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LA CHEVAUCHÉE QUI VAUT RS 300 MILLIONS Au-delà du simple attrait folklorique des courses se dresse une machinerie bien rodée qui brasse, par année, plusieurs centaines de millions de roupies EDITION 42 – MERCREDI 7 SEPTEMBRE 2011

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Votre hebdomadaire à Rs 15

LES MALGACHES VEULENT LA TÊTE DU POLITICIEN

UN GÉANT ZIMBABWÉEN LORGNE LA BOURSE DE MAURICE

WHITE SAND TOURS : LIQUIDATION ACTE II

Exportateurs et écologistes malgaches se rejoignent sur un point : pas de pitié pour les Mauriciens impliqués dans le trafic de bois de rose

Kingdom Financial Services veut racheter une firme sud-africaine implantée à Maurice. Les négociations débuteront à partir de 25M USD

White Tree Limited, anciennement White Sand Tours Limited, est dans la tourmente. Un Creditors' meeting, demain, devra décider d'une liquidation

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RETOUR VERS LE FUTUR

La famille Espitalier-Noël est sans doute, dans l’histoire du pays, l’une de celles qui ont su faire les bons choix, en termes d’investissement, au bon moment. La génération d’Hector Espitalier-Noël a converti un business familial en un groupe aux objectifs clairement affichés et n’hésite pas à prendre un pari sur l’avenir, peu importe les circonstances économiques Aquariums : on nage en plein bonheur | Van Ann : le chocolat dans tous ses états | Galaxy S II : un mobile sous stéroïdes


LES DENTS DE LA MER RÔDENT AUTOUR DES SEYCHELLES

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Coup dur pour le tourisme seychellois : deux attaques mortelles de squales durant le mois d’août. De retour d’une visite d’Etat en Australie, le président James Michel a fait

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ACTA PUBLICA MERCREDI 7 SEPTEMBRE 2011

| Billet de RAJEN VALAYDEN |

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venir une équipe d’experts de l’Afrique du Sud qui ont tout de suite recommandé la mise en place de filets anti-requins. Au moment de la crise mondiale, en 2008, les Seychelles,

pays le plus endetté au monde à l’époque, étaient au bord de la faillite et avaient dû faire appel au FMI. Pourtant, le secteur touristique parvenait à rester à flots.

L’usure

oute belle chose a une fin. Même le pouvoir. Ce qui effraie les politiciens, c’est cette usure qui gangrène le travail de toute une vie. Les actualités des dernières semaines nous donnent de beaux exemples de la dégradation de nos gouvernants (ceux qui sont au pouvoir ainsi que ceux qui sont dans l’opposition). Seize mois après les dernières législatives, qu’est-ce qui a changé ? Le MMM, qui a subi un sérieux revers, s’est revigoré avec les multiples scandales imputés au régime en place. Scandales ! Avec tout le respect pour nos institutions, oui, il y en a. Bien qu’on soit un peuple admirablement bête dans l’ensemble, l’expérience a voulu qu’on puisse sentir le parfum d’un scandale. MedPoint, Betamax, les achats de la STC, JinFei et l’excentricité de notre Banque centrale en sont les preuves. Contrairement à la théorie de ces interminables défaillances dans nos législations, comme le soutiennent tous ces politiciens, membres de la confrérie de la robe noire, il est plus évident que la cause de cette situation malsaine demeure cette léthargie collec-

tive de tous les concitoyens qui ont laissé perdurer trop longtemps une situation, trop occupés à subvenir à leurs besoins quotidiens ? Ce qui est une certitude, c’est que le MMM, le PTr, le PMSD ainsi que le MSM n’ont aucun projet de société où peut se retrouver l’intérêt de nos enfants. La preuve est que chaque discours de nos politiciens est entaché de révélations, les unes plus infectes que les autres, sur des transactions douteuses de leurs adversaires du jour… Pendant toute la semaine, dans les couloirs du pouvoir, on chuchote sur l’effet d’usure dont serait victime Navin Ramgoolam. On se console en disant que cette maladie inévitable n’a non plus épargné Paul Bérenger. C’est d’ailleurs cette usure qui l’avait amené à dire « SSU pa la pou donne biberon » ou à traiter Anil Bachoo d’« intellectuellement limité ». C’est vrai ! S’exposer trop longtemps au pouvoir mène invariablement à l’usure. Ben Ali, Kadhafi et Moubarak en sont les preuves. Bien que notre pays soit loin d’être comparable à ceux du Moyen Orient ou de l’Afrique du Nord, la réponse à la souffrance est toujours la

même, quels que soient l’endroit ou les circonstances. C’est un secret de polichinelle que, depuis le départ de ses fidèles comme James Burty David et Christian Rivalland, esseulé, Navin Ramgoolam s’est rabattu sur un des axes les plus redoutables de notre histoire politique, le RMM. Avec un Kailash Ruhee méticuleux, un Amédée Darga discipliné, un Jean Claude de l’Estrac virevoltant, le soutien des autres lieutenants tels que Bashir Khodabux, Mathieu Laclé et un Rama Sithanen calculateur, à distance, le spectre du RMM contrôle tout ‘l’establishment’ du pouvoir. De quoi offusquer les pursang travaillistes et affaiblir leur leader. Navin Ramgoolam ne mesurera certainement l’amitié de ses conseillers ainsi que leur loyauté, qu’au moment de l’usure. Quant à ces milliers de jeunes qui se préparent à descendre dans les rues de la capitale, espérons qu’ils auront quelque chose de différent à proposer et qu’ils ne se contenteront pas de dépoussiérer le manifeste électoral mythique du MMM de 1976.


MAURICE PRÉSIDE UN CONSEIL RÉGIONAL CONTRE LE BLANCHIMENT Une réunion des techniciens du Groupe antiblanchiment de l’Afrique orientale et australe (ESAAMLG) s’est ouverte à Grand-Baie, lundi. La présidence de cet organisme est revenue à Maurice, qui succède de fait aux Comores. L’objectif de la réunion de cette semaine était de permettre de dé-

éditorial de RUDY VEERAMUNDAR

La leçon privée

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aisser un héritage digne aux générations futures.» C’est le message essentiel du Chief Executive Officer (CEO) du groupe Espitalier-Noël Limited (ENL), lors d’un breakfast meeting avec la presse, lundi. Pour Hector Espitalier-Noël, il est surtout question de bâtir avec, en tête, un but principal : donner toutes les chances aux générations à venir de réussir. Ne pas s’enrichir, en ne pensant qu’à soi et à l’immédiat. Mais penser à ceux qui viendront après. En d’autres mots, opter pour une prospérité durable. Voilà qui mérite d’être souligné, et salué, surtout que le groupe en question vient d’investir plus de Rs 2 milliards dans un projet, dont la rentabilité est planifiée sur le long terme. Tout comme les autres projets immobiliers du groupe, d’ailleurs. Comment ne pas être tenté de comparer, quand à côté, un gouvernement est paralysé à cause d’une clinique de quelques mètres carrés, valant quelques dizaines de millions, avec une espérance de vie moyenne ? La différence entre les manières de fonctionner du secteur privé et des institutions gouvernementales est sans doute une question d’intérêt. Dans les grandes entreprises familiales, vision, savoirfaire, savoir-être et volonté sont des valeurs transmises de génération en génération. Car il y va de la survie de tout un chacun. A l’Hôtel du gouvernement, on pense en fonction de l’échéance électorale. Et au maximum d’avantages que l’on peut tirer, et tout de suite, de son élection. Les Espitalier-Noël, comme d’autres groupes du privé, se renouvellent sans cesse, pour se mettre au diapason de l’évolution du monde des affaires, du pays et de sa population. On a beau les traiter de dinosaures, ils ont le flair inimitable quand il s’agit de choisir le bon cheval pour miser. Et la naissance de Bagatelle, qui coïncide sûrement, aujourd’hui, avec la mort de JinFei, est la parfaite illustration de ce professionalisme, qui fait grandement défaut au secteur public ou même parapublic. A l’exception de quelques-uns, hélas trop rares, les nombreux chairmen et CEO des institutions gouvernementales, dont la couleur et la fidélité politique - pour ne pas dire, dans certains cas, l’asservissement - sont préférées à la compétence, font preuve d’une absence totale de vision générationnelle. Ebène City est l’exemple parfait d’un manque total de planification, ce qui produit un visuel odieux et un chaos indescriptible au niveau de l’espace. A Ebène City, Maurice Ile Durable est mort. Sans même traverser une génération. Vouloir copier le modèle singapourien en matière de développement, c’est bien. Mais, chercher un coup de main ou imiter les amis du secteur privé traditionnel mauricien serait peut-être plus payant et plus productif à long terme. Pourquoi aller chercher ailleurs ce qu’on peut trouver chez soi, sous ses yeux ? A moins que l’on considère comme… bagatelles toutes les réalisations et l’héritage que nous laisse, génération après génération, le secteur privé mauricien.

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gager les tendances concernant les problèmes de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme en Afrique orientale et australe. C’est le ministre mauricien des Finances, XavierLuc Duval, qui a été appelé à présider les travaux du conseil.

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WHITE SAND TOURS

LIQUIDATION ACTE II White Tree Limited, anciennement White Sand Tours Limited, est dans la tourmente. Un Creditors’ meeting, demain, jeudi, devra décider d’une liquidation et nommer un administrateur. | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN L’ANNÉE 2010 avait été une année difficile pour la société White Sand Tours. L’une des premières victimes mauriciennes de la crise financière mondiale, elle croulait sous des dettes qui avaient atteint les Rs 300 millions. Mais elle avait fini par trouver preneur. Cette fois, il semble que les choses vont encore plus mal pour la société qui avait changé de nom pour être connue comme ‘White Tree Limited’. LA FIN D’UN FLEURON Ainsi, le nouveau plan de restructuration des nouveaux propriétaires n’aura pas porté ses fruits. Placé sous administration judiciaire en août 2010 en raison de problèmes financiers, l’enseigne White Sand Tours avait été rachetée par le groupe hôtelier à la suite d’un appel d’offres. NMH avait déboursé Rs 30 millions, dressé un plan de restructuration avec de nouvelles structures administratives et finan-

cières. Parmi les 252 employés, seulement 200 avaient été retenus dans le nouveau plan.

Aujourd’hui, malgré le plan de relance, il semble que White Tree n’a pu redémarrer et retrouver son éclat d’antan. Au début de cette année, il fut même question d’un rapprochement avec Mautourco Mais la crise dans l’industrie du tourisme, depuis fin 2008, n’était pas pour arranger les choses. Le nombre de touristes devait chuter et les dépenses des visiteurs diminuer drastiquement. Après la crise financière mondiale, est arrivée la crise de l’euro qui a pesé lourd sur le bilan

financier de l’entreprise. La compagnie avait même, à un certain moment, souhaité bénéficier de l’aide du gouvernement à travers l’Economic Restructuring and Competitiveness Programme (ERCP). Mais elle devait, au préalable, attendre les conclusions de l’enquête demandée par le ministère des Finances sur sa situation financière. Aujourd’hui, malgré le plan de relance, il semble que White Tree n’a pu redémarrer et retrouver son éclat d’antan. Au début de cette année, il fut même question d’un rapprochement avec Mautourco. Quant à Avis, une des filiales du réceptif White Sand Tours, elle a également été mise en vente au début de l’année. White Sand Tours est une marque prestigieuse créée en 1974 et a été, pendant longtemps, l’un des fleurons du tourisme mauricien. Mais l’éclat n’a pas duré.

RESTRUCTURATION

La capture de Martin

NewCo gérera les filiales du groupe Harel Frères

LES EFFORTS des oranges pour empêcher le débauchage de Martin ont été vains. Malgré le dispositif mis en place pour récupérer cette dernière à l’aéroport et surveiller ses mouvements, il semblerait que l’accord a été conclu dans la maison d’un conseiller du gouvernement, à Curepipe. Ce dernier, lui-même ancien transfuge, a su trouver les arguments convaincants pour mener Martin à la cage rouge. En guise de récompense, on chuchote qu’il verra le renouvellement de son contrat comme président d’une entreprise publique très controversée.

Les différents groupes du pays entament, depuis peu, une phase de restructuration. Harel Frères n’est pas en reste. Le groupe a annoncé, ce mardi, qu’il compte mettre sur pied une nouvelle compagnie, NewCo, pour regrouper toutes les filiales sous un seul toit | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN HAREL FRÈRES ne veut plus être considéré uniquement comme un groupe sucrier ou encore être listé en Bourse sous le ‘Sugar Segment’, bien que sa réputation a été bâtie sur son histoire dans le domaine sucrier. Le groupe désire maintenant être listé sous le ‘Investment Segment’ : “The group has diversified its activities from an essentially sugar-oriented company to one with interests in energy production, alcohol production, commercial distribution, property development, construction and financial services”. D’où la naissance d’une nouvelle compagnie, ‘NewCo’, appelée à gérer toutes les filiales du groupe. La restructuration se fera en plusieurs phases. La première se fera sous forme d’un Scheme of Arrangement où les actions de Harel Frères Limited seront échangées sous le nom de NewCo. Les actionnaires, qui n’ont rien à craindre de cette opération, tient-on à rassurer, seront appelés à avaliser, au cours d’une assemblée générale spéciale, un Scheme of Arrangement. Cela, après le feu vert de la cour suprême.

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Roy Neeraye RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun Leevy Frivet CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Cécile Antonio CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy Essane Auleear Vishesh Koonjobeeharry Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun


LA GAMME PORSCHE BIENTÔT AU COMPLET

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Un site Porsche exclusif est prévu pour septembre 2012, à Phoenix, ce qui permettra d’exposer la gamme Porsche au complet. Pour l’heure, Porsche annonce l’ouverture, par sa filiale française, d’un site Porsche à l’île Maurice, dans l’océan Indien, en collaboration avec ABC Motors comme distributeur

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FINAL REPORT MERCREDI 7 SEPTEMBRE 2011

« VOUS AVEZ peut-être remarqué que la plupart des membres présents aujourd’hui sont des Espitalier-Noël. Nous tenons à préserver les valeurs qui sont fondées sur l’histoire de notre groupe et en même temps mettre celles-ci à la portée de la nation mauricienne », lance d’emblée le Chief Executive Officer du groupe. Les Espitalier-Noël et proches collaborateurs ont accueilli la presse pour un ‘breakfast meeting’ dans leur toute nouvelle acquisition, The Link Ebène City Hotel. Une réunion décontractée qui a alterné entre café, petits fours et business. Un petit déjeuner qui a cependant laissé la place à un plat consistant, en termes d’objectifs. À l’agenda : présenter les activités du groupe Espitalier-Noël Limited (ENL), dont l’objectif premier est de se recentrer sur son rôle d’entrepreneur et cela pour assurer un succès générationnel. ‘Back to the future’. Le slogan ne pouvait être de meilleur augure. En effet, Hector Espitalier-Noël (groupe ENL), Eric Espitalier-Noël (ENL Commercial), Gilbert EspitalierNoël (ENL Property) et Jean Raymond Hardy (ENL Agri) ont pris la parole à tour de rôle pour présenter les activités des différentes filiales du groupe ENL. S’il y a bien une chose qui ressort de cette rencontre, c’est qu’ils connaissent leurs domaines et leur patrimoine sur le bout des doigts. Chiffres, bilans, projets, obstacles... REMISE À NEUF « Notre histoire reflète un groupe construit à travers le temps par des générations successives d’entrepreneurs. Nous oeuvrons pour laisser un héritage digne aux générations futures », avance Hector EspitalierNoël, considéré comme le parrain du groupe et de la famille. Il a été appelé à prendre les rênes très tôt, dès l’âge de trente ans, et à veiller sur la famille. Il gère l’héritage que leur a légué Marcelin Noël. « Notre nom reflète notre famille, nos valeurs, le fondement de notre groupe. » Le groupe ENL, anciennement Espitalier-Noël Limited, a bâti sa réputation grâce à ses activités dans le domaine agricole. L’héritage, ce sont 16 000 arpents de terres au centre (Moka) et dans le sud de Maurice. Bien qu’évoluant dans diverses activités, allant du tourisme aux finances, en passant par l’immobilier et le commerce, ENL reste profondément attaché à l’agriculture : « Plus de 95 % des terres continueront à être cultivées à moyen terme. » La canne est cultivée sur quelque 5 000 hectares des terres. Chaque année, le groupe multiplie les efforts pour produire 356 000 tonnes de cannes et 36 000 tonnes de sucre en moyenne. La canne a été la principale source de revenus pendant longtemps, et c’est un domaine qu’ENL ne compte pas délaisser. D’où une remise à neuf de ses objectifs dans le domaine avec, entre autres, l’objectif de réduire les coûts à travers un allégement de la masse salariale, une mécanisation accrue et une meilleure planification des récoltes en fonction des variétés.

exclusif et Stuttgart Motors. Le marché automobile haut de gamme est actuellement en forte expansion à Maurice, avec une croissance de 30% entre 2010 et 2011. L’ensemble de la gamme Porsche sera commercialisé sur l’île, mais le modèle Cayenne devrait représenter la part des ventes la plus importante.

ENL

RETOUR VERS LE FUTUR Eric Espitalier-Noël

Hector Espitalier-Noël

Gilbert Espitalier-Noël

Jean Raymond Hardy

La famille Espitalier-Noël est sans doute, dans l’histoire du pays, l’une de celles qui ont su faire les bons choix, en termes d’investissement, au bon moment. La génération d’Hector Espitalier-Noël a pour sa part converti un business familial en un groupe aux objectifs clairement affichés et n’hésite pas à prendre un pari sur l’avenir, peu importe les circonstances économiques | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN NOUVELLES FILIALES, NOUVELLES VISIONS Des changements sont à venir dans son portefeuille et le groupe est même appelé à renforcer sa présence dans plusieurs secteurs clés. A ce jour, la structure du groupe est comme suit : ENL Limited gère principalement trois portefeuilles, à savoir ENL Commercial, ENL Land et ENL Investment. Après la réorganisation prévue au sein du groupe, ENL Finance viendra s’ajouter au palmarès. Ce qui fait que le groupe compte dédier une bonne partie de son investissement au domaine financier. Un domaine prometteur selon le Chief Executive Officer du groupe ENL, Hector Espitalier-Noël. « La finance représente un pôle dans lequel je crois beaucoup, et il est appelé à être un gros pourvoyeur d’emplois. Je crois que le domaine des finances est un créneau porteur à l’avenir du moment qu’on le gère correctement », a-t-il avancé lors de la rencontre avec la presse. Le groupe met également sur pied ENL Agri pour développer et gérer les activités agricoles d’ENL ; et ENL Property qui assurera le développement et la gérance des terres identifiées pour le développement immobilier. Parmi les nouvelles créations, on retrouve ESP Landscapers, qui sera un ‘one-stop-shop’ en matière de paysagisme et qui opérera comme pépinière. Dans la même lignée, le groupe compte s’engager dans l’élevage bovin et la production de la viande de bœuf avec un partenaire étranger, se positionner comme un fournisseur de choix de salades vertes, investir dans la maîtrise du marketing, de la vente et de la distribution, tout en privilégiant la recherche et le développement « pour voir une alternative à la canne dans le temps, avec une portée énergétique. » Le message est clair : ENL s’est fixé pour objectif de consolider son statut de leader sur le marché.

A chaque fois qu’il y a fluctuation au niveau des actions en bourse d’ENL, les gens évoquent la possibilité d’une querelle entre les deux groupes. Il ne faut pas se fier aux rumeurs

De ces 16 000 arpents de terres, 600 arpents sont dédiés au développement immobilier. C’est-à-dire, seulement 4 % du portefeuille de terres appartenant à la famille. Bagatelle Mall of Mauritius, Villas Valriche Integrated Resort, La Balise Marina, Les Allées d’Helvétia, Les Vergers de Gros Bois... Des projets d’envergure qui ont changé le paysage de Maurice et qui ont nécessité un investissement de près de Rs 20 milliards. « Nous voulons construire pour le long terme, de façon durable du point de vue économique, social et environnemental. Nous désirons optimiser le rendement financier des ressources en terres. Notre objec-

tif n’est pas de faire des profits très vite », a fait ressortir Hector Espitalier-Noël. Gilbert Espitalier-Noël, Chief Executive Officer (CEO) d’ENL Property, filiale qui gère la conception des projets, renchérit : ENL est là pour répondre à la demande, et participer au développement économique du pays. « Le property est un métier et certains l’ont appris à leurs dépens. Nous avons beaucoup à apprendre à Maurice. Il ne s’agit pas de construire n’importe comment », soutient-il. Référence est faite à la cybercité d’Ébène où plusieurs bâtiments ont été érigés sans réelle planification. ACQUISITION, CRÉATION, GESTION... A cet effet, les Espitalier-Noël citent Singapour en exemple. C’est un pays beaucoup plus petit que Maurice en terme de superficie, mais qui doit son succès à sa planification urbaine. Pour ces acteurs du développement, le rêve d’une Cité-Etat revient à l’Etat. Toutefois, ajoutent-ils, ce qu’il faut copier de Singapour, c’est bien la planification urbaine. « C’est le modèle de Cité-Etat que nous avons en tête », ajoutent-ils, tout en précisant que le marché mauricien, du moins pour ce qui est de l’immobilier, est limité. Selon eux, il ne faut certainement pas multiplier la mise sur pied d’immeubles, comme c’est le cas depuis quelque temps : « Il faut laisser jouer la force du marché. Si à chaque fois on propose les mêmes bureaux et designs, il est certain que le marché atteindra un point de


L’AFRIQUE RÉFLÉCHIT SUR LA SÉCURITÉ INFORMATIQUE La deuxième édition du forum afro-allemand sur la technologie de la communication et de l’information se tiendra à Nairobi, Kenya, les 2 et 3 novembre prochain. Sous le patronage du ministère de l’Economie et de la

Technologie allemande, le thème de cet événement sera ; « la technologie de l’information et la sécurité ». Les grands sujets de cette rencontre se focaliseront sur l’Internet et la télécommunication, la sécurité des données et

des transferts. L’Allemange reste l’un des pays européens à aider concrètement au développement des pays africains dans le domaine de la technologie informatique.

