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STRASS, PAILLETTES ET TAPIS ROUGES

Après 16 ans de mannequinat, Anique Hillenbrand a décidé de lancer une compagnie événementielle. Rencontre avec ce petit bout de femme… EDITION 33 – MERCREDI 6 JUILLET 2011

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Votre hebdomadaire à Rs 15

“THE CHALLENGE WAS TO CHANGE THE MINDSET”

LE SUCRE MALGACHE ATTIRE MAURICE

LE JUGE VAN RUYMBEKE DÉBARQUE À MAURICE

As the MRA celebrates its five years', the Director, Sudhamo Lal, talks about the achievements of the organisation, as well as the challenges ahead

En pleine crise politique, l’Etat malgache vend deux de ses sucreries. Un appel d’offres international sera lancé d’ici 45 jours

Plusieurs opérations dans l’offshore, dont la vente d’Orange Madagascar à France Telecom, attirent les autorités françaises à Maurice

❙ Quelle est donc cette précieuse information dont parle le leader de l’opposition ? Un haut fonctionnaire du ministère des Terres et du Logement se serait opposé à l’évaluation des équipements telle qu’elle avait été présentée mais devait se raviser après un « mystérieux » coup de téléphone. Notre enquête

❙ Yodhun Bissessur encaisse Rs 152 000 pour l’évaluation des équipements

AFFAIRE MEDPOINT

LE SECRET DE BÉRENGER

RAPPORT DE L’AUDIT : ENCORE DES GASPILLAGES... Piratage de logiciels : un virus pour l’économie | La classe, version cuir… | Gamma Civic : investir, s’engager et protéger


PROPARCO : UNE MISSION BIEN DÉFINIE

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ACTA PUBLICA MERCREDI 6 JUILLET 2011

Créée en 1977, PROPARCO (Société de Promotion et de Participation pour la Coopération Economique) est une institution financière de développement conjointement détenue par l’Agence Française de Développement

(AFD) et par des actionnaires privés du Nord et du Sud. La mission de la société est de favoriser les investissements privés dans les pays émergents et en développement en faveur de la croissance, du développement durable

et de l’atteinte des Objectifs du Millénaire. PROPARCO finance ainsi des opérations économiquement viables, socialement équitables, soutenables sur le plan environnemental et financièrement rentables.

ORANGE

LE JUGE VAN RUYMBEKE DÉBARQUE À MAURICE Le Tribunal de Grande Instance de Paris a désigné le bouillonnant juge Renaud Van Ruymbeke pour enquêter sur la gestion du fonds Bourbon Axa Investment de Jacques de Chateauvieux. En toile de fond, plusieurs opérations mises en cause par une société opérant dans l’offshore mauricien dont la vente à France Telecom des parts détenues dans l’operateur de téléphonie mobile Orange Madagascar | RAJEN VALAYDEN LA MANIÈRE forte. C’est ce qu’a décidé d’employer la justice française en déléguant à Maurice le juge Renaud Van Ruymbeke pour tenter d’éclaicir les zones d’ombre entourant la gestion du fonds Bourbon Axa Investment dans la région, notamment à Maurice et à Madagascar. Pour ceux qui ignoreraient l’homme, il est celui qui avait déclaré, en 2009, que « l’île Maurice, Eden pour touristes aux plages de sable blanc, est aussi un paradis fiscal où le blanchiment d’argent est un sport national aussi couru que les courses de chevaux ». L’affaire tourne autour la Compagnie de la Baie de Saint Augustin (COBASA), basée à l’île Maurice. Agissant au nom de la société Bourbon, elle accuse ses anciens collaborateurs, dont le Bourbon Axa Investment Fund (BAIF), de plusieurs délits, notamment : abus de biens sociaux, abus de confiance, abus de confiance aggravé, tentative d’extorsion, complicité et recel de ces délits. OPÉRATIONS SUSPECTES Il faut remonter à l’an 2000 pour comprendre cette affaire, année où les sociétés Axa Private Equity et Groupe Bourbon font appel à Henri de Villeneuve pour participer à la création d’une société de gestion d’un fonds d’investissement (private equity). Ce dernier est un homme d’affaires très connu et particulièrement actif sur la zone de l’Afrique australe, notamment via la société COBASA. Il sera également pdg de Bourbon Madagascar, filiale du groupe Bourbon, jusqu’en 2007. Le fonds sera baptisé Bourbon Axa Investment Fund (BAIF) et aura, comme principaux actionnaires, la Banque européenne d’Investissement (BEI), la Société de Promotion et de Participation pour la Coopération Economique (PROPARCO) et le Crédit Agricole. Le BAIF déléguera l’ensemble de sa gestion à la société mauricienne Bourbon Axa Management (BAM), qui fait alors appel à trois compagnies de conseil, dont le rôle est de rechercher des opportunités d’investissements et de désinvestissements et de veiller au bon fonctionnement des sociétés acquises en y faisant nommer des administrateurs. La principale société de conseil est l’International Financial Services, actuellement dirigée par l’ancien ministre des

Jacques Chateauvieux, patron du groupe Bourbon, est très connu à Maurice

Finances, Rama Sithanen, et Couldip Basanta Lala. Le problème est qu’Henri de Villeneuve affirme avoir découvert, dans la gestion de la BAIF, des opérations suspectes et contraires à l’intérêt des porteurs. Ses découvertes portent sur deux opérations de cessation réalisées, dans la plus grande opacité, concernant Armement et Services Maritimes (ASM) et Miaraka (Orange Madagascar). Les questions posées par Henri de Villeneuve sur la transaction entourant la vente de Miaraka allaient provoquer une levée de boucliers et le pousser hors du BAIF. EPLUCHER L’ORANGE Avant ces opérations, le portefeuille du BAIF contenait en effet une participation à hauteur de 31,7% dans le capital d’Orange Madagascar, via une société holding, Miaraka. Henri de Villeneuve, en qualité de conseiller du fonds, avait, début 2006, sollicité divers interlocuteurs susceptibles d’être intéressés par le rachat de cette participation. Entre-temps, Miaraka allait faire l’objet d’une ‘unsolicited bid’ de France Telecom pour un montant de 22 millions d’euros. Suite à l’exercice entamé par Henri de Villeneuve, trois offres allaient être reçues. Elle émanaient des firmes Altech, pour la somme de 28 millions d’euros, Metier (25 M) et Brookwood (26,5 M). Ces offres constituaient les premières contre-propositions obtenues suite à l’offre de France Telecom pour un montant inférieur. Or, en juin 2006, Henri de Vil-

Couldip Basanta Lala est, avec Rama Sithanen, directeur de la firme IFS

L’ENFANT TERRIBLE DE LA JUSTICE FRANÇAISE On n’en rencontre pas souvent de sa trempe. Renaud van Ruymbeke est l’un de ces juges dont les initiatives dérangent le pouvoir et excitent les medias. Ce juge d’instruction du pôle financier de Paris a notamment instruit l’affaire des frégates de Taïwan, dans laquelle il suspectait l’existence de rétro-commissions, en France, sur la vente de ces navires en 1991. Bloqué par le secret-défense opposé par Bercy, il avait conclu son enquête par un non-lieu. Au pôle financier de Paris, Renaud Van Ruymbeke a également enquêté sur l’affaire Elf, ou la fraude imputée au trader Jérôme Kerviel. A l’automne 2010, il jette un nouveau pavé dans la mare quand il décide, contre l’avis du parquet, d’enquêter sur une plainte de familles de victimes de l’attentat de Karachi en 2002, dénonçant un financement illicite de la campagne d’Edouard Balladur, avec le produit de rétro-commissions - toujours non démontrées - sur la vente de sous-marins au Pakistan.

leneuve devait être informé, lors de l’assemblée générale de la BAIF, qu’une négociation était en cours avec France Telecom autour du montant de 22 M d’euros déjà proposé. Sept mois plus tard, soit le 29 janvier 2007, Henri de Villeneuve devait recevoir, à son bureau de Johannesburg, une correspondance lui demandant de signer un pouvoir au profit (proxy) en faveur d’un administrateur mauricien de Bourbon Axa Management, en vue d’une réunion du conseil d’administration devant se tenir le lendemain matin à

l’île Maurice, et auquel Henri Villeneuve n’aurait pas été convoqué. LA SURPRISE En février de la même année, France Telecom allait acquérir, par le biais d’une filiale, RAPP18 , via une autre, Orange Participation, 31,7% des actions d’Orange Madagascar pour le prix de 22,4 millions d’euros. La surprise d’Henri de Villeneuve n’allait être que plus grande lorsqu’il a constaté, en parcourant les bilans financiers d’Orange Madagascar, que les actions de celle-ci valaient 32 millions d’euros. Ce dernier allait par la suite découvrir que le BAIF avait mandaté une société, GIMAR Finance, pour discuter avec France Telecom, et que cette société, qui devait représenter les intérêts de ses clients, était animé par messieurs Christian Giacometto, Marcel Roulet et Davilliere, respectivement ancien administrateur, président et responsable du département fusions-acquisitions chez France Telecom. Un premier recours à la cour suprême de Maurice ayant échoué le 3 mai 2011, c’est maintenant au tour du juge Renaud Van Ruymbeke de mener l’enquête pour le compte de la justice française. Cette affaire va certainement prendre de l’ampleur vu l’implication d’agences telles que PROPARCO, filiale de l’Agence Française de Développement, ainsi que l’intérêt que les medias français portent aux enquêtes du juge Van Ruymbeke.


PORT-LOUIS FAIT LA FÊTE Course de motos, causeries sur les panneaux photo-voltaïques et l’énergie éolienne, concours de slams, don de sang, foot-ball de rue, tournoi d’arts martiaux, exposition de voitures de collection, remises de la cityonneté d’honneur aux sportifs, soirée dansante pour personnes âgées, défilé de

mode et concert pour les enfants : la capitale sera en fête en ce mois de juillet. Outre le calendrier pûrement festif, à relever la tenue d’un atelier de travail réunissant conseillers et cadres municipaux sous la direction de l’International Council for Local Environment Initiatives, les 26 et 27 courant.

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FINAL REPORT

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AFFAIRE MEDPOINT

Le secret de Bérenger ❚ Yodhun Bissessur encaisse Rs 152 000 pour l’évaluation des équipements Quelle est donc cette « précieuse information » dont parle le leader de l’opposition ? Un haut fonctionnaire du ministère des Terres se serait opposé à l’évaluation des équipements de MedPoint telle qu’elle avait été présentée, mais devait se raviser après un « mystérieux » coup de téléphone. Notre enquête | RUDY VEERAMUNDAR VÉRITABLE REBONDISSEMENT dans l’affaire du rachat de la clinique MedPoint par l’Etat. Une déclaration du leader du Mouvement militant mauricien (MMM) est venue jeter de l’huile sur le feu. Lors de sa conférence hebdomadaire, samedi dernier, Paul Bérenger a affirmé détenir des informations « bouleversantes ». Selon nos recoupements d’informations, il s’agirait de l’évaluation des équipements de la clinique en question par le Chief Valuation Officer, Yodhun Bissessur. Un exercice qu’avait refusé de faire la Deputy Chief Government Valuer, Roshnee Bissessur, qui s’était limitée à l’évaluation du terrain et du bâtiment. Son supérieur hiérarchique devait alors prendre le relais afin de procéder, personnellement, à un deuxième exercice d’évaluation, incluant cette fois-ci les équipements. Pourquoi cette décision ? Le leader de l’opposition a été très explicite, en déclarant à la presse, que le Chief Government Valuer devrait « tout dire ». Le principal obstacle pour l’acquisition de MedPoint, selon les informations de Capital, est venue du ministère des Terres et du Logements, où un haut fonctionnaire devait se montrer réticent face au rapport d’évaluation incluant les équipements de la clinique. Selon certaines sources, l’officier en question s’est déjà retrouvé dans une situation similaire dans le passé. Il était donc bien conscient que le rapport concernant l’évaluation du terrain et du bâtiment était acceptable, mais que c’est au niveau des équipements que le problème allait se poser. Il était également très conscient que

pression. Dont le haut fonctionnaire du ministère des Terres et Logements. Il est ainsi allégué que ce dernier aurait reçu un « mystérieux » coup de téléphone de la part d’une « haute personnalité » pour faire bouger les choses.

la responsabilité de l’acquisition allait être imputée à son ministère. Selon nos recoupements, l’officier en question a déjà été interrogé, à deux reprises, par les enquêteurs de l’Independent Commission Against Corruption (Icac). C’est lui qui aurait donné la clé de l’énigme MedPoint. EXPERTISE DU PRIVÉE Une source nous explique que, sans une qualification spécifique, les Governement Valuers n’ont pas le droit de procéder à l’évaluation d’équipements. Au niveau des acquisitions faites par l’Etat, il est ainsi question que le Valuation Office doit avoir recours à l’expertise du privé, étant donné que les Government Valuers ne sont pas aptes à mener ce genre d’exercice. L’autre possibilité,

en ce qui concerne MedPoint, était de faire appel aux ingénieurs du gouvernement. Mais, il se trouve que cette option n’a pas été considérée dans le cas de la clinique MedPoint. Face à cette situation, les questions que se posait alors le haut fonctionnaire du ministère des Terres étaient les suivantes : d’accord pour procéder au transfert du terrain et du bâtiment, mais qu’en est-il des équipements ? Comment les inclure dans l’exercice ? Prudent, il devait conclure que ce n’était tout simplement pas possible. Mais, pour certains, le temps pressait. Après le 31 décembre 2010, la taxe pour le transfert de terrain allait être applicable et les fonctionnaires s’occupant du dossier de la clinique se retrouvaient ainsi sous forte

RACHAT À RS 75 MILLIONS La balle est, de nouveau, dans le camp du Chief Government Valuer. Selon nos recoupements d’informations, non seulement Yodhun Bissessur a-t-il évalué les équipements, mais a été remunéré pour l’exercice. Selon nos informations, il a demandé Rs 152 000 pour effectuer l’évaluation des équipements, à titre privé. A la requête du ministère de la Santé et de la Qualité de la Vie, le Government Valuation Office avait été appelé à mener un exercice d’éva-luation de la clinique, l’année dernière. Le Chief Government Valuer avait ainsi délégué son numéro deux, Roshnee Bissessur, pour accomplir cette tâche. Cette dernière s’était alors basée sur le rapport de l’hôpital de Souillac, que voulait louer l’Etat. Le ministère était donc déjà en possession d’un rapport d’évaluation du bâtiment. Pour Roshnee Bissessur, MedPoint pouvait être rachetée à Rs 75 millions. La décision du Chief Government Valuer de procéder à une deuxième évaluation n’avait donc pas sa raison d’être. Un fonctionnaire devait même concéder à l’Icac que, pour arriver au chiffre de Rs 144 millions, des « critères inhabituels » ont été considérés. Quelles en sont les raisons ? Yodhun Bissessur a été suspendu de ses fonctions, la semaine dernière. Il est attendu à l’Icac ce matin...

LE RAPPORT DE L’AUDIT On 28 December 2010, a sum of Rs 145 million was reallocated from Item “Upgrading of Hospitals” under Sub- Programme “Hospital Services and High Tech Medicine” to create a new Item of Expenditure which was not in the original voted Estimates for 2010 of the Ministry. The item was “Acquisition of Buildings” under the same Sub-Programme. A sum of Rs 144,701,300 paid for the acquisition of a building, which was meant for a National Geriatric Hospital, was charged to the Item. The project for the creation of the National Geriatric Hospital did not form part of the “Major Services to be provided (Outputs) for 2010-2012” under Curative Services in the Programme Based Budget (PBB) Estimates 2010. Neither did it appear within the “List of Programmes, SubProgrammes and Priority Objectives” of the Ministry. This project could not be examined as the originals of the Main File and all related files and documents were not available at the Ministry. As an investigation on the acquisition of the building by the Independent Commission Against Corruption was still ongoing, all original documents were in their possession.

MINISTRY’S COMMENTS On 22 December 2010, the Ministry wrote to the Ministry of Finance and Economic Empowerment (MOFEE) to send a Departmental Warrant for Rs 144,701,300 for effecting payment of the above building. The latter conveyed authority to reallocate the above sum from savings under Capital Vote. On 27 December 2010, the Ministry liaised with MOFEE and the Accountant General to allocate an Item and a Public Sector Investment Programme (PSIP) Code under Sub- Programme “Hospital Services and High Tech Medicine”. On 28 December 2010, the Accountant General allocated the Item “Acquisition of Buildings” to the Ministry. Moreover, as the case for the project in connection with the setting up of the National Geriatric Hospital had been referred to the Independent Commission Against Corruption for investigation, all related files and documents were with the Commission.

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Roy Neeraye RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun Leevy Frivet Sindy Moonesawmy Dorina Krammer CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Cécile Antonio CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy Essane Auleear Vishesh Koonjobeeharry Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun


DÉFICIT AU NIVEAU DU CONSOLIDATED FUND

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Le résultat du Consolidated Fund ne s’est pas amélioré. En janvier 2010, la balance était à Rs 76,6 milliards (déficit), et à la fin de l’année se terminant le 31 décembre 2010, la situation était toujours dans le rouge. Le déficit

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se chiffrait à Rs 75,5 milliards. Dans un autre volet, le rapport égratigne les fonctionnaires qui ont abusé des biens du gouvernement. Alors que l’Etat a mis 700 véhicules à la disposition des différents mi-

nistères, des officiers et hauts gradés s’en sont servis pour des déplacements personnels, bien que certains d’entre eux bénéficient déjà d’avantages tels le duty-free, ou possèdent une voiture.

RAPPORT DE L’AUDIT

ENCORE DES GASPILLAGES... On s’en serait douté. Le rapport de l’audit, version 2011, contient son lot « d’anomalies » et de dépenses non justifiées de la part des ministères et autres départements de l’administration publique. Le rachat de la clinique MedPoint par l’État est mentionné dans le rapport, mais l’affaire faisant l’objet d’une enquête, le bureau de l’Audit n’en fait qu’un survol GARDEN TOWER: ÉTAGES NON OCCUPÉS Dix-sept mois après l’acquisition des étages 9 à 11 par le ministère de l’Agro-industrie, et 12 à 16 par le bureau du directeur des Poursuites publiques, les deux acteurs n’ont pas encore intégré le Garden Tower Building. Toutefois, pendant toute l’année fiscale 2010, les deux ont déboursé Rs 11 millions et Rs 3,6 millions respectivement représentant le loyer pour ces espaces inoccupés. Le 31 décembre 2009, l’Etat avait acheté seize des dix-neuf étages du Garden Tower pour une somme totale de Rs 415,5 millions Les aires de stationnement, qui occupent quatre étages du Garden Tower, sont également sujettes aux abus. Le ministère des Finances occupe le 2ème étage, soit 56 aires de stationnement, alors qu’il n’y a pas de preuve écrite qu’il devrait en être ainsi. En ce qui concerne le nombre restant, aucune décision n’a été prise. Il semblerait que le PMO attendait le plan d’allocation des aires de stationnement préparé par le ministère des Finances. Ce dernier avance toutefois que le plan a déjà été soumis. Alors que pendant l’année 2010, 178 aires étaient inutilisées, les ministères et départements ont encouru des dépenses de Rs 11,3 millions sous forme de ‘parking fees for the renting of private parking’. JINFEI ENGENDRE DES PERTES Le contrat pour les travaux du réseau d’assainissement autour de JinFei a été alloué le 17 décembre pour la somme de Rs 97,2 millions. Les travaux devaient prendre fin le 9 mars 2011. Des paiements de l’ordre de Rs 66 millions avaient déjà été effectués en avril 2011. En l’absence de ‘cashflow’ généré par le projet comme il se devait dans un délai de deux à trois ans, quelque Rs 4,1 millions ont dû être versées à l’entrepreneur pour la perte encourue par les travaux de ‘pumping station’. En avril 2011, l’entrepreneur a bénéficié de Rs 8,2 millions dû à un ‘extension time’ qui lui avait été accordé. Dans le rapport de l’Audit, le di-

