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LA FEMME AU RÉPERTOIRE VARIÉ

Nalinee Aubeeluck ne s’est pas contentée que de danser pendant l’été. Ecole de danse, ligne et boutique de vêtements. Une femme d’affaires est sur scène EDITION 26 – MERCREDI 18 MAI 2011

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Votre hebdomadaire à Rs 15

MADAGASCAR : LE PRÉSIDENT EN PÈLERINAGE

COUR SUPRÊME : SILENCE, ON ACHÈTE !

SECTEUR HÔTELLIER : LA REPRISE

Rajoelina est à la recherche du soutien nécessaire pour relancer la marche de la Grande Ile. La transition se fait lentement mais sûrement

Tristesse, larmes, discussions et arguments. Incursion dans un monde que beaucoup souhaitent éviter. Celui de la vente à la barre

New Mauritius Hotels, Constance Hotels et Naïade Resorts affichent un chiffre positif mais pour Sun Resorts, ça peine toujours

Ils sont venus, ils n’ont pas toujours convaincu et plusieurs sont repartis avec un amer souvenir de leur séjour dans le pays. En poste dans divers départements publics, ils ont, à un moment ou un autre, fait la Une de l’actualité locale À lire en page 5, l’interview de Stephen Mendes, receveur des douanes

MAURICE

LE PARADIS DES EXPERTS ÉTRANGERS Plongez dans l’univers de la photographie | The odd one | L’alimentation en mode haut de gamme



LA STANDARD BANK SOUTIENT L’APRIM L’APRIM est une fédération d’organisations non gouvernementales, fondée en 1987, pour prendre en charge des enfants et des adolescents qui souffrent de handicaps sévères, telle la paralysie cérébrale. Ce trouble affecte les mouvements du corps et la coordination des muscles. Le par-

The right man in the right place

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ans ce présent numéro, Capital consacre sa Une à un dossier sur les expatriés embauchés comme experts. Ces derniers sont souvent à la tête de plusieurs institutions de l’Etat ou encore responsables de corps parapublics. Les départs de Stephen Mendes de la douane et de George Dewitt de la Waste Water Authority (WWA) sont en effet une occasion pour nous de nous pencher sur ceux qui sont venus d’ailleurs pour s’imposer comme experts et ceux qui sont toujours sur place. Les trois questions fondamentales demeurent : (1) Les organismes fonctionnent-ils mieux sous la férule des étrangers ? (2) Avons-nous réellement un manque de compétences sur le marché local pour que les postes en question soient occupés par des expatriés ? (3) Les Mauriciens sont-ils coopératifs quand il s’agit de travailler sous les ordres d’un étranger ? Il serait certes difficile d’arriver à une conclusion rien qu’en répondant à ces trois questions mais s’il y a bien un sentiment qui émerge avec l’arrivée d’un expert étranger, c’est bien celui de la frustration. A tel point qu’au lieu de jouer son rôle de collaborateur pour faire avancer l’organisme, dans l’intérêt national, l’on préfère être celui qui va mettre

| Billet de MORDICUS |

L

des bâtons dans les roues pour faire partir l’étranger illico presto. Dans certains cas avec raison, dans d’autres à tort. A titre d’exemple, la nomination de Jean Bruneau comme commissaire des prisons est venue prouver une chose. Dans certains fauteuils, à certains endroits sensibles, il faut impérativement des fils du sol, qui savent gérer la situation. S’il y a bien une chose qu’on observe dans le cas de Bruneau, c’est que les prisons ne font plus la Une des titres de presse de façon régulière pour deux raisons évidentes : (1) plus de fuites d’informations ou d’événements néfastes pour destabiliser le commissaire en poste, contrairement aux cas du Britannique Bill Duff et de l’Indien Lingamaicker Vijayanarayanan. (2) Jean Bruneau, en fin diplomate, excelle dans l’art de la communication. Ces deux facteurs ont assuré l’allégeance des officiers de prison à sa personne. Avec pour résultat un retour à la stabilité dans nos prisons. La compétence bien de chez nous, cela existe. Et pour preuve, bien des Mauriciens occupent des postes parmi les plus importants dans des pays étrangers. Que ce soit à la Banque mondiale ou ailleurs. L’inverse est également vraie. Certains experts étrangers ont réussi la mission entreprise à Maurice. Le

éditorial de RUDY VEERAMUNDAR cas du patron de la Mauritius Revenue Authority (MRA) est venu le prouver. Bien qu’il ait été recruté sous un régime MMM-MSM, il a été maintenu à son poste élection après élection. Et pour cause : avec Sudhamo Lal, les résultats ont fini par prendre le dessus sur les attaques de ses détracteurs. L’on se souvient qu’à peine le nom de Sudhamo Lal avait été évoqué pour diriger la MRA que certains « dossiers » contre sa personne étaient soudainement apparus. Le sentiment de xénophobie était palpable. Au sein de la MRA, l’on était d’avis qu’un Mauricien aurait très bien pu faire l’affaire pour ce poste, d’autant plus que la liste de ceux qui convoitaient ce fauteuil était assez longue. Mais, tout comme Jean Bruneau, Sudhamo Lal a su s’imposer comme un bon meneur d’hommes et un professionnel hors-pair, ce qui fait de lui un homme respecté. Personne ne parle aujour’hui du salaire ou des autres avantages dont Sudhamo Lal bénéficie en tant que directeur de la MRA. Cet argument est dépassé dans son cas. Tout le monde est unanime : the guy is good. Les cas de Jean Bruneau et de Sudhamo Lal simplifient la réflexion. Pour que les choses tournent rond, il suffit d’avoir the right man in the right place, qu’il soit Mauricien ou non.

L’usure

a classe syndicale à Maurice est représentée actuellement par Tulsiraj Benydin, Rashid Imrith, Atma Shanto, Vinod Seegum, Reaz Chuttoo, Jane Ragoo, Feizal Ali Beegun, Deepak Benydin et Radhakrishna Sadien. Du moins ce sont ceux qui occupent le plus l’espace médiatique. A quand le renouvellement ? En effet, on a beaucoup entendu parler d’un renouvellement de la classe politique. Quid de la classe syndicale ? Les salariés mauriciens ne méritent-ils pas mieux que ces syndicalistes qui semblent être atteints par l’usure ? Certains sont à leur poste depuis si longtemps que l’ on est en droit de se demander s’ils comprennent vraiment les préoccupations des salariés d’aujourdhui et s’ils sont au diapason du ‘paradigm shift’ qui s’est opéré dans le monde du travail depuis

l’enclenchement du processus de mondialisation ? Quand ont-il été à leur poste de travail pour la dernière fois ? Au fait, quand ont-ils travaillé pour la dernière fois ? Ceux qui ont eu l’occasion de les observer pendant plusieurs années diront qu’ils ont l’impression d’entendre, depuis un bon bout de temps, des revendications recyclées à l’occasion de chaque négociation tripartite. Des demandes qui ne reposent aucunement sur un dossier bien ficelé et qui, à defaut du gouvernement ou du patronat, auraient bien du mal à convaincre leurs propres membres de leur bienfondé. Au point d’en arriver à une situation où ils sont très peu de Mauriciens à accorder du crédit aux syndicalistes. Ce qui, à notre avis, est très dangereux. Les premiers à être blamés sont les syndicalistes qui se sont nettement éloignés des

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rainage de la Standard Bank permettra à l’APRIM d’engager un ergothérapeute, un orthophoniste et deux aides-soignants pour une durée d’une année. Il faut noter que la Standard Bank soutient cette ONG depuis 2009, cela dans le cadre de sa politique de responsabilité sociale.

idéaux défendus par Sharma Jugdambi, Hurryparsad Ramnarain ou encore Eddy Norton. Ceux-là avaient su défendre les intérêts des salariés avec efficacité, sans les voitures hors-taxes et sans recourir à la démagogie. Il n’y a qu’à entendre les revendications des syndicalistes actuels autour de la publication du prochain rapport du ‘Pay Research Bureau’ pour se convaincre de l’ampleur de la démonétisation. Comme si cela ne suffisait pas, Rashid Imrith, qui de toute évidence est le champion toutes catégories en ce qu’il s’agit de la démagogie syndicale, nous a servi, lundi, l’un des épisodes les plus dégoûtants : une manifestation de fonctionnaires du ministère des Coopératives dans le cadre de la mort du ‘Deputy registrar’ des Coopératives. Rashid Imrith impute ce décès au Chef de cabinet du ministère de tutelle, accusé

d’avoir harcelé M. Sahadew au point de provoquer l’accident cardiaque qui l’a emporté. Au-delà de la sympathie qu’on peut éprouver pour les proches du défunt hautfonctionnaire, est-il juste de faire porter le blâme de sa mort subite à son supérieur hiérarchique ? Ils sont des milliers de fonctionnaires dans les corps disciplinaires à subir la pression de la part de leurs supérieurs.Que doit-on faire ? Abolir le ‘chain of command’ ? Etre syndicaliste est une énorme responsabilité. Celle de défendre les droits des travaillieurs avec honnêteté. Ceux qui, comme Rashid Imrith, justifient leur ‘check off ’ ou ‘time off ’ syndical à coups des manifestations démagogiques rendent certainement un mauvais service à la cause syndicale et surtout à ceux dont il sont censé défendre les droits.

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ACTA PUBLICA MERCREDI 18 MAI 2011

| Billet de RAJEN VALAYDEN |

Eléphant blanc au sang noir

L’

Organisation des Nations unies, au lieu d’être le garant de la paix internationale, s’est transformée en « chambre de débats stériles » pour certains, et, pour d’autres, en passeport pour s’approprier certaines ressources mondiales. La démagogie de l’Onu est reflétée par son Conseil de sécurité qui a pris le dessus sur l’Assemblée générale, et dont les membres permanents, tous possesseurs de la bombe atomique, et forts de leur droit de veto, ont, depuis la Seconde Guerre mondiale, joué le rôle de policiers du monde. Et que dire de cette incohérence face aux génocides et autres atrocités de masse, aux entorses aux traités, aux violations des frontières ou autres abus contre la loi internationale ? Pourquoi, par exemple, intervenir en Libye et pas en Syrie ? Pourquoi ne pas intervenir au Darfour, au Sri Lanka, en République démocratique du Congo, au Rwanda ou encore au Yémen ou à Bahreïn ? Les policiers du monde pourront-ils prendre des actions militaires contre la Chine ou la Russie pour les crimes perpétrés au Tibet, au Xinjiang ou dans le Nord-Caucase ? Ces grandes puissances se couvrent de ridicule en plaidant le respect des urnes dans des cas qui produisent des vainqueurs acceptables à leurs yeux, alors qu’elles jugent inacceptable le vote en faveur du Hamas au Gaza. Lorsque l’Onu prêche des vertus qu’elle n’applique pas, elle ne peut s’attendre qu’à du mépris. La tolérance de pratiques de deux poids, deux mesures a ses limites. La communauté internationale en a assez de cet éléphant blanc avec du pétrole dans les veines.

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Roy Neeraye RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun Sindy Moonesawmy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Cécile Antonio CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy Essane Auleear Vishesh Koonjobeeharry Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun


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QU’EST-CE QUE BASEL II ET III ?

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Les normes Basel II constituent un dispositif prudentiel destiné à mieux appréhender les risques bancaires et principalement le risque de crédit ou de contrepartie et les exigences en fonds propres. Les recommandations de Basel

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ENTRETIEN MERCREDI 18 MAI 2011

II s’appuient sur trois piliers (terme employé explicitement dans le texte des accords) : l’exigence de fonds propres, la procédure de surveillance de la gestion des fonds propres, et la discipline du marché (transparence dans la

communication des établissements). Les accords de Basel III, publiés le 16 décembre 2010, font partie des initiatives prises pour renforcer le système financier suite à la crise financière de 2007 (crise des ‘subprimes’).

RAJ DUSSOYE

« LE CLIENT EST ROI, L’EMPRUNT EST L’EMPEREUR… » Pour le CEO de Bank One, il ne faut pas vilifier les banques en tirant un parallèle entre leurs profits et l’appauvrissement perçu de la population. Il parle également de la bonne gestion des banques commerciales mauriciennes et nie l’existence de relations tendues entre celles-ci et la Banque de Maurice | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN ❚ Quel a été le bilan financier de

la supervision des banques par la Banque de Maurice, les risques sont limités. On est bien encadré pour pouvoir éviter une telle catastrophe.

Bank One pour l’année 2010 ? En 2010, nous avons eu une très bonne année financière, avec Rs 168 millions de profits. De ce montant, Rs 60 millions proviennent des actifs qu’on a récupérés en Angleterre. Sans ces actifs, on aurait fait Rs 120 millions de profits. En 2008, on a repris la banque et à cette époque, elle faisait Rs 10 millions de pertes par mois. Nous avons pu effectuer un revirement en l’espace de 8 mois. A la fin de 2008, nous avions déjà arrêté les pertes et en 2009, nous avons fait un profit de Rs 39 millions. Cela a été une bonne année pour nous, malgré la crise économique. Nous sommes sur la bonne trajectoire. ❚ Vous parlez de profits. N’y a-t-il

pas là une contradiction avec la population qui s’appauvrit ? Il faut discerner entre les opérations domestiques et les opérations offshore. Aujourd’hui, la majorité des banques mauriciennes, dont Bank One, se font de l’argent dans l’offshore. Moins de 40 % de nos revenus proviennent des opérations domestiques. Celles de l’offshore vont croissantes parce que le marché mauricien est très restreint. Il y a une concentration énorme dans 2 ou 3 banques. Ce n’est pas vrai de dire que les banques font des profits sur la tête des Mauriciens. Pour une banque, en tant qu’entreprise, le client est roi, mais l’emprunt est l’empereur. Nous essayons d’être une entité viable. Si les banques ne font pas de profits, les clients vont partir ailleurs. On n’appauvrit pas les clients ; on les aide. Avec la compétition, les marges que nous faisons sur le taux d’intérêt sont réduites comparées à d’autres pays de la région. ❚ Comment expliquez-vous le

niveau élevé de l’endettement des ménages ? Il faut voir clair. Quand on parle de l’endettement des ménages, il y a l’endettement auprès des banques, mais aussi auprès d’autres institutions financières. Il y a un manque de transparence dans l’octroi des crédits, et je pense qu’il y a quelque chose à

❚ Depuis quelque temps, on évoque

Aujourd’hui, la majorité des banques mauriciennes, dont Bank One, se font de l’argent dans l’offshore. Moins de 40 % de nos revenus proviennent des opérations domestiques. Celles de l’offshore vont croissantes parce que le marché mauricien est très restreint. Il y a une concentration énorme dans 2 ou 3 banques. Ce n’est pas vrai de dire que les banques font des profits sur la tête des Mauriciens

faire là-dessus. Au niveau des banques, nous avons des taux d’intérêt raisonnables et transparents dans leur mode de calcul. Ce ne sont pas les banques qui surendettent les ménages. Il y a surtout un accès au crédit trop facile. ❚ On blâme pourtant les banques

en ce qu’il s’agit du Sale by Levy... C’est trop facile de blâmer. Avant d’arriver jusqu’au Sale by Levy, il y a tout un processus qui est déclenché. Tout d’abord, le client n’a pas payé. Et lorsqu’il ne paie pas, la banque fait son maximum pour pouvoir rééche-

lonner la dette et trouver une solution pour qu’il puisse payer petit à petit. S’il n’y parvient pas, il n’y a pas d’autre choix. Je ne vous dit pas qu’il n’y a pas d’autres institutions qui ont abusé de ce processus. Toutefois, les banques commerciales, elles, ont été transparentes sur le dossier du Sale by Levy. Je défends catégoriquement les banques commerciales. Le Sale by Levy est l’ultime recours à la loi pour récupérer son argent. ❚ Y a-t-il suffisamment de trans-

parence dans les procédures ? Je dirai que lorsque quelqu’un prend un emprunt et donne un bien en garantie, il sait déjà qu’il y a risque de saisie s’il ne paie pas. Avec le recul, tout le monde peut être blâmé. Malheureusement, le travail positif des banques n’est pas reconnu et on fait du ‘bank bashing’. Les banques mauriciennes ont été bien gérées sans l’aide du gouvernement, et bien régulées par la Banque centrale pour qu’il n’y ait pas de toxification de nos actifs. On est sorti de la crise et on continue de générer des bénéfices. Il n’y a pas une banque qui ait fait de perte. ❚ Le risque d’un ‘crash’ des banques

mauriciennes est donc à écarter ? Ce risque existe toujours, mais je crois qu’avec Basel II et Basel III, et

certains conflits entre la Banque de Maurice et les banques commerciales. Etes-vous en guerre ? Pas du tout ! On a toujours eu un rapport formidable avec la Banque de Maurice (BM). J’ai été vice-président de la Mauritius Bankers’ Association (MBA) et à chaque fois qu’il y a un développement dans le secteur, il y a un comité institué entre la MBA et la BM pour des discussions approfondies. Maurice est l’un des rares pays où il y a consultation entre ces institutions. C’est un atout majeur pour notre business. La relation est cordiale. À mon avis, il n’y a jamais eu de conflits et il n’y en aura pas. ❚ La Banque de Maurice vous re-

proche pourtant de ne pas prêter suffisamment, d’où le problème d’excès de liquidités... La BM veut que les banques prêtent plus. Nous le voulons également, mais il n’y a pas d’opportunités pour le faire. Nous sommes tous en train de nous quereller sur le Home Loan à 5 %. La demande de prêt des PME n’est pas substantielle, et les gros projets d’investissements sont en baisse. Qu’est-ce qu’on fait avec tout cet argent ? On aurait pu décider de ne pas prendre les dépôts des épargnants. Cela aurait été très mauvais. Malgré un surplus de liquidités, les banques n’ont pas adopté cette voie. On essaie de faire fructifier cet argent. Les banques font tout pour augmenter leur ‘loan book’, parce que c’est leur gagne-pain. ❚ La BM veut limiter l’investisse-

ment des banques commerciales dans les bons du Trésor. Quelles en sont les répercussions ? La BM souhaite que les banques prêtent plus. Sa logique, c’est que si on diminue les bons du Trésor, cet argent devrait être canalisé vers des prêts. Mais, encore une fois, où sont les opportunités ?


DE LA JAMAÏQUE À MAURICE Né en Jamaïque voici 47 ans, Stephen John Mendes est marié et père de deux filles, âgées de 8 et 6 ans. Avant d’être nommé receveur des douanes à Maurice, le Britannique a exercé dans plusieurs pays, dont la Lettonie, le Mozambique et l’Ukraine. Il a

débuté comme douanier en Grande-Bretagne et, à l’époque où il travaillait à l’aéroport de Heathrow, il avait deux collègues d’origine mauricienne. « Du coup, avoue-til, je connaissais bien le pays avant même d’y avoir mis les pieds ! »

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STEPHEN MENDES, RECEVEUR DES DOUANES

« La douane mauricienne est un modèle pour le monde » Il quitte ses fonctions de receveur des douanes à la fin du mois. Après deux ans passés à la tête du département des douanes, Stephen Mendes fait un bilan du travail accompli ainsi que des progrès qui restent à faire dans l’optique de redorer le blason de cette institution. Capital l’a rencontré mardi | ROY NEERAYE ❚ M. Mendes, vous quittez vos fonc-

tions de receveur des douanes bientôt. Quel est votre bilan de ces deux ans passés à la tête de cette institution ? Dans l’ensemble, le département des douanes affiche de bonnes performances. Nous sommes définitivement dans la bonne direction avec les méthodes de travail et les stratégies que nous avons mises en place et qui ont été adoptées par l’ensemble du personnel. Nous avons des étalonnages internationaux qui nous permettent de mesurer nos progrès, mais qui nous obligent aussi à adopter les meilleures pratiques pour le bon fonctionnement de l’institution qu’est la douane. En parallèle, nous avons amélioré notre ligne de communication avec la communauté des affaires. ❚ Dans le contexte actuel de la mon-

dialisation, comment se positionne la douane mauricienne par rapport à d’autres pays de la région ? Si nous devons nous comparer à nos partenaires au sein de la SADC et du Comesa, je peux avancer que nous sommes très bons. Comme je l’ai souligné, nous avons d’excellents étalonnages internationaux, comme le rapport ‘Doing Business’ de la Banque mondiale, qui permet de bien jauger, entre autres, des capacités de nos services douaniers. D’ailleurs, au niveau mondial, la douane mauricienne se classe 22 sur 183 pays. En ce qui concerne la région Afrique, nous sommes les meilleurs en termes de services douaniers pour le commerce transfrontalier. D’ailleurs, le secrétaire général de l’OMD a décrit, en février dernier, la douane mauricienne comme un modèle de réforme et de modernisation pour le monde.

