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LE LUXE MAURICIEN S’AFFICHE À PARIS Hémisphère Sud, entreprise mauricienne fabricant des produits de maroquinerie de luxe a lancé sa nouvelle collection dans la capitale française LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

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AFD : CONJUGUER ENVIRONNEMENT ET ÉCONOMIE

« MAURICE DOIT CRÉER SON MODÈLE ÉCONOMIQUE »

FORMULE 1 : MAURICE LIÉ À UN SCANDALE FINANCIER

Réimplantée à Maurice depuis 2007, l’Agence française de Développement est un acteur important des projets liés à l’environnement

Maurice Lam, président du BoI, conseille aux Mauriciens de se poser les bonnes questions avant de vouloir copier le modèle singapourien

La justice allemande veut identifier les compagnies mauriciennes ayant permis à Gerhard Gribkowsky de recevoir des pots-devin de plus de Rs 1,3 Md

EDITION 36 – MERCREDI 27 JUILLET 2011

MSM

PRAVIND JUGNAUTH

IMPOSE LES DÉMISSIONS

A l’exception de Showkutally Soodhun, personne n’était au courant de la décision du leader du MSM. Même pas le secrétaire général, Nando Bodha. Me Yousuf Mohamed : « SAJ m’avait appelé pour que Choonee démissionne en 2003 alors que ce dernier était ministre et que l’Icac enquêtait sur lui. Aujourd’hui, l’attitude de Pravind Jugnauth est contraire à celle de son père... » La pêche perd de son mordant | Angola : l'étoile montante de l'Afrique | Corporate : Talent Era


LA SOURCE « PROFESSIONNELLE » DE BÉRENGER

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FINAL REPORT MERCREDI 27 JUILLET 2011

| Billet de RAJEN VALAYDEN |

TRIUMVIRAT

L

es trois dernières décennies ont vu la domination de trois partis politiques, le Parti travailliste, le Mouvement Militant Mauricien (MMM) et le Mouvement Socialiste Militant (MSM). Il faut se rendre à l’évidence que ces trois partis, contrairement à leurs dires, sont dépourvus de toute orientation idéologique. Un fait reflété par leurs manifestes et leurs actions une fois au pouvoir. Malgré tout, les trois possèdent certes certaines spécificités. Le Parti travailliste compte un leader capable de charmer le serpent le plus venimeux et d’amadouer ses plus virulents adversaires. Mais sa faiblesse demeure son incapacité à s’entourer des compétences nécessaires. Certes, il n’est pas tout à fait fautif, car ceux qui lui sont loyaux ne sont pas forcément compétents, et ceux qui possèdent les compétences requis lui ont prouvé leur infidélité. Paul Bérenger, quant à lui, a dans ses rangs certaines personnes de valeur, mais qui surfent uniquement sur la gloire autoproclamée d’un parti qui a dévié de ses idéologies de base. En perdant ses repères, Paul Bérenger s’est toutefois assuré du minimum à chaque échéance, tout en se fiant à un éventuel malaise politique chez ses adversaires pour espérer mieux. Ils sont plusieurs, les ‘Militants Coaltar’, qui sont ainsi d’avis que Paul Bérenger est fait pour être leader de l’opposition à vie. Du côté du MSM, on a affaire à une entreprise familiale où la nouvelle génération est soumise au diktat du patriarche, lui-même soumis à des influences internes. Dans cette bouillabaisse politique, et bien qu’il ne faille pas oublier l’influence des bailleurs de fonds souvent négligés dans les calculs politiques simplistes alors qu’ils sont les vrais architectes des rapports de forces, Navin Ramgoolam est le maître incontestable de la scène du jour. Ses déclarations témoignent qu’il puise sa force dans l’histoire politique de notre pays, surtout celle du MMM, que les anciens militants eux-mêmes ont abandonnée, et que les nouveaux venus ignorent. La récente déclaration de Navin Ramgoolam à l’effet qu’il va remporter les élections municipales est lourde de sens, car on sait pertinemment que seule une alliance avec les mauves le mènera à la victoire. Cela lui permettra aussi de réaliser ses ambitions de refondre notre système constitutionnel et d’établir un sénat qui l’inscrira dans notre histoire comme le père de la modernisation. Quoi qu’il en soit, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger ne pourront survivre à une défaite. Quant à ceux qui croient encore que la politique est une affaire d’idéologies et de principes, détrompezvous. Comme le disait si bien Fidel Castro, sans le pouvoir, les idéaux ne peuvent être réalisés ; avec le pouvoir, ils survivent rarement.

Tout le monde veut savoir qui est le professionnel auquel fait référence Paul Bérenger. Ce dernier a déclaré qu’une source ministérielle a informé « un professionnel » que Navin Ramgoolam aurait reçu la visite du Dr Malhotra avant qu’il ne donne des instruc-

tions dans le dossier MedPoint. Selon les informations de Capital, il s’agirait d’un médecin très connu dans le Sud et qui porte une couleur politique. Le « professionnel » aurait déclaré au leader des mauves qu’un ministre lui aurait dit que... La suite, on la

connaît. En attendant que Bérenger révèle le nom du médecin, le CCID interroge les journalistes qui ont repris la déclaration du leader du MMM. Cela, à la suite d’une plainte du Premier ministre contre Bérenger pour diffusion de fausses nouvelles...

MSM

PRAVIND JUGNAUTH IMPOSE LES DÉMISSIONS Mis à part Showkutally Soodhun, personne n’était au courant de la décision du leader du Mouvment Socialiste Militant (MSM). Même pas le secrétaire général du parti, Nando Bodha, qui n’affichait certainement pas bonne mine à la conférence de presse orange, hier au Sun Trust | RUDY VEERAMUNDAR C’EST L’INCOMPRÉHENSION chez beaucoup de membres du Mouvement Socialiste Militant (MSM). Contrairement aux sourires – forcés et béats – esquissés lors de la conférence de presse d’hier au Sun Trust Building, la décision de Pravind Jugnauth de démissioner en tant que membre du cabinet et ministre des Finances ne fait pas l’unanimité. Certaines sources n’hésitent pas à avancer que même chez les ministres démissionnaires, il y a des mécontentements et certains ne se sont pas prêtés au jeu de façon volontaire. Ils ont subi une décision qui leur a été imposée par leur leader, qui bénéficiait du support du fidèle lieutenant de la famille Jugnauth, Showkutally Soodhun. Que s’est-il passé au juste ? Capital a mené son enquête. Pour Pravind Jugnauth, le grain de sable a sans doute été l’arrestation de son ministre de la Santé, Maya Hanoomanjee, qui est également sa tante. Cette dernière avait, en effet, été convoquée par l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) jeudi mais elle n’a pu se présenter, vu qu’elle avait été admise dansune clinique privée, où elle devait recevoir la visite du président de la République, Sir Anerood Jugnauth. Mais, le lendemain, Maya Hanoomanjee devait être arrêtée sous une charge de « public official using his office for gratification » dans l’affaire MedPoint, qui concerne le rachat de la clinique appartenant au Dr Malhotra, qui est le gendre de Sir Anerood Jugnauth et, par conséquent, le beau-frère de Pravind Jugnauth. De par la tournure des évènements, le ministre des Finances choisit d’écourter sa mission à Genève et de rentrer illico au pays. Entre-temps, Maya Hanoomanjee résiste aux pressions pour délaisser son portefeuille ministériel rien que sur une question d’éthique. Madame est convaincue que malgré son arrestation, elle est innocente et que l’avenir finira par lui donner raison. Hier matin, son leader décide toutefois de prendre tout le monde à contre-pied en décidant de démissionner en même temps que la ministre, élue

DÉPART. L’expression sur le visage de certains ministres MSM démissionnaires trahissait parfois leurs sentiments face à la décision de leur leader

dans la circonscription numéro 14. Pire, les quatre autres ministres MSM, à savoir Showkutally Soodhun, Nando Bodha, Leela Devi Dookhun et Ashit Gungah, sont également démissionnaires. Si les trois premiers nommés étaient prêts à jouer aux kamikazes, les trois autres non. LE CHOC Selon nos recoupements d’information, un tête-à-tête devait avoir lieu entre Pravind Jugnauth et Showkutally Soodhun au Sun Trust hier matin et ces derniers devaient même rédiger la lettre de démission de tous les ministres du MSM. C’est alors que ces derniers sont convoqués un par un au Sun Trust pour apprendre qu’il allait y avoir une démission en bloc afin de protester contre l’arrestation de Maya Hanoomanjee. C’est le choc pour Nando Bodha et Leela Devi Dookhun ! Ainsi que pour d’autres membres du MSM qui n’occupent pas des postes ministériels. Selon nos informations, Showkutally Soodhun s’était porté volontaire pour jouer le rôle de ‘messenger en chef ’ et aller déposer les lettres des démissionnaires à la State House, à l’intention du président de la République, Sir Anerood Jugnauth. « Ce sont des let-

tres stéréotypées et dictées qui ont été imposées aux ministres du MSM. Ils n’étaient au courant de rien », révèle une source. La déception était visible sur le visage de Nando Bodha et même sur celui de Leela Devi Dookhun, hier, lors de la conférence de presse. Quelle est l’implication de cette démission des ministres du MSM du cabinet, sur le plan politique ? Surtout que le Premier ministre, Navin Ramgoolam, est absent du pays. Selon les recoupements de Capital, le leader du Parti travailliste (PTr) et de l’Alliance de l’Avenir n’a nullement l’intention de modifier son emploi du temps, surtout si l’intention des démissionnaires allait dans ce sens. « The Prime Minister is not going to let his agenda set by this », fait-on comprendre. A l’heure où nous mettions sous presse, une source devait nous informer que le Premier ministre ne comptait pas écourter son voyage, qui prend fin dans quelques jours. « Au niveau du PTr, il n’y a rien à communiquer et s’il y a des choses à dire, ce sera au retour du Premier ministre. Il y a une enquête en cours et le MSM a pris la décision de démissionner du cabinet, c’est à ses membres d’expliquer leur geste », a-ton confié à Capital.


LES OPPORTUNISTES MAUVES Après l’annonce de la démission des ministres du MSM, certains députés mauves se sont donné à cœur joie dans des calculs politiques. Certains sont partants pour une alliance avec leur ancien partenaire, le MSM, alors que d’autres penchent vers le Ptr, qu’ils jugent plus à même de les

Il est temps de grandir !

A

peine les célébrations de la première année de la naissance de l’alliance bleu-blanc-rouge terminées, le Mouvement socialiste militant (MSM) décide de faire un coup d’éclat. Solidaire avec sa ministre arrêtée par la commission anti-corruption, le leader du parti soleil démissionne à ses côtés et s’assure que les quatre autres ministres de son parti en fassent de même. Pour commencer, il faudrait peut-être préciser qu’une démission reste une démission. C’est-à-dire qu’on n’occupe plus les fonctions qui nous avaient été attribuées. On peut aussi y voir un moyen de se défiler devant ses responsabilités professionnelles et morales. La décision de ne plus faire partie du cabinet mais en même temps se déclarer solidaire et loyal envers une alliance gouvernementale ressemble à une farce. Comment peut-on espérer convaincre son électorat, alors qu’on décide, du jour au lendemain, par

mener vers la victoire. Tout cela se serait déroulé alors même que Rajesh Bhagwan se défoulait sur les ondes d’une radio, en mitraillant à la fois les rouges et les oranges. Un des protagonistes mauves aurait même déclaré : « Ala li croire ki nou finn vinn fort ».

éditorial de RUDY VEERAMUNDAR

intérêt personnel, de passer du statut de joueur à celui de spectateur ou, pire, à celui de voyou qui passera des commentaires déstabilisants en plein match ? Soit on est l’aise avec une situation et on décide de rester, soit on fout carrément le camp, d’autant plus si on n’est pas d’accord avec la politique du camp dans lequel l’on se trouve. Autrement, c’est de l’enfantillage. Comme c’est le cas avec certains enfants gâtés qui veulent toujours avoir le plus beau jouet ou la plus grosse part de gâteau, et qui exigent d’être toujours à côté de l’amie préférée dans la voiture. Sinon, on boude sur la banquette arrière. Il est temps de grandir ! Lors de la conférence de presse tenue hier par Pravind Jugnauth, il y a bien une chose qui a ressorti. Les « moi » fusaient à tout bout de champ. A l’exemple de « j’ai ma conviction », « je vois les choses à ma manière », « c’est ma façon de procéder ». Aujourd’hui, il semble que Pravind Jugnauth ait oublié

qu’il a rendu des milliers d’électeurs orphelins de ministres, paralysant ainsi le pays pendant quelque temps. Du moins avant le retour du Premier ministre. Dans son discours, il a oublié une chose essentielle : un mot pour les électeurs qui ont cru voir l’avenir en lui et son parti. Si des gens ont fait l’effort de voter, c’est pour aspirer à une situation meilleure et non pour que le leader du MSM vienne faire étalage de ses convictions « personnelles » et déclarer, après avoir démissionné après une année de travail, être satisfait de son bilan. C’est aux électeurs de dire s’ils sont satisfaits ou non. Nous devrions sans doute terminer cet éditorial en faisant ressortir le manque de respect envers l’institution. Si le leader d’un parti et aspirant Premier ministre ose critiquer et dénigrer une institution pour protéger, contre vents et marées, l’un des siens, on devra y réfléchir à deux fois avant de parler de modèle à la singapourienne...

AFFAIRES MEDPOINT /CHOONEE

Me Yousuf Mohamed : « Ce n’est pas à Pravind Jugnauth de décider » L’affaire Choonee, qui date de 2003, et l’affaire MedPoint se ressemblent. Dans les deux cas, les enquêtes ont été menées par l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), et des ministres ont démissionné de leurs postes. Sauf qu’en 2003, Sir Anerood Jugnauth, Premier ministre d’alors, avait demandé à Choonee de ‘step down’. Me Yousuf Mohamed, l’avocat d’alors de Choonee, critique la différence dans le traitement accordé à ce dernier en 2003 et à Maya Hanoomanjee aujourd’hui | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN ❚ Mookeshwar Choonee avait démissionné en 2003 suite

à des allégations selon lesquelles il aurait touché un pot-de-vin de Rs 1,5 million en vue de faciliter l’approbation d’une demande faite par la société East Holidays Development pour l’obtention d’un bail industriel sur un terrain à Palmar. Aujourd’hui, quand Maya Hanoomanjee démissionne de son poste, elle est suivie par d’autres, dont son leader, Pravind Jugnauth... Je trouve que ce qui s’est passé ce mardi dans l’affaire MedPoint est un acte irréfléchi, irresponsable, voire une trahison envers le peuple. Comment ce dernier peut-il accepter une telle situation ? En 2003, mon client avait été arrêté avant même le passage de la Prevention of Corruption Act. J’avais fait ressortir cela lors de l’enquête, mais la loi ne m’avait pas écouté. De plus, Sir Anerood Jugnauth, qui était le Premier ministre, m’avait appelé pour que je demande à mon client de démissionner provisoirement. Choonee avait démissionné avant même d’aller en tôle. Aujourd’hui, Maya Hanoomanjee quitte son poste et elle est talonnée par les membres du parti. Pourquoi toute l’équipe n’avait-elle pas démissionné à l’époque pour être solidaire avec Choonee ? Pourquoi SAJ ne l’avait-il pas fait ? ❚ Est-ce normal pour les ministres du parti de démission-

ner alors qu’il y a une charge provisoire contre Maya

Hanoomanjee ? Pas du tout ! Je ne vois pas comment et pourquoi la démission de Maya Hanoomanjee devrait pousser les autres à suivre le pas.

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LE PARALLÈLE CHOONEEMEDPOINT L’affaire MedPoint est sans doute venue prouver une chose. Le MSM a une façon bien à lui de procéder ou d’interpréter les choses. Du moins, il y a une différence de style entre la façon de faire de l’ex-leader du parti soleil, Sir Anerood Jugnauth (SAJ) et celle de son fils, Pravind Jugnauth, qui est actuellement aux commandes du MSM. Alors que SAJ était Premier ministre de l’alliance MSM-MMM en 2003, devait éclater l’affaire Choonee, qui était à l’époque un ministre MSM. Lors d’une enquête de l’Icac par rapport à une histoire de corruption alléguée, Mukeshwar Choonee avait été arrêté et maintenu en détention pendant une nuit. Avant de comparaître en Cour pour qu’une charge provisoire soit logée le lendemain de sa détention, le Premier ministre d’alors devait téléphoner à Me Yousuf Mohamed, l’homme de loi de Choonee, et lui demander de faire en sorte que son client démissionne de son poste (lire mini-interview de Me Mohamed ci-dessous). La charge provisoire était comme suit : “Hon Mookeshwur Choonee did wilfully and unlawfully received a reward for an act in the execution of his duties. (…) did receive the sum of Rs 1.5 Million in view to facilitate the approval of an application made by Société East Holidays Development Co. Ltd. For an industrial lease at Palmar.(…) agree with one Prakash Durbarry and others to facilitate the granting of a portion of state land at Palmar to East Holidays Developement Co Ltd, in return for a consideration of Rs 3 Million and this to the prejudice of Hashim Bawamia”.Le ministre Choonee devait par la suite être blanchi dans cette affaire, l’Icac s’étant retrouvée incapable de soutenir l’accusation en Cour. Dans l’affaire MedPoint, les choses sont semblables. Une charge provisoire est logée contre une ministre mais cette fois-ci, le MSM décide de faire bloc avec la prévenue et fustige l’Icac pour avoir arrêté cette dernière. Répondant à une question de Capital à la conférence de presse de Pravind Jugnauth hier quant à cette double attitude, le leader du MSM devait expliquer qu’il n’était pas en présence de tous les éléments dans l’affaire Choonee alors que l’affaire MedPoint est une histoire différente. Une explication qui paraît peu convaincante alors qu’il est à noter que Pravind Jugnauth était ministre de l’Agriculture lors de l’arrestation de Choonee, avant d’être promu leader du MSM lorsque son père fut nommé président de la République en 2003, une des conditions du fameux accord MedPoint.

❚ Pravind Jugnauth a fustigé l’ICAC, affirmé que Maya

Hanoomanjee est innocente, et déclaré qu’il ne voyait pas pourquoi elle devait démissionner. Comment voyez-vous la chose ? Je ne comprends pas. De quelle façon Pravind Jugnauth s’attendait-il à ce que l’ICAC agisse ? On dit que « l’ICAC pa get figir ». L’institution se doit d’agir de la même façon pour tout le monde, que ce soit pour un planteur ou un ministre. Je ne comprends pas ce raisonnement. Ce n’est pas à Pravind Jugnauth de décider si Maya Hanoomanjee est innocente ou pas. N’oublions pas qu’elle est « présumée innocente ». ❚ Les ministres MSM ont démissionné du Cabinet mais

pas du Parlement ? Politiquement, qu’est-ce que cela représente ? Qu’ils démissionnent ou non du Cabinet n’empêche pas la continuité du gouvernement. Je ne sais pas comment vont évoluer les choses, mais peut-être que le Premier ministre va nommer d’autres personnes à ces portefeuilles ministériels.

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Roy Neeraye RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun Leevy Frivet Sindy Moonesawmy Dorina Krammer CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Cécile Antonio CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy Essane Auleear Vishesh Koonjobeeharry Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun


RETOUR TRÈS ATTENDU

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Civilité oblige, le leader du MSM, Pravind Jugnauth, a informé le chef du gouvernement de sa démarche, par téléphone, hier matin. Navin Ramgoolam se trouve actuellement dans la capitale britannique. Dans une déclaration à un confrère de l’après-midi, hier, le Premier

ministre devait révéler qu’il avait demandé à Maya Hanoomanjee de démissionner de son propre gré, mais qu’elle « avait résisté ». Le retour au pays du leader de l’Alliance de l’Avenir et de l’alliance gouvernementale est très attendu, le week-end prochain.

