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LE MARIAGE DU GLAMOUR ET DES SOINS Mandy Bisasur, directrice de Divinesens, a choisi de commercialiser à Maurice les produits Silicium +, qui s’adressent à une clientèle huppée EDITION 35 – MERCREDI 20 JUILLET 2011

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Votre hebdomadaire à Rs 15

TRANSPORT : ON N’EST PAS AU BOUT DU TUNNEL

LE PROJET HÔTELIER DE BAGATELLE COMPROMIS

MTNL ACCÉDERA AU ZIMBABWE VIA MAURICE

Les Mauriciens se plaignent de l’état de nos routes. Si les autorités ont initié divers projets, les problèmes persistent et leur coût avec

Le groupe FAIL vient d’acquérir The Link Ebène City Hotel pour Rs 600M. Ce qui risque de compromettre le projet hôtelier d’ENL à Bagatelle

Mahanagar Telephone Nigam Ltd rachètera 51% du zimbabwéen TelOne. MTML, sa filiale mauricienne, devra l'épauler dans cette opération

INDUSTRIE SUCRIÈRE

1982

l’histoire d’une trahison When Good Boards Go Bad | Commerce : dites-le avec des fleurs… | Le succès, au nom du père


LES FONCTIONNAIRES PERFORMANTS SERONT RÉCOMPENSÉS

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ACTA PUBLICA MERCREDI 20 JUILLET 2011

Le directeur du Pay Research Burreau (PRB), Mohun Aujayeb, affirme que le prochain rapport contiendra le « Performance Related Pay ». C’est une nouvelle mesure qui permettra aux fonc-

tionnaires de recevoir des primes en fonction de leur performance et de leur productivité. Suite aux représentations des syndicats des employés de la fonction publique, le PRB a

décidé de procéder à la deuxième phase des consultations, cette semaine. Le PRP (Performance Related Pay) aura pour principal objectif de motiver les employés.

ENL

Le projet hôtelier de Bagatelle compromis Si le groupe Beachcomber d’Herbert Couacaud est considéré comme le numéro un du pays dans l’hôtellerie, le groupe FAIL n’est pas en reste. Il vient d’acquérir The Link Ebène City Hotel pour un montant de Rs 600 millions. Une décision qui risque de compromettre le projet hôtelier d’ENL à Bagatelle | HB THE LINK Ebène City Hotel vient d’être racheté par Tropical Paradise Company Ltd (TPCL), filiale du groupe Food & Allied Ltd (FAIL), au coût de Rs 600 millions. Dans un communiqué émis par TPCL, Michel de Spéville, président du conseil d’administration, a tenu à rassurer les 165 employés de l’hôtel qu’ils conserveront leur poste. Pour les observateurs proches du milieu, la question se pose quant à la nécessité de cette acquisition, en raison du projet d’ENL Property – le Bagatelle Mall of Mauritius – dont le site se trouve à quelques centaines de mètres d’Ebène. Selon le plan initial, le projet inclut en effet un hotel d’affaires trois étoiles de 100 chambres, qui, laisse-t-on entendre dans le milieu, « sera plutôt un ‘boutiquehotel’ qui offrira un minimum de service, dont le service d’intendant, le housekeeping et un fitness centre ». Cependant, certaines sources se de-

mandent si l’hôtel de Bagatelle Mall of Mauritius verra le jour. Une question tout à faut légitime pour les raisons suivantes : les Spéville et les Espitalier-Noel sont étroitement parentés, et il est clair qu’entre membres d’une même famille, on ne se tire pas dans les jambes, et deuxièmement, les deux hôtels pourront dif-

ficilement cohabiter géographiquement, puisqu’ils visent la même clientèle. Le rachat de The Link Ebène City Hotel est malgré tout la preuve qu’alors que le groupe d’Herbert Couacaud, à travers Beachcomber, a su capitaliser le marché touristique sur le littoral, FAIL cible, dans le secteur de l’hôtellerie, un marché haut de gamme, soit les businessmen en transit à Maurice. Un choix d’autant plus intéressant que la politique du gouvernement mauricien est de faire du pays un pont entre l’Asie et l’Afrique. Le groupe possède déjà des hôtels de renom tels le Labourdonnais Waterfront Hotel et le Suffren Hotel & Marina. The Link Ebène City Hotel, appelé à l’origine Four Points by Sheraton, avant d’être rebaptisé en février de cette année, pour cause de différends entre le conseil d’administration d’Ebène Cyber City Hotel Ltd et Starwood, vient s’ajouter au catalogue.

BAGATELLE DÉFINITIVEMENT PRÊT EN SEPTEMBRE La première phase du projet Bagatelle Mall of Mauritius, dont la construction a démarré en 2009, sera définitivement prête au mois de septembre, comme prévu dans le plan initial. On aurait pu croire le contraire, vu le chantier. « Il y a bien sûr pas mal de travaux qui restent à faire, mais nous serons dans les temps », affirme-t-on chez ENL. La première phase du projet immobilier représente un investissement de Rs 3,6 milliards et comprend, outre la construction du pont et des infrastructures associées, le centre commercial, un hôtel d’affaires trois étoiles de 100 chambres, ainsi que le « Motor City ». Le centre commercial proposera à ses visiteurs une offre de loisirs très diversifiée : 140 boutiques, un agréable food court ouvert sur l’extérieur, 6 salles de cinéma et des aires de jeux.


RENOUVELLEMENT DES VIGNETTES DANS LES BUREAUX DE POSTE Le service postal répond aux besoins de ses clients en privilégiant la proximité et en diversifiant ses services. Un accord a été signé, lundi, entre la Mauritius Post Ltd (MPL) et la National Transport Authority (NTA),

pour étendre le service de renouvellement de vignettes à toutes les catégories de véhicules, alors que jusqu’ici seuls les propriétaires de voitures privées et de motocyclettes pouvaient s’en prévaloir. La Poste a aussi pris des

Un peu d’exigence...

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epuis un peu plus de sept mois, l’attention de tout un chacun est braquée sur une chose : l’enquête de l’Independent Commission Against Corruption (Icac) sur le rachat de la clinique MedPoint par l’État. Le citoyen lambda reçoit, à travers les déclarations des uns et les enquêtes des autres, sa dose quotidienne de nouvelles à ce sujet, souvent à la minute, parfois même à la seconde. Sauf que l’enquête, celle de l’Icac, commence à avoir l’allure d’une de ces télénovelas dont raffolent les Mauriciens par le fait qu’ils sont tenus en haleine avec une bonne dose de suspense. Les sujets de conversation tournent souvent, ces jours-ci, autour de : « Ki sane la l’Icac pou arrêté dimé ? To krwar zot pou intéroz intel ? To krwar vrémem zot finn fer sa? Tonn tandé Paul kinn dir ? » Il n’est certes pas dans nos intentions de minimiser l’affaire, mais nous ne pouvons nous empêcher de poser la question suivante : que va-t-il se passer quand cette affaire connaîtra une fin ? Quitte à ce que certains

Les bambinos

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initialement instauré pour limiter le temps de contrôle exercé par le Parlement sur le gouvernement. Ce fut aussi le moyen de donner aux élus la disponibilité nécessaire pour être présent en circonscription. C’est Charles de Gaulle, sous la Ve République, qui instaure les deux sessions annuelles. Pendant ces périodes, nommées sessions ordinaires, ils exercent la totalité de leurs pouvoirs. En dehors de cette période, le président de la République peut, à la demande du Premier ministre ou d’une majorité de députés, réunir le Parlement en session extraordinaire pour traiter de sujets particulièrement urgents et importants. Au Royaume-Uni, les députés vivaient à Londres et se rendaient dans leur circonscription uniquement pendant les vacances. Autre fait amusant, ils avaient tous un vélo qui leur servaient pour leur visite du vendredi à la

elon les dernières données du Bureau central des statistiques, ils sont plus de 540 000 Mauriciens à se rendre à leur travail chaque jour. Ces hommes et ces femmes, dont un grand nombre sont employés sur des contrats à durée déterminée, doivent faire face à des lois rétrogrades, à la cherté de la vie, sans compter les séquelles de la mauvaise gestion des biens publics, tout en assurant malgré tout l’avenir de leurs enfants. Dans cette zizanie, nos bien aimés élus, qui au cours de la campagne électorale nous ont promis de travailler sans relâche pour l’avancement du pays, seront bient en vacances aux frais des contribuables. Il faut savoir que, paradoxalement, ce sont les monarchistes de Juillet (1830) qui ont instauré le système de régime de sessions, en France. Système

éditorial de RUDY VEERAMUNDAR

soient satisfaits et d’autres non, la fin de l’enquête sur MedPoint sera sans doute un retour à la normale, un retour au monde réel où chacun réalisera qu’il y a d’autres urgences nationales. Mais pourquoi nous sert-on tous les jours du MedPoint, ou tout autre daube qui germerait demain d’un autre scandale ou d’une affaire de mœurs ? La réponse est sans doute très simple. La classe politique, surtout l’opposition actuellement, est sans doute consciente qu’elle a en face d’elle un public qui n’est que très peu exigeant. Après le «scandale du siècle» sortira sans doute une autre histoire, qui occupera l’attention du public pendant des mois encore. Ainsi sera-t-il jusqu’à l’approche des élections, où elle se contentera cette fois-ci des opérations « zet laboue ». Le programme électoral, tout le monde s’en fiche. Cette pratique dure depuis tant d’années que l’électorat s’est sans doute accommodé de l’idée que le but de voter pour quelqu’un se résume à la finalité que celui-ci entre au Parlement avec deux objectifs principaux : dénigrer son adversaire politique et

| Billet de RAJEN VALAYDEN |

mesures appropriées pour qu’en fin de mois le service soit disponible au-delà des heures d’ouverture habituelles. Cette mesure permettra de décongestionner le bureau de la NTA, à PortLouis.

se chamailler devant les caméras de la Mauritius Broadcasting Corporation. C’est un peu cher payé si l’on tient compte du fait que les parlementaires sont éligibles à une pension après deux mandats à l’Assemblée nationale. Le pire est que les parlementaires sont tellement à fond dans ce jeu idiot qu’ils se font un devoir de capitaliser sur la crédulité des électeurs, qui sont en train d’être bernés par l’idée que le pays progresse avec les « scandales » soulevés par les membres de l’opposition. Dans cette présente édition, Capital fait état de la situation des petits planteurs de canne à sucre, avec Rafick Chattaroo qui tire la sonnette d’alarme sur l’éventuelle disparition de la communauté des petits planteurs en raison d’une certaine inégalité dans la distribution des revenus et de la hausse des coûts de production. Bien entendu, cela n’est sans doute pas important, voire intéressant, ou pas assez idiot pour l’être... En attendant une autre affaire MedPoint ou l’affaire Shenaz, place au débat concernant la situation au sein l’industrie de la canne.

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La NEF s’intéresse au logement social C’EST AUTOUR du logement social que la troisième édition de l’espace rencontre CSR du ministère de l’Intégration sociale s’articulera. Ainsi, une centaine d’ONG auront l’occasion de présenter leurs besoins aux fondations et entreprises diverses engagées dans une politique de responsabilité sociale.

Un parc technologique à Maurice LE MINISTÈRE de la Science et de la Technologie de la République de Chine viendra aider à la mise en place d’un parc technologique à Maurice. La nouvelle structure aura pour objectifs la commercialisation des retombées de la recherche et du développement à Maurice, la production à grande échelle des produits innovants et l’internationalisation de l’industrie de la technologie. Une délégation de six cadres du ministère était à Maurice, la semaine dernière, pour des sessions de travail avec les principaux organismes locaux impliqués dans la recherche, dont, le Mauritius Research Council (MRC) et l’Agricultural and Research Extension Unit (AREU).

L’alliance GammaColas fait des heureux reine, au Buckingham Palace. A Maurice, bien que nous ne soyons que 1,2 million d’habitants, et que notre pays est nettement plus petit que Londres, nos parle-mentaires sont les seuls salariés payés des fonds publics qui ont droit à plus de 6 mois de congés annuellement. Certains viendront clamer qu’ils sont redevables envers leurs mandants, alors qu’ils sont dans les Citizens Advice Bureau chaque mercredi, sans oublier les cérémonies religieuses, les chowtaris, vindou, noces, funérailles et autres festivités. Conclusion : en prenant compte de tous ces temps libres, on peut facilement, tout en étant généreux, avancer que nos élus travaillent deux ans et demi sur cinq. N’est-il pas temps de remettre en question cette pratique burlesque, et surtout, coûteuse ? Et là on fait abstraction de tous ceux qu’on passe à la télé,

ensommeillés, lors des séances parlementaires. Ne soyons pas choqués ! Il ya pire ! N’oublions pas ces ministres grassement rémunérés qui refusent de répondre aux questions ou qui se servent des conseils d’administration, comme bouclier, afin de s’abstenir de toute réponse. Ou encore de cette légendaire réplique ; « As far as I know, I don’t know ». Mais n’est-ce pas Navin Ramgoolam, qui, en 2003, critiquait la pratique d’accorder de si longues vacances ? Ah, c’est vrai, il était alors dans l’opposition. Et dire qu’ils osent parfois convoquer des sessions extraordinaires ! Ce qui nous fait penser à ce journaliste français, Jacques Mailhot, qui disait : « Il est toujours amusant de voir que l’on ose convoquer des parlementaires en session extraordinaire alors qu’ils ne viennent déjà pas en session normale ».

RS 40 par action. C’est ce que va payer Gamma Civic à ses actionniares, quelques jours aprés l’annonce d’une alliance stratégique avec Colas. Un partenariat qui rapporte Rs 1,3 milliard à Gamma Civic qui cède 50 % de Gamma Materials. De plus, les bénéfices financiers immédiats devraient permettre à Gamma de réduire ses dettes. Le prix de l’action de la compagnie en Bourse est passé de Rs 420 le 7 juillet à Rs 460 le 14 juillet. Elle valait Rs 482 ce mardi 19 juillet à 12h30.

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Roy Neeraye RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun Leevy Frivet Sindy Moonesawmy Dorina Krammer CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Cécile Antonio CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy Essane Auleear Vishesh Koonjobeeharry Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun


RHT INTRODUIT SA CARTE ETOILE

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Les voyageurs de la compagnie Rose-Hill Transport pourront bientôt payer leur trajet avec la Carte Étoile. Le projet est actuellement en phase d’essai avec la mise en circulation d’un

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millier de cartes. La compagnie rosehillienne a fait appel à la société Algorithmix pour la concrétisation de ce projet. Ce système de paiement, rapide, pratique et simple, permet d’ac-

croître la sécurité du voyageur car il n’a plus besoin de se déplacer avec de grosses somme d’argent. La Carte Étoile est munie d’une puce permettant la transmission de données par fréquence radio.

INDUSTRIE SUCRIÈRE

1982 - L’histoire d’une trahison La situation des petits planteurs semble inquiétante. Depuis 1982, ils ont été abandonnés dans une bataille où leur allié politique a changé de philosophie et aussi peut-être de camp. Capital revient sur des larges extraits du manifeste électoral du MMM en 1976 et le changement de cap des mauves DANS UN entretien accordé à Capital cette semaine, Rafick Chattaroo, le représentant de l’Association des petits planteurs, évoque la période 1982-1983. Il fait ainsi référence au manifeste électoral du Mouvement militant mauricien (MMM) de 1976 et 1982 où l’espoir avait été donné à ceux impliqués dans l’industrie sucrière - outre les propriétaires des grandes usines – que la distribution des cartes allaient être revue. Prônant une tendance socialiste, le MMM avait promis à la communauté des petits planteurs de l’emmener vers la terre promise. Capital reproduit ci-dessous un extrait du manifeste électoral du MMM. NATIONALISATION « (...) Le secteur privé, au cours de cette étape, perdrait, certes, le contrôle général de l’économie, et des secteurs-clés (5 usines sucrières et leurs terres, 20 000 arpents de terres d’autres usines et de très gros planteurs, les docks et le transport en commun, les compagnies d’assurance, les terres louées aux métayers du thé, 51 % des grosses compagnies de construction et compagnies hôtelières) seraient nationalisés, mais à ce même secteur privé continuerait à échoir la responsabilité de gérer de nombreux autres secteurs et de nombreuses entreprises. C’est bien pourquoi un “working arrangement” serait non seulement nécessaire, mais en

C’est ainsi que la victoire de 60-0 en 1982 était synonyme d’un grand pas vers la liberté pour la population mauricienne, qui sera vite désenchantée. Un retournement de veste inattendu allait se produire et la pression allait être si insoutenable que l’alliance de l’espoir allait s’écrouler après quelques mois à peine au pouvoir

MILITANT. Paul Bérenger au temps où seul importait, pour lui et son parti, le socialisme

Après la cassure de 1983, le MMM a préféré troquer son blouson de parti socialiste pour enfiler celui d’un parti de droite pur et dur, ou si l’on veut, ultra-libéral. Tout semble indiquer que son leader charismatique, Paul Bérenger, n’a pas résisté longtemps face à l’appel des sucriers

fait inévitable entre un tel gouvernement socialiste et le secteur privé durant cette période de transition vers le socialisme. Dans le cadre d’un tel “working arrangement”, le secteur privé aurait, bien sûr, à suivre strictement les directives générales du gouvernement et à gérer dans les limites imposées par la planification générale de l’économie et par les organes du pouvoir économique gouvernemental: Banque de Maurice, Banque de l’État, Banque de Développement, Sugar Authority, State Corporation, etc. C’est dire qu’un tel “working arrangement” n’aurait rien à voir avec les capitulations passées et récentes du gouvernement Ramgoolam devant le secteur privé mauricien, dont il est aujourd’hui

l’otage consentant. La classe possédante d’un pays à régime capitaliste, c’est cette minorité qui possède les moyens de production (à Maurice: les propriétés sucrières, les banques, les maisons d’assurance, les docks, etc.) et qui exerce, de par ce fait, le pouvoir économique. A Maurice même, la classe possédante, qui s’appelle chez nous, et très pudiquement, le “secteur privé”, est très puissante et organisée. Nous avons déjà fait état, à plusieurs reprises, du rapport de l’Economic Planning Unit du ministère du Plan, qui a établi que “le contrôle effectif du secteur privé et de l’économie mauricienne est entre les mains d’un très petit groupe d’actionnaires et de directeurs”. Ce très petit groupe de grands possédants et de grands patrons assoit lui-même son pouvoir sur toute une gamme d’organisations: M.E.F, Chambre d’Agriculture, MSPA, Joint Economic Council, etc. Mais cette classe possédante mauricienne très puissante et organisée, même si elle fera bloc demain contre ceux qui menaceront ses intérêts, ne constitue pas en fait un bloc monolithique. » RS 57 M AUX BARONS SUCRIERS C’est ainsi que la victoire de 60-0 en 1982 était synonyme d’un grand pas vers la liberté pour la population mauricienne, qui sera vite désenchantée. Un retournement de veste inattendu allait se produire et la pression allait être si insoutenable que l’alliance de l’espoir allait s’écrouler après quelques mois à peine au pouvoir. Rafick Chattaroo explique : « En 1982, Paul Bérenger était le ministre des

Finances et le pays était à genoux. Il n’y avait pas d’argent. Le gouvernement s’est ainsi tourné vers le Fonds monétaire international (FMI) pour avoir de l’aide financière mais celle-ci n’était pas sans condition. Mais, Sir Anerood Jugnauth était resté ferme face aux exigences du FMI d’abolir le subside gouvernemental sur le riz et le dégraissage au sein de la fonction publique. Ce qui était contraire à la volonté de Paul Bérenger, qui a mis de la pression sur Sir Anerood Jugnauth afin qu’il accepte la requête du FMI. C’est dans ces conditions que Jugnauth a préféré quitter l’alliance et opter pour un gouvernement de coalition en 1983. Vous savez, à l’époque, le MMM n’était pas vraiment un parti politique mais c’était plus un style de gouverner, où chacun avait le droit de s’exprimer. Le but était de construire un pays extrêmement démocratique mais cela n’a pas abouti… » En effet, une fois au pouvoir en 1982, le MMM devait accorder une exemption des droits de douanes, d’un montant de Rs 57 millions, aux sucriers. La population, quant à elle, eut droit à l’introduction de la ‘sales tax’. Après la cassure de 1983, le MMM a préféré troquer son blouson de parti socialiste pour enfiler celui d’un parti de droite pur et dur, ou si l’on veut, ultralibéral. Tout semble indiquer que son leader charismatique, Paul Bérenger, n’a pas résisté longtemps face à l’appel des sucriers. Le deal Illovo en 2003 devait même être une énième confirmation de sa proximité avec ceux qu’il qualifiait jadis de « petit groupe de grands possédants et de grands patrons. » Si, pour certains, il s’agit d’une évolution politique, en passant du stade de l’idée de nationalisation de la période pré-80 à celle de la privatisation en 2000, pour d’autres c’est une trahison, dont souffrent toujours les employés de l’industrie sucrière ou autres petits planteurs, qui portent aujourd’hui encore les séquelles du mirage de 1982.


LES SOURDS EN CONGRÈS Le 16ème Congrès mondial de la Fédération des sourds, du 15 au 24 courant, à Durban, voit la participation d’une délégation mauricienne forte de 14 personnes et dirigée par le profeseur Vinesh Hookoomsing,

président du comité sur le langage des signes. Les délégués mauriciens ont obtenu leurs billets d’avion vendredi des mains de la ministre de la Sécurité sociale Leela Devi Dookun-Luchoomun. Le congrès

abordera les thèmes liés à la Convention des droits des personnes handicapées. De plus, la compagnie KFC a exprimé son engagement pour la formation de ses employés au langage des signes.

