pendant que je mettais une autre partie des pains sous cuisson, j'allais livrer ceux qui étaient déjà prêts. Je disposais de 20 minutes seulement. S'il m'arrivait d'être en retard, tous mes pains étaient cramés », nous confiet-il. Après la livraison, il préparait des pains pour les vendre de 5 heures à 9 heures. Venait ensuite le moment d'aller collecter ses sous auprès des commerçants et de s’occuper des travaux administratifs, ou encore de l'achat des ingrédients. Vers 16 heures, Kumar Roopesh Jayekurun rentrait finalement chez lui pour se reposer. Puis, vers les 22 heures, il reprenait la route de la boulangerie, où l’attendait toute une nuit, suivie d’une journée, de dur labeur. SOUCIS EN CASCADE Après un an de travail à ce rythme infernal, notre boulanger emploie quelqu’un pour l’aider. Au fil des mois, vu que les affaires marchent bien et que les commandes pleuvent, le directeur de Loksion embauche de nouveau. Ce dernier rencontre cependant d'énormes soucis avec les employés. Souriant à ces souvenirs qui le mettaient à l’époque sur les nerfs, il nous raconte : « A 16 heures, je passais les récupérer dans le van.

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PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

PARCOURS

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20 000 pains sont préparés quotidiennement par la compagnie Loksion

Rs 700 000 Prix auquel Kumar Roopesh Jayekurun a racheté la boulangerie Notre Dame en 2011 Certains étaient ivres, d'autres dormaient ou n'étaient carrément pas chez eux. Alors je me retrouvais à court de main-d'œuvre et je devais travailler avec acharnement pour combler leurs absences. C'était l'enfer et j'étais constamment stressé ». En 2007, Kumar Roopesh Jayekurun décide de faire venir de la main-

d'œuvre du Bangladesh. A ce jour, ils sont ainsi une dizaine à travailler pour Loksion. Le directeur est très content d’eux, puisqu’il affirme qu'il n'a plus de souci avec ses employés. Ce problème réglé, les affaires de notre interlocuteur se sont davantage développées. En 2007, il a acheté les équipements d'une boulangerie à Albion, au coût de Rs 2,2 millions, et l'an dernier, il a racheté une boulangerie à Notre-Dame. « Je suis croyant et je fais tout le temps de bonnes affaires. Le Bon Dieu m'ouvre les portes. Cette boulangerie, je l'ai rachetée à Rs 700 000. Elle continue à opérer et de temps à autre, je vais sur place pour m'assurer que tout fonctionne convenablement », poursuitil. Malgré tout, Kumar Roopesh Jayekurun est confronté à des pro-

blèmes, notamment en ce qui concerne la farine. « Parfois, elle est de mauvaise qualité. Alors le pain ne gonfle pas suffisamment ou reste blanc », explique-t-il. Pour notre interlocuteur c'est alors des soucis en cascade. Heureusement, au fil des années, et des ennuis, ce dernier a appris à mieux gérer les choses. Sa foi en Dieu, préciset-il, l'aide aussi énormément à faire face aux aléas de la vie. Comme une litanie, Kumar Roopesh Jayekurun ajoute de nouveau : « Je n'avais pas cinq sous en poche, mais mes efforts n'ont pas été vains ». Et ce n’est pas maintenant, alors que le succès est au rendez-vous, qu’il faut compter sur lui pour baisser pied. Bien au contraire, il continue à travailler dur afin de proposer des produits de qualité à ses clients.



MARKET Aquarelle bags CIEL Chairman's Award

THE EFFORTS of the 410 employees involved in the garment making unit of Aquarelle Clothing Ltd, in Grand-Bois, paid off when they received the CIEL Group Chairman’s Award for Manufacturing Excellence, having shown the highest level of excellence in clothing manufacturing. The name of the winning company for 2012 was announced at the Octave Wiehe Auditorium, in Réduit, during the Chairman's Award night on Saturday last. At the event, Arnaud Dalais, Chairman of CIEL Group, talked about the 40 years of existence of Floreal Knitwear and paid tribute to all those who have contributed to the birth and development of the international textile group. “The lesson to be retained from this great adventure is the perseverance in this particular industry, which is full of challenges”, he added.

