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LES PAYS LES PLUS CORROMPUS D’AFRIQUE Selon le rapport publié en 2011 par Transparency International, qui classe 185 pays selon la perception de la corruption, les nations africaines sont gravement touchées. Dernier, la Somalie obtient une note de 1/10. Edition 70 – Mercredi 21 mars 2012

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Votre hebdomadaire à Rs 15

QUIA NOMINOR LEO Dans un pays où la politique et le mythe des princes sont toujours sport-roi, rien d'autre qu'un retour aux écritures anciennes d'un vieux stratège ne peut expliquer le présent et prédire les scènes à venir. Dans cet énième acte, deux acteurs se battent sans pitié pour jouer, encore une fois, le rôle du prince

MT : SAJ ET RAMGOOLAM SUR LA MÊME LONGUEUR D’ONDE QATAR AIRWAYS: UN PARTENAIRE POUR TRAVERSER LE DÉSERT

RAMA VALAYDEN : « RAMGOOLAM EST PRESQUE PRÉSIDENT » POUVOIRS : QUI A LE DERNIER MOT ? RAMGOOLAM LE LION ROUGE JUGNAUTH LE RENARD

RETAIL DE LA HSBC

RS 10 MDS

pour les Lagesse AfrAsia Bank Limited, filiale du groupe GML de la famille Lagesse, a fait l'acquisition du Retail Banking Business de la Hong Kong and Shanghai Banking Corporation (HSBC) à Maurice, dont la valeur a été estimée à dix milliards de roupies. Une opération qui vient modifier la donne dans le secteur banquier


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FINAL REPORT

ACQUISITION DES OPÉRATIONS DE RETAIL BANKING DE HSBC

DIX MILLIARDS

DE PLUS POUR LES LAGESSE

AfrAsia Bank Limited, filiale du groupe GML de la famille Lagesse, a fait l'acquisition du Retail Banking Business de la Hong Kong and Shanghai Banking Corporation (HSBC) à Maurice, dont la valeur a été estimée à dix milliards de roupies. Une opération qui vient modifier la donne dans le secteur banquier

LE PAYSAGE bancaire connaîtra très prochainement des changements. AfrAsia Bank Limited a raflé la cagnotte en rachetant le Retail Banking Business de la Hongkong and Shanghai Banking Corporation (HSBC) à Maurice à la suite d'un exercice de 'due diligence'. Une opération rendue possible par la profonde restructuration du portefeuille d'opérations de HSBC Holdings Plc à l'échelle mondiale. Plusieurs banques étaient en lice pour cette acquisition d'une valeur de dix milliards de roupies. Outre AfrAsia Bank Ltd, filiale du groupe GML appartenant à la famille Lagesse, la State Bank of Mauritus

(SBM) et la Standard Bank étaient de la course. Il ressort même, dans le milieu bancaire, que la SBM partait avec le statut de second favori après AfrAsia Bank. C'est à partir du mois de janvier que les rumeurs quant à l'éventuelle vente du Retail Banking Business de la HSBC à Maurice ont pris forme. Dans un entretien récent accordé au magazine l'Eco Austral, le gouverneur de la Banque de Maurice a commenté la nouvelle. « La HSBC fait face, depuis quelques années, à des difficultés dues à la crise. Elle a d'ailleurs récemment vendu de nombreux actifs aux Etats-Unis, au Mexique, ou encore au Japon, afin de se recentrer sur son métier de base. L'institution, dont le siège social se trouve à Londres, souhaite céder son activité de banque de détail à Maurice pour dégager des capitaux et exercer uniquement son activité offshore », avait déclaré Rundheersingh Bheenick. VASTE RESTRUCTURATION En effet, la HSBC, la plus grande banque européenne, a, au cours de l'année 2011, vendu des activités bancaires au Japon, au Costa Rica, au Salvador, en Thaïlande, aux Etats-Unis et en Honduras, dans le cadre d’une vaste restructuration qui vise à réduire ses coûts et à se concentrer sur la croissance. La banque avait annoncé, l’année dernière, une baisse massive de ses dépenses, dans un plan incluant des mesures qui devaient permettre d’économiser jusqu'à 3,5 milliards de dollars en 2013 et conduire à 30 000 licen-

ciements dans le monde. Sollicité pour une réaction vu que le Chief Executive Officer était en congé, le Head of Private Banking d'AfrAsia nous a affirmé que la banque n'a aucun commentaire à faire sur cette acquisition. Toujours dans le secteur banquier, selon des recoupements d'informations, il ressort que les dettes de nos trois principaux groupes hôteliers auprès des banques tournent autour de 35 milliards de roupies. Certains responsables de ces établissements siégeant également au sein des conseils d'administration de certaines banques, certains parlent de conflit d'intérêts en évoquant un paradoxe. Une source proche du milieu nous l'explique : les banques ne laissent pas tranquille les particuliers qui n'arrivent pas à honorer leurs dettes, même si le manque à gagner est minime en comparaison au prêt qui a été effectué au préalable. Or, pour les grosses entreprises, y compris les établissements hôteliers, les autorités bancaires les encouragent à emprunter davantage dans l'espoir que ces clients particuliers arriveront à honorer leurs dettes et rembourser tôt ou tard. « La question qui se pose maintenant est celle-ci : si ces entreprises n'arrivent pas à honorer leurs dettes à temps, ne risquons-nous pas de nous retrouver avec un manque de liquidités sur le marché ? » lance notre source. Cette situation inquiétante risquerait alors de faire de Maurice la Grèce de l'océan Indien.

CONFLIT D'INTÉRÊTS MCB-NMH Dans son édition du mercredi 15 février dernier, Capital faisait état du fait qu'Herbert Couacaud, patron de New Mauritius Hotels (NMH) ne pouvait plus faire partie du conseil d'administration de la Mauritius Commercial Bank (MCB), en tant que directeur, pour cause de conflit d'intérêts. Cela faisait suite à une directive de la Banque centrale de Maurice, qui jugeait que les liens incestueux entre les membres du board et les créanciers ne pouvaient plus continuer. Or, NMH se trouvait être l'un des plus gros débiteurs de la MCB. Cette semaine, le prix des actions de NMH a enregistré une baisse de 1%, passant de Rs 71 (mardi dernier) à Rs 70. Idem pour ceux de Sun Resorts, qui passent de Rs 39,80 à Rs 39,20. Seules les actions de Lux Island ont connu une légère hausse, de Rs 20,10 à Rs 20,80. Quant au secteur bancaire, il n'est pas en reste. L'action de la MCB perd 1%, passant de Rs 163 à Rs 162, tandis que la State Bank of Mauritius enregistre une légère hausse. Ses actions se vendaient ce mardi à Rs 78,50, contre Rs 78 la semaine dernière.


ACTA PUBLICA

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LA SENTINELLE VACILLE

MARDI 20 mars a été riche en événements, chez notre confrère l’express. En effet, selon les informations qui coulent à flots de Riche-Terre, il semblerait que la directrice de publication Arianne Cavalot de L’Estrac aurait soumis sa démission de son poste, démission qui prendra effet à la fin de ce mois. Elle aurait même organisé une rencontre avec certains cadres qui lui sont proches pour leur faire part de sa décision.

Ce départ, bien qu’on évoque publiquement des raisons personnelles, est principalement dû aux multiples accrochages entre la directrice de publication et son redacteur en chef Raj Meetarbhan. C’est la deuxième fois en quelques mois, apprenons-nous, qu’Arianne Cavalot de L’Estrac soumet sa démission. Des tentatives du nouveau président du conseil d’administration, Lindsay Rivière, au courant de la journée, pour

Curepipe lors des prochaines législatives. Ce conflit au plus haut niveau de la hiérarchie de la publication a occasionné la formation de clans, accentuée par l’absence physique de Jean-Claude de L’Estrac. Et alors que le principal groupe de presse se bat pour retrouver ses valeurs d'origine, les nouveaux liens tissés avec l'Hôtel du gouvernement tendent à garantir une meilleure santé financière dans la durée.

rétablir les ponts entre les protagonistes, n'ont pas donné les résultats escomptés. Cela aurait mal tourné et à un certain moment il fut même question de limogeage de Raj Meetarbhan qui, pour certains, constitue un obstacle pour la réalisation des nouvels objectifs du groupe. On lui reprocherait sa proximité, voire son idolâtrie pour un membre de l’opposition qui lui aurait promis une place sous le soleil de

COMMISSION DE L’OCÉAN INDIEN

BAISSE DU REPO RATE

A la mi-juillet, Jean-Claude de L'Estrac assumera ses fonctions de secrétaire de la COI. Autre changement pour l'organisme régional : de nouveaux locaux en plein coeur de la cybercité, à Ebène | LEEVY FRIVET

Rundheersingh Bheenick a réuni la presse, hier, pour commenter la décision du Monetary Policy Committee de ramener le repo rate à 4,90%. Une décision saluée par la MEXA et sa directrice Danielle Wong, ainsi que par tout le secteur privé, qui y voit une opportunité pour notre économie de repartir de l'avant | JAMIROUDDIN YEADALLY

Jean-Claude De l’Estrac siégera à Ebène EXIT JEAN SUZANNE, enter JeanClaude de L'Estrac. En juillet, lorsque le prochain secrétaire général de la Commission de l'océan Indien (COI) prendra ses fonctions, il ne s'installera pas dans le vieux bâtiment colonial qui abrite l'organisation à Quatre -Bornes. La COI déménagera, au plus tard dans quatre mois, à la cybercité d'Ebène. Selon nos renseignements, c'est l'ancien Infinity Tower de Jean Suzanne qui abritera les locaux de l'organisme régional. Tout s'annonce donc sous de bons auspices pour celui qui deviendra le premier Mauricien à prendre les rênes de la COI. Le choix de Jean-Claude de l'Estrac semble d'ailleurs unanimement salué. Le président de la République des Sey-

chelles, James Michel, avait ainsi qualifié l'ancien directeur général du groupe de presse La Sentinelle d'ami de longue date. ÉTAPE CRUCIALE « Je suis heureux que Jean-Claude de L'Estrac remplace Callixte d'Offay au poste de secrétaire général de la Commission de l'océan Indien. Je suis entièrement d'accord avec ce qu'a dit le Premier ministre mauricien sur Jean-Claude de l'Estrac, qui est un père fondateur de la COI. Je suis sûr qu'avec la vision et la passion qu'incarne Jean-Claude de l'Estrac, il pourra mener à bien la mission que nous avons pour l'océan Indien, c'està-dire d'en faire une région solide », avait-il affirmé lors de sa récente visite à Maurice.

RÉGION. Le président seychellois James Michel et Jean-Claude de l'Estrac, nouveau secrétaire de la COI

Danielle Wong : « De l’espace pour gérer la crise »

DU SOULAGEMENT. C'est ainsi que la classe des affaires a accueilli la décision du Monetary Policy Committee (MPC) de baisser le repo rate de 50 points de base. Celui.-ci est effectivement passé de 5,40% à 4,90%. Danielle Wong, directrice de la Mauritius Export Association (MEXA) soutient en effet que « cette bonne mesure du MPC nous donnera davantage d'espace pour gérer la crise et relancer l'économie. En ce moment, la situation économique est inquiétante car il n'y pas d'investissements, ce qui compromet l'avenir des entreprises ». Cette dernière soutient que par le passé, la baisse du taux directeur a permis aux entreprises de mieux exporter leurs produit et à la MEXA de bien gérer la situation du commerce extérieur. Rundheersingh Bheenick, gouverneur de la Banque de Maurice, a pour sa part commenté, au cours d'une conférence de presse hier matin, la décision du MPC de baisser le repo rate. Il a expliqué que celle-ci est motivée par le manque de visibilité sur les marchés traditionnels, notamment ceux de la zone euro. Selon le gouverneur de la BOM, si les membres du MPC étaient tous en faveur d'une baisse, l'ampleur de celle-ci a fait l'objet de débats. Un premier tour de vote a révélé un écart considérable entre les propositions des membres et il a fallu un second pour qu'ils puissent arriver à une décision. Le MPC, a-t-il ajouté, est d'avis que cette baisse du repo rate va porter notre déficit commercial à presque 10% du Produit Intérieur Brut (PIB). Parlant de l'inflation, Rundheersingh Bheenick a dit noter, ces

Selon Rundheersingh Bheenick, la décision d’une baisse du Repo Rate était unanime

quatre derniers mois, une courbe descendante, même s'il y a encore du souci à se faire quant aux hausses des prix des produits énergétiques. Abordant le secteur de l'emploi, le gouverneur de la Banque de Maurice devait estimer que la situation n'est pas aussi mauvaise qu'il n'y paraît, car il y a, selon lui, création d'emplois, et que le taux de chômage ne se situerait pour cette année qu'à 8% ou 8,1%. « Un tel taux n'est pas dramatique », devait-t-il déclarer. Ce dernier a cependant noté qu'il y des problèmes structurels, comme dans la formation et le 'reskilling', qui favorisent le chômage.


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FEU ROUGE

Dans un pays où la politique et le mythe des princes sont toujours sport-roi, rien d'autre qu'un retour aux écritures anciennes d'un vieux stratège pour bien expliquer le présent et prédire les scènes à venir. Dans cet énième acte, deux acteurs se battent sans pitié pour jouer, encore une fois, le rôle du prince | RUDY VEERAMUNDAR

QUIA NOMINOR LEO « LES PRINCES (chefs d'États) de ce monde n'ont pas attendu Machiavel pour penser qu'ils avaient tous les droits ; Quia nominor leo (Ndlr : Parce que je m'appelle «lion») depuis Ésope l'apologue est connu. Mais, dans l'Occident (Ndlr : et aussi dans le monde politique) moderne, les moyens de transformer cette espérance en pratique progressent, grâce à un discours d'adoration forcené que les princes subventionnent largement ». Il serait certes très utile de passer par la préface du chef-d'oeuvre du célèbre Nicolas Machiavel pour avoir une idée très claire des évènements sur la scène politique locale. Entre Navin Ramgoolam et Sir Anerood Jugnauth (SAJ), il ne s'agit d'autres que de stratégies politiques avec une finalité précise : Demeurer ou redevenir leo. On comprend ainsi mieux la célèbre phrase de Navin Ramgoolam en faisant son entrée dans la politique en 1990 : « Lion pann vini pu manz l'herbe ». On aurait pu ajouter : « lion inn vini pu pran puvwar ». Mais, pour devenir leo, il existe aussi un principe de base, toujours selon Machiavel, à respecter si l'on veut durer, une fois au pouvoir : « Quelqu'un qui devient prince grâce à la faveur du peuple doit conserver son amitié ; ce qui lui sera facile, puisqu'il ne demande pour sa part que de ne pas être opprimé... il est nécessaire pour un prince d'avoir l'amitié du peuple ; autrement il n'a pas de remède dans l'adversité... »

À la Hindu House, dimanche, le but de SAJ était simple en faisant remonter à la surface les divers « problèmes économiques et sociaux » auxquels fait face le peuple, tout en dramatisant que le pire est à venir : briser le pacte entre le prince actuel et la population, en martelant que son gouvernement n'a pas respecté une règle de base : que le peuple ne soit pas opprimé Comprenons alors que dans son allocution à la Hindu House, dimanche, le but de SAJ était simple en faisant remonter à la surface les divers « problèmes économiques et sociaux » auxquels fait face le peuple, tout en dramatisant que le pire est à venir :

briser le pacte entre le prince actuel et la population, en martelant que son gouvernement n'a pas respecté une règle de base : que le peuple ne soit pas opprimé. Brosser un tableau noir de l'état économique du pays ne serait, dans ce cas de figure, pas aussi innocent que cela. La stratégie est quelque chose qui s'apprend ou que l'on acquiert par expérience et qui ne trouve son efficacité que dans la pratique. Dans le cours des événements de ces dernières semaines, la stratégie ultime du président Jugnauth n'est autre que de transformer l'amitié acquise par Navin Ramgoolam auprès du peuple en adversité. Dans le contexte du moment, SAJ est parfaitement conscient que si son coup devait marcher, il serait le plus apte à se présenter en challenger du leader de l'Alliance Ptr-PMSD. « Remake 2000 » ou « MedPoint II », nul autre que lui ne peut prétendre défier Ramgoolam sans risquer des fractures ethniques dans l'électorat. Et pour cause, comme Ramgoolam, il est issu de la communauté hindoue, et de surcroît de la caste vaish. D'autre part, en théâtralisant sur les misères du petit peuple (« dimounn pe rekoumans kwi lor dibwa, pe retourn en aryer »), il veut reveiller les mémoire des Mauriciens, qui se souviennent de lui comme le « père du miracle économique de Maurice ». L'actuel leo ne voulant pas cèder du terrain à son seul et unique rival,

mise aussi sur le même cheval : l'économie. A travers un nouveau discours-programme avec une vision moderne du pays, pour gagner la faveur du peuple, Ramgoolam se positionne ainsi pour être le « père du miracle économique de Maurice II ». Faisant ainsi comprendre au peuple que son concurent appartient au passé et ne pourra rééditer son « exploit », de par la force de l'âge. Mais aussi, à cause de son partenaire... Paul Bérenger, dépeint comme l'homme du « gros capital ». S’ATTIRER LES FAVEURS DU PEUPLE Il serait sans doute utile de noter que la diabolisation du gros capital n'est pas une invention politique mauricienne, et encore moins une fabrication des non-blancs. Cela pour faire comprendre que la stratégie de nos politiciens locaux n'est qu'une répétition de ce qui a toujours été le cas. Notre cher Nicolas Machiavel faisait déjà état de la chose dans son fameux « Cadeau à Laurent de Médicis ». Il est des plus explicites dans le chapitre neuf en disant : « La monarchie est causée soit par le peuple, soit par les grands, selon que l'un ou l'autre de ces partis en a l'occasion. Car les grands, voyant qu'ils ne peuvent résister au peuple, commencent à orienter la faveur vers l'un d'entre eux et le font prince pour pouvoir, à son ombre, assouvir leur appétit... » Ainsi, la déclaration de Navin Ramgoolam « c'est une élection

entre Paul Bérenger et moi » - à Quatre-Bornes à l'occasion du meeting du 1er Mai 2010, avant les éléctions générales - était basée sur la même formule. En phrase simple, il voulait dire qu'il était aux côtés du peuple et non du gros capital et obtenir par la même occasion les faveurs de la population, faisant de lui leo à nouveau. Une campagne, qui a porté ses fruits. En présentant MedPoint II, avec SAJ et Paul Bérenger partageant la primature, il est évident que Ramgoolam persistera à faire passer, à nouveau, le message suivant : « On ne peut honnêtement donner satisfaction aux grands sans faire du tort aux autres... ». Bien entendu, c'est du Machiavel. Dans le cas des deux leos, il n'est donc question que de s'attirer les faveurs du peuple. Ce qui débouche ainsi sur la grande question : la démission de SAJ - de la présidence, pour se lancer dans l'arène politique - estelle imminente ? Pour être leo, il est impératif d'avoir la confiance du peuple, qui ne peut manifester son choix que par son vote. Sauf défection de quelques travaillistes, la course aux pouvoirs attendra. Ce qui implique que pour avoir les faveurs du peuple, SAJ aura au moins trois ans pour peaufinner sa stratégie pour se présenter comme le prince alternatif... Pourquoi alors se ridiculiser à tourner en rond autour d'une chaise ? La réponse des deux hommes est sans doute : « quia nominor leo... »


