Edition 52 – 16 novembre 2011

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L’ÉQUIPE QUI FAIT LA DIFFÉRENCE

Du personnel administratif au marketing, des journalistes à la direction, chacun contribue au journal qui vous est présenté le mercredi matin. Nous avons voulu, pour marquer cette première année, nous présenter

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Edition 52 – Mercredi 16 novembre 2011

« BANK ONE VEUT ÊTRE L’UNE DES TROIS MEILLEURES BANQUES DU PAYS » Danny Balluck, Chief Financial Officer de Bank One, nous explique comment, de par son dynamisme, la banque a su recréer l’image héritée de la First City Bank et renouer avec le succès grâce à l’innovation et la garantie que l’argent de l’épargnant y est en sécurité

Votre hebdomadaire à Rs 15

SANJAY GARG, CEO DE MTML : « LES OPÉRATEURS ÉVOLUENT DANS UN ENVIRONNEMENT SAIN »

En cinq ans, la compagnie Mahanagar Telephony (Mauritius) Ltd a beaucoup innové sur le marché des télécommunications avec une diversité de services et de produits. Sanjay Garg fait le point sur les projets de la compagnie à Maurice et parle de la maturité qu’a atteint le marché des télécoms dans le pays

MCB-NPF

LA TRANSACTION ADVANCE PROPERTIES ●

Procès : La défense de la MCB accusée de ‘delaying tactics’

CONTRATS DE GARANTIE GARE À L’ARNAQUE

CONSTRUCTION : ALERTE ROUGE !

SECTEUR TOURISTIQUE : NOS HÔTELS MISENT SUR LA CARTE VERTE

ON N’A BESOIN DE PERSONNE EN HARLEY-DAVIDSON


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MAYOTTE : UN MANQUE À GAGNER DE 1,5 M D’EUROS POUR LE TOURISME

CAPITAL Edition 52

FINAL REPORT MERCREDI 16 NOVEMBRE 2011

éditorial de RUDY VEERAMUNDAR

L’héritage

L

Un journal, on le déguste, le matin, prenant son café, tout en savourant son croissant. C’est ce que nous écrivions, novembre de l’année dernière, dans les premières colonnes de notre Capital naissant. Comme si c’était hier. Votre hebdomadaire du mercredi célèbre, aujourd’hui, sa cinquante-deuxième édition. Lancer une nouvelle publication à une époque de crise demandait de l’audace aux concepteurs, du courage aux investisseurs. Nous l’avons fait. Nous avons tenu une année et nous continuons la route. Capital célèbre son premier anniversaire, à un moment où la presse mauricienne s’apprête à voir partir l’un de ses illustres animateurs ; Jean-Claude de l’Estrac, qui quitte sa Sentinelle pour aller vers le large. Avec le temps va, tout s’en va, comme dirait l’autre. Nul doute que le secrétariat général de la Commission de l’océan Indien sera appelé à connaître une petite révolution sous son impulsion. Quel vide ce grand monsieur de la presse laissera-t-il ? Là n’est pas la question. Dans quelques années, d’autres grands noms de la génération de l’Estrac, Jacques Rivet, Ehshan Kodarbux, Lindsay Rivière et autres Finlay Salesse tireront leur révérence. Après avoir donné à la presse mauricienne ses plus glorieuses années. Capital revendique une part de cet héritage. Prétentieux ? Nous assumons. Avec d’autres, nous acceptons la responsabilité de garder allumé le flambeau de cette presse, riche déjà de plus de deux siècles. Reconnaissants envers ceux qui nous ont tracé la voie. Redevables envers les générations à venir. Capital ambitionne d’incarner ces valeurs que lèguent au journalisme et à la presse de Maurice ces grands noms. La rigueur dans le traitement des matières premières. La sincérité dans les critiques. Le courage de ses opinions. L’attachement à ses convitions. L’honnêteté de reconnaître ses erreurs et de les corriger. Le sens de la vision et de l’innovation, l’audace de se démarquer. Et, par-dessus tout, le respect de ses lecteurs. Le journalisme, ce n’est pas qu’une histoire d’encre et de papier. Ni de clavier, de souris et d’internet. Le contenu fait aussi la différence. C’est ce que nous clamons depuis le premier numéro de Capital. Etre différent, c’est notre mission, renouvelée chaque mercredi matin. Que tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ont choisi de marcher fidèlement à nos côtés, employés, publicitaires, collaborateurs externes, vendeurs et lecteurs, soient ici vivement et chaleureusement remerciés. Et maintenant, que le rideau se lève pour accueillir Capital acte II. Le numéro cinquante-trois paraîtra la semaine prochaine.

Ce chiffre qui à été révélé par le Comité départemental du tourisme (CTM), est basé sur une enquête de conjoncture auprès d’un groupe de professionnels touristiques locaux couvrant la période du 27 septembre au 31 octobre. Cela représente 5% des 30 millions d’euros de recettes annuelles

enregistréés l’année dernière par ce secteur. Le CTM a préconisé aux autorités du département et à l’État une série de mesures pour la relance du tourisme mahorais. Ce plan de soutien estimé à 350 000 euros prévoit la mise en place d’une cellule de crise.

MCB-NPF

LA TRANSACTION ADVANCE PROPERTIES En 2003, la banque commerciale décidait de poursuivre les présumés bénéficiaires de la fraude massive commise au préjudice du NPF. Parmi les défendeurs, on retrouve un certain Advance Engineering Ltd, dont les directeurs s’étaient engagés dans une transaction avec la Mauritius Commercial Bank à la veille du fameux ‘plaint with summons’. Notre enquête | RUDY VEERAMUNDAR TROIS MOIS après la découverte du détournement de plus de Rs 600 millions des fonds du National Pension Fund (NPF) à la Mauritius Commercial Bank (MCB), celle-ci entre un procès au civil contre 38 parties. Parmi les noms connus, comme ceux de Robert Lesage et Teeren Appasamy, figure celui d’Advance Engineering Ltd. La plainte est logée en Cour suprême, le 9 mai 2003, par l’entremise de l’avoué Thierry Koenig, qui siège comme directeur de la banque depuis 2002. Au paragraphe 29 de sa plainte, la MCB devait mentionner que les directeurs d’Advance Engineering Ltd étaient initialement Narainsamy Sadien, Sudesh Dawoodharry et Danesh Sampatlall. Ce dernier devait démissioner en 1996 et transférer ses actions au profit de Sudesh Dawoodharry. La banque commerciale était d’avis que la compagnie devait lui rembourser la somme de Rs 12 millions pour les raisons suivantes : « (a) aiding and abetting, benefiting in larceny and/or fraudulently misappropriate funds at the plaintiff (Ndlr : la MCB), (b) dealing with proceeds of crime. » Le procès ne devait toutefois être pris sur le fond, devant la Cour commerciale, que le 18 septembre 2009, soit six ans après. Date à laquelle la banque commerciale décide d’informer les juges de sa décision de mettre Advance Engineering Ltd hors de cause. Des 38 parties pointées du doigt par la MCB, celle-ci maintiendra des poursuites contre l’ex-chief manager de la banque, Robert Lesage, l’homme d’affaires Teeren Appasamy, la fille de ce dernier, ainsi que ses compagnies. Tous seront par la suite reconnus coupables par la Cour commerciale, dans un jugement que conteste Robert Lesage au Privy Council. Si la MCB avait décidé de poursuivre Advance Engineering Ltd le 9 mai 2003 - avant de se raviser six ans plus tard - cela ne l’avait pas empêchée d’entrer dans une transaction

avec Advance Properties Ltd – compagnie soeur d’Advance Engineering Ltd - pour l’acquisition d’un terrain à la veille du dépôt de la plainte de la MCB. Soit le 8 mai 2003. Et ce bien que les directeurs et les actionnaires d’Advance Properties et Advance Engineering Ltd soient les mêmes. Les représentants de la banque lors de la signature du contrat d’acquisition du bien d’Advance Properties Ltd étaient Gérard Hardy et Denis Mottet. Capital reproduit, ci-dessous, des extraits de l’acte de vente : D’une part La compagnie publique incorporée en cette Ile sous la dénomination de « THE MAURITIUS COMMERCIAL BANK LIMITED », (ci-après appelée « l’acquéreur » au cours des présentes), suivant certificat délivré par le Registrar of Companies, le vingt huit Août mil neuf cent cinquante cinq et qui est demeuré annexé à la Minute d’un acte reçu par Maître J. Robert Baissac, ancien notaire, le dix neuf Août mil neuf cent cinquant cinq, enregistré au Reg:B;110 No.1015 , contenant le « MEMORANDUM AND ARTICLES OF ASSOCIATION » de ladite Compagnie. Le siège de l’acquéreur est à Rue Sir William Newton, à Port Louis. D’autre part PRESENCE OU REPRESENTATION Le vendeur est représenté à l’acte par Monsieur NARAINSAMY SADIEN, (…) ingénieur civil, demeurant à 24, Rue La Tour, Vacoas et Monsieur SUDESH KUMAR DAODHARRY, (…) directeur de compagnie, demeurant à Rue Valton, Montagne Longue, tous deux ici présents et agissant aux présentes tant en vertu de l’article 121 du vendeur qu’en vertu d’une résolution des actionnaires en date du vingt et un Janvier deux mil trois, dont un extrait

demeure annexé aux présentes après due mention d’annexe y faite par le notaire soussigné. Une récente photographie de chacun de Messieurs NARAINSAMY SADIEN et SUDESH KUMAR DAWODHARRY est apposée aux présentes par le notaire soussigné qui l’a revêtue de sceau. L’acquéreur est représenté à l’acte par Monsieur Gérard Hardy, majeur, né le vingt et un Août mil nef cent quarante quatre, détenteur de l’acte de naissance portant le No.1764 de 1944 du district des Plaines Wilhems ---- Directeur de Banque, demeurant à l’allée des Bois Noirs, Rivière Noire.Et Monsieur Denis Motet, majeur, né le cinq Mars mil neuf cent soixante et un, (détenteur d’un acte de naissance portant le No.588 de mil neuf cent soixante et un du district des Plaines Wilhems), manager de Banque, demeurant à Rivière Noire, La Preneuse.Tous deux ici présents et agissant en leurs qualités de deux des représentants accédités de l’acquéreur et investis des pouvoirs nécessaires aux effets ci-près pour avoir été délégués par le comité exécutif du cessionnaire en sa séance tenue le vingt et un octobre de l’an deux mil deux, et ce, conformément aux dispositions de l’Article 28 (a) de la Nouvelle Constitution contenus en un acte dressé par Maître Michel Nicolas Boullé, notaire, le vingt cinq Septembre de l’an deux mil deux, enregistré au Reg:B. 157 No.798 et adopté par les actionnaires de ladite compagnie conformément à la loi. Les engagements souscrits et les déclarations faites par un mandataire ou autre représentant au nom de son mandant ou représenté ou par les représentants d’une personne morale au nom de cette dernière sont indiqués dans le corps de l’acte comme émanant directement de ce mandant ou de cette personne morale. TITRE II – OBJETS DE LA VENTE Le vendeur vend, en s’obligeant aux


Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun

garanties ordinaires et de droit en pareille matière. A l’acquéreur, qui l’accepte. Le bien dont suit la désignation ( désigné ci-après « l’immeuble » au cours des présentes ):DESIGNATION Une portion de terrain de la contenance de QUATRE MILLE HUIT CENT CINQUANTE CINQ METRES CARRES ET SOIXANTE NEUF CENTIEMES DE METRE CARRE (4.855.69m2), ou UN ARPENT QUINZE PERCHES ET QUATRE CENTIEMES (1A15 04/100p), située au quartier des Plaines Wilhems, lieudit Vacoas, (Réunion) et bornée tant d’après un rapport avec plan figuratif y joint, dressé par Monsieur J.R.E Bernard Desvaux de Marigny, arpenteur juré, en date du vingt cinq Août mil neuf cent quatre vingt huit, enregistré au Reg.L.S.25 No.8714, que d’après le titre de propriété ci-après relaté, comme suit, savoir:Vers le Nord, par le chemin public conduisant de Floréal à Vacoas, sur un développement de vingt huit mètres et

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Roy Neeraye RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Leevy Frivet, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Cécile Antonio CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear, Vishesh Koonjobeeharry

dix centimètres (28.10m). Vers l’Est, par un chemin d’exploitation appartenant à la Compagnie « THE MEDINE SUGAR ESTATES COMPANY LIMITED » et sur lequel cette portion aura un droit de passage, sur un développement de cent huit mètres et quatre vingt dix centimètres (108.90m). Vers le Sud, par la troisième portion ci-après décrite, sur une ligne brisée en deux parties mesurant respectivement soixante mètres et un centimètre (60.1m) et seize mètres et sept centimètres (16.07m) ; (cette limite suit en partie l’axe d’un drain de un mètre et vingt deux centimètres (1.22m) de large. Et vers l’Ouest, par la première portion décrite au susdit procèes verbal, sur quatre vingt sept mètres et douze centimètres (87.12m) ; (cette limite suit en partie l’axe d’un drain de un mètre vingt deux centimètres (1.22m) de large/ La mesure employée est le mètre. Au titre de propriété ci-après relaté de l’immeuble, il a été dit ce qui est ciaprès littéralement transcrit:« Au susdit procès verbal, il a été fait observer que:-

1. L’étendue des drains serpentant à travers les trois portions de terre sont comprises dans celle décrite au susdit procès verbal. 2. Les première et seconde portions décrites au sus dit procès verbal, accordent un droit de passage sur une bande de terre de trois mètres et cinq centimètres (3.05m) de large (en mauve au plan y joint) à la troisième portion décrite au susdit procès verbal, et sur laquelle bande de terre elles se réservent le même droit. Ensemble une maison en blocs de ciment sous tôle comprenant deux chambres à coucher, une véranda, une salle à manger avec cuisine attenante, une salle de bains et un w.c. et une salle d’attente ainsi que les installations faites pour l’eau, la lumière électrique et les drainages y attachées et généralement tout ce qui peut en dépendre et en faire partie, sans aucune exception ni réserve. L’acquéreur déclare bien connaître l’immeuble pour l’avoir vu et visité et dispenser, en conséquence le vendeur d’en faire ici une plus ample désignation. SERVITUDES Le vendeur déclare que l’immeuble n’est grevé d’aucune autres servitudes autres que celles ci-dessus relatées et celles

vox populi de RAJEN VALAYDEN

Madansheet Singh

D

étrompez-vous, il ne s’agit pas d’un CEO à la tête d’une de nos institutions publiques. Madansheet Singh est un ancien diplomate indien qui a vu son nom attribué à un prix remis par l’UNESCO afin de récompenser les efforts faits afin de propager la tolérance. Un effort également mené, au niveau institutionnel, le 16 novembre, lors de la Journée internationale de la tolérance. Comme le dit si bien François Houtart, co-lauréat 2009 du prix, « des millions de personnes méritent le prix Madansheet Singh, tous ceux qui n’ont pas perdu l’espoir de transformer un univers soumis à la logique mercantile, en unissant leurs efforts au départ de leurs différences de culture, de religion, de conviction philosophique. » Le professeur va plus loin en affirmant que « vivre la tolérance suppose un préalable », ce qui implique qu’il faut reconnaître qu’il existe des situations que l’on ne peut tolérer. Des situations telles que la spéculation financière qui provoqua la crise alimentaire de 2007-2008, faisant basculer plus de 100 millions de personnes dans la misère et la faim. Ce qui est également intolérable, c’est de consacrer des centaines de millions d’hectares en Asie, en

Afrique et en Amérique latine à la production massive d’agrocarburants, en détruisant au passage la biodiversité, en polluant les sols et contaminant les eaux et en expulsant des dizaines de millions de paysans de leurs terres. Cette réflexion nous pousse à l’incompréhension face aux lobbys qui existent auprès des instances internationales afin que les droits du marché prévalent sur ceux de la vie. Il est intolérable qu’on établisse des réseaux de bases militaires dont le but est de contrôler les ressources naturelles et qu’on n’hésite pas à déclencher des guerres pour garantir cela. En 2011, nous avons pourtant été témoins de comment certaines puissances occidentales ont utilisé la Déclaration universelle des Droits de l’Homme pour consolider leur hégémonie mondiale. Si la tolérance doit d’abord être précédée de l’intolérance, n’est-il pas temps de chasser ces politiciens qui ont semé la haine et la division afin d’accéder au pouvoir et de nous faire la leçon ? Après une virginité retrouvée, ces reliques se plaisent à remplir les pages des canards en espérant que leurs progénitures prendront la relève. Comment, après cela, croire en la possibilité que l’un des nôtres obtiendra un jour le prix Madansheet Singh ?

CAPITAL

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FINAL REPORT MERCREDI 16 NOVEMBRE 2011

Le procès ne devait toutefois être pris sur le fond, devant la Cour commerciale, que le 18 septembre 2009, soit six ans après. Date à laquelle la banque commerciale décide d’informer les juges de sa décision de mettre Advance Engineering Ltd hors de cause.

pouvant résulter de la situation naturelle des lieux ou de la loi. TITRE III – PRIX La présente vente est consentie et acceptée moyennant le prix principal de CINQ MILLIONS DE ROUPIES (Rs:5.000,000.-), soit QUATRE MILLION SEPT CENT MILLE ROUPIES pour ladite portion de terrain et TROIS CENT MILLE ROUPIES, pour ladite maison, que le vendeur déclare et reconnaît avoir reçu et touché de l’acquéreur, dès avant ces présentes et hors la vue du notaire soussigné.


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LE MAGISTRAT SEEBALUCK AU FAIR RENT TRIBUNAL

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FINAL REPORT MERCREDI 16 NOVEMBRE 2011

Il a été nommé lundi après-midi et devra, dorénavant, écouter et gérer les conflits entre propriétaires et locataires tous les mardis et jeudis. Le Fair Rent Tribunal est devenu une cour importante après l’adoption des nouvelles lois sur le loyer. Le magistrat restera cependant en cour intermédiaire les

autres jours pour de nombreuses affaires criminelles qu’il préside, dont celui de l’affaire MCB, qui visiblement, n’est pas si prêt de connaître un dénouement. En tout cas, c’est un dossier qui n’a rien de comparable à une affaire de bagarres entre propriétaires et locataires.

MCB-NPF

LA DÉFENSE DE LA MCB ACCUSÉE DE ‘DELAYING TACTICS’

La Mauritius Commercial Bank (MCB) n’aime pas être au banc des accusés. Alors que la Cour suprême a fixé janvier 2012 pour écouter sa motion cherchant à arrêter les procédures criminelles intentées contre elle par l’ICAC, elle vient réclamer que l’ancien PS au ministère de la Sécurité sociale aille demander à la poursuite un document avant qu’elle soit contre-interrogée. Une démarche qui vient chambouler le déroulement du procés. La poursuite est d’avis que la banque veut retarder le procès | LEEVY FRIVET PHOTOS : MANOJ NAWOOR

LA MAURITIUS Commercial Bank est accusée d’avoir failli à réguler son système de contrôle interne, ce qui a facilité ce cas massif de blanchiment d’argent. C’est Clifford Allet, Fraud Auditor de la banque, qui représente son employeur dans le box des accusés. Après la décision de la Cour suprême d’écouter ultérieurement la demande d’arrêt de procédures formulée par la MCB, le magistrat Raj Seebaluck a choisi de laisser poursuivre l’affaire en cour intermédiaire. L’ancien secrétaire permanent au ministère de la Sécurité sociale, Reshad Hosany, a été appelé pour témoigner. Il est interrogé par Me Rashid Ahmine. ❚ Monsieur Hosany, pouvez-

vous dire à la cour quel était votre profession en 2002 et 2003 ? J’étais secrétaire permanent au ministère de la Sécurité sociale de 2002 jusqu’en octobre 2005. ❚ Vous étiez donc le PS du

ministére de la Sécurité sociale, et ce ministère est en charge du Fonds du National Pensions Fund (NPF) ? Oui.

TÉMOIGNAGE. Reshad Hosany (à g.), ancien secrétaire permanent à la Sécurité sociale, a été interrogé Me Rashid Ahmine, du Parquet

vestment Commitee Oui. ❚ Étiez-vous membre de ce

❚ Et aussi les travailleurs du

comité ? Oui, je l’étais en tant que secrétaire permanent au ministère de la Sécurité sociale.

secteur privé contribuent 2,5% de leur salaire ? Non. Pour le NPF les employeurs contribuent 6% et les employées, 3%. Quant au National Solidarity Fund, cela inclut les contributions du gouvernement et du secteur privé et est de 2,5%

❚ Qu’est-ce que c’est exacte-

❚ Quel était le rôle de ce

ment le NPF ? Le National Pensions Fund concerne les contributions des employeurs et employés du secteur privé pour les pensions.

comité dont vous étiez membre ? Ce comité avait pour but de décider comment investir les fonds surplus du NPF et d’assurer que les décisions en question soient exécutées.

❚ Cela est gouverné par la

National Pensions Act ? Oui, c’est gouverné par cela. ❚ Et dans cette loi, il y a

provision pour un comité, qu’on surnomme le National Pensions Fund, National Savings Fund In-

fonds ? Oui.

❚ Vous êtes d’accord que

quand vous recevez les fonds des employeurs et employées du secteur privé, ce sont leurs contributions provenant de leurs salaires et qui vont dans ces

❚ Donc l’Investment Com-

mitee selon la National Pension Act doit investir ces fonds collectés. Oui. ❚ Pouvez-vous nous dire ce

que fait exactement le comité ? Les fonds collectés atterrissent dans l’Accounts Section.

Les frais administratifs sont tenus en compte et le reste, c’est au comité de décider.

❚ Et il y avait d’autres per-

❚ Qu’est-ce qu’il décide ?

sonnes ? Oui, il y avait moi en tant que PS, des représentants syndicaux et d’employeurs.

Comment mieux faire fructifier les fonds.

❚ En 2002-03, qui s’occupait

❚ En 2002, le comité s’était

réuni en présence de son président, et peut-on savoir qui c’était ? C’est le secrétaire financier qui assume ce poste et donc c’était celui de l’époque.

de l’Accounts section ? C’était Mme Rojoa. Elle était Principal Accountant. ❚ Et c’était quoi sa fonction ?

Elle devait s’assurer que les décisions prises au sein du comité soient exécutées.

Le compte du ministère n’était pas à jour Déclaration de Reshad Hosany en cour intermédiaire mardi


NAÏADE RESORTS : PREMIER TRIMESTRE POSITIF Les résultats du premier trimestre de la nouvelle année financière de Naïade Resorts, se terminant au 30 juin 2012, coïncide avec la basse saison. Malgré cela, le chiffre d’affaires a connu une augmentation de Rs 180 millions, soit 28% de mieux par rapport au trimestre correspondant l’année dernière. Le taux d’occupation

des hôtels du groupe pour ce premier trimestre a progressé de 9% pour atteindre 71%, tandis que le RevPar (revenu par chambre par rapport aux chambres disponibles) a augmenté de 34%. Les résultats avant frais financiers et amortissements ont, quant à eux, atteint Rs 1,9 million.

Elle [Ameenah Rojoa] m’avait montré une lettre de la banque qui prenait l’engagement de rembourser, mais la lettre n’avait ni l’en-tête de la banque, ni la signature du Senior Management de la MCB Reshad Hosany, Ancien PS. ❚ Monsieur Hosany, il y avait une

rencontre du comité le 26 novembre 2002. Oui. ❚ Étiez-vous présent ?

Oui. ❚ Est-ce que c’était encore une fois

présidé par le secrétaire financier ? Oui, c’etait Monsieur Nakhuda.

PRÉVENUE. Ameenah Rojoa, celle qui a mis au jour l’affaire MCB-NPF

informé, en ma qualité de secrétaire permanent, que le compte du ministère à la MCB n’était pas à jour. Il y avait des fonds manquants. Elle m’avait dit qu’elle avait informé le Premier ministre à ce sujet. J’avais informé le ministre de la Sécurité sociale qui à l’époque était Sam Lauthan. Madame Rojoa avait été sommée de donner des explications à ce sujet.

❚ Et Madame Rojoa ?

Oui. ❚ Pouvez-vous nous dire quelles déci-

sions avait été prises ce jour-là ? En novembre 2002, nous avions Rs 200 M qui étaient arrivées à maturité, et il fallait réinvestir cette somme. Il avait été décidé que Rs 100 M seraient réinvesties à la MCB et que le reste, c’est-à-dire les autres Rs 100 M, serait utilisé pour acheter des bons du Trésor, à moins qu’on ne trouve des taux d’intérêts plus intéressants. ❚ Il y a eu aussi une autre réunion du

comité le 30 décembre 2002. En fait, c’est fait sur une base mensuelle. ❚ Et toutes les personnes qui étaient

présentes en novembre y étaient aussi le 30 décembre ? Oui. ❚ Est-ce que le sujet des fonds du

NPF avait été évoqué ce jour-là ? Oui.

