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EVALUATING HUMAN CAPITAL The public sector stands to adopt the Performance Management model of the private sector so as to combine people, processes and infrastructure EDITION 38 – MERCREDI 10 AOÛT 2011

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Votre hebdomadaire à Rs 15

CYBERCRIMINALITÉ : MOT DE PASSE – VULNÉRABLE

ECONOMIE : LA MENACE D’UNE CRISE SE PRÉCISE

« UNE CROISSANCE DE 4,6% EST IRRÉALISTE »

Tout est « piratable ». Programmes, emails, SMS… Rien n’échappe aux hackers, qui ont compris les faiblesses du monde informatique

Afin de faire face aux défis à venir, les experts soulignent le besoin de s’adapter, en adoptant de nouvelles mesures et en en abandonnant d’autres

Pour le Dr. Yousuf Ismael, la conjoncture internationale actuelle affectera inévitablement la performance économique de Maurice

ELECTIONS MUNICIPALES

L’ALLIANCE MSM-MMM N’AURA PAS LIEU Le spectre de 1983 fait surface, cette fois-ci au détriment du parti soleil Harfields : la lingerie réinventée | Liens de sang et liens d’argent | Atom : voyage dans la cour des grands


LE PRÉSIDENT DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE DE MADAGASCAR À MAURICE

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FINAL REPORT MERCREDI 10 AOÛT 2011

Le juge malgache, Jean Michel Rajaonarivony, est à Maurice depuis dimanche soir. Selon la constitution malgache, le président de la Haute Cour Constitutionnelle est, hiérarchiquement, le cinquième personnage

avec le plus de pouvoir dans le système politique. Néanmoins, le visiteur malgache n’est pas venu pour les besoins de sa fonction, mais pour soute-nir son fils qui participe aux Internationaux de golf de l’océan Indien,

qui débutent demain à Belle Mare. Il faut dire que Maurice demeure un paradis pour les personalités politiques malgaches, de nombreux régimes africains ayant pris des sanctions contre le gouvernement de Rajoelina.

ELECTIONS MUNICIPALES

L’ALLIANCE MMM-MSM N’AURA PAS LIEU D’autres départs vers les rouges risquent de saigner le MSM à blanc. Raison pour laquelle une alliance avec les mauves est fortement souhaitée par les oranges, pour éviter le risque de devenir insignifiant en tant que parti politique | RUDY VEERAMUNDAR

MANOJ NAWOOR

REMPLAÇANTS. Le Premier ministre entouré des nouveaux membres du Cabinet, dont Jim Seetaram (à gauche), élu sous la bannière du MSM aux législatives de mai 2010

SI LES choses sont claires pour Navin Ramgoolam et consorts, ainsi que pour Paul Bérenger, qu’en est-il pour Pravind Jugnauth et son Mouvement socialiste militant (MSM) ? D’autant plus que le leader du Parti travailliste a publiquement déclaré qu’il compte bien remporter les élections en question. Quelles seront les conséquences du départ du MSM de l’alliance gouvernementale pour la bande à Pravind Jugnauth ? Navin Ramgoolam a, pour sa part, déjà constitué son nouveau cabinet, mettant une croix sur l’alliance bleu-blanc-rouge et re-

donnant une stabilité à son gouvernement. Paul Bérenger savoure lui, en ce moment, le résultat de ses révélations dans l’affaire MedPoint et demeure confiant, qu’auprès de ses électeurs, il représente le parfait leader de l’Opposition. Les deux blocs attendent maintenant l’épreuve tant attendue : les municipales. Celles-ci seront tenues très bientôt, indique une source fiable. Sachant que le MSM risque de se retrouver dans la même situation que le Parti travailliste, aux municipales de 1985, le leader du MSM

n’a qu’un espoir pour survivre : Paul Bérenger, son ancien grand frère ! Favori, ce dernier va-t-il sacrifier ses militants pour faire de la place au parti soleil ? Perspectives d’une alliance désirée pour éviter la noyade. INSULTE Si Navin Ramgoolam a pris tout son temps pour rentrer au pays après un séjour londonien - alors que le MSM était en partance -, sa réaction, une fois débarqué à l’aéroport SSR, a été des plus rapides. Par rapport surtout à son état d’âme face à la démis-

sion de six ministres de son principal partenaire, qui ont fait bloc pour protester contre l’arrestation d’un des leurs par la commission anti-corruption. Qualifiant cette action d’insulte aux institutions qui font la réputation démocratique du pays, le leader du Parti travailliste a simplement remplacé les démissionaires par des élus de son parti et de son autre partenaire, le Parti mauricien social démocrate. Le parti de Xavier-Luc Duval, par ailleurs, ne rate pas une occasion pour jurer fidélité au leader rouge et à l’alliance gouvernementale. En guise

de récompense, le leader des bleus est passé du statut de ministre des pauvres à celui de grand argentier. Il a aussi fallu compter sur le changement de cap d’un député MSM, qui s’est vu octroyer le titre de «honourable minister». Ce qui n’était pas vraiment de bon augure pour Pravind Jugnauth. Même s’il ne s’agissait que d’un départ, Pravind Jugnauth s’est certainement senti... délaissé. L’ex vice-Premier ministre et ministre des Finances se retrouve maintenant dans une situation où il doit faire de sorte que d’autres


« CASSÉ RANGÉ » Avec la vague de départs occasionné par la cassure de l’alliance de l’avenir, la convoitise des postes au sein des institutions étatiques se fait de plus en plus sentir. Selon les recoupements, il semblerait que Robert Pallamy, qui était en délicatesse avec Robert Desvaux au sein de la Na-

des siens ne soient pas tentés par cette chose à laquelle il a goûté pendant un peu plus d’une année ; le pouvoir. Réalisant que la fidélité n’est pas un terme très fiable en politique, il ne pouvait pas se permettre de ne pas récompenser le fidèle lieutenant de la famille, en le confirmant au poste de président de son parti. Certains se demandent ainsi si toutes les actions nuisibles de Showkutally Soodhun au sein du gouvernement ne recevaient pas, au fait, les bénédictions du leader du parti. Mais le plus dur reste à venir. Affirmer que le MSM est une force politique est une chose. Convaincre les partisans qu’il lui reste de la force pour affronter les élections municipales en est une autre. DERNIÈRE CARTE D’où l’argument, auprès de ses proches et partisans, qu’une alliance avec le grand frère et qui était un ennemi juré un mois de cela, est possible, expliquet-on au Sun Trust Building. Pravind Jugnauth est conscient que c’est la dernière carte qu’il lui reste. Selon certaines sources, c’est l’unique raison que peut donner Jugnauth Jr à ses députés ou autres membres du bureau politique afin d’arrêter l’hémorragie dans son parti. La réforme électorale est ainsi utilisée comme prétexte ou appât, par Pravind Jugnauth, afin d’augmenter ses chances d’avoir une rencontre avec le leader du MMM, et cela au plus vite. Cela pour donner du poids à son argument qu’une alliance

Pourquoi devrait-on donner du sérum à un mourrant, qui risque bien de se transformer en monstre ? On n’oublie pas ce qui s’est passé en 2005. Beaucoup de candidats MSM avaient été élus grâce aux votes des militants. Que s’est-il passé par la suite ? Ils ont voulu jouer au même coup avec le Ptr et cela a mal tourné

avec les mauves est derrière la porte et que les portes de l’Hôtel du gouvernement s’ouvriront à nouveau, avec la bénédiction d’autres «well wishers.» Certains, ou certaines, se trouvent ainsi dans une situation de confusion. «Partir ou ne pas partir ?» Alors que chez les oranges, la solution mauve est presque considérée comme un acquis pour les prochaines municipales, cette réunification n’est pas perçue comme étant plausible chez les militants. Primo, il sera difficle de faire avaler la grosse pillule MedPoint à l’électorat. Dans le cas d’un remake MMM-MSM, l’os déterré par Paul Bérenger restera certainement en travers de la gorge de beaucoup, explique un proche du bureau politique mauve. Selon ce dernier, Paul Bérenger ne compte nullement céder une partie de

Rénovation en vue APRÈS LA cassure de l’alliance de l’avenir et le remaniement qui a suivi, certains ont obtenu une promotion et se sont retrouvés avec des portefeuilles ministériels importants. Et comme pour effacer les traces de son prédécesseur, un de ces nouveaux promus envisage de rénover entièrement son bureau. Il aurait fait appel à un entrepreneur privé qui a déjà visité les lieux pour voir dans quelle mesure il pourrait aménager les locaux au goût du nouveau locataire. Cet épisode n’est pas sans rappeler celui où un ministre MMM avait procédé à la rénovation de son bureau pour se retrouver face à l’Independent Commission Against

ses tickets au MSM alors que son parti est confiant en une écrasante victoire. «Pourquoi devrait-on donner du sérum à un mourrant, qui risque bien de se transformer en monstre ? On n’oublie pas ce qui s’est passé en 2005. Beaucoup de candidats MSM avaient été élus grâce aux votes des militants des régions urbaines. Que s’est-il passé par la suite ? Ils ont voulu jouer au même coup avec le Ptr et cela a mal tourné. S’ils sont aussi solides qu’ils le prétendent, donnons-leur rendez-vous aux municipaes. La réforme électorale est sans doute un faux argument. Alors qu’il traitait le leader mauve de «s....r» il y a quelques mois, il vient aujourd’hui dire qu’il compte oeuvrer avec le MMM pour une réforme électorale, maintenant qu’il se trouve hors du pouvoir. C’est vendre du rêve. Si on veut connaître la véritable force du MSM, ce sera après les élections municipales. On verra bien s’ils seront en position de négocier et d’imposer des conditions», fait ressortir un membre influent du MMM. Un obervateur politique est ainsi d’avis que le MSM pourrait être rélégué au rang de quatrième parti, derrière le Ptr, le MMM et le PMSD, après une lutte à trois aux municipales. Il est d’une évidence des plus claires que l’intention du MSM est d’essayer de faire bonne figure à ce scrutin, en s’accrochant à une locomotive, dans le but de garder l’espoir de survivre politiquement. Autrement, le parti soleil risque bien de se retrouver à l’ombre pendant un bon moment.

Corruption pour abus de pouvoir.

« Anou al guet Navin... » En souvenirs des éditions de « anou al la mer » et « anou al cinéma », un businessman du Nord a proposé à un ancien ministre de, « anou al guet Navin ! ». L’homme, qui se veut aussi lobbyiste à ses heures perdues, a demandé à un ministre démissionnaire de revoir sa décision. Au cours de la «réunion», l’ex-ministre a convaincu le businessman à abandonner l’idée avant de lui proposer, à la place, de devenir «partenaire» dans un projet médiatique. Le politicien était sur la liste des transfuges mais s’est ravisé suite à sa

tional Empowerment Foundation, retournera à de la Tourism Authority. Son remplaçant à la NEF sera nul autre que Suren Appadu, ancien maire de la ville de Quatre-Bornes. Robert Desvaux, quant à lui, sera nommé au sein du ministère des Finances.

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FINAL REPORT MERCREDI 10 AOÛT 2011

| Billet de RAJEN VALAYDEN |

Les Dauphins

L’

historien et journaliste béninois, Jérôme Carlos écrivait, il y a à peine quelques mois, que « le renouvellement de la classe politique est un phénomène naturel. Voyez les arbres autour de nous. A saison régulière, ils renouvellent leur frondaison. Les anciennes feuilles tombent et laissent la place à de nouvelles feuilles, dans toute la fraîcheur de leur couleur verte ». Cette vision semble plus que jamais utopique. On sous-estime trop souvent le pouvoir magnétique du pouvoir, qui offre un ensemble de privilèges royaux si envoûtants qu’ils rendent accro le politicien, qui en oublie l’essentiel de sa mission initiale. Son seul objectif, dès lors qu’il n’a plus ce pouvoir, est de le retrouver. Ce qui le laisse, en permanence, avec un goût inachevé qui peut mener à la folie. Cela est vrai pour la grande majorité des politiciens, surtout en Afrique et à Maurice. Les sursauts de conscience des uns et des autres au moment d’abandonner le pouvoir ne sont que de vulgaires prétextes pour le retrouver. Si vous pensez que le pouvoir n’a d’attraits que pour l’homme politique, détrompez-vous ! Cette maladie si contagieuse sévit là où les privilèges priment, qu’il s’agisse des hauts échellons d’institutions privées ou publiques, ou encore des syndicats. Prenons l’exemple de Tulsiraj Benydin, qui disait justement, en fin de semaine, qu’il est l’heure de renouveler la direction de notre classe politique, alors que ses acolytes syndicalistes et lui, à l’instar de Radha Krishna Sadien et autres, sont ancrés comme des banyans (pied lafouche) au sein de leurs institutions. Et les dauphins, dites-vous ? Madan Dulloo en sait quelque chose, tout comme ces militants qui ont vainement essayé de se positionner comme aspirant leader pendant plus de quarante ans. Ce que les gens oublient, c’est qu’on ne peut réclamer le pouvoir. On voit mal quelqu’un frapper à la porte du leader pour lui dire « Chef, j’aspire à devenir leader ». La prise du pouvoir se construit et le leadership se mérite. Mais nos leaders actuels, qui raffolent de jeunes recrues diplômées, ne les intègrent au parti que pour apporter de la valeur à celui-ci. Car dès qu’il s’agit de la gestion du pouvoir, ils préfèrent tous s’entourer d’imbéciles prêts à tout faire pour leur plaire. Et quand bien même ils ne l’étaient pas, la question demeure le pourquoi de l’alternance. Ils prendraient le pouvoir pour en faire quoi ? Si c’est uniquement pour continuer sur la lancée du chef sortant, et n’en être qu’un piètre sosie, ce n’est pas la peine. Quant aux rares dauphins qui sont impatients de tout bousculer, souvent critiques et certainement sévères dans leurs jugements, ils sont, sans le savoir, entourés de requins. Nos chefs politiques ne vont pas offrir au premier venu ce qu’ils ont dû se battre pour avoir. C’est cette rapacité qui provoque parfois des alliances contre nature, afin de purger, par un passage au pouvoir, toute forme de « dauphinage » interne.

rencontre avec une haute personnalité qui lui aurait promis son soutien financier durant la dure traversée du désert.

Fausses prédictions Cet ancien ministre, très perturbé par les turbulences politiques qui secouaient son parti, s’était rendu dans un temple du Nord, tôt le matin du mardi 26 julliet. Le swami l’a assuré que les astres étaient favorables et qu’il n’avait rien à craindre. Quelques instants plus tard, le ministre recevait un appel téléphonique de son leader lui demandant de se rendre d’urgence au QG du parti. La suite, on la connaît.

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Roy Neeraye RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun Leevy Frivet Dorina Krammer CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Cécile Antonio CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy Essane Auleear Vishesh Koonjobeeharry Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun


L’OPEP BAISSE SA PRÉVISION DE DEMANDE PÉTROLIÈRE MONDIALE

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ACTA PUBLICA MERCREDI 10 AOÛT 2011

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole a abaissé mardi sa prévision de croissance de la demande mondiale de brut pour 2011, évoquant la détérioration des perspectives macroéconomiques dans

les économies les plus avancées. Dans son rapport mensuel, l’Opep réduit sa prévision de 150 000 barils par jour (bpj) et prévoit désormais pour cette année une croissance de la demande mondiale

de brut de 1,21 million bpj. Les cours du Brent de mer du Nord ont chuté mardi à leur plus bas de six mois, passant brièvement sous le seuil symbolique des 100 dollars le baril avant de remonter

ECONOMIE

La menace d’une crise se précise Alors que certains sonnent déjà le glas de notre économie, d’autres, malgré la prudence affirmée, se veulent plus optimistes. Mais tous reconnaissent la nécessité de s’adapter, quitte à adopter de nouvelles mesures et à abandonner d’autres. Mais une chose est sûre, il est difficile pour nos interlocuteurs d’affirmer, sourire aux lèvres, que notre économie résiste encore et toujours à la crise LA BANQUE de Maurice (BoM) cherche à limiter son exposition au dollar américain et à l’euro en ce qui concerne les réserves. C’est ce qu’a annoncé le gouverneur, Rundheersing Bheenick, mardi à Nairobi, lors de la signature d’un protocole d’accord avec la Banque centrale du Kenya. La Banque centrale de Maurice compte se tourner vers d’autres partenaires commerciaux comme la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud. « Nous sommes en train de contempler la possibilité d’acheter des ‘bonds’ chinois, mais aussi sud-africains et indiens simplement pour éviter une trop grande dépendance sur l’euro et le dollar américain », a déclaré Rundheersing Bheenick. La Banque de Maurice a doublé ses réserves depuis 2006 pour atteindre 2,9 milliards USD, et a même inclus d’autres devises : les dollars canadien, australien et néozélandais, et la couronne norvégienne et suédoise. Pour le gouverneur, il s’agit de protéger l’économie des répercussions des crises financières internationales. Les importations de Maurice se traitent majoritairement, soit 67 %, en dollars américains, tandis que l’Europe représente une des principales sources de revenus dans les secteurs touristique et manufacturier. UNE « ROUPIE COMPÉTITIVE » Pour Guillaume Hugnin, président de la Mauritius Exports Association (MEXA), les événements de ces derniers jours viennent une fois de plus démontrer que la crise, qui dure depuis deux ans déjà, reste une menace sérieuse à notre économie. « Au niveau de la MEXA, nous continuons à tout mettre en œuvre pour nous adapter aux nouvelles réalités de ces marchés en crise. Il est évident que la politique que la MEXA a toujours prôné, c’est-à-dire une roupie compétitive, est de plus en plus nécessaire pour que les opérateurs puissent pérenniser leurs activités », nous a-t-il déclaré. Le président de la MEXA reste toutefois optimiste quant à la tournure que prendront les événements, à condition que les bonnes décisions soient prises et que les bonnes mesures soient appliquées.

LE LUXE SE PORTE BIEN Crise ou pas, certains secteurs font exception à la règle. Dans l’univers des grandes marques, pas de baisse ou de ralentissement à prévoir. C’est ce que prédit Roxsane Labutte, responsable de communication à Hémisphère Sud. Roxsane Labutte est optimiste. La crise n’aura pas de répercussion sur le haut de gamme. Les riches, qui sont la clientèle de la maison, sont immunisés contre de tels effets. « La crise n’affectera pas le marché du luxe. D’abord, parce que les produits en cuir sont rares. Puis le créneau du luxe vise une clientèle précise, prête à dépenser sans compter », observe notre interlocutrice, qui ajoute que même au niveau des matériaux, Hemisphère Sud n’a pas à s’inquiéter. Elle rappelle que l’entreprise fait énormément de sous-traitance pour des marques de luxe : « Ils nous envoient leurs matériaux et nous prenons en main la fabrication. » Cependant, Roxsane Labutte ne cache pas que le fret reste sujet d’inquiétude : « Nous travaillons beaucoup avec le marché européen et nous avons quelques appréhensions à ce propos. » Sans plus, car Hemisphère Sud compte bien tirer son épingle du jeu. Comme elle l’a toujours fait depuis bientôt un quart de siècle. Le porte-drapeau mauricien du luxe n’avait pas ressenti les secousses de la crise de 2008.

LES PETITES ENTREPRISES TRÈS VULNÉRABLES Amar Deerpalsing, président de l’Association des petits entrepreneurs, et Vijay Ramgoolam, ex-directeur de la Small and Medium Enterprises Development Authority (SMEDA), disent leurs appréhensions des effets de la crise sur le secteur des petites entreprises ❚ La crise financière va-t-elle affecter

les petites et moyennes entreprises ? Amar Deerpalsing : Oui, définitivement. Mais pas uniquement, ce sera le cas pour toutes les entreprises en général. Vijay Ramgolam : Évidemment, les PME vont être affectées parce que le pouvoir d’achat va diminuer. D’ailleurs, vous pouvez déjà constater que la vente dans certaines entreprises a considérablement baissé. ❚ Dans quelle mesure ?

Amar Deerpalsing : Il y a des risques que certains opérateurs connaissent d’énormes difficultés. Je pense aux restaurants, aux marchands et aux chauffeurs de taxis, pour ne citer que quelques exemples. Avec la baisse dans la consommation, il est évident qu’il y aura des licenciements. Vijay Ramgolam : Il y aura des compressions au niveau des effectifs.

Les exportations vont diminuer, la consommation va baisser. Beaucoup de ces opérateurs vont devoir cesser leurs activités. ❚ Comment réagir ?

Amar Deerpalsing : Il faudra être proactif, savoir amortir les effets de la crise. Les banques devraient concevoir des plans spéciaux et donner des incitations aux opérateurs, un peu du genre « stimulus package ». Tout va dépendre aussi des actions que le gouvernement va entreprendre. Seul le gouvernement a les moyens d’atténuer les effets sur les entreprises. Vijay Ramgolam : Des mesures, il fallait les prendre très tôt, quand je dirigeais la SMEDA et quand j’avais les solutions en main. Mais le ministre Michael Sik Yuen, par incompétence, a pris de très mauvaises décisions et a mis fin à ma carrière. Il a fait une véritable boucherie.

Pour en revenir aux mesures, il faudra principalement préserver l’emploi. Premièrement, il faudra encourager davantage la création de petites entreprises qui sont créatrices d’emplois. Deuxièmement, il faudra faire des recherches de marchés qui peuvent être exploités. De leur côté, les opérateurs devraient créer de nouveaux produits de façon à réduire nos importations. Les commerçants devront réviser leurs prix et accepter de diminuer leurs profits pour sauver la consommation. Il faut souligner aussi que le véritable problème des petites entreprises, c’est le développement technologique. En investissant dans les nouvelles technologies, les entreprises pourront baisser leurs coûts d’opération tout en préservant l’emploi. Les entrepreneurs se plaignent souvent du coût élevé du capital ; il faut une étude approfondie pour voir si c’est vrai ou pas.