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BAGATELLE MALL OF MAURITIUS : PROJET STRATÉGIQUE

développement des filiales et compagnies lier-Noël, tel n’est pas le cas : « A chaque saturation rapidement. » Le ‘breakfast meeting’ avec la presse a associées, tout en tirant profit des nou- fois qu’il y a fluctuation au niveau des acété un moment opportun pour le groupe velles opportunités de business. ENL tions en bourse d’ENL, les gens évoquent la d’évoquer son plan stratégique étalé sur Limited songe aussi à investir pour le possibilité d’une querelle entre les deux trois ans et la restructuration de ses long terme dans des compagnies de groupes. Il ne faut pas se fier aux ruportefeuilles. ENL se recentre sur son choix, notamment le groupe Rogers, meurs », précise-t-on du côté d’ENL. Dans un dernier volet de la réunion, rôle d’entrepreneur engagé dans l’acqui- New Mauritius Hotels et le groupe Food le CEO du groupe a évoqué un des obssition, la création et la gestion d’entre- and Allied. tacles que les businessmen renconprises. D’où la vente de ses trent à Maurice : la lenteur investissements non-stratégiques administrative. « Les formalités adau sein d’ENL Land et d’ENL ministratives sont normales, mais on Commercial comme annoncé Gilbert Espitalier-Noël, Chief Executive que ça prenne moins de dans un communiqué le 23 août Officer (CEO) d’ENL Property, filiale qui gère aimerait temps. Le tout relève de volonté goudernier, pour racheter ce que détient ENL Commercial au sein la conception des projets, renchérit : ENL est vernementale. » Cela n’implique pas pour autant que le climat des afde New Mauritius Hotels Limi- là pour répondre à la demande, et participer faires à Maurice est médiocre. Loin ted et Tropical Paradise Com- au développement économique du pays. de là. Citant le dernier rapport de pany Limited (TPCL). Le la Banque mondiale, Hector Espigroupe compte ainsi y renforcer « Le property est un métier et certains l’ont appris à leurs dépens. Nous avons beaucoup talier-Noël souligne que l’institusa participation existante. tion de Bretton Woods fait « On ne vend rien ; on loue. à apprendre à Maurice. Il ne s’agit pas de ressortir que Maurice est idéal pour Quant aux recettes générées, on esconstruire n’importe comment » les investissements. Avant de conpère les récupérer pour amortir nos clure : « Nous sommes des acteurs du dettes », précise le parrain du En ce qui concerne le groupe Rogers, développement à visage humain. » ENL groupe, Hector Espitalier-Noël. Grâce à la restructuration, les recettes de des rumeurs circulent actuellement au entame sa nouvelle phase de développeplusieurs centaines de millions de roupies sujet d’une querelle après le renforce- ment. Le regard est résolument braqué serviront à éliminer l’endettement ment de présence d’ENL vers la fin du sur l’avenir. d’ENL Commercial, à soutenir le mois d’août. Or, précise Hector Espita-

Du meilleur marché à un peu plus cher, soit des loisirs pour toutes les bourses. C’est ce que compte offrir ENL à la population. « Notre projet Bagatelle Mall of Mauritius ne sera pas uniquement un centre de loisir pour les touristes, comme beaucoup le prétendent, mais bien un centre pour tous les Mauriciens », explique Gilbert Espitalier-Noël. Ce projet d’envergure de 42 000 mètres carrés a nécessité un investissement d’environ Rs 3,5 milliards, et créera plus de 1 500 emplois. Bagatelle Mall of Mauritius se veut un projet stratégique qui façonnera le paysage mauricien. L’étendue des terres appartenant à la famille Espitalier-Noel, de Bagatelle à Pont Colville Deverell, est de 225 arpents, propices au développement. Bagatelle assurera la visibilité et la rentabilité. De plus, rien que le développement des infrastructures à Bagatelle a nécessité un investissement de l’ordre de Rs 575 millions. Or le projet n’en est qu’à sa première phase. Viendront s’ajouter Motor City, qui se situera vis-à-vis du complexe commercial, un centre logistique plus bas, et un bâtiment avec espaces bureaux. C’est toute la région s’étendant de Bagatelle au Pont Colville Deverell qui connaîtra un développement monstre dans les années à venir.

16 000 arpents au Centre et au Sud de Maurice


DU HARICOT TRANSFORMÉ EN BOIS DE VALEUR

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23 millions de dollars américians. C’est la valeur marchande des six conteneurs de bois de rose saisis à Maurice à la fin de juin dernier. C’était supposément des conteneurs de « tsara maso » soit l’haricot malgache, mais il semble qu’ils pesaient bien plus lourd que cela.

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Le ministre de l’Environnement malgache a officiellement porté plainte à la Commission anticorruption de Maurice. La démarche a été claire ; attraper le gros requin qui est à Maurice et laisser survivre les pauvres paysans malgaches.

BOIS DE ROSE

Les Malgaches veulent la tête du politicien mauricien L’INCOMPRÉHENSION DE nombreux Malgaches par rapport à l’implication d’un politicien mauricien donne une nouvelle tournure à l’affaire bois de rose. Selon des informations qui nous sont parvenues de Tananarive, certains se demandent pourquoi le politicien en question n’a pas encore été arrêté. Selon nos informations, c’est la couleur politique de contact du politicien mauricien à Madagascar qui va s’avérer déterminante. Contact que l’on dit proche de Rajoelina, le président malgache. Mais le politicien mauricien se trouve être un opposant du gouvernement Ramgoolam depuis peu. Rajoelina se trouve dans une situation fort embarrassante, pour ne pas dire cornélienne, nous explique un membre d’un mouvement d’opposition malgache : « Maurice a été le seul pays, avec la France, à soutenir la feuille de route de Rajoelina. S’il veut se montrer sérieux, il devra cibler le politicien mauricien et ainsi maintenir les bonnes relations avec Port-Louis. Mais il se trouve que le cerveau malgache se trouve, lui, être très proche de Rajoelina ». Alors que faire ? Comment nr pas décevoir Maurice sans trahir son protégé ?

L’affaire de trafic bois de rose à Madagascar est devenue une affaire purement politique. Avec des tenants et aboutissants etniques et tribales. Mais des trafiquants et des militants de l’environnement se rejoignent sur un point : pas de clémence pour les Mauriciens impliqués | LEEVY FRIVET L’ORDONNANCE DE LA DISCORDE

prendre à de pauvres Malgaches qui tentent de survivre, en cette période de crise, en vendant du bois qui a poussé sur leur terre, alors que le cerveau mauricien mène la belle vie ? » Cette dimension politique de l’affaire préoccupe beaucoup les stratèges de Rajoelina. Ils savent que le président malgache a besoin d’un sursaut nationaliste pour continuer et consolider sa transition. Qu’il devra choisir, à un moment ou à un autre, entre la colère de son peuple et son proche collaborateur complice

opposants du régime et les environnementalistes, cela ne sert à rien de faire condamner deux ou trois Malgaches qui gagnent leur vie au service des trafiquants. C’est tout le réseau de trafiquants qu’il faut mettre hors d’état de nuire, insistent ces voix.

ENTRE L’ARBRE ET L’ÉCORCE SURSAUT NATIONALISTE Ce à quoi le président de la Haute Autorité de Transition, La classe politique malgache Andry Rajoelina a répondu en n’accepte pas facilement ce prommettant d’être ferme et ingenre de raisonnement. Elle ne transigeant contre les pilleurs de comprend pas comment on ce bois précieux laisse pourrir un faisant partie du patdéputé malgache en rimoine malgache. prison alors que son Ce qui ne semble présumé complice Qu’on le traîne devant la juridiction nullement dissuader mauricien n’est malgache ! Pourquoi s’en prendre à de les trafiquants qui nullement inquiété. pauvres Malgaches qui tentent de survivre, conti-nuent à donPourtant, Andry ner de la voix, multiRajoelina a un argu- en cette période de crise, en vendant du pliant réunions et ment en sa faveur : bois qui a poussé sur leur terre, alors rassemblements pour la commercialisa- que le cerveau mauricien mène la belle vie ? défendre leur droit tion du bois de rose de commerce. On a est parfaitemejnt lémême vu un exportateur venir gale à Maurice, donc le politi- d’un politicien mauricien. Un seul arbre ne fait pas la menacer de tuer quiconque oscienmauricien est dans ses forêt. Ce proverbe, très popu- erait venir saisir son stock. Mendroits. Dans ce cas, rétorquent cer- laire dans la Grande île, illustre ace exprimée sur un plateau de tains opposants de Rajoelina, parfaitement la situation tendue télévision, en direct. Le pouvoir à Antananarivo « qu’on le traîne devant la juri- entre l’Etat et les exportateurs de diction malgache ! Pourquoi s’en bois de rose. Car, clament les est resté sans aucune réaction

face à cette menace. Et cela peut s’expliquer. Selon un observateur de la politique malgache, la question est avant tout d’ordre ethnique et tribal. Comme tout enjeu que l’on veut discuter. Le président étant issue de la communauté des hauts plateaux, il se met directement en conflit avec celles des régions côtières où prospère le trafic. Et les trafiquants. Ainsi, la région d’Antala, au nord-est du pays, où certains bois de rose aurait transité en attendant d’être acheminés vers Maurice, dans un passé pas trop lointain, a connu une flambée de discours empreints de violence et de haine raciale, ces dernières semaines. A la source ; la nouvelle loi sur l’exportation de bois de rose. La nouvelle ordonnance sur la question rend obligatoire la déclaration de tout stock de bois de rose et de bois d’ébène, que le détenteur soit en possession de pièces justificatives ou non. Les déclarants de bonne foi bénéficient de la bonne volonté de l’Etat qui négocie avec eux une compensation financière, s’ils ont été dûment autorisés. Au cas où ils ne sont en possession d’aucune pièce convaincante,

C’est le gouvernment lui-même, et non une cour de justice, qui jugera les contrevenants à la nouvelle loi. L’ordonnance n°2011-001 a été validée par la Haute Cour Constitutionelle de Madagascar et publié à l’officiel. Le texte de loi constate la détérioration progressive et accélérée de l’environnement et des forêts à cause du pillage des bois précieux. La nouvelle ordonnance vient aggraver les peines dont écoperont tous ceux qui auront coupé, exploité, transporté ou fait transporter, stocké, vendu ou acheté du bois de rose ou d’ébène : Deux à cinq ans d’emprisonnement et amende d’un montant équivalent au double de la valeur commerciale des produits provenant de l’infraction. L’Ordonnance prévoit également la suppression des circonstances atténuantes et de la faculté accordée aux juges d’ordonner le sursis à exécution des peines d’emprisonnement ou d’amende à l’égard des coupables. Reste une question dans le cas du politicien mauricien qui serait impliqué dans ce trafic : la rétroactivité de la loi. « Cela dépendra du président », nous a fait comprendre une juriste malgache. Le tribunal étant séparé du système judiciaire malgache, pourrait ne pas prendre en considération la période ou le délit a été commis.

l’Etat s’abstient de les poursuivre. Chance que n’auront pas ceux qui font preuve de résistance en ignorant la nouvelle loi. Ceux-là sont poursuivis par la Commission Mixte d’Enquête et déférés devant une juridiction spéciale dont la mise en plac est imminente. La contestation de cette loi est vive parmi les opérateurs illégaux. En cas de saisie de leur cargaison, c’est l’Etat qui en tirera bénéfice en la vendant. Pour eux, aucune compensation. C’est la prison qui attend ces trafiquants.


LA CONSTITUTION N’AUTORISE PAS LA SÉGRÉGATION La municipalité de QuatreBornes devra reconsidérer le permis de développement octroyé à une habitante de la ville qui souhaitait ériger une ‘guest house’ à l’avenue Bigaignon.

Suite à une contestation de certains habitants du quartier en cour suprême, le juge Eddy Balancy s’est penché sur la portée constitutionelle du litige en question. Le promoteur de la

‘guest house’ avait indiqué, dans sa demande, que l’établissement serait réservé aux étrangers uniquement. Contraire à la Constitution du pays et discriminatoire, a conclu le juge.

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ACTA PUBLICA MERCREDI 7 SEPTEMBRE 2011

TRANSACTION

Un géant zimbabwéen veut pénétrer la bourse mauricienne Le géant zimbabwéen Kingdom Financial Services convoite le rachat d’une firme sud-africaine implantée à Maurice afin de pouvoir être cotée à la bourse de Port-Louis. Le montant du rachat reste à être déterminé. Les négociations débuteront à partir de Rs 25 millions de dollars | LEEVY FRIVET LE PUISSANT group financier du continent africain a fait circuler une lettre à ses actionnaires leur invitant à une importante réunion la semaine prochaine. A l’ordre du jour, le projet de rachat d’un groupe sudafricain basé à Maurice et coté à la bourse de Port-Louis depuis 2008. KFS est déjà coté à Harare et à Johannesburg. La firme sud-africaine possède toutes les caractéristiques et présente les potentiels économiques que recherche KFS. En effet, les Sud-Africains en question sont dans les secteurs de la technologie informatique, la consommation, les services financiers et l’hôtellerie. Actuellement en projet, un établissemnt quatre étoiles à Pereybère, dans

le Nord. « In view of the advantages offered by listing the issued shares on any company, the directors are desirous to have the issued shares of the company listed on the stock exchange(s), namely Zimbabwe Stock Exchange (ZSE), Johannesburg Stock Exchange (JSE) and Stock Exchange of Mauritius (SEM). While the JSE is bigger and more liquid relative to other African markets, increased capital inflows and economic developments in Mauritius offer a viable option to investors seeking a stable environment», soulignent les directeurs de KFS dans leur circulaire. Du côté du groupe sud-africain basé à Maurice, c’est le silence radio. Personne ne

veut se prononcer sur la possibilité d’un tel rachat. Si vendre la partie mauricienne paraît envisageable, le groupe ne compte pas laisser partir ses biens en Zimbabwe. Le climat économique de Maurice est aussi une des raisons qui attirent KFS. La projection d’une croissance de 4,1 % pour la prochaine année financière a été un élement catalyseur pour commencer les négocitaions avec les actionnaires sudafricains. La diversification continuelle de l’économie mauricienne et sa résilience à la crise financière internationale ont aussi été des facteurs déterminants dans la stratégie du groupe zimbabwéen.

DETTES IMPAYÉES

Air Zambezi doit 400 000 USD à deux compagnies locales Air Zambezi n’avait pas remboursé ses emprunts auprès de deux compagnies mauriciennes. La juge Saheeda Peeroo vient de lui sommer de faire amende honorable AIR ZAMBEZI avait fait l’acquisition d’un avion LET 410 en août 2000 grâce à un financement de la firme Inter-Ocean Aviation Finance Corporation. Une année plus tard, la OAFC Aviation Eighteen Limited lui avançait un autre prêt pour l’achat d’un deuxième appareil. Le montant des deux transactions ; 400 000 dollars américains. Mais les deux firmes mauriciennes n’ont jamais été remboursées et ont choisi de poursuivre la compagnie aérienne devant la cour suprême, ainsi que son directeur, le millionnaire Oliver Chidawu. MAUVAISE FOI Dans un jugement rendu par la juge Saheeda Peeroo, les défendeurs ont été sommés de rembourser les deux compagnies plaignantes. Oliver Chidawu, homme proche du président Robert Mugabe, a expliqué le pourquoi de ses problèmes de remboursement. Il a expliqué qu’au

moment où il devait rembourser les sommes en question, il y a eu une pénurie de dévises étrangères dans le pays et qu’il y avait un contrôle strict à ce sujet. Ajoutant que le pays faisait l’objet de sanctions économiques, situation qui a influé sur les finances de la compagnie, rendant difficile le remboursement de la dette de Zambezi Airlines qui est aussi actif dans le secteur touristique. La juge Peeroo n’a pas été convain-

cue de cette excuse et estime que les défendeurs ont agi de mauvaise foi. Elle a sommé a Zambezi Airlines et Oliver Chidawu à rembourser la somme de 405 000 dollars, somme qui représente le prêt pour l’achat d’un avion, l’affrêtement d’un deuxième appareil et l’entretien des deux engins en question. Les plaignants étaient représentés par Me K. Tegally et l’avoué Iqbal Dauhoo.

Du côté du groupe sudafricain basé à Maurice, c’est le silence radio. Personne ne veut se prononcer sur la possibilité d’un tel rachat. Si vendre la partie mauricienne paraît envisageable, le groupe ne compte pas laisser partir ses biens en Zimbabwe

L’ING Bank maintient la pression judiciaire L’ETAT DU Zimbabwe sera une nouvelle fois en cour commerciale ce matin, à Port-Louis. La banque néerlandaise ING réclame quelque 70 millions de dollars à l’Etat dirigé par Robert Mugabe, le Zimbabwe. Refusant d’honorer ses dettes envers cette institution bancaire, classée en 2005 comme les cinq meilleures banques d’Europe, le Zimbabwe avait été condamné la même année par la cour d’Amsterdam à rembourser son prêt non-payé. Malgré ce jugement, le gouvernement d’Harare a continué à faire la sourde d’oreille. Mais il s’avère que le Zimbabwe et le puisant groupe indien Essar Holdings ont conclu un accord sur le rachat de la firme zimbabwéenne, la Zimbabwe Iron and Steel Company (ZISCO). ING ayant pris connaissance de la transaction, a initié des poursuites contre Africa Essar Holdings qui devait payer des millions au gouvernement de Mugabe. La banque estime qu’étant un des créanciers du régime d’Harare, elle devrait encaisser l’argent qui lui revienne. Essar Africa Holdings a réfusé, d’où la décision d’ING de le traduire devant la cour commerciale de Port-Louis. Cela est motivée par le fait qu’Essar Holdings est une compagnie implantée dans l’offshore mauricien.


DES ÉQUIDÉS BIEN ÉQUIPÉS

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‘Nose band’ pour que le cheval ne voie pas ses pattes, œillères pour qu’il ne soit pas distrait en course… Ces équipements sont attribués aux chevaux par l’entraîneur. Ce dernier aura, au préalable, consulté la fiche du cheval, qui

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mentionne son palmarès, ainsi que le ‘historysheet’, afin de l’aider à prendre une décision. A noter que certains chevaux ont également la langue attachée (‘tonguetied’), alors que d’autres portent des ‘side blinkers’.

Ce dimanche se disputera au Champ-de-Mars le classique le plus attendu de la saison hippique. Le Maiden attire, outre son lot de badauds, de nombreux turfistes qui attendent avec impatience, le temps d’une saison, cette journée pas comme les autres. Mais, au-delà du simple attrait folklorique des courses se dresse une machinerie bien rodée qui brasse, par année, plusieurs centaines de millions de roupies

COURSES HIPPIQUES

La chevauchée qui vaut

Rs 300 millions À MAURICE, on est turfiste ou on ne l’est pas. Il suffit pour cela de se rendre à PortLouis un samedi, en pleine saison hippique. On peut les voir, aux abords des gares ou attendant avec impatience le prochain ‘taxi-train’, le magazine hippique roulé en tube ou calé sous le bras. Ces parieurs, parmi lesquels on retrouve souvent de gros joueurs, ceux qui vont jusqu’à dépenser Rs 5 000 par journée. Une somme qu’on pourrait qualifier de faramineuse, mais qui n’est rien en comparaison à ce que valent les courses. Car, plus qu’un simple sport, les courses hippiques à Maurice sont devenues une machine à sous, à gros sous même. Entre le ‘stake money’, le prix d’achat d’un cheval, le coût pour la nourriture, les dépenses et les frais pour l’organisation des courses, ce sont plusieurs millions de roupies qui s’échangent en une seule journée au Champ-de-Mars. La journée du Maiden, qui marque l’une des courses les plus importantes du calendrier hippique local, est celle qui, en termes de coût et de paris, représente sans doute le plus gros apport financier durant la saison. Pour cette journée, en effet, les turfistes côtoient une horde moins nombreuse et moins fréquente au Champ-deMars, celle des petits parieurs venant tenter leur chance à la faveur d’un ‘tuyau’ obtenu de la bouche de quelqu’un qui s’y connaît. Sous des dehors débonnaires, toutefois, les courses hippiques cachent aussi souvent des drames humains, mesurés en argent perdu dans les paris. Cette image peu reluisante n’a toutefois jamais entamé, de quelque manière que ce soit, l’intérêt des

Mauriciens pour les paris sur les courses. Car, qui dit hippisme, dit souvent argent facile. Mais il serait réducteur de comparer les courses hippiques à une messe du jeu où l’argent seul règne en maître. Dans le folklore mauricien, les courses hippiques tiennent lieu de divertissement national et même les plus réfractaires aux jeux de hasard se sont sans doute déjà essayé au billet de Rs 100 misé sur « enn tuyau sire ». LA PASSION Aujourd’hui, les courses hippiques se présentent comme une industrie énorme, affairée à chaque journée comme une ruche et qui fait vivre de nombreuses familles. Sans compter qu’elles représentent un apport important aux caisses de l’État sous forme de taxes. En parallèle aux courses, s’est développée toute une économie qui va du petit commerce aux taxis qui profitent de cette journée du samedi pour rattraper les dépenses de la semaine. Cet univers qui

gravite autour du Champ-de-Mars s’étend à la presse, nullement épargnée par la fièvre hippique. Le pays compte une demi-douzaine de magazines hippiques qui, chaque semaine, attirent leur lot de lecteurs, et aussi d’annonceurs. Car, il faut bien le reconnaître, les courses hippiques sont un marché porteur, viable en toutes circonstances serait-on tenté de dire. Visiblement, chacun y trouve son compte. Le joueur, qui se contente de maigres gains car un gain, aussi minime soit-il, c’est de l’argent de plus. Les autorités aussi, sachant que par semaine, ce sont pas moins de Rs 150 000 qu’empoche la mairie de Port-Louis. Sans oublier les taxes reversées dans les caisses de la Mauritius Revenue Authority. Les propriétaires aussi qui rentabilisent le lourd investissement qu’est l’achat d’un cheval. Les annonceurs et les sponsors, qui trouvent là un excellent moyen de toucher un large public. Les courses hippiques à Maurice existent depuis bientôt 200 ans. Durant ces deux siècles, elles ont fait la fortune de beaucoup, et le malheur de certains. Mais, la passion des courses, beaucoup plus que la passion du jeu, semble l’emporter et le Champ-de-Mars retrouve, à chaque saison, une allure d’usine où sont affairées lors de chaque journée, des milliers de personnes qui font tourner une machine capable de générer, en moyenne, Rs 300 à 350 millions chaque saison.

UN SPORT BICENTENAIRE Premier hippodrome de l’hémisphère sud, le Champde-Mars, du nom d’une célèbre place parisienne, accueille la première journée de courses hippiques sous les tropiques le 25 juin 1812. Aujourd’hui encore, en dehors des Gujadhur, Merven, Henry et autres Rousset, un nom reste étroitement associé aux courses hippiques, celui du colonel Draper. Pendant trois décennies, ce fonctionnaire britannique, un temps gouverneur de l’île Bourbon, évoluera dans le giron des courses hippiques en occupants diverses fonctions, de propriétaire d’écurie à commissaire. C’est lui qui, deux ans après la prise de l’île Maurice par les Britanniques, lancera l’idée des courses hippiques afin de raffermir les liens avec les colons français. La première course hippique disputée au Champ-deMars verra la victoire d’une jument – le Mauritius Turf Club, organisateur des courses, en compte actuellement deux – Fanny. Cette victoire lui vaudra la première Coupe d’Or, offerte par l’épouse du gouverneur d’alors, Lady Farquhar.