❚ Pouvez-nous dire si des décisions

avaient été prises ? L’affaire avait été référée au conseil des ministres. ❚ Est-ce qu’il y avait des sanctions

prises ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que nos comptes et les fonds n’étaient pas à jour, ces mêmes fonds qu’on avait investis à la MCB. On avait aussi constaté que les Rs 100 M n’avaient pas été utilisées pour l’achat de bons du Trésor mais seulement Rs 75 M. Rs 25 M avaient été investies à la MCB. ❚ Mis à part que l’affaire avait été

référée au conseil des ministres, n’y avait-il pas d’autres décisions prises ? La MCB avait émis un communiqué, un communiqué de presse, expliquant que des fonds étaient manquants à leur préjudice et j’ai écrit à la banque à ce sujet. ❚ Qu’elle avait été la réponse de la

❚ Puis, il y a eu une autre réunion du

comité le 26 février 2003. Est-ce que la question des fonds du NPFNSF avait été évoquée ? Oui, mais je ne me souviens pas ce qu’on avait dit sur cet item. Le scandale MCB-NPF était déjà une affaire publique. Les fonds manquants à la MCB étaient déjà connus du public. Mais je ne me souviens pas de ce qu’on avait dit exactement. ❚ Vous parlez des fonds manquants,

quels fonds ? Ce dont je me souviens c’est que le 6 février 2003, Madame Rojoa m’avait

banque ? La banque nous avait répondu et a souhaité avoir le nom d’une personne qui ferait la liaison entre nous et elle et j’ai écrit pour dire que ce serait Madame Rojoa. ❚ Est-ce que Madame Rojoa avait

demandé une garantie de la banque au sujet des remboursements des fonds ? Oui, elle m’avait montré une lettre de la banque qui prenait l’engagement de rembourser, mais la lettre n’avait ni l’en-tête de la banque, ni la signature du Senior Management de la MCB et

je n’étais pas content parce qu’on avait besoin d’une lettre avec en-tête et signature du Senior Management et non une ‘plain letter’. Me Rashid Ahmine, qui mène la poursuite pour l’Icac, voulait produire cette lettre pour que Reshad Hosany puisse l’identifier et la confirmer. Objection de Me Eric Ribot, avocat de la MCB. Il devait déclarer qu’il voyait cette lettre pour la première fois, que la défense ne l’avait jamais communi-

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FINAL REPORT

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quée et que son client n’était pas au courant de son existence. Il l’a montrée à Clifford Allet, qui devait lui répondre ne l’avoir jamais vue. Me Ahmine devait décider de ne pas produire le document. Contre-interrogé par Me Eric Ribot, Reshad Hosany devait, à plusieurs reprises, renvoyer la balle sur le dos d’Ameenah Rojoa : « Je ne suis pas au courant et c’est à la section de comptabilité qu’il faut demander ces précisions ». La séance est finalement marquée par une demande de Me Ribot. L’avocat de la MCB soutient que Reshad Hosany avait évoqué le fait qu’il avait vu une liste des certificats des dépôts qu’avait fait le comité d’investissement NPF-NSF. Le témoin devait répondre qu’il n’est plus un fonctionnaire et qu’il est actuellement le vice-président de la Public Service Commission. Me Ribot n’en démord pas, soutenant que la poursuite a cette liste et qu’il suffit à Reshad Hosany d’aller s’en procurer. Me Ribot estime cela est important pour poursuivre son contre-interrogatoire du témoin. Me Ahmine objecte. La cour entendra les arguments ce matin à ce sujet. « A moins que mon ami ne décide de donner à monsieur Hosany la liste », a avancé Me Ribot. Hors de question pour Me Ahmine, qui accuse la défense de faire usage de ‘delaying tactics’.


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CAMPAGNE CONTRE LE DIABÈTE TYPE 2

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ENTRETIEN

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L’ONG Diabetes Parent Support Group (DPSP) a lancé une campagne de dépistage du diabète chez les enfants et les adolescents. Financée par l’Union européenne, cette campagne sera menée à travers une clinique mobile qui sillonnera tout le pays en se rendant surtout dans les villages et les faubourgs des

villes. Selon Rani Balloo, présidente de l’organisation, environ 12% des adolescents du pays ont un taux de sucre sanguin supérieur à la normale. De ce fait, elle a souligné que DPSP sélectionnera 100 patients à être traités à l’insuline dans chaque région pour suivre leur état de santé.

SANJAY GARG, CEO DE MTML

« Les opérateurs évoluent dans un environnement sain »

En cinq ans, la compagnie MahanagarTelephony (Mauritius) Ltd (MTML) a beaucoup innové sur le marché des télécommunications avec une diversité de services et de produits. Récemment, la société a mis en opération son réseau GSM, assorti d’une offre qui est actuellement la moins chère du marché. Sanjay Garg, CEO de MTML, fait le point sur les projets de MTML à Maurice et parle de la maturité qu’a atteint le marché des télécoms dans le pays | ROY NEERAYE

PROJETS. Mahanagar Telephony (Mauritius) Ltd a investi plus de Rs 1,6 milliard dans le pays depuis son implantation en 2006 ❚ Quelles sont les raisons

derrière la mise sur pied d’un réseau GSM et le lancement de nouveaux services ? Jusqu’ici, MTML fournissait ses prestations en se servant de la technologie CDMA. Ces services comprenaient la téléphonie fixe, la téléphonie mobile, l’Internet et les appels internationaux. Mais nous avons constaté que le réseau CDMA posait cependant quelques inconvénients pour un pays comme Maurice. D’une part, le CDMA ne permet pas l’itinérance. Donc, un abonné ne pouvait se rendre à l’étranger et utiliser son télé-

phone MTML. D’autre part, en raison de la taille du marché, les terminaux compatibles CDMA ne sont pas facilement disponibles. Ces deux restrictions ne nous permettaient pas d’être aussi compétitifs qu’on l’aurait souhaité sur le marché. Nous avons donc décidé de basculer sur un réseau GSM. Il nous a fallu deux ans pour la planification et la mise en place de notre réseau GSM. Nous avons planché sur ce projet pendant de longs mois et nous avons lancé notre réseau GSM la semaine dernière. ❚ Quel a été l’investissement

requis pour ce nouveau réseau ? Nous avons investi Rs 900 millions dans la conception et la mise en place de ce nouveau réseau. Vous savez, le déploiement d’un réseau est assez coûteux. Auparavant, nous avions investi quelque Rs 750 millions dans notre réseau CDMA. Donc, en tout, ce sont plus de Rs 1,6 milliard que nous avons investies à Maurice depuis notre arrivée ici en 2006. Un autre développement majeur survenu cette année est la mise sur pied d’un bâtiment à Ebène à partir duquel nous opérons désormais. Aupara-

vant, nous étions basés à PortLouis, dans un bâtiment de location. Ce n’était pas très sain pour une société comme la nôtre. Finalement, nous avons pu obtenir un terrain à Ebène et, en 2010, nous avons trans-

féré nos opérations de PortLouis à Ebène, dans notre propre bâtiment. En outre, le contrat pour un bâtiment commercial a déjà été alloué à la firme Ramloll Bhooshan.

Un autre développement majeur survenu cette année est la mise sur pied d’un bâtiment à Ebèn. Auparavant, nous étions basés à Port-Louis, dans un bâtiment de location. Ce n’était pas très sain pour une société comme la nôtre. Sanjay Garg, CEO de MTML.


CHILI, UNE OFFRE ÉPICÉE Un SMS à 50 sous, nouvelle taxe comprise, et des appels à Re 0.90. Il s’agit là de la nouvelle offre lancée la semaine dernière par MTML dans le sillage de l’entrée en opération de son réseau GSM. La compagnie entend ainsi attirer les utilisateurs, en particulier les jeunes, friands de ‘textos’, avec une offre qui, pour reprendre

le slogan de la marque, ne fait pas de mal au portemonnaie. L’offre CHILI est disponible dans plus de 200 points de vente et devrait être proposée dans au moins 600 points de vente avant la fin du mois. Les cartes prépayées sont disponibles en plusieurs dénominations, à partir de Rs 25.

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ENTRETIEN

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❚ Quelles sont les caractéris-

❚ Diriez-vous que les au-

tiques de votre nouveau réseau ? Le nouveau réseau est un réseau GSM basé sur la technologie EDGE. Il s’agit d’une évolution des réseaux cellulaires de deuxième génération. Un peu comme de la 3G avant la lettre. Nous avons voulu commencer par une technologie déjà très répandue et, éventuellement, nous déploierons un réseau 3G. Ce sera la phase 2 de ce projet de mise sur pied d’un nouveau réseau qui comprendra également une meilleure couverture avec la mise en plus de nouvelles antennes-relais.

torités font suffisamment, du moins dans le domaine des télécoms, pour encourager la concurrence ? Je dois dire que le marché des télécoms à Maurice se porte bien. L’environnement dans lequel évoluent les opérateurs est sain. Bien entendu, il y a certaines choses que nous aurions souhaité voir. Je pense par exemple à la portabilité qui permet à un utilisateur de passer d’un opérateur à un autre en conservant son numéro de téléphone. Il faut laisser au consommateur le choix de la direction que doit prendre un secteur, et cela vaut non seulement pour les télécoms. De manière générale, je dirais également que le prix des télécommunications, du point de vue des opérateurs, est appelé à baisser, comme ça a d’ailleurs été le cas au cours de ces dernières années. Car, il ne faut pas oublier : la télécommunication est devenue en peu de temps un besoin de base pour l’être humain. La télécommunication est ce qui, aujourd’hui, donne à une entreprise ou à un particulier sa capacité d’opérer de manière optimale. Il s’agit donc de faire en sorte que toute la population puisse avoir un accès aux services des télécommunications. Au final, cet ‘empowerment’ de l’individu sera bénéfique au pays lui-même.

❚ Les deux autres opérateurs

de téléphonie mobile ont signé un accord portant sur le partage des antennes-relais en août dernier. Qu’en est-il pour MTML ? Le partage des antennes est-il à l’agenda ? Nous sommes en contact avec les deux autres opérateurs et nous signerons des accords en temps et lieu. Ceci étant, signer des accords en soi n’apporte rien. Un accord doit pouvoir se justifier et être commercialement viable. Admettons que j’arrive à avoir un site sur lequel installer ma propre tour et que cela me coûte tant. De l’autre côté, si le partage d’une antenne-relais me revient quatre fois plus cher, vous comprenez bien que je vais privilégier la première option. ❚ Vu qu’on a abordé le sujet,

certains pensent que les antennes-relais peuvent affecter la santé des personnes qui habitent non-loin des sites où cellesci sont installées. Est-ce une éventualité ? Vous savez, ces antennes sont absolument sûres du point de vue de la santé. Elles respectent toutes les normes sanitaires imposées par l’Union internationale des télécommunications. Elles sont utilisées partout à travers le monde et Maurice ne fait pas exception à la règle. Ces antennes-relais n’émettent qu’un faible taux de radiation qui ne peut en aucun cas avoir une incidence sur la santé humaine. ❚ Cela fait cinq ans que

MTML est présente dans le secteur des télécoms à Maurice. Avant d’en arriver avec le projet de téléphonie mo-

ÉVOLUTION. MTML a investi dans la construction de nouveaux locaux à Ebène

L’objectif est de fournir le service au meilleur tarif possible. A Maurice, nous essayons de réduire les coûts d’opération en travaillant sur de faibles marges de profits. C’est ce qui nous permet de pratiquer de tels tarifs. Sanjay Garg, CEO de MTML, expliquant la grille tarifaire de ses différentes offres. bile sur GSM, quels ont été les services phares de la compagnie ici ? Nous avons commencé par des services d’appels à l’international à travers l’indicatif 060. Puis, nous sommes venus avec des services de téléphonie fixe utilisant un réseau sansfil. Ce service a été très bien accueilli par les particuliers et les sociétés qui rencontraient des difficultés à faire installer une ligne de téléphonie fixe. Ensuite est venue la téléphonie mobile. Le quatrième service que nous offrons est l’Internet mobile sans-fil basé sur la technologie EVDO. En juin de cette année, nous avons mis à niveau notre réseau CDMA vers une nouvelle version. Désormais, nos utilisateurs peuvent bénéficier de débits allant jusqu’à 3,2 Mbps pour l’Internet mobile. Sans compter que nous couvrons le pays dans son ensemble pour ce service. A ce jour, MTML compte quelque 100 000 abonnés aux différents services que nous proposons. Avec les services GSM, nous prévoyons d’atteindre 10 000 abonnés supplémentaires d’ici à fin décembre. Je pense que nos services GSM seront vite adop-

tés par la population pour la qualité du service, mais aussi en raison des tarifs que nous pratiquons. ❚ Justement, comment ar-

rivez-vous à offrir de tels tarifs ? Déjà, il faut comprendre que MTML est une société originaire de l’Inde. En Inde, les tarifs des télécommunications sont parmi les plus bas dans le monde. L’objectif est de fournir le service au meilleur tarif possible. A Maurice, nous essayons de réduire les coûts d’opération en travaillant sur de faibles marges de profits. C’est ce qui nous permet de pratiquer de tels tarifs. C’est cela notre secret. ❚ Est-ce viable sur le long

terme ? Absolument ! D’ailleurs, si nous sommes là, c’est une preuve que ce modèle est viable. N’importe quelle entreprise a besoin d’attendre quelques années avant de voir surgir des profits. Eu égard à nos investissements, il faut quelques années pour voir des profits. Nous en sommes conscients et nous avons essayé d’adapter nos tarifs au marché mauricien en nous basant sur

des petits profits. Maintenant que nous avons notre propre bâtiment, nous sommes en mesure de réduire davantage nos coûts d’opération. D’ailleurs, malgré nos tarifs très bas, nous sommes en mesure d’offrir différents avantages à nos clients. A travers notre offre CHILI, nous permettons même à nos clients de gagner de l’argent quand ils reçoivent des appels d’autres opérateurs. Très prochainement, nous allons greffer un autre service à nos offres, le ‘Push Email’, un peu à la manière du BlackBerry, mais qui sera disponible sur n’importe quel terminal. Nous y travaillons déjà et le service sera proposé dans les semaines à venir. ❚ Comment évalueriez-vous

le marché mauricien des télécoms ? Maurice est un marché ayant atteint sa maturité. Notre but en venant à Maurice était de savoir dans quelle mesure nous pourrions étendre nos services au continent africain. Maurice est idéal comme plateforme d’essai pour le marché africain. Les utilisateurs à Maurice savent ce qu’ils veulent. Ils savent aussi discerner la qualité du service. Nous n’avons certes pas de projet immédiat pour l’Afrique. Mais c’est un marché qui nous intéresse et que nous comptons définitivement exploiter si les opportunités sont là. A Maurice, les opportunités sont nombreuses. Malgré les turbulences que connaît l’économie mondiale, Maurice a bien tenu et c’est rassurant pour les investisseurs.

❚ On reproche souvent aux

produits ou aux services venant de l’Inde d’être de mauvaise qualité. MTML a-t-elle été victime de cette perception ? De manière générale, il y a cette impression que les produits ou services d’origine asiatique sont de moindre qualité. Mais, je pense que le consommateur n’est pas dupe. Si le service ou le produit n’est pas à la hauteur de ses attentes, il laissera tomber. Avec l’offre CHILI, l’utilisateur saura de par sa propre expérience qu’il a affaire à un service de qualité. Nous lui laissons le choix de juger du niveau de nos prestations. Je pense que les Mauriciens ne seront pas déçus. Nous avons fait appel à des équipementiers de renommée internationale pour la mise en place de nos infrastructures et cela va définitivement se refléter dans le niveau de service auquel les utilisateurs pourront s’attendre.


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PARI RÉUSSI POUR LE ROTARACT DE RIVIÈRE-NOIRE

CAPITAL

Le club Rotaract de Rivière-Noire a recueilli une somme Rs 19 000 à une soirée bingo organisée au Thai Matupayasch Restaurant, au Garden Village, à Curepipe. L’argent récolté sera versé à l’Association de parents d’enfants inadaptés de l ‘Ile Maurice (A.P.E.I.M) et servira à la mise en place d’une cui-

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ACTA PUBLICA MERCREDI 16 NOVEMBRE 2011

sine entièrement équipée. Le montant restant permettra la réalisation d’un projet conjoint avec le Club d’interaction de Rivière-Noire qui consistera à amener une soixantaine d’enfants du SOS Village de Bambous à visiter un avion de la compagnie Air Mauritius.

CONSTRUCTION

ALERTE ROUGE !

En 2008, alors que la crise était hors de nos côtes, le secteur de la construction, qui connaissait une croissance de 11 %, commençait à chuter drastiquement pour se retrouver à 2,5 % en 2009. L’annonce d’une nouvelle crise fait craindre un deuxième traumatisme | LEEVY FRIVET L’INJECTION DES fonds provenant du Stimulus Package et les mesures budgétaires 2009 2010 visant à améliorer les infrastructures publiques devaient rétablir la croissance du secteur de construction à 8 % en 2010. Mais la mise sous veilleuse de plusieurs projets d’Integrated Resorts Scheme (IRS) et de Real Estate Scheme (RES) en 2011, ainsi que l’arrêt des travaux de plusieurs centre commerciaux vont certainement ramener le spectre de 2009. Bien que les secteurs de la construction et l’immobilier aient attiré la part du lion des investissements étrangers (FDI) durant le premier trimestre de l’année en cours, soit 2,5 milliards, représentant 75 % du chiffre global, ce chiffre a connu une baisse significative en comparaison à la même période des années précédentes. La moindre hausse dans les coûts des matières premières accentuera davantage le déclin de ce secteur. D’ailleurs, la tant attendue libéralisation du prix du ciment, annoncée en juillet 2011, n’a pas été bénéfique aux consommateurs et par ricochet, aux constructeurs. Les experts sont d’avis que 2012 témoignera, d’une cascade d’augmentations au niveau des prix, notamment, le fer et le fret maritime. Même la menace de piraterie somalienne, se pose en embuscade. EFFORTS ACCRUS La Building and Civil Engineering Contractors Association (BACECA) peut se flatter d’avoir eu l’oreille du ministre des Finances dans son exercice budgétaire. Plusieurs de ses propositions ont été retenues par Xavier-Luc Duval. Parmi, l’enlèvement de la Capital Gains Tax, introduite en 2010. L’association réclame, par ailleurs, des efforts accrus pour encourager davantage l’investissement dans le secteur de la construction et de l’immobilier, car selon les prévisions, les mois à venir seront les plus durs que le pays ait connus. La BACECA insiste aussi pour plus de mesures de défiscalisation par rapport aux

CHANTIERS. Si les projets sont nombreux, certains sont d’avis que le secteur de la construction risque d’être ébranlé dans les mois à venir

ETAT DES LIEUX PROJET

PRIVÉ

ETAPE

Mall of Mauritius – Bagatelle

PUBLIC

Phase 1 complétée

PROJET L’autoroute Verdun - Terre Rouge

Complétée

Shopping Mall - Cascavelle

Complété

Triolet Bypass

Complété

Shopping Mall - Mon Choisy

En cours

Goodlands Bypass

Complété

Shopping Mall - La croisette

En cours

Caudan fly over

En cours

Shopping Mall - Flacq

En cours

Harbour Bridge

Annoncé

Shopping Mall - Forbach

En cours

Quartier Militaire -

Shopping Mall - Centre Point

Interrompu

Belle Rive Link Road

En cours

Shopping Mall - Trianon

Annulé

Phoenix - Beaux Songes

Complété

New Airport Terminal

En cours

Tracé du métro-léger

Port-Louis Ring Road

En cours

Jin Fei

projets résidentiels industriels et commerciaux. Le traitement préférentiel accordé aux constructeurs étrangers pour la réa-lisation des projets publics de grande envergure est vivement dénoncé par l’industrie locale. La crise pour les petits contracteurs est, cependant, évidente. La plupart ont chômé depuis le deuxième trimestre de cette année. Gaëtan, contracteur, explique les raisons de ce blocage : « Le nombre de chantiers semble avoir considérablement diminué si on fait la comparaison avec les deux années précédentes. La plupart des chantiers en cours ont été confiés à des grosses entreprises. Ces derniers, d’après mes renseignements, préfèrent ne pas sous contracter certains de leurs travaux, au risque même de prendre du retard sur leur projet, car ils sont conscients qu’après cela, il n’ y

aura presque pas de projet. A part Bagatelle et Cascavelle, il ne reste plus grand-chose. Pour nous les petits contracteurs, c’est la bagarre. Juste pour pourvoir gagner un peu d’argent, j’ai dû accepter des constructions avec un prix cinq fois moins cher. Si je ne le fais pas, un autre contracteur le fera. Ce que le gouvernement ne réalise pas, c’est que les constructions qui se font au petit bonheur représentent un danger, car le contracteur qui n’a plus de travail, accepte tout et il va s’en tirer en trichant sur les matériaux ». Gaëtan est d’avis qu’il faut libéraliser le secteur de la construction. « Ce sont toujours les mêmes compagnies qui ont les contrats », se plaint-il. PRÉCARITÉ Comme si les difficultés ne suffisaient pas, les représentants syndicaux y ajoutent également leur voix. Ils déplorent les con-

PUBLIC

ditions de travail sur les chantiers, plus précisément au niveau des normes pratiquées, de la sécurité, des rémunérations. La précarité du travail dans ce secteur est aussi source de nombreux problèmes sociaux, soulignent-ils. Alors que le patronat se montre réticent pour considérer la demande pour une compensation indexée sur la perte du pouvoir d’achat et des allocations de risques, les syndicats eux se montrent intransigeants sur leurs demandes et dénoncent certaines actions des patrons qui favorisent le recrutement des travailleurs étran-gers. Certains syndicalistes avancent même que plusieurs licenciements auront lieu très bientôt dans des grandes entreprises, telles que General Cons-truction et Rehm Grinaker. Selon leur analyse, la répercussion sur les petites entreprises sera encore plus grave.

PRIVÉ

ETAPE

Annoncé ■

Interrompu

Ils sont aussi d’avis que le gouvernement doit impérativement mettre fin à la pratique de faire appel aux constructeurs étrangers. Quelles options pour contrer les effets de la crise ? Des observateurs demandent aux institutions étatiques d’accélérer l’octroi des permis afin de démarrer plusieurs projets. Ceuxci seraient d’un montant de plus de Rs 4,5 milliards qui ont été mises en veilleuse. Quant au rêve africain pour nos constructeurs, cela révèle de l’utopie, selon certains. Car avec le développement en cours dans plusieurs pays amis de la région, les différentes prospections dans ces pays se sont révélées futiles, vu la complexité politique, démographique et l’instabilité sociale. Quoi qu’il en soit, l’année 2012 s’annonce très difficile pour l’industrie de la construction.



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APAVOU TENTE DE RASSURER

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INSIDE

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Suite à la fermeture d’une partie de l’hôtel Mornéa, vendu comme Club chez Marmara, le groupe Apavou, propriétaire de l’établissement, tente de rassurer sur sa situation. Pour satisfaire les exigences des autorités et du tour-opérateur français, il va entreprendre des travaux pour un

BANK ONE

Neo Capital Protected Fund : la force de l’innovation En place depuis seulement trois ans, Bank One a su se démarquer grâce à des produits et services bancaires innovants, à l’instar du Neo Capital Protected Fund. Un fonds d’investissement qui garantit que, peu importe le climat économique prévalant, le capital investi est préservé

LE RISQUE zéro n’existe pas. Mais le NEO Capital Protected Fund de Bank One, premier produit d’investissement bancaire lié uniquement à la bourse de Maurice, s’en approche sérieusement, puisque le capital investi est protégé à 100%, même dans le pire des cas. C’est en tenant compte de la volatilité sur le plan économique en 2011 et des incertitudes qui devraient perdurer dans les années à venir que Bank One est venue de l’avant avec ce produit qui vise les clients qui veulent investir en bourse sans risquer le capital. Patriotisme et économie semble se retrouver dans ce projet, car l’argent n’est placé qu’à la bourse de Maurice et en roupie. « Nous pensons que la roupie est une devise qui est relativement correcte si on regarde la volatilité du dollar ou de l’euro. Il y avait aussi beaucoup de demandes d’investissement en roupie. La bourse de Maurice a réalisé des performances de 120 % ces cinq dernières années malgré la crise, ce qui représente un taux annuel de 17% »,

explique Danny Balluck, Chief Financial Officer de Bank One. Le NEO Capital Protected Fund sera actif sur cinq ans et la somme minimale requise pour y investir est de Rs 100 000. Le frais d’entrée du projet est quant à lui de 3 %. Avec une performance boursière de 17 %, l’investisseur a des chances de toucher des profits d’au moins 10% annuellement sur son investissement. Le NEO Capital Protected Fund se veut avant tout une opportunité de diversification. « On ne dit pas aux clients de retirer de l’argent de leur compte d’épargne pour investir dans ce projet d’investissement. On leur dit tout simplement de diversifier leur portefeuille », poursuit Danny Balluck. Le produit semble avoir été bien accueilli par les clients de Bank One. De quoi satisfaire la banque, qui, avoir innové avec le compte Emma, l’unique compte en banque conçu exclusivement pour les femmes, a de nouveau misé sur la nouveauté.

montant de 300 000 euros, afin de reprendre son activité le plus rapidement possible. Le directeurgénéral a soutenu, dans une déclaration dans une publication spécialisée française, qu’il y fermeture administrative dû à un problème d’obtention de licence et de normes de sécurité.