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Le président de l’association des petits planteurs de canne à sucre, Rafick Chattaroo, lance un cri du coeur. La communauté des petits planteurs est en train de disparaître en raison des coûts élevés de production et c’est le retour à la domination des usiniers dans l’industrie de la canne. Selon lui, ceux de sa race sont en train de récolter des miettes sur la bagasse et la mélasse alors que les sucriers sont en train de faire de l’or à travers ces matières premières dans la production de l’énergie, principalement. Dans cette interview, Rafick Chattaroo revient sur la guerre entre les planteurs et les usiniers où les grandes familles du secteur privé s’était rassemblées autour de l’association West East Limited avant de prendre le contrôle total de la Mauritius Sugar Producers’ Association. Il est aussi question du programme du gouvernement de 1982, qui avait promis de rétablir l’équilibre entre les usiniers et les petits planteurs mais quelques mois à peine, le rêve a tourné en une histoire de trahison, renforçant ainsi le pouvoir du secteur privé traditionnel. Rafick Chattaroo raconte aussi l’émergence des centrales thermiques, à commencer par celle des Harel à Belle Vue, qui est passée d’une situation de dettes de Rs 3,5 milliards à des profits de Rs 350 millions en quelques petites années | RUDY VEERAMUNDAR

INDUSTRIE SUCRIÈRE

« LES SUCRIERS REPRENNENT LE CONTRÔLE TOTAL ! » ❚ Vous tirez la sonnette d’alarme

pour les petits planteurs. Quelle est la situation au juste ? Auparavant, les petits planteurs contribuaient à hauteur de 45 % dans la production sucrière mais maintenant, ce chiffre a été ramené à 35 % et il continuera de chuter. La raison principale de cette baisse est l’abandon des champs par les petits planteurs. Le phénomène est très ironique lorsque nous considérons que la culture de la canne à sucre est quelque chose qui nous coule dans les veines. Nos ancêtres sont venus à Maurice et se sont adonnés à cette activité et des générations ont ensuite progressé, de même que le pays, grâce à la canne à sucre. Aujourd’hui, nous, les petits planteurs, sommes appelés à disparaître et cela de force. Ce n’est certainement pas de notre propre volonté que nous nous sommes retrouvés dans la situation qui prévaut aujourd’hui. Avec la complicité de l’État, les usiniers-planteurs nous poussent vers la porte de sortie, en exploitant nos champs. Avec le coût élevé de la production, entre autres, beaucoup de petits planteurs jettent l’éponge. ❚ Comment se passaient les choses

auparavant ? Avant, nous bénéficiions d’un prix préférentiel et une tonne de sucre se vendait à 650 livres sterling. Il est à mentionner que notre plus gros acheteur était alors Tate & Lyle. Rendez-vous compte que l’accord avec

celui-ci concernait plus de 500 000 tonnes de ce qu’on appelle ‘raw sugar’ alors que le prix de cet acheteur variait dans la moyenne de 500 à 650 livres sterling la tonne. Ce qui équivalait, à l’époque, à Rs 18 000 à Rs 20 000 la tonne. C’était la somme d’argent que nous encaissions par tonne. Cela encourageait les petits planteurs à rester dans la culture de la canne à sucre et investir dans la production de celle-ci. Mais à cette époque, il n’y avait pas la production de l’énergie à travers la bagasse car il n’y avait pas encore cette technologie. Le but des usiniers était donc d’acheter notre canne pour produire principalement le sucre. Notre bagasse n’avait donc aucune valeur et c’était donc parfaitement compréhensible qu’on ne se fasse pas rémunérer pour cette matière. Mais, aujourd’hui les choses sont différentes et nous nous faisons exploiter. ❚ Vous faites partie de ceux qui ont

lutté pour améliorer le sort des petits planteurs et vous avez même été très actif, vers la fin des années 70 au début des années 80. Pouvez-vous nous conter cette période ? En 1983, une année après la chute de la fameuse alliance 60-0 entre le Mouvement militant mauricien (MMM) de Paul Bérenger et le Parti socialiste mauricien (PSM) d’Harish Boodhoo, il y avait une commission suite en page 6


LA MCB OFFRE PARIS, VERSAILLES ET LE MOULIN ROUGE

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Pour toute dépense de Rs 2 500 ou plus, entre le 15 juillet et le 15 septembre 2011, les détenteurs des cartes MCB Visa Classic Gold, Business ou Corporate pourront participer à une loterie. Un magnifique séjour gastronomique à Paris, incluant un séjour au palace Ritz, un dîner au restaurant Jules Verne sur la

Tour Eiffel, et une visite à Versailles, un spectacle au Moulin Rouge ainsi qu’une croisière au champagne sur la Seine attendent l’heureux gagnant. Chaque montant dépensé lors de cette promotion sera comptabilisé deux fois lors de l’allocation des “lucky draws numbers”.

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

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d’enquête sur l’industrie sucrière. C’était ce qu’on appelait la commission d’enquête Avramovich. Et là, plusieurs personnes du domaine de la politique, les grandes familles des usiniers-planteurs et bien sûr, nous, les petits planteurs avaient déposé devant cette commission d’enquête. Déjà, à cette époque, nous avions déjà prédit et mentionné à la commission que le sucre était voué à devenir un sous-produit alors que la bagasse et la mélasse allaient être les principaux produits de la canne à sucre. Nous réclamions ainsi nos droits de bénéficier, en termes de rentabilité, en ce qui concerne l’utilisation de notre canne à sucre pour la production de la bagasse et de la mélasse et cela à 100 %. On nous prenait pour des prétentieux démesurés à cette époque mais l’avenir nous a donné raison. Voyez ce qui se passe aujourd’hui, surtout en ce qui concerne le secteur énergétique, qui a besoin de notre bagasse et le domaine de la distillerie, qui se repose sur la production de mélasse. Nous étions des avant-gardistes et maîtrisions notre dossier. Force est de constater que nous sommes aujourd’hui hors jeu, pour ne pas dire les grands perdants. ❚ Le bras de fer autour de la

bagasse ne date donc pas d’hier ? A cette époque, la Mauritius Sugar Producers’ Association (MSPA) était d’avis que notre requête était déraisonnable et qualifiait même notre vision de « biggest joke of the year». La MSPA - sous le contrôle des grandes familles telles que Harel, Lagesse, Dalais et Raffray était le principal obstacle à notre avancement. Ces familles s’étaient regroupées au sein d’une association sous le nom de WEAL, la West East Limited, où la compagnie FUEL jouait aussi un rôle déterminant. WEAL était l’obstacle majeur à la communauté des petits planteurs. Dans leur version officielle, ils disaient ne pas croire dans la production d’énergie à grande échelle à partir de la bagasse. On refusait de nous entendre mais déjà, en ce temps, la bagasse était utilisée par ces mêmes usiniers-planteurs pour la production de l’électricité pour les besoins des usines et des habitants des propriétés sucrières. Je tiens à préciser que notre revendication était par rapport à notre droit d’être payés pour l’utilisation de la bagasse dans le cas de la production de l’énergie à grande échelle et non pas pour l’électricité fourni sur les propriétés sucrières à l’époque. C’était par rapport à notre vision. Puisque celle-ci s’est matérialisée, nous voulons notre part du gâteau, de la façon dont nous le méritons et rien de plus. La production d’éthanol, destiné au secteur énergétique, allait certainement nous

Premier ministre jusqu’en 1987 et ensuite Paul Bérenger allait prendre le relais. Sir Anerood Jugnauth était d’accord avec cette condition. Souvenons-nous que c’est avec le gouvernement de 1982 qui prônait pour une politique d’autosuffisance et c’est la seule année où l’importation d’oignons et de pommes de terre n’a pas été nécessaire. ❚ Pourquoi, selon vous, le gou-

aider à réduire l’importation des matières premières que nous utilisons actuellement pour la production de l’électricité. Nous sommes dans un pays qui nous appartient à tous. Nous pouvons tous légitimement demander notre dû. ❚ Concernant le sucre, étiez-vous

satisfait du partage en termes de revenus ? L’autre point de litige était certainement le ‘apportionment ratio’ en termes de revenus par rapport au sucre. 60 % pour les planteurs et 40 % pour les usiniers. C’était vraiment injuste. Nous devions cultiver, récolter, transporter et une fois à l’usine, sans rien faire, les barons sucriers empochaient 40 %. Avec l’entrée de Jugdish Goburdhun et de Ramdath Jaddoo au Parlement en 1976, en ce qui concerne le dossier sucre, le gouvernement était minoritaire. Nous avions saisi la cour suprême afin de demander que la production des sous-produits – bagasse et mélasse – nous revienne à 100 %, en ligne avec notre vision que dans les années à venir, la production de l’énergie, à travers la bagasse, allait prendre le dessus sur celle du sucre. Il est à noter que notre conseiller à l’époque était Rama Sithanen, qui occupait les fonctions d’économiste à Air Mauritius. La cour suprême nous avait donné gain de cause et c’est à partir de ce moment que la MSPA a commencé à négocier. ❚ Quelles étaient les conditions de

paiement ? C’était un fait établi que les petits planteurs étaient payés par tonne de sucre et non par tonne de canne. Nous nous étions ainsi élevés contre le ratio 60-40 % afin que celui-ci devienne 70-30 %. A travers une nouvelle protestation, nous avions ensuite demandé 80-20 % et finalement c’est le ratio 78-22 % qui a été accepté. Mais, il y avait un fait étrange. A travers la nouvelle formule, nous avons constaté que la tonne de sucre produite avec la même quantité de canne à sucre avait diminué. Je me demande toujours où est passé ce sucre. ❚ Pour en revenir avec votre vision

de l’importance de la bagasse, n’aviez-vous jamais eu des projets pour vous les petits planteurs ? Notre but était de construire une centrale pour produire l’énergie électrique et cela avec l’aide du gouvernement de l’Inde, à travers notamment la Sugar Federation of India (SFI). L’actuel ministre indien de l’Agriculture, Sharad Pawar, était alors à la tête de la SFI. Avec le 60-0 de 1982, notre but ultime était d’implémenter notre politique par rapport à la redistribution des cartes dans l’industrie sucrière et faire en sorte que nos droits soient respectés. Mais, le gouvernement de 1982 n’a pas duré longtemps. Je pense que Paul Bérenger est l’unique responsable dans cette affaire et doit s’en prendre à lui-même. La condition était simple en 1982. Sir Anerood Jugnauth allait occuper le fauteuil de

vernement de 1982 s’est-il écroulé ? En 1982, Paul Bérenger était le ministre des Finances et le pays était à genoux. Il n’y avait pas d’argent. Le gouvernement s’est ainsi tourné vers le Fonds monétaire international (FMI) pour avoir de l’aide financière mais celle-ci n’était pas sans condition. Mais, Sir Anerood Jugnauth était resté ferme face aux exigences du FMI d’abolir le subside gouvernemental sur le riz et le dégraissage au sein de la fonction publique. Ce qui était contraire à la volonté de Paul Bérenger, qui a mis la pression sur Sir Anerood Jugnauth afin qu’il accepte la requête du FMI. C’est dans ces conditions que Jugnauth a préféré quitter l’alliance et opter pour un gouvernement de coalition en 1983. Vous savez, à l’époque, le MMM n’était pas vraiment un parti politique mais c’était plus un style de gouverner, où chacun avait le droit de s’exprimer. Le but était de construire un pays extrêmement démocratique mais cela n’a pas abouti et je vous ai expliqué pourquoi.

Nous demandons au gouvernement de prendre conscience que la race des petits planteurs est en train de disparaître. Nous sommes en train de retourner nos terres aux sucriers, avec la façon dont les choses sont en train d’évoluer. C’est totalement en contradiction avec le principe de démocratisation de l’économie ❚ Et le jugement de la cour

suprême dans tout cela ? Les usiniers se sont pliés au jugement mais ensuite il y a eu la cassure du régime de 1982. Le programme électoral du MMM concernant l’industrie sucrière n’a ainsi pu être exécuté. ❚ A partir de quand vous êtes-vous

senti menacé ? Entre 1983 et 1987, la diversification de l’industrie sucrière a commencé à prendre forme. L’usine de Beau Plan a mis l’accent sur la production de rhum et de parfum et c’est à partir de cet instant que la


L’ICTA VEUT SÉCURISER LES INSTALLATIONS DES OPÉRATEURS L’Information and Communication Technologies Authority organisera un séminaire du 25 au 27 juillet 2011 concernant la sécurité des champs éléctromagnétiques en vue de sensibiliser les opérateurs sur l’application du ‘deployment standard’. Ils

devront, à partir de ‘case studies’, proposer des amendements à leurs procédures, ainsi que des techniques de mesure électromagnétique pouvant être appliquées pour l’installation des antennes. Deux experts renommés, à savoir

le Dr Vikass Monebhurrun, professeur à l’École Supérieure d’Électricité (Supélec) de France, et Matt Evans, gestionnaire de programme du Mobile Carriers Forum en Australie, agiront comme facilitateurs à l’atelier.

CTBV... Outre deux objections, le reste a consenti à ce que l’État se porte garant pour l’emprunt de la CTBV. En l’espace de trois ans, la CTVB a remboursé sa dette de Rs 3,5 milliards et a réalisé des profits de Rs 350 millions. Il était ainsi logique que les autres grandes usines sucrières lui emboîtent le pas. Rien que la petite centrale de St Aubin réalisait ensuite des profits de Rs 75 millions pour la production d’énergie à partir de la bagasse, qui n’est pas polluante, et c’est assez difficile de comprendre comment Paul Bérenger a ensuite pris la décision de donner une licence à un autre usine à 400 mètres plus loin pour produire de l’énergie à partir du charbon, qui est, comme nous le savons, très polluant. L’usine importait ainsi du charbon de l’Afrique du Sud à destination de Port-Louis, afin que celui-ci soit stocké. Il fallait ensuite transporter le charbon de la capitale à St Aubin. Toute une démarche pour produire de l’énergie polluante alors que la bagasse était la méthode la plus sim-

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FINAL REPORT MERCREDI 20 JUILLET 2011

❚ Qu’est-ce que cela représente

pour vous ? On est en train de «pull us out of business» alors que nos grands-parents ont investi leurs efforts pour acquérir des terres. Les «prime lands» appartenaient aux sucriers et ils nous donnaient les terres marginales pour la culture de la canne. On a dû travailler et les sucriers déduisaient de la somme qu’ils devaient nous payer sur chaque tonne de sucre, jusqu’à ce que ces terres nous reviennent.

❚ Expliquez-nous l’émergence de

❚ Pour en revenir au cas de

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l’Union européenne. Tout est centralisé et les sucriers ont investi dans la production de sucre, les raffineries, la distillerie et l’énergie. Pour chaque tonne de sucre qu’ils raffinent, le planteur doit payer 40 euros alors qu’il produit 50 000 tonnes. Faites le calcul maintenant. C’est un peu normal que les sucriers absorbent leurs investissements en deux ans.

mélasse a commencé à sortir de la catégorie de sous-produit et être ainsi valorisé par les usiniers-planteurs. Mais, en termes de recettes pour les petits planteurs, il n’en fut rien. C’est tout à fait compréhensible que les usiniers aient investi dans la technologie mais il était aussi un fait qu’ils utilisaient nos matières premières pour produire autre chose que le sucre. C’est ainsi légitime que nous bénéficiions aussi et cela, de façon raisonnable. cette diversification et la ruée vers l’énergie ? Au départ, les usiniers-planteurs ne produisaient pas de l’électricité à grande échelle et c’est en 1998 que les frères Harel décident d’investir massivement dans la production de l’énergie avec le projet de la Centrale Thermique de Belle Vue (CTBV). Je me souviens que durant la même année, nous avions été convoqués à une réunion à 6 heures du matin à Belle Vue. En tant que président de l’Association des Petits Planteurs, je faisais partie d’un comité où une décision devait être prise concernant un prêt de Rs 3,5 milliards par les Harel pour la construction de la CTBV. Le point central était de savoir si nous étions tous d’accord pour que l’État se porte garant de cet emprunt. Outre le ministre, le ministère de l’Agriculture était aussi représenté par son Permanent Secretary, qui était alors Mme Maya Hanoomanjee. Je dois dire qu’elle maîtrisait très bien son dossier et je suis même d’avis qu’elle aurait été excellente au poste de ministre de l’Agriculture.

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❚ Que voulez-vous ?

En 1982, Paul Bérenger était le ministre des Finances et le pays était à genoux. Il n’y avait pas d’argent. Le gouvernement s’est ainsi tourné vers le Fonds monétaire international (FMI) pour avoir de l’aide financière mais celle-ci n’était pas sans condition

ple et la plus green, en ligne avec le concept ‘Maurice Ile Durable’. Je ne comprends pas, non plus, la logique derrière le projet CT Power alors que nous avons suffisamment de bagasse pour produire de l’électricité dans ce pays. Nous sommes en train d’introduire une taxation pour les voitures polluantes et, de l’autre côté, on veut brûler du charbon pour produire de l’énergie. Cela dépasse certaines logiques. En ce qui concerne les déchets, je ne dis pas qu’il ne faut pas les utiliser pour la production d’énergie mais il faut les mélanger avec de la bagasse.

train de réaliser des profits, le CEB déclare pour sa part des pertes. Pouvez-vous m’expliquer cela ? ❚ Et vous dans tout cela ?

Les petits planteurs sont en train de fournir de la canne à sucre à la CTBV et celle-ci produit du sucre à travers du jus de canne et de l’électricité à travers la bagasse. Donc, les 22 % qu’on est train de payer à la CTBV, c’est pour le sucre. Mais qu’en est-il pour la production de l’électricité. Il faut aussi nous payer pour la bagasse. Lorsque nous nous sommes réunis en 1998, nous n’étions pas au courant du contenu du contrat avec la CTBV et ce n’est que lorsque celle-ci a commencé à produire de l’électricité qu’on nous a informé que nous allions être payés Rs 100 la tonne de bagasse. Et là encore, c’est la centrale qui utilise notre bagasse et c’est le CEB qui doit payer. On comprend ainsi l’argument des centrales thermiques lorsqu’elles disent «nous avons un contrat en béton.» La situation restera la même jusqu’en 2020, année où expire le contrat. ❚ Les sucriers restent donc domi-

❚ La bagasse vaut de l’or alors ?

Il faut trois tonnes de canne à sucre pour produire une tonne de bagasse et celle-ci, lorsqu’elle est brûlée, produit 300 à 600 unités d’électricité, dépendant de la capacité du ‘boiler’. La CTVB produit pour sa part 600 unités par tonne de bagasse et le Central Electricity Board achète cette électricité à Rs 2.40 l’unité. Celle-ci est ensuite vendue à Rs 5 l’unité pour la consommation domestique, Rs 9 pour le commercial et Rs 12 aux industriels. Si les centrales thermiques sont en

nants... Il faut comprendre que Maurice n’est plus une industrie sucrière mais cannière. Mais la loi n’a pas encore évolué dans ce sens. Les centrales thermiques sont les grands gagnants. Prenez le cas d’Omnicane. Avec la fermeture de Bel Ombre, St Félix, Britannia, Riche-en-Eau, MonDésert/Mon-Trésor, St-Aubin et Rose-Belle Sugar Estate, c’est la seule usine dans le Sud. Étant donné que la production d’énergie rapporte gros, ils ont une deuxième centrale. C’est cela la réforme imposée par

Aujourd’hui, des Rs 20 000 à 22 000 par tonne de sucre, nous ne touchons que Rs 13 000 comme profit, tenant en compte nos investissements. Un sac de 50 kilos de fertilisant est passé de Rs 350 à Rs 1 400. Quelle est la solution ? Diminuer notre culture ? C’est-à-dire, utiliser moins de fertilisant. C’est sûr que cela aura des conséquences néfastes sur notre production. C’est la raison pour laquelle nous demandons à ce que nous soyons compensés sur la bagasse et la mélasse, qui sont utilisées par les sucriers. Je vous donne un exemple. Dans le projet d’Alcodis pour la production d’éthanol, il était convenu que chaque tonne de mélasse allait produire 250 litres d’éthanol. Nous voulions ainsi que le prix qui devait nous être payé pour la mélasse utilisée soit indexé sur le prix du carburant. Encore une fois, cette requête a été source de conflit et objet de résistance. ❚ Quelle est la solution ?

Nous demandons au gouvernement de prendre conscience que la race des petits planteurs est en train de disparaître. Nous sommes en train de retourner nos terres aux sucriers, avec la façon dont les choses sont en train d’évoluer. C’est totalement en contradiction avec le principe de démocratisation de l’économie. Les sucriers reprennent le contrôle total ! Nous voulons que la communauté des petits planteurs reste dans la production et que l’argent obtenu comme mesure d’accompagnement soit utilisé pour faire revivre ces 10 000 hectares de terres abandonnées par les petits planteurs. Payez-nous pour l’utilisation de la bagasse et de la mélasse. C’est la seule façon dont nous pourrons survivre.


PAS DE MALAISE AU GROUPE CIM

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Dans le courant de la semaine, la Lettre de l’Océan Indien a fait mention d’un « certain malaise » qui sévirait au sein du groupe CIM. Dans l’article, il est mentionné que « le management de trois directeurs sud-africains du groupe CIM est

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critiqué en interne par les salariés ». Critique que réfute le groupe. « Que la Lettre de l’Océan Indien assume ses responsabilités ! » lance-t-on dans les milieux concernés. Ce contentieux viendrait-il d’une différence de culture managériale ou d’un

réflexe nationaliste des employés ? Aucun des deux, rassure le groupe CIM, qui fait partie de la société Rogers. « Il y a peutêtre des gens qui ne sont pas contents », laisse-t-on entendre, après que CIM ait procédé à certaines restructurations.

TÉLÉPHONIE MOBILE

MTNL accédera au Zimbabwe via Maurice La compagnie indienne Mahanagar Telephone Nigam Ltd (MTNL) se prépare à entrer en Afrique en rachetant 51 % de l’opérateur téléphonique zimbabwéen TelOne. Mahanagar Telephone Mauritius Ltd (MTML), sa fi-liale mauricienne, sera appelée à l’épauler dans cette opération. Priorité, cependant, sera accordée au lancement de l’opération GSM de MTML à Maurice LA SOCIÉTÉ indienne Mahanagar Telephone Nigam Ltd (MTNL) vise l’achat de 51 % des actions de TelOne, unique opérateur téléphonique du Zimbabwe. Cette société, qui appartient à l’Etat zimbabwéen et est géré par celui-ci, est considéré comme étant le quatrième opérateur de téléphonie mobile de la région, avec quelque 4 millions d’abonnés. TelOne croulerait cependant sous des dettes importantes. FONDS EN TRANSIT Le montant de la transaction n’a pas été divulgué, mais il ressort que les fonds passeront par la filiale mauricienne, Ma-

nie zimbabwéenne ne se fera qu’après que MTNL ait commencé à exploiter son réseau GSM à Maurice, comme il est prévu qu’il le fasse d’ici la fin de l’année.

hanagar Telephone Mauritius Ltd (MTML), avant d’être utilisés. Ce serait la deuxième tentative de MTNL d’entrer en Afrique. En 2006, la compagnie téléphonique n’avait pu obtenir la licence nécessaire pour opérer au Kenya et avait dû renoncer à acheter des parts de Telkom Kenya. TelOne possédant déjà un GSM Mobile permit, il sera plus facile pour MTNL de faire son entrée au Zimbabwe. Selon la presse indienne, Sanjay Garg, CEO de MTML, a confirmé les discussions avec le gouvernement du Zimbabwe. Toutefois, il a tenu à préciser que tout accord potentiel avec la compag-

COLLABORATION MTNL/ICTA Pour rappel, l’année dernière, MTML s’était lancé dans le mobile 3G et l’internet sans fil. Les autorités régulatrices du secteur de la téléphonie mobile lui avaient alloué des fréquences de GSM dernière génération. La compagnie, qui gère actuellement un mélange de téléphonie fixe, d’opérations à longue distance, de services internet, ainsi que le CDMA mobile, devrait

investir environ USD 20 millions dans le lancement de 200 000 lignes GSM. MTNL travaillerait également en étroite collaboration avec l’Information & Communication Technology Authority (ICTA) – corps régulateur du secteur des télécommunications à Maurice – pour accélérer ses plans en Afrique. « Its Zimbabwe venture is learnt to have the blessings of ICTA chairman Trilock Dwarka, who is also closely involved in telecom regulatory matters for the 19member COMESA – the largest free trade block in Africa », peut-on lire dans les médias indiens.

