Capital Edition 27 - 25.05.11

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LA SOURIS EST PLUS QU’UN ACCESSOIRE

Fini la version simple. Les souris en vente de nos jours ont bien évolué depuis l’apparition des premiers spécimens de l’espèce... EDITION 27 – MERCREDI 25 MAI 2011

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Votre hebdomadaire à Rs 15

DATA PROTECTION : À COUVERT SUR INTERNET

CHINA TOWN : LES SILENCIEUX EMPEREURS...

SAJIWAN RAMYEAD : « LES DOSSIERS AVANCENT MAIS... »

Pour protéger sa vie privée, il convient avant tout de connaître les risques auxquels on s’expose en diffusant ainsi ses données

A chaque coin du monde, il y a une ville commune : China Town. Là où la culture ancestrale se conjugue avec business

A la retraite, cet ex directeur de l’Environnement jette un regard critique sur le mécanisme lié à la préparation des rapports EIA

CONSEILS D’ADMINISTRATION

LE JACKPOT EST À RS 8 MILLIONS Ils sont plusieurs, au ministère des Finances, à faire partie des « happy few », dont chaque fin de mois, leur apporte un joli petit pactole. Qui sont ces privilégiés ? Capital donne des détails sur les noms, parcours et ‘responsabilités’ de ces « happy few » que l’on voit siégeant sur plusieurs conseils d’administration Keeping away from mud dragging | Le bonheur est dans le lait | Schmidt : la cuisine de vos envies



CSR : LES ENTREPRISES VOLONTAIRES Un sondage éffectué par la MEF démontre que 50% de ses entreprises membres sont activement impliquées dans des projets sociaux et environnementaux. Le sondage indique aussi que la majorité des entreprises ont un fonds d'une valeur minimale de Rs 50 000 dédié à la

Public Money !

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affaire DSK et les conseillers du Premier ministre ont une chose en commun. Ils attirent l'attention. Pourtant, il y a aussi le problème de l'eau, la grève des élèves du lycée polytechnique, le communiqué du bureau du Premier ministre à propos d’une loi visant à réguler la presse – qui est passé presqu'inaperçu dans les médias –, et une campagne sur la lutte contre le Sida. Pourquoi accordons-nous tant d'intérêt à ces deux histoires au détriment des autres ? Si elles sont du pain béni pour les journalistes, c’est parce qu’elles mettent en scène trois éléments qui ont toujours passionné l'homme : le sexe, l'argent et le pouvoir. Mais il ne s'agit pas ici de conclure que la société est malade ou que ce n’est qu’une question banale de voyeurisme ou de curiosité. Outre leur intérêt pour le sexe, le pouvoir et l'argent, la réaction des Mauriciens face à l'affaire DSK et aux conseillers du Premier ministre est synonyme d'une chose : ils surveillent de près les hommes en qui la société a placé sa confiance pour diriger ses institutions, dont le bon fonctionnement est

| Billet de MORDICUS |

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éditorial de RUDY VEERAMUNDAR impératif pour la bonne marche d'un pays et dont l'écroulement est synonyme de la chute d'un système. Il est aussi indéniable que le public se sent concerné par une affaire aussitôt que l'argent public est en jeu. Les questions qui se posent sont souvent les suivantes : (1) Que fait-on avec mon argent ? (2) Les fonds publics sont-ils utilisés à bon escient ? (3) Ceux qui gèrent l'argent public sont-ils fiables et sans failles ? Dans ce présent numéro, Capital a voulu mettre en exergue le nombre de conseillers – d'un ministère en particulier, celui des Finances – qui siègent au sein des différents Conseils d'administration des corps publics ou parapublics. S'il y a une chose qui saute aux yeux, ce sont les quelques personnes qui « s'offrent » la part du lion, à commencer par le Financial Secretary, Ali Michael Mansoor, et ses directeurs. Notre réflexion est loin de mettre en doute la compétence de ces derniers, mais pose la question de la capacité d’une même personne à siéger au sein de nombreux Conseils d'administration, dont ceux d’institutions ou de compagnies très importantes pour l'Etat. A l'instar d’Air Mauritius, de

la State Bank of Mauritius ou de la Mauritius Revenue Authority. Il ne faut pas non plus occulter le fait que ces ‘board members’ sont déjà employés à plein temps au ministère des Finances, comme en fait état Capital cette semaine. Can the man give his best for what he is paid for? C'est certainement la question à se poser. Face à cette interrogation, la défense des acteurs concernés sera certainement la suivante : pourquoi ne vous intéressez-vous pas aux personnes qui siègent au sein de plusieurs Conseils d'administration dans le privé – à l'exemple de Thierry Lagesse – et qui se font des millions ? La réponse est simple : dans le cas de Mansoor et consorts, c'est une question de ‘public money’ ! Soit il y a un manque de compétences dans le pays et ces hommes doivent tout faire, soit ces derniers sont des nominés ou des protégés, qui ont eu leur « boutte » et s'agrippent à celui-ci, dans la discrétion, tout en faisant la pluie et le beau temps. Dans les deux cas, le problème est grave et on doit trouver une solution. Sans compter qu'il faut gérer la perception du public, qui a un œil toujours rivé sur son argent...

Un ‘doer’ nommé Bachoo

ui est le ministre le plus performant au sein du cabinet de Navin Ramgoolam ? Faut-il chercher loin ? Voici quelques années, au vu du dynamisme démontré par feu Dwarkanath Gungah pour trouver des solutions durables aux embouteillages affectant quotidiennement les automobilistes dans diverses régions de l’île, le Premier ministre d’alors, Sir Anerood Jugnauth, avait lancé une pique en direction de Ramduth Juddoo, le prédécesseur de Gungah : « al gete ki Gungah pe fer dan minister Travaux ». Navin Ramgoolam pourrait faire sienne cette phrase en se référant à son collaborateur au cabinet Anil Bachoo. Ce ministre, qui n’a peut-être pas le même quotient intellectuel que le leader de l’Opposition ou de Rama Sithanen,

est un véritable « doer ». Le premier député de Flacq/ Bon-Accueil, qui est à son quatrième mandat en tant que ministre, semble avoir maîtrisé tous les rouages de l’administration publique au point de devancer de loin, de très loin, ses collègues, pour ce qui est du ‘delivery’. Anil Bachoo est, pour le moment, celui qui est à même de traduire la vision de modernité du Premier ministre pour le pays. Il n’y a qu’à voir autour de soi pour s’en convaincre. Les différents projets de ‘by-pass’ initiés à Camp Thorel, Triolet, Goodlands, Rose-Belle-Grand Bois et Phoenix-Pierrefonds sont à mettre au crédit du ministre. Ce qui rend la performance de Bachoo encore plus impressionante, c’est la rapidité avec laquelle ces nombreux travaux ont été exécutés. Ce qui, en luimême, relève de exploit. Cela démontre aussi que quand les ministres s’im-

CAPITAL

responsabilité sociale. 16% des entreprises y consacrent un montant allant de 500,000 à deux millions de roupies. Toujours selon le sondage de la MEF, 12.2% des entreprises y contribuent plus de deux millions de roupies de leurs profits.

pliquent personnellement et assurent le suivi d’un projet, il est tout à fait possible d’en obtenir l’achèvement dans le délai imparti aux contracteurs. Les projets du ministère des Infrastructures publiques ne s’arrêtent pas là. Il y a l’élargissement des deux voies de la Nationale couplé à l’aménagement d’un échangeur à la hauteur du rond-point de Caudan. Ce qui devrait aider à rendre le trafic plus fluide durant les heures de pointe. Avec l’entrée en service de la route Terre-Rouge-Verdun et la Port-Louis Ring Road, les usagers de la route devraient pouvoir gagner en économie de temps et de carburant. Il va sans dire que Anil Bachoo n’aurait pas pu réaliser ces nombreux projets s’il n’avait pas le soutien du Premier ministre. La performance hors-pair du ministre des Infrastructures publiques vient aussi

démontrer que, contrairement à une certaine image que certains veulent projeter de Navin Ramgoolam, ce dernier accorde les coudées franches à ceux de ses ministres qui veulent participer à son projet de transformation de Maurice en une île dotée d'infrastructures modernes pouvant accueillir plus d’un million de touristes et attirer les investissements étrangers. Dommage que certains collègues de Anil Bachoo au conseil des ministres se contentent d’expédier les affaires courantes, plutôt que de secouer la bureaucratie qui paralyse leur ministère. A ceux-là, il serait peutêtre utile de rappeler les sages paroles de feu Sir Gaëtan Duval : « elekter ziz minis par zot rannman ». Autrement dit, l'électorat a ses critères de « performance appraisal » pour évaluer ceux élus pour gérer les affaires du pays.

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ACTA PUBLICA MERCREDI 25 MAI 2011

| Billet de RAJEN VALAYDEN |

L’heure du ménage

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ls sont nombreux, les Mauriciens, à dire que le syndicalisme est devenu inutile. Depuis un quart de siècle, le syndicalisme connait en effet un déclin considérable et la défense des intérêts communs semble être utopique aux yeux des travailleurs de plus en plus jeunes. Certains expliquent ce déclin par le changement de contexte économique, social ou culturel, où l’accent est mis sur les transformations de l’appareil productif, le chômage et la précarisation de l’emploi. La montée de l’individualisme est également évoquée. Mais il faut aussi avoir le courage de reconnaître les autres racines de ce mal. L’intégrité, par exemple, est un critère primordial qui manque chez les syndicalistes contemporains. Aussi bizarre que cela puisse être, on retrouve chez certains les mêmes configurations que dans notre politique locale, soit les différences de classe, le communalisme ou le castéïsme. Il existe des syndicalistes adeptes du lèche-bottes, qui se prosternent pour une promotion, pour le recrutement d’un parent, pour des bénéfices personnels et… pour ne pas travailler. L’addition de ces faveurs est fort cher payée par les pauvres travailleurs. Car les ultimes coupables sont bien ces hommes et femmes qui se moquent de ce qui se passe autour d’eux, se souciant uniquement de leur vie réglée comme une horloge suisse et qui préfèrent payer vingt roupies afin de sous-traiter leurs responsabilités collectives à un syndicat. Les travailleurs oublient trop facilement qu’il leur incombe de dégager la synergie nécessaire pour défendre leurs intérêts, même si cela implique de faire le ménage chez soi.

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Roy Neeraye RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun Sindy Moonesawmy Dorina Krammer CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Cécile Antonio CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy Essane Auleear Vishesh Koonjobeeharry Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun


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ALI MANSOOR À L’ICAC

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FINAL REPORT MERCREDI 25 MAI 2011

Le secrétaire financier, Ali Mansoor, était à Marine Road, la semaine dernière, où il a passé plusieurs heures dans les locaux de l'Independent Commission Against Corruption (Icac) dans le cadre de l'enquête sur le rachat de la clinique MedPoint par l'Etat, via le ministère de

la Santé. Comme mentionné en primeur par Capital, au tout début de l'enquête, Ali Mansoor avait présidé une réunion où il était question du choix d'une firme privée pour l'évaluation du terrain, du bâtiment et des équipements de la clinique.

CONSEILS D'ADMINISTRATION

Le jackpot est à Rs 8 millions ! Ils sont plusieurs, au ministère des Finances, à faire partie des « happy few », dont chaque fin de mois, leur apporte un joli petit pactole. Qui sont ces privilégiés ? Capital donne des détails sur les noms, parcours et 'responsabilités' de ces privilégiés que l'on voit siégeant sur plusieurs conseils d'administration | RV et HB A TOUT seigneur tout honneur. Détenteur d'un Masters in Public Policy, MSc Mathematical & Econometrics et Bsc Mathematical Economics & Econometrics, Ali Michael Mansoor, 54 ans, a été nommé Financial Secretary le 1er juillet 2006, sur une base contractuelle pour une période de deux ans. On le présente alors comme un “grand ami” du ministre des Finances d'alors, Rama Sithanen, à qui il est venu donner un coup de main, sacrifiant ses nombreux bénéfices de lead economist à la Banque mondiale. Arrivé à expiration en juillet 2008, son contrat est étendu à juillet 2010. Succédant à Rama Sithanen, en mai 2010, Pravind Jugnauth ne se départira pas de lui. Il le gardera à ses côtés jusqu'à juillet 2012. Le gouvernement a accepté de mettre le prix fort pour se payer les compétences d'Ali Mansoor. Un salaire de Rs 120 000, accouplé à une allocation de USD 6 900, le tout avoisinant un montant de plus de Rs 300 000 par mois. Le secrétaire financier siège également sur plusieurs conseils d'administration. Certainement pas à titre grâcieux. Rs 5 000 pour siéger au conseil d'administration de la State Bank of Mauritius et Rs 10 000 pour participer aux divers comités de travail de la banque. Airports of Mauritius Ltd lui verse Rs 20 000 pour siéger

à son conseil d'administration et Rs 8 000 pour les comités. De Mauritius Telecom il perçoit Rs 29 000 - conseil d'administration et comités. En tant que chairman du National Pension Fund/National Savings Fund Investment Committee, et Treasury Foreign Currency Management Fund, il perçoit Rs 15 000 et Rs 12 000 respectivement. Sa présence et ses compétences sont également requises sur d'autres conseils d'administration, dont, entre autres : First Republic Fund (Rs 10 200) ; Air Mauritius Ltd (Rs 15 000) ; Business Parks of Mauritius Ltd (Rs 7 500) et State Informatics Ltd (Rs 5 000). Toutefois, il n'est pas rémunéré pour siéger sur 3 board, à savoir la Road Development Company, le Saving Jobs & Recovery Fund et la National Empowerment Foundation. Lors de la séance parlementaire du mardi 17 mai, le ministre des Finances a également informé que le secrétaire financier a droit à un bonus de deux mois de salaires à la fin de chaque année, si on est satisfait de sa performance. GRATIFICATION Pourtant, ce n'est pas la première fois que les salaires et autres allocations d'Ali Mansoor font l'objet d'une interpellation parlementaire. Une question du député

de Curepipe/Midlands Eric Guimbeau, en août de l'année dernière, avait permis d'apprendre que le secrétaire financier ne touchait qu'un salaire de Rs 70 000, hormis des compensations, ainsi qu'une indemnité de USD 6 000/mois. Avec le PRB 2008, son salaire avait été révisé à la hausse pour arriver à Rs 120 000. Lors de son troisième contrat, le salaire est resté inchangé, alors que le monthly allowance grimpe à USD 6 900. Au début, son allocation logement était de Rs 30 000/mois pour atteindre Rs 50 000 en 2010. Dans un premier temps, la gratification, comme stipulée dans son premier contrat, est de 25% de son salaire. Dans son deuxième contrat, la gratification est de deux mois de salaires. D'autres noms, dans l'entourage immédiat du secrétaire financier, figurent sur la liste des 'high salaries'. Considérés comme les “privilégiés” de Mansoor, ils sont, pour la plupart, directeurs au ministère des Finances. Radhakrishna Chellapermal, aussi connu comme Ada Chellapermal, directeur de Business Climate Development, est considéré comme le 'chamcha' de Mansoor. Il siége sur plusieurs conseils d'administration, soit plus de dix, selon des sources proches du milieu, et perçoit des bénéfices énormes, dont des voyages. En sus de son salaire mensuel de base de Rs 65 000 environ, les divers conseils d'administration lui rapportent globalement un total de Rs 75 000. On le trouve, entre autres, à la Financial Services Commission (Rs 20 000), à la State Investment Corporation Ltd où il est le chairman de l'Audit & Risk Management Committee (Rs 15 000) au Board of Investment (Rs 10 000) et à Airport of Rodrigues (Rs 3 000). Après avoir travaillé dans le secteur privé pendant 6 ans, Radhakrishna Chellapermal se joint aux Finances en 1983. Le 5 janvier 2001, il deviendra directeur du Financial Policy Analysis, maintenant connu comme le Business Climate Development. Il a aussi été sur d'autres comités, dont le Company Law Advisory Committee et le Mauritius Accounting & Auditory Standards Committee. Rien que pendant l'année financière se terminant au 30 juin 2007, il avait perçu des fees d'un total de Rs 240 000 à la State Investment Corporation (SIC). Patrick Youk Siane Yip Wang Wing est aussi, dit-on, dans les good books du secrétaire financier. Après quelques années dans le privé, il se joint à la fonction publique en 1986 en tant qu'économiste

au ministère de l'Economic Planning & Development. Il sera muté ensuite aux Finances, où il sera promu directeur Fiscal Policies en janvier 2001. Ce département est maintenant connu comme le Budget Strategy & Management. Il est donc en charge de la préparation du budget. Il siège sur bon nombre de conseils d'administration, dont la Mauritius Revenue Authority (Rs 20 000), la DBM Venture Capital Company (Rs 7 000) et la State Investment Corporation Ltd (Rs 15 000). Il a également été membre de la Stock Exchange Commission. Tout comme Chellapermal, il a perçu une somme de Rs 240 000 comme fees pour avoir siégé au sein de la SIC, en 2006. Pour rappel, Patrick Youk Siane Yip Wang Wing a été convoqué par l'ICAC dans le cadre de l'enquête sur le rachat de MedPoint. DÉVOUEMENT RÉCOMPENSÉ Vishnu Dutt Bassant, directeur de la Development Co-operation Section, a été auparavant Assistant Director, depuis avril 1994, du Finance & Economic Development (Economic Development). À partir de 2006, il sera Assistant Director du Socio-Economic Development Unit. Il a même été Adviser du Premier ministre, Paul Bérenger, et chairman de Multi-Carrier (Mauritius) Ltd. En tant que directeur à Enterprise Mauritius, il perçoit mensuellement Rs 10 000 et Rs 5 000 pour siéger au sein du National Mutual Fund Ltd. En 2005, il démissionnera de deux boards, à savoir Capital Asset Management Ltd et Game Link Ltd. Vishnu Dutt Bassant est également gouverneur au NORSAD Fund, qui vient en aide aux petites et moyennes entreprises des pays de la SADC. Toutefois, selon des recoupements d'information, les privilèges de Bassant différerent quelque peu des autres, dans le sens qu'il bénéficie d'un certain nombre de voyages par an. Sen Narrainen, enfin, a été spécialement recruté pour la préparation du budget. Il siège également sur plusieurs conseils d'administration et bénéficie, laisse-t-on entendre, d'un “gros” salaire. Toutefois, faute de temps à cause de ces boards qui lui rapportent le gros lot, il réclame des heures supplémentaires lorsqu'il faut préparer le budget. Son “dévouement”, inutilement de le préciser, est bien récompensé. Depuis 2006, il a été Economic Advisor au ministère concerné. Il est aujourd'hui Senior Economic Advisor.


LES CONSEILLERS DE LA SÉCU BIEN TRAITÉS Un document déposé au parlement révèle que certains conseillers du ministère de Sécurité sociale perçoivent des salaires énormes, en sus de certaines compensations. Si depuis 2005, le

ministère concerné comptait jusqu'à 14 conseillers, la conseillère la mieux lotie serait Sheila Grenade qui touche un salaire de base de Rs 75 000, en sa qualité de Senior Advisor. D'autres con-

seillers touchent entre Rs 40 000 et Rs 60 000, tout en bénéficiant de certaines facilités telles voitures hors-taxe et facilités d'emprunt à un taux d'intérêt de 7.5% l'an.