LE LOTO JOUR AU TROUBLE-FÊTE La compagnie Supertote a enregistré une baisse considérable de son chiffre d’affaires depuis l’avènement du Loto. Les chiffres de samedi dernier reflètent cette tendance : 25 millions de roupies, alors qu’à la même époque, en 2010, la

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compagnie avait enregistré Rs 37 millions. A noter que l’effervescence sur les courses de chevaux commence dès jeudi après-midi, à l’ouverture des paris, alors que la pointe d’activité est atteinte durant la journée de course.

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23E JOURNÉE

DANS LES COULISSES DU CHAMP-DE-MARS Le rôle du Mauritius Turf Club (MTC) est d’organiser les courses et de veiller à leur bon déroulement. Il est difficile, qu’on soit turfiste ou non, d’imaginer les moyens déployés chaque semaine, en termes humains et en termes de ressources financières, pour permettre à des milliers de Mauriciens de vivre leur passion des courses, et aussi du jeu… | CÉCILE ANTONIO NOTRE VISITE guidée, rendue possible par l’équipe du Mauritius Turf Club, nous emmène tout d’abord dans le laboratoire du club, avec les explications de l’officier en charge des opérations, Gaston Lew Chuk Wai. Le laboratoire du MTC,qui dispose d’un matériel ayant coûté Rs12 millions, est le mieux équipé de la région subsaharienne. Vu le nombre d’appareils, le laboratoire a dû élire domicile dans les anciens locaux du cabinet PricewaterhouseCoopers, car le sitequi l’abritait devenait trop exigu. Les jeudis précédant les journées de courses, des échantillons de sang et d’urine sont prélevés sur les chevaux, avant d’être envoyés au laboratoire. Les gagnants des courses et les ‘hot favorites’ ont droit à un traitement similaire. On procède également, de temps en temps, à des tests surprise, afin de s’assurer que les chevaux ne soient pas dopés. PRÉVENIR LE DOPAGE Si un produit prohibé est détecté dans les échantillons d’un cheval, le MTC est averti et le cheval est obligatoirement retiré de la course à laquelle il devait participer. Pour pouvoir évoluer de nouveau en course, il lui faudra obligatoirement obtenir le feu vert du club. Notons que le dernier cas de ce genre recensé par le MTC remonte à trois semaines. Afin d’améliorer son fonctionnement, le laboratoire du MTC participe à des échanges avec des régions telles que Hong Kong, Macao, Singapour et l’Australie. De plus, chaque année, des conférences sont organisées avec pour but de rendre le laboratoire plus performant. Le laboratoire étant accrédité, il peut également procéder à l’analyse d’échantillons qui lui sont envoyés par d’autres laboratoires. En ce moment,par exemple, le laboratoire du MTC travaille sur des échantillons prélevés sur des chevaux de course à Paris, alors qu’à d’autres moments, des demandes de ce genre lui parviennent du Qatar Racing Club. Il s’agit là d’une source de revenus non négligeable pour le MTC, qui facture environ 450 euros pour chaque test. A noter finalement que le laboratoire n’est pas exclusivement équin, puisque des tests y sont également effectués sur les jockeys afin de s’assurer de leur état de santé.

Identification d’un cheval Avant le départ de chaque course, les chevaux sontidentifiés par un Identipet (appareil vérifiant que le cheval porte bien le ‘pin number’ lui correspondant). Une précaution nécessaire afin d’éviter qu’on ne fasse passer un cheval pour un autre, comme cela s’est déjà produit dans le passé. Question sécurité également, les écuries sont fermées pendant la course. En jour de semaine, elles le sont également à partir de 16 h. Selon le Security Manager pour les chevaux, à partir du jeudi précédant la course, les seules personnes à avoir accès aux écuries de la rue Shakespeare, qui abritent 174 ‘box’ pouvant chacun abriter un cheval, sont les entraîneurs, leurs assistants,les palefreniers, ainsi que le personnel chargé d’assurer la sécurité.

La salle de pesage

Le départ

La salle de pesage est un passage obligé pour les jockeys. Ces derniers sont pesés, avec leur selle, avant et après la course. Leur poids initial est affiché dans la salle, ce qui permet une comparaison facile à la pesée d’aprèscourse. « Le jockey gagnant doit toujours afficher son poids initial après la course, » explique Khalid Rawat, secrétaire adjoint du MTC. Si le poids n’est pas le même, le gagnant peut être disqualifié après enquête des commissaires. Le jockey bénéficie d’une décharge de moins d’une livre, comme indiqué sur la balance.Ce qui explique que pour régler la problématique du poids, certains jockeys sont forcés au régime dès le mercredi précédant la course. Le pesage terminé, la selle est remise aux entraîneurs. A noter aussi que c’est dans cette salle que les objections sont enregistrées après une course. A l’étage, on retrouve le « jockeys’ room » ou si vous préférez, le vestiaire des jockeys, où l’accès est interdit aux dames. Après le pesage, nous nous

En piste, toute une équipe est mobilisée avant le départ de chaque course afin d’assister les jockeys et les aider à amener leurs montures à intégrer les stalles de départ. Le juge du départ sera alors averti que le départ est imminent quand il entendra « last one ».A noter également que les stalles utilisées au Champde-Mars viennent d’Australie, mais qu’elles ont été modifiées à Maurice. L’entretien de la piste du Champ-de-Mars mobilise 36 personnes. Son état est d’une grande importance au bon déroulement des courses, ce qui fait qu’il est en permanence surveillé. Après chaque course, une équipe est également chargée de boucher les trous laissés par les chevaux, afin de remettre la piste à neuf. L’utilisation de ‘false rails’ permet aussi de protéger la piste. L’état de la piste est jugé grâce à un pénétromètre. A 2,8 unités, la piste – jugée molle – est idéale pour une journée de courses. Une piste jugée normale n’est pas souhaitable, car les chevaux peuvent se blesser au pied, alorsqu’à 3,6 unités,elle est tout simplement jugée impraticable.

retrouvons dans la salle de sécurité. Une armoire y abrite tous les effets personnels des jockeys, notamment leurs téléphones mobiles – qui y sont déposés afin d’éviter tout contact avec le public – ainsi que d’autres objets. Des écrans de contrôle montrent, dans leur intégralité, les enceintes des diverses écuries en vue, ce qui permet d’y déceler toute présence insolite. « Les caméras travaillent 24 heures sur 24, même durant l’intersaison, et les films sont conservés pendant un an », explique le Clerk of the Course, Pierre A. de Chazal du Mée.


CES ÉCURIES QUI NE SONT PLUS

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La gestion d’une écurie est la responsabilité d’une seule personne, qui est à la fois ‘stable manager’ (terme ayant remplacé ‘nominateur’) et entraîneur. Exception a cependant été faite pour l’écurie Foo Kune, dont le

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manager est Paul Foo Kune et l’entraîneur Bertrand de Coriolis. La charge de travail étant importante, l’entraîneur est épaulé par un assistant. Mais cette gestion compliquée, les charges financières importantes,

Le Maiden 2011

La salle de photo-finish Place ensuite à la salle de la photo-finish, lieu ardemment fréquenté par les journalistes des différentes radios et de la MBC le jour des courses. On y trouve sept écrans de télévision. Selon Benoît Halbwachs, General Manager du MTC, c’est la salle la plus importante car c’est de là que sont communiqués les résultats officiels des courses. Avec le système actuellement utilisé, une « reproduction » est prise quand le cheval passe devant le poteau d’arrivée. Benoît Halbwachs précise en effet qu’on parle de reproduction, et pas de photo et que la taille du cheval sur la reproduction dépend de la vitesse à laquelle il passe devant le poteau d’arrivée. Notre interlocuteur explique également qu’il se base sur le nez du cheval pour juger l’ordre d’arrivée d’une course. Retransmettre en direct une journée de courses n’est pas une mince affaire. Au Champ-de-Mars, on compte pas moins de 16 caméras, qui fourniront les images requises pour les cinq heures d’émission hebdomadaires, une coproduction de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) et du MTC. Entre 18 et 20 personnes sont mobilisées pour chaque journée de courses, dont trois sont employées à plein temps. Les caméras sont installées dans les stalles, en piste, dans le paddock, et dans la salle de pesage, où se tiennent les interviews. Il faut noter que si à la télé, on voit plus de chevaux faisant le tour du paddock, l’idée derrière est de permettre aux téléspectateurs de mieux apprécier la tenue des chevaux avant la course. Les images prises arrivent ensuite au studio du Champde-Mars. Selon Arnaud Wong, le responsable technique du studio, ils disposent de leur propre système de son,

ainsi que d’autres facteurs peuvent faire que certaines écuries décident de mettre la clé sous le paillasson. A Maurice, la dernière écurie à avoir disparu du turf est l’écurie Fok, qui a fermé en décembre dernier.

ainsi qu’un serveur qui leur permet d’envoyer les images à Multi Carrier Mauritius Ltd (MCML) pour la retransmission à la télévision. Les responsables du studio profitent en général de l’intersaison pour faire les travaux de câblage nécessaires, l’archivage des images, ainsi que pour introduire et tester de nouvelles technologies. Le MTC dispose également d’une salle informatique où s’effectue la mise à jour de son site web le jour des courses.Le programme de la journée, les résultats, les photos-finish et les vidéos des courses, entre autres, y sont disponibles.

Changement de taille cette année au niveau du parrainage de la journée classique lors de laquelle sera courue la course la plus prestigieuse du Champ-de-Mars, la Maiden Cup. Air Mauritius ayant décidé, à cause de sa situation financière délicate, de ne pas renouveler l’accord la liant au MTC par rapport au ruban bleu, c’est Phoenix Beverages Ltd qui a repris la main en paraphant un contrat de 3 ans. L’écurie Serge Henry a fait une demande officielle pour la venue du jockey champion Glenn Hatt pour piloter son cheval Seattle Ice. La demande est à ce stade en suspens. Le Sud-Africain est le jockey ayant le plus grand nombre de victoires dans le Maiden, avec trois victoires sur Pinehurst en 1998, Ubusuku en 2007 et Solar Symbol en 2009. Il est suivi à ce palmarès par Johnny Geroudis (l’actuel jockey de l’écurie Rousset), qui a remporté le Maiden à deux reprises, avec Evader en 1991, et l’année dernière, avec Captain’s Knock. LES PARTANTS PROBABLES ■ Captain’s Knock et Intercontinental

(Rousset) ■ Acuppa, Señor Versace et Solar Symbol

(Gujadhur) ■ Seattle Ice, La Foce et Major Storm

(Serge Henry) ■ Last Regal

Le nouveau centre équestre au frigo Le projet de centre équestre du MTC a été mis en veilleuse pour le moment, affirme son président, Gavin Glover. Une décision qui s’explique par le fait que les finances du club sont peu reluisantes, et que celui-ci ne reçoit rien de l’Etat. La situation est encore plus difficile depuis l’avènement du Loto, puisqu’une baisse

a été enregistrée au niveau des paris sur les courses de chevaux. Or, les revenus générés de ces paris constituent 75 % des revenus du MTC. Selon Gavin Glover, « il faudra trouver le ‘right business model’ qui permettra de changer le système de paris » afin de redresser la situation financière du club.

(Allet) ■ Rudi Rock et Just Banter

Le parrainage des courses, quant à lui, ne permet pas de renflouer les caisses du MTC. Le représentant d’une société qui parraine les courses chaque année explique que le coût du parrainage ne dépasse guère million de roupies. Le tout est géré par le département de marketing et de communication du MTC.

(Maingard) ■ Al’s Deputy

(Maigrot) ■ Spots Factor

(Merven) Galant Gagnant, de l’écurie Gujadhur, demeure également une possibilité. Le tirage au sort des lignes se fera ce mercredi, à Port Chambly.


MAURICE INAUGURE LE LABEL FRAMISSIMA Les trois nouvelles brochures FRAM automne hiver 2011/2012 "Destinations Proches", "Voyages Lointains" et "Odyssée en autocars" sont en cours de distribution dans les agences de voyages. Les destinations

lointaines n’étant pas en reste, on retrouve parmi les nouveautés : 5 Framissima qui font leur entrée à Maurice, en Thaïlande et en Espagne. La Thaïlande et l'île Maurice inaugurent le label Framissima avec

respectivement le Framissima Bangtao Beach Resort & Spa quatre étoiles (Premier Club Framissima en Asie siglé à partir du 1er novembre 2011) et le Framissima Calodyne Sur Mer trois étoiles sup.

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La cote des chevaux C’est le bookmaker qui détermine la cote des chevaux. Celle-ci dépend de la ligne tirée pour le départ, de la forme du cheval, du jockey, de la distance à parcourir et du poids de l’animal. On entend souvent parler de « belle robe » en référence à la forme du cheval. Ce terme signifie que l’animal se porte bien, a fière allure, et qu’il dispose de tous ses moyens pour pouvoir remporter une course. Par contre, un cheval qui court pour la première fois n’est pas bien coté, car on attend de voir d’abord sa première sortie pour avoir une idée de son potentiel. Certains chevaux, par contre, ne courent pas sur leur vraie valeur, à l’image de Pick Six, pensionnaire de l’établissement Serge Henry, qui nous est arrivé avec une grande réputation, mais qui n’a jamais gagné au Champ-de-Mars. Dans un tel cas, le cheval peut cacher un problème.

Objections en course et enquêtes

Les chevaux Le prix d’un cheval varie énormément. Cela peut aller de Rs 100 000 pour les chevaux appelés à évoluer dans des catégories inférieures, à Rs 2,4 millions pour un crack. La somme totale à être déboursée pour une acquisition dépend également de la fluctuation du fret. Heureusement, la plupart des chevaux évoluant à Maurice viennent d’Afrique du Sud. La raison en est toute simple : ils mettent moins de temps que les autres à s’acclimater. A titre d’exemple, les chevaux venant d’Australie ne s’adaptent véritablement aux conditions qu’en fin de saison. A Maurice, on compte un effectif de 450 chevaux répartis dans les 13 écuries du Champ-

de-Mars. Chaque écurie a le droit d’avoir un partant dans une course. S’il engage un deuxième partant, le cheval doit avoir le ‘highestmerit rating’. Le nombre minimum de partants dans une course est de six, mais exception est faite pour une course « préparatoire ». A titre d’exemple, si cinq chevaux sont alignés dans le Tote Golden Trophy – une course censée aider les chevaux à affiner leur préparation en vue du Maiden – la course sera courue, bien qu’il n’y ait pas les six partants requis. A noter également que le nombre maximal de courses qu’un cheval peut courir pendant une saison peut varier de 7 à 12.

Propriétaire : mode d’emploi Pour devenir propriétaire d’un cheval de course, il faut d’abord trouver un entraîneur. Ensuite, suivant les conseils de ce dernier, il faut chercher un cheval sain, qui sera apte à courir au Champ-de-Mars. Mais l’achat du cheval n’est que le début. Pour l’entretenir, il faut en moyenne Rs 20 000 par mois pour la nourriture, les traitements et s’assurer, généralement, qu’il jouit d’une bonne condition durant l’in-

tersaison. Au niveau de la nourriture, les chevaux de course à Maurice consomment des menus spécialisés qui viennent d’Australie ou d’Afrique du Sud. Pour prendre du recul vis-à-vis de la compétition, certains chevaux sont également amenés à faire un séjour au bord de la mer ou au centre Guy Desmarais, à Floréal, où ils peuvent bénéficier d’une température fraîche.

Un samedi au Champ-de-Mars ne ressemble en rien au film des frères Marx, « Un jour aux courses ». Car, en plus de la course elle-même, on peut s’y restaurer, pour pas cher, et s’adonner à la pratique de mille petits jeux qui, sans rapporter gros, constituent un excellent moyen de se divertir. Ce commerce parallèle s’est transformé au fil des années en une économie florissante et de nombreux commerçants ont fait fortune aux courses sans jamais miser un seul sou. Tôt dans la matinée, les voilà déjà installés, certains s’affairant autour des

Il faut avant tout se rappeler que les chevaux, comme les humains, ont besoin de beaucoup d’attention. Gavin Glover, président du MTC, lui-même ancien propriétaire de chevaux, est d’avis que posséder un cheval, c’est d’abord et avant tout une question de passion. De plus, être membre du club hippique, c’est bénéficier des facilités qu’offre le MTC aux passionnés de courses.

Il y a, selon Gavin Glover, président du MTC, trois types d’objections. Celles-ci sont logées soit par les commissaires, s’ils sont insatisfaits du déroulement d’une course, soit par l’entraîneur ou le jockey, ou alors lors du pesage, si le poids du gagnant de la course n’est pas le même que le poids initial, lors de la pesée d’avant-course. Quant aux enquêtes, elles se déroulent dans une salle close, sous la houlette du Chief Stipendiary Steward, Stéphane de Chalain. Les films des courses sont passés au peigne-fin et on s’y enquiert également des raisons justifiant le retrait des partants d’une course. Ainsi, au moment où nous y étions, le vétérinaire du club, Christian Bourdet, s’expliquait sur le retrait de Slinga Malinga de la cinquième course pour cause de blessure en affirmant que le cheval avait reçu un coup au niveau de la nuque.

Les couleurs de l’argent quelques rares clients. À l’approche de la première course, la plaine du Champ-de-Mars est envahi, par des turfistes ou par des personnes venues passer la journée en famille. Pour les commerçants, c’est le branle-bas de combat. Les marchands de boulettes s’arrangent pour répondre à la demande. Installé un peu plus loin, le marchand de glaçon râpé attend son heure. Passage presque obligé en été, le marchand de glaçon râpé ne se plaint tout de même pas de l’hiver, bien que la

clientèle soit plus frileuse. Voilà 25 ans qu’il opère chaque samedi, au Champde-Mars. « Ce commerce est mon seul gagne-pain. Hors saison des courses, je gagne ma vie dans les rues de Port-Louis », raconte Bye Ahmad. Si ces marchands font indéniablement partie du décor, le folklore du Champ-de-Mars se dessine aussi avec la présence des marchands de jouets ‘artisanaux’ qui ont fait la joie et le bonheur des enfants plusieurs générations durant. Viennent ensuite les organisateurs

de jeux de fléchettes, communément appelés ‘piké’. Ici, on ne mise pas gros, et les gains le sont encore moins. Mais, on joue pour le plaisir, ou, si on est turfiste, pour passer le temps entre deux courses en essayant de garder une bonne main, dans tous les sens du terme. Les courses hippiques à Maurice auraient sans doute un autre visage, moins humain et certainement moins pittoresque, sans ces commerçants qui donnent au Champ-de-Mars une couleur fortement locale qui attire autant les touristes que les Mauriciens.



COMME AU CINÉMA « Ressources humaines » est un film franco-britanniquesorti en 1999. Le film raconte l’histoire de Franck, diplômé d’une grande école de commerce parisienne qui décide de faire un stage à la direction des ressources humai-

nes d’une PME. Cette entreprise a la particularité d’être où travaille son père depuis plus de 30 ans. Franck est chargé de mettre en place la modulation du temps de travail suite à la loi sur les 35 heures. Au cours de son sta-

ge, il s’aperçoit qu’un plan de licenciement est prévu. Le film met en scène les relations tendues entre employeur et employés, mais aussi entre père et fils, les deux protagonistes se trouvant dans des camps opposés.

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Dans le contexte économique actuel, que doit-on chercher en premier chez un salarié ? Qu’il soit motivé, loyal et bosseur ? Ces « qualités » seules ne semblent pourtant pas suffire. Au final, c’est surtout une bonne dose d’adaptation qu’il faut. Et que l’employé, peu importe où il se trouve dans la hiérarchie de l’entreprise, soit à même de développer de nouvelles compétences et de relever des défis sans cesse grandissants

RESSOURCES HUMAINES

LE COEUR ET LE POUMON DES ENTREPRISES LE SALARIÉ mauricien fait souvent l’objet de railleries. Et, comme dans de nombreux autres pays, les fonctionnaires sont ceux qui sont accusés de travailler le moins alors qu’ils bénéficient de nombreux privilèges. Pourtant, dans le secteur privé, la situation n’est guère plus reluisante. Souvent, se trouvent propulsés à des postes de responsabilité des hommes et des femmes qui n’ont pas les qualifications requises, et encore moins les compétences appropriées. Or, dans la conjoncture actuelle, avec une économie qui subit chaque jour les assauts de nouvelles crises, il n’y a point de place pour l’amateurisme ou l’à-peu près. D’où, d’une part, l’importance de la formation, qui permet de développer des compétences nouvelles qui correspondent aux besoins des entreprises, et, d’autre part, la nécessité de savoir se renouveler. « De nos jours, il ne suffit pas d’avoir un diplôme pour pouvoir fonctionner de manière optimale. Plus que les qualifications, je dirais que les compétences sont vitales, à l’employé comme à l’employeur d’ailleurs », nous dit une jeune cadre du secteur privé détentrice d’une maîtrise en ressources humaines. LA FORMATION : LA VOIE DE PRÉDILECTION Un changement qui touche également le rôle du directeur des ressources humaines (DRH). Celui-ci ne peut plus se limiter à la simple équation recrutement-renvoi, un cycle pourtant très répandu dans nos entreprises. « Un DRH doit être en mesure de comprendre les besoins de son entreprise et de recruter le can-

DRH : LE PARFAIT SOUFFRE-DOULEUR Dans bien de cas, quand tout ne tourne pas rond dans l’entreprise, certains s’employés voient en le directeur des ressources humaines le bouc-émissaire, voire le souffre-douleur idéal. Lundi, le tribunal correctionnel de Nanterre, en France, devait rendre sa décision dans le procès pour séquestration et entrave à la liberté du travail engagé contre Olivier Besancenot, de la Ligue communiste révolutionnaire, et 14 autres postiers après l’occupation de locaux de La Poste à Nanterre en mai 2010. Treize employés de La Poste, majoritairement des cadres travaillant à la gestion des ressources humaines, avaient traduit les postiers devant le tribunal, les accusant de les avoir séquestrés pendant plus de deux heures lors du conflit contre le projet « Facteurs d’avenir ». Ce projet national prévoit notamment une restructuration de la distribution du courrier. Le procureur de la République a réclamé la condamnation des prévenus pour « séquestration » avec la circonstance aggravante de bande organisée, sans retenir le délit d’entrave à la liberté du travail.

didat qui correspond le mieux au profil recherché. Mais, au-delà de ça, il doit aussi être en mesure d’identifier les faiblesses de l’entreprise vis-à-vis de ses employés et les faiblesses de ceuxci. C’est lui qui doit recommander les mesures à prendre, comme la formation. Mais il doit aussi pouvoir jouer avec le réservoir de compétences dont il dispose et ne pas procéder à des recrutements intempestifs dans le seul but de combler certaines lacunes. C’est à lui de savoir gérer les compétences dont dispose l’entreprise afin que celles-ci arrivent à s’exprimer », ajoute notre interlocutrice. Tout ne repose certes pas sur les épaules du DRH ou de son équipe. L’encadrement et la recherche des failles, et les moyens d’y remédier, sont le fruit d’un travail collectif. Quand on en vient à parler des ressources humaines, c’est l’employé en premier qui doit être amené à identifier ses faiblesses et à suggérer des moyens de les surmonter. Depuis quelques années, la formation est la voie de prédilection, privilégiée à la fois par les employés et les employeurs. Cette stratégie, au fil de temps, a porté ses fruits, et on le constate autour de nous. La formation, nous explique Raj Auckloo, directeur du Human Resource Development Council (lire interview ci-contre), est le moyen par lequel on peut amener le salarié à développer des compétences qui permettront à l’entreprise d’évoluer. Et à surmonter les difficultés qui la guettent.

