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TUNING : ÇA C’EST DE LA CAISSE !

La voiture n’intéresse plus vraiment les jeunes. Pas s’ils ne peuvent la refaçonner à leur image. La tendance, à Maurice comme ailleurs, est au ‘tuning’ EDITION 31 – MERCREDI 22 JUIN 2011

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Votre hebdomadaire à Rs 15

LE ZIMBABWE POURSUIVI À MAURICE

SINGAPOUR, CHAMPION DU TOURISME MONDIAL

« IL Y A UN MANQUE DE TRANSPARENCE »

Le Zimbabwe est au centre d’un conflit à Maurice concernant une transaction avec la société Indienne Essar, opérant dans l’offshore

Singapour n’offre pas les mêmes attraits que les pays voisins. Mais la cité-Etat a su exploiter le tourisme médical, d’affaires et culturel

Krish Ponnusamy, ancien haut fonctionnaire, explique les failles du système parapublic et parle du problème d'ingérence ministérielle

PROFESSEUR ROLAND LAMUSSE

« Les belles années du sucre sont derrière nous »

Alors que tous s’interrogent sur le devenir du secteur sucre, avec souvent une bonne dose de pessimisme, le Professeur Roland Lamusse, économiste, dresse un bilan de cette industrie dans l’interview qu’il nous a accordée en début de semaine. Il revient sur ce qu’il appelle « le crépuscule de l’industrie sucrière » A la recherche de la féminité | Power to the people or to the rulers? | Blue Safari : en totale immersion…


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THE NATURAL RESEARCH GROUP ON WATER SET UP

CAPITAL

A National Research Group on Water was officially set up on Mondau during a workshop on a coordinated research perspective on water resources in Mauritius. The national research group on water will operate under the aegis of the Mauritius Research

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MARKET

MERCREDI 22 JUIN 2011

Council (MRC). The launching of the group is part of the projects initiated by the Ministry of Tertiary Education, Science, Research and Technology to encourage the research community in Mauritius to bring their contribution in addressing issues of na-

tional concern such as water management, transportation, food and health, energy and human resources. The research group on water is to act as a vehicle for inputs from the research community regarding, among others, the water shortage issues.

ISLAND PREMIER TRADERS FX LTD

EXCHANGE RATES - A WEEKLY OVERVIEW USD: The negative U.S. job data on Friday 03 June led to further USD weakness and a growing concern about the U.S. economy causing market analysts to predict that rates may remain lower for longer than anticipated. Further weakness was on the cards after the Fed Chairman Bernanke stipulated that record monetary stimulus would still be needed to boost a “frustratingly slow” U.S. recovery. At the same time, New York Fed President William Dudley said the recent rebound remains “distinctly subpar.” Comments from a Chinese official during the past week about the risks of exces-

sive USD holdings and expectations that the USD will weaken versus major currencies brought further downward momentum to the greenback. EUR: Comments from German Chancellor Merkel indicate that the euro region will “emerge strengthened” from the current crisis when meeting President Obama in Washington underpinned the currency. The euro also managed to shrug off comments from EU official Juncker that the euro is overvalued as the ACB reserve management buying continues unabated. However, although the ECB hinted a July

rate rise on inflation concerns, the Greek nightmare has returned to spook markets. President Trichet rejected any direct participation in a second bail-out for Greece, escalating a clash with governments as they rush to craft a solution involving investors. Should Greece default, ratings agencies hinted that further downgrades for Greece as well as Ireland and Portugal would be more than likely. Further Euro losses took place as the week closed. Greek debt issues and weaker U.S. job growth saw the USD strengthen and stocks fall as global risk was reduced.

BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, 21 JUNE 2011 Country AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN N. ZEALAND SINGAPORE S. AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

Buying Currency AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

TT 29.1381 28.1946 39.5049 34.4255 22.3426 22.3271 4.0526 32.6701 44.6676 27.5566

Selling Notes TT/DD/Notes 28.5987 30.6311 27.6474 29.6596 38.9893 41.4128 33.2327 36.1998 21.8187 23.4409 21.8978 23.4804 3.9187 4.2942 32.2098 34.2727 44.2636 46.8294 27.395 28.8847

DD 28.9193 27.9738 39.2713 34.0774 22.1944 22.1984 4.0062 32.4569 44.4575 27.4676

GOLD COINS TUESDAY, 21 JUNE 2011 Denomination

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

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MARKET ACTIVITY TUESDAY, JUNE 21 2011 Market Capitalization

Rs 188,740,680,207.90

Total Volume Traded

297,162

Total Value Traded

Rs 23,035,080.50

TOP 5 Symbol

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INNODIS LTD

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MCB NAIADE RESORTS

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226.00

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H. FRERES

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OMNICANE LIMITED

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MDIT

78,800

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GEORGES QUITTE ST GEORGES Georges Alexandre, journaliste de carrière du groupe Le Mauricien Limitée a soumis sa démission pour rejoindre les rangs du gouvernement, en tant que conseiller du ministère de l'Agro Industrie. Il est

D

ans le cadre de la Fête internationale de la musique, célébrée hier, il serait sans doute bon de rappeler qu’il y a un peu plus d’une année, l’idée de créer un orchestre philarmonique national enchanta le gouvernement. Si tant que le Premier ministre lui-même devait faire une déclaration publique à ce sujet. Enfin un peu de considération pour nos amis artistes et les mélomanes avertis. Une attention, tant attendue, côté culture. Une lueur d’espoir. La nouvelle était une telle bouffée d’air frais qu’on ne pouvait s’empêcher de fredonner, avec joie et bonheur, « Ooh la la la, c’est magnifique ». Un orchestre philarmonique serait non seulement avantageux à la communauté des musiciens professionnels de l’île mais donnerait certainement une posture des plus importantes au pays, par rapport à la région, sur le plan culturel. Un bel orchestre, avec de l’élégance et de l’allure, de beaux musiciens, en blanc en noir, talentueux, passion-

| Billet de MORDICUS |

L

le quatrième journaliste à quitter la rédaction de la rue St Georges pour la période 2010-2011, avec l'arrivée au pouvoir de l'alliance Ptr-MSMPMSD. Indurjeet Leelachand est conseiller de Maya Hanoomanjee,

Sadanand Chooneea attaché de presse de Pravind Jugnauth et finalement Ajay Daby a lui pris place aux côtés de Leela Devi Dookun-Luchoomun, ministre de la Sécurité sociale.

Pisser dans un violon nés et classieux, pouvant faire voyager l’auditoire de Vienne à Sao Paulo, du 15ème siècle au jour présent, ce serait, pour sûr, magnifique. Après cette annonce, on pouvait certainement se permettre de rêver. Mais il serait quand même bon de savoir si nous devrons nous contenter de ce monde onirique. L’intention est louable mais on peut toutefois s’intérroger si le ministère de la Culture a pris les paroles du Premier ministre au sérieux ou si les préposés du ministère en question sont à l’aise avec le projet. Outre les défilés et les festivités à l’allure d’imitations de carnaval tenus annuellement le 21 juin, on se demande bien si une idée de la dimension de la création d’un orchestre philarmonique – parmi tant d’autres – a déjà traversé la pensée des différents ministres qui se sont vu attribuer le fauteuil de la Culture. Un spectacle, Messieurs, ne se limite pas qu’à une introduction en hindi pour prendre fin sur du séga

tation Moody’s a déjà mis en garde quant à une éventuelle dégradation de la note de dette de l’Italie. Avec un tableau économique mondial sombre, la baisse des investissements étrangers directs devrait interpeller le ministère des Finances et le ‘Board of Investment’. Le pays semble marquer le pas depuis quelques mois après avoir pendant quelques années bénéficié d’un apport non négligeable des flux de capitaux étrangers. Aussi, la conférence internationale sur l’investissement organisée la semaine dernière et qui a vu une très forte participation, tant locale qu’étrangère, est venue à point nommé. Il y avait un réel effort à faire de ce côté. Il est évident qu’après la récession de 2008, les investisseurs étrangers aussi bien que les banques ont revu leurs priorités et le marché de l’immobilier, qui avait dopé notre croissance économique, est devenu du jour au lendemain un secteur pestiféré tant

(désormais en ‘playback’ dans bien des cas). Nous pouvons sans doute poser la question à Mahen Gowressoo ou même à Mukeshwar Choonee, tant qu’on y est. Cette interrogation est légitime lorsque nous faisons un bilan de ceux qui ont été nommés comme conseillers auprès du ministère en question. Le passage de l’entraîneur de football Ashok Chundunsing, sous le règne de Mahen Gowressoo, ne pouvait qu’être la pire insulte infligée à nos amis artistes et au patrimoine culturel mauricien. Sans douter du niveau culturel d’Ashok Chundunsing, l’on est en droit de penser qu’il est de loin plus confortable à proximité d’un terrain de foot qu’avec le dossier de l’orchestre philarmonique sur les bras. Son successeur est actuellement la chanteuse Linzy Bacbotte. Superbe voix, certes. Mais de là à prendre la responsabilité de conseiller du ministre de la Culture, ça sonne faux. Surtout quand nous sommes conscients qu’il y a mieux

les institutions financières la fuient. C’est ainsi que Maurice devrait commencer à réfléchir à une stratégie d’investissements post-IRS et ERS. Le ‘seafood hub’ et le ‘medical hub’ sont aussi dépassés. Le BOI a déjà mis en place un ‘cluster’ pour s’occuper des investissements dans le secteur de l’énergie renouvelable et des ‘life sciences’. Il faut trouver d’autres créneaux. Nos osons espérer qu’il y aura un suivi au niveau du BOI pour proposer des secteurs novateurs et porteurs susceptibles de séduire les investisseurs étrangers. Le succès de la conférence organisée par le BOI contribuera aussi à donner confiance à son directeur général, Prakash Maunthrooa, qui, pendant longtemps, a dû lutter contre les préjugés que le secteur privé mauricien nourrissait contre sa personne. Quelques semaines après la nomination de Maunthrooa, des gros bonnets du secteur privé avaient émis des doutes

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ACTA PUBLICA MERCREDI 22 JUIN 2011

éditorial de RUDY VEERAMUNDAR

Le danger grec

a crise économique en Grèce et une éventuelle faillite de ce pays devraient être sources d’inquiétude, non seulement pour les pays faisant partie de l’Eurogroupe, mais aussi pour l’économie mondiale à peine remise de la crise de 2008. L’heure est grave pour l’euro mais aussi pour l’économie mondiale. Certains économistes encouragent déjà la Grèce à déclarer faillite, et ensuite à abandonner la monnaie unique européenne et retourner à sa devise pré-euro. Même si notre pays n’est pas directement concerné par cette nouvelle crise, elle pourrait être amenée à en subir les contrecoups, d’autant plus que les économistes craignent de plus en plus les risques de contagion de la crise grecque à d’autres pays comme l’Irlande, le Portugal, l’Espagne aussi bien que la Belgique et l’Italie, étant donné leur lourd endettement. L’agence de no-

CAPITAL

quant aux compétences de l’ancien directeur de la Mauritius Ports Authority, eu égard à la performance du ‘sithanéniste’ Raju Juddoo à ce même poste. Mais le moteur du BOI reste son président Maurice Lam. Sa compétence, couplée à son expérience acquise à Singapour, sont définitivement d’un apport considérable à cette institution. Le gouvernement doit s’estimer heureux de l’avoir à la tête du BOI. Une compétence dont, nous osons l’espérer, aucun gouvernement ne voudra se passer dans le cadre d’un quelconque politique de ‘lev paké allé’. PS. Nous nous réjouissons que le ministre Jeetah ait constitué lundi une cellule au sein de son ministère et du ‘Mauritius Research Council’ pour des recherches sur le stockage et la distribution d’eau à Maurice. L’idée avait été émise dans notre chronique de la semaine dernière. Comme quoi, l’espoir est toujours permis.

sur le banc de touche. L’exemple ne serait autre que l’ancien maestro du prestigieux orchestre de la police, Paul Domingue. Brillant, cultivé, rigoureux, qualifié mais sans doute hors du circuit politique ou de celui des colleurs d’affiches. L’orchestre philarmonique aurait certainement plus de chance de voir le jour avec Monsieur Domingue comme l’un des conseillers du ministre. Comme l’a expliqué le ministre des Affaires étrangères, Arvin Boolell, Maurice n’a pas de ressources mais du talent et celui-ci est un élément ô combien important, avec un marché pour le ‘soft power’ sur lequel comptent capitaliser les pays africains. Mais il faudrait d’abord mettre les violons entre des bonnes mains pour qu’ils puissent être accordés et faire plaisir à l’oreille. Autrement, comme l’a si bien dit Frédéric Chopin, un stradivarius entre des mains maladroites ne ferait que s’étouffer !

Le doute tenaille les mauves

ALORS QUE le MMM affichait la sérénité sur la reconquête des bastions urbains, il semble qu’un doute plane sur la prise de trois mairies : Vacoas/Phoenix, QuatreBornes et Port-Louis. Si la bataille de Port-Louis est considérée comme primordiale, les mauves ne veulent surtout pas négliger les autres mairies car cela redessinerait les rapports de force au niveau national. Selon certaines informations, plusieurs mauves souhaitent une entente avec le parti de Cehl Meeah, qui dispose de bases solides à Port-Louis et à Phoenix. Mais le chef religieux, lui, ambitionne d’aller au-delà d’une simple entente et parle d’une alliance baptisée ‘alliance du peuple’.

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Roy Neeraye RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun Sindy Moonesawmy Dorina Krammer CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Cécile Antonio CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy Essane Auleear Vishesh Koonjobeeharry Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun


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ESSAR HOLDINGS, UN GÉANT D’ACIER

CAPITAL

Essar Holdings est une des firmes indiennes les plus puissantes au monde. Cela explique comment elle a pu se battre contre Mittal pour le rachat de ZISCO au Zimbabwe. Essar est dans presque dans tous les secteurs économiques clés avec un chiffre d’affaires de 15 milliards de dollars, et compte 70 000 salariés dans 20 pays. L’exploitation et le commerce du pétrole, du gaz et des métaux sont ses principales activités.

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MERCREDI 22 JUIN 2011

La banque néerlandaise ING NV a obtenu gain de cause en cour commerciale contre le Zimbabwe. L’Etat dirigé par Robert Mugabe ayant refusé d’honorer ses dettes devant la justice hollandaise, ING a choisi de faire exécuter le jugement à Maurice. Une décision motivée par le fait que le Zimbabwe a offert un contrat à une firme indienne, Essar Africa Holdings Limited, pour l’exploitation du zinc et du cuivre dans l’ex-Rhodésie. Aucun officiel du gouvernement de Mugabe n’est venu à Maurice pour le procès | LF

DETTES DE 70 MILLIONS DE DOLLARS

Le Zimbabwe poursuivi à Maurice par une banque néerlandaise C’EST UN procès assez singulier que celui présidé par la juge Rehana Mungly-Gulbul en cour commerciale. La banque néerlandaise ING réclame quelque 70 millions de dollars à l’État dirigé par Robert Mugabe, le Zimbabwe. Refusant d’honorer ses dettes envers cette institution bancaire, classée en 2005 parmi les cinq meilleures banques d’Europe, le Zimbabwe avait été condamné la même année par la cour d’Amsterdam à rembourser son prêt impayé. Malgré ce jugement, Harare a continué à faire la sourde oreille. Entre-temps, le Zimbabwe et le puissant groupe indien Essar Holdings auraient conclu un accord sur le rachat de la firme zimbabwéenne Zimbabwe Iron and Steel Company (ZISCO). ING, ayant constaté cela dans la presse, a initié des poursuites contre Essar Africa Holdings, qui doit verser des millions au gouvernement de Mugabe. La banque estime qu’étant un des créanciers du régime d’Harare, elle devrait encaisser l’argent

La cour d’Amsterdam condamnera le Zimbabwe à payer respectivement à la banque la somme de 772,18 euros et 8 304 euros et la Posts and Telecommunications Corporation à rembourser la somme de 5 534 387,46 euros. Des paiements qui n’ont jamais été effectués. Le jugement de celui qui était, à l’époque, vice-président de la cour d’Amsterdam, A. J. Beukenhorst, est resté sans résultat, le Zimbabwe ne se pliant pas à la justice

qui lui revient. Essar Africa Holdings a refusé, d’où la décision d’ING de traduire la société devant la cour commerciale. Un geste qui s’explique par le fait qu’Essar Holdings est une compagnie implantée dans l’offshore mauricien. La banque néerlandaise, représentée par Me Robin Mardaymootoo, a déjà remporté une première manche. La Cour suprême mauricienne a exécuté le jugement d’Amsterdam condamnant le Zimbabwe et un corps paraétatique de ce pays, la Posts and Telecommunications Corporation, à rembourser le prêt que le premier avait contracté auprès de la banque ING et pour lequel le second s’était porté garant. Il faut dire qu’en Hollande, le gouvernement zimbabwéen s’était fait représenter par son ministre des Finances d’alors. Mais ici à Maurice, ils ont joué aux abonnés absents. Me André Robert Jr représente les intérêts d’Essar Holdings. Selon une opinion légale émise par un avocat du Zimbabwe, Me B. W.

Kahari, la Posts and Telecommunications Corporation a été dissolue et divisée maintenant en la Tel-One (Private) Limited et Net-One Cellular (Private Limited). SIGNATAIRE D’AUCUN TRAITÉ La cour néerlandaise avait insisté dans son jugement que le pays de Robert Mugabe doit rembourser le prêt contracté même si ce pays n’est signataire d’aucun traité. Le jugement fut prononcé en ces termes : « In accordance with the submitted contracts between the parties of July 1993, October 1994, February 1997 and December 1997, the Dutch Court has jurisdiction. Dutch law is applicable and the court of Amsterdam is competent. The judgment concerns the question whether leave can be granted to proceed in default of appearance against the defendant. Given that the State of Zimbabwe is not a signatory to any treaty governing the requirements of service of writs, the judgment must be made on the basis of article 55, para-


SHOPRITE CONDAMNÉ POUR AVOIR HUMILIÉ UN CLIENT La cour intermédiaire a ordonné à l'hypermarché Shoprite de verser des dommages de Rs 50,000 à Bhaye Ismat Ellahee. Cet habitant de Goodlands avait été arrêté en février 2008, un employé croyant qu'il avait volé un flacon de parfum. En le fouillant, l'agent de sécurité

graph 1, of the Dutch Code of Civil Procedure. It can be established on the ground of the documents submitting at the hearing that the service of the writ has taken place in accordance with the provisions of that article. The plaintiff has also informed the defendants of the writ of summons by fax and by e-mail using fax numbers and e-mail addresses known to the plaintiff. Since the writ of summons has been properly served and it has been sufficiently demonstrated that the writ of summons has been properly served and it has been sufficiently demonstrated that the writ of summons has reached the defendants, leave to proceed in default of appearance against the defendant is granted. The claim is not unlawful or unfounded and is thus admissible. The amount that the defendants are to be ordered to pay shall be an advance subject to being set off against that which proves to be payable. The judge in interlocutory proceedings , 1. orders the State of Zimbabwe to remit to the plaintiff a sum of two million seven hundred and ninety three thousand five hundred and seven euros and seventy eurocents, with the addition of the Euribor Interest plus 2% over that amount, to be calculated from 15 December 2004 to the day of payment. 2 Orders the State of Zimbabwe and PTC jointly and severally to remit to the plaintiff a sum of seven million four hundred and ninety nine thousand and six hundred and sixty nine euros and forty eurocents, with the addition of the Euribor Interest plus 2% over that amount, to be calculated from 15 December 2004 to the day of payment. The Court of Amsterdam orders the State of Zimbabwe to remitt the plaintiff a sum of sixteen million four hundred and thirty five thousand four hundred and four euros and twenty two eurocents, in addition of the Euribor Interest plus 2% over that amount, to be calculated from 15 December 2004 to the day of payment ». La cour d’Amsterdam condamnera le Zimbabwe à payer à la banque les sommes de 772,18 euros et 8 304 euros et la Posts and Telecommunications Corporation à rembourser la somme de 5 534 387,46 euros. Des paiements qui n’ont jamais été effectués. Le jugement de celui qui était, à l’époque, vice-président de la cour d’Amsterdam, A. J. Beukenhorst, est resté sans résultat, le Zimbabwe ne se pliant pas à la justice. DEAL DE 750 MILLIONS DE DOLLARS Pourtant, Mugabe a encaissé gros avec le rachat de la Zimbabwe Iron and Steel Company (ZISCO) par Essar Holdings, rachat qui a été concrétisé en mars de cette année. La firme indienne a alors empoché la coquette somme de 750 millions de dollars. Le Zimbabwe n’a pas vendu cette société uniquement pour l’argent, mais aussi pour se débarrasser d’une compagnie endettée par des prêts non remboursés à plusieurs créanciers

devait découvrir que c'était une bouteille vide. Le plaignant affirme avoir été humilié devant d'autres clients et réclamait la somme de Rs 500,000 comme dommages. Somme que la magistrate Wendy Rangan a ramenée à Rs 50,000 en reconnaissant Shoprite fautif.