❚ Vous qui avez travaillé dans divers

pays, comment évalueriez-vous les douanes mauriciennes par rapport à celles d’autres contrées ? C’est difficile de comparer. Je peux prendre l’exemple de l’Ukraine, qui est un très grand pays avec quelque 20 000 douaniers. Il y a de nombreuses frontières terrestres, un réseau de chemin de fer immense. À Maurice, nous avons un port et un aéroport. Dans un sens, ça nous a aidé à apporter des changements à nos services, car les choses peuvent être gérées plus facilement. Je pense qu’il faut aussi souligner que le gouvernement et la Mauritius Revenue Authority reconnaissent l’importance des services douaniers. Il y a très peu de pays qui investissent dans leurs services de douane. Vous savez, nous recueillons environ 30 % du total des revenus de l’État. Et j’estime que cette contribution est reconnue à sa juste valeur. ❚ Après deux ans donc, vous allez as-

sumer de nouvelles fonctions pour le compte du Fonds monétaire international. Comment planifiezvous votre départ ? Je pars à la fin du mois. Entre-temps, il y aura un appel de candidature pour le poste de receveur des douanes. J’ai aussi eu des rencontres régulières avec le directeur général de la Mauritius Revenue Authority concernant mon départ et je me suis assuré que les responsables de section soient au courant de toutes les questions en suspens afin que cette transition s’opère de la manière la plus douce qui soit. De toute manière, je serai basé à Maurice, donc je serai à la disposition des autorités si jamais elles ont besoin de moi pour quoi que ce soit.

❚ La perception à Maurice a

longtemps perduré que la douane est l’une des entités les plus corrompues de l’État mauricien. Cette perception existe-t-elle toujours ? La perception existe encore ; les gens croient toujours que tel est le cas. Et, ce serait mentir que de dire que nous avons pu faire le ménage. Ce serait très naïf de le dire. Toutefois, je dois souligner que nous avons connu des progrès dans ce domaine. Mais il reste

MANOJ NAWOOR

encore du travail à faire.

❚ Les Mauriciens sont souvent mé-

contents du fait que certains postes sont alloués à des étrangers. Vous, en tant qu’étranger, avez-vous ressenti une quelconque hostilité de la part de vos collaborateurs ou subalternes ? Tout le monde ici s’est toujours montré très poli et très respectueux. De plus, il était de mon devoir d’être sensible et respectueux de la culture et de la

FMI. Stephen Mendes quitte la douane pour l’institution internationale

L’OMD a un programme d’accréditation très rigoureux qui permet d’évaluer le personnel des différents services douaniers au monde. Nous avons trois officiers des douanes qui ont obtenu cette accréditation, ce qui démontre qu’ils sont des experts reconnus dans différents domaines techniques liés à la douane. C’est une accréditation très prestigieuse et très difficile à obtenir. Nous en sommes donc très fiers. Ça prouve que les compétences sont là

société mauriciennes. Je ne parle pas encore français ou créole, mais je me suis fait un plaisir de participer à la messe annuelle des douaniers, ainsi qu’aux prières organisées dans des temples auxquelles j’ai été invité. ❚ Pensez-vous que les Mauriciens ont

suffisamment de qualités pour se retrouver à la tête d’institutions telle la douane ? L’OMD a un programme d’accréditation très rigoureux qui permet d’évaluer le personnel des différents services douaniers au monde. Nous avons trois officiers des douanes qui ont obtenu cette accréditation, ce qui démontre qu’ils sont des experts reconnus dans différents domaines techniques liés à la douane. C’est une accréditation très prestigieuse et très difficile à obtenir. Nous en sommes donc très fiers. Ça prouve que les compétences sont là.


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UNE BRITANNIQUE AU FSL

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C’est une Britannique, Jane Helen MacLean, qui a succédé à Vidhu Madhub-Dassyne à la tête du Forensic Science Laboratory (FSL) vers la fin de l’année dernière. Peu après sa prise de fonctions, la

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Britannique a eu la lourde tâche de témoigner dans l’affaire Michaela Harte, du nom de la jeune Irlandaise retrouvée morte dans sa chambre d’hôtel au Legends, en début d’année. Jane MacLean,

présentée comme une femme de terrain, ayant participé à plusieurs enquêtes policières. L’expertise du FSL a été rudement sollicitée dans le cadre de l’enquête sur la mort de Michaela Harte.

ADMINISTRATIONS PUBLIQUES

Le paradis des expatriés Salaires faramineux, résidences luxueuses, bénéfices en tous genres… La vie des expatriés employés par l’État mauricien s’apparente à celle d’un pacha. Ce qui n’est pas forcément du goût des Mauriciens, qui s’estiment lésés par cette « xénogarchie » | ROY NEERAYE BILL DUFF, Bert Cunningham, Lance Wickman, Sudhamo Lal, Jane Helen MacLean… Ces noms de consonance étrangère nous sont bien familiers. Et pour cause : il s’agit de personnes ayant occupé ou qui occupent présentement des postes à responsabilité au sein de différents corps publics dans le pays.

J’ai moi-même deux enfants qui ont fait leurs études à l’étranger. Ils y ont acquis les connaissances et l’expérience nécessaires pour accomplir certaines tâches. Mais que voulezvous qu’ils viennent faire à Maurice si certains jobs semblent réservés aux étrangers ? Une situation qui ne fait pas que des heureux, les Mauriciens ayant l’impression que leurs compétences ne sont pas reconnues, sans compter que les étrangers en poste ici, comme c’est d’ailleurs le cas dans le secteur privé, touchent souvent des salaires faramineux, en plus d’autres petits « détails » qui font de leur séjour ici des « va-

ÉGALITÉ. Le député Satish Boolell estime qu’il ne faut pas « mépriser les Mauriciens compétents »

cances tous frais payés », pour reprendre les propos d’un syndicaliste interviewé au téléphone. « Les étrangers en poste ici sont infiniment mieux lotis que les Mauriciens. Malheureusement, quand un syndicaliste tente de dénoncer de telles situations, on l’accuse d’être xénophobe. Alors que ceux qui se disent patriotes offrent des vacances tous frais payés à quelques étrangers dont l’expertise ne saute pas forcément aux yeux », dit-il. Des propos qui rejoignent à quelques détails près ceux du Dr Satish Boolell, député de l’Opposition et ancien Chief Police Medical officer, pour qui « il faut des chances égales à la fois pour les Mauriciens et les étrangers » quand il s’agit de postes à responsabilité. « Il est vrai que dans la conjoncture actuelle, avec la mondialisation, l’île Maurice doit faire appel aux compétences étrangères. Sans cependant pénaliser les Mauriciens ayant les mêmes compétences et connaissances. Je ne suis pas anti-étranger, mais il nous faut savoir faire la part des choses. Autrement, on fera face in-


SALE QUART D’HEURE POUR UN ANCIEN DTN LOCAL Directeur technique national de la Fédération française de Football depuis le départ de Gérard Houiller, François Blacquart n’est pas inconnu des Mauriciens. Le Français a en effet été directeur technique national de la Mauritius Football Association de 1988 à 1993. Le mois

évitablement à une plus grande fuite des cerveaux (le fameux ‘brain drain’, NdlR) », nous a-t-il déclaré. Le Dr Boolell estime que Maurice devrait éviter le piège du « monopole des étrangers » dans certains secteurs, d’autant que certains de ces expatriés n’ont pas forcément le profil pour remplir certains postes. « Autant que je sache, nous sommes tout aussi bien qualifiés que ces étrangers pour assumer certaines responsabilités. Alors que, souvent, on prend n’importe quel quidam qui assumait des responsabilités à la gare de Londres pour venir dire que telle personne assumait des responsabilités immenses », souligne-t-il. Le départ forcé de Georges Dewit a mis en exergue certaines pratiques qui ont de quoi alimenter le mécontentement des Mauriciens suivant la nomination d’un ressortissant étranger à tel ou tel poste. Le Project Director de la Wastewater Management Authority (WMA), en poste à Maurice depuis juillet 2007 sur un contrat initial de trois ans, touchait un salaire mensuel de 8 000 euros, soit presque Rs 400 000, sans compter divers ‘fringe benefits’. Selon une source au ministère des Services publics, sous l’égide duquel opère la WMA, le recrutement de Georges Dewit fait suite à un appel de candidatures. Georges Dewit, un ressortissant belge ayant déjà, selon nos informations, travaillé sur quelques projets pour le compte d’un organisme mauricien, est appelé à épauler une équipe d’ingénieurs –

le Project Management Unit – de la WMA, notamment en assurant leur formation. Mais, selon nos informations, Georges Dewit n’aurait pas respecté certaines clauses de son contrat d’embauche, allant même jusqu’à outre-passer le conseil d’administration de la WMA dans la prise de certaines décisions. INGÉRENCE ÉTRANGÈRE L’affaire se corse quand cet organisme reçoit une correspondance de la Banque européenne d’Investissement (BEI), en date du 5 mai courant, qui demande de réembaucher immédiatement Georges Dewit. « Cette ingérence étrangère a provoqué l’ire des autorités mauriciennes. Même si la BEI est un important bailleur de fonds, elle n’a nul droit de s’ingérer dans les affaires de l’État », ajoute notre interlocuteur. Dans la missive, la BEI se veut claire : elle ne peut accepter que le programme d’investissement qu’elle finance soit laissé entre les mains d’un organisme sans un « fully staffed and functionning Project Management Unit », sous-entendant donc que la mise à pied de Georges Dewit vient en quelque sorte mettre en péril les différents projets de tout-àl’égout mis en place par la WMA. Or, il semblerait qu’en sus de « s’occuper de choses pour lesquelles il n’était pas habilité », Georges Dewit passait son temps à se prélasser sur les greens. « Vous savez, beaucoup de ces étrangers sont sous l’impression qu’ils sont en va-

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dernier, le DTN a été au centre d’une controverse à la suite d’un article publié en France faisant état de la mise en place d’une politique de quotas discriminatoire. Il a été suspendu par la Fédération française de Football le 30 avril dernier dans le sillage de cette affaire.

cances ici. Certains ne font pas le travail pour lequel ils ont été recrutés, mais mettent leur nez dans les affaires des autres », avance notre source. Dans le passé, face au manque de main-d’œuvre qualifiée, le pays était contraint de faire appel aux étrangers. Sans compter la mentalité prévalente qui voulait que, comme le souligne le Dr Satish Boolell, « tout ce qui venait de l’étranger était meilleur ». Or, les choses ont évolué depuis, souligne le député mauve, avec de plus en plus de Mauriciens allant parfaire leurs connaissances à l’étranger. Ce qui fait que la disparité entre les étrangers et les Mauriciens devient insignifiante. « J’ai moimême deux enfants qui ont fait leurs études à l’étranger. Ils y ont acquis les connaissances et l’expérience nécessaires pour accomplir certaines tâches. Mais que voulez-vous qu’ils viennent faire à Maurice si certains jobs semblent réservés aux étrangers ? » se demande-t-il. Pas étonnant donc que de nombreux Mauriciens choisissent de faire carrière sous d’autres cieux. Pour le Dr Boolell, au train où vont les choses, bientôt « on demandera aux parlementaires mauriciens de débarrasser le plancher pour faire place à des ministres et députés étrangers. Il ne manquerait plus que ça », dit-il sans ambages. Serait-ce de la xénophobie ? « Pas du tout ! Je reconnais que le monde, étant le village global qu’il est devenu, connaît un flux migratoire d’experts dans divers domaines. Mais il faut aussi reconnaître les

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Le Dr Boolell estime que Maurice devrait éviter le piège du « monopole des étrangers » dans certains secteurs, d’autant que certains de ces expatriés n’ont pas forcément le profil pour remplir certains postes. « Autant que je sache, nous sommes tout aussi bien qualifiés que ces étrangers pour assumer certaines responsabilités. Alors que, souvent, on prend n’importe quel quidam qui assumait des responsabilités à la gare de Londres pour venir dire que telle personne assumait des responsabilités immenses » compétences que nous avons ici, sous la main. Ceux qui choisissent de rentrer au pays après leurs études doivent pouvoir se dire qu’ils n’ont aucune raison de regretter une telle décision. Or, si l’administration publique ne fait qu’employer des étrangers, c’est un mauvais signal qu’on envoie à tous ces Mauriciens partis étudier à l’étranger », fait ressortir le parlementaire. Georges Dewit, selon une source proche de l’Hôtel du gouvernement, ne serait qu’un exemple parmi d’autres de ces étrangers qui se la coulent douce en profitant de résidences « pied dans l’eau » alors qu’ils n’auraient pas forcément le profil idéal pour les postes qu’ils occupent. Une situation qui, si elle perdure, pourrait bien voir éclore un sentiment xénophobe chez certains. « Nous ne pouvons que souhaiter qu’on en arrivera pas là », conclut un syndicaliste. suite en page 8


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LE PRIVÉ NE S’EN PRIVE PAS

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Dans le secteur privé, faire appel aux compétences étrangères est chose courante. Vu le manque d’expertise locale dans certains domaines, plusieurs grosses firmes du pays, évoluant dans des secteurs aussi divers que les fi-

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nances et l’hôtellerie, ont à leur tête des ressortissants étrangers. Ainsi, à la Mauritius Commercial Bank, c’est Anthony R. Withers qui est Chief Executive des opérations bancaires depuis quelques années. Dans

d’autres banques, la situation est la même, notamment à la branche mauricienne de la HSBC, où on retrouve une Singapourienne, Siew Meng Tan, à la tête depuis quelques mois.

C’est sûr, ils sont d’ailleurs…. Ils sont venus, ils n’ont pas toujours convaincu et plusieurs sont repartis avec un amer souvenir de leur séjour dans le pays. En poste dans divers départements publics, ils ont, à un moment ou un autre, fait la Une de l’actualité locale | ROY NEERAYE

DES SOMMITÉS dans leur domaine respectif. Si la désignation est plausible, et bien réelle dans beaucoup de cas, l’ignorance des réalités mauriciennes n’aura pas réussi à ces experts venus d’ailleurs pour aider le pays sur la voie du progrès. Nombre d’entre eux ont laissé leurs empreintes dans le pays, mais pas toujours de manière positive. Cette liste d’expatriés ayant « déserté » leur poste, ou contraints à le faire, débute avec un certain David Shattock, un temps conseiller spécial du Premier ministre. Le mandat de David Shattock commence en 1998, quand le Premier ministre Navin Ramgoolam fait appel à ses compétences pour effectuer une « réorganisation de la force policière ». Ancien brigadier en chef des forces constabulaires d’Avon et de Somerset, en Grande-Bretagne, David Shattock est présenté comme un officier remarquable, alors que l’opposition met en doute ses qualités et que la rumeur court sur son manque de compétences pour être conseiller spécial du Premier ministre. Mais David Shattock laissera surtout des souvenirs dans le sillage des émeutes qui éclatent en février 1999 à la suite de la mort, en cellule policière, du chanteur Kaya. Certains mem-

bres de la police locale l’auraient même pris à partie, à l’intérieur des Casernes centrales, refusant de suivre ses directives durant ce sombre moment de l’histoire. Le Britannique quittera ses fonctions quelques mois plus tard. Certains se souviendront aussi de David Shattock comme étant le père de Julian, jeune homme qui avait été arrêté dans une affaire de vol de voiture en Grande-Bretagne. C’était en 1994. Le fils de David Shattock était alors âgé de 22 ans. GÉNÉROSITÉ GOUVERNEMENTALE Pour d’autres, David Shattock a été celui qui aurait perdu son porte-monnaie contenant des documents personnels ainsi qu’une somme de plusieurs milliers de roupies, attisant la colère de ses nombreux détracteurs, qui estiment que le Britannique était venu profiter de la « générosité » du gouvernement d’alors. À cette même époque, officiait au bureau du Premier ministre, en tant que conseiller en matière de sécurité, Busan Nandy. Ancien membre des services de renseignement indiens, avec une expérience internationale acquise au Bangladesh et en Thaïlande, Bhusan Nandy est également pointé du doigt dans le sillage des émeutes de

Durant son mandat, Bill Duff aura eu à affronter plusieurs cas d’évasion, ce qui fera dire à ses détracteurs que ses honoraires – Rs 200 000 par mois – sont loin d’être justifiés. Sans compter l’indiscipline ambiante dans les prisons contre laquelle il tentera tant bien que mal de lutter. Les trafics de drogue sont monnaie courante, et malgré toute sa bonne volonté, il n’arrivera qu’à mettre un semblant d’ordre dans un univers carcéral de plus en plus difficile. Il sera remplacé par un Indien, Lingamanaicker Vijayanarayanan

février 1999. Il prendra sa retraite en 2000, mais Sir Anerood Jugnauth, qui revient à la tête du pays au lendemain des élections tenues cette même année, fera de nouveau appel à lui. Après son départ à la retraite, Bhusan Nandy signe des chroniques dans des publications indiennes, notamment The Statesmen. Il meurt en 2008 à l’âge de 68 ans. Connu pour ses méthodes strictes, et son approche axée sur la réinsertion des prisonniers, l’Écossais Bill Duff, qui assumait les fonctions de commissaire des prisons, fera difficilement face à une administration qui, de l’aveu de certains, a tout fait pour « lui mettre des bâtons dans les roues ». Fatigué de guerres larvées avec certains lobbies à la Prison centrale, il jettera l’éponge en 2006. Durant son mandat, Bill Duff aura eu à affronter plusieurs cas d’évasion, ce qui fera dire à ses détracteurs que ses honoraires – Rs 200 000 par mois – sont loin d’être justifiés. Sans compter l’indiscipline ambiante dans les prisons contre laquelle il tentera tant bien que mal de lutter. Les trafics de drogue sont monnaie courante, et malgré toute sa bonne volonté, il n’arrivera qu’à mettre un semblant d’ordre dans un univers carcéral de plus en plus

difficile. Il sera remplacé par un Indien, Lingamanaicker Vijayanarayanan. Le mandat de l’Indien est surtout marqué par l’évasion spectaculaire de 34 détenus de la prison de Grande-RivièreNord-Ouest en juin 2010. Lingamanaicker Vijayanarayanan, qui aura du mal à convaincre par ses méthodes, soumet sa démission peu de temps après, invoquant des raisons personnelles. Mais, certains chuchotent encore qu’il aurait été quelque peu forcé à se retirer, vu que cette évasion serait restée en travers de la gorge de quelques-uns au sommet de l’État. Depuis, c’est Jean Bruneau, ancien adjoint au commissaire de police, qui assume le rôle de commissaire des prisons. CAPITAL POLITIQUE Bert Cunningham est un autre nom auquel les Mauriciens sont familiers. Nommé receveur des douanes, le Canadien prend ses fonctions en octobre 2002, alors que le gouvernement MSM-MMM est au pouvoir. On fera ses éloges, de part et d’autre, d’autant que le Canadien entend mener une lutte sans relâche contre la corruption au sein d’une institution qui est considérée pourrie par de nombreux