recteur avance que des coûts additionnels surgiront lorsque les appels d’offres pour ces travaux devront être lancés une nouvelle fois LE REGISTRAR’S DEPARTMENT FACE AUX DETTES Les recettes arriérés du Registrar’s Department n’ont fait qu’augmenter, et s’élevaient à Rs 196 millions au 31 décembre 2010. Le directeur de l’Audit souligne que dans ses rapports précédents, il avait attiré l’attention sur le système inefficace mis en place pour recouvrer les arriérés. Le département a également fait face aux débiteurs qui n’ont pu être retracés. Ce qui fait que pour la période décembre 2009-décembre 2010, une somme de Rs 3,2 millions n’a pu être réclamée. Le ministère avait aussi initié un projet d’informatisation en septembre 1992. Dix-huit années après son démarrage, le projet n’a pas encore été complété. A la fin de l’exercice 2010, les dépenses encourues pour ce projet s’élevaient à Rs 45 millions pour l’acquisition des logiciels, et des heures supplémentaires de l’ordre de Rs 4,7 millions ont été effectuées pour la saisie des données. Quelque Rs 11,5 milliards ont été alloués à sept fonds spéciaux, dont Maurice Ile Durable Fund qui a bénéficié d’un total de Rs 1,2 milliard depuis 2008. Selon le rapport, ces fonds ont été pour la plupart inutilisés. Pour l’année 2010, le Maurice Ile Durable Fund n’a dépensé que Rs 140,9 millions. RÉNOVATION DES BÂTIMENTS ET NTA La réhabilitation des bâtiments de l’Etat, comme l’avait décidé le gouvernement en 2008, devait se faire pour un coût maximum de Rs 5 millions. Au cours de l’année 2010, cinq ‘work orders’ ont été délivrés à trois entrepreneurs pour un montant total estimé à Rs 22,2 millions, dont Rs 14,9 millions ont été versées en mai 2011. Au niveau de la National Transport Authority, le rapport avance que des pertes importantes ont été engendrées en raison de

deux cambriolages commis dans les locaux de la NTA, à Cassis, au cours des deux dernières années. Cela malgré le fait que les locaux de la NTA avaient retenu les services de sécurité des entreprises privées. Le montant total des vols atteint Rs 6,8 millions. Du montant total volé, soit des chèques (Rs 3,3 millions), seul un montant de Rs 1,4 million a été récupéré. DIPLOMATIE : LA ‘BRITISH CONNECTION’ Le rapport met en avant la rénovation de l’ambassade de Maurice à Londres, qui aurait coûté une fortune. Le contrat a été alloué à une firme britannique pour 500 000 livres sterling. Toutefois, les travaux de rénovation ont atteint 1,8 millions de livres. Le rapport stipule que le contrat ne devait pas être alloué à cette firme précise puisqu’il existait des ambiguïtés sur les termes du contrat. Par ailleurs, le directeur de l’Audit soutient qu’un haut gradé de la Mauritian High Commission à Londres a bénéficié d’un ‘advance’ de Rs 832 000 pour l’achat d’une Mercedes. Le rapport condamne également le mode de recrutement, surtout dans le cas d’une recrue qui bénéficiait d’un salaire mensuel de 1 220.38 livres, sur une base temporaire. TERRAINS INOCCUPÉS Dans son rapport du 31 décembre 2008, le directeur de l’Audit avait fait ressortir que des terres appartenant aux différents ministères n’avaient pas encore été utilisées pour les projets identifiés. Ainsi, quelque 49 portions de terres avaient été identifiées. Le rapport déplore le fait que le gouvernement ait dû débourser une somme énorme pour acquérir ces terres destinées à certains projets importants, mais qui demeurent inoccupées à ce jour. UNE ‘PAJERO’ POUR DES RANDONNÉES Le principal reproche de l’Audit à l’encontre du ministère du Tourisme concerne l’acquisition

d’un Mitsubishi Pajero de 3,2 litres au coût de Rs 2,6 millions. Ce qui représente un abus des fonds publics. L’acquisition a été faite en octobre 2010 à la suite de procédures d’adjudication restreintes. C’est le ministère des Finances qui a dû fournir les fonds supplémentaires de Rs 2,6 millions, le 25 octobre 2010, en puisant du Contingency and Reserve Fund. Le véhicule devait être utilisé lors de ‘site visits’ dans des régions peu accessibles aux voitures, telles les régions montagneuses. Toutefois, le véhicule a été utilisé à des fins personnelles par certains officiers. Le rapport soutient même qu’un 4x4 aurait été plus convenable et moins cher. BAIL DES TERRES DE L’ÉTAT Selon les registres de la Land Use Division, un total de 8 170 arpents de terres était sous la juridiction du ministère de l’Agro-Industrie, en 2010. De cette superficie, 6 685 arpents étaient occupés par des locataires, alors que les 1 485 arpents restants ont été déclarés comme étant inoccupés. Les loyers recueillis au cours de l’année 2010 s’élevaient à Rs 8,2 millions, dont Rs 2,4 millions représentaient les arriérés des années précédentes. PROCÉDURES NON RESPECTÉES Pendant l’année 2010, le ministère de l’Environnement avait confié 61 projets d’une valeur de Rs 72 millions à certains entrepreneurs spécifiques. Le directeur de l’Audit souligne que dans de nombreux cas, les documents liés aux appels d’offres étaient incomplets. Les exigences techniques pour certains projets n’ont pas été clairement spécifiées, ce qui a entraîné des changements après l’allocation des contrats. Le rapport avance même que le ministère aurait pu faire des économies de Rs 597 568 si l’attribution des contrats avait été faite sur un ‘split basis’. Par ailleurs, dans plusieurs cas, les termes du contrat n’ont pas été respectés. Le rapport pointe également du doigt les ‘consultancy services’ au coût de Rs 5,9 millions.

RODRIGUES, LE « BON » ÉLÈVE S’il est un « coin » de Maurice qu’on oublie parfois trop, c’est bien Rodrigues. L’autonomie acquise, Rodrigues semble avoir adopté les mauvaises habitudes de Maurice, surtout eu égard à la mauvaise gestion des fonds telle que rapportée par le bureau de l’Audit. Le rapport 2011 met en exergue certaines pratiques au niveau de la Rodrigues Regional Assembly (RRA) qui montrent qu’en matière de gaspillage des fonds publics, Rodrigues n’a rien à apprendre de Maurice. Parmi les nombreuses « anomalies » décelées par le bureau de l’Audit figurent les prêts accordés au personnel de la RRA pour l’achat de voitures ou de motocyclettes. Viennent ensuite des investissements, se situant à Rs 41 millions au 31 décembre 2011, dans différentes compagnies mises sur pied par la RRA. À ce jour, il n’y a eu aucun retour sur investissement note l’Audit, alors que la RRA se montre confiante dans la justesse de ces investissements. Le recrutement de ‘general workers’, affaire qui fait l’objet d’une enquête de l’Icac et qui a provoqué la mise à pied de l’ancien Chef commissaire Johnson Roussety, occupe plusieurs pages du dernier rapport de l’Audit. Entre autres, l’Audit note des disparités dans l’affectation de ces ‘general workers’. Par exemple, la commission des infrastructures publiques s’est vue offrir les services de 145 d’entre eux alors qu’elle n’en avait besoin que de 61, alors que la commission de l’agriculture n’en a bénéficié que d’une cinquantaine, alors qu’elle aurait eu besoin des services de 125 personnes pour divers projets, notamment un programme de boisement déjà entrepris.


LICENCES INUTILES Au ministère de la Technologie informatique, c’est une histoire qui risque de faire sourire certains, alors même que notre dossier de la semaine est consacré, en partie, au piratage de logiciels. En effet, ce ministère, chargé

du déploiement de milliers de licences achetées auprès de Microsoft pour un total de Rs 223 millions, n’en a utilisé qu’une infime partie, pour des raisons techniques qui n’avaient pas été prises en compte au départ. Ainsi, sur

7 000 licences de Windows Vista, seules 13 ont été utilisées par le service public. Les chiffres pour les autres licences ne sont guère mieux, avec notamment moins de 500 licences de Windows 7 utilisées sur 7 000.

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| Billet de RAJEN VALAYDEN | SANTÉ : L’AFFAIRE MEDPOINT, ENCORE ET TOUJOURS Dans le volet consacré à la Santé, outre les sempiternels équipements en panne dans les centres hospitaliers et la fourniture de produits pharmaceutiques, le rapport de l’Audit revient sur l’acquisition de la clinique MedPoint. Fait intéressant, le bureau de l’Audit note que l’acquisition de cette clinique, pour en faire un hôpital gériatrique, est passée dans une dépense non budgétée pour le ministère de la Santé. En effet, le rachat de MedPoint figure sous un nouveau item nommé ‘Acquisition of Buildings’. De plus, note le rapport, le projet de création d’un hôpital gériatrique ne faisait guère partie des « Major Services to be provided for 2010-2012 » selon le Programme Based Budget Estimates 2010. Mais là s’arrête la référence au dossier MedPoint, le rapport soulignant qu’aucune analyse de ce projet n’a pu être entreprise, les documents étant actuellement entre les mains des enquêteurs de l’Independent Commission against Corruption. SPORTS : RS 25,3 MILLIONS EN HEURES SUPPLÉMENTAIRES S’il est vrai que le sport mauricien connaît un regain de tonus ces derniers temps, il sera tout de même difficile pour le ministère concerné de justifier le paiement, sur un an, de Rs 25,3

millions en heures supplémentaires à son personnel. Si le ministère, dans son mémoire au bureau de l’Audit, parle de mesures correctives, il n’en demeure pas moins qu’une telle dépense a de quoi soulever les interrogations. D’autre part, le rapport fait aussi mention des frais de déplacement des délégations mauriciennes aux différentes manifestations sportives à l’étranger. Concernant l’achat des billets d’avion, l’Audit demande au ministère de faire preuve de diligence concernant la manière dont les billets sont achetés, en recommandant l’achat auprès de la compagnie nationale d’aviation pour toutes les destinations desservies par celle-ci. En outre, les fédérations sportives, note le rapport, ont encaissé un total de Rs 43,4 millions. Selon le ministère, toutes les subventions versées aux fédérations sportives ont été faites en respect des normes établies par le Mauritius Sports Council, organisme chargé de gérer les fonds alloués. UNE SÉCU TROP GÉNÉREUSE À la Sécurité sociale, on semble avoir le déboursement facile. En effet, le rapport 2011 de l’Audit note, à la rubrique ‘overpayments’, une somme de Rs 53 millions, que la Sécu n’avait pas encore recouvré au 31 décembre 2011.

Pour le bureau de l’Audit, de telles situations, couplées aux autres anomalies notées dans le rapport 2011, sont les conséquences de « faiblesses » au niveau des contrôles que ce ministère doit exercer afin de ne pas distribuer les deniers publics à des personnes qui sont loin de les mériter. La prison de Melrose, une des solutions envisagées au problème de surpopulation carcérale, revient depuis quelques années dans les différents rapports de l’Audit. La construction de cette prison interpelle d’autant plus que l’entrepreneur a déjà été sélectionné, mais les travaux n’ont toujours pas démarré. La raison en serait l’absence de certaines études préalables pour lesquelles les services d’un consultant n’ont toujours pas été retenus. UNE CULTURE EN MOINS Au niveau du ministère des Arts et de la Culture, c’est la numérisation des archives nationales qui retiennent l’attention dans le rapport 2011 de l’Audit. Ce projet, déjà initié, souffre toutefois de nombreuses lacunes. À ce jour, ce projet n’a été complété qu’à 26 %, un travail qui a demandé 13 mois de travail. À ce rythme, estime le bureau de l’Audit, la numérisation des archives, qui devait normalement prendre fin en mai 2012, risque de ne pas aboutir à la date prévue.

Droit de réponse de Harel Frères Ltd SUITE À l'article paru dans la précédente édition de Capital sous le titre de « Harel Frères : la grogne des actionnaires », Cyril Mayer, le CEO de Harel Frères Ltd, devait nous faire parvenir par fax une mise au point, hier après-midi, à 16h41, soit à l'heure du bouclage du journal. Nous nous sommes ainsi retrouvés dans l'incapacité de publier le texte en question. Nous donnons l'assurance à Cyril Mayer et Harel Frères Ltd que celui-ci sera publié, dans son intégralité, dans notre prochaine édition. La Direction

Peuple Cocu

C’

est de plus en plus difficile de se retenir face au matraquage de certains économistes, adeptes des diktats du FMI, qui réclament sans cesse la privatisation de nos biens publics. La grande majorité de ces gens est issue de familles jadis pauvres et ayant beaucoup souffert pour investir dans l’éducation de leurs enfants afin que ces derniers puissent contribuer au développement durable et équitable de notre pays. Mais ces derniers, loin de parfaire leur éducation, qui selon ma définition, est l'apprentissage et le développement des facultés physiques, psychiques et intellectuelles afin de guider la société, se sont fait bourrer le crâne de théories farfelues qui se résument en un seul mot : « profit ». Certes, ce pays est redevable envers le secteur privé, qui a su l'aider à prospérer. Cependant, il serait ignoble d’ignorer la contribution du secteur public, qui a enrichi ce pays, l’un des rares en Afrique qui soit dépourvu de ressources naturelles. On oublie trop souvent que la richesse du secteur privé est étroitement liée aux activités publiques et que les manquements énumérés dans le secteur public se retrouvent aussi dans des entreprises du privé. L’exemple de la National Pension Fund, qui arrive cette année à 85 milliards de roupies, soit l’équivalent de notre dette extérieure, et qui a enrichi beaucoup dans le privé, est la preuve que les pauvres de ce pays sont, en fait, les vrais riches. Alors que des deux côtés de l’hémicycle, on reconnaît que la privatisation de Mauritius Telecom est la pire des bêtises qu’un Etat responsable aurait pu faire, il semble qu’on n’ait pas retenu la leçon et qu'on veuille privatiser les casinos, la CWA, le CEB et dieu sait quoi encore... Ces économistes me font penser à ces époux non satisfaits de la performance de leur conjoint et qui s’adonnent à l’adultère en allant chercher ailleurs. Leurs arguments, c’est que le rôle de l’Etat se limite à la politique et non à la gestion, en dehors du fait qu’à chaque débâcle financier, les contribuables doivent se serrer la ceinture pour maintenir leurs profits à flot. Dans un pays où on favorise le traitement des symptômes au lieu des maladies, le peuple se désengage davantage, laissant le champ libre aux théoriciens qui, eux, se cachent derrière les façades cautionnées par certains medias. Ce peuple est facilement ébloui par des mots dont la complexité inspire confiance. Ce qui me rappelle cet expert qui disait que « pour relancer l’entreprise, il faut une mise à niveau avec une intégration verticale et un repositionnement de la marque accompagné d’une optimisation des ressources ». Les employés ne comprenaient pas qu’ils allaient être virés et applaudissaient l’expert qu’ils croyaient être leur sauveur. Autre fait unique : lorsque le Premier ministre déclare qu’on est « le seul pays au monde où les casinos essuient des pertes astronomiques », les gens applaudissent de fierté. Le pire, c’est que les gens éclairés de notre société veulent nous plonger dans l’abysse de la privatisation. Souhaitons que le Dr Navin Ramgoolam, en bon médecin, saura qu’on ne peut recommander une amputation du pied quand on peut simplement enlever l’épine qui fait mal à l’orteil.


LE GIIF DÉFEND MAURICE

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INTERVIEW MERCREDI 6 JUILLET 2011

A la suite de rapports négatifs dans la presse indienne sur l'intégrité et fiabilité de Maurice en tant que centre financier international, le Global Institutional Investors Forum (GIIF) a voulu mettre les points sur les i, dans

un communiqué paru le 4 juillet dans l'Economic Times of India. Le GIIF avance que Maurice soutient pleinement l'Inde dans sa lutte contre le blanchiment d'argent. De plus, peuton également lire dans le commu-

niqué, Maurice est sur la “liste blanche” de l'Organisation pour la coopération et développement économique (OCDE), respectant les normes fiscales internationales.

MRA CELEBRATING ITS 5 YEARS

Sudhamo Lal : “The challenge was to change the mindset” As the Mauritius Revenue Authority (MRA) celebrates its five years', the Director, Sudhamo Lal, talks about the achievements of the organisation, as well as the challenges ahead. He even gives an insight of how his officers operate to gather information about people trying to evade tax | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN PHOTOS : MANOJ NAWOOR

REFORM. Modernisation of the tax administration is a continuous reform project ❚ After five years of operation, what is

the greatest achievement of the Mauritius Revenue Authority? The Mauritius Revenue Authority was established for the purposes of optimising revenue, bringing changes in the tax organisational structure to make it more efficient, to make it more taxpayer friendly and to achieve the efficiency gains by integrating and amalgamating the various tax and revenue departments. We believe that in these five years, we have been able to achieve most of the objectives, that is the revenue which was Rs 31 billion before the MRA

came into being, has now exceeded around Rs 50 billion, and we are now looking for Rs 52.5 billion by the end of December 2011. The processes and procedures have been simplified. Manual processes have been replaced by the automated processes, the filing of the returns and payments are mostly done electronically, which saves the cost of the taxpayers as well as that of the authority. Similarly, a greater attention has been given to the service delivery, and we believe MRA is one of the best organisation which respond to the taxpayers queries.

❚ What was your greatest challenge

during those years? The greatest challenge for the establishment of MRA was to change the mindset of the staff. The employees, who are our most valuable assets, were used to the structure which was prevalent in civil service, which is rigid, not flexible. People like to go to the farms and not the substance. So, we have had to do many change management workshops. In fact, the Mauritius Revenue Authority represents the biggest change management example in Mauritius. We have brought various governmental departments and organisations which

were operating on a confidential performance oriented structure to convert their work culture into an interactive performance oriented one. We have introduced fixed term performance for the inner managers. This incites them to perform in order to give results. So, the focus has moved to the taxpayers. We are a customer-centered organisation. Customers are our priority. ❚ How did the MRA manage to in-

crease its tax collection since its setting up in 2006, despite a decrease in the number of tax payers? In fact, tax collection is in function


LA TAXE EN QUESTIONS Les modifications à être apportées aux conventions fiscales locales et internationales seront débattues le 13 juillet prochain, lors d'un atelier de travail organisé par l'Association of Chartered Certified Accountants (ACCA) Mauritius. Les mises à jours de ces conventions seront fournies par Gyaneshwar-

nath Gowrea, membre de l'ACCA. L'atelier discutera également de la fiscalité sur les biens immobiliers et les récents tax rulings de la Mauritius Revenue Authority (MRA). La deuxième partie sera consacrée aux traités d'impôts et à l'allocation des droits d'imposition.

we now go for non-intrusive scanning. That has saved our time, as well as that of the importers. ❚ We have heard a lot about self-em-

of the growth in the economy. Fortunately, Mauritius has been able to have a positive growth in GDP every year, and the difficulties which many countries had during the financial crisis, Mauritius was lucky to be saved from this. Since there was a growth in economy, there is growth in taxes also. But then we did achieve efficiency gains because we had the information in respect of all the economic transactions. Broadening of the taxpayer base, and deepening of the taxpayer base were the two important steps which we had to undertake.

We believe that in these five years, we have been able to achieve most of the objectives, that is the revenue which was Rs 31 billion before the MRA came into being, has now exceeded around Rs 50 billion, and we are now looking for Rs 52.5 billion by the end of December 2011

❚ The mission of the organisation is

to modernise the tax administration. How did the MRA achieve this? Modernisation of the tax administration is a continuous reform project. In fact the establishment of the MRA was in itself the biggest step towards modernisation, where all the departments were integrated into one organisation. When we started, we first of all gave our attention to the automated-integrated tax administration system. We now have one of the best tax system, and it has enabled us to have most of the processes automatically. We resorted to the electronic filing of returns and payment of taxes. The second step was simplification of processes and procedures. Returns are now one or two pages. They are more easy to file. Now, there is one uniform rate of tax – 15% - for income tax rate, corporate tax, PAYE deduction, VAT rate. The system has become much simpler. Otherwise, we have acquired excellent scan posts at airport, so

SETTING THE PATH Objectives of the Mauritius Revenue Authority for the next three years:

❚ E-filing and e-payment of tax by all taxpayers in line with Maurice Ile Durable initiative ❚ Parametric selection of audit cases ❚ Finalization of cases either at taxpayers’ premises or MRA with duly recorded proceedings

❚ Facilitating SMEs through presumptive taxes or simplified accounting system ❚ Effective administration ❚ Electronic submission of objections to tax assessments

❚ Documented economy through education & enforcement ❚ Door to door customs – Goods move straight from the Port/Airport to the traders’ warehouse - all applications and approvals made/given electronically ❚ Zero tolerance to corruption

ployed people and professionals, who are more or less tax evaders. Can you enlighten us about the strategies of your organisation to track down these people? Tax evasion is a universal phenomenon. It is present in almost every country and in every segment of the society. Tax evasion in fact represents the greed of the human nature. People do not want to pay tax, meaning they would like to evade tax. The success of the tax administration is that it should make tax evasion difficult. Now, in a country like Mauritius, where the tax rate is only 15%, most of the people do not have that much temptation to engage in sophisticated tax evasion techniques since it would cost them much money. So, it is better to pay money with the right hand than to hide it in the left. But people do not feel compelled to do so. Then, human nature is human nature. So, what we do is to collect information about the economic transactions of these people who do not want to pay. It's very simple, you know. Somebody's income is another person's expenditure. So, we record the expenditure. Automatically, we reach to the income. Let us take the case of a doctor. He takes money from the patients. Some patients claim from insurance companies. Thus, we have the records of these companies which contain information pertaining to the doctor. Doctors work in the hospitals and they get money from there also. We take the records from the hospitals. Hence, we already have a record of the earnings of the doctors. Similarly, barristers, lawyers go to the Supreme Court. There is a list of the cases displayed on the notice board everyday. We collect those lists and we make a ledger – which barrister/advocate has appeared in which case. Tuition providers give tuition to the boys and girls in the schools. They need permission from the headmasters of the schools. So, we collect those permissions. Similarly, the taxi drivers take passengers from the hotels and the latters claim this as expenditure. We get that data. Thus, we collect all the data, make entries in the computer and then we start checking the data. We also get interests' data from the banks. People go out of country for international visits; we collect the data from immigration. People buy cars and other motor vehicles, we get data motor vehicles dealers. This is the way we work.