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FINAL REPORT MERCREDI 25 MAI 2011

MOFED REPRESENTATIVE ON BOARDS & COMMITTEES NAME OF REPRESENTATIVE Mr Mansoor Mr Mansoor Mr Mansoor Mr Mansoor Mr Mansoor Mr Mansoor Mr Mansoor Mr Mansoor Mr Mansoor Mr Mansoor Mr Mansoor Mr Mansoor Mr Mansoor Mr Mansoor Mr A. Acharuz Mr A. Gopee Mr Yip Mr Ah Kim Mr Yip Mrs Naiken Mr Yip Mrs Appanah Mrs Appanah Mr N. Armoogum Mr N. Armoogum Mrs S. Appadoo Mrs S. Gopaul Mr Harish K Bachoo Mr D. Baichoo Mr D. Baichoo Mr D. Baichoo Mr D. Baichoo Mr N. Baichoo Mr S. Banshi Mr V. Bassant Mr V. Bassant Mr V. Ghoorah Mr M. Bheekhee Mr M. Bheekhee Mr M. Bheekhee Mrs P. Bonomaully Mrs P. Bonomaully Mrs P. Bonomaully Mr I. Bonomaully Mr I. Bonomaully Mr I. Bonomaully Mrs R. Boodhoo Mrs H. Ramchurn Mr Rahimbacus Mr D. Bundhoo Mr D. Bundhoo Mr D. Bundhoo Mr D. Bundhoo Mr K. Bunjun Mr K. Bunjun Mr K. Bunjun Mr K. Bunjun Mr P. Benee Mr P. Benee Mr P. Buchoo Mr R. Chellapermal Mr R. Chellapermal Mr R. Chellapermal Mr R. Chellapermal Mr Chumbit Mr Chumbit Mr K. Conhye Ms N. Codadeen Mr Lallmamomed Mr Dhoorundhur Mr Dhoorundhur Mrs Doomun Mrs Doomun Ms Deerpaul Mrs Ho. Fong Mr H. Goolam Mr S. Gopall Mr S. Gopall Mr G. Gopee Ms Goolamamode Mr Goorah Mr Goorah Ms Gopaul Mr Govinda Mr Govinda Mr Sew Hee

BOARD

FEE/RS

State Bank (Board) State Bank (Committees) First Republic Fund Airports of Mauritius Ltd (Board) Airports of Mauritius Ltd (Committees) ATOL-Joint Venture AML/Airport de Paris (Not yet approved) Mauritius Telecom (Board) Mauritius Telecom (Committees) Air Mauritius Ltd Business Parks of Mauritius Ltd State Informatics Ltd Treasury Foreign Currency Management Fund (Chairman) National Pension Fund/National Savings Fund Investment Committee (Chairman) RDC Mauritius Post & Cooperative Bank Ltd State Insurance Company of Mauritius Ltd DBM Venture Capital Company Gambling Regulatory Authority Mauritius Revenue Authority Port-Louis Fund State Investment Corporation Ltd State Land Development Company Ltd Mauritius Ports Authority Board Treasury Foreign Currency Management Fund Mauritius Tamil Cultural Centre Local Government Finance Board Local Infrastructure Fund Small Planters Welfare Fund Mauritius College of the Air National Equity Fund SIC Management Services Co Ltd BPML Freeport Services National Federation of Young Farmers' Clubs SPDC Enterprise Mauritius National Mutual Fund Ltd PTA Bank State Investment Finance Corporation Ltd (SIFCOR) Government Lotteries Committee Tobacco Board Trust Fund for Excellence in Sports Conservatoire de Musique François Mitterrand Trust Fund National Computer Board Manufacturing Adjustment Fund Mauritius Tourism Promotion Authority Pre-School Trust Fund Board Human Resource, Knowledge & Art Development Fund Mauritius Sugar Terminal Corporation Board Mauritius Co-operative Livestock Marketing Federation Food Security Fund Mauritius Sugar Authority Sugar Insurance Fund Board Sugar Reform Trust Employees Welfare Fund Multi Carrier Mauritius Ltd National Economic & Social Council Sugar Insurance Fund Board Mauritius Film Development Corporation National Institute of Co-operative Entrepreneurship Agricultural Marketing Board Financial Services Commission Airport of Rodrigues Ltd Board of Investment State Investment Corporation Ltd Industrial Property Tribunal MSC Coraline Shipping Agency Ltd SPDC National Library Board Housing Fund Mauritius Civil Service Mutual Aid Association African Development Bank (Alt Exec Director) Morcellement Board Tourism Employees Welfare Fund Residential Care Homes Board Prime Real Estate Ltd Labour Advisory Council Outer Islands Development Corporation TEC Planning & Devlp & Finance Committees NPF/NSF Investment Committee National Art Gallery Board Casino de Maurice Ltd Eastern & Southern African Trade & Dev Bank Ltd Mauritius Institue of Education Illois Welfare Fund Le Morne Heritage Trust Fund Fishermen Investment Trust

5 000 10 000 10 200 20 000 8 000 17 000

12 000 15 000 7 500 5 000 12 000 15 000 NIL 10 000 15 000 7 000 15 000 20 000 10 000 15 000 7 000 10 000 5 000 500 500 3 000 500 500 4 000 5 000 5 000 500 5 000 10 000 5 000 3 500 1 000 300 500 500 500 500 3 000 500 500 3 000 500 3 000 3 000 NIL 3 000 5 000 6 000 7 000 500 500 500 20 000 3 000 10 000 15 000 500 750 7 500 500 3 000 35 000 14 000 500 500 500 5 000 500 1 000 7 500 500 3 000 3 500 500 300 500 500

NAME OF REPRESENTATIVE Mr Rughoobur Mr Hittoo Mr Hittoo Mr Joysuree Mr D. Khoodeeram Mr D. Khoodeeram Mrs Apannah Mrs Hing Po Lan Mrs Hing Po Lan Mr Luximon Mr Lalmahomed Mrs Lukkoo Ms Madhub Ms Madhub Mr Mathoorah Mr Mathoorah Mr Mohajur Mr Mohammad Mr Mownah Mr Mownah Mr Mownah Mrs Nohur Mrs Nunkoo-Puttur Mrs Rama Mrs Nunkoo-Puttur Mr Paddia Mr Bonomally Mr Paligadu Mr Paligadu Mr Ponnusawmy Mr Lallmamomed Mr Puran

BOARD

Rose-Belle Sugar Estate Mauritius Post Ltd PSSA Board National Humanitarian Law Committee Road Transport Advisory Board Irrigation Authority Cargo Handling Corporation Board Treasury Foreign Currency Management Fund Le Grand Casino Du Domaine Ltee (Not yet confirmed) Tea Board DBM Mauritius Society of Authors NGO Trust Fund Government Lotteries Committee National Savings Fund Technical Committee Sun Casinos Ltd State Informatics Ltd St-Antoine Planters Co-operative Trust Islamic Cultural Centre SILWF TFSIV Groups Tourism Authority ICT Advisory Council Mauritius Research Council Pan African e-Network Project Mauritius Marathi Cultural Centre STC Trade Union Trust Fund Work Permit Committee MHC Ltd NHDC Ltd Trust Fund for specialised Medical Care Board (to be replaced) Mrs Pyneeandee Co-operative Development Fund Mrs Nowbuth Mahatma Gandhi Institute & RTI Mrs S. Rama Land Based Oceanic Co Ltd Mrs S. Rama SME Partnership Fund Mrs S. Rama Mauritius Oceanography Institute Board Mrs S. Rama Mauritius Research Council Mrs S. Rama Sun Casino Mrs Ramchurun Mauritius Museums Board Ms P. Chiran Bus Industry Employees Welfare Fund Board Mrs Ramdhuny Editions de L'Océan Indien ltd Mrs Ramdhuny Gender Focal Points Mr Ramloll Aapravasi Ghat Trust Fund Board Mrs Ramsurn Early Childhood Care Authority Mr Ramyed Central Water Authority Board Mr Ramyed REDCO Ltd Mr Rawooteea CEB Pension Fund Mr Rawooteea NPF/NSF Investment Committee - Secretary Mrs B.A Rojoa Mauritius Co-operative Agricultural Federation Ltd Mrs P. Rojoa WMA Board Mrs Codadeen Fishermen Welfare Fund Board Mr N. Rajabalee Mauritius Meat Authority Board Mr N. Rajabalee National Council for Rehabilitation of Disabled persons Mr Ramdhany Sugar Planters Mechanical Pool Corporation Mr Rungassamy Mauritius Ex-Servicemen Trust Fund Mr K Seebundhun Maurice Ile Durable Fund Mr K Seebundhun CEB Mr K Seebundhun Mauritius Post Ltd Mr J Seeruttun Financial Reporting Council Mr J Seeruttun National Committee on Corporate Governance Mrs S. Sew-Hee WMA Board Mrs S. Sew-Hee EPZ Labour Welfare Fund Mr D. Sokappadu Central Depository & Settlement Co Ltd Mr D. Sokappadu DBM Financial Services Mr D. Sokappadu FSC Mr R. Sokappadu Mauritius Telegu Cultural Centre Mr V. Soondram State Land development Company Ltd Mr J. Suhootoorah Central Depository & Settlement Co Ltd Mr J. Suhootoorah SPDC Mr J. Suhootoorah Tourism Fund Mr J. Suhootoorah Town & Country Planning Board Mrs N. Suhpotoorah National Women's Council Mr R. Sultoo NTC Mr R. Sultoo RDA Board Mr R. Sultoo NTA Mrs Teeluckdary MSIRI Mr Patrick Wong Rajiv Gandhi Science Centre Trust Fund Board Mrs K. Upadhyaya Mauritius Shipping Corporation Ltd Mrs Kokil Mauritius Institute of Training & Development Board Mrs Nunkoo-Puttur Prof Basdeo Bissoondoyal Trust Fund Board Mr Jankee Malcolm de Chazal Trust Fund Mr Govinda Prime Minister's Children Fund Mrs Lan Statistics Advisory Council Patrick Wong Nelson Mandela Centre for African Culture Trust Fund Board

FEE/RS 1 000 10 000 500 NIL NIL 500 2 500 500 1 000 300 3 000 N/A 2 000 14 000 500 500 500 1 000 500 1 000 500 5 000 500 500 7 000 500 500 500 N/A 5 000 1 200

500 500 2 000 N/A 500 500 2 500 500 4 000 7 500 500 2 500 500 500 500 500 500 3 000 2 500 10 000 5 000 5 000 2 500 500 2 500 5 000 10 000 500 7 000 2 500 7 000 500 500 500 500 500 1 000 1 000 500 750

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PAGODES : L’ADIEU AU BOIS

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FEU ROUGE MERCREDI 25 MAI 2011

Une pagode est un lieu où les adeptes de la religion bouddhiste célèbrent leur culte. A l’époque, toutes les pagodes étaient principalement en bois. Mais, comme le bois prend facilement feu, pourrit et peut être rapidement ravagé par les insectes, beaucoup n’ont

pas subsisté dans le monde entier. Voilà pourquoi on a remplacé le bois par les briques et la pierre et qu’en Chine, nous pouvons même voir des pagodes en bronze, en fer, en céramique ou composées de briques et de tuiles vernissées.

CHINA TOWN

LES SILENCIEUX EMPEREURS... Maurice est une terre de cultures. Mais il y a certains quartiers où celle-ci semble plus marquée que les autres. China Town, si représentative du mode de vie traditionnel des Mauriciens d’origine chinoise, est de ceux-là. Capital vous emmène au cœur d’un monde où l’histoire se ressent à chaque pas, mais où la vie n’a jamais cessé d’être vibrante | SINDY MOONESAWMY

NOUS SOMMES en 1944. Loin de la seconde guerre mondiale, qui bat son plein, les chinois hakka, qui constituent le groupe dominant à l’île Maurice, fondent, à Port-Louis, sur la Route Royale, leur « China Town ». Un quartier qui, jusqu’aujourd’hui, est un miroir de la communauté sino-mauricienne, qui s’y décline en une multitude de couleurs, de saveurs, d’odeurs et de vécus. Pourtant, au-delà du nom, China Town, que reconnaîtra tout Mauricien, au-delà du « Chinese Food and Cultural Festival » qui s’évertue artificiellement, et principalement à travers l’art culinaire chinois, à pérenniser la culture et les traditions chinoises, peu de gens connaissent réellement ce quartier. Même les jeunes de la communauté, pour certains, sont en train de délaisser des traditions

millénaires et se laissent séduire par le mode de vie européen. Pour vraiment comprendre l’âme de China Town, il faut y déambuler. C’est ce que nous avons fait. Avec un premier arrêt rue Joseph Rivière. Nous y visitons les locaux de « China Times », un des journaux chinois de l’île, « dirigé par Monsieur Lo », comme nous l’apprend une jeune femme à l’accueil. S’exprimant en anglais, elle nous parle brièvement du journal, avant de se remettre au travail. C’est connu : les Chinois n’accordent pas d’importance aux ‘idle talks’. Sans s’attarder, on regarde rapidement les journaux, auxquels on ne comprend rien, puisque le tout est en mandarin. « XIE XIE » A l’origine, China Times, fondé par

Long Siong Ah Keng en 1953, était un document de quatre pages, avant d’être plus tard étendu à huit pages en couleur. A cette époque, le journal chinois le plus influent était le Chinese Commercial Paper. Lorsque celui-ci a cessé de paraître en 1960, il a fusionné avec China Times. Autre journal chinois connu, The Mirror, lancé en 1976, est un hebdomadaire qui paraît les samedis. Il a des abonnés non seulement à Maurice, mais à la Réunion, à Madagascar, au Canada, en Chine, en Australie et à Hong Kong. A Maurice, la plupart de ses lecteurs ont la quarantaine ou plus. En sortant des locaux de China Times, nous lançons « Xie xie », ou merci en mandarin, à la charmante dame. Son visage se fend alors d’un sourire et ses yeux s’illuminent. En rigolant, elle nous

répond « Bu Yong Xie », c’est-à-dire « Je vous en prie ». Lorsque nous regagnons la rue, le soleil bat son plein. Les voix s’entremêlent, mais on distingue malgré tout un créole enrobé d’un fort accent chinois. A la rue Arsenal, on approche une femme à l’allure souriante qui est installée devant un étal de gâteaux chinois. Mais la communication pose problème : elle ne comprend pas très bien le créole, ni l’anglais. On tente malgré tout de lui expliquer alors que nous sommes journalistes. Mais le signe de tête, de gauche à droite, est un signe universel qui ne trompe pas : elle ne comprend rien à ce qu’on raconte. On lui désigne alors l’étal. Elle dit alors « Japanese Tofu, Rs 30 » et, nous montrant des « chinese sausages », ajoute « sa sociss ». Pas moyen d’avoir plus d’infor-


TOUT UN FILM Chinatown, réalisé par Roman Polanski et sorti en 1974, est un des grands classiques du film noir des années 1970. Dans les années 1930, à Los Angeles, Mme Mulwray engage le détective privé Jake Gittes (Jack Nicholson) pour

mations.De guerre lasse, on lui sourit en di-sant « Xie Xie », devenu désormais notre mantra. Peut-être apprécie-t-elle l’effort, ou peut-être se moque-t-elle gentiment de notre accent, mais elle finit par rire de bon cœur. Et juste avant qu’on ne parte, elle nous hurle dans le dos « Ah, lagazet, lagazet ! » On s’était enfin compris. « GATO ZINZLI », « HAKIENNS », « GATO KRAVAT » Dans la bonne humeur, nous reprenons la route et faisons la connaissance de Georges, qui vend des légumes depuis cinq ans. Il achète ces produits frais à Terre-Rouge et vient les revendre, tous les jours, à China Town. Un petit coup d’œil nous permet de distinguer des « brèdes tom pouce », des carottes, des échalotes, des choux, et d’autres légumes qu’on utilise dans les plats chinois. On dit souvent que toutes les boutiques de China Town se ressemblent, dans le sens qu’elles vendent un peu de tout : produits pharmaceutiques, gâteaux, objets décoratifs, instruments de musique… Parmi, il y a la boutique Lin At Cham & Co. Marie-Lise, qui nous accueille, nous raconte l’histoire de cette boutique qui existe depuis plus de 30 ans. Auparavant, le bâtiment était une pharmacie, mais à la mort du propriétaire, la famille a rénové les lieux et diversifié les produits mis en vente. On y trouve aujourd’hui des gâteaux chinois tels le « poutou rouge », le « gato zinzli », les « hakienns », le « gato kravat », et le fameux « gato la cire ». Puis viennent les boissons et les médicaments. Sur une étagère, nous avons même pu voir un ancien abacus, qu’on utilisait à l’époque pour faire les calculs. Notre virée nous emmène ensuite au « Students’ Book Club », qui se trouve au Maning Building. Le magasin, dont les murs sont ornés de feuilles de journaux chinois, existe depuis plus d’une dizaine d’années. On y vend des équipements médicaux, des instruments de musique (classique et chinois - tels que les tambours chinois que l’on utilise pour la danse du dragon et du lion), des équipements sportifs, des livres, ainsi que des objets de papeterie. Comment quitter China Town sans visiter une des pagodes qui s’y trouvent ? La maison des dieux chinois nous accueille les bras ouverts, au travers de Gérard, qui en est le responsable. La pagode est là depuis plus de 140 ans, nous dit-il. Ce Portlouisien nous explique que les gens viennent généralement y prier tôt le matin, les dimanches surtout, et en octobre lors des fêtes chinoises. PARFUM DE SANDALE La pagode, ouverte entre 7h30 et 16 heures, est tout en bois. A l’intérieur, nous ressentons une atmosphère paisible et apaisante. On salue le « kwanti », dieu de l’argent, de la guerre et du travail, en allumant trois « sandales » parfumés en son honneur. Ensuite, il faut allumer des

suivre son mari, soupçonné d’adultère. Ce dernier est bientôt retrouvé mort, noyé. Gittes poursuit son enquête, et découvre que la femme qui l’a engagé n’est pas la vraie Mme Mulwray. Il s’éprend ensuite d’Evelyne Mulwray

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(Faye Dunaway), la véritable femme de l’ingénieur, et poursuit ses recherches malgré les diverses menaces de tueurs professionnels. Le film se clôt sur un final dramatique dans le quartier chinois de Los Angeles.

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sandales au pied d’autres dieux et déesses de la pagode, tel que pour la déesse « Kwan Nîn », qui est la ‘vierge’ des chinois. Finalement, avant de partir, nous saluons les ancêtres dont les noms ont été inscrits sur des morceaux de bois et posés sur un autel précis. Sur la route, nous rencontrons un jeune sino-mauricien qui nous raconte comment les immigrants chinois ont commencé à gagner leur vie en lançant des petits commerces. Avant d’ajouter qu’aujourd’hui, beaucoup de membres de la nouvelle génération sont allés étudier, alors que d’autres ont créé de plus grands commerces, par exemple, en ouvrant de grands restaurants et en s’occupant de l’importation et de l’exportation. Les temps ont bien changé depuis les premières boutiques chinoises. China Town, elle, demeure…

POURQUOI ILS ONT QUITTÉ LA CHINE Toute histoire a un début et celle-ci ne sera pas différente. Pour comprendre la riche histoire de nos compatriotes chinois, il faut remonter jusqu’aux années 1800. A cette époque, la pauvreté faisait rage en Chine. A tel point que de nombreux habitants de la région de Guangzhou (Canton), qui font partie du peuple hakka, ainsi que ceux venant de la province du Kwang Tong, (dans le sud-est), décident de traverser les eaux à la recherche d’un meilleur avenir. C’est dans les années 1820 que les premiers immigrants chinois trouvent refuge sur notre petite île. Ils espèrent y amasser assez d’argent pour ensuite retourner dans leur pays natal. Ils ne savaient pas encore qu’ils finiraient par s’établir ici. D’autres viendront plus tard à cause de l’invasion japonaise en Chine, ou parce qu’ils ne pouvaient supporter le nouveau régime politique instauré par Mao Tsé-Toung (ou Mao Zedong), fondateur du parti communiste chinois et de la République populaire de Chine.

CHRONOLOGIE DES RELATIONS CHINE-MAURICE ❚ 12 mars 1968 : Le Premier ministre chinois Zhou Enlai envoie à sir Seewoosagur Ramgoolam un message de félicitations pour l’indépendance de Maurice. M. Huang Hua, émissaire du gouvernement chinois, participe aux célébrations.

❚ Avril 1972 : Le Premier ministre, Sir Seewoosagur Ramgoolam, effectue une visite en Chine. La Chine et Maurice établissent des relations diplomatiques et signent l’Accord sur la Coopération économique et technique.

❚ 29 mai 1972 : La Chine ouvre son Ambassade à Maurice.

❚ Septembre 1980 : Ji Pengfei, vice-Premier ministre chinois, est en visite à Maurice. Les deux gouvernements signent l’Accord sur la Coopération culturelle.

❚ Juin 1985 : La première session de la Commission mixte sino-mauricienne a lieu à Maurice.

❚ Juillet 2002 : Sir Anerood Jugnauth, Premier ministre mauricien, se rend en visite en Chine.

❚ Février 2009 : Le président chinois Hu Jintao conclut sa tournée africaine à Maurice. Plusieurs accords sont signés.


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UNE HISTOIRE QUI PART EN FUMÉE

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Cela fait plus de douze ans que l’Amicale, maison de jeux située dans la périphérie de China Town et de la Jummah Mosque, est tombée à la suite d’un incendie et meurtrier. Le 23 mai 1999, une bagarre se déclenche après le match de

football opposant le Fire Brigade et le Scouts Club. 300 personnes se rassemblent par la suite au Khadafi Square avant de prendre la direction de la capitale, vers les locaux de la Mauritius Football Association. Certains d’entre

eux mettent alors le feu à l’Amicale. Entre 18h30 et 18h45, le casino est pris d’assaut par les flammes et les sorties de secours sont obstruées. Sept personnes y laisseront la vie, dont l’épouse et les deux enfants du propriétaire.