EXPERT CONFIRMÉ Chargé par le gouvernement mauricien de piloter le projet « Maurice Ile Durable », le scientifique Joël de Rosnay fait partie de ces nombreux experts auxquels le pays fait appel pour certaines tâches spécifiques. Né à Maurice en 1937, Joël de Rosnay est une sommité du monde scientifique, ayant travaillé au pres-

tigieux Massachussetts Institute of Technology et à l’Institut Pasteur. Ce scientifique émérite a plusieurs cordes à son arc, ayant été le pionnier du surf en France, Dans sa jeunesse, selon le site Wikipédia, il aurait même enseigné les rudiments de ce sport à une certaine Catherine Deneuve…

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EXPERTS. Konrad Morgan est vice-chancelier de l’université de Maurice alors que Sean Ennis (à dr.) est directeur exécutif de la CCM

Mauriciens. Mais, une sombre histoire de téléviseur viendra mettre fin à la carrière de Bert Cunningham qui, alors qu’il est exonéré de tout blâme par une enquête de la Mauritius Revenue Authority, sera sous le coup d’une investigation de l’Independent Commission against Corruption. Le Canadien aura beau se défendre, mais il ne pourra trouver le soutien espéré, cela alors que ses détracteurs mettent en lumière des salaires mensuels de quelque Rs 300 000 assortis de divers bénéfices. Bert Cunningham sera forcé à prendre la porte de sortie au milieu de toute cette affaire qui n’est pas dénuée d’intérêt de la part de certains, qui espèrent profiter de cette histoire pour en tirer un capital politique. Nous sommes en 2008, Bert Cunningham est sommé de rentrer chez lui. Mais le Canadien ne compte pas en rester là. Il annonce des poursuites contre l’État mauricien pour renvoi injustifié. Il sera peu après remplacé par Stephen Mendes, un Britannique. Ce dernier a quitté ses fonctions de receveur des douanes il y a une semaine pour occuper un poste au sein du Fonds monétaire international. Lance Wickman, qui fut appelé à Maurice pour chapeauter la création d’Enterprise Mauritius, est un autre des ces étrangers dont le nom revient, souvent encore, dans l’actualité. Non pas pour sa mauvaise gestion, mais surtout pour un salaire de quelque Rs 400 000 et une lettre, qui ressemble à s’y méprendre à un règlement de comptes, dans laquelle il « dénonce » certains agissements

INDISCIPLINE. Les méthodes des commissaires des prisons étrangers n’ont pas convaincu grand monde

de la part du Chairman de cet organisme, Amédée Darga. BON STRATÈGE Le Néozélandais, qui a été responsable des services-clients à la New Zealnad Trade Enterprise, aura assumé les fonctions de Chief Operating Officer d’Enterprise Mauritius pendant deux ans et deux mois. Il y sera remplacé par Prakash Beeharry, qui est nommé CEO de l’organisme en février 2007. À Maurice, l’arrivée de ces étrangers à la tête de certaines institutions ne se fait décidément pas sans heurt. Sudhamo Lal, actuel directeur général de la Mauritius Revenue Authority en sait quelque chose. À peine installé dans ce poste que certaines accusations pleuvent, notamment des allégations de fraude au Pakistan, où il a occupé divers postes à responsabilité pour des organismes de cet État. Pourtant, l’homme aura su garder la tête froide, selon ses

proches collaborateurs. En bon stratège, disent ceux-ci, il a su communiquer avec le public mauricien, au point de faire disparaître l’image de labrador assoiffé d’argent qui était naguère celle du fisc. L’arrivée de Konrad Morgan en tant que vice-chancelier de l’université de Maurice suscitera aussi des réactions diverses, notamment au niveau de certaines personnes qui pensaient obtenir de facto ce poste au départ de l’ancien titulaire, le Professeur Indur Fagoonee. Le Britannique d’origine canadienne est un professeur reconnu, ayant travaillé dans diverses grandes académies avant d’atterrir à Maurice. Sa nomination fera d’ailleurs l’unanimité au conseil d’administration de l’université de Maurice. La série d’étrangers qui se succèdent à la tête de certains organismes se poursuit avec la création de la Competition Commission of Mauritius (CCM), qui verra le recrute-

ment de John Davies. Le Britannique, économiste de formation, sera appelé à mettre la CCM sur les rails en tant que Competition Commissioner. John Davies remplira sa mission avant de céder la place à Sean Ennis, un autre Britannique, qui a pris ses fonctions en mars dernier. Le Dr Ennis, qui a auparavant travaillé pour l’OCDE, est détenteur d’un doctorat en économie de l’université Berkeley, en Californie. Pour lui, il s’agit de poursuivre le travail déjà accompli par son prédécesseur. RUMEURS DE DÉPART La State Bank of Mauritius est une autre institution ayant son lot d’étrangers aux postes clés. Le Canadien d’origine indienne Gautam Vir y occupe le poste de Chief Executive Officer depuis 2009. Mais, selon les bruits de couloir, de nombreux actionnaires de la banque ne seraient pas contents de sa performance et les rumeurs de son

départ imminent circulent depuis un bon bout de temps déjà. D’autres détracteurs évoquent des salaires pharaoniques qui ne correspondraient nullement avec la performance du CEO à la tête de cette institution, la deuxième banque du pays. Air Mauritius a aussi sa part dans l’embauche d’étrangers. Ceux qui ont suivi la débâcle de la compagnie nationale d’aviation dans le sillage de la triste affaire de ‘hedging’ sur les carburants se souviennent encore de Cornwell Muleya, qui était Executive Vice President – Finance, à Air Mauritius. Le Kenyan a été contraint de partir dans le sillage de cette affaire. Depuis le départ de Raj Bungsraz, c’est Andries Viljoen qui a été nommé CEO par intérim de la compagnie nationale d’aviation. Une nomination qui a été marquée par les critiques de Paul Bérenger, qui n’a pas manqué de rappeler, peu après l’annonce de cette décision, que la South African Airways avait enregistré des pertes historiques sous l’ère Viljoen. Bilan positif ou pas, la nomination d’étrangers à des postes à responsabilité ne fait pas toujours l’unanimité. Certains détracteurs invoquent les salaires et autres bénéfices auxquels ont droits « ces gens venus d’ailleurs » alors que d’autres se posent des questions sur leur légitimité. Il n’empêche que le nombre d’étrangers à la tête de nombreuses institutions du pays reste toujours important, n’en déplaise à certains…


IOREC AGRANDIT SON PORTEFEUILLE

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Il s’agit d’un autre projet qui vient complémenter le portefeuille IOREC pour 2011. « Nous avons déjà lancé nos principaux projets immobiliers tels que Les Hauts Champs à Piton et Square Circle à Forbach. Dans les deux cas, la construction est déjà en bonne voie », soutient le

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CEO d’IOREC, Murray Adair, pour qui le mélange développements résidentiels, hôteliers et commerciaux est la tendance d’avenir. MID oblige, les nouveaux projets du groupe misent sur l’autosuffisance en eau et le recyclage des déchets

PROJET. IOREC se lancera bientôt dans la mise sur pied d’un nouvel établissement hôtelier à Poste Lafayette

SECTEUR HÔTELIER

LE TOURISME AU MEILLEUR DE SA FORME

Les principaux groupes hôteliers ont publié leur rapport intérimaire pour le trimestre janvier-mars. Alors que New Mauritius Hotels, Constance Hotels et Naïade Resorts affichent un chiffre positif, Sun Resorts soutient que la période a été quelque peu difficile. Rétrospectives et perspectives NEW MAURITIUS HOTELS : BONNE PERFORMANCE Les recettes de New Mauritius Hotels (NMH) ont augmenté de 7 % pour atteindre Rs 2,1 milliards, malgré une contraction du chiffre d’affaires de Plaisance Restauration, sur le compte d’une activité réduite. Cela a été dû principalement à la bonne performance des hôtels dans le ‘up-market segment’ et la réouverture partielle de l’hôtel Trou-aux-Biches. Le chiffre d’affaires a augmenté de Rs 367,8 millions, ce qui représente une hausse de 8,9 % en comparaison à la période correspondante de 2010. Les profits ont augmenté de 15,2 %, pour atteindre Rs 925,9 millions, reflétant ainsi une croissance de Rs 122 millions comparée au trimestre correspondant de l’année dernière. Le groupe prévoit, eu égard à la situation positive présente, que les affaires iront encore mieux dans les mois à venir.

D’autant plus que la phase II de l’hôtel Trou-aux-Biches a été opérationnelle depuis le 4 avril dernier, avec 240 chambres. La troisième et dernière phase du projet, comprenant 93 chambres additionnelles, est prévue vers la fin de l’année. Toutefois, des ombres planent encore sur le secteur. Dans son rapport intérimaire, le groupe explique que, vu qu’il existe une dichotomie entre l’accès aérien et les capacités des hôtels, quelques effets se feront sentir pendant la saison basse qui approche. Alors que pendant cette saison particulière, les hôtels offrent des tarifs réduits pour attirer plus de touristes, le nombre de vols provenant des principaux marchés touristiques sont réduits mais les tarifs aériens augmentent. Cette situation, selon New Mauritius Hotels, encourage des remises importantes, mais portent préjudice à l’image de la destination par la même

occasion. Le projet futur du groupe NMH viendrait également consolider davantage la situation positive à l’avenir. L’acquisition récente des actions du Domaine Palm Marrakech et Beachcomber Hotel SA a été conclue pour la somme de 10 millions d’euros, à travers un prêt bancaire. Une nouvelle équipe est déjà sur pied pour relancer le projet et, à ce jour, NMH a investi 60 millions d’euros dans le projet. Le groupe est aussi en négociation avec une institution financière marocaine pour un éventuel prêt bancaire de 25 millions d’euros pour aider à compléter, d’ici à septembre 2013, la première phase du projet, qu’on dit très attendu à Marrakech. NAÏADE RESORTS RÉDUIT SES DETTES La dette de Naïade Resorts Ltd (NRL), bien que toujours présente, est à

un niveau moins inquiétant désormais. Le groupe a augmenté sa participation dans Diva aux Maldives, ce qui a consolidé ses actifs. Les Convertible Bonds y sont également pour quelque chose. A ce jour, la dette de NRL tourne entre 54 % et 60 %. Paul Jones, le Chief Executive Officer (CEO) de NRL, a affiché, lors d’un point de presse jeudi dernier, un air satisfait en ce qui concerne la performance du groupe. C’est la première fois, après trois années consécutives, que le groupe a réussi à avoir deux trimestres positifs consécutifs. Les deux derniers remontent à décembre 2007 et mars 2008. Selon le CEO, une hausse au niveau des arrivées touristiques a été enregistrée à Maurice et aux Maldives pendant le premier trimestre 2011. Le nombre de visiteurs à Maurice a atteint 262 626, soit une hausse de 5,1 %, dont 17,7 % pour NRL, et 246 606 aux Maldives,


SAFIRE INVITE À DÎNER Cette année encore, l’ONG SAFIRE organise un dîner de levée de fonds pour 350 personnes, soit 35 tables de 10 personnes. Cette activité se tiendra le 27 mai prochain au restaurant Opium, à Réduit. SAFIRE prend en charge actuellement 175 enfants des rues dans 7 régions du pays :

Triolet, Baie du Tombeau, Tranquebar/Briquetterie/Ste Croix, Camp Levieux, Bambous, Bel Air/Caroline et Beau Vallon. La réservation d’une table à ce dîner permettra à SAFIRE de poursuivre l’oeuvre de réhabilitation des enfants des rues.

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représentant une progression de 12,4 %, soit 56,7 % pour NRL. « La dernière fois, nous avions été satisfaits de la performance du groupe, tout en nous demandant si la tendance persisterait. En effet, nous avons une nouvelle fois eu des chiffres positifs. Le taux d’occupation était à 78 % en mars, comparé à 76 % en décembre 2010. Naïade est en train de devenir de plus en plus populaire », s’est félicité Paul Jones. Les profits avant impôt pour les hôtels du groupe à Maurice ont augmenté, passant de Rs 25 à 77 millions. Quant à Diva, l’hôtel aux Maldives, il a connu un profit net de Rs 50 millions en comparaison à une perte de Rs 15 millions pour la période correspondante en 2010. Les profits pour les deux hôtels à la Réunion, Grand Hôtel du Lagon et Hôtel du Récif, sont à Rs 5 millions, comparés à la perte de Rs 42 millions enregistrée au même trimestre l’année dernière. Si la performance aux Maldives est nettement meilleure que celle de Maurice, c’est parce que les chiffres pour Maurice ne comprend pas celui de l’hôtel Tamassa. Ainsi, le ‘operating profit’ du groupe est passé de Rs 60 à 195 millions. Au vu de la présente performance, Paul Jones est confiant que le trimestre prochain, prenant fin le 30 juin 2011, affichera également un bilan positif, et que malgré la saison basse, le ‘operating profit’ sera supérieur. CONSTANCE : PRUDENCE QUAND MÊME Une amélioration au niveau de la performance des Maldives et aux Seychelles a eu pour effet de consolider le chiffre d’affaires du groupe Constance. Avec les opérations de deux hôtels à Maurice et le Constance Moofushi Resort aux Maldives, qui a ouvert ses portes récemment, le groupe est plus que satisfait. Ainsi, les recettes pour le trimestre écoulé ont atteint Rs 624,7 millions contre Rs 403,8 millions en 2010, tandis que le ‘operating profit’ est passé de Rs 86,9 millions, en janvier-mars 2010, à Rs 163 millions pour la période correspondante cette année. Les profits pour le premier trimestre 2011 ont atteint Rs 89,3 millions. Le groupe est confiant quant à une meilleure performance à l’avenir, ce qui n’était pas le cas en 2010. Toutefois, la direction de Constance soutient que la prudence est de mise, surtout à Maurice, à cause de la disparité entre la capacité des hôtels à fournir des chambres et la capacité des places sur les vols aériens. Un défi majeur qui reste à contourner, selon Constance Hotels. SUN RESORTS : UN TRIMESTRE DIFFICILE Les recettes du groupe pour le premier trimestre 2011 étaient de Rs 976 millions, soit 2 % de moins que pour la période correspondante en 2010. Ce montant inclut la recette de Rs 102 millions générée par la première vente des chambres au Long Beach Hotel. Dans son rapport intérimaire, le groupe soutient que bien qu’une hausse de 5,1 % ait été enregistrée au niveau des

Le projet futur du groupe NMH viendrait également consolider davantage la situation positive à l’avenir. L’acquisition récente des actions du Domaine Palm Marrakech et Beachcomber Hotel SA a été conclue pour la somme de 10 millions d’euros, à travers un prêt bancaire. Une nouvelle équipe est déjà sur pied pour relancer le projet, et à ce jour, NMH a investi 60 millions d’euros dans le projet arrivées touristiques, les principaux marchés européens, à l’exception de la France, ont connu une baisse. Sun Resorts fait également ressortir que la période de Pâques était en avril cette année, alors qu’elle l’était en mars l’année dernière. Ce qui a eu pour effet de réduire le ‘operating profit’ du groupe à Rs 232 millions (Rs 249 millions en 2010). Le ‘net profit’ était de Rs 153 millions, soit 7 % de moins que l’année dernière. Sun Resorts est toutefois confiant que l’ouverture de Long Beach, le 18 avril, aidera à remédier la situation à l’avenir, et consolidera la valeur du groupe. Les réactions des premiers acheteurs ont été très

CONFIANCE. Pour le groupe Naïade, le prochain trimestre devrait également afficher un bilan positif

positives, ce qui réconforte le groupe. IOREC : UN NOUVEL HÔTEL À POSTE LAFAYETTE L’Indian Ocean Real Estate Company (IOREC) aborde la phase de préconstruction pour un nouvel hôtel à Poste Lafayette, pour un coût total approximatif de Rs 600 millions. C’est Centara Hotels & Resorts qui assurera la gestion du projet. Le contrat a été signé avec ce leader de l’industrie touristique de niveau international, qui gère près de 50 hôtels en Thaïlande et dans toute l’Asie, l’Inde et la région de l’océan Indien.

La construction du nouvel hôtel devrait démarrer en septembre prochain. Le nouvel établissement sera dans la catégorie 4-étoiles et disposera de 100 chambres avec 3 restaurants, un spa, un centre d’affaires, une salle de gym, un club pour enfants et des infrastructures pour les sports nautiques. « La conception architecturale cherche à exploiter toute la richesse de la topographie locale et à en tirer le meilleur. Toutes les chambres dans le bâtiment de l’hôtel auront vue sur la mer et les architectes ont cherché à présenter une conception dynamique et unique », affirme le CEO Murray Adair.


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WHAT IS A CLASS ACTION LAWSUIT?

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IT’S AGAINST the law for an employer to discriminate against a person because of his / her race, religion, country of origin, caste, creed, ethnic group, gender, sexuality, political belief or disability. Discrimination at work is not always obvious and may be achieved indirectly. For example, an employee who is not treated as well as someone else because of skin colour or gender, it’s referred to as direct discrimination, but a job description that unfairly limits the chances of people from one sex or a particular ethnic group is a definite form of indirect discrimination . In Mauritius, the much awaited Equal Opportunities Act (EOA) yet to be operationalised since 2009, makes it unlawful for an employer to discriminate against an employee whether directly or in a subtle manner. The EOA is inspired by various laws prevailing in many developed countries whereby various laws and regulations have been introduced as to guide employers towards equality and fairness. In countries like Britain, laws such as Race Relations Act, Sex Discrimination Act, Disability Discrimination Act and regulations such as the Employment Equality (Religion or Belief ) Regulations, Employment Equality (Sexual Orientation) Regulations and Employment Equality (Age) Regulations have been introduced as a process of continuous improvement of a system which certainly impacts on productivity and social harmony. Common forms of discrimination are : RACIAL DISCRIMINATION One of the most common form of discrimination is Racial Discrimination. Laws generally imply that an employer should allow jobs and training schemes to be occupied by any race. Though at some point in time exception was made for jobs such as modelling, acting, or in places where food or drink is served and a certain race is needed for authenticity. Nowadays all races should be given the same terms in the work contract, promotion, training, and other opportunities. SEXUAL DISCRIMINATION Many people, at some stage in their working lives, receive unwelcome sexual attention from colleagues. Sexual harassment covers a whole range of issues, from rude remarks to leering and unwanted physical contact, and in law is seen as direct discrimination. Although it usually applies to women, men can be victims too. EQUAL RIGHTS Most jobs, training schemes and apprenticeships must be open equally to both sexes and to people of all ethnic backgrounds. The laws apply to full and part-time work, although a few jobs are excluded from the sex discrimination laws. These include jobs involving a physical or close contact with the opposite sex. It is also legal for some firms to discriminate for jobs overseas where local

A class action lawsuit is filed on behalf of a group of people who have been in some way injured by the actions of a company. It is common to see class action lawsuits filed by members of the company if hiring or salary practices have been illegal. Another type is

the class action lawsuit filed against a drug company for making illegal claims about their product or for causing deaths or physical damage to those taking the drug. A successful class action lawsuit awards damages to the plaintiffs.