FEU ROUGE LA PRIVATISATION de Mauritius Telecom, tout comme celle d'autres services publics, était à l’agenda de l’alliance MMMPTr de 1995 qui avait obtenu une majorité absolue au Parlement. Ce fut le cheval de bataille du ministre des finances d’alors, Paul Bérenger. Après sa révocation du gouvernement en juin 1997, et la nomination de Vasant Bunwaree comme son remplaçant, et de Sarat Lallah au poste de ministre des Télécommunications, les efforts pour vendre les actions de Mauritius Telecom allaient redoubler au point de donner lieu à un duel entre le géant Vivendi et France Telecom. Début 2000, alors que la résistance menée par les syndicalistes s’organisait contre la vente de ce patrimoine national, France Telecom avait déjà remporté la bataille face à Vivendi et les négociations sur les principales clauses de l’accord de vente déjà en cours. Le revirement était survenu à quelques mois des élections quand le chairman de la compagnie mauricienne, Milan Meetarbhan, aussi Senior Advisor au Bureau du Premier ministre, attirait l’attention de ce dernier sur des zones d’ombre dans le Share Holders Agreement (SHA). Navin Ramgoolam convoqua alors d’urgence toute la partie mauricienne à la Clarisse House. Le tandem BunwareeLallah fit bloc en faveur de la vente. SAJ PAS D’ACCORD Parmi les points litigieux évoqués, figurait le Minority Shareholder Safeguard exigé par France Telecom. Les proFrançais mirent beaucoup d'ardeur à défendre leur dossier, et alors que l’affaire était presque bouclée pour un partenariat avec France Telecom, le Premier ministre demanda le gel des négociations, invoquant la sécurité de l’Etat. En effet, il était inclus dans les documents techniques rattachés à l’accord de vente, que les appels téléphoniques locaux allaient être dirigés vers la France, d’où la crainte d’une surveillance étrangère mettant en péril la souveraineté de l’Etat. Il est aussi vrai que Navin Ramgoolam avait avancé qu’une telle négociation ne pouvait se faire à la hâte vu l'imminence des élections. Après le verdict des urnes en septembre 2000, plébiscitant Sir Anerood Jugnauth comme Premier ministre, Paul Bérenger fut reconduit au poste de ministre

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Le Premier ministre a confirmé publiquement, samedi dernier, qu’il avait des réserves sur certains aspects du contrat de vente d'actions de Mauritius Telecom à France Telecom, en 2000. Cependant, il avoue que, diplomatie oblige, on ne pourra faire marche arrière. Capital vous emmène au cœur de cette transaction que certains syndicalistes ont qualifié de hold-up du siècle | RAJEN VALAYDEN

MAURITIUS TELECOM

SAJ ET RAMGOOLAM

SUR LA MÊME LONGUEUR D’ONDE

des Finances. Malgré l’accord MedPoint qui projetait un semblant de cohabitation hermétique, la tension allait apparaître sur le tout premier dossier majeur sur la table du conseil des ministres. Celui de la vente de Mauritius Telecom. Selon certaines sources, Sir Aneerood Jugnauth était un farouche opposant à la vente de ce patrimoine national, affirmant même en privé, que Mauritius Telecom était comme son bébé, qu’il a fait grandir et qu’il était hors de question de vendre ce bijou. Commença alors, dans les coulisses, un impitoyable bras de fer politique, que les antagonistes réussirent à garder secret afin de ne pas déstabiliser une alliance qui venait de remporter une victoire écrasante. Le traumatisme de 1983 était encore vif dans les mémoires des principaux dirigeants des deux partis au pouvoir. Considéré comme un proche de SAJ, Megh Pillay, le CEO de Mauritius Telecom, fut écarté des négociations jusqu'à la signature de l’accord en novembre.

La suite, Michel Bon, l’ancien PDG de France Telecom, le résumera de façon on ne peut plus claire. Il dira, lors de son passage à Maurice, en 2001, quelques mois après la signature de l'accord : « MT est une entreprise qui n’avait pas besoin de partenaire stratégique. Mais c’était une aubaine, qu’on ne pouvait manquer … » Autre troublante révélation : le choix de la firme canadienne recrutée pour faciliter la transaction. Il se trouve que cette firme avait affirmé, lors de l’exercice d’appel d’offre, qu’elle avait les compétences voulues pour ce type d’opération, alors que ce n’était pas le cas. La confirmation viendra le jour de la signature de l’accord, lors d’un dîner dans un chassé privé réunissant les représentants de France Telecom, les consultants canadiens, et Paul Bérenger. Un des consultants canadiens cachera mal sa satisfaction, après quelques verres, de la signature d'un tel accord, qui était en effet le premier du genre qu’avait conclu l’agence.

ENTRÉE EN BOURSE La déclaration de Navin Ramgoolam qui affirme n'avoir aucune objection contre l’entrée en bourse de Mauritius Teleocom, à condition que l’Etat détienne toujours le contrôle de la compagnie, est contradictoire, à moins d’un nouveau Share Holders Agreement (SHA). Actuellement, la répartition des actions s'établit comme suit : France Telecom ; 40%, State Bank of Mauritius ; 19%, Fonds National de Pensions ; 6.55%, le Employee participation Scheme ; 1% et l’Etat mauricien; 33.45%. Le Share Holders Agreement est explicite sur un point : les actions de la SBM et du NPF ne peuvent être considérés comme ceux de l’Etat. Donc techniquement, l’Etat est déjà en situation minoritaire. De plus, pour entrer en bourse, Mauritius Telecom devra placer 20% de son capital sur le marché, et considérant que France Telecom ne compte pas participer à cet exercice, l’Etat se trouvera certainement en situation minoritaire. Les implications de cette

manœuvre sont très explicites dans le SHA qui stipule que si les actions de l’Etat devait passer à 30%, France Telecom accédera alors au statut de single largest shareholder pouvait réclamer une reconstitution du conseil d’administration selon les provisions de la Companies Act. Mais la contradiction demeure dans le fait que l’Etat mauricien ne bénéficiera point des Minority Shareholders Safeguards dont a bénéficié France Telecom, dont la prérogative de nommer ses représentants aux postes de Deputy Chief Exceutive Officer (DCE), Chief Operating Officer (COO) et Chief Financial Officer (CFO). Si certains ont pu convaincre Navin Ramgoolam que le Golden Share détenu par l’Etat, et mentionné dans le SHA, pourra garantir un droit de veto, il s’avère que cette action symbolique est paramétrée en sorte que l’Etat ne peut en faire usage uniquement dans certains cas définis, notamment : le changement de nom de l’entreprise ou encore la conclusion d'accords avec des pays hostiles.


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QATAR AIRWAYS

UN PARTENAIRE

POUR TRAVERSER LE DÉSERT Bienvenue sur Qatar Airways. C'est ce qu'entendront peut-être bientôt les Mauriciens qui partent en voyage. Le gouvernement semble décidé à conclure un accord de partenariat stratégique entre la compagnie quatarie et Air Mauritius. Un voeu qui date du premier mandat de Navin Ramgoolam et qui pourrait remettre en question la présence d'Emirates chez nous | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN LE VOILE a été levé sur la préférence du partenaire stratégique d'Air Mauritius. Ce serait finalement Qatar Airways. Selon nos recoupements d'informations, c'était déjà le vœu du gouvernement de Navin Ramgoolam (1995-2000) que Qatar Airways vienne à Maurice. Toutefois, lorsqu'il perd les élections de 2000, c'est Emirates qui signe un accord avec la compagnie d'aviation nationale. Cette évolution des choses n'aurait pas plu aux Qataris, qui ont, dès lors, rayé Air Mauritius comme allié commercial. Entre 2005 et 2010, face aux problèmes financiers que rencontre Air Mauritius, l'ancien ministre des Finances Rama Sithanen devait proposer que l'Etat vende le Paille-enQueue Court, le Cotton Bay Hotel, à Rodrigues, ainsi que les hélicoptères

J’étais Premier ministre lorsque Emirates nous avait approché pour la première fois pour conclure cet accord. Le défunt Nash Mallam-Hasham, qui était Chief Executive Officer d’Air Mauritius à l'époque, est venu me voir pour me dissuader d’aller de l’avant avec cet accord. Il m’a fait comprendre que c’est enn ‘deal ki pa bon’ Navin Ramgoolam, Premier ministre

de la compagnie, pour lever des fonds de 25 millions d'euros. Une initiative qui avait irrité Xavier-Luc Duval, le ministre du Tourisme d'alors. Entre-temps, pour sauvegarder la compagnie d'aviation nationale, le gouvernement de Ramgoolam a de nouveau tenté d'approcher Qatar Airways pour qu'elle devienne le partenaire stratégique tant voulu. Les Qataris devaient alors faire comprendre qu'ils n'avaient aucune intention de venir à Maurice pour la simple raison que l'accord avec Emirates en 2001 leur avait coupé les ailes sur le plan des affaires. DOULOUREUX SOUVENIR Fast forward à 2012. En ce début d'année, Air Mauritius continue à subir les effets de la crise de l'euro et de la montée du prix des carburants, ce qui l'enfonce davantage dans des pertes. Dans l'espoir de sauver la compagnie, le gouvernement PTr/PMSD sollicite l'aide d'un proche des Qataris, en vue de convaincre Qatar Airways de reconsidérer l'offre d'un partenariat stratégique avec Air Mauritius. En prélude aux négociations, les haut gradés de Qatar Airways évoquent le douloureux souvenir de la première tentative de négociation, quand ils avaient été accueillis par un ministre de grade B, après des heures d'attente, pour finalement se retrouver dans un restaurant bas de gamme. Cette fois-ci, les rôles se sont inversés, puisque les négociations sont au stade de « guet enn coup ki kapav fer », la partie mauricienne laissant

VILJOEN NOMMÉ CEO, TAPOSEEA AU MPC La déclaration de Navin Ramgoolam quant à la nomination d'Andre Viljoen comme Chief Executive Officer d'Air Mauritius confirme la sortie de Kamal Taposeea. Ce dernier a été nommé président du Conseil d'administration en 2009. Malgré le nonrenouvellement de son contrat, Kamal Taposeea ne chômera pas, puisqu'il vient d'être nommé membre du Monetary Policy Committee (MPC). Une décision prise par Xavier-Luc Duval. Or, cette nouvelle nomination ne plaît pas à Rundheersing Bheenick, gouverneur de la banque centrale. Selon les recoupements d'informations, il aurait soutenu que Taposeea ne possède pas les compétences nécessaires pour siéger sur le MPC, au vu de son passage à la Barclays Bank et à la Standard Bank. Tout comme la nomination, en tant que membre du MPC, d'Alain Madelin, ancien ministre français de l'Economie et des Finances. Dans ces conditions, il se chuchote que la réunion du MPC de lundi a été houleuse.

comprendre qu'Air France s'intéresse également à Air Mauritius, et qu'à l'époque (2005-2010), toute une équipe s'était opposée à la venue des Qataris. « Si zot vini zot pu pran partout », déclaraient alors certains. S'il faut faire table rase du passé pour plaire aux Qataris, Maurice est prêt à le faire. Evoquant le deal signé entre la compagnie d'aviation nationale et Emirates lors de sa conférence de presse de samedi dernier, Navin Ramgoolam a affirmé qu'« Air Mauritius n'a rien eu en retour dans cette affaire ». Selon lui, cet accord, qu'il avait refusé de signer lorsqu'il était Premier ministre (1995-2000), a été conclu à la va-vite entre 2001 et 2002 par Paul Bérenger, alors Premier ministre. PARTENARIAT STRATÉGIQUE : INÉLUCTABLE Selon les termes de l'accord à l'époque, Emirates effectuait quatre vols hebdomadaires entre Dubayy et Maurice, et de nouveaux horaires devaient être introduits par la suite. Les vols entre Plaisance et Dubayy étaient opérés par les Boeing 777-200 d'Emirates, alors qu'Air Mauritius n'avait droit qu'à une allocation en sièges sur chaque avion. « J'étais Premier ministre lorsque Emirates nous avait approché pour la première fois pour conclure cet accord. Le défunt Nash Mallam-Hasham, qui était Chief Executive Officer d'Air Mauritius à l'époque, est venu me voir pour me dissuader d'aller de l'avant avec cet accord. Il m'a fait comprendre que c'est enn 'deal ki pa bon' », confie


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EMIRATES-AIR MAURITIUS : ZONES DE TURBULENCE En 2005, la presse faisait déjà état de turbulences entre les deux compagnies. Air Mauritius, insatisfaite de l'accord signé en 2001, aurait éxigé sa renégociation. Air Mauritius et Emirates pouvaient chacun opérer trois vols entre Maurice et Dubayy. La compagnie nationale d'aviation, qui a abandonné la desserte après huit mois en 2002, a cédé l'un de ses vols à Emirates. Faisant face à un taux de remplissage extrêmement faible, le transporteur mauricien a été forcé de retirer son Boeing 767 de cette route. En contrepartie, la compagnie nationale d’aviation a obtenu 45 sièges sur chacun des quatre vols du transporteur arabe. Mais cet arrangement, conclu en 2002, n’était plus, en 2005, au goût du nouveau management d’Air Mauritius, nommé par Navin Ramgoolam.

Navin Ramgoolam. Or, il perd les élections en 2000. Paul Bérenger est fait Premier ministre. Ce serait lui qui aurait conclu le même accord avec Emirates entre 2001 et 2002, alors qu'à cette époque, selon Navin Ramgoolam, « le besoin d'un partenaire stratégique se faisait déjà sentir ». Si Navin Ramgoolam a choisi de parler ouvertement d'Air Mauritius, c'est parce que depuis quelque temps, un partenariat stratégique semble inéluctable. Surtout depuis que le rapport de Seabury International a stipulé cette nécessité, vu que l'Etat, actionnaire majoritaire de la compagnie d'aviation, ne peut plus y injecter davantage de capitaux. « Seabury a fait ressortir qu'il nous faudra un partenaire stratégique. Tout de suite après cette annonce, des responsables d'Air France sont venus me voir. Qatar a également pris contact. Pourquoi sont-ils intéressés ? Parce que nous avons des 'assets'. Nous pouvons devenir un 'hub' vers l'Afrique », a expliqué le Premier ministre. « ENE MOVAI DEAL » Ce rapport de Seabury International, le chef du gouvernement l'aurait commandité « en 2011, lorsqu'Air Mauritius enregistrait encore des profits ». Alors que les responsables de la compagnie d'aviation avaient pour argument que l'acquisition de nouveaux appareils aiderait à remonter la pente, le Premier ministre a refusé que cela se fasse, parce que le prix du pétrole était toujours incertain et que la crise en Europe battait son plein. D'où l'étude stratégique qu'a menée la firme de consultants pendant plus de trois mois, suite à quoi un rapport a été soumis en février dernier.

L'autre épisode dont s'est remémoré le Premier ministre et qui aurait contribué à empêcher Air Mauritius de subir une très grande perte est celui de l'achat d'Airbus A340. Navin Ramgoolam avait nommé Nirvan Veerasamy à la tête d'Air Mauritius à l'époque et la nouvelle direction s'était penchée sur l'achat d'un nouvel

Moris!' » a déclaré le Premier ministre. Quelque temps avant, un représentant américain lui avait fait comprendre, alors qu'il était leader de l'opposition, qu'« at long last », le gouvernement mauricien s'était résolu à acheter un Boeing, alors que vu le lien existant entre Maurice et la France, le pays avait toujours acheté des Airbus. Air Mauritius devait même émettre un communiqué pour expliquer les raisons derrière cette décision. Peu après, le Parlement est dissout. Entre-temps, Air Mauritius émet un deuxième communiqué pour signaler que la compagnie compte finalement acheter un Airbus A340. « 'Nou inn fer enn movai deal. Nirvan Veerasamy aurait admis qu'il était impossible de revenir en arrière puisqu'un premier dépôt d'argent avait déjà eté effectué et que l'avion

Le besoin d’un partenaire stratégique se faisait déjà sentir Airbus A340. « Cet appareil n'était pas 'fuel efficient' et il y avait d'autres problèmes y relatifs. Ce qui m'a le plus surpris, c'est que Swissair, qui désirait acheter l'appareil, s'est rétracté à la dernière minute, alors que Maurice voulait aller de l'avant avec. 'Deal la pa ti bon pu

était en construction' », affirme Navin Ramgoolam. Or, lors d'une rencontre avec Jacques Chirac, le président français de l'époque, Navin Ramgoolam demande à renégocier avec Airbus pour obtenir un meilleur deal : « Air Mauritius allait acheter un A340 à 100 millions de dollars, alors que j'ai pu négocier pour un A330 à 70 millions de dollars. La compagnie a donc fait une économie de Rs 30 millions de dollars ! » Si Air Mauritius avait maintenu sa position, la compagnie aurait fait faillite six ans de cela, a ajouté le Premier ministre. Un « sauvetage » qu'il lui faudra répéter de nouveau en 2012, cette fois-ci avec l'aide des Qataris, auxquels il a semblé ouvrir la voie royale en égratignant Emirates. Contacté par mail pour une éventuelle réaction, Odysseus, l'agence de communication de la compagnie d'aviation des Emirats arabes unis à Maurice, a d'ailleurs fait savoir qu'« Emirates will not respond to the comments made by the Prime Minister. »

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FEU ROUGE ❚ Vous êtes de ceux qui estiment qu'il

y a une concentration de tous les pouvoirs dans la main du Premier ministre. Maintenez-vous votre appréciation dans la conjoncture politique actuelle ? C'est la constitution de Maurice et notre système de gouvernement qui font que le Premier ministre détient autant de pouvoirs. C'est le Premier ministre qui contrôle tout. C'est simple à comprendre vu qu'il contrôle, en premier lieu, une majorité. C'est le Premier ministre qui contrôle l'agenda du cabinet, qui nomme les ministres, qui les renvoient, qui peut présenter une motion sans passer par des débats pour nommer le président de la République, c'est le Premier ministre qui nomme les ambassadeurs, qui contrôle la politique de la police, qui nomme les chairpersons des corps-para étatiques. C'est évidemment le Premier ministre qui décide de la politique étrangère. C'est la vision, ou manque de vision, du Premier ministre qui prime sur toutes les autres considérations, c'est lui qui décide des décorations. Bref, son bureau est présent dans toutes les structures et les sphères de l'Etat. Le Premier ministre mauricien est quasi-président. Mais je dois dire que ce n'est pas chose unique à Maurice. En Angleterre, Tony Blair était quasi président, tout comme l'était Margaret Thatcher. N'oublions pas, non plus, Indira Gandhi en Inde. Cette dernière était quasiment le chef d'Etat de l'Inde avec le système westminstérien qui prévaut dans ce pays, ce qui avait fait dire à un éditorialiste d'India Today à l'époque qu'elle devenait un « un giant among pygmies ». Le Premier ministre devient un géant et les autres rapetissent.

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RAMA VALAYDEN

« NAVIN RAMGOOLAM EST PRESQUE PRÉSIDENT » L'ancien Attorney-General ne comprend pas le rationnel derrière la prorogation du Parlement. Nous ne sommes pas en temps de guerre, dit-il. Pour limiter les pouvoirs du Premier ministre, il faut revoir tout le système politique, avance Rama Valayden | LEEVY FRIVET

❚ Comment empêcher, sinon limiter,

ce contrôle absolu de tous les pouvoirs ? Il faut repenser la démocratie, remettre en question notre système parlementaire, notre mode de nomination. Est-ce qu'il faut maintenir un système centraliseur ? Le concept d'Accountability towards Parliament est d'ailleurs presque inopérant dans la pratique. Le Parlement est devenu le « rubber stamp » de la majorité. Qu'une machine à voter des lois, il n'y a pas de vrais débats d'idées. C'est dans des cas exceptionnels que le Parlement pèse lourd. Or, c'est justement ce concept qu'il faut faire sauter. Il faut tout revoir. ❚ Mais il a beau avoir tous les pou-

voirs que lui confère le système, le Premier ministre demeure esclave de sa majorité, car c'est sa majorité qui lui permet d'être le chef avec plein pouvoir... C'est possible seulement quand la majorité est faible. ❚ Comme celle dont dispose Navin

Ramgoolam ces jours-ci ? Quand je dis majorité faible, je ne parle pas de l'aspect numérique, mais de situations où le gouvernement ne sait pas dans quelle direction aller. De

situations d'indécision et d'inaction. Mais il est vrai aussi que si un gouvernement est numériquement faible, et s'il n'a pas un projet clair, c'est difficile pour lui de gouverner. ❚ C'est ce qui explique la prorogation

du Parlement par Navin Ramgoolam, la semaine dernière ? La prorogation du Parlement est un outil qui fait partie de notre système démocratique. C'est un outil utile qu'on peut utiliser dans des cas exceptionnels, comme disons des situations de guerre. ❚ Quel pourrait être l'aspect excep-

tionnel qui a motivé la décision de Navin Ramgoolam ? Franchement, je ne sais pas, je ne vois pas. Enfin, je ne vois pas le rationnel derrière cette prorogation. Je ne vois vraiment pas comment cela peut aider le gouvernement. Je dirai même que toute prorogation de l'Assemblée nationale a un germe antidémocratique.