Other prizes handed out on the night included the Most Curious and Entrepreneurial Manager Award, the Human Resource Excellence Award and the Quality and Environment Award.

sed Marc Hein, chairman of the Financial Services Commission of Mauritius to the audience at the Asiamoney Summer Awards Night 2012, held in Hong Kong last week. The Asian magazine celebrated the winners of a set of its prestigious annual awards and market-leading polls which included the leading recruitment advisers, top foreign exchange services providers, leading cash management operators, and best private banks in the region. Rama Sithanen, Chairman of IFS, Ken Poonoosamy, CEO of the Board of Investment, as well as Ibrahim Ayoub, Managing Director of Daiichi & Representative of Asiamoney for Mauritius & Africa, were also among the Mauritian delegation. The Asiamoney Summer Awards Night is a prestigious yearly event to held recognize excellence in the Finance & Banking sector in Asia, based on polls held by Asiamoney via the banks, clients and corporate investors.

FSC Chairman promotes Mauritius at Asiamoney Awards Night “MAURITIUS’S COMBINATION of cultural, financial and legal characteristics makes it an excellent hub for companies and financial institutions seeking to invest in Africa,” stres-

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ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA DEM

CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT

Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun

CAPITAL

Country AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

Denomination

AIR MTIUS LTD

OMNICANE LIMITED

MERCREDI 17 OCTOBRE 2012

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Buying Currency AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

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DD 30.449 30.275 38.495 37.5733 24.2339 24.3288 3.3433 31.8145 47.7231 29.7579

GOLD COINS TUESDAY, OCTOBER 16, 2012

PRICE

NMH

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BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, OCTOBER 16, 2012

MARKET SHARES TUESDAY, OCTOBER 16, 2012 COMPANY

EDITION 100

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Leevy Frivet, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien PHOTOGRAPHE Nicholas Larché COLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear, Vishesh Koonjobeeharry

Weight(gm)

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Price (Rs)

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3.41

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7395

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MARKET ACTIVITY TUESDAY, OCTOBER 16, 2012 Market Capitalization

167,069,981,983.40

Total Volume Traded

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Total Value Traded

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TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol Open LUX ISLAND 15.50 CMPL 14.80 ENL LAND LTD (P) 42.20 SWAN 325.00

Latest 15.80 15.00 42.50 326.00

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Volume 86,179 77,643 61,687 55,014 43,200

TOP GAINERS - DEM Symbol FORGES TARDIEU EUDCOS UNITED INVEST. MOST ACTIVE – DEM Symbol EUDCOS UNION FLACQ LTD MEDINE (P) CIEL TEXTILE LTD MEDINE(O)

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DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.


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VU LE nom du groupe hôtelier, il ne pouvait en être autrement. LUX* Resorts a en effet raflé le prix de ‘Luxury Travel Supplier of the Year 2012’ à la 23e édition des TTG Travel Awards, qui s'est déroulée le 4 octobre dernier, à Londres. Le trophée récompensant le vainqueur de cette catégorie nouvellement introduite a été remis à Julian Hagger, Chief Sales and Marketing Officier de LUX* Mauritius et Jane O’Shea, Head of Sales and Marketing pour le RoyaumeUni et l’Irlande pour LUX* Resorts. « Cette distinction est une preuve du bon travail que les équipes ont investi dans la nouvelle image de LUX* Resorts », a affirmé à cette occasion

DIRECTION

LUX* Resorts élu ‘Luxury Travel Supplier of the Year 2012'

Centara Hotels and Resorts s'implante à Maurice

ALORS QUE les profits des grands groupes hôteliers sont à la baisse, ce secteur enregistre l'arrivée d'un nouveau venu, le groupe Centara Hotels and Resorts. Son hôtel quatre étoiles, Centara Poste Lafayette Resort & Spa Mauritius, dont l’ouverture était initialement prévue à la fin de ce mois-ci, accueillera finalement ses premiers clients en décembre prochain. Le Centara Poste Lafayette Resort & Spa Mauritius' proposera des hébergements où luxe et intimité règnent en maîtres. Ses 98 chambres seront réparties comme suit : 87 chambres faisant face à l'océan et 11 chambres ayant vue sur la chaîne de montagnes. Toutes auront une terrasse privée. Plusieurs restaurants ouverts toute la journée proposeront une variété de cuisines locales et asiatiques, alors que des bars, dont un se trouve sur la plage, permettront aux clients de se détendre dans une bonne atmosphère. Un Club enfants sera aussi à la disposition de la clientèle familiale, alors que quatre salles de conférence pourront répondre aux besoins des entreprises et hommes d’affaires. « Nous sommes ravis d'ouvrir un établissement quatre étoiles dédié à une clientèle familiale, offrant un choix de séjours balnéaires en demi-pension ou en ‘All Inclusive’ », a déclaré Thirayuth Chirathivat, président-directeur général du Groupe Centara Hôtels & Resorts. Le groupe, soulignons-le, gère plusieurs hôtels en Thaïlande, notamment à Phuket, une des meilleures destinations touristiques au monde. J.S

