Capital Edition 23 - 27.04.11

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TOUTOU RIME AVEC GROS SOUS

Compagnon fidèle, le chien n’est pas un animal comme les autres. C’est pourquoi certains sont prêts à dépenser jusqu’à Rs 25 000 pour sa compagnie EDITION 23 – MERCREDI 27 AVRIL 2011

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Votre hebdomadaire à Rs 15

ÉNERGIE : QUAND LE CHARBON FAIT PEUR

« PRIX EN HAUSSE NE VEUT PAS DIRE PLUS DE PROFITS »

DAVYLAND : REDÉFINIR L’HABITAT

Moins cher que le pétrole, le charbon contient des métaux lourds dangereux pour la santé et inquiète les signataires du protocole de Kyoto

Shailendra Mital, Managing Director d’IndianOil Mauritius, nous explique les enjeux du marché local des hydrocarbures

De la conception à la vente, les promoteurs immobiliers transforment les zones urbaines du pays. Zoom sur cette nouvelle tendance

RS 290 MILLIONS DE DÉFICIT

LA DÉROUTE DE LA CNT

La compagnie nationale de transport arrive difficilement à digérer les Rs 136 millions du renouvellement de sa flotte en 2007 et les Rs 125 millions englouties par son nouveau QG. Capital détaille les raisons de sa chute Ming Chen : le maître des mots | Judicial Activism : When the judges legislate | MWF : un engagement dans la durée



EVITER 10 MILLIARDS DE TONNES DE CO2 Selon un rapport de l’European Renewable Energy Council (EREC), l’énergie renouvelable peut créer plus d’emplois que le charbon. Une transition du charbon vers la production d’énergies renouvelables ne fera

pas qu’éviter l’émission de 10 milliards de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone, mais elle créera aussi 2,7 millions d’emplois d’ici à 2030. Le rapport s’appuie sur les résultats obtenus par les Etats-

1er Mai

éditorial de RUDY VEERAMUNDAR

E

n 1933, le dictateur nazi Adolf Hilter réussit un coup de maître. Il décréta le 1er Mai journée chômée et payée. L’intention fondamentale de Hitler n’était guère de rendre hommage à la classe des travailleurs, loin de là. Son objectif était des plus simples : rallier le monde ouvrier à sa cause et en retirer un profit politique. Le scénario n’est guère différent à Maurice. Le 1er Mai n’est plus la Fête du Travail. Il est avant tout le jour des partis politiques. C’est la guerre des foules aux rassemblements. Il existe ici deux équations : (i) se rendre au meeting du ou des partis au pouvoir en signe de reconnaissance pour un job obtenu ou dans le but de marquer sa présence dans l’espoir d’avoir un job ; (ii) se rendre dans le camp de l’opposition, en espérant figurer dans les bons papiers des partis en question lorsque ces derniers accéderont au pouvoir. Autrement, on resterait bien chez soi à écouter les discours en direct et éviter de s’infliger une telle punition, sous une chaleur écrasante, pour servir de baromètre.

| Billet de MORDICUS |

L’

Unis et l’Union européenne, qui ont gagné plus en capacités de production électrique à partir d’énergies renouvelables qu’a partir des sources conventionnelles, notamment le pétrole et le charbon.

Mise à part la noble initiative du mouvement Ledikasyon Pu Travayer, peu d’effort et d’énergie ont été consacrés pour éduquer la classe des travailleurs et leur transmettre des valeurs héritées des luttes de leurs ancêtres, ici et ailleurs. Beaucoup ignorent que tout a commencé en 1884. Les principaux fronts syndicaux des Etats-Unis s’engagent cette année-là dans une bataille contre le patronat et revendiquent des journées de travail de huit heures. Le 1er mai 1886 était le jour désigné pour que les entreprises américaines compensent les travailleurs sur le plan financier. Certaines avaient accepté de jouer le jeu en signe de reconnaissance envers leurs employés. D’autres avaient choisi de faire la sourde oreille face à leurs revendications. Deux jours plus tard, une bombe explosa lors d’une manifestation et une quinzaine de policiers trouvèrent la mort. Trois syndicalistes furent condamnés à vie et cinq autres pendus. Quelques années plus tard, les classes ouvrières de quelques pays d’Europe, dont la France, devaient

mener campagne autour du slogan « Huit heures de travail, huit heures de loisirs, huit heures de sommeil ». Ce furent là les premières revendications des travailleurs qui, depuis, devaient, à l’occasion du 1er Mai, réclamer des droits que nous prenons aujourd’hui pour acquis. A tort certainement. Car pendant que le travailleur s’endormait sous les filaos, le ventre bedonnant du bryani qu’on lui avait offert, le terrain était graduellement abandonné aux politiciens. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’ils se sont inspirés d’Hitler. Ils n’en sont en fait que de pâles copies. Là où Hitler parlait (à tort) de reconstruire une identité nationale mise à mal par la défaite de 1918 et les difficiles années de l’entre-deux guerres, nos politiciens, peut-être habitués à un public qu’un rien suffit à satisfaire, se contentent, l’un d’annoncer un « discours surprise qui occupera la réflexion nationale pendant vingt, trente ans », l’autre de promettre des « révélations autour des mégascandales du moment ». Faible comme ‘teaser’ !

Reculades

ancien Premier ministre et actuel président de la Republique avait certes quelques défauts. Mais parmi les qualités qu’on lui reconnaît figure celle d’un ‘no-nonsense Prime Minister’ qui, une fois convaincu de la justesse d’une décision, la défendait bec et ongles jusqu’au bout, aussi impo-pulaire qu’elle pouvait être. Il en fut ainsi, entre divers exemples, de la décision de son gouvernement de porter la redevance télé à Rs 100 ou encore le ‘mari deal’ Illovo. Harish Boodhoo eut beau agiter l’opinion publique en faisant voler en éclats un téléviseur à la fin de chaque meeting de protestation, rien n’y fit. La MBC gagna son autonomie financière à ce prix-là. Navin Ramgoolam dénonça avec véhémence dans tous les coins du pays que le deal Illovo n’etait qu’un cadeau de Rs 6 milliards accordé par Paul Bérenger à cinq familles,

Sir Anerood Jugnauth tint bon. Ce qui précède ne vise nullement à dresser un parallèle entre deux styles, l’un brutal et sec, et l’autre lisse et consensuel. Car Navin Ramgoolam a démontré en plus d’une occasion qu’il peut, lui aussi, se montrer ferme et intraitable quand la situation l’exige. N’avait-il pas, à la tête du précédent gouvernement, soutenu son ministre des Finances sur deux mesures très impopulaires que furent la supression des subventions sur les frais d’examens du SC et du HSC et l’introduction de la ‘National Residential and Property Tax’, très decriée par son électorat traditionnel ? La levée de boucliers était telle dans l’opinion publique que certains ministres avaient fini par paniquer, allant jusqu’à convoquer le Secrétaire financier à une séance d’explication qui ressemblait davantage à un interrogatoire du Central CID. Immédiatement, Navin

Ramgoolam rappela ses ministres à l’ordre, les renvoyant à leurs chères études, notamment celles des ‘cabinet procedures’. Navin Ramgoolam est, il ne faut pas l’oublier, celui qui a présidé à la fermeture de la Development Works Corporation (DWC) que ni sir Anerood Jugnauth, ni Paul Bérenger n’avaient eu le courage politique de faire, bien que sachant que la corporation était devenue un canard boîteux qui engloutissait des millions de roupies annuellement. Ou encore sauvé la Vallée de Ferney que Paul Bérenger avait condamnée à la disparition pour ne pas déplaire aux agences de financement. Mais les choses ne sont plus les mêmes depuis quelques mois. Plusieurs décisions prises ont été ‘rolled back’. Il y a eu l’affaire des nouvelles plaques minéralogiques, l’accès payant à l’Ile aux Cerfs et la révision annoncée du projet ‘CT Power’. Un gouvernement qui se veut et qui se dit sérieux peut-il

se permettre autant de ‘roll backs’ ? Pourtant, il est connu que tout nouveau gouvernement prend des mesures impopulaires au début de son mandat. Quel est le signal envoyé à la population et à l’opposition ? Qu’il suffit de protester, de convoquer les radios privées à une petite manifestation et le gouvernement reculer ? Peut-on sérieusement gouverner un pays de cette manièrelà ? Soit les décisions sont prises après mûres réflexions et reposent sur des considérations justes et logiques qui peuvent être défendues à tout moment et devant n’importe qui ou n’importe quelle instance. Soit elles sont prises à la légère, à la va-vite et sans aucune étude préalable. Le Premier ministre a été un témoin privilegié de bon nombre d’épisodes dans l’histoire politique de Maurice. Il est mieux placé que quiconque pour savoir que personne n’aime traiter avec un gouvernement faiblard.

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ACTA PUBLICA

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Surprise et spéculations ! QUELLE SURPRISE réserve donc le leader de l’Alliance de l’avenir pour le meeting du 1er-Mai ? Certaines sources avancent qu’il s’agirait de la nomination d’une femme-ministre au poste de vicePremier ministre. L’on avance même que Sheila Bappoo a de très bonnes chances. Il existerait aussi, par ailleurs, un petit groupe qui milite pour le retour de Rama Sithanen au Parti travailliste et qui le verrait bien comme CEO d’Air Mauritius. En attendant la surprise, place aux spéculations...

Les marchands font la fête, les tortues disparaissent SITE HISTORIQUE et patrimoine national, le jardin botanique Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Pamplemousses, est au centre d’une controverse qui commence à prendre l’allure d’un véritable scandale. En effet, plusieurs marchands de la localité accusent l’administrateur des lieux, Shetanand Ramgoolam, de favoritisme dans l’allocation des permis d’opération. Selon les plaignants, qui ont aussi alerté la commission anti-corruption, Shetanand Ramgoolam favoriserait certaines personnes et a même autorisé des marchands ambulants à opérer à l’intérieur du jardin. Si on laisse faire, le jardin ne tardera pas à se transformer en foire, craignent-ils. L’administrateur est, quant à lui, catégorique, estimant que « les gens confondent le hauling area et le garden parking ». Shetanand Ramgoolam est aussi catégorique à propos de la disparition de quelque huit tortues du jardin. Confirmant l’information à Capital, il n’a rien trouvé de mieux que d’accuser les gardiens : « Bien souvent, la sécurité est négligée et c’est ainsi que certaines tortues arrivent à s’échapper ». Heureusement, cher administrateur, qu’il n’y a ni lion, ni serpent.

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Roy Neeraye RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun Abdallah Goolamallee Sindy Moonesawmy Sarah Thandrayen CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Cécile Antonio CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Hemeeta Essane Auleear Vishesh Koonjobeeharry Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun


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CONFLIT AVEC ASHOK LEYLAND LTD

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FINAL REPORT MERCREDI 27 AVRIL 2011

La Compagnie nationale de transport a également eu des conflits avec la firme indienne Ashok Leyland Ltd, suite à l’acquisition de vingt autobus climatisés. Le contrat avait été signé en 2004, et la firme indienne n’aurait pas respecté la

date de livraison. La CNT a alors réclamé un dommage de USD 150 180. Ashok Leyland devait demander à la compagnie mauricienne de mettre de côté cette demande car “[...] to pay such huge penalties would cause huge loss to us.”

DÉFICIT DE RS 290 MILLIONS

LA DÉROUTE DE LA CNT

Les choses vont de mal en pis pour la Compagnie nationale de transport. Pour la deuxième année de suite, elle se voit contrainte de se tourner vers l’Etat. Elle est toujours dans l’attente d’une réaction de l’Hôtel du gouvernement | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN MANOJ NAWOOR

UNE OBLIGATION à débourser Rs 136 millions d’un trait pour l’acquisition d’une flotte de 80 autobus en 2007. Rs 125 millions pour un quartier général devenu un éléphant blanc. Des dépenses mensuelles ‘anormales’ en carburants de plus de Rs 26 millions. La flotte bleue accuse un déficit de Rs 290 millions. Cela fait cinq ans que la Compagnie nationale de transport (CNT) est dans le rouge. Capital zoom sur les raisons de cette chute. Inquiets de cette situation, les directeurs souhaitent remonter la pente et ont récemment sollicité à nouveau une aide financière de l’Etat. Celui-ci avait alloué Rs 112 millions pour la période 2009-2010 et le même montant est requis pour que la compagnie puisse continuer à opérer. La CNT enregistre une perte d’environ Rs 15 millions chaque mois. Le montant total des pertes pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre de l’année dernière s’élève à Rs 66 millions. DÉCISIONS IRRÉFLÉCHIES Selon les renseignements glanés par Capital, il s’avère que la compagnie de Bonne Terre se trouvait déjà en grosses difficultés financières en 20032004. Situation qui devait empirer année après année. Voulant suivre le train imposé par ses concurrents, la CNT a voulu elle aussi faire l’acquisition d’une nouvelle flotte en 2007. Mais le choix de la marque Tata s’est par la suite révélé un véritable poids lourd. Certaines décisions irréfléchies, comme par exemple le déboursement de Rs 125 millions pour un bâtiment à Ebène, n’ont fait qu’accélérer la

MESURES. La CNT n’a d’autre choix que de faire appel à l’aide gouvernementale pour pouvoir assurer sa survie

déroute. Que reproche-t-on au juste aux véhicules TATA 1618 ? Historique. Entre 2006 et 2007, une délégation comprenant l’exChairman, le Head Engineer, le General Manager, le Senior Mechanical Engineer, le Secrétaire et le Senior Technical Mechani-

cal Officer se rend en Inde en vue d’acquérir des autobus de la marque TATA 1618, représentée par Associated Commercial Company Ltd à Maurice. “At no stage, additional requirements, fitments or modifications to approved specifications in tender was requested by the Cor-

poration […] Corporation at all times was insisting on adherence to technical specifications and contractual obligations as detailed in tender and contract”, peut-on lire dans un document de la CNT en date du 2 juillet 2007. Les autobus devaient être livrés phase par phase (4 à partir de

novembre 2006 et les 24 derniers en avril 2007), mais “due to unforeseen circumstances”, les 80 autobus débarquent à Maurice le 27 mai 2007, et sont sur les routes en juin. La compagnie se retrouve alors dans l’obligation de régler le total de Rs 136 millions alors


LES DÉFAILLANCES DES AUTOBUS TATA Une inspection des autobus TATA avait eu lieu en novembre 2007. L’exercice fut mené par le Chief Mechanical Engineer du ministère des Infrastructures publiques. Plusieurs anomalies furent détectées lors du test-drive : “Excessive vibration of body when driving at 60-70 km/h,

qu’elle comptait payer par tranches au fur et à mesure de la livraison. BRAS DE FER Un bras de fer devait alors opposer l’acquéreur et le fournisseur. Alors que la CNT réclamait des dommages de Rs 13 314 360 pour non-respect du contrat, ACC réfute et impute le non-respect des spécifications et le retard de livraison à la compagnie de transport : “Since the conception of the prototype at the end of 2006, NTC officials made 4 trips to TML Body Building Plant for inspection before the buses were shipped to Mauritius. TML even requested for a further trip of NTC Officials to make sure that all the specifications were met and that the buses could be rolled on to the satisfaction of the NTC”. Le flou persiste autour de l’achat de ces autobus. La CNT se retrouve avec 80 autobus défectueux TATA 1618 dans sa flotte. Ces véhicules ne respectent pas les normes requises pour circuler sur nos routes. Alors qu’un autobus normal pèse 11 tonnes, le TATA 1618 pèse 16 tonnes. « Ces autobus sont larges et éprouvaient des difficultés à passer sur le fly-over de Bell-Village », explique un haut cadre de la compagnie. D’autres détails qui jouent en défaveur de la marque : le ‘wear and tear’ trop élevé, des pneus qui coûtent entre Rs 6 000 et Rs 7 000 et qu’il faut changer tous les trois mois, sans oublier le côut des pièces de rechange qui s’élève à plus de 8 millions par mois. A eux seuls, les autobus TATA représentent des dépenses d’environ Rs 2 240 792 par mois (voir hors texte). Mais il ne faut pas tout rejeter sur cette année 2007 et les autobus TATA. En 2004, déjà, la Compagnie nationale du transport affichait un niveau d’endettement de l’ordre de Rs 334 millions, dont Rs 240 millions d’‘outstanding loans’ au gouvernement. Une mauvaise gestion du ‘cashflow’ de la compagnie depuis quelque temps avait accéléré tout le processus. Selon certaines indications, la compagnie devait faire l’acquisition d’autobus avec boîtes manuelles d’Ashok Leyland en 2004. La première cargaison fut livrée en 2005. « Nous avons eu vent que, on ne sait par quel processus, des autobus avec boîtes automatiques ont été remis à la CNT. Les chiffres ont été gonflés et la compagnie a dû débourser une trentaine de millions de plus. Il s’est avéré, par la suite, que l’en-

La CNT n’a jamais fait de profits, plusieurs routes qu’elle dessert étant ‘uneconomical’. Sa vocation n’est pas de faire des profits. Mais elle ne doit pas, non plus, engendrer des pertes. Cette compagnie devait ‘break-even’ sur ses chiffres, étant avant tout un ‘service provider’

tretien de ces autobus coûtait énormément et ils consommaient beaucoup de carburant », indique encore le haut cadre. SOURCE DE PERTE Le nouveau quartier général de la compagnie à Ebène, dont la construction avait démarré en 2007, a été également une source de perte. La décision d’aménager un nouveau complexe avait été prise par le directeur-général d’alors, Raj Daliah. Le bâtiment, au coût de Rs 125 millions, devait abriter le centre administratif de la compagnie, celui de BonneTerre étant devenu trop exigu. Cependant, des recoupements d’information portent à croire que des problèmes avaient surgi déjà au niveau de l’exercice d’appel d’offres. « Lorqu’une compagnie se lance dans un projet comme la construction d’un bâtiment, elle contracte, en temps normal, un emprunt. Or, les responsables de la CNT ont puisé dans le ‘working capital’ de la compagnie pour le financement de ce projet. Cela a créé un trou dans les finances de la compagnie », confient nos sources. “During cash crunch situation engagement of Rs 34.7 m from working capital at very high interest from overdraft to finance long term project without prior intimation, discussions and approval of the Board. Furthermore, such engagement was taken by you (Raj Daliah) in a non-core activity thus jeopardising the overall financial situation of the Corporation”, écrivent des employés, se disant soucieux de l’avenir de la compagnie, dans une correspondance au CEO en juillet 2009. Dans une explication au conseil d’administration, Raj Daliah donne la raison derrière sa décision de puiser des fonds de la CNT, alors qu’elle était déjà en situation critique : “I acted responsibly in the best interest of NTC by effecting only such

bus very unstable when brakes are applied. Tendency to pull to the right and at times to the left depending on the road surface.” La mise sur route ne fut pas plus favorable : “Gear box leakage, gear not engaging, water leakage, retarder problem”.

payments to allow construction of the building to proceed through. If such payments had not been made, construction of the building would have halted with more dire consequences. Such situation could have possibly been avoided had not the Chairperson refused to allow a management paper to be considered by the Finance Committee and the Board in August 2008. Crucially, that paper detailed the schedule of payments [...]”. La construction du bâtiment d’Ebène est achevée en 2010, mais il n’y a toujours pas d’occupants, alors qu’à l’époque les responsables évoquaient la nécessité, voire l’urgence d’un nouveau quartier général. « La CNT n’a jamais fait de profits, plusieurs routes qu’elle dessert étant ‘uneconomical’. Sa vocation n’est pas de faire des profits. Mais elle ne doit pas, non plus, engendrer des pertes. Cette compagnie devait ‘break-even’ sur ses chiffres, étant avant tout un ‘service provider’ », explique une source proche du dossier. Parler alors de profits ou de déficits devient hors propos. Il s’agit, avant tout, de la déroute d’une compagnie due à une mauvaise gestion des fonds.