C’est contre la Commission anti-corruption que Pravind Jugnauth est en colère. Convainvu de l’innoncence de Maya Hanoomanjee, il dit espérer que le dossier de l’Icac ne passe pas l’épreuve du directeur des poursuites publiques | LEEVY FRIVET

PRAVIND JUGNAUTH

« Je souhaite que le DPP rejette le dossier de l’ICAC » LES GRANDS mots. « Dignité, principe, discipline, sincérité, conviction ». C’est ainsi que Pravind Jugnauth a expliqué la décision de son parti, le Mouvement socialiste militant (MSM), de demander à ses ministres de démissionner de leur poste, suite à celle de Maya Hanoomangee (Santé) inculpée par l’Icac. Lui-même démissionne comme vice-Premier ministre et ministre des Finances et du Développement économique. Les autres démissionnaires sont ; Nando Bodha (Tourisme et Loisirs), Showkutally Soodhun (Industrie et Coopératives), Leela Devi Dookun (Sécurité sociale) et Ashit Gungah (Fonction publique). Expliquant ce développement face à la presse, hier, au Sun Trust Building, Pravind Jugnauth a déclaré que c’est en concertation avec ses cinq collègues que la décision de cette démission collective a été prise. « Nous au MSM, nous n’avons aucun doute sur l’innoncence de Maya Hanoomanjee et nous sommes solidaires avec elle. Mais nous ne pouvons pas être solidaire avec Maya Hanoomanjee et continuer de siéger au conseil des ministres », a déclaré le leader du deuxième partenaire de l’Alliance de l’Avenir. LOYAL Pravind Jugnauth en veut à l’ICAC, surtout par leur façon de faire envers l’ancienne ministre de la Santé. « Avant même qu’elle ne soit interrogée, le mandat d’arrêt avait déjà été émis et l’acte d’accusation provisoire déjà rédigée. Et à ce jour on ne l’a même pas encore interrogée. On lui a juste demandé quand elle s’était jointe au service public ». Le leader du MSM insiste néanmoins, que son parti, ainsi que les démissionnaires, restent fidèles à l’alliance gouvernementale. Il avance que la situation restera inchangée tant que l’ICAC ne terminera pas son enquête. Et sur cette question, Pravind Jugnauth n’a qu’un seul souhait ; « que le DPP rejette le dossier de l’ICAC ». Pas question, donc, de quitter l’alliance gouvernementale. Le MSM, déclare son leader, reste loyal au Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam et à son gouvernement. Pravind Jugnauth indique également avoir informé le

chef du gouvernement de sa décision et de sa position. Pravind Jugnauth précise, dans la même foulée, qu’il a donné des consignes aux autres membres du MSM de ne pas démissionner de leur poste au sein des organismes de l’Etat, consigne qui s’applique également aux Private Parliamentary Secretaries (PPS), au nombre de trois. Sur le plan politique, Pravind Jugnauth, répondant aux interrogations de la presse, insiste qu’il n’y a aucun contact entre lui et Paul Bérenger et que ce n’est pas son style de considérer les rapports de force. A une question de Capital sur l’affaire Choonee, ministre MSM inculpé de corruption, Pravind Jugnauth a répondu que le parti n’avait pas alors tous les éléments, ce qui explique que les ministres MSM n’avaient pas

Avant même qu’elle ne soit interrogée, le mandat d’arrêt avait déjà été émis et l’acte d’accusation provisoire déjà rédigée. Et à ce jour on ne l’a même pas encore interrogée. On lui a juste demandé quand elle s’était jointe au service public

démissionné. C’est en considérant les éléments dont il dispose dans le présent cas, qu’il a pris la décisision d’une démission collective. Tenant une copie de l’acte d’accusation contre l’ancienne ministre de la Santé dans sa main, le leader du MSM s’est montré catégorique ; « il n’y a rien contre Maya Hanoomanjee ». Néanmoins, pendant près d’une heure, Pravind Jugnauth sera tendre envers les travaillistes et leur chef. « Lors du meeting du Premier Mai, j’avais lancé un appel pour plus de solidarité dans l’alliance et c’est cela que j’attends », a-t-il précisé. L’ex-ministre des Finances se dit prêt à assumer ses responsabilités comme simple backbencher, conscient dit-il, que ce n’est pas une garantie qu’il sera à nouveau ministre.


L’ALLIANCE DE L’AVENIR RESTE SOUDÉE Le Parti travailliste s’est fendu, hier, d’un communiqué, dans lequel les différents partenaires de l’Alliance de l’Avenir réaffirment leur soutien au PTr ainsi qu’à leur leader, Navin Ramgoolam. Rashid Beebeejaun a

confirmé l’assurance donnée par Pravind Jugnauth à l’effet que ces démissions n’affectent aucunement l’Alliance de l’Avenir et que des dispositions ont déjà été prises pour que la suppléance de tous les ministères

CAPITAL

laissés vacants. Le Premier ministre par intérim rappelle aussique le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, a exprimé son « soutien total » au PTr et a assuré « son soutien sans faille à Navin Ramgoolam ».

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Assemblée nationale : faites les comptes tion has served us well. However, no matter how well our institutions may be seen to be functioning, they need to be adjusted to help the country face new challenges. We need a constitutional regime that will strengthen our democracy, promote nation-building and further entrench the fundamental rights and freedom of all Mauritians. As part of this process of constitutional review, Government will start wide-ranging consultations and will appoint a team of constitutional experts which will assess the application of the Constitution since 1968 and consider the appropriate constitutional reforms, including the reform of our electoral system”, peut-on lire dans le document.

LA DÉMISSION des six ministres du Mouvement socialiste militant (MSM) influencera-t-elle la configuration à l’Assemblée nationale, et en conséquent, le paysage politique national ? Il existe deux options : Pravind Jugnauth et sa bande quittent l’Alliance de l’Avenir et rejoignent les bancs de l’opposition, ou, acceptant de ravaler leur fierté et la queue entre les jambes, ils reprennent leur siège au cabinet en promettant de ne jamais recommencer. Cette dernière option semble la moins probable. Ce qui amène quelques questions : (a) Le Ptr pourra-t-il gouverner sans le MSM ? (b) Que se passet-il si Pravind Jugnauth et Paul Bérenger, dans une poussée de nostalgie, se mettent à réconcilier la grande famille militante ? Et une alliance rouge-mauve est-elle toujours du domaine du possible ? REMEMBER 1976 Questions qui imposent un petit calcul. Considérant la première option, l’alliance gouvernementale aura 12 parlementaires en moins, mais comptant sur l’appui du PMSD – qui a déjà juré loyauté envers le Premier ministre – elle comportera tout de même 33 membres (29 travaillistes et 4 PMSD). Même sans le soutien de Mouvement rodriguais (MR), qui compte 2 membres, Navin Ramgoolam restera Premier ministre. Dans le cas d’une alliance avec le parti de Paul Bérenger, la majorité de Navin

Ramgoolam ne serait on ne peut plus confortable ; (29 travaillistes, 20 MMM). Mais une question demeure : Se retrouvera-t-on dans une situation semblable à celle de 1976 où Sir Seewoosagur Ramgoolam avait préféré manoeuvrer avec une petite majorité d’un siège ? Connaissant les am-

bitions de Navin Ramgoolam, qui souhaitait déjà en 2005, gouverner avec une majorité de trois-quarts ... Ambitions que le leader rouge n’a jamais caché. Entre autres projets que caressait Navin Ramgoolam qui aurait nécéssité une majorité de trois quarts, figurait la question d’un

sénat ou deuxième chambre. Dans le discours du président à l’installation du gouvernement issu des législatives de 2010, l’intention du gouvernement d’aller de l’avant vers des réformes électorales était clairement exprimée : “The Constitution we inherited from the founding fathers of the na-

JOKER Il est à noter que Yatin Varma, Attorney general, n’est pas pris en considération dans les équations, étant un non-élu sans droit de vote au Parlement. Par contre, avant la déclaration de fidélité du PMSD envers Ramgoolam, Cehl Meeah et les membres de l’Organisation du peuple rodriguais (OPR) se retrouvaient dans une position de joker. Il n’est pas inutile de préciser que c’est par visioconférence, du Brésil, où il est en mission, que Xavier-Luc Duval a réitéré sa flamme, mettant ainsi fin aux rumeurs que son parti pourrait se découvrir des sympathies soudaines avec le MSM.

LES MEMBRES DU PARLEMENT PARTI TRAVAILLISTE (PTR)

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20.

Navin Ramgoolam Hervé Aimée Stéphanie Anquetil Patrick Assirvaden Anil Bachoo Sheila Bappoo Rashid Beebeejaun Arvin Boolell Lormus Bundhoo Vasant Bunwaree Mookhesswur Choonee Suren Dayal Nita Deerpalsing Satish Faugoo Dr Rihun Hawoldar Balkissoon Hookoom Abdullah Hossen Reza Issac Rajesh Jeetah Kalyanee Juggoo

21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29.

Abu Kasenally Dhiraj Khamajeet Shakeel Mohamed Maneswur Peetumber Tassarajen Pillay Devanand Rittoo Cader Sayed Hossen Deva Virahsawmy Sutyadeo Moutia

MSM

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.

Pravind Jugnauth Prateebah Bholah Nando Bodha Leela Devi DookunLuchoomun Ashit Gungah Maya Hanoomanjee Mahen Jhugroo Mireille Martin Jim Seetaram

10. Showkutally Soodhun 11. Prithviraj Roopun 12. Mahen Seeruttun MMM

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16.

Paul Bérenger Adil Ameer Meea Veda Baloomoody Jean Claude Barbier Rajesh Bhagwan Satish Boolell Alan Ganoo Eric Guimbeau Françoise Labelle Joe Lesjongard Kee Chong Lee Kwong Wing Deven Nagalingum Arianne Navarre Marie Steve Obeegadoo France Quirin Josique Radegonde

17. 18. 19. 20.

Kavi Ramano Lisie Ribot Raffick Sorefan Reza Uteem

PMSD

1. 2. 3. 4.

Xavier Luc Duval Thierry Henry Aurore Perraud Michael Sik Yuen

FSM

1.

Cehl Meeah

MR

1. 2.

Nicolas Von Mally Christian Léopold

OPR

1.

Jean Francisco François


LA FOIRE ÉCONOMIQUE DE L'OCÉAN INDIEN 2011 À FORT-DAUPHIN

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CAPITAL

C'est la ville malgache de Fort Dauphin qui sera appelée à accueillir la 7e édition du FEIOI (Forum économique des îles de l’océan Indien) du 17 au 19 octobre 2011. Cette manifestation a pour but de permettre la rencontre et la conclusion de partenariat d’affaires entre les

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ACTA PUBLICA MERCREDI 27 JUILLET 2011

MAURICE NE pourra même pas rêver accueillir, un jour, une édition de la prestigieuse compétition internationale Formule 1. A défaut, c'est par un scandale financier que Maurice est arrivée à se faire connaître sur le circuit. Des pots-de-vin de quelque 1,3 milliards de roupies auraient été encaissés par un banquier allemand, Gerhard Gribkowsky, ami du patron de Formule 1, le Britannique Bernie Eccleston. La transaction remonterait à 2006. C'est le rachat des parts de la banque Bayerische Landesbank dans les droits commerciaux sur ce sport qui déclenche le scandale. Gerhard Gribkowsky arrange tout pour favoriser Bernie Ecclestone. Le banquier exige alors un pot-de-vin et, pour être prudent, demande que la transaction se fasse à travers des compagnies écrans basées à Maurice et dans les Iles Vierges britanniques, pour encaisser l'argent. Gerhard Gribkowsky est actuellement en détention dans une prison allemande, devenue célèbre pour avoir déjà eu comme locataire, un demi-siècle de cela, un certain Adolphe Hitler. La justice allemande compte le poursuivre pour fraude fiscale et corruption. Interrogé par les médias sur ce scandale, Bernie Ecclestone affirme avoir été victime d'un « chantage » du banquier allemand. COMMISSION CLASSIQUE « Il me menaçait, il voulait me dénoncer au fisc anglais. On était justement en train de finaliser un accord financier qui avait nécessité cinq ans de négociation. Je n’avais aucune envie que « Gribko » vienne leur dire n’importe quoi. J’ai préféré payer. Je n'ai jamais acheté quelqu'un ou payé de l'argent à quelqu'un lié à l'entreprise », se défend Ecclestone. « J'ai reçu 5% de commission sur la vente de l'entreprise, Bayerische Landesbank a approuvé la vente et elle a approuvé la commission, qui était d'ailleurs très mince », ajoute le Britannique. « J'aurais pu avoir plus parce que dans ce genre d'accord, une banque aurait demandé plus. Il n'y a pas de secrets », poursuit-il

opérateurs de la zone océan Indien. De nombreuses rencontres d’affaires ainsi que des conférences sont d’ailleurs prévues lors de cette manifestation. Près de 350 participants des pays de la région, de même que la France, y sont attendus.

FORMULE 1

Des compagnies mauriciennes liées à un scandale financier La justice allemande veut bien connaître les noms et responsables des compagnies mauriciennes qui ont été utilisées par le banquier Gerhard Gribkowsky afin de recevoir des pots-de-vin de plus de Rs 1,3 milliard dans une transaction de rachat d'une banque | LEEVY FRIVET

Le procès à Munich de Gerhard Gribkowsky sera intéressant dans la mesure où Gribkowsky, et peut-être même Ecclestone, seront appelés à révéler les noms des compagnies mauriciennes qui ont aidé dans cette transaction douteuse. Le problème, pour Bernie Ecclestone, c’est que la justice allemande le soupçonne d’avoir reçu, en échange de ce versement, un montant de 66,5 millions de dollars venant de la Bayerische Landesbank (qui appartient à l’Etat), sur instructions de Gribkowsky. Ce qu'admet Bernie Ecclestone, tout en contestant toute irrégularité, affirmant que ces 66,5 millions n’étaient qu’une commission classique liée à la vente. « D'après les conclusions de l'enquête, il s'agit de pots-de-vin qui étaient maquillés en frais de conseil à des sociétés écrans de l'île

Maurice et des îles Vierges britanniques », détaille pourtant le parquet allemand, précisant que « cet argent n'a pas été taxé en Allemagne, alors que Gribkowsky était imposable ». En contrepartie de cette somme, le banquier aurait arrangé le versement par BayernLB de 41,4 millions de dollars à Ecclestone et de 25 millions de dollars à sa holding Bambino Trust. Il en a résulté pour la banque un dommage de près de 66,5 millions de dollars. Bernie Ecclestone semble être dans une position très difficile et délicate, ainsi que le démontrent ses aveux soudains de la semaine dernière. Désormais dans le collimateur de la justice allemande, il pourrait se voir prochainement inculpé de corruption et de fraude. Ce qui, à son âge, 80 ans, menacerait sérieusement sa position à la tête de la F1.

QUALIFICATIONS

Deux spécialistes obtiennent gain de cause contre le Medical Council LA GYNÉCOLOGUE R.B Peeroo et l'optalmologue S. Nakhuda, tous deux spécialistes dans leur domaine, ont eu gain de cause contre le Medical Council par voie de révision judiciaire. Les deux médecins contestait la décision du conseil en question d'avoir enlevé leur nom de la liste des spécialistes. Ce, en vertu des articles 2 et 23 du Mauritius Medical Council Act. Les clauses précitées ne reconnaissent pas la qualification « Clinical Ordinatura » émise

par les universités des anciennes républiques soviétiques. Lors du procès, en cour, le Medical Council avait argué que les deux spécialistes n'ont fait que deux ans d'étude au lieu de trois, ce qui est insuffisant pour obtenir le titre de spécialiste. Néanmoins, le ministère de la Santé russe a certifié leur diplôme. De plus, la cour suprême note que le conseil, mis en place en 1991, ne s'est jamais

penché sur le cas des spécialistes et leur enregistrement. « With regard to the law, we note that the registration of medical practitioners was, until the coming into operation of the Medical Council Act 1988 which established the respondent, the responsibility of a Medical Board set up under the repealed Medical Practitioners Act. Neither the Medical Practitioners Act nor the Medical Council Act 1988 which came into force on 15

May 1991, however, made provision for the registration of specialists. It was the Medical Council Act 1999 (“the Act”) which repealed and replaced the Medical Council Act 1988, that for the first time provided for the registration of specialists. That Act came into operation on 01 January 2000, except for section 30(2)(b) and section 38 which became operative on 01 July 2000. We also know that that Act was amended by Act No. 1 of 2002

which itself became operative on 29 January 2002. So that the amendment of 2002 had no bearing whatsoever on the applicant’s application for registration as a specialist which was made in February 2001 ». Pour le chef juge par intérim, Kestoe Parsad Matadeen et le juge Gérard Angoh, la décision du conseil des médecins de ne pas reconnaître le titre de spécialiste des deux professionnelles doit être rayéé.


ACCORD FRANCO-MAURICIEN SUR LE SAUVETAGE MARITIME La France et l’île Maurice s’engagent à unir leurs moyens en matière de recherche et de sauvetage maritime. Un accord a été signé le 21 juillet à PortLouis. La signature de cette convention s’inscrit dans le cadre de la mise en place, en janvier dernier, d’un groupe de contact sur la sécurité

entre les deux pays. L’accord franco-mauricien prévoit un meilleur échange d’informations et de compétences dans les opérations de recherche et de sauvetage en mer. La collaboration et la coordination entre Maurice et la Réunion seront renforcées.

FINANCE

Menace de saisie des comptes de la SBM de Madagascar

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Le patron de l'Express Mada à nouveau poursuivi

Un litige, datant plus d'une décennie, a tourné à l'avantage d'un client qui a obtenu ordre de faire saisir les comptes de la State Bank of Mauritius de Madagascar. Mais le gouverneur de la Banque centrale malgache a envoyé l'affaire en appel | LEEVY FRIVET C'EST UN procès sans précédent qui s'ouvre, ce matin, devant la cour d'Appel de Tananarive opposant un client de la banque SBM à la banque elle-même. C'est une histoire de non-paiement de fonds qui date de plus d'une décennie qui est à l'origine de ce litige. Sauf que c'est le client qui avait, quelques temps de cela, obtenu gain de cause contre la banque mauricienne. Il n'avait, non seulement eu raison devant la justice malgache, mais s'était vu octroyer un ordre légal demandant la saisie de tous les comptes bancaires de la SBM de Madagascar. Une situation qui allait pénaliser des milliers d'épargnants qui ont fait confiance à la banque mauricienne, n'était-ce l'intervention du gouverneur de la banque centrale de Madagascar. En effet, Fréderic Rasamoely, qui est en partance de son poste, a créé la surprise en demandant à ce que l'affaire soit envoyée en cour d'Appel. Le gouverneur invoque, comme principale motivation, la protection des épargnants ainsi que le risque de pertubation du système financier, notamment le financement de l'économie. Les banques malgaches se portent bien malgré la crise politique que connaît le pays depuis 2009 et les nuire ne serait pas dans l'avantage du pays, d'où le gilet de sauvetage qu'a envoyé la banque centrale à la SBM, en interjetant un appel contre le jugement. Le gouverneur de la banque centrale justifie sa position dans la lettre qu'il a envoyée à la présidente de la haute cour d'Appel de Madagascar : « Que de prime abord, il est judicieux d'expliquer à Madame la présidente, que la Banque centrale, en sa qualité d'institution monétaire, est tenue légalement de bien veiller à la protection des déposants (ceux qui ont ouvert des comptes auprès des banques primaires), ainsi, l'article 35 de ses Statuts stipule : La Banque centrale peut par voie d'instruction, obliger les établissements de crédit à maintenir sous forme d'encaisse ou de dépôts auprès de la Banque centrale un pourcentage minimum de leurs dépots et/ou de leurs engagements ». Le gouverneur rappelle à la cour d'Appel que le fait de saisir des comptes primaires nuit sévèrement à l'application de protections des déposants, et que la saisie des comptes bancaires met en danger tous les clients de cette banque. « Si une telle saisie est validée, sa conséquence au niveau du systéme bancaire sera désastreuse car elle affectera non seulement, la crédibilité des banques de la place (elles ne sont pas en mesure de donner suite aux demandes de retrait de fonds effectuées par leurs clients) mais aussi et surtout le financement de l'économie ». Le gouverneur est convaincu qu'il y a lieu d'ordonner la levée de la saisie des comptes de la SBM.

LES MALHEURS d'Edgar Razafindravahy ne sont pas prêts de prendre fin. Le patron de l'Express Madagascar, partenaire du groupe mauricien La Sentinelle, doit se défendre contre les accusations de Lantosoa Razafimahaleo, conseillère du président de la Haute Autorité de Transition, Andry Rajoelina. Lantosoa Razafimahaleo veut expulser Edgar Razafindravahy comme gérant des sociétés Ecoprim (imprimerie) et Sitram (pièces de motos). Ce dernier, qui vient souvent à Maurice, a été installé au poste de président de la Délégation Spéciale de la Ville de Tananarive, soit un genre de maire. Mais depuis qu'il a fait ressentir à ses adversaires politiques qu'il se présentera soit aux présidentielles soit aux élections mairales, il s'est fait plusieurs ennemis. Lantosoa Razafimahaleo affirme qu'Edgar Razafindravahy avait acheté les compagnies Sitram et Ecoprim qui appartenaient à son défunt mari, en 2002, mais n'a pas tout payé, d'où sa décision de tout lui reprendre. Conseillère d'Andry Rajoelina, elle fera tout pour empêcher Edgard Razafindravahy d'être un obstacle sur la route de son protégé vers la mairie et vers le palais présidentiel d'Iavoloha. Le tribunal commercial de Tananarive fera connaître son verdict dans cette affaire ce vendredi 29 juillet. Il est à rappeler qu'Edgar Razafindravahy est également poursuivi à Maurice pour non remboursement d'un emprunt de quelques Rs 64 M. C'est la Standard Bank qui lui a servi du papier timbré. L'affaire sera appelée prochainement devant le juge Paul Lam Shang Leen.

Affaire Aditya Birla : les Indiens sceptiques quant à la portée du jugement NOUS FAISIONS état, dans notre édition de la semaine dernière, du récent jugement de la Haute Cour de Bombay sur un cas de fraude fiscale qui aurait été commis grâce au traité de non double imposition entre Port-Louis et New Delhi, et qui impliquait les firmes Aditya Birla Group,

Tata Industries et New Cingular Wireless. Les observateurs indiens demeurent cependant hésitants quant à la possibilité que ce jugement mette un terme aux « abus » commis par certains hommes d'affaires. Le CEO de KPMG de l'Inde, par exemple, ne se fait pas d'illusion, estimant que cette situa-

tion va perdurer. « The saga of Mauritius continues. On the one hand, we have the Revenue Authority unable to make up their mind on whether they want to continue to permit use of Mauritius on account of the fact that it is beneficial for investments into India. On the other hand, we have PILs (pub-

lic interest litigations) and we now have judiciary expressing different facets of views on the interpretation of the treaty. We do hope that some clarity emerges because the current state of flux is certainly not conducive to foreign investments in the country », commente Dinesh Kanabar.


