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HEAT : ÉLÉGANCE ET BUSINESS Du mannequinat à organisateur de banquet d’Etat, Kit Acheemootoo connaît une riche carrière. Mais pas question de s’attarder sur les succès passés LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

EDITION 41 – MERCREDI 31 AOÛT 2011

Votre hebdomadaire à Rs 15

ATUL SHAH : THE AFRICAN WITH A MIDAS TOUCH

MAURICE PAS L’ELDORADO DE LA MAFIA INDIENNE

BOM : LE FMI CIBLE LE GOUVERNEUR ET LE BOARD

The Managing Director of Nakumatt, one of the top 50 business leaders from emerging markets, talks about what it takes to be successful in Africa

Managing Director de la firme offshore Axis Fiduciary, Assad Abdullatiff défend le secteur contre les accusations de blanchiment d’argent

Des amendements à la Bank of Mauritius Act seraient souhaitables pour définir les rôles de chacun. C'est l'avis du Fonds monétaire international

Les promoteurs chinois abandonnent le projet et veulent maintenant commercialiser les terres qui, légalement, leur appartiennent. Comment s'en sortir ? Véritable casse-tête chinois pour l'État mauricien

JinFei : Le contrat piège

Phoenix Les Halles : sauve qui peut… | Artema : tout doux à l’intérieur | iPhone 4 : beau, puissant et… cher



UN NAVIRE DANOIS POUR SAUVER LE RIZ DE L’ANGEL ONE Les opérations de transfert de l’huile lourde et du diesel du cargo panaméen naufragé Angel One devraient prendre fin aujourd’hui, dépendant des conditions météorologiques. Ce navire, qui avait quitté la Thaïlande fin juillet, avait échoué sur les récifs à Poudre d’Or et semble être condamné à

l’abandon. Si la catastrophe écologique semble avoir été évitée, il reste 32 000 tonnes de riz à bord du navire. Un cargo danois, le Thor Gitta, a été appélé pour faire le transbordement. Le remorquage de l’Angel One ne sera possible qu’après le transbordement de la cargaison de riz.

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FINAL REPORT MERCREDI 31 AOÛT 2011

Annoncé bien après le projet de Riche-Terre, Bagatelle ouvre ses portes dans quelques semaines, alors que JinFei choisit de fermer les siennes. Du moins en ce qui concerne le fameux projet économique. Les promoteurs peuvent se permettre ce luxe, puisqu’un contrat les y autorise. Notre enquête | RUDY VEERAMUNDAR

JINFEI : LE CONTRAT PIÈGE C’EST SANS doute l’histoire d’un méga-projet qui ne sera, au final, qu’un éléphant blanc. Tel est le destin du projet de ville JinFei, à RicheTerre. Les promoteurs ont décidé de rebrousser chemin, tout en jouant sur les termes du contrat entre Maurice et la Chine pour commercialiser les terres de JinFei, qui sont, aux yeux de la loi, propriété chinoise. La faute à un contrat mal ficelé. Véritable cassetête chinois pour l’État mauricien, qui se demande comment s’en sortir. Pourtant, en 2006, à l’époque où Rama Sithanen était le ministre des Finances du gouvernement de 20052010, et Raju Jadoo était à la tête du Board of Investiment, le projet JinFei avait été annoncé en grande pompe. Mais déjà, le 6 janvier 2010, un rapport portant les signatures de Deborah Brautigam et de Tang Xiaoyang mentionnait que le projet était retardé pour cause de difficultés financières. Le rapport avait pour titre « China’s Investment in African Industrial Zones ». MORCELLEMENT RÉSIDENTIEL Selon certaines informations, les Chinois auraient dernièrement changé d’avis. Ils auraient ainsi déclaré ne plus vouloir aller de l’avant avec le projet. Une source proche du dossier indique que la bande à Hu Jintao aurait même abattu son joker, puisqu’elle a l’intention de convertir le lieu - désormais propriété chinoise - en un morcellement résidentiel, et de vendre les portions de terre aux particuliers intéressés à en faire l’acquisition. Une éventualité à laquelle l’Etat tente de s’opposer, d’autant plus que Rs 450 millions ont déjà été investies par le gouvernement mauricien afin de mettre en place les infrastructures adéquates qui auraient permis aux Chinois de réaliser le fameux projet JinFei. Selon les recoupements de

l’argumentaire de l’Etat mauricien, du fait que rien n’y soit stipulé sur la marche à suivre au cas où les Chinois venaient à ne pas concrétiser le projet JinFei. Dans un tel cas, même les 60 % de terres qui étaient destinées à la construction d’usines ne reviennent pas à l’État mauricien. Ce qui implique qu’il n’y a pas de clause de sortie (exit clause) dans le contrat entre Maurice et la Chine pour le projet JinFei.

DÉVELOPPEMENT. Le projet JinFei est né en 2006, à l’époque où Rama Sithanen était ministre des Finances

Selon certaines informations, les Chinois auraient déclaré ne plus vouloir aller de l’avant avec le projet. Une source proche du dossier indique que la bande à Hu Jintao aurait même abattu son joker, puisqu’elle a l’intention de convertir le lieu - désormais propriété chinoise - en un morcellement résidentiel, et de vendre les portions de terre aux particuliers intéressés à en faire l’acquisition Capital, le contrat entre Maurice et la Chine stipule clairement que les Chinois sont autorisés à morceller 40 % des 500 arpents destinés au projet JinFei. Ils ont ainsi communiqué au Board of Investment (BOI) leur désir d’aller de l’avant avec le « parcelling » de ces terres, vu que leurs intentions ont changé par rapport au projet initial. Aussitôt en présence de la requête chinoise, le BOI a consulté son conseiller légal, Me Medhi Choonee. Ce dernier est également Principal State Counsel au bureau du Di-

recteur des poursuites publiques. Les Mauriciens tentent de raisonner les hommes d’affaires chinois en mettant en avant l’argument suivant : « Il faut d’abord procéder à la mise en oeuvre du projet JinFei avant de pouvoir, par la suite, morceler 40% des terres du site ». Une théorie que récusent les promoteurs, qui affirment ave force que le contrat ne mentionne pas cette obligation. Un observateur a d’ailleurs précisé à Capital que le contrat demeure le point faible de

TROUVER LA FAILLE Selon nos informations, le seul élément qui peut mettre un terme à ce contrat est un cas de « force majeure ». Les conseillers légaux mauriciens espèrent ainsi trouver une faille grâce à cette clause figurant dans le contrat. Mais certains sont d’avis que prendre celle-ci comme ultime recours pour faire reculer les Chinois sur le plan légal est synonyme de suicide. D’un point de vue légal, « force majeure » fait surtout référence aux calamités naturelles imprévisibles et irrésistibles. Dans le jargon juridique, on parle d’ailleurs d’‘act of God’. Dans le cas de JinFei, il n’y a rien de tel pour permettre à l’État mauricien de récupérer ses droits sur les 500 arpents de terre de Riche-Terre. Dans certains milieux, on évoque ainsi la possibilité pour Maurice de jouer sur les relations diplomatiques pour limiter les dégâts, étant donné qu’il s’agit ici d’un contrat entre les États mauricien et chinois. Mais même sur ce plan, on exprime des réserves, vu l’importance de la Chine en tant qu’allié économique. Au mois de juin dernier, il était prévu que l’état-major de JinFei vienne à Maurice pour faire un état des lieux. Mais il s’avère que cet exercice n’aura pas lieu. S’il devait malgré tout se produire, ce serait pour d’autres raisons. Une question de morcellement sans doute...

TIANLI/JINFEI : UNE HISTOIRE DE CONFLITS En 2007, Riche-Terre est choisi pour accueillir le projet Tianli, qui sera par la suite connu comme JinFei. D’emblée, le projet allait se heurter à la résistance des planteurs qui occupaient le site. Ces derniers, insatisfaits de la compensation que leur avait proposée le gouvernement, devaient même entamer une grève de la faim. Le gouvernement devait alors mettre sur pied un Fact Finding Committee afin d’établir si tous les demandeurs de compensation étaient bel et bien des planteurs affectés par le projet. Au final, l’Etat a dû débourser de sa poche pour faciliter l’entrée des Chinois. Lors d’une séance parlementaire en mars 2010, le leader de l’opposition, Paul Bérenger, avait posé la question suivante : « My final question relates to Tianli, now JinFei. We know that they have obtained 500 arpents of very prime land which represents a fortune. They are supposed to invest billions of rupees in that economic zone. Can I know whether Tianli/JinFei, throughout the saga, has offered any financial contribution in regard to the compensation to be paid to these planters and if not, whether Government has approached them for anything of the sort ? » Le ministre de l’Agriculture d’alors, Satish Faugoo, devait lui répondre : « The answer is no, Mr Speaker, Sir, for the simple reason that this was a very big project, first of its kind, huge investment, creation of 40,000 direct and indirect employment. We have compensated by strictly complying with the lease agreement; over and above, we have given land, Mr Speaker, Sir. Where is the question of compensating more or asking the Chinese Government ? It does not stand, Mr Speaker, Sir. » Bérenger devait immédiatement retorquer : « I did not mention the Chinese Government. I mentioned Tianli/JinFei. »

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Roy Neeraye RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun Leevy Frivet Dorina Krammer CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Cécile Antonio CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy Essane Auleear Vishesh Koonjobeeharry Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun


LA MAJORITÉ CONTRE UN RETOUR DE DSK

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ACTA PUBLICA MERCREDI 31 AOÛT 2011

Selon un sondage, plus de la moitié des Français - 53 % - ne souhaite pas le retour de Dominique Strauss-Kahn dans le débat politique au cours des prochains mois. Le chiffre grimpe à 61% chez les sympathisants de droite

mais passe sous la barre des 50 % chez les sympathisants PS (43 %) et ceux de gauche (47 %). Les sondés avaient le choix avec deux autres propositions, dont une candidature de DSK à la primaire, approuvée par

23 % des sondés, ou une simple prise de position en faveur d’un des candidats déclarés, hypothèse qui a les faveurs de 19 % des personnes interrogées. 5 % des sondés ne se prononcent pas.

RECOMMANDATIONS DU FMI

Les subsides sur le gaz, le riz et la farine seront-ils abolis? Le dernier rapport du Fonds monétaire international publié en juin dernier fait déjà l’objet d’un débat au sein de la classe politique et de la communauté des affaires. Certaines recommandations, si elles étaient mises en pratique, ne seraient pas sans incidence politique | RAJEN VALAYDEN DANS UN rapport en date de juin dernier, le FMI propose la révision du fonctionnement de plusieurs institutions. Parmi la State Trading Corporation (STC). Les recommandations touchent principalement l’Automatic Price Mechanism (APM) et les subsides sur le gaz ménager, le riz et la farine. Les experts du FMI sont d’avis que la décision de la nouvelle direction de la State Trading Corporation, pour échelonner le réajustement des prix des produits pétroliers sur trois mois au lieu d’une base mensuelle, est inappropriée. Ils proposent une fréquence hebdomadaire afin d’éviter des pertes en revenus et de diriger les fluctuations vers les consommateurs. Le rapport souligne l’importance de communiquer les mécanismes de calcul afin de dégager une adhésion populaire. La politique des subsides sur le gaz ménager, le riz et la farine est jugée contraire à l’agenda du gouvernement par rapport à son concept Maurice Ile Durable (MID). Les cadres du FMI proposent l’inclusion de tous les subsides dans le budget national pour un meilleur contrôle, de même que l’élimination des subsides sur le gaz ménager, mais en équipant les familles vulnérables de chauffes eau solaire. « Staff recommended placing subsidies on budget, eliminating the subsidy on LPG, while helping poor families install solar – powered water heating systems. The subsidies for rice and wheat could be phased out over time », écrivent les rédacteurs du rapport. GRINCEMENTS DE DENTS A souligner que la politique de subsides sur le gaz ménager date de 2002. Le gouvernement central avait accordé à la STC le droit d’importer tout le volume de gaz ménager nécessaire aux besoins du pays. Notre dernière commande est passée à 65 000 tonnes métriques. Les recommandations du FMI suscitent déjà des grincements de dents au gouvernement. Selon un député, c’est inconcevable que le FMI dicte ses lois. « Leurs prescriptions sont irrecevables car ils ne sont mêmes pas au courant qu’à Maurice, le gaz ménager est utilisé à des fins de cuisson et non de chauffage. Je vois mal comment donner des chauffe-eau solaires aux gens économiquement faibles pourra résoudre leurs problèmes », soutient notre interlocuteur. Quoi qu’il en soit, le premier discours du budget du nouveau ministre des Finances, Xavier Duval, à la fin de l’année, est très attendu, à ce chapitre, par les consommateurs.

UNE INSTITUTION QUASI UNIVERSELLE

Leurs prescriptions sont irrecevables car ils ne sont mêmes pas au courant qu’à Maurice le gaz ménager est utilisé à des fins de cuisson et non de chauffage. Je vois mal comment donner des chauffeeau solaires aux gens économiquement faibles pourra résoudre leurs problèmes

IMPORTATIONS DE GAZ MÉNAGER (2003 - 2010) PERIODE 01 Jul 09 - 30 Ju 10 01 Jul 08 - 30 Ju 09 01 Jul 07 - 31 Mai 08 01 Jan 07 - Mai 07 01 Jan 06 - 31 Déc 06 01 Jan 05 - 31 Déc 05 01 Jan 04 - 31 Déc 04 01 Jan 03 - 31 Déc 03

FOURNISSEUR Petredec Ltd (Singapour) Geogas Trading S.A Petredec Ltd (Singapour) Petredec Ltd (Singapour) Petredec Ltd (Singapour) Petredec Ltd (Singapour) Petredec Ltd (Singapour) Shell Gas Trading (Asia Pacific) Incorporation

QUANTITÉ (MT) 65 000 70 000 62 000 24 199 58 000 55 000 50 000 47 000

IMPORTATIONS DE FARINE PÉRIODE Mar 2009 - Fév 2010 Jan 2008 - Déc 2008 Jan 2008 - Mar 2008 Jan 2007 - Déc 2007 Jan 2006 - Déc 2006

FOURNISSEUR Les Moulins de la Concorde Ltée Les Moulins de la Concorde Ltée ULUSOY (Turquie) Eris Flour Mills (Turquie) Les Moulins de la Concorde Ltée Les Moulins de la Concorde Ltée

QUANTITÉ (MT) Type A

Type B

74 000 60 700 8 000 8 000 72 000 62 000

20 000 16 300 2 000 2 000 18 000 28 000

IMPORTATIONS DE RIZ PÉRIODE Fév 2009 - Jan 2010 Août 2008 - Oct 2008 Jan 2008 - Jul 2008 Jul 2007 - Jan 2008 Jul 2006 - Mai 2007 Jan 2005 - Déc 2005

FOURNISSEUR Chaiyaporn Rice Co. Ltd (Thaïlande) MMTC Ltd (Inde) Chaiyaporn Rice Co. Ltd (Thaïlande) Toepfer Intl Garibsons Pvt Ltd (Pakistan) Chaiyaporn Rice Co. Ltd (Thaïlande) Garibsons Pvt Ltd (Pakistan)

QUANTITÉ (MT) 20 000 9 000 12 000 7 100 12 500 15 000 15 000

Le Fonds monétaire international (FMI) a pour mission d’encourager la coopération monétaire internationale, de veiller à la stabilité financière, de faciliter le commerce international, d’œuvrer en faveur de la croissance économique durable et de faire reculer la pauvreté dans le monde. Créé en 1945, le FMI est gouverné par ses 187 États membres, auxquels il rend compte de son action, ce qui en fait une institution quasi-universelle. Les objectifs fondamentaux du FMI sont : o promouvoir la coopération monétaire internationale; o faciliter l’expansion et la croissance équilibrées du commerce mondial; o promouvoir la stabilité des changes; o aider à établir un système multilatéral de paiements; o mettre ses ressources (moyennant des garanties adéquates) à la disposition des pays confrontés à des difficultés de balance des paiements. L’organe suprême du FMI est le Conseil des gouverneurs, composé d’un gouverneur et d’un gouverneur suppléant par État membre. Le Conseil des gouverneurs se réunit une fois par an, à l’occasion de l’Assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale. Vingt-quatre gouverneurs siègent au Comité monétaire et financier international (CMFI), qui lui se réunit au moins deux fois par an. La gestion au quotidien du FMI est assurée par son conseil d’administration, composé de vingt-quatre administrateurs représentant la totalité des pays membres et dont le travail est orienté par le CMFI et appuyé par les cadres de l’organisation. Des réformes approuvées par les gouverneurs en décembre 2010 prévoient de modifier les statuts de manière à ce que tous les administrateurs soient élus, alors que certains États membres pouvaient jusqu’à présent nommer leur représentant. Le directeur général, assisté de trois directeurs généraux adjoints, dirige les services du FMI et préside le conseil d’administration


LA TÉLÉVISION CORÉENNE TOURNE À MAURICE Une équipe de la chaîne de télévision sud-coréenne KBS World TV est actuellement dans l’île. Une réunion de travail a eu lieu entre les réalisateurs et la Mauritius Tourism Promotion Authority. La chaîne sud-

coréenne est la première de ce pays à avoir infiltré l’Afrique. Ses émissions sont retransmises dans plus de 68 pays, touchant une audience de quelque 44 millions de télespectateurs. KBS World Tv veut promouvoir

les atouts touristiques de Maurice et des tournages ont eu lieu dans plusieurs sites touristiques, dont les hôtels du littoral ainsi que des sites intérieurs et des localités historiques.

Des amendements à la Bank of Mauritius Act seraient souhaitables afin de définir les responsabilités du gouverneur et du conseil d’administration. C’est, du moins, l’avis du Fonds monétaire international (FMI) | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

BANQUE DE MAURICE

LE GOUVERNEUR ET LE BOARD CIBLÉS PAR LE FMI OUTRE LA roupie et le taux d’intérêt directeur, la Banque de Maurice (BoM) pourrait avoir à faire face à un autre souci plus fondamental, qui affectera à coup sûr la structure même de l’institution. En effet, selon nos recoupements d’informations, certains cadres du monde des finances se penchent sur un rapport émis par le Fonds monétaire international (FMI) sur Maurice. Dans un paragraphe du rapport, l’institution internationale pointe directement du doigt la loi qui gouverne la BoM et le rôle de ses directeurs. Il précise également qu’il serait dans l’intérêt du pays de remédier à la situation au plus vite. Le document du FMI remet au goût du jour le rapport Glover soumis suite au conflit entre le gouverneur de la BoM et certains membres de son conseil d’administration. L’ancien chef juge Sir Victor Glover avait déjà, quelques mois de cela, recommandé la révision des fonctions du gouverneur et des membres du Conseil d’administration. Le rapport du FMI va dans le même sens. « The Bank of Mauritius Act will likely need amendments to better define the responsibilities and functions of the Governor and of the BoM Board of Directors, and to clarify the appointment procedures of new Board members », peut-on y lire. RESTRUCTURATION Cette remarque vient peut-être à point nommé, surtout qu’il était question, dans le dernier budget, de refondre la BoM et la Financial Services Commission (FSC) en une seule entité. Celle-ci tomberait ainsi sous le contrôle direct du gouverneur de la BoM. Mais avec le départ de Pravind Jugnauth du ministère des Finances et le rapport du FMI, ce qu’on doit maintenant se

demander, c’est si la BoM fonctionne actuellement à plein régime. Et si tel n’est pas le cas, doit-elle être complètement restructurée. Dans cette analyse, il faut tenir en compte que l’actuelle Bank of Mauritius Act est entrée en vigueur, après amendement, à partir de 2004. Cette loi détermine le rôle de la Banque de Maurice, ses fonctions et limitations, tout en définissant le rôle du gouverneur – poste qu’occupe actuellement Rundheersing Bheenick – et des directeurs. Toutefois, la loi demeure vague sur les responsabilités que doit assumer le gouverneur, le conseil d’administration et les membres de celui-ci. Un flou à l’origine d’un conflit à la

BoM, en 2008, lorsque le rôle du conseil d’administration a été remis en question par Rundheersing Bheenick. Pour rappel, le conseil avait refusé que l’exercice de restructuration et de révision des salaires soit entrepris par HayGroup. Le gouverneur s’était élevé contre ce refus et avait soutenu que le conseil avait agi dans l’illégalité. Il avait même expliqué, à l’époque, qu’en vertu de la Bank of Mauritius Act amendée en 2004, le Board of Directors ne pouvait être impliqué dans les grandes décisions de la BoM, et que cette responsabilité incombait directement au management, soit au gouverneur et ses deux adjoints. L’affaire allait par la suite être portée en Cour suprême. En mars 2010, le Senior Puisne Judge Keshoe Parsad Matadeen et le juge Ashraf Caunhye ont statué que le ‘board’ de la Banque centrale ne pouvait se substituer au ‘management’ de l’institution. Le Fact Finding Committee (FFC) institué sur cette affaire et présidé par l’ancien chef juge, Sir Victor Glover, avait quant à lui abouti à la recommandation que la Bank of Mauritius Act soit amendée pour qu’il n’y ait pas de conflit entre les fonctions du gouverneur et celles du conseil d’administration. Chose qui, jusqu’ici, ne s’est pas concrétisée. L’Article 4 de la Bank of Mauritius Act 2004 – Board, Management and Staff – stipule que le conseil d’administration doit être composé du gouverneur, qui préside le conseil, de deux vice-gouverneurs, et de cinq à sept directeurs recrutés selon la section (16). Le gouverneur et les vice-gouverneurs doivent occuper leur poste pendant une période ne dépassant pas cinq ans. Passé ce délai, ils sont éligibles à un renouvellement de contrat selon les prérogatives du Premier ministre.