PERTES IMPUTABLES AUX AUTOBUS TATA 1618 Les 80 autobus TATA 1618 de la flotte de la CNT sont de grands consommateurs de carburants, contrairement aux autobus japonais de la marque Nissan. Les chiffres comparés qui suivent parlent d’euxmêmes : Fuel efficiency of a standard bus = 3.2 km/litre Fuel efficiency of a TATA 1618 bus = 2.1 km/litre Average kilometres one bus covers each day = 170 Standard bus consumption = 170/3.2 = 53 litres of diesel daily TATA 1618 consumption = 170/2.1 = 81 litres of diesel Ainsi, les autobus de 2007 consomment 28 litres de carburant de plus chaque jour. Dans l’éventualité que les 80 autobus soient en circulation, cela fait 2 240 litres de carburants quotidiennement. Petit calcul explicatif puisé d’un document du conseil d’administration : “In one month, the total is 67 200 litres (2, 240 x 30). At the discounted rate of 1 litre of diesel at Rs 33.36, this represents a monthly loss of Rs 2,241,792 (Rs 33.36 x 67 200). In a year, this amounts to Rs 26,901,504. It has to be noted that other losses such as tyre usage, which is almost twice as fast as that of normal buses, spareparts, etc., have not been accounted for in the above.”

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FINAL REPORT

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| Billet de RAJEN VALAYDEN |

La précarité en fête

L

a société salariale qui s’est construite au cours du 20ème siècle repose sur un statut qui assure aux salariés une grande stabilité d’emploi, et donc une grande sécurité. Mais ces deux dernières décennies, la montée de la précarité s’est fait sentir très fortement, même chez ceux qui bénéficient de contrats à durée indéterminée, qu’ils soient du public ou du privé, et irrespectif du secteur d’activités. La généralisation de la précarité a été rendue possible par des mesures législatives ou réglementaires qui ont contribué à l’éclatement des collectivités de salariés, en multipliant les situations particulières et différenciées. Rappelez-vous les licenciements abusifs des syndicalistes à Mauritius Telecom, à la Banque de Maurice, à Air Mauritius, à la MBC, ou encore le récent épisode d’Infinity. La précarité s’est développée dans les années 90 quand il a fallu faire face à la crise économique amorcée dans les années précédentes. De là, elle est devenue une stratégie économique qui permet de dégager toujours plus de profits dans le cadre du système concurrentiel. Puisqu’il faut produire en s’adaptant le plus rapidement possible à tout changement de conjoncture ou d’habitude dans les modes de consommation, il faut pouvoir adapter sa production à tout prix et de façon quasi immédiate. Pour cela, il faut pouvoir augmenter ou réduire le nombre de ses salariés dès que cela paraît nécessaire. La flexibilité et la précarité sont, dans ce cadre, les compléments aux licenciements. La précarité permet également aux patrons de « détruire » les cadres collectifs dans les entreprises. Les contrats à durée déterminée, avec des intérimaires qui ne se syndiquent pas, souvent par peur de ne pas être embauchés définitivement, permettent d’avoir une main-d’oeuvre docile et malléable à souhait. La précarisation est ainsi un moyen parfait pour affaiblir les syndicats et éviter les grèves en imposant un modèle de société individualiste dans les entreprises. Le développement de la précarité de l’emploi a fait apparaître une dualité du marché du travail. On trouve, d’un côté, un premier marché du travail, avec des emplois stables et des employés qualifiés, où les rémunérations sont plus élevées et les perspectives plus assurées, et de l’autre côté, un marché du travail où les emplois sont instables, les employés peu qualifiés, et les rémunérations moins élevées. Ce deuxième marché se développe dans tous les secteurs d’activités, et affaiblit le premier marché en y introduisant de la flexibilité, l’allongement des heures de travail, le gel des salaires, la diversification des statuts et l’éclatement des collectivités de salariés. Bref, tous les salariés, aujourd’hui, sont concernés par la précarité de l’emploi. On peut aussi considérer comme précaires des emplois qui ne dégagent pas un revenu suffisant pour vivre. Les travailleurs confrontés à ce problème (souvent des femmes, mais pas seulement), ont bien un emploi à durée indéterminée, mais dont la rémunération est insuffisante pour éliminer la précarité. Ces travailleurs sont à la merci du moindre incident, et peuvent basculer dans la grande pauvreté très facilement, alors même qu’ils ont un emploi. A tous ces femmes, hommes et enfants lessivés, et qui se sacrifient quotidiennement pour que d’autres puissent profiter d’une vie meilleure, je vous souhaite néanmoins une bonne fête.


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FRANCE : 1 500 CLASSES FERMÉES À LA RENTRÉE

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INSIDE

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Quelque 1 500 classes seront fermées dans le primaire à la rentrée prochaine en France, a annoncé mardi Luc Chatel. « Je pense qu’il devrait y en avoir (...) environ 1 500 », a dit le ministre français de l’Education sur RMC Info

et BFM TV. « Il y aura en classe maternelle environ 25 élèves par classe à la rentrée prochaine - il y en avait 27 au début des années 90 -, il y aura en primaire environ 22 élèves par classe contre 23 au milieu des an-

nées 90 », a-t-il précisé. Au total, à la rentrée prochaine, il y aura plus de professeurs et moins d’élèves qu’il n’y en avait il y a quinze ans dans le système éducatif français, selon le ministre.

RENTRÉE 2012

LE CHOIX DIFFICILE D’UNE ÉDUCATION « DE QUALITÉ » Alors que l’exercice de demande d’admission au primaire bat son plein, Capital se penche sur la rentrée 2012, qui apportera son lot de changements avec, notamment, l’introduction du créole et du bhojpuri comme matières optionnelles. Entre-temps, les parents tentent de leur mieux de faire inscrire leurs enfants dans une école bien cotée | RN JUSQU’À CE vendredi, les parents dont les enfants auront atteint l’âge de 5 ans au 31 décembre prochain s’activent pour l’exercice de demande d’admission au primaire. Comme chaque année, le déroulement de cet exercice se heurte à quelques mécontentements des parents qui n’arrivent pas à inscrire leurs enfants dans l’école de leur choix. Et pour cause. Dans la plupart des régions du pays, certaines écoles, qu’elles soient du gouvernement ou subventionnées, attirent plus que d’autres. Ainsi, à Rose-Hill, c’est l’école primaire Notre Dame des Victoires qui récolte les suffrages des citadins. Pour de nombreux parents, le niveau d’enseignement correspond davantage à ce qu’ils ont en tête pour leur progéniture. C’est le cas de Marie, 35 ans, qui y a fait une demande d’admission pour son fils. « Je ne dis pas que le niveau est médiocre dans les autres écoles. Mais l’école Notre Dame des Victoires a une bonne réputation et, comme tout parent, je ne souhaite que le meilleur pour mon enfant », déclare cette jeune maman, elle-même ancienne élève d’une école du gouvernement. D’autres parents estiment qu’une « bonne » école signifie peu ou pas de leçons particulières, enlevant ainsi un poids supplémentaire des frêles épaules de leurs petits. « Vous savez, du niveau d’enseignement dépendra la décision de faire prendre des leçons ou non à mon fils quand il sera dans une grande classe. Et moi, je veux à tout prix éviter les leçons, sauf si c’est vraiment nécessaire », nous explique un père de famille venu inscrire son fils à Notre Dame des Victoires. GRANDE DISPARITÉ Peut-on en déduire que le niveau des écoles dites du gouvernement laisse à désirer ? Pas vraiment, si l’on en croit cet autre père, qui est venu inscrire sa fille à la R. C. Nuckchady Government School, à Trèfles. « Je ne crois pas qu’il y a une si grande disparité entre les écoles du gouvernement et les écoles catholiques. Je suis moi-même ancien élève d’une école primaire du gouvernement et j’estime que j’ai

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

SCOLARITÉ. Pour de nombreux parents, les écoles catholiques proposent une méthode d’enseignement particulièrement efficace


CÔTE D’IVOIRE : UNE RENTRÉE COMPROMISE Depuis fin mars, avec l’offensive généralisée des Forces républicaines, parties du nord et de l’ouest pour chasser l’ex-président Laurent Gbagbo et ses partisans, les élèves ivoiriens étaient privés d’école. Alassane Dra-

bien réussi dans la vie », dit-il. Le fait demeure cependant qu’aux abords des écoles catholiques, reconnaissables à l’appellation RCA, les parents semblent plus nombreux. Et pas seulement à Rose-Hill. À Vacoas, le scénario est le même. Dans la tête de nombreux parents, le choix est on ne peut plus clair : « Dans une école RCA, mon enfant aura la chance de se développer sur le plan personnel et pas seulement académique. Je trouve que les enfants qui viennent des écoles catholiques sont plus cultivés que ceux ayant fréquenté une école du gouvernement au primaire », nous déclare cette mère qui avait le choix entre la N. Saddul Government School et la Notre Dame de la Visitation RCA, sur laquelle elle a jeté son dévolu. Pourtant, le cursus du primaire est le même dans les écoles, exception faite des écoles privées non subventionnées par le gouvernement. La différence, selon certains parents, se situerait au niveau de la manière dont s’organise l’apprentissage dans les écoles catholiques. « Tout est une question d’approche et l’enseignement ne fait pas exception. J’aurais aimé inscrire mon fils dans une école payante mais je n’en ai pas les moyens. Du coup, j’ai porté mon choix sur cette école (Ndlr : Notre Dame de la Visitation) car j’estime que ma fille aura une meilleure éducation », ajoute notre interlocutrice. FORMER DES CITOYENS Le mot est lâché. L’éducation est meilleure dans certaines écoles. Pas forcément, nous répond un responsable d’une école catholique, qui explique qu’il s’agit avant tout de la manière dont l’enseignant transmet le savoir. « Nos instituteurs ont la même formation que ceux des écoles dites du gouvernement. Et nous utilisons les mêmes manuels scolaires. Toutefois, nous ne nous contentons pas du travail fait en classe. Notre approche a pour but de former des citoyens, et on commence dès le jeune âge à ouvrir les enfants au monde », dit-il. D’où ce semblant de disparité que conteste fermement un enseignant d’une école du gouvernement. « Je reconnais qu’il y a cette perception selon laquelle la qualité de l’enseignement serait meilleure dans les écoles subventionnées. Mais, dans la réalité, il n’existe aucune différence entre ce que font les enseignants qui y travaillent et ceux qui sont affectés aux écoles du gouvernement. Je ne pense pas que mes collègues et moi ayons quoi que ce soit à nous reprocher. Pour nous tous, l’enseignement est une noble vocation et on s’attelle à former les jeunes du pays avec tout le professionnalisme voulu », ditil, regrettant que certains parents « médisent des écoles du gouvernement sans savoir que ce sont ces mêmes écoles qui ont formé, des années durant, l’élite intellectuelle du pays ». Il n’en demeure pas moins, cependant, que d’autres enseignants travaillant pour le compte d’écoles du gouvernement acceptent ce constat. « Vous savez, le système est tel que nous devons respecter à la lettre le

mane Ouattara, le président de la Côte d’Ivoire, a fixé, à travers sa ministre de l’Education nationale Camara Kandia, la reprise de la rentrée scolaire au mardi 26 avril sur toute l’étendue du territoire national. Toute-

fois, avec les récentes attaques menées de part et d’autre, certains parents ont hésité à répondre à l’appel du nouveau président, préférant garder leurs enfants à la maison en attendant un « véritable retour au calme ».

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INSIDE

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NOUVEAUTÉ. Le ministère de l’Education proposera le créole et le bhojpuri comme matières optionnelles à la rentrée 2012

Pour moi, il ne s’agit que d’un pas de plus vers une éducation dont la qualité est déjà déplorable. Si je veux envoyer mon fils et ma fille à l’école, c’est pour qu’ils apprennent le français et l’anglais, langues qui les aideront à l’avenir, et non pas le créole, qu’ils pratiquent déjà à la maison. Soyons réalistes ; le créole mauricien n’est utilisé et compris qu’à Maurice et dans une moindre mesure aux Seychelles. À quoi bon apprendre une langue qui ne fera qu’isoler les générations futures ? La tendance mondiale est l’ouverture, vers d’autres cultures, vers d’autres connaissances. Cette décision ne fera que freiner cette ouverture pour les Mauriciens

programme d’études. Il ne nous est guère facile de tout terminer en classe », déclare une institutrice. Serait-ce une justification des leçons particulières, souvent honnies, mais parfois aussi bénies par les parents ? Non, répond notre interlocutrice. « Nous ne cherchons pas de prétextes pour justifier les leçons particulières. Nous ne forçons personne à prendre des leçons, mais les parents eux-mêmes, jugeant que leur enfant est en difficulté scolaire, nous approchent souvent pour nous demander une aide supplémentaire », ditelle. Une aide que d’aucuns considèrent comme un fardeau de plus pour l’enfant, d’où leur décision de choisir une école dans laquelle l’enfant pourra, de l’avis des parents du moins, avoir un enseignement de qualité sans besoin de cours supplémentaires. Entre-temps, les petits profitent de leurs derniers mois au préscolaire en prévision d’une rentrée qui n’est pas dénuée de nouveautés, avec la décision du ministère de l’Education de proposer le créole mauricien et le bhojpuri comme matières optionnelles. Ces deux « langues » au statut encore indéfini viendront s’ajouter à une liste de matières optionnelles qui comprend pour l’essentiel les langues orientales, aussi appelées langues ancestrales. SCEPTICISME Mais, autant cette décision est bien accueillie par de nombreux linguistes et autres experts en langues, certains parents sont sceptiques. « Pour moi, il ne s’agit que d’un pas de plus vers une éducation dont la qualité est déjà déplorable. Si je veux envoyer mon fils et ma fille à l’école, c’est pour qu’ils apprennent le français et l’anglais, langues qui les aideront à l’avenir, et non pas le créole, qu’ils pratiquent déjà à la maison. Soyons réalistes ; le créole mauricien n’est utilisé et compris qu’à Mau-

rice et dans une moindre mesure aux Seychelles. À quoi bon apprendre une langue qui ne fera qu’isoler les générations futures ? La tendance mondiale est l’ouverture, vers d’autres cultures, vers d’autres connaissances. Cette décision ne fera que freiner cette ouverture pour les Mauriciens », explique ce cadre, père de trois enfants, nullement convaincu par d’éventuels bienfaits du créole en milieu scolaire. Au niveau des autorités, on se prépare déjà à recruter quelque 60 enseignants pour assurer les classes de créole et de bhojpuri. Ces enseignants devront suivre une formation de six mois à l’Institut de Pédagogie (MIE – Mauritius Institute of Education). En parallèle, l’Akademi Kreol Morisien, mise sur pied en octobre dernier, a soumis un rapport sur l’enseignement du créole au ministère. Un document, intitulé « Lortograf Kreol Morisien » et publié ce mois-ci, servira de base à l’enseignement du créole. Le document a pour but de présenter le créole mauricien en tant que langue, avec une graphie et un orthographe définis. Pour ce qui est de l’enseignement du bhojpuri, c’est l’Institut Mahatma Gandhi qui a été chargé de l’élaboration du cursus. Un comité a été mis en place et a déjà soumis ses recommandations au ministère concernant la pédagogie qui devra entourer l’enseignement du bhojpuri en primaire. Comme il s’agit de matières optionnelles, les parents ont le choix de ne pas faire suivre des classes de bhojpuri ou de créole à leurs enfants. Et, alors que les débats se font passionnants au sujet de cette décision, il faudra attendre la rentrée 2012, et surtout le choix des parents, pour savoir si l’introduction du créole et du bhojpuri dans le cursus du primaire aura séduit ces parents pour qui il est promordial que leurs enfants reçoivent une ‘world class education’.


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LE CHARBON EN CHIFFRES

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ACTA PUBLICA

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Le charbon représente 23 % de la consommation mondiale d’énergie (pétrole : 36 %; gaz : 23 %; nucléaire : 6 %; autres : 12 %). Il est utilisé à 75 % pour produire de l’électricité

Ses réserves sont estimées à 155 ans de consommation annuelle au rythme actuel. Les émissions annuelles de gaz carbonique dues à la combustion du charbon sont de 10 milliards de tonnes , soit 40 % du total mondial.

Quand le charbon fait peur Le charbon est une énergie fossile, comme le pétrole, c’est-à-dire qu’il s’est formé il y a plusieurs millions d’années. On nomme cette période le carbonifère, et on la situe à environ 290 à 360 millions d’années de cela IL RÉSULTE de l’accumulation en masse de végétaux qui ont été enfouis sous les eaux, ce qui leur a évité le pourrissement. Au fil du temps, ces couches ont été recouvertes d’autres couches sédimentaires, à leur tour recouvertes de charbon, ce qui explique l’alternance de couches de charbon avec d’autres matières. Il s’agit d’un très long processus. Par ailleurs, ce sont les charbons les plus anciens qui ont la plus haute teneur en carbone. Le charbon contient de nombreuses impuretés, en quantités variables, suivant les gisements. Parmi elles, de l’uranium et du thorium accompagnés de leurs produits de filiation tels que le radium, le radon, le polonium et le plomb. Il convient également de noter la présence du potassium 40. Certains de ces corps sont, de nature, radioactifs. Dans une centrale à charbon, ces corps, et donc la radioactivité correspondante, se retrouvent dans les rejets : cendres, gaz et aérosols. De fait, dans les centrales modernes, les aérosols sont piégés dans des filtres avant d’être rejetés dans l’atmosphère avec une efficacité de l’ordre de 99,5 %, tandis que les corps correspondants (notamment les métaux lourds) se retrouvent dans les cendres. Par contre, les gaz, essentiellement constitués

RESSOURCE. Le charbon est extrait de mines situées dans plusieurs pays du monde

Le charbon contient de nombreuses impuretés, en quantités variables, suivant les gisements. Parmi elles, de l’uranium et du thorium accompagnés de leurs produits de filiation tels que le radium, le radon, le polonium et le plomb

de dioxyde de carbone et d’oxydes de soufre et d’azote, emportent les aérosols résiduels et les corps radioactifs gazeux, tel le radon. En définitive, ce sont les cendres qui contiennent l’essentiel de la radioactivité rejetée. Les précautions prises pour éviter leur dispersion, notamment sous l’effet du vent, limitent la présence dans l’atmosphère à la fois des métaux lourds toxiques et des radio-nucléides présentes dans les terrils où elles sont stockées.

