Capital Edition 19 - 30.03.11

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TROIS NOUVELLES CARTES DE CRÉDIT

Classic, Business et Gold. Ce sont les nouvelles cartes de crédit qui viennent s'ajouter à celles déjà proposées par Cim Finance depuis 2001 LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

EDITION 19 – MERCREDI 30 MARS 2011

Votre hebdomadaire à Rs 15

MELBOURNE VS KRAFT : ÇA SENT LA CONCURRENCE !

CASINOS : LA SITUATION SE DÉGRADE

RESPONSABILITÉ SOCIALE : LE CSR VERSION 2

Il faudra désormais compter avec. Melbourne, marque encore méconnue, vise l’hégémonie de Kraft sur le marché du fromage

Avec Rs 100 millions de dettes, la mauvaise gestion des casinos de Maurice entraîne 900 employés à leur perte

Le CSR est dépassé, il faut maintenant parler de Corporate Sustainability and Responsibility, plaide le Dr Michael Atchia

AFFAIRE MEDPOINT

ALI MANSOOR ET LE DEAL PRÉCIPITÉ Tout comme la clinique MedPoint, la compagnie SOS NETTOYAGE avait été retenue pour un exercice d’évaluation par le Government Valuer. SOS NETTOYAGE est une filiale de SOS GUARD Beware of the Trojan Horse | Lemon Yellow : la mode au masculin | Acamus, le combustible éco


RETOUR DE LA COMPAGNIE DES INDES

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L’Icac s’intéresse de près à la National Empowerment Foundation (NEF). Le projet de reproduction de meubles antiques, initié en 2007 par Enterprise Mauritius et qui a finalement atterri à la NEF, alors qu’Amédée Darga y assurait la présidence,

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Rien ne va plus

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u cours d’une sortie publique, la semaine dernière, le Premier ministre s’est étonné que les finances des casinos gérés par la State Investment Corporation Management Services soient au rouge. Navin Ramgoolam n’a rien vu venir. Pourtant les écrits étaient sur les murs… des casinos ! Il serait injuste d’imputer au présent gouvernement la faillite des casinos. La vérité, c’est que tous les gouvernements qui se sont succédé depuis 1987 ont plombé les finances des casinos avec le recrutement massif d’agents politiques, l’octroi de contrats pour le transport des employés et l’attribution d’espaces pour gérer les bars. Dans la tête de nombreux ministres et députés, les casinos ont peu à peu remplacé la défunte Development Works Corporation. Les grains du déclin des casinos avaient été semés par Vishnu Lutchmeenaraidoo en 1987, quand il nomma Rajah Pillay directeur des casinos en remplacement des professionnels étrangers. C’était la première phase de la politisation à outrance des structures du management, car très vite les casinos deviendront, élection après élection, le repaire des agents politiques, du ministre des Finances d’abord, et ensuite du régime en place. Sunil Dowarkasing, Harry Poonoosamy, Swadecq Peerally et Baby Chuttur

| Billet de RAJEN VALAYDEN |

D

ans son livre « Le déclin et la chute de l’empire romain », l’historien Edward Gibbon décrit la corruption comme étant le plus infaillible symptôme de la liberté constitutionnelle. En effet, le déclin de Rome, ville éternelle, a débuté par la dégénérescence d’institutions autrefois exemplaires, gangrénées par les abus et la corruption. Des siècles plus tard, la corruption perdure toujours. Le fléau s’est même adapté aux temps modernes sous plusieurs formes. A Maurice, depuis les législatives de 1983, nous avons nourri une culture de « bakchich » de masse. Les premiers ‘Tempo’, la ‘liste travay’ et les ‘patente taxi’ firent leur apparition aux élections de 1987. La

a abouti à la fabrication d’une collection de meubles du style de la Compagnie des Indes qui sont destinés aux grosses fortunes de France et de Dubayy. Mais les coûts de fabrication de ces meubles, toutes opérations comprises, soulèvent

billet de MORDICUS seront rejoints par Désiré Carré, Siddick Goorahoo et d’autres agents moins connus, tant rouges que mauves ou oranges, dépendant du titulaire aux Finances. Le régime MSM-MMM de 1991 ne fera pas mieux. Kee Cheong Lee Kwong Wing, qui avait succédé à Rajah Pillay, sera sommé d’abandonner son poste et celui du National Mutual Fund pour des raisons encore inconnues jusqu’ici. Rajiv Servansingh sera appelé à la rescousse. Les travaillistes, en alliance avec les mauves, perpétueront la tradition de ‘lev pake ale’ en installant le très controversé Soubash Seeruttun, pour plus tard le remplacer par Preetam Prayag, un gestionnaire qui sera très vite débarqué. Rama Sithanen et son inséparable conseiller Benu Servansingh ont porté l’estocade en installant des agents travaillistes comme Raj Woodun, Satish Jagarnath, Balraj Doorgaparsad et Baboo Gowreesungkur à des postes de responsabilité pour lesquels ils ont très peu, ou alors pas du tout, de compétences. Mais plus grave, en autorisant la Gambling Regulatory Authority, dirigée par le tandem Hiren Jankee-Clive Auffray, à procéder à la distribution à tour de bras des permis pour des casinos dans les villes et les grandes agglomérations rurales, ils ont accéléré le processus de désintégration.

Ce constat nous a paru nécessaire, ne serait-ce que pour rappeler gouvernement et opposition le cynisme avec lequel ils ont joué à la roulette russe avec la viabilité à long terme des casinos à Maurice. Dommage qu’il ne s’est trouvé personne pour décréter, à temps, “rien ne va plus” comme le font si bien les croupiers. Les casinos de Maurice vont bientôt ressembler à ‘Le Vigilant’ : inefficaces et invendables. Le Premier ministre, qui se montre intraitable et ‘ruthless’ quand la situation l’exige, sait plus que quiconque qu’un nettoyage au ‘karcher’ est requis dans certains organismes. A commencer par les casinos. Suivi du Jardin des Pamplemousses qui fait les frais de l’incurie de Chetanand Ramgoolam, et de la Beach Authority qui souffre énormément des fracas de Soubash Seeruttun. C’est peut être ce ‘track record’ peu reluisant des nominés travaillistes qui pourrait expliquer le refus du Premier ministre de procéder à la nomination d’autres agents politiques rouges pour remplir les vacances au sein des organismes d’Etat et autres conseils d’administration. Navin Ramgoolam, on le sait, ne fait pas confiance facilement. C’est lui-même qui l’a dit. Force est de reconnaître que le chef du gouvernement, au moins sur ce chapitre, n’a pas tout à fait tort.

bien des interrogations. La production de meubles antiques est une composante d’une trilogie comprenant également deux autres projets, le design et la production de collections de bijoux et de produits d’artisanat.

Les oranges mûrissent d’impatience ALORS QUE les nominations au sein des compagnies étatiques se font attendre, certains candidats orange, battus lors des dernières législatives, ont manifesté leur mécontentement auprès de leur leader. Selon l’état-major orange, l’ancien maire de Quatre-Bornes, Shyam Kemloliva, serait positionné pour diriger la State Property Development Co Ltd (SPDC). Les autres membres figurant dans la file d’attente sont Yogida Sawmynaden (State Investment Corporation) et Bobby Hurreeram (Mauritius Duty Free Paradise).

Les malheurs des uns LA DÉCISION du gouvernement d’interdire les voitures japonaises fait le bonheur des concessionnaires des véhicules européens, chinois et coréens. De plus, les concessionnaires des véhicules japonais trouvent injuste que le gouvernement décide de laisser entrer les véhicules reconditionnés alors les véhicules neufs sont sous embargo.

Aspirant pilote

Bakchich partielle de 1989, mettant aux prises Cyril Curé et Ivan Collendavelloo à La Caverne/Phoenix, nous fera découvrir l’efficacité de nos fonctionnaires à construire des centre sociaux, asphalter les voies publique et privées, allouer des permis en un temps record. 1989, ce fut aussi la grande percée des ‘degue briani’ . Et alors qu’on se souciait uniquement de certaines brebis galeuses au sein de la force policière qui quémandaient le traditionnel ‘di thé’, les autres formes de corruption se développaient en parallèle avec le boom économique. Aujourd’hui, la combinaison de toutes ces formes nous fait subir cette insoutenable pression que la corruption est définitivement ancrée dans nos mœurs.

Certains diront que c’est un mal africain, car presque la plupart des chefs d’Etats africains sont des multimilliardaires alors que leur peuple meurt de faim. Bien que beaucoup de nos politiciens vivent, de façon inexplicable, comme Crésus, l’île Maurice figure, à juste titre, parmi les moins pires d’Afrique. Mais contrairement à ce que pense et dit le directeur de l’Icac, il faut avoir l’humilité d’avouer que la corruption est bien plus qu’une perception chez nous. Car il ne peut y avoir de fumée sans feu. La triste vérité demeure que nos terres se bradent, les emplois publics légués, des contrats accordés aux plus offrants. Sans que personne n’en soit inquiété. La gestion de la Commission anti-corruption coûte chaque année plus de 350 millions de roupies aux

contribuables mauriciens. Une commission qui se réfugie trop souvent derrière le cadre légal pour expliquer son impotence. Ajoutés à cela les faits divers qui nous narguent quotidiennement avec les titres comme : « condamné à payer une amende de Rs 120 000 pour une fraude de 21 millions » ; « 3 mois de service communautaire pour vol de Rs 60 millions ». Pire, la tendance du moment : « Fraude de 85 millions : Arrêt du procès – l’accusé incapable d’affronter un procés pour raisons de santé ». Et le comble : « Trois mois de prison pour vol de cotomili ». Nous ne savons pas retenir les leçons de l’histoire. Comme Rome, nous risquons de sombrer dans les abysses des ténèbres.

A PEINE notre Paille-en-Queue nationale se remet de ses multiples crises, voilà qu’elle fait l’objet de la convoitise des nominés politiques. Après les vaines tentatives d’un membre du conseil d’administration, voilà qu’un autre aspirant pilote, actuellement haut cadre de la State Investment Corporation, lorgne la cabine de pilotage.

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Roy Neeraye JOURNALISTES Herrsha Lutchman-Boodhun Zaahirah Atchia CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Abdallah Goolamallee CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Ouma Pillay-Rungapen Essane Auleear Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun


RAMA SITHANEN EN VACANCES Il n’a pas démissionné de son poste de directeur des stratégies à la Banque africaine de développement. Rama Sithanen, l’ancien ministre des Finances, a déclaré sur les ondes d’une radio privée

mardi qu’il était à Maurice pour « quelques semaines de vacances ». Une décision qui serait motivée par les instabilités en Tunisie, où il est basé. Rama Sithanen a pris de l’emploi dans cette institution en

début d’année. L’ancien ministre des Finances n’avait pas eu d’investiture de son parti pour les législatives de 2010. C’est Pravind Jugnauth qui lui a succédé comme ministre des Finances.

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FINAL REPORT MERCREDI 30 MARS 2011

AFFAIRE MEDPOINT

Ali Mansoor et le deal précipité

L’enquête sur MedPoint prendra sans doute un tournant décisif cette semaine. Une source indique même que l’Icac prend cette affaire tellement au sérieux que les interrogatoires progressent à une vitesse phénoménale, et cela sans qu’il y ait des fuites d’information. Le dossier MedPoint cible cette fois une ou deux « high profile persons » | RUDY VEERAMUNDAR L’ÉVALUATION DE MedPoint était pressante. A tel point que le Financial Secretary insiste pour que le bureau d’évaluation de l’Etat ait recours à une firme privée en assurant que celle-ci sera payée par le ministère de Maya Hanoomanjee. On ne pouvait pas attendre la disponibilité des Quantity Surveyors du ministère des Infrastructures publiques. Il est à noter qu’alors que le dossier MedPoint avait déjà été enclenché au mois de juillet de l’année dernière, le ministère de la Santé devait demander, deux mois plus tard, une autre évaluation, où deux autres soumissionnaires figuraient sur la liste : SOS Nettoyage et Midlands. Pourquoi un tel empressement et pourquoi trois évaluations ? L’interrogatoire du Chief Government Valuer risque d’être déterminant cette semaine. Dans ses explications, une certaine réunion présidée par Ali Mansoor intéresserait certainement les enquêteurs. A ce dernier de maintenant venir s’expliquer sur l’empressement à boucler ce dossier. RÔLE DÉTERMINANT Après les explications techniques et révélatrices dans sa 18ème édition, en date du 23 mars dernier, Capital consacre une nouvelle fois sa Une à l’affaire MedPoint et essaye par la même occasion de faire la lumière sur les détails – non révélés jusqu’ici – d’un deal qui s’est concrétisé dans les coulisses du ministère des Finances et celui de la Santé et de la Qualité de la Vie. Il s’agit bien entendu de l’acquisition de la clinique MedPoint par l’Etat après les élections générales de l’année dernière pour la somme de Rs 144 millions. Notre enquête nous pousse cette fois-ci à comprendre le rôle déterminant du Financial Secretary, Ali Michael Mansoor, et l’origine d’un empressement pour qu’une telle transaction se fasse. Cette affaire politico-financière risque en effet de faire couler beaucoup d’encre dans les heures et les

jours qui viennent et en attendant l’interrogatoire des témoins que compte convoquer l’Independent Commission against Corruption (Icac), Capital propose en exclusivité à ses lecteurs certains détails précis et croustillants de l’achat de la clinique du Dr Malhotra, époux de la fille de Sir Anerood Jugnauth, dont le fils, Pravind, est actuellement vice-Premier ministre et ministre des Finances au sein de l’alliance gouvernementale. Selon une source d’un des deux ministères, il y a eu en fait trois exercices d’évaluation par rapport aux bâtiments des soumissionnaires dont les candidatures avaient été retenues par le ministère de la Santé. La première a eu lieu au mois de juillet de l’année dernière. Et là, le ministère de la Santé demande à ce qu’il y ait une évaluation du terrain, du bâtiment et des équipements de MedPoint. Mais, un mois plus tard, le ministère en question décide que seuls les terrains et les bâtiments de tous les soumissionnaires seraient évalués. Dans un rapport, résumé en un paragraphe, signé par mademoiselle R. Bissessur, directrice-adjointe par intérim du Government Valuation Office, la valeur du terrain et du bâtiment de MedPoint est de Rs 75 millions. « Mademoiselle Bissessur est une jeune diplômée dont le rôle n’a été que de suivre les ordres de son supérieur, de prendre un calepin, d’aller sur le terrain et de venir avec un rapport. Elle n’est certainement pas quelqu’un d’expérimenté mais n’empêche qu’elle a un poste hiérarchique. Ça c’est autre chose... » nous explique-t-on. Au mois de septembre, c’est Yogun Bissessur, le Chief Government Valuer en personne, qui descendra à MedPoint, en compagnie de quelques officiers et techniciens de l’Etat, dont ceux du ministère de Maya Hanoomanjee (Ndlr : ministre de la Santé) pour l’évaluation des équipements cette fois-ci. A une question de Capital, notre source précise que mademoiselle Bissessur et le Chief Govern-

MANOJ NAWOOR

ment Valuer ne sont pas parentés. Ce dernier devait demander du renfort au ministère des Infrastructures publiques afin d’être assisté par des Quantity Surveyors mais ces derniers ne se sont jamais présentés aux exercices tenus à deux reprises en septembre de l’année dernière ni à celui tenu au mois d’octobre de la même année. SOS NETTOYAGE Le mois de septembre devait toutefois être encore plus intrigant. Alors que les procédures pour l’acquisition de MedPoint étaient en cours depuis le mois de juillet, le ministère de Maya Hanoomanjee devait exiger un nouvel exercice d’évaluation par rapport aux terrains et bâtiments de trois soumissionnaires, qui sont les suivants : SOS Nettoyage, Midlands et la clinique MedPoint. Le nom de celle-ci figure à nouveau et on demande un autre exercice. Un mois plus tard, une réunion, présidée par le Financial Secretary Ali

Mademoiselle Bissessur est une jeune diplômée dont le rôle n’a été que de suivre les ordres de son supérieur, de prendre un calepin, d’aller sur le terrain et de venir avec un rapport. Elle n’est certainement pas quelqu’un d’expérimenté mais n’empêche qu’elle a un poste hiérarchique. Ça c’est autre chose... Michael Mansoor, se tient au ministère des Finances. Ce dernier fait comprendre au Chief Government Valuer qu’il faut avoir recours à un ‘Private Quantity Surveyor’ puisque le ministère des Infrastructures publiques fait des difficultés avec ses officiers. Ali Mansoor devait préciser que le ministère

de la Santé financera l’évaluation de Hooloomann and Associates. Comment le ministère de Maya Hanoomanjee peut décider de payer Hooloomann and Associates à ses frais ? La firme a reçu Rs 50 000 pour cet exercice. Notre source indique ici qu’il y a eu pression de la part du Financial Secretary pour que les choses aillent vite, après avoir eu des informations que c’est bien Hooloomann and Associates qui avaient le ‘bill of quantities’ de la clinique MedPoint. Le choix de Hooloomann and Associates a ainsi été fait par ‘direct procurement’ du fait que « le temps pressait ». En octobre 2010, le ministre de la Santé devait cette fois-ci demander une évaluation finale des terrains et des bâtiments de MedPoint, Centre Pierre Janet et SOS Building Midlands. MADEMOISELLE MOSAHEB Il y a désormais bien des interrogations par rapport à l’insistance du Financial Secretary et du ministère de la Santé quant au laps de temps imposé pour l’évaluation finale de MedPoint. « Je vous donne un exemple. Si un Permanent Secretary reçoit des ordres de son ministre pour qu’il fasse un travail dans un tel délai, croyez-vous que le Permanent Secretary va oser dire au ministre « Ne pouvez-vous pas attendre ? » ou expliquer que le délai est trop court ? Il fermera sa gueule et obéira aux instructions du ministre ou encore d’un autre toutpuissant. C’est en résumé ce qui s’est passé avec l’affaire MedPoint et maintenant nous attendons l’enquête de l’Icac », conclut une autre source. En octobre toujours, une certaine demoiselle S. Mosaheb, de Hooloomann and Associates, accompagne les officiers de l’Etat à la clinique MedPoint et l’évaluation du terrain, du bâtiment et des équipements porte sur Rs 145 millions. Au mois de novembre, le Central Procurement Board entérine la décision du ministère de la Santé d’acheter la clinique du Dr Malhotra.