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Julian Hagger. La compétition s'est déroulée en deux étapes. Pour chacun des prix décernés, les entreprises et produits ont d’abord été jugés par les agents qui travaillent avec les établissements hôteliers afin de définir une liste de candidats. Un panel de juges indépendants, possédant une expérience directe de l’industrie du voyage, a ensuite choisi le gagnant à

travers un vote. LUX* Resorts, pour rappel, est un groupe hôtelier basé à Maurice, avec des établissements également à la Réunion et aux Maldives. Il propose une approche plus fraîche et simple du luxe à travers des expériences spontanées et de nombreuses activités permettant de découvrir la splendeur de chaque destination. J.Y

GML renforce l’esprit de groupe PRÈS DE 10 000 personnes. C’est le nombre d’employés du groupe GML ayant participé au premier événement organisé sous le label GML Ensam, qui définit les événements communs à l’ensemble des compagnies du groupe. L’ensemble des employés de GML, de même que leurs proches, se sont ainsi retrouvés, le dimanche 7 octobre dernier, au stade Germain Comarmond, à Bambous. POUR UNE MEILLEURE RELATION Si la famille et le sport étaient mis de l’avant, notamment à travers un tournoi de football remporté par IBL devant une foule de supporters enthousiastes, cette journée était aussi et surtout le moyen pour les 14 compagnies du groupe de présenter leurs activités à l’ensemble des employés de GML. En parallèle aux matchs, les employés présents ont ainsi pu visiter les différents stands mis en place par les entreprises du groupe. Arnaud Lagesse, CEO de GML, a

RÉCOMPENSE. Thierry Lagesse, chairman de GML, remettant un prix à un des employés de la compagnie

tenu à saluer l’engagement des employés du groupe, à tous les niveaux, pour faire de cet évènement un succès. « Nous sommes réunis ici parce que nous avons travaillé ensemble pour faire de cet évènement un succès. Si nous continuons à donner le meilleur de nous-mêmes, à

vivre les valeurs de GML, qui sont l’intégrité, le respect, la solidarité et le professionnalisme, nous irons encore plus loin, tous ensemble » a-t-il déclaré à cette occasion. J.Y

Commerce : pour Courts, l’Afrique passe par le Kenya LE CONTINENT africain a une classe moyenne en pleine expansion. Comme d’autres, Courts, l’a compris. Le spécialiste de l’ameublement et de l’électroménager se prépare ainsi à ouvrir sa première succursale à Nairobi, au Kenya, avant la fin de novembre. Ce nouveau projet, baptisé Victoria Courts, est le résultat d’un partenariat entre Bramcom Holding, propriétaire de Courts Mauritius, et Victoria Furnitures, une importante firme kenyane spécialisée dans la conception et la fabrication de meubles. C'est dans cette optique qu'un accord de partenariat

vient d’être signé, à Nairobi, par Claudio Feistritzer, Chairman de Bramcom Holding, et Kirit Shah, CEO Manufacturing Division - Victoria Furnitures Group. Pour Claudio Feistritzer, Victoria Courts n’est qu’un début. « L’ouverture de Victoria Courts marque le début de l’expansion de la compagnie sur le marché africain. D’autres succursales verront bientôt le jour. Le Kenya représente un marché prometteur avec une population dépassant les 43 millions et une classe moyenne grandissante », at-il souligné.