Maurice prend Kyoto à contre-pied ALORS QUE le projet Maurice Ile Durable (MID) tarde à décoller, voilà maintenant que le gouvernement mauricien annonce son intention de reconsidérer le projet de centrale électrique au charbon de Pointe aux Caves. Cette décision en faveur du promoteur CT POWER relance le débat sur les engagements de l’Etat auprès d’instances internationales. Parmi, le Protocole de Kyoto, un traité international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Signé le 11 décembre 1997, lors de la 3e conférence annuelle de la Convention à Kyoto, au Japon, il est entré en vigueur le 16 février 2005 et a été ratifié par 141 pays, dont l’île Maurice, l’année dernière. Les pays signataires

Le protocole de Kyoto est un traité international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre

du document se sont engagés à ne pas augmenter leur consommation d’énergies fossiles, dont le charbon. Hormis le Protocole de Kyoto, Maurice est également tenue par ses engagements lors de multiples forums, dont un très médiatisé, tenu à domicile en 2005, et où les

représentants avaient souligné les dangers auxquels sont exposés les petits Etats insulaires en développement. Lequel forum avait accueilli un visiteur de marque, en la personne de Kofi Annan, alors secrétaire général de l’Organisation des nations unies.

La Malaisie renonce sous pression LE GOUVERNEMENT malaisien renonce à son projet de centrale électrique au charbon vivement critiqué par les défenseurs de l’environnement. Cette centrale devait être construite à Lahad Datu, région préservée de l’Etat de Sabah, sur l’île de Bornéo. Dans une déclaration à la presse malaisienne, le ministre responsable de Sabah, Musa Aman, devait expliquer que « ce projet a été abandonné parce que la Malaisie ne peut mettre l’environnement en danger, cela bien que Sabah ait besoin d’accroître sa capacité énergétique ». Le gouvernement a finalement cédé à la pression des organisations de protection de l’environnement, qui s’alarmaient des impacts que pourrait avoir cette centrale sur la forêt tropicale et les fonds marins sauvages de Lahad Datu. Le ministre devait aussi affirmer que l’environnement est le moteur du tourisme de cette région qui abrite d’exceptionnelles richesses naturelles, avant d’indiquer que la possibilité de remplacer le charbon par le gaz naturel serait étudiée. Le gouvernement doit en effet faire face à une forte demande, dont l’augmentation est estimée à + 7,7 % par an jusqu’à 2020. L’énergie de Sabah est surtout produite à partir de pétrole ou de gaz naturel. Une société unique, la Sabah Electricity, fournit tout le pays. Elle appartient, à 80 %, à la compagnie privée Tenaga Nasional Bhd et à 20 % à l’Etat de Sabah. C’est la Sabah Electricity qui était à l’origine de ce projet de centrale au charbon. En trois ans, elle a présenté trois fois son plan au gouvernement de Malaisie. Elle s’est chaque fois heurtée à l’opposition du ministère malaisien de l’Environnement et de la société civile locale. Mais la dernière tentative avait suscité davantage d’inquiétude car elle était soutenue par le Premier ministre Najib Razak. Une position du reste surprenante, puisque ce dernier s’était engagé à réduire les émissions de carbone de 40 % entre 2005 et 2020, lors des Conférences de Copenhague et de Cancun.



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L’INGÉNIEUR DEVENU GESTIONNAIRE

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ENTRETIEN MERCREDI 27 AVRIL 2011

En poste à Maurice depuis mai 2009, pour un contrat de trois ans, Shailendra Mital est ingénieur civil de formation. Agé de 53 ans, il compte une trentaine d’années de service au sein d’IndianOil au cours desquelles il a assumé plusieurs postes à

responsabilité. Avant son affectation à Maurice, Shailendra Mital était responsable du département ‘Retail Engineering’ à Mumbai, au siège de la compagnie, qui est la 18ème plus importante compagnie pétrolière au monde.

SHAILENDRA MITAL, MANAGING DIRECTOR D’INDIANOIL MAURITIUS

« Prix en hausse ne veut pas dire plus de profits pour les compagnies pétrolières »

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

Avec la reprise cette année des activités de Chevron par Engen, compagnie pétrolière ayant une forte présence en Afrique, Capital s’est penché sur le marché local des hydrocarbures, souvent décrié par les automobilistes. Shailendra Mital, Managing Director d’IndianOil Mauritius, nous en explique les enjeux | ROY NEERAYE ❚ En quoi l’arrivée d’un nouvel

opérateur, Engen, va-t-elle bouleverser le marché des carburants à Maurice ? L’arrivée d’Engen est le fruit de l’acquisition de Chevron, qui opère ici sous la marque Caltex. Par conséquent, il ne s’agit que d’un nouvel opérateur sur ce marché. Le nombre de compagnies pétrolières reste le même. A priori, donc, rien ne va changer sur le marché, si ce n’est la présence, éventuellement, d’une nouvelle enseigne. ❚ Comment les compagnies

pétrolières arrivent-elles à opérer sur un marché où les prix des carburants sont fixés par les autorités ? Maurice n’est pas le seul pays au monde où prévaut une telle situation. Dans plusieurs autres pays, notamment les pays émergents, il est courant pour les autorités de fixer les prix des commodités. C’est le cas en Inde, par exemple. Dans plusieurs autres pays, le prix du diesel, qui est le carburant de choix pour le secteur du transport, est fixé par le gouvernement. ❚ Cette situation n’affecte-t-elle pas

les opérateurs ? En ce qui concerne la vente au détail, les hausses ou baisses de prix n’affectent aucunement les opérateurs. Ni les revendeurs d’ailleurs. Il y a cette perception que quand le gouvernement décide de revoir le prix des


NO 1 EN INDE IndianOil est une compagnie parapublique qui occupe presque la moitié du marché des hydrocarbures dans la Grande péninsule. Avec plus de 34 000 employés, la société se classe 125ème entreprise mondiale selon le magazine Fortune. Pour l’année financière 2009-2010, IndianOil, qui

a été créée en 1964, a réalisé un profit de 2,27 milliards USD pour un chiffre d’affaires de 60,54 millards USD. La compagnie étudie actuellement la possibilité de mettre en place divers projets, et un fort pourcentage de ses profits servira à leur réalisation.

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ENTRETIEN

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Notre laboratoire, qui sert à tester non seulement nos produits, mais ceux d’autres compagnies qui font appel à nous, est tout aussi bien équipé, avec des technologies récentes. Nous avons voulu, dès notre arrivée, adopter une approche holistique avec toutes les infrastructures nécessaires à notre développement. Nous sommes la seule compagnie pétrolière dans le pays dont le terminal et le laboratoire sont certifiés ISO.

En ce qui concerne la vente au détail, les hausses ou baisses de prix n’affectent aucunement les opérateurs. Ni les revendeurs d’ailleurs. Il y a cette perception que quand le gouvernement décide de revoir le prix des carburants à la hausse, les compagnies pétrolières s’en mettent plein les poches. Mais ce n’est certainement pas le cas

❚ Comptez-vous lancer de nou-

carburants à la hausse, les compagnies pétrolières s’en mettent plein les poches. Mais ce n’est certainement pas le cas. D’ailleurs, si vous vous fiez aux chiffres, vous verrez que bien que le chiffre d’affaires augmente d’année en année pour les opérateurs, les profits restent relativement peu élevés. La vente en gros, aussi longtemps qu’on parle du marché domestique, n’est pas affectée par cette situation non plus. Par contre, dans le cas des exportations, les compagnies pétrolières doivent assumer toute hausse ou baisse. ❚ Y a-t-il de la place sur le marché

pour un nouvel opérateur ? Non. Le marché mauricien n’est pas assez important pour justifier la venue de nouveaux opérateurs. Dans le cas d’Engen, on ne peut vraiment parler de nouvel opérateur dans la mesure où la compagnie a repris des activités existantes. ❚ IndianOil est présente sur le

marché mauricien depuis 2004. Valeur du jour, quelle est la part de marché de la compagnie ? Nous en sommes actuellement à environ 23 % du marché mauricien. En gros, les quatre compagnies qui opèrent à Maurice occupent le marché presque à parts égales. Notre chiffre d’affaires a connu une croissance de 10 % par rapport à 2009 pour atteindre Rs 5,5 milliards au cours du dernier exercice financier.

❚ En termes de croissance, quelles

sont les opportunités que présente le marché mauricien ? Ici, vu que les marges sont contrôlées, les compagnies pétrolières doivent être compétitives pour assurer leur croissance. Pour cela, nous devons essayer de minimiser les coûts de production, mais aussi établir une relation privilégiée avec sa clientèle afin de la fidéliser. ❚ Et comment IndianOil Mauritius

s’y est-elle prise ? Comme dans tout secteur, un nouvel opérateur doit lutter pour se faire accepter et asseoir sa position. C’est une question de stratégies et je pense que sur ce point, nous avons su prendre les bonnes décisions et adopter les bonnes pratiques. Par exemple, IndianOil Mauritius est la première compagnie pétrolière à proposer des services 24 heures sur 24 à sa clientèle dans deux stations-service, celle de Grande-Rivière-Nord-Ouest et celle de Calebasses. Cela dit, certains secteurs, comme celui des transports en commun, nous échappent encore. Vous savez, en ce qui concerne la vente au détail, les gens choisissent une station-service en fonction de la proximité ou de la convenance. ❚ D’où l’idée d’installer une station-

service sur l’autoroute ? En fait, quand nous sommes arrivés à Maurice, le marché étant déjà occupé, nous avons eu du mal à trouver des terrains dans les villes. Du coup, il nous a fallu nous rabattre sur

ce qui était disponible. Quelque part, cette situation a fait notre affaire dans la mesure où, par contrainte, nous nous sommes installés dans des endroits où les stations-service étaient rares pour ne pas dire inexistantes. A ce jour, nous avons 17 points de vente IndianOil à travers le pays et, actuellement, c’est la station-service de Centre de Flacq qui réalise les meilleures performances en termes de vente. Pour notre part, nous explorons encore les possibilités d’expansion, d’autant que notre base-clientèle ne cesse d’augmenter depuis notre arrivée. ❚ Qu’est-ce qui explique cela ?

Plusieurs facteurs. Vous savez, les gens veulent parfois changer leurs habitudes, briser une certaine routine. Et dans un marché comme celui des carburants, où tous proposent à quelques détails près la même chose, il n’y a pas de risque quand on passe d’une marque à l’autre. Ensuite, nous avons misé sur la qualité de nos produits. Nous avons mis sur pied un laboratoire qui permet d’assurer un carburant de bonne qualité. Souvent, je rencontre des gens qui me disent leur satisfaction quant à la qualité de nos carburants. Les taxis, par exemple, trouvent qu’ils font plus de kilomètres, à volume égal, avec les carburants d’IndianOil. De plus, comme nous sommes relativement nouveau sur le marché, nos équipements sont de dernier cri. Nos pompes à essence, par exemple, sont très précises.

veaux produits, comme le GPL (gaz de pétrole liquéfié), sur le marché mauricien ? Comme je vous l’ai dit, nous explorons les possibilités d’expansion, non seulement en termes de points de vente, mais aussi en termes de nouveaux produits. Pour ce qui est du GPL, dans l’immédiat du moins, nous ne prévoyons pas de proposer ce produit. ❚ Et qu’en est-il du marché des lu-

brifiants ? La marque Servo, que vous représentez, semble avoir trouvé sa place ici... Les lubrifiants Servo sont disponibles dans toutes les stationsservice d’IndianOil, et ce depuis notre implantation. C’est un produit qui marche effectivement bien. J’en veux pour preuve le contrat que nous avons décroché avec la CNT, après un exercice d’appels d’offres. Nous serons ainsi, pour deux ans, les seuls fournisseurs de lubrifiants à cette compagnie de transport. ❚ Dans combien d’autres pays opère

IndianOil valeur du jour ? En dehors de l’Inde, nous n’opérons qu’à Maurice et au Sri Lanka. Dans ce pays, IndianOil a connu une croissance importante et est l’un des gros acteurs du marché des hydrocarbures. A Maurice, nous avons acquis l’expérience du marché international, ce qui nous permettra à terme d’aller investir dans d’autres contrées. Nous cherchons des opportunités à saisir, mais nous n’avons abouti à rien de concret encore dans cette stratégie.


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ALIMENTS : LA DATE DE PÉREMPTION POUSSERAIT AU GASPILLAGE

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Sur les 8 millions de tonnes de nourriture et de boissons jetées à la poubelle chaque année au RoyaumeUni, 5 millions de tonnes seraient encore comestibles. Selon une étude rendue publique par le gouvernement

britannique, ce gaspillage représenterait chaque année l’équivalent de 795 euros par contribuable. Pour y mettre un terme, Londres souhaite donc ne plus faire figurer sur les emballages des produits alimentaires de

date limite d’utilisation optimale, qui incite les consommateurs à s’en débarasser alors qu’ils restent comestibles. L’indication de la date limite de consommation serait, elle, maintenue pour les produits frais.

PRB 2013

Les syndicats réclament l’abandon du Performance Management System La State Employees’ Federation (SEF) a soumis un mémoire au Pay Research Bureau en marge des consultations avant la préparation du rapport 2013. Radhakrishna Sadien, président de cette plate-forme syndicale, réclame un meilleur salaire pour les petits fonctionnaires, l’abandon du Performance Management System (PMS), et l’introduction, entre autres, du ‘paternity leave’ | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

LES CONSULTATIONS dans le cadre de la préparation du rapport du Pay Research Bureau (PRB) se poursuivent. C’est dans ce cadre que les syndicats regroupés au sein de la State Employees’ Federation (SEF) ont soumis un mémoire au PRB. Les auteurs n’hésitent pas à critiquer les rapports précédents, dont les recommandations étaient, selon eux, au détriment des employés. Dans le mémoire, le président de la SEF, Radhakrishna Sadien, parle de l’érosion des droits des employés qu’ont amenée les différents rapports : « (…) more and more powers are being transferred in the hands of management with the publication of every report. Recommandations are becoming lesser and lesser clear cut. Such situation gives management absolute power ». Question salaire, selon le syndicat, les hausses successives ont été moins significatives pour les grades mineurs que pour les ‘top executives’. Ce qui fait que le fossé entre les deux n’a fait que croître. Pour combler celuici et s’assurer que les fonctionnaires puissent mener une vie décente, la fédération « proposes a ratio of 1:8 with respect to the

Parmi les autres requêtes de la fédération, on note également la possibilité pour les officiers qui travaillent sur le terrain (field work) de bénéficier d’une exemption de taxe à 100 % pour l’achat d’une voiture, l’introduction d’un congé de paternité de 4 semaines, ainsi que d’un ‘parental leave’ de 12 jours par an

initial salary of a General Worker to that of the Senior Chief Executive. » Autre cheval de bataille de la SEF : le Performance Management System (PMS). La fédération avance dans son mémoire que ce système imposé aux fonctionnaires est présenté comme étant une méthode infaillible de juger de la qualité du travail effectué par ces derniers. Toutefois, pour la SEF, les évaluations se focalisent principalement sur la performance individuelle et mettent de côté plusieurs aspects importants, dont les différences entre les types de travail, l’environnement, les aptitudes de chacun, l’impact de l’ingérence politique, les relations interpersonnelles, ou encore le niveau

d’éducation des fonctionnaires. Vu les manquements notés par la fédération, la SEF demande que le PMS soit purement et simplement abandonné : « PMS makes money the main motivator and adversely affects collaboration, solidarity and team spirit among others. The Federation strongly urges for the totally scrapping of the PMS ». Parmi les autres requêtes de la fédération, on note également la possibilité pour les officiers qui travaillent sur le terrain (field work) de bénéficier d’une exemption de taxe à 100 % pour l’achat d’une voiture, l’introduction d’un congé de paternité de 4 semaines, ainsi que d’un ‘parental leave’ de 12 jours par an.

GBOT : la barre de 50 millions USD franchie APRÈS SIX mois d’opération, les échanges enregistrés par le Global Board of Trade (GBOT) ont atteint le chiffre record de 51,87 millions USD le lundi 18 avril, C’est un signe encourageant pour le Global Board of Trade. Ayant démarré dans un marché quasi vierge, la plateforme est satisfaite du fait qu’elle ait pu dépasser, le lundi 18 avril, la barre de 50 millions USD. La date est symbolique, puisque le lancement du GBOT s’est fait le 18 octobre de l’année dernière, soit il y a exactement six mois. Le Global Board of Trade reconnaît tout de même que le marché financier a été très volatile dernière-

ment, et que cette hausse au niveau du ‘trading volume’ témoigne du fait que les investisseurs se tournent davantage vers des plateformes qui offrent une certaine transparence et une minimisation des risques face à cette volatilité. Joseph Bosco, Managing Director et Chief Executive Officer de GBOT, a soutenu que cette plateforme est présente dans la région pour répondre aux besoins locaux de l’Afrique : « Cette approche, couplée à nos initiatives pour éduquer les gens à propos des marchés et le but des investissements, aidera certainement au développement des marchés dans les régions avoisinantes. Bien

que la barre de 50 millions USD représente un succès pour notre équipe, notre satisfaction repose plutôt sur le fait que nous sommes en train d’aider à créer une culture d’atténuation de risques (risk mitigation) ». C’est cette culture qui, selon lui, aiderait au développement de marchés efficients et liquides, contribuant ainsi à la croissance de l’Afrique. Pour rappel, le GBOT a connu une progression intéressante depuis son lancement. Il avait enregistré, avant le pic du lundi 18 avril, une moyenne quotidienne de 30 millions USD en termes d’échanges.