INVESTISSEMENTS TOUJOURS BAS MALGRÉ LA BAISSE DU TAUX D’INTÉRÊT

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Selon les chiffres macro-économique, le taux de croissance du crédit du secteur privé a repis légèrement vers le deuxième semestre de 2010. Toutefois, ce taux se retrouve inférieur à ce qu’il a été deux à trois années de cela. D’autant plus que la baisse du taux

d’intérêt n’a pas eu l’impact voulu sur l’investissement, a annoncé R. Bheenick. Selon lui, la plupart des opérateurs ont préféré réduire leurs frais de financement, ce qui a résulté en moins de demandes, donc moins de prêts au niveau des banques : « C’est ce que

nous disent les banques. Nous continuons notre croisade, pas contre les banques, mais pour assurer un flux de financement vers les exportateurs, et vers les Mauriciens qui ont des projets valables sans mettre en danger la solvabilité de nos banques. »

INFLATION

Le gouvernement réagit pour mitiger les effets

La poussée inflationniste qui se fait de plus en plus ressentir fait réagir le gouvernement. Outre l’Observatoire des Prix, le Pricing Advisory Committee et le comité ministériel présidé par Xavier-Luc Duval, une série de mesures a déjà été enclenchée. La surprise a été l’annonce faite par Pravind Jugnauth quant à la baisse du prix de l’essence et du diesel | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN MANOJ NAWOOR

L’UN DES objectifs du gouvernement est de minimiser l’impact des hausses des prix sur les consommateurs tout en essayant de contenir les pressions inflationnistes. Tout comme le Gouverneur de la Banque de Maurice, le ministre des Finances s’inquiète également de la menace de l’inflation qui plane sur l’économie. D’où une série de mesures qui vise à soulager la population et garder un contrôle sur la situation qui risque de se détériorer si les mesures qui s’imposent ne sont pas prises. L’annonce du ministre des Finances lors de la Private Notice Question (PNQ) de Paul Bérenger aura surpris plus d’un. La PNQ du leader de l’Opposition était axée sur de nouvelles mesures urgentes que comptait prendre le gouvernement pour contrôler le taux d’inflation et soutenir le pouvoir d’achat de la population. Pravind Jugnauth a saisi l’occasion pour annoncer une baisse du prix de l’essence et du diesel. « C’est une des mesures prises par le gouvernement pour alléger le fardeau des prix sur la population. Cela aura un impact important sur la limitation des hausses de prix, ainsi que sur les pressions inflationnistes », a fait ressortir le ministre à l’Assemblée nationale hier.

CONSOMMATION. Les mesures annoncées par Pravind Jugnauth visent à soulager la population

BASE TEMPORAIRE Le gouvernement a décidé de réduire le ‘Hedging Loss’. D’où la décision de revoir à la baisse les charges imposées aux automobilistes sur chaque litre d’essence et de diesel en vue de récupérer les pertes émanant du ‘hedging’ pratiqué par la State Trading Corporation lors de l’achat des produits pétroliers. Cette baisse prend effet à partir de ce matin. L’essence passe ainsi de Rs 51.30 à Rs 49.30 le litre, soit une baisse de 3,9 %, et le diesel de Rs 43.50 à Rs 41.20, ce qui représente une baisse de 5,3 %. Cette mesure est sur une base temporaire, et le cours dépendra de l’évolution au niveau international. « Cette décision a été prise dans un contexte difficile où le prix du pétrole ne cesse d’augmenter, ainsi que les produits, le tout dû à la poussée inflationniste. Lundi, le Monetary Policy Committee a agi sur le levier monétaire pour combattre l’infla-

tion. La situation est d’autant plus préoccupante puisqu’elle concerne l’inflation », a fait ressortir le Grand Argentier. Si besoin est, en temps et lieu, d’autres ajustements seront enclenchés, bien que cette mesure vise à maintenir une croissance économique raisonnable, tout en contrôlant le taux d’inflation. Les développements géopolitiques inattendus et la situation au Japon sont venus contribuer aux pressions inflationnistes. De ce fait, les pays développés et émergents sont confrontés à ces pressions. Tout comme Maurice, puisque nous importons la plupart de nos produits alimentaires et énergétiques. Pravind Jugnauth a assuré au Parlement que le gouvernement suit de près le développement des prix sur le plan international et national, et se penche sur des mesures concrètes. De ce fait, le gouvernement a augmenté le niveau de subsides sur le riz, la farine et

le gaz ménager. Ces subsides atteindront un montant estimé à Rs 1,45 milliard cette année, contre Rs 800 millions l’année dernière. « Si nous n’avions pas fait cela, une livre de riz aurait coûté Rs 2.95 de plus, une livre de farine Rs 2.50 de plus, le prix d’un pain-maison aurait été de 60 sous de plus, et le gaz ménager de 12 kg aurait été supérieur à Rs 300 », a lancé le ministre. Ainsi, les subsides sur le riz et la farine se chiffrent à Rs 650 millions, et à Rs 850 millions pour le gaz ménager. Autre mesure prise par le gouvernement pour soulager la population est le taux inchangé de la TVA. Selon Pravind Jugnauth, le gouvernement aurait pu augmenter la TVA pour réduire le déficit budgétaire, et celui du gouvernement. Mais il a choisi de ne pas considérer cette éventualité pour ne pas ajouter davantage aux pressions sur le pouvoir d’achat du consommateur.

RAPPORT SUR LE MPC FIN AVRIL A une question de Paul Bérenger sur une éventuelle décision du gouvernement de renforcer le Monetary Policy Committee (MPC), le Grand Argentier a avancé que le rapport sur cette institution est attendu en avril. Sir Alan Budd a été nommé consultant indépendant pour effectuer une évaluation complète du rôle et de la performance du MPC. Il s’avère qu’il a déjà eu des consultations avec les parties concernant, et il compte soumettre son rapport au gouvernement d’ici la fin du mois d’avril. Cette mesure avait fait suite à l’annonce faite par Pravind Jugnauth dans son discours budgétaire à l’effet que le MPC exerce depuis plus de trois ans, et de par le rôle qu’il est appelé à occuper pour garantir la stabilité macro-économique, une révision de ses fonctions allait être effectuée par un consultant pour assurer une meilleure efficacité.


LE ‘PIT BOSS’ Ce député transfuge qui s’était rangé aux côtés du gouvernement en 2001 était aussi employé comme ‘Pit Boss’ dans les casinos de l’Etat. Bénéficiant d’un « Leave with Pay » pour lui permettre d’assumer ses fonctions de

représentant du peuple, il percevait ainsi deux salaires des caisses publiques. Ce politicien, qui détient un casier bien garni en termes de frasques, donnait par ailleurs l’impression d’être un fervent travailleur social. Il

devait cependant essuyer plusieurs critiques pour pratiques frauduleuses au sein d’une organisation non gouvernementale qui militait pour les droits des enfants et dont il était le président.

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COMMENT DES casinos qui réalisaient autrefois des profits mirobolants en sont-ils venus à accumuler des dettes de plus de Rs 100 millions ? C’est ce que se demande, comme bon nombre de Mauriciens, Navin Ramgoolam. Plusieurs facteurs pourraient avoir participé à ce déclin INGÉRENCE POLITIQUE A partir des années 89-91, les casinos de Maurice sont devenus l’un des choix privilégiés de chômeurs en quête de travail et disposant d’un soutien politique. D’ailleurs, après les élections législatives, on y note à chaque fois des recrutements massifs. A tel point que les casinos furent à un certain moment considérés comme les repères de tous les gros bras ayant servi des politiciens. Ce recrutement sauvage et non planifié a eu pour conséquence que la masse salariale des casinos engloutissait 75 % du budget qui leur était alloué. Cette ingérence concerne également la promotion des poulains des hommes politiques. Pour répondre à la demande, l’administration des casinos a dû doper la structure de l’organisme, avec des promotions exagérées à tous les niveaux. Chaque révision salariale est ainsi reflétée par la performance financière de la compagnie. CONTRATS DE SERVICES Les contrats de prestation de services sont aussi très prisés par les activistes politiques. Depuis 1991, les contrats de gestion des bars sont ainsi l’objet des convoitises de plusieurs grosses pointures. Il en est de même pour les contrats de transport des employés, certains ayant même été alloués à des membres influents de groupements socioculturels. LIBÉRALISATION DES PERMIS Si la raison-d’être des casinos était au départ de constituer une source de distraction pour les touristes et les riches, la libéralisation à outrance du tandem Mansoor/Sithanen a chamboulé les données en accordant des dizaines de permis à de nombreux operateurs privés. Ces derniers, de par leur positionnement et une meilleure ges-

CASINOS

LA SITUATION SE DÉGRADE

La déclaration du Premier ministre à l’effet que « l’île Maurice est le seul pays au monde où les casinos subissent des pertes » est lourd de sens. Avec des dettes de plus de Rs 100 millions, les casinos de l’Etat s’enlisent de plus en plus de le rouge, entraînant dans leur sillage 900 employés

tion, ont su rivaliser avec les casinos de l’Etat. INCOMPÉTENCE Parmi les décisions stratégiques qui ont affecté les casinos de l’Etat, on retrouve l’achat de machines électroniques pour plus de Rs 150 millions, soit 150 % du budget annuel. Or, ces machines n’ont pu être utilisées pour des raisons techniques et sont stockées dans un entrepôt privé dans le nord du pays. Confronté à cette situation, le gouvernement de Navin Ramgoolam a voulu mettre un terme à l’hémorragie en optant pour la privatisation. Mais les casinos peinent à trouver des repreneurs. Le dernier exercice avait retenu la proposition du géant sud-africain Piermont Global. L’accord allait rapporter aux caisses de l’Etat 2 milliards de roupies, moyennant la ces-

Selon un expertcomptable ayant une longue expérience internationale dans le domaine des jeux, il n’y a pas lieu de privatiser. Il suffit de prendre des mesures courageuses afin de redresser la situation. Une meilleure gestion, une montée en gamme et une réorientation vers les touristes devraient suffir pour que les casinos de l’Etat refassent surface

sion de 51 % des actions des casinos de Maurice, ainsi que le contrat de gestion. Mais la requête du soumissionnaire sud-africain pour des concessions sur la taxation devait remettre en question le projet. La State Investment Corporation gardera donc, jusqu’à nouvel ordre, la gestion des casinos de l’Etat, notamment Casinos de Maurice, Caudan Waterfront Casino, Grand Casino du Domaine, Beach Casino et Sun Casinos. Selon un expert-comptable ayant une longue expérience internationale dans le domaine des jeux, il n’y a pas lieu de privatiser. Il suffit de prendre des mesures courageuses afin de redresser la situation. Une meilleure gestion, une montée en gamme et une réorientation vers les touristes devraient suffir pour que les casinos de l’Etat refassent surface.

La situation, cependant, demeure urgente. Car le marché des jeux évolue à plein régime et l’intégration des jeux en ligne constitue une menace sérieuse. Si changement il y a, il faudra qu’il se fasse rapidement. Mais nos politiciens en ont-ils vraiment la volonté ?


INDE : LES GÉANTS DU PRIVÉ CONTRE LE CSR OBLIGATOIRE

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Dans la Grande péninsule, le CSR obligatoire ne fait pas l’unanimité. Mardi, le Chairman de la firme informatique Wipro, en l’occurrence Azim Premji, a fait part de son opposition au CSR obligatoire lors d’une conférence de presse. Le CEO d’Infosys Technologies, Kris Gopalakrishnan, lui a

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emboîté le pas en déclarant que « le CSR ne doit pas être obligatoire, mais il doit être volontaire tout en étant transparent ». Ces réactions font suite à la proposition du gouvernement indien de rendre le CSR obligatoire dans le nouveau Companies Bill.

ROBERT PALLAMY

« L’AVENIR DU CSR DÉPENDRA DE LA FLEXIBILITÉ DU RÉGIME » CEO depuis huit mois du National CSR Commitee, Robert Pallamy parle des réalités du CSR obligatoire, des projets auxquels des fonds sont alloués et du cadre régulateur. Dans l’entretien qu’il a accordé à Capital, il affirme également la nécessité de limiter les restrictions auxquelles les firmes privées sont confrontées | ZAAHIRAH ATCHIA ❚ Expliquez-nous le concept de CSR

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

tel qu’envisagé à Maurice. Il s’agit d’un concept annoncé lors du Budget 2009 de l’ex-ministre des Finances, Rama Sithanen. Selon ce concept, toute entreprise profitable doit contribuer au social la hauteur de 2 % de ses profits après impôts. Un fonds CSR est donc créé par ladite entreprise afin de contribuer à l’avancement social et au rehaussement de l’environnement sur le plan national. ❚ Quel est le rôle du National CSR

Committee ? Nous avons un double rôle. Celui de facilitateur et de régulateur également. Nous approuvons les projets des firmes privées en fonction de ‘guidelines’ prédéfinis, par exemple en assurant que les projets tombent dans l’un des six créneaux qualifiant pour le CSR, plus spécifiquement la santé, l’environnement, l’éducation et la formation, le développement socioéconomique et les catastrophes naturelles. Nous accréditons aussi les ONG, en tenant compte de plusieurs facteurs. Le budget 2010-2011 de Pravind Jugnauth a spécifié l’orientation du CSR : l’allègement de la pauvreté. En effet, ce même budget préconise que 50 % du budget CSR d’une firme à profit, soit 1 % de ses profits après taxe, doivent être utilisés dans trois secteurs prioritaires : offrir des logements sociaux, aider les enfants vulnérables et surtout, l’éradication de la pauvreté absolue. ❚ La pauvreté absolue touche com-

bien de personnes à Maurice ? Valeur du jour, 7 200 familles sont touchées par ce fléau. Il s’agit de familles dont le ‘household income’ est de moins de Rs 5 000 par mois, ce chiffre étant le seuil défini par la National Empowerment Foundation pour la pauvreté absolue. Précisons qu’on parle non de personnes, mais de familles, et qu’une famille compte en moyenne 2 à 3 enfants. En sus de la pauvreté absolue, il existe aussi la pauvreté relative, qui n’est pas significativement plus confortable.