❚ Mais le chef du gouvernement

a parlé d'un nouveau discoursprogramme. Comment interprétezvous cette démarche ? On vient d'avoir un budget qui est en lui-même un discours-programme. Qu'est-ce qui a changé depuis ? Je pense que le Premier ministre aurait pu appeler le président pour lui demander de lire le discours programme, comme le stipule l'article 56(3), sans avoir besoin de proroger le Parlement en invoquant l'article 57. Le président aurait pu s'adresser à l'Assemblée suite à la décision du Premier ministre de venir avec un nouveau programme. Par ailleurs, dans un autre ordre d'idées, est-ce que ce nouveau discours-programme a été mandaté par le peuple ? Sur la base de quoi sera-t-il élaboré ? ❚ Pensez-vous que de tels agissements

puissent influer sur l'image du pays ? Nous nous prenons pour le nombril du monde avec des feuilletons interminables avec de très beaux acteurs :

Paul Bérenger, Navin Ramgoolam, Anerood Jugnauth, Pravind Jugnauth, des journalistes qui font les entremetteurs. Et le temps passe et le pouvoir politique se concentre davantage. ❚ Entre-temps, Sir Anerood Jugnauth

continue à entretenir le flou quant à son retour dans une alliance politique... Si le président n'est pas partie prenante d'une démarche politique, il aurait dû le faire comprendre plus clairement. S'il laisse continuellement son nom être cité dans cette éventualité, c'est déjà une entorse. On verra sur ce point ce qui va se passer et on essaiera d'écrire l'histoire au futur antérieur !

Nous nous prenons pour le nombril du monde avec des feuilletons interminables avec de très beaux acteurs


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Prorogation : C'est le président qui décide La décision de proroger relève encore une fois du président de la République. Certes, il agit sur les recommandations du Premier ministre, mais l'article 57 est clair, la décision revient au Président. Il n'y est pas obligé et le moment choisi pour donner son assentiment relève également de sa discrétion.

Il en a des pouvoirs L'exécutif est dirigé par le Premier ministre, qui préside le conseil des ministres. Néanmoins, la constitution déclare à l'article 58 (1), que le pouvoir exécutif est entre les mains du président. « The executive authority of Mauritius is vested in the President. (2) Except as otherwise provided in this Constitution, that authority may be exercised by the President either directly or through officers subordinate to him. (3) Nothing in this section shall preclude persons or authorities, other than the President, from exercising such functions as may be conferred upon them by any law ». Le président doit être informé des décisions prises par le conseil des ministres. Il est même en droit de demander à un ministre, voire au conseil des ministres, de reconsidérer une décisions prise.

Le système westminstérien favorise le PM Le Premier ministre de Maurice jouit des mêmes pouvoirs que son homologue en Angleterre, mais aussi au Canada et en Australie. Ces compétences dérivent surtout de simples pratiques ou conventions non-écrites. L'existence même du Premier ministre n'a été reconnue que tardivement par la loi de façon occasionnelle (1917, 1959 etc.) même si en pratique, il a existé un Premier ministre en Grande-Bretagne dès le XVIIIe siècle (Robert Walpole de 1721 à 1742). Le Premier ministre est le chef du gouvernement. Il nomme les ministres et peut les révoquer, soit en leur demandant de démissionner, ou en demandant au chef de l'Etat (la reine, en Angleterre, le président à Maurice)de les révoquer. Son approbation est nécessaire pour la nomination des directeurs de départements ministériels et de dirigeants d'entreprises publiques. Il a le contrôle de la machinerie gouvernementale : Il décide si telle ou telle tâche gouvernementale doit être affectée à tel ou tel ministère ou département (ou si des départements doivent être regroupés, divisés ou supprimés). Il peut luimême s'intéresser à certains domaines gouvernementaux. De temps à autres, on le verra même prendre en charge un de ces domaines et gouverner à travers le ministre qu'il a nommé. C'est le cas pour la défense, les affaires étrangères, l'économie. Le Premier ministre se réserve aussi la possibilité de s'occuper de dossiers de grande importance. Il le fera généralement lors de réunions de conseils restreints ou comités interministériels sans attendre que se réunisse le cabinet. Le Premier ministre préside les réunions du cabinet, peut ainsi contrôler ses discussions internes et décider de son ordre du jour. A la différence de ses autres ministres, le Premier ministre a plus souvent l'occasion de présenter et défendre la politique gouvernementale devant le Parlement.

Les pouvoirs constitutionnels sont, pour la plupart, entre les mains du président de la République, alors que le Parlement est la chasse gardée du Premier ministre. Les deux sont liés mais en cas de conflits, difficile de savoir qui sera assujetti. Les dispositions de notre constitution n'ont jamais été testées sur cette problématique | LEEVY FRIVET

POUVOIRS

Qui a le dernier mot ? UNE NOUVELLE session du Parlement et son éventuelle dissolution relèvent de la fonction du président de la République selon la constitution, même si la démarche est initiée par le chef du gouvernement. Le premier nommé est garant de la constitution, alors que celui qui plaide pour la nomination du chef de l'Etat dirige la majorité parlementaire. Le système démocratique et parlementaire de la république de Maurice est inspirée du système britanique. Mais si la reine d'Angleterre a très peu de pouvoirs, le président de la République de Maurice est loin d'être qu'une figure symbolique. Ce qui complique les choses en cas de conflit entre les deux plus hautes personalités de l'Etat. La constitution consacre son chapitre quatre aux fonctions des occupants de la State House. Elle impose même une limite d'âge. Impossible d'accéder à ce poste si on a moins de 40 ans. Il est élu par le Parlement par une simple majorité et la même procédure est applicable en cas

de destitution. Il peut aussi être relevé de ses fonctions selon l'article 30 (3) qui en stipule les conditions spécifiques. « (1) The President or the Vice-President may be removed from office in accordance with this section for – (a) violation of the Constitution or any other serious act of misconduct; (b) inability to perform his functions whether arising from infirmity of mind or body or from any other cause. (2) Where the President fails to comply with section 46(2), he may be removed from office on a motion made by the Prime Minister in the Assembly and supported by the votes of a majority of all the members of the Assembly. (3) The President or the Vice-President shall not be removed from office for any other cause unless –


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Pas facile de renverser une majorité Le Premier ministre et les autres ministres sont collectivement responsables devant le Parlement pour la conduite des affaires nationales. Aussi longtemps que le parti gouvernemental est majoritaire, le Premier ministre ne peut être forcé à démissionner ou à exercer son droit de dissolution. Quand un Premier ministre meurt ou démissionne, son successeur peut renouveler tous les postes ministériels. Il faut savoir que le cabinet a peu de risques d'être renversé, car il a presque toujours le soutien d'une majorité de députés disciplinés au Parlement. A Maurice, cela ne s'est jamais produit alors que l'Angleterre n'a connu que deux cas, avec deux cabinets renversés (1924 : Mac Donald et 1979 : Callaghan).

Thatcher, la championne de Westminster

(a) a motion that the circumstances requiring the removal of the President or the Vice-President be investigated by a tribunal is made in the Assembly by the Prime Minister; (b) the motion states with full particulars the ground on which the removal of the President or the Vice-President is sought; (c) the motion is supported by the votes of not less than two-thirds of all the members of the Assembly; (d) the tribunal, after its investigation, forwards a written report on the investigation addressed to the Assembly and delivered to the Speaker and recommends the removal of the President or the Vice-President; and (e) subject to paragraph (f ), a motion made by the Prime Minister and supported by the votes of a majority of all the members of the Assembly requires the removal of the President or the Vice-President on a recommendation to that effect by the tribunal; (f ) a motion under paragraph (e) is made – (i) where the Assembly is sitting, within 20 days of the receipt of the report of the tribunal by the Speaker; (ii) where the Assembly is not sitting, within 20 days of the day on which the Assembly resumes its sitting. (4) The President or the Vice-President shall have the right to appear and to be represented before the tribunal during its investigation. (5) Where the Assembly supports a motion under

subsection (3)(c), it may suspend the President or the Vice-President from performing the functions of his office. (6) A suspension under subsection (5) shall cease to have effect where – (a) a report under subsection (3)(d) does not recommend that the President or the Vice-President ought to be removed from office; or (b) the Assembly does not support a motion under subsection (3)(e) requiring the removal of the President or the Vice-President. (7) Where the Assembly supports a motion under subsection (3)(e) requiring the removal of the President or the Vice-President, the office of the President or the Vice-President, as the case may be, shall become vacant. (8) In this section, 'tribunal' means a tribunal consisting of a chairman and 2 or 4 other members appointed by the Chief Justice from amongst persons who hold or have held office as a Judge of a court having unlimited jurisdiction in civil or criminal matters in some part of the Commonwealth or a court having jurisdiction in appeals from such a court ». Le président jouit également d'une immunité contre toutes poursuites criminelles et civiles. Il a le devoir constitutionnel d'assurer que les institutions démocratiques fonctionnent et que l'Etat de droit est préservé, y compris la protection des droits fondamentaux et le maintien de l'unité nationale.

Elle a perdu le soutien de son conseil des ministres mais jamais sa majorité parlementaire. C'est dans un contexte marqué par une crise à la fois économique, sociale, politique et culturelle que Margaret Thatcher mena les Conservateurs à la victoire le 3 mai 1979 (44% des voix et 339 élus, contre 37% et 269 élus aux Travaillistes), devenant le lendemain la première femme à diriger le gouvernement d’un pays occidental. Le 1er novembre 1990, son ministre Geoffrey Howe, l'un de ses plus anciens alliés, mais européanophile, démissionnait pour protester contre sa politique européenne. Il en appela à quelqu'un de nouveau pour mener une nouvelle politique. L'ancien ministre de la Défense, Michael Heseltine, fit alors acte de candidature pour diriger le parti Conservateur, défiant alors Margaret Thatcher. Il obtint suffisamment de suffrages pour mettre en ballottage le Premier ministre. Le 22 novembre 1990, de retour d'une conférence à Paris, elle annonça qu'elle refusait de se soumettre à un second tour et par conséquent, annonça son retrait et sa démission du leadership Conservateur. Elle se justifia en invoquant la nécessité de choisir quelqu'un de nouveau qui pourrait mener les Conservateurs à la victoire dès l'échéance électorale suivante. Une motion de défiance présentée par les Travaillistes mit fin à son gouvernement comme attendu. Elle apporta son soutien à son ancien dauphin, John Major, qui lui succéda au poste de Premier ministre. Le premier sondage MORI sur le bilan de Mme Thatcher indiqua que 52 % des Britanniques pensaient que son bilan était globalement positif contre 48 % d'un avis contraire. Après avoir démissionné, en novembre 1990, du 10, Downing Street, elle a été sans surprise nommée pair du Royaume-Uni comme « baronne Thatcher of Kesteven », sur proposition de son successeur conservateur John Major, et siège depuis lors à la Chambre des lords. Elle détient le record de longévité à la tête du Royaume-Uni pour un Premier ministre britannique au XXe siècle ; 11 ans et demi.


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Le monde politique mauricien est en ébullition. Capital revient sur les forces, les handicaps, les casseroles des deux protagonistes: sir Anerood Jugnauth (SAJ) et Navin Ramgoolam

PARCOURS POLITIQUES Contrairement à ses adversaires, Navin Ramgoolam a toujours été élu en première position dans la circonscription No 5, à chaque fois qu'il s'est porté candidat, soit en 1991, 1995, 2000, 2005 et 2010. Il occupe le porte-feuille de Premier ministre de décembre 1995 à septembre 2000. Or, d'octobre 2000 à juillet 2005, il a été le leader de l'opposition. Mais il bat le Mouvement Militant Mauricien de Paul Bérenger lors des législatives du 3 juillet 2005. Lors des élections législatives du 5 mai 2010, l'Alliance de l'avenir qu'il dirigeait a obtenu 41 des 62 sièges en jeu. Le 11 mai, il a été reconduit dans ses fonctions de Premier ministre. C'est depuis février 1991 qu'il a pris les rênes du Ptr. Alors que « la grande famille militante », MMM-MSM, sous la houlette de Cassam Uteem, s'était réunie, au titre de l'accord du 16 juillet 1990, après la défaite de Ivan Collendavelloo à l'élection partielle tenue à la Caverne/Phoenix. Mais aux législatives du 15 décembre de la même année, l'alliance que Navin Ramgoolam dirigeait sera battue. Il dira qu'il est « perplexe ». Navin Ramgoolam nous avait confié un jour qu'il ne voulait pas faire de la politique mais qu'il a dû venir de la Grande-Bretagne à Maurice avant 1991 pour faire capoter un projet de république concocté par SAJ et qui n'était pas à son goût. Il est pris par le virus politique. Toutefois après la défaite de 1991, il partira pour Londres pour entreprendre des études de droit. N'était la pression de Paul Bérenger sur SAJ qui avait convoqué d'urgence le Parlement pour faire perdre son siège au leader de l'opposition, Navin Ramgoolam ne serait plus député. Pourquoi cette intervention de Paul Bérenger alors partenaire de SAJ ? Il répondra dans une interview que l'alliance MMM-MSM n'était pas son « doing ». SAJ le révoquera, en tant que ministre des Affaires étrangères, le 18 août 1993. Le MMM restera au gouvernement. Mais la situation sera intenable. En novembre de la même année, le MMM connaîtra sa deuxième scission, son leader en titre mais pas de fait, Prem Nababsing demeurera au gouvernement avec quelques députés. Paul Bérenger ira conclure une coalition avec les travaillistes le 9 février 1994 au domicile du président d'honneur de Ptr, Angidi Chettiar. L'alliance Ptr-MMM remportera haut la main les élections générales du 20 décembre 1995. Voilà comment l'actuel chef du gouvernement a commencé la politique. C'est pourquoi entre Paul Bérenger et lui, c'est je t'aime moi non plus. Ce qui fait dire aux ana-

LE LION ROUGE

Premier ministre « bling bling » en 1995, et toujours souriant, ce politicien a entretemps beaucoup mûri après sa défaite en 2000. Désormais ses proches le qualifient de méfiant, coléreux, d'imprévisible, de rassembleur et surtout de stratège hors-pair

lystes qu'un remake de 1995 n'est pas impossible. ATTITUDE À L'ÉGARD DE SES HOMOLOGUES « Au sommet je suis seul avec mon épouse. » Elle prouve que ce dernier ne fait pas totalement confiance à ses ministres. En maintes occasions, il en a fait état publiquement. De plus lors de sa conférence de presse de samedi dernier, il a assuré que nul ne savait que l'Assemblée nationale allait être prorogée, même pas ses vice-Premiers ministres. De plus

son cercle d'amis est bien restreint. SES ATOUTS Rassembleur. Souvent ce qualificatif est attribué à Navin Ramgoolam. Le Premier ministre possède un « human touch ». Souvent après les fonctions ou meetings, il s'attarde sur les lieux pour des bains de foule. C'est un charmeur. C'est une veine pour lui, contrairement à SAJ qui est trop rigide pour cette approche humaine. Navin Ramgoolam c'est aussi un bon

orateur, après Paul Bérenger. Contrairement à celui-ci, il ne braille pas. Son débit est lent comme pour bien faire passer ses messages. Il veut convaincre à tout prix et émaillent ses discours d'anecdotes croustillantes. Dans les régions rurales, il est parfois vénéré. Les personnes âgées éprouvent beaucoup de nostalgie en le rencontrant. Avec sa physionomie, ses lunettes… il ressemble fort à son père: le Père de la Nation. Autre point fort. Contrairement à SAJ, il s'exprime couramment en français, anglais et créole.


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SAJ LE RENARD

SAJ démissionnera ou démissionnera pas ? Tout le monde attend sa décision. Ses proches le qualifient de rusé comme le renard et ajoute qu'il sait attendre son heure ATTITUDE ENVERS SES HOMOLOGUES Sous ses airs de brute, c'est un homme de grand cœur font valoir ses proches. Ses ministres pouvaient l'approcher sans aucune crainte. Il prête toujours une oreille attentive aux autres. SAJ se fait aussi un devoir d'être aux côtés de ses ministres lors de bons et mauvais événements. Par exemple, il se fait un devoir d'être présent pour un mariage.

alors au MMM pour briguer les suffrages en 1991. Cette alliance remporte les élections par 57 sièges contre 3 au Parti travailliste, dirigé par Navin Ramgoolam. En 1993, rebelote nouvelle cassure entre SAJ et Paul Bérenger. Ce dernier se retrouve dans l’opposition. Le parti de Paul Bérenger fait alliance avec le Parti travailliste et SAJ et le MSM est battu par 60 sièges à 0 aux élections de décembre 1995. On croyait que politiquement c'était fini pour SAJ. Mais deux ans plus tard, Navin Ramgoolam et le MMM se sépare. Paul Bérenger conclut une alliance avec le MSM. Ensemble, ils reviennent au pouvoir en septembre 2000. SAJ dirige le gouvernement pendant trois ans, selon leur accord politique. Le 30 septembre , SAJ démissionne de ses fonctions de Premier ministre en faveur de Paul Bérenger. Il se rend alors au Réduit et assume le poste de président de la République.

SES ATOUTS Il est qualifié de renard dans l'arène politique. Son franc-parler, son « honnêteté » font de lui un homme fiable. « Il ne va jamais donner de faux espoir. Il ne vend pas des rêves. Pour lui, une parole donnée est une parole sacrée, » affirme une personne proche de lui. Il n'est pas du genre à faire les yeux doux. Lors d'une visite dans le Sud, un homme d'affaires influent lui a demandé de bouger une route. Il a répondu du tac-au-tac : « La rue la pu ou mama sa. » Son énergie aussi impressionne. Lors d'une campagne électorale, il peut gagner sur son adversaire à l'usure. Même si certains montrent du doigt son âge. Surtout actuellement. PARCOURS POLITIQUE En 1963, SAJ fait son entrée dans l'arène politique. Il est candidat sous la bannière de l’Independent Forward Block (IFB). Il obtient 55% des votes dans la circonscription no 7 (Piton-Rivière-du-Rempart). Il est élu membre du Parlement. Deux ans plus tard, il devient membre de la "All-Mauritius Hindu Congress". En novembre 1966, SAJ occupe le poste de ministre du Travail -fonctions qu’il délaisse en avril 1967, de même que la politique, pour devenir magistrat. Dix ans plus tard, il revient à son premier amour. Il intègre le MMM. En 1976 ce parti, prend part aux élections générales, en présentant SAJ comme futur Premier ministre. Il est élu toujours à Piton - Rivière-du-Rempart, à la troisième place. Le MMM remporte ces élections avec 34 sièges au Parlement contre 28 au Parti travailliste, dirigé par l’ancien Premier ministre, sir Seewoosagur Ramgoolam. Or, ce dernier coiffe SAJ et Paul Bérenger, en s’alliant au Parti

mauricien social démocrate (PMSD) de sir Gaëtan Duval, qui avait, lui, obtenu 7 sièges. SAJ se retrouve dirigeant de l’opposition au Parlement. Six ans plus tard, aux élections générales de 1982, le MMM fait alliance avec un nouveau parti issu d’une cassure avec le

Parti travailliste, le Parti socialiste mauricien (PSM) de Harish Boodhoo et remporte les 60 sièges du Parlement. Or neuf mois plus tard, c'est la cassure. SAJ devient Premier ministre. Une partie des députés du MMM reste avec lui et l’autre se joignant à Paul Bérenger. SAJ

créera le MSM. Des élections générales seront organisées en 1983. En alliance avec le Parti travailliste et le PMSD, il redevient Premier ministre. En 1987, nouvelle victoire de l’Alliance MSM-Ptr-PMSD, mais cassure entre ces trois partis en 1990. Le MSM se joint

GRANDES RÉALISATIONS SAJ est connu comme l'homme qui a changé économiquement l'île Maurice. Il en a fait un pays industrialisé. En 2003 lorsqu'il devait passer les rênes à Paul Bérenger, il a rappelé dans son discours à l'Assemblée nationale que les revenus par tête d’habitant, à Rs 11 300 en 1982, est aujourd’hui passé à Rs 128 000. De même, en 1982, les réserves de devises suffisaient à peine pour couvrir nos importations pour deux semaines, alors qu’elles ont atteint, cette année, Rs 48,1 milliards, couvrant nos importations pour 42 semaines. Il a bien sûr parlé de la Zone Franche qui a connu un boom dans les années 82. Il a aussi été question des réformes cruciales de l’agriculture ainsi que le dynamisme du secteur touristique qui ont contribué à la croissance économique depuis plus de deux décennies. SAJ c'est celui qui a lancé le développement du secteur de la technologie informatique. Voulant faire de l'île Maurice un État providence, il a modernisé l’aéroport et le port et encouragé le développement dans les villages.