THE

O D D

ONE The last decade has seen an explosion of employment discrimination class action lawsuits that have been resolved through record breaking settlements. However these cases which are currently understudied by fresh graduates and new managerial cadres seem to be insufficient in regard to the rise of discrimination at work | RAJEN VALAYDEN

customs frown on certain jobs being done by the opposite sex. DISABILITY DISCRIMINATION Laws are designed to protect disabled people from unfair discrimination and it is against the law to treat a disabled person less favourably than someone without the disability. The law allows an employer to discriminate only if the disabled person is unsuitable - or less suitable - than the person taken on or if the person’s disabilities would make it very difficult for the job to be done. The laws, which apply to trainees as well as employees, also state that an employer should make reasonable adjustments to working conditions to allow disabled persons to do their job. SEXUAL ORIENTATION DISCRIMINATION Discrimination on the grounds of sexual orientation is gaining momentum. Lesbian and gay workers are equally protected against discrimination in the workplace. Legislations ban direct and indirect discrimination, harassment and victimisation driven by a person’s sexuality. There’s also protection for those who are suffering from discrimination because they associate with people of a certain sexuality. AGE DISCRIMINATION Under new regulations, it is against the law to discriminate against you for being too young (18+) or too old when it comes to employment, adult education

and training. These rules mean that: ❚ An employer can’t treat employees

unfairly at work because of age; ❚ Employers can’t refuse to employ a

person because of age ; ❚ There’s no upper or lower age limit

for getting redundancy pay; ❚ An employer can’t dismiss on the

grounds of age; DISCRIMINATION AGAINST RELIGION OR BELIEF The regulations to stop discrimination on the grounds of someone’s religion or beliefs are intended to protect people right from students in schools or colleges, as well as those in the workplace. As well as direct and indirect discrimination, the regulations outlaw harassment and victimisation. According to experts, some of the means to tackle discrimination at work are : ❚ By taking informal procedures (try to reason with the person who is behaving unfairly). ❚ By getting a third party involved someone who’s impartial if possible and arrange a meeting where both sides can put their case forward. ❚ By keeping a written record of any bullying or harassment to back up claims. ❚ By Getting the Trade Union involved. ❚ Lodging an official complaint to the employment tribunal.


WHAT IS HARASSMENT? Harassment is defined as unwanted conduct which has the purpose or effect of violating another person’s dignity or creating an intimidating, hostile, degrading, humiliating or offensive environment for another person. Harassment may include behaviour that is offensive, frightening or in any way distress-

ing. It may be intentional bullying, which is obvious or violent, but it can also be unintentional, subtle and insidious. It may involve using nicknames, teasing, name-calling, making jokes or other behaviour which is not with malicious intent but which is upsetting.

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Wal-Mart is the world’s largest retailer and America’s single largest employer. It was, therefore, a noteworthy event in June 2004 when a federal judge expanded a lawsuit filed by six California women to a class action. The case had mushroomed to cover 1.6 million women Wal-Mart workers, employed nationwide since 1988, making it, by far, the largest class action in U.S. history

The Wal-Mart case study IN GRANTING the case class action status, Judge Martin Jenkins indicated that Wal-Mart had for the most part failed to dispute the plaintiffs evidence that women were paid less than men in every region and in most job categories; that the salary gap widens over time even for employees hired into the same jobs; that women take longer to reach management positions; and that the higher one looks in the organization, the lower the percentage of women. Among other facts cited by the plaintiffs are that two-thirds of the company’s 1.2 million U.S. workers are women, but only one-third of all managers and only 14 percent of store managers are women. As a comparison, on average, 60 per cent of the managers in general merchandise stores are women. None of these facts in themselves prove that there was intentional, systematic bias, the judge declared, but they help to support an inference that Wal-Mart engages in discriminatory practices. PREJUDICE Wal-Mart’s defence was that the inequalities between its male and female employees resulted from factors other than unlawful discrimination. In such cases, employers typically argue that women were not interested in and/or not qualified for the higher paying jobs. For the most part, the same team of plaintiffs lawyers who had brought other very large class action discrimination cases were involved in the Wal-Mart lawsuit. Several years before, they represented plaintiffs in a gender discrimination class action against Home Depot, which the company eventually settled for $104.5 million and an agreement to make significant changes in its treatment of female employees. Like WalMart, Home Depot argued that women were uninterested in and/or unqualified for the higher paid jobs. Although the

LESSONS FOR EMPLOYERS The most reliable way for an employer to determine its vulnerability to a class action lawsuit is to gather for itself the same statistical data that plaintiffs would use. If the data show that, for example, fewer women are in higher-paying jobs than men, this is cause for further analysis. Are the rates that would be predicted based on the availability of qualified workers in the local labor pool? Are the rates in accordance with workers skills and experience regardless of their gender, etc.? Disparities in opportunities and outcomes may be due to lawful factors, such as differences in education. But employers need to beware of making assumptions about these differences that are unsupported by objective evidence.

Home Depot case never went to trial, the plaintiff ’s experts submitted the following evidence to prove that prejudice was the real reason for the difference in pay and positions between men and women:

• Evidence that company decision-making processes fostered or permitted the use of hunches, intuitions, or feelings. • Evidence that categorical opinions such as women

don’t want this kind of work influenced decision making. Use of gender-associated stereotypes in evaluations (e.g., calling someone a sweet person, a term almost always used for women and not men). Features of the organizational culture that allowed gender stereotypes to influence job assignments, training, or promotions. An incentive and motivational system that failed to promote or reward bias-free decision-making. Census data comparisons showing that the number

of women in better paid positions was less than would be expected from the available number of qualified women in the area labor pool. • Statistical analysis of the company’s personnel data system to show gender-related disparities in the chances that a man and a woman hired at the same time with equal work experience, education, and skills would be assigned to certain jobs or be paid the same existence of gendersegregated job ladders or career paths.


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METHANE: AN IMPORTANT ENERGY SOURCE

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GREEN BUSINESS MERCREDI 18 MAI 2011

Methane (CH4) is a greenhouse gas that remains in the atmosphere for approximately 9-15 years. Methane is over 20 times more effective in trapping heat in the atmosphere than carbon dioxide (CO2) over a 100-year

period and is emitted from a variety of natural and human-influenced sources. Human-influenced sources include landfills, natural gas and petroleum systems, agricultural activities (including cattle breeding and

large-scale farming), coal mining, stationary and mobile combustion, wastewater treatment, and certain industrial process. Methane is also a primary constituent of natural gas and an important energy source.

DOMESTIC BIOGAS PLANT

Turn your waste to gold

There are many paths towards a greener tomorrow. One such initiative has been undertaken by Kievnov Science & Environmental Technologies Co Ltd through the domestic biogas plant. The gas obtained from domestic waste could replace the cooking gas now used in Mauritius | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN RECYCLE YOUR kitchen waste to cooking gas (liquified petroleum gas or LPG) and save on your bills. Such is the motto of Kievnov Science & Environmental Technologies Co Ltd (KSET), an Indian company which provides quality products and services from home scale (domestic) to institutional sectors to help solve the respective organic waste management and nutrient management needs. One of the products, which is getting more and more popular in the world, is the domestic biogas plant. Dr Kevin Ramdhun, Managing Director, and his Indian partner, Shon Anil Kumar, CEO of Kievnov International, talk about the revolutionary product. Both partners want to exploit the SADC region because of the high degree of poverty. As concerns Mauritius, the domestic biogas plant will soon be available at a price standing between Rs 30 000 to Rs 35 000. « We are taking this initiative to share the vision of the government for MID, for a greener island, as well as exporting to SADC countries, through the Global Environmental Fund (GEF) and the UNDP, who are collaborating with us », explains Dr Kevin Ramdhun. REPLACE POLLUTING FUELS The plant breaks down kitchen waste, which then produces biogas that can replace more polluting and expensive fuels. The whole process is neat and efficient. And it is costeffective. A compelling example of technology working best when coupled with a longerterm vision, methane fermentation has been known as microbe-based technology. The two-stage fermentation of hydrogen-methane based on anaerobic microbes is expected to contribute to the creation of renewable energy, reduced use of fossil fuels, suppression of carbon dioxide emission, a lowered burden of waste disposal and the creation of new markets. The process goes like this:

A FEW WORDS ABOUT KSET

PARTNERSHIP. An Indo-Mauritian venture, Kievnov is set towards building a greener tomorrow

you just need to dump any leftover food or peels, rotten vegetables, or even used kitchen water into the biogas plant. The anaerobic reaction takes place in the digester tank and the gas is produced. No chemical is involved. The whole process is environment-friendly. The gas is available in the biogas store, while the excess comes out in the form of slurry. The latter, explain the two experts, is the best type of manure, or organic fertiliser, available since it is ‘pure’. This reduces the need for chemical fertilisers, which are potentially hazardous to human health. HELP COUNTRIES BECOME CLEANER It must be kept in mind that the gas is produced within 24 hours after the waste dumping, and provides for around three hours of cooking time for one or two burners. The promoters are proud that the plant can help countries become cleaner and, at the same time, self-sufficient in terms of

cooking gas. « If people start producing their own gas/methane, Mauritius will become self-sufficient, and the government will not need to invest so much on subsidy for LPG. Money will thus be saved and can be used for further developments in other sectors. We should bear in mind that it is projected that with the ongoing war in the Gulf, the price of LPG will soar further. Our product is an alternative to cut across these kinds of obstacles », point out the promoters. A maximum of 3 kg of kitchen waste can be fed to the plant, as well as 7 litres of water. The product has already been introduced in India (where Shon Anil Kumar and his team have been commercialising it for 5 years), Zambia, Ghana, and is currently present, on a pilot-basis, in London and Canada. Mauritius is next on the list. But Dr Kevin Ramdhun and Anil Kumar intend to go further: « We are trying to move the whole assembling process to Mau-

ritius. In three months’ time, we will have our own factory. The site has already been located at Holyrood, Vacoas ». Initially, the promoters had some concerns about the smell, but so far, through further tests, the whole process has been rendered odourless. The engineers have had to work again on the micro-organisms inside the tank, which do not attract mosquitoes and related diseases. LIFETIME OF 30-35 YEARS The domestic biogas plant has a guaranteed lifetime of about 30 to 35 years, accounting for the bacteria inside the tank, as per the estimates of the promoters. According to them, in Mauritius, the ministry of Environment is aware of the product and the officers are currently reviewing it. « They were concerned about the odour, but we have submitted our Environment Impact Assessment (EIA). Our product is going to help reduce pollution and waste, so we do not really under-

Kievnov Science and Environmental Technologies Co Ltd (KSET) is a leading provider of energy market research. It specialises in electricity market research, gas market research, renewable energy market research, water and waste market research, hydrogen energy market research, nuclear energy market research and multi utility market research. « We produce energy market research reports and energy market research databases and provide customised data services and energy market consulting services to answer a wide range of energy information requirements. We help our clients with key strategic issues using our proprietary energy market databases and expert energy market analysis », says Shon Anil Kumar. Their energy market research and analysis expertise lies in the following key areas: producing environmental solutions, extensive databases, global coverage, proven forecast methodology, comprehensive analysis with interpretive ability and market insights, communication skills to interact with clients and strategic planning. The Research & Development team carries out project management and plans and builds different plants for the most varied of input materials. These high performance plants demonstrate new perspectives of environmentally-friendly biomass utilization and energy generation, both to the industrial sector and to communities.

stand what kind of certificate we need from the ministry », added our speakers. Both Indian expert Shon Anil Kumar and Mauritian Dr Ramdhun are confident that their product will be a success in many countries and in Mauritius as well. They are currently talking to hotel and restaurant owners, and they are satisfied that these people are keen about the product. After this phase, the experts intend to go further. Phase 2 will be about selling gas to be used in cars.


L’EMPLOI “VERT” EN DÉCROISSANCE Premier signe d’essoufflement ou accident passager ? Selon une étude que vient de publier la société de veille économique Trendeo en association avec l’Observatoire de l’investisse-

ment, pour la première fois depuis 27 mois, les investissements et désinvestissements enregistrés dans les secteurs verts ont conduit à des suppressions nettes d’emplois. L’étude évalue

à 173 le nombre d’emplois supprimés dans ces filières au mois de mars. Trendeo rappelle que la tendance à l’emploi au sein des filières vertes est en baisse régulière depuis mi-2009.

ENERGIE DURABLE

Artcade répond présente

Les produits et services « écolos » existaient bien avant le projet « Maurice Ile Durable ». Mais on assiste, depuis peu, à de nombreuses activités de présentation et de marketing de produits en ligne avec le projet national de protection de l’environnement ARTCADE DEVELOPMENT Ltd, société de consultant en architecture, représente toute une gamme de produits « Green Technologies » exclusivement européens qu’elle a présentés au cours d’une journée d’information au Link Hotel, à Ebène, mercredi dernier. Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Deva Virahsawmy, y était pour la partie protocolaire. Etaient aussi présents, JeanChristophe Gentric, le CEO d’Artcade Development, Luc Andreoletti, ingénieur export

de la société Solcrafte, et Gérard Llurens, créateur et chairman de Sun Power System.

d’ingénieurs et de chefs de projet de diverses compagnies de construction et d’aménagement d’intérieur. Les princi-

durables » de leurs produits en matière de technologie solaire. Artcade Development se vante d’assurer une garantie de 5 années sur ses produits exclusivement INITIATIVE « LOUABLE » européens : éclairage Félicitant Artcade Development pour Cette présentation est en ligne avec LED de SUNLUX, société 100 % cette initiative « lou- le projet Maurice Ile Durable que française, climatisaable », Deva Virah- souhaite promouvoir le tion solaire de Sun sawmy devait affirmer gouvernement mauricien Power System, société que « cette présentation 100 % française, et est en ligne avec le projet Maurice Ile Durable que paux partenaires de la société panneaux solaires thermiques souhaite promouvoir le gou- sont Sunlux, Solcrafte et Sun et chauffe-eau solaire haut renPower System. Leurs représen- dement de GREEN TECH vernement mauricien ». Cette activité a vu la parti- tants à la journée du 11 mai ONE. cipation d’architectes, ont présenté les « solutions

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE

L’Europe doit revoir ses bâtiments SANS UN effort particulier sur le secteur le plus consommateur d’énergie, l’Europe n’atteindra jamais ses objectifs de réduction de ses émissions de CO2. Les experts européens le martèlent en choeur depuis de longues années. C’est dans le secteur du bâtiment que se nichent les plus importantes réserves d’économie d’énergie. Et l’on

aura beau multiplier les sources d’énergies renouvelables - solaire, éolien, géothermique, biomasse - sans la mise en oeuvre d’un vaste chantier d’isolation et de modernisation du bâtiment, atteindre le ‘facteur 4’, c’est-à-dire la réduction par quatre d’ici à 2050 des émissions de CO2 européennes, relève d’une véritable gageure.

Afin de parvenir à baisser la consommation énergétique de ses bâtiments, qui constituent le secteur le plus énergivore en Europe (40 % de l’énergie consommée), la Commission europénne à procédé à de nombreuses réglementations depuis 1975. Aujourd’hui, de nouveaux critères de certification sont en cours d’élaboration à Bruxelles. Ces critères

composeront bientôt les nouvelles normes européennes sous l’appellation RT 2012 (pour Réglementation technique 2012). De plus, conformément à la directive EPBD (Energy Performance of Buildings Directive), chaque État pourra adapter ces règles en fonction de son climat et de ses données économiques et sociales.

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GREEN BUSINESS MERCREDI 18 MAI 2011

AUTOSUFFISANCE ÉNERGÉTIQUE : L’AFRIQUE VEUT DES PROJETS VIABLES L’AFRICAN PRESIDENTIAL Roundtable (APR), prévue à Maurice les 1er et 2 juin prochain, à l’hôtel Maritim, réunira une dizaine d’anciens chefs d’Etat et de gouvernement africains autour du thème « 21st Century Energy Agenda for Africa ». Forum multi-continental, impliquant anciens chefs d’Etat, diplomates, leaders de l’industrie, dignitaires internationaux, étudiants et membres du corps professoral des États-Unis, d’Europe et d’Afrique, l’APR est organisé à l’initiative de l’African Presidential Archives and Research Centre (APARC) de l’Université de Boston, à l’invitation du Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam. Sur la liste des participants à ce rendez-vous mauricien, on relève les noms de Thabo Mvuyelwa Mbeki, ancien président de l’Afrique du Sud, Ali Hassan Mwinyi, ancien président de la Tanzanie, et Frederick Sumaye, ancien Premier ministre de Tanzanie. Maurice y sera représenté par Cassam Uteem et Karl Offman, anciens présidents. Le directeur de l’APARC, le Professeur Charles R. Stith, a déclaré, lors d’un point de presse la semaine dernière, que l’énergie pose un problème urgent pour la croissance économique en Afrique et que le défi du 21ème siècle sera de parvenir à l’autosuffisance énergétique. « L’autosuffisance énergétique est l’une des questions les plus importantes auxquelles le continent est confronté dans sa tentative de définir son rôle dans l’économie mondiale », a-t-il dit. Selon le professeur Stith, Maurice, étant l’une des économies les plus développées sur le continent africain, sera très utile dans le débat sur la façon dont les projets d’énergie peuvent être structurés et mis en oeuvre de sorte qu’ils soient économiquement viables. Au cours de la réunion de deux jours, les participants seront également amenés à réfléchir sur les stratégies visant à accroître la capacité et la politique de l’énergie.


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UNE PRATIQUE QUI REMONTE À L’ANTIQUITÉ

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INSIDE

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L’histoire de la mise aux enchères remonte à l’antiquité. Cette pratique aurait débuté 500 ans avant le début de notre ère, avec le marché du mariage de Babylone. Dans ses écrits, Hérodote, l’historien grec aussi appelé « père de l’Histoire » par Cicéron,

décrit des enchères au cours desquelles la main des jeunes filles était accordée au plus offrant. Aujourd’hui, la vente aux enchères est devenue un mode d’achat de plus en plus répandu, devenant même possible à travers l’Internet.