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QUI FAIT QUOI... La section 13 de l’Article 4 de la Bank of Mauritius Act 2004, qui définit le rôle et les responsabilités du gouverneur de la Banque de Maurice, se lit comme suit : “(1) The Governor shall be appointed by the President, on the recommendation of the Prime Minister. (2) No person shall be appointed as Governor unless the person (a) is a citizen of Mauritius; (b) holds a professional qualification or university degree; and (c) has recognised experience in banking or financial matters. (3) The Governor shall be the principal representative of the Bank and shall be responsible for the execution of the policy of the Board and the general supervision of the Bank. (4) The Governor shall, in the discharge of his functions under this Act, be answerable to the Board.” La section 14 concerne quant à elle les deux vice-gouverneurs de la banque. Si elle stipule qu’ils doivent veiller au bon fonctionnement de la BoM sur une base quotidienne, la loi ne fait aucune mention de leurs fonctions : “(1) The Deputy Governors shall be appointed by the President, on the recommendation of the Prime Minister. (2) No person shall be appointed as Deputy Governor unless the person (a) is a citizen of Mauritius; (b) holds a professional qualification or university degree; and (c) has recognised experience in banking or financial matters. (3) The Deputy Governors shall, under the general supervision of the Governor, be responsible for the day-to-day administration of the Bank. (4) In the absence of the Governor, the First Deputy Governor shall act as Governor and, in the absence of the Governor and the First Deputy Governor, the Second Deputy Governor shall act as Governor.” Les membres du conseil d’administration sont quant à eux régis par la section 16, qui met l’accent uniquement sur les qualifications requises et le fait que le titulaire du poste ne doit pas s’engager dans la politique active.


BAGATELLE RECRUTE

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Les offres d’emploi seront publiées dans les jours qui viennent. Les 140 enseignes qui seront présentes au centre commercial de Bagatelle auront besoin de 1 500 personnes. Conçu dans un style architectural mauricien

pour créer une expérience d’île authentique, Bagatelle - Mall of Mauritius abritera six salles de cinéma, deux hypermarchés, des restaurants et plusieurs boutiques. L’ouverture est prévue le 29 septembre. Près de

2 500 employés ont été affectés aux travaux de construction qui avaient démarré en octobre 2009. En phase avec son temps, Bagatelle a déjà sa page Facebook pour ceux qui veulent en savoir davantage.

Maurice ambitionne de devenir une référence comme centre financier international. Son secteur offshore est l’un des plus performants de l’économie. Quelque 30 000 compagnies y sont actives | LEEVY FRIVET

OFFSHORE

PLUS DE PROFITS, MOINS DE RISQUES UN CENTRE offshore ne sert à rien aux investisseurs locaux. L’offshore est pour ceux qui veulent investir hors de leur juridiction. Un avocat en droit bancaire explique : Si un investisseur décide de miser à fond dans une affaire cross border, il risque d’être taxé dans deux jurisdictions, son pays d’origine et le pays dans lequel il va investir. Il sera donc exposé à une double taxation. Par contre, s’il utilise Maurice comme plate-forme pour investir en Inde, il sera exempté de toute taxe grâce au double traité de non imposition entre les deux pays. Payer la moindre taxe demeure une des raisons pour lesquelles un investisseur choisirait un centre financier offshore, peut-on comprendre. L’offshore agit aussi comme un secteur protecteur, nous indique un directeur d’une compagnie offshore opérant pour le compte d’un groupe français. C’est-àdire qu’un investisseur peut utiliser Maurice comme une plate-forme financière choisit pas un centre financier offshore, il pour investir “dans des pays à risque”. devra tenter légalement de reprendre son Exemple : Beaucoup de pays africains investissement dans le pays où il a investi, sont certes des économies émergentes, il devra se plier à la juridiction du pays mais le risque que cela ne en question, nous extourne pas bien à la fin deplique-t-on. Le risque de meure. Tout investisseur Outre sa fiscalité tout perdre est grand, voudra être sûr de récolter d’où l’importance d’avoir des dividendes sur ses in- et son système des Management Compavestisements. En investis- juridique, Maurice nies dans des pays comme sant en Afrique à travers est aussi chanceuse Maurice qui agissent un centre offshore à Maucomme plate-forme. rice, son argent sera à d’avoir une position Minimiser tous ces Maurice et non en géographique facile- risques demeure la vocation d’un centre offshore. Afrique, et cela rassure ment accessible l’investisseur. Si un pro- et pouvant servir AVANTAGES FISCAUX blème surgit, l’investisseur La société intermédipeut entamer des pour- de pont entre aire à Maurice va être assuites à Maurice qui a, par différentes parties sujettie à un taux fiscal et ailleurs, un avantage sur le du monde. Son bénéficiera du traité de plan juridique. Son sysappartenance avec non double imposition tème est un mélange des fiscale que Maurice a signé deux des plus grands sys- divers regroupeavec une trentaine de tèmes juridiques au ments politiques pays. meilleur retour, monde, la common law et géographiques donc, pour l’investisseur. britannique et le code civil Le traité avec l’Inde, en français. L’investisseur n’est également pas matière de non double francophone qui investit à négliger imposition fiscale, dedans un pays anglophone est doublement rassuré, et vice-versa. Ce meure l’exemple le plus connu. Sur qui explique, par ailleurs, la floraison de chaque dollar investi en Inde, à travers cabinets d’avocats d’affaire, ces dernières l’offshore mauricien, en provenance d’un investissement étranger, plus de 40 sous années. Dans le cas, où un investisseur ne transitent à Maurice. De gros bénéfices

35 TRAITÉS SIGNÉS Maurice a signé des traités de non-double imposition avec 35 pays dans le monde. Ils sont : Barbados, Belgique, Botswana, Chine, Croatie, Chypre, France, Allemagne, Hongrie, Inde, Italie, Kuwait, Lesotho, Libye, Luxembourg, Madagascar, Malaisie, Mozambique, Nepal, Oman, Pakistan, Singapour, Roumanie, Rwanda, Sénégal, Afrique du Sud, Sri Lanka, Swaziland, Suède, Thailande, Royaume-Uni et Zimbabwe. Huit autres pays devraient très bientôt conclure un traité avec Maurice, parmi, le Nigéria , le Vietnam et la Tunisie.

pour le pays. Ce qui explique les remises en question, de plus en plus fréquentes et médiatisées, par des opérateurs économiques indiens, du traité entre les deux pays. Explicitons : Un investisseur qui investit en Inde, à travers le secteur financier de Maurice, acquiert un bien d’une valeur de Rs 10. Il décide ensuite de le revendre à Rs 20. Le « capital gains tax » sur cette transaction n’ira pas à l’Inde. Outre sa fiscalité et son système juridique, Maurice est aussi chanceuse d’avoir une position géographique facilement accessible et pouvant servir de pont entre différentes parties du monde, cla-

ment les documents sur les avantages de l’offshore mauricien. Son appartenance avec divers regroupements politiques et géographiques n’est également pas à négliger. Les investisseurs étrangers en Afrique ont tout à gagner d’avoir des sociétés gestionnaires financières à Maurice. C’est plus facile de se déplacer vers Maurice et de repartir de lîle vers l’Europe si les affaires en Afrique vont mal, entend-on souvent dans des missions économiques des autorités financières mauriciennes à l’étranger. Sans oublier le fuseau horaire. Mais tout est avant tout commercial. Les raisons juridiques et fiscales sont mises à l’avant pour des questions avant tout commerciales. Maurice est donc un centre financier international idéal pour les investisseurs qui veulent se jeter dans plusieurs domaines et dans plusieurs juridictions. Les juridictions offshore jouent un rôle clé dans le système de la finance internationale. Elles contribuent à donner un ‘boost’ dans les investissements et dans les économies. Elles comptent également dans les Foreign Direct Investments (FDI). Cet indice, on le sait, est souvent commenté dans les discours politiques. Et par le gouvernement et par l’opposition, dépendant si elle est en hausse ou en baisse.


WIKILEAKS FRUSTRÉ WikiLeaks a annoncé la publication de dizaines de milliers de télégrammes diplomatiques américains inédits. Plus de 100 000 télégrammes d’ambassades américaines à travers le monde seront rendus publics. WikiLeaks a commencé

à diffuser ces télégrammes fin 2010, mais seulement par petits paquets. Cette initiative est motivée par la frustration éprouvée au sein de WikiLeaks face à la perte d’intérêt suscité par ces télégrammes au sein des médias qui en

ont pris connaissance. WikiLeaks avait ébranlé la diplomatie américaine en rendant publics des télégrammes du département d’Etat et des dizaines de milliers d’autres documents officiels classés secrets.

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ASSAD ABDULLATIFF

« Maurice n’est pas une plaque tournante de la mafia indienne » Managing Director de la firme offshore Axis Fiduciary, Assad Abdullatiff défend le secteur contre les accusations de blanchiment d’argent. L’Inde avait signé le traité de non double imposition pour accroître des investissements étrangers et est sortie gagnante de cet accord, nous dit-il | LEEVY FRIVET ❚ Maurice a signé beaucoup

de traités de non-double imposition fiscale mais, à chaque fois qu’on évoque le sujet, on parle surtout de celui signé avec l’Inde. Qu’est-ce qui explique cela ? Il faut comprendre que le traité entre Maurice et l’Inde avait été signé et était effectif avant même que Maurice ne devienne un centre offshore. Quand Maurice est devenu un centre offshore, le traité a vraiment pris toute son importance et a connu à cette époque l’émergence qui se poursuit aujourd’hui encore. Quand Maurice est devenu un centre financier en 1989, avec l’ouverture des banques offshore, puis en 1992 avec l’implantation des compagnies offshore, l’Inde ouvrait, en parallèle, son économie. C’était au temps où Rajiv Gandhi était Premier ministre et Manmohan Singh, l’actuel chef du gouvernement indien, ministre des Finances. L’Inde était alors toujours une économie très fermée. Mais, en 1992, le pays décide d’ouvrir son économie et bien sûr, l’Inde commence à attirer des investisseurs étrangers. Ces derniers commencent à contempler la Grande péninsule comme une destination pour faire des affaires parce que, étant un pays émergent, elle offrait des possibilités de retour des plus élevés. Un pays émergent a besoin de tout, développement infrastructurel, télécommunications, etc. Donc, l’Inde, en ouvrant son économie, devient un marché très intéressant pour les investisseurs internationaux. Et sous le traité avec l’Inde, il y a la fameuse clause qui permet à Maurice de taxer les ‘capital gains’. Donc, vous achetez quelque chose à Rs 10 en Inde et vous le vendez à Rs 20. Normale-

ment, l’Inde peut taxer le profit de cette vente mais sous ce traité, elle a renoncé à son droit de taxer et a donné à Maurice le droit de taxer. Or, la loi mauricienne ne prévoit pas ce genre de taxes. Donc, l’investisseur en profite pour utiliser Maurice comme plate-forme grâce à ce traité. Ce traité est arrivé au bon moment, quand l’Inde s’ouvrait, et il a été le catalyseur et est probablement toujours le catalyseur de notre secteur offshore. ❚ Donc les gens ne sont pas

forcément intéressés par Maurice ? Pas par Maurice en tant que « investment destination » mais pour avantages commerciaaux qui y découlent, entres autres le traité, et c’est peut-être cela qui continue à alimenter pas mal de débats en Inde. ❚ Pensez-vous que c’est

justifié ? Il faut bien comprendre le pourquoi d’un traité de nondouble imposition. Une convention de non double imposition est là pour, entre autes, encourager l’investissement. Un pays est d’accord pour renoncer à certains droits en termes de taxation parce qu’il pense qu’en renonçant, il arrivera à attirer plus d’investisseurs. Donc, vous renoncez au ‘tax revenues’ mais, en contrepartie, le flux d’investissement résulte en un taux de croissance plus élevé plus de taxes indirects. C’est un peu le pari que Maurice a fait en ramenant le taux de la taxe à 15 % ❚ Donc, d’une certaine

façon, les Indiens sont aussi gagnants ? Je pense qu’effectivement l’Inde a été gagnante car ce traité a fait que l’Inde reçoive

un volume exceptionnel d’IDE. Elle n’aurait peut-être pas reçu ce volume s’il n’y avait pas eu ce traité parce que ce traité a permis aux investisseurs d’optimiser leur fiscalité et d’avoir un retour qui est plus important que s’ils avaient consenti à investir directement. Et un des moteurs clé des « private equity investors » est le retour sur l’investissement qui se doit être plus élevé que la moyenne au vu des risques additionnels que comporte un investissement sur le sol étranger. Par contre, il n’y a pas que le traité Maurice – Inde mais également beaucoup d’autres traités avec les mêmes avantages avec d’autres pays mais les pays avec lesquels on a ces traités ne voient pas le même volume d’IDE que l’Inde. Mais on a de très bons traités avec d’autres pays surtout avec les pays africains, et cer-

tains comportent même des meilleurs avantages que celui signé avec l’Inde. Je pense au Rwanda avec qui on a un traité excellent avec des avantages exceptionnels. Malgré le fait que l’Afrique ne fait que commencer à attirer des investissements, je suis de ceux qui pensent que le futur c’est l’Afrique. Maurice peut définitivement émuler le scénario indien avec l’Afrique et cela a d’ailleurs déjà commencé. ❚ On accuse souvent Mau-

rice d’être une plate-forme du blanchiment international grâce à ce fameux traité avec les Indiens… Moi je pense que c’est un argument et qui a été utilisé souvent par la presse indienne qui a eu tendance à faire le procès de Maurice. Mais ce n’est pas vrai de dire que le traité encourage les cas de blanchiment d’argent.

N’importe quel traité peut être sujet d’abus, mais l’île Maurice possède un cadre juridique et réglementaire solidement établi en conformité avec les normes internationales. Les sociétés gestionnaires sont tenues de procéder à une due diligence de tous leurs clients y compris les personnes liées à ces clients, et leur source de fonds et d’obtenir des pièces justificatives requises / informations sur ces personnes dans leurs dossiers. Les sociétés de gestion ont aussi un devoir de rapporter toute transaction suspecte au Financial Intelligence Unit (FIU). Dans le cas de l’Inde, les sociétés de gestions ont des obligations supplémentaires. Par exemple, on doit s’assurer que le client n’est pas un résident indien. Il y a des ‘undertakings’ qui doivent être donnés au régulateur. Bien sûr, aucun système n’est parfait et il peut arriver que des gens sans scrupules tentent d’ utiliser le traité à mauvais escient. Cela peut arriver n’ importe où mais de là à dire que Maurice est une plaque tournante de la mafia indienne, c’est une aberration. De plus, Maurice a toujours coopéré avec les autorités indiennes dans des cas suspectés de blanchiment impliquant Maurice. Il ne faut pas oublier que plus de 30 000 compagnies offshores utilisent Maurice comme plate-forme, et probablement plus de la motié, sont concernées par les investissements en Inde. Vous avez probablement deux ou trois scandales qui sont rapportés dans la presse. Dans la grande majorité des cas, il n’y aucun problème. Par contre, tout le monde est d’accord que si quelqu’un a abusé du système, cette personne doit en assumer les conséquences et accepter d’être sanctionnée.


THE WEDDING THAT COULD CHANGE EUROPE

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The European banking crisis may be at a turning point, as a historic merger between two big Greek banks is about to take place. According to Sky News TV network, Alpha Bank and Eurobank are about to announce a merger soon, forming the country’s largest bank. The new entity with assets

of 142 billion euros will be the 25th largest bank in Europe with presence in not less than 11 European countries. Quatar Investment Authority (QIA), a sovereign fund, which already owns 4.5 percent of Alpha Bank, will have a decisive role in the merger.

❚ Mr. Shah, you are ranked

among the 50 emerging business leaders of the BRICS countries. Can you explain what it takes to be a successful African entrepreneur? From experience, I’ve learnt a simple fact that success in any facet of life, whether business or social, stems from personal discipline, spirituality and the drive to make a positive change. Based on this simple personal recipe to success I strive to live and lead a disciplined life. Such discipline and concern for humanity is what makes a successful entrepreneur in Africa or beyond. An entrepreneur must always strive to deliver goods and services that his target market requires in a fair and competitive way. Success in business also calls for mentorship. Entrepreneurs assist others to grow in their respective fields. My favourite quote sums up this principle thus:- “If you want to walk FAST, walk alone, If you want to walk FAR, walk together…” ❚ As a businessman having

always favoured local production and entrepreneurship, how do you assess the growth of SMEs’ in Africa? Are the efforts of the African governments sufficient? Do Africans have the necessary DNA to succeed in business? African SME’s have made tremendous growth strides and are indisputably the next big entrepreneurs to watch out for. Their growth has been slow but sure, largely due to poor support mechanisms particularly by the governments. Lack of credit facilities has also been a major drawback to facilitating SME’s, particularly those engaging in formal import-export businesses. It’s actually disheartening to note that most African governments expend much more energy on attracting foreign investments than they do facilitating the growth of indigenous SME’s. In Kenya, SME’s including micro finance organisations such as Equity Bank have grown to multinational levels confirming the viability of SME’s to grow to the next level. Nakumatt Holdings is

ATUL SHAH

The African with a Midas Touch Centuries over, sordid stories have blackened the history of the African continent leaving pessimism as a natural habit among its people. As resources of the black continent continue to be plundered, African children look up to a ray of hope which would bring about a change. Nakumatt is a vivid illustration of the African Dream. Capital brings to you the exclusive interview of one of the top 50 business leaders from emerging markets, as per Financial Times | RAJEN VALAYDEN also a classical example of an SME that has grown to regional levels and we are now looking to expand continentally. Are efforts of the African governments sufficient? I would easily say no and confirm that a lot more needs to be done. For example, whereas retail is still a very critical economic sector, I am yet to come across an African government that has formulated a retail development policy. Do Africans have the necessary DNA to succeed? Absolutely! Africans by the very nature of the continental economic and social dynamics are

African women are the key anchors of the African economy. As a retailer, I am impressed and proud to note that more than half of my key suppliers are women led enterprises!

born traders. Most African communities have very strong commerce heritage. Like any other business, Africans simply lack access to affordable ingredients that are critical to business success. Some of these ingredients include access to credit, efficient logistics and non-tariff barriers. The human resource base in Africa is by far very intelligent and very well educated to drive business success. ❚ The Organisation for Eco-

nomic Cooperation and Development (OECD), has recently expressed concerns over violation of human

rights and exploitation of resources by multinationals and transnational companies operating in Africa. As the Managing Director of one of flagship companies of the black continent, what do you think should be done to enable Africans to benefit from the ongoing development? A key intervention that needs to be put in place by respective governments is adherence to a level playing field. Indigenous business organisations are simply crying out for equal treatment. Most of the African business entities are competitive enough to deliver


INDIA – 49 BILLION AS FDI IN GREEN ENERGY India has received Rs 4,900 crore in the last three years as Foreign Direct Investment (FDI) in the renewable energy sector. Ernst and Young report has ranked India as the third-best investment destination in

the world after China and the US. In India, 100 per cent FDI under the automatic route is permitted in the Renewable Energy Generation and Distribution projects. The government has initiatives for introduction

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of generation-based incentives scheme for wind power to promote projects and the launch of Jawaharlal Nehru National Solar Mission with 22,000 MW target for solar power by 2022.

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“Go for opportunity and look at the cost later” Kenya’s retail giant Nakumatt, started out as a small shop in Embakasi, Nairobi. As in every successful tale, the business underwent several tribulations, including a bankruptcy that temporarily forced owner Atul Shah to shut down and join his brother’s business as a casual worker, prior to churning the retail chain business into a major success. Nakumatt was born out of Nakuru Mattresses. Nakumatt is derived from Nakuru Mattresses which was registered in 1965. Atul Shah took over the business in 1978 which was situated

only in Nakuru and Eldoret until 1987 when he set up a small store in Nairobi. Nakumatt was to have its first branch in 1991. This was the first so-called supermarket of only 4,500 square feet, which today is known as Nakumatt Mega with approximately 125,000 square feet. Nakumatt is a chain of over 32 stores across Kenya, Uganda , Rwanda and Tanzania with further six to be operational soon. The growth of Nakumatt has been quite significant in the economy of east African countries. Let alone the direct employment

of thousands of Africans, it has supported the growth of 150 suppliers from mere cottage industries to large manufacturers. Regional retailer Nakumatt Holdings, has challenged multinationals operating in the East Africa region to consider stepping up their global marketing and product development partnerships and standards to meet local consumer demands. Going by growing consumer trends, Nakumatt Holdings strongly believes African consumers are only willing to settle for world class products and services that en-

hance their lifestyles largely fuelled by growing literacy levels, international exposure and a higher consumer spending power. Constant innovation has been one of the key ingredients of the success of Nakumatt and one of Atul Shah’s innovation has been the setting up of 24-hour stores which have gained enormous popularity. As Atul Shah often says; “We always think of excitement, and we look for opportunities all the time. We say: Go for opportunity and look at the cost later”

value against multinationals. However, such competitiveness is eroded by policies that favour foreign investors. The creation and strict adherence to level playing field policies remain the most sustainable solution to advancing the interests of African entrepreneurs. ❚ What importance do

African enterprises attribute to Corporate Social Responsibilities? Though not documented, African enterprises are naturally conscious of their business and social environment. African enterprises have all along exercised ideals of CSR which are naturally ingrained. For example, on a count of ten, the biggest polluters in Africa are foreign owned enterprises. By the simple fact that African enterprises understand local cultural expectations and dynamics, CSR becomes a core part of business. ❚ Emancipation of women

has been determinant in the economic success of most developed countries and currently we find growing participation of women is the key ingredient of the progress of BRICS members. What are your views on the African women? African women are the key anchors of the African economy. As a retailer, I am impressed and proud to note that more than half of my key suppliers are women led enterprises! Women have rightfully taken their place in African enterprise and are playing a very key role in economic development. More and more highly educated women are also leaving formal employment and

EXPANSION. Nakumatt, one of the largest retail outlets in Africa, started out as a small shop in sururban Nairobi. The company now operates a chain of 32 stores around Africa

opting to engage in business. This is a very sustainable avenue to guarantee the economic emancipation of women. Wealth creation by women has grown significantly and is very encouraging. In Uganda, Nakumatt Holdings Landlord at Oasis Mall is a very successful lady Ms Amina Moghe. Against all odds, women entrepreneurs like Ms Amina are serving to clear stereotypical views that women cannot succeed in business. The fact is that women are playing in all business leagues with a lot of integrity and vision. ❚ Far from being merely the

supplier of natural resources, can Africa become the granary of the world and the solution to the scary Food Security issue (keeping in mind the paradox of abundance and scarcity, especially with the

Africa development is at the point where a paradigm shift and reverting to the basics is required. First, I’d ensure social and economic empowerment to ensure that all Africans can meet their basic needs which include food, shelter and clothing. These basic needs provide the moral base to stimulate all other forms of growth

ongoing famine in Somalia)? Africa is well positioned to be the granary of the world producing natural foods. We have the necessary ingredients including ideal weather conditions and related natural resources such as rivers and lakes. Our biggest problem is lack of political will to make a difference. For example, we have a biting famine in Northern parts of Kenya and in the horn of Africa. Ironically, these parts are receiving rainfall

amounts leading to floods. All it requires is for political leadership to ensure that runoff water is harnessed and stored in dams. Such water can be used for irrigation and indeed most of these regions are extremely fertile. Peace in Somalia is also a continental issue that must be tackled. Somali People are some of the most enterprising Africans and it’s unfortunate that the decade long senseless war has robbed that country economic triumph.