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INSIDE

The Indian Ocean RIM for Regional Co-operation Secretary General, Kocheril Velayudhan Bhagirath insists that politics is none of their business. The mission of the IOR-ARC is to put ideas together for mutual co-operation and it will stick to it | LEEVY FRIVET

INDIAN OCEAN RIM KOCHERIL VELAYUDHAN BHAGIRATH

“WE DON’T LOOK AT DOMESTIC POLITICS AT ALL” ❚ What are the main objectives of

Mauritius and Seychelles have been discussing on the same issue and have concluded an agreement. On a larger scale, the IOR-ARC is doing the same.

the Indian Ocean Rim Association for Regional Co-Operation (IOR-ARC)? Traditionally, as the name of the organisation itself suggest, it was for regional co-operation. It is supposed to be a group of countries which lie along the waters of the Indian Ocean rim from east to west; Australia, in the far east side and South Africa on the western side. The idea was to bring them together somewhere in the middle of the Indian ocean where Mauritius is situated to facilitate discussions on areas of mutual co-operation, which would enhance regional co-operation among the member countries. That was the idea, and within regional co-operation, one of the aspects that were being looked earlier was trade, industry and investment. Now, with India taking the chairmanship last year, the entire priority was reviewed, keeping in mind the problems that concern countries of the region, the number one priority being maritime security and safety.

❚ Does IOR-ARC have links with

other regional groupings? We have established a formal link with the Indian Ocean Commission and it has been decided that we will set up an official mechanism which will result in sharing of information and exchange of ideas between the IOR-ARC and the IOC. It is quite clear that these two are international organizations that have their headquarters in Mauritius. The IOC has been here earlier and it is smaller because it consists of five member states, but it deals with important issues such as economic zone, fisheries etc. The IORARC is bigger in the sense that it goes from Australia to South Africa but still, we have decided to establish links with the IOC, because sharing of information and exchange of ideas is extremely important. We are very happy that Jean-Claude De l'Estrac has been appointed Secretary General of the IOC. I have known him for many years and we look to have a positive relationship between both organisations, essentially to benefit Mauritius.

Costs of shipping have gone up, costs of insurance have gone up, the costs of imports have gone up. This is not something which is sustainable and our role and mission is to provide a platform to discuss the various implications of theses issues and see how we can bring a consensus

❚ Among the member states are

are discussed and have to be agreed by all member countries. ❚ India is far from Mauritius and

❚ So, it would be unfair to say that

other eastern african countries members of the IOR-ARC. Is it a means for India to be present in those countries by using the IOR-ARC? All the countries that are members of the IOR-ARC decide consensually. All proposals and projects

IOR-ARC is a property of India or an organisation bound by the Indian State? It's not a property of India, certainly not. India just sets a certain agenda, discusses it with all the members and then find a consensus. For example, the issue of maritime

safety concerns all the member states. So, in the same line, there is not an agenda for a single country but for all members states because all of them are affected by important issues like piracy, shipping costs, shipping insurance costs etc. ❚ What are your other priorities?

The second priority area is management of fisheries which is extremely important. Recently,

countries like Yemen and Madagascar, where there have been political unrest. How does the IOR-ARC look into such issues? These political issues are strictly domestic but we are really happy that these two countries have been regularly participating in all our meetings despite these political issues affecting them at a domestic level. So, there is regular interaction with those countries. In fact, Yemen was the last chairman and has played an important role in spite of the kind of problems it is facing, and Madagascar as well has always been represented in our forums. We will be happy to look what kind of proposals and projects we have for these countries. One of the aspects we need to highlight is that the IOR-ARC con-


INSIDE up, costs of insurance have gone up, the costs of imports have gone up. This is not something which is sustainable and our role and mission is to provide a platform to discuss the various implications of theses issues and see how we can bring a consensus, how we can find a solution to the problem. ❚ Bearing in mind that China is

one of the dialogue partners of the IOR-ARC, and knowing the interests of both China and india in the african region, how do these two countries work along together through the IOR-ARC ? IOR-ARC, as I said earlier, is the property of all the members state. China is a valued partner of IORARC and has been a contributing member, giving funds to the IORARC for projects and we are happy about that. China is also participating in our meetings. As far as our organisation is concerned, whether it is India or any of the dialogue partners, there have never been any problems. If there are issues as far as Africa is concerned, I am sure there are other platforms for discussing it. As far as the IOR-ARC is concerned, it's a non-issue! ❚ Everybody wants to invest in

sists of all types of countries with varying levels of development. There are developped countries like Australia, economic tigers like Singapore, Malaysia and Thailand. There are large developed countries and also least developed countries. Tanzania for example is a least developed country. All of them have very specific requirements and that's one of the challenges the IOR-ARC faces, that is to try and formulate policies and projects which will be specific to the requirement of each country. ❚ Nevertheless, does the IOR-ARC

pronounce itself on internal political crisis affecting these countries? No, but basically, if we take the issue of maritime security which has become the number one priority of the IOR-ARC, it has also huge political dimension, but the IOR-ARC is essentially an organisation which tries to bring together countries on one platform to discuss important issues. IOR-ARC has no political deed. It is not a political organisation. We do not have the mandate to look or interfere in domestic politics. Our plate is fully concerned with regional cooperation. It is not

political at all. Therefore it does not take any stand on any political issue. We bring together countries, whether they have domestic political problems or not, but we are very glad that these countries come at our meetings. ❚ Sovereignty claims of the

Rupublic of Mauritius on the Chagos Archipelago cannot be said to be a domestic political problem, is it? These are issues that Mauritius itself has taken up at very high levels, but IOR-ARC doesn't has such mandate, unless the member countries feel that this may be taken up, but as far as I know it has never been the case. Contentious issues like that have not been taken up, because the organisation's mandate is to look for regional co-operation on the economic field and at the same time to find a platform to discuss issues which do have political implications. Member countries know what is our mission and mandate. I would not deny the fact, for instance, that piracy has a political dimension, but more importantly we need to look at the way piracy has impacted the economic life of people. Costs of shipping have gone

Africa. What is the role of IORARC on this issue? We have a forum where we bring together chambers of commerce, business partners from various countries to discuss. I think one of the ideas which we are thinking now is to bring together a business forum just on the sidelines of the India International Trade Fair to be held in November in New Delhi. I think the Government of India is providing free space to all member states to exhibit their products and at the same time the Federation of Indian Chambers of Commerce will be coordinating the possibility of bringing together people from all member countries for this trade fair in order to examine possibilities of cross investment. ❚ Seychelles just joined the IOR-

ARC, but Maldives and Comoros are still not part of the family? Maldives has expressed the wish of joining and we look forward to that. But there are no other request for the moment. ❚ Your secretariat is in Mauritius,

have the recent tensions between the President and the Prime minister affected your organization ? I insist on it and maintain that we don't have a mandate to look in domestic politics. We are happy that the secretariat is in Mauritius. We are grateful for the support of the Government of Mauritius for the IOR-ARC.

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A true servant of the Indian Foreign service Kocheril Velayudhan Bhagirath is from the Indian Foreign Service which he joined in 1979. During his diplomatic career spanning over three decades, he has completed challenging diplomatic assignments in the Middle east, Latin America, Europe and Africa. He was posted in critical assignment in Cuba from 1989 to 1993, when developments within the Soviet Union were having an overwhelming impact on Cuba. His tenure in London from 1993 to 1997 coincided with the initial phase of the liberalization of the Indian economy which had traditional linkages with the British economy. From 1997 to 2001, Kocheril Velayudhan Bhagirath was posted in Mauritius and was fully involed in the setting up of the IORARC. He also served as Deputy Chief of Mission in Paris from 2004 and 2007. He is the Secretary General of the IOR-ARC since January last.

Flagship Projects Over the years the IOR-ARC has been striving to implement a series of work programmes on Economic and Academic spheres. The IOR-ARC has implemented flagship projects in fisheries and maritime, science and technology sectors. A maritime transport council has been set up and its headquarters is in Oman. The council is a regional entity that combines the interests of member states to facilitate the movement of transport and shipping. The IOR-ARC Regional Centre for Science and Technology Transfer (RCSTT) was established in the Islamic Republic of Iran and has hosted many workshops, symposiums and seminars. The IOR-ARC has also a Fisheries Support Unit (FSU). The Unit, headquarted in Sultanate of Oman, is expected to play an important role in enhancing the cooperation within the Fisheries Sector of IOR-ARC, and conducting joint research activities and expert exchange.

Priority Areas The Council of Ministers meeting of the IOR-ARC, in India in November last, in response to concerns expressed by Member States, stated the priorities of the organization in the following areas of cooperation: (I) Maritime safety and security, (ii)Trade and investment facilitation, (iii) Fisheries management, (iv) Disaster risk reduction, (v) Academic cooperation and (vi) Tourism promotion and cultural exchanges.

Member states and Dialogue partners The 19 IOR-ARC member states are: Australia, Bangladesh, India, Indonesia, Islamic Republic of Iran, Kenya, Madagascar, Malaysia, Mauritius, Mozambique, Sultanate of Oman, Seychelles, Singapore, South Africa, Sri Lanka, Tanzania, Thailand, United Arab Emirates and Yemen. The 5 dialogue partners are China, Egypt, France, Japan and the United Kingdom.


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CETTE ANNÉE, la cimenterie Holcim (Mauritius) Ltd a choisi de mettre en avant des projets de construction écologiquement viables afin que les acteurs de cette industrie à Maurice puissent s’en inspirer et intégrer le concept dans leur travail. Ces projets ont été présentés lors de la troisième édition de l’Eco Building Conference. Organisée par Alive2green, compagnie spécialisée dans la promotion et la livraison de bâtiments durables, la conférence s’est tenue du jeudi 15 au vendredi 16 mars. L’an dernier déjà, la compagnie avait présenté son « Urban Village » afin de faire découvrir au public les projets soutenus par la fondation Holcim pour la construction durable (Holcim Foundation for Sustainable Construction), qui a été créée en 2003. Le Managing Director de Holcim (Mauritius) Ltd, Alexandre Jeker, explique : « La tendance à Maurice, dans le secteur de la construction, demeure au développement durable. Pour l’atteindre, il est important d’avoir des plateformes où les acteurs de l’industrie pourront faire avancer des projets écologiquement viables. L’Eco Building Conference se tient donc au moment opportun afin de conscientiser tous ceux concernés par la construction durable. Cette année, on a mesuré l’importance de mettre l’accent sur les projets mis en place par les lauréats des Holcim Awards au niveau régional, car ils détiennent des solutions porteuses d’avenir et ont pu intégrer les exigences de la croissance économique, de l’écologie et de la responsabilité sociale. Ces projets pourront aussi s’adapter au contexte de Maurice. » Lors de la conférence du 15 mars, le Communications Manager de Holcim (Mauritius) Ltd, Jayen Mareemootoo, a pour sa part pris note de l’enthousiasme suscité. « Ces projets, qui ont su générer des impacts positifs sur l'environnement social en créant des opportunités pour l'éducation, la création d'emplois et la formation, sont une référence pour la construction durable à Maurice. Le modèle urbain de ces projets a démontré le potentiel d’agir comme un point d'ancrage dans la structure d’une ville ou d’un village. Ce sont de telles initiatives qui pousseront Maurice vers une société durable avec la participation de toute la communauté », a-t-il affirmé. A noter que l’Eco Building Conference, dont le but est d’offrir une meilleure connaissance des développe-

AUTRES PROJETS DURABLES D’HOLCIM

Dans le cadre de la troisième édition de l’Eco Building Conference, qui s’est tenue du jeudi 15 au vendredi 16 mars, la cimenterie Holcim (Mauritius) Ltd a présenté des projets à caractère durable qui ont été primés lors de la compétition régionale des Holcim Awards 2011

HOLCIM (MAURITIUS) LTD

QUAND LE CIMENT S’ALLIE À L’ÉCOLOGIE Alexandre Jeker, Managing Director de Holcim (Mauritius) Ltd

La tendance à Maurice, dans le secteur de la construction, demeure au développement durable Alexandre Jeker, Managing Director de Holcim (Mauritius) Ltd ments dans le secteur de la construction écologique par rapport aux projets, aux réglementations, aux initiatives et à l’implication, s'adresse à tous ceux impliqués dans le secteur de l'immobilier et de la construction. Un panel d’experts a par-

ticipé à cette conférence pour parler des thèmes tels que l’urbanisme et la conception des bâtiments en prenant en compte l’environnement, l’énergie, ainsi que l’efficacité des villes écologiques. Des intervenants locaux et étrangers de l’Inde, d’Afrique du Sud, de La Réunion, de Singapour et de Dubaï ont donné, quant à eux, un aperçu des travaux entrepris dans le secteur de la construction, surtout des projets écologiques. Nous vous en présentons quelquesuns : ASSAINISSEMENT URBAIN ET CENTRE D’INFRASTRUCTURE CIVIQUE AU BRÉSIL Le projet Grotão - Fábrica de Musica (entreprise de musique), qui a reçu le Gold Award Latin America, a été choisi

car il intègre tous les critères de durabilité. Ce projet vient transformer fondamentalement la région marginalisée de Grotão au sein de Paraisopolis favela, qui est séparée de la ville malgré sa situation urbaine centrale. Egalement dans cette zone, une augmentation de l'érosion et des glissements de terrain dangereux ont désigné le site comme l'une des nombreuses zones à haut risque dans la ville. Grâce à l'introduction de la culture « haut de gamme » avec des installations architecturales de qualité, le projet se porte comme contributeur social, surtout dans l’harmonie dans la région. ECOLE SECONDAIRE AVEC UN SYSTÈME DE VENTILATION PASSIVE À GANDO, AU BURKINA FASO Ce projet a décroché le Gold Award Africa Middle East grâce à son approche globale envers les aspects durables de la construction de l'école secondaire Le Gando. L’école fut construite avec la participation de la communauté locale, démontrant ainsi un renforcement de la cohésion sociale. Guidé par les principes de développement durable, l’architecte Francis Kéré, qui a initié ce projet, a souligné l'importance de l'argile comme l'un des principaux matériaux de construction. D’autre part, les conditions climatiques, extrêmement chaudes dans la région, ont rendu l’enseignement dans les établissements scolaires, sans la climatisation, très difficile. C'est pourquoi tous les espaces intérieurs intégrés dans le paysage sont en partie souterrains. Le projet adopte également l'utilisation durable des ressources pour assurer une ventilation naturelle sans électricité.

Parmi les multiples projets à caractère écologique d’Holcim à travers le monde, on retrouve les suivants :

RENOUVELLEMENT URBAIN À BERLIN Le projet Flussbad a remporté le Gold Award. La portée pratique de ce projet est de transformer, en partie, une rivière non-occupée en une « piscine » naturelle de 745 mètres et de fournir une eau de qualité en traitant l’eau de la rivière grâce à un filtre écologique.

RÉNOVATION DURABLE D'UNE ÉCOLE PRIMAIRE EN PALESTINE Ce projet, qui a obtenu le Silver Award, concerne la rénovation d'une structure existante mais inadéquate afin d’en faire une unité d'enseignement fonctionnelle, avec une utilisation réduite de la technologie. La construction rapide, sur deux mois seulement, a confirmé la faisabilité du concept. Un certain nombre d'avantages – amélioration à long terme des conditions d'enseignement, création de main-d’œuvre locale et renforcement de la communauté sociale – ont ainsi été atteints.

CENTRE DE FORMATION POUR LA CONSTRUCTION DURABLE À MARRAKECH, AU MAROC La force de ce projet, qui a reçu le Bronze Award, réside dans son approche : faire de la construction à la fois une vitrine de la préservation et un développement du savoir-faire culturel avancé en

artisanal local. La méthode de construction utilisée a fait usage de bois, de terre, ainsi que de céramiques locales.

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE POUR LE BÂTIMENT D’UNE UNIVERSITÉ AU KANSAS Ce projet a reçu l’Acknowledgement Prize. La conception du nouveau bâtiment met en œuvre des stratégies appliqués de l'environnement afin de maximiser le potentiel des ressources existantes, minimiser la dégradation de l'environnement, créer un environnement sûr et confortable et fournir une représentation iconique de la durabilité de l'Université du Kansas.

COFFRAGE À HAUTE EFFICACITÉ À ZURICH Ce projet de recherche a obtenu l’Acknowledgement Prize car il comprend l’utilisation de technologies et de matériaux existants afin de fabriquer des structures en béton non-répétitifs, de forme libre, en utilisant un coffrage de cire numériquement fabriqué. L'innovation de ce projet est l'utilisation d'un matériau (cire) pour la fabrication de coffrages, qui, par définition, ne disposent que d'une fonction temporaire.


GREEN BUSINESS Plongée avec les cachalots !

DU 27 mars au 6 avril, une poignée de plongeurs vont pouvoir profiter des conseils avisés de l'un des meilleurs cameramen et photographes sous-marins : René Heuzey. Après avoir contribué à la fabuleuse aventure du film "Océans", l'homme a en effet décidé de mettre ses compétences au service des plongeurs loisir, car plus il y aura de belles images du monde sous-marin, plus le grand public sera conscient de l'intérêt de protéger les mers et les océans. Et pour ce premier stage à Maurice, les plongeurs bénéficieront de modèles d'exception, à savoir les cachalots. En apnée, les participants se mettront à l'eau par groupes de deux ou trois. Le président de l'association Megaptera, Michel Vély, sera également de la partie afin d'éclairer les plongeurs sur le comportement des cachalots et permettre ainsi une meilleure approche, respectueuse des animaux. Après chaque sortie en mer, les stagiaires vidéo assisteront à un cours théorique donné par René Heuzey lui-même. Le stage se terminera par un volet de plongées plus "classiques", en compagnie d'Hugues Vitry, à la découverte des murènes, balistes et autres poissons des fonds mauriciens.

L'eau à l'honneur

LA JOURNÉE mondiale de l'Eau est célébrée ce jeudi 22 mars. A cette occasion, le ministre de l'Energie et des Utilités publiques tiendra plusieurs activités dont : un séminaire sur l'eau et des sujets y relatifs, un forum et une exposition sur le thème 'Water and Food Security', des journées portes ouvertes au La Marie Treatment Plant pour des élèves du primaire et du secondaire, ainsi qu'une campagne de conscientisation menée par l'Agricultural Reasearch and Extension Unit (AREU) sur le 'Rain Water Harvesting'. La Journée mondiale de l’Eau vise à attirer l’attention sur l’importance de l’eau douce et à soutenir la gestion durable des ressources en eau douce. Une journée internationale pour célébrer l’eau douce a été recommandée lors de la conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement en 1992 (UNCED). L’assemblée générale des Nations unies a répondu en désignant le 22 mars 1993 comme première Journée mondiale de l’eau. Chaque année, la Journée mondiale de l’eau souligne un aspect particulier de l’eau douce. Le thème de cette année : Sécurité de l’eau et de l’alimentation.