DÉFINITION. Robert Pallamy explique que le CSR a une orientation prédéfinie : l’allègement de la pauvreté


NEF : RS 277 MILLIONS POUR AIDER LES FAMILLES DÉFAVORISÉES Le programme Eradication of Absolute Poverty (EAP) de la NEF vise les familles dont les revenus sont inférieurs à Rs 5 000 par mois. L’EAP les aide de deux façons. Premièrement, il facilite leur développement

socioéconomique à travers la conception, la réalisation et le suivi de projets communautaires touchant ces familles. Deuxièmement, le programme sert à assurer la scolarisation des enfants. Le pari est qu’à

terme, l’éducation leur permettra de sortir du cercle vicieux de la pauvreté. Précisons, finalement, qu’en 2010, un budget de Rs 277 millions a été alloué à ce programme qui vise l’éradication de la pauvreté.

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ENTRETIEN MERCREDI 30 MARS 2011

❚ En quoi le comité aide-t-il les

familles touchées par la pauvreté ? Trois grands axes définissent notre stratégie. D’abord, on oriente les firmes privées, à travers une étroite collaboration, vers une identification des besoins prioritaires. En deuxième lieu, on s’assure que les ONG bourgeonnant dans les régions regorgeant de gens nécessiteux bénéficient d’un encadrement adéquat pour obtenir une accréditation en vue de les aider à démarrer des projets CSR au profit des gens défavorisés qu’ils se proposent d’aider. On aide ces ONG entre autres au niveau des démarches, des procédures, et en termes de ‘capacity-building’. En troisième lieu, on mise sur la sensibilisation du public quant à ce mal à travers des campagnes. Je ne suis là que depuis 8 mois, mais déjà mon équipe est directement liée à plusieurs projets CSR portant sur la mise sur pied de crèches, ainsi que sur la construction de maisons pour les sans-abris. On travaille en fonction des ‘guidelines’ existants, certes, mais on ne se contente pas de donner un traitement administratif aux projets qui nous parviennent. On se déplace beaucoup sur le terrain, par exemple pour des ‘site visits’. Soulignons également que dans le but d’aider les familles victimes de pauvreté, on accompagne les initiatives des ‘grassroot NGOs’. ❚ Quelles sont les ressources dont

vous disposez pour mener à bien ce travail de longue haleine ? A part moi, le comité compte quatre employés. A nous cinq, on fait beaucoup de terrain. On peu paraître peu nombreux, mais la passion partagée pour notre métier nous aide à aller plus loin. ❚ A ce jour, combien d’ONG sont

accréditées par le comité ? 490 ONG sont accréditées. ❚ Quelles sont les considérations

prises en compte avant de leur accorder cette accréditation ? Elles doivent avoir un répertoire crédible d’activités sérieuses depuis plus de deux ans. La transparence doit être de mise dans leurs activités à travers leurs comptes audités et leur gestion et leurs projets doivent refléter leur bonne foi. ❚ Vous avez déclaré que les ONG

doivent opérer dans la transparence. Quid des firmes privées ? C’est dans leur intérêt de respecter ce standard, car au moindre doute, ils peuvent se retrouver dans le collimateur du fisc. Le CSR vise le social. De ce fait, chaque partie concernée doit faire preuve de bonne foi. ❚ Les firmes privées jouent-elles le

jeu ? Oui. Elles le font. Et surtout les en-

Qui est Robert Pallamy ?

CONSTAT. La NEF recense à ce jour 7 200 familles vivant dans la pauvreté absolue

treprises multinationales. Elles ne veulent pas salir leur image en faisant des faux-pas.

visites surprises pour nous assurer que l’argent des firmes privées est bien dépensé.

❚ Etes-vous en faveur du CSR obli-

❚ Que risquent les ONG défail-

gatoire ? Nous avons un régime de CSR unique au monde à Maurice. On utilise l’argent qui devrait être versé au fisc afin d’améliorer la société et d’aider les gens. C’est une bonne chose, mais encore faut-il préciser que pour que le système fasse ses preuves, il faudra maintenir une certaine flexibilité par rapport au privé.

lantes ? Elles peuvent être privées de leur accréditation. Mais il faut malgré tout faire ressortir que notre intention n’est pas de taper sur les gens. Nous voulons juste nous assurer que le travail se fasse. ❚ Combien d’ONG ont perdu leur

accréditation à ce jour ? Aucune.

❚ Comment évaluez-vous un projet

CSR avant de donner le feu vert aux firmes privées ? On vérifie si les activités proposées tombent dans le domaine des priorités prédéfinies. Actuellement, les projets axés sur la petite enfance, à l’instar des crèches et des projets touchant la nutrition des enfants en bas âge, sont des priorités. ❚ Les projets à long et à moyen ter-

mes prennent-ils le dessus sur les projets à court terme ? Pas forcément. Le CSR est assez jeune comme concept, n’étant en place que depuis environ un an. Aussi, il faut être réaliste : une firme peut faire de gros profits cette année, mais des pertes ou des profits moins importants l’année suivante.

❚ Quelle est votre évaluation de la

contribution sociale du comité depuis sa création ? On n’a qu’un an de recul. Il faut attendre que deux ans, au minimum, se soient écoulés pour répondre à cette question. Vers la fin de cette année, on pourra le faire. Là, il est encore trop tôt. Cependant, durant l’année écoulée, le comité a beaucoup fait en termes d’allègement de la pauvreté, avec un bon usage de l’argent disponible afin d’amener des projets intéressants à bon port. Les ONG et les forces vives sont plus soudées qu’auparavant, car les deux se sentent mieux soutenues, d’une part par le CSR obligatoire, et d’autre part par notre encadrement. ❚ Quel regard portez-vous sur

❚ Faites-vous un suivi des projets à

votre niveau ? Certainement. Après chaque période de six mois, les ONG accréditées doivent nous soumettre un rapport détaillé, avec des précisions sur les sommes d’argent utilisées, le nombre de bénéficiaires du projet, etc. Nous allons bientôt commencer à faire de l’audit, avec au menu des

l’avenir du CSR à Maurice ? La distribution de l’argent de la taxe se fait actuellement dans un bon ordre par le biais du CSR, mais comme je l’ai dit, la flexibilité du système est primordiale àpour la santé et l’avenir du CSR à Maurice. Le jour où il y aura trop de restrictions sur les firmes privées, le système pourrait connaître un affaissement.

CELUI QUI occupe actuellement les fonctions de Chief Executive officer (CEO) du National CSR Commitee de la National Empowerment Foundation (NEF) est économiste de formation. Robert Pallamy détient en effet un Bachelor of Science in Economy de la London School of Economics. Il a travaillé comme Assistant Manager au sein de la défunte Mauritius Export Development and Investment Authority (MEDIA) pendant 5 ans, avant de faire le saut vers le secteur privé en rejoignant IBL en tant qu’Export Manager. Cette incursion dans le privé ne sera pas définitif, car en 2008, il se retrouve à la Tourism Authoriy, sous l’égide de Xavier-Luc Duval, alors ministre du Tourisme. Il occupera la fonction de directeur de ce corps régulateur pendant deux ans. En juillet 2010, il sera nommé CEO du National CSR Commitee. Pour Robert Pallamy, le travail abattu à la Tourism Authority et celui qu’il entreprend actuellement à la NEF comptent parmi ses expériences professionnelles les plus gratifiantes. « Déjà, à la Tourism Authority, on procédait au processus d’empowerment. Aider les ‘beach hawkers’, par exemple, à se stabiliser et à décrocher un permis approprié pour travailler dans la légalité, c’est un geste qui marque à jamais », affirme-t-il. Robert Pallamy établit d’ailleurs un parallèle entre les deux institutions : il estime que les deux demandent aux responsables la capacité d’être à l’écoute des gens qui viennent frapper à leurs portes pour avoir des renseignements ou demander de l’aide. Il faut aussi, souligne-t-il, avoir une certaine rapidité d’exécution. Robert Pallamy se dit d’ailleurs convaincu que son expérience dans le privé l’a significativement préparé à y faire face. Pour ce qui est du travail le plus gratifiant de sa carrière, Robert Pallamy évoque celui accompli à la Tourism Authority : « A l’époque où j’y ai pris mes fonctions , le secteur touristique était en pleine expansion. Nous n’avons pas lésiné sur les moyens pour dynamiser le secteur afin d’être au diapason avec ces opportunités. On a, entre autres, octroyé bon nombre de permis, facilité les procédures nécessaires à l’obtention de ces permis, et surtout aidé beaucoup de petits entrepreneurs à lancer leur commerce dans ledit secteur. Nous avons également lancé une campagne écologique en faisant installer 2 500 poubelles à travers l’île pour accroître l’attractivité de la destination Maurice. On a aussi contribué significativement à la réhabilitation de la Citadelle, à Port-Louis. »


UN PLAFOND SUR LES ‘TREASURY BILLS’

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ACTA PUBLICA MERCREDI 30 MARS 2011

Au cours du mois d’avril, la Banque de Maurice compte imposer un plafond sur le pourcentage de ‘Treasury Bills’ que les banques peuvent retenir. Le gouverneur de la Banque de Maurice compte annoncer cela très prochaine-

ment. Il y a plusieurs objectifs derrière cette mesure. Elle vise à encourager les banques à prendre plus de risques, face à l’excès de liquidités, et à encourager davantage de prêts. Elle vise également à les forcer à développer

BAISSE DU TAUX DIRECTEUR

Contrer la menace d’une inflation à deux chiffres

Le Monetary Policy Committee a annoncé sa décision, lundi, de relever le Key Repo Rate de 50 points de base. Celui-ci est désormais de 5,25 %. Il s’agit d’une des mesures décidées afin de combattre l’inflation. Mardi, le gouverneur de la Banque de Maurice a affirmé qu’il fallait agir car la possibilité d’un taux d’inflation à deux chiffres est réel | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN LA MESURE s’annonçait inévitable. Dans le sillage de la poussée inflationniste qui guette le pays, la décision de relever le Key Repo Rate par 50 points de base a finalement été annoncée lundi, malgré l’opposition de certains opérateurs économiques. Selon le gouverneur de la Banque de Maurice, Rundheersing Bheenick, cette poussée a largement dépassé le ‘worst-case scenario’ auquel il s’attendait. C’est ce qu’il a annoncé lors d’un point de presse, ce mardi, durant lequel il a commenté la décision prise par le Monetary Policy Committee (MPC). Le Key Repo Rate, qui est maintenant de 5,25 %, était descendu à 4,75 % en septembre de l’année dernière, quand le MPC avait pris la décision de procéder à une baisse de 100 points de base. A l’époque, la Banque centrale misait sur un taux de croissance de 4,4 %, alors que les prévisions du Central Statistics Office (CSO) et du Fonds monétaire international (FMI) tournaient autour de 4,2 % et 3,6 % respectivement. « Les prévisions pour le taux de croissance au début de cette année étaient de 4,2 %. Elles tournent actuellement autour de 4,6 %. Nous se sommes pas loin d’atteindre notre taux moyen de 5 à 5,1 %. Si nous nous rapprochons de ce chiffre, il faut essayer de maîtriser l’inflation », a expliqué Rundheersingh Bheenick. FACTEURS EXOGÈNES La poussée inflationniste, selon le gouverneur de la Banque de Maurice, provient de facteurs exogènes auxquels sont sujettes, par exemple, les denrées alimentaires que nous importons. Toutefois, le taux d’inflation est jusqu’ici contenu par le fait qu’il n’y a pas de poussée similaire sur le riz. Bien que la Banque centrale essaie de contenir davantage cette poussée inflationniste, un autre élément est venu compliquer les choses. « La crise des denrées alimentaires et celle du pétrole font que la dynamique inflationniste a été lancée. Si on encourage davantage la consommation, on risque de provoquer d’autres dérapages dans notre ‘trade balance’, qui est largement déficitaire », a lancé Rundheersing Bheenick. « Nous voulons contrecarrer cette poussée inflationniste. Si on ne fait rien,

CRAINTES. Le gouverneur de la Banque de Maurice ne cache pas son inquiétude face à la montée de l’inflation, qui devrait se situer autour de 7 % vers la fin de l’année

on pourrait se rapprocher d’une inflation à deux chiffres. Selon le ‘year-in-year basis’, il pourrait atteindre 9 % au mois d’octobre. Avec le ‘headline inflation’, cela pourrait tourner autour de 7 % vers la fin de l’année. Ce sont des chiffres inquiétants par rapport à l’année dernière », a-t-il affirmé. Outre la lutte contre l’inflation, l’un des objectifs de la Banque de Maurice est de contrer toute dérive sur le plan de la compensation salariale et de la politique des prix. Il s’agit également de donner un coup de pouce à l’épargne qui, de 14 % deux ans de cela, a connu une légère reprise pour concerner maintenant 16 %, en moyenne, des revenus des Mauriciens. La Banque centrale s’attend à ce que la hausse du taux directeur (Repo Rate) encourage encore davantage ces derniers à épargner.

La poussée inflationniste, selon le gouverneur de la Banque de Maurice, provient de facteurs exogènes auxquels sont sujets, par exemple, les denrées alimentaires que nous importons. Toutefois, le taux d’inflation est jusqu’ici contenu par le fait qu’il n’y a pas de poussée similaire sur le riz

un marché secondaire qui, toutefois, ne fonctionne pas à Maurice. Rundheersing Bheenick s’attend à ce que les banques qui ont un excédent les vendent sur le marché secondaire.

Soodhun pas satisfait de Darga

LE TRAITEMENT préférentiel allégué du président d’Enterprise Mauritius, Amédée Darga, en faveur de Fablife, agence spécialisée en événementiel, fait l’objet d’une enquête par l’Icac. Le ministre de tutelle, Showkutally Soodhun, suit l’affaire de très près Les limiers de la commission anticorruption ont débarqué dans les locaux d’Enterprise Mauritius, au St-James Court, le mardi 22 mars dernier, où ils ont saisi plusieurs documents, notamment des procès-verbaux des réunions des comités et ceux relatifs aux appels d’offres initiés par la compagnie d’Etat. Selon nos recoupements, il y aurait eu ingérence dans l’allocation de contrats à l’agence en question. Il y aurait également eu des pressions exercées, en l’absence du CEO, pour accélerer des paiements en faveur de la même agence. C’est le Chief Operating Officer d’alors, Suryadev Beedassy, qui s’est vu octroyer tous les pouvoirs pour exécuter les instructions de paiement dans un délai de 24 heures. Ce paiement, selon les explications officielles du CEO, Prakash Beeharry, devait être retenu en attendant un rapport complet sur les performances de l’agence. A son retour, Prakash Beeharry avait fait part de son mécontentement de cette ingérence et fustigé son Chairman dans une correspondance : « As a part time non executive chairman, I find difficulties to understand whether it is not ultra vires for you to substitute management. Also out of all projects which are undertaken by the institution, you seem to be very concerned about Fablife and this is fully illustrated by your zeal and enthusiasm in bringing Fablife issue to the board as much as you can ». Dans cette même correspondance, le CEO justifie sa demande de mise en attente du paiement comme suit : « I have in fact, in true spirit of governance, only ascertained that every cheque that I sign on behalf of EM and every rupee that I approve for expenses are based on judicous and rational decisions. As contrary to others, I have a lot of respect for taxpayers money. I act as a trustee as per my responsibility, in spirit and do not manage funds illicitly and improperly ». Le ministre de l’Industrie n’a jamais caché son mécontentement de la façon dont le président Darga dirige l’organisme censé promouvoir le produit mauricien. Il l’a dit pas plus tard que dimanche dernier, dans un entretien à un hebdomadaire. Suite à l’intérêt manifeste de l’Icac sur ce dossier, la réaction du ministre Showkutally Soodhun ne s’est d’ailleurs pas faite attendre. Le chef de cabinet, Cader Moosudee, a adressé une lettre à Amédée Darga dans laquelle il rappelle au président d’EM ses obligations, ses prérogatives ainsi que les limites de ses responsabilités dans l’exercice de ses fonctions, l’intimant de ne pas s’ingérer dans les affaires courantes de cet organisme.