« DES PROCESSUS QUI PRENNENT DU TEMPS »

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Au niveau de l’AFD, on salue l’initiative du gouvernement mauricien, qui a vite compris l’ampleur du problème environnemental. « Je suis ici depuis une année et je constate que beaucoup de choses ont été faites au niveau énergétique. Je pense donc qu’il faut relativiser lorsqu’on parle de lenteur des projets,

puisque ce sont des processus qui prennent du temps », explique Laurence Breton-Moyet. Reprenant les paroles du Premier ministre, la directrice de l’AFD soutient qu’il s’agit d’un projet de société qui appelle à changer les comportements des consommateurs et des investisseurs.

AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT

Conjuguer environnement et économie ILS SONT difficilement dissocia- Rétablie à Maurice depuis 2007, bles. Mais comme trop souvent, l’environnement est traité de l’Agence française de Développement manière marginale, Maurice se veut un acteur important du pays. vise à lui rendre une place Surtout au niveau des projets liés à équivalente à celle de l’économie et du social. C’est le l’environnement. Sur les 460 millions constat de la directrice de l’A- d’euros engagés chez nous par l’AFD et sa gence française de Développement (AFD), Laurence filiale Proparco, 250 millions dont directeBreton-Moyet. ment liés au projet Maurice Ile Durable « Pour nous, le mandat environnemental est lié à la nouvelle | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN phase de développement économique de Maurice. C’est accompagner ces dynamiques au projet Maurice Ile Durable une petite île qui a peu de environnementales à deux (MID). Pour y parvenir, l’institution ressources naturelles, qui vit no- niveaux. Le premier est ce qu’on ap- travaille en étroite collaboration tamment de l’industrie touristique, et qui dépend beaucoup de pelle l’économie verte et con- avec le Programme des Nations la qualité environnementale de cerne tous les investissements unies pour le Développement son lagon. Donc, environnement liés aux énergies renouvelables et (PNUD) et l’Union euet économie sont intimement liés à tout ce qui a trait à l’efficacité ropéenne. C’est ainsi que cette Maurice. Tout comme pour nous, énergétique et aux systèmes année, l’AFD a financé la venue l’environnement n’est pas un sujet pour le traitement de l’eau et de l’expert français Ghislain Gomart, qui avait été conseiller de d’écologie, mais d’économie », des déchets. « Nous essayons d’accompagner Jean-Louis Borloo, alors minlance d’emblée la directrice. Ce qui fait que l’ensemble à la fois les politiques publiques istre français de l’Écologie, pour des activités de l’AFD vise à in- du gouvernement en faveur du le Grenelle Environnement, une tégrer ces deux axes. Ainsi, les développement de ces filières et les série de rencontres politiques activités de l’agence s’articulent investissements privés, puisque visant à prendre des décisions à autour du soutien à la moderni- nous avons mis à disposition des long terme en matière d’environnement et de sation des infrastrucd é ve l o p p e m e n t tures, à l’appui aux durable. secteurs productifs et Fort de cette exà l’intégration ré- Naturellement, un investisseur va penser à périence, ce gionale. Ce sont, un nouvel investissement – éolienne, photodernier est venu selon Laurence Breconseiller le Buton-Moyet, trois axes voltaïque... Parfois, il y a des mesures beaureau du Premier forts de la modernisa- coup plus simples et rentables. Ce peut être tion économique de des investissements avec un temps de retour ministre et le ministère de l’EnvironMaurice. « Dans cha- assez court. L’efficacité énergétique denement mauricien cun de ces axes, la question environnementale meure une dimension importante. L’essentiel sur la méthode à appliquer afin de est très forte. Par exem- est de toujours se poser la question de ses stimuler un débat ple, nous sommes besoins et de voir ensuite quel est le de société avec présents sur l’assainissetoutes les parties ment. De plus, notre meilleur moyen d’y répondre à moindre coût prenantes. conseil d’administraToujours en ce qui concerne tion vient d’approuver le finance- parties intéressées une ligne de ment du barrage de crédit verte de 40 millions d’euros le projet MID, la directrice de Rivière-des-Anguilles », ajoute-t- auprès de quatre banques », ex- l’AFD souligne que les groupes de travail mis en place, complique notre interlocutrice. elle. L’AFD vise également à ap- posés uniquement d’experts puyer sur une meilleure prise en mauriciens, se réunissent LES CINQ GRANDS AXES L’AFD choisit ses théma- compte de la dimension envi- jusqu’à la fin de juillet pour estiques en fonction des projets ronnementale de l’économie. sayer de réfléchir à des solutions, qu’elle finance. Elle veille Sachant que les décisions seront l’idée étant d’arriver à établir un surtout à ce que la question en- basées sur les grands axes, les 5 E plan d’action concret. « A partir de là, nous fivironnementale soit abordée et (Energie, Education, Equité, qu’il y a une bonne utilisation Environnement, Economie), nancerons un consultant qui des ressources. L’objectif final l’AFD apporte sa collaboration, aidera à faire des analyses étant d’essayer de voir comment au niveau économique et autre, économiques. Les propositions

doivent venir des groupes mauriciens. J’insiste parce que nous n’avons pas de rôle à prendre part au débat ou à promouvoir telle orientation. Une fois que la décision est prise, il nous reste à accompagner sa mise en œuvre », avance-t-elle. EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE L’AFD facilite aussi l’application de l’accord de coopération signé lors de la visite du Premier ministre mauricien à la Réunion. « Nous travaillons à faciliter et à accompagner une partie des échanges avec l’Agence de Maîtrise de l’Énergie (ADEME) », affirme Laurence Breton-Moyet. Plusieurs thèmes ont été définis par les partenaires mauriciens. Le ministère des Infrastructures publiques a ainsi choisi les bâtiments bioclimatiques, tandis que le CEB a exprimé le souhait de travailler sur la gestion des énergies renouvelables « intermittentes » qui seront injectées au réseau. Un échange avec EDF Réunion aura d’ailleurs bientôt lieu pour travailler sur le fonctionnement du réseau.

Pour ce qui est des coûts des énergies renouvelables, qui sont souvent décriés par les investisseurs, Laurence Breton-Moyet note que trop d’accent est mis sur les énergies renouvelables, et pas assez sur l’efficacité énergétique. « Naturellement, un investisseur va penser à un nouvel investissement – éolienne, photovoltaïque... Parfois, il y a des mesures beaucoup plus simples et rentables. Ce peut être des investissements avec un temps de retour assez court. L’efficacité énergétique demeure une dimension importante. L’essentiel est de toujours se poser la question de ses besoins et de voir ensuite, sur les différentes options, sans préjuger d’une option technique, quel est le meilleur moyen d’y répondre à moindre coût », précise Laurence Breton-Moyet. En terme de financement, plus de 7 millions d’euros, des 40 millions d’euros de la ligne de crédit verte accordée à Maurice, ont déjà été engagés dans l’énergie, l’efficacité énergétique, le compost, et l’optimisation de l’usage de l’eau.


AFD : UN RETOUR SOUHAITÉ À MAURICE L’Agence française de Développement (AFD) - chargée de mettre en œuvre la politique d’aide au développement définie par le gouvernement français agit depuis près de 70 ans dans plus de 50 pays pour combattre la pauvreté et

favoriser le développement. L’AFD, alors connue comme la Caisse centrale de la France libre (CCCE), est intervenue à Maurice de 1975 à 1995. Elle a repris ses activités en 2007, suite à la requête adressée par le Premier

ministre, Navin Ramgoolam, aux autorités françaises, pour qu’elles soutiennent le plan de transition économique de Maurice. L’AFD est actuellement le deuxième bailleur de fonds bilatéral du pays.

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L’île sœur vient de rendre public un bilan énergétique positif soulignant sa capacité à tirer profit de son expertise dans le domaine de la production d’énergies propres. Laurence Breton-Moyet, directrice de l’Agence française de Développement (AFD), parle de la coopération entre les deux îles, et des bénéfices que peut en tirer l’île Maurice | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

LAURENCE BRETON-MOYET

« La Réunion peut apporter un savoir-faire concret » ❚ Comment Maurice pourrait-elle

bénéficier de l’expertise réunionnaise en matière de production énergétique à partir de sources autres que les carburants fossiles ? La Réunion a largement investi dans la recherche et l’expérimentation de nouvelles options énergétiques, que ce soit au niveau de la production (énergies renouvelables, stockage) que de la consommation dans les différents secteurs de l’économie, surtout par rapport à l’efficacité énergétique et à la maîtrise de la demande.

La mise en place de ces filières, si elle requiert des technologies et des investissements, requiert également des savoir-faire nouveaux, tant en terme de montage financier que d’organisation ou encore de gestion du réseau électrique ou d’installation et de maintenance des équipements. A court terme, La Réunion peut apporter un savoir-faire et des solutions concrets dans les filières que Maurice décidera de développer. La Réunion dispose également d’une expérience unique de « tropicalisation » des normes européennes. La plupart des solutions viennent aujourd’hui du

Nord et ne sont pas toujours adaptables au contexte insulaire tropical. Dans cet esprit, et afin de favoriser les échanges d’expertise concrets en appui aux initiatives mauriciennes, l’AFD a souhaité accompagner les contacts entre le gouvernement mauricien et les acteurs de l’énergie à La Réunion, en particulier l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) mais aussi EDF et l’Association pour le développement Industriel de la Réunion (ADIR). Une enveloppe d’environ 110 000 euros mise à disposition du gouvernement mauricien en appui au MID a été réservée pour la coopération régionale. Les discussions préliminaires ont été concrétisées par la signature d’un accord de coopération dans le secteur de l’énergie et du développement durable, qui a été signé entre les gouvernements mauricien et français lors de la visite du Premier ministre Navin Ramgoolam à l’île de La Réunion en janvier 2011. Cet accord vise à définir les grands axes de coopération entre Maurice et les acteurs de La Réunion dans le domaine de l’énergie, avec comme chef de file la délégation réunionnaise de l’ADEME. Certaines actions ont déjà été réalisées et concernent la maîtrise de la demande en énergie des bâtiments. L’ADEME a organisé, sous financement AFD, le diagnostic énergétique de cinq bâtiments publics et la formation d’ingénieurs et de techniciens du ministère de l’Énergie pour assurer le transfert de compétences. Elle a aussi fait venir à Maurice quatre experts (architectes, universitaire, ingénieur) pour animer un séminaire d’une journée consacré à « la conception bioclimatique des bâtiments en milieu tropical humide », à

l’attention des professionnels du public et du privé. Une visite de l’ADEME à Maurice les 8 et 9 juin dernier, ainsi qu’un déplacement d’officiers du ministère concerné et du CEB à La Réunion, les 21 et 22 juin derniers, ont permis de dégager de nouvelles pistes pour 2011 : l’organisation d’une formation à l’architecture bioclimatique des architectes du ministère des Infrastructures publiques en novembre prochain, une collaboration entre le CEB et EDF sur les question de l’insertion des énergies renouvelables, et en particulier le photovoltaïque, au réseau, et un appui sur l’élaboration de normes pour les chauffe-eau solaires. Ces exemples illustrent comment La Réunion peut apporter un savoirfaire ponctuel pour accompagner la dynamique de déploiement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique à Maurice. ❚ La Réunion est souvent présen-

tée comme une vitrine du savoirfaire français, surtout en matière d’énergies propres. Le dernier rapport de l’Observatoire de l’Énergie Réunion montre une hausse de 92 % de la production d’énergie photovoltaïque. Cette source peut-elle, à terme, satisfaire la totalité des besoins énergétiques des pays du Sud ? A court terme, il semble difficile d’atteindre 100 % de production énergétique à partir du photovoltaïque. Ne serait-ce que pour des raisons de stabilité du réseau, une diversité des sources de production est recommandée. En revanche, de nombreux pays du Sud ont des gisements importants en terme d’efficacité énergétique et de déploiement des énergies renouvelables. Suivant les ressources disponibles dans les pays, des combinaisons différentes sont possibles afin de les utiliser au mieux. ❚ Qu’en est-il des autres sources

dites renouvelables ?

Comme évoqué précédemment, l’objectif aujourd’hui est d’assurer une moindre dépendance sur les fossiles, dont les conditions d’approvisionnement risquent de se compliquer dans les années à venir (disponibilité de la ressource, volatilité des prix). L’énergie connaît actuellement une mutation technologique majeure. Il n’y a pas une solution miracle et la réponse est dans une combinaison de mesures. Pour se faire, toutes les options doivent être analysées, y compris celle des l’efficacité énergétique, afin d’identifier, suivant le pays, la ressource disponible, la maturité technologique et le coût de développement, ainsi que les autres paramètres nécessaires à son déploiement (équipements disponibles, professionnels qualifiés pour préparer les projets ou encore installer les équipements, organisations sociales). Les réponses sont spécifiques à chaque pays et à chaque contexte. La collaboration avec La Réunion peut aider à accompagner cette démarche et voir comment les projets y ont été montés. Restera à Maurice de voir et de décider quels sont les choix les mieux adaptés au pays, en terme technique, économique, mais aussi social. ❚ Dans le domaine des biocarbu-

rants, La Réunion, une fois de plus, a montré des signes concrets d’avancée. Maurice pourrait-il bénéficier de l’expertise française en la matière par le biais de partenariats ou de transferts de technologies ? Dans le domaine des biocarburants, une première étude financée par l’AFD en 2010 a montré l’intérêt et la faisabilité d’une introduction de l’éthanol à hauteur de E5, puis à E10 (Ndlr : pourcentage d’éthanol ajouté à l’essence). Des échanges avec La Réunion sont également possibles, et ont d’ailleurs déjà été enclenchés, sur la recherche concernant les types de canne pour optimiser la production énergétique.


RÉDUIT 35E SUR LE CONTINENT AFRICAIN

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Un classement mondial des universités place l’Université de Maurice en 35e position en Afrique. C’est le Massachussetts Institute of Technology qui est en tête dans ce classement mondial des universités, suivi de l’Université de Harvard. Sur le continent africain, l’Université de Cape Town

Singapour fait rêver et fantasmer certains. Maurice Lam, président du Board of Investment (BoI), dit aux Mauriciens les questions qu’ils doivent se poser avant de vouloir copier le modèle conçu et développé par Lee Kuan Yew. Il y a passé plus d’une dizaine d’années | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

« Maurice doit créer son propre modèle économique » ❚ Quelle est votre impression sur Singapour,

pays devenu modèle économique ? La première fois que j’ai visité Singapour, c’était en 1982. Nous avons vu les potentiels et les facilités que ce pays offrait, en termes de développement et de promotion personnels, et nous y sommes retournés en 1983 pour travailler comme expatriés jusqu’en 1986. Par la suite, nous avons obtenu notre permis de résidents permanents et nous sommes restés jusqu’en 1994. Il faut savoir qu’à l’époque j’avais le choix entre Maurice et Singapour. Mon impression sur Singapour, c’est que là-bas, tout fonctionne. Tout, c’est vraiment tout ! A Maurice, si on veut aller en Afrique du Sud le matin et retourner le soir, on ne peut pas. That’s what makes the difference. Ce sont ces petits détails qui font la différence. Regardez le domaine de la santé, par exemple : De nombreux Mauriciens vont se faire soigner à Singapour. Mais ça n’a pas de sens. Nous aurions dû avoir des hôpitaux de qualité ici. C’est ce qui fait, à mon avis, l’attrait de Singapour. You go there as an expatriate, you fit in very quickly. C’est la même chose pour la nourriture. Pour $3 je peux me remplir le ventre, tout comme je peux le faire pour $200. A Maurice, nous n’avons pas ce choix. Là-bas, on peut s’asseoir et manger son farata. A Maurice, les marchands n’offrent pas ces facilités. Nous ne sommes pas encore disposés à investir dans quelque chose qui est client-driven. A Singapour, on peut trouver une place, un lieu pour manger 24 sur 24, et tout est préparé sur place. Trouvez-moi cette

arrive en tête. Sur le plan mondial, Réduit se retrouve à la 3 431e place sur 12 007 établissements. Le classement est basé sur six critères : le nombre de publications dans deux revues scientifiques et le nombre de prix Nobel attribués aux élèves et aux équipes pédagogiques.

MAURICE LAM

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« ILE MAURICE TOURISME » CHANGE DE LOOK EN SEPTEMBRE lecteurs une nouvelle version de « Ile Maurice Tourisme » avec davantage de rubriques et une plus grande ouverture sur l’océan Indien. « Ile Maurice Tourisme » occupe la première place sur Google depuis maintenant 4 ans, selon les responsables du fameux site.

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

Vive les vacances ! La rédaction du site d’information dédié à l’industrie touristique mauricienne est entré en vacances depuis bientôt cinq jours. La newsletter quotidienne est donc suspendue jusqu’au 26 août. A la rentrée, la rédaction promet à ses fidèles

place à Maurice. Sans compter qu’en comparaison, le manger coûte très cher à Maurice. ❚ Mais comment décrire ce modèle singapourien ?

Ce n’est pas facile de copier le modèle de Singapour. C’est un pays indépendant depuis 1965. Les réalités qui prévalaient à l’époque étaient différentes de celles de Maurice. Le Singapour était obligé de faire un développement axé sur l’exportation. C’est un petit pays, un tiers du territoire de Maurice, sans ressources naturelles. La seule chose qui était en leur faveur, c’est que Singapour était le “trading port” pour l’Asie. C’était une vocation pour le transit. Et là, nous avons quelques similarités. Dans le temps, Maurice était également un port de transit avant la création du canal de Suez. Les investisseurs qui partaient de l’Europe pour l’Asie transitaient à Maurice. D’où notre devise « Star & Key of the Indian Ocean ». Lee Kuan Yew, Premier ministre d’alors, avait son style de leadership. Il voulait à tout prix que les gens travaillent à Singapour, il voulait d’une administration publique performante. Pour cela, il fallait des gens capables là où il fallait. D’autre part, il était conscient et convaincu, que pour développer le pays, il fallai s’ouvrir au monde et attirer les investisseurs étrangers (les grosses sociétés américaines et japonaises). Singapour a voulu faire partie de l’économie globale, et non rester dans son coin. Il fallait donc “vendre” le “produit” Singapour. A cette époque, nous sommes fin des années 60, la notion de Third World Country était encore bien présente. Lee Kuan Yew a voulu développer un produit qui puisse s’identifier à un « First World Country ». C’était très ambitieux comme programme ; sortir d’un état de « Third World Country » pour devenir un « First World Country ». Ce qui impliquait une vision claire, des institutions gouvernementales qui fonctionnent, un service civil honnête et efficient, un gouvernement honnête, une population disciplinée, une économie ouverte, un changfement de mindset. Il y est parvenu. Voilà, en quelques mots, le modèle singapourien. ❚ Un modèle facilement copiable ?

Maurice doit-elle suivre le modèle de Singapour ? Je dis non. Chaque pays a ses spécificités. Nous avons pourtant de la chance d’avoir un territoire plus grand que Singapour, d’avoir une population moins importante - 1,3 million d’habitants. Ce qui est tout de même petit comme marché intérieur. La question que le Mauricien moyen doit se poser est celle-ci : voulons-nous avoir un niveau de vie comparable au niveau de vie européen ou singapourien ? Si c’est ce que nous voulons, il faut se poser, une deuxième question ; à quelle condition ? Le citoyen doit d’abord voir ce qu’il a comme valeurs. À Maurice, nous accordons plus de valeur à la vie familiale. Mais tout développement économique veut que les gens travaillent plus et exige quelques renoncements. A quel degré sommes-nous disposés à faire ce trade-off, à renoncer à certaines facettes de notre mode de vie ? Il va falloir que le Mauricien arrive à trouver l’équilibre et le niveau qui lui convienne. Je ne suis pas pour un modèle à la singapourienne, où demain les époux n’arrivent plus à se consacrer du temps et à la famille. Est-ce que cela vaut la peine ? Je n’en suis pas sûr. Je suis plutôt pour que Maurice développe son propre modèle économique. Nous avons à le concevoir dépendant de notre spécificité et de ce que nous voulons.

A Maurice, nous avons la SICOM, Air Mauritius, la SBM. Faisons du management et arrêtons les ingérences. Prenons l’exemple d’Air Mauritius. C’est le ministre qui décide et a le dernier mot. Either Air Mauritius is a listed company or it is a national company where government tells them what to do !

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l’aéroport, les télécommunications... ❚ Mais l’Etat est souvent mauvais gestionnaire...