VENTE À LA BARRE

SILENCE, ON ACHÈTE ! La mise en vente à la barre des biens offerts en garantie bancaire est une pratique autorisée par la loi. Tristesse, larmes, discussions et arguments. Incursion dans un monde que beaucoup souhaitent éviter | SM

NOUS SOMMES à la Cour suprême, au coeur de d’enlever les verres fumés. Les policiers con- rangs. Les personnes dont les biens immola capitale et il est 13 heures. C’est l’heure à trôlent l’entrée, car c’est déjà bondé à l’in- biliers ont été saisis pour être mis en vente sont priées de faire la queue à la droite de la laquelle se tient, chaque jeudi, la vente à la térieur. A l’intérieur de la salle, l’atmosphère est salle, ou de s’asseoir, s’il y a toujours de la barre. C’est-à-dire la vente publique de biens place, en attendant de passer devant le immobiliers offerts en garantie dans une juge. procédure de prêt et saisis pour nonremboursement. Devant le bâtiment, des hommes en Cangayen Pillay, président de l’Association MISE À PRIX noir conversent. Ils sont avoués, avocats. Sale by Levy and Injustice (ASLI), ne passe Un officier appelle à haute voix le nom Il y a aussi une petite foule. On remar- pas par quatre chemins. Il parle de « mafia », du débiteur. Il énonce le cas en donnant que, parmi, des visages renfermés, des le nom du créancier de même que celui yeux tout mouillés, des regards qui de « personnes sans scrupules qui s’ende l’emprunteur. Donne une description fuient. Ils se regroupent, se confient leur richissent, à peu de frais, sur les malheurs du bien donné en garantie : « Une portion malheur les uns les autres. Petite thérapie des autres ». Il dénonce les agissements de terrain vague située à ….. de la contequi leur permet peut-être de se soutenir nance... ». Il indique également la mise à mutuellement. Ils sont près d’une peu conventionnels de « ces gros bras qui prix. Le Master and Registrar pose trentaine, en ce jeudi 12 mai, à assister à n’hésitent pas à intimider les personnes dont quelques brèves questions sur le dossier, à la vente de leur bien immobilier : terrain, les biens ont été saisis. Ils agissent au nom savoir, par exemple, à quand remonte le maison ou appartement. dernier paiement. Le débiteur peut d’un même groupe qui fait de la vente à la Un peu plus loin, plus discrets, des chercher et obtenir un arrangement. policiers sont également présents. barre leur business » Sinon, débute alors la surenchère. Les Quelques minutes s’écoulent. Puis un officier acheteurs potentiels, assis au fond de la salle, de la cour entre en scène. Le bourdonnement tendue, pesante. La fraîcheur de l’air climatisé interviennent. Mais très peu. Dans la plupart des voix se tait. De sa voix grave, il appelle les ne fait pas oublier les raisons de la tenue de des cas, ce sont quelques hommes à la carrure noms par ordre alphabétique. Donne aussi cette séance. Avocats et avoués, représentant imposante qui ajoutent quelques milliers de l’ordre d’éteindre les téléphones portables et les créanciers, sont installés aux premiers roupies au prix initial et qui achètent lors de


CANGAYEN PILLAY : « JE SUIS RÉVOLTÉ » Il parle de « mafia », de « personnes sans scrupules qui s’enrichissent, à peu de frais, sur les malheurs des autres ». Il dénonce les agissements peu conventionnels de « ces gros bras qui n’hésitent pas à intimider les personnes dont les biens ont été saisis, chez elles, pour qu’elles laissent faire, c’est-à-dire

les décourager à demander des arrangements. Ils agissent au nom d’un même groupe qui fait de la vente à la barre leur business ». Le travailleur social, qui parle de son association comme « d’un engagement auprès de personnes vulnérables », se dit « révolté »

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INSIDE

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Lenders and borrowers have obligations from the Borrower Protection Act 2007 PART III – CREDIT FACILITIES 9. OBLIGATIONS OF LENDERS

(1) Notwithstanding any other enactment, every lender shall, before granting a credit facility to any person (a) take all reasonable steps to verify that the person has, or is likely to have, the means to repay the amount; (b) cause the credit agreement to be read out to the person and to the guarantor, if any; (c) ascertain whether the person and the guarantor, if any, understand sufficiently the language in which the credit agreement is drawn up; (d) where the person or the guarantor does not sufficiently understand the language of the credit agreement, cause to be explained the contents of the agreement to that person or to the guarantor in a language which that person understands; and (e) give a copy of the proposed credit agreement to the person and the guarantor, if any.

CRÉANCES. Devant la justice, être mauvais payeur peut avoir de lourdes conséquences

cette séance. Parmi les créanciers, on relève les banques commerciales, principalement la Mauritius Commercial Bank (MCB), la State Bank (SBM), la Banque de Développement (DBM), la State Insurance Company of Mauritius (SICOM), la British American Insurance (BAI), les agences gouvernementales d’aide au logement, soit la Mauritius Housing Company (MHC) et la National Housing Development Corporation (NHDC). Egalement une société coopérative très réputée des hautes Plaines-Wilhems, la Vacoas Popular Multi-Purpose Co-operative Society (VPMCS). Les biens saisis sont, pour la plupart, des terrains vagues, mais aussi des terrains avec des constructions, parfois abandonnées. ARRANGEMENT Certains cas sont « dismissed », l’emprunteur prenant l’engagement d’un arrangement pour le repaiement de sa dette. Non sans un avertissement du juge. D’autres, plus malchanceux, ne peuvent qu’assister, impuissants, à la vente de leur terrain. Cangayen Pillay, président de l’Association Sale by Levy and Injustice (ASLI), ne passe pas par quatre chemins. Il parle de « mafia », de « personnes sans scrupules qui s’enrichissent, à peu de frais, sur les malheurs des autres ». Il dénonce les agissements peu conventionnels de « ces gros bras qui n’hésitent pas à intimider les personnes dont les biens ont été saisis, chez elles, pour qu’elles laissent faire, c’est-à-dire les

décourager à demander des arrangements. Ils agissent au nom d’un même groupe qui fait de la vente à la barre leur business ». Le travailleur social parle de son association comme « d’un engagement auprès de personnes vulnérables qui n’ont pas toujours les moyens de se payer un avocat ». Il se dit « révolté » en voyant « encore des personnes se faire piéger par des institutions financières, simplement par ignorance ». En trois ans d’existence, dit-il, l’ASLI a témoigné de dizaines de drames de personnes prises dans l’engrenage de l’endettement, « parfois poussées à se tourner vers d’autres institutions financières pour rembourser une dette initiale » et, quand il n’y a rien à faire, se voir « forcées à subir l’humiliation de perdre leur terrain à la barre ». Le système de vente à la barre, il est bon de le souligner, est parfaitement légal. La loi permet aux institutions financières d’y avoir recours pour recouvrer leurs prêts. Pour assurer une certaine protection aux emprunteurs, le gouvernement a voté, en 2007, sur recommandation de la Commission Ahnee, la ‘Borrower Protection Act’. Cette loi stipule, entre autres, que tout emprunteur ayant contracté un prêt ne dépassant pas deux millions de roupies soit « protégé » en bénéficiant de certaines facilités pour le repaiement. Toutefois, les emprunteurs ayant vu leurs biens saisis avant la promulgation de ladite loi ne peuvent pas en prendre avantage, malgré de nombreuses revendications des associations militant pour la protection des emprunteurs.

(2) Where a lender grants a credit facility to a person, he shall, during the period of the credit agreement, not later than the end of the month immediately following each period of 6 months, forward by registered post to the borrower and to the guarantor, if any, a statement of account showing (a) the amounts outstanding, in principal and interest, at the beginning and the end of the 6 monthperiod; (b) the payments received, in principal and interest, during the 6 month-period; and (c) the annual rate of interest applicable during the 6 month-period. (3) Where a borrower is in default of payment of an instalment in respect of a credit facility, the lender shall, not later than 2 months immediately following the default, send a written notification to the borrower and the guarantor, if any, giving particulars of the instalments in default. 10. OBLIGATIONS OF BORROWERS

(1) Any person applying for a credit facility shall, for the purposes of enabling a lender to assess his capacity to repay, disclose in wri-ting (a) all other outstanding credit facilities already granted to him and details of any other liabilities, terms of repayment, amount still outstanding, or any instalments in arrear; (b) his average monthly expenses; (c) particulars of his monthly income; and (d) such other relevant information which the lender reasonably requires of that person. (2) A borrower shall immediately notify his lender in writing of the particulars of any subsequent credit facility which he obtains from any other lending institution. (3) Where a borrower is unable to pay any instalment in due time, he shall immediately send a written notification to the lender and the guarantor, if any, informing him of his inability to pay, give reasons thereof and seek the concurrence of the lender regarding arrangements for the payment of the instalment in default.


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L’ÎLE MAURICE SE MET AU BIO

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BLING BLING MERCREDI 18 MAI 2011

Le « bio » commence à prendre de l'ampleur à Maurice. Les amateurs de ce type de produits peuvent en trouver dans plusieurs supermarchés. Des légumes à la viande en passant par les œufs, la gamme de produits

bénéficiant du label 100 % naturel est de plus en plus large. D'ailleurs, depuis le 1er janvier 2009, le label bio répond aux nouvelles normes européennes. Celles-ci préservent les principes du bio : pas de pesticides

ou d'engrais chimiques de synthèse, pas d'OGM et pas de traitements ionisants. Elles soulignent également la nécessité d'une gestion durable et d'une préservation de la biodiversité.

QUARTIER GOURMET Offrir des produits d’alimentation naturels et de bonne qualité aux fins gourmets de l’île Maurice. C’est avec cette idée en tête que Michael Fries a lancé Quartier Gourmet en 2005. De bouche à oreille, cette boutique s’est bâti une solide réputation. Au risque de titiller vos sens, Capital vous y emmène faire un tour | D.B DÈS QUE vous entrez dans la boutique Quartier Gourmet, à Sodnac, vous êtes accueilli par un mélange de parfums. Sur votre gauche, c’est le rayon de cinq étagères où débordent les céréales qui attire votre regard. Une chose, d’emblée, est sûre : vous aurez l’embarras du choix. Mais rassurez-vous. Michael Fries, le maître des lieux, est là pour vous aider dans votre choix. Avec son accent allemand, il explique que ces céréales sont soit bios, soit organiques : « Ce sont tous des produits naturels. Le seul hic, c’est que l’obtention de la certification bio demande beaucoup de temps. Ainsi, les agriculteurs doivent, dans un premier temps, se contenter sur les produits organiques ». La majorité des produits proposés par Quartier Gourmet ne contient ni additifs, ni conservateur, ni colorants alimentaires. Autre atout de ce magasin : sa grande gamme de produits alimentaires, qu’on ne retrouvera pas forcément ailleurs. Parmi, on note les cerneaux de noix, les fruits secs, céréales, huile extra vierge d'olive, tapenade et confiture d'olive, produits à base de piment, vinaigres, sauces, miel, pain, épices, herbes séchées, sauces, pâtes alimentaires, liqueurs ou encore des légumes. MOUSSE BLANCHE La majorité de ces produits sont typiquement allemands. La bière allemande est bien évidemment présente. « Nombreux sont les amateurs de bière qui ont un faible pour la bière venant d'Allemagne », avoue Michael Fries. Celui-ci leur propose alors de savourer le Weibier. « Avec son dépôt de levure très saturée, sa mousse blanche crémeuse et la présence de céréales, cette boisson est savoureuse et rafraîchissante », poursuit-il. La boutique en propose trois variétés. En vous basant sur les conseils du maître de

L’ALIMENTATION

EN MODE HAUT DE GAMME

maison, vous trouverez sûrement celle qui vous convient le mieux. Quartier Gourmet est aussi réputé pour ses fromages fabriqués selon des méthodes traditionnelles dans des fermes sélectionnées en Afrique du Sud. « Nous vendons du Camembert, du Brie, de la Mozarella, de l’Emmental. La différence, c’est que ce sont des produits organiques. Même les végétariens peuvent en consommer, vu qu’on utilise du ‘vegetable renet’ pour la fabrication de ces fromages », affirme Michael Fries. Question prix, les fromages se vendent à partir de Rs 70 les 100 g.

Poursuivant votre visite dans cette boutique haut de gamme, vous tomberez sur des fruits en boite. « A Maurice, vous ne trouverez ces desserts que chez nous. Les fruits qui sont mis en boite sont des petites cerises, des myrtilles et des minis abricot », avance le propriétaire de Quartier Gourmet. Ce dernier insiste sur la qualité haut de gamme de ces produits, dont le prix – Rs 120 – peut paraître hors de portée de certains Quartier Gourmet, c’est aussi le paradis des huiles. Les amateurs d’huile d’olive y seront particulièrement gâtés. C’est avec beaucoup de fierté que Michael Fries nous parle du caractère spéciale de l’une d’elles ; l’Extra Virgin. « Cette huile est vraiment haut de gamme. Elle provient de la première pression des olives qui sont cueillies à la main. Ainsi, ce sont uniquement celles qui sont de bonne qualité qui sont choisies », affirmet-il. CLASSEMENT Il est à noter que les huiles d'olive vierges sont des purs jus de fruits, et que plus le taux d'acidité de l'huile est bas, meilleure est la qualité. Les huiles sont classées par ordre de qualité décrois-


FELCHLIN : DU BON CHOCOLAT SUISSE

sante. On trouve d’abord l’huile d'olive vierge extra, puis l’huile d'olive vierge, l’huile d'olive vierge courante et finalement l’huile d'olive vierge lampante. Les huiles proposées par Quartier Gourmet sont d’autant plus intéressantes que vous pouvez choisir entre différentes saveurs : limon, piment, ail, ou encore aux herbes. Autre fierté de Michael Fries : la Morgenster Olive Oil, qui a été déclarée « Best Blended Olive Oil in the World » par l’Extravergine, la bible italienne en matière d’huiles d’olive La majorité des huiles de Quartier Gourmet proviennent de l’Espagne ou d’Afrique du Sud. De ce dernier, Michael Fries importe aussi du vin. A l’instar du Kloovenburg Morgenster. Cette marque est renommée pour ses meilleurs cépages rouges et sa gamme exclusive de vins rouges. Le Morgenster se vend à Rs 1450 la bouteille, alors qu’un vin organique, le Lazanou, est disponible à Rs 420. CHOIX DIFFICILE Quel que soit le produit, la qualité est en effet le maître-mot chez Quartier Gourmet. A titre d’exemple, la boutique fabrique elle-même son pain. Les clients ont le choix entre le pain de seigle, la Ciabatta italienne, ou encore la traditionnelle baguette française, qui sont préparés à partir d’une farine importée de France ou d’Allemagne. Leur prix varie de Rs 75 à Rs 175. Et ce n’est pas fini. Dans cette boutique située à l’angle des avenues Capucines et Ylang Ylang les visiteurs seront surement conquis par « le meilleur chocolat suisse de l'océan Indien ». « La matière première provient de la même plantation de cacao que les chocolats de la marque Felchlin, qui sont réputés à travers le monde pour leur saveur », déclare orgueilleusement Michael Fries. Lorsque le cacao atterrit à Maurice, c’est le maître choco-

grande variété de produits, dont du vin et des produits organiques. Ces produits sont tellement appréciés que la compagnie s’est lancée dans l'exportation. Aujourd'hui, les produits Felchlin sont exportés dans plus de 40 pays, dont Maurice, où vous pouvez en acheter chez Quartier Gourmet.

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BLING BLING MERCREDI 18 MAI 2011

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

C'est en 1908 que Max Josef Felchlin a fondé une petite entreprise d'importation de miel. De ces débuts modestes, une petite chocolaterie verra le jour. A partir de ce jour-là, ce chocolat suisse n'a cessé de conquérir des amateurs de cacao. Puis, en 2003, la petite usine s’est mise à produire une

Les huiles proposées par Quartier Gourmet sont d’autant plus intéressantes que vous pouvez choisir entre différentes saveurs : limon, piment, ail, ou encore aux herbes. Autre fierté de Michael Fries : la Morgenster Olive Oil, qui a été déclarée « Best Blended Olive Oil in the World » par l’Extravergine, la bible italienne en matière d’huiles d’olive

latier de Quartier Gourmet qui a pour tâche de les convertir en de petites merveilles. Ce chef a étudié et appris cet art si particulier en Suisse, précise le propriétaire des lieux. Le résultat est des plus intéressants. Le client se verra, lui, confronté à des décisions difficiles devant la panoplie de chocolats proposés. Michael Fries ne fait pas les choses à moitié. Pour plaire davantage aux clients, il a aménagé un petit coin pâtisserie. Vous pourrez ainsi y déguster un forêt noir, un ‘german cheese cake’ ou une génoise. Poursuivant votre visite dans cette boutique haut de gamme, vous tomberez sur des fruits en boite. « A Maurice, vous ne trouverez ces desserts que chez nous. Les fruits qui sont mis en boite sont des petites cerises, des myrtilles et des minis abricot », avance le propriétaire de Quartier Gourmet. Ce dernier insiste sur la qualité haut de

gamme de ces produits, dont le prix – Rs 120 – peut paraître hors de portée de certains. Si vous êtes fan de saucisses allemandes ou si vous désirez en connaître la saveur, Quartier Gourmet est fait pour vous. Il commercialise en effet des saucisses de la marque Meica, le numéro un en Allemagne depuis 100 ans. Une boite de six se vend à Rs 170 et vous avez trois choix : saucisses de porc, de poulet ou les « Brat », spécialement conçues pour les grillades. SANS SUCRE Autre produit en vente à la boutique : l'Apollinaris, connue comme étant « la reine des eaux de table ». Selon la légende, la Reine Victoria se serait lassée des eaux disponibles en Angleterre. Ses représentants auraient alors sillonné plusieurs pays pour lui ramener des échantillons d'eau. C’est ainsi qu’elle aurait eu le coup de foudre pour l'Apollinaris, qui est fabriqué en Allemagne. On voit d'ailleurs sur la bouteille l'emblème de la Reine Victoria. Depuis 2008, Quartier Gourmet a introduit des produits biologiques et des aliments sans gluten, à l’intention des diabétiques et de ceux qui souffrent d’allergies. Pour les diabétiques, la boutique propose, entre autres, des biscuits, des céréales, des chocolats et des

bonbons qui sont tous sans sucre. « Il n’y a même pas d'aspartame, qui est dangereux pour le foie. Ici, nous utilisons le Xylitol, qui est un édulcorant naturel », explique Michael Fries. En outre, des biscuits et des gâteaux sans sucre sont aussi commercialisés. Quant aux produits sans gluten, il s’agit de pâtes, de ‘cake mix’, de farine et de grains. Si vous êtes allergique au lactose, vous pourrez alors choisir entre le lait de soja ou encore d'avoine. « Le lait liquide coûte parfois cher. Ici, pour environ Rs 270, vous pouvez acheter 500 g de lait en poudre. En le mélangeant avec de l'eau, vous aurez cinq fois plus de lait que le volume en bouteille », avance le propriétaire des lieux. Et pour les clients qui ne peuvent pas consommer du riz, le quinoa se présente en alternatif, car il ne contient pas de gluten. Vous l’aurez compris : chez Quartier Gourmet, vous trouverez tout ce dont vous pouvez avoir besoin en termes de produits alimentaires de qualité. Le service, quant à lui, est personnalisé et professionnel. Michael Fries et son beau frère sont là pour vous aider. Et si vous avez besoin d'un produit que la boutique n’a pas en stock, ils le commanderont pour vous.


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TOUT SUR ‘FAITH FASHION & BEAUTY’

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PARCOURS MERCREDI 18 MAI 2011

www.naliniaubeeluck.com. En cliquant sur cette adresse, vous trouverez tous les détails sur les services proposés par ‘Faith Fashion & Beauty’. Vous pouvez même vous inscrire sur le site pour prendre rendez-vous en ligne. Les femmes qui veulent obtenir la newsletter de Faith peu-

vent également s’y s’inscrire. Sur la page d’accueil, Nalini Aubeeluck partage sa philosophie avec les internautes. Ceux intéressés peuvent aussi jeter un coup d’oeil sur les coupures de presse de cette femme entrepreneur ou encore de sa troupe de danse.