La succursale de Nairobi sera d'une superficie de 40 000 pieds carrés et compte offrir toute la gamme de meubles et d’électroménager commercialisée par Courts. Elle comprendra également un espace réservé à un Samsung Concept Store, ainsi qu’une section dédiée à Gautier, fabricant français de mobilier contemporain. La succursale sera dirigée par Raj Doolun, qui était jusqu'à présent Executive Vice President de Courts Mauritius. Le groupe, rappelons-le, possède un réseau de 34 magasins à Maurice, Rodrigues et Madagascar. J.Y


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CERTIFICATION INTERNATIONALE

SAPMER OBTIENT LE LABEL ‘FRIEND OF THE SEA’ Le groupe de pêche réunionnais Sapmer, qui vient d'ouvrir une usine à Maurice, a reçu la certification internationale ‘Friend of the Sea’ pour son activité thonière | JESSEN SOOPRAMANIEN UNE DISTINCTION qui lui a été délivrée par l'organisation nongouvernementale du même nom. Afin d'obtenir ce label international applicable à toutes les activités de la compagnie, que ce soit à bord des navires ou à terre, dans l’usine de transformation et de valorisation de sa branche mauricienne, Mer des Mascareignes Ltd, Sapmer a dû se montrer conforme à huit critères établis par l'ONG, dont celui exigeant des activités thonières respectueuses du développement durable. Sapmer peut ainsi se féliciter d'avoir obtenu une telle certification. « Le groupe dispose doré-

la pêche en eau profonde dans les territoires économiques français de l’Antarctique et de l’océan Indien.

navant de l’une des principales certifications internationales pour les produits venant de pêcheries et d’aquacultures durables », peut-

on lire dans un communiqué de la compagnie. Le groupe, qui opère de l’île de La Réunion, demeure cependant spécialisé dans

EUROMONEY AWARDS

La HSBC maîtrise la gestion de trésorerie Son système bancaire sécurisé, la qualité de ses services et ses solutions de gestion de trésorerie. Ce sont trois des éléments majeurs ayant conduit le magazine Euromoney à élire la Hong Kong and Shanghai Banking Corporation (HSBC) ‘Best Domestic Cash Manager in Mauritius’ | JAMIROUDDIN YEADALLY BIS REPETITA. Pour la deuxième année consécutive, la Hong Kong and Shanghai Banking Corporation (HSBC) s’est vu attribuer le prix de ‘Best Domestic Cash Manager in Mauritius’ par le magazine Euromoney. L’institution bancaire a surtout été plébiscitée pour son efficacité dans la fourniture de solutions de gestion de trésorerie, la qualité de ses services et son système bancaire sécurisé. Le sondage Euromoney, basé sur un large éventail de marchés et de critères, visait principalement, à Maurice, les entreprises nationales et les ‘global business companies’. Pour la HSBC, ce prix valide le travail de la banque. « This is a great motivation for us to continue building the effectiveness of our relationships and the strength of our product range. The bank will continue to focus on client oriented and market leading so-

lutions through HSBC’s unique online platform, helping our clients achieve increased efficiency in their cash flow management », a déclaré Siew Meng Tan, CEO de HSBC Bank (Mauritius) Limited. Cette récompense est également un gage d'excellence reflétant les efforts des employés de la banque afin de fournir des solutions de ‘cash management’ à leurs clients. Elle vient souligner la position de HSBC en tant que

partenaire privilégié de la gestion de trésorerie dans toute l'Asie, surtout à un moment où l'efficacité et la sophistication des affaires peut faire un monde de différence pour le client. Pour rappel, le magazine Euromoney, qui a été créé pour couvrir la réapparition des marchés internationaux de capitaux transfrontaliers, rend compte de l’actualité du monde financier, de ses institutions et de ses utilisateurs.

CRÉATION DE 500 EMPLOIS Sapmer, qui compte opérer une flotte de navires à partir de Maurice quand ils seront livrés à partir de l'année prochaine, veut également renforcer sa sécurité alimentaire. Le groupe a ainsi fait une demande pour obtenir la certification ISO FSSC 22000 pour Mer des Mascareignes, qui est déjà certifiée ISO 22000. La certification FSSC 22000, qui a été créée en 2010 par le Global Food Safety

Initiative (GFSI), englobe les exigences de la norme ISO 22000 et incorpore celles du PAS 220. « Ce référentiel encadre un système de management global et ne s’attache pas qu’au produit. Cela permet une intégration plus pratique des autres systèmes de management de type ISO 9001 pour la gestion de la qualité, ISO 14001 pour l’environnement ou encore SA 8000 pour la responsabilité sociétale », précise le communiqué. A noter que selon les prévisions, Mer des Mascareignes devrait, à terme, créer au moins 500 emplois.