Il faut se demander pourquoi la Banque mondiale avait recommandé la privatisation. Parce qu’en Afrique, toutes les entreprises gouvernementales étaient mal gérées. La question n’est donc pas d’ownership, mais de management. Il y avait de l’ingérence politique partout. Or, si le gouvernement maintient le contrôle sans ingérence politique, ce sera déjà un grand pas. C’est une simple question de bonne gouvernance. A Singapour, l’Etat est actionnaire majoritaire de la DBS Bank ou encore de Singapore Airlines, mais ces compagnies sont gérées par des professionnels. A Maurice, nous avons la SICOM, Air Mauritius, la SBM. Faisons du management et arrêtons les ingérences. Prenons l’exemple d’Air Mauritius. C’est le ministre qui décide et a le dernier mot. Either Air Mauritius is a listed company or it is a national company where government tells them what to do ! On veut positionner Maurice comme la porte d’entrée pour le marché asiatique vers l’Afrique. Dites-moi combien de vols nous avons sur l’Afrique, ou sur la Chine. Bien sûr qu’Air Mauritius va perdre de l’argent au départ, mais si on ne fait rien, c’est perdu. La question est : qui va subventionner Air Mauritius ? ❚ Parlons de l’Afrique, justement. Quel est le

❚ Mais il y a certainement des choses à reprendre

du modèle singapourien... Certainement. Rien qu’au niveau de l’administration, par exemple. A Maurice, on se plaint tout le temps de la lenteur administrative. A Singapour, le concept de l’administration publique est simple : les fonctionnaires savent qu’ils sont au service d’une clientèle. Quand je me rends au département de l’Immigration pour renouveler mon permis de séjour, ça passe très bien, et rapidement. Ici, c’est un parcours de combattant. Ce n’est pas normal ! Même au niveau du Baord of Investment (BoI), j’aurais aimé qu’on soit plus performant, plus orienté vers un service-clientèle. Si chaque employé adoptait ce motto, Maurice serait tellement différente. C’est le mindset, et il en revient à l’employé d’opérer ce changement. Le Mauricien est léthargique à son lieu de travail, mais au volant de sa voiture, il regorge d’énergie. There is something wrong with the mentality. Maurice a beaucoup de ressources, mais nous freinons notre propre développement. ❚ L’Etat singapourien est actionnaire majoritaire

de ses entreprises. A Maurice, la privatisation gagne de plus en plus de terrain... I don’t believe in privatization. L’Etat est actionnaire dans la majorité de ses entreprises à Singapour. La privatisation découle des recommandations de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), mais ce sont de grandes erreurs. Ils croient que la privatisation est le panacée du développement. Or, ce n’est pas le cas. Regardez les dégâts qu’ils ont fait en privatisant les entreprises d’Etat en Afrique. Il faut faire attention. Je ne connais pas la politique du gouvernement, mais si je dirigeais un pays, je n’écouterai ni la Banque mondiale, ni le FMI ! Qu’arriverait-il si je privatise, et une entreprise spécifique arrive à développer un monopole dans son secteur d’activité, surtout que Maurice est petite ? A Singapour, ils ont choisi de garder certaines activités économiques sous le contrôle de l’Etat ; le port,

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potentiel d’investissement sur ce continent ? L’Afrique, c’est le continent d’aujourd’hui, pas de demain. Le centre de gravité de l’activité économique avait bougé de l’Europe vers l’Asie. Or, la Chine s’est développée considérablement pendant ces trente dernières années, en misant sur une main-d’oeuvre bon marché. C’est fini. Les coûts augmentent en Chine. Elle a son propre marché intérieur. Donc, ceux qui sont en train de produire en Chine le font pour le marché domestique et non pour l’exportation. Ceux qui veulent opérer pour l’exportation ne peuvent plus le faire en Chine. Ils sont en train de délocaliser vers l’Afrique. Environ 70% de la population africaine est âgé de moins de 30 ans et n’ont pas d’emploi. Ce qui représente une main-d’oeuvre disponible et bon marché. Demain, toute industrie qui décide de s’implanter en Afrique peut facilement attirer des investisseurs. Je vois que la côte ouest de l’Afrique sera le manufacturing centre de l’Europe et de l’Amérique. Si Maurice ne se met pas dans cette course, nous resterons définitivement en arrière. Notre connaissance de l’Afrique est presque nulle. Nous avons une tendance à dire que l’Afrique ne nous intéresse pas. Le premier pays auquel nous devrions nous intéresser est Madagascar. Ce pays a des ressources et nous devrions avoir des vols matin-soir sur Madagascar, conclure des affaires pendant la journée et rentrer le soir. On devrait également encourager des sociétés étrangères à investir à Madagascar, mais implanter leur head office à Maurice. Puis, nous avons le Mozambique, la Tanzanie, le Kenya, soit la côte est, pour atteindre ensuite la côte ouest comme nous l’avons fait avec le Congo. Là encore, il y a le Ghana et les autres. Ce sont des pays d’avenir. L’Afrique me rappelle largement la Chine trente ans de cela. L’Afrique peut devenir comme la Chine. Il faut donc songer aux opportunités pour Maurice. Si nous pouvons devenir le centre des affaires vers l’Afrique, le centre de recherche, de formation et marketing de toute l’Afrique, ce sera un big achievement.


LES FONCTIONNAIRES LES MIEUX PAYÉS

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« Nous avons des fonctionnaires exceptionnels. Nous pouvons être fiers d’eux », se réjouissait, en avril 2007, le Premier ministre de la République de Singapour, Lee Hsien Loong. Réputé pour

sa main de fer, le chef du gouvernement de la cité-État cajole volontiers les agents publics. Recrutés parmi les meilleurs, très bien payés, les 74 000 fonctionnaires singapouriens

forment une véritable élite. En 2009, 1 million de candidats se sont pressés à l’examen pour devenir fonctionnaires, alors qu’il n’y avait que 15 000 postes à pourvoir.

LEE KUAN YEW EN 1992

« NOUS N’AVONS PAS DE REMÈDE MIRACLE À OFFRIR » La façon de faire du père-fondateur du Singapour moderne n’a jamais fait l’unanimité. Lee Kuan Yew ne laisse pourtant pas insensible. Maurice Lam le qualifie de « grand bonhomme » qui avait une vision pour son pays. L’ancien Premier ministre singapourien a effectué deux visites à Maurice, en 1979 et en 1992. L’essentiel de ses discours reste d’actualité | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

PERSONNALITÉ. Souvent qualifié de dictateur, Lee Kuan Yew n’a fait que ce qu’il jugeait être bon pour son pays

« UN GRAND bonhomme! » Maurice Lam, président du Board of Investment (BoI) dit ne porter aucun jugement sur Lee Kuan Yew, l’ancien Premier ministre de Singapour, et père-fondateur du pays. Seulement une appréciation. « Les gens peuvent le critiquer ou le qualifer de dictateur. Trouvez-moi quelqu’un qui a travaillé pour son pays comme il l’a fait. Quelqu’un qui a développé un pays from scratch pour en faire un modèle que tout le monde envie et veut copier. On peut ne pas agréer à ses façons de

faire, mais il avait un objectif en tête et il n’avait pas peur de prendre les décisions qu’il fallait. Pour moi, c’était la qualité de leadership de Lee Kuan Yew qui a fait de Singapour ce qu’il est aujourd’hui», soutient Maurice Lam. « Il a fait ce qu’il croyait être bon pour son pays, et ne s’est pas laissé influencer par l’opinion publique. Quand il constatait qu’il faisait une erreur, il le reconnaissait et n’hésitait pas à rectifier le tir », explique encore notre interlocuteur : « Si on pouvait développer une telle atti-

tude à Maurice…». Dictateur. C’est le mot qui vient à l’esprit quand on parle de Lee Kuan Yew. Pour Maurice Lam, la question est simple : Qu’est-ce qu’un dictateur ? « Nous devons garder le contexte à l’esprit quand nous analysons l’évolution et l’histoire d’un pays. Aujourd’hui, Singapour a évolué. Il a la même démocratie que nous. Si, à l’époque, Sir Seewoosagar Ramgoolam avait pris la même position que Lee Kuan Yew, le pays serait nettement différent aujourd’hui. La critique est

aisée, dit-on. Ce n’est que lorsque vous vous mettez à la place de l’autre que vous réalisez combien il est difficile de faire un choix et prendre une décision», plaide le président du BoI. DÉNOMINATEURS COMMUNS Maurice et Singapour ont ceci en commun, que ce sont deux anciennes colonies britanniques. Et les liens unissant les deux pays datent des années 70. Sir Seewoosagur Ramgoolam (SSR), fidèle à ses principes de toujours entretenir de bonnes

relations avec tous les chefs de gouvernement que la diplomatie internationale plaçait sur son chemin, avait invité Lee Kuan Yew à visiter le pays en 1979. Le 7 août de cette annéelà, John Malcolm Fraser, Premier ministre australien, et Lee Kuan Yew, Premier ministre singapourien, arrivent à Plaisance en compagnie de Sir Seewoosagur Ramgoolam à bord d’un Boeing 707 de l’Australian Royal Air Force, venant de Zambie. Les trois chefs de gouvernement venaient de par-


SIR ANEROOD JUGNAUTH AUSSI Avant Navin Ramgoolam, Sir Anerood Jugnauth, s’est aussi laissé séduire par le modèle singapourien. Accueillant le PM singapourien en 1992, alors qu’il dirige le gouvernement MMM-MSM, Sir Anerood Jug-

nauth voyait en Lee Kuan Yew un « homme miraculeux ». Il devait saluer le pragmatisme dont avait fait preuve le chef de gouvernement singapourien : « Singapore is a country that served as an example, as a

model of really intelligent pragmatism », un modèle « qui inspire mon gouvernement ». Lors de cette visite, Singapour Telecoms et Mauritius Telecom avaient signé un accord de partenariat.

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4E VILLE LA PLUS VISITÉE

MASTODONTE. Alors que Singapour est plus petit en superficie que Maurice, le pays se veut un champion de la croissance économique

ticiper à la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement du Commonwealth. Alors que John Malcolm Fraser ne passera que quelques heures à Maurice, Lee Kuan Yew y séjournera trois jours, accompagné d’une forte délégation, et de son épouse. Le Premier ministre et père-fondateur de Singapour fut accueilli avec tous les honneurs. Maurice, alors, faisait face aux mêmes problèmes inhérents aux pays nouvellement autonomes ; la pauvreté, le chômage, une économie fragilisée et l’instabilité politique. Des problèmes qu’avait aussi connu Singapour avant son développement et son succès économiques. Des dénominateurs communs qui feront les deux hommes s’apprécier et se rapprocher. ‘CONTAINER PORT’ DU MONDE Mais mêmes problèmes ne veut pas dire mêmes solutions. Face à la tentative, facile, de vouloir copier le modèle singapourien, Lee Kuan Yew avertissait, lors d’une deuxième visite, en 1992, alors que Sir Anerood Jugnauth est aux commandes : « Singapour n’a pas de recette de développement à exporter ». Pour le distingué visiteur, le modèle singapourien ne saurait être adopté intégrale-

Le pays a dû vivre selon ses moyens et accumuler des réserves pour l’avenir. Parallèlement, en vue d’assurer sa viabilité à long terme, des sommes massives furent investies dans des secteurs névralgiques comme l’éducation, le logement et les services de santé. Bien vite, le secteur manufacturier se développa et, dans les années ‘80, un autre secteur porteur – les services – émergeait. C’est ainsi que Singapour est aujourd’hui considéré comme le plus important container port du monde

ment par un autre pays. Toutefois, des pays pouvaient s’inspirer de certains aspects de son développement et les adapter à leurs particularités locales. Evoquant le parcours de son pays, Lee Kuan Yew devait rappeler qu’au départ, Singapour n’était qu’un centre administratif pour les colonies britanniques de la région. Son économie était essentiellement basée sur le commerce et des services de support militaire. Aussi, pour assurer sa viabilité à long terme, le pays se devait de convertir son économie. C’est ainsi que, dès le départ, l’idée fut lancée d’encourager l’arrivée d’investisseurs étrangers – des Etats-Unis, et d’Europe d’abord, et plus tard du Japon. Le système d’économie libérale intégré à l’économie internationale qu’avait adopté ce pays devait, ainsi, entraîner des troubles dès le début des années ‘60. Le pays a dû vivre selon ses moyens et accumuler des réserves pour l’avenir. Parallèlement, en vue d’assurer sa viabilité à long terme, des sommes massives furent investies dans des secteurs névralgiques comme l’éducation, le logement et les services de santé. Bien vite, le secteur manufacturier se développa et, dans les années ‘80, un autre secteur porteur – les services –

émergeait. C’est ainsi que Singapour est aujourd’hui considéré comme le plus important container port du monde. VISER L’EXCELLENCE Depuis les années 1980, Singapour est devenu une référence dans le secteur économique du monde entier, car il a su faire une utilisation judicieuse du peu de ressources qu’il avait tout en exploitant des opportunités pas encore explorées auparavant. Deuxième message fort de cette deuxième visite : «Il n’y a rien de pire que de se satisfaire de ce qu’on a réalisé». C’est-à-dire que l’économie mondiale est en constante évolution et il faut sans cesse s’adapter et ne jamais dormir sur ses lauriers et viser l’excellence. Relativisant le succès singapourien, le visiteur devait déclarer, qu’en dépit de ses nombreuses réalisations en 33 ans, Singapour était encore bien loin derrière le Japon, par exemple. Objectif, pragmatique, le conférencier devait reconnaître qu’il était déjà bien plus difficile, à cette époque, pour un pays de réaliser ce que Singapour aura réalisé dans son histoire. Car les contextes n’étaient pas les mêmes.

Suite à l’étude annuelle Global Destinations Cities, menée par Master Card, c’est sans grande surprise qu’une fois encore, et pour la quatrième année consécutive, que le magnifique archipel se place parmi les villes les plus visitées au monde puisqu’il se place au 4e rang, devant Hong-Kong et derrière Londres, Paris et Bangkok. Entre 2010 et 2011, les arrivées sur Singapour ont augmenté de 14,5 %, lui permettant de se maintenir dans un classement versatile bénéficiant d’un climat économique favorable et d’une stabilité politique forte. Réussissant son pari de devenir une destination phare d’Asie, Singapour se place aujourd’hui en deuxième position des villes les plus visitées du continent asiatique, attirant des pourvoyeurs touristiques tels que Jakarta (1,2 million), Manille (705 millions), et Hong-Kong (690 millions). En termes de dépenses touristiques, Singapour se place au 9e rang mondial, réussissant une hausse spectaculaire de 23,9 % entre 2010 et 2011 et des recettes qui atteignent 10,8 milliards de dollars. En surfant sur les secteurs du shopping, du divertissement et de la gastronomie, Singapour a compris la nécessité de s’adapter en permanence à une demande toujours plus diversifiée et toujours plus exigeante.

LA CROISSANCE RALENTIT La croissance économique de Singapour a fortement ralenti au deuxième trimestre, progressant de seulement 0,5 % sur un an contre 9,3 % au trimestre précédent, en raison d’un recul de la demande à l’international, a annoncé jeudi le gouvernement. La contraction de la production industrielle explique en grande partie cette faible croissance, bien inférieure aux attentes des analystes, qui escomptaient en moyenne +1,1 %. Sur un trimestre, le PIB a reculé de 7,8 % en rythme annuel par rapport aux trois premiers mois de l’année, où il avait bondi de 27,2 % selon des chiffres révisés, a précisé le ministère. Singapour, l’une des économies les plus florissantes d’Asie, avait bénéficié d’une croissance record en 2010 (+14,5 %) grâce à la forte reprise asiatique à la suite de la crise mondiale et à un bond du tourisme dopé par l’ouverture de deux casinos géants. Le gouvernement singapourien avait prévu en mai un taux de croissance entre 5 et 7 % en 2011 pour cette économie évaluée à 285 milliards de dollars singapouriens (environ 230 milliards USD).


THE COMMON MISUNDERSTANDING

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ACCORDING TO McKinsey, during the agricultural age, the economy was based on land, a truly physical and very tangible asset. The industrial age followed with a manufacturing-driven economy. Higher business performance was derived through the most effective use of factories and distribution networks. The knowledge age moved the basis of economic value to information assets through integrated communications and computer technology. Now the competitive battlefront is for the best people because they are the true creators of value. Skills shortage presents both socio-economic and cultural challenges, such as talent is a concern shared across borders. New workforce trends such as shifting demographics, global supply chains, the aging workforce and increasing global mobility, forward-looking organizations must rethink their approach to talent management to best harness talent. Some modern thinkers define Talent Management as ‘a conscious, deliberate approach undertaken to attract, develop and retain people with the aptitude and abilities to meet current and future organisational needs. Talent management involves individual and organisational development in response to a changing and complex operating environment. It includes the creation and maintenance of a supportive, people oriented organisation culture. THE DEMAND Conventional Human Resources techniques have shown serious limitations and the need to align people directly with corporate goals has forced HR to evolve from policy creation, cost reduction, process efficiency, and risk management to driving a new talent mindset in the organization. There also has been the evolution of difference between tactical HR and strategic talent management. Transactional HR activities are administrative overhead. Talent management is a continuous process that delivers the optimal workforce for your business. Talent management (TM)

Anecdotally, talent management is often defined as performance management, incentive compensation, or talent acquisition. Talent management is also often confused with leadership development. Although leadership development is a crucial function of

your organization, focusing on it exclusively is a legacy of last century. Whereas our modern service and knowledge economies in the talent age require a broad and holistic view. A high performance business depends on a wide range of talent.

TALENT ERA Today’s global economy, calls for continuous investment in human capital and in the new configuration, the role of Human Resource cadres has been redefined so as to promote a close knit collaboration with senior management to attract, hire, develop and retain talent. This new resource was underlined in a study by McKinsey in 1997, which described the new millennium as the Talent Age | RV brings together a number of important human resources (HR) and management initiatives all while responding to the challenging workforce issues confronting the current Human Resources such as : • Increasing competition for skilled workers. • Impending retirement. • Low levels of employee engagement. • Acknowledgement of the high cost of turnover. • Arduous demands of managing global workforces. • Importance of succession planning.

• Offshoring and outsourcing trends. HUNTING FOR TALENT In a competitive marketplace, talent management is a primary driver for organisational success. Offering enormous business value, talent management is complex and continually evolving. Influenced by external factors such as the economy, global expansion and mergers and acquisitions, critical success factors for effective talent management include alignment with strategic goals, active CEO participation and HR management. Over

time, common themes around talent management are emerging, such as the role of line leaders in the development of talent. An important step is to identify the staff or employees (people and positions) that are critical to the organisation. They do not necessarily have to be senior staff members. Many organisations have lost a lot of "organisational knowledge" in the downsizing exercises during the recent crisis. The impact of the loss was not immediately apparent. However, it did not take long for many companies to realise

their mistake when they did not have people with the knowledge and skills to either anticipate or solve problems that arose. The current discussions about skill shortages and the ageing population are also helping organisations to focus on the talent management issue. It may not be possible to simply go out and recruit new people to meet operational needs. Many leading companies have decided to develop their own people, rather than trying to hire fully skilled workers. By doing so, they will be positively positioned to suc-


GIRLS LOVE FICTION Studies carried out in the United States, Canada and Britain consistently find that women read more fiction than men.Their results suggest that men account for only about 20% of the fiction market. Could it be that fiction is a feminine thing? After all, women are said to be more in

ceed in a highly competitive marketplace. In addition, organizational culture, employee engagement and leadership development have a significant impact on talent retention. Taking these factors into consideration, an integrated approach to talent management offers a pathway toward sustaining outstanding business results. Organisations adopting a Talent Management approach focus on co-ordinating and integrating: • Recruitment - ensuring the right people are attracted to the organisation. • Retention - developing and implementing practices that reward and support employees. • Employee development ensuring continuous informal and formal learning and development. • Leadership and "high potential employee" development - specific development programs for existing and future leaders. • Performance management - specific processes that nurture and support performance, including feedback/measurement. • Workforce planning planning for business and general changes, including the older workforce and current/future skills shortages. • Culture - development of a positive, progressive and high performance "way of operating". THE DRIVERS To gain competitive advantage, the demand for human capital drives talent management. Talent management strategies focus on five primary areas: attracting, selecting, engaging, developing and retaining employees. Although pay and benefits initially attract employees, top-tier leadership organizations focus on retaining and developing talent. Workforce trends drive talent management strategies. Factors such as an increasingly global and virtual workforce, different generations working together, longer life expectancies and an empowered and autonomous workforce have forever changed the work-

place. Due to demographic changes, the workforce is also increasingly diverse - from age, gender and ethnicity to lifestyles, migration patterns and cultural norms. Talent management is also driven by the anticipated skills shortage in the coming years. While not all organizations, industries and professions will experience a lack of skills, organizations are already competing for talent. For example, customer service, health care, computer support and technology repair are areas where there is an anticipated acute talent shortage. Finally, key business strategies also drive talent management specially with the growing need for global technical expertise. Overall, the main recurring themes are CEO involvement, culture, management, processes and accountability. To be effective, the talent mindset must be embedded throughout the organization, starting with the CEO. Going beyond succession planning for top leadership positions, companies that value talent have a deep appreciation for the contribution of individuals at all levels, now and for the future. In essence, talent is the vehicle to move the organization where it wants to be. Supported by the CEO and the board of directors, talent management is headed by human resources, usually the head of the HR organisation (e.g., HR Director). While responsibility for talent management is shared throughout the organization - from the CEO to managers - the role of HR is to identify and deploy optimal strategies to engage employees by driving satisfaction, loyalty and retention. Commitment to talent management requires HR to be a strategic business partner. Moving talent management initiatives forward, however, requires organizational buy-in. That is, all levels of management must be on board with the importance of talent management strategies. When the board is involved, the value of talent management is apparent and has high visibility. Yet to be successful, the value must be understood throughout the organization.

tune with emotions than men. Psychologists claim that women are generally more empathetic than men, which might be one reason why works of fiction seem more appealing to them, as they require the reader to empathise with the characters.