« JE SUIS têtue. J’ai foi en Dieu et en moi-même. Je connais mon potentiel et aussi longtemps que je n’ai pas atteint mon but je continue à me battre. Le travail ne me fait pas peur. Je bosse quinze heures par jour et sept jours sur sept ». Pour Nalini Aubeeluck, c’est autant de raisons qui expliquent qu’elle ait réussi à gravir les échelons et à bâtir une solide réputation dans le domaine artistique à travers sa troupe de danse, le « Nalini Dance Group ». Lorsqu’elle a lancé sa troupe, cette femme d’affaires n’avait alors que 18 ans. Elle connaissait pourtant déjà bien le métier, ayant commencé à enchaîner les pas de danse dès l’âge de 6 ans. Elle y a été initiée par Mand Kishore, une ressortissante indienne. A l’âge de 16 ans, elle s’est jointe à l’Art Academy, dirigée par Anna Patten et Sanedhip Bhimjee. Deux ans après, forte de cette expérience, elle décide de voler de ses propres ailes. Notre interlocutrice décide alors de se spécialiser dans le domaine de la danse bollywoodienne, car elle estime qu’il y a un manque

Danseuse, chorégraphe, animatrice… Nalini Aubeeluck a plusieurs cordes à son arc. A cela, il faut ajouter femme d’affaires jonglant avec une troupe et une école de danse, une ligne et une boutique de vêtements. Portrait d’une artiste qui a su se réinventer | DB

NALINI AUBEELUCK

LA FEMME AU RÉPERTOIRE VARIÉ


LES BIENFAITS DE LA DANSE

à ce niveau. « Je voulais être la pionnière dans ce secteur. Je peux dire que j’ai atteint mon but haut la main », affirme-t-elle. Le Nalini Dance Group a commencé à opérer avec six filles. Elles donnaient des représentations dans les hôtels. « Dans les établissements hôteliers, notre style de danse était plus ou moins classique. Or, sur les autres scènes, nous présentions une facette plus moderne et festive de la musique bollywoodienne », avance Nalini. NOUVEAU TOURNANT Cette passionnée de la danse décide alors de faire une petite incursion dans le monde audiovisuel. Elle suit pour cela les cours dispensés par feu Francis Leroy : « J’ai beaucoup appris de lui. Je pense qu’il en est de même pour beaucoup d’autres stagiaires, dont certains sont aujourd’hui actifs dans le domaine de l’audiovisuel ». Cette formation servira de tremplin à la carrière de la jeune femme : « L’audiovisuel m’a tellement captivée que je me suis rendue en Inde ». C’était en 1998. Nalini Aubeeluck intègre alors la « Kishore Nanit Acting Lab », où elle fait un stage de six mois. « J’ai appris le jeu d’acteur, la manière de se comporter devant la caméra… », nous confie-t-elle. Suite à cette formation, la jeune Mauricienne rêve de faire montre de ses talents sous d’autres cieux. Souhait qu’elle ne parviendra malheureusement pas à réaliser. « Je ne parle pas l’hindi et cela a été un grand obstacle », regrette-t-elle. Elle prend alors la décision de retourner dans son pays natal. Heureusement, elle n’avait pas mis un terme aux activités de sa troupe de danse. On est alors en 2001. En cette année, la carrière de Nalini Aubeeluck connaîtra un nouveau tournant. Notre interlocutrice nous raconte qu’elle est tombée sur une publicité de la MBC. La station nationale cherchait en effet un nouveau visage pour son émission ‘Expression’. « J’ai tout de suite sauté sur l’occasion. Je me suis présentée au casting. Il y avait beaucoup de candidats. Mais c’est avec beaucoup d’aisance que j’ai obtenu cet emploi, car j’avais beaucoup d’expérience », dit-elle. C’est ainsi qu’elle vient à animer l’émission ‘Expression’ aux côtés de Ben Javed. Satisfaite de sa prestation, la MBC lui propose de présenter aussi

Le Nalini Dance Group a commencé à opérer avec six filles. Elles donnaient des représentations dans les hôtels. « Dans les établissements hôteliers, notre style de danse était plus ou moins classique. Or, sur les autres scènes, nous présentions une facette plus moderne et festive de la musique bollywoodienne », avance Nalini la page météo. Elle sera dès lors, et ce pendant cinq ans, un visage incontournable du petit écran. « Ce passage à la télévision m’a ouvert beaucoup de portes. Certaines personnes me disaient que la page météo ne les intéressait pas, mais qu’elles restaient scotchées à leur poste pour voir quels vêtements je portais », nous confie-t-elle. Nalini Aubeeluck se construit alors une popularité,

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que le corps se muscle et s’assouplit de façon progressive. Autre bienfait : vous apprenez à mieux coordonner les mouvements des bras et des jambes. Autre transformation de taille : le maintien. Après quelques mois de cours, vous vous tiendrez plus droit. PHOTOS : MANOJ NAWOOR

La danse permet de faire travailler tout le corps. Il devient plus tonique au fur et à mesure des séances. De plus, les abdos deviennent plus fermes, ce qui procure une meilleure stabilité en général. Le travail sur la gestuelle donne à nos mouvements une allure différente. Sans oublier

alors que la Miss Météo est un rôle souvent relégué au second plan. « Pourtant, les Miss Météo ont une bonne personnalité. Elles sont intelligentes. Souvent, hélas, après leur passage à la télévision, elles retombent dans l’anonymat. Heureusement que plusieurs d’entre elles ont su faire exception à la règle », souligne-t-elle. FACE À LA CRISE En 2007, la présentatrice décide de tirer sa révérence. C’est l’Angleterre qui l’attire et elle veut voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Toutefois, après huit mois, elle décide de retourner dans son île natale. Elle évoque comme raison à cela qu’elle déteste le climat et la mentalité des Anglais. Mais de retour au bercail, elle doit faire face à un nouvel obstacle : la crise financière. « Pendant longtemps, le gagnepain des membres du Nalini Dance Group était la danse. Ils animaient des soirées 24 fois par mois. Mais avec la crise financière, nous nous sommes retrouvés avec 2 ou 3 spectacles mensuellement », avoue-t-elle. Face à cette situation, Nalini

Aubeeluck tombe des nues. Mais n’étant pas du genre à baisser les bras, elle décide de diversifier ses activités. L’idée qui germe alors dans son esprit est la création d’une école de danse. C’est ainsi que le « Nalini Institute of Performing Art » voit le jour. L’école est située à Floréal et les amateurs peuvent s’y initier à la salsa, aux danses bollywoodiennes et contemporaines, ainsi qu’au Kalari, qui est un tout nouvel art martial. Les clients, qui sont déjà nombreux, verront bientôt la panoplie de cours proposés s’élargir. Le centre de formation espère dispenser bientôt des cours de chants bollywoodiens, de gita, de théâtre et de mannequinat. Nalini Aubeeluck n’est pas du genre à dormir sur ses lauriers. Bien que ses projets connaissent du succès, elle ne s’en contente pas. En avril 2009, elle lance ainsi une ligne de vêtements : « J’ai toujours dessiné mes vêtements. Idem pour les costumes des danseurs. Ainsi, lors de la soirée ‘Glamouria’ animée par Juliens Lepers en 2009, j’ai lancé ma ligne de vêtements, que j’ai baptisée ‘Faith’. Des mannequins français et indiens ont défilé en portant mes créations ». Voulant que la femme soit encore et toujours plus belle, Nalini Aubeeluck crée, quelques mois plus tard, la « Fashion and Beauty One Stop Shop » : « Il s’agit d’une innovation. Avec ce nouveau concept, je souhaite que les femmes trouvent tout ce dont elles ont besoin sous un seul toit ».

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En effet, si vous vous rendez à ce magasin situé sur la route royale à Floréal, vous trouverez toute une gamme de vêtements. Et si après essayage, vous souhaitez y apporter des retouches, pas de souci : « Comme les grands magasins des capitales européennes, j’ai un atelier de couture qui est annexé à la boutique. Si vous préférez faire confectionner vos vêtements sur mesure, c’est également possible. Si vous voulez coudre vousmême votre tenue, les professionnels de Faith vous encadreront ». Et ce n’est pas fini. Un espace y est en effet consacré aux soins des ongles, des cheveux et du corps.

FEMME LEADER Nalini Aubeeluck déplore cependant le fait que la femme mauricienne ne soit pas « fashionable ». « Elle consomme très peu en matière de mode. Elle a d’autres priorités. La mode bouge lentement ici. J’étais récemment au Pakistan Fashion Week. La croyance veut que ce soit un pays traditionaliste, mais je peux vous dire que la mode évolue très vite là-bas. Ici, après l’hiver, on garde les mêmes vêtements pour l’hiver prochain. Cette attitude bloque la création. Les stylistes ne créent pas autant car ils n’arrivent pas à vendre », explique cette femme d’affaires. Mais pas question de renoncer. Nalini Aubeeluck se battra bec et ongles pour que sa marque vive. Afin d’y parvenir, elle a suivi une formation dispensée par l’association Women in Networking (WIN), consacrée au leadership. « J’ai suivi les cinq niveaux et je peux dire que j’ai beaucoup acquis de cette formation. Le 6ème niveau sera bientôt lancé et j’encourage les femmes à y participer, car cette formation est enrichissante ». Forte de son vécu, Nalini Aubeeluck peut continuer à motiver ses danseurs, à pomponner la femme mauricienne et surtout J’ai toujours dessiné mes à faire connaître sa vêtements. Idem pour les ligne de vêtements, à comme costumes des danseurs. Ainsi, Maurice ailleurs. Tout en troulors de la soirée ‘Glamouria’ vant du temps pour en 2009, j’ai lancé ma ligne de s’occuper de son fils âgé aujourd’hui de 17 vêtements, que j’ai baptisée ‘Faith’. Des mannequins français ans, et qui a, visiblement, de qui tenir.

et indiens ont défilé en portant mes créations


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MARGUERITE LA VACHE

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Le nom de la vache de la ferme d’Albea Traditions a été inspiré du célèbre film français « La vache et le prisonnier », réalisé par Henri Verneuil en 1959. L’histoire se déroule en 1943,

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quand un prisonnier de guerre français détenu en Allemagne, Charles Bailly, décide de s’évader de la ferme où il est employé. Accompagné de Marguerite, la vache, il va tra-

verser le pays. Ainsi débutera l’aventure passionnante entre l’homme et la bête. En se séparant finalement de l’animal, le protagoniste lui promettra de ne plus jamais « manger de veau ».

ALBEA TRADITIONS

DE LA FERME AU PALAIS

Dans un monde dominé par les géants de l’agroalimentaire, les Mauriciens mangent mal. Loin des grandes surfaces et du brouhaha des villes, Capital vous emmène à la découverte d’une ferme à l’ancienne qui remet au goût du jour les produits du terroir | SINDY MOONESAWMY UNE FERME, c’est un tas d’animaux et un chien pour surveiller le tout. Et pour accueillir, semble-til, les invités. A notre arrivée à « Albea Traditions », petite ferme située dans la paisible localité de l’Etoile, près de Sébastopol, c’est Fripouille qui nous attend à l’entrée. Viennent ensuite les maîtres des lieux, Aldo et Béatrix Rambert. Ces derniers nous ont conté l’histoire de ce lieu où vivent en harmonie les animaux de différentes espèces et où les intéressés

Le nom de la ferme, « Albea Traditions », n’a pas été choisi au hasard. « Albea » est en effet un mot-valise pour « Aldo et Beatrix », alors que « Traditions » reflète le fait que tout est fait à l’ancienne, sans colorant, ni conservateur

peuvent acheter des vrais produits de terroir. Au départ, en 2003, Aldo et Béatrix Rambert lancent « La Maison du Canard » à Trianon, une ferme où ils n’élèvent que des canards de Barbarie. Mais avec la crise de la grippe aviaire, il est rapidement devenu impossible d’en importer. Ils ont donc décidé de diversifier leurs produits et d’établir une vraie ferme en plein air. Un rêve qui s’est rapidement réalisé. La ferme actuelle occupe 12 arpents de terre à la campagne. Le bonheur total pour Béatrix, originaire de la Belgique mais vivant à Maurice depuis vingt ans. D’autant plus qu’elle a toujours évolué dans l’univers culinaire, puisque son père et son grandpère étaient charcutiers. Pour elle, les traditions représentent tout un art qu’il faut savoir préserver. C’est d’ailleurs ce

qu’elle affirme sur son site : « Je ne veux pas devenir industriel, je suis fermier et ce sont des produits de la ferme qui m’intéressent ». Et des produits, il y en a à foison. Aujourd’hui, Aldo et Béatrix Rambert se sont lancés dans la production de volailles, de lapins, de cabris et de cochons. Outre ces derniers, la ferme abrite des oies, un cheval prénommé « Jo » et la vache, affectueusement appelée « Madame Marguerite », et son veau, « Fernand », que la charmante Béatrix élève par amour. Le nom de la ferme, « Albea Traditions », n’a pas été choisi au hasard. « Albea » est en effet un mot-valise pour « Aldo et Béatrix », alors que « Traditions » reflète le fait que tout est fait à l’ancienne, sans colorant, ni conservateur. Une approche qui se ressent également dans les relations humaines, puisque de l’avis des propriétaires, les personnes qui

y travaillent ne sont pas considérées comme des employés, mais comme des membres de la famille. Nous rencontrons ensuite l’attachée commerciale, sous le regard amusé et intéressé de Fripouille, maintenant suivi à la trace par un chiot curieux nommé « Mamzel Caline ». Christine Gunglee qui, comme Béatrix, est Belge et mariée à un Mauricien, nous partage sa passion pour cette ferme. Cette habitante de L’Escalier nous raconte comment le terroir est un mode de vie sans maquillage. Ici, pas de langue de bois. C’est la franchise, toujours. Elle ajoute que les produits sont des produits frais, haut de gamme, et qu’Albea Traditions ne vend pas vraiment dans les supermarchés. Par contre, Monoprix et le Coffee Shop située à Floréal achètent régulièrement les plats préparés. Bien que la ferme ne fasse pas la publicité de ses produits et ne


L’ÉCLAIRAGE AFFECTE LES ÉLÉMENTS NUTRITIFS Une étude menée par les scientifiques du US Department of Agriculture (USDA) pourrait inciter les consommateurs à chercher des produits qui reçoivent la plus grande exposi-

s’associe pas à la commercialisation, l’attachée commerciale parle d’une entreprise qui marche. « On a une bonne clientèle à Maurice, qui est prête à payer cher pour des produits de bonne qualité », affirme-t-elle. RESPECT DE L’ANIMAL Béatrix Rambert ne vend pas seulement ses produits à des particuliers. Elle approvisionne également les hôtels. Son site fait d’ailleurs la part belle aux références de chefs d’établissements hôteliers ou de restaurants. Parmi, le Chef Michel de Matteis, Executive Chef du Royal Palm, qui parle de « grande qualité », de « savoirfaire » et du « goût pour la tradition », le Chef Igor Bocchia, Executive Chef de Oberoi Hotels And Resort, qui parle de « professionnalisme » et Philippe Rozel, Executive Chef du Heritage- Golf and Spa Resort, qui souligne « l’authenticité » des produits. Béatrix Rambert, elle, est à leurs yeux la fermière « entière, passionnée et naturelle ». Et puisque notre visite à la ferme doit être une expérience entière, nous assistons, sous l’œil approbateur de Fripouille, à l’abattage d’un porc. Les personnes qui s’en occupent s’amusent devant notre air surpris et rigolent : « Koson la pé dormi la, pa per ». Notons que même l’abattage est fait de manière traditionnelle, et cela même pour les canards, les poules et les lapins. Autre étape obligatoire : le gavage des canards de Barbarie. Christine Gunglee nous explique qu’il s’agit là d’une technique d’engraissement qui permet, au final, d’obtenir du foie gras. Spécialité culinaire à base de foie frais et traditionnellement accompagnée d’un vin liquoreux ou moelleux, le foie gras se présente sous plusieurs formes définies par la législation : le foie gras entier, le foie gras, bloc de foie gras (procédé inventé en 1954 par Henri Lacroix), mousse de foie gras, pâté de foie gras et parfait de foie gras. Chez Albea Traditions, le gavage est fait durant une période de quinze jours. A ce sujet, Béatrix ressort souvent cette plaisanterie : « Avec des canards sveltes, on fait des sumos ». C’est effectivement le cas. C’est cet engraissement qui permet notamment de faire grossir le foie. C’est un travail méticuleux, qui nécessite beaucoup d’attention, car le gaveur doit avoir une grande connaissance de l’animal et un grand respect envers lui. Ce respect, on le retrouve partout chez Albea Traditions. Tous les animaux (il y en a environ 1 000, dont 100 sont des co-

tion à la lumière. L’étude, qui a été conduite par le physiologiste Gene Lester, démontre que des feuilles d’épinard exposées à la lumière, en continu, pendant leur stockage, étaient, dans l’ensem-

ble, plus « nutritionally dense » que les feuilles conservées dans l’obscurité. Les résultats de cette étude ont été publiés dans le Journal of Agricultural and Food Chemistry.

chons) vivent librement, élevés en extérieur, dans la pure tradition fermière, dans une atmosphère conviviale et amicale. Pour en revenir aux canards, ce n’est qu’après trois mois que l’on peut commencer à les gaver de maïs. Il s’agit exclusivement de mâles puisque les meilleurs foies gras de canards sont issus des mâles. Et pour Béatrix, la qualité n’est pas négociable. Elle avoue ainsi refuser de fournir des produits industriels. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle ne travaille pas avec les grandes surfaces et n’a pas recours à des moyens publicitaires. Chez elle, les animaux sont nourris avec des aliments sains et les volailles picorent naturellement, comme au bon vieux temps. Nous invitant à l’intérieur de la maison – une maison campagnarde – à la fin de la visite de la ferme, Béatrix nous présente la grande et belle table en bois qui accueille les convives pour déguster les plats mijotés avec les produits de la ferme. GOÛT INCOMPARABLE Chaque jour, un menu unique est élaboré selon les produits et l’inspiration du chef. Il faut réserver votre table deux jours à l’avance, pour six personnes minimum et dix personnes maximum. A noter que la table d’hôte est ouverte du lundi au vendredi, et ce pour le déjeuner uniquement. Mais Albea Traditions livre aussi à domicile, les mardis dans les régions du centre et de l’ouest, les jeudis dans l’Est et les vendredis dans les régions de l’ouest et la périphérie de Port-Louis. Il faut cependant commander avant le dimanche soir pour être livré dans la semaine. On peut se procurer la liste des produits et des prix sur le site ou tout simplement en téléphonant à la ferme. Question prix, il est clair que les produits ne sont pas destinés à tout le monde. Mais, les gourmets sont généralement prêts à payer cher lorsqu’il s’agit de produits frais, de qualité et d’un goût incomparable. Pour les entrées au canard prêtes à consommer, les prix varient de Rs 890 pour les « rillettes de canard au foie gras » à Rs 2 900 pour le « foie gras mi cuit », que ce soit nature, au confit de figues ou aux mangues. Les charcuteries festives sont entre Rs 310 pour du « boudin noir raisin rhum » et Rs 2 360 pour du « boudin blanc aux truffes françaises ». Concernant les barbecues, les prix vont de Rs 220 à Rs 480. Les prix sont approximatifs suivant la découpe, la disponibilité et la pesée des produits.

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CAMÉSCOPE GE DV1 : VERS LE GRAND BLEU

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A l'instar des maillots de bain, le caméscope de poche waterproof GE DV1 exhibe sa collection estivale 2011 déclinée en cinq couleurs très vacancières (rouge, orange, vert, bleu et gris). Grâce à sa coque to-

talement étanche, ce caméscope de poche permet de filmer en mer comme à la piscine jusqu'à 5 mètres de profondeur, soit deux mètres de plus que le Kodak Playsport et le Samsung W200. Le DVI de General

Electric enregistre en FullHD sur carte SD/SDHC (non fournie) et renferme un câble USB avec un logiciel embarqué pour partager ses vidéos sur Internet via les réseaux sociaux.