PERTES RÉDUITES Les Bourses européennes réduisent leurs pertes après avoir lourdement chuté mardi matin, la séance étant marquée par l’importance des volumes échangés et une extrême volatilité. A 14h45 (heure de Paris),

l’indice CAC 40 prend 0,26% à 3133,43 points après avoir évolué dans une fourchette comprise entre 2979,87 points (-4,6%), son plus bas niveau depuis le 13 juillet 2009, et 3 201,68 points (+2,4 %). Du côté des

indices paneuropéens, l’EuroStoxx 50 cède 1,18 % et l’EuroFirst 300 0,34%. Reflet de la fébrilité des marchés, l’indice de volatilité VDAX-NEW bondit de près de 15% et atteint son plus haut niveau depuis décembre 2008.

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PANIQUE À LA BOURSE DE PORT-LOUIS Le marché boursier est en ébullition. Parler de panique ne serait nullement exagéré. Maurice subit déjà les contrecoups de la crise mondiale. Les actions en vente ont difficilement trouvé preneurs mardi. Tandis que les prix continuaient à baisser | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN LES TRADERS ont eu fort à faire pour acheter et vendre des actions. En essayant de convaincre les clients d’acheter certaines actions dont les prix avaient chuté, dans l’espoir qu’ils remonteront la pente par la suite. « N’achetez que 500 actions à Rs 82, on verra l’évolution au cours de la journée », suggérait un trader à son client. « Pa pé gagne acheteurs ! » L’exaspération des traders était palpable à la séance de mardi matin. Laurent Marie, Financial Manager de Bramer Asset Management, nous éclaire sur la situation. « Les gens sont en train de paniquer, donc ils commencent à tout vendre, et ce depuis vendredi. Les investisseurs étrangers, Américains ou Européens, pensent que les marchés émergents comme Maurice sont les plus à risque, que nous allons chuter en premier ; donc ils vendent leurs actions. Ce qui explique les chutes sur la bourse locale ». CHUTE LIBRE DES TITRES Le prix des actions de la Mauritius Commercial Bank (MCB) est passé à Rs 162 mardi matin, alors que vendredi elles se vendaient à Rs 176. Celles de New MauritiusHotels Ltd ont atteint Rs 82 contre Rs 95.50. LaState Bank of Mauritius a vu ses actions passer de Rs 93.50 à Rs 84. Dans la panique, aux EtatsUnis, les entries et exits en termes d’actions ne sont pas en balance, alors que normalement les opérateurs essaient de maintenir une balance de 60% - 40 %. « Ce peut être 60% de bonnes décisions au niveau de la vente ou d’achat d’actions et 40% de mauvaises décisions. Donc, il y a toujours cette marge de manœuvre », avance Laurent Marie. Tout est une question de timing, selon lui. Ainsi, les répercussions se font sentir, bien que, rassure

PRAKASH GUNGAH : « LA ROUPIE PAS DIRECTEMENT AFFECTÉE »

Laurent Marie, la bourse locale est différente de la bourse américaine, où un événement a lieu chaque jour. A Maurice, c’est plutôt sur une base hebdomadaire. Mais pendant combien de temps va durer la présente situation, nul ne peut le dire. La prudence reste donc de mise. Avec la crise de la dette américaine, les gens perdent de l’argent et vendent. Mais trop de vendeurs sur le marché est nuisible. Une fois de plus, la notion de balance est primordiale : « A ce moment, il faut suffisamment d’acheteurs pour supporter le marché, sinon nous risquons d’aller vers un ‘double dip’. Toutefois, on ne pense pas que cela arrivera ». Le ‘double dip’, ou ‘récession à double creux’, est caractérisé par une première chute du produit intérieur brut (PIB) suivie, après une reprise avortée, d’une rechute plus profonde. MAUVAISE PASSE Yousouf Ismael, Senior Economist, avance que la Stock Exchange of Mauritius se trouve dans une mauvaise passe, pris dans les turbulences provoquées par les marchés globaux. « La SEM a frôlé le crash lundi. A un certain moment, le SEMDEX perdait jusqu’à 4% pour arriver à 2,76% à la fermeture du

marché, soit 1 942,65 points », explique l’économiste. De plus, les ‘fund managers’ sont en train d’encaisser leurs investissements sur la SEM pour compenser les pertes subies sur d’autres marchés. Toujours est-il que certains ne donnent pas cher de la vie du marché boursier local. Après plusieurs semaines de soubresauts, le coup de semonce est venu lundi, avec un recul spectaculaire de l’indice Semdex. Une situation qui échappe au contrôle des autorités boursières du pays car elle découle de l’instabilité qui caractérise en ce moment certaines places boursières internationales. Roshan Ramoly, Managing Director de CIM Stockbrokers, est catégorique. Telles que les choses se présentent à la bourse de Port-Louis, le risque d’une crise financière et économique qui toucherait de plein fouet le pays n’est pas à écarter. Entre-temps, tous ont adopté l’attitude du « attendons voir ». En espérant sans doute que la situation se décantera d’elle-même. « Il ne faut pas être alarmiste. Mais encore faut-il savoir que ce qui s’est passé ces derniers jours à la Bourse sont les signes annonciateurs d’un raz-de-marée qui pourrait submerger l’économie du pays », ajoute notre interlocuteur. Toutefois, il suffirait

que la situation perdure pour que les investisseurs étrangers, qui représentent 10 % des investissements à la Bourse de Port-Louis se retirent. SIGNES PRÉCURSEURS « Il y a en ce moment du ‘panic selling’ à la Bourse. La première répercussion d’un tel phénomène pourrait être l’abandon des investisseurs étrangers. Dans un deuxième temps, plusieurs secteurs, à commencer par l’hôtellerie, pourraient souffrir de cette situation », ajoute le MD de CIM Stockbrokers. Eventuellement, le recul des transactions boursières affectera nos réserves en euros et les banques en paieront alors le prix fort. La Bourse n’est qu’un indicateur : tout krach est le précurseur d’une crise financière à venir. Mais Maurice sera-t-il affecté ? « Ça dépendra d’une multitude d’autres facteurs. Vu que le pays dépend énormément du marché européen pour ses produits, il faudra voir comment les événements récents sur les bourses internationales vont affecter le vieux continent. Si pareille chose se produit et que l’euro tombe, là, oui, Maurice sera touché », dit RoshanRamoly. Les secteurs les plus à risque si ce scénario catastrophe se joue sont le tourisme, le sucre et le textile, trois piliers majeurs de notre économie.

Interrogé quant aux répercussions de la situation internationale sur le pays, le directeur d’Island Premier Traders FX Ltd soutient que, techniquement, la roupie devrait s’apprécier, par rapport aux autres devises. Toutefois, il y a d’autres facteurs qui entrent en jeu, tel le volume de roupies mauriciennes, en comparaison aux autres devises, qui est minime. « Ce qui se passe peut certes affecter l’économie, mais pas directement la roupie », explique-t-il. Les mois à venir restent difficiles à prévoir, avance Prakash Gungah : « Nous devrons suivre l’évolution internationale, par exemple si le G7 compte se réunir avant la date initialement annoncée. Mais là aussi, tout dépendra de la réaction des investisseurs ». Prakash Gungah prévoit que les secteurs manufacturier et touristique seront les plus affectés. Pour le directeur d’Island Premier, il faut toutefois noter que le prix du baril de pétrole a dégringolé de 6 % en l’espace d’une nuit, soit de lundi à mardi, parce que la demande a baissé considérablement. Quant au prix de l’or, il continue à grimper. « Au lieu d’investir à la Bourse, tout le monde se rue vers l’or qui est devenu une valeur sûre », explique-t-il. En ce qui concerne les taux de change, ils sont devenus très volatiles. « L’euro ou le dollar changent rapidement en l’espace d’une nuit, tandis que la roupie reste ferme ».

LE BÂTIMENT EN MODE « SAFE » Le General Manager de PremixedConcrete Ltd, Jean-Claude Bellepeau, se veut clair : pour l’instant, le secteur de la construction ne subit pas les effets de la situation américaine. Egalement président de l’Association des bétonniers, il souligne que les décisions se rapportant aux grands projets de construction sont prises avec une année d’avance. « Il se peut qu’il y ait des effets négatifs sur les projets à venir, mais il n’y a aucune crainte par rapport aux projets déjà en chantier. Il ne faut pas oublier, non plus, que les investissements dans l’industrie de la cons-truction proviennent principalement du secteur privé local. On ne prévoit pas de grands effets d’ici la fin de l’année », indique Jean-Claude Bellepeau.


LES PAYS ACP ÉLABORENT LEUR STRATÉGIE

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La douzième Conférence ministérielle des pays ACP sur le sucre, le 24 juillet dernier, à Maputo, au Mozambique, a discuté des «perspectives à la lumière de l’évolution des tendances du marché mondial».

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ENTRETIEN MERCREDI 10 AOÛT 2011

Les délégations présentes ont mis l’accent sur les opportunités globales du marché du sucre et les menaces dans ce secteur tout en proposant des moyens pour promouvoir la compétitivité des indus-

tries sucrières ACP. Des stratégies pour gérer les défis de la réforme ont été élaborées. Le gouvernement était représenté à Maputo par le ministre de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire.

DR YOUSOUF ISMAEL

« UNE CROISSANCE DE 4,6% EST IRRÉALISTE » La conjoncture économique internationale affectera inévitablement la performance économique de Maurice. C’est l’avis du Dr Yousuf Ismael, économiste ayant travaillé au sein de plusieurs organisations internationales, ainsi qu’en tant que conseiller de divers gouvernements africains | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN PHOTOS : MANOJ NAWOOR

❚ Le spectre de la crise finan-

cière refait surface dans le sillage des événements affectant actuellement l’économie américaine. Quelles pourraient être les conséquences de l’abaissement de la note de la dette des Etats-Unis ? Tout d’abord, il faut se rendre à l’evidence que ce n’est pas un spectre, mais bien une réalité qui va affecter l’économie mondiale. La dégradation de la note de la dette des Etats-Unis met un terme à la capacité de l’administration américaine à emprunter à

l’infini. Le peuple américain réalise que le niveau d’endettement qui a été consenti à leur pays par les marchés depuis le début de la crise était très largement au-dessus des capacités de remboursement, alors que la situation politique a perturbé la prise de mesures qui auraient peut-être permis de contenir les dépenses publiques. C’est aussi un constat que le surendettement américain est dû à l’insuffisance de création de valeur de son économie. L’abaissement de la note des Etats-Unis va impacter sur les

taux d’intérêt. Cette dégradation intervient au mauvais moment, car le PIB stagne, la croissance reste liée au crédit public et le chômage atteint un niveau record. La relance à crédit est dorénavant quasi impossible, et avec une économie américaine en stagnation, nous ne sommes pas loin d’une récession qui affectera l’économie mondiale. ❚ Quelle est la cause de la crise

actuelle ? La crise actuelle n’est pas liée à une raison purement

économique, loin de là. C’est dû à une crise politique. L’incapacité d’arriver à un consensus autour d’une vraie sortie de crise et le conflit persistant entre les démocrates et républicains sont les raisons de cette instabilité politique qui impacte sur l’économie américaine. Ce que les Américains ne comprennent pas, c’est qu’en 2008, la contraction des opérations à crédit avait provoqué une ruée vers les bons du trésor, et aujourd’hui, les marchés qui ont investi dans ces bons ne s’intéressent pas à la politique,


SOLIDARITÉ ENVERS LES PETITS PLANTEURS Le Agricultural Calamity Solidarity Scheme, a été mis en place en vue d’apporter une assistance aux petits planteurs, enregistrés auprés du Small Planters Welfare Fund, en cas de calamités naturelles, à savoir la sécheresse, les précipitations excessives d’eau et les cyclones,

entre autres. Ce plan d’aide permettra de fournir une assistance au-dessus de 50% pour le paiement du coût des engrais pour les récoltes endommagés et entre 30% et 50% de dédommagement pour les dégâts causés aux plantations par les fongicides.

❚ Quelle est la différence entre

❚ Comment expliquez-vous ces

chutes ? Il y a un exode vers les lieux « sûrs », comme la Suisse, qui arrive difficilement à contenir l’appréciation de sa devise. La Banque nationale suisse a même réduit les taux d’intérêt à presque zéro et injecté des sommes massives dans le circuit monétaire afin de faire baisser la valeur du franc suisse. Le prix de l’or, une valeur refuge, a quant à lui atteint un sommet historique. ❚ Quelles sont les implications

immédiates de cette crise pour notre pays ? Elles sont multiples. Notre

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ENTRETIEN MERCREDI 10 AOÛT 2011

Maurice demeure un petit pays en voie de développement sujet aux soubresauts de l’économie mondiale et qui dépend grandement des importations, alors que le secteur d’exportation est le principal pourvoyeur d’emplois. Presque tous les secteurs de notre économie sont en mutation et nous continuons à perdre des parts dans nos marchés traditionnels. Le ministre des Finances doit se focaliser sur les sujets-clés de l’économie et prendre les décisions courageuses qui s’imposent, et cela sans aucune influence partisane. Nous devons aussi revoir notre compétitivité, sur l’échiquier mondial, en termes de coûts, de produits et de services

mais au profit. la crise de 2008 et celle de 2011 ? Depuis janvier 2011, nous assistons à une série de manifestations dans les pays du Moyen-Orient et en Occident. Les démonstrations populaires contre l’austérité et pour le maintien des acquis sociaux en Grande Bretagne, en France, en Irlande et au Portugal sont de nouveaux facteurs que nous devons prendre en compte. Cette fois, la crise touchera le cœur des dépenses publiques. Il incombe donc aux dirigeants de remédier immédiatement aux dysfonctionnements politiques afin de canaliser leurs efforts vers des aspects spécifiques, telle la gestion des risques. Nous faisons face à un débalancement de l’économie mondiale. Les banques souffrent particulièrement à cause de leurs liens avec les gouvernements. En 2008, elles étaient au centre de la tempête justement à cause des mauvaises décisions prises. L’espoir de retrouver la sérénité se dissipe avec le pandémonium qui gagne les marchés boursiers. Les investisseurs à travers le monde sont en alerte et suivent de très près les observations de l’agence de notation Standard & Poor’s sur la dégradation de la dette américaine et la possible intervention de la Banque centrale européenne en Italie et en Espagne. Même en Asie, où les économies étaient jusqu’ici très actives, celles-ci démontrent des signes de nervosité. A lundi, le Nikkei connaissait une baisse de 1,4 %, le Kospi Index de Séoul 1,3 % et le S&P/ASX200 d’Australie 1,1 %. A Hong Kong, le Hang Seng chutait de 2,8 % à l’ouverture, à Singapour, le STI a ouvert à moins 2 % et le Taiex taïwanais a pour sa part chuté de 1,8 %.

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❚ Quelles doivent être les prio-

Depuis janvier 2011, nous assistons à une série de manifestations dans les pays du Moyen-Orient et en Occident. Les démonstrations populaires contre l’austérité et pour le maintien des acquis sociaux en Grande Bretagne, en France, en Irlande et au Portugal sont de nouveaux facteurs que nous devons prendre en compte. Cette fois, la crise touchera le cœur des dépenses publiques. Il incombe donc aux dirigeants de remédier immédiatement aux dysfonctionnements politiques afin de canaliser leurs efforts vers des aspects spécifiques, telle la gestion des risques

‘global business sector’, par lequel transite des fonds de placement vers les marchés, est en première ligne et subira les effets de la crise. Les désinvestissements et autres transactions vont occuper nos sociétés offshore qui seront, justement, les premières victimes collatérales de cette crise qui affecte le monde financier. Elle n’épargnera pas non plus les entreprises et les consommateurs. Nos exportations vont souffrir, surtout dans des secteurs comme le textile et l’habillement, les fruits de mer et le tourisme. Nous ne pourrons réaliser une croissance de 4,6%. Je crois que si nous voulons être réaliste, le mieux que nous pour-

rons faire, avec un effort conjugué, c’est 4 %.

rités du nouveau ministre des Finances ? Nous faisons face à des défis sans précédent. Notre système économique démontre des failles non négligeables, telles que des dépenses publiques exorbitantes, des revenus en baisse, une productivité insuffisante, un secteur public inefficient, le chômage, une capacité industrielle très limitée, la détérioration des infrastructures, des réseaux de communication inadéquats, un manque de main-d’œuvre qualifié, l’absence d’innovation et des disparités sociales grandissantes. Le ministre doit pouvoir réinventer le modèle qui a été jusqu’ici la recette de notre succès. Il doit pouvoir aligner nos politiques fiscales et monétaires afin d’instaurer un nouveau dynamisme au sein de nos entreprises. Le ministre doit avoir une vue d’ensemble de tous les facteurs affectant notre économie et développer des solutions à long terme. Il serait fatal d’essayer de guérir les symptômes ou de prodiguer des traitements superficiels. ❚ Vous prônez donc une poli-

❚ La situation politique locale

aura-t-elle un impact important sur les effets de la crise à Maurice ? Les perturbations politiques ont une incidence directe sur l’économie. L’élément clé demeure la « confiance » des investisseurs locaux et étrangers. Toutefois, Maurice est reconnu comme un pays stable, et l’annonce de la nomination de nouveaux ministres aux Finances et à l’Industrie a été bien accueillie par la communauté des affaires, surtout que les ministres en question sont issus du privé.

tique de continuité par rapport aux réformes entamées par le gouvernement de 2005 à 2010 ? Le plan de réformes doit impérativement refaire surface et la restructuration économique doit être la priorité des priorités. Il incombe au nouveau ministre de lancer des signaux forts et visibles aux investisseurs. Il doit entamer un véritable pèlerinage afin de rassurer la classe des affaires et les institutions. Son prochain budget doit pour cela refléter ses intentions et jeter les bases de la nouvelle structure.

Le plan de réformes doit impérativement refaire surface et la restructuration économique doit être la priorité des priorités. Il incombe au nouveau ministre de lancer des signaux forts et visibles aux investisseurs. Il doit entamer un véritable pèlerinage afin de rassurer la classe des affaires et les institutions. Son prochain budget doit pour cela refléter ses intentions et jeter les bases de la nouvelle structure


L'EX-MAGISTRAT RAMPHUL TOUJOURS ACCUSÉ

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ACTA PUBLICA MERCREDI 10 AOÛT 2011

Le procés de l'ancien magistrat pour harcèlement sexuel en cour intermédiaire a été maintenu. La défense estimait que la police a mal agi dans cette enquête et que la justice devrait rayer les accusations. De-

mande rejetée par le full bench de la cour intermédiaire. Joy Ramphul est accusé d'avoir harcelé une habitante du nord qui était poursuivie devant le tribunal de Mapou, instance que présidait l'accusé en

2008. Selon l'acte d'accusation, le magistrat aurait fait des propositions indécentes à la femme, en échange d'un jugement favorable. Joy Ramphul insiste qu'il est innocent dans cette affaire.

JUGEMENT

PAS UN SOU DE PLUS POUR LE SYNDICALISTE VICKY DAMREE Vicky Damree aspirait à un salaire de Rs 37 000. Mais l'Employment Relation Tribunal ne l'entend pas de cette oreille. Le président de la Mauritius Revenue Authority Staff Association (MRASA) devra se contenter de son salaire actuel tel que défini par le PRB pour son grade. | LEEVY FRIVET LA RÉCLAMATION de Vicky Damree date de 2008. Agissant en son nom personnel, le syndicaliste avait envoyé l'affaire devant l'Employment Relation Tribunal. Le vice-président de cette organisme, Indiren Sivaramen, n'a trouvé aucune raison légale et industrielle pour satisfaire la demande du Customs and Excise Officer. Vicky Damree devait expliquer au tribunal qu'il s'est joint au département de la douane avant même que la Mauritius Revenue Authority (MRA) ne soit mise en place. Son travail consistait à être sur le terrain, vérifier les marchandises mais aussi combattre le terrorisme et les trafics illégaux. Il devait, selon lui, être familier avec les règlements techniques du secteur portuaire et des lois commerciales internationales. Son travail était risquant, précise-t-il. Mais quand la MRA a vu le jour, tous les départements de la douane et de l'impôt ont fusionné. Vicky Damree était un Customs and Excise Officer et

touchait Rs 7 675. Son échelle de salaires pouvait plafonner jusqu'à Rs 15 000 selon le rapport du Pay Research Bureau (PRB) de 2003. Damree se considérait davantage comme un Assistant Revenue Officer, car il accomplissait le même travail tel que décrit dans la description des tâches de cette catégorie d'employés. Or, quand la MRA est entrée en opération, les Assistant Revenue Officers ont été considérés selon leur position initiale dans l'ancien département de la TVA. Alors que dans son cas, il a été classifié dans la catégorie de secrétaire, position qu'il ne le satisfait guère, surtout quand il réalise l'écart financier entre ces différents postes de travail. OPTION FORM Mis devant le fait qu'il avait signé l'option form qui l'a fait intégrer la MRA avec des conditions précises, Damree a répondu qu'il n'avait pas d'autre choix. Le président de la MRASA souhaite se trouver dans la catégorie des employés

des grades 2 et 3 de la MRA, ce qui représente un avantage considérable en termes de salaires. Mais aucun argument du syndicaliste n'a pu convaincre le tribunal. Cette instance a conclu que le travail de Vicky Damree n'est en rien comparable aux catégories dont il revendiquait les conditions salariales. «There is no legal or rational basis for the Applicant to state that his salary scale is to be compared with that of an Assistant Revenue Officer within the former Value Added Tax Department», a soutenu la MRA devant le tribunal. Argument qui a été accepté. Le tribunal a conclu en ces termes : «For all the reasons mentioned above and more particularly the wrong basis used for making the claim for an adjustment/amendment to the grading structure in relation to Customs Officers I, the Tribunal has no hesitation in finding that the Disputant has failed to show that he should be paid in the salary scale of Rs 26,000 x 800 – Rs 30,000 x 1000 – Rs 37,000 as from 1st July 2008 or otherwise».