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WALKING THE TALK During only five years of operation, the MRA has achieved significant success in consolidating the foundation base of the new organization, reforming and modernizing Tax Administration, enhancing corporate image and optimizing revenue collection. During the five years about 86,000 new taxpayers have been registered and information from third parties has been collected to broaden the taxpayer base and tackling tax evasion. MRA successfully implemented a Tax Amnesty Scheme which yielded revenue of Rs1.5 billion. Fiscal investigations initiated by the MRA have yielded more than Rs 800 million. Debt management has been strengthened by implementing Tax Arrears Payment Incentives Scheme (TAPIS) which gave an incentive of waiver of penalties to the extent of 75% if the arrears were settled. MRA has been able to collect significant arrears. Debt collection in 2005/06 was Rs 482 million which increased to Rs 925 million in 2008. By setting a Taxpayer Education and Communication department, regular awareness campaigns have been initiated. The taxpayers’ queries are replied promptly through hotlines, phone calls and visits. According to the Taxpayer satisfaction survey conducted in November 2009, MRA taxpayer satisfaction index is 71 out of 100. As an initiative to improve the taxpayer services, facilities for filing of tax returns electronically have been provided. Fast track income tax refunds are issued in 7 days. Vat refunds in respect of returns filed electronically are issued in 7 days whereas other refunds are issued in 45 days. About 60% of the returns have been received electronically and electronic payments are expected to reach 65 %. Customs Department of MRA has moved to new Custom House which is a modern building with all facilities under one roof. The physical inspection of cargo has been reduced by 30%. Computerized system of valuation of vehicles has been introduced and X-Ray Scanners at Airport, Port and Post Office have been installed for scanning of goods. Fast track cargo release has been introduced by setting a blue channel. Advances tariff ruling in respect of Customs tariff are issued within three days. Resident officers from excise station have been removed and audit base excise controls have been introduced. Excise stamps have been introduced on cigarettes, and they will be extended to spirit and alcohol. An Integrated Tax Administration System (ITAS) is in place and the Customs Management System has been upgraded. This will facilitate to improve automation, reduce administration cost, enhance compliance and ensure better decision making. Transparent and open office environment is the corner stone of MRA’s organisational design, Internal Affairs and Audit divisions have been set up to manage integrity, promote best practices and control in systems and procedures. There is mandatory filing declaration of assets every three years for MRA officers to check the accretion in their assets. Open interactive performance appraisal system has been introduced. Senior management is on fixed performance contracts and vacancies are filled from selection.



« MADAGASCAR À LA TRAÎNE COMPARÉ À MAURICE » PourRanaivo Lala Honoré, journaliste malgache, la braderie de l’Etat se poursuit. Il ne comprend pas la décision de vendre la Sirama. « Tout le monde sait que la Sirama est en difficulté depuis de nombreuses années.

Mais tous les régimes qui se sont succédé ne se sont jamais décidés à se défaire de cette entreprise », nous a-t-il déclaré. « Quant aux champs de canne destinés à devenir un site touristique, nous ne faisons qu’imiter ce qui s’est fait

à Maurice. On peut remarquer que le pays est à la traîne en termes d’innovation comparé à Maurice. Et que fait-on ? Nous plongeons dans la cession de terres agricoles qui seront transformées en sites touristiques », a-t-il ajouté.

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PRIVATISATION DE SIRAMA

Le sucre malgache attire les investisseurs de Maurice En pleine crise politique et sans un gouvernement reconnu, l’Etat malgache s’engage néanmoins dans ce que certains observateurs qualifient de braderie de l’Etat en vendant deux de ses sucreries. Un appel d’offres international sera lancé d’ici 45 jours alors que les investisseurs de la région se frottent déjà les mains | LEEVY FRIVET (d’Antananarivo) LA SOCIÉTÉ Siramamy Malagasy SA (Sirama), sucrier de l’Etat malgache, est à vendre. C’est Pierrot Rajoanarivelo, ministre d’Etat chargé de l’Economie et de l’Industrie, qui l’a annoncé au Conseil Supérieur de Transition, qui fait actuellement office de Parlement dans la Grande île vu que les institutions démocratiques malgaches sont en panne depuis 2009. Deux sucreries de la Sirama sont en passe d’être privatisées. L’Etat malgache est prêt à céder deux de ses unités, à Brickaville, ville de naissance du président de la Haute Autorité de la Transition de Madagascar, et à Nosy Be, connu comme l’île aux Parfums et qui survit grâce aux touristes et non au sucre. Ces deux unités produisaient quelque 20 mille tonnes de sucre, d’où l’incompréhension de certains observateurs face à cette décision de privatiser. RESSOURCES AGRAIRES Il a été décidé que l’Etat vendra 68 % de ses actions dans la société à des entités privées. Par conséquent, l’Etat ne gardera plus que les 32 % restantes. Il faut dire que ce ne sont ni les laboureurs, ni les récoltes qui sont mauvais. Ce qui dérange, c’est la médiocrité de l’administration qui fait que ces sucreries n’ont connu que des pertes depuis une décennie. Selon nos sources, la décision de privatiser a réveillé les désirs de nombreux investisseurs régionaux, dont des Mauriciens qui se seraient déjà mis à s’enquérir sur ces deux sites potentiellement riches en ressources agraires. Parmi les intéressés, on retrouve, outre les Mauriciens, des Chinois et des Indiens. Les Chinois partent favoris dans cette course, ayant établi des contacts solides avec le régime en place. Brickaville pourrait continuer ses activités dans le

POTENTIEL. La région de Brickaville pourrait séduire ceux qui croient encore en l’avenir du sucre

sucre avec un nouvel acheteur car c’est une terre fertile qui se situe entre Tananarive, la capitale, et Tamatave, le port principal. Nosy Be devra certainement être un site touristique. Les Italiens, et même les autres nations européennes, en sont devenus de fidèles admirateurs. À compter de l’indépendance de Madagascar, en 1960, Nosy Be s’est partiellement reconvertie dans le tourisme. Toutefois, en 2011, les infrastructures manquaient (routes, adduction d’eau) toujours malgré l’ouverture récente de nouveaux hôtels. D’ailleurs, les capacités hôtelières actuelles sont plus élevées que la demande. Le village balnéaire d’Ambatoloaka (en malgache : « là où il y a une pierre trouée »), sur la côte ouest, est un ancien village de pêcheurs qui a subi un développement anarchique dû à l’expansion du tourisme. Le village regroupe aujourd’hui de nombreuses structures hôtelières de moyenne catégorie et

Deux sucreries de la Sirama sont en passe d’être privatisées. L’Etat malgache est prêt à céder deux de ses unités, à Brickaville, ville de naissance du président de la Haute Autorité de la Transition de Madagascar, et à Nosy Be, connu comme l’île aux Parfums et qui survit grâce aux touristes et non au sucre. Ces deux unités produisaient quelque 20 mille tonnes de sucre, d’où l’incompréhension de certains observateurs face à cette décision de privatiser

est un point de départ des activités touristiques de l’île (excursions, location de véhicules, restaurants, casino, bars et lieux de sorties diverses). LES YEUX DOUX C’est là que Mauriciens et Indiens ont un avantage, ayant déjà de l’expérience dans l’hôtellerie à Madagascar. En tout cas, il faudra attendre ce fameux appel d’offres pour bien se fixer sur les chances des gros investisseurs locaux. C’est néanmoins le tourisme qui fait les yeux doux car le sucre malgache tout comme le sucre mauricien n’a aucun prix garanti et même pas de clientèle garantie. Pour leur part, les Etat-Unis, principaux importateurs, attendent avec impatience un retour à la démocratie dans la Grande île avant de poursuivre toute coopération économique. Mais il y entre-temps l’ami chinois qui, lui, ne se préoccupe guère de tout cela et qui foncera dès que l’appel d’offres sera lancé.

212 HECTARES À NOSY BE Pour les 212 hectares de la Sirama à Nosy Be, il a été décidé que ce site sera transformé en une attraction touristique. Les investisseurs intéressés seront donc sollicités pour manifester leurs intentions en ce sens. Dans cette optique, les dossiers sont déjà en instruction au niveau de l’Economic Development Board of Madagascar (EDBM). Toutefois, le terrain de Kalampy, à Nosy Be, pose problème sur le plan de l’urbanisation. En effet, il faudrait que celui qui obtiendra ces 212 hectares s’arrime au plan d’urbanisation de la ville de Nosy Be. Il faut dire que 694 hectares de terres de la Sirama sont actuellement infructueuses. Ainsi, l’Etat malgache prévoit d’autres exploitations, afin que la population puisse bénéficier des revenus engendrés par ces terres. Concernant les autres sites opérationnels de la Sirama, à savoir Ambilobe et Namakia, notons qu’ils sont actuellement en location-gérance et génèrent pour l’Etat un revenu net d’environ 5 % de leurs chiffres d’affaire, à savoir environ 3,5 millions de dollars par an. Rappelons que la Sirama, regroupant les quatre complexes d’Ambilobe, de Namakia, de Nosy Be et de Brickaville, avait une capacité de production annuelle nominale de 119 000 tonnes de sucre, de 100 000 hectolitres d’alcool pur et 400 tonnes de levure. L’activité de fabrication de levure n’opère plus depuis 1988 pour non respect des normes de qualité. Ces établissements faisaient partie de la Sosumav, qui a ensuite été nationalisée. Avant, la Sirama produisait différentes qualités de sucre suivant les unités : Ambilobe produisait du sucre roux pour le marché américain et local, l’usine de Nosy Be produisait du sucre roux pour le marché local, et Namakia du sucre blanc (export et local) et du blond. Le sucre export était destiné au marché européen. Enfin, l’unité de Brickaville produisait du sucre blond pour le marché local. Depuis quatre ans, les deux sites productifs de la Sirama sont en location gérance par une société chinoise, Complant, et ils ne produisent plus que moins de 20 000 tonnes de sucre par an, bien que la capacité optimale des deux sociétés réunies soit de 140 000 tonnes.


QUAND LE PIRATAGE « AIDE » AU DÉVELOPPEMENT

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Ceci n’est pas une utopie, mais bien la réalité en Roumanie. En effet, en 2007, le président de ce pays d’Europe de l’Est, au cours d’une conférence de presse conjointe avec… Bill Gates, ancien No. 1 de Microsoft, a déclaré que « le piratage a aidé la jeune génération

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[de Roumains] à se familiariser avec l’outil informatique et a aidé au développement d’une industrie informatique dans le pays ». Ni plus, ni moins, venant du chef d’un État où le taux de piratage avoisinait, au cours des cinq dernières années, les 70 % !

PIRATAGE DE LOGICIELS

Un virus pour l’économie Avec l’adoption de plus en plus répandue du haut débit, le piratage de logiciels est devenu un phénomène presque indissociable de l’utilisation d’Internet. Pourtant, cette pratique présente divers risques, pour l’utilisateur comme pour un pays entier, avec un lourd fardeau économique, à raison de plusieurs milliards de dollars de pertes tous les ans pour les éditeurs | DOSSIER RÉALISÉ PAR ROY NEERAYE et MANISSA SOUBRAYEN risques de poursuites judiciaires, mais du risque de rendre un système informatique vulnérable en utilisant des produits non authentifiés », explique Paul Bunting.

NAGUÈRE ON trouvait dans les rues de Port-Louis des marchands proposant à la vente des CD de logiciels pirates, à un prix plus que dérisoire en comparaison avec le prix original. Si cette pratique a peu à peu disparu, l’adoption de l’Internet haut débit par les entreprises et dans les foyers a permis aux pirates en herbe de perpétuer cette tradition. Désormais, les logiciels se téléchargent sur des sites pirates, souvent appelés ‘warez’ ou sur des réseaux de partage de fichiers tel BitTorrent. En premier lieu, ce sont les logiciels Microsoft qui font les frais de cette situation. Le système d’exploitation Windows, toutes versions confondues, et la suite bureautique Office figurent en effet parmi les logiciels les plus piratés au monde. Viennent ensuite les logiciels de l’éditeur Adobe, avec Photoshop et Acrobat – la version payante qui permet de créer des fichiers au format PDF – en tête de liste. RISQUES MULTIPLES Une situation qui n’a que très peu changé, si l’on en croit Paul Bunting, SMB & Channel Manager à Microsoft océan Indien. « Les chiffres du rapport 2010 d’IDC montrent que le taux de piratage à Maurice est resté à 56 %. Un taux qui n’a que très peu varié, statistiquement parlant. Toutefois, si l’on considère le taux de pénétration de l’informatique dans le pays année après année, il se pourrait que le chiffre du piratage soit plus élevé », dit-il. Si nous sommes sur la bonne voie, il n’empêche qu’il reste un long chemin à parcourir avant d’assainir la situation sur le plan local. L’habitude d’achat des Mauriciens commence à changer. « Nous le voyons à travers le nombre de plaintes que nous recevons. Les gens semblent plus conscients désormais de l’importance d’avoir des logiciels authentiques sur leurs systèmes

Un logiciel a une durée de vie de 5 à 6 ans. Et certaines entreprises utilisent encore des logiciels vieux de plus de 5 ans. Du moment que ces produits correspondent à leurs besoins, ils peuvent continuer à l’utiliser sans passer à une nouvelle mouture. Nous n’obligeons personne à utiliser les versions plus récentes

MENTALITÉ. Les Mauriciens semblent plus conscients de l’importance d’avoir des logiciels authentiques, estime Paul Bunting, SMB & Channel Manager à Microsoft océan Indien

Le comble, c’est que certains se permettent même de pirater des antivirus. Vous vous rendez compte des risques de télécharger une version pirate d’un antivirus alors même que ce type de logiciels permet de protéger une machine ? C’est une aberration !

informatiques. Ils sont conscients des bénéfices d’avoir des copies légales et des risquent qu’ils courent avec des versions pirates », avance Paul Bunting. Un petit marché comme Maurice représente, en effet, quelque 5 millions de dollars de pertes par an pour les éditeurs de logiciels avec, en tête de ce triste classement, Microsoft, Symantec et Adobe. Sur le plan mondial, le vol de logiciels est encore source d’inquiétude pour l’éditeur. Notre interlocuteur déclare en effet que sur 10 logiciels installés sur

un ordinateur en 2010, quatre étaient des versions pirates. Pourtant, Microsoft a amélioré sa technologie de détection des clés d’activation (série de lettres et de chiffres permettant d’activer un logiciel et prouvant son authenticité). Mais les pirates ont, en parallèle, développé de nouvelles techniques qui leur permettent de circonvenir les mesures de protection mises en place par les éditeurs. En faisant fi des risques liés à l’utilisation de versions illégales. « Je ne parle pas seulement des

Un avis que partage Nicolas Le Maire, General Manager de Maurisoft, société qui distribue, entre autres, les produits de la gamme Adobe. Adobe figure dans le Top 5 des éditeurs dont les produits sont les plus piratés à travers le monde. « Le comble, c’est que certains se permettent même de pirater des antivirus. Vous vous rendez compte des risques de télécharger une version pirate d’un antivirus alors même que ce type de logiciels permet de protéger une machine ? C’est une aberration ! », martèle Nicolas Le Maire. POURSUITES LÉGALES À Maurice, Maurisoft a mené plusieurs campagnes pour sensibiliser les utilisateurs sur les dangers auxquels ils s’exposent en utilisant des versions pirates. Mais, la bonne foi ne prime pas forcément, même chez les entreprises qui, ironiquement, utilisent des logiciels volés pour produire des contenus sujets aux droits d’auteur. « Plusieurs entreprises, dont certaines agences de


HARO SUR LE PIRATAGE Plusieurs associations à travers le monde, surtout dans les pays développés de l’Occident, militent pour le respect du droit d’auteur pour les logiciels. Parmi les plus connues, on retrouve la Business Software Alliance,

ou BSA, sigle qui donne froid dans le dos aux entreprises et particuliers passés maîtres dans l’art du piratage de logiciels. La BSA regroupe plusieurs éditeurs de logiciels ainsi que des entreprises spécialisées dans le hardware.

publicité, sont dans le collimateur d’Adobe et des actions en cour ne sauraient tarder », ajoute-t-il. Sur le front légal, Microsoft a aussi plusieurs affaires devant la justice. Pour la plupart, nous explique Paul Bunting, il s’agit de poursuites engagées contre des revendeurs de matériels informatiques qui ont allégrement installé des versions pirates de Windows ou d’Office sur des ordinateurs qu’ils ont ensuite vendu au grand public. PERTES DE RS 10 MILLIONS PAR AN Mais il n’y a pas que l’utilisateur lambda qui s’adonne au piratage. Dans les entreprises, la situation est également peu reluisante. D’ailleurs, confirme Paul Bunting, le gros du piratage est pratiqué en entreprise, selon le cabinet de recherche IDC. À Maurice, ce sont surtout les PME et TPE qui utilisent des logiciels pirates, mais certaines grosses entreprises sont aussi victimes de piratage par des employés malveillants qui installent sur les systèmes informatique des logiciels volés. Sur une liste de 120 sociétés utilisant des logiciels Adobe, deux tiers utiliseraient une version illégale, selon nos informations. Une situation qui inquiète d’autant plus que le marché des logiciels à Maurice est relativement exigu et que tous, revendeurs de logiciels et l’État compris, y perdent. « Vous imaginez ce que l’État perd en termes de taxes quand des copies illégales sont utilisées ? Rien que COPIES. La suite bureautique Office, de Microsoft, et les produits de la firme Adobe sont parmi les pour les produits Adobe, les pertes logiciels les plus piratés à travers le monde se chiffrent à quelques Rs 10 millions pour nous chaque année », logiciels pirates. Il lui permet aussi vestissement. « Un logiciel a une d’achat de la cible visée. Peu de de mieux comprendre l’écosystème durée de vie de 5 à 6 ans. Et cer- Mauriciens savent en effet qu’ils affirme Nicolas Le Maire. Pour tenter d’inverser la ten- des différentes versions des logiciels taines entreprises utilisent encore peuvent trouver des produits dance, plusieurs moyens sont qui sont disponibles sur le mar- des logiciels vieux de plus de 5 ans. destinés à une utilisation perDu moment que ces produits cor- sonnelle à des coûts qui peuvent mis en place par les éditeurs et ché », explique Paul Bunting. En effet, un des arguments respondent à leurs besoins, ils peu- aller, dans certains cas, jusqu’à les distributeurs agréés. Ainsi, pour Microsoft, l’éducation est souvent invoqués pour justifier vent continuer à l’utiliser sans 80 % de moins que le même un élément clé de la lutte anti- le piratage de logiciels est le coût passer à une nouvelle mouture. produit en version professionNous n’obligeons per- nelle ou entreprise. piratage. À ce sujet, La vigilance s’impose ici sonne à utiliser les Microsoft océan Inversions plus récentes toutefois. Une entreprise, par dien, en partenariat exemple, ne peut utiliser une », dit-il. avec la BSA (voir Les chiffres du rapport 2010 d’IDC montrent Pour le General version éducative ou étudiante. brève), l’American que le taux de piratage à Maurice est resté Manager de Mau- « Il s’agit d’une autre forme de piChamber of Com- à 56 %. Un taux qui n’a que très peu varié, risoft, il s’agit de ratage si une entreprise ne respecte merce, le National statistiquement parlant. Toutefois, si l’on mauvaise foi pure et pas la licence », déclare Nicolas Computer Board et simple de la part de Le Maire. D’où l’importance la Mauritius Society considère le taux de pénétration de ceux qui se plaig- d’une éducation pour à la fois of Authors, lancera l’informatique dans le pays année après nent du coût élevé montrer l’utilisateur à quoi il une série de clips année, il se pourrait que le chiffre des logiciels. Ici s’exposer en utilisant des logividéo le 15 juillet également, cepen- ciels volés, mais aussi les alterprochain pour sensi- du piratage soit plus élevé dant, il y a une édu- natives qui s’offrent à lui. biliser les Mauriciens Le risque existe aussi que des élevé de certains produits. Mais, cation à faire qui pourrait sinon aux dangers du piratage. « L’éducation est importante comme le souligne Nicolas Le limiter, prévenir le piratage. Dif- employés d’une entreprise insdans la mesure où elle renseigne Maire, il s’agit de voir le logiciel férentes versions des mêmes tallent des logiciels piratés, à l’utilisateur sur les risques aux- non comme un produit sec- logiciels existent, chacune à des l’insu des responsables du sysquels il s’expose en utilisant des ondaire, mais comme un in- prix correspondant au pouvoir tème informatique. Le General

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Dans les années 1980, en Grande-Bretagne, pour mettre fin au piratage de logiciels dans le pays, une association à but non lucratif a été créée. La FAST (Federation Against Software Theft) est encore très active de nos jours.