❚ What has been the contri-

bution of technology in the success of Nakumatt? Information technology systems have contributed to our growth immensely. Indeed, our growth can simply be attributed to our very early adoption of IT systems to efficiently run all our operations. Our IT investment has also been heavy with annual investments of up to US$ 2million on average. We run one of the most robust Enterprise Resource Planning (ERP) systems including an Oracle Retail platform which has enabled us to operate the business profitably and efficiently. Without information technology systems our pace of growth would have been much slower.

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APPELLATIONS OF INDICES CHANGED

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Appellations of EPZ (Export processing Zone) and Non EPZ have been changed to EOE (Export Oriented Enterprises) and Non EOE in the last issue of Economic and social Indicators. EOE consist of all enterprises, previously operating with an EPZ certificate, and those enterprises manufacturing

African SME’s have made tremendous growth strides and are indisputably the next big entrepreneurs to watch out for. Their growth has been slow but sure, largely due to poor support mechanisms particularly by the governments. Lack of credit facilities has also been a major drawback to facilitating SME’s, particularly those engaging in formal import-export businesses

THE JOURNEY BEGINS – 1947 Mangalal Shah’s entrepreneurial journey starts when his family immigrates to Kenya from India and sets up a small shop in Embakasi to serve the many workers toiling in quarries around the area, but later leaves for Nandi Hills to search for greener pastures.

The two sons of Mangalal Shah Vimal and Atul are born in Nandi Hills.

the next business centre of the world? Absolutely. We have in East Africa all the necessary ingredients for that. However, underlying policies to fuel such a vision have to be considered and strategic efforts employed to realize this dream. Existence of a world class skilled workforce is a very key attribute that sets East Africa apart from the rest of the continent.

THE BEGINNING OF NAKURU – 1965 The family shifts to Nakuru and sets up a clothing store opposite the Nakuru open air market. Shah names the shop Vimal Fancy Store, after his first son.

BOOM – 1972 The clothes business is so successful that Shah opens another outlet. Shah names the second shop, which was located on Nakuru’s Kenyatta Avenue, Tiku Fancy Store, after his youngest daughter. It becomes an instant hit with customers and in 1973, father and son decide to close the first shop to concentrate their efforts in the new entity. As Atul recalls, “it used to sell ready made garments from Kenyan manufacturers. Those days, people used to wear locally manufactured clothes because there were no imports. Kenya had over 100 local manufacturers, including Rivatex and Raymonds. It’s a pity the number has reduced to around three now". The family was so awed by the booming business that the young Atul, who had just completed his primary education, convinced his father to let him drop out of school to help run the family business. Shah, who was desperate for an extra hand in the business yielded to this strange request and as a result, Atul temporarily dropped out of school for nine months before he was forced back by other family members.

❚ How effective have regional

ring plants in EPZ was quite immense and cannot be underestimated. The recent recession in the USA negatively affected EPZ entrepreneurs who had to cut their labour force. AGOA opportunities in my view are still very relevant in terms of extensive job creation, foreign exchange earnings and general market development.

❚ How relevant is the AGOA

today? The African Growth and Opportunity Act (AGOA) is still very relevant for countries that are eligible. The main objective of AGOA was and still is to offer tangible incentives for African countries to continue their efforts to liberalise their economies and build free markets. In my view, Kenya has been one of the few countries in Africa that have enjoyed and exploited opportunities presented by AGOA largely through textiles and apparels production. However, various constraints have served to erode the value of AGOA and in Kenya this is visible from the stagnating and slightly declining production at the Export Processing Zones (EPZ). Managing the constraints affecting AGOA trade can help restore the sheen on this important market window. The job creation impact that AGOA trade presented through garment manufactu-

THE SUCCESS OF HUMILITY THE BIRTH OF HAKU – 1961

❚ Can the Eastern Africa be

trade protocols like the COMESA been to local entrepreneurs? Very effective. Regional trade protocols though dogged by a range of non-tariff barriers have greatly served to raise the balance of regional trade. These protocols have also helped to raise competitiveness and spread markets. Without such protocols, for instance, Nakumatt’s bid to enter other countries beyond Kenya would have been an uphill task. These protocols in my view have also played a key role in setting the base for an African common market one day in the future…

goods for exports and holding a registration certificate issued by the Board of Investment. Real output of the EOE decreased by 18.7% in the firts quarter of 2011 compared to the fourth quarter of 2010 and increased by 12.4% when compared to the corresponding quarter of 2010.

even Asians, buy value and quality and are in no way willing to settle for poor quality products made in Africa. This means African manufacturers must strive to pull their socks and attain global benchmarks, just like a lot of Chinese manufacturers, to be able to play on the global market league. ❚ If you were to head the

❚ Nakumatt is the retail part-

ner for many prestigious Asian brands, Samsung among others. Have you ever considered developing local brands and promote ‘Made in Africa’ or ‘Made by Africans’? The month of August marked the unveiling of our second growth phase under a business strategy we’ve code named Nakumatt 2.0. This strategy will guide us in expanding beyond east Africa into other parts of Africa. As part of this strategy, we shall also be unveiling a range of private label products including electronics. However, the selling point will really not be on where the product is made but rather the combination on relevant features for use in the African market. The world has fast become a globalized world and quality supercedes patriotism in terms of the country of manufacture. Africans, just like Europeans or

African continent, what would be your priorities? Africa development is at the point where a paradigm shift and reverting to the basics is required. First, I’d ensure social and economic empowerment to ensure that all Africans can meet their basic needs which include food, shelter and clothing. These basic needs provide the moral base to stimulate all other forms of growth. It’s extremely dehumanizing and degrading for any person to rely on food aid or any other form of relief. Provision of education facilities and credit access backed by a strict adherence to the rule of law would be my very key commitments to the people of Africa! Now that I am nowhere near becoming the president of Africa, I hope African presidents can borrow from my two cents worth of wisdom and choose to make Africa a better place!

THE BUSINESS GOES REGIONAL – 1975 The business is so successful that Shah is convinced he should diversify. He starts exporting ready made clothes and materials to Uganda. Along the way, the entrepreneur gains popularity among traders but starts a trend that will later make life difficult for him and his family.

THE GREAT PLUNGE – 1976 Towards the end of 1976, the entrepreneur has given out a lot of goods on credit, but his benefactors are not quick to return these favours. Most of the people he has supplied goods on credit disappear and as a result, Shah becomes bankrupt and has to close his once thriving shop with debts amounting to 1.2 million shillings. With the debts over his head and desperate to find a way to fend for his family, Shah finds a job in his brother’s shop called Nakuru Mattresses. While their father works for his brother, his two sons-Vimal and Atul open a small shop stitching and selling bed sheets. The two name their shop Furmatts.

THE REVIVAL The business gets much needed boost in early 1978 when what is referred to as the ‘coffee boom’ hit East Africa. The price of coffee, which is the major export of the region rises phenomenally in the world market, leaving many farmers in Kenya and Uganda, which are Shah’s primary market, with a lot of disposable income. As Atul Shah narrates; “the farmers and many other workers who had benefited from the coffee boom and the ensuing good life made sure they flew out the shelves in thousands”. In June 1979, sales have gone up and the two brothers manage to pay off Sh300,000 of their father’s Sh1.2 million debt. Together with their father, they join hands and buy Nakuru Mattress from their uncle, Hasmukh who will later move to UK. With the yolk of debt removed from their backs, the three start to diversify their product range. Besides the mattresses and clothes, they start importing other retail products which soon flood the market.

THE BIRTH OF NAKUMATT – 1982 Nakuru Mattresses and Furmatts operate as a single entity under the brand Nakumatt with their largest variety of retail goods in Nakuru.

THE INCREDIBLE RUN – 1984 Vimal & Atul open the first store outside Nakuru in Eldoret. Two years later, the family opens their first store in Nairobi on Ukwala Road-behind the Bus Station, paving way for a phenomenal growth with 32 branches open in Kenya, Uganda, Rwanda and Tanzania.


CONFÉRENCE SUR LES TECHNIQUES DU MANAGEMENT Quelles sont les 42 qualités d’un bon leader ? Quelles sont les 11 choses à ne jamais faire en tant que leader ? « Lead More Manage Less » sera le thème de la conférence qui aura lieu le 23 septembre. Elle sera animée par le Dr Shailesh Thaker et se tiendra à l’hotel The Link, Ebène.

Une initiative de Multievents qui cible les PDG, les directeurs, les chefs de départements. Le conférencier a animé plus de 1 400 séminaires et environ 12 000 heures de formation durant sa carrière. Il figure dans la liste des 100 meilleurs « management thinkers ».

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ACTA PUBLICA MERCREDI 31 AOÛT 2011

PHOENIX LES HALLES

SAUVE QUI PEUT… Absence de clients, location trop élevée, situation géographique défavorable, Bagatelle Mall of Mauritius. Tous ces éléments font dire à certains propriétaires de magasins que Phoenix Les Halles appartient au passé. Certains ont déjà décidé de mettre la clé sous le paillasson, alors que d’autres peinent à rentabiliser leur commerce | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN SAMEDI, 16 HEURES. Les gens entrent et sortent. Mais pour un complexe de l’envergure de Phoenix Les Halles, la présence de clients potentiels est moindre que ce qu’on aurait pu croire. Certains magasins sont même totalement sevrés de clients. C’est ce que nous a confié un jeune employé d’un magasin spécialisé dans les gadgets technologiques et accessoires pour portables lors d’une conversation engagée d’une trentaine de minutes. La technologie n’attire-t-elle plus les gens ? Au contraire, renchérit le jeune homme, celle-ci attire plus que jamais, surtout au niveau des portables. La boutique où il travaille a d’ailleurs reçu les derniers modèles de la marque Nokia. Mais si l’offre est là, et la demande également, c’est ailleurs que ça doit clocher. Notre interlocuteur acquiesce et se lance : si le business ne va plus à Phoenix Les Halles, c’est pour plusieurs raisons. A commencer par la location, qu’il juge trop élevée : « Nous payons au-delà de Rs 50 000 par mois, ainsi qu’une autre location, au rabais, pour le local qu’occupe le stock du magasin ». Une somme que le magasin n’arrive pas à trouver chaque mois. Surtout s’il n’y a pas de client, ce qui est généralement le cas les jours de semaine. « Des fois, pendant la semaine, nous ne vendons rien. Les week-ends, c’est un peu mieux, car les gens sortent plus les samedis et les dimanches. Mais malgré cela, nous n’arrivons à écouler que deux ou trois gadgets ou portables », expliquet-il. GRISE MINE Ce jour-là, par exemple, au moment de notre conversation, il n’a vendu que deux portables de toute la matinée. Heureusement que le magasin peut compter sur quelques clients fidèles, qui y reviennent toujours pour la réparation de leurs gadgets ou pour jeter un coup d’œil aux dernières arrivées. A notre grande surprise, malgré ce qu’il vient de nous confier, le jeune homme soutient que les ventes sont meilleures qu’auparavant. Le magasin se trouvait alors au fin fond du complexe, et peu de clients s’y aventuraient. « Nous avons demandé à être relocalisé au rez-de-chaussée pour avoir une meilleure visibilité. Maintenant, on

CONCURRENCE. Avec l’ouverture de Bagatelle Mall of Mauritius (notre photo) le mois prochain, le centre commercial Phoenix Les Halles risque de voir ses affaires péricliter davantage

FER DE LANCE DU GROUPE CURRIMJEE En 2003, Multi Channel Retail Limited, le promoteur Phoenix Les Halles, commence à rêver à un projet de centre commercial s’étalant sur quatre arpents. Au final, lorsque le projet prend forme, celui-ci occupe dix arpents s’étalant du rond-point de Pont-Fer à celui de Jumbo. Le premier coup de pioche est donné en février 2007, et le lancement, grandiose, a lieu en octobre 2008. La construction de Phoenix Les Halles, excluant la valeur du terrain, aura nécessité un investissement de Rs 600 millions. Deux accès et deux sorties, dont une sur l’autoroute, rendent le centre commercial accessible. Quant aux aires de stationnement, on en compte 800, dont 250 couverts. Le centre est complètement climatisé et des enseignes de renom s’installent : Mr Price, André Chaussures, Celio, Maille Street, Kuka Home. La zone Galiléo est quant à elle entièrement consacrée à la technologie. A l’époque, les promoteurs expliquent que Phoenix Les Halles, fer de lance du groupe Currimjee, sera un véritable complexe à l’occidentale, en mesure de combiner des surfaces commerciales spécialisées et des espaces de loisirs. Le concept architectural se voulait, lui, résolument moderne, le centre étant constitué de deux unités reliées par un pont. Elles ont chacune leurs propres entrées et la circulation se fait à la verticale, avec une série d’escaliers et d’ascenseurs. Le centre, selon les promoteurs, devait être doté d’un espace de circulation suffisamment grand pour permettre aux visiteurs d’avoir constamment vue sur tous les magasins.

arrive à se débrouiller tant bien que mal », explique-t-il. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Plusieurs magasins ont déjà pris la décision de partir. Samsonite, spécialiste en valises et sacs de luxe, a déjà quitté les lieux. Il en est de même pour Abdullah Hossen Opticien, qui y était depuis l’ouverture de Phoenix Les Halles. Madison’s suivra bientôt le pas, et a déjà affiché un rabais de 20 % sur tous ses produits. Modafone essaiera quant à lui de tirer son épingle

du jeu jusqu’à la fin de l’année, avant de se consacrer à la nouvelle branche récemment lancée au centre commercial de Phoenix. Les ‘food courts’ aussi font la grise mine. Depuis quelque temps déjà, Texas Grill reste fermé. Il en est de même pour Fresh Shop et Piment Kari. « Je suis un habitué des lieux. Le paysage de Phoenix Les Halles a beaucoup changé. Plusieurs magasins sont venus et sont partis. Je trouve bizarre que Texas Grill n’ouvre plus, mais j’y

étais ce dimanche et il n’y avait pas grand monde », raconte une Marketing Manager qui fréquente souvent le complexe commercial. Certains avancent l’hypothèse que la situation géographique de Phoenix Les Halles est son plus grand défaut, coincé comme il l’est entre le centre commercial de Phoenix et celui de Trianon. Une réalité qui risque de devenir encore plus compliquée lorsque le Bagatelle Mall of Mauritius entrera en opération le 29 septembre prochain, soit dans moins d’un mois. Ce nouveau projet attire en effet presque tous les propriétaires de magasins. Notre interlocuteur avance d’ailleurs que son employeur compte ouvrir une nouvelle branche à Bagatelle. Un choix logique, selon lui, puisque l’emplacement, dit-il, semble approprié. Reste à prendre en compte les prix de location dans un complexe qui se veut haut de gamme. Et puisqu’il y aura beaucoup plus de magasins, la compétition s’annonce plus rude qu’à Phoenix Les Halles. Tout résidera alors, selon lui, dans les techniques de marketing et les prix pratiqués. Mais pour bon nombre des déçus de Phoenix Les Halles, le salut semble effectivement devoir passer par Bagatelle.


STUDENTS TRAINED IN DISASTER RESPONSE

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GREEN BUSINESS MERCREDI 31 AOÛT 2011

More than 100 students from PortLouis North SSS and Medco Bhujoharry College received certificates, last week, following their participation in a Disaster Response Training Programme. Initiated by the

Ministry of Youth and Sports, the training programme was launched in June this year with a view to creating awareness among young people on climate change and its consequences and on prompt actions to be

taken in the advent of natural disasters. Participants were exposed to first aid and water rescue techniques, and how to prepare a zone plan so as to identify potential danger areas and potential safe areas.

MID WORKING GROUPS

PROPOSALS TO FORMULATE THE STRATEGY AND ACTION PLAN Duty Free Island; 2 Million tourists by 2020; 24/7 Economy. Are these targets and projects MID compatible? MID working groups raise fundamental questions and make suggestions for a Strategy and Action Plan towards MID dream. But many of these are not new at all THE MID Consultative Workshops were launched in June this year to give participants the opportunity to come up with concrete proposals that will eventually contribute in outlining a consolidated MID policy, a ten-year Strategy and an Action Plan. The main thrust of the MID policy was the setting up of six thematic working groups which debated on themes covering the five Es of the MID, namely Energy, Environment, Education, Employment and Equity. Each working group was similarly structured and made up of a balanced representation of members from the Government, NGOs, trade unions, private sector and persons knowledgeable in the field. Taking into consideration the national MID vision, the working groups have accordingly made recommendations with regard to the formulation of the MID Policy, Strategy and Action Plan. In the course of the workshops, the working groups identified concrete and coherent recommendations outlining the MID project. The proposals of the six working groups will be entrusted to a team of consultants to be appointed in a near future. ENERGY; REDUCING CONSUMPTION This Working Group (WG) focused on the integrated management of Energy issues is closely linked to Climate Change Mitigation. The topics addressed were as follows: Energy sources, Transport, Buildings, Industrial/Manufacturing processes and Land use. The WG 1 is of the opinion that the following are non-MID: 24/7, 2 million tourists in 2020, triple GDP to 1 trillion rupees in 2020. The group made several recommendations, some of which are: use of sustainability indicators, instead of GDP, to gauge the progress of the Republic towards the MID vision; a study to assess the feasibility conditions of capping the number of vehicles in Mauritius and the carrying capacity of the Mauritian road network by 2020. The group also suggests that the mass transport system should be introduced without delay and be operational by 2020, as it

“

Given the threats that high fossil fuel prices and supply interruptions pose to our economy and way of life, it is vital to decouple our economy from them as quickly as possible. Peak oil occurrence, as well as climate change, are additional compelling reasons. Contingency plans have to be drawn up to cope with significant interruptions or reductions in petroleum-based fuel imports

would reduce the number of cars on the roads. It should be powered with clean energy sources in line with MID. Car pooling should be promoted by introducing toll based on car occupancy by 2015. Cycle and pedestrian paths should be introduced and selected roads be converted for pedestrian use only. All petroleum and coal imports for local consumption be displaced by


FAO AIMS AT STABILITY IN FOOD PRICES The following activities shall be organized by the Ministry of AgroIndustry and Food Security at the Sir Seewoosagur Ramgoolam Botanical Garden, at pamplemousses, from 14 to 17 October

2011 to commemorate the World Food Day: exhibitions and displays of products of the agro-industry sector; demonstration and dissemination of information on production techniques; a conference

on the theme “Food Prices - From Crisis to Stability”; sale of agricultural products; and a culinary show. The theme for the World Food Day 2011 is: “Food Prices From Crisis to Stability”.

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Education, key driver and dynamic concept

local sustainable substitutes by 2040. « Given the threats that high fossil fuel prices and supply interruptions pose to our economy and way of life, it is vital to decouple our economy from them as quickly as possible. Peak oil occurrence, as well as climate change, are additional compelling reasons. Contingency plans have to be drawn up to cope with significant interruptions or reductions in petroleum-based fuel imports », stipulates the Group.

capacity of every ecosystem for different activities. Another interesting proposal relates to the renaming of MID to « Maurice Iles Durables » (MisDs) since the vision applies to the entire Republic of Mauritius, and due importance must be accorded to the outer islands and other islets.

implementation of the sewerage master plan should be improved to include factories, new construction and development. The quality standards for treated waste water should be enhanced with compulsory standards of waste water. »

EMPLOYMENT; GREEN ECONOMY AND GREEN GROWTH The fourth working group came to ENVIRONMENT; the conclusion that the bulky tasks set TONING DOWN POLLUTION out by the MID cannot be underTaking into consideration the diffe- taken by one ministry only. It prorent fields which generate pollution, poses the setting up of a MID ENVIRONMENT; ENACTMENT OF A the working group has finalised seve- Commission, a Consultative Group BIODIVERSITY ACT The WG is of opinion that the exist- ral proposals to help make the coun- and a bi-partisan Parliamentary Coming legislations contain discrepancies, try « pollution free ». Some of these mittee that will act as three main enwhich make it difficult for authorities are: the introduction of an air quality tities having specific responsibilities to to achieve the standards set for the index in Mauritius and Rodrigues be- achieve the MID vision. The WG preservation and conservation of the cause fuel containing lead and high also pointed out that there are diffienvironment. It therefore recom- sulphur level are polluants; quality of culties in trying to define what really mends the development and promul- Fuel must be enhanced and a cate- is « green » - be it « green economy »or “green jobs”. It therefore suggests gation of a single more in-depth studies and analyBiodiversity Act. The latter sis to define the concept. Alwill encompass all the vari- The GRI reporting framework is a tool that though companies are required ous facets of the country’s terrestrial and aquatic bio- sets out proper indicators for organisations to report annually on the sustainability of their activities, the diversity, including its pro- to develop and improve on. It is noted that tection, management, to date, no Mauritian company has actual reporting mechanism preservation and use for the does not give a real picture of the benefit of one and all. The implemented the GRI reporting framework extent to which sustainable degroup further proposes that velopment issues are being ada new Ministry be created - the Min- gory « A » Diesel introduced; traffic dressed within the organisation. « The istry of Ecology and Sustainable De- congestion be reduced and peak time GRI reporting framework is a tool that velopment - “to be responsible, inter eliminated by decentralization of ac- sets out proper indicators for organisaalia, for all the various aspects of the tivities away from the capital, and in- tions to develop and improve on. It is identification, investigation, archiv- troduction of flexi-time and home noted that to date, no Mauritian coming, study, management, preservation working. A special environmental pany has implemented the GRI reporand sustainable utilisation of ecosys- fund should be created to finance en- ting framework », noted the WG. tems in all sectors of the eco-nomy. » vironmental and conservation proHowever, consensus was not The Environmental Impact Assess- jects. The burning of sugar cane prior reached on the following issues: 24/7 ment (EIA) requirements has been to harvest must be stopped through Economy, Duty Free Island, Pricing criticised for not specifying whether Regulation, also suggests the report. of Utilities and Existing Labour Lethe mention of « carrying capacity of As regards waste water, the group sug- gislations. The local resources of the the site » refers to the carrying capa- gests the following, amongst others: country were thought to be insufficity of the natural habitat/ecosystem. « In the short term, by 2015, all exist- cient to meet the needs of a 24/7 The group suggests that detailed ing Regulations with respect to waste economy in terms of energy and scientific studies be conducted on in- water should be enforced to have a more human resource, and whether the vestigating the ecosystems in depth effective, efficient waste water manage- Duty Free Island is MID or non with a view to estimating the carrying ment in line with the MID policy. The MID-compatible.

