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GROSSES MOTOS, FORTES SENSATIONS

Certains les voient à la télé. D’autres préfèrent les acheter. Pour ces passionnés de grosses bécanes, Ruben Racing est un peu leur chez-eux LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

EDITION 29 – MERCREDI 8 JUIN 2011

Votre hebdomadaire à Rs 15

COMMERCE : C’EST LE SILENCE AU BAZAR

« L’ECHEC DE LA STC A EU DES RÉPERCUSSIONS »

DPP: THE KING OF THE JUDICIAL CASTLE?

Les commerçants se plaignent. Il y a un net ralentissement au niveau des ventes. Capital s’est rendu au ‘bazar’ pour en savoir plus

L’économiste Ajaye Jogoo parle d’une économie locale « à un point mort » et de consommateurs qui se retrouvent en difficulté

The Director of Public Prosecutions is not only a cornerstone of our prosecution system but is among the hottest seats in the judicial hierarchy

MAURITIUS COMMERCIAL BANK (MCB)

Directeur

Philippe A. Forget, qui est aussi actionnaire chez

Directeur

Sanjiv Goburdhun, qui est aussi propriétaire de Rose Hill Transport, ancien actionnaire de Radio One

LA SENTINELLE qui est le détenteur du Management Contract de

ROSE HILL TRANSPORT

VIVA VOCE

Infographie démontrant les liens entre la MCB, La Sentinelle et Radio One

RADIO ONE

LA RÉSISTANCE S’ORGANISE Eco Béton : bâtir sain et léger | Robots ménagers : et tout devient facile… | Maurice : passeport pour l’Afrique


RECENSEMENT DE LA POPULATION : LE CSO SUR LE TERRAIN

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ACTA PUBLICA MERCREDI 8 JUIN 2011

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a visite du Président de Singapour, Sellapan Ramanathan, à Maurice confirme les intentions de Navin Ramgoolam. Comme annoncé dans plusieurs de ses discours, ce dernier est d’avis qu’il est dans l’intérêt de Maurice de copier ou plutôt de suivre le modèle singapourien. Il fait certainement référence à Singapour comme exemple économique ou comme modèle en termes d’infrastructures et de logistiques mises à la disposition de la population. En effet, les deux projets les plus cités par le Premier ministre mauricien sont celui du métro léger comme moyen de transport public – pour résoudre le problème de congestion routière – et une solution par rapport aux réservoirs de l’île. La vision du chef du gouvernement est claire : moderniser le pays sur le plan de l’infrastructure et faire de Maurice un autre Singapour. Une initiative sans doute noble et bien in-

Le 2011 Housing & Population Census sera effectué par le Central Statistics Office en deux « distinct rounds » : le Housing Census du 31 janvier 2011 à juin 2011, suivi par le Population Census du 20 juin au 31 juillet 2011. L'objectif de ces deux exercices est de fournir des don-

nées actualisées et des informations à jour sur la situation du logement (types de logement, nombre de personnes vivant sous le même toit, etc.), le « spatial distribution » et les caractéristiques démographiques et socio-économiques de la population mauricienne.

Rigueur et Discipline tentionnée. Mais, dans ce même élan, il serait aussi intéressant que le Premier ministre soit conscient qu’il pourrait aussi importer deux autres éléments de chez nos amis singapouriens : la rigueur et la discipline. Ce ne serait certainement pas de trop, contrairement à certaines croyances, et cela à tous les niveaux. Afin de rassurer certains de nos compatriotes, nous ne nous attendons pas à ce Navin Ramgoolam introduise le ‘public caning’ (peut-être qu’il le faudrait bien dans certains cas) ou un régime totalitaire, mais qu’il pense à trouver un moyen de responsabiliser une partie de la population. Surtout ceux qui détiennent entre les mains le sort de pas mal de gens. Si le Premier ministre se tourne aujourd’hui vers Singapour, c’est non seulement pour une question d’infrastructures, mais aussi pour une ques-

tion de compétences et pour être certain d’avoir enfin affaire à de véritables ‘no nonsense people’. Il ne faut pas y voir comme une insinuation que les Mauriciens sont incompétents, loin de là. Mais il n’y a qu’à faire un constat de la situation concernant l’eau ou encore le trafic routier et il ne s’agit là que deux exemples. Un autre constat à faire est que, en sus des décideurs politiques, les fonctionnaires ont sans doute leur part de responsabilité. Il est un fait que certaines nominations causent véritablement du tort au pays. Ceux qui une fois installés n’ont que deux choses en tête : politique et sectarisme. A tel point que certains fonctionnaires ont pris pour mauvaise habitude de décider à la place de leur ministre de ce qui est politiquement correct ou pas. Des tendances qui ont non seulement causé du tort au pays mais qui

éditorial de RUDY VEERAMUNDAR ont aussi entraîné un phénomène qui ronge l’économie. Il s’agit bien entendu de la corruption, qui est passée de « la monnaie dité » aux « deals obscurs », dans l’intérêt d’une poignée de personnes. Si l’Independent Commission Against Corruption tente tant bien que mal de jouer son rôle de chien de garde, peut-être aurait-elle mieux fonctionné sous un régime à la singapourienne. En parlant de Singapour et de corruption, Navin Ramgoolam avait annoncé durant la campagne électorale de 2005 – lors d’un rassemblement public à Rivière-du-Rempart – qu’il ferait revenir Nicky Tan à Maurice concernant l’affaire MCB-NPF. Une petite parenthèse pour dire que N’tan est certainement la bienvenue afin de poursuivre un travail qui a déjà commencé et qui reste maintenant à être terminé.


LA VALSE D’ENTERPRISE MAURITIUS La décision d’enlever Enterprise Mauritius du portefeuille de Showkutally Soodhun n’a vraiment rien d’étonnant. Il faut se rappeler que lors du remaniement d’octobre 2008, la gestion de cet organisme fut attribuée à Mahen Gowressoo, ministre du Business,

des Entreprises et des Coopératives. Mais les lobbies de certains hauts cadres du ministère de l’Industrie ainsi que du ministre Dharam Gokhool allaient avoir raison de Mahen Gowressoo en forçant une révision du décret présidentiel.

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ACTA PUBLICA MERCREDI 8 JUIN 2011

| Billet de RAJEN VALAYDEN |

Quatre jours à Paris

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ette expression, utilisée autrefois pour décrire le travail journalier et irrégulier des chômeurs a été, au fil du temps, détournée pour qualifier les travailleurs paresseux en général. Certains se souviendront, par exemple, qu’on qualifiait, à une époque, les travailleurs de la défunte Development Works Corporation (DWC) de ‘Quatre jours à Paris’. Cet organisme créé par Sir Seewoosagur Ramgoolam avait pour but de créer de l’emploi en engageant l’Etat dans des travaux de constructions publiques. Mais la mauvaise gestion, les abus et la transformation de l’organisme en un lieu de repos pour colleurs d’affiches, ont fini par achever la DWC, alors que les compagnies de construction privées continuent à réaliser des profits mirobolants. Le syndrome de la DWC est toujours présent au sein de plusieurs départements gouvernementaux et menace l’emploi de milliers de tra-

| Billet de MORDICUS |

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vailleurs qui sont, pour la plupart, honnêtes et dévoués. Alors que l’imposition de prescriptions drastiques des bailleurs de fonds se fait déjà sentir, et que les sommités de l’État comptent émuler le modèle singapourien, la révision du fonctionnement de nos départements publics peine à cause de spécificités locales telles que le maintien de l’équilibre communalocastéïste. Il faut avouer, en toute objectivité et sincérité, que le mal dont souffre notre secteur public est directement lié au mode de recrutement pratiqué depuis des décennies. Les secteurs comme la sécurité intérieure, la santé, l’éducation et autres, ont certes besoin de compétences académiques et techniques, mais aussi de fonctionnaires passionnés et dévoués, conscients d’avoir été recrutés pour servir et non pour se servir. La léthargie au sein des départements publics est due, principalement, à cette fâcheuse habitude d’être en mode défense et d’avoir recours

aux comités qui, à leur tour, passent le relais à des sous-comités. Comités et sous-comités, qui, comme on le sait que trop bien, sont toujours friands de ‘master plan’, de ‘white paper’ et de ‘blueprint’ qui coûtent des sommes astronomiques aux contribuables. Au niveau des cadres supérieures, il faut aussi reconnaître que la vieille garde des fonctionnaires était nettement plus dévouée que la génération présente, plus prompte à savourer les privilèges tout en ignorant, trop souvent, les responsabilités liées à leur poste. Ces cadres qui, sans gêne, contrairement à leurs aînés, affichent ouvertement leur couleur politique, revendiquent fièrement leur appartenance communale et castéïste et expriment publiquement leur ambition de siéger au sein des conseils d’administration des organismes parapublics ou autre comités spécialisés mis en place par le gouvernement central. On néglige trop souvent les effets de ces faveurs accordées qui provo-

L’UBEB en marche

Sectarisme

ivek Bhoyroo, président d’une de ces nombreuses associations castéïstes qui existent à Maurice pour faire peur aux dirigeants politiques, a accusé dimanche le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, de ne pas en faire assez pour ceux appartenant à sa caste. La paradoxe, c’est que la diatribe de Vivek Bhoyroo et de ses invités a été répercutée sur les ondes d’une radio privée au moment où le président singapourien, Sellapan Ramanathan, était en visite officielle chez nous. Preuve, s’il en fallait une pour convaincre les plus optimistes d’entre nous, que Maurice ne pourra jamais devenir le « Singapour de l’océan Indien ». Car les Singapouriens ne s’embarrassent pas de tels propos. Nos politiciens ont raté deux occasions historiques, en 1982 et en 1995, de débarrasser la politique mauricienne de cette hydre à deux têtes que sont le communalisme et le castéïsme, qui encouragent

la « ghettoïsation ». Les militants coaltar se souviennent encore que pour la première participation du MMM à une élection générale en 1976, ils s’étonnaient que des candidats qui n’avaient aucun ‘track record’ de militantisme étaient parachutés à la dernière heure dans certaines circonscriptions, au détriment d’autres militants plus méritants. Aux protestataires, le leadership affirmait ceci : « Zot bizin kompran, candidat la ena boucou fami la-bas ». L’élection de Dev Virahsawmy à Triolet était définitivement l’hirondelle qui n’allait pas faire le printemps. C’est ainsi que le MMM, qui avait pris naissance pour lutter contre le communalisme, décida au nom d’un cetain realpolitik de perpétuer un système inique contraire à tous les grands principes qu’il disait défendre à sa creation. Pourtant,1982 était une occasion en or pour les dirigeants du MMM de se défaire de ce vestige du passé. La vague du change-

quent des réactions à la chaîne. A titre d’exemple, ce ministre qui a cru bien faire de remplacer un Secrétaire Permanent (PS) par une Assistant Secretary (AS) pour siéger au conseil d’administration d’une des organisations phares de l’Etat. De par sa position acquise, cette dernière se retrouve comme présidente du HR Committee et dirige le recrutement des cadres supérieurs, directeurs et même du CEO. Et bien qu’elle ait du mal à poser des questions relatives au poste, elle va jusqu’à commettre l’impair de proposer des salaires dérisoires aux candidats contractuels. Son raisonnement : ces contractuels ne peuvent percevoir plus d’argent qu’elle. Des bourdes comme ça, on en fabrique à la pelle, et quotidiennement, dans notre administration publique. Mais, pour changer, il faut s’attaquer à la source. En clair, stopper les réflexes de ‘noubannisme’ et favoriser la compétence. Sinon on continuera à opérer en mode ‘Quatre jours à Paris’.

ment balaya tout sur son passage, sauf le communalisme scientifique qui avait été jalousement préservé par les dirigeants du MMM et du défunt PSM. L’histoire donna encore une occasion, à la fois aux travaillistes et aux mauves, en 1995, de tirer le pays du bourbier communaliste et castéïste dans lequel il s’était empêtré par la faute des politiques. Mais le Dr Navin Ramgoolam et Paul Bérenger choisirent de ‘play it safe’ plutôt que d’agir comme des véritables réformateurs d’un système archaïque. A ses débuts en politique, Navin Ramgoolam avait tenté, tant bien que mal, de résister aux lobbies sectaires. Il ne céda pas face à ceux qui faisaient campagne en faveur des langues orientales, même si son partenaire d’alliance l’encourageait à se rallier à leur cause. Il refusa systématiquement de mettre les pieds à la Hindu House, même si son adjoint d’alors choisissait de ‘break ranks’. Mais sa défaite de 2000 acheva de convaincre Navin

Ramgoolam qu’il était difficile de se maintenir comme Premier ministre en ignorant les lobbies sectaires, surtout si on a en face de soi des adversaires qui se plieront en quatre pour leur plaire et exacerberont les sentiments sectaires. Au cours de son deuxième mandat, le Premier ministre s’est ainsi embarqué dans un exercice d’équilibriste pour les nominations et s’évertue, depuis, à n’offusquer aucun groupe ou sous-groupe de la communauté hindoue. Dans ce contexte, on peut se demander si l’agitation de Vivek Bhoyroo n’est pas simplement liée au refus du chef du gouvernement d’assister aux « cérémonies » qu’il organisait jadis à Triolet, et qui se transformaient invariablement en plate-forme pour communiquer une ‘wish list’ au Premier ministre. Vivement la promulgation de l’Equal Opportunities Act pour mettre Vivek Bhoyroo et ses homologues d’autres communautés hors d’état de nuire.

AVEC LA nouvelle configuration à son ministère de tutelle (Commerce, Affaires et Entreprises), l’UBEB (Unified Business Enterprise Board) semble promis à de meilleurs jours. Ce projet ambitionne de « transformer l’administration de moyens à une administration de résultats » et d’instaurer une nouvelle gestion des fonds publics accordée aux PME. L’organisme favorise aussi une meilleure coordination entre les dispositifs d’aide et les bénéficiaires. Ceci dans le but de dégager une synergie à travers un ensemble de bonnes pratiques facilitant l’identification des défis, la conceptualisation des plans stratégiques, et la réalisation des plans d’action tout en s’alignant sur les indicateurs d’efficacité établis.

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Roy Neeraye RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun Sindy Moonesawmy Dorina Krammer CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Cécile Antonio CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy Essane Auleear Vishesh Koonjobeeharry Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun


PAS DE NOUVEAU PROCÈS POUR TOOLSY

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ACTA PUBLICA MERCREDI 8 JUIN 2011

Mohammad Nawaz Toolsy devra purger trois mois de prison. Condamné en cour intermédiaire en novembre dernier pour escroquerie, il avait demandé à la Cour suprême la réouverture de son procès. Sa demande a été rejetée. Mohammad Nawaz Toolsy occupait le

poste de ‘constituency clerk’ du ministre Shakeel Mohammed et avait dû ‘step down’ après sa condamnation. Il était poursuivi pour avoir escroqué la somme de Rs 100 000 à un individu en lui promettant de mettre en place un business de vente de DVD.

INFINITY BPO

L’ORDRE DE SAISIE DES BIENS DE SUZANNE ÉTENDU L’ancien patron d’Infinity BPO a déclaré ses avoirs en cour commerciale. Il insiste néanmoins pour qu’on lui permette d’effectuer un retrait mensuel de Rs 262 000 pour couvrir ses besoins. Le juge Paul Lam Shang Leen en a pris note, mais a maintenu l’ordre de saisie des biens de Jean Suzanne

MANOJ NAWOOR

CHUTE. L’empire de Jean Suzanne s’est écroulé en quelques mois seulement

LA BATAILLE LÉGALE entre Jean Suzanne et le liquidateur judicidiaire Roger Boodnah s’est poursuivie en cour commerciale hier. Alors que l’ancien patron d’Infinity réclamait la levée de l’injonction Mareva émise le mois dernier, le juge Paul Lam Shang Leen, siégeant en référé, a maintenu l’ordre de saisie de ses biens. La bataille se poursuit pour le moment à coups d’affidavits des parties concernées dans cette affaire. Jean Suzanne a logé un affidavit, hier, par l’entremise de son avoué, Me Bhooneshwur Sewraj. L’affidavit conteste l’injonction Mareva, mais déclare aussi les avoirs et biens de Jean Suzanne. L’ancien patron d’Infinity BPO réclame toujours l’accès à ses comptes bancaires gelés. Il a besoin, dit-il, de Rs 262 000 pour vivre tous les mois, et le gel de ses avoirs lui cause d’énormes préjudices. Cette somme se répartit comme suit : Rs 170 000 pour rembourser le prêt de sa voiture, Rs 20 000 pour se nourrir et Rs 38 000 pour des dépenses éducatives. Jean Suzanne souhaite également obtenir l’autorisation d’effectuer un retrait de Rs 500 000 pour lui permettre de régler ses frais légaux. Dans son affidavit, ce dernier a également fait des allégations contre son ancien employé, Jérôme Appavoo. Roger Boodnah a estimé, de ce fait, que Jérôme Appavoo devrait être inclus comme partie dans toute cette affaire. Aucun des représentants légaux n’y ayant objecté, le juge Paul Lam Shang Leen a agréé à la requête.

DEMEURE SAISIE, VOITURE VENDUE L’injonction Mareva est aussi applicable à tous les avoirs et biens du français Gérald Bouillaud, ancien directeur général d’Infinity BPO, qui conteste lui aussi la décision du juge. Me Vasant Rao Lutchmaya, qui représente les intérêts de Gérald Bouillaud, a demandé du temps pour étudier cette décision et répliquer par un affidavit approprié. Les biens des deux anciens hommes clés d’Infinity BPO sont respectivement évalués à Rs 93M pour Jean Suzanne, et Rs 58M pour Gérald Bouillaud. La demeure du premier a déjà été saisie, tout comme sa voiture, qui a d’ailleurs déjà été vendue aux enchères. Une autre vente aux enchères des biens d’Infinity aura lieu avant le 14 juin, date à laquelle l’injonction Mareva a été étendue. Le temps joue donc contre Jean Suzanne. Son campement loué à bail à Poste-Lafayette, et la portion de terre d’une superficie de 327,85 mètres carrés

qu’il possède à La Gaulette, sont en effet sur la liste des biens qui font l’objet d’une hypothèque judiciaire. Cette mise en liquidation ne concerne pas que le non paiement des employés, mais également les dettes non réglées d’Infinity. Celles-ci comprennent les Rs 52 M dues à Business Parks of Mauritius Limited, Rs 19,5 M à Data Communications Ltd, Rs 5,8M à la mairie de Quatre-Bornes, Rs 8,1M à Mauritius Telecom, Rs 15,2 M à la Barclays, ainsi que Rs 3,2 M à RSD Engineering Services. C’est la mairie de la ville des fleurs qui avait été la première à traîner Infinity BPO devant la cour commerciale pour non paiment de taxes. La mairie devait obtenir un ordre favorable, au début de cette année, au moment même où Infinity s’écroulait.

L’ancien patron d’Infinity BPO réclame toujours l’accès à ses comptes bancaires gelés. Il a besoin, dit-il, de Rs 262 000 pour vivre tous les mois, et le gel de ses avoirs lui cause d’énormes préjudices. Cette somme se répartit comme suit : Rs 170 000 pour rembourser le prêt de sa voiture, Rs 20 000 pour se nourrir et Rs 38 000 pour des dépenses éducatives C’EST QUOI L’INJONCTION MAREVA ? L’injonction Mareva est souvent utilisée dans des procès où une partie est mise en liquidation. Cet ordre a pour but d’empêcher que celui ou celle qui est en faillite ne dispose de ses biens et n’honore pas ses engagements envers ses créanciers. Le nom Mareva est celui d’un navire, dont le propriétaire avait réclamé un ordre contre un de ses créanciers, International Bulkcarriers. L’affaire alla en cour d’appel devant le célebre juge anglais Lord Denning, qui était à l’époque Master of Rolls. Cet éminent juge expliqua la raison d’un tel ordre, qu’on devait surnommer par la suite ordre Mareva. Selon le juge Denning, « ce principe s’applique à un créancier qui a le droit d’être payé selon la dette qui lui est due et cela avant même qu’il n’ait établi son droit en obtenant un jugement. S’il apparaît que la dette est due, et qu’il y a un risque que le débiteur dispose de ses avoirs avant le jugement, le tribunal est compétent afin d’accorder un jugement interlocutoire de manière à empêcher l’aliénation de ses biens ».


RECYCLEZ VOTRE ANNUAIRE L’Organisation non gouvernementale Right 2 Live sollicite l’action de Mauritius Telecom afin d’entreprendre le recyclage des annuaires téléphoniques. Dans un courrier adressé au responsable de Teleservices Ltd, filiale de l’opérateur princi-

pal Mauritius Telecom, Right 2 Live dénonce la pollution causée par les annuaires téléphoniques, avec 3 500 000 000 gms de papier qui sont éparpillés annuellement dans le pays. L’ONG demande que les abonnés retour-

nent leurs anciennes éditions pour récupérer les nouvelles. Les responsables de Right 2 Live sont d’avis que cette initiative favorisera le recyclage avec une incidence directe sur le coût de la production des annuaires.