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L’éducation est importante dans la mesure où elle renseigne l’utilisateur sur les risques auxquels il s’expose en utilisant des logiciels pirates. Il lui permet aussi de mieux comprendre l’écosystème des logiciels disponibles Manager de Maurisoft reconnaît que c’est là une réalité à laquelle les responsables informatiques des entreprises ont à faire face. D’où l’importance, comme le souligne Paul Bunting, de Microsoft, d’avoir une bonne gestion des systèmes informatiques dans les entreprises afin de prévenir tout risque. LE LOGICIEL COMME SERVICE De nos jours, avec la vulgarisation de « l’informatique dans les nuages », plus communément ‘cloud computing’, qui est en fait une série de services permettant à l’utilisateur d’accomplir les mêmes tâches sur son ordinateur en utilisant des logiciels installés sur un serveur distant. Il s’agit en quelque sorte d’une utilisation en « location » du logiciel et le piratage devient alors caduc. Mais, c’est un concept relativement nouveau et peu d’entreprises à travers le monde semblent prêtes à adopter ce fonctionnement à travers lequel les données sont, également, stockées sur un serveur distant. Le logiciel classique, avec installation locale sur le disque dur, a encore de beaux jours devant lui. Dans cette perspective, difficile d’annoncer la fin du piratage de logiciels. D’autant que certains justifient le vol de logiciels en parlant de « taxe imposée » par les pays développés, qui produisent la majorité des logiciels que nous utilisons aujourd’hui, et jurent de ne jamais succomber aux diktats des lois sur la protection du droit d’auteur.


KEVIN MITNICK, DE ‘HACKER’ À CONSULTANT EN SÉCURITÉ

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Le nom de Kevin Mitnick donne aujourd’hui encore des sueurs froides à tout responsable informatique. Cet Américain né en 1963 a défrayé la chronique avec des attaques de systèmes informatiques de grosses

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sociétés dans les années 80 et 90. LE jeune homme qu’il était alors avait aussi piraté le réseau informatique du FBI, ce qui lui vaudra de figurer sur la liste des criminels les plus recherchés par les fédéraux américains. Il sera

d’ailleurs le premier pirate informatique à figurer sur cette liste où figurait, parmi les « personnalités » tristement célèbres qui y étaient recensées, un certain Ousama Ben Laden.

Le paradoxe veut que, alors que les polices du monde entier reposent de plus en plus sur la technologie pour résoudre certaines affaires criminelles, l’outil informatique devient lui-même, avec le temps, un puissant instrument du crime. La « cybercriminalité » gagne du terrain, rendant le cyberespace un lieu de moins en moins sûr

CYBERCRIMINALITÉ

QUAND LA TECHNOLOGIE TOURNE MAL News lundi, sont devenus presque trop banals pour qu’on y prête une quelconque attention.

LA TECHNOLOGIE est, de nos jours, la reine incontestée de la société. On la retrouve dans toutes les sphères de la vie économique, de l’éducation à la santé, en passant par l’industrie, le transport et les affaires. De nos jours, tout ou presque est en effet informatisé. Que ce soit pour les transactions financières, la communication ou la recherche d’informations, l’homme a voulu profiter de la technologie pour alléger le fardeau de son quotidien. Hélas, certains y ont vu le moyen de facilement s’enrichir, ou de faire du mal à autrui en toute impunité. La face cachée de la technologie regorge de criminels en tous genres, allant du simple activiste qui veut faire entendre sa voix à la mafia organisée pour qui le larcin se chiffre à des millions de dollars. Autant le premier semble assez inoffensif, le second est le type d’individu qu’on n’aimerait pas croiser au détour d’une sombre avenue du cyberespace. VISÉES PÉCUNIAIRES Depuis quelques années, les cas de vols de données sensibles et/ou confidentielles se multiplient. Le piratage de sites Web à des fins politiques ou autres est désormais légion. Et les canulars de mauvais goût, comme celui qui annonce l’assassinat de Barack Obama, sur un compte Twitter piraté de la chaîne Fox

La Cybercrime Unit a été établie en 2007 mais a réellement démarré ses opérations en novembre 2008. Nous recensons tous les jours des dizaines de cas au moins et ceux qui commettent ces crimes correspondent à différents profils (tranches d’âge, statut socio-professionnel, lieu de résidence, etc.). Je m’occupe quotidiennement de 500 cas et les plus communs sont les piratages commis sur les sites communautaires tels que Facebook ou sur les logiciels de messagerie instantané

SURVEILLANCE. La police mauricienne dispose depuis 2008 d’une Cybercrime Unit, dont fait partie le sergent Robin Bhundoo

Rajeev Khoodeeram, chargé de cours à l’Institut Supérieur de Technologie, nous explique que le revers de la médaille technologique a souvent pour origine une méconnaissance des outils que nous utilisons à divers degrés chaque jour. « Nom-


BARACK OBAMA ASSASSINÉ : L’OEUVRE D’UN PIRATE Comme tout ce qui se passe dans le cyberespace, l’information annonçant l’assassinat du président américain, lundi, sur un compte Twitter de la chaîne américaine Fox News se répand comme une traînée de poudre.

breuses sont les personnes qui sont, par exemple, tombées victimes des mails en apparence authentiques, venant d’institutions de renom. Sur 100 personnes, au moins cinq vont tomber dans le piège tendu par ces pirates pour qui le crime paie », dit-il. À travers le monde, il existe des professionnels du ‘hacking’ – mot anglais qui signifie piratage au sens le plus large du terme – qui s’amusent à ne faire que cela : pirater des sites Web ou des comptes de courrier électroniques dans le seul but de nuire. Ces pirates confirmés se regroupent souvent en réseaux, dont certains vont s’amuser à mettre à mal un dispositif de cybersécurité pointu, par exemple, alors que d’autres, plus « politiques », font de l’intrusion pour telle ou telle cause. D’autres encore, toutefois, le font avec des visées purement pécuniaires, l’idée étant de trouver le pigeon parfait afin de le plumer. TREMPLINS PRIVILÉGIÉS Mais, comme nous l’explique notre interlocuteur, rien ne peut justifier ces actes, qui sont d’ailleurs illégaux au regard de la loi et qui peuvent coûter des années d’emprisonnement à leurs auteurs. Une mise en garde bien timide si l’on en croit les statistiques sur la cybercriminalité. Si les autorités arrivent à coincer de nombreux pirates, la traque est généralement difficile et fastidieuse, les pirates ayant un avantage technologique certain sur les garants de notre sécurité dans le cybermonde. C’est la raison pour laquelle la police locale s’est dotée d’une unité spécialisée en activités cybercriminelles. Robin Bhundoo, sergent de police qui compte 21 ans de service au sein de la force, est affecté à la Cybercrime Unit. Il nous parle des raisons derrière la mise sur pied de cette unité ainsi que les différents cas que ce département a à traiter. « La Cybercrime Unit a été établie en 2007 mais a réellement démarré ses opérations en novembre 2008. Nous recensons tous les jours des dizaines de cas au moins et ceux qui commettent ces crimes correspondent à différents profils (tranches d’âge, statut socio-professionnel, lieu de résidence, etc.). Je m’occupe quotidiennement de 500 cas et les plus communs sont les piratages commis sur les sites communautaires tels que Facebook ou sur les logiciels de messagerie instantané », explique le sergent Bhundoo. Souvent, les jeunes pensent que la technologie est tellement

L’information est vite relayée par la presse avide de sensationnel et en quelques minutes, tout le monde apprend avec stupéfaction la mort de Barack Obama le 4 juillet, jour de la célébration de l’Indépendance des

Etats-Unis. La chaîne, connue pour son penchant républicain, se fend alors d’un communiqué officiel. Son compte Twitter a été piraté par un malin qui n’avait pas encore été retracé à mardi.

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ATTAQUES EN SÉRIE

STOCKAGE. Il est faux de penser que ses données sont à l’abri sur son disque dur si on ne veille pas au grain en utilisant les divers outils disponibles pour une protection optimale

À Maurice, les cybercriminels en herbe se présentent le plus souvent sous la forme de harceleurs sur les réseaux sociaux. Des sites tels Facebook ou HI5 sont les tremplins de ceux qui veulent jeter la boue sur leurs « amis » ou collègues avancée qu’ils peuvent tout faire sans que les autorités puissent les retracer. Mais tel n’est pas le cas, fait ressortir notre interlocuteur. Pour lui, il reste encore des choses à faire, notamment au niveau du ministère, pour sensibiliser les jeunes à l’importance de protéger leurs données personnelles dispersées sur la toile. « Beaucoup se laissent piéger par Internet et finissent donc par devenir victimes des hors-la-loi du cyberespace. Les lois sont là pour protéger les utilisateurs, mais il faudrait une plus grande sensibilisation à certains méfaits. Je suis d’avis qu’à travers l’éducation et les médias, le public doit être

amené à comprendre les risques de la technologie », souligne-t-il. Dans plusieurs écoles, des campagnes de sensibilisation sont déjà en cours, mais des campagnes plus ciblées et mieux médiatisées seraient, à son avis, bien plus efficaces. À Maurice, les cybercriminels en herbe se présentent le plus souvent sous la forme de harceleurs sur les réseaux sociaux. Des sites tels Facebook ou HI5 sont les tremplins de ceux qui veulent jeter la boue sur leurs « amis » ou collègues. Certains font de la vie privée des autres des affaires publiques, au vu et au su de tout le monde, sans scrupule aucun. SANCTIONS SÉVÈRES Plusieurs lois ont été passées dans le pays dans le but de prévenir la cybercriminalité et de protéger les victimes des différentes formes de piratage ayant cours dans le cyberespace. Ces lois prévoient des sanctions sévères, pouvant aller à de longues peines d’emprisonnement pour toute personne trouvée coupable d’activités criminelles. La définition des ‘cybercrimes’ est aussi très précise dans ces textes de loi, la plus

connue étant la Computer Misuse and Cybercrime Act de 2003. Mais, comme souligné dans la première partie de ce dossier consacrée au piratage de logiciels, l’éducation et la connaissance restent deux moyens sûrs de résister à l’assaut des pirates. De plus, la technologie offre elle-même des outils qui permettent de sécuriser en grande partie les données stockées sur un ordinateur. Une fois de plus, toutefois, c’est l’humain qui doit savoir utiliser les systèmes informatiques, qui ne sont finalement que des machines, en adoptant les principes de bonnes pratiques. Ainsi, à l’Institut Supérieur de Technologie, les chargés de cours conseillent aux étudiants de ne jamais divulguer leurs mots de passe à qui que ce soit, même à leurs proches ou à leurs amis, aussi intimes soientils. Dans le choix d’un mot de passe, plusieurs critères sont à respecter, notamment l’utilisation de caractères mixtes majuscules et minuscules, des symboles dits alphanumériques comme ‘@’ ou encore ‘#’ (dièse), et des chiffres. Les mots de passe les plus sécurisés contiennent au moins un symbole alphanumérique, un chiffre et des lettres mixtes majuscules et minuscules. Techniquement parlant, les outils qui préviennent les intrusions et autres attaques sont nombreux. Généralement, pour une meilleure efficacité, une combinaison de ces divers outils – antivirus, pare-feu, contrôle anti-spam et anti-phishing – est recommandée.

Du déni de service à l’intrusion anodine, les attaques visant les systèmes informatiques sont multiples et variées. Les attaques les plus courantes concernent cependant le vol de données, une perte inestimable dans un environnement ‘corporate’, l’information étant devenue une denrée précieuse qui vaut son pesant d’or, surtout quand elle concerne des stratégies et autres plans sur le long terme pour une entreprise. Récemment, le site de la PlayStation Network a connu une telle intrusion qui s’est soldée par le vol de plusieurs informations confidentielles, allant des mots de passe des utilisateurs aux données bancaires, de millions d’abonnés à ce service de jeux en ligne. L’actualité regorge d’affaires semblables et il se passe rarement une semaine sans que les médias spécialisés ne font état d’une attaque visant le système informatique de telle ou telle société, et non des moindres. Même les sites d’agences gouvernementales comme le FBI (Federal Bureau of Investigation) et Interpol ont été victimes, à un moment ou à un autre de leur histoire, d’attaques informatiques. S’il est vrai que l’utilisateur lambda est plus à l’abri que les multinationales, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de protéger ses biens numériques qui valent autant, sinon plus dans certains cas, que les biens matériels. À Maurice, si les pirates n’en sont pas encore là, les affaires de piratage de système informatique sont assez nombreuses pour qu’on s’y arrête. Ce qui saute aux yeux, surtout, c’est que la plupart de ces cas concernent des histoires d’amour ayant mal tourné ou des affaires de mœurs. Ce qui en dit sans doute long sur la mentalité de nos compatriotes dans cette ère pourtant dominée par la technologie…


7 MILLIARDS USD POUR UN FAUX MESSAGE D’AMOUR

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« I love you » est le nom d’un ver (virus capable de s’auto-répliquer) informatique, apparu pour la première fois le 4 mai 2000. Ce ver tire son nom de la pièce jointe au courrier électronique qui le transporte, nommé « Love-Letter-foryou.txt.vbs ». En effet, le virus se fait passer

pour une lettre d'amour, notamment grâce à l'icône des fichiers de son type rappelant celui d’une lettre. Il s’est répandu en quatre jours sur plus de 3,1 millions de machines dans le monde. Les Américains ont estimé la perte à 7 milliards de dollars pour les États-Unis.

CERTAINS LE clament haut et fort: le prix élevé des logiciels justifie le piratage. Mais, mauvaise foi mise à part, c’est souvent une méconnaissance des licences et autres versions des logiciels qui freinent l’adoption de copies légales. À ce propos, Paul Bunting, de Microsoft Océan Indien, fait clairement ressortir qu’il existe diverses versions de Windows, toutes moutures confondues, qui s’adressent à différents publics. Ce qui est également vrai pour la suite bureautique Office. « À Maurice, comme dans de nombreux pays d’ailleurs, dès qu’on parle des produits Microsoft, on pense tout de suite prix élevés. Or, dans la réalité, tel n’est pas vraiment le cas », explique-til. Cela vaut également pour les produits Adobe, dont les licences sont réputées chères. Nicolas Le Maire, General Manager de Maurisoft, le dit haut et fort : « Les produits Adobe existent en différentes licences. L’utilisateur doit savoir choisir la licence qui lui convient. Je vois souvent sur des machines des versions complètes de logiciels Adobe alors que l’utilisateur ne fait que rarement des retouches de photos. Pourquoi charger son ordinateur d’un programme si lourd, version piratée de surcroît, alors que les alternatives sont là ? » se demande-t-il. LISTE INFINIE Mais il n’y a pas que la question de licence. La gratuité a encore cours dans l’univers des logiciels et on trouve plusieurs alternatives aux logiciels dit propriétaires – ceux édités par des firmes comme Microsoft, Adobe, Symantec ou même Apple. Parmi ces alternatives, les plus courantes sont les logiciels dits ‘open source’, ou logiciels en code ouvert. Généralement gratuits, ces logiciels s’inspirent de la même philosophie qu’un certain Richard Stallman, apôtre du logiciel libre (logiciel ne contenant aucun code propriétaire), dont la Free Software Foundation, née au début des années 80, avait pour but de trouver une alternative à Unix, système d’exploitation propriétaire qu’on rencontre sur les gros serveurs d’entreprises, ou sur des stations de travail. La liste des logiciels libres et gratuits est pratiquement infinie, d’autant que ces logiciels sont le fruit des efforts de communautés de développeurs rompues à la cause. Ainsi, si un utilisateur juge la suite bureau-

LES ANTIVIRUS GRATUITS Il existe plusieurs antivirus gratuits, avec certaines limitations, mais qui conviennent parfaitement à un usage autant privé que commercial. Les plus connus sont Avast, AVG et AntiVir. Pour les Mac, il existe une version ‘express’ de Virus Barrier, la référence en matière d’antivirus pour la plateforme Apple. Sinon, Microsoft Security Essentials convient parfaitement aux utilisateurs de Windows. Il faut toutefois s’assurer que sa version du système d’exploitation est légale, autrement impossible d’installer cet antivirus dont la cote auprès des utilisateurs ne cesse de grimper. En parallèle aux antivirus gratuits, il existe des outils qui permettent de lutter contre les logiciels espions et autres petites bestioles capables de mettre à genou un système informatique, aussi sécurisé soitil. Bien entendu, le bon sens doit prévaloir. Un utilisateur ne doit installer que des logiciels aux origines vérifiées et ne pas butiner sur les pages Internet susceptibles d’installer des « microbes » sur son PC… Comme les antivirus, les pare-feux gratuits sont aussi nombreux. Les plus connus sont ZoneAlarm et Comodo Personal Firewall. D’autres éditeurs proposent également des outils gratuits, mais ce sont les deux logiciels cités qui offrent la meilleure protection selon des classements établis par des sites d’actualités dédiés aux nouvelles technologies.

LUTTE CONTRE LE PIRATAGE

L’INFORMATIQUE SOUS COUVERT Les menaces sont bien réelles et les risques sont là. Mais, il suffit souvent d’un peu d’investissements et d’une bonne dose de bon sens pour, d’une part, ne pas utiliser de logiciels piratés, et d’autre part, se prémunir contre les attaques des ‘hackers’

tique de Microsoft trop coûteuse, il peut choisir une alternative libre tels OpenOffice ou encore LibreOffice, née dans le sillage du rachat de Sun Microsystems, qui gérait le projet OpenOffice, par Oracle, un autre géant du logiciel. Mais il n’y a pas que les alternatives OpenSource. Le géant Google propose une version ‘cloud’ d’une suite bureautique sous l’appellation Google Docs. Il s’agit alors d’y accéder comme n’importe quel site au travers d’un navigateur, et de créer ou d’éditer des documents qui sont ensuite sauvegardés soit en ligne, soit sur le disque dur, au choix de l’utilisateur. Même Microsoft y est allée de sa version allégée de la suite bureautique Office avec office 365 qui, pour une somme nominale, permet de réaliser plus ou moins la même chose qu’avec une suite installée sur son disque dur. De même, pour les logiciels de création de PDF ou celui de retouche d’images d’Adobe – respectivement Acrobat et Pho-


LA CIA VICTIME DE CYBER-PIRATES Le site Internet officiel de la CIA, l’agence centrale du renseignement américain, n’a plus été accessible pendant quelques heures, le mercredi 15 juin dernier. Des pirates informatiques regroupés sous le nom de Lulz Security (LulzSec) ont

annoncé avoir lancé une attaque contre le site. Dans les minutes qui ont suivi la revendication, diffusée via Twitter vers minuit, l’accès au site a été rompu. Plus tard dans la soirée, les connexions étaient sporadiques, avant un retour

progressif à la normale le lendemain matin. D’après les premiers éléments, le site semble avoir été victime d’une attaque dite de « déni de service », qui consiste à saturer de connexions un site Internet pour en bloquer l’accès.