COOPÉRATIVES : LANCEMENT D’UN GUIDE SUR LA BONNE GOUVERNANCE Dans le but de permettre aux sociétés coopératives de jouer un plus grand rôle dans l’économie mauricienne, un ‘Best Practice Guide’ a été lancé jeudi dernier. Cette initiative relève d’une collaboration étroite entre le ministère du Commerce et l’Independent Commission against Corruption (Icac), et est en ligne avec le programme gouvernemental 2010-2015. Les autorités espèrent ainsi pousser les coopératives à aspirer à plus de transparence, de bonne gouvernance et d’efficience pour protéger les intérêts de leurs membres. « Ce guide représente un pas en avant pour le secteur, afin d’en assurer l’intégrité. Je lance un appel à ceux qui dirigent ces sociétés pour qu’ils le fassent en toute transparence, en puisant du guide et en respectant le cadre juridique », a lancé le ministre des Entreprises, des Coopératives et de la Protection des Consommateurs, Michaël Sik Yuen, à cette occasion.



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JUDICIAL ACTIVISM AND RELIGIOUS FREEDOM

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A Connecticut statute required licenses for those soliciting for religious purposes. Newton Cantwell (a Jehovah’s Witness) and his two sons were proselytizing in a heavily Roman Catholic neighbourhood in Connecti-

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cut. They were arrested and charged for inciting a common-law breach of the peace. Justice Owen Roberts wrote in a unanimous opinion that “to condition the solicitation of aid for the perpetuation of religious views or sys-

tems upon a license, the grant of which rests in the exercise of a determination by state authority as to what is a religious cause, is to lay a forbidden burden upon the exercise of liberty protected by the Constitution.”

“Judicial activism” and “judicial restraint” raise important but often overlooked questions: Activism and restraint to what? Are the judges supposed to be activists or restrained to the Legislature; the Executive; the meaning of the words in the Constitution; the rationale of those who drafted the Constitution, or the judicial precedents created by past judicial appreciation of the Constitution? | RENDHEE VEEREN

JUDICIAL ACTIVISM

WHEN THE JUDGES LEGISLATE POLITICS, NOT in the partisan sense of the term, is always in the courtroom, and every Justice has his own set of ideologies, biases, and prejudices. All judges are somehow activists, even when they claim to be “rigorous Constitutionalists”. Even a judge that avers to stick meticulously to the letter of the initial law may on some occasions “innovatively” construe the complex language of the Constitution. When judges reach the analysis stage, they rely on their previous experiences, beliefs, prejudgment, and compassion.

Yet, one contemporary case which to some degree could be treated as positive “activist behaviour” is the courageous judgment of Justice Eddy Balancy in the case “Rezistans ek Alternativ” against the State in year 2005. The court was called upon to decide whether Parliament could declare, by way of legislation, the nomination of a candidate at an election void when no mention is made regarding his or her community Indeed, we exist in an era of common judicial disagreement, where the deeds of the courts are debated more or less as recurrently as those of the politicians. Activism to some degree is natural to the judicial function. This is power, it is a fact. It is nevertheless not without accounta-

bility. Judicial activism relates to the fact that in deciding a case, the judges (principally the judges of a final court of appeal) may change the law if the existing statutes seem flawed. This inevitably entails a liberty to go away from existing authority however important and ancient. In some cases, the rectification of the legal rules is intended to implement social policies rather than juridical standards and to take into account current social situations and norms. Today there is a global debate as to what extent judicial activism should play a role in judicial proceedings. We are aware that the essential function of any legal action is to remedy an argument between parties. A judge, in addressing any such disagreement, is required by his or her judicial oath which, in the case of the Supreme Court, compels the judges to “(...) do right to all manner of people after the laws and usages of Mauritius without fear or favour, affection or ill will. (So help me God.)” UNUSUAL OUTCOME If the court deviates from established legislation as it deems it to be inadequate, and if that gives rise to an unusual outcome in a case, the court is, indeed, “legislating” and is refusing a plaintiff a right to which he was entitled in accordance with the law as it was when the proceedings were initiated. Conversely

most judges anticipate that their conclusions shall be reasonable and that they may build up the law to ensure that it generates unbiased result. Very often, there is apparently a strain between that goal and the responsibility to decide in line with the law. The wish to alter the law should obviously be brought under control if the alteration would expose a party in a case to a liability from which under the current legislation that party was not accountable. However, this does not mean that the court cannot develop the legal principles. In fact, the court can do same, as Lord Reid opined in the authoritative British case Myers v Director of Public Prosecutions [1965] A.C. 1001 at 1021-2. The Court can extend the law “by the development and application of fundamental principles”. The court may, moreover, observe that a new rule offers a means of circumventing the implementation of a settled rule. As Sir Owen Dixon, a former eminent Australian judge, conveyed: “The court should not “deliberately abandon (long accepted legal) principle in the name of justice or of social necessity or of social convenience. If the court does abandon settled principle it renders the law uncertain. One element of justice is certainty. If the law is uncertain, lawyers cannot confidently advise their clients how they should order their affairs.”

The dangers of judicial activism are twofold. The first relates to the threat to society by the judges engaging in such activity and then to the judiciary itself The fact that there is an incessant strain between legal development and legal certainty signifies that in some cases it would be complex to decide whether the court should alter the law or should exert legal restraint. The latter situation can be illustrated by the interesting Australian case David Securities (David Securities Pty Ltd v Commonwealth Bank of Australia (1992) 175 C.L.R. 353). REASONABLE GROUNDS The Court in that case questioned the conventional rule which considered to be established that money paid under a mistake of law was not recoverable. The court showed that the rule was not decisively based and was meanwhile in conflict with the contemporary rule about unjust enrichment. In those circumstances, the court considered that there were reasonable grounds for deserting the established law, although to do so would be to defeat the claim of the Commonwealth Bank, which would have succeeded under the existing law. This may be regarded as a case of judicial

activism. It has now and then been argued that an explanation for judicial activism is that the Parliament is unresponsive in changing the law and that the judges should thus assume that responsibility. It has been commented that because the legislators have not been able to keep the law in an operative condition, “the courts have been left with a substantial part of the responsibility for keeping the law in a serviceable state, a function which calls for the consideration of the contemporary values of the community.” (Vide Dietrich v the Queen (1992) 177 C.L.R. 292, 329). In Mauritius, our Supreme Court has, on some specific occasions and this, in relation mainly to Constitutional matters and in the name of the notion of separation of powers, declared void laws and regulations in accordance with Section two of our Constitution, which provides that “this Constitution is the supreme law of Mauritius and if any other law is inconsistent with this Constitution, that other law shall, to the extent of the inconsistency, be void.” But this could not really be qualified as judicial activism as, in most cases, the judges were ensuring compliance with the Constitution. Yet, one contemporary case which to some degree could be treated as positive “activist behaviour” is the courageous judgment of Justice Eddy


IOWA: EFFORT TO IMPEACH JUSTICES “WON’T FLY” The top Republican in Iowa’s House of Representatives said on Friday he opposes an effort by members of his own party to impeach four state Supreme Court justices and does not expect the measure to advance in the legislature.

Five GOP legislators co-sponsored resolutions this week to unseat the justices, who angered conservatives in the state by helping strike down a 1998 state law denying married samesex couples the same rights granted to

other married couples. But House Speaker Kraig Paulsen issued a statement on Friday saying the effort was unlikely to gain traction in the House – and that he would oppose it if it did.

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If the court deviates from established legislation as it deems it to be inadequate, and if that gives rise to an unusual outcome in a case, the court is, indeed, “legislating” and is refusing a plaintiff a right to which he was entitled in accordance with the law as it was when the proceedings were initiated Balancy in the case “Rezistans ek Alternativ” against the State in year 2005. The court was called upon to decide whether Parliament could declare, by way of legislation, the nomination of a candidate at an election void when no mention is made regarding his or her community. Justice Balancy opined that the paragraph 3(4) of the First Schedule of the Constitution was founded on a principle which did not properly reflect the reality of the Mauritian people who, independently of their diverse origins, have developed an intrinsic Mauritian culture which overwhelmed any cultural barrier. Justice Balancy also pointed out that it was not in the intention of the Constitution to prevent a citizen to exercise his constitutional right of running for general elections in a democratic State because he refuses to disclose his allegiance to a particular community. He therefore declared void and unconstitutional the regulation which provides for the nullity of nomination for non declaration of community. It is worth pointing out that, in the same judgment, the legislators were criticised for not having remedied a defect in the Constitution and also for not having considered the expressed call of Justice Seetulsing in another case (Carrimkhan 2000 SCJ 264) in year 2000. The decision of Justice Balancy was however, some months later,

overturned by the full bench of the Supreme Court. The latter was of the view that the case was “wrongly decided” and that it was the Parliament’s responsibility to cure any defect, if any, in the Constitution pertaining to the best loser system and not the judiciary.

A major pitfall of judicial activism is its contradiction with the democratic system. It encourages the dominance of a small group of “legal thinkers”, with a greater concern for the issues pertaining to the nature of society than for its members who comprise it As opposed to the activist stand took by Justice Balancy, the full bench chose to adopt the “judicial restraint” principle. However, opponents of judicial activism share the view that same should play a diminutive role in the legal process. More precisely, it is argued that the court should not legislate retrospectively so that the rights of a party to proceedings are forgone to an eagerness to develop the law. Besides, it is also mentioned that if the recommended change in the law is expected to have economic or other practical consequences be-

yond those concerned in the case, the court should not embark into situations which to the court are unfamiliar or poorly understood. In the interest of judicial certainty, the court should be cautious when diverging from authoritative judicial precedents which have for long time been held as established principles. As Sir Harry Talbot Gibbs, former Chief Justice of the High Court of Australia, pointed out at the Constitutional Law Conference UNSW in 2004: “The development of the law should generally be based on legal principles and not on contemporary values, standards, or demands. That does not mean that in applying the law a judge should fail to have regard to the current conditions of society as revealed by the evidence or of which it is proper to take judicial notice. None of this means that the court should always leave the law in a static condition, or that the judges should not endeavour to reform the law. The development of the law should come about, not by way of judicial activism but by the extension and adaptation of existing legal principles in a way that should be predictable to a discerning counsel.” The dangers of judicial activism are twofold. The first relates to the threat to society by the judges engaging in such activity and then to the judiciary itself. A major pitfall of judicial activism is its contradiction

with the democratic system. It encourages the dominance of a small group of “legal thinkers”, with a greater concern for the issues pertaining to the nature of society than for its members who comprise it. INSTITUTIONAL CRISIS The other intricacy relates to the significance of separation of powers and this was the major reason in fact for which the full bench of our Supreme Court overturned Justice Balancy’s judgment in favour of “Rezistans ek Alternativ”. Some judges are keen to affirm the notion of separation of powers when the legislator steps in the judiciary’s territory. Yet separation of powers goes both ways, and in point of constitutional principle, it is similarly unacceptable for the judiciary to appropriate legislative power by starting to change the settled law. The danger is that the contemptuous conduct of the courts with regard to the doctrine of separation of powers can only encourage a resultant contempt in other branches of government, namely the legislature and the executive, with potentially damaging effects and institutional crisis. Besides, judicial activism is socially perilous because the judges are frequently unprepared to perform policy function. For instance, given that judges have no particular skill for policy, it is dubious as to whether their activist behaviour would serve any pur-

pose, on the ground that they do not hold experience or practical aptitude to devise policy solutions which are tailored for the problems to which they are directed. This is not to demean the judiciary, as Parliament would also not make a good fist of writing a judgment. But the issue remains that the implementation of policy decisions is as little the zone of the courts as is the writing and delivering of judgments the territory of the legislature. Furthermore, judicial independence calls for the autonomy of the courts not only from politicians, but from politics itself. While an element of activism may be accepted in the context of the common law, it should be confined to a slow, cautious progress, heedful of precedent and the restrictions of judicial method. Save we understand the failure of the judges to make the key contribution to complex policy discussions, and the truly appalling constitutional consequences that will follow from any attempt on their part to do so, we run the risk of jeopardising both the independence of our judiciary and the separation of powers. References: Judicial Dissonance: An analysis of Judicial Activism, M. Cohen, 2009; An intellectual History of Judicial Activism, Craig Green; A legal Essay: Judicial Activism: Alan Kohn, Journal of Missouri Bar, 2011.


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SUCCÈS BÉTON

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C’est en 1993 que Davyland Promoters Ltd voit le jour. Au départ, la compagnie, qui compte une vingtaine d’employés aujourd’hui, fonctionne comme une agence immobilière classique, en assurant la vente/location de biens fonciers. Au fil des années, avec une meilleure connaissance

du marché, la compagnie s’adapte aux nouvelles exigences et opère plusieurs entités qui s’occupent de projets résidentiels, de la conception à la promotion. Il en est ainsi pour Hillcrest Park, projet en phase de finition qui est sur le marché immobilier depuis février dernier.

DAVYLAND

REDÉFINIR L’HABITAT

Avec les immeubles résidentiels, la morphologie du pays est en train de changer. De nouvelles zones urbaines naissent presque chaque année. Une évidence physique qui masque les nouvelles tendances sociétales, comme le souligne Sandee Teeroovengadum, du groupe Davyland | RN


VISIBILITÉ ACCRUE Avec le nombre de projets résidentiels actuellement en chantier, la question est tout à fait légitime : n’y a-t-il pas une suroffre dans l’immobilier ? Pas exactement, répond Sandee Teeroovengadum. Le Business Deve-

LE MARCHÉ de l’immobilier à Maurice est en effervescence depuis quelque temps. Avec différents projets en chantier, les promoteurs prouvent que la demande est là. A Davyland, les responsables ont voulu saisir les enjeux de cette nouvelle donne et ont adopté une approche holistique qui va de la conception à la vente. L’année 2011 marque ainsi, pour le groupe Davyland, un tournant. Avec plusieurs projets en voie d’être complétés, le groupe se penche déjà sur les projets à venir pour lesquels la conceptualisation a été repensée. « Nous avons constaté un changement dans les habitudes des acquéreurs. Le client n’est plus celui qui va choisir un terrain, contracter un emprunt sur 20 ou 30 ans et construire sa maison. L’émergence d’une nouvelle génération de jeunes professionnels a considérablement modifié le profil de l’acquéreur-type. Nous devons ainsi proposer des produits qui correspondent à ses affinités, en plus d’apporter cette touche qui satisfait à ses exigences », explique Sandee Teeroovengadum, Business Development Manager de Davyland. ÉVOLUTION La société, qui a démarré ses opérations en tant qu’agence immobilière, évoluera en même temps que le marché de l’immobilier. D’où sa stratégie de maintenant s’occuper de la conception du projet également. C’est le cas pour le projet Hillcrest Park, dont les travaux ont déjà débuté. Il s’agit d’un immeuble résidentiel comprenant appartements et penthouses répartis sur deux blocs et situé non loin du centre commercial de Phoenix. Si, comme c’est le cas pour divers autres projets résidentiels, la vente se fait selon le système VEFA (vente en état futur d’achèvement), communément appelé vente sur plan, les promoteurs expliquent que l’acheteur ne risque pas d’avoir une mauvaise surprise dans la mesure où une banque assure la garantie du projet. Très présent sur le marché local, le groupe Davyland a voulu, pour ce projet, offrir à la fois un habitat et un espace de vie qui répondent aux exigences de la nouvelle clientèle. Ainsi, Hillcrest Park met l’accent sur les espaces verts et diverses facilités qui comprennent, entre autres, une piscine chauffante et un restaurant. « L’idée est d’offrir à l’acheteur un espace de vie dans lequel il peut tout avoir sur place.

lopment Manager de Davyland nous explique ainsi que les projets immobiliers sont plus visibles de nos jours en raison d’un marketing plus important. « Dans le passé, les projets étaient là, mais le marketing autour était assez

rudimentaire. Ce qui n’est plus le cas de nos jours. Les agences immobilières, avec la concurrence, doivent faire davantage pour rendre les projets visibles, d’où ce sentiment qu’il y a une suroffre », dit-il.

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ADAPTATION. Le projet Hillcrest Park développé par Davyland illustre l’engouement pour un cadre de vie urbain mais ‘vert’

L’idée de cet immeuble est de répondre aux besoins des jeunes professionnels, qui est le marché que nous visons avec ce type de projets », ajoute Sandee Teeroovengadum. La société a d’ailleurs dans son escarcelle divers autres projets du même genre, notamment la mise en place d’un ‘gated community’ (quartier résidentiel dont l’accès est contrôlé, et dans lequel l’espace public est privatisé), dans une région côtière. Alors qu’il y a quelques années, on notait une certaine réticence pour la vie en appartement, les choses ont changé, nous confie Sandee Teeroovengadum. « Il y a eu un certain exode rural dans le pays. Et, comme il est difficile d’acheter un lopin de terre en région urbaine, beaucoup choisissent la vie en appartement », dit-il. D’autant que les immeubles offrent des services de gardiennage, un

Nous avons constaté un changement dans les habitudes des acquéreurs. Le client n’est plus celui qui va choisir un terrain, contracter un emprunt sur 20 ou 30 ans et construire sa maison. L’émergence d’une nouvelle génération de jeunes professionnels a considérablement modifié le profil de l’acquéreurtype. Nous devons ainsi proposer des produits qui correspondent à ses affinités, en plus d’apporter cette touche qui satisfait à ses exigences

aspect important, parfois même décisif quand on considère l’achat d’un bien immobilier, explique notre interlocuteur. UN MAL POUR UN BIEN Malgré tout, nous explique notre interlocuteur, on n’est pas en passe de ressembler à certains pays comme Hongkong ou Singapour où, en raison du manque d’espace, les villes se construisent à la verticale. « Nous avons la chance, ici à Maurice, de disposer encore d’espaces importants. Ce qui nous permet de construire selon le concept ‘low rise’, comme c’est le cas pour le projet Hillcrest Park », dit-il. En l’absence d’un plan d’urbanisme, toutefois, les promoteurs immobiliers doivent rivaliser d’ingéniosité afin de proposer les résidences les plus en harmonie avec l’environnement immédiat. « Quelque

part, l’absence d’un plan d’urbanisme est un mal pour un bien car il permet aux promoteurs d’établir des normes. Par exemple, nous voyons quelques ‘gated communities’ ça et là et il s’agit d’un concept qui prendra de l’ampleur », ajoute Sandee Teeroovengadum. Le projet de ‘gated community’ de Davyland est l’illustration de cette démarche. Le marché immobilier se reprend donc, malgré la douche froide qu’aura été la crise économique, tout en redéfinissant la manière de vivre des Mauriciens. Comme l’illustrent les projets en chantier de Davyland, le paysage résidentiel du pays connaît une métamorphose qui reflète les profondes mutations qui s’opèrent au sein de la société : les Mauriciens, désormais, veulent le beau, le pratique, mais aussi l’écolo et le chic.