L’ENQUÊTE SUR MYT EN COURS

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« Ce n’est pas dans la politique de la CCM de dévoiler l’étendue d’une enquête avant qu’elle n’aboutisse. L’enquête sur le bouquet MyT est toujours en cours », répond la CCM. Pour rappel, la Competition Commission a ini-

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tié une enquête suite à une plainte que Mauritius Telecom pourrait bien abuser de sa position de monopole sur les produits ADSL pour obtenir un avantage compétitif dans la vente de produits tels que les services télé et

les appels internationaux. Le refus de Mauritius Telecom de vendre des produits ADSL à haut débit, sauf si cela se fait sous forme d’un forfait ou à travers l’offre MyT, est considéré comme abusif.

COMPÉTITION

MELBOURNE vs KRAFT :

ÇA SENT !

La compagnie Variety Foods Ltd commercialise, depuis peu, une nouvelle marque de fromage, Melbourne. Malgré son prix avantageux, elle était très peu visible sur les rayons. Entre-temps, Kraft avait baissé son prix. Mais depuis mardi matin, les deux marques se vendent au même prix. Guerre ou collusion ? | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

CONCURRENCE. Les consommateurs n’ont pas beaucoup profité du prix de la nouvelle marque de fromage

VENDU EN boîte de 250g, Melbourne se démarquait, selon ceux, très peu nombreux, qui ont eu l’occasion d’y goûter, par son goût légèrement moins salé, et son prix comparativement moins cher ; Rs 65. Le nouveau fromage est commercialisé par Variety Foods Ltd. Premier résultat de l’arrivée de Melbourne, ses concurrents n’ont pas tardé à réagir. Beaucoup ne l’ont peut-être pas remarqué, mais le fromage Kraft, commercialisé par IBL, se vend depuis quelques jours à Rs 69.90 Une baisse de Rs 5.00 survenue dès l’apparition de la nouvelle marque sur le marché. Ce qui témoigne d’une pratique de compétition saine, serait-on tenté de dire. Mais il était peut-être trop tôt pour

se réjouir. Melbourne était introuvable sur les rayons des grandes surfaces lors de notre tournée à la fin de la semaine dernière. Etait-ce un cas d’exclusive dealing de la part d’IBL? ‘EXCLUSIVE DEALING’ Ce serait contraire à l’idée de compétition entre des produits du même type. Quand on parle de compétition, les commerces sont tenus d’exposer toutes les marques disponibles, laissant le choix aux consommateurs. L’exclusive dealing’, c’est-à-dire la vente d’une seule marque au détriment d’autres marques, revient à une situation d’abus de monopole. De nouveaux produits n’arrivent pas alors à faire leur entrée sur le marché, les con-

Melbourne affichait un nouveau prix dès mardi matin. Passant de Rs 65 à Rs 69.90, soit le même prix que Kraft. Ce qui ne manquera pas d’interpeller les associations de défense des consommateurs. Y-a-t-il collusion entre IBL et Variety Foods Ltd, après un semblant de guerre ? Si les fidèles de Kraft peuvent se réjouir de payer leur fromage à Rs 5 moins cher, ceux qui avaient découvert une nouvelle marque à Rs 65 devront payer Rs 4.90 en plus à leur prochain achat. Leur plaisir aura été de très courte durée sommateurs subissant les prix imposés et souvent exagérés faute de compétition. Il y aurait, dans le cas Kraft/Melbourne, matière à enquêter, car les commerçants ne laissent pas le choix aux consommateurs en pratiquant l’exclusive dealing.

Ce qu’interdit le Competition Act 2007. Dèjà, si la société IBL a pu se permettre une baisse de presque Rs 5 sur son fromage Kraft (de Rs 74.90 à Rs 69.90), cela signifie qu’elle pratiquait une marge de profit plus que raisonnable, de par sa


BEGA CHEESE EN DEUX MOTS Le fromage de la marque Bega a disparu de nos rayons une dizaine d’années de cela. Bega tire son nom d’une ville de la Nouvelle-Galles du Sud en Australie, dans la vallée du même nom dont elle constitue le centre économique. La ville est célèbre

situation de quasi-monopole sur le marché pendant des années. Il est à déplorer, comme l’ont fait souvent ressortir les associations pour la défense des droits des consommateurs, que la Consumer Protection Act ne fait aucune mention de la pratique de ‘profiteering’, terme qui fait référence aux méthodes considérées contraires à l’éthique pour faire des profits. REVIREMENT DE SITUATION Mais avant même que le débat ne soit engagé sur le Profiteering ou l’exclusive dealing, on a noté un revirement de la situation. Melbourne affichait un nouveau prix dès mardi matin. Passant de Rs 65 à Rs 69.90, soit le même prix que Kraft. Ce qui ne manquera pas d’interpeller les associations de défense des consommateurs. Y-a-t-il collusion entre IBL et Variety Foods Ltd, après un semblant de guerre ? Si les fidèles de Kraft peuvent se réjouir de payer leur fromage à Rs 5 moins cher, ceux qui avaient découvert une nouvelle marque à Rs 65 devront payer Rs 4.90 en plus à leur prochain achat. Leur plaisir aura été de très courte durée. Reste que l’arrivée de nouvelles marques de produits de consommation courante sur le marché a toujours provoqué des réactions pas toujours en faveur des consommateurs. Il y a eu, en 2005, l’épisode du lait Amul en provenance de l’Inde. Méconnu des Mauriciens à l’époque, ce produit, importé par la State Trading Corporation (STC), se vendait à 20 % moins cher que les autres marques. Toutefois, il n’aura jamais connu la faveur des consommateurs, alors qu’en Inde, ce lait, produit par des coopératives nationales, est considéré comme étant d’excellente qualité. La perception, appuyée par une campagne bien orchestrée par des ‘vested interests’, que le Made in India est de qualité inférieure comparé aux produits venus d’Europe, par exemple, avait fini par avoir raison de la volonté de la STC de mettre un lait à meilleur marché à la disposition des ménages mauriciens. LA PART DU LION Un peu plus loin, une dizaine d’années de cela, le fromage Bega avait connu le même sort. Ce fromage se vendait à Rs 23 à l’époque, mais ne fit pas long feu sur les rayons, Sunny South et Kraft se taillant la part du lion de ce marché. Pour revenir à Kraft, il faut se rappeller ses récentes hauses de prix : de Rs 38 à Rs 56, puis à Rs 74. Cette dernière hausse avait été justifiée, par les importateurs, par les conditions climatiques – longues périodes de sécheresse et inondation – qui avaient prévalu dans le pays producteur, l’Australie. Pourtant, lorsque la situation est retournée à la normale en Australie, le prix du fromage est resté inchangé. Jusqu’à l’apparition de… Melbourne.

LA CCM ENQUÊTE MAIS NE RÉGULE PAS La Competition Commission of Mauritius (CCM) se satisfait de l’apparition d’un nouveau fromage sur le marché. « C’est bon pour la concurrence ! » se réjouit Kiran Meetarbhan, Deputy Executive Director et directrice légale de l’institution. Le but de la CCM n’est-il pas, après tout, d’ouvrir le marché pour encourager la compétition au bénéfice des consommateurs. On relève également que Kraft a été obligé de revoir son prix à la baisse à l’arrivée de Melbourne. Ce qui ne peut être qu’à l’avantage du consommateur. Sans oublier que Kraft aurait pu perdre des parts de marché s’il n’avait pas accepté de jouer le jeu de la concurrence. La CCM indique qu’elle peut initier une enquête sur l’affaire Melbourne/ Kraft. « Encore faut-il prouver que les gens qui sont dans cette situation de monopole soient en train d’abuser de cette situation. Par exemple, si dans le cas de Kraft, on arrive à démontrer qu’il y a connivence entre IBL et les commerçants pour ne pas vendre des marques concurrentes. Si on vient nous dire qu’il y a tel ou tel supermarché qui refuse d’exposer le produit à la vente, on démarre une enquête pour savoir si c’est vrai, et si cela s’avère, pour en connaître les raisons. » Les pratiques anti-concurrentielles ne manquent pas, selon les dirigeants de l’institution, mais sont parfois difficiles à prouver. Par exemple, un commerçant peut avancer, au cours d’une enquête, qu’il n’y a pas de demande pour le produit spécifique, ou encore qu’il n’a pas de place disponible pour l’exposer. Parfois, certaines compagnies qui ont le monopole sur un ou des produits, négocient avec les commerçants pour qu’ils n’affichent pas d’autres produits concurrents, diminuant ainsi la compétition. En retour, il faut aussi savoir que la CCM peut forcer un commerçant, à l’issue d’une enquête, à vendre un produit. Et Kiran Meetarbhan de préciser que « la CCM n’est pas un régulateur de prix. Pour cela, il existe un ministère pour la Protection des consommateurs”.

pour son fromage, le Bega Cheese qui est exporté dans le monde entier, alors qu’il n’a pu faire face à la concurrence à Maurice. Bega est considéré comme la ville des fromages, et les bâtiments historiques y sont entourés de pâturages.

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ENQUÊTE SUR LES ASSURANCES AUTOMOBILES

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La CCM a initié une enquête suite à de nombreuses doléances du public. L'enquête préliminaire a pu déterminer qu'il y avait matière à mener une investigation. Rajiv Servan-singh, président par intérim de la Commission, a confirmé

que les plaintes faisaient état d'un manque de concurrence sur le marché concernant les assurances pour automobiles. Les enquêteurs de la CCM ont cherché le prix d'une Mitsubishi Lancer et ont été cherché une quotation auprès

des assureurs, une dizaine, pour la voiture. « Nous avons effectivement trouvé qu'il y a variation de prix, a avancé Rajiv Servansingh, s'il y avait un marché très compétitif, les prix auraient été plus ou moins les mêmes ».

SEAN ENNIS

« La concurrence n’est pas une fin en soi »

OMNIPRÉSENT. Sean Ennis veut que la CCM prenne une place importante dans la vie des Mauriciens

ECONOMISTE DE formation, Sean Ennis est le nouveau directeur exécutif de la Competition Commission of Mauritius (CCM). Il remplace John Davies, qui a complété son mandat de deux ans. Dr Ennis est détenteur d'un BA Hons 1st class en économie de King's College, Cambridge, et d'un Ph.D en économie de l'Université de Californie. Il a travaillé en tant que senior economist au département de la jus-

tice, à la Commission de la concurrence aux EtatsUnis, et au directoire de la Concurrence de la Commission européenne. Avant de s'intéresser à la CCM, le Dr Ennis, était, depuis 2003, à l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Le nouveau directeur de la CCM souhaite voir l'institution « devenir de plus en plus présente dans la vie des Mauriciens, en considérant

davantage de cas, en prenant plus de décisions, et en donnant plus de conseils pour réduire au strict minimum les obstacles à la concurrence.» CATALYSEUR ÉCONOMIQUE Pour Sean Ennis, « la concurrence n'est pas une fin en soi. C'est un outil destiné à inciter les entreprises à donner le meilleur d'elles-mêmes. C'est un catalyseur pour la croissance économique d'un pays. La compétition stimule la productivité et l'efficacité,

elle discipline les gestionnaires, elle entraîne l'innovation et accélère l'adaptation aux changements ». Et qu'est-ce que cela implique pour les citoyens ? « Cela signifie plus de choix et des prix plus bas. Mais la réalisation de choix dans une petite économie comme celle de Maurice est un défi. Les économies d'échelle nécessaires au fonctionnement d'une entreprise ne permettent pas des concurrents trop nombreux à Maurice. »

L'abus de monopole n'est pas punissable LE COMPETITION Act 2007 ne prévoit aucune pénalité en cas d'abus de monopole. Un changement au niveau de cette loi serait souhaitable, selon les associations pour la protection des consommateurs. Un abus d'une situation de monopole est explicité dans la Competition Act 2007 (Article 46) comme suit : « (1) A monopoly situation shall exist in relation to the supply of goods or services of any description where – (a) 30 per cent or more of those goods or services are supplied, or acquired on the market, by one enterprise; or (b) 70 per cent or more of those goods or services are supplied, or acquired on the market, by 3 or fewer enterprises. A monopoly situation shall be subject to review by the Commission where the Commission has reasonable grounds to believe that an enterprise in the monopoly situation is engaging in a conduct that – (a) has the object or effect of preventing, restricting or distorting competition; or (b) in any other way constitutes exploitation of the monopoly situation. ADVERSE EFFECT In reviewing a monopoly situation, the Commission shall take into account – (a) the extent to which an enterprise enjoys or a group of enterprises enjoy, such a position of dominance in the market as to make it possible for that enterprise or those enterprises to operate in that market, and to adjust prices or output, without effective constraint from competitors or potential competitors; (b) the availability or nonavailability of substitutable goods or services to consumers in the short term; (c) the availability or non-availability of nearby competitors to whom consumers could turn in the short term; and (d) evidence of actions or behaviour by an enterprise that is, or a group of enterprises that are, a party to the monopoly situation where such actions or behaviour that have or are likely to have an adverse effect on the efficiency, adaptability and competitiveness of the economy of Mauritius, or are likely to be detrimental to the interests of consumers. »


EAU : HAUSSE INÉVITABLE La hausse du prix de l'eau sera inévitable. Les cadres du ministère des Utilités publiques se penchent déjà sur la question. Le Dr Rashid Beebeejaun a rappelé que le prix du précieux liquide n’a pas été révisé

depuis 2003. Il a aussi souligné que le prix de l’eau à Maurice n’est pas excessif. Un comité ministeriel dejà institué devra s'assurer que toute majoration n'affecte pas les couches sociales vulnérables. Alors

que les syndicats contestent cette décision, d'autres pensent qu'il faut aller de l'avant avec une augmentation du tarif, puisque l'eau devient de nos jours une denrée rare.

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KIRAN MEETARBHAN

« LA CCM N’EST QU’UN INVESTIGATIVE BODY »

Les prix, en hausse ou en baisse, ne sont pas l'affaire de la Competition Commission of Mauritius. Son objectif premier est de promouvoir la concurrence. Kiran Meetarbhan, Deputy Executive Director et directrice du département légal de cette institution, commente d'autres aspects de la Competition Act 2007 MANOJ NAWOOR

❚ Où se situe la CCM sur la

question des prix ? L’objectif de la Competition Commission est différent. Nous ne sommes pas un régulateur de prix, mais nous sommes là pour veiller à ce qu’il y ait un environnement propice pour encourager et améliorer la compétition. Notre but est de faciliter l’entrée de nouveaux opérateurs sur le marché, est d'amener la compétition et, en conséquence, de provoquer une baisse de prix.

Les entreprises qui sont dans une position de monopole ont tendance à augmenter leurs prix. La concurrence c'est quand les entreprises se battent entre elles pour augmenter et fidéliser leur clientèle. Donc, économiquement parlant, il est normal que lorsqu'un nouveau concurrent entre sur le marché, les entreprises existantes vont baisser leurs prix, pour conserver leur part du marché

❚ Prenons un cas particulier.

Une nouvelle marque débarque sur le marché. Le produit est comparable, en terme de qualité, à une marque déjà en vente depuis des années. Celle-ci baisse immédiatement son prix de vente. Est-ce normal ? Les entreprises qui sont dans une position de monopole ont tendance à augmenter leurs prix. La concurrence c'est quand les entreprises se battent entre elles pour augmenter et fidéliser leur clientèle. Donc, économiquement parlant, il est normal que lorsqu'un nouveau concurrent entre sur le marché, les entreprises existantes vont baisser leurs prix, pour conserver leur part du marché. C’est effectivement le rôle de la CCM de faire jouer la concurrence. La concurrence apporte entre autres de meilleurs prix, un plus grand choix de produits et des produits de meilleure qualité. ❚ Il est aussi un fait qu'il est

très difficile pour de nouvelles marques ou de nouveaux produits de se faire une place sur les rayons. La CCM peut-elle combattre la concurrence déloyale ? La CCM n’est pas concernée par la concurrence déloyale (Unfair competition),

CONCURRENCE. L’un des objectifs de la CCM, selon Kiran Meetarbhan, est d’encourager la compétition

concurrents de pénétrer le marché ou de survivre et iii) les fusions d’entreprises, qui contribuent à un ‘substantial lessenning of competition’. Le rôle de la CCM est d'enquêter. Nous ne sommes pas un régulateur, mais un « investigative body ». ❚ Quelles sont les procédures

à suivre si on veut déposer une plainte à la CCM ? Les gens n’ont qu’à venir au bureau de la CCM et remplir une fiche. Sur la fiche, ils doivent mentionner leurs noms, numéros de téléphone et décrire leur plainte. Ils peuvent même demander l’anonymat s’ils le souhaitent. On peut aussi envoyer un e-mail à info@ccm.mu, ou même téléphoner sur le 211 2005. Il y a aussi la voie postale. ❚ Quelles sont les sanctions

mais plutôt les « pratiques anticoncurrentielles » ou restrictives (Restrictive business practices). La Competition Act ne parle pas de d’unfair competition. Pour répondre à votre question, si au bout d’une enquête avancée, la CCM voit qu’il y a eu un abus de monopole, elle peut ordonner aux entreprises de stopper ces abus, en leur imposant des ‘directives.’ La concurrence déloyale est régulée par le Code Napoléon, c'est l'affaire du ministère concerné. ❚ Peut-on avoir une idée du

nombre de cas qui ont été rapportés à la CCM ? Il y a eu environ 140 plaintes du public. D’ailleurs, la CCM a un registre de plaintes qui est accessible au public. Mais nous ne nous basons pas uniquement sur les plaintes pour initier des enquêtes. On peut demarrer une enquête de notre propre initiative si, par exemple, on observe des pratiques anti-concurrentielles.