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toshop – il existe des versions allégées, come Photoshop Express (un service en ligne) qui permet de réaliser les rudiments de la retouche numérique sans débourser un sou et, surtout, sans alourdir son PC ou Mac avec un logiciel relativement gourmand en ressources matérielles. Dans l’univers de la création numérique, les alternatives ‘open source’ sont aussi fréquentes. Ainsi, ‘The Gimp’, un logiciel de retouche d’images, dispose, à quelques détails près, des mêmes fonctions que Photoshop, tout en étant gratuit et librement distribuable. Il en va de même pour un autre logiciel largement piraté, QuarkXPress, un temps le leader de la PAO (publication assistée par ordinateur). L’équivalent libre – et gratuit – a pour nom Scribus, un logiciel qui tourne sur diverses plateformes, de Windows au Mac en passant par Linux. RESPECTER L’OUTIL INFORMATIQUE Si le dernier nom vous est familier, c’est que Linux se présente comme l’alternative la plus crédible à Windows, le système d’exploitation de Microsoft, aujourd’hui encore leader dans l’univers de la micro-informatique. Linux se présente sous la forme de distributions (il s’agit d’un ensemble de logiciels et de services permettant de faire tourner un système informatique), dont certaines sont entièrement gratuites. Les alternatives, donc, qu’elles soient propriétaires ou ‘libres’ existent et conviennent parfaitement à une utilisation classique d’un ordinateur. Il suffit parfois de le savoir pour éviter de passer dans le camp des utilisateurs pirates, avec les risques (amendes astronomiques, peines de prison, entre autres) que cela implique. Les moyens sont nombreux pour ne pas passer pour un pirate. Se protéger des pirates est également simple. La première chose consiste à adopter une attitude saine, en respectant l’outil de travail qu’est un ordinateur. Déjà, l’utilisation de logiciels légaux protège de facto un système informatique. En effet, un logiciel original bénéficie du support technique de son éditeur, à travers, entre autres, des mises à jour fréquentes qui colmatent les éventuelles failles de sécurité que peut contenir un logiciel au moment de sa commercialisation et qui peuvent

Les moyens sont nombreux pour ne pas passer pour un pirate. Se protéger des pirates est également simple. La première chose consiste à adopter une attitude saine, en respectant l’outil de travail qu’est un ordinateur Security Essentials. Cet antivirus, qui n’a rien à envier aux logiciels payants, est en effet l’un des meilleurs de sa catégorie à en croire les bonnes notes qu’il a récoltées depuis son lancement. De plus, on peut même l’utiliser en entreprise sans enfreindre aucune loi.

servir de porte d’entrée aux intrus du cyberespace. Mais il n’y a pas que ça. L’utilisation d’un logiciel légal donne droit au support technique de l’éditeur, mais aussi à un ensemble de services dont le but est notamment de protéger

le système informatique de l’utilisateur. Ainsi, comme le fait ressortir Paul Bunting, tout utilisateur d’une version légale de Windows peut télécharger sans frais aucun un antivirus développé par Microsoft baptisé Microsoft

INFORMER Le mot est jeté. L’antivirus est l’un des premiers moyens de protéger un ordinateur. Il permet d’éviter l’installation de logiciels dont le seul but est de nuire. Certains antivirus plus élaborés protègent aussi des logiciels espions qui peuvent permettre à des pirates de recueillir des données sensibles et confidentielles. Ensuite, pour prévenir les intrusions, un pare-feu est primordial. La plupart des systèmes d’exploitation récents en sont équipés. Mais ces versions sont relativement limitées

dans leur efficacité. Il est préférable, pour une meilleure sécurité, d’investir dans des logiciels dédiés. Là encore, s’il existe de nombreuses versions payantes, des pare-feux gratuits sont aussi disponibles et accomplissent à merveille la tâche de protéger un ordinateur de toute tentative d’intrusion. En général, pour qu’une entreprise puisse assurer l’intégrité de son parc informatique, outre les logiciels, il lui faut également mettre en place des politiques d’utilisation de ses ordinateurs. Souvent, il convient de bien informer les employés des risques qu’ils font courir à l’entreprise s’ils installent des logiciels à l’insu du responsable informatique. Si parlementer ne suffit pas, la technologie permet aux administrateurs de réseaux informatiques de bloquer l’installation de logiciels par des tiers. De plus, un administrateur peut verrouiller un système informatique qui oblige alors l’utilisateur à n’en faire qu’un usage sain. Sinon, même si l’idée peut paraître caricaturale, pour éviter tout risque de piratage, dans un sens comme dans l’autre, il faudrait alors installer un ordinateur dans un bunker antiatomique, et le déconnecter de tout réseau possible et imaginable. Cette utopie est, de nos jours, une chimère qui ne correspond guère à l’utilisation de l’informatique, en entreprise comme à la maison.


TATA GROUP MARKET WEALTH CROSSES $100-BN MARK

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India’s top corporate house Tata group's stock market wealth crossed the USD 100 billion mark, as some of its companies including IT giant TCS gained value despite an overall weak market. The Tata group comprises of nearly 100 operating companies, but only about 30 of them

are listed in the stock market. These include TCS, Tata Steel, Tata Motors, Tata Power, Indian Hotels, Titan, Voltas and Tata Communications. TCS alone accounts for more than half of the group's total market value with a market capitalisation of USD 52 billion.

NO MAN

IS AN ISLAND What role should leaders play in the current times of uncertainty? Most stakeholders are seeking assurance from leaders: is this possible? Or is it healthy within organisations that leaders should appear all knowing? | RENDHEE VEEREN MANY OF us expect the unfeasible from our leaders: there is often a tacit assumption that management knows everything and can make accurate forecasts. It is only the most bona fide of leaders that can demonstrate their susceptibility by acknowledging that they do not know everything or what might take place. During hard times, it is essential to believe in our leaders, whether they are politicians, or the leaders of organisations. If leaders wish to have the trust they need, they must show genuineness. Leaders who are unswerving in what they utter and accomplish are those whom people trust in. How many of the business leaders, nevertheless, spend any value time considering how their acts could be construed, and not only the big deeds, but the small ones too? Actually, too many leaders, be they political or business, convey messages that are conflicting, where how they are communicated does not go with what is being said. “BLAME GAME” Nearly everyone has been affected by the various recent and ongoing crises, be it through threat of employment safety, short of credit or impact upon the value of one’s assets. The organisations that have been and will be thriving in the challenging business environment are those that take on all of their employees in thinking about the future, throughout the crisis period and beyond. It can be all too simple in uneasy pe-


SONY ERICSSON BIDS FOR ANDROID LEADERSHIP Sony Ericsson has announced the release of two new smartphones and a new feature phone on Asia-Pacific markets in a bid to support its business position as a communication entertainment brand and to make itself

the market’s leading supplier of mobile phones based on the Android operating system. The new phones - the Xperia ray, the Xperia active and the Sony Ericsson txt - will be available in the third quarter of this year. Sony Er-

icsson's corporate vice-president and head of Asia-Pacific region, Matthew Lang said that the firm wanted to become the No 1 supplier of Androidbased mobile phones and it saw the opportunity for growth in Asia-Pacific.

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WHEN THE BELL RINGS

riod to play a “blame game”, characterised by stories of dreadful leadership, erroneous strategic decisions and leaders being sightless of the changes in the environment. That is why strong companies are those in which anyone is capable of testing the assumption that upholds the status quo, and where managers and leaders are committed and probing rather than all knowing. This entails high level of trust between leaders and their employees, which can only be built up in due course, through involvement of each and every party. To listen. This is a key skill that is frequently badly absent among those exercising power, imposing their own opinion and paying little heed to what other people are telling them. Combined that with all the non-verbal dexterities which are so vital in formal negotiations, but which are usually left behind in daily meetings, and the result can be valuable time being exhausted. Leaders should be able to authentically pin their ears back and act on the opinions of others. SHEER MORTALS Inquisitiveness, and trying to think outside the box are things that require fostering, and with it the skill to shelve one’s opinion and tolerate diverse results to come out. The contemporary company is an intricate place, and the interactions between its employees are embodied with multifaceted dynamics of authority, and personality. It is only by being indulgent to the other person’s standpoint, and appreciative of why they feel the way they do, can we get to the bottom of organisational clashes. On a different note, in year 2009, with elevated degrees of hesitation and apprehension in the business environment, many people have been putting their trust in the US President Barack Obama. Indeed, much of Obama’s campaign was typified by the call for change. All eyes were therefore on Obama to see how he would handle the US economy and the consequential effect on the inter-

national counterpart. The hopes being placed on the new government were massive. That form of expectations would also be common to business leaders. The strain on new leaders to deliver is enormous, even if they are not at the head of a major economy or major company. The expectation is heightened the more so that those expectations emanate from diverse groups of stakeholders, namely shareholders, customers and employees and are often irreconcilable. To come with Obama again, he has had the benefit of doubt for some months to build up a group and to set in train the changeover. That’s a comfort that many leaders do not have. Being a new leader is not easy. After all, it is not just the expectations of others that they have to cope with, but also the expectations they place on themselves. However, as those expectations go up, it is desirable to keep in mind that we are after all all human. The heroic representation of leadership depicted above has its drawback, though. For instance, football managers are hastily sacked when the team doesn’t meet the required expectations, while in an endeavour to obtain people’s vote politicians are compelled to make all sorts of promises that they are unable to keep when faced with the realities of the position. This leads us to the undisputable conclusion that our leaders are sheer mortals like the rest of us, and yet our expectations of them are frequently idealistic. When was the last time a politician exceeded your expectations? The answer might not be that difficult. The matter is a complicated one, principally in politics, which is by its nature greatly wrapped up with issues of identity and control. We generally tend to associate ourselves with our political representatives, to form a rapport, however feeble. True, politicians are there to be a symbol of the parties to which they belong, but what actually brings the voters behind them is what kind of individu-

als they are, how they conduct themselves, and how they react to certain circumstances. PAIN OF SECLUSION Another situation which we also commonly note in politics, but which is also true outside the political field, is the bringing in of new leaders with a programme for change. The role of leaders as instruments of change has been the centre of attention of one US academics research for more than 15 years. Professor Margaretehe Wierseman of the University of California Irvine has written lengthily on the question, but her findings even so are that there is little support of any organisation having altered its fate because of one individual. Leaders are expected and should in fact endeavour to pay attention to how they can enable others to change the organisation’s patterns of interaction. For instance, how leaders can enable conversations to be initiated through which people’s voices will be heard differently, new ideas developed and change brought about. It is not just a matter of completing tasks or of filling out diaries with the kind of formal meetings. It is a matter of the time one spends in the organisation informally, making connections, building relationships and bringing people together to enable them to act differently. Very often, there are business leaders who succeed as isolates, who are so self-assured and who opine that they do not need others. The vast majority, however, suffer the pain of seclusion. Although the public take for granted that business and political leaders are invulnerable to any emotions, many of them feel detached from their equals and companies. They are busy reaching the summit of their careers, and to do that they tend to commit totally to their position and organisation, working odd hours for years and often losing friends along the way. However, once they get to that apex, many feel forlorn and secluded.

When times get tough and organisations are under pressure, analysts, employees and even the media look to our leaders in the expectation that they fall on their sword. When an organisation is underperforming, calling for the leader to resign seems like a relatively easy way of solving the problem. Change leader, the assumption goes, and it will be a change for the better. A fresh pair of eyes will bring a fresh approach to the problems at hand. Sometimes leaders do stick around even in the face of calls to go. Staying may be the right decisions for them as an individual, but is it the right decision for the organisation they represent? For those of us who are leaders, it takes courage and a level of independence to ask ourselves whether we as individuals are the best judges of whether we are still right for the job. Some foresight leaders, in fact, do put precisely that question to their stakeholders on a regular basis, particularly in politics, where democracy requires that political parties be put to the judgment of the electorate, however well they may personally feel they have done.

The world has however unreservedly accepted that the leaders, whether in business or politics, need someone to talk to in an open and safe way. There are several ways this is now happening. First is the field of executive coaching, where a trained and independent professional coach meets with a business leader on a regular basis. The practice allows leaders to talk about their particular business or personal issues in a safe and confident forum. The other mechanism used by business leaders is peer support organisations like the Mauritius Institute of Directors. These provide an opportunity to meet people of analogous levels and with related issues, where individuals can form close relationships outside of the milieu of their own organisation. Business leaders should not forget a support network a little closer to home, particularly spouses, friends and others in their private life. Friends and family can often provide leaders considerable direction and assistance, and this support is not exploited as regularly as it should, possibly because of the disconnect that many business leaders perceive between their business and private lives. Question: Is it not time for leaders, from all spheres of life, to slump the unworkable assumption that they are the be-all and end-all of everything and cast their ego aside?


SAMLO SOMMÉE DE RESPECTER L’ENVIRONNEMENT

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Le ministère de l’Environnement et du Développement Durable a fait servir un Enforcement Notice à la compagnie Samlo Koyenco Steel Co Ltd pour non-respect des normes de l’environnement. Les

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techniciens dudit ministère ont constaté que la fumée et des particules noires qui émanent des trois cheminées de cette fonderie constituent une menace à l’environnement. Ils déplorent égale-

ment que Samlo ne dispose d’aucun bunding wall autour de ses six réservoirs de carburant. La firme a un délai de 2 mois pour se mettre aux normes environnementales.

FRÉDÉRIC PIECHON

renouvelable La compagnie Artcade Development s’est offert les services d’un détenteur d’un master en Energie Solaire venu de l’Université de Perpignan. Celle-ci en forme une cinquantaine chaque année. Une formation et une qualification encore inconnues à Maurice, qui ambitionne de devenir île durable | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN FRÉDÉRIC PIECHON, ingénieur en développement des énergies renouvelables chez d’Artcade Development Ltd, est détenteur d’une maîtrise en énergie solaire. Actuellement unique du genre à Maurice, ce jeune Français nous livre ses expériences, en présence du Chief Executive Officer (CEO) de la compagnie, Jean-Christophe Gentric. Son rôle est de diriger toutes les études et les audits énergétiques et préconiser des systèmes qui vont permettre d’optimiser les consommations énergétiques des clients. C’est à l’Université de Perpignan, dans le sud de la France, que Frédéric Piechon a fait ses études. Perpignan est une des régions les plus ensoleillées de France, ce qui est propice pour développer les installations solaires. « Il y a toute une filière technologique qui s’est développée. Jusqu’à tout récemment, Perpignan était l’unique université à offrir le Master en Energie Solaire, et ce depuis 2006. C’est un sujet très difficile, avec toutes les théories, mais aussi les pratiques, pour décortiquer tous les mécanismes derrière ces systèmes », explique le jeune cadre. FORMATION ‘GREEN’ Outre le solaire, ces études englobent également d’autres matières, comme les éoliennes et le bioclimatique. Nous parlant de son expérience, Frédéric Piechon nous confie avoir travaillé chez SunPower System, un des partenaires d’Artcade, spécialisé dans la fabrication de climatiseur solaire : « J’ai travaillé en recherche et développement sur la machine ellemême, et tout ce qui est modélisation de la machine en 3-dimensions, évaluation des performances et étude des déperditions pour déterminer la puissance de climatisation. » Eolien, eau de mer, géothermie, biogaz, bagasse, bioéthanol... Tant d’avenues à découvrir, à explorer et à développer dans la mouvance du développement durable. Ce qui fait que, avance l’ingénieur, Maurice devra penser sérieusement aux filières green, à la formation green. « A Perpignan, par exemple, il y a toute une équipe de chercheurs qui font de la recherche sur les améliorations des techniques d’énergie solaire. Ce sont eux qui nous forment sur le campus. A Maurice, il manque peut-être des structures de recherche et des chercheurs. C’est l’occasion pour l’Université de Maurice d’initier un rayon de ‘green technopole’, cela ne fait aucun doute que les gens qualifiés trouveront facilement de l’emploi dans les en-

ARTCADE DEVELOPMENT RÉINVENTE L’EAU CHAUDE

Le CEO d’Artcade Development indique que les coûts d’installation commencent déjà à baisser. Avec la demande grandissante à travers le monde, le coût de fabrication a baissé, et les prix sont très compétitifs, avec un retour d’investissement de 2 à 5 ans, en sus d’une durée de vie à ne pas négliger

treprises green, ce qui aidera grandement la machinerie Maurice Ile Durable (MID)», soutient Frédéric Piechon. De son côté, Jean-Christophe Gentric plaide pour une collaboration étroite entre le secteur économique et les autorités gouvernementales. « Je pense que le gouvernement a une volonté très forte d’avancer dans ces technologies. Le concept MID en témoigne. Ce qui fait défaut, c’est une volonté des privés à faire le premier pas, ce qui est toujours difficile. » La peur du risque, vu le coût, encore prohibitif, des énergies renouvelables, explique-t-elle cette timidité ? Le CEO d’Artcade Development indique que les coûts d’installation commencent déjà à baisser. Avec la demande grandissante à travers le monde, le coût de fabrication a baissé, et les prix sont très compétitifs, avec un retour d’investissement de 2 à 5 ans, en sus d’une durée de vie à ne pas négliger. A l’inverse, le coût du gaz et du fioul continue à grimper. SENSIBILISER LA POPULATION « Je crois que le privé doit s’engager davantage et surtout faire preuve d’un peu plus de civisme en répondant aux attentes du gouvernement. En tout cas, Maurice ne sera pas cobaye de ces technologies, si c’est ça qui fait peur, car elles ont déjà fait leurs preuves ailleurs. Ce sont des technologies fiables, conçues et produites par des industries de renom qui en ont la maîtrise parfaite », soutient Jean-Christophe Gentric. Le CEO d’Artcade déplore le manque

Les clients d’Artcade Development sont principalement des clients privés, aussi bien des particuliers que promoteurs hôteliers pour la production d’eau chaude sanitaire. La compagnie intervient de deux façons : Frédéric Piechon établit, en premier lieu, ce qu’on appelle un audit énergétique. La société étudie ensuite les méthodes de production d’eau chaude. C’est à la lumière des conclusions de cet exercice que les ingénieurs d’Artcade proposent leur solutions pour une optimisation de la consommation d’énergie. Ils voient alors comment intégrer, sur le bâtiment et dans le bâtiment, si c’est une construction déjà opérationnelle, des capteurs thermiques solaires et des capteurs photovoltaïques. « Pour un projet en voie de conçeption, le contact se fait au niveau des architectes, ce qui rend les choses plus faciles », souligne Jean-Christophe Gentric. Qui ajoute que, quand on parle énergie renouvelable, c’est aussi optimiser la consommation en eau et électricité. A Maurice, la climatisation représente 40% de la consommation électrique d’un bâtiment, ce qui est énorme. « Alors que le soleil est là en permanence, c’est une application immédiate et gratuite. C’est quand même bien dommage que, dans un pays comme Maurice, on n’arrive pas à en profiter », lance-t-il.

de sensibilisation autour de ces nouvelles technologies auprès de la population. Le MID, dit-il, est un merveilleux concept, mais il y a un gros travail à faire au niveau de la connaissance et de la conscientisation : « Les gens ont pris conscience des défis en matière de développement durable, il faut maintenant conscientiser aux solutions technologiques qui permettent d’optimiser la consommation énergétique et informer que ces solutions existent et sont disponibles. C’est un travail à mener, essentiellement, auprés des opérateurs de la construction. On devrait pouvoir produire 100 % de notre eau chaude uniquement en mettant à profit l’énertgie solaire » Pour l’ingénieur Frédéric Piechon, l’avenir sera dans « cocktail de toutes ces technologies (solaire, éolienne, géothermique…), ce qui va permettre, quelle que soit la saison, d’avoir des stockages ‘green’. » Maurice, dit-il en conclusion, a même suffisament de place pour des installations telles que des centrales solaires pour une production massive d’électricité.


NE PAS MÉLANGER EIA ET BAIL Le ministère de l’Environnement n’est nullement concerné par l’octroi de terrains à bail. Le ministre de tutelle l’a clairement fait comprendre, le mardi 28 dernier, à l’Assemblée nationale, en

réponse à une question parlementaire, au sujet d’une société qui a signé un bail au préalable avec le gouvernement, poiur ensuite faire une demande de licence Envionment Impact As-

sessment (EIA). Si elle n’obtient pas ladite licence, la société ne pourra commencer ses activités. C’est le ministère du Logement et des Terres qui est responsable de l’octroi des terrains à bail.

ENVIRONMENT OUTLOOK

L’environnement dans tous ses états Le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Deva Virahsawmy, a procédé, le mardi 28 dernier, au lancement du site web de Maurice Ile Durable, à La Canelle, au Domaine Les Pailles. Il a présenté, par la même occasion, le Mauritius Environment Outlook (MEO) Report, une première à Maurice CE DOCUMENT met en exergue les thèmes environnementaux qui sont devenus de plus en plus importants dans le contexte du développement durable. Il fait la lumière sur les actions et mesures qui sont à entreprendre pour améliorer le bien-être social et économique de la population en lien avec l’environnement, riche mais fragile, du pays. Le MEO Report est également une source d’information sur l’environnement à Maurice, tant pour le grand public que pour ceux engagés dans l’entreprise verte, cette dernière catégorie comprenant des compagnies commercialres aussi bien que des organisations non-gouvernementales. Il permet d’améliorer la compréhension de l’environnement, en inculquant une conscience environnementale et éthique, des valeurs et des attitudes responsables, tout en motivant à un engagement pour le développement durable. Le Mauritius Environment Outlook, qui couvre aussi Rodrigues, Agalega et St-Brandon, servira d’outil de suivi et d’évaluation pour la mise en œuvre des politiques environnementales, les stratégies, pro-

Le MEO Report est également une source d’information sur l’environnement à Maurice, tant pour le grand public que pour ceux engagés dans l’entreprise verte, cette dernière catégorie comprenant des compagnies commercialres aussi bien que des organisations non-gouvernementales

grammes et activités dans le cadre du projet Maurice Ile Durable. Pour le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Deva Virahsawmy, « ce document sera un outil indispensable pour les ateliers de consultation mis en place pour la réalisation du projet MID. »

EcoTv : Omnicane, nouveau partenaire de la MBC DIFFUSÉE TOUS les jours sur MBC 1, EcoTV vise à sensibiliser sur tout ce qui a trait à la protection de l’environnement. Omnicane vient de se joindre au groupe de partenaires de l’émission à partir du 1er juillet. EcoTv met en images des faits et gestes liés à l’écologie. D’une durée de trois minutes, elle est diffusée quotidiennement sur la pre-

mière chaîne télé vers 20h10, soit juste après la page météo. Elle est centrée sur la promotion des gestes écologiques au quotidien et est présentée par le tandem Elodie Labonne et Elvin Ramnauth. Cette production de Capital Media, compagnie audiovisuelle et multimédia dirigée par Christian Comarmond, fait suite à une autre émission à

succès – Santé Express. Du lundi au jeudi, EcoTV permet aux téléspectateurs de se familiariser avec des « écogestes » simples et pratiques à faire chez soi, en voiture, au bureau ou dans la nature, tout en élargissant leurs connaissances sur l’environnement. l’émission offre aussi des thématiques régulières comme la plantation bio, les énergies renouvelables,

entre autres. Les vendredis sont consacrés au récapitulatif de la semaine, suivi d’EcoPeople les samedis, où l’engagementécologique des « peoples » mauriciens sont mis en lumière. Les dimanches, EcoNews propose aux téléspectateurs de suivre l’actualité environementale locale et internationale. « Nous sommes ravis de ce partenariat, entre

Omnicane et Capital Media, c’est un prolongement de nos initiatives en faveur de la promotion du concept Maurice Ile Durable. Considérant que nos projets, actuels et futurs, s’articulent autour du développement durable avec la production d’énergies propres et renouvelables, nous sommes un partenaire naturel d’EcoTv », affirme Jacques d’Unienville, CEO d’Omnicane.