ING : DES ASSISES SOLIDES La banque néerlandaise n’a pas échappé à la crise financière mais elle reste une des meilleures banques de ce pays et d’Europe. Pourtant, c’est une très jeune banque. Tout commence en 1986, quand la banque d’Etat néerlandaise Rijkspostspaarbank est privatisée, devenant Postbank, tout en continuant à utiliser le réseau des bureaux de poste du pays. En 1989, Postbank fusionne avec la banque NMB pour donner naissance à NMB Postbank Groep. La fusion de cette banque avec l’assureur Nationale Nederlanden en 1991 donne naissance au groupe ING. Dans le domaine bancaire, ING fait l’acquisition en 1995 de la banque d’investissement Barings alors en cessation de paiement, et de son activité de gestion pour compte de tiers. Banque Bruxelles Lambert, importante banque belge, fut acquise en 1998, suivie par BHF-Bank (Allemagne) en 1999, Banque Slaski (Pologne) en 2001 et DiBa Bank (Allemagne) en 2002. Parallèlement, ING a acquis plusieurs assureurs aux États-Unis, à savoir Equitable of Iowa en 1997, ReliaStar, Aetna Financial Services et Aetna International en 2000, ainsi qu’un assureur mexicain, Seguros Comercial América, en 2001. En 2005, ING poursuit sa collaboration avec l’établissement bancaire coréen Kookmin Bank en créant une nouvelle coentreprise dans le domaine de l’assurance. ING contrôlera 49 % de la coentreprise qui distribuera des produits d’assurance par l’intermédiaire de 1 100 agences de l’établissement bancaire

étrangers, dont la banque allemande KFW et une banque chinoise. La vente de ZISCO a été conclue directement avec la branche d’Essar Holdings implantée à Maurice. Essar Holdings fait partie du conglomérat indien Essar, qui produit de l’acier dans plus de 20 pays. Selon les termes de l’accord, Essar possédera 54 % de ZISCO tandis que le gouvernement du Zimbabwe conservera 30 % des parts, le reste étant entre les mains d’actionnaires minoritaires. Autrefois, l’un des plus gros producteurs d’acier d’Afrique avec plus d’un million de tonnes par an, ZISCO a interrompu ses opérations en 2008 au plus fort de la crise politique et économique que traversait le pays. Harare avait rejeté en mai dernier les offres d’ArcelorMittal et du groupe indien Jindal Steel and Power, le président Robert Mugabe jugeant leur taille trop importante. ArcelorMittal s’était dit prêt à investir 583 millions

coréen. ING dispose maintenant d’une forte implantation internationale. En 2007, le groupe se présente ainsi : « Présent dans 50 pays, comptant plus de 120 000 collaborateurs (dont 11 000 aux Etats-Unis, 75 millions de clients et gérant près de 600 milliards d’euros d’actifs ». C’est l’un des acteurs majeurs chargés des retraites au Chili, aux côtés de Metropolitain Life Insurance Company et de Principal. En 2009, ING vend la totalité de sa participation dans ING Canada, le plus important assureur de dommages au Canada. Récemment, la banque néerlandaise ING a annoncé qu’elle allait rembourser 3 milliards d’euros à l’Etat néerlandais. Ce dernier avait renfloué les caisses de la banque orange à hauteur de 10 milliards d’euros. La reprise solide et rapide du secteur bancaire en 2010 a permis à de nombreuses banques européennes de rembourser plus rapidement les Etats ayant injecté de l’argent public pour les soutenir. ING Direct ne déroge donc pas à la règle et propose un plan de rachat de 200 millions d’actions du groupe bancaire pour une valeur de 2 milliards d’euros. Le milliard restant sera réglé à titre de prime de remboursement, qui représente 50 % du montant du remboursement. ING a plusieurs affaires en cour contre le Zimbabwe et Essar Holdings et ne compte pas lâcher prise d’autant que des millions de dollars sont en jeu.

de dollars dans une éventuelle acquisition de ZISCO. Le rachat de ZISCO fut une des rares décisions prises unanimement par les deux protagonistes du gouvernement zimbabwéen, en l’occurrence le président Mugabe et le Premier ministre Morgan Tsvangirai. Le ministre de l’Industrie et du Commerce de ce pays avait salué cette vente à la firme basée à Maurice. « The signing of this agreement is the result of due process which commenced with the floating of a public tender for GoZ’s holding in ZISCO, evaluation and adjudication of bids submitted by several international players in a fair and transparent manner, the approval of His Excellency the President of the Republic of Zimbabwe for the selection of Essar as the preferred bidder, and discussions on the terms, conditions of the transaction. We believe that this transaction will serve as a catalyst for significant future foreign direct investment into Zimbabwe », avait déclaré Welshman Ncube.

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| Billet de RAJEN VALAYDEN |

Les vaches sacrées

C’

est bien de mettre de l’ordre ! L’Etat va éliminer les canards boiteux de la fonction publique, traquer les poules mouillées au sein de la police, gommer les projets qualifiés d’éléphants blancs, éliminer l’exportation des macaques et ramasser les chiens errants si encombrants. Mais qu’en est-il de nos vaches sacrées, ces incontournables de notre administration publique, du judicaire ou encore de la politique ? Il faut se rendre à l’évidence. Tous nos politiciens ont connu, à un moment de leur carrière, des bas. Certains n’ont jamais pu s’en remettre. Par contre, nos vaches sacrées, elles, ont tout l’air d’être des intouchables du patrimoine national qui résistent aux changements de régime, aux épreuves du temps et à la conjoncture. On est loin d’imaginer combien cette zoolâtrie contagieuse nous affecte dans notre vie quotidienne. Ces personnes qui doivent si souvent leur position à leur héritage ethnique décident pratiquement de tout et fonctionnent dans une bulle, loin des réalités que connaît le peuple, et côtoient les décideurs politiques qui, eux, ignorent tout des rouages du système. Le système ! Voilà un mot qui justifie tout et pour lequel tout désir de changement est vite transformé en attaque contre l’intérêt suprême de l’État, dont nous faisons tous partie. Alors que les représentants politiques sont sujets au procès populaire à chaque échéance législative, les vaches sacrées sont, elles, bien gardées d’une quelconque redevance envers le citoyen lambda qui se tue au travail pour remplir les caisses de l’État. Mais il faut reconnaître qu’il faut une certaine virtuosité pour surfer aussi longtemps sur les vagues du pouvoir. Même Vyacheslav Molotov, bras droit de Joseph Staline illustré dans le livre ‘Animal Farm’ de George Owell par Squealer, finit par perdre la confiance de son maître, alors que chez nous, les vaches sacrées jouissent d’une immunité qui perdure depuis des lustres. Si le chef veut mettre de l’ordre, tout honneur à lui. D’ailleurs, il sera le seul apte à assumer la paternité d’une réussite autant que d’une déroute. Cependant, il doit impérativement s’assurer que toute tentative de mettre de l’ordre soit faite par des individus qui sont eux-mêmes exempts de tout reproche légal, et surtout moral. De toute évidence, une remise en question du système, tant souhaité par le peuple et si bénéfique au pays, ne pourra se faire sans commettre le sacrilège de sacrifier ces vaches si sacrées.


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QU'EST-CE QU'UN CORPS PARAPUBLIC ?

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Dans le rapport du Pay Research Bureau, il est décrit comme suit : « Parastatal bodies form part of public sector institutions, under local enactments, as legal entities autonomous or semiautonomous, to provide services in a full or partial self financing basis. The fundamental objectives

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FEU ROUGE MERCREDI 22 JUIN 2011

are to function as instruments and act as implementation arms of government for national development ; for better and rapid delivery of service, away from bureaucratic processes inherent in civil service; to ensure the supply of essential commodities to the population ».

KRISH PONNUSAMY

« MANQUE DE TRANSPARENCE DANS LES CORPS PARAPUBLICS » Pour mieux comprendre les failles du système parapublic, Capital a tenu à rencontrer Krish Ponnusamy, qui a servi pendant plusieurs décennies la fonction publique avant de terminer sa carrière comme Senior Chief Executive et pésident du National Pay Council. Selon ce dernier, « il y a un éternel problème d'ingérence ministérielle au sein de ces organismes » | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN PHOTOS : MANOJ NAWOOR

❚ Le Premier ministre a parlé de

« lame duck institutions ». Avezvous une idée à quels organismes il fait référence ? Voyons ce qu'il a dit exactement à cette réunion des investisseurs. « Government, through the Office of Public Sector Governance at my office, is already engaged in a vast performance audit exercise of parastatal and State owned enterprises ». Navin Ramgoolam poursuit en disant que c'est une exigence de la Banque mondiale, qui va débourser des fonds pour permettre la réalisation de cet exercice. La question est pourquoi il parle de « lame duck institutions ». On suppose avant tout que le Premier ministre a dû voir un rapport préliminaire fourni par l'Office of Public Sector Governance, qui tombe sous la responsabilité du Prime Minister's Office. Il a dû prendre connaissance de ces « lame duck institutions » pour en parler formellement dans une assemblée d'investisseurs. Il est donc grand temps qu'il publie cette liste et que le public soit mis au courant. Le plus important cependant, c'est que le Preliminary Report, s'il y en a un, soit déposé sur la table de l'Assemblée, pour éviter des spéculations. ❚ Pensez-vous que le discours se

résume à un effet d’annonce ? Il faut situer dans quel contexte le Premier ministre a fait ce discours. Il y avait environ 600 investisseurs. Il a choisi ce moment et ce lieu pour parler des corps parapublics, et de la ncessité de procéder à de grandes réformes. Quand vous vous adressez à des investisseurs étrangers, surtout à un moment où nous avons un problème avec le Foreign Direct Investment, il faut les convaincre que l'atmosphère, à Maurice, leur est propice. Le FDI vient quand il y a la bonne gouvernance, la transparence, la bonne marche des institutions, l'accountability... Tout ça entre en jeu. Quand on demande aux étrangers de venir investir ici, il faut des assurances. D'où le discours de Navin Ramgoolam, qui vise à rassurer les investisseurs.

ANALYSE. « Il y a un éternel problème d’ingérence ministérielle... »»


LES BANQUES MALGACHES FONT FI DE LA CRISE Malgré la crise politique et économique à Madasgacar, le secteur bancaire de la Grande Ile se porte on ne peut mieux. Pour le directeur général de la Bank of Africa, Jacque Dilet, contrairement à l’idée généralement admise, les banques ne

❚ Pourquoi cibler les corps para-

publics maintenant ? Il serait important de définir ce qu'est un ‘parastatal body’ (voir horstexte), et ensuite leurs fonctions. Le rapport 2008 du PRB a recensé 150 corps parapublics. Parmi, 85 « falling within the review of PRB ». Pourquoi le PRB ne fait pas de recommandations sur les autres ? C'est dit dans son rapport : « We have refrained from reviewing organisational structures of certain institutions which are presently subject to a re-engineering under government policy. » Nous sommes en 2011. Où est passé cet exercice de re-engineering ? Et la semaine dernière, le Premier ministre annonce qu'un exercice est en cours, qu'on va mettre de l'ordre et que le ciblage fait suite aux exigences de la Banque mondiale. Celle-ci avait déjà tiré la sonnette d'alarme depuis des années. Quand j'étais chef de cabinet (2005-2006), elle tenait déjà ce langage. Qu'il faut mettre de l'ordre. Il faut aussi dire que les dépenses des corps paraétatiques font partie des dépenses de l'Etat sur l'ensemble du fonctionnement du public service. S'il y a du gaspillage, cela alourdit la dette publique et ternit notre image. ❚ Selon vous, pourquoi ces

organismes ne fonctionnent-ils pas correctement ? Il y a plusieurs raisons à cela. D'abord, chaque organisme est régi par une loi. Au moment où va naître un corps paraétatique, elle est mise en place. Toutefois, ce genre de lois ne connaissent pas les changements à la mesure des événements qui se déroulent au fil des années. Or, certains organismes ont 40 ans, d'autres un peu moins. Même s'il y a eu une certaine évolution, les textes de loi sont restés les mêmes. Il y a eu de petites retouches, mais dans l'essentiel, rien n'a changé. C'est une carence majeure des corps parapublics. Les structures de ces organismes n'ont pas non plus changé. Le PRB vient de l'avant avec quelques idées de changement, mais pas en profondeur. Ensuite, il y a un manque de transparence et d'accountability. On n'a pas régulièrement les rapports annuels. Enfin, il y a l'éternel problème d'ingérence ministériel au sein de ces organismes. Certaines lois accordent aux ministres le droit de donner des directives dont le board doit tenir compte. Mais cela ne s'applique pas à des ‘management issues’. Et c'est là où l'interférence gêne.

duits alimentaires de base. Cet exercice de préparation de la loi est très important. Il faut qu’il y ait un débat structuré au niveau du parlement. Il faut aussi que la population civile s’exprime sur ce texte de loi, et apporte ses popres idées. Il y a donc une responsabilité collective. ❚ Ces organismes atteignent-ils leurs

Les corps parapublics font partie intégrante de la fonction publique. Maurice fait partie du Commonwealth, des Nations Unies... Donc, toutes nos institutions, surtout publiques, sont évaluées par ces organisations étrangères. Si nos organismes ne fonctionnent pas, cela se reflète dans les rapports internationaux. Encore une fois, cela ternit notre image globale. Si on arrive à un point où il n'y a pas de bonne gouvernance, les indicateurs seront au rouge

objectifs ? Comment peut-on décider s’ils ont atteint leurs objectifs ou pas ? Il faut une évaluation. Maintenant, qui fait l’évaluation ? Certains d'entre eux publient un rapport annuel, mais dans la fonction publique, nous n’avons pas créé d'organisme pour superviser l’ensemble des corps parapublics. Pour la première fois, le Premier ministre a avancé que l’exercice est placé sous la houlette du PMO. C’est un travail d’envergure. Toutefois, l'Office of Public Sector Governance n’est pas structuré pour faire ce travail en ce moment. Il aura besoin de support. C’est là que la Banque mondiale entre en jeu, car elle nous en offrira les moyens. J’espère que ce travail sera fait de manière professionnelle. à leur évaluation à titre individuel ? Je ne sais pas comment l’Office of Public Sector Governance va s’y prendre. Mais je ne vais pas faire le job de consultant en soutenant qu’il faut faire ceci ou cela ! Puisqu’il y a un 'body' qui s’est attelé à cette tâche, il faut espérer qu’il joue la carte de la transparence pour arriver à des conclusions. temps, vu l’envergure de la tâche… Certes, mais il s’agit avant tout de renseigner le public sur comment cet exercice va se faire. Les corps parapublics peuvent être classés selon les catégories : culture, éducation, agriculture... ❚ Trouvez-vous que la nomination de

❚ Quelles seraient les conséquences

d'une possible restructuration ? Elle va permettre d'injecter de nouvelles idées. Après avoir eu tant d'expériences dans le fonctionnement de ces organismes, on peut les utiliser à bon escient. On peut voir les faiblesses des structures existantes et les moderniser pour qu'elles soient plus légères et performantes. Ensuite, elle permettra un 'streamlining'. Avec l'expérience, on peut voir qu'il y a deux ou trois organismes qui vont dans la même direction. Ce qui peut amener à une amalgamation. ❚ Le but derrière la création d'un

corps parapublic est-il clairement défini ? La législation est mise sur pied parce que le gouvernement sent le besoin de créer un corps parapublic. Par exemple, l’Agricultural Marketing Board a été créé pour constituer un stock de pro-

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une chance égale à tous ceux qui ont le profil voulu. ❚ Ces organismes semblent être

prisonniers du système. A chaque période électorale, c’est le même refrain. Parviendrons-nous un jour à changer ce système ? C’est devenu, en effet, une routine. De gouvernement en gouvernement, ça ne change pas. On est arrivé à un stade où on se dit qu’on ne peut continuer ainsi. Il est essentiel que tout le monde s’accorde à dire qu’il est grand temps maintenant de revoir notre philosophie. Puisque l’exercice est d’envergure, qu’il soit fait avec la participation de tous les secteurs de l’économie. On peut améliorer le système parce que les textes de loi sont là. Prenons par exemple le problème de licenciement à la MBC. Le directeur-général a dit qu’il se réfère à la MBC Act qui régit le fonctionnement de sa boîte. Entre-temps, deux nouvelles lois du travail ont été élaborées. Il me semble donc qu’au même moment où ces lois étaient créées, il fallait revoir la législation de ce corps parapublic. ❚ Qu'en est-il de la composition du

❚ Insinuez-vous qu’il faudra procéder

❚ Cela va quand même prendre du

fonctionnent pas, cela se reflète dans les rapports internationaux. Encore une fois, cela ternit notre image globale. Si on arrive à un point où il n'y a pas de bonne gouvernance, les indicateurs seront au rouge. D'autre part, cela alourdit les dépenses de l'Etat.

❚ Comment cette situation

affecte-t-elle l'Etat ? Les corps parapublics font partie intégrante de la fonction publique. Maurice fait partie du Commonwealth, des Nations Unies... Donc, toutes nos institutions, surtout publiques, sont évaluées par ces organisations étrangères. Si nos organismes ne

tirent pas particulièrement profit de la crise actuelle. Cependant, les banques qui ont une clientèle diversifiée ont plus de chances de résister aux chocs de la crise, comparées à celles opérant dans des secteurs ciblés et spécialisés.

protégés politiques à la tête de ces organismes affecte leur bon fonctionnement ? Nous revenons à la question de bonne gouvernance, ou comment on nomme les General Managers et Chief Executive Officers (CEOs). La bonne gouvernance veut qu’on procède par un avis pour que ceux qui ont le profil voulu soumettent leur candidature. Par la suite, un panel indépendant procède à la sélection. Mais si on procède directement à la sélection parce que quelqu’un est très proche du pouvoir, ça ne rime pas bien avec la notion de bonne gouvernance. Malheureusement, on a vu plusieurs cas où cela s'est produit et personne n’a bronché. A ce moment, le résultat est catastrophique. Ainsi, pour ne pas tomber davantage dans ce genre de situations, il suffit d’adopter les principes de bonne gouvernance. Qu’on suive les procédures de recrutement et qu'on donne

board ? Est-elle fiable ? Une section des textes de loi concerne la composition du board, donc des gens qui peuvent être nommés pour y siéger. Le ministre nomme les représentants, mais il est souvent impossible pour ces gens d'être présents au sein de tous ces comités. Ils délèguent, ce qui fait que quelquefois, on se retrouve avec des gens qui n'appartiennent pas au groupe de 'policy-making'. C'est un système qui est à revoir. ❚ Le Premier ministre a évoqué l'exer-

cice d'audit. A votre avis, y aura-t-il des résultats concrets ? Je pense que si le Premier ministre a fait cette déclaration, c'est qu'il y a du sérieux. Mais il est bon aussi de veiller à ce qu'il y ait des actions après. Ça demande un 'monitoring'. Nous parlons de réformes, et c'est un processus continu. Malheureusement, on fonctionne avec des organismes qui existent depuis longtemps. Si on ne le fait pas, on arrive à un statu quo, ce qui mène toujours vers une dégradation. Si aujourd'hui le Premier ministre parle de « lame ducks », cela signifie qu'on en est déjà là. ❚ Au cas contraire, que se passera-

t-il ? Il est intéressant de noter, d'abord, que c'est le Premier ministre qui a fait cette déclaration. En sus de cela, c'est un organisme qui tombe sous le PMO qui gère cet exercice. Il n'y a donc aucun prétexte en cas d'échec. Si tel est le cas, le Premier ministre va recevoir une très mauvaise note. Une note qu'il ne pourra passer à aucun autre ministre. Il devra assumer. C'est un engagement qu'il a pris devant tout le monde.


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SUZANNE PEUT À NOUVEAU PRENDRE L'AVION

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Ses biens gelés, Jean Suzanne peut néanmoins prendre l'avion. L'ordre d'interdiction de quitter le pays a été levé en cour industrielle lundi dernier. L'ancien patron d'Infinity BPO a déjà été condamné à Rs 25,000 d'amende pour n'avoir pas payé les salaires

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de ses employés. Ayant obtempéré en payant l'amende qui lui a été infligé, l'ordre de l'mpêcher de voyager a été levé. Par contre, l'ordre de saisie (Mareva) de ses biens a été maintenu par le juge Paul Lam Shang Leen, en cour cour commerciale.