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Aux nouveaux concepts, nouvelle technologie et nouveaux termes. La phytoépuration, ou l'assainissement par filtres plantés, fait son bonhomme de chemin. Lors du 6e Forum Mondial de l'Eau à Marseille, Arnaud Alary, créateur de Recycl'Eau, a annoncé qu'il travaille actuellement sur un projet pour Maurice | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

PHYTOÉPURATION

DES PLANTES À LA RESCOUSSE DE L'EAU L'OR BLEU se fait rare. De ce simple fait découle des idées novatrices, souvent louables, qui contribuent à sauvegarder cette ressource synonyme de vie. De multiples entreprises ont vu le jour, que ce soit à Maurice ou ailleurs, et se sont engagés dans le recyclage ou la production d'énergie renouvelable. Parmi, on retrouve Recycl'Eau, entreprise basée en France. Cette dernière a participé au 6e Forum Mondial de l'Eau au Parc Chanot à Marseille, du 12 au 17 de la semaine dernière. Cela a été l'occasion pour Arnaud Alary de présenter son concept de phytoépuration, et d'annoncer qu'un projet similaire est envisagé à Maurice. Dans une déclaration à la presse française le 17, Arnaud Alary, ingénieur hydroécologue a soutenu : « En ce moment, nous aménageons un bassin de 4 000 m3 à l'île Maurice. Puis, nous ferons la station d'épuration et le recyclage de l'eau de pluie à l'école. Toujours avec des plantes ».

La révolution écologique, selon lui, c'est le bassin naturel avec épuration par les plantes. Créateur de l'entreprise Recycl'Eau, il est intarissable sur le concept. Les plantes libèrent de l'oxygène dans l'eau et absorbent ses nutriments, ce qui empêche le développement des algues. « L'eau est toujours limpide. Il faut environ 250 plantes différentes pour un bassin standard. Je les sélectionne en fonction de leurs qualités. Certaines, comme la Thalia, par exemple, tue les bactéries. Plus besoin de chlore, très nocif pour l'homme et l'environnement, ni de changer l'eau », ajoute-t-il. L'objectif de Recycl'Eau est de proposer des solutions qui ne seraient non seulement respectueuses de l'environnement, mais aussi durables car, selon le responsable, l'entreprise ne s'arrête pas au simple traitement de l'eau. Elle offre à cette dernière une seconde vie, tout comme les plantes qui sont utilisées lors de la phytoépuration.

LA BRAMER House, édifice de 14 étages du groupe British American Investment (BAI), a accueilli ses premiers occupants, à Ébène, la semaine dernière. Ce bâtiment 'eco friendly' abritera désormais le quartier général de toutes les filiales de la BAI engagées dans les services financiers sous l'entité Bramer Corporation Ltd. « Cet espace moderne place la majorité de nos opérations financières sous un même toit, ce qui aidera à rehausser davantage la qualité de nos services », explique Swadeck Taher, président et CEO de Bramer Corporation. Il ajoute que le rez-de-chaussée du bâtiment abritera un financial services lounge. La Bramer House s’est déjà distinguée aux Green Africa Awards dans la catégorie “Green Design, Building, Development and Land Use”. La firme Ireko a obtenu ce prix pour l’applica-

QU'EST-CE QUE LA PHYTOÉPURATION ? Grâce à ce système d'un genre nouveau, appelé phytoépuration, on arrive à traiter les eaux usées en les dirigeant vers des filtres plantés d'espèces végétales soigneusement sélectionnées. Le système offre une alternative écologique, économique, durable et esthétique au système classique. Cette technique est également appelée lagunage. Le principe est simple : la phytoépuration met à profit les facultés épuratrices naturelles des plantes aquatiques et de leur milieu pour assainir l’eau. Cette végétation sert de support à des colonies bactériennes (bactéries aérobies) qui transforment les matières organiques des eaux usées en matières minérales, qui finissent absorbées par les plantes. En échange, les plantes alimentent les bactéries en oxygène par leurs racines. Elles assimilent également le nitrate et le phosphate ainsi que certains polluants de l’eau et s’en servent comme « de l’engrais ». Le lagunage consiste tout simplement à reproduire ce processus naturel dans nos jardins pour assainir nos eaux usées. L’eau récupérée dans les différents bassins d’épuration est ensuite réutilisée pour l’arrosage.

LA BRAMER HOUSE, ÉDIFICE ÉCOLOGIQUE

tion des éléments ‘ecofriendly’, surtout ceux ayant trait aux installations mécaniques et électriques. L'édifice possède, entre autres, un système de ‘rain water harvesting’ qui permet de récolter, traiter et utiliser l’eau de pluie pour les toilettes et des tours de refroidissement – ce qui représente la moitié de la consommation en eau. Jaya Allock, CEO de Bramer Asset Management, explique pour sa part, que « le nouveau bâtiment offre une superbe infrastructure et des espaces ont été créés pour le confort de nos clients ainsi que la confidentialité de nos services ». La Bramer House, oeuvre de l’architecte Ahmed Rawat, réalisée par Ireko Construction, a nécessité un investissement de plus d’un demi-milliard de roupies, et offre 12 000 mètres carrés d’espace bureau et 147 places de stationnement.


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In today’s corporate world it is vital to steer the thinking of all cadres and their action toward creating and sustaining an ethical workplace culture. Managerial leaders and their people are often invited to explore how values, actions, and behavioral standards can help steer organizational behavior

ETHICS

THE RIGHT MINDSET A WELL-USED axiom in organizational behavior thought asserts that values ultimately drive our behavior. In a nutshell, values exert influence over our attitudes, and attitudes influence our behavior. Values are integral to attitude formation and to how we respond to people and situations. There seems to be a subset of virtuous values that align with ethical behavior. In his book, Authentic Happiness, Martin Seligman (The father of positive Psychology) has reviewed these core virtuous values that influence ethical behavior and appear to have universal appeal. Modern adaptation of these values as they apply to ethics follows: ●

Wisdom and Knowledge: The capacity to take information and convert it to something useful. Wisdom comes from capitalizing on one’s experience to interpret information in a knowledgeable manner to produce wise decisions. A prerequisite to doing the right thing when facing an ethical dilemma is knowing what to do, knowing the difference between right and wrong. Self Control: The ability to avoid unethical temptations. The capacity to take the ethical path requires a commitment to the value of acting with temperance. Ethical people say “no” to individual gain if it is inconsistent with institutional benefit and goodwill. Justice and Fair Guidance: The fair treatment of people. Justice is served when individuals perceive that they receive a fair return for the energy and effort expended. For example, a leader’s commitment to justice is tested continually with the allocation of organizational resources. Are certain individuals and groups given special treatment without regard to objective criteria by which to judge fairness? Ethical leaders value and embrace fair advice and guidance. Transcendence: The recognition that there is something beyond oneself more permanent and powerful than the individual. Without this value, one may tend toward self-ab-

sorption. Leaders who are motivated predominately by self-interest and the exercise of personal power have restricted effectiveness and authenticity. Love and Kindness: The expression through words and deeds of love and kindness. Researchers have documented that there appear to be different types of “love.” In an organizational context, love refers to an intense positive reaction to another co-worker, group and/or situation. An organization “with heart” allows for the expression of love, compassion and kindness among and between people, the goodwill which can be drawn upon when one faces ethical challenges. Courage and Integrity: The courage to act ethically and with integrity. These values involve discerning right from wrong and acting accordingly. They impel one to consistently do what is right without concern for personal consequences, even when it is not easy.

In practice, these six categories of virtuous values are intertwined. For example, the capacity to administer resources fairly and offer fair guidance to stakeholders along the way is supported by courage and integrity. Difficult decisions surrounding the allocation of limited resources leave some individuals and groups with less than they would prefer. The redeeming grace is the perception that such decisions are made with fairness and integrity. Unpopular decisions are easier to accept when they are perceived to be derived fairly and with integrity. DRIVING ETHICAL BEHAVIOR Driving ethical behavior with values and attitudes requires that there be alignment among values, attitudes, and behavior. Examples of this alignment between each of the virtuous values, associated attitudes, and behavior are as follows: (See page 15)

Unpopular decisions are easier to accept when they are perceived to be derived fairly and with integrity


CORPORATE VALUE

ATTITUDE

ETHICAL BEHAVIOR

Wisdom and Knowledge

Experience promotes wisdom that helps convert information to knowledge.

Using knowledge to solve problems ethically and to do what is right.

Self-Control

Self-control means effectively managing reactions to challenging situations and temptations.

Putting personal motivations aside and acting with objectivity by doing what is right.

Justice

Acting justly and fairly is a long-term driver of ethical behavior; remember the “Golden Rule.”

Establishing just and mutually agreed upon criteria and administering them fairly to all people.

Transcendence

The belief in a power and source outside oneself reduces self-serving actions and increases humility.

Putting institutional and/or stakeholder interests above self interests. Identifying a personal purpose that is aligned with organizational mission.

Love and Kindness

Treating people with kindness helps increase the reservoir of positive affection and love.

Recognizing and encouraging others for their contributions.

Courage and Integrity

Ethics requires the courage to do the right things consistently without regard to personal consequences.

Making unpopular decisions based on fair consideration of the facts.

THE ETHICS TEST Establishing an ethics program is not an exact science. As with the development of other organizational programs, it involves the input, interaction, cooperation, decision-making, and ongoing commitment of many people. Proper planning is important, but the effectiveness of any association’s approach also depends on characteristics that are unique to its culture, the leadership style of the executive director and executive team, the association’s relationship with its board of directors, and so on. In addition, discussion of workplace ethics can raise sensitive issues. Some people in your organization may have difficulty or be uncomfortable discussing these issues. Given these caveats, a valuable exercise for association executives is to first ask, consider, and answer seven key questions: 1. Why might good people in this organization do unethical things? 2. What are our organization’s values? 3. Have we adequately articulated these values internally and externally? 4. Does our organization have written ethics policies, procedures, or structures? 5. To whom is our organization accountable? 6. What do we mean by “success”? 7. Does the leadership of our organization support the idea of an ethical workplace? 8. Organizational ethics: Sets of formal and informal standards of conduct that people use to guide their behavior at work. These standards are partly based on core values such as honesty, respect, and trust, but they also can be learned directly from the actions of others. For example, what people see their organizational leaders, managers, and coworkers do on the job can influence their own views of what is acceptable or unacceptable behavior. 9. Ethics program: The formal policies, practices, and processes that organizations develop to deal with their own ethical issues

Ethics & Inspiration Ideally, managerial leaders and their people will act ethically as a result of their internalized virtuous core values which we may think of as ethics from the “inside out.” Relying solely on this “inside out” approach, however, is simply naïve in many circumstances. Established behavioral standards and written codes of ethical conduct can help bolster virtuous values and promote ethical organizational behavior. Behavioral standards usually incorporate specific guidelines for acting within specific functional workplace areas. For example, a sales department may clearly outline criteria for expense reimbursements. Codes of ethical conduct have received varying degrees of attention over the past three decades. They can be categorized into three types: Type 1: Inspirational-Idealistic codes of conduct specify global themes such as “Be honest,” “Show integrity in all matters,” “Practice wise decision making,” etc. Such themes are not anchored to specific behavior or situations. Type 2: Regulatory codes of conduct proscribe clearly delineated conduct. This type of code is designed to help as

a jurisprudential tool when disputes occur. It is more of a “do and don’t” approach. Type 3: Educational/Learning-Oriented codes of conduct offer principles to guide decision making and behavioral reactions into likely situations. This approach is compatible with building a learning organizational culture. For example, the principle and value of fairness might be applied to allocating a bonus pool. Managerial leaders responsible for this process could be engaged in scenarios wherein they would be asked to take “fair action” in making these allocations. Such learning experiences can serve to enlighten and inform so as to foster ethical decision making. Behavioral standards and codes of ethical conduct can help steer ethical behavior by offering a cue or written rule to remind personnel of the right thing to do – an “outside in” process for ethical behavior management. These standards and codes trigger peoples’ internalized values, thus gaining strength through firm yet fairly administered consequences.

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THE 5 PRACTICES The five practices that help leaders steer their organizations toward ethical conduct on a proactive basis: FILLING THE GAP Any gap between knowledge about what to do and actual actions needs to be closed. If you know what is the right thing to do, just do it. Unfortunately, too often “white collar” criminals will tell us that they knew what was right, yet they failed to do it. John Maxwell, in his recent book “There’s No Such Thing as Business Ethics,” explains various reasons for ethical transgressions, including that people just rationalize their choices with relativism. While the reasons for the transgressor’s actions are varied and complex, the simple truth is that they failed to “do the right thing” in spite of their knowledge. They did not act with wisdom. SELECTION Managerial leaders must be very deliberate about who joins their organization. Many organizational leaders believe that selecting people for their values is as important as selecting for skill sets. Jim Collins, in his compelling book Good to Great: Why Some Companies Make the Leap . . . and Others Don’t, underscores how long-term success depends on putting the right people in place. Larry Bossidy, as CEO of Allied Signal, made people selection a top priority and considered it a key task of top management. Selecting people who share your virtuous values is critical to building an ethical culture and long-term business success. SOCIALISED NEEDS New personnel need to be socialized into the organization so as to advance virtuous values. Executives regularly attend new employee orientations to espouse the organization’s values. As a way of promoting and influencing ethical behavior, it is very powerful for new employees to hear managerial leaders espouse core virtuous values and to see those values affirmed through the actions of others in the organization. ACCOUNTABILITY Accountability and follow-up are critical in putting virtuous values into practice. Systems and procedures can remind people of commitments and help connect words or promises with deeds. In organizations with behavioral integrity, words and deeds count. When virtuous values are driving behavior, the alignment of words and deeds serves to advance the creation of an ethical work culture. LINKAGE Managerial leaders can positively impact the practice of ethical behavior by fairly allocating organizational resources and linking them appropriately. All managerial leaders have five key resources to manage: people, money, capital assets, information, and time. Allocation of these resources and the process managers use to accomplish such distribution can create perceptions of equity and fairness, or inequity and unfairness. Managerial leaders who value justice and fairness are more likely to deal the cards fairly — thereby modeling ethical behavior — than are those who do not.

SILENT SABOTEURS Much time and effort are spent discussing those obvious ethical problems and situations. Sometimes, however, our work relationships, our productivity, job satisfaction, and trust in our fellow colleagues are damaged by the subtle and subversive games that people play. Ethical scandals in today's businesses quickly make it to the national spotlight. Almost every newspaper highlights some situation or issue reeking of unethical behavior, questionable business practices, or outright law violations. Questions are today being asked on the way we treat each other when we try to

protect our own turf, or get ahead at the expense of others, or do the wrong thing because we believe that is what our company wants us to do. 1. Scapegoating - blaming others for missed commitments, bad decisions or poor results. 2. Allowing the boss to fail by withholding information and not pointing out risks. 3. Budget games - padding the budget in anticipation of cuts, end-of-year spending sprees to match estimates to actuals.

4. Overpromising to win a customer, gain support for a pet project or avoid a confrontation. 5. Turf-guarding - protecting yourself from losing control or power. 6. Endless meetings and memos to make sure that you are covered or that you can distance yourself from a bad decision. 7. Under delivering on commitments because the other person's priorities are not important to you or because you look good by looking better than someone else. 8. Risk aversion - not doing what is

needed to succeed because you fear the consequences of failure more than you value the reward of success. 9. Sharp penciling - fudging on reported results because everyone else does it so you have to do it to stay competitive for pay and promotions. The cost of these activities is high in the areas of motivation and morale, stress, quality, turnover, productivity, pride, and customer satisfaction, all of those areas that we want to emphasize in a highly ethical company


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Le bonheur ne s’achète pas mais le bien-être peut-être bien. Les massages des salons Rituals Spa chassent le stress et vous laissent un sentiment de légèreté. La demande étant croissante au salon de Fond-du-Sac, une deuxième branche a été aménagée à Ebène. Nous nous y sommes rendus la semaine dernière | DOROTHY BONNEFEMME

RITUALS SPA

AU NOM DU CORPS ET DE L’ÂME LE RELAX. C'est le nom de l’un des massages proposés par Rituals Spa, qui a ouvert un deuxième salon à Ebène, le 14 février 2011, après le succès rencontré par celui de Fond-du-Sac, qui a vu le jour il y a 4 ans. Un nom qui lui va comme un gant. Pour avoir testé ce soin sous les mains expertes de la thérapeute, Savitree, nous pouvons dire que sommes repartis des lieux sur un petit nuage, les signes de fatigue en moins. Novin Chummun, le Manager de la branche sis à Ebène, explique l’efficacité des massages proposés par le fait que ce centre de beauté ne recrute que des masseurs professionnels. De plus, ces derniers doivent également apprendre les techniques propres à Rituals Spa, où l'accent est aussi mis sur la qualité des produits et l'hygiène. Rituals Spa, c'est plus de 20 types de massages. Selon Novin Chummun, le centre est le seul à proposer un éventail aussi large de soins du corps dans l'océan Indien. Dès que vous franchissez la porte d'entrée du salon, vous oubliez d’ailleurs que vous êtes dans un

centre commercial à Ebène. Ici, le silence est roi et un léger parfum embaume l'air. Vous êtes aussitôt envahi par une certaine quiétude. Ce n'est là que le début d'une aventure empreinte de sérénité. Après vous être changé au vestiaire et avoir enfilé un peignoir, vous êtes pris en main par un thérapeute. Pour notre part, c'est Savitree qui nous salue en joignant les mains. A voix basse, elle nous demande de la suivre. Chez Ritual Spa, cinq cabines ont été aménagées et la plupart comprennent une salle de bains. Novin Chummun a choisi de nous attribuer la double. Spacieuse, elle est peinte dans des tons de marron et d’écru. RELAXATION PROFONDE Savitree nous invite à prendre place sur la table de massage. A maintes reprises, elle s’assurera que nous sommes parfaitement à l'aise. Puis elle nous a demande : « pression forte ou faible ? » Voulant sortir des lieux en pleine forme, nous optons pour un soin vigoureux. Nous serons servis ! De

Les clients repartent tout le temps le sourire aux lèvres Novin Chummun, Manager du salon Rituals Spa à Ebène

forte corpulence et professionnelle jusqu'aux bouts des ongles, Savitree s’occupe de nos « nœuds de stress ». Quelquefois, la douleur est telle que nous avons envie de hurler. « Expirez par la bouche. Détendez-vous. Vous allez voir que tout ira mieux par la suite. Vous serez légère », lance Savitree. La voix de notre thérapeute est tellement rassurante que nous relaxons et que nous apprécions comme il se doit ce massage. The Relax est une expérience aromatique à l’huile parfumée à l’orange et il est concentré sur les zones les plus stressées du corps : dos, cou et épaules. Il favorise ainsi une relaxation profonde. Seul bémol : ce moment de bienêtre n'a duré que 45 minutes. Bien trop court pour nous ! Et lorsque la voix de Savitree nous sort de notre douce torpeur pour nous annoncer que c'est fini, nous n'avons vraiment aucune envie de partir. Bonne nouvelle cependant : Rituals Spa a aménagé un petit salon où vous pouvez vous relaxer encore un peu. Nous ne nous faisons pas prier. Notre


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Toute une gamme de massages

thérapeute nous sert alors une tisane pendant que nous nous allongeons sur une chaise longue, un magazine à la main. Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, nous devons, au final, quitter les lieux, tout en nous promettant d'y revenir bientôt. Novin Chummun, lui, ne cache pas sa satisfaction face à notre réaction. « Les clients repartent tout le temps le sourire aux lèvres. Ils sont détendus et se sentent prêts à affronter à nouveau les activités de la vie quotidienne. C'est pour cette raison que nous faisons de notre

mieux pour que ces quelques heures passées ici leur soient vraiment agréables. Par exemple, nous nous faisons un point d'honneur de mettre une petite musique en sourdine pour les aider à se détendre. Puis, bien sûr, l'hygiène aussi est primordial », explique-t-il. UN CADRE HARMONIEUX D'ailleurs, dès que nous sommes arrivés au salon, Novin Chummun nous a remis des petits sachets en plastique pour recouvrir nos chaussures, avant de nous faire visiter le spa. Ce dernier pré-

cise également qu’après chaque client, la serviette du repose-tête est changée. Idem pour celles qui recouvrent les tables de massage. Nous avons noté le même souci de propreté dans le casier du vestiaire, où un peignoir plus blanc que neige nous attendait. Les salons Rituals Spa, qui compte 20 employés, dont trois Balinaises, se veulent un cadre harmonieux, luxueux, discret et reposant. Une formule gagnante, puisque chaque jour, le salon sis à Ebène accueille environ 25 clients.