Much emphasis is being laid on education, and the concept of Education on Sustainable Development seems to be a dynamic one. Education for sustainability can reach the Mauritian citizens through several media: at schools, at the workplace and in the community. The working group formulated proposals in order to promote an education for sustainability taking into account these particular needs. The main recommendation is the need to review the formal education sector in terms of retention, curriculum, and opportunities, so as to cater for a holistic development of the child. « In order to achieve this, the proposals also addressed the need to consolidate and update the supporting sectors on which the success of the educational sector depends, namely; infrastructural framework, legislation, sensitisation, empowerment and capacity building. » In short, the group suggests the re-orientation of the education system and setting up of a specialised institution to promote issues of sustainability in school, at the work place and in the community. It also proposes the creation of clubs for parents to sensitise and empower them to take informed decisions for their family.

Equity: towards a balanced economy Here, the debates were organised around the following key themes: Poverty and Exclusion; Socially-disadvantaged groups; Education; The family, human values and leisure; Work; and Governance and NGOs. Several gaps were noted. The difficulty to identify the ‘real poor’ given that there is no objective criterion established; the inability of the present framework to cater effectively for those in need; the duplication of poverty-alleviation programmes; the pauperisation of the middle class and; the palliative solutions generally proposed by politicians to fit within an electoral time frame. When it came to the socially disadvantaged groups, the WG voted for the need to proclaim the Equal Opportunities Act; the setting up of integrated housing projects, the inclusion of anti-discriminatory statements and measures in professional codes of ethics and laws and the setting up of a comprehensive master-plan for the differently-abled. Also, the Working Group came to the conclusion that NGOs and other civil society organisations are not properly empowered. As such, the present legal framework has to be reviewed and proper policies be designed.


FORMATION POUR LES PME

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Septembre sera largement consacré à la formation des directeurs et cadres des moyennes et petites entreprises. Les 14 et 15 il sera question de “Business Communication & Customer Care” et “Impro-

ving Productivity through Innovation”. Trois thèmes seront abordés du 20 au 22 : “Occupational Health & Safety”, “Labour laws for SMEs”, “Insurance for SMEs”. Enfin, le 27, le sujet sera : “Financial Planning

for SMEs”. Ce programme de la Small & Medium Enterprises Development Authority (SMEDA) fait partie de la stratégie de l’organisme pour la ‘capacity building’ des PME.

POLITIQUE MONÉTAIRE

L’ÉQUILIBRE DIFFICILE DE LA ROUPIE S’il serait présomptueux d’évoquer à l’heure actuelle un tsunami économique, il va sans dire que le monde passe par une nouvelle phase de crise alors qu’il sort à peine de convalescence après les turbulences de 2008. Dans ce contexte coupe-gorge, la roupie est plus que jamais au centre des débats. Notre monnaie a-t-elle les atouts nécessaires pour affronter la tempête imminente ? La vieille dame de 134 ans n’a, semble-t-il, pas encore dit son dernier mot… | ROY NEERAYE LA QUESTION attise actuellement les passions dans le milieu des affaires. Alors que la Banque centrale s’évertue à maintenir une roupie forte, contrôle de l’inflation oblige, les entreprises engagées dans l’export reviennent avec insistance sur la nécessité de revoir le taux de conversion de la roupie. Une table ronde organisée la semaine dernière à l’initiative de la Mauritius Export Association (MEXA) a permis de remettre les choses dans leur juste perspective. Dans une présentation, Guillaume Hugnin, président de la MEXA, a une nouvelle fois appelé les autorités à revoir la politique monétaire du pays. Pour le président de la MEXA, une roupie trop forte nuit gravement à la santé financière du pays. Illustrant ses propos par la dynamique économique qui a caractérisé l’économie du pays dans les années 80 et 90, Guillaume Hugnin dira qu’à l’époque, une politique monétaire saine a favorisé l’essor économique en promouvant l’investissement et en assurant de facto la création d’emplois. Or, de nos jours, le constat peut paraître accablant : pour le président de la MEXA, les signes d’un ralentissement de l’activité économique sont apparents. Le déficit du compte courant, qui tourne autour de 10 % du produit intérieur


LES PME MONTRENT LEUR SAVOIR-FAIRE Les petites et moyennes entreprises occuperont la grande salle du Centre Swami Vivekananda, Pailles, du 1er au 4 septembre. Ce sera la sixième édition de leur foire annuelle. Les participants profiteront de cette activité

pour présenter au public tout leur savoir-faire. De plus, les institutions telles que la Banque de Développement (DBM), le Mauritius Standards Bureau et Enterprise Mauritius seront aussi de la partie. Des conférences ou-

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vertes au public sont également prévues. Innodis parlera de la franchise et la DBM de l’accès aux financements. Cette foire est organisée par la Small and Medium Enterprises Development Authority (SMEDA).

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POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS

brut, en est une illustration. Cette situation, couplée à d’autres facteurs, pourrait voir un déclin de nos réserves en devises étrangères, prédit l’homme d’affaires. REVOIR LA POLITIQUE FISCALE Il justifie sa position par rapport à la valeur monétaire de la roupie en expliquant que dans l’environnement actuel marqué par une féroce compétition, il est difficile pour les exportateurs d’offrir des produits à des prix compétitifs par rapport à leurs concurrents sur le marché international. Shailendra Ramgoolam, du cabinet Ernst & Young, étayera à quelques détails près les mêmes propos. Pour lui, il est impératif que les autorités revoient leur politique fiscale, en particulier en ce qu’il s’agit de l’impôt sur le revenu, pour les particuliers comme pour les compagnies. Pourtant, tout indique que la Banque de Maurice n’est pas près de fléchir sur sa politique monétaire. Il faudra certes attendre le 12 septembre prochain,

Il s’en fallut de peu que la monnaie mauricienne soit le dollar. Pas le billet vert tant chéri des Américains, mais un dollar bien à nous, le dollar mauricien, dont l’existence se résumera à un demisiècle. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, il fut un temps où des Mauriciens trimballaient dans leurs bourses des dollars. Et pas n’importe lesquels. Il s’agissait de monnaies frappées à Londres, en 1820, à la demande du gouvernement colonial de Maurice. Le dollar mauricien était disponible en trois dénominations, de 1/4, 1/8 et 1/16, et était frappé en pièces d’argent. La valeur de ce dollar mauricien était alignée sur celle du dollar espagnol et portaient le nom de ‘Anchor Dollars’ en raison de l’ancre qu’il arborait côté face. En 1822 apparaîtra une nouvelle dénomination. Le dollar mauricien s’enrichit alors d’une pièce de 1/2. Cette monnaie, qui valait deux roupies indiennes de l’époque, sera la devise du pays jusqu’en 1877, année de l’apparition de la roupie mauricienne, après un bref intermède de la roupie indienne, monnaie dont l’usage se répand dans le pays avec la vague d’immigration des travailleurs engagés.

Tout indique que la Banque de Maurice n’est pas près de fléchir sur sa politique monétaire. Il faudra certes attendre le 12 septembre, quand le Monetary Policy Committee se réunira, pour savoir la position de la Banque centrale sur la question. Mais, déjà, Rundheersing Bheenick s’est voulu clair : il faut maintenir une roupie forte quand le Monetary Policy Committee se réunira, pour savoir la position de la Banque centrale sur la question. Mais déjà, dans son intervention à la table ronde de la MEXA, Rundheersing Bheenick s’est voulu clair : il faut maintenir une roupie forte. Logique dans une tentative de contrôler l’inflation dans le pays. Pour le gouverneur de la Banque centrale, contrôler la poussée inflationniste demeure la priorité. Il dira d’ailleurs, à l’occasion de la table ronde, que le rôle de la Banque centrale est de garantir un développement économique balancé. Pour ce faire, la Banque centrale ne peut revoir la politique monétaire pour fa-

ELLE EN fait tourner des têtes. Depuis son introduction en 1877, la roupie mauricienne a connu un riche parcours, malgré des hauts et des bas. C’est dans les années 70 que la devise mauricienne commence à s’affirmer avec le boom sucrier. Elle va consolider sa position dans les années 80 avec le développement économique que connaît le pays. Dans son discours à la table ronde de la MEXA, Guillaume Hugnin a d’ailleurs fait ressortir que les années 90 suivent la même tendance, portées par la croissance phénoménale enregistrée dans les années 80. La roupie est alors à l’apogée de sa gloire, d’autant que Maurice, à cette époque, change de statut, passant de la catégorie des pays les moins développés à celle des pays nouvellement industrialisés. La monnaie centenaire résistera cependant aux assauts de la crise économique qui marque la fin de la première décennie du 21e siècle. De nos jours, bien que la Banque centrale maintienne une roupie forte,

voriser les importateurs car, ce faisant, elle risque fort de pénaliser les importateurs. TROUVER LA BONNE ÉQUATION La hache de guerre est donc loin d’être enterrée et les appels pressants des exportateurs pour trouver une politique adéquate butent sur la recherche d’un équilibre difficile à maintenir : favoriser l’exportation tout en maintenant l’inflation à un niveau « acceptable ». Guillaume Hugnin n’est cependant pas de cet avis. Il en veut pour preuve la situation économique dans les années 80. La croissance économique et le boom que connurent plusieurs secteurs ne

voulaient pas dire qu’il n’y avait pas d’inflation. Mais, la croissance au niveau des revenus permettaient de compenser toute hausse de prix. On n’en est certainement pas au bout. La question de la politique monétaire fera toujours des mécontents, de quelque bord qu’ils soient. Et, le 12 septembre prochain, que le Monetary Policy Committee décide de revoir le Repo Rate, à la hausse ou à la baisse, des voix se feront entendre pour décrier la politique monétaire. Ce qui n’est pas sans rappeler un chapitre de « Comment vivre à l’île Maurice en 25 leçons », ouvrage d’Yvan Lagesse paru à la fin des années 70, qui portait ironiquement le titre « La roupie est toujours de boue ». En espérant que la roupie de 2011 saura se maintenir à flot et ne sombrera justement pas dans la gadoue…

LES HAUTS ET LES BAS DE LA ROUPIE la monnaie locale se déprécie souvent face aux mastodontes que sont l’euro et le dollar américain. Elle ne s’en sort guère mieux face à la roupie indienne, et certains observateurs avancent même que les deux monnaies seront à parité dans les années à venir. BRÈVE EXISTENCE DU BILLET DE RS 20 Au cours de son histoire, la roupie connaîtra moult changements, avec l’apparition de nouvelles dénominations et la disparition de certaines autres. Certaines dénominations, comme la pièce de 25 sous – la roupie valant 100 sous – disparaîtront à jamais alors que d’autres feront une réapparition au fil des émissions. Depuis 1966, l’émission de la monnaie locale est la responsabilité de la Banque de Maurice. C’est en 1967 que cette institution émettra ses premiers bil-

lets, de Rs 5, Rs 10, Rs 25 et Rs 50. Au cours des années 80, d’autres dénominations apparaîtront et aux billets existants viennent s’ajouter ceux de Rs 100, Rs 200, et un peu plus tard, ceux de Rs 1 000 et de Rs 500. Le billet de Rs 25 disparaîtra au profit de celui de Rs 20 qui ne fera cependant pas long feu. Les billets et pièces en usage actuellement datent, eux, de 1999. Leur émission, une année plus tôt, provoquera une tempête en raison du changement des libellés sur les billets. L’émission de 1999 verra s’ajouter un nouveau venu, le billet de Rs 2 000. Entretemps, les billets de Rs 5 et Rs 10 ont cédé la place aux pièces de monnaie de même valeur. Une pièce de Rs 20 verra le jour en 2007. Le plus petit billet de banque dans le pays est désormais celui de Rs 25.


MADAGASCAR AURA SA ‘COMPETITION COMMISSION’

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Le nouvel organisme sera connu comme le Conseil de la concurrence (CC). Il veillera au respect des règles édictées et au bon fonctionnement des marchés concurrentiels, indique la ministre du Commerce Rinasoa Irène Eva Razafi-

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mandimby. Le ministère du Commerce indique que la création de ce Conseil de la concurrence a été entérinée par le conseil du gouvernement de la transition malgache le 16 août dernier. Le Conseil de la concurrence sera un organe in-

dépendant qui exercera une action de contrôle et de sanction des pratiques anticoncurrentielles collectives, à savoir les ententes, les abus de position dominante, les concentrations économiques et les monopoles.

RÉSEAUX SOCIAUX

DANS LE MONDE FABULEUX DU MARKETING Si, à l’origine, les réseaux sociaux sont nés d’une volonté de réunir des personnes partageant des intérêts communs, petit à petit, ils sont devenus des instruments grâce auxquels les entreprises vantent leurs produits ou services. La campagne du Voyageur, nouveau venu dans le paysage local des voyagistes, illustre bien cette tendance. Avec plus d’un demi-milliard d’utilisateurs, Facebook est en effet une plate-forme de choix pour la publicité ciblée | PM LANCÉ EN 2004, le phénomène Facebook mettra quelques années avant d’atteindre les côtes mauriciennes. Depuis, toutefois, il ne se passe guère un jour sans que les internautes mauriciens ne se connectent à ce réseau, histoire de conter leurs déboires ou de partager des anecdotes de leur vie quotidienne avec leurs ‘amis’. Pour les entreprises, Facebook sert un dessein autrement plus lucratif. Car, Facebook, comme d’autres réseaux sociaux, permet la publicité ciblée. Le tout gratuitement. Il suffit pour une entreprise de créer une page sur le réseau social pour atteindre son cœur de cible. Si, éthiquement, la chose peut être vue d’un mauvais œil, stratégiquement, elle n’est que très logique. Avinash Meetoo, informaticien et directeur de Knowledge Seven, souligne d’abord l’universalité de Facebook. « C’est un phénomène mondial qui relie les gens de tous âges et de tous bords, et leur permet de communiquer sans tenir compte de la séparation géographique », rappellet-il. Les utilisateurs y échangent librement des informations et des contenus allant des photos aux vidéos, en passant par mille autres frivolités. « Ce libre accès virtuel en fait un outil fascinant à la fois pour les utilisateurs et les entreprises. À Maurice, où le nombre d’utilisateurs a déjà atteint les 300 000, soit un quart de la population, il est aisé de comprendre l’engouement des entreprises à utiliser ce réseau pour promouvoir leurs produits ou services », ajoute notre interlocuteur. « MARKETING SYNERGÉTIQUE » Moshin Moossa, vice-président de la compagnie Le Voyageur, qui organise en ce moment l’une des plus grandes compétitions qu’a connues le pays sur Facebook, va plus loin. Pour lui, ce réseau social est désormais incontournable pour toute entreprise, quel que soit son secteur d’activité. La popularité de Facebook se traduit pour lui par un vaste potentiel sur le marché local. Le concours lancé par Le Voyageur tient d’ailleurs compte de ces paramètres. Insidieusement, les responsables de la compagnie souhaitent valoriser la langue française et inciter plus de gens à utiliser le français comme moyen d’expression. Facebook n’est, de ce point de vue, que le

À l’inscription, quand l’utilisateur complète son profil (âge, profession, lieu de résidence, diplômes, statut marital, centres d’intérêt...), il fournit une mine d’informations aux annonceurs potentiels. Ces annonceurs eux, ont droit à un régime particulier que garantit la clause de confidentialité que tout utilisateur doit accepter pour utiliser le réseau

tremplin de cette stratégie que Moshin Moossa appelle « marketing synergétique ». En gros, il s’agit de réunir un maximum de partenaires autour d’un thème central afin de promouvoir une idée, un événement, voire un produit. Et, de l’avis de certains, c’est dans cette logique que se trace désormais l’avenir du réseau social. Dans les années à avenir, selon Avinash Meetoo, Face-


100 000 TEXTOS ENVOYÉS AUX PARENTS De février à ce jour, 100 000 SMS ont été envoyés aux parents dont les enfants se sont absentés de l’école. Le « e-register » a été lancé sur une base pilote en 2010. 82 collèges d’Etat et 25

établissements privés y ont adhéré. Selon ce programme, le parent est informé par sms lorsque son enfant ne se présente pas à l’école. Chaque absence est enregistrée, et d’un simple clic le

parent qui a consenti à y être enregistré est immédiatement informé. Si l’étudiant s’est entre-temps présenté en retard, un second sms est envoyé au parent pour l’en informer.

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FACEBOOK INVITE AU VOYAGE GRAMMATICAL Le Voyageur Travel & Tours et l’Institut français de Maurice ont lancé jeudi ce qu’ils appellent « La Plus Grande Compétition Facebook De Maurice ». Rencontrant la presse à l’occasion, Moshin Moossa, viceprésident de la compagnie Le Voyageur, dira que les participants de cette compétition doivent rédiger un essai relatant soit un voyage réel, soit un voyage imaginaire effectué dans un pays étranger. Une rédaction qui doit tenir en 100 mots. Bien évidemment, toute faute d’orthographe sera sanctionnée. Elise Mignot, directrice-adjointe de l’Institut français de Maurice, justifiera le choix de Facebook en disant qu’il est le réseau social le plus développé, le plus connu et le plus utilisé à Maurice. Pour elle, c’est un outil idéal pour lancer cette compétition et accueillir un grand nombre de participants. Les organisateurs espèrent atteindre au moins 10 000 inscriptions. Elise Mignot affirme aussi que ce sera l’occasion pour les Mauriciens de prouver leur talent d’écriture en français avec, à la clé, divers prix, dont des voyages gratuits. La compétition est parrainée par Radio Plus, Air France, British American Investment et South African Airways. La date limite pour les inscriptions est le 25 septembre.

UN TROMBINOSCOPE À ÉCHELLE PLANÉTAIRE MILLIARDAIRE. Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, a bâti sa fortune sur une idée relativement simple : connecter entre eux les étudiants de l’université d’Harvard sur un réseau d’amis où tout ou presque peut se dire

book sera appelé à changer la manière dont le commerce fonctionne dans le sens qu’il représente des données statistiques évolutives qui constituent une manne pour les études de marché et autres campagnes ayant comme cible diverses catégories de consommateurs. Symbole inéluctable de la société de consommation, Facebook, avec ses 500 000 nouveaux membres enregistrés chaque jour, reflète cette envie à échelle humaine de toujours vouloir plus et de toujours tout faire pour avoir davantage. Pour l’utilisateur lambda comme pour l’entreprise, Facebook est désormais le lieu de rendez-vous et le panneau publicitaire par excellence où chacun, à sa manière, trouve son compte. LE PRIX DE LA GRATUITÉ Mais, l’affaire reste possible en grande partie pour des questions de coût. Facebook, depuis son lancement, est gratuit. Javed Bholah, directeur de communication du groupe British American Investnent (BAI), est catégorique : « J’y réfléchirai à deux fois avant d’utiliser Facebook comme plate-forme pour organiser une activité s’il devient payant ». Un avis que partagent de nombreux utilisateurs du réseau social. Ainsi, Frédéric Chavry, manager du restaurant Lambic, à Port-Louis, estime que l’équation est toute simple : la popularité de Facebook est directement proportionnelle à sa gratuité. Cette gratuité, promise et due aux utilisateurs – Facebook annonce, dès l’inscription, que l’utilisation du réseau est gratuite et le restera à jamais – est compensée par les revenus qu’engrange l’opérateur du réseau grâce à la publicité. Celle-ci est quasiment sa seule

Ce libre accès virtuel en fait un outil fascinant à la fois pour les utilisateurs et les entreprises. À Maurice, où le nombre d’utilisateurs a déjà atteint les 300 000, soit un quart de la population, il est aisé de comprendre l’engouement des entreprises à utiliser ce réseau pour promouvoir leurs produits ou services

source de revenus et pour maintenir la gratuité des services, Facebook doit engranger une quantité énorme de publicités. Si on fait les comptes, chaque utilisateur représente une moyenne de 3 à 4 dollars par an pour le site. Pour être plus précis, ce sont les données personnelles fournies au moment de l’inscription qui permet de récolter cet argent. En effet,

selon les préférences affichées par l’utilisateur, il verra se défiler sur sa page une litanie de publicités à chaque nouvelle connexion. Il s’agit, bien entendu, de publicité ciblée. À l’inscription, quand l’utilisateur complète son profil (âge, profession, lieu de résidence, diplômes, statut marital, centres d’intérêt...), il fournit une mine d’informations aux annonceurs potentiels. Ces annonceurs eux, ont droit à un régime particulier que garantit la clause de confidentialité que tout utilisateur doit accepter pour utiliser le réseau. Grâce à sa batterie de serveurs informatiques – 60 000 au dernier pointage en juin 2010 – et à l’aide de savants algorithmes mis au point par ses ingénieurs, Facebook peut se servir des données stockées à sa guise. Une marque de sport veut toucher les fans à l’île Maurice ? En deux temps, trois mouvements, le réseau identifie pour elle les 300 000 utilisateurs de 18 à 50 ans qui ont mentionné leur passion du ballon rond. La force de Facebook comme outil marketing se décuple au vu des 650 000 profils différents qui y ont élu domicile. Comme l’a suggéré une des personnes rencontrées dans le cadre de ce dossier, Facebook est la tendance du moment, et tout le monde veut y participer, rendant le réseau social plus populaire que jamais. Pour les annonceurs, c’est là une facette à ne pas négliger. En quelques années, il ne fait guère de doute que Facebook sera la plateforme publicitaire la plus importante au monde, reléguant au second plan la publicité à la télévision ou sur les fameux ‘billboards’.