MAURITIUS BUSINESS LAW REVIEW

Un pont entre le monde du droit et les affaires Le cabinet Jurisconsult a lancé lundi la troisième édition de la Mauritius Business Law Review. Regroupant une douzaine d’écrits, cette revue se veut une collection d’articles ciblés qui prennent en compte les nouvelles réalités juridiques de notre économie MARC HEIN, avocat et directeur de Jurisconsult Chambers, a souligné l’importance de tels outils, à la fois pour les juristes et les hommes d’affaires. « De nos jours, il importe de bien comprendre et de maîtriser la législation ayant trait aux affaires. La troisième édition de la Mauritius Business Law Review répond à de nombreuses questions, avec une douzaine d’articles de fond qui couvrent divers sujets, allant du droit international au droit des affaires en passant par les nouveaux défis que posent les nouvelles technologies », a-til déclaré à l’occasion du lancement. LA CULTURE DU DROIT La finance internationale occupe une bonne partie de l’ouvrage, en vente à Rs 450, avec des formules spéciales proposées par les éditeurs pour les achats en volume ou pour les achats combinés des anciens numéros. Plusieurs juristes ont participé à la rédaction des articles, dont certains jeunes qui débutent dans la profession. Pour Marc Hein, la Mauritius Business Law Review cerne bien, à l’intention de ces jeunes, les enjeux de Maurice en tant que place financière internationale. D’ailleurs, a rappelé le juriste, Maurice a le potentiel de proposer des produits fin-

trois éditions de la revue seront disponibles à l’intention des étudiants et de tous ceux qui cherchent à s’instruire sur le droit à Maurice », a-t-il ajouté, précisant qu’il souhaite, dans l’idéal, avoir un portail qui relie le monde du droit au monde des affaires.

anciers complexes qui répondent aux exigences des marchés internationaux. Le directeur de Jurisconsult a précisé que la Mauritius Business Law Review est loin d’être une entreprise commerciale, mais surtout une revue dont la vo-

cation est de vulgariser « la culture du droit ». Il en a profité pour annoncer la disponibilité des articles des différentes éditions de la revue sur Internet. « C’est un projet sur lequel on travaille et d’ici 3 ou 4 mois, ce sera chose faite. Tous les écrits des

VITESSE DE CROISIÈRE Le Professeur Rejendra Gunputh, responsable de la faculté de droit de l’Université de Maurice et également membre du comité éditorial, est, lui, revenu sur le rôle du juriste. « Un juriste, ce n’est pas seulement quelqu’un qui plaide, mais aussi quelqu’un qui écrit », a-t-il souligné, regrettant toutefois la disponibilité de revues spécialisées. Pour lui, la Mauritius Business Law Review est un ouvrage qui a atteint sa vitesse de croisière. Il dira de la troisième édition que c’est un grand pas vers le renouvellement des connaissances. Le Pr Gunputh a aussi salué la contribution des collaborateurs sans qui une telle revue ne peut exister. Pour la publication de la troisième édition, les responsables de la revue ont bénéficié du soutien de plusieurs sponsors, parmi lesquels quelques grosses entreprises du pays.


KREOL : LES ENSEIGNANTS RETROUVENT LES BANCS DE L’ÉCOLE C’est lundi qu’a eu lieu le lancement des cours, à l’Institut de Pédagogie (MIE - Mauritius Institue of Education) des cours de formation pour les instituteurs qui vont enseigner le kreol morisyen en primaire dès la rentrée

2012. Dans un premier temps, 100 éducateurs seront concernés par ces cours. Dans son discours à l’occasion, Vasant Bunwaree, ministre de l’Éducation, a souligné « la portée historique de ce projet » qui vise à offrir aux jeu-

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nes une éducation adéquate pour leur avancement personnel, mais aussi pour le progrès du pays. A ce jour, ils sont 3 321 enfants à s’être inscrits pour le kreol, qui sera proposé comme matière optionnelle.

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RÉGION

Les investisseurs mauriciens toujours bienvenus à Madagascar Le ministre de l’Économie malgache est à l’ouvrage. Il croit fort dans l’avenir industriel et place sa confiance dans les investiseurs. Il crée des conditions pour les encourager. Pierrot Rajoanarivelo ne cache pas sa considération envers les entrepreneurs mauriciens qui veulent participer à sa mission | LEEVY FRIVET DANS UN entretien accordé à Capital, le ministre d’Etat chargé de l’économie de Madagascar a tenu à rendre hommage aux entreprises mauriciennes toujours présentes et actives dans la Grande île. Il se réfère à « ces entreprises qui, ayant ellesmêmes connu de grosses difficultés, en raison de la crise et de la suspension du pays du régime de l’Africa Growth Opportunity Act (AGOA), ne sont pas parties et ont continué à croire dans l’avenir du pays ». «Certes, il y a eu des licenciements, mais la situation revient à la normale, et cela avant même que cette crise ne se termine. Cette crise se terminera quand la feuille de route sera paraphée. La fin de cette crise politique mettra fin à la crise économique. Il y a un lien, cette crise politique a entraîné la suspension du pays de l’AGOA, c’est-à-dire les exportations vers les Etat-Unis, puis d’autres financements ont été stoppés, celui de la Banque mondiale et de l’Union européenne, entre autres. 25 000 emplois ont été supprimés, sans compter les difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises de la zone franche pour leurs matières premières », a com-

menté Pierrot Rajoanarivelo. RENFORCER LE PARTENARIAT D’autre part, le gouvernement de transition de Madagascar veut renforcer son partenariat avec le secteur privé, particulièrement les entreprises de la zone franche, ce secteur présentant un fort potentiel de main-d’oeuvre. Un accord a été signé dans ce sens, lundi dernier, entre le ministère de l’Economie et le Groupement des entreprises zone franche de Madagascar (GEZFM). Elles sont une vingtaine d’entreprises mauriciennes à opérer dans la zone franche de Madagascar. Le ministre Pierrot Rajoanarivelo a visité l’une d’entre elles, soit Mazavawear, dirigée par A. Lam. Une entreprise qui existe depuis 2006 et qui exporte 40 % de ses produits, essentiellement des vêtements sportifs, vers les Etats-Unis. L’usine a survécu à la crise et compte même ouvrir une autre unité vers fin août. Le ministre Pierrot Rajoanarivelo insiste que le gouvernement malgache va renforcer la coopération avec le secteur privé. « Les investisseurs mauri-

Peu importe les problèmes actuels, le ministre précise que le produit malgache se vend bien et que Madagascar continue à maintenir une bonne croissance dans le secteur de la zone franche, malgré toutes les perturbations économiques qu’elle connaît depuis 2009

DÉTERMINATION. Le ministre Rajoanarivelo ne compte pas attendre la fin de la crise politique malgache pour relancer l’économie du pays

ciens, tout comme d’autres étrangers, ont leur place à Madagascar. Nous sommes compétitifs sur tous les plans : main-d’œuvre, productivité, et l’accord que nous venons de signer avec le GEZFM vise à diminuer des obstacles qui gênent les investisseurs. Certaines procédures sont trop longues, les formalités d’exportation prennent trop de temps au niveau du port ; on va revoir tout cela, de même que la question de sécurité », avance le ministre.

Mais peu importe les problèmes actuels, le ministre précise que le produit malgache se vend bien et que Madagascar continue à maintenir une bonne croissance dans le secteur de la zone franche, et ce malgré toutes les perturbations économiques qu’elle connaît depuis 2009. Madagascar compte créer 200 000 emplois dans le secteur de zone franche d’ici cinq ans, soit le double des employés qui

gagnent actuellement leur vie dans ce secteur. En tout cas, le ministre Pierrot Rajoanarivelo, ne veut pas attendre la fin de la crise pour mettre la main à la pâte. L’économie, c’est son affaire et il compte bien assumer ses responsabilités. Sa vision et sa détermination sont très bien appréciées par la communauté des hommes d’affaires mauriciens présents dans la Grande île.

Le rachat de ZISCO par Essar remis en cause LA COMPAGNIE Essar Africa Holdings, filiale de la firme indienne Essar Holdings Limited, basée à Maurice, se retrouve de nouveau au centre de l’actualité. Après un jugement rendu à Maurice en faveur de la banque néerlandaise ING, voilà que l’accord conclu avec Zimbabwe Iron and Steel Company (ZISCO) revient sur le tapis. Entretemps, la compagnie indienne Essar est sommée de payer Rs 3 700 crore représenant des impayés au fisc indien.

Cette fois, c’est une transaction de la compagnie indienne qui a fait l’objet d’une question parlementaire au Zimbabwe. Il s’agit de la vente présumée de 80 % des stocks de minerai de fer de ZISCO à Essar Africa Holdings dans le cadre d’un accord de rachat. Les stocks sont estimés à plus de 20 millions de tonnes. En février de cette année, le gouvernement de Mugabe avait vendu sa part de ZISCO au conglomérat indien. Selon l’accord, Essar devait

payer la somme de USD 750 millions pour recapitaliser ZISCO. Le conglomérat avait également entrepris de régler la dette de USD 240 millions de la compagnie zimbabwéenne. D’AUTRES DÉBOIRES Toutefois, le ministre de l’Industrie et du Commece zimbabwéen n’a pu confirmer ou infirmer si effectivement le gouvernement a morcelé les stocks de minerai de fer à l’intention d’Essar Africa Holdings. “The whole

sense of Government selling shares to Essar was on the premise that Essar wanted to take over Zisco’s US$240 million debt. Our principals saw no reason to stop the deal,” a-t-il déclaré dans sa réponse au parlement. La compagnie indienne connaît également d’autres déboires. Au cours de l’année dernière, Essar Communications (Mauritius) Limited, Essar Communications Limited et Essar Com Limited avaient vendu 22 % de leurs actions de

Vodafone Essar Limited au groupe Vodafone. L’accord avait été signé à Maurice pour un montant de USD 3,8 milliards, mais Vodafone n’aurait pas payé les impôts, en capitalisant sur le traité de non-double imposition entre Maurice et l’Inde. LE FISC S’EN MÊLE Maintenant, Vodafone aura à débourser la somme de Rs 3 700 crores pour la transaction impliquant l’achat d’actions, et ce avant le 31 mars 2012. “Vodafone may have to

shell out withholding tax of up to Rs 3,700 crore during the current financial year on its $3.8 billion deal involving the purchase of shares from Mauritiusbased Essar Com Ltd and Essar Communication Ltd. Essar’s 22% stake held by its Mauritius subsidiaries is valued at $3.8 billion, on which the Income Tax department has raised withholding tax demand”, peut-on lire dans la presse indienne.


RECUL DE 8,1 % DES IMMATRICULATIONS EN EUROPE

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MAURICE POSSÈDE un réseau routier long de plus de 2 000 kilomètres et asphalté à 98 %. Pourtant, les inconvénients sur nos routes sont nombreux et les autorités peinent à répondre aux exigences d’une économie qui se développe à vitesse grand ‘V’ et qui demande des infrastructures adéquates pour son expansion. Au cours de ces derniers mois, plusieurs projets routiers ont été complétés – le ‘bypass’ de Triolet et le triangle de Réduit, notamment. Ces projets ont pour but de décongestionner la circulation, mais s’inscrivent aussi dans la perspective de moderniser davantage le pays. Malgré toute la bonne volonté affichée de part et d’autre, il faut cependant avouer qu’au quotidien, ces projets ne semblent pas résoudre les sempiternels problèmes qui affectent la circulation comme les embouteillages ou les infractions diverses au code de la route. Les embouteillages ont un poids économique considérable pour le pays. Plusieurs solutions ont été proposées et mises en application depuis quelques années mais, avec l’accroissement du parc automobile, on en revient souvent à la case départ. Ceux qui empruntent l’autoroute en direction de la capitale les jours de semaine en savent quelque chose. « CERCUEILS AMBULANTS » Un automobiliste qui quitte Curepipe à 7h30 en semaine met en moyenne une heure pour rallier Port-Louis. Et on parle là d’une circulation normale sans perturbation aucune. S’il y a un accident, aussi mineur soit-il, sur la nationale, le temps du trajet s’allonge. Le mauvais temps n’arrange guère les choses non plus et le moindre crachin a tendance à provoquer un ralentissement considérable, tant et si bien que mardi matin, certains membres de la rédaction de Capital ont mis un peu plus d’une heure de Phoenix à Port-Louis. À l’entrée de la capitale, le matin, les choses ne sont guère mieux. Les voitures avancent au pas à pas et la présence de policiers affectés à la circulation ne semble guère améliorer la situation. Dans l’après-midi, la sit-

Les immatriculations de voitures neuves se sont repliées de 8,1 % dans l'Union européenne au mois de juin selon les chiffres publiés vendredi par l’Acea (Association des constructeurs européens d’automobiles). L’association précise que tous les marchés importants ont vu les ventes reculer. Sur la période courant du

mois de janvier au mois de juin, les immatriculations ont baissé de 2,1 % dans l'Union européenne par rapport à la même période en 2010. Les ventes de Renault ont reculé de 20,9 % en juin tandis que les ventes de PSA Peugeot Citroën ont baissé de 11,9 % sur cette période.

TRANSPORT ROUTIER

ON N’EST PAS AU BOUT DU TUNNEL Maurice est l’un des rares pays au monde à disposer d’un réseau routier asphalté à presque 100 %. Pourtant, les conducteurs se plaignent au quotidien de l’état de nos routes et, il faut le reconnaître, celles-ci sont en partie responsables de centaines d’accidents de la circulation. Les autorités se sont déjà mises à la tâche afin de rehausser le niveau de nos infrastructures routières avec divers projets. Mais les inconvénients semblent persister, et leur coût économique avec | DOSSIER RÉALISÉ PAR ROY NEERAYE PERMIS DE CONDUIRE : LES CONDUCTRICES S’AFFIRMENT Il est une idée reçue qui veut que les femmes, de manière générale, soient de piètres conductrices. Pourtant, au vu des statistiques, rares sont celles qui sont impliquées dans des accidents majeurs. Tout simplement parce qu’elles sont moins nombreuses ? Pas vraiment. Au cours des dix dernières années, alors que le nombre d’hommes ayant obtenu le permis de conduire diminuait, passant de 13 883 en 2000 à 7 121 en 2009, les femmes réussissant le permis augmentait proportionnellement. Si, en 2000, elles n’étaient qu’environ 2 000 à obtenir le permis, ce chiffre est passé, en 2009, à 3 505. D’ailleurs, dans les rues de Port-Louis, il est rare de croiser une auto-école qui n’ait pas de conductrice à bord. Les femmes, surtout les jeunes professionnelles, sont

de plus en plus enthousiastes à l’idée d’avoir le permis, souvent synonyme d’une plus grande liberté dans une société qui reste fortement patriarcale. Quant à leur implication dans des accidents, un policier affecté à la Traffic Branch dira qu’elles sont de meilleures conductrices car « elles mesurent mieux les conséquences des infractions au code de la route ». Rares sont celles qui se font épingler pour excès de vitesse. Concernant l’alcool au volant, de très rares cas ont été recensés à ce jour. Le policier va plus loin en affirmant que les femmes ont de meilleurs réflexes et qu’elles n’ont pas certaines mauvaises habitudes des hommes, comme fumer au volant ou se laisser distraire par la donzelle qui passe, qui réduisent la concentration du conducteur.


L’APOCALYPSE N’A PAS EU LIEU Alors que certains prévoyaient « l’Apocalypse », le week-end dernier, sur les routes de Los Angeles avec la fermeture de l’autoroute 405, il n’en a été rien. L’autoroute 405, deuxième en importance aux États-Unis, a été fer-

mée durant tout le week-end pour des travaux. Si l’Apocalypse n’a pas eu lieu, c’est en raison de la bonne coordination des communications et du transport en commun réalisée par les autorités californiennes. La fermeture de cette au-

toroute, où circulent quelque 500 000 véhicules par jour, n’a pas provoqué d’embouteillages conséquents grâce à une bonne planification. Sans doute, les anges de la route étaient bel et bien à Los Angeles ce week-end

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PARC AUTOMOBILE : PRÈS DE 400 000 VÉHICULES SUR NOS ROUTES À mai dernier, le pays comptait 390 855 véhicules en circulation. De ce total, ce sont les voitures et les mobylettes qui représentent le plus grand nombre de véhicules en circulation avec, respectivement, 130 929 et 111 340. À ce rythme, à la fin de 2013, le pays disposera d’un parc automobile totalisant près de 450 000 véhicules. Un chiffre impressionnant pour un pays qui fait 1 865 kilomètres carrés. Actuellement, on dénombre en moyenne 177 véhicules par kilomètre. Une densité routière qui ira croissante si l’on en croit les spécialistes, avec les nombre de véhicules enregistrés tous les ans. Ainsi, selon un tableau établi par la National Transport Authority (NTA), en dix ans, il y a eu 150 000 véhicules de plus sur nos routes. Parmi les véhicules actuellement en circula-

tion, si la grosse majorité est composée de voitures de moins de cinq ans, pas moins de 40 000, en 2009, étaient vieilles de plus de 15 ans. La vétusté de ces véhicules, qui représentent un dixième du parc automobile, n’est pas sans poser quelques inconvénients. En effet, un ‘Vehicle Examiner’ de la NTA nous a déclaré que ces voitures ayant plus de 10 ans d’âge sont justement celles qui émettent le plus fort taux de gaz à effet de serre. Si l’émission de gaz néfastes à l’environnement est un critère dans l’octroi du certificat de contrôle technique (communément appelé ‘fitness’), force est de constater que de nombreuses voitures, même celles qui sont moins « anciennes » polluent à outrance. En ce qui concerne les plus gros véhicules, la question ne se pose même pas…

uation se répète et pour quitter la capitale en direction du Sud, il faut s’armer de patience, mais aussi, très souvent, d’un masque à oxygène. Car, au supplice des bouchons se mêle une pollution flagrante dont on ne semble avoir cure. Le pays comptait quelque 2 800 autobus en 2009 selon les chiffres disponibles à l’Office central des statistiques (CSO – Central Statistics Office), parmi lesquels plus de 300 avaient 15 ans ou plus. Ces véhicules, que certains n’hésitent pas à qualifier de « cercueils ambulants », sont responsables d’une grosse part de rejet dans l’atmosphère de gaz à effet de serre. Un automobiliste que nous avons rencontré dans le cadre de la réalisation de ce dossier le souligne avec une pointe d’humour : « À Maurice, chaque autobus semble voyager avec son propre nuage ». De fumée, s’entend. GROS POLLUEURS Les poids-lourds viennent ajouter à ce phénomène qui rend l’air littéralement irrespirable à divers endroits du pays. Et ce n’est hélas pas le seul reproche que les conducteurs font à ces véhicules qui, souvent, semblent trop gros pour nos routes. Un policier, qui a accepté de témoigner, est catégorique : les autobus et les poids-lourds sont en grande partie responsables des bouchons sur nos routes. « Ces véhicules n’ont pas l’agilité d’une voiture. Ils ne peuvent se faufiler dans la circulation et ont besoin d’un espace considérable pour avancer. Les routes de Maurice ne semblent pas convenir à ces véhicules », dit-il des autobus, qui demeurent aujour-

NIDS-DE-POULE. Dans plusieurs endroits de Maurice, l’état de la chaussée laisse beaucoup à désirer et est souvent une des causes de certains accidents de la circulation

À l’entrée de la capitale, le matin, les choses ne sont guère mieux. Les voitures avancent au pas à pas et la présence de policiers affectés à la circulation ne semble guère améliorer la situation. Dans l’après-midi, la situation se répète et pour quitter la capitale en direction du Sud, il faut s’armer de patience, mais aussi, très souvent, d’un masque à oxygène d’hui encore l’un des modes de transport les plus privilégiés des Mauriciens en raison de tarifs relativement faibles et d’un système plutôt efficace, quoi qu’en disent certains. La disposition des arrêts

d’autobus est une autre source de grogne pour les autres usagers de la route. Souvent, quand un autobus s’arrête pour prendre des voyageurs, c’est toute la circulation qui est bloquée. « Cela peut durer de longues mi-

nutes et, vu l’exiguïté de certaines voies publiques, provoque immanquablement un ralentissement de la circulation », nous dit une jeune conductrice, qui dit préférer se tenir loin de ces « boîtes à fumée ». Il y a quelques années, le National Economic and Social Council avait émis l’idée de créer des voies spéciales pour les autobus. Mais, après quelques discussions, le projet a été rangé dans un tiroir, comme d’autres projets visant à décongestionner les routes. Si l’agrandissement de certaines voies fait partie des projets actuels du gouvernement, peu sont convaincus de

l’efficacité d’une telle mesure, avançant l’argument d’un parc automobile grandissant. Le Mauricien n’est donc pas au bout de ses peines et devra encore prendre son mal en patience en attendant la concrétisation de certains projets actuellement en chantier – ‘Ring Road’ et pont aérien à l’entrée de Caudan – qui pourraient, sinon résoudre les problèmes de circulation, au moins les atténuer. Quant à la pollution des véhicules fumigènes, certains sont d’avis qu’on n’est pas près de voir le bout du tunnel…


VOITURES JAPONAISES, UNE SUPRÉMATIE INCONTESTÉE

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Si, dans les années 60 et 70, peu de voitures japonaises circulaient sur nos routes, de nos jours, il en est tout autrement. En effet, le prix des voitures européennes étant plus élevé que leurs équivalents nippons, les Mauriciens

ont jeté leur dévolu sur ces marques devenues incontournables sur le marché local. Si bien d’ailleurs qu’à la revente, les voitures japonaises affichent des prix supérieurs aux voitures européennes. Le marché de l’occasion

est une bonne illustration de cette tendance. Là où une voiture européenne d’entrée de gamme peut valoir Rs 200 000, une Japonaise équivalente peut atteindre jusqu’à Rs 300 000, voire plus, dépendant de son état.