LE TRIBUNAL DEVRA TRANCHER 201 employés de la MRA, qui se trouvent être dans la même situation que Vicky Damree, avaient fait appel à la Commission de Conciliation et de Médiation (CCM). N'ayant pu arriver à un accord, après avoir écouté les deux parties, la CCM a décidé de référer les cas à l'Employment Relations Tribunal, en vertu de l'article 69(7) de l'Employment Relations Act qui stipule que : «Where no agreement is reached in the case of a labour dispute reported by an individual worker, the Commission may, within 7 days, with the consent of the worker, refer the labour dispute to the Tribunal for arbitration». Le tribunal avait souligné, dans son jugement, que même si Vicky Damree a logé sa plainte sur une base individuelle, il demeure être le président du syndicat des employés de la MRA. Et que pour tout litige industriel, c'est l'arbitrage qui doit prévaloir. Et d'ajouter que c'est au législateur de décider s'il n'y a pas lieu de revoir cela : «The Tribunal wonders whether it was the intention of the legislator to allow ‘individual workers’ to ‘seize’ the jurisdiction of the Tribunal in this manner when the latter belong to a class of workers which may be duly represented by a recognised trade union. The Tribunal will however leave this issue open and it would be for the legislator to intervene if ever this was not the real intention».


FAIR RENT TIBUNAL : UN LOCATAIRE DÉBOUTÉ Le loyer passe de Rs 1 500 à Rs 40 000 et l’évaluation du Fair Rent Tribunal a été bien faite. C’est le point de vue de la cour suprême dans l’affaire qui opposait Modern Tyre

Works à Ismael Ajum Atchia. L’emplacement en litige est situé à la rue Edith Cavell, à Port-Louis. Dans leur jugement, les juges Bhushan Domah et David Chan Kan

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Cheong ont maintenu l’évaluation du Fair Rent Tribunal rendu le 29 juillet dernier. Modern Tyre Works aura donc à payer ce nouveau montant ou plier bagages.

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VENTE À CRÉDIT

Talbot Engineering devra rembourser La Prudence Finance Leasing Le vendeur n’avait jamais livré le moteur à l’acheteur, celui-ci n’ayant pas réglé la totalité du montant. Mais une compagnie de crédit avait déjà fait un versement. La magistrate Wendy Rangan a jugé que le crédit bailleur devra être remboursé | LEEVY FRIVET

vendeur s’engage à délivrer la chose et à la garantir ; l’acheteur, de son côté, s’engage à payer le prix et à en prendre livraison. En cas d’inexécution, les règles propres aux contrats synallagmatiques trouveront donc à s’appliquer, qu’il s’agisse de l’exception d’inexécution, de la résolution ou de la théorie des risques. Cela, sans préjudice, évidemment, des règles communes à tous les contrats ».

LA PRUDENCE Finance Leasing a remporté sa bataille contre la firme Talbot Engineering en cour intermédiaire. Elle réclamait la somme de Rs 500 000 suite à un non-remboursement d’un versement pour l’achat d’un moteur de navire. Talbot Engineering, firme spécialisée dans la vente d’équipements de navigation, n’avait aucun contrat avec La Prudence Finance Leasing. Cette dernière avait été approchée par un denomé Nolan de Chalain qui voulait se procurer d’un moteur de la marque Volvo. La Prudence Finance Leasing accepte de le financer. Le moteur coûte Rs 631 892 et le crédit bailleur verse directement à Talbot Engineering la somme de Rs 500 000, le reste devant être complété par l’acquéreur. CONTRAT SYNALLAGMATIQUE Talbot encaisse l’argent mais attend que Nolan de Chalain vienne régler la différence, soit Rs 126 378, pour faire la livraison. Mais celui-ci ne se manifestera pas. Et le moteur ne quittera pas son magasin. Assigné au procès, Nolan de Chalain ne répondra présent à aucune audience. Entre-temps, Talbot Engineering, conserve le moteur pendant quatre ans avant de le revendre pour Rs 400 000. Ce qui ne tarde pas à parvenir aux oreilles de La Prudence Finance Leasing, qui demande à Talbot Engineering de lui rembourser son financement, arguant que son client n’a pas disposé du moteur. Talbot Engineering s’en défend, affirmant qu’elle a subi

Talbot encaisse l’argent mais attend que Nolan de Chalain vienne régler la différence, soit Rs 126 378, pour faire la livraison. Mais celui-ci ne se manifestera pas. Et le moteur ne quittera pas son magasin une perte en revendant l’équipement pour Rs 400 000, soit à un prix inférieur à son prix réel. Sa défense, menée par Me Angélique Desvaux de Marigny, insiste aussi sur le fait qu’il n’y a pas de contrat entre son client et La Prudence Finance Leasing. Elle estime que la plaignante au-

rait dû diriger son action de réclamation vers Nolan de Chalain. La magistrate Wendy Rangan s’est penchée sur le droit civil pour motiver son jugement. Elle souligne que « la vente est un contrat synallagmatique en ce qu’elle fait naître à la charge des deux parties des obligations réciproques : le

DROIT DE RÉTENTION La magistrate estime que Talbot Engineering avait le droit de rétention sur le moteur et même le droit de le revendre, mais c’est sur l’argent qu’elle a encaissé qu’elle a ordonné au défendeur de rembourser le plaignant : « Le créancier ne peut alors, en sa qualité de rétenteur, faire vendre le bien et se payer par préférence sur le prix, s’il ne bénéficie d’un privilège à un autre titre, par exemple pour avoir conservé l’objet ; mais, sur le fondement du seul droit de rétention, il n’a pas le “jusdistrahendi” (Ndlr : en latin, le droit de vendre en détail). Certes, il peut faire vendre le bien, comme tout autre créancier (sauf en cas de règlement judiciaire ou de liquidation des biens du propriétaire, où doivent être appliquées des règles des procédures collectives), mais il le fait en cette dernière qualité et sa position de rétenteur ne le lui permet pas et exige une collocation préférentielle ; en principe ... » Les avocats des deux parties ont néanmoins concédé que le montant de Rs 500 000 réclamé était inexact et que le chiffre dû était de Rs 306 979.00. La cour a donc ordonné le remboursement de ladite somme.

Propriété : jugement attendu contre le boss de l’Express Mada ce matin LA JUSTICE malgache prend tout son temps dans l’affaire opposant le patron de l’Express de Madagascar contre Lantosoa Razafimahaleo, veuve de feu Herizo Razafimahaleo et conseiller spécial d’Andry Rajoelina. Le jugement du tribunal de Commerce de Tananarive avait prévu qu’il rendra son verdict vendredi dernier, avant de donner rendez-vous aux deux parties ce matin. Il s’agit de l’affaire Ecoprim et Sitram,

dont Razafindravahy en est le gérant. Lantosoa Razafimahaleo, affirme que ce dernier a acheté les dites compagnies à son défunt époux en 2002 sans régler le total de la transaction. Par conséquent, elle demande son expulsion. Affaire délicate pour le tribunal commercial de Tananarive, car d’un côté, c’est Edagard Razafindravahy, maire désigné de la ville et de l’autre, une conseillère spéciale du président en poste. La

rivalité entre Razafindravahy et Rajoelina n’a cessé de grandir ces derniers mois, les deux hommes ambitionnent, comme on le sait, de porésider à la destinée de la Grande île. Les ennuis Edgard Razafindravahy le poursuivent également à Maurice. Il est accusé devant la cour commerciale de n’avoir pas honoré un prêt de la Standard Bank d’un montant de quelque Rs 64 millions.


LE SECTEUR INFORMATIQUE PAS SATURÉ

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Calme plat. C’est ce qui nous vient en tête lorsqu’on entend parler de secteur informatique à Maurice. En effet, après l’émergence des BPO, il n’y a pas eu de véritable avancée dans le domaine. Est-ce un pour autant secteur saturé ? Pas du tout, répond Subheer Ramnoruth :

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« L’opportunité est là. Mais le problème avec la technologie informatique, c’est qu’il y a un manque de professionnels pour développer le secteur. Avons-nous une usine qui fabrique du matériel informatique à Maurice ? Avons-nous les compétences nécessaires pour ce faire ? »

Tout est « piratable ». Programmes, emails, SMS, appels téléphoniques… Rien n’échappe aux hackers professionnels ou amateurs, qui ont compris ce qui reste un élément invisible aux yeux de beaucoup : la vulnérabilité du monde informatique. La Whitefield Business School décrypte, pour Capital, les astuces des cybercriminels | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

CYBERCRIMINALITÉ

MOT DE PASSE :

VULNÉRABLE MUNIS DE deux ordinateurs, Noor Soormally et Subheer Ramnoruth effectuent un test case. L’espace d’une minute, ils ont « hack » l’email d’un journaliste présent dans la salle où se déroule l’entretien. Il leur a suffi pour cela de connaître l’adresse email. Le mot de passe, lui, n’a servi à rien. Ce ‘test case’ n’est qu’un banal exemple des dangers que comporte la technologie informatique. Aussi dépendant que nous puissions être de celle-ci et d’Internet, il faut s’en méfier. D’autant plus que la cybercriminalité commence à prendre de l’ampleur. « Everything is hackable, without exception ». Rien de plus simple, selon Subheer Ramnoruth, directeur général de la Whitefield Business School, que de situer la vulnérabilité de tout un système afin d’y pénétrer. La sécurité, elle, est éphémère. Ce qui explique l’existence des ‘hackers’, des personnes qui, via certains procédés illégaux, ont facilement accès à des données personnelles qu’ils peuvent par la suite exploiter. C’est une des raisons qui ont poussé la Whitefield Business

EXPERTISE. A la Whitefield Business School, il ne s’agit pas seulement de former les étudiants, mais de leur faire exposer aux dangers des nouvelles technologies afin de mieux les sensibiliser


MAFIABOY V/S YAHOO Une « distributed denial of service attack » (DDOS), est une attaque ayant pour but de rendre indisponible un service et d’empêcher les utilisateurs légitimes de l’utiliser. La première attaque DDOS médiatisée a eu lieu le7 février 2000. Le portail Internet de la victime – Yahoo! – est resté in-

accessible pendant trois heures. Les analystes ont par la suite estimé que l’attaque, effectuée par Michael Calce, mieux connu sous le nom de Mafiaboy, avait fait perdre au géant américain environ 500 000 dollars en termes de commerce électronique et de recettes publicitaires.

School, sise à Curepipe, à offrir une formation permettant de se prémunir contre la cybercriminalité. Affiliée à l’Asian School of Cyber Laws de l’Inde, l’institution propose aussi ses services pour mener des enquêtes en matière de cybercriminalité et agir en ‘expert witness’ dans des cas judiciaires. TÂCHE DÉLICATE Qu’est-ce que la cybercriminalité ? La définition, vaste, implique toute utilisation d’un ordinateur pour commettre un crime. Les cas les plus récurrents à Maurice ont trait aux jeunes, à travers le réseau social Facebook ou encore des blogs. Il y a par exemple le cas de ce collège de la région de Curepipe, dont les élèves ont créé un blog où des propos à caractère diffamatoires sont tenus contre les enseignants de l’établissement scolaire. Au niveau des entreprises, le gros problème est la fuite d’informations. « Le plus souvent, on a affaire à des employés qui ont volé des informations confidentielles qu’ils remettent aux compétiteurs, par exemple, lors des cotations pour certains projets », explique Subheer Ramnoruth. On doit alors avoir recours à une Digital Forensic Investigation. Le premier challenge à relever est de passer au peigne fin les ordinateurs de la compagnie. Une tâche délicate. « Il y a toujours des soupçons sur un ou deux employés, ce qui réduit notre champ d’investigation. On procède donc par élimination » ajoute-t-il. Toutefois, acquérir l’information digitale est difficile, puisqu’elle n’est pas tangible. Si les ordinateurs soupçonnés sont scellés, on peut toujours modifier les informations qui y sont contenues. La difficulté majeure consiste à prouver, en cour, qu’au moment de la saisie de l’ordinateur, l’information y était stockée. Deuxième étape : l’authentification des données. « Si au moment où on a saisi l’ordinateur, on a noté qu’il y a 10 000 documents et 3 000 programmes dessus, et que par la suite, on obtient 10 001 documents et 3001 programmes, l’évidence n’est pas admissible en cour », poursuit Subheer Ramnoruth. Suite à cette étape, une enquête et mené et un rapport rédigé. DES MOYENS BIEN DÉFINIS Mais traquer les hackers n’est pas aussi simple. Ces derniers ont développé, au fil du temps,

CE QUE DIT LA LOI

, les pénalités use and Cybercrime Act Selon la Computer Mis elle est accusée si le, nses. Par exemp varient selon pour les offe ne risque un maxison per une e, tèm sys d’accès non autorisé à un Rs 20 000. Pour prison et une amende de mum de cinq années de sentence va la », le « Denial of Service le crime le plus avancé, « A Maurice, . nde me d’a 0 00 200 et Rs jusqu’à 20 ans de prison taines cer te exis il car loi est fiable on ne peut avancer que la t, fait-il ressortir, par e utr D’a lly. rma Soo lacunes », avance Noor s n’ont pas d’IT Policy. beaucoup de compagnie

divers procédés leur permettant d’avoir accès à des données confidentielles. L’un des moyens les plus faciles demeure la « stéganographie ». Il s’agit de l’art de dissimuler des données dans d’autres données. Il existe plusieurs techniques différentes qui permettent ce tour de magie. Les documents « porteurs » sont généralement des images (BMP, GIF) ou des sons (WAV…). Pour comprendre comment il est possible de cacher un document dans une image, il faut comprendre ce qu’est une structure d’image. Un pixel est constitué de 3 octets : un octet pour la composante rouge, un octet pour la composante verte et un octet pour la composante bleue. C’est pour cela que l’on parle de RVB (Rouge Vert Bleu). A partir de ces trois octets, on peut avoir 16777216 couleurs différentes, ce qui est largement plus que ne peut distinguer l’œil humain. L’image n’est ni plus ni moins que le stockage, dans un fichier, de tous les pixels RVB composant l’image finale. Par exemple, une image 800x600 pixels correspond à 800x600x3 = 1440000 octets. L’astuce est d’utiliser un bit à chaque octet RVB qui compose les pixels de l’image. En effet, en retirant 1 bit, on dégrade l’image, mais ce n’est pas visible à l’œil nu... De ce fait, on peut récupérer ce bit à chaque fois et l’utiliser pour stocker les données que l’on souhaite. Nous récupérons donc 1/8e de la taille de l’image pour cacher une information ou un document.

Dans notre exemple, une image 800x600 pixels permet de stocker une information de 180000 octets. Cela peut être, par exemple, pour stocker un document Word à l’intérieur de l’image... Il existe, bien entendu, de nombreuses variantes à cet exemple, notamment pour dissimuler des informations dans d’autres formats d’images, des fichiers sonores, des vidéos, du flash, etc. Il en est de même avec les ‘screensavers’, qui coûtent énormément pour être développés, mais qu’on obtient gratuitement sur le Net. « Ils possèdent des espaces vides que les hackers recherchent pour inclure des virus ou des informations en y ajoutant des lignes de code qu’on ne voit pas. Cela peut aussi leur permettre de prendre le contrôle à distance d’un ordinateur et de s’en servir pour commettre des offenses », avance notre interlocuteur. INGÉNIERIE « SOCIALE » Autre procédé : le ‘social engineering’. C’est une technique qui a pour but d’extirper des informations à des personnes sans qu’elles ne s’en rendent compte. Contrairement aux autres attaques, elle ne nécessite pas de logiciel. La seule force de persuasion est la clé de voûte de cette attaque. Il y a quatre grandes méthodes de ‘social engineering’ : par téléphone, par lettre, par internet et par contact direct : « C’est une des meilleures façons de connaître le mot de passe de quelqu’un. Le hacker mise souvent sur l’élément de confiance, surtout s’il connaît la victime. Il

suffit pour éviter d’en être victime, d’être prudent et de ne pas divulguer les informations personnelles et sensibles à des inconnus, voire même à des proches ». Un troisième procédé relève du ‘email spoofing’, où l’expéditeur annoncé n’est pas le véritable expéditeur. « Cela ne marche pas uniquement avec les emails, mais aussi avec les SMS. Il se peut qu’on reçoive un SMS d’une personne alors qu’elle n’en est pas l’expéditeur. Pour le criminel, il est facile de le faire en créant une plate-forme sur Internet. On peut même le faire pour des appels téléphoniques. On a déjà effectué un test sur un collègue : alors qu’il était seul à la maison, il a reçu un appel de son propre numéro ! » souligne le General Manager, Noor Soormally. Ceci renforce l’idée que, de par sa conception, le courrier électronique n’est pas sécurisé. Que ce soit au niveau de l’authentification ou au niveau de l’acheminement, nombreuses sont les failles de sécurité potentielles. « Quand on envoie un email, il voyage et le message est divisé en plusieurs parties (packets of information) pour arriver à destination. Il existe des moyens d’intercepter ces informations, les lire et même les modifier et les envoyer. Le « phishing », enfin, est une forme d’escroquerie sur le web qui prend de plus en plus d’ampleur. C’est une technique utilisée par des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d’identité. La technique consiste à faire croire à la victime qu’elle s’adresse à un tiers de confiance – banque, administration, etc. – afin de lui soutirer des renseignements personnels : mot de passe, numéro de carte de crédit, date de naissance, etc. « On reçoit des emails d’une banque qui nous demande de suivre un lien, par exemple Yahoo. Quand on le fait, on ne se rend pas compte que nous avons cliqué sur « yah00 », et non « yahoo ». On atteint alors une ‘fausse’ » page. Quand on entre notre login et notre mot de passe, le tout se retrouve dans la base de données du hacker. Ensuite, on est redirigé vers la page originale. Quand on clos notre session (log out), le hacker se connecte à son tour et commet des crimes », soutiennent les deux experts. Des crimes qui seront imputés, bien sûr, au propriétaire du compte Yahoo!, et non aux hackers…

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Whitefield : un agenda chargé Whitefield Business School a été lancée en mai 2007. Aujourd’hui, l’école, qui offre des cours en technologie informatique et en gestion, compte entre 600 et 650 étudiants. L’institution, où les cours varient entre Rs 7 000 et Rs 50 000, est affiliée à la Tertiary Education Commission (TEC) et à la NCC Education d’Angleterre. « C’est une certification reconnue mondialement. L’avantage d’être chez nous est que lorsqu’un étudiant termine la première année, elle obtient un ‘International diploma’. La deuxième année représente un ‘Advanced international diploma’. Donc, même si l’étudiant arrête après ces deux ans, il a toujours ces diplômes en poche », soutient Kevin Chuttur, Chairman et Corporate Director de Whitefield Business School. L’autre activité de l’école demeure l’organisation de conférences animées par d’éminentes personnalités. « Robin Sharma était à Maurice le 22 juillet et a animé un workshop qui a vu la participation d’environ 600 personnes. Nous sommes aussi en affiliation exclusive avec Shiv Khera, autre gourou de la gestion et du leadership, et nous comptons lancer un Masters in Leadership and Management, sur une année, en affiliation avec son institut. Nous proposerons bientôt, par ailleurs, des in-house trainings au sein des entreprises », explique notre interlocuteur. Quant aux évènements à venir, notons que Philippe Cutler sera à Maurice l’année prochaine pour animer une conférence sur une nouvelle façon d’aborder le marketing – Marketing 3.0. Whitefield organisera également une conférence, avec Robin Sharma, sur le « Leadership and Entrepreneurship », pour tous les Chief Executive Officers (CEO) de l’Afrique et de l’Inde. Ce dernier offrira également une formation intensive lors d’un atelier de travail de 2 jours.


GERBER COBURN A LANCÉ SON SYSTÈME ÉCOLOGIQUE

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La société américaine Gerber Coburn a lancé, en 2008, son système écologique de bloqueur pour la surface : le E2G. Le système est composé du bloqueur E2G, de nouveaux blocs de sur-

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GREEN BUSINESS MERCREDI 10 AOÛT 2011

façage, d’un débloqueur et d’un médium appelé Onyx-BondMD. Ce dernier est un matériau de blocage réutilisable, maniable et pro-écologique pour la fabrication de toutes les lentilles con-

ventionnelles et à haute définition (digitales). Ni cire ni alliage. Onyx-Bond élimine les effets nocifs du plomb et les problèmes associés à la contamination d’alliages.

SHAFIQ HOSSEN

Hausse du prix inévitable

REGARDS

ÉCOLOS

Grâce au Green Loan de la Mauritius Commercial Bank (MCB), à travers l’Agence française de développement (AFD), l’usine Optical Lens vient de se doter d’équipements dernier cri permettant de réduire les gaspillages tout en promouvant un environnement sain | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

Optical Lens a enregistré une hausse significative dans les commandes suite à son investissement dans du verre digital. Selon Shafiq Hossen, les gens sont de plus en plus conscients de l’importance des verres, surtout s’ils travaillent devant des ordinateurs. Les parents sont également plus responsables de la santé des yeux de leurs enfants qui passent beaucoup de temps devant l’ordinateur. Le verre digital, importé comme produit fini, coûte extrêmement cher. Au niveau mondial, le pétrole, en conséquent le plastique, de même que les frets aériens ont connu d’importantes hausses. Au niveau du coût de production, il y a l’eau et l’électricité, la main-d’œuvre. Le verre brut coûte moins cher et provient majoritairement d’Asie, mais est distribué par les Européens. Le coût de la monture dépend de sa provenance et de la griffe. Dans certains cas, pour les verres simples, c’est la monture qui revient cher. « Il y a des montures en titan qui est léger, dynamique et anti-allergique, et coûte moins cher ».