Le Rituals Experience est le coup de cœur de Novin Chummun. Selon lui, ce soin est la signature du salon d’Ebène. Ce massage dure 120 minutes et permet aux clients, selon lui, de « découvrir les secrets de toutes les cultures du monde entier dans une expérience totale ». Son prix : Rs 2 400. Ou alors vous pouvez opter pour le « massage sensuel à la bougie », un soin relaxant, vitalisant et raffermissant qui coûte Rs 1 975. Rituals Spa, c'est aussi le soin « Peace of Bali », qui vous convie à un massage traditionnel, aux senteurs épicés. Si vous désirez un soin complet avec une variété de pressions, de rythmes et de stimulations qui favorisent la détente musculaire, demandez le massage exotique. Les adeptes de massages ayurvédiques se tourneront quant à eux vers l’« abhyanga ». Rituals Spa offre également des packages. Par exemple le « lover's retreat », qui vous permet de profiter, en couple, d’une série de soins qui durent cinq heures. Au programme : une détente au hammam, un gommage doux à la noix coco, un enveloppement gourmand au chocolat et à l'orange, un massage sensuel à l'huile chaude parfumée, un bain au lait, aux pétales de rose, ainsi qu’aux huiles essentielles d'ylang ylang et au bois de santal. En outre, du champagne accompagné de petites gourmandises vous seront servis. Le prix : Rs 12 700. Rituals Spa propose également des soins spécifiques pour les mains, les pieds, les cheveux, le visage... Une touche particulière a été apportée à ces soins. Novin Chummun cite le soin du visage anti-âge, où sont utilisés des éclats d'or, du champagne et du caviar. Ce dernier explique que si Rituals Spa est capable de proposer ces soins haut de gamme, c’est grâce à sa directrice, Anne Ferrat. Cette dernière voyage beaucoup et ramène à Maurice le savoir-faire étranger.

Nouveaux soins amincissants Des kilos superflus. Vous n'êtes qu'une poignée à ne pas vous en plaindre. Pour les autres, Rituals Spa a conçu tout un programme pour venir à bout de vos imperfections. Cela grâce à la machine LPG Cellu M6 qu’il est le seul à avoir à Maurice. Elle permet d’enlever la graisse et de raffermir la peau. Cet appareil peut aussi travailler sur le double menton ou faire un ‘lifting’ de votre visage sans aucun produit. Autre équipement amincissant : le Pro Fit Vib Excel. Il s’agit d’un plateau vibrant. « Trente minutes sur la machine équivaut à 90 minutes de sport intense », affirme Novin Chummun. Quant au Narl 517, c’est un appareil à ultrasons qui permet de déstocker les graisses. Chez Rituals Spa, le client qui souhaite maigrir a aussi droit à un coach personnel en la personne de Novin Chummun. Avant de commencer le traitement, il y a une consultation gratuite pour mieux permettre de choisir le type traitement adéquat. Il est également possible de combiner les soins. Parlant des prix, un forfait de 10 séances de Fit Vib coûte Rs 6 000, alors que si vous optez pour le LPG, les douze sessions conseillées sont à Rs 22 500.


PHOTOS : MANOJ NAWOOR

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HENNESSY PARK HOTEL

DISCUTEZ AFFAIRES EN PREMIÈRE CLASSE

The Link Ebène City n’est plus. L’établissement hôtelier sis en plein coeur de la Cybercité a rouvert ses portes en décembre dernier sous le nom de Hennessy Park Hotel. Le groupe Indigo a voulu en faire un lieu dédié aux hommes d’affaires mais qui peut également accueillir les locaux, notamment pour des soirées privées. Capital vous y emmène | DOROTHY BONNEFEMME L'UNION FAIT la force. Ce principe, le groupe Indigo en a fait le sien. Après les hôtels Labourdonnais Waterfront et Le Suffren, il a fait l'acquisition de The Link Ebène City, qui porte désormais le nom de Hennessy Park Hotel. Suite au rebranding, un nouveau concept a été introduit et Stéphanie Fischhoff de Froberville, la Sales and Marketing Manager du groupe, croit fermement que l’établissement connaîtra du succès. « Nous sommes des professionnels dans le tourisme des affaires. Le pays est amené à connaître des développements et nous voulons en être au cœur. De plus, les hommes d'affaires ont des exigences différentes et nous savons y répondre », explique-t-elle. C'est pour autant de raisons, ajoute-elle, que le groupe Indigo

a racheté le Hennessy Park Hotel, qui bénéficie, en outre, d’une location stratégique afin d’accueillir des hommes d'affaires. C’est le 8 décembre 2011 que l’hôtel a ouvert ses portes après des travaux. Contrairement aux autres établissements hôteliers de l’île, la direction n’a pas à se plaindre du manque de clients, puisque le taux de remplissage du Hennessy Park Hotel est quasiment de 100%. Julien Glannes, le Manager, souligne en effet qu'il faut dissocier ceux qui voyagent pour les vacances de ceux qui viennent chez nous pour les affaires. « Le tourisme des affaires est en progression », assure-t-il. Histoire de constater les choses de visu, nous nous sommes rendus sur place. « Je ne sais pas si on pourra vous faire

Le tourisme des affaires est en progression Julien Glannes, Manager de Hennessy Park Hotel

visiter une chambre, car hier, aucune d'elles n'était disponible », nous lance d'emblée Julien Glannes après les présentations d'usage. Jaimie, la responsable des relations publiques, qui a été appelée à jouer les guides, arrive heureusement à trouver une suite. « Elle vient d'être libérée, mais dans quelques minutes, le prochain client arrivera. Alors nous allons commencer la visite par cette chambre », explique-t-elle LE CONFLIT AVANT TOUT Sans perdre de temps, nous prenons l'ascenseur. Quelques secondes après, nous pénétrons dans la suite 108. Son décor est chic et sobre. La rouille et le crème volent la vedette. Au milieu de la pièce s'étend un grand lit, en face duquel a été placée la télévision. De plus, les clients peuvent profiter d'un bureau spacieux, d'une machine à café et d'une grande salle de bains. « Contrairement aux chambres standard, les suites comprennent un jacuzzi et elles sont bien spacieuses. Ces suites sont très prisées car les hommes d'affaires ne rateront pas une occasion de se relaxer après une journée de dur labeur », explique notre guide du jour. Les habitudes et les exigences des hommes d'affaires n'ont plus de secret pour la direction de Hennessy Park Hotel. Elle met ainsi les petits plats dans les grands pour répondre à leurs besoins. Stéphanie Fischoff de Froberville, élégante dans son uniforme bleu marine et sa chemise rouge nous énumère les autres avantages de l’établissement : « Tout d'abord, il y a la connexion internet que ce soit dans les chambres ou au rez-de-


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chaussée, où nous avons un coin information également. Hennessy Park Hotel, c'est aussi un ‘room service’ 24 heures sur 24. » Si un homme d'affaires a terminé une réunion de travail à 2 heures du matin et souhaite consommer, quelque chose, un cuisinier est présent pour répondre à ses désirs, affirme Stéphanie Fischoff de Froberville, qui ponctue sa phrase d'un sourire. Et comme il n’y a rien de mieux qu'un repas succulent et un bon verre de vin lorsque l’on a travaillé dur, l’établissement hôtelier n'a pas lésiné sur les moyens en proposant trois restaurants aux fins gourmets. « Depuis que nous avons repris les rênes, nous avons effectué quelques changements. Parmi, il y a la création d'un sushi bar où seuls les produits frais sont utilisés », explique notre interlocutrice. Si les clients préfèrent des menus gastronomiques, aucun souci, car le restaurant Grain d'sel les accueillera. Les amateurs de cocktails pourront quant à eux se régaler au John's Pub, où une belle terrasse a été aménagée. LE ‘LIFESTYLE’ EN PLUS Qui dit hommes d’affaires dit aussi, peut-être étonnamment, activités sportives. « Ils sont de plus en plus conscients de l'importance des exercices », ajoute d’ailleurs Stéphanie Fischoff de Froberville. Hennessy Park Hotel a ainsi construit un gymnase avec de multiples appareils qui leur permettront de brûler les calories. Les clients souhaitant piquer une tête dans la piscine seront également ravis, puisqu’au 8e étage se trouve une piscine permettant d'effectuer des brasses tout en admirant la Cybercité. En outre, pour rendre plus aisé les déplacements des hommes d'affaires, une navette est mise à leur disposition quatre fois par jour, ce qui leur permet de faire le va-et-vient entre les trois hôtels du groupe. « De plus, si les businessmen passent le week-end chez nous, nous leur donnons la chance de bouger dans les deux autres hôtels du groupe. Par exemple, ils peuvent quitter le Hennessy Park Hotel pour loger au Labourdonnais ou au Suffren, profitant ainsi des loisirs possibles dans la capital », ajoute notre guide. Le groupe Indigo a d’ailleurs mis en place un unique central de réservation. « Notre personnel a une expérience longue de

dix ans. C'est sans aucun souci qu'il pourra répondre aux exigences des clients et aussi les conseiller, car le Labourdonnais est un 5 étoiles, le Suffren un 4 étoiles et Hennessy un 3 étoiles », explique notre interlocutrice. Invitée à parler de la concurrence avec l’ouverture d'un nouvel hôtel dans la région, Stéphanie Fischoff de Froberville est d’avis que « nos établissements sont différents. Nous ne fournissons pas qu'une chambre d'hôtel. Ici, c'est un ‘lifestyle’ avec une bonne gastronomie. » Hennessy Park Hôtel a une âme, ajoute-t-elle : « Ce n'est pas qu'un hôtel. Dès que les hommes d'affaires arrivent, ils peuvent découvrir les scènes de la vie de tous les jours. Lorsque nous avons réaménagé cet établissement, nous avons, par exemple, placé trois photos de cases créoles à la réception. Idem au restaurant. Ensuite, dans les couloirs, sur les couettes… nous avons des citations qui pourront permettre aux hommes d'affaires de découvrir la culture et la richesse de notre île, car ils ne viennent que pour quelques jours et n'ont pas vraiment le temps de profiter de la beauté du pays. Alors nous mettons les petits plats dans les grands pour qu'ils en gardent de bons souvenirs. » LE CLIENT EST ROI Le groupe Indigo ouvre également ses portes aux Mauriciens. « Trouver un hôtel où passer une journée ou simplement prendre un repas est un véritable parcours du combattant. Tel n'est pas le cas dans nos trois palaces. Nous accueillons les Mauriciens que ce soit pour le petit déjeuner, le déjeuner ou le dîner. S'ils souhaitent loger chez nous, par exemple après une soirée arrosée, ils sont les bienvenus, surtout en week-end, lorsque la majorité d'hommes d'affaires rentrent dans leur pays », souligne Stéphanie Fischoff de Froberville. Hennessy Park Hotel va encore plus loin. Si les non résidents désirent utiliser le gymnase de cet établissement, ils n'ont qu'à s'y inscrire comme membre. Et s'ils veulent profiter d'un massage, ils n'ont qu'à prendre rendez-vous. L’hôtel s'est aussi bâti une solide réputation dans l'organisation de soirées publiques et privées. « Nous invitons quelquefois les fans du ballon rond à venir regarder un match sur écran géant. Les soirées et autres événements privés, c'est notre dada », explique la Sales

and Marketing Manager d’Indigo. Le groupe a d’ailleurs créé une équipe pour prendre en main ces activités. Pour en parler, Stéphanie Fischoff de Froberville a demandé à la pétillante Virginie Gomes Da Costa de venir nous rejoindre. Grande de taille et joviale, la Banquet and Event Manager du groupe nous a fait comprendre que le personnel ne manque pas d'idées et que le client, comme il se doit, est roi. « S'ils souhaitent un cocktail dans le jardin, c'est possible. S'ils optent pour la terrasse, c'est également faisable, car nous pouvons y accueillir 150 visiteurs. » Dépendant du nombre de personnes, Virginie Gomes Da Costa et son équipe peuvent également utiliser les deux salles de conférences du rez-de-chaussée. Lors de notre visite, nous avons d’ailleurs croisé des étudiants de l'école Vatel à pied d'œuvre. Ces derniers s'activaient à chercher le bon emplacement pour les tables. « Chaque année, ils viennent chez nous pour une journée spéciale. Et là, ils s'occupent des menus, de la mise en place et sont aussi à la réception », ajoute Virginie Gomes Da Costa. Ainsi, lorsque nous sommes arrivés, ce sont deux de ces jeunes qui nous ont accueillis. Portant un badge 'trainee', ils se sont démenés pour nous trouver un interlocuteur en attendant l’arrivée de Stéphanie Fischoff de Froberville. Quelques minutes après Julien Glannes, le Manager, a interrompu une réunion pour nous souhaiter la bienvenue. C’est aussi ça l’accueil dans un établissement hôtelier de classe…

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ENCORE DES TRAVAUX ! Hennessy Park Hotel, c'est 155 employés. Julien Glannes, le Manager, nous avoue que lorsqu’Indigo a racheté l'hôtel, certains des anciens employés ont préféré prendre la porte de sortie. Toutefois, une bonne partie du personnel est restée. « Vu que nous sommes un groupe hôtelier, les employés ont la chance de bouger dans les autres établissements, et régulièrement, il y a des promotions », ajoute Julien Glannes. Ce dernier explique par ailleurs qu’un coup de neuf sera donné à la terrasse annexée au John's Pub. De gros développements sont également à prévoir au niveau du groupe Indigo, mais pour l'instant, motus et bouche cousue…

Le Labourdonnais est un 5 étoiles, le Suffren un 4 étoiles et Hennessy un 3 étoiles Stéphanie Fischoff de Froberville, Sales and Marketing Manager d’Indigo, décline la gamme des établissements hôteliers du groupe


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PIT STOP

LA NISSAN LEAF

UNE VOITURE DANS LE VENT Après les voitures hybrides, déjà disponibles depuis un certain temps déjà, Nissan introduit la version électrique. Une première à Maurice que nous fait découvrir ABC Motors avec son compact baptisé Nissan 'LEAF'. Capital vous y embarque pour un test-drive | JAMIROUDDIN YEADALLY/REYHAAN MOHUN ABC MOTORS propose depuis février une berline décarbonée de cinq places comprenant 5 portes. A première vue, rien ne laisse présager à une quelconque version électrique, mais plutôt d'une berline contemporaine. Sauf que l'œil averti des connaisseurs remarquera l'absence d'un échappement et la présence d'un panneau solaire photovoltaïque situé sur l'aérofrein de la voiture, ainsi que d'autre petits détails. Sa ligne élégante et avant-gardiste attire tous les regards croisés sur sa route. L'extérieur de la Nissan LEAF se veut original, avec une proue agressive dotée d'un profil trapu et une poupe arrondie avec des lampes à LED. Les pare-chocs avant et arrière et ses jantes en aluminium de 16 pouces contribuent énormément à son aspect cossu. Ses phares qui sortent largement du capot avant lui confèrent une vraie identité, mais ils ont aussi un rôle acoustique : ils dévient le flux d’air qui souffle normalement sur les rétroviseurs, pour en limiter le bruit aérodynamique. Sous le capot de la voiture, se trouve le port de recharge ainsi que son moteur équivalent à une 1600cc. Des témoins lumineux clignotent sur son tableau de bord quand elle est en mode de charge. En montant à bord, on note une attention soignée où tout à été fait pour privilégier l'originalité. L’interfaçage avec les nouvelles générations de smartphones ne passe pas inaperçu. Le tableau de bord, très complet, permet d’afficher les bornes de recharge qui se trouvent à proximité, le rayon dans lequel vous pouvez vous déplacer en fonction de l'autonomie restante et le niveau de style de conduite écolo entre autres. Un indicateur d'éco-conduite apparaît sur le cadran quand le conducteur est en train de conduire 'sainement'.

La LEAF fait, en effet, la part belle aux smartphones, puisqu’il est possible de programmer sa voiture à distance, par le biais d’une application. On peut ainsi régler l’heure de charge et la température de la voiture avant de la chercher. La console centrale dans une finition noire vinyle arbore elle aussi un écran de navigation pour la radio, la clim, la connectivité bluetooth et Ipod et une caméra de recul. L'agencement intérieur est presque parfait, les commandes tombent bien sous la main et sont douces aux fonctions. PERFORMANCES CORRECTES En appuyant sur la touche start, on ne s'aperçoit guerre si la voiture est en marche, car il faut dire que la Nissan LEAF est extrêmement silencieuse, à tel point qu’un système de sonorisation extérieur a été mis en place pour avertir les malvoyants et les piétons. La voiture ne nécessite pas de clé, car elle comprend un 'Keyless entry'. Il faut d'abord ôter le frein de stationnement, entièrement électronique, et on n'a qu'a positionner la mallette centrale en forme de balle sur 'Drive' à un seul rapport et nous voilà pour les premiers tours de roues. L'accélération est vraiment franche et on apprend vite à doser la pédale d'accélérateur. La montée en vitesse est surprenante et la Nissan LEAF se conduit facilement dans un confort inégalé, dans ce segment du moins. On se surprend aussi à regarder à chaque fois la jauge de batteries et à la multitude de données affichées sur le cadran. Son comportement routier est souple mais ferme, avec une suspension

un peu sèche, mais sans jamais remettre en cause les mouvements de caisse ou des trajectoires, et ce à n'importe quelle vitesse. Les sièges, avec un bon maintien latéral, offrent une assise correcte, quoique un peu trop élevé. Ses larges surfaces vitrées font de la cabine une espace aérée et lumineuse et offre une grande vue de l'extérieur. Les performances de la voiture sont tout juste correctes, sans prétention sportive. Les batteries de la Nissan LEAF étant situées sous le plancher, la voiture électrique bénéficie donc d’un centre de gravité abaissé, ce qui lui confère une bonne tenue de route. Un contrôle du couple très précis, rendu possible grâce à la motorisation électrique, lui permet d’être plus précise dans les virages. La structure de la voiture avec l’intégration des batteries permet à Nissan d’annoncer un châssis plus rigide de 40%. La LEAF est pourvue de capteurs d’impact de crash, qui désactivent la tension en cas de choc, afin d’éliminer tout risque d’électrocution. La voiture a été testée dans différentes configurations : grand froid, grand chaud, lavage haute pression, route inondée et crash au Japon. Que ce soit au premier coup d'œil comme à la conduite, cette Nissan LEAF a bien du charme et devrait être tout à son aise en ville. Mais sur l'autoroute, avec une puissance et autonomie limitée, le conducteur devra choisir entre performances et économies, car avec un pied droit lourd sur la pédale, il peut extraire toute la puissance du moteur électrique pour atteindre la vitesse maximale de 140km/h, mais hélas au détriment de l'autonomie des batteries.

LE CONSEIL DE L'EXPERT Reyhaan Mohun, détenteur d'un diplôme en ingénierie mécanique et marketing nous explique les astuces afin d'économiser sur le carburant. Pour une conduite économique, rien de mieux de conduire en douceur tout en roulant dans la plage de régime de 2 000 à 3 000 tours la minute pour une conduite optimale de carburant. Pensez aussi à vérifier les pressions des pneus, car des pneus sous gonflés, ou même usés, feront grimper sensiblement la consommation. Et n'oubliez pas d'éliminer les bagages ou autres objets inutiles et lourds, car le poids superflu contribue aussi à la surconsommation. Concernant la Nissan LEAF, éviter à tout prix de recharger la batterie après quelques tours de roues, car la longévité des batteries sera réduite considérablement.