Nous faut-il alors des automates capables d’exécuter des ordres en toutes circonstances et selon les besoins de l’entreprise ? « Loin de là ! Nous devons au contraire créer l’atmosphère propice qui aidera l’employé à développer de luimême de nouvelles compétences. Si une entreprise pense remplacer ses travailleurs par des automates, ça signifiera non seulement la mort de l’ouvrier, mais également de toute la chaîne hiérarchique dont elle est composée », nous dit la jeune cadre. JUGEMENT, LOGIQUE ET BON SENS Car, aujourd’hui plus que jamais, l’homme reste au cœur de l’entreprise. C’est sur son jugement, sa logique et son bon sens que repose le fonctionnement de l’entreprise. « L’homme, et il l’ignore peut-être, vaut de l’or dans une entreprise. Et il nous faut tous, les employeurs en premier, apprendre à le valoriser ; à valoriser son travail, mais aussi sa personne. Et là, de lui-même, il pourra développer toutes les compétences qu’on requerra de lui », ajoute notre interlocutrice. Les ressources humaines, et surtout leur capacité à s’adapter aux situations, quelles qu’en soient les causes, permettront à l’entreprise de traverser les turbulences. Il suffirait en effet qu’une entreprise se passe de ses employés pour qu’elle meure. Car, comme le résume notre jeune cadre, « le salarié est aujourd’hui le cœur et le poumon d’une entreprise. S’il rate ne serait-ce qu’un battement, c’est toute l’entreprise qui s’écroule ».


LA MRA CHERCHER UN PROVISEUR

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La Mauritius Revenue Authority (MRA) a lancé un appel de candidature pour le poste de proviseur (‘principal’) de la MRA Training Academy. Le candidat idéal doit être détenteur d’au moins une licence en gestion et développement des ressources humaines. La MRA cherche une personne ayant au

moins 12 années d’expérience dans la gestion des ressources humaines. En outre, le candidat, s’il a occupé des fonctions managériales, aura plus de chance de décrocher ce job assorti d’un salaire de base de Rs 70 000. La date limite pour la soumission des candidatures est le vendredi 16 septembre.

Le Mauricien, qu’on se le dise, souffre de nombreux stigmates quand il s’agit de son efficacité au travail. Pourtant, loin d’être paresseux, le Mauricien est souvent proie à des faiblesses. Le Human Resource Development Council (HRDC) a été mis sur pied dans l’optique de se pencher sur les failles de nos ressources humaines et d’apporter des solutions aux problèmes inhérents à notre marché de l’emploi. Raj Auckloo, directeur du HRDC, revient sur le fonctionnement de cet organisme et livre son point de vue sur les qualités intrinsèques de tout travailleur mauricien

RAJ AUCKLOO, DIRECTEUR DU HRDC

« Le Mauricien a une singulière faculté d’adaptation » ❚ En tant que directeur du HRDC,

êtes-vous d’accord avec cette affirmation qui veut que les travailleurs mauriciens soient paresseux ? Le problème n’est pas là. La cause de cette perception de paresse, c’est la disparité entre les capacités de nos ressources humaines et les besoins des entreprises. Au HRDC, c’est le constat que nous pouvons établir. S’il est vrai que chaque secteur de l’économie a ses propres besoins, en termes de compétences, il nous faut nous rendre à l’évidence : cette disparité est flagrante. C’est la raison pour laquelle certains disent des Mauriciens qu’ils sont paresseux. Or, à mon avis, il ne s’agit pas de paresse, mais surtout de mauvaise utilisation des compétences disponibles. Nous notons également une absence de certaines compétences dans plusieurs secteurs, ce qui fait que l’employé ne peut se donner à 100 % dans ce qu’il fait.

Il y a malheureusement cette mauvaise perception que le Mauricien ne peut qu’évoluer dans un système où il travaille de 9 h à 16 h. Si vous faites un tour à la cybercité, le soir, vous verrez de nombreux jeunes qui quittent le lieu de travail à 22 h, voire beaucoup plus tard dans certains cas. N’est-ce pas de l’adaptation ? Le HRDC est là pour aider à développer les ressources humaines. Nous agissons, entre autres, comme facilitateur en ce qu’il s’agit de la formation. Notre rôle est de traduire dans la réalité la vision et la politique du gouvernement touchant au développement des compétences. ❚ Quels sont les outils dont vous

disposez pour arriver à remplir votre mission ? Nous avons tout d’abord des moyens financiers. Je suis content que vous ayez posé la question car celle-ci soulève un véritable obstacle qui se dresse sur notre route. Auparavant, le HRDC bénéficiait d’un prélèvement de 1 %, appelé National Training Levy, qui allait alimenter un fonds dévolu aux ressources humaines. Or, avec l’introduction du ‘Workfare Programme’, ce prélèvement a été divisé par deux. Si, dans

les dix-huit mois se terminant à décembre 2010, nous n’avons pas ressenti les effets de cette mesure, ceux-ci commencent maintenant à se manifester. Déjà, de janvier à juillet de cette année, on a récolté Rs 100 millions au National Training Fund, mais on a déboursé Rs 127 millions pour rembourser les frais encourus par les entreprises pour la formation de leurs salariés. Vous voyez, nous commençons maintenant à ressentir les effets de cette mesure. J’en appelle aux autorités pour qu’elles réintro-

duisent le prélèvement de 1 % afin que nous puissions disposer de fonds nécessaires pour répondre aux besoins en formations des entreprises. Cela dit, malgré tout, nous trouvons les moyens de financer les programmes de formation dont bénéficient les entreprises. Nous ne voulons en aucune manière pénaliser les employés qui ont besoin de ces formations car, c’est la seule voie pour le développement des compétences requises. Et, à l’heure actuelle, nous ne pouvons nous permettre de laisser évoluer les employés sans leur fournir les moyens nécessaires au développement de nouvelles compétences. Nous avons d’autres plans qui nécessitent également d’importants apports financiers. Il existe un plan pour les jeunes préparant une maîtrise. Et, à décembre 2010, pas moins de 597 étudiants avaient bénéficié de ce programme du HRDC pour un montant total de Rs 24 millions. En outre, nous faisons aussi appel à l’expertise étrangère. Pour cela, à décembre 2010, nous avions déboursé un total de Rs 17 millions. Vous savez, au HRDC, nous voulons à tout prix aider les employeurs à investir dans la formation de leurs salariés. D’ailleurs, nous ne cherchons pas à les encourager seulement, nous faisons tous les efforts nécessaires pour les soutenir. Et cela, quel que soit le secteur dans lequel opèrent les entreprises. ❚ Pour en revenir au problème de

disparité entre les compétences disponibles et les compétences requises, que peut faire le HRDC pour y remédier ? Nous devons nous attaquer à la racine du problème. Notre système d’orientation scolaire n’a pas marché comme on l’avait prévu. Avec la collaboration du ministère de l’Éducation, nous avons mis sur pied un


REDONNER AU PRÉPROFESSIONNEL UN NOUVEAU DYNAMISME Dans le cadre des consultations pour élaborer un nouveau cursus pour le préprofessionnel, le ministère de l’Éducation a organisé la semaine dernière une présentation au cours de laquelle il a été questions des difficultés que rencontre cette filière et les solutions qui peuvent être dégagées. Ces consultations

Centre d’Orientation Académique et Professionnelle. Mais nous ne voulons pas nous arrêter là. C’est pourquoi nous avons lancé, ce moisci, un projet pilote qui touchera un total de 80 étudiants, 40 garçons et 40 filles, de la Form III et de la Lower VI. Nous utilisons deux outils mis au point par l’Institute of Career Guidance de la Grande-Bretagne pour, d’une part, éliminer la disparité entre les cursus académiques et les besoins des industries, et, d’autre part, orienter les élèves selon les compétences qu’ils affichent. Pendant trop longtemps, on a parlé des problèmes qu’engendre cette disparité sur le marché de l’emploi. Il est temps d’agir. Nous bénéficions, pour ce projet pilote, de la collaboration du ministère de l’Éducation, bien évidemment, et de celle de la Mauritius Employeyrs’ Federation. Parallèlement, nous voulons que les institutions d’enseignement supérieur sortent de l’isolement qui a jusqu’ici caractérisé leurs offres de formation. Le HRDC participe à un comité au niveau d’institutions telles l’université de Maurice (UoM) et l’université de Technologie de Maurice (UTM) afin de préparer le cursus des programmes académiques en fonction des besoins du marché. Le monde du travail a connu moult transformations ces dernières années et il nous faut élaborer des cursus appropriés qui tiennent compte de ces changements. Les institutions tertiaires ont répondu favorablement à nos suggestions et à nos recommandations. Je pense qu’il était grand temps de réaménager les cours afin qu’ils correspondent mieux à ce que cherchent les entreprises. ❚ Qu’en est-il de ceux qui ont déjà

des qualifications que les entreprises ne recherchent pas forcément ? Évidemment, on ne peut pas rejeter un diplômé sous prétexte que les qualifications dont il dispose ne répondent pas aux besoins des entreprises. Ce que nous faisons, au HRDC, c’est aider ces jeunes à développer des compétences additionnelles qui les rendront plus aptes à trouver un emploi. Il peut s’agir de cours de trois ou six semaines. Mais l’idée est d’amener ces jeunes à développer de nouvelles compétences en sus de celles qu’ils ont déjà acquises. J’aimerais souligner ici que nous avons déjà un projet avec le ministère de l’Emploi et la Mauritius Employers’ Federation que nous avons baptisé « Connecting for employability ». Ce projet, qui concerne le pays dans son ensemble, repose sur la base de données des chômeurs enregistrés auprès du ministère du Travail. Nous

allons, après réalisation d’une étude sur le manque de main-d’œuvre, identifier les secteurs vers lesquels on pourra réorienter ces chômeurs en leur donnant des compétences nouvelles. ❚ Justement, à ce propos, pensez-

vous que le Mauricien peut facilement se réorienter ? Absolument ! Ce qui caractérise le Mauricien, c’est cette singulière faculté d’adaptation que nous avons tous en nous. Il suffit dans bien des cas de lui donner une petite formation pour qu’il se réoriente ou s’adapte à de nouvelles situations. Il y a malheureusement cette mauvaise perception que le Mauricien ne peut qu’évoluer dans un système où il travaille de 9 h à 16 h. Si vous faites un tour à la cybercité, le soir, vous verrez de nombreux jeunes qui quittent le lieu de travail à 22 h, voire beaucoup plus tard dans certains cas. N’est-ce pas de l’adaptation ? Comment croyezvous que Maurice, dans le passé, a pu faire évoluer son secteur du textile pour en faire une référence mondiale, alors que l’économie du pays était autrefois essentiellement agricole ? C’est souvent de la mauvaise foi, comme quand on qualifie le Mauricien de paresseux. Ce qu’il faut, c’est créer les opportunités pour laisser s’exprimer cette faculté d’adaptation chez le Mauricien. Les Mauriciens, s’il y a besoin de travailler 24 heures sur 24, n’hésiteront pas, j’en suis certain. Mais, pour cela, il faut trouver des alternatives crédibles au travail traditionnel de 9 h à 16 h. Il faut aussi créer l’environnement propice pour encourager les employés à adopter de nouvelles habitudes de travail qui permettront à l’économie de tourner ‘round the clock’.

devraient aboutir à la préparation d’un nouveau plan pour la filière préprofessionnelle, dont l’introduction remonte à 1990. Parmi les premières propositions figure une extension à quatre ans d’études, au lieu de trois actuellement, pour les étudiants inscrits dans les classes préprofessionnelles.

❚ Vous venez d’évoquer une

économie qui tournerait 24 heures sur 24. Le HRDC est à l’origine du projet 24/7. Où en est-on au juste avec ce programme ? D’abord, l’introduction du 24/7 avait un but précis : sensibiliser les Mauriciens à une nouvelle manière de travailler. Nous voulions les amener à penser au-delà du 9 h à 16 h. Et, de ce point de vue, je dois dire que le message est passé. Mais, pour arriver à une économie qui tournerait 24 heures sur 24, et sept jours sur sept, la volonté du HRDC seule ne suffit pas. Il y a d’autres facteurs à prendre en considération, comme la disponibilité des transports publics, la sécurité, des services comme la restauration. Nous y travaillons, d’ailleurs, et nous avons déjà approché le ministère du Transport et nous avons aussi envoyé une lettre au Prime Minister’s Office afin d’assurer tous les services nécessaires si nous voulons d’une économie 24/7. ❚ Ne risque-t-on pas de se heurter

à une certaine mentalité ancrée chez nous, qui est le travail de 9 h à 16 h ? Comme je vous l’ai dit, les premières retombées du projet 24/7 ont été positives dans la mesure où il a permis aux Mauriciens de voir qu’ils pouvaient travailler différemment. D’ailleurs, une économie 24/7, c’est une réalité dans de nombreux autres pays et il n’y a pas de raison pour que cela ne se développe pas à Maurice. Il nous suffit de rassembler tous les éléments nécessaires pour permettre à l’économie de tourner 24 heures sur 24 et je suis certain que les employés suivront. Déjà, je peux vous annoncer

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qu’après notre campagne, des institutions comme l’UoM et l’UTM offrent des cours du soir. C’est déjà un signe que les institutions sont prêtes à opérer de cette manière.

Auparavant, le HRDC bénéficiait d’un prélèvement de 1 %, appelé National Training Levy, qui allait alimenter un fonds dévolu aux ressources humaines. Or, avec l’introduction du ‘Workfare Programme’, ce prélèvement a été divisé par deux. Si, dans les dix-huit mois se terminant à décembre 2010, nous n’avons pas ressenti les effets de cette mesure, ceux-ci commencent maintenant à se manifester

Parallèlement, nous avons signé un accord de principe avec la Business Parks of Mauritius Ltd (BPML) afin que la cybercité devienne une zone 24/7. La BPML a pris certaines dispositions, comme l’installation de caméras de surveillance et l’éclairage des routes, afin de permettre la concrétisation de ce projet. ❚ À ce jour, quels sont les secteurs

où le besoin en formation est plus prononcé ? Dans certains secteurs émergents comme les technologies de l’information et de la communication, le besoin en formation est fortement ressenti. Mais, il ne faut pas nous limiter à certains secteurs uniquement. Au HRDC, nous croyons en une chose, qui est la valorisation des métiers. Et ce, dans tous les secteurs confondus. Je dirais donc que la formation est une nécessité pour tous les secteurs, indistinctement.


VERSION ÉLECTRONIQUE POUR IBL

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« Please think before printing » ou encore « Save paper ». Ces slogans si courants règlent nos petites habitudes et empêchent de gaspiller énergie, encre et papier. Ireland Blyth Ltd (IBL) s’engage davantage dans le mode ‘green’ en publiant l’édition d’août de sa ‘newsletter’ en

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version électronique, et ce dans le but de réduire son impact sur l’environnement. Dans la même lignée, la société encourage ses employés à réduire considérablement leur utilisation de papier. Une initiative louable que d’autres sont appelés à suivre.

EMISSIONS DE CARBONE

Air Mauritius obtiendra son quota gratuit en novembre L’Union européenne tente, par un système de quotas, de contrôler les importantes émissions de CO2 du transport aérien. Air Mauritius, comme tout transporteur desservant les aéroports de l’UE, doit jouer le jeu. L’opérateur national, ayant transmis ses données pour 2010 à la direction générale de l’Aviation Civile (DGAC) française, recevra son premier quota gratuit dans deux mois | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN LES ÉMISSIONS de gaz à effet de serre du transport aérien international ne sont pas régulées par le protocole de Kyoto. En l’absence d’accord sectoriel, l’Union européenne (UE) intègre dès 2012 les émissions du secteur aérien dans son système d’échange de quotas. De ce fait, Air Mauritius recevra son quota d’allocations gratuites d’ici novembre 2011. La valeur de ces allocations, équivalente au crédit carbone, est estimée à 5,1 millions d’euros. Les émissions de CO2 du transport aérien international ont progressé, d’après l’Agence internationale de l’Energie, de 62 % entre 1990 et 2007. Elles représentent au total 30 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone du secteur des transports. La majorité des émissions du transport aérien est le fait des pays développés. Ainsi, en 2007, 33 % des émissions de CO2 provenaient de l’Union européenne. ANALYSE DE RISQUE D’où l’entrée en vigueur, en 2009, de l’European Commission Directive 101/2008, qui vise à associer les activités aériennes au système européen d’échange de quotas dès 2012. De ce fait, la directive européenne relative à l’European Union Emissions Trading Scheme (EU ETS) a été révisée afin d’inclure le secteur aérien. A partir du 1er janvier 2010, les émissions de CO2 de la quasitotalité des vols décollant ou atterrissant sur un aéroport d’un Etat membre de l’Union européenne (UE) sont surveillées. Toutes les compagnies aériennes qui sont concernées par cette réglementation devront déclarer leurs émissions annuelles de CO2 à leur autorité compétente. Air Mauritius desservant plusieurs destinations européennes, la compagnie d’aviation nationale doit se

QUOTAS SOUS CONDITIONS Afin de bénéficier des quotas gratuits, les opérateurs concernés ont dû respecter certaines exigences en matière de Monitoring, Reporting & Verification (MRV). Elles sont : 1.

Submission of Tonne-kilometre and Emissions monitoring plans to applicable Competent Authority by 31st August 2009; 2. Monitoring and Reporting of Emissions for year 2010; 3. Monitoring and Reporting of Tonne-kilometre data for year 2010; 4. Verifications of data submissions by an accredited Verifier and submission of Verified Annual Emissions and Tonne-kilometre Reports to the Competent Authority by 31st March 2011.

soumettre à la directive et dé- une analyse de risque itérative, compétente. Le seuil d’émission de CO2 clarer ses émissions annuelles de de déterminer les données et les CO2 à la direction générale de dispositions à vérifier. Les don- de l’aviation pour l’année 2012 l’Aviation Civile française nées recueillies seront alors véri- a été fixé à 97 % du taux moyen (DGAC). Ce qu’elle a déjà fait fiées par un vérificateur enregistré entre 2004-2006. Pour la période 2013pour 2010. 2020, le seuil sera En déclarant les données tonnes- Les émissions de CO2 du transport aérien in- revu à 95 %. Sous ce système, les opérakilomètres de teurs bénéficieront 2010, les opéra- ternational ont progressé, d’après l’Agence d’un quota gratuit de teurs peuvent de- Internationale de l’Energie, de 62 % entre 85 %, tandis que le mander des quotas 1990 et 2007. Elles représentent au total pourcentage restant gratuits d’émission devra être acheté à des de CO2, qui servi- 30 % des émissions mondiales de dioxyde compagnies moins ront de références de carbone du secteur des transports. La pollueuses. pour les années à majorité des émissions du transport aérien Il est à noter que venir. « The alloca- est le fait des pays développés. Ainsi, en d’après la Commistion of free alsion européenne, lowances to an 2007, 33 % des émissions de CO2 provel’aviation deviendra operator will be naient de l’Union européenne ainsi le deuxième based on its share of activity in 2010, more specifically indépendant accrédité, qui secteur de l’EU ETS après celui by the proportion of the operator’s déterminera si les émissions an- de la combustion, et qu’elle retonne-kilometre data of the total nuelles déclarées et les données cevra chaque année environ 220 tonne-kilometre of all airlines cov- tonnes-kilomètres sont correctes millions de quotas « aviation », ered by the scheme », peut-on lire et ont été surveillées conformé- soit 10 % du plafond global de ment au plan de surveillance ap- l’EU ETS. dans le rapport de l’UE. par l’autorité Le processus permettra, via prouvé


UNE ACTRICE CONQUISE L’actrice anglaise Helen Atkinson-Wood a été comblée par son récent séjour à l’île Maurice et dans les hôtels Royal Palm et Dinarobin du groupe Beachcomber et les multiples découvertes qu’elle a eu l’occasion de faire ici. « Au Royal Palm, vous êtes traité comme si vous faites

partie de la famille royale. L’attention du personnel et le service impeccable à tous les niveaux sont exceptionnels », souligne-t-elle. l’actrice avait visité Maurice à l’invitation de la Mauritius Tourism Promotion Authority. Elle a exprimé ses appréciations dans le “Mail on Sunday”.

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Chemin rapiécé

LA TAMIL LEAGUE PRODUIRA SON ÉLECTRICITÉ Le siège de la Tamil League occupe un espace stratégique sur les hauteurs de Réduit. Ce qui n’a pas échappé à l’agent marketing d’Outre-mer Energies Renouvelables Ltd. Qui a offert aux occupants du lieu une centrale photovoltaïque, inaugurée samedi dernier | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN UN NOUVEAU CONCEPT Une des ambitions majeures du programme Outre-Mer Energies Renouvelables est de concevoir des systèmes s’inscrivant dans le contexte énergétique local. Elle développe, entre autres, un nouveau concept pour une double valorisation des sols. D’abord produire de l’électricité à partir de l’énergie radiative du soleil en se basant sur leur expérience sur la Réunion. Ainsi, dès la phase d’avant-projet les ingénieurs intègrent la volatilité de l’ensoleillement, en considérant que le rayonnement lumineux n’est pas uniforme sur l’île. « Nos échanges avec les instances locales ont permis d’identifier les zones prioritaires au regard des sensibilités du système électrique. Deux sites ont été identifiés. Le premier, dans la région d’Amaury, au nord-est de l’île, présente l’avantage d’être situé tout près d’une ‘substation’. Ce qui permet de minimiser les transits sur le réseau et contribue directement à l’optimisation des pertes sur le réseau de par sa localisation par rapport à la consommation. Le second, à La Chaumière, proche également d’une ‘substation’, offre les mêmes avantages que la première ferme photovoltaïque. Mais permet, en plus, de prendre en compte la volatilité de l’ensoleillement car situé a l’opposé du premier site », laissent comprendre les responsables. L’avantage de porter ces deux projets simultanément réside de par leur foisonnement sur le réseau, dans leur capacité à contribuer directement à la sûreté du système électrique et l’estimation optimisée de leurs productibles.