4 février 2004. Un jeune étudiant américain d’une vingtaine d’années, Mark Zuckerberg, décide de créer un réseau social. Le fruit de ses efforts s’appellera, dans un premier temps, « thefacebook.com ». Une première version lancée grâce à l’aide de ses amis Dustin Moskovitz, Eduardo Saverin et Chris Hughes. A cette époque le fondateur Mark Zuckerberg n’avait pas idée de l’ampleur que Facebook allait prendre. Tout d’abord au début de la naissance du réseau social, ce dernier était limité aux étudiants de l’université Harvard et le site avait comme mission de permettre aux étudiants de partager entre eux les photos prises durant leur année scolaire. Mais dès le premier mois, le succès commençait à pointer le bout de son nez car plus de la moitié de la population des étudiants de première année de la prestigieuse université étaient inscrits sur le service. La progression fut rapide et l’innovation de Facebook entrait dans les plans de Mark Zuckerberg. Rejoint par un programmeur et un graphiste, la société s’élargissait dans plusieurs universités à travers les EtatsUnis, le Canada et en Colombie. Le succès fut instantané car en l’espace d’un mois, plus de la moitié des étudiants de l’université Harvard avaient un profil sur ce site et pouvaient alors faire des liens entre leurs camarades de classe et même entrer en contact avec d’autres étudiants à travers la planète. Les années passent mais ne se ressemblent pas pour Mark Zuckerberg. En 2005 il décide d’investir pour faire de Facebook un réseau officiel. Finalement, c’est le 26 septembre 2008 qu’il décide de l’ouvrir au grand public en visant particulièrement les jeunes à partir de 15 ans disposant d’une adresse email. Et, depuis ce jour, il est devenu le site de ‘socialisation’ le plus populaire de la planète. Le pari était fou. 200 000 000 d’utilisateurs en moins de trois ans, il fallait le faire. Ce n’est pas pour rien que le petit étudiant est maintenant le plus jeune milliardaire au monde.


LA TÉLÉ AU SERVICE DE L’ÉCONOMIE

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BLING BLING MERCREDI 31 AOÛT 2011

Business Africa passe sur la chaîne 2 de la MBC chaque lundi, à 18 heures. Créé en juin 2000, diffusé sur une quarantaine de chaînes de télévisions africaines, ce magazine a pour vocation de participer au développement

en Afrique, diffusant des informations sur les économies locales, nationales et régionales, sur le monde des affaires et sur celui des investissements en faveur du continent. Bénéficiant du soutien de la Commission

PORT CHAMBLY

VENISE s’installe à Le Goulet

européenne, Business Africa veut aussi pomouvoir une nouvelle image du continent africain et de ses acteurs, mettant en relief les initiatives qui contribuent au développement économique et social du continent

Un village de style vénitien dans le nord-ouest d’une île tropicale. C’est ce qu’ont créé les promoteurs de Port Chambly. Touristes et Mauriciens y sont conviés pour des rendez-vous gustatifs, des séjours inoubliables et des animations musicales fortement teintées de jazz… le tout dans un cadre splendide | DB DIFFICILE, À Port Chambly, de ne pas marcher les yeux rivés au sol. Dès que vous mettez les pieds dans ce petit bout de Méditerranée à Maurice, les dalles en pierres rouillées vous sautent aux yeux. Puis, petit à petit, vous découvrez les ruelles étroites, les petits ponts, les arches, les puits, les cascades d’eau et le clocher, pour ne parler qu’eux, qui composent ce village où l’ocre et la terracotta volent la vedette. Vous pourrez demeurer ainsi des heures et des heures, à admirer la vue resplendissante du village, tout en dégustant un bon repas dans un des deux restaurants. Ou alors faire un tour sur la rivière Le Goulet, qui fait face à Port Chambly. Que vous soyez résident du village ou de l’hôtel, ou alors de visite, vous pourrez ainsi profiter de l’atmosphère reposante qui y règne. « Les neuf promoteurs ont voulu que Port Chambly soit un projet familial. Ils ont opté pour la conception d’un village avec de nombreux villas, dont certaines baignent sur la rivière », explique l’élégante Nadège Liaboeuf, Reservation and Marketing Coordinator de Port Chambly. En cet après-midi de jeudi cependant, elle fera office de guide. D’emblée, elle fait ressortir que si les promoteurs du projet visent surtout le marché international, les Mauriciens n’ont pas pour autant été oubliés. La location de villas pouvant accueil-

CADRE. Le décor idyllique n’est pas sans rappeler la ville romantique de Venise, en Italie


LÉGER RECUL DU DÉFICIT COMMERCIAL L’économie a enregistré, en juin dernier, un déficit commercial relativement moindre. Il a baissé de 28,4 % comparativement au mois précédent et de 12,7 % comparativement à juin 2010. Cette baisse est le résultat d’une timide progression des exportations combinée à un léger repli des importations.

En juin 2011, le volume des exportations s’est établi à Rs 6,2 milliards, contre Rs 5,9 milliards au même mois en 2010. Pour ce qui est des importations, un petit recul a été enregistré d’une année à l’autre avec Rs 10,9 milliards d’achats en juin 2011 contre Rs 11,4 milliards en juin 2010.

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CHARME. Le sourire de Nadège Liaboeuf reflète l’atmosphère qui règne à Port Chambly

PRIX ET TARIFS

lir quatre personnes est ainsi ouverte à tous. Il vous en coûtera Rs 6 000 par nuit. Notre coup de cœur est la villa 204, située rue de La Bergerie. Dès que vous poussez la porte d’entrée, vous êtes dans le salon, où de jolis sofas aux couleurs marron, beige et orange ont été disposés. A votre droite, une petite cuisine équipée a été aménagée afin de permettre aux clients de préparer leurs repas. A côté, c’est la salle à manger. Et là, surprise ! Devant nos yeux ébahis se dévoilent de petites cascades. « Les résidents peuvent prendre leurs repas en admirant ces jets d’eau et une végétation tropicale », nous explique Nadège Liaboeuf. Après nous être remis de cette agréable surprise, qui nous a fait oublier qu’on n’est qu’à dix minutes de notre assourdissante capitale, nous poursuivons la visite de la villa. A l’étage, deux chambres et deux salles de bains ont été aménagées. Nadège Liaboeuf explique qu’en louant cette villa, les clients peuvent aussi profiter des activités qui sont proposées au village. Ils peuvent ainsi louer un bateau-navette pour se promener sur la rivière Le Goulet ou visiter Le Barachois. Ils peuvent également piquer une tête dans la piscine. Bientôt, nous annonce notre guide, deux salles de massage ouvriront pour étoffer la gamme d’activités proposées. Question restauration, les clients des villas peuvent préparer leur propre repas ou se

Notre coup de cœur est la villa 204, située rue de La Bergerie. Dès que vous poussez la porte d’entrée, vous êtes dans le salon, où de jolis sofas aux couleurs marron, beige et orange ont été disposés. A côté, c’est la salle à manger. Et là, surprise ! Devant nos yeux ébahis se dévoilent de petites cascades rendre au restaurant Nid d’Pie. Situé au rezde-chaussée de l’hôtel, sous le clocher, ce restaurant vous propose le meilleur des cuisines mauricienne et internationale. Il est ouvert pour trois services, le petit -déjeuner buffet, de 7 heures à 10 heures, le déjeuner, de midi à 14 heures, et le dîner, de 19h30 à 22 heures. Ce restaurant peut accueillir jusqu’à 70 couverts répartis entre intérieur et terrasse, en bord de piscine. Quant aux clients qui ont un faible pour les mets italiens, le restaurant Mona Lisa vous accueillera à bras ouverts. Au menu : spécialités italiennes en buffet et menus dégustation (de Rs 900 à Rs 1 500) ou à la carte, pour vous faire voyager à travers les saveurs de la cuisine traditionnelle régionale italienne. Le chef venu directement d’Italie se fera un plaisir de concocter pour vous des

pizzas, des tagliatelles… Le Mona Lisa est ouvert pour le déjeuner de 12h30 à 14h30, et pour le dîner, de 20 heures à 22h30. Il peut accueillir jusqu’à 70 couverts entre intérieur et terrasse donnant directement sur la place de Port Chambly, qui surplombe une partie du village et la rivière. Nadège Liaboeuf tient à souligner que même si vous ne logez pas sur place, Port Chambly sera heureux de vous accueillir pour y déguster un bon plat. Le prix est de Rs 1 000 par personne pour le dîner du samedi soir et Rs 800 par adulte et Rs 250 par enfant pour le buffet italien du déjeuner de dimanche. De plus, chaque week-end, des animations sont proposées. C’est Dean Nookadu qui s’occupe de la programmation et les jazzmen y sont régulièrement à l’honneur. Les dimanches, des musiciens accompagnent également le brunch proposé aux fins gourmets. Port Chambly, c’est aussi une salle de conférences équipée et deux salles de sousconférence. Les promoteurs ne lésinant pas sur les moyens pour plaire à la clientèle, un centre sportif comprenant une piscine, une salle de gym et deux courts de tennis verra bientôt le jour. Bref tout un programme qui ne pourra que ravir les clients.

Inauguré le 4 décembre dernier, Port Chambly, qui s’étend sur 38 arpents, comprend 241 villas individuelles, 27 villas Real Estate Scheme (RES) et un hôtel de 42 chambres. Des 241 villas, plus de 90% ont été vendues. Elles sont d’une, deux ou trois chambre(s). Question prix, un studio coute Rs 4,8 millions et une villa de deux chambres entre Rs 7,5 Rs 8,5 millions. Quant aux villas RES, il faut compter, au minimum, 250 000 euros. Jusqu’ici, deux de ces résidences de luxe ont trouvé preneur. L’une est habitée et l’autre sert de résidence secondaire. Pour les Mauriciens qui souhaitent tout simplement passer quelques jours dans ce cadre idyllique, sachez que le tarif spécial pour les locaux à l’hôtel est de Rs 4 980 par nuit pour deux personnes, en demi-pension, dans des chambres standard. Pour les suites, il faut compter Rs 5 980 pour deux personnes. Le tarif ‘corporate’ est quant à lui de Rs 3 500 par personne en demi-pension

ACADÉMIE DE MUSIQUE, DÉBATS ET FLÂNERIES C’est grâce aux directives de Geoffroy de Geyer d’Orth que Port Chambly vit sa vie de village paisible mais animé. Le General Manager du village, qui vient de prendre ses fonctions, a des idées plein la tête. « Avant, j’étais chez Naïade. Ce projet m’a conquis car il s’éloigne du tourisme traditionnel. Ici, nous mettons en avant un concept de village. Les promoteurs m’ont donné carte blanche, alors je vais faire de ce lieu un endroit vivant », souligne-t-il. La première idée qu’il pense concrétiser est celle d’une académie de musique. Mais Geoffroy de Geyer d’Orth en a beaucoup d’autres. Il compte également organiser des débats, des tables rondes et ouvrir davantage le village au public afin de lui permettre de se balader dans les ruelles et de s’arrêter sur la place du village, où il y aura, à terme, un glacier et un bar de tapas. « Je veux que ce lieu soit typique des villages du sud de la France », avance-t-il. Le General Manager de Port-Chambly est d’avis que les animations ne gêneront guère les hommes d’affaires, car selon lui, après une journée au boulot, ils ne veulent plus être confinés entre quatre murs. Flâner dans les rues, faire des rencontres et se remettre à neuf ne peut ainsi que leur être bénéfique avant de reprendre leur boulot.


LE BALLON ROND RÉUNIT LES ENFANTS

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Le Kids Street Football Tournament organisé actuellement par Multievents est une compétition de football où les parties se jouent sur l’asphalte et durent dix minutes. La prochaine édition régionale aura lieu le dimanche 4

septembre, au centre commercial de Riche-Terre. Le but du tournoi est de donner l’occasion aux enfants d’évoluer en équipe, d’apprendre à assumer leurs responsabilités et de s’épanouir dans la société. Le tournoi est

réservé aux enfants âgés entre 7 et 15 ans. Six équipes seront qualifiées pour la finale, qui se tiendra en mars 2012. Pour participer aux tournois régionaux, inscrivez-vous en contactant Multievents sur le 290 4949.

ÉVÉNEMENTIEL

MULTIEVENTS CRÉE LE BUZZ Depuis trois ans, Sonia Comera a décidé d’être son propre patron. Epaulée par son époux et ses six employées, elle a réussi à faire de Multievents une référence dans le domaine de l’événementiel | DB ORGANISER CONFÉRENCES d’entreprises, salons et événements sportifs avec une pointe de nouveauté. C’est avec cette idée en tête que Sonia Comera a lancé son agence d’événementiel Multievents en 2008. Depuis, sa renommée a dépassé nos frontières, puisque deux branches de la compagnie opèrent en Inde et au Kenya. Pour cette femme qui a le verbe facile, le succès de son entreprise réside en son professionnalisme, l’esprit d’équipe qui règne au sein de cette agence sise à Quatre-Bornes, sa capacité à résoudre les problèmes et le soutien de son époux. Le 9 septembre prochain, Multievents organisera une conférence sur le thème « Creative problem solving and decision making » au Domaine les Pailles. Cette rencontre s’adresse aux responsables de communication. Comme à l’accoutumée, Multievents prendra en main toute la conceptualisation de la conférence, allant du programme aux orateurs en passant par la logistique ou encore le marketing. Les responsables des ressources humaines de différentes entreprises prendront la parole pour évoquer les problèmes auxquels ils ont eu à faire face et comment ils ont réagi. « C’est un nouveau concept et ce sera un moment de partage sur des problèmes concrets », affirme Sonia Comera. DE L’AVIATION À L’ÉVÉNEMENTIEL Notre interlocutrice n’est jamais à court d’idées novatrices. C’est d’ailleurs ce qui lui a permis, au départ, de lancer Multievents. Son premier projet a été la conférence de l’Association of Human Resource Professionals. « C’était la première édition et j’en ai fait une réussite », affirme-t-elle. 200 participants avaient assisté à cette grande première, qui est depuis devenu un événement annuel. Sonia Comera, qui vient d’une famille modeste, a commencé à travailler à 17 ans. Par la suite, elle a économisé des sous afin de financer elle-même ses études dans les domaines de l’aviation et de la gestion. C’est ainsi qu’elle a débuté sa carrière dans l’aviation, chez IBL, plus précisément dans la billetterie. Elle a ensuite rejoint les compagnies Lufthansa et Condor. Après six ans dans le domaine de l’aviation, elle décide de changer d’orientation. C’est ainsi que pendant trois

DEUX BRANCHES INTERNATIONALES Au-delà des frontières mauriciennes, Multivents est présente en Inde depuis l’an dernier, ainsi qu’au Kenya. « Contrairement à Maurice, la Grande péninsule n’est pas un pays limité. Ici, on peut accueillir un maximum de 600 personnes lors d’une conférence, alors qu’en Inde, des milliers de participants font le déplacement. De plus, vu la taille du pays, nous pouvons proposer la même conférence dans plusieurs régions. Cette marge de manœuvre est importante pour nous », précise Sonia Comera, dont la compagnie emploie dix personnes en Inde Multievents est également active au Kenya. La compagnie mauricienne n’y emploie qu’une seule personne, car tout le travail se fait à Maurice. Sur place, Multievents ne compte qu’un responsable commercial. « Le Kenya est un pays émergent et les habitants sont avides de formation », précise Sonia Comera pour expliquer la présence de Multievents dans ce pays.

ans, notre interlocutrice travaillera dans une compagnie offshore française dont l’activité majeure est l’organisation de conférences. Sonia Comera, qui y occupe le poste de responsable de vente, acquiert une grande expérience qu’elle mettra à profit par la suite. Elle est cependant obligée de mettre sa carrière en veilleuse lorsqu’elle dans le monde de l’organisation de contombe enceinte. Mais voilà qu’un ami férences. décide de faire appel à son expertise pour Quelques mois après le lancement de l’organisation d’une conférence. la compagnie, son époux, Kiran DiCe coup du sort sera une révélation naran, s’est joint à elle. « Il a vu que ce n’épour cette habitante de Curepipe : « J’ai tait pas de la rigolade et a décidé d’intégrer adoré ce que je faisais car j’étais le seul Multievents », nous confie Sonia Commaître à bord ». C’est alors que lui vient era. Avant d’ajouter, dans un éclat de rire, l’idée de mettre sur pied Multievents, nom qui s’explique par le fait que Sonia Comera voulait, dès le dé- Notre logo représente le monde et mon part, organiser plusieurs objectif est de faire converger les hommes types d’événements. Une d’affaires à Maurice pour leurs conférences grande ambition, surtout et autres événements quand on considère qu’au départ, elle était seule dans cette aventure, et que son unique outil de que ce n’est pas toujours du gâteau de travail était son ordinateur. travailler avec son époux : « Il ne faut pas que les problèmes conjugaux aient un impact sur le travail ou les employés ». DÉBUTS DIFFICILES Heureusement que le couple arrive à Les débuts de Multievents, en effet, n’étaient guère faciles. La directrice nous faire la part des choses et qu’il fusionne confie d’ailleurs que les femmes entre- également en affaires. « Moi je suis une preneurs ne sont pas souvent prises au experte dans la vente, les relations publiques sérieux. Ce n’est qu’après qu’elles aient et la communication. Mais je n’ai aucune fait leurs preuves qu’elles suscitent confi- expérience en ce qui concerne les stratégies ance et respect. Sa chance à elle a été de de gestion d’une compagnie », avoue Sonia pouvoir convaincre l’Association of Comera. C’est là qu’entre en jeu Kiran Human Resource Professionals de ses tal- Dinaran, qui occupe le poste de CEO de ents, ce qui lui a permis de faire son trou Multievents.

Ensemble, mari et femme ont proposé, les 9 et 10 avril de cette année, le Baby Show, un salon destiné à la famille et qui avait réuni 60 exposants et avait attiré 10 000 visiteurs. Vu le succès rencontré, Multievents travaille déjà sur la prochaine édition. Elle se tiendra en mars 2012, autour du thème « Football for health ». Une thématique d’actualité, puisque Multievents est aussi à l’initiative du Kids Street Football Tournament, qui se tient en ce moment. La grande finale aura lieu en mars prochain. Mais les ambitions de Sonia Comera ne sont pas simples à mettre en œuvre. Elle voulait ainsi donner une plus grande dimension au football à Maurice en faisant venir une légende de ce sport à Maurice pour le Liverpool FC Greatest Moments in Football Gala Night. Malheureusement, cette activité, qui devait se tenir samedi dernier, a dû être annulée. CONFIANCE « Malgré toute notre bonne volonté, seuls 66 billets ont été vendus. Toute l’équipe de Multievents s’est alors réunie, et après mûres réflexions, nous avons décidé de mettre le projet au placard », explique notre interlocutrice. Sonia Comera avoue en garder un petit pincement au cœur, mais aucun regret : « J’ai fait de mon mieux et je ne baisse pas les bras ». Idem pour l’équipe de Multievents. Lorsque Sonia Comera a mis sur pied son entreprise, elle était seule. Trois ans plus tard, six femmes travaillent sous ses ordres. Son époux est le seul élément masculin de l’équipe. « Même si parfois elles ont des sautes d’humeur et m’accusent d’être une dictatrice, je m’entends très bien avec les femmes. Lorsqu’elles sont impliquées dans un travail, elles se donnent à fond », nous confie-t-elle. Difficile de la contredire, vu le succès de Multievents. D’ailleurs, cette mère de deux enfants se sent tellement bien épaulée qu’elle veut pousser l’aventure plus loin : « Notre logo représente le monde et mon objectif est de faire converger les hommes d’affaires à Maurice pour leurs conférences et autres événements ». Fonceuse de caractère, Sonia Comera pense pouvoir atteindre ce but. C’est avec confiance qu’elle se tourne vers l’avenir, car elle sait que si elle travaille dur, elle ne pourra que savourer les fruits de ses efforts.