Elle n’est pas la première à permettre de prendre des clichés sous l’eau. Mais la Kodak Playsport Waterproof a bien d’autres qualités qui en font une caméra intéressante pour ceux qui adorent les sports en extérieur et la nature en général. Zoom sur l’objet qui immortalisera peut-être vos prochaines vacances | M.S

KODAK PLAYSPORT WATERPROOF

Plongez dans l’univers de la

PHOTOGRAPHIE « JE ME rappelle encore quand ma femme et moi étions en lune de miel aux Seychelles. Notre caméra nous avait été bien utile que ce soit dans la piscine à l'hôtel où nous logions ou en plongée sous-marine. Sans elle, nous aurions été incapables de faire d'aussi beaux clichés que nous chérissons encore ». La caméra dont parle Yanish, un habitant de Port-Louis, est la Kodak Playsport Waterproof. Celleci est disponible dans tous les magasins de la firme 361. La particularité de la Kodak Playsport Waterproof, comme le nom l’indique, est qu’elle n’a pas peur de se mouiller. Cette petite caméra audacieuse peut s'immerger jusqu'à 3 mètres sous l'eau sans rien perdre de ses qualités. L’appareil permet de prendre des photos HD surprenantes pour une

5MP et de filmer ses amis sous leur meilleur profil grâce à la technologie de suivi des visages. Une fois l’image ou la vidéo saisie, vous pouvez ensuite facilement les partager sur les sites tels Facebook, YouTube ou encore Twitter.

STABILITÉ GARANTIE Autre avantage de la Kodak Playsport : le rendu des détails et des couleurs dans des conditions de faible luminosité. En parlant de couleurs, la caméra est disponible dans des tons assez inhabituels. Fini en effet les classiques noir ou gris. S’inspirant de la nature et du climat, les appareils s’affichent dans des couleurs attrayantes qui les distinguent des autres. Vous pourrez ainsi en trouver en mauve, bleu marine ou même orange feu !


QU’IMPORTE LA POSITION ! La caméra TRYX de Casio, qui ressemble à un portable, est un appareil photo hyper convivial conçu pour faciliter au maximum la vie de ses utilisateurs. Elle est munie, entre autres, de plusieurs pivots permettant de multiplier les angles de prises de vue. Une partie de la caméra qui ressemble à une poignée se bouge pra-

En fait, que vous soyez au milieu des vagues, sur une pente en pleine montagne ou sur un sentier boueux, ce petit appareil a été conçu pour les extrêmes. Vous n’avez pas à craindre que l'image soit floue en cas de mouvements de l'appareil, car avec le stabilisateur d'image intégré, la Kodak Playsport reste toujours très stable. Attention malgré tout à ne pas tester les limites de sa résistance. Même si en cas d'accident, la Playsport peut résister à une petite chute, il faut néanmoins faire gaffe à ne pas l’exposer à des chocs trop brutaux. Il ne faut pas non plus oublier d'activer la fonction LCD Glare Shield (Protection aux reflets LCD) pour empêcher que les rayons du soleil n’abîment l'enregistrement. LES PERFECTIONNISTES SERVIS Pour pouvoir le faire, il faut régler les paramètres de votre caméra. La fonction LCD Glare Shield vous laisse choisir entre deux filtres qui vous aident à voir votre sujet à l'écran pour une visualisation en extérieur. Ces filtres ne s'appliquent qu'à votre écran, pas à votre image. Ainsi, tout ce que vous enregistrez est aussi beau qu'au moment où vous l'avez filmé. L’appareil vient accompagné d’un câble HDMI Compatible avec un Mac ou avec un PC. Ce qui vous permettra de facilement télécharger vos photos. A noter que vous pouvez enregistrer jusqu'à 10 heures de vidéo HD car le logement d'extension SD/SDHC peut accueillir une carte allant jusqu'à 32Go de mémoire. La Kodak Playsport, fabriquée en Egypte, est également doté d'une batterie rechargeable. Les perfectionnistes dans l'âme devraient aussi être séduits par le logiciel vidéo permettant de sélectionner et de retoucher des clichés à partir d'images vidéo pour obtenir la photo parfaite. Ils peuvent également laisser libre cours à leur imagination en ajoutant des photos ou en incluant de la musique à leurs vidéos pour en faire des compositions originales. JETABLE Si après ce plaidoyer, la Kodak Playsport Waterproof ne vous a toujours pas convaincu et que vous craignez toujours de bousiller votre caméra en l’entraînant sous l’eau, vous opterez peut-être pour une jetable. Chez 361, vous trouverez la Kodak Underwater Jetable. Cet appareil, un prêt-àphotographier recyclable qui permet de prendre 27 photos à une profondeur de 15 mètres, est muni d’un système

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tiquement comme on le souhaite ! L'option panoramique vaut également le détour. Il suffit d'appuyer sur le déclencheur, de tourner sur nous-mêmes, et l'appareil se charge immédiatement d'analyser et de fusionner les photos pour reproduire parfaitement la vue que nous avions.

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Autre avantage de la Kodak Playsport : le rendu des détails et des couleurs dans des conditions de faible luminosité. En parlant de couleurs, la caméra est disponible dans des tons assez inhabituels. Fini en effet les classiques noir ou gris. S’inspirant de la nature et du climat, les appareils s’affichent dans des couleurs attrayantes qui les distinguent des autres. Vous pourrez ainsi en trouver en mauve, bleu marine ou même orange feu !

RÉSISTANCE. Kodak a conçu Playsport pour les extrêmes

de pad flash et de pad vidéo. Flexible, il permet malgré tout de capturer chaque détail grâce à la fonction zoom. Quant à son prix, la Kodak Underwater Jetable ne coûte que Rs 540. Outre ces deux modèles, bon nombre de nouvelles caméras digitales sont en vente depuis peu chez 361. Disponible depuis approximativement un an sur le marché, les caméras de la marque Kodak et Canon, qui viennent respectivement de Chine et d'Egypte, sont parmi les plus recherchées par les mordus de la photographie à Maurice. Si les prix des appareils ont baissé ces derniers temps, certains coûtant entre Rs 4000 et Rs 10 000, les lentilles, quand à elles, demeurent les composantes les plus prohibitifs. Certaines peuvent même coûter entre Rs 300 000 et Rs 400 000. La qualité de vos clichés est à ce prix...

MOUVICAM : FILMEZ CE QUE VOUS VIVEZ Créée en 2004 dans la région toulousaine, la société AGM TEC - SARL s’impose comme le leader de la conception et de l’importation de caméras de canalisation. L'entreprise, qui possède une réelle expertise des marchés nationaux sur lesquels elle opère, s’est entourée de collaborateurs et partenaires dont les talents ont permis la conception et l’usinage de nouveaux produits tel que des caméras sous-marines. Parmi figure une caméra frontale, spécialement imaginée pour filmer en toute circonstance :

❚ Sports de glisse ❚ Parcours en véhicule motorisé ou non ❚ Tous loisirs en extérieur (chasse, pêche,...) Baptisée la Mouvicam, ce petit bijou possède un bouton unique ON/OFF afin d'activer et d'arrêter l'enregistrement. La caméra embarquée 3D frontale suit son utilisateur partout. Tel un troisième œil, elle lui donne l’occasion d’enregistrer certains moments de sa vie qui lui semblent uniquement inscrits dans ses pensées.



CONSTRUCTION DURABLE ET CRÉATIVITÉ Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe une position de premier plan dans chacune de ses activités : Ciment, Granulats & Béton et Plâtre. En 2009, pour la

cinquième année consécutive, Lafarge est répertorié dans la liste des 100 multinationales les plus engagées en matière de développement durable. Doté du premier centre de recherche au

monde sur les matériaux de construction, Lafarge dit placer l’innovation au cœur de ses préoccupations, au service de la construction durable et de la créativité architecturale.

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GROS PLAN MERCREDI 18 MAI 2011

CIMENT

LAFARGE PRÊT POUR LA COMPÉTITION Darshan Baijnath est Sales and Marketing Manager à Lafarge. Il parle de l’engagement de la compagnie en matière de qualité de ses produits et de ses soucis pour la santé, la sécurité et le bien-être des clients ❚ On annonce la venue d’un

troisième operateur sur le marché du ciment ? Quelles en sont les perspectives ? Comment réagit Lafarge à cette nouvelle donne ? Nous prévoyons une compétitivité accrue avec la venue de nouveaux opérateurs dans le cadre de la libéralisation du marché du ciment. Nous nous sommes préparés à cette éventualité. Tout ce que nous souhaitons, c’est une compétition saine. ❚ Comptez-vous introduire de nou-

veaux produits dans la perspective de la rude compétition qui s’annonce ? A ce jour, nous commercialisons un seul type de ciment, notamment le CEM I 42.5N sous la marque BAOBAB Portland Cement, en vrac, en sac et sur pallettes. Nous avons commencé egalement la commercialisation du ciment blanc à partir de juin 2009, mais, il faut le reconnaître, le marché reste toujours très restreint. Nous comptons bien sûr élargir notre gamme de produits en offrant des ciments plus appropriés aux conditions locales. Nous travaillons actuellement sur la mise en place d’un mélangeur au terminal pour sortir, d’ici la fin de cette année, un ciment à maçonner en utilisant des matériaux disponibles localement, apportant ainsi une touche mauricienne à notre produit. A usage non-structurel, ce ciment servira pour des travaux tels que le crépissage, la pose des blocs, les travaux de finition et de chape (screeding) du sol et de la toiture. Il sera offert en logement de 25 kilos et de 50 kilos à un prix compétitif, contribuant ainsi à reduire les coûts de construction. Ajoutons également que nous offrons déjà à nos clients des sacs de ciment mis sur palettes et protégés d’un emballage plastifié sans frais supplémentaires. C’est non seulement esthétique, mais aide surtout à protéger les sacs lors des manutentions tout en facilitant le contrôle sur les chantiers. ❚ Quelles sont les autres initiatives de

Lafarge en matière de protection de l’environnement et de développement durable ? Dans le cadre du projet Maurice Ile Durable, il faut savoir que notre entreprise s’est inscrite auprès du Central

CERTIFICATION. Lafarge a mis en place un système de gestion de la santé

Electricity Board (CEB) pour développer la production d’énergie à travers l’installation de panneaux photovoltaïques à notre terminal. ❚ « Vigilant aujourd’hui, vivant

demain ». Parlez-nous de ce slogan pour la promotion de la santé et de la sécurité. C’est beaucoup plus qu’un slogan, c’est une culture d’entreprise. Pour Lafarge, la sécurité de ses collaborateurs et sous-traitants est une priorité absolue. Le groupe se situe déjà parmi les entreprises les plus sûres de son secteur, mais Lafarge s’est fixé comme objectif de rejoindre les meilleurs groupes industriels du monde en matière de sécurité. Pour cela, le groupe a mis en place, en 2006, une feuille de route ambitieuse, qui couvre tous les domaines liés à la performance en termes de santé et de sécurité. Ce système de gestion de la santé et de la sécurité nous a permis de satisfaire les critères pour l’obtention de la certification OSHAS 18001. Inquiets également du nombre élevé d’accidents routiers impliquant les poids lourds, nous avons produit, en

52 ANS, 58% DU MARCHÉ La Mauritius Portland Cement Company Ltd fut incorporée le 5 Octobre 1959 et l’entreprise démarra ses opérations en 1960 avec une capacité de stockage de 4 300 tonnes de ciment. Le ciment “Baobab” accompagna donc le développement du pays et avec la demande croissante d’année en année, l’addition de nouveaux silos, de nouvelles lignes d’ensachages de même que des points de remplissage vrac furent nécessaires. Après de longues années où le ciment « Baobab » avait le contrôle total du marché, la compétition inévitablement s’installa. En 2001, Lafarge, après le rachat des intérêts de Blue Circle au niveau mondial, se retrouva ainsi actionnaire majoritaire de la société locale, qui prit le nom de Lafarge (Mauritius) Cement Ltd et permit au terminal mauricien de bénéficier de l’expertise du premier cimentier mondial et d’apprendre à partager ses valeurs. Le terminal compte aujourd’hui neuf silos, avec une capacité de stockage de 35,500t et possède trois lignes d’ensachages et deux points de livraisons en vrac, sachant que 40 % de nos ventes sont distribués en vrac par nos camions citernes. Lafarge Maurice détient 58 % d’un marché estimé à 650,000t annuellement.

2008, un film sur la sécurité des poids lourds en collaboration avec la Road Safety Unit de la police et ce film a été distribué à toutes les sociétés concernées. Cela démontre notre souci d’assurer la sécurité, non seulement de nos collaborateurs, mais de la population en général. Ce clip a d’ailleurs été projeté sur le Knowledge channel de la MBC pendant plusieurs semaines. Lafarge organise chaque année un « Mois de la Sécurité », qui se déroulera cette année en juin, dans l’ensemble des sites du groupe. Au cours du mois, chaque site organisera des manifestations, comme des journées portes ouvertes, des séances de sensibilisation et des campagnes de communication autour du thème de la santé et de la sécurité, visant les collaborateurs, leur famille, les sous-traitants et les communautés locales vivant à proximité de ces sites.


BIEN DÉFENDUES

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Après le Togo, le Cameroun, le Gabon et la Centrafrique, la France signe un accord de défense avec les Comores. Cinquième accord de ce genre à être signé depuis 2008, il s'inscrit dans le cadre de la refondation de la relation de défense entre la France et ses

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anciennes colonies, en ligne de la politique de Nicolas Sarkozy, dont l'objectif est d'en finir avec ces accords signés après les indépendances, et avec leurs clauses secrètes qui prévoyaient des mécanismes d'intervention destinés à protéger le pouvoir en place.

COMMORES

Investiture d’Ikililou Dhoinine le 26 mai Le 13 janvier 2011, la Cour constitutionnelle de l'Union des Comores a validé les résultats du 26 décembre dernier, comptant pour le deuxième tour de l'élection présidentielle, confirmant ainsi la victoire du vice-président sortant, Ikililou Dhoinine SELON LES résultats définitifs de la Commission électorale nationale, 60,91% des électeurs comoriens qui s'étaient déplacés aux urnes ont opté pour le candidat du parti au pouvoir, Ikililou Dhoinine, dauphin désigné du président sortant Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Ikililou Dhoinine devient ainsi le premier ressortissant de l'île de Mohéli à diriger l'archipel. Son principal adversaire, Mohamed Saïd Fazul, le candidat de l'opposition, a récolté 33% des voix, tandis que l'on estime le taux de participation au scrutin à près de 53%. L'adoption de la Constitution du 23 décembre 2001 mettait fin à la République fédérale islamique des Comores, instaurant ainsi un nou-

veau système politique et institutionnel, Selon l'article 13 de la Constitution comorienne, la présidence est tournante entre les îles. Le président, comme les vice-présidents, sont élus ensemble au suffrage universel direct majoritaire à un tour pour un mandat de quatre ans, renouvelable dans le respect de la rotation entre les îles. Une élection primaire est organisée dans l'île à laquelle revient la présidence, et seuls les trois candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages exprimés peuvent se présenter à l'élection présidentielle. Suite aux scrutin de décembre 2010, l’investiture du nouveau président élu de l’Union des Comores, Ikililou Dhoinine, se fera le 26 mai prochain.

Comores, la passe stratégique L’ARCHIPEL DES Comores est constitué de quatre îles (Grande-Comore, Mohéli, Anjouan et Mayotte) situées à l’entrée du canal du Mozambique au nord-ouest de Madagascar et face au Mozambique. Les routes maritimes transportant le pétrole venant du Proche-Orient à destination de l’Europe et des Etats-Unis passent par les Comores. La superficie totale de l’archipel est de 2 170 km². La capitale de l’Union des Comores, Moroni, se trouve sur la plus grande des îles, Grande-Comore, qui compte un volcan actif de 2 361m, le Khartala, dont la dernière coulée date de 2005. La porosité du sol de Grande-Comore explique l’absence de cours d’eau, contrairement aux autres îles. Les terres sont à 45% agricoles (7% restent inexploitées) et 9% sont recouverts de forêts. Les Comores présentent des fonds marins importants avec beaucoup de corail, en diminution d'ailleurs, du fait d’El Nino et de la pêche à la dynamite, ainsi qu’une grande variété de faune sous-marine elleaussi en diminution (notamment les requins et les tortues). La pluviométrie est importante (environ 1 600mm par an) avec une concentration notable durant les mois de janvier à mars, combinée avec de forts vents (kashkazi). Le efforts conjugués du Prince Saïd Ali Kémal et Ahmed Abadallah Abdéramane, vont conduire les Comores sur le chemin de l’indépendance, proclamée le 6 juillet 1975, mais Mayotte se pronon-

LES COMORES EN CHIFFRES DONNÉES GÉOGRAPHIQUES Superficie : 1 862 km2 Capitale : Moroni Villes principales : Mitsamiouli (Grande-Comore) Mustamudu, Domoni (Anjouan) Langues officielles : Comorien, français, arabe Monnaie : franc comorien (492 FC pour 1 euro) Fête nationale : 6 juillet DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES Population : 700 000 Densité : 375 hab./km2 Croissance démographique : 2,4 % (PNUD, 2003-2015) Espérance de vie : 63 (PNUD 2008) Taux d’alphabétisation : 55,8 % Religions : islam sunnite (98 %), catholique romain (2%) Indice de développement humain : 132ème sur 177 (source PNUD 2008)

cera pour demeurer rattachée à la République française. Les Comores indépendantes vont s’illustrer ensuite par une grande période d'instabilité politique, ponctuée de coups d’Etat. De l’épisode Ali Soilihi, porté au pouvoir par Bob Dénard et dépossédé trois ans plus tard par ce même mercenaire, à l’élection de l’Imam Ahmed Abdallah Mohamed Sambi en mai 2006, pas moins de 19 coups ou tentatives de coup d’Etat ont été enregistrés. C'est cette instabilité politique chronique qui empêche l'archipel de créer les conditions d’un décollage économique. Handicapées par leur morcellement géographique, les Comores manquent d’infrastructures pour désen-

claver les îles. Le seul port pouvant accueillir des navires de gros tonnage se trouve à Anjouan. Le réseau routier est en mauvais état. Les moyens de transports entre les îles et vers Mayotte sont insuffisants. Ajouté à cela la situation des finances publiques qui reste tendue, avec chaque année un budget présenté en déficit, le gouvernement comorien doit faire régulièrement appel à ses partenaires (Union européenne, pays arabes, France, Chine...) pour parvenir à l’équilibre, payer les arriérés de salaires aux fonctionnaires et financer les programmes d’infrastructures: le Qatar vient récemment de verser 20 millions d’euros pour payer 9 mois d’arriérés aux fonctionnaires.

DONNÉES ÉCONOMIQUES PIB (2009) : 386 millions d’euros PIB par habitant (2009) : 551 euros Taux de croissance (2009) : 1,8 % (FMI) Taux de chômage (BIT -2008) : 25% Taux d’inflation (2009) : 2,2 % (estimation FMI) Solde budgétaire (2010) : - 11,8 millions d’euros Balance commerciale (2009) : - 105,9 millions d’euros Principaux clients : Pays-Bas, France, Italie, Singapour Principaux fournisseurs : France, Emirats arabes unis, Afrique du Sud, Pakistan Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB : agriculture : 32 % industrie : 13 % services : 54 %


LA CHINE, PRINCIPAL BAILLEUR DE FONDS Depuis son indépendance, l'archipel des Comores entretient d'excellentes relations avec la Chine, d’où la présence d’un ambassadeur à Moroni. La Chine est aussi active dans le domaine de la coopération : construction du Palais du Peuple, appui à l’Hôpital de Mitsamiouli, actions de

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formation professionnelle, concours de 1m de dollars pour l’apurement du GAP budgétaire 2008 et prêt de 22 millions d’euros en 2009 pour la réalisation d’un raccordement au câble sous-marin EASSY dans le cadre du développement des communications par fibres optiques.