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FINAL REPORT MERCREDI 8 JUIN 2011

RADIO ONE

LA RÉSISTANCE S’ORGANISE Sanjiv Goburdhun aurait-t-il subi des pressions pour changer de camp ? Tout comme Philippe Forget, directeur influent de La Sentinelle Ltée, Sanjiv Goburdhun siège au sein du board de la Mauritius Commercial Bank Ltd POURQUOI SANJIV Goburdhun, propriétaire de RHT Ventures Ltd veut-il faire demi-tour ? Après avoir vendu ses actions au sein de Viva Voce (Radio One), il s’avère qu’il est maintenant tenté de changer d’idée. Et aussi de camp. Ce « revirement » relance de plus belle la bataille enclenchée, depuis l’année dernière, pour le contrôle de Viva Voce, compagnie propriétaire de Radio One. L’actionnariat de Viva Voce avait en effet changé au cours de l’année écoulée, avec à la tête, un groupe majoritaire qui contrôle 52,59 % des actions. Les animosités se sont fait sentir lorsque le groupe majoritaire avait décidé de faire nommer deux directeurs au sein du conseil d’administration. Le résultat aurait été, par la suite, une majorité optant pour la résiliation du management contract de La Sentinelle pour diriger Radio One. La réaction de Jean Claude de l’Estrac ne s’est pas fait attendre. Avec d’autres, il a saisi la Cour suprême pour empêcher les deux nominations et contester le transfert d’actions de RHT Ventures Ltd à Accacias Ltd. REVIREMENT En attendant une décision de la plus haute instance judiciaire du pays, un revirement de situation des plus inattendus fait surface. Enter Sanjiv Goburdhun. Selon un article paru hier dans le quotidien l’express, un porte-parole de RHT Ventures Ltd a déclaré que cette compagnie serait maintenant disposée à annuler la transaction en remboursant à Accacias Ltd les Rs 25 millions payées pour les actions de RHT Media Ltd. « Il paraît que RHT Ventures Ltd (Ndlr : compagnie appartenant à Sanjiv Goburdhun) serait maintenant disposée à annuler la transaction qui a permis à la majorité de basculer d’un camp à l’autre au sein du conseil d’administration de la radio », écrit l’express. Interrogé à ce sujet par Capital, un éminent légiste ex-

MAURITIUS COMMERCIAL BANK (MCB)

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Philippe A. Forget, qui est aussi actionnaire de

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Sanjiv Goburdhun, qui est aussi propriétaire de Rose Hill Transport, ancien actionnaire de Radio One

LA SENTINELLE qui est le détenteur du Management Contract de

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VIVA VOCE

Infographie démontrant les liens entre la MCB, La Sentinelle et Radio One

En juin de l’année dernière, Jean-Marie Richard, autre actionnaire de Viva Voce Ltée, avait adressé une plainte à l’Independant Broadcasting Authority pour dénoncer cette façon de faire de La Sentinelle vis-à-vis de Viva Voce. Il avait parlé d’astuce légale en citant les clauses de l’accord liant La Sentinelle à Radio One

plique qu’une fois la transaction de vente d’actions effectuée, la compagnie qui était initialement actionnaire de Radio One ne peut récupérer ses actions que si Accacia Ltd est d’accord pour inverser la transaction. Autrement, RHT Ventures ne peut venir déclarer qu’il veut « annuler » la vente en question et récupérer ses actions. Cette situation amène certaines sources à se demander si Sanjiv Gobudhun aurait subi des pressions pour qu’il décide de revenir sur sa décision, essayant de chercher un raisonnement plausible qui justifierait ce revirement. Sanjiv Gobudhun siège au sein du board de la Mauritius Commercial Bank Ltd, tout comme le tout puissant Philippe Forget, directeur influent de La Sentinelle Ltée, qui détient le Management Contract de Viva Voce. Il est à noter que le groupe majoritaire à Viva Voce est com-

DIRECTEUR. Philippe Forget siège sur le board de la MCB et sur celui de La Sentinelle

posé d’Evanston Ltd (20,52 %), RHT Media (25,66 %) et Interaction.com (6,41 %). D’un autre côté, La Sentinelle Ltée ne détient que 19,99 %, MADCO, une filiale du groupe FAIL, (6,59 %), Rogers (12,82 %) et Sunil Banymandhub (8,03 %). LES « BÂTISSEURS » Pour rappel, dans une lettre en date du 2 janvier dernier, Philippe Forget s’était adressé aux actionnaires de La Sentinelle afin de préciser que les actions de la compagnie devaient rester « entre eux ». Extrait : « (...) Comme vous le savez sans doute, La Sentinelle Ltée fait l’objet d’un boycott publicitaire punitif et illicite du gouvernement (…) La Sentinelle Ltée, créée en son temps par des idéalistes, dont mon grand-père et mon père, même si imparfaite, a été largement fidèle à son poste...(...) C’est un rôle qu’il nous revient de défendre pour les prochaines générations malgré les difficultés temporaires... Il faut activement préserver tout cela... Si vous souhaitez (ou avez besoin) de vendre vos actions, mon message est qu’il n’y a pas un unique acheteur et qu’il est souhaitable de nous contacter, soit ceux qui ont construit la Sentinelle, initiative par initiative, principe par principe... Nous serons alors heureux de vous faire une offre d’achat et ainsi tenter de préserver ce qui aura mo-

tivé votre investissement initial...Je vous demande tout simplement de choisir les bâtisseurs (…) », peut-on lire dans la lettre. En juin de l’année dernière, Jean-Marie Richard, autre actionnaire de Viva Voce Ltée, avait adressé une plainte à l’Independant Broadcasting Authority pour dénoncer cette façon de faire de La Sentinelle vis-à-vis de Viva Voce. Il avait parlé d’astuce légale en citant les clauses de l’accord liant La Sentinelle à Radio One. Dans sa plainte, Jean-Marie Richard avait fait ressortir que : « You will recall that at its meeting held on 29 April 2010, the Board of Directors issued a Press Communiqué clearly stating the following: (a) La Sentinelle Ltée was a shareholder with a 19.99% stake in the company, (b) that Viva Voce was not an associate nor an affiliate company of La Sentinelle Ltée, (c) that the latter has a management contract with Viva Voce Ltd... I have since then raised the question of the setting up of an ‘Interest Register’ for Viva Voce... For your information, one Jean-Claude de l’Estrac, Chairman of Viva Voce Ltée, happens to be the Chairman of La Sentinelle Ltée... It appears that lately the said Chairperson is relying solely on the Management Contract instead of paying due attention and respect to queries and questions from Board Directors... »


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LA BAI S’INTÉRESSE AU MOZAMBIQUE

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ENTRETIEN MERCREDI 8 JUIN 2011

La British American Investment (BAI) compte investir au Mozambique dans le contexte de la sécurité alimentaire et des énergies renouvelables. Le groupe local estime que la production de certains aliments de base, ainsi que des initiatives pour produire de l’énergie verte, aideront le pays à faire des économies

significatives. Les responsables avancent que Maurice y trouvera également son compte en réduisant sa note d’importation tout en promouvant la production du biodiesel. Deux sites ont déjà été identifiés, soit 4 000 hectares à Manica et 2 000 hectares au Dombe.

CONSOMMATION

Ajaye Jogoo : « L’echec de la STC a eu des répercussions » Ajaye Jogoo se montre pessimiste dans ses analyses de l’économie locale. Cet économiste et entrepreneur mauricien, qui a agi comme conseiller au sein de la Chambre de Commerce de France, confirme les observations de Capital lors d’une tournée dans les grandes surfaces en début de semaine | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN MANOJ NAWOOR

❚ Y a-t-il un ralentissement au

niveau des activités économiques à Maurice ? Oui, il est évident que le taux de croissance est à la baisse. ❚ Pourriez-vous être plus explicite

par rapport aux conséquences que cela pourrait avoir ? Le gouvernement a confirmé que des investisseurs étrangers ont manifesté beaucoup d’intérêt à venir investir à Maurice grâce aux récents Road shows en France, au Royaume-Uni et en Afrique du Sud. Maintenant, nous nous attendons à ce que ces intentions se traduisent dans les faits. Ces investissements sont très importants pour nous et cela pour améliorer l’état de l’économie locale et aussi permettre la création d’emplois. En ce qui concerne Pravind Jugnauth, il a mis l’accent sur un budget très ‘green’, allant dans le sens du concept Maurice Ile Durable, sans compter les nombreuses promesses en matière de développement. Nous comprenons que le développement au niveau macroéconomique prendra du temps et il faudra compter sur des projets comme Jin Fei, qui apporteront plus de revenus étrangers dans le pays. ❚ En attendant, ne faut-il pas trou-

ver des solutions à court terme, surtout par rapport aux consommateurs ? En fait, il faut d’abord reconnaître que l’économie est à un point mort et qu’il y a deux facteurs qui ont grandement contribué à cela. Le coût de l’essence et la dépréciation de la roupie. Cela a eu une incidence directe sur la consommation, vu que la plupart de nos produits alimentaires sont importés. Les prix sont devenus hors de portée du groupe à revenu moyen, sans compter que les salaires

n’ont pas été augmentés. Heureusement qu’à Maurice, il y a la subvention de l’Etat, un certain mécanisme de contrôle des prix et les subventions supplémentaires sur les produits de base qui aident les pauvres économiquement. Les prix des produits de base sont largement subventionnés par l’Etat, le ‘custom duty’ est inexistante sur les produits alimentaires. Cependant, je pense que l’importation des commodités de base devrait être semi-libéralisée pour permettre une concurrence loyale. La Competition Commission of Mauritius a un rôle majeur à jouer dans ce sens.

L’ancienne Caisse française de développement avait financé un projet de la Central Water Authority (CWA) pour le remplacement des vieux tuyaux, projet dont le but était d’éliminer les fuites. Il est un fait que ce travail n’a pas été fait par la CWA et nous en subissons aujourd’hui les conséquences. Le prix de l’eau sera augmenté alors que cette mesure était tout à fait évitable

Dans une telle situation, il ne s’agit nullement d’essayer de trouver un bouc émissaire. Mais soyons quand même réalistes. Le phénomène de ralentissement est lié à la crise financière et celle-ci est mondiale. Personne n’y échappe, et surtout pas nous. Comme je vous l’ai dit, le coût de la vie a augmenté, dû principalement à la hausse subite du prix du pétrole sur le marché international. Et on se retrouve avec la théorie classique : «


BANQUET EN L’HONNEUR DU PRÉSIDENT SINGAPOURIEN Lors du banquet organisé en son honneur au centre Swami Vivekananda, le président Sellapan Ramanathan, a avancé que Singapour accueille favorablement les investissements étrangers et que

les hommes d’affaires qui l’ont accompagné sont disposés à travailler avec leurs homologues mauriciens. Pour sa part, Navin Ramgoolam a dit que Maurice devrait suivre le modèle singapourien dans plusieurs

domaines, dont le transport, la gestion de l’eau, la sécurité et la technologie de l’information. Le Premier ministre a également fait l’éloge du président singapourien pour son riche parcours.

l’Amérique éternue, nous attrapons le rhume ! » Que voulez-vous ? Ce sont les conséquences inévitables de la politique néolibérale et de la mondialisation. Vu que nous sommes tous liés par des accords commerciaux, nous ressentons tous le « domino effect. »

❚ Quelle est votre opinion sur la ges-

tion de l’économie mauricienne par rapport au ralentissement économique ? A Maurice, il y a eu d’abord un échec au niveau de la State Trading Corporation (STC). Surtout par rapport à cette capacité de prendre des décisions promptement, en tenant compte de ce qui se passe sur la scène internationale et être pro-actif pour atténuer l’effet sur les consommateurs. Il y a eu un tatonnement total quand il a fallu établir le mécanisme du hedging et cela, bien entendu, a eu des répercussions. Dans sa finalité, le calcul est simple. Le coût du hedging a été transféré de la STC aux consommateurs. ❚ L’eau et l’électricité sont également

des dossiers très chauds ces joursci. Quelle est votre analyse de la situation ? Les prix de l’électricité et de l’eau doivent certainement être revus. Mais il faut aussi savoir que l’ancienne Caisse française de développement avait financé un projet de la Central Water Authority (CWA) pour le remplacement des vieux tuyaux, projet dont le but était d’éliminer les fuites. Il est un fait que ce travail n’a pas été fait par la CWA et nous en subissons aujourd’hui les conséquences. Le prix de l’eau sera augmenté alors que cette mesure était tout à fait évitable. Sur le plan de l’énergie électrique, en dépit du coût d’importation du fuel, le gouvernement ne fournit pas les initiatives nécessaires pour promouvoir l’énergie propre. Il continue à croire dans des investissements tels

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ENTRETIEN MERCREDI 8 JUIN 2011

Ajaye Jogoo compte plusieurs années d’expérience dans le domaine de l’économie. Il a été Economic Advisor à la Chambre de Commerce de France. Avant de quitter le pays, il a travaillé en tant qu’Assistant Manager chez Alliance Spinners, une usine de la zone franche, avant de se joindre à la State Investment Corporation. Ajaye Jogoo a été à l’origine du concept de ‘rest rotation system’ introduit dans le secteur industriel pour augmenter la productivité tout en diminuant les coûts de production.

❚ Les dirigeants politiques ont

souvent loué la « résilience » de l’économie locale face à la crise internationale... C’est un fait que l’économie mauricienne a été plus ou moins résiliente face à la crise mondiale. Du moins, jusqu’ici. Nous savons tous que le prix de l’essence a atteint 110 USD le baril. Cela a un impact direct et négatif sur notre économie. La dépréciation des devises étrangères affecte aussi notre économie. Nous devons examiner notre système commercial, et bouger vers la libéralisation de l’importation des produits de base. La coopération régionale a un rôle majeur à jouer dans ce secteur. Sommes-nous encore à parler d’une monnaie unique pour la Southern African Development Community et le COMESA, ou d’un syndicat uniforme et personnalisé pour la SADC et le COMESA ?

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légumes. C’est plus pratique. Idem pour les magasins. Les grandes surfaces représentent maintenant un ‘one-stop shop’. Mais il n’est toutefois pas interdit de se poser des questions quant à l’avenir des projets d’envergure qui prennent forme un peu partout dans le pays, tel le Bagatelle Mall of Mauritius. Est-ce qu’il y aura assez de clients avec assez de moyens pour que cela marche ? ❚ Il y a les cartes de crédit !

[...] il faut d’abord reconnaître que l’économie est à un point mort et qu’il y a deux facteurs qui ont grandement contribué à cela. Le coût de l’essence et la dépréciation de la roupie. Cela a eu une incidence directe sur la consommation, vu que la plupart de nos produits alimentaires sont importés. Les prix sont devenus hors de portée du groupe à revenu moyen, sans compter que les salaires n’ont pas été augmentés [...]

que CT Power. De plus, on attend toujours les lois sur l’efficacité énergétique et sur le Green Building. Par ailleurs, le manque de professionnalisme et la corruption ont un impact indirect et négatif sur le coût de la vie. Il faut parler également de la compétitivité des coûts. Le secteur textile, par exemple, qui a créé de nombreux emplois dans le passé, a besoin d’être restauré et amélioré. Il nous faut de nouvelles incitations fiscales ainsi que des équipements modernes pour survivre dans ce domaine. Le coût de notre main-d’oeuvre par rapport à la Chine, l’Inde, Madagascar et le Bangladesh est un gros désavantage. Il y a aussi le prix de l’électricité qui demeure un trop gros coût pour ceux qui investissent dans la zone franche, et c’est pour cette raison que l’on peut difficilement espérer faire de la concurrence aux pays du Sud-Est asiatique. De plus, le fret, qui a connu une augmentation considérable suite aux récentes réglementations, doit être

revu par les autorités. Le tout impacte directement sur le prix de vente de nos produits. ❚ Une enquête menée par Capital

dans les grandes surfaces et au marché de Rose-Hill révèle que les gens consomment moins (voir pages suivantes). Selon vous, la population est-elle plus prudente ou n’a-t-elle pas les moyens ? Le pouvoir d’achat a baissé. La population ne peut pas se permettre de dépenser sur les ‘healthy foods’ considérés comme étant un luxe, de par leur prix. La subvention du gouvernement, le transport gratuit pour les personnes âgées et les étudiants, les services médicaux gratuits dans les hôpitaux et les régimes de retraite contribuent ont un effet sur notre économie. Malgré tant de facilités de l’Etat providence, les consommateurs se retrouvent en difficulté et cela pour une simple raison : Certains facteurs sont hors du contrôle du gouvernement.

Les cartes de crédit représentent un piège. Elles permettent d’acheter à crédit, mais quand il faut rembourser, c’est avec intérêts et par mensualité. Le taux d’intérêt est fixe et non négociable. Le consommateur a tendance à s’endetter davantage, ce qui a un effet sur le niveau et le style de vie. A un certain moment, le consommateur ne peut plus se permettre de dépenser comme auparavant. ❚ Quelles peuvent être les autres

conséquences d’un ralentissement économique ? Avec l’augmentation du coût de la vie et l’incapacité de la population à acheter, il est clair que les entreprises vont souffrir. Plusieurs magasins vont être contraints de fermer et le taux d’emploi va en souffrir. Ceux qui sont endettés continueront à vivre dans la peur d’être dépourvus de leurs actifs. Il est certain que le taux de chômage, surtout féminin, sera en hausse. La perte d’emploi conduira à la détresse sociale. Les personnes vivront dans une peur permanente, surtout si elles ont des dettes auprès des banques ou autres institutions financières.

❚ Avec l’arrivée des grandes surfaces

❚ Y a-t-il l’espoir d’une reprise, ou

et des ‘shopping malls’ qui sont des ‘one-stop shops’, sommes-nous à l’aube de la mort des petits magasins ? Ces grandes surfaces et ‘shopping malls’ ont un avantage concurrentiel certain sur le « bazar » ou sur les petits magasins. Ils achètent en vrac en Europe, en Asie et dans d’autres pays. Ils peuvent même ‘barter’ dans certains cas. Ils négocient également le coût du fret. Les hypermarchés ont apporté un changement au niveau du style de vie. Alors que le bazar représentait le lieu incontournable auparavant, les gens préfèrent désormais se rendre au supermarché, où ils peuvent tout acheter d’un coup, y compris fruits et

cette tendance se maintiendra-telle longtemps encore ? Oui, il y aura reprise, mais ce ne sera pas dans l’immédiat. Pour le moment, l’avenir de l’économie reste sombre. Nous devons rétablir nos structures économiques et appliquer la coopération régionale au sein des blocs africains. Il faut aussi utiliser des méthodes efficaces pour produire de l’électricité grâce à l’exploitation éolienne, photovoltaïque et la biomasse. Il s’agit également d’exploiter le gaz provenant des sites d’enfouissement et de mettre en place de nouvelles incitations fiscales sur les énergies renouvelables pour pouvoir sortir du lot.



MARCHÉ ARABE Le terme ‘bazar’ vient du vieux persan et désigne un marché ou même un ensemble de biens et services disponible à la vente. Très répandu dans les pays arabes, il se traduit par des échanges commerciaux. Outre les

étals de produits alimentaires tels les légumes, fruits et épices, on peut aussi y trouver des petits magasins de bijoux, des produits artisanaux, de la poterie et des ateliers. Dans certains pays, le bazar renfermait parfois des

habitations. Les marchands y habitaient peut-être. Le ‘Grand Bazar’ d’Istanbul, fondé par le sultan Mehmet 2 vers 1461, est probablement l’un des plus grands marchés au monde.

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COMMERCE

C’est le silence au bazar Les commerçants se plaignent. Il y a un sérieux ralentissement au niveau des ventes, à en croire certains. Notre journaliste, panier au bras, s’est rendue au ‘bazar’ pour en savoir plus | SM « TRAVAY INN tonbe ». Ces propos d’un légumier du marché de Rose-Hill donnent le ton. Dans ce ‘bazar’ historique – qui existe depuis 1936 – le négoce souffre des conséquences de la crise économique. Pour combattre la vie chère, la ménagère a choisi de réduire ses dépenses au minimum essentiel. Fini, les achats superflus et le traditionnel sachet de gâteaux frits qui vient couronner une demi-journée à arpenter les allées de ce marché aux mille senteurs. Notre légumier n’est pas le seul à se plaindre. Ses camarades ont dressé le constat depuis longtemps déjà : les gens dépensent nettement moins. Les achats se résument le plus souvent aux denrées de base. On ne se permet aucune fantaisie culinaire, si bien que certains produits occupent désespérément les étals dans l’attente d’un client. Notre interlocuteur s’interrompt, le temps de héler une ménagère dans la cinquantaine : « Laitue, madame, bien frais. Zis pou Rs 10 ». Mais il ne parvient pas à convaincre cette dame qui, au détour d’une allée, s’arrête devant un étal garni de pommes d’amour. Elle s’enquiert du prix, fait la moue et lance un « trop ser » au marchand avant de trouver des produits qui correspondent mieux à sa bourse.

PATRIMOINE. De nombreux légumiers craignent une désaffectation de leur lieu de travail

vinn tro ser. Koko mem so prix inn monte, ki nu pu fer ? » Sanjeet Unuth, fruitier qui opère depuis quarante ans à Rose-Hill, a lui une autre explication à cette situation. « Oui, bizness la en baisse. Premièrement, éna récession partout. En plis, bann ‘grandes surfaces’ pe atir nou client. Apré, bann marchand ambulant autout bazar si

li ti faire parti patrimoine nou pays ».