❚ Y a-t-il eu beaucoup

de commerçants qui se sont rués vers la CCM ? On ne peut pas dire qu’ils se sont rués ! Mais on a enregistré pas mal de plaintes des commerçants. Une des préoccupations de la CCM, pour cette année, est de conscientiser le public et les petits commerçants quant au concept de la concurrence. Il faut leur expliquer quand ils peuvent venir vers la CCM, car beaucoup de plaintes qu’on reçoit ne concernent pas la concurrence. On ne peut pas enquêter sur ce qui n'est pas de notre ressort. ❚ La CCM veille-t-elle égale-

ment à la qualité des produits ? Ce n’est pas la mission de la CCM, sous la Competition Act, de s’assurer de la qualité des produits. Mais dans une économie saine, où joue la concurrence, les prix devraient baisser et la qualité devrait être meilleure.

Nous avons à présent trois entités, à savoir l'Observatoire des prix, le Pricing Committee et la CCM. Est-ce nécessaire d'avoir trois entités pour un seul objectif, qui est la protection du consommateur ? Les trois entités n’ont pas le même mandat. La CCM a un mandat spécifique sous la Competition Act. La CCM ne protège pas les consommateurs, ni le marché. Son objectif premier est de faire respecter la Competition Act 2007. Elle agit comme un garde-fou pour promouvoir une concurrence saine sur le marché des produits et des services. La Competititon Act donne le pouvoir à la CCM d’enquêter sur : i) les accords collusoires, ce qu'on appelle les cartels, et là où il y a connivence pour fixer le prix, pour partager le marché, pour pouvoir changer le prix ou le manipuler ; ii)le abus de monopole, où on abuse de sa position pour augmenter le prix, ou empêcher les autres

qu'encourent les contrevenants? Les sanctions diffèrent selon les cas. La CCM est appelée, comme je l'ai dit plus tôt, à enquêter dans trois cas de figures : les cartels, deuxièmement l’abus de monopole, et troisièmement, les cas de fusion d’entreprise. Dans les cas de cartel uniquement, la CCM peut imposer une pénalité de 10% du chiffre d’affaires de la compagnie coupable d’enfreindre la Competition Act. Dans le cas d’abus de monopole ou de fusion d’entreprise qui a resulté en un ‘substantial lessenning’ of competition, nous pouvons donner des directives pour remédier à ces cas. Par exemple, dans un cas d’abus de monopole, la Commission peut donner des directives pour que la compagnie mette un terme à certaines pratiques. Dans les cas de fusion, la CCM peut demander aux entreprises de vendre les actions acquises, et de retourner à leur statut initial.


EUROPE STILL REFLECTING

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Very few European countries have introduced legal quota system; France and Belgium are among the exceptions. A distinction should be made between Western Europe and Eastern Europe. In the former, party quotas are becoming

more and more widespread. In contrast, in the former communist countries in Eastern and Central Europe and Russia, with the exception of former Yugoslavia, quotas are not in use. In some of the post-communist

countries, as for instance Russia, quotas are in fact up for discussion today, but the resistance is vehement, even among women, because it reminds people of what is seen as ”forced emancipation” of the Soviet rule.

WOMEN QUOTA Is the quota system the “magic key” that will open the door to political power for women? Are women’s interests best represented by women? Analysis | RENDHEE VEEREN

THE RECENT statement by the Prime Minister announcing the government’s intention to examine the possibility of introducing the quota system for women who wish to be politicians has exposed the problem of underrepresentation of women in politics again. We are now sadly used to all types of occasional declarations on electoral reform from our political leaders, especially those in power, that we are compelled to assume that it was another wishful thinking. In fact, today women constitute 18.4 per cent of the members of parliaments around the world. More than fifty countries across the world have enacted quota legislations to control the election of women to political office, while others have recommended or revoked quota laws in recent years. This expansion implies that worldwide governments have started to accept quotas as a critical new strategy for integrating women into public life and, consequently, for promoting feminist aspirations to advance women’s social, economic, and political condition. The “Global Database of Quotas for Women” reveals that the use of electoral quotas for women is much more prevalent than is generally assumed. This database differentiates between three forms of gender quotas used in politics, namely reserved seats (constitutional and/or legislative), legal candidate quotas (constitutional and/or legislative)

BEWARE OF THE

TROJAN HORSE

and political party quotas (voluntary). While reserved seats control the number of women elected, the other two types lay down a minimum for the percentage of women on candidate lists, either as a legal pre-requisite or a rule written into the constitution of the political parties.

EMBLEMATIC QUOTA SYSTEM The electoral system is of chief importance for the efficient functioning of quotas. Drude Dahlerup, Professor of political science, Stockholm University, and well-known electoral expert, while studying the different electoral systems, concluded that a quota system which is not compatible with the existing electoral system may be merely emblematic. There are some key questions which any legislator should consider prior to introducing a quota system: First, who has the power to establish gender quotas? Second, which system, legal or voluntary, gives the best outcome for

Political representation relates to ideas, not to the representation of social group. Political representation is also about merit. Quotas fly in the face of the principle of equal opportunity for all, since one category of persons is given precedence. This spells out the discriminatory nature of quotas, since one group will be favoured to the detriment of more suitable candidates who are left behind. Quotas go against meritocracy as an essential element in candidate selection

women’s political strength on a short term basis and in the long run? Is the representation of women imperative and why? What are women then called upon to symbolise: the party and its ideological aspiration, women’s interests or women’s identities? Political representation relates to ideas, not to gender or the representation of social group. Political representation is also about merit. Quotas fly in the face of the principle of equal opportunity for all and the principle of equivalent treatment as guaranteed by our supreme law, since one category of persons is given precedence. This spells out the discriminatory nature of quotas, since one group will be favoured to the detriment of more suitable candidates who are left behind. Although gender is accepted as a key grouping, the aspiration should be that it should not play a fundamental role in politics. Any effort to rectify the under representation of certain groups in society such as gender or ethnic groups by


LEADING AFRICA Several African countries have introduced quotas. In 1995, Uganda introduced a system of one reserved seat for a woman representative in each constituency. The most notable example is South Africa, where the 30 per

means of quotas hence emphasize diverse categories rather than considering everyone as an individual. Thus, quotas go against meritocracy as an essential element in candidate selection. Whilst there is political consensus among various commentators including feminist groups on the significance of representation, some kind of scepticism has also been voiced out about quotas. In western democracies, and mainly in the United States, the quota proposal has led to some procedural opposition. It is claimed that quotas tend to impose outside restrictions on voters’ right to select their representatives. However, some tougher objections are about the premise that quotas encourage stereotypes. AFRICAN MODEL Let’s consider the African model, which is currently considered as the champion of quotas. We note that the African experience of quotas unreservedly underline the value of relating representation to answerability. The aforesaid responsibility works both internally, namely inside political parties and externally, that is liability to constituencies. In most African democracies, and Mauritius is no exception, political parties are inadequately institutionalized. Opposition parties are usually feeble and political arguments rarely turn around discussing the content of political manifestoes. Rather, past struggle against colonialism and allegations and counter-allegations of electoral corruption are the bits and

cent quota system of the ANC party brought the Republic of South Africa to the top of the world rank order of countries with high women’s representation. Women’s representation in the Arab world is negligible. However,

lowers of the National Resistance Movement in government. On critical occasions, this reliable bloc of women parliamentarians assisted wordlessly as Museveni limited hostility to the National Resistance Movement.

ACCOUNTABILITY In other African countries, quotabeneficiaries have been found to have no comprehensible idea as to who they represented and thus to whom they were answerable. The beneficiaries did not feel the need for women’s interests to be uttered outside those of the State and did not express a vision of how their work at a local level was related to national politics, albeit they were brought into politics to stand for women locally. For instance, in Uganda, quota-beneficiaries claimed that they could not ascertain the bounders or the environment of their constituencies and that because in practice they overlapped with the constituencies of their male counterparts who then them as a Many women do not want to be elected just considered challenger. Therefore, because they are women. Quotas add to a while encouraged by doubt that women have been promoted the call to carry a gender agenda to national thanks to their sex rather than their talent. local government, Quotas would, as a result, be humiliating for and women believed that aspiring female politicians. There is also they were hindered in the absence of clarity as the danger that quotas for women will be to who they in truth followed by demands for quotas for other represented and to groups, which will result in an increased whom they were res‘balkanisation’ of politics ponsible. More importantly, pieces of party debates, if we could still the introduction of gender quota has qualify same as debates! There is also been found to be playing an ambiguthe argument that where the essential ous role in altering people opinion and ideology of free and fair elections is reg- the mindset of the conventional politiularly desecrated by the party in power, cians. In brief, there is actually no indiquotas can only operate modestly un- cation that quota has put an end to the less they are supported by strong cam- current gendered order making certain paigns to change the rules of the game that, at the end of the day, women will or change the game itself like a thor- not require particular assistance to acough electoral reform. It has been cede power. For instance, again we shall found that in some specific cases, quo- quote Uganda where the political party Resistance Movement tas can yet be harmful to effort for pro- National cedural democracy. For example, brought women into parliament withUgandan feminists have claimed that out promoting gender interests. It has President Yoweri Museveni’s approval therefore been said that the quota apof reserved seats for women could have proach does not go further than a sexfacilitated the entry of women in the gender redeployment to deal with legislative body but that undertaking fundamental structural disparity, was founded in an effort to build a firm namely class inequalities, which leave and dependable mass of women fol- poorer women particularly “voteless”

quotas are being discussed in the Arab world today. Recently Morocco introduced a 30 per cent quota system, and durng the 2003 election in Jordan, 6 seats were reserved for women for the first time.

and voiceless. Tanzania is another African state where a quota system has been adopted and which has brought to light a major pitfall of the system. It operates as a superficial component and its use has not led to any concurrent effort by the political parties to change the way they function so that women could hold positions of power within the organisations. Besides, relationships with women’s associations and elected women are weak and few policies for combined action have transpired from civil society to uphold parliamentary projects for women. UNDEMOCRATIC In short, quotas are undemocratic in nature, since voters should have the final say on who is to represent them. Many women do not want to be elected just because they are women. Quotas add to a doubt that women have been promoted thanks to their sex rather than their talent. Women would be stained with the suspicion that they had been chosen or elected so as to fill legal pre-requisites, not on basis of ability. Quotas would, as a result, be humiliating for aspiring female politicians and away from enhancing the legitimacy of parliament, would actually weaken the integrity of women MPs. There is also the danger that quotas for women will be followed by demands for quotas for other groups, which will result in what has been termed an increased ‘balkanisation’ of politics and a politics of sheer group interest representation. In Mauritius, the issue of under representation of women in Parliament and in politics generally has always been raised at the close of every general election but there has been obviously a lack of political volition on the part of all governments to break the ice and take a decision accordingly. We should go back to the report of the Commission of Constitutional experts, presided by Justice Albie Sachs of the Constitutional Court of South Africa, in year 2002, for some guidance on some proposals in view of reinforcing the status of women in the electoral process. The Commission shockingly observed that the “Mauritian situation, in which half the population ends up with only a one twentieth share of representation manifests a grave demo-

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cratic deficit which we believe, requires special attention in our report. The gross degree to which women are under represented in Parliament and government places Mauritius at the bottom end of countries in the SADC region”. The Commission put the burden expressly on political parties, considering them as the “gatekeepers” and commented as follows: “we endorse the view that the major responsibility for correcting the massive gender imbalance rests with the parties. At the same time we believe that progress in reaching the agreed SADC target has been so slow that a constitutional and/or electoral fillip needs to be given. This would not only produce greater fairness, but a sense of reassurance that rules would be the same for all parties and that none would gain advantage or suffer disadvantage from adopting positions that involve moving beyond formal equality to substantive equality.” ROLE OF POLITICAL PARTIES The “Sachs” report was correct to stress on the vital role of political parties in the promotion of women in politics. This is because the power to sign up, choose and appoint candidates is in the hands of political parties, no matter the electoral system. Therefore, it is unambiguous that any attempt to address the issue of women’s underrepresentation in politics must, therefore, target the political parties and their views and strategies on more inclusive decisionmaking assemblies. We should not aim at ensuring that women are treated evenly in the selection and election process or at assuring that women’s difficulty be tackled through quotas. Conversely, the aspiration should be to appreciate gender relations with regard to the performance, supervision and appraisal of political exercises with the intention that both women and men win by the same token. The contention would not be that women must undertake politics in a different way and so should be present in larger numbers, but that politics should be envisaged differently so that women as well as men can play an equal part.


DE L’ÉNERGIE À PARTIR D’EAUX USÉES

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Filiale de l’Américain OriginOil et du Britannique PJC, la start-up Ennesys (Environmental Energy Systems) développe sur le territoire français un modèle d’affaires et un procédé technologique innovant qui pourraient se

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traduire bientôt par d’importants investissements. Le dirigeant de cette jeune société d’ingénierie vise le marché encore émergent des bâtiments à énergie positive. Cette technologie de régénération peut

fonctionner à partir d’eaux usées, chargées en CO2 et en nitrates, à partir desquelles elle est en mesure de fournir près de 214 kWh par an et par mètre carré, pour des rendements et un coût défiant toute concurrence.

ENERGIE

ACAMUS, le combustible éco Filiale de Sotratech Ltée, Avantime Ltd fabrique et distribue, depuis peu, un nouveau combustible qui devrait intéresser les industriels convaincus et engagés dans le projet Maurice Ile Durable COMMERCIALISÉ SOUS la marque Acamus, le combustible d’Avantime Ltd cible principalement les usines utilisant la vapeur pour leurs activités industrielles. La production de vapeur requiert, en général, un volume de combustibles important. D’où la nécessité de faire des choix judicieux quant aux répercussions économiques et écologiques des combustibles utilisés. Acamus présente, selon Didier Philogène, directeur de Sotratech, de nombreux avantages sur les combustibles conventionnels tels le charbon solide,

le pétrole et le gaz naturel. Appartenant à la famille dite des ‘clean coal technologies’ – ‘coal water mixture’ ou charbon liquide –, Acamus a été testé avec succès, voici deux ans, dans des projets pilotes. Son application commerciale se poursuit à petite échelle. La première expérience commerciale s’étant révélée très positive, Avantime Ltd veut proposer aujourd’hui Acamus aux industries qui souhaitent faire des économies sur leur facture énergétique et qui ont à cœur le respect des seuils en matière d’émissions de gaz pol-

luants comme convenu par des instances internationales. Acamus contient 0,6 % de soufre contre 3-4 % pour l’huile lourde. De plus, les résidus après combustion sont récupérés et recyclés dans la fabrication des matériaux de construction. Les taux d’émission de gaz d’une chaudière Acamus sont très bas, soit 80 mg/Nm3 pour le SO2 (norme 200) et 40 mg/Nm3 pour le ‘particulate emission’ (200 mg/Nm3). Le prix d’Acamus est de 25 % moins cher comparé à celui de l’huile lourde.