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GREEN BUSINESS MERCREDI 6 JUILLET 2011

Les forêts célébrées toute l’année DANS LE cadre de l’Année internationale des Forêts, le ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire organise plusieurs activités qui seront ongoing. Ainsi sont prévues, entre autres, la construction de parcs nationaux à Bras d’Eau et à Poste Lafayette, l’ouverture d’espaces de promenade à Plaine Sophie et à l’Ile d’Ambre, l’ouverture d’un sentier à la Citadelle, l’inauguration d’un bird hide au Terre Rouge Rivulet Bird Sanctuary, et des campagnes de sensibilisation sur l’importance des arbres et des forêts. Il est également à noter que le ministère avait lancé, le 23 juin dernier, un système d’information sur les terres forestières. Cette facilité permettra une gestion plus efficace des étendues de forêts.

Sun Resorts à la rescousse LORS D’UNE site visit sur l’Ile aux Cerfs et Ilot Mangenie, les officiers du ministère de l’Environnement ont constaté que le water channel entre les deux îles a été obstrué par une accumulation de sable. Ils ont également constaté que les plages ont été érodées à certains endroits. Comme mesure corrective à court terme, le ministère a accepté la proposition de Sun Resorts International de réhabiliter les canaux en enlevant le sable accumulé, et remettre en état les plages de l’Ilot Mangenie. Le ministère de l’Environnement envisage également une étude globale sur l’érosion et l’accrétion de sable dans la région, par une équipe de consultants qui sera appelée à proposer des mesures correctives à long terme.


BIEN ENTRETENIR LES PRODUITS EN CUIR

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BLING BLING MERCREDI 6 JUILLET 2011

Si votre sac en cuir est sale, vous pouvez le nettoyer avec du coton ou un linge imbibé de lait démaquillant. Autre méthode : nettoyer le sac en cuir en le saupoudrant de talc, puis passer dessus un chiffon de flanelle. Si cela ne

MALLETTES Certains portent au doigt de gros diamants. D’autres, peut-être plus chics, optent pour un attaché-case en cuir. Elément indispensable pour de nombreux hommes d’affaires, il en devient du coup une affirmation de son statut social. Zoom sur cet objet de bien des envies | DB

suffit pas, passez sur tout le sac en cuir un linge imbibé d’eau et de savon de Marseille. On nettoie aussi un sac en cuir clair avec un chiffon doux imbibé de blanc d’œuf battu en neige, puis on le lustre avec un chiffon en laine.

LA CLASSE, VERSION CUIR… ROBUSTES ET d’une grande longévité, les mallettes en cuir ont la cote. Si votre budget vous le permet, vous trouverez les grandes marques de la maroquinerie chez Time Palace, magasin huppé situé au centre commercial de Trianon, et qui opère depuis maintenant deux ans. La clientèle y tombera en effet sur du Gérard Henon, du Hexagona, ou encore du Gil Holsters. Une besace sentant bon le cuir 100% vachette. Quoi de mieux pour l’homme qui désire concilier pratique et esthétique ? De nos jours, en en trouve même certaines qui proposent un compartiment rembourré pour y loger votre ordinateur portable, ainsi que des soufflets pour vos documents. Chez Time Palace vous en trouverez également qui possèdent des pochettes zippées, l’option bandoulière ajustable rembourrée et une poignée. Le prix de ces besaces en cuir débute à partir de Rs 7 000, indique Simla Goodar, Sales Assistant du magasin.

PHOTOS : MANOJ NAWOOR


VOLTAIC : LA MALLETTE QUI RECHARGE L’IPAD Le chargement par énergie solaire pour divers appareils électroniques devient de plus en plus fréquent de nos jours. Voltaic a sorti une mallette d’ordinateur portable qui a des panneaux solaires, permettant le chargement quand vous êtes en déplace-

ment. La mallette Spark Tablet Case est mince et molletonnée, conçue pour héberger votre iPad ou n’importe quelle autre ‘tablet’. L’étui pourra générer 8 watts en plein soleil. Un seul petit hic : une pleine charge de votre iPad peut prendre jusqu’à 10 heures !

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BLING BLING MERCREDI 6 JUILLET 2011

VARIÉTÉ. Disponibles en de multiples coloris, les mallettes font désormais partie des accessoires incontournables du ‘working gentleman”

Si vous préférez les Gil Holsters, vous ne serez pas déçus. Cette entreprise familiale existe depuis 1967 et a vite gravi les échelons pour devenir le leader européen en matière d’accessoires cuir pour porteurs d’armes, d’où le nom. Elle proposait ainsi, dans un premier temps, des ceinturons, des étuis de revolver et des sacoches. Au fil des années Gil Holsters a élargi sa gamme de produits. Chez Time Palace vous trouverez ainsi toute une variété de mallettes de la marque. Quant au prix, les attachés-cases Gil Holsters se vendent à partir de Rs 3 000. EXPÉRIENCE ET FINESSE Chez Time Palace, ces produits haut de gamme occupent une place importante. Simla Goodar nous montre par exemple les mallettes en cuir Hexagona, qui sont aussi disponibles en plusieurs modèles, dimensions et coloris. Ou alors opterez-vous pour une mallette en cuir Gérard Henon, dans lequel cas vous devrez dépenser entre Rs 5000 et Rs 10 000, fait-elle ressortir. Question mallette, la boutique ne propose, dans la majorité des cas, qu’une pièce unique de chaque modèle. « Certaines personnes détestent que leur voisin ait le même sac qu’eux » soutient Simla Goodar. Spécialiste de la serviette d’affaire, cette maison de maroquinerie conçoit même ses propres sacoches innovantes, fabriquées pour le consommateur d’aujourd’hui. Les belles matières sont travaillées avec expérience et finesse pour offrir

des sacoches de haute qualité qui se veulent durables et pratiques. Le cuir est un produit noble. Néanmoins, pour certains, le prix des sacoches en cuir peut paraître exorbitant. Surtout qu’à time Palace, on a fait le choix de se cantonner au haut de gamme de la maroquinerie. On n’y trouve ainsi que les chefs-d’œuvre de grandes marques européennes. Mais si votre budget ne vous permet pas de rêver au toutcuir, les portes de Time Palace ne vous sont pas pour autant fermées. Vous y trouverez ainsi des sacoches et mallettes en différentes matières. Les clients peuvent ainsi opter pour des serviettes Gil Holsters fabriquées dans un mélange de toile et de cuir, ou encore dans du synthétique. Une telle serviette ne vous en coûtera que Rs 3 000, alors que les besaces faites dans du synthétique se vendent, elles, à Rs 2 200. Et si vous insistez sur le cuir, vous pouvez choisir des besaces moitié toile, moitié cuir. Leur prix est de Rs 3 700 à monter. A Time Palace, c’est surtout les choix disponibles qui impressionnent. Outre les marques, les modèles et les matières, vous devrez vous y retrouver entre les multiples dimensions et couleurs. Chez ces dernières, c’est surtout le marron, le noir, et le chocolat qui volent la vedette. Et ce n’est pas fini. Les mal-

Le cuir ne s’abîme jamais et nous offrons une garantie sur la garniture. S’il y a quoi que ce soit comme souci, le client a droit à un service après-vente gratuit

lettes en cuir ou autres matières sont disponibles avec un nombre variable de soufflets. Les clients peuvent ainsi choisir celles de 2, 3 ou 4 compartiments. En outre, pour que vos documents soient sécurisés, vous pouvez opter pour les attachés-cases avec des clés ou un système d’ouverture à codes. Simla Goodar explique que « certains se basent sur leur poste pour choisir leur porte-documents, pour d’autres c’est uniquement une question de goût ». Mais quel que soit l’objet choisi, il sera de qualité. Selon la responsable de boutique, sur chaque sac vendu chez Time Palace se trouve une étiquette « Genuine » assurant au client l’origine du produit. La boutique offre également à ce dernier une garantie à vie sur la maroquinerie. « Le cuir ne s’abîme jamais et nous offrons une garantie sur la garniture. S’il y a quoi que ce soit comme souci, le client a droit à un service après-vente gratuit », indique notre interlocutrice. Et comme on ne veut pas être taxé de sexisme, ajoutons que Time Palace propose aux dames des sacs à main, ainsi que des sacs de voyage avec ou sans roulettes, en cuir ou en toile. Dans cette catégorie, notre coup de cœur est la valise trois fonctions de la marque Elite. Celle-ci peut être convertie en sac à dos, en sac à main ou en valise à roulettes selon les besoins.

LES DIFFÉRENTS TYPES DE CUIR Le cuir est de la peau animale tannée. Généralement, il provient de la peau de grands mammifères tels le bœuf et le porc. Souvent les objets en cuir sont fabriqués à partir de la vachette, du veau ou du buffle, pour une solidité et une longévité optimales. Le cuir vachette est issu de différents bovins (bœuf, taureau…). Il est le plus couramment utilisé et il possède un grain relativement marqué et une très bonne tenue à l’usage. Le veau, d’un grain plus fin que celui de la vachette ou du taureau, doit sa souplesse et sa douceur exceptionnelles à la jeunesse de sa peau. Tandis que le cuir de buffle est un cuir dont le relief est plus important, et le grain à la fois naturel et irrégulier. Ces caractéristiques en font un matériau particulièrement résistant et qualitatif, qui lui vaut le surnom de « diamant du cuir ».


AVANTAGES DE L’IRS

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ENTREPRISE MERCREDI 6 JUILLET 2011

Les projets Integrated Resort Scheme (IRS) ont été mis en place par le gouvernement pour permettre aux investisseurs étrangers de s’installer dans l’île. Ils sont ouverts aux particuliers ou aux sociétés étrangères bénéficiant d’un fort pouvoir d’achat. Les projets fiscaux ERS ou RES fonctionnent sous

un principe similaire, à la différence que le budget minimum n’est pas plafonné, et que pour toute villa dont le montant est inférieur à 500 000 USD, vous n’obtenez que le droit de bénéficier d’un visa touristique. Celui-ci peut toutefois être prolongé jusqu’à six mois par an, au lieu de trois mois.

POUR VENDRE, il ne suffit plus d’exposer un unique produit en vitrine ou dans un showroom. La mode, ces dernières années, est au salon, qui réunit, autour d’un même thème, commerçants et produits. D’où l’émergence de sociétés spécialisées dans l’organisation de ce genre d’événements. Parmi elles, PubliPromo, l’agence derrière le Salon de la Maison et du Jardin, dont la dernière édition s’est tenue en mai dernier. Pour Didier de Senneville, directeur de Publi-Promo, certains préceptes contribuent au succès de son entreprise : « l’équipe de PubliPromo travaille avec rigueur. Elle ne triche pas. Quand elle s’engage dans un nouveau projet, elle se bat bec et ongles pour qu’il se réalise et que tout le monde soit satisfait ».

Depuis quelque temps, les salons internationaux qui font un tabac, ce sont surtout ceux consacrés à l’immobilier. Publi-Promo n’a pas voulu rater le coche. Ainsi, l’an dernier, la fine fleur de l’immobilier haut de gamme mauricien, de l’IRS au RES, était présente au premier International Property Exhibition and Conference (IPEX 2010), qui s’est tenu à Johannesburg Une satisfaction qui se reflète dans les chiffres, puisqu’environ 50 000 visiteurs ont fait le déplacement au centre de conférences Swami Vivekananda, à Pailles, pour visiter le Salon de la Maison et du Jardin. Autre événement, moins connu du grand public, mais qui connaît un succès important : ‘Hotel World’. Ce salon, destiné aux acteurs de l’industrie hôtelière, se tient tous les deux ans. La dernière édition, qui a eu lieu en juin dernier, avait réuni l’ensemble des fournisseurs hôteliers et restaurateurs. 80 groupes y avaient en effet répondu présents. PROFESSIONNALISME Si la petite équipe de PubliPromo continue à être performante et novatrice alors que foisonnent les salons en tous genres, c’est, de l’avis de son directeur, grâce au professionnalisme du groupe. Leur stratégie tourne autour du fait que toute manifestation, pour réussir, doit être bien ciblée. « Je pense que la question de savoir s’il y a trop ou pas assez de salons est un faux débat. Mais je suis d’avis que chacun d’entre eux doit répondre à des

PUBLI-PROMO

Tous au Salon ! Cela fait presque trente ans que Publi-Promo organise des salons en tous genres. Du textile à l’hôtellerie en passant par l’agriculture et la maison, tous les secteurs d’activités y sont passés. Capital s’est penché, cette semaine, sur ces événements qui attirent de plus en plus d’exposants et de visiteurs | DB


LES VILLAS DE LUXE ANAHITA ses futurs propriétaires différentes options d’investissement à travers un vaste choix de modes d’hébergement correspondant chacun à un style de vie différent – des suites résidentielles vue lagon ou golf, des villas luxueuses

nichées dans les jardins luxuriants du splendide domaine tropical. Chaque propriété dispose d’un panorama somptueux. Certaines ont une vue directe sur la mer, d’autres sur les montagnes ou encore la forêt endémique.

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MERCREDI 6 JUILLET 2011

demeure le Millenium Trade Exhibition qui s’est tenu en 1999. « L’événement avait eu lieu dans le hangar du Port-Franc et s’étalait sur 15 000 m2. 125 000 visiteurs avaient fait le déplacement et nous avions tout vendu », ajoute-t-il. Mais d’où lui est venue l’idée de se spécialiser dans l’organisation des salons ? Didier de Senneville nous explique qu’après des études secondaires au collège du St-Esprit, il a mis le cap sur la France. Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, il rentre au pays en 1979 et prend de l’emploi chez IBL. Il poursuivra son chemin au sein de la compagnie pendant deux ans, avant de repartir au pays de Voltaire pour une année de spécialisation.

attentes. Un salon est un succès si l’ensemble des parties prenantes y trouvent leur compte, à savoir les organisateurs, les exposants, les visiteurs, les prestataires de services, ainsi que les autorités », affirme Didier de Senneville, avant d’ajouter que ce genre d’événements contribue à l’avancement du secteur économique auquel il est lié. Ce ne sont pas des paroles en l’air. Didier de Senneville parle par expérience. Sa compagnie a en effet été parmi les pionnières dans la mise sur pied des expo-ventes de grande envergure. La première, le Salon International du Textile et de l’Habillement, remonte à 1983. Un pari gagnant puisqu’il est devenu un événement annuel qui a duré sept ans. SUCCÈS D’AFFLUENCE Pour le directeur de Publi-Promo, cet événement a énormément contribué au développement de la zone franche à l’île Maurice. Ne se contentant pas de ce premier succès, Didier de Senneville a enchaîné avec divers autres salons. Après le textile, Publi-Promo s’est lancée dans l’organisation du Salon Agricole, et du Salon du Stock and Go Down Sales. Il y a également eu des salons qui ont accueilli des exposants étrangers, dont « Agri-Business on The Move », qui avait vu la participation d’hommes d’affaires venant d’Afrique du Sud, d’Inde et de Chine. Parmi les autres événements majeurs qui portent les empreintes de Publi-Promo, on note également la Semaine du Tourisme des Iles de l’Océan Indien (SETIL), qui s’est tenue à Maurice en 2006. Mais ce qui a pérennisé le succès de la boîte, c’est sans conteste le Salon de la Maison et du Jardin. La première édition a eu lieu en 1991, avec, à la clé, un gros succès d’affluence. De ce fait, dans les années 90, cette entreprise de la capitale a décidé de tenir deux éditions chaque année. Ainsi, si la première édition de 2011 a eu lieu en mai, le prochain est prévu pour octobre. Mais si certains salons marchent bien, cela n’occulte pas le fait qu’à Maurice, les marchés demeurent restreints. « Il n’y a pas assez de secteurs d’activités, ce qui fait que les possibilités de salons spécialisés sont limitées », ajoute Didier de Senneville. Ce qui n’a pas empêché l’expertise de Publi-Promo dans l’organisation de salons de dépasser nos frontières pour s’exporter dans la région. Depuis 1989, cette entreprise or-

Autre événement, moins connu du grand public, mais qui connaî un succès important : ‘Hotel World’. Ce salon, destiné aux acteurs de l’industrie hôtelière, se tient tous les deux ans. La dernière édition, qui a eu lieu en juin dernier, avait réuni l’ensemble des fournisseurs hôteliers et restaurateurs. 80 groupes y avaient en effet répondu présents

ganise ainsi des manifestations à l’Ile de la Réunion, en Afrique du Sud et à Madagascar, où l’agence avait fait ses premiers pas hors de Maurice. Ce premier salon, qui était consacré aux textiles, a été suivi de plusieurs autres dans la Grande Ile. Depuis quelque temps, les salons internationaux qui font un tabac, ce sont surtout ceux consacrés à l’immobilier. Publi-Promo n’a pas voulu rater le coche. Ainsi, l’an dernier, la fine fleur de l’immobilier haut de gamme mauricien, de l’IRS au RES, était présente au premier International Property Exhibition and Conference (IPEX 2010), qui s’est tenu à Johannesburg. Toujours en termes de manifestations internationales, Publi-Promo était également présente, cette année, à l’AGOA Forum International Trade Exhibition. Trente ans de présence dans l’organisation de Salons laissent, bien évidemment, de nombreux souvenirs à Didier de Senneville. « Chaque salon apporte son lot de joies et de frustrations », nous confie notre interlocuteur. De tous ceux qu’il a organisés, l’événement qui fait la fierté du directeur de Publi-Promo

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ENTREPRISE

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

Le groupe CIEL s’est lancé dans l’immobilier, en 2006, avec l’Anahita World Class Sanctuary. Anahita World Class Sanctuary comprend plus de trois cents villas et résidences de luxe sur un domaine de 213 hectares. Ce lieu offre à

UN SALON DE L’ART A son retour en 1981, il lance Publi-Promo. « Etant donné qu’il s’agissait d’une compagnie de publicité et de promotion, ce n’était pas nécessaire d’avoir un capital important », nous confie-t-il. Mais deux ans plus tard, notre interlocuteur décide de changer de secteur d’activités : « A l’époque, la publicité, ce n’était que des réclames. Le domaine n’était pas assez évolué et je n’avais pas suffisamment de satisfaction ». Convaincu qu’il existe un marché pour les salons spécialisés, et qu’il s’agirait là d’une méthode de communication qui l’attirerait, l’homme d’affaires se lance alors dans l’organisation de salons. Ce faisant, Didier de Senneville allait flairer le bon coup, car presque 30 ans après, sa cette compagnie s’est bâtie une solide réputation en matière d’organisation de salons. Ce qui lui permet de varier les événements proposés aux exposants et au public. A titre d’exemple, PubliPromo pense à mettre sur pied un Salon de l’Art et caresse aussi le projet de se lancer dans une activité offshore. « Ce secteur est bien développé. Je pense que l’avenir y est prometteur », affirme le directeur. Didier de Senneville travaille déjà sur ce projet. Mais ce père de deux enfants ne compte pas précipiter les choses. Fait surprenant, il nous confie du reste qu’il ne se considère pas un grand bosseur : « Je suis d’avis qu’une personne peut seulement se concentrer pendant 3 à 4 heures ». Ainsi dans les moments libres que lui laisse son travail, cet homme d’affaires pratique la marche, prend du bon temps avec ses amis ou fait du bateau, qui demeure l’un de ses passe-temps favoris.