JEUX ET ARTS MARTIAUX

Commercialisation d’une culture

Le jeu occupe une place importante dans la culture ancestrale chinoise. D’où une valeur allant bien au-delà du ludique. Il en va de même du wushu, cet art martial chinois. Leur importance, malgré les tentations du mode de vie occidental, ne s’est jamais démentie à Maurice | SINDY MOONESAWMY Le fameux mah-jong, lui, est un jeu d’argent qui se joue à quatre joueurs avec des pièces que l’on appelle des « tuiles ». Il y en a 144 au total. Pour jouer, il faut un minimum de chance et un peu de stratégie. Sinon, le calcul et un peu de psychologie peuvent aussi être fort utiles

CHEZ LES asiatiques, les jeux de plateau sont symboliques, puisqu’ils représentent le déploiement de forces entre le ‘yin’ et le ‘yang’, soit entre le bien et le mal. Ils constituent également un véritable ciment culturel qui permet de réunir la communauté. L’un de ces jeux est le ‘xiangki’, (littéralement « échecs des éléphants »), un jeu d’échecs chinois très populaire. Il se joue sur un tableau de forme rectangulaire avec 9 lignes en largeur sur 10 lignes en longueur. Chaque joueur a 16 pièces qui sont placées sur les intersections des lignes. Il y a deux camps, le rouge et le noir, et, séparant les deux camps, il y a une « rivière ». Le jeu s’achève lorsque l’un des généraux est capturé ou bien lorsqu’aucun mouvement légal n’est possible. JEU DE « TUILES » Le fameux mah-jong, lui, est un jeu d’argent qui se joue à quatre joueurs avec des pièces que l’on appelle des « tuiles ». Il y en a 144 au total. Pour jouer, il faut un minimum de chance et un peu de stratégie. Sinon, le calcul et un peu de psychologie peuvent aussi être fort utiles. La fin de la manche intervient c’est quand le joueur fait « Mah-Jong », c’est-àdire qu’il a eu une combinaison ou qu’il ne reste plus de tuiles à

piocher, ou encore si « le Mur » est épuisé. Outre les jeux traditionnels chinois, à Maurice, les membres de la communauté sino-mauri-cienne se sont parfois intéressés aux jeux occidentaux. Certains ont même ouvert des maisons de jeux, tel que le célèbre casino l’Amicale, qui, selon Gérard Lesage, un habitué des lieux à l’époque, « faisait partie du patrimoine du pays ». « C’était presque un lieu touristique », ajoute-t-il en se remémorant que plusieurs personnes célèbres avaient jadis vi-sité les lieux, à l’instar de Brigitte Bardot. A l’époque, souligne-t-il, « c’était un lieu où on pouvait aller en famille. Ce n’était pas un endroit pour les ‘zougader’, comme il y en a de nos jours ». Cap maintenant sur les arts martiaux chinois. Le ‘wushu’ (littéralement « art martial chinois »), est une discipline qui remonte à l’Antiquité. Le sport de combat, lui, est réglementé depuis 1949 en République populaire de Chine et popularisé par le cinéma. A Maurice, il existe une « Mauritius Wushu Federation » reconnue par le ministère de la Jeunesse et des sports. La pratique du wushu peut être divisée en deux catégories : les exercices à mains nues et les exercices avec des armes. Il y a des

dizaines de séries d’exercices à mains nues. De même, il y a plus de trente types d’armes utilisées dans le wushu. Il y a des armes longues comme la lance, le bâton et le sabre, des armes courtes comme l’épée courte et le poignard, et des armes flexibles comme le fouet et le marteau. Le wushu comporte aussi une série d’exercices qui peuvent être pratiqués individuellement ou à deux, comme la lutte à mains nues et le combat avec armes. En faisant ces exercices, les mouvements doivent être exécutés avec précision et habileté afin de les rendre aussi réalistes que possible. Les mouvements des mains, des yeux, du corps et des pieds doivent être bien coordonnés. Capital est allé à la rencontre d’un professeur de wushu de la Mauritius Wushu Federation, dont le siège se trouve près du Champ de Mars. Nous avons même pu assister à un cours destiné aux petits et assuré par Dan Yong. Devant lui, 16 élèves, dont trois filles, tous âgés entre 5 et 12 ans, portant leurs survêtements et alignés sagement. INCULQUER DES VALEURS Pas très loin, dans la même cour, nous pouvons voir des adeptes pratiquant le tai chi bouger sur le rythme d’une

musique chinoise. Cela ne dérange guère les jeunes adeptes du wushu, tous concentrés sur les paroles du professeur. «1, 2, 3, 4... », fait l’enseignant en mimant les positions que doivent prendre les élèves, qui s’exécutent sans se faire prier. A la fin de la classe, Dan Yong nous explique que son but est d’inculquer des valeurs telles que la discipline, la maîtrise de soi, la concentration mais aussi de permettre à ses élèves de garder la forme et d’apprendre à se défendre. S’il enseigne le wushu depuis plus d’une dizaine d’années, c’est parce qu’il est luimême un adepte de cet art martial. Il est d’ailleurs juge international de wushu. Il ne limite pas pour autant son intérêt au wushu. C’est ainsi que lors du Chinese Food and Cultural Festival, organisé récemment à China Town, la troupe de Dan Yong a fait plusieurs représentations, y compris des démonstrations de QiGong (gymnastique traditionnelle chinoise et science de la respiration, fondée sur la connaissance et la maîtrise de l’énergie vitale, et associant mouvements lents, exercices respiratoires et concentration), de wushu et de danse du lion.

CHINESE MIDDLE SCHOOL : UNE HISTOIRE EN DENTS DE SCIE Une école primaire chinoise, la « Chinese Middle School », a été établie, le 10 novembre 1912, afin de promouvoir la culture chinoise. On y enseignait alors le mandarin et la calligraphie chinoise. Dans les années 1960, l’école connaît une chute du nombre d’étudiants inscrits, les sinomauriciens préférant que leurs enfants étudient dans des établissements scolaires publics ou privés. Face à cette situation, dans les années 1970, les responsables de l’établissement décident d’arrêter les cours en semaine, mais continuent à en donner pendant le week-end, surtout les samedis. La tendance semble s’inverser au milieu des années 1980 et dans les années 1990, quand on constate une légère hausse du nombre d’étudiants. La décision est alors prise de créer une section préscolaire qui opère en semaine. La plupart des professeurs sont des Mauriciens d’origine chinoise.


LA CUISINE DE L’HARMONIE On associe très souvent la cuisine chinoise à la philosophie et à la médecine. Les aliments « yin » sont des éléments considérés comme « féminins, humides et mous », et sont généralement rafraîchissants, comme les légumes et les fruits. Les aliments « yang »

QUI N’AIME pas manger chinois ? S’il existe certainement quelques exceptions à la règle, la cuisine chinoise est en général très appréciée des Mauriciens. Et où en manger si ce n’est à China Town ? Le quartier abrite en effet de nombreux commerces du genre, allant des plus petits aux plus grands. Si les prix varient selon que l’on mange près d’un marchand de boulettes ou au restaurant Lai Min, ils demeurent toujours très abordables. Au coin d’une ruelle, Arthur Ning a établi son petit commerce de boulettes, qui attirent bon nombre de clients. Dans d’énormes ustensiles argentés se trouvent les différentes variétés de boulettes, tels les sao mai, les boulettes de viande, les boulettes de poisson, les teo kon et enfin des boulettes de couleur rouge et rose qui sont préparées à base de saumon, de crabe et de crevettes. DE PÈRE EN FILS « Cela fait maintenant de très longues années que je fais ce métier et c’est un honneur pour moi de partager ma culture avec les Mauriciens », nous confie Arthur Ning avec le sourire. « Ce petit commerce était à mon père et j’ai ensuite décidé de continuer ce qu’il avait commencé ». Installés sur un petit banc à côté d’Arthur, trois jeunes travailleurs dégustent leurs bols de boulettes et de mines frites avec appétit et n’hésitent pas à complimenter le vendeur sur sa cuisine. China Town, c’est aussi un éventail de restaurants, notamment Lai Min, Chinatown Deli, Furama et Kwang Chow, qui proposent à leur clientèle des menus faisant la part belle aux plats traditionnels chinois tels que le poisson au gingembre ou à la sauce aigre-doux, le chop-suey, les rouleaux de printemps, ou encore le bouillon de meefoon. Au restaurant Lai Min, des banderoles ornées de calligraphies chinoises, des lanternes de couleur rouge, des peintures asiatiques et de la musique traditionnelle chinoise

donnent à la fois une touche d’élégance et de sérénité aux lieux. Un peu plus loin, des tables sont installées pour le buffet ouvert proposé aux clients, laissant voir les différents plats concoctés par un chef cuisinier venu de Chine. Derrière le comptoir, le gérant, Jean-Pierre, marié et père de trois enfants, nous avoue, un sourire aux lèvres que « ce restaurant a vu le jour en 1946 et appartenait à ma famille depuis des générations. Reprendre l’entreprise familiale et en faire mon métier a été mon rêve depuis ma tendre enfance ». Ce dernier organise également des dîners dansants les vendredis et les samedis soirs, lors desquels les élèves de diverses écoles de danse viennent montrer leurs talents pour le plus grand plaisir des clients. Néanmoins, selon Jean-Pierre, les commerces chinois battent de l’aile car la nouvelle génération ne veut plus prendre la relève, car gérer un restaurant implique d’énormes responsabilités. Ces jeunes préfèrent trouver ailleurs de nouvelles perspectives ou étudier à l’étranger. Il juge aussi que la présence d’hypermarchés à travers le pays contribue à la disparition des commerces chinois. Lui aura peut-être plus de chance : sa fille Joëlle travaille déjà à plein temps au restaurant et décidera peut-être bientôt de reprendre les rênes de l’entreprise familiale pour perpétuer à son tour la tradition. Au cœur de China Town, les traditions chinoises perdurent malgré tout à travers les nombreux petits commerces et boutiques qui vendent des produits purement asiatiques, et que l’on ne trouve pas ailleurs. A la route Royale, qui traverse le quartier, se situe une modeste petite boutique chinoise appelée Heung Kue Chu Fung Leung. Sur diverses étagères en bois sont installés une variété d’ingrédients tels que les champignons noirs desséchés, des sauces embouteillées, des épices aux

sont considérés comme « masculins, frits, épicés ou à base de viande » et ont un effet réchauffant. Le but d’un repas associant les deux est d’harmoniser les goûts, en trouvant un équilibre entre le froid et le chaud, les couleurs et les consistances.

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CUISINE CHINOISE

UN SECRET BIEN GARDÉ POUR UNE CAISSE BIEN REMPLIE La gastronomie chinoise, telle que nous la connaissons, compte cinq mille ans d’histoire. Sa richesse vient de là. Plus de 150 varietés de légumes, 500 espèces de poissons, 200 types de champignons et 110 espèces d’animaux peuvent entrer dans la composition de plats chinois. Vous n’y trouverez pas un choix aussi vaste, mais si l’univers fascinant de l’art culinaire traditionnel chinois vous intéresse, un tour à China Town s’impose | DORINA KRAMMER

SAVEURS. A Maurice, rares sont ceux qui résistent à la tentation gourmande des plats typiques venus de Chine

fortes senteurs et les traditionnelles saucisses chinoises servant à la préparation de plusieurs plats traditionnels chinois. PLAISIR GUSTATIF Pour accroître le plaisir gustatif, il y a aussi les fameux gâteaux de lune typiques, les gâteaux de cire, les biscuits ‘papaye’, les ‘woo ma ka’, ‘kue fa ka’, ‘Cha Chong Ka’, ou encore des ‘chipecs’ de diverses couleurs. Tous sont faits à base de riz. Sur le comptoir, posés dans un plat, se trouvent des gâteaux recouverts de feuilles, que l’on surnomme des ‘lostils’. Ils sont faits à base de farine de riz, de graines de sésame et de pistaches. Sur les murs de la boutique sont accrochées des coupures de journaux vantant les mérites de la culture chinoise. La gérante, aimable et accueillante,

nous confie, émue, mais avec beaucoup de fierté, que « le commerce a plus de soixante-dix ans d’existence et appartenait autrefois à ma grand-mère. C’est un grand plaisir de reprendre le flambeau familial et de perpétuer la tradition ». Une tradition qui s’étiole lentement. Nombreux sont ceux à témoigner que China Town n’est plus ce qu’il était autrefois. La modernisation ajoutée, entre autres, au stress quotidien, fait que les gens n’ont plus vraiment le temps et la patience de préparer un repas traditionnel qui demande beaucoup de temps et d’attention, ainsi qu’une grande connaissance en matière d’épices, de méthodes de cuisson et d’ingrédients. Ils se tournent, par conséquent, vers les fast-foods qui sont rapidement préparés et

coûtent moins cher. Les mines frites, par exemple, sont d’origine mauricienne, même si les nouilles sont une tradition chinoise. Au fil des années, les plats chinois locaux se sont graduellement rapprochés du style européen dans le but d’attirer une plus grande clientèle et de toucher toutes les communautés du pays. Comme quoi, rien, même à China Town, ne résiste à la mode du jour…


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DES AIGUILLES QUI FONT DU BIEN

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L’acupuncture est l’une des cinq branches de la médecine traditionnelle chinoise, avec la diététique chinoise, la pharmacopée chinoise (avec des herbes médicinales), le massage Tui Na et les exercices Qi Gong.

L’acupuncture est basée sur l’implantation et la manipulation de fines aiguilles en divers points du corps à des fins thérapeutiques. Elle permet de traiter une variété de « déséquilibres » liés, entre autres, aux systèmes mus-

culosquelettique (arthrite, tendinite), respiratoire (bronchite, asthme), gastro-intestinal (calculs), nerveux (dépression, stress). A noter que cette pratique a été inscrite au patrimoine culturel de l’humanité en 2010.

Reconnue pour ses vertus préventives plutôt que curatives, la médecine traditionnelle chinoise voit le corps et l’esprit comme un « tout » qui a besoin de maintenir un équilibre vital pour établir l’harmonie, c’est-à-dire, le yin et le yang. Acupuncture, tisanes et autres massages permettent de retrouver cet équilibre en cas de maladie | DORINA KRAMMER ET SINDY MOONESAWMY

MÉDECINE

DE LA TISANE À LA

SCIENCE

QUAND LA médecine moderne ne marche pas, de nombreux Mauriciens ont recours aux herbes médicinales chinoises pour se soigner. Celles-ci ont l’avantage supplémentaire de ne pas entraîner les effets secondaires que peuvent provoquer les médicaments chimiques modernes. Les herbes les plus utilisées sont celles qui tonifient, comme le ginseng, ou qui ont la vertu d’apaiser la douleur. Les herbes sont cependant choisies spécifiquement en fonction de la personne à traiter. Malgré ses nombreuses vertus, la médecine traditionnelle chinoise a aussi des inconvénients. Il faut consacrer un temps important à la préparation, et il est vital d’avoir une bonne connaissance des ingrédients utilisés. De surcroît, le goût parfois amer et la couleur peu attrayante ne favorisent pas la consommation de ces remèdes. Qui plus est, un traitement traditionnel dure souvent des semaines, et parfois même des mois, dépendant de la situation du patient. Cette contrainte de temps contribue à la baisse radicale du nombre de personnes utilisant ce type de remèdes. PRÉVENTION DE MALADIES Il y a aussi, maintenant, des produits thérapeutiques préparés, qui sont plus pratiques, mais moins efficaces, car selon la tradition, chaque patient a un état spécifique et doit prendre une « tisane » spécifique. Il y a également la diététique chinoise, mais celle-ci, moins efficace que les « tisanes », est plutôt utilisée pour la prévention de maladies. La médecine chinoise est souvent utilisée pour les maladies chroniques, mais peut aussi être efficace pour soigner certaines maladies ponctuelles comme les

PARCOURS. Né en chine, arrivé à Maurice âgé à peine de 19 mois, le Dr Patrick Chui Wan Cheong est une grande figure de la Santé à Maurice

douleurs, le stress, l’insomnie ou encore les problèmes digestifs. Dawn Wong, Rodriguaise étudiant la médecine traditionnelle chinoise depuis maintenant six ans à Pékin, en Chine, nous confie qu’elle a eu le coup de foudre pour cette pratique lorsqu’elle a découvert les nombreux bienfaits de la médecine traditionnelle. « A l’époque, je ne savais pas grandchose de la médecine traditionnelle, mais on entendait toujours que ces traitements étaient plus naturels et moins dangereux pour le corps et qu’un docteur en médecine traditionnelle n’avait pas besoin de grand-chose pour traiter les patients, seulement de plantes médicinales et de quelques aiguilles (pour l’acupuncture). J’ai trouvé cela très pratique. Et avec tout ce que l’on entendait – les effets secondaires des médicaments, les allergies qu’ils causaient, ou les antibiotiques qui n’étaient

Malgré ses nombreuses vertus, la médecine traditionnelle chinoise a aussi des inconvénients. Il faut consacrer un temps important à la préparation, et il est vital d’avoir une bonne connaissance des ingrédients utilisés. De surcroît, le goût parfois amer et la couleur peu attrayante ne favorisent pas la consommation de ces remèdes

plus efficaces –, beaucoup de gens préféraient encore les tisanes de grand-mère. C’est pourquoi j’ai voulu étudier la médecine traditionnelle », affirme-t-elle. La médecine traditionnelle chinoise n’a pas la faculté de guérir les maladies incurables mais peut servir de complément à d’autres traitements afin d’apporter un soulagement aux douleurs des patients, d’améliorer les manifestations d’insomnie, d’aider l’organisme à augmenter sa capacité à rejeter les produits toxiques ou bien encore de retarder une évolution fatale. Quant aux maladies pouvant être traitées par l’acupuncture, ce sont les maladies du système respiratoire, les maladies oculaires, les maladies buccales, les maladies du système digestif et les maladies d’origine nerveuse, musculaire et osseuse.

PATRICK CHUI WAN CHEONG : LA VOCATION DE « SOULAGER » Né en Chine, le Dr Joseph Patrick Chui Ah Fee Chui Wan Cheong est venu à Maurice lorsqu’il avait à peine 19 mois. Bien que n’ayant pas fait d’études primaires, son père décide malgré tout de l’envoyer au collège Bhujoharry. Pour passer ses examens, il avoue qu’il devait « apprendre par cœur ». A tel point qu’aujourd’hui encore, il peut facilement nous réciter ‘Macbeth’, de Shakespeare. Après ses études secondaires, sa famille n’a pas d’argent pour financer ses études tertiaires. Mais la chance lui sourit quand il fait la rencontre du Dr François Darné, qui détectera rapidement chez lui ce désir d’apprendre et de devenir médecin. Le Dr Darné deviendra le mentor du jeune Patrick et financera même ses études de médecine à l’Université de Dublin, en Irlande. Une fois de retour à Maurice, il lancera la City Clinic. C’était il y a 42 ans, alors que les bagarres raciales faisaient rage, surtout à Plaine Verte. Mais il ne baisse pas les bras et gagnera vite la confiance des habitants du quartier. Aujourd’hui, sa clinique compte 110 membres du personnel, dont environ 20 expatriés. Au-delà de ce succès, le Dr Patrick Chui Wan Cheong est surtout fier de ce qu’il a pu faire pour aider les autres, ajoutant qu’il ne « souhaite pas recevoir un prix récompensant l’exploit scientifique, comme le Prix Nobel. C’est l’exploit humain qui importe ». Et lorsque ses patients viennent le voir et lui font confiance, il sent qu’il est bien payé en retour de ses efforts. Sa vocation est de « soulager », et quand il y parvient, il dit atteindre le « nirvana inside ».


IDENTITÉ USURPÉE L'usurpation d'identité (souvent appelée vol d’identité) est le fait de prendre délibérément l'identité d'une autre personne vivante, généralement dans le but de réaliser des actions frauduleuses

commerciales, civiles ou pénales, comme régulariser sa situation au regard de l'émigration, accéder aux finances de la personne usurpée, ou de commettre en son nom un délit ou un crime, ou d'accéder à des

droits de façon indue. Il existe aujourd'hui des usurpations d'identité de personnes morales, c'est-à-dire d'individus qui créent de fausses filiales de sociétés existantes, dans le but de réaliser des escroqueries.

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INSIDE

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DONNÉES PERSONNELLES

À COUVERT SUR INTERNET À l’ère du numérique, protéger sa vie privée n’est pas une mince affaire. L’explosion des réseaux sociaux, entre autres, a contribué à une dispersion de données personnelles sur des serveurs distants. Pour protéger ces informations, il convient avant tout de connaître les risques auxquels on s’expose en diffusant ainsi ses données | ROY NEERAYE NUL N’EST à l’abri. Il n’est guère compliqué, de nos jours, d’effectuer une simple recherche sur quelqu’un en utilisant des services comme Google ou Bing et d’obtenir une multitude d’informations allant de la date de naissance à la taille ou le poids en passant par les préférences, musicales, par exemple… Le tant loué Internet peut s’apparenter à un fichier de police que tous, indistinctement, peuvent consulter à loisir. Le scénario peut susciter des frissons. Mais il y a pire. N’importe qui peut, après avoir recueilli les données personnelles d’un autre, utiliser ces informations pour soit usurper l’identité de sa victime, soit créer des comptes fictifs à son nom. C’est d’ailleurs la mésaventure vécue par de nombreuses célébrités et même le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a déjà eu affaire à un usurpateur d’identité qui s’était amusé à créer un profil sur Facebook en utilisant son nom ainsi que des photos. L’affaire, qui remonte à novembre 2008, avait fait grand bruit, avec l’accès au réseau social temporairement bloqué à la suite d’une requête du gouvernement.