GESTION INTÉGRÉE

Sotratech Ltée a été plus loin dans sa démarche pour proposer une solution énergétique aux industries en créant la société Exergetics Ltd, une ‘Energy Service Company’ (ESCO) qui, à travers un ‘energy service contract’, vend la vapeur (et d’autres formes d’énergie thermique) à l’industrie à un prix très compétitif. L’investissement, l’opération et la maintenance des équipements sont à la charge d’Exergetics Ltd. A travers cette offre, Sotratech veut proposer aux industriels une gestion intégrée et plus efficace de leurs solutions énergétiques, leur permettant ainsi de se consacrer davantage à leur activité industrielle propre. Le nom de cette société provient d’une notion holistique de la thermodynamique, Exergy, qui permet une approche qualitative (et non uniquement quantitative) de tout procédé énergétique et qui répond à la question : « Est-ce que l’énergie a été bien utilisée ? »

CONFÉRENCE RÉGIONALE

Réduire les impacts du changement climatique « LES IMPACTS du changement climatique ; adaptation et atténuation dans les régions des Antilles : Solutions à la crise ». Tel a été le thème d’une conférence régionale de trois jours qui s’est tenue à l’hôtel Intercontinental, à Balaclava, du 21 au 23 mars dernier. L’objectif était de permettre aux pays participants, tous du West Indian Ocean (WIO), de dégager des stratégies pour la réduction des impacts du changement climatique sur les communautés et les écosystèmes. Organisée conjointement par l’Institut océanographique de Maurice, la Western Indian Ocean Science Marine Association et la Commission de l’océan Indien, cette conférence avait réuni environ 200 professionnels travaillant sur les problèmes liés au changement climatique. Suite à ce partage d’expériences et d’informations, les participants sont appelés à proposer un plan régional pour l’adaptation des Etats insulaires au changement climatique. Dans son discours d’ouverture à la conférence, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Deva Virahsawmy, a déclaré que la région du WIO est la plus touchée par le

PARADOXE. Malgré un faible taux d’émission de gaz à effet de serre, la région ouest de l’océan Indien est la plus touchée par le changement climatique selon le ministre Deva Virahsawmy

changement climatique, bien qu’elle contribue le moins aux émissions de gaz à l’effet de serre. Il a averti que des pressions croissantes posées par la démographie et les impacts du changement climatique risquent de compromettre gravement l’écosystème côtier et marin de ces pays. Le changement climatique

peut compromettre les gains économiques et influencer négativement la poursuite des Millennium Development Goals, a soutenu le ministre mauricien. Les différentes interventions lors des travaux de la conférence devaient faire référence au 4e rapport d’évaluation de

l’Intergovernmental Panel on Climate Change. Selon ce document, les émissions de gaz à effet de serre pourraient augmenter sensiblement d’ici à 2030, ce qui provoquera un réchauffement global de 30 degrés Celcius au cours du siècle présent.


ÇA DATE, LE CSR Le Corporate Social Responsibility (CSR) résulte de demandes de la société civile pour une meilleure prise en compte des impacts environnementaux et sociaux des activités des entreprises. Cette prise de con-

science faisait suite à des problèmes d’environnement rencontrés depuis les années 1970. Mais le concept de CSR était déjà apparue dans la littérature consacrée aux entreprises dès les années 1960. Le CSR interpelle les en-

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treprises sur leur responsabilité eu égard aux problèmes liés aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques de la planète. Le Sommet de la Terre de Johannesburg en 2002 en a longuement débattu.

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DÉVELOPPEMENT DURABLE Le Corporate Social Responsibility est dépassé, il faut maintenant parler de Corporate Sustainability and Responsibility, plaide le Dr Michael Atchia. Le spécialiste en Environmental Management & Sustainable Development propose également la création de Regional Flexi-Farms | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

Dr Michael Atchia

LE BUDGET national 2009 avait exigé de chaque entreprise une contribution de 2 % de leurs bénéfices à un Corporate Social Responsibility (CSR) Fund. Le présent gouvernement a ramené la contribution à 1 % dans la présentation de son premier budget, en novembre dernier. Selon le concept CSR, les entreprises commerciales sont tenues, au-delà de la conformité avec le cadre juridique de leurs opérations, de contribuer au développement social et environnemental de la communauté environnante. Le CSR Fund est géré par la National Empowerment Foundation (NEF). Les financements couvrent les domaines suivants : le développement socioéconomique, la santé, l’éducation et la formation, les loisirs et les sports, l’environnement et les interventions suite aux catastrophes. FAIRE ÉVOLUER LES CHOSES Le CSR est certes une bonne initiative, mais il s’agit maintenant de faire évoluer les choses, avance le Dr Michael Atchia. « Le gouvernement a mis en place le projet Maurice Ile Durable, le green est devenu un business, la population a été sensibilisée sur le changement climatique ou encore la protection de l’environnement. C’est le CSR 1.0. Il est maintenant temps de franchir une nouvelle étape et de passer au CSR 2.0, soit le Corporate Sustainability & Responsibility ». Ce qu’il y a de nouveau, c’est le mot ‘sustainability’, qui ne vient nullement remplacer l’aspect social, précise l’expert, mais vient ajouter un plus. Le CSR 2.0 propose aux entreprises de s’investir dans ce qui est durable, tout en maintenant

MANOJ NAWOOR

« Il faut rouvrir les usines sucrières qui ont cessé leurs opérations »

ENJEUX. Pour le Dr Atchia, il est temps que le concept de responsabilité sociale, tel que nous le connaissons actuellement, évolue

leur responsabilité sociale envers la communauté. Ce qui est explicité dans les documents de référence comme suit : « It is recognising a shift in power from centralised to decentralised; a change in scale from few and big to many and small; and a change in application from single and exclusive to multiple and shared’ ». Cette nouvelle appellation ne dilue en rien la portée sociale du concept, souligne encore notre interlocuteur, mais représente un pas en avant. Encore que l’ancienne appellation – Corporate Social Responsibility – comporte, trop souvent, une portée philanthropique, tournée davantage vers les relations publiques, quand ce n’est pas carrément du sponsorship publicitaire. Le Dr Atchia insiste

Ce n’est que lorsque nous changeons le monde, lorsqu’on change la vie des gens pour le mieux, que nous avons le droit d’apposer notre signature sur cette planète. Ce sont les valeurs et les principes sur lesquels le CSR doit être jugé. J’espère seulement que dans 10 ans, le Corporate Sustainability & Responsibility aura été à la hauteur de ce défi

longuement sur l’aspect « durable » du CSR 2.0 qui doit interpeller les entreprises, les organisations non gouvernementales, les agences d’encadrement social et les autorités publiques. Il prend en exemple les Regional FlexiFarms (RFF). Là aussi, il faut voir plus loin que le nom. Ces RFF pourraient être dirigées par des entreprises privées ou sur une base coopérative. Avec de l’ambition, de l’organisation et de la volonté, et, surtout, de la vision, ces RFF peuvent produire du gazohol, de l’aquahol et du biodiesel, le sucre et ses sous-produits, des produits agricoles, et du méthane pour la cuisine. Elles peuvent même produire de l’électricité à travers divers moyens durables dont les parcs éoliens, les ‘solar-farms’,

la bagasse, la biomasse et autres biocarburants. Laquelle énergie peut être vendue au CEB ou dirigée vers de nouveaux réseaux régionaux. APPROCHE À REVOIR Ce qui amène le spécialiste à commenter la question de fermeture des établissements sucriers. « Le gouvernement doit revoir son approche. Cette centralisation à outrance n’est pas une bonne chose. Il faut même rouvrir les unités qui ont arrêté leurs opérations. Elles pourront être converties en RFF. Les avantages sont multiples. Elles sont plus faciles à gérer et elles serviront les intérêts de la communauté. Tout en produisant leur propre électricité, les gens auront également un sens d’appartenance », avance le Dr Atchia. « CSR 2.0 moves beyond defensive, charitable, promotional and strategic CSR to systemic (or radical) CSR, which is a transformative concept based on the principles of creativity, scalability, responsiveness, globality and circularity », souligne le Dr Atchia. Ce rebranding dénote un concept qui vise loin. « Ce n’est que lorsque nous changeons le monde, lorsqu’on change la vie des gens pour le mieux, que nous avons le droit d’apposer notre signature sur cette planète. Ce sont les valeurs et les principes sur lesquels le CSR doit être jugé. J’espère seulement que dans 10 ans, le Corporate Sustainability & Responsibility aura été à la hauteur de ce défi. Seulement alors pourrons-nous nous accorder le droit de parler en toute confiance sur la contribution du CSR », conclut le spécialiste en Environmental Management & Sustainable Development.


1789 : LIBERTÉ MOMENTANÉE DE LA PRESSE

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L’article 11 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen affirme que « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement (…) ». En réalité,

la presse ne sera pleinement libre qu’entre 1789 et 1792. Ensuite, elle sera contrôlée par le gouvernement. Il faudra attendre la loi du 29 juillet 1881, qui affirme que « l’imprimerie et la librairie sont libres », pour que soit garantie l’indépendance des médias.

VÈLE KADARASEN

LE LÉGENDAIRE CHASSEUR D’IMAGES

Le photojournalisme, disent ceux qui en vivent, est le plus beau métier du monde. A Maurice, c’est Vèle Kadarasen qui, le premier, s’y est lancé. Une carrière de 39 ans durant laquelle il a côtoyé et pris en photo aussi bien les hommes politiques mauriciens que la reine Elizabeth II ou le pape Jean Paul II. Portrait d’un cador du photojournalisme | MANOJ NAWOOR (TEXTE ET PHOTOS) L’ART DU photojournalisme lui a permis d’être le témoin privilégié des événements du monde. Figure de proue de la presse écrite mauricienne, Vèle Kadarasen a toujours fait parler de lui. Ses photos inédites, parfois dérangeantes politiquement, ont toujours eu ce petit plus pour finir en Une. Aujourd’hui âgé de 78 ans, Vadiveloo, tel que le connaît l’Etat civil, a fait ses début en1943 dans un petit studio photo sis à la rue La Chaussée, à Port-Louis. « C’est la pauvreté qui m’a poussé à commencer à travailler à l’âge de 11 ans. J’ai pris de l’emploi dans le studio Mootoosamy. Je faisais de petits boulots tels que le nettoyage de la chambre noire, qui était bondée de pellicules et de papiers photos, et la mise en place des équipements pour le studio », se remémore-t-il. Comme tout enfant de son âge, sa curiosité lui a vite fait comprendre qu’une passion était née. Il commence par la suite à manier les appareils photos. A cette époque, utiliser une caméra est déjà une fierté. Au fil des années, son apprentissage s’accélère et Vèle commence à sortir du studio pour aller faire des photos chez des particuliers. Sa débrouillardise et une curiosité qui ne s’est jamais démentie font de lui un photographe polyvalent. C’est ainsi qu’il est approché par un proche, un certain Moïse Alagapen, propriétaire de la Librairie Bourbon et distributeur du journal l’express. Ayant trouvé en Vèle le photographe de presse idéal, il lui propose de rencontrer le Dr Philipe Forget, qui était alors le rédacteur en chef du journal. DÉBUTS COMME PIGISTE L’affaire est vite conclue : Vèle entrera comme pigiste au quotidien. Comme pour justifier ce choix, la chance lui sourit dès le premier jour, sous la forme d’une première photo en Une. « On m’a demandé d’aller couvrir un match de foot opposant les Muslim Scouts aux Hindu Cadets, au stade George V, à Curepipe. Mais l’arbitre devait prendre la décision d’annuler le match, vu la grande foule qui était allée jusqu’à envahir la pelouse.

EXPÉRIENCE. Vèle tient fièrement son Rolleiflex, appareil avec lequel il avait débuté il y a 39 ans


DE LA CYLINDRIQUE À LA ROTATIVE Les allemands Friedrich Koenig et Andreas Bauer inventent la presse cylindrique en 1812. Les différents procédés de l’imprimerie sont ainsi réunis en une seule fonction. Deux ans plus tard, les deux inventeurs

mettent au point une presse spéciale destinée au journal britannique The Times. En 1845, la presse rotative est conçue par l’Américain Richard Hoe. Son système de rouleaux cylindriques allié à un mouvement rotatif

RELÈVE. Vèle encadre de ses deux petits-enfants, Ojasvi et Ithanda, qui semblent déjà gagnés par la fièvre du photojournalisme

C’était la grande pagaille avec les supporters », se souvient Vèle, sourire aux lèvres. De retour au bureau, il propose ses photos à la rédaction. C’est d’un collage panoramique de huit photos que l’express fait sa Une. Une première qui fera beaucoup parler de lui et qui lui vaudra Rs 20 pour la photo publiée. Nous sommes alors en 1964. Vèle commence à arpenter la salle de rédaction, en quête de sujets. Ceux-ci ne manquent pas, les journalistes lui faisant confiance. Il se souvient encore de son tout premier appareil, un Rolleiflex utilisant un film de 120 mm, connu comme ‘box camera’ ou ‘twin lens’, qu’il a acheté, avec ses économies, à Rs 800. Le vieil appareil, il l’a gardé comme souvenir, bien qu’il soit toujours en état de faire de belles photos. « A cette époque, le journal n’avait pas de photographe à plein temps et la photo était rare dans la presse. Le travail en luimême était difficile, car il fallait attendre plusieurs heures avant que la photo ne soit prête. Autrefois, les tirages photos en noir et blanc se faisaient en chambre noir. De ce fait, il fallait faire fabriquer un cliché chez Nemorin, à Port-Louis, dont le procédé prenait du temps », se souvient-il. DES HEURES DE PATIENCE Il fallait des heures de patience avant de finalement voir la photo, car une fois le journal imprimé, une copie devait être envoyé aux Casernes centrales afin d’obtenir l’autorisation des autorités. Sans cela, le journal ne sortait pas. C’était l’époque de la censure. Toujours éveillé et à la recherche de photos exclusifs, Vèle tire en partie sa popularité de rencontres politiques. Fidèle à son habitude, il commence à tisser des liens amicaux avec des politiciens. Mais c’est auprès du Premier ministre de l’époque, Sir Seewoosagur Ramgoolam, dont Vèle obtient l’estime, qu’il fera son nom. « Le contact direct avec les hommes politiques de tous bords était très facile, et le photographe de presse était rare. Les politiciens aimaient se faire prendre en photo et voir celle-ci publiée dans un journal. Ma proximité avec des personnalités politiques m’a grandement aidé à bâtir une réputation. L’hôtel du gouvernement était comme ma maison. L’accès étant facile, je passais

L’affaire est vite conclue : Vèle entrera comme pigiste au quotidien. Comme pour justifier ce choix, la chance lui sourit dès le premier jour, sous la forme d’une première photo en Une. « On m’a demandé d’aller couvrir un match de foot opposant les Muslim Scouts aux Hindu Cadets, au stade George V, à Curepipe. Mais l’arbitre devait prendre la décision d’annuler le match, vu la grande foule qui était allée jusqu’à envahir la pelouse », se souvient Vèle, le sourire aux lèvres souvent dans les bureaux à la recherche d’une photo pour le journal », ajoute t-il. En 1969, Vèle Kadarasen obtient un gros scoop. Comme il est au courant de tout ce qui se passe à l’hôtel du gouvernement, il décide d’aller couvrir un dîner où tous les politiciens sont conviés. « J’étais aux anges quand j’ai réalisé que j’étais le seul photographe à pouvoir fixer sur pellicule la naissance de la fameuse coalition entre le PTr et le PMSD de Sir Gaëtan Duval. Me faufilant parmi les invités, j’ai entendu Sir Seewoosagur Ramgoolam dire : « Gaëtan, monte la haut ». Il sera suivi de Sir Harold Walter, Sir Veerasamy Ringadoo, Sir Satcam Boolell et Sir Kher Jagatsing, accompagnés de deux bouteilles de champagne. Des conversations sérieuses devaient par la suite aboutir à la grande coalition. J’ai pu, sur le vif, saisir le toast entre SSR et SGD. La photo a fait la Une de l’express ». Tout le monde en parle. Vèle est alors au sommet de sa gloire. Au fil des années, il commence également à côtoyer les grandes personnalités étrangères lors de leurs visites officielles à Maurice. Celle qui l’a le plus marqué, c’est la reine Elizabeth II : « Cette grande dame m’a beaucoup impressionné. Son élégance et son charme sont restés gravés à tout jamais dans ma mémoire ». Alors que Maurice commence à se faire connaître sur le plan international et que les visiteurs de marque foulent à

permet une impression beaucoup plus massive que son ancêtre, la presse cylindrique. Elle améliorera ainsi davantage le rendement de production des journaux périodiques.