CORPS PARAPUBLICS

LES « CANARDS BOITEUX » DANS LA LIGNE DE MIRE

Mercredi dernier, le Premier ministre a tenu un discours qui risque de remuer les tenants d’un système bien engoncé dans la complaisance. Devant un parterre d'investisseurs étrangers, Navin Ramgoolam a pris pour cible les organismes parapublics. Ceux qui ne sont pas performants seront appelés à disparaître, a-t-il affirmé. Mais si le ton est nouveau, le discours, lui, ne l’est pas forcément | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN LE DISCOURS du Premier ministre, lors du Mauritius International Investment Forum (MIIF) tenu la semaine dernière, a été lourd de sens. Certains diront même qu’il s’agit d’une mise en garde contre ceux qui n’arrivent pas à « deliver the goods ». L’un des temps forts de cette rencontre, qui a réuni plus de 200 investisseurs étrangers, a été l’annonce faite quant à un exercice d’audit des corps parapublics. « Lame duck institutions that are frustrating our efforts to meet the expectations of the nation will have to be phased out », a-t-il déclaré. Le signal lancé à l’égard des institutions qui font fi des règles de bonne gouvernance, ainsi qu’aux dirigeants de ces institutions, qui souvent se croient tout permis en tant que nominés politiques, est on ne peut plus clair. « Les institutions ne fonctionnent pas en vase clos. Leurs objectifs devraient résonner avec la vision du gouvernement, qui est d’amener notre pays vers de nouveaux sommets », a lancé le chef du gouvernement à l’assistance présente à Balaclava le 15 juin. Le succès a en effet très souvent tendance à bercer les organisations dans un sentiment illusoire de suffisance, les poussant ainsi à se restreindre à une zone de confort, où les dirigeants ne semblent nullement s’inquiéter, un état décrit comme une « sous-performance satisfaisante » Lorsque cette situation s’installe, et que la sous-performance satisfaisante devient l’aune de la réussite, les organisations – qu’elles soient publiques ou privées – se retrouvent dans un état de stagnation et de paralysie. GESTIONS DES PERFORMANCES Une nouvelle fois, le Premier ministre a saisi l’occasion pour réaffirmer les principes qui sous-tendent sa vision de ‘Maurice Ile Durable’. Une vision qui ne se limite pas uniquement à l’énergie. Grâce au projet MID, Navin Ramgoolam vise à garantir à l’île Maurice un statut de ‘developed nation’, et à permettre à tous les citoyens de participer pleinement à la création de richesses et d’en bénéficier. Il compte sur cette vision pour répondre aux besoins actuels sans pour autant compromettre ceux des générations à venir. Toutefois, pour traduire cette vision en actions concrètes et significatives, il faudrait l’émergence d’un nouvel état

eux et pour le pays dans l’ensemble », a-t-il affirmé. Malgré le ton du discours de Navin Ramgoolam, on doit cependant faire ressortir que le contenu n’est pas nouveau. Bien que le thème n’a pas été mis de l’avant de cette façon auparavant, il n’empêche que la situation au niveau des corps parapublics a été maintes fois le sujet d’études, de discussions et de critiques. Déjà, le rapport de l’Audit 2007/2008 avait établi les arriérés sur le capital et les intérêts de sept corps parapublics, et de quatre autres entités, qui s’élevaient à Rs 2,1 milliards. Parmi, le Central Electricity Board (CEB) avec Rs 855,7 millions, la National Transport Corporation avec Rs 344 M, l’Irrigation Authority (Rs 298,7 M), les entités de Business Parks of Mauritius (Rs 255 M) et la State Investment Corporation (Rs 133,7 M). CAPTION. caption caption caption caption caption caption caption caption caption caption caption caption caption

Pour traduire la vision gouvernementale en actions concrètes et significatives, il faudrait l’émergence d’un nouvel état d’esprit, dans le secteur public comme dans le privé. Un accent particulier devra ainsi être mis sur la gestion des performances et l’obtention de résultats concrets d’esprit, dans le secteur public comme dans le privé. Un accent particulier devra ainsi être mis sur la gestion des performances et l’obtention de résultats concrets. « Le gouvernement, à travers le Bureau de la bonne gouvernance du secteur public, est déjà engagé dans un exercice de vérification de la performance de la majorité des entreprises parapubliques et de celles de l’Etat. Il n’y a pas de vaches sacrées. Ceux qui ne remplissent pas leurs devoirs doivent s’attendre à être sanctionnés. J’ai déjà commencé le travail, et vous n’avez encore rien vu », a fait ressortir Navin Ramgoolam. Ce dernier a aussi expliqué qu’il a l’intention de mettre rapidement sur pied une structure de haut niveau pour as-

surer la prompte mise en œuvre de la politique du gouvernement Lors de son discours, qui a semblé déranger le système établi, il s’est aussi prononcé sur le cas de la Mediation Division qu’il a lancée le lundi 13 juin, et à l’encontre de laquelle beaucoup ont laissé transparaître une certaine réticence. A cet égard, le chef de l’Etat a une nouvelle fois fustigé ceux qui, selon lui, ne veulent accepter des changements dans le système établi, où règne la complaisance. Le gouvernement, a dit Navin Ramgoolam, s’est engagé dans l’ambitieux projet d’établir Maurice comme un centre d’arbitrage international – le premier du genre dans la région – avec un représentant permanent de La Haye. L’objectif maintenant est d’offrir une juridiction moderne et attrayante pour l’arbitrage international, qui est aujourd’hui reconnu comme un corollaire essentiel des flux d’investissements transfrontaliers. « Encore une fois, beaucoup de gens étaient réticents. Ils ne veulent pas quitter leur zone de confort. Heureusement que le Chef juge a réussi à utiliser ses pouvoirs de persuasion pour les convaincre que c’est la meilleure chose à faire, que ce sera bon pour

BONNE GOURVERNANCE A l’époque, le directeur de l’Audit avait soutenu que « corrective measures have to be taken to recoup those arrears in order to further increase the fiscal space which is imperative for investing in key infrastructure. A reduction in total arrear from those bodies would have a virtuous effect on public finance as it will help to reduce public debt and abate the pressure on interest rates ». En 2009, le National Economic and Social Council (NESC) avait quant à lui publié son tout premier rapport d’autoévaluation de Maurice en matière de bonne gouvernance. Il y avait fait des recommandations quant aux organismes parapublics. Entre autres, le rapport recommandait au gouvernement d’appliquer les principes de bonne gouvernance dans la nomination des directeurs d’organismes publics et parapublics. Le rapport parlait aussi de la nécessité de promouvoir un plan national pour le « re-engineering » des organismes parapublics afin de s’assurer qu’ils servent clairement les objectifs définis, qu’ils soient gérés efficacement et que leurs conseils d’administration soient forts, autonomes et responsables. Le NESC avait même avancé que le National Audit Office devait veiller à ce que ses recommandations soient suivies par les ministères et les départements gouvernementaux.


REVENUS EN BAISSE Les revenus que versent les corps paraétatiques aux caisses de l'Etat sont en train de baisser. La Mauritius Ports Authority, par exemple, affichait à une époque un transfert de fonds de Rs 120 millions vers la trésorerie

publique. Mais ce chiffre a baissé au fil du temps. D'autres organismes, quant à eux, sont largement subventionnés des deniers publics, à l'instar de la National Transport Corporation.

SYNDICATS

« Ces organismes sont prisonniers du système » Des objectifs mal définis, une lente dérive de la mission de départ et une direction parasitée par des nominés politiques pas toujours compétents. Ce sont les principaux éléments avancés par les syndicats pour expliquer les dysfonctionnements des organismes parapublics mauriciens | H.L-B CHAQUE ÉLECTION donne lieu à des exercices de grand nettoyage au sein des différents corps parapublics. Le système est tel qu’à l’arrivée de tout nouveau gouvernement, certains nominés politiques sont sommés de prendre la porte de sortie, alors que d’autres intègrent ces postes hautement désirés, sans pour autant être qualifiés. Ainsi le veut la complaisance du système, et on n’y échappe pas, malgré un semblant de démonstration de volonté, de la part de nos dirigeants successifs, d’aboutir à une réforme des corps parapublics. Gaspillages, scandales et mauvaise gestion. Ces termes semblent être les leitmotivs qui guident nos organismes. Parmi eux, quelques noms reviennent sur le tapis plus souvent que d’autres : State Trading Corporation, National Transport Corporation, Agricultural Marketing Board, Central Water Authority ou encore Wastewater Management Authority. “THOROUGH REVIEW” La nécessité d’une réforme de ces organisations figurait déjà dans le budget 2009, qui déclarait ainsi que les « parastatal bodies will be subjected to a thorough review, and where rationalisation will be carried on ». Remontant un peu plus loin dans l’histoire, on s’aperçoit qu’un projet de réforme existait déjà en 2007, avec la création d’une Public Enterprise Reform Unit, qui depuis, n’a pas abouti à grand chose. La question mérite d’être posée : pourquoi une réforme aussi nécessaire a-t-elle autant de mal à se produire ? Rashid Imrith, président de la Government General Services Union, est d’avis qu’il faut « une évaluation de chaque organisme pour vérifier s’il remplit ses objectifs ». Pour lui, au fil du temps, nos organisations ont dévié de leurs trajectoires initiales et ne répondent plus à leur mission : « Quel est la vision de chaque organisme ? Son ‘mission statement’, ses objectifs ? Cela n’a jamais été clairement défini ! Il est donc difficile de se baser uniquement sur les dires du Premier ministre pour tirer des conclusions ». A titre d’exemple, le syndicaliste

cite le cas du Marketing Board, organisme qui devait veiller à ce qu’il n’y ait pas de pénurie d’aliments de base, mais qui n’aurait pas atteint son objectif. Rashid Imrith critique également les directeurs qui sont à la tête de plusieurs organismes importants, et déplore le manque de transparence. Bien souvent, dit-il, on se retrouve avec « the wrong person in the right place », car ces dirigeants obtiennent des postes en guise de « cadeau postélectoral », pour récompenser leur dévouement. Ces cas sont multiples. Certains parlent encore d’un épisode

COMPÉTENCE. Pour Rashid Imrith, les dirigeants de nos organismes ne sont pas toujours qualifiés

où la Mauritius Ports Authority (MPA) avait lancé un appel d’offres pour un projet spécifique. L'ingénieur qui devait suivre de près les procédures aurait alors négligé son travail. « Lorsque le Conseil d’administration a siégé, il a été décidé de réprimander l'ingénieur. Mais ce dernier ne reçoit jamais de lettre en ce sens. Trois semaines après, il est promu directeur », nous affirme une source. « La question se pose : pourquoi les choisir si ces personnes n'ont pas la compétence voulue ? Le travail ne se fait pas de façon scientifique. La vision de l'organisation est mise de côté », explique Rashid Imrith. Ce dernier ajoute qu’outre les « political appointments », les nominations relèvent également du domaine du castéïsme, alors même que les critères de recrutement doivent être bien définis. Le problème ne s'arrête pas au recrutement. La léthargie qui existe au

sein de ces institutions n'affecte pas uniquement l'image et les flux financiers, mais aussi l'Etat dans son ensemble. Si l'une d'entre elles n'arrive pas à durer dans le temps, et se retrouve dans une situation financière difficile, c'est l'Etat qui lui vient en aide. Celui-ci doit débourser des sommes parfois exorbitantes pour assurer la survie de l'institution. « Les contribuables sont affectés, puisque c'est leur argent qui entre en jeu », s'insurge le syndicaliste. PAS UNE PANACÉE Pourtant, Rashid Imrith ne croit pas que la privatisation de ces organismes représente une panacée. Loin de là. « La privatisation en soi n'est pas un objectif. Au final, elle représente un moyen de détruire la fonction publique si on remet tous les services au secteur privé. On n'atteint rien avec cela », dit-il. Même son de cloche du côté des autres syndicats en ce qui concerne la situation des corps parapublics. Ces derniers déplorent l'invasion du secteur privé, qui a su « take the better part » et en tirer profit, comme au Central Electricity Board. De ce fait, les corps paraétatiques sont, selon eux, prisonniers du système. Ils insistent aussi sur le fait que le gouvernement n'a pas défini clairement les objectifs derrière la création de ces corps parapublics. « Des pressions sont exercées sur eux pour qu'ils répondent aux besoins commerciaux, alors qu'ils devraient être concernés par la responsabilité sociale et les droits universels, tels l'eau et l'électricité », s’exclament-ils. Certains tiennent même le Premier ministre pour premier responsable de la situation qui prévaut. « Il est responsable de ces situations, avec les nominations qu'il fait ou laisse faire », affirment certains. Ils disent déceler cependant, dans le discours du Premier ministre, un changement d'attitude qu'ils attribuent à la récente visite du président singapourien. Ils voient venir un certain « autocratisme » qu’ils redoutent, tout en leur permettant de lancer ce défi au chef du gouvernement : « pourrait-il mettre ses protégés à la porte ? »

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PARASTATAL BODIES IN MAURITIUS 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. 47. 48. 49. 50. 51. 52. 53. 54. 55. 56. 57. 58. 59. 60. 61. 62. 63. 64. 65. 66. 67. 68. 69. 70. 71. 72. 73. 74. 75. 76. 77. 78. 79. 80. 81. 82. 83. 84. 85.

Aapravasi Ghat Trust Fund Agricultural Marketing Board Beach Authority Bus Industry Employees Welfare Fund Central Electricty Board Central Water Authority Civil Service Family Protection Scheme Board Conservatoire de Musique François Mitterrand Trust Fund Construction Industry Development Board Employees Welfare Fund Export Processing Zone Labour Welfare Fund Farmers’ Service Corporation Fishermen Investment Trust Fishermen Welfare Fund Food and Agricultural Research Council Hindi Speaking Union Ilois Welfare Fund Industrial and Vocational Training Board Irrigation Authority Islamic Cultural Centre Law Reform Commission Le Morne Heritage Trust Fund Mahatma Gandhi Institute Malcolm de Chazal Trust Fund Mauritian Cultural Centre Trust Mauritius Broadcasting Corporation Mauritius College of the Air Mauritius Examinations Syndicate Mauritius Ex-Services Trust Fund Mauritius Film Development Corporation Mauritius Institute of Education Mauritius Institute of Health Mauritius Marathi Cultural Centre Trust Mauritius Museums Council Mauritius Oceanography Institute Mauritius Qualifications Authority Mauritius Research Council Mauritius Society of Authors Mauritius Standards Bureau Mauritius Sugar Terminal Corporation Mauritius Tamil Cultural Centre Trust Mauritius Telugu Cultural Centre Trust Mauritius Tourism Promotion Authority National Adoption Council National Agency for the Treatment and Rehabilitation of Substance Abusers National Art Gallery National Children’s Council National Computer Board National Heritage Fund National Institute for Co-operative Entrepreneurship National Library National Transport Corporation National Women Entrepreneur Council National Women’s Council Nelson Mandela Centre for African Culture Outer Islands Development Corporation Pre-School Trust Fund Private Secondary Schools Authority Public Officers’ Welfare Council Rabindranath Tagore Institute Rajiv Gandhi Science Centre Trust Fund Road Development Authority Small & Medium Enterprises Development Authority (SMEDA) Small Planters Welfare Fund St Antoine Planters Co-operative Trust State Trading Corporation Statutory Bodies Family Protection Fund Sugar Industry Labour Welfare Fund Sugar Insurance Fund Board Sugar Planters’ Mechanical Pool Corporation Tea Board Technical School Management Trust Fund Tertiary Education Commission The Sir Seewoosagur Ramgoolam Botanic Garden Trust Tobacco Board Tourism Authority Tourism Employees Welfare Fund Town and Country Planning Board Trade Union Trust Fund Training and Employment of Disabled Persons Board Trust Fund for Specialised Medical Care (Cardiac Centre) University of Mauritius University of Technology, Mauritius Urdu Speaking Union Wastewater Management Authority


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LE CRÉPUSCULE DU SUCRE

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FINAL REPORT MERCREDI 22 JUIN 2011

Lancé le 21 avril dernier au Mauritius Sugar Industry Research Institute, « The Supremacy and Twilight of the Mauritius Sugar Industry », publié par Osman publishing, se veut un ouvrage de référence sur l’industrie sucrière. Disponible dans les librairies du pays au prix de Rs 1 500, l’ouvrage du Professeur

Lamusse retrace l’histoire de l’économie sucrière du pays en mettant l’accent sur les raisons pour lesquelles le secteur sucre s’est retrouvé dans sa situation actuelle. A noter qu’Osman Publishing n’exclut pas le lancement, bientôt, d’une version électronique de cet ouvrage.

Alors que tous s’interrogent sur le devenir du secteur sucre, avec souvent une bonne dose de pessimisme, le Professeur Roland Lamusse, économiste, dresse un bilan de notre industrie sucrière dans cette interview qu’il nous a accordée en début de semaine. Il revient sur ce qu’il appelle « le crépuscule de l’industrie sucrière », mais évoque aussi la possibilité d’un nouvel espoir pour la canne | DOSSIER RÉALISÉ PAR ROY NEERAYE

PROFESSEUR ROLAND LAMUSSE

« Les belles années du sucre sont définitivement derrière nous » ❚ Qu’est-ce qui, selon vous,

largesses aux différents tenants et aboutissants de l’économie mauriciennes. Donc, léthargie il y a eu, mais plus que léthargie, il y a eu ce climat de quiétude, trompeuse d’ailleurs, que les gens pensaient allait durer. À tel point que le gouvernement avait incorporé les prix garantis du sucre dans ses prévisions économiques à court terme.

explique le déclin que connaît l’industrie sucrière ces jours-ci ? Si nous remontons dans l’histoire, c’est à partir de 1825 que l’économie sucrière à Maurice prend un essor considérable qui durera jusqu’aux années 1980, où commence réellement le crépuscule de l’industrie sucrière. D’autres parlent souvent de déclin de cette industrie, mais moi je préfère parler de crépuscule. Le fameux Protocole Sucre, qui nous a beaucoup apporté en termes de revenus, avec le prix du sucre à deux fois et demie, voire trois fois le cours mondial, a été bénéfique, mais aussi un fardeau pour notre industrie sucrière. Parce que, quand l’Union européenne a dénoncé de façon unilatérale les accords passés et mis fin au Protocole Sucre, il a fallu procéder à des ajustements très durs pour permettre à l’économie mauricienne de faire face aux nouvelles réalités.

❚ On pourrait parler d’un manque

de vision, donc ? Je ne dirais pas nécessairement manque de vision, mais disons qu’il y avait une situation où on laissait venir les choses. Je n’aime pas employer des termes comme manque de vision ou absence de planification. Je pense plutôt que nous étions tous dans cette situation d’attentisme où on s’est contenté de voir comment les choses allaient évoluer. C’est une chose qui s’applique à la petite île Maurice comme c’est une chose qui s’applique ailleurs également. Nous n’avons qu’à voir ce qui se passe en Grèce ou en Espagne en ce moment. Regardez toutes ces révoltes contre les politiques d’austérité, contre les mesures draconiennes qui leur sont imposées par leurs dirigeants. Si vous voulez, on s’était trop habitué à Maurice à cette facilité qu’offrait le Protocole Sucre.

Il y a eu ce climat de quiétude, trompeuse d’ailleurs, que les gens pensaient allait durer. À tel point que le gouvernement avait incorporé les prix garantis du sucre dans ses prévisions économiques à court terme

❚ Vous avez été témoin du boom

Le problème, c’est que nous avons vécu pendant de nombreuses années dans une situation artificielle provoquée par le dividende de la Communauté économique européenne (NdlR : EEC Dividend). Ce dividende représentait un transfert important des consommateurs européens vers les pays ACP. Les consommateurs européens payaient le sucre plus cher que sur le marché mondial et nous en bénéficions. Depuis la fin du Protocole Sucre, il a fallu mettre en place diverses mesures, à commencer par le fameux

MAAS (Multi-Annual Adaptation Strategy), pour formuler un plan d’action pour amener l’industrie sucrière mauricienne à survivre dans les nouvelles conditions qui nous ont été imposées. ❚ Est-ce à dire que les opérateurs

n’ont rien vu venir, qu’ils ont été lents à réagir ? Il y a non seulement eu une léthargie où on s’est endormi dans

une sorte de quiétude en se disant, et combien de fois ne l’a-t-on pas entendu, que le Protocole Sucre a une durée indéfinie. Moi je dirais plutôt indéterminée. Tous les opérateurs à Maurice ont voulu croire en la permanence du Protocole Sucre. Finalement, non seulement les sucriers, mais aussi le gouvernement et les syndicats ont profité des dividendes du Protocole Sucre pour, il faut bien dire les choses, distribuer des

sucrier dans les années 70. N’est-ce pas à partir de là qu’est venue cette complaisance ? Oui, il y a eu complaisance mais souvent, en même temps, des conflits larvés entre le gouvernement et les sucriers où le gouvernement voulait, suivant sa politique économique, contrôler l’industrie sucrière. Le gouvernement, depuis les années 60, a voulu corriger certaines inégalités dans le système de répartition des revenus, ce qui a amené plusieurs mesures. Le gouvernement, en fait, est intervenu de façon beaucoup plus directe dans l’évolution de la situa-


LA RÉCOLTE MENACÉE EN GUADELOUPE fortement diminué et les cannes ont récolté l’impureté des eaux stagnantes. Certaines usines, vu la situation, ont été contraintes de ne tourner qu’à 40 % de leur production journalière.