Pour se démarquer de la concurrence, Bank One a choisi l’innovation et la garantie que l’argent de l’épargnant y est en sécurité. Son Chief Financial Officer, Danny Balluck, nous explique le chemin parcouru depuis la reprise de la First City Bank et comment, grâce au dynamisme de tous, la banque a su recréer son image et renouer avec la profitabilité tout en évitant les scandales financiers | LEEVY FRIVET ❚ Bank One a repris la First City

l’industrie bancaire mauricienne, de grosses banques comme la MCB, qui Bank en 2008, une année difficile est là depuis 150 ans, ou la SBM, ou marquée par la crise financière encore les banques internationales mondiale, qui a touché les grandes comme la HSBC et la Barclays, entre banques internationales. Comment autres. Il y a donc une compétition se porte la banque aujourd’hui ? En février 2008, la First City Bank a féroce. Néanmoins, nous avons su, sur le ‘domestic banking’, faire preuve de été rachetée par un joint-venture du beaucoup de patience et de déterminagroupe Ciel et d’I&N Bank, une tion pour pouvoir nous positionner et banque très réputée au Kenya. La donner l’image d’une bonne banque lobanque a été reprise sur la base d’une parité d’actions. Tout le monde sait que cale, qui a fait ses preuves, et qui « delivers value to customers ». c’était une banque à problèmes, avec beaucoup de difficultés, des pertes de Rs 10 M par mois et de gros ‘non-per❚ Bank One n’a pas chômé sur les forming loans’. Néanmoins, il y avait projets… des opportunités par rapport à la base Effectivement, beaucoup de projets des clients et une présence visible à ont été réalisés de 2008 à ce jour, des Maurice de par ses branches qui étaient projets dans lesquels nous nous investisbien situées. sons. Ce sont des projets innovateurs. La stratégie, en achetant cette Nous avons été, par exemple, la prebanque, était d’arrêter les pertes de Rs mière banque à proposer la carte Visa 10 M par mois et d’en faire une institu- Infinite lorsque nous avons introduit tion profitable. Le nouveau ‘top management’ Bank One s’aligne aujourd’hui sur qui a été recruté pour attous les produits et services qui teindre cet objectif a mis en place des stratégies sont sur le marché. Nous voulons comme celle qui a permis être une « full-fledged bank », de changer un peu l’imc’est-à-dire une « one stop shop » age héritée de la First City Bank, entre autres à travers un exercice de ‘reDanny Balluck, branding’ au niveau des Chief Financial Officer de Bank One. succursales, ainsi qu’une autre approche dans le traitement des dossiers pour les prêts et cinq cartes d’un coup. Dans ce même au niveau du marketing. élan, nous avons aussi été la première Tout a été revu et tous les systèmes banque à proposer une carte de crédit ont été mis en place pour convertir spécifique pour les planteurs pour cette banque qui faisait des pertes en soulager leur ‘cash flow’ dans les périune banque profitable. Pour cela, on odes d’entre-coupes, et une autre pour s’est positionné en tant que banque inles enseignants. Ces cartes ont leurs spénovatrice, proche de tous ses clients incificités comparées aux cartes de crédit dividuels, et encore plus des petites et classiques. Nous avons également inmoyennes entreprises, et qui offre des vesti massivement dans une plate-forme services de qualité. Je dois dire que cette d’internet banking, avec des paramètres stratégie a été payante. Nous sommes de sécurité uniques à Maurice, et qui sortis d’une période où la banque a relève de la haute technologie. Nous perdu Rs 120 M à décembre 2008 pour n’avons d’ailleurs, jusqu’à présent, pas terminer 2009 avec un profit de Rs 38 eu de complaintes par rapport au sysM, ce qui représente une marge déjà tème de sécurité. Bank One a aussi enassez conséquente. clenché beaucoup de projets de Pour parvenir à ce résultat, je pense rénovation à travers nos branches, qui qu’il y a eu l’engagement de toutes les sont aujourd’hui au nombre de 14. On parties concernées, c’est-à-dire des emaura bientôt deux nouvelles branches, ployés, de la direction, des actionnaires respectivement à La Croisette et à Caset des directeurs qui siègent sur le cavelle. board, afin d’implémenter des stratégies qui ont vraiment payé. Nous avons pris ❚ Quel a été l’obstacle le plus difficile beaucoup d’initiatives pour nous déà franchir pour faire de Bank One marquer dans un marché très compétiune banque profitable ? tif. Il y a beaucoup de banques dans C’est l’image. Passer de l’image de la


LES UNIVERSITÉS MAURICIENNES AU SALON DE L’ORIENTATION « Terminer ses études en Europe, aux Etats-Unis ou au Canada…après l’océan Indien ». Telle est la proposition des universités de Maurice et de la Réunion, participant au Salon de l’orientation organisé par Novi Institut à l’Alliance Française d’Andavamamba, à Madagascar. Le salon a pris fin samedi. Selon Arena

DANNY BALLUCK

Multimedia de Maurice, l’étudiant doit faire deux années d’études à Maurice, dont le coût est de 3 000 euros par an, avant d’entamer la licence en Angleterre. L’antenne de l’Université de Versailles à Maurice, propose les filières Technique commerciale et Informatique pour 3 000 euros annuellement.

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« Nous voulons être l’une des trois meilleures banques du pays » First City Bank à celle de Bank One. Cela a été fait dans un contexte assez difficile, dans une période de crise financière en 2008 et 2009. Réaliser un ‘turn around’ dans une période normale est assez facile, mais le faire dans une période de crise mondiale, c’est très dur. Mais on avait la détermination d’y arriver et avec tout le sérieux voulu, on a pu le faire. Nous avons démarré nos opérations avec 28 000 clients au niveau du ‘retail banking’ et aujourd’hui, nous avons déjà atteint la barre des 50 000 clients. Le plus dur a été fait, dans la mesure où il fallait changer l’image de la banque tout en sauvegardant la confiance des épargnants. ❚ A travers ses projets et services ban-

caires, Bank One semble vouloir se différencier des autres banques commerciales du pays… Bank One s’aligne aujourd’hui sur tous les produits et services qui sont sur le marché. Nous voulons être une « fully fledged bank », c’est à dire une « one stop shop » où les clients peuvent trouver tous les services offerts au niveau international. A travers cette détermination d’être « fully fledged », on essaie automatiquement de se démarquer de nos compétiteurs locaux en apportant des innovations aux produits et services bancaires. ❚ Certains, dans le secteur bancaire

traditionnel, accusent les nouvelles banques de profiter de « loopholes » pour attirer la clientèle... A Bank One, nous avons un système de ‘risk management’ qui est très pointu. Nous avons un board qui est très compétent et qui surveille le ‘risk management process’ à travers un comité. Nous bénéficions également d’une bonne supervision de la Banque centrale. Je pense qu’il est toujours essentiel de trouver l’équilibre entre le risque et le ‘reward’. Ce n’est pas dans l’intérêt de la banque de profiter de « loopholes ». Notre philosophie au niveau du ‘risk management’ est d’avoir une structure suffisamment solide et surtout de protéger toutes les parties concernées, à commencer par les épargnants et les actionnaires. ❚ Ces dix dernières années, de nom-

breux scandales ont secoué le secteur bancaire. Il y a eu, entre autres, celui de l’ex-Delphis Bank, suite en page 12


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ALERTE AUX POISSONS PIERRE

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Deux enfants et un touriste français ont été hospitalisés la semaine dernière après avoir été piqués par une laffe, ou « poisson pierre », un poisson marin réputé pour être parmi les plus venimeux au monde. La laffe est loin d’être un redoutable prédateur comme le requin, mais

ses piqûres peuvent faire mal. La police et la National Coast Guard appellent donc les baigneurs à être vigilants, d’autant que le poisson est doté d’un camouflage imitant la pierre et peut frapper à tout moment, à l’intérieur ou hors de la zone de baignade.

la faillite de la First City Bank, le scandale MCB/NPF et les détournements à la Barclays. Qu’estce qui explique le fait qu’à ce jour, Bank One ait évité ce genre de problèmes ? Je dois vous dire que c’est l’une de nos satisfactions. Nous avons une certaine philosophie qui est liée à la stratégie et à la réputation de nos actionnaires. Ceux-ci se composent de gens sérieux. Le groupe Ciel et I&M Bank n’ont jamais été impliqués dans des scandales. Il y a donc cette réputation à défendre, et je pense qu’on ne fait pas de compromis quand il s’agit de risques et de sécurité. On ne peut simplement pas prendre les choses à la légère quand il s’agit de l’argent des épargnants. ❚ A quel rang se situe Bank One au

classement des banques à Maurice, et quelles sont ses aspirations ? Disons qu’au niveau domestique, nous avons une très bonne part du marché. Dans ce domaine, on est même parmi les quatre premiers, car si on parle de dépôts, on est déjà à 3 % du marché. Nous ne cherchons pas à devenir le numéro un, mais il vrai que nous avons l’ambition de nous positionner comme l’une des trois meilleures banques du pays. Nous ne sommes pas loin de cet objectif. Néanmoins, nous sommes une nouvelle banque qui n’a que trois ans d’existence. Nous ne sommes donc pas pressés. Nous avons beaucoup de projets que nous réaliserons d’une façon très disciplinée, répondant à une stratégie bien orientée. ❚ Sans entrer dans les détails de la

stratégie de la banque, Bank One envisage-t-elle d’être présente dans la région ? Tout à fait. Bank One a pour projet de s’étendre dans la région avec un de nos partenaires, I&M Bank, qui est déjà présente au Kenya, en Tanzanie et en Afrique subsaharienne, à travers l’offshore, qui est très performant. Nous allons nous développer dans la région, car l’île de La Réunion, Madagascar et les Seychelles nous intéressent. L’Afrique représente également un potentiel énorme, et avec la crise internationale, et surtout la situation en Europe, le continent africain est « the place to be for the next ten years ». C’est vrai qu’il y a l’Inde, la Chine, et le Brésil, mais on ne peut ignorer le grand potentiel de l’Afrique. ❚ Notre secteur bancaire se porte bien

si on le compare à ceux de l’Europe ou des Etats-Unis. Qu’est-ce qui l’empêche de faire encore mieux à court terme ? Disons que si on regarde le secteur offshore, l’offshore banking se porte bien. Dans les grosses banques implantées à Maurice, on constate que dans ce secteur, il y a toujours eu une croissance

CROISSANCE. Malgré son jeune âge, Bank One a su proposer des produits et services pour fidéliser sa clientèle

soutenue ces dernières années, pour la simple et bonne raison que les services de l’offshore banking mauricien sont reconnus internationalement. Mais je pense qu’il y a toujours des efforts à faire au niveau des services et de l’innovation. ❚ Comment analyse-t-on la crise en

Europe chez Bank One ? Des dispositions ont-elles été prises au vu de la situation qui y prévaut ? Tout le monde avait un certain espoir qu’en 2011, l’économie internationale, dont celle de l’Europe, qui se trouve être notre principal marché d’exportation, allait reprendre. Malheureusement, la crise de la dette grecque a perduré. Pire encore, les économies émergentes qui donnaient des signes de résistance en 2010 ont

été annoncé dans le Budget 2012 est bien sur papier, mais c’est son application qui est plus importante pour pouvoir faire face à la crise en 2012. ❚ Si son application piétine, cela

risque-t-il de nous coûter cher ? Bien sûr ! C’est logique. Toute solution, sur le papier, est très jolie, mais c’est son application qui est le plus important. Je pense qu’il faut se focaliser plus sérieusement sur les risques de la crise et l’implémentation des solutions ❚ Le secteur privé se plaint depuis

assez longtemps d’une roupie forte. Une banque est-elle en faveur d’une roupie forte ou d’une roupie faible ? Nous sommes un service financier et pas un service d’exportation. C’est beaucoup plus le secteur d’exportation

Le risque le plus important pour nous concernera la croissance Le Chief Financial Officer de Bank One pense que toutes les parties concernées du pays doivent veiller à ce que nous réalisions une croissance au-delà de 4 % flanché en 2011. Ce qui a causé des problèmes au niveau mondial. La bonne chose est qu’on ne parle plus de double récession, bien que la situation reste « soft patch », comme on le dit, et que la croissance mondiale va quand même piétiner. A Maurice, notre gros souci, c’est le marché européen. La zone euro n’est toujours, malheureusement, pas sortie de la crise. Il y a toujours cette crise au niveau de la dette de pays comme la Grèce, l’Italie, le Portugal et l’Espagne et je pense que les secteurs clés de notre économie, comme le tourisme et le marché d’exportation, vont passer par des moments difficiles. Tout ce qui a

qui se plaint de la roupie forte. Par contre, je dirais qu’il y avait des risques d’inflation et qu’une roupie forte a quand même calmé le risque d’une inflation qui tourne autour de 6,5%. Je pense que pour l’an prochain, le risque le plus important pour nous concernera la croissance, qui doit être suivie de près par toutes les parties concernées du pays afin de veiller à ce que nous réalisions une croissance au-delà de 4%. ❚ La Banking Act fait souvent débat

entre les banquiers, qui souhaitent un maximum de confidentialité pour leurs clients, et ceux qui demandent que des informations con-

fidentielles soient fournies dans des cas précis. Comment trouver un équilibre entre les deux ? Nous sommes régis par la Banking Act, qui est assez vague quand on parle de confidentialité. Idem pour le ‘disclosure’, sur lequel on a du mal à comprendre qui veut quoi. On ne peut pas, à notre niveau, donner des informations sur un client à qui que ce soit, à moins qu’il y ait un ordre de la cour à cet effet, mais à ce jour, je pense que les banques se soumettent aux provisions de la Banking Act. Je pense que c’est plus au législateur de venir dire ce qu’il veut exactement en termes de ‘disclosure’. ❚ Le secteur bancaire et des services

financiers mauriciens compte beaucoup de professionnels compétents, mais beaucoup décident de quitter le pays pour aller travailler à l’étranger en raison de salaires plus intéressants. Que peut-on faire pour limiter cela ? Je pense que la tendance s’est inversée avec la crise en Europe, qui a causé une hausse des taux de chômage, y compris dans le secteur financier. Il y a eu de nombreuses pertes d’emplois et cela a commencé en 2008. La situation, je dirais, n’est plus aussi intéressante qu’on peut le penser. On n’a pas vu beaucoup de personnes partir à l’étranger durant ces trois dernières années pour aller travailler dans le secteur financier. Par contre, on a vu des gens revenir travailler ici, à Maurice, et c’est un bon signe. Néanmoins, je pense qu’il est important de former des gens, car il faut qu’ils soient encore plus quali-fiés afin qu’ils puissent offrir un service de niveau international. Nous avons une bonne main-d’oeuvre, mais je pense qu’elle n’est pas assez ‘skilled’. On n’a pas encore atteint un ‘skilled labour force’ qui nous permet de rivaliser au niveau international. Il y a du chemin à faire et pour cela, il faut une formation continue dans le secteur.



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LA CONSOMMATION DU RIZ RATION DOUBLÉE EN UN MOIS

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la Grande Péninsule. D'autres cargaisons venant de l'Inde et du Pakistan sont attendues durant les semaines à venir. D'autre part, le riz provenant de la compagnie indienne est à $482 la tonne, soit 40% moins cher que le riz thailandais qui se vend $700 la tonne.

CONTRATS DE GARANTIE

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La STC à noté une hausse de 50% du riz ration consommé par les ménages mensuellement : de 1 500 tonnes métriques, en septembre, à 3 000 métriques le mois dernier. Pour novembre, la STC a reçu deux cargaisons de 1 625 tonnes provenant de la compagnie Shri Lal Mahal Ltd de

Gare à l’arnaque Le mois de novembre marque le début de la ritournelle des soldes et promotions de fin d’année. Jusqu’au début 2012, les Mauriciens achèteront, souvent sans compter, et en faisant guère attention aux contrats de garantie, considérés souvent à tort comme un acquis. Pour en savoir plus, Capital a fouillé dans les méandres de la législation sur les clauses de garantie et cherché l’avis d’experts sur la question pour qui le service après-vente est tout aussi important que la relation-client

LES CONTRATS de garantie, s’ils diffèrent parfois dans la forme, doivent tous respecter les Trade Warranty Regulations, dispositions contenues dans la Fair Trading Act. Selon cette loi, tout commerçant a le devoir de réparer un appareil défectueux sous garantie dans un délai maximal de 10 jours. À défaut, le client peut exiger que le commerçant mette à sa disposition un appareil de remplacement pendant la durée des réparations. Mais, dans bien des cas, revendeurs et distributeurs se renvoient la balle, si bien que le client ne sait trop à qui s’adresser pour faire réparer un appareil défectueux. La loi se veut pourtant claire : le revendeur ne peut se soustraire de sa responsabilité en renvoyant le client auprès de l’importateur. La loi va plus loin dans : en cas de non-disponibilité, pour une période prolongée, des pièces de rechange, le client peut exiger un appareil neuf à la place. Il ne faut surtout pas croire aux balivernes que nous sortent certains commerçants peu scrupuleux du genre : « Sa pièce-là rare li casser sa, à cause sa nous pas fine commande li » ! Il s’agit d’un subterfuge pour masquer le fait que l’appareil, bas de gamme, ne dispose pas de pièces de rechange. L’article 4 de la Fair Trading Act de 1980 stipule d’ailleurs que : « No person shall for the purpose of trade or promotion carry on a consumer trade practice which has the effect or is likely to have the effect of : (a) misleading consumers as to, or withholding from them adequate information as to, their rights and obligations under any

consumer transaction ; (b) otherwise misleading or confusing consumers with respect to any matter in connection with any consumer transaction ». Cette partie de la loi est cependant vague de sorte que les commerçants arrivent toujours à la contour¬ner, en imposant aux consommateurs des condi¬tions qui vont à l’encontre de leurs intérêts. A titre d’exemple, l’affichage dans de nombreux commerces d’une inscription à l’effet que “Goods once sold are not returnable” est une manière de faire fi des dispositions de la loi.

TOUT CE QUI EST PAYANT La loi couvre les produits, neufs ou de seconde main, et les services généralement demandés pour usage domestique ou personnel. Les produits concernés vont des appareils domestiques aux voitures, des meubles à l’alimentation. Les services incluent les services offerts par des artisans, comme les peintres, les plombiers, les professionnels comme les dentistes, les opticiens, et tous les services offerts par les assureurs, les stations-service, les agents de voyages… En général, tout ce qui est payant. Selon Jayen Chellum, de l’Association pour la Protection des Consommateurs (ACIM), la garantie est un aspect très important d’une transaction commerciale car elle renferme les conditions, les défauts de fabrication et les problèmes liés à la performance – structure technique, modes d’emploi établis entre le

vendeur et l’acheteur qui doivent être respectés. De ce fait, la compréhension de la garantie est très importante, les termes ou les conditions sont les facteurs qui définissent celle-ci. Demander sa garantie après l’achat d’un produit est une exigence pour chaque consommateur. Il est très important de savoir que le General Notice 106 de la Fair trading Act de 1989 et le General Notice 238 de la même loi définissent clairement le terme « garantie ». L’article 238 de la Fair Trading Act de 1981 énonce les principes de la garantie du vendeur au client: “Every trader who sells to a consumer any goods shall be deemed to have given a warranty that the goods sold are merchantable. Merchantable, in relation to goods, means fit for the purpose for which the goods are bought, having regard to their nature, durability, trade description, advertisement and all other relevant factors”. L’article 106 de la Fair Trading Act de 1989 décrit le devoir du commerçant par rapport aux consommateurs: Every dealer Shall – (a) Give the customer as much information as possible about the goods, including the correct pre-usage checks, the correct method of installation, the correct usage and details of gurantee and service contracts ; (b) Provide the manufacture’s handbook or instructions in Engilsh or French ;


TOYOTA OUVRE SON NOUVEAU SHOWROOM À RICHE-TERRE Ouverture faite en présence du Premier ministre, du Lord-maire de la capitale et des représentants de Toyota-Japon et ToyotaAfrisue du Sud, le jeudi 10. Construit sur une superficie de 5

hectares, le complexe a nécesité un 'investissements de plus de Rs 145 millions. Depuis avril 2008, la compagnie Beechand Ltd est entrée en co-entreprise avec Toyota Tshuho Corpora-

tion, ce qui a conduit à la création d'une nouvelle entité, Toyota Mauritius Ltd. Objectif commercial de la compagnie : un millier de véhicules en 2011, comparé à 850 l'année dernière.

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(c) State the exact terms of the contract for the goods, including any additional costs for and installation; (1) The terms of gurantee given by a dealer to a customer shall be clearly set out in writing at the time of sale. (2) Every dealer shall, during the guarantee period and within 10 days of the notification of a defect by the customer, repair the appliances. 6. (1) Every dealer shall clearly specify(a) the exact terms of the contract for any repairs or servicing work to be carried out: Avec les règlements du General Notice 106 de la Fair Trading Act, les consommateurs sont protégés d’une certain façon, mais quelques commerçants véreux arrivent à se frayer un chemin à travers, nous déclare Jayen Chellum. En profitant de l’ignorance des consommateurs, et faisant usage de termes légaux incompréhensibles avec un langage ambigu grâce auxquels les consommateurs se trouvent souvent pris aux pièges. Au niveau de l’ACIM,on nous explique qu’un travail en profondeur pour harmoniser les différentes conditions de vente et de garantie doit être initié, tout en faisant l’éducation des consommateurs par rapport à leurs droits. Car, c’est cette absence qui fait que les commerçants « font la pluie et le beau temps » à Maurice. TRAQUENARD L’Institute for Consumer Protection (ICP) rappelle que des lois telles que la Fair Trading Act, la Consumer Protection Act, l’Essential Commodities Act, et la Higher Purchase and Credit Sales Act protègent les consommateurs par rapport à la garantie. Yousouf Jhugroo explique qu’il y a deux types de garanties : celui du constructeur et celui que proposent les revendeurs à leurs clients. Quand le consommateur fait l’acquisition d’un produit, celui-ci doit fonctionner selon les spécifications du constructeur. Il peut arriver que le produit soit défectueux d’origine, d’où la nécessité d’avoir une garantie-constructeur. Toutefois, s’il y a eu mauvaise utilisation ou négligence de la part du consommateur, cela doit être clairement établi. C’est un traquenard qu’utilise souvent le revendeur pour culpabiliser un client, mais si ce dernier n’arrive pas à prouver qu’il y a eu mauvaise utilisation alors il doit rembourser la totalité de la somme investie par le client. Yousouf Jhugroo nous explique

CLAUSES. Certains produits sont couverts par une garantie à vie, mais là encore, il s’agit de bien vérifier les conditions du contrat

aussi que, selon les dispositions légales, le revendeur a l’obligation de remplacer un appareil défectueux s’il n’est pas en mesure de fournir un service après-vente. Toutefois, sur papier, l’affaire semble simple. Mais, en réalité, les revendeurs arrivent souvent à contourner les lois. Pour s’y prendre, nous explique Yousouf Jhugroo, ils accusent tout simplement le client d’avoir fait une mauvaise utilisation du produit. De plus, certains revendeurs proposent des produits contrefaits, ce qui de facto exclut la garantie-constructeur. La vigilance est donc de mise et il est préférable de faire ses achats uniquement auprès d’un revendeur agréé. Les problèmes sont légion, si l’on en croit le porte-parole de l’ICP, s’agissant des services après-vente. L’ICP travaille de concert avec des ingénieurs pour établir un bilan du produit ; s’il a eu mauvaise utilisation,il donne des conseils aux consommateurs. Dans le cas contraire,l’ICP prend des actions en faveur du client. Quant aux garanties données par le revendeur, Yousouf Jhugroo explique qu’il s’agit là d’un contrat avec le client dans lequel le revendeur s’engage, contre paiement, à faire des réparations ou des remplacements, selon les clauses établies entre les deux parties. Il s’agit souvent d’une couverture étendue qui va au-delà de la garantie-constructeur. Dans de nombreux cas, toutefois, il ne s’agit pas de l’extension de la garantie initiale et l’acheteur doit bien se renseigner avant d’accepter le contrat. Yousouf Jhugroo nous informe aussi que très bientôt, il proposera gratuitement des services légaux aux consommateurs. L’ICP travaille en effet avec des hommes de loi, des avoués et même des notaires qui peuvent donner des conseils aux consommateurs. Ce qui est souvent nécessaire quand le revendeur ne respecte pas les clauses du contrat de garantie.