Réouverture de la pêche aux poulpes à Rodrigues : Un « franc succès » selon la COI

LA PÊCHE aux poulpes à Rodrigues été officiellement rouverte, la semaine dernière, après deux mois de clôture. Premier constat : cette fermeture temporaire, une grande première à Rodrigues, a porté ses fruits. « C’est un franc succès », a ainsi affirmé Dominique Greboval, le chef du Programme SmartFish de la Commission de l’océan Indien (COI), programme financé par l’Union européenne, et qui a soutenu l’initiative prise par l'Assemblée régionale de Rodrigues. Une décision courageuse nécessaire. « Ce sont les autorités qui, conscientes du problème de la pêche aux ‘ourites’, ont pensé à protéger les intérêts des pêcheurs afin de garantir le développement durable de cette pêche à Rodrigues, car dans moins de 10 ans, on n’aura plus de pieuvres si on ne fait rien », a expliqué le Commissaire de la pêche Richard Payendee. RIEN N’EST ENCORE GAGNÉ Le secteur de la pêche est considéré comme un pilier essentiel de l'économie de Rodrigues. Elle est également d'une grande importance au niveau alimentaire, car la consommation annuelle par habitant est estimée à environ 50 kg. Mais la pêche aux poulpes, aujourd’hui, se trouve à un tournant. « Depuis quelques années, nous voyons qu’il y a de moins en moins de pieuvres, mais nous n’avions pas le choix que de continuer à en prendre, car c’est notre moyen de subsistance », témoigne Stéphanie Claire, une pêcheuse d’ourites. « Heureusement, durant la fermeture, les autorités ont pu nous trouver des activités qui nous fournissaient quelques revenus », poursuit-elle. Reste que rien n’est encore gagné malgré les prises intéressantes suivant la réouverture de la pêche aux pieuvres. « Pour maximiser les avantages, les fermetures saisonnières doivent être combinées à une meilleure gestion de la pêche, notamment en termes de régulation de l’accès et d’un meilleur suivi des pêcheries », a ainsi ajouté Dominique Greboval. L.F


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« Combien de shopping malls devrons-nous avoir ? Combien d'hôtels allons-nous construire alors que la croissance touristique n'est pas énorme ? Il faut être raisonnable. Il faut réorienter l'investissement, il faut investir intelligemment », exhorte le ministre des Finances | JESSEN SOOPRAMANIEN

ECONOMIE

Le bon sens de Xavier-Luc Duval MIS À part les commentaires à caractère purement partisan et l'auto-satisfaction attendue sur certains fondamentaux, Xavier-Luc Duval commence à ajouter une petite dose de réalisme dans son discours. Commentant les indicateurs économiques face à la presse, hier, le ministre a qualifié le taux de chômage de 8% de « stable », le déficit budgétaire à 3% et la dette publique à 55% de « très raisonnables ». S'il se réjouit de la hausse de 20% de l'investissement étranger (FDI) pour les premiers six mois de l'année, Xavier-Luc Duval n'a pas caché son insatisfaction quant à l'investissement privé local qui a baissé de 3%. Expliquant cette contre-performance, le ministre trouve qu'il existe une saturation de gros projets immobiliers. « Combien de shopping malls devrons-nous avoir ?Combien d'hôtels allons-nous construire alors que la croissance touristique n'est pas

ATELIER DE TRAVAIL MAURICE-RÉUNION

Le développement durable au menu des îles sœurs MOBILISER LES acteurs publics et privés de Maurice et de La Réunion en vue d'intensifier la coopération économique entre les deux îles, le tout dans un souci de développement durable. Tel est le but de la rencontre Maurice-Réunion prévu pour aujourd'hui et demain, au Centre International de Conférence Swami Vivekananda, à Pailles. Ce premier atelier de travail, organisée par la compagnie alive2green, se veut la première d’une longue série de rencontres thématiques ayant vocation à se renouveler chaque année. Durant les deux jours que dureront ce premier atelier, des questions sur les enjeux du développement durable seront abordées par des décideurs du public et du privé. Ce sera aussi l'occasion pour les intervenants de découvrir les opportunités qu’offrent les deux îles. Des stands ont ainsi été aménagés afin de mettre en

avant le savoir-faire des acteurs mauriciens et réunionnais du développement durable. Omnicane, le géant du secteur cannier, sera partie prenante de l’événement. Jacques d'Unienville, Chief Executive Officer du groupe, voit en cette rencontre une excellente plateforme pour les professionnels engagés dans le développement durable, aussi bien que pour le public. « Comme nous sommes engagés dans l’industrie cannière, aussi bien que dans le développement durable, notamment avec la production d’énergie électrique à partir de la bagasse depuis 2007, ainsi que la production de bioéthanol à partir de la mélasse à partir de 2013, les professionnels présents et le public auront l’opportunité de découvrir le fonctionnement de nos complexes canniers de La Baraque et de L’Escalier », a-t-il souligné. J.Y