MANOJ NAWOOR

VISIBILITÉ RELATIVE Si cet incident avait beaucoup plus amusé la population, même si, selon la plainte du gouvernement, la page du « faux » Navin Ramgoolam avait un contenu « diffamatoire », d’autres ont des conséquences plus désastreuses. Surtout quand le vol d’identité concerne des informations sensibles comme les données bancaires. Peut-on blâmer la seule irresponsabilité ou l’absence de prévoyance de certains dans de tels cas ? Pas forcément, mais il convient de prendre ses précautions, comme l’explique Drudeisha Madhub, Data Protection Commissionner. « La mission du Data Protection Office est de protéger toutes les données personnelles stockées physiquement à Maurice. Cela dit, nous pouvons faire des requêtes auprès d’autorités compétentes à l’étranger si un citoyen mauricien vient loger plainte au Data Protection Office afin d’initier des enquêtes », souligne-t-elle. Malgré sa visibilité relative, le Data Protection Office a déjà mené des enquêtes touchant à la vie privée d’individus, avec à la clé deux décisions ayant abouti à une procédure judiciaire. L’une de ces affaires concerne l’installation d’une caméra de surveillance qui donnait suite en page 12

PRUDENCE. Les internautes doivent prendre leurs précautions, indique Drudeisha Madhub, responsable du Data Protection Office


NE PAS MORDRE À L’HAMEÇON

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L'hameçonnage (ou phishing) est une technique utilisée par des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d'identité. La technique consiste à faire

croire à la victime qu'elle s'adresse à un tiers de confiance — banque, administration, etc. — afin de lui soutirer des renseignements personnels : mot de passe, numéro de carte de crédit, date de naissance,

etc. C'est une forme d'attaque informatique reposant sur l'ingénierie sociale. L'hameçonnage peut se faire par courrier électronique, par des sites Web falsifiés ou autres moyens électroniques.

D’autant que, sur le Web, si votre empreinte numérique est trop visible, certains, comme votre employeur, peuvent vous suivre à la trace. D’ailleurs, il est une pratique assez répandue chez certains employeurs de vérifier, sur des réseaux sociaux, voire des sites de rencontres en ligne, le profil de candidats à l’embauche. Une telle pratique n’est, bien entendu, pas légale, mais difficile de savoir qui a fait quoi sur sa page Facebook, par exemple, si on laisse trop de « portes ouvertes »

directement dans la maison d’un père de famille. De nos jours, surtout avec le vœu de Mark Zuckerberg, patron de Facebook, d’ouvrir l’accès au réseau social aux moins de 13 ans, ce sont surtout les adolescents qui courent le risque de voir leurs données personnelles dispersées dans la nature. Mais cette tranche d’âge n’est pas la seule concernée. Généralement, peu de gens lisent les contrats les liant avec un fournisseur de services qui demande certaines informations privées comme le poids, l’âge ou certaines préférences, sexuelles notamment. De telles informations peuvent facilement tomber entre de mauvaises mains et être ainsi exploitées au préjudice de la personne concernée. « Sur le site Web du Data Protection Office (accessible à l’adresse http://dataprotection.gov.mu), un espace est consacré aux adolescents qui contient toute une série de précautions à prendre quand ils livrent certaines données personnelles à des tiers sur Internet », explique Drudeisha Madhub. Mais les précautions ne sauront s’arrêter là, tant les menaces sur Internet sont nombreuses. SUIVI À LA TRACE Un des moyens de se protéger est d’adopter une identité Web fictive, avec un pseudonyme et des données altérées, afin de ne pas tomber victime de certains pièges tendus par des individus malhonnêtes, ou tout simplement pour maintenir un certain anonymat dans la nébuleuse numérique qu’est Internet. Mais, se créer une fausse identité peut également avoir des répercussions, et il convient de toujours observer une certaine prudence quand une telle voie est privilégiée. D’autant que, sur le Web, si votre empreinte numérique est trop visible, certains, comme votre employeur, peuvent

La mission du Data Protection Office est de protéger toutes les données personnelles stockées physiquement à Maurice. Cela dit, nous pouvons faire des requêtes auprès d’autorités compétentes à l’étranger si un citoyen mauricien vient loger plainte au Data Protection Office afin d’initier des enquêtes

vous suivre à la trace. D’ailleurs, il est une pratique assez répandue chez certains employeurs de vérifier, sur des réseaux sociaux, voire des sites de rencontres en ligne, le profil de candidats à l’embauche. Une telle pratique n’est, bien entendu, pas légale, mais difficile de savoir qui a fait quoi sur sa page Facebook, par exemple, si on laisse trop de « portes ouvertes ». SANS SCRUPULES Le premier réflexe consiste à savoir à qui on confie ses données personnelles et qui peut y avoir accès. Il faut ensuite s’assurer de la manière dont ces données peuvent être utilisées ou si elles peuvent être transmises à des tiers, ce qui est souvent le cas pour certains sites Internet, qui font du « profiling » de leurs utilisateurs à des fins commerciales. Avec le développement de la vente en ligne, les données bancaires se retrouvent assez souvent sur des serveurs distants. La technique consiste à effacer de telles données, comme le numéro de sa carte de crédit, une fois un achat validé par un site marchand. Autrement, le risque est grand de voir ces données atterrir entre les mains d’individus peu scrupuleux qui

se feront un malin plaisir de vider les comptes bancaires des victimes. Un cas récent est venu rappeler l’importance de bien savoir se protéger, avec la débâcle du réseau PlayStation. Le PlayStation Network, un service de jeux multijoueurs et de médias en ligne distribué par Sony Computer, a été victime d’une intrusion illégale et les données des 77 millions d’utilisateurs peuvent avoir été compromises. Le géant nippon a pris des mesures pour rétablir le réseau, mais celui-ci reste indisponible dans plusieurs pays, les gouvernements ayant demandé des garanties que les données des utilisateurs seront protégées. L’actualité regorge malheureusement de ce genre d’histoires et, faute de connaître les dispositions légales et savoir vers quelle autorité se tourner, d’aucuns se laissent prendre au jeu du partage des données sans filet de protection. Pour le plus grand bonheur de ceux qui, au détour d’un site Internet, sont prêts à arnaquer le premier venu.


ENTRE LES MAILLES DU FILET Frank William Abagnale, Jr. est un ancien faussaire américain. Il devint célèbre dans les années 60 pour avoir utilisé des chèques falsifiés afin de voyager aux frais de la Pan American World Airways. Il voyagea ainsi à tra-

vers 26 pays avant d'avoir atteint l'âge de 19 ans. Son histoire inspira le film « Arrête-moi si tu peux », basé sur sa biographie homonyme. Ces œuvres ne constituent pas, à proprement parler, une biographie relatant des faits au-

thentiques, mais seraient plutôt une narration fantaisiste de ses exploits de jeunesse. Il travaille actuellement comme consultant en matière de lutte contre la fraude au sein de sa compagnie, Abagnale and Associates.

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INSIDE

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De l’esprit des lois…

Dans le sillage du développement d’Internet, souvent appelé « le réseau des réseaux », plusieurs pays ont adopté des lois afin de protéger les utilisateurs dans le monde virtuel. Maurice, comme bien d’autres pays, a ainsi sa Data Protection Act, promulguée en 2004. Une loi qui, de l’avis d’un juriste, mérite quelques révisions. BÂTIR UN ABRI « ANTIATOMIQUE » POUR SES DONNÉES Les données personnelles, sans être l’œuvre d’une vie, peuvent avoir une valeur réelle, en termes matériel ou sentimental. Les perdre équivaut dans de nombreux cas à une véritable tragédie. Pour les protéger, plusieurs solutions sont disponibles Les données personnelles peuvent comprendre des fichiers audio ou vidéo, voire des photographies numériques. Avec le temps, un individu peut accumuler un volume important de données qui remplit le disque dur de son ordinateur. Et, dans pareil cas, pas besoin d’intrusion ou de vol de données pour les voir disparaître à jamais. Une simple panne du disque dur peut se révéler fâcheuse. La solution est donc la sauvegarde. Pour cela, plusieurs supports sont disponibles et certains sont recommandés plus que d’autres. Ainsi, depuis quelque temps, les supports comme le DVD ou le CD se révèlent peu fiables, d’autant qu’ils résistent mal à l’usure du temps. Avec le prix du gigaoctet en déclin, les disques durs externes se présentent comme la solution idéale pour la sauvegarde. Les disques durs externes sont facilement disponibles dans le commerce à des prix abordables, à partir de Rs 2 500 pour ceux de petite capacité. Il faut, pour une sauvegarde fiable, prévoir un disque dur d’un minimum de 300 Go. Attention toutefois, si on souhaite pérenniser ses données, à veiller au moindre signe de dysfonctionnement de ce support. Autrement, la sauvegarde ne sert à rien. Les virus ou autres vers sont une autre menace aux données personnelles. Pour se protéger de ces vilaines petites bestioles, un antivirus est essentiel. Des outils gratuits existent, mais si on cherche une protection optimale, il faut alors se tourner vers des solutions payantes, mais autrement plus efficaces. Désormais, les éditeurs de logiciels proposent des solutions intégrant, outre l’antivirus, des outils de protection anti-intrusion ainsi que des outils qui permettent de prévenir le vol d’identité. Une autre solution, le stockage en ligne, est très prisée des utilisateurs ayant un volume important de données à protéger. Plusieurs sociétés offrent ainsi des solutions de stockage, gratuites ou payantes selon la capacité souhaitée, afin de mettre vos données à l’abri. Concrètement, les données de l’utilisateur sont stockées sur des serveurs à tolérance de panne abrités dans des bunkers spécialement conçus à cet effet. Mais, une telle solution n’enlève en rien la crainte que ses données puissent se retrouver en pleine nature. Ou encore disparaître à tout jamais en cas de dysfonctionnement des serveurs de stockage, comme c’est d’ailleurs déjà arrivé. Une combinaison de toutes ces solutions reste sans doute le moyen le plus efficace de conserver ses données personnelles. Toutefois, elles ne préviennent pas forcément les déconvenues, les pirates informatiques usant toujours de plus d’ingéniosité pour parvenir à leurs sinistres fins.

LA DATA Protection Act de 2004 prévoit la création du Data Protection Office, qui opère sous la tutelle d’un Data Protection Commissionner, poste actuellement occupé par Drudeisha Madhub, juriste de formation et anciennement avocate au Parquet. La loi contient les provisions pour garantir la protection des données personnelles d’un individu. La Data Protection Commissionner nous a déclaré que le bureau, qui tombe sous la responsabilité du bureau du Premier ministre, cherche en ce moment l’accréditation de l’Union européenne. « Avec cette accréditation, nos services seront alignés sur ceux qu’offrent des organismes similaires à l’étranger. Ce sera un gage de confiance de plus pour les investisseurs étrangers souhaitant s’installer dans le pays », explique notre interlocutrice, qui ajoute que le Data Protection Office a déjà fait des recommandations afin de faire de la Data Protection Act une loi de niveau international. Parmi ces recommandations figure une clause permettant de garantir l’anonymat des données d’une personne décédée. Mais, cette loi qui date de sept ans déjà commence à montrer ses limites selon un juriste. « Ces dernières années, les données personnelles, avec les services en ligne, ont pris un nouveau sens. Il faudrait apporter certaines modifications à la législation afin de la mettre au goût du jour », dit-il. La loi a connu quelques légers amendements depuis sa promulgation, mais il faudrait, de l’avis de notre interlocuteur, des dispositions plus précises qui tiennent compte des nouveaux enjeux que pose le monde numérique.

LES CRIMINELS informatiques utilisent généralement une technique de vol d’identité appelée hameçonnage pour voler de l'argent. Les cibles les plus populaires sont les services bancaires en ligne, et les sites de ventes aux enchères tel eBay. Les adeptes de l'hameçonnage envoient habituellement des courriels à un grand nombre de victimes potentielles. Typiquement, les messages ainsi envoyés semblent émaner d'une société digne de confiance et sont formulés de manière à alarmer le destinataire afin qu'il effectue une action en conséquence. Une approche souvent utilisée est d'indiquer à la victime que son compte a été désactivé à cause d'un problème et que la réactivation ne sera

La loi contient les provisions pour garantir la protection des données personnelles d’un individu. La Data Protection Commissionner nous a déclaré que le bureau, qui tombe sous la responsabilité du bureau du Premier ministre, cherche en ce moment l’accréditation de l’Union européenne

La sensibilisation est un autre aspect important pour mieux responsabiliser le public sur les dangers de disséminer à tort et à travers ses données personnelles sur Internet. Le Data Protection Office se charge également de cet aspect avec l’organisation d’ateliers de travail ou de causeries. Les investigations sont une autre attribution de ce bureau, qui comprend une équipe de trois enquêteurs. Des enquêtes qui lui ont été confiées, deux affaires ont abouti à une instruction judiciaire à ce jour.

Pris dans le filet possible qu'en cas d'action de sa part. Le message fournit alors un hyperlien qui dirige l'utilisateur vers une page Web qui ressemble à s'y méprendre au vrai site de la société digne de confiance. Arrivé sur cette page falsifiée, l'utilisateur est invité à saisir des informations confidentielles qui sont alors enregistrées par le criminel. En 2007, ces criminels informatiques ont changé de technique, en utilisant un moyen de piratage appelé attaque de l'homme du milieu pour recueillir les informations confidentielles données

par l'internaute sur le site visité. Il existe différentes variantes à l’hameçonnage. On notera le ‘spear phishing’ et le ‘in-session phishing’ qui sont respectivement l'hameçonnage ciblé (notamment à l'aide des réseaux sociaux) et l'hameçonnage de session (basé sur des pop-up pendant la navigation). A noter, pour ceux qui auraient des doutes, que le vocabulaire de la pêche est ici tout à fait fortuit, car il s’agit pour les pirates de « pêcher » leur victime dans le grand océan d’Internet.


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UN RAPPORT EIA OU PER ?

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De par leur nature, les projets nécessitant un Preliminary Environment Report (PER) ne sont pas très polluants. Le PER serait une softer version du EIA et cette analyse préliminaire permet d’identifier les impacts associés à

l’aménagement proposé et les moyens d’atténuation. Le PER détermine si on peut aller de l’avant tel que proposé ou s’il y a suffisamment d’effets ou d’impacts justifiant un rapport EIA complet. Certaines des

activités nécessitant un PER sont : dépôts pour les autobus, fabrication de céramiques ou de produits en plastique, des élévages ou encore des projets de recyclage à petite échelle.

RAPPORTS EIA

Sajiwan Ramyead : « C’est pas tous les dossiers qui traînent »

Environmental Engineer, Tiberman Sajiwan Ramyead a passé plus de vingt ans au ministère de l’Environnement. Aujourd’hui à la retraite, cet ancien directeur de l’Environnement jette un regard critique sur le mécanisme lié à la préparation des rapports Environmental Impact Assessment (EIA) | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN ❚ Nous parlons souvent de l’EIA

Report. Quelle en est l’importance ? Vous savez, tous les jours, il y a des développements dans le pays. Quelqu’un veut ouvrir une usine, un hôtel… Mais ces développements ont un impact sur l’environnement et le citoyen a le droit de savoir quels sont ces développements et quels vont être leurs impacts sur son environnement. Un EIA Report identifie ces impacts et aide à établir toutes les mesures à prendre pour les minimiser si on ne peut les éliminer. ❚ Il y a bien entendu un comité

qui gère cela. Qui en sont les membres ? Tous les ministères y sont représentés. Il n’y a pas de mystère la-dessus. Le directeur apporte tous les documents et tout le monde passe en revue le rapport. Donc, le directeur de l’Environnement compile tous les points de vue de tous les ministères, fait une synthèse et donne son opinion. Puis viennent les recommandations. Le tout est soumis au EIA Committee où la décision est prise. ❚ Ce qui demande compétence et

expérience... Le problème c’est que le directeur de l’EIA Committee n’est pas scientifique. Il n’est qu’un administrateur. La loi dit que le comité doit être présidé par le Permanent Secretary (PS) du ministère. Le présent chairman, de même que son prédecesseur, ne sont ni scientifiques, ni ingénieurs. Ils n’ont même jamais vu à l’intérieur d’une chaudière. Ils ne sont pas sur le terrain. Je ne parle pas là, uniquement de connaissance et de compétence. Par exemple, l’actuel président a ses diplômes en chimie, mais il n’a pas l’expérience du terrain. C’est également malheureux de constater que les cadres de l’Environnement, indépendant de leurs grades, passent la plupart de leur temps entre les quatre murs de leur bureau et le moins de temps à l’extérieur. Ça aurait dû être l’inverse.

INDIFFÉRENCE. Sajiwan Ramyead trouve dommage que la population ne réagit pas assez aux EIA Reports

Mais ce n’est pas de leur faute. They are externally pressurised. Si le ministre réclame un rapport, tout le monde arrête son travail et passe deux jours pour satisfaire le ministre. ❚ Les consultants ont-ils cette

compétence ? La loi stipule que le rapport doit comporter le nom et l’adresse du consultant. Mais la loi n’exige pas les qualifications de ces consultants. Si on le faisait, sur chaque projet de Rs 2 à Rs 3 millions, qui

requiert un EIA, un montant de Rs 1 million devrait être déboursé rien que sur le rapport. Si la loi stipule que le consultant doit être un Civil Engineer avec dix années d’expérience ou un Chemical Engineer, les honoraires vont être énormes. ❚ Outre le rapport lui-même, on

n’évoque jamais réellement son coût... C’est vrai. Les cadres du ministère de l’Environnement ne sont pas au courant du coût d’un rap-

port EIA. Et ils ne s’en plaignent pas. Le système a été mis en place dans les années 80. Je me souviens que le tout premier EIA concernait l’usine de Valentina, c’était même le premier cas au tribunal. Dès le début, nous avions réalisé qu’il y a un coût derrière chaque rapport. Prenons un exemple bien simple : Pour un projet sur un site d’un hectare et qui requiert un EIA Report, il faut un trial pit. Il faut donc fouiller un trou de 3m de largeur par 3m de profondeur pour vérifier le type de sol, voir si la


LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS ENCOURAGE LE BIOGAZ La France veut faire du biogaz ou de la méthanisation une source d’énergie renouvelable majeure d’ici à 2020. Elle est obtenue grâce à la fermentation des déchets organiques animaux ou végétaux. Un décret en date du 21 mai augmente de 20 % le tarif de rachat de

l’électricité produite à partir de biogaz pour les petites et moyennes installations agricoles. Ce qui représente un soutien de 300 millions d’euros et une hausse d’environ 1 % de la facture d’électricité des consommateurs à l’horizon 2020.

❚ Y a-t-il déjà eu des cas où des

❚ Mais si tout se passe bien,

❚ Les clients qui ne sont pas sa-

tisfaits du rapport peuvent se tourner vers le Environmental Appeal (EA) Tribunal. C’est un recours rassurant, ne trouvezvous pas ? C’est malheureux que ce soit un Appeal tribunal et non un Adjudication tribunal, là où le magistrat pourrait dire : « Voilà ! C’est la décision, point barre ! ». Finalement, n’importe quel citoyen peut faire appel. Mais dans bon nombre de cas, le tribunal représente un waste of time. Je connais, j’ai été le consultant de Binani. Tout le monde sait pourquoi on a mis les bâtons dans les roues. Ça traîne depuis

COMPÉTENCE. L’expérience du terrain est indispensable pour travailler sur un rapport EIA

Je peux vous assurer que dans 75 % des cas, les représentants des ministères sont là, muets, ou avec une petite question de rien du tout. Après, le consultant et le client reçoivent une patente de 2 ou 3 pages, réclamant des ‘additional information’, alors qu’ils auraient pu tout demander lors du site visit. Ils n’ont pas l’expérience et le calibre pour demander ces ‘additional information’ ! Laissez-moi vous dire, they can’t even read and interpret a plan !

plus d’une année ! Quelle est la compétence de ces messieurs qui siègent au tribunal ? Ont-ils été sur le terrain ? Le magistrat a-t-il déjà vu un Cement sewage treatment plant ? Ces assesseurs, qu’est-ce qu’ils savent ? Il faut questionner leurs compétences ! ❚ Justement, que s’est-il passé

dans le cas Binani ? Tout ce que je peux vous dire c’est que le ministère de l’Environnement aurait pu imposer une mesure et dire aux promoteurs ; « Please enclose it (the clinker) ». Mais entre-temps, il y a eu des compétiteurs. En ce moment, il n’y a pas de cement manufacturer à Maurice, alors que cela aurait été un plus pour le développement du pays. The plant could have gone ahead. ❚ Quel peut être l’apport

du public dans le EIA mechanism ? Vous avez raison de soulever cette question. Car il ne faut pas tout mettre sur le dos des autorités et des cadres directement concernés. La faute en revient également au public. D’abord, il faut encourager les gens à lire ces rapports parce qu’ils touchent directement à leur environnement. On peut soumettre un rapport sur un sujet très important, et généralement nous recevons très peu de public comments. C’est décevant et je peux vous dire que ça m’a toujours frappé. Lorsque j’étais directeur, alors que Rajesh Bhagwan était ministre, on avait décidé d’installer des EIA Desks au niveau de chaque municipalité et conseil de district, pour que les citoyens puissent consulter les rapports au lieu de se ren-

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dre à Port-Louis. Je vérifiais pour m’assurer que ce soit bien organisé et cela fonctionnait. Mais je ne sais par quel enchantement ces desks ont disparu depuis !

nappe souterraine est très proche de la surface, voir les tanks des bâtiments, les absorption pits, etc… Rien que le trial pit, avec l’excavateur, coûte entre Rs 25 000 et Rs 30 000. Pour un projet sur une plus grande superficie, il faut deux pits. L’arpentage, le rapport à être soumis en dix copies coûtent dans les Rs 7 000. Vous pouvez imaginer ce que cela coûte un EIA Report. comment se fait-il que les demandes de permis traînent autant ? C’est devenu presqu’une habitude : « Additional information required ». Voyons comment les choses se passent : On soumet le rapport. Le directeur de l’Environnement et les cadres concernés des autres ministères reçoivent leur copie. Mais disons-le franchement, il y en a qui lisent, d’autres pas. La première étape du mécanisme EIA est la visite du site. Là encore je peux vous assurer que dans 75% des cas, ces représentants des ministères sont là, muets, ou avec une petite question de rien du tout. Après, le consultant et le client reçoivent une patente de 2 ou 3 pages, réclamant des ‘additional information’, alors qu’ils auraient pu tout demander lors du site visit. Vraiment pas pratique dans le gouvernement. Ils n’ont pas l’expérience et le calibre pour demander ces ‘additional information’ ! Ils n’ont pas la formation de technicien en environnement. Laissezmoi vous dire, They can’t even read and interpret a plan ! C’est malheureux, mais c’est la triste réalité ! Je peux même vous dire que le gouvernement vit toujours à l’âge de pierre lorsqu’il s’agit de communication. Demander des informations par téléphone, en 2011, mais cela ne se fait plus ! Et l’email alors, c’est pour quoi ? Dans le EIA mechanism, c’est important. There is a lot of practical approach to the EIA which is missing. Résultat : retard sur retard.