Au niveau des autorités, la Consumer Protection Unit (CPU) du ministère du Commerce veille aussi au grain. Et c’est là que nous apprenons qu’il n’y a pas de loi proprement dit qui traite directement des contrats de garantie. Les règlements existent cependant, nous explique Jain Seegoolam. A la CPU, la moitié des plaintes concerne des produits électroménagers défectueux. ASTUCE ET VIGILANCE Si la loi ne traite pas directement de la garantie, elle fait provision pour des peines sévères, avec des amendes pouvant aller jusqu’à Rs 100 000 pour tout revendeur qui ne respecterait pas ses engagements. Il fait même ressortir qu’il y a des peines de prison si certaines lois ne sont pas respectées. La Consumer Protection Unit dispose d’une hotline qui opère 24 heures sur 24 à l’intention des consommateurs. Il conseille aux gens de bien lire leur contrat et de demander au revendeur des explications sur le contenu du contrat de garantie avant de signer quoi que ce soit. L’année prochaine, il se pourrait bien que les autorités passent une loi qui touchera directement la garantie des biens. Cette Consumer Guarantees Act prendra en compte tous les problèmes spécifiques liés aux contrats de garantie. Entre-temps, avec le concours du service des douanes, les autorités tentent de favoriser l’importation de produits de qualité, ce qui limite de facto les défauts de fabrication et qui minimisent les effets d’une mauvaise utilisation. Au niveau de l’Association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs (APEC), on met l’accent sur les contrats de garantie souvent rédigés dans un jargon peu compréhensible, sans parler de la taille des caractères utilisés, rendant ces contrats souvent difficiles à lire et à comprendre. Suttyhudeo Tengur, président de cette association, estime

que les revendeurs utilisent cette « astuce » afin de ne pas dévoiler dans sa totalité le contenu des contrats de garantie. Le président de l’APEC nous informe qu’il reçoit une moyenne de trois appels par jour en relation avec des problèmes de garantie. Il prône le dialogue entre le commerçant et le client afin que ceux-ci puissent résoudre leurs différends rapidement. Suttyhudeo Tengur demande en outre qu’il y ait un ‘Ombudsperson’ pour le consommateur. Ce qui permettra de traiter plus facilement les différents problèmes liés à la consommation.

Selon les dispositions légales, le revendeur a l’obligation de remplacer un appareil défectueux s’il n’est pas en mesure de fournir un service après-vente. Toutefois, sur papier, l’affaire semble simple. Mais, en réalité, les revendeurs arrivent souvent à contourner les lois. C’est ce que révèle une enquête de Capital menée auprès de plusieurs revendeurs En attendant, il appartient au consommateur d’exercer une certaine vigilance et de faire appel aux personnes compétentes afin d’éviter tout éventuel litige avec les revendeurs. Si le langage des contrats de garantie est souvent peu compréhensible, il n’en demeure pas moins que le client a le droit d’exiger des clarifications au revendeur. Surtout durant la période des fêtes, où l’achat devient frénétique et où on ne fait que peu attention à protéger ses biens, souvent acquis à coups de gros billets.


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ROYAL PALM PROMET UNE FIN D’ANNÉE EN BEAUTÉ

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Les sapins de Noël sont au cœur du thème de fin d’année au Royal Palm. Pour la veillée de Noël, le personnel accueillera les clients autour de la piscine où se tiendra le dîner et le réveillon. Une chorale animera la soirée par des chants traditionnels. Le lendemain,

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le jour de Noël, les enfants accueilleront le Père Noël qui arrivera par mer sur des skis nautiques. La distribution de cadeaux aura lieu au pmini-club et sera suivie d’un spectacle. Un buffet gourmand est également au programme.

Novembre et décembre font le plein de touristes. Le soleil tropical, le bleu azur de nos lagons et l’ambiance festive de la Noël et du Nouvel an ont tout pour faire oublier le froid du nord. Passer du bon temps, c’est bien. Mais du bon temps écolo, c’est mieux

SECTEUR TOURISTIQUE

NOS HÔTELS MISENT SUR LA CARTE VERTE EN TERME de protection de l’environnement et de développement durable, Maurice et ses hôtels se démarquent. Un relevé des hôtels écologiques démontre que les groupes misent largement sur l’aspect vert, que ce soit au niveau de l’écotourisme ou encore les moyens pour réduire la consommation énergétique de leur établissement. Maurice Ile Durable (MID) oblige, certes, mais l’attitude verte est également à la mode partout à travers le monde. Le pays a connu un succès remarquable, si on se fie au classement du ‘Environmental Performance Index’ (EPI). Cet indice a été développé par les universités de Yale et de Colombia aux Etats-Unis, et il classe Maurice à la 6e place au niveau mondial. Ce qui représente un véritable exploit, un bond plus que spectaculaire, sachant que le pays était à la 58e place lors du précédent exercice. Les chercheurs ont classé 163 pays se basant sur une vingtaine de critères environnementaux, en s’intéressant principalement à l’environnement et la santé d’un côté, ainsi que la vitalité de l’écosystème de l’autre. L’atout principal de Maurice demeure la qualité de l’air. Les hôtels du pays ont également joué la carte écologique. Un petit survol de leurs actions suit.

LES 3R D’HERITAGE TELFAIR ET HERITAGE AWALI En supplément de leurs différents engagements en faveur de la population locale – intégration sociale, formation – Heritage Telfair Golf & Spa Resort et Heritage Awali se démarquent en optant pour une sensibilisation de ses employés à l’application des « 3R » , à savoir : Réduire, Réutiliser et Recycler dans les domaines de l’énergie, de l’eau, des consommables et des déchets. Une unité de compostage des déchets verts a donc

été mis sur pied. Les deux hôtels prônent également l’utilisation des bouteilles consignées plutôt qu’en plastique ainsi que des potagers bio. De plus, le Spa Six Senses de Heritage Telfair Golf & Spa Resort est même certifié « Green Globe », soit le écolabel attribué dans les domaines de la consommation énergétique, la consommation d’eau, les déchets, la consommation de papier, l’usage de produits d’entretien chimique, entre autres. LE LABOURDONNAIS HOTEL ACCORDE SON SOUTIEN Situé au centre de la capitale, le Labourdonnais Hotel mène une initiative écologique avec ‘ImpactChoice’. Il opte également pour les ‘3R’ et utilise des mécanismes crédibles contre le réchauffement climatique et des énergies renouvelables. L’hôtel apporte aussi son soutien au ‘Gorongosa Carbon Community Project’ au Mozambique, une initiative qui oeuvre pour la réforestation et l’enseignement de pratiques agricoles écologiques et durables. L’établissement a également accédé à la ‘Green Globe Certification’ depuis de nombreuses années

déjà. SUN RESORTS S’ENGAGE SUR QUATRE PILIERS Le Long Beach, benjamin des hôtels Sun Resorts, est un exemple en matière de développement durable. Nicolas de Chalain, le directeur général, avait expliqué en juillet dernier, lors d’un point de presse’ que l’engagement de Sun Resorts repose sur quatre piliers : la construction et la rénovation de Long Beach avec des technologies durables, la formation du personnel sur la réduction du flux de déchets et la consommation d’énergie, tout en incitant la clientèle à suivre sa philosophie en faveur de la conservation de la biodiversité. Les actions durables et environnementales entreprises par Sun Resorts sont multiples. La chaleur produite par le système de climatisation est captée et réutilisée pour chauffer l’eau. L’huile des cuisines est recyclée pour être réutilisée comme carburant pour les véhicules de l’établissement. De l’ozone est utilisé pour le blanchissage, ce qui contribue à une économie d’énergie. Un Building Mana-

gement System (BMS) gère la température des chambres de façon intelligente. Parmi les autres actions durables : utilisation d’énergie solaire (panneaux photovoltaïques), éclairage LED, moniteur d’éclairage, traitement d’eau de piscine, récupération de l’eau de pluie pour l’irrigation et les toilettes. La biodiversité a été conservée grâce à la plantation de multiples arbres et arbustes pour lutter contre l’érosion de la plage. Le Sugar Beach Hotel est certifié ISO 14001 et a été le premier hôtel de l’hémisphère sud à détenir les trois systèmes ISO suivants : ISO 9001 (Quality Management), ISO 22000 (Sécurité Alimentaire) et ISO 14001 (Gestion de l’environnement). NMH PREND AVANTAGE DES ‘GREEN LOANS’ New Mauritius Hotels (NMH) s’est engagé dans une vaste campagne pour économiser de l’énergie de manière intelligente. La société a bénéficié de Green Loans pour la réalisation de plusieurs projets dont l’installation de chauffeeau solaires au Paradis et au Di-

narobin, le remplacement des ampoules électriques conventionnelles par des ampoules LED, ainsi que l’acquisition de matériels offrant une meilleure efficacité énergétique au Shandrani, au Dinarobin et à Plaisance Catering. Le Shandrani Resort & Spa a été un des premiers hôtels à offrir des produits annexes d’éco-tourisme à sa clientèle à travers le Beachcomber Sport & Nature. Outre des activités sportives, l’hôtel a développé un partenariat étroit avec la Mauritius Wildlife Foundation (MWF) pour être respectueux de la nature. Le groupe Beachcomber vise à favoriser le développement durable à travers le Trou-auxBiches Hotel, qualifié d’écofriendly. C’est dans cet esprit que le groupe a procédé à l’aménagement d’une ‘Buffer zone’ dans le but de restaurer, préserver et remettre en état l’écosystème d’une partie de la région. GESTION ENVIRONNEMENTALE DE PRINCE MAURICE Il n’a pas attendu MID. En 2004, déjà, Le Prince Maurice avait débuté un programme de gestion environnementale avec des plans d’action spécifiques destinés à atténuer les principaux effets négatifs que pouvaient avoir les activités de l’hôtel sur l’environnement. Les responsables de l’hôtel avaient pris conscience que leur secteur provoquait parfois des dégâts irréversibles sur le plan environnemental. La société Sustainable Resource Management Ltd, spécialisée en Environment and Quality Management, avait été sollicitée pour gérer le programme, mené, il est important de le souligner, en étroite collaboration avec le ministère du Tourisme, la Police de l’environnement et d’autres organisations et agences de l’industrie.


INTERFACE TOURISM REPRÉSENTERA MAURICE EN FRANCE Interface Tourism a été mandaté par la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) pour mener à bien les activités de marketing de Maurice en France. Cet exercice se fera pendant les huit prochains mois, soit d’octobre de cette année à mai de l’année prochaine. Les autorités s’attendent ainsi à ce que la

destination Maurice reçoive un nouveau boost sur le marché européen. Interface Tourism travaillera en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs de l’industrie touristique mauricienne présents en France, ainsi que les tour-opérateurs engagés sur la destination.

ANFEN Esperance 2000 habitue ses élèves à la terre

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Le Centre de recherche d’Albion veut promouvoir la culture d’algues UNE FERME expérimentale d’algues a été lancée, la semaine dernière, au centre de recherche d’Albion. Initiative conjointe du ministère de l’Enseignement supérieur et celui de la Pêche, la mise sur pied de cette ferme est le résultat d’un atelier de formation sur la culture d’algues qui s’est tenu du 7 au 11 novembre. L’atelier, mené par le Mauritius Research Council (MRC), a eu pour objectif de transmettre des connaissances et des compétences sur la culture d’algues aux participants. L’atelier a été dirigé par le Dr F.A Masuya, Chief Lab Scientist de l’Institute of Marine Science de Zanzibar, Tanzanie. Un deuxième atelier du genre a lieu du 14 au 18 novembre au centre communautaire de Petite Butte, à Rodrigues, où une ferme de culture d’algues sera mise sur pied. Les femmes rodriguaises qui se consacrent à la pêche de poulpe seront les principales concernées à travers ce projet qui vise à les motiver à se tourner vers une source de revenus alternative.

INITIATION. Les jeunes sont appelés à se familiariser aux méthodes culturales et aux techniques agricoles modernes

LE JEUDI 27 octobre dernier, dans le cadre de leur projet environnemental initié et financé par la GML Fondation Joseph Lagesse, les enfants de l’école Espérance 2000 du réseau ANFEN (Adolescent Non-Formal Education Network) ont organisés une récolte dans leur jardin potager et leur serre hydroponique. Une belle récolte de chouchou, de « cotomili », de poivron ou encore de « brèdes ». C’était à l’occasion de leur année scolaire. Marie-Laurence Dupont, coordinatrice environnement à la GML Fondation Joseph Lagesse, a été l’instigatrice de ce projet environnement à l’école de Curepipe, ainsi que

dans plusieurs autres écoles du réseau ANFEN. Elle les a suivi toute l’année, alors que Mary Joyce Philippe, leur enseignante, a encadré ces jeunes, pour leur apprendre les bases de l’agriculture et du recyclage. Leur potager est d’ailleurs une de leurs plus grandes fiertés ; tous connaissent les noms des plantes et les différentes méthodes utilisées pour l’agriculture à petite échelle. « Je n’ai pas eu besoin de les convaincre ; dès le départ ils étaient tous très emballés par le projet de potager. Ils sont très réceptifs et plusieurs d’entre eux ont aujourd’hui un potager à la maison », s’enthousiasme Mary Joyce Philippe.

Atelier de travail sur l’eau et la météorologie LE MAURITIUS Standard Bureau (MSB), en collaboration avec le German Metrology Institute, organise un atelier de travail, soit le huitième Southern African Development Community Cooperation in Measurement Traceability (SADCMET) Water Proficiency Testing. Il a lieu du 14 au 18 novembre. Le SADCMET mène des activités dans le domaine de la météorologie et des services de dépistage dans la région de la SADC. Il exploite également le Water Proficiency Testing Scheme

pour assurer que l’eau utilisée dans la région respecte les limites acceptables au niveau chimique et microbiologique pour être saine pour la consommation. Les participants à cet atelier de travail viennent d’Angola, du Botswana, du Burundi, de la République démocratique du Congo, de l’Ethiopie, du Ghana, du Kenya, du Lesotho, de Madagascar, du Malawi, de la Namibie, du Rwanda, des Seychelles, du Swaziland, de la Tanzanie, de l’Ouganda, de la Zambie et du Zimbabwe.

Photovoltaïque : les premiers volumes d’électricité vendus au CEB AU COURS de la semaine écoulée, le vice-Premier ministre et ministre de l’Energie, Rashid Beebeejaun, a visité trois ‘Small Scale Distributed Generation’ (SSDG) qui ont été mis en service en septembre dernier à Floréal et à Port-Louis. Le premier lieu de visite a été la résidence de Irfan Fatadin (Floréal) qui est le premier producteur indépendant d’électricité. Cela fait quelques 44 jours maintenant depuis qu’il utilise la technologie photovoltaïque pour produire 475 kWh mensuellement. Il consomme 142 kMw et vend le surplus de 333 kWh au Central Electricity Board (CEB) pour une somme de Rs 5 000. L’installation photovoltaïque, dotée d’une capacité de 2,4 kW, a coûté Rs 410 000, et il faudra entre 5 et 6 ans pour qu’Irfan Fatadin puisse rentrer dans ses frais. Il a également signé un contrat de 15 ans avec le CEB. Les deux autres projets concernent le collège Hindu Girls à Curepipe et le Mauritius Institute of Training and Development (MITD) Knowledge Based Training Centre à Port-Louis. Leur capacité photovoltaïque est de 12,21 kW et 3 kW respectivement.


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‘PANIC BUTTON’ POUR LES PERSONNES ÂGÉES

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ENTREPRENDRE MERCREDI 16 NOVEMBRE 2011

Lorsqu’une personne âgée fait face à un problème de santé, elle trouve rarement le temps ou la force nécessaire pour passer un coup de fil. CQ Tech a trouvé la solution en commercialisant le ‘panic button’. Shabnam Esmaël explique qu’il s’agit

d’une montre attachée au poignet du client. Lorsque ce dernier a un souci, il donne un coup sur la montre, ce qui déclenche une alarme. Celui à qui ce système est relié entend l’alarme et peut intervenir pour prêter assistance au client.

CQ TECH

Parce que la sécurité n’a pas de prix… Autrefois, des antivols suffisaient à effaroucher les cambrioleurs. Plus maintenant. Face aux malfrats modernes, assurer sa sécurité n’est plus un luxe, mais une nécessité. CQ Tech, grâce à son professionnalisme et des systèmes à la pointe de la technologie, vous permet de dormir tranquille | DOROTHY BONNEFEMME « DEPUIS QUATRE ans, nous proposons le détecteur d’iris. Tous nos systèmes sont sans fil et le portable est souvent un élément majeur de la sécurité. » Avec son air sérieux, Shabnam Esmaël, directrice de CQ Tech, peut énumérer durant des heures les services que propose sa compagnie. Pour cette entreprise établie à GrandBaie, la sécurité passe par le professionnalisme. Ce qui explique pourquoi elle se fait un point d’honneur à proposer les technologies dernier cri à ses clients. CQ Tech existe depuis vingt ans. Après l’île de La Réunion et Madagascar, cette compagnie s’est installée à Grand-Baie depuis quinze ans. Concernée par la sécurité au sens large, elle multiplie les campagnes menées en collaboration avec la Crime Prevention Unit et offre des conseils gratuits à ceux qui viennent frapper à sa porte. ÉQUIPEMENTS À GOGO « La sécurité ne doit pas être prise à la légère. Alors nous ne lésinons pas sur les moyens pour tirer la sonnette d’alarme. Chez CQ Tech, lorsqu’un client nous contacte, nous lui rendons visite, car tout le monde n’a pas les mêmes habitudes. Nous prenons le temps de parler aux clients. Puis, si nous notons qu’il a des gestes qui risquent de lui causer des ennuis, par exemple s’il a l’habitude de poser ses clés sur une table située près de la fenêtre, nous attirons son attention sur ce point. Ensuite nous discutons ensemble de ses besoins en termes de sécurité. Ce n’est qu’à ce moment que le client et la compagnie décident de l’équi-pement approprié à utiliser », explique Shabnam Esmaël. Des équipements, il n’en manque pas chez CQ Tech. Question portes, si vous en cherchez qui sont automatisées, vous aurez l’embarras du choix. « Nous commercialisons des ouvertures coulissantes, rotatives, des portes de garage et des ‘boom gates’ pour les RES et ERS… », explique la directrice. Le plus grand atout de certaines de ces portes est qu’elles peuvent être contrôlées à partir

VOCATION. Pour Shabnam Esmaël, directrice de CQ Tech, la sécurité ne doit pas être prise à la légère

nous confie notre interlocutrice. Toujours avec pour objectif de rendre la vie des clients plus simples, CQ Tech propose un système de vidéo surveillance – Closed Circuit Tele Vision (CCTV) – et des installations sans fil : « Nous avons toujours proposé ce type de systèmes, car son installation est moins onéreuse et plus pratique. De plus, si le client souhaite par la suite changer de décor, le sans fil lui permet de le faire sans aucun souci. »

Pour une maison, le prix d’un système de sécurité varie de Rs 18 000 à Rs 21 000, alors que les entreprises doivent prévoir un budget de Rs 30 000 au minimum. Ce coût comprend l’installation, les équipements et le service après-vente Shabnam Esmaël, Directrice de CQ Tech. de votre portable. « Nous enregistrons votre portable avec votre boîte de connexion, où est intégrée une carte SIM. Lorsque vous arrivez devant votre maison, vous composez le numéro et votre

portail s’ouvre. Bien évidemment, il y un code sur le téléphone, ou encore un code sur le clavier à l’entrée. Quelquefois, les télécommandes se perdent, et ce système-là est beaucoup plus pratique »,

UNE PANOPLIE DE SYSTÈMES CQ Tech assure également la sécurité des entreprises. Cellesci utilisent beaucoup les systèmes à reconnaissance digitale. Or, depuis environ quatre ans, CQ Tech propose également un système basé sur la reconnaissance de l’iris. « Quelque temps seulement après que ce système ait fait son apparition en Europe, nous l’avons recommandé aux Mauriciens. Il est très fiable, car comme vous le savez, les malfaiteurs peuvent vous couper un doigt et ensuite utiliser votre empreinte digitale pour commettre leur forfait. Avec l’iris, c’est impossible », affirme Shabnam Esmaël. Parmi la panoplie de systèmes disponibles chez CQ Tech, l’Oasis Wireless Alarm vole la vedette. Il possède de multiples fonctions. « Les pro-

priétaires peuvent l’utiliser pour programmer l’heure à laquelle ils désirent allumer les lumières ou encore arroser le jardin », explique la directrice. Autre avantage de l’Oasis Wireless Alarm : s’il y a une coupure d’électricité, vous êtes notifié tout de suite par un message. Idem lorsque l’électricité est rétablie. Ce joyau de la sécurité est également équipé d’un détecteur de mouvement et de flash et à chaque fois qu’une personne qui possède le code ouvre votre porte, vous savez qui entre chez vous. Cerise sur le gâteau : si quelqu’un essaie d’entrer chez vous par effraction, vous êtes bien évidemment alerté, mais si vous êtes abonné aux MMS, vous recevez la photo de l’intrus dans les quinze secondes qui suivent ! Ces services sont également dispensés même si vous êtes à l’étranger, du moment que vous avez le ‘roaming’. CODES CONFIDENTIELS Oasis, c’est aussi l’armement et le désarmement de votre alarme à distance. Par exemple, le directeur d’une compagnie qui ne veut pas que ses employés possèdent le code d’activation du système peut le programmer pour être activé à 18h30 et désactivé à 08h00, le lendemain matin. Cette programmation se fait à travers le logiciel qui est installé dans le système. Ce logiciel permet aussi de faire de la maintenance et des réglages à distance grâce à des codes confidentiels. Parlons maintenant du coût de ces systèmes. Shabnam Esmaël nous explique que pour une maison, le prix varie de Rs 18 000 à Rs 21 000, alors que les entreprises doivent prévoir un budget de Rs 30 000 au minimum. Ce coût comprend l’installation, les équipements et le service après-vente. Des frais plus que raisonnables, surtout que la sécurité n’a pas de prix. C’est pour cela que CQ Tech compte poursuivre dans la voie du dynamisme et du professionnalisme.


TAXES COMPRISES Les motos de plus de 600 cc sont frappées depuis la présentation du budget 2012 d’une taxe de 100 %. Cette mesure, qui vise à renflouer les caisses de l’État, touche directement les motos Harley-Davidson, cellesci faisant plus de 600 cc, même pour les modèles d’entrée de gamme. D’où les prix parfois affolants

qu’affichent ces bolides au showroom de Kapu Kai. Mais, comme le souligne Jonid Dowlut, les connaisseurs ne se feront pas prier. D’ailleurs, Maurice, comme de nombreux autres pays, dispose de son HOG, terme familier sous lequel sont désignés les regroupements de propriétaires de Harley.