Fabrication complexe

LES NOUVEAUX équipements importés par Optical lens consomment moins d’électricité, d’eau et de produits chimiques. Un investissement de l’ordre de $ 300 000 qui découle de deux motivations. En premier lieu, Optical Lens a voulu changer de technologie pour être plus en phase avec le monde moderne : « Auparavant, on devait stocker différents types de verre selon la puissance, et l’inventaire devenait trop fastidieux. Avec les nouveaux équipements, je peux stocker trois différents types de verre brut et c’est la machine qui sculpte selon les paramètres ». Les équipements proviennent des Etats-Unis, et sont fabriqués par la société Gerber Coburn. Deuxième motivation :

le bien-être des employés et l’environnement de travail. Les nouveaux équipements permettent de collecter toute la poussière produite au cours des diverses étapes de fabrication. « C’est surtout la découpe qui produit le plus de poussière. Auparavant, la poussière s’envolait librement dans l’atmosphère, les employés en souffraient, même s’ils portaient des masques. Certaines personnes ont même dû arrêter de travailler parce qu’elles ont développé des maladies respiratoires », explique Shafiq Hossen. Désormais, le générateur de la machine agit comme un aspirateur : il compresse la poussière et la rend en bloc. Les économies d’eau et d’énergie se révèlent également fort intérressantes, souligne Shafiq Hossen.

Avec les nouveaux équipements, je peux stocker trois différents types de verre brut et c’est la machine qui sculpte selon les paramètres Selon les calculs, sur une année, l’atelier arrivera à faire des économies mensuelles de 1 225 mètres cube d’eau. Parallèlement, lorsque l’atelier a opté pour les nouvelles technologies, la comparaison des factures mensuelles a démontré une économie de 27% au niveau de la consommation d’énergie : « Lorsqu’on polissait le verre selon l’ancienne méthode, on devait mettre de l’eau sur le verre à chaque fois, contrôler la température et laver les débris. On obtenait alors de l’eau qui n’est pas recyclée et qu’on jetait

dans les décharges. Maintenant, c’est un découpage à sec, sans utilisation d’eau. Il faut aussi faire ressortir que ces équipements sont téléguidés depuis l’ordinateur ; Quand ils ne sont pas en opération, la consommation d’énergie est contrôlée et diminue.» Pour ce qui est de la poussière récoltée, Shafiq Hossen envisage de voir si quelqu’un pourrait s’y intéresser pour une activité de recyclage. Comme quoi, rien n’est perdu avec la technologie green.

Puissance optique (correction), matériau, traitements, dimensions, comportement visuel du porteur... les combinaisons varient à l’infini. Une fois l’ordre de fabrication édité, l’opérateur choisit un verre semi-fini, c’està-dire un verre dont seule la face avant possède déjà une correction. Celui-ci est sélectionné en fonction de l’ensemble des paramètres de la commande spécifiés par l’opticien. Il existe différentes étapes dans le surfaçage. Le plus important est de tout calculer sur ordinateur. Le logiciel calcule, à partir des paramètres qu’on lui donne, la puissance voulue, la position de la lunette sur l’œil, l’angle d’inclinaison, la grandeur et la meilleure formule pour le verre. De là, on obtient un fichier et on commence à travailler le verre. Le blocage est une opération qui permet de fixer sur la face du verre filmée, une molette à l’aide d’un alliage fusible. Elle servira ensuite à maintenir le verre dans son axe lors des différentes phases d’usinage. Le polissage rend le verre transparent et lui donne toutes ses qualités optiques. Selon l’ancienne technique, on utilisait du minéral et du plomb pour bloquer le verre. « A l’époque de mon père, on utilisait du charbon qu’on collait au verre et une machine qu’on travaillait à la main, avec des pinçons et des abrasifs. Cela nous prenait une heure pour travailler le verre pour diminuer l’épaisseur, et encore une heure pour le polir. Ce qui faisait au total 2 heures pour chaque verre ! », indique Shafiq Hossen.


DIX DOMAINES PRIORITAIRES DU MRC Le Mauritius Research Council (MRC) a lancé un appel aux chercheurs et individus intéressés à la recherche dans dix domaines prioritaires et bénéficiant des programmes de subvention. Les dix domaines sont : Ocean Tech-

nology & Marine Resources, Energy Efficiency & Renewable Energy, Waste Management & Waste Recycling, Biomedical & Biopharmaceutical, Science & Technology Education, Social / Economic, Information & Communication

Technology, Land & Land Use, Manufacturing Technology et Water Resources. La notice d’appel précise que la sélection des chercheurs sera basée sur l’originalité et l’innovation dans les projets.

QUI VEUT ROULER À L’HUILE DE COCO ? L’huile produit à partir du fruit du cocotier peut être utilisée comme carburant de substitution du diesel dans la production de l’électricité. C’est la principale conclusion de la deuxième phase d’un projet initié par le Mauritius Research Council (MRC) sur l’île d’Agaléga

DIVERS TESTS effectués par l’Université de Maurice et le Mauritius Standard Bureau dans le cadre d’un projet de faisabilité sur l’utilisation de l’huile de coco et de l’huile végétale usagée comme carburants de substitution au diesel pour la production d’électricité ont été des plus concluants. Les résultats préliminaires ont démontré que c’est un meilleur carburant que le diesel en termes d’émission et d’opacité. Ils révèlent aussi que l’huile végétale usagée n’est pas appropriée pour la production d’électricité du fait de sa forte opacité et sa teneur en acides gras. Cette initiative du Mauritius Research Council (MRC) en collaboration avec l’Outer Islands Development Corporation, vise à réduire la dépendance d’Agaléga au diesel et d’utiliser l’huile de coco local pour produire de l’électricité. Le projet de faisabilité avait été lancé en septembre 2010 et a pris fin en décembre de l’année dernière. Il comportait également la modification d’un générateur de la Central Water Authority (CWA), situé à la station de pompage d’Ebène, pour

MAURICE EST sixième à l’indice mondial de la performance environnementale 2010. Le Bureau central des statistiques en fait état dans son bulletin de juillet. Cet indice est publié par l’université américaine de Yale en collaboration avec le Forum économique mondial et la Commission européenne avait classé Maurice à la 58e place dans son dernier rapport, en 2008. Maurice obtient 80,6 points sur ce classement, se plaçant juste derrière la Norvège (81,1-5e). C’est l’Islande qui obtient la meilleure performance avec 93,5 points devant la Suisse (89,1), le Costa Rica (86) et la Suède. Maurice est le premier pays africain, loin devant le Djibouti (60,5) le Kenya (51,4), l’Afrique du Sud (50,8) et Madagascar (49,2). Malgré ce bon classement, d’autres indicateurs montrent que de gros ef-

fonctionner à l’huile de coco, l’huile végétale et le diesel. L’impératif est aussi d’ordre économique. L’année dernière, l’Outer Islands Development Corporation (OIDC) a utilisé 15% du budget alloué par le gouvernement pour l’achat de diesel, pour faire fonctionner les générateurs pour la production d’électricité sur l’île. Les performances du générateur fonctionnant avec les deux types d’huile et le diesel ont été évaluées à partir de plusieurs paramètres ; la quantification des gaz toxiques à partir des émissions d’échappement, l’opacité des gaz d’échappement et l’usure du moteur. Un tracteur fonctionne déjà à l’huile de coco à Agaléga et plusieurs véhicules 4x4 des hôtels à Maurice roulent à l’huile végétale usée. Il est à noter que les volumes de diesel livrés à Agaléga ont diminué, passant de 187 271 L en 2009 à 127 800 L en 2010. Comme pour les hôtels, l’introduction d’huile végétale usée comme biocarburant a entraîné des économies annuelles de Rs 300 000.

Maurice sixième à l’indice de la performance environnementale forts restent à faire pour avoir un environnement plus propre, notent les statisticiens du gouvernement. Ainsi, en termes d’émission de dioxyde de carbone (CO2), les émissions ont augmenté de 20,6%, passant de 3 707 tonnes en 2009 à 3 957 tonnes en 2010. L’industrie énergétique demeure la principale source d’émission de ce gaz à effet de serre, avec 55% des émissions provenant de la combustion de 2 158 tonnes produits pétroliers en 2010 comparé à 1 997 en 2009 (+8.1%). Elle est suivie par le secteur des transports avec une contribution de 32% des émissions et du secteur

manufacturier avec 9%. Par ailleurs, la quantité de déchets solides a également augmenté passant de 415 948 tonnes en 2009 à 427 802 tonnes en 2010, (+2.8%). Le rapport fait également état d’une hausse des doléances reçues au ministère de l’Environnement et du Développement durable passant de 522 en 2009 à 622 en 2010 (+19,2%). Les principales causes étaient le bruit (26%), l’odeur (21%), les déchets solides (19%), les eaux usées (12%) et la pollution atmosphérique (12%).

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| CLIN D’ŒIL DE

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Manque d’Infos Durables

L

es informations, as and when needed. Mise à jour des informations, dernières nouvelles, événements à venir. En d’autres mots, rester à jour. C’est tout ce qu’on demande à un site web qui se respecte. Mais c’est peut-être trop demander aux animateurs du site web du programme Maurice Ile Durable (MID). Selon ce site, la dernière activité remonte à la dernière semaine de juillet pour des consultative working groups. Nous approchons la mi-août. Est-ce à dire qu’il ne s’est rien passé depuis ? Et qu’il ne se passera rien dans les prochaines semaines, voire les prochains jours ? Les discours officiels constituant, sans doute, la principale fierté du site, datent de 2008 et du 14 juin 2011. Qu’en est-il de la mise en place, le 15 juillet, de la Commission MID que va présider Osman Mahomed et qui remplace le Steering Committee ? Même le classement, très flatteur, du pays à l’Environmental Performance Index 2010 (voir notre information plus loin), ne figure pas sur ce http://mid.gov.mu. Et cette information est dans le bulletin du Bureau central des statistiques, publié le mois dernier ! A quoi cela peut-il servir d’avoir un site web si on n’y trouve aucune documentation, aucune information utile, aucun lien qui aide à aller plus loin ? Alors que presque tous les journaux du pays, même les bulletins internes des entreprises privées, ont leur rubrique verte, le site du MID est d’une platitude incomparable. Incomparablement vide ! Même les vidéos qu’on veut nous faire visionner ne servent à rien. On ne peut tout simplement pas les ouvrir. Défaillance technique ? A qui faut-il s’en plaindre ? Au bureau MID ? Au Bureau du Premier ministre qui pilote le projet ? Au Professeur de Rosnay, conseiller spécial MID auprès du Premier ministre ? Ou au National Computer Board (NCB) responsable de l’implémentation de tout projet informatique du gouvernement ? Un contact pour adresser toute doléance aurait été fort utile sur ce site MID.


CLINTON SETS THE BILL

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When President Clinton signed the Government Performance and Results Act (GPRA) into law on August 3, 1993, he was beginning what may be the most comprehensive effort ever to change the traditional paradigm of accountability in

PERFORMANCE APPRAISAL

EVALUATING HUMAN CAPITAL Increasing performance and talent retention have been major concerns for organizations. Performance Management is one of the most favored recipes by modern private sector firms. Today, the public sector stands to emulate this model as to combine people, processes, skills and infrastructure as to make significant strides in improving performance

American government. Bill Clinton stated: “Ours is an era marked by public dissatisfaction with government, by public demand for fiscal discipline, and by movements to ‘reinvent’ government along the lines of private sector management reform”. The efforts of

the American administration were to seek tools which will help them govern with greater legitimacy by implementing performance management, creating a new paradigm for accountability and allowing flexibility and creativity.

WHAT IS PERFORMANCE APPRAISAL? A performance appraisal is a review and discussion of an employee’s performance of assigned duties and responsibilities. The appraisal is based on results obtained by the employee in his/her job, not on the employee’s personality characteristics. The appraisal measures skills and accomplishments with reasonable accuracy and uniformity. It provides a way to help identify areas for performance enhancement and to help promote professional growth. It should not, however, be considered the supervisor’s only communication tool. Open lines of communication throughout the year help to make effective working relationships. Each employee is entitled to a thoughtful and careful appraisal. The success of the process depends on the supervisor’s willingness to complete a constructive and objective appraisal and on the employee’s willingness to respond to constructive suggestions and to work with the supervisor to reach future goals. WHY APPRAISE PERFORMANCE? Periodic reviews help supervisors gain a better understanding of each employee’s abilities. The goal of the review process is to recognize achievement, to evaluate job progress, and then to design training for the further development of skills and strengths. A careful review will stimulate employee’s interest and improve job performance. The review provides the employee, the supervisor, the management a critical, formal feedback mechanism on an annual basis. However these discussions should not be restricted solely to a formal annual review. THE HISTORY OF PAS The history of performance appraisal is quite brief. Its roots in the early 20th century can be traced to Taylor’s pioneering Time and Motion studies. As a distinct

and formal management procedure used in the evaluation of work performance, appraisal really dates from the time of the Second World War - not more than 60 years ago. Yet in a broader sense, the practice of appraisal is a very ancient art. In the scale of things historical, it might well lay claim to being the world’s second oldest profession! According to Dulewicz "it’s a basic human tendency to make judgments about those one is working with, as well as about oneself." Appraisal, it seems, is both inevitable and universal. In the absence of a carefully structured system of appraisal, people will tend to judge the work performance of others, including subordinates, naturally, informally and arbitrarily. The human inclination to judge can create serious motivational, ethical and legal problems in the workplace. Without a structured appraisal system, there is little chance of ensuring that the judgements made will be lawful, fair, defensible and accurate. Performance appraisal systems began as simple methods of income justification. That is, appraisal was used to decide whether or not the salary or wage of an individual employee was justified. The process was firmly linked to material outcomes. If an employee’s performance was found to be less than ideal, a cut in pay would follow. On the other hand, if their performance was better than the supervisor expected, a pay rise was in order. MODERN APPRAISAL Performance appraisal may be defined as a structured formal interaction between a subordinate and supervisor, that usually takes the form of a periodic interview (annual or semi-annual), in which the work performance of the subordinate is examined and discussed, with a view to identifying weaknesses and strengths as well

THE NEED TO IDENTIFY & RETAIN TALENT GLOBAL SHORTAGE OF TALENT MEANS THERE WILL BE LESS WORKERS THAN JOBS. Being able to provide year-round coaching and development to employees leads to higher employee satisfaction, morale and productivity. Failing to do this, employees are more likely to leave. Having an open job posting during a talent shortage means you will be fighting harder (and spending more time & money) attracting candidates to your open jobs. COST TO REPLACE AN EMPLOYEE. If you have to replace an employee, you will experience both significant hard dollar and soft dollar costs. Hard dollar costs include: search fees, job posting fees to job boards, signing-bonus, new hire stock, etc. Soft dollar costs (which are harder to quantify) include: cost of your time to interview and find right candidate, cost of training your new employee, not to mention the cost of work piling during your search. And again… based on the global talent shortage brewing, the fight to get top talent is only going to increase all costs to replace an employee. LOSS OF INTELLECTUAL CAPITAL TO COMPETITORS. In current world economy, mobility of employee is such that, a loss for a company will be the gain for a competitor. There lies a need to protect intellectual capital, by avoiding a lost of an employee to a competitor, who will potentially give competitors a boost of information that can be used as a comparative advantage.


MAURITIUS PUBLIC SERVICE While collective responsibility binds Ministers in Cabinet, the Executive arm of Government comprises 25 Ministries (23 after the last week-end reshufflement), about 95 Parastatal organizations and 9 Local Authorities. The Civil Service employs around 55,000 officers whilst the Public Service as a whole counts

around 85,000 employees. Recruitment in the Public Service is undertaken by the: • The Public Service Commission (PSC) • The Disciplined Forces Service Commission (DFSC); • The Local Government Service Commission (LGSC), and • The Judicial and Legal Service Commission

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IMPORTANCE OF PMS IN THE PUBLIC SECTOR The Public Sector is unique in its need to be transparent to its constituents and customers, but its culture, structures, and processes make transparency extremely difficult to achieve. However, the need for transparency grows every day, as it drives improved efficiencies, individual accountability, and alignment of budget and resources to constituent needs. IMPROVING ACCOUNTABILITY Calls for governments to improve accountability have become louder in the last years, but many public sector organizations find instilling true, systemic accountability challenging. As a result, the media often serves as the watchdog for accountability, though the mechanism is arguably lagging and punitive. The real goal is to achieve daily accountability through improved management methodologies that make strategic direction more clear, measurement ownership more obvious and initiative completion truly visible. INSTILLING LONG-TERM CONTINUITY The designed turnover of elected officials, complete administrations, and, in the Police Force, the rotation of postings, poses a real challenge to instilling long-term continuity in many public sector organizations. As a result, process knowledge is often lost, leadership is in periodic flux, cultures become survivalist, and focus on the long-term disappears. These organizations need a systematic method for embedding a strategy execution-focused management methodology.

as opportunities for improvement and skills development. In many organizations - but not all - appraisal results are used, either directly or indirectly, to help determine reward outcomes. That is, the appraisal results are used to identify the better performing employees who should get the majority of available merit pay increases, bonuses, and promotions. INTRODUCTION OF PERFORMANCE MANAGEMENT IN THE MAURITIAN PUBLIC SECTOR The Performance Management System (PMS) in the public sector was formally launched by Rama Sithanen, former Deputy Prime Minister and Minister of Finance and Economic Development, in November 2009 . The Minister had often highlighted the importance of this system, which aims at building on a model Civil Service that conforms to the vision, mission and objectives of the Government and improving individual performance as to ensure delivery of services. As part of the New Public Management Reforms, the government has identified Performance Management System as an essential and effective management tool and an integrated strategy to achieve better results from the organisation, teams and individuals by understanding and managing performance within an agreed framework of planned goals and objectives. It was also with this perspective that the Programme Based Budgeting was introduced by the former Minister

of Finance and Economic Development. The Performance Management System was introduced on a pilot basis in May 2006 in three organisations; the Central Statistics Office, the Meteorological Services and the Valuation Department of the Ministry of Finance and Economic Development. The project was later extended to other Ministries/Departments as from January 2007. As at date PMS is being implemented in 19 Ministries/ Departments. CONFIDENTIAL REPORT The Public Service Commission Regulation 18 provides for a system of ‘Confidential Report’, and it principally aims at the proper assessment and evaluation of the performance of a Public Officer. Public Officers at all levels (except those in the rank of Permanent Secretaries and above) have to fill in a ‘Confidential Report’ at the end of each calendar year where they will be assessed under various criterias. The ‘Confidential Report’ is an official document in a standard format where is recorded a series of information which is targeted to appraise the Officer in his work situation under different criteria. Thus, a Public Officer’s performance is assessed by his conduct, attendance, supervisory skills, how well to deal with supervision. The officer is evaluated or assessed according to a rating system whereby he is considered to be outstanding, very good, satisfactory, good, fair. As a matter of

principle, each Public Officer has to fill a ‘Confidential Report’ at the end of a calendar year and this document is used by the Reporting Officer in the assessment. CHALLENGES OF THE PMS IN THE MAURITIAN PUBLIC SECTOR Various studies have identified the main challenges of the Permanent Management System in our current Public Sector as : (i) Poor Public Relations The new system has been wrongly sold out. Indeed, the Public Relations of this system has not been done in an effective manner. Those who are concerned have not been able to know its real objective and how it will affect their performance and work situation. (ii) Concensus on Agreement The new system has failed to gain the concensus of the different stakeholders. For example, the Trade Unions have always been against this system. (iii) Intellectualise The Performance Appraisal System has been perceived as an intellectual exercise and thus appears not to be simple to contain certain categories of employees. Too many management terms have been used which lacks simplicity and clarity and which “frighten” Public Officers. (iv) Lack of training There has been no proper and sustained training in that system. Those who have been trained

DRIVING RESULTS THROUGH BETTER STRATEGY EXECUTION The true goal of all public sector organizations is to implement a complete Enterprise Strategy Execution management system that: • Moves the organization from strategic planning to strategy mapping • Translates Balanced Scorecards down to the division level. • Clearly aligns budgets and resources to the right priorities in a visible way MAIN GOAL OF PERFORMANCE MANAGEMENT IN PUBLIC SECTOR To align stakeholder aspirations and organizational culture with the ever-changing nature of public services and the resources available all while allowing strategic and cross-departmental alignment, collaboration and accountability.

The Performance Management System (PMS) in the public sector was formally launched by Rama Sithanen, former Deputy Prime Minister and Minister of Finance and Economic Development, in November 2009 . The Minister had often highlighted the importance of this system, which aims at building on a model Civil Service that conforms to the vision, mission and objectives of the Government and improving individual performance as to ensure delivery of services have not been able to deliver the goods and also the way the training has been conducted has not reached a consensus. Effective Performance Appraisal System demands a thorough reform process which can only be achieved by a paradigm shift in organisational culture and mindset which would be supported by both senior management and political heads. Albeit administrative reform has been the buzzword for the past few years, Public Officers and the policy makers must be convinced of the necessity of such a reform and they should be the main architects to make the PMS a success.


EEE PAD TRANSFORMER : DEUXIÈME MOUTURE EN OCTOBRE

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Selon certains sites spécialisés, le constructeur taïwanais Asus devrait lancer en octobre prochain la deuxième génération de sa tablette Eee Pad Transformer. La première génération, sortie il y a à peine deux mois, a su conquérir le

cœur de plusieurs utilisateurs de par sa conception, jugée unique. Pourtant, l’Eee Pad Transformer n’est pas une nouveauté en soi. Au début de la première décennie 2000, Compaq, et plus tard HP, avait lancé un ordinateur doté d’un écran

tactile et d’un clavier escamotable. L’appareil avait connu un franc succès et certains petits chanceux, comme notre rédacteur en chef adjoint, se targuent aujourd’hui encore d’en posséder un exemplaire en parfait état de marche…

Le rédacteur en chef a rugi. Il veut, coûte que coûte, un reportage sur la première ICT Expo. Et voilà notre journaliste qui endosse son costume de geek. Il sera accompagné dans cette mission qui le mène vers le sud pittoresque de l’île par une stagiaire, apprentie geekette, à la découverte d’un salon qui a pour but d’amener les nouvelles technologies au plus grand nombre. Bref, un nouvel effort de démocratisation de l’informatique comme on pourrait en souhaiter davantage

ICT EXPO

Le Sud embarque pour l’aventure technologique 11H10. Notre geek de service, accompagné de sa geekette en devenir, s’installe au volant de la Honda City qui fait office de voiture de fonction. Direction Rivière-des-Anguilles, où se tient la toute première ICT Expo. Les 45 kilomètres qui les séparent de leur destination sont avalés en autant de minutes. Le temps de se garer – samedi, c’est jour de foire dans ce petit village du Sud et les aires de stationnement font cruellement défaut – et voilà nos deux intrépides reporters qui se dirigent vers le chapiteau qui abrite cette exposition consacrée aux nouvelles tech-

nologies. L’émerveillement de notre geekette fait sourire notre journaliste ainsi que le photographe, qui nous attend sur place. Premier stand, première surprise. La société HM Rawat, nom indissociable de la marque Nokia, présente un petit ovni dans la nébuleuse des tablettes tactiles. L’EeePad Transformer, qui porte la griffe Asus, marque qu’HM Rawat représente depuis quelques années maintenant, se veut plus qu’une simple copie conforme de l’iPad d’Apple, la référence dans le domaine.