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rapports positifs ont été émis et que par la suite on a constaté qu’il y avait un impact important sur l’environnement ? Immédiatement je réponds oui. Voyez-vous, lorsqu’on avait commencé, personne n’avait réellement l’expérience et la connaissance requises. On a eu des cas concernant des hôtels et des teintureries. Durant les années 80, le gouvernement avait encouragé des investisseurs et ils ont mis sur pied le secteur manufacturier, y compris les teintureries. On connaît le résultat. Maintenant la loi fait provision pour un Monitoring Committee. Cela se fait également sous le Waste Audit Regulation. Lorsqu’on donne un permis il faut voir, plus tard, ce qui se passe, si les conditions sont observées, etc. ❚ L’Environment Protection Act

de 2002 a été remplacée par l’Environment Protection (Amendment) Act de 2008. Quelle est la différence fondamentale entre les deux versions ? L’amendement est positif. Par exemple, pour le EIA, il est plus down-to-earth maintenant. On a simplifié la liste d’activités. Lorsque le directeur envoie des copies du rapport aux ministères concernés, ces derniers disposent d’un délai de 14 jours pour donner leurs points de vue. Autrement, il est compris qu’ils agréent au rapport. Toutefois, les délais persistent. Un Preliminary Environmental Report (PER) peut prendre trois mois ! J’ai été le consultant de deux projets de recyclage. Je ne vous dis pas le temps que ça a pris. Il semble que les officiers font tout pour décourager ce genre de projets, alors qu’on parle de développement durable. Le projet Lagesse a finalement eu son permis, tandis que l’autre, une firme réunionnaise -RVE- qui voulait ouvrir une branche à Maurice, attend toujours depuis l’année dernière. C’est frustrant des fois ! ❚ Mais il n’y a pas que du négatif

dans tout ce mécanisme ? Oh, bien sûr que non ! Le Environmental Assessment Division est une dedicated division. Les officiers sont intègres. Mais comme partout dans le monde, il n’y a jamais suffisamment de ressources. Le système est bien rodé. C’est affiché dans les journaux, sur le site Web. C’est du positif ça.

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THE CEO: GUARDIAN OF CORPORATE REPUTATION

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According to a recent report by the US Economic Intelligence Unit, the CEO is regarded as the principal guardian of corporate reputation. The CEO is considered as the individual with pri-

mary responsibility for managing reputational risk by most organisations in the survey. They also co-ordinate the response of other senior managers to reputational threats and crises. By contrast,

the chief risk officer (CRO) has a more technical role, attempting to quantify threats to reputation and policing systems to make sure that they are properly enforced.

REPUTATIONAL RISK

KEEPING AWAY TODAY, THE most significant asset in the consumerist economy is not cash, shares or edifices, but trust. Hence, while a lack of money can bring a company to its knees, it is more commonly a loss of standing that deal the ultimate blow. Reputation is not only one of the most important corporate assets, but also one of the most complicated to protect. Indeed, protecting a company’s reputation is the most difficult undertaking facing boards of directors. Intangible assets can represent a major percentage of the value of a business. These intangible assets comprise, among others, brands, worker fidelity, trustworthiness, confidence and reputation. In a world that has been dominated by corporate governance and audit scandals, reputation is now more important than ever before. THE BENETTON EXAMPLE In fact, reputation has always counted. Overseeing reputation, though, has become a greater test with e-mail and blogs that give power to customers, suppliers, interest groups, investors and the media. The range of outside stakeholders’ apprehensions has also expanded to comprise employment practices, environmental impacts and human rights. Corporate reputation develops only over time, as an expression of the company’s relations with its major stakeholders. Nevertheless, in a very interactive and hi-tech environment where news circulates instantly with just a few clicks of a mouse, business situations shedding a harmful light on a company can endanger and even tear down its repute at once. The moment reputation is damaged, the process of restoring it may be expensive and particularly long-lasting, in worst-case scenario, reputation may never be recuperated. There exist particular strategic means of dealing with reputational risk. A major response strategy may consist in circumventing or toning down the

FROM MUD DRAGGING

“It takes twenty years to build a reputation and five minutes to destroy it”, once said Warren Buffet. Why is reputation so critical for companies? Let’s take a look | RENDHEE VEEREN

TRUST. Reputation is one of the most complicated assets to protect

consequences of a risk event, including its effects on corporate reputation. For instance, a company which is apprehensive about the reputation impacts of ethics and regulatory compliance risks stemming from global activities and outsourcing operations, such as the risk that a subcontractor practising child labour and violates human right principles, could establish a strong risk prevention strategy by putting an end to any outsourcing activity in countries with low-cost labour. Another example to illustrate the response strategy to a particular risk event is Benetton

Group. Since the 1980s, Benetton Group has been using a series of hard-line and provoking advertising campaigns, which, in a few years, made its clothing brand famous globally. The group embraced a significant reputation risk based on the measured consideration that the advantages that its product brand could draw from such a risk undertaking strategy would overshadow its negative consequences on corporate reputation. In truth, in considering reputation capital, Benetton concluded that its relation with a young generation of liberal customers should be given more

weight than the relation with particular interest groups. ABOUT CSR POLICIES Corporate social responsibility (CSR) is progressively becoming an influential image instrument in creating reputation capital. Today, several prizes acknowledge the dedication demonstrated by many firms in a range of social, environmental, and ethical causes. Social responsibility guiding principles (such as those proposed for transnationals by the Global Reporting Initiative, published by the OECD) have been attaining impetus worldwide.

Some institutional investors, including large public and corporate pension funds, are adopting a broad range of non-financial, namely environmental, social, and governance decisive factors in choosing their investments. In the existing business atmosphere, a company that falls short to pose itself as a responsible corporate citizen may encounter a grave reputation risk as a consequence of the scrutiny and even condemnation of local communities and activist groups. For these motives, companies should not miss the opportunity to gain the confidence of major


DELL : TACKLING CORPORATE REPUTATION WITH SOCIAL MEDIA Dell is one of the most successful companies at generating real profits from social media, boasting over $6.5m in sales from Twitter alone. At the NMA Live Social Media Event during Search Engine Strategies in London Cory Edwards, Director of Social Media & Reputation Team at Dell re-

vealed the secrets to Dell’s success. Dell’s approach resulted in engaging over 1,000 customers per week, converting ranters to ravers at a rate of nearly 30% and a 30% decline in negative commentary since the engagement strategy started.

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DEFENDING CORPORATE REPUTE In December 2007, the Conference Board, the world’s leading business membership and research organisation, produced a report entitled Reputation Risk: A Corporate Governance Perspective, providing recommendations on how corporate boards can ensure companies develop a robust reputational risk management process integrated within their enterprise-wide risk management (ERM) program. The report made the under mentioned recommendations for corporate boards:

❚ Boards of directors should reach a common understanding of the concept of corporate reputation and tie its discussion to a comprehensive analysis of the firm’s stakeholder base. Corporate reputation oversight represents a formidable strategic opportunity to strengthen stakeholders’ relations that pertain to the company’s long-term business objectives.

categories of stakeholders, including governmental agencies. Nonetheless, some commentators have expressed their doubts about the strategic value that a company may obtain from some of these initiatives and even queried their real social and ethical impact. Consequently, CSR schemes adopted by a company should be founded on high level of truthfulness and transparency. Since the revelation of any unlawful activity in this field may upset stakeholders, with serious consequences on corporate reputation, it is the corporate governance responsibility of the board to watch over the company’s CSR policies and their practical implementation by the company so as to ensure that they are not self-serving or commercially driven. STRONG BRAND Corporate studies have disclosed that corporate reputation is a sign of equity value, and reputable firms are more prone to uphold better financial and market performance over time. The role of the board is to ensure that this positive correlation between reputation and share performance is not damaged by factors such as unwarranted outside pressures (for example, by certain speculative investors) to generate shortterm financial results and absence of transparency and financial accountability, due to flawed shareholder disclosure procedures, poor investor relations, or deficient communication of non financial measures of performance. Amusingly, the rapport with customers may be only slightly influenced by the reputation of the company as a whole. In a variety of business sectors, and especially in the consumer goods

Corporate reputation develops only over time, as an expression of the company’s relations with its major stakeholders. Nevertheless, in a very interactive and hi-tech environment where news circulates instantly with just a few clicks of a mouse, business situations shedding a harmful light on a company can endanger and even tear down its repute at once. The moment reputation is damaged, the process of restoring it may be expensive and particularly long-lasting, in worst-case scenario, reputation may never be recuperated industry, what really rears the relationship with customers is a strong and unfailing product brand. THE BOARD’S EYE Since customers are usually uninformed of the maker of their preferred products (many, for example, are not aware that Mercedes is made by Daimler), companies in those sectors may not wish to link the product with the brand’s owner by investing in overall corporate reputation. From this standpoint, reducing corporate visibility and reputation can be a mindful risk management strategy. Boards should deem asking for regular information from management on customer fulfilment and determining whether maintaining

a low profile among customers is an appropriate reputation risk management strategy. Research has also, again interestingly, revealed that a positive perception of the company by the public mirrors on its employees, by nurturing a constructive approach in the performance of their duties. In particular, a well-built corporate reputation has an impact on the workers wish to improve their self-respect and social position by sharing the status of being part of a highly reputable organisation. The most important contribution that the board can provide is to keep an eye on the implementation and effectiveness of a rigorous compliance and ethics program, inclusive of a set of anonymous whistleblowing procedures, to encourage an ambience of transparency and answerability at every level of the company. A good reputation can be priceless, but many companies are not giving the deserved attention proportionate to its importance. Reputational crises are frequently destructive. Sound strategy and forethought are crucial. It is today also obvious that corporate reputation is a precious asset that needs protection. Severe reputational harm can arise merely due to alleged failures, even if those perceptions are not founded. Understanding how diverse aspects of a company’s activities encroach on stakeholder perceptions is a critical feature of defending an organisation’s reputation. Let’s end up mentioning another Warren Buffet quote: “If you lose dollars for the firm, I will be understanding. If you lose reputation, I will be ruthless.” REFERENCES: REPUTATION: RISK OF RISKS ALASDAIR ROSS, 2005; REPUTATIONAL RISK, MICHELLE ROCHETTE, 2007.

❚ Directors should become familiar with management’s rationale for prioritizing stakeholder relations and be persuaded that the selected relations are instrumental to achieving the firm’s long-term objectives. In doing so, directors should be aware that executives and other insiders might attribute different importance to the same group of stakeholders, according to the degree of interactions they have experienced with such group or the potential private benefit they may derive from certain relations. ❚ Boards should discuss and understand the nature of reputation risk as an effect of certain business operational incidents, not a separate and distinct category of uncertainties. Accordingly, directors should consider objecting to the establishment of a dedicated organizational platform to address reputation risk, as it would conflict with current risk management integration best practices and retard the development of a full-fledged enterprise risk management (ERM) program. Failing to embed reputation risk into ERM could lead to inefficiencies and disparities in the company’s response to risk events; in addition, it could undermine the firm’s ability to foster a cohesive culture of risk awareness. ❚ Directors should oversee the design and implementation of a strategic, top-down, and holistic risk management program where all business events with potential consequences on the firm’s reputation capital are identified, measured vis-à-vis tolerance levels and appetite to risk, and addressed in a timely manner. Enterprise risk management enables the company to elevate relevant reputation issues to the board level, where they can be analyzed strategically and in relation to their possible impact on long-term shareholder value. ❚ Boards of directors should consider adhering to The Conference Board Road Map to Risk Governance to embed reputation risk oversight into a comprehensive risk management program. Specifically, the board should ensure that such ERM phases as the risk portfolio compilation, assessment, and response strategy determination do not disregard potential effects of business risk events on reputation capital. ❚ The board of directors should oversee the process adopted by senior executives to identify, categorise, and prioritise business uncertainties, even with respect to their reputation effects. Directors should ensure that prioritisation criteria and other techniques used in compiling a risk portfolio comprise, among others, a set of reputation metrics. Specifically, the inclusion of a risk event in the portfolio should also be decided based on likelihood and impact of the event consequences on the company’s reputation capital. ❚ The board should oversee the determination of a proper response strategy to each risk category affecting corporate reputation. Response strategies should be chosen, among other things, on the basis of a resource cost-benefit analysis. Directors should be sceptical of any attempt at restoring stakeholder confidence exclusively through savvy communication tactics, and request that response strategies fully address underlying operational risks. In a well-designed ERM program, communication tactics and better disclosure should be seen as tools to corroborate and complete a business risk response strategy, not to replace it. SOURCE: REPUTATION RISK: A CORPORATE GOVERNANCE PERSPECTIVE BY MATTEO TONELLO, REPORT NO. 1412-07-WG

The board should oversee the determination of a proper response strategy to each risk category affecting corporate reputation. Response strategies should be chosen, among other things, on the basis of a resource cost-benefit analysis. Directors should be sceptical of any attempt at restoring stakeholder confidence exclusively through savvy communication tactics, and request that response strategies fully address underlying operational risks


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LES BIENFAITS DES PRODUITS LAITIERS

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En consommant des produits laitiers, vous bénéficiez de plusieurs éléments nutritifs. Ils offrent des bienfaits qui ne se limitent pas à la santé des os et des dents. Ces éléments font partie intégrante d’une alimentation saine et

constituent un des quatre principaux groupes d’aliments essentiels à l’organisme. Les produits laitiers fournissent jusqu’à 16 éléments nutritifs essentiels à l’équilibre alimentaire et au maintien d’une bonne santé. Parmi,

on note les protéines, la vitamine A, la vitamine B12, la vitamine B6, la vitamine D, le calcium et le magnésium, entre autres. Ces éléments nutritifs favorisent la croissance et contribuent à la prévention de certaines maladies.

LAITERIE DE CUREPIPE

LE BONHEUR EST DANS LE LAIT Pour lui, s’il est une idéologie qui importe plus que d’autres, c’est bien l’innovation. Directeur de la Laiterie de Curepipe, Indra Thanacody n’est pas du genre à se contenter de son parcours. L’homme est convaincu que la réussite réside dans un investissement contenu afin d’être au diapason des nouvelles techniques | DB LE « YAOURT ECOLE ». Sous ce nom quelque peu ésotérique se cache le dernier-né des produits de la Laiterie de Curepipe. Il a fait son apparition sur le marché depuis janvier 2011. A ce jour, l’entreprise des Thanacody est la seule à concevoir un produit laitier qui vient répondre aux normes imposées par le ministère de la Santé. Indra Thanacody est tout fier de son « Yaourt Ecole », dont le taux de matière grasse et de sucre est bas. Bien évidemment, il en est de même pour toute sa gamme de produits. « Yaourt aux fruits », « D’light Tub », « Slimm », « Yaourt à boire » , « D’light Fromage », |« Joocie », « D’light flan », « Jelly Belly », « Lait caillé », « D’light active », « Bon Lait », « D’light Diet », « Jello » et « Yaourt Ecole ». En 40 ans d’existence, la Laiterie de Curepipe n’a pas chômé. De

plus, la majorité des produits existent en plusieurs saveurs. « Notre objectif est de répondre aux besoins de la clientèle. Nous sommes toujours à l’écoute des consommateurs. Cette proximité est une de nos forces. Et lorsque je voyage, j’ouvre grands les yeux et je me demande quel produit pourrait intéresser les Mauriciens. Nous avons aussi une bonne équipe et un outil de production fiable », explique notre interlocuteur. L’histoire d’amour entre les produits laitiers et la famille Thanacody remonte à 1970. C’est le père d’Indra, Sarungabamy Thanacody, qui est à l’origine de l’entreprise. A l’époque c’était une entreprise familiale qui employait deux travailleurs uniquement. L’usine se trouvait alors à la rue Koenig, à Curepipe. En 1977, les affaires commencent à être florissantes.

La laiterie s’agrandit et s’installe alors quelques mètres plus loin. Ce n’est que huit ans plus tard que l’actuel directeur prend le relais. Une année plus tard, soit en 1986, il décide de diversifier la ligne de produits. Il se lance dans la production et la distribution du jus de fruits « Caprisonne ». Petit à petit, la compagnie prend son envol. En 1992, lorsqu’elle obtient le contrat pour la franchise française « Mamie Nova », la Laiterie de Curepipe commence à occuper une place prépondérante dans le secteur des produits laitiers. A l’époque, cette marque était No 3 en France. La Laiterie de Curepipe s’occupe alors de la production et la distribution des yaourts et desserts « Mamie Nova » à Maurice. Néanmoins, c’est en 1994 que survient le plus gros développement. Cette année voit l’implan-

tation de la Laiterie de Curepipe à Forest-Side. Indra Thanacody investit Rs 75 millions dans la construction d’un grand bâtiment et d’une usine automatisée et moderne. La laiterie opère aujourd’hui encore sur ce site. RÉGALER LES CONSOMMATEURS N’étant pas du genre à rester les bras croisés, notre homme d’affaires décide de créer sa propre marque. On est en 2005. La marque « D’light » fait son entrée sur le marché mauricien. « Nous avons choisi cette appellation car lorsqu’une personne consomme un yaourt ou un dessert, c’est un vrai moment de bonheur. Elle se rafraîchit. Je peux dire que nos produits font aujourd’hui la joie de milliers de consommateurs. « D’light » c’est le capital-santé de nombreux consommateurs. » Après la création de ce ‘trade


CONSOMMER LÉGER Quelques années plus tard, les produits dits allégés envahissent les rayons des supermarchés. Les consommateurs y trouvent des produits laitiers ainsi que des boissons en passant par des biscuits, du chocolat,

PARCOURS. Le succès de la Laiterie de Curepipe est le fruit du dur labeur d’Indra Thanacody, le directeur

name’, Indra Thanacody décide de diversifier encore plus sa gamme de produits. « Pendant toutes ces années, nous nous sommes concentrés sur les yaourts aux fruits, les yaourts nature ou encore les yaourts à boire. Puis, petit à petit, nous avons apporté des nouveautés telles que le fromage blanc ou encore le flan », dit-il. En août 2009, c’est le « Jelly Belly », un dessert pour toute la famille qui voit le jour. Ayant toujours à cœur l’innovation, deux mois plus tard, Indra Thanacody et son équipe lancent des produits amincissants. « On n’arrête pas de parler de l’ampleur que prennent le diabète ou encore l’obésité. A cet effet, en octobre 2009, la Laiterie de Curepipe a introduit le « Slimm Wellness Drink ». C’est un yaourt à boire aux parfums exotiques, nature, vanille, pêche et prune. C’est une boisson sans sucre ni matière grasse et à base de pro-biotiques. Elle s’adresse aux hommes et aux femmes qui souhaitent garder la ligne ou perdre du poids. Ceux voulant améliorer leur transit intestinal peuvent aussi consommer ce produit », explique le directeur. Autre nouveauté : la mise sur le marché du « Bonlait Pasteurized ». Aux saveurs chocolat, vanille et amande, cette boisson est disponible en logement de 220 ml. Nous sommes en 2010. VENTE DANS LES ÉCOLES Et cette année, en janvier, c’est le « special school yoghurt » qui est lancé. Il est en vente dans les écoles primaires et secondaires. « C’est le seul produit laitier qui est accepté dans les écoles, parce qu’il répond aux normes établies par le ministère de la Santé. De plus, il est riche en calcium et il est conseillé aux femmes afin d’éviter le problème de l’ostéoporose. » Concernant les prix, Indra Thanacody déplore le fait que les matières premières soient coûteuses. « Or, dit-il, nous essayons tant bien que mal de ne pas vendre nos produits à des prix exorbitants. Le yaourt école se vend à Rs 10 et le produit le plus coûteux pour les petits logements peut aller jusqu’à Rs 17, tandis que les produits familiaux coûtent environ Rs 80 ».