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tion socio-économique de Maurice qui, à l’époque, dans les années 70 certainement et jusqu’aux années 80, était essentiellement axée sur l’industrie sucrière. ❚ Dans votre ouvrage « The

Supremacy and Twilight of the Mauritius Sugar Industry » (NdlR : paru en avril dernier), vous revenez sur cette situation qui a amené l’industrie sucrière à son état actuel. Qu’est-ce qui a motivé la publication d’un tel ouvrage, qui a sans doute dû requérir un colosssal travail de documentation ? La conception de cet ouvrage remonte aux années 1964-65, avec une série d’articles parus dans la Revue Agricole. Ces articles étaient les résumés du travail de recherche sur le sucre pour l’obtention de mon second degré, qui était basé sur la recherche. Là, je me suis penché de façon assez intensive sur l’économie sucrière. Le gouvernement et les sucriers se sont intéressés à ces articles basés sur les études que j’avais faites. C’est d’ailleurs à partir de là que j’ai entamé une carrière universitaire, en rejoignant l’université de Maurice, qui était à l’époque tout à fait embryonnaire. Mon ouvrage retrace tout le parcours de cette industrie depuis l’époque coloniale. Il ne faut pas l’oublier, c’est l’industrie sucrière qui a façonné l’île Maurice au cours des années. C’est cette industrie qui a fait de Maurice, au départ une petite île plus ou moins périphérique dans le vaste empire britannique, un pays prospère, un pays qui est aujourd’hui un des premiers pays en développement avec un revenu national par tête d’habitant de plusieurs milliers de dollars. ❚ Beaucoup de personnes sont

en train de parler de la mort de l’industrie sucrière. Vous, en tant qu’économiste, pensez-vous qu’un jour le soleil va se coucher sur cette industrie ? J’essaie de voir les réalités du futur. Depuis la publication de mon livre en avril dernier, on a contesté ma vision d’un déclin prononcé, sinon d’une disparition à terme de l’industrie sucrière. Personnellement, je suis d’avis que les belles années du sucre sont définitivement derrière nous. Je vais vous donner quelques pistes de réflexion. En 1973, nous avions produit 713 000 tonnes de sucre. De 73 à 75, il y a eu le boom sucrier où on a vendu notre sucre, sur le marché mondial, à un prix extraordinaire. À la fin de l’année 1975, il y a eu un déclin prononcé du prix du sucre sur le marché mondial. Ce qui a imposé sur l’île Maurice des ajustements im-

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Il n’y a pas qu’à Maurice que les conditions climatiques inquiètent les sucriers. Les pluies ininterrompues fin avril-début mai en Guadeloupe ont eu un effet désastreux sur la campagne sucrière 2011. La richesse saccarine a

portants dans notre gestion de l’économie du pays, qui était toujours à cette époque là fortement dépendante de l’industrie sucrière. Le déclin de l’industrie sucrière intervient à partir des années 80. Mais bien avant cela, il y a eu la perte de puissance des sucriers, dans les années 60-70, à partir du moment où l’île Maurice indépendante suit une politique qui va à l’encontre de la vision des sucriers. Il y avait déjà là des signes de déclin de l’industrie sucrière qui, à l’époque, commençait à perdre son rôle moteur de la politique économique de Maurice. Avant cela, l’industrie sucrière, c’était la grande roue qui faisait tourner non seulement l’économie, mais également le monde des affaires à Maurice. Ce n’est qu’en 2006-2007 que le gouvernement, de concert avec les responsables sucriers, met en place le fameux MAAS pour prévoir un avenir pour l’industrie sucrière à Maurice après la fin du Protocole Sucre. Encore une fois, le Protocole Sucre a été une mesure très bénéfique pour le pays, mais en même temps un lourd fardeau car il a créé une fausse situation de prospérité. Cela dit, on va peut-être vers un nouvel essor, si on veut être optimiste, à travers une évolution positive de l’environnement économique et social à Maurice. L’aspect social va être un élément clé du devenir de l’industrie sucrière à Maurice. Dans les années 70, l’industrie sucrière employait près de 70 000 personnes. Avec la restructuration intervenue dans le sillage de la fin du Protocole Sucre, le gouvernement s’est engagé dans un processus de réduction brutale de la main-d’œuvre de l’industrie sucrière pour se conformer aux conditions imposées par

Il y a eu la perte de puissance des sucriers, dans les années 60-70, à partir du moment où l’île Maurice indépendante suit une politique qui va à l’encontre de la vision des sucriers. Il y avait déjà là des signes de déclin de l’industrie sucrière qui, à l’époque, commençait à perdre son rôle moteur de la politique économique de Maurice

l’Union européenne. Le gouvernement a mis en place deux plans de retraite volontaire. Il y a certes eu des mesures compensatoires, mais c’est une situation qui a cogné ceux qui ont été concernés par ces plans de retraite. On a souvent négligé les retombées sociales de ces plans de retraite volontaire. Une étude de terrain a démontré que ces hommes et femmes, surtout ceux concernés par le VRS (NdlR : Voluntary Retirement Scheme 2), se sont retrouvés du jour au lendemain dans une situation presque d’oisiveté. On a certes mis en place des programmes de reconversion, mais pensez donc que ces hommes qui, pour certains, avaient travaillé jusqu’à 40 ans dans l’industrie sucrière, ne peuvent, d’un coup, se reconvertir dans un autre métier. Dans le cas des femmes, celles-ci sont physiquement usées après des années de labeur dans les champs de canne et peu aptes à pouvoir ou à vouloir commencer une nouvelle carrière. Elles s’étaient habituées à une certaine routine de travail, qui, au fil

du temps, était venue réglementer leur vie quotidienne. Quand celle-ci se trouve brutalement changée, ça peut avoir un impact social, voire psychologique très important sur ces personnes. C’est un problème qui, jusqu’ici, ne semble pas se poser parce qu’ils bénéficient encore des mesures compensatoires accordées par le gouvernement mais, en même temps, il y a une certaine oisiveté, un certain manque d’occupation alternative qui peut engendrer divers problèmes. Je ne veux pas être défaitiste, mais c’est toute une adaptation psychologique que ces gens doivent entreprendre et, vu leur âge, ce n’est pas toujours si simple que ça en a l’air. Je pense qu’on s’est lancé dans une aventure sociologique qui peut représenter un lourd fardeau social pour le pays. ❚ Y a-t-il malgré tout un espoir de

voir survivre cette industrie qui a soutenu l’économie au cours de toutes ces années ? Il y a un avenir pour la canne, sans nul doute. Les produits dérivés de la canne que sont l’éthanol et la bagasse vont pérenniser cette industrie. On pourrait aussi voir une autre facette de cette industrie qui est la connaissance acquise au fil des années. Maurice a aujourd’hui l’expertise nécessaire dans cette industrie et nous pourrions exporter nos services basés sur nos connaissances. Le sucre en tant que produit, je le vois en déclin, mais je vois graduellement l’émergence d’une industrie de la canne. Elle a définitivement un avenir à Maurice, mais dans une forme tout à fait nouvelle basée de plus en plus sur l’exportation de services.


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UNE EXPERTISE RECONNUE

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Le MSIRI est aujourd’hui non seulement une référence en matière de recherche agronomique dans la région, mais dans le monde entier. Plusieurs pays font appel aux services de ce

centre, fondé en 1953. Avec des technologies de pointe et une équipe de scientifiques ayant une formation poussée dans divers domaines, le MSIRI reste l’un des rares centres de recherche de ce

calibre dans le pays. D’ailleurs, au cours de notre entrevue, le Dr Ng n’a pas manqué de faire ressortir que ce sont ces hommes et femmes qui ont fait du MSIRI ce qu’il est aujourd’hui.

DR RENÉ NG, DIRECTEUR DU MSIRI

« Sans la recherche, l’industrie sucrière ne peut survivre »

Les aléas de la fin du Protocole Sucre mis de côté, la sécheresse qui dure depuis plusieurs mois vient également affecter la récolte 2011. Une situation qui illustre l’importance de la recherche afin d’avoir des variétés plus résistantes et qui souligne le travail effectué par le MSIRI afin de rentabiliser une industrie dont certains affirment qu’elle vit déjà ses dernières heures IL NE peut y avoir de recette miracle dans une industrie, encore moins quand il s’agit d’une industrie sur laquelle l’économie du pays s’est reposée plusieurs années durant. Le Mauritius Sugar Research Institute (MSIRI) a, depuis sa création, contribué considérablement aux progrès accomplis par l’industrie sucrière. Le fruit d’un travail constant mené par des professionnels. Si les coûts de production de sucre ont pu être maintenus à un niveau acceptable, à quelque Rs 14 000 la tonne, ce n’est guère un hasard, fait ressortir le Dr René Ng Kee Kwong, directeur du centre de recherches. Dans les détails, nous dit-il, c’est notamment grâce au travail de recherche entrepris par son équipe que les planteurs ne dépensent plus désormais sur les insecticides.

Si nous abandonnons la recherche maintenant, dans cinq ans, c’en est fini de l’industrie sucrière Parmi les nombreuses réalisations du MSIRI, en effet, figure la mise au point de nouvelles variétés de canne à sucre offrant une excellente résistance aux insectes. Depuis 1893, année durant laquelle démarre dans le pays la recherche sur la canne à sucre, l’expertise mauricienne dans le domaine n’a jamais cessé de s’affirmer, pour s’établir comme une référence à l’échelle planétaire. Certains, pourtant, ne voient pas l’intérêt de l’investissement dans la recherche, surtout pour une industrie jugée au crépuscule de son existence par beaucoup. Or, souligne le Dr René Ng, « si nous abandonnons la recherche maintenant, dans cinq ans, c’en est fini de l’industrie sucrière ». La recherche, ajoute-t-il, est un tout. Ainsi, le MSIRI est autant engagé dans le contrôle des maladies ou des parasites que dans la mise au point de nouvelles var-


LES « RÉUNIONNAISES » ONT LA COTE planteurs en ce moment. D’ailleurs, en 2010, 45 % de la surface plantée en canne à sucre étaient occupés par les variétés réunionnaises. Beaucoup de ces variétés ont toutefois été développées avec le concours du MSIRI.

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Si certaines variétés mises au point par le MSIRI ont su convaincre les planteurs, à l’instar de la variété M2593, variété très utilisée depuis qu’elle a été ‘libérée’ en 2006, ce sont les variétés réunionnaises qui ont la cote chez les

RÉCOLTE 2011 : LA RICHESSE DE LA CANNE DIFFICILE À DÉTERMINER Il ne fait pas de doute que la sécheresse a sérieusement affecté la canne cette année. Comme l’explique le Dr Ng, la canne a mal démarré avec quatre mois de sécheresse, d’août à septembre 2010. À partir de janvier, la canne n’a pas pu profiter de bonnes conditions climatiques. En mai dernier, nous explique le Dr Ng, la canne était à 99 %, en moyenne, de la hauteur enregistrée en 2010. D’autant qu’en avril, le pays n’a eu que 29 % de la pluviométrie normale calculée sur la moyenne à long terme. Si bien que la richesse de la canne était, à fin mai, que de 9 % contre 10 % en 2010. Ce chiffre reste un gros point d’interrogation pour les producteurs. Tout dépendra des conditions climatiques qui prévaudront durant la récolte. Toutefois, nous dit le Dr Ng, si les conditions climatiques sont bonnes pour la maturation, il se peut que nous ayons une récolte plus élevée que les prévisions. L’abandon des terres par les petits planteurs viendra également influer sur la production sucrière de la présente campagne, estimée à ce jour à 420 000 tonnes de sucre.

du centre de recherches. À cela, le Dr Ng répond que la recherche est un investissement et non pas une dépense. « Sans la recherche, l’industrie sucrière ne pourra survivre, surtout dans le climat actuel marqué par de nombreuses incertitudes », dit-il.

iétés. D’ailleurs, souligne notre interlocuteur, la Banque mondiale préconise le reversement de 1,5 % des recettes de toute industrie dans la recherche. EXPERTISES VARIÉES Le centre, connu pour la qualité de ses chercheurs, avec un haut niveau scientifique, effectue aussi des recherches sur la technologie sucrière, notamment dans le domaine de la production énergétique, sans oublier sa contribution dans le domaine de la mécanisation. Aujourd’hui, quelque 37 % de la canne produite annuellement sont récoltés mécaniquement, marquant un gain de temps énorme pour l’industrie ainsi que des coûts considérablement réduits. Le MSIRI comprend actuellement une équipe d’une soixantaine de chercheurs ayant des expertises dans divers domaines liés à la production de la canne, dont la phytopathologie, la biotechnologie et l’entomologie. Le centre se charge également de la recherche sur la pomme de terre, pressentie pour être l’un des produits agricoles susceptibles d’aider le pays à faire face à une éventuelle crise alimentaire. Parmi les différents champs d’action du MSIRI, le contrôle biologique tient une bonne place. Ainsi, pour le contrôle des parasites, les chercheurs de ce centre de recherches encouragent les prédateurs. Un fait important, comme le fait ressortir le Dr René Ng, la vigilance du MSIRI a permis de contrôler le ver blanc, un parasite notoire de la canne qui a fait d’énormes dégâts à l’île sœur dans les années 1980. « Le ver blanc n’est jamais venu à Maurice car on a su prendre les précautions qu’il fallait », explique le Dr Ng. Alors que l’industrie sucrière est pleinement engagée depuis quelques années dans un important programme de restructuration, certains n’ont pas hésité à s’interroger sur la raison d’être

RÉPUTATION. L’expertise du MSIRI est souvent sollicitée par de nombreux pays

FLEURON DE LA RECHERCHE Il souligne ainsi que si l’industrie n’a aujourd’hui aucun problème technique à produire du sucre, il y va du bon travail effectué par les différentes équipes qui se sont succédé au MSIRI depuis sa création en 1953. D’autant, dit-il, que dans tous les pays producteurs de sucre, la recherche amène un retour sur investissement autour de 30 à 40 %. Il rappelle aussi que le MSIRI est sans nul doute l’un des centres de recherche les plus performants au monde, si bien que de nombreux pays font aujourd’hui encore appel aux services de ce centre. Tout récemment, le MSIRI a offert ses services au Pakistan et en Ouganda. À ce jour, quelque 22 pays d’Afrique ont fait appel aux compétences du MSIRI à diverses fins. Le MSIRI est aussi engagé dans la formation. Il s’agit dans l’ensemble de programmes de formation pratique qui s’adressent aux personnes déjà employées dans l’industrie sucrière et qui souhaitent parfaire certaines connaissances ou développer de nouvelles compétences. « De nombreux étrangers viennent aussi vers nous pour la formation », souligne le Dr Ng. Fleuron de la recherche mauricienne, le MSIRI dispose aujourd’hui d’équipements de pointe, un investissement qui a permis à l’industrie sucrière de connaître son essor et, si l’on se réfère aux propos du Professeur Roland Lamusse (lire interview pages 10 et 11), il se pourrait bien que le MSIRI soit à la base du nouvel essor que pourrait connaître l’industrie de la canne.


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UN NOM INDISSOCIABLE DE L’INDUSTRIE SUCRIÈRE

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Robert Antoine met sur pied le Regional Sugar Cane Training Centre for Africa (RSTCA) en 1980, lorsqu’il prend sa retraite comme directeur du MSIRI. Il sera directeur du RSTCA jusqu’à sa mort, en 1996. En novembre 1997, le centre est rebaptisé Robert Antoine Sugar

Industry Training Centre en hommage à son fondateur. Aujourd’hui encore, le nom de Robert Antoine reste associé au RTC, malgré le changement d’appellation intervenu en 2005. Le bâtiment qui abrite le centre porte depuis le nom du fondateur de l’actuel RTC.

Avec la restructuration de l’industrie sucrière et les incertitudes qu’a entraîné la libéralisation du prix du sucre, le Regional Training Centre, la branche formation de la MSPA, a été contraint de revoir sa stratégie. Une adaptation réussie si l’on se fie au calendrier d’activités de ce centre sis à Réduit

REGIONAL TRAINING CENTRE

Une adaptation réussie ASSOCIÉ ÉTROITEMENT à l’industrie sucrière depuis sa création en 1980, le Regional Training Centre (RTC) aura connu deux changements de nom au cours de son existence. Deux changements qui sont venus souligner l’orientation nouvelle de ce centre de formation. Le Regional Sugar Cane Training Centre for Africa (RSTCA), comme il était connu à l’origine, avait cette vocation de parfaire l’expertise dans le domaine de la production sucrière en Afrique. Mais, au fil des années, le besoin se fait sentir d’offrir divers cours afin d’englober tout ce dont l’industrie sucrière avait besoin en termes de compétences. « Cela nous a amené petit à petit à réaliser qu’on pouvait offrir ces mêmes cours à d’autres secteurs de l’économie. Quand j’ai pris la direction du centre en 2005, une de mes premières réalisations a été de changer le nom du centre qui, à l’époque, s’appelait le Robert Antoine Sugar Industry Training Centre (RASITC) », explique le Dr Linda Mamet, actuelle directrice du RTC.

Le RTC a su maintenir sa position en Afrique depuis sa création comme un centre d’excellence pour la formation. Il jouit aujourd’hui d’une reconnaissance internationale et a, au fil des années, accueilli des étudiants venant de contrées aussi lointaines que la Barbade, la Papouasie et l’Indonésie Aussi bénin puisse-t-il paraître, le nom constituait à l’époque un frein à la stratégie d’ouverture du centre, vu que l’appellation RSTCA ou encore RASITC pouvait donner cette impression que le centre de formation ne concernait que l’industrie sucrière. Or, le RTC a trois axes de formation, bien que, comme le fait ressortir le Dr Mamet, « l’industrie sucrière reste notre ‘core business’ ». La nouvelle orientation du RTC se précise avec le premier plan de retraite volontaire introduit par l’in-

dustrie sucrière. Le centre élabore à l’époque des cours destinés aux personnes ayant un faible niveau d’éducation principalement issues du secteur sucre. Il s’agit pour l’essentiel de cours d’introduction au jardinage. Un cours qui comprend à la fois une formation théorique et pratique. Si le RTC forme en moyenne un millier de personnes venant de divers horizons, c’est en termes d’heures de cours. Les chiffres varient d’année en année, comme le montrent les statistiques, mais ils reflètent bien la renommée internationale acquise par le RTC au fil de son existence. ‘SUCCESS STORY’ À ce jour, le centre bénéficie du concours d’une centaine de formateurs, tous des spécialistes dans leur domaine. Le RTC travaille étroitement avec le MSIRI (Mauritius Sugar Industry Research Institute) pour assurer certaines formations, mais aussi avec diverses autres sociétés et fait appel, de temps à autre, à des formateurs étrangers. La petite équipe qui constitue le RTC a su mesurer l’enjeu de l’adaptation. C’est d’ailleurs l’un des atouts du centre, déclare le Dr Mamet. Sans compter que pour se différencier des autres centres de formation qui ont été mis sur pied ces dernières années, le RTC s’efforce, aujourd’hui encore, de trouver des créneaux de formation dans lesquels les autres ne sont pas engagés. Le RTC a su maintenir sa position en Afrique depuis sa création comme un centre d’excellence pour la formation. Il jouit aujourd’hui d’une reconnaissance internationale et a, au fil des années, accueilli des étudiants venant de contrées aussi lointaines que la Barbade, la Papouasie et l’Indonésie. Une reconnaissance qui sera d’ailleurs soulignée à maintes reprises par le Programme des Nations unies pour le Développement, dont les représentants ont souvent qualifié le RTC de ‘success story’. Un succès qui continue d’ailleurs à se construire avec les offres de formation que le centre met au point régulièrement dans le but d’asseoir sa réputation ici, comme en Afrique et ailleurs.

MANOJ NAWOOR

ORIENTATION. L’industrie sucrière reste le ‘core business’ du RTC, explique le Dr Mamet

AUTONOMIE FINANCIÈRE Si le RTC bénéficiait à sa création du soutien du PNUD, le centre a su développer une autonomie financière au fil des années. Le financement est assuré par les frais de participation aux cours de formation qui y sont offerts. De 1991 à 1995, le RTC est passé par des moments d’incertitude. Il était alors financé par le gouvernement, la Mauritius Sugar Producers’ Association (MSPA), dont il est aujourd’hui encore, officielle-

ment, le ‘training arm’, et les frais de scolarité. En 1996, toutefois, le ministère de l’Agriculture passe la gestion du centre à la MSPA et de là, le RTC devient une institution autofinancée. À l’origine, quand le centre opérait sous la tutelle du PNUD, c’était le MSIRI qui était le ‘executing agency’. Le financement a ainsi été assuré jusqu’en 1996, avant le passage sous la seule coupole de la MSPA.

L’autofinancement permet d’assurer le déroulement des opérations au jour le jour, le centre disposant d’une équipe d’une dizaine de personnes, essentiellement affectées aux tâches administratives. Ce personnel, couplé aux formateurs, offre un service complet avec l’accent sur la qualité dans tous les aspects. Un point qui a valu au centre l’accréditation ISO 9001 : 2008 il y a quelque temps.



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LOCAL GOVERNMENT plays a central role in the life of the people. It is directly responsible for vital public services, from street lighting, to social care, to libraries and leisure centres. It makes sure that other services co-operate with each other efficiently for the good of the community. And with councillors elected by and answerable to local people, local government offers democratic leadership. However, is the Government committed to passing new powers and freedoms to local authorities? Does the local really serve as a site of empowerment in the new global age? Have localities really acquired new institutional capacities to shape their own developmental pathways, or are their fates now being determined or at least significantly constrained by political-economic forces that lie beyond their control? These are some key questions which our legislators should take on board prior to proceeding with any major reform of the local authorities. Doing some piece meal exercise just to satisfy some short term interest would not help in improving the efficiency of our local authorities. What we need is not an extension of the Local Government Act 1989 or a revision of that of 2003 but genuine proposals with the potential to achieve a substantial and lasting shift in power away from central government and towards local people. THREE LEVEL TYPE OF GOVERNMENT Mauritius has a three level type of government: central, local and village. There is however no constitutional provision for local government other than the Rodrigues Regional Assembly. Local government in Mauritius is governed by the Local Government Act 1989 and the, as yet, unused Local Government Act 2003. The Ministry of Local Government is responsible for supervising local authorities. The Minister is responsible for devising guiding principles to local authorities for the good operation of council issues. Local government in Mauritius is twofold. The first one encompasses urban councils, known as municipal councils, and rural authorities (called district councils). The second one relates

pointed to the fact that rivals Google and Apple already have some form of video communications platform in operation, and that Microsoft may have been forced to pay over the odds for Skype in order to keep abreast.

NEW LOCAL GOVERNMENT BILL

H T EP O T E R E

LE OP

The new Local Government Bill is in the pipeline. Will the new law change sensibly the lives of the local citizens? Can communities fighting for social justice in housing, jobs and the environment make use of same? At first sight, it seems not. Let’s take a look | RENDHEE VEEREN

Microsoft has come under the fire over its planned purchase of internet communications provider Skype; $ 8.5 billion in cash for a firm that made a net loss of $ 7 million last year, on revenues of $ 860 million. Some analysts have

POW

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MICROSOFT CRITICISED OVER SKYPE DEAL

OR TO THE RULERS? The best means of reinforcing society is not for central government to try and confiscate all the power and responsibility for itself. It is to assist people and their locally elected representatives to accomplish their own ambitions. And we would be far happier if our politicians started out as folks with particular passion for grassroots civic efforts, rather than coming from a power starving class guided by the vision of a remunerative career in elective office

to the district councils which manage 124 village councils. Municipal and district councils are allowed to raise revenues through various fees. The main source of local government revenue is the central government grant. Municipal and district councils have the following statutory duties: cleaning and lighting of all public roads; collection and disposal of waste; provision of public libraries: exhibition halls and art galleries, theatres and places of public entertainment; playing fields; cemeteries and cremation grounds; nurseries for Infants; and pre primary schools. The new Local Government Bill has recently been perused by the Cabinet and had been sent to the State Law Office (SLO) for further review. It would soon be brought to the National Assembly for adoption. The Bill aims at amending the Local Govern-

ment Acts of 1989 and 2003 and at providing municipal and district councils with more authorities and responsibilities. ELEVATION OF STATUS A major feature of the new legislation relates to the elevation of some of the existing villages to the status of towns and of some towns to that of cities. Eleven villages have been marked down accordingly. These towns would be called upon to elect their municipal councils upon their designation as towns and the inhabitants would also become liable to property tax, which actually does not concern rural regions and same would only be effective after three years. The existing towns, would be raised to city status. A first look at the proposed law gives us the impression that it concentrates more on the structures and or-


SINGAPORE DEAL BLOCKED BY AUSTRALIA The proposed tie up between the Singapore Stock Exchange and the Australian Stock Exchange has fallen through after Australia’s Treasurer said the deal was likely to be contrary to the

ganisation of the local authorities and less on the local inhabitants of the towns and villages, namely on the aspirations and ambitions of the latter. The new Bill also provides, among others, for parties or political groups participating in local elections to present at least one-third of women as candidates and the prohibition of councillors crossing of the Floor in local administrations. Thus, any councillor who crosses the floor shall be excluded from the group and will lose his seat. He will be replaced by one of those which are part of the Group Reserve List. The proposed legislation also contains provisions pertaining to the prohibition of Members of Parliament to stand for election as councillors. Yet, are we, tax payers, interested with who can or cannot stand for local elections or who will cheat on their parties and cross the floor? Are we not missing a golden opportunity to genuinely empower the local people? This is why it is believed that any proposed law should take stock of the fundamental principle that power should be applied at the lowest possible level, near to the people who are concerned by decisions, rather than far-away from them. We should bear in mind that local authorities can perform their job best when they have real autonomy to respond to what local people want, not what they are requested to do by central government. Any proposed legislation should contain proposals which will provide local authorities with new autonomy and flexibility. DEFINED BY LAW Local authorities’ powers and duties are generally defined by legislation. In other words, they can only do what the law stipulates they can. At times, they are cautious of doing something new, albeit they assume it might be a good idea. This is because they are not certain whether they are permitted by law, and are apprehensive of the likelihood of being challenged in the courts. This assumption should indeed be the other way round. Rather than being able to act only where the law says they can, local authorities should be able to do anything provided they do not act in breach of other laws. Municipal and District councils should be given more independence to work with others in new ways to cut down costs. It will give them improved self-assurance to do inspired and original things to meet local people’s requirements. Therefore, greater freedom for local government is vital for achieving the shift in power we want to see. But, per se, these measures will not be enough. Government on its own does not make pleasant places to reside, people do: people who keep their eyes open for their neighbours and are proud of their places. So far, though, people can only note that their good thoughts have been ignored and they have little

national interest. Following his announcement, the Foreign Investment Review Board confirmed the Treasurer’s decision in an unanimous vote against the deal. The former Chairman of

the Australian Stock Exchange, Maurice Newman said that the collapsed of the deal was a missed opportunity and that it was rejected on emotional and nationalistic issues.