Nous nous approchons du commercial qui vante fièrement les mérites de son joujou pour une démo personnalisée. Notre geekette est aux anges. Là où l’iPad se présente sous forme d’une ardoise munie d’un écran tactile, l’Eee Pad Transformer pousse la logique de l’ordinateur plus loin en s’affublant d’un clavier doté d’un pavé tactile. Et voilà la tablette transformée en ordinateur portable avec une autonomie de plus de 15 heures. De quoi faire le bonheur des baroudeurs qui ne sauraient passer une seule journée sans un ordinateur. RS 24 000 POUR L’EEE PAD TRANSFORMER « C’est bien plus qu’une tablette. L’Eee Pad Transformer vient révolutionner un marché saturé avec sa combinaison tablette-clavier », nous explique le commercial. Il n’en faut pas plus à notre geekette pour être conquise. Appareil résolument nomade, l’Eee Pad Transformer pèse moins de 700 grammes, et offre une autonomie rarement égalée. L’appareil est disponible en précommande chez HM Rawat pour Rs 24 000, somme qui couvre à la fois la tablette et le clavier. Le seul petit hic, c’est que l’Eee Pad Transformer, qui se veut un outil nomade, n’est pas disponible en version 3G. Mais, si l’on se fie aux sites spécialisés, cela ne saurait tarder et la deuxième génération de la Transformer devrait corriger cet oubli.

Les gens se pressent autour de ces appareils qui volent la vedette aux ordinateurs traditionnels, alors que les smartphones plus classiques, malgré leurs nombreux atouts, peinent à susciter l’intérêt des jeunes et moins encore celui des plus vieux


QUAND L’INFORMATIQUE SÉDUIT LES AÎNÉS Nous sommes en 2008. Les autorités britanniques commanditent un rapport sur l’informatique et un constat saute aux yeux : les plus de 50 ans, considérés jusqu’alors réfractaires aux nouvelles technologies, s’intéressent

de plus en plus aux nouveaux outils de communication. C’est une aubaine pour les constructeurs, certes, mais ce phénomène vient souligner un comportement social somme toute logique. Pour ne pas se retrouver

isolés, les personnes âgées n’ont d’autre choix que d’apprendre à utiliser un ordinateur. Si les débuts de certains sont hésitants, d’autres, plus hardis, maîtrisent très vite cet outil devenu incontournable de nos jours.

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Plus loin, le stand de Courts attire immanquablement le regard de ceux qui sont venus faire un tour à ce salon des nouvelles technologies au hasard d’une sortie. L’iPad 2, comme on aurait pu s’en douter, trône en roi des lieux. L’appareil, malgré son relatif grand âge, sait encore séduire. Son principal atout reste l’écosystème d’applications qui entoure cette tablette. L’iPad 2, qui a été lancée officiellement chez nous le 28 juillet dernier, se décline en six versions, dont trois proposent la connectivité 3G en sus du WiFi. Acer Iconia, le nouveau venu chez Courts, est l’appareil du moment. Les commerciaux ne se font d’ailleurs pas prier pour vanter les atouts de cette nouvelle tablette qui sera disponible dans le courant du mois dans tous les magasins Courts. L’autre grosse nouveauté vient du fait que l’enseigne propose désormais divers modèles de BlackBerry alors que la vente de ces smartphones a été jusqu’ici réservée aux opérateurs de téléphonie mobile.

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

RENCONTRE AVEC UNE MAMIE TECHNO

FASCINÉS. Les habitants du Sud découvrent, émerveillés, les dernières technologies disponibles sur le marché mauricien

qui s’adresse a priori aux technophiles endurcis et aux geeks. Les apparences sont trompeuses, on le sait, mais on ne s’attendait guère à croiser une dame qui, mine de rien, a réussi, entre autres exploits, à obtenir son certificat IC3 (cours À LA DÉCOUVERTES DE NOUVEAUTÉS d’initiation à l’informatique dispensés Les gens se pressent autour de ces appar le National Computer Board) à 70 pareils qui volent la vedette aux ordinaans. teurs traditionnels, alors que les « Vous savez, j’ai été active smartphones plus classiques, malgré toute ma vie, et il n’y a pas de raileurs nombreux atouts, peinent à C’est bien plus qu’une tablette. L’Eee Pad son pour que ça change mainsusciter l’intérêt des jeunes et moins Transformer vient révolutionner un marché tenant. J’ai encore la force de encore celui des plus âgés. faire tant de choses, et je ne Un peu plus loin, ô miracle, c’est saturé avec sa combinaison tablette-clavier compte pas m’arrêter », nous ditl’iPad 2 qui est au centre du stand de Data Communications Ltd. L’entre- moyen de découvrir les nouveautés tech- elle. Notre photographe en profite pour prise, surtout connue pour ses services nologiques qui inondent déjà les demander à Mamie Chantal de prendre dans le domaine de la communication, marchés ailleurs. Pour d’autres, c’est la pose, histoire de ramener un sourire à présente toute une gamme de produits à surtout l’occasion de flâner dans une am- nos collègues qui attendent patiemment des prix promotionnels. Petite démon- biance festive, histoire de se détendre notre retour au bureau. Notre visite prend fin vers 14h. C’est stration de l’iPad, et voilà notre pho- après les courses à la foire qui se tient, tographe gagné à la cause. Lui qui ne jure comme chaque samedi, en face du centre sous une fine pluie d’hiver que nous efque par Canon, Nikon ou Kodak, se communautaire qui accueillait l’ICT fectuons le retour à Port-Louis. Notre journaliste, et sa geekette désormais conExpo. laisse séduire par la pomme d’Apple. Et c’est là, au détour d’un stand, que firmée, se remémorent les moments les Pendant ce temps, notre geekette en herbe fait le tour des stands, écarquillant nous sommes amenés à rencontrer plus marquants de ce salon, dont la des yeux devant les nouveautés et jetant Chantal Anthony. La présence de ce petit prochaine édition est prévue, durant la un regard désintéressé aux stands qui ne bout de femme, forte de ses 74 ans, nous troisième semaine d’août, à Rivière-duprésentent que des gadgets qu’elle juge paraît, il faut l’avouer, insolite en un lieu Rempart. communs. Notre journaliste poursuit, pour sa part, sa ronde, s’arrêtant de temps en temps devant des stands, histoire de papoter un peu avec les gens autour et mieux comprendre les enjeux d’une telle manifestation. Pour certains, cette initiative du National Computer Board est un excellent

Si la souris est née dans les années 60, Chantal Anthony peut se targuer d’avoir une génération d’avance sur le mulot. A 74 ans, cette dame, qu’on ne saurait appeler une geekette a pourtant une maîtrise de l’outil informatique qui ferait pâlir de jalousie certains qui se proclament technophiles avertis. La raison de sa passion récente pour l’ordinateur tient en peu de choses. « J’ai toujours été curieuse de nature. J’ai toujours voulu comprendre comment les choses autour de moi fonctionnaient. Et c’est cette nature qui m’a poussée, il y a trois ans, à m’inscrire aux cours menant au certificat IC3 », nous dit-elle. Mamie Chantal apprend donc, outre le maniement de la souris, la bureautique et l’Internet. Et c’est ce volet de ces cours qui retiendront son attention. Sans devenir une accro du Net, Chantal Anthony découvre un nouveau monde et, à chaque parcours sur Internet, ce sont des choses plus fascinantes les unes que les autres qu’elle découvre. L’informatique, nous dit-elle cependant, n’est qu’une partie de sa vie. Car, Chantal Anthony a mille autres passions. « J’aime la nature et respirer l’air pur. Mais je m’adonne aussi à d’autres activités, comme la broderie, le tricot et la pâtisserie ». Elle, qui se définit volontiers comme une femme polyvalente, trouve aussi le temps de participer à des courses de fond, rien que ça ! La mamie a d’ailleurs décroché la médaille d’or sur 60m récemment lors d’une compétition organisée par le National Women’s Council, dont elle est membre. Le social est une autre des préoccupations de Chantal Anthony. Elle qui compte plus de 45 ans dans ce domaine préside aux destinées de l’association féminine Dolce Vita. C’est elle qui, avec son sens strict de l’organisation, prépare les sorties et autres activités de ce club très actif dans le sud du pays. A ce rythme, Mamie Chantal finira bien par surpasser plus jeune qu’elle. Et de loin !


98E ENTREPRISE MONDIALE

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IndianOil est une compagnie parapublique qui occupe presque la moitié du marché des hydrocarbures dans la Grande péninsule. Avec plus de 34 000 employés, la société se classe

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98e sur la liste des 500 entreprises mondiales établie par le magazine Fortune. La compagnie, créée en 1964, a brassé, pour l’exercice financier 2009-2010, un chiffre d’affaires de plus de 60

milliards USD. Le président en exercice d’IndianOil est Ranbir Singh Butola (photo), qui a auparavant été Managing Director d’Oil and Natural Gas Corporation Ltd, société d’État indienne.

INDE-MAURICE

Liens de sang et

LIENS D’ARGENT On entend souvent parler des relations historiques avec l’Inde. Cette Grande péninsule, comme nous l’appelons affectueusement ici-bas, n’est cependant pas que le pays d’origine de nos aïeux. L’Inde entretient aujourd’hui d’étroites relations commerciales avec Maurice. Des liens qui sont souvent, cependant, problématiques… | ROY NEERAYE IL EST rare qu’un dirigeant politique ne souligne, à l’occasion d’une fête culturelle ou d’une signature d’accord, les liens qui unissent Maurice et l’Inde. Liens culturels et historiques, certes, mais aussi économiques depuis de nombreuses années. Alors que la Grande péninsule s’apprête à célébrer ses 64 ans d’indépendance, il serait bon de mettre en lumière ces nouvelles avenues de coopération avec Maurice, dans des domaines qui vont des télécommunications aux médias en passant par le commerce d’hydrocarbures et l’aide militaire. Plusieurs entreprises indiennes opèrent actuellement sur le sol mauricien. Certaines d’entre elles comptent même plusieurs décennies de présence sur notre île, souvent considérée comme la petite sœur légitime de la Grande péninsule. Il en est ainsi de la Life Insurance Corporation of India. Cette société d’assurance-vie, qui appartient au gouvernement indien, a ouvert une de ses premières branches internationales à Maurice. CROISSANCE EXPONENTIELLE La branche locale, appelée LIC Mauritius a connu une croissance exponentielle depuis son entrée en opération. Avec des avoirs dépassant les Rs 2 milliards, la LIC Mauritius est l’une des sociétés d’assurancevie les plus prospères du pays. Son portefeuille comprenait, à fin 2010, quelque 54 000 clients pour un chiffre d’affaires de Rs 534 millions (chiffre de 2010) qui marque une progression de 40 % sur les trois dernières années. Globalement, la Life Insurance Corporation of India brasse un chiffre d’affaires de près de 300 milliards USD, faisant d’elle l’une des plus importantes sociétés de la Grande péninsule. Dans le secteur des assu-

INDIANOIL : PETIT MARCHÉ, GRANDES AMBITIONS

DÉLOCALISATION. L’une des premières branches internationales de la Life Insurance Corporation of India est celle de Maurice, créée voici plus d’un siècle

rances, un autre acteur majeur se réclame aussi de ses origines indiennes, la New India Assurance Co. Ltd. Présente à Maurice depuis 1924, cette société se classe parmi les six premières compagnies d’assurance du pays. La New India Assurance est engagée dans l’assurance générale et propose une multitude de produits qui couvre une large palette de services. Dans un récent entretien accordé à Capital, Srinivasan Vaideswaran, Chief Manager de la branche locale de la New India Assurance et président en exercice de l’Insurers Association of Mauritius, parlait du dynamisme de notre marché d’assurances. Si Maurice, en termes de taille de marché, reste exigu par rapport à l’Inde, les sociétés indiennes offrant des services financiers liés aux assurances voient dans le pays un potentiel de développement énorme qui le rend capable de rivaliser avec les leaders mondiaux du domaine. Les services financiers sont

sans conteste l’un des marchés présentant le plus d’attrait pour les entreprises indiennes. Le secteur bancaire n’échappe donc pas à la règle et c’est ainsi qu’un retrouve plusieurs grandes banques indiennes dans le pays, à commencer par la Bank of Baroda, dont les opérations mauriciennes remontent à 1962. SERVICES DE PROXIMITÉ La banque est l’une des rares à Maurice à proposer des services mobiles depuis sa création. L’idée était, au départ, de toucher la population habitant les zones rurales où les services bancaires étaient encore rares à l’époque. Aujourd’hui, la banque, avec des avoirs totalisant, au 31 mars dernier, plus de Rs 20 milliards, dispose d’un réseau de sept agences et offre toujours des services mobiles à ses clients qui habitent dans certaines zones rurales. La Bank of Baroda version locale offre à peu de choses près les mêmes services que les autres banques commerciales du

pays. Ses profits, au 31 mars 2011, s’établissaient à plus de Rs 150 millions. La branche locale opère en outre une unité offshore qui est entrée en opération il y a quelques années. La Bank of Baroda est actuellement la troisième plus importante banque commerciale de la Grande péninsule, avec des revenus de 5,5 milliards USD en 2011. La State Bank of India, la plus grosse banque indienne en termes d’avoirs et de chiffre d’affaires, est aussi présente sur le marché mauricien avec la fusion de la Indian Ocean International Bank et de la SBI Mauritius, deux de ses filiales. La SBI (Mauritius) Ltd opère un réseau de 15 agences, la dernière ayant ouvert ses portes étant celle située à Ébène. Les services financiers sont donc très prospères pour les compagnies indiennes. D’ailleurs, de nombreuses d’entre elles se sont implantées dans notre secteur offshore. Mais là, l’affaire se corse, et c’est souvent peu dire.

C’est en 2004 qu’IndianOil, le plus gros opérateur du marché des hydrocarbures en Inde, décide de s’implanter à Maurice. Ainsi naît IndianOil (Mauritius) Ltd. En sept ans de présence, la compagnie mettra en place un important réseau de distribution, avec des stations-service disséminées un peu partout à travers le pays. Les opérations mauriciennes d’IndianOil représentaient un chiffre d’affaires de plus de Rs 5 milliards enregistré durant le dernier exercice financier. Un chiffre impressionnant pour un nouveau venu sur un marché déjà hautement compétitif où opèrent plusieurs grands noms comme Shell et Total. La compagnie opère un réseau d’une vingtaine de stations-service et s’est installée dans des zones qui étaient jusqu’alors dépourvues de tels services. Elle dispose également d’un laboratoire, certifié ISO, pour tester la qualité des produits qu’elle met en vente. A ce jour, la compagnie est la seule du pays à disposer à la fois d’un terminal et d’un laboratoire ainsi certifiés. L’innovation a été un maître mot pour IndianOil depuis son installation dans le pays. Du coup, la compagnie, pour se démarquer sur le marché, propose des services à valeur ajoutée comme des services 24h sur 24h dans deux de ses points de vente. En sus des carburants, IndianOil (Mauritius) Ltd propose aussi des lubrifiants automobiles de la marque Servo. La compagnie compte poursuivre sa stratégie d’expansion en fonction des opportunités qu’offre le marché local.


DES TRAITÉS AVEC 79 PAYS L’Inde a signé des traités de non-double imposition avec 79 pays à ce jour. Pourtant seuls les traités signés avec Maurice et Chypre demeurent problématique. Les parlementaires indiens, du gouvernement comme de l’opposi-

tion, ont, à maintes reprises, demandé la révision de ces traités. Mais jusqu’ici, malgré un récent jugement de la Haute Cour de Mumbai, le traité signé avec Maurice ne semble pas être menacé. Certains font ressortir que

l’Inde y perdrait car c’est en grande partie grâce à ce traité que des sociétés internationales investissent en Inde en utilisant Maurice comme tremplin afin de bénéficier de ses clauses on ne peut plus favorables.

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Les Mauriciens aiment à répéter que le pays est le plus gros pourvoyeur de dollars de la Grande péninsule. Si l’Inde ne récuse pas cette affirmation, elle est bien moins contente quand ce pourvoyeur de dollars donne du fil à retordre à ses percepteurs. D’autant que les scandales ayant pour origine le traité de non-double imposition se sont multipliés au fil des années, poussant la presse indienne et certains dirigeants de la Grande péninsule à remettre en question ce traité

ACCORD DE NON-DOUBLE IMPOSITION

Le traité de la discorde IL SUFFIT souvent d’une affaire d’évasion fiscale pour que l’offshore mauricien soit pointé du doigt par la presse indienne. La raison de ce qui peut paraître un acharnement gratuit contre notre centre financier réside dans le traité de nondouble imposition, communément appelé DTAA (NdlR : Double Taxation Avoidance Agreement), signé avec l’Inde. Grâce à ce traité, plusieurs sociétés opérant à partir de Maurice sur les marchés boursiers indiens évitent le fisc de la Grande péninsule vu que le DTAA prévoit que les gains en capital découlant de la vente des actions sont imposables dans le pays de résidence de l’actionnaire, et non dans le pays de résidence de la société dont les actions ont été vendues. À L’ABRI DU FISC De ce fait, de nombreuses entreprises, qui opèrent dans l’offshore mauricien, font des bénéfices sur les marchés boursiers indiens sans reverser un seul sou au fisc. Une situation qui exaspère bon nombre de députés indiens et qui fait souvent dire à la presse que la petite île Maurice est un bien gros paradis fiscal. Et, il faut reconnaître que ces propos sont parfois justes. Bien que les autorités mauriciennes ne puissent contrôler les flux financiers en vertu des dispositions légales gouvernant ce secteur, l’offshore mauricien sert souvent de tremplin à ces hommes d’affaires peu scrupuleux qui tentent par tous les moyens de contourner le fisc indien. On se souvient encore de l’affaire Satyam Computer Services. Baptisé l’Enron indien, ce scandale a éclaté quand Ramalinga Raju, président de la société qu’il avait lui-même fondée, a reconnu que les comptes de la compagnie avaient été falsifiés. Nous sommes en 2009. L’affaire fait alors grand bruit en Inde et, soudain, dans l’effervescence que suscite cette affaire, le nom de Maurice résonne. Les autorités indiennes soupçonnent

l’argent détourné d’avoir atterri à Maurice avant d’être rapatrié, blanchi, en Inde. Des agents du Central Bureau of Investigation, chargé de l’enquête dans cette affaire, feront même le déplacement à Maurice pour vérifier les soupçons. Ce ne sera pas la dernière fois que le nom de Maurice sera ainsi mêlé à des scandales financiers qui affectent la vie économique de la Grande péninsule. Pas plus tard que cette année, un certain J. K. Reddy, fils de l’ancien Chef ministre de l’Etat de l’AndraPradesh en Inde, aurait investi une partie de ses revenus non déclarés dans deux sociétés opérant dans l’offshore mauricien. MAURICE POINTÉ DU DOIGT J. K. Reddy, qui avait un temps nourri des desseins politiques dans son pays, sera pendant longtemps la cible du fisc indien. Les autorités indiennes l’accusaient, entre autres, de déclarer des revenus bien modestes en comparaison aux 5 milliards de roupies indiennes qui constituaient, selon plusieurs sources concordantes, ses revenus annuels. Plus récemment, la Haute Cour de Mumbai a rendu un jugement qui pourrait bien mettre en péril l’accord de nondouble imposition. Ce jugement, qui concernait l’achat d’actions détenues par une société américaine par une société indienne, Aditya Birla Nuvo Ltd. Dans le jugement, la Haute Cour de Mumbai a décrété qu’une compagnie mauricienne avait servi de pont à la transaction et qu’à ce titre, la compagnie indienne ne pouvait bénéficier des clauses du DTAA dans la mesure où l’achat avait été effectuée auprès d’une compagnie américaine. Un jugement qui, s’il n’est pas venu ébranler les fondements du DTAA, a mis en exergue l’usage abusif de cet accord dont certains demandent, dans la Grande péninsule, la révocation pure et simple.

COMMERCE : LA FAUSSE SYMBIOSE Le déséquilibre de la balance commerciale entre Maurice et l’Inde n’est guère évident pour les non-initiés. Pourtant, même si Maurice bénéficie d’une entrée hors taxes sur le territoire indien pour un grand nombre de produits, nos exportations vers la Grande péninsule font piètre figure comparées à nos importations en provenance de l’Inde. Selon les chiffres publiés par l’Office central des Statistiques (CSO – Central Statistics Office), au premier quart

2011, nos exportations totales vers l’Inde se chiffraient à Rs 103 millions de roupies. Une moyenne qui montre qu’on atteint difficilement le milliard sur une année. A l’inverse, cependant, nos importations de l’Inde au premier quart de cette année atteignaient presque Rs 10 milliards, faisant de la Grande péninsule l’un de nos plus gros fournisseurs. Une bonne partie de cette somme représente l’achat de produits pétroliers, le pays s’approvisionnant exclu-

sivement auprès d’une société indienne, la Mangalore Refinery and Petrochemicals Ltd. Pourtant, divers accords ont été signés avec l’Inde pour que les produits mauriciens, qui vont du textile aux produits alimentaires, puissent pénétrer sur le marché indien exemptés de taxes. Mais, les entreprises mauriciennes peuvent difficilement produire pour atteindre la masse critique que représente un marché de centaines de millions de personnes.