S’il est vrai que la taxe carbone, introduite la semaine dernière, a des desseins particulièrement louables, la décision ne fait pas l’unanimité. D’autant qu’on ne sait encore si cette mesure aura les effets escomptés et permettra aux générations futures de respirer un air plus sain

TAXE CARBONE, un sentier sinueux vers une île plus verte LA TAXE carbone est une taxe environnementale qui a pour but de limiter l’émission de dioxyde de carbone (CO2), un gaz à effet de serre responsable, parmi d’autres, du réchauffement climatique. Concrètement, elle vise à faire payer les propriétaires de véhicules polluants à proportion de leurs émissions de CO2. La loi concernant l’application de cette nouvelle taxe est entrée en vigueur mercredi dernier, et le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, dans son ‘summing up’, a clairement fait ressortir l’urgence d’une telle mesure, surtout dans l’optique de faire du pays une île durable. Pourtant, si tous semblent s’accorder sur la nécessité et sur l’intérêt d’une telle loi, quelques voix se font entendre pour décrier la manière dont la loi a été adoptée et, surtout, l’absence de consultation avec les parties prenantes. Zaid Ameer, président de la Dealers in Imported Vehicles’ Association (DIVA), est de ceux qui s’interrogent sur les motivations réelles du gouvernement avec l’adoption de la taxe carbone. « C’est la vitesse à laquelle cette loi a été adoptée qui donne

lieu à des suspicions. Je m’interroge sur les raisons derrière cet empressement », dit-il. Il ajoute toutefois que cette mesure sera, à la longue, bénéfique pour les petits véhicules, dans la mesure où la taxe carbone est couplée à un abattement sur les taxes douanières pour les véhicules les moins polluants. Mais, Zaid Ameer ne cache pas ses doutes sur l’effet de cette taxe pigovienne sur les véhicules en provenance d’Asie. « J’ai l’impression que cette taxe est le fruit d’un fort lobbying européen. Car, ne l’oublions pas, la taxe carbone est avant tout une philosophie européenne. Il semblerait que l’Europe est en train de réinstaurer le régime des tarifs préférentiels de manière déguisée. Le temps dira si j’ai raison », ajoute notre interlocuteur. Le président de la DIVA maintient qu’il ne faut pas sous-estimer les marchés émergents et le Japon, ajoutant que le réveil de ces pays viendra assez tôt en ce qui concerne les rejets de CO2 des automobiles qu’ils produisent. L’absence de consultations est une autre source de mésentente sur cette nouvelle taxe. Pour Zaid Ameer, le gouverne-

VOITURES IMPORTÉES : LA GROGNE DES REVENDEURS Il y a quelques années, les voitures de seconde main importées, ou voitures ‘reconditionned’ étaient encore rares sur nos routes. De nos jours, toutefois, la tendance semble s’inverser et les voitures arborant les fameuses plaques ‘Z’ sont nombreuses, au point que leur vente a parfois dépassé celle des voitures neuves. Mais, la situation semble, de nos jours, nettement en faveur des voitures neuves. Au 30 juin 2011, le total des importations de voitures indiquait un chiffre de 2 600 véhicules ‘reconditionned’ contre près de 4 000 véhicules neufs. Une situation qui a été provoquée par divers facteurs, notamment le système de taxation en place pour les véhicules de seconde main importés, comme l’explique Zaid Ameer : « La taxation des véhicules ‘reconditionned’ est calculé sur le taux de change actuel, peu importe l’année de mise en circulation du véhicule. Par exemple, si vous achetez une voiture ‘reconditionned’ de 2007 venant du Japon, la taxe sera calculée sur le cours actuel du yen et

ment aurait dû entamer des discussions avec les acteurs du marché automobile local avant de prendre une quelconque décision. Selon lui, une telle mesure aurait eu moins d’incidence dans sa phase pratique si le gouvernement avait ouvert le dossier pour consultations. SUSPICIONS Des propos de Pravind Jugnauth au Parlement attisent davantage les suspicions, vu que le ministre a déclaré être prêt à entendre les doléances de ceux qui

non sur son cours en 2007 ». Ce qui fait que la marge de prix entre véhicules neufs et véhicules ‘reconditionned’ s’amenuise au point de ne présenter aucun intérêt financier pour l’acheteur. Sans compter que les nouveaux règlements obligent les importateurs à faire venir des véhicules de quatre ans ou moins, ce qui a une incidence directe sur le prix. Les procédures pour l’importation des voitures ‘reconditionned’ sont aussi pointées du doigt par la trentaine de membres de la DIVA, qui estime qu’elles sont trop longues. « Il faudrait mettre en place un service de ‘one-stop shop’ qui simplifierait les procédures », estime Zaid Ameer, qui estime que les autorités ne font pas un usage optimal des technologies disponibles. Pour lui, il est clair que la volonté de faire avancer les choses est tout bonnement absente, ce qui explique en partie la fermeture de certaines agences spécialisées dans la vente de voitures ‘reconditionned’.

se sentiront pénalisés par cette mesure. « Pourquoi des consultations avec les parties concernées alors que la taxe est déjà entrée en vigueur ? Cela ne suit aucune logique », déclare le président de la DIVA, qui s’interroge également sur d’éventuels liens entre l’adoption de cette taxe et le déboursement de fonds par certains bailleurs de l’Union européenne. Quoi qu’il en soit, la taxe est déjà applicable. Une autre interrogation qu’elle soulève, cependant, concerne les industries qui

rejettent d’importantes quantités de CO2 dans l’atmosphère dans leurs opérations, et les autres véhicules, comme les autobus et les poids-lourds, pollueurs réputés sur les voies publiques. « Pour une meilleure efficacité de cette mesure, il aurait fallu que cette taxe soit imposée de manière générale à tous ceux qui polluent, et non qu’elle touche seulement les voitures », nous a déclaré un conducteur qui se dit souvent « victime » des gaz d’échappement de certains autobus.


LA CONQUÊTE CHINOISE Auparavant, le simple fait d’évoquer une voiture venant de Chine aurait instillé chez votre interlocuteur des doutes sur votre santé mentale. Pourtant, de nos jours, il est difficile de ne pas croiser les véhicules chinois sur

EN QUELQUES années, les concessionnaires de voitures de seconde main importées, dites voitures ‘reconditionned’, ont poussé comme des champignons un peu partout à travers le pays. Malgré des conditions de plus en plus strictes au fil des années, les autorités n’ont pu calmer l’ardeur des importateurs, qui avaient trouvé là le bon filon, surtout en raison des prix plus bas de ces voitures d’occasion dont l’état, dans beaucoup de cas, n’a rien à envier aux véhicules neufs. Toutefois, les mesures de plus en plus contraignantes ont refroidi certains importateurs, d’autant qu’en termes de prix, les voitures ‘reconditionned’ ne sont pas si loin des véhicules neufs. Mais la plus grosse crainte des importateurs se situe du côté des pays dits émergents. Difficile, en effet, de lutter contre ces pays, la Chine en tête, qui commencent à faire une percée sur le marché automobile local. Zaid Ameer, président de la Dealers in Imported Vehicles’ Association (DIVA), et directeur de Premier Motor Ltd, importateur de voitures ‘reconditionned’ du Japon, est le premier à le reconnaître. Il est temps pour le business de s’adapter au nouveau contexte. « Les voitures japonaises ont l’avantage de leur réputation. Les véhicules venant des pays émergents n’ont pas encore fait leurs preuves. Cela dit, l’avenir n’est pas forcément rassurant. Les revendeurs de voitures importées montrent une certaine crainte vis-à-vis des pays émergents. Peut-être que la voie à suivre serait de proposer ces voitures à notre clientèle », dit-il. SERVICE APRÈS-VENTE On n’en est pas encore là, c’est certain. Mais déjà, quelques importateurs de voitures de seconde main ont pris les devants et proposent à leur catalogue des véhicules neufs venant de Chine. Les prix de vente et le fait que beaucoup de véhicules chinois utilisent des moteurs japonais ont fait grimper leur cote auprès des automobilistes. De l’avis des spécialistes, il faut désormais en finir avec cette équation qui veut que tout ce qui vient de Chine égale à piètre qualité. « Moi, en tant qu’importateur, je m’interroge. D’où viennent les composants que l’on retrouve dans les voitures assemblées au Japon ou en Europe ? Ce serait guère étonnant de découvrir que certaines pièces sont fabriquées en Chine ou en Inde, en sous-traitance », explique Zaid Ameer. Toutefois, ajoute notre interlocuteur, le plus important quand on achète le véhicule, c’est le service après-vente et la disponibilité des pièces de rechange. « Quand c’est une voiture japonaise, peu importe le type de panne, nous avons suffisamment d’expérience pour pouvoir la dépanner en moins d’une semaine. On ne sait encore si les voitures qui viennent de Chine, d’Inde ou de la Corée offrent les mêmes gages de confiance », nous dit le président de la DIVA. Face aux prix compétitifs des voitures chinoises, cependant, l’avantage de la qualité tiendra-t-il longtemps ? Ce n’est pas sûr, nous explique Zaid Ameer, les voitures chinoises ayant, depuis quelques années, réussi les dures épreuves qu’imposent certains pays occidentaux. Plusieurs marques chinoises ont ainsi pu faire leur entrée sur le marché international en passant par la grande porte. Et il n’est pas dit que Maurice fera exception à la règle, déjà que de nombreux véhicules fabriqués en Chine, essentiellement des voitures et des pick-up, sillonnent les routes du pays.

nos routes. Entre la multitude de marques disponibles, différents modèles défilent et ont même trouvé leur bonheur auprès de compagnies, qui les achètent comme véhicule de fonction pour leurs cadres, ou de certaines

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institutions, comme la police, qui compte dans sa flotte un grand nombre de 4x4 de deux marques chinoises, dont l’une n’a pourtant été introduite que récemment sur le marché local.

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Si les Japonaises sont encore très prisées par les automobilistes mauriciens, les concessionnaires sont, eux, plus prudents sur l’avenir. Le déferlement, ces deux dernières années, de voitures ‘Made in China’ n’est guère rassurant. L’adaptation semble désormais la voie obligatoire

MARCHÉ AUTOMOBILE

LA MENACE DES PAYS ÉMERGENTS

TRAFIC. De nos jours, il n’est pas rare de croiser des véhicules - voitures, motos ou encore 4x4 - venant des pays émergents, dont la Chine, qui fait une percée remarquable ces derniers temps sur le marché local

REGAIN DE CONFIANCE Après le tsunami qui a ravagé une partie du Japon au mois de mars dernier, le gouvernement mauricien a mis en place une série de mesures pour limiter d’éventuelles retombées néfastes pour notre économie. Les voitures importées du pays du Soleil levant ont été les premières à faire les frais de ces mesures, qui concernaient, entre autres, le taux de radiation des véhicules, le tremblement de terre du 11 mars ayant endommagé des centrales nucléaires et provoqué le rejet dans la nature de substances radioactives. Au niveau de la DIVA, les membres ont travaillé de concert avec les autorités, et l’importation des voitures du Japon a été suspendue pendant presque trois mois. Ce qui a eu pour effet une augmen-

tation de prix vu que le nombre de véhicules disponibles était relativement faible. Sans compter que de telles mesures ont attisé la crainte de certains acheteurs qui ont préféré reporter leur achat ou qui se sont rabattus, pour certains, sur des véhicules venants d’autres pays. Mais, nous déclare Zaid Ameer, il y a petit à petit un retour à la normale et, dans les semaines qui suivent, la crainte des acheteurs va disparaître. « Vous savez, depuis mai dernier, le Japon a exporté 77 000 véhicules de seconde main vers plusieurs pays, dont Singapour, la Nouvelle-Zélande et la Grande-Bretagne. La situation s’est donc stabilisée au Japon et ça va se refléter chez nous également », déclare le président de la DIVA.

Les voitures japonaises ont l’avantage de leur réputation. Les véhicules venant des pays émergents n’ont pas encore fait leurs preuves. Cela dit, l’avenir n’est pas forcément rassurant. Les revendeurs de voitures importées montrent une certaine crainte vis-à-vis des pays émergents. Peut-être que la voie à suivre serait de proposer ces voitures à notre clientèle


FAIRE DES ROUTES DES LIEUX SÛRS

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C’est le 11 mai dernier qu’a été lancée à l’échelle planétaire le programme « Décennie d’action pour la sécurité routière » des Nations unies. Dans son discours à l’occasion, Ban Ki-moon, secrétaire

général des Nations unies a exhorté les États membres, les organisations internationales « à faire en sorte que cette décennie donne lieu à de véritables améliorations ». Le programme mise sur des

plans nationaux élaborés par les gouvernements avec diverses activités. Une campagne d’affiches est aussi prévue et les routes de Maurice arborent déjà celle que nous publions ci-contre.

« S’il y a tant d’accidents sur les routes, c’est parce que nous avons des voitures de demain, conduites par des hommes d’aujourd’hui sur des routes d’hier ». À en croire le chansonnier Pierre-Jean Vaillard, les accidents ne seraient donc pas le fait de l’homme, mais un bien malheureux concours de circonstances. Que nenni ! Ben Buntipilly, conseiller spécial du Premier ministre, a un autre avis qui ne fait pas nécessairement honneur à l’homme

SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Quand l’homme roule à sa perte

LES ACCIDENTS de la circulation font chaque année environ 1,3 million de morts et de 20 à 50 millions de blessés dans le monde. Ces chiffres, compilés par l’Organisation mondiale de la Santé en mai dernier, montrent aussi que les accidents sont la première cause de décès chez les jeunes de 15 à 44 ans. Maurice contribue aussi à ce sinistre total. En moins d’un mois, le pays a recensé un nombre considérable d’accidents mortels. Si bien que pour les six premiers mois de 2011, le nombre d’accidents fatals enregistrés dépasse de loin le chiffre de 2010 pour la même période. Pas plus tard que lundi matin, un accident sur l’autoroute, à la hauteur de MontageOry, a coûté la vie à un jeune de 20 ans. Dans la majorité des cas, bien que certains mettent en cause l’état des routes ou encore des problèmes techniques, c’est l’homme seul le responsable de ces drames. Comme le souligne clairement Ben Buntipilly, conseiller spécial en matière de

sécurité routière au bureau du Premier ministre. « Au centre de tout le déséquilibre qui amène les accidents, on ne retrouve qu’un élément, l’homme. Souvent, on voit dans la presse des grands titres qui lisent « la route a encore tué » ou route meurtrière ». Mais, il ne faut pas se voiler la face : c’est l’homme qui tue et qui se fait tuer », dit-il. « PAS DE REMÈDE MIRACLE » Ces dix dernières années, alors que le nombre de véhicules ne cessait d’augmenter sur nos routes et que les campagnes de sensibilisation se multipliaient, le nombre d’accidents est resté, à quelques détails près, le même, avec de légères variations d’année en année. C’est dire que l’effet d’une campagne de sensibilisation est très limité, de l’ordre de 6 à 7 % selon notre interlocuteur. Cela dit, ces campagnes ont leurs bienfaits, et c’est la raison pour laquelle les autorités investissent massivement dans cette forme de communication qui touche le con-

On ne peut avoir un policier derrière chaque personne. Déjà, je dois saluer le travail de la force policière, avec les opérations menées toutes les quinzaines qui visent à contrôler les véhicules autant que les conducteurs. De telles opérations permettent de dresser jusqu’à 1 700 procès-verbaux par jour. Mais il est difficile pour la police de faire davantage. Les moyens humains dont elle dispose ne le permettent tout simplement pas

ducteur directement. À Maurice, ce sont les habitudes des conducteurs qui le mettent en péril et qui présentent un danger pour les autres usagers de la route. « Et vous savez comme moi que c’est difficile de changer les habitudes des gens du jour au lendemain. Il n’y a pas de remède miracle contre les accidents de la route. Ça n’a jamais existé et ça n’existera jamais. C’est qu’il faut, c’est amener les gens petit à petit à changer leurs habitudes », explique notre interlocuteur. MESURES PLUS SÉVÈRES La tâche s’annonce donc herculéenne. « Sans doute », répond Ben Buntipilly, « mais pas impossible. Je suis confiant que les mesures prises vont donner des résultats, même si ça va prendre un peu de temps ». Entretemps, le pays adhère à divers programmes visant à rendre ses routes plus sûres. Dernièrement, Maurice a adopté le programme des Nations unies, « Décennie d’action pour la sécurité routière », une campagne


INSOLITE : UN COQ IMPLIQUÉ DANS UN ACCIDENT Le 5 juillet dernier, un véhicule de l’État a été impliqué dans un accident des plus insolites. Le conducteur était au volant de son véhicule, à Grand-Gaube, quand, sans crier gare, un coq – de basse-cour, s’entend – vola sur le pare-brise et le fit voler en éclats. À l’heure de cette spectaculaire

collision, le véhicule transportait deux patients, en sus du conducteur et de son assistant. L’accident n’a pas fait de blessés, mais les occupants du véhicule en ont été quittes pour une belle frousse et pour une histoire mémorable qui fera, heureusement, rire dans les chaumières.

QUESTION D’ÉDUCATION Ben Buntipilly, ancien responsable de la Road Safety Unit de la police, se définit comme un pédagogue. Un pédagogue car il a été, sept années durant, attaché au ‘Children Traffic Playground’. Certains s’en souviennent encore : il s’agit d’un programme de la force policière qui vise à inculquer des notions de base du code de la route aux enfants. « L’idée est d’entraîner les enfants dès leur plus jeune âge afin qu’ils développent les bons réflexes et les bonnes habitudes sur la route », explique Ben Buntipilly. Si le programme suit encore son cours, il n’en demeure pas moins qu’il n’est pas trop vulgarisé, en tout cas pas autant que dans d’autres pays. « Mais », rassure le conseiller du Premier ministre, « nous y travaillons et nous souhaitons que plus d’enfants participent à ce programme ». Dans ce même élan, les autorités veulent accentuer les formations en matière de conduite automobile en collaboration avec le Mauritius Institute of Training and Development (MITD). De plus, les instituteurs et les puéricultrices bénéficient de cours intensifs en matière de respect de code de la route et de sécurité routière pour qu’ils puissent, à leur tour, inculquer ces notions aux plus jeunes d’entre nous.

lancée le 11 mai dernier et qui s’échelonnera jusqu’en 2020. Au-delà de la sensibilisation, toutefois, ne faudrait-il pas des mesures plus sévères afin que les conducteurs comprennent qu’un véhicule n’est pas un jouet avec lequel on s’amuse ? « On ne peut avoir un policier derrière chaque personne. Déjà, je dois saluer le travail de la force policière, avec les opérations menées toutes les quinzaines qui visent à contrôler les véhicules autant que les conducteurs. De telles opérations permettent de dresser jusqu’à 1 700 procès-verbaux par jour. Mais il est difficile pour la police de faire davantage. Les moyens humains dont elle dispose ne le permettent tout simplement pas », explique Ben Buntipilly. RESPONSABILISER LES GENS Car, en dehors des deux premières causes des accidents de la circulation – l’ivresse au volant et les excès de vitesse – mille petites infractions au code de la route ont

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L’alcool et la vitesse : les frères ennemis

Pour le grand public, en sus des campagnes de sensibilisation habituelles, les autorités comptent proposer bientôt une série d’émissions télévisées sur le ‘defensive driving’. Derrière cette appellation se cachent diverses techniques qu’un conducteur peut mettre en pratique afin d’éviter les accidents. Dans de nombreux pays, c’est un passage obligé avant l’obtention du permis de conduire.

Et vous savez comme moi que c’est difficile de changer les habitudes des gens du jour au lendemain. Il n’y a pas de remède miracle contre les accidents de la route. Ça n’a jamais existé et ça n’existera jamais. C’est qu’il faut, c’est amener les gens petit à petit à changer leurs habitudes

souvent de fâcheuses conséquences. Mais, il est impossible pour les autorités de veiller à tout. Ainsi, pour prévenir ces mauvaises habitudes coûteuses, à la fois en termes de vies humaines et en termes d’argent – les accidents de la circulation coûtent, en moyenne, la bagatelle de Rs 2,9 milliards par an à l’État – les autorités comptent mettre en place de nouvelles mesures, à travers une approche globale qui comprendra, entre autres, une période d’essai pour les nouveaux conducteurs et le permis à points, tel qu’il existe déjà ailleurs. En attendant l’adoption de ces mesures, il s’agit surtout de responsabiliser les gens, à tous les niveaux. Car, en fin de compte, tous les usagers de la route, piétons compris, peuvent et doivent contribuer à la sécurité routière. Un changement d’attitude et de comportement importe donc. Souvent, une petite dose de courtoisie peut faire la différence entre la vie et la mort sur nos routes.

Selon une étude réalisée en 1985 à partir de données recueillies en Grande-Bretagne et aux EtatsUnis, 93 % des accidents de la circulation ont pour seule cause les facteurs humains, avec en haut de l’affiche, l’ivresse au volant. L’alcool, pour la simple et bonne raison qu’il diminue nos réflexes et notre temps de réaction, est considéré comme le plus grand ennemi du conducteur. Les drogues se retrouvent dans cette même case. Pourtant, malgré les campagnes d’information, certains font fi des recommandations et l’ivresse au volant, à Maurice comme dans de nombreux autres pays, demeure l’une des causes principales des accidents mortels. La vitesse est un autre facteur de risque, surtout chez les jeunes conducteurs. En effet, dans la tranche d’âge de 18 à 25 ans, c’est la principale cause des accidents selon des études menées dans différentes parties du monde. Les jeunes sont souvent férus de vitesse car elle leur permet d’affirmer leur suprématie, en tant que conducteurs, sur d’autres. Cet excès de confiance et ce besoin de toujours repousser les limites a causé bien des drames. Même si la police sévit, avec l’utilisation de radars mobiles et d’autres outils, l’excès de vitesse demeure un problème réel. Le Mauricien, en général, n’hésite pas à appuyer sur le champignon, et le nombre de procès-verbaux dressés pour ce type d’infraction en atteste. Ben Buntipilly nous rappelle que l’excès de vitesse est, dans tous les cas, mortel, sachant qu’un véhicule qui roule qu’à 30 km/h peut tuer un piéton s’il le percute. Évidemment, ce ne sont là que deux facteurs parmi d’autres causes d’accidents de la circulation. Depuis quelques années, avec la vulgarisation de l’utilisation du téléphone mobile, une nouvelle tendance a vu le jour. En effet, de nombreux accidents, certains mortels, ont pour cause l’utilisation du téléphone mobile au volant. Une étude publiée récemment au Québec a démontré qu’un conducteur sur six lisait ou envoyait des textos (SMS) en conduisant. Une pratique qui a déjà, par le passé, provoqué la perte de vies humaines. À Maurice, c’est une pratique de plus en plus répandue et nombreux sont les conducteurs qui ne se donnent pas la peine de se garer avant de prendre un appel ou de lire un SMS. Une addiction à la technologie qui a de quoi faire frémir au vu des statistiques disponibles sous d’autres cieux, mais qui souligne une fois de plus la responsabilité de l’homme. Ou plutôt l’absence de celle-ci. Dans quelques cas, les défauts techniques des véhicules ont aussi causé des accidents. Souvent, c’est le résultat de véhicules mal entretenus ou de dysfonctionnements liés à des défauts de conception. Une fois de plus, la responsabilité de l’homme est mise en cause car, dans toute équation impliquant un accident, l’homme a forcément son rôle à jouer. La vétusté de certains véhicules a aussi été mise en cause dans des accidents ayant provoqué mort d’homme. À Maurice, en 2009, on dénombrait pas moins de 40 000 véhicules de plus de 15 ans encore en circulation. L’état des routes peut aussi être la cause d’accidents. Dans pareils cas, cependant, c’est souvent une combinaison de l’erreur humaine et de l’état de la chaussée qui est source de danger. Car, peu importe les conditions de la route, ou des conditions climatiques, il appartient à l’homme, et à lui seul, de s’adapter et de se montrer vigilant.


LE JCB 3CX ECO TRÈS ÉCONOMIQUE LE CARBURANT

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La compagnie Mecom, située à Grande-Rivière Nord-Ouest, a présenté une machine de 7 tonnes pouvant fournir une économie de carburant d'une moyenne de 16%. Le lancement officiel de cette chargeuse

pelleteuse, JCB 3CX Eco, a eu lieu jeudi dernier, au Dodo Club, à Curepipe. La délégation de la compagnie JCB en Angleterre était présente pour l'occasion, ainsi que des représentants de la firme locale, qui

célèbre cette année, son 35ème anniversaire. Cette machine, selon ses importateurs, sera d'un grand avantage pour les utilisateurs, mais requiert une grande attention en matière de sécurité.

Les concepteurs de Maurice Ile Durable ont encore beaucoup à convaincre. A commencer par certains ministères. Celui des collectivités locales, par exemple, tarde à comprendre certaines urgences. Il en a pris pour son grade dans le rapport 2010 du bureau de l'Audit | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

GESTION DES DÉCHETS

L’Audit recommande un Waste Management Bill au plus vite LE PERFORMANCE Report ayant trait à la gestion des déchets ne fait pas de cadeau au ministère des collectivités locales. En effet, dans son rapport publié fin juin, l'Audit critique sévèrement la gestion des stations de transfert dans le pays. Les rédacteurs du rapport avancent pas moins de huit recommandations pour améliorer la situation. Les collectivités locales sont responsables du ramassage et de la transportation des déchets aux stations de transfert. Il y en a cinq à travers le pays. Les déchets sont ensuite transportés au centre d'enfouissement, à Mare Chicose. L'opération, la maintenance des stations de transferts ainsi que la transportation des déchets vers Mare-

Chicose sont contractés aux entreprises du privé. Dans son rapport, le directeur de l'Audit soulève plusieurs points qui méritent d'être considérés. Il déplore, ainsi, le peu d'implication des communautés dans la mise en place des stations de transfert. Il cite, à titre d'exemple, les projets de stations à Parc-Aux-Cerfs et à Riche-Terre, qui ont dû être annulés, suite à des objections des habitants. Par contre, les stations de La Brasserie et de Roche-Bois ont été améliorées suite aux doléances du voisinage. POUR UNE GESTION EFFICACE Le manque d'évaluation de risques est également déploré. Une telle évalu-

Le directeur de l'Audit avance qu'il faut davantage investir dans la formation, jugée actuellement « inadéquate ». Proposition est faite de faire appel aux institutions et agences internationales pour de l'assistance technique

ation consiste à évaluer toute probabilité de situations incertaines et les moyens de contrôler les risques qui y sont liés. L'Audit souligne le fait qu'aucun projet n'a fait l'objet d'un tel exercice, ce qui est un manquement grave dans les plans stratégiques. Dans un autre volet, le directeur de l'Audit avance qu'il faut davantage inves-tir dans la formation, jugée actuellement « inadéquate ». Proposition est faite de faire appel aux institutions et agences internationales pour de l'assistance technique. La formation des cadres de la Solid Waste Management Unit en contract management et gestion de l'environnement est limitée. L'augmentation rapide du volume


TROIS POUBELLES POUR LES DÉCHETS Le rapport de l’Audit recommande fortement le tri des déchets. A cet effet, les ménages de même que les opérateurs économiques (hôtels, grandes surfaces, usines etc) et les établissements publics (établisse-

ments scolaires, hôpitaux etc), devraient être équipés de trois poubelles de différentes couleurs. Une pour le green waste, une pour le plastique et une troisième pour tout ce qui est papier. Ces déchets seront ensuite

récupérés par les contracteurs des collectivités locales et distribués aux opérateurs engagés dans le recyclage. Tout déchet non-recyclable sera disposé aux stations de transfert.