160 km L’autonomie de la Nissan Leaf sur une charge complète de la batterie


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ALI MANSOOR

« La crise prendra fin en 2015 » Le secrétaire du NPF-NSF Investment Committee a commenté les chiffres du National Pension Fund (NPF) et du National Savings Fund (NSF) vendredi dernier. Ali Mansoor a souligné la nécessité d’investir l’argent de ces fonds malgré des retours décevants pour 2011. Il a également déclaré que la crise financière devrait durer encore trois ans | JAMIROUDDIN YEADALLY « TOUTES les crises ont une fin. Selon les études du Fonds monétaire international (FMI), une crise financière prend environ sept ans pour se dissiper. Logiquement, la crise que nous vivons devrait prendre fin d'ici 2015. » C’est ce qu’a affirmé Ali Mansoor, secrétaire du NPF-NSF Investment Committee, lors de la rencontre trimestrielle du comité vendredi dernier. Il a ainsi estimé que nous étions en plein milieu de la crise. INVESTISSEMENT PRUDENTE Le comité a également rendu public les actifs du National Pension Fund (NPF) et du National Savings Fund (NSF), qui ont progressé de Rs 4,1 milliards et de Rs 0,6 milliard en 2011 pour atteindre Rs 74,6 milliards et Rs 14,3 milliards respectivement

LA SOCIÉTÉ de télécommunication Bharat Telecom a officiellement présenté la fibre optique à domicile (Fibre To The Home) durant une cérémonie à la Cybertour d'Ébène vendredi dernier, en présence de Tassarajen Pillay Chedumbrum, ministre des TIC. Les principaux dirigeants de cette société ont fait ressortir que les premières connexions individuelles seront effectuées aux Plaines-Wilhems dans les huit semaines à venir. Bharat Telecom s'est fixée pour objectif de connecter 70% de la population mauricienne à son réseau durant les 12 prochains mois. Pour cela, la société propose un package de base comprenant une connexion à 2 mégaoctets et 40 chaînes de télévision, le tout pour Rs 280. La firme de télécommunication a indiqué que d'autres formules d'abonnement sont en cours de validation par les autorités concernées et que des entreprises et des foyers sont déjà connectés à son réseau à titre de projet pilote. Les travaux d'installation à venir comprennent quelque 200 km de fibre optique qui seront enterrés et constitueront le réseau principal appelé « Backbone ». Celui-ci alimentera 2 700 km de fibre optique aérien via les pylônes du Central

durant cette année. La NPF a ainsi enregistré un taux de rendement de 5,5% en 2011 par rapport à un taux d’inflation en progression annuelle de 5,9%.

5,5 % Taux de rendement des investissements du NPF en 2011 Bien que le taux de rendement annuel pour ces fonds ont été inférieures aux objectifs initiaux –qui étaient d’avoir un retour de 4 % supérieur au taux d'inflation pour le NPF et de 3 % pour le NSF – le comité a indiqué que la diversification des

portefeuilles et une politique d’investissement prudente seront de mise pour les prochaines années. Selon le rapport du comité d’investissement, plusieurs facteurs sont à la base des performances en dessous des objectifs initiaux des deux fonds, notamment la hausse du taux d’inflation local. L’appréciation de la roupie mauricienne vis-à-vis des principales devises étrangères et le repli de plusieurs valeurs boursières et autres produits d’investissements locaux y ont également contribué. Ali Mansoor a également rappelé que les contributions au NPF et au NSF seront inférieures aux décaissements dans les années à venir, d'où la nécessité d'investir cet argent pour pouvoir combler cette inéquation.

BHARAT TELECOM

A chacun sa fibre !

Présentation des liveboxes de BHARAT TELECOM

Electricity Board (CEB), d'où partiront les connexions individuelles. Un boîtier permettant de se connecter à l'internet, ainsi qu’au réseau sans-fil (Wifi), de même qu'un décodeur destiné à la réception des chaînes de télévision, seront mis à la disposition des clients. Les connexions proposées seront d’un maximum de 100 Mbps pour les clients individuels, alors que l’offre réservée aux entreprises pourrait aller jusqu’à 1 Gigaoctet par seconde (Gb).


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MEXA

YOGESH SINGH VEUT ANTICIPER LES DANGERS Prendre la direction de la Mauritius Export Association (MEXA) en ces temps économiques difficiles n’est pas une sinécure. Fraîchement élu à la présidence de cet organisme, Yogesh Singh aura pour tâche d’aider les exportateurs mauriciens à consolider leurs acquis et prospecter de nouveaux marchés | JAMIROUDDIN YEADALLY « ACCROÎTRE les compétences des entreprises d’exportation tout en leur permettant de comprendre comment affronter les défis qui les attendent et d’anticiper les dangers. » C’est la priorité de Yogesh Singh, qui a été élu président de la Mauritius Export Association (MEXA), en remplacement de Guillaume Hugnin, lors de la 6e assemblée générale de l’organisme, qui s’est tenue vendredi dernier. Prenant la parole, Yogesh Singh a affirmé sa volonté de s’assurer que l’organisme continue sa route en toute tranquillité à l’avenir malgré les facteurs économiques externes. RENFORCER LES EFFORTS Cader Sayed-Hossen, ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Protection des consommateurs, qui assistait à l’assemblée, a profité de l’occasion pour faire l’éloge de Danielle Wong, directrice de la MEXA, et de son équipe, qui

font selon lui un travail formidable au sein de l’organisme. Le ministre s’est aussi appesanti sur les compétences mauriciennes en termes d’exportation. Il devait ajouter que « toute-

ILS ÉTAIENT nombreux, les passionnés, à découvrir la sixième génération de la BMW Série 3, la toute nouvelle berline du géant allemand, lors de son lancement à Maurice par le concessionnaire Leal & Co, jeudi dernier. Deux modèles sont proposés : la 320i et la 328i. Cette nouvelle berline est disponible en trois personnalités automobiles : Finitions Sport, Modern et Luxury, chacun représentant un design original axé sur un groupe spécifique. Toutes les motorisations ont gagné en puissance tout en consommant moins de carburant. Ce nouveau modèle séduit également par une élégance particulièrement sportive et une habitabilité nettement augmentée par rapport à la génération précédente. Elle offre aussi une variété de fonctions et d’options inédites dans le segment ECO PRO, qui incitent le conducteur à consommer moins de carburant : boîte de vitesse automatique à 8 rapports avec fonction d’arrêt et redémarrage

fois, il y a un long chemin à parcourir, car l’année 2012 semble être une année très difficile en raison de la crise économique qui perdure en Europe, la hausse possible du prix de l’énergie et la

détérioration de la configuration géopolitique à Maurice ». Cader Sayed-Hossen devait ainsi lancer un appel aux exportateurs mauriciens afin qu’ils rééquilibrent leurs exportations

BMW SÉRIE 3

Les Allemandes sont là

Eric Leal à côté de la nouvelle BMW Série 3

automatique du moteur, nouvel affichage pare-brise en couleur, ainsi que de nouvelles fonctionnalités de ‘Connected Driving’. Eric Leal, CEO de Leal & Co, soutient que la BMW 328i, en

vente à partir de Rs 2,5 millions, « peut atteindre les 100km/h en seulement 5,9 secondes grâce à son moteur ‘TwinTurbo’ de 245 chevaux ». La BMW 320i, quant à elle, est commercialisée à Rs 2,2 millions.

vers les marchés prometteurs, car selon lui, le maintien de nos exportations vers les marchés traditionnels n’est pas suffisant. Pour sa part, le président sortant, Guillaume Hugnin, a dit craindre qu’il y ait une perte de compétitivité due à l’appréciation de la roupie, ce qui diminuerait les recettes d’exportation. Les chiffres d’exportations provisoires disponibles pour janvier de cette année démontrent en effet une baisse de la valeur des exportations totales de 3,9% par rapport à janvier 2011. Les exportations vers les principaux marchés de l’Union européenne, à savoir le Royaume-Uni et la France, ont également chuté en janvier 2012. Durant cette 6e assemblée générale, la MEXA a proposé, entre autres, le renforcement des efforts en marketing, ainsi qu’une meilleure gestion des ressources naturelles du pays.

Total CSR Fund : Sept familles obtiennent un toit LE TOTAL Mauritus CSR Fund, qui sera doté d'un budget annuel de Rs 4 millions, a été officiellement lancé jeudi dernier au cours d'une cérémonie au Domaine Les Pailles. François de Charnacé, directeur général de Total, ainsi que les ministres Cader Sayed-Hossen, Hervé Aimée et Suren Dayal ont remis à cette occasion les clés des leur nouvelle maison à sept familles défavorisées de la région de Riambel et de Baie-duCap. Au total, ce sont une quinzaine de familles habitant la côte ouest qui obtiendront d'ici la fin de cette année un logement social financé par Total Mauritius avec la collaboration de la National Empowerment Foundation. Une initiative qui permettra à plus de 60 personnes de retrouver un toit décent. Pour rappel, le groupe pétrolier possède un réseau de 48 stations-service réparties à travers l’île et fournit annuellement plus de 300 000 tonnes métriques de produits pétroliers, y compris le G.P.L, à divers secteurs de l’économie.


GROS PLAN BAI A+ EDUCATION PLAN

DES ÉTUDES À PARTIR DE RS 750… LA BRITISH American Investment Ltd (BAI) a récemment lancé la nouvelle version de son A+ Education Plan. Ce plan d’assurance-vie innovant, disponible à partir de Rs 750 par mois, offre désormais pus de facilités et de souplesses aux parents désireux d’assurer l’avenir de leurs enfants à travers une éducation de qualité. Les nouveaux avantages de l’A+ Education Plan sont nombreux : possibilité d’initier le plan avant même la naissance de l’enfant, afin d’être certain d’en percevoir les bénéfices dès le début de la scolarité, retraits d’argent permettant de couvrir les frais des manuels, du matériel et des uniformes scolaires, ainsi que paiement des frais d’examens de School Certificate (SC) et de Higher School Certificate (HSC). Rishi Sookdawoor, président et CEO de la BAI, soutient que ce plan permettra à de nombreux parents d’avoir une tranquillité d’esprit, car il estime que « ce nouveau produit donne une solution complète et moderne pour l’éducation des enfants et offre de plus grands avantages aux familles mauriciennes ». Les familles sont protégées même dans les moments difficiles grâce à la couverture d’assurance-vie sécurisant les études des enfants en cas de décès ou d’invalidité permanente du souscripteur, et à la nouvelle option « perte d’emploi », qui permet la flexibilité des cotisations pendant une période de six mois. Si besoin est, elles bénéficient également d’un ‘funeral benefit’ et d’un ‘Family Income Benefit’ qui sera payé jusqu’à la maturité du plan.

pays permettra selon eux au groupe international de renforcer la capacité d’IBM à fournir des solutions et des services à des clients partenaires dans la région. La société informatique, qui vient de fêter ses 100 ans d’existence l’année dernière, est présente à Maurice depuis

une dizaine d’années avec des bureaux au Caudan et au Barkly Wharf, à Port-Louis. Au niveau de l’Afrique, IBM est présente dans une vingtaine de pays, dont le Sénégal, le Nigeria, le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Tanzanie. Jean Christophe Kho-

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LE MINISTRE seychellois des Affaires étrangères, Jean Paul Adam, qui est également président de la Commission de l’océan Indien (COI), a eu une visite très mouvementée à Maurice au début du mois de mars. Son séjour a été marqué par de nombreuses sessions de travail et des rencontres avec des personnalités du monde de la finance, ainsi que des ministres. L’objectif était de renforcer les relations économiques entre les Seychelles et Maurice et de discuter de nouveaux horizons de coopération. Jean Paul Adam a affirmé qu'il existe une ambiance de compétition entre les îles Vanilles de l'océan Indien dans les domaines du commerce et du tourisme. « Dans ce monde ébranlé par des vagues successives de crises économique et financière, il est impératif de coopérer intimement au lieu d'entrer en compétition », a-t-il déclaré lors du 22e dîner annuel de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Maurice (MCCI), organisé vendredi dernier à l'hôtel Intercontinental, à Balaclava. Ce dernier a également affirmé que le tourisme est l’un des secteurs où la complémentarité et l'unicité des deux pays peut jouer un rôle important dans l'approfondissement de la coopération entre les îles de la région. Il devait, à cet égard, citer l’exemple du carnaval organisé par son pays lors d’une période creuse pour l’industrie touristique, afin de démontrer comment une activité organisée dans une des îles de l’océan Indien peut bénéficier aux autres. Les hôtels des Seychelles ont connu une hausse de 4% dans les arrivées touristiques en février de cette année, comparé à la même période en 2011, pourtant une année record en termes d'arrivées de touristes, puisqu’ils étaient 200 000 à débarquer sur l'archipel l’an dernier.

IBM renforce sa présence en Afrique

Takreem El-Toham Takreem El-Tohamy, Tassarajen Pillay Chedumbrum et Jean Christophe Knoertzer

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Jean Paul Adam : « Impératif de coopérer »

INFORMATIQUE

LE GÉANT de l’informatique a annoncé lors d’une conférence de presse, mercredi dernier, l’expansion de ses nouveaux locaux au Raffles Tower, à Ebène, ainsi que la consolidation de sa présence en Afrique. Les dirigeants du groupe ont profité de l’occasion afin de réitérer leur souhait de travailler en coopération avec le gouvernement mauricien à plusieurs niveaux et de contribuer au développement de jeunes talents à travers l’IBM Academic Initiative Programme. Ils ont aussi ajouté que l'île Maurice a une économie très performante et compétitive, avec un des taux de croissance les plus élevés en Afrique, ainsi qu’un marché international d'exportation actif couvrant divers secteurs. Cette présence accrue dans le

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ertzer, IBM General Manager, Central East & West Africa, devait ainsi expliquer que Maurice constitue une plaque tournante pour la région avec une forte ressource technique et détient l’avantage du bilinguisme. Takreem El Tohamy, directeur général d’IBM pour le Moyen-Orient et l’Afrique, a quant à lui affirmé qu’IBM connaît une forte demande des secteurs du textile, de la banque, des télécommunications et des services technologiques. Tassarajen Pillay Chedumbrum, ministre des TIC, a lui fait ressortir que « le gouvernement mauricien travaille de façon à promouvoir le pays en tant qu’exportateur de services informatiques, en la positionnant comme une destination sûre et fiable pour les TIC ».

FSC : Marc Hein nommé chairman

L’AVOCAT MARC Hein a été nommé chairman de la Financial Services Commission (FSC) vendredi dernier. L’avocat, qui exerce dans le domaine de l’offshore, devrait bientôt quitter son poste au sein du National Economic and Social Council (NESC) pour assumer ses nouvelles responsabilités au sein de l’autorité régulatrice du secteur financier non bancaire. Marc Hein succède ainsi à Saïd Lalloo, le chairman sortant, qui avait été nommé en 2009 par le conseil des ministres. Marc Hein dirige actuellement le cabinet de Juristconsult Chamber, qui travaille en collaboration avec Juristconsult International Co Ltd, une firme privée agréée par la FSC. Il a également été député de 1983 à 1987 et Chairman du Bar Council en 1992.


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PLEIN RÉGIME

Selon le rapport publié en décembre 2011 par Transparency International, qui classe 185 pays en fonction de la perception de la corruption, de nombreuses nations africaines sont gravement touchées. Dernier de la classe, la Somalie obtient une note de 1/10. Nous vous proposons ci-dessous le classement des dix Etats les plus corrompus du continent noir

RAPPORT DE TRANSPARENCY INTERNATIONAL

LES PAYS LES PLUS CORROMPUS D’AFRIQUE ZIMBABWE Le pays de Mugabe est l'un de ceux qui a le plus régressé, avec une chute de vingt places par rapport à l'année précédente. L'instabilité du pays, l'inefficacité du système judiciaire sous la pression du pouvoir exécutif, le manque de transparence, le non-respect des droits des femmes, les listes électorales gonflées de centenaires décédés… fait que la corruption sévit à tous les niveaux. En 2009, un rapport commandé par l'ONU, intitulé « Zimbabwe, les diamants et le mauvais côté de l'histoire » dénonce la corruption et le non-respect des droits de l'homme, les troupes militaires ayant pris le con-

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trôle des mines, chassé les mineurs et forcé la population locale à y travailler. Un embargo sur les diamants a été imposé, puis levé, en 2011. Ces « diamants de sang » continuent de se vendre sur les marchés.

Pourtant, l’Angola est l’un des premiers producteurs de pétrole et Luganda, sa capitale, l’une des plus chères à vivre. José Edouardo Dos Santos est au pouvoir depuis plus de 30 ans, nomme son vice-président ainsi que les membres de la Cour constitutionnelle, validant les lois. L’un des signes flagrant de corruption est une loi abrogée en 2010. Elle stipule que « toutes les terres appartenant à l’Etat peuvent être attribuées à des particuliers en fonction de projet d’intérêt national ».

tion sur l’économie congolaise. Les taxis et taxis-bus sont contraints de payer régulièrement les forces de l’ordre pour pouvoir circuler. Pour un simple contrôle de véhicule ou un droit de passage, 8% des recettes journalières sont prélevées, ce qui constitue une perte pouvant aller jusqu’à 60% de leur revenu moyen. En plus des retombées économiques, ce phénomène influe sur le trafic et crée un déséquilibre sur les transports en commun : embouteillages, contournements d’itinéraires…

TCHAD Bien que la corruption soit encore présente, le Tchad est le seul pays à progresser : il monte de deux rangs par rapport au dernier classement avec le faible score de 2 points. Cependant, tout est loin d’être acquis. Depuis 2011, le gouvernement tchadien a lancé une campagne anti-corruption dirigée par le ministère du Contrôle d’Etat et de la Moralisation. Trois membres du gouvernement sont tombés pour la passation douteuse d’un marché de fournitures scolaires ayant coûté 2 milliards de francs CFA, soit environ 3 millions d’euros. Nouveau rebondissement en cette année 2012 : fin février, le ministre chargé de ce ministère tombe lui aussi pour corruption. Il aurait détourné des milliers de dollars destinés… à la lutte contre la corruption. Arrêté, il nie être responsable de ce détournement. Selon une source policière, Ahmadaye Al Hassan aurait dérobé environ 360 millions de francs CFA, soit près de 550 000 euros.

LIBYE Ce pays est l’unique Etat du Printemps arabe de ce classement. Il a perdu 22 places par rapport au classement précédent. Après la chute de Mouammar Kadhafi, les milices ont pris le contrôle de la Libye. De nombreux villes et villages possèdent leur propre groupe armé. Ces différentes milices s’affrontent pour contrôler les routes et carrefours qui sont de véritables sources de revenus. Elles imposent amendes, taxes diverses et droit de passage aux automobilistes.

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GUINÉE En 2006, c’était le pays le plus corrompu d’Afrique et le quatrième du monde selon le classement IPC. Depuis, d’autres pays se sont incorporés au classement et la Guinée stagne toujours entre la 160e et la 164e place mondiale. Malgré tout, son indice a augmenté et se tient aujourd’hui à 2,1 points, toujours loin derrière le Botswana, premier pays africain avec 6,1/10.

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ANGOLA Ex-æquo avec le Tchad, la RDC et la Libye, l’Angola tient la 168e place mondiale. Après 27 ans de guerre civile, la corruption est ancrée dans tous les domaines. En 2011, 70% de la population survivait avec moins de 2 par jour.