Selon le document du ‘Grid Code’ pour les Small Scale Distributed Generation (SSDG), en matière de sécurité, le demandeur doit fournir un certificat des installations. Suite à cela, le CEB inspecte et teste l’installation, faite par un installateur certifié, en conformité aux exigences du ‘Grid Code’. Le distributeur national délivre alors un certificat de mise en service et le ‘Connection Agreement’ est signé. La firme donatrice est associée avec la société Solar Trade. « C’est un leader dans la vente et la pose de panneaux de haute performance. Nous nous sommes associés afin de favoriser un pôle de compé-

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| CLIN D’ŒIL DE HERRSHA BOODHUN |

ÉNERGIE RENOUVELABLE

UNE ACQUISITION express. C’est ainsi qu’on pourrait qualifier l’installation de la centrale photovoltaïque (PV) sur le bâtiment de la Tamil League sis à Réduit. Express, car les premiers contacts remontent seulement à deux mois de cela, quand les responsables de la Tamil League ont été approchés par Outre-Mer Energies Renouvelables Ltd. La firme a émis la proposition d’installer une centrale PV pour aider la société à mieux gérer sa consommation en matière d’énergie. L’inauguration du ‘Solar Production Renewable Energy Electricity Generation System’ a eu lieu en présence des ministres Rashid Beebeejaun et Tassarajen Pillay Chedumbrum. Pour la direction de la Tamil League, on ne peut parler réellement d’investissement. « Leur agent marketing leur a parlé de notre emplacement. Les négociations ont débuté il y a deux mois. Ils ont tout pris à leur charge. Aujourd’hui nous pouvons être fier d’être la première organisation socioculturelle à se doter d’une telle centrale. Nous espérons que cela servira d’exemple et que d’autres d’autres sociétés nous emboîteront le pas », avance Siva Cunjamalay, secrétaire de la ligue. Maintenant, la Tamil League s’attend à voir son générateur être raccordé au Central Electricity Board (CEB) à qui elle pourra vendre le surplus d’électricité.

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tence dans le domaine du développement et de la gestion des projets photovoltaïques. Notre programme de développement en partenariat avec Consuldesign, département marketing, nous a conduit à parrainer la réalisation de la centrale PV », font ressortir les responsables d’Outre-Mer Energies Renouvelables Ltd. Outre-Mer Énergies Renouvelables Ltd est une équipe d’ingénieurs électriques dans le domaine du photovoltaïque dont les compétences proviennent de La Réunion, de France et d’Australie.

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orsqu’on est assis confortablement en voiture, on s’attend à ce que le voyage soit sans ennui, et surtout sans secousses. Un ou deux nids-de-poule, ça passe. Mais pas un chemin qui ressemble à une mosaïque. Pourtant, il en existe. Qui n’a jamais emprunté l’avenue Victoria, qui mène de Quatre-Bornes à Rose Hill ? C’est l’une des voies les plus utilisées pour faire le trajet entre ces deux villes, passant, chemin faisant, par l’un des quartiers chics de la ville des fleurs. L’avenue Victoria, pour ne pas passer par quatre chemins, est quasi impraticable. Si les voitures parviennent malgré tout à passer, c’est bien en dépit d’un chemin plus rapiécé au goudron que goudronné. Les secousses se font ainsi sentir tout au long du trajet. Autre fait désagréablement marquant : les bouches d’égout semblent jaillir de terre comme de petites collines devant le chauffeur, qui n’a d’autre choix que de braquer afin de les éviter, ou alors de rouler dessus, quitte à abîmer les suspensions de son véhicule. Cette route mérite d’être refaçonnée, car veiller au bien-être des habitants de la localité n’implique-til pas de leur assurer un certain degré de confort quand ils prennent la route ? Et s’il ne s’agissait que d’une seule ! En fait, l’avenue Victoria n’est qu’un exemple parmi d’autres. Combien y a-t-il de routes de ce genre à travers le pays, qui mériteraient l’attention urgente des autorités ? Ou alors a-t-on adopté une politique effrénée de construction de nouvelles routes pour mieux reléguer celles existantes aux oubliettes ? Y a-t-il un laps de temps établi au bout duquel une équipe doit sillonner l’île afin de constater de visu l’état des routes ? Une telle unité spécialisée existe-t-elle seulement ? Il s’agit d’un laisser-aller extraordinaire au moment même où le gouvernement évoque la nécessité de revoir les infrastructures afin de réduire le nombre d’accidents sur nos routes. Ce même gouvernement qui, pour faire de Maurice un pays moderne, mise sur des projets d’envergure nationale, telle la Ring Road. A quand, peut-on se demander, le tour de l’avenue Victoria ? Et dire qu’il y a deux semaines, des ouvriers y ont effectué des travaux sans, semble-t-il, remarquer l’état pitoyable de cette route et en aviser leurs supérieurs ! Et dire, encore, que la municipalité ne se trouve qu’à quelques mètres de là ! Et dire, finalement, que la ville des fleurs abrite députés et ministres ! Mais dans ces berlines aux amortisseurs de velours qui les mènent « sur le terrain », sans doute qu’ils ont du mal à comprendre l’urgence de la situation.


LA BARCLAYS CONTRE LE DIABÈTE

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PARCOURS MERCREDI 7 SEPTEMBRE 2011

Avant que le gouvernement ne lance le Corporate Social Responsibility (CSR), la Barclays Bank avait déjà pour habitude d’organiser toute une série d’activités à caractère social. Celui-ci est venu ren-

forcer cette volonté. Ainsi, les enfants, les défavorisés et les personnes du 3e âge, entre autres, ont pu profiter des différents programmes mis sur pied par cette banque. Dans le cadre de la Journée mondi-

ale du diabète, célébrée le 14 novembre, la Barclays prévoit par exemple une campagne de prévention. Toute une série d’activités sera prochainement annoncée dans le cadre de cette campagne.

FRANCO DAVIS

Ascenseur pour le succès Le professionnalisme n’est pas une question d’âge. C’est pourquoi Franco Davis a vite gravi les échelons au sein de la Barclays Bank pour y devenir l’un des plus jeunes directeurs | DB

Ici, presque tout le monde a commencé au bas de l’échelle. Nous avons appris, acquis de l’expérience et je peux dire qu’à la Barclays, l’environnement est propice à l’épanouissement. De ce fait, lorsqu’on intègre l’équipe et qu’on persévère, on finit toujours par récolter les fruits de ses efforts

La Senior Management Team de la Barclays Bank est composée de nombreux jeunes. Mais après deux minutes de réflexion, Franco Davis finit par nous avouer, dans un éclat de rire, qu’il est en effet le plus jeune. Il s’empresse cependant de rappeler qu’il compte 21 ans d’expérience dans le secteur bancaire, ce qui est synonyme de maturité

FRANCO DAVIS a suivi les conseils de Confucius. Il a choisi un travail qu’il adore. Ainsi, il a l’impression de ne pas travailler un seul jour de sa vie. Pourtant, ce directeur financier de la Barclays Bank passe en moyenne dix heures au bureau chaque jour. Une assiduité qui l’a mené de simple clerk à ses débuts au poste de responsabilité qu’il occupe maintenant depuis deux ans. Animé de l’ambition de réussir, cet habitant de MontagneLongue garde malgré tout les pieds sur terre et reste à l’écoute des clients et de son équipe. La Senior Management Team de la Barclays Bank est composée de nombreux jeunes. Mais après deux minutes de réflexion, Franco Davis finit par nous avouer, dans un éclat de rire, qu’il est en

effet le plus jeune. Il s’empresse cependant de rappeler qu’il compte 21 ans d’expérience dans le secteur bancaire, ce qui est synonyme de maturité. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles la Barclays lui a fait confiance en lui confiant, depuis deux ans, la direction d’une équipe de 40 personnes. Certaines sont à Maurice alors que d’autres sont basées aux Seychelles. Ce qui fait que chaque trois mois, Franco Davis fait le voyage pour constater de visu la situation dans l’archipel. Autrement, c’est à travers des courriels et des coups de fil qu’il s’assure que tout s’y passe bien. Pour Franco Davis, qui adore son boulot, ce n’est guère un souci. « Je travaille dix heures par jour. Mon courage, je le puise de ma famille, qui me soutient beaucoup. Idem pour mon équipe et mes collègues. Tout comme moi, ils sont adeptes du travail bien fait et je sais que je peux compter sur eux », ajoute-t-il. DÉVOUÉ ET INTÈGRE Alors, chaque matin, dès que le directeur financier de la Barclays Bank pose les pieds au bureau, il prend connaissance du travail qui doit être fait au courant de la journée. C’est ensuite la lecture des courriels. S’enchainent par la suite les différentes réunions. Toutes ces activités convergent vers trois points essentiels : l’intérêt des clients, le retour sur investissement et la protection des emplois. Chaque fois que Franco Davis doit prendre des décisions, il a en tête ces priorités. Elles le sont en fait depuis 1990, lorsque notre interlocuteur a choisi d’intégrer la Barclays Bank. Il venait tout juste de quitter l’école. Employé comme clerk, il suit alors des études financées par ses employeurs. Dévoué et intègre, il sera vite appelé à assumer des responsabilités plus importantes. Il fera ainsi ses gammes, entre autres, dans l’administration et au sein du dé-

WAIT AND SEE La situation économique difficile en Europe et aux Etats-Unis est cause, à Maurice, selon Franco Davis, d’un certain attentisme. « Ces pays représentent de gros marchés pour nous, que ce soit sur le plan touristique ou de l’exportation. Il y a donc quelques appréhensions », explique-til. Celui-ci évoque, par exemple, les prêts bancaires au secteur privé local, qui n’ont augmenté que de 3,3% en six mois. « C’est peu », estime le directeur financier de la Barclays. Quant à l’investissement privé, il ajoute que celui-ci a chuté comparé à l’an dernier. « Je ne veux pas dire qu’il y a une crainte, mais les hommes d’affaires attendent. Ils veulent voir l’évolution de la crise », ajoute-t-il. Heureusement, affirme-t-il, que le secteur offshore est en plein épanouissement. Son crédit a ainsi augmenté de 4,5 % auprès des banques, qui ont d’ailleurs une bonne réserve de devises étrangères pour financer les transactions offshore. « Ce qui veut dire que l’offshore reste un secteur où le taux de croissance sera plus élevé que le taux de croissance nationale », explique Franco Davis. Parlant de la situation à la Barclays Bank, le directeur financier avoue croire « que toutes les banques souffrent ». Malgré tout, cette institution continue à proposer toute une panoplie de services à ses clients. C’est avec fierté que notre interlocuteur nous parle ainsi de l’offre « Premier », l’une des meilleures visant les clients de la classe moyenne, et du projet de la Barclays Bank visant à rendre ses cartes de crédit et de débit encore plus compétitives.

partement des finances, pour enfin occuper le poste de directeur des finances. « Ici, presque tout le monde a commencé au bas de l’échelle. Nous avons appris, acquis de l’expérience et je peux dire qu’à la Barclays, l’environnement est propice à l’épanouissement. De ce fait, lorsqu’on intègre l’équipe et qu’on persévère, on finit toujours par récolter les fruits de ses efforts », nous confie-t-il. L’un des meilleurs moments que Franco Davis a vécus à la Barclays est l’acquisition de la BNP en 2002. « Nous avons franchi un cap important. Mais nous avons dû bosser dur pour que ce projet se réalise enfin », précise-t-il. Des défis semblables, il a dû en relever plusieurs. Ce qui lui a valu d’être remarqué par la concurrence. Il nous confie qu’à un certain moment, il a reçu une proposition pour quitter la Barclays. Mais ayant demandé conseil à un ‘senior’, il a décliné l’offre. Cette décision, Franco Davis ne la regrette aucunement, car il se sent très bien dans son fauteuil de directeur financier de la Barclays.


17E SALON DU CHOCOLAT À PARIS Du 20 au 24 octobre 2011, la capitale française accueillera la 17e édition du Salon du Chocolat. Cette année, l’évènement met à l’honneur les tendances pâtissières et chocolatées, et offre aux visiteurs une ex-

périence gustative et sensorielle autour de la richesse de ces artisanats et du talent des chefs pâtissiers du monde entier. Quelque 400 participants, dont plus de 200 chefs et chefs pâtissiers internationaux, se

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succèderont sur le podium des démonstrations de recettes, et travailleront aux côtés des 160 exposants chocolatiers venus du monde entier. Près de 140 000 visiteurs sont attendus.

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VAN ANN

LE CHOCOLAT DANS TOUS SES ÉTATS Noir, blanc ou au lait, le chocolat n’a pas fini de livrer ses secrets à Ann Van den Bergh. Sa chocolaterie, qui s’est fait une réputation à Maurice, connaîtra une expansion importante début 2012. Et avec, toute une gamme de nouvelles saveurs et délices pour la clientèle | D.B DÈS QUE vous poussez la porte de la boutique Van Ann, vous êtes submergé par le bon parfum du chocolat. Presque immédiatement après, c’est la vitrine qui attire votre regard. Y est disposée toute une variété des petites douceurs chocolatées joliment installées. Rien qu’à les voir, on en a l’eau à la bouche. D’ailleurs, ils sont nombreux les fins gourmets à ne pouvoir résister aux créations de l’artisan chocolatier Van Ann. Que ce soit dans les supermarchés ou les hôtels, dans la petite boutique aménagée à Petit-Raffray depuis dix ans, ou encore à l’île de La Réunion, elles trouvent toujours preneurs. Malgré tout, pour Ann Van den Bergh, la directrice, 20 ans après s’être lancée dans l’aventure Van Ann, le moment est venu de donner un nouveau souffle à sa chocolaterie. C’est ainsi qu’une nouvelle boutique flambant neuve ouvrira ses portes, sur une superficie de 800 m2, à Calebasses, en février. « Ici, je suis locataire. Après tant d’années, j’ai pu acheter un bâtiment et je pourrai aménager mon atelier et ma boutique à ma convenance », explique Ann Van den Bergh. HONNÊTETÉ ET CONSTANCE Ce sera aussi l’occasion pour Van Ann de proposer davantage de nouveautés aux clients. Et de répondre ainsi aux souhaits de la directrice, pour qui il est essentiel d’être à l’écoute du marché. Le chocolatier commercialise à ce jour deux types de chocolats : moulé et fourré. Chacun des deux est disponible en chocolat au lait, chocolat noir et chocolat blanc, le tout en barres classiques ou en formes des plus diverses. Depuis dix ans, Van Ann confectionne aussi des chocolats à base d’épices. Les plus téméraires peuvent ainsi savourer des chocolats parfumés à la noix de muscade, à la cannelle, au gingembre, à la vanille et à l’anis étoilé, entre autres. Ils peuvent également opter pour les chocolats moulés ou fourrés disponibles dans dix parfums différents, dont noix de coco, vanille et miel. Au début, alors qu’Ann Van den Bergh était seul maître à bord, Van Ann ne proposait que quelques saveurs. Au fur et à mesure que la clientèle se développait, le choix s’élargissait pour répondre à ses attentes. « Au départ, j’étais au four et au moulin, car je m’occupais de tout. Puis mes confiseries sont devenues de plus en plus prisées. Mes clients me demandaient pourquoi je ne proposais pas

Ils sont nombreux les fins gourmets à ne pouvoir résister aux créations de l’artisan chocolatier Van Ann. Que ce soit dans les supermarchés ou les hôtels, dans la petite boutique aménagée à Petit-Raffray depuis dix ans, ou encore à l’île de La Réunion, elles trouvent toujours preneurs telle ou telle saveur », nous confie la directrice. Pour répondre au besoin de nouveautés de ces derniers, Ann Van den Bergh mélange alors les ingrédients. Un surplus de travail qui expliquera en partie pourquoi elle trouve lassant de devoir elle-même s’occuper de la livraison. D’où sa décision d’engager un chauffeur. Au fil

du temps, d’autres employés se sont joints à eux. Notre interlocutrice fait d’ailleurs ressortir que la majorité d’entre eux bosse pour elle depuis plus de douze ans : « Je sais que c’est une de mes forces, parce que je peux leur faire confiance. Je peux compter sur leur efficacité et leur professionnalisme ». Si aujourd’hui Van Ann est en pleine expansion, c’est aussi grâce à l’honnêteté et la constance de la directrice. Ces mots, elle les martèle d’ailleurs tout au long de l’entretien, soulignant que sa compagnie met l’accent sur le rapport qualité/prix. L’objectif de Van Ann est d’ailleurs « d’être l’enseigne préférée des Mauriciens par notre effort continu et l’excellence dans le service quotidien ». NOUVEAUX DÉFIS Toujours dans ce même esprit d’innovation et d’excellence, le chocolatier s’est lancé dans la confection de chocolats sur le thème de l’île Maurice. Certains coffrets mis en vente sont ainsi ornés du trochetia, du dodo ou encore du St Géran. Car Van Ann, c’est aussi des emballages originaux. Pour l’Eid, le chocolatier a ainsi créé de jolies boîtes pour accueillir des dattes, alors que pour la St Valentin ou encore pour la Noël, les employés de Van Ann font appel à leur imagination pour surprendre les clients en leur proposant des sacs ou des boîtes de différents

DU TEXTILE AU CHOCOLAT Ann Van den Bergh est aujourd’hui à la tête d’une entreprise florissante. C’est néanmoins avec beaucoup de réalisme qu’elle nous raconte ses débuts. Née en Belgique, elle a voyagé dans divers pays arabes avant de s’établir à l’île Maurice. Elle lance alors une petite usine de textile avant de décider de changer de voie : « Jai fait une liste de tout ce qui n’était pas disponible à Maurice. Finalement, j’ai opté pour le chocolat ». Mais n’étant pas un as en la matière, elle retourne dans son pays natal pour apprendre l’art de confectionner du chocolat, avant de revenir dans sa patrie d’adoption. Elle jette officiellement les premières bases de Van Ann en 1992, à Pointe-aux-Canonniers. La chocolaterie sera ensuite aménagée à Plaine-des-Papayes, avant d’être transférée à Petit-Raffray. Ces dix dernières années, la chocolaterie n’a cessé de se développer, que ce soit en termes d’équipements ou de produits.« Lorsque j’ai une idée ou qu’un client me suggère une nouvelle saveur, on en discute avec tout le personnel et on fait les mélanges pour trouver la recette parfaite », nous confie Ann Van den Bergh.

modèles. Avec l’ouverture de sa nouvelle boutique, de nouveaux défis attendent Van Ann. Mais soudés comme ils le sont, Ann Van den Bergh et son équipe relèveront certainement avec succès le pari d’attiser les passions gustatives des amoureux du bon chocolat.


ESCARGOTS D’ENTRETIEN

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Vous n’avez pas le temps de nettoyer votre aquarium ? Pas de souci! L’apple snail ou le mystery snail viendront à la rescousse. Il s’agit de petits escargots aquatiques de la famille des ampullaires,

qu’on trouve dans les plans d’eau ou les bassins, et qui sont surtout utilisés dans l’aquaculture. Ces animaux se nourrissent des microalgues et nettoient ainsi l’aquarium. Ils figurent également parmi les

plus beaux escargots, avec leurs coquilles qui présentent des spirales régulières. Si on les soigne bien, ces escargots qui coûtent environ Rs 100 peuvent atteindre la taille d’une balle de tennis.