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Contrat de réforme pour l’eau

DÉCHETS. Chaque Mauricien génère environ 1kg quotidiennement

des déchets inquiète également le directeur de l'Audit. Il invite à une gestion efficace pour une utilisation judicieuse de l'argent des contribuables. « Waste generated by households and industries is undergoing a rapid increase. The cost of handling solid waste is also on an increasing trend. It is therefore necessary to operate and manage the solid waste disposal throughout the island in an efficient and effective manner as a means to make judicious use of public fund ». MIEUX RÉGULER LES RESPONSABILITÉS Cette courbe ascendante du volume de déchets générés dans le pays ne sera pas sans conséquences. Ainsi, pour la seule année 2009, quelques 420 000 tonnes de déchets ont été déversés au centre de Mare-Chicose. A ce rythme, ce centre atteindra son point de saturation en 2012. De plus, les coûts d'opération et de maintenance des stations de transfert, de même que le transport des déchets jusqu'à Mare-Chicose, ont subi des hausses constantes depuis les cinq dernières années. Ainsi, en 2004-2005, les dépenses étaient à hauteur de Rs 90 millions, pour atteindre Rs 118 millions en 2008-2009. Le ministère des collectivités locales a certes mis sur pied des programmes en vue de réduire les déchets, en visant leurs sources, en promouvant la réutilisation, voire le recyclage. Il n'empêche que ces projets n'ont pas été concrétisés. Il est également estimé que, selon les statistiques disponibles, le volume de déchets généré tourne autour de 1 200 tonnes par jour. Autrement dit, chaque Mauricien génère environ 1 kg de déchets quotidiennement. Les raisons: le développement économique qui a contribué à modifier les styles de vie et le consumption pattern de la population.

« In such a scenario, the management of Transfer Stations becomes a very important national issue. In that context the Mauritius National Audit Office has sought to carry out a performance on efficiency and effectiveness of managing and operating the Solid Waste Transfer Stations », peut-on lire dans le rapport 2010 du directeur de l'Audit. D'autre part, il relève un obstacle auquel le gouvernement est souvent confronté, et ce par rapport au développement des stations de transfert. Les oppositions émanant des populations et des mouvements écologiques font que la création de nouveaux lieux d'enfouissement demeure souvent difficile. De plus, l'obtention des autorisations pour la construction demeurent toujours problématiques. D'autre part, il existe également un problème d''espaces appropriés. Ces facteurs sociaux, politiques et géographiques tendent à indiquer qu'il faut créer des centres d'enfouissement dans des régions éloignées des zones habitées. Celui de Mare-Chicose est opérationnel depuis novembre 1997. Les déchets provenant des quatre coins de l'île y sont jetés. Ce lieu d'enfouissement comporte sept cellules qui ont déjà atteint leur capacité optimale. De ce fait, le ministère de tutelle avait déjà identifié un terrain d'une dizaine d'hectares, mais n'a pu aller de l'avant suite à de vives objections et protestations du public. Le bureau de l’Audit appelle urgemment à l'introduction d'un Waste Management Bill en vue de mieux réguler les responsabilités des autorités et de tous le opérateurs concernés par le solid waste management. Le projet de loi, suggère encore le rapport de l'Audit, devrait porter une attention particulière à la concrétisation des objectifs du plan stratégique.

CE QUE PROPOSE LE STRATEGIC PLAN 2005-2010 Le ministère des collectivités locales avait élaboré un plan stratégique 2005-2010 suite aux recommandations de la National Environment Strategy (NES) et du National Environment Policy (NEP) élaborées en 2007, ainsi qu'aux mesures proposées dans le rapport Carl Bro de 2005. Ce rapport préconisait la construction additionnelle de stations de transfert, ainsi que d’autres facilités, entre autres, une usine de compostage, se basant sur le fait que les déchets domestiques comportent entre 60 à 70% de matières biodégradables. En ce qui concerne les facilités, le ministère comptait mettre sur pied 9 centres de déchetterie, mais rien n’a été fait jusqu’à présent. Le ministère de tutelle est vivement critiqué pour son manque de volonté : « At the time of audit, the construction had not started due to lack of commitment from MOLG. » D’autre part, au lieu d’une usine, le ministère vise la construction de 2 usines de compostage. Selon l’Audit, la création d’une première usine est déjà complétée, à La Chaumière. Ses opérations, gérées par le privé, sur un contrat de 20 ans, devaient débuter vers la fin de mai 2011. Le ministère s'est même engagé à fournir un minimum de 300 tonnes de déchets gratuitement, chaque jour. Ainsi, il est estimé que le ministère économisera Rs 20 millions rien que sur les coûts de transportation. Toutefois, commente le rapport, le ministère n’a pas encore identifié de site pour la construction d’une deuxième usine de compostage.

LE MINISTRE de l’Energie et des Utilités publiques avait récemment participé au Fourth International Water Week, qui avait pour thème « Sustainable Water Solutions for a Changing Urban Environment. » Cette semaine dédiée à l’Eau vise à offrir une plate-forme globale pour les décideurs, les experts et autres opérateurs, une occasion de partage d'expériences et d'expertise. Rashid Beebeejaun a également rencontré le ministre de l’Environnement et des Ressources en Eau singapourien et le ministre de l’Approvisionnement en Eau sri-lankais. Des discussions ont été entamées en vue d'une coopération bilatérale avec les deux pays. Un contrat de réforme dans le secteur de l’eau a également été signé entre le Chief Executive de la Singaporean Coporation Enterprise et le Permanent Secretary du ministère de l’Energie. L’équipe singapourienne a déjà démarré ses activités et serait en train de compiler des données sur l’eau et le secteur des eaux usées.

Annuaire de téléphone : le noveau contre l'ancien LES ANNUAIRES téléphoniques peuvent être source de nuisance. Plus de 350 000 annuaires sont imprimés uniquement par Teleservices Ltd, filiale du principal opérateur, Mauritius Telecom, ce qui représente 350 tonnes de papier qui sont éparpillées annuellement à travers le pays. C'est ce qu'a fait ressortir l'Ong Right 2 Live, lors d'un point de presse vendredi, au centre social Marie Reine de la Paix. « Nous sommes conscients qu'il serait pratiquement impossible de se passer de ces annuaires, car les alternatives, tels que les centres d'appel (150) ou les annuaires en ligne ne sont pas à la portée de tous », a lancé son porte-parole, Rajen Valayden. Ce qui amène Right 2 Live à proposer que la distribution des annuaires se fasse en échange des éditions précédentes. Il faudrait ainsi, a expliqué le porte-parole, que les abonnés retournent leurs anciens annuaires afin de recevoir les nouveaux. Cette pratique permettra à Mauritius Telecom de faciliter le recyclage du papier, avec une incidence directe sur le coût de la production. « Mauritius Telecom aura alors accompli son devoir d'entreprise responsable », a-t-il laissé entendre.


EMOTIONAL INTELLIGENCE IN THE BOARDROOM

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Success in the boardroom is not just down to sound business sense. Interpersonal relationships play a key role too. There is a set of competencies that are often overlooked in terms of their importance to professional success and they make up the concept of emotional intelligence. The concept first came to prominence in

1995, following the publication of Emotional Intelligence: Why it can matter more than IQ by Daniel Goleman. Emotional intelligence, like other skills, can be learnt. According to Goleman, it takes at least two months to unlearn old behaviours and replace them with new ones.

BEHAVIOURAL GOVERNANCE

WHEN GOOD BOARDS

GO BAD Behavioural governance has been a catchphrase that has developed in importance. But what is truly going on in the boardroom, and can improving actions actually put a stop to corporate debacles? | RENDHEE VEEREN IT HAS TURNED out to be ever more palpable since the different global crises that the manner in which business leaders behave, interrelate and take decisions is of paramount significance to the successful operation of organisations. The element of the equation has been brought to the forefront following the collapse of the global financial sector, with the responsibility for many of the devastating strategies being laid on the shoulders of the key executives of the organisations concerned. The names of former chief executives like Adam Applegarth (Northern Rock), Sir Fred Goodwin (RBS), have all had their names dragged through the mud for the ways in which they performed at the head of their respective banks. The issue, though, is whether that condemnation was warranted. Have directors in actual fact been behaving unreasonably or was the financial crisis the outgrowth of a few “scoundrel” persons?

Indeed, it is no twist of fate that following the many corporate failures, corporate governance analysts have been progressively referring to the importance of behavioural governance. The progress of the corporate governance principles has been likely to focus on basically statutory questions, such as the executive/non executive balance on boards, or reporting and auditing, or relations with shareholders among others. As a result, behavioural matters have been mostly mistreated. If the breakdown of reputable companies like Enron or Northern Rock tells us anything, nevertheless, it is that dropping corporate governance to a series of tick box exercise is not of its own accord adequate. It has been frequently observed that declining companies often have, in theory, the most rigid of governance arrangements, and yet still manage to go bankrupt. Behavioural governance is basically about relationships. It is about

how boards keep an eye on the operation of an organisation by its administrators, how they, as a matter of fact, are answerable to the shareholders and the company, and how the culture of good governance filters through all the way down the company. It relates to building up suitable, independent contacts, contacts between the board and management, between executives and non executives, or between the chairman and the board. And it also relates to how the company acts towards its investors, its employees, its customers and other stakeholders and how they in turn react. OVER DOMINANCE Behavioural governance is also about asking the probing questions. For instance, who is on the board? How does it get to decisions? Is any one person more dominant than the rest? Does the chairman have excessive power? Or not enough? How

much effort does he put into reading the annual report and accounts before signing then off? Let’s take the case of the over dominant director on the board. Experience has disclosed that an organisation can have all the internal controls it likes ready, but when an individual has authority over the others, the inducement to countermand those controls is all the stronger. A significant proportion of companies, if and when they collapse, do so not as a result of calculated fraud but as a result of one individual- the chairman, the chief executive or whomever- being over dominant. A major issue that has come out from the crisis in the financial markets is that many senior individualsmanagement and board alike- merely did not understand the services that their organisations were providing, did not understand the risks related to same, and more importantly, they


NOKIA V/S APPLE: LAWSUITS DROPPED Technology company Nokia has won its patent case against Apple, and could receive damages in the form of a one off payment of EUR 800 million, as well as EUR8 per iPhone sold in the future. The two companies agreed to drop all related law-

did not ask the uneasy questions. Non executive directors particularly should make their voice heard. It serves no rationale to a board to cheer up on having the right number of non executives if all they do is sanctioning what their executive counterparts tell them. They should be capable of and ready to face up the executives, and they have to take that responsibility at heart. Behavioural governance is also an opportunity of recognising the values that the company secretary brings to a business. Company secretaries can add an important value to boards in the way they deal with different groups of individuals. The efficient company secretary will have a distinctive insight into the behavioural aspects of board dynamics. It is an intangible skill, but one that directors should understand. STRONGER APPROACH For investors too, behavioural governance provides some interesting opportunities. It underlines the call for investors to foster better understanding of the organisation in which they put their money, and perform a responsible stewardship function for the longer term welfare of the business. It has been accepted that there is a problem in the way in which some institutional investors question the boards. Investors should not only look at the decisions boards are taking, but at who constitutes boards. And take the time to get to know them. They should query companies not just on their

Let’s take the case of the over dominant director on the board. Experience has disclosed that an organisation can have all the internal controls it likes ready, but when an individual has authority over the others, the inducement to countermand those controls is all the stronger. A significant proportion of companies, if and when they collapse, do so not as a result of calculated fraud but as a result of one individual – the chairman, the chief executive or whomever – being over dominant stringent observance of the code, but on the quality and integrity of their reporting. These are just a few examples, but the point is that behavioural governance encompasses every aspect of a company’s relationships. Corporate governance accepted belief so far may have concentrated largely on how companies meet their regulatory duties, but gradually it will also have to take into account what investors, advisors, stakeholders and other third parties are doing. A practical but key component of

suits and enter into a long term license agreement. There are now hints that the company may seek to enforce the patent for “multi touch” touchscreen software against Google, which produces the rival Android mobile operating system.

behavioural governance at the board level, yet is regretfully very often ignored is the timeliness of circulation of board packs prior to board meetings. This can indeed have a considerable effect on the quality of decision-making. It is a question of central importance for companies for board papers to be distributed reasonably in advance of each meeting with an unambiguous agenda. Tabled papers or supplementary agenda should be discouraged. It can also be useful to take some time to reflect on what other aspects of the mechanism for board meetings could have an effect on the meeting. Is the venue appropriate? Are meetings too lengthy? A major problem with many board meetings is one of the allotment of time. Board meetings may tend to over run, with little or no time assigned for breaks and extensive meetings handling several issues. It is against that messy state of things that the Institute of Chartered Secretaries and Administrators (ICSA), London, has some time back published a report examining boardroom behaviours and their correctness. The report highlights that suitable boardroom behaviours are a crucial element of corporate governance best practice. The report reveals that while some boards have been performing to what might have been regarded as high standards before and throughout the financial crisis, the nature and scale of the value destruction, discloses that existing standards were not enough. Those weak points, it suggested, have resulted in: ❚ Well run companies being capable of making strategic, sometimes catastrophic, misjudgements; ❚ Risk management not being properly overseen, monitored and reviewed at board level; ❚ Remuneration not being aligned with shareholders’ objectives; and ❚ Disclosure issues, i.e failing to inform stakeholders sufficiently. The report mentions that a stronger approach to governance behaviours is critical. Directors need to build up a greater understanding of governance as the means by which the board can jointly be of the same mind as to the business goals of the organisation and a plan for their execution by management. In fact, the efficacy of governance in general and corporate governance in particular is dependent on the behavioural efficiency of those who preside over and manage. Governance is frequently unsuccessful because more effort is dedicated at generating and sustaining structures and procedures while no real consideration is given to behavioural and ethical accountability.

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UNDERSTANDING BOARDROOM BEHAVIOUR The ICSA study generated a number of observations about what appropriate boardroom behaviour should look like. The report reckons that best practice boardroom behaviour may be characterised by:

❚ A clear understanding of the role of the board; ❚ The appropriate deployment of knowledge, skills, experience and judgment;

❚ Independent thinking; ❚ The questioning of assumptions and established orthodoxy;

❚ Challenge which is constructive, confident, principled and proportionate;

❚ ❚ ❚ ❚

Rigorous debate; A support decision-making environment; A common vision; and The achievement of closure on individual items of board business. The degree to which these behaviours can be delivered is shaped by a number of key factors, including:

❚ The character and personality of the directors and the dynamics of their interactions;

❚ The balance in the relationship between the key players, especially the chairman and the chief executive, the chief executive and the board as a whole, and between executive and non executive directors;

❚ The environment in which board meetings take place; and

❚ The culture of both the boardroom and the company. SOURCE: ICSA

RATIONALITY V/S ANIMALITY In an article entitled Behavioural governance, accounting and corporate governance quality, Ronald Chibuike IwuEgwuonwu, a Nigerian writer, explores the concepts of behavioural governance and behavioural accountability both of which look at the quality of the behaviour of organisation members, especially directors, as the foundation for sound corporate achievement. It is affirmed that human nature includes both rationality and animality. The rational value in human beings is reason while the animal aspect, consists of the numerous passions and desires generally referred to as lower emotions. Much of the behavioral misalignments that have diminished the worth of so many organisations in our corporate community today are traceable to human animality or the overriding effects of the lower emotions of members of such organizations. The lower emotions of man are raw and need to be controlled. All manner of evil in our corporate world, as well as in our society are traceable to man’s inability to sustain self discipline by allowing the animal in us to dictate our approach to life, as well as the interpretations we give to material things and the manner of their acquisition. The rational aspect of man or the “reason” component of man, tends to raise him to the rational, spiritual level where higher values of life are considered beyond personal gratifications. Rationality in corporate governance is thus defined by man’s ability to suppress lower emotions, see clearly, make right and selfless judgments, reach sound decisions and generally bring self discipline to bear in all his actions. Thus, a man who is rational is a man whose self discipline is sustained and whose reasoning capacity successfully keeps his animal nature in check. Genuine achievements are the hallmark of people who have attained high rationality in their official and personal affairs by succeeding in the control of their passions, their desires or appetites and their entire emotionality. Such are the people governance today and tomorrow needs, in order to minimize unsought consequences and become clothed in best practice and excellence. SOURCE: BEHAVIORAL GOVERNANCE, ACCOUNTING AND CORPORATE GOVERNANCE QUALITY RONALD CHIBUIKE IWU-EGWUONWU


DU SYMBOLISME DES FLEURS

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Evoluant au fil du temps, le symbolisme des fleurs varie également selon les cultures. L’anthurium de couleur blanc témoignerait ainsi de la timidité, alors que celui de couleur orange serait une invitation à une aventure. Le bégonia jaune, quant à lui, représente la célébration d’une ami-

tié naissante, alors que le chrysanthème bleu annoncerait une rupture. Pour les dahlias, le blanc désigne la séduction, le jaune l’infidélité et le rose, la reconnaissance ». Les œillets jaunes expriment pour leur part le dédain, alors que le basilic blanc est signe de haine.

COMMERCE

Dites-le avec des fleurs…

Alors qu’autrefois, on en cueillait dans son jardin ou dans celui du voisin, les fleurs d’aujourd’hui s’achètent. Fleuristes, petits cultivateurs et grosses entreprises tournées vers l’exportation se chargent de vous les apporter. Capital vous propose une incursion dans un monde qui, malgré la crise, ne cesse de fleurir | SINDY MOONESAWMY

POUR CONTER fleurette à une femme, il suffit, très souvent de lui offrir des fleurs. Un bouquet composé avec expertise est porteur d’un message. Une simple fleur aussi. Ainsi, pour la St Valentin, une rose rouge est offerte pour déclarer sa flamme. Mais le symbolisme des fleurs va bien au-delà du sentiment amoureux, puisqu’on le retrouve également associé aux célébrations en tous genres, au culte religieux, ainsi qu’aux rites funéraires. Mais place, tout d’abord, à l’amour. Pour la fleuriste Suchitra Ramkissoon, « si la rose qui est effectivement la fleur la plus vendue lors de la St Valentin, pour beaucoup, c’est une question de goût. Ainsi, certaines personnes optent pour la fleur préférée de leur partenaire. Mais la fleur de préférence reste une fleur rouge, car le rouge, pour beaucoup, signifie l’amour ». Cette charmante femme, qui possède une ‘flower shop’ baptisée Orchidées des Iles, à Solferino, Vacoas, nous raconte comment elle s’est lancée dans ce business. Tout a commencé à l’enfance. Ayant toujours aimé les plantes, elle en cultivait. Une habitude qui lui est restée. « Lorsque j’étais femme au foyer, planter n’était qu’un passetemps. Puis j’ai suivi des cours

dans un centre et j’ai su que c’était dans ce domaine que je voulais me lancer. J’ai ensuite pris des cours avancées en ‘Floral Arrangement’ et j’ai été guidée par une autre fleuriste plus expérimentée que moi. J’ai beaucoup appris au niveau technique et sur le choix des couleurs. Cette année, j’ai suivi un cours d’entrepreneuriat offert par la MEF, où j’ai appris à gérer une affaire », nous confie-t-elle. UNE OEUVRE D’ART Bien que le nom de sa boutique puisse suggérer le contraire et qu’elle soit spécialisée dans la vente de ce type de fleurs, Suchitra Ramkissoon ne vend pas que des orchidées. Chez elle, elle cultive en effet des hibiscus, des « geindas » et des frangipaniers. Dépendant de la demande du client, elle s’approvisionne également au marché de Quatre-Bornes ou de Rose-Hill, ainsi que chez un cultivateur de Bonne-Terre. Son credo, d’ailleurs, est « according to taste and budget ». Dans ce même esprit, les prix des fleurs et des bouquets ne sont pas fixés, car ils dépendent de ce que peut payer les clients. Si certains clients ne peuvent se permettre d’acheter des bouquets de roses, la fleuriste y ajoute ainsi d’autres fleurs moins chères, des feuilles et des « chypsofils ». « Je tra-


DANS UN GRAND VENT DE FLEURS

vaille d’après les moyens de mes clients », confie-t-elle, avant d’ajouter que la plupart des Mauriciens demandent des gerberas, des chrysanthèmes, des orchidées et des roses. Suchitra Ramkissoon, qui prépare des bouquets pour toutes les occasions, s’empresse d’ajouter que chez elle, chaque bouquet est différent des autres, comme une œuvre d’art. Elle apporte également un même soin aux compositions de fleurs artificielles qu’elle vend. Ce n’est que depuis l’année dernière que Suchitra Ramkissoon, aidée par son mari et ses deux enfants âgés de 19 et 22 ans, a entamé sa carrière de fleuriste. Comme son business n’est pour l’instant qu’un bourgeon, elle ne travaille que sur commande. Le marketing, lui, se fait à travers le réseau social Facebook. Depuis peu, elle distribue également des ‘flyers’ et des cartes. Mais le moyen le plus efficace pour avoir des clients reste le bouche à oreille.

produire du jasmin de bonne qualité. Mais Flora meurt et Francesco abandonne Sorenza en lui disant : « Je ne suis pas ton père ». Treize ans plus tard, toujours troublée par le mystère de ses origines, Sorenza décide de mener une enquête pour retrouver son vrai père.