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MISSION OF MWF

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● To save threatened Mauritian species

through the restoration of entire ecosystems. ● To seek new information through field research, data management, captive studies and scientific collaboration for

direct application to restoration methods and management. ● To share knowledge gained through restoration programmes with fellow Mauritian and international conservationists. ● To share the joys and benefits of native

wilderness and wildlife with the Mauritian people. ● To secure the future of Mauritian species through income generation and sound management of human, fiscal and capital resources.

MAURITIAN WILDLIFE FOUNDATION

Un engagement dans la durée La Mauritian Wildlife Foundation (MWF) fait partie de ces associations et organisations dites non gouvernementales qui ont pratiqué le développement durable bien avant la lettre. Et, malgré quelques obstacles, la lutte continue pour la préservation et la conservation de l’écosystème et de la biodiversité terrestre | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN QUAND ON pense Mauritian Wildlife Foundation (MWF), on pense tout de suite à la Crécerelle de Maurice. C’est l’histoire d’un oiseau qui était en danger de disparition et que l’ONG a sauvé au bout d’une longue et patiente lutte. La MWF est la seule ONG engagée exclusivement dans la protection et la conservation des espèces de la flore et de la faune endémiques considérées en voie de disparition ou en danger à Maurice. En 35 ans d’existence, la MWF peut s’énorgueillir de plusieurs sauvetages d’espèces en voie de disparition : la Crécerelle de Maurice, l’Echo-Parakeet, le Kestrel et l’Oiseau à lunettes. Vikash Tatayah, Conservation Manager, nous dresse un petit bilan de l’organisation et attire l’attention sur les obstacles rencontrés. « C’est pour les générations futures que nous existons et que nous travaillons, en oeuvrant pour la protection et la conservation des espèces, nous voulons que l’écosystème et la biodiversité durent pour les générations à venir. C’est notre façon de contribuer au développement durable du pays, en aidant à protéger et à conserver ses espèces endémiques », soutient Vikash Tatayah. L’ONG est aussi présente et active à Rodrigues. Elle a accompli un travail de restauration remarquable sur les îlots, en particulier à l’Ile aux Aigrettes et à l’Ile Ronde, dont la biodiversité représente une grande importance mondiale et où des cetraines d’espèces sont menacées de disparition et demandent à être sauvées. VÉRITABLE SACERDOCE Mais le sens du devoir envers les générations à venir et la bonne volonté dans l’action ne suffisent pas toujours, dans ce qu’on pourrait appeler un véritable sacerdoce. Mauritius Wildlife Appeal Fund à ses débuts, l’ONG a longtemps oeuvré dans l’indifférence générale. La conscience environnementale n’était pas encore d’actualité dans les années 70 et l’opinion publique éprouvait tout juste un peu de sympathie pour le sauvetage de cet oiseau des plus inconnus. L’obstacle majeur auquel fait face cette organisation pour poursuivre son action demeure le financement. « Les projets et activités pour la protection de l’environnement coûtent très cher. On ne finance pas assez la préservation. Nous faisons un pressant appel au gouvernement central, au CSR Committee et au secteur privé pour un soutien actif et à long terme de nos projets. L’éducation et la sensibilisation demeurent nos priorités. Il y a également un gros travail à faire pour le

MENACÉ. Le pigeon des mares fait partie de ces espèces animales dont la survie était naguère en péril

PRÉCIEUX LÉZARDS En 2009, la Mauritian Wildlife Foundation a démarré une campagne nationale de sensibilisation intitulée ‘Anou sap nu lezar’. Le but de cette campagne était de faire la population locale prendre conscience que ces petits reptiles, qui représentent un héritage national de Maurice, jouent aussi un rôle important dans l’écosystème mauricien. Les îlots dans la région de Grand-Port (Ile aux Aigrettes, Ile aux Fouquets, Ile au Phare, Ilot Vacoas et Ile Marianne) constituent un sanctuaire important pour certaines espèces de lézards qui n’existent nulle part ailleurs à travers le monde. Ces lézards sont en danger de disparition et la MWF s’est engagée à leur sauvegarde. Un autre projet ambitieux entrepris par la MWF concerne la réserve naturelle de l’Ile aux Aigrettes, qui est un sanctuaire pour divers oiseaux en voie de disparition. L’île est aujourd’hui un haut lieu dédié à la protection de l’environnement et au développement des plantes et des arbres primitifs de Maurice. L’île doit son nom à des oiseaux pêcheurs de couleur blanche aux longues pattes, les aigrettes, qui ont disparu dans les années 1600. La forêt côtière de l’Ile aux Aigrettes abrite pas moins d’une vingtaine d’espèces de plantes indigènes, dont le Bois d’Ebène, le Bois de Boeuf, le Bois de Fer et le Bois de Chandelle, ainsi que des oiseaux rares comme les crécerelles.

développement de l’expertise et des capacités », indique le Conservation Manager. Elaborant sur la question d’éducation et de sensibilisation, Vikash Tatayah insiste qu’il y a un énorme travail à mener auprès du public, par exemple sur la gestion des espèces envahissantes, y compris la mise en garde sur les dangers de l’introduction de nouvelles espèces dans le pays. Cette prise de conscience relève aussi de la volonté des décideurs et des dirigeants, et pas uniquement de la population et des organisations, poursuit notre interlocuteur. Dans ce même ordre d’idées, il souligne le fait qu’il existe une méconnaissance totale de la chauve-souris de Maurice et de Rodrigues qui était, à un certain moment, menacée d’extinction. Cet animal était devenu l’ennemi numéro un des propriétaires de vergers. « Mais la saison qui vient de passer a démontré que la récolte des letchis a été très bonne, comme en témoignait le prix à l’unité. Il faut des études scientifiques pour prouver que les chauvesouris ne sont pas les démons qu’on nous a fait croire », rétorque Vikash Tatayah. DANGER CONSIDÉRABLE Le Conservation Manager de la MWF déplore, par ailleurs, que les autorités n’accordent pas l’attention voulue à la gestion des îlots entourant le pays. « Ces bouts de terre représentent un potentiel de biodiversité qu’on a du mal à imaginer, les activités humaines non contrôlées posent un danger considérable pour ce potentiel. Il ne faut pas attendre que l’irréversible se produise », aver-

tit Vikash Tatayah. L’organisation a aussi à coeur la préservation des ‘wetlands’ ou zones humides. « Nous avons eu d’énormes pertes au niveau des zones humides pendant ces trente dernières années. Les zones humides représentent l’habitat naturel le plus menacé en ce moment. Se trouvant majoritairement sur les côtes, elles sont très prisées pour les projets hôteliers et immobiliers », soutient notre interlocuteur. « Outre les campagnes de sensibilisation auprès de la population, il faut provoquer une véritable prise de conscience, à tous les niveaux, sur la restauration et la préservation de ces habitats naturels, de l’écosystème et des réserves naturelles. Il faut, par exemple pour les réserves naturelles, une restauration à grande échelle, c’est-à-dire passer de 100 hectares à plus d’un millier d’hectares », plaide Vikash Tatayah. Le Conservation Manager prend soin de préciser que la MWF n’est pas là pour faire obstacle au développement, mais qu’elle se doit de tirer la sonnette d’alarme quand la nature est menacée, quand ce même développement met en péril notre héritage naturel. « Nous sommes là comme un chien de garde pour veiller que les activités humaines ne nuisent pas à l’existence et à l’évolution de notre flore et de notre faune, nous sommes là pour sensibiliser l’opinion nationale sur les enjeux, conseiller et éclairer les autorités dans leur prise de décision, pour que le développement soit vraiment durable et respectueux de l’environnement », conclut le Conservation Manager de la MWF.


LE DIESEL 50 PPM EN 2012 Ce n’est qu’à partir de l’année prochaine que ce type de diesel sera commercialisé à Maurice. La State Trading Corporation (STC) mettra ainsi à la disposition de la population ce gasoil de 50 particules par million de soufre (ppm) plus respectueux de l’environ-

nement et plus performant. Il sera amené, petit à petit, à remplacer les types de 2 500 et 500 ppm. Mais il se vendra aussi plus cher. Le nouveau gasoil de 50 ppm est également considéré meilleur pour la protection des moteurs.

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ÉNERGIES RENOUVELABLES

ATICS SE LANCE DANS LA PHOTOVOLTAÏQUE En matière de l’utilisation de l’énergie solaire pour la production de l’électricité, on peut avancer, sans risque de se tromper, que La Réunion fait figure de grande soeur par rapport à Maurice. Et quand une compagnie mauricienne recherche et obtient l’assistance d’une compagnie réunionnaise, cela donne lieu à un partenariat très prometteur | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

PARTENARIAT. SFER Réunion et ATICS Ltd se sont associées pour mettre sur pied une nouvelle entité, SFER Maurice

TRANSFERT DE compétences, de technologies et de ressources. La Société Fournisseur d’Energies Renouvelables (SFER Réunion) est la référence en matière de photovoltaïque à l’île soeur. Le partenariat entre SFER Réunion et la société mauricienne ATICS Ltd ne pourra qu’être bénéfique pour Maurice en termes de consolidation de sa politique concernant l’énergie renouvelable et le développement durable. La création de SFER Maurice a été annoncée vendredi dernier. Ce partenariat vise à développer les énergies renouvelables à Maurice, notamment à travers l’installation de centrales photovoltaïques. Dans ce contexte, le fondateur de SFER Réunion, Bruno Cohen, a expliqué qu’il est d’extrême importance pour Maurice d’encourager les producteurs indépendants d’électricité si le pays veut être autonome et éviter une fracture énergétique dans 15 ans : « Nous

sommes ravis de nous associer à ATICS pour la création de SFER Maurice. Avec l’aide du gouvernement mauricien, nous souhaitons, comme pour la Réunion, rendre l’énergie solaire accessible à tous et faire de chaque Mauricien un producteur d’énergie indépendant », a déclaré Bruno Cohen. Le secteur des énergies renouvelables est aussi un créneau dans lequel la compagnie mauricienne ATICS est active depuis 25 ans. Elle est spécialisée dans la collecte et le traitement des déchets. Son directeur, Sudesh Rughoobur, s’est dit pour sa part convaincu que « Maurice saura tirer profit de ce partenariat en termes de transfert de connaissances et de technologies. » La compagnie nouvellement créée assurera la fourniture et l’installation de centrales photovoltaïques, tant aux particuliers qu’aux entreprises publiques et privées. Elle s’appuiera sur l’expertise et l’expérience réu-

nionnaises pour asurer un service conseil en matière d’installation de centrales photovoltaïques. Le solaire est appelé à jouer un rôle majeur dans le cadre de la politique énergétique de Maurice, car la photovoltaïque n’est pas seulement un moyen pour les Mauriciens d’agir en tant qu’éco-citoyens, mais contribue aussi à l’essor économique et à la forte valorisation de l’habitat. PROGRAMMES D’ÉCHANGE Pour assurer convenablement le transfert de connaissances et de technologies, SFER Maurice prendra en charge des programmes d’échange avec la société réunionnaise. La nouvelle compagnie débutera ses activités dès l’obtention des différents permis des autorités locales. Deux demandes pour l’installation de centrales à énergie solaire d’une capacité minimale de 10 Kw ont déjà été soumises au Central Electricity Board (CEB).

Le CEB, on le sait, a lancé l’année dernière le Small Scale Distributed Generation (SSDG), projet qui consiste à acheter de l’énergie verte de particuliers à un tarif déterminé. Selon le ‘Feed in Tariff ’, le CEB achètera de l’électricité des centrales photovoltaïques à Rs 20 le kilowatt. Les contrats sont établis sur une période de 15 ans. Tarif que Bruno Cohen estime « convenable », qualifiant la démarche mauricienne de « saine », convaincu, lui aussi, que « ces mesures aideront les particuliers et les entreprises à avoir accès à la photovoltaïque, ce qui sera bénéfique au pays dans le long terme. » Il souligne toutefois que le coût d’investissement est énorme, surtout pour les particuliers, et plaide pour une politique de subvention. A titre d’exemple, à Maurice, un particulier devra débourser entre 12 000 et 13 000 euros pour l’achat d’une centrale de 2,5 Kw.

Le MID a son Livre Vert

CE DOCUMENT résume le processus de formulation des politiques menées jusqu’à présent et comprend la vision du gouvernement ainsi qu’une synthèse des points de vue du mouvement associatif et de la société civile exprimées lors d’une série de réunions consultatives avec différents secteurs de la population en 2010. Le Livre Vert a été présenté officiellement par le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Deva Virahsawmy, lors d’un point de presse, jeudi dernier. La cérémonie de lancement a eu lieu en présence du président du comité MID, Osman Mohamed, des représentants du United Nations Development Programme (UNDP) et des cadres du ministère. Pour le ministre, le Livre Vert servira de document officiel pour des consultations avancées afin d’aboutir à une politique nationale pour le projet MID. « Si le développement durable doit devenir une réalité à Maurice, toutes les parties prenantes doivent collaborer pour la concrétisation du concept. Ce projet aidera le pays à produire environ 35 % de son énergie renouvelable d’ici à 2025. A présent, le pays en est à seulement 20 % de sa production », a fait ressortir Deva Virahsawmy. Ce dernier a également soutenu que MID devrait être la prérogative de tout un chacun, et a exprimé le souhait d’avoir des rencontres régulières avec les médias pour fournir des informations à propos de cet ambitieux projet du gouvernement. Il est à noter, selon un communiqué de presse, que le Livre Vert est accessible au grand public qui a jusqu’au 8 mai pour exprimer ses commentaires et suggestions pour l’élaboration d’une politique nationale. Nous avons à déplorer, toutefois, qu’il nous était impossible, jusqu’à lundi après-midi, « d’ouvrir » le document en question. On nous a même conseillé, de « passer au ministère pour prendre une copie ». Sans commentaire.


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PREMIER SALON DES ANIMAUX

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BLING BLING MERCREDI 27 AVRIL 2011

Ce 31 juillet, la compagnie Animalia et la Fédération Canine, avec le concours de la MSPCA, organiseront le premier Salon des Animaux. Ceux qui sont à la recherche d’un animal de compagnie pourront certainement en trouver car

de nombreux animaux, outre les chiens, défileront lors de ce salon qui se tiendra au collège St Mary’s, à Rose-Hill. Pour la Fédération Canine, ce sera l’occasion de promouvoir les chiens de race et les autres animaux de compagnie.

ANIMAUX DE COMPAGNIE

TOUTOU RIME AVEC GROS SOUS Compagnon fidèle dont la loyauté a souvent été évoquée dans la vraie vie comme dans la fiction, le chien n’est définitivement pas un animal comme les autres. C’est sans doute pour cette raison que certains sont prêts à dépenser jusqu’à Rs 25 000 pour la compagnie de ce proche parent du loup et du renard | DB

PREMIÈRE ESPÈCE animale à avoir été domestiquée par l’homme, le chien, qui appartient à la famille des canidés, est aujourd’hui l’animal de compagnie le plus répandu à travers le monde. Il en existe diverses espèces, la liste s’allongeant au fil des croisements. Ainsi, pour bien choisir un chien, il convient de faire appel aux spécialistes, dépendant de ce qu’on attend de l’animal. Car, entre le roquet – également appelé bâtard à Maurice – et le chien de race, se cache une multitude de races aux tempéraments et aux comportements variés. A Maurice, on dénombre officiellement quelque 150 000 chiens de race. Dans la plupart des cas, il s’agit de rottweilers, de bergers allemands ou encore

Dans les années 90, les rottweilers avaient la cote. Mais depuis quelque temps, certains d’entre eux ont fait preuve de violence. Aujourd’hui, cette race est en déclin et les éleveurs arrivent difficilement à vendre les portées

de boxers ou de teckels. Le point commun entre ces animaux c’est que leurs maîtres ont dépensé des milliers de roupies pour les acheter. Del Ghurburrun, président de la Fédération Canine, nous donne quelques indications sur les prix. « Un

COMPLICITÉ. Del Ghurburrun, président de la Fédération Canine, en compagnie de deux de ses “amis” les plus fidèles


TOUTOU SE REFAIT UNE BEAUTÉ Certains chiens bénéficient de traitements princiers. Leurs maîtres les conduisent chez des toiletteurs pour qu’ils aient un aspect soigné. Julie de Spéville exerce le métier de toi-

labrador peut coûter entre Rs 15 000 et Rs 25 000. Si vous choisissez un rottweiler, vous allez devoir dépenser entre Rs 15 000 et Rs 20 000. Pour les teckels et les griffons, le prix varie de Rs 3 000 à Rs 5 000 », ditil, ajoutant que même si ces animaux coûtent une petit fortune, ils trouvent facilement preneurs. Il existe bel et bien un engouement pour les chiens de race, ajoute Del Ghurburrun. Il explique ce phénomène par deux raisons majeures. D’abord, dit-il, l’île Maurice suit la tendance internationale. De plus en plus de personnes d’un certain âge vivent seuls. Pas d’enfants ou de petits-enfants pour leur tenir compagnie. Elles supportent mal cette solitude. Elles ont besoin d’affection. La solution c’est souvent un animal de compagnie. La majorité de ces personnes optent pour un chien, car il s’adapte facilement au mode de vie des humains. Un chien se laisse facilement chouchouter et caresser. Il partage le canapé de son maître sans souci. Tel n’est pas le cas, par exemple, pour un perroquet. AFFICHER SA RÉUSSITE Deuxième raison pour expliquer cette tendance : un chien de race est synonyme de réussite pour l’être humain. Del Ghurburrun est d’avis que « lorsqu’une personne progresse dans la vie, elle a besoin de démonstration ostentatoire. Elle achète une grande maison avec une grande cour, une grosse voiture et un gros chien. Pour elle, c’est une façon d’afficher sa réussite. » En ce qui concerne les races, selon le président de la Fédération Canine, depuis quelque temps, la tendance n’est plus aux molosses. « Dans les années 90, les rottweilers avaient la cote. Mais depuis quelque temps, certains d’entre eux ont fait preuve de violence. Aujourd’hui, cette race est en déclin et les éleveurs arrivent difficilement à vendre les portées », dit-il. Pour sa part, Jacques Herbu, éleveur, soutient que ce sont les bergers allemands qui ont repris, depuis quelques années, du poil de la bête. Dans son élevage à Floréal, les amoureux des animaux peuvent trouver des bergers allemands, des Cane corso, des malinois, des American Staff et des rottweilers. « Auparavant, les teckels, les fox-terriers et les griffons

letteuse pour animaux de compagnie depuis huit ans. Quotidiennement, elle accueille dans ses locaux, qui ont été baptisés « Nom d’un Chien », des bergers allemands, des labradors,

des griffons et des caniches royaux, entre autres, pour lesquels elle propose des soins sur mesure allant du brossage au lavage en passant par la tonte, l’épilation et le séchage.