AQUARIUMS

ON NAGE EN PLEIN BONHEUR Eléments de décoration ou remèdes antistress, les poissons d’aquarium font partie des moeurs mauriciennes. Séduits par leur apparence ou leur symbolisme, certains n’hésitent pas à consacrer de véritables fortunes, jusqu’à Rs 100 000, à leur passion. Capital s’est rendu chez Marks Aquarium pour comprendre le phénomène | DB

BIEN-ÊTRE. Un aquarium, bien qu’il requiert beaucoup d’entretien, est un passetemps que n’abandonnerait jamais l’aquariophile averti

Si l’arowana attire autant, c’est parce que selon certaines croyances, posséder ce poisson qui fait environ 40 cm de long permet de bénéficier des pouvoirs des dragons et de s’attirer ainsi santé et chance, notamment en affaires. Les prix de ce poisson varient selon la couleur. Chez Marks Aquarium, l’arowana impérial rouge (Super Red) coûte la bagatelle de Rs 100 000

VINGT MILLE espèces de poissons. C’est l’immense choix que propose Marks Aquarium à ses clients. Marc Yeung, son directeur, parle avec fierté des quelque 5 000 poissons qu’il a en stock, dont la comète, la carpe koï, le goldfish et le fameux et très rare arowana. S’il s’est lancé dans ce business, c’est que Marc Yeung a toujours été passionné par les poissons. Au point de décider d’en faire son gagne-pain, en 1989, lorsqu’il lance Marks Aquarium à Baie-du-Tombeau. Le succès aidant, cinq succursales ouvriront par la suite à travers l’île. Comme notre interlocuteur sera un témoin privilégié de l’intérêt que les Mauriciens portent aux animaux, il se décidera également à mettre en vente d’autres animaux, ce qui fera de Marks Aquarium une véritable animalerie. IRRÉSISTIBLE Mais les poissons y restent les plus prisés. A commencer par l’arowana. Ce dernier ressemble quelque peu à un dragon, ce qui le rend irrésistible aux yeux des Chinois. S’il attire autant, c’est aussi parce que selon certaines croyances, posséder ce poisson

qui fait environ 40 cm de long permet de bénéficier des pouvoirs des dragons et de s’attirer ainsi santé et chance, notamment en affaires. Les prix de ce poisson varient selon la couleur. Chez Marks Aquarium, l’arowana impérial rouge (Super Red) coûte la bagatelle de Rs 100 000 ! « Malgré ce prix onéreux, il est en grande demande. Nous en importons de la Malaisie et de Singapour », précise le directeur de cette animalerie. Autre poisson qui vole la vedette chez Marks Aquarium : les carpes koï. Arborant des couleurs rouge, argenté, jaune et noir, ces poissons ne passent pas inaperçu. Les clients ne se lassent d’ailleurs jamais de les admirer. Mais son succès n’est pas totalement dû à sa gamme de couleurs. La carpe koï représente en effet l’amour et la virilité dans la culture japonaise, un symbolisme qui n’échappe pas aux acquéreurs. Pouvant atteindre un mètre de long, la carpe koï vit de nombreuses années. Actuellement en promotion chez Marks Aquarium, un jeune spécimen vous coûtera Rs 150. Mais les aquariophiles qui souhaitent obtenir des poissons de taille

importante doivent mettre la main au porte-monnaie, le prix grimpant rapidement en fonction de la taille de l’animal. Marc Yeung explique cependant que ces poissons d’une rare beauté peuvent se reproduire en grande quantité, ce qui fait que le propriétaire peut vite récupérer l’argent investi. PROSPÉRITÉ Ceux qui ne veulent pas s’éloigner des sentiers battus peuvent quant à eux opter pour le goldfish. Communément appelé poisson rouge, ce membre de la famille des carpes est l’un des poissons les plus anciens à avoir été domestiqués. Chez Marc Aquarium, vous en trouverez de toutes les tailles. Mais si vous décidez d’en acheter, sachez que le goldfish a besoin d’une eau bien oxygénée et qu’il est déconseillé, contrairement aux images que l’on peut voir à la télé, de le conserver dans un bocal. Aux aquariophiles débutants, Marc Yeung leur conseille d’acheter des espèces de poissons résistants, par exemple le goldfish ou la comète. Il faut également, à l’achat, choisir des poissons qui peuvent cohabiter, car certaines espèces

n’hésiteront pas à dévorer leurs compagnons d’aquarium. Pour simplifier les choses, le propriétaire de Marks Aquarium suggère l’achat d’un aquarium contenant déjà des poissons. Cela vous évitera également de prendre la précaution de verser de l’eau du sachet ayant servi à transporter les poissons dans votre aquarium, afin que ces derniers ne soient pas trop déboussolés par leur nouvel environnement. Autre élément important : le nombre de poissons à introduire dans l’aquarium ne doit pas dépasser, au début, le tiers de sa capacité. Il pourra cependant être graduellement augmenté après une quinzaine de jours. Si les poissons attirent de plus en plus de clients à Maurice, c’est, selon Marc Yeung, parce qu’ils sont synonymes de prospérité : « Les Mauriciens ont de plus en plus accès à l’information. Ils croient par exemple dans le Feng Shui. Alors ils achètent ces petites créatures marines. Certains n’hésitent pas à demander huit poissons rouges et un noir, car ils ont appris que c’est une façon d’attirer le bonheur ». Autre bienfait d’un aquarium : il vous permet de d’évacuer le stress. « Je connais beaucoup de


COMMENT APPÂTER LE SUCCÈS Le poisson représente la réussite. Beaucoup de personnes gardent des poissons dans un aquarium ou dans un petit bassin d’extérieur pour améliorer leurs perspectives d’enrichissement. Selon la tradition chinoise, un poisson représenté sur un vase, un tableau ou un paravent aura le même effet. Le

mieux, c’est que le poisson ou sa représentation soient près de l’entrée de devant ou sur la table du salon. Pour attiser le bonheur, les aquariums sont idéalement placés au sud-est, secteur de l’argent. Pensez également à y mettre huit poissons rouges et un noir.

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L’AQUARIUM : TOUT UN UNIVERS À CRÉER

Si les poissons attirent de plus en plus de clients à Maurice, c’est, selon Marc Yeung, parce qu’ils sont synonymes de prospérité : « Les Mauriciens ont de plus en plus accès à l’information. Ils croient par exemple dans le Feng Shui. Alors ils achètent ces petites créatures marines. Certains n’hésitent pas à demander huit poissons rouges et un noir, car ils ont appris que c’est une façon d’attirer le bonheur »

clients qui viennent chez nous et nous disent que lorsqu’ils s’occupent de leur aquarium, ils se sentent zen. D’autres oublient tous leurs soucis lorsqu’ils contemplent le ballet des poissons », nous confie notre interlocuteur. VALEUR PÉDAGOGIQUE Pour Marc Yeung, l’autre apport important d’un aquarium est sa valeur pédagogique : « Les enfants adorent les poissons. Ainsi, quand ils possèdent un aquarium, ils maîtrisent mieux l’importance de l’oxygène, de la capacité d’un aquarium… Les parents peuvent aussi les responsabiliser en les encourageant à nourrir eux-mêmes ces petites créatures ». Et puisqu’on parle de nourriture, les poissons doivent être nourris deux à trois fois par jour, mais en très petite quantité. La qualité de la nourriture est également importante, souligne Marc Yeung. Des conseils semblables, le directeur en prodigue quotidiennement à ses clients. Dans le but de leur proposer un meilleur service, il a même lancé, la semaine dernière, une page Facebook où il répond aux questions que peuvent se poser les aquariophiles.

ACCESSOIRES. Un bon aquariophile doit pouvoir créer, avec les divers produits disponibles, l’environnement idéal pour que petit poisson nage en plein bonheur

Qui dit poisson dit bien évidemment aquarium. Mais pas n’importe lequel. Le problème est que les modèles sont de plus en plus divers. Question modèles traditionnels, Marks Aquarium en propose pour tous les goûts et toutes les bourses, y compris des nouveautés. Il y a par exemple ce modèle présentant une devanture courbée, avec lumière et appareil à ultrason intégré. « C’est un modèle dernier cri, dont le système permet aux poissons de vivre plus longtemps. De plus, les déchets sont recyclés automatiquement et les appareils qui l’aident à fonctionner sont intégrés et invisibles à l’œil nu », explique Marc Yeung. Pour ce qui est de la capacité, le plus petit modèle est de 20 litres et le plus grand de 400 litres. Quant aux prix, cela va de Rs 1 900 à plus de Rs 100 000 ! Après avoir acheté un aquarium, il faut aussi penser aux décorations et aux abris naturels ou artificiels. Créer un jardin aquatique est tout un art à maîtriser, et on peut y parvenir si on est prêt à y mettre le prix. Tout ce qui est naturel demandera bien évidemment plus de temps à entretenir. Chez Marks Aquarium, vous pouvez trouver du gravier et des plantes qui orneront votre aquarium et participeront à sa santé. De plus, les plantes absorbent les déchets et produisent de l’oxygène. Autres avantages : elles font office de nourriture pour certains poissons, alors que d’autres les préfèrent comme abris ou lieu de ponte. Pour que les plantes de l’aquarium soient en bonne santé, il est important d’avoir recours à un éclairage de puissance et de durée adaptée. Il faut aussi penser à un apport d’engrais et de CO2 pour les plantes exigeantes. Marc Yeung souligne cependant que chaque plante a des besoins différents, et que le choix des plantes est tout aussi délicat que celui des poissons.


UN BLOG POUR LES FEMMES ENTREPRENEURS

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Partager. Ce mot fait partie des préférés de Ginette Anaudin. A 67 ans, elle souhaite se lancer dans un nouveau projet, celui de lancer son propre blog. « J’ai déjà créé cette page personnelle, mais elle n’est pas encore active. Ce blog sera axé sur la culture de l’entreprenariat et je l’ai

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ENTREPRENDRE MERCREDI 7 SEPTEMBRE 2011

baptisé ‘Le duvet’ », explique la femme d’affaires. Si ce projet a pendant longtemps été rangé, faute de temps, dans les tiroirs, Ginette Anaudin compte bientôt sortir ses notes et partager ses connaissances avec celles qui le désirent.

GINETTE ANAUDIN

Tout se joue sous la couette… Dans le cercle des femmes chefs d’entreprise, le nom de Ginette Villeneuve-Anaudin est très connu. Laissant derrière elle une longue carrière dans la fonction publique en 1997, la directrice de Cosicouette a su se constituer une clientèle fidèle et se réinventer. Pour preuve : les couettes en plume et duvet de canard qu’elle mettra bientôt sur le marché | DB DEPUIS 14 ans, Ginette Anaudin est emmitouflée dans les couettes. Une activité qui rapporte. Non, la sexagénaire ne passe pas ses journées à paresser. Elle dirige sa petite entreprise de fabrication de couettes, qu’elle a baptisée Cosicouette, avec une obsession : l’innovation, qui est pour elle la clé de la réussite. C’est pour cette raison qu’elle n’arrête jamais de s’informer et de partager ses connaissances dans diverses associations, dont Femmes chefs d’entreprise mondiales (FCEM) et Entreprendre au Féminin Océan Indien. Le tout sans négliger sa petite famille, qui, dit-elle, l’a toujours conseillée et soutenue. Ses clients sont des individus, aussi bien que des hôtels et le marché international. Afin d’évoluer avec les tendances actuelles, Ginette Anaudin, qui a commencé avec des couvertures synthétiques, vise le haut de gamme avec ses couettes en plume et duvet de canard. Ce nouveau produit sera disponible durant le mois courant. LE DÉCLIC Avant de se lancer dans cette aventure, Ginette Anaudin a tout étudié minutieusement. D’ailleurs, elle ne fait jamais les choses à la va-vite. Le résultat : une belle carrière professionnelle, puisque Cosicouette réchauffe les Mauriciens et touristes, puisque les couvertures sont achetées par plusieurs hôtels de l’île. Souvent, ce sont les hôteliers eux-mêmes qui viennent frapper à la porte de Ginette Anaudin. Mais cela n’a pas toujours été ainsi. Ginette Anaudin a travaillé comme fonctionnaire pendant 33 ans. Elle souhaitait cependant s’accorder une retraite prématurée. A titre d’essai, elle se lance alors dans la pâtisserie, tout en continuant à bosser dans la fonction publique. Cependant, la pâtisserie demande de nombreuses heures de travail. Au bout de quelques années, cette habitante d’Eau-Coulée se lasse des œufs, de la farine, du lait…

L’EFOI MISE SUR LA RÉCUP

C’est en 1993, et dans un autre domaine, que sa carrière de femme entrepreneur connaîtra une véritable évolution. Notre interlocutrice se rend cette année-là en Afrique du Sud, pour une intervention chirurgicale. Dans la maison d’accueil où elle séjourne, elle a le coup de foudre pour les couettes blanches utilisées sur les lits. C’est de là qu’émane l’idée des couettes placées dans des housses interchangeables. Lorsqu’elle rentre à Maurice, elle ramène dans ses bagages un prototype. Elle embauche alors cinq couturières, qui seront payées à la pièce. Celles-ci travaillent à domicile et Ginette Anaudin récupère les couettes par la suite. Cependant lorsqu’elle a démarré, les Mauriciens s’intéressaient davantage aux molletons. L’enseigne But décide malgré tout de vendre ses couettes. Mais les commandes sont si nombreuses que la couturière a du mal à les respecter. But cesse alors de faire affaire avec Cosicouette.

La chance va de nouveau tourner en faveur de la compagnie lorsqu’après quelque temps, But refait appel à elle. Le secteur étant porteur, Ginette Anaudin démissionne alors de la fonction publique pour consacrer tout son temps à son entreprise. Elle s’attaque alors au marketing de ses couvertures. Réticents au début, les hôtels finissent par lui faire confiance. Son premier client sera l’hôtel Le Maritim. La perte tragique de son époux, qui était policier, va achever de transformer Ginette Anaudin en véritable femme d’affaires. En tant que chef d’une famille de six enfants, elle décide de s’investir davantage au sein de sa compagnie et enchaîne les rendez-vous d’affaires. Sous son impulsion, Cosicouette grandit. La compagnie, qui a été aménagée au sein de la résidence de Ginette Anaudin, à Eau-Coulée, se professionnalisera davantage lorsque celle-ci fera la rencontre de Primerose Obeegadoo. Cette dernière était à l’époque présidente de Femmes chefs d’entreprises

Collecter des sacs en papier pour en faire des meubles. Entreprendre au Féminin Océan Indien - Région Maurice, en a fait une réalité. EFOI, une association totalement apolitique, a pour but de regrouper les femmes entrepreneurs de l’île évoluant dans les secteurs d’activités suivants : textile, artisanat, agriculture et agro-alimentaire. Depuis sa création, l’association a mis sur pied plusieurs projets. Le plus récent concerne la récupération. Rosie Félix, présidente de l’EFOI, explique que les femmes sont autorisées à récupérer les cartons, les sacs et autres matières premières de Food and Allied (FAIL), qui apporte sa collaboration au projet. Elles les recyclent ensuite pour en faire des meubles. Ce projet a été lancé il y a six mois et concerne dix femmes. Comme tout marche bien jusqu’ici, l’EFOI a pensé à un autre projet de récupération qui concernerait les vêtements. Rosie Félix rappelle que souvent, en raison d’une fermeture éclair cassée, les gens mettent des vêtements parfaitement utilisables à la poubelle. Grâce au projet en phase d’élaboration, ils pourront les remettre à un membre de l’EFOI, qui les remettra à son tour à des femmes. Ces dernières les remettront en état avant de les vendre ou de les porter ellesmêmes. Pour la présidente de l’EFOI, ce projet pourra aider les femmes au chômage à joindre les deux bouts. A noter que dans un premier temps, cette association vise les femmes de Curepipe et de St-Pierre.

mondiales (FCEM) et Ginette Anaudin se joint alors à cette association. Ce frottement enrichira notre interlocutrice, qui s’emploie dès lors à mieux structurer Cosicouette, ne ratant aucun cours de formation de la Small and Medium Industries Development Organisation (SMIDO), de même que celles organisées par la FCEM, dont elle occupera par la suite le poste de présidente. Elle est d’ailleurs

toujours active au sein de cette association. La directrice de Cosicouette est aussi membre de l’association Entreprendre au Féminin Océan Indien (EFOI). Ce qui lui a permis de côtoyer des entrepreneurs d’autres horizons et de s’enrichir de leurs connaissances. L’un des points importants qu’elle a retenus de cette exposition est l’importance du réinvestissement. C’est pourquoi Ginette Anaudin a fait l’acquisition de plusieurs équipements et qu’elle innove constamment. PASSION Elle s’est d’ailleurs battue bec et ongles pour réaliser un nouveau projet : mettre sur le marché des couettes en plume. Comme pour toute nouveauté, les difficultés ont été nombreuses. Mais Ginette Anaudin a fini par avoir le dernier mot. Elle a acheté des équipements pour laver, désinfecter et rembourrer les couettes et bientôt, celles-ci seront proposées au grand public. « J’ai déjà fait un essai lors de la Journée à la Ferme, qui avait été organisée à la Maison du Canard. Les visiteurs ont montré un vif intérêt pour mon produit », affirme-t-elle. Notre interlocuteur rappelle cependant qu’il est important d’étudier la demande avant de proposer un nouveau produit sur le marché. Un conseil de pro pour les jeunes femmes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat : « Il faut se renseigner sur la demande. Le produit et le marché sont deux choses primordiales ». Il faut aussi, ajoute Ginette Anaudin, être passionné : « J’adore ce que je fais et cela m’aide à franchir tous les obstacles ». Une attitude qu’elle partage avec les quatre personnes qui travaillent avec elle en sous-traitance. Celles-ci pourraient bientôt être au nombre de six, puisque la chef d’entreprise compte recruter deux autres couturières pour que ses couettes en plume aient droit au plus bel des envols.


SAMSUNG VOIT TRÈS GRAND Alors que le Galaxy S II était officiellement lancé à Maurice, Samsung profitait de sa présence au salon IFA, à Berlin, pour présenter une nouvelle génération de téléphone mobile, le Galaxy Note. Doté d’un

écran de 5,3 pouces, ce terminal élimine pour de bon la frontière entre téléphone mobile et tablette numérique. Petite surprise, le Galaxy Note est équipé d’un stylet qui permet la prise de notes. En France, certains

journalistes lui ont déjà trouvé un surnom : l’ardoisophone. Un terme qui, sans nul doute, se retrouvera désormais souvent dans les chroniques des journalistes spécialisés en nouvelles technologies.

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WIDE ANGLE MERCREDI 7 SEPTEMBRE 2011

À peine lancées, les tablettes seraient-elles déjà passées de mode ? Le Galaxy S II, terminal portant la griffe Samsung, se situe à mi-chemin entre le téléphone mobile et l’ardoise numérique. Une nouvelle révolution à laquelle quelques privilégiés, dont votre serviteur, ont eu l’occasion d’assister jeudi | RN

GALAXY S II

UN MOBILE SOUS STÉROÏDES

C’est à la maison de l’Étoile, à Moka, que la branche locale de Samsung a choisi de présenter le Galaxy S II aux Mauriciens. Étrangement, ce décor rustique, qui rappelle les vieilles maisons coloniales, a servi de tremplin au lancement d’un des appareils les plus modernes et les plus sophistiqués de sa génération. Après les discours usuels, dont ceux de Didier Lapierre, Regional Business Leader de Samsung Electronics, et de Tassarajen Pillay Chedumbrum, ministre des TIC, c’est un spectacle africain, avec musique et danse endiablées, qui a ponctué ce lancement original. Avec cet intermède musical, Yuni Rambaran, représentant de Samsung Afrique du Sud, a présenté un autre appareil qui n’a pas encore atteint nos côtes : la Galaxy Tab 10.1. Ce cousin de l’iPad est incontestablement l’une des tablettes les plus réussies qu’il ne nous a été donné de voir. Cette tablette dispose d’un écran de 10,1 pouces, d’où son nom, et, comme le Galaxy S II, embarque le système Android dernière génération. L’absence d’un écran physique est le seul point qui distingue cette tablette d’un ordinateur portable. Nous attendons avec impatience sa disponibilité sur le sol mauricien pour faire une présentation comme il se doit de celle qui, à notre avis, mérite déjà le surnom de « reine des tablettes ».

UN CATALOGUE DE JEUX RICHEMENT GARNI La minceur du Galaxy S II tient du fait qu’il dispose d’un écran dit ‘Super AMOLED Plus’ dont l’épaisseur dépasse rarement les trois millimètres. La taille de l’écran est un autre atout de ce terminal. Le visionnage d’une vidéo est un réel plaisir et l’écran brillant joue parfaitement sur le contraste et la luminosité. Toutefois, cette grande taille de l’écran n’est pas sans poser des inconvénients. Si dans les mains de notre journaliste taillé comme une armoire à glace, le téléphone prend des allures de lilliputien, dans des menottes plus fines d’une demoiselle, l’appareil prend des proportions alarmantes. Le système Android 2.3, baptisé Gingerbread, est le point fort de ce téléphone qui se mesure sans peine à l’iPhone d’Apple. Le système développé par Google est

particulièrement fluide et dispose d’un catalogue de logiciels tellement riche qu’on en est encore à chercher ce que le Galaxy S II ne peut faire. En dehors d’une utilisation classique comme téléphone mobile, le Galaxy S II accomplit aisément quelques tâches bureautiques et se révèle un excellent terminal Internet. De plus, le catalogue de jeux sous Android est richement garni et les amateurs pourront, entre deux coups de fil et

prouesses dans le domaine du multimédia. Disponible en deux versions, avec capacité de stockage de 16 Go ou de 32 Go, sans compter l’ajout d’une carte microSD, le Galaxy S II peut facilement faire office de lecteur MP3 et de lecteur vidéo en haute définition. Si Samsung a voulu faire plus que l’iPhone, concurrent direct du Galaxy S II, à meilleur prix, il y est arrivé. Mais à Rs 25 000 (hors forfait), ce n’est sans

PHOTO : JEAN-CLAUDE LE ROY

AU SON DE L’AFRIQUE

EST-CE UNE mini-tablette ou un téléphone mobile sous stéroïdes ? Avec son écran tactile de 4,3 pouces – il s’agit en réalité de 4,27 pouces – et son processeur double cœur de 1,2 GHz, l’un des derniers-nés de la famille Samsung vient créer sa propre catégorie en montrant que le constructeur coréen sait se démarquer sur un marché que d’aucuns jugent déjà saturé. Les caractéristiques techniques de l’appareil sont tout aussi impressionnantes que sa taille et son poids. Car, Samsung a réussi le pari de faire tenir dans un appareil qui affiche 116 grammes seulement toute une série de technologies qui donnent à ce terminal une supériorité que d’autres constructeurs lui envient déjà. La prise en main est assez étrange pour ceux qui, comme notre journaliste, sont rompus aux BlackBerry épais comme un dictionnaire et aussi légers qu’une chanteuse d’opéra après une virée dans une pâtisserie. Le Galaxy S II est tellement mince et léger que nous avons cru avoir affaire à une de ces maquettes que certains revendeurs utilisent en magasin.

LANCEMENT. Le Samsung Galaxy S II a été dévoilé lors d’une soirée organisée par Samsung à laquelle ont assisté des revendeurs ainsi que le ministre Pillay Chedumbrum (à dr.)

un email important, se détendre à coup d’Angry Birds, jeu qui a la cote auprès de nos chers maquettistes. Idéal pour l’homme d’affaires nomade, le journaliste ou l’utilisateur cherchant un appareil capable de répondre à toutes ses exigences, le Galaxy S II est un complément idéal à l’ordinateur portable, voire un parfait remplaçant, à la faveur de quelques sacrifices. Son poids plume et sa connectivité – WiFi, 3G, Bluetooth – en font un véritable terminal nomade, sans oublier ses

doute pas le prochain téléphone qu’on offrira à son adolescent de fils. Au vu des technologies qu’embarque ce terminal, cependant, la facture se justifie parfaitement. En attendant de se doter d’un pareil ‘compagnon’, notre journaliste se contente de son fidèle BlackBerry, mais ne peut s’empêcher de rêver au Galaxy S II, un séducteur né qui saura ravir tout utilisateur qui cherche un terminal capable de faire beaucoup plus que de placer de simples coups de fil.



PAS ENCORE 1,3 M D'HABITANTS Le bureau central des statistiques indique que la population mauricienne, au 1er juillet 2011, a augmenté de 5 127, comparé à la même période en 2010. La population dénombre 1 286 340 personnes, soit 1 248 129

à Maurice, 37 922 à Rodrigues et 289 à Agaléga /Saint Brandon. Le nombre de naisssances pour les six premiers mois de 2011 est de 7 342, soit 403 de moins qu'en 2010. Par contre, il y a eu une hausse

concernant les décès ; 4 392 soit 99 de plus que pour la même période l'année dernière. Le bureau des statistiques prévoit, par ailleurs, 11 000 marriages pour l'année en cours.