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

« Dans un grand vent de fleurs » est un film de Gérard Vergez, qui se passe dans la campagne italienne, en 1973. Flora et Francesco décident de quitter l’Italie pour aller à Grasse avec leur fille Sorenza, âgée de 6 ans. Francesco est jardinier et Flora cueille des fleurs. Tous deux espèrent

en répondant aux attentes de ses clients. Le fleuriste doit également fournir des conseils aux clients et les renseigner sur les caractéristiques des fleurs et autres plantes qu’il utilise pour la composition du bouquet. Pour Govinden Kistnen, il faut ainsi pouvoir expliquer au client, par exemple, que certaines plantes, à l’instar de l’arôme, ou arum, qui pousse surtout en hiver, sont saisonPRÉFÉRENCE nières. Ces dernières ne metPOUR LES CHRYSANTHÈMES tent qu’une quinzaine de jours Ses meilleures ventes, c’est à fleurir. Parmi les fleurs surtout lors des fêtes, qu’il saisonnières, on retrouve ainsi s’agisse de la fête des morts ou les œillets et la reine-marde mariages ou anniversaires, guerite. qu’elle les réalise. Lors de céréIl y a égalemonies religieuses ment des fleurs également. En qui sont produites effet, les fleurs sont toute l’année, souvent associées Dans ce même esprit, les prix des fleurs et comme les roses, aux religions en des bouquets ne sont pas fixés, car ils glaïeuls, les tant qu’offrandes dépendent de ce que peut payer les clients. les gerberas et l’anrituelles. Surtout thurium. Govinquand il s’agit de Si certains clients ne peuvent se permettre den Kistnen religions originaires d’acheter des bouquets de roses, la fleuriste ajoute d’ailleurs d’Asie. Lors de y ajoute ainsi d’autres fleurs moins chères, qu’à Maurice, telles prières, à généralement, on Maurice, les fleurs des feuilles et des « chypsofils » n’a pas le droit sont étalées dans L’homme s’est lancé dans le d’importer des roses, car cela des plateaux, à côté de fruits, pour être présentées comme métier de fleuriste, à Beau- serait au détriment du marché offrande aux dieux et déesses. Bassin, il y a une quinzaine local. Cependant, la loi en auLa fleuriste nous explique ainsi d’années. Fort de son expéri- torise l’importation, dit-il, qu’elle-même se sert de fleurs ence, il affirme que les dans des cas spécifiques, lors de ses prières (Pooja), et Mauriciens sont peu exigeants comme par exemple s’il y a une qu’elle verse de l’eau, chaque en matière de choix des fleurs. grosse commande de roses et matin, dans sa plante ‘Tulsi’, Ces derniers s’attardent surtout qu’il n’y en a pas suffisamment sur les couleurs et la durée de sur le marché. en l’honneur du soleil. Chez Oiseau du Paradis, on Il est aussi dit que lors de la vie des fleurs. Ainsi, si les fête des saints, on ornait la tête chrysanthèmes sont très peut également acheter des des statuettes de ces derniers de prisées, c’est, entre autres, outils tels des sécateurs, des couronnes de fleurs, générale- parce qu’elles peuvent tenir pique-fleurs, des vases (certains en forme d’arrosoir) et d’autres ment blanches. Quant à la trois semaines. Pour lui, le fleuriste n’est pas accessoires décoratifs comme couronne mortuaire, elle est un élément important des rites uniquement un commerçant de la mousse et du ruban. Des funéraires de beaucoup de reli- qui vend des fleurs. Il est aussi, accessoires nécessaires puisque à sa manière, un artiste dont le pour la confection de bougions occidentales. Cap maintenant sur Beau- savoir-faire s’exerce en toute quets, les corbeilles et l’embalBassin, pour y rencontrer saison. Pour faire valoir sa créa- lage jouent aussi un rôle Govinden Kistnen, fleuriste tivité en matière de composi- important. Pour le reste, « il florale, il doit suffit d’avoir de l’imagination et très connu de la région. Ce tion dernier, qui habite à St-Pierre, personnaliser ses bouquets tout connaître les techniques de base », y tient sa boutique, qu’il a appelée du nom exotique d’Oiseau du Paradis. Si le nom vous dit quelque chose, c’est peut-être parce chaque matin, le fleuriste offre, lors de l’émission « L’anniversaire du jour », sur Radio Plus, un bouquet de fleurs à un auditeur. Auparavant, Govinden Kistnen travaillait dans une compagnie privée qui exportait des fleurs. Il nous raconte comment, à cette époque, les étrangers étaient très exigeants sur la qualité des fleurs. Une exigence aujourd’hui revue à la baisse, selon lui, à cause de la crise mondiale.

nous dit Govinden Kistnen en confectionnant un bouquet en guise de démonstration. Ce dernier ajoute que « la composition doit surtout être originale et unique. Ce n’est pas comme le code de la route, où il y a des lois. Il faut être créatif ». Rien qu’à voir le bouquet qu’il façonne devant nos yeux, nous comprenons que nous avons affaire à un professionnel. Le bouquet dégage en effet une grande harmonie au niveau des formes et des couleurs. Govinden Kistnen considère que ce métier a un avenir brillant. C’est pourquoi il donne des cours à de jeunes fleuristes. Il a également, nous apprend-il, été sollicité pour donner des cours de formation au staff de l’Agricultural Research and Extension Unit (AREU). Sur le plan personnel, il initie également sa fille, qui reprendra, espère-t-il, le commerce en main, au métier de fleuriste. UNE PRODUCTION DE 1,2 MILLION DE FLEURS/AN Un commerce qui marche bien, à en croire le nombre de clients qui sont entrés dans la boutique, alors que nous y étions. En véritables habitués des lieux, ils saluaient le propriétaire avant de prendre livraison des fleurs commandées et déjà préparées par le fleuriste. Et comme pour nous inviter à revenir nous aussi, à la fin de notre entretien, le fleuriste nous offre un beau bouquet conçu spécialement pour l’équipe de Capital. Bouquet en main, nous essayons alors de remonter la filière « fleur » pour répondre à la question suivante : qui produit les fleurs vendues à Maurice ? Outre les petits cultivateurs indépendants, il existe des groupes spécialisés dans la production de fleurs. C’est le cas, par exemple, de Mascafleurs, qui commercialise toute une gamme de fleurs depuis 2002, ainsi que des compositions florales destinées aux hôtels et bureaux. D’autres sociétés ont investi dans l’exportation de fleurs tropicales comme l’anthurium. L’une de ces compagnies est Agrex Ltd qui fait partie du groupe ENL. Le manager, Alban Doger de Speville, que nous avons rencontré à la maison mère, à Henrietta, nous explique que même si la compagnie écoule une partie de sa production sur le marché local, la majorité des fleurs est emballée dans des boîtes pour être

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envoyée à l’étranger. Où ? « A La Réunion, à Dubaï, en Italie, en France, au Canada, aux Etats-Unis, en Australie et à Hong Kong », répond notre interlocuteur. Ce dernier ajoute également qu’il leur arrive d’importer des variétés de fleurs qui ne sont pas disponibles à Maurice. Dans ce cas, la Hollande est leur principal fournisseur. Chez Agrex, qui compte une trentaine d’employés, il y a 44 variétés d’anthuriums, dont « La rouge tropicale », « Midori », « Chocco », « Terra » et « Laguna ». Bientôt, la compagnie introduira le « Tropic Nignt », qui est de couleur bordeaux, quasi noir, et le « Pervia », qui est violet. Produisant plus de 1,2 million de fleurs par an sur ses trois sites de plantation – 2 arpents à Mon Désert Alma, 5 arpents à La Brasserie et 8 arpents à Henrietta – la compagnie achète aussi des fleurs auprès de six autres producteurs. Ce qui permet à Agrex, outre d’exporter ses anthuriums, d’approvisionner les fleuristes locaux, surtout ceux des Plaines-Wilhems. « Il y a aussi des individus, dont certains habitués, qui viennent acheter nos fleurs », ajoute le jeune manager. « IMPACT NÉGATIF » Même si la demande a considérablement baissée, Alban Doger de Speville nous confie que la société arrive à vendre la totalité de sa production en ayant recours à certaines stratégies de marketing, tout en étant, en permanence, à la recherche de nouveaux clients. A titre d’exemple, le Canada et Hong Kong sont des marchés récents pour la compagnie. La demande a aussi connu une baisse à Maurice. Pourquoi ? « Il y a la crise. Ce qui insinue qu’il y a moins de touristes. Cela sous-entend moins de profit dans le domaine hôtelier. Ce qui, par conséquent, a un impact négatif sur le budget consacré aux fleurs », avance notre interlocuteur. Alban Doger de Speville, qui travaille chez Agrex depuis trois ans, nous propose, avant que nous le quittions, de visiter les serres de la compagnie à Henrietta et de nous expliquer chaque étape de la production d’anthurium, de la cueillette à l’emballage. Fin de la visite. On nous offre, en guise d’adieu, un « lucky bamboo ». Nous nous en contenterons, jusqu’au prochain St Valentin…


POUR QUI ? POURQUOI ?

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L'enseignement à distance est conçu pour les individus ne pouvant suivre une formation traditionnelle. Il y a par exemple des enfants qui suivent leurs parents partis travailler à l'étranger et qui décident de suivre des cours par correspondance

pour continuer leur scolarité. Des élèves ayant subi de nombreux échecs peuvent aussi y avoir recours. D'autres individus choisissent ce type d'apprentissage pour des raisons pédagogiques et psychologiques. Ces personnes préfèrent

étudier chez elles car elles sont gênées ou bien timides, ou alors elles veulent plus d’autonomie. D’autres font ce choix parce qu’elles veulent également apprendre à se servir des nouvelles technologies.

Alors que le gouvernement va de l’avant avec le projet de lancer quatre nouveaux campus universitaires dans l’île, Capital s’est penché sur un phénomène appelé à prendre de l’ampleur chez nous : l’enseignement à distance. Alliant flexibilité, autonomie et diversité, elle constitue une option plus que séduisante pour ceux qui souhaitent suivre une formation malgré leurs contraintes personnelles | D.K

ENSEIGNEMENT À DISTANCE

SUIVRE DES cours par correspondance est une pratique qui a pris de l'ampleur ces dernières années avec l'essor d'internet à Maurice. Celui-ci a permis d'améliorer considérablement les cours en ligne. De nos jours, beaucoup de gens, tous profils confondus, suivent une formation à distance. Du haut cadre d'entreprise à la mère au foyer qui doit s'occuper de ses enfants, les cours par correspondance offre à ces personnes prises à plein temps par leur profession ou leurs responsabilités familiales une chance de faire ou de compléter des études. Au lieu de se présenter physiquement en cours, ces derniers peuvent choisir de recevoir des modules d'apprentissage par courrier électronique ou par voie postale. L’Université de Maurice offre des cours à distance dans les filières de la gestion et de la finance. Si vous comptez étudier en vue d’obtenir un « Diploma in Management », un « Bsc (Hons) in Financial Management », ou le récemment introduit « Bsc (Hons) in Logistics Management », vous pourrez le faire sans avoir à vous déplacer sur le campus à Réduit. L’offre de tels cours n’est pas nouvelle. Les premiers cours à distance de l'Université de Maurice ont en effet été lancés en 1993, sous la tutelle du Centre for Professional Development and Lifelong Learning. « La demande pour l'enseignement à distance a subi une hausse au sein de notre établissement

MANOJ NAWOOR

POUR CONCILIER LES ÉTUDES ET LE RESTE…

FORMATION À DISTANCE. La demande a subi une hausse

et s'élève à 400 étudiants par année. En raison de la flexibilité des cours et du marché du travail, qui est saturé, les personnes qui suivent ces cours sont généralement des salariés. « Toutefois, les cours de 'distance learning' que nous proposons suivent le concept de 'mix' ou 'blended mode'. C'est-à-dire que les cours ne se font pas entièrement à distance. Les étudiants peuvent venir assister à un ‘tutorial course’ une fois par semaine à l'université, pour des travaux pratiques, car il est très difficile de travailler entièrement seul. Nos élèves n'ont généralement aucune difficulté, car l'université leur offre un soutien administratif, ainsi que des 'program coordinators’ qui sont là pour les aider », affirme Shamim Ajaheb, conceptrice pédagogique et officier en charge du Centre for Professional Development and Lifelong Learning de l'Université de Maurice. INTERACTION TUTEUR/ÉTUDIANT Le soutien personnalisé d'un tuteur, par téléphone ou par messagerie, leur est également proposé. Cette personne-ressource répond aux questions d'ordre pédagogique et leur sert de guide durant leur apprentissage. Des discussions en ligne permettent aussi à l'étudiant d'interagir avec son tuteur, ainsi qu’avec les autres étudiants, ce qui lui offre l'opportunité de s'épanouir en partageant ses idées, ses opinions et ses compétences avec les autres.


18E CCEM À MAURICE EN 2012 La 18e Conference of Commonwealth Education Ministers (CCEM) aura lieu du 28 août au 31 août 2012 à Maurice. Il s’agit d’un évènement triennal regroupant les 54 ministres de l’Education du Commonwealth en vue de discuter des objectifs

Les étudiants doivent aussi recevoir du matériel de formation, tels des CD proposant des exercices dans la matière choisie, avant le début du semestre. Il faut cependant s’assurer, avant d’entamer les cours à distance offerts par une institution locale ou étrangère, que celle-ci est reconnue par l’autorité régulatrice locale. L'étudiant doit ainsi se renseigner auprès de la Tertiary Education Commission (TEC), organisme sis à Réduit, et qui est chargé de l'accréditation des institutions tertiaires privées et publiques, ainsi que des institutions polytechniques à Maurice, en vue d'obtenir une liste des institutions tertiaires reconnues à Maurice. Certaines, dont la Mascareignes Academy of Economics, Law and Management (MALEM) représentant de l’University of South Africa (UNISA), ou le Charles Telfair Institute Ltd, affilié à la prestigieuse université australienne Curtin, sont déjà très connues des Mauriciens. UNISA est même l'une des universités mondialement reconnues pour ses cours par correspondance. De nombreux Mauriciens ont fait ce choix pour ses coûts abordables et sa flexibilité. L'inscription se fait sur internet. Une fois que l’étudiant s’est acquitté des divers frais, UNISA envoie, par la voie postale, un 'study pack' comprenant des ‘tutorial letters’ et des ‘study guides’ qui permettront à l'étudiant de travailler à sa guise. A travers le site web de l'université, l'étudiant peut communiquer avec ses chargés de cours, discuter avec d'autres étudiants, avoir accès à des ressources en ligne, soumettre ses ‘assignments’ et même obtenir ses résultats d'examens. Pour assurer la confidentialité de ces informations, chaque étudiant reçoit un mot de passe lui permettant d'accéder à son espace personnel. DISCIPLINE, RIGUEUR... La Grande Bretagne est le pays le plus prisé des Mauriciens pour les études. Nul besoin, cependant, de faire le voyage pour décrocher un diplôme d'une prestigieuse université. Toute une série de formations à distance est en effet proposée par des partenaires mauriciens d’universités britanniques. AEA Co Ltd offre ainsi un Bachelor of Science in Computing and Information Systems en collaboration avec la London Metropolitan University, un LLB et un LLM avec la Northumbria University, ainsi qu’un Bsc (Hons) Business Information Technology, avec l’université de Greenwich. Belstar Training Services donne quant à elle la possibilité d'obtenir l'ICSA Diploma de l'établissement britannique du même nom. Une formation également offerte par le Centre for Legal and Business Studies Ltd, qui propose aussi le LLB (Hons) de

communs du Commonwealth Secretariat Strategic Plan. La conférence aura pour thème « L'éducation au sein du Commonwealth : Combler un fossé en accélérant la réalisation des objectifs internationalement convenus (IAGS) ». Dans le cadre de

Etudier à distance comporte des risques. Le premier est de ne pas savoir gérer la flexibilité qu’impliquent les cours à distance, ce qui demande beaucoup de discipline, de rigueur, et la capacité de s’auto-motiver l’université de Londres, tout comme l'Institute for Business and Professional Studies Ltd et Whitefield Business School. Mais les institutions les plus connues sont loin d’être les seules à offrir ce genre de cours à distance. Au Shaah Noorani Institute of Technologies (SNIT), établissement affilié à plusieurs universités étrangères prestigieuses, telle l'université de Greenwich, tout, ou presque, se fait par internet. Le SNIT, situé à proximité de Bell-Village, offre des cours d'Islamic Banking et d'informatique. Si vous décidez d’y suivre une formation en vue d'obtenir, par exemple, le 'Certified Islamic Finance Expert' (CIFE), l'enregistrement se fera en ligne. « Les cours, la réception du kit de révision, de même que les examens, se font par le biais d'internet », affirme d’ailleurs Imrith Ahad, directeur de Marketing au SNIT. L’étudiant bénéficie également du soutien académique et du tutorat d’experts. Quant à la durée et au coût des cours, ils varient. Ainsi, un programme en 'Islamic Insurance' s’étalera sur une période de six mois, avec cinq cours spécialisés, et coûtera Rs 37 750. Le 'e-learning' – du ‘distance learning’ exclusivement par internet – est également proposé aux entreprises mauriciennes par le groupe Appavoo Business School et Demos, groupe français spécialisé dans la formation, qui ont récemment signé un partenariat à cet effet. 80 modules couvrant

cet évènement, le secrétariat du Commonwealth tiendra également la troisième édition des Commonwealth Education Good Practice Awards (CEGPA), qui récompensent les pratiques éducatives innovantes dans l’éducation publique.

plusieurs thématiques ayant trait à l’entreprise seront proposés sur le marché mauricien dans les domaines suivants : management, communication et développement personnel, ressources humaines, marketing et ventes, achats, finances et gestion et internet. Ces cours de formation sont par ailleurs subventionnés par l’Etat à hauteur de 60%, à travers le Human Resource Development Council (HRDC). Cependant, l’enseignement à distance reste une pratique secondaire à Maurice. Cela est dû au fait que les étudiants préfèrent suivre des études tertiaires à plein temps à l'université, avec un contact régulier avec le chargé de cours. Une préférence ancrée dans la culture éducative mauricienne. De plus, étudier à distance comporte des risques. Le premier est de ne pas savoir gérer la flexibilité qu’impliquent les cours à distance, ce qui demande beaucoup de discipline, de rigueur, et la capacité de s’auto-motiver. UN DÉFI Rendhee V. peut en témoigner. Suite à ses études tertiaires à l'université de Maurice, le jeune homme décide de s'inscrire à des cours par correspondance offerts par l’institution ICSA Chartered Secretaries. « Je travaillais et je souhaitais en même temps suivre des cours. J'ai fait la découverte du 'long distance learning' par l'intermédiaire d'internet et de mes connaissances. Je me suis ensuite inscrit par courrier électronique en cours professionnel de 'Chartered Secretary' », raconte-t-il. L'ICSA évalue les frais des cours à distance en prenant en considération, entres autres facteurs, les coûts liés au type de professeur requis, le matériel de formation, ainsi que les altérations faites pour adapter le cours aux besoins des étudiants. « J'ai pris quatre modules à Rs 60 000, c'est-à-dire Rs 15 000 par module. Les prix varient en fonction du taux de change, mais nous

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bénéficions, à Maurice, de tarifs réduits. Tout dépend également de la matière étudiée et du niveau de formation. Le prix d'un certificat est moins élevé que celui d'un diplôme par exemple », poursuit-il. Tout le matériel qu’il lui fallait était disponible en ligne, et ses 'assignments' et autres exercices se faisaient également sur internet. L'institution, de surcroît, propose des contacts téléphoniques ou par courrier électronique avec les professeurs. L’enseignement se fait ainsi sur mesure et répond à des demandes spécifiques en s’adaptant à la personne. Malgré tout, Rendhee avoue que suivre des cours à distance est un défi, car il faut faire preuve de détermination. A l'inverse des études traditionnelles, il n'y pas de professeur présent qui puisse faire une démonstration écrite et orale à la fois. « De plus, le programme est chargé et ce n'est pas évident de travailler et de gérer ses études en même temps. Par moment, cela peut devenir décourageant », confie-t-il. AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS Sarah V., 29 ans, mariée et mère d'un enfant, travaille comme secrétaire dans une modeste entreprise installée au cœur de la capitale. Elle aussi s’est tournée, pour ses études, vers les cours à distance, qu’elle considère « un excellent moyen de coordonner des études et ma vie professionnelle ». Sarah suit des cours par correspondance auprès de l’International Correspondence School (ICS), une institution anglaise, en vue d'obtenir un diplôme en 'Human Resource Business Management'. « J'ai connu l'institution grâce à l'une de mes amies qui suivait également ces cours. Ensuite, j'ai décidé de m'inscrire. Avec mon travail et ma vie de famille, il m'est impossible de faire des études à l'université. De plus, ce type d'enseignement s'avère être moins coûteux et je peux étudier à mon propre rythme. Néanmoins, pour suivre des cours à distance, il faut faire preuve de rigueur, de discipline et de maturité. Au cas contraire, on se perd, car le cursus est très chargé », nous confie-t-elle. Selon Sarah, malgré ses nombreux avantages, ce type de cours a des inconvénients : « Il y a des moments difficiles où les cours deviennent pesants et très compliqués, car il n'est pas évident d'associer la vie de travail à celle des études. De plus, il faut tout faire soimême, sans la présence physique d'un professeur pour vous guider ». D’ailleurs, le taux d'échec est plus élevé pour ce genre de cours que pour ceux offerts dans les institutions traditionnelles. Reste que pour ceux qui ne peuvent se permettre d’étudier à temps plein ou de faire le déplacement aux campus universitaires locaux ou étrangers, l’enseignement à distance reste une formidable opportunité à saisir.


UN SERVICE SUR MESURE

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La Bella Amigo Fish Shop & Fine Foods, qui est ouverte sept jours sur sept, propose à ses clients différents types de poisson, des crabes, des crevettes, des langoustes, des coquilles Saint-Jacques, des gambas,

des calamars, des poulpes… Lorsque vous achetez un produit dans cette boutique, il est nettoyé sur place, découpé en filets ou en tranches et conservé sous vide. De plus, les chefs du restaurant Rêve d'R peu-

vent cuire ou pré cuire votre plat, ou encore vous expliquer le mode de cuisson. Les Parasuraman comptent d’ailleurs, bientôt, remettre à leurs clients un CD comprenant différentes recettes.

INDIREN ET GALEN PARASURAMAN

LE SUCCÈS, AU NOM DU PÈRE Leur histoire est celle de fils de pêcheur devenus hommes d’affaires. La famille, aujourd’hui à la tête de l'usine Bella Amigo, du restaurant Rêve d'R et des villas Les Résidences Mapou, doit sa remarquable évolution à la vision de Rajoo, le père de famille aujourd’hui décédé. Capital a rencontré ses deux fils, Indiren et Galen | D.B CONVICTION. « Mon père était un homme de vision. J’ai toujours suivi ses conseils »

DIVERSIFICATION. Au-delà des fruits de mer, la famille s’est également intéressée dans la construction d’un complexe

« MÊME APRÈS sa mort, mon père me guide dans toutes mes décisions. Il m'accompagne au quotidien. Je sens sa présence, surtout dans les moments cruciaux. Il me guide et me conseille ». On l’aura compris, Indiren Parasuraman vénère son défunt père. Car si son frère Galen et lui ont ouvert leur usine, Bella Amigo, à PetitRaffray, c'est surtout par la volonté de leur père, Rajoo. On est en 1998 lorsqu’un immense lopin de terre sis dans cette localité du nord suscite l'intérêt d'Indiren Parasuraman. Mais avant de prendre une quelconque décision, il emmène son père voir les lieux. Après la visite, celui-ci lui lance : « Si tu en as les moyens, achète tout le terrain. Puis tu viendras me remercier sur ma tombe ». Pour Indiren Parasuraman, ce sont des paroles d'Evangile. Il entame rapidement les démarches pour en effectuer l’ac-

Pour en faire l’acquisition, Rajoo Parasuraman avait dû, en 1971, sacrifier un lopin de terre qui était un héritage familial. Cet habitant de Cap Malheureux avait pris cette décision car il était persuadé que la mer représentait la vie. Ce visionnaire avait vu juste, car son nouveau métier de pêcheur rapporte. A tel point qu’en 1984, la famille Parasuraman décide de changer de stratégie. Elle commence alors à exporter des vielles rouges sur l'île de La Réunion. Pendant cinq ans environ, ils font affaire avec l'île Sœur. Notant qu’il y a une grosse demande pour les fruits de mer à Maurice, elle s’embarque également, deux ans plus tard, dans l’importation de langoustes et de camarons de la Grande péninsule. Ce qui fait grimper leur chiffre d'affaires. D’autant plus que ce nouveau

quisition, mais doit faire face à de nombreuses difficultés administratives. Les autorités lui proposent alors de lui donner un terrain de deux arpents à Riche-Terre. Mais il est hors de question pour ce dernier d'aller à l’encontre la volonté de son père. « Jai toujours été le disciple de mon père. Il était un homme de vision. J'ai toujours suivi ses conseils », affirme-t-il. UNE MANNE VENUE DE LA MER Sa persévérance finit par porter des fruits. La famille Parasuraman devient finalement propriétaire du terrain de 22 000 m2, et le 12 mars 2010, Bella Amigo Seafood, leur usine de stockage, de traitement et de distribution de produits de mer, voit le jour. Pourquoi Bella Amigo ? Galen Parasuraman, nous confie que c'est le nom que portait le premier canot de son père.