DEUX CARRÉS DE CAMPHRE Occupant depuis 1967 une échoppe où l’on trouve des épices et des grains MOROSITÉ AMBIANTE secs et autres produits alimentaires, Voilà plus de 60 ans que Darmoo & Amanoulah Sher Mamode, y va de ses Sons vend cocos, citrons et piments conexplications : « Dépi supermarché inn fits, entre autres condiments. Le père de ouver, travail inn tomber net dan bazar. l’actuel propriétaire occupait autrefois ce Longtemps, mo ti éna sept travayer, commerce qui fut son unique nu ti pe geyn travay 7 lor 7, dépi 7h gagne-pain et qui lui a permis de gramatin ziska 6h tanto. Zordi res s’occuper de sa famille de sept ennek 3 travayer ek travay mem péna fants. « Li finn mem réssi investi Bazar la malang. Dimounn pa rod rentrer. ». Il sert deux carrés de camphre à dans nou tou nou l’éducation », dit Gouvernement si pa le fer enn zéfort rénove une dame vêtue d’un churidar, fièrement celui qui a repris les ac- bazar la pou aide nou. Dimé kapav bazar avant de poursuivre : « Enn chance tivités du pater familias. Il se fait pou arret existe alors ki li ti faire parti nou ena nou bann client fidele ki aider par son jeune fils Deelen habituer vini. Sinon nu tasser sa ». qui, malgré la morosité ambiante, patrimoine nou pays Plus il en parle, plus nous sentons compte bien reprendre cette acpé pran inpe client. Nou isi nou pa pe de l’inquiétude dans sa voix. Nous montivité. Pourtant, et son père est le premier à gagne travail lerla », constate-t-il. Autour trant la brochure d’un supermarché situé l’affirmer, ce ne sera guère chose facile. « de lui, des voix commencent à s’élever. à quelques pas du marché, Amanoulah Auparavant », nous dit-il en nous ten- Certains n’hésitent pas à accuser ces nous explique. « Guette la, mo donn ou dant un verre d’eau de coco, « il y avait marchands ambulants d’être « des drogués deux ti l’exemple. Guette ti pois la. Disbeaucoup de clients mais au fil des années, » qui vendent le produit de leurs larcins tribiteur vann sa normalemen Rs 17.75. il y a eu une baisse considérable des ventes. à bas prix. Ce qui, pour la ménagère, est Dan supermarket vann sa Rs 16.50. Je pense que c’est à cause de la hausse des une aubaine. Sans compter que le Kouma ou pou explik sa ? Guette ankor, prix ; les gens n’ont pas assez d’argent ». manque, voire l’absence d’hygiène à l’in- Fromage Kraft Rs 66 parla, kot Winner’s Juste à côté, Payen Coco, autre étal in- térieur du marché en rebute plus d’un. zot vann sa Rs 61. Pourtan tou distribiter contournable du marché de Rose-Hill, Les marchands le reconnaissent, supposer vann mem prix, mais ki arrivé renchérit. Ce commerce, qui compte d’ailleurs : « Bazar la malang. Dimounn sa ? Kouma ou lé client vinn dan bazar ? » aussi une soixantaine d’années, bute ces pa rod rentrer. Gouvernement si pa le fer se désole-t-il. Coumaren & Sons vend des articles derniers temps sur la réticence des gens à enn zéfort rénove bazar la pou aide nou. dépenser. « Travay pa pe marsé. Lavi inn Dimé kapav bazar pou arret existe alors ki pour des cérémonies religieuses. Dans la

panoplie, on retrouve des ‘tanbalon’ (plateau utilisé pour les offrandes), des fleurs artificielles, des statuettes de divinités, etc. Pour lui, aussi, la vente n’est pas au beau fixe. Il nous confie, presque sur le ton de la confidence : « Dimoun péna kass. Travay pa extra ». Issar, lui, vend des plantes et des semences depuis une quarantaine d’années. Son commerce a pris un sérieux coup aussi avec la crise. « Nepli kouma longtemps. Dimounn népli planté mem aster. Travay inn tonbé net dan bazar. Longtemps, dimounn ti pe asté zis dan bazar mais aster éna grandes surfaces. » P. Soobramanien, qui vend du poulet frais depuis 42 ans, ajoute : « Oui, bizness pa marsé mem aster. Dimounn pauvre, zot pa pé gagne assez kass pou kapav aste. Guette longtemps, enn poule ti pé vann Rs 5, aster Rs 60. Lavi pé vinn ser. » Les arômes des fruits et légumes dans nos narines, nous quittons le marché, un lieu historique qui perd lentement de son lustre d’antan. Les marchands continuent à crier derrière nous mais ces cris se perdent dans les klaxons bruyants des automobilistes qui nous crachent leur fumée en pleine figure. Une image presque prémonitoire qui masque à peine le sort scellé de ceux qui, de l’intérieur du marché, vocifèrent à qui mieux mieux dans l’espoir d’attirer une clientèle devenue rare.


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OUVERTURE DE NOUVEAUX CENTRES COMMERCIAUX

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ONZE HEURES et demie au coeur d’une des grandes surfaces de l’enseigne Way, dans l’ouest de l’île. A l’intérieur, les responsables de rayons s’activent pour achalander les étagères. Au moment même où des clients, profitant de leur pause déjeuner, viennent y acheter deux ou trois bricoles alors que d’autres font tout simplement leurs emplettes. Pendant ce temps, à l’extérieur l’aire de restauration grouille de monde. Malgré les apparences, cependant, les affaires ne marchent pas comme l’auraient souhaité les propriétaires des lieux. Certains rayons, comme celui des électroménagers, n’attirent personne. D’ailleurs, les produits y sont rares. Au rayon cosmétique, la gent féminine contemple et observe les prix de la variété de produits de beauté. L’une d’elles ne peut s’empêcher de commenter à voix haute le prix de certains produits qu’elle juge trop élevé. Certains clients, issus de milieux plus aisés, ne s’attardent pas sur le comparatif des prix et remplissent leurs caddies avec les produits dont ils ont besoin. PRIORITÉS Retournement de situation dans la zone réservée aux légumes, aux fruits et à la viande. Les clients y sont nombreux, beaucoup plus que dans d’autres rayons. L’explication tient en une ligne : « Je préfère dépenser sur les produits alimentaires tels que les légumes et la viande car j’estime qu’une bonne santé est une de mes priorités. Autrement, j’achète d’autres articles pour ma famille et la maison uniquement quand le besoin se fait sentir », nous confie Jacqueline, âgée d’une cinquantaine d’années et mère de trois enfants. Pour elle, comme pour de nombreux autres clients, il ne fait pas de doute : la vie devient de plus en plus chère. Le pouvoir d’achat baisse par conséquent et tous se montrent plus prudents pour les emplettes. « Avec la cherté de la vie à laquelle nous faisons face au quotidien, je trouve normal que les hypermarchés subissent une baisse de ventes, surtout pour les produits non –alimentaires », dit-elle. Sans compter que cer-

Le centre commercial Cascavelle Shopping Mall, dont l’ouverture est prévue pour octobre prochain, affiche enfin les noms de ses occupants. Pick N Pay, Thiriet, Spur Pannarotis, Mauritius Commercial Bank, Food and

Lovers Market et Kentucky Fried Chicken figurent parmi les locataires. Quant à Bagatelle Mall of Mauritius, on y retrouvera des enseignes locales et étrangères. Pick N Pay, Kaddy Plus, Cash & Carry, KFC et les cinémas Star

seront présents. Un nombre de 150 magasins est estimé pour l’ouverture de ce centre commercial et la présence d’enseignes étrangères telles que Truworths et Mug and Bean reste à être confirmée.

CONSOMMATION

OPÉRATION

« SERRÉ CEINTURE » Le commerce, de l’avis de tous, n’est plus ce qu’il était il y a quelque temps. Alors que les prix continuent de grimper, les consommateurs rechignent à dépenser à tout va. On respecte scrupuleusement une liste d’achats sur laquelle les produits alimentaires ont la priorité | DK

tains préfèrent se rabattre sur des produits à meilleur marché ou des substituts disponibles ailleurs. Dominique, un habitant de Curepipe et étudiant à l’université de Maurice, partage un autre avis. « Autrefois, le concept de l’hypermarché était nouveau pour les Mauriciens. Avec sa superficie, sans compter les assortiments de produits disponibles, la population se sentait attirée. Avec l’arrivée de nouvelles enseignes, le concept s’est banalisé. Peut-être que la consommation en général n’a pas vraiment régressé. Il se peut que les consommateurs fassent leurs achats ailleurs que dans le groupe d’hypermarchés qu’ils ont pour habitude de fréquenter. Le lieu où se situe la grande surface joue un rôle significatif dans la venue des clients car ils optent souvent

pour la facilité et l’accessibilité », affirme-t-il. Il est vrai, cependant, que les hypermarchés ont révolutionné le mode de consommation à Maurice et que la concurrence entre les nombreuses grandes surfaces contribue quelquefois à la baisse des prix. HABITUDES « Les clients font des achats en fonction de leurs salaires », nous confie Barlen Munisamy, employé de London Way. Dans cette grande surface, la majorité des clients sont soucieux des prix et préfèrent consommer moins cher en se tournant vers les produits en promotion. « Tout dépend de la clientèle, de son pouvoir d’achat et de ses exigences », explique-t-il. Certains clients restent fidèles à la marque des produits qu’ils

Les clients sont plus prudents et préfèrent par conséquent investir leurs revenus dans la consommation de produits alimentaires. Cela est peut-être dû à la cherté de la vie. En période de fêtes, les magasins arrivent à réaliser des chiffres intéressants, vu que les clients en profitent pour acheter les nouveautés

ont pour habitude d’acheter malgré la disponibilité de nombreuses alternatives qui sont également de bonne qualité, à l’exception près qu’elles sont commercialisées à des prix réduits. Le lait en poudre et les biscuits importés sont un exemple de cette manière de consommer. Les consommateurs aux revenus modestes doivent se résigner à faire leurs achats en adoptant des marques moins connues mais qui valent tout de même la peine. Alors que ceux qui sont plus aisés font peu de cas de l’étiquette-prix. De manière générale, selon notre interlocuteur, les Mauriciens font leurs achats en combinant « la qualité, la provenance et le prix du produit ». Un avantage dont bénéfi-


OBSERVATOIRE DES PRIX : RELANCER LA CONCURRENCE La semaine précédente, l’Observatoire des prix a fait publier la valeur monétaire de plus d’une soixantaine de produits de consommation courante afin que les consommateurs puissent faire la comparaison des prix chez les multiples hypermarchés et supermarchés à travers l’île.

cient les clients des hypermarchés est l’utilisation de la carte bancaire. Munis de cette carte, plusieurs clients ont tendance à acheter plus sans se soucier des dettes accumulées sur leurs comptes en banque. « Il faut acheter malin », affirme Barlen Munisamy. Avant d’acheter certains produits, il serait judicieux pour les clients de vérifier les prix afin de pouvoir équilibrer leur budget et ne pas se laisser piéger par la spirale de l’endettement. En général, la consommation alimentaire est plus ou moins stable. Toutefois, il suffit d’une hausse de prix pour que la consommation recule. « Par contre, un nombre croissant de clients consacrent un montant conséquent de leurs salaires aux jeux de hasard et dans des produits tels que la cigarette et les boissons alcoolisées. Le jeu de hasard a pris de l’ampleur à travers l’île depuis l’introduction du Loto et des multiples cartes à gratter disponibles. Cela peut être un des facteurs liés à la baisse de la consommation dans les hypermarchés », estime-t-il.

Certaines grandes enseignes se retrouvent à la fin du classement des 22 commerces visités avec des prix plus élevés que leurs concurrents. L’Observatoire des prix a pour objectif d’encourager une concurrence saine entre les différents commerces.

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salaires relativement plus élevés », nous confie la gérante, Surekha. Du côté de Split Urban Living, le pourcentage de clients n’a pas subi de grand changement. « Fidèles à la marque, les clients continuent à venir », affirme un des vendeurs, Alvin Liu. « Pour la Pâques et la fête des mères cette année, nous avons réalisé de bonnes ventes et les bénéfices sont satisfaisants », dit-il.

L’ASTUCE BRADERIE POUR ÉCOULER LE STOCK ASTUCE. Les consommateurs trouvent aussi leur compte dans les braderies

la gérante âgée de vingt-quatre ans. Si l’enseigne a pu s’imposer chez nous, la gérante note toutefois qu’il y a une légère baisse au niveau de la vente de vêtements et soutient que « les gens ont le plus souvent tendance à dépenser plus d’argent sur des produits alimentaires que sur les produits vestimentaires. Il est rare qu’une personne achète des vêtements quotidiennement ». Malgré tout, la jeune femme, le sourire aux lèvres, affirme être satisfaite des recettes de son commerce. Reconnue comme l’une des marques les plus vendues en matière de jeans, Lee Cooper, dont les points de vente se

prudence des Mauriciens face aux dépenses spontanées. Avec la montée des prix et la constante cherté de la vie au quotidien, la population mauricienne mise sur la vigilance. Norman et Irfan, deux jeunes dans la vingtaine, sont les gérants d’une échoppe située au cœur d’un centre commercial dans l’Ouest. Ils effectuent la vente d’une variété de blouses et de chemises pour dames à Rs 200 l’unité. Leurs produits sont spécialement conçus pour répondre aux exigences de la ‘working girl’. Contrairement à leurs confrères, ils trouvent le marché vestimentaire stable : « Il n’y a

‘WORKING GIRL’ En d’autres mots, il y a eu une transition dans le mode de consommation. Certains clients préfèrent tenter leur chance aux jeux de hasard au détriment des achats de produits alimentaires. Un pourcentage significatif de consommateurs des classes sociales plus modestes et également de la classe moyenne puisent dans leurs revenus pour couvrir Autrefois, le concept de l’hypermarché était nouveau les dépenses sur les jeux de pour les Mauriciens. Avec sa superficie, sans compter hasard. les assortiments de produits disponibles, la population Situé au coeur d’Ebène Way ainsi qu’au Jumbo se sentait attirée. Avec l’arrivée de nouvelles enseignes, Score, Rézo Chic est une le concept s’est banalisé. Peut-être que la consommaenseigne qui a vu le jour il tion en général n’a pas vraiment régressé. Il se peut que y a maintenant quatre ans. A l’intérieur du magasin, les consommateurs fassent leurs achats ailleurs que une ligne de tenues de dans le groupe d’hypermarchés qu’ils ont pour habitude soirée décontractées ainsi de fréquenter que des chaussures, des sacs à main et une multitude trouvent notamment au ni baisse, ni hausse en ce qui d’accessoires de mode sont mis Jumbo de Phoenix et à Ebène concerne l’achat de vêtements. à la disposition de la gente Way, offre une gamme de vête- Les clients achètent en fonction féminine à la recherche d’une ments tels que des chemises, de leurs besoins, de leur pouvoir touche de glamour, d’élégance des polo-shirts et des pan- d’achat et, surtout, de la et de sophistication afin d’a- talons qui mettent l’accent sur mode ». Tout dépend de la degrémenter sa garde-robe. « Mes le confort et le style. « La ma- mande et du niveau d’exigence produits se vendent le plus du- jorité des clients potentiels vien- des clients, affirment-ils. « Les clients sont plus prurant les périodes de fêtes, surtout nent durant les heures de pause, les fêtes de fin d’année durant après les heures de travail ou du- dents et préfèrent par conséquent lesquelles les clients sont à la rant le week-end », nous dit investir leurs revenus dans la recherche de nouvelles ten- une vendeuse. Si baisse il y a, consommation de produits alidances », nous confie Jade Tse, c’est, dit-elle, en raison de la mentaires. Cela est peut-être dû

à la cherté de la vie. En période de fêtes, les magasins arrivent à réaliser des chiffres intéressants, vu que les clients en profitent pour acheter les nouveautés », nous confie Anishta, vendeuse chez Red Snapper. « Comme pour d’autres commerces, il y a des moments prospères et des moments moroses », ajoute-t-elle. Mêmes propos chez cette vendeuse d’Island Haze. « La vente de nos produits a subi une baisse conséquente. Les bénéfices étaient plus fructueux l’année précédente. Habituellement, pour la Pâques et la fête des mères, nous avons un nombre significatif de clients mais cette année, il y a eu une régression. Toutefois, grâce à l’emplacement du magasin, les employés de bureau se trouvant dans la périphérie, les jeunes et quelques touristes, nous n’avons heureusement pas de difficulté à conclure des ventes. D’autant que nos produits sont de bonne qualité et se vendent à des prix abordables », nous confie-t-elle. STRATÉGIES Au centre commercial Harbour Front, situé à Port-Louis, Eclipse est un magasin spécialisé dans les accessoires de mode tels les bijoux, les chaussures et les sacs. Ici, la gérante n’y va pas par quatre chemins : « La situation devient alarmante. Le pourcentage de nos ventes a largement baissé et nos recettes sont également à la baisse. Cela est dû à mon avis à la compétition que se livrent les commerçants. Je suis dans le métier depuis plusieurs années et je constate d’année en année que les ventes diminuent malgré des

Vendredi 3 juin. Au Caudan Waterfront règne une animation inhabituelle. De nombreux magasins tels Bluesteel, Liquid, Peace Angel, Poney et Sweet Sugar ont organisé une braderie dans le but de liquider leurs stocks et d’attirer de nouveaux clients. De nombreux jeunes y étaient présents. Le contentement se lit sur les visages : on peut porter des vêtements portant la griffe de son choix à des prix réduits. Les prix varient de Rs 150 à Rs 350 pour les vêtements chez Bluesteel et Liquid. Au Happy World House, quelques magasins (Chloé, Bella Donna et Lemon Yellow) n’ont aucune difficulté à attirer des clients tandis que d’autres magasins tels que Rdees ont plus de mal à se faire une place sur le marché. Dans ce centre commercial qui date d’une vingtaine d’années, on retrouve depuis peu, au deuxième étage, des bureaux. Au même endroit, naguère se trouvaient divers magasins qui, faute de pouvoir rentabiliser leurs activités, ont été contraints de mettre la clé sous le paillasson. Aux galeries Evershine, à RoseHill, la situation n’est guère plus reluisante. Le propriétaire d’un magasin affirme que les ventes ont nettement diminué cette année. « Guette pu fête des mères mem, népli éna dimoun kouma avan aster. Akoz partou éna magasin aster, ek dimounn kapav voyaz partou lor lil, zot alle asté bann zafer dan quatre coin Maurice, bé nou travail aussi diminié. Clientèle inn baissé net. Mais li impé normal, dan tou bizness éna sa. Parfois éna profit, parfois éna perte ».

Mais ce qui est vrai pour certains ne l’est pas forcément pour d’autres. Au magasin True Life, le gérant explique que, comparativement, ses bénéfices à l’occasion de ces deux fêtes ont baissé de 50 %. Si le propriétaire n’envisage pas la fermeture, il se dit contraint de lancer de nouvelles stratégies, avec les braderies, afin d’attirer une clientèle dont l’ardeur s’est nettement refroidie et qui y regarde à deux fois avant de dépenser.


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FIRST WOMAN DPP DAME BARBARA MILLS DIES AGED 70

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Dame Barbara Mills, the first female British Director of Public Prosecutions, has died aged 70 after suffering a stroke. Dame Barbara rose to prominence in the 1980s as a prosecuting barrister involved in some of the

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CORPORATE MERCREDI 8 JUIN 2011

THE CREATION of the office of the DPP dates back to 1964 and is governed by section 72 of the 1968 Constitution, which encompasses its powers. The DPP autonomously enforces the criminal law in the courts on behalf of the State. To this end, he directs and supervises public prosecutions on indictment in the courts and gives general direction and advice to the police in relation to summary cases and specific instruction in such cases where requested. He also decides whether to charge people with criminal offences, and what the charges should be. The core power of the DPP is found under subsection 3 (a) of section 72 of the Constitution, which provides that the DPP shall have power in any case in which he considers it desirable so to do to institute and undertake criminal proceedings before any court of law (not being a court established by a disciplinary law).

The Court cannot theoretically direct him how to exert such constitutional powers even though the Court can inquire into whether the DPP has acted or is about to act ultra vires the law. Once the exercise of the discretionary power is or will be intra vires of section 72, the court cannot interfere. The Court’s power to control the exercise of the discretionary power of the DPP is limited to ultra vires acts The wording “(…) shall have power in any case in which he considers it desirable so to do (…)” provides the DPP with quasi-absolute discretion to prosecute. In practice, the DPP possesses a similar discretion in respect of deciding what type of case he wishes to prosecute on behalf of the State. The DPP, in reaching a decision, is not bound or influenced on whether a prosecution is warranted by the fact the police may have charged the reported individual. The police are required by international law to promptly prefer charges upon the accused. This initial charge is simply a

decade’s most high profile cases. These included the Guinness trial and the trial of Michael Fagan who broke into the Queen’s bedroom. Dame Barbara Mills became one of Britain’s most powerful law officers in the

1990s when she was appointed DPP, a post she held for six years amid growing controversy about her effectiveness and personal style, which some critics considered too bureaucratic and confrontational.