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INSTANTANÉ. Sur le vif, Vèle a su fixer une situation cocasse, avec Sir Harold Walter faisant l’accolade à Sir A. R. Mohamed sous le regard de SSR

TECHNIQUE. Vèle n’a rien perdu de son style d’antan

tour de rôle le sol mauricien, Vèle est sur tous les fronts. Omniprésent dans toutes les conférences d’organisations africaines, telles celles de que l’OUA, il ne se lasse jamais. Il en profite même pour vendre des photos aux délégués africains ! Mais le métier de photographe de presse est loin d’être de tout repos. Il a toujours pu, cependant, compter sur sa famille : son épouse Nila et ses deux filles, Pamela et Vasandha. Pamela aurait même pu prendre la relève de son père. Comme Vèle possède sa propre chambre noire à la maison, son épouse et Pamela l’aidaient souvent à préparer les solutions et à faire sécher les papiers photos. SUR LES TRACES DE PAPA Tant et si bien que Vèle fait de sa fille son aide photographe. Maniant la caméra comme son père, Pamela suivra les traces de ce dernier et prendra de l’emploi à l’express dans les années 90. Une aventure qui prendra fin lorsqu’elle se mariera. En 1989, l’île Maurice accueille le Pape Jean Paul ll. Vèle, véritable passepartout, est de nouveau aux premières loges. Il couvre tous les déplacements du souverain pontif et se fait même accueillir par ce dernier. En 1991, il est fait MBE (Member of the British Empire). La médaille lui est remise par le Gouverneur Général, Sir Veerasamy

Ringadoo, au château du Réduit. C’est avec une grande émotion que Vèle résume ses nombreuses années passées à l’express : « Je suis heureux et fier d’avoir été le seul décoré pour services rendus dans le photojournalisme avant que Maurice n’accède au statut de République. Je pense avoir beaucoup contribué à la presse dans son ensemble ». Si Vèle a choisi de rester comme pigiste au sein de l’express, c’est qu’il avait sans doute ses raisons. Même après 39 ans de carrière, il se dit toujours reconnaissant envers ses rédacteurs en chef, nommément le Dr. Philipe Forget, Yvan Martial et Jean-Claude de l’Estrac. A ce jour, Vèle dit avoir pris quelque 100 000 photos. Puisant de ses archives personnelles, il a organisé une première exposition en l’an 2000, à l’Hôtel de Ville de Curepipe. Suite à quoi il devait être sollicité par le PTr pour une exposition-photo sur la vie politique de Sir Seewoosagur Ramgoolam. Plus récemment, il a fait publier un album-photo, en noir et blanc, retraçant les photos politiques faites à partir de l’indépendance, en 1968. C’est avec un brin de nostalgie, d’ailleurs, que Vèle exprime sa tristesse de voir combien la photographie, de nos jours, est banalisée par les nouvelles technologies. Il admet cependant qu’il est beaucoup plus facile, maintenant, de faire des photos. « J’ai eu la chance de connaître les chambres noires, le négatif couleur et le numérique, mais je reste très attaché à la photographie en noir et blanc », laisset-il échapper. Respecté par ses pairs, Vèle reste une légende, le photographe le plus populaire de sa génération. Aujourd’hui, il est un homme comblé de joie et de bonheur, entouré de ses deux petits enfants, Ojasvi et Ithanda, qui ne cessent de le taquiner. Ces derniers commencent même à tenir les appareils photos. S’il est toujours actif sur le plan professionnel, Vèle se montre très sélectif quant au choix de reportages. Mais il peut à tout moment nous surprendre avec une photo exclusive et nous rappeler pourquoi, du moment qu’il s’est lancé dans la photographie, il a été à l’avant plan de tous les grands moments de l’histoire de l’île Maurice.



L’AFFAIRE FALCONE L’affaire des ventes d’armes en Angola, appelée également « affaire Falcone », porte sur la vente d’armes soviétiques d’un montant total de 790 millions de dollars américains au gouvernement angolais en 1994, alors que la guerre civile angolaise venait de reprendre. Cette vente a été pilotée par un

intermédiaire franco-canadien, Pierre Falcone, et un homme d’affaires d’origine russe, Arcadi Gaydamak, proche des services de renseignement russes. L’affaire a aussi éclaboussé le fils de François Mitterand, Jacques Attali, ancien conseiller de ce dernier, ainsi que Charles Pasqua.

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PLEIN RÉGIME MERCREDI 30 MARS 2011

Les événements en Afrique du Nord relancent les débats autour du rôle du continent noir sur l’échiquier mondial. Avec plus de 10% des réserves de pétrole de la planète, l’Afrique est plus que jamais au centre de toutes les convoitises | RAJEN VALAYDEN

AFRIQUE

LA FOLIE DE L’OR NOIR D’ICI 2020, 15% de la production mondiale de pétrole viendra de l’Afrique. Déjà, elle en produit autant que l’Iran, le Venezuela et le Mexique réunis, soit 12%. Les Big Five (Total, BP, Chevron, Shell et Exxon Mobil) ne s’y est pas trompé : ils sont tous présents sur le continent noir, où ils gèrent des concessions. Alors que l’Angola, avec sa production de 1,9 million de barils par jour, le Nigeria et l’Algérie sont les trois premiers producteurs africains, c’est la Libye qui détient les plus importantes réserves de pétrole brut. Les autres producteurs de pétrole du continent sont la Guinée Equatoriale, le Soudan, le Congo-Brazzaville, le Gabon et le Ghana.

Alors que l’Angola, avec sa production de 1,9 million de barils par jour, le Nigeria et l’Algérie sont les trois premiers producteurs africains, c’est la Libye qui détient les plus importantes réserves de pétrole brut. Les autres producteurs de pétrole du continent sont la Guinée Equatoriale, le Soudan, le Congo-Brazzaville, le Gabon et le Ghana Si les investissements dans les hydrocarbures, au niveau mondial, ont chuté de 16%, en Afrique, ils ont connu une hausse de 4%. Selon les observateurs politiques, l’engouement des Américains pour le pétrole africain est lié à la volonté des Etats-Unis de réduire leur dépendance des pays du Moyen-Orient suite aux événements du 11 septembre 2001. Mais la plus grande influence sur la production africaine est à mettre à l’actif de la Chine deuxième consommateur mondial de pétrole -, qui a énormément contribué à l’essor des hydrocarbures sur le continent. La Chine a su s’installer, par l’entremise de ses filiales telles la China National Petroleum Corporation (CNPC), SINOPEC (la corporation pétrochimique de Chine) et la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC). Ces compagnies ont fait des acquisitions conséquentes durant les dix dernières années.

En 2009, SINOPEC a ainsi racheté la compagnie canadienne ADDAX Petroleum, ainsi que plusieurs permis d’exploration et de production pétrolières au Nigeria. MARCHE ARRIÈRE L’objectif chinois est de rivaliser avec les compagnies européennes et américaines. Mais la concurrence s’annonce de plus en plus rude avec l’entrée en scène des pays émergeants comme l’Inde, la Russie et le Brésil. Malgré cette ruée vers l’or noir et la montée en flèche des prix du pétrole sur le marché international, les pays africains sont aussi pauvres qu’ils l’étaient avant l’exploration de leur sous-sol. D’autres sont même partis en marche arrière. Comme le Nigeria, auparavant autosuffisant, et qui ne l’est plus maintenant. Alors que ses ressources humaines sont fortement déployées dans la production du pétrole, tous les autres produits sont désormais importés. Contrairement aux pays du Moyen-Orient, qui ont su développer des fonds souverains

LE PÉTROLE À TOUT PRIX La guerre au Darfour a fait 200 000 morts et plus de 2,5 millions de personnes déplacées dans des camps de refugiés. Le support accordé par Pékin au régime militaire de Khartoum, dirigé par le dictateur Omar El Béchir, n’a pourtant jamais fléchi. Cela s’explique : la Chine est le plus important partenaire commercial du Soudan. Ce dernier fournit à lui seul plus de 10% des besoins chinois en pétrole. De plus, la Chine contrôle 40% des concessions pétrolières au Darfour. En dix ans, la Chine a investi 15 milliards de dollars pour construire trois raffineries et un pipeline de 1650 kilomètres. Ce qui explique les prises de position de Pékin et l’utilisation de son veto au Conseil de sécurité des Nations unies concernant des résolutions visant le Soudan. Selon le rapport d’Amnesty International, les forces soudanaises ont utilisé plusieurs types de munitions chinoises et israéliennes contre non seulement des rebelles, mais aussi contres les casques bleus.

afin de diversifier leurs activités économiques, les recettes pétrolières en Afrique sont soit appropriées par des dirigeants malhonnêtes, ou échangées contre des armes, comme dans le cas de l’Angola. AFFAIRE PRIVÉE Il existe une connivence entre les hommes politiques et les hommes d’affaires dans plusieurs pays africains, ce qui encourage une opacité banalisant la corruption. Dans des pays comme le Nigeria, le Congo-Brazaville, l’Angola, le Soudan ou la Guinée Equatoriale, pour ne citer que ceux-là, la gestion des revenus pétroliers est une affaire privée entre les compagnies pétrolières et les chefs d’Etat. Ces derniers gèrent personnellement toutes les transactions financières. Dans d’autres pays, comme le Cameroun et l’Algérie, les recettes pétrolières ne sont pas budgétisées. Ce qui fait que la gestion des revenus pétroliers est absente et cela au détriment des institutions du pays.


HISTORIQUE DU BLUETOOTH

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WIDE ANGLE MERCREDI 30 MARS 2011

Créé par le fabricant Suédois Ericsson, le Bluetooth voit le jour en 1994. Le nom est directement inspiré du roi danois Harald 1er, surnommé Harald Blåtand ( homme à la dent bleue ), connu pour avoir réussi à unifier les Etats du Danemark, de Norvège et de Suède. Les

premiers appareils utilisant la version 3.0 de la technologie Bluetooth, tels que les manettes de jeu vidéo, les appareils photos numériques, les systèmes et kits mains libres, les lecteurs de code-barre tout comme les bornes publicitaires interactives, sont apparus début 2010.

Pour ceux qui trouvent le téléphone portable constamment collé aux oreilles encombrant, l'oreillette est un accessoire indispensable. Elle s'adapte à tous les types d'appareils, allant du smartphone au téléphone mobile de base. Elle se transforme même en bijou | MS

OREILLETTES

LA TECHNOLOGIE BLUETOOTH LIBÈRE LES MAINS LE KIT d'oreillette Bluetooth s'adresse aux mordus de communication, professionels hors-bureau ou vrais adeptes de liberté. C'est le craze du moment dans le monde de la téléphonie mobile. Fashion, efficace et polyvalente, il y en a même pour tous les goûts. Dans la panoplie de modèles, il serait impensable de ne pas trouver oreillette à ses oreilles. L'oreillette Bluetooth est très simple d'emploi. Après l'avoir configurée avec le télephone, il suffit d'éteindre et de rallumer celui-ci en appuyant longuement sur la touche de mise de pression pour créer la connexion sans fil. Et le tour est joué ! Passer de la musique au téléphone devient un jeu d'enfant.

Nokia, Samsung, Motorola, Sony Ericsson, toutes les marques ont leur oreillette. Celles-ci viennent principalement de Chine et de Dubai. Dans la catégorie des petits prix, l'oreillette H500 de Motorola est disponible à Rs 450 chez My Shop. Rawat propose le BH217, le BH212 et le BH904 dans une fourchette entre Rs 1 250 – Rs 3 150. Notre petite tournée chez les concessionnaires nous indique que les plus prisées du moment sont la Nokia VH300 et la Sony Ericsson dont les prix varient de Rs 1 200 à Rs 3 500. Les concepteurs des oreillettes sont très « gender oriented ».

LA LOI C'EST LA LOI Attention, la police veille ! Les oreillettes sont interdites au volant depuis février 2010. Pour le sergeant Barlen Munusami, de la Road Safety Unit de la police, qu'on parle le téléphone portable entre les mains et collé à l'oreille ou à travers l'oreillette, c'est parler. Et les risques sont les mêmes. « Conduire est une tâche complexe qui nécessite une concentration permanente sur la route. Une conversation au téléphone diminue la concentration du conducteur. Et on sait qu'il suffit d'une fraction de seconde d'inattention pour provoquer un accident ». La police conseille de stationner en bordure de route si on veut répondre à un appel. Car les dangers peuvent s'accroître par 4 à 6 fois quand on est distrait ; le mental se focalise ailleurs, le sens auditif de même que l’acuité visuelle sont réduits. Et il est faux de prétendre, ajoute le sergent Munusami, aussi auteur du « Guide complet du conducteur », que l'expérience et l'âge du conducteur peuvent l’immuniser contre les dangers de la route. Le « driving without due care and attention » par rapport aux oreillettes peut être sanctionné d'une amende minimale de Rs 2 000. Pour des accidents jugés sérieux et graves causés par l'utilisation d'oreillette, l'amende peut aller jusqu'à Rs 10 000.

eilles. Aller à des soirées devient alors un vrai plaisir. Mais pour ces bijoux, c'est vraiment du grand, voire du très grand luxe. Novero affiche jusqu’à 100 000 euros pour ses modèles ! Mais, valeur du jour, aucun concessionnaire mauricien n'a encore songé à commercialiser les bijoux Novero. BRUITS PARASITES Il n'y a pas que le loook et le prix qui comptent. Les designers pensent vraiment à tout. Du point de vue ergonomique, on trouve deux types d'oreillettes Bluetooth : l'intra-auriculaire et le classique muni d'un arceau qui passe derrière le pavillon de l'oreille. Le premier, en mousse ou en silicone, Les concepteurs des oreillettes épouse la forme de l'oreille : il améliore sensiblesont très « gender oriented ». ment l'écoute en filtrant Novero, spécialisée dans la création les bruits parasites, mais d’accessoires pour téléphones doit être muni de mobiles, a pensé à celles qui ne plusieurs embouts pour s'ajuster. jurent que par la mode et le luxe. Les oreillettes BlueSa ligne d'accessoires appelée tooth sont devenues de Victoria allie parfaitement chic, véritables terminaux multimédias. A l'image de la technologie et beauté Jawbone Icon d'Aliph, un Novero, spécialisée dans la création modèle doté de fonctionnalités d’accessoires pour téléphones mo- audio avancées : elle peut communibiles, a pensé à celles qui ne jurent quer vocalement l'identité des apque par la mode et le luxe. Sa ligne pelants et permet même d'écrire des d'accessoires appelée Victoria allie SMS grâce à une technologie de dicvocale intégrée. parfaitement chic, technologie et tée beauté. Ses cinq modèles réalisés Le tout avec des performances à base de pierres précieuses et acoustiques inégalées grâce à la techde métaux nobles démon- nologie « Noise Assassin » mise au trent, à travers un design point par le concepteur, les bruits somptueux et contempo- parasites sont éliminés automatiquerain, le mariage de la tech- ment. La toute nouvelle marque nologie bluetooth et du Iqua Sun, se recharge même avec téléphone mobile sous un l'énergie solaire. Voilà, vous savez tout, ou angle plus glamour et presque, sur les oreillettes pour téléstylisé. Au fait, parler de bijoux phones portables. Que vous soyez à serait plus approprié, car ces la recherche de style, de confort, de accessoires se portent autour du discrétion ou d'esthétisme, vous avez cou, comme un collier, ou le choix. Capital s'est contenté de comme boucles d'or- vous mettre la puce à l'oreille.


LA BRADERIE DU PHOENIX La boutique Lemon Yellow de Phoenix Les Halles proposera bientôt une grande braderie. Les fanatiques des vêtements tendances y trouveront toute la palette des produits de la marque, le tout emballé avec une

étiquette prix à laquelle peu pourront résister. L’idée d’une braderie, nous dit-on, n’est pas de se débarrasser d’un ancien stock, mais d’offrir des produits de qualité à un prix plus que compétitif, histoire aussi d’habituer

une nouvelle clientèle à la marque. Rendez-vous donc pour ces messieurs qui veulent adopter un nouveau look ou simplement parfaire une garde-robe dont ils ont déjà de quoi être fiers.