L’ARC DE « TRIUMPH »

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En 1886, le corsetier Johann Gottfried Spiesshofer et le marchand Michael Braun fondent la corsetterie Spiesshofer & Braun dans une grange dans le sud de l’Allemagne. Au départ, l’entreprise n’a que six employés. En 1902, les affaires prennent leur envol. Mais Spiesshofer et Braun ressentent le besoin d’avoir un nom

de marque mémorable. Inspirés par l’Arc de Triomphe, ils décident alors de nommer leur société « Triumph ». Celle-ci atteint rapidement la position de leader dans la production de lingerie en Europe et les boutiques Triumph s’installent durablement dans les principales villes européennes.

Des dessous chics, confortables et qui correspondent à vos envies et besoins. Chez Harfields, boutique haut de gamme de Quatre-Bornes, tout, de la qualité des produits au service personnalisé, vous invite à vous laisser séduire. Capital s’y est risqué | DB

HARFIELDS

La lingerie RÉINVENTÉE DE LA lingerie élégante qui allie féminité et séduction. C’est ce que propose, entre autres vêtements, le magasin Harfields, avec Triumph, fabricant de renom international, qui met l’accent sur l’aspect créatif des sous-vêtements. Ghazala Ravate, manager de Harfields, explique que l’un des produits phares du moment de cette boutique installée à Quatre-Bornes est la culotte Sloggi, marque exploitée par Triumph : « Les Sloggi Hot Hips figurent dans la gamme des invisibles en microfibre. Sa découpe au laser épouse les formes du corps. Les bordures sont sans coutures, car ses culottes prônent l’invisibilité et ne s’effilochent pas. Ainsi, si vous portez un pantalon blanc ou encore un vêtement transparent, fini les soucis ». Le prix de cette culotte disponible en plusieurs tailles et coloris est d’environ Rs 400. TRAITEMENT PRINCIER Autre problème qui peut être résolu si vous faites un tour au magasin Harfields : celui des femmes à forte poitrine. Celles-ci y trouveront des bonnets D, E et même des doubles D et E, qui ne courent pas les rues à Maurice. De plus, chez Harfields, l’accent est aussi mis sur les

Autre point important : Harfields habille les femmes de la tête aux pieds. Alors, si vous cherchez un tailleur classe pour aller travailler, sachez qu’en faisant un tour dans cette boutique, vous ne serez pas déçue. Vous en trouverez même en différents matières et modèles. Idem pour les chemisiers et les pantalons qui vous donneront une allure chic. Ceux-ci peuvent coûter dans les Rs 1 500

bretelles de qualité et les trois agrafes pour mieux maintenir le vêtement. On y trouve aussi des soutiens-gorge ‘strapless’ de divers modèles à Rs 1 200. Si les prix peuvent rebuter, celles-ci sont moins imposantes si vous achetez les soutiens-gorge vendus par paire. Leurs prix commencent à partir de Rs 1 310. Triumph a aussi pensé aux sportives. Ainsi, chez Harfields, vous trouverez des soutiens-gorge Triaction Fitness, qui allient maintien et confort pour des activités sportives. Celles pratiquant des exercices intensifs pourront opter pour le modèle Triaction Workout Triumph, alors que les Triaction Extreme Triumph sont des survêtements pour sport extrême. Leur prix est d’environ Rs 1 000. Les femmes qui souhaitent dissimuler leurs rondeurs n’ont pas non plus été oubliées. Des gaines sont en effet disponibles dans cette boutique. Les modèles sont nombreux et vous pourrez choisir entre le short, le ‘minimizer body suit’ ou encore le ‘seamless full brief ’, idéale pour les robes moulantes car elle ne comprend aucune

couture. Chez Harfields, le slogan « le client est roi » n’est pas vain. Son directeur, Hervé Yeung, s’est penché sur chaque détail pour que le client trouve chaussure à son pied et qu’il reçoive un traitement princier. ACCENT USR LE SERVICE Pour cela, il joue d’abord la carte de l’accessibilité. Ce magasin aménagé sur deux étages à la route St Jean est très spacieux. Les escaliers y sont tapissés de moquettes et la décoration très classe. En outre, un salon a été créé pour permettre aux clients de se détendre en attendant que les vendeuses s’affairent à chercher leurs produits. Les cabines d’essayage sont quant à elles modernes, et de grands miroirs y sont installés. L’accent est aussi mis sur le service. Les cinq vendeuses de la maison sont en effet régulièrement formées et nombreux sont les clients qui ont leur vendeuse attitrée. Autre point important : Harfields habille les femmes de la tête aux pieds. Alors, si vous cherchez un tailleur classe pour aller travailler, sachez qu’en faisant un tour dans cette boutique, vous ne serez pas déçue. Vous en trouverez même en différents matières et modèles.


DU SOUS-VÊTEMENT À LA LINGERIE Historiquement, la première fonction du sous-vêtement a été de protéger la peau contre la friction et la gêne provoquée par l’envers des costumes alors richement brodés et ornementés. Il peut aussi servir dans une op-

tique de pudeur si un vêtement de dessus est trop transparent par exemple ou à l’inverse véhiculer une fonction érotique. Il peut également avoir une fonction de remodelage du corps. Depuis la fin du XXe siècle, il a aussi

une fonction de protection bactériologique dans laquelle l’usage du coton est favorisé. S’il est apparu dans une notion première de confort, l’évolution de sous-vêtement est par contre étroitement liée à l’hygiène.

coûteuses. Ghazala Ravate précise aussi que de nombreux vêtements en lin sont proposés par la boutique : « C’est un tissu noble et les femmes comme les hommes qui veulent être chic adorent en porter ». Harfields, précisonsle, ne vend pas que des vêtements pour les femmes. Les hommes aimant le haut de gamme pourront ainsi y trouver, entre autres, des chaussures, des pantalons, des chemises, des sous-vêtements et des pyjamas.

Idem pour les chemisiers et les pantalons qui vous donneront une allure chic. Ceuxci peuvent coûter dans les Rs 1 500. Toute une gamme d’accessoires allant des ceintures aux foulards en passant par les sacs à main sont aussi en vente chez Harfields, ainsi que des bijoux en argent de la marque Zea. Qui dit vêtements dit aussi chaussures. La grande majorité de celles mises en vente au magasin sont de grandes marques importées telles Raffaelle et Bongo Di Parm. Si vous voulez faire des envieuses qui resteront les yeux braqués vers vos pieds, vous devrez compter environ Rs 2 000 pour les moins

Dès le départ, nous avons voulu mettre sur pied un magasin qui pourrait se démarquer des autres. D’ailleurs, la majorité de nos produits s’adressent aux femmes qui sont âgées de 36 à 46 ans. Nous n’avons que quelques produits pour les adolescents ALLURE. Chez Harfields, la femme dans le vent peut facilement trouver son bonheur entre sous-vêtements et autres accessoires

PRIORITÉ : LE HAUT DE GAMME Notre interlocutrice souligne que les vêtements commercialisés par Harfields sont, pour la plupart, confectionnés à Maurice. Néanmoins, vu la place prise par les produits chinois sur le marché mondial, la boutique ne peut se permettre de faire exception à la règle. Surtout avec les effets de la crise financière. « La concurrence est rude. Pour pouvoir résister, nous avons dû diminuer notre marge de profits. Avec la crise financière, nous devons faire d’énormes efforts pour maintenir la tête hors de l’eau. Malheureusement, nous avons dû fermer les succursales de Flacq et de Grand-Baie. Nous redoublons d’ailleurs d’efforts pour garder ouvert celui de Quatre-

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Bornes », précise Ghazala Ravate. Malgré tout, la compagnie compte mettre d’autres produits sur le marché mauricien. A commencer par ceux de la marque Envy, qui comprennent des chemisiers, des maillots de bain et des ceintures. « Notre but est de commercialiser un vaste choix de produits », affirme la directrice d’Harfields. Le tout en restant dans le haut de gamme et en continuant à miser sur le bouche à oreille qui a fait la réputation de la boutique. « Dès le départ, nous avons voulu mettre sur pied un magasin qui pourrait se démarquer des autres. D’ailleurs, la majorité de nos produits s’adressent aux femmes qui sont âgées de 36 à 46 ans. Nous n’avons que quelques produits pour les adolescents », souligne Ghazala Ravate, qui ajoute qu’une grande partie de la clientèle leur est fidèle depuis des années. Pour plaire à ses clientes Harfields propose, chaque six à huit semaines, des nouveautés. Toujours dans cette optique, la boutique pense élargir sa collection de sousvêtements de la marque Triumph. Alors mesdames, fini les casse-têtes. Pour trouver de beaux dessous, mettez le cap sur Harfields.


PASSEZ VOS COMMANDES

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PARCOURS

vous coûtera Rs 340. Notez cependant qu’à cette époque, la confiserie est habituellement bondée comme un œuf. C’est pourquoi Bhooshan Ramessur invite les clients à ne pas attendre la dernière minute pour passer leurs commandes. PHOTOS : MANOJ NAWOOR

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Bombay Sweets Mart est un lieu incontournable à l’approche des célébrations du Divali. La confiserie propose à cette occasion toute une variété de délices y compris des gâteaux salés. Les prix varient de Rs 7 à Rs 30 mais les gâteaux sont aussi vendus au kilo, qui

BOMBAY SWEETS MART

Marier confiserie traditionnelle et moderne De père en fils, les Ramessur ont su faire de leur confiserie une adresse incontournable pour ceux qui aiment se faire plaisir. Le secret de cette réussite : la qualité des produits et la gamme sans cesse élargie des gâteaux et services proposés. Capital a rencontré Bhooshan Ramessur, directeur de Bombay Sweets Mart | DB UN BOUQUET de parfums de chocolat, vanille et noisette titille vos narines dès que vous posez les pieds chez Bombay Sweets Mart. Histoire d’encore plus obnubiler les amateurs de friandises qui affluent. Les vendeurs, eux, font leur mieux pour répondre à leurs demandes le plus vite possible, car vu l’étroitesse des lieux, la confiserie risque d’être bondée d’une minute à l’autre. Bhooshan Ramessur, le directeur, explique cette effervescence par le fait que les enfants sont en vacances. C’est aussi, dit-il, parce que c’est la grande période des fiançailles et des mariages. Mais même en temps normal, ajoute-t-il, la confiserie ne désemplit pas. Si les friandises de chez Bombay Sweets Mart ont la cote, c’est surtout, selon notre interlocuteur, en raison de la qualité des produits proposés : « Je suis le directeur de la confiserie depuis 1992. Mais lorsque mon père, Chabeelallsing Ramessur, et son partenaire Naraindas Surtani, ont lancé la compagnie en 1969, ils ont mis dès le départ un point d’honneur à proposer des gâteaux préparés avec soin. C’est pourquoi après quelque temps, ces gâteaux ont connu une certaine renommée ». GAGE DE QUALITÉ Poursuivant son récit, Bhooshan Ramessur nous raconte comment son père a lancé son commerce à la rue Desforges, à Port-Louis. Au mauvais moment malheureusement, puisque quelques mois après, des bagarres raciales éclataient dans la capitale et ses faubourgs. Chabeelallsing Ramessur doit alors mettre la clé sous le paillasson. Mais aussitôt que le calme revient, il décide de s’installer à la rue Rémy Ollier.

HOMMAGE À L’INDE En choisissant de baptiser leur entreprise Bombay Sweets, Chabeelallsing Ramessur et son partenaire Naraindas Surtani ont voulu faire un clin d’œil à la Grande péninsule. D’abord parce que Naraindas Surtani est originaire de ce pays, mais aussi parce qu’au début, ils importaient la majorité des ingrédients de l’Inde. Une réalité qui a changé au fil du temps. Désormais, comme nous l’apprend Bhooshan Ramessur, seules les noix de cajou, les figues et les essences proviennent de l’Inde.

choix. Dans les vitrines de la confiserie, une quarantaine de variétés de sucreries sont exposées. Parmi, les éternels ‘laddoo’, ‘rasgoola’, ‘barfi’, ‘kala jamoon’, ‘kaju roll’ ou ‘mithaye’ qui occupent à Maurice une place d’honneur lors de nombreuses célébrations. CULTURE. A Bombay Sweets, les confiseurs savent marier les saveurs traditionnelles aux saveurs et textures modernes

Quarante ans plus tard, Bombay Sweets Mart occupe toujours le même emplacement. La spécialisation dans la confiserie était au départ un pari loin d’être gagné d’avance. A cette époque, les Mauriciens connaissaient surtout les gâteaux patates. Mais lorsque Chabeelallsing Ramessur a choisi de se mettre à son propre compte, il s’est associé, après maintes réflexions, à Naraindas Surtani. Ce dernier est originaire de l’Inde et les friandises n’avaient pas de secrets pour lui. Ce binôme allait être une réussite. Malgré les décennies, Bombay Sweets offre toujours une garantie de qualité. Et de

Depuis quelque temps, ces plats se vendent comme des petits pains. Les gens n’ont plus le temps de s’occuper de la décoration pour les anniversaires ou les mariages. Ils nous amènent donc leurs plats ou récipients, ou ils les achètent ici, et nous les décorons selon leurs désirs

NOUVELLES SAVEURS Mais l’offre de Bombay Sweets est beaucoup plus large que ces quelques classiques. « Il y a quelques années, nous vendions uniquement des ‘barfis’, des ‘laddoos’ ou des ‘safargan’... Mais vu la grosse demande pour d’autres types de confiseries, nous avons voulu élargir notre offre. Il y a cinq ans, nous avons introduit des gâteaux à base de noix de cajou, de figues et de dates. En 2009, les ‘cajou rolls’, les ‘strawberry cakes’ ou encore les ‘anrkali’ ont ainsi trouvé leur place dans les vitrines de Bombay Sweets Mart », raconte Bhooshan Ramessur. Les nouveautés sont un atout majeur pour la compagnie. « Les gens recherchent toujours de nouvelles saveurs. Alors nous ne nous faisons pas prier pour leur en trouver. Nous mettons également

un point d’honneur à ce que chaque gâteau soit unique », poursuit notre interlocuteur. L’originalité ne concerne pas uniquement les friandises proposées. Autre innovation : les boîtes peintes pour conserver les gâteaux ou encore les plateaux décorés à la main. A l’intérieur de la confiserie, on aperçoit en effet une jeune femme qui décore des plats. « Depuis quelque temps, ces plats se vendent comme des petits pains. Les gens n’ont plus le temps de s’occuper de la décoration pour les anniversaires ou les mariages. Ils nous amènent donc leurs plats ou récipients, ou ils les achètent ici, et nous les décorons selon leurs désirs », nous confie Bhooshan Ramessur. Le succès oblige, Bombay Sweets Mart, qui emploie une vingtaine de personnes, a ouvert une succursale au Columbia Court, à Quatre-Bornes. « Vu que nous avons une bonne clientèle dans cette partie de l’île, et aussi dans le sud du pays, nous avons souhaité jouer la carte de la proximité », affirme le directeur. Ce dernier nous apprend également que la compagnie possède sa propre usine : « Cette unité de production est située à la rue Harris, à Port-Louis. Elle existe depuis la mise sur pied de la confiserie, mais des développements y sont bien évidemment survenus, surtout au niveau des équipements ». Pas question pour autant de se reposer sur ses lauriers. Bhooshan Ramessur caresse ainsi plusieurs rêves, dont ceux d’ouvrir une confiserie à Flacq et de proposer des gâteaux sans sucre à ses clients. Des projets qu’il compte mener à bon port avec le soutien de son père, qui malgré ses 77 ans, est toujours actif au sein de la compagnie.


CROISIÈRES INOUBLIABLES Depuis 2006, Atom est ‘passenger sales agent’ de Costa Croisières, qui propose, entre autres, des croisières de 14 nuits sur les eaux turquoise de l’océan Indien, à bord du Costa

Romantica. Maurice étant le port d’attache du paquebot, vous y embarquerez avant de rallier les Seychelles. Cap ensuite sur Madagascar, avec des escales à Nosy Be, Diego

Suarez et Tamatave. La dernière destination avant le retour à Maurice sera l’île de La Réunion. Pour les réservations, vous pouvez contacter Atom sur le 212 1136.

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PARCOURS MERCREDI 10 AOÛT 2011

ATOM

Voyage dans la cour des grands En juin dernier, l’Agence Touristique Organisation Mondiale (Atom) a célébré son jubilé d’argent. Caroline Chen, qui a pris les rênes de l’agence de voyages depuis vingt ans, explique pourquoi cette entreprise familiale est devenue l’un des leaders du marché | DB C’EST D’UNE main de fer que Caroline Chen mène l’agence de voyages Atom Travel. Son objectif premier, qui est également celui de l’équipe de professionnels qui l’entourent, est de plaire à la clientèle. Une exigence qui impose en permanence à cette habitante de Beau-Bassin de trouver un équilibre entre la gestion des deux succursales de la compagnie et sa vie familiale. Pour beaucoup, Caroline Chen y arrive avec brio. Son agence vient ainsi d’être sacrée numéro un dans la vente des billets d’Air Mauritius dans le monde. Cette récompense vient rejoindre les nombreuses autres qui ornent déjà les locaux de cette agence de voyages de la capitale. PERSÉVÉRANCE RÉCOMPENSÉE Si Atom Travel connaît aujourd’hui autant de succès, c’est avant tout dû à la force de caractère de la famille Ng. C’est Charles Ng, le père de Caroline Chen, qui a mis sur pied l’agence en 1961. Cela à la suite d’une mésaventure. Le patriarche devait en effet se rendre à l’île de La Réunion. Mais avant de pouvoir faire le saut à l’île sœur, il a dû se battre contre vents et marées. C’est ainsi que l’idée lui vient de se lancer dans l’organisation des voyages. Il loue alors un garage à la rue Jummah Mosque et lance sa compagnie, qu’il baptise Atom. Malgré des débuts difficiles, Charles Ng ne baisse pas les bras. Une persévérance qui sera récompensée lorsque ses efforts finiront par porter des fruits. En 1972, aidée par le boom sucrier, la compagnie, qui s’est installée dans un petit bâtiment à la rue Royale deux ans plus tôt, commence à se développer. La manne de l’agence est à l’époque l’organisation de voyages vers la Chine. Puis Charles Ng s’attaque aux pays asiatiques, avant, petit à petit, de se lancer sur le marché européen. La même obstination qui a fait naître Atom coule dans les veines de Caroline Chen. Après des études en gestion à l’université de Kent, celle-ci a pris de

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

UNE LONGUE LISTE D’ACCOLADES Non content d’être le leader mondial en termes de ventes des billets d’Air Mauritius, ATOM Travel est aussi le leader à Maurice dans la vente des billets de British Airways, de Cathay Pacific et de Dragon Air et arrive en deuxième position pour la South African Airways, Air France, Air Madagascar et Emirates. Sur le plan international, Atom Travel a aussi été la première agence à obtenir l’Indaba SAA Travel and Tourism Award 2003 pour l’océan Indien. Elle détient également l’International Quality Crown Award, Gold Division, pour sa performance en termes de service de qualité et son taux de croissance. Ses réussites sont également venues des mers. En 2007, l’agence a commencé à vendre des billets de croisière pour Costa Croisière. Il lui suffira de trois ans dans le domaine pour recevoir le titre de « Champion of the seas » pour sa performance. Une première de plus dans la région océan Indien…

C’est Charles Ng, le père de Caroline Chen, qui a mis sur pied l’agence en 1961. Cela à la suite d’une mésaventure. Le patriarche devait en effet se rendre à l’île de La Réunion. Mais avant de pouvoir faire le saut à l’île sœur, il a dû se battre contre vents et marées. C’est ainsi que l’idée lui vient de se lancer dans l’organisation des voyages

l’emploi au sein de l’entreprise familiale en tant que Travel Consultant. Quelques années plus tard, elle est promue au poste de directrice. RIGUEUR D’UNE BOSSEUSE Hors de question pour autant de mener les affaires familiales au petit bonheur. La jeune femme, qui se décrit comme étant une grande bosseuse, multiplie les efforts tout en instaurant une grande rigueur dans son travail. Fonceuse, elle n’hésite pas non plus à prendre des décisions. Ainsi, dans les an-

nées 90, une deuxième succursale d’Atom voit le jour à Curepipe. Pour que ses clients bénéficient des meilleures offres possibles, elle est toujours prête à négocier : « Nous ne faisons pas que vendre des billets. Notre but est de faire plaisir aux clients. Par exemple, si une personne est tombée malade après avoir acheté un billet non-remboursable, nous essayons malgré tout de trouver une solution ». Dans cette tâche, Caroline Chen est aidée par les 32 employés de la compagnie, dont la

majorité a pris de l’emploi à l’agence depuis plus de 20 ans. « Nous sommes comme une famille », renchérit la directrice. Une impression qui a aussi du concret, puisque son frère Fred travaille aussi à l’agence, où il s’occupe de la gestion et de la comptabilité. A eux deux, ils mènent à bon port l’agence qui est aujourd’hui installée dans un grand bâtiment de la capitale. Le tout sous l’œil attentif de Charles Ng, qui malgré ses 73 ans et sa santé précaire, ne peut vivre loin du coeur de son entreprise.


BOIS DE ROSE SAISI À MAURICE : L’EXPÉDITEUR INTROUVABLE

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GROS PLAN MERCREDI 10 AOÛT 2011

Un douanier ainsi qu’un membre du Parlement malgache ont été arretés dans le cadre de la saisie de six conteneurs de bois de rose à Maurice en juin dernier. Selon la police malgache, ce serait une femme qui avait fait toutes les démarches pour ex-

pédier ladite cargaison à Maurice, mais elle est introuvable. La suspecte, une certaine Robertine et ses fils, ainsi qu’un certain Mohamad Ahmad, ont fait l’objet d’un avis de recherche fortement médiatisé. Sans aucun résultat à ce jour.