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Whitehall. A major provision of the Bill relates to new powers and freedoms given to councils, which grants councils the rights of the individual. This means that councils are free to do as they please within the normal limits prescribed by law. Protections will also be afforded to individual councillors. Under the new bill, councillors will be free to express their opinions without being accused of bias or closed mindedness when expressing their views on local matters. The public has also been granted extended rights to supervise local councils’ use of the new powers. Under the new bill, any local authority that raises council taxes above a certain ceiling will automatically be subject to a referendum on the matter. On top of this right to referendum is a right to challenge. Should the public feel that the services provided by a local authority are not of sufficient quality it can challenge the local authority to defend its operation.

Under the new british Localism Bill, councillors will be free to express their opinions without being accused of bias or closed mindedness. The public has also been granted extended rights to supervise local councils’ use of the new powers. Any local authority that raises council taxes above a certain ceiling will automatically be subject to a referendum on the matter. On top of this right to referendum is a right to challenge. Should the public feel that the services provided by a local authority are not of sufficient quality it can challenge the local authority to defend its operation prospect to deal with problems in the way they wish. Benevolent and community groups frequently find that their prospective involvement is disregarded, when, in fact, they do some of the most creative work in public services and we should be supporting them to get more involved. Thus it is important and worthwhile that significant new rights be passed direct to communities and individuals, making it easier for them to get things done and attain their goals for the place where they live. What about our planning system? Are we going to continue with the existing one? Up to now, we have not heard the Minister of Local Government, during his bit by bit interventions, on this crucial issue. A planning system is about facilitating the decision

as to who can build what, where and how. It ensures that buildings that the country needs (including homes, offices, schools, hospitals, roads, water pipes, reservoirs and more) get built in the right place and to the correct standards. A proper planning system is vital for the economy, environment and society. There are, nevertheless, some major imperfections in our current planning system. It is in fact a major hindrance to the healthy development of our local authorities. Our planning structure presently does not confer the people adequate control over decisions that make an immense difference to their lives. Too often, power is exerted by individuals who are not directly concerned by the decisions they are making. This signifies that people often feel bitter about what they see as decisions and plans being imposed on them. The outcome is an antagonistic system where many applications end up into litigation. The law should therefore provide proposals which will make the planning system unambiguous, more democratic and more efficient. The Minister recently stated that he had tried to bring something new and original to the Local Government Bill and that he was unwilling to “copy” what others were doing elsewhere. On the one hand, it is good to be innovative and unique but purposely overlooking what others are doing might not be the most appropriate approach. It should not be a question of “copying” but a learning process whereby we could appreciate critically what others are undertaking and try to make the best out of it. For instance, our British counterparts are currently revolutionising their local government environment and some of the proposed measures are indeed “avant-gardistes”. The British Government has already published its Localism Bill, which will alter the powers available to local councils and their relationship with

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NEIGHBOURHOOD PLANNING Another interesting concept which the British Legislators have included in the new Localism Bill is “neighbourhood planning”. Basically, instead of local people being told what to do, the authorities deem that local communities should have genuine opportunities to influence the future of the places where they live. The Bill introduces a new right for communities to draw up a “neighbourhood development plan.” Neighbourhood planning will allow people to come together through a neighbourhood forum and say where they think new houses, businesses and shops should go and what they should look like. These neighbourhood development plans could be very simple, or go into considerable detail where people want. Local communities would also be able to grant full or outline planning permission in areas where they most want to see new homes and businesses, making it easier and quicker for development to go ahead. Local planning authorities will be required to provide technical advice and support as neighbourhoods draw up their plans. This will help people take advantage of the opportunity to exercise influence over decisions that make a big difference to their lives. The best means of reinforcing society is not for central government to try and confiscate all the power and responsibility for itself. It is to assist people and their locally elected representatives to accomplish their own ambitions. And we would be far happier if our politicians started out as folks with particular passion for grassroots civic efforts, rather than coming from a power starving class guided by the vision of a remunerative career in elective office. In short, we need a legislation which would drastically change relationships between central government, local government, communities and individuals.


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FLORIDA WELCOMES GREEN COMPUTING CONFERENCE

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The second International Green Computing Conference (IGCC’11) is going to take place from the 25th to the 28th of July this year in Florida, USA. The theme for this year is ‘Sustainable Computing and Computing for Sustainabi-

lity’. It adresses key issues and topics related to energy efficiency in computing and promoting environmentallyfriendly computer technologies and systems. The conference provides a forum for discussing, sharing and inves-

tigating the state-of-the-art for all aspects of green computing, which include energy-efficient use of computers, systems for environmentally-friendly computer technologies, and a wide range of related topics.

ICT

Paving the way to lower carbon emissions

A global report found, in 2008, that ICT is a key sector in the fight against climate change and could enable emissions reductions of 7.8 Gt CO2 emissions in 2020. In Mauritius, the National Computer Board is trying its best to conduct awareness campaigns as to the effective use of ICT | H.L-B SUSTAINABLE DEVELOPMENT does not relate only to the environment as we really see it: conservation and preservation of nature, or even promoting green architecture or renewable energy sources. The Information and Communication Technology (ICT) is called upon to change, especially to pave the way to ‘green computing’ and lower what is called ‘Ewaste’. Recently, the ICT minister, Tassarajen Pillay Chedumbrum, announced that the draft of the “Green ICT policy document” is underway. The National Computer Board (NCB), in charge of this project, said it will take some time though to really get to the depth of it: « We have started to work on the policy document. We conducted some workshops, but it will surely take time. We are presently working on proposals, not to mention that we also have the survey to do. » Indeed, the institution has been called upon to undertake a survey on carbon emissions, in enterprises which make high use of ICT, in collaboration with the Mauritius Research Council (MRC) and the University of Technology of Mauritius (UTM). The minister had stated that the study would enable the implementation of guidelines and the establishment of a Protocol to regulate ICT operation with emphasis on green ICT. He also indicated that the NCB will set up a committee that would define green ICT parameters to be taken into consideration in the elaboration of any ICT project. MORE VIGILANT AND EFFECTIVE « Computers consume energy and generate carbon emissions. It turns around 2%, but we can be more vigilant and effective in reducing it. The Smart 2020 report issued in 2008, stipulates that ICT can help in achieving lower carbon emissions around the world », says an officer in charge at the NCB. This brings us to the issue of “Green computing”, a concept promoted by the institution since some time now. But what does it mean and imply? Green computing or green IT, refers to environmentally sustainable computing or IT. The goals of green computing are similar to green chemistry; reduce the use of hazardous materials and promote the recyclability or biodegradability of

TIPS FOR GREEN COMPUTING USE •

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Turn off your computer at night so it runs only eight hours a day and this will help reduce your energy use by 810 kWh per year Purchase flat-screen monitors as they use significantly less energy and are not as hard on our eyes as CRTs Forgo the screen saver since it does not save energy or your screen unless you are using an old monochrome monitor. Screen savers save energy only if they actually turn off the screen or, with laptops, turn off the backlight Do not leave the computer running overnight or on weekends Choose dark backgrounds for your screen display; bright-colored dis plays consume more power Note that laptop models use much less energy than desktop units About 25% of the electricity used to power home electronics is consumed when the devices are on stand-by Turning your computer off and then back on does not use more energy than leaving it on. The surge of power used by a CPU to boot up is far less that energy your computer uses when left on for more than 3 minutes

TECHNOLOGY. Computers are also responsible for generating carbon emissions

defunct products and factory waste. Research continues into key areas such as making the use of computers as energyefficient as possible and designing algorithms and systems for efficiency-related computer technologies. Green Computing also refers to the study and practice of the design, development, implementation, utilization and disposal of IT infrastructure efficiently and effectively with low or zero impact on the environment whilst reducing operating costs. Currently the ICT industry is responsible for 3% of the world’s energy consumption. With the rate of consumption increasing, 2030 will be the year when the world’s energy consumption will double because of the ICT industry. In 2010, the ICT minister, Chedumbrum Pillay’ highlighted the importance of adopting green attitudes in ICT sector. « It is high time to encourage the purchase, use and setting up of IT equipment and servers that are in line with environmental standards to prevent any negative impact of ICT on the environment », he said. he also stressed, at that time, the decisive

importance of ICT to make cities ecofriendly and economically viable since ICT can make a significant difference in enhancing the life of people through innovative methods such as intelligent infrastructure and help to efficiently and effectively manage road networks and renewable energy. MANAGE A GROWING IMPACT Capital has been trying in vain (since Thursday last) to have an official declaration of the Chairman of the National Computer Board in regard to this topic, and especially regarding the construction of a green data centre to host ICT business centres in Flic-en-Flac, as well as the expected introduction of the Work from Home concept which was mentionned in 2010. Overall, to help, rather than hinder, the fight against climate change, the ICT sector must manage its own growing impact and continue to reduce emissions from data centres, telecommunications networks, and the manufacture and use of its products.

THE SMART WAY Transformation of the economy will occur when standardisation (S), monitoring (M) and accounting (A) of energy consumption prompt a rethink (R) in how we optimise for energy efficiency and how we live, work and play in a low carbon world. Through this enabling platform, transformation (T) will occur when the business models that drive low carbon alternatives can be developed and diffused at scale across all sectors of the economy. The report – SMART 2020: Enabling the low carbon economy in the information age – is the world’s first comprehensive global study of the ICT sector’s growing significances for the world’s climate. The global study also predicts PC ownership will quadruple between 2007 and 2020 to four billion devices and emissions will double over the same period, with laptops overtaking desktops as the main source of global ICT emissions (22 per cent); mobile phone ownership will almost double to nearly 5 billion accounts to 2020 but emissions will only grow by four per cent; and broadband uptake will treble to almost 900 million accounts over the same period, with emissions doubling over the entire telecoms infrastructure.


LES LOGEMENTS ‘ENVIRONMENT-FRIENDLY’ ENCOURAGÉS Le ministère de l’Intégration sociale compte mettre sur pied des projets de logement pour l’intégration des groupes vulnérables, surtout dans des régions où la demande est très pressante. Le vice-Premier ministre et

LA SÉANCE de travail avec le ministre de l’Environnement et du développement durable s’est tenue à La Grande Cannelle, au Domaine Les Pailles. Deva Virahsawmy a souligné, une fois de plus, l’importance du concept de développement durable dans la vision du gouvernement. Il a parlé du développement durable comme un « développepment centré sur l’humain », ce qui implique, a-t-il dit, la participation de tout un chacun. « Nous devons repenser notre modèle de développement, nous sommes appelés à nous adapter, voire à procéder à de grandes transformations du paysage environnemental, économique et social, là où le besoin se fait sentir », a exhorté le ministre, ajoutant que « nous avons appris de nos erreurs du passé, surtout dans la quête centrée sur le développement économique au détriment des ressources naturelles, particulièrement dans le tourisme et le développement lié à l’agriculture. » GROUPES THÉMATIQUES Les groupes thématiques sont appelés à débattre sur les thèmes couvrant les cinq E du concept MID : Energie, Environnement, Education, Emploi et Equité. Chaque groupe est constitué d’une représentation balancée de membres du gouvernement, d’organisations non gouvernementales, du corps syndical, du secteur

ministre de tutelle, Xavier-Luc Duval, a assuré que les projets seront respectueux de l’environnement tout en privilégiant le concept de communauté-village, cela à la suite des recommandations du comité mi-

nistériel présidé par Xavier-Luc Duval lui-même. Le projet a obtenu l’aval du Conseil des ministres, vendredi dernier, et les travaux démarreront dans les meilleurs délais selon les autorités.

MID

Le plan d’action attendu début 2012

Après une période de temps mort, les réunions MID se succèdent. Après une réunion avec le ministre Rashid Beebeejaun la semaine d’avant, les membres des groupes thématiques ont eu une séance de travail avec le ministre de l’Environnement, Deva Virahsawmy, mercredi dernier. Les choses commencent à se mettre en place | H.L-B

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Dessalement d’eau obligatoire

LES OPÉRATEURS de l’industrie du tourisme, présents et futurs, devront obligatoirement faire provision d’une station de dessalement d’eau de mer. Cette décision du ministère du Tourisme permettra à la Central Water Authority de réduire, de manière considérable, l’approvisionnement dans ces établissements. Ce qui lui permettra de mieux s’occuper de ses clients domestiques. Les autorités travaillent également sur une idée de ‘clustering’ des hôtels pour une production à grande échelle et à moindre coût.

Plan d’action pour gérer les catastrophes

privé et de la société civile, sans compter l’apport d’experts et de spécialistes dans les domaines respectifs. Les travaux de ces groupes thématiques déboucheront sur des recommandations pour l’élaboration d’une stratégie et d’un plan d’ac-

tion. Ces documents sont attendus début 2012, après avoir passé l’épreuve d’une équipe de consultants. Deva Virahsawmy a aussi tenu à rappeler, à son audience de La cannelle, que Maurice possède le cadre légal nécessaire pour la pro-

tection de l’environnement, à savoir une National Environment Policy, une National Environment Strategy et un Integrated Coastal Zone Management Framework. Des modifications sont en train d’être apportées à ce dernier.

ENERGIE VERTE

La SBM veut faciliter l’achat de systèmes solaires photovoltaïques LA STATE BANK of Mauritius (SBM) arbore son blason vert. Elle fait alliance avec le groupe Leal pour proposer une solution de financement pour l’achat de systèmes solaires photovoltaïques. La SBM Ecoloan a été présenté mercredi dernier. Ce nouveau plan a été conçu pour soutenir ceux désireux de s’équiper d’un système solaire photovoltaïque (PV) pour la production d’électricité pour leurs besoins personnels ou pour être revendue au Central Electricity Board (CEB). Le prêt, à partir de Rs 395 000, est remboursable

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sur une période de 7 ans. Il est ouvert à tous, clients et non clients, particuliers et petites entreprises. Ceux qui veulent prendre avantage de ce plan peuvent opter pour un financement allant jusqu’à 100 % du coût d’acquisition et d’installation du système solaire photovoltaïque, incluant la TVA. Ils peuvent aussi bénéficier des taux d’intérêt compétitifs à partir du ‘prime lending rate’ de la SBM. Ils ont une flexibilité de remboursement allant jusqu’à 7 ans avec carte de crédit pré-approuvée. Partenaire de la banque pour ce projet qui s’inscrit

également dans la politique nationale de développement durable, le groupe Leal propose des prix compétitifs sur les systèmes solaires photovoltaïque du fabricant allemand Solar-Ernte-Technik Ltd (SETL), qui offre une garantie de performance allant au-delà de 25 ans. Lors de la présentation du SBM Ecoloan, Gautam Vir, Chief Executive de la banque, s’en est dit très fier : « Je pense qu’en citoyens responsables, nous devons tous prendre soin de notre environnement. Chacun de nous doit contribuer à réduire les émissions CO2. De ce fait, ce pro-

jet nous est cher puisque nous croyons dans le développement durable. Essayons tous d’utiliser au maximum l’énergie solaire qui est gratuite. » La parole a également été donnée à un des premiers clients de la banque à prendre avantage du nouveau plan, le Dr Mukesh Sooknundun, directeur de la Clinique du Nord : « Nous faisons confiance à la technologie allemande en matière de PV, de même que le Groupe Leal à travers Solar-ErnteTechnik Ltd. Le SBM Ecoloan est une contribution pour l’utilisation de l’énergie verte. »

LE MINISTÈRE de la Santé compte solliciter l’aide de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’élaboration d’un plan global pour la gestion des catastrophes qui pourraient avoir des effets sur la santé. Une série d’ateliers de travail est en cours depuis le 17 juin et prendra fin demain. L’objectif est de venir de l’avant avec des propositions sur les différents aspects du plan d’action. Celui-ci englobera la planification d’intervention d’urgence, le renforcement des capacités, l’évaluation des ressources, ainsi que la prévention des risques découlant des catastrophes naturelles.

Amendements à la Forest and Reserves Act LES FORÊTS et les arbres revêtent d’une importance capitale pour la biodiversité et l’écosystème. Le Conseil des ministres a pris note, vendredi dernier, des amendements qui seront apportés à la Forest and Reserves Act, par le ministère de l’Agro-industrie. Ce qui permettra de mieux contrôler l’abattage des arbres sur les terres privées et dans les forêts. Cette mesure fait suite au triste constat établi ces dernières années : l’étendue des forêts a drastiquement diminué, passant de 35 000 hectares au début des années 80, pour atteindre quelque 25 000 hectares aujourd’hui. Ainsi, cette mesure permettra d’assurer également un meilleur contrôle de l’écosystème en terme d’émission de carbone et d’érosion des sols.


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CONCEPTION FINLANDAISE

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BLING BLING MERCREDI 22 JUIN 2011

Le Blue Safari 600 a été construit en France. Sa capacité est de cinq clients plus un pilote. Ce sous-marin fait 6,5 mètres de long et 3,4 mètres de large. Sa hauteur est de 4,2 mètres et sa vitesse maximale de 4km/h. Le Blue Safari 1100 a quant à lui été

fabriqué en Finlande. Il est deux fois plus grand que son aîné. Son pilote peut conduire jusqu’à 10 passagers, ce qui en fait un sous-marin idéal pour les sensations fortes en famille. Le Subscooter, lui, a été conçu et réalisé à Maurice.

BLUE SAFARI

EN TOTALE

IMMERSION… Fini la plongée avec bouteilles ou autres scaphandres. Avec Blue Safari, c’est toute une nouvelle gamme d’activités sous-marines qui s’offrent à ceux désireux de découvrir les profondeurs des océans | DB DÉCOUVRIR LES fonds marins de manière originale. C’est ce que vous propose Blue Safari. Que vous optiez pour le sous-marin ou encore les ‘subscooters’, les moments inoubliables sont garantis. Et pourquoi ne pas déjeuner en tête-à-tête, à 35 mètres de profondeur, ou encore organiser des célébrations avec du champagne coulant à flots ? Blue Safari, compagnie employant une soixantaine de personnes et dirigée par Luc Billard, n’a de cesse d’innover pour devancer les attentes de ses clients. Un pari perpétuel qui était déjà à l’origine de la compagnie. En 1995, Luc Billard et Patrick Therond, des navigateurs émérites ayant déjà participé à une course autour du monde à la voile, décident de se lancer dans une nouvelle aventure. Avec l’aide de deux amis, ils lancent le sous-marin Blue Safari 600, avec lequel ils démarreront leurs activités à Grand-Baie. Le succès ne se fait pas attendre. Ce sous-marin, dont la cabine est constituée d’un cylindre en méthacrylate entièrement transparent, attire de nombreux clients. A tel point que six mois après, les directeurs de la compagnie

achètent un deuxième sousmarin, le Blue Safari 1100, qui offre une vision panoramique intéressante. « Le BS 1100 permet aussi une très bonne vision du monde sous-marin grâce à des hublots individuels. En outre, une caméra située sur le pont permet de vivre, à l’intérieur, sur un écran de télévision, l’immersion du sousmarin », explique Luc Billard. UN PILOTE À VOTRE SERVICE Les deux sous-marins permettent à Blue Safari de proposer plusieurs activités intéressantes. Luc Billard nous parle d’abord de la plongée, qui peut accueillir de deux à cinq personnes : « C’est une plongée exclusive, à faire en famille, en couple ou entre amis. Selon votre intérêt, le pilote privilégiera soit la découverte du récif, soit l’épave du Star Hope, ou encore l’observation sous l’eau d’un autre sous-marin ». Autre prestation: un déjeuner en tête-à-tête, à quelques mètres de profondeur. Et comme ce n’est pas tous les jours que vous pouvez le faire, Blue Safari s’assure que l’événement est mémorable. Au programme : un bon repas, accompagné d’un vin de votre choix. Quant au service, c’est le pilote qui l’assurera.