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DEUX-ROUES

ON N’A BESOIN DE PERSONNE EN HARLEY-DAVIDSON

Fans de grosses cylindrées ou pas, le nom Harley-Davidson évoque pour tous des motos de légende, dignes de figurer dans les films d’aventures. La légende s’est invitée à Maurice cette semaine, avec l’ouverture samedi de la toute première concession Harley-Davidson du pays, à Grand-Baie RARES SONT ceux qui ne se retournent pas sur le passage d’une grosse moto qui crache des décibels en plissant l’asphalte. Dans cette catégorie de deux-roues survitaminés, les Harley-Davidson règnent en monarques depuis plus d’un siècle. C’est le temps qu’il aura d’ailleurs fallu attendre pour voir ces bijoux de mécanique atterrir sur nos côtes, sans compter les quelques modèles ramenés à grands frais par des passionnés. Harley-Davidson Mauritius se veut bien plus qu’un magasin vendant des motos. C’est tout un concept, en ligne avec la tradition du fabricant américain, qu’on y retrouve : outre les motos sont disponibles la panoplie d’accessoires et les vêtements qui ont fait du mythique deux-roues le symbole du rêve américain. Le concept est d’ailleurs le point fort de ce magasin, situé dans le complexe Kapu Kai, à deux pas de la plage publique de Grand-Baie. « Nous avons voulu non seulement respecter l’esprit Harley-Davidson, mais également l’adapter au contexte mauricien », explique Jonid Dowlut, Chief Executive Officer de Harley-Davidson Mauritius. VÊTEMENTS ET ACCESSOIRES Paul Wren, Dealer Manager, abonde dans le même sens. « L’idée est de permettre aux amateurs de grosses cylindrées de posséder la Harley de leur choix avec le moins de complications possibles. Nous avons d’ailleurs une gamme très étoffée en magasin et je pense que tous les passionnés de motos y trouveront leur compte », dit le SudAfricain, lui-même pilote confirmé et grand amateur de Harley-Davidson devant l’éternel. Entre deux rayons de vêtements et autres accessoires – lunettes, gants, ceintures et autres produits dérivés – se

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

MYTHIQUES. Les motos signées harley-Davidson sont l’illustration parfaite du savoir-faire américain en matière de mécanique

dressent fièrement sur leur béquille ces motos qui ont tous les atouts de séduction qu’on peut attendre d’une pièce de belle mécanique. Différents modèles des collections 2011 et 2012 sont disponibles, dont les fameux FatBoy Softail rendus célèbre grâce au film Terminator. Les prix vont de Rs 649 000 (excluant l’assurance) pour le Sporster Iron à Rs 1,7 million pour le Fatboy. Les équipes de vente, comme celle du service aprèsvente, ont reçu une formation dispensée par Harley-Davidson. Un garage dédié, placé sous la responsabilité de Lester Holmes, a été aménagé dans les locaux d’Iframac, à PlaineLauzun, pour assurer la maintenance et la réparation de ces deux-roues qui, à n’en point douter, vont devenir les nouveaux dieux de la route. L’ouverture d’un magasin Harley-Davidson à Maurice fait partie de la stratégie d’expansion de la marque en Afrique subsaharienne, îles de l’océan Indien comprises. Michael Carney, Marketing Manager de Harley-Davidson Afrique, dira, lui, que l’expéri-

ence qu’offre le magasin de Grand-Baie est unique. « Ce sera une expérience unique pour les acheteurs mais aussi pour ceux qui viendront simplement admirer ces motos », dira-t-il. Harley-Davidson Mauritius dispose d’un premier contingent comprenant une quinzaine de motos. Les différentes gammes de la marque sont disponibles, allant des plus ‘petits’ modèles de la gamme, le Sporster Iron de 883 cc, aux mastodontes de 1 690 cc. Au vu de ces chiffres, la question de la sécurité coule presque de source. « C’est vrai qu’il s’agit de véhicules puissants. But they are ridden in the style of cruising. Les Harley-Davidson sont faites pour être vues et il en va de même pour les pilotes », ajoute Paul Wren. FORMER LES PILOTES D’ailleurs, la compagnie pense assurer la formation des pilotes, qu’ils soient novices ou expérimentés, avec accent sur la sécurité. « Quand un client viendra chez nous pour acheter une moto, nous nous assurerons qu’il intègre bien les concepts de sécurité en ayant les équipements appropriés. Sans compter qu’à

L’idée est de permettre aux amateurs de grosses cylindrées de posséder la Harley de leur choix avec le moins de complications possibles. Nous avons d’ailleurs une gamme très étoffée en magasin. Paul Wren, Dealer Manager.

Maurice, il faudra que les pilotes respectent les limitations de vitesse en vigueur », ajoute le Dealer Manager. Le petit bémol vient du fait que les amateurs de ‘vintage’ vont devoir passer leur chemin. Harley-Davidson Mauritius ne proposera que les modèles récents. « La législation en vigueur ne nous autorise pas à commercialiser des véhicules de seconde main ou vintage. C’est dommage pour les inconditionnels », dira Paul Wren. La compagnie espère atteindre un bon chiffre de vente et se préparait déjà, samedi, à livrer les premières commandes. Malgré les prix parfois vertigineux, les inconditionnels, qui avaient dû jusqu’ici se résoudre à importer la moto de leur rêve à grands frais, ont désormais une adresse où assouvir leur passion. Dans cette démarche, il ne fait guère de doute qu’ils seront vite rejoints par une horde de nouveaux amateurs pour qui la marque américaine résonne comme un mythe qui semblait inaccessible jusqu’à présent sous nos cieux.



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52 exclusivités La différence, c’est le contenu


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L’IBA NE SE LAISSE PAS FAIRE

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année 2010-2011 a été riche en événements pour le secteur hippique. Alors que le Mauritius Turf Club (MTC) est accusé d’avoir diffusé, en toute illégalité, l’International Jockeys’ Weekend sur des territoires hors de Maurice, Parabole Maurice devait être coincé pour avoir diffusé la chaîne Equidia illégalement, chaîne qui avait suscité une vague de polémiques dans le pays. Au cours de la même période, les révélations de Wikileaks devaient jeter un pavé dans la mare, soit sur l’aspect sécurité informatique du pays, le câble n’étant pas un moyen sûr. On n’oublie pas le bras de fer entre le Mauritius Turf Club et la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) pour la production des émissions hippiques à être diffusées. Le MTC jugeait les frais réclamés par la station nationale trop exorbitants. L’Independent Broadcasting Authority (IBA) devait rapidement réagir et surveiller les institutions concernées. Le Mauritius Turf Club ne

possédait pas de licence appropriée pour diffuser des programmes à contenu local, ayant trait aux courses hippiques, vers diverses destinations hormis celles auxquelles il a droit. Le MTC avait utilisé son studio, au coût de Rs 50 millions, pour transmettre la quatrième édition de l’International Jockeys Week-end sur les chaînes satellitaires. L’organisme avait envoyé les im-

la chaîne Equidia par exprès, il est en train de bafouer l’autorité, surtout qu’il est au courant de la situation », laissait entendre une source proche de l’autorité régulatrice. La diffusion des émissions de la chaîne Equidia avait suscité une vive polémique dans le pays. Il est à rappeler que Parabole Maurice voulait diffuser, avec la complicité de MTC, les courses hippiques,

Si Parabole Maurice diffuse la chaîne Equidia par exprès, il est en train de bafouer l’autorité, surtout qu’il est au courant de la situation. Ainsi le souligne un membre de l’IBA dans une déclaration exclusive à Capital. ages à Paris permettant à la chaîne Equidia de retransmettre le programme en live dans divers pays. Selon nos sources, le Mauritius Turf Club ne possédait pas de licence appropriée pour ce faire. « Si Parabole Maurice diffuse

en utilisant le réseau de Mauritius Telecom. Ainsi, le câble SAFE envoie les images à Paris, où se situe la maison mère de la chaîne satellitaire Parabole, pour être ensuite renvoyées à Maurice. L’Independent Broadcasting Authority avait interdit au Mauritius Turf

Club d’envoyer les images, au cours du mois de mars. Qui plus est, Parabole Maurice n’avait pas le droit de diffuser des contenus locaux sur ces chaînes satellitaires. Les deux affaires relevaient en effet d’une même question de sécurité nationale. Afin de contourner la MBC et ses frais jugés exorbitants, le MTC, sollicité par Parabole Maurice, avait approché Mauritius Telecom afin d’avoir accès au câble SAFE. L’idée était d’envoyer les images à Paris, à la maison mère de Parabole Maurice. Celles-ci devaient ensuite être renvoyées à Maurice par satellite.

OPÉRATION SANS PERMIS Mais un problème devait surgir. Parabole Maurice opérait, en effet, sous une « subscription TV to home-provided access ». Et selon l’article y relatif, ‘Subscription Tv’ de l’IBA Act 2000, nul n’a le droit de produire des émissions à contenu local. Pour ce faire, il faut d’abord posséder une Terrestrial Broadcasting Licence, que Parabole Maurice n’avait

pas. En mars, l’Independent Broadcasting Authority (IBA) avait objecté à la demande de Parabole Maurice de retransmettre en direct les courses hippiques au Champ-de-Mars. La polémique entourant la divulgation de câbles diplomatiques par Wikileaks allait jeter un nouvel éclairage sur cette décision. D’où la décision de l’IBA, pour qui une telle démarche constituait une infraction aux règlements, aucun organisme ne pouvant s’octroyer le droit d’apporter un quelconque changement à l’architecture du système. D’autre part, les hommes de loi de l’autorité régulatrice soutenaient qu’ « il n’y a aucune garantie que Maurice ne soit pas affectée un jour. Si une personne mal intentionnée veut introduire une image ou une information entre Paris et la chaîne satellitaire ici, ou apporter une quelconque modification par câble, elle peut le faire en une fraction de seconde. Cette possibilité existe bel et bien. Nul n’est à l’abri de telles manoeuvres ».


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LE COUP DE GUEULE de Thierry Lagesse

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hierry Lagesse, président, sort ses griffes pour égratigner le gouvernement qui ne semble pas accorder suffisamment de considération et de confiance au secteur privé. La déclaration de Thierry Lagesse, lors d’une présentation du groupe à la presse, allait faire beaucoup de bruits dans un millieu réputé pour être très discret et peu insolent à l’égard des politiques. « Nous sommes un groupe de Mauriciens patriotes qui veulent contribuer à développer le pays. Malheureusement, nous ne sommes pas toujours entendus ». Cette première balle, lancée par Thierry Lagesse vers la fin de la présentation, nous sert de déclic. Nous rebondissons. Le président de GML se prête au jeu. Sans fard, sans complaisance. « Nous pouvons continuer le développement sans avoir besoin d’investisseur étranger à chaque fois. Nous avons la compétence et la volonté nécessaires pour développer le pays », observe Thierry Lagesse. Le secteur privé doit être mieux écouté. Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, laisse-t-il comprendre. Ces vérités qu’il déballe à la faveur d’un « instant privilégié », pour reprendre la formule du carton d’invitation, a-t-il eu l’occasion de les partager avec le Premier ministre, par exemple ? « Vous n’allez pas me croire. En sept ans, je n’ai vu le Premier ministre qu’une seule fois. Ce n’est pas normal ! », répond Thierry Lagesse en riant.

Nous sommes un groupe de Mauriciens patriotes qui veulent contribuer à développer le pays. Malheureusement, nous ne sommes pas toujours entendus. Nous pouvons continuer le développement sans avoir besoin d’investisseur étranger à chaque fois. Nous avons la compétence et la volonté nécessaires pour développer le pays. Thierry Lagesse, Président de GML.

LA QUESTION ETHNIQUE Fort de cette déclaration, Capital sollicite un entretien avec le président de GML. Entretien qui a paru dans notre édition du 19 octobre 2011 et qui déborde l’aspect des relations pouvoir politique- secteur privé. Consciente qu’elle avait en face d’elle un homme qui n’attendait que l’occasion d’un entretien de presse pour se défouler, Herrsha Lutchman-Boodhun aborde la question ethnique qui devient, à chaque échéance électorale, argument de campagne, entendu que les Blancs sont toujours les méchants responsables de tous les malheurs du petit peuple. Thierry Lagesse n’esquive pas la question : « Certains disent, pour expliquer ce phénomène, que c’est simplement de la politique. Je trouve que le Mauricien, de manière générale, a dépassé ce stade d’immaturité. Je trouve cela tout à fait regrettable que l’on soit, encore aujourd’hui, en train de parler de « cousins » quand on veut associer la couleur de peau du leader de l’opposition, Paul Bérenger, au secteur privé dit blanc ». L’interviewé de cette édition 46 de

Capital profite de l’occasion pour exprimer sa fierté d’être Mauricien, « dans la droite lignée de mon ancêtre venu en 1767 après avoir bravé les océans et les difficultés extrêmes du début du développement de ce que deviendra l’île Maurice ». Thierry Lagesse n’hésite pas, non plus, à exprimer ses sentiments sur l’assassinat de sa cousine Vanessa Lagesse, remerciant la journaliste de constater qu’il n’est pas bionique ! Cette période, confie-t-il à Capital, a été « très très douloureuse, surtout après la perte de mon père, Roland et de mon oncle, le père de Vanessa ». Toujours sur le ton de la confidence : « Écoutez (soupir), je suis content que vous me posiez la question. Vous êtes la première à le faire. Vanessa était l’une des trois enfants de mon oncle Claude Lagesse, mon parrain, mort quasiment devant moi, en recherchant mon père. Après son décès, Vanessa étant étudiante à Paris, je l’ai aidée à travers quelques conseils lors de ses études de stylisme. J’étais un peu son grand cousin ».

Vous n’allez pas me croire. En sept ans, je n’ai vu le Premier ministre qu’une seule fois. Ce n’est pas normal ! Le patron de GML affirme dans un entretien qu’il n’y a eu aucun « instant privilégié » avec Ramgoolam De l’assassinat en 2001, à Grand-Baie: « Au départ, la police a fait un très bon travail. Malheureusement, l’enquête a ensuite dérapé, et à ce jour, il semble qu’elle n’ait pas réussi à retrouver le meurtrier ». Thierry Lagesse rappelle qu’il a été le premier à demander d’introduire le test d’ADN permettant d’identifier « beyond reasonable doubts » celui qui a commis l’acte. « Près de dix ans après, je crois comprendre que l’île Maurice n’est toujours pas capable de se servir des tests ADN « beyond reasonable doubts », se désole-t-il. Ce coup de gueule de Thierry Lagesse allait faire école. Arnaud Lagesse, CEO de GML, dans un autre forum, invitait les politiques à mettre fin à leurs guéguerres pour s’occuper de choses sérieuses. Thierry Lagesse a ainsi inauguré dans Capital l’ère de la démocratisation de la parole.


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Urmila Banymandhub-Boolell :

femme de caractère, femme de conviction

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l est de ces femmes à Maurice qui, bien qu’évoluant dans l’ombre, marque les esprits. Dans cette catégorie, Urmila Banymandhub-Boolell est de loin l’une des plus représentatives : intelligente, au parcours professionnel exemplaire, elle ne se contente pas de son rôle de femme. Elle fait tomber les barrières et n’hésite pas à vociférer si besoin est.

mauricienne dans les années 1990. Mais ses sept années passées en Angleterre seront des années charnières. La jeune femme apprend l’autonomie et l’indépendance. « Je suis ce que je suis, je ne vis pas pour les autres ». Une phrase qui résume parfaitement la personne de même que le personnage. Aujourd’hui, c’est avec un regard amusé qu’elle revient sur ses débuts

tenant ; je ne pense pas parce qu’elles sont mieux encadrées mais je ne souhaiterais pas ça à qui que ce soit », relate-t-elle. Aujourd’hui à la tête de Temple Court, Urmila Banymadhub-Boolell n’a pas lâché ses convictions. Elle croit fermement dans la méritocratie : « On pourra passer toutes les lois qu’on voudra, on pourra dire tout ce qu’on

aux hommes : « Je pense que les hommes ont leur mérite mais j’aurais voulu que les hommes puissent dire la même chose des femmes. Je ne suis pas en compétition avec les hommes du tout. D’ailleurs, le jour où j’ai prêté serment, je n’ai pas prêté serment en tant que femme mais en tant qu’avocate ». Le discours sonne comme celui des politiques, mais ce n’est pas une

Le policier me regarde, il regarde ma carte et il se retourne et s’esclaffe avec ses collègues en disant : « Sa ousi ine vine avocat aster ». Ce sont des choses qui m’ont marquée mais qui m’ont aussi renforcée Urmila BanymandhubBoolell, Avocate. « Je suis arrivée à un stade de ma vie où je pense que j’ai atteint une maturité professionnelle qui me permet de dire ce que j’ai à dire », cette phrase laconique donne le ton. Urmila Boolell n’hésite pas à dire ce qu’elle pense. Et ce qu’elle dit fait souvent mouche. Surtout dans ce monde d’hommes qu’est la profession légale. Son parcours est à l’image de ce qu’elle est : très atypique ! A l’âge de 16 ans, elle quitte Maurice pour la Grande-Bretagne, où elle termine sa scolarité avant d’entamer des études de droit. A son retour, elle est l’une des rares femmes dans la profession légale et commence alors un véritable parcours du combattant, la jeune femme devant faire face aux préjugés et autres a priori qui caractérisent la société

au barreau mauricien. Les quolibets ne manquent pas sur son passage et même des membres de la force constabulaire s’amusent à la ridiculiser. Ce qui, au final, ne fera que renforcer la conviction de jeune fille qui l’anime déjà. « Une fois, je suis partie dans un poste de police pour accompagner mon client pour faire une déposition dans le cadre d’un accident. Je vais au comptoir avec ma carte et je dis Urmila Banymandhub, avocate. Le policier me regarde, il regarde ma carte et il se retourne et s’esclaffe avec ses collègues en disant : « Sa ousi ine vine avocat aster ». Ce sont des choses qui m’ont marquée mais m’ont aussi renforcée. Il y a des dizaines et des dizaines d’anecdotes comme ça. Je ne sais pas si c’est comme ça pour les femmes main-

voudra à la décharge des femmes, le 8 mars, tout le monde est bien content mais moi je veux savoir qui s’intéresse vraiment à la femme professionnelle à Maurice. Je pense que les femmes qui sont dans le secteur public sont mieux loties et elles arrivent à mieux s’épanouir parce qu’il y a plein d’opportunités. Et ça, il faut le dire parce que quelquefois, on ne le dit pas assez. Si on est dans la fonction publique, cela fonctionne de façon équitable. Peut-être que vous êtes tellement surveillé que vous n’avez pas le droit de faire des faux-pas. Mais force est de reconnaître qu’à l’extérieur, ce n’est pas comme ça du tout. A l’extérieur, vous êtes livré à vous-mêmes ». Pourtant, Urmila BanymandhubBoolell ne cherche pas à se comparer

voie dans laquelle l’avocate désire s’engager. « Je ne pourrai jamais être politicienne. Je me suis mariée dans une famille de politiciens. J’ai eu l’occasion de voir la politique de près. Je crois que la formation que j’ai me permet de dire que je ne me retrouve pas dans ce bord-là », dit-elle. Et, comme il fallait poser la question, comment conjugue-t-elle vie professionnelle et vie familiale, une femme nouvelle surgit. « Ma famille est très importante pour moi. Je suis une maman de trois enfants, qui sont adultes, et qui étudient à l’étranger », fait ressortir la maman, sans pour autant ôter sa casquette de professionnelle, une caractéristique de sa vie devenue en quelques années un trait de caractère…


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21 SEPTEMBRE 2011, EDITION 44

N’TAN ET LES « 16 OCCUPATIONAL FRAUDS » DE LA MCB

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es « 16 occupational frauds » de la Mauritius Commercial Bank (MCB) feront, non seulement la une de l’édition 44, mais le journal est presqu’à moitié consacré à cette affaire. Il s’agit, avant tout, d’un jugement sans précédent de la Cour suprême sur la possibilité de la Commission anti-corruption (Icac) d’enquêter sur des délits antérieurs à sa création et à la loi qui le régit. Le jugement Eddy Balancy-Premila Balgobin en date du 7 septembre 2011, vient, ainsi, ouvrir la porte à des possibles enquêtes criminelles sur les fraudes énoncées par l’équipe d’enquêteurs singapouriens N’tan. La police, l’ICAC ou autre institution de poursuite n’ont jamais voulu prendre en considération ces nombreux délits présumés mentionnés par N’tan dans son rapport, car ils remontaient avant la proclamation de la loi. Les deux juges viennent contredire ce postulat. Capital prend les devant, dans son édition 44, en exposant la possibilité pour l’Icac de se ressaisir et de s’attaquer aux « 16 occupational frauds » de la MCB.

LE RAPPORT N’TAN Cette édition en date du 21 septembre, deux semaines après ce jugement historique, consacre plusieurs pages à la MCB, au N’tan Report et tout ce qui est lié au plus grand scandale financier survenu dans la jeune République de Maurice. Mettant en exergue le rôle des deux Premiers ministres, Paul Bérenger (20032005) et Navin Ramgoolam (2005 à ce jour), dans la gestion de l’affaire, surtout au Parlement. Dans leur rapport, les enquêteurs singapouriens avaient précisé : « We were initially engaged to carry out this investigation and prepare the Report, the main transactions that had been uncovered related to the Transfers from the accounts of NPF/NSF at MCB. However, other significant transactions subsequently came to light... It is possible that transactions such as those set up out in the Report were more widespread within MCB... We leave to BOM whether such an extensive investigation is required... » L’éditorial de ce numéro 44 de Capital rappelle, par ailleurs, que l’Icac a pris sept ans pour arriver à la conclusion que la MCB était passible de poursuites pour négligences.

L’affaire est actuellement entendue en cour intermédiaire. Parmi les obstacles rencontrés en cours d’enquête, il y a eu, justement, l’accès au rapport N’tan, ainsi que le fait que l’Icac ne pouvait remonter à des faits s’étant produits avant sa création, c’est-à-dire avant 2002. Aujourd’hui, l’arrêt des juges Eddy Balancy et Premila Balgobin ouvre la voie à une reconsidération pénale des « 16 occupational frauds » dont fait mention le rapport N’tan. La Cour suprême est d’avis que l’Icac peut revenir sur des événements qui se sont passés d’avant 2002 par rapport à une enquête qu’elle a déjà démarrée. L’affaire MCB-NPF en est un exemple concret. LE CAS AZOR Mais pour que l’Icac puisse prendre avantage du jugement BalancyBalgobin, encore faut-il que la Banque centrale joue le jeu et rende public le rapport qu’elle avait ellemême commandité. Capital commente aussi longuement sur l’absence de culture de contrôle à la MCB comme souligné par les Singapouriens. Le rapport N’tan en fait même une éloquente illustration en évoquant, ainsi, le cas Christian Azor. Cet ancien manager a été l’auteur de plusieurs irrégularités dans l’exercice de ses fonctions, entre septembre 2001 et juillet 2002. 16 fraudes sur 16 comptes. Selon les observations de N’tan, la seule réaction de la banque à l’encontre de Christian Azor fut d’accepter le remboursement des fonds que ce dernier avait frauduleusement obtenu. La banque avait aussi insisté sur sa démission. Le dénommé Azor devait être poursuivi ultérieurement en cour intermédiaire pour un autre cas de détournement de fonds et devait être condamné. Depuis cette édition 44 de Capital, le jugement Balancy-Balgobin ne semble pas avoir eu un quelconque effet sur l’agenda de l’Icac. Peut-être ses enquêteurs attendent-ils le dixième anniversaire de l’éclatement de ce méga-scandale, l’année prochaine, pour saisir la portée du jugement du 7 septembre 2011. Entre-temps, la MCB a fait son rebranding et inauguré son “Oeuf de St-Jean”, comme décrit par l’artistepeintre Vaco Baissac.

Pierre Doger de Spéville

[...] Other significant transactions subsequently came to light [...] Les enquêteurs de N’tan avaient souligné dans le rapport que le dossier MCB-NPF était parsemé d’irrégularités.


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MCB-MUA : petits arrangements entre amis L

a Mauritius Union Assu-rance (MUA) a toujours maintenu qu’elle ne céderait pas devant les réclamations d’assurance faites par la Mauritius Commercial Bank (MCB) après le méga scandale découvert en février 2003. Pourtant, malgré l’affrontement de ces deux institutions financières en cour suprême et leur insistance sur le fait qu’aucun compromis ne serait accepté, un arrangement devait être trouvé. Dans l’édition 30 de Capital, l’accord entre ces deux institutions était mis au jour, ainsi que la sévère réprimande de la Haute cour de Londres, qui s’est exprimée sur le sujet en ces termes : « MUA and MCB made false representations ». La justice anglaise en a également profité pour relever les contradictions des deux parties. Capital avait également lancé une question demeurée jusqu’ici sans réponse : la décision de la Mauritius Union Assurance de signer un chèque de Rs 250 millions à l’intention de la Mauritius Commercial Bank a-t-elle été communiquée aux actionnaires de la MUA ? PROCÈS VIEUX DE HUIT ANS Il faut se rappeler que la banque poursuivait la MUA en cour suprême en raison de la réticence de celle-ci à dédommager la MCB par rapport au détournement de Rs 890 millions qui s’est produit en 2003. Un procès qui fêtait ses huit ans cette année et qui a finalement été résolu à travers un « accord commercial ». Dans une interview accordée à un hebdomadaire, le nouveau président du conseil d’administration de la MUA, Dominique Galéa, devait expliquer la motivation de sa compagnie à trouver un accord. « (...) Nous avons dépensé

plus de Rs 100 millions en frais légaux sur cette période (Ndlr : huit années) et l’affaire principale n’a toujours pas été entendue. Il faut savoir que les montants en jeu étaient très importants, soit plus de Rs 1 milliard à ce jour, les intérêts compris, sur lesquels nous n’avions presque pas de réassurance. « (...) Un arrangement entre les parties est toujours plus rassurant, car elle met fin à toute incertitude capable de nous affecter dans le temps. (...) La situation de litige avec la MCB, un client traditionnel de la MUA, n’était pas vraiment satisfaisante et saine. Guidés par ces principes, nous avons négocié avec la MCB pour arriver à cet arrangement », avait-il affirmé.