DIRECTEUR DÉCONTRACTÉ Quand nous l’avons rencontré, Kit Acheemootoo, patron d’une cinquantaine d’employés, était assis dans son immense bureau, où la déco est dominée par le noir. Mais celui qui s’attend à voir un directeur classique, genre costume-cravate, ne peut qu’être surpris. « La

« LA MÉDAILLE d’argent symbolise l’échec. Je ne me pavanerais pas avec. Certains disent que l’important c’est de participer, moi je dis que l’important, c’est de gagner. » Telle est la philosophie de Kit Acheemootoo, directeur du groupe HEAT, qui vise l’excellence dans tout ce qu’il fait. HEAT, pour lui, doit demeurer le numéro un de l’événementiel, ou alors il fermera boutique. Une attitude qui explique pourquoi le groupe bénéficie d’une bonne réputation à Maurice et réussit une percée sur le plan régional. Lorsque nous l’avons rencontré la semaine dernière, Kit Acheemootoo était sur le qui-vive. Idem pour les membres de son équipe. Car mis à part les autres activités du groupe à gérer, il y avait un banquet d’Etat à préparer pour le lendemain. Ils devaient mettre les petits plats dans les grands. Le directeur veillait au grain car l’erreur, chez HEAT, n’est pas permise. « Je me donne à 200 % dans tout ce que je fais », nous confie d’ailleurs Kit Acheemootoo. Si aujourd’hui, le groupe HEAT compte des agences de sécurité, de mannequins, d’événementiel, de voyages et d’import-export, c’est grâce à ce professionnalisme. Son directeur, fier de sa réussite, garde cependant les pieds sur terre. Car avant de connaître le succès, ce trentenaire a dû galérer. C’est malgré tout avec bonne humeur et nonchalance qu’il nous raconte un parcours entamé à l’époque où il n’avait pas un rond en poche. « J’ai commencé à bosser dès l’âge de 14 ans. Ma mère était veuve et j’avais aussi un frère dont je devais m’occuper », raconte Kit Acheemootoo. Ce dernier doit alors concilier ses études au collège St Mary’s et des petits boulot. Il sera tour à tour barman, chauffeur, ‘bouncer’… C’est dans ce dernier domaine qu’il se fera d’abord connaître, les gens faisant appel à lui pour assurer la sécurité lors de fêtes privées. LES RS 101 MANQUANTES La chance allait vraiment tourner en 1997. Kit Acheemootoo nous raconte cet épisode avec beaucoup d’humour : « Je me trouvais au marché central. Un Français a commencé à me prendre en photo. Puis il s’est approché de moi et m’a donné rendez-vous dans son bungalow, le lendemain, pour une séance de photos. J’étais quelque peu réticent, vu que la quantité d’histoires que l’on pouvait entendre à ce sujet. Mais je me suis dit que je devais tenter le coup ». Le lendemain, lorsqu’il se rend au rendez-vous, son hôte lui apprend qu’il est photographe professionnel et qu’il doit réaliser des photos pour une publicité sur des jeans. Ce jour-là, de 6h30 à 16h30, Kit Acheemootoo donne le meilleur de lui-même et saute des dizaines de fois dans la piscine sous l’objectif du photographe. Mais toute la journée, une question titille le mannequin : quelle somme le photographe allait-il lui réclamer pour les photos ? A la fin de la séance, prenant son courage à deux mains, il l’interroge. C’est avec étonnement que Kit

seule et unique fois où j’ai porté une cravate et un costard, on a dû me payer Rs 3 000 et me donner les habits en cadeau », lance-t-il dans un éclat de rire. L’habit ne faisant pas le moine, il dit préférer rester lui-même, c’est à dire franc, honnête, strict et terre à terre.

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De chauffeur à organisateur de banquet d’Etat en pas- Prochaine étape : ouvrir un compte en Lorsque Kit Achemootoo se rend sant par le mannequinat, Kit Acheemootoo connaît une banque. à la banque, on lui apprend qu’il doit dériche carrière. Mais pas question pour le directeur du poser un minimum de Rs 500. Le jeune groupe HEAT de s’attarder sur les succès passés | D B homme fouille dans ses poches. « Je n’avais

HEAT

ÉLÉGANCE ET BUSINESS

Acheemootoo apprend alors qu’il va être rémunéré. « Il m’a remis Rs 1 200. J’étais aux anges. Je me suis dit que j’étais prêt à sauter tout le temps dans une piscine pour une somme pareille », poursuit-il. Par la suite, en maintes occasions, le photographe français fera appel à Kit Acheemootoo pour des séances. Des fois, il lui demandait même de lui trouver d’autres mannequins. « Vu mon réseau d’amis, ce n’était pas la mer à boire », nous confie-t-il. De fil en aiguille, son petit groupe de mannequins et lui vont commencer à se faire connaître, au grand dam des agences concurrentes. C’est alors que la responsable d’une d’entre elles approche Kit Acheemootoo et lui promet monts et merveilles s’il la rejoint. Ce dernier accepte et emmène

avec lui 80 mannequins. Mais les choses vont vite tourner au vinaigre et il va se brouiller avec ses amis pendant quelque temps, avant qu’ils ne se réconcilient. A cette époque, le visage du mannequin inonde le monde de la publicité. Impossible de passer inaperçu, même à l’étranger. C’est ainsi qu’une Réunionnaise va l’approcher pour organiser un défilé à St-Pierre, à l’île sœur. Mais les choses se compliquent pour Kit Acheemootoo : pour les besoins administratifs, il doit être le directeur d’une agence. On est alors en 2001. Apres mûres réflexions, notre interlocuteur choisit le nom de HEAT, un clin d’œil au film éponyme, car ses deux acteurs préférés – Al Pacino et Robert de Niro – y jouent.

que Rs 399 », raconte-il en sou-riant. Impossible de poursuivre les procédures. Cet argent il faudra finalement qu’il aille frapper à la porte de sa mère pour l’obtenir. Après quelques jours, Kit Acheemootoo, accompagné de neuf autres mannequins, font le déplacement à l’île de la Réunion. L’expérience qu’il va y vivre sera plus que positive, puisque de toute sa carrière, celui-ci considère cet événement comme étant le plus important. Il avoue d’ailleurs volontiers que lorsque le maître de cérémonie a annoncé l’agence HEAT, il a ressenti une joie indescriptible. Le mannequin, directeur de compagnie à 21 ans, décide alors de poursuivre dans cette voie. Tout n’est pourtant pas rose, puisqu’il est très difficile de se construire une réputation dans le domaine. D’autant plus que Kit Acheemootoo n’affiche pas une allure de directeur. Monsieur Muscle porte en effet un piercing, des boucles d’oreilles et est vêtu, la plupart du temps, d’un T-shirt moulant et de jeans. Hors de question, malgré tout, de changer de look. DU MANNEQUINAT À LA SÉCURITÉ Pour faire vivre HEAT, Kit Acheemootoo multiplie alors les démarches et s’investit à fond dans son travail pour satisfaire les clients. Les premiers à lui faire confiance seront les agences de publicité P & P Link et Publico. Pour éloigner la concurrence, notre interlocuteur se fait un point d’honneur de toujours payer ses mannequins, même si lui n’a pas un sou en poche. Au fil des années l’agence de mannequins va se faire une place au soleil. Cette première victoire acquise, HEAT va diversifier ses activités en proposant à ses clients d’assurer le service de sécurité lors d’événements. En 2004, l’idée vient également à Kit Acheemootoo de se lancer dans le créneau porteur de l’événementiel, où son originalité va conquérir les clients. Les affaires devenant florissantes, ce dernier investit dans les équipements. A ce jour, HEAT possède des podiums, des véhicules de transport et tout le matériel nécessaire pour s’occuper, de A à Z, de l’organisation de grands événements. L’import-export viendra par la suite s’ajouter par la suite aux activités du groupe HEAT. Et comme les voyages sont l’une des passions du directeur, il s’associera à son cousin pour lancer une agence de voyages. En vrai bourreau de travail, Kit Acheemootoo songe maintenant à créer une « Fashion Week » à Maurice, un événement qui accueillerait des stylistes et journalistes internationaux. Une initiative en préambule à la prochaine aventure de HEAT, puisqu’après avoir conquis Maurice, son directeur compte lancer l’agence sur le marché international.


UN NOUVEAU CHEF AU LEGENDS

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Stéphane Brallet a travaillé dans des hôtels 5 étoiles au Canada, au Mexique et sur différentes îles des Caraïbes, dont One&Only Ocean Club des Bahamas où il occupait les fonctions de chef cuisinier. Avant de se joindre à l’hôtel Legends, il était chef cuisinier au Grand

Mauritian Resort & Spa de Balaclava. Le nouveau patron des cuisines du Legends, établissement du groupe Naïade Resorts, dit puiser son inspiration dans l’expérience acquise auprès de grands noms de la gastronomie, tels Bernard Loiseau et Alain Passard.

Jouer avec les décors, les volumes et les couleurs pour concevoir des espaces beaux et fonctionnels. L’agence Artema, présente à Maurice, en Afrique du Sud et au Vietnam, en a fait sa spécialité. Son directeur, Philippe Rambaud, architecte d’intérieur depuis plus de trente ans, nous en parle | DK

ARTEMA

TOUT DOUX À L’INTÉRIEUR UNE SURFACE vitrée portant le nom de l’agence est le seul signe que nous sommes chez Artema. Choix esthétique pour cette agence spécialisée en architecture d’intérieur installée à Port-Louis et qui exploite un domaine où il s’agit de créer un univers original à partir d’un ensemble d’éléments, tels la lumière, les couleurs et les matières. Afin de trouver le bon dosage, les Mauriciens sont de plus en plus nombreux à faire appel à des professionnels pouvant les guider dans leurs choix. Certains sont prêts à y consacrer un budget significatif, car dans un environnement concurrentiel, l’architecture d’intérieur peut aider les entreprises à avoir une identité forte. L’apparence d’un magasin, d’un hôtel ou d’un restaurant peut également permettre de créer un concept autour duquel il sera possible de fidéliser la clientèle.

Pour Philippe Rambaud, le directeur d’Artema, « l’architecture d’intérieur est devenue un phénomène de société touchant tout le monde, quels que soient l’âge, la catégorie sociale ou l’appartenance communautaire ». Originaire de France, ce dernier a fait des études en art plastique à La Sorbonne avant de se découvrir une double vocation pour la lutherie et la restauration de meubles antiques. Il trouvera d’ailleurs de l’emploi au sein du Louvre des Antiquaires, à Paris, et à la galerie Kugel. En 1985, il décide de créer la société ALLPART à Paris, où il développera les compétences et le savoir-faire exigés en matière d’architecture d’intérieur. Après dix ans d’expérience dans le métier, estimant que Maurice lui offre une opportunité inespérée de lancer le concept d’architecture d’intérieur sur un marché où la demande est croissante, il décide de créer l’agence Artema.

Afin de trouver le bon dosage, les Mauriciens sont de plus en plus nombreux à faire appel à des professionnels pouvant les guider dans leurs choix. Certains sont prêts à y consacrer un budget significatif, car dans un environnement concurrentiel, l’architecture d’intérieur peut aider les entreprises à avoir une identité forte

UN MÉTIER TRÈS COMPLEXE « C’est une opportunité, à Maurice, de répondre à un besoin. Notre premier travail, je me souviens très bien, était de travailler l’architecture d’un hippodrome. Malheureusement, pour des raisons politiques, rien n’a été fait », raconte-t-il. Dans cette aventure qui débute difficilement, il a pour partenaire sa compatriote Paule de Romeuf. Suite à des études d’architecture à l’école des Beaux-arts à Paris, elle

EXPERT. Philippe Rambaud a étudié les arts visuels à Paris I

avait trouvé de l’emploi au sein de plusieurs agences d’architectes dans la capitale française, dont les ateliers Jean Nouvel, où elle travaillera pendant six ans. Ce qui l’amènera à travailler sur des projets importants, notamment sur le bâtiment de l’Institut du Monde Arabe à Paris. En 1989, elle décide de fonder sa propre agence axée sur l’architecture d’intérieur avant de s’investir dans le projet Artema en 1996. Selon Philippe Rambaud, le métier d’architecte d’intérieur est très complexe. L’imagination, le goût des matières, des couleurs et des formes, ainsi qu’un sens inné de l’esthétique, sont indispensables. « Nous devons avoir l’art de jouer avec les matières, les couleurs, les accessoires et la lumière pour leur offrir cet univers. Ce métier de la création dans lequel l’originalité, et parfois même la fantaisie, trouvent

naturellement leur place, représente une forme de communication ouverte et riche », explique-t-il avec un sourire. L’air plus grave, il ajoute cependant qu’il faut savoir faire la distinction entre un architecte d’intérieur et un décorateur d’intérieur. L’architecte d’intérieur dessine et conçoit des aménagements intérieurs. Il réalise le plan en prenant en considération, entre autres, les canalisations et l’électricité et suit tout le déroulement des travaux. Il doit donc avoir une bonne notion des contraintes techniques et réglementaires. « Le métier d’architecte d’intérieur exige par conséquent des compétences à la fois techniques et artistiques. La plupart des architectes d’intérieur sont également des décorateurs d’intérieur », souligne notre interlocuteur. LES DÉSIRS DU CLIENT AVANT TOUT De plus, l’architecte d’intérieur doit avoir l’art d’écouter et de concrétiser les désirs du client, tout en développant pour chaque projet des concepts fonctionnels et innovants. Viendra ensuite s’y ajouter son sens d’esthétisme. Le décorateur d’intérieur, quant à lui, devra impérativement avoir une certaine sensibilité artistique et un ‘feeling’ lorsqu’il travaillera les matières, les textures, les espaces, les volumes et l’ergonomie. « Ce métier demande une bonne maîtrise du dessin pour que les échanges d’idées entre les clients


AMATEUR CUP 2011 EN OCTOBRE Du 16 au 23 octobre prochain se tiendra la première édition de la Air Mauritius & Anahita Amateur Cup 2011. Le tournoi se joue en stableford individuel et en 3 tours sur le Four Seasons Golf Club Mauritius at Anahita. Cette édition est organisée par une équipe de spécialistes des voyages golf à Maurice,

au sein de l’agence Halcyon Days, tour-opérateur mauricien. La compétition est accessible pour 2 800 par golfeur. L’accompagnant non golfeur devra également débourser 2 800 pour des activités et excursions en remplacement du programme golf. Le golfeur en occupation simple paiera 3 550.

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ENTREPRENDRE MERCREDI 31 AOÛT 2011

Ayant connu un vif succès à Maurice, Artema a décidé d’investir ailleurs. C’est ainsi qu’elle a récemment ouvert une succursale à Cape Town, en Afrique du Sud, qui est dirigée par une ancienne collaboratrice, Nichola Heaney. L’agence a également lancé une branche au Vietnam, plus précisément à Hanoï, où elle emploie une dizaine de personnes sous la direction de Paule de Romeuf, dont un architecte d’intérieur, quatre ‘graphic designers’ et un dessinateur

et l’architecte d’intérieur, par le biais du décorateur d’intérieur, se fassent aisément et soient réalisables », ajoute Philippe Rambaud. C’est en maîtrisant toutes les facettes du métier qu’Artema, avec ses deux employés, réussira à prospérer. Ce qui lui permettra de recruter du personnel. La boîte emploie maintenant entre huit et dix personnes pour la conception des projets. Les dessins techniques sont quant à eux élaborés dans une unité située à Cassis, où 4 à 5 dessinateurs travaillent en permanence. « Nous avons fait le choix de séparer les entités. L’expérience d’une agence composée d’une vingtaine de personnes nous a démontré qu’avec une telle équipe, nous consacrions plus de temps à la gestion des ressources humaines qu’au métier lui-même », souligne notre interlocuteur. AIR MAURITIUS, 1ER CLIENT Au sein de l’atelier d’Artema, des prévisualisations et des maquettes 3D sont réalisées. Cellesci sont alors présentées au client qui doit alors la valider ou demander des retouches en tenant compte, entre autres, de ses contraintes budgétaires. Une fois le projet approuvé, la firme sélectionne les entreprises chargées des travaux et coordonne le chantier. Le premier client d’Artema a été Air Mauritius. En 2001, l’agence a en effet été choisie pour réaliser l’architecture du Sir Seewoosagur Ramgoolam Airport Vip Lounge. « Ce contrat a offert une chance unique à notre agence de faire ses preuves et de donner un coup de pouce à notre image », explique Philippe Rambaud. Par la suite, des hôtels, des spas, des showrooms des musées, dont le Blue Penny Museum, le Musée du Textile et l’Aventure du Sucre, allaient effectivement faire appel à Artema pour réaliser leurs projets.

« Ce projet a pour but d’apporter une réponse globale aux besoins de nos clients, de la conception à la réalisation des travaux, en assurant la gestion des projets et des coûts », affirme Philippe Rambaud. Contrairement au Business to Business, le Business to Customer demande à l’architecte d’être constamment à l’écoute du client.

Si la rigueur est de mise, être architecte d’intérieur figure parmi les plus beaux métiers du monde. Nous devons encourager les jeunes à entrer dans ce domaine

L’agence en profite pour revoir sa stratégie. « Comme la majorité de nos clients sont des entrepreneurs issus du milieu commercial, nous avons décidé qu’Artema serait axé principalement sur le ‘Business to Business’ », souligne notre interlocuteur. De 2005 à 2010, Philippe Rambaud et son équipe vont se charger de l’architecture d’intérieur de plusieurs hôtels, dont ceux des groupes Véranda et Accord, ainsi que le Casuarina et le Hilton. Artema travaille aussi sur des projets à Madagascar, aux Seychelles, en Afrique du Sud, en 2008, pour le compte du groupe hôtelier sud-africain Rosabank, à La Réunion, en Inde (New-Dehli) et en Thaïlande (Bangkok). Depuis peu, Artema s’occupe de l’architecture d’intérieur de sièges sociaux d’entreprises comme la Mauritius Commercial Bank, la Hongkong and Shanghai Banking Corporation, le Groupe Rogers, Ciel, Afrasia, et Sun Resorts. Le travail ne manquant pas, l’a-

gence procèdera bientôt à l’inauguration de deux nouveaux départements. L’un d’eux, Artema Architecture, sera également basé à Port-Louis. « Cette nouvelle unité permettra d’offrir une réponse globale aux clients concernant l’architecture d’intérieur. Ce département sera animé par deux architectes, Gilles Moorghen et Bérengère Vaudin », confirme le directeur d’Artema. À L’ÉCOUTE DU CLIENT En raison de l’émergence d’un nouveau marché ; celui des individus qui veulent confier des travaux de décoration à des professionnels, Artema a également décidé d’ajouter le concept Business to Customer à sa panoplie de services. Rachel Tyack, ressortissante française de 36 ans et ayant dix ans d’expérience en matière d’architecture d’intérieur, sera bientôt à la tête d’Artema Résidentiel. Opérationnel dans quelques mois, cette unité sera dédiée aux particuliers et aux propriétaires de villas privées.

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Ayant connu un vif succès à Maurice, Artema a décidé d’investir ailleurs. C’est ainsi qu’elle a récemment ouvert une succursale à Cape Town, en Afrique du Sud, qui est dirigée par une ancienne collaboratrice, Nichola Heaney. L’agence a également lancé une branche au Vietnam, plus précisément à Hanoï, où elle emploie une dizaine de personnes sous la direction de Paule de Romeuf, dont un architecte d`intérieur, quatre ‘graphic designers’ et un dessinateur. « Nous aimons investir dans des marchés prometteurs au sein de pays émergents, tel le Vietnam », explique Philippe Rambaud. L’agence a déjà plusieurs projets à son actif dans ce pays, où elle s’est occupée de l’architecture et de la décoration intérieure des bureaux de sociétés telles que le Central Credit Fund et la Techcombank. La réussite d’Artema devrait, selon son directeur, encourager d’autres à se lancer dans l’aventure de l’architecture d’intérieur. « Si la rigueur est de mise, être architecte d’intérieur figure parmi les plus beaux métiers du monde. Nous devons encourager les jeunes à entrer dans ce domaine », conclut le directeur d’Artema.


BLACKBERRY, LE DÉCLIN D’UN PIONNIER DES SMARTPHONES

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WIDE ANGLE MERCREDI 31 AOÛT 2011

Perte de parts de marché, licenciements, lancements retardés... RIM (BlackBerry) est entré dans une spirale de déclin. La part de marché de RIM dans les systèmes d’exploitation pour Smartphone aux EtatsUnis est tombée de 34 % à 24 % en 18 mois. Au niveau mondial, RIM vient de perdre sa place de

cinquième constructeur de téléphones au profit du chinois ZTE. Avec 12,6 millions d’appareils vendus au deuxième trimestre, il ne possède plus que 3% de part de marché, contre 3,2% un an plus tôt. Apple, qui comme RIM, ne vend que des Smartphones, en est à 4,6%.

« L’UNE DES plus belles choses que nous ayons jamais faites. » Quant on connaît les succès à répétition d’Apple, le verdict de son PDG Steve Jobs, sur la dernière version de son téléphone fétiche, l’iPhone 4, n’est pas anodin. Avec ses quelque cent nouvelles fonctionnalités, cet appareil est venu révolutionner, à Maurice comme ailleurs, le marché des Smartphones. Comparé à son prédécesseur, l’iPhone 3Gs, l’iPhone 4 est plus performant et sophistiqué. Ses spécifications sont là pour le prouver. DESIGN CLASSE ET ROBUSTE Côté conception déjà, l’iPhone 4 change de design et arbore des faces avant et arrière recouvertes d’un nouveau type de verre, que la firme décrit comme très solide. L’appareil est cerclé d’acier, et l’on peut voir trois encoches dans ce pourtour : le métal est en fait découpé en trois zones, qui servent d’antennes, afin d’améliorer la réception des ondes 3G, Wifi et Bluetooth. Deux microphones sont présentes, l’un en haut, l’autre en bas, celui du haut servant à isoler la conversation du bruit ambiant. L’ÉCRAN TACTILE RETINA L’écran tactile Retina de l’iPhone 4 est conçu sur la base d’une technologie appelée IPS (in-plane switching), qui offre un angle de vision plus large que celui des LCD classiques. Aussi, quelle que soit la façon dont vous tiendrez votre téléphone, vous obtiendrez toujours une image brillante. Idéal pour montrer des photos à des amis, piloter un bolide dans une course de voitures ou se lancer dans une simulation de vol. L’écran tactile Retina offre par ailleurs un rapport de contraste quatre fois plus élevé que celui des modèles précédents, ce qui fait que les blancs sont plus éclatants, les noirs plus profonds et l’ensemble bien plus beau. LE MULTITÂCHE Tout faire en même temps est désormais possible. Le multitâche est enfin intégré dans l’iOS4, le système d’exploitation de l’iPhone 4. Déjà présente pour certaines applications intégrées, ce qui permettait par exemple d’écouter de la musique tout en surfant sur le Web, elle s’étend désormais à toutes les applications. On peut enfin continuer à écouter sa musique depuis le service en ligne tout en utilisant les autres fonctions

IPHONE 4

Beau, puissant et… cher Serti comme une pierre précieuse dans un superbe boîtier de 9,3 millimètres d’épaisseur, l’iPhone 4 est le Smartphone du moment. Commercialisé depuis cette année à Maurice, il arrive avec toute une panoplie d’améliorations par rapport à la 3GS. Mais encore faut-il pouvoir se le payer iOS : LE CERVEAU DE L’IPHONE L’iPhone Operating System (iOS) est le système d’exploitation mobile développé par la firme Apple pour l’Iphone. C’est un micro-logiciel qui s’occupe en temps réel de toutes les interactions avec les périphériques de communication de l’iPhone. Son rôle principal est de démarrer l’appareil, de contrôler son activation et d’assurer sa compatibilité avec la carte SIM insérée. L’autre tâche de l’iOS est le fonctionnement général de l’appareil au niveau, par exemple, du choix des langues, du traitement de texte et des applications. La dernière version du système d’exploitation – l’iOS 4 – équipe l’iPhone 4, mais devrait rapidement être remplacée par l’iOS 5 lorsqu’il sera lancé par Apple, probablement en octobre 2011

du téléphone. Un système pratique également, puisqu’un double clic sur le bouton menu permet de passer d’une application à une autre. Même avec plusieurs applications ouvertes, le système reste réactif. Apple affirme par ailleurs que son système multitâche reste très économe en ressource.

téléphonique son et audio, entre deux iPhones 4. Cette technologie se sert des deux caméras dont dispose l’iPhone 4, l’une sur le devant, l’autre sur le dos pour vous permettre d’être vu par votre correspondant et de le voir. Apple le considère le premier véritable système d’appel vidéo.