On est en 1998 lorsqu’un un immense lopin de terre sis dans cette localité du nord suscite l'intérêt d'Indiren Parasuraman. Mais avant de prendre une quelconque décision, il emmène son père voir les lieux. Après la visite, celui-ci lui lance : « Si tu en as les moyens, achète tout le terrain. Puis tu viendras me remercier sur ma tombe »

business coïncide avec une grande vague de construction d’hôtels dans l'île. Pour la famille Parasuraman, c'est une manne, puisqu’ils peuvent vendre leurs produits à ces établissements. LA MAIN À LA PÂTE Les affaires sont florissantes et les Parasuraman font du business avec les Seychelles, l'Afrique du Sud, l'Australie, la Tanzanie, l'Inde… De fil en aiguille, la maison familiale est convertie en chambre froide, en bureau… « Cependant, nous étions à l'étroit. La maison était bâtie sur huit perches de terrain et nous étions dans une zone résidentielle », raconte Galen Parasuraman. La famille s'associe alors à un partenaire sud-africain pour ouvrir leur usine, Bella Amigo, sur le terrain acheté à Petit-Raffray. Dans le bâtiment est aussi amé-


LA QUALITÉ POUR MAÎTRE-MOT Bella Amigo est un des leaders du secteur de l'importation et de la distribution de poissons et de fruits de mer à Maurice. Consciente que le succès et l'efficience du business dépendent des outils et des équipements

utilisés, la compagnie a investi énormément dans ce domaine. Bella Amigo compte ainsi six véhicules réfrigérés, trois chambres froides, deux chambres réfrigérées, un « blast », deux machines à glace,

sept compresseurs… L'accent est aussi mis sur la distribution, avec le respect rigoureux de la chaine du froid dès la réception du produit, pendant le stockage et l'emballage, jusqu'à la livraison au client.

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nagé deux salles de conférences, ainsi que les bureaux administratifs. Les deux frères, Indiren et Galen, ainsi que les sœurs Amoudam et Radha, aidés d'autres membres de la famille, continuent à faire tourner l'entreprise. Ils aménagent aussi la Bella Amigo Fish Shop & Fine Foods dans l'enceinte de l’usine de Petit-Raffray. La diversification au-delà des fruits de mer intéresse aussi la famille Parasuraman. Ainsi, le 26 août 2006, elle inaugure le complexe Villa Les Résidences Mapou, à Péreybère. Mais c’est surtout le 17 avril 2010 qui demeura une date inoubliable dans la vie de cette famille. Ce jour-là, elle inaugure le restaurant Rêve d’R, baptisé ainsi en hommage à Rajoo, décédé en 2002. Rêve d’R est loin d'être un restaurant comme les autres. Son emplacement, déjà, le démarque, puisqu’il se trouve au beau milieu de champs de cannes ! Dès que vous y mettez les pieds, c'est la quiétude assurée. L'immense jardin captive d’emblée le regard. Puis ce sont les trois piscines qui ornent l’enceinte de l’établissement. Vous y trouverez également un cours d'eau ou un petit jardin où est cultivée de la salade et des herbes fines. Et si vous n’avez pas encore été impressionné, vous resterez certainement bouche bée devant la cascade qui y a été aménagée. « Dans un songe, mon père est venu me dire que je dois aménager quelque chose qui attirera

de l'énergie positive », nous confie Indiren Parasuraman. Tout est fait pour que les fins gourmets qui se rendent au restaurant Rêve d'R, se sentent à l’aise et puissent se relaxer pour bien apprécier la cuisine de l’établissement. Les plats à base de fruits de mer sont, sans grande surprise, la spécialité du restaurant. Galen Parasuraman nous confie que les plats qui trouvent le plus preneurs sont, en entrée, le gratin de fruits de mer, le plateau de fruits de mer comme plat principal et le moelleux au chocolat comme dessert. Question prix, les entrées démarrent à Rs 250, le plat de résistance à Rs 400 et le désert à partir de Rs 150. UNE CUISINE « AQUARIUM » Les différents plats peuvent également être accompagnés d'un vin sud-africain de la fameuse cuve Doolhof, dont le Rêve d'R est l'unique importateur mauricien. Le restaurant peut accueillir 70 personnes à l’intérieur, qui fait la part belle aux photos de personnalités mauriciennes et étrangères qui ont parlé, à un moment ou à un autre, d’un rêve qu’ils avaient. Les clients peuvent aussi choisir la terrasse, dont la capacité est de 125 couverts. Ces derniers peuvent alors rêver devant la vue panoramique qui s'étend jusqu'au sommet de Coin de Mire, l'île Plate et l'île Ronde. A noter que des fêtes privées y sont aussi possibles sous la marquise climatisée qui peut re-

cevoir jusqu'à 250 invités. Rêve d'R n'a pas mis les bouchées doubles qu’au niveau de la décoration. L'hygiène y tient en effet une place prépondérante. Les propriétaires ont ainsi aménagé une cuisine « aquarium ». « Elle permet aux clients de voir nos chefs à l'œuvre dans un cadre moderne », explique Galen Parasuraman, qui ajoute que ces derniers sont tous des Mauriciens ayant plusieurs années d'expérience en cuisine. Petit à petit, la réputation de Rêve d'R s'est faite de bouche à oreilles. « Nous recevons des Mauriciens de toutes les classes sociales, ainsi que beaucoup d'expatriés », tient à souligner Galen Parasuraman. C'est avec une once de fierté qu'il nous confie que le président de la République, sir Anerood Jugnauth, et son homologue singapourien, Sellapan Rama Nathan, sont venus déguster les mets du restaurant. Malgré le succès rencontré par l’établissement, il se plaint du fait que certains chauffeurs de taxi des établissements hôteliers, selon lui, ne jouent pas le jeu. « Pour certains raisons, ils n'emmènent pas les touristes chez nous », nous confie-t-il. Cette situation est loin, pour autant, de décourager la famille Parasuraman. Au contraire, ils continuent à travailler avec beaucoup de sérieux, d'amour et d'honnêteté. Ces valeurs qui sont à la base de leur réussite et qui leur permet de bien gérer AMÉNAGEMENT. En sus de la décoration, le lieu offre une vue leurs affaires et les 84 personnes panoramique qui s’étend jusqu’au Coin de Mire, l’île Plate qu’ils emploient. et l’île Ronde


ADRIANA KAREMBEU, FEMME D'AFFAIRES

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Alors qu’elle se destinait à une carrière dans la médecine, Adriana Karembeu saute sur l'occasion lorsqu'en 1997, on lui propose de devenir mannequin pour la marque Wonderbra. Depuis, cette top model de

renom international n’a cessé d’être dans l’actualité. En 2005, la slovaque crée sa gamme de maquillage. Deux ans après, elle présente sa ligne de produits spa et cosmétiques, Silicium +. Adriana Karembeu, rappelons-le,

est aussi actrice. Elle a joué dans le film Trois petites filles et Astérix aux Jeux olympiques. En 2011, elle intègre également le casting de l’émission Danse avec les stars.

GAMME. Mandy Bisasur commercialise des produits pour une clientèle huppée

SILICIUM +

LE MARIAGE DU GLAMOUR ET DES SOINS En matière de traitement de beauté, les produits ne manquent pas. Mais tous ne se valent pas. Mandy Bisasur, directrice de Divinesens, a choisi la qualité supérieure en commercialisant à Maurice les produits de la marque Silicium +, qui s’adressent à une clientèle huppée | D.B CE N'EST un secret pour personne. Il est important de chouchouter sa peau. Les femmes et depuis quelque temps les hommes, en sont de plus en plus conscients. Mandy Ah Why Bisasur, directrice de la compagnie Divinesens a voulu répondre à ce besoin en proposant des produits haut de gamme. Pour ce faire, elle s’est tournée vers la ligne de produits Silicium +, lancée par l’ex-top model slovaque Adriana Karembeu. « Lors de mes voyages, j'ai remarqué que de nombreux produits ne sont pas disponibles à l'île Maurice. Avec la création de Divinesens, je viens combler cette lacune », soutient la directrice. C’est en effet lors d'un voyage en France que Mandy Bisasur a eu le coup de foudre pour cette

ligne de cosmétiques. Elle a voulu donner la chance aux Mauriciens d'en profiter. Cette habitante du nord quitte alors son poste de dermatologue et lance, quelque temps après, Divinesens. C’est ainsi que les produits Silicium + font leur entrée sur le marché mauricien. LE BON CHOIX Si cette dernière a d'abord choisi Silicium +, c’est surtout à cause de la qualité des produits de la gamme : « Ils contiennent du silicium organique et ils sont sans parabène. Ainsi ils permettent aux utilisatrices d'hydrater leur peau de façon optimale tout en raffermissant les tissus et en réduisant rides et ridules. En outre, Adriana Karembeu est une belle femme. Avant

de commercialiser un produit, elle s'assure qu'il soit d'excellente qualité et qu’il répondra aux besoins de ses utilisatrices. D’ailleurs, lorsque j'ai visité les différents instituts de beauté en France et que j’ai constaté, de visu, l'appréciation de la marque, je me suis jetée à l'eau sans hésitation ». Dix-huit mois après, Mandy Bisasur peut se vanter d'avoir fait le bon choix. Silicium + trouve en effet de plus en plus place dans les trousses de beauté des Mauriciennes. La jeune femme nous confie cependant que la marque est surtout appréciée par les femmes d'affaires, vu le caractère haut de gamme de ses produits. Parmi ceux-ci, « L'instant Pureté » a été conçu pour celles qui sont à la recherche

d'une peau pure. Elles peuvent opter pour l'eau démaquillante visage et yeux, le gel d'eau ou la lotion visage au sorbier des oiseaux et le gommage. Cette gamme nettoyante existe pour tous les types de peau. Petit plus : les produits ne sont pas gras et dégagent un parfum subtil. LES HOMMES NE SONT PLUS EN RESTE Silicium +, c'est aussi « L'instant soyeux », ligne de produits s'adressant à celles qui souhaitent avoir une peau nettoyée et protégée, ou encore « L'instant précieux », destinée, quant à elle, aux femmes qui veulent mettre les bouchées doubles pour retarder le vieillissement. Parmi les produits de cette gamme, on retrouve le sérum « Sérolift visage ».


L’ANTI-ÂGE : LE PRÉFÉRÉ DES MAURICIENS Selon Mandy Bisasur, les Mauriciens ont un faible pour les produits anti-âges. Le masque multi réparateur visage et cou attire aussi de nombreuses femmes. Il s'applique sur le visage et nourrit la peau, qui devient douce comme de la soie. De plus, le masque ne se lave pas. Vous n'avez qu'à

appliquer votre maquillage dessus. Le fond de teint est aussi très demandé. Ce produit épouse bien la peau et elle ne laisse pas de trace. Il y a ensuite les produits de maquillage, disponibles en plusieurs tons, et qui contiennent des pépites argentées qui donnent un effet glamour.

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Comme la beauté n’est pas seulement une affaire de femmes, Silicium + a également créé, pour les hommes, une ligne de soins issue d’un procédé technique unique de haute technologie, la Nano-Émulsion. Cette ligne de produits est écologique, confortable, tolérante et lutte contre le vieillissement, le relâchement, la déshydratation et la sensibilité de la peau

MARKETING. Outre la vente directe, les hôtesses de la compagnie font régulièrement la promotion pour vanter les bienfaits de ses produits

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Rester mince est souvent une obsession chez la femme. C'est pourquoi Silicium+ Silhouette a été créée. Il s’agit d’une crème minceur triple action, qui lutte contre la cellulite, permet de drainer et désengorger les tissus, de déstocker les graisses et de raffermir la peau. De plus, elle atténue l’effet peau d’orange. Comme la beauté n’est pas seulement une affaire de femmes, Silicium + a également créé, pour les hommes, une ligne de soins issue d’un procédé technique unique de haute technologie, la NanoÉmulsion. Cette ligne de produits est écologique, confortable, tolérante et lutte contre le vieillissement, le relâchement, la déshydratation et la sensibilité de la peau. Au-delà des produits cosmétiques, Di-

vinesens a aussi choisi d'importer des compléments alimentaires. Une cure de deux semaines, durant lesquelles vous prendrez des ampoules et des comprimés disponibles chez Divinesens, vous aidera ainsi à maigrir. Mandy Bisasur fait aussi des affaires avec les hôtels et les instituts de beauté grâce à ses produits pour Spa. Idem pour les nouveaux soins capillaires récemment lancés et qui retardent l'apparition des cheveux blancs. DES PRIX VARIÉS Question prix, selon la directrice de Divinesens, « les produits Silicium + varient entre Rs 475 et Rs 2 800 chez nous. Pour ce qui est de la ligne maquillages, le prix débute à partir de Rs 475, et si vous êtes intéressé par les produits minceur, vous aurez à dépenser environ Rs 900. Quant aux produits destinés aux hommes, ils sont dans la fourchette de Rs 850 à Rs 1450 ». Mandy Bisasur concède volontiers que ces produits haut de gamme ne sont pas à la portée de toutes les bourses. C’est ce qui l’a poussée à vouloir importer d'autres produits de qualité, mais à des prix moins élevés. Comme par exemple la ligne visage « Naturelle d'Orient », qui porte le label « Cosmebio ». « Cette ligne à base d'huile d'argan pure, qui est reconnue pour ses vertus nourrissantes et protectrices, offre le meilleur de la nature et de la tradition marocaine. Les produits visage sont garantis sans parabène, sans phenoxyethanol, sans huile minérale ni silicone. Ils sont riches en antioxydants, en acides gras et en oméga 9 », affirme-t-elle. Plus accessibles que ceux de la marque Silicium +, ces produits sont disponibles à partir de Rs 595. Et ce n'est pas fini. Mandy Bisasur a plus d'une ligne de produits dans ses sacs. Elle nous présente ainsi les « Petits Plaisirs », une gamme de produits bio. Les clients peuvent ainsi choisir parmi le masque à base de concombre, le dé-

maquillant préparé avec des radis roses, la crème du jour ayant comme ingrédient principal la tomate, ou encore le soin anti-âge à base d’avocats. La compagnie Divinesens fait parfois de la vente directe, surtout pour les entreprises. Autrement, vous pourrez trouver ses produits dans les pharmacies, dont Link Caudan, l'Apothicaire, à Curepipe, SuperPharma à QuatreBornes, ainsi que Vial, à Flacq. « Régulièrement, nous avons des hôtesses dans les points de vente pour parler des bienfaits de nos produits. Je compte bientôt les commercialiser dans d'autres pharmacies, car mon objectif est de cibler une pharmacie par région », affirme Mandy Bisasur. Il ne s’agit pas là de l’unique projet de la directrice de Divinesens. Cette dernière pense en effet faire venir à Maurice d'autres produits de spa, à base d'algues, qui seront éventuellement disponibles dans les instituts de beauté et les hôtels. Mandy Bisasur pense également revenir à son premier amour, les produits dermatologiques, qu'elle compte commercialiser à Maurice.

« L'instant Pureté » a été conçu pour celles qui sont à la recherche d'une peau pure. Elles peuvent opter pour l'eau démaquillante visage et yeux, le gel d'eau ou la lotion visage au sorbier des oiseaux et le gommage. Cette gamme nettoyante existe pour tous les types de peau. Petit plus : les produits ne sont pas gras et dégagent un parfum subtil


MAURITIUS UNION – TRIANON OUVRE SES PORTES

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La filiale du Groupe Mauritius Union située à Trianon, La Prudence Life, a organisé samedi dernier une journée portes ouvertes pour promouvoir l’écoute des clients sur les offres d’assurance vie et des plans de pension. La Prudence Life veut dynamiser la relation clientèle en ciblant le grand

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GROS PLAN MERCREDI 20 JUILLET 2011

public. « Nous voulons instaurer chez les Mauriciens une culture d’assurance vie mettant l’accent sur la prévoyance et la sécurisation de la personne dans sa vie de tous les jours », soutient Dominique Autard, General Manager de La Prudence Life Insurance.

RETRAITE ANTICIPÉE

LES OUVRIERS D’OMNICANE REÇOIVENT LEUR TITRE DE PROPRIÉTÉ Les 54 ouvriers agricoles d’Omnicane ayant fait valoir leur droit à une retraite prématurée ont obtenu leur titre de propriété pour une portion de terrain de sept perches, dans un morcellement à Plein-Bois, le jeudi 14 juillet dernier | DK « LES BÉNÉFICIAIRES sont des anciens employés de La Baraque qui, avec l’automatisation de l’usine, ont fait valoir leur droit pour le Early Retirement Scheme. Je leur remercie pour leur contribution au sein de l’entreprise durant des décennies alors que l’usine s’est modernisée », a affirmé Jacques d’Unienville, Chief Executive Officer d’Omnicane. Omnicane, l’unique usine encore en opération dans le sud du pays, a grandement investi dans la diversification de ses activités. Sa raffinerie, qui connaît actuellement une expansion signifiante, passera bientôt d’une capacité de 600 à 700 tonnes. L’entrée en opération de la plus grande cen-

trale de cogénération – bagasse/charbon – pour la production d’énergie, sera bientôt réalité. Alors qu’elle est toujours en attente du feu vert des autorités pour la production d’éthanol. MEILLEURE PRODUCTIVITÉ « Nous avons ouvert l’actionnariat aux planteurs et à d’autres partenaires. Nous espérons que nous obtiendrons le feu vert pour que ce projet se réalise d’ici peu car le temps presse. La distillerie valorisera la mélasse qui sera transformée en bio- éthanol. À ce moment-là, nous aurons bouclé la boucle», a soutenu Jacques d’Unienville en présence du mi-

nistre de l’Agro-industrie, Satish Faugoo. Ce dernier a félicité les bénéficiaires, leur exprimant la reconnaissance du gouvernement pour leur contribution au développement de l’industrie sucrière qui a été, pendant de longues décennies, le pilier de l’économie mauricienne. Le ministre a également mentionné les changements qui ont eu lieu dans le secteur, avec la réduction du prix du sucre de 36 % entre 2006 et 2009 et le démantèlement du tarif préférentiel. Satish Faugoo a également évoqué le plan gouvernemental de réduire le nombre d’établissements sucriers à quatre, cela en vue de ré-

ALLOCATION. Un des bénéficiaires recevant son titre de propriété des mains du ministre Satish Faugoo

duire les coûts de production et d’augmenter la productivité tout en exploitant les diverses possibilités qu’offre la canne, comme le bio-éthanol. Le ministre a souhaité que les bénéficiaires fassent bon usage de leur terrain, soit en y construisant une maison en profitant des facilités offertes par les agences spécialisées, soit en s’y

adonnant à une activité agricole. « Nous devons cesser d’importer 70 % des produits que nous consommons qui coûtent quelque Rs 26 milliards annuellement. En consommant ce que vous produirez chez vous, vous consommerez des produits bio et vous serez en meilleur santé », a conclu Satish Faugoo.

La Commission européenne concrétise son aide dans la lutte contre la piraterie

Rs 100 M réclamées pour les personnes inopérables à Maurice

La Commission européenne exprime sa détermination à lutter contre la piraterie. A cet effet, elle fait un ajout de 3 millions d’euros à l’allocation initiale de 43,5 millions d’euros au gouvernement mauricien. La lutte contre la piraterie dans la région de l’océan Indien commence à prendre forme | DK

LE TRAVAILLEUR social Georges Ah Yan se dit déterminé. Il compte rassembler les responsables religieux du pays pour appuyer sa requête pour un fonds national de Rs 100 millions en faveur des malades inopérables à Maurice, surtout ceux venant des classes pauvres. Egalement président du Forum citoyen libre (FCL), Georges Ah Yan a évoqué, jeudi dernier, lors d’un point de presse, les grandes difficultés qu’éprouvent les familles et les proches des malades devant se rendre à l’étranger pour se faire soigner. Point de presse tenu sur les perrons de l’Emmanuel Anquetil Building qui abrite, au cinquième étage, le siège du ministère de la Santé. Il avait quelques minutes auparavant, rendez-vous avec la ministre Maya Hanoomanjee, avec qui les dirigeants de son mouvement ont élaboré sur leur demande pour la création, par le gouvernement, d’un fonds de solidarité en faveur des malades requérant des soins dans des hôpitaux étrangers. La ministre et ses proches collaborateurs n’ont donné aucune réponse à cette demande déjà exprimée, d’ailleurs, dans une correspondance écrite antérieure.

LA COLLABORATION entre Maurice et la Commission européenne est définie dans le “Country Strategy Paper” du 10e Fonds européen pour la période 2008-2013. Signant l’accord au nom du gouvernement mauricien, le ministre des Finances, Pravind Jugnauth a tenu à remercier l’Union européenne pour cette aide précieuse et son soutien continu. Ce soutien européen, estime le ministre, montre l’engagement et la capacité de Maurice à lutter contre le fléau de la piraterie dans l’océan Indien. Les chiffres concernant les actes de vol, de détournement de navires transportant des cargaisons précieuses et les prises d’otages dans l’océan Indien ne cessent d’aug-

menter depuis ces dernières années. Ces actes de piraterie, commis majoritairement par des pirates somaliens, sont préjudiciables au commerce, au transport maritime et aux activités de pêche dans nos eaux. Mais la piraterie touche, aujourd’hui, les mers du monde entier. ACTIVITÉ LUCRATIVE « Les attaques et la menace liés aux pirates somaliens ont augmenté de 10 pour cent l’année dernière quand le Bureau maritime international a enregistré 445 incidents. Les pertes sont estimées à plus de 12 milliards de dollars », a fait resortir Pravind Jugnauth. En dépit de tous les efforts entrepris par les marines américaines et européennes pour

patrouiller les routes maritimes au large des côtes somaliennes, il n’y a pas eu de répit dans les attaques de pirates. Face à de telles menaces, il est impératif que les efforts antipiratage soient consolidés et que chaque pays apporte sa contribution à cet effort. « Si nous laissons la piraterie s’accroître à ce rythme, dans l’océan Indien, ce fléau pourrait causer des dommages considérables à notre industrie de la pêche, au transport maritime, à l’industrie touristique et même mettre en péril notre ambition de développer le potentiel de notre zone maritime exclusive », a soutenu le ministre. La piraterie est devenue une activité fort « lucrative ». La rançon moyen payée a considérablement augmenté,

passant d’environ $ 150 000 en 2005 à 5,4 millions de dollars la fin de l’année dernière. Depuis janvier 2010, les pirates somaliens ont reçu entre USD 75 et 85 millions sous forme de rançons. Malgré les ressources limitées du pays, Maurice s’engage à combattre la piraterie qui est devenue une menace pour la paix régionale et internationale. Le pays n’a cependant pas les ressources requises pour la surveillance de ses eaux territoriales, compte tenu de l’étendue de sa zone économique exclusive. Et à cet égard, Maurice travaille en étroite collaboration avec les autorités indiennes et françaises pour la surveillance conjointe et pour la formation du personnel.