MUA and MCB made false representations. C’est du moins ce que constate la Hautecour de Londres dans un jugement concernant cette affaire.

RÉPRIMANDES Mais donner Rs 250 millions à la MCB était-elle la seule solution ? Se basant sur le jugement de la Haute cour de Londres en 2007 dans un procès opposant les réassureurs à la MUA et la MCB, certains observateurs expliquent qu’il était très difficile pour la MUA de perdre le procès intenté par la MCB en Cour suprême de Maurice. Les conclusions de la cour de Londres étaient claires : « For all the reasons set out above, and without prejudice to the Claimants’ claim in respect of non-disclosure and misrepresentations, the Claimants have no liability to MUA pursuant to the Excess Reinsurance on account of any of the facts and matters relied on in the Mauritian Proceedings or the Mauritian Fraud Proceedings because any loss which MCB may prove it has suffered falls outside the scope of cover of that Excess Reinsurance. » Dans le jugement que Capital avait publié, la Haute cour de Londres justifiait ainsi ses critiques : « The misrepre-

sentations of MCB and MUA which are relied upon are all based on answers to the Proposal Form. It is said that MCB and MUA (in using the Proposal Form as the basis of the presentation to Reinsurers) made false representations in respect of questions 5, 18 (a), 18(c), 21 (b)(i), 22 and 23(d)(i). « In summary, it is said that misrepresentations were made on the following topics: (1) that its banking business was perfectly orthodox, whereas it included a significant degree of unorthodox business or business that was not properly recorded in the appropriate bankers’ books. (2) that it had a General Instructions Book, a Security Manual and various User Guides to govern its work, whereas this was not the case and there were in fact internal control weaknesses in its credit administration and credit decision process; no operating guidelines for the issue of office cheques; and nothing to prevent Mr Lesage acting alone unsupervised. « The Reinsurers seek two sets of relief in their Particulars of Claim. As against MUA the Reinsurers seek (1) a declaration that the Reinsurance has been validly avoided for non-disclosure and/or material misrepresentation; (2) a declaration that the Reinsurers are not liable on the Reinsurance because the events (even if proved by MCB) fall outside the scope of the Reinsurance; (3) damages for misrepresentation pursuant to the Misrepresentation Act 1967 ». La Haute cour de Londres semble ne pas avoir apprécié les volte-face des deux parties. Plus d’un milliard était en jeu et à la fin, l’accord trouvé ne portait que sur la modique somme de Rs 250 M. Conclusion : la MCB et la MUA ne sont pas aussi ennemis qu’on le pensait.


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29 JUIN 2011, EDITION 32

FACE À LA CRISE, CÉDRIC DE SPÉVILLE RESTE OPTIMISTE

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pomme d’amour risque d’augmenter… Ce sont des activités qui ne sont pas faciles. Aujourd’hui, j’ai quand même l’impression que beaucoup de gens ont pris conscience du problème, y compris les grands groupes. Médine, par exemple, s’est lancé dans la diversification agricole. Chez FAIL, en dehors des autres activités du groupe, nous essayons, à notre manière, de sensibiliser les Mauriciens à cet enjeu. Comme vous le savez, la Fondation Solidarité du groupe Food and Allied, avec le support de l’Agricultural Research & Extension Unit (AREU), a lancé un concours national de jardins-potagers : « Nou plante, nou manze ».

l le dit lui-même, il est de nature optimiste. Ce n’est pas pour autant que Cédric de Spéville, CEO du groupe Food and Allied Industries, ne se montre pas réaliste. S’il estime que la crise est derrière nous, il penche aussi en faveur d’un effort redoublé pour, d’une part, assurer la sécurité alimentaire du pays et, d’autre part, saisir les opportunités d’investissement en Afrique. Pour le jeune CEO, également président de la Chambre de Commerce et d’Industrie, il faut que tout le monde continue le travail et vienne avec des idées pour faire avancer les choses. « Je pense que le plus dangereux quand on passe par des périodes difficiles, c’est de faire des choix à court terme qu’on devra payer à long terme. Il faut toujours garder le cap à long terme, et arriver à une économie compétitive qui puisse rivaliser avec le monde », dit-il. Par rapport à la récente crise économique, Cédric de Spéville est d’avis que Maurice s’en sort plutôt bien et cela pour deux raisons principalement : le dynamisme du secteur privé local et la cohérence des choix de notre politique économique. CRISE ALIMENTAIRE En ce qu’il s’agit de la crise alimentaire qui dure depuis 2008, les prix des matières premières ont atteint des sommets, rappelle le CEO de Food and Allied. « En parallèle, la demande des pays émergents ne cesse de croître, alors que la production ne peut suivre le même rythme. Il en va de même pour les ressources énergétiques. Or, nous sommes tributaires de la situation internationale et il est clair que cela a un impact au niveau local », souligne-t-il. Parlant de son groupe, Cédric de Spéville dira que les hausses des prix des matières premières ont amené certains ajustements de prix sur certains de ses produits, notam-

On ne peut se permettre, en tant que petite île au milieu de l’océan, de ne rien produire. Cédric de Spéville, CEO de Food and Allied. ment le poulet. « Pour cette année, nous avons très peu de visibilité sur l’évolution des prix des matières premières sur le plan international. Par conséquent, il

est très difficile pour nous de prédire ce qui va se passer à l’avenir. Mais en tant qu’entreprise responsable et citoyenne, nous essayons tant bien que mal

de contenir les prix, même si ce n’est toujours pas évident », a-t-il fait ressortir. Abordant le concept de la sécurité alimentaire, Cédric de Spéville dira que le groupe Food and Allied est né de ce rêve : « On ne peut se permettre, en tant que petite île au milieu de l’océan, de ne rien produire ». « Ce concept est au cœur de notre business. La sécurité alimentaire, c’est aussi les légumes. J’ai entendu dire qu’il y a problème d’irrigation, que le prix de la

POUSSÉE INFLATIONNISTE « Le projet répond à un double objectif : d’une part, valoriser la production de légumes par les familles mauriciennes, et d’autre part, éveiller la conscience de chacun sur la nécessité de produire ce que nous mangeons, et créer une émulation sur ce thème à l’échelle nationale », explique le jeune homme. L’économie constituait un autre volet de cet entretien accordé à Capital. Cédric de Spéville dresse un constat peu reluisant, sans pour autant sombrer dans un alarmisme gratuit ; s’il est vrai que le pays connaît une poussée inflationniste, nous sommes loin des années où le taux d’inflation était à deux chiffres comme au début des années 1980, ou encore en 2008. L’entretien se termine sur les opportunités que présente le continent noir pour ce qui est de l’investissement. Le groupe Food and Allied est déjà présent à Madagascar, et aussi au Mozambique, en tant qu’actionnaires d’un groupe. Cédric de Spéville dira noter avec les Seychelles, la Réunion et certains pays d’Afrique de l’Est, un courant d’affaires grandissant. Mais en sachant investir avec un soupçon de prudence…


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édition 28 de Capital prend le relais à France 2 qui, dans l’émission Envoyé Spécial du 30 septembre 2010, révélait l’existence d’un « management par la terreur » à France Telecom (FT). Notre enquête confirmait l’application de mesures préconisées par FT sur le sol mauricien, plus précisément à Mauritius Telecom (MT). Sa rubrique « Feu Rouge » de ce 1er juin 2011 consacre quatre pages à la description du « courbe du deuil », aux conclusions du « rapport Technologia » ainsi qu'à la dénonciation des liens avec les événements chez MT, depuis le 6 novembre 2000. Ce qui d’ailleurs sera le prélude d’une guerre qui est loin d’être finie. Trois mois plus tard, soit le 14 septembre, le ministre des Technologies de l'information et de la communication (TIC), Tassarajen Pillay, dans un entretien exclusif accordé à Capital et publié dans l’édition 43, déclare : « Je ne peux attendre qu’on ait des morts sur les bras pour agir, (…) en tant qu'humain, Mauricien et légiste, je ne peux rester inerte face aux supplices des gens ». Avant de clamer haut et fort, comme un cri de guerre : « Il faut rendre Mauritius Telecom aux Mauriciens ! Orange pou pendi nou par lipié ». Cet entretien provoquera un branle-bas de combat à Mauritius Telecom, au point où des émissaires de l’Etat français seront appelés en renfort, pour colmater les relations et minimiser les dégâts en haut lieu. INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS L’édition 43 de Capital révèle aussi le projet d’investissement au Vanuatu et en Ouganda de l’ordre de Rs 4,3 milliards provenant des réserves de Mauritius Telecom. L’article cite certains observateurs qui sont d’avis que « c’est surprenant que Mauritius Telecom veuille investir dans une île du Pacifique alors qu’il y a une ruée pour investir dans la région. Des questions se posent aussi sur les précédents investissements de Mauritius Telecom (avant 2000) en Afrique et cette soudaine affection de France Telecom intrigue ». Dans le milieu syndical, nous dit aussi Rajen Valayden, on fustige le rôle joué par les représentants français qui dictent leurs lois. On souligne cette étrange coïncidence que les décisions d’investissements en Ouganda et au Vanuatu soit prises alors que Michel Barré siège au conseil d’administration.

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Celui-là même qui a été en poste dans les deux pays. A l’Hôtel du gouvernement, les langues se délient. On parle de plusieurs tentatives ratées de puiser dans les réserves de Mauritius Telecom pour gommer les faillites de France Telecom en Afrique. BUT PRÉCIS Par ailleurs, ce projet devait être questionné par le ministre des TIC qui avait souligné, dans son entretien à Rajen Valayden, que « France Telecom n’est pas une organisation charitable. Elle est ici avec un but précis et c’est le profit. Ses représentants siégeant au conseil ou travaillant au sein de la compagnie ont un agenda clair et précis. Les Mauriciens qui occupent des positions de responsabilités doivent être redevables. Ils doivent assumer pleinement la responsabilité de leurs actes. Ce n’est pas possible que les dirigeants politiques assument seuls, la mauvaise gestion des autres. Ces cadres sont eux aussi sujet au ‘Public scrutiny’. On fait confiance à ces gens de par leur compétence. Ils ont eux aussi une mission à accomplir et toute complaisance ne peut être tolérée ».

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PRÉLUDE D’UNE GUERRE

Ce n’est pas possible que les dirigeants politiques assument seuls la mauvaise gestion des autres. Ces cadres sont eux aussi sujet au ‘public scrutiny’ Tassarajen Pillay Chedumbrum, Ministre des TIC. Une autre révélation de l’édition 43 de Capital a été l’éventuelle prise de contrôle par le géant français FT qui attend l’approbation de son entrée en bourse par le ministère des Finances et qui ne saurait tarder. Selon cet exercice, 15% des actifs appartenant à la State Bank of Mauritius (SBM) et du National Pension Fund (NPF) seront mis en vente. Une opération qui chamboulera les rapports de force au Telecom Tower, à la rue Edith Cavell. Les discours tenus lors de la manifestation de la Telecommunications Workers Union, le vendredi 11 novembre 2011, vont précisément dans ce sens.

Il faut rendre Mauritius Telecom aux Mauriciens ! Orange pou pendi nou par lipié. Pour le ministre, le partenariat avec France Telecom ne répond plus aux impératifs du jour dans le monde des TIC.


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Deux scandales pour un début

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our notre première édition, il fallait, comme le veut notre slogan, « faire la différence » avec notre contenu. Mais également avec un visuel et, de loin, un esprit. Capital choisit pour son premier numéro de revenir sur les deux plus gros scandales financiers que le pays ait connus : l’affaire de la « caisse noire » à Air Mauritius et l’affaire MCB-NPF. Avec des documents exclusifs et des interventions dont la pertinence, une année après, reste vivace. L’affaire Air Mauritius aura causé l’une des plus grosses turbulences par lesquelles est passé le Paille-en-Queue Court ces dernières années. Jack Bizlall fait une série de révélations troublantes sur la présence d’une « caisse noire » à la compagnie d’aviation nationale vers fin 2001. Sir Harry Tirvengadum, qui assumait les fonctions de président directeur-général d’Air Mauritius de 1984 à 1996, est arrêté et poursuivi en justice sous une accusation d’entente délictueuse. La justice lui reproche d’avoir détourné Rs 85 millions des caisses de la compagnie d’aviation. L’affaire aura fait grand bruit à l’époque, mais pas autant que sa conclusion, avec une comparution en cour restée dans les annales du judiciaire mauricien. Au cours de l’enquête policière, d’autres personnes avaient été arrêtées et poursuivies en justice. Robert Rivalland, ancien cadre de Rogers, et Derek Taylor, ancien directeur général de Rogers, Joseph Yip Tong, ancien directeur à Rogers, et Gérard Tyack, ancien directeur financier d’Air Mauritius,se retrouvent dans les mailles du filet. Joseph Yip Tong est le premier accusé dans cette affaire à avoir bénéficié d’un arrêt des poursuites pour cause de santé défaillante. Sir Harry Tirvengadum, a lui aussi bénéficié de la mansuétude de la cour après que son avocat, Me Yousouf Mohamed, a fait savoir que l’état de santé de son client ne lui permettait pas de subir un procès. L’ancien président directeur-général d’Air Mauritius s’était présenté en cour sur une civière pour une de ses dernières comparutions. La cour a ainsi ordonné l’arrêt du procès que la police intentait contre sir Harry Tirvengadum. Le procès de la police contre Derek Taylor s’est quant à lui terminé sur un non-lieu. Gérard Tyack a été le premier à être arrêté dans le cadre de cette affaire. Ses témoignages à la police ont permis de faire la lumière sur cette sombre histoire de commissions et de détournement de fonds. Gérard Tyack avait été condamné à trois ans de prison.

SIMILITUDES. Quelques singularités lient l’affaire de la « caisse noire » d’Air Mauritius et l’affaire MCB-NPF, considérées commes les deux plus gros scandales financiers que le pays ait connus jusqu’ici

L’astuce de Robert Lesage consistait à faire des retraits des comptes des plus gros clients de la banque pour ne pas éveiller les soupçons des autres employés. Les premiers détournements ont été effectués d’un compte d’Air Mauritius et s’élèvent à Rs 55 millions.

FRAUDE MASSIVE L’affaire MCB/NPF est, elle, considérée comme le plus gros scandale financier de l’histoire de Maurice. Elle concerne le détournement de Rs 881,6 millions des comptes du National Pensions Fund (NPF). Le détournement a débuté au début des années 1990 et s’est étalé sur plusieurs années. L’arnaque n’a toutefois été découverte qu’en 2003. Les principaux protagonistes de cette affaire sont Robert Lesage, ex- Chief Manager de la Mauritius Commercial Bank (MCB), Teeren Appasamy, homme d’affaires mauricien basé en Angleterre, et l’économiste Donald Ha Yeung. La cour commerciale a, dans un jugement rendu récemment, ordonné à Robert Lesage et Teeren Appasamy de rembourser à la MCB la totalité de l’argent détourné. Bien que les détournements de fonds aient été effectués sur plus de vingt ans, ce n’est que le 8 février 2003 que le directeur général d’alors, Pierre-Guy Noël, apprend qu’il y a des problèmes avec le compte du NPF. Au début, les responsables de la banque parlent d’un trou de Rs 60 millions. Mais très vite, ils réalisent que l’affaire est plus compliquée. Le responsable du dossier NPF,

Robert Lesage, en est informé. Le 11 février, Robert Lesage admet qu’il y a un « trou » de Rs 600 millions. Le même jour, sir Marc David, Queen’s Counsel, qui agissait en tant que conseil légal de la MCB, fait envoyer une lettre à Robert Lesage pour lui interdire l’accès à la banque. L’enquête menée à plusieurs niveaux a mis au jour le mécanisme utilisé par Robert Lesage pour détourner de l’argent des comptes des clients de la MCB vers le compte de certaines sociétés et de particuliers. L’astuce de Robert Lesage consistait à faire des retraits des comptes des plus gros clients de la banque pour ne pas éveiller les soupçons des autres employés. Les premiers détournements ont été effectués d’un compte d’Air Mauritius et s’élèvent à Rs 55 millions. L’argent est crédité sur les comptes de sociétés appartenant à Teeren Appasamy, dont Handsome Investments et Magarian. A ce jour, les autorités mauriciennes n’ont pu obtenir de la Grande-Bretagne l’extradition de Teeren Appasamy à Maurice. L’état de santé de l’homme d’affaires aurait joué en sa faveur face aux magistrats de Sa Gracieuse Majesté.


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19 JANVIER 2011, ÉDITION 9

Mgr Piat exhorte à sauver la « CRÉATION EN PÉRIL »

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ouvrir les événements ‘green’ devient un must, développement durable oblige. Capital s’est fixé pour mission, dès le départ, d’accorder une importance primordiale aux enjeux environnementaux. D’où la philosophie de la rubrique ‘Green Business’ qui rend compte, chaque semaine, des projets et réalisations du gouvernement, tout en mettant en lumière, également, les produits et services du privé cadrant avec le développement durable. Sans oublier des clins d’oeil critiques quand il le faut. Les opérateurs du secteur privé, il convient ici de le dire, sont plus actifs et innovants en matière de ‘green’. C’est dans cette optique que nous avons ouvert nos colonnes à l’évêque catholique, Mgr Maurice Piat, en début d’année. Tout en affirmant ouvertement son appréciation du projet Maurice Ile Durable, le chef religieux ne se hasardait pas à répondre aux questions où, laissait-il entendre, l’Eglise n’a pas les compétences. « Je soutiens tout à fait le projet « Maurice Ile Durable ». Un tel projet n’est plus facultatif pour nous dans l’état actuel de notre planète. Il est vital que chaque pays se mette en route avec détermination pour apporter sa contribution à la sauvegarde de la création en péril », répondait l’évêque de Port-louis, à la toute première question de notre entretien dans notre édition du 19 janvier 2011. SOUTIEN AU GOUVERNEMENT Elaborant sur ce soutien au projet gouvernemental, Mgr Piat souhaitait « l’élargissement des perspectives du projet MID pour qu’il fasse appel à la société civile en l’invitant à une conscientisation et à une éducation écologique sur le long terme et en lui offrant des « incentives » pour qu’elle se mette en route ». Exemples de cette responsabilisation, selon le chef catholique :

préférer « faire confiance aux experts indépendants et de renommée internationale qui se sont déjà exprimés vigoureusement contre la production de l’électricité à partir de déchets, comme à partir du charbon, à Maurice ». Il y a bien des alternatives plus rentables et plus écologiques qui existent, trouvait-il. Même prudence concernant le projet de parc éolien à Plaine-des-Roches. « Encore une fois, laissons aux experts indépendants l’évaluation de ce projet dans ses détails et dans ses retombées écologiques. D’un point de vue profane ou non expert, je suis intéressé par tout projet de production d’électricité à partir de sources renouvelables ».

Un projet comme Maurice Ile Durable n’est plus facultatif pour nous dans l’état actuel de notre planète. Il est vital que chaque pays se mette en route avec détermination pour apporter sa contribution à la sauvegarde de la création en péril. Mgr Maurice E. Piat, Évêque de Maurice. « imaginer un cours d’éducation écologique dans les écoles ; législations afin d’éxiger des municipalités qu’elles prennent les mesures nécessaires pour effectuer le tri des déchets ménagers et encourager ainsi le recyclage ; encourage les personnes ou les

groupes indépendants qui veulent produire de l’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables et le revendre au CEB ». Sur ce dernier point, notre interlocuteur de notre édition 9 doit se réjouir de voir, semaine après semaine,

des citoyens investissant dans la production d’éléctricité pour leur propre consommation, tout en proposant le surplus en vente au CEB. Des établissements scolaires du diocèse catholique ont aussi donné le bon exemple dans cette direction. Invité par Herrsha Luchman-Boodhun à se prononcer sur les projets Gamma-Coventa et CTPower, projets qui avaient provoqué de vives contestations et polémiques, l’évêque de Port-Louis, prudent, reconnaissait que « l’Eglise n’a pas de compétence technique qui lui permettrait d’évaluer la cohérence de tels projets quant à leur protection réelle de notre environnement », ajoutant

ENCOURAGER LE RECYCLAGE « Etes-vous satisfait jusqu’ici, des mesures adoptées par le gouvernement pour la protection de l’environnement ? », demandait Herrsha Lutchman-Boodhun à Maurice Piat. Réponse détaillée de l’invité de l’édition 9 de Capital : « La protection de l’environnement ne consiste pas seulement à éviter la pollution, mais aussi à recycler proprement un maximum de déchets ménagers et industriels. Par exemple, on pourrait produire beaucoup de compost avec nos déchets ménagers. Or, ces fertilisants naturels sont de loin plus sains que les fertilisants chimiques qu’on utilise sans aucune réglementation pour faire mûrir rapidement nos légumes. Pourquoi ne pas donner des « incentives » aux gens pour qu’ils produisent et vendent du compost propre et sain au lieu d’acheter des fertilisants importés et dangereux pour la santé. Un autre exemple : il est connu qu’un des éléments les plus pollueurs est l’huile sale provenant de la vidange des moteurs. Cette huile sale est déversée par milliers de barils, tous les jours, dans nos sous-sols. Et pourtant elle pourrait être recyclée. Encore une fois, pourquoi ne pas encourager les gens à investir dans ce genre de recyclage ? »


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20 JUILLET 2011, EDITION 35

UN SUCRE AU GOÛT AMER

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étamorphosée en industrie de la canne, le sucre a laissé sur le carreau les petits planteurs. C’est du moins l’avis de Raffick Chattaroo, président de l’association des petits planteurs de canne à sucre, qui, dans une interview à Capital, revient sur les nouveaux enjeux de cette néo-industrie pour dresser un constat sans appel : les barons du sucre ont repris le contrôle total. Avec en toile de fond la production énergétique. La situation des petits planteurs, dira Raffick Chattaroo, est des moins enviables. Auparavant, dit-il, les petits planteurs contribuaient à hauteur de 45 % à la production sucrière mais maintenant, ce chiffre a été ramené à 35 % et il continuera de chuter. « La raison principale de cette baisse est l’abandon des champs par les petits planteurs. Le phénomène est très ironique lorsque nous considérons que la culture de la canne à sucre est quelque chose qui nous coule dans les veines. Nos ancêtres sont venus à Maurice et se sont adonnés à cette activité et des générations ont ensuite progressé, de même que le pays, grâce à la canne à sucre. Aujourd’hui, nous, les petits planteurs, sommes appelés à disparaître et cela de force. Ce n’est certainement pas de notre propre volonté que nous nous sommes retrouvés dans la situation qui prévaut aujourd’hui. Avec la complicité de l’État, les usiniersplanteurs nous poussent vers la porte de sortie, en exploitant nos champs. Avec le coût élevé de la production, entre autres, beaucoup de petits planteurs jettent l’éponge », fait-il ressortir. Les petits planteurs sont aujourd’hui hors-jeu, déclare celui qui a longtemps milité pour la cause de ces hommes et femmes qui ont contribué, naguère, à faire avancer l’économie mauricienne. « En 1983, une année après la chute de la fameuse alliance 60-0 entre le Mouvement militant mauricien (MMM) de Paul Bérenger et le Parti socialiste mauricien (PSM) d’Harish Boodhoo, il y avait une commis-

CONSTAT. Avec la diversification dans le secteur énergétique, les petits planteurs ont été laissés hors jeu si l’on en croit le président de l’association des petits planteurs de canne

sion d’enquête sur l’industrie sucrière. C’était ce qu’on appelait la commission d’enquête Avramovich. Et là, plusieurs personnes du domaine de la politique, les grandes familles des

nos droits de bénéficier, en termes de rentabilité, de l’utilisation de notre canne pour la production de bagasse et de mélasse et ce, à 100 %. On nous prenait pour des prétentieux

Les sucriers reprennent le contrôle total ! Raffick Chattaroo estime que la « race des petits planteurs » est appelée à disparaître au profit des barons sucriers usiniers-planteurs et bien sûr, nous, les petits planteurs avaient déposé devant cette commission d’enquête. Déjà, à cette époque, nous avions déjà prédit et mentionné à la commission que le sucre était voué à devenir un sous-produit alors que la bagasse et la mélasse allaient être les principaux produits de la canne à sucre. Nous réclamions ainsi

démesurés à cette époque mais l’avenir nous a donné raison. Voyez ce qui se passe aujourd’hui, surtout en ce qui concerne le secteur énergétique, qui a besoin de notre bagasse et le secteur de la distillerie, qui repose sur la production de mélasse. Nous étions des avant-gardistes et maîtrisions notre dossier. Force est de cons-tater que nous

sommes aujourd’hui hors-jeu, pour ne pas dire les grands perdants ». La valorisation de ce qui était jadis des sous-produits de la canne a grandement ébranlé les espérances des petits planteurs. C’est vers le milieu des années 1980 que le péril se précise pour les petits planteurs, estime Raffick Chattaroo : « Entre 1983 et 1987, la diversification de l’industrie sucrière a commencé à prendre forme. L’usine de Beau Plan a mis l’accent sur la production de rhum et de parfum et c’est à partir de cet instant que la mélasse a commencé à sortir de la catégorie de sous-produit et a alors été va-lorisé par les usiniers-planteurs. Mais, en termes de recettes pour les petits planteurs, il n’en fut rien. C’est tout à fait compréhensible que les usiniers aient investi dans la technologie mais il était aussi un fait qu’ils utilisaient nos matières premières pour produire autre chose que le sucre.