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BACK TO READING According to an American writer Leo Babauta, there are a number of ways to cultivate reading habit. Here are a few: • Set times. You should have a few set times during every day when you’ll read for at least 5-10 minutes. For example, make it a habit to read during breakfast and lunch (and even dinner if you eat alone). And if you also read every time you’re sitting on the can, and when you go to bed, you now have four times a day when you read for 10 minutes each — or 40 minutes a day. • Always carry a book. Wherever you go, take a book with you. If there is a time when you have to wait (like at a doctor’s office), whip out your book and read. Great way to pass the time. • Make a list. Keep a list of all the great books you want to read. You can keep this in your journal, in a pocket notebook, on your personal home page, on your personal wiki, wherever. Be sure to add to it whenever you hear about a good book, online or in person. Keep a running list, and cross out the ones you read. • Find a quiet place. Find a place in your home where you can sit in a comfortable chair (don’t lay down unless you’re going to sleep) and curl up with a good book without interruptions. There should be no television or computer near the chair to minimize distractions, and no music or noisy family members/roommates. • Reduce television/Internet. If you really want to read more, try cutting back on TV or Internet consumption. This may be difficult for many people. Still, every minute you reduce of Internet/TV, you could use for reading. This could create hours of book reading time. • Read to your kid. If you have children, you must read to them. Creating the reading habit in your kids is the best way to ensure they’ll be readers when they grow up … and it will help them to be successful in life as well. Find some

• •

great children’s books, and read to them. At the same time, you’re developing the reading habit in yourself … and spending some quality time with your child as well. Keep a log. This log should have not only the title and author of the books you read, but the dates you start and finish them if possible. Even better, put a note next to each with your thoughts about the book. It is extremely satisfying to go back over the log after a couple of months to see all the great books you’ve read. Have a library day. Make it a weekly trip. Read fun and compelling books. Find books that really grip you and keep you going. Even if they aren’t literary masterpieces, they make you want to read — and that’s the goal here. After you have cultivated the reading habit, you can move on to more difficult stuff, but for now, go for the fun, gripping stuff. Make it pleasurable. Make your reading time your favorite time of day. Have some good tea or coffee while you read, or another kind of treat. Get into a comfortable chair with a good blanket. Read during sunrise or sunset, or at the beach.

• Set a high goal. Tell yourself that you want to read 50 books this year (or some other number like that). Then set about trying to accomplish it. Just be sure you’re still enjoying the reading though — don’t make it a rushed chore. • Have a reading hour or reading day. If you turn off the TV or Internet in the evening, you could have a set hour (perhaps just after dinner) when you and maybe all the members of your family read each night. Or you could do a reading day, when you (and again, your other family members if you can get them to join you) read for practically the whole day.


UN OISEAU POUR PÊCHER

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La pêche au cormoran est une méthode de pêche traditionnelle à travers laquelle les pêcheurs utilisent des cormorans dressés à pêcher en eau douce. La pêche au cormoran était pratiquée au Japon (depuis 1 300 ans)

et en Chine, et elle l’a été dans d’autres endroits. Alors que cette technique est toujours utilisée en Chine, elle a cessé d’être rentable au Japon et n’est plus qu’une attraction touristique. Pendant longtemps, la

pêche aux cormorans a été une activité importante au Japon, comme le souligne les nombreuses allusions dans les idéogrammes des noms de familles et dans certaines expressions.

Il n’est un secret pour personne que les ressources halieutiques du pays tendent à s’amenuiser depuis quelques années. La surexploitation du lagon a contribué à une réduction de nos ressources maritimes, si bien que la pêche artisanale n’est plus qu’une activité sporadique. Le ‘seafood hub’ a apporté une goutte d’espoir, mais nos réserves en poissons demeurent encore inaccessibles au simple pêcheur à la ligne, qui fait là les frais d’une industrialisation de ce métier | DOSSIER RÉALISÉ PAR ROY NEERAYE

AGRO-ALIMENTAIRE

LA PÊCHE PERD DE SON MORDANT IL FUT un temps où chaque parcelle de nos lagons recelait d’innombrables réserves de poissons en tous genres. Mais, l’activité économique de la pêche artisanale n’ayant jamais vraiment fait ses preuves, le gouvernement, dans les années 80, dans le but de relancer une industrie défaillante, fait appel aux exploitants étrangers, Japonais pour la plupart, afin de tirer profit nos ressources maritimes. La suite s’annoncera moins prometteuse avec plusieurs zones maritimes victimes de surpêche et la disparition de certaines espèces jadis disponibles en grande quantité. La pêche aujourd’hui, de l’avis d’un vieux loup de mer, est plus une réminiscence d’une activité

économique qu’autre chose. Elias, bientôt 70 ans, a connu l’époque où, adolescent accompagnant son père en mer, « il suffisait de passer un sac en ‘goni’ (NdlR : toile de jute) pour prendre du poisson ». De nos jours, alors que ses fils ont complètement abandonné la mer pour des métiers plus sûrs, il s’en va en mer plus par nostalgie que par un réel besoin de ramener de quoi manger à la maison. La pêche, autrefois, nourrissait son homme, littéralement comme au figuré. Un pêcheur, nous conte le vieil homme qui habite Baie-duTombeau, rentrait toujours avec une prise suffisante pour pouvoir gagner sa vie et pour quelques fritures qui accompagnaient le grog quotidien. « Astère, parfois passe enn la journée

Le gouvernement, dans les années 80, dans le but de relancer une industrie défaillante, fait appel aux exploitants étrangers, Japonais pour la plupart, afin de tirer profit de nos ressources maritimes. La suite s’annoncera moins prometteuse avec plusieurs zones maritimes victimes de surpêche et la disparition de certaines espèces jadis disponibles en grande quantité

lamer, mais gagne zis trois quatre posson. Pas assez poufamekzenfanmem », dit-il, souriant malgré tout. RUDE CONCURRENCE Difficile de pointer du doigt un seul responsable de cette situation cependant. Elias ne veut se risquer à critiquer qui que ce soit, bien qu’il reconnaisse le peu d’effort des autorités pour redonner son lustre d’antan à la pêche artisanale. D’autres phénomènes, dit-il, sont venus perturber le lagon, ce qui explique la disparition des poissons « dan bor lamer ». Sans compter l’absence d’intérêt des jeunes pour un métier qui demande une certaine rigueur couplée à une discipline de fer. Les pêcheurs aujourd’hui tentent


LES APPARENCES SONT TROMPEUSES La scène s’est passée en Suisse le mois dernier. Un silure, poisson d’eau douce, a confondu une baigneuse avec une proie. Introduit illégalement sur le territoire suisse, le silure, un poisson carnivore, se nourrit essentiellement d’autres poissons. Selon des experts, la

baigneuse a peut-être provoqué un bruit qui a incité le poisson à la prendre pour une proie. Au final, la baigneuse s’en est sortie avec une belle marque rouge d’une vingtaine de centimètres de diamètre sur le ventre laissée par ce prédateur qui n’inspire pas confiance (voir photo).

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La menace qui vient de la mer

CONCURRENCE. Face à ces sociétés qui disposent de chalutiers équipés pour la pêche hauturière, les pêcheurs à la ligne sont impuissants

de survivre tant bien que mal. Les difficultés s’annoncent nombreuses et pas toujours évidentes à surmonter avec le peu de moyens dont disposent ceux qui sont restés des années durant fidèles à la pêche artisanale. La création par les autorités de certains organismes pour chapeauter l’industrie de la pêche n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, disent ceux qui font difficilement face à la concurrence venant de ces sociétés qui disposent de chalutiers équipés pour la pêche hauturière et qui peuvent s’aventurer dans des eaux qui restent inaccessibles au pêcheur à la ligne et sa petite pirogue. UN VAGUE SOUVENIR La pêche illégale est une autre contrainte pour cette industrie qui peine déjà à maintenir la tête hors de l’eau. Les autorités, en sus d’une législation adoptée en 2007, ont préparé un plan national pour venir à bout de ce qui est devenu un véritable fléau pour le secteur de la pêche local. L’un des gros enjeux de la pêche illégale est la gestion des réserves en poissons, et surtout, les soucis de préservation des espèces que cette pratique engendre. Dans ce plan national, les autorités soulignent les conséquences économiques, environnementales et même sociales, la pêche illégale annonçant inéluctablement la mort de la pêche artisanale. Le plan fait également mention de l’utilisation de technologies de géolocalisation pour

La pêche, autrefois, nourrissait son homme, littéralement comme au figuré. Un pêcheur, nous conte le vieil homme qui habite Baie-du-Tombeau, rentrait toujours avec une prise suffisante pour pouvoir gagner sa vie et pour quelques fritures qui accompagnaient le grog quotidien repérer les bateaux qui s’adonneraient à la pêche illégale dans nos eaux. Pour les pêcheurs rompus aux traditions toutefois, l’affaire s’est nettement corsée ces dernières années. Dans un souci de préserver l’environnement, les autorités ont mis en place des stratégies visant à protéger l’écosystème marin et la biodiversité de nos lagons. Une fois de plus, c’est le petit pêcheur qui en a fait les frais. De nos jours, les pêcheurs rentrent souvent bredouilles. Avec l’explosion des produits surgelés, c’est une autre concurrence, plus rude, qui s’est abattue sur eux. Les pêcheurs, dans de très nombreux cas, se contentent d’un petit poisson qui suffit à peine pour les nourrir, eux et leur famille. Et, comme le dit Elias, ce n’est pas la peine d’attendre des jours meilleurs, les beaux jours de la pêche ne sont qu’un vague souvenir dans la mémoire des anciens.

SI LE poisson entre dans la composition de plusieurs plats typiquement mauriciens, voire dans la cuisine un peu plus exotique, il faut savoir que certaines espèces de poisson sont toxiques. Le ministère de la Pêche a établi une liste de ces poissons toxiques dont les noms feront sans doute sourire certains. La presse se fait parfois l’écho de cas d’intoxication alimentaire survenus après la consommation de poisson. Si divers mythes entourent aujourd’hui encore certains poissons, certains les jugeant toxiques alors que d’autres affirment à qui veut l’entendre qu’ils en mangent habituellement, certains produits de la mer peuvent effectivement provoquer une intoxication. En haut de la liste préparée par les autorités, on retrouve le croissant à queue jaune, un poisson qui ressemble à s’y méprendre au « vieille ». Généralement long de moins d’un mètre, le croissant à queue jaune est pourtant réputé chez les pêcheurs comme un des poissons ayant la chair la plus délicate. Mais, le croissant pouvant causer la ciguatera, il est interdit à la vente dans le pays. Comme le croissant jaune, de nombreux autres produits marins sont également responsables de la ciguatera. Ainsi, le barracuda, communément appelé chez nous ‘tazarlichien’, est une autre espèce interdite à la vente car pouvant causer la ciguatera, dont les symptômes les plus courants sont le mal de tête, le vomissement et la diarrhée. Sur une vingtaine de poissons répertoriés par les autorités, au moins une douzaine peuvent causer la ciguatera, nom donné à cette forme d’intoxication par un zoologiste cubain du XIXe, Felipe Poey, qui s’est longuement intéressé au monde marin, à ses merveilles et à ses dangers. Parmi les autres poissons communs dont la consommation est interdite, on retrouve le ‘coffre’, ainsi appelé en raison de sa forme, et le ‘boule tangue’, qui se distingue par son apparence de porc-épic marin et qui présente la singularité de se boursoufler s’il se sent en danger. La ‘carangue’, poisson très recherché par les adeptes de la pêche à la traîne, se caractérise aussi par les risques de ciguatera qu’elle présente. C’est pourtant un poisson très apprécié des gourmets et qui était

LISTE DES POISSONS TOXIQUES ❚ Yellow-tailed Croissant, communément appelé croissant à queue jaune ❚ Sinsillac, aussi appelé ‘vieille babonne’ ❚ Carangue (toutes espèces confondues) ❚ Vieille Loutre ❚ Vara-vara ❚ Giblot ❚ Crabe noir, aussi appelé vieille cuisinier ❚ Cheval de bois ❚ Chemise ❚ Grosse sardine ❚ Bambara (ou vieille plate) ❚ Crabe onze taches ❚ Bénitier ❚ Oursin ❚ Tortue karet (tortue imbriquée) ❚ Laffe ❚ Boule tangue ❚ Remora (poisson pilote) ❚ Coffre ❚ Barracuda, communément appelé ‘tazar lichien’ ❚ Bourgeois

disponible à la vente jusque vers la fin des années 1990. ESPÈCES MENACÉES Sur la liste disponible auprès du ministère de la Pêche, un animal assez curieux, la ‘tortue karet’, appelée tortue imbriquée, trouve également sa place en raison de cas de contamination recensés de temps à autre. Mais, il faut aussi savoir que cet ani-mal marin est en danger de disparition, de par une pêche illégale très répandue dans les régions où il croît. L’Union internationale pour la conversation de la nature le classe d’ailleurs parmi les espèces menacées de la planète. Un crabe, appelé ici le ‘crabe onze taches’ et les oursins se retrouvent aussi sur la liste des animaux marins dont la chair peut présenter une forte concentration des toxines responsables de la ciguatera. S’il est vrai que les amateurs de poissons et autres produits marins sont nombreux, il convient de bien savoir ce qu’on a dans son assiette, au risque de regretter éternellement un plat à base de poisson, comme le personnage de ‘The Day of the Croissant’, conte qui paraît dans la collection ‘Tales from Mauritius’ de Ramesh Ramdoyal.


PÊCHE DURABLE : L’EXEMPLE QUI VIENT DU SÉNÉGAL

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Un projet récemment dévoilé au Sénégal préconise un modèle de gestion concertée pour une pêche durable, en vue de faire face à la crise que traverse le secteur dans ce pays, et promouvoir une gestion durable des ressources halieu-

tiques. Ce nouveau modèle pour une pêche durable au Sénégal sera présenté et validé au cours d’un atelier, aux principaux acteurs de la pêche comme les organisations professionnelles des pêcheurs, les structures gouvernemen-

tales, les ONG nationales et internationales et les bailleurs de fonds. Ce modèle permettra à la pêche de jouer pleinement et de façon durable son rôle socio-économique au Sénégal, tout en préservant l’environnement marin.

LA PÊCHE « VERTE » Alors qu’il est beaucoup question de développement durable, la pêche est l’une des industries incriminées dans la destruction de la biodiversité marine locale et dans le déséquilibre de notre écosystème. Les solutions existent, mais encore faut-il pouvoir les adapter au contexte mauricien DEPUIS QUELQUES années, les scientifiques tirent la sonnette d’alarme. La surpêche dans plusieurs régions du monde a entraîné la disparition de plusieurs espèces de poissons, mettant en péril des écosystèmes souvent fragiles. L’île Maurice n’a pas été épargnée et, des animaux marins qui arpentaient autrefois nos lagons, il ne reste plus que quelques spécimens aujourd’hui trop rares pour qu’on en fasse grand cas. Les réglementations sont venues freiner certaines pratiques néfastes à l’écosystème marin mais n’ont pu venir à bout de ce qu’il convient d’appeler la chasse de certaines espèces. Sont principalement concernés des cétacés et autres espèces qu’on ne retrouve pas forcément dans les eaux mauriciennes. Mais cellesci ont aussi connu leur lot de surpêche, au point que certains poissons autrefois facilement disponibles sur le marché local sont aujourd’hui introuvables. DIFFICILE DE CHANGER LES HABITUDES Concilier industrie et préservation de l’environnement n’est, certes, pas chose facile. Car, pour arriver à cet équilibre entre la pêche, qui nourrit encore de nombreuses familles mauriciennes, et écologie, c’est tout une stratégie qu’il faut mettre en place. Et, malgré la bonne volonté affichée de part et d’autres, il est cependant difficile de changer les habitudes de certains. Longtemps, la pêche à la dynamite a été pratiquée par des pêcheurs artisanaux. Leur but était simple : obtenir le maximum de poissons pour couvrir à la fois la vente et pour leurs propres besoins. Mais, cette pratique, illégale, a aussi détruit une bonne partie de la flore marine dans plusieurs régions du pays. Leur habitat naturel détruit, de nombreuses espèces de poisson ont dû migrer hors lagon où elles sont tombées victimes de prédateurs plus féroces. La pêche sous-marine est une autre pratique interdite qui a sensiblement endommagé l’écosystème marin. Si les poissons se font rares dans nos lagons, c’est en grande partie à cause de ces pratiques qui sont à l’opposé de tout modèle de développement durable. Pour initier les pêcheurs aux pratiques plus respectueuses de l’environnement, le gouvernement a mis sur pied un Fisheries Training and Extension Centre (FiTEC). Le FiTEC, qui est entré en opération en 2004, en sus de proposer une formation classique aux pêcheurs, met aussi l’accent sur l’utilisation de nouvelles techniques plus écologiques et de technologies qui permettent de réduire

SUREXPLOITATION. Pour diminuer l’impact de la surpêche sur l’écosystème marin, des méthodes ‘durables’ sont privilégiées

sensiblement l’impact de la pêche sur les réserves en poisson, mais aussi sur l’environnement marin. Des ateliers de travail sur la biodiversité ont aussi été organisés à l’intention des pêcheurs dans le but de mieux les sensibiliser au respect de l’écosystème marin du pays. De plus, certaines zones sont interdites d’accès aux pêcheurs vu qu’elles renferment des écosystèmes avec une riche biodiversité souvent uniques dans cette partie du monde. Ces fameux parcs marins peuvent, à terme, permettre un repeuplement de nos lagons et ainsi maintenir l’équilibre naturel primordial à la survie de plusieurs espèces d’animaux marins. PRÉSERVATION DES ESPÈCES L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a adopté le 31 octobre 1995 le Code de conduite pour une pêche responsable « en vue d’assurer effectivement la conservation, la gestion et le développe-

ment des ressources bio-aquatiques, dans le respect des écosystèmes et de la biodiversité. » Maurice est signataire de ce code de conduite et d’autres conventions internationales sur la préservation des espèces menacées. A ce titre, Maurice pourrait bien tirer des leçons de ce qui se fait à Rodrigues, où la pêche est demeurée artisanale bien que représentant une grosse part du Produit intérieur brut de l’île. Ainsi, cette activité professionnelle s’y déroule sans affecter l’écosystème marin et sans mettre en péril les ressources du lagon. Dans d’autres parties du globe, certaines formes de pêche ont été interdites vu leur lourd impact environnemental. D’autres initiatives concernent aussi la protection des espèces et certains poissons ont été tout bonnement interdits à la pêche.La liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature comprend plusieurs espèces marines, dont certaines sont en danger d’extinction.

LE THON ROUGE DU SUD VICTIME DE LA SURPÊCHE Le thon rouge du Sud est classé parmi les espèces marines en danger critique d’extinction. Une situation qui résulte de la surpêche de ce poisson, dont la chair est autant appréciée à Maurice que dans d’autres parties du monde. Ce poisson a été pour l’essentiel victime d’une surexploitation dans l’océan Indien, son habitat naturel, des bateaux de pêche japonais et australiens. Depuis les années 1950, les populations totales de thon rouge du Sud ont baissé de plus de 90 %. Le thon rouge de l’Atlantique, également victime de surexploitation, a même poussé la Commission européenne à demander, en 2009, une interdiction mondiale de son commerce. Mais, la proposition européenne allait être rejetée en mars 2010 lors de la réunion de la Convention sur le commerce, à Doha.


FERME D’ÉLEVAGE POUR CONCOMBRES DE MER Les barachois de Poudre-d’Or devraient abriter, d’ici à la fin de l’année, une ferme d’élevage de concombres de mer (holothuries). Une initiative du Fishermen Investment Trust, ce projet devrait se faire

dans les deux barachois de ce village du nord du pays. Il s’agit du premier projet de ce genre. L’idée derrière la création de cette ferme d’élevage est d’avoir des holothuries en quantité suffisante pour

être libérées dans nos lagons et ainsi rétablir l’équilibre marin. Quelque 4 000 pêcheurs seront appelés à aider à la mise en lagon des concombres de mer après leur élevage en ferme.