énorme ? Il faut être raisonnable. La qualité de l'investissement est mieux que la quantité. Il faut réorienter l'investissement. Il ne faut pas investir tout bêtement dans des ''White Elephants, il faut investir intelligemment », a fait ressortir le ministre.

« ROUPIE FORTE » Autre polémique qui n'en finit pas, celle de la roupie forte/roupie faible. Le ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, émet de vives critiques contre la politique monétaire. « Maurice a perdu un point de croissance à cause de la roupie forte », a-t-il avancé, hier, face à la presse, lors d'un tour d'horizon de la situation économique. Tout en rappelant que la politique fiscale est du ressort du gouvernement central, et que la politique monétaire relève de la Banque de Maurice (BoM), le grand argentier, qui fait aussi l'intérimat au bureau du

Premier ministre depuis lundi, a déclaré qu'un mauvais alignement du taux de change a joué contre la croissance économique, ce qui nous a coûté jusqu'à 1% de croissance. « La Banque de Maurice est independante, donc elle doit assumer ses responsabilités », a lâché le ministre. Commentant les dernières indications disponibles, le ministre des Finances a estimé une croissance de 3,2% pour cette année, alors que l'inflation pourrait être inférieure à 4, 3 %. « Même le Fond monétaire international (FMI) continue à prevoir une croissance de 3,4% pour Maurice, ce qui est déjà très loin de son worst case scenario d'une croissance de 1, 7% », a précisé le ministre qui revient justement d'une réunion avec la Banque mondiale et du FMI au Japon. Ces deux institutions prévoient une légère reprise économique mondiale l'année prochaine, tablant sur une croissance de 3,6%.

« TOU SA POU SA »

Samsung rend ses produits plus accessibles NUL BESOIN d'aller frapper à la porte de plusieurs revendeurs d'électroménager pour acheter ce qu'il faut pour votre maison. La firme Samsung, considérée comme le numéro un mondial en matière d'équipements électroménager, vient de l'avant avec une offre alléchante. Logima, filiale du groupe Harel Mallac et distributeur officiel de la marque Samsung à Maurice, a, en partenariat avec Axys Leasing, lancé, ce lundi, un nouveau mode de financement pour l'achat à crédit des produits de la marque sud-coréenne. Celui-ci vous permet de choisir un lot de produits Samsung valant, au minimum, Rs 50 000. Pour des achats de cette somme, vous aurez à vous acquitter de mensualités de Rs 1385 pendant 48 mois, le tout avec zéro dépôt, un taux d'intérêt de 10,5% et assurance tous risques gratuite sur la durée du paiement. Une offre d'autant plus intéressante que Samsung est le seul fournisseur d’électronique grand public à proposer une gamme complète de produits répondant aux besoins de toute la famille, et qui va de l’audiovisuel aux appareils ménagers en passant par les téléphones portables et les produits informatiques. POLITIQUE DE PROXIMITÉ « Nous souhaitions apporter quelque chose de nouveau sur le marché pour rendre le produit Samsung plus accessible au public. Nous avons vu la nécessité d'introduire une nouvelle option de financement, d'où le partenariat qui a été mis en

place entre Logima, filiale du groupe Harel Mallac, et Axys Leasing », a déclaré Yash Roy, Operations Manager chez Logima. Cette filiale prône d'ailleurs une politique de proximité avec le grand public, grâce à ses 90 points de vente à travers le pays. Cette nouvelle offre, pour Logima, arrive également à un moment où les consommateurs se montrent plus prudents dans leurs achats. « Les gens sont beaucoup plus 'risk-averse' et sont très méticuleux quant à la recherche des meilleurs produits ou des meilleurs prix. Là, on parle d'une économie assez conséquente en termes d'intérêts à payer sur ce mode de financement. Le choix est clair », a conclu Yash Roy. J.S



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