C’est ainsi légitime que nous en bénéficiions aussi et cela, de façon raisonnable ». La phrase est vite lâchée : la diversification a signé l’arrêt de mort des petits planteurs. « Nous demandons au gouvernement de prendre conscience que la race des petits planteurs est en train de disparaître. Nous sommes en train de retourner nos terres aux sucriers, avec la façon dont les choses sont en train d’évoluer. C’est totalement en contradiction avec le principe de démocratisation de l’économie. Les sucriers reprennent le contrôle total ! Nous voulons que la communauté des petits planteurs reste dans la production et que l’argent obtenu comme mesure d’accompagnement soit utilisé pour faire revivre ces 10 000 hectares de terres abandonnées par les petits planteurs. Payeznous pour l’utilisation de la bagasse et de la mélasse. C’est la seule façon dont nous pourrons survivre », lâche Raffick Chattaroo en guise de conclusion.


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PREMIER AVERTISSEMENT DE DEV VIRAHSAWMY AU PM

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interview de Dev Virahsawmy dans Capital choque par le ton qu’il adopte et sa détermination à faire comprendre au régime actuel qu’il doit changer de stratégie. Connu pour ses sorties violentes contre Paul Bérenger et le MMM, qu’il accuse d’être des néolibéraux, il s’est, cette fois, permis de rappeler Navin Ramgoolam à l’ordre, lui conseillant au passage d’activer la politique socialiste promise lors de la campagne électorale de 2010. Dev Virahsawmy, qui n’avait jusquelà jamais attaqué le Premier ministre sur sa façon de mener les affaires du pays, parle de la double face du chef du gouvernement : « Navin Ramgoolam aime parler de démocratisation de l’économie, mais les richesses sont toujours entre les mains d’une minorité. Il parle de justice et de liberté, mais en même temps, il parle de Singapour comme modèle. Je suis d’avis qu’il s’est empêtré dans des contradictions. Il faut qu’il fasse attention, les Mauriciens ne sont pas des imbéciles. Je voudrais d’ailleurs préciser que nous célébrons le 43e anniversaire de notre indépendance. »

DÉMOCRATISATION DES TERRES L’entretien accordé à Capital, qui sera publié le jour des 69 ans de Dev Virahsawmy, montre que ce dernier a choisi de n’épargner personne, et encore moins sa cible habituelle : les blancs. Rien à voir avec la couleur de leur peau, martèle-t-il, préférant se concentrer sur les immenses biens qu’ils ont accumulés. « Il est inadmissible que 75% de la richesse de l’île se trouve entre les mains d’une minorité capitaliste composée de 7 ou 8 familles. Le monde meilleur se fera s’il y a des gens qui se mobilisent contre la dictature, l’arbitraire et surtout contre ‘l’esprit dominer’, comme on dit ici. Ceux qui ont des terres, aujourd’hui, construisent des villas qu’ils vendent aux étrangers et certaines personnes me disent qu’à travers ces villas, se construit une nouvelle forme d’apartheid à Maurice », explique-t-il sans ambages. Dans la même lignée, Dev Virahsawmy affirme que c’est surtout la crise alimentaire qui risque de faire trembler Maurice et qu’il est primordial de relancer la production agricole, ce qui ne peut se faire, selon lui, sans qu’il y ait une démocratisation des terres. « Il n’est plus question de produire ce que nous avons l’habitude de manger, et ce bien qu’il y ait eu des progrès tech-

Ceux qui ont des terres, aujourd’hui, construisent des villas qu’ils vendent aux étrangers et certaines personnes me disent qu’à travers ces villas, se construit une nouvelle forme d’apartheid à Maurice. Dev Virahsawmy, Ancien membre du MMM, enseignant et observateur politique.

nologiques dans la production alimentaire. Par exemple, la production de riz ne pouvait se faire s’il n’y avait pas de marécages, mais maintenant, cela a changé. Mais on pourrait surtout produire ce que l’on doit consommer. Moi je crois que nous avons de la chance d’avoir une institution qui s’appelle l’Areu (Ndlr : Agricultural Research and Extension Unit) et on doit aller plus vers le concept ‘Mangeons ce que nous produisons et produisons ce que nous mangeons’. Cela devrait devenir une devise nationale », affirme-t-il. Pour réaliser cette « démocratisation des terres » sans laquelle rien n’est possible, Dev Virahsawmy propose une solution : compenser les propriétaires actuels de terres que l’Etat récupérera : « Aujourd’hui, le petit peuple doit se dire qu’il sera partie prenante de la nouvelle économie qui se basera sur la production

alimentaire et c’est à partir de là que l’on pourra contrer les grands capitalistes. N’ayons pas peur de le dire : s’il y a nécessité, de par la politique alimentaire, de nationaliser des terres, il faut nationaliser ! Parler de démocratisation de l’économie sans parler de nationalisation, je trouve que c’est prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. Veut-on vraiment démocratiser ? Nationalisez d’abord les terres et s’il faut payer des compensations, faisons-le. » C’est ainsi que sans que Dev Virahsawmy ne veuille entrer dans des polémiques dans cet entretien, sa prise de position a pu en constituer une. Surtout que le rappel à l’ordre de Navin Ramgoolam vient d’un personnage qui, tout en se voulant neutre, a toujours accordé son soutien au PM, surtout quand l’adversaire en face se nommait Paul Bérenger.


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n Chief Executive d’une compagnie d’aviation nationale qui prend la porte de sortie moins de 70 jours après sa nomination. Capital n’a pas voulu lâcher de son radar rédactionnel Air Mauritius et ses frasques. L’édition 3 est consacrée à Raj Bungsraz, le CEO en question. Deux semaines plus tard, ceux qui contrôlaient Air Mauritius faisaient notre Une. Tandis que l’édition 45 donnait la parole à l’économiste Pierre Dinan qui s’intéresse aussi au sort du Paille-en-Queue national. A peine installé dans son fauteuil de CEO, que Raj Bungsraz se sitgnale en se prononcant contre les upgradings sur les vols de la compagnie. En deuxième lieu, une correspondance qu’il adresse au Bureau du Premier ministre, l’informant qu’un fonds lui avait été alloué pour ses voyages, suscite beaucoup de gêne. Une initiative mal accueillie, certains se demandant si le CEO ne réalise pas qu’une telle pratique n’est pas sans rappeler la fameuse affaire de la caisse noire qui avait ébranlé la compagnie en 2001. Pour le conseil d’administration, les choses étaient claires : Raj Bungsraz n’avait pas les compétences nécessaires pour prendre les commandes de MK et l’option d’un contrat permanent était sérieusement compromise.

POLÉMIQUE Il aura tout connu en l’espace de quelques semaines. Il se retrouve au centre d’une polémique dans la presse en raison d’un courriel faisant état d’une « conversation » avec sir Harry Tirvengadum, qui, malade au point de ne pouvoir paraître en cour, n’aurait pas dû être en état de communiquer. Il avait d’ailleurs été interrogé par le CCID sur l’état de santé de l’ex-PDG. Puis est arrivée l’annulation de sa carte bancaire par le board, et finalement son incapacité à se présenter devant celui-ci pour s’expliquer sur ses « accusations de manque de sécurité » sur les appareils de MK.

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EDITIONS 3, 5 ET 45

LES FRASQUES D’AIR MAURITIUS EN PLEIN VOL

Bungsraz est retourné au pays des Kangourous et s’est fait oublier. Sans regrets. Son passage avait été catastrophique, ses méthodes de gestion ont surpris plus d’un dans le domaine de l’aviation et agacé ceux qui l’avaient nommé. Mais les employés se régalaient de ses courriels où il détaillait ses journées à et en dehors du bureau. Ses maladresses eurent finalement raison de lui. Mais la question deN’oublions pas qu’Air France et meure. Comment un phéAir India détiennent 5,7 % et nomène comme Bungsraz 4,5 % respectivement des actions avait-il pu atterrir aux d’Air Mauritius à travers la commandes de la pres‘holding company’ contrôlée par tigieuse Air Mauritius ? Une partie de la des institutions appartenant à réponse à cette question se l’Etat mauricien. Ainsi, ces deux trouvait dans l’enquête parue dans l’édition 5 de compagnies sont au courant des Capital. Parlant des stratégies d’Air Mauritius, hommes qui contrôlent malgré leur faible contribution cette compagnie, Capital à l’actionnariat. étale les raisons qui provoquent des turbulences à n’en plus finir. Pierre Dinan, Ainsi, le conflit subtile entre le Chairman et le Économiste. CEO est un autre élément expliquant le mauvais

fonctionnement d’Air Mauritius. Ce type de structure – Chairman et CEO – a été mis sur place dans un esprit de promouvoir la bonne gouvernance. Le but étant que la compagnie se retrouve tout le temps dans une position où l’on peut procéder à l’exercice de ‘check and balance’ des différentes situations, des décisions et de l’implémentation de celles-ci. Mais cette structure s’était révélée négative, pour la bonne et simple raison que les deux sont des nominés politiques, peu importe le gouvernement du jour. « C’est une guerre de pouvoir permanente. Chacun essaie de démontrer qu’il est le plus proche du chef du gouvernement en poste et qu’il capte l’attention de ce dernier quand il le veut. Le jeu est simple : empêcher l’autre de travailler à son aise, peu importe si c’est dans l’intérêt de la compagnie ou pas », confiait une source à Capital. Se pose donc la question de ressources. Dans un entretien qui fait la une de notre édition 45, l’économiste Pierre Dinan parle de la crise et soutient qu’Air Mauritius n’a pas assez de ressources pour faire face à une baisse de demandes du public voyageur. « Air Mauritius peut-elle continuer à faire cav-

alier seul ? Il est vrai qu’il y a un ‘codeshare’, semble-t-il profitable, avec Air France pour les vols sur Paris, mais est-ce qu’il ne pourrait pas en être de même pour d’autres vols, sur l’Inde par exemple ? Estce judicieux que nous ayons un ‘codeshare’ avec Air India qui ne vient plus chez nous ? », observe l’économiste. Pierre Dinan propose, dans cet entretien, que la compagnie nationale d’aviation se trouve un partenaire stratégique. « N’oublions pas qu’Air France et Air India détiennent 5,7 % et 4,5 % respectivement des actions d’Air Mauritius à travers la ‘holding company’ contrôlée par des institutions appartenant à l’Etat mauricien. Ainsi, ces deux compagnies sont au courant des stratégies d’Air Mauritius, malgré leur faible contribution à l’actionnariat. Il eut mieux valu que l’une d’entre elles, sinon une autre compagnie d’envergure, soit un partenaire stratégique à part entière, prenant des risques et des responsabilités, à la mesure des dividendes qu’elle pourrait espérer générer ». Une idée lancée comme ça, qui s’est envolée, sans aucune réaction. Air Mauritius n’a jamais exprimé ses sentiments quant à un besoin d’un partenaire stratégique.


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Le crépuscule LE CIMENT AU PIED DU MUR du sucre L’

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ans un entretien accordé à Capital, le professeur Roland Lamusse revient sur l’histoire du sucre et sur les dangers qui guettent aujourd’hui cette industrie. Son constat ne fait cependant pas de doute : on assiste à la mort du sucre. Mais l’espoir demeure avec l’essor que connaissent les produits dérivés de la canne. Le Pr Lamusse, économiste et ancien chargé de cours à l’université de Maurice, a eu une carrière étroitement liée au développement de l’industrie sucrière. Il a été associé à plusieurs projets touchant cette industrie, notamment sa collaboration à la Revue Agricole, qui marquera les prémices de son ouvrage ‘The Supremacy and Twilight of the Mauritius Sugar Industry’, paru en avril dernier. « La conception de cet ouvrage remonte aux années 1964-65, avec une série d’articles parus dans la Revue Agricole. Ces articles étaient les résumés du travail de recherche sur le sucre pour l’obtention de mon second degré, qui était basé sur la recherche. Là, je me suis penché de façon assez intensive sur l’économie sucrière. Le gouvernement et les sucriers se sont intéressés à ces articles basés sur les études que j’avais faites. C’est d’ailleurs à partir de là que j’ai entamé une carrière universitaire, en rejoignant l’université de Maurice, qui était à l’époque tout à fait embryonnaire. Mon ouvrage retrace tout le parcours de cette industrie depuis l’époque coloniale. Il ne faut pas l’oublier, c’est l’industrie sucrière qui a façonné l’île Maurice au cours des années. C’est cette industrie qui a fait de Maurice, au départ une petite île plus ou moins périphérique dans le vaste empire britannique, un pays prospère, un pays qui est aujourd’hui un des premiers pays en termes de développement avec un revenu national par tête d’habitant de plusieurs milliers de dollars », souligne notre interlocuteur. Si le sucre se meurt aujourd’hui, c’est en raison d’une certaine quiétude qui a caractérisé les dirigeants de cette industrie, mais également les gouvernements. « Tous les opérateurs à Maurice ont voulu croire en la permanence du Protocole Sucre. Finalement, non seulement les sucriers, mais aussi le gouvernement et les syndicats ont profité des dividendes du Protocole Sucre pour, il faut bien dire les choses, distribuer des largesses aux différents tenants et aboutissants de l’économie mauricienne.Donc, léthargie il y a eu, mais plus que léthargie, il y a eu ce climat de quiétude, trompeur d’ailleurs, que les gens pensaient allait durer. À tel point que le gouvernement avait incorporé les prix garantis du sucre dans ses prévisions économiques à court terme », dit-il. Aujourd’hui, le seul espoir de survie de cette industrie repose sur les produits dérivés de la canne comme la bagasse et l’éthanol, qui, de l’avis du professeur Lamusse, vont pérenniser ce secteur.

année 2011 risque de commencer sur une note dure, avec l’annonce de l’arrivée d’un troisième opérateur sur le marché du ciment. L’Indien Binani se heurte à l’opposition de Lafarge. Deux rapports « secrets » ont été commandités pour montrer que la cimenterie Binani risque de causer des problèmes à l’environnement. La guerre du ciment aura bien lieu. Alors que le marché est dominé par deux opérateurs historiques, Holcim et Lafarge, l’intention du groupe Binani de s’implanter dans le pays fait des mécontents. Sans compter que certains se posent des questions sur l’octroi du permis EIA (Environment Impact Assessment) par le ministère de l’Environnement. Un contre-rapport, jusque-là gardé secret, donne des indications sur la passion que suscite le projet Binani : « Pour les rédacteurs du contre-rapport, le projet Binani risque de poser un problème de circulation additionnel dans la région portuaire et au-delà. La raison avancée : Binani envisagerait de fermer la rue Fort George, et ce, sans prévoir de plan alternatif pour ne pas gêner la circulation ». Il ne s’agit là que d’un exemple d’une litanie de reproches que d’aucuns font à ce projet. En effet, les réactions à la proposition de Binani vont au-delà de la contestation devant le Tribunal de l’environnement, de rapports secrets et de critiques par les principaux acteurs de l’échiquier politico-économique. Déjà, la résistance s’organise au niveau des opérateurs, avec Lafarge qui met au point une stratégie de survie à plusieurs niveaux. Pour de nombreux observateurs, Lafarge fait figure d’exemple à suivre de par la stratégie défensive qu’elle a privilégiée : non seulement at-elle suivi les recours statutaires pour contester un projet dont elle estime dangereux l’eco-friendliness, mais elle va plus loin en trouvant des alterna-

tives concrètes et réalisables sur les moyen et long termes. Au final, si l’affaire Binani prend des allures d’un jeu d’échecs à échelle humaine, le paysage commercial, du moins pour ce qui est du marché du

ciment, n’a connu aucun changement jusqu’ici, le projet indien n’ayant pas encore été mis en chantier en raison de la procédure légale engagée par Lafarge. Le deuxième chapitre se jouera peut-être en 2012.

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Téléphonie : la communication passe mal pour Outremer Telecom

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epuis la libéralisation du secteur des télécoms en 2001, différents opérateurs se sont lancé sur le marché local, rencontrant cependant des sorts divers et parfois peu enviables. Parmi eux qui résistent encore figure Outremer Telecom, qui se positionne comme quatrième opérateur local. En 2009, City Call Ltd, société qui représente le Français Outremer Telecom, fait une demande pour obtenir un permis afin d’offrir des services de téléphonie et d’Internet haut débit dans le pays. Mais l’organisme régulateur s’y oppose. L’Information and Communication Technologies Authority évoque en effet la protection de l’intérêt national pour justifier sa décision. Outremer Telecom n’a d’autre choix que de saisir la justice. Emtel, qui opère sur ce secteur depuis une vingtaine d’années, espère se faire entendre dans ce dossier. Mais la

justice lui refusera sa demande. Dans un ‘ruling’, l’ICT Appeal Tribunal rejette la demande d’Emtel. « This tribunal, after consideration, holds that allowing an intervener at this stage which has confessed its intention to adduce evidence in respect of its investments and range of frequencies not necessarily consistent with the reasons put forward by the Authority, might confuse the issues in dispute and unduly delay the hearing thereof », écrivent le magistrat Denis Vellien, président, et K. Seebaluck et K. Soowamber, membres du tribunal. A ce jour, le dossier reste en suspens. Il faudra attendre la décision du tribunal pour savoir si un quatrième opérateur pourra entrer en scène. De l’avis d’un spécialiste des télécoms, ce serait une bonne chose pour les consommateurs. En attendant, avec les offres disponibles, les mordus du téléphone peuvent pianoter de trois mains à la fois…


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ans un entretien accordé à Capital, dans le cadre du sommet de l’Union africaine à Addis Abeba, le chef de la diplomatie mauricienne revient sur les obstacles au développement de la politique régionale en Afrique. Arvin Boolell plaide entre autres pour la création d’une zone de libre échange sur le continent. Et égratigne au passage les Britanniques sur le dossier des Chagos. L’Afrique, nouvel Eldorado ? C’est en tout cas l’avis de nombreux investisseurs, ceux de Maurice comme ceux des pays émergents. Semble-til, les seuls à ne pas croire dans le potentiel du continent sont les Africains eux-mêmes. D’ailleurs, si lors du sommet, il a beaucoup été question d’intégration, l’Afrique reste minée par des conflits quasi permanents. « Nous parlons, lors du présent sommet d’Addis Abeba, d’intégration à travers des valeurs partagées, et la coïncidence veut que parallèlement à cet événement qui nous réunit en Ethiopie, des pays frères sont en train de vivre bien des tourments : l’Egypte, la Tunisie et le Yémen. Nous devons prendre conscience qu’à la source de ce qui se passe aujourd’hui dans ces pays, on en vient inévitablement aux valeurs qui ont été prêchées. On doit comprendre que les institutions doivent être séparées du pouvoir politique. Il y a actuellement un changement, un ‘wind of change’ qui souffle sur de nombreux pays de notre continent. L’homme finit toujours par vouloir et réclamer sa liberté et là, Francis Fukuyama a tout à fait raison de

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POLITIQUE RÉGIONALE : LE CAPHARNAÜM

dire qu’ « il faut qu’il y ait de l’ordre dans un chaos ». Quand nous voyons ce qui se passe en Côte d’Ivoire, par exemple, on cherche à comprendre comment cela est arrivé. Est-ce parce qu’il y a trop de ressources que l’on divise pour régner ? Cette division est-elle le seul résultat des différences ethniques ou religieuses ? Nous sommes arrivés à un stade où il

faut, je crois, ‘cross the bridge’. Il ne faut pas profiter des conflits ou des divisions ethniques ou religieuses pour accéder ou s’accrocher au pouvoir. Les politiciens doivent être audessus de la mêlée. A cause de ces conflits, au lieu de consacrer les énergies et les compétences dans l’infrastructure, la construction de routes, de ponts et de ports, nous sommes à parler

d’investissement pour consolider un ‘stand by force’, souligne Arvin Boolell. L’entretien porte aussi sur le dossier Chagos. Arvin Bolell évoquera la position britannique, déclarant que les Anglais « sont en contravention avec les lois internationales ».Il saluera par la même occasion les efforts d’Olivier Bancoult, qui lutte ardemment pour le

retour des siens au pays natal. Le dossier Chagos est actuellement suspendu à une décision de justice. Pendant ce temps, en Grande-Bretagne, un autre groupe de Chagossiens prend une position différente de leurs cousins mauriciens, mettant davantage en péril la prétention de souveraineté mauricienne sur l’archipel.

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Emerald Heights : Lord et désaccord L a saga Emerald Heights font partie de ces dossiers comme on en aime à Capital : une affaire aux importants enjeux financiers avec en toile de fond des relations politiques. Dans les rôles principaux, on retrouve un Lord anglais, investisseur s’estimant piégé, ses partenaires mauriciens et certaines personnalités connues. Stephen Aldridge, fier représentant de l’aristocratie britannique, réclame plusieurs millions de roupies aux directeurs de Mordaunt Estate, dans le sillage d’un projet résidentiel sous le Real Estate Scheme (RES). Mais, audelà de la simple demande de réparation se dresse une affaire qui cache peut-être des transactions illicites. C’est en 2007 que Stephen Aldridge décide de venir investir à Maurice sur les conseils d’un homme d’affaires mauricien très connu dans le milieu politique. Une fois sur place, ce denier

aide l’étranger à faire quelques connaissances dans le monde de l’immobilier et c’est ainsi qu’il fait la rencontre d’un directeur d’un corps parapublic propriétaire de quelques portions de terrains dans les régions du sud de l’île. L’Independent Commission Against Corruption est saisie de l’affaire. L’enquête s’oriente sur le mode de paiement pour conclure l’achat du terrain que Lord Aldridge souhaitait acquérir pour son projet RES. Plusieurs comptes bancaires des personnages impliqués dans cette affaire sont ainsi passés au crible. Capital reviendra dans une édition ultérieure sur d’autres points de cette affaire avec, à l’appui, des documents exclusifs. Pour autant, le Lord anglais devra patienter avant d’obtenir ses Rs 200 millions. Ses partenaires d’hier, devenus les adversaires d’aujourd’hui, ne sont pas prêts à délier les bourses.