PAUL LEECH PRÉSIDENT DE JURISTCONSULT INTERNATIONAL Paul Leech est le nouveau président de Juristconsult International & Co Ltd, une des premières société de management opérant dans le secteur offshore à Maurice. Diplômé de la Birmingham University, Paul

UNE PREMIÈRE. C'est ce que constitue le jugement rendu, jeudi, par la haute cour de la ville de Mumbai. Celle-ci a rejeté la plainte d'Aditya Birla Nuvo Ltd (ABNL), compagnie indienne qui contestait la validité de la demande d'information formulée par le bureau des impôts indiens sur son acquisition de 16% des actions d'Idea Cellular India auprès d'AT&T. Les juges J.P. Deodhar et A.A. Sayed ont statué qu'ABNL devait fournir les détails requis aux autorités afin de leur permettre d'évaluer la transaction et de calculer le montant dû au fisc indien. Ce jugement aurait ébranlé la communauté des affaires et les investisseurs étrangers, puisqu'il s'agit du premier cas du genre affectant une compagnie indienne ayant ouvert une filiale à Maurice afin de capitaliser sur le Traité de nondouble imposition (DTAA) existant entre l'Inde et Maurice. L'affaire remonte à 2005, quand AT&T vend 16% de ses actions dans Idea Cellular India à Aditya Birla Nuvo Ltd pour la somme de $ 150 millions. La transaction est effectuée à travers la 'holding company 'AT&T Mauritius. ABNL débourse la somme après s'être assurée, au préalable, auprès du bureau des impôts indiens, qu'elle n'aurait pas à payer de taxes en raison du Traité de non-double imposition. La confirmation arrive sous la forme d'un 'no-objection certificate' (NOC). Toutefois, en 2009, l'Income Tax Department de l'Inde devait réclamer certaines informa-

Leech a connu une longue et riche carrière à la HSBC ; CEO, puis directeur international de la branche Asie-Pacifique. Pour le nouveau titulaire, la société offshore Juristconsult International «est un

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Global Business Provider qui a des ambitions bien affichées de faire grandir sa base de clients internationaux et d'accroître ses parts du marché à Maurice et dans la région.»

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GROS PLAN MERCREDI 20 JUILLET 2011

EVASION FISCALE

La haute cour de Mumbai rend un jugement historique La plus haute instance judiciaire de la capitale économique de l'Inde a prononcé un jugement, vendredi dernier, dans un 'high-profile case' impliquant une compagnie ayant acheté les actions d'une société tierce à une filiale mauricienne d'une société américaine. Le jugement affirme que la compagnie mauricienne a servi de « pont », dans la transaction, et que la compagnie indienne ne pouvait bénéficier, à ce titre, du Traité de non-double imposition | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN L'affaire remonte à 2005, quand AT&T vend 16% de ses actions dans Idea Cellular India à Aditya Birla Nuvo Ltd pour la somme de $ 150 millions. La transaction est effectuée à travers AT&T Mauritius, 'holding company' d'AT&T. ABNL débourse la somme après s'être assurée, au préalable, auprès du bureau des impôts indiens, qu'elle n'aurait pas à payer de taxes en raison du Traité de non-double imposition

tions à ABNL sur la transaction effectuée avec AT&T, afin de calculer le montant des taxes que devait payer la compagnie. L'argument du bureau des impôts indiens était que la somme déboursée par ABNL lors de la transaction (actual sale proceeds) avaient, au final, atterri à New Cingular Wireless Cellular US, holding company d'AT&T Mauritius, alors que c'est cette dernière qui justifiait l'exemption fiscale sous le Traité de nondouble imposition, puisqu'elle possédait le certificat de Tax Residency de l'administration fiscale mauricienne. ABNL devait porter plainte, en 2010, devant la haute cour de Mumbai, contre la démarche de l'Income Tax Department indien. C'est cette plainte qui a été rejeté jeudi dernier. Les juges ont également rejeté des démarches similaires de New Cingular Wireless Cellular et de

Tata Industries Ltd. Cette dernière avait par la suite acquis les 17% d'actions qu'AT&T Mauritius détenait toujours au sein d'Idea Cellular India et avait également été inquiété par l'Income Tax Department. Dans leur jugement sur la plainte d'ABNL, les juges ont affirmé qu'AT&T Mauritius avait bien agi « pour et au nom » de New Cingular Wireless Cellular, et qu'elle n'avait pas été le bénéficiaire de la transaction. Ce verdict pourrait avoir de profondes implications pour les transcations impliquant des sommes qui transitent par Maurice. Si beaucoup de problèmes ont été soulevés quant à cette pratique, il n'existait, jusqu'ici, pas de précédent judiciaire. Le jugement de la haute cour de Mumbai pourrait remettre en cause la structure même de l'accord de non double imposition.

QU'EST-CE QUE LE DTAA Selon le Central Board of Direct Taxes indien, le Double Tax Avoidance Agreement (DTAA) a été établi entre l'Inde et Maurice pour que les transactions effectuées en Inde par des entités incorporées à Maurice ne soient pas taxées dans les deux pays. Selon les termes du Traité, celui-ci ne s'applique pas lorsque les investissements sont effectués en Inde par des entités autre que celles incorporées à Maurice. Dans le cas présent, les transactions émanent de la compagnie basée en Amérique, et non de la société incorporée à Maurice. Selon les experts, cette décision de la haute cour de Mumbai représente un pas important dans la lutte contre l'usage abusif du Traité de non-double imposition. Quant aux experts fiscaux indiens, ils craignent que ce jugement ne crée beaucoup d'incertitudes chez les investisseurs étrangers.

CT Power : L’ingérence des socio-culturels incommode On les voit partout. Jeudi dernier, ils avaient fait acte de présence au tribunal de l'Environnement, où le dossier CT Power était entendu devant le magistrat Patrick Kam Sing. Présence que n'a pas apprécié l'Ong Right 2 Live. Ses dirigeants ont vivement réagi, lors d'un point de presse, le lendemain L'ORGANISATION Right 2 Live a vivement dénoncé, vendredi, l'ingérence de plusieurs dirigeants d'organisations socio-culturelles, à l'instar de Somduth Dulthumun (Mauriçtius Sanatan Dharma Temples Federation) ou encore de Menon Murday (Mauritius Tamil Temples Federation), dans le dossier CT Power actuellement devant l'Environment Appeal Tribunal. « Nous sommes conscients de l'importance à accorder à nos besoins actuels et futurs en énergie. Mais tout débat doit se faire dans le respect des institutions. Nous ne pouvons accepter d'être les otages de certains dirigeants d'organisations sectaires. Nous faisons confiance à notre système judiciaire et veillerons à ce qu'il n'y ait aucune tentative d'intimidation », a déclaré le porte-

parole de l'Ong, Rajen Valayden. Pour ce dernier, il incombe aux seuls représentants élus par le peuple de prendre les décisions politiques en consultation avec la société civile et les autres partenaires de l'Etat. Il évoque même la thèse de trafic d'influence de la part de ces digireants et soupçonnent des intérêts cachés à voir leur ardeur à vouloir participer dans ce débat suscité autour d'un projet qui est controversé depuis le départ. Rajen valayden a abordé d'autres thèmes lors de son point de presse. Ainsi, Right 2 Live veut devenir une plateforme pour la défense des patients victimres de négligence médicale ou de mauvais traitements de la part du personnel hospitalier. Cela pour répondre aux nombreuses requêtes de patients,

mais aussi de simples citoyens soucieux de la qualité du service de santé. On peut prendre contact avec les animateurs du mouvement sur le 789 7073 ou à r2lmauritius@gmail.com. « Nous serons assistés, dans notre mission, par des spécialistes en médecine et des juristes. J'invite donc le public à prendre contact avec nous pour que nous puissions avancer sur le dossier », a déclaré Rajen Valayden. DEUX NOUVEAUX CONCEPTS Lidée d'un National Cadet Corps (NCC) et d'un National Social Service (NSS) a également été évoqué par Rajen Valayden. Ce dernier a avancé que Right 2 Live désire promouvoir ces deux concepts, nouveaux dans le pays, à travers l'Individual Social Responsibility (ISR)

qui vise à responsabiliser les citoyens et inculquer les valeurs morales chez les jeunes. Ainsi, le National Cadet Corps exposera les jeunes à une formation policière, voire paramilitaire. « Le NCC pourra éventuellement devenir un centre de recrutement pour la force policière », a ajouté le porte-parole. D'autre part, la création du NSS facilitera la formation des jeunes au sein des différentes ONG. Pour y parvenir, Right 2 Live demande à ce que les deux projets soient intégrés dans le cursus scolaire. Ainsi, les jeunes pourraient choisir entre le NCC et le NSS, mais chaque participant aura un certificat à la fin de la formation de deux mois. Cela, estime Right 2 Live, devrait compter dans le dossier d'un demandeur d'emploi dans le service public.


WORLD STOCKS GET BOOST AS EUROPE REBOUND

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CAPITAL

Global stocks recouped losses Tuesday as investors bought up beatendown stocks but with Europe’s debt crisis still brewing and the U.S. yet to sanction an increase in its debt ceiling, investors remain wary of pushing the

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MARKET MERCREDI 20 JUILLET 2011

gains too far. After a hammering Monday that saw bank shares lead a global rout and investors flee to gold and other safe haven assets, markets staged a comeback Tuesday. Oil prices and the euro jumped too. However,

factors that contributed to the Monday’s slump remain unchanged, including concern that Europe’s debt crisis could swallow Italy and Spain and that the U.S. won’t raise its debt ceiling in time to avoid a default.

EXCHANGE RATES

Weekly Overview USD Despite initial weakening on Friday after disappointing US job data , the USD has strengthened due to weaker stock markets over Euro Zone contagion worries. However, as Fed Chairman Bernanke put QE3 on the agenda and Moody’s placed the U.S. on review for a possible downgrade if the debt ceiling is not raised the USD was back down. Reports that President Obama had stormed out of the latest deficit reduction talks with Republicans added to the bearish USD tone. The two sides are due to meet again later Thursday, with agreement still seem-

ingly some way off as the August 2 deadline for lifting the ceiling approaches. EUR News that Italy may get drawn into the Euro Zone contagion mire with both internal political instability and their debt repayment scheduling (which is reported to be horrendous), being the causes resulted in a weaker Euro. The pledge by EU leaders to enhance the scope and flexibility of the bloc’s emergency funding mechanism (EFSF) provided only minimal support. Further press reports also focused on the

inevitability of a Greek default. However, markets remained relatively quiet following Moody’s cutting Ireland’s credit rating to junk status and the warning of a second bailout. Asian central banks were also seen buying Euros at lower levels (rumoured to be for Euro debt purchases) despite contagion fears that were still rife in the Euro Zone as the Euro remained under threat. However, market sentiment remained Euro negative following comments from the German finance minister that the Greek crisis was now endangering the Euro as a whole and that Euro bonds were not a solution.

COMMODITIES

BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, 19 JULY 2011 Country AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN N. ZEALAND SINGAPORE S. AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

Denomination

OIL INVENTORIES – EIA SHORT TERM ENERGY OUTLOOK

but, once weather forecasts change, those holding long positions don’t have as much confidence in their positions.

100

GOLD

NATURAL GAS The heat and humidity expected over the next week will likely cause Americans to turn up their air conditioners, and an increase in natural-gas consumption is anticipated as more of the fuel is used to generate electricity needed for cooling. Temperatures then have a chance to head back toward normal in the Midwest and East in the next six to 10 days. Strong seasonal factors have supported natural gas

The Gold Price surged to USD 1602 per ounce lately in London – a new intraday record – while stocks and commodities fell as politicians on both sides of the Atlantic appeared no closer to resolving their respective debt problems. In fact, the gold price has hit fresh highs across several currencies on macro unease, the USD weakening and the escalation of European sovereign debt uncertainty. Gold is looking better by the day because debt problems in the U.S. and Europe are making two other so-called safe havens, the dollar and the euro, seem shaky. BASE METALS Commodity prices have shot up, following news supporting a rise from across the world. While the US Federal Reserve hinted at another stimulus package to pull the country’s economy out of a possible slowdown, European leaders are scheduled to hold an emergency meeting to discuss the region’s financial crisis. Base metals were firming up as another stimulus package means more money in the hands of investors and people will have more buying. Meanwhile, supportive growth numbers from China also helped base metals to rise.

TT 29.5205 28.9682 39.1466 35.0955 23.4846 22.82 3.9767 33.8847 44.5962 27.7381

Selling Notes TT/DD/Notes 29.0073 31.0165 28.3473 30.4671 38.6117 40.9826 33.9209 36.8976 22.9448 24.6345 22.4054 23.993 3.8494 4.2099 33.4437 35.5374 44.2199 46.7033 27.5774 29.0386

DD 29.3109 28.7531 38.9149 34.755 23.3309 22.6968 3.9323 33.6779 44.3865 27.6489

GOLD COINS TUESDAY, 19 JULY 2011

WEEKLY HIGHLIGHTS The U.S. Energy Information Administration’s (EIA) Short-Term Energy Outlook (STEO), released July 12, reported that the unrest in Libya had removed about 1.5 million barrels per day of light, sweet crude oil from the market since late February, totaling over 190 million barrels by the end of June. As regards world liquid fuels, consumption is expected to grow by 1.7 million barrels per day from the second quarter to the third quarter this year, while production by countries that are not members of the Organization of the Petroleum Exporting Countries (OPEC) will drop by 0.2 million barrels per day. EIA also expects Saudi Arabia to increase production over the next few months, but a significant part of that increase could be absorbed by growth in use to meet summer demand for electricity.

Buying Currency AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

Weight(gm)

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Price (Rs)

3.41

16.5

6380

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500

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27

30840

1000

34.05

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61320

MARKET ACTIVITY TUESDAY, JULY 19 2011 Market Capitalization

Rs 186,331,766,986.40

Total Volume Traded

317,976

Total Value Traded

Rs 22,689,697.70

TOP 5 Symbol

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NAIADE RESORTS

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MUA

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138.00

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SWAN

300.00

298.00

-0.67

BOTTOM 5

MOST ACTIVE

TERM OF THE WEEK: BROKER RECOMMENDATION An opinion given by an analyst to his/her clients about whether a given stock is worth buying or not. Wall Street investment firms employ thousands of analysts whose job is to issue reports and broker recommendations on specific stocks. These analysts typically look at the company’s fundamentals and then build financial models in order to project future trends, most notably future earn-

ings. They then use these projections as a basis for issuing broker recommendations on whether or not they think the stock should be bought or sold. Each brokerage has its own terminology, which makes it difficult to compare broker recommendations between brokerages, but the most common ratings are (in descending order of quality) strong buy, buy, hold, and sell.

This report has been prepared by Nishal Babooram of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)

Symbol NMH NAIADE RESORTS MDIT UBP MCB

Volume 82,833 53,690 48,643 19,400 16,050

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.


L’ACCÈS SANS-FIL À INTERNET BIENTÔT GRATUIT Le Wireless Fidelity (WiFi) gratuit à Maurice et à Rodrigures sera bientôt réalité. Dans la première phase du projet, les stations de transmission seront installées dans les locaux des cinq conseils

municipaux, des quatre conseils de district et du centre administratif de Rodrigues. L’installation se poursuivra ensuite en s’étendant aux écoles, aux bâtiments publics et bureaux du gouverne-

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ment. L’accès à Internet est déjà disponible dans 103 bureaux de poste, les écoles primaires et secondaires, les universités, les centres de femmes et les centres de jeunesse.

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BOÎTE POSTALE MERCREDI 20 JUILLET 2011

Les homos débarquent ! E ssayez d’imaginer vos fils, frères, petits-enfants en robe rose, maquillés jusqu’au bout des ongles, coiffés de perruques et sautillant au son d’une cacophonie vicieuse et perverse. Cela vous interpelle-t-il ? Cela devrait, car il semble que Maurice vient de signer à Genève une résolution du Conseil des droits humains des Nations unies reconnaissant les droits des homosexuels. Comprenez que bientôt, le gouvernement mauricien, dans sa sagesse spasmodique, pourrait éventuellement légaliser le mariage homo. La Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition au Parlement, récemment, est révélatrice. On verra bientôt, selon le Premier ministre, un Select Committee pour « décider quelles sont les législations qu’il faut amender pour prévenir les discriminations contre les homosexuels.» Pour les centaines de milliers d’hommes et de femmes de famille que nous sommes, la situation est grave. En réalité, l’homosexualité n’est pas un phénomène nouveau. Ce qui est

nouveau, c’est la tentative de cette clique de manipuler l’information et nos décideurs afin de nous forcer à reconnaître et à accepter leur culture et leurs pratiques comme normales. Faut-il souligner, en passant, que les grandes religions ont condamné l’homosexualité : La Bible et le Coran mentionnent que Lot, le Prophète et Messager de Dieu, avait conseillé à ses gens de cesser cette habitude et de revenir à la relation naturelle avec leurs épouses. Au lieu de cela, ils menacèrent de l’expulser avec ceux qui avaient suivi ses conseils. Evidemment, Sodome et Gomorrhe furent détruites par Dieu (Genèse 19). Il y a quelques semaines, dans en entretien à un quotidien du matin, Nicolas Ritter, de PILS, association pervertie au fil du temps en un puissant lobby pro-homosexuel, interdit aux religions de se joindre au débat afin de ne pas le ‘pervertir’. « Pervertir le débat ? ». L’Institut national de veille sanitaire en France vient de lancer une alerte sur la recrudescence d’hépatites A chez des hommes ayant eu des rapports homosexuels. Il y a

deux semaines, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a rendu publiques des directives mondiales de santé publique ayant trait aux homosexuels. Ces instances internationales pervertissent-elles le débat, M. Ritter ? La couverture du mariage des couples de même sexe dans l’État de New York, le mois dernier, a été une occasion de plus de mesurer la défaite de la télévision nationale, des radios et de la presse en général face à ce puissant lobby. Même le bouillonnant Somduth Dulthumun de la Sanathan Dharma Temples Federation s’est fait remarquer par un mutisme singulièrement mystérieux. Bravo quand même au père Jean Maurice Labour, pour son courage – même si mitigé – à défendre les valeurs auxquelles des centaines de milliers d’hommes et de femmes de ce pays continuent à se cramponner. Bravo également à certains religieux musulmans pour leur prise de position qui a été délibérément occultée par certains journalistes proches du lobby. L’attention ici portée aux représentations de l’homosexuel peut sembler exa-

gérée, voire inopportune. Elle joue pourtant un rôle fondamental dans le choix des stratégies auxquelles fait appel l’acceptation de l’inacceptable. En fait, tout ce qui est écrit sur papier, dit à la radio, montré à la télévision ne doit pas être gobé les yeux fermés. Les pro-homos ont infiltré plusieurs salles de rédaction. L’information est dangereusement manipulée. On veut nous faire croire dans les droits farfelus des homos. Si tu n’y crois pas, alors tu n’es pas normal, tu es homophobe, tu es contre les droits de l’homme... Bientôt ils vont obliger les églises, les mosquées et les temples mauriciens à prononcer les mariages homosexuels !!! Si on en est arrivé aussi bas dans la déchéance humaine, c’est surtout depuis que les institutions religieuses ont laissé la place à l’ennemi. La seule issue, le seul espoir qu’il nous reste est la foi. Il n’y a pas de Chemin vers la Vérité. La Vérité est le Chemin. Que Dieu nous aide et nous protège tous. James B.

Le temps du bluff est terminé

L

e leader de l’opposition est parmi les cinq plus importants personages de l’Etat. C’est un poste constitutionnel. On attend donc de lui une certaine dignité, un certain sens des responsabilités. Un des personnages les plus importants de l’Etat fait de graves allégations contre le Premier ministre, tout en précisant : « Si cela n’est pas vrai, je lui demande de jurer un affidavit ». Doit-on comprendre que Paul Bérenger fait des allégations dont il n’est lui-même pas convaincu de la véracité ? Mais, à bien y réfléchir, faut-il vraiment s’en étonner ? Les Mauriciens qui ont essayé, depuis la naissance du Mouvement militant mauricien (MMM), de garder une certaine lucidité envers les agissements et les méthodes de ce parti, n’ont, sans doute - et avec raison - pas été étonnés des dernières frasques de Paul

Bérenger et sa manière particulière de fabriquer ses vérités à lui. Mais de qui se moque-t-on ? A part quelques esprits serviles, qui peut accepter cela sans poser de questions ? On pourrait en effet demander à cet ancien Premier ministre d’avoir une parole un tant soit peu responsable. Comment peut-on, dans le même argument, faire, avec une violence inouïe, des allégations graves contre le chef d’un gouvernement, et, dans la même souffle, avouer que tout ça est peut-être faux ? C’est vrai, nous sommes à Maurice et personne ne s’attend à ce que quelqu’un, un journaliste ou un éditorialiste, par exemple, relève le grotesque de cette affirmation et interroge avec mordant le leader du MMM. Mais il est important, pour la nouvelle génération de connaître certains repères sans lesquels la lecture des évené-

ments est tronquée. Les fabrications d’événements, les attaques frontales pour salir sans jamais pouvoir apporter une preuve, font partie de l’histoire, de la culture et du mode de fonctionnement du MMM. Il suffit de parcourir les archives des journaux pour s’en rendre compte. Le “track record” de Paul Bérenger sur le plan de la fabrication de nouvelles est, tout simplement, impressionnant. L’affaire Sheik Hossen, pour commencer. Où, devant l’Assemblée nationale, il jura « sur la tête de son fils » (que doit en penser aujourdhui celui-ci, devenu adulte ?), que Sir Seewoosagur Ramgoolam avait « planifié mort d’homme et organisé l’incendie du journal Le Mauricien ». Sir Gaëtan Duval devait démonter toute la fabulation devant une cour de justice, et Bérenger, penaud, a été incapable d’apporter la moin-

dre preuve, mais a toujours refusé de présenter ses excuses, plaidant la bonne foi. Il y a quelques années, alors qu’il était Premier ministre, il annonça, avec sa légèreté habituelle, que du “Lanate” avait été mis dans notre sucre, allant même jusqu’à accuser toute une communauté d’être derrière cette affaire. Affaire d’une gravité extrême, on s’en doute, qu’il abandonna rapidement sans pouvoir jamais rien prouver. Le tout, bien sûr, sans qu’une question ne lui soit posée par ceux dont c’est le métier. Arrêtons-nous là. Et puis, la méthode favorite de Paul Bérenger. Annoncer sans jamais donner de suite. Après avoir affirmé pendant des années, que les membres de l’opposition étaient victimes d’écoute téléphonique et que leurs courriers étaient ouverts à la poste, il refusa de se présenter devant la Commission

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présidée par un homme à l’intégrité irréprochable, Sir Maurice Rault, en 1983, pour déposer et y apporter les preuves. Toujours cette curieuse manière de salir et puis se dégonfler. Il faut féliciter Navin Ramgoolam d’avoir donné un coup d’arrêt brutal aux mystifications de Paul Bérenger. Cela fait trop longtemps que ça dure. Le leader du Parti travailliste a “call the bluff” de Bérenger. Soit il prouve que Ramgoolam a vu Malhotra et est intervenu auprès de Bisessur, dans lequel cas Ramgoolam n’a qu’à soumettre sa démission comme Premier ministre ; soit Bérenger a tout inventé et c’est lui qui devra se retirer de la politique et démissionner du MMM. Fini le bluff. Le temps de la vérité est arrivé. Mohann Dass



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