Si vous optez pour cette activité, sachez quand même que les réservations doivent être faites 48 heures à l’avance. Idem si vous voulez convier un maximum de quatre personnes à fêter un moment magique, sous l’eau, avec du champagne coulant à flots. Blue Safari propose des services sortant de l’ordinaire. La compagnie convie ainsi ceux qui veulent se marier à échanger leurs vœux au fond de l’océan. Les futurs mariés peuvent être accompagnés de deux témoins et d’un officier de l’Etat civil. En outre, pour qu’ils puissent conserver des souvenirs de cet instant magique, un plongeur caméraman sera mis à leur disposition pour filmer chaque moment de cette union. PRESTATION UNIQUE Pour les amateurs de sensations fortes, Blue Safari propose également le ‘subscooter’, qui vous permet de conduire votre propre sous-marin biplace, en toute sécurité, par 3 mètres de profondeur. Cette prestation, qualifiée d’unique au monde, est proposée depuis le 15 novembre 2005. Il n’est pas nécessaire d’être un plongeur ou même de savoir nager pour savourer cette expé-

rience sous-marine unique. L’engin est simple à manier. Il comprend un simple volant et deux pédales d’accélérateur qui lui permettent d’avancer jusqu’à 4 km/h. Il y a également un bouton pour descendre et remonter instantanément en surface. Et si vous avez des doutes quant à la sécurité de l’opération, Luc Billard se veut rassurant : « Après un petit briefing de 10 minutes, les clients apprennent à conduire leur propre sous-marin. Deux guides accompagnateurs plongeurs les ont à l’œil en permanence lors de la plongée ». Ce dernier explique également

Pour les amateurs de sensations fortes, Blue Safari propose également le ‘subscooter’, qui vous permet de conduire votre propre sous-marin biplace, en toute sécurité, par 3 mètres de profondeur. Cette activité, qualifiée d’unique au monde, est proposée depuis le 15 novembre 2005


VERTUS DES SPORTS AQUATIQUES Les activités nautiques comportent de nombreux bienfaits. Quoi de mieux, après une longue journée, pour vous détendre. L’eau est aussi connue pour ses bienfaits sur la rééducation. En effet, les sports

aquatiques sont souvent pratiqués par des personnes souffrant de problèmes de dos ou de problèmes articulaires. Les nombreux bienfaits de la natation ne sont plus à démontrer. Elle fait partie d’un des

rares sports que l’on peut pratiquer à tout âge. En effet, lorsqu’on nage, le squelette et les articulations ne sont pas sollicités ce qui permet d’éviter toute douleur, courbature et même blessure.

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Autre prestation : un déjeuner en tête-à-tête, à quelques mètres de profondeur. Et comme ce n’est pas tous les jours que vous pouvez le faire, Blue Safari s’assure que l’événement est mémorable. Au programme : un bon repas, accompagné d’un vin de votre choix. Quant au service, c’est le pilote qui l’assurera

que l’air est en permanence régénéré grâce à une bouteille, dont l’autonomie est de 50 minutes pour deux personnes. Si besoin est, un circuit de secours peut alors prendre le relais, ajoute-t-il. Autre précaution : un bouton d’alarme qui permet d’attirer l’attention des plongeurs accompagnateurs à tout moment. Après que le conducteur ait assimilé les rouages de l’engin, il peut alors se caler sur son siège réglable en hauteur et respirer librement et naturellement dans une large coupole transparente à vision panoramique. « Il n’y a pas de détendeur dans la bouche, et c’est un réel plaisir de pouvoir échanger les impressions sur la faune et la flore », précise Luc Billard.

D’autres activités coûtent plus cher. Ainsi, pour l’usage exclusif du Blue Safari 600 et pour une balade d’une durée de 40 minutes, les clients doivent débourser Rs 25 000. Et si vous choisissez l’option mariage, qui comprend l’usage exclusif du BS 600, une bouteille de champagne et une vidéo souvenir, il faudra compter Rs 49 000

IMMERSION EN DOUCEUR Ce dernier ajoute que les subscooters sont au départ placés sur une plateforme hydraulique. De ce fait, c’est en douceur que les clients sont immergés jusqu’ à 3 mètres de profondeur. « Ces équipements, ainsi que les torpilles utilisées par les guides plongeurs, vous transforment en agent 007 », lance notre interlocuteur avec humour. Les subscooters sont construits par Blue Safari, qui possède sa propre société de construction, Bluesubtech. L’objectif de celle-ci est de commercialiser les subscooters et de fournir toutes les prestations nécessaires à la création d’une base de sous-marins, à savoir : étude de faisabilité, confirmation des sites de plongée, choix des équipements, construction de sous-marins, formation des pilotes, et travail de consultant pour la mise en place et le démarrage des exploitations. Cependant, pour pouvoir profiter des aventures proposées par Blue Safari, quelques conditions doivent êtres respectées. Le directeur fait ainsi ressortir que ces activités sont accessibles à toute personne âgée de plus de 8 ans. Elles doivent cependant jouir d’une bonne condition physique et ne pas souffrir de problèmes cardiaques, cardio-vasculaires,

respiratoires ou liés à l’oreille. Il faut également noter qu’elles sont interdites aux femmes enceintes et que les adolescents de moins de 16 ans ne peuvent conduire le subscooter. Concernant les tarifs des activités sous-marines, le prix pour une balade en subscooter pour deux personnes est de Rs 5 000, alors qu’en solitaire, il vous en coûtera Rs 3 900. Si vous optez pour le sous-marin, la plongée, par adulte coûte Rs 3 900. Un enfant de moins de 12 ans paiera Rs 2 300, et pour les moins de 3 ans, le prix est de Rs 700. D’autres activités coûtent plus cher. Ainsi, pour l’usage exclusif du Blue Safari 600 et pour une balade d’une durée de 40 minutes, les clients doivent débourser Rs 25 000. Et si vous choisissez l’option mariage, qui comprend l’usage exclusif du BS 600, une bouteille de champagne et une vidéo souvenir, il faudra compter Rs 49 000. L’usage exclusif du Blue Safari 600 pendant 1h30 vous coûtera quant à lui la modique somme de Rs 57 000. Ce prix inclut le déjeuner à 35 mètres de profondeur. A ce jour, plus de 12 000 plongées ont été réalisées par Blue Safari, précise Luc Billard, qui ajoute que la compagnie a accueilli plus de 150 000 clients de tous âges.

DÉCOUVERTE. Les ‘expéditions’ de Blue Safari s’adressent à une clientèle friande d’aventures et qui cherche à vivre une expérience unique


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MONTRÉAL FÊTE JEAN PAUL GAULTIER

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PARCOURS MERCREDI 22 JUIN 2011

Ce n’est pas Paris mais Montréal qui accueille la première rétrospective de Jean Paul Gaultier, 59 ans, « l’enfant terrible » de la mode en France. L’exposition ira ensuite aux

Etats-Unis (Dallas, San Francisco), puis à Madrid et enfin à Rotterdam au printemps 2013. Aucune date parisienne n’est prévue. « J’ai été, toute ma carrière, aidé par la France, mais, à

mes débuts, les étrangers m’ont particulièrement soutenu. Il y a une logique dans tout ça », se console Jean Paul Gaultier, avant de lâcher : « A Paris, tout est toujours plus difficile ».

ANNABELLE FLEURY

A la recherche de la féminité A 26 ans, la jeune styliste s’est déjà bâti une solide réputation dans le monde de la mode. Ses créations ont dépassé les frontières mauriciennes pour atteindre l’Europe, l’Australie, le Canada… Capital l’a rencontrée | DB

PERFECTIONNISTE, PASSIONNÉE et bosseuse. Voilà, résumé en trois mots, la personnalité d’Annabelle Fleury. C’est grâce à ces qualités que la styliste a pu, en quelques années, se faire une place au soleil à travers son entreprise, Oriya. Créée en 2009, celle-ci ne cesse de faire parler d’elle. Or, le rêve d’Annabelle Fleury, la directrice d’Oriya, n’était pas de devenir styliste. « Je voulais être vétérinaire, et en HSC, je n’ai pas choisi d’étudier le dessin. Cependant, lorsque j’ai terminé mes études, j’ai changé d’avis. J’étais perdue et ne savais pas quelle carrière entamer », nous confie la jeune femme. En attendant d’avoir ses résultats, Annabelle Fleury prend de l’emploi, pour quelques mois, à la Mauritius Commercial Bank. Puis, un jour, c’est le déclic. Elle décide de se rendre en France afin d’y effectuer des études de stylisme et de créatrice de mode. Plusieurs personnes, souligne-t-elle, l’ont découragé à prendre cette voie, car elle n’avait aucune connaissance ou expérience dans le domaine. Mais Annabelle Fleury a fait la sourde oreille aux opinions négatives sur sa nouvelle aventure. APPRENTISSAGE PARISIEN La jeune Curepipienne entame alors ses démarches et est finalement admise à l’Ecole Condé de Paris. Néanmoins, au début, les choses s’avèrent difficiles pour elle : « J’adore me référer à l’histoire du lièvre et de la tortue lorsque je parle de cette période de ma vie. Dans ma classe, j’étais comme la tortue. Je ne savais pas grand-chose du stylisme. De plus, il y avait 270 élèves en première année, et après les examens, seuls 90 allaient être choisis ». N’étant pas du genre à baisser les bras, Annabelle Fleury met alors les

La jeune femme ne possède pas de boutique pour vendre ses produits. Tout se fait en effet sur Internet. Annabelle Fleury a en effet créé un site Internet (http://annabelle.fleury.mu) où elle présente les créations d’Oriya. Elle fait également le marketing de ses créations sur sa page Facebook


VOUS AVEZ DIT FASHION WEEK ? C’est en 1943, à New York, que la ‘Fashion Week’ a vu le jour. L’objectif était de mettre en avant les stylistes américains. Les premières éditions n’étaient adressées qu’aux journalistes de mode et non aux clients des maisons de couture et s’appelaient « Press

Week ». Puis, à la fin de la guerre, les grandes capitales de la mode en Europe ont lancé à leur tour une ‘Fashion Week’. Aujourd’hui, les principales ‘Fashion Week’ ont lieu respectivement à New York, Londres, Milan et Paris, deux fois par an.

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PARCOURS

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CES STYLISTES QUI L’INSPIRENT Annabelle Fleury s’inspire beaucoup d’Hussein Chalayan, d’Elie Saab et d’Oscar de la Renta. Le premier nommé est considéré comme un artiste inclassable car son travail se situe à la frontière de la mode et de l’art contemporain. Le vêtement est pour lui le moyen d’avoir un discours sur le monde et de développer des idées. Ses créations sont d’ailleurs plus souvent exposées dans les musées que dans les magasins de prêt-à-porter. Elie Saab est, lui, connu pour être le couturier des stars et des têtes couronnées. Ce styliste crée des robes très années 50, façonnées dans des couleurs vives, notamment du vert et du jaune, et qui donnent une allure chic et glamour. Oscar de la Renta est, quant à lui, un styliste de mode dominicain mondialement connu. Ses talents sont régulièrement couronnés. Il a reçu, entre autres, le prix du Créateur de l’année du Conseil des créateurs de mode américains en 2000 et 2007 (meilleur vêtement féminin). Il a également remporté deux fois le prix de l’American Fashion Critic.

En juin 2009, elle obtient son BTS. Quelques mois après, elle retourne au pays, et en novembre, elle lance Oriya, sa marque de prêt-à-porter pour femmes. La marque s’intéresse à la femme dynamique, originale, active, émancipée et qui cherche de nouvelles formes dans le vêtement, de façon à se démarquer. Elle veut souligner la féminité des formes et accentuer la silhouette bouchées doubles pour faire partie des heureux élus. Finalement, elle réussit brillamment aux épreuves, ce qui lui permet de continuer ses études. En juin 2009, elle obtient son BTS. Quelques mois après, elle retourne au pays, et en novembre, elle lance Oriya, sa marque de prêt-à-porter pour femmes. La marque s’intéresse à la femme dynamique, originale, active, émancipée et qui cherche de nouvelles formes dans le vêtement, de façon à se démarquer. Elle veut souligner la féminité des formes et accentuer la silhouette. L’univers de la marque Oriya est identifié par l’harmonie de couleurs vives et par la fluidité des matières. Son inspiration, la jeune styliste la puise dans l’immensité de la nature et dans ce qui la passionne. « L’inspiration est une source inépuisable où tout peut devenir sujet à la création. C’est comme un coup de foudre », dit-elle. Sa première collection, Annabelle Fleury l’a baptisée « Bénarès », car elle voulait mettre en avant la culture indienne. C’était en 2009. Depuis, l’objectif de la jeune styliste est de proposer chaque année deux collections. Une

pour l’hiver et l’autre pour l’été. De ce fait, en juin 2010, elle est revenue à l’avant plan avec une collection qu’elle a choisi d’appeler « Vintage », où les coupes arrondies volent la vedette. Puis, en décembre dernier, elle lance les « Années folles ». « C’est une ligne de vêtements qui nous entraîne dans la période d’après-guerre (1919-1929), où le désir d’émancipation et de libération gagne l’esprit des femmes. La mode des Années folles est l’expression d’une mutation culturelle dans la représentation de la femme. La femme des années 1920 cultive l’ambiguïté : elle est à la fois masculinisée et profondément féminine », affirme Annabelle Fleury. ET LA FEMME CRÉA LE PANTALON... A cette époque, si les femmes n’hésitent plus à dévoiler leurs jambes, on voit aussi naître les premiers pantalons pour femmes. Cette ambivalence est reprise dans la collection d’Annabelle Fleury. La combinaison-pantalon, avec sa coupe masculine, se marie ainsi avec un jeu de fronces très féminin sur le bustier, et la combinaison-short est rehaussée par un drapé très sensuel.

ses produits. Tout se fait en effet sur Internet. Annabelle Fleury a en effet créé un site Internet (http://annabelle.fleury.mu) où elle présente les créations d’Oriya. Elle fait également le marketing de ses créations sur sa page Facebook. « Je profite énormément de ce nouveau réseau social. C’est intéressant car je peux mieux communiquer avec les clientes. Même si je n’ai pas le temps de chatter, je fais mon maximum pour répondre à celles qui m’envoient des messages », souligne-telle. Si chaque collection comprend une douzaine de modèles, la styliste soutient qu’elle ne commercialise ses créations que lorsqu’elle les apprécie elle-même. De plus, chaque collection est accompagnée d’accessoires : boucles d’oreille, bracelets et colliers disponibles en plusieurs coloris et matières. Par exemple, pour la dernière collection, les accessoires se parent d’éléments emblématiques de l’époque. La parure est ainsi de mise, tout comme la plume ou les perles. En ce moment, Annabelle Fleury travaille sur sa prochaine collection. Inutile cependant d’en demander un aperçu. La styliste se montre muette comme une carpe lorsque nous lui en demandons le thème. En contrepartie, elle fait la promesse de « surprendre » les femmes. On peut donc s’attendre à beaucoup de créativité, ce qui lui permettra peutêtre d’atteindre l’un de ses buts, qui est d’élargir sa clientèle. « J’ai des clientes en Angleterre, en Australie, en France et au Canada. Je souhaite que mes créations soient connues sous d’autres cieux encore », avoue-t-elle. Elle ajoute d’ailleurs qu’elle vise plus particulièrement l’Afrique du Sud et Dubayy. Une tâche d’autant plus compliquée si on considère que la jeune femme ne possède pas de boutique pour vendre

LIVRAISON RAPIDE Ainsi, dès qu’une cliente est intéressée par un des modèles d’Annabelle Fleury, elle peut l’appeler ou simplement lui envoyer un message. La styliste prend alors la commande et les mesures. Elle est aussi à l’écoute de la clientèle pour les autres instructions. Ensuite, elle achète elle-même les tissus et s’occupe de la couture. La livraison des vêtements se fait entre 8 à 10 jours après la commande. Annabelle Fleury souligne que sa clientèle est variée. Elle conçoit ainsi des vêtements pour des personnes de tous âges et de toutes cultures. Mais elle déplore néanmoins que le ‘e-commerce’ ne soit pas encore entré dans les mœurs mauriciennes : « A l’étranger, les gens sont habitués à acheter des vêtements en ligne, que ce soit sur eBay, La Redoute ou Amazon. Tel n’est pas le cas à Maurice, mais je suis sûre que cette habitude gagnera du terrain chez nous très bientôt ». Au-delà de la vente de ses créations, la jeune styliste compte s’inspirer de talents internationaux pour atteindre d’autres cieux. Invitée à s’exprimer sur les talents de Lida O’Reilly, très connue sur le plan international, Annabelle Fleury souligne qu’elle est en admiration devant son parcours. Cependant, dit-elle, « j’ai mon propre style ».


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2ÈME ÉDITION DU MAURITIUS TUNING SHOW

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La deuxième édition du Mauritius Tuning Show s’est tenue les 4 et 5 juin dernier, au Centre Commercial de Jumbo Phoenix. L’évènement a attiré une foule de plus de 20 000 personnes, soit 10 000 de plus que

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l’année dernière. C’était l’occasion pour bon nombre de Mauriciens passionnés de ‘tuning’ d’assister à deux compétitions, des expoventes, ou encore des démonstrations d’automobiles modifiées.

TUNING La voiture n’intéresse plus vraiment les jeunes. Pas s’ils ne peuvent la refaçonner à leur image. Depuis quelques années, la tendance, à Maurice comme ailleurs, est au ‘tuning’. Capital vous invite dans un monde où esthétique rime avec puissance | SM et MS

ÇA C’EST DE LA CAISSE ! « SOIS BELLE et ne te tais pas ». Tel est le credo de Yan quand il s’agit de sa voiture. Celle-ci, lâche-t-il sans ambages, est « ma première femme, pour qui je fais tout ». C’est peut-être pour cela que cette Toyota EE 111 de 1998 est différente des autres. Il s’agit en effet d’une voiture fortement modifiée. « Monn change moteur lor sa loto la, in rabaiss li, inn met ‘bucket seat’, in teinte so bann vitre ek ena enn canon bass andan », ajoute le proprio d’une voix excitée. « Loto la fer vrommpft...tss tss », renchérit son ami, en mimant le son du moteur, avant d’expliquer que c’est le ‘dump valve’ qui fait cela. « Sa marche ek turbo la, ou konpran ? » Devant notre air circonspect, notre interlocuteur décide de frapper un grand coup. Pour cela, il veut nous montrer ce qu’est le ‘backfire’. Yan nous en fait une petite démonstration sur le parking de Jumbo, à Phoenix. Le ‘backfire’, comme l’indique le mot, est un tuyau d’échappement qui crache du feu. Littéralement ! « Oui, difé sorti par échappement la », dit Yan. Celui-ci s’empresse ensuite

d’ajouter qu’il ne s’en sert que lors des ‘tuning shows’ qui ont lieu assez régulièrement à Maurice. Autre ‘must’ du tuning : le caisson de basse, qu’on appelle aussi ‘subwoofer’. Il est là pour « faire péter le son ». A tel point que c’est tout l’engin qui vibre quand on pousse le volume à fond.

MODIFIER UNE BANALE VOITURE Il ne s’agit là que quelquesunes des innombrables items qui peuvent vous permettre de modifier votre banale quatre roues pour en faire une merveille. Mais où peut-on se procurer ces gadgets ? En connaisseur, Yan nous dit qu’il a acheté son ‘subwoofer’ de la marque JBL à Harman Cardon, à Quatre-Bornes, mais que le ‘customizing’ de la voiture a été réalisé avec des amis. Mais comme nous avons besoin d’une adresse, il nous conseille de visiter BMT Tuning, l’une des agences de ‘tuning’ les plus connues de Rose-Hill. Yan nous propose gentiment de nous y emmener. En route, il en profite pour nous expliquer ce que sont les divers accessoires se

Le tuning, c’est la personnalisation de l’automobile ou la préparation, si vous voulez. Chez nous, le but est aussi d’améliorer les performances du véhicule et de modifier le ‘look’ avec l’installation d’accessoires intérieurs et extérieurs, par exemple sur la carrosserie ainsi que sur les roues. On place aussi des pièces mécaniques, par exemple sur le moteur, les freins, les suspensions. Il en va de même pour l’électronique, par exemple avec l’ECU ou les systèmes multimédia

trouvant dans sa voiture. « Ce sont des gadgets. Ca c’est le ‘pedal wear’, qui est une façon de personnaliser les pédales pour les rendre plus belles, le ‘vacuum’, qui contrôle la pression d’air et ce truc-là, que vous voyez derrière, c’est… heu… pour éviter que la voiture ne s’écrase lorsqu’on fait un rallye, par exemple, ou des ‘runs’, ou même des ‘drifts’ ». A l’entrée des locaux de BMT, qui compte une quinzaine d’employés, nous lisons sur l’enseigne : « True performance revealed ». De quoi mettre l’eau à la bouche des jeunes qui nous accompagnent, et qui sont déjà en extase devant les vitrines. « Get sa phare rond la, appel sa ‘angel eyes’, sa appelle ‘regard qui tue’ », rigole Yan. « Et ça c’est un ‘air filter’ de compétition, et celui-là un ‘strobe light’, qui donne des lumières comme dans une discothèque », ajoute-t-il. Altaaf Suhawon, l’un des quatre directeurs de la compagnie, prend le relais lorsque Yan nous délaisse pour aller s’acheter un ‘bolt beam’. Créé par Mme Torabally en 1998, BMT n’était alors qu’une petite quincaillerie où on vendait de la peinture pour automobile, et était con-


LA PORSCHE FACILITE LES CONQUÊTES FÉMININES Une enquête menée par trois universités américaines du Texas, sur un échantillon de 1 000 personnes, a conclu que les femmes trouvaient les hommes en possession d’objets remarquables – comme une Porsche – plus désirables que ceux qui n’en ont pas. Cependant, si le propriétaire de la

Porsche arrive plus facilement à séduire les femmes, il n’est pas considéré par ces dernières comme étant un mari potentiel. En effet, selon l’étude, les femmes estiment que ceux qui s’affichent avec ce genre d’objets recherchent avant tout des relations sexuelles sans lendemain.