étaient tendance. Tel n’est pas le cas depuis quelque temps car ce sont des chiens qui demandent beaucoup de temps et il faut prendre grand soin d’eux », explique le spécialiste.

Faites d’abord des recherches sur la race du chien que vous souhaitez acquérir. C’est très important. Si vous êtes du genre sédentaire, n’achetez pas un boxer ou un rottweiler car votre animal manquera d’exercice et il deviendra destructeur. Après avoir fait votre choix, adressez vous à la MSPCA ou à la Fédération Canine pour trouver un éleveur sérieux qui ne vous arnaquera pas. Chaque semaine, nous recevons des dizaines de plaintes de nouveaux propriétaires qui ont été menés en bateau. Ils ont payé des sommes exorbitantes pour des chiens qui n’en valent pas le prix

COMME SES ENFANTS Jacques Herbu est habilité à faire ce constat car il s’adonne à l’élevage des chiens depuis un quart de siècle déjà. Il nous confie que ces animaux sont comme ses enfants. « C’est avec un petit pincement au cœur que je les vend. Mais je n’ai pas le choix car leur nourriture est coûteuse », déclare-t-il. Pour se rassurer, Jacques Herbu préfère alors que ses chiens trouvent des maîtres qui pourront les choyer comme il le faut. « Je ne vends pas mes chiens à n’importe qui. Lorsqu’une personne m’appelle, je l’invite à venir voir le chien. Je peux l’étudier et savoir si c’est quelqu’un qui aime les chiens et qui peut en prendre soin. Ce n’est qu’alors que j’accepte de m’en séparer », dit-il. Si vous achetez un chien chez Jacques Herbu, sachez que les prix commencent à partir de Rs 15 000 et que chaque chiot est accompagné d’un certificat. Pour cet éleveur, c’est une manière de rassurer le futur propriétaire sur le pedigree du chien. Car lorsqu’on achète un chien de race, la prudence doit être de mise. Del Ghurburrun nous prodigue ainsi quelques conseils. « Faites d’abord des recherches sur la race du chien que vous souhaitez acquérir. C’est très important. Si vous êtes du genre sédentaire, n’achetez pas un boxer ou un rottweiler car votre animal manquera d’exercice et il deviendra destructeur. Après avoir fait votre choix, adressez vous à la MSPCA ou à la Fédération Canine pour trouver un éleveur sérieux qui ne vous arnaquera pas. Chaque semaine, nous recevons des dizaines de plaintes de nouveaux propriétaires qui ont été menés en bateau. Ils ont payé des sommes exorbitantes pour des chiens qui n’en valent pas le prix », faitil ressortir. SÉRIE D’ACTIVITÉS C’est d’ailleurs pour l’une de ces raisons que la Fédération Canine a vu le jour. « De plus en plus de personnes aiment les chiens de race. Il n’y avait cependant pas d’organisme pour les regrouper et la MSPCA est assez limitée dans ses actions », explique-t-il. La Fédération voit le jour

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BLING BLING

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en 2008. Elle propose toute une série d’activités à ses membres et a mis sur pied plusieurs clubs. « Les propriétaires de bergers allemands sont regroupés dans un même club. Idem pour les caniches ou encore les labradors », dit-il. Mis à part les clubs de race, Del Ghurburrun et son équipe gèrent aussi le club de travail. Ses membres ont pour tâche de prendre en main l’éducation des chiens. Il est entre autres question de l’agilité et de l’obéissance. L’accent est mis sur les sports de tandem. Ce club organise par exemple le Cani Cross ou encore le Cani Walk. Ces activités voient la participation des maîtres et de leur animal de compagnie. Malheureusement, la Fédération Canine n’est pas reconnue comme une autorité. Ainsi, elle peut remettre des certificats de pedigree uniquement à ses membres. Ou alors elle fait venir des juges étrangers régulièrement à Maurice, car le certificat de pedigree revêt une grande importance pour les propriétaires de chiens de race. Ainsi, lorsque vous achetez un chien, le vendeur doit vous remettre un certificat de naissance. Il doit inscrire le nom, l’affixe et le numéro du livre des origines français du père, de la mère, mais aussi des grands et arrières grands-parents. Ce certificat de naissance ne pourra tenir lieu de pedigree définitif, lequel sera établi lorsque le chien arrive, à l’âge requis pour sa race, à satisfaire à un examen de confirmation. Le pedigree définitif est obligatoire pour que les descendants futurs puissent, à leur tour, obtenir un certificat de naissance. Ce certificat devra suivre votre chien, même s’il change de propriétaire. La confirmation peut se faire à partir de 12 ou 18 mois selon les races. Le chien sera présenté devant un juge, qui devra confirmer qu’il est exempt de tout défaut. Plusieurs critères sont pris en compte par le juge. Parmi, on note la morphologie, la taille, la couleur et les dents. Del Ghurburrun souligne que ce certificat revêt une grande importance vu que les chiens de race sont en grande demande. Il invite ceux qui souhaitent obtenir de plus amples renseignements à contacter la Fédération afin qu’ils soient sûrs de trouver l’animal qui leur correspondra le mieux.


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DES MOTS DE GUERRE

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PARCOURS MERCREDI 27 AVRIL 2011

« L’Art de la guerre » est le livre de chevet de Ming Chen. Il en est de même pour plusieurs politiciens. L’auteur de cet ouvrage, Sun Tzu, y développe des thèses originales qui s’inspirent de la philosophie chinoise ancienne. L’ouvrage est fondé sur

le principe suivant : gagner ou perdre une guerre ne se fait pas par hasard, ni par l’intervention des dieux ou des esprits. C’est une question de méthode et de stratégie. De bons principes stratégiques conduisent à la victoire, il est donc impor-

tant de les étudier. Ce livre guide aussi le lecteur sur les cinq éléments à prendre en compte dans l’élaboration d’une stratégie : la cause morale, les conditions climatiques, les conditions géographiques, l’organisation et la discipline.

maître des mots

MING CHEN

Le

LE CONSTAT, sans être surprenant, donne à réfléchir : les gens lisent moins. Ce que confirme d’emblée Ming Chen, directeur de la librairie Le Cygne. « Ce n’est pas vraiment dans les habitudes des Mauriciens d’acheter un livre. La librairie n’attire de ce fait plus grand monde », déclare ce passionné de la lecture, pour qui il est hors de question de baisser les bras et encore moins de mettre la clé sous le paillasson. « La librairie existe depuis trois générations et je souhaite qu’elle continue à opérer pendant des années et des années encore ». Pour atteindre son objectif, le directeur a plus d’un tour dans son sac, à commencer par les idées novatrices. Ming Chen avait ainsi, il y a quelques années, décidé d’informatiser cette librairie située à Rose-Hill. « J’ai passé des heures et des heures devant mon ordinateur pour trouver les différents moyens d’informatiser nos services. Ensuite, j’ai dû former les employés. Cette nouveauté a été pendant longtemps un gros avantage pour la librairie », ditil. En ce moment, Ming Chen mise sur une autre innovation : les cartes de vœux. « Je ne connais pas une seule librairie dans tout le pays qui possède la moitié de notre collection », affirme-til, non sans fierté. VA-ET-VIENT INCESSANT Les clients en sont conscients. En ce samedi, lorsque nous sortons de la librairie, on note en effet un petit attroupement devant ces cartes. En outre, même si les livres ne se vendent pas comme des petits pains, il y a un va-et-vient incessant dans les locaux de cette librairie. Ming Chen pense que c’est peut-être parce qu’elle offre toute une gamme de services. « Nous ne vendons pas uniquement des livres. Nous proposons des services d’impression, de reliure et de laminage. Si un client souhaite un livre en parti-

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

Dans cette ère où le livre peine de plus en plus à attirer les lecteurs, la librairie Le Cygne figure parmi les derniers remparts du savoir. Sans compter que Ming Chen, le directeur, n’est certainement pas près de composer son chant du cygne | DB

culier, nous passons la commande et importons l’ouvrage en question. Nous mettons aussi beaucoup d’accent sur le service clientèle. C’est ma maman, Mimi, qui s’en occupe de main de maître », dit le fils qui a de qui tenir. En effet, Mimi gère le commerce depuis les années ‘60. En 2000, elle a d’ailleurs été récompensée pour sa contribution dans le social.

Lorsque j’étais gosse, je me souviens des politiciens et autres hommes connus qui venaient à la librairie. Maintenant, ils se comptent sur les doigts de la main

Entre la librairie Le Cygne et la famille Chen, c’est une longue histoire d’amour. Dans les années 1960, c’est le grandpère de Ming qui a la brillante idée de mettre sur pied une librairie. Elle avait été aménagée au rez-de-chaussée de l’actuel bâtiment Magic Lantern. L’espace était plus restreint. La librairie proposait alors essentiellement la vente des livres et des magazines. MOMENTS INOUBLIABLES Lorsque Mimi Chen revient de Chine en 1968, c’est elle qui prend la barre. Entretemps, un restaurant familial baptisé Magic Lantern voit également le jour. Durant cette période, Ming Chen a vécu des moments inoubliables. Il nous conte ses souvenirs : « Ils étaient nombreux les politiciens qui venaient au restaurant. Je me souviens que les Américains surveillaient de près les faits et gestes de Paul Bérenger. Ils restaient assis des heures au restaurant et parfois ils lisaient les journaux à l’envers. Cette période marque aussi l’intérêt des jeunes. Ils venaient en masse au


TOP 10 : ENTRE RELIGION ET FANTAISIE La lecture varie en fonction des goûts. Le site Topito, qui est le site des petits classements, indique le Top 10 des livres les plus lus. En haut de la liste, on retrouve La Bible. Puis « Le petit livre rouge », de Mao Zedong, qui a été obligatoire à l’école en Chine pendant

longtemps. En troisième position, Le Coran. Vient ensuite Xinhua Zidian, un dictionnaire chinois. La série des « Harry Potter », signée J. K. Rowling, figure également au classement, tout comme « Le seigneur des anneaux » de J. R. R. Tolkien.

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CHOIX. La librairie propose une grande variété de titres, avec des ouvrages en anglais et en français, ainsi qu’une riche collection de magazines pour les adeptes de la lecture

restaurant et à la librairie. » Il s’agit là des années glorieuses de la libraire Le Cygne, à laquelle les propriétaires rajouteront un étage, avant de proposer un service multimédia. En 1996, la famille Chen opte pour la rénovation du bâtiment. La librairie est alors transférée quelques mètres plus loin. Ming Chen faisait alors des études de marketing en Angleterre. Toutefois, même en étant loin du business familial, il avait un œil sur son développement. « Je partais souvent négocier avec Newsweek ou alors je visitais des Salons du Livre », raconte-t-il. RENAISSANCE Malheureusement, le 21 septembre 2000, un malheur vient frapper la librairie, qui est détruite dans un incendie. Tout est dévasté. Ming Chen se trouvait en Angleterre. « En apprenant la nouvelle, j’ai beaucoup pleuré. Je me suis dit qu’il serait peut-être temps de fermer la librairie. Cependant, lorsque j’ai atterri à l’aéroport, ma maman est venue m’accueillir en larmes. Je lui ai alors promis de rouvrir la librairie », dit-il, un brin mélancolique. Ainsi, 17 jours après, la librairie Le Cygne, tel le Phénix, renaît de ses cendres. « Nous avons reçu le soutien de nos fournisseurs. Juste avant l’incendie, nous avions reçu une cargaison. Les produits avaient été livrés. Après le drame, nous avons repris contact avec nos fournisseurs. Certains d’entre eux ont bien voulu nous redonner les produits », raconte Ming Chen. La librairie est aménagée à quelques pas du bâtiment détruit dans un local de 200 mètres carrés. Entre-temps, les propriétaires du Cygne se lancent dans la reconstruction du bâtiment Magic Lantern. Le 18 décembre 2004, le

nouveau Magic Complex est fin prêt. Il réunit 25 magasins. Ming Chen aménage la nouvelle librairie dans un environnement plus convivial. Cependant, il nous confie qu’il est obligé d’occuper le dernier étage, question de coût et d’espace, qui y est plus restreint. D’ailleurs, avant l’incendie, la librairie Le Cygne employait 35 personnes. Maintenant, elle ne compte qu’une vingtaine d’employés. N’empêche que cette enseigne continue de proposer toute une variété de magazines, de dictionnaires, de livres et d’encyclopédies. « Nous avons de nombreux ouvrages sur le ‘self-enrichment’. Je peux dire que c’est ce genre de livres qui a la cote en ce moment. Par contre, les livres sur la philosophie et les romans courent le risque de prendre la poussière sur nos étagères », souligne notre interlocuteur.

Entre la librairie Le Cygne et la famille Chen, c’est une longue histoire d’amour. Dans les années 1960, c’est le grand-père de Ming qui a la brillante idée de mettre sur pied une librairie. Elle avait été aménagée au rez-de-chaussée de l’actuel bâtiment Magic Lantern

Souvent, les clients trouvent que les livres sont chers. Ming Chen n’est pas de cet avis. Il fait ressortir que pour les livres anglophones, le prix pratiqué à Maurice et de 10 % à 20 % moins cher qu’ailleurs. De nos jours, la télévision, l’Internet, le cinéma et les journaux, entre autres, volent la vedette aux livres, lance Ming Chen d’un ton amer. D’ailleurs, certaines librairies, dont la librairie Allot, ont dû fermer leurs portes. « Lorsque j’étais gosse, je me souviens des politiciens et autres hommes connus qui venaient à la librairie. Maintenant, ils se comptent sur les doigts de la main », regrette-t-il.

Ming Chen, qui a été décoré par l’Etat en 2007, n’est pas qu’un simple libraire. Lecteur assidu et passionné, Ming Chen a toujours eu la passion du livre. « Enfant, je lisais énormément. Je pense d’ailleurs que c’est pour cette raison que j’ai eu un souci à l’œil. J’ai dû me faire opérer. Maintenant, je vais mieux et je dévore les livres autant que possible. Mon livre de chevet est ‘L’art de la guerre’, ouvrage emblématique signé Sun Tzu et écrit il y a 3 000 ans de cela », dit-il. « La lecture amène la connaissance. Malheureusement, les jeunes ne viennent à la librairie que pour les livres scolaires ou encore pour acheter les romans d’Harry Potter. C’est un désastre ; nous allons vers une catastrophe », estime le libraire. NOIRCIR LES PAGES Entre-temps, dans sa mission de promouvoir une culture avec laquelle il a grandi, Ming Chen s’adonne aussi à l’écriture. De temps à autre, il noircit les pages pour la presse mauricienne. Ou encore il pratique le sport, l’une de ses autres passions. Cet habitant de Beau-Bassin a du reste eu la chance de s’occuper du marketing des jeux de la CJSOI. Féru de football, Ming Chen a aussi été impliqué dans les Jeux des îles, le Championnat d’Afrique et le Championnat d’Afrique Junior. Son amour du livre, Ming Chen l’a transmis à son fils et à sa fille, âgés de 12 ans et 9 ans respectivement. « Ils viennent souvent à la librairie. Mon fils a lu toute la série d’Harry Potter en un mois. Je suis content d’affirmer qu’ils ne sont pas réfractaires aux livres ». La relève est donc assurée et ceux qui prédisaient le chant du cygne n’ont qu’à revoir leur copie.


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PARIS PRÉPARE SON G8 NUMÉRIQUE

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Selon les voeux de Nicolas Sarkozy, la France organise, les 24 et 25 mai prochain, un forum international de l’Internet. Entre 800 et 1 000 invités sont attendus. Cet événement, appelé e-G8

et visant le gratin mondial de l’Internet, devrait aborder des sujets comme « la propriété intellectuelle, la protection de la vie privée, les nouveaux modèles économiques, mais également les

financements de l’innovation ou la stimulation de la croissance », indique un e-mail de préinvitation envoyé par le patron de Publicis. La « neutralité des réseaux » devrait aussi être évoquée.

QU’EST-CE QUE LE B2B ?

Le Business to Business (B to B) concerne l’utilisation de supports électroniques pour tout ou partie des échanges d’information d’une entreprise avec d’autres entreprises : fournisseurs, sous-traitants, entreprises clientes... Dans une perspective de maîtrise des coûts et de gestion de la qualité du service aux clients de l’entreprise, le Business to Business tend, en outre, à utiliser les technologies de la communication, en particulier les technologies Internet pour : ■ intégrer les échanges externes, par exemple : • intégrer les flux réels (approvisionnement, ventes, etc.) avec les flux financiers via les organismes bancaires ; • intégrer la gestion des prospects, le suivi des clients et le service après-vente ; ■ intégrer les échanges externes avec les

SALON INFORMATIQUE

ProIt : produits et services innovants pour entreprises

La première édition de ProIt, événement organisé conjointement par le National Computer Board (NCB) et la Mauritius IT Industry Association (MITIA) afin de permettre aux acteurs du secteur informatique de présenter leurs produits destinés aux entreprises, s’est tenue la semaine dernière à Mer Rouge. Capital y a jeté un regard intéressé | MS S’IMPOSER COMME le plus important Salon B2B (business-to-business) de l’Informatique dans l’océan Indien. C’est l’objectif des promoteurs du salon ProIt, qui s’est tenu du 20 au 22 avril au port franc, à Mer Rouge. Une plateforme unique qui aura permis aux entreprises du secteur informatique de présenter leurs produits et services, ainsi que les technologies émergentes. L’événement, qui a surtout ciblé les professionnels du secteur de l’informatique, les PME ou encore les gestionnaires financiers, a également été marqué par des conférences et des démonstrations de produits et services. Pour cette première édition, de nombreuses compagnies ont répondu à l’appel. Harel Mallac Technologies, Rubric Quality Consultants Ltd, New Edge Solutions, LEAL Communications & Informatics et Pascal Computers Ltd, entre autres, étaient ainsi présentes. Akil Pirbhai, directeur général de Pascal Computers Ltd, nous a brièvement expliqué ce que proposait sa compagnie en termes de nouvelles technologies : « Vous avez certainement du mal à ranger vos documents ou à classer vos dossiers au bureau. Mais grâce à la machine ScanDMS, il est désormais possible

de sauvegarder au moins 50 pages sur un fichier de votre ordinateur en les numérisant. Cette technologie innovante n’est non seulement pratique mais elle privilégie par la même occasion l’écologie car il n’est plus nécessaire de vous encombrer de paperasses ou d’en gaspiller. » INNOVATIONS A un autre stand, nous rencontrons Angela Liu Kiat, directrice des ventes chez Leal Communications & Informatics Ltd. Celle-ci nous a parlé des connexions Internet pilotées par un seul ordinateur, grâce à un modem. « Ce système est non seulement un moyen de permettre à plusieurs employés de travailler à une même vitesse, mais il facilite également la tâche aux compagnies. Plutôt que de produire de l’énergie pour climatiser plusieurs ordinateurs dans une salle, il est possible d’en produire pour un seul. » En ce qui concerne les produits informatiques, Leal propose le projecteur Viewsonic PJD738i, qui offre une projection à courte distance, offrant ainsi des images idéales pour animer une vidéoconférence. Par ailleurs, le mode écolo permet de prolonger la vie de la lampe jusqu’à 6 000 heures et de réduire les bruits parasites.