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CONSEILS D’ADMINISTRATION : LA ROUE DE LA FORTUNE

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l est sans doute l’un des fonctionnaires les mieux payés du pays. Ali Mansoor, secrétaire financier, considéré comme le bras droit de l’ancien ministre des Finances Rama Sithanen, fait partie de ceux qui, dans l’administration publique, s’en sortent chaque mois avec des salaires à six chiffres. Ali Mansoor est loin d’être le seul dans ce cas de figure. Mais il est de loin celui qui empoche le pactole à chaque fin de mois : un salaire de Rs 120 000, accouplé à une allocation de USD 6 900, le tout avoisinant un montant de plus de Rs 300 000 par mois. Le secrétaire financier siège également sur plusieurs conseils d’administration. Certainement pas à titre gracieux. Rs 5 000 pour siéger au conseil d’administration de la State Bank of Mauritius et Rs 10 000 pour participer aux divers comités de travail de la banque. Airports of Mauritius Ltd lui verse Rs 20 000 pour siéger à son conseil d’administration et Rs 8 000 pour les comités.De Mauritius Telecom il perçoit Rs 29 000 - conseil d’administra-

tion et comités. En tant que chairman du National Pensions Fund/National Savings Fund Investment Committee, et du Treasury Foreign Currency Management Fund, il perçoit Rs 15 000 et Rs 12 000 respectivement. Sa présence et ses compétences sont également requises sur d’autres conseils d’administration, dont First Republic Fund (Rs 10 200), Air Mauritius Ltd (Rs 15 000),

Business Parks of Mauritius Ltd (Rs 7 500) et State Informatics Ltd (Rs 5 000). D’autres noms, dans l’entourage immédiat du secrétaire financier, figurent sur la liste des ‘high salaries’. Considérés comme les “privilégiés” de Mansoor, ils sont, pour la plupart, directeurs au ministère des Finances. Radhakrishna Chellapermal, aussi connu comme Ada Chellapermal, di-

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recteur de Business Climate Development, est considéré comme le ‘chamcha’ de Mansoor. Il siège sur plusieurs conseils d’administration - plus de dix, selon certaines sources - et perçoit des bénéfices énormes, dont des voyages. En sus de son salaire mensuel de base de Rs 65 000 environ, les divers conseils d’administration lui rapportent globalement un total de Rs 75 000. On le

trouve, entre autres, à la Financial Services Commission (Rs 20 000), à la State Investment Corporation Ltd où il est le chairman de l’Audit & Risk Management Committee (Rs 15 000), au Board of Investment (Rs 10 000) et à Airport of Rodrigues (Rs 3 000). Après avoir travaillé dans le secteur privé pendant six ans, Radhakrishna Chellapermal se joint aux Finances en 1983. Le 5 janvier 2001, il deviendra directeur du Financial Policy Analysis, maintenant connu comme le Business Climate Development. Il a aussi été sur d’autres comités, dont le Company Law Advisory Committee et le Mauritius Accounting & Auditory Standards Committee. Rien que pendant l’année financière se terminant au 30 juin 2007, il avait perçu des honoraires d’un total de Rs 240 000 à la State Investment Corporation. Parmi ces autres ‘princes’ de la fonction publique, les noms de Patrick Youk Siane Yip Wang Wing, Vishnu Dutt Bassant et Sen Narrainen reviennent souvent.

Le Central Procurement Board paralysé

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euxième édition, deuxième exclusivité. Le contrat du résident du conseil d’administration du Central Procurement Board (CPB) n’a pas été renouvelé. Les autres membres de cet organisme ont subi le même sort. En attendant la marche à suivre, plusieurs décisions touchant à divers gros projets restent en suspens. Le conseil d’administration était présidé par Ramanand Bunjun alors que les autres membres étaient Michel Wan Bok Nale et Dawood Zmanay, vice-présidents, et Harold Lucien Rozemond, Devarajoo Rajah Gopal et Lalita Suteeram. La plupart d’entre eux avaient été nommés pour une période de trois ans, qui est arrivée à terme il y a peu. Le sort de ces personnes est désormais entre les mains du Prime

Minister’s Office (PMO) et bien des spéculations vont bon train en ce qui concerne le fonctionnement même de cet organisme chargé de revoir les offres soumises au gouvernement. Le flou persiste aussi en ce qui concerne les responsables du Public Procurement Office (PPO). Aucune indication ne transpire au niveau du PMO quant au renouvellement du contrat de Premcoomar Beeharry, de Jean Claude Eric Germain et de Beebee Firozeea Abdoolakhan. Un an plus tard, la situation ne s’est guère améliorée, semblet-il, le conseil d’administration du CPB est toujours à la recherche d’un président et d’un vice-président. Alors que les autres membres ont vu leur contrat renouvelé.


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JINFEI : LA « CITÉ » INTERDITE DE RICHE-TERRE

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résenté comme l’un des projets de développement majeurs pour le pays, le parc industriel JinFei a connu un arrêt subit. Mais, il n’est pas question de récupérer ces terres arrachées aux petits planteurs de la région : selon le contrat établi avec les promoteurs, ces terres sont maintenant propriété chinoise. En 2006, à l’époque où Rama Sithanen était ministre des Finances du gouvernement de 2005-2010, et Raju Jaddoo était à la tête du Board of Investiment, le projet JinFei avait été annoncé en grande pompe. Mais déjà, le 6 janvier 2010, un rapport portant les signatures de Deborah Brautigam et de Tang Xiaoyang mentionnait que le projet était retardé pour cause de difficultés financières. Notre enquête révélera que les Chinois ne veulent plus faire avancer le projet mais ont l’intention de convertir le lieu en un morcellement résidentiel, et de vendre les portions de terres aux particuliers intéressés à en faire l’acquisition. Une éventua-

lité à laquelle l’Etat tente de s’opposer, d’autant plus que Rs 450 millions ont déjà été investies par le gouvernement mauricien afin de mettre en place les infrastructures adéquates qui auraient permis de réaliser le fameux projet de parc industriel et commercial. Le contrat demeure le point faible de l’argumentaire de l’Etat mauricien, du fait que rien n’y soit stipulé sur la marche à suivre au cas où les Chinois venaient à ne pas concrétiser le projet JinFei. Dans un tel cas, même les 60 % de terres qui étaient destinées à la construction d’usines ne reviennent pas à l’État mauricien. Ce qui implique qu’il n’y a pas de clause de sortie dans le contrat entre Maurice et la Chine pour le projet JinFei . Les conseillers légaux mauriciens ont du pain sur la planche. Il s’agit de trouver une faille pour pouvoir récupérer ces terres qui ont, depuis l’annonce du projet, au centre de discordes entre petits planteurs et gouvernement.

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LES ÉTRANGERS SONT PARMI NOUS

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ls sont omniprésents. Loin de nous toute idée de xénophobie, mais certains commencent à se poser des questions sur la présence d’étrangers au sein des administrations publiques. Pourtant, si certains ne font guère l’unanimité, d’autres font preuve de compétences qu’on retrouve difficilement chez les Mauriciens. Leur présence, justifiée ou non, ne passe pas inaperçue. Maurice fait encore, plus de 40 ans après l’indépendance, aux experts étrangers pour assurer le bon fonctionnement de certaines institutions. Un mal nécessaire ? Non, répond le Dr Satish Boolell. Le député du MMM est d’avis que les Mauriciens ont les compétences pour occuper de tels postes et estime que le gouvernement ne fait que gaspiller l’argent des contribuables en recrutant à grands frais ces étrangers. Malgré tout, certains laissent leur marque là où ils passent. Si certains ont laissé une image plutôt négative, des gens comme Stephen Mendes, ancien receveur des douanes, ont laissé un vide après leur départ.

Comme le soulignera un de ses proches collaborateurs, « M. Mendes a su insuffler un nouveau dynamisme au service des douanes qui en avait grandement besoin ». Un syndicaliste nous dira la même chose de lui : « Avec le départ de Stephen Mendes, la douane perd un homme de calibre, quelqu’un qui a su fédérer autour de lui les employés de la douane afin de parfaire la mission qui est la nôtre ». Le principal intéressé garde, pour sa part, un bon souvenir de son passage chez nous. Dans un entretien qu’il nous a accordés peu avant son départ pour prendre de nouvelles fonctions au Fonds monétaire international, Stephen Mendes dira du service des douanes qu’il est sur la bonne voie, se référant aux commentaires flatteurs que les responsables d’agences internationales tiennent à l’égard de ce département. Quant à ses impressions des Mauriciens, il dira que les compétences sont là et qu’elles ne demandent qu’à éclore, ajoutant que son séjour a été marqué par de fabuleuses rencontres avec les gens d’ici.

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Hôtellerie : le coup de poker du groupe ENL

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lors que l’hôtellerie subit de plein fouet les effets de la crise, le groupe ENL affiche ses prétentions dans le secteur en investissant de nouveau au sein de New Mauritius Hotels et de Tropical Paradise. Les Espitalier-Noël et les de Spéville consolident ainsi leur position de leader. Une stratégie qui se veut une opération de charme vis-à-vis des actionnaires. ENL délaisse ainsi les secteurs de l'agro-industrie et de l'immobilier, en vendant ses actions - estimées à environ Rs 700 millions – pour se concentrer sur l'hôtellerie. Pour ce faire, le conseil d’administration d’ENL décide d’accroître l'investissement dans des sociétés que le groupe considère comme étant plus fructueuses, en termes de gains financiers. Ce qui explique les manoeuvres du groupe afin de faire l'acquisition d'un nombre conséquent d'actions dans les compagnies opérant dans le secteur de l'hôtellerie. Les directeurs soulignent que l'acquisition des parts de New Mauritius Hotels (NMH) et de Tropical Paradise est en ligne avec la stratégie d'ENL Investment, qui vise à consolider sa présence au sein de ces entités afin de jouer un rôle majeur dans le secteur de l'hôtellerie. A noter que NMH et Tropical Paradise possèdent et opèrent plusieurs établissements hôteliers, chacun visant toutefois un marché différent.


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Du personnel administratif au marketing, des journalistes à la direction, chacun apporte sa pierre à l’édifice qui vous est présentée, chaque mercredi matin, sous la forme d’un journal. Parce que tous ne signent pas d’articles, nous avons voulu, pour cette première année de vie commune, nous présenter

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L’équipe qui fait la différence RUDY VEERAMUNDAR : COOL MAIS... Ames sensibles s’abstenir ! Si la tronche du rédacteur en chef ne donne pas la chair de poule à l’heure du briefing, la voix imposante, le regard franc, et les certitudes de cet homme de 32 ans n’invitent pas à la plaisanterie. Pour cause : avide de perfection et de culture, créatif dans l’âme et exigeant envers lui-même, il n’en attend pas moins de ses collaborateurs, malgré leur âge. Si Rudy Veeramundar semble avoir misé sur une équipe jeune, c’est peut-être pour garder l’esprit dynamique qui lui a permis de lancer Samedi Plus, Le Journal du Samedi et Capital, et de ne pas prendre un coup de vieux à force d’apporter exclusivité sur exclusivité à l’Hebdo, l’Express, 5 Plus et Le Matinal, où il a fait ses gammes avant de devenir rédacteur en chef à 28 ans.

Catholique, il est exigeant, comme le veut sa fonction, sur les plus petits détails. Parfois jusqu’à l’obssession... mais chut, ne le lui dites pas !

ROY NEERAYE : MONSIEUR TECHNO

Rudy Veeramundar

RAJEN VALAYDEN : L’ALTERMONDIALISTE Avec Rajen Valayden à nos côtés, une chose est certaine : Capital ne connaîtra jamais de crise alimentaire. Le directeur, qui aborde son rôle de manière très professionnelle, n’hésite pas, en effet, à sortir du giron administratif. S’il n’est pas en train de signer des articles, on le surprend à distribuer biscuits et sucreries à des collègues reconnaissants. Un rôle de Père Noël qu’il assume pleinement et qui lui sied si bien. Mais c’est surtout dans son travail social que la grandeur d’âme de Rajen se dévoile. Idéaliste, ce père de famille de 35 ans oeuvre pour une société où tout le monde sera heureux. Rajen, c’est aussi un aventurier : neuf années passées en Inde, des diplômes en économie et en relations publiques et un parcours de touche-à-tout l’ont mené de Mauritius Telecom à Enterprise Mauritius et, depuis novembre 2010, à Capital.

Rajen Valayden

HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN : LA POLYVALENTE

Manoj Nawoor

MANOJ NAWOOR : L’OEIL DE L’ARTISTE « Le menton un peu plus bas, regardez l’objectif, croisez les bras. » Et clic... Manoj Nawoor, un as de la photographie qu’on ne présente plus, a l’art de donner vie à ses sujets. Toujours critique et exigeant sur la qualité des photos, il n’hésite pas à partager son savoir-faire. Une expérience que notre photographe de 47 ans a accumulé durant les 25 années qu’il exerce dans la presse et dont Capital a voulu tirer le maximum en le nommant conseiller à la rédaction. Mais malgré ce poste à haute responsabilité, Manoj ne rate jamais une occasion de lancer des blagues à qui veut l’écouter.

Les apparences sont trompeuses. Et dans la rédaction, c’est ce petit bout de femme, au nom kilométrique d’Herrsha Lutchman-Boodhun – qu’elle a elle-même, en toute confidence, parfois du mal à épeler – qui illustre parfaitement l’adage. Malgré son jeune âge, Herrsha est du genre fonceur. Les grosses légumes du secteur privé comme les politiques les plus coriaces se laissent volontiers aller à certaines confidences face à son sourire enjôleur. Un caractère qui fait qu’en trois ans et quelque de métier, Herrsha a touché à tout, se voyant souvent confier les missions les plus « périlleuses » par le rédacteur en chef. Sa passion pour le métier se traduit aussi par une régularité d’horloge suisse. Souvent la première arrivée, elle fait partie de ceux qui vont rester jusqu’à fort tard pour s’assurer que le journal sorte dans les meilleures conditions.

LEEVY FRIVET : CHER PHILEAS... Le Républicain, L’Hebdo, Le Quotidien, News on Sunday, Radio One, Samedi Plus, Le Dimanche, Radio Plus et... Capital. A 31 ans, le parcours de Leevy Frivet rappelle celui de Phileas Fogg, personnage romanesque qui fit le tour du monde en 80 jours. Du haut de ses 1m89, le géant de la rédaction est le rigolo de service. Avec lui, fini la déprime ou le blues. Si l’ancienne vedette du journal en créole de Radio Plus a décidé de se la jouer corporate à Capital, cet habitant de Baie-du-Tombeau a connu un parcours exceptionnel, ayant atterri dans la presse sans le vouloir. Chance qu’il a su saisir pour ne plus jamais la lâcher.

Clency Lajoie

CLENCY LAJOIE : DÉCONTRACTÉ AVANT TOUT La salle de rédaction de Capital n’a pas la clim. Dommage trouvent certains. Tant mieux répondrait Clency Lajoie. Voilà en effet une bonne raison de se balader, en toute décontraction, sandalettes aux pieds. C’est qu’il ne fait pas ses 50 ans notre chef d’édition ! Le jardinage (son dada), la marche, une nourriture saine et équilibrée s’assurent de cela. Avide de lecture, ce conseiller municipal de la ville de Curepipe est également un passionné de la coopérative. Ancien rédacteur en chef de La Vie

Grippé ou pas, la voix reste rauque. Le français, aguerri lors des deux années qu’il a passées en France pour des études en littérature, est lui impeccable. Mais faut pas croire que Roy Neeraye ne s’intéresse qu’aux classiques. Bien au contraire, il s’agit d’un amateur de belles voitures qui étale toute sa science dès qu’on lui en parle. L’informatique est également son créneau, lui qui se sépare rarement de l’ordinateur portable qui lui permet de s’informer des dernières nouveautés. Question boulot, Roy avoue, avec une bonne dose de cynisme, qu’il a travaillé au sein de trois publications qui n’existent plus, à savoir The Sun, Tribune et Le Militant. Coup de chance ? Fort probablement, puisqu’il a par la suite eu l’opportunité d’intégrer Business Magazine, de travailler comme traducteur, secrétaire de rédaction et enseignant, avant de devenir rédacteur en chef adjoint à Capital.

Roy Neeraye

DOROTHY BONNEFEMME : ENCHANTERESSE... Dorothy, c’est avant tout une voix mélodieuse qui fait résonner la rédaction d’un accent très particulier. Notre céli-

bataire de 36 ans assume pleinement ses deux amours : l’animation et l’écriture. Animatrice depuis quelques mois chez Top FM, elle apporte son lot de bonne humeur à la rédaction. L’écriture, elle, lui permet de s’exprimer, car comme on le dit, « les paroles s’envolent, les écrits restent ». Le parcours aussi, qui a mené Dorothy Bonnefemme à The Sun et au Défi, où elle a travaillé pendant 3 et 11 ans respectivement, ainsi que chez Radio Plus, où elle a été animatrice pendant 4 ans.

JAMIROUDDIN YEADALLY : LA « ZEN ATTITUDE » La zen attitude, ça se travaille ! Il suffit pour cela de suivre les conseils de Jamirouddin Yeadally. Cool, relax et comique, il traite tout le monde de « traître » sans raison apparente. Il croque la vie à pleines dents, sauf quand il s’agit de venir travailler les lundis. Ça, il n’aime pas trop ! Ce n’est que tout récemment qu’il a découvert les talents de la plume, car Jamirouddin est avant tout photographe. Il a même remporté le 3e prix d’une compétition nationale de photographie en 2006. A 25 ans, le jeune homme a déjà un parcours éloquent dans la presse, ayant travaillé pour plusieurs publications, soit l’express, Le Matinal, Newsnow, Star, Le Dimanche, Impact News et Capital.

RENDHEE VEEREN : MONSIEUR CORPORATE Sans lui, notre rubrique Corporate n’aurait pas de forme, ni de sens. Actuellement employé du département légal du groupe Currimjee, Rendhee Veeren est détenteur d’un degré en ‘Management with Law’. Mais son premier amour demeure la presse. C’est à l’Hebdo qu’il a en effet fait ses débuts avant de rejoindre l’Independent Commission Against Corruption en tant qu’enquêteur. Du haut de ses 28 ans, Rendhee est avare de commentaire et clinique dans son approche. Toujours avec une dose de réserve, il donne vie, grâce au travail de recherches qui précède chacun de ses articles, à une rubrique qui aurait pu n’intéresser que les intéressés. Mais pas avec Monsieur Corporate...

MANEESH GOBIN : MAÎTRE DE L’HUMEUR A 36 ans, notre conseiller légal compte déjà un palmarès éloquent. Ancien magistrat, Senior State Counsel au parquet et Chief Legal Advisor à l’Icac, il travaille désormais à son propre compte. Me Gobin, c’est aussi le guru par excellence de la bonne humeur. Son arrivée est toujours annoncée par ses éclats de rires, avant que ses sourcils ne se froncent comme pour indiquer qu’il est l’heure de passer aux choses sérieuses. De la même génération que la majorité de l’équipe de Capital, il a à charge de défendre les intérêts légaux du journal. A commencer par cette petite plainte de 75 millions. Mais avec la bénédiction de Me Gobin, qui nous conseille de « dormir tranquille », Capital se sait entre de bonnes mains.

JEAN BALANCY : LE DOYEN Du haut de ses 72 ans, Jean Balancy est


MERCREDI 16 NOVEMBRE 2011

Herrsha Lutchman-Boodhun

le doyen de Capital. Il a fait ses débuts dans la presse chez l’express en 1963, où il est demeuré jusqu’à sa retraite en 1998. Il est par la suite sollicité par Le Quotidien, avant que Rudy Veeramundar ne fasse appel à sa grande expérience à Samedi Plus, Le Journal du Samedi et Capital, en tant que relecteur. Jean Balancy, c’est aussi une carrière en politique. Conseiller municipal à Quatre-Bornes de 1969 à 1975, il a également brigué les suffrages aux législatives en 1976, dans la circonscription No. 18. Défiant à l’occasion un certain Paul Bérenger, il devait recevoir les félicitations du leader mauve trois heures avant la fin du dépouillement, bien qu’au final il ne sera pas élu...

Leevy Frivet

Dorothy Bonnefemme

Jamirouddin Yeadally

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BEST OF

CAPITAL

Rendhee Veeren

CÉCILE ANTONIO : POUR L’AMOUR DU CHEVAL En temps normal, Cécile Antonio ne parle pas trop. Il suffit pourtant de prononcer le mot « cheval » pour éveiller son attention et la retenir. Pour cause : notre responsable du Marketing, du haut de ses 33 ans, est turfiste dans l’âme. Le monde de la presse, lui, c’est du jour au lendemain qu’elle y a basculé. Mais forte de son expérience au sein de Fedex, Call Services, Euro CRM et Rogers Call Centre, Cécile n’a pas éprouvé de grandes difficultés à jouer de ses talents d’oratrice pour promouvoir le journal, tout en s’armant de son plus beau sourire et des copies du journal qu’elle ne quitte presque plus.

Maneesh Gobin

« I’m a poor lonesome cowboy. » Si ce refrain vous rappelle quelqu’un, nous il nous rappelle notre chef de production. A 31 ans, Nick ou Nico, comme on se plaît à l’appeler, a tout, ou presque, de Lucky Luke. Un look d’habitué du far west, des verres solaires qu’il ne quitte presque pas (pour remplacer le chapeau), une démarche particulière, et l’âme d’un solitaire… Sauf que lui ne court pas derrière les Dalton ! Pas le temps. Dès que quelque chose ne marche pas au journal: connexion internet, ordinateur récalcitrant, problèmes à l’imprimerie, on le voit faire des va-et-vient incessants pour tout régler. Rien n’échappe à l’oeil de ce jeune homme de 31 ans, qui a traîné ses grandes oreilles du côté de l’Express, du Matinal, de Samedi Plus, du Journal du Samedi, avant de poser ses valises à Capital.

Cécile Antonio

NISHTA SALANDY : LA BELLE AUSTÈRE

Jean Balancy

Bien qu’elle ait les joues toutes roses – fait qu’on attribue à l’air de Bonne-Mère, où elle habite – la belle aux cheveux bouclés affiche un air austère. On n’ose pas trop rigoler avec Nishta, surtout quand elle revêt son paletot de secrétaire administratif. Mais on se plaît à l’entendre répéter, à longueur de journée, tel un mantra : « Capital, Bonjour ! » ou encore « Un appel pour vous ». Sans complexe, elle serait parfaite dans le rôle d’une femme d’affaires. Elle l’a déjà compris, d’où ses études en comptabilité.

Nishta Salandy

ESSANE AULEEAR : L’HOMME DE CONFIANCE Du haut de ses 40 ans, c’est lui qui prend le relais une fois le journal imprimé. Véritable robot administratif, il a la réputation d’exécuter à la perfection ce qu’on lui demande. Un rôle qu’il assume pleinement, dans la presse, depuis une dizaine d’années. As du volant, Essane est le calme, la patience et la fiabilité incarnés. Il ne refuse jamais de rendre un service, surtout quand il s’agit de nous faire monter à bord de sa belle Honda. Avec son côté mystérieux et sa garde-robe où domine le noir, il nous rappelle étrangement le héros du film « Le Transporteur ».

KNIVEL GOONMETER : ENJOY THE SILENCE Nicolas Cheneya

Essane Auleear

ASHIL ET VISHESH KOONJOBEEHARRY : DUPONT ET DUPOND Knivel Goonmeter

JOJAKIM ATCHIA : TEL UN FANTÔME... Il apparaît et disparaît aussi habilement qu’un prestidigitateur. En fait, Jojakim Atchia se plaît à faire partie de la troupe des trois mousquetaires, avec Knivel et Nicolas. Diablement sérieux les rares fois qu’il descend en salle de rédaction, il est en réalité très serviable. Sous son air quelque peu débraillé se cache une intelligence qu’il ne laisse vraiment s’exprimer qu’à travers son travail et son formidable talent pour les jeux de mots. Souvent habiles, parfois pourris, ils révèlent toujours une riche personnalité habitée d’une pointe de cynisme. Délaissant

EDITION 52

l’agence publicitaire Verso Pub, notre designer a basculé dans le monde de la presse où il a connu plusieurs publications : Le Matinal, Le Journal du Samedi et Capital.

NICOLAS CHENEYA : LE VIEUX LOUP

Il aurait sans doute été parfait dans le clip du mythique groupe britannique Dépêche Mode. Et encore parfait dans le clip de Sound of Silence. Pour le beau gosse de la rédac, « words are unnecessary ». A la place, il vous offre l’efficacité. Z’avez-vu les Unes de Capital ? Z’avez-vu la maquette ? Ça, c’est du Knivel Goonmeter ! Créativité et professionnalisme. Donner naissance à trois publications en quatre ans, faut quand même le faire ! Mais un p’tit mot, de temps en temps, serait aussi le bienvenu, surtout que le trajet Dagotière-Port-Louis est éreintant... Mais pas pour ce patron d’une petite entreprise de ‘landscaping’ qui, à 28 ans, a aidé à façonner plusieurs publications, dont Le Matinal, Samedi Plus, Le Journal du Samedi et Capital.

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Jojakim Atchia

Ashil a tout pour être à l’affiche de « The Artist », dernier film de Jean Dujardin. Parce que le film est muet et que lui ne parle pas beaucoup. Mais Ashil n’est pas timide malgré ses vingt ans. On le comprend vite à le voir déambuler en séducteur-né. Une hausse des sourcils, un revers de la main, une mouvement d’épaule et il a passé son message. A vous, maintenant, de le décortiquer ! Vishesh, l’aîné des deux frères, semble avoir légué ces « qualités » à Ashil. Charmeur, avare de parole et aussi bon cuisinier que l’est son frère, ce jeune homme de 22 ans pourrait presque passer inaperçu. Mais au final, les Dupont et Dupond de Capital s’assurent que le journal est livré et que les choses tournent toujours rond au boulot.

Vishesh Koonjobeeharry

Ashil Koonjobeeharry

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