ENFANTS LEUCÉMIQUES, ENFANTS DE LUMIÈRE

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PARCOURS MERCREDI 6 JUILLET 2011

Après 16 ans sous les feux des projecteurs, Anique Hillenbrand a décidé de donner une nouvelle orientation à sa carrière en lançant une compagnie événementielle. Un pari majeur pour le mannequin qui a côtoyé le monde du showbiz en Inde et en Europe. Rencontre avec ce petit bout de femme… | DB

ELLE A défilé en Inde, en Allemagne, et dans les îles de l’océan Indien. Anique Hillenbrand, née Lamoureux, qui a commencé sa carrière dès l’âge de 14 ans, fait partie de cette poignée de mannequins mauriciens qui ont eu la chance de briller sous d’autres cieux. Défilant d’abord pour l’agence de sa sœur Isabelle, elle a ensuite rejoint l’agence Haseena, qui devait lui ouvrir bien des portes. « J’ai côtoyé John Abraham. J’ai joué dans un film dans lequel Amitabh Bachchan incarnait le personnage principal. J’ai voyagé à bord d’une limousine et marché sur des tapis rouges… », nous confie Anique Hillenbrand, les souvenirs se bousculant dans sa tête. Fort heureusement, la majorité d’entre eux apportent un sourire au visage du mannequin. « Le plus mémorable, c’est lorsque j’ai été choisie pour être parmi ceux qui devaient assurer le show lors du concours Miss India », poursuit-elle.

Elle se promène dans les rues d’Hambourg lorsqu’elle tombe sur un photographe. Ce dernier lui propose alors de prendre des clichés d’elle. Elle accepte. Après la séance, il lui demande son adresse pour lui envoyer les photos. Lorsque la jeune femme les reçoit après quelques jours, elles sont accompagnées d’une invitation à un casting L’épisode remonte à 2001, alors que cette habitante de Vacoas défilait pour l’agence Haseena. Soraya Currimjee, directrice de l’agence, avait envoyé le portfolio d’Anique Hillenbrand aux organisateurs du concours car ceux-ci cherchaient des Africains pour les besoins du spectacle. Choisie par les membres du jury, elle s’est alors rendue dans la Grande Péninsule. Mais les choses n’allaient pas se passer sans anicroches. Lorsqu’elle arrive sur place, l’un des organisateurs est tombé des nues devant sa petite taille. « Sur les photos, c’est vrai, je donne l’impression

Fondée en octobre 2005 par Berty Salva, l’association Enfants de Lumière a pour objectif de venir en aide aux enfants atteints de leucémie. La devise de l’association est d’apporter le sourire à un enfant. Ainsi, depuis sa création, elle a mis sur pied toute une série d’activités pour ces petits malades. Plusieurs d’entre eux ont

également été envoyés à l’étranger pour se faire soigner de la leucémie. L’association, dont la présidente est Anique Hillenbrand, regroupe de nombreux jeunes bénévoles professionnels qui organisent régulièrement des levées de fonds pour pouvoir financer leurs activités.

ANIQUE HILLENBRAND

STRASS, PAILLETTES ET TAPIS ROUGES


HILLOFF EVENTS : DU NOUVEAU DANS LE MONDE DE L’ANIMATION

d’être plus grande. Ils m’ont ainsi demandé de porter des chaussures à haut talon et de faire un ‘catwalk’. J’ai suivi les instructions et ils ont retrouvé le sourire », nous confiet-elle. A partir de cet instant, la petite Mauricienne allait vivre des moments féeriques. « Nous avons présenté le spectacle d’ouverture de la compétition Miss India, qui avait lieu à Mumbai. Mais au préalable, nous sommes arrivés en limousine et avons marché sur le tapis rouge. Je me suis sentie comme une véritable VIP. La foule était massée à l’extérieur. Elle nous admirait. Je me suis sentie dans la peau d’une vedette », ajoute-t-elle. DAME CHANCE Expérience unique, mais pas unique expérience, puisque la jeune femme s’est retrouvée sous les feux de la rampe en d’autres occasions. Anique Hillenbrand garde ainsi d’agréables souvenirs de son passage dans le film Garam Masala, lors du tournage en 2002 : « J’étais une des figurantes dans la scène qui se déroulait sur la plage de l’hôtel Le Méridien. Ensuite, j’ai incarné le rôle d’un personnage qui a failli se faire écraser par une voiture ». C’est lors du tournage de ce film bollywoodien que l’actrice en herbe a rencontré John Abraham. Contrairement aux apparences, celui-ci lui laissera l’impression d’être quelqu’un de très sympathique. « D’ailleurs nous sommes toujours amis », souligne-t-elle. Sa deuxième expérience dans le monde cinématographique sera de nouveau dans un rôle de figurant dans un film avec pour acteur principal nul autre que le grand Amitabh Bachchan. Avec tant de bons souvenirs en tête, pas étonnant que la Grande Péninsule demeure l’un des pays préférés de notre interlocutrice. Néanmoins, Anique Hillenbrand a aussi connu de bonnes expériences en Europe. Elle nous confie même qu’au départ, c’est l’amour qui l’a conduite sur ce continent : « A 18 ans, je me suis éprise d’un Allemand, et comme j’étais enceinte de mon fils, j’ai dû partir rejoindre mon époux ». Après son accouchement, Dame Chance vient de nouveau frapper à sa porte pour ce qui est de sa profession. Anique Hillenbrand nous conte que par un bel après-midi, elle se promenait dans les rues d’Hambourg lorsqu’elle est tombée sur un photographe. Ce dernier lui propose alors de prendre des clichés d’elle. Elle accepte. Après la séance, il lui demande son adresse pour lui envoyer les photos. Lorsque la jeune femme les reçoit après quelques jours, elles sont accompagnées d’une invitation à un casting. Le mannequin, qui a dû mettre sa carrière entre parenthèses durant sa grossesse, saute de joie. Mais au grand dam de notre interlocutrice, son époux n’est pas aussi emballé qu’elle par cette opportunité. Heureusement, le couple arrive à trouver un compromis : l’époux accompagnera sa femme au casting.

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mation commerciale aux soirées chics en passant par tout autre type d’animation touristique. Chez HillOff Events, « il n’y a pas de barrière entre vous et nous ». Tel est le slogan de cette compagnie, que vous pouvez contacter sur le 7965516 ou le 9313537.

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

HillOff Events est une nouvelle agence d’évènements et d’animations dont les directeurs sont Anique Hillenbrand et Hans Offman. L’agence propose aux entreprises locales et internationales un service haut de gamme dans l’animation et l’évènementiel. Les prestations varient de l’ani-

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PARCOURS MERCREDI 6 JUILLET 2011

J’ai côtoyé John Abraham. J’ai joué dans un film dans lequel Amitabh Bachchan incarnait le personnage principal. J’ai voyagé à bord d’une limousine et marché sur des tapis rouges…

« Mes proches me disent que les enfants sont maintenant grands et que je peux mieux concilier mon métier et ma vie de famille. Or, ce n’est pas le cas. Avant, je pouvais les laisser chez mes parents ou ma sœur. Ils comprenaient car ils sont nés dans le monde de la mode et ils qualifiaient mon métier d’univers ‘paillettes de maman’. Mais maintenant, ils ne veulent plus rester chez les autres. Et je sens que mon fils, qui est âgé de 16 ans, a besoin de moi. Alors je suis obligée de m’arranger pour être présente », nous confie-t-elle. Il y a deux ans, elle a fait une rencontre qui, dit-elle, a changé le cours de sa vie : « Je coachais les candidats du concours Miss et Mister Radio Plus et j’ai fait la connaissance de Hans Offman. Nous nous sommes entendus comme larrons en foire. Tous les deux, nous en avions marre de travailler pour les autres. Nous avons donc décidé de monter notre propre affaire ».

Cependant, quand Anique Hillenbrand arrive sur place, elle sent que ses rêves risquent de rapidement partir en fumée : « Il y avait plusieurs concurrentes et elles avaient l’avantage d’être plus grandes que moi. J’étais dans mes petits souliers, d’autant plus que je ne connaissais pas grand-chose au mannequinat ». Mais pour son plus grand bonheur, la jeune femme, âgée alors d’une vingtaine d’années, est sélectionnée. C’était là le début d’une riche carrière en Allemagne et en Europe, une période « strass et paillettes » pour la Mauricienne. « Contrairement aux mannequins mauriciens, les Allemands étaient gentils. Ils m’ont bien encadrée », affirme-t-elle. APPRENTIE SOMMELIÈRE Néanmoins, au début des années 2000, Anique Hillenbrand rentre au pays. Elle retourne, dans la foulée, à l’agence Haseena, et prend également de l’emploi chez un importateur de vin. Elle y est d’abord employée comme responsable des hôtesses, avant de recevoir une promotion. « Je connaissais bien les différents vins. Mon patron m’a alors proposé de suivre des cours pour devenir sommelière. C’est ainsi que de 2002 à 2005, j’ai été apprentie sommelière », raconte-telle. Malheureusement, la santé d’Anique

Hillenbrand jouant au trouble-fête, elle doit quitter son poste. Quelque temps après, elle repart en Allemagne. Mais son pays natal lui manque. C’est ainsi qu’elle refait le voyage en sens inverse quelques années plus tard. Elle est alors mère d’un fils et de deux filles. « Quand je suis revenue, les choses n’étaient guère faciles pour moi. Mon époux était en Allemagne et je devais élever, seule, les enfants », nous confie-t-elle. Elle décide alors de donner une autre orientation à sa carrière de mannequin. Ayant la mode dans la peau, elle se lance dans le coaching. Mauvaise décision, car être derrière la scène ne plaît pas à Anique Hillenbrand. Elle nous raconte ainsi qu’elle s’était un jour rendue à un défilé organisé par l’IVTB : « Je ne cessais de noter les fautes que les mannequins commettaient. Les larmes me sont même venues aux yeux, parce que je me suis dit que je pouvais mieux faire et que j’aurais dû être à leur place. Je me suis dit que maintenant je comprenais mieux Mme de Fontenay (Ndlr : ancien mannequin et présidente du comité Miss France jusqu’en 2010) ». Elle décide alors de tenter à nouveau l’expérience de la scène. Mais après quelque temps, elle doit se faire une raison. Elle se retrouve ainsi obligée de mettre fin à sa carrière de mannequin car ses enfants ont besoin de sa présence.

LA PASSION DU BÉNÉVOLAT C’est ainsi qu’il y a deux mois, Hill Off Events a vu le jour. Le duo de choc a déjà organisé quelques événements. Le plus récent étant dans le cadre de la fête de la musique, au Grand Bay Store. « Le public a bien apprécié l’animation », affirme Anique Hillenbrand. Les directeurs de HillOff Events ont des projets plein la tête. « Nombreux sont ceux qui veulent s’associer à nous. Cependant, nous allons prendre le temps de réfléchir, pour ne pas avoir de mauvaise surprise par la suite », dit notre interlocutrice. En dépit de toutes ses obligations Anique Hillenbrand trouve aussi du temps pour se consacrer aux autres. Depuis quatre ans, elle est la présidente de l’association Les Enfants de Lumière. Consciente du fait que la planète doit être sauvée, elle s’est aussi engagée au sein de l’association United Green, dont elle assume la vice-présidence. « Nous sommes à l’initiative des Floralies, qui en est déjà à sa 3e édition. Nous organisons aussi des activités écologiques dans les écoles », ajoutet-elle. Et si elle déplore le fait que les Mauriciens ne semblent ne pas trop s’intéresser à l’écologie, elle ne compte pas, malgré tout, baisser les bras. Comme Anique Hillenbrand l’a toujours fait durant les 16 années passées dans le monde du mannequinat. Quoi de mieux, alors, de terminer sur les « conseils » d’une pro à ceux qui voudraient suivre ses pas : « Le monde de la mode est un océan. Quand on nage dans un océan de requins, il faut trouver le petit poisson clown », conclut-elle.



GREECE CAUSED DEMAND FOR GOLD TO DIP Greece passing a new austerity plan, eased fears that the Eurozone debt crisis will escalate and tempered demand for gold as a safe haven. The Bullion could also face some headwinds in the short term as it searches for a new catalyst to rally higher. However,

CAPITAL

the long term outlook for gold could remain favorable. After all, growth momentum in the U.S. is slowing and interest rates are likely to remain low for an extended period of time. The longer term investors may emerge to buy on dips in the gold price.

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MARKET

MERCREDI 6 JUILLET 2011

EXCHANGE RATES

Weekly Overview USD

tern during today's Asian trading, one has to wonder if the dollar has made a bottom.

The US holiday celebrations are ending and US debt talks are set to begin between Democrats and Republicans. The two parties are at odds over how to raise the USD 14.3 trillion debt ceiling. Republicans are steadfast in their refusal to raise taxes unless an increase in spending cuts accompanies the raising of the debt ceiling. A temporary solution may be reached with an increase to the debt ceiling but at a smaller amount than previously hoped for and with spending cuts the two parties have previously agreed upon. This will enable Congress to kick the can down the road and address the issue at a later date. Fitch ratings has already pre-committed to cutting the AAA US credit rating should the US miss a payment on its debt given the August 2nd deadline. Last Friday's stronger than expected ISM survey helped to boost risk appetite in the FX market while reducing the appeal for the USD. However, markets are facing headwinds in Greek debt crisis, a quick decline in commodity prices such as corn and wheat, as well as last week's US equity market rally that had significantly lighter volumes. This may make the USD more appealing to traders on a safe-haven bid. With the EUR/USD rally stalling at the top of the recent consolidation pat-

TERM OF THE WEEK

EUR The euro was under pressure at the start of the week, as investors remained extremely nervous over the euro zone debt situation. With the Greek government due to vote on new set of austerity measures, and the deputy Prime Minister Theodor Panglos telling a Spanish newspaper that the vote is “on a knife edge”, the markets remained extremely nervous. The Euro also bounced from its lower levels after French President Sarkozy said that its banks would give Greece 30 years to repay its debts by extending their loans. According to market sources, the Germans are expected to follow. The Euro then held onto its gains with the payout for Greece providing respite from political tensions and clashes with central bankers. Euro finance chiefs meet next week to tackle Greece’s long term lifeline. Worth noting, the German constitutional court will hold a hearing on financial support for Greece tomorrow. Stock markets also respond positively as the USD is weaker across a broad range of currencies.

SALES WEEKLY HIGHLIGHTS CHARGE A FEE charged by a broker or agent for his/her service in facilitating a transaction, such as the buying or selling of securities or real estate. In the case of securities trading, brokers can be split into two broad categories depending on the sales charges they charge. Discount brokers charge relatively low sales charges, but provide no services beyond executing trades. Full service brokers charge higher sales charges, but provide research and investment advisory services, also called commission.

Over the course of 2010, U.S. refinery capacity grew by 0.15 million barrels per day, reaching the highest level since 1982, according to the U.S. Energy Information Administration's (EIA) Refinery Capacity Report. At the same time, however, U.S. refinery utilization remains well below historical highs. In the mid-to-late 1990's, demand for petroleum products grew to the point where U.S. refinery utilization averaged over 95 percent in 1997 and 1998, leading to capacity expansions at existing refineries. Refining capacity utilization remained above the 90 percent level through 2005. However, the U.S. economic downturn during 2008 and the first half of 2009 led to lower petroleum demand, causing the U.S. refinery utilization rate to fall to about 83 percent in 2009. While the refinery utilization rate increased to about 86 percent in 2010, it remains well below the levels seen from 1993 through 2005. As of January 1, 2011, EIA's Refinery Capacity Report showed there were 148 refineries in the United States with an operable capacity totaling 17.7 million barrels per calendar day, 0.15 million barrels per day higher than on January 1, 2010. The increase in capacity is mostly due to the reactivation of PBF Energy Company, LLC's

Country AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN N. ZEALAND SINGAPORE S. AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

Buying Currency AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP USD

182,200 barrel per day Delaware City, Delaware refinery, which was purchased from Valero Energy Corporation in 2010. As of January 1, 2011, this refinery was idle, but the capacity was considered operable. Of the 148 U.S. refineries, 137 were operating and 11 were idle as of January 1, 2011. The idle category includes capacity that is out of operation for an extended time, but is potentially capable of returning to operation within several months. Specifically, a refinery is considered idle if the atmospheric crude oil distillation unit (ACDU) is not in operation and not under active repair, but capable of being placed in operation within 30 days; or the ACDU is not in operation, but under active repair that can be completed within 90 days.

Denomination

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

3.41

16.5

5880

8.51

22

14295

500

17.03

27

28425

1000

34.05

32.69

56520

MARKET ACTIVITY TUESDAY, JULY 5 2011 Market Capitalization

This report has been prepared by Nishal Babooram of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)

Rs 190,636,140,036.40

Total Volume Traded

570,320

Total Value Traded

Rs 28,844,079.00

TOP 5 Symbol

Open

Latest

% Change

ASL

123.00

130.00

5.69

OMNICANE LTD

72.00

74.00

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CAUDAN

1.95

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37.00

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Symbol

Open

Latest

% Change

UNITED DOCKS LTD

114.00

110.00

-3.51

6.85

6.75

-1.46

63.00

62.50

-0.79

9.55

9.50

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97.00

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-0.52

GAMMA CIVIC NIT

BOTTOM 5

SUN RESORTS POLICY

Natural gas prices were little changed and with a slight downside tendency and choppy low volume trading with the absence of U.S. markets for Independence Day. The volatility remains evident on gas with the expectations for weather in the coming days and forecasts for warmer temperatures that might debt demand. The inventory data will be the main focus for the week alongside the weather forecasts.

Selling Notes TT/DD/Notes 28.9128 30.9246 27.9946 30.1095 39.3247 41.6921 32.7872 35.7066 22.2573 23.9066 22.0024 23.5742 3.9513 4.3239 31.9201 33.9439 43.7349 46.2011 27.3421 28.7941

DD 29.2231 28.4112 39.5909 33.6168 22.6377 22.2965 4.0374 32.1535 43.9035 27.4116

250

MLC CO LTD

NATURAL GAS

TT 29.4287 28.6249 39.8283 33.9508 22.7883 22.4165 4.0809 32.3561 1 44.1119 1 27.5005

GOLD COINS TUESDAY, 5 JULY 2011 100

COMMODITIES OIL REFINERY IN THE U.S. – AN UPDATE

BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, 5 JULY 2011

SBM MOST ACTIVE Symbol MDIT MCB CAUDAN POLICY NMH

Volume 284,400 97,574 50,215 32,800 28,530

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.


LA RESPONSABILITE SOCIÉTALE DES ENTREPRISES

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GROS PLAN MERCREDI 6 JUILLET 2011

Le Pacte Mondial des Nations unies, lancé par le secrétaire général des Nations unies en 2000, considère que la responsabilité sociale (RSE) consiste pour les entreprises à « adopter, soutenir et appliquer dans leur sphère

d’influence un ensemble de valeurs fondamentales, dans les domaines des droits de l’homme, des normes de travail et de l’environnement, et de lutte contre la corruption. » La Commission européenne a adopté une déf-

inition de la RSE qui fait appel à « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes ».

GAMMA CIVIC

Investir, s’engager et protéger La Fondation Gamma s’engage pour la protection de l’enfance. Sa politique de responsabilité sociale, qu’elle a baptisée ‘Give dreams a chance’, en fait foi. En encourageant, financièrement et moralement, les organisations non gouvernementales spécialisées dans l’enfance, elle dit investir dans les générations futures | CÉCILE ANTONIO PHOTOS : MANOJ NAWOOR

AVENIR. Les enfants sont l’unique ressource sur laquelle le pays pourra miser pour son développement futur


LE LIVRE VERT DE LA RESPONSABILITÉ SOCIALE La crise économique et financière a mis les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) au cœur des débats. La Commission européenne a lancé début avril une consultation publique, sous la forme d’un Livre Vert, sur les moyens d'améliorer

C’EST À la Fondation pour l’Enfance, à Terre de Paix, Albion, le dernier jour du mois de juin, qu’a eu lieu le démarrage de la deuxième édition de ‘Give Dreams a Chance’. Plusieurs organisations non gouvernementales oeuvrant pour la protection et le développement de l’enfance ont vu, ce jour-là, leur mission encouragée par la Fondation Gamma. « Nous sommes très concernés par les fléaux de notre société, plus particulièrement ceux qui touchent nos enfants. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, cette année, nous avons choisi le thème ‘Investir, Protéger et S’engager’ », déclare Marie Claire Chong, responsable de la Fondation Gamma. « L’investissement dans nos enfants est un investissement sûr, car il rapporte des dividendes à chaque citoyen et à la société en général. Investir dans nos enfants, c’est investir dans l’unique ressource de notre pays. Comme tout actionnaire intelligent, il faut savoir protéger nos investissements. Dans le monde, et à Maurice comme nous le montre l’actualité de ces dernières années, il y a des millions d’enfants qui souffrent chaque jour des affres de

la gouvernance des entreprises européennes et le rôle joué par les actionnaires. Selon Michel Barnier, membre de la Commission chargée du marché intérieur et des services, « dans le contexte économique actuel, nous avons plus que jamais besoin d'entreprises

bien gérées, c'est-à-dire responsables et durables. » Selon le Livre Vert, « il semble opportun de s’interroger sur la possibilité d’encourager un plus grand nombre d’actionnaires à s’intéresser à l’obtention de résultats sur la durée et aux performances de long terme. »

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GROS PLAN MERCREDI 6 JUILLET 2011

POUR QU’ELLES POURSUIVENT LEURS OEUVRES L’encouragement financier accordé par la Fondation Gamma aux oganisations non gouvernementales pour la période 2011-2012 s’établit comme suit :

❚ Association pour le bienêtre des aveugles de l’île Maurice – (ABAIM) : Rs 300 000 SOUTIEN. La firme Gamma a remis un chèque de Rs 452 500 à la Fondation pour l’enfance, Terre de Paix

la pauvreté, de la violence, de l’exploitation. C’est pourquoi, il faut à tout prix protéger nos enfants. » EN FAVEUR DES ENFANTS Ce constat établi, Marie Claire Chong a aussi tenu à exhorter les Mauriciens à s’engager, car «la protection de nos enfants ne peut se faire sans l’engagement de tout le monde. Il est temps que l’on cesse de sous-traiter et que l’on assume individuellement et collectivement ses respons-

abilités en s’engageant en faveur de nos enfants, en donnant un coup de main aux organisations spécialisées en matière de protection et de développement de l’enfance.» Les animateurs de la Fondation Gamma sont également d’avis qu’il faut oeuvrer pour un environnement plus protecteur au sein des familles et des communautés, afin d’assurer la sécurité des enfants en offrant des services sociaux, de santé ou éducatifs de base. Les inter-

venants à la cérémonie de jeudi dernier ont unanimement reconnu le travail, souvent discret, mais combien salutaire, des travailleurs sociaux, qui tombent souvent, hélas, dans l’oubli. Les organisations non gouvernementales qui militent, chacune dans son domaine, pour construire un monde meilleur, ont aussi reçu les appréciations et les encouragements de la fondation Gamma.