N’étant jamais à court d’idées et voulant toujours améliorer ses services, cet habitant de Curepipe lancera sous peu de nouveaux bouchons pour les boissons « Slimm ». « Nous allons enlever les opercules et nous placerons désormais des bouchons scellés pour assurer davantage la fraîcheur de nos produits. » La Laiterie de Curepipe avait débuté ses opérations avec deux employés. Actuellement, la compagnie emploie environ 80 personnes. Tout comme leur directeur, les travailleurs croient beaucoup en l’innovation. Indra Thanacody fait ressortir que pour la composition des nouveaux produits, il fait appel à l’expertise étrangère. « Je leur explique ce que je veux. Ils travaillent sur les différentes recettes. Ensuite ils nous proposent la bonne formulation. Ce n’est que lorsque je suis satisfait que je décide d’aller de l’avant. Alors les experts expliquent la fabrication du produit aux travailleurs mauriciens qui prennent ensuite le relais. » La qualité étant un gage de la confiance des consommateurs, la Laiterie de Curepipe a passé en 1997 la certification ISO 9002. Maintenant, l’entreprise travaille sur la certification HACCP, une référence pour les entreprises engagées dans l’agroalimentaire. Seule petite déception dans le parcours de l’un des pionniers de l’industrie mauricienne, l’exportation des produits « D’light » : « Nous avons essayé sur Madagascar. Cependant le fret est trop cher et nous avons dû abandonner. » Mais n’étant pas du genre à baisser les bras, Indra Thanacody prospecte en ce moment d’autres marchés de la région. Malgré toutes ses responsabilités, cet homme d’affaires trouve du temps pour se consacrer au bénévolat. En 2001, il a rejoint le Rotary de Quatre-Bornes et depuis l’an dernier, il est à la tête de cette ONG. Son secret, dit-il, c’est son sens de l’organisation. De ce fait, il peut s’adonner à ses passions malgré un emploi du temps chargé. Entre autres choses, Indra Thanacody aime bien la lecture et la marche. Son autre passion étant, bien entendu, la gestion de sa laiterie…

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des confiseries, des plats préparés… Bref une alimentation allégée de A à Z est possible. Avant de s’en procurer, toutefois, il est important de lire les mentions indiquées sur les étiquettes.

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PHOTOS : MANOJ NAWOOR

Aliments light, sans sucre ajouté, produits allégés, légers, sans cholestérol… Ils envahissent le marché. Ces aliments light, apparus au début des années 60 en France, se limitaient alors au lait écrémé.

On n’arrête pas de parler de l’ampleur que prennent le diabète ou encore l’obésité. A cet effet, en octobre 2009, la Laiterie de Curepipe a introduit le « Slimm Wellness Drink ». C’est un yaourt à boire aux parfums exotiques, nature, vanille, pêche et prune. C’est une boisson sans sucre ni matière grasse et à base de pro-biotiques. Elle s’adresse aux hommes et aux femmes qui souhaitent garder la ligne ou perdre du poids. Ceux voulant améliorer leur transit intestinal peuvent aussi consommer ce produit


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LE DIFFICILE CHOIX DES MATÉRIAUX

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En aménageant votre cuisine, la question principale reste le choix du matériau pour les meubles. Il est pour cela intéressant de connaître leurs avantages et inconvénients. La mélamine nécessite ainsi un entretien

simplissime. Elle est résistante, un peu moins chère que le bois et disponible en de nombreux coloris. Cependant, elle finit par s’user et la peinture peut s’écailler. Si vous optez pour du métal, sachez qu’il est hy-

giénique et résistant, élégant et sobre. Ce matériau comprend quelques désavantages : il est assez cher et marque les traces et les taches. Autre choix : le mariage du métal avec des matériaux bruts pour adoucir votre pièce.

SCHMIDT

La cuisine de vos envies La tendance côté cuisine est aujourd’hui aux modèles ouverts sur le ‘living’. Chez Schmidt, c’est du sur mesure qui vous est proposé à partir d’un vaste choix de modèles, de matériaux et de coloris. Découvrons ces meubles modernes et haut de gamme | DB

A BAS cette petite salle où on se contente de préparer le repas. La cuisine est devenue de nos jours la pièce maîtresse de la maison. D’où le soin qu’y est apporté. Dans le domaine, les cuisines Schmidt se démarquent par la qualité de leur design et leur confort d’utilisation. De nombreux modèles de cuisine et plans de travail, ainsi que tout un choix de coloris permettent de créer une cuisine à votre image, quel que soit l’espace dont vous disposez, et ce tout en respectant votre budget. Chez Schmidt, tout est personnalisé et il y a peu de risques que vous installiez chez vous la même cuisine que votre voisin. C’est en effet l’originalité et le goût du design qui volent la vedette. Les cuisines séduisent dès le premier coup d’œil. Kevin Beesoondoyal, Marketing and Communications Manager de la compagnie Maison Déco, représentante des cuisines Schmidt, explique que les cuisines modernes sont ouvertes sur le « living ». Elles imposent ainsi leur style au cœur de la maison, s’approprient les lieux et ne font plus qu’un avec l’espace repas qui deviennent cuisinesalon. « A l’image des tendances et des styles de vie d’aujourd’hui, la cuisine fait maintenant bel et bien partie de la déco. C’est pourquoi la cuisine ouverte,

Parlant des caractéristiques des cuisines Schmidt, Kevin Beesoondoyal souligne que la compagnie met l’accent sur l’élégance à la française et la qualité allemande, « une dualité qui a caractérisé les cuisines Schmidt pendant plus de 50 ans ». C’est avec fierté qu’il fait ressortir que le magasin fait partie d’un réseau mondial de 550 magasins à travers 21 pays

dans un univers décloisonné et dans un esprit loft, trouve de plus en plus preneur », affirme-t-il. En vous rendant au Showroom de Schmidt, à Floréal, ou en feuilletant son catalogue, vous tomberez certainement des nues devant ces cuisines haut de gamme. Comme par exemple devant le modèle Lindal. « Ce sont des meubles qui dévoilent, inventent et composent avec le bois pour créer un décor totalement moderne », fait ressortir Kevin Beesoondoyal. POSSIBILITÉS MULTIPLES Si votre choix se porte sur lui, sachez que vous pouvez commander de grands tiroirs en bois qui peuvent être placés au bas ou en haut de votre table de cuisine. D’autres possibilités de rangements sont également disponibles avec ce meuble. Et si vous souhaitez avoir une table et des chaises faites dans la même matière, pas de souci. Idem pour tous les autres modèles. L’innovation demeure le maîtremot chez Schmidt. Arcos Sign est ainsi une cuisine très tendance. Elle met l’accent sur la sobriété des formes et des façades. Fait intéressant : il n’y a pas de poignées pour ce modèle. « Arcos Sign met particulièrement en valeur le réalisme des nouveaux décors bois », précise notre interlocuteur.

Pour faire rêver ses clients, Schmidt est allé encore plus loin. Elle a conçu la cuisine bibliothèque qui, avec son concept de cloisons fonctionnelles, apporte une réponse parfaitement modulable et économique pour rationaliser l’espace et le structurer sur mesure. Si vous préférez les petites cuisines fonctionnelles, aucun souci. Vous pouvez opter pour la collection « Feel ». L’éclat d’une petite cuisine repose sur le mariage de deux créations inédites : l’ultra brillance du polycarbonate en coloris magnolia et le décor latino ‘ash’ remarquable de réalisme. C’est ce que Schmidt a réalisé en créant ce modèle. De plus, les clients peuvent opter pour les meubles à double entrée : armoires et électroménager côté cuisine et bibliothèque modulable côté bureau. Autre nouveauté chez Schmidt : le modèle évolution 130. C’est une ligne de meubles plus hauts et plus profonds adaptés à la taille de l’homme moderne. Ce modèle garantit plus d’ergonomie et de surface de rangement. Parlant des caractéristiques des cuisines Schmidt, Kevin Beesoondoyal souligne que la compagnie met l’accent sur l’élégance à la française et la qualité allemande, « une dualité qui a caractérisé les cuisines Schmidt pen-


CHOISIR ENTRE DESIGN ET BEAU La cuisine moderne allie esthétique et pratique. Devant la diversité des matériaux, vous ne pouvez qu’avoir l’embarras du choix. Les matériaux, les associations de couleurs, le style des lignes… sont de mise lorsque vous

décidez d’aménager votre cuisine. Pour une pièce moderne, spéciale et unique, il est conseillé d’avoir recours à du sur mesure. Concernant les matériaux, vous pouvez utiliser et associer les matériaux tels que le verre,

le bois, le plastique, le granit et l’acier inoxydable. Il est à noter qu’une cuisine moderne ne doit pas être confondue avec une cuisine contemporaine ou design. Bien que les différences soient minimes.

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INTÉGRATION. Les professionnels de Schmidt prennent en compteles contraintes techniques afin de garantir l’esthétisme

dant plus de 50 ans ». C’est avec fierté qu’il fait ressortir que le magasin fait partie d’un réseau mondial de 550 magasins à travers 21 pays. Ce qui fait de Schmidt, aujourd’hui, la première marque et le premier exportateur européen de meubles de cuisine. Les cuisines Schmidt sont issues de sites de production en France et en Allemagne. « 130 000 mètres carrés et 6 000 professionnels sont dédiés à la fabrication des meubles de cuisine », précise le Marketing and Communications Manager de cette compagnie. Ce dernier ajoute que Schmidt ne commercialise que du sur mesure pour une intégration parfaite : « les mesures et les contraintes techniques sont prises en compte dès la conception de votre cuisine ». Ainsi, la compagnie propose aux clients une découpe aux bonnes dimensions des portes de votre réfrigérateur et de votre lave-vaisselle, pour l’emplacement de votre plaque de cuisson, ainsi que des niches pour vos fours et votre machine à café. Quant aux coloris et aux matières, les visiteurs en trouveront pour tous les goûts dans le showroom de Schmidt. Kevin Beesoondoyal fait d’emblée ressortir que pour 2011, c’est le grand retour du bois dans tous ses états. Question couleur, Maison Déco propose en tout 89 coloris de

Chez Schmidt, tout est personnalisé et il y a peu de risques que vous installiez chez vous la même cuisine que votre voisin. C’est en effet l’originalité et le goût du design qui volent la vedette. Les cuisines séduisent dès le premier coup d’œil

façades, laque, décor, bois et 75 coloris de plans de travail. Le tout pour un décor 100% personnalisé. La qualité du service est, selon Kevin Beesoondoyal, un des points forts de l’entreprise : « C’est notre équipe qui vient chez vous pour prendre les mesures et vous aider à concevoir l’implantation idéale. Elle vous encadre aussi dans la sélection des équipements et l’aménagement afin de garantir l’esthétisme, la praticité et l’ergonomie. L’équipe reste à vos côtés à l’achèvement de la pose pour la mise en service de votre cuisine ». GARANTIES DE 20 ANS De plus, Maison Déco offre des garanties de 20 ans. En la matière, avec ses 450 centres conseils à travers le monde, Schmidt bénéficie d’une solide réputation. Les cuisines Schmidt, ce sont également des plus qui font la différence. Il y a, par exemple, ces

cuisines qui sont « Eco-responsables ». L’entreprise a ainsi obtenu les certifications ISO 9001, ISO 14001, et OHSAS 18001, preuve de son engagement en faveur du développement durable. Autre avantage : la qualité de la finition des cuisines, la durabilité des corps des meubles (garantis 5 ans) et l’ingéniosité des fixations (garanties 20 ans) vous offrent stabilité et longévité. Schmidt pense aussi à la sécurité d’utilisation des cuisines et de nombreux accessoires préservent vos enfants des accidents courants. Question coût, Kevin Beesoondoyal fait ressortir qu’étant donné que les cuisines sont fabriquées selon la demande de la clientèle, il n’y a pas de prix fixe. Ainsi, si vous souhaitez avoir une belle cuisine, vous devez visiter le showroom de Schmidt, faire votre choix, laisser les professionnels se mettre au boulot et ensuite mettre la main au porte-monnaie.

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SCHMIDT : TOUT COMMENCE EN 59 Schmidt commercialise des meubles de cuisine et de salles de bains, des solutions de rangement, des tables et des chaises et de l’électroménager en France et à l’étranger. La compagnie a été créée en 1959. Le fondateur, Hubert Schmidt, décide cette année-là de réorienter l’entreprise de maisons individuelles qu’il avait créée en 1934 vers les meubles de cuisine. C’est ainsi que naît la marque sous la dénomination « Cuisines Schmidt ». Au milieu des années 60, la fille d’Hubert Schmidt, Antonia Leitzgen, reprend les rênes de l’entreprise, aidée par son mari Karl. Tous deux insufflent une nouvelle dimension à la marque en créant du mobilier plus fonctionnel, ainsi que les premières cuisines équipées. Des idées nouvelles qui marquent la volonté des dirigeants de rester précurseurs sur ce marché, un leitmotiv encore présent dans la bouche de la petite fille d’Hubert Schmidt, Anne Leitzgen, qui a repris la tête de l’entreprise en 2006.


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RACHAT DE SKYPE : LA MORT DE MSN ?

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Le géant Microsoft vient de racheter l’entreprise Skype pour la modique somme de 8,5 milliards de dollars (pratiquement 6 milliards d’euros). Microsoft s’est bien sûr engagé à poursuivre le

développement du logiciel SIPVoIP (téléphonie sur Internet), mais est-ce une ère nouvelle dont il faut se réjouir pour Skype, ou le début d’une « pompe à fric » se traduisant par la fin du caractère

gratuit des appels entre Skyponautes ? Autre interrogation : le rachat de Skype conduira-t-il, comme l’évoquent déjà certains, à la disparition de MSN, qui offre à peu près les mêmes fonctions ?

SOURIS INFRAROUGE

PLUS QU’UN

SIMPLE ACCESSOIRE

La souris, pour ceux qui découvrent l’informatique, est un petit objet bien pratique permettant de déplacer le fameux curseur sur l’écran et qui fait « clic » quand on appuie dessus. Ça c’est la version simple. Parce qu’en réalité, les souris en vente de nos jours ont bien évolué depuis l’apparition des premiers spécimens de l’espèce | MS QUI DIT ordinateur dit aussi souris et claviers confortables à utiliser. Mais pas que. Aujourd’hui, ces deux pièces vitales à tout ordinateur ne peuvent plus se permettre d’être simplement fonctionnels. Devant le craze des gamers, les fabricants doivent redoubler d’originalité. Chez les souris, le choix est également très vaste. Avec ou sans fil, avec piles, à boule, optiques ou encore ambidextres, les souris s’adaptent aux goûts et aux besoins de tous. Et les fabricants sont légion. Logitech s’en est fait une spécialité depuis longtemps, alors que même Microsoft, lourdement impliqué dans les plateformes de jeu, s’y est remis récemment. Quant aux gamers invétérés, ils connaissent sans doute la marque américaine Razer, spécialisée dans les accessoires pour joueurs, souris en tête. On pensait d’ailleurs que tout avait été fait et osé en matière de souris, mais Razer Lachesis, Logitech G9 et Microsoft Sidewinder, tous destinés aux joueurs, sont venus prouver le contraire. Au programme : résolutions de folie, customisation extrême et innovations à tous les étages. La souris pour joueur doit répondre à des critères spécifiques qui ne sont pas forcément les mêmes que pour celles conçues pour d’autres usages. Car il s’agit d’être rapide et précis en toute circonstance pour remporter la victoire et ce surtout dans les jeux d’action les plus rapides comme les FPS (First Person shooter) comme Quake, Half Life ou Call of Duty ou les RPG (Role Playing Game)

comme World of Warcraft, Neverwinter Nights ou Oblivion. La Razer Lachesis répond à tous ces critères, et plus encore. Équipée du capteur révolutionnaire Razer Precision 3G Laser de 5600 dpi, qui permet de réaliser des mouvements sept fois plus rapides qu’avec un capteur optique standard de 800 dpi, la Razer Lachesis permet également d’avoir une plus grande précision. Avec ses neuf boutons programmables « Hyperesponse » et sa fonction « Ultrapolling » de 1000 Hz, avec temps de réponse de 1ms, ainsi que sa nouvelle fonction d’illumination personnalisée, c’est une arme formidable, indispensable à l’arsenal de destruction du gamer. TOUCHE DE GAIETÉ La Razer Lachesis est disponible au Studio Mayfair, à Rose-Hill, au coût de Rs 2 890. Si celle-ci ne vous convient pas, vous n’aurez que l’embarras du choix parmi ses concurrentes. Parmi figurent les souris Tron (Gaming House), toujours de la marque Razer, à Rs 4 800, Starcraft (Spectre) à Rs 3 680, Saga MMOG (avec 17 boutons) à Rs 3 450, et Abyssus à Rs 1 875. Le magasin propose également l’Arc mouse de Microsoft, au design révolutionnaire associant le confort d’une souris filaire à la portabilité d’une souris pour portable. La souris Arc Mouse, qui coûte Rs 1 590, se plie pour n’occuper que 60 % de sa taille totale, facilitant ainsi vos déplacements. Elle est également disponible en plusieurs coloris.

Chez les souris, le choix est également très vaste. Avec ou sans fil, avec piles, à boule, optiques ou encore ambidextres, les souris s’adaptent aux goûts et aux besoins de tous. Et les fabricants sont légion. Logitech s’en est fait une spécialité depuis longtemps, alors que même Microsoft, lourdement impliqué dans les plateformes de jeu, s’y est remis récemment


UN NOUVEAU CONCURRENT POUR L’IPHONE Alors que l’iPhone 4 est disponible depuis l’année dernière, y compris à Maurice, LG vient de sortir le LG Optimus Black, un potentiel concurrent pour le smartphone d’Apple. Il faut dire que la marque au Smiley sort le grand jeu : un processeur cadencé à 1Ghz, un design extra-

plat, un écran de 4 pouces ultra-lumineux. Bref, de quoi faire pâlir de jalousie certains possesseurs de l’iPhone 4 ! L’OS est également bien travaillé. A titre d’exemple, la luminosité s’adapte automatiquement en fonction de la batterie restante.

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CONFORT. Les constructeurs pensent de plus en plus au bien-être des utilisateurs

Autre option : la souris Dicota « Blossom ». Conforme aux normes du Plug and Play, celle-ci se présente en habits tendance, délicatement ornée d’un motif fleuri. Ce véritable petit bijou ergonomique et maniable à souhait apportera assurément une touche de gaieté à votre quotidien. Dotée d’un capteur optique LED, d’une résolution de 800 dpi, et de trois boutons, y compris une molette de défilement, elle présente un grand confort d’utilisation, grâce également au revêtement antidérapant qui l’habille. Contrairement aux modèles destinés aux gamers, son prix est plus qu’accessible. Elle ne coûte en effet que la modique somme de Rs 525. BATTERIE MODESTE Pour les claviers, l’encombrement minimum est l’un de ces nouveaux critères. Exsudant indubitablement un certain style, le clavier virtuel, même s’il n’est pas commercialisé à Maurice, existe bel et bien. Voici un gadget insolite et très pratique : un petit boîtier permettant de disposer n’importe où d’un véritable clavier pouvant fonctionner en association avec un PDA ou un mobile. Grâce à un laser, ce boîtier est capable de projeter l’image d’un clavier virtuel sur n’importe quelle surface plane, puis de saisir, grâce à un rayonnement infra-rouge, le mouvement des doigts frappant les « touches ». Par ailleurs, grâce à son interface sans fil Bluetooth, il est capable de se connecter très facilement à la plupart des mobiles ou ordinateurs dotés de cette connectique. Jérémie, 18 ans, nous donne son avis sur cet ingénieuse trouvaille : « L’idée semble être géniale et futuriste. J’en avais déjà entendu parler. Mais c’est dommage que ce gadget ne soit pas encore disponible à Maurice. Je l’aurais volontiers essayé, car j’aurais aimé voir ce que donne son utilisation sur une surface non plane, comme en voiture, sur les genoux ou dans la rue. » Un petit bémol tout de même : la batterie est plus que modeste : il ne permet que deux heures en fonctionnement continu. Mais il s’agit peut-être d’un mal pour un bien, car taper deux heures en continu sur la surface de son bureau, ça peut être extrêmement douloureux pour les coussinets des doigts. A moins d’utiliser l’appareil sur votre matelas, mais côté précision, ça risque d’être un peu moins confortable… Quel que soit votre choix, il faudra qu’il reflète, autant que le permet votre porte-monnaie, le type d’utilisateur que vous êtes. Si vous avez bien choisi, une chose est certaine : une fois en main, vous devrez vous montrer habile de vos doigts, car vous ne pourrez plus blâmer le matériel.