It is not only a cornerstone of our prosecution system but it is among the hottest seats in the judicial hierarchy with regards to the constitutional powers that are attached to it. We are obviously referring to the Office of Director of Public Prosecutions (DPP), one of the most commanding judicial figures | RENDHEE VEEREN

DPP

THE KING OF THE JUDICIAL CASTLE part of the process involved in bringing a person promptly before a court. MOHIT V/S BÉRENGER It should not sway the DPP’s decision in relation to the prosecution of that person. The DPP can request the holding charge be withdrawn and be replaced with a more appropriate charge or he may decide on the withdrawal of all charges and the bringing of the person before the Court at the earliest possible moment so that the proceedings can be terminated. The DPP is intended to reach his decision on the basis of independent

judgement. The second limb of the DPP’s power is found under section 72 (3) (b) and relates to the taking over and continuing of any such criminal proceedings that may have been instituted by any other person or authority. If a proposed prosecution is a private one, or one to be brought by the police, the consent of the DPP is very often required before the proceedings can officially be started and the DPP can step in to take over private prosecutions if this is in the public interest. Controversially, this means the DPP was granted the means of controlling a pri-

vate prosecution, in addition to the mechanism of consent provision. This indeed allows the DPP to take over, and assume, at any stage, the conduct of proceedings commenced by a private prosecutor. While this enables the resources of the prosecuting authorities to be utilised, disagreement arises as a result of the courts having held that this provision gives the DPP the power to take over proceedings begun by another for the sole purpose of aborting them. Any prosecution, whether public or private, can also be brought to an end by the DPP entering a nolle

prosequi. Whenever the DPP wishes to stop any criminal proceedings, whether private or public, all he has to do is to take over the prosecution and offer no evidence. This is one way the DPP can grant immunity from criminal prosecution to a criminal informer, in return for the informer’s evidence. In other cases, he can and will intervene in any private prosecution, such as the private prosecution brought by Rajoo Mohit against Paul Bérenger. DISCONTINUE PROCEEDINGS More importantly, under section 72 (3) (c) of the Cons-


EXECUTIVE OR JUDICIAL? The DPP is a constitutionally guaranteed post as mentioned under section 72 ("There shall be a Director of Public Prosecution whose office shall be a public office and shall be appointed by the Judicial and Legal Service Com-

titution, the DPP is entitled to discontinue at any stage before judgment is delivered any such criminal proceedings instituted or undertaken by himself or any other person or authority. Indeed, this power has been subject to much controversy and criticisms not only in Mauritius but in many Commonwealth jurisdictions. Under section 72 (5) of the Constitution, it is expressly mentioned that “the powers conferred upon the Director by sub-paragraphs (3)(b) and (c) shall be vested in him to the exclusion of any other power or authority.” A combined reading of Article 72 (3) (c) and (5) clearly indicates that the DPP has the unrestricted power to stop or withdraw any criminal proceedings and that the application of that discretionary power is vested solely in the Director. EXCLUSIVE POWERS Section 72 (6) of the Constitution is another fundamental provision regarding the functioning of the DPP. It stipulates that: “In the exercise of the powers conferred upon him by the Article, the Director shall not be subject to the direction or control of any other person or authority.” The discretionary powers conferred upon the DPP under Article 72(6) are therefore exclusive powers and the Court cannot theoretically direct him how to exert such constitutional powers even though the Court can inquire into whether the DPP has acted or is about to act ultra vires the law. Once the exercise of the discretionary power is or will be intra vires of section 72, the court cannot interfere. The Court’s power to control the exercise of the discretionary power of the DPP is limited to ultra vires acts. This is not the end of the story. The DPP exercises other key powers. One of them relates to the making of representations for bail. Whenever a defendant is applying for bail, the DPP’s office can make representations in such cases as he thinks fit. The final decision to grant or to refuse bail is, however, the responsibility of the Court, it is not a decision taken by the DPP himself. Besides, the DPP is responsible not only for the initiation of certain criminal proceedings, but also for representing

mission") of the Constitution. Our Supreme Law provides that the DPP is qualified for appointment as a Judge of the Supreme Court. The post of DPP is found under the Executive section of the Constitution but the office

REASONS: TO GIVE OR NOT TO GIVE? In Mauritius, on too many occasions, the decisions taken by the DPP, especially while filing nolle prosequi, could have be perceived as inconsistent. A recent example is the reopening of the murder case of Vanessa Lagesse by the current DPP whereas a former DPP had decided to stop all proceedings against the accused. The nolle prosequi filed in the case of Cehl Meeah may be qualified as another incomprehensible decision of the DPP. And we could quote so many cases. This has amplified the debate as to whether the DPP should disclose the reasons for some of his prosecutorial decisions or not. The policy of the DPP as to the giving of reasons whether or not to prosecute was lengthily discussed by the Court of Appeal in an important Northern Ireland case, Re Adams Application [2001] NI. The Court elaborated on the potential motives and the general practice of successive DPPs in Northern Ireland not to provide reasons for their decisions. This general practice is based upon the following main considerations, as pointed out by the Court: Firstly, if detailed reasons are given in one or more cases, they may require to be given in all. Otherwise, wrong conclusions may well be drawn in relation to those cases where reasons are refused, resulting either in unjust implications regarding the guilt of individuals or suspicions of malpractice, or both. Secondly, if reasons are given in all cases and if they consist of something more than generalities, unjust consequences are even more obvious and likely. While in a minority of cases the reasons could result in no damage to a reputation or other injustice to an individual, in the majority, such a result would be difficult or impossible to avoid. Thirdly, the reason for no prosecution is often unrelated to any assessment of the issue of guilt or innocence. It may consist of the unavailability of a particular proof, perhaps purely technical but nevertheless essential, to establish the case. In other cases, it may be the sudden death or unavailability of an essential witness or it may arise out of intimidation. There is a risk that to indicate that such a factor was the sole reason for not prosecuting could amount to conviction without trial in the public estimation and deprive the individual concerned of the protection afforded by the impartial and careful analytical examination in open court of the case against him which the judicial system affords. Fourthly, in other cases, the publication of the particular reasons for not prosecuting could cause unnecessary pain and damage to persons other than the suspect as, for example, where the decision is determined by an assessment of the credibility or mental condition of the victim or other witnesses. Fifthly, there is a further and substantial category of cases in which decisions not to prosecute is based on the Director’s assessment of the public interest. The Director is the guardian of the public interest in this sphere. Decisions made on an assessment of the public interest may include cases where the sole reason for non-prosecution was the age or mental or physical health of the suspect. In other cases, there may be considerations of national security or threat to the safety of individuals. In cases of this nature, the publication of reasons would not be appropriate, and could result in unjust implications being reached regarding the guilt of individuals or lead to the publication of information held in confidence or jeopardise the safety of individuals or threaten national security. However, in reference to the criminal justice system, we should bear in mind that accountability and openness go hand in hand. Accountability is a criterion most people have to adhere to today, and it does not seem unreasonable to demand that the DPP should also be in a position to be held accountable. Food for thought!

of the DPP, as regard to its independent nature and its judicial functions, should, as a matter of principle, not be defined under the Executive heading of the Constitution as his role is very often a judicial or quasi-judicial one.

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the State in any appeal arising out of those proceedings. Decisions for no prosecution may also be subject to judicial review. This is despite a traditional reluctance on the part of the Courts to make judicial review available against prosecuting authorities. A major debate, which has been subject to much storm, especially in Mauritius, has been the reviewability of the DPP’s prosecutorial decisions. The case of Mohit v The Director of Public Prosecutions of Mauritius [2006] UKPC 20, is regarded as a landmark case and is a reference in Commonwealth jurisdictions. In that case, Lord Bingham of Cornhill opined that prosecutorial decisions of the DPP in Mauritius are not immune from judicial review and emphasised that the threshold of a successful challenge is a high one. He stated that “… the courts must be very sparing in their grant of relief to those seeking to challenge the DPP’s decisions not to prosecute or to discontinue a prosecution …”

made by a dissatisfied accused or complainant to the alternative remedies and protections afforded by criminal procedure. This is in order to prevent the floodgates opening to numerous calls for judicial review of prosecutorial decisions.

PREVENTING FLOODGATES The Law Lords set the records right and described in unambiguous terms the status of the Mauritian DPP: “The DPP cannot, in the opinion of the Board, rely on the immunity enjoyed, at any rate in the past, by the English Attorney General when exercising the prerogative power to enter a nolle prosequi since he is not the Attorney General, he is not (like the Attorney General) answerable to Parliament, he has no prerogative power, his power derives from the Constitution and the Constitution does not use the language of nolle prosequi. The power expressly conferred on the Procureur General to enter a nolle prosequi has never, by that name, been conferred on the DPP.” It is worth pointing out that the decision of the Privy Council in the case of Mohit quashed two decisions of our Supreme Court, namely that of the current Chief Justice Yeung Sik Yuen and Justice Lam Shang Leen JJ of 30 September 2003 and that of Justices Matadeen and Balgobin of 14 September 2004. However, while this possibility is now recognised, judicial review of a decision made by the DPP is intended to be a process to be instituted only when exhaustive recourse is

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SUBTLE BALANCING ACT The process is not something the courts are yet prepared to institute lightly or frequently as it goes to the heart of a vital element of the State criminal procedure. However, the potential to judicially review the DPP’s prosecutorial decision is now apparent. The potential exists for a Court to strike down by way of judicial review a decision to prosecute, not to prosecute, to continue a prosecution or to discontinue a prosecution if it has been reached on the basis of unreasonableness if all other adequate and effective alternative remedies have been exhausted. It is clear that the DPP possesses very strong powers and with these powers come legal and moral duties. The failure of the DPP to operate within the framework provided by international standards and human rights law would represent a manifest disrespect for the protection of human dignity. Ethical obligations provide that while the prosecutor works within an adversarial system, he is compelled to care for the innocent as well as to send down the guilty. The prosecutor must also uphold the rights of the accused as well as enforcing the rights of the public. This requires a subtle balancing act to be played by the prosecuting authority, and this symmetry has often not been achieved in the proceedings relating to contentious cases. It is clear that any institution that is failing to protect universal human rights is in desperate need of radical reform, and the office of the DPP, considered as the King of the “Judicial Castle”, may be no exception. “All are equal before the law and are entitled without any discrimination to equal protection of the law.” This is enshrined under Article 7 of the Universal Declaration of Human Rights. A major role of the DPP should be to uphold this fundamental principle of human rights.


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LES JEUNES DISCUTENT ‘EMPLOIS VERTS’

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L’Organisation internationale de la Francophonie, en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, tiendra, du 21 au 24 de ce mois, un atelier de travail régional sur la jeunesse et le développement

durable. Le thème de cet atelier sera : « Agissons maintenant pour promouvoir les emplois verts et le tourisme durable dans l’océan Indien ». Ainsi, les jeunes de la région auront l’occasion de promouvoir la coopération

La question énergétique en Afrique a été au centre des discussions les 1er et 2 juin, au Maritim Hotel. Cette question est l’un des défis les plus pressants en Afrique, où la production énergétique est la moins développée | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

AFRICAN PRESIDENTIAL ROUNDTABLE 2011

Navin Ramgoolam plaide pour une Afrique compétitive L’AFRICAN PRESIDENTIAL Roundtable 2011 est une conversation multi-continentale impliquant d’anciens chefs d’Etat, des diplomates, des industriels et des dignitaires internationaux. Le rendez-vous mauricien avait pour thème : « L’Agenda Energétique du XXIe siècle pour l’Afrique ». Prenant la parole à la cérémonie d’ouverture, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, s’est appesanti sur l’importance, pour l’Afrique, d’investir dans le secteur énergétique. L’année 2012 a été décrétée Année Internationale de l’Energie Durable. Pour le chef du gouvernement mauricien, cette réunion se déroule dans le contexte d’une série d’événements qui ont augmenté les risques sur le plan de la sécurité énergétique, à savoir l’instabilité politique dans certaines parties du globe, le ralentissement économique qui a affecté l’économie mondiale, la volatilité des prix du pétrole et des fossiles combustibles, entre autres. La catastrophe récente au Japon a aggravé la situation, ainsi que la décision de l’Allemagne de sortir progressivement du nucléaire. « Assurer l’accès à l’énergie à long terme à des prix raisonnables

sera important si nous voulons maintenir notre compétitivité. Mais l’investissement dans de nouvelles formes d’énergie et dans une éducation adaptée sur la meilleure façon d’utiliser l’énergie de façon durable sera d’autant plus crucial que nous devons nous attendre à une évolution de la demande », a fait ressortir le Premier ministre. Puisque la réglementation gouvernementale répond de plus en plus à la question de développement durable, il y aura un intérêt croissant pour les sources d’énergies durables : « Alors que certains pays africains sont exportateurs de pétrole, l’évolution vers l’énergie durable offre un réel potentiel aux économies africaines qui peuvent tirer parti de l’énergie solaire et des biocarburants. » Navin Ramgoolam a également fait ressortir qu’étant une petite île avec très peu de ressources naturelles, Maurice est particulièrement vulnérable au changement climatique. « Nous visons une autonomie de 35 % d’ici 2025 grâce à l’utilisation accrue de l’énergie verte », a soutenu le chef du gouvernement tout en évoquant le concept Maurice Ile Durable.

JOURNÉE DE L’ENVIRONNEMENT

AML fait don de sacs écolos AIRPORTS OF Mauritius a marqué la Journée mondiale de l’Environnement, observée le 5 juin, en offrant des sacs écologiques à 1 300 enfants de la région sud, ainsi que des plantes. Cette initiative a eu le soutien de Mauritius Duty Free Paradise (MDFP). Les cadres des deux compagnies ont rendu visite aux écoles primaires de Mon Désert-Mon Trésor, StPatrice RCA et Mohabeer Burrenchobay Government pour ce don qui s’inscrit dans la politique de responsabilité sociale de ces deux sociétés. « L’environnement est un pilier important de notre programme de responsabilité sociale », a soutenu Serge Petit, Chief Executive Officer d’AML. Par ailleurs, 2011 ayant été décrétée Année internationale des Fôrets, AML a aussi ofert des plantes endémiques aux écoliers du Sud. Ces deux initiatives, a fait ressortir Serge Petit, rejoignent la politique de l’environnement du gouvernement central.

dans le domaine du tourisme durable. Le but est de sensibiliser les jeunes à l’importance de l’environnement et de mettre en exergue les opportunités de nouveaux types d’emplois dans le cadre du développement durable.

Prévenir les risques de contamination chimique

Le ministère de l’Environnement et du Développement durable mettra sur pied un National Chemical Spill Contingency Plan (NCSCP), devenu une urgence avec l’émergence des industries utilisant des produits chimiques. Les autorités veulent aussi développer une stratégie de prévention des dangers liés aux produits chimiques et au gaz. Le NCSCP consiste à évaluer les risques, à définir les rôles et responsabilités des parties prenantes et à définir les actions à prendre en cas de situation d’urgence. Un plan semblable pour les huiles existe déjà depuis plusieurs années.

Vingt-et-un projets IPP soumis pour approbation Le programme visant à encourager les petits Independent Power Producers (IPP) à produire l’électricité à partir de sources d’énergies renouvelables (turbines éoliennes, photovoltaïques, micro-hydro) semble avancer dans la bonne direction. Ces producteurs utiliseront cette électricité et vendront le surplus au Central Electricity Board (CEB) à un ‘feed-in-tariff ’ spécifique. Ainsi, 271 demandes (197 domestiques et 74 commerciales et industrielles) ont été reçues pour la production de 3,1 mégawatts. Jusqu’ici, une cinquantaine de demandes ont été analysées, et parmi, 21 répondent aux exigences techniques du Grid Code du CEB.

Conférence sur l’influence du tourisme sur l’environnement

ÉDUCATION. Les jeunes Mauriciens doivent être sensibilisés aux enjeux de l’environnement dès leur plus tendre enfance

AML compte soutenir d’autres initiatives qui visent à la protection de l’environnement. Déjà, plusieurs projets ont été concrétisés au sein même de l’aéroport, notamment l’utilisation d’eau recyclée de la station d’épuration pour l’irrigation des espaces verts, le remplacement des am-

poules conventionnelles par des ampoules à basse consommation et un système de gestion du système de climatisation afin d’économiser l’énergie. AML travaille actuellement sur une stratégie afin de mieux coordonner ses actions environnementales.

Maurice accueillera, du 21 au 23 septembre prochain, l’International Tourism Sustainability Conference. Une initiative conjointe Université de Technologie de Maurice (UTM) et Université de Bedfordshire. Le thème de cette conférence est « Embracing Social & Environmental Change : The influence and Role of Tourism. » Suite à cet événement, les participants auront l’occasion de s’engager dans des recherches sur le ‘tourisme durable’ (sustainable tourism). La conférence offrira également des opportunités aux chercheurs locaux de s’engager dans un débat d’idées avec des chercheurs reconnus, à l’instar du Professeur Simon Milne, directeur du New Zealand Tourism Research Institute.


UNE PLANTE POUR CHAQUE FAMILLE MAURICIENNE « C’est une journée importante qui porte à réfléchir sur notre environnement, sa dégradation et les actions pour l’améliorer. Je lance un appel à tous pour regarder l’avenir avec confiance et contribuer pour un environnement vert. » C’est l’appel lancé par le ministre de l’Environ-

nement et du Développement durable, Deva Virahsawmy, à l’occasion de la Journée de l’Environnement, le 5 juin. Le ministre a également indiqué que son ministère travaille sur un projet pour offrir une plante à chaque famille mauricienne.

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ECO BÉTON

BÂTIR SAIN ET LÉGER

La tendance écolo gagne les matériaux de construction. Elle s’infiltre aujourd’hui dans le ciment. Le béton écolo a pour nom « béton cellulaire ». Quoique encore méconnu du grand public, il présente des avantages non négligeables, selon ses représentants à Maurice | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN BÉTON CELLULAIRE. On se serait attendu à des granules de béton, mais il n’en n’est rien. C’est du béton comme tout béton. Sauf qu’il contient une composante chimique qui lui donne son caractère écolo. Il est commercialisé à Maurice par Eco Béton. Harijaona Keke, Construction Manager de la firme, nous fait le point sur les différences entre le béton traditionnel et son « béton cellulaire ». Le produit chimique injecté dans le béton pour qu’il devienne écolo demeure un secret, lâche Harijaona Keke. Toutes les firmes qui commercialisent ce béton ont leur propre composition, dit-il. C’est le résultat final qui tient : un béton expansé et allégé. Il ne nous en dira pas plus. « La différence fondamentale entre le béton normal et le béton cellulaire est que le premier aspire l’eau, avec un temps de prise de 10 à 21 jours avant d’être décoffré, alors que pour le cellulaire, le coffrage est enlevé après seulement 7 heures de prise, ce qui représente une économie de temps énorme », explique notre interlocuteur. Le produit a déjà été testé en Afrique du Sud et en Tanzanie et le résultat final a séduit les opérateurs de l’industrie de la construction. BÉTON LÉGER Le béton cellulaire appartient à la famille des bétons légers. Il est fabriqué à partir de sable et de chaux d’eau auxquels s’ajoutent le ciment et l’agent d’expansion. Ce dernier fait lever la pâte : des myriades de cellules d’air se forment alors, ce qui confère au matériau ses qualités d’isolation et d’inertie thermique, donc iso-thermique. « Nous avons effectué des tests dans toutes les constructions dont nous avons été en charge. Nous avons eu une température ambiante de 20 degrés à l’intérieur, alors qu’il faisait entre 25 et 26 degrés à l’extérieur», indique notre interlocuteur. « Ainsi, il n’y a aucune utilité de climatiseur, le jour le béton retient la chaleur et la dégage le soir, et vice-versa en hiver », ajoute Harijaona Keke.

d’autres avantages liés au stade de la fabrication du ciment cellulaire. Il consomme, pour commencer, moins de matières premières que les bétons traditionnels. Le procédé de fabrication eau/vapeur en circuit fermé réduit également les dépenses énergétiques. L’eau nécessaire à la production est réinjectée en continu dans la fabrication, limitant ainsi sa consommation. Par ailleurs, aucune matière nocive n’est rejetée dans l’atmosphère. INNOVATION. Un agent d’expansion confère au béton cellulaire ses propriétés écologiques

Le béton cellulaire coûte moins cher que le béton traditionnel. Si on arrive à diminuer de 35 % le coût du ciment, cela aura un impact énorme sur les coûts de construction...

Tout au long de son cycle de vie, de sa fabrication à sa mise en œuvre jusqu’à son recyclage en fin de vie, ce béton s’avère être un matériau propre, poursuit le Construction Manager d’Eco Béton. L’utilisation du ‘fly-ash’ réduit également la quantité de ciment utilisé pour le produit fini à 30 %, ce qui cadre davantage avec le développement durable, indique le technicien. Isothermique, le béton cellulaire aide aussi à réduire la consommation d’énergie. Harijaona Keke parle

CONFORTS MULTIPLES Les avantages au stade de l’habitation s’avèrent tout aussi intéressants. Un mur en béton cellulaire avec enduit extérieur adapté est imperméable à l’eau, mais perméable à la vapeur contenue à l’intérieur d’un local et la rejette vers l’extérieur, assainissant ainsi l’atmosphère intérieure. Une construction en béton cellulaire offre sensiblement le même confort phonique que celui obtenu avec des matériaux traditionnels. Il protège contre les bruits extérieurs et diminue les émissions vers l’extérieur. Ce béton étant un matériau minéral, il est incombustible, ne produit donc

ni fumée ni gaz toxique. Constitué essentiellement de matières minérales naturelles, ce béton ne contient aucun élément nocif ou fibreux, ni adjuvant toxique ou cancérigène. De plus, il est inattaquable par les insectes, les termites ou les rongeurs. Eco Béton, dirigée par Ajaye Jogoo, est incorporée à Maurice depuis 2000, mais a débuté ses activités en 2005. Toutefois, concède le directeur, ses clients sont des particuliers ou alors des investisseurs étrangers, ou des promoteurs de projets internationaux. La firme mauricienne a un agrément exclusif international, Ajaye Jogoo ayant acheté le brevet en Europe alors qu’il occupait un poste à la Chambre de Commerce de Paris. « Le béton cellulaire coûte moins cher que le béton traditionnel. Si on arrive à diminuer de 35 % le coût du ciment, cela aura un impact énorme sur les coûts de construction. Quand on parle du green, on parle d’arbres, du climatiseur et des ampoules à basse consommation, mais il faut aussi voir les coûts de construction », conclut le directeur d’Eco Béton.


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LE CONGO-BRAZZAVILLE INTÉRESSE MAURICE

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Maurice et le Congo-Brazzaville sont en train de planifier un développement conjoint qui reste à définir. Selon Prakash Maunthrooa, il y a déjà eu des visites de part et d’autre. Une délégation du ministère des Affaires étrangères du Congo-Brazzaville était ainsi à

Maurice en décembre. Une autre délégation sera au pays au mois de juillet et il se peut que des personnalités politiques en fassent partie. Le secteur que les autorités mauriciennes cibleront est l’agro-industrie, surtout dans le contexte de la sécurité alimentaire.