Le cabinet sud-africain Webber Wentzel se joint à l’Africa Legal Network, le plus grand regroupement de cabinet juridique en Afrique. Webber Wentzel vient d’être désigné cabinet sud-africain de l’année par Who’s Who Legal

JUDICIAIRE

L’AFRICA LEGAL NETWORK ÉTEND SON RÉSEAU « SI NOS clients y sont, nous devons y être aussi. Nous devons les suivre là où ils sont », déclare David Lancaster, associé principal chez Webber Wentzel. « Nous sommes ravis de rejoindre l’Africa Legal network (ALN). Nous souhaitons aider nos clients à faire des affaires partout en Afrique. L’économie du continent se développe rapidement, ce qui offre de nombreuses opportunités d’investissement et de croissance. Nos mandats à l’extérieur de l’Afrique du Sud occupent une place de plus en plus importante dans nos activités », ajoute-t-il. Cette nouvelle adhésion porte à onze le nombre de pays couverts par l’ALN, établi en 2003. Ses 520 avocats opèrent dans 13 villes. Le réseau se donne ainsi la capacité de répondre aux besoins croissants en matière de compétences juridiques en Afrique et d’offrir des services conseils dans le cadre de transactions transfrontalières complexes sur le continent.

[...] Notre but est de créer une organisation panafricaine véritablement intégrée et dédiée à aider les clients dans la gestion de leurs dossiers juridiques. L’arrivée du meilleur cabinet sud africain 2011 est un pas important dans cette direction Les cabinets affiliés à l’ALN sont des membres à part égale, sans chef de file et sans cabinet international pour les chapeauter. Une équipe de gestion centralisée offre un soutien administratif et coordonne les activités de formation du personnel, de contrôle de la qualité et d’échange de personnel, ce qui permet d’approfondir les relations entre les membres et de consolider l’intégration du groupe. Chaque membre d’ALN fait partie des meilleurs cabinets dans leurs marchés respectifs. L’ALN est représenté à Maurice par BLC & Associates que dirige Me Jason Harel. VERS UNE ORGANISATION PANAFRICAINE Roddy McKean, responsable du groupe Afrique chez Webber Wentzel, ajoute : « Notre adhésion à ALN répond aux besoins de nos clients qui souhaitent des services transfrontaliers en Afrique qui soient bien intégrés, et concrétise, en fait, ce que nous faisons déjà depuis quelques années. Notre stratégie a toujours été de cultiver des relations de collaboration avec les meilleurs cabinets de droit des affaires en Afrique, et de combiner nos expertises, nos compétences juridiques et linguistiques, notre connaissance des différentes industries et notre expérience sur le terrain. Nous connaissons les membres d’ALN depuis plusieurs années et nous avons collaboré avec eux pour de nombreux projets ». Le président du conseil d’administration d’ALN, John Miles, se réjouit que « l’arrivée de Webber Wentzel survient à un moment où le groupe participe pleinement à la croissance économique en Afrique. Nous allons d’ailleurs étendre la portée d’ALN dans de nouveaux marchés au cours des prochains mois. Notre but est de créer une organisation panafricaine véritablement intégrée et dédiée à aider les clients dans la gestion de leurs dossiers juridiques. L’arrivée du meilleur cabinet sud-africain 2011 est un pas important dans cette direction ».

AFFILIATION. L’Africa Legal Network est représenté à Maurice par BLC & Associates que dirige Me Jason Harel

WEBBER WENTZEL, UN EFFECTIF DE PLUS DE 360 AVOCATS Webber Wentzel compte des bureaux à Johannesburg et au Cap où pratiquent plus de 360 avocats (dont 145 associés) dans plusieurs domaines. C’est un cabinet de droit des affaires spécialisé dans plusieurs champs de pratique et secteurs d’activités, dont : les médias et la télédiffusion ; les technologies de l’information ; la propriété intellectuelle ; le commerce électronique et les télécommunications ; les privatisations ; le capital-investissement ; les fusions et les acquisitions ; les services financiers ; les banques et la finance ; le financement de projets ; le droit public ; la propriété intellectuelle ; le droit

immobilier ; le droit du travail et les relations industrielles ; la santé et la sécurité au travail ; les litiges internationaux ; la fiscalité ; le droit de la concurrence ; le droit maritime, le droit de l’aviation et le droit des transports ; le commerce international et les assurances.


PAUL BUNTING NOUVEAU DIRECTEUR RÉGIONAL DE MICROSOFT Microsoft a annoncé la nomination de Paul Bunting, 35 ans, comme directeur régional pour l'océan Indien et les îles françaises du Pacifique (OIFP). Avant d'être nommé à la tête de Microsoft OIFP, Paul Bunting a été, durant ces six dernières années, directeur du segment PME et, dans ce rôle, il gérait également les initiatives

UNE DES raisons avancées pour cette mauvaise performance a trait au nouvel établissement de Trou-aux-Biches. Ce chantier a nécessité une main-d'oeuvre additionnelle, alors que d'un autre côté, l'inflation n'a pas été sans effet. NMH ajoute également que des dépenses additionnelles ont été faites pour le marketing. “The loss of Rs 124 m suffered for the quarter under review exceeded that of last year, of which Rs 33 m are attributable to the airline catering unit”, lit-on dans le rapport rendu public le 8 août. Les revenus pour les 9 mois étaient de l'ordre de Rs 5,961 millions, ce qui représente une hausse de 8.5% en comparaison à l'année dernière, malgré le déclin au niveau de Plaisance Catering. LA CONFIANCE EST DE MISE « In the prevailing environment of heavy price cutting in the industry, the Group succeeded, with the contribution of Trou aux Biches hotel and a better sales mix, to increase its average revenue per guest. The profit for the nine months exceeds that of last year by Rs 76.4 m », fait ressortir le rapport intérimaire. L'acquisition du Domaine Palm Marrakech (DPM) a également été inclue dans le rapport. Pour rappel, en avril de cette année, NMH a acheté 50% des actions de son partenaire dans le projet pour en devenir l'unique propriétaire. En ce qui concerne les mois à venir, tenant compte surtout que nous sommes en basse saison, les responsables de New Mauritius Hotel prévoient quelques difficultés. Mais le groupe affiche une grande confiance pour la fin de l'année. Il prévoit même que les résultats seront meilleurs que l'année dernière. Cela, grâce en grande partie au Trou-aux-Biches Hotel qui sera alors à 100% opérationnel.

de lutte antipiratage de Microsoft. Il remplace Michel Cordani et dirigera désormais l'équipe OIFP pour la mise en œuvre de la vision de Microsoft dans cette région. Le bureau régional de Microsoft pour l’océan Indien et les îles françaises du Pacifique est basé à Port-Louis depuis onze ans.

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PERTES DE RS 124 MILLIONS POUR NMH

Le secteur touristique n'est pas au beau fixe pour le moment. Dans son rapport intérimaire pour la période septembre 2010 à juin 2011, le groupe hôtelier New Mauritius Hotels (NMH) a enregistré une perte de l'ordre de Rs 124 millions, soit Rs 45,7 millions de plus que l'année dernière (Rs 78,3 millions). La saison s'annonce plus difficile que prévu | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

GBOT veut aider le tourisme en gestion des risques LE GLOBAL Board of Trade (GBOT) a signé, fin juillet, une alliance stratégique avec l'Association des hôteliers et restaurateurs de l'île Maurice (AHRIM) pour doter le secteur hôtelier des derniers outils du marché financier en matière de gestion des risques. Grâce à cet accord, l'AHRIM bénéficiera des ateliers exclusifs du GBOT EDGE qui seront organisés autour du thème, 'Efficient risk management in volatile currency markets'. Les deux organisations ont même convenu de mettre sur pied des activités communes pour renforcer le partage d'informations dans les secteurs respectifs.

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Pour le Managing Director et PDG de GBOT, Joseph Bosco, c'est une manière proactive d'initier les divers secteurs économiques à la volatilité du marché des devises : « Les revenus du secteur hôtelier sont en monnaie étrangère alors

que les dépenses opérationnelles sont majoritairement en roupie mauricienne et en dollar américain. Ce qui expose davantage le secteur aux fluctuations. Nous souhaitons aider le secteur avec nos contrats futurs qui ont été créés pour répondre aux besoins

d'atténuation des risques. Nous sommes également heureux de pouvoir contribuer à notre façon au développement de l'industrie touristique mauricienne.» Par ailleurs, le Global Board of Trade a atteint sa 200e journée de T+1 en termes de clearing & settlement. Le 'T' signifie le jour au cours duquel le trade a eu lieu et 'T+1' signifie le jour suivant, donc deux jours consécutifs. Cette réalisation intervient peu après que GBOT ait enregistré un chiffre record de USD 65,24 millions en termes de daily trading volumes le 27 juillet dernier, soit le plus haut chiffre ayant été réalisé sur la plate-forme.

ACCA accueille 176 nouveaux membres L'ASSOCIATION OF Chartered Certified Accountants (ACCA) accueillera, mardi prochain, à l'Audi Zentrum à Réduit, 176 nouveaux adhérents. Ceux qui ont complété un quart de siècle au sein de l'organisation, seront également récompensés ce jour-là. ACCA Maurice accueillera, pour l'occasion, le directeur de l'asociation pour l'Afrique, Jamil Ampomah. Pour Madhavi Ramdin, country Manager d'ACCA Mauritius, c'est un honneur d'accueillir cet événement à Maurice : « Nous sommes heureux de pouvoir célébrer ce moment spécial en réunissant les nouveaux et les professionnels ayant atteint plus de 25 ans au sein de l'organisation. Devenir membre d'ACCA signifie qu'un individu a non seulement réussi des examens difficiles, mais qu'ils s'attèllent également à maintenir la discipline et le niveau. »


L’AFRIQUE MISE SUR L’ÉDUCATION À DISTANCE

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PLEIN RÉGIME MERCREDI 10 AOÛT 2011

Les participants à la troisième Conférence du conseil africain sur les cours à distance, du 12 au 15 juillet dernier, à Dar-es-Salam, en Tanzanie, se sont engagés à élargir l’accès à une éducation de qualité et de la formation par l’apprentissage ouvert et à distance. La nécessité de

combler le développement en Afrique grâce à l’apprentissage ouvert et à distance a été vue comme une urgence. Par ailleurs, le vice-président du Commonwealth, a proposé son soutien pour la mise en place de ‘l’Open’ université de Maurice.

Financement des PME ouest-africains LE WEST Africa Emerging Markets Growth Fund (WAEMGF), un fonds d’investissement initié par Phoenix Capital Management (PCM), se veut être le segment des PME & PMI, un fort potentiel de croissance en Afrique de l’Ouest. Sponsorisé par la société ivoirienne de gestion et d’intermédiation financière, Phoenix Capital Management (PCM) S.A, le fonds dont le portefeuille financier global est de 38,5 millions d’euros, vient d’opérer un premier "closing" à 17 millions d’euros. Un premier tour de table qui comprend la Banque africaine de développement (BAD), la Banque d’investissement et de développement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BIDC) et un consortium d’investisseurs régionaux. L’objectif ultime du WAEMGF est de faire émerger des fleurons régionaux, créer des débouchés pour les populations actives et faciliter les flux commerciaux en Afrique de l’Ouest et de contribuer à la modernisation du secteur privé en Afrique de l’Ouest en favorisant la mutation des PME en grandes entreprises et l’émergence de géants économiques locaux et sous-régionaux. Le fonds vise, de ce fait, une diversité d’opportunités d’investissement à forte valeur ajoutée dans les secteurs pétrolier et gazier, de la finance, des télécommunications, des technologies de l’information et multimédia, de l’agro-industrie, de la distribution et du tourisme.

Ghana : prise de contrôle de la TRUST BANK LTD ECOBANK TRANSNATIONAL Incorporated Ltd, maison mère du groupe Ecobank, présente dans 32 pays africains et 3 pays non africains, envisage d’acquérir une participation significative dans la Trust Bank Limited (TTB Ghana), une banque commerciale qui compte 17 ans d’activité. Si la transaction aboutit, la TTB formera, avec Ecobank Ghana, la principale banque du pays. Ecobank ambitionne de fusionner les opérations des deux banques afin de mieux soutenir les aspirations de croissance et de développement, ainsi que les besoins financiers de l’économie ghanéenne. Cette transaction stratégique s’inscrit dans la stratégie d’Ecobank de se classer parmi les acteurs majeurs dans tout pays où elle opère.

TRANSPORT. Le Gautrain, entré en opération le 2 août dernier, a coûté 2,6 milliards d’euros

AFRIQUE DU SUD

GAUTRAIN EN MARCHE LE PREMIER train à grande vitesse (TGV) africain circule depuis le 2 août en Afrique du Sud. Un premier tronçon, entre l’aéroport international O.R. Tambo et le centre d’affaires de Johannesburg, avait été ouvert pour la Coupe du monde de football en juin 2010. Le nouveau TGV a pour ambition de réduire la circulation routière entre Johannesburg, centre économique et capitale de la province du Gauteng, et Préto-

ria, la capitale administrative du pays. 300 000 véhicules transitent quotidiennement sur l’autoroute reliant les deux villes. L’agglomération de Johannesburg compte parmi les dix villes les plus congestionnées dans le monde et il faut compter parfois plus de deux heures et demi pour relier Johannesburg à Prétoria. Grâce au Gautrain cela sera désormais possible en moins d’une heure.

Côte d’Ivoire : AFREXIMBANK à la rescousse L’AFRICAN EXPORT-Import Bank ( Afreximbank) apporte à la société ivoirienne de raffinage (SIR) une bouffée d’oxygène de 320 millions de dollars. Cette manne devrait permettre à la première entreprise ivoirienne de sécuriser ses approvisionnements en brut. De quoi rassurer la société qui n’aura pas à vivre la grande frayeur de cessation temporaire d’activité qu’elle a connue l’année dernière. Bien que le blocage des prix à la pompe des produits pétroliers, -malgré la hausse du brut sur le marché international, décidé par le gouvernement ivoirien dans le cadre «des mesures pour accompagner la reprise», obère gravement sa trésorerie, les choses se présentant quelque peu différemment cette année. Cette aubaine, sous la forme de prêt de 320 millions de dollars US, soit environ 160 milliards de F CFA, devrait permettre à la première entreprise ivoirienne, de sécuriser ses approvisionnements en brut. De quoi lui permettre de poursuivre en toute sérénité ses activités de raffinage.

L’exploitation et la maintenance du réseau ont été confiées pour 15 ans à RATP Dev, la filiale de la La Régie autonome des transports parisiens (RATP) par le consortium francocanadien Bombela. Ce dernier, dont fait partie le canadien Bombardier tranport, a conçu et financé le projet à hauteur de 20% (l’Etat sud-africain a financé les 80% restants). Le TGV a coûté 25,4 milliards de rands (2,6 milliards d’euros).

Congo : la relève assurée LE PARTI Congolais du Travail (PCT, au pouvoir) a tenu son 6e congrès extraordinaire à Brazzaville. Ce qui a permis à la mise en place de nouvelles instances dirigeantes dont un comité central de 471 membres, présidé par Denis Sassou N’Guesso, chef de l’Etat congolais. Outre le comité central, les congressistes ont également mis en place un bureau politique de 51 membres, un secrétariat permanent de 12 membres et une commission nationale de contrôle et d’évaluation de 7 membres. Pierre Ngolo, désigné secrétaire général du PCT, en remplacement d’ Edouard Ambroise Noumazalay décédé le 17 novembre 2007, va présider les destinées du parti pour un mandat de cinq ans. Clôturant les travaux du congrès, le nouveau secrétaire général

Denis Sassou N’Guesso

du PCT a exhorté tous les militants à l’unité, à la paix et au travail, en s’inspirant des valeurs incarnées par le fondateur de leur parti, Marien Ngouabi dont un des fils, Dominique Ngouabi, a fait son entrée au sein du comité central.



LA BOURSE N'EST PLUS CE QU'ELLE ÉTAIT

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MARKET MERCREDI 10 AOÛT 2011

Fini le temps où le courtier devait se faire entendre, en criant à haute voix, dans toute la cacophonie ! Auparavant, il y avait la Bourse à la criée, même à Maurice. Cela avant l’informatisation du traitement du passage des ordres.

Ainsi, de nos jours, on fait du trading sur des écrans électroniques. Il y a même un système où le client peut trade via internet. La Bourse à la criée ne pouvait absorber autant d’ordres que les bourses électroniques.

BRAMER SECURITIES LTD

LA BOURSE N’EST PAS UN JEU Réflexion, mesure des risques et prudence sont les préceptes de base à observer quand on veut acheter ou vendre des actions en bourse. Ashley Sewraz, Manager de Bramer Securities Ltd, agence de ‘stockbrokers’, explique le mécanisme en des termes simples | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN MANOJ NAWOOR

LA BOURSE est tout sauf une loterie. On ne mise pas à la bourse, on investit. Elle répond à des codes, des procédures, parfois complexes, et utilise un vocabulaire, pas toujours accessible au commun des mortels, qu’il est nécessaire de maîtriser avant de se lancer, tout en comprenant le rôle des acteurs impliqués. Ensuite, on rencontre souvent des intermédiaires sur le chemin de l’investissement qui n’ont pas obligatoirement les mêmes intérêts, ou pire, qui n’ont pas une grande connaissance des marchés financiers. QU’EST-CE QUE LA BOURSE ? La Bourse est un marché qui regroupe les acheteurs et les vendeurs. A Maurice, les transactions se font au niveau du Stock Exchange of Mauritius (SEM) fondé en 1989. «Dans l’histoire du SEM, nous n’avons pas eu de default jusqu’à présent, voire de cas où un courtier (broker) n’a pu honorer une transaction. Ce qui fait que le SEM est sécurisé. En termes de retour, la Bourse a enregistré 25, 5% par an pendant les cinq dernières années, même avec la crise», explique le Manager de Bramer Securities Ltd. En comparaison, les banques ont enregistré entre 4 à 5%. Il est tout de même important de se rappeler que la Bourse implique une certaine volatilité. Il y a la notion de prise des risques pour faire du profit. Les échanges portent sur des titres de propriété (Actions). Ainsi, il devient important que le client fasse un travail de recherche et recrute des personnes compétentes pour le conseiller. A Bramer Securities, le Chief Executive Officer, le Manager et son assistante possèdent une licence de la Financial Services Commission (FSC) les autorisant à agir en tant que conseillers. «J’ai des actions de BBB à vendre. Qui le saura ? Où vais-je vendre ces actions ? Comment le faire savoir ? Celui qui veut acheter, où le fera-t-il, et à quel prix ? Je peux annoncer à la télévision ou sur des billboards, mais il n’y aura que 10 ou 15 personnes qui démontreront

Si la compagnie A fait très bien, avec des profits, le prix de ses actions va grimper en général. Si la compagnie B fait des pertes, ou qu’elle est en difficulté, le prix baisse. Ainsi, le prix d’une action est indicatif de la situation financière de la compagnie. Par exemple, durant la saga de hedging, les actions d’Air Mauritius ont connu une chute libre

POURQUOI ET COMMENT ACHETER

un intérêt. Au niveau du Stock Exchange, je peux savoir qui peut me vendre une action à un meilleur prix. L’objectif du SEM est donc de regrouper acheteurs et vendeurs. En tant que vendeur je m’attends à un prix fort, et un prix bas en tant qu’acheteur», poursuit Ashley Sewraz. Il existe différents maillons de la chaîne : le client A (qui achète les actions), le courtier (qui effectue la transaction), le client B (qui vend les actions), la Bourse (où les actions sont échangées) et le Central Depository & Settlement (CDS – où les actions sont stockées après transactions). A titre d’exemple : Le client A passe le message à travers son broker qu’il désire acheter X valeur actions. Ce dernier effectue la transaction sur la Bourse, et les actions arrivent au CDS, qui agit quelque peu comme la « banque » des actions. A ce moment, Bramer Securities devient le « banquier ». De la même manière, il y a le client B, le vendeur, qui a égale-

ment un broker. Ce dernier dira, «J’ai X actions de la compagnie DDD à vendre à tel prix ». Si le client A est intéressé par l’offre, le broker effectue le transfert, et les actions changent de compte sur le CDS. QUE FAIRE AVEC LES ACTIONS ? En général, les prix des actions sont basés sur l’offre et la demande. Plus il y a des gens qui veulent acheter des actions, plus le prix va monter. Moins il y a d’offre, plus le prix grimpe. Plus il y a d’offre et moins d’acheteurs, le prix baissera. En même temps, le prix est basé sur et reflète la performance : «Si la compagnie A fait très bien, avec des profits, le prix de ses actions va grimper en général. Si la compagnie B fait des pertes, ou qu’elle est en difficulté, le prix baisse. Ainsi, le prix d’une action est indicatif de la situation financière de la compagnie. Par exemple, durant la saga de hedging, les actions d’Air Mauritius ont connu une chute libre.» Acheter une action, c’est in-

vestir dans la stratégie d’une entreprise. Si l’entreprise perd des parts de marché, et la croissance ralentit ou est négative, le cours boursier peut pencher à la baisse. Par contre, si la stratégie de l’entreprise est gagnante (gain de part de marché, bénéfice en forte hausse…), le prix de l’action va augmenter. C’est le marché de l’offre et la demande qui détermine la valeur d’une action, et c’est un point important de la compréhension du fonctionnement de la Bourse. Dans un deuxième temps, il est à comprendre que le marché en soi ne connaît pas forcément ce que sera la situation financière d’une compagnie. «Si je pense que la compagnie est sur la bonne voie, de par son bilan financier précédent, et que la valeur de ses actions va grimper, je vais investir. Une action n’est qu’une perception des investisseurs du marché et de ce qu’ils pensent de la compagnie», avance notre interlocuteur.