Alors que la technologie 3D, ainsi que les tableaux interactifs sont à la mode à Maurice, les grands écrans tactiles fixés au mur prennent aussi de l’ampleur. Il est désormais possible de rendre une réunion au bureau plus dynamique en créant une présentation vivante et riche en couleurs à travers des images et des figures numériques. Ce qui fait dire aux représentants de produits informatiques que cette nouvelle plateforme pourrait s’avérer révolutionnaire dans le monde de la publicité et du marketing. La sécurité a également été l’un des points forts du salon, avec plusieurs compagnies proposant leurs services en la matière. A l’instar de Pro Vision Ltd, une société d’ingénierie électrique et électronique spécialisée dans les systèmes de contrôle d’alarme et d’accès, de surveillance numérique, ainsi que des de verrouillage. Beaucoup d’autres produits et services proposés aux compagnies ont été présentés lors du salon ProIT. Une première édition prometteuse qui devrait encourager les absents à s’inscrire à l’événement l’année prochaine, surtout si d’ici là, les retombées du salon, en termes de contacts et de contrats, sont positives.

échanges internes d’information. Il s’agit de l’intégration du front office avec le back office, par exemple : • intégration de la gestion des approvisionnements, de la planification de la production, de la planification des livraisons et de la gestion des commandes client ; ■ favoriser la coopération active avec d’autres

entreprises, par exemple : • sous forme de partage de ressources, de partage d’information, d’expertise ; • par une intégration étroite de processus de production. Ces différentes formes d’intégration ont donné lieu à la mise en évidence d’orientations spécifiques dans la gestion des entreprises. Citons : ■ customer relationship management (gestion des relations client), pour : • permettre de coordonner les activités de marketing, vente et service après-vente en intégrant les informations qui s’y rapportent; • accroître les revenus, diminuer les coûts et fidéliser les clients ; ■ selling chain management (gestion de la chaîne

des ventes), pour : • permettre de traiter globalement le processus de gestion des ventes ; • intégrer le traitement de l’information relatif aux éléments du cycle de vie du processus des ventes (de la gestion du catalogue et du marketing au paiement des commissions de vente) ; • améliorer les services fournis aux clients, accroître les revenus et diminuer les coûts ; ■ supply chain management (gestion de la chaîne

des approvisionnements), pour : • assurer la visibilité et le contrôle des opérations ; • coordonner les flux de matière, flux d’information, flux financiers entre un ensemble d’intervenants (l’entreprise, fournisseurs, sous-traitants, distributeurs, organismes financiers, etc.) ; • améliorer l’efficacité de la chaîne des approvisionnements (fourniture, fabrication, distribution, livraison) ; ■ e-procurement, pour :

• rationaliser les processus d’acquisition de fournitures et de services auxiliaires au processus de production (fournitures et équipements informatiques, fournitures électriques, voyages et déplacements, etc.) ; • intégrer ces processus (réquisition, appel d’offres, contrôle, achat, paiement) ; • centraliser la gestion des catalogues, décentraliser les réquisitions (effectuées on line par les employés) ; • effectuer les achats et les paiements électroniquement ; • diminuer les coûts d’acquisition, réduire les délais d’acquisition, réduire les stocks et optimiser les achats. SOURCE : INTERNET


KAROTZ : BIG BROTHER AU FORMAT ROBOT-LAPIN Le Karotz de Mindscape est en vente. Ce robot-lapin Wi-Fi a donc délaissé son terrier le vendredi 22 avril dernier pour offrir ses services. Le Karotz se connecte au Web en Wi-Fi et répond à la voix.

« CHANGER DE chaîne par la pensée ? Vraiment ? C’est une blague ou quoi ? » s’exclame une jeune fille abordée dans la rue. Sa réaction n’est pas un cas isolé. Comme elle, beaucoup de Mauriciens ont du mal à croire à un gadget permettant de le faire. L’e-mote, puisque c’est ainsi que l’objet de toutes les curiosités a été baptisé, n’en finit plus de faire parler de lui. L’E-mote, en fait, est une publicité virale censée créer un buzz. Si les commanditaires sont jusqu’ici inconnus, pour pouvoir se permettre de faire du ‘teasing’ sur des chaînes comme TF1, c’est qu’ils ont de gros moyens. Pour parfaire le coup, un site Internet a même été créé et le produit décrit et présenté avec des images. C’est sur celui-ci (http://www.emote-tv.com) qu’on peut trouver les informations fictives quant au design et au fonctionnement de l’appareil. Autre indice : vu qu’il s’agit de changer de programmes, on peut donc imaginer que le commanditaire a voulu préparer le lancement d’un nouveau système de ‘Video on Demand’ (VOD), ou encore un nouveau bouquet de chaînes TNT... Finalement, et c’est peut-être là l’élément le plus révélateur, le nom de domaine www.emote-tv.com a été acheté par Euro RSCG, une boîte de communication et de conseil en marketing. Or, parmi les clients de la firme, on retrouve 2 noms importants : Canal + et Orange, qui semblent corroborer l’hypothèse d’un bouquet de chaines TNT et qui ont les moyens de se payer un coup de pub pareil. Pour en avoir le coeur net, il faudra attendre que la campagne e-mote finisse par dévoiler le vrai produit se cachant derrière le faux.

Il est d’ailleurs livré avec deux mini-lapins RFID, les FlatNanoz. Principale nouveauté, la présence d’une webcam au niveau du nombril autorise diverses fonctions de vidéosurveillance. L’application

‘Maison’, par exemple, vous alerte par e-mail, photo à l’appui, dès que l’un de vos proches (un enfant qui rentre de l’école, par exemple) passe un FlatNanoz sous le nez du Karotz.

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E-MOTE

IL NE SUFFIT PAS D’Y PENSER.... Impossible d’avoir raté la pub sur les chaînes satellitaires à la télé ! Apparemment disponible depuis le 9 avril en France, la télécommande e-mote, permettant de choisir les programmes par la pensée, serait un produit révolutionnaire. Sauf qu’il ne s’agit, en fait, que d’une publicité

MARATHON INTERNATIONAL ORANGE

Comment fonctionne ce qui n’existe pas Le site consacré à l’e-mote affirme qu’accroché à votre oreille, l’e-mote déterminerait, parmi les chaînes dont vous disposez, celle qui correspond à vos envies, transmettant ensuite instantanément l’information à votre téléviseur. Grâce à un capteur temporal, l’appareil analyserait l’activité neuronale, l’enregistrerait et la décoderait en une micro-seconde. Les messages détectés ou reçus du cerveau seraient immédiatement diffusés à l’écran du téléviseur par infra-rouge, pour enfin activer le programme qui correspondrait le plus à ce qu’on a en tête. Dommage que ce ne soit qu’une astuce publicitaire...

Un zeste de sport pour les Mauriciens LA 4ÈME édition du Marathon International Orange se tiendra le dimanche 26 juin à Mon Choisy, soit trois jours après la Journée Internationale Olympique. L’évènement comprendra un marathon (42,195 km), un semi-marathon (21,1 km). Une ‘Fun Run’ sur 4,6 km, destinée au grand public, sera aussi organisée. Les inscriptions aux différentes épreuves peuvent se faire jusqu’au samedi 25 juin, de 9 à 13 heures, au siège de l’Association Mauricienne d’Athlétisme, au Stade Maryse Justin. Lors d’un point de presse le jeudi 21 avril au Telecom Tower, Sarat Lallah, CEO de Mauritius Telecom, a affirmé que l’objectif de l’opérateur n’est pas seulement de promouvoir le Marathon International Orange sur le plan international afin d’attirer des coureurs professionels étrangers, mais également de pousser les coureurs de

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fond mauriciens à se surpasser au contact de ces derniers. Alors que l’année dernière, 36 coureurs venant de 13 pays, dont la France, le Royaume-Uni, l’Angola, le Kenya et l’Afrique du Sud, y avaient participé, les étrangers devraient être plus nombreux cette année. Les organisateurs espèrent également que bon nombre de Mauriciens de tout âge répondront à l’invitation en participant à la ‘Fun Run’. Parmi les prix qui seront décernés aux vainqueurs, des ‘cash prizes’ allant de 700 à 2 000 dollars américains récompenseront les trois premiers étrangers du marathon et du semi-marathon. Quant aux Mauriciens, les licenciés qui termineront aux cinq premières places recevront des sommes allant de Rs 2 000 à Rs 25 000, alors que les trois premiers non-licenciés obtiendront de Rs 5 000 à Rs 15 000.


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OUTIL DE NAVIGATION

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RIM a fourni un navigateur complet Webkit pour butiner sur le réseau des réseaux. Le chargement des pages se fait rapidement, celles-ci étant restituées naturellement en mode complet.

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Le logiciel Flash Player 10.1 est à bord et fonctionne bien. Les vidéos YouTube jouent parfaitement bien et sans saccades lorsqu’elles sont incorporées dans les pages. Même les jeux

Flash comme Bejeweled se comportent bien. Il convient de noter, toutefois, que le navigateur traîne des pieds si plusieurs applications tournent en tâche de fond.

TABLETTE MULTIMÉDIA

PLAYBOOK

La rivale de l’iPad peine à séduire

Les mots « jouer » et « livre » (Playbook) sont un choix un peu déconcertant pour la dernière tentative de RIM de gagner le coeur du grand public. Avec sa tablette lancée aux Etats-Unis il y a une semaine, la société canadienne montre son intérêt pour un marché juteux. Sans toutefois parvenir à convaincre A PREMIÈRE vue, rien ne distingue la Playbook des autres produits qu’on trouve sur le marché. Il s’agit d’une tablette assez « classique », avec un écran de 7 pouces offrant une résolution de 1024X600 pixels et un processeur Cortex-A9 double coeur cadencé à 1 GHz et disposant de 1 Go de mémoire vive. La particularité vient cependant du système d’exploitation, basé sur QNX, société canadienne rachetée par RIM (Research in Motion) en 2010 et développeur de systèmes d’exploitation embarqués. RIM a donc réussi le pari de combiner un système à usage professionnel à un produit qui a d’emblée une vocation grand public. Mais, si l’on se fie aux premiers tests réalisés par certains sites spécialisés, dont l’Américain Engadget, la tablette de RIM risque de décevoir ceux qui attendaient sa sortie avec impatience. La première note négative vient du fait que la Playbook, pour un fonctionnement optimal, doit être couplée à un BlackBerry, l’incontournable smartphone de RIM. Dès lors, la question se pose : comment un produit grand public peut-il être attaché à un autre produit dont l’usage est presque exclusivement réservé aux professionnels ? LIEN AVEC LES SMARTPHONES S’il est vrai que la Playbook embarque des jeux, pour certaines tâches, elle repose essentiellement sur son lien avec les smartphones de RIM. Et c’est là son plus grand défaut : l’appareil, qui dispose de la connexion WiFi, pas de la 3G, alors que la concurrence se fait un devoir de proposer des tablettes qui disposent des deux connexions, semble dépourvu d’intérêt quand il s’agit de consulter son email ou son agenda, ces deux fonctionnalités n’étant possibles que de pair avec un BlackBerry. Par contre, il fait un super boulot à l’affichage des présentations PowerPoint, par exemple, et a les systèmes de sécurité pour garder confidentielles les données de l’utilisateur. Un autre plus vient du support de Flash, chose que l’iPad d’Apple, bien que dans sa version 2, n’arrive toujours pas à assumer. Physiquement, cette tablette noire, avec ses bords anguleux et son style sobre caractéristique des BlackBerry, semble décidément quelconque. Seul le logo chromé, avec le mot « BlackBerry », sub-

TACTILE. Comme les modèles de chez Apple ou Samsung, la BlackBerry Playbook dispose d’un écran capacitif qu’on manie au toucher

Alors que le débat fait rage sur la taille idéale pour une tablette, il semble que celle de la Playbook convient parfaitement à un usage nomade. Son poids la rend en outre idéale pour la ecture, et pour être trimbalée dans une sacoche. La sobriété de l’ensemble ajoute un charme discret que ne sauraient désavouer les plus puristes des utilisateurs

tilement en relief, vient apporter une touche d’esthétisme à l’ensemble. Le châssis en métal froid est légèrement enrobé de caoutchouc, et la tablette ne présente a priori aucune distorsion quelconque. Il a l’air parfaitement solide et semble ne céder à aucune tentative de contorsions, bien qu’ayant une épaisseur de seulement 0,4 pouces, légèrement plus épais qu’un iPad. Il est en outre plus léger que la tablette d’Apple, mais plus lourde que la Galaxy Tab de Samsung, dont la taille est presque identique à celle de la Playbook. USAGE NOMADE Et alors que le débat fait rage sur la taille idéale pour une tablette, il semble que celle de la Playbook convient parfaitement à un usage nomade. Son poids la rend en outre idéale pour la lecture, et pour être trimbalée dans une sacoche. La sobriété de l’ensemble ajoute un charme discret que ne sauraient désavouer les plus puristes des utilisateurs. Sur le haut se trouvent quatre boutons, les seuls contrôles physiques de l’appareil d’ailleurs. Malheureusement, ils sont assez minuscules et difficiles de fait à activer sans ses ongles. La Playbook est aussi équipée de deux caméras, l’une

en façade et l’autre au dos. Sous le capot, le processeur double cœur exécute sans peine les tâches, aidé par le système très réactif. L’affichage est géré par un système PowerVR, ce qui permet une lecture fluide de fichiers vidéo 1080p. Grâce à un port HDMI, la Playbook peut être connectée à un téléviseur pour des images en haute définition. La Playbook est disponible en trois configurations, avec des capacités de 16, 32 et 64 Go, pour des prix alignés sur ceux de l’iPad. Curieusement, cependant, l’appareil ne supporte pas le stockage de masse USB - vous ne pouvez pas simplement le brancher à un ordinateur portable et y balancer des fichiers. L’autonomie de la batterie s’apparente à celle de l’iPad, mais en mode veille, selon les constructeurs en tout cas, la Playbook est capable de tenir plusieurs jours. Il s’agit maintenant d’attendre que se construise un écosystème logiciels autour de la nouvelle plate-forme. Et, surtout, que les revendeurs daignent bien commercialiser la Playbook à Maurice, les BlackBerry n’étant jusqu’ici disponibles qu’auprès des opérateurs de téléphonie mobile.


EXPLOITATION DURABLE D’UNE RESSOURCE INDISPENSABLE Les pays riverains de l’océan Indien ont en commun une longue tradition, toujours vivace, dans le secteur de la pêche, qui reste porteur en termes d’emploi. Une des préoccupations de l’Association pour la coopération régionale des pays riverains de l’océan Indien est de contribuer de

façon plus significative au développement à long terme en corrigeant certaines tendances afin d’assurer une exploitation durable des richesses de l’océan Indien en appelant au partage des responsabilités et à une approche communautaire.

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PLEIN RÉGIME

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COOPÉRATION RÉGIONALE

Les riverains de l’océan Indien

Des siècles durant, les habitants de ces pays riverains, de par les mouvements des commerçants, pêcheurs, pèlerins qui ont sillonné l’océan Indien, ont formé ensemble une communauté coopérative économique informelle avec les nombreux ports et un réseau vivant | RAJEN VALAYDEN LA FIN de la Seconde Guerre mondiale entraîna un processus de décolonisation achevant ainsi l’hégémonie britannique dans cette partie du monde et la course pour la suprématie dans l’océan Indien débuta. Le goût amer laissé par les impérialistes européens inspirait les chefs d’Etat des pays de la région à développer une identité commune. Les pays riverains de l’océan Indien partagent une richesse inimaginable en termes de diversité culturelle, humaine, religieuse, économique et surtout en termes d’intérêt stratégique. Les pays riverains divergent de par leur taille et leur configuration économique et ils sont liés par les organisations telles que l’ASEAN, le SAARC, la SADC et le Comesa. UNE IDÉE DE MANDELA L’océan Indien est le troisième plus grand océan de la planète où transitent plus de 50 % des bateaux cargos du monde et deux tiers de la production mondiale de produits pétroliers. Avec une population de plus de 2 milliards d’habitants, les pays riverains de l’océan Indien forment une des régions les plus habitées de la planète et un marché non négligeable. Cette partie du monde est riche en ressources naturelles et possède des activités économiques dynamiques dans plusieurs secteurs, notamment la pêche et l’agriculture. L’initiative de créer une plate-forme commune revient à l’ancien président de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela, qui, lors de son passage en Inde en 1995, avait déclaré : « Notre histoire et notre position géographique doivent converger ensemble vers la création d’une association régionale des pays riverains de l’océan Indien, afin de promouvoir la coopération économique et la paix ». Cette idée fut reprise par le gouvernement mauricien en convoquant des représentants du gouvernement, des entrepreneurs et des académiciens

d’Australie, d’Inde, du Kenya, d’Oman, de Singapour et d’Afrique du Sud. L’Association pour la coopération régionale des pays riverains de l’océan Indien, communément appelée Indian Ocean Rim, fut lancée le 7 mars 1997 à Maurice. Cette organisation regroupe plusieurs Etats membres, dont l’Afrique du Sud, l’Australie, le Bangladesh, les Emirats arabes unis, l’Inde, l’Indonésie, l’Iran, le Kenya, Madagascar, la Malaisie, l’île Maurice, le Mozambique, Oman, Singapour, le Sri Lanka, la Tanzanie, la Thaïlande et le Yémen. Les Seychelles se sont retirées en 2003. L’Association pour la coopération régionale des pays riverains de l’océan Indien accueille aussi des « partenaires du dialogue », dont la France, la Chine, l’Egypte, le Japon et le Royaume-Uni. Les « partenaires du dialogue » comme les observateurs (groupements régionaux, organisations internationales et régionales) sont admis pour contribuer aux réflexions de l’organisation. Ils n’assistent pas de droit aux

CELLULES ACTIVES Les cellules de l’Association pour la coopération régionale des pays riverains de l’océan Indien sont : ● LE CONSEIL DES MINISTRES (COM) L’instance suprême de l’organisation qui se rencontre tous les deux ans et qui passe en revue les progrès accompli ainsi que les projets d’intérêt commun. ● LE COMITÉ DES CADRES SUPÉRIEURS (CSO) Ce comité est constitué de cadres supérieurs des Etats membres et se rencontre annuellement afin de faire le suivi des projets et mobiliser les ressources financières. ● LE FORUM DES AFFAIRES DES PAYS RIVERAINS DE L’OCÉAN INDIEN (IORBF) Ce forum se rencontre régulièrement afin de définir la politique des affaires et mettre en réseau les operateurs économiques des pays membres. ● LE GROUPE ACADÉMIQUE DES PAYS RIVERAINS DE L’OCÉAN INDIEN (IORAG) Ce forum permet des échanges entres académiciens des pays membres afin de dynamiser la recherche et le développement dans plusieurs secteurs de l’économie.

séances de travail du Comité des hauts fonctionnaires et du Conseil des ministres mais aux réunions organisées pour eux par ces instances. Les « partenaires de dialogue » ont la possibilité de participer à des projets qui vont dans le sens fixé par les objectifs de l’organisation dans le cadre de groupes de travail spécialisés. L’Association pour la coopération régionale des pays riverains de l’océan Indien ambitionne de construire un ensemble régional regroupant tous les pays riverains de l’océan Indien, soit près de deux tiers de la population mondiale, en vue de développer entre les Etats membres des relations commerciales et industrielles. Selon la Charte de l’Association pour la coopération régionale des pays riverains de l’océan Indien, la base de cette coopération repose sur la souveraineté, l’égalité, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique, la non ingérence dans les affaires internes, une coexistence paisible et des bénéfices mutuels. Tous les Etats membres ont souscrit à ces principes

et toutes les décisions sont prises par consensus. La priorité de l’Association pour la coopération régionale des pays riverains de l’océan Indien demeure le commerce et l’investissement et comporte quatre axes principaux : ❚ La libéralisation du

commerce Eliminer d’ici à 2020 toutes les barrières tarifaires entre les pays membres ❚ La facilitation des échanges

commerciaux et de l’investissement Echanges des informations sur le commerce, la finance, les procédures d’achat, les règles de douane et la propriété intellectuelle. ❚ La coopération économique

et technique Renforcement des capacités et indentification des possibilités de coopération technique. ❚ Le dialogue commercial

Des rencontres régulières entres les représentants des Etats, entrepreneurs et académiciens.