TONY CHEW

« S’aventurer vers de nouveaux marchés… » Le chef de la Singapore Business Delegation a avancé, dans son discours, que nos deux pays doivent approfondir leurs relations bilatérales et s’aventurer vers de nouveaux marchés. Tony Leong Chee Chew a évoqué l’intérêt d’une mission conjointe vers Madagascar, et a demandé à ses partenaires mauriciens de monter un ‘road show’ à Singapour pour créer plus d’opportunités pour Maurice. « Cette visite a pour but de stimuler nos relations. Nous avons constaté que certaines compagnies singapouriennes ont un intérêt grandissant pour Maurice, et elles explorent déjà les avenues possibles. Nous devons assurer une coopération bilatérale », a-t-il fait ressortir. PRAKASH MAUNTHROOA

« Trouver des axes de coopération » SINGAPORE MAURITIUS BUSINESS MEET

MAURICE :

passeport pour l’Afrique A l’instar de la délégation indienne qui était à Maurice en mai, celle de Singapour compte utiliser Maurice comme plate-forme pour accéder à l’Afrique et saisir les opportunités d’investissement qui s’y présentent. Lors du Business Meet qui s’est tenu lundi à l’hôtel Le Méridien, les différents interlocuteurs ont à tour de rôle souligné l’importance d’approfondir les relations bilatérales entre les deux pays | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN Le Managing Director du Board of Investment soutient d’emblée que deux accords historiques ont été signés, notamment celui entre le BoI et la Singapore Business Federation (SBF). « Cela va jeter les bases d’une coopération beaucoup plus profonde entre Maurice et Singapour. La SBF est la plus puissante organisation économique qui regroupe les diverses industries de Singapour. Ce pays est une référence en terme de modèle économique », explique Prakash Maunthrooa. Pour ce dernier, l’importante délégation singapourienne est au pays justement pour trouver des axes de coopération, non seulement du point de vue des investissements à Maurice, mais aussi et surtout pour que Maurice serve de plate-forme pour le développement économique dans la région. Ce qui démontre, pour Prakash Maunthrooa, la confiance qu’ont les Singapouriens en Maurice.

LE CONTINENT Noir via Maurice. S’il ne s’agit pas du trajet du président de Singapour, Sellapan Rama Nathan, dans l’île depuis samedi, c’est en gros le résumé des discussions entamées lors du Singapour Mauritius Business Meet, organisé conjointement par le Board of Investment (BoI) et le Joint Economic Council (JEC). Celles-ci sont axées sur les opportunités d’investissement qu’offre Maurice en tant que tremplin vers l’Afrique, de par l’emplacement stratégique dont jouit notre pays. A l’occasion de cette réunion d’affaires, deux accords ont d’ailleurs été signés, notamment entre le Board of Investment et la Singapore Business Federation, ainsi qu’entre la Mauritius Chamber of Commerce & Industry et la Singapore Business Federation. Le président singapourien a affirmé

L’objectif de cette réunion d’affaires était d’offrir à la délégation singapourienne et aux hommes d’affaires mauriciens une plate-forme pour discuter des avenues d’investissement qui méritent d’être développées. Les différents interlocuteurs ont ainsi abordé, lors d’une table ronde, les opportunités d’affaires à Singapour, et les moyens pour les compagnies mauriciennes d’utiliser Singapour comme tremplin pour accéder à l’Asie

qu’il espère que les relations bilatérales entre Maurice et Singapour seront renforcées. « La première étape vers cela est la signature des deux accords. Comment cela sera amené à se développer dépendra de nos deux pays et des hommes d’affaires », a-t-il fait ressortir. OPPORTUNITÉS D’AFFAIRES L’objectif de cette réunion d’affaires était d’ailleurs d’offrir à la délégation singapourienne et aux hommes d’affaires mauriciens une plate-forme pour discuter des avenues d’investissement qui méritent d’être développées. Les différents interlocuteurs ont ainsi abordé, lors d’une table ronde, les opportunités d’affaires à Singapour, et les moyens pour les compagnies mauriciennes d’utiliser Singapour comme tremplin pour accéder à l’Asie. Lors de son discours, le ministre


LOUIS RIVALLAND : « IL EST TEMPS QU’ON S’INTÉRESSE À L’AFRIQUE » Le président du Board of Investment, Maurice Lam, a d’emblée dit être singapourien, ayant passé une vingtaine d’années dans ce pays. Il a également affirmé que le timing est parfait pour que Singapour fasse des affaires avec Maurice. Louis Rivalland, président du Joint Economic Council, a abondé dans

le même sens, et a soutenu qu’il est temps qu’on s’intéresse à l’Afrique, un continent qui offre de multiples opportunités. « Notre emplacement stratégique ne peut qu’encourager nos deux pays à se rapprocher », a-t-il ajouté à l’intention de ses homologues singapouriens.

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Plusieurs domaines d’intérêt commun ont été abordés lors de la réunion entre les ambassadeurs non-résidents de l’Union européenne accrédités à Maurice et le ministère des Affaires étrangères. Le ministre Arvin Boolell a souligné l’importance de ce dialogue, qui devrait se tenir plus régulièrement pour des échanges constructifs | SM

UNION EUROPÉENNE

COOPÉRATION. Le président singapourien Nathan est à la tête d’une délégation d’hommes d’affaires venus prospecter le marché mauricien

des Finances et du Développement économique, Pravind Jugnauth, a mis en exergue le fait que Maurice est en train d’émerger en tant que ‘business capital’ de la région, alors que Singapour demeure le hub incontesté de la région Asie-Pacifique : « Nos deux pays ont des affinités communes qui les poussent à aller de l’avant, et de continuer à améliorer la qualité de vie de la population, tout en devenant d’importants centres financiers et d’affaires de nos régions respectives ». MODÈLE À SUIVRE Il a également ajouté que Singapour demeure une référence pour Maurice, et que le modèle singapourien est un modèle à suivre. Pravind Jugnauth a axé la suite de son discours sur l’emplacement stratégique des deux pays. Maurice et Singapour représentent, à ses yeux, un pont entre une Asie vibrante et une Afrique émergente, soit entre deux continents qui offrent d’innombrables opportunités d’investissement. L’Afrique, a-t-il souligné, offre des opportunités dans les secteurs suivants : l’agro et l’agribusiness, l’infrastructure, les services publics, les services et le secteur manufacturier. « Maurice pourra être le partenaire de Singapour pour l’aider à saisir ces opportunités. Maurice, étant membre du Common Market for Eastern & Southern Africa (Comesa), qui regroupe 19 pays, et de la Southern African Development Community (SADC), regroupant 14 pays, pourra ouvrir les portes de 26 marchés à Singapour », a lancé le ministre des Finances. Pravind Jugnauth a également évoqué le fait que Maurice étant très actif dans la région, cela aide les entrepreneurs mauriciens à y étendre leurs business. Plusieurs compagnies mauriciennes sont déjà établies en Afrique, et l’année dernière, le pays a enregistré un ‘outward Foreign Direct Investment’ record de Rs 4 milliards. Le Board of Investment a également établi un réseau de collaboration avec 14 Investment Promotion Agencies en Afrique pour assister les compagnies

mauriciennes dans leurs plans d’investissement. Ce qui, selon le Grand argentier, renforce davantage la faculté de Maurice à être le tremplin de Singapour vers le continent africain. Sur le plan local, Pravind Jugnauth a souligné que Maurice offre également d’intéressantes opportunités dans plusieurs secteurs, dont l’agroindustrie, le secteur manufacturier, le tourisme, les services financiers, l’éducation, la santé, et le développement durable. De plus, le gouvernement mauricien a déjà mis en place une nouvelle stratégie de développement qui promeut un climat d’investissement agréable et privilégie la transparence. Ainsi, un entrepreneur peut incorporer une compagnie en une heure, et celle-ci devient opérationnelle en moins de trois jours. Le tout prend en compte le temps nécessaire pour l’obtention de l’Occupation Permit. Et s’il y a un délai, l’application sera considérée comme étant approuvée par les autorités. PLUSIEURS PROJETS AU MENU Pour clore son discours, le ministre des Finances a avancé qu’il mènera d’ici la fin de l’année, une « high level investment promotion mission » dans la région singapourienne. Il est également à noter que plusieurs projets seront mis en oeuvre à Maurice avec l’aide de Singapour. Une quinzaine d’entre eux ont été au centre des discussions, dont trois en particulier, à savoir la carte d’identité nationale, le Light Rail Transport, et la restructuration du secteur de l’eau, qui ont atteint un stade avancé. Les autorités singapouriennes ont également convenu d’apporter leur appui dans les domaines suivants : le Performance Based Budgeting - Performance Management System, la gestion des ressources humaines au sein de la fonction publique pour améliorer le bien-être du personnel et la prestation de services, ainsi que le ‘duty-free island’, soit la stratégie du tourisme axé sur le divertissement et le shopping.

Consultation informelle sur des questions d’intérêt mutuel LES CHOSES se disent parfois mieux en l’absence de protocole. C’est ainsi qu’une consultation informelle entre les ambassadeurs non-résidents de l’UE accrédités à Maurice et des représentants du ministère des Affaires étrangères a eu lieu, lundi, à l’initiative du chef de la délégation de l’UE à Maurice, Alessandro Mariani. Elle était présidée par le ministre des Affaires étrangères, du Commerce international et de l’Intégration régionale, Arvin Boolell. Dans son allocution, ce dernier a insisté sur l’importance de cette réunion informelle afin de permettre aux représentants locaux et aux ambassadeurs de l’UE d’échanger leurs points de vue sur des questions d’intérêt mutuel, dans le cadre d’un processus de dialogue politique. Il a également exprimé le souhait que cette réunion ne soit pas seulement un événement ponctuel, ajoutant qu’elle devrait avoir lieu sur une base annuelle, en vue de partager les connaissances et d’assurer une meilleure compréhension de certains sujets importants. Lors de la réunion, des échanges ont eu lieu sur la manière dont l’UE peut soutenir plus efficacement Maurice sur le programme d’intégration régionale, plus particulièrement en ce qui concerne le renforcement des capacités. Les questions suivantes ont également été abordées : la piraterie et la sécurité maritime, le développement de la coopération UE-Maurice, les priorités pour le développement économique de l’île Maurice et la politique commerciale. Outre Alessandro Mariani, les autres représentants de l’UE présents à la réunion étaient les ambassadeurs de l’Italie, de l’Autriche et de la France, ainsi que le HautCommissaire britannique. Maurice était pour sa part représentée par le ministre Arvin Boolell, le Secrétaire financier Ali Mansoor, les directeurs du ministère des Affaires étrangères et des représentants du Bureau du Premier ministre et du State Law Office. Les ambassadeurs non-résidents, qui étaient en visite de deux jours à l’île Maurice, devaient également avoir des entretiens avec des représentants du secteur privé et de la société civile, ainsi qu’avec le secrétaire général de la Commission de l’océan Indien. Ils devaient également profiter de leur séjour pour visiter une des sucreries d’Omnicane et voir de près les projets du Decentralised Cooperation Programme (DCP) mis en œuvre à Maurice.

« TAMING ZIMBABWE » A l’issue de la réunion informelle, Arvin Boolell a affirmé que les discussions qui avaient eu lieu lors de la réunion avaient été « frank and candid » et que le résultat serait « an effective meaningful partnership ». C’est peut-être pour cela qu’il a déclaré, toujours après la réunion, que le Zimbabwe fera bientôt parti du CMMS (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles). Ce qui n’a pas manqué d’étonner les ambassadeurs de l’Union européenne présents. Le ministre des Affaires étrangères a alors soutenu qu’il s’agit surtout de « taming Zimbabwe ».

Arvin Boolell a exprimé le souhait que cette réunion ne soit pas seulement un événement ponctuel, ajoutant qu’elle devrait avoir lieu sur une base annuelle, en vue de partager les connaissances et d’assurer une meilleure compréhension de certains sujets importants


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LE KAWASAKI TOUR

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BLING BLING MERCREDI 8 JUIN 2011

Pour promouvoir ses véhicules Kawasaki organise des tournées à travers la France. Après un succès sans appel pour l’édition 2010, Kawasaki lance le Kawasaki Tour 2011. Cette 2e

édition est encore plus riche en date et en essais. En effet, ce ne sont pas moins de 21 étapes qui sont prévues à travers toute la France. Toutes les nouveautés 2011 seront ainsi à l’essai. Parmi

la liste des machines qui seront mises à la disposition des passionnés de la moto pour des essais d’anthologie, on note la Z1000, la Z750R, la W800, la Ninja ZX-10R et la Ninja ZX-6R.

RUBEN RACING

Grosses motos, fortes sensations Certains les voient à la télé. D’autres préfèrent les acheter. Pour ces passionnés de grosses bécanes, Ruben Racing est un peu leur chez-eux. Ils peuvent y trouver les dernières nouveautés, faire réparer leurs « bébés » si elles tombent malades, ou encore parler moto avec le maître des lieux | DB

DES BOLIDES qui atteignent les 315 km/h, des Kawasaki primées et des grosses cylindrées réputées pour être la crème des motos italiennes. Ruben Bacha, directeur du magasin Ruben Racing, ne fait pas dans la demi-mesure. Lui-même amateur de belles bécanes, il connaît les attentes d’une clientèle qui recherche avant tout une montée d’adrénaline comme seule peut en procurer une moto. Comme cette moto à Rs1,4 million, la plus chère à être en vente à Maurice. La Ducati 1198 S Corse, qui développe 170 chevaux, vous ne la trouverez que chez Ruben Racing. Cette Superbike a été conçue en utilisant des technologies très proches des motos de compétition. Sa suspension ‘Ohlins’ et son système de freinage ‘Brembo’, qui sont des références dans le monde de la compétition, ne peuvent que séduire les motards. Pour Ruben Bacha cette moto est un trésor. Exposée au magasin depuis septembre dernier, elle attire, dit-il, beaucoup de regards. « Malheureusement, les gens veulent casser les prix. Or, un tel bijou ne peut pas être bradé », estime le concessionnaire. Des motos de cette trempe, vous en trouverez en abondance au showroom de Ruben Racing,

Entre Ruben Bacha et la moto c’est une longue histoire d’amour. Il a 14 ans quand son père lui offre sa première motocyclette. C’était une 50cc. Deux ans plus tard, il reçoit une Suzuki RG 50 pour se rendre à l’école. A l’âge de 17 ans, notre passionné se lance même dans la course de motos. Et pour ses 18 ans, son père lui donne en cadeau une Aprilia 125


DES DÉBUTS DIFFICILES La première motocyclette est née en 1869. Celle-ci est alors équipée d’un moteur à combustion interne, fonctionnant au gaz de pétrole. Mais l’histoire des deux-roues va réelle-

ment prendre son essor avec la Werner en 1894. Cependant, jusqu’au début de la Première Guerre Mondiale, la motocyclette va rester une bicyclette sur laquelle on va fixer un mo-

teur. Avec l’amélioration des moteurs, deux types de véhicules vont se différencier : la motocyclette et la bicyclette à moteur, qui deviendra le cyclomoteur.

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Nous installerons un banc d’essai qui permettra aux motards de mesurer la puissance de leur moto. Ils pourront aussi faire travailler le moteur dans des conditions très proches de celles de la route portée à Maurice, et comme il n’y avait pas de représentant local, c’est Ruben lui-même qui mettait la main à la pâte pour l’entretien.

situé Rue Brabant, à Port-Louis. « Nous sommes les importateurs officiels de deux grosses marques, notamment Kawasaki, du Japon, et Ducati, de l’Italie », affirme Ruben Bacha. De la marque japonaise, les amateurs de vitesse auront sûrement le coup de foudre pour le modèle ZZ R 1400. « C’est le plus gros modèle de la marque Kawasaki à Maurice et il est disponible chez nous », poursuit-il. La ZZ R 1400 est réputée pour son look massif et imposant, mais aussi pour son moteur de 190 chevaux. Sa selle, quant à elle, est généreusement dimensionnée, pour un confort pilote et passager de première classe. Si elle ne vous plaît pas, vous pourrez opter pour la ZX- 10R, la référence en matière de moto de sport. Elle a pour elle son look, sa maniabilité, un concentré des dernières technologies et une performance sur route qui vous promet une machine qui crachera du feu. Un « package » qui fait de ce bolide la plus onéreuse moto de la marque Kawasaki. Elle est actuellement disponible à Rs 700 000 chez Ruben Racing. A titre de comparaison, si vous cherchez la Kawasaki la moins chère chez ce concessionnaire, il s’agit de la KX 125. Son prix : Rs 159 000. MÊME LANGAGE Nonobstant le prix, certains modèles plaisent plus que d’autres. Chez Ruben Racing, la vedette, depuis quelque temps, est la Ninja 250R. Ruben Bacha décrit cette moto – toujours une Kawasaki – comme étant prévisible, élégante et pratique. Ce qui en ferait la machine idéale pour s’initier aux motos. Sa coque arrière, élancée, est typique de la gamme Ninja et le dosseret de la selle passager lui donne une allure encore plus sportive. Ce petit bijou vous

COÛT. Les amateurs s’y connaissent ; certains vont débourser jusqu’à Rs 700 000 pour une moto

coûtera Rs 250 000. Si vous préférez les bolides de collection aux sportives, vous devez vous tourner vers la gamme Ducati. Le bébé de la gamme, fait ressortir Ruben Bacha, est la Monster 696, une moto de 700 cc qui a une ligne unique. On remarque immédiatement les entrées d’air sur le réservoir, qui permettent, audelà d’une amélioration du rayon de braquage, de gagner 3 chevaux. Avec son très large guidon plat, positionné bas, le buste tombe vers l’avant, faisant presque penser à une position typée sportive, mais sans appui sur les poignets. La technologie est ici au rendez-vous : acquisition de données, compteur 100% digital, freinage « Brembo »… Pour ce deux roues, le compteur, entièrement digital, présente toutes les informations nécessaires et plus encore : compteur kilométrique, trip partiel, compte-tours, témoins phares, feux de route, clignotants, pression d’huile, réserve carburant, horloge, température extérieure, liquides… Quant aux rétroviseurs polygonaux, très esthétiques, se règlent en appuyant

sur leur miroir. Ce modèle, actuellement le moins cher de la marque Ducati disponible chez Ruben Racing, n’est pas pour toutes les bourses. La Monster 696 coûte en effet Rs 500 000. Quant au modèle le plus prisé de la marque, il s’agit de l’Hypermotard 796, une merveille ludique à conduire. Son prix : Rs 565 000. Si Ruben Racing est un lieu incontournable pour les amateurs de bolides, c’est que son directeur parle le même langage que ses clients. « Dès qu’un amateur de motos franchit le seuil de la porte, il reconnaît en moi un passionné », affirme ce dernier. Directeur et clients peuvent ainsi discuter pendant des heures. Entre Ruben Bacha et la moto c’est une longue histoire d’amour. Il a 14 ans quand son père lui offre sa première motocyclette. C’était une 50cc. Deux ans plus tard, il reçoit une Suzuki RG 50 pour se rendre à l’école. A l’âge de 17 ans, notre passionné se lance même dans la course de motos. Et pour ses 18 ans, son père lui donne en cadeau une Aprilia 125. C’était la première Aprilia à être im-

DEMANDE GRANDISSANTE Quelques années plus tard, notre interlocuteur se rend en Angleterre. Pendant dix ans, il s’éloigne alors de la moto. En 2006 il revient au pays avec en poche une qualification d’expert comptable. « Mes études m’ont beaucoup aidé lorsque j’ai décidé de monter mon affaire, quelque temps après mon arrivée à Maurice », nous confiet-il. Ruben Bacha décide de s’installer à Port-Louis. Il multiplie les démarches pour devenir le représentant officiel de Kawasaki et de Ducati à Maurice. Avec succès. C’est à partir de là que petit à petit, Ruben Racing commencera à se bâtir une solide réputation et que les affaires deviendront florissantes. Concernant la clientèle, Ruben Bacha fait ressortir que 95% d’entre eux sont des passionnés de la vitesse : « Certains préfèrent prendre le bus pour aller travailler. Puis le week-end ils sortent leur bolide et en profitent à fond ». Ruben Racing accueille des jeunes et des moins jeunes. « 10% du marché concerne des jeunes de 18 à 22 ans, qui reçoivent leur bolide en cadeau des parents. Puis nous recevons des clients de plus de 45 ans. Ces derniers sont souvent d’anciens motards qui veulent retrouver leur passion d’antan. Mais la majorité de notre clientèle est constituée de nouveaux salariés qui veulent réaliser leurs rêves », affirme Ruben Bacha Vu la demande grandissante pour les motos haut de gamme, se dernier a songé, il y a quelque temps, à ouvrir un autre showroom à Forbach. Ce projet ne s’est pas concrétisé : « Malheureusement, avec la conjoncture actuelle, j’ai changé d’avis. Je préfère pour le moment m’investir

dans un seul magasin et chouchouter ma clientèle ». L’autre atout de Ruben Racing est son garage. « Elle est une référence pour les grosses cylindrées. Chaque année, nous donnons l’opportunité à nos mécaniciens de se rendre à l’usinemère de Kawasaki et de Ducati pour se perfectionner. D’ailleurs, les motards connaissent la qualité de nos services. Même s’ils n’ont pas acheté leur bolide chez nous, s’ils ont un souci, ils font appel à nous pour les réparations », avance Ruben Bacha. Ce dernier ayant à cœur l’innovation, d’ici quelques jours, l’entreprise proposera un nouveau service à ses clients : « Nous installerons un banc d’essai qui permettra aux motards de mesurer la puissance de leur moto. Ils pourront aussi faire travailler le moteur dans des conditions très proches de celles de la route ». CIRCUIT SPÉCIAL Parlant de la route, Ruben Bacha se dit conscient des problèmes que rencontrent les passionnés de grosses motos. Il pointe ainsi du doigt la limitation de vitesse, tout en reconnaissant qu’il faut être vigilant. « Je déconseille d’ailleurs aux acheteurs de pousser à fond leur moto », ajoute-t-il. Il est également d’avis que le gouvernement devrait pourvoir des infrastructures appropriées pour les passionnés de vitesse. « D’ailleurs, je ne crois pas que les propriétaires d’Aston Martin ou de Ferrari roulent à 80km/h », tonne-t-il. Ce dernier se dit également prêt à aider si le gouvernement souhaite mettre sur pied des circuits spécialisés, puisqu’il s’y connaît. Ruben Bacha est en effet le seul Mauricien à participer à des compétitions de moto sur le plan international. En décembre 2009, il est ainsi sorti 9e dans une course réunissant 15 pilotes de la région des Emirats arabes unis. Depuis, les affaires lui prenant tout son temps, Ruben Bacha doit se contenter, comme ses clients, de certains lieux connus que des passionnés de la moto, pour pousser à fond sa Ninja ZX6R.