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BLING BLING MERCREDI 30 MARS 2011

LEMON YELLOW

La mode au masculin

Les hommes et la mode. Longtemps, ces deux mots n’ont su faire bon ménage. Pourtant, depuis quelques années, la tendance veut que ces messieurs prennent soin de leur look aussi. Et les boutiques, flairant le bon filon, offrent désormais des vêtements et accessoires très tendances pour charmer cette clientèle souvent exigeante | SM PHOTOS : MANOJ NAWOOR

À LEMON Yellow, la garde-robe de monsieur est une question non seulement de goût, mais de passion. Shahnawaz Mudhoo, directeur des six boutiques de cette marque, a l’idée de créer une ligne de vêtements pour hommes alors qu’il aide ses parents, tailleurs de profession, à confectionner des vestes. Plus tard, le jeune homme entamera des études d’art and design au cours desquelles lui viendra l’attrait pour le jaune citron, d’où le nom de sa marque. Un zeste de volonté plus tard, il lance sa ligne de vêtements et la marque, forte de ses dix ans sur le marché, est aujourd’hui l’une des mieux appréciées de la gent masculine férue de chic et d’élégance. Dans les boutiques Lemon Yellow, ce qui surprend de prime abord, c’est le décor. Le jaune citron y tient en effet une place majestueuse, avec des toiles peintes dans cette couleur qui conjugue douceur et sobriété. L’agencement des produits a été conçu avec minutie afin que le shopping dans une boutique Lemon Yellow soit une expérience unique, du genre qu’on a envie de revivre encore souvent. DU SUR MESURE L’une des forces de Lemon Yellow est son prix, qui varie de Rs 250 à Rs 695. Le tout assorti d’une qualité et d’un style sobre qui sait séduire les cadres ou jeunes hommes désireux d’affirmer leur originalité tout en restant dans le vent. Car, dans les boutiques de Lemon Yellow, le classique se range volontiers aux côtés des tenues plus décontractées. Celles-ci récoltent les suffrages des adolescents, qui constituent une part assez importante de la clientèle. Dans le catalogue de Lemon Yellow figure une pléiade de vêtements et de styles. Ainsi, pour ceux qui ne jurent que par la sobriété de leur look, on retrouve des chemises à l’allure très formelle et des pantalons

CONFECTION. Lemon Yellow importe ses matières premières de Singapour, d’Inde et de Chine

classiques assortis, notamment des pantalons en lin. Il en est de même pour les costumes, qui arborent un style classique mêlant goût du beau et subtilité des tons. Pour ceux qui veulent d’un look plus jeune, le magasin propose des pantalons en gabardine, des polos, des t-shirts et même des jeans. Sans compter toute une panoplie de costumes décontractés, idéals pour le jeune cadre dynamique ou l’homme d’affaires qui ose. A côté de cet assortiment de vêtements qu’aucun homme soucieux de son apparence ne saurait négliger, Lemon Yellow propose aussi une série d’accessoires vestimentaires allant des cravates aux chaussettes en passant par les manchettes et les ceintures. En dehors de ce riche catalogue, Lemon Yellow propose aussi des vêtements sur mesure. Ceux-ci, nous expliquent les responsables du magasin de la rue Edith Cavell, sont personnalisés en fonction des goûts et des envies du client. Ce service vient couronner un esprit qui anime les directeurs de la marque depuis le départ, celui du « tout possible ». Ce sens du devoir, presque un sacerdoce, se retrouve dans les matières utilisées. Siddick M. Peerboccus, Administrative Manager de Lemon Yellow, nous explique ainsi que la marque importe ses matières pre-

L’une des forces de Lemon Yellow est son prix, qui varie de Rs 250 à Rs 695. Le tout assorti d’une qualité et d’un style sobre qui sait séduire les cadres ou jeunes hommes désireux d’affirmer leur originalité tout en restant dans le vent. Car, dans les boutiques de Lemon Yellow, le classique se range volontiers aux côtés des tenues plus décontractées. Celles-ci récoltent les suffrages des adolescents, qui constituent une part assez importante de la clientèle

mières principalement de Singapour, d’Inde et de Chine. Une partie de ces matières premières est produite localement. DEUX PROMOTIONS Quant aux accessoires, ils proviennent également de l’étranger, dans un souci de qualité et de fiabilité, nous dit-on. Ainsi, les ceintures estampillées Lemon Yellow viennent de France. La finition est réalisée à Maurice. Lemon Yellow, dont les six boutiques – trois à Port-Louis, et trois autres à Grand-Baie, Curepipe et Phoenix – sont ouvertes de 9 h à 17 h en semaine et de 9 h à 15 h le samedi, organise souvent des promotions, l’idée étant, nous confie l’Administrative Manager, de permettre à un plus grand nombre de personnes de profiter des produits de la marque. Les magasins Lemon Yellow organisent des promotions à deux périodes distinctes de l’an-

née, fin mars en raison de la Fête de Pâques, et fin octobre, synonyme d’arrivée de nouvelles collections. Concernant la vente des produits, Laila, chargée de clientèle au magasin de la rue Edith Cavell, nous explique que les périodes de fêtes constituent le meilleur moment. En temps normal, le client est là, ajoute-telle. En effet, les hommes, comme les femmes, veulent se sentir bien dans leur peau, et quoi de mieux que de renouveler sans cesse sa garde-robe. De plus, certaines dames, pour faire plaisir à leur tendre moitié, s’y rendent souvent pour trouver le cadeau qui saura lui ravir le coeur. Quant à l’avenir, il s’annonce radieux, comme un citron bien jaune, pour la marque. D’ailleurs, nous confie Siddick Peerboccus, avec un sourire qui masque à peine son air mystérieux, la clientèle de Lemon Yellow « peut s’attendre à des surprises »…


PRODUITS JAPONAIS INTERDITS

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MEDI-BUSINESS MERCREDI 30 MARS 2011

Les produits alimentaires en provenance du Japon sont dorénavant interdits d’importation jusqu’à nouvel ordre. Le comité interministériel, présidé par le vice-Premier ministre, Xavier-Luc Duval, a pris cette décision

en raison de la menace radioactive qui pèse sur le Japon. En ce qui concerne les véhicules de seconde main, ceux qui ont ont été embarqués après le vendredi 11 mars seront contrôlés à leur arrivée pour d’éventuelles traces

de radioactivité et de possibles dégâts dus aux séismes et au tsunami qui ont frappé le Japon récemment. Les véhicules qui attendent d’être embarqués au Japon devront être accompagnés d’un certificat de conformité.

COSMÉTIQUES Serait-ce une nouvelle forme de néocolonialisme ? Ou est-ce le fruit d’un imaginaire dans lequel le « blanc » domine encore ? Il n’empêche que l’engouement pour les crèmes éclaircissantes a de quoi surprendre dans l’île Maurice indépendante. Enquête | ZAAHIRAH ATCHIA

PEAUX NOIRES, MASQUE BLANC

EN 1952 paraissait « Peaux noires, masques blancs », ouvrage de Frantz Fanon dans lequel l’auteur fait une analyse de « l’héritage » du colonialisme dans le monde, en particulier le rapport entre Noir et Blanc. Un demi-siècle plus tard se développe une tendance à adopter non ce qu’a laissé le colon blanc, mais surtout son comportement, voire son teint. Depuis 2 ans qu’elle est sur le marché, la gamme Lightenex, produite par la firme PharmaClinix, fait un tabac, comme confirmé par Mehnaz Fokeer, représentante de SEWROS Ltd, société importatrice des produits cosmétiques de la gamme PharmaClinix, spécialement conçue pour la peau asiatique.

« La peau asiatique est plus épaisse. Si elle se ride moins, en revanche elle se dégrade avec l’âge de par la pigmentation au niveau des yeux, des joues et du front. Aussi elle est plus vulnérable à l’hyperpigmentation face au soleil. Les cicatrices sont aussi plus obscurcies. D’où l’utilité des produits Lightenex pour empêcher que le teint s’assombrisse et aussi pour rendre la peau plus éclatante », explique l’esthéticienne de SEWROS Ltd, société qui opère sous la direction de Collette La Victoire. La gamme PharmaClinix comprend une pléthore de produits de beauté : les produits Ligthenex pour éclaircir la peau ; les produits Scar Repairex pour éradiquer les taches indiscrètes ; les Anti-

En fait, la clarté du teint a toujours interpellé à Maurice. C’est ainsi en Inde également. Ce n’est pas tout à fait exact de dire que la beauté passe inéluctablement par un teint clair, mais la perception à Maurice, surtout parmi les descendants d’Asiatiques, est ainsi calquée et ce depuis belle lurette

Agex Vitamins Capsules, des produits spécifiquement adaptés pour les femmes (Eyerix Cream, Skin Vitamix, Moisturix Cream, Wrinklex Cream) et leurs équivalents pour les hommes (Eyerix Cream for Men, Skin Vitamix for Men, Moisturix Cream for Men, Wrinklex Cream for Men).

INDICATEURS « Mon fiancé ne cesse de me complimenter depuis que je suis un traitement à base de produits Lightenex », explique Audrey, une habitante de Pailles. Si l’efficacité des produits est revendiquée par les fidèles utilisatrices, le prix, plus que toute autre considération, peut toutefois faire tiquer les bourses modestes. Sans compter les appréhensions des


B, COMME BIÈRE... ET BEAUTÉ ! et dans le moût de bière ne contient pas moins de 16 acides aminés, 14 minéraux et 17 vitamines. Pour ses bienfaits cosmétiques, on l’utilise de trois façons : en gélules, en comprimés et enfin sous forme de levure PHOTOS : MANOJ NAWOOR

On en trouve dans le pain, le vin et la bière... Mais la levure de bière - aussi insolite que cela paraît - a aussi sa place dans la salle de bains. Ce petit champignon naturellement présent dans l’air, sur la peau de certains fruits

uns et des autres concernant d’éventuels effets secondaires. Notre interlocutrice se veut ici rassurante : « Aucun cas n’a été rapporté jusqu’ici », déclare Mehnaz Fokeer. Elle ajoute que « ces produits sont cliniquement testés et adaptés à tout type de peau. Donc pas de souci ! » Deux indicateurs révèlent le succès de ces produits. D’abord, les commandes de plus en plus importantes, selon la représentante de SEWROS Ltd, et ensuite le nombre de pharmacies basées à Maurice qui les commercialisent. Ces dernières sont au nombre de douze pour l’instant, bien qu’il s’agisse d’un produit relativement nouveau sur le marché.

Les produits Lightenex contiennent des ingrédients actifs qui sont non seulement efficaces, mais respectent aussi les normes les plus strictes de sécurité et de qualité. On a une liste étendue de produits éclaircissants super efficaces Pourtant, ces produits ne sont guère à la portée de tous. Une peau plus pâle est souvent synonyme de porte-monnaie bien garni : Lightenex Cream est commercialisée à Rs 2 127.50 alors que Lightenex Face Scrub coûte Rs 1 610. Les autres produits de la gamme s’accompagnent également d’une étiquette-prix costaude, avec Lightenex Face Mask à Rs 1 610, Lightenex Plus à Rs 2 668, Lightenex Body Lotion à Rs 2 668, Lightenex Face Tone à Rs 1 092.50, Scar Repairex

Cream à Rs 2 127.50, Sun Blockex Cream à Rs 2 127.50, Wrinklex Cream à Rs 1 897.50, et Skin Vitamix Cream à Rs 1 357. Pour ce qui est des Anti Agex Vitamin Capsules, on en trouve à Rs 1 092.50, alors qu’il faut compter Rs 2 127.50 pour l’Acnex et Rs 1 610 pour Stretchex. Ces produits, de manière générale, récoltent plus de suffrages en régions urbaines. Mehnaz Fokeer a une explication : « Les gens venant des régions urbaines sont plus concernés par leur look. Ils dépensent en général plus sur les cosmétiques que dans les régions rurales. » PERCEPTION Si les produits sont visiblement acceptés par la population mauricienne, il importe de souligner que les plus populaires à Maurice sont les produits Lightenex. « La gamme Lightenex est un traitement spécifiquement conçu pour contrer l’hyperpigmentation. Les produits ont été conçus pour être facilement absorbés par l’épiderme », explique l’esthéticienne. « Ce sont surtout les femmes de plus de 25 ans qui en raffolent quoique les hommes achètent aussi », explique une vendeuse dans une des pharmacies qui commercialisent ces produits. La popularité des produits Lightenex est si importante que le salon Cathy, à PortLouis, propose même des traitements à base de ces produits. « Les prix sont supérieurs à Rs 1 500 mais étant donné la qualité et les résultats, ce prix est plus que justifié », explique la représentante de SEWROS Ltd.

de boulanger. En beauté, on utilisera surtout la levure de bière vivante ou active, qu’on trouve en boulangerie ou dans les rayons frais des supermarchés. Elle se vend sous forme de petits cubes.

Qu’entend-on par qualité ? Notre interlocutrice répond que les produits Lightenex ont une formule brevetée, cliniquement testée et qu’ils améliorent nettement la clarté de la peau et ce, bien qu’ils ne contiennent aucun agent de décoloration, contrairement aux autres types de produits éclaircissants. « Ces produits réduisent considérablement l’hyperpigmentation en bloquant activement la production de mélanine », précise-t-elle. Pour un grand nombre de Mauriciens donc, la beauté rimerait-elle toujours avec teint clair ? L’esthéticienne répond avec prudence : « En fait, la clarté du teint a toujours interpellé à Maurice. C’est ainsi en Inde également. Ce n’est pas tout à fait exact de dire que la beauté passe inéluctablement par un teint clair, mais la perception à Maurice, surtout parmi les descendants d’Asiatiques, est ainsi calquée et ce depuis belle lurette. » L’INDE EN TÊTE De toute évidence, la demande pour les produits éclaircissants est bel et bien ancrée à Maurice et ne date certainement pas d’hier. Dans les années 70, les produits Ponds faisaient déjà un tabac. Dans les années 90, ce sont les produits ‘Fair and Lovely’ qui ont dominé le marché. Dénominateur commun entre ces produits : ils proviennent tous deux d’Inde. La Grande péninsule est, à ce jour, le plus important fabricant de produits éclaircissants. A Maurice, le marché est inondé de produits éclaircissants. Pourquoi donc cet engouement pour Lightenex ? « Les produits Lightenex contiennent des ingrédients actifs qui sont non seulement efficaces, mais respectent aussi les normes les plus strictes de sécurité et de qualité. On a une liste étendue de produits éclaircissants super efficaces », explique la représentante de SEWROS Ltd. Une tendance qui se précise de plus en plus au passage du temps, une réalité dont SEWROS Ltd est consciente. « Dans 5 ans, la demande va encore grandir pour ces produits », affirme Mehnaz Fokeer avec un sourire. Plusieurs projets sont envisagés par celle-ci, dont la mise sur pied prochainement d’un salon spécialisé dans les produits de cette gamme à Port-Louis.

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POUR TOUS LES TEINTS

Lightenex Crème du Visage Cette crème vise à rafraîchir le teint tout en le rendant plus brillant. Il vise à réduire le ‘melasma’, les taches noires et les taches de rousseur, entre autres. Ses ingrédients les plus actifs sont le ‘kojic dipalmitate’, qui provient de champignons japonais, et la réglisse, qui rehausse l’efficacité du premier. Il est recommandé d’utiliser Moisturix après application de cette crème pour une hydratation optimale.

Lightenex Lotion du Corps Cette lotion est particulièrement adaptée pour éclaircir la peau du cou, des bras et des jambes. Ces régions du corps ont une peau dont la texture diffère de celui de la peau en général. Cette lotion propose d’unifier le teint du corps, en assurant une hydratation et en incorporant un écran solaire dans sa formule unique. Il contient également le ‘kojic dipalmitate’, qui est inhibiteur de l’enzyme tyrosinase qui, à son tour, est nécessaire pour produire la mélanine.

Lightenex Gommage Produit à la formule unique dont le but est de débarrasser la peau des cellules superficielles sombres pour assurer brillance et éclat. Il adoucit donc les cellules à la surface de l’épiderme, permettant ainsi une meilleure absorption des crèmes susmentionnées. Il sert aussi à déboucher les pores et peut être utilisé comme démaquillant quotidien.

Lightenex Masque à Visage C’est un produit à effet immédiat. En effet, le produit a été conçu spécialement pour éclaircir le visage rapidement. Il vise à éclaircir la peau en… cinq minutes seulement – ce qui le rend idéal pour les personnes qui ont des emplois