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PANIER DE LA MÉNAGÈRE

La valse des prix donne le tournis Le budget du mois, par les temps qui courent, passe souvent à la trappe. Malgré la mise en place d’un Observatoire des Prix, il est souvent difficile de réaliser des économies. Bien que la Banque de Maurice maintienne sa priorité de contenir l’inflation, le prix de certaines denrées n’arrête pas de grimper. Au grand dam de la ménagère chargée de gérer le budget du mois | PM C’EST LA guerre des prix. Mais pas dans le sens de la concurrence. Alors que l’Observatoire des Prix annonce une baisse de l’ordre de 3,33 %, certaines associations de protection des consommateurs parlent d’une baisse généralisée de 2 %. Ce qui, de l’avis de certains, ne soulage en rien la ménagère, qui doit savoir jongler avec les promotions et comparer les prix pratiqués par différents commerçants pour arriver à des bénéfices réels. Si, en début de mois, alors que les comptes bancaires sont bien garnis, la hausse des prix est très peu ressentie. Mais, comme nous le confie une mère de famille, « ce n’est pas toujours évident de courir différents supermarchés pour arriver à réaliser des économies de quelques roupies ». D’autant que, arrivées à la mimois, les ménagères se trouvent prises entre deux feux. La solution, bien souvent, est de sacrifier sur certains aliments, ceux jugés trop onéreux ou superflus. Récemment, l’Observatoire des Prix a rendu publics les résultats de son quatrième exercice pour informer les consommateurs de l’évolution des prix d’une soixantaine de produits dits de consommation courante dans 22 points de vente comprenant des supermarchés et des hypermarchés. Les premières conclusions de cet exercice : les prix, de manière générale, ont baissé d’un peu plus de 3 %. Mais, du côté de certaines associations de consommateurs, on se montre plus prudents, voire moins optimistes. Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs (APEC), estime que l’exercice entrepris par l’Observatoire des Prix pousse les grandes surfaces à revoir leurs stratégies commerciales afin d’attirer les clients. Toutefois, estime le président de l’APEC, l’exercice de l’Observatoire des Prix ne tient pas compte des prix pratiqués par les petits commerçants. Or, c’est juste-

ment dans ces petits commerces que les gens dépensent le plus pour leur consommation courante. Un responsable d’une autre association a lui fait un calcul semblable à celui de l’Observatoire des Prix, en tenant compte toutefois des prix pratiqués par les petits commerçants. Pour lui, la baisse n’est que de 2 %, un chiffre dérisoire, dit-il. Jayen Chellum, de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice, sans contester les calculs de l’Observatoire des Prix, émet des réserves sur le bienfondé de cet exercice. Le relevé des prix est effectué uniquement en fin de mois, à l’heure des promotions donc. Ce qui, de l’avis de notre interlocuteur, ne donne pas une idée précise des produits à la baisse vu que leur prix peut grimper durant le mois. Pour y remédier, Suttyhudeo Tengur suggère que l’Observatoire des Prix fasse son exercice deux à trois fois par mois. « Les chiffres ainsi obtenus seront un meilleur reflet de la situation réelle », dit-il. CRÉDIT EST MORT Avec l’implantation de grandes enseignes de la distribution, le petit commerce peine à survivre. Or, rappelle Suttyhudeo Tengur, ce sont les petits commerçants qui accordaient crédit au consommateur. Tel n’est plus le cas et, si le budget du consommateur est serré, il n’a d’autre choix que de se passer de certains produits. Et, si l’on en croit Reeaz Chuttoo, porte-parole de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé, on ne voit encore que le sommet de l’iceberg. Pour lui, la baisse du pouvoir d’achat est flagrante. « Et cette situation va empirer. Les personnes ayant des revenus modestes seront les plus affectées par une telle situation. Déjà que certaines personnes n’arrive pas à manger à leur faim », dit le syndicaliste. Les habitudes alimentaires aussi changent, déclare Reeaz Chuttoo. Il est d’avis que de plus en plus de Mauriciens sont

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

LE LONG PÉRIPLE DES PRODUITS DE CONSOMMATION Comment évolue le prix d’un produit importé, de son arrivée à Maurice jusqu’à sa mise en vente ? Tout au long de cette étape, des coûts viennent souvent se greffer au prix d’origine. Petite explication avec une marque de dentifrice provenant de l’Afrique du Sud. Il a déjà un coût défini par le fabricant dans son pays d’origine. Disons que ce prix est de Rs 70. Durant son transport à Maurice, le prix du tube de dentifrice va augmenter. Ce coût additionnel comprend différents frais tels que l’assurance, le fret et la manutention. Ce prix peut varier entre 15 % et 30 % du prix du fabricant. Dans notre exemple, le coût est de 20 %. Donc, notre dentifrice coûtera Rs 84. Venant d’Afrique du Sud, le dentifrice n’est pas soumis à des droits de douane. En revanche, il faut lui imputer la TVA qui est de 15 %. Notre dentifrice passe donc de Rs 84 à Rs 96.60. Ensuite s’ajoute la marge de profit de l’importateur. Généralement, elle varie entre 8 % et 10 %. Le dentifrice coûte maintenant Rs 106.26 au lieu de Rs 96.60. Enfin, notre importateur vend le dentifrice au détaillant, qui prélève aussi une marge de 10 %. Au final le dentifrice se vendra à Rs 116.89 au lieu de Rs 106.26. Donc, de son départ de l’Afrique du Sud jusqu'à sa mise en vente, le prix du dentifrice a augmenté de Rs 46.90.

contraints de se nourrir avec n’importe quoi, sans se soucier de leur santé car il s’agit, pour eux, de bien surveiller leurs porte-monnaie avant tout. Il cite ainsi une liste de produits de consommation courante dont le prix, d’après ses calculs, a grimpé de 20 à 25 % en quelques mois. « Certains produits laitiers comme le fromage sont inaccessibles pour les familles à faibles revenus. Le problème est, malgré ce que veulent faire croire les autorités, bien réel. Il suffit de se rendre dans certaines poches de pauvreté pour constater à quel

point la vie chère pèse sur les épaules de ces familles », affirmet-il. Le syndicaliste appelle les autorités à jouer pleinement leur rôle et à exercer une plus grande vigilance et un meilleur contrôle sur les prix pratiqués par les commerçants. Entre-temps, les caddies désemplissent et le consommateur, à moins de disposer d’un compte en banque bien garni, peut difficilement satisfaire ses besoins en certaines denrées de base. L’ère ‘serre ceinture’ semble refaire son apparition.


LA OMNICANE FOUNDATION ACCORDE SON SOUTIEN À TI DIAMS

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La fondation Omnicane accorde son soutien à 20 enfants du Sud atteints de diabète de type 1 et membres de l’ONG Ti Diams. A cet effet, Jacques d’Unienville, Chief Executive Officer d’Omnicane, a remis un chèque de Rs

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423 027.60 à Didier Jean-Pierre, président de Ti Diams, lors d’une cérémonie au siège de cette ONG la semaine dernière. Dans un discours à l’occasion, Jacques d’Unienville a rappelé que la santé fait partie des axes

prioritaires de la Omnicane Foundation. « Nous croyons fermement en ce domaine, d’autant plus que les diabétiques sont considérés comme des personnes vulnérables, qui demeure une autre de nos priorités », a-t-il dit.

SALON DE L’ENTREPRISE

LA BARRE DES 50 000 VISITEURS FRANCHIE Le Salon de l’Entreprise, organisé par la Small and Medium Enterprises Development Authority (SMEDA), a pris fin dimanche. Cette expo-vente, qui s’est tenu au Centre Swami Vivekanada, à Pailles, a vu la participation de quelque 200 exposants et, selon les organisateurs, a attiré quelque 60 000 visiteurs. Pour la SMEDA, cette 6e édition a été un pari réussi et a permis aux Mauriciens de découvrir le savoir-faire de nos compatriotes dans divers domaines BIJOUX FANTAISIE, condiments, décoration intérieure, aliments bios… Au 6e Salon de l’Entreprise, on trouve de tout, ou presque. Mais, plus que les produits, c’est surtout le savoir-faire des nombreux exposants ayant répondu présents à l’appel de la SMEDA qui a été mis en exergue. Si certains noms sont connus et d’autres moins, il n’empêche que les entrepreneurs présents au Salon de l’Entreprise, qui a ouvert ses portes mercredi dernier pour une durée de quatre jours, ont su démontrer que l’artisanat mauricien a encore de beaux jours devant lui. TOUCHER DE NOUVEAUX CLIENTS Beaucoup de ces entreprises profitent de ce salon, organisé tous les ans, pour pouvoir exposer leurs produits et toucher de nouveaux clients. D’autres, des habitués de cette manifestation, y viennent pour resserrer les liens avec la clientèle et établir de nouveaux contacts qui pourraient déboucher sur des partenariats. Certaines entreprises font aussi montre d’un sens profond de l’innovation en présentant des pro-

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

CRÉATIVITÉ. L’artisanat mauricien est aujourd’hui en mesure de séduire une clientèle de plus en plus exigeante sur la qualité

duits peu ou pas connus du public mauricien. Une virée la semaine dernière, à une heure de faible affluence, a permis à notre équipe de découvrir ce potentiel dont recèle l’artisanat mauricien. Ainsi, entre les traditionnels objets décoratifs en noix de coco ou les autres achards et piments confits, certains entrepreneurs n’ont pas hésité à présenter des produits pour le moins rares sous nos cieux, comme du pain

Certaines entreprises font aussi montre d’un sens profond de l’innovation en présentant des produits peu ou pas connus du public mauricien

céréale, une recette danoise que la compagnie Yiriya Ltd, sise à Pointe aux Sables. Plus loin, ce sont des « gâteaux » aux senteurs insolites qui attirent notre regard. Il s’agit en fait de savons 100 % végétal produits par Touchée Ltd, une compagnie basée à Trou d’Eau Douce qui vise essentiellement le marché hôtelier. Mais l’innovation ne réside pas dans les produits seuls. Les idées comptent pour beaucoup. Ainsi, la partie du Salon consacrée aux exposants rodriguais montrent que nos voisins ont su tirer profit des recettes traditionnelles dont ils ont le secret pour titiller les papilles gustatives des gourmets. Finis, les produits exposés à même la table ; désormais, ce sont des emballages hygiéniques qui renferment ces trésors de la cuisine rodriguaise qui, avec une petite poussée, pourra devenir une référence et attirer dans l’île une nouvelle clientèle touristique friande de saveurs exotiques et désireuse de mieux connaître cette île où l’artisanat est aujourd’hui une industrie qui tourne à plein régime.

LES HÔTELS JETTENT LEUR DÉVOLU SUR LES PRODUITS LOCAUX D’ici fin septembre, de nombreux produits des PME mauriciennes pourraient être exposées dans les boutiques de 32 établissements hôteliers du pays. Les représentants de 32 hôtels se rendront avant la fin du mois au siège de la Small and Medium Enterprise Development Authority pour faire un constat des produits disponibles auprès des PME et en sélectionner ceux qui sont de meilleure qualité. Pour ce faire, les PME devront proposer des produits d’un niveau à même d’intéresser la clientèle exigeante qui séjourne généralement dans les hôtels du pays. L’idée est de permettre aux étrangers en visite dans le pays de découvrir l’artisanat local et les produits du terroir. Cette idée est la concrétisation d’un accord signé entre la SMEDA et l’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’île Maurice en juillet dernier. L’accord prévoit que la recette des ventes soit reversée à la SMEDA qui sera chargée de redistribuer l’argent récolté aux entreprises sélectionnées.

Un site web pour la Mauritius Business Law Review L’ÉQUIPE DE Juristconsult l’avait annoncé lors du lancement de la troisième édition de la Mauritius Business Law Review (MBLR) en juillet dernier. La création d’un site web est désormais une réalité. Le site, accessible à l’adresse www.lexcom.mu, permet la consultation d’extraits des trois éditions de la Mauritius Business Law Review. La Mauritius Business Law Review est une publication qui a pour dessein d’allier le monde du droit à celui des affaires. Le site Internet sera le lien entre cette publication mauricienne et ses lecteurs. Marc Hein, rédacteur de la Mauritius

Business Law Review et également directeur de cabinet de Juristconsult, se dit heureux de cette initiative. « La MBLR fait son entrée dans le ‘e-world’. C’est pour nous un tremplin par la création d’un site permettant au milieu juridique, aux académiciens, au monde des affaires ainsi qu’aux étudiants d’accéder et de partager nos connaissances. » Le site Internet va offrir la possibilité aux visiteurs d’avoir un rapide aperçu des articles des trois volumes publiés de la Mauritius Business Law Review. Cette première sélection fera l’objet d’une mise à jour régulière par Lex Communications Ltd.

Les responsables de la MBLR au lancement de la 3e édition de cet ouvrage


MAURICE BON ÉLÈVE Dans un rapport intitulé ‘Mauritius : Public Expenditure and Financial Accountability (PEFA) Assessment’, le Fonds monétaire international (FMI) se dit satisfait de l’île Maurice pour ses bonnes perfor-

mances en matière de gestion des ressources publiques et de respect des normes comptables. Les objectifs ont été explicitement établis suivant un calendrier bien défini, les autorités respectant

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scrupuleusement les échéances, écrivent les rédacteurs du FMI. L’institution salue également la mise en place d’un audit interne dans tous les grands ministères et départements publics.

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CONTRAT DU CHEQUE TRUNCATION SYSTEM

Bheenick : « Un autre cas de diffusion de fausses nouvelles » Lors du lancement du Cheque Truncation System, le gouverneur de la Banque de Maurice a réfuté les allégations à l’effet que les procédures d’octroi d’un contrat pour la mise en place du nouveau système n’ont pas été respectées | LEEVY FRIVET PHOTOS : MANOJ NAWOOR

« Tout le monde est libre d’aller à la Commission indépendante contre la corruption. Nous n’avons rien contre cela, mais on aimerait bien savoir où a commencé cette histoire. » Le gouverneur de la Banque de Maurice, Rhundeersing Bheenick, n’a pu se retenir, hier, lors du lancement officiel du Cheque Truncation System, de défendre l’institution qu’il dirige face aux allégations formulées contre elles. Les dernières en date concernent le Cheque Truncation System (CTS), une nouveauté technologique qui va faciliter le paiement des chèques. Un projet novateur qui était en préparation depuis une quinzaine d’années, et que le gouverneur s’est dit heureux de concrétiser. Rhundeersing Bheenick a néanmoins dû fournir des précisions sur le projet en réponse à certains articles publiés dans la presse locale. Le gouverneur a démenti premièrement que ce projet a coûté Rs 100 M de roupies, affirmant que c’est une fraction de cette somme qui a été déboursée. « Même pendant cinq ans, avec l’entretien du système, cela nous coûtera quelque Rs 20 M. Il n’a donc jamais été question d’une somme de Rs 100 M », a-t-il expliqué. Il a poursuivi ses explications pour fustiger ce qu’il qualifie de fausses nouvelles. « Selon les allégations formulées dans la presse, le contrat aurait dû aller au ‘preferred bidder’. On se demande justement qui est ce ‘preferred bidder’, parce qu’on ne le connaît pas. C’est un autre cas de diffusion de fausses nouvelles », a t-il déclaré, en échangeant un sourire avec le Premier ministre. Tout a donc été fait dans la légalité selon Rhundeersing Bheenick, qui s’est par la suite

RAVIN DAJEE : « LES BANQUES SONT VIGILANTS FACE À LA CRISE »

TECHNOLOGIE. Rundheersing Bheenick remettant le premier chèque traité par le nouveau système au Premier ministre Navin Ramgoolam sous le regard du ministre Xavier-Luc Duval

attardé sur le CTS. A Maurice, vingt pourcent des transactions financières se fait par chèque. Le nouveau système vient améliorer le fonctionnement de ce mode de paiement qui a survécu aux avancements technologiques dans le système bancaire. Avant son entrée en vigueur, tout chèque devait passer par la ‘Clearing House’ de la banque centrale. Une opération qui concernait quelque 50 000 ‘intrabank’ par jour, soit des chèques d’une banque que le client souhaite déposer dans une autre banque. La procédure de ‘clearance’ prenait du temps car toutes les vérifications étaient faites manuelle-

ment. Avec le CTS, les chèques seront scannés et transférés à la ‘Clearing House’, ce qui résultera en un gain de temps considérable. Le premier chèque à avoir été traité à travers le nouveau système à été celui de la banque centrale, qui a fait don de Rs 100 M au Prime Minister’s Relief Fund. Rhundeersing Bheenick a par ailleurs annoncé d’autres innovations dans le secteur bancaire, dont un système de paiement bancaire par cartes aux guichets automatiques, sans que le client n’encoure de frais additionnels.

Le président de la Mauritius Bankers’ Association (MBA), Ravin Dajee, a déclaré que le secteur bancaire est vigilant face à la crise financière qui touche les Etats-Unis et l’Europe. Il se dit également convaincu que Maurice ne pourra pas continuellement éviter ce danger économique et appelle donc à la prudence. Il rappelle également que le contexte économique tendu sur le plan mondial a vu la fermeture de plusieurs branches de grandes banques internationales, soulignant que le Fonds monétaire international (FMI) a déjà appelé les banques européennes à produire plus de liquidités en cas de problème d’octroi de crédit bancaire. Si cela se produit, et que des pays comme la Grande-Bretagne et l’Allemagne sont touchés, Maurice en ressentira les effets, a-t-il ajouté.

COMPENSATION SALARIALE

Syndicats et employeurs réfléchissent sur le quantum à proposer Comme pour ne pas changer, la réunion, hier après-midi, entre les trois partenaires du monde du travail – gouvernement, employeurs et syndicats – a débouché sur un désaccord total MAIS PEUT-on parler de partenaires ? Un syndicaliste qualifie le discours du secteur privé de « démoniaque ». Reeaz Chuttoo et Jane Raghoo, de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), qualifient la rencontre de « froide », insistant pour un salaire mini-

mum et plaidant pour une plus grande part du social dans le prochain budget. Les syndicalistes ont aussi fait ressortir, dans leur argumentation, que le fossé entre riches et pauvres ne cesse de s’élargir mois après mois, les chiffres et commentaires de la fédération des employeurs,

avancent-ils, ne réflétant pas la réalité. Le ministre des Finances a, pour sa part, brossé un tableau de la situation économique, en avertissant sur la crise économique à venir. De son côté, la Mauritius Employers’ Federation (MEF)

qualifie la rencontre de « cool ». Clensy Appavoo, son président, précise que l’inflation est sous contrôle et que la MEF compte bien jouer son rôle dans la situation économique présente, tout en tenant compte des crises en Europe et en Amérique. La MEF a aussi indiqué que son

comité technique se réunit ce matin pour considérer les diffèrents paramètres économiques avant de soumettre ses propositions pour la prochaine rencontre à être fixée. Ce que va aussi faire la partie syndicale.


PAYS RICHE, PEUPLE PAUVRE

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PLEIN RÉGIME MERCREDI 7 SEPTEMBRE 2011

L’agriculture du Burkina Faso représente environ 20% du PIB et occupe plus de 80% de la population active. Le coton y a une place primordiale : avec 500 000 tonnes produites par plus de 350 000 cotonculteurs et

faisant vivre directement près de 3 millions de personnes, il contribuait pour 60% aux recettes d’exportation du pays jusqu’au récent boom minier sur l’or, matière première qui vient de le détrôner dans les statistiques na-

tionales. La baisse tendancielle et les soubresauts des cours internationaux, couplés aux aléas climatiques locaux et aux scandales récurrents ont grandement contribué à la paupérisation des paysans.

La vague du ‘printemps arabe’ et les soulèvements populaires dans divers Etats d’Afrique, mis à part les agendas des Occidentaux, partagent un point commun. Celui de la lutte contre la corruption. Dans cette mêlée de chefs d’Etat, tous des milliardaires avec les mains tachées de sang, un homme se distingue du lot. Thomas Sankara | RAJEN VALAYDEN

L’incorruptible Africain SURNOMMÉ, LE Robespierre de l’Afrique, Thomas Sankara était un homme politique antiimpérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste burkinabé. Il incarna et dirigea la révolution du 4 août 1983 et fait changer le nom de la Haute-Volta, issu de la colonisation, en un nom inspiré de la tradition africaine, le Burkina Faso, le ‘pays des hommes intègres’. Il a conduit une politique d'affranchissement du peuple burkinabé. Son gouvernement entreprit des réformes majeures pour combattre la corruption et améliorer l'éducation, l'agriculture et le statut des femmes. Son programme révolutionnaire se heurta à une forte opposition du pouvoir traditionnel qu'il marginalisait, ainsi que d'une classe moyenne peu nombreuse mais relativement puissante. RESTER VIGILANT Quelque mois avant sa mort, Thomas Sankara établissait une commission de « prévention contre la corruption» qui étendra son champ d'investigation à toute personne appelée à des fonctions de responsabilité. Thomas Sankara expliqua longuement aux Burkinabés l'importance de la lutte contre la corruption. Dans son «manifeste oral» il disait : « Je crois qu'on ne peut pas définitivement supprimer la corruption dans le monde et dans notre pays tant qu'à tous les niveaux, toutes les tâches de transformation de la société n'auront pas été accomplies. Il y a des corrompus parce qu'il y a des corrupteurs. Même le jour où il n'y aura plus de corrupteurs au Burkina-Faso, il se pourrait qu'il y ait des personnes à l'étranger, des personnes que nous ne contrôlons pas, qui croient encore à la corruption et en la force de la corruption pour résoudre les problèmes, qui vont être là pour piéger, tenter, séduire, soudoyer des Burkinabés ».

Thomas Sankara était en premier lieu un des chefs du Mouvement des non-alignés (les pays qui durant la Guerre froide ont refusé de prendre parti pour l'un ou l'autre des deux blocs). Il a beaucoup côtoyé des militants d'extrême gauche dans les années 1970 et s'est lié d'amitié avec certains d'entre eux. Il avait mis en place un groupe d'officiers clandestins d'influence marxiste : le Regroupement des officiers communistes (ROC). Dans ses discours, il dénonce le colonialisme et le néocolonialisme, notamment de la France, en Afrique. Devant l'ONU, il défend le droit des peuples à pouvoir manger à leur faim, boire à leur soif, être éduqués. Pour redonner le pouvoir au peuple,

dans une logique de démocratie participative, il créa les Comités de défense de la révolution (CDR), auxquels tout le monde pouvait adhérer, et qui assuraient la gestion des questions locales. Les CDR étaient coordonnés par le Conseil national de la révolution (CNR). Les résultats de cette politique furent sans appel : réduction de la malnutrition, des maladies et de l'analphabétisme. RIGUEUR MORALE Thomas Sankara est aussi connu pour avoir rompu avec la société traditionnelle inégalitaire burkinabée, par l'affaiblissement brutal du pouvoir des chefs de tribus, et par la réintégration des femmes dans la société. Il a aussi institué la coutume de planter un arbre à chaque grande occasion, comme un symbole de lutte contre la désertification. Il est le seul chef d’Etat au monde à avoir vendu les luxueuses voitures de fonction de l'État pour les remplacer par de basiques Renault 5. Il faisait tous ses voyages en classe économie et ses collaborateurs étaient tenus de faire de même. Il est célèbre aussi pour son habitude de toujours visiter Harlem et d'y faire un discours avant d'arriver

Thomas Sankara était en premier lieu un des chefs du Mouvement des non-alignés (les pays qui durant la Guerre froide ont refusé de prendre parti pour l'un ou l'autre des deux blocs). Il a beaucoup côtoyé des militants d'extrême gauche dans les années 1970 et s'est lié d'amitié avec certains d'entre eux. Il avait mis en place un groupe d'officiers clandestins d'influence marxiste : le Regroupement des officiers communistes (ROC)

à l'assemblée de l'ONU. Sa popularité réside dans les qualités qu'il a déployées au pouvoir, dans son énergie, son intelligence, sa créativité, sa résolution, l'ampleur du travail qu'il était capable d'accomplir, sa capacité à entraîner son entourage et son peuple, mais aussi dans son intégrité et sa rigueur morale. Il sortait incognito et se présentait impromptu dans un village ou une permanence de CDR, à la recherche de contacts directs et improvisés, débarrassés de tout protocole. Il s'est efforcé de démystifier le pouvoir avec humour. Il a réussi à en éviter les fastes et les travers dans lesquels tant de révolutionnaires déclarés se sont égarés. Il a au contraire assumé dignement la pauvreté de son pays, non comme une honte, mais comme le résultat d'un processus historique et des conditions naturelles dues à sa position géographique. Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara fut assassiné lors d'un coup d'État organisé par celui qui était considéré comme son frère, Blaise Compaoré, un fervent partisan de la France. L’Afrique perdait un de ses fils les plus dignes et surtout intègres.