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VALORISER LE MÉTIER

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Chaque année, depuis trois ans, la Professional Secretaries Association (PSA) organise le concours de meilleur secrétaire. Le but est de récompenser les secrétaires et de valoriser ce métier. Ceux-ci ont ainsi l’occasion de s’ex-

primer alors qu’ils travaillent souvent dans l’ombre de leur employeur. Pour être éligibles à ce concours, les participants doivent occuper un poste de secrétaire et avoir un minimum de quatre ans d’expérience. La compétition se

déroule en différentes étapes. Les intéressés doivent d’abord répondre à cinq questions. Les qualifiés doivent ensuite rédiger un rapport et une lettre. Finalement, les finalistes doivent faire une présentation orale.

Si la santé d’une entreprise dépend du grand patron, ce dernier serait bien embarrassé s’il se retrouvait sans secrétaire. Celui-ci joue un rôle crucial, mais souvent mal compris au sein de toute organisation. Capital est allé à la rencontre de Sharmila Mohun pour comprendre ce qui a récemment fait d’elle la secrétaire de l’année | DB APPELEZ-LA « La » secrétaire. Depuis le 27 mai dernier, la vie de Sharmila Mohun a basculé. Elue Secrétaire de l’année 2011, la jeune femme de 34 ans, qui travaille au Fiscal Investigation Department de la Mauritius Revenue Authority (MRA), se retrouve sous les feux des projecteurs. « Mon téléphone n’arrête pas de sonner. Du jour au lendemain, je suis devenue une vedette. Je reçois des bouquets. Des félicitations pleuvent de toutes parts. Dans mon département à la MRA, c’est l’hystérie. Depuis mon élection, je reste pendue au téléphone pendant de longues minutes avec des journalistes. D’ailleurs, mon fils Mithil, âgé de neuf ans, m’en a fait la remarque », avoue-t-elle. Sharmila Mohun est cependant professionnelle jusqu’au bout des ongles. La situation inhabituelle dans laquelle elle se retrouve ne l’empêche pas de rester appliquée dans son travail. Elle ne répond ainsi à ceux qui la sollicitent que pendant la pause déjeuner, ou encore après les heures de bureau. La raison : elle ne veut pas que sa popularité nouvellement acquise devienne source de problèmes au boulot. Ce professionnalisme est l’un des critères ayant joué en sa faveur lors du concours de meilleur secrétaire de l’année organisé par la firme Newskills et la Professional Secretary Association, sous la houlette d’Isabelle Leclézio. L’autre atout que possède Sharmila

Mon directeur général m’a conviée officiellement pour me féliciter. Il me considère comme un modèle pour les employés de la MRA. En outre, c’est la première fois qu’un employé d’une institution publique remporte ce prix

SECRÉTAIRE DE L’ANNÉE 2011

Sharmila Mohun, les secrets d’un sacre


ALLEMAGNE : UN HOMME ÉLU MEILLEUR SECRÉTAIRE Le concours de meilleur secrétaire est organisé un peu partout dans le monde. En Allemagne, en 2008, c’est un homme, Marc-Oliver Schlichtmann, âgé alors de 32 ans, qui

Mohun, c’est le fait qu’elle adopte toujours une attitude positive, peu importe les circonstances : « Je crois toujours qu’après la pluie vient le beau temps. Etant une personne spirituelle, je réagis positivement. Je pense que chaque problème nous aide à grandir. Ma vie n’est pas de tout repos, mais j’accepte les soucis et je pense que c’est un challenge ». Relever les défis fait partie du quotidien de cette jeune femme, car son travail n’est pas de tout repos. En tant que secrétaire, elle doit prendre connaissance des courriers et des courriels, répondre au téléphone, maîtriser l’art de la dactylographie, classer les rendez-vous, ranger les documents, organiser des événements et des conférences… La liste est inépuisable, mais en passionnée de son métier, Sharmila Mohun effectue ces tâches avec le sourire. ASSOCIÉE DU PATRON De plus, elle adore les nouveaux challenges. C’est pour cette raison, dit-elle, qu’il y a quatre ans, elle a pris de l’emploi à la MRA. Auparavant, elle a travaillé pendant huit ans comme Clerical Officer au Sugar Investment Trust. Déterminée à faire son chemin dans le domaine du secrétariat, elle acquiert, à travers des cours de formation, les compétences lui permettant de maîtriser les divers aspects de son métier. Elle y réussit à tel point que lorsqu’un confrère lui envoie un courriel, en avril dernier, pour inciter les secrétaires de la MRA à participer au concours qui devait la sacrer, elle saute sur l’occasion. « Je voulais d’abord valoriser le métier de secrétaire. Certains pensent que notre travail consiste uniquement à répondre au téléphone. Mais notre rôle au sein d’une com-

avait remporté le titre. Le jeune homme, diplômé en langues étrangères, était le seul représentant de la gent masculine en finale et s’était imposé face à une dizaine de femmes.

Il avait notamment brillé lors de la traduction en anglais d’un texte dicté en allemand. Notons également qu’en Allemagne, seuls 2 % des secrétaires sont des hommes.

pagnie est plus important. Une secrétaire est une vraie associée du patron », affirmet-elle. En s’inscrivant à cette compétition, notre interlocutrice voulait aussi se prouver qu’elle exerce son métier comme il se doit.

Sharmila Mohun est professionnelle jusqu’au bout des ongles. La situation inhabituelle dans laquelle elle se retrouve ne l’empêche pas de rester appliquée dans son travail. Elle ne répond ainsi à ceux qui la sollicitent que pendant la pause déjeuner, ou encore après les heures de bureau. La raison : elle ne veut pas que sa popularité nouvellement acquise devienne source de problèmes au boulot

FIERTÉ LÉGITIME Pour les besoins du concours, Sharmila Mohun prépare un exposé sur le thème « Managing My Manager - a Strategic Relationship ». « Je pense que j’ai fait honneur à ce thème. J’ai pris la parole avec aisance devant des professionnels, les membres du jury et le public. J’avais aussi une présentation PowerPoint pour appuyer mon exposé. Au fur et à mesure que je parlais, j’observais le jury, et il semblait satisfait », nous confie-t-elle. Bien que confiante en ses chances, à la proclamation des résultats, Sharmila Mohun n’a pu s’empêcher d’être surprise: « J’étais en concurrence avec des secrétaires plus âgés et plus expérimentés que moi. Tous les finalistes avaient fait une belle présentation et la compétition était rude. Ainsi, lorsqu’on a annoncé mon sacre, c’était la grande surprise. Dès que j’ai été élue secrétaire de l’année, mon père a téléphoné à mes sœurs et la nouvelle s’est vite répandue ». Tout son entourage, avoue-t-elle, est fier d’elle. « Mon époux est mon mentor et il m’a toujours soutenu. Idem pour mon fils. De plus, je viens d’une famille modeste, où on nous a appris que rien n’est gratuit dans la vie, et qu’il faut travailler dur pour réussir. J’ai bossé dur à l’école. Puis j’ai effectué des études en informatique à la Royal Society of Arts (RSA) Examination Board. Au boulot, je me suis toujours donnée à fond. Je pense qu’être élue meilleure secré-

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taire est une belle récompense pour tant d’années d’efforts et de sacrifices », explique cette habitante de Montagne-Blanche. La grande gagnante fait aussi la fierté de la MRA : « Mon directeur général m’a conviée officiellement pour me féliciter. Il me considère comme un modèle pour les employés de la MRA. En outre, c’est la première fois qu’un employé d’une institution publique remporte ce prix ». Sa supérieure hiérarchique directe est aussi contente d’elle. D’autant plus qu’elle l’a considérablement encadrée dans ses préparatifs en vue du concours. La secrétaire de l’année nous confie en effet qu’elles s’entendent bien sur le plan professionnel et qu’elle l’aide énormément dans ses moments difficiles. Professionnellement, Sharmila Mohun ne compte pas s’arrêter là. Afin de continuer à gravir les échelons, elle pense bientôt s’inscrire à des cours d’ACCA : « Comme de nombreuses personnes, je souhaite connaître une riche carrière. Consciente des opportunités pour les détenteurs de l’ACCA, je pense suivre des cours dans ce domaine et me lancer dans cette filière ». En attendant, la jeune femme continue de se donner à fond dans son travail. Et même si pendant ses heures de repos, elle en profite pour passer du temps avec sa famille, elle avoue cependant ne pas vraiment avoir l’occasion de se consacrer à ses passe-temps. Sauf peutêtre la natation. Elle fait ainsi de son mieux pour se rendre à la mer au moins une fois chaque quinzaine. Le reste du temps, elle écoute de la musique classique, prie, médite et « positive » pour faire face aux défis de la vie et du travail.


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LE TOURISME VU PAR LE PROFESSEUR HOERNER

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Jean-Michel Hoerner, professeur de géopolitique et de tourisme, contribue à développer des fi-lières ‘tourisme’ au sein de l’Agence universitaire de la francophonie où il dirige la faculté

« Sport, Tourisme, Hôtellerie internationale », tout en collaborant avec l’Institut Vatel. Son dernier ouvrage, en date de février 2011, « Annales du tourisme - 2011 », fait le point

sur l’année touristique 2010, tant en ce qui concerne les entreprises, les États, les régions que les clientèles, en prenant en considération la crise financière, économique et sociale.

BANANA BEACH CLUB

Dégustez un cocktail musical Débarrassés des couvre-feux d’autrefois, les Mauriciens sont de plus en plus nombreux à sortir la nuit. Reste à savoir où aller. Capital vous emmène à Grand-Baie, histoire de vous faire découvrir le Banana Beach Club, l’un des pubs les plus branchés de l’île | SINDY MOONESAWMY

VOUS ÊTES fan de bonne musique et passionné de ‘night life’ ? Inutile alors de vous conseiller d’aller faire un tour à Grand-Baie, la capitale mauricienne des fêtards Mais si vous ne l’avez pas déjà fait, une petite visite au Banana Café, ou Banana Beach Club si vous préférez, s’impose. Il s’agit sans doute d’un des meilleurs bars de l’île. Sous un magnifique flamboyant qui se trouve en plein milieu du bar, vous découvrirez une ambiance tropicale, avec des concerts « live » d’artistes mauriciens. Le propriétaire des lieux, Greg Charles Grewell, est originaire de San Francisco, aux Etats-Unis. Il nous raconte l’histoire de ce ‘pub’ qui existe depuis 1994. Il s’agissait alors d’un « small tree bar » qui s’appelait « Le Grillon ». En 2003, cet Américain qui vit à Maurice depuis 11 ans déjà, a acheté l’établissement aujourd’hui connu sous le nom de « Banana Beach Club ». Par la suite, nous dit le propriétaire, la boîte est devenue « quite popular », surtout grâce au « live music and entertainment » qu’elle propose. On y joue tous les genres de

trouve Crossbreed Supersoul, qui fait du rock moderne, Mystik Weather, qui donne dans le reggae, Metro Police, qui alterne entre le rock et la musique pop des années 80 et 90 et The Fabulous Rockets, un groupe de jazz qui jouit d’une certaine célébrité.

Au Banana Beach Club, tous les sens sont en éveil : le goût, avec les plats et les boissons, la vue avec le décor rustique des lieux, l’ouïe avec la musique, l’odorat avec les senteurs de la mer, qui se situe à deux pas du club, et le toucher fort plaisant du bois, matière dont sont faites les chaises et les tables musique afin de plaire à un maximum de gens. L’animation est assurée par des DJ et des artistes mauriciens très connus, comme Eric Triton et Linley Marthe, qui est très apprécié à l’étranger et que Greg Grewell considère comme l’un des

meilleurs bassistes au monde. S’y est également produit Christophe Rey, compositeur unique en son genre, et qui fait de la « world music », où on distingue des nuances de rock et de folk. Parmi les groupes à occuper la scène du Banana Café, on

« OPEN DOOR TO MAURITIANS » Quant au groupe du proprio, le « Greg Charles Group », il consacre son talent au blues de BB & Albert King, Stevie Ray Vaughan ou Ray Charles, ainsi qu’au « classic rock » des Stones, des Beatles ou encore de Led Zeppelin. Le groupe interprète également les compositions originales de Greg Grewell. En effet, ce dernier, un passionné de la mer et des sports nautiques, est également un fou de musique. Il joue ainsi de la guitare et compose ses propres chansons. Chris, un Britannique ami de Greg, nous confie, en véritable habitué des lieux, que bien que le bar est géré par un étranger, cela ne signifie pas que l’endroit est réservé uniquement aux touristes. Ce n’est pas « another


LINLEY MARTHE : BASSISTE AUX MULTIPLES TALENTS Né le 31 août 1972 à Maurice, Linley Marthe est un bassiste très connu, surtout en France, où il habite actuellement. Il joue aussi du piano, de la contrebasse, de la guitare, de la flûte, des percus-

sions et d’autres instruments tels le « Fluegelhorn ». C’est à l’âge de 21 ans qu’il se rend à Paris, lorsqu’il rencontre Francois Renneau. En 2003, il a rejoint le ‘Zawinul Syndicate’ et effectue de

nombreuses prestations en Europe. En France, il est maintenant considéré comme un « first class bass player ». Notons également qu’il a évolué, à Maurice, au sein du « Ernest Wiehe Orchestra ».

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AMBIANCE. Au Banana Beach Club, les mélomanes en tous genres se côtoient

Parmi les groupes à occuper la scène du Banana Café, on trouve Crossbreed Supersoul, qui fait du rock moderne, Mystik Weather, qui donne dans le reggae, Metro Police, qui alterne entre le rock et la musique pop des années 80 et 90 et The Fabulous Rockets, un groupe de jazz qui juoit d’une certaine célébrité

expatriate spot », affirme-t-il. Le seul critère d’entrée étant de savoir apprécier la bonne musique. Le Banana Beach Club, selon le proprio, est un « open door to all Mauritians ». D’ailleurs, l’entrée est libre. On ne paie que ce que l’on consomme. Chris, l’ami anglais, ajoute même que la différence avec les autres clubs, c’est que « the owner himself is on stage, he’s not hand-off but he’s very much involved in the business ». Si Greg Grewell a choisi le village de Grand-Baie pour ouvrir un pub, c’est non seulement parce qu’il est, depuis des années, la destination touristique par excellence à Maurice, mais aussi parce qu’il y habite avec Véronique, une Mauricienne avec qui il est marié depuis 28

ans. L’endroit, pour lui, est le « best part of the island » et le « best point for night life ». Depuis peu, le Banana Beach Club a introduit un nouveau service, celui de la restauration. Et cela à un prix relativement abordable, le prix des plats variant entre Rs 75 et Rs 330. Le menu proposé comprend des amuse-gueules locaux tels que le célèbre ‘samosa’ et les succulents gâteaux piments vendus à Rs 75 le lot de 8. Il y a aussi des plats italiens tels que la pizza ‘Al Mare’ – où se mêlent coulis de tomate, mozarelle, crevettes, calamar, poisson, poivrons et câpres, le tout pour Rs 330 – ou encore le ‘Focaccia Bread’, qui est un pain traditionnel italien parfumé à l’ail, et qui coûte Rs 90. PERSONNEL DÉVOUÉ Le pub propose aussi des boissons telles que le ‘Bushwacker’ et le fameux ‘Mojito’, qui sont parmi les favoris de la maison. Il est également très connu pour ses délicieux cocktails comme le ‘Caipirina’, qui est une boisson plutôt « cool », le ‘Kamikaze’, plus « wild » et la ‘Pinacolada’, qui ne passe jamais de mode. Au Banana Beach Club, tous les sens sont en éveil : le goût,

avec les plats et les boissons, la vue avec le décor rustique des lieux, l’ouïe avec la musique, l’odorat avec les senteurs de la mer, qui se situe à deux pas du club, et le toucher fort plaisant du bois, matière dont sont faites les chaises et les tables afin de donner ce look naturel, qui est a la fois chic et décontracté, aux lieux. Concernant la gestion du club, Greg Grewell nous confie qu’il a environ 22 employés, dont la plupart habitent la région de Port-Louis et ses alentours. Comme leur patron, ils s’investissent avec passion dans leur travail car ils aiment le contact avec les gens et la musique. L’accueil que nous avons reçu lors de notre visite des lieux a ainsi été très chaleureux. « Le service clientèle est irréprochable ici », nous a également confié un client. C’est peut-être pour cela que la crise économique n’a pas beaucoup affecté les affaires. Cette année, en tout cas, a été « quite comfortable », nous confie Greg Grewell. Avant d’ajouter qu’une telle réussite n’est possible que parce que les gens qui travaillent avec lui sont dévoués. Fort de son expérience dans un domaine qui y est lié, Greg Grewell a également partagé avec nous son point de vue sur

le tourisme à Maurice. Il trouve ainsi que nous avons « a decent amount of tourism » et que la situation est « pretty good ». Pour lui, il faut cependant trouver le moyen de lancer des pubs comme le Banana Beach Club qui donnent aux touristes « a taste of Mauritius », avec des groupes d’artistes mauriciens. Il affirme aussi qu’il faut éviter de faire de Maurice une destination de shopping uniquement. RÉCOMPENSE INTERNATIONALE Et il sait de quoi il parle. Le 5 mai dernier, le Banana Beach Club s’est vu attribuer la médaille d’argent du tourisme par la Fédération Internationale du Tourisme. Greg Grewell nous raconte, non sans fierté, en se remémorant ce moment heureux, que pour lui, « it was a nice compliment and a recognition of all we put in this project ». Un compliment qui risque de se répéter si le Banana Beach Club continue de proposer un service de qualité tout en innovant. Alors, si vous souhaitez vous détendre, profiter de l’atmosphère « cool beach » et écouter de la bonne musique, vous savez désormais où vous rendre.


ASSIETTES « SUPERSIZE »

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Des études ont démontré que nous sommes portés à manger de 30 à 50 % plus lorsque nous sommes devant une grosse assiette. La faim ou l’attrait de l’aliment consommé ne seraient donc pas les seuls responsables. En fait, tout ce qui touche à l’alimentation

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tend à augmenter : la grosseur des portions servies au restaurant, celles présentées dans les livres de recettes, et même la taille de notre vaisselle. Un phénomène qui n’est sans doute pas étranger aux excès de poids…

Hacher, pulvériser, mixer, mélanger, pétrir, cuire, émulsionner, mijoter, couper, cuire à la vapeur, peser, fouetter… Si vous ne savez pas faire tout ça, ce n’est pas grave. Un petit appareil électroménager s’en chargera. Légers, pratiques et hyper efficaces, ils nous simplifient la vie et révolutionnent la cuisine. Découvrez les nouveaux ‘robots’ indispensables pour s’éclater devant les fourneaux

ROBOTS MÉNAGERS

Et tout devient facile… TOUT LE monde le sait. Pour réaliser de belles meringues, il faut commencer par séparer très soigneusement les jaunes des blancs d’oeufs. Un premier oeuf, très bien, un deuxième, parfait, puis un troisième… Ce n’est pas le moment de relâcher son attention. Voilà, d’un côté, de l’autre, encore une fois. Aïe aïe aïe… ça y est : le jaune qui s’échappe de votre main et qui se mélange au beau blanc d’oeuf. C’est du gâchis, car on le sait bien, quand un peu de jaune s’est glissé dans le blanc, le blanc ne monte plus en neige. Il va donc falloir recommencer. C’est pour éviter ce genre de désagréments que des Allemands ont eu la bonne idée d’inventer le séparateur de jaune d’œufs ! Il suffit de casser l’oeuf dans le fond de cet appareil avec sa forme très particulière qui ressemble à une cuillère ou à une passoire à larges trous. Et hop ! Le jaune vient se loger dans cette boursoufflure et le blanc glisse par la fente. Cette ingénieuse invention n’est pas la

Dans la gamme des appareils Moulinex, nous retrouvons le Fresh Express PJ750G. Les fans de robots multifonctions seront séduits par son côté à la fois pratique et design qui permet de râper, de trancher ou de gratter les aliments. Compact et simple à utiliser avec ses 5 compartiments de différentes couleurs, on n’a qu’à y insérer les fruits et légumes pour qu’ils en ressortent fraîchement coupés et râpés dans les plats de service. Son prix : Rs 1 990

seule à vous faciliter l’existence. Avec les « G’rabbits », terminé les moulins au design traditionnel et qui grincent lorsqu’on s’en sert. Malin, ce joli lapin qui s’aimante sur le frigo reste toujours à portée de main. Mais à quoi peut-il bien servir ? En fait, il suffit de serrer les oreilles de ce drôle de mammifère pour moudre du poivre. Sa version « tout de blanc vêtu » est quant à elle faite pour le sel. Et si cela ne suffisait pas, il peut aussi servir de décoration. CUISINE AMUSANTE ET CRÉATIVE Certains ustensiles peuvent réunir toute la famille dans la cuisine. Faire ses propres glaces ou préparer des paninis chez soi avec ses enfants, c’est beaucoup plus amusant et créatif que d’aller au cinéma ou au resto. Aujourd’hui, avec les sorbetières, pas besoin d’attendre que le marchand de glace passe pour se faire plaisir. Cet appareil composé d’un bac et d’une turbine permet d’abaisser la température d’une préparation tout en

évitant la formation de cristaux. L’Ice Maker GCS141 de la marque Krups, qui coûte environ Rs1 690, peut vous aider à faire cela. On prépare d’abord son mélange, qu’on place dans la sorbetière, et on obtient très rapidement (en moins d’une heure) une glace. Tester ses propres créations ou copier celles des grandes marques, telles que Ben n Jerry’s, devient alors un jeu d’enfant. Idem pour le panini, que vous pouvez faire à la maison grâce au Moulinex Panini Maker SM1561, disponible dans les magasins 361 à Rs 650. Dans la gamme des appareils Moulinex, nous retrouvons le Fresh Express PJ750G. Les fans de robots multifonctions seront séduits par son côté à la fois pratique et design qui permet de râper, de trancher ou de gratter les aliments. Compact et simple à utiliser avec ses 5 compartiments de différentes couleurs, on n’a qu’à y insérer les fruits et légumes pour qu’ils en ressortent


C’EST LOUCHE, UNE CUILLÈRE QUI FLOTTE… Il vous arrive souvent d’avoir des difficultés à trouver une fourchette dans l’évier, sous l’eau, pendant que vous faites la vaisselle ? Il se trouve que le designer Seongyong Lee a créé des couverts de table pouvant vous éviter ce genre de

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petit désagrément. Ces derniers remontent à la surface de l’eau et flottent. En sus d’être beaux et pratiques, leur design, avec une petite boule au centre, vous facilite la tâche en vous permettant de couper vos aliments avec moins d’effort.