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GADGETS. Des roues aux sièges, toute modification est la bienvenue pour les mordus du ‘tuning’

modifier et ajouter des boîtiers pour adapter les injecteurs importés aux carburants utilisés à Maurice, ainsi qu’intervenir pour permettre une certaine économie d’essence, dépendant de la demande des clients. Outre l’installation de kits de carrosserie et de jantes ou encore refaire la peinture de votre voiture, BMT propose l’installation de systèmes d’alarme pour automobiles, avec des ‘reverse sensors’ et des caméras, l’amélioration de la sono avec, entre autres, des caissons de basse (subwoofer), et la préparation du moteur pour améliorer les performances du véhicule, en affûtant la mécanique de ce dernier.

nue sous le nom de « Torabally Automotive Paint ». Altaaf, quant à lui, est un passionné de voitures depuis toujours. Après avoir entamé des études en « Chemical Engineering », il commence à s’investir dans le domaine vers 2003. A cette époque, Mme Torabally, qui est aujourd’hui directrice de BMT, décide de diversifier les produits mis en vente en ajoutant des accessoires pour voiture et en proposant de nouveaux services, dont le ‘tuning’ des voitures. OPTIMISER Qu’est-ce exactement que le ‘tuning’ ? Même si ce terme, qui provient de l’anglais, signifie « accorder les instruments de musique », dans le jargon de l’automobile, il se dit aussi pour le réglage d’un moteur. Aujourd’hui cependant, il signifie « optimiser » ou « mettre au point ». Altaaf nous propose une explication plus détaillée : « C’est la personnalisation de l’automobile ou la préparation, si vous voulez. Chez nous, le but est aussi d’améliorer les performances du véhicule et de modifier le ‘look’ avec l’installation d’accessoires intérieurs et extérieurs, par exemple sur la carrosserie, avec des ‘body kits’, ainsi que sur les roues. On place aussi des pièces mécaniques, par exemple sur le moteur, les freins, les suspensions. Il en va de même pour l’électronique, par exemple avec l’ECU ou les systèmes multimédia ». Altaaf, qui a suivi des cours en programmation d’injection électronique pour mieux faire son métier, nous explique que l’ECU est un dispositif d’alimentation de moteurs à combustion, qui permet d’acheminer le mélange airessence jusqu’à la chambre de combustion. Il ajoute que les voitures datant d’avant 1992 utilisent des carburateurs, et que ce n’est qu’à partir de 1996 que sont apparus les moteurs à injection électronique, dont le rendement est meilleur. Grâce à ces cours, Altaaf peut faire du ‘remapping’, c’est-à-dire

ART. Le ‘tuning’ s’apprente souvent à un vrai travail d’orfèvre

SOUPLESSE ET PUISSANCE La transformation du véhicule qui en résulte, le client la ressent surtout au niveau de la souplesse et de la puissance. Pour d’autres, c’est surtout économiser qui compte, d’où la modification de l’ECU. Le réglage se fait sur ordinateur et demande de l’expérience en la matière. Ayant un faible pour le sport mécanique, Altaaf nous raconte comment il a passé les cinq dernières années à préparer des voitures pour participer à des compétitions de performance. Depuis 2004, BMT participe aussi aux ‘tuning shows’ comme sponsors. La compagnie en a même organisé un au Plaza, en 2008, en collaboration avec la municipalité de BeauBassin/Rose-Hill. L’année dernière, l’une des voitures préparées par BMT – une Mitsubishi Lancer – a participé à un ‘drag race’ et a obtenu la première place dans sa catégorie. Tous les deux ans, depuis 2004, BMT organise aussi une exposition de voitures ‘tunées’ par la compagnie. Comme elle est spécialisée dans la préparation des véhicules de la marque Honda – la plus prisée par les jeunes actuellement – la première voiture exposée a été une Honda CRX. Les préparateurs

de BMT lui ont teinté les vitres, installé un nouveau kit de carrosserie, amélioré la suspension, modifié les phares, refait la peinture, ajouté des dessins sur le flanc, et amélioré la performance du moteur. Au final, ce ‘relooking’ extrême a requis plus de Rs 700 000 d’investissement ! Chez BMT, de telles dépenses ne sont pas rares. La compagnie débourse en effet entre Rs 500 000 et Rs 600 000, chaque année, pour rester à la pointe de la technologie en matière d’équipements et de logiciels spécialisés. De quoi peaufiner la préparation de la Mazda Demio qui sera présentée cette année. D’ailleurs, la compagnie compte bientôt ouvrir son propre garage à Petite-Rivière, pour regrouper toutes ses activités sous un même toit. Altaaf nous en donne quelques détails : « Il y aura un ‘four automobile’, qui est une cabine de peinture, avec des appareils de réglage de température, ainsi qu’un ‘extracteur’, ce qui offrira une peinture haut de gamme ». On y fera aussi du ‘graphic designing’ sur les véhicules. A ce sujet, Altaaf nous montre, à l’étage, un appareil que BMT vient d’importer des Etats-Unis, et qui découpe et imprime les stickers avec plus d’exactitude. Les stickers que vend actuellement la compagnie sont fabriqués en Belgique et aux Etats-Unis, mais sont importés de Singapour. Ce pays fournit également, avec la Malaisie, les ‘body kits’, alors que les « décorations » viennent majoritairement de Chine. Quant aux accessoires visant à améliorer les performances, ils sont importés, à 90 %, de Malaisie ou de Hong Kong. Quant au nouveau ‘Bolt Beam’ de Yan, on ne saurait vous dire d’où il vient. L’objet passe d’ailleurs au second plan lorsque, nous accompagnant vers à la sortie, il tombe en extase devant l’« Evo 10 » d’Altaaf. « Encore plus belle que ma Toyota… », laisse-t-il échapper.


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LA VILLE DU LION

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Cette cité-Etat, située à l’extrémité de la péninsule malaise, fut dénommée «Singapura » («La ville du lion») au XIVe siècle. En 1819, Singapour passe sous le contrôle de la couronne britan-

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nique suite au Traité de Londres de 1824, signé par les Britanniques et les Néerlandais, qui accorda à ces derniers le contrôle afin d’ériger une base navale britannique importante contrôlant

le détroit de Malacca. Singapour fut dirigé par la Compagnie anglaise des Indes orientales et demeura une colonie de la Couronne jusqu’à son indépendance en 1965.

LE LION DE L’ASIE

SINGAPOUR, CHAMPION DU TOURISME MONDIAL

Certes, Singapour n’offre pas les mêmes attraits touristiques que les pays voisins comme la Thaïlande, le Vietnam, l’Indonésie et la Malaisie. Sa mer et ses plages ne présentent aucun attrait. L’espace maritime est trop fréquenté. Mais la cité-Etat a su trouver sa spécificité | R.V LE SINGAPOUR moderne, c’est une économie hautement industrialisée avec des secteurs clés comme le manufacturier, le commerce, les services d’affaires et la finance, le transport et la communication. L’industrie électronique et pétrochimique est dominante alors que les services contribuent à plus de ¾ de la production intérieure brute. Singapour, c’est aussi un centre d’affaires régional et son port est parmi les plus grands au monde. De par sa dépendance sur les services financiers, Singapour a été durement touché par la récente crise financière internationale. Alors que la croissance du PIB se trouvait au dessus de 7,5 % de 2004 à 2007, la crise entraîna une chute vertigineuse à -1,3 % en 2009. Toutefois, la reprise de l’économie régionale propulsée par l’augmentation de l’exportation a permis au

pays de se redresser. Singapour pratique une politique proactive afin d’attirer l’investissement étranger. Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le Développement (CNUCED), Singapour devance de loin les autres pays du monde dans la capacité à attirer les investisseurs. Les investissements viennent principalement des Etats-Unis, du Japon, d’Europe, de Chine et d’Inde. Les points forts de la stratégie singapourienne reposent sur les mesures incitatives offertes par le Economic Development Board ainsi que sa position géopolitique. Bien que l’Etat continue à maintenir le monopole dans les secteurs de la finance, des services, du transport, des médias et des télécommunications, les procédures d’investissement simples, la qualité des infrastructures, la stabilité politique et l’absence de corruption

rendent Singapour favorable à l’investissement. Mais le secteur qui a su faire le succès et la gloire de Singapour est, sans nul doute, le tourisme. Les Singapouriens ont su user de leur savoirfaire exceptionnel pour transformer leurs faiblesses, par exemple la petite superficie de leur territoire, en une force majeure, devenant l’un des lieux touristiques lex plus visités au monde. LES GRAINES D’UNE ÉCONOMIE NOUVELLE Singapour a développé des projets de développement touristique différents, ciblant une clientèle fortunée. Ces projets reposent sur des infrastructures denses et modernes : un bon réseau de communication, un espace hôtelier existant mais à développer, il mise sur un tourisme qui privilégie les «Resorts», les espaces fortement aménagés. Il cen-

tralise ce tourisme dans des zones spécifiques, par exemple l’île de Sentosa qui offre un cadre de forêts secondaires, une faune et une flore, autant d’éléments qui renforcent l’aspect authentique que recherche également le touriste. Il y a aussi le tourisme culturel hérité de son passé de colonisé : architecture, édifices religieux, musées, bâtiments qui reflètent les spécificités des différentes ethnies peuplant toujours Singapour. Mais de nouvelles formes de tourisme sont privilégiées : le tourisme d’affaires, le tourisme de shopping (semaine du shopping, semaines à thèmes) et le tourisme médical. Singapour avait accueilli 10,3 millions de visiteurs en 2007, enregistrant ainsi une augmentation de 5,4 % par rapport à l’année précédente. Les recettes touristiques se sont élevées à 13,6


LA CHUTE DE SINGAPOUR Cette bataille illustre parfaitement la combinaison destructrice qu’a utilisée le Japon en 1942 dans le Pacifique : vitesse et cruauté. Singapour était le point névralgique des Britanniques dans le Pacifique

et ils en avait fait une forteresse supposée imprenable... Après l’attaque du 7 décembre 1941 sur Pearl Harbour, il était évident que Singapour serait la prochaine cible des Japonais. Menace royalement

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ignorée par le commandement britannique. Avec seulement 30 000 hommes, les Japonais réussirent à prendre la forteresse de Singapour, qui était défendue par 85 000 Britanniques.

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SINGAPOUR EN CHIFFRES ❚ ❚ ❚ ❚ ❚ ❚ ❚ ❚

❚ ❚ ❚ ❚ ❚ SPÉCIFICITÉ. Malgré sa petite superficie, Singapour a su développer des créneaux touristiques forts attrayants

milliards de dollars US en 2007. Ces chiffres sont à mettre en perspective avec les objectifs affichés pour 2015 ; 17 millions de visiteurs. D’après le World Travel & Tourism Council, le secteur du tourisme et des voyages employait 206 500 personnes en 2007, soit 8,8 % de la population active, et représentait 2,7 % du PIB directement et 10,7 % indirectement. Parmi les 10 premiers pays d’origine des visiteurs, l’Inde, l’Australie, les Philippines ainsi que la République populaire de Chine ont enregistré les plus fortes progressions avec respectivement +14 %, +11 %, +8 % et +7 % par rapport aux chiffres de 2006. Singapour avait accueilli, en 2007, son « 10 millionième » visiteur indien. En 2009, Singapour a accueilli 9,7 millions de touristes étrangers, enregistrant une baisse annuelle de 4,3 %, selon les chiffres publiés par son Office national du tourisme (STB). Les arrivées des visiteurs des pays voisins, la Malaisie et le Vietnam, ont enregistré une croissance de 18 % et de 10,9 % respectivement, une performance attribuée en partie aux promotions agressives en termes de marketing dans le cadre de la campagne mondiale du STB « 2009 Raisons pour profiter de Singapour ». D’autres marchés ont aussi enregistré une croissance l’année dernière : il s’agit de Hong-Kong (5,9 %), de l’Allemagne (4,8 %) et des Philippines (3,1 %). Les journées des visiteurs ont été estimées à 39,1 millions, soit une baisse annuelle de 5,5 % par rapport à 2008. Toujours selon les chiffres du STB, les recettes touristiques de l’année dernière sont estimées à 8,7 milliards de dollars américains. L’Indonésie, la Chine, l’Australie, l’Inde et la Malaisie ont été les cinq principaux marchés du pays en terme de revenus touristiques en 2009. Singapour s’est fixé comme objectif

d’accueillir 17 millions de touristes en 2015, grâce à la construction de deux « Integrated Resorts » (avec casino) et à l’organisation annuelle d’un Grand Prix de F1 (un circuit de rue) à partir d’octobre 2008 (pour au moins 5 ans, avec une prolongation possible de 5 ans). TOURISME D’AFFAIRES Le secteur BTMICE (Business Travel, Meetings, Incentives, Conventions, Exhibitions) est d’importance majeure dans la stratégie touristique de la cité-Etat. Une trentaine de salons professionnels majeurs ont été tenus dans l’île en 2008. En novembre 2003, le « Singapore Tourism Board » avait lancé la campagne «Make It Singapore», en vue d’attirer les opérateurs d’événements professionnels tels que conférences, salons et voyages de motivation. Elle consistait, sous certaines conditions, en l’attribution de tarifs spéciaux pour la location des lieux d’exposition, de chambres d’hôtel gratuites, de réductions chez « Singapore Airlines » et d’un soutien financier pouvant représenter jusqu’à 30 % des coûts marketing et de promotion. Ce programme s’appelle désormais « Be in Sin-

Bien que l’Etat continue à maintenir le monopole dans les secteurs de la finance, des services, du transport, des médias et des télécommunications, les procédures d’investissement simples, la qualité des infrastructures, la stabilité politique et l’absence de corruption rendent Singapour favorable à l’investissement

gapore ». Singapour a accueilli en 2007 près de 5 000 événements MICE (Meetings, Incentives, Conventions, Exhibitions), dont une douzaine recevant plus de 5 000 délégués. La cité-Etat qui, pour la deuxième année consécutive, se place à la deuxième place mondiale des villes de convention (derrière Vienne), bénéficie d’un environnement régional favorable. La zone Asie-Pacifique devrait en effet attirer plus de 100 millions de visiteurs d’affaires d’ici 2015, contre 40 millions en 2002. Les visiteurs d’affaires représentent un quart des entrées à Singapour, soit plus de 30 % (ou 3 Mds SGD) de recettes touristiques. Le Singapore Tourism Board ambitionne de faire croître ce chiffre d’au moins 35 % d’ici 2015. TOURISME MÉDICAL En 2006, la cité-Etat a accueilli plus de 400 000 patients étrangers (contre 230 000 en 2003), la plupart d’entre eux venant des pays limitrophes, mais aussi des pays du Golfe. Le 20 octobre 2003, l’ « Economic Development Board », le STB et « International Enterprise Singapore » créaient Singapore Medicine afin de promouvoir l’île et d’en faire le premier centre médical asiatique, tant en termes de qualité de soins que de modernité des équipements. L’objectif de cet organisme est d’atteindre 1 million de patients étrangers à l’horizon 2012, pour un chiffre d’affaires de 3 Mds SGD et la création de 13 000 emplois. Pour faire face à la forte concurrence régionale, notamment celle de la Thaïlande, Singapour se positionne sur le marché des soins haut de gamme, tels que le traitement du cancer, les dons d’organes et la chirurgie cardiaque. L’Organisation mondiale de la Santé a désigné le système de santé de Singapour comme étant le meilleur de la région.

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Population totale : 4 987 600 Croissance annuelle : 3,0 % Densité : 7 125 habitants/km2 Population urbaine : 100,0 % Origines ethniques : Chinois 75 %, Malais 13,7 %, Indiens 8,7 %, Autres 2,6 % (Année 2007) Langues officielles : anglais, chinois, mandarin, malais et tamoul Autres langues parlées : hakka, cantonais, teochew, autres dialectes chinois Langue des affaires : l’anglais est la langue la plus utilisée et c’est la langue commune entre les différents groupes ethniques et les entreprises Religions : bouddhisme, islam, taoïsme, hindouisme, christianisme et autres comme juifs, sikhs, jains, etc. Superficie : 710 km2 Nature de l’Etat : Singapour est une république basée sur une démocratie populaire. Niveau de développement : pays à revenu élevé. Ville-pays d’Asie du Sud-est, riche et hightech. Son économie repose sur les services bancaires et financiers ; les chantiers navals et le raffinage du pétrole ; premier port mondial en tonnage de marchandises transportées. Rang mondial Indice de développement humain (IDH) : 27/169 Ordinateurs : 74,3 pour 100 habitants Lignes de téléphone : 40,2 pour 100 habitants Utilisateurs d’Internet : 69,2 pour 100 habitants Accès à l’électricité : 100 % de la population

UN SEMBLANT DE DEMOCRATIE Selon certains observateurs, même si Singapour est officiellement une démocratie (par la tenue régulière d’élections législatives et présidentielles), l’encadrement gouvernemental a des airs despotiques. Depuis son accession au pouvoir en 1959, le People’s Action Party (PAP) est indélogeable et cette longévité n’est pas entièrement due à la qualité de sa gouvernance. Au fil des années, le gouvernement contrôlé par Lee Kuan Yew a développé une panoplie de moyens lui permettant de se maintenir au pouvoir élection après élection. Le PAP a tôt fait d’adopter une loi de sécurité intérieure (ISA) « autorisant l’internement sans procès de toute personne soupçonnée de subversion ou d’activités communistes ». Ceci a permis, entre autres, peu avant les élections de 1968, d’éliminer la menace que représentaient deux membres du principal parti d’opposition (Front socialiste). Toutefois, les adversaires politiques ne sont pas les seuls à être touchés par cette loi : des commerçants, des journalistes et des opposants de toute sorte en ont aussi été victimes. D’ailleurs, dans cette catégorie, le record est détenu par un certain Chia Thye Poh, qui a passé 23 ans en prison sans jamais faire face à un tribunal.


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GHANA, NOUVEAU « LION » DE LA CROISSANCE

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Le Ghana a le miracle modeste. Le pays de l’ex-leader panafricaniste Kwame Nkrumah ne fait guère parler de lui dans la rubrique des conflits, famines et autres catastrophes. Et la presse francophone l’ignore injuste-

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ment pour se focaliser sur le voisin ivoirien, beaucoup plus turbulent. Dommage, car le Ghana est le champion africain de la croissance pour 2011, selon les toutes dernières prévisions de la Banque africaine de

développement et de l’OCDE. L’ancien prestigieux royaume ashanti va doubler la croissance de son produit intérieur brut en seulement un an, passant de +5,9 % en 2010 à +12 % en 2011 grâce au pétrole.

INVESTISSEMENT

MAURICE PROFITERA DE LA RENAISSANCE AFRICAINE

Le continent le plus pauvre de la planète attire les convoitises de par le monde, mais surtout de la puissante Chine. Une situation qui va grandement bénéficier à Maurice. Constat unanime dégagé lors de la Conférence internationale sur l’investissement tenue la semaine dernière | LF ILS ÉTAIENT 36 éminents experts à prendre la parole au Mauritius International Investment Forum, convoqué par le Board of Investment (BOI), dans le cadre de son dixième anniversaire. Ils ont longuement épilogué, devant les quelque 600 délégués présents, sur la présence de la puissance économique chinoise en Afrique. Les discussions ont surtout porté sur la convoitise chinoise au moment d’une renaissance économique africaine. Inévitablement, Maurice bénéficiera de la bonne performance économique de l’Afrique, alors que la crise financière mondiale n’est pas près de se terminer. Pour le ministre mauricien des Affaires étrangères, il y a bien une renaissance africaine. Cela se confirme par une grande mouvance démocratique, mais aussi des économies qui affichent des performances plus qu’encourageantes. La majorité des pays africains ont eu une croissance de 5 % malgré les difficultés économiques sur le plan

COOPÉRATION. L’Afrique présente des attraits non négligeables qui pourraient être bénéfiques à l’économie mauricienne

mondial. Cependant, le total du produit intérieur brut pour tout le continent, soit 53 pays, fait le chiffre du Brésil ou du japon. FACILITER LES PARTENARIATS «Nous avons donc encore beaucoup à faire, mais on peut y arriver comme vient de le soulignr le rapport McKinsey, ‘Lions on the move’ », a éclaré Arvin Boolell. Le ministre a également plaidé pour une coopération

économique intense sud-sud. Un appel qui semble avoir été entendu par le Board of Investment qui devait signer trois Memorandum of Understanding, à l’issue de la conférence, dont l’un avec la South South Global Assets and Technology de Chine. Cet accord vise à améliorer et à augmenter l’investissement entre les pays du sud et aussi pour faciliter des partenariats entre les entreprises

des pays respectifs. L’accord avec la Namibian Investment Centre (NIC) va promouvoir l’investissement entre les deux pays. Même initiative en direction du Gabon avec un MoU signé avec son Centre de développement et des entreprises. La Chine veut consolider sa stratégie d’investissement sur le continent africain. Le General Manager du projet Jin Fei, à Riche-Terre, s’en est fait l’écho. Jin Fei, a-t-il soutenu, reste un des plus gros investissements chinois sur le continent noir. PRUDENCE Le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, est d’avis qu’une telle conférence a toutes ses raisons d’être et devrait se tenir tous les ans. « C’est un événement qui doit etre pérennisé, car il benéficie aux pays participants sur tous les plans », a-t-il soutenu. Cette conférence, a poursuivi le ministre, est prometteuse en termes d’investissement pour Maurice, « elle a permis de con-

firmer le pays comme une destination de choix ». Réputation qui ne s’est pas faite par hasard, la performance économique du pays et sa résilience face à la crise mondiale y comptant pour beaucoup. Mais il ne faut pas arrêter d’être prudent, a averti le ministre : «Yet the globalised world in which we operate has vividly demonstrated that what happens in Japan will have its ripple effects on a small open economy like Mauritius and that the difficulties in Europe reaches our shores much quicker than we expect. Our policies and strategies therefore need to be constantly monitored and improved to face global challenges. This is why I instilled a new mind-set and a new economic orientation to reengineer our way to the next lap of economic development and achieve our vision for a GDP of 1 trillion rupees and GDP per capita of USD 20,000 in the 2020s. We set out to rebalance growth and encourage greater effectiveness across all levels. »

Le Comesa Insfrastructure Fund s’installe à Maurice L’objectif du «Comesa Infrastructure Fund» (CIF) est de soutenir la croissance économique et l’intégration dans les pays membres avec un accent prioritaire sur l’investissement du secteur privé dans les infrastructures, l’agriculture, la sécurité alimentaire et les énergies renouvelables | DK

LE FONDS permettra également au secteur privé d’investir dans des projets régionaux sur le concept du partenariat public-privé ou à titre purement privé. Le nouvel organisme, qui bénéficiera de l’aide de l’Union européenne, sera géré par un conseil d’administration composé de représentants désignés par les pays membres, les organismes donateurs et les investisseurs du privé. Un gestionnaire de fonds sera recruté par voie d’appel de candidature international. Le CIF aura son siège à Maurice en tant que société privée à responsabilité limitée. L’accord signé, à cet effet, entre le secrétaire général du Comesa et le ministre mauricien des Affaires étrangères, précise les diverses facilités en termes de bureau, d’équipements, de

personnel de soutien, d’exemptions et de privilèges devant être fournis par le pays hôte. « Le Comesa ne pouvait avoir de meilleur emplacement qu’à Maurice vu la bonne santé financière du pays, avec en plus un secteur offshore très actif», a affirmé Sindiso Ngwenya. Arvin Boolell a aussi fait mention du fait que des discussions sur des accords de libre échange sont actuellement en cours entre des pays comme Maurice, Madagascar, les Comores et les Seychelles. A souligner que le Fonds travaillera également avec le Fonds monétaire international (FMI), « ce qui permettra au continent africain de jouer un rôle éminent sur le long terme», a soutenu le ministre des Affaires étrangères Arvin Boolell.