Lorsqu’on a de l’argent, il est plus simple d’ouvrir un compte en banque et de bénéficier de 4 à 5% d’intérêts par an. La banque, en retour, obtient un gain de 10%, surtout si elle offre cet argent sous forme de prêts à un taux d’intérêts de 10 à 15%. La question qui se pose est : pourquoi ne pas acheter les actions de la banque ? «Lorsque j’achète les actions d'une compagnie, je deviens propriétaire. Une compagnie est divisée en plusieurs milliers d’actions. Au lieu d’avoir un unique propriétaire, on en a des milliers en minorité. Si j’ai 50% de toutes les actions d'une compagnie, j’aurai mon mot à dire lors des prises de décisions de la compagnie. J’ai un voting power qui équivaut à 50% de la compagnie. Je peux être directeur de la compagnie. Si j’ai 51%, je dirige la compagnie.» Si la compagnie fait des profits, une partie sera payée sous forme de dividendes. Chaque propriétaire (actionnaire) touchera des dividendes selon la part d’actions qu’il détient. L’idée est de regrouper des gens et les faire avoir un ownership d’une compagnie.


CEBU PACIFIC FINALISES ORDER FOR 30 A321NEO AIRCRAFT Cebu Pacific of the Philippines has finalised a firm order with Airbus for the purchase of 30 A321neo aircraft. The contract firms up a previously announced MOU signed in June. With this latest

purchase agreement the fastgrowing carrier has increased its total firm orders for the A320 Family to 71, of which 16 have already been delivered. The airline currently operates 25 A320 Fam-

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ily aircraft, including the 16 purchased from Airbus and nine leased aircraft. Cebu Pacific plans to configure its A321 neo fleet with 220 seats in a single class layout.

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EXCHANGE RATES

Weekly Overview USD - DOLLAR Versus the US dollar, the Euro slumped on Monday and this bearish price behavior is expected to continue for as long as equity markets continue to meltdown. EUR/ USD opened at a one-week high on Monday on ECB bond market intervention hopes, but lost the upside gap advantage to close at 1.4178, 240 pips below its staring price. The short-term outlook for all the foreign currencies but franc and yen is bearish while the stocks are under pressure according to an analyst at CME Group. As per same source, the next few days should see volatile trading as uncertainty keeps prevailing on markets. AUSSIE AND KIWI Australia’s dollar dropped below parity with the greenback for the first time in five months again on concern over a slowdown in the U.S. economy and the euro- region’s debt crisis sapping demand for higher-yielding assets. The Aussie dropped for a ninth day, heading for its longest losing streak since it was freely floated in 1983, as Asian stocks extended a global slump.

New Zealand’s dollar slid versus most major peers after volatility in foreign-exchange markets surged. The South Pacific currencies extended declines after data showed China’s consumer prices rose by more than economists forecast, stoking concern the government will take more measures to cool growth.

During the course of last week, Standard and Poor’s caught market participants by a surprise, downgrading the United States credit rating to AA. However, the problems in the Euro-zone are clearly overtaking as ECB begins a round of acquiring Spanish and Italian debt. Acting as a buffer to further appreciation in treasury yields, the ECB, for many political experts is throwing the book at the guidelines of the monetary union by acquiring the debt. The ECB is taking a preliminary action prior to contagion fears escalating to such a point that either Italy or Spain will require a bailout. The magic number to avoid is 7 percent yield on 10-year bonds, a point at which Greece, Ireland, and Portugal required a bailout.

COMMODITIES

Brent crude sank below USD 100 a barrel in Asian trade yesterday, following its New York counterpart lower as markets reeled from the US credit downgrade by Standard & Poor’s. Brent North Sea crude for September delivery slipped USD 4.11, or 3.96 per cent, to USD 99.63, its lowest level since February 8, 2011. New York’s main contract, West Texas Intermediate (WTI) light sweet crude for delivery in September shed USD 4.72, or 5.80 per cent, to USD 76.59 per barrel, a level it had not reached since September 29, 2010. WTI prices had plunged USD 5.60, or 6.89 per cent,

Buying Currency AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

Country AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN N. ZEALAND SINGAPORE S. AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

GOLD Gold futures exceeded $1,770 an ounce for the first time as the global rout in equities and commodities deepened on concern the economic slowdown will worsen after Standard & Poor’s cut the U.S. credit rating. Gold for December delivery in New York advanced to a record USD 1,774.80 an ounce. Immediate-delivery gold rose to an all-time high of USD 1,772.38. Gold was costlier than platinum for the first time since 2008.

Selling Notes TT/DD/Notes 27.3821 29.3094 27.0631 29.1096 38.6782 41.0435 34.5396 37.4871 21.9597 23.5906 22.201 23.7817 3.639 3.9759 36.1651 38.4021 44.6123 47.1064 27.3711 28.8366

DD 27.6861 27.4746 38.9651 35.2885 22.3358 22.496 3.7182 36.4194 44.769 27.4472

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

3.41

16.5

6940

100

to a low of USD 75.71 in intra-day trade before clawing back some ground.

TT 27.8809 27.6792 39.2018 35.6594 22.4842 22.6155 3.7576 36.6341 44.9797 27.5362

GOLD COINS TUESDAY, 9 AUGUST 2011 Denomination

WEEKLY HIGHLIGHTS BRENT

BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, 9 AUGUST 2011

CRISIS

250

8.51

22

16865

500

17.03

27

33540

1000

34.05

32.69

66690

The precious metal has surged 23 percent this year, heading for an 11th year of gains, as the global sovereign-debt crisis and a faltering economy boost demand for wealth protection. Gold holdings had their biggest daily advance since May last year as of August 8.

Market Capitalization

BASE METALS

Symbol

Open

Latest

% Change

MCFI

45.50

46.00

1.10

IRELAND BLYTH

76.00

76.50

0.66

Symbol

Open

Latest

% Change

NMH

93.50

86.00

-8.02

NIT

36.30

34.00

-6.34

FINCORP

22.00

20.90

-5.00

NAIADE RESORTS

29.00

27.60

-4.83

6.35

6.05

-4.72

The S&P’s downgrading of US credit rating has also prompted more weakness across the board in base metals. Prices are down an average of 2.4 percent although that is skewed by a 6.2 percent drop in tin. Without tin, the average drop is 1.7 percent.

MARKET ACTIVITY TUESDAY, 9 AUGUST 2011 Rs 171,982,979,155.50

Total Volume Traded

3,399,025

Total Value Traded

Rs 74,654,753.81

TOP 5

BOTTOM 5

MLC CO LTD

TERM OF THE WEEK: STOCK MARKET CRASH A stock market crash is a sudden dramatic decline of stock prices across a significant cross-section of a stock market, resulting in a significant loss of paper wealth. Crashes are driven by panic as much as by underlying economic factors. They often follow speculative stock market bubbles. Stock market crashes are social phenomena where external economic events combine with crowd behavior and psychology in a positive feedback loop where selling by some market participants drives more market participants to sell. Generally speaking, crashes usually occur under the following conditions:[1] a prolonged period of rising stock prices and excessive economic optimism, a market where P/E ratios exceed longterm averages, and extensive use of margin debt and leverage by

market participants. There is no numerically specific definition of a stock market crash but the term commonly applies to steep double-digit percentage losses in a stock market index over a period of several days. Crashes are often distinguished from bear markets by panic selling and abrupt, dramatic price declines. Bear markets are periods of declining stock market prices that are measured in months or years. While crashes are often associated with bear markets, they do not necessarily go hand in hand. The crash of 1987, for example, did not lead to a bear market. Likewise, the Japanese Nikkei bear market of the 1990s occurred over several years without any notable crashes.

This report has been prepared by Nishal Babooram of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)

MOST ACTIVE Symbol CAUDAN MCB NMH NAIADE RESORTS MDIT

Volume 2,325,000 189,620 169,672 160,654 105,300

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.


ALLEMAGNE : LE COMMERCE EXTÉRIEUR VA BIEN

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CAPITAL Edition 38

GLOBE MERCREDI 10 AOÛT 2011

Une fois de plus, l’Allemagne affiche une santé quasi-insolente de son commerce extérieur. Alors que Paris a dévoilé en fin de semaine dernière un déficit commercial record , Berlin, au contraire, continue d’annoncer de

relativement bonnes performances de son appareil exportateur. Bien qu’en baisse, l’excédent commercial allemand a atteint 12,7 milliards d’euros en données brutes, contre 14,3 milliards d’euros un an plus tôt. Un

chiffre qui n’est plus à comparer avec le déficit français qui atteignait 5,6 milliards d’euros sur le seul mois de juin, et avoisine les 65 milliards sur douze mois. SOURCE : INTERNET

BOURSES

QU’EST-CE QUI LES FAIT CHUTER ? Depuis l’abaissement de la note des Etats-Unis, vendredi, par Standard and Poor’s, les principaux acteurs internationaux ont multiplié les déclarations rassurantes à l’égard des marchés. Mais rien n’y fait MARDI 9 AOÛT, premier jour de cotation après l’annonce de l’abaissement de la note américaine, les Bourses mondiales ont de nouveau lourdement chuté. Le CAC40 a enregistré sa onzième séance de chute consécutive lundi, un record historique, et continuait à s’enfoncer mardi. « Les investisseurs ont de plus en plus l’impression que l’on va au-delà de la crise financière, vers un risque systémique, et cela autoentretient le vent de panique qui souffle sur les marchés », résume Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse, qui évoque un « scénario de découragement ». S&P A BRISÉ UN TABOU Standard & Poor’s a brisé un tabou en retirant à la première puissance économique mondiale la prestigieuse note « AAA ». « La dégradation de la note américaine réveille les pires scénarios sur l’économie mondiale », avance Eric Edelfelt, gestionnaire d’actions chez Meeschaert Gestion Privée à Paris. « On peut tout imaginer : une dégradation des notes de pays de la zone euro ». L’annonce de S&P était attendue après les tergiversations des responsables américains à

« QUOI QUE disent certaines agences de notation, notre pays a toujours mérité et méritera toujours la note AAA ». Pour sa première allocution depuis la dégradation de la notation financière des Etats-Unis par Standard & Poor’s, hier à la Maison Blanche, Barack Obama a tenté de rassurer, admettant tout de même que la sanction traduisait un « manque de volonté politique à Washington » et espérant qu’elle allait « rappeler aux élus l’urgence (...) de régler le problème des déficits ». Le président américain a indiqué qu’il fera des recommandations ces prochaines semaines. De fait, les débats s’enveniment entre démocrates et républicains, et le « blame game » consistant à renvoyer sur la partie adverse la responsabilité de la dégradation de la note américaine bat son plein. Le démocrate John Kerry, qui s’est exprimé sur NBC, ne cache pas sa

INQUIÉTUDES. Dans plusieurs pays, les marchés boursiers se sont affolés après la baisse de la note attribuée à la dette américaine

propos du plafond de la dette des Etats-Unis. « Sans beaucoup de surprise », S&P a mis en avant « les sombres perspectives qui pèsent sur la situation fiscale des Etats-Unis », souligne ainsi Natixis. Sans surprise également, l’agence a dégradé lundi la note de plusieurs géants du système financier américain, Fannie Mae, Freddie Mac et de cinq compagnies d’assurance américaines. LA CROISSANCE MONDIALE INQUIÈTE Mais selon plusieurs analystes, davantage que les craintes liées à la dette américaine, c’est

l’inquiétude générale face au ralentissement de l’économie mondiale qui explique la nervosité des marchés. Les analystes de Natixis estiment en effet que « les conséquences sur les capacités de refinancement du gouvernement américain devraient être limitées » au vu de l’attrait que continuent de représenter les bons du Trésor américain. « La réalité est que la dette américaine est toujours un bon investissement. Les Etats-Unis sont l’économie développée la plus diverse, liquide et malléable et les bons obligataires détiennent la position enviable d’être le plus grand marché

du monde », explique une note de Briefing Research. Le président américain a lui aussi minimisé, lundi, la décision de Standard & Poor’s, estimant que son pays méritait toujours la note « AAA ». Dans ces conditions, la correction sur les marchés financiers reflète davantage l’inquiétude quant à la croissance mondiale, qui montre de plus en plus de signes d’essoufflement. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a ainsi publié lundi des indicateurs qui montrent des signes de ralentissement des principales économies mondiales. « Des signaux plus forts d’inversion des cycles de croissance ont fait leur apparition aux EtatsUnis, au Japon et en Russie » en juin par rapport à mai, indique l’organisation. Les indicateurs pour le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, le Brésil, la Chine et l’Inde « continuent à pointer vers des ralentissements de l’activité économique », poursuit-elle. Dans ses prévisions publiées en juin, le Fonds monétaire international (FMI) avait déjà

ETATS-UNIS

Les économistes s’alarment des effets du débat politique Les partis américains continuent à s’affronter au sujet de la dégradation de la note des Etats-Unis et inquiètent les économistes qui craignent une récession colère. « Cet abaissement de la note, c’est celui du Tea Party », at-il déclaré, critiquant la faction ultra-conservatrice, sur le plan fiscal, des républicains, qui a campé sur ses positions lors du débat sur la dette. Le républicain John McCain rétorque que son parti « ne contrôle qu’un tiers du pouvoir », la Chambre des représentants. Il fustige à son tour le camp adverse : « Notre système souffre de dysfonctionnement qui viennent

en bonne partie de l’échec du président à diriger le pays », a-t-il lancé. Ill va jusqu’à soutenir la décision de Standard & Poor’s, questionnant : « Y a-t-il vraiment quelqu’un qui croie que S&P se trompe dans son évaluation de la situation budgétaire du pays ? » En novembre 2012 aura lieu l’élection présidentielle et les deux partis ont visiblement trouvé des munitions pour leurs campagnes. Mais les écono-

mistes tirent la sonnette d’alarme. Pour Lawrence Summers, ancien conseiller économique du président Obama, « S&P a constaté ce que les Américains ont ressenti : leur colère face aux solutions proposées par le Congrès pour régler des problèmes économiques cruciaux ». « L’abaissement de la note américaine accentue le risque de récession, a-t-il ajouté. Il faut plutôt se concentrer sur ce que nous pou-

révisé à la baisse ses prévisions de croissance des Etats-Unis et des pays développés, tablant respectivement sur une croissance de 2,5 % et de 2,2 % en 2011. Ces chiffres pourraient être encore plus mauvais que prévu, Washington ayant fait état fin juillet d’une croissance nettement ralentie en 2011, à 1,3 % en rythme annuel au deuxième trimestre, qui avait déçu les attentes des marchés. LA CRAINTE DU « DOUBLE DIP » « Il y a deux principales sources d’inquiétude : la viabilité de la croissance américaine et l’évolution des finances publiques en Europe », explique JPMorgan Asset Management dans une note d’analyse. La banque s’interroge même sur la possibilité que la première économie mondiale ne tombe en récession, un scénario catastrophe qui entraînerait le reste de la planète avec elle. Or, un « double dip », une double récession dans la foulée de la crise financière, aurait des effets plus douloureux qu’en 2008 car l’économie américaine n’a pas la vigueur d’avant la crise financière en 2007. SOURCE : INTERNET

vons faire pour aller de l’avant ». « Ce dont les Etats-Unis ont vraiment besoin, c’est d’un Washington sans chamailleries », concède John Kerry. UNE SITUATION INÉDITE Ian Bremmer et Nouriel Roubini, économistes interrogés par « The Foreign Policy », déplorent une situation inédite : déjà engagé dans une austérité fiscale et incapable de protéger ses banques du risque souverain, le pays ne dispose plus de « munitions politiques ». Or il lui faut préserver la confiance des marchés. Pour Nouriel Roubini, les problèmes américains ne peuvent être résolus rapidement et de durs choix doivent être faits (austérité fiscale graduelle, réformes structurelles). Ce qui est incompatible avec un gouvernement trop faible pour regarder au-delà des prochaines élections. SOURCE : INTERNET


NAFISSATOU DIALLO PORTE PLAINTE AU CIVIL Nafissatou Diallo a lancé lundi, à New York, des poursuites au civil contre Dominique Strauss-Kahn. Elle veut obtenir des dommages et intérêts après « l'agression sadique » qu'elle dit avoir subie le 14 mai, alors qu'elle s'apprêtait à « faire son travail de femme de chambre » à l'hôtel Sofitel de New York, où

TOUTEFOIS CERTAINS d'entre eux jugeaient que la crise de l'endettement des Etats-Unis et de pays européens risquait de limiter la possibilité pour Pékin de resserrer encore sa politique monétaire pour combattre la hausse des prix. L'indice des prix à la consommation, préoccupation majeure du gouvernement chinois, a atteint 6,5% en glissement annuel en juillet, a annoncé mardi le Bureau national des statistiques (BNS). Ce chiffre, qui marque la plus forte hausse depuis juin 2008, est annoncé après une progression de 6,4% en juin et alors que le gouvernement avait un objectif de limitation de la hausse des prix à 4% pour l'année. LE FOSSÉ SE CREUSE Le chiffre de juillet est à même de renforcer les inquiétudes vis-à-vis du risque social et politique que fait courir la forte hausse des prix au gouvernement, préoccupé par l'inflation alors que le fossé entre riches et pauvres se creuse dangereusement en Chine et que la hausse des prix rogne la colossale épargne de la population. Cet indicateur est susceptible également d'aggraver les inquiétudes des dirigeants chinois face aux risques d'instabilité de la deuxième économie mondiale, à l'heure où un vent de panique balaie les marchés financiers après l'abaissement de la note

résidait l'ancien directeur général du Fonds monétaire international. La plainte de la femme de 32 ans d'origine guinéenne ne demande aucune somme en particulier, mais évoque « le versement de dommages et intérêts d'un montant à déterminer lors du procès ». SOURCE : INTERNET

CAPITAL

Edition 38

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GLOBE MERCREDI 10 AOÛT 2011

L'inflation a atteint son plus haut niveau en plus de trois ans en Chine, mais cet indicateur politiquement sensible devrait refluer au deuxième semestre quand l'impact des mesures gouvernementales commencera enfin à se faire sentir, estimaient mardi des économistes

CHINE

L’INFLATION AU PLUS HAUT DEPUIS TROIS ANS des Etats-Unis et la crise de la dette dans de grands pays européens. La hausse des prix alimentaires – qui touche particulièrement les classes les plus modestes, dont le budget nourriture représente plus du tiers du budget total, selon le BNS – a été forte, à 14,8% en juillet. Ces derniers mois, des mouvements sociaux d'ampleur ont eu lieu en Chine contre la hausse des prix dans des grandes villes, notamment de milliers de chauffeurs de taxis ou de poids lourds contre la hausse des prix du carburant. Le Premier ministre Wen Jiabao avait finalement dû an-

L'élément encourageant pour les chiffres d'aujourd'hui est que l'inflation du mois n'est qu'un tout petit peu plus élevée, après le grand bond du mois précédent

noncer en juin qu'il essaierait de contenir la hausse des prix sous les 5% cette année, les nombreuses mesures prises par son gouvernement pour tenter de juguler l'inflation n'ayant pas encore montré leur plein effet. La banque centrale a relevé cinq fois depuis octobre les taux d'intérêt et plus de fois encore les réserves obligatoires des banques, limitant l'argent que celles-ci peuvent prêter. Même si le chiffre du mois dernier n'est pas bon, les analystes estiment majoritairement que l'inflation est proche de son sommet en Chine et devrait refluer au deuxième semestre, lorsque les mesures gouverne-

mentales commenceront enfin à porter leurs fruits. « L'élément encourageant pour les chiffres d'aujourd'hui est que l'inflation du mois n'est qu'un tout petit peu plus élevée, après le grand bond du mois précédent », a déclaré à l'AFP Brian Jackson, analyste en chef de la Royal Bank of Canada. L'indice de l'inflation en juin avait bondi à 6,4%, après 5,5% en mai. « Nous pensons que l'inflation est proche de son pic et va baisser avant la fin de l'année quand (...) l'impact des mesures monétaires se fera sentir », prédit M. Jackson. SOURCE : INTERNET

GRANDE-BRETAGNE

Cameron promet de rétablir l’ordre Le Premier ministre britannique a annoncé des renforts policiers et a convoqué le Parlement pour tenter d'enrayer les émeutes qui secouent le pays MARDI, LE Premier ministre britannique David Cameron a annoncé une réunion du Parlement en session extraordinaire qui aura lieu jeudi, en raison des émeutes qui ont secoué la capitale et d'autres villes du pays, ajoutant qu'il ferait « tout ce qui est nécessaire » pour ramener l'ordre. À l'issue d'une réunion de crise à Downing Street, David Cameron a également annoncé que les effectifs policiers à Londres seraient portés de 6 000 à 16 000 hommes dès mardi soir. « Le président de la Chambre des communes est d'accord pour que le Parlement siège une journée jeudi afin que je m'exprime devant lui et que nous puissions avoir un débat » sur la situation dans le pays, a déclaré le Premier ministre, qui a dû écourter ses vacances en Italie face à la tournure des événements. Il a vivement condamné « les scènes écoeurantes vues par la population à la télévision et dans les rues ». « Des scènes de pillage, de

vandalisme, de vols, des scènes où des gens ont attaqué des officiers de police, et même des équipes de pompiers qui étaient en train d'essayer d'éteindre des incendies », a-t-il décrit. « La population ne doit avoir aucun doute sur le

fait que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour ramener l'ordre dans les rues et les rendre sûres pour ceux qui respectent la loi », a ajouté David Cameron dans ce message de fermeté. Dans la foulée, il a indiqué que les effectifs policiers à Londres « seraient portés à 16 000 hommes ce soir, comparé aux 6 000 de la nuit dernière ». Les émeutes, qui secouent Londres depuis samedi, ont fait tache d'huile dans la capitale et d'autres villes dans la nuit de lundi à mardi, gagnant notamment Bristol (sud-ouest), Liverpool (nord-ouest) et Birmingham (centre). Plus de 450 personnes ont été arrêtées à Londres depuis le début des émeutes, dont trois hommes interpellés pour « tentative de meurtre » après avoir blessé deux policiers au volant de leur voiture. Les forces de l'ordre, très critiquées, ont semblé impuissantes à contenir ces violences, les pires de ce type dans la capitale depuis plus de vingt ans.



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