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MATÉRIAUX TRADITIONNELS : DES VALEURS SÛRES FONTE La fonte (alliage de fer et de carbone) est un matériau idéal à condition de choisir des ustensiles en fonte brute sans revêtement (téflon ou émail). Robuste et durable, une casserole en fonte peut servir plusieurs générations si elle est bien entretenue. INOX Inox (alliage de nickel, d’acier et de chrome) : inventé au début du 19ème siècle, l’acier inoxydable est un matériau parfaitement adapté à la cuisson des aliments pour peu qu’on le choisisse de qualité 18/10, c’est-àdire 18 % en masse de chrome et 10 % en masse de nickel. Un fond épais (10mm) facilite l’accumulation, la répartition et la restitution uniforme de la chaleur. Léger et facile d’entretien, il résiste à l’usure et à la corrosion et convient à tous types de feux. Idéal pour chauffer l’eau rapidement, il est le matériau phare de la cuisine diététique et est particulièrement adapté aux cuissons basse température qui permettent de conserver vitamines, sels minéraux, protéines et acides aminés.

fraîchement coupés et râpés dans les plats de service. Son prix : Rs 1990. Chez 361, le Philips Steamer ST1920 vous permet de profiter de toutes les saveurs et des bienfaits des légumes cuits à la vapeur. L’appareil, en vente à Rs 1 690, est aussi facile à ranger avec un encombrement minimal. REPAS DIÉTÉTIQUE Loin de la « bonne bouffe », il y a les bonnes vieilles frites. L’Actifry Family FZ9000 est la seule friteuse qui permet de préparer 1,5 kilo de frites fraîches avec seulement 1 cuillère d’huile de 2 cl, mais aussi de nombreuses recettes : poêlées de légumes, émincé de volaille ou encore soupe de fruits. Elle est équipée d’un système d’air pulsé permettant une circulation optimisé de l’air chaud. Disponible chez 361 à Rs 8 200, elle fait partie de la gamme d’appareils de cuisine du groupe SEB, l’un des leaders mondiaux du domaine. La liste de ces électroménagers conçus

pour vous faciliter la vie en cuisine est inépuisable : Robot Thermomix, mandoline, entonnoir à confiture, presse ail, dénoyauteur, grill plancha, siphon à chantilly ou encore tire-bouchon transparent (le Winemaster), équipé d’un mécanisme breveté se fixant sur la bouteille de vin pour la déboucher… Plus aucune excuse désormais, car avec une telle batterie d’assistants, même les plus maladroits en cuisine ne pourront plus blâmer cette foutue mayonnaise qui ne veut pas prendre ou ce sorbet qui tient plus du bloc de glace. Alors, à vos tabliers…

COMMENT CHOISIR LE BON USTENSILE Lorsque nous cuisinons, nous mettons nos aliments en contact avec des matériaux dont nous ne connaissons pas toujours la teneur et qui peuvent s’abîmer avec le temps. Pour cuisiner sain, il est donc important de veiller à utiliser des ustensiles qui ne dégagent pas de substances nocives dans la nourriture. Pour cuisiner écolo, il est aussi important de choisir des matériaux durables et recyclables ayant des qualités de conduction et de conservation de la chaleur à même de générer des économies d’énergie. Il est conseillé de choisir des ustensiles de qualité, qui bien que plus chers à l’achat, durent vraiment plus longtemps (certaines cocottes en fonte sont garanties 25 ans). L’absence de revêtements, vernis ou émail, limite le risque de migration de substances dans l’alimentation, c’est pourquoi il convient de les éviter ou de s’assurer de leur excellente qualité. Par ailleurs, en adoptant de nouvelles habitudes de cuisson, telle que la cuisson basse température, il est aisé de se passer des revêtements antiadhésifs qui ont envahi nos cuisines. Le choix d’un matériau plutôt qu’un autre dépendra de l’usage que l’on en fait et notamment du mode de cuisson.

TERRE CUITE OU CÉRAMIQUE Utilisés depuis plusieurs siècles pour la cuisson, les ustensiles en terrecuite sont idéaux pour une cuisine saine et naturelle. Il faut cependant veiller là aussi à choisir des produits sans émail ni vernis et à base de terre de qualité. La terre cuite retient la chaleur et préserve la saveur des aliments. Elle s’utilise aussi bien au four que sur le gaz ou les plaques électriques. TÔLE D’ACIER

Passées de mode depuis des générations, les poêles en tôle reviennent en force comme de nombreux ustensiles utilisés autrefois. Saines, recyclables, d’une longue durée de vie, économiques et faciles d’entretien, elles avaient été détrônées par les revêtements chimiques. Elles sont pourtant antiadhésives naturellement, après avoir été culottées, et contrairement aux antiadhésives classiques, elles se bonifient avec le temps.


TRADE NOT AID

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En proposant et en faisant voter la loi sur la ‘Croissance et les Opportunités d’Affaires en Afrique’, plus connue sous le nom d’AGOA (Africa Growth and Opportunity Act), Bill Clinton avait clairement indiqué que cette loi a été conçue et développée comme une alter-

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native au principe de l’aide au développement. Selon le principe du « Trade not aid », l’AGOA a pour but de favoriser le développement des économies africaines en promouvant les échanges commerciaux entre les États-Unis et les pays africains.

AGOA

DIX ANS APRÈS

La Zambie accueille, à partir d’aujourd’hui et ce jusqu’au 10, le 10ème Forum annuel de la Loi sur la Croissance et l’Opportunité en Afrique. On y attend la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, l’ambassadeur Ron Kirk, représentant commercial des Etats-Unis, Johnnie Carson, sous-Secrétaire d’Etat aux Affaires africaines, et d’autres Officiels supérieurs du gouvernement américain

LE CONGRÈS américain a adopté l’Africa Growth and Opportunity Act (AGOA) en 2000 pour renforcer les échanges commerciaux entre les États-Unis et les pays d’Afrique subsaharienne. Sous le régime AGOA, 37 pays sont éligibles pour exporter environ 6 500 produits aux EtatsUnis, avec exonération de frais de douane. Les entreprises américaines tirent profit de ce régime lorsqu’elles investissent en Afrique ou lorsqu’elles fournissent des équipements en nature ou interviennent sous forme d’appui technique à des entreprises africaines éligibles. En 2010, les exportations américaines en Afrique subsaharienne dépassaient la barre des 17 milliards de dollars, tandis que les importations des Etats-Unis dans la région étaient supérieures à 65 milliards de dollars. PIÈCE MAÎTRESSE Après plus de 10 ans de pratique, l’AGOA demeure la pièce maîtresse de la coopération commerciale et d’investissement avec l’Afrique. Le Forum annuel de l’AGOA est un élément clé de cette coopération. En plus des délégations des gouvernements africains, Lusaka attend également une forte présence des États-Unis et du secteur privé africain, ainsi que des représentants d’organisations de la société civile. Ce rendez-vous offre une occasion unique aux responsables de gouvernements, aux hommes d’affaires internationaux et aux représentants de la société civile d’établir des relations pouvant aboutir à des signatures d’accords commerciaux. Selon certains diplomates americains, « il faut travailler pour accroître le volume des échanges commerciaux afin d’obtenir une plus grande

ALLIÉE. L’Afrique représente un partenaire d’affaires de bon augure pour les États-Unis

prospérité pour les nations africaines. L’Afrique a beaucoup changé depuis que le Congrès a adopté l’AGOA. Au cours des 10 dernières années en Afrique subsaharienne, le Produit intérieur brut (PIB) a connu un taux de croissance annuel de 5,7 %, deuxième sur le plan mondial après l’Asie ». TAUX DE CROISSANCE ÉLEVÉ Des prévisions indiquent que les économies africaines connaîtront un taux de croissance annuel de 7 pour cent pendant les 20 prochaines années, ce qui fait de l’Afrique subsaharienne la région du monde où le taux de croissance sera le plus élevé, après l’Asie. Les publications spécialisées sur l’évolution du monde des affaires et des bureaux de consultants identifient souvent l’Afrique comme la nouvelle destination pour les investissements étrangers. Dans le même temps,

l’AGOA est plus qu’un simple programme de préférences commerciales. En fait, il fournit au gouvernement des États-Unis et aux partenaires africains une plate-forme pour débattre des grandes questions économiques, commerciales et politiques. L’AGOA aide les entreprises africaines et américaines à créer des emplois. L’AGOA a facilité un dialogue de haut niveau entre les États-Unis et les pays d’Afrique pour tendre vers la suppression des obstacles au commerce à l’intérieur du continent. Cela facilite les transactions commerciales en Afrique et permettra d’attirer les investissements étrangers et locaux. Le Forum qui se tient à Lusaka fournira aux décideurs et aux dirigeants d’entreprises une occasion idéale d’unir leurs forces et leurs projections dans l’avenir, pour opérer une véritable révolution économique en Afrique.

LES OBSTACLES Le dernier rapport sur le commerce et les investissements américains en Afrique subsaharienne qui s’étend jusqu’à 2008 fait état de très bonnes performances. L’ensemble du commerce incluant exportations et importations a augmenté de 27 %. Les importations en provenance de l’Afrique subsaharienne, qui dominent nettement le commerce, ont quadruplé depuis l’entrée en vigueur de l’AGOA, passant de 20,5 milliards de dollars en 2001 à 81,5 milliards en 2008. Les importations dans le cadre de l’AGOA, soit 77 % du montant total des importations en 2008, ont évolué de 38,2 milliards en 2005 à 66,3 milliards de dollars en 2008. Ceci dit, la diversification des produits importés reste difficile. Les hydrocarbures constituent la majeure partie des importations américaines. Le pétrole représente à lui seul 92,3 % des importations AGOA et a atteint 61,2 milliards de dollars en 2008. Puis, viennent par ordre d’importance les secteurs de l’équipement et des transports (1,9 milliards de dollars), les minerais et métaux (1,2 milliard) et le textile (1,1 milliard). Les autres secteurs (produits forestiers, électroniques, chaussures…) ne représentent qu’une partie résiduelle des importations AGOA. Hydrocarbures exclus, les importations AGOA représentent 5,1 milliards de dollars en 2008, soit une croissance de 51, 2%. Cette augmentation est due en grande partie à un boom des importations (224, 8%) en équipements pour le transport en provenance d’Afrique du Sud. Les importations en minerais et métaux ont augmenté de 58,8 % et de 38,7% pour les produits chimiques, tandis que le secteur textile subit une baisse de ses importations de 10,4 % et de 7,9 % pour l’agriculture. Le textile, avec 96 % de produits importés sous le cachet AGOA, en est définitivement le grand bénéficiaire. Mais, par manque d’expertise, les exportateurs africains dépendent du savoir-faire asiatique. Qui plus est, les matériaux textiles confectionnés en Afrique sont la plupart du temps importés d’Asie et les Africains ne progressent pas dans l’autosuffisance dans la chaîne de production.


DIVERSIFICATION DES PRODUITS Entrée en vigueur en 2001 et prolongée jusqu’en 2015, l’AGOA facilite les exportations africaines sur le territoire américain. Concrètement, 41 pays d’Afrique subsaharienne ont la possibilité

d’exporter pas moins de 6 800 produits naturels et industriels en franchise de douane et sans restriction de quotas vers les EtatsUnis. Selon le US-Afican Chamber of Commerce, « l’AGOA est un

véritable outil de développement économique qui a permis de diversifier et de valoriser les exportations africaines, traditionnellement constituées de matières premières ».

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Les normes AGOA

LA PLUPART des secteurs, en dehors du textile, sont à la traîne avec un très faible pourcentage d’importations qualifiées AGOA. Ce qui n’est guère étonnant puisque les pays africains rencontrent les plus grandes difficultés à se conformer aux normes AGOA, principalement en raison de la faiblesse des infrastructures. La qualité et la quantité des produits sont les principaux défis des exportateurs africains et les projets d’exportation structurés et standardisés restent insuffisants. Faute de moyens financiers et de structures, les entreprises n’ont pas la stratégie pour respecter les conditions d’exportations et de performance exigées par le marché américain. Pour les produits du cru notamment, les conditions sanitaires et phytosanitaires restent de véritables barrières presque infranchissables. L’AGOA ne bénéficie, en définitive, qu’à un nombre restreint de pays qui sont bien évidemment les pays producteurs de pétrole. Rappelons que l’AGOA est en principe ouvert aux pays qui sont dans une démarche de libéralisation et d’ouverture économique. Pour être éligible, ces pays doivent avoir établi ou faire des efforts soutenus en vue d’établir une économie de marché, garantir le pluralisme politique et la propriété intellectuelle. Cette éligibilité de principe est une chose ; bénéficier des avantages de l’AGOA en est une autre : sur 41 pays éligibles, seulement 4 pays - le Nigeria, l’Angola, l’Afrique du Sud et la République du Congo - contrôlent à eux seuls 83,7 % des achats américains. Toutefois, l’arrivée sur le marché de nouveaux pays, comme le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda ou encore le Ghana, qui n’avaient quasiment pas de relations commerciales avec les États-Unis auparavant, développent de plus en plus leurs échanges dans le cadre de l’AGOA. Tandis que la majorité des pays africains francophones rament loin derrière.

PERSPECTIVE. Avec l’expiration de l’AGOA en 2015, l’Afrique doit déjà redjfinir ses stratégies commerciales

La menace asiatique En définitive, les bienfaits mitigés de l’AGOA devraient interpeller les Africains avant tout. L’AGOA, après tout, a déjà le mérite d’exister et a permis de susciter un engouement commercial non négligeable envers l’Afrique. C’est aux pays africains qu’il appartient d’agir et de se donner les moyens de jouir au mieux de ce programme. S’inspirer de la méthode asiatique plus que la subir. Progresser dans l’industrialisation et l’autosuffisance, s’organiser en consortiums transfrontaliers pour maîtriser la distribution des ressources, etc. Les États-Unis établissant d’autres relations commerciales en franchise de douane avec d’autres pays en Asie ou en Amérique du Sud, il paraît crucial pour les pays africains de gagner en compétitivité et de se préparer à l’après-2015, année officielle d’expiration de l’AGOA. D’autant qu’à Washington, le vent tourne. Les membres du Congrès, ceux-là mêmes qui ont initié et soutenu l’AGOA, réfléchissent de plus en plus à l’harmonisation des différents pro-

grammes de préférence commerciale – GSP, Andean Pact, AGOA en un système unique ouvert dès lors à des pays non bénéficiaires aujourd’hui. Si on change les règles, on élimine l’AGOA. Il est encore trop tôt pour connaître en détail ce nouveau système, mais l’impact sera énorme pour les pays africains qui devront faire face à de nouveaux concurrents sur le marché alors même que tous n’ont pas encore su profiter de l’AGOA. Il est impératif que les Africains redéfinissent leurs propres règles de compétitivité et fassent valoir leurs propres intérêts à Washington. Où est la voix africaine au Congrès ? Des pays asiatiques comme le Laos, le Cambodge, le Vietnam sont bien organisés, travaillent étroitement avec leurs clients américains et sont représentés au Congrès par des lobbies. Aucun pays africain n’est capable de le faire à ce jour. Si l’Afrique ne se fait pas entendre, personne ne portera attention à ses intérêts. La fin de l’AGOA est le nouveau défi auquel l’Afrique doit s’atteler.

Il est impératif que les Africains redéfinissent leurs propres règles de compétitivité et fassent valoir leurs propres intérêts à Washington. Où est la voix africaine au Congrès ? Des pays asiatiques comme le Laos, le Cambodge, le Vietnam sont bien organisés, travaillent étroitement avec leurs clients américains et sont représentés au Congrès par des lobbies. Aucun pays africain n’est capable de le faire à ce jour. Si l’Afrique ne se fait pas entendre, personne ne portera attention à ses intérêts. La fin de l’AGOA est le nouveau défi auquel l’Afrique doit s’atteler

L’industrialisation locale FACE À ces inégalités significatives, il faut inciter d’avantage les exportateurs africains à moins se reposer sur le pétrole et les matières premières pour diversifier leur économie. Les gouvernements et les industries africaines doivent se rapprocher et travailler ensemble à l’industrialisation locale de leurs matières premières afin d’exporter des produits manufacturés de haute qualité et à forte valeur ajoutée. Non plus des matières premières. L’agro-industrie pourrait être exploitée avantageusement sous l’AGOA, d’autant que 70 à 80 % de la population est rurale et vit d’activités agricoles. ASSISTANCE MATÉRIELLE Mais toute industrialisation est inconcevable sans assistance matérielle et technique. Et c’est là où le bât blesse. Il n’y a pas ou peu d’action des gouvernements et des industries africaines en matière d’accompagnement technique, de formation professionnelle et de renforcement des capacités des exportateurs africains. Selon des experts africains, il n’y a pas d’insuffisance à imputer au régime de l’AGOA en tant que tel. C’est l’insuffisance au niveau des mesures d’accompagnement et le manque de soutien de la part des gouvernements africains qui est déplorable. Les gouvernements africains se bornent à définir le cadre réglementaire pour les échanges AGOA à coups de décrets. Or, les exportateurs manquent cruellement d’information et de formation professionnelle et ont besoin d’accompagnement technique mais ils ne reçoivent aucun appui de la part des pouvoirs publics. Il faut que les gouvernements africains s’impliquent davantage.


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MAJOR UPDATES TO ENVIRONMENT PROTECTION LAWS

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The Ministry of the Environment and the Ministry of Agro-industry are currently reviewing existing laws pertaining to the protection of the environment with the aim of making major changes to render the current legisla-

tion more in line with Government’s vision of a sustainable island. Among the changes, the Forest and Reserve Act will be reviewed so as to better ascertain the protection of our forests. At the opening ceremony of a national

exhibition held to celebrate World Environment Day, minister Satish Faugoo emphasised on the necessity of protecting our natural heritage, adding that laws will be reviewed concerning the felling of trees.

PUBLIC INFRASTRUCTURE

Pravind Jugnauth says GM is investing in the “ Mauritian dream” A National Infrastructure Investment Plan is under preparation. The expansion and modernization of public infrastructures, which is long overdue, says Pravind Jugnauth, will be realised through a Private and Public Partnership concept. The plan will require a funding of about Rs 250 billion | DK “IF WE want to realise the Mauritian dream, we must invest in it”, said the Vice-Prime Minister, Minister of Finance and Economic Development, at a workshop, on Friday last, at Vaghjee Hall. According to him, investing in reliable and efficient infrastructure projects is a great opportunity to boost Mauritius to a higher level in the economy. “The focus on expanding and modernising the physical fabrics of our country is long overdue”, said Pravind Jugnauth. Past experiences have shown that investment in insfrastructure is the key factor contributing towards building competitiveness, promoting economic diversification and growth and finally enhancing the quality of life of the overall population. Government has thus decided to set an agenda for the expansion and modernization of public insfrastructures. Consequently, it will focus on improvement and expansion of land, air and sea transport, telecommunications, local government infrastructures, water and wastewater facilities, drainage systems, energy supply, health and education facilities. NEW APPROACHES A fund of about Rs 250 billion will have to be raised within the next ten years, of which a significant amount will have to be through Public Private Partnerships. A PPP is a contractual agreement between a public entity and a private entity, whereby the private entity performs part of the government organisation’s service delivery functions, and assumes the associated risks for a significant period of time. To attract further private investments in

projects in Mauritius, which should help in boosting up implementation. The government also plans to revise the procurement framework accordingly. “A white paper has been prepared based on a review of our procurement framework that was carried out by the World Bank and will be circulated soon”, said the Minister of Finance. Consequently, following this action, a new Public Procurement Bill will be drafted.