L’APPAREIL PHOTO ET LE FLASH LED Si l’appareil photo a toujours été le parent pauvre de l’iPhone, ce n’est désormais plus le cas. Apple a doté son iPhone 4 d’un appareil photo de 5 Mégapixel rétro-éclairé. Grâce à son capteur de pointe, l’appareil fait de superbes photos et des vidéos HD spectaculaires enregistrées avec une résolution de 720p, le tout en haute définition. L’appareil saisit des images splendides même en faible luminosité. Quant au flash LED intégré, il joue un double rôle. Lorsque vous prenez des photos, il fonctionne comme un flash normal, et lorsque vous filmez, il peut rester allumé pour éclairer la scène.

AUTONOMIE : REMÈDE DE CHEVAL C’était l’un des points les plus critiqués de l’iPhone depuis sa création. Apple a finalement dompté la bête en améliorant l’autonomie de l’iPhone 4. La solution n’a rien de miraculeuse, puisque le constructeur a tout simplement choisi une plus grande batterie. La batterie de l’iPhone 4 est en effet beaucoup plus grande que celle de l’iPhone 3GS. Si on y ajoute le fait que la puce A4 qui équipe l’iPhone 4 est très économe, on obtient ainsi, pour cet appareil, une autonomie supérieure de 40 % à celle de son prédécesseur.

FACETIME La technologie Facetime permet de passer un appel

LE PRIX FAIT MAL… Le seul reproche que l’on pourrait faire à l’iPhone 4 est son prix très élevé. A Maurice, il est disponible en versions 16 Go et 32 Go, mais pas en 64 Go. Orange propose trois forfaits à

ceux qui veulent acheter l’appareil. Pour la version 16 Go, le service prépayé est à Rs 27 999 et le postpayé à partir de Rs 26 999. Pour la version 32 Go, le prépayé est à Rs 32 999 et le postpayé à partir de Rs 31 999. Emtel, qui est venu s’ajouter, cette année, à la liste des concessionnaires de la marque Apple à Maurice, ne propose pas, pour sa part, de forfait particulier pour l’iPhone 4. La version 32 Go y est cependant en vente à Rs 33 490. L’avantage d’Emtel sur la concurrence est que ses téléphones sont débloqués pour tous les opérateurs, ce qui vous permet d’utiliser la carte SIM d’un autre opérateur qu’Emtel. Un avantage qu’Orange n’offre pas à ses clients. Malgré ce handicap de taille, grâce à une énorme évolution, l’iPhone 4 est devenu, en peu de temps, le Smartphone à battre, puisqu’il est désormais capable de rivaliser sur tous les points avec la concurrence, contrairement aux versions précédentes. S’il y a toujours un certain nombre de défauts qui ne sont pas sans importance, ceux qui recherchent un mobile complet et fiable… et qui peuvent se permettre d’acheter l’iPhone 4, y trouveront leur bonheur.


NOUVELLES STRATÉGIES POUR LE PRÉPROFESSIONNEL La formation préprofessionnelle, communément appelée ‘vocational training’, fait partie des réalités éducatives du pays depuis plusieurs années déjà. Toutefois, comme pour tout secteur, le monde préprofessionnel est appelé à

connaître des mutations dans le contexte actuel. D’où la décision du ministère de l’Éducation d’appeler à l’élaboration de nouvelles stratégies visant à donner à la formation préprofessionnelle la vitalité nécessaire pour

qu’elle s’inscrive dans le programme éducatif national. Un forum a été organisé récemment sur la question. Plusieurs propositions ont été formulées qu’il s’agit maintenant de mettre en application.

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GROS PLAN MERCREDI 31 AOÛT 2011

TALENTS CENTRE

AU PARADIS DE L’APPRENTISSAGE Ouvert il y a une semaine, le Talents Centre se distingue des autres centres de formation par le contenu de ses cours, mais aussi par sa situation géographique. Une équipe de Capital a eu l’occasion de faire une incursion dans cet espace du savoir qui s’apparente manifestement à un jardin d’Eden LE DÉCOR est trompeur, pour dire le moins. Car, à première vue, le Talents Centre ne ressemble en aucune manière à une de ces bâtisses qui abritent des centres de formation comme on en voit un peu partout à travers le pays. L’architecture si particulière de ce centre tient du fait qu’il s’agit d’une ancienne résidence, celle de l’administrateur de la sucrerie Médine, reconvertie au prix de plusieurs mois d’efforts. Le jour de notre visite, on y aménageait d’ailleurs le rez-de-chaussée. Mais, plus que la forme, c’est le fond qui donne au Talents Centre cette singularité qui redonne à la formation une autre dimension. Benoît Adolphe, Training Coordinator du Talents Centre, nous en donne les détails. « Ce centre vient répondre aux besoins du groupe Médine en matière d’empowerment et d’apprentissage continu. Depuis quelque temps déjà, le centre est utilisé pour offrir des formations aux gens de la région. Notre collaboration avec l’agence Hemsley Fraser (voir hors –texte) vient d’ailleurs souligner cette volonté de faire du Talents Centre une référence dans le domaine de la formation », dit-il. CINQ PILIERS DE FORMATION Les offres de formation du Talents Centre s’articulent autour de deux axes, principalement, le management et le leadership. Toutefois, les programmes de formation sont variés et touchent plusieurs catégories de salariés. Car, dans cette ère où la productivité rythme la vie de toute entreprise, peu importe l’échelon auquel se trouve l’employé, il se doit de comprendre les enjeux qui guettent le secteur dans lequel il évolue. Ainsi, au Talents Centre, bien que l’accent soit mis sur le leadership et le management, les cours toucheront aussi bien les cadres que les travailleurs dits manuels. « Nous avons cinq piliers de formation Parmi figurent notre programme de responsabilité sociale et un axe de développement personnel », ajoute Benoît Adolphe. Bien entendu, il s’agit là de formations orientées essentiellement vers l’individu. Pour ce qui est des formations visant les compagnies, plusieurs formules sont disponibles. À terme, le Talents Centre compte proposer des services de restauration sur place. Le cadre, d’ailleurs, s’y prête bien. Niché au cœur d’un paysage idyllique, le Talents Centre se démarque par l’atmosphère ambiante. De plus, pour rester dans l’esprit, le restaurant qui y sera mis sur pied proposera aussi des formations pratiques à ceux désirant faire carrière dans le monde culinaire.

DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA CLASSE

Les compagnies peuvent, en fonction de leurs besoins, faire appel au Talents Centre, qui mettra alors les ressources nécessaires – le centre est équipé de cinq salles de formation et d’une salle informatique – pour proposer une offre de formation sur mesures.

Ce centre vient répondre aux besoins du groupe Médine en matière d’empowerment et d’apprentissage continu. Depuis quelque temps déjà, le centre est utilisé pour offrir des formations aux gens de la région. Notre collaboration avec l’agence Hemsley Fraser vient d’ailleurs souligner cette volonté de faire du Talents Centre une référence dans le domaine de la formation

FORMULES D’ABONNEMENT Les projets du Talents Centre sont nombreux, et les responsables vont bientôt proposer des ateliers de travail sur divers thèmes qui correspondent aux besoins de plusieurs industries. Sans compter qu’éventuellement, le Talents Centre acceptera des formules d’abonnement pour particuliers. De ce fait, tout membre pourra alors utiliser les infrastructures modernes du centre, y compris accéder au réseau Wi-Fi dont il dispose. Le centre a officiellement ouvert ses portes depuis la semaine dernière. Si les horaires sont de 8 h à 17 h en jour de semaine et de 8 h à midi le samedi, Benoît Adolphe nous dira que ces heures d’ouverture seront appelées à évoluer en fonction des formations qui y seront dispensées.

Avant son lancement, le Taents Centre a fait appel à Hemsley Fraser, agence britannique réputée pour ses offres de formation en leadership et en management, avec différents composants. Dans cette optique, Linda Pugh, Global Head of Trainer Resourcing, a fait le déplacement à Maurice pour une session de formation d’une dizaine de jours à l’intention de neuf formateurs du Talents Centre. Les neuf formateurs ont ainsi pu bénéficier de l’expertise de cette Britannique dans divers domaines touchant au management et au leadership. Lors d’une rencontre avec Capital, Linda Pugh a parlé des retombées positives de son passage dans le pays. Et a souligné les bénéfices que le Talents Centre peut tirer grâce à son association avec une agence de réputation mondiale. Créée il y a une vingtaine d’années, Hemsley Fraser fait partie du groupe Demos, un des leaders dans le domaine de la formation en management. Le Talents Centre ayant fait une demande d’accréditation auprès de Hemsley Fraser, il est normal pour ses formateurs de se familiariser avec les différents produits de l’institution britannique. Hemsley Fraser est à ce jour présente dans 58 pays, dont Maurice, avec une offre centrée sur l’apprentissage interactif. Comme le souligne Linda Pugh, « c’est primordial de pouvoir appliquer ce qu’on a appris sur son lieu de travail ». Car, ce n’est qu’ainsi que l’employé formé pourra mesurer les enjeux qui entourent son secteur d’activité et s’adapter aux exigences sans cesse renouvelées d’un monde où la seule constante reste le changement.


12 MAISONS DES HAUTS CHAMPS ONT DÉJA TROUVÉ PRENEURS

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PLEIN RÉGIME MERCREDI 31 AOÛT 2011

Une douzaine des 37 maisons du projet Les Hauts Champs à Piton ont déjà trouvé leur propriétaire. La première livraison de ce développement immobilier signé Indian Ocean Real Estate Company (IOREC) est prévue en juillet 2012. Le prix des résidences varie Rs 8 millions à Rs 12 millions. Chaque

MADAGASCAR

Une ministre trouve la mort en mer Sept autres personnes habitant Soanierana Ivongo ont, elles aussi, trouvé la mort des suites de l’accident. En fait, et à croire les premières informations, des habitants de Soanierana Ivongo auraient porté secours au bateau naufragé, réussissant même à le remettre à flot quand soudain celui-ci a explosé, dit-on, en raison d’un court-circuit

La traversée en mer Sainte-Marie – Tamatave a connu plusieurs drames dans le passé. Mais cette fois-ci, le bilan est lourd : dimanche, une dizaine de personnes y ont laissé la vie. C'était à l'occasion du Festival des Baleines | LEEVY FRIVET ELLE ÉTAIT la seule ministre, à part le bateau, ont été hydrocutés. vague puissante qui est la cause du celui du Tourisme, à s'être dé- Parmi, la ministre Nadine Ra- drame. « Après avoir assisté au festiplacée pour le Festival des baleines maroson, son garde du corps et val ‘Tsôlabe’ à Sainte-Marie, nous à Sainte-Marie. Ses autres col- quelques cadres de son ministère avons embarqué à bord d’une vedette prévue pour nous transporter lègues s'étaient désisté et Nadine ont péri dans cet accident. Sept autres personnes habitant jusqu’à Soanierana Ivongo. A Ramaroson a choisi de représenter son gouvernement à cette activité. Soanierana Ivongo ont, elles aussi, quelques mètres du rivage, le comCe devait être sa dernière, en tant trouvé la mort des suites de l’acci- mandant a donné l’ordre de tourner que ministre du gouvernement dent. En fait, et à croire les pre- à gauche pour esquiver une vague mières informations, des habitants déferlante mais notre vedette a été d'Andry Rajoelina. déséquilibrée et a fini par Tout s'est passé chavirer. Je suis donc tellement vite et la tombé à l’eau et à cet insministre n'a pu être Des vagues innatendues ont soulévé le tant, je me suis dit que je sauvée. vais faire le maximum Le drame s'est pro- navire qui transportait la délégation sortir de l’eau même duit dimanche vers ministérielle. Ceux qui ont été projétés hors pour si je ne sais pas nager. Je Soanierana Ivongo, me suis accroché sur la soit entre lîle de Sainte- du navire ont pu s'en sortir car ils étaient vedette déjà renversée ». Marie et la ville portu- munis de gilet de sauvetage. Par contre, Le couple présidenaire de Tamatave. Il ceux coincés sur le bateau, ont été tiel, Andry et Mialy Rafaisait pourtant beau ce joelina, Harry Laurent jour-là, trop beau pour hydrocutés Rahajason, ministre de attendre ce genre de drame. Des vagues innatendues de Soanierana Ivongo auraient la Communication, le secrétaire ont soulévé le navire qui trans- porté secours au bateau naufragé, d’Etat à la gendarmerie, ainsi que portait la délégation ministérielle. réussissant même à le remettre à certains membres du Conseil de Ceux qui ont été projétés hors du flot quand soudain celui-ci a ex- Transition sont venus se recueillir navire ont pu s'en sortir car ils plosé, dit-on, en raison d’un auprès des dépouilles mortelles et assister au culte œcuménique qui a étaient munis de gilet de sauve- court-circuit. Mais selon un témoin, c'est une eu lieu lundi. tage. Par contre, ceux coincés sur

propriétaire aura droit à une maison complétée en totalité grâce à une Garantie de Fin d’Achèvement (GFA). Le contrat de construction a été alloué à Super Construction le 29 juillet dernier pour un montant de Rs 245 millions. Le projet a nécéssité un investissement total de Rs 500 millions.

Mayotte ne paiera pas pour la Grèce LES DÉFICITS publics des pays occidentaux ont explosé en 2009 : la crise financière a obligé les Etats à injecter dans le secteur économique pour sauver les banques. Or, les critères européens exigent un déficit ne dépassant pas 3% du PIB (production et richesse d’un pays). La croissance ne montrant toujours pas le bout de son nez (0% au 2e trimestre 2011...), la France a décidé d’un plan d’austérité pour ne pas sombrer comme la Grèce (déficit de 9,5% du PIB) ou l’Irlande (32%). Annoncé par le Premier ministre français, François Fillon, ce plan de restriction touche l’Outre-mer. Il devrait rapporter 12 milliards d’euros en économie et recettes supplémentaires et permettrait, selon le gouvernement, de ramener le déficit à 4,5%, exercice qui paraissait difficile en raison de la croissance nulle actuelle. Mais c’est un ouf de soulagement pour Mayotte : toujours en autonomie fiscale, elle n’est pas touchée par les décisions annoncées la semaine dernière et qui devront être votées par le Parlement. Notamment par la suppression de l'abattement de 30% sur le bénéfice imposable des entreprises dans les départements d'Outre-mer.

Banque de la Réunion : bénéfices semestriels en nette hausse LA BANQUE de la Réunion publie un résultat net de 10,7 millions d'euros pour le premier semestre 2011, contre 1,6 million d'euros au 30 juin 2010. Le Produit Net Bancaire (PNB) s'élève à 42,8 millions d'euros, contre 42,6 millions d'euros l'année précédente, une légère progression de 0,5% et de 1,6% hors éléments non récurrents. Quant au résultat brut d'exploitation, il passe de 15,2 millions d'euros à 14,1 millions d'euros, pour un coefficient d'exploitation atteignant 66,9%. La Banque de la Réunion indique que 3 700 nouveaux clients ont rejoint le groupe sur la période. Par ailleurs, elle fait part d'un coût du risque divisé par quatre, avec une charge de risque ramenée de 15,7 millions d'euros au 30 juin 2010 à 3,9 millions d'euros au 30 juin 2011. Dans un environnement économique et financier toujours marqué par des incertitudes, le groupe entend poursuivre sa politique d'investissements au service du développement, qu'il s'agisse de nouvelles agences ou de l'enrichissement de sa gamme de produits et services avec de nouvelles applications internet disponibles sur smartphone.

Les Seychelles plaident en faveur de l'océan Indien LE PRÉSIDENT des Seychelles, James Michel est actuellement en visite en Australie. Parmi les thèmes abordés lors de son entretien avec le Premier ministre, Julia Gillard ; le changement climatique, la lutte contre la piraterie maritime et les possibilités de commerce et d'investissement entre l'Australie et les Seychelles. Sur le dossier du changement climatique, James Michel a souligné son appréciation pour les efforts du gouvernement australien pour l'octroi de fonds aux petites îles insulaires de l'océan Indien, qui selon lui, n'ont pas les moyens financiers nécessaires pour gérer ce phénomène.



BÉRENGER DÉNONCE LE FANATISME POLITIQUE

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Rencontrant les jeunes de la délégation du YLTP, jeudi dernier, Paul Bérenger a averti des dangers du fanatisme politique. Il s'en est référé, pour illuster ses propos, au rejet de la réforme éducative enclenchée par son ex-ministre Steve Obeegadoo, par son successeur.

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Répondant à une question sur l'opposition politique à Madagascar, le leader de l'opposition a attribué la difficulté de rassembler les forces de l'opposition en un seul bloc uni et fort, à la géographie du pays. Organiser un parti dans un pays aussi vaste n'est pas évident, a-t-il dit.

Une visite qui n'a duré qu'une petite semaine, du 20 au 28 août, mais ils s'en souviendront longtemps. Venus constater ce qui est vanté, ici et ailleurs, comme le modèle mauricien, ils s'en inspireront peut-être dans leur engagement pour le développement de leur pays | LEEVY FRIVET

LEADERSHIP

JEUNES DÉMOCRATES MALGACHES EN FORMATION

ECHANGES. La fondation Friedrich Ebert confronte la jeunesse malgache avec les défis de la démocratie

L'accès libre et gratuit à l'école publique, accouplé du transport gratuit pour la population scolaire, ont étonné et émerveillé les membres de la délégation malgache. Convaincus surtout que c'est l'éducation qui a été à la base du développement économique et de l'évolution sociopolitique du pays

L'INITITIATIVE DE ce voyage d'étude, axée sur l'éducation, revient à la fondation allemande, Friedrich Ebert Stiftung (FES), dont l'antenne malgache organise, depuis 2005, le Youth Leadership Training Programme (YLTP-voir hors-texte). Une formation qui regroupe des jeunes acteurs de la société malgache pour une prise de conscience des réalités sociales, économiques et politiques de leur pays pour un engagement concret et structuré dans leur lieu de vie. Pour la première fois depuis six ans, une voyage d'étude à Maurice a été incluse dans le programme, cela grâce à la générosité de plusieurs sponsors. Ils étaient au nombre de vingt-deux à faire le déplacement. L'accès libre et gratuit à l'école publique, accouplé du transport gratuit pour la population scolaire, ont étonné et émerveillé les membres de la délégation malgache. Convaincus surtout que c'est l'éducation qui a été à la base du développement économique et de l'évolution sociopolitique du pays. Ce qu'ont aussi souligné, unanimement, les personnalités publiques rencontrées, allant du Speaker de l'Assemblée nationale, Kailash Purryag, au chef de l'opposition, Paul Bérenger, en passant par les cadres du ministère de l'Education, les opérateurs économiques, les travailleurs sociaux, voire le chauffeur qui les transportait à leurs différents rendez-vous. Il échut au Permanent Secretary du ministère de l'Education de détailler, pour les

jeunes Malgaches, le système éducatif mauricien ; organisation, contenu, examens et agences spécialisées. L'économie a aussi suscité de nombreuses interrogations de la part des visiteurs. Dont, principalement, le fait qu'un petit pays comme Maurice, tant par sa géographie que par ses ressources naturelles fort limitées, ait réussi un tel développement économique, en si peu de temps après son indépendance politique. Leur visite à Clédor, créatrice de bijoux et de polissage de diamants à Floréal, en a été un parfait exemple. Une entreprise qui marche bien, dans un pays sans ressources minières. La visite au bureau du Speaker de l'Assemblée nationale, mardi, a aussi été l'occasion de parler système politique et démocratie parlementaire. Sans oublier, actualité oblige, la fameuse réforme électorale, préoccupation des principales formations politiques. La proposition de dose proportionnelle n'a pas semblé séduire les jeunes Malgaches. Ni Kailash Purryag, qui, tout en insistant être neutre, de par sa fonction, a concédé que le système actuel est loin d'être parfait, même s'il a fait ses preuves. Accueillant les jeunes Malgaches à la mairie de la capitale, le lord- maire, Mamade Khodabacus leur a expliqué le système de démocratie locale et le fonctionnement des administrations régionales - municipalités et conseils de districts.

Démocratie cherche démocrates Comme le disait Friedrich Ebert luimême, « la démocratie a besoin de démocrates ». La fondation qui porte son nom, la Friedrich Ebert Stiftung (FES), contribue au renforcement des capacités des acteurs étatiques et non-étatiques, afin de leur permettre de jouer leur rôle dans le processus de consolidation de la démocratie. Madagascar a actuellement besoin de jeunes leaders formés, informés, engagés et capables de développer les technicités requises et ayant le sens de l’éthique. La FES a ainsi initié en 2005 le Youth Leadership Training Program (YLTP) afin d’encourager l’émergence de nouvelles générations préparées à la participation dans la prise de décisions, surtout dans le domaine politique. Le YLTP amène les participants à définir, à travers les concepts politiques, leur propre vision de l'engagement politique. Ils apprennent à maîtriser et à appliquer les techniques des outils de communication. La formation en leadership les encourage à prendre position sur les enjeux nationaux et à un engagement concret dans leur environnement immédiat.