INTÉGRATION. Le fonds du Comesa permettra au secteur privé d’investir dans les projets régionaux


KPMG S’INSTALLE À EBÈNE La firme KMPG déménage. En vue de promouvoir ses activités, en plein essor nous dit sa responsable marketing, Sabreen Soobrattee, et mieux servir sa clientèle, elle prend adresse à la cybercité d’Ebène. Elle s’y est installée le 30 mai dernier, abandonnant son

emplacement dans la capitale après un quart de siècle – elle a été fondée en 1985. KPMG est une société financière offrant des services d’audit et de vérification des comptes, de fiscalité et de conseil en matière d’investissement.

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GROS PLAN MERCREDI 22 JUIN 2011

BILAN 2010-2011

Prudente, Air Mauritius revoit son business model Oubliées les années “hedging”. Les chiffres confirment un redressement. Mais il n’y a pas de quoi s’emballer. La direction d’Air Mauritius choisit d’être prudente. Elle revoit sa stratégie et repense son business model | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN APRÈS DEUX années consécutives de pertes, l’exercice financier clos au 31 mars 2011 affiche des profits de 9,3 millions d’euros (Rs 380 millions). Le bilan 2009-2010 s’était soldé par des pertes de 6,9 millions d’euros, soit Rs 282 millions. « Outre des mesures de base qui s’imposent, nous allons préparer une business strategy de 5 ans pour mieux répondre aux attentes et exigences du marché », a fait ressortir le Chief Executive Officer (CEO), Andries Viljoen, jeudi dernier, lors de la présentation du bilan 2010-2011 à la presse. La direction de la compagnie a tenu à souligner les conditions difficles qui ont prévalu au cours de l’année financière écoulée : la croissance modeste et inégale en Europe, la crise des cendres en avril 2010, et celle des neiges en décembre 2010, la crise au Moyen-Orient et en Afrique du Nord début 2011, la concurrence accrue, l’augmentation des taxes et la montée en flèche du prix du carburant. Les événements au

Japon, et surtout dans le monde arabe, ont, par ailleurs, contribué à provoquer une nouvelle flambée des cours du pétrole, pesant lourdement sur les compagnies aériennes. Air Mauritius a dû subir une hausse de 24 % du prix du carburant. Toutefois, elle a pu amortir le coup, enregistrant même des arrivées touristiques record en décembre de l’année dernière et janvier : 145 833 et 154 651 respectivement. Le nombre de passagers a augmenté de 14,3 %, le chiffre de 1,3 million de passagers par an n’étant pas loin d’être atteint. Air Mauritius a dû même introduire des vols additionnels. Par contre, la volatilité des taux de change a également pesé lourd, tenant compte surtout que les revenus de la compagnie sont en euros et les coûts en dollars. La compagnie affiche également un résultat opérationnel positif (hors hedge fioul) de 14,3 millions d’euros. Cependant, il convient de nuancer cette bonne performance, car

EN AVANT-PREMIÈRE du salon du Bourget, Airbus propose une expérience inédite à ses passagers, le « cabin concept », ou sa vision de l’aviation de 2050. La grande innovation : les secteurs personalisés remplaçeront les cabines traditionelles. L’année dernière, Airbus avait présenté une technologie révolutionnaire permettant de réduire la consommation de carburants, les émissions, les déchets et le bruit. La structure de l’avion bionique imite l’efficacité de l’os d’oiseau, et est optimisée pour fournir la force nécessaire. Elle permet aussi à une membrane de la paroi de la cabine intelligente de devenir transparente pour donner aux passagers une vue panoramique. Ce système intégré crée une interface intelligente entre les passagers et l’avion. Il peut même identifier et répondre aux besoins des passagers en offrant des fonctionnalités sur mesure, adaptées, par exemple, à la morphologie du passager.

REDRESSEMENT. Air Mauritius renoue avec les profits après deux années particulièrement difficiles

Les événements au Japon, et surtout dans le monde arabe, ont, par ailleurs, contribué à provoquer une nouvelle flambée des cours du pétrole, pesant lourdement sur les compagnies aériennes

elle reflète une dégradation sensible par rapport à l’exercice précédent du fait de l’augmentation du prix du carburant, encore aggravé par l’impact du taux de change euro/dollar. Ces deux facteurs combinés alourdissent la facture carburant de 35,5 millions d’euros d’une année à l’autre. De ce fait, les perspectives pour 2011-2012 ne s’annoncent guère positives. Il est prévu que le prix du carburant attein-

Airbus lance le cabin concept de 2050

dra USD 135 d’ici décembre. Du fait des incertitudes internationales, et en particulier de l’envolée du prix du carburant, l’International Air Transport Association (IATA) a tout dernièrement revu à la baisse (-53 %) ses perspectives de profits pour l’ensemble du secteur en 2011. L’Europe, principal marché pour Maurice et Air Mauritius, se voit toujours confrontée à des performances économiques très inégales ; une partie du vieux continent se trouvant même confrontée à des situations de quasi faillite et des plans de rigueur sans précédent. Une situation qui menace l’ensemble des économies de l’Union européenne. « Dans ce contexte, en particulier face à un cours de pétrole atteignant des niveaux inquiétants, et dont les effets ont commencé à se faire sentir sur les résultats opérationnels de la compagnie, Air Mauritius affiche plus que jamais une grande prudence pour l’exercice à venir », a soutenu Andries Viljoen.

BAI sonde les opportunités d’affaires en Afrique

LA SOCIÉTÉ mauricienne British American Investment (BAI) entreprend la seconde phase de son exercice de prospection sur le continent africain. Des haut cadres du groupe viennent de regagner le pays après avoir établi des contacts avec des investisseurs potentiels et les agences de support en Afrique du Sud et au Bostwana. Le président et CEO, Rishi Sookdawoor, affirme que de nombreux entrepreneurs rencontrés souhaitent former des partenariats avec les filiales du groupe mauricien. «Les opportunités d’affaires et les ouvertures qu’offrent les pays d’Afrique et leurs intérêts à s’associer avec nous dans les services financiers sont très intéressants. Nous allons étudier davantage certaines propositions qui semblent offrir des perspectives prometteuses », a déclaré Rishi Sookdawoor. De plus, BAI a aussi l’intention de tirer profit du réseau et des capacités de croissance de sa filiale au Kenya (BA Kenya), actuellement en plein essor, et a annoncé l’ouverture d’une société d’assurances en Ouganda.


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LYBIE : L’UNION AFRICAINE RÉCLAME L’ARRÊT DES FRAPPES DE L’OTAN

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Lors de la rencontre des chefs d’états de l’Union africaine, le message envoyé au chef de la diplomatie américaine, Hilary Clinton, a été très claire. L’instance panafricaine s’oppose à la solution militaire et affirme sa

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PLEIN RÉGIME MERCREDI 22 JUIN 2011

disponibilité à trouver une solution négociée en Lybie. L’arrêt des combats et l’instauration d’un cessez-le-feu, c’est ce que l’Union africaine vient de réclamer. Elle se montre particulièrement opposée aux frappes de l’Otan

qui s’abattent sur la capitale libyenne, Tripoli. C’est d’autant plus symbolique que l’Union africaine réaffirme sa position de départ, après qu’Hilary Clinton ait sollicité davantage d’isolement pour le régime Kadhafi.

BIOCARBURANTS

La nouvelle filière de l’Afrique Avec le prix élevé du pétrole, les biocarburants ont le vent en poupe, particulièrement en Afrique où les superficies consacrées à la production du carburant vert ne cessent de s’accroître. Mais les biocarburants sont accusés de réduire les surfaces consacrées aux cultures vivrières et de favoriser la flambée des prix alimentaires pour permettre aux voitures occidentales de fonctionner MALGRÉ CES craintes, une vingtaine de pays africains développent actuellement pas moins d’une centaine de projets de production de biocarburants. De nombreuses entreprises étrangères y investissent massivement. Sur cette liste des pays investisseurs, le Royaume-Uni tient le haut du pavé. Sur les 3,2 millions d’hectares réservés à la production d’agrocarburants en Afrique subsaharienne, plus de la moitié est ainsi liée à onze sociétés britanniques. UN MARCHÉ D’EXPORTATION GARANTI Le champion en la matière est le groupe Crest Global Green Energy, qui détiendrait à lui seul 900 000 hectares au Mali, en Guinée et au Sénégal. Vient ensuite Gem Biofuels, avec quelque 450 000 hectares à Madagascar. L’Italie se place sur la deuxième marche du podium, avec sept entreprises implantées en Afrique, suivie par l’Allemagne (six), la France (six) et les Etats-Unis (quatre). Le Brésil et la Chine acquièrent aussi des terres en Afrique pour produire des agrocarburants et de la nourriture, même si, valeur du jour, seule une poignée de projets ont été concrétisés. Si certaines de ces entreprises génèrent des profits pour les pays dans lesquels elles sont implantées, grâce aux investissements, à l’emploi et à l’utilisation locale des agrocarburants, la majorité n’entraîne pas de retombées positives locales, estiment certains observateurs qui ont analysé des contrats de transactions fon-

cières en Afrique. « Certains de ces contrats ne contiennent que des promesses vagues et inapplicables. D’autres ont des baux de cent ans, pour un loyer très faible et même, parfois, un accès gratuit et prioritaire à l’eau, explique ainsi une source. Les grand\es plantations commerciales chassent par ailleurs les communautés rurales de leurs terres. » Surtout, l’utilisation croissante des terres agricoles afin de produire de l’énergie est de plus en plus contestée dans le monde car elle est accusée de menacer les écosystèmes et d’alimenter la flambée des prix des produits alimentaires, en réduisant les surfaces consacrées à leur culture. De plus, alors que les agrocarburants, favorisés par la décision de l’Union européenne de pourvoir 10 % de l’énergie nécessaire aux transports par des énergies renouvelables en 2020, sont présentés par leurs partisans comme moins polluants que le pétrole, certains experts contestent leur bilan en terme d’émission de gaz à effet de serre. Autre critique de poids : certains experts prévoient que le prix des denrées de base va plus que doubler au cours des vingt prochaines années et l’extension des surfaces agricoles consacrées à la culture des biocarburants pourrait être l’une des principales causes de cette augmentation des prix alimentaires. INQUIÉTUDE. Si une plus grande superficie est consacrée à la production d’agrocarburants, l’agroalimentaire pourrait en pâtir selon des experts

Le Congo-Brazzaville passe à la fibre optique

L’AGENCE DE régulation des postes et des communications électroniques (ARPCE) a procédé à la mise en place de l’agence congolaise de nommage Internet du Congo (ACNIC). Cette nouvelle structure va désormais gérer le nommage du domaine Internet du pays, ‘.CG’. Le secteur de l’Internet est un levier important pour le développement économique qui s’insère dans la stratégie de réduction de la pauvreté et dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Il est conçu dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de bonne gouvernance. Opéré dans le même temps, le passage du pays à la fibre optique illustre cette évolution no-

table. Grâce à l’ACNIC, l’Etat se dotera, après l’entrée en vigueur des textes appropriés en cours d’approbation, d’une structure mixte public-privé qui va disposer d’une expertise de capacité humaine, technique et financière, mais également d’une autonomie dans la gestion des contrats liés au nom de domaine.

CHARTE INTERNET La création de l’ACNIC est caractérisée par la validation des projets de statuts, de la charte Internet, du projet de convention et de la validation du projet de décret par l’assemblée générale constitutive. Un conseil d’administration constitué de représentants de trois collèges

(public, privé et consommateurs) a été mis en place. En outre, la société Burotop/Iris a remis la fibre optique avec ‘backbone’ interadministration (FIA) au gouvernement congolais. Les travaux de mise en place de cette fibre ont été réalisés, dans le cadre du projet de renforcement des capacités de transparence et de gouvernance (PRCTG), sous cofinancement de la Banque mondiale et du gouvernement congolais (environ 7,5 millions de dollars). La mise en œuvre effective de ce projet constitue un bon départ dans le renforcement des capacités des administrations, qui sont appelées à se moderniser et à s’adapter aux exigences de la modernité.

INNOVATION. Le projet de fibre optique au Congo-Brazzaville devrait coûter plusieurs millions de dollars


KILOS EN TROP, EUROS EN MOINS A partir de deux études américaine et allemande portant sur plus de 23 000 salariés, les chercheurs Timothy A. Judge (Université de Floride) et Daniel M.Cable (London Business School) ont établi une relation entre

le salaire et le poids. Les femmes très minces gagneraient en moyenne 22 000 dollars (15 000 euros) de plus que leurs collègues de corpulence moyenne par an. De même, celles considérées comme « fortes » et

« très fortes » toucheraient respectivement 9 000 et 19 000 dollars (soit 6 200 et 13 150 euros) de moins que leurs homologues de poids moyen. SOURCE : INTERNET

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GLOBE

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Les ministres des finances européens ont conditionné le versement à Athènes de la prochaine tranche du prêt de 110 milliards d’euros à l’adoption d’un nouveau plan de rigueur

GRÈCE

L’austérité d’abord, l’argent après

LA ZONE euro a ouvert la voie au versement d’une tranche de prêts d’urgence à la Grèce, mais à condition qu’Athènes fasse aussi des efforts, et semble un peu avancer dans la définition d’un plan d’aide supplémentaire à plus long terme pour le pays toujours menacé de faillite. A l’issue d’une énième réunion sur la crise grecque entamée dimanche 19 juin en début de soirée à Luxembourg, et qui a duré jusque tard dans la nuit, les ministres des Finances de la zone euro ont laissé entrevoir un déblocage « d’ici mi-juillet » de la prochaine tranche des 110 milliards d’euros de prêts qu’ils ont promis l’an dernier au pays avec le Fonds monétaire international. Ils l’ont toutefois lié « à l’adoption de législations clés sur la stratégie budgétaire et les privatisations par le Parlement grec ». La Grèce doit montrer « d’une façon crédible » qu’elle tient ses engagements, et pour cela « il faut attendre le vote final sur le programme » sur lequel elle s’est engagée envers ses interlocuteurs internationaux, a insisté le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker. « Pour prendre la décision (sur le déblocage des prêts) début juillet, nous aurons besoin d’avoir la décision du

un deuxième plan d’aide pour éviter une faillite de la Grèce à plus long terme, car les premiers prêts promis l’an dernier s’avèrent insuffisants. Les « paramètres principaux d’une nouvelle stratégie de financement claire » devraient être définis « d’ici début juillet », ont assuré les ministres, qui commencent RÉVOLTE. En Grèce, le peuple manifeste contre enfin à parler d’une seule les mesures d’austérité annoncées voix sur l’un des points les plus sensibles, la participaParlement grec » sur un nouveau plan tion des banques et autres créanciers d’austérité et de privatisations, lui a privés d’Athènes. Berlin notamment fait écho le ministre belge Didier exige depuis le début cette participation du privé au deuxième plan Reynders. Ce plan, sur lequel le Parlement d’aide, qui s’ajouterait à de nouveaux grec doit se prononcer d’ici fin juin, prêts et à des privatisations. Le voest si impopulaire que le Premier lume total se chiffrerait ainsi à une ministre socialiste, Georges Papan- centaine de milliards d’euros, selon dréou, a été obligé de remanier son plusieurs sources. Mais les modalités gouvernement pour améliorer les de cette participation ont longtemps chances qu’il soit adopté. Il a encore fait débat, car elle risquait d’être asréclamé dimanche un « accord na- similée à un défaut de paiement de la tional » des partis politiques à u Grèce susceptible de provoquer la « moment crucial » pour le pays. Mais panique des marchés et une contal’opposition s’y refuse jusqu’ici, et ré- gion de la crise à d’autres pays de la clame des élections anticipées. Au- zone euro. delà des financements immédiats, la zone euro doit aussi mettre sur pied SOURCE : INTERNET

Internet : nouveaux noms de domaine pour les entreprises LES SOCIÉTÉS peuvent désormais utiliser leur nom comme suffixe de leur adresse URL. L’organisation en charge de l’encadrement des noms de domaine a autorisé, le lundi 20 juin, à Singapour, l’utilisation de nouveaux noms de domaine pour les entreprises privées, l’une des évolutions majeures du monde de l’Internet depuis des années, ont indiqué ses membres. Le conseil d’administration de l’Icann a approuvé le lancement des noms de domaine utilisant pour suffixe les noms d’en-

treprises. Au lieu de se terminer par .com, .org ou .net, les adresses internet pourront donc désormais se terminer par un nom d’entreprise. « Il s’agit du plus grand changement concernant les noms de domaine depuis la création de dotcom (.com) il y a 26 ans », a assuré Theo Hnarakis, directeur de Melbourne IT Digital Brand Services, société spécialisée dans les services Internet, basée en Californie. De grands groupes, comme Apple, Toyota ou BMW, pour citer des marques de

différentes régions du monde, pourront ainsi, contre paiement, lancer des sites à leur nom. Les entreprises qui en bénéficieront le plus sont « les grandes marques avec un marketing clair et une stratégie orientée vers le client leur permettant d’exploiter leur nom de façon compétitive », a ajouté M. Hnarakis. « Les marques doivent agir maintenant afin de se porter candidates pour utiliser ces noms de domaine dans la mesure où le processus n’est pas aussi simple que pour une adresse en

.com. C’est un processus complexe qui nécessite un investissement », a-t-il ajouté. Sébastien Bachollet, l’un des membres du conseil d’administration, qui était favorable à la proposition, estime cependant que « des gens vont trouver que les nouveaux noms de domaine peuvent prêter à confusion ». « Je suis sûr que nous avons les moyens pour que cette période d’inquiétude soit la plus courte possible », a-t-il ajouté.

JAPON

Déficit commercial record en mai LES EXPORTATIONS japonaises d’automobiles et de semi-conducteurs ont encore été pénalisées par le séisme du 11 mars tandis que la facture énergétique s’est envolée. La balance commerciale du Japon a enregistré en mai le deuxième plus lourd déficit de ses annales, les exportations d’automobiles et de semi-conducteurs étant bridées depuis le séisme du 11 mars tandis que la facture énergétique s’est envolée. L’archipel a subi un déficit commercial mensuel de 853,7 milliards de yens (7,4 milliards d’euros). Depuis que cette statistique existe sous cette forme (1979), il n’a connu pire mésaventure qu’une seule fois, avec le trou de 968 milliards déploré en janvier 2009, en pleine crise financière internationale qui avait durement frappé le Japon. La balance commerciale nippone a basculé dans le rouge depuis le mois d’avril, l’économie subissant les conséquences du tremblement de terre de magnitude 9 et du tsunami géant qui ont dévasté le nord-est du pays le 11 mars. En mai, les exportations de la troisième puissance économique mondiale ont chuté de 10,3 % par rapport à celles du même mois de l’an passé, à 4 760,8 milliards de yens (41,4 milliards d’euros). Le désastre a en effet endommagé ou détruit des usines de fournisseurs des constructeurs d’automobiles et de fabricants de composants électroniques, deux grands secteurs exportateurs japonais. Les ventes de voitures vers l’étranger ont en conséquence plongé de 41,3 % sur un an, tandis que les livraisons de semi-conducteurs ont baissé de 18,5 %. Les importations ont bondi pour leur part de 12,3 %, à 5 614,5 milliards de yens (48,8 milliards d’euros), tirées par l’augmentation de la facture énergétique. La hausse des cours de l’or noir en raison de la situation au Moyen-Orient a contribué à élever de 30,7 % la valeur des importations de pétrole. Les achats de gaz naturel liquéfié ont aussi nettement augmenté (+33 %), les compagnies japonaises d’électricité devant accroître la production de leurs centrales thermiques depuis l’arrêt de nombreux réacteurs nucléaires après le 11 mars. Seuls 19 des 54 réacteurs de l’archipel sont actuellement en opération, les autres étant stoppés soit directement à cause d’un séisme, dans le nord-est ou ailleurs, soit pour des opérations de maintenance.

SOURCE : INTERNET SOURCE : INTERNET



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