OVERDUE. Pravind Jugnauth believes that investing in public infrastructure is a matter of urgency

public infrastructure, the government will have to “work out new approaches”. The state used to invest large amounts in public infrastructures. Nowadays, a different approach will be adopted, that is, measures will be taken and incentives provided to attract both domestic and foreign investment especially from the local private sector. To further materialize this scheme as soon as possible, the Ministry of Finance has taken a series of actions to adapt the legal framework governing PPP to the new policy. Changes are being made within the procurement procedures so as to enable the World Bank to use them for its future

It has to be complemented by a top-down process, linked to the national goals and objectives. Infrastructure decision-making has typically been carried out with limited coordination. We need to revisit this approach if we want to build the kind of confidence in the process that would attract private investments in public infrastructure

BARRIER “Prevailing bottom-up process in the planning and implementation of projects, involving the coordination of investment plans produced by individual Line Ministries and Public Corporations is a barrier to PPP projects”, recognized Pravind Jugnauth. “It has to be complemented by a top-down process, linked to the national goals and objectives. Infrastructure decision-making has typically been carried out with limited coordination. We need to revisit this approach if we want to build the kind of confidence in the process that would attract private investments in public infrastructure”, he added. However implementation reveals numerous barriers, but the Minister of Finance remains confident that “this workshop has been an excellent platform” to ascertain them and that quick measures will be taken to deal with them. INTEGRATED REFORM Following resolutions taken at this workshop, decisionmakers will put emphasis on the fulfillment of outcomes through an amalgamation of integrated reform and investment programmes, rather than on single short-term investment projects. “We are therefore proposing a national infrastructure planning

framework that would facilitate the development of long-term, medium-term and short-term infrastructure plans”, pointed out Pravind Jugnauth. The longterm infrastructure plan is a new addition to the planning process and will be known as the National Infrastructure Investment Plan followed by the medium-term infrastructure plan which is currently known as the 5 year Public Sector Investment Plan and the shortterm infrastructure plan which is an integral part of the 3 year Programme Based Budget. The current processes in the development of the medium-term and short-term plans will be reviewed in order to ensure that they are integrated in the National Infrastructure Investment Plan. In addition, the Project Planning Committee processes will also be revisited. The Minister of Finance also added that he is fully aware of the concerns raised in some public bodies about “the lack of capacity and technical skills in the area of strategic planning and infrastructure investment planning”. This is why the implementation of Planning Implementation Unit (PIU) within each Line Ministry is being renewed and immediately taken care of. “The team responsible for the implementation of this new planning framework has been tasked to prepare guidelines for the establishment of these PIU’s”, informed the Minister of Finance, before concluding by calling upon all Ministries and public Bodies to “create an environment whereby the appropriate staff members are able to participate effectively in the proposed 8 week process for the preparation of the National Infrastructure Investment Plan.”


LES EXPORTATIONS EN HAUSSE AU PREMIER QUART Selon le CSO (Central Statistics Office), les exportations durant le « first quarter » de 2011 s’élevaient à Rs 17,8 milliards, soit une hausse de 25,6 % par rapport au trimestre correspondant de 2010, bien que ce chiffre marque une baisse de 13,0 % par rapport au trimestre précédent.

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Concernant les importations totales pour le premier trimestre de 2011, elles ont chuté de 11,7 % (de Rs 39,3 milliards au trimestre précédent à Rs 34,7 milliards), mais ont augmenté de 20,6 % par rapport au trimestre correspondant de 2010.

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GLOBAL BOARD OF TRADE (MAY 30 – JUNE 03 2011)

A WEEKLY METAL MARKET OVERVIEW GOLD Gold futures seesawed between gains and losses last week as the precious metal gained after data released by the U.S labour department showed that the world’s largest economy added only 54,000 jobs in May, far fewer than the 125,000 expected, adding to worries about a further economic slowdown. However, the precious metal pared gains on news that an international bailout for Greece was agreed. Latest inspection by officials from the IMF, European Commission and European Central Bank revealed that there had been encouraging austerity commitments on behalf of Greece. Furthermore, the precious metal was lifted by a weaker U.S Dollar. Gold holdings in the SPDR Gold Trust, the biggest exchange-traded fund were relatively unchanged at 1,212.87 metric

tons as of June 3. According to the International Monetary Fund, Russia and Mexico have added gold now valued at $1 billion to their reserves in the month of April. Russia expanded its holdings to 824.83 metric tons as the country bought 13.72 metric tons in April. Holdings by Mexico stood at 106.14 metric tons. Moreover, World Gold Council claimed that the global holdings of gold by governments and official institutions such as the IMF were at 30,574.9 tons in the month of May.

SILVER Silver futures began the week on a higher tone but dropped to a week low of $36.191/ounce on Friday. Silver, which is primarily used as an industrial metal, lost ground mainly because of slowing manufacturing data worldwide which curbed de-

mand for the commodity. CFTC (U.SCommodity Futures Trading Commission) showed that the speculative long positions outpaced short positions by 17,852 contracts. Net-long positions fell by 1 contract for week ended May 31, compared to a week earlier. Silver holdings in the biggest exchange traded fund, the Shares Silver Trust fell by 51.56 metric tons to 9,885.40 metric tons (317.823 million ounces) as of June 3. The Gold/Silver ratio (Spot) ratio continued to widen as the yellow metal was lifted by worries of an economic slowdown amid lower than expected economic data. The gold-silver ratio inched to a week high of 42.54 on Friday. In fact, the ratio shows how many silver ounces are needed to buy an ounce of gold.

STOCK EXCHANGE OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, 7 JUNE 2011 Country AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN N. ZEALAND SINGAPORE S. AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

Buying Currency AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

TT 29.0222 27.7027 39.5448 33.785 22.2046 22.0411 3.9801 32.455 44.2835 27.0788

Selling Notes TT/DD/Notes 28.5225 30.5325 27.1979 29.149 39.0446 41.4597 32.6407 35.5347 21.6816 23.2973 21.673 23.1863 3.8196 4.2253 32.0259 34.0424 43.9029 46.4279 26.9089 28.3896

DD 28.8575 27.51 39.3117 33.4566 22.0567 21.9544 3.9368 32.259 44.0745 26.9913

GOLD COINS TUESDAY, 7 JUNE 2011 Denomination

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

3.41

16.5

5995

100

GBOT Market MAJOR NEWS Oil declines a third day on speculation Recap (06/06/2011) that OPEC may increase output quotas

250

8.51

22

14570

500

17.03

27

28975

1000

34.05

32.69

57610

Market Capitalization

Rs 188,584,003,223.30

STERLING/dollar for June expiry edged to an intraday Contract high of $1.6434 on Monday after data showed an improvement in the U.K. factory production with companies benefitting from increasing export orders. GBOT Euro/dollar futures contract for June expiry was mainly influenced by news within the Euro zone as a spokesman for the German finance ministry said that a second Greek bailout was not yet certain. The currency pair finished lower at $1.4608. Gold Futures for August expiry moved to $1,553.5/ounce level supported by disappointing U.S. macro data and a U.S weaker dollar. The intraday graph showed the movements of GBOT Gold futures prices with respect to the Dollar Index.

Total Volume Traded

295,496

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Rs 17,657,879.00

OIL DROPPED for a third day in New York amid speculation that OPEC may increase output quotas when it meets in Vienna this Wednesday. The Organization of Petroleum Exporting Countries may raise production limits, Barclays Plc said on June 6. The International Energy Agency claimed on May 19 that it was “an urgent need” for more oil to help bring down high prices threatening economies. “The outcome of the OPEC meeting will be the key,” added Ben Westmore, a minerals and energy economist at National Australia Bank Ltd (Bloomberg).

Strike disrupts copper supplies from Chile US ECONOMIC data prompted a moderate start to the week for the global energy demand. Investors will focus on the meeting of the Organization of the Petroleum Exporting Countries on Wednesday. The Nymex July futures contract settled at $99.01/bbl. Copper Futures rallied after a strike disrupted supplies at the El Teniente mine in Chile (world’s largest producer of the metal). ❚ THE US DOLLAR bounced back against most of the major counterparts on Monday after data out of the Euro zone came in below economists’ forecast with doubts whether the Euro Zone’s debt crisis is under control. The dollar index fell to 73.952. ❚ EUR/USD dipped to 1.4576 after comments by a German finance ministry spokesman claiming that it is not certain there will be a second bailout for Greece. Moreover, economic data release showed that Investor confidence index dropped in June. Investors await for Thursday’s European Central Bank meeting, where ECB President Jean-Claude Trichet is expected to hint at a July interest rate hike.Today, the pair opened at 1.4576 in Asia. ❚ GBP/USD fell by 0.42% as Lloyds TSB’s consumer barometer which showed a measure of job security weakened to minus 52 in May. There is speculation that the Bank of England will keep interest rate at a record low of 0.5% this week. The cable hit 1.6356 in Asia this morning. ❚ USD/JPY fell as global economic slowdown urged investors to demand for the Japanese Yen considered as a safe haven currency. This morning, the pair opened at 80.11 today. DISCLAIMER ABOUT GBOT This report has been issued as general information without any responsibility for content or Global Board of Trade Ltd. GBOT is the 1st international multi asset class exchange of its kind

MARKET ACTIVITY TUESDAY, JUNE 7, 2011 AT 12:43

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DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.


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AIRBUS VEUT MUSCLER SON FUTUR A350-1000

CAPITAL

Un moteur Rolls Royce plus performant, offrant un millier de kilomètres de plus d’autonomie : telle est l’amélioration promise par Airbus aux clients de son futur A350-1000, pour le rendre plus compétitif face au Boe-

Edition 29

GLOBE

MERCREDI 8 JUIN 2011

LA MARQUE à la pomme devait annoncer, lundi soir, à San Francisco, son offre de musique stockée sur des serveurs externes et accessible sur n’importe quel appareil via une connexion Internet. Apple mise sur ses 200 millions de comptes iTunes et a massivement investi dans un centre de données. L’année 2011 sera bien celle de l’informatique en nuage ou informatique dématérialisée. Pour preuve, Apple s’apprêtait, lundi, à lancer son service de musique, de photos et de vidéos stockées sur le réseau. Et celui-ci est baptisé... « iCloud ». L’annonce devait être faite à San Francisco, par Steve Jobs en personne, lors d’une conférence à destination des développeurs. La marque à la pomme n’est pas la première à se lancer dans l’aventure du stockage dématérialisé : Amazon puis Google ont tous les deux fait part depuis le début de l’année de leurs offres. Et des start-up du type Spotify, SoundCloud et Deezer en France, ont leur service d’écoute de musique stockée sur des serveurs externes et accessible via Internet. Les fichiers ne sont plus enregistrés sur le disque dur de l’ordinateur, ce qui permet de gagner en souplesse. Mais Apple dispose de certains atouts pour bousculer la donne. D’abord, le groupe californien est le premier distributeur au monde de musique au format numérique avec ses 200 millions de comptes iTunes ouverts. Le service iCloud pourrait ainsi permettre de mettre en ligne sa bibliothèque de musique et de vidéos, aujourd’hui disponible sur iTune, et de la rendre accessible par Internet, sur iPhone, iPad, iPod Touch ou encore Mac, sans encombrer la mémoire de ces appareils. Il suffira d’avoir une

ing 777-300. Tim Clark directeur général d’Emirates, a beaucoup insisté, depuis le début du programme, en faveur d’une amélioration de sa motorisation, qu’il jugeait insuffisante. S’il a été écouté, c’est que la

compagnie de Dubaï est l’un des principaux clients de l’A350, avec une commande de 70 exemplaires, dont 20 pour l’A350-1000, la version à 350 sièges et plus du futur biréacteur long-courrier européen.

« CLOUD COMPUTING »

Apple lance ses offres pour contrer Google et Amazon La bataille sera donc lancée : iCloud contre Google Music et Amazon Cloud. Sans oublier Netflix, le site de visionnage de vidéos, responsable de 30 % du trafic Internet aux Etats-Unis. Ce sont les opérateurs télécoms, dont les réseaux vont être massivement mis à contribution, qui font grise mine STOCKAGE. Apple a massivement investi dans son projet de stockage ‘dans les nuages’

connexion à Internet, filaire ou mobile, pour écouter ou regarder ses programmes. Ensuite, pour arriver à stocker de telles quantités de données, Apple a massivement investi. Le groupe est en train de construire un immense centre informatique, constitué de dizaines des serveurs, en Caroline du Nord. La firme aurait investi 1 milliard de dollars dans ce projet pour pouvoir accueillir les millions de morceaux de musique et les films de ses utilisateurs. Enfin, dans la

musique, contrairement à Google et Amazon, Apple aurait signé des accords avec les quatre plus grandes maisons de disques : EMI, Warner, Sony et Universal. GRATUIT DANS UN PREMIER TEMPS Comment Apple va-t-il gagner de l’argent ? Rien n’est encore sûr mais le « Los Angeles Times » croit savoir que le service iCloud pourrait être gratuit dans un premier temps pour ensuite devenir payant. Il en coûterait 25 dollars par an

pour avoir toute sa musique disponible n’importe où et sur n’importe quel appareil... pourvu que ce soit un Apple. La marque à la pomme toucherait alors 70 % des revenus de ce service. Les vidéos devraient suivre au cours des prochains mois. La bataille sera donc lancée : iCloud contre Google Music et Amazon Cloud. Sans oublier Netflix, le site de visionnage de vidéos, responsable de 30 % du trafic Internet aux Etats-Unis. Ce sont les opérateurs télécoms, dont les réseaux vont être massivement mis à contribution, qui font grise mine. SOURCE : INTERNET

AVIATION

Les profits divisés par deux en 2011 L’Association internationale du transport aérien (Iata) a revu ses prévisions très à la baisse, de 8,6 à 4 milliards de dollars LES BÉNÉFICES des compagnies aériennes vont être divisés par deux en 2011 en raison des prix élevés du pétrole, des troubles dans le monde arabe et des catastrophes naturelles au Japon, a annoncé lundi l’Association internationale du transport aérien (Iata). « Les catastrophes naturelles au Japon, les troubles au Moyen-Orient et en Afrique, auxquels s’ajoute la forte hausse des prix du pétrole, ont réduit considérablement les prévisions de profit du secteur, à 4 milliards de dollars », a déclaré le directeur général de l’Iata, Giovanni Bisignani, lors de la réunion annuelle de l’association à Singapour. L’Iata avait évalué ces

bénéfices à 8,6 milliards au début du mois de mars, soit juste avant le tremblement de terre, suivi par un tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima, au Japon. L’estimation de 4 milliards représente une chute de 78 % par rapport aux profits de 18 milliards de dollars réalisés en 2010, année de forte reprise pour le transport aérien après la crise économique. Les marges s’élèveraient ainsi à seulement 0,7 % pour un chiffre d’affaires attendu de 598 milliards de dollars. « Les gains de rentabilité réalisés au cours de la décennie passée et l’amélioration de la situation économique permettent de

contrebalancer le coût élevé du pétrole », a souligné Giovanni Bisignani. « Mais avec des marges limitées à 0,7 %, cela laisse peu de protection contre des chocs éventuels », a-t-il ajouté. FLAMBÉE DU CARBURANT L’Iata a réévalué de 15 % son estimation pour le prix moyen du baril de brut Brent pour l’ensemble de l’année, à 110 dollars contre 96 précédemment. La facture de carburant de l’ensemble des compagnies aériennes va ainsi s’alourdir de 10 milliards, à 176 milliards. « Le carburant représente désormais près de 30 % des coûts du transport aérien, soit plus du double

des 13 % de 2001 », selon l’association. Les compagnies d’Asie-Pacifique, soutenues par la croissance solide en Inde et en Chine, devraient réaliser une meilleure année que les autres, avec des bénéfices prévus de 2,1 milliards, contre 10 milliards en 2010. Mais elles « sont plus exposées que les autres aux marchés du fret et aux fluctuations des prix du pétrole. (...) De plus, l’impact du séisme et du tsunami devrait peser sur leurs performances jusqu’à la fin de l’année », a estimé l’Iata. Les profits des compagnies du Moyen-Orient, affectées par les troubles politiques, ne devraient atteindre

que 100 millions de dollars, contre 900 millions l’an dernier. La crise de la dette et les coûts du pétrole vont réduire à 500 millions, contre 1,9 milliard en 2010, les bénéfices des compagnies européennes. Celles d’Amérique du Nord vont engranger 1,2 milliard (contre 4,1 milliards), tandis que l’Afrique devrait rester dans le rouge avec une perte attendue de 100 milliards. Basée à Genève, l’Iata représente 230 compagnies qui assurent plus de 90 % du trafic mondial, mais certains grands acteurs spécialisés dans les vols à bas prix n’en sont pas membres. SOURCE : INTERNET


GDF SUEZ VEND SON RÉSEAU ITALIEN DE GAZ Le fonds italien F2i et Axa Private Equity, filiale de l’assureur français Axa, ont annoncé lundi le rachat du réseau de distribution de gaz en Italie du groupe français GDF Suez pour 772 millions d’euros. Pour GDF Suez, cette « transaction s’inscrit dans le cadre du programme d’optimisation

de portefeuille du groupe de 10 milliards d’euros d’ici fin 2013 », a souligné le groupe français dans son communiqué, se félicitant que cette cession ait « suscité de fortes marques d’intérêt des acteurs italiens et internationaux ». SOURCE : INTERNET

RUSSIE

EXODE MASSIF DES CAPITAUX Le gouvernement russe assiste, impuissant, à une fuite massive des capitaux depuis le début de l’année, une tendance qui mine les ambitions de modernisation et de développement affichées par Moscou, et témoigne d’une confiance fragile des investisseurs

CONFIANCE. Le climat d’investissement n’attire pas les étrangers

LE PAYS, exportateur majeur de pétrole, se trouve dans une situation paradoxale : alors qu’il engrange les pétro-dollars à la faveur de la hausse des prix du brut, et voit le rouble se renforcer - deux incitations essentielles pour attirer les investissements - les capitaux ne cessent, eux, de partir à l’étranger. La sortie nette de capitaux privés de Russie a déjà atteint près de 35 milliards de dollars sur les cinq premiers mois de l’année, soit autant que sur l’ensemble de 2010. « C’est difficile de donner une explication simple et claire de ce qui est en train de se passer. Mais la principale raison est le climat d’investissement plutôt mauvais », a reconnu récemment le président de la Banque centrale russe (BCR), Sergueï Ignatiev. PROGRAMME LIBÉRAL Car malgré les efforts affichés par les autorités russes pour rendre le pays plus attractif aux yeux des investisseurs, la Russie a encore beaucoup à faire dans ce domaine. La fuite des capitaux russes est notamment due « au niveau toujours élevé de corruption », souligne l’institut de politique économique Gaïdar dans son rapport annuel. L’ONG Transparency International a ainsi classé l’an dernier la

Russie au 154e rang sur un total de 178 pays dans son classement sur la corruption. Face à cet exode, les étrangers réfléchissent à deux fois avant d’investir dans le pays, a souligné la semaine dernière Chris Weafer, économiste de la banque Ouralsib, lors d’une conférence de presse. « Ils disent : ‘regardez, les Russes sortent leur argent du pays. Pourquoi devrais-je aller dans ce pays quand les Russes s’en retirent’ » , a-t-il dit. Pourtant, les autorités, qui veulent faire de Moscou un grand centre financier international, s’efforcent de mettre en oeuvre un programme de mesures particulièrement libéral et destiné à améliorer le climat des affaires. Le président Dmitri Medvedev a ainsi annoncé la création d’un fonds souverain de 10 milliards de dollars destiné à financer la modernisation du pays, alimenté en partie par des investissements étrangers. Il a aussi dénoncé les conflits d’intérêts dans les grandes entreprises publiques et ordonné que les membres du gouvernement quittent leurs conseils d’administration. Par ailleurs, les autorités ont engagé un vaste programme de privatisations de 42 milliards d’euros. Mais les analystes soulignent que

l’incertitude sur la mise en oeuvre des projets de modernisation, de lutte contre la corruption et d’impartialité de la justice, incarnés par le président Dmitri Medvedev, pèse sur le climat d’investissement à l’approche des législatives de décembre et de la présidentielle de mars. La sortie des capitaux « est un signe clair que le milieu des affaires veut rester sur la ligne de touche jusqu’à ce que le paysage politique devienne plus prévisible », écrit la banque d’investissement VTB Capital dans une note. PESSIMISME La sortie des capitaux témoigne aussi des doutes des investisseurs sur les perspectives de la croissance en Russie. La production industrielle a ralenti sa hausse en avril, et la croissance du produit intérieur brut (PIB) n’a augmenté que de 4,1% au premier trimestre sur un an, un chiffre bien inférieur aux taux observés avant la crise économique mondiale. « Les gens commencent à réaliser qu’il n’est plus possible d’atteindre les taux de croissance de la décennie précédente sans réformes ni investissements majeurs », a souligné Chris Weafer. SOURCE : INTERNET

CAPITAL

Edition 29

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GLOBE

MERCREDI 8 JUIN 2011

Droits d’auteur : Bruxelles veut revoir le système La commission européenne veut adapter le système des droits d’auteur à l’ère numérique, afin de faire émerger les iTunes et les Netflix européens

LA COMMISSAIRE européenne chargée des nouvelles technologies, Neelie Kroes, a regretté l’absence de sites internet commercialisant des contenus créatifs en ligne dans toute l’Europe, un retard sur les Etats-Unis expliqué par le système actuel des droits d’auteur. « En résumé, quand les sociétés américaines se font concurrence pour proposer des contenus en ligne attractifs à des millions de consommateurs, l’Europe peut s’enorgueillir au mieux de plusieurs acteurs régionaux. Cela doit changer », a indiqué Mme Kroes lors d’une conférence sur les droits d’auteur à Bruxelles. La commissaire a évoqué l’exemple du service américain de diffusion de vidéos à la demande sur internet Netflix, qui représente « la plus grosse source individuelle de trafic internet en Amérique du Nord ». « Nous n’avons pas d’équivalent européen », a-t-elle regretté, évoquant le site suédois d’écoute de musique en ligne Spotify qui, en dépit de son succès, « est toujours incapable d’offrir un service pan-européen ». « Nous avons besoin d’un système de droits d’auteur qui soutienne nos industries créatrices au lieu de les freiner. Nous avons besoin d’un système de droits d’auteur adapté à l’ère numérique », a encore dit Mme Kroes. La Commission a reconnu récemment que s’il y avait aujourd’hui quatre fois plus de téléchargements de musique aux Etats-Unis qu’en Europe, c’est parce que cette dernière pâtit d’un manque d’offres légales et du cloisonnement de ses marchés. Si internet ne connaît pas de frontières, les systèmes de droits d’auteur en Europe continuent en effet de fonctionner sur une base nationale. Le commissaire au Marché intérieur Michel Barnier a annoncé il y a deux semaines son intention d’y remédier, notamment en développant des systèmes de licences multiterritoriales, valables pour plusieurs pays. SOURCE : INTERNET

TÉLÉCHARGEMENT. Neelie Kroes veut d’un système de droits d’auteur qui soutienne les industries créatrices



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