GOOGLE POURSUIVI POUR PUBLICITÉ ILLÉGALE Le géant du Web était poursuivi pour avoir effectué la promotion non autorisée de produits pharmaceutiques sur son service de publicité Adwords. Google avait accepté des publicités de pharmacies canadiennes en ligne

pour des produits qui nécessitaient une ordonnance aux Etats-Unis et qui étaient importés illégalement sur le territoire américain. Suite à un accord signé avec les autorités, Google devra rembourser la somme de 500

millions de dollars correspondant au montant récolté à travers la vente de ces publicités ainsi que celui récolté par les compagnies pharmaceutiques canadiennes par la vente de leurs produits.

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JEAN-AIMÉE RAVELOSON

« La stabilité politique de Maurice est basée sur la légitimité et non la représsion » A la tête d'une délégation de jeunes Malgaches qui ont séjourné dans l’île la semaine dernière, Jean-Aimée Raveloson, coordonnateur du projet Youth and Leadership Training Programme (YLTP) de Madagascar, sous l'égide de la Fondation Friedrich Ebert, trouve des raisons à la réussite économique de Maurice | LEEVY FRIVET ❚ Pourquoi avoir choisi Maurice

pour cette première activité en dehors de Madagascar ? C'est vrai, la session de formation du YLTP de chaque mois d’août se fait, depuis 2005, sous forme de voyage d’études en dehors de la capitale malgache. Pour l'édition 2011, les stagiaires de la présente promotion, la septième, ont proposé à la Friedrich Ebert Stiftung (FES) de faire leur voyage d’études en dehors du pays. Je pense que le choix s'est porté sur Maurice, du fait surtout de son histoire post-indépendance, de son développement plus ou moins rapide et de sa stabilité politique. Par ailleurs, le thème de cette session, « Education : Les défis », ne pouvait mieux tomber, Maurice étant une illustration très positive d’un système éducatif réussi dans le sens large du terme : éducation formelle de l’école à l’université, éducation citoyenne à travers des différentes structures comme le scoutisme, les centres de réhabilitation sociaux, les institutions politiques (partis politiques, parlement, municipalités, ICAC…), les médias et les communautés religieuses. La Fondation ne pouvait qu'approuver ce choix. ❚ Les discussions avec les inter-

venants mauriciens ont souvent tourné autour de l'économie. La réussite économique de Maurice semble vous avoir émerveillé. Que disent vos notes ? Je ne suis pas économiste, mais je pense qu’à part l’efficacité des différentes réformes économiques et financières réalisées à Maurice depuis son accession à l’indépendance, il faut surtout noter, parmi les raisons de cette réussite, les suivantes : - La volonté, les capacités et le leadership des dirigeants politiques qui ont respecté le contrat social qu’ils ont fait avec la population à travers les élections ; - L’esprit entrepreneurial des Mauriciens ; - La volonté de vivre et de progresser ensemble de la population, malgré sa pluralité et son hétérogénéité ; - La stabilité politique basée sur la légitimité (et non sur la répression)

DE CRISE EN CRISE

et ; - Les pratiques de bonne gouvernance technique et politique. Enfin, je pense aussi que les médias ont joué et continuent à jouer un rôle crucial dans le développement de Maurice, dans ce sens qu’ils ont reconnu que leur rôle comporte également une dimension éducative pour la croissance et le développement. ❚ Quel constat la Fondation

Friedrich Ebert fait-elle de la qualité de democratie dans les deux pays ? Il n’appartient pas à la Fondation Friedrich Ebert de se prononcer sur l’état de la démocratie dans les deux pays. Madagascar, comme d’autres pays africains, faisait partie des pays concernés par la vague de démocratisation qui a atteint l’Afrique à la fin des années 1980 et au début des années 90. Depuis, la plupart de ces pays ont connu des problèmes assez graves dans les domaines de la gouvernance publique, technique et politique. Malgré la croissance ou les tendances économiques positives enregistrées dans ces pays, le processus de démocratisation a jusqu’ici donné naissance à des démocraties « déformées » ou « de façade », qui se sont assez rapidement éloignées des pratiques démocratiques, ont perdu leur légitimité locale, mais ont continué ou continuent à « survivre » grâce surtout à une « légitimité externe ». Les déficits en démocratie et de développement, ainsi que le manque

de légitimité qui en découle, provoquent dans ces pays de « démocratie déformée » ou « de façade » des crises latentes. Celles-ci menacent la stabilité politique imposée par les régimes respectifs et remettent en cause les acquis économiques. Madagascar cherche actuellement sa voie de sortie de crise afin de pouvoir corriger les dysfonctionnements des politiques, des structures et des comportements, et d’éviter les déficits de développement persistants. Tandis qu’à Maurice, on discute sur les réformes nécessaires afin de consolider les acquis démocratiques et d’anticiper la construction de l’île Maurice de 2020. ❚ Estimez-vous que des pro-

grammes de formation comme le YLDP pourraient être proposés aux jeunes Mauriciens ? Un programme de formation en leadership orienté au développement personnel et au développement du pays doit être élaboré et implémenté selon les spécificités de chaque pays, et surtout selon les profils et les besoins des groupes ciblés par la formation. Je pense qu’à Maurice, on continuera à préparer et à former aujourd’hui les leaders de demain. En tout cas, pour la conception d’une telle formation, à Maurice, à Madagascar ou ailleurs, il est à mon avis primordial de trouver un certain équilibre entre les différentes composantes ethniques, ethno-régionales ou religieuses de la population, afin

Premier président de la République malgache, en 1960, après l'accession du pays à l'indépendance, Philibert Tsiranana sera élu trois fois de suite. Mais son dernier mandat sera marqué par de vives contestations contre son régime, taxé de néo-colonial. Il sera contraint de laisser le pays au Général Gabriel Ramanantsoa pour un gouvernement transitoire. Le 5 février 1975, Ramanantsoa remet, à son tour, les pleins pouvoirs au colonel Richard Ratsimandrava. Ce sera le mandat le plus court d'un président malgache, car seulement six jours après, Ratsimandrava est assassiné. Un directoire militaire est mis en place. Le 15 Juin 1975, Didier Ratsiraka est « élu » par le directoire militaire président du Conseil suprême de la révolution (CSR), avec fonctions cumulatives de chef d'Etat et de gouvernement. Le 21 décembre 1975, un référendum populaire adopte la Charte de la Révolution socialiste, ratifie la Constitution de la IIe République et élit Didier Ratsiraka président. Un règne de 18 ans. Battu par Albert Zafy aux élections de 1993, Ratsiraka s'en va en éxil, pour revenir remporter les élections de 1996. Zafy avait perdu son statut de président sous la pression des députés. Ratsiraka règnera jusqu'en 2002 où il n'arrive pas à remporter 50 pourcent au premier tour, mais insiste avoir obtenu un score qui le rend éligible pour le second tour. Ravalomanana ne cèdera pas et Ratsiraka s'enfuira une nouvelle fois pour la France. Marc Ravalomnana sera élu en 2007, mais fin 2008, le nouveau maire de Tana, Andry Rajoelina lui défie de rendre le pouvoir. La contestation et l'agitation de rue feront d'Andry Rajoelina président de la Haute Autorité de Transition de Madagascar.

que chaque composante puisse s’identifier au pays et à sa construction ainsi qu’aux leaders dans les différents domaines de la société. Le YLTP existe à Madagascar depuis 2005. Nous sommes maintenant à la 7e promotion. La formation en leadership est un travail de longue haleine. Le YLTP met en réseau les jeunes « leaders » malgaches à Madagascar, mais aussi à l’étranger, par exemple à Maurice à travers ce voyage d’études. Nous remercions vivement les institutions et les personnalités mauriciennes qui ont bien voulu contribuer à cette formation.


ECONOMIC GROWTH REVISED DOWNWARDS

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CAPITAL

The world market, over the past weeks, has witnessed one of its hardest times with the concerns over the uncertain future of the US Economy and the Eurozone Debt crisis. Gloomy economic data recently published out of Europe and the US raised stern alarms that these two major world

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economic driving forces were wavering dangerously on the edge of recession – and would drag the world’s economy again in a global recession. Morgan Stanley economists have reviewed the forecast for world growth for 2011 from 4.2% to 3.9% and from 4.5% to 3.8% for 2012.

EXCHANGE RATES

Weekly Overview EUR/USD The USD started the week weaker after a Chinese Central Bank advisor stated that they were worried about the safety of its FX Reserves, with the recent rating downgrade adding to USD depreciation risks. Levels that analysts and traders were expecting on the market were, EUR/USD 1.4500 and GBP/USD 1.6600. The week progressed with very little movement in the currency markets. Even the possibility of further Q/E in the U.S. did little to affect the EUR/USD, although U.S. stocks rallied aggressively on the news that Bernanke may confirm Q/E 3 later this week in a further attempt to stimulate the economy. Government backed mortgages for householders to strengthen the housing market were also anticipated. Some slightly encouraging eco-

nomic data from the U.S. also led to global stock markets to recover from their recent losses. The end of the week saw Italy being criticized after making some amendments to its recent austerity bill, dropping a tax on the highest earners and limiting funding cuts to regional governments, this being after the ECB had recently agreed to support Italy’s bonds. WHAT CAN BE EXPECTED OF THE AUD ? Over the next two weeks AUD/USD levels are expected to be determined by the following: 1. The Australian dollar has been boosted by positive risk sentiment thanks to Bernanke, but also by a shift in interest rate expectations thanks to RBA Governor Stevens. Will that be enough to propel the AUD/USD towards its next set of pivots ?

2. However, recent macro data has shown sluggish signs for the Australian economy – we go over the 3 key private gauges of activity – manufacturing PMI, services PMI, and construction PMI. 3. This week includes measures of retail sales, private sector credit, building approvals, and the manufacturing PMI. Next week we will see data on services, construction PMI, GDP for the second quarter, employment figures, as well as the RBA interest rate decision. 4. Therefore while we usually look at the Australian dollar from the perspective of investor sentiment and whether we have “risk on” or “risk off” trading it would help those trading the Aussie to keep a close eye out on these important macro indicators as they will provide clues as to what the RBA will do in the following few months.

ICE OIL TRADING REPORT According to the ICE’s latest weekly Commitment of Traders, money managers, including hedge funds, cut their net long positions in Brent crude oil futures and options by 12 percent compared with the previous week to 43,489 contracts. The net long position is the difference between the number of long positions, or bets that prices will rise, and short positions, or bets that prices will fall. The number of short positions reached 52,720, the highest level since the ICE started publishing the data in June. The number has been rising since reaching a low of 21,982 in the middle of July. Reduction in the net long position in Brent was the re-

METALS - GOLD Metals prices were lower this week as increasingly confident investors moved money out of hard assets and into stocks. Gold and silver fell as the Standard & Poor’s 500 index rose 2.8 percent. Investors often buy gold as a last resort when they’re fearful of holding stocks. The reverse also holds true: investors often dump gold once stocks start looking promising again. Gold prices also fell because investment managers sold contracts to lock in gains made over the last month, said George Gero, vice president of global futures at RBC Capital Markets. Gold is still up 9.8 per cent this month on fears about inflation and uncertainty over the economy. Traders feel that gold and silver are a safer bet than stocks or currencies during times of weak economic growth. By selling appreciated gold contracts at the end of August, traders can take their profits and put them into other investments to make their portfolios look more diverse.

The theory that a given value will continue to return to an average value over time, despite fluctuations above and below the average value. This theory can be applied to any measurable value, including interest rates and the return on a certain investment.

2.

A purchasing strategy based on the above theory, which assumes that prices will return to an average value. This strategy encourages purchasing underperforming securities, under the premises that the market will eventually rebound, and the value of the security will increase.

This report has been prepared by Nishal Babooram of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)

TT 29.1533 27.9614 39.6073 35.5378 23.2463 22.6563 3.8676 33.3133 44.7398 27.2594

Selling Notes TT/DD/Notes 28.6583 30.6368 27.3666 29.4185 39.1012 41.4693 34.3735 37.3491 22.7096 24.389 22.2599 23.8267 3.7402 4.092 32.8962 34.9425 44.3962 46.8606 27.0903 28.5508

DD 28.9672 27.7743 39.3688 35.1952 23.0935 22.5529 3.8215 33.1349 44.5299 27.1716

GOLD COINS TUESDAY, 30 AUGUST 2011 Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

3.41

16.5

6380

250

8.51

22

17060

500

17.03

27

30930

1000

34.05

32.69

67465

sult of speculators boosting their bets that prices will fall, rather than cutting bets on prices rising, said Olivier Jacob, managing director of Swiss Consultancy Petromatrix.

TERM OF THE WEEK: MEAN REVERSION 1.

Buying Currency AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

100

WEEKLY HIGHLIGHTS Brent oil prices traded close to USD 112 per bbl boosted by higher stock markets. However prices remain mixed as traders cut their long positions in Brent oil futures, a sign that the oil market remains volatile. In London, Brent crude oil futures for October 2011 delivery was trading at $112.19 a barrel. Lately, investors were expecting more monetary easing policies from the US and that’s why money was coming back into equities. The market sentiment is that as long as stock markets improve, oil futures are expected to be in a better shape.

Country AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN N. ZEALAND SINGAPORE S. AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

Denomination

COMMODITIES OIL

BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, 30 AUGUST 2011

MARKET ACTIVITY TUESDAY, 30 AUGUST 2011 Market Capitalization

Rs 177,166,341,690.00

Total Volume Traded

520,917

Total Value Traded

Rs 22,316,433.35

TOP 5 Symbol

Open

Latest

% Change

NMH

84.50

85.50

1.18

17.20

17.40

1.16

AIR MTIUS LTD MLC CO LTD

6.25

6.30

0.80

NAIADE RESORTS

29.50

29.70

0.68

MCB

171.00

172.00

0.58

Symbol

Open

Latest

% Change

CAUDAN

1.75

1.70

-2.86

NIT

36.00

35.00

-2.78

ENL COMMERCIAL

27.70

27.30

-1.44

PAD

94.00

93.00

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PBL

200.00

199.00

-0.50

BOTTOM 5

MOST ACTIVE Symbol CAUDAN MDIT SBM NMH MOROIL

Volume 130,735 126,072 94,659 38,800 26,100

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.


L'ITALIE ABANDONNE LA TAXE SUR LES REVENUS ÉLEVÉS Le gouvernement italien a annoncé, lundi 29 août, l'abandon de la « contribution de solidarité » pesant sur les revenus les plus élevés, prévue initialement dans le cadre de son nouveau plan de rigueur, mais que Silvio

Berlusconi avait acceptée à contrecœur. Elle sera notamment remplacée par des mesures de lutte contre l'évasion fiscale, a indiqué le gouvernement dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion entre Silvio

CAPITAL

Berlusconi et son allié de la Ligue du Nord, Umberto Bossi. En revanche, les parlementaires resteront soumis à une contribution de solidarité, a ajouté le gouvernement.

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GLOBE

SOURCE : INTERNET

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FRANCE

8,2 millions de personnes sous le seuil de pauvreté en 2009 Près d'un Français sur sept vivait avec moins de 954 euros mensuels L'IMPACT DE la crise économique sur l'économie et le marché du travail en France s'est traduit en 2009 par le ralentissement de la progression du niveau de vie et par la remontée du taux de pauvreté, montre une étude publiée mardi par l'Insee. Le seuil de pauvreté, qui équivaut à 60 % du niveau de vie médian, s'est établi cette année-là à 954 euros mensuels. Et 8,2 millions de personnes vivaient en dessous de ce seuil, soit 13,5 % de la population, un demi-point de plus qu'en 2008 et le niveau le plus élevé depuis 2000, précise l'Institut national de la statistique et des études économiques. Sur ces 8,2 millions de pauvres, la moitié vivaient avec moins de 773 euros par mois, précise l'étude. Plus fréquente, cette pauvreté s'est aussi faite plus sévère : l'« intensité » de la pauvreté, qui

mesure l'écart entre le niveau de vie médian des personnes pauvres et le seuil de pauvreté, a atteint son plus haut niveau en cinq ans à 19,0 %. La remontée du taux de pauvreté à un niveau supérieur à celui de 2007 s'explique évidemment par celle du chômage, repassé à 9,1 % fin 2009 contre 7,4 % un an plus tôt, même si, note l'Insee, « des mesures ponctuelles et la montée en charge progressive du revenu de solidarité active (RSA) ont permis de limiter les effets de la crise ». L'augmentation de la pauvreté n'a cependant pas épargné les actifs : 10,1 % des plus de 18 ans exerçant une activité vivaient sous le seuil de pauvreté en 2009, un taux en hausse de 0,6 point sur un an. CONTEXTE DE CRISE ÉCONOMIQUE Au-delà de cet impact notable sur la pauvreté, la crise

aura aussi eu pour effet de freiner la progression du niveau de vie médian, celui au-dessous duquel vit la moitié de la population. À 19 080 euros annuels (1 590 euros par mois), ce seuil n'a progressé que de 0,4 % sur un an, alors qu'il avait augmenté de 1,7 % en 2008 et de 2,1 % en 2007. L'enquête « Revenus fiscaux et sociaux » de

STIGLITZ APPELLE LA BCE À BAISSER SES TAUX L'économiste américain, Prix Nobel en 2001, estime que la politique monétaire actuelle fait grimper l'euro L'ÉCONOMISTE AMÉRICAIN Joseph Stiglitz, Prix Nobel en 2001, appelle la Banque centrale européenne (BCE) à baisser son taux directeur dans un entretien paru lundi dans le quotidien allemand Handelsblatt. « La BCE devrait revenir sur ses deux précédentes hausses » d'avril et de juillet, qui ont fait passer son taux directeur de 1 à 1,5 %, a dit Joseph Stiglitz. L'économiste, connu pour sa critique du libéralisme pur et dur, estime que l'institution de Francfort devrait tenir compte davantage de son homologue américaine, la Fed, qui entend maintenir son taux à 0 % pendant deux ans. « La politique monétaire actuelle de la BCE fait grimper l'euro et fait du mal aux exportateurs allemands », a-t-il dit. Les économistes s'attendent désormais à ce que la BCE ne touche plus à son taux d'intérêt cette année en raison de la nouvelle flambée de la crise de la dette, alors qu'auparavant l'institution semblait décidée à durcir encore sa politique monétaire à l'automne. Joseph Stiglitz a par ailleurs répété son opinion selon laquelle si la zone euro venait à imploser « il serait sans doute mieux que l'Allemagne quitte l'Union monétaire plutôt que d'en expulser la Grèce ». L'économiste se déclare par ailleurs une nouvelle fois en faveur d'obligations européennes ou « eurobonds », « un bon instrument pour maîtriser la crise ». SOURCE : INTERNET

l'Insee confirme aussi le creusement des inégalités déjà perceptible dans plusieurs études publiées ces derniers mois : alors que le niveau de vie des 10 % des Français les plus modestes, inférieur à 10 410 euros, reculait de 1,1 %, celui des 10 % les plus aisés, supérieur à 35 840 euros, augmentait de 0,7 %. « Au total, le contexte de crise

économique se répercute sur l'ensemble des ménages, mais ce sont les plus modestes qui sont les plus touchés », conclut l'Insee. Conséquence logique de cette évolution : le nombre de bénéficiaires des minima sociaux a augmenté avec la montée du chômage, un phénomène amplifié par la montée en puissance du RSA, mis en oeuvre en juin 2009. Autre fait notable : le taux de pauvreté au sein des chômeurs a diminué de 1,1 point par rapport à 2008, ce qui s'explique par l'entrée dans le chômage de salariés plus qualifiés et mieux rémunérés, et qui touchent donc des allocations plus élevées. Enfin la crise a relativement épargné les retraités, dont le niveau de vie médian a augmenté de 1,3 % en 2009 et dont le taux de pauvreté est resté stable, à 9,9 %.

RÈGLE D'OR BUDGÉTAIRE

Les députés espagnols votent l’examen en urgence Les députés espagnols ont voté mardi pour un examen en urgence d'une réforme constitutionnelle controversée destinée à garantir la stabilité budgétaire, la fameuse « règle d'or » réclamée par Paris et Berlin LES PARLEMENTAIRES ont approuvé, à 319 voix pour et 17 contre, la procédure d'urgence, qui doit permettre un feu vert définitif (quasi-assuré grâce à l'accord noué entre le Parti socialiste au pouvoir, PSOE, et le Parti populaire de droite, PP) d'ici une dizaine de jours. Les différents partis du pays ont désormais jusqu'à jeudi 14H00 (12H00 GMT) pour présenter des amendements au texte. Les députés se réuniront pour une nouvelle séance extraordinaire vendredi afin de débattre et approuver la réforme. Hormis le PSOE et le PP, seul le parti de Navarre UPN a voté mardi en faveur de la procédure d'urgence, tandis que tous les petits partis l'ont rejeté ou se sont abstenus, plusieurs d'entre eux appelant à un référendum. Les députés transmettront ensuite le pro-

jet aux sénateurs, appelés à voter la semaine prochaine. L'Espagne deviendra ainsi le premier pays à répondre à l'appel lancé le 16 août par la France et l'Allemagne, qui avaient souhaité que les 17 pays membres de l'eurogroupe adoptent avant l'été 2012 la « règle d'or » visant à l'équilibre budgétaire. Berlin inclut depuis 2009 cette règle dans sa constitution, tandis que l'Italie et la France ont aussi ce projet. Mais cette réforme a suscité de vives critiques, au sein même du parti socialiste espagnol. Une pétition sur internet, réclamant également un référendum, avait recueilli mardi matin plus de 115 000 voix et plusieurs manifestations étaient prévues dès l'après-midi. SOURCE : INTERNET



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