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La campagne de lobbying par l’homme fort de la transition malgache auprès de la communauté internationale s’accentue. Andry Rajoelina est à la recherche du soutien nécessaire pour relancer la marche de la Grande Ile

MADAGASCAR

RAJOELINA EN PÈLERINAGE APRÈS LA Namibie, le Mozambique, l'Ile Maurice et l’Afrique du Sud, pays membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), Andry Rajoelina se tourne vers la France, pays qui a des enjeux stratégiques et économiques à Madagascar. D’ailleurs, Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, a promis de donner un coup de pouce au processus de sortie de crise, débouchant sur la feuille de route avant le Sommet, que l'on prédit décisif, de la SADC. Selon certaines indications, Alain Juppé aurait déjà eu des discussions avec

LA 6ÈME édition de la Foire Internationale de Madagascar (FIM) se tiendra du 26 au 29 mai prochains au Parc des Expositions Futura, à Andranomena. Cette grande manifestation annuelle se veut être le rendez-vous incontournable des investisseurs, hommes d’affaires, opérateurs économiques, commerçants et économistes réfléchissant sur les nouveaux concepts de développement durable, de commerce plus équitable, de promotion de l’industrie nationale susceptibles de porter le pays dans lamouvance de la croissance économique mondial. L’un des objectifs avoués de la FIM est aussi de forcer la marche de l’intégration régionale, condition sine qua non pour la région Sud-Ouest de l’océan Indien pour devenir un nouveau pôle mondial de croissance. Alors que Madagascar est encore en recherche d’une solution politique durable devant permettre d’éradiquer une situation de pauvreté insoutenable et récurrente dans le pays, des ressorts économico-commerciales inattendus semblent résister aux nombreuses turbulences sociales et économiques. La FIM, en marge des rencontres « B to B » qui font à chaque édition le succès de cet événement, s’efforcera d’initier des réflexions autour de la bonne pratique industrielle, de la prise en compte des paramètres environnementaux, de l’entreprise sociale, de l’entreprise citoyenne, valeurs fondamentales devant assurer la

Jacob Zuma, et il aurait fait part à Andry Rajoelina de son intention de revenir à la charge pour une nouvelle démarche auprès du président sud-africain. L'entrevue qui a duré près d'une demi-heure, en présence de Henri de Raincourt, ministre français de la Coopération, a permis de faire le tour des questions politiques et économiques. La France a trouvé positif le lobbying effectué par l'homme fort de la transition, auprès des dirigeants des pays membres de la SADC. Mais elle ne se serait pas prononcée contre la tenue des élections avant la fin de l'année. Mais le flou

persiste sur la candidature de Rajoelina aux présidentielles et l'amnistie de l'ancien président Marc Ravalomanana. Si les rencontres en Namibie, en Mozambique et en France ont étés positives, par contre, le président sud-africain n'a pas encore répondu d'une manière favorable à la demande d'audience des Malgaches. La délégation malgache conduite par le Premier ministre, Camille Vital, a adopté un profil bas depuis son retour d'un déplacement en Afrique du Sud, restant très discrète sur les résultats de la mission.

La Grande Ile fait son show à la fin de mai

pérennité des établissement et de la prospérité dans le pays. La 6ème édition de la FIM sera également l’occasion pour ses participants d’identifier les nouveaux marchés, de se caler sur les marchés mondiaux et de progresser dans l’offre exportable. Les îles de la région, à l’instar de La Réunion et de Maurice, répondront une fois de plus présentes à cet évènement d’importance capitale dans cette partie du globe et présenteront leur savoir-faire dans les secteurs tels le

tourisme, les TIC, le bois et l’ameublement, le textile et l’habillement, l’agroalimentaire, les produits chimiques et les services. 35 000 VISITEURS À FIM 2010 La Foire Internationale de Madagascar a été, l'année dernière, l'occasion de la plus grande concentration économique du Sud-Ouest de l’océan Indien, avec une forte mobilisation de l’ensemble du secteur privé tant national, régional, qu’international et une

représentation visible des groupements professionnels et chambres consulaires nationales, régionales et internationales. FIM 2010 a été aussi l’occasion de nombreuses conférences et réunions qui avaient suscité un intérêt particulier auprès des participants. Les thèmes étaient très variés, allant des énergies renouvelables à la technologie de l'information en passant par le financement international des projets de développement. Côté statistiques, l'édition 2010 de la Foire Internationale de Madagascar avait connu une nette progression par rapport à l’édition précédente. Avec une surface utile d’exposition plus grande (20 000 m²) et une participation des exposants de plus de 40%, la foire avait accueilli près de 35 000 visiteurs, comprenant une grande majorité de professionnels Au niveau de la participation internationale et regionale, la manifestation avait vu la participation de 14 pays, dont l'Afrique du Sud, l'Allemagne, la Belgique, la Chine, Dubaï, l'Egypte, la France (Réunion, Mayotte), Madagascar, Maurice, le Pakistan, les Pays-Bas, Singapour, la Suisse et la Turquie.


UN GRAND SOULAGEMENT POUR LES CANCÉREUX DE LA GORGE

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Une première à Maurice : le centre hospitalier Apollo Bramwell a procédé à la pose d’un stent œsophagien sur un patient qui ne pouvait plus avaler en raison de l’obstruction de l’œsophage

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GROS PLAN MERCREDI 18 MAI 2011

causé par un cancer. Selon le Dr Vikrant Sibartie, consultant en gastroentérologie à Apollo Bramwell, ce procédé est un réel soulagement pour le patient. « Bien que ce cancer est connu

pour être très agressif, ce stent aidera le patient à maintenir la perméabilité du tube digestif », explique le médecin. Le cancer de la gorge est souvent provoqué par le tabagisme.

BILAN

PROFITS RECORD POUR EMIRATES Le rapport annuel 2010-2011 du groupe Emirates, rendu public mardi, fait état de profits nets de 1,6 milliards de dollars LE GROUPE Emirates, qui comprend Emirates Airline, Dnata et leurs filiales, marque sa 26ème année d’existence avec une performance record de 1,6 milliards de dollars de profits nets, malgré un climat économique international contraignant. Emirates Airline réalise ainsi des bénéfices de 1,5 milliards de dollars et Dnata enregistre des profits record de 152,6 millions de dollars. C’est la meilleure « financial year » du groupe jusqu’à présent. « Les résultats record de cette année démontrent notre volonté de pousser

les limites de l’aviation. Malgré les difficultés imprévues, comme l’instabilité politique et les catastrophes naturelles choquantes, nous avons réussi, grâce à notre détermination et notre vivacité d’esprit, à produire ce résultat jamais enregistré. C’est le travail assidu des 57 000 membres de notre personnel. Fonctionnant sans subvention et à travers un ‘business model’ réfléchi, nous avons pu, en tant qu’équipe, faire face à l’adversité à plusieurs niveaux... », a déclaré Sheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum, Chairman et Chief Executive, à la présentation du bilan

JOURNÉE MONDIALE

financier de la compagnie. La fidélité des voyageurs est aussi pour quelque chose dans les performances de la compagnie d’aviation. Durant cette année financière, 31,4 millions passagers ont voyagé sur les ailes d’Emirates, soit augmentation de 14,5 % ou 4 millions de passagers par rapport à l’année précédente. Emirates Airline, qui a célébré son jubilé d’argent l’année dernière, rend également hommage, pour son succès, à ses employés au nombre de 39 000 dans son registre 2010-2011.

Sheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum, Chairman et Chief Executive du groupe Emirates

JEUX

L’informatique pour Le Millionnaire gonflé à bloc les personnes âgées L’INFORMATIQUE partout, pour tous. Ainsi pourrait-on résumer la philosophie du ministère des Technologies de l’information et de la communication qui, pour marquer la Journée internationale des Télécommunications, mardi, a choisi le village de Goodlands, dans le Nord, pour inviter les personnes âgées à prendre avantage de la technologie de l’informatique désormais à leur portée, dans leur vie de tous les jours. Ladite cérémonie s’est tenue au bureau de poste de Goodlands. Cette initiative a été grandement saluée par le National Computer Board (NCB) et le Mauritius Post. Le ministre des Technologies de l’information, Tassarajen Chedumbrum Pillay, devait profiter de l’occasion pour promouvoir les opportunités que l’internet peut apporter à la société. « Mieux vivre dans les communautés rurales grâce aux Technologies de l’information et de la communication » ; tel a été le thème choisi par le ministère, pour sensibiliser les communautés rurales quant à l’importance des outils informatiques. Il devait annoncer que, selon les derniers chiffres, le nombre d’utilisateurs des technologies de l’information et de la communication dépasse les deux millards au niveau mondial sur une population de 6,8 millards. Mais concernant Maurice, selon les chiffres officiels, seulement 4 % des utilisateurs sont agés de 60 ans et plus. Pour les y encourager, les personnes du troisème âge auront accès à l’Internet gratuitement du 17 au 21 mai dans tous les bureaux de poste à travers l’île. A ce jour, il y a 40 clubs informatiques attachés aux centres de jeunesse et aussi 83 Public Internet Access Points dans les bureaux de poste. Par ailleurs, le National Computer Board a formé plus de 120 000 personnes à travers les cours de IC3.

Lottotech se montre très optimiste pour la deuxieme saison de son jeu télévisé du mardi soir. « Maintenant gonflé à bloc », dit son slogan publicitaire CELA VA sans dire que la première saison a eu beaucoup de succès. Est-ce le charme du talentueux animateur Raj Gokhool qui a séduit le public ou le goût du jeu des Mauriciens ? Peut-être les deux. Moorghen Veeramooto, directeur général adjoint de Lottotech, opérateur de la Loterie Nationale, dresse un bilan positif de cette première saison : « Cette première édition a dépassé toutes nos attentes. Il y a eu du suspense, de l’action et de l’émotion sur le plateau chaque mardi soir, mais aussi en allant à la rencontre des gagnants dans leur cadre de vie. Nous avons vécu en direct la réaction des gagnants, toute l’équipe était emportée, à chaque fois, dans un même élan de sympathie. Car personne ne peut dire à l’avance sur quel segment va s’arrêter la roue. Personne ne peut connaître à l’avance si le gagnant va se montrer à l’aise ou non devant la caméra. Et puis, il y a tout le talent de notre animateur Raj Gokhool pour mettre en valeur les Mauriciens. Cette deuxième saison devrait donc être tout aussi palpitante ».

La carte Millionnaire gardera le même design, mis à part le fond bleu qui remplace le fond jaune de la surface grattable. Le lot maximal dans le jeu 3 passe de Rs 5 000 à Rs 10 000 dans la deuxième saison. Mais c’est la roue ellemême qui subira le plus grand changement. Dimple Seechurn, directrice marketing à la Loterie Nationale, nous explique que « désormais, la roue s’est enrichie de trois

segments supplémentaires pour les lots de Rs 1 million, de Rs 750 000 et de Rs 500 000. Ces montants comptent désormais six segments chacun ». Dix millions de tickets seront distribués chez les détaillants de la Loterie Nationale à Maurice et à Rodrigues. Cette seconde édition sera mise en vente à Rs 50 la carte.


SAAB CÈDE 24% DE SON CAPITAL AU CHINOIS PANG DA Propriété du néerlandais Spyker, le constructeur automobile suédois Saab s'est offert un sursis en annonçant lundi un accord avec le distributeur chinois Pang Da, qui prévoit une entrée au capital de

Etats-Unis : la dette publique dépasse son plafond légal UN MOIS après l'avertissement de Standard & Poor's, la dette publique américaine va franchir aujourd'hui son plafond légal de 1 429 milliards de dollars, sur fond d'impasse persistante sur les coupes budgétaires au Congrès La date est symbolique mais hautement significative. Un mois après la mise sous « perspective négative » de sa note triple A, le niveau de la dette fédérale américaine va franchir aujourd'hui le plafond légal de 1.429 milliards de dollars fixé par le Congrès. Faute d'accord à ce jour entre républicains et démocrates sur une révision du plafond, qui a déjà été relevé 74 fois en cinquante ans, selon le Congressional Budget Office (CBO), le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a indiqué qu'il allait encore utiliser jusqu'au 8 juillet des « mesures exceptionnelles », telle que la conversion de titres du Trésor détenus par le fonds de retraite fédéral, pour éviter un défaut sur la dette américaine. Le Congrès a mis en garde sur les conséquences « catastrophiques » potentielles d'un non-relèvement du plafond de la dette au plus tard avant le 2 août. « Je veux encourager encore une fois le Congrès à agir le plus vite possible », a déclaré le secrétaire au Trésor. Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a clairement fait comprendre qu'il entendait négocier chèrement le relèvement du plafond. « Il est vrai que permettre à l'Amérique de se mettre en défaut de paiement serait irresponsable. Mais il serait encore plus irresponsable de relever le plafond sans simultanément prendre des mesures dramatiques pour réduire les dépenses et réformer le processus budgétaire », a récemment lancé John Boehner tout en soulignant que des hausses d'impôts pour les hauts revenus sont « hors de question ». CONVAINCRE LES ÉLUS ET L'OPINION Alors que Barack Obama a proposé un plan de réduction de déficit de 4.000 milliards de dollars sur 12 ans à travers des coupes budgétaires et des hausses d'impôts, le plan républicain approuvé par la Chambre préconise 6.000 milliards de coupes sur dix ans, à travers notamment la privatisation du programme Medicare pour les moins de 55 ans. Toute la difficulté pour l'administration Obama reste de convaincre les élus et l'opinion. Selon un sondage Gallup publié vendredi, les Américains seraient opposés à 47 % à tout nouveau relèvement de la dette, contre 19 % seulement d'opinions favorables. Selon un rapport du « think tank » centriste Third Way, un défaut technique pourrait déclencher une nouvelle récession avec la disparition de 640.000 emplois supplémentaires, une baisse de 1 point de croissance du PIB, et une chute de 6 % de l'indice S&P 500 en trois mois. SOURCE : INTERNET

Spyker, des paiements et une coentreprise en Chine. Pang Da va prendre jusqu'à 24% du capital de Saab pour 65 millions d'euros, ce qui va assurer le financement à moyen terme de Saab Automobile.

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A l'ouverture à la Bourse d'Amsterdam, l'action Spyker, habituée aux montagnes russes ces dernières semaines, a bondi de 13,8%, et s'envolait de 16,8% une heure plus tard, à 4,15 euros.

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GLOBE MERCREDI 18 MAI 2011

FMI

L’affaire DSK bouleverse la donne L'arrestation de Dominique Strauss-Kahn pour agression sexuelle est un véritable séisme pour le Fonds monétaire international (FMI). Il ne peut plus en assurer la présidence. Un virage vers une politique plus dure, notamment en Grèce, n'est pas à exclure. Explications IL DEVAIT rencontrer ce dimanche Angela Merkel, à Berlin, pour la convaincre de la nécessité d'apporter une nouvelle aide financière à la Grèce. Il devait ensuite embrayer lundi et mardi sur un sommet des ministres des Finances de la zone euro, à Bruxelles. Mais, arrêté par la police de New York au moment de prendre l'avion, et inculpé pour agression sexuelle sur une femme de chambre du Sofitel, Dominique Strauss-Kahn ne pourra honorer ses engagements. Le directeur général du FMI va devoir rester sur le territoire américain pour une durée indéterminée. Pour le sommet de Bruxelles, il sera remplacé par Nemat Shafik, une de ses adjointes, a fait savoir le Fonds en fin d'après-midi, lundi. DSK, AVOCAT DE LA CAUSE GRECQUE Pour la Grèce, l'affaire qui touche le directeur général du FMI est un coup dur. Officiellement, comme l'a confié à Reuters un membre du gouvernement grec, l'affaire n'aura pas d'impact sur la capacité du pays à résoudre la difficile équation posée par ses finances publiques. Tout juste concède-t-il qu'il pourrait y avoir un délai supplémentaire dans le versement de la cinquième tranche du plan d'aide décidé il y a un an. Cette tranche représente une somme de 30 milliards d'euros, et il s'agit du prêt le plus important jamais effectué par le FMI. Le problème, c'est que cette somme sera sans doute insuffisante et que l'Union européenne et le FMI réfléchissent déjà à un nouveau plan de secours, voire à une restructuration de la dette grecque. Or Dominique Strauss-Kahn a toujours été un fervent avocat de la cause grecque, comme le rappelle le Wall Street Journal. En décembre dernier, il avait critiqué la lenteur de la réaction des Européens face à la crise de la dette. Et, proche du Premier ministre grec George Papandreou, il a toujours défendu les efforts d'Athènes qui, avec DSK, va perdre son principal allié. Selon Rob Cox, un éditorialiste de Reuters, les faucons du FMI, qui ont peu goûté la

MERITE. De nombreux pays contestent le monopole des occidentaux sur la direction d’institutions intenationales

méthode jugée « trop douce » de DSK, pourraient reprendre le pouvoir et imposer un remède encore plus amer à la Grèce. QUI POUR LUI SUCCÉDER ? La question de la succession de DSK était déjà posée, à mesure que s'effilochaient les doutes sur sa volonté de se présenter à l'élection présidentielle en France. Mais pour le FMI, elle risque de se poser beaucoup plus vite que prévu, même si le Fonds n'est pas obligé de prendre une décision dès maintenant sur l'avenir de son patron. En interne, au sein de l'institution, on n'hésite d'ailleurs pas à qualifier de « désastre » l'affaire qui vient d'éclater. Un désastre en terme d'image, évidemment. Bessma Momani, professeur de sciences politiques au Canada, confie ainsi à Bloomberg: « C'est une terrible nouvelle, à un moment où le leadership du FMI doit donner une impression de stabilité, de sagesse et de confiance ». De quoi, selon lui, donner du grain à moudre aux pays émergents, comme le Brésil, la Chine ou le Mexique qui auront beau jeu de souligner le manque de jugeote de ceux qui ont décidé de mettre DSK à la tête du FMI, en 2007. Au sein du G24, ces pays ne cessent de contester le monopole des Occidentaux sur la direction de la Banque mondiale et du FMI, et de demander un processus de nomination « ouvert, transparent et basé sur le mérite ».

Mais l'affaire DSK pose aussi des problèmes opérationnels, à court terme. Le temps que durera l'enquête de police sur le cas DSK, le numéro deux du Fonds, John Lipsky, a été nommé directeur général par intérim. A court terme, c'est cet ex banquier de JP Morgan qui mènera les négociations au nom du FMI. Il est américain et connaît parfaitement les dossiers, notamment le dossier grec puisque selon certaines sources familières du fonctionnement de l'institution, citée par le New York Times, c'est Lipsky, qui, en réalité, a supervisé toute la logistique du plan d'aide à la Grèce. Mais, comme le rappelle le blog Newsbook de The Economist, non seulement il n'a pas le poids qu'avait DSK, mais en plus, il y a trois jours à peine, il avait annoncé son départ du FMI en août prochain. Bref, en moins d'une semaine, voilà le FMI laissé en déshérence alors que la Grèce, mais aussi l'Irlande et le Portugal n'ont jamais eu autant besoin de lui et que, à la fin du mois, se profile un important G8 à Deauville destiné à examiner la réforme du système monétaire international, la possibilité d'une taxe sur les transactions financières et les modalités d'une aide des pays occidentaux à l'Egypte et à la Tunisie pour soutenir la transition démocratique. Le FMI a beau assurer qu'il « reste complètement opérationnel », cela ne laisse pas d'inquiéter. SOURCE : INTERNET



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