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TOURISME : MAURICE ATTIRE DE PLUS EN PLUS D’INDIENS

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GROS PLAN MERCREDI 27 AVRIL 2011

Le nombre de touriste indiens séjournant à l’île Maurice a connu un bond de 50,2 % lorsqu’on compare les chiffres du mois de mars 2010 à ceux du mois dernier. Au total, 83 349 touristes ont visité le pays le mois

dernier. L’Allemagne (-18,9 %), l’Italie (-16,2 %) et l’Angleterre (-23,9 %) ont tous enregistrés des résultats négatifs, alors que la Belgique (+29,3 %) et la Suisse (+37,1 %) progressent de manière satisfaisante. Au niveau de la

région africaine, l’île de la Réunion (+8,2 %), avec 11 300 visiteurs, demeure le principal pourvoyeur de l’industrie touristique mauricienne. L’Afrique du Sud (-29,1 %) a connu, quant à elle, un repli spectaculaire.

VISITE DE LA PRÉSIDENTE DE L’INDE

Pratibha Patil : « Des développements potentiels dans le domaine du commerce » Ce lundi, Pratibha Patil, présidente de la République de l’Inde, a animé un point de presse conjoint avec le Premier ministre, Navin Ramgoolam. Elle a évoqué les possibilités d’approfondir les relations bilatérales existantes entre les deux pays, y compris dans le combat contre la piraterie maritime dans l’océan Indien | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN PHOTOS : MANOJ NAWOOR

CERTAINES ÉTAPES d’une visite d’Etat sont obligatoires. Après s’être recueillie sur le ‘samadhi’ de Sir Seewoosagar Ramgoolam, à Pamplemousses, la présidente de la République de l’Inde s’est rendue à la Clarisse House pour animer un point de presse avec le Premier ministre, Navin Ramgoolam. Elle a fait état de l’hospitalité de la population mauricienne, avant d’évoquer les raisons de sa visite à Maurice. Il en ressort que plusieurs accords devraient être signés entre les deux pays. Le fond des discussions entre Navin Ramgoolam et Pratibha Patil était basé sur les opportunités existantes pour approfondir davantage les relations bilatérales. « Nous sommes satisfaits des relations existantes entre Maurice et l’Inde, mais il nous semble qu’il y a d’autres développements potentiels qui pourraient se faire, en particulier dans le domaine du commerce et de la coopération économique », a affirmé la présidente indienne. Pratibha Patil a ainsi évoqué le fait qu’une délégation d’hommes d’affaires la rejoindra lors de son séjour afin d’explorer les opportunités d’affaires à Maurice. EFFETS NÉGATIFS DE LA PIRATERIE La piraterie a également été au centre des discussions. « La piraterie maritime dans l’océan Indien a des effets négatifs. En tant que pays ayant à coeur la sécurité de Maurice et de ses habitants, nous sommes déterminés à travailler étroitement avec le gouvernement mauricien pour améliorer la sécurité de la population mauricienne à travers des actions concrètes », a soutenu la présidente de la République de l’Inde. Navin Ramgoolam et Pratibha Patil se sont également mis d’accord sur davantage d’échanges dans divers domaines tels l’éducation tertiaire, l’informatique, la technologie, lessciences, le tourisme et la culture. « Lors des discussions, nous avons évoqué des intérêts communs, et des joint ventures pour exploiter des opportunités d’investissement. Nous voulons promouvoir Maurice en tant que ‘business plateform’ qui liera l’Inde et l’Afrique », a souligné le Premier ministre à l’assistance, qui était en partie composée de journalistes de la presse indienne. Navin Ramgoolam a qualifié la visite de Pratibha Patil de ‘singular honour’, ajoutant qu’elle constitue un jalon important dans l’histoire des relations entre deux pays qui partagent des affinités culturelles et historiques. Notons également que la présidente de la République de l’Inde a invité Navin Ramgoolam et sir Anerood Jugnauth à lui rendre une visite de courtoisie dans la Grande péninsule.

PREMIÈRE À CONJUGUER PRÉSIDENCE AU FÉMININ Pratibha Devisingh Patil est la première femme en Inde à accéder au poste de présidente. Elle est réputée pour sa fidélité au parti du Congrès durant l’intégralité de sa carrière politique, ce qui lui vaudra le soutien de Sonia Gandhi, présidente du parti, pour son investiture. Avocate âgée de 72 ans, elle a accédé à ce poste en battant son plus proche rival, Bhairon Singh Shekhawat (84 ans, Bharatiya Janata Party), avec 306 810 voix d’avance (65,82% du collège électoral constitué par les élus des parlements nationaux et régionaux), succédant ainsi au Dr A. P. J. Abdul Kalam, élu en 2002. Déjà la première femme à accéder au poste de gouverneur (Rajasthan, en 2006), Pratibha Devisingh Patil n’a, en outre, jamais perdu la moindre élection. Synonyme de la lutte contre le pouvoir masculin, elle est très attaquée, par ses détracteurs, au sujet des nombreux fonds qu’elle a mis en place pour la gestion d’établissements sociaux et scolaires. Son statut est emblématique dans un pays où les femmes sont très dévalorisées et souvent brimées.



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NISSAN RAPPELLE 271 000 MODÈLES DE 4X4

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Nissan a rappelé près de 271 000 anciens modèles de 4x4 Pathfinder et Infiniti QX4 en Amérique du Nord. Environ 225 650 modèles de Pathfinder datant de 1996 à 2004 et 45 330 4x4 Infiniti produits

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GLOBE

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entre 1997 et 2003 sont concernés aux Etats-Unis et au Canada. Selon les autorités de régulation américaines, le sel répandu sur les routes verglacées et la neige fondue sont susceptibles d’entraîner

une corrosion sur ces modèles, causant une difficulté à virer, voire même une perte de direction. Ce possible problème n’a, à ce jour, provoqué aucune blessure. SOURCE : INTERNET

AUTOMOBILE

LA PRODUCTION JAPONAISE DIVISÉE PAR DEUX EN MARS LA PRODUCTION des principaux constructeurs automobiles japonais a chuté de plus de moitié en mars à cause du séisme qui a touché leurs fournisseurs dans le nord-est de l’archipel, selon des statistiques publiées lundi. En mars, le premier constructeur mondial, Toyota, a sorti de ses chaînes 129 491 véhicules au Japon, soit 62,7 % de moins que l’an passé à la même époque. La production de son concurrent Nissan a dans le même temps accusé un plongeon de 52,4 % dans l’archipel, à 47 590 unités, et Honda n’a assemblé que 34 754 véhicules au Japon, soit 62,9 % de véhicules de moins sur un an. Les constructeurs automobiles japonais souffrent d’une pénurie de pièces détachées qui les oblige à ralentir la cadence ou à stopper leurs chaînes dans l’ensemble de l’archipel, en raison du séisme de magnitude 9 et du tsunami géant du 11 mars qui ont endommagé ou détruit les usines de leurs fournisseurs dans la région du Tohoku (nord-est). Les fabricants subissent les restrictions de courant dans le nord-est et dans la région de la mégapole tokyoïte, à cause des dégâts subis par les centrales nucléaires et thermiques. Ils sont aussi pénalisés par les perturbations prolongées des transports consécutives à la catastrophe. COMPOSANTS MANQUANTS Les autres firmes automobiles nippones ont aussi été touchées en mars, Mitsubishi Motors, Suzuki, Mazda et Fuji Heavy Industries (voitures Subaru)

Les constructeurs souffrent d’une pénurie de pièces détachées qui les oblige à ralentir la cadence, voire à stopper leurs chaînes

PRODUCTION. Plusieurs usines des constructeurs automobiles nippons sont à l’arrêt depuis la mi-mars

voyant leur production fondre d’un quart aux deux tiers. La production à l’étranger des constructeurs japonais a évolué de façon variable, mais les conséquences de la catastrophe sur l’assemblage des véhicules hors du Japon risquent de se faire sentir en avril : plusieurs constructeurs ont décidé de réduire les cadences ou de fermer certaines usines en Amérique, en Europe ou en Chine pendant plusieurs jours, faute de

pièces détachées en provenance du Japon. Dans l’archipel, la production est, en outre, loin d’avoir repris à un rythme normal, Toyota, Honda et Nissan ne produisant toujours fin avril que 50 % des volumes prévus avant le séisme. Les constructeurs se sont d’autant plus vite retrouvés à court de composants qu’ils fonctionnent d’habitude en flux tendu, limitant au minimum leur stock

de pièces détachées. Le retour à un rythme normal de production nécessitera des semaines, car les ateliers de nombre d’équipementiers du Tohoku ont été complètement détruits par la catastrophe. Changer de fournisseur est, en outre, ardu pour un constructeur, compte tenu de la complexité que représentent la conception, le test et la production de chaque composant. SOURCE : INTERNET

NINTENDO

Bénéfice annuel en nette régression LE GÉANT nippon a fait état lundi d’un deuxième recul consécutif de son bénéfice annuel imputable au ralentissement des ventes des jeux de sa console Wii et de la baisse de la consommation provoquée par les conséquences du séisme japonais. Le bénéfice d’exploitation a chuté de 52 % à 171,1 milliards de yens (1,43 milliard d’euros) au cours de l’exercice achevé en mars contre 356,8 milliards au cours de l’année précédente. Nintendo doit désormais faire face au défi représenté par

le marché des smartphones et des tablettes multimédia. La première contre-attaque est intervenue avec le lancement cette année d’une console portable dotée d’une technologie 3D qui ne requiert pas l’utilisation de lunettes. La deuxième phase de l’offensive doit démarrer l’année prochaine avec la commercialisation de l’héritière de la Wii, une console de salon présentée lors de sa sortie comme révolutionnaire car intégrant pleinement les mouvements du corps

du joueur dans son interface. Sans donner de date précise, Nintendo a annoncé lundi que sa nouvelle console de salon serait lancée après avril 2012. Un prototype sera dévoilé le 7 juin lors du salon E3 du jeu vidéo à Los Angeles. « Concernant les détails sur ce que sera cette console, nous avons décidé qu’il était préférable de laisser le public le découvrir lors de l’E3. Je n’évoquerai donc aucun détail aujourd’hui, si ce n’est qu’elle offrira une nouvelle façon de jouer à la maison », a déclaré

le directeur général Satoru Iwata. Les ventes de la Wii ont diminué lors de l’année fiscale écoulée à 15,1 millions d’unités, contre 20,1 millions l’année précédente. Nintendo prévoit un nouveau recul de deux millions d’unités cette année. Les ventes de consoles portables DS non 3D ont quant à elles diminué de presque 10 millions d’unités à 17,5 millions. Le groupe table sur un recul de 11 millions supplémentaires cette année. SOURCE : INTERNET


L’ARGENT BONDIT DE 5 % Le cours spot de l’argent a bondi de plus de 5% lundi, au-delà de 49 dollars l’once, dopé par la faiblesse du dollar et par la forte demande en Asie. L’argent a touché un nouveau plus haut de 31 ans à 49,25 dollars l’once et se négociait à 48,82 dollars à 06h53 GMT.

De son côté, l’or spot a touché 1 517,71 dollars l’once, inscrivant un nouveau pic historique pour la septième séance d’affilée. A ce jour, le cours de l’argent a bondi de près de 60 % cette année, après s’être envolé de 80 % en 2010. SOURCE : INTERNET

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MUSIQUE EN LIGNE

Le nouveau champ de bataille entre Apple et Google La bataille de la musique sur Internet se jouera aussi dans le « nuage ». Selon l’agence de presse Reuters, Apple, Google, mais aussi Amazon, veulent tour à tour proposer des services musicaux dans le cloud, permettant d’accéder à ses morceaux musicaux depuis n’importe quel appareil connecté à Internet APPLE, CONCEPTEUR de l’iPod et de l’iPhone, doit signer de nouvelles licences avec les ayants droit musicaux, avant que son service en ligne ne soit lancé, précisent les sources anonymes citées par Reuters. Apple n’a pas souhaité commenter, mais d’après des sites spécialisés comme CNet et All Things Digital, la firme de Cupertino serait en passe de signer des accords avec au moins deux des quatre majors du disque, dont Warner Music. Le lancement d’un service de « streaming » musical par Apple fait régulièrement l’objet de rumeurs, depuis le rachat, fin 2009, du site de musique Lala.com. D’autant plus que le groupe américain doit prochainement ouvrir un centre de données, en Caroline du Nord, aux Etats-Unis. STREAMING D’autres grandes entreprises du Web tentent aussi de se positionner dans le secteur de la musique en streaming. C’est le cas du géant du e-commerce Amazon, qui a lancé fin mars un service de stockage et de lecture de musique en ligne, baptisé Cloud

Drive, permettant d’écouter des fichiers MP3 depuis n’importe quel ordinateur ou depuis un téléphone Android. A peine ce service lancé, Amazon s’est attiré les foudres de la maison de disque Sony, sur la question des droits d’auteur. Depuis plusieurs mois, la presse spécialisée rapporte également que Google devrait prochainement présenter sa plateforme de musique en ligne. D’après les sources consultées par Reuters, les responsables de Google seraient également en négociations avec les ayants droit musicaux. La firme de Mountain View a aussi récemment investi dans de jeunes pousses spécialisées dans la musique en ligne, comme PushLife ou Simplify Media. Mais d’après CNet, Google pourrait opter pour une autre stratégie, en cas d’impasse sur les négociations sur les droits d’auteur. Selon le site spécialisé, Google pourrait aussi signer un partenariat avec Spotify, l’un des principaux sites de streaming. Ni Google, ni l’entreprise suédoise n’ont souhaité faire de commentaires. SOURCE : INTERNET

MULTIMÉDIA. Après les tablettes, les deux géants se battent sur un front qui représente un marché de plusieurs milliards de dollars

DEEPWATER HORIZON

Un rapport accuse Transocean Dans un rapport de près de 300 pages, les garde-côtes américains concluent que Deepwater Horizon et son propriétaire Transocean avaient de graves lacunes en matière de sécurité LES GARDE-CÔTES américains ont dénoncé vendredi le non-respect des mesures de sécurité chez Transocean, société propriétaire de la plateforme Deepwater Horizon à l’origine de la marée noire du golfe du Mexique il y a un an. Dans un rapport de près de 300 pages, les garde-côtes concluent que « Deepwater Horizon et son propriétaire, Transocean,

avaient de graves lacunes en matière de sécurité ». La société, dont le siège se trouve en Suisse, a à son passif une série de violations des règles de sécurité et s’est abstenue d’enquêter sur des accidents graves, selon le rapport. Elle a aussi mal entretenu ses plateformes et n’a pas remplacé des pièces cruciales de la tête du puits de Deepwater Horizon, dont

l’explosion le 20 avril 2010 à 80 km des côtes a provoqué la pire marée noire de l’histoire des Etats-Unis. AUTORISATION SUPERFLUE Lors de l’explosion, qui a fait 11 morts, le capitaine de la plateforme exploitée pour le groupe britannique BP n’a pas compris qu’il avait l’autorité nécessaire pour ar-

rêter le flux des gaz inflammables libérés par le puits. Il a perdu un temps précieux à tenter d’obtenir une autorisation superflue, selon les gardescôtes. Lorsque l’alarme sur la présence du gaz a retenti, l’employée de service ne savait pas qu’elle devait enclencher le système d’arrêt d’urgence, qui aurait permis d’éviter l’ex-

plosion, selon le rapport. Quant aux exercices d’alertes, ils étaient faits de façon sommaire et l’équipage de la plateforme accidentée n’avait jamais été préparé au cas d’une explosion du puits les obligeant à abandonner les lieux. Dans un communiqué contestant les conclusions des garde-côtes, Transocean a souligné que ces

derniers avaient inspecté la plateforme sept mois avant l’accident et l’avaient jugée conforme aux règles de sécurité. BP a poursuivi en justice mercredi Transocean, ainsi que les sociétés Halliburton et Cameron International, pour négligence. Transocean a annoncé jeudi qu’il avait déposé à son tour une plainte contre BP. SOURCE : INTERNET



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