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RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO La corruption est profondément ancrée dans la société en RDC. Selon l’économiste congolais Oasis Kodila Tedika, 55% des recettes du trésor public se volatilisent à cause de la corruption. Comme il le souligne, elle s’est inscrite dans les mœurs. Il prend comme exemple la situation des transports en RDC, conséquence directe de la corrup-

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BURUNDI Phénomène social très répandu, la corruption s’est infiltrée dans tous les domaines. L’accès aux soins est également mis à mal à cause d’elle. Fin février, le deuxième vice-président Gervais Rufyikiri a recommandé la création de comités de contrôle de l’état de la corruption dans les hôpitaux et au ministère de la Santé publique. La confiance dans l’Etat ne cesse de se détériorer. En février 2012, l’Union européenne a demandé officiellement l’indépendance de la justice au gouvernement burundais. Le militant anti-corruption Faustin Ndikumana avait été écroué deux jours avant cette annonce et a été relâché quelque temps après.

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GUINÉE EQUATORIALE Teodoro Obiang Nguema est considéré comme l’un des chefs d’Etat les plus riches au monde. A la tête de la Guinée Equatoriale depuis 1979, il prépare son fils

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PLEIN RÉGIME GUERRE DU CIMENT

Six mois après la pose de la première pierre en septembre 2011, le projet de cimenterie entrepris par l'industriel nigérian Aliko Dangote a été interrompu sur son site de Douala, qui se trouve juste en face de l'usine des Cimenteries du Cameroun (Cimencam), entreprise locale avec pour actionnaire principal son concurrent français Lafarge

gouvernement auprès de la Communauté urbaine de cette ville, Fritz Ntonè Ntonè, a ordonné début mars l'arrêt des travaux de la cimenterie. TENSIONS SUR LE MARCHÉ Les statistiques officielles font état d'une croissance annuelle de 8% de la demande du ciment, en raison d'un nombre important de projets d'infrastructures socioéconomiques en cours de réalisation. Le pouvoir table sur une demande à

Teodorin à prendre la relève. La famille présidentielle est réputée mondialement pour ses frasques. Ministre de l’Agriculture et des Forêts, vice-président du parti au pouvoir, Teodorin fait l’objet de plusieurs enquêtes de blanchiment d’argent et de corruption aux EtatsUnis, mais aussi en France et en Espagne. Le Sénat américain soupçonne un détournement de plusieurs milliards des recettes pétrolières nationales transférées sur un compte offshore contrôlé par Teodoro Obiang Nguema. SOUDAN Le Soudan a été officiellement sectionné en deux le 9 juillet 2011 avec l’indépendance du SudSoudan mais un seul et unique IPC

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AFRIQUE DU SUD

Dangote v/s Lafarge D'UN INVESTISSEMENT global chiffré à environ 57 milliards de francs CFA (117 millions USD) pour 14 mois de travaux, la nouvelle cimenterie, qui devrait permettre de briser le monopole de la production du ciment par Cimencam depuis l'indépendance du Cameroun en 1960, est confrontée à un conflit social né de la contestation de son site par les autorités traditionnelles de Douala. En concertation avec les autorités camerounaises, Dangote Cement, filiale du holding d'Aliko Dangote consacrée à l'industrie du ciment, a acquis pour son projet une superficie de 515m de long et 20m de large avec un espace intérieur de 2 000 m2 pour une capacité de production annuelle de 1 million de tonnes de ciment, sur les berges du fleuve Wouri, qui abrite un port commercial donnant accès à la mer. Manifestement en écho à la protestation soudaine des chefs Sawa, guides spirituels du principal groupe ethnique de Douala, le délégué du

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court terme beaucoup plus grande de 8 millions de tonnes. Ce qui cause parfois des tensions sur le marché et oblige le gouvernement à autoriser des importations Alors qu’en 2008, Cimencam, (créée en 1963 et détenue à 55% par Lafarge contre 43% par l'Etat camerounais et 2% par le personnel de l'entreprise), se limitait à produire 900 000 tonnes l'an dans ses deux usines de Douala et de Figuil, l'acquisition d'un nouvel

6,1/10 La note accordée par Transparency International au Botswana, ce qui en fait le pays africain le mieux classé au plan mondial a été calculé. Ravagés par la guerre, ces deux pays souffrent de la corruption. Principalement le fait de fonctionnaires, la corruption affaiblit l’administration et rend le budget laxiste. Aucun accès à l’information gouvernementale n’est proposé au public et les gouvernements se gardent bien de les filtrer.

équipement a fourni une capacité supplémentaire de 600 000 tonnes, ce qui en fait aujourd'hui une production totale de 1,5 million de tonnes. Une partie de cette production (7% selon des sources officielles) est exportée vers des pays voisins du Cameroun tels que le Tchad et la République centrafricaine (RCA). Mais bousculé par la concurrence avec Dangote Cement, Lafarge, à travers sa filiale camerounaise Cimencam, premier cimentier mondial appartenant à l'industriel français Vincent Bolloré, s'est lancé dans un autre projet de cimenterie, fin septembre 2011, près de Yaoundé, d'une capacité proche de la précédente, soit entre 600 000 et 700 000 tonnes l'an. Annoncée pour être mise en service en 2014, cette cimenterie comporte un investissement estimé à plus de 50 milliards de francs CFA (100 millions USD), soit une durée des travaux plus longue et un investissement proche de celui de son concurrent nigérian.

SOMALIE Ex-æquo avec la Corée du Nord, la Somalie prend la dernière place du classement. Plongée dans la guerre civile depuis plus de 20 ans, la Somalie frôle le fond avec une note de 1/10. Le peuple somalien souffre de la famine et les différentes milices, notamment à Mogadiscio, rendent la vie insupportable pour la population. Un groupe d’observation des Nations unies a affirmé que de nombreuses aides alimentaires ont été siphonnées par différents groupes armés. En janvier 2011, le gouvernement a voulu lancer une campagne anti-corruption dans l’administration sans grand effet. Tant que la situation géopolitique s’aggravera d’année en année, la Somalie ne parviendra pas à se débarrasser de la corruption.

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Ralentissement de la croissance économique en 2012

LE RAPPORT de l'Indice de transaction économique BankservAfrica (Beti) prévoit une croissance économique lente en Afrique du Sud en 2012. Selon le rapport, durant les cinq derniers mois, le taux de croissance économique a ralenti et n’a été que de 3,4%. Signe de cette chute, le taux de croissance économique pour février 2012 était d'environ 3,8%, soit moins que les 4,1% du mois de janvier. Le rapport indique que de plus en plus de données montrent que la croissance économique sud-africaine perd sa force directrice d'expansion, ce qui provoquera le ralentissement de la croissance économique dans les prochains mois. La volatilité économique mondiale aura également un impact négatif, mais l'Afrique du Sud connaîtra toujours une croissance positive selon le rapport. L'indice prédit cependant que le taux ne dépassera pas les 3%.

Maroc : forum de l'investissement asiatique

UN PREMIER forum de l'investissement asiatique s’est tenu jeudi et vendredi derniers à Rabat, au Maroc, avec la participation de représentants de 31 pays asiatiques. Cette rencontre était organisée par le magazine marocain des relations internationales « Diplomatica » et les douze ambassades asiatiques accréditées au Maroc, en collaboration avec le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, indique un communiqué des organisateurs. Le Forum de deux jours était aussi une plateforme dédiée à initier les participants aux techniques leur permettant de mieux comprendre et d’interagir avec l'Asie à plusieurs niveaux, notamment l'économie et les finances, précise la même source. Les travaux du Forum se sont portés sur quatre sessions : « Le Futur de la coopération avec l'Asie », « Opportunités d'affaires Afrique-Asie », « Les incitatifs économiques : ici et ailleurs » et « les alliances stratégiques : partage d'expériences ». S'exprimant à l'ouverture de ce forum, le ministre marocain de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, a souligné que le Maroc accorde une importance primordiale au développement et à la promotion de ses relations bilatérales avec l'Asie, qui constitue le 2e partenaire économique du Royaume.

Zambie : $ 5 mds d'investissements en 12 ans SELON LE quotidien Times of Zambia, l'industrie minière zambienne a attiré plus de cinq milliards de dollars au cours de la dernière décennie, grâce à l'environnement d'affaires favorable prévalant dans le pays. D’après la Chambre des mines de la Zambie (CMZ), l'industrie a bénéficié depuis l'an 2000 d'un flux constant de nouveaux investissements. D’ailleurs, le directeur général de la CMZ, Fred Bantubonse, a fait savoir que la production de cuivre avait augmenté durant cette période et qu'elle devrait atteindre 1,5 million de tonnes par an d'ici 2016, grâce aux importants projets d'expansion minière en cours.


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EXCHANGE RATES EUR/USD Once again the Euro/USD continues to move higher despite Moody’s downgrading the outlook for Spain In a statement released on Monday, the credit rating agency Moody’s maintained the A3 government bond rating to Spain, although it placed the country under negative outlook, on the basis that its budgetary constraints remain a challenge, suggesting further fiscal adjustments will need to be implemented this year, despite easier deficit targets. "The eas-

ier targets do not affect the country's A3 government bond rating with negative outlook because Moody’s had already incorporated a likely deviation from original fiscal targets and a slower pace of fiscal consolidation into its analysis," the ratings agency said. This just underlines the fact that for those who thought that solving the Greece problem would solve the Euro zone problem are very much mistaken. Any move higher in the euro/USD we still view as good levels to sell into with only a clear break of EUR1.35 altering this stance.

STERLING UK Consumer Price Index is the major economic release in the UK this week. Expectations call for the headline yearly inflation rate to decline to 3.3 percent in February, marking the fifth consecutive decline and the lowest reading since November 2010. A print in line with expectations is unlikely to materially change the outlook for Bank of England policy and so ought to have rela-

tively limited implications for the British Pound. With that in mind, an unexpected boost from oil prices that has appeared in a number of other country’s CPI readings creates the possibility for an upside surprise. Indeed, UK benchmark Brent crude prices jumped 10 percent in February, marking the largest increase since May 2009. Such an outcome may weigh on additional QE expectations and so could offer Sterling some support.

MARKET OVERVIEW GOLD

Gold edged lower as a brightened U.S. economic outlook dented its safe-haven appeal, while a buoyant equity market also prompted investors to take money out of bullion. The expectations of further monetary easing worldwide amid a sluggish growth outlook had boosted investment in gold as a hedge against inflation, sending cash gold prices up as much as 14 percent this year to near $1,800 an ounce. But the flight to safety has started to lose its appeal with upbeat U.S. data in recent months increasing investor confidence in the recovery of the world's largest economy. Technical analysis suggested that spot gold could break the resistance at $1,671 an ounce during the day, Reuters market analyst Wang Tao said. Traders said the diminished prospect of further monetary easing from the U.S. Federal Reserve as the economic outlook for the country improves led to expectations of an end to a period marked with cheap and easy cash. "The outlook for the money market is that cash will be withdrawn from the market at some point, and the market is pricing in a much tighter cash scenario," a Singapore-based trader said. "The appeal to buy more precious metals to increase their weightings in portfolio is probably going to be tougher with rising interest rates in the longer dates." On the physical market, jewellers in India plan to close shops for two more days, continuing their protest against the duty increase on gold imports

announced by the government last Friday. SPDR Gold Trust, the world's largest gold-backed exchange-traded fund, said its gold holdings stayed unchanged at 1,293.268 tonnes for the fifth straight session on Monday, despite the sharp pull-back in prices last week. BASE METALS Copper is the metal that could easily break out to the upside and lately it looked as if it was well placed to do so. However if it continues to fail to do so then stale long liquidation could start to emerge. Given concerns over China’s property market and the

negative implications of high oil prices on global economic growth, we feel it is probably more likely that copper prices should be heading lower rather than higher. Perhaps we should not be surprised that activity in the metals has slowed when one of the big mining companies is saying that China’s steel production is slowing as the country’s economic focus shifts from large building projects to providing consumer products. OIL Oil prices inched lower after the world’s leading crude producer Saudi Arabia vowed to help sta-

bilise prices amid tensions between Iran and the West. According to reports, the Saudi cabinet on Monday released a statement vowing to “ensure adequate oil supply, stabilise (the) oil market and bring down oil prices to reasonable levels to both producers, consumers, and the petroleum industry”. The cabinet issued the statement after reviewing the results of last week’s international Energy Forum in Kuwait, the Saudi-based newspaper said. Saudi oil minister Ali al-Naimi last week said the kingdom stood ready to cover any shortfalls of supplies in the market, blaming speculation as the main

This report has been prepared by Nishal Babooram of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)

cause for the price volatility. The assurances from Saudi Arabia come as the international community ramps up sanctions on Iran — the world’s fourth largest oil producer — in an effort to make it halt its nuclear activities, which they fear include research on developing atomic weapons. The International Energy Agency has previously said that it expects exports from Iran to fall by about 800,000 barrels per day to one million barrels in the second half of this year. Energy-hungry nations in Asia have voiced concerns over the availability of alternative sources to replace Iranian imports cut off by sanctions.


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MARKET COMMENTARY

Hotel sector contracted, banks lost ground THE SEMDEX continued its search for a new 17 month low, settling at 1,763.30 which is 0.3% down w/w. This move was despite news that the bulk of Greek bondholders agreed to swop their debt and that China's inflation had been tamed to a 20 month low. Turnover was a below-average MUR 107.3m this week, partly due to Mauritius celebrating its Independence Day on Monday with a public holiday. Sun Resorts released FY11 results that sent its shares 2.0% lower w/w to a two week low of MUR 39.20. Revenue rose 14.7% y/y to MUR 3,597.4m whilst other operating income nearly tripled. This was offset by a 17.6% rise in operating costs, as well as higher finance costs. Combined with a significantly higher tax bill, net profit was flat at PUR 231.0m leaving EPS at MUR 2.46 for the year. Digging into the underlying numbers, the Mauritian hotel operations were the only ones that managed to produce better profits for the year. On the whole the hotel operations saw profits almost halve though, while the real estate segment improved from a 2010 loss to a 2011 profit of MUR 100.8m. An important metric for cyclical businesses like Sun Resorts is leverage. In 2010

leverage was 2.4x, creeping up to 2.5x in 2011. This is slightly higher than the biggest listed operator, at 2.4x in 1Q12. A prudential maximum leverage ratio, based on a D:E level of 50%, is 1.5x. Tourism statistics for the beginning of the year do not point to an imminent improvement in the industries' prospects either. Total tourist arrivals for the YTD ending February contracted 0.6% y/y with the key European (-1.9% y/y) and African (-4.8 y/y) markets leading the drop. Asia continued to perform strongly with arrivals growing 18.3% y/y with the Americas putting in a surprising 39.9% rise in tourists to 3,216. The rest of the hotel sector was flat w/w resulting in a net 0.5% contraction. The banking sector (-0.1% w/w) also lost ground, driven by SBM declining 0.6% on Wednesday. The banks were the week's biggest traders, with the rest of the top five being Terra Mauricia (-0.3%), Lux Island Resorts (flat) and Belle Mare (-2.5%). Significant gainers over the week were Mauritius Leasing (+2.8%), Ireland Blyth (+1.9%), Gamma Civic (+0.6%). The week's significant decliners were Air Mauritius (-4.0%), Mauritian Eagle (-2.8%), Belle Mare, MDIT (-2.0%) and Sun Resorts.

BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, MARCH 20 2012 Country AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

MARKET SHARES TUESDAY, MARCH 20 2012 COMPANY AIR MTIUS LTD AUTOMATIC SYSTEMS LTD B MARE HOLDING CAUDAN COMPAGNIE DES MAGASINS POPULAIRES DALE CAPITAL ENL COMMERCIAL ENL LAND LTD ENL LAND LTD (P) FINCORP GAMMA CIVIC GO LIFE (USD) H.MALLAC INNODIS LTD IRELAND BLYTH LUX ISLAND MCB MCFI MAURITIUS DVLP INVESTMENT TRUST MAURITIAN EAGLE INSURANCE MAURITIUS LEASING COMPANY MOROIL MSM MAURITIUS UNION ASSURANCE NATIONAL INVESTMENT TRUST NMH OMNICANE LIMITED PROMOTION & DEVELOPMENT LTD PBL PLASTIC INDUSTRY (MTIUS) LTD POLICY ROGERS SBM SUN RESORTS SWAN TERRA UBP UNITED DOCKS LTD VIVO ENERGY

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NOMINAL 10.00 7.00 10.00 1.00 10.00 1.00 10.00 0.10 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 1.00 10.00 1.00 5.00 10.00 10.00 7.50 5.00 10.00 10.00 1.00 10.00 1.00 10.00 5.00 10.00 10.00

LAST CLOSING PRICE 12.30 107.00 195.00 1.25 18.40 14.20 22.00 38.00 41.60 19.00 356.00 0.08 165.00 40.00 77.00 20.50 162.00 36.60 4.90 70.00 7.45 27.00 13.10 119.00 29.60 70.00 69.50 79.00 205.00 70.50 8.60 290.00 78.00 39.50 308.00 39.00 100.00 91.00 155.00

LATEST 12.00 106.00 195.00 1.25 18.40 14.20 21.50 37.00 41.60 19.00 356.00 0.08 165.00 40.00 77.50 20.80 162.00 36.60 4.85 70.00 8.90 27.00 13.10 119.00 29.50 70.00 69.50 79.00 205.00 70.50 8.60 290.00 78.50 39.20 308.00 39.00 100.00 91.00 155.00

Buying Currency AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

TT 30.0155 28.7317 37.5092 33.9858 23.353 22.5422 3.7456 31.0807 44.9426 28.3339

Selling Notes TT/DD/Notes 29.5131 31.5472 28.168 30.1925 36.9645 39.3031 32.876 35.7715 22.815 24.4955 22.2205 23.7025 3.6276 3.9734 30.676 32.5769 44.5362 47.1112 28.1515 29.6923

DD 29.8006 28.5292 37.2999 33.6584 23.1998 22.4232 3.7012 30.8952 44.7319 28.2315

GOLD COINS TUESDAY, MARCH 20 2012

CHANGE -0.30 -1.00 -0.50 -1.00 0.50 0.30 -0.05 1.45 -0.10 0.50 -0.30 -

% CHANGE -2.44 -0.93 -2.27 -2.63 0.65 1.46 -1.02 19.46 -0.34 0.64 -0.76 -

VOLUME

VALUE

7,320.00 800.00 5.00 1,631.00 24.00 231.00 2,031.00 55.00 100.00 4,225.00 42,975.00 4,834.00 286,687.00 101,100.00 6,000.00 1,000.00 24,900.00 2,000.00 23.00 38.00 4,035.00 1,552.00 28,571.00 21.00 15,710.00 6,400.00 1.00 577.00

87,840.00 84,800.00 975.00 2,038.75 340.80 4,967.00 75,148.00 836.00 35,600.00 327,475.00 888,092.90 783,108.00 1,399,020.15 899,790.00 162,000.00 29,500.00 1,743,000.00 158,000.00 4,715.00 328.70 1,170,150.00 121,247.00 1,120,202.30 6,468.00 612,690.00 640,000.00 91.00 89,435.00

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Leevy Frivet, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally PHOTOGRAPHE Manoj Nawoor COLLABORATEURS Jean-Luc Balancy, Darlmah Naëck CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya RESPONSABLE DE MARKETING Cécile Antonio ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear, Vishesh Koonjobeeharry

Denomination

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

100

3.41

16.5

6735

250

8.51

22

16375

500

17.03

27

32565

1000

34.05

32.69

64750

MARKET ACTIVITY TUESDAY, MARCH 20 2012 Market Capitalization

160,593,331,451.90

Total Volume Traded

542,866

Total Value Traded

10,448,078.60

TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol

Open

Latest

% Change

MLC CO LTD

7.45

8.90

19.46

LUX ISLAND

20.50

20.80

1.46

IRELAND BLYTH

77.00

77.50

0.65

SBM

78.00

78.50

0.64

MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol

Volume

MDIT

286,687

MLC CO LTD

101,100

LUX ISLAND

42,975

SUN RESORTS

28,571

NMH

24,900

TOP GAINERS - DEM Symbol

Open

Latest

% Change

SODIA

1.20

1.25

4.17

MOST ACTIVE – DEM Symbol

Volume

CIEL INVESTMENT

3,100

VITAL WATER BOT.

3,000

UNITED INVEST.

1,500

ENL INVESTMENT

1,100

FIDES

600

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.



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