QU’EST-CE L’INFRAROUGE ? Il s’agit d’une partie du spectre électromagnétique située juste après la bande visible. Les bandes de longueurs d’onde ne sont pas définies strictement, elles changent graduellement et se chevauchent mais on peut situer la bande infrarouge entre 0.7 m et 14 m. Par comparaison, la bande des longueurs d’ondes visibles se trouve entre 0.4 et 0.7 m, soit seulement 0.3 m pour l’intégralité de toute la lumière qui parvient à notre œil. Les infrarouges furent découverts en 1800 par William Herschel, un astronome anglais d’origine allemande. Herschel plaça un thermomètre à mercure dans le spectre obtenu par un prisme de verre afin de mesurer la chaleur propre à chaque couleur. Il trouva que la chaleur était la plus forte du côté du rouge du spectre, y compris là où il n’y avait plus de lumière. C’était la première expérience montrant que la chaleur pouvait se transmettre par une forme invisible de lumière. Une utilisation commune des infrarouges est leur usage dans les commandes à distance (télé-commandes), où ils sont préférés aux ondes radio, car ils n’interfèrent pas avec les autres signaux électromagnétiques comme les signaux de télévision.

VIRTUEL. Ce clavier lumineux, insolite mais très pratique, n’est pas encore commercialisé à Maurice bien que sorti il y a quelques années maintenant

La souris pour joueur doit répondre à des critères spécifiques qui ne sont pas forcément les mêmes que pour celles conçues pour d’autres usages. Car il s’agit d’être rapide et précis en toute circonstance pour remporter la victoire et ce surtout dans les jeux d’action les plus rapides comme les FPS (First Person shooter) comme Quake, Half Life ou Call of Duty ou les RPG (Role Playing Game) comme World of Warcraft, Neverwinter Nights ou Oblivion


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UNE PAGE D’HISTOIRE

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L’aventure des Éditions Le Printemps remonte au début des années 1980. À l’époque, il s’agissait encore d’une librairie proposant des livres en emprunt, essentiellement des « revues » (les anciens vont sans doute sourire à

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la lecture de ce terme) tels Blek Le Roc ou encore Zembla, et qui faisait aussi papeterie. La naissance des Éditions Le Printemps en 1989 viendra donner un nouvel essor à ce commerce dans le pays. La compagnie emploie aujour-

d’hui quelque 80 personnes, et dispose d’un point de vente qui recense plusieurs milliers de titres, avec un riche catalogue d’ouvrages mauriciens. La librairie représente aussi de nombreuses maisons d’édition.

INDUSTRIE DU LIVRE

MOT À MAUX Du manque d’intérêt pour la lecture à la menace des supports numériques, le livre passe actuellement par tous les maux. C’est dans ce contexte, où l’avenir du texte imprimé semble plus qu’incertain, que les Éditions Le Printemps organisent, à partir de ce jeudi, la 6e édition du Salon international du Livre | ROY NEERAYE IL FUT un temps où le livre était un outil du savoir en sus d’un excellent moyen de divertissement. Avec le temps, et le développement de nouvelles technologies, son rôle a été réduit à celui de manuel scolaire, la télévision et l’ordinateur ayant supplanté le livre dans sa fonction de transmission du savoir. De nos jours, le constat est accablant. Les gens lisent peu ou alors pas du tout. Les maisons d’édition et les libraires sont d’accord sur ce point. C’est la principale raison pour laquelle l’industrie du livre connaît la crise. Ahmad Sulliman, directeur des Éditions Le Printemps, confirme cette tendance : « À Maurice, ce qui affecte le plus les activités des libraires, c’est le manque d’intérêt pour la lecture ». Cela, alors que d’autres menaces se précisent. Malgré tout, les librairies ont

survécu tant bien que mal. Mais, faute d’une politique adéquate, plusieurs ont été contraintes de fermer boutique. La liste des petites librairies ayant disparu ces 15 dernières années est, en effet, longue. Certaines librairies ayant plus de 50 ans d’existence n’ont eu d’autres choix que de fermer leurs portes, faute de pouvoir rentabiliser leurs activités. La lecture, à Maurice, n’est certainement pas une priorité. Une situation quelque peu paradoxale dans un monde où la denrée la plus recherchée est l’information. RESSOURCE EXHAUSTIVE Une analyse s’impose donc. Il y a un an, presque jour pour jour, la station Radio France Internationale diffusait une émission au titre presque prémonitoire : « Les liseuses électroniques et l’avenir du livre ».

L’invité de l’émission, Vincent Monadé, directeur du Motif, observatoire du livre et de l’écrit, une association française, parlait de l’avenir du texte face au déferlement des supports numériques qui ont pour mission d’être l’alternative au papier imprimé. À cette même époque, plusieurs grands noms de l’industrie informatique sortaient les fameux lecteurs de livres électroniques. On assiste alors à une guerre des formats pendant que les plateformes de téléchargement des livres électroniques se multiplient. Ahmad Sulliman ne cache pas ses appréhensions. « Pas mal de choses vont se passer dans les années à venir. Vous savez, la mort du livre est une vieille rengaine. Mais, franchement, l’arrivée des livres électroniques fait peur », dit-il. Bien qu’à Maurice, la popu-

lation étant assez conservatrice, ces supports numériques ne soient pas florissants encore, la tendance risque fort de s’inverser dans les années à venir. D’autant que la mouvance écologiste constitue un autre frein important à l’industrie du livre, qui repose sur une ressource exhaustive, le papier. DÉPARTEMENT ÉDITORIAL Mais c’est là le moindre souci des éditeurs et des libraires. À Maurice, les Éditions Le Printemps sont l’une des rares maisons d’édition à assurer, tant bien que mal, la survie d’un métier qui bute sur plusieurs obstacles, à commencer par l’absence de formation aux métiers d’éditeur. Si, à l’étranger, la tendance veut que l’édition repose sur des connaissances acquises sur les bancs d’une université ou d’une grande école, à Maurice, les éditeurs ne peuvent compter

que sur leur propre expérience. À ce titre, les Éditions Le Printemps ont mis en place un département éditorial dont la tâche est de s’occuper de tout le processus ayant trait à la publication. Pas étonnant donc que les Éditions Le Printemps étoffent leur catalogue tous les ans, avec des publications allant des manuels scolaires aux œuvres littéraires, en passant par les livres consacrés à divers sujets tels l’histoire et le management. Le prix est l’argument souvent invoqué pour justifier le peu d’intérêt pour la lecture. Ce que récuse Ahmad Sulliman, qui affirme que Maurice est « le moins cher » en termes de prix des livres dans toute l’Afrique et même en comparaison à certaines régions d’Asie. « Les importateurs et les éditeurs font des efforts pour ramener les prix des livres à un niveau abordable. Faut-il encore que les autorités se


AUTEURS À SUCCÈS Certains auteurs font bien mieux que d’autres. Et les chiffres de vente le prouvent bien. De nos jours, les livres les plus recherchés sont soit les bestsellers, soit les ouvrages dits « selfhelp ». Dans cette catégorie, deux

auteurs se distinguent à Maurice, Robin Sharma et Eckhart Tolle, Canadien d’origine allemande, dont le livre « Le pouvoir du moment présent » a longtemps occupé le sommet des ventes depuis sa parution en

l’an 2000. Ces temps-ci, c’est un « petit » Français, Guillaume Musso, tout juste âgé de de 37 ans, qui vole la vedette. Il a été consacré deuxième romancier le plus vendeur de France en 2009.

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

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LA GUERRE DES FORMATS Dans un excellent article publié en 2009 sur le site ActuaLitté, un journaliste revient sur les différents formats dans lesquels sont disponibles les livres électroniques, aussi appelés ‘eBooks’. Nous reproduisons ci-dessous l’intégralité de cet article, qui parle de la confusion qu’amène une multitude de formats, souvent propriétaires : « Alors qu’ils sont loin d’être tous prêts à passer la transition numérique, puisque seule la moitié des éditeurs interrogés durant la Foire du livre de Londres (NdlR : édition d’avril 2009) aurait mis au point sa stratégie, le message est pourtant clair : l’adoption doit se faire, et va se faire. Mais autant que le choix du papier peut déterminer l’identité du livre, le format, ou plutôt les formats ne feront rien de mieux que d’embrouiller un marché naissant.

❚ MULTIPLICATION DES FORMATS : C’EST LE PAIN SANS LE VIN On compterait en effet plus de 25 types de fichiers possibles, bien que de grandes tendances se dégagent avec l’ePub, le PDF, le Mobipocket ou le Kindle, mais s’ajoute nécessairement à cela le DRM qui vient plus encore fausser le jeu. Pour Simon Juden, directeur de la Publishers Association, il faut un accord, un consensus global, et en se fiant aux recommandations de l’IDPF, l’International Digital Publishing Forum, l’ePub semble être la solution, bien que le Kindle ne le gère pas. Solution ou au moins orientation souhaitable pour s’épargner les conflits qui ont eu lieu entre Blu-ray et HD-DVD, car toujours plus désastreux que profitables. En l’occurrence, Sony l’avait emporté dans son combat contre Microsoft - pour faire vite - et désormais, c’est en supportant l’ePub avec son Reader qu’il veut également donner le ‘la’ du livre numérique.

❚ L’EPUB SELON SONY, LE PARADIS, OU L’ANTI-AMAZON ? En Angleterre, Richard Palk, le responsable contenu de Sony, explique que l’ePub s’est imposé de facto, mais dans quel sens doit-on lire cette information ? L’alliance de Sony avec les rivaux commerciaux d’Amazon - et surtout Google books - permet d’y répondre partiellement, or chez Waterstone, on penche également pour un format unique, celui d’Adobe, choisi par Sony, justement. L’ePub ne résoudra cependant pas tous les problèmes : format intéressant à plus d’un titre, il restera tributaire des problématiques induites par les DRM. Rendre compatible ce format qui s’adapte aux appareils le lisant, signifie prendre en compte tous les supports sur lesquels le fichier pourrait être lu, multipliant ainsi les écueils... et les dépenses. Car les DRM coûtent cher, et ce sera au consommateur de les payer...

❚ LE PRIX DES LIVRES ET DE LEURS VERROUS (VERRUES ?) TENDANCE. Le directeur des Éditions Le Printemps ne cache pas ses craintes face au livre électronique

mettent de la partie », explique notre interlocuteur. Dans le cadre du 6e Salon international du Livre, qui débute ce jeudi au Rajiv Gandhi Science Centre, les Éditions Le Printemps annoncent la venue de plusieurs éditeurs de renom, dont certains participeront à des rencontres axées sur l’avenir du livre. Rien ne dit que le Mauricien va tourner la page et adopter les livres numériques, malgré la montée en puissance des tablettes style iPad ou encore Galaxy Tab, qui font aussi office de lecteurs de livres électroniques. Mais, si le livre doit survivre dans le pays, il s’agira surtout de mettre en place une politique qui encourage la lecture, en touchant en premier les jeunes.

Bien qu’à Maurice, la population étant assez conservatrice, ces supports numériques ne soient pas florissants encore, la tendance risque fort de s’inverser dans les années à venir. D’autant que la mouvance écologiste constitue un autre frein important à l’industrie du livre, qui repose sur une ressource exhaustive, le papier

À COMPTE D’AUTEUR S’ils sont nombreux, les Mauriciens à taquiner leur muse, l’absence de politiques en matière d’édition se dresse comme un mur sur la voie de la publication. De plus, vu le faible nombre de maisons d’édition dans le pays, plusieurs doivent publier à compte d’auteur. Or, une telle démarche s’apparente souvent au parcours du combattant. Les Éditions Le Printemps, dont le catalogue de publication comprend plusieurs ouvrages allant des œuvres littéraires – recueils de nouvelles, romans, etc. – aux bandes dessinées, a récemment publié trois ouvrages. Deux nouvelles publications seront lancées dans le cadre du 6e Salon international du Livre. Il s’agit de « Shakti », de Chintama-

nee Chummun, et de « Diego Garcia… L’an prochain », ouvrage signé Jean-Claude de l’Estrac et préfacé par Pierre Livet, ancien président de l’Université de La Réunion. Cette 6e édition du Salon international du Livre intervient après une pause de six ans. Ahmad Sulliman nous explique que l’organisation de cette manifestation culturelle a demandé un an de préparatifs. « Nous avons mobilisé de nombreuses ressources, tant humaines que financières, pour cette nouvelle édition du Salon international du Livre », dit-il. La cérémonie d’ouverture de ce Salon est prévue ce jeudi au Rajiv Gandhi Science Centre, à 13 h 30.

Côté tarification d’ailleurs, on est encore loin d’un idéal, malgré les faibles coûts de production des ‘eBooks’. Rarement très éloignées du prix papier - de 15 à 20 % en France dans les meilleurs cas, pour l’heure - les conséquences pourraient être simples : aucun client pour une offre sur laquelle les éditeurs se montreraient trop gourmands, et le champ libre pour Amazon qui parvient à proposer des tarifs plus souvent intéressants. Cela passera par l’abolition de la TVA, assurément, mais l’arrivée du Kindle en Angleterre posera la question de la génération d’un fichier AZW, propriétaire. D’autres frais, d’autres guerres. Le combat ne cessera donc pas de suite ; les combattants sont sur le pied de guerre. Par contre, pour les petits éditeurs, cela risque de ressembler à un carnage... » SOURCE: INTERNET


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LAFARGE RÉDUIT SES ACTIVITÉS AUX ETATS-UNIS

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Le cimentier français Lafarge a cédé quelques actifs aux Etats-Unis, tout en conservant une importante présence sur place. Le groupe a annoncé avoir vendu, pour 760 millions de dollars au groupe colombien Cementos Argos,

deux cimenteries, une station de broyage et des unités de béton prêt-àl’emploi dans le sud-est des Etats-Unis. Le groupe français, dont l’endettement élevé inquiète les marchés, n’a pas précisé comment il

compte utiliser le produit de cette vente, payée en cash. Mais avec ces cessions, le groupe réalise une bonne part de son objectif de désinvestissements pour 2011, fixé à 750 millions d’euros.

VRS

313 EMPLOYÉS DE FUEL REÇOIVENT LEUR TERRAIN

Ils sont, au total, 988 employés de l’usine sucrière de F.U.E.L à bénéficier du Voluntary Retirement Scheme (VRS). 313 d’entre eux avaient reçu leur portion de terrain en décembre dernier. Jeudi dernier, lors d’une cérémonie officielle, 313 autres ont obtenu la leur. Lors de l’événement, les responsables de l’usine sucrière ont mis l’accent sur d’autres bénéfices accordés par le groupe à ses employés | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN ILS SONT désormais 626 ex-employés de F.U.E.L à avoir obtenu leur lopin de terre dans le cadre des compensations suite à la réforme préconisée par la Multi Annual Adaptation Strategy (MAAS) pour la période 2006-2010. Lors d’un tirage au sort effectué jeudi dernier, 313 employés ont pris connaissance des parcelles de terrain qui doivent leur être allouées. L’événement s’est déroulé sur le terrain de football de la sucrerie de F.U.E.L, à Union Flacq, en présence du ministre de l’Agro-industrie, Satish Faugoo, et de Vinoj Bojeenauth, directeur de la Mauritius Sugar Authority. COMPENSATION FINANCIÈRE Ce tirage au sort fait suite à un premier exercice qui a eu lieu en décembre de l’année dernière, et qui a vu l’allocation de terres à 313 bénéficiaires du Voluntary Retirement Scheme (VRS), pour le site de Bramsthan. Quant aux 362 employés restants, ils prendront sous peu connaissance des lots qui leur seront attribués. Outre des parcelles de terrain dans des morcellements dotés de toutes les infrastructures et commodités nécessaires à Providence (110 bénéficiaires) et à L’Unité (203 bénéficiaires), les employés ont eu droit à une compensation financière payée sous forme de versement forfaitaire (lump sum), représentant deux mois de salaire par année de service.

« Nos employés sont les valeurs sûres de notre entreprise. Même quand ils partent à la retraite, ils restent membres de la grande famille de F.U.E.L. Nous les remercions pour leur fidélité et pour leur dur labeur pendant toutes ces années. Ils ont grandement contribué à faire des usines de F.U.E.L. et de Mon Loisir ce qu’elles sont aujourd’hui. Grâce au tirage au sort des parcelles de terrain, nous espérons que nos nouveaux retraités profiteront, dans le confort et la paix, des jours à venir », a déclaré Jean-Luc Harel, Estate Manager du groupe sucrier. De plus, l’usine soutient ses employés à travers diverses actions. Ainsi, à travers un programme de formation d’une durée de six heures qui se décline en trois parties – psychologique, sociale ainsi qu’une session-conseil sur l’investissement – F.U.E.L. permet à ses employés de mieux confronter les défis de leur vie future. Cette formation a été dispensée à quelque 1 450 employés des sucreries de Mon Loisir et de F.U.E.L. Tout en respectant l’accord convenu entre les parties concernées, les autres bénéfices offerts par F.U.E.L à ses employés incluent une assistance médico-sociale dans le dispensaire de la propriété pendant cinq ans et, chaque année, l’octroi de bourses d’étude à deux enfants de bénéficiaires qui sont admis à l’Université et cela pendant les dix prochaines années. Ce qui équivaut à vingt bourses d’études pour la période.

AAPSIA 2010 : la clinique mobile élue meilleure ‘Innovative Service Delivery’ L’ANNONCE A été faite durant l’All Africa Public Sector Innovation awards (AAPSIA) Gala Night, qui a eu lieu du 9 au 14 mai dernier à Nairobi, au Kenya, dans le cadre de la 7ème Conférence des Ministres Africains du Service Civil/Public. La Clinique Mobile du ministère mauricien de la Santé s’est vue décerner le prix AAPSIA 2010 dans la catégorie « Innovative Service Delivery ». Sept organismes publics mauriciens avaient pris part à cette compétition, notamment la Waste Water Management Authority, la Companies Division, la Mauritius Qualifications Authority, le Depart-

ment of Civil Aviation, la Biodiversity Unit, les Forestry Services, la Mobile Clinic et le Quality Control of Pharmaceuticals. Le ministre de la Fonction publique, Ashit Kumar Gungah, a quant à lui participé à la Conférence. SPECIAL AWARD Une première délégation composée de Thuli Radebe et de Pierre Schoonraad, du ministère sudafricain du Service public, était en visite à Maurice en juillet 2010 pour recueillir les candidatures locales. En mars dernier, M. Mulundwa, un représentant de l’AAPSIA a également séjourné dans l’île pour visiter

la Clinique Mobile du ministère de la Santé, et ainsi compléter la seconde phase de la procédure d’adjudication. Par ailleurs, Maurice a également reçu le « Special Award for Knowlegde Management » au cours du 4th SADC Regional United Nations Public Administration Network (UNPAN) Portal Workshop, qui a eu lieu les 4 et 5 mai à Pretoria, en Afrique du Sud. Cette récompense reconnait ainsi la contribution et l’engagement de Maurice en ce qui concerne le partage de connaissances en matière de réformes ayant pour objectif d’améliorer les services publics.

Outre des parcelles de terrain dans des morcellements dotés de toutes les infrastructures et commodités nécessaires à Providence (110 bénéficiaires) et à L’Unité (203 bénéficiaires), les employés ont eu droit à une compensation financière payée sous forme de versement forfaitaire (lump sum), représentant deux mois de salaire par année de service

Pour une meilleure efficacité du secteur douanier MAURICE A eu le privilège d’accueillir, jeudi dernier, la 16ème réunion du Governing Council of the Eastern & Southern Africa Region of the World Customs Organisation. Le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, a saisi l’occasion pour rappeler que le secteur douanier occupe une place importante au sein de l’économie et que les pays africains doivent se serrer les coudes pour assurer une meilleure efficacité du secteur. Cette plateforme a également vu la participation de Kunion Mikuriya, secrétaire général de la World Customs Organisation (WCO) et de Richard Kamajugo, le vice-président régional de la région WCO ESA. Cette réunion avait pour but de discuter, de partager et de proposer de nouvelles idées pour aider la douane à non seulement assurer son rôle traditionnel de collecte de revenus, mais aussi d’atteindre les objectifs tels que la facilitation du commerce, le contrôle des fraudes et la protection des frontières.


COMPTABLES ET AUDITEURS INTERNES EN FORMATION Trois organismes regroupant des professionnels de la finance, à savoir les branches locales de l’IIA (Institute of Internal Auditors) et de la CIMA (Chartered Institute of Management Accountants) ainsi que de la MIPA (Mauritius Institute of Professional Accountants) se sont associés afin d'offrir à

leurs membres et aux cadres financiers en général une journée de formation à l’hôtel InterContinental Mauritius Resort, à Balaclava, le 3 juin prochain. Le thème : ‘Executive management, accountants and internal auditors: What is your stake in Enterprise Risk Management?’.

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INTERNATIONAL DAY OF BIODIVERSITY

Mohammad Imtiaz Ajeda Airbus helps becomes new President spread UN’s HE IS one of the ten members of the Network Panel who were elected by their peers on 13th May 2011 at the ACCA Mauritius Network Annual General Assembly (AGM). The new Chairperson of the ACCA (Association of Chartered Certified Accountants) Mauritius Network Panel is a Group Manager at KPMG Mauritius. He was chosen following the first meeting of the recently elected Panel on 20 May 2011. Mohammad Imtiaz Ajeda became a Fellow of the ACCA in 2009, having been a member for five years. He started his career with Deloitte & Touche before joining KPMG in 2001. He was promoted to the position of Manager in 2007 and was appointed Group Manager in January 2010. He is a member of the KPMG CSR Committee as well as a member of a social club in his locality. Commenting on his appointment, Imtiaz Ajeda says : “As the Chairperson of the Mauritius Network Panel, my role will be to act as an ambassador for ACCA as a leading professional body and to ensure the best possible outcomes for our members and the general public”. According to him, the Network Panel will focus on public awareness, recognition and education that will continuously bring respect to the profession in terms of quality and excellence. “We will also focus on building up a platform and act as the common voice for our finance professionals and the wider business community.