CHARGES SOCIALES POUR L'EMPLOYEUR : 19% L'assiette des cotisations est comprise entre un plancher égal au SMIG et un plafond mensuel de 200 000 FCFA. Le paiement est mensuel pour les entreprises comptant au moins 20 salariés et trimestriel pour les autres. La médecine du travail est assurée par l'Office de Santé des Tra-

D'UNE SUPERFICIE de 274 200 km², le Burkina-Faso possède une économie dominée par l’agro-industrie, dont la culture du coton, et aussi la nouvelle aubaine que le pays a récemment connu, la ruée vers l’or. Néanmoins, le Burkina-Faso a adopté une nouvelle politique de devéloppement visant à faire de l’agriculture, de l’agro-industrie, des ressources humaines, des services et autres activités liées, les piliers essentiels de sa croissance. Le gouvernement burkinabé entend ainsi : 1. développer, autour des centres urbains ou des localités à fort potentiel spécifique, des pôles de croissance et de compétitivité. 2. renforcer les supports logistiques des pôles de croissance et de compétitivité. 3. créer des zones économiques spéciales. Le gouvernement a développé des plans d'investissement dans les secteurs suivants : l'agro industrie, l’élevage, l’énergie, l’imobilier, le Tourisme et les technologies de l'information et de la communication (TICs). La Chambre de Commerce, d'Industrie et de l'Artisanat du Burkina-Faso, dotée du statut d'Etablissement public, a une mission d'appui aux entrepreneurs et aux entreprises dans toutes les phases de leur existence. Elle dispose des données quantitatives et qualitatives sur la quasi-totalité des secteurs et pourvoit des informations utiles aux projets. Une activité économique peut s'exercer soit dans le cadre d'une entreprise individuelle, soit dans le cadre d'une société : Société Anonyme (SA), Société à Responsabilité Limitée (SARL), Groupement Economique (GIE). Qui dit création d'entreprise dit formalités. Des Centres de Formalités des Entreprises (CEFORE) ont été créés près la Chambre de Commerce et d'Industrie et d'Artisanat. Leur gestion a été confiée à la Maison de l'Entreprise du Burkina-Faso. Ces centres, au nombre de deux actuellement, accueillent et accompagnent les entrepreneurs dans le processus de création, de modification et de reprise d'entreprises. Ils permettent à un créateur d'effectuer en un même lieu, sur la base d'un document unique, les formalités liées à : ● l'inscription au Registre du commerce et du crédit immobilier (RCCM),

CAPITAL

vailleurs (OST). Tous les travailleurs ont droit à une visite médicale annuelle. Les coûts mensuels de l'affiliation sont comme suit : 15 000 FCFA pour les entreprises de moins de 30 salariés ; 50 000 FCFA, moins de 50 salariés et 100 000 FCFA, moins de 500 salariés.

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PLEIN RÉGIME MERCREDI 7 SEPTEMBRE 2011

BURKINA-FASO

LE PETIT POUCET DU CONTINENT NOIR Le Burkina-Faso est situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, limité au Sud-Est par le Bénin, au Nord et à l’Ouest par le Mali, au Nord-Est par le Niger et au Sud par le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Le Burkina-Faso est subdivisé en 45 provinces réparties entre 13 régions administratives | R.V

● ● ●

l'immatriculation aux services des impôts, l'affiliation à la sécurité sociale, l'immatriculation aux services du commerce.

Le Burkina-Faso s'est doté, en 1995, d'un Code des Investissements créant un cadre juridique et institutionnel attractif applicable à tout investisseur. Le code a pour objet la promotion des investissements productifs concourant au développement économique et social. Le présent code vise la création et le développement des activités orientées vers : ● la promotion de l'emploi et la formation d'une maind'œuvre nationale ; ● la valorisation des matières premières locales ; ● la promotion des exportations ; ● la production des biens et services destinés au marché intérieur ; ● l'utilisation de technologies appropriées, la modernisation des techniques locales et la recherche au développe-

ment ; la mobilisation de l'épargne nationale et l'apport de capitaux ; la réalisation des investissements dans les localités se situant au moins à cinquante kilomètres des centres urbains.

En matière de fiscalité, le taux est de 35% pour les entreprises relevant du régime du bénéfice réel. Le bénéfice imposable est établi après déduction de toutes charges, y compris des frais généraux engagés dans le cadre de la gestion normale de l'entreprise, des amortissements et des provisions régulièrement inscrits dans la comptabilité et des impôt. Tandis que les déficits sont reportables à la fin de la 4e année suivant tout exercice déficitaire. Le montant de l'impôt est établi forfaitairement lorsque le chiffre d'affaires annuel TTC n'excède pas 15 millions FCFA pour des opérations d'achat et de revente de marchandises ou de fournitures de logement. Il en est de même pour les autres activités lorsque le chiffre d'affaire TTC annuel n'excède

pas 5 millions FCFA. Dans tous les autres cas, le régime du bénéfice réel est applicable. Outre la taxe sur le bénéfice, l'entreprise s'acquittera également de plusieurs taxes : ● La taxe patronale et d'apprentissage (TPA). Elle est due par tout employeur privé. Son taux est de 4% des salaires bruts versés lorsqu'il s'agit de salariés nationaux et de 8% lorsqu'il s'agit d'étrangers. ● La patente. Cet impôt annuel comporte une partie fixe et un droit proportionnel. Le droit fixe est déterminé sur la base du chiffre d'affaires réalisé au cours de l'avant-dernier exercice précédent celui de l'année d'imposition ou par le chiffre prévisionnel dans le cas des entreprises nouvelles. Dans le cas général, le montant du droit fixe atteint : ● 5 000 F CFA pour un chiffre d'affaires de 1 million F CFA ● 125 000 F CFA pour un chiffre d'affaires compris entre 30 et 50 millions ● 400 000 F CFA pour un chiffre d'affaires compris entre 150 et 200 millions.

Le droit proportionnel est assis sur l'ensemble des valeurs locatives des locaux professionnels selon un taux unique de 8%. ● Taxes des biens de mainmorte (TBM). Il s'agit d'une taxe spécifique due par les sociétés par actions et propriétaires d'immeubles. ● Impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM). Il s'agit d'une taxe spécifique qui frappe les dividendes, les intérêts de dépôts et de créances et autres revenus de même nature. ●

Contribution du secteur boisson (CSB). Il s'agit d'un système de fiscalité globale couvrant l'ensemble des droits et taxes exigibles des personnes exerçant leur activité dans le secteur des boissons de fabrication locale. Son montant est de 3% du montant brut des achats TTC.

La TVA varie entre 10 (boissons non alcoolisées, café, thé) à 95 % (tabac).


GBOT LANCE LE CONTRAT À TERME SUR LE PÉTROLE

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CAPITAL

Le Global Board of Trade (GBOT) offre, à partir du 8 septembre, des contrats à terme sur le pétrole brut WTI. A échéance d'un mois et de deux mois, dans un premier temps, ils seront un outil efficace d'atténuation des risques, par rapport à la fluctu-

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MARKET MERCREDI 7 SEPTEMBRE 2011

ation des prix, pour des compagnies opérant dans des secteurs liés au pétrole et à ses dérivés. Les contrats, à partir de 250 barils, sont limités à 1 000, au niveau du client, et 5 000 au niveau du membre, sur toutes les échéances.

EXCHANGE RATES

Weekly Overview EUR/USD Some slightly encouraging economic data over the last few weeks saw global stock markets recover from their recent losses. The Euro traded at one month highs versus the USD. However, it has weakened significantly since then. Italy has been criticized after making some amendments to its recent austerity bill, dropping a tax on the highest earners and limiting funding cuts to regional governments, this being after the ECB had recently agreed to support Italy’s bonds. Currencies then remained little changed despite consumer confidence in the U.S. plunging to its lowest level in two years. Stocks also managed to hold onto their recent gains after the Federal Reserve minutes were released and showed that

some members favoured `a more substantial move’ beyond the pledge previously adopted by the panel to hold rates at record lows for the next two years. Anticipation of a further stimulus by the Fed at the September meeting is now expected should data prove to be downbeat over the next few weeks. More comments came from two U.S. Federal Reserve officials suggesting that should there be signs of an easing in inflation, then a round of Q/E 3 would not be ruled out. However the USD was a little stronger after heavy selling of the Euro after the Euro Zone manufacturing PMI data dropped to 49.0, indicating that the sectors activity has contracted for the first time since Q3 2009. Labor Department data on Sept. 2 showed that U.S. payrolls were un-

changed in August, the weakest reading since September 2010. Economists had estimated a gain of 68,000. The market went into payrolls quite optimistic but that optimism was not rewarded. Deve- lopments in Europe are currently justifying further risk aversion. AUD The question now is can the Australian dollar continue this pace of increases against the US dollar and rally towards the next set of important pivots at 1.0790 and beyond to the highs set in late July near 1.1080? The answer will lie in the fundamental data we get over the next two weeks, as that will determine what the RBA will do next in terms of interest rates.

COMMODITIES

OPEC members Saudi Arabia and Kuwait boosted their oil production in August to prevent prices from rising sharply and negatively impacting on the world economy, Kuwait's oil minister said. "Had not a number of OPEC members, including Kuwait and Saudi Arabia, increased their oil production, prices would have jumped way above the current level," Mohammad al-Baseeri told the official KUNA news agency."Without this measure, oil prices would have shot above current levels causing a global crisis and contributing to a recession in the global economy which is still recovering from the impact of the 2008 crisis," he said. The increase in production by Saudi Arabia and Kuwait came after the Organisation of Petroleum Exporting Countries refused in June to raise production. The minister said Kuwait's production in August "did not go below 2.8 million barrels per day," way above its OPEC quota of 2.2 million bpd. He put the emirate's output capacity at 3.05 million bpd. GOLD Gold prices were skyrocketing Friday after the worst jobs number in almost a year triggered a rush into safety. Gold for December delivery was jumped $47.80 to settle at $1,876.90 an ounce at the Comex division of the New York Mercantile Exchange. The gold price has traded as high as $1,884.60 and as low as $1,826.90 while the spot gold price was up $58, according to Kitco's gold index. Gold could also be getting a price boost from more drama in Greece. Reportedly the European Central Bank

Country AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

Buying Currency AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

BASE METALS Copper futures are highly sensitive to economic data as the red metal is used in everything from iPods and cars to household plumbing, and demand for such goods wanes when the economy falters. According to analysts, copper is expected to go sideways for the foreseeable future until people see how the economy is going to pan out.The weaker data are also clouding the long-term outlook for copper demand and eroding the chance that copper will set fresh records this year. "While we are still very positive on copper fundamentals, we do not expect prices to recover strongly and to markedly outperform until short-term macro worries and concerns about Chinese demand dissipate," said analysts at Barclays Capital. On a separate note, the world's largest copper mine, Chile's Escondida, lifted the force majeure on its copper concentrate shipments Friday. The mine, controlled and operated by BHP Billiton Ltd, had invoked the contract clause that allowed it to suspend delivery due to circumstances outside of its control on July 27 due to a union workers' strike. Escondida produces copper concentrates, an intermediate product that needs further refining to become pure copper. The mine last year produced 1.086 million metric tons of copper.

This report has been prepared by Nishal Babooram of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)

Selling Notes TT/DD/Notes 28.4847 30.4802 27.1965 29.262 38.1823 40.5388 34.6985 37.7125 22.2986 23.9519 22.3903 23.9773 3.7294 4.0799 34.5893 36.7507 43.859 46.3634 27.3424 28.8101

DD 28.7927 27.6023 38.4807 35.5177 22.6786 22.6798 3.8101 34.8434 44.0287 27.4219

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

3.41

16.5

7515

100

and International Monetary Fund officials have left the country so Greece can get to work on 2012 budget and growth reforms. The country will not be able to meet its 2011 deficit reduction targets. The task force said good progress is being made and will return in mid-September, but it only underscores how unstable Greece's financial situation really is.

TT 29.0018 27.8117 38.7167 35.8914 22.8283 22.8025 3.8566 35.0523 44.2375 27.5108

GOLD COINS TUESDAY, 6 SEPTEMBER 2011 Denomination

WEEKLY HIGHLIGHTS OIL

BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, 6 SEPTEMBER 2011

250

8.51

22

18265

500

17.03

27

36325

1000

34.05

32.69

72225

MARKET ACTIVITY TUESDAY, 6 SEPTEMBER 2011 Market Capitalization

Rs 175,276,504,151.50

Total Volume Traded

692,108

Total Value Traded

Rs 28,122,802.40

TOP 5 Symbol

Open

Latest

% Change

Open

Latest

% Change

5.60

5.40

-3.57

1.75

1.70

-2.86

NO GAINERS

BOTTOM 5 Symbol MDIT CAUDAN MUA

122.00

119.00

-2.46

AIR MTIUS LTD

17.80

17.40

-2.25

IRELAND BLYTH

81.00

80.00

-1.237

MOST ACTIVE Symbol

Volume

CAUDAN

221,004

MDIT

97,920

NAIADE RESORTS

84,300

MCB

61,448

H.FRERES

52,800

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.


RUSSIE : LE GAZODUC NORD STREAM OPÉRATIONNEL La Russie a injecté mardi le premier gaz dans le gazoduc Nord Stream, qui doit approvisionner directement l'Europe occidentale en passant par la mer Baltique. Nord Stream, d'une longueur de 1 224 km, doit permettre

de transporter 55 milliards de mètres cubes de gaz par an de Vyborg (région de Saint-Pétersbourg) jusqu'à la ville allemande de Greifswald, en traversant les eaux territoriales de la Russie, de la Finlande, de la Suède, du Dane-

mark et de l'Allemagne. Cette liaison doit permettre de contourner les pays voisins de la Russie par lesquels transite l'essentiel du gaz russe destiné à l'Europe.

CAPITAL

SOURCE : INTERNET

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INDE

L'ACCÈS AUX GÉNÉRIQUES SUSPENDU À UN PROCÈS Le groupe pharmaceutique suisse Novartis est de retour devant les tribunaux indiens pour tenter de faire breveter le Glivec, un médicament utilisé dans le traitement contre la leucémie MALGRÉ TROIS refus déjà prononcés par la justice du pays au cours des cinq dernières années, les auditions devant la cour suprême indienne ont repris, mardi 6 septembre. Elles devraient durer plusieurs mois. Au-delà du Glivec, c'est toute la question de l'accès aux soins des plus pauvres grâce aux génériques qui est en jeu. Des organisations non-gouvernementales (ONG) comme Sidaction ou Médecins sans frontières craignent qu'une éventuelle victoire de Novartis fasse jurisprudence et menace l'accès aux médicaments bon marché produits en Inde. Novartis estime, au contraire, que « les brevets sauvent des vies en stimulant la recherche ». L'Inde respecte le droit à la propriété intellectuelle depuis le vote, en 2005, de sa première loi sur les brevets. Elle y avait toutefois inclus une clause empêchant les laboratoires pharmaceutiques de prolonger de vingt ans leur brevet en se contentant de quelques modifications mineures sur une molécule déjà protégée : la clause « 5d » prévoit que seule une « nouvelle forme de substance connue peut être brevetée ». L'Inde avait invoqué cette disposition pour rejeter, en 2006, un brevet sur le Glivec. Novartis avait alors saisi la Haute Cour de justice de Chennai pour contester la conformité de la loi indienne vis-àvis des règles de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) en matière de propriété intellectuelle et réclamer le droit de breveter son anticancéreux. L'innovation, qui porte sur un changement de molécule, existe bel et bien. Mais encore faut-il que ce changement ait des effets thérapeutiques, ce qu'a refusé de reconnaître la Haute Cour de justice de Chennai. « Les dérivés d'une substance connue doivent être considérés comme cette même substance, à moins qu'ils diffèrent significativement dans leurs propriétés eu égard à leur efficacité thérapeutique », in-

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GLOBE

Pourquoi les Bourses et les banques décrochent DÉRAPAGE ANTICIPÉ du déficit grec, application du plan d'austérité italien, mauvais chiffres américains de l'emploi, poursuites aux Etats-Unis contre 17 institutions financières mêlées à la crise des « subprimes » (crédit hypothécaire à risque) : pour les analystes, tous ces événements ont joué un rôle dans la chute très forte des valeurs bancaires et des places européennes. Les banques les plus touchées, la Société Générale et la Deutsche Bank, ont perdu respectivement 8,64 % et 8,86 %.La situation actuelle sur les marchés d'actions et la déroute des valeurs financières « rappelle l'automne 2008 » après l'effondrement de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers, a affirmé le patron de la Deutsche Bank. Une analyse partagée par Robert Halver, chef analyste des marchés de capitaux de la maison de courtage Baader Bank. « La méfiance envers les valeurs financières est énorme, la crise de la dette retombe de nouveau sur les banques. La situation est très, très mauvaise. »

Les besoins de recapitalisation des banques européennes dique le jugement de 2007. S'agissant de la conformité de la clause "5d" de la loi indienne aux règles internationales, le juge avait débouté Novartis, non sans une certaine ironie : il avait suggéré au laboratoire de déposer un recours auprès de l'OMC, une procédure réservée aux seuls Etats. UN TARIF PROHIBITIF Si Novartis remporte son procès, les génériques indiens du Glivec ne seront plus commercialisés. Or ces derniers coûtent entre 150 euros et 200 euros par mois de traitement, contre 2 500 euros pour le Glivec. Sans générique, chaque patient devra donc débourser 30 000 euros par an pour se soigner. Ce tarif est prohibitif pour l'immense majorité de la population indienne, qui ne vit qu'avec quelques euros par jour et ne bénéficie d'aucune couverture sociale. Conscient du problème, Novartis a mis en place le programme Glivec International Patient Assistance Program (GIPAP), en partenariat avec The Max Foundation, une organisation américaine, pour distribuer gratuitement, en Inde et dans d'autres pays d'Asie, son anticancéreux aux plus pauvres. Le laboratoire affirme que 17 000 patients indiens ont d'ores et déjà bénéficié de ce programme depuis sa création, en 2002. Alors que 30 000 personnes sont aujourd'hui atteintes de leucémie dans le pays, selon les associations.

CONSÉQUENCES SUR LES PRIX D'AUTRES MÉDICAMENTS Si un brevet est déposé en Inde sur le Glivec, de nombreux autres pourraient suivre. La Haute Cour de justice de Delhi a, par exemple, refusé, en août 2009, un brevet au groupe pharmaceutique allemand Bayer, en s'appuyant sur la jurisprudence Glivec. En Inde, 9 000 demandes de brevets attendent d'être examinées. S'il leur est donné suite, la production de génériques indiens risque de diminuer, ce qui mettrait en danger la « pharmacie des pays pauvres » : l'Inde est le premier exportateur mondial de génériques, et 67 % de ses exportations sont destinées aux pays pauvres. Plus de la moitié des médicaments utilisés dans les pays en développement pour traiter les malades du sida viennent de ce pays. Cela représente 80 % des achats des organisations internationales, selon Sidaction. La décision de la cour suprême indienne aura des conséquences sur le prix d'autres médicaments, et pas seulement en Inde. Mais Novartis, par ailleurs deuxième producteur de génériques au monde, affirme être prêt à subventionner ses médicaments avec, dans certains cas, l'aide des Etats, pour que les plus défavorisés puissent bénéficier des traitements. L'accès aux médicaments dans les pays pauvres doit-il dépendre de Novartis ? De nombreuses ONG préfèrent encore dépendre des génériques indiens. SOURCE : INTERNET

EXPERTS DE la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international divergent sur les estimations. Grâce à de nouveaux stress-tests, « on sait bien quelles sont les recapitalisations qui sont nécessaires, éventuellement avec le soutien des gouvernements », a déclaré lundi le président de la BCE, Jean-Claude Trichet. Toutefois, a-t-il précisé, il existe « un désaccord très important sur les méthodologies qui sont adoptées », jugeant que l'estimation du FMI, fixée à 200 milliards d'euros, est amenée à changer.

Les chiffres de l'emploi américain VENDREDI, LE Dow Jones avait clôturé à - 2,20 %, après la publication de mauvais chiffres de l'emploi aux Etats-Unis. Ces statistiques montraient que l'économie des Etats-Unis avait cessé de créer des emplois en août, ravivant fortement les craintes concernant la santé de l'économie américaine.

L'incertitude sur la dette grecque LE MINISTRE des Finances grec, Evangelos Venizelos, a reconnu en fin de semaine dernière que le pays ne tiendrait pas son objectif de déficit public pour 2011 du fait de l'aggravation de la récession. La Banque centrale européenne, le FMI et l'Union européenne avaient suspendu vendredi leurs discussions avec la Grèce, en raison d'un désaccord sur l'ampleur du retard pris par Athènes dans la réduction de son déficit budgétaire.

L'enquête américaine sur les « subprimes » VENDREDI, L'AGENCE fédérale de financement de l'immobilier (FHFA) avait annoncé avoir porté plainte contre 17 établissements bancaires, qu'elle soupçonne d'avoir dissimulé la nature de certains prêts hypotécaires de très mauvaise qualité « subprimes ». Ces prêts hypotécaires étaient à l'origine de la crise économique démarrée en 2008. SOURCE : INTERNET



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