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INTÉGRER LA PÊCHE AU DÉVELOPPEMENT DU PAYS Longtemps, la pêche est restée une activité peu lucrative pour ceux qui la pratiquent. Afin de donner de l’entrain à ce secteur que les jeunes répugnent de plus en plus, le gouvernement a mis sur pied divers organismes pour aider les pêcheurs et leurs familles à améliorer leurs conditions de vie LONGTEMPS, LA pêche est restée une activité peu lucrative pour ceux qui la pratiquent. Afin de donner de l’entrain à ce secteur que les jeunes répugnent de plus en plus, le gouvernement a mis sur pied divers organismes pour aider les pêcheurs et leurs familles à améliorer leurs conditions de vie Le Fishermen WelfareFund (FWF) a été mis sur pied suivant la promulgation de la loi idoine en 2000. Opérant sous la coupole du ministère de la Pêche, le FWF a pour mission d’offrir divers services à la communauté des pêcheurs. D’autant que ce secteur a longtemps été caractérisé par une absence de statut pour ceux qui exercent les métiers de la pêche. AIDE FINANCIÈRE Le FWF répond aux attentes des pêcheurs de diverses manières. A commencer par les plans d’aide financière aux pêcheurs enregistrés du pays. Mais sa vocation n’est pas exclusivement mercantile ; le FWFtient surtout à assurer le bien-être des pêcheurs du pays. L’organisme offre ainsi des bourses et diverses allocations, dont une compensation en espèces pour les pêcheurs ne pouvant travailler pour cause de maladie. En cas de décès en mer d’un pêcheur, le FWF propose un plan afin de venir en aide à la famille ainsi affectée. Si le décès est survenu après un accident en mer, le FWF peut proposer à la famille du disparu une somme pouvant aller jusqu’à Rs 200 000. Cette rétribution se fait cependant après considération, au cas par cas, par le ministère. Les enfants des pêcheurs bénéficient aussi de bourses offertes par le FWF. Au total, ce sont 107 bourses qui sont offertes et qui s’adressent aux enfants inscrits au secondaire ou à l’université. Elles concernent

DES QUALITÉS INDÉNIABLES

BIEN-ÊTRE. Les pêcheurs bénéficient aujourd’hui de divers plans d’aide proposés par le gouvernement

Les enfants des pêcheurs bénéficient aussi de bourses offertes par le FWF. Au total, ce sont 107 bourses qui sont offertes et qui s’adressent aux enfants inscrits au secondaire ou à l’université. Elles concernent également les enfants de pêcheurs inscrits dans un centre de formation. L’attribution des bourses concerne autant les Rodriguais et les pêcheurs travaillant sur les bancs de pêche (Nazareth, Saya de Malha et l’archipel des Chagos) que les Mauriciens

également les enfants de pêcheurs inscrits dans un centre de formation. L’attribution des bourses concerne autant les Rodriguais et les pêcheurs travaillant sur les bancs de pêche (Nazareth, Saya de Malha et l’archipel des Chagos) que les Mauriciens. Les pêcheurs travaillant sur les bancs bénéficient en outre, pour les mois de juin, juillet et août, d’une allocation appelée ‘winterallowance’. Le FWF ainsi que les opérateurs de chalutiers contribuent à un fonds spécial qui est ensuite distribué, sous la forme de trois mensualités égales, aux pêcheurs concernés. INVESTISSEMENTS Le FWF est géré par un conseil d’administration sur lequel siègent, outre le président, des représentants de divers ministères ainsi que quatre pêcheurs, deux de Maurice, un de Rodrigues et un dernier représentant les pêcheurs travail-

lant sur les bancs de pêche. Le Fisherment Investment Trust (FIT) est un autre organisme mis sur pied pour veiller aux intérêts de la communauté des pêcheurs du pays. Ses objectifs sont d’investir dans la pêche, l’aquaculture et d’autres activités liées. Le FIT dispose d’un capital de Rs 65 millions auquel le gouvernement participe à hauteur de Rs 15 millions. Comme dans le cas du FWF, le FIT est géré par un conseil d’administration au sein duquel siègent différents représentants du gouvernement, ainsi que trois pêcheurs, deux de Maurice et un de Rodrigues. La création du Fisherment Investment Trust remonte à 2006. En effet, l’institution est née dans le sillage de l’adoption par le Parlement mauricien de la Fishermen Investment Trust Act de 2006. A l’époque, le secteur de la pêche employait quelque 12 000 personnes et contribuait environ Rs 5 milliards à l’économie du pays.

Le secteur de la transformation des produits de la mer a bénéficié d’un coup de pouce du gouvernement avec le projet ‘Seafood Hub’. Aujourd’hui, on compte une dizaine de compagnies opérant dans ce secteur, présenté comme le principal pôle industriel de transformation des produits de la mer dans l’océan Indien. Plusieurs sociétés engagées dans diverses activités liées à la pêche sont regroupées sous l’appellation ‘seafood hub’ et le gouvernement a clairement signifié son intention d’en faire un moteur de la croissance économique. Plusieurs partenaires étrangers sont associés à la dizaine de compagnies opérant sous la coupole de ‘Seafoodhub Mauritius’. Au total, ce secteur emploie quelque 5 000 personnes, les plus gros employeurs étant Thon des Mascareignes et Princes Tuna (Mauritius) Ltd. Les investissements des différentes sociétés que regroupe le ‘seafood hub’ ont, à ce jour, largement dépassé les 2,5 milliards de roupies. Plusieurs entreprises du ‘seafood hub’ ont déjà signé des accords avec des acheteurs étrangers pour écouler leurs produits. Ces entreprises ont été de ce fait appelées à mettre en place des normes de production qui respectent les critères imposés par les acheteurs européens, notamment, en termes d’hygiène et de qualité du produit fini.


LA FEMME DERRIÈRE LE SUCCÈS

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« Passion, créativité et recherche de la perfection ! » C’est ce que répond, sans hésitation, Anne-Christine LévigneFletcher, lorsqu’on lui demande quelles sont les valeurs qui guident sa démarche. Née à Carthage, elle a hérité

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de son père la passion des voyages. Archéologie, artisanat, bijouterie, travail des matières… Anne-Christine LévigneFletcher est une touche-à-tout. Après des études en sciences politiques, elle lance, alors qu’elle n’a que 22 ans, Mis-

HÉMISPHÈRE SUD

Le luxe mauricien s’affiche à Paris Pour ceux qui ont misé sur le haut de gamme, la crise, c’est pour les autres. Hémisphère Sud, entreprise mauricienne engagée dans la création de produits de maroquinerie de luxe, va bien. Si tant qu’elle a lancé sa nouvelle collection dans la capitale française | DB MESDAMES, DÉSORMAIS vous pourrez vous vanter d’avoir le même sac que Carla Sarkozy ou Sophie Marceau. Hémisphère Sud, marque mauricienne, a maintenant sa propre boutique à Paris. Après 24 ans, Anne-Christine LévigneFletcher, directrice de la compagnie, a enfin pu réaliser le rêve d’emmener le savoir-faire mauricien en matière de maroquinerie dans la capitale internationale de la mode. Une évolution logique, puisque comme le précise Roxsane Labutte, la responsable de communication, depuis ces trois dernières années, la marque était connue en Europe, notamment en Angleterre, ainsi qu’à l’île de La Réunion,

grâce aux touristes de passage chez nous et qui étaient conquis par les produits haut de gamme de la marque. Hémisphère Sud voit le jour en 1987, à Plaine-Lauzun, grâce au savoir-faire d’AnneChristine Lévigne-Fletcher. Très vite, des marques internationales lui font confiance. Mais son ambition est de créer ses propres modèles en revenant aux fondamentaux de la maroquinerie haut de gamme, c’est-à-dire des créations originales et qui sachent combiner style, originalité, fonctionnalité, ingéniosité et solidité, des séries limitées pour chaque modèle et l’art du faitmain. Petit à petit, elle réussit son

pari en proposant des produits de luxe allant des articles de bureau aux petites maroquineries en passant par les accessoires de voyage. En 2009, les efforts d’Anne-Christine Lévigne-Fletcher commencent à vraiment porter leurs fruits lorsqu’Hémisphère Sud fait son entrée au Salon Premier Classe. « C’est un événement international très restrictif. Si nous avons pu y participer, c’est que nous avions fait nos preuves », affirme Roxsane Labutte. UNE PANOPLIE DE MODÈLES Lors de ce Salon, le personnel d’Hémisphère Sud rencontre la propriétaire de Nadine Gallery. Celle-ci, intéressé surtout par la petite maro-

tra, une marque d’accessoires de luxe spécialisée dans le bagage pour hommes d’affaires. Celle-ci connaît vite un succès mondial. En 1983, elle pose ses valises à Maurice, et crée, quatre ans plus tard, Hémisphère Sud.


NADINE GALLERY, PLACE À L’EXPRESSION ARTISTIQUE Hémisphère Sud met en vente ses produits à la Nadine Gallery, située à deux pas de la Place Vendôme et du Jardin des Tuileries, à Paris, depuis avril 2011. Les artistes de toutes expressions peuvent y faire connaître des œuvres

inédites qui allient savoir-faire traditionnel et création contemporaine. Ainsi, chaque mois, des peintres, des sculpteurs, des photographes, des artisans, mais aussi des écrivains et des musiciens viennent animer cet espace

unique à Paris. Désormais, les visiteurs pourront découvrir le savoirfaire mauricien dans le domaine de la maroquinerie, puisqu’Hémisphère Sud a créé une collection taillée sur mesure pour la galerie.

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Les compagnies recherchent des objets de qualité pour remettre à leurs clients et elles savent que chez nous, elles ne seront pas déçues quinerie taillée sur mesure, propose alors de vendre les produits de la marque dans cette galerie parisienne. La collection Eté/Hiver 2011-2012 d’Hémisphère Sud y a d’ailleurs été présentée. Cette collection est composée des lignes Fun Pops, Petite Maroquinerie et Pochette du soir et Emergency. « Les ‘Fun Pops’ volent la vedette en Europe. Nous avons eu une grande couverture médiatique », souligne la responsable de communication du groupe. Celle-ci explique le choix des modèles par le fait que les femmes sont connues pour leur passion pour les animaux. Ainsi, elles peuvent choisir entre le modèle Clin d’œil câlin, un généreux ‘shopping bag’ sur lequel apparaît le minois d’un chiot ou le modèle Jaws, sac fabriqué dans du cuir souple italien, et qui leur permettra de se balader avec un bébé requin sous le bras ! La particularité des sacs de la collection Fun Pops, ce sont les deux encoches qui vous permettent d’y ranger vos cartes SIM. Pour vous offrir l’un de ces modèles, il faudra compter entre Rs 7 000 et Rs 18 000. Si vous préférez la gamme Emergency, vous aurez droit à toute une panoplie de modèles ayant pour point commun qu’un petit gris-gris y est accroché. A l’intérieur se trouve un morceau de papier où on peut inscrire son nom, son adresse, et son groupe sanguin, juste au cas où…

FINESSE ET SOLIDITÉ... Le modèle Glam fait actuellement un tabac en Europe. Son aménagement intérieur est plus que pratique. Les femmes y trouveront en effet un espace pour conserver leur maquillage, leur portable ou encore leurs clés. De plus, il peut faire office de sac de voyages. Il est en vente à Maurice au prix de Rs 22 000, ce qui en fait le modèle le plus cher de la gamme Emergency. Dans la même ligne, vous trouverez cependant votre bonheur à partir de Rs 8 000. Quant aux modèles de la ligne Petite Maroquinerie et Pochette du soir, elles comprennent, entre autres, des portefeuilles tout en un à fermeture zippée...

Toute la collection Eté/Hiver 2011-2012 est disponible, à Maurice, dans les magasins Hémisphère Sud de Caudan et de Grand-Baie. Parlant de cette nouvelle collection, Roxsane Labutte affirme qu’elle vient témoigner, plus que jamais, de l’exigence de qualité qui anime en permanence Hémisphère Sud. Elle prend pour exemple la finition des produits : « Pour chacune de nos créations, la finesse des finitions est poussée à son paroxysme. Chaque pièce est soumise en la matière à plusieurs contrôles rigoureux successifs autour des standards qualitatifs de finesse et de solidité ». ... MAIS AUSSI ORIGINALITÉ Selon elle, l’autre force d’Hémisphère Sud, c’est l’originalité : « Pour chacune des créations s’ajoute l’exigence du confort et de la fonctionnalité. Par exemple, les aménagements demandent beaucoup de réflexion. Nos créateurs prennent en compte l’évolution permanente, les exigences et la réalité de la vie moderne ». Messieurs rassurez-vous ! Les créateurs d’Hémisphère Sud ne vous ont pas oubliés. Dans leur nouvelle collection, ils vous proposent la grande sacoche souple et légère, baptisé Josef. Idéal pour porter son ordinateur portable, il est à la fois élégant et léger et se porte en ‘cross-body’. Ou alors vous pouvez choisir Joe, une grande sacoche qui peut contenir dossiers, accessoires et tablettes informatiques. Mais si vous cherchez une petite sacoche de week-end, Bob sera parfait. Avec ses multiples poches et pochettes, le rangement de vos feuilles de papier ou de vos accessoires personnels ne sera plus un casse-tête. Hémisphère Sud, ce sont aussi des chapeaux, des sacs de plage, des étuis à lunettes, des protège-passeports ou encore des porte-clefs… Le point commun de toute cette panoplie de produits, reste leur caractère haut de gamme. « Le luxe est une garantie de survie. La clientèle est assurée car elle a des sous pour se payer du luxe, peu importe la situation économique. D’ailleurs, malgré la crise, notre affaire continue de bien tourner.

Le client est prêt à payer cher pour le haut de gamme. Nous avons d’ailleurs des clients qui nous sont très fidèles », affirme Roxsane Labutte. Hémisphère Sud propose aussi un service destiné aux entreprises mauriciennes, surtout à l’approche des fêtes de fin d’année. « Les compagnies recherchent des objets de qualité pour remettre à leurs clients et elles savent que chez nous, elles ne seront pas déçues », ajoute la responsable de communication. CARLA FAIT UN TABAC Roxsane Labutte a aussi une bonne nouvelle pour ceux qui aiment le haut de gamme et veulent faire de bonnes affaires. En ce moment, Hémisphère Sud brade tous ses produits, sauf ceux faisant partie de la nouvelle collection. Ainsi, si vous vous rendez dans un des quatre boutiques situées à travers l’île, vous aurez la chance de bénéficier de rabais allant jusqu’à 40%. Vous y trouverez ainsi un porte-chéquier pliable aux alentours de Rs 900, un porte-monnaie Lady Universel à Rs 2 500, une ceinture réversible à Rs 1 320, ou en-

core le bagage Alibaba, à Rs 2 200. Il y a finalement l’incontournable sac Carla, qui a été conçu en hommage à la première dame de France et qui continue à faire un tabac. Alors, si vous n’avez pas encore votre Carla, sachez que son prix a connu une baisse impressionnante, passant de Rs 25 000 à Rs 10 000. Et pour les détenteurs de cartes VIP, une belle surprise vous attend. Toujours dans le but de plaire à sa clientèle et de mieux répondre à ses demandes, Hémisphère Sud proposera bientôt une boutique en ligne. Si vous aimez le haut de gamme, cette nouvelle, ne pourra que vous ravir.

Le modèle Glam fait actuellement un tabac en Europe. Son aménagement intérieur est plus que pratique. Les femmes y trouveront en effet un espace pour conserver leur maquillage, leur portable ou encore leurs clés. De plus, il peut faire office de sac de voyages. Il est en vente à Maurice au prix de Rs 22 000


LA PRÉSENCE PORTUGAISE

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PLEIN RÉGIME MERCREDI 27 JUILLET 2011

L’Angola est le deuxième pays lusophone (locuteurs portugais) par son étendue (après le Brésil) et le troisième par sa population (après le Brésil et le Mozambique). Le pays occupe un territoire assurant la transition entre l’Afrique francophone au nord et l’Afrique anglophone au sud. L’Angola

fait partie des cinq pays d’Afrique utilisant le portugais comme langue officielle, ce qui correspond, en ce cas, à une langue seconde pour les habitants de ces pays : la Guinée-Bissau, le Mozambique, les îles du Cap-Vert et les îles de São-Tomé et Principe.

ANGOLA

L’ETOILE MONTANTE DE L’AFRIQUE Discrètement, l’Angola est en train d’émerger comme l’une des principales puissances africaines. De Pékin à Lomé en passant par Washington, Brazzaville ou Cotonou, les pays, grands ou petits, riches ou pauvres, veulent tous tisser de bonnes relations économiques avec ce pays de 1 246 700 km2 et de 13 millions d’habitants | RV FICHE SIGNALÉTIQUE NOM OFFICIEL : République d’Angola SUPERFICIE : 1 246 700 km CAPITALE : Luanda VILLES PRINCIPALES : Luanda, Huambo, Benguela, Lobito, Namibe, Lubango, Cabinda, Malange LANGUE OFFICIELLE : Le portugais MONNAIE : Kwanza (1 euro = 655,96 XAF) FÊTE NATIONALE : 11 novembre DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES POPULATION : 18,9 millions (dont 28% à Luanda) (INED, 2009) PEUPLES : Bantous: Ovimbundu 37%, Kimbundu 24%, Bakongo 13,2%, Lunda-Tchokwe : 5,4%, Nyaneka-Humbé : 5,4%, Ngangela 5%, Ovambo : 2,4%, Herero. Métis : environ 2%. ESPÉRANCE DE VIE : 48,1 ans (INED, 2009) TAUX D’ALPHABÉTISATION : 67,4% (PNUD 2007) RELIGIONS : chrétiens ; 90% (catholiques 60%, protestants 30%), croyances traditionalistes ; 10%. INDICE DE DÉVELOPPEMENT HUMAIN : 143e sur 182 (PNUD, 2009) PIB (aux prix courants du marché) : 68,6 Md$ (ME, 2009) PIB /habitant ppa : 3964 US $ (ME, 2009) TAUX DE CROISSANCE : +0,3 % (estimation FMI, 2009) TAUX D’INFLATION : 14 % (estimation ME 2009) SOLDE BUDGÉTAIRE : - 7% du PIB (ME, 2009) BALANCE COMMERCIALE : + 39 milliards US $ (Mission économique, 2008) PRINCIPAUX CLIENTS : Etats-Unis, Chine, Canada, Taïwan, Chili, France (ME, 2009) PRINCIPAUX FOURNISSEURS : Portugal, Etats-Unis, Chine, Brésil, Afrique du sud, France (ME, 2009) PART DES PRINCIPAUX SECTEURS D’ACTIVITÉS DANS LE PIB : agriculture : 7 %, industrie : 70% dont 57% pour le pétrole et les produits raffinés, services : 23%.

POLITIQUE La république d’Angola est un pays situé à la charnière de l’Afrique centrale et de l’Afrique australe. Ouvert sur l’océan Atlantique, le pays est limité au nord et à l’est par la République démocratique du Congo (ou Congo-Kinshasa), à l’est par la Zambie et au sud par la Namibie. Après 27 ans de guerre civile, l’Angola a retrouvé la paix avec l’accord de cessez-le-feu de Luanda du 4 avril 2002. Depuis l’indépendance, en 1975, le pays est dirigé par la Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), d’inspiration marxiste. Le président José Eduardo Dos Santos a succédé au président Agostinho Neto en septembre 1979. Le congrès du MPLA de décembre 2003 a réélu son président pour 5

années supplémentaires. Le congrès de décembre 2009 a reconduit Dos Santos dans ses fonctions. L’adoption d’une nouvelle constitution en février 2010 a renforcé l’emprise du président Santos sur le pouvoir, depuis trente ans. Le suffrage universel a été aboli pour l’élection présidentielle (le chef de l’État devenant le leader désigné du parti au pouvoir), et le poste de Premier ministre a été remplacé par celui de vice-président, placé directement sous l’autorité du président. Bien que le mandat présidentiel ait été limité à deux quinquennats, la réforme ne prend pas en compte les décennies passées au pouvoir par Dos Santos, qui peut donc en principe rester président jusqu’en 2022. La prochaine présidentielle est prévue pour 2012.

ECONOMIE Indépendant en 1975 seulement, ravagé pendant près de trois décennies par une désastreuse guerre civile, l’Angola, parfumé au pétrole, dégage une formidable force de séduction. L’or noir attire du beau monde à Luanda. Les réserves pétrolières prouvées de l’Angola sont estimées par l’OPEP à 9,04 milliards de barils. L’Angola a produit 1,4 millions de barils de pétrole par jour, en 2006. Et la production devrait atteindre 2 millions barils par jour d’ici fin de cette année. S’ajoutent à cela d’importantes réserves de gaz, une production de diamant conséquente (près de 10 M carats par année) et des ressources importantes en hydroélectricité, agriculture, pêche. L’Angola d’aujourd’hui a du répondant.


L’ENVOL DE SÉNÉGAL AIRLINES Sept mois après son lancement, Sénégal Airlines qui a pris la relève de la défunte Air Sénégal International (ASI), poursuit son déploiement, avec pour objectif de devenir un acteur clé en Afrique de l’Ouest. La compagnie qui ambitionne de figurer parmi les transporteurs leaders de la

Depuis le retour de la paix en 2002, l’Angola s’est lancé dans un vaste programme de reconstruction des infrastructures (routes, chemin de fer, aéroport, hôpitaux, logements, hôtels, bâtiments publics ...), la plupart ayant été détruites pendant la guerre civile. Cette reconstruction est financée grâce aux ressources générées par la mise en valeur de ses ressources naturelles, surtout le pétrole (57 % du PIB, 2/3 des recettes de l’Etat) et en moindre proportion les diamants (5e au rang mondial). L’Angola est en effet le troisième producteur de pétrole d’Afrique, après la Libye et l’Algérie, à égalité avec le Nigéria. La balance commerciale est largement bénéficiaire grâce au pétrole, même si les besoins de la reconstruction entraînent une augmentation des importations (biens d’équipement, véhicules, matériel électrique et produits en acier). Le pays cherche toutefois à diversifier son économie afin de réduire sa dépendance au pétrole (90 % des recettes d’exportation). LES BAILLEURS DE FONDS Le FMI encourage l’Angola, notamment, à une plus grande transparence dans ses comptes publics, en particulier de ses recettes pétrolières et minières et se déclare prêt à aider Luanda à mettre en place une planification à moyen terme et à aider à la bonne gouvernance financière. L’Angola, pour sa part, ne veut pas d’un modèle imposé qui ne tiendrait pas compte de ses spécificités. Un accord a été conclu le 23 novembre 2009 pour l’octroi d’un prêt de 1,4 milliards de dollars sur 23 mois. L’Union européenne est l’un des autres principaux bailleurs de fonds de l’Angola avec 65 % de l’aide internationale. La contribution de la France au Fonds européen de développement (FED) était de 24,3 % pour le 9e FED et passera à 19,55 % pour le 10e. Le nouveau DSP (2008-2013) sera doté d’une enveloppe de 173 M (une tranche incitative de 20% allouée en fonction de la gouvernance) qui serait répartie sur les deux secteurs de concentration suivants : la gouvernance et la prévention des conflits. Des interven-

sous-région africaine, a annoncé son troisième Airbus A320 qui devrait être livré ce mois-ci par le loueur américain General Electric Commercial Aviation Service (Gecas), et permettre dans la foulée l’extension de son réseau qui comptera très prochainement quatorze destinations.