We have developed strong positions on issues affecting the accountancy profession and the business community at local, regional and international levels. By promoting our global standards, and supporting our members wherever they work, we aim to meet the current and future needs of international business. At a time of continuing economic instability throughout the world, the role of our members at every stage is critical to the success of all stakeholders”, he said. The ACCA Mauritius Network Panel represents the accountancy profession in Mauritius and advises the ACCA Chief Executive and ACCA Mauritius Manager on matters relating to strategic development, issues affecting ACCA Members and the enhancement of ACCA’s profile and reputation in Mauritius. In her address to the new ACCA Mauritius

Network Panel, Madhavi Ramdin, Country Manager, ACCA Mauritius, stated that her office looks forward to working in synergy with Panel Members to promote the professional development of ACCA members, the growth of the accountancy profession in Mauritius, as well as thought leadership topics and best practices. The Panel, which represents the views of more than 2,200 ACCA finance professionals in Mauritius and is seen to speak for the country’s profession, also designated Dany Tong Sam, Vice-President Risk & Controls at BAI Co (Mtius) Ltd, as new Vice Chairperson. Members of the new Network Panel for ACCA Mauritius serving alongside Imtiaz Ajeda and Dany Tong Sam are: Bashir Nabeebokus, Den Surfraz, Kovi Goinden, Ravi Kowlessur, Rikesh Saulick, Shakeel Summun, Vashist Gohee and Vivek Gujadhur. ACCA Mauritius Network Panel members are elected by ACCA Members in Mauritius annually to serve on the Panel for a period of one year, except for the Chairperson and ViceChairperson, who are appointed by the Panel for a mandate of two years. ACCA Mauritius has more than 2,200 Members and 8,000 students. Membership is achieved only upon successful completion of studies and after fulfilling the strict criteria set by ACCA as regards experience, demonstrated competence and respect of ethics.

Green Wave

TO CELEBRATE the United Nations International Day for Biodiversity on 22nd May, Airbus is supporting projects across the world that are helping to raise awareness on the need to preserve the rich variety of life on earth. In partnership with the United Nations Convention on Biological Diversity (CBD), Airbus is working to encourage young people to engage with biodiversity, through participation in The Green Wave. An initiative designed to educate young people about the crucial role that biodiversity plays in our lives and our futures, The Green Wave encourages people to celebrate biodiversity by planting a tree or through other activities. The idea is to create a Green Wave of action passing through time zones around the world from east to west. In addition, Airbus is encouraging airlines from around the world to get involved in this initiative, of which a number have so far committed to support The Green Wave in 2011 in their promotional material. Carriers include: Aegean Air, AeroUnion, Amsterdam Airlines, Emirates, EVA Airways Corporation, JAT Airways, Korean Air, Olympic Air, Singapore Airlines and Thai Airways International. The Airbus Corporate Foundation is also supporting a number of localised biodiversity projects. In Germany, a schools project focusing on renewable energy generation; in Spain, an initiative to promote environmental education for sustainable development in schools; in the UK, a community project giving school children access to nature projects located near one of Airbus UK’s sites; and in the US, the Foundation is supporting a children’s education project at the Gulf Coast Exploreum.

NON ALIGNMENT MOVEMENT

Arvin Boolell attends 16th Ministerial Meeting in Bali DR ARVIN Boolell, Minister of Foreign Affairs, Regional Integration and International Trade, is attending the 16th Ministerial Conference and Commemorative Meeting of the NonAligned Movement (NAM) in Bali, Indonesia, from 23 to 27 May 2011. “Shared Vision on the Contribution of NAM for the next 50 years” is the theme of the meeting. The NAM Ministerial Conference and Commemorative Meeting will be held from 25 to 27 May, following the NAM Senior Officials Meeting from

23 to 24. This Conference serves as a mid-term ministerial conference and provides the opportunity to review the developments and implementation of the decisions made at the 15th Summit of NAM in Sharm El-Sheikh, Egypt, in 2009, to evaluate the latest international developments, particularly those related to the issues of interest for NAM Member Countries, and to assess the achievements made so far in the process of revitalizing and strengthening of the NAM since the last Summit.

Meanwhile, the Commemorative Meeting will be a forum to deliberate a vision for NAM’s role in the future. Bali will also

welcome new members like Fiji and Azerbaijan, which will take to 120 the number of NAM member nations that share the

common principle of not joining multilateral military pacts. The Ministerial Meeting, holding sessions at the Grand Hyatt Bali Hotel, will adopt a Declaration on the commemoration of NAM’s 50th anniversary. The document stresses the defense of multilateralism, disarmament, South-South cooperation, peace in the Middle-East, condemnation of unilateral measures. It also expresses NAM’s position on the financial crisis and climate change, among other issues.



DE DISSIDENT POLITIQUE À CONSTRUCTEUR AUTOMOBILE La marque Lifan entre dans l’histoire de la mécanique en 1992, sous la forme d’un atelier de réparation de motocyclettes. La société est fondée par Yin Mingshan, un dissident chinois qui

a connu les camps de travail pour ses tendances capitalistes. En 2005, Lifan se lance dans la construction automobile, avec le modèle 520, aujourd’hui encore fleuron de son catalogue. Avec le

temps, les modèles ont connu une belle diversification avec, notamment, la sortie d’un SUV en 2009. Ce modèle, selon Magic Motors, pourrait être commercialisé à Maurice si la demande suit.

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LIFAN 520

Parade réussie pour la ‘Chinoise’ Au milieu des rumeurs les plus folles sur son état d’esprit, notre pilote nous est revenu, à la stupéfaction de tous, au volant d’une Lifan. Relativement peu connue sur le marché, cette voiture chinoise a montré que l’empire du milieu savait se débrider les neurones en matière de construction automobile | ROY NEERAYE LA LIFAN est sans doute à l’automobile ce que… Non ! Fini, les dithyrambes à l’emporte-pièce. Malgré l’exemplaire de Sam Speed bien en évidence sur la banquette arrière et un photographe dont les zygomatiques semblent en mouvement perpétuel, notre pilote nous demande de la jouer sobre. Pourtant, les a priori vont bon train dans la rédaction. À l’ère des grosses berlines allemandes – Maurice étant sans doute le seul pays en voie de développement comptant le plus de voitures allemandes par pouce carré – que valent les Chinoises, d’autant que nos cousins asiatiques ont une réputation peu enviable d’être de bons copieurs, mais d’exécrables concepteurs ? La réponse ne se fera pas attendre. Dans une envolée d’adrénaline, notre pilote saute dans sa petite Coréenne (NdlR : on parle de voiture ici), direction Bell-Village, où se trouve la société Magic Motors, revendeur agréé de la Lifan à Maurice. Quelques minutes à parlementer avec les sympathiques représentants de la maison, et voilà notre pilote et son fidèle photographe, qui marque aussi son retour sur le circuit des essais, en route pour Ébène, où la Lifan sera soumise aux viles caprices du premier nommé. AIR DE FAMILLE Le trajet se déroule à la grande satisfaction de notre pilote. Sollicitée avec férocité, la Lifan, modèle 520, réagit promptement, pendant que notre photographe s’amuse à immortaliser ce moment historique car, depuis sa venue dans notre rédaction, c’est la première fois que notre pilote s’essaie à une voiture chinoise. Passé le radar automatique à Camp Chapelon, notre pilote commence à jouer des pieds avec l’accélérateur. L’aiguille de l’odomètre se met à grimper mais un passage en cinquième suffit pour la stabiliser. La Lifan se laisse gagner par le charme de son conducteur et prend de la vitesse. Déjà 110 km/h. Le passage de 0 à 100 km/h s’est fait en quelque 15 secondes, non en raison de la capacité de la voiture à réagir, mais plus en raison des conditions de circulation. Au sortir de Réduit, la Lifan se montre encore plus véloce. Sans affoler le tachymètre, notre pilote écrase l’accélérateur pour voir comment se comporte le moteur de 1,6 litre, dont la conception, selon Sunil Gopaul, responsable des ventes à Magic Motors, est inspirée des Toyota. D’où cet air de famille, le moteur produisant la même mélodie

que celle des Japonaises qui sillonnent nos routes. À l’entrée d’Ébène, notre pilote se permet quelques petites extravagances avec la voiture. Là viendra la petite déception de cet essai : le rayon de braquage de la Lifan laisse à désirer. Un virage en tête d’épingle se négocie en deux manœuvres, ce que récuse notre pilote. Mais, cette ombre au tableau ne saura ternir un si bel essai.

Les représentants de Magic Motors confirment d’ailleurs que les chauffeurs de taxi ont trouvé là un véhicule à leur mesure, avec une faible consommation – environ 8,5 litres aux 100 km, selon nos estimations

AUCUN SIGNE D’INSTABILITÉ Après la séance photo, qui se déroule sous le regard amusé des passants, le photographe demande à notre pilote d’effectuer un tour de piste au petit trot, histoire de prendre la belle sous toutes les coutures. Notre pilote se prête bien malgré lui au jeu, se disant en son for intérieur que la Lifan a encore quelques efforts à faire pour convaincre. Ce qui sera chose faite sur le chemin du retour. Profitant de la circulation peu dense, notre pilote pousse le moteur de 1,6 litre dans ses retranchements. Celui-ci réagit sans peine aucune, alors que le véhicule ne montre aucun signe d’instabilité. Le sourire sur le visage de notre pilote en dit long sur son appréciation. Pour ses Rs 500 000 et des poussières, la Lifan,

sans l’ombre d’un doute, est l’une des voitures les plus réussies dans la catégorie des berlines compactes. L’habitacle offre un confort appréciable, sans être minimaliste. Si la marque chinoise n’a fait son entrée sur le marché automobile que depuis 2005, avec une production limitée dans un premier temps à 10 000 véhicules par année, il n’en demeure pas moins qu’elle a su en comprendre les besoins. Notre pilote, au sortir de cet essai un peu particulier, affirmera d’ailleurs aux nombreux sceptiques qui grouillent à la rédaction qu’en dehors de certains petits défauts de jeunesse, la Lifan 520 est bien partie pour conquérir le marché des jeunes automobilistes. Même les plus confirmés y trouveront leur compte, à condition de faire abstraction de quelques limitations, et les taxis ne seront pas en reste. Les représentants de Magic Motors confirment d’ailleurs que les chauffeurs de taxi ont trouvé là un véhicule à leur mesure, avec une faible consommation – environ 8,5 litres aux 100 km, selon nos estimations – et, surtout, les trois ans de garantie qu’offre le concessionnaire.


MAURICE RECLAME LA LEVÉE DES SANCTIONS

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Lors du sommet des chefs d’Etat de la Southern African Development Community (SADC), à Windhoek, Namibie, le premier ministre, Navin Ramgoolam, a plaidé en faveur de la levée des sanctions qui pèsent sur Madagascar. Il faut rappeller que Maurice a été le premier pays à

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reconnaître le gouvernement de transition à Madagascar. Le ministre des Affaires étrangères, Arvind Boolell, avait même effectué un voyage dans la Grande Ile en sa capacité de président de la Commission de L’océan Indien (COI).

Alors que les deux principaux protagonistes de la crise malgache tentent, chacun de son côté, de séduire la communauté internationale et de la convaincre à plaider leur cause respective, il se trouve que cette bataille se joue aussi entre deux grandes puissances occidentales, les Etats-Unis et la France

La Grande Ile, T E R R E

D E

C O N V O I T I S E

CONVAINCRE. Les deux protagonistes jouent leur va-tout auprès des leaders de la SADC

SI ANDRY Rajoelina a joué le tout pour le tout pour rencontrer le président sudafricain Jacob Zuma, pour des démarches préliminaires auprès de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et a effectué un pèlerinage auprès des pays amis, parmi la France, Marc Ravalomanana lui, a choisi l'ouverture officielle, pour intervenir directement auprès de ses compères. Au cours de son plaidoyer, le chef de l'Etat a exposé la situation réelle qui prévaut actuellement dans pays. Il confirme les différents rapports émis par Hillary Clinton, secrétaire d'Etat américain, et Amnesty International, sur le respect des droits humains. « L'absence d'une démocratie, l'inflation aggravante, signe de pauvreté, et la perte des valeurs malagasy sont les conséquences graves d'un pouvoir illégal et illégitime », persiste

IN MEMORIAM In loving memory of our beloved son HARVIN JOGANAH It has been nineteen years since you left us in deep sorrow in our hearts, but in our minds you still remain. Sadly missed and deeply mourned by dad, mum, brother, mams, nephews, nieces, cousins, aunties, and uncles

Ravalomanana, appellant les chefs d'Etat de la SADC à adopter une position qui sera « bénéfique pour tous les Malagasy », non pour une minorité de personnes qui « jouent avec la vie de plus de 20 millions de citoyens ». L’attachement des Etats-Unis à l'ancien président Marc Ravalomanana se situe dans leur ambition d’installer à Madagascar des infrastructures de l’Africom que les Americains essaient sans succès d’imposer aux autres pays du continent noir. Selon certaines informations, les plans des Américains consistent à construire dans la Grande Ile des stations de surveillance sur l’océan Indien et dans la région sub saharienne. Il semblerait que les Etats-Unis ont déjà déposé les équipements nécessaires aux dépôts d’Africom à Stuttgart et avaient même commencé à les acheminer à Madagas-

car. La confirmation par le ministre de la Télécommunication de la découverte de containers d’équipements électroniques très sophistiqués à Anosy confirme les dires que le départ du pouvoir de Marc Ravalomanana a dérangé les plans du Pentagone. JALOUSE FRANCE Quant à la France, elle tente de contribuer au procesus de reconnaissance internationale du gouvernement actuel d’Andry Rajoelina, car Marc Ravalomanana a lésé les intérêts des entrepreneurs français dans le pays. Paris a aussi été contrarié par la diplomatie de Marc Ravalomanana, particulièrement dans le domaine militaire, surtout avec la coopération sur le projet Africom. La France voit d’un mauvais œil les visés du Pentagone sur la Grande Ile. L’apparition

des structures d’Africom dans le bassin occidental de l’océan Indien menace l'hégémonie stratégique et militaire française. Certains observateurs affirment même que l’excès de zèle des Français dans l’opération de l’OTAN en Libye anglophone est une espérance de souplesse réciproque de Washington par rapport à Madagascar. Mais au bout du compte, les grands perdants sont le peuple malgache qui subit depuis des décennies une pauvreté extrême malgré des richesses énormes. Cette situation exige que la SADC joue un rôle prépondérant dans la résolution de la crise malgache afin d'aider la Grande Ile à ne pas céder aux ambitions des grandes puissances occidentales qui sont loin d’être dans l’intérêt des pays de la région.

Paul Rafanoharana claque la Porte ENTREPRENEUR FRANCO – malgache et professeur en stratégie, Paul Rafanoharana a été depuis début avril dernier, conseiller diplomatique de Andry Rajoelina et met au service du président de la HAT ses réseaux dans les couloirs de Bruxelles, de l’Elysée et d’autres capitales européennes. Une collaboration déjà couronnée de succès, puisqu’en moins d’un mois, selon les

médias locaux, il aura fait plus que ses prédécesseurs en 2 ans. Lors de sa démission, le 16 mai, il devait déclarer que ‘le président est prisonnier des luttes d’influences’. Dans un entretien accordé à un confrère malgache, il dénonce une mafia qui entoure l’actuel président Andry Rajoelina. Paul Rafanoharana affirme avoir avisé le prési-

dent qu’on ne peut diriger un pays comme on dirige une entreprise, car « diriger une entreprise c’est de penser uniquement aux intérêts d’un cercle restreint sans tenir compte des autres, alors que pour un Etat, il faut trouver en permanence l’équilibre pour l’intérêt général de la grande majorité, sans exclure les solutions pour les minorités ».


LE CALENDRIER DE WINDHOEK BOULEVERSÉ Le calendrier de travail du sommet extraordinaire de la Southern African Development Community (SADC) a été sérieusement bouleversé. Le règlement de la crise du Zimbabwe a dû être retiré de l’ordre du jour. La traditionnelle photo de

famille ne sera d'ailleurs pas complète : Le président sud-africain, Jacob Zuma et le président angolais Eduardo Dos Santos ont été les grands absents de ce rendez-vous. Il en est de même du chef d’État Seychellois qui n'a pas fait le déplacement à Windhoek.

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LA FEUILLE DE ROUTE DE LA SADC

AFRICOM, la guerre du futur RAPPEL : Le 6 février 2007, les représentants américains, aux côtés de ceux de 9 pays africains (Algérie, Tchad, Mali, Mauritanie, Maroc, Niger, Nigeria, Sénégal, Tunisie), ont signé, lors de la prétendue Conférence « guerre contre le terrorisme », un accord de coopération. Le plan AFRICOM (Africa Command) visait à mettre sur pied un bouclier de défense américain que l’ancien président George W. Bush était impatient d'installer sur le continent noir. Les responsables du Pentagone espéraient que l'un de ces 9 pays signataires donnerait son aval à l'installation du siège de « l'Africom » sur son sol, alors que l'Algérie, le Maroc, la Libye, la Tunisie, dans le nord du continent, ont dit « non ». Les Américains avaient « également tenté leurs chances au Nigeria, en Côte d'Ivoire, au Mali et au Burkina Faso. Simultanément à la visite du numéro 2 du Pentagone en Afrique, le Général William Cape Ward, Commandant de l'Africom, a tenté de séduire les dirigeants de l'Union africaine (U.A), en s'efforçant de détourner leur attention des ambitions du Pentagone en Afrique. Le Nigeria a, néanmoins, refusé l'Africom chez lui et ne le souhaite pas non plus sur le sol africain. La Zambie lui a emboîté le pas. PROJRCT DE DOMINATION Alors que Djibouti, qui abrite déjà l'unique base américaine sur le continent africain, ne remplissait pas les conditions nécessaires pour satisfaire aux ambitions américaines en Afrique, il semble qu’avec les tentatives à Madagascar, il est clair que le Pentagone est loin d’avoir renoncé au projet dans cette partie du monde. Au-

jourd'hui, les dirigeants africains ont compris les objectifs réels de ce projet américain, à savoir, les matières premières, et, notamment, le pétrole. Sans perdre de vue que la compétition de plus en plus ouverte avec la Chine est en filigrane de ce projet. En tout état de cause, l'exécutif américain a donc jugé qu'il était nécessaire d'attendre, et, dans l'immédiat, « Africom » continuera d'exercer son commandement, depuis Stuttgart, en Allemagne, où est stationnée l'une des principales garnisons américaines d'Europe. Selon des fervents acteurs du BRICS, l’objectif réel d’Africom serait de stabiliser

la dépendance de l’Afrique et l’empêcher de devenir un acteur dépendant qui pourrait s’allier à la Chine et à l’Amérique latine. Africom constituerait une arme essentielle dans les plans de domination mondiale des Etats-Unis et dans l’exploitation des matières premières dans la guerre froide qui s’est déclenchée pour le contrôle de l’Asie ainsi que les routes maritimes. Les experts sont d’avis que le contrôle de l’Asie et de l’Afrique passe par celui de l’océan Indien. La stratégie d’Africom serait de développer des bases militaires dans plusieurs pays africains afin d’établir un réseau complet couvrant l’ensemble du continent.

LES 15 représentants des États membres de la SADC présents à Windhoek, sous la direction du chef de l’équipe de Médiation dans la crise malgache, Joaquim Chissano, ancien président du Mozambique, ont présenté une feuille de route de sortie de crise. Néanmoins, elle n’a pas été avalisée dans sa totalité et n’a pas été rejetée non plus. Les membres de la SADC, ont, d’une manière diplomatique, posé leurs conditions. Trois points chauds ont été évoqués durant ce sommet des chefs d’État et de gouvernement de la SADC, notamment ; (i) l’implication de toutes les forces politiques dans le gouvernement, dont les trois anciens chefs d’État, Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, (ii) le renforcement de l’inclusivité au sein de la Transition malgache et (iii) l’amnistie de Marc Ravalomanana. La SADC, par les soins du médiateur, Joaquim Chissano, enjoint ainsi toutes les parties prenantes à la crise à se réunir dans les meilleurs délais à Gaborone, au Botswana. Rappelons que le président de la HAT Andry Rajoelina, a déjà souligné que l’amnistie de Marc Ravalomanana serait difficile à envisager. Avec cette nouvelle décision de la SADC, le numéro un malgache pourrait revoir sa décision. Après la rencontre de Windhoek, on attend maintenant celle de l’Union africaine qui se prononcera le 30 mai 2011 lors de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de cette organisation panafricaine à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie.



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