TÉMOIGNAGE

En plein dans la pâte humaine Terre de Paix accueille également des stagiaires venus des pays de la région, voire d’Europe. Rencontre avec Stéphane Boutelet, stagiaire venu de France IL NOUS vient de La Rochelle, région située dans sud-ouest de la France. Il fait des études de commerce dans une école supérieure de commerce qui impose un stage dans un pays où l’anglais est la langue officielle. Maurice, il connaît bien pour y être venu à plusieurs reprises. Comme touriste. Il a voulu, dit-il, « continuer le rêve en travaillant, une façon de joindre l’utile à l’agréable ». Mais aussi une occasion de confronter les images idylliques des hôtels avec les réalités profondes du pays. Il ne pouvait trouver meilleur la-boratoire que Terre de Paix. Pour ses débuts en stage, il est placé en observation pendant deux semaines en faisant les mêmes activités que les enfants. Ce qui lui permet d’avoir une idée de la mission et du fonctionnement de l’association. Ces deux semaines passées, il commence à proposer des projets aux responsables en travaillant avec des animateurs. Mais la partie ne s’annonce guère facile pour le jeune universitaire. Comment gérer les bagarres entre enfants du centre, quoi faire devant leurs

crises de larmes ? On n’apprend pas ça à l’université. Inutile de parler, ensuite, des difficultés de communication. Même si les choses, dit-il, vont beaucoup mieux maintenant, après quelques semaines. EXPÉRIENCE ENRICHISSANTE « Une expérience enrichissante, confie Stéphane Boutelet, cela apprend à être patient, à s’ouvrir aux autres, à devélopper des capacités de compréhension de réalités qu’on ne soupçonnait pas, on apprend à s’adapter. » Content aussi de pouvoir apporter une aide, si petite et temporaire soit-elle, à une association qui oeuvre pour le bien-être des enfants. Il se dit surtout impressionné par les projets conçus par Terre de Paix. Il trouve, par exemple, très intéressant le projet d’une ‘boarding school’, c’est-à-dire un système où les enfants restent sur place après les cours pour un meilleur suivi, tant académique qu’au niveau du développement personnel. C’est justement à son épanouissement personnel que l’expérience Terre de Paix apporte un plus.

STAGE. Stéphane Boutelet est étudiant dans une école supérieure de commerce à La Rochelle

❚ Association Anou Grandi : Rs 200 000 ❚ Friends in Hope : Rs 300 000 ❚ Diabetes Foundation Mauritius : Rs 100 000 ❚ Soroptimist International – Port-Louis : Rs 300 000 ❚ Fondation pour l’Enfance, Terre de Paix : Rs 452 500 ❚ Mouvement pour l’Autosuffisance Alimentaire : Rs 300 000

UNE RÉFÉRENCE Nous sommes chaudement accueillis par le directeur de Terre de paix, Alain Muneean, qui, accompagné de Patricia Yue, nous fait une visite guidée du Centre d’éveil et de développement (CED). Unique en son genre à Maurice, le CED fait la fierté de la région de Camp Créole, à Albion. Son architecture, en forme de carambole, est inspirée du modèle scandinave, qui est une référence en matière de ‘kindergarten’. Financé en partie par la Commission de l’Union européenne sous légide du Decentralised Cooperation Programme (DCP) et des dons d’institutions privés, dont la société Gamma Civic, le CED est un projet intégré en faveur de l’épanouissement des enfants. Sur un autre plan, puisqu’il s’agit surtout de générations à venir, comment ne pas s’émerveiller devant l’engagement pratique du centre en ligne avec le projet Maurice Ile Durable ? Le CED a, en fait, dépassé le temps des discours en matière de récupération de l’eau de pluie pour l’arrosage, de compostage, et de l’utilisation de l’énergie solaire. Une visite des lieux par les membres des ateliers MID s’impose tout simplement. Le jardin d’enfants, quant à lui, est beaucoup plus qu’un espace de jeux. Hormis les traditionnels manèges, toboggans et balançoires, on y trouve aussi un poulailler et un potager où les enfants apprennent la valeur de certains produits alimentaires. Le Centre d’éveil et de développement accueille plus d’une centaine d’enfants venus de familles en situation difficile de la région de l’Ouest.


LES ARCHIVES « SECRÈTES » DU MGI

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GROS PLAN MERCREDI 6 JUILLET 2011

Alors que la polémique enfle sur le refus du Mahatma Gandhi Institute (MGI) d’autoriser l’accès à ses archives, plusieurs académiciens sont montés au créneau, dont l’historien Jocelyn Chan Low, qui a déploré « la

mauvaise foi » de l’institution de Moka. Dans une déclaration diffusée sur Radio Plus vendredi dernier, l’historien et chargé de cours à l’Université de Maurice dit ne pas comprendre comment le MGI peut refuser l’accès à

des documents qui sont pourtant la propriété de l’État. Pour lui, la démarche du MGI s’apparente à « cacher la vérité » ; une vérité qui, selon certains, pourrait bien changer la physionomie de la société mauricienne.

« L’ÎLE MAURICE ET LE MARKET SOCIALISM »

L’UTOPIE SELON CHRISTIAN NÉMORIN Avec « À quand la démocratie ? » en sous-titre, le nouvel ouvrage de Christian Némorin, « L’île Maurice et le Market Socialism » a de quoi interpeller. Produit par amour sincère du pays, comme l’auteur le souligne lui-même, l’ouvrage offre plusieurs pistes de réflexion en proposant un nouveau mode de fonctionnement loin du consumérisme qui caractérise notre société depuis quelque temps | ROY NEERAYE UN REFUS de la valeur ajoutée et de l’esprit bourgeois. Voilà ce qui a amené Christian Némorin à produire « L’île Maurice et le Market Socialism ». L’ouvrage, tiré à 500 exemplaires, est présenté par son auteur comme un essai politico-sociophilosophique, avec accent sur le dernier terme. « Si nous sombrons dans le consumérisme, nous devenons, petit à petit, conservateurs. Or, j’estime qu’il faut garder l’esprit révolutionnaire. Révolutionnaire dans le sens critique, dans le sens de questionnement », dit-il. Bref, révolutionnaire sur un plan purement intellectuel, en invitant le lecteur non pas à descendre dans la rue pour telle ou telle cause mais à développer sa propre réflexion. Une manière de sortir les Mauriciens du système dans lequel ils ont été moulés. UNE « MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE » Pour Christian Némorin, qui en est à son cinquième ouvrage, il faut des contradictions pour pouvoir s’éduquer et s’instruire. « Sans contradiction, on suit tous une seule ligne. Or, pour que quelqu’un puisse se construire, il lui faut des alternatives. Et c’est, entre autres, le dessein de cet ouvrage », dit-il. Une démarche que l’auteur a entrepris en tant que « simple Mauricien qui livre

Utopiste, alors, Christian Némorin ? Lui se définit plutôt comme jaurésien, dans le sens du désintéressement de tout ce qui est matériel. S’il propose une utopie dans son ouvrage, c’est beaucoup plus pour engager les autres à la réflexion et non pour imposer une idée sur le lecteur

ses réflexions ». Christian Némorin souhaite d’ailleurs que d’autres auteurs viennent de l’avant avec leurs idées et leurs réflexions, tout en prêtant flanc à la critique. Reconnaissant que son ouvrage lui vaudra moult critiques, pas toujours constructives, l’auteur dira qu’il n’était pas dans ses intentions, en produisant cet ouvrage, de se faire encenser. Il s’agit seulement de proposer un autre mode de fonctionnement, d’autant que, dit-il, la République de Maurice, dans le principe, n’en est pas encore une et il faudrait que les Mauriciens se chargent de faire du pays une vraie république. À ce propos, l’auteur estime que Maurice demeure encore une « monarchie constitutionnelle », avec un semblant de démocratie. Christian Némorin, qui se dit citoyen avec un grand ‘C’, trouve, par exemple, que les services publics se placent trop souvent au-dessus du peuple. Alors que, dans sa définition, une république appelle à la participation citoyenne et instaure un système où tout ce qui est du domaine public reste public. « Tel n’est hélas pas le cas dans notre pays », constate-t-il. À ceux qui qualifierait sa démarche, qu’il juge « citoyenne », de tentative politicienne, l’auteur de « L’île Maurice et le Market Socialism » répond par la néga-

tive. Pour lui, la politique est unilatérale, comme il le rappelle d’ailleurs dans son ouvrage, déjà disponible en librairie. D’ailleurs, Christian Némorin précise sa démarche en stipulant qu’il est de ceux qui placent au-dessus de tout la connaissance et le savoir, suivis de l’art, sans aucun motif politique quelconque, si ce n’est amener les gens à comprendre l’existence d’une autre conscience, d’un autre fonctionnement. Utopiste, alors, Christian Némorin ? Lui se définit plutôt comme jaurésien, dans le sens du désintéressement de tout ce qui est matériel. S’il propose une utopie dans son ouvrage, c’est beaucoup plus pour engager les autres à la réflexion et non pour imposer une idée sur le lecteur. « L’île Maurice et le Market Capitalism » se révèle aussi, à la lecture, comme un relevé de ces petites choses qui caractérisent la vie publique du pays, mais sur lesquelles on s’arrête rarement. La démarche citoyenne de l’auteur mérite donc d’être saluée, en espérant que les Mauriciens feront aussi preuve de leur amour pour le pays en engageant la réflexion pour une autre île Maurice, qu’elle soit utopique au sens large ou non.

CCEF : 50 ans au service de la culture française LE CENTRE Culturel d’Expression Française (CCEF), à Curepipe, célèbre cette année ses 50 ans d’existence. Les responsables de cette institution, qui a pour mission principale la promotion de la langue et de la culture françaises, ont rencontré la presse la semaine dernière pour présenter le calendrier d’activités dans le cadre de ce jubilé d’or. Au menu, concours de poésie et de photographie numérique, ainsi que de la musique, pour tous les goûts. La série d’activités démarrera le samedi 23 juillet prochain. En premier lieu se tiendra un concours « rallye photo numérique », prévu ce jour-là de 9h à 17h. Les inscriptions à ce concours, ouvert aux habitants de la région curepipienne, sont déjà ouvertes. Le concours accueillera un maximum de 25 équipes de deux personnes. L’équipe vainqueur recevra un prix d’une valeur de Rs 10 000. La deuxième activité sera un concours de poésie ouvert aux collégiens et aux

adultes. Les inscriptions doivent se faire au plus tard le samedi 23 juillet, au CCEF, à Curepipe. La finale de ce concours, qui mettra l’accent sur les poètes mauriciens, se tiendra le samedi 6 août. Le gagnant recevra un prix de Rs 5 000. Viendra ensuite un quiz interscolaire ouvert aux collégiens venant des différentes institutions de Curepipe. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 septembre. L’équipe victorieuse se verra remettre un prix de Rs 5 000. EN AVANT LA MUSIQUE À partir de fin septembre, ce sera place à la musique, avec un concert, le vendredi 30 du même mois, qui retracera les différentes périodes de la musique, allant du baroque à la musique contemporaine. Le samedi 8 octobre, c’est la variété française qui sera à l’honneur avec une rétrospective de 50 ans de chansons françaises. Cette activité est prévue à la salle de spectacle du Collège St-Joseph.

Pour les amoureux du jazz, le vendredi 14 octobre est prévu un concert au cours duquel un groupe de musiciens interpréteront le folklore mauricien à travers des morceaux de jazz. Une fusion pour le moins surprenante mais qui saura ravir les mélomanes. Ces activités viennent souligner l’engagement du CCEF de vulgariser la culture française dans le pays. Le centre accueille déjà de nombreux élèves, du primaire et du secondaire, qui viennent y parfaire leurs connaissances de la langue française et apprendre des méthodes de dessin et la musique à travers différentes classes ou ateliers. Le CCEF dispose de plusieurs enseignants qui assurent des cours de français en vue des différents concours primaires et secondaires organisés par l’Alliance française. Le centre accueille des élèves venant de différentes institutions du pays. Les cours de musique sont, eux, adressés autant aux jeunes qu’aux moins jeunes.

La série d’activités démarrera le samedi 23 juillet prochain. En premier lieu se tiendra un concours « rallye photo numérique », prévu ce jour-là de 9h à 17h. Les inscriptions à ce concours, ouvert aux habitants de la région curepipienne, sont déjà ouvertes. Le concours accueillera un maximum de 25 équipes de deux personnes. L’équipe vainqueur recevra un prix d’une valeur de Rs 10 000


ÉOLIEN OFFSHORE : EDF S’ALLIE AU DANOIS DONG ENERGY EDF Energies Nouvelles a annoncé lundi avoir signé un partenariat exclusif avec le groupe danois DONG Energy, spécialisé dans l’éolien offshore, pour répondre au futur appel d’offres français de 10 milliards d’euros por-

tant sur la construction de 1 200 éoliennes en mer. Cet appel d’offres porte sur 3 000 mégawatts d’éoliennes en mer, pour une production annuelle d’électricité représentant près de 2% de la consommation nationale

CAPITAL

française. DONG Energy est le groupe qui a construit le plus grand nombre de parcs éoliens en mer au monde, avec 12 parcs produisant 1 000 mégawatts (MW) d’électricité et 1 300 autres MW en construction.

Edition 33

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GLOBE

MERCREDI 6 JUILLET 2011

GRÈCE

LA SOUVERAINETÉ MISE À MAL APRÈS LE déblocage d’une nouvelle tranche d’aide internationale de 12 milliards d’euros pour la Grèce au cours du weekend, Jean-Claude Juncker a prédit que le pays sera confronté à de sévères limitations de sa souveraineté, comparant la situation d’Athènes à celle de l’Allemagne de l’Est après la réunification. Dans un entretien publié dimanche dans le magazine allemand Focus, M. Juncker explique que « la souveraineté de la Grèce sera énormément restreinte » en raison de « la vague de privatisations à venir » d’un montant de 50 milliards d’euros. « Il serait inacceptable d’insulter les Grecs mais il faut les aider. Ils ont dit qu’ils étaient disposés à accepter le savoir-faire de la zone euro », a observé JeanClaude Juncker.

Pour le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, la Grèce devra se résoudre à perdre une grande partie de sa souveraineté

PRIVATISATIONS. Jean-Claude juncker prévoit un renouveau pour l’économie grecque

PRIVATISATIONS Dans le cadre des mesures d’aide financière de la part de l’UE et du FMI, le Parlement grec a notamment voté la création d’une agence de privatisation. Cette agence, pilotée par des experts européens, sera fondée, selon les dires de M. Juncker, « sur le modèle de la ‘Treuhand’ allemande », cet organisme qui avait vendu 14 000 firmes est-allemandes de 1990 à

1994. Des privatisations qui doivent commencer « immédiatement », selon le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schauble. La Treuhand était censée revendre les actifs publics en faisant un bénéfice mais elle a clôturé ses comptes sur un énorme déficit de 270 milliards de marks (172 milliards de dollars ou 118,4 milliards d’euros).

Quatre millions d’Allemands étaient salariés des entreprises passées dans le giron de la Treuhand en 1990. Seulement 1,5 million d’emplois demeuraient lorsque l’agence ferma en 1994. ‘ROLLOVER’ Dans les colonnes de Focus, Jean-Claude Juncker souligne néanmoins que la Grèce est pour une bonne part respon-

sable de sa crise. « De 1999 à 2010, les salaires ont augmenté de 106,6 % alors même que l’économie ne se développait pas au même rythme. La politique des revenus était totalement hors de contrôle et ne reposait en rien sur [les gains de] productivité ». Désormais, l’Eurogroupe envisage un second plan d’aide à la Grèce, dont les grandes lignes ont été discutées samedi. Le

secteur financier, par la voix de l’Institut de la Finance internationale (IIF), a fait savoir qu’il était prêt à s’engager dans un effort « volontaire, coopératif, transparent et large » pour soutenir la Grèce, via un « rollover » de la dette grecque. M. Juncker s’est dit convaincu que les mesures prises pour aider la Grèce « résoudrait la question grecque ». SOURCE : INTERNET

Terres rares : des trésors au fond de l’océan Certaines zones de l’océan Pacifique sont très riches en « terres rares » et pourraient constituer un gisement inespéré de ces métaux nécessaires à la fabrication de nombreux produits de haute technologie, révèle une étude publiée dimanche VOITURES ÉLECTRIQUES, éoliennes, écrans plats, disques durs d’ordinateurs ou lecteurs MP3... Tous ces objets devenus indispensables ont besoin de ces « terres rares » et des 17 métaux qu’elles contiennent, en particulier l’yttrium. A l’heure actuelle, 97 % de la production de « terres rares » provient de Chine, un pays qui ne dispose que d’environ un tiers des ressources mondiales et où l’extraction de ces minéraux provoque de gros dégâts sur l’environnement et les populations. Paradoxalement, le sol n’est pourtant pas la seule ressource en « terres rares », loin de là. Les sédiments des fonds marins renferment eux aussi ces minéraux, mais faute de connaître avec précision leur localisation, ils ne sont pour l’instant pas considérés comme une

source potentielle de « terres rares ». Partant de ce constat, une équipe de géologues japonais a prélevé et analysé plus de 2 000 échantillons de sédiments marins dans une grande partie de l’océan Pacifique. GISEMENT CONSIDÉRABLE Et les résultats de leurs recherches, publiés dimanche dans la revue britannique Nature Geoscience, démontrent que les fonds sous-marins sont un gisement considérable de « terres rares » et d’yttrium, présents en forte concentration dans certains sites (est du Pacifique nord et centre du Pacifique sud). « Nous estimons qu’une zone d’un kilomètre carré entourant l’un des sites de prélèvement pourrait satisfaire à elle seule un cinquième de la consommation annuelle

mondiale de ces éléments », écrivent-ils. Mieux encore, les expériences menées par les chercheurs japonais montrent que ces « terres rares » contenues dans les boues sous-marines peuvent être facilement extraites à l’aide d’un bain acide. « La boue est simplement rincée avec des acides dilués (acide sulfurique ou acide chlorhydrique) pendant une à trois heures à température ambiante », explique à l’AFP Yasuhiro Kato, de l’Université de Tokyo. AUCUN DANGER POUR L’ENVIRONNEMENT Selon lui, une telle technique ne présenterait pas de danger pour l’environnement « car les acides dilués utilisés dans ce lessivage ne sont pas rejetés dans l’océan ». Reste à savoir si l’exploitation de gise-

ments situés à très grande profondeur, essentiellement entre 4 000 et 5 000 mètres, sera possible technologiquement et rentable économiquement. « C’est une question difficile pour moi car je ne suis pas ingénieur, juste géologue. Mais voici environ trente ans, une compagnie minière allemande a réussi à récupérer des sédiments marins du fond de la Mer Rouge. Alors, je crois vraiment que notre boue des grands fonds peut être utilisée comme source de ces minéraux rares », répond M. Kato. « Je ne pense pas qu’une compagnie minière se soit intéressée à nos travaux jusqu’à présent. Car personne ne connaissait la présence de cette boue riche en terres rares que nous avons découverte », conclutil. SOURCE : INTERNET



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