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PLEIN RÉGIME MERCREDI 27 JUILLET 2011

LE TOURISME CONGOLAIS EN MARCHE Le pélerinage du gouvernment congolais commence à porter ses fruits. La récente visite du ministre de l’Industrie touristique et des loisirs, Martial Mathieu Kani, en juin 2011, en Afrique du Sud, s’est soldée par la signature d’un partenariat entre son département et le consortium «The Journey Tourism Consulting and Marketing-Mvoula Investissement». Ce projet répond à la volonté affichée par le gouvernment congolais d’accompagner la modernisation et l’industrialisation du secteur du tourisme au Congo, en mobilisant les ressources et les expertises publiques ou privées. Le projet congolais consiste au financement et à l’aménagement des façades fluviales, des parcs, des aires protégées et leur périphérie, au développement et à la gestion hôteliers, enfin, à l’aménagement d’une île ou d’une zone en friche. Le ministre congolais s’est inspiré du «Waterfront» de la ville du Cap et compte presenter bientôt aux plus hautes autorités de l’Etat, la pertinence et le bien-fondé du vaste et ambitieux projet d’édification du «Congo River Waterfront». Le Congo se penche aussi sur le développement et la gestion hôteliers et a choisi la chaîne hôtelière «Protea Hospitality Group» comme allié stratégique.

tions sont également prévues dans les secteurs du développement rural, de l’eau, de l’emploi et de la cohésion sociale, de la santé et de l’éducation, ainsi que de l’intégration économique régionale, en lien avec la mise en œuvre de l’Accord de partenariat économique (APE). POLITIQUE EXTÉRIEURE L’Angola maintient une présence encore discrète dans les instances régionales et internationales et a marqué, jusqu’à présent, une réticence à peser ouvertement sur les affaires du continent africain. Ses priorités sont le maintien de la stabilité régionale et la sécurité de sa frontière septentrionale (Congo, RDC). L’Angola affirme, néanmoins, une présence forte dans le golfe de Guinée. Il

a pris en novembre 2008, pour deux ans, la présidence de la Commission du Golfe de Guinée (CGG) dont il accueille le siège. La CGG rassemble huit Etats riverains riches en ressources naturelles (pétrole, minéraux, bois, eau douce) qui produisent 16% du pétrole mondial : le Nigeria, le Cameroun, le Gabon, le Congo Brazzaville, la République Démocratique du Congo, l’Angola, la Guinée Equatoriale et Sao Tomé et Principe. La CGC pourrait être appelée à jouer un rôle croissant, en raison de l’intérêt commun de ses membres à renforcer leur coopération en matière économique et sécuritaire, mais elle peine à prendre des intiatives fortes jusqu’à présent. L’Angola est également membre de la Conférence pour la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs, de la Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale – CEEAC – et de la Communauté de développement d’Afrique Australe – SADC – (présidence d’août 2002 à août 2003 et présidence d’août 2007 à août 2008 de l’Organe politique et de sécurité). Il a demandé à adhérer à la COMIFAC (Commission des forêts d’Afrique centrale), dans un contexte où l’Afrique centrale représente pour lui le premier

enjeu stratégique. Outre une coopération étroite avec le Portugal et le Brésil, l’Angola joue un rôle important au sein de la « Communauté des pays de langue portugaise » (CPLP). En Afrique de l’Ouest, l’Angola entretient des relations développées avec la Côte d’Ivoire et la Guinée Bissau. L’Angola entretient des relations anciennes et privilégiées avec la Russie et leur coopération bilatérale s’accroît de manière importante (pétrole, gaz, diamants, secteur militaire ...). L’Angola développe depuis plusieurs années ses relations avec l’Asie et notamment avec la Chine qui a octroyé plusieurs prêts à Luanda gagés sur les ressources pétrolières. La Chine est le 2e partenaire de l’Angola (derrière le Portugal) et l’Angola est le 1er partenaire de la Chine en Afrique. Les échanges commerciaux progressent chaque année (ils sont passés de 6,75 milliards USD en 2005 à 25 milliards USD en 2008) et sont dominés par les ventes angolaises de pétrole (1er fournisseur de pétrole de la Chine). Pékin a obtenu la plupart des grands chantiers de reconstruction angolais (aéroport, routes, chemins de fer).



GLOBAL MINING STRIKES THREATEN COMMODITY PRICES South African gold miners plan to join workers across three continents striking over pay and disrupting production of raw materials from mines owned by BHP Billiton Ltd., Xstrata Plc and Anglo American Plc. More

than 200,000 gold miners will add to striking coal and diamond workers this week after wage talks failed. Protests by South African petroleum, chemical, engineering, gold and platinum workers have curbed

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output from factories and mines, and interrupted fuel deliveries. The strike may even bolster coal prices already trading near records by supply shortages following floods in the Australian state earlier this year.

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MARKET MERCREDI 27 JUILLET 2011

EXCHANGE RATES

Weekly Overview USD The US dollar (USD) was seen decreasing as traders began to seek shelter following speculation that debt limit talks in the US may falter. The value of safe-haven assets like the Swiss franc (CHF) and Japanese yen (JPY) have been buoyed by a shift away from higher yielding assets, though the dollar has been skipped this time around due to the domestic nature of this risk aversion. The news so far has inched traders into a position of market pessimism which has so far dropped the value of the USD as the other safehaven currencies soar.

With a heavy news day expected on yesterday, however, traders are sure to see a return of portfolio adjustment as volatility becomes elevated. The US economy was publishing two reports on housing and a measure of consumer confidence. Should news disappoint, there existed the possibility that more investment will get pushed towards the safety of the Swissie and yen, driving USD values lower in the process. EUR The Australian dollar broke through 109 US cents to a 12-week high on yesterday, benefiting from

weakness in the US dollar as uncertainty over America's debt crisis grows. The Australian dollars was trading at 109.31 US cents, its highest since May 4, and up from 108.13 US cents a day before. OZForex corporate foreign exchange dealer Carly Pickering said the Australian dollar rallied hard against the falling US dollar, after an address by US President Barack Obama failed to quell investor fears of a sovereign debt default. “Mr. Obama failed to provide new information and this caused the US dollar to be sold off and strengthened the Australian currency,” Ms Pickering said.

COMMODITIES

BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, 26 JULY 2011 Country AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN N. ZEALAND SINGAPORE S. AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

Denomination

OIL INVENTORIES – EIA SHORT TERM ENERGY OUTLOOK

GOLD

100

The U.S. Energy Information Administration's (EIA) Short-Term Energy Outlook (STEO), released July 12, reported that the unrest in Libya had removed about 1.5 million barrels per day of light, sweet crude oil from the market since late February, totaling over 190 million barrels by the end of June. As regards world liquid fuels, consumption is expected to grow by 1.7 million barrels per day from the second quarter to the third quarter this year, while production by countries that are not members of the Organization of the Petroleum Exporting Countries (OPEC) will drop by 0.2 million barrels per day. EIA also expects Saudi Arabia to increase production over the next few months, but a significant part of that increase could be absorbed by growth in use to meet summer demand for electricity.

In recent weeks, investors have flocked to all forms of gold. They had been initially spurred by Europe's sovereign debt woes. Those took a back seat to the negotiations about raising the U.S.'s borrowing limit after Greece secured a second bailout package from fellow euro zone members last week but the demand for gold on the high side.

NATURAL GAS Natural gas prices rose lately, as expectations of hot weather conditions in Ease Coast cities in the United States boosted speculations of rising demand for powerplant fuel to meet rising cooling demand. Expectations of warm weather conditions later this week should provide natural gas prices with more bullish momentum, since it will lead to speculations of rising demand for power-plant fuel.

ABN Amro has increased its average 2011 price forecasts on all six base metals, according to its monthly metal report, released on Friday. The category II member of the London Metal Exchange (LME) raised its average three-month copper price to $9,553 per tonne in 2011 and $9,600 per tonne in 2012. This compares with previous forecasts of $9,425 per tonne and $9,596 per tonne and Monday’s official LME price of $9,642/44 per tonne. “High copper prices and negative arbitrage opportunities between Shanghai Future Exchange and LME copper will result in little improvement in China’s refined copper imports in the short-term,” ABN Amro analysts said. “Consumers will look to further draw down bonded warehouse stocks and available working stocks, while also turning towards cheaper sources of copper.

TERM OF THE WEEK: BUTTONWOOD AGREEMENT An agreement signed in 1792 between twenty-four stockbrokers that effectively created the New York Stock Exchange. The terms of the agreement indicated that stockbrokers were to only deal with each other (no auctioneers), and that they would use a set commission rate of 0.25%. The agreement was so named because it was signed under a buttonwood tree outside of 86 Wall Street. It read as follows: “ We the Subscribers, Brokers for the Purchase and Sale of the Public Stock, do hereby solemnly promise and pledge ourselves to each other, that we will not buy

or sell from this day for any person whatsoever, any kind of Public Stock, at least than one quarter of one percent Commission on the Specie value and that we will give preference to each other in our Negociations. In Testimony whereof we have set our hands this 17th day of May at New York, 1792.” The organization drafted its constitution on March 8th, 1817, and named itself the "New York Stock & Exchange Board". In 1863, this name was shortened to its modern form, "New York Stock Exchange".

This report has been prepared by Nishal Babooram of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)

TT 29.9559 29.0567 39.6654 35.1143 23.8378 22.7677 4.0767 34.0894 44.7731 27.4013

Selling Notes TT/DD/Notes 29.4443 31.4721 28.4367 30.5469 39.127 41.5282 34.0389 36.9206 23.2937 25.0068 22.3576 23.9417 3.9541 4.3119 33.635 35.7528 44.402 46.8924 27.2389 28.689

DD 29.7467 28.8453 39.4315 34.7795 23.6832 22.6485 4.0332 33.8795 44.5629 27.3126

GOLD COINS TUESDAY, 26 JULY 2011

WEEKLY HIGHLIGHTS

BASE METALS

Buying Currency AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

3.41

16.5

6340

250

8.51

22

15405

500

17.03

27

30640

1000

34.05

32.69

60920

MARKET ACTIVITY TUESDAY, 26 JULY 2011 Market Capitalization

Rs 185,122,444,663.60

Total Volume Traded

285,999

Total Value Traded

Rs 26,390,694.40

TOP 5 Symbol CAUDAN

Open

Latest

% Change 2.70

1.85

1.90

NMH

99.00

100.00

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NAIADE RESORTS

31.50

31.70

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SHELL

165.00

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SBM

95.00

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Symbol

Open

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ENL LAND LTD

43.00

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NIT

38.00

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BOTTOM 5

MDIT AIR MTIUS LTD MOST ACTIVE Symbol MCB ENL LAND LTD SBM MDIT MCFI

Volume 83,039 39,026 36,400 30,900 16,500

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.


LA CHAUSSURE, DE A À Z

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Pour fabriquer une paire de souliers, le cordonnier doit d’abord se concentrer sur la tige, qui désigne le dessus de la chaussure. Place ensuite au montage, qui consiste en l’assemblage de la tige et de la semelle. Ces éléments sont assemblés suivant un certain procédé de fabrication.

Aujourd’hui, le procédé le plus utilisé est le soudé. Il repose sur l’utilisation de différentes colles pour associer la tige et la semelle de la chaussure. Un procédé délicat, car tout écart peut compromettre la solidité de l’ensemble. Vient ensuite le stage de la finition.

YOUNG BROS

LA RÉUSSITE EST UNE HISTOIRE DE FAMILLE Construire une entreprise, la voir grandir, s’ancrer dans les marchés de la chaussure et des objets en plastique, et diversifier ses activités. C’est la gageure tenue par la famille Nu Nam Young, propriétaires de la compagnie Young Bros. Laval Nu Nam Young, le Managing Director, nous livre les secrets de la pérennité du groupe | DB POUR TROUVER chaussure à son pied, nul besoin d’en importer. Qu’il s’agisse de chaussures plateformes dorées, ou mauves avec de hauts talons, vous trouverez tout ce qui se fait en matière de nouvelles tendances dans les magasins Young Bros. « Au début du mois de juillet, nous sommes partis au Salon de la chaussure, qui s’est tenu au Brésil. Ce type d’événement est idéal pour avoir l’œil sur les derniers développements dans le monde de la chaussure et pour connaître les tendances actuelles. C’est d’ailleurs à partir de ces activités que nous puisons nos idées pour créer nos collections. Mais nous y ajoutons bien sûr notre touche personnelle », explique Laval Nu Nam Young, Managing Director du groupe. Plus qu’un choix, suivre la tendance internationale est une nécessité. « La concurrence, qui vient surtout d’Asie, est rude. Pour que notre compagnie puisse survivre, nous mettons un point d’honneur à répondre aux attentes de la clientèle. Celle-ci suit de près toutes les tendances grâce à l’internet et elle veut être à la mode », affirme notre interlocuteur. Cette recherche perpétuelle de ce qui peut plaire à sa clientèle est

l’un des éléments majeurs ayant contribué à la réussite de Young Bros. L’entreprise familiale, qui a obtenu la certification ISO 9001 il y a quelques années, a également mis l’accent sur la qualité et la durabilité de ses produits. « Notre autre force, c’est que 80% de nos produits sont vendus dans nos 17 magasins situés à travers l’île », poursuit Laval Nu Nam Young. Ce dernier nous raconte que c’est son père, Paul, qui a mis sur pied l’entreprise en 1950 : « Mon père est originaire de la Chine. Lorsqu’il est arrivé à Maurice, il a voulu lancer une entreprise. Comme mon oncle était dans la chaussure, je pense qu’il a inspiré mon père ». AFFAIRES FLORISSANTES Paul Nu Nam Young installe alors un petit atelier à La Butte, Port-Louis. Il y fabrique des chaussures qu’il met en vente dans un petit magasin annexé à l’atelier. Les affaires sont tellement florissantes que ce dernier décide alors de quitter La Butte pour s’installer dans un plus grand atelier, à Cassis. Un magasin y voit aussi le jour. La passion pour la chaussure coulant dans les veines des en-

fants de Paul Nu Nam Young, ses cinq fils et son unique fille suivent ses pas. Petit à petit, ils intègrent la compagnie. Quand le fondateur de Young Bros meurt en 1979, Laval Nu Nam Young, l’aîné de la famille, prend le poste de Managing Director de l’entreprise. Ses frères et sa sœur deviennent quant à eux des directeurs, postes qu’ils occupent toujours. En 1982, le clan Nu Nam Young décide de diversifier ses activités et s’intéresse à la commercialisation d’objets en plastique. Un premier magasin est ainsi aménagé à la rue Jummah Mosque, à Port-Louis. L’initiative va s’avérer payante, car 29 ans plus tard, ce commerce continue de présenter un chiffre d’affaires intéressant. Young Bros s’est en effet créé une solide réputation dans le domaine. « Lorsqu’une personne cherche du plastique, il sait où en trouver », nous dit fièrement Laval Nu Nam Young. Ainsi, depuis 1982, la famille Young mène de main de maître ses deux affaires. Néanmoins, gérer deux entreprises dans le local de Cassis est vite devenu impossible, en raison de l’espace

restreint. Elle a alors dû prendre la décision de transférer le siège de la compagnie à Baie-duTombeau. « Nous n’avons pas voulu aller trop loin à cause de nos employés, dont la majorité habitait la capitale », affirme Laval Nu Nam Young. C’est dans des locaux flambants neufs, construits sur un terrain d’un arpent, que tout ce beau monde s’installe ainsi en 1989. Mais pas le temps de s’extasier devant le parcours accompli. Ayant toujours à cœur le développe-

La passion pour la chaussure coulant dans les veines des enfants de Paul Nu Nam Young, ses cinq fils et son unique fille suivent ses pas. Petit à petit, ils intègrent la compagnie. Quand le fondateur de Young Bros meurt en 1979, Laval Nu Nam Young, l’aîné de la famille, prend le poste de Managing Director de l’entreprise


NOS ANCÊTRES, CES VA-NU-PIEDS ! Les hommes de la préhistoire s’entouraient les pieds de peaux de bêtes, qui leur servaient de chaussures. Dans les régions plus chaudes, ils marchaient pieds nus. Cependant, les Indiens d’Amérique du Sud se protégeaient la plante des pieds en la trempant

dans le suc de l’arbre à caoutchouc. La plus ancienne chaussure découverte – en Arménie – date du quatrième millénaire avant JésusChrist. Il s’agit d’une pièce de cuir cousue pour recouvrir un avant pied, comme un mocassin.

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CONFORT. Les tongs, légers et colorés, sont surtout appréciés par les jeunes femmes dans le vent, hiver comme été

ment de leur entreprise, la famille Nu Nam Young redouble d’efforts afin d’investir dans les équipements nécessaires. Ainsi, dans les années 90, elle importe d’Italie d’une ligne de production de chaussures. Cette machine leur permet de réaliser de nombreuses opérations et de produire des souliers de bonne qualité. RÉPUTATION INTERNATIONALE « Lorsque nous avons acheté cette machine, nous avons également fait appel à un expert italien. Il a travaillé avec nous pendant trois ans. Ainsi, nos employés ont su assimiler le fonctionnement de cette machine, ce qui leur a permis de produire, par la suite, de belles choses », ajoute le Managing Director de Young Bros. C’est d’ailleurs grâce à cette volonté de bien faire que la réputation de la compagnie va s’étendre au-delà des frontières mauriciennes. « Dans les années 90, 50% de notre productions était exportée. En 1999, nous avons même reçu l’Export Award de la SMIDO. Malheureusement, avec la concurrence venue des pays d’Asie, notre taux d’exportation actuel avoisine seulement les 5 à 10% », précise notre interlocuteur. Désormais, à l’étranger, les chaussures de chez Young Bros peuvent être trouvées uniquement à l’île de La Réunion, Madagascar et aux Seychelles. Mais loin de se décourager, les dirigeants de la compagnie vont tenter un autre pari. Si l’exportation stagne, Young Bros va se lancer, en 2007, dans l’importation de chaussures. Pour cela, elle se tourne vers le Brésil. C’est ainsi que la marque Ipanema fait son entrée sur le marché mauricien. Cette marque, présente dans plus de 90 pays, est reconnue pour la qualité de ses produits et leur caractère écologique. Avec cette nouvelle aventure, la chaussure a le vent en poupe.

Si l’exportation stagne, Young Bros va se lancer, en 2007, dans l’importation de chaussures. Pour cela, elle se tourne vers le Brésil. C’est ainsi que la marque Ipanema fait son entrée sur le marché mauricien. Cette marque, présente dans plus de 90 pays, est reconnue pour la qualité de ses produits et leur caractère écologique CONVIVIALITÉ. Les meubles de jardin en plastique apportent souvent une touche résolument vacances aux espaces verts

Néanmoins, il est hors de question, pour Young Bros, de délaisser le plastique. L’usine de la compagnie, située également à Baie-du-Tombeau, continue ainsi de fabriquer, entre autres, des seaux et des cuvettes. Et pour permettre aux clients d’avoir une plus grande variété de produits, des chaises et des tables sont importées de Chine. Il y a quatre ans, Young Bros décide de mettre en vente, dans ses magasins, des accessoires pour animaux. Ainsi, vous pouvez y trouver des niches, des colliers, des cages à oiseaux … Et puisqu’il s’agit de diversifier l’offre, depuis 2008, les produits Mattel pour enfants y ont également trouvé leur place. DÉVELOPPEMENT CONTINU Depuis avril dernier Young Bros propose aussi à ses clients des objets en plastique de la marque Tantarelli. « Ce sont des paniers à linge colorés et aux formes intéressantes. Il y a aussi des

poubelles divisées en deux pour permettre le tri des déchets. Nous proposons aussi de jolies boîtes de rangement », précise Laval Nu Nam Young. L’un des secrets pour réussir demeure le développement continu. La famille Nu Nam Young y croit fermement. C’est pourquoi elle investit actuellement dans ses infrastructures. Bientôt, des bureaux s’étendant sur 400 m2 verront ainsi le jour, de même qu’un entrepôt de 1000m2. D’autres développements sont également sur la liste d’attente. FIERTÉ FAMILIALE L’autre force de l’entreprise demeure la solidité de son caractère familial. Laval Nu Nam Young fait d’ailleurs ressortir que bientôt, ses enfants, ainsi que ses neveux et nièces, intégreront l’entreprise : « J’ai trois enfants. Deux d’entre eux ont terminé leurs études au Canada. Ils rentreront bientôt au pays et emmèneront avec eux des idées nouvelles pour enclencher de

L’un des secrets pour réussir demeure le développement continu. La famille Nu Nam Young y croit fermement. C’est pourquoi elle investit actuellement dans ses infrastructures. Bientôt, des bureaux s’étendant sur 400 m2 verront ainsi le jour, de même qu’un entrepôt de 1 000m2. D’autres développements sont également sur la liste d’attente

plus gros développements. Les enfants de mes frères Georges, Mario, Eddy et Clifford grandissent aussi, et bientôt, eux aussi pourront partager leur savoir-faire au sein de l’entreprise et contribuer à son épanouissement ». Ce dernier se dit fier que toute la famille travaille ensemble, main dans la main. Il nous confie d’ailleurs la recette de cette réussite : « Au début, c’était une petite entreprise. Nous avons mis tous nos efforts ensemble pour qu’elle puisse grandir et créer la richesse. Nous avons réussi, et chacun d’entre nous a eu sa part du gâteau. Nous travaillons aussi dans la transparence et tout est structuré. Quand tout est sur papier, tout marche comme sur des roulettes. Nous sommes aussi conscients que plus nous nous regroupons, plus nous serons solides ». Solide, Young Bros semble définitivement l’être. Surtout que la majorité des 125 employés de la compagnie – ils étaient 5 au départ – sont fidèles à l’entreprise depuis de nombreuses années. « J’ai vu beaucoup de mes travailleurs évoluer dans la vie. Par exemple, certains sont devenus propriétaires de leurs maisons, et je suis vraiment ravi de leur donner l’occasion de progresser dans la vie », ajoute Laval Nu Nam Young. Le Managing Director du groupe Young Bros a en effet à cœur le bien-être de ses employés. Invité à nous raconter son meilleur souvenir au sein de la compagnie, il nous confie que c’est lorsque chaque fin de mois, il remet aux travailleurs leur salaire : « Je suis heureux du fait qu’ils ne doivent pas attendre le 1er du mois pour recevoir leur dû, ou encore se battre pour être payés. Aussi longtemps que cela dure, je serai un homme heureux. Et si un jour je dois licencier des gens, je serai très malheureux ». Mais à Young Bros, parti comme c’est, une telle situation n’est pas près de se produire.


PETITS PAYS, GROS POTENTIELS

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Selon un article du site d’informations kényan, The East African du 24 juillet 2011, certains pays africains qui sortent du lot correspondent aux plus petites superficies du continent : Ghana, Maurice, Sey-

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GROS PLAN MERCREDI 27 JUILLET 2011

chelles, Rwanda, Cap-Vert. Ces pays à l’économie florissante et au modèle de développement souvent pris en exemple, ont chacun leur propre success story. Pour Maurice, ce serait la diversité culturelle qui a

INVESTISSEMENT

Maurice veut accueillir les entreprises suisses A la tête d'une délégation mauricienne, Pravind Jugnauth, qui n'est plus désormais ministre des Finances et du Développement économique, a vanté les attraits de Maurice aux représentants des entreprises suisses et leur a suggéré d'implanter leurs sièges régionaux à Maurice afin de pouvoir conquérir l'Afrique isse, du Swiss African Business Circle et de la British Swiss Chambre of Commerce étaient également présents à ce forum.

AVANT DE démissionner de ses fonctions dans la matinée de mardi, le désormais ex-ministre des Finances et du Développement économique, Pravind Jugnauth, avait mené une délégation mauricienne en Suisse la semaine dernière. L'objectif de cette tournée était de convaincre les hommes d'affaires helvètes d'investir à Maurice et d'encourager les entreprises à établir leur siège régional chez nous afin d'avoir le meilleur accès possible à l'Afrique. DÉTERMINATION « Notre stabilité politique, le système de communication moderne, ainsi qu'une reconnaissance mondiale en tant que plate-forme d'investissement sont certains de nos principaux avantages concurrentiels dans ce domaine. Nous sommes déterminés à bâtir la réputation de Maurice en tant que juridiction propre et prendrons toutes les mesures nécessaires à ce processus », a déclaré le ministre des Finances

lors du forum organisé par le Board of Investment (BoI) à Genève. Le forum a réuni plus de 100 cadres supérieurs d'entreprises engagées, entre autres, dans les services financiers, le conseil en investissement, la gestion de patrimoine, la gestion de fonds et les services juridiques. Les membres de la Chambre de Commerce Su-

OBJECTIF DÉPASSÉ pour les journées d’inscription organisées dans le cadre du plan de formation de La Balise Marina. Au total, 210 inscriptions ont été recensées dans les locaux de La Maison de La Balise, à RivièreNoire, vendredi et samedi derniers. Ces deux journées avaient pour but d’inciter les habitants de la région à s’inscrire afin de bénéficier de formations gratuites. « Le succès qu’ont connu ces deux journées démontre l’enthousiasme des habitants de Rivière-Noire quand il s'agit de se former pour envisager un avenir meilleur », explique Dominic Dupont, le responsable. « Nous sommes très satisfaits de l’engouement démontré par les habitants. Nous souhaitons qu’ils puissent tous trouver une formation qui les aidera à trouver un emploi, à avancer dans la vie et à contribuer au développement de leur région. » La prochaine étape sera l'organisation de journées d’orientation qui auront lieu à la mi-août. Chaque candidat sera alors contacté individuellement pour être informé de son entretien avec un représentant d’Advitam Ltée, coordonnateur de ce programme de formation.

PLATE-FORME FINANCIÈRE A cette occasion, les opportunités majeures d'investissement à Maurice ont été présentées par le BoI. Le ministre des Finances a pour sa part mis en évidence sa vision de l'île Maurice en tant que destination de choix et de plateforme d'investissement privilégié pour les économies asiatiques et africaines émergentes. Il a en outre expliqué les initiatives fondamentales que Maurice est en train d'adopter, alors que le pays se prépare à embrasser une nouvelle phase de développement économique. Celles-ci concernent notamment la réorientation stratégique, le rééquilibrage de l'économie, la diversification de la plate-forme financière en terme de produits et marchés, l'élargissement de l'espace économique et le développement infrastructurel.

LA BALISE MARINA 210 inscrits pour le programme de formation

permis de tisser de solides relations avec le reste du monde. La population chinoise de l’île aurait joué un rôle important en attirant une première vague d’investissements étrangers.

BLYCHEM ET EXEL GSA

Lancement du pulvérisateur révolutionnaire CP18 LA SEMAINE dernière, Blychem Ltd, société du groupe IBL spécialisée dans les systèmes de pulvérisation pour l’agro-industrie, a procédé au lancement, au Domaine Les Pailles, de son nouveau produit phare, le CP 18. Le lancement s'est fait en la présence de Stéphane Chevalier, Directeur Export d’Exel GSA, filiale du groupe Exel Industries, le No.1 mondial de la pulvérisation agricole et de la protection des végétaux. Le CP 18 est le dernier né de la gamme Cooper Pegler, marque distribuée depuis plus de 40 ans par Blychem. Ce pulvérisateur à piston, destiné aux professionnels du secteur agricole, se distingue de ses prédécesseurs par ses atouts inégalables, tel sa robustesse et sa qualité de pulvérisation. PRODUIT RÉVOLUTIONNAIRE « Le CP 18 est un produit révolutionnaire pour plusieurs raisons. C’est avant tout un produit de qualité, tout en étant compétitif. Il est simple dans sa conception, et c’est le premier équipement du genre qui se monte et se démonte sans outils. Son poids à vide 3,5kg - est exceptionnellement

léger et sans équivalent sur le marché », souligne Himmunt Jugduth, General Manager de Blychem. Pour rappel, Blychem Ltd est le produit de la fusion de trois compagnies du groupe IBL. Elle opère dans quatre secteurs principaux, à savoir les produits chimiques et équipements industriels associés, l’agrochimie, les systèmes d'irrigation et l’énergie renouvelable, avec les panneaux photovoltaïques.

La MCB accompagne les jeunes professionnels LES JEUNES professionnels ont des besoins spécifiques. Ils recherchent des formules bancaires simples, souples et qui peuvent évoluer avec eux. C’est pourquoi la MCB a lancé deux produits à leur intention : l’offre Young Pro et le StepUp Plan. Young Pro a été conçue pour accompagner les jeunes professionnels sur le long terme. Elle leur permet de concrétiser leurs projets plus facilement à travers des solutions adaptées à leurs besoins et à l’évolution de leurs situations personnelles. Le jeune actif est ainsi mieux équipé pour acheter sa première maison, sa première voiture ou même réaliser ses rêves : voyages, gadgets, home-cinema, ameublement... Il dispose également d’un vaste choix pour investir et faire fructifier son argent : dépôts fixes, compte épargne et fonds d’investissement, entre autres. Le Step Up Plan est un crédit-bail (leasing) qui permet aux jeunes professionnels d’acheter les véhicules de leurs rêves tout en ajustant le montant de leurs mensualités à mesure qu'évoluent leurs revenus. Le Step Up Plan, qui est offert par Finlease via la MCB, comprend plusieurs avantages : aucune garantie bancaire exigée, taux d’intérêt fixe, réponses rapides, termes de remboursement flexibles ...


AIR MAURITIUS: JACQUES GENTIL RETIRES Air Mauritius has announced the retirement of its Executive Vice President-Technical Services, Jacques Gentil, after 33 years of service, including 5 years as its Head of Technical Services. The Company has also an-

nounced the appointment of Ashok Keerodhur as Vice President – Technical Services following a selection exercise conducted by international recruitment firm Spencer Stuart. Following Jacques Gentil’s retirement,

CAPITAL

Ashok Keerodhur will oversee the Technical Services function. Etienne Schenesse, who has been appointed Adviser Technical Services, will assist and support Ashok Keerodhur and the technical team.

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PLEIN RÉGIME MERCREDI 27 JUILLET 2011

WORLD INVESTMENT REPORT

FDI still below the mark The 2011 edition of the World Investment Report focuses on the strategic use of non-equity modes by transnational corporations in their management of global value chains and international operations. Speakers at the launching ceremony of the report stressed that the Foreign Direct Investment is still below the set goal THE WORLD Investment Report report, prepared by the United Nations Conference on Trade and Development (UNCTAD), provides worldwide and regional analyses of Foreign Direct Investment (FDI) flows. The 2011 edition offers a review of how non-equity modes of international production influence development. « The pick-up of the Foreign Direct Investment is still below the mark of Rs 1.9 trillion by 2013. We are currently around Rs 1.4 trillion. The economy is still fragile, and it is a global fact », declared Raj Makoond at the launching of the report. Giving his analysis of the situation after having been through the report, the director of the Joint Economic Council (JEC) also stressed that the FDI in Africa has gone down, which is a matter of concern. Since this year’s report focuses on the Non-Equity Modes (NEM), which are neither FDI nor trade, but refer to contracting of services, contract manufacturing and farming amongst others, the Director of the JEC pointed out that

THE BANK of Mauritius, in association with the Mauritius Banker’s Association, has performed a pre-launch of the ‘cheque truncation system’ on friday last, at the Bank of Mauritius Tower. This is a modern system for clearing cheques which will come into operation as from mid-August of 2011. Banks will have to send only the digital image of cheques to the Bank of Mauritius for clearing. This process named ‘truncation’ is considered to be the most safest and fastest mode of cheques clearing. Moreover, this system is already established in countries like Singapore, Hong Kong and India among others. « We must get grip with different technologies in order to remain efficient in our service and to minimise our costs. A sensitisation program is also set out to inform the cheque user of what is going to happen », says Rundheersing Bheenick, Governor of Bank of Mauritius. According to him, there will be no change for the cheque user but the change will proceed in the back-office. Despite the growing shift in the payment mode from cheque

In 2010, we had the highest FDI which was around USD 430 million. This year, it has been noticed that the global economic scenes still remain fragile. We also took note that the FDI for the 1st quarter this year amounted to around Rs 1.3 billion

they represent about Rs 2 trillion all by themselves, which is important for the country. « But we need a legal framework for it to happen, for the transnational companies to operate within strong institutions. For business to operate we need clarity, transparency and a rule-based investment environment », he said. During the launching ceremony, the speakers also evoked the fact that the Foreign Direct Investment has been relatively low this year, as compared to last year. « In 2010, we had the highest FDI which was around USD 430 million. This year, it has been noticed that the global economic scenes still remain fragile. We also took note that the FDI for the 1st quarter this year amounted to around Rs 1.3 billion », explained Dr Vasant Bunwaree, who was still acting Minister of Finance on Monday. Both speakers also pointed out that private sector investment is going down, which is a matter of concern. The figures stood at 73.2 % compared to 75.5% last year.

Bank of Mauritius introduces the Cheque Truncation System A new and modern system for clearing cheques will be introduced in banks through Mauritius within the next three or four weeks. This system aims at speeding up the process and collection of cheques in addition to reducing frauds and forgery risks | DK to electronic payment, cheque remains the most significant mode of payment instrument. 20 banks process approximitavely 20,000 cheques a day. Cheque truncation system will bring speed, efficiency and security to the whole chain of processes related to payment by cheques. Consequently, it will speed up the process of collection of cheques and reduce the time required for payment; reduce the delay in processing and associated cost of transit; identify high value cheques which will undergo a fast clearing. The new system impacts the processes of banks and the clearing house. For the cheque user the system involves no change if the cheque is in order. However, if the cheque is rejected or

doubtful, an authenticated copy of the image of the cheque is returned instead of the original one. Cheque truncation will be beneficial to both banks and the public. The most obvious benefit to the public will be in terms of waiting time for availability of fund for use after clearing of a cheque that is in order. Currently, the beneficiary of a cheque can make use of the funds a few days after the cheque is deposited and may lasts five days for certain cases. With cheque truncation, shorter clearing cycles will enable better management of cash flows compared to the uncertainty in timing under current system. With cheque truncation , customers will still deposit

cheques at their banks and the clearing process will remain unchanged. The system will also impact on the internal processes of banks and the clearing house. Physical cheques will be retained at the collecting bank in order to reduce the potential fraud and forgery risks. The bank will scan the cheques and send the scanned images of cheques electronically through a secured network to the cheque truncation central system, which will be located in the clearing house at the BOM for processing and onward transmission to the paying bank. Each image will be digitally scanned and encrypted and will bear the endorsement of the collecting bank.



L’OR ATTEINT UN NOUVEAU SOMMET HISTORIQUE Le cours de l’or a poursuivi, lundi, son envolée en se hissant pour la première fois au-dessus de 1 620 dollars l’once, alors que l’enlisement des discussions aux États-Unis sur le relèvement du plafond de la dette américaine exacer-

Nissan et Dongfeng vont investir 8 milliards de dollars en Chine LE CONSTRUCTEUR automobile japonais Nissan et son partenaire chinois Dongfeng vont investir 50 milliards de yuans (8 milliards de dollars US) en Chine et lancer près de 30 modèles dans le pays sur les cinq prochaines années, a annoncé mardi Nissan. Les deux entreprises prévoient de porter leurs ventes de 1,3 million d’unités en 2010 à plus de 2,3 millions de véhicules en 2015 et de lancer une voiture entièrement électrique destinée au marché chinois, a indiqué Nissan dans un communiqué. « Reconnaissant l’importance de la Chine comme premier marché mondial pour Nissan, nous sommes prêts à lui consacrer des moyens supplémentaires et nous maintenons un engagement fort pour partager les investissements avec notre partenaire Dongfeng Motor Corporation », a déclaré lors d’une conférence de presse à Pékin le PDG de Nissan et de Renault, Carlos Ghosn. Les ventes de Venucia, la marque chinoise qui sera lancée l’an prochain par la coentreprise de Dongfeng et de Nissan, devront atteindre 300 000 unités en 2015, selon le communiqué. Les constructeurs automobiles étrangers en Chine, qui doivent obligatoirement s’associer à un partenaire chinois, sont désormais encouragés par le gouvernement à lancer des marques chinoises. Grâce aux investissements qui vont être réalisés en cinq ans, « l’objectif est de maintenir une part de 10% du marché chinois », selon le communiqué. « La perspective (du marché automobile chinois) est formidable, avec un taux de pénétration de l’automobile très bas, des consommateurs avec beaucoup de cash et des prêts pour l’automobile qui n’ont pas encore démarré en Chine », a déclaré à l’AFP Scott Laprise, analyste basé à Pékin de CLSA. SOURCE : INTERNET

LES LEADERS français du nucléaire Areva et EDF ont signé lundi un accord technique et commercial en préalable à un partenariat plus ambitieux qui sera lancé à la rentrée. Signé sous l’égide de l’État, cet accord porte sur la poursuite de l’optimisation du réacteur de troisième génération EPR, l’amélioration de la maintenance et de l’exploitation du parc nucléaire existant et le cycle du combustible, finalisant des discussions engagées après un conseil de politique nucléaire en février. Il a été signé à l’occasion d’un déplacement sur l’un des plus grands sites industriels d’Areva, en Bourgogne, du P-DG d’EDF Henri Proglio et du président du directoire d’Areva Luc Oursel, avec le ministre de l’Industrie et de l’Énergie Éric Besson. Il s’agit de la première intervention publique de Luc

bait la nervosité des marchés. Le cours de l’once d’or a grimpé jusqu’à 1 624,07 dollars sur le marché en début d’échanges asiatiques (0 h 40, heure de Paris) « Les investisseurs se tournent vers l’or, valeur refuge par ex-

cellence, car ils cherchent à échapper au risque d’un possible défaut de paiement aux États-Unis », soulignait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. SOURCE : INTERNET

CAPITAL

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GLOBE MERCREDI 27 JUILLET 2011

DETTE

Pour le FMI, les États-Unis risquent « un choc grave » L’institution recommande, entre autres, « une réforme de la protection sociale » ainsi que la « réduction des niches fiscales » LE FONDS monétaire international a prévenu lundi, dans son rapport annuel sur l’économie américaine, que les États-Unis risquaient de subir « un choc grave » si le plafond de la dette de l’État fédéral n’était pas relevé à temps. « Bien entendu, le plafond de la dette de l’État fédéral doit être relevé rapidement pour éviter un choc grave pour l’économie américaine et les marchés financiers mondiaux », ont indiqué les économistes du FMI dans ce rapport. Les parlementaires américains discutaient toujours lundi des mesures budgétaires devant accompagner un relèvement de ce plafond, sous lequel le Trésor estime ne pouvoir rester que jusqu’au 2 août. Après cette date, les États-Unis ne pourront plus faire face à toutes leurs obligations, selon le gouvernement. Les économistes du FMI se sont cependant montrés insatisfaits des projets du gouvernement et de la majorité républicaine à la Chambre des représentants pour diminuer le déficit budgétaire. « Les propositions officielles de réduction de déficit pourraient être trop concentrées en début de période compte tenu de la faiblesse du cycle [économique], et, en même temps, insuffisantes pour stabiliser la dette vers le milieu de la décennie », ont-ils déploré. Le FMI projette une dette publique de 99,0 % du produit intérieur en 2011 et 103,0 % en 2012, alors qu’en juin il tablait sur 98,3 %, puis 102,3 %. Le Fonds « a recommandé que le projet de réduction du déficit comprenne autant de mesures spécifiques que possible, et a noté qu’une exposition claire des objectifs budgétaires à moyen terme, formellement adoptée par le Congrès, était essentielle », précise le rapport. Sur la base de ce rapport, les États membres du FMI ont appelé

CONSÉQUENCES. La dette américaine, prévient le FMI, pourrait avoir des effets désastreux sur l’économie et les marchés financiers mondiaux

les États-Unis à procéder doucement dans la réduction de ses dépenses budgétaires, en agissant aussi sur les recettes. « La stratégie devrait comprendre une réforme de la protection sociale, y compris des économies supplémentaires dans la santé, ainsi que des hausses de recettes, y compris en réduisant les niches fiscales », a indiqué le FMI dans un compte rendu de la discussion du conseil d’administration sur ce rapport. SOURCE : INTERNET

NUCLÉAIRE

L’État français scelle l’accord EDF/Areva La filière nucléaire unie devra maintenir le patrimoine électronucléaire français et conquérir de nouveaux marchés à l’international Oursel depuis sa nomination en juin en remplacement d’Anne Lauvergeon, que l’Élysée a choisi de ne pas reconduire en raison notamment de ses relations tendues avec le P-DG d’EDF. Un quatrième accord portant sur la construction du réacteur de moyenne puissance Atmea devrait intervenir d’ici la rentrée, ce qui permettra de boucler le partenariat stratégique demandé par le président Nicolas Sarkozy en juillet 2010. UN ACCORD « HISTORIQUE » « L’équipe de France du nu-

cléaire se renforce concrètement et continuera de le faire. EDF et Areva redeviennent durablement, et formellement, des partenaires stratégiques », a déclaré lors d’un discours Éric Besson, qui a parlé d’un accord « historique ». Prié de dire si une montée d’EDF au capital d’Areva pourrait être envisagée dans le cadre de leur partenariat global, Éric Besson a toutefois déclaré à des journalistes : « Pour l’instant, ce n’est pas un sujet d’actualité. Il n’est ni étudié actuellement, ni interdit pour l’avenir. » Lors d’une interview sur France Inter, le ministre avait déclaré plus tôt dans

la journée ne pas « sentir » chez Henri Proglio une volonté « particulière » d’entrer dans le capital d’Areva. « La filière nucléaire unie et en ordre de marche devra répondre aux défis qui se présentent : le maintien du patrimoine électronucléaire français (...), la conquête de nouveaux marchés à l’international », a de son côté déclaré le P-DG d’EDF, cité dans un communiqué. Luc Oursel a évoqué « un moment fondateur ». « Nous sommes animés par la même ambition : travailler plus étroitement ensemble pour travailler plus efficacement

», a-t-il dit. Selon le quotidien La Tribune, « la pression monte (...) sur le P-DG d’EDF pour qu’il attribue une part plus large que prévu à Areva dans son appel d’offres pour 44 générateurs de vapeur ». Le gouvernement avait officiellement indiqué en février qu’il n’interviendrait pas auprès de l’électricien public pour qu’il retienne Areva dans le cadre de cet appel d’offres, qui représente, selon le quotidien, un montant de deux milliards d’euros. SOURCE : INTERNET



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