Capital Edition 22 - 20.04.11

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PRENDRE UN ENFANT PAR LA MAIN

La santé des jeunes ne laisse pas insensible. Le groupe Cim soutient la SACIM en recueillant des fonds pour aider les enfants inopérables à Maurice EDITION 22 – MERCREDI 20 AVRIL 2011

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Votre hebdomadaire à Rs 15

EDUCATION : LE SUCCÈS DES ÉCOLES PRIVÉES

CÉSARIENNE, BUSINESS LUCRATIF OU NÉCESSITÉ ?

GBOT : INSTRUMENTS FINANCIERS POUR L’AFRIQUE

L'enseignement ne se résume pas à l'académique. Malgré l’éducation publique gratuite, de nombreux parents se tournent vers des écoles payantes

Le hausse du nombre de césariennes pratiquées à Maurice a attiré l’attention des autorités. Ce n’est pas pour autant que la tendance s’inverse

Implanté à Maurice pour des raisons stratégiques, le Global Board of Trade (GBOT) s’est déjà créé un nom dans la région

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ÉCRAN DE FUMÉE Poncini : festoyer avec des cuillères en argent | Téléviseur 3D : tout plein la vue ! | Bruno Raya : le reggae du businessman



SUR LA PISTE DU PRÉSIDENT Certains élus mauves suivent de près les agissements du président du Conseil d’administration d’un corps para-public. Ce dernier, qui est également un haut cadre chez dans une compagnie du secteur privé, a énoncé, en début de semaine, les grandes

Va chercher la baballe...

L

a déclaration du Premier ministre à propos de CT Power, à l'occasion du nouvel an tamoul, était-elle calculée ou spontanée ? Etait-ce une réaction aux griefs du président de la Mauritius Tamil Temples Federation (MTTF) quant à la décision du gouvernement de ranger le projet du Malaisien Subramaniam au placard, ou était-ce à cause de la présence du leader de l'Opposition, Paul Bérenger, à cette même fonction ? La deuxième option semble nettement plus probable. S'il y a une chose que l'on aura notée, c'est qu'une fois le dossier de la centrale à charbon remis sur le tapis, le leader du Mouvement Militant Mauricien (MMM) s'est empressé de se saisir de l'affaire et de protester de vive voix. Ce faisant, il est clair que l'affaire MedPoint est réléguée au second plan. Cela est compéhensible. Pour les observateurs avertis, il est évident que Bérenger est conscient de l'urgence de faire barrage au projet de Pointe-aux-Caves. La logique est simple : sans cette pression, les Independent Power Producers (IPPs) se retrouveront certainement sur le banc de touche et pourront dire adieu au « big money » qu'ils avaient prévu de récolter en vendant de l'électricité au Central Electricty Board (CEB). Deux jours après le discours de Navin Ramgoolam à la fête organisée par la MTTF, la position de Bérenger se précise. Lors de sa conférence de presse, samedi dernier, le leader des mauves devait délaisser les termes « scandale du siècle » et « méga scandale », pour cette fois-ci donner naissance – fidèle à son habitude – à une autre de ses créations. Enter donc le « black-out ». La lutte de Bérenger contre CT Power ne date pas d'hier. Idem pour le fait de tirer la sonnette d'alarme

| Billet de MORDICUS |

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lignes des investissements futurs de l’organisation en question. Les mauves compilent un dossier sur le passage du fameux président et selon certaines sources, il serait un protégé de premier ordre vu qu’il loge à la bonne enseigne.

éditorial de RUDY VEERAMUNDAR sur les possibilités de « black-out ». Lors d'une séance parlementaire en juillet 2008, le leader du MMM avait soulevé la question suivante : « The plant was supposed to start producing electricity in 2009. Now 2011 is mentioned and it won’t be 2011, if it is ever. I mentioned the possibility of long court case and so on. We are talking about a 110 megawatt. Is the hon. Minister (Ndlr : Abu Kassenally) prepared to put his neck on the chop and give us the guarantee that in two or three year’s time there will not be blackouts, shortage of electricity supply in Mauritius? » . Lors de cette même séance, Paul Bérenger avait posé la question suivante : « Can I ask the hon. Minister whether he has taken cognizance of statements made recently by the Executive Director of the Mauritius Sugar Authority saying that the strategy is for Mauritius to produce one third of its electricity from sugar and byproducts of sugar by 2015 and he added that this increased use of sugar and sugar byproducts in electricity production will eventually displace about 300,000 tonnes of coal every year, saving nearly a million tonnes of carbon dioxide? How does he react to that comment and will he agree that it is total contradiction with the idea of pressing ahead with the coal only plant? » L'actuel nécéssité de faire comprendre que Maurice se trouvera subitement plongé dans le noir et qu'il faut se tourner vers les producteurs sucriers pour pallier au problème de fourniture d'énergie électrique est une pièce de théâtre qui a déjà été jouée et que l'Opposition présente à nouveau. Sans doute conscient du point faible de Bérenger, la déclaration de Navin Ramgoolam sur le dossier CT Power ne pouvait équivaloir à autre chose que « va chercher la baballe et fiche-moi un peu la paix ». Et le tour, en un rien, était joué...

Ptr-MSM : difficile cohabitation

Gaëtan Pillay, l’un des deux parrains de la première alliance MSMMMM, qui lui assurait que l’alliance « était toujours solide malgré la révocation de Paul Bérenger », feu Hurryparsad Ramnarain avait eu cette réplique cinglante : « Ou capave faire ene vitre ki finne fele retourne parey ou ? » C’est plus ou moins au même scénario que nous assistons actuellement. Navin Ramgoolam et Pravind Jugnauth doivent prouver, durant les quatre années qui restent du mandat du présent gouvernement, que l’ancien president de la Mauritius Marine Authority avait tort. D'ores et déjà, il est évident que Ramgoolam n’a pas la même marge de manoeuvre qu’il avait en 2005 face à trois alliés très dociles et qui, en tout état de cause, ne pouvaient menacer la stabilité du gouvernement. Dans une large mesure, ils étaient redevables envers le leader du Ptr de leur avoir ouvert les portes du pouvoir, l’un des trois ayant même été inclus dans le cabinet après sa défaite. Les travaillistes n’ont plus les coudées franches comme entre 2005 et 2010. Mais les choses sont aussi différentes, cette fois, pour le MSM. C’est un parti qui est né au pouvoir et

qui a toujours été partenaire majoritaire au sein du gouvernement. Il maîtrise bien les leviers du pouvoir et ses membres éprouvent des difficultés à composer avec la nouvelle donne. Pour compliquer davantage les choses, le MSM a en son sein des membres comme Showkutally Soodhun et Sunil Dowarkasing, qui privilégient leur agenda personnel. La cohabitation rouge-orange est devenue difficile. Showkutally Soodhun a trouvé la bonne formule. Il s’est octroyé le rôle qu’avaient jadis le Dr Dinesh Ramjuttun et plus tard Mahen Utchanah dans la cuisine interne des Jugnauth. Il dirige aussi la ‘shouting brigade’ du MSM et s’est illustré plus d’une fois à l’Assemblée nationale en compagnie de Mahen Jhugroo. L’actuel ministre Mookhesswur Choonee et le président de la CWA, Megduth Chumroo, ont d'ailleurs fait les frais de leur furie à l’Assemblée nationale, en 2005, après qu’ils eurent déserté la barque orange. Pour l’immédiat, Soodhun veut avoir un Chef de Cabinet de son choix, car il n’a confiance en aucun autre haut fonctionnaire. Selon son entourage, il veut avoir quelqu’un ou quelqu’une pour qui il peut aller 'to great lengths’, au point même de faire

jeter en prison celui qui oserait contredire son PS, comme lors de son premier mandat comme ministre, de 2000 à 2005 ! Aussi longtemps que le Premier ministre ne se pliera pas à un tel desiderata, Soodhun s’agitera. Sunil Dowarkasing semble, lui, ne s’être toujours pas remis de sa défaite au No.17 l’année dernière. L’Assemblée nationale lui manque et il semblerait que l’échéance normale de 2015 lui paraisse un peu longue. Il est, tout comme Showkutally Soodhun, dans les bons carnets d'‘Angus Road’, ayant même été promu à la table d’honneur au cours d’un dîner du parti où le secrétaire général, Nando Bodha, avait été relégué au second plan. Au ministère des Finances, il déclare à qui veut l’entendre qu’il est à Pravind Jugnauth ce que Benu Servansingh était à Rama Sithanen ! Nous laisserons le soin à ceux qui ont eu l’occasion de côtoyer à différents moments les deux conseillers au ministère des Finances de nous dire si les fonctions font l’homme ! A dire vrai, Navin Ramgoolam n’a pas trop d’options. Soit il laisse pourrir la situation avant de se débarasser de son partenaire comme en 1997, ou bien il prend les choses en main et met fin à ce que les Anglais appellent le ‘howling of the jackals’.

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ACTA PUBLICA MERCREDI 20 AVRIL 2011

Le ‘chamcha’ de Mansoor critique la lenteur du PMO LUI, C'EST un haut cadre du ministère des Finances qui se permet de critiquer la lenteur des prises de décision au niveau du Prime Minister's Office (PMO). Directeur de l'un des divers comités de ce ministère, il est considéré comme le 'chamcha', soit le bras droit, du secrétaire financier Ali Mansoor. Trouvant anormal le temps pris par le PMO, il se permet même de clamer, à qui veut l'entendre, que le 'policy-making' devrait être la prérogative d'officiers comme lui. Ce dur travailleur siège sur plus d'une dizaine de boards. Selon les informations recueillies, cette « activité » lui rapporte environ Rs 75 000 par mois, en sus de son salaire de base qui tourne autour de Rs 65 000.

Le pactole de Dieu UN CADRE bien casé est un homme heureux. Ce n'est pas un haut-cadre des Finances, 'seconded for duty' à la State Investment Corporation (SIC), qui dira le contraire. Il occupe ce poste depuis plus de 10 ans, alors que d'habitude, un cadre n'y est que pour une période définie. Selon son entourage, vu les protections dont il bénéficie, il se « prend pour Dieu ». Notre homme aurait pu quitter son poste pour faire un grand retour au sein du ministère des Finances, mais il n'aurait plus pu jouir de la Mercedes mise à sa disposition et aurait dû dire adieu aux voyages et autres bénéfices. Un véritable pactole, car à son salaire de base de Rs 85 000 viennent s'ajouter une Responsibility Allowance de Rs 30 000 ainsi que les Rs 62 000 qu'il gagne à siéger sur onze boards.

GRA new look LA GAMBLING Regulatory Authority connaîtra très prochainement un relooking, surtout au niveau des directeurs non exécutifs. Parmi ceux qui devront céder leurs places, on retrouve l’ex Pit Boss Sunil Dowarkasing

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Roy Neeraye RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun Abdallah Goolamallee Sindy Moonesawmy Sarah Thandrayen CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Cécile Antonio CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Hemeeta Essane Auleear Vishesh Koonjobeeharry Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun


LES ORDURES DES VILLES SŒURS

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Aux villes sœurs, les maires changent mais pas les faits divers. Le dernier en date tourne autour de l’achat des poubelles qui valent des centaines de milliers de roupies. Selon certains conseillers, le maire est aussi accusé

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FINAL REPORT MANOJ NAWOOR

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d’avoir favorisé un club cycliste qui lui serait très proche par une révision à la hausse des subsides qui lui sont accordés. Cela au détriment des autres clubs sportifs des villes sœurs, dont plusieurs jouent au plus haut niveau.

CT POWER

ECRAN DE FUMÉE

Une fois de plus, le lobby socio-culturel s'impose. Si une enquête a été ouverte par rapport à des allégations de « magouilles » dans le dossier de CT Power, d'autres veulent savoir si le concept Maurice Ile Durable fait désormais partie de l'histoire

PERMIS. Les Malaisiens n’ont pu répondre aux exigences de l’Environnement

L'HISTOIRE DE CT Power sera-t-elle comme celle du phoenix qui renaît de ses cendres? Le projet de centrale à charbon du Malaisien Subramaniam, à Pointe aux Caves, fait débat depuis 2005 et demeurait, jusqu'à tout récemment, en contradiction avec la vision du présent gouvernement - qui en est à son deuxième mandat – dont le chef est le concepteur acclamé de l'« Ile Maurice Durable ». D'où la décision du cabinet, lors d'une réunion au mois de janvier dernier, de faire une croix sur ce dossier. Mais, depuis jeudi dernier, le spectre de cette centrale à charbon tant contestée fait de nouveau surface sur les rives d'Albion. Et pour cause ! Lors de la célébration du nouvel an tamoul, organisée par la Mauritius Tamil Temples Federation (MTTF), jeudi dernier, à Phoenix, le Premier ministre a laissé entendre que le projet pourrait être reconsidéré en raison de certaines informations inexactes contenues dans le dossier. C'était en réponse à la revendication du président de la MTTF, Menon Murday, qui est d'avis que CT Power est un projet d'hommes d'affaires tamouls et que ladite communauté doit se retrouver dans le procesus de démocratisation de l'écono- mie, concept qui est un cheval de bataille de Navin Ramgoolam depuis 2005. C'est principalement sur ce postulat que le leader du Parti travailliste

avait mené bataille contre les producteurs de sucre qui ont lourdement investi dans la production énergétique, les Independent Power Producers. Navin Ramgoolam remettra-t-il donc en question une décision du cabinet qu'il préside ? Et reniera-t-il son autre thème de campagne : « Maurice Ile Durable » ? C'est la question piège. Quoi qu'il en soit, Capital a profité de l'occasion pour mettre en exergue les grandes lignes de ce projet malaisien de production d’énergie électrique à partir du charbon. AIDE ÉLECTORALE Le 5 janvier 2005, lors de la conférence de Pravasi Bharitya Divas (Ndlr : l'objectif est de réunir et promouvoir la diaspora indienne), Subramaniam S Mariappan, principal actionnaire de CT Power, fait la rencontre du défunt président du Human Service Trust, Dhundev Bahadoor et de Mahen Utchanah, ancien ministre de l’Energie et président de la branche locale du GOPIO (Global Organisation for the People of Indian Origin). Aussi présent à cette occasion, le ministre malaisien des Infrastructures Dato Seri Samy Vellu. C'est dans ce cadre que Subramaniam commence à se lier d'amitié avec Bahadoor et Utchanah et leur signifie son intention de leur venir en aide aux prochaines élections générales, étant propriétaire

d'une imprimerie dernier cri, idéale pour les affiches et autres publications électorales. Selon certaines sources, il avait bien tenu ses promesses aux élections de cette année-là, mais devait s'attirer les foudres d'un haut dirigeant de l'Alliance sociale d'alors pour avoir fourni des produits qui n'étaient pas « up to standards ». N'empêche qu'il consolidait sa relation avec Bahadoor et consorts et devait, à un moment donné, informer ce dernier qu'il était intéressé par le projet énergétique de Maurice, notamment au projet de centrale à charbon de Pointe aux Caves. Il est à noter que dès le départ, dans la liste des promoteurs de CT Power, se trouve le nom d'une certaine Babita Jowaheer, qui était une proche collaboratrice de Dhundev Bahadoor et du Human Service Trust, organisation socio-culturelle. Le 15 mars 2006, Mauritius CT Power Ltd (MCTP) est incorporée à Maurice et une année plus tard, soit le 16 avril 2007, une « letter of intent » est délivrée par le Board of Investment pour la mise en place d’une centrale à base de charbon d’une capacité de 3 X 55 MW. Mais tout n'allait pas être aussi simple que ça, et si Subramaniam a buté jusqu'à l'heure, c'est tout simplement que les services de l'Environnement sont très exigeants par rapport aux impacts environnementaux des projets qui leur sont soumis. Le bras de fer CT Power

/ Environnement a duré pendant bien des années. Lors d'une réunion en date du 11 janvier dernier, un comité présidé par Mme Lan Ng Yun, directrice au Bureau de l'Environnement, a conclu que les promoteurs du projet CT Power ne pouvaient garantir toutes les conditions nécessaires pour l’octroi d'un permis EIA. De par le principe de précaution, le comité a refusé d'accorder au CT Power la licence qui allait permettre à la compagnie malaisienne d'aller de l'avant avec le projet. Les critères requis par le comité technique portaient sur les éléments suivants: ❚ Etude sur l’impact sonore ❚ Etude sur le fond marin ❚ Etude sur les risques à la

navigation ❚ Etude sur les transports routiers ❚ La hauteur des cheminés ❚ Les effets sanitaires sur la qualité

de l’air ❚ L’impact visuel ❚ Les rationnels du choix du site ❚ Etude sur l’impact socio-

économique ❚ Le plan de gestion des émissions ❚ ❚ ❚ ❚ ❚

durant la construction La canalisation de l’eau Le traitement des déchets Le traitement des cendres La responsabilité sociale Les systèmes de gestion


LE GOMMAGE La mise sur pied d’un comité interministériel pour se pencher sur la situation dans les villes est une indication forte que les échéances municipales approchent. Certains fonctionnaires se sont même plaints

des pressions exercées pour que plusieurs projets aboutissent en un temps record et cela, souvent, au détriment des procédures établies.

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FINAL REPORT

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| Billet de RAJEN VALAYDEN |

Panchayat raj The President The ( Mauritius) CT Power Ltd Ebene Cyber City, Dear Sir, Re: EIA – Proposed 2 x 55 MW Coal Fired Power Plant at Pointe aux Caves by The (Mauritius ) CT Power Ltd Your application for an EIA licence and your request as per your letter dated 14 May 2009 on the above mentioned subject refer. This is to inform you that your application has been examined by the EIA Committee in line with the recommendations of the Consultants recruited by the Ministry to carry out an assessment and evaluation of the EIA, you are hereby requested to undertake the foloeing additional studies and submit the findings thereof to this Ministry in 18 copies, to enable further processing of the application: i. Updating of the traffic impact assessment report to take into account the cumulative impact of other development in the area. ii. To demonstrate that the ash storm water drainage system collection ponds are adequate to contain rainfall run off from a 1 in 50 year storm period. iii. Stack Height determination exercise to determine whether the stack height can be reduced whilst retaining adequate exhaust gas emissions dispersion. iv. Risk assessment with regard to the blasting works envisaged at sea and the generation of lines as well as underwater sound vibration during construction phase. v. Selection of a new outfall location on the basis of a systematic environmental assessment of alternatives. Same has to be supplemental by marine surveys of pipelines routes, intake and outfall locations and surveys of alternative alignments to demonstrate that the proposed route will achieve an acceptable environmental outcome vi. Furthermore on the basis of the findings of all the above studies and taking into consideration the technical viability of the project from an environmental point of view, you should undertake a thorough socio – economic assessment including cost benefit analysis to provide a balanced assessment of the national and local impacts of the project. You are requested to submit same in 18 copies Yours faithfully

DS Lan Ng Yun Wing ( Mrs) Director of Environment

Selon nos recoupements d'informations, CT Power avait fait appel à une firme européenne pour lui venir en aide et, dans un rapport classé confidentiel, en date du 2 août 2010, les experts européens avaient fait ressortir les faits suivants : « Anthropogenic noise can have adverse effects on the environment, notably on marine species when noise-generating human operations are conducted at sea. These effects can include damage to species physiology, feeding and breeding behaviour, alteration of migration cycles, and the loss of communication skills in marine mammals. The audibility of a noise source is determined by its level, propagation loss and the hearing sensitivity of an exposed species to a particular noise field. As a result, the impact of anthropogenic noise generated by seismic surveying can be assessed as follows; Estimation of noise levels in areas surrounding the specified area of construction. Estimation of the potential impact on particular marine species at various distances away from the source noise. » STRONG AVOIDANCE Après plusieurs expériences, le rapport conclut : « (...) have modelled the impact of pipeline construction activities operations in the region of Pointe Aux Caves using various frequencies and sound levels, for six species common to Mauritian waters. The main findings of

the study are summarised in this section. Risso’s Dolphin and False Killer Whale will not be directly affected by the survey as the source frequency is outside their hearing range. Striped Dolphin is unlikely to experience strong avoidance or TTS due to their low sensitivity at such frequency ranges. Bottlenose Dolphin may exhibit a strong avoidance within a radius of 10m of the noise source. Bottlenose Dolphin will not experience TTS due to the construction activities. Mysticetes will exhibit a strong avoidance within a radius of 10m of the noise source. Mysticetes will not experience TTS due to the construction activities. » Le ministère de l'Environment devait toutefois exiger d'autres garanties, qui n'auraient pas été fournies. Raison pour laquelle le comité technique devait aviser le cabinet que le projet CT Power n'était pas sans risque pour l'environnement. Dans son discours de Phoenix, jeudi dernier, Navin Ramgoolam a laissé entendre qu'il y aurait eu manipulation des rapports et qu'une enquête a été ouverte en ce sens. En attendant que l'écran de fumée ne se dissipe, le débat Maurice Ile Durable et démocratisation de l'économie est sans doute à la croisée des chemins avec l'affaire CT Power.

Il est à noter que dès le départ, dans la liste des promoteurs de CT Power, se trouve le nom d'une certaine Babita Jowaheer, qui était au fait une proche collaboratrice de Dhundev Bahadoor et du Human Service Trust, organisation socio-culturelle

LES REPRÉSENTANTS OFFICIELS DU PROJET CT POWER ❚ ❚ ❚ ❚ ❚ ❚ ❚ ❚ ❚ ❚ ❚ ❚ ❚

M. Sundaram Muthusamy Mme Babita Jowaheer M. Francis Bazil Peter M. Mohamed Najib Hussain Mme Margaret Velayutham Mme Sabriya Khan M. Zain Bazor M. Chee Foon Poy M. Bobby Tan Moon Kiat M. Faiz Hashim M. Xi Xue Chang M. Liu Bai Qing M. Richard Xai

ENTER DATO SERI SAMY VELLU Le 26 janvier 2011 CT Power est officiellement informée de la décision prise par le conseil des ministres de ne pas donner suite au projet de Pointe aux Caves. Raison principale ; le principe de précaution. Il avait aussi été noté que la transportation du charbon allait perturber le trafic routier et les habitations des environs. En février 2011, l’ex ministre malaisien des Infrastructures, Dato Seri Samy Vellu Sangalimuthu, écrit personnellement au Premier ministre, Navin Ramgoolam, pour lui demander de revoir la décision du gouvernement mauricien. Dato Seri Samy Sangalimuthu a été, jusqu’en janvier 2011, le président du Parti du Congrès des Indiens malaisien (MIC) qui s’accroche à la coalition au pouvoir, le Barisan National, depuis bientôt 31 ans. Il a été ministre des Infrastructures jusqu’en 2008 quand il fut battu après 11 mandats consécutifs. Il a pris sa retraite politique en janvier dernier. Dato Seri Samy Sangalimuthu fait face à plusieurs accusions de fraude et fut même cité par la presse malaisienne dans un scandale sexuel qui avait secoué le pays.

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'il y une chose qui lie Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et sir Anerood Jugnauth, c’est bien leur passion pour la lecture. Le livre qui les a vraiment inspirés dans leur parcours politique est sans nul doute l’Art de la Guerre, de Sun Tzu ( général chinois qui aurait vécu à la fin du VIe siècle av. J.-C.). Cet ouvrage est fondé sur le principe que gagner ou perdre ne se fait pas par hasard, ni par l’intervention des dieux ou des esprits. Ce sont la méthode et la stratégie qui conduisent à la victoire. Le concept de base élaboré par Sun Tzu décrit la nécessité de prendre les « possessions » de l'adversaire et de les conserver, si possible, intacts, en particulier les civils, car l'ennemi d'aujourd'hui est le sujet de demain. Ce qui nous permet de comprendre les grandes lignes des manœuvres politiques des trois principaux protagonistes de la scène locale. Comme le dit Sun Tzu de l’art de manipuler les masses, ils ont tous trois, à un moment, puisé leurs forces des sociétés dites socioculturelles. Celles-ci, à d'autres moments, leur ont aussi permis de provoquer ou de gérer certaines situations. Il faut bien comprendre que ces sociétés, bien qu’elles ne soient pas représentatives des segments qu’ils disent représenter, sont capables d’anesthésier l’opinion publique et de servir de medium pour créer cette effervescence virtuelle qui fascine ce peuple si admirable. L’influence grandissante de ces mouvements constitués de personnes ambitieuses confirme la théorie que « la suite du pouvoir, ce n'est plus de pouvoir ». Alors que la masse silencieuse se tait ou se manifeste aussi de façon virtuelle dans le cyberespace ( Blogs), on avance petit à petit vers l’usurpation des responsabilités et du pouvoir. Le récent revirement dans le dossier CT Power est la preuve vivante de la volonté de certains de travestir notre système parlementaire en instaurant un Panchayat Raj (assemblée traditionnelle villageoise en Inde, où des sièges sont réservés aux tribus autochtones et qui régissent l’administration rurale). Rien de mal, jusque-là, car même dans les Panchayat, c’est l’intérêt suprême du village qui prime, que celui-ci soit politique, économique ou écologique. Mais si l’instrumentalisation de cette force de plus en plus occulte, et rendue dynamique par l’attention qui lui est accordée par la classe politique, a été indispensable pour l’accession au pouvoir, il est aussi établi que c’est justement cette force qui transformera la victoire en défaite.


L'OR : LES JEUNES GAGNÉS PAR LA FIÈVRE

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Depuis quatre ans et le début de la crise, les 28-40 ans sont de plus en plus nombreux à travers l'Europe à miser sur les pièces en métaux précieux. Ils trouvent l'investissement plus sécurisant

que la Bourse. L'achat d'or fait débat sur les sites pour jeunes. S'ils ont plutôt l'habitude de discuter des dernières sorties sur consoles, des entrées du genre « l'euro c'est bidon : achetez l'or »

commencent à se manifester. Unanimes, les vendeurs en numismatiques ont confirmé la tendance : leur clientèle d'acheteurs de monnaies en or et argent s'est beaucoup rajeunie.

Après six mois d’opération, le Global Board of Trade (GBOT) s’est déjà créé un nom dans la région. Implanté à Maurice pour des raisons stratégiques, cette nouvelle bourse promet d'ouvrir de nouveaux horizons pour les pays africains | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

GLOBAL BOARD OF TRADE

De nouveaux instruments financiers pour investir en Afrique

INTRODUIRE DES mécanismes de marché modernes dans le système financier africain et devenir une plateforme de choix pour les investisseurs du monde entier. Tel est l'objectif du Global Board of Trade (GBOT), bourse internationale basée à Ebène depuis six mois. Elle a démarré ses activités en octobre 2010 et proposera, au cours de son développement, une variété d’instruments financiers. Mais il ne s'agit pas d'un concurrent de la Stock Exchange of Mauritius (SEM), qui vend des actions mauriciennes. Comment fonctionne-t-elle ? Quel en est le mécanisme ? Capital vous emmène au cœur du Global Board of Trade. Pour l’instant, le GBOT propose des contrats 'futures' (contrats à terme) sur l’or et l’argent, ainsi que sur les paires de devises suivantes, avec le dollar américain comme base : USD/MUR (Roupie mauricienne),

ZAR/USD (Rand sud-africain), EUR/USD (Euro), GBP/USD (Livre Sterling) et JPY/USD (Yen japonais). Le GBOT compte aussi lancer des 'futures' sur d’autres devises africaines qui n’ont jamais été cotées auparavant, telles les shillings ougandais et kenyan. Le GBOT n’est pas une bourse de matières premières ou de devises. C’est une bourse pour des instruments financiers qui viennent se greffer sur des actifs sous-jacents, comme des devises, des métaux, ou des produits agricoles. Un investisseur n’achète pas directement le produit lui-même mais, en payant une somme minimale, il achète un instrument financier ; le contrat 'futures'. Pour simplifier à l’extrême, c’est comme s’il faisait un paiement pour faire une « réservation » sur l’acquisition future de ce produit, au prix du jour. Ce qui sera selon lui à son avan-

Le GBOT n’est pas une bourse de matières premières ou de devises. C’est une bourse pour des instruments financiers qui viennent se greffer sur des actifs sous-jacents, comme des devises, des métaux, ou des produits agricoles. Un investisseur n’achète pas directement le produit luimême mais, en payant une somme minimale, il achète un instrument financier ; le contrat 'futures'

tage, car il le met à l’abri des incertitudes des fluctuations du prix. Cet investisseur peut aussi acheter des 'futures' et les revendre en réalisant une plus-value. MONTANTS ET VALEURS DÉTERMINÉS En d’autres termes, le GBOT représente un point central pour l'atténuation des risques (risk mitigation) liés aux fluctuations des prix des actifs sous-jacents (l’or, l’argent et les devises). Ce qui est très utile pour les exportateurs, les importateurs et les producteurs. Ce qui est le cas des industries du tourisme et du textile à Maurice dans le cas des devises. Dans le secteur financier, d’autres instruments offrent la même possibilité de « réserver » l’acquisition future d’un produit au prix négocié lors de la réservation. Mais ces autres instruments, qui se négocient directement entre deux parties, comportent de


RÉVOLTES ARABES : LE PIB MONDIAL AFFECTÉ Alarmiste, la Banque mondiale met en garde contre une aggravation de la situation en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, qui pourrait faire « dérailler » la reprise économique mondiale. Le FMI se dit cependant prêt à agir. Il estime notamment que si les prix du pétrole

nombreux désavantages, dont le manque de transparence des prix et l'absence de la possibilité de se retirer du contrat avant terme. Par contre, avec des 'futures' comme ceux proposés par le GBOT, chaque contrat est établi pour un montant déterminé sur une valeur déterminée. De plus, comme ces contrats sont standards, ils peuvent être vendus et achetés sur une bourse, où on peut prendre connaissance du vrai prix du marché et acheter et vendre ces contrats quand on le veut, pour optimiser la protection contre les risques ou limiter les pertes possibles. Le GBOT propose des contrats 'futures' aux normes internationales, avec des périodes d’expiration à un ou trois mois, et avec des tailles définies pour chaque produit. Pour un produit, chaque investisseur peut ainsi acheter le nombre de contrats standard qu’il souhaite en fonction du montant total de l’investissement qu’il veut protéger ou faire fructifier. De plus, le GBOT offre des tailles de contrats plus petites que celles d’autres bourses pour les mêmes produits. Ce qui permet à des petits et moyens intervenants, en plus des grands, d'acheter ces contrats. CAPACITY BUILDING Oubliez tous les clichés d’une bourse où les gens crient pour acheter et vendre des actions. Le GBOT est une plateforme électronique où chaque intervenant voit l’état du marché sur son écran et passe ses commandes à l'aide d'un clavier et d'une souris, pendant les heures d’ouverture du marché. Puis, à la clôture du marché, chaque jour, le Clearing & Settlement Department du GBOT fait le bilan des activités de chaque membre, afin que les paiements puissent se faire à travers des banques. Au niveau du GBOT, il existe trois Clearing Banks indépendantes ; la Barclays, la Banque des Mascareignes et la SBI. C'est auprès de ces institutions que les membres doivent ouvrir un compte pour pouvoir effectuer des transactions sur le GBOT. La transparence est de mise : les acheteurs et les vendeurs voient tous le même marché sur leur écran respectif, avec les prix et les volumes en temps réel. Mais ils ne savent pas qui est en train d’effectuer des transactions, afin d’éviter des interventions biaisées sur le marché. Seuls les responsables du centre de contrôle du GBOT voient l’identité des intervenants. Mais là encore, la confidentialité est de mise, y compris sur les communications téléphoniques et via internet pendant les heures d’activité du marché. Toutes ces mesures permettent d’avoir un marché très sain, où il n’y a pas de 'vested interest' de la part des intervenants. A noter également que le GBOT est équipé de l’un des serveurs les plus performants du continent (branché

devaient augmenter fortement et durablement, que ce soit à cause d'incertitudes croissantes ou d'une perturbation significative de la production pétrolière, la croissance mondiale pourrait ralentir de 0,3 point de pourcentage en 2011 et de 1,2 point en 2012.

La vision de Financial Technologies (India) Ltd

La société mère de GBOT est la Financial Technologies (India) Limited, un des leaders des systèmes informatiques de 'trading' et le promoteur de nouvelles bourses en Asie et en Afrique. Tirant profit de l’expertise et des solutions développées par Financial Technologies, le GBOT opère sur une plate-forme électronique basée sur les dernières technologies, qu’utilisent aussi les adhérents de cette bourse à travers le monde. Le GBOT, première bourse internationale de produits dérivés basée à Maurice, détient une licence de la Financial Services Commission (FSC), l’organisme régulateur pour les services financiers non-bancaires.

Une progression prometteuse Depuis le lancement du GBOT, la progression a été très intéressante. Celle-ci a enregistré une moyenne quotidienne, sur la première semaine, de 11 millions de dollars US. Cinq mois plus tard, ce chiffre a atteint environ 30 millions de dollars US. Une progression très prometteuse, vu qu'il s'agit d'un nouveau marché, dont l’activité doit encore se développer. Mais le succès ou l’échec d’une bourse ne se juge pas sur quelques jours ou même sur quelques mois. Cela se juge sur de nombreuses années.

Le statut de membre indispensable Les intervenants sur le marché GBOT doivent faire partie d’une des quatre catégories de membres de cette bourse. Les ordres d’achat et de vente sont donnés uniquement à travers les ordinateurs de ces membres, qui sont équipés de logiciels de trading compatibles avec le système de GBOT. En fonction de la catégorie, ces membres peuvent acheter et vendre pour leur propre compte et/ou pour celui d’autres entreprises ou individus, qui leur donnent des instructions. Le statut de membre de GBOT est obtenu au bout d’une procédure très stricte.

CONFIDENTIALITÉ. L’identité des intervenants est connue seulement du centre de GBOT

sur des connexions haut-débit avec les membres), pour traiter les transactions de son marché en temps réel. Le continent africain possède de nombreuses ressources, ainsi qu’un potentiel de développement économique très important. L’absence d’une plate-forme permettant l’émergence d’un marché dynamique et liquide en Afrique, pour les investisseurs

traditionnels ainsi que pour de nouveaux acteurs du marché, est cependant l'un des facteurs qui handicapent depuis longtemps l’expression de ce potentiel. Afin de résoudre le problème, le GBOT offre un nouveau marché financier avec un portefeuille de produits et de contrats à terme permettant l’intervention d’une variété d’investisseurs. Il se veut également un

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marché qui offre la sécurité sur tous les plans : technologie, finance, transparence, opérations… Il représente ainsi une première pour l’Afrique car il n’y existe pas d’autre bourse de 'futures', à l’exception de la SAFEX, en Afrique du Sud. Toutefois, celle-ci traite des actifs sous-jacents, surtout sur des produits agricoles et le Rand. L’introduction de nouveaux instruments financiers à Maurice et dans la région africaine par le GBOT implique aussi un développement des connaissances et des compétences dans ces pays par rapport à ces nouveaux produits financiers. Le GBOT participe ainsi au ‘capacity building’ des pays africains. Pour preuve, le personnel du GBOT est composé, à égalité, d’expatriés et de Mauriciens. VISIBILITÉ ACCRUE Au-delà de cet aspect existe le fait que ces instruments eux-mêmes offrent de nouvelles opportunités pour les Africains et les investisseurs internationaux. L’Afrique est riche en minéraux et en produits agricoles, mais les marchés pour ces produits se trouvent sur d’autres continents. Avec le GBOT, les producteurs et exportateurs africains disposent d’une plateforme qui leur permet de ne pas être de simples spectateurs de ce qui se passe sur certains marchés où s'écoulent leurs produits.

Au niveau du GBOT, il existe trois Clearing Banks indépendantes ; la Barclays, la Banque des Mascareignes et la SBI. C'est auprès de ces institutions que les membres doivent ouvrir un compte pour pouvoir effectuer des transactions sur le GBOT Maurice a été choisie pour l’implantation de cette bourse pour plusieurs raisons. Le pays se positionne en effet comme un centre financier international et un 'ICT hub'. D’autre part, il offre une certaine garantie au niveau de la stabilité politique et économique, ainsi qu'en termes de réputation dans la région, de ressources humaines, de connectivité et de niveau de vie. Il y a aussi le fait que Maurice soit membre de la SADC et du COMESA, ce qui offre une ouverture intéressante sur le marché africain. Notre pays est aussi connu pour tout ce qui est 'Business facilitation' et un régime de taxe intéressant. Le créneau horaire (GMT+4) est également un atout à ne pas négliger. Quand le GBOT ouvre à 9h30, le marché de Tokyo est encore ouvert. Quand il ferme à 20h30, celui de Chicago est déjà en activité. Cela permet au GBOT d’avoir une visibilité sur le marché international.


SECRETS DE FAMILLE

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PARFOIS APPELÉS aliments fonctionnels ou « alicaments », les produits nutraceutiques possèdent un effet physiologique ou protecteur. Go Life, dont la société à Maurice sera connue comme Go Life International, propose des produits présentant ces particularités et qui ont été élaborés, à l'origine, par le Dr Henry Davis, un médecin et chercheur sudafricain. Le but de ses recherches, nous explique Ewan Seton, Managing Director de la société, était de trouver le moyen naturel de lutter contre certaines maladies. « Le Dr Davis s'était donné comme mission d'élaborer divers produits capables de limiter les effets de certaines maladies sur l'organisme. Au final, Go Life a retenu, de la centaine de formules brevetées par le Dr Davis, six produits qui constituent le catalogue de notre société ». Au départ, le Dr Davis approche la société Gotha Health, fondée en 2005, pour commercialiser ses produits. Toutefois, la société ayant des difficultés à commercialiser ses produits en dehors de la région orientale du Cap, Go Life décide, sur une période de deux ans, de tester les produits dans toute l'Afrique du Sud. Le succès rencontré permettra à la société de racheter Gotha, en gardant la structure existante. Dans un premier temps, Go Life International, qui s'installera à la Cybercité, compte aménager ici sa maison mère. Mais la société pense éventuellement mettre sur pied une unité de production qui permettra à Go Life International de pénétrer les marchés chinois et indien. Il ne s'agit pour l'heure, toutefois, que d'un projet dont la réalisation n'a pas encore été arrêtée. Mais une fois mise sur pied, cette unité de production devrait permettre l'embauche de quelque 200 personnes. CONTRER LE DIABÈTE Parmi les différents produits de Go Life, un en particulier sera d'un intérêt considérable pour Maurice vu qu'il permet de contrer les effets du diabète de type 2, aussi appelé diabète non insulinodépendant. C'est sur ce produit précisément que mise Go Life International pour pénétrer le marché mauricien. Le produit de Go Life permet de réparer les dommages causés aux nerfs par cette maladie qui touche un fort pourcentage de la population mauricienne. Pour les responsables de Go Life, Maurice est un choix tout à fait indiqué. « Nous misons sur le climat d'affaires du pays et nous pensons que Maurice est un marché présentant un excellent potentiel. Sans compter que le pays nous permettra de jauger la viabilité de nos produits en dehors de l'Afrique du Sud, ce qui, à terme, nous donnera les indications nécessaires pour aller vers d'autres marchés », souligne Ewan Seton. Le gouvernement mauricien, ajoute-t-il, a créé un environnement d'affaires idéal pour les sociétés étrangères. Si, en Afrique du Sud, Go Life se repose sur les réseaux de grande distribution pour la commercialisation de ses

Le Dr Henry Davis, qui a mis au point les formules chimiques des produits commercialisés par Go Life, vient d'une famille qui compte en son sein un autre chercheur renommé. En effet, le père du Dr Davis est l'une des personnes ayant élaboré 'Slow Magnesium', un complément à

base de magnésium dont l'utilisation est largement répandue à travers le monde. Le Dr Henry Davis a poursuivi ses recherches sur la formule mise au point par son père pour aboutir à CarniGo, un produit aux multiples vertus que la société Go Life commercialisera ici.

PRODUITS NUTRACEUTIQUES

Maurice au coeur des ambitions internationales de Go Life Depuis quelques années, Maurice ne cesse d'attirer des investisseurs sudafricains. Cet intérêt pour le pays découle d'une volonté et d'une stratégie de développement régional, le but étant d'atteindre des marchés asiatiques tels que l'Inde et la Chine. Pour Go Life International, Maurice sera un excellent tremplin, en plus d'un marché à part entière pour ses produits nutraceutiques | ROY NEERAYE

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PIONNIER. Ewan Seton, Managing Director de Go Life, pense que sa société attirera d’autres investisseurs sud-africains

produits, à Maurice, la société a privilégié une voie plus classique, celle des pharmacies. « Eventuellement, nous nous dirigerons vers un réseau de vente qui comprend les supermarchés, mais cette question est encore à l'étude », explique le Managing Director. En outre, certains produits pourront être disponibles dans les centres de santé. La compagnie, qui démarrera ses opérations officiellement en mai prochain, a cherché et obtenu l'autorisation des autorités pour la commercialisa-

tion de ses produits à Maurice. « De manière générale, une société n'a pas besoin de l'aval du ministère de la Santé pour des produits nutraceutiques, mais nous avons voulu passer par cette étape pour rassurer le public », expliquent les responsables de Go LIfe. Les produits Go Life, en Afrique du Sud, sont certifiés par le Medicines Control Council, qui garantit leur efficacité. La gamme de produits Go Life comprend, outre le produit pour diabétiques, un savon à base d'huile d'autruche effi-

cace pour protéger la peau, une pommade à base de ce même ingrédient qui se révèle particulièrement efficace contre les coups de soleil, un puissant laxatif ainsi que des produits pour améliorer la fertilité et la libido. Ces différents produits seront accompagnés de certaines gammes de la marque Gotha, notamment une tisane à base de rooibos. Question prix, Go Life compte les ajuster au pouvoir d'achat des Mauriciens. Une situation rendue possible grâce aux marges réalisées en Afrique du Sud. Les responsables de la société sont confiants que les Mauriciens adopteront assez vite la gamme proposée et sauront juger de leur efficacité. RESPONSABILITÉ SOCIALE La société joue aussi la carte de la responsabilité sociale et ses responsables annoncent qu'ils contribueront là où ils peuvent dans plusieurs domaines. Déjà, Go Life a approché la Mauritius Diabetes Association pour aider dans la lutte contre le diabète. La compagnie compte, après le lancement officiel de ses opérations ici, présenter son plan de responsabilité sociale pour le pays. Pour les responsables de Go Life, il ne fait aucun doute que la société ouvre la voie à d'autres, dans la mesure où, comme le souligne Ewan Seton, plusieurs sociétés pourront emboîter le pas à Go Life sur ce marché, qui brasse aujourd'hui, sur le plan mondial, un chiffre d'affaires de 160 milliards de dollars. La venue de Go Life à Maurice s'est opérée de manière assez particulière, avec une cotation à la Bourse de Maurice approuvée par la Stock Exchange of Mauritius (SEM) le 1er avril dernier. La SEM a indiqué que 200 millions d'actions seront offertes, au coût de 10 cents l'action, pour cette introduction en bourse qui prendra fin le 11 juin prochain. Cette cotation à la Bourse de Maurice, estime Ewan Seton, ouvrira la voie à d'autres investisseurs étrangers souhaitant s'installer à Maurice. « Dans un premier temps, Maurice pourra s'attendre à ceux venant d'Afrique du Sud. Et nous serons en quelque sorte des ambassadeurs auprès de ces sociétés sud-africaines », déclare Ewan Seton.



RECORD PEU GLORIEUX

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La césarienne est une technique chirurgicale pratiquée pour sortir un bébé du ventre de sa maman, lorsqu’un accouchement est impossible, voire dangereux, par les voies basses naturelles. Le mot « césarienne » vient du mot latin caesar qui signifie

« un enfant né par incision ». D'après un rapport datée du 14 octobre 2010, la Chine a le taux le plus élevé de césariennes dans le monde, un taux frôlant les 50%, un record mondial très embarassant pour la Chine.

CLINIQUES PRIVÉES et hôpitaux publics se talonnent en termes de chiffres. En 2000 il y avait 35% de césariennes dans les cliniques privées et 26,6% dans les hôpitaux du gouvernement. Selon le ministère de la Santé, le taux de césariennes est actuellement de 41,9% dans ses établissements. Ces chiffres datent de fin mars 2011. Alarmant trouvent les autorités et mouvements oeuvrant pour la promotion de la maternité responsable. Plus qu'alarmant pourrait-on dire, quand on sait que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) chiffre à 15% le pourcentage acceptable de césariennes sur le nombre total d'accouchements. La venue au monde d'un enfant doit demeurer, dans une large mesure, un processus naturel, soutient l'organisme international. Quelques éléments de comparaison avec d'autres pays complètent la démonstration : Angleterre ; 22%, Italie ; 33%, Japon ; 21% et EtatsUnis ; 32%.

Selon un gynécologue du privé qui a préféré garder l'anonymat, une césarienne coûte dans la fourchette de Rs 60,000 à Rs 100,000 dans les cliniques contre Rs 25,000 à Rs 35,000 pour un accouchement normal. Les consultations coûtent à partir de Rs 1 000, comprenant les frais d'échographie devenue un « must » pour tout cabinet de gynécologue qui se respecte Répondant à la députée Stéphanie Anquetil, le 22 mars dernier, la ministre de la Santé, Maya Hanoomanjee, déclarait : « Il y a eu une hausse signifiante dans le nombre d'accouchements par césarienne les dix dernières années. Le pourcentage d'accouchements par césarienne était de 28% pour l'année 2000 et de 44% pour 2010. Le nombre de césariennes pratiquées pendant la période 2000 - 2010 est 67,387 ». La ministre ajoutait que la césarienne est un dossier complexe et qu'il faut tenir compte d'une multitude de facteurs médicaux tels que le ‘foetal distress’, le détachement du placenta et le diabète entre autres. ASPECT FINANCIER Maya Hanoomanjee devait aussi informer que le Mauritius Institute of Health (MIH) a été chargé d'une étude sur les facteurs associés à la hausse du taux de césariennes à Maurice. L'exercice, qui couvre les établissements tant publics que privés, a débuté au début de cette année et les conclusions sont attendues d'ici fin mai. Cette question du nombre de

Césarienne,

BUSINESS LUCRATIF OU NÉCESSITÉ MÉDICALE ? « Inacceptable ! », disait Rajesh Jeetah, alors ministre de la Santé, en 2009, commentant le nombre de césariennes pratiquées à Maurice, ajoutant que c'est un problème que son ministère prenait très au sérieux. Mais le nombre ne cesse de croître | SARAH THANDRAYEN


IL SENT, IL ENTEND, IL COMPREND La définition de l'haptonomie a été donnée par son fondateur, un médecin néerlandais Frans Veldman. L'haptonomie permet aux futurs parents d'entrer en contact affectif avec le bébé par le biais de sa mère. Ce pre-

mier contact leur apprend à communiquer avec leur enfant afin de développer des interactions auxquelles le bébé à naître participe activement. La pratique de l'haptonomie permet d'exercer sur le ventre de la mère de pe-

tites pressions pour sentir, voir le bébé bouger, lui parler. Selon le Dr Veldman, « les bébés qui ont communiqué avant leur naissance sont toujours très différents, ouverts, chaleureux et plus éveillés ».

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césariennes préoccupe beaucoup les parlementaires. C'est en répondant à Françoise Labelle, en 2009, que le ministre de la Santé d'alors, Rajesh Jeetah, qualifiait la hausse du nombre de césariennes d'« inaceptable ! », en faisant ressortir que son ministère prenait très au sérieux ce phénomène. Rajesh Jeetah avait même annoncé que son ministère allait faire un relevé des médecins qui en sont concernés. Le député Satish Boolell avait également demandé à Maya Hanoomanjee s'il y avait un aspect financier lié à la question du nombre de césariennes pratiquées dans les hôpitaux. La ministre n'était pas en mesure de répondre. Nous avons posé la même question au service de communication du ministère de la Santé, à savoir si les médecins perçoivent une allocation spéciale pour les césariennes pratiquées. On nous a fait comprendre qu'on ne pourra nous répondre. Du côté des cliniques privées, chacun pratique son barème et la facture finale dépend des 'fees' du médecin. IMAGES 3D Selon un gynécologue du privé qui a préféré garder l'anonymat, une césarienne coûte dans la fourchette de Rs 60,000 à Rs 100,000 dans les cliniques contre Rs 25,000 à Rs 35,000 pour un accouchement normal. Les consultations coûtent à partir de Rs 1 000, comprenant les frais d'échographie devenue un « must » pour tout cabinet de gynécologue qui se respecte. Tout dépend aussi d'autres services qu'offrent les médecins, car en plus de la traditionnelle écho, certains proposent des images 3D. Sans compter que si au début de la grossesse, les visites chez le gynéco se fait sur une base mensuelle, elles se feront à fréquences plus rapprochées à mesure que s'écoulent les semaines et les mois jusqu'à l'heureux événement. Du côté médical, il faut savoir que les césariennes sont pratiquées dans des cas difficiles où, par exemple, le bébé se présente par le siège. Il existe aussi des urgences où le coeur de l'enfant s'affaiblit risquant l'asphyxie. Ce sont des situations où il faut décider très vite, indique notre interlocuteur. Le gynécologue ajoute aussi « que si dans certains cas la césarienne est évidente avant l'accouchement, par contre dans d'autres cas c'est au cours du travail que l'équipe médicale se rend compte qu'une césarienne s'impose pour ne pas mettre en danger la vie de l'enfant ni celle de la mère. En attendant le rapport de l'Institut de la santé, en mai, les statistiques disponibles et les honoraires demandés démontrent que « l'heureux événement » d'une naissance n'a plus le même sens pour tous.

« La césarienne, ça rapporte » Monique Dinan est la fondatrice du Mouvement d'aide à la maternité (MAM). Elle est très présente dans les médias sur les questions relatives à la sexualité, à la maternité et à la famille ❚ Comment réagissez-vous à la

hausse du nombre de césariennes à Maurice ? C'est très inquiétant. Les statistiques démontrent que la césarienne est devenue une pratique courante dans notre île où la population féminine est de 54,4%. Maurice a été pointé du doigt par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), car on a dépassé largement le barème imposé. C'est très inquiétant, car l'accouchement doit rester un processus naturel. La césarienne, il faut aussi le dire, coûte une fortune, cela peut aussi décourager une femme à avoir d'autres enfants par la suite. Cette tendance sera néfaste pour l'avenir même de notre pays. Mettre au monde un enfant est devenu, de nos jours, un processus plus médical que naturel. ❚ Comment expliquez-vous cette

hausse ? Premièrement, les médecins ne veulent pas prendre des risques, donc ils optent pour la césarienne. Il y a aussi le facteur économique, car c'est une jolie source de revenu où tout est programmé, c'est-à-dire entre le médecin et la clinique. Le stress quotidien en est aussi une des causes, car les femmes de nos jours ne peuvent plus attendre. Elles sont tellement fatiguées par le traintrain quotidien qu'elles préfèrent un accouchement sans douleur.

❚ Pourquoi vous dites que l'ac-

couchement doit rester un processus naturel ? Une césarienne reste une étape très difficile, tant pour la maman que pour le bébé. La maman n'est presque pas consciente au moment où l'enfant vient au monde. Pour l'enfant il est « enlevé » de ce monde merveilleux qu'est le ventre sa mère. On peut dire que c'est un enlèvement sous anesthésie. Par contre, l'accouchement apporte en premier lieu cette relation fusionnelle où la maman est consciente de la venue au monde de son bébé, c'est un travail qui se fait à deux. Le plus grand service qu'une mère peut rendre à son enfant est de lui permettre de naître à

terme, de façon naturelle. Il y a aussi les naissances prématurées, là c'est un vrai parcours de combattant pour l'enfant qui doit utiliser toute ses forces pour venir au monde. ❚ Quels sont les autres effets de la

césarienne ? Une césarienne affecte en premier lieu la montée de lait qui est la nutrition première du bébé. Le lait maternel, on le sait, est le meilleur anti-corps pour le bébé. Autre conséquence, la mère est tellement épuisée par la suite, qu'elle n'arrive plus à prendre soin de son enfant comme il le faut. Là aussi le contact affectif, si important, en souffre énormément.

Le député Satish Boolell avait également demandé à Maya Hanoomanjee s'il y avait un aspect financier lié à la question du nombre de césariennes pratiquées dans les hôpitaux. La ministre n'était pas en mesure de répondre. Nous avons posé la même question au service de communication du ministère de la Santé, à savoir si les médecins perçoivent une allocation spéciale pour les césariennes pratiquées. On nous a fait comprendre qu'on ne pourra nous répondre


TUÉS SUR LE CHAMP

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113 journalistes sont morts dans l'exercice de leurs fonctions à travers le monde en 2009, selon la Fédération internationale des journalistes (FIJ). 44 en 2010 et 23 journalistes depuis le début de l'année 2011. Les cas les

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plus récents sont Hilal Al-Ahmadi, mort le 17 avril, en Irak, Taha Al-'Alawi, mort le 8 avril, en Irak et Zaman Ali, mort le 2 avril au Pakistan. Plus de 2 000 journalistes ont été tués depuis 1944. Le site

“www.thejournalistsmemorial.org” nous permet d'avoir des informations sur ces reporters, de savoir pour qui ils travaillent et comment ils ont trouvé la mort. C'est un mémorial contre l'oubli.

EVALUATION

La presse mauricienne à l’épreuve du baromètre Un regard franc, clinique, audacieux sur les variations de la presse mauricienne. Un diagnostic sans condescendance. Sans fausse pudeur aussi. Le rapport 2010 de l'African Media Barometer (AMB) a été présenté vendredi dernier. C'est une initiative de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) | SM CRÉÉ EN 2004, l'African Media Barometer, en collaboration avec le Media Institute for Southern Africa (MISA), a pour but d'évaluer l'environnement médiatique dans les 27 pays africains en prenant en considération l'observance des Déclarations et Conventions africaines, telle la « Déclaration des principes de la liberté d’expression en Afrique – 2002 » de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. L'évaluation permet ensuite d'améliorer la situation actuelle des médias dans les pays concernés. Les recommandations sont aussi communiquées aux 19 bureaux des pays de la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) en Afrique. L'exercice d'évaluation est menée par une équipe de journalistes et de membres de la société civile locaux - peut-être vaudrait-il mieux alors parler d'autoévaluation. La commission, une douzaine de membres au maximum, se réunit chaque deux à trois ans, le temps d'un week-end, pour effectuer l'évaluation et determiner le progrès accompli. L'évaluation comprend exactement 45 indicateurs. Le vote anonyme sur chaque indicateur, est pris après confrontation des observations. L’ARME DE LA PUBLICITÉ Les quatres secteurs qui sont analysés sont : la liberté d’expression, la diversité et l’indépendance du paysage médiatique, la régulation de la communication audiovisuelle, le rôle des communicateurs de l’état et les normes professionnelles des médias. Le rapport final est un résumé qualitatif de la discussion et indique également les notes moyennes pour chaque indicateur, secteur et comprend également la note finale du pays. A Maurice, les membres du panel pour le baromètre 2010 étaient : Sunil Gopal, Deepa

l'évolution de la presse mauricienne. De nouveaux titres ont enrichi le paysage médiatique ces dernières années, favorisant, entre autres, une grande mobilité des journalistes. La grande variété des titres amenant, également, une plus grande variété dans les lignes éditoriales et une meilleure circulation de l'information et une remontée des faits de société. « COMPLAINTS COMMITTEE » La presse mauricienne prend également compte, de plus en plus, de l'importance de développer des normes éthiques pour la promotion de la profession. Des journaux ont élaboré et adopté, pour leur usage interne AUTOÉVALUATION. L’AMB a aussi fait des propositions pour améliorer la qualité de la presse mauricienne mais aussi à l'intention de leurs lecteurs, des codes de conduite et de déontologie. La pression et les Bhookun, Meeghan Gobin, le rapport, l'épineuse question dénoncé par le panel. La manipulation de l'opin- menaces de l'Etat ont fait que les Rama Krishna Veeramundar, de la publicité gouvernementale Nicholas Rainer, Pradeo Buldee, aux journaux, le gouvernement ion publique par le pouvoir journalistes se réunissent dans Isthiba Meeajane, Céline Mom- continuant à utiliser la publicité politique, à travers les instru- des situations informelles. La ple, Lindley Couronne, Premita comme une arme pour punir ou ments que sont la télévision et Newspaper Editors and PublishLeelachand et Lovena Dookhy. récompenser, selon les cas, les la radio d'Etat est aussi mise en ers Association (NEPA) a rédigé Le rapporteur et représentant de entreprises de presse. « ...the exergue : « The ruling party also un code de conduite pour les FES à Maurice est Leevy Frivet State uses financial pressure to uses state television or radio to professionnels des médias. Et, il y et le modérateur est Reyhana keep people in tow », peut-on lire start discussions around certain is- a, désormais, une utilisation acdans le document. Les relations sues and steers people to think in a crue des nouvelles technologies Masters. certain way ». dans la fabrication des journaux. Lors de la présenLe rapport 2010 de l'AMB D'ailleurs, notent tation du rapport les rédacteurs du explore, pour terminer, les initia2010 à la presse, rapport, lorsque l'E- tives à être prises pour améliorer Constantin Grund, Les relations entre certaines publications et le représentant de le gouvernement se sont détériorées, notent tat souhaite com- l'environnement médiatique. muniquer avec les Ainsi, le document propose la FES de Madagascar la commission qui souligne également les citoyens mauriciens, mise en place d'associations reavait déclaré que « le message est dif- groupant les membres de la pro...la démocratie n'est arrestations des journalistes en nombre fusé dans le journal fesionn. Un tel regroupement jamais vraiment ac- croissant. Les journalistes ont été agressés de 19h30, puisqu'à pourrait prendre la forme d'un quise ». Le rapport par des « activistes » fidèles au parti au cette heure-ci, 70% syndicat, d'un groupe de pres2010 de l'AMB de la population sion, d'un forum des éditeurs pour Maurice pouvoir, dans l'exercice de leurs fonctions sont branchés sur la etc. Il est suggéré l'élaboration, abonde en démonstrations de ce postulat. En entre certaines publications et le MBC pour connaître les princi- sous la direction d'un conseil effet, le panel mauricien parle gouvernement se sont détéri- pales nouvelles du jour. Au volontaire, d'un code de conouvertement et franchement de orées, notent la commission qui cours des dernières élections duite pour la profession. Ce conla presse, ou plutôt de sa presse, souligne également les arresta- générales, la manipulation d'im- seil des médias pourrrait puisque quatre de ses membres tions des journalistes en nombre ages pour présenter le Premier également être responsable de la sont des journalistes de la presse croissant. Les journalistes ont ministre sous la meilleure angle mise en place d'un « complaints écrite tandis que les évaluateurs été agressés par des « activistes » possible possible alors que son committee ». Il y a aussi, ont fait venant de la société civile sont, fidèles au parti au pouvoir, dans principal adversaire était tou- ressortir les journalistes siégeant de par leur engagement, des l'exercice de leurs fonctions. L'é- jours montré sous son plus sur le panel de l'AMB, un fort besoin de mettre en place un habitués des colonnes des jour- tiquetage de certains titres mauvais jour. comme sectaires par les organiL'AMB note, néanmoins, de fonds d'entraide pour les gens naux. Des problèmes évoqués dans sations socio-culturelles est nombreuses avancées dans des média.


AVANCÉE TECHNOLOGIQUE : MAURICE DEUXIÈME EN AFRIQUE Le World Economic Forum (WEF) salue l’avancée technologique et informatique de Maurice. Le pays est classé deuxième en Afrique et premier dans la région sub-saharienne, selon le Global

Information Technology Report 2010-2011 de cet organisme. Sur le plan mondial, Maurice est passé de la 53ème à la 47ème place. Le rapport souligne les atouts du pays, dont l’environ-

nement des affaires, la protection de la propriété intellectuelle et la taxation et souligne le niveau de compétition dans le domaine de la fourniture d’internet et de téléphonie.

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MISSION D'INVESTISSEMENT

Echos positifs pour Pravind Jugnauth en Belgique Depuis une semaine déjà, le ministre des Finances est en mission à l'étranger. Il a mené une série de rencontres, à Bruxelles, avec des membres de la Commission européenne, ainsi que des politiciens et hommes d'affaires belges afin de promouvoir Maurice comme plate-forme idéale pour l'investissement | L'UNION EUROPÉENNE demeure un partenaire incontournable du développement de l'île Maurice. Preuve en est la série de rencontres entamée par le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, à Bruxelles, où se situe le siège de la Commission européenne. Ce dernier a eu des discussions avec ses homologues européens et d'autres personalités des finances afin de promouvoir Maurice en tant que plate-forme idéale pour l'investissement. Pravind Jugnauth a également parlé du projet d'île hors-taxe. Cette série de rencontres a débuté avec une réunion, à Bruxelles, avec Andris Piebalgs, commissaire en charge du développement, dans le cadre du 'Green Paper on Development Cooperation and Budget Support' qui vient d'être publié par l'organisme européen. Selon Pravind Jugnauth, ce document aidera à moderniser la coopération au développement et à assurer que l'aide budgétaire réponde mieux aux besoins des pays bénéficiaires en instaurant les garanties nécessaires. Le ministre des Finances a également saisi l'occasion pour demander un soutien accru à l'Union européenne dans certains domaines spécifiques. Y compris dans celui du sucre. « Nous sommes reconnaissants envers l'Union européenne pour son soutien à la suite de la forte réduction du prix du sucre exporté vers l'UE. Toutefois, les mesures d'accompagnement ont été moins significatives et il aurait été approprié qu’une règle proportionnelle ait été appliquée sur la perte de recettes d'exportation. C'est pourquoi nous apprécions particulièrement les ressources additionnelles, en vertu de l'Accompanying Measures for Sugar Protocol countries (AMSP) », a déclaré Pravind Jugnauth. Toutefois, ce dernier a demandé qu'une décision soit prise rapidement la prochaine fois qu'une telle situation se produira, afin que les autorités puissent avoir le temps de travailler avec la délégation européenne sur les ressources

HLB

DU PLAT PAYS AUX USA Le jeudi 14 avril, Pravind Jugnauth a mis le cap sur Washington. Durant son séjour de trois jours, il a eu des discussions avec des représentants de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) sur une série de sujets. Ceux-ci étaient notamment la mise à exécution du concept «Maurice, destination horstaxe », les projets infrastructurels incluant le port de Mahébourg, la productivité dans le secteur public et le 'Programme Based Budgeting', le dossier ‘Aid for Trade’, y compris le dossier d’intégration régionale, la restructuration des secteurs engagés dans l’exportation, de même que la modernisation des douanes, le Sovereign Wealth Fund et la taxation environnementale.

INVESTISSEMENT. Des hommes d’affaires belges seront en visite à Maurice en octobre prochain

Nous sommes reconnaissants envers l'Union européenne pour son soutien à la suite de la forte réduction du prix du sucre exporté vers l'UE. Toutefois, les mesures d'accompagnement ont été moins significatives et il aurait été approprié qu’une règle proportionnelle ait été appliquée sur la perte de recettes d'exportation. C'est pourquoi nous apprécions particulièrement les ressources additionnelles, en vertu de l'Accompanying Measures for Sugar Protocol countries (AMSP)

nécessaires afin d'aller plus vite avec les réformes et d'en augmenter l'impact. OBSTACLES À UN ECONOMIC PARTNERSHIP AGREEMENT COMPLET L'île Maurice, déjà signataire d'un Economic Partnership Agreement (EPA) intérimaire avec l'Union européenne, voudrait développer un EPA plus complet. Une volonté qui se heurte cependant à la réticence de certains pays de la Eastern & Southern African region (ESA), groupe au sein duquel Maurice a négocié avec

l'UE. C'est dans ce cadre que Pravind Jugnauth a rencontré le Belge Karel De Gucht, commissaire en charge du commerce. Le ministre des Finances a insisté sur le fait qu'il s'agit d'un débat sensible pour notre pays : « Nous sommes conscients que l'UE est partante pour explorer les divers moyens qui conduiraient à développer un EPA complet, mais nous sommes également conscients de la résistance des Least Developed Countries (LDC) qui ne ressentent pas le besoin d'ouvrir davantage leurs économies aux autres. Il faut trouver un moyen

efficace d'aller de l'avant avec l'EPA au sein d'un cadre tripartite ». Le Grand Argentier a aussi fait ressortir que les LDC, qui bénéficient de l'initiative Everything But Arms (EBA) de la Commission européenne, ne voient pas l'intérêt d'un EPA. RESSERRER LES LIENS AVEC LA BELGIQUE Poursuivant sa mission, le ministre des Finances a effectué une visite de courtoisie à son homologue belge, Didier Reynders, le mardi 12 avril. Lors de cette rencontre, il a été question de la mise à jour de l’accord de non-double imposition signé par Maurice et la Belgique en 1995. Pravind Jugnauth a aussi abordé la coopération internationale, surtout en termes d'échanges de renseignements. Didier Reynders a proposé de porter les suggestions mauriciennes devant les réunions préparatoires du G20, dont le sommet se tiendra cette année en Corée du Sud. Le ministre belge de l'Economie s'est également prononcé en faveur d'une assistance technique à Maurice à travers la Banque nationale

belge et s’est dit prêt à collaborer avec le gouvernement mauricien pour la promotion du commerce et de l’investissement. Le lendemain, soit le mercredi13 avril, Pravind Jugnauth a participé à un déjeuner avec un groupe d’hommes d’affaires belges au Château Sainte-Anne, à Bruxelles. L’événement a été organisé par le consul honoraire de Maurice, en collaboration avec l’ambassadeur mauricien. Les hommes d’affaires présents ont démontré un intérêt particulier pour plusieurs secteurs, dont les services financiers, l’éducation tertiaire et l’agro-industrie. Certains ont évoqué le secteur des services financiers mauricien en tant que plateforme pour atteindre les pays de la région africaine. De ce fait, un groupe d’hommes d’affaires seront en visite à Maurice au mois d’octobre. Ils rencontreront les responsables d'institutions spécialisées dans la promotion d’investissements. Les rencontres de Pravind Jugnauth à Bruxelles ne constituent que le premier volet de la mission de commerce et d’investissement que le ministre des Finances compte entreprendre, au cours de l’année, en collaboration avec la Banque de Maurice, en Belgique, au Luxembourg et en Suisse.


CONSULTANTS AND THE WATCH

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In 1965, Carl Ally, an Advertising Executive, stated that "a consultant is someone who borrows your watch to tell you the time, and then keeps the watch”. This popular saying, later popularized by Robert Townsend in

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his book ‘Up the Organization (1970)’, adds on to various critics voiced against consultants, such as « Those who can’t do, teach, and those who can’t teach, consult. »

CONSULTANCY

The Bluff Industry

Over the past decades, both private and public sector operators have spent billions in terms of consultancy fees, which confirms the growing grip of consultants and consulting firms on management and the decision making process. The strong reliance of companies and the state on consultants and their relevance is subject to public scrutiny | RAJEN VALAYDEN EVERY ORGANIZATION recognises the fact that it has its strengths and weaknesses. When there is a perceived weakness in an organization, the leadership seek ways to address the issues and steer the organization and its members in the right direction. Steering the organization in the right direction may result in the management inviting consulting experts to investigate the

problems to identify the root causes and recommend ways to address them. Unfortunately, not all cases where leadership consultants have been employed have paid off as expected. Some of the recommendations have not delivered the expected results despite huge investments on leadership experts and their proposals. This has tended to fuel disbelief in

While the pros stress on the fact that consultants provide a healthy dose of objectivity, through the ability to view things from an expert and unbiased perspective and yield fresh insights, critics against reliance on consultants are adamant that passion cannot be outsourced.

the value of consultants in resolving organizational issues or developing a long-term business strategy. Those who argue against the use of management consulting experts base their arguments on the many instances where recommendations from management experts have tended to lead the business astray or cases where management ended up not using the recommendations or proposals of these consultants. In their opinion, this amounts to a waste of business funds. Critics of consultants say the recommendations of management experts are often flawed because they often do not fully understand the organization's business, history and culture before offering solutions.

AT&T CASE STUDY America's largest telephone company, AT&T, used to be a management consultant's dream. Since the start of this decade, it has spent more than a billion dollars on consulting. At one time, more than 1,000 firms - ranging from respectable outfits such as McKinsey to way-out purveyors of psycho-babble - were crawling all over it. This army of hired thinkers encouraged AT&T to make a series of disastrous decisions, including buying NCR, a computer maker, for well above its market value, and announcing huge lay-offs. It also talked the company into adopting some of the silliest management fads around. The plan to revitalise NCR, for example, involved renaming managers “coaches”, tearing down office doors and encouraging employees to wear T-shirts bearing the message “Putting the moose on the table”. But suddenly the party stopped. When AT&T's new boss, John Walter, took over, the first thing he did was to kick out the consultants and tell his colleagues to start thinking for themselves. It is not just AT&T that is having second thoughts on management consulting. Among America's current best-sellers are two cartoon books by Scott Adams, “The Dilbert Principle” and “Dogbert's Top Secret Management Handbook” (Harper Collins), which have a good laugh at the consultants' expense. “A consultant is a person who takes your money and annoys your employees while tirelessly searching for the best ways to extend the consulting contract,” according to Mr Adams. He points out that consultants invariably advise you to do whatever you are not doing centralise whatever is decentralised, flatten whatever is vertical, diversify whatever is concentrated. The only thing they will definitely not recommend is to leave things well alone.


THE VIRUS Financial Times columnist Andrew Hill, in a recent article, quotes a respected captain of the industry who describes consultants as ‘ a virus – let one in and you infect the whole organisation’. Viruses cannot exist alone.

They need a living host. A consultancy without clients is a contradiction in terms: it would simply be a collection of smart people nattering to each other about strategy – like a self-absorbed think-tank or business school.

Viruses can mutate into different strains : strategy, marketing, operations, customer service, information technology – you name it. Or, more often, they name it, and then sell it to you.

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Start ups’ bumps

So, the question is this : do organizations really need these consultants? Are consultants overrated? A savvy management already knows why business is successful and what needs to be done next, operationally, and even from a marketing perspective. Thus, bringing on board the wrong consultant or third-party provider can feel like they are merely being hired to study your company and regurgitate what they have learned. That is an expensive academic exercise with little practical use, and good management sees right through it. So a consultant better be able to add some serious value by offering fresh insights and truly original ideas. Sure enough, that all begins with taking the time to learn a company’s culture, history, competition, threats and opportunities. And that time, like the valuable time of a chartered professional accountant or attorney who must do the same thing when initially hired, has to be remunerated. The questions that come over again are : 1) How quickly can the outside consultant move from studying to strategizing? 2) How good are the strategies?

Nearly all schemes designed by support organizations / programs such as the Development Bank of Mauritius ( DBM), the Small and Medium Enterprises Development Authority (SMEDA), the Mauritius Business Growth Scheme, the National Empowerment Foundation (NEF) and Enterprise Mauritius (EM) revolve around capacity building or assessment provided by consultants. These schemes often account for over 60% of the support to small and medium enterprises or even start ups. Some of them are even meant to be delivered solely by consultants from the donor countries sponsoring the programs. The irony lies very often in the practice which has been encouraged by state operators in inviting consultants to design the strategies required for industries, which results in drafting of tailor-made actions for the consultants themselves. At times, the consultancy fees are much higher than the financial support obtained from the support organizations. This phenomenon is far from being a local concern. It is a blatant global issue which leaves thousands of aspiring entrepreneurs stranded in an active market place and reminds us of the observation of a famous ‘management Guru’ who stated that ‘consultants are best suited for Big Dumb Companies (BDCs’) who need someone to tell them what they already know in order to substantiate a preordained course of action. For instance, many BDC managements need a consultant to study cost cutting issues before announcing a significant layoff. In this way, the consultant becomes the scapegoat behind the tough decisions that the BDC's do not have the guts to execute on their own. Moreover, BDC Consultants trade their time for money whereas start ups need to trade their money for results, which unfortunately consultants find hard to deliver.

Unfortunately, not all cases where leadership consultants have been employed have paid off as expected. Some of the recommendations have not delivered the expected results despite huge investments on leadership experts and their proposals. This has tended to fuel disbelief in the value of consultants in resolving organizational issues or developing a long-term business strategy

3) Can the consultant actually implement the strategies or merely recommend them? While the pros stress on the fact that consultants provide a healthy dose of objectivity, through the ability to view things from an expert and unbiased perspective and yield fresh insights, critics against reliance on consultants are adamant that passion cannot be outsourced. Any function that involves interative learning, passion and/or close proximity to internal and external customers should not be outsourced and cannot be shifted from a passion-driven duty into the hands of a dispassionate third party. Such positions include: PR, Sales, Product Development, Lead Generation, Strategic Planning, Fund Raising, etc.

CAPITAL

Re-engineering fads

The concept which catapulted consultants onto the front scene has been the fad of re-engineering, which calls for a recalibration of core business, processes and mainly realignment of people. Re-engineering is unblushingly claimed as the most important idea since Adam Smith's “The Wealth of Nations”, published in 1776. Within months, every other consultancy firm had launched its own version of re-engineering under various names such as business transformation and business process redesign. Critics claim that consultants treated re-engineering as a cure-all for every ail-

ment, and that they ignored the human side of management, sacrificing such intangible goods as commitment and creativity to short-term efficiency. As a result, re-engineering usually led to demoralisation and disruption rather than the revolutionary improvements in efficiency touted by its proponents. Significantly, the founders of re-engineering accept many of these charges, though they blame cack-handed consultants who, they say, misunderstood and misapplied their ideas. Prominent advocates of this concept have admitted that most attempts at re-engineering have

ended in failure, and urge today's re-engineers to pay more attention to people's feelings. But the backlash against re-engineering has now turned into a backlash against management fads in general, and against the consultants who push them through. Critics have two main complaints. The first is that fads fail to deliver. Re-engineering programmes are launched with great fanfare, only to fade out as employees get bored and managers move on to the next thing. Many consultants are guilty of introducing so many fads simultaneously that managers have no chance of implementing them.


L’ANALPHABÉTISATION MONDIALE DEMEURE PRÉOCCUPANTE

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CAPITAL

Si, à l'échelle mondiale, le niveau d'alphabétisation a globalement progressé, il présente encore de considérables disparités selon les pays. Ainsi il reste encore 950 160 millions d'adultes illettrés dans le

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INSIDE

LE CONSTAT sonne comme un désaveu. Délaissant les établissements scolaires publics, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir que leurs enfants, quel que soit leur niveau, étudient dans l'une des écoles privées du pays. Sur les deux dernières décennies, celles-ci n'ont eu de cesse de fleurir un peu partout à travers l'île. Elles ont pour nom Le Bocage, Step Ahead, Hampstead, St Nicholas ou encore Arden Junior School. Face à ce phénomène, la question qui se pose est la suivante : pourquoi choisir de payer quand l'éducation est gratuite ? L'un des éléments qui différencient un établissement scolaire privé payant d'une école publique, c'est que cette dernière prépare surtout l'élève à prendre part aux examens de fin de cycle, alors que les écoles privées mettent davantage l'accent sur le développement de compétences sociales et de la pensée critique.

dans la partie subsaharienne. Au Mali, par exemple, 56,9 % des hommes et 71,8 % des femmes sont analphabètes ; seuls 12,8 % des adolescents sont scolarisés dans le secondaire (contre 94,4 % en France, en 1998).

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monde, dont la moitié vit en Asie, essentiellement en Inde, en Chine, au Pakistan et au Bangladesh. L'Afrique connaît, par ailleurs, les plus forts taux d'analphabétisme. La situation est particulièrement préoccupante

EDUCATION

LE SUCCÈS

DÉVELOPPEMENT PERSONNEL C'est le cas au Bocage International School, établissement du secondaire ayant ouvert ses portes en 1990. Les 550 élèves qu'accueille le collège viennent pour la plupart de familles L'enseignement ne se résume pas à l'académique. Les Mauriciens semblent l'avoir aisées. Ce qui leur permet de payer les frais de scolarité qui compris. Malgré l'éducation publique gratuite et le coût élevé de la vie, ils sont peuvent paraître exorbitants nombreux à choisir d'envoyer leurs enfants dans des écoles privées payantes. pour certains. Le cursus scolaire, lui, est totalement dif- Capital se penche sur ce phénomène | MS, SM ET ST férent de celui des collèges ceux-ci peuvent bénéficier d'une recteur de cet établissement qui publics. Exit le HSC. Au français à Maurice puisqu'il a français du monde entier. Bocage, à la fin du cycle sec- ouvert ses portes en 1953, offre Si Le Bocage International attention particulière et d'un accueille 480 élèves de 3 à 11 ondaire, les étudiants prennent une même possibilité d'é- School, le Lycée Labourdo- suivi de l'évolution de leur tra- ans, est d'avis que ce qui démarpart aux examens du Baccalau- panouissement à ses élèves. A nanais ou l'Ecole du Nord pro- vail. que les écoles privées payantes Outre la possibilité d'étudier de celles du système public c'est réat International, autrement titre d'exemple, le 10 avril posent un système scolaire plus complet que le Higher dernier, le lycée a organisé un différent, les établissements sco- des langues étrangères telles l'es- l'encadrement, la discipline, School Certificate. fancy-fair afin de récolter des laires privés suivant le même pagnol, le mandarin ou l'alle- ainsi que l'évolution des étudiPour l'obtenir, les système que les mand, l'école mise également ants dans leur maîtrise des étudiants doivent écoles publics sont beaucoup sur le développement langues. faire preuve d'autres Une réussite reconnue auégalement en grande personnel des enfants à travers qualités qu'a- Face à ce phénomène, la question qui se demande. A tel des activités extrascolaires telles delà des frontières mauricicadémiques. Ils pose est la suivante : pourquoi choisir de point qu'il n'est pas que des excursions éducatives. ennes. Avec un taux de réussite doivent par exemple payer quand l'éducation est gratuite ? toujours facile de s'y Qui plus est, chaque mardi, de 97 à 100% ces 15 dernières avoir complété un faire admettre. Au deux périodes sont consacrées années, Arden Junior school a L'un des éléments qui différencient un certain nombre St.Nicholas Gram- aux classes de musique, de remporté le trophée du « Busid'heures d'activités établissement scolaire privé payant d'une mar School, à danse, de couture, de natation, ness Initiative Directions (BID) en matière de créa- école publique, c'est que ce dernier prépare Sodnac, les aspirants de wushu ou d'éducation Arch Of Europe For Quality And Technology In Gold Catedoivent ainsi passer physique. tivité, d'action et de surtout l'élève à prendre part aux examens gory » à Francfort, en Alledes tests d'évaluaservice (CAS). Ce magne. Beaucoup d'élèves, tion. souci d'aller au-delà de fin de cycle, alors que les écoles 97 À 100% DE RÉUSSITE Ces tests permetde l'enseignement privées mettent davantage l'accent sur Le phénomène n'est pas can- après avoir brillé au CPE, tent à l'établisse- tonné aux établissements sco- cherchent même une place dans académique se la préparation à la vie, qui passe par le ment, contrairement laires du secondaire. Il existe en un ‘star college’. retrouve également développement de compétences sociales Preuve du succès que conà ce qui se fait dans effet plusieurs écoles primaires dans le fait que l'éles écoles publiques, privées, telles la Hampstead naissent les écoles privées cole bénéficie de la et de la pensée critique de maintenir un Junior School, fondéen 1994 payantes, Niraj Sooknah proprésence à plein temps de psychologues et de fonds pour que des élèves puis- ratio élèves-enseignant peu par Bisson et Indeera Sooknah, jette d'ouvrir un établissement conseillers en orientation (career sent prendre part aux Premiers élevé. Ils sont à l'heure actuelle et l’Arden Junior School est un secondaire d'ici 2 à 3 ans. Si la counsellors). Jeux Internationaux de la Je- environ 115 élèves à y étudier, établissement où se côtoient les tendance se précise, ce ne sera Le Lycée Labourdonnais, qui unesse, destinés aux jeunes ly- alors que le corps enseignant est élèves du pré-primaire et du pri- certainement pas le seul à voir le jour dans les années à venir. fait figure de doyen des étab- céens fréquentant des composé de 30 professeurs. maire. Niraj Sooknah, assistant dilissements à enseignement établissements à programme Avec 15 élèves par section,

DES ÉCOLES PRIVÉES


DELF : INSCRIPTIONS OUVERTES À PARTIR DE MAI Le DELF (Diplôme d'Etudes en langue française) est disponible à Maurice depuis l'année dernière. Cet examen consiste à évaluer quatre compétences, à savoir ; la compréhension de l'oral, la compréhension de l'écrit, la production

écrite et la production orale. Ces diplômes délivrés par le ministère français de l'Education nationale, ciblent particulièrement les élèves en fin de cycle secondaire, souhaitant valider leurs compétences en français, poursuivre leurs

études tertiaires en France ou solliciter un emploi dans un secteur privilégiant le recrutement de billingues. Les inscriptions seront ouvertes à partir de mai et les examens auront lieu en juillet. Les frais d'inscription sont de Rs 1 500.

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INSIDE

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Du Bocage en 1990 à Northfields International High School en 2002 en passant par le collège Père Laval en 1997, Paula Atchia est devenue, en quelque sorte, une experte dans le lancement d'établissements scolaires du cycle secondaire. Capital a voulu avoir son avis sur la place importante prise par les écoles privées payantes dans le paysage scolaire mauricien | MS

PAULA ATCHIA

« Les écoles privées offrent une préparation à la vie »

MANOJ NAWOOR

❚ Pourquoi les écoles privées

connaissent-elles un tel succès ? Les écoles privées sont populaires car les parents estiment que le système public n'est pas capable de répondre aux besoins de leurs enfants. ❚ Pensez-vous que les

Mauriciens ont confiance en l'éducation publique ? Seuls les parents pour qui le but principal de l'éducation est la performance aux examens, et qui ont les moyens de compléter l'éducation publique de leurs enfants, lui font confiance. ❚ Vu les frais de scolarité de

certains établissements, ces écoles privées ne sont-elles pas réservées à une certaine élite ? Les écoles privées sont toujours coûteuses, partout dans le monde. C'est parce que les parents de ces élèves ont à supporter la totalité du coût de l'éducation, du terrain et des infrastructures, des salaires du personnel, ainsi que le coût de la recherche en éducation. Ces derniers paient aussi des taxes au gouvernement et contribuent ainsi à payer pour le système public qu’ils n'utilisent pas.

La principale différence dans le type d'éducation offert est qu’alors que le système public prépare aux examens et à l'éducation tertiaire, les écoles privées mettent davantage l'accent sur la préparation à la vie ❚ Qu'est-ce qui distingue un

élève d'une école publique de celui d'une école privée ? La principale différence dans le type d'éducation offert est qu’alors que le système public

EDUCATION. Les établissements privés sont promis à un bel avenir

prépare aux examens et à l'éducation tertiaire, les écoles privées mettent davantage l'accent sur la préparation à la vie. Ainsi, un élève d’une l'école privée aurait davantage de compétences sociales et en matière de pensée, ainsi qu’une attitude plus indépendante dans la façon de travailler. Les enseignants du système public peuvent trouver ces élèves très difficiles à gérer. Il est vrai aussi qu’il y a de plus en plus de problèmes de discipline dans les institutions publiques.

TÉMOIGNAGE Prisilla Candasamy, habitante de Rose-Hill, a chosi d'envoyer sa fille de 7 ans à Arden Junior School. Un choix dont elle se félicite. « Ma fille, Ishika, fréquente l'école Arden depuis l'année dernière. Je constate qu'elle est plus épanouie depuis et qu'elle apprend bien. L'institution est reconnue. D'ailleurs, la plupart des élèves ont de bon résultats au C.P.E et poursuivent ensuite leurs études tertiaires dans des Star Colleges ». Autre point positif selon elle : le fait que l'accent ne soit pas uniquement mis sur le côté académique. Des activités telles que la natation, la musique, la méditation, le yoga et des cours d'informatique sont également proposées aux étudiants. L'établissement dispose également d'une cantine, ce qui fait que les parents ne sont pas obligés de se charger de préparer un déjeuner équilibré pour leur enfant. Même les manuels, selon Prisilla, sont différents de ceux utilisés dans les écoles publiques. Ces derniers, plus colorés, attirent les enfants et les incitent à apprendre. Tous ces éléments font que malgré les Rs 2900 de frais de scolarité par mois, elle compte ainsi envoyer sa cadette à Arden lorsqu'elle sera plus grande.

❚ L'éducation dispensée dans

une école privée offre-t-elle de meilleures perspectives dans le monde du travail ? Au plus haut niveau, aucun. Ce qui importe dans ce cas, c’est la qualité de votre diplôme et votre personnalité. Les élèves des écoles privées réussissent mieux par rapport au second critère, alors que les élèves des écoles

publiques font parfois mieux pour le premier. Mais au niveau intermédiaire, où les contacts sociaux et les personnes compétentes peuvent faire toute la différence, les élèves des écoles privées vont naturellement faire beaucoup mieux.

❚ Pensez-vous que le succès

des écoles privées va se confirmer ? Les parents mauriciens optent chaque année pour les établissements privés, du moins ceux qui peuvent se les permettre.


ATLANTIS SOLAR, UN MONSTRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

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BLING BLING MERCREDI 20 AVRIL 2011

VOUS N'EN avez peut-être pas entendu parler. Il n'empêche que la climatisation solaire est une technologie promise à un bel avenir. Elle permet d'utiliser une énergie renouvelable et gratuite, et offre une solution de climatisation propre. Efficace et silencieuse, cette technologie a une durée de vie plus longue que les systèmes de climatisation classiques. Ces qualités font qu'elle coûte en revanche plus cher que ces derniers. Pour contourner ce qui peut représenter un obstacle insurmontable, SecureWorks Ltd, spécialiste en chauffe-eaux solaires et climatiseurs, commercialise un climatiseur hybride depuis déjà trois ans. Ce dernier fonctionne à la fois à l'électricité et à l'énergie solaire. Avinash Rakhal, Managing Director de SecureWorks Ltd, est plutôt fier de sa trouvaille. Il l'a dénichée auprès d'Atlantis Solar, un fabricant californien porté vers l'innovation : « Notre spécialisation était le chauffe-eau solaire, et au fil du temps, nous avons décidé de chercher un produit qui réduirait la consommation d'énergie, vu qu'un climatiseur normal en consomme beaucoup ». A titre d'exemple, le climatiseur Splittype de 12 000 BTU, l'un des modèles les plus courants, consomme entre 1 500 et 2 000 watts d'énergie. Or, fonctionnant en partie grâce à des tubes solaires, la technologie hybride d'Atlantis Solar ne consomme qu'entre 600 et 800 watts. Elle permet ainsi une économie d'énergie d'environ 30%. Un chiffre qui, dans certaines conditions, peut même atteindre les 75%. GRANDE DFFEFENCE DE PRIX Une petite révolution à Maurice, en attendant la grande, celle des climatiseurs 100% solaires, qui existent déjà, mais qui coûtent à l'heure actuelle une fortune. « Le climatiseur fonctionnant exclusivement à l'énergie solaire coûterait entre Rs 150 000 et Rs 200 000 s'il est importé et commercialisé. Le type hybride est quant à lui beaucoup plus accessible », lance Avinash Rakhal. Ainsi, le prix de l'hybride se situe entre Rs 25 000 et Rs 30 000. SecureWorks Ltd est la première firme à mettre de tels climatiseurs sur le marché mauricien. Le premier prototype, commercialisé par la firme en 2008-2009, a été installé à l'usine RT Knits. Au fil du temps, la firme a attiré d'autres clients, dont des agences de voyage. Si le climatiseur existe en plusieurs modèles : mural, casette ou sol, seul le modèle mural est disponible à Maurice pour le moment. Ce qui n'empêche pas Avinash Rakhal de conseiller aux gens de bien réfléchir avant d'investir leur argent dans ce type climatisation. « Nous pouvons facilement vendre ce produit, mais tout dépend de l'usage que compte en faire le client. Nous ne le conseillerons jamais à des gens qui ne l'utiliseront que pendant deux heures. C'est peine perdue. Le produit est destiné à un usage prolongé ». Il leur faut également prendre compte

.C'est en 2004 qu'Atlantis Solar a commencé à commercialiser ses produits. Il est aujourd'hui un des plus grands producteurs et exportateurs de technologie solaire. Sa ca-

pacité à contrôler la chaîne de production et la fabrication de produits électroniques solaires, couplée avec sa forte présence internationale lui a permis de répondre rapide-

ment aux exigences du marché. Alors qu'en 2008, la compagnie n'exportait que vers 20 pays, ces derniers sont aujourd'hui une cinquantaine

CLIMATISATION

Le solaire vous laissera froid…

Cela fait trois ans déjà que la firme SecureWorks commercialise des climatiseurs hybrides exploitant l'énergie solaire. Un compromis qualité-prix qui peut permettre de réduire considérablement les factures d'électricité des systèmes classiques de climatisation | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN LA NOUVELLE GÉNÉRATION DE CAPTEURS SOLAIRES

INVESTIR. le produit est destiné à un usage prolongé.

A titre d'exemple, le climatiseur Split-type de 12 000 BTU, l'un des modèles les plus courants, consomme entre 1 500 et 2 000 watts d'énergie. Or, fonctionnant en partie grâce à des tubes solaires, la technologie hybride d'Atlantis Solar ne consomme qu'entre 600 et 800 watts. Elle permet ainsi une économie d'énergie d'environ 30%. Un chiffre qui, dans certaines conditions, peut même atteindre les 75%

La conception technologique du système « tube sous vide » permet de réduire considérablement les déperditions calorifiques, avec un taux de rendement nettement supérieur. Cette nouvelle génération de capteurs équipe les nouveaux chauffe-eaux solaires et climatiseurs. Ces capteurs solaires sont plus performants mais plus chers à l'achat et plus fragiles à manipuler. Ils sont constitués d'une série de tubes de verre dans lesquels passe un tube collecteur de chaleur. Le paroi des tubes est double, comme celle d'une bouteille thermos, et on y fait le vide. A l'intérieur, le tube est recouvert d'une substance qui absorbe les rayons du soleil. L'effet thermos permet d'obtenir un meilleur rendement en hiver car la chaleur est piégée à l'intérieur du tube. Le réflecteur et la forme du capteur optimisent la capture d'énergie quand l'incidence des rayons du soleil est faible (en début et fin de journée). Ainsi, le vide réalisé à l'intérieur de ces tubes en verre permet une meilleure isolation et limite les pertes de chaleur au sein du tube. A noter également que dans un capteur solaire sous vide, il n'y a pas de coffrage, chaque tube fonctionnant indépendamment.

l'entretien minimal requis, soit une vérification de routine tous les six mois, ainsi qu'une vérification plus poussée sur une base annuelle. MÊME LA NIUT Selon le managing director de SecureWorks Ltd, avec ce climatiseur, plus il fait chaud, plus il fait froid. En d'autres termes, plus l'énergie solaire est absorbée par le système, plus il générera de l'air froid. Vu de l'intérieur, le climatiseur semble classique. C'est du côté de l'unité extérieure que se situe l'innovation. Celle-ci est en effet surmontée d'une série de tubes solaires thermiques sous vide. Leur avantage par rapport aux panneaux solaires : il n'y a aucune déperdition de chaleur. Comme un chauffe-eau solaire, les tubes vont chauffer un ballon d'eau. Après le passage du fluide frigorigène dans un compresseur classique, c'est le ballon d'eau chaude qui va prendre le relais pour augmenter la pression et la température du fluide, afin de le condenser. La suite reste classique : la chaleur est ex-

pédiée dehors, le fluide redevient gazeux grâce à un détendeur et se refroidit. Le gaz évacue le froid dans la pièce et en récupère une partie avant de repartir dans le compresseur. Ce procédé permet en fait de sous-dimensionner le compresseur et donc d'économiser de l'énergie. Et que fait-on la nuit ou si le ciel est nuageux ? Avinash Rakhal promet que le sysème, grâce au stockage de chaleur, fonctionne avec un rendement quasiidentique même quand le soleil fait défaut.


LA MÉTHODE CRADLE-TO-CRADLE Cette philosophie mise au point par l'architecte William Mc Donough et le chimiste Michael Braungart propose une façon simple et révolutionnaire de repenser l'activité en créant des produits non toxiques et indéfiniment recyclables

de manière biologique ou technique. Ainsi, ils s'inscrivent dans un cycle biologique qui les ramène à la terre, et deuxièmement, ce sont des déchets techniques qui, après usage, serviront de matière première à d'autres produits.

L'autre principe c'est de s'appuyer au maximum sur les énergies renouvelables. Le Cradle-to-Cradle vise également à promouvoir des produits conçus pour être biodégradables par une entreprise et recyclables par une autre.

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CONSTRUCTION

Holcim annonce des ciments ‘écolos’

Le secteur de la construction connaîtra fort probablement une petite révolution d'ici l'an prochain quand la firme Holcim se mettra à l'ère écolo en introduisant de nouveaux types de ciment en ligne avec la vision Maurice Ile Durable | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN HOLCIM (MAURITIUS) Ltd a tenu, à cet effet, un atelier d'information à l'intention de ses partenaires et des professionnels du secteur ; cabinets d’architectes, ingénieurs, compagnies de construction et autres consultants. Pour Patrick Bouchard de la maison-mère de Holcim, « la plupart des ciments conviennent aux emplois usuels. Néanmoins, pour des emplois spécifiques, certains sont mieux adaptés que d’autres. Avec la mise en chantier des projets d’envergure à Maurice, les professionnels du bâtiment ont tout à gagner à mieux connaître les avantages des ciments composés ». Donnant plus de détails sur les nouveaux types de ciment, le porte-parole de Holcim a indiqué que certains travaux nécessitent des ciments spéciaux qui « durcissent rapidement au contact de l’eau tout en maintenant leur résistance et leur stabilité ». L’application des ajouts dans les travaux souterrains en milieux agressifs ou les travaux en mer ont également fait l'objet de recherches dans les laboratoires de Holcim. Dans le cadre de ce passage vers le ciment écolo, Holcim va construire une station de mélange qui contribuera, d’une

LA HOLCIM FOUNDATION FOR SUSTAINABLE CONSTRUCTION Fondé en Suisse en 1912, Holcim est l'un des principaux fournisseurs mondiaux en ciment. Il fabrique et distribue également du granulat (pierre concassée, gravier et sable), du béton prêt à l'emploi et de l'asphalte. La compagnie emploie plus de 82,000 personnes à travers le monde. Holcim a réalisé un chiffre d’affaires de 23 434 millions de dollars pour l’année financière 2010. Holcim entend mettre en valeur des initiatives et des projets intégrant les exigences de la croissance économique, de l’écologie et de la responsabilité sociale. A cette fin, le groupe a constitué la "Holcim Foundation for Sustainable Construction", dont le siège est à Zurich.

Le développement de nouveaux types de ciment écologique s’insère dans la vision du Groupe Holcim qui s'est vu, par ailleurs, décerner le prix de ‘Leader of the Industry’ pour sa meilleure performance concernant la durabilité des matériaux de construction, pendant quatre années consécutives (2005 à 2008), par la FTSE4Good et le Dow Jones Sustainability Index (DJSI)

Maurice Ile Durable : Le Livre Blanc approuvé par le Cabinet LE GOUVERNEMENT veut passer à la vitesse supérieure avec le projet Maurice Ile Durable (MID). A cet effet, il veut dégager une politique générale et nationale autour du concept. Laquelle politique élaborera les principes et les mécanismes bien définis, tenant en compte les enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Après le lancement de la consultation nationale en février 2010, une nouvelle étape dans le processus d'élaboration de cette politique nationale a été franchie, vendredi dernier, quand le cabinet des ministres a

approuvé le Livre Blanc institulé ; 'Maurice Ile Durable : Green Paper Towards a National Policy for a Sustainable Mauritius'. « sur le Projet Maurice Ile Durable. » Le document a été préparé par le Professeur François Odendaal. La politique générale comprendra une stratégie ainsi qu'un plan d'action pour la mise en oeuvre des divers projets sous le concept MID. Un calendrier a déjà été établi par le ministère de l'Environnement et du Développement durable, et il est prévu de finaliser la politique nationale d'ici la fin de

l'année. L'élaboration du Livre Blanc a nécessité pas moins de 70 réunions de travail entre le Professeur Odendaal, qui a été mandaté par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour agir comme facilitateur général pour la formulation de cette politique nationale et les acteurs de divers secteurs, dont des ministères et départements du gouvernement, des corps-paraétatiques, des industriels, des Organisations non gouvernementales et l'Université de Maurice entre autres.

part, à réduire l’importation du Ordinary Portland Cement (OPC) et d’autre part, à proposer des produits à de meilleurs prix que ceux pratiqués actuellement sur des produits conventionnels. Plus écologiques, ces types de ciments diminueront l’impact du CO2 d'environ 30 000 tonnes par an, soutient Patrick Bouchard. Le développement de nouveaux types de ciment

écologique s’insère dans la vision du Groupe Holcim qui s'est vu, par ailleurs, décerner le prix de ‘Leader of the Industry’ pour sa meilleure performance concernant la durabilité des matériaux de construction, pendant quatre années consécutives (2005 à 2008), par la FTSE4Good et le Dow Jones Sustainability Index (DJSI).

Les produits ABB certifiés « green » LES TRANSFORMATEURS et les switchboards à basse tension ont obtenu la certification du Singapore Green Building Council le 23 mars dernier. Le Singapore Green Building Council (SGBC) certifie les produits économes en termes d'utilisation de ressources, offrant un rendement de meilleure qualité et avec un impact minimal sur l'environnement. Pour être certifiés, les produits doivent répondre aux normes internationales, soit l'IEC 60076 pour les transformateurs et l'IEC

61439 pour les switchboards : être fabriqués à partir de matériels récupérés, recyclés ou agricoles ; préservant les ressources naturelles et évitant les émissions toxiques ; économiques en utilisation d'énergie et d'eau et contribuant à un environnement sain et sécurisant. ABB est parmi les trois seuls fabricants de switchboards à basse tension au Singapour. Ses transformateurs sont, par ailleurs, les seuls à avoir obtenu la certification Green du SGBC.


L’INNOVATION FAIT LA DIFFÉRENCE

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Christofle est une marque d’orfèvrerie française fondée en 1830 par Charles Christofle. Depuis sa création, Christofle n’a eu de cesse d’innover et d’insuffler à chaque époque un nouvel art de vivre. Au fil du temps, cette

maison a révolutionné le style et les techniques, les modes de production et de diffusion de l’orfèvrerie et des arts décoratifs. Christofle a toujours vu son nom associé aux grands courants de création, à des artistes

célèbres, tels Man Ray ou Cocteau, à des architectes avant-gardistes, tel Ponti, à des orfèvres modernistes, tels Sabattini et Fjerdingstad, jusqu’aux designers d’aujourd’hui, tels Putman, Szekely ou Ïto.

PONCINI

Festoyer avec des cuillères en argent Les festins de rois ne se résument pas qu’à des bons petits plats bien garnis. A l’heure où les coupes de champagne s’entrechoquent dans un murmure délicat, presque cristallin, les couverts ont aussi leur mot à dire. Chez Poncini, ils incarnent majestueusement tout le luxe dont peut se targuer un banquet | DB

IL EXISTE plusieurs manières de déguster un bon repas. A commencer par l’art de le servir. Dans le domaine, il existe une multitude de techniques qui vont faire la différence au cours du repas, peu importe le plat servi. Les couverts, luxueux s’entend, apportent cette distinction qui peut faire de n’importe quel plat, aussi frugal soit-il, un festin inoubliable. Les couverts, tels qu’ils sont utilisés aujourd’hui, n’existent que depuis la fin du 18ème siècle. Au fil du temps, les ustensiles n’ont pas cessé d’évoluer à la fois en termes de design, de matière ou de raffinement. Le magasin Poncini à Port-Louis, qui commercialise de grandes marques, en est une excellente illustration. Un simple tour dans cette boutique de luxe et vous en conviendrez. Bien qu’il faudra, pour certains coffrets, débourser jusqu’à Rs 100 000. Couteaux, cuillères et fourchettes en métal argenté ou

en acier se côtoient dans le magasin. D’ailleurs, dès qu’on met les pieds dans ce bâtiment en pierre, la variété et la qualité des produits peuvent étourdir. Lors de notre visite, Anna , la responsable du magasin nous accueille à bras ouverts. Nous faisons tout d’abord la connaissance des couverts de la marque Christofle. Ils sont exposés à l’entrée du magasin dans un coffret. Leur éclat attire nos regards. Idem pour les formes. En les tenant dans la main, on se dit qu’ils valent leur pesant d’or. « Ils sont fabriqués avec du métal argenté. Malheureusement, en ce moment, nous n’en avons pas en stock. Nous exposons cet échantillon. Si les clients désirent acheter, nous passons la commande après qu’un dépôt de 60 % a été fait », explique notre interlocutrice. TRADITION Le coffret Christofle comprend 110 pièces et son prix est d’environ Rs 100 000. Les

Autre marque de renom, Calderoni a une histoire qui remonte à 1851. Les couverts de cette entreprise italienne sont réalisés en acier inoxydable. Leur robustesse et leur ligne sont adaptées aux goûts des clients. La marque bénéficie de technologies modernes de fabrication, associées à une finition faite « à la main »

couteaux, cuillères à bouche, cuillères à dessert et fourchettes Christofle peuvent être vendus à l’unité également. Anna nous confie que dans certaines familles, c’est une tradition d’offrir une cuillère Christofle à la naissance d’un bébé. A chaque anniversaire, l’enfant reçoit un autre couvert. A 18 ans, il possède déjà une bonne petite collection. Cette marque française propose aussi des coffrets pour mariage. Vous pouvez ainsi acheter un joli couteau accompagné de sa pèle à gâteau pour marquer cet heureux événement. Vu le prix onéreux, nous avons voulu savoir si les Mauriciens sont friands de ces couverts. Anna nous répond par l’affirmatif. Elle précise également que le magasin Poncini accueille bon nombre de touristes. Pour répondre aux besoins de sa clientèle, le magasin Poncini ne rate jamais une occasion de proposer de nouveaux produits. Ainsi, en ce moment,

la nouvelle collection Asa, baptisée ‘Moon’, vole la vedette. « Contrairement aux autres couverts, son design est plus arrondi », nous explique la responsable de magasin. DESIGN CHIC POUR CALDERONI Autre marque de renom, Calderoni a une histoire qui remonte à 1851. Les couverts de cette entreprise italienne sont réalisés en acier inoxydable. Leur robustesse et leur ligne sont adaptées aux goûts des clients. La marque bénéficie de technologies modernes de fabrication, associées à une finition faite « à la main ». Dans cette gamme, les clients trouveront chez Poncini des couteaux avec une lame plus tranchante que les autres modèles. Des fourchettes et des cuillères en métal argenté sont aussi disponibles. Calderoni commercialise ses produits par pièce également. Un couteau se


MADE IN CHINA Les premiers spécimens de porcelaine chinoise arrivèrent très tôt en Mésopotamie, dès le IXe siècle. Par sa blancheur, sa translucidité magique et son incroyable finesse, cette céramique fascinera l'Occident. Les Européens

parviendront à en percer le secret au début du XVIIIe siècle seulement et s'efforcèrent, dans un premier temps, d'en imiter l'apparence. Lorsque les Européens se mirent à produire leur propre porcelaine, la faïence se trouva manacée et les

faïenciers fixèrent la cuisson des émaux utilisés par les décorateurs dans une cuisson supplémentaire à basse température, permettant de réaliser une gamme de couleurs plus étendue et plus subtile, dont le poupre et même la dorure.

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RECEVOIR. Le repas doit être un moment de bonheur partagé et les couverts y contribuent

TRANCHE D’HISTOIRE L’édifice en pierre et en bois qui abrite Poncini est considéré comme l’un des joyaux architecturaux de la capitale. Ce bâtiment est l’un des plus anciens de Port-Louis. Il date des années 1750. Le bâtiment a abrité, au début, une salle d’armes avant de devenir un hôtel. Dans les années 1860, c’est la société Guillemin & Cie, une entreprise française présente dans l’océan Indien, qui s’y installe. En 1925, elle emploie Alfred Poncini, un horloger suisse. Alfred Poncini était arrivé à Maurice, à l’âge de 23 ans, après avoir gagné un concours de sélection organisé par la maison Guillemin pour le poste d’horloger à Maurice. En 1940, la famille Guillemin décide de se retirer des affaires sur l’île. Alfred Poncini s’associe à Roger Mathieu, un opticien lui aussi employé de la maison Guillemin, et ensemble rachètent le négoce, qui sera dès lors connu comme Mathieu et Poncini. La nouvelle société, en nom collectif, se spécialise évidemment dans l’horlogerie, la bijouterie et l’optique.

STOCK. Poncini peut passer des commandes contre un dépôt de 60%

vend à Rs 365, une fourchette à Rs 165 et une cuillère à Rs 200. La marque Calderoni fait de l’évolution sa devise. Le tout dernier modèle est celui dont le manche est rond au bout, pratique pour être suspendu.Si vous souhaitez que votre table ait une touche haut de gamme, il ne faut surtout pas oublier les couverts à salade. En faisant un tour chez Poncini, vous en trouverez dans du métal argenté. Cet ensemble de deux pièces, cuillère et fourchette, coûte Rs 17 355. Les cuillères à servir sont aussi primordiales pour un banquet digne de ce nom. Vous avez le choix entre le modèle flèche et le modèle

passif. Ils coûtent Rs 17 985 et Rs 17 335, respectivement. En dressant la table, il ne faut surtout pas oublier les verres. Chez Poncini, vous aurez l’embarras du choix devant la panoplie de verres à eau ou à vin que ce soit en termes de modèles ou de marques. LA CLASSE ASSURÉE Qui dit art de table, dit aussi vaisselle. Nous y avons jeté un petit coup d’œil, histoire de vous en donner un aperçu. Chez Poncini, des services à dîner pour douze personnes de la marque Noritake sont proposés. Ils comprennent, entre

Le haut de gamme semble être le domaine de prédilection de Poncini. Si vous désirez un service de table encore plus haut de gamme, aucun souci. Néanmoins vous devez payer Rs 20 250. Chez Poncini vous trouverez aussi de la vaisselle carrée. « C’est un style moderne et il a été créé dans un ton gris et argenté »

autres, 12 assiettes à soupe, 12 assiettes à desserts, 12 assiettes à pains, 12 bols, un plat ovale moyen, un grand plat ovale, un saladier et une soupière. Plusieurs modèles sont exposés. Si vous désirez acheter le service à diner blanc orné d’un rebord doré, il vous faudra compter Rs 16 910. Par contre, si vous préférez le service qui est d’une blancheur éclatante, sachez que le prix est de Rs 29 560. Le haut de gamme semble être le domaine de prédilection de Poncini. Si vous désirez un service de table encore plus haut de gamme, aucun souci. Néanmoins vous devez payer

Rs 20 250. Chez Poncini vous trouverez aussi de la vaisselle carrée. « C’est un style moderne et il a été créé dans un ton gris et argenté », fait ressortir Anna , qui ajoute que ces services de table sont achetés par les particuliers, les établissements hôteliers et les restaurants. Anna précise que tous les couverts sont poinçonnés. Munie de sa loupe, elle nous donne la preuve concrète que chez Poncini, la qualité est le maître mot. Le temps pour les maîtres de maison d’esquisser un petit sourire de satisfaction, sachant que, les couverts aidant, le repas aura été mémorable pour tous les convives.


UNE MUSE NOMMÉE LINZY

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Elle se passe, également, de présentation. Artiste polyvalente et chanteuse à succès, Linzy Bacbotte est la femme qui soutient Bruno Raya. Collaborateurs professionnels, mais également partenaires dans la vie, Linzy et Bruno Raya sont, diraient certains,

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complémentaires. D’ailleurs, Bruno Raya nous rappelle que Linzy est pour lui comme une muse. Ainsi, l’artiste, entre sa carrière musicale et son business, trouve toujours du temps à consacrer à celle qui partage sa vie.

BRUNO RAYA

LE REGGAE DU BUSINESSMAN

Il voulait être un artiste. Et, à coups de bonnes vibrations, il a réussi malgré ses modestes origines. Artiste accompli et désormais businessman affairé, Bruno Raya est source d’inspiration pour beaucoup dans sa Plaisance natale, à Rose-Hill | DB EN QUELQUES années, Bruno Raya est passé du statut de simple anonyme à celui de célébrité internationale, avec un look reconnaissable parmi mille. Derrière l’artiste, toutefois, se dresse un homme d’affaires avisé qui jongle avec les idées. Bruno Raya est en effet à la tête de la compagnie Otentikk Street Brothers, de Live n Direk, d’OSB Production, d’Otentikk Street Wear et d’Otentikk Vibes. Il gère ces compagnies avec ses deux frères, Paul et Kenny. Les affaires tournent bien. Bruno Raya explique que ce succès est le résultat de sa détermination. « S’il y a mot dans la langue française que j’adore, c’est bel et bien la détermination. J’insiste et je persiste afin que je puisse exister et réaliser des choses. J’ai aussi pour devise de faire les choses avec amour. » SA PROPRE LIGNE Muni de son talent et de son flair, Bruno Raya n’a cessé de gravir les échelons. Il se lance dans l’aventure entrepreneuriale en 2003 avec la création d’OSB Production. Il ne se contente cependant pas de gagner des sous en investissant dans le monde musical. Il s’intéresse aussi aux vêtements. Les Otentikk Street Brothers possèdent leur propre ligne de vêtements depuis 1989. Bruno Raya nous conte comment l’idée de lancer Otentikk Street Wear a germé. « Enfant, je n’avais pas les moyens de porter des vêtements de marque. Je faisais du lèche-vitrine et ces vêtements m’attiraient. Je ne pouvais cependant pas les acheter. Quand j’ai commencé à devenir célèbre, les magasins se bagarraient pour que je porte leurs vêtements. L’idée m’est alors venue de créer ma propre ligne de vêtements. En 1989, le premier magasin a vu le jour à Rose-Hill. Il a par la suite été transféré en 2009

Ma plus grande satisfaction par rapport à cette entreprise, c’est qu’elle donne la chance aux Mauriciens d’assister à des concerts animés par des artistes de renom international, sans avoir à payer un billet d’avion

dans un local plus spacieux aux galeries Evershine », dit-il. Un petit tour dans ce magasin et trois couleurs sautent aux yeux : le jaune, le rouge et le vert. « Notre but est de promouvoir les vêtements du style seggae. Nos produits sont uniques et originaux. Par exemple, si vous cherchez une montre originale Bob Marley, le lieu approprié c’est le

magasin Otentikk Street Wear », dit-il. Les affaires étant florissantes, après Rose-Hill Bruno Raya aménage une succursale à Flacq. Il décide ensuite de se rapprocher de sa clientèle à GrandBaie et ensuite à Port-Louis. Bientôt, ce sera à Curepipe qu’Otentikk Street Wear s’installera.


BOB MARLEY'S GUITAR FOR GRAMMY MUSEUM icon. Reggae's greatest hits would have been strummed on that Gibson Les Paul electric guitar. It was his instrument of choice both in studio and live. The Marley sons

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in the US have just received the pop heirloom from the Bob Marley Museum in Kingston, which will be substituted with a cut-out replica of the guitar during the period of its absence.

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PHOTOS : MANOJ NAWOOR

Bob Marley's legendary guitar will be on loan to the Grammy Museum in Los Angeles, USA, for a year as part of a grand exhibition to commemorate 30 years since the death of the reggae

« Au départ, je n’avais pas d’employés. Aujourd’hui, j’ai sous ma responsabilité environ 15 personnes qui travaillent dans mes magasins », souligne l’artistebusinessman. Dans la gestion de ces magasins, l’homme d’affaires qu’est Bruno Raya est épaulé par sa belle-sœur Pamela Raya. Elle est la responsable des magasins Otentikk Street Wear. C’est ce duo qui contacte les fournisseurs, s’occupe des stylistes et négocie les prix. « Nous choisissons et créons seulement des produits qui sont dans la mouvance ‘roots’. Les clients trouveront des tshirts, des pantalons, des sacoches, des chapeaux. Nous faisons aussi de notre mieux pour que nos produits soient écologiques », explique Bruno Raya. PATRIOTIQUE Bruno Raya souligne qu’étant conscient de la situation financière des Mauriciens, sa marque propose ses produits à un prix abordable. Le t-shirt coûte environ Rs 300. Un pantalon se vend dans les Rs 400, une sacoche Rs 250 et des petits accessoires sont disponibles à partir de Rs 100. Bruno Raya a toujours un mot en tête : l’innovation. Tout récemment, il a lancé une ligne de vêtements pour enfants. « Dès leur plus jeune âge, les enfants adorent s’habiller comme leurs idoles. Alors nous avons voulu répondre à cette demande », souligne-t-il. La marque Otentikk Street Wear a aussi pour objectif de promouvoir le savoir-faire mauricien. Bruno Raya explique que le nom ‘Mauritius’ est inscrit sur chaque produit : « Nous accueillons de nombreux touristes dans nos magasins et pour nous, c’est une façon de porter haut les couleurs de notre pays ». Après les vêtements, Bruno Raya a trouvé un nouveau défi. Toujours épaulé par ses deux frères, le leader d’OSB Co. Ltd décide de se lancer dans l’événementiel. Ainsi naît Live n Direk. « Ma plus grande satisfaction par rapport à cette entreprise, c’est qu’elle donne la chance aux Mauriciens d’assister à des concerts animés par des artistes de renom international, sans avoir à payer un billet d’avion ». Live n Direk a permis aux mélomanes d’apprécier Sean Paul, Alpha Blondy, Morgane Heritage et Neg Marron, entre autres, sur la

grande que notre artiste peut lire la Bible, sans aucun souci. « Je ne suis pas un fan de la lecture. Si je lis, il doit y avoir beaucoup d’images. Cependant, tel n’est pas le cas pour la Bible, je peux passer des heures à lire les Saintes Ecritures et je perçois alors des vibrations », raconte-t-il. UN SOLO, ENFIN ! Pour Bruno Raya c’est grâce à Dieu qu’il a pu réussir son parcours. C’est d’ailleurs une voie exemplaire que celle tracée par OSB. Toutes ses réalisations mises à part, le groupe a eu, en HABILLEMENT. La ligne Ottentikk Street Wear se veut écolo et patriotique maintes occasions, la chance de faire montre de ses talents sous nous explique qu’enfant, il d’autres cieux. « Nous avons joué n’aimait pas l’école. Vivant à entre autres en France, en AnPlaisance, qui est considéré gleterre, en Suisse, en Autriche, en comme un ghetto, il aurait pu Allemagne, en Slovénie, en Belmal tourner. « D’ailleurs j’ai un gique, à l’île de la Réunion, aux ami qui est mort et un autre qui Seychelles, en Tanzanie, à Agaléga est séropositif », dit le chanteur et à Rodrigues », explique Bruno qui estime avoir eu de la chance Raya. Cependant l’apogée de sa de rencontrer sur sa route des carrière a été sa participation au gens de bonne volonté. Avec Summerjam Festival en Allebeaucoup d’émotion dans la magne auquel de grosses poinvoix, il nous parle de ses parents. tures de la scène musicale « Ce sont mes guides. Ils m’ont avaient participé. toujours encouragé à persévérer et Tout n’est malheureusement m’ont toujours aidé. D’ailleurs, je pas rose dans la vie de Bruno me suis inspiré d’eux pour me Raya. Cet artiste nous confie lancer dans la musique. Mon qu’il regrette d’avoir croisé le papa joue du clavier et du banjo. chemin des gens « faux comme Ma maman est un as de la bat- Judas ». « Vous partagez beaucoup terie. Je suis fier d’eux. Main- d’amour avec ces personnes, mais tenant, ils sont âgés, nous habitons elles ne sont pas sincères et vous la même cour et je m’occupe d’eux tournent le dos. Cependant, je avec plaisir », raconte l’artiste. crois que rien n’arrive par hasard et je vais continuer mon chemin », dit-il. En ce moment, Bruno Enfant, je n’avais pas les Raya travaille sur son prochain album solo. Ces moyens de porter des vêteannées, il a passé ments de marque. Je faisais du dernières son temps à écrire pour les lèche-vitrine et ces vêtements artistes tels que Linzy ou encore Nancy. Après m’attiraient. Je ne pouvais scène mauricienne. douze ans, ce chanteur arc, il assure souvent l’anima- cependant pas les acheter. Petit scoop pour les lecteurs tion de ces événements, et ce pense qu’il est temps pour de Capital : Live n Direk organ- avec beaucoup de dynamisme. Quand j’ai commencé à delui de produire son album isera le 4 juin prochain le presolo, car il a plein de mesNotre interlocuteur explique venir célèbre, les magasins se mier festival de ‘Seggae Zwe’. cet état d’esprit par l’amour qu’il bagarraient pour que je porte sages à faire passer. Autre Cet événement se tiendra au ressent pour la musique. « Je me : la 6ème édition du leurs vêtements. L’idée m’est projet stade Germain Commarmond plais dans ce que je fais. Je veux Festival Reggae Donn Sa et l’objectif est de faire passer ce transmettre ma passion à mon alors venue de créer ma proqui aura lieu à la fin du message : ‘Seggae never dies’. mois d’octobre. Puis, public. Pour moi, la musique c’est pre ligne de vêtements [...] comme c’est le cas chaque Dieu. Il ne faut pas oublier que année, le groupe OSB ira en Dieu a créé l’homme et la femme GUIDE PARENTAL Autre guide que Bruno Raya tournée en Europe, « pour aller Et question messages, OSB avec des sons. Dieu a une grande en connaît un rayon, comme le place dans ma vie », dit l’artiste, a rencontré sur sa route, le cou- jouer pour les Européens et non fait ressortir Bruno Raya. « La qui confie qu’à chaque fois que ple Bastien, Francis et Nicole. dans des bals mauriciens. » Autre musique me donne l’occasion de le groupe OSB monte sur scène, « Lorsque j’étais enfant, ils sont activité à l’agenda : en septemmiliter. Elle est pour moi une il prend le temps de prier et de venus habiter non loin de ma bre un nouveau voyage est façon de faire entendre mes mes- rendre grâce à Dieu. Peu im- maison. Ils ont mis sur pied prévu. Le groupe compte se rensages », dit-il. Lorsque le porte comment le concert se l’Ecole biblique. J’ai intégré cette dre en Ouganda pour continuer école et petit à petit ma vie a à vivre à fond sa passion et prochanteur est sur scène, il se déroulera. D’où lui vient cette foi ? changé. » Bruno découvre alors mouvoir la musique ‘roots’. donne ainsi à fonds. Comme l’artiste a plusieurs cordes à son Flash-back pour Bruno Raya. Il Dieu. Sa foi est tellement


LE CINÉMA EN 4D DÉJÀ DISPONIBLE !

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Il est déjà possible de voir des films en 4D, notamment en Amérique du Nord, en Asie ou en Europe. Ce type de cinéma nécessite une salle spéciale, équipée d'effets sensoriels qui, combinés avec le film, créent un véritable spectacle. Parmi les effets spéciaux les plus répandus, on trouve l'utilisation

de souffleries, de petits jets d'eau ou de vibration des fauteuils. Ils sont utilisés lors de la projection à des moments stratégiques, permettant d'intégrer le spectateur dans le film, et permettant, par exemple, de simuler du vent, la pluie ou un tremblement de terre.

TÉLÉVISEUR 3D SI SAMSUNG et Sony ont été les premiers à ouvrir le bal, les autres marques tels que Sony, Phillips et LG n'ont pas tardé à entrer dans la danse de la 3D ! C'est sûr, les offres alléchantes de nos revendeurs de téléviseurs 3-D font beaucoup d'heureux ! En pénétrant chez Courts à Rose-Hill, il est impossible de passer à coté du grand et beau téléviseur 3-D de la marque Samsung LED LG RH-387 Full HD. Avec sa belle conception et ses images parfaites, ce modèle a une faible consommation d'énergie et offre une excellente qualité sonore. Son enregistreur Pause TV permet d'interrompre un programme, même s'il est diffusé en direct, pour aller aux toilettes ou pour prendre un appel par exemple et reprendre le programme là où on l'avait arrêté. Voilà, pas de risques de rater un but de son équipe préférée ou la meilleure séquence d'un film. SEUL PETIT SOUCI Aussi, avec ses 160 Go de mémoire, le disque dur enregistreur LG RH387H est doté d'une capacité plus que suffisante pour stocker des émissions, des films, des photos et des chansons. Pour s'offrir ce téléviseur il faudra débourser pas moins de Rs 100 000 (Rs 99 999 pour être plus précis !) Il faudra également compter Rs 3 000 pour une paire de lunettes polarisées spécial 3-D. « Je possède moi-même un de ces téléviseurs chez moi », nous confie un vendeur de chez Courts. « Je suis très satisfait des fonctions et du rendement des images et du son, mais le seul souci c'est que quand vous achetez ce téléviseur, vous

Tout plein

LA VUE ! Dans le film ou dans un concert, comme si on y était. L'impression que le personnage du film est là, devant soi, qu'on peut le toucher, ressentir les émotions de la séquence. Petit écran est devenu grand, se fait plat et s'offre en trois dimensions. | MS


LES ORDINATEURS PORTABLES S'Y METTENT AUSSI ! Les ordinateurs ne comptent pas rester sur la touche. Amateurs de jeux vidéos vous êtes concernés, car le nouveau modèle d'ordinateur portable, G51J 3D, de la fameuse marque Asus, est désormais

disponible dans les showroom de Rawat à Beau-Bassin. A vos lunettes stéréoscopiques, tenez vous prêts à vivre la transformation des images 2D en 3D et utiliser vos cinq sens devant l'écran de votre ordinateur. Eee PC

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1008P figure également parmi les nouveautés informatiques chez Rawat. A chacun de juger la fonctionnalité, le matériel, la forme, les performances, la texture et la couleur de cet objet fascinant.

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LA 3-D, C'EST QUOI ? Le terme « 3D » , en d'autres mots « trois dimensions » ou « tridimensionnel », est utilisé pour décrire des expressions caractérisant l'espace qui nous entoure, tel que perçu par notre vision, en terme de largeur, de hauteur et de profondeur. Grâce à cette technologie, les images peuvent être vues en relief plutôt que d'être perçues d'une manière plate et sans surface. Tout est une question de perspective et de volume pour rendre les images de synthèse plus vivantes. Plusieurs logiciels, dont Blender, permettent de créer ces modèles 3D avec des ordinateurs conventionels, ce qui est alors qualifié de synthèse d'image 3D. Alors que le port de lunettes spécifiques, permet au cerveau d'avoir une vision stéréoscopique (l'ensemble des techniques mises en œuvre pour reproduire une perception du relief à partir de deux images plates), il existe également des sons pouvant donner une impression de 3D, à travers une technique telle que le Showmax au cinéma.

n'avez qu'une seule paire de lunettes dans le forfait. Quand on est à plusieurs on ne peut à chaque fois tirer à la courte paille pour désigner celui ou celle qui va goûter aux plaisirs du 3D. Dans de tels cas, la meilleure chose à faire est d'en acheter plusieurs », souligne-t-il sur un ton ironique. Non sans nous avoir indiqué, marketing oblige, que d'autres modèles de téléviseurs 3-D seront disponibles dici quelques mois. Un constat avant de mettre les pieds chez un autre revendeur. Il n'y a plus de période ou d'occasion spécifique pour vendre des téléviseurs 3D. Si l'avènement de la Coupe du Monde, l'année dernière, a été une belle occasion pour les revendeurs de séduire les nombreux amateurs du ballon rond, les espaces télé des revendeurs sont aujourd'hui très animées, la magie 3D ayant déjà

Je suis très satisfait des fonctions et du rendement des images et du son, mais le seul souci c'est que quand vous achetez ce téléviseur, vous n'avez qu'une seule paire de lunettes dans le forfait. Quand on est à plusieurs on ne peut à chaque fois tirer à la courte paille pour désigner celui ou celle qui va goûter aux plaisirs du 3D. Dans de tels cas, la meilleure chose à faire est d'en acheter plusieurs

gagné les téléphiles. Plus loin chez 361, toujours à RoseHill, une femme discute du prix d'un téléviseur avec son amie, alors que son fils, écarquillant les yeux, demeure ébahi devant l'objet tant convoité : une Phillips LCD 52PFL5604. Ce modèle est bien évidemment impressionant de par la dimension de l'écran, 132 cm, faisant la joie des amateurs du Home Cinema. Et même s'il n'est pas équipé de la technologie 3-D, il nous sublime avec ses formes harmonieuses, son design raffiné et sa couleur noir laqué. Prix : Rs 74 990. ROUGE PLUS PRONONCÉ Testant l'efficacité de la fonction 3D sur les images du fameux film Avatar, le rendu s'avère très intéressant ; belle profondeur d'ensemble sur les plans larges et impressionnants effets de relief. Reste toutefois à supporter quelques effets de rémanence enquiquinants sur les images rapides et une perte réelle de luminosité une fois les lunettes activées sur le nez. Heureusement, les outils de calibrage permettent de compenser partiellement ce souci. A noter également, une petite dérive de couleurs, avec des rouges plus prononcés. S'il n'y a pas vraiment de problèmes de maux de tête, de scintillement gênant ou de souci de synchronisation à noter, les images en mouvement peinent parfois à se fixer avec précision et clarté. Mais ce ne sont là que de petits détails qui ne devraient pas vous faire renoncer au plaisir incomparable de la 3D.

ATTENTION LES YEUX ! Aux Etats-Unis comme en Australie, le débat perdure sur les effets secondaires de la 3D pour la santé: Maux de tête, asséchement occulaire, nausée, fatigue, inconfort, dégradation visuelle, vertige… Selon une étude publiée par l’Université de la Californie, les effets négatifs relevés sont nombreux sur la frange de population de 18 à 30 ans examinée. L’étude pointe du doigt le côté non naturel de procédé de restitution du relief. Le consommateur est assommé par deux flux d’images à une fréquence élevée de 100 ou 200 Hz selon le fournisseur : l’un pour l’œil droit, l’autre pour l’œil gauche. Qui plus est, les images arrivent de façon alternée. L’écran affiche une image pour l’œil droit, puis une image pour l’œil gauche et ainsi de suite. Les yeux doivent donc s'accommoder en permanence pour s’adapter aux variations de profondeur, tandis que le

cerveau doit rassembler à la volée les images pour reconstituer le relief. Ces contraintes physiques expliquent la fatigue et le stress. A la longue, ils pourraient même créer des maladies graves comme l’épilepsie, souligne le rapport. De plus, certains cinéphiles myopes, astigmates ou souffrant d'autres troubles de vision, trouvent que porter les lunettes en 3D sur leur lunettes de vue est désagréable à certains moments, devant porter le poids des deux à la fois, ayant également l'impression qu'elles sont mal positionnées. Pour atténuer de tels effets, les spécialistes conseillent de regarder la télé le plus loin possible de l’écran, dans l’axe du téléviseur et dans une pièce assez sombre. La télé 3D c’est peut-être une expérience intéressante, mais par précaution, mieux vaut la consommer avec modération.


L'UNIVERSITÉ FAIT LE PONT

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Le Students Union, en collaboration avec l'Université de Maurice (UoM), a organisé un Job Fair, les 11 et 12 avril à l'auditorium Octave Wiehe. Une vingtaine d'entreprises, venant de divers secteurs de l'économie, y ont participé. L'objectif de ce Job Fair était de faciliter le réseautage entre les

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étudiants et les employeurs potentiels. « Les jeunes éprouvent beaucoup de difficultés à pénétrer le marché du travail et l'Université de Maurice est bien placée pour servir de plate-forme pour une première prise de conscience des jeunes sur le monde de l'emploi », estiment les organisateurs.

ROYAL PALM MARRAKECH

New Mauritius Hotels devient l’unique actionnaire

New Mauritius Hotels Limited (NMH) compte mettre les bouchées doubles pour faire sortir des terres son Royal Palm Marrakech. Beaucoup de temps a été perdu depuis l'annonce du projet en 2007 | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN DU NOUVEAU dans le secteur de l'hôtellerie. Dans un communiqué émis ce lundi, les directeurs de la New Mauritius Hotels Limited (NMH) ont annoncé que le groupe hôtelier a fait l'acquisition de Royal Palm Marrakech. Un accord a été signé en ce sens entre Fernton International Limited et Conseil Stratégie et Développement pour l'acquisition de 50% des actions de Domaine Palm Marrakech, compagnie mère qui avait été formée pour la

réalisation de ce projet d'envergure, soit le côté 'property development' du projet global. « By this acquisition, NMH has now become the sole shareholder of DPM and of Beachcomber Hotel SA (BHSA), owner of the Royal Palm Marrakech hotel under construction. Prior to the abovementioned transaction, NMH held 50% of the shares of DPM and effectively 95% of BHSA as disclosed in Notes 17 and 16 respectively of Company's last Annual Report », peut-on lire

CETTE ANNÉE encore, le groupe Cim apportera son soutien à la Society for Aid to Children Inoperable in Mauritius (SACIM) en organisant la deuxième édition du 'Cim Run, Ride and Walk for Charity', le 8 mai prochain à Mon-Choisy. « C'est avec beaucoup de plaisir que nous renouvelons notre soutien à la SACIM et à la cause pour laquelle elle oeuvre. Le groupe Cim démontre ainsi sa volonté d'être une organisation responsable qui s'intéresse au bien-être de la société », a déclaré, le mercredi 13 avril, Vaughan Heberden, Chief Executive Officer (CEO) de Cim. Le Dr Doohita Ramdenee, présidente de l'Ong, a, de son côté, lancé un appel au soutien et à la participation active du public à la journée du 8 mai. Elle a également souligné que de nombreuses familles à revenu modeste comptent sur de telles activités pour réaliser leur espoir de pouvoir envoyer leurs enfants se soigner à l'étranger. Pour la journée du 8 mai, deux courses cyclistes sont prévues ; un circuit de 75 km et un de 40 km. La course à pieds sera longue de 10 km, tandis que les marcheurs devront parcourir 7,8 km. L'enregistrement se fera dans les succursales de Galaxy à Port-Louis, Trianon, Grand-Baie et Triolet à partir du 29 avril, ainsi qu'au Super U de Grand-Baie, le 23, et au Jumbo de Phoenix le 30. Frais de participation – solidarité envers les enfants inopérables à Maurice ; Rs 100.

dans le communiqué. Suite à cette transaction, NMH compte relancer le 'property development' du projet, dossier qui n'a pas évolué depuis deux ans. Ainsi, le groupe promet de compléter la première phase des villas en 2013 et de rendre l'hôtel ainsi que son parcours de golf également opérationnels. Le Board of Directors de New Mauritius Hotel se dit fier de cette nouvelle acquisition et exprime sa confiance que le projet se réalisera

et sera un succès. Le projet Royal Palm Marrakech représentait, au temps de l'annonce faite en 2007, le premier pas du groupe New Mauritius Hotels (anciennement Beachcomber) hors de l'océan Indien. Il représentait également un projet né de l'association de deux hommes, Herbert Couacaud, propriétaire de Beachcomber à l'époque, et Robert Azoulay, patron du groupe CSD. Les deux hommes, à travers leur groupe respectif, s'étaient

associés pour lancer un projet de 400 millions d’euros. Le domaine de Royal Palm Marrakech comprenait un parc immobilier de près de 250 villas de grand luxe, répartis dans une oliveraie à 10 kilomètres au sud de Marrakech. Le domaine devait comprendre également un golf de 18 trous, un spa , deux piscines « lagons » et l’hôtel Royal Palm de 150 suites dont le « cocooning » des clients serait d’un niveau au moins égal à l’établissement mauricien.

Cim soutient la SACIM

PARRAINAGE. CIM sera de nouveau partenaire de la SACIM pour l’édition 2011 du CIM Run, Ride and Walk for Charity


RIO, 20 ANS APRÈS La planète terre se donne rndez-vous à Rio de Janeiro au Brésil, du 4 au 6 juin 2012. Ce Sommet de la Terre se tiendra 20 ans après la première conférence, en 1992. Ainsi appelé Rio+20, le Sommet de la Terre 2012

a pour objectifs : garantir un engagement politique renouvelé au développement durable ; évaluer les progrès vers les objectifs convenus au niveau international sur le développement durable et relever les

nouveaux défis. La conférence mettra également l'accent sur deux thèmes spécifiques, à savoir : une économie verte pour aider à éradiquer la pauvreté, et un cadre institutionnel pour le développement durable.

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RÉDUCTION DES ÉMISSIONS DE GAZ

LA MEXA ENCOURAGE ET RÉCOMPENSE L'attitude verte doit être intégrée dans la culture des entreprises. Ce qui implique la participation active de tous les échelons de la hiérarchie | ST

CES GAZ QUI PÉNÈTRENT L'ATMOSPHÈRE Les gaz qui emprisonnent la chaleur dans l'atmosphère sont souvent appelés gaz à effet de serre. Certains gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone (CO2), se produisent naturellement et sont émis dans l'atmosphère par des processus naturels et les activités humaines. D'autres gaz à effet de serre (par exemple les gaz fluorés) sont créés et émis uniquement par les activités humaines. Les gaz à effet de serre qui pénètrent dans l'atmosphère à cause des activités humaines sont les suivants : le dyoxide de carbone (CO2), le méthane (CH4), l'oxyde nitreux (N2O) et les gaz fluorés.

LE PROTOCOLE DE KYOTO ?

LE CONCEPT Maurice Ile Durable commence à prendre forme. La Mauritius Export Association (MEXA) a cru bon d'encourager ses membres à s'engager dans cette démarche en ligne avec le projet national d'île durable. Elle récompense même les entreprises ayant participé au Carbon Footprint Mitigation Project qu'elle a organisé avec le soutien du gouvernement central. Ce projet, qui s'inscrit dans le cadre du projet Maurice Ile Durable (MID), vise à encourager les entreprises manufacturières à revoir leurs méthodes de production en vue de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le sept sociétés qui ont répondu présentes pour participer au projet, sur les dix identifiées au départ, ont été récompensées au cours d'une cérémonie, à La Canelle, au Domaine les Pailles, lundi. Le ministre de l'Environnement et du Développement durable, Deva Virahsawmy, y était présent pour remettre les prix aux représentant des entreprises participantes.

Dans son allocution de circonstance, le ministre devait souligner l'importance d'un leadership fort et convaincu pour mener à bien ce genre de projets, d'où son appel aux directeurs d’entreprises à poursuivre leurs efforts et à maintenir leur engagement pour la concrétisation des idées du concept MID

Dans son allocution de circonstance, le ministre devait souligner l'importance d'un leadership fort et convaincu pour mener à bien ce genre de projets, d'où son appel aux directeurs d’entreprises à poursuivre leurs efforts et à maintenir leur engagement pour la concrétisation des idées du concept MID. Deva Virahsawmy a également salué la MEXA pour sa « Carbon Mitigation Initiative », un projet qui, s'est-il dit convaincu, contribuera grandement à aider le pays à se diriger vers « une économie verte ». Les sept entreprises manufacturières récompensées pour leur engagement et leur participation au « MEXA Carbon Footprint Mitigation Project » sont : Tamak, Consolidated Dyeing & Fabrics Limited (CDFL), RT Knits, T&T International, FM Denim, Poster Graphics et Ferme Marine de Mahébourg (FMM). Elles ont été certifiées après avoir passé toutes les évaluations relatives au projet. L' Absolute Winner 2010 Award a été décerné à FM Denim.

Le Protocole de Kyoto est un traité international signé le 11 décembre 1997 à Kyoto, au Japon. Il stipule que les pays signataires doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pendant la période 2008 à 2012. Parce que le réchauffement climatique est principalement dû à la combustion d'énergies fossiles, le Protocole de Kyoto encourage les pays à modifier leurs habitudes afin de rendre plus éco-responsables la production et l'utilisation de leurs énergies. Le « target » de réduction de gaz à effet de serre est différent pour chaque pays. L'Union européenne, par exemple, en tant qu'entité complète, a pour objectif une réduction de 8 sur ses niveaux de 1990; 7 pour le Japon; et 6 pour le Canada. En 2006, les émissions de gaz à effet de serre du Canada dépassaient de 22 le niveau de 1990. Le 16 février 2005, le Protocole de Kyoto entrait officiellement en vigueur, marquant ainsi une étape importante dans la lutte contre les changements climatiques. Il constitue le premier et seul accord international qui établit des objectifs de réduction des gaz à effet de serre qui provoquent les changements climatiques. C'est la ratification du Protocole par la Russie, en novembre 2004, qui a permis de réunir les conditions nécessaires à son entrée en vigueur 90 jours plus tard : ratification par 55 pays représentant 55 % des émissions totales de GES en 1990. Aujourd'hui, le Protocole compte 141 pays adhérents. Parmi les signataires du protocole, seuls l'Australie, la Croatie, les ÉtatsUnis, le Kazakhstan, Monaco et la Zambie ne l'ont pas ratifié.


ECHANGES SINO-BRÉSILIENS

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Les relations au sein du BRICS se consolident et rapportent déjà leurs fruits. La rencontre, en début d’année, entre le président chinois Hu Jintao et son homologue brésilien Dilma Rouseff, s’est soldée par un renforcement des relations

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commerciales entre les deux pays. Plusieurs accords ont été signés, notamment sur la collaboration bilatérale en matière de hautes technologies, dont les biotechnologies, la nanotechnologie et les technologies informatiques.

BIOTECHNOLOGIES

L’ÎLE SŒUR SE TOURNE VERS LA CHINE La Réunion, département français de l’océan Indien, entend s’attaquer au géant asiatique avec un secteur des biotechnologies en pleine expansion | RAJEN VALAYDEN LES FRUITS auront mis une dizaine d'années à mûrir. L'intérêt porté par La Réunion au marché chinois des biotechnologies est en effet le résultat de la première conférence sino-réunionnaise sur les biotechnologies, tenue en décembre 2000, qui avaient vu la participation de 51 entreprises, dont 25 chinoises et 20 réunionnaises. Si l’objectif des Réunionnais était clair : percer le marché du géant asiatique, pour les Chinois, l’intérêt pour ce petit département français était de profiter des subventions françaises et européennes. En effet, en tant que région ultra-périphérique européenne (RUP), l’île de La Réunion bénéficie à la fois de mesures incitatifves du gouvernement français et de l’Union européenne, dont les Chinois peuvent tirer profit par le biais de partenariats. EN PLAINE EXPANSION Le secteur réunionnais des biotechnologies compte à peine une dizaine d’années d'existence. Selon un recensement réalisé par l’Agence de développement de La Réunion, sur la trentaine d’entreprises exerçant principalement dans l’agroalimentaire et l’environnement, 16 % d'entre elles ont été créées il y a moins de trois ans. L'émergeance de ce secteur permet de viser à transformer le département français en véritable Silicon Valley de l’océan Indien. Avec la création du pôle de compétitivité agroalimentaire « Qualitropic », d'un centre de recherches sur la santé (Cyroi) et de zones dédiées à l’accueil des nouvelles entreprises (Technor et Techsud), le secteur est en pleine expansion. Plusieurs jeunes entreprises réunionnaises ont ainsi éclos dans des activités aussi variées que les microalgues alimentaires, l’éco-extraction, ou encore les teintures naturelles. L’île de La Réunion se positionne ainsi pour devenir, à terme, le fleuron de la biotechnologie française, qui se trouve

PROSPECTION. La prèsence réunionnaise à l’exposition universelle de shangai a été fort prometteuse

En effet, en tant que région ultra-périphérique européenne (RUP), l’île de La Réunion bénéficie à la fois de mesures incitatifves du gouvernement français et de l’Union européenne, dont les Chinois peuvent tirer profit par le biais de partenariats

elle-même troisième au niveau européen, derrière l’Allemagne et la Suisse. Les Etats-Unis occupent quant à eux la première marche du podium à l'échelle mondiale et affichent, dans ce secteur, une croissance de 4 à 6 % annuellement. SOUTIENS Question budget, la France octroie 35 milliards d’euros à de grands projets, dont 2,5 milliards aux biotechnologies. Au niveau européen, la stratégie de Lisbonne, mise en place en 2000, prévoit une enveloppe de 50 milliards d’euros pour la recherche européenne entre 2007 et 2013. Des programmes importants qui ont déjà permis à l’île Sœur de créer des conditions de travail favorables au développement de la recherche et l’émergence d'un savoir-faire reconnu. A défaut d’avoir une masse cri-

tique locale, les Réunionnais se tournent vers l’exportation. La récente Exposition universelle de Shanghai a été l’occasion pour onze chefs d’entreprises réunionnais d’effectuer une mission de prospection en terre chinoise. Cette mission a vu le soutien de la chambre de Commerce et d’Industrie, d'Ubifrance, et de la Chambre de commerce française en Chine. Elle a connu des retombées prometteuses surtout dans le domaine de la biochimie et de la biomédecine. La stratégie des réunionnais est ainsi de ne plus se cantonner aux voisins francophones de l’océan Indien et d’étendre l’activité export de La Réunion, principalement dans les services. C’est dans cette optique que l’expertise réunionnaise sera mise à contribution dans la mise aux normes des produits de fabrication chinoise.

LA FONDATION GATES INVESTIT DANS LA BIOFORTIFICATION La Fondation Bill & Melinda Gates a annoncé de nouvelles subventions de près de 20 millions de dollars pour aider à mettre à la disposition des agriculteurs asiatiques et africains du riz et du manioc nutritionnellement enrichis. Ces subventions aideront à mettre au point, à tester et à commercialiser le « Riz Doré » (Golden Rice), fortifié en vitamine A, aux Philippines et au Bangladesh, et le « BioCassava Plus », un tubercule fortifié en vitamine A, fer et protéines, au Kenya et au Nigéria. Dans certaines régions de l’Asie, les populations dépendent du riz pour 50 à 80 pourcent de leurs besoins caloriques quotidiens, et près de 70 millions d’Africains dépendent du manioc. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) soutient que les carences en vitamines et en minéraux affectent plus de deux milliards de personnes dans le monde, et contribuent à environ 7 pourcent des décès dans les pays à faible revenu. Des cultures de base biofortifiées ou nutritionnellement enrichies pourraient réduire considérablement la mortalité et la morbidité liées aux carences nutritionnelles, indique Lawrence Kent, responsable du développement agricole à la Fondation Gates. Les subventions de la Fondation Gates vont ainsi aider à générer les données nécessaires pour le Riz Doré et le BioCassava Plus afin de satisfaire à la règlementation relative à la sécurité alimentaire et à l’environnement.


1 EURO INVESTI : 9 EUROS DE PROFIT Selon Pascal Coudry, responsable de communication de la campagne contre la contrefaçon initiée par le ministère français de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, « si la contrefaçon est passée en quelques an-

QU'IL s'agisse de médicaments destinés à guérir les troubles sexuels masculins, de lunettes de soleil copiant des modèles créés par de grandes marques, de fausses pièces électroniques, de parfums, ou d'aliments, le marché de la contrefaçon est en pleine expansion. Les saisies deviennent ainsi chose habituelle dans presque tous les ports et aéroports de l’Europe. Selon l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), 5 à 9 % du commerce mondial serait aujourd’hui le produit de ce réseau parallèle. A elle seule, la Chine est à l'origine de 64% des 118 millions de produits contrefaits saisis en 2009 par les douaniers de l’Union européenne. Bien qu’en Chine la propriété intellectuelle s’est développée de manière significative depuis les années 1980, le gouvernement chinois peine dans l’application des lois existantes et l’introduction d’autres mesures qui pourront effectivement amortir la transition vers une économie de marché protégée par un vrai système légal et dynamisée par une relance de l’innovation. RACCOURCIS Il faut cependant reconnaître que la volonté du gouvernement chinois de rattraper le retard industriel est réelle. Or, pour assouvir cette soif de technologie, la Chine n’a ni le temps, ni les moyens de tout réinventer. D’où les raccourcis pris, même si certains, à travers le transfert de technologies et les Chinois qui sont envoyés compléter leurs études à l’étranger, sont officiels . On peut également ressentir une volonté de revanche de la Chine vis-à-vis des pays occidentaux et le désir de retrouver une suprématie perdue. Paul Ranjard, avocat spécialiste des questions de propriété intellectuelle, qui possède dix années d'expérience dans le conflit opposant de nombreuses sociétés occidentales à des contrefacteurs chinois, et qui préside aujourd’hui le groupe de travail sur la propriété intellectuelle de la Chambre de commerce européenne en Chine, a récemment déclaré : « La Chine est toujours un marché en forte croissance. Les investissements étrangers continuent d’affluer et il existe une multitude de bonnes raisons de se tourner vers l’incroyable potentiel de ce pays. Parmi les membres de la Chambre, la majorité des sociétés annoncent la poursuite de leurs

nées du stade artisanal au stade industriel, c’est qu’il s’agit d’une activité extrêmement lucrative où, selon les spécialistes, un euro investi rapporte environ 10 euros. Quand les divers réseaux de trafiquants ont réalisé qu’il

était tout aussi rentable et beaucoup moins risqué d’investir dans l’industrie du faux que dans celui de la drogue, des armes et de la prostitution, ils ont rapidement misé sur ce nouveau marché ».

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CHINE

La machine à copier Le marché de la contrefaçon s’est développé ces dernières années de manière alarmante. Autrefois limitée aux seuls produits de luxe, l’industrie du faux envahit désormais la quasi-totalité des secteurs de l’économie mondiale. Un vrai fléau contre lequel le monde, et surtout les pays développés, tentent de se prémunir. Au banc des accusés : la Chine

REPUTATION. Les produits chinnois comptent pour 64 % des produits contrefaits saisis en 2009 en europe

investissements sur le sol du géant asiatique. « Mais le contexte dans lequel évoluent les entreprises n’est pas forcément celui que l’on imagine en Europe. La transparence peine à être au rendez-vous et tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Il est difficile pour des Occidentaux de s’entourer de bons interlocuteurs, d’intégrer des réseaux intéressants. Nous constatons un sentiment de crainte croissant de la part des chefs d’entreprise, notamment par rapport à la criminalité économique et la contrefaçon. » Les Français qui sont au front n’hésitent pas à qualifier cette activité illicite de véritable « fléau ». Le ministère français de l’Économie, des Finances et de l’Industrie a malgré tout constaté que les consommateurs français ne sont pas encore suffisamment conscients des effets néfastes de la contrefaçon, notamment en matière de santé,

référence faite aux faux médicaments antipaludéens ou anticancéreux - de véritables poisons – en provenance de Chine. MENTALITÉ À CHANGER Le gouvernement français évoque aussi les pièces automobiles frauduleuses et dangereuses, les jouets dont la solidité est loin d’être garantie et dont les pièces risquent d’être ingérées par les bébés, ou encore ces produits alimentaires frelatés qui peuvent provoquer de graves intoxications. Sans compter les cosmétiques qui déclenchent des allergies, ou les verres solaires qui ne protègent pas les yeux. Face à cette situation, que se soit en France ou ailleurs, les gouvernements des pays développés réclament un changement de mentalité chez les consommateurs, car ces derniers ont tendance à minimiser le délit.

La transparence peine à être au rendez-vous et tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Il est difficile pour des Occidentaux de s’entourer de bons interlocuteurs, d’intégrer des réseaux intéressants. Nous constatons un sentiment de crainte croissant de la part des chefs d’entreprise, notamment par rapport à la criminalité économique et la contrefaçon WIKILEAKS DÉNONCE LE CONSTRUCTEUR AUTOMOBILE BYD (BUY YOUR DREAM) Un document diplomatique révélé par Wikileaks met en évidence les interrogations sur la contrefaçon pratiquée par les constructeurs chinois, et notamment BYD. Selon un cable envoyé par le consul américain de Canton et révélé par le site Wikileaks, si les modèles des véhicules produits par le constructeur local BYD peuvent répondre aux lois sur la propriété intellectuelle chinoises, ce ne serait pas le cas dans d’autres pays. BYD est un spécialiste de l’électronique et de la fabrication de batteries. Aujourd’hui, un téléphone mobile sur deux vendu dans le monde possède une batterie BYD. Flairant l’avènement de la voiture électrique, la firme a décidé d’investir dans l’automobile de manière assez tardive, en rachetant, en 2002, la Tsinchuan Automobile Company. L'année dernière, la firme a vendu quelque 550 000 véhicules. Une ascension rapide qui ne s’est pas faite sans quelques entorses aux bonnes pratiques. L’exemple le plus flagrant est celui de son modèle « FO », quasi identique à la Toyota Aygo, et pas seulement au niveau du design. Face aux accusations de plagiat, le constructeur chinois met en évidence son savoir-faire en matière de batterie pour ses modèles électriques, et notamment pour la F3DM, une hybride rechargeable commercialisée de manière très précoce en comparaison à la concurrence. Ce modèle a cependant fait parler de lui pour son échec commercial. Le « cable » révélé par Wikileaks évoque également ce revers, le consul américain notant que cela pourrait indiquer que les performances des batteries de cette hybride ne sont pas à la hauteur des chiffres annoncés.


FRANCE TÉLÉCOM ET DEUTSCHE TELEKOM CRÉENT UNE COENTREPRISE

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Les deux géants ont annoncé lundi la création d'une coentreprise pour mutualiser leurs achats, dont ils attendent des économies annuelles de 1,3 milliard d'euros jugées significatives par les analystes.

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GLOBE

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LA CHINE a finalement cédé. À l'occasion de la réunion du G20 qui s'est terminée ce week-end à Washington, l'empire du Milieu a en effet accepté le principe d'une surveillance particulière des pays dont les déséquilibres économiques pourraient présenter un risque systémique pour l'ensemble de la planète. Outre la Chine, figurent également dans ce groupe les États-Unis, la France, l'Allemagne, le Japon, le Royaume-Uni et l'Inde. La satisfaction est grande du côté du gouvernement français, à l'origine de ce projet. En novembre dernier, Nicolas Sarkozy avait affiché de grandes ambitions pour la présidence française du G20 en lançant les chantiers de la réforme du système monétaire international, une régulation des marchés des matières premières et une réforme de la gouvernance mondiale. L'accord signé à Washington par les puissances du G20 se résume essentiellement à l'adoption d'une méthodologie de détection de dérives de politiques économiques nationales. Ces nouveaux outils de surveillance ne constituent « qu'une première marche », a expliqué Christine Lagarde. Sur les autres sujets, en particulier sur la régulation des marchés dérivés des matières premières ou la surveillance des flux financiers mondiaux, la ministre française a affirmé que les travaux avançaient et que des mesures seraient probablement prises lors du prochain G20. METTRE LES RISQUES EN EXERGUE Concrètement, cette méthodologie s'appuie sur trois indicateurs permettant de suivre l'évolution de chaque pays en matière de dette et de déficits publics,

Ces économies potentielles devraient être de moins de 900 millions d'euros par année chez l'opérateur français, tandis que son partenaire allemand pourrait en tirer plus de 400 millions à partir du quatrième trimestre de

2014. La société commune, qui recouvre un volume d'achats de 13 milliards d'euros, doit permettre notamment de renégocier des contrats avec des fournisseurs pour profiter d'économies d'échelle.

G20

SEPT PAYS PLACÉS SOUS OBSERVATION Les économies chinoise et française notamment seront surveillées par de nouveaux indicateurs

d'épargne privée et d'emprunts, de balances commerciales et d'autres composantes de la balance des paiements. De multiples paramétrages permettront de juger des déséquilibres de chaque économie en fonction de son propre modèle de développement et en se basant sur une période de référence s'étendant de 1990 à 2004. Objectif évident de cette alchimie : disposer de données « ob-

jectives » pour mettre en exergue certains risques systémiques comme la dette américaine ou la balance commerciale chinoise. Déjà présentée en février par les équipes de Bercy lors de la dernière réunion du G20, cette proposition de cadre de surveillance était déjà connue. En revanche, son adoption apparaissait quasi impossible par l'attitude hostile de la

Chine. En début de semaine, le viceministre chinois des Finances Li Yong avait encore déclaré que ces indicateurs étaient « un nouvel outil politique des États-Unis et des pays développés destiné à brider la croissance économique chinoise ». Les raisons de ce retournement ? « La Chine savait qu'elle ne pourrait pas jouer le mauvais élève indéfiniment », a expliqué en coulisse un négociateur. De fait, tout semble avoir été fait pour ménager la susceptibilité chinoise. En n'intégrant pas par exemple les monnaies et les réserves dans les indicateurs. De leur côté, les États-Unis ont fait preuve d'une rare humilité pendant toute la semaine en reconnaissant avec grâce les critiques du FMI sur leur endettement record. « C'était une réunion du G20 très apaisée, très constructive », a expliqué le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Christine Lagarde a même refusé de nommer les sept pays placés ainsi sous surveillance en se contentant d'indiquer qu'il s'agissait des pays dont le PIB était supérieur à 5 % de l'ensemble du PIB du G20.

FRANCE

Prime contre dividendes : une loi avant l’été Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a indiqué qu'une loi serait votée avant l'été pour obliger les entreprises à verser une prime à leurs salariés. La ministre de l'Economie Christine Lagarde assure que le montant ne sera pas obligatoire LE MINISTRE du Travail Xavier Bertrand a indiqué dimanche 17 avril qu'il pourrait y avoir « avant l'été » une loi créant une prime pour les salariés des entreprises versant des dividendes à leurs actionnaires et en a précisé les modalités possibles. Interrogé sur cette mesure annoncée cette semaine par le ministre du Budget François Baroin, Xavier Bertrand a répondu : « Je pense qu'il faut une partie législative pour dire si les dividendes augmentent, il faut donc une prime pour les salariés ». « Je pense qu'elle pourrait être prise avant l'été », a ajouté le ministre, précisant que « les arbitrages vont avoir lieu dans les jours qui viennent ». « Ce que je propose, c'est que le principe soit obligatoire (...) et que les

modalités précises soient discutées dans les entreprises », a expliqué Xavier Bertrand. Ce pourrait être « une prime directe » ou « une prime d'intéressement » ou encore une « prime de participation » par exemple, a-t-il dit. « On peut imaginer des exonérations, fiscales pour l'entreprise et sociales pour les salariés, à hauteur de 1.000 euros », a-t-il encore suggéré. Cette mesure concernerait « les entreprises dans lesquelles il y a des dividendes qui progressent », a-t-il ajouté, tout en précisant : « On sait pertinemment que celles qui sont principalement concernées sont les grandes entreprises ». Pour « les autres entreprises, il faut que ce soit les salaires qui bougent », a précisé le ministre. Jeudi, François Baroin avait indiqué qu'il

était désormais « acté » qu'une loi de finances rectificative en juin comprendrait des mesures pour que « les salariés profitent pleinement et mieux de l'augmentation » des bénéfices. Christine Lagarde a pour sa part déclaré qu'elle n'était pas favorable à ce que le projet de prime définisse un montant obligatoire. « Je ne pense pas qu'on puisse lui donner un caractère obligatoire dans son montant », a déclaré la ministre française de l'Economie lundi 18 avril sur LCI. « Ce à quoi nous réfléchissons actuellement, c'est la chose suivante : un mécanisme d'exonération de charges sociales (...) pour que les entreprises puissent payer des primes exceptionnelles à leurs salariés, à titre négocié », a précisé la ministre.


PÉTROLE : LES PRODUCTEURS VEULENT RASSURER UN MARCHÉ VOLATIL Des monarchies pétrolières du Golfe ont assuré lundi les pays consommateurs que le marché pétrolier était suffisamment approvisionné, dans une tentative de contenir la flambée des cours du brut, soutenue par les soulèvements populaires

arabes et la spéculation. « L'Arabie saoudite fonde sa position sur le marché pétrolier mondial et sur son engagement à maintenir une capacité de réserve pour la stabilité des prix et du marché », a déclaré le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi. M.

Nouaïmi a ajouté, lors d'une table ronde des ministres asiatiques de l'Energie à Koweït, que le royaume saoudien disposait d'une capacité de réserve de plus de 3,5 millions de barils/jour (mbj) que Ryad peut utiliser en cas de besoin.

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ELECTRONIQUE

Philips vend sa branche téléviseurs

MICROSOFT

Paul Allen balance les coups bas de Bill Gates dans son autobiographie Le co-fondateur de Microsoft raconte comment Bill Gates s'est d'abord accaparé la majorité du capital de l'entreprise, puis comment il a cherché à l'évincer LA FACE sombre de Bill Gates, qui aurait notamment comploté pour réduire les parts du co-fondateur de Microsoft, est révélée dans l'autobiographie de son ex-associé Paul Allen, qui devait paraître le mardi 19 avril. Dans un entretien à l'émission « 60 Minutes », dont la télévision CBS a publié des extraits avant sa diffusion dimanche, M. Allen assure que ce livre, « Idea Man » (« Homme d'idée ») n'est pas une « vengeance » contre Bill Gates, le deuxième homme le plus riche du monde et l'un des plus grands philanthropes de la planète. Mais il admet que le jour où ils en parleront en tête à tête, « ce sera une discussion animée ». Un extrait paru dans le mensuel Vanity Fair raconte comment en 1982, alors que P. Allen souffrait d'un cancer, Bill Gates aurait tenté de l'« arnaquer ». Les deux hommes avaient fondé « MicroSoft » sept ans plus tôt après qu'un test eut prouvé la valeur de leur programme BASIC. P. Allen indique qu'il avait toujours

compté qu'ils se partageraient la société à 50/50. « Mais Bill avait une autre idée », se réservant 60% parce qu'il aurait accompli une plus grande partie du travail de programmation. Peu après, alors que le programme a été cédé sous licence au groupe NCR moyennant 175.000 dollars, B. Gates revendique 64%. « J'aurais pu marchander (...) mais je n'étais pas motivé », raconte Paul Allen qui confie qu'il a mis plusieurs années avant d'essayer de « reconstruire la pensée » de B. Gates pour arriver à ce chiffre. « Je crois que Bill savait que je protesterais contre un partage à deux contre un, et que 64, c'était le mieux qu'il puisse obtenir ». CONVERSATION En 1980, les deux hommes engagent un ancien compagnon d'université de Bill Gates à Harvard, l'actuel directeur général Steve Ballmer, pour les aider à gérer le groupe. Deux ans plus tard, alors qu'il souffre de la maladie de Hodgkin,

un cancer, P. Allen s'oppose à B. Gates sur une décision pour le groupe, et commence à envisager son départ. C'est alors qu'en décembre 1982, P. Allen surprend une conversation entre B. Gates et S. Ballmer : les deux hommes discutent « de la façon dont ils pourraient diluer mes parts dans Microsoft en s'accordant des options, à eux-mêmes et à d'autres actionnaires. Je suis entré et j'ai crié : ‘c'est incroyable ! Cela révèle la réelle nature de votre caractère, une fois pour toutes !’ . « Je m'adressais aux deux, mais je regardais Bill en face », ajoute P. Allen. En dépit d'une lettre d'excuses de six pages de Bill Gates, P. Allen décide de quitter Microsoft. B. Gates aurait alors fait une offre à cinq dollars pour racheter ses actions. P. Allen demande plutôt 10 dollars par titre, et faute d'accord, reste actionnaire. D'où sa fortune : il est au 57ème rang des hommes les plus riches du monde.

L'activité téléviseurs plombait les résultats du géant néerlandais de l'électronique. La branche deviendra une « coentreprise » dont 70 % des parts appartiendront à TPV Technology PHILIPS A décidé de scier sa branche malade. Le géant néerlandais de l'électronique a annoncé lundi, en marge de la publication de ses résultats trimestriels, la vente de sa branche téléviseurs, en difficulté. « Trouver une solution pour notre branche téléviseurs était notre priorité absolue », a déclaré le directeur exécutif du groupe, Frans van Houten, cité dans un communiqué. Les pertes accumulées par cette activité ont atteint près d'un milliard d'euros depuis 2007, selon Sjoerd Ummels, analyste pour le bancassureur ING, cité par l'agence Dow Jones Newswires. Au premier trimestre, la perte opérationnelle dans les téléviseurs a encore été de 106 millions d'euros. La branche deviendra à partir de fin 2011 une « coentreprise » dont 70% des parts appartiendront à TPV Technology, basé à Hong-Kong, tandis que les derniers 30% resteront entre les mains de Philips. Le prix de vente des 70% de parts sera calculé en fonction du résultat d'exploitation annuel moyen de la branche sur une période de trois ans minimum à partir de 2012. « En d'autres termes, Philips recevra de l'argent pour ces parts uniquement si la branche réalise des bénéfices », a expliqué à l'AFP Joost Akkermans, un porte-parole du groupe. ROYALTIES EN ÉCHANGE Les téléviseurs vendus par la coentreprise pourront porter la marque « Philips » pour les cinq prochaines années au moins, a précisé le groupe néerlandais, qui percevra en échange des royalties. La coentreprise ne pourra toutefois pas vendre de téléviseurs en Chine, en Inde, en Amérique du Nord et dans certains pays d'Amérique du Sud, où le géant néerlandais avait déjà conclu des accords prévoyant le droit d'utilisation de la marque « Philips » par d'autres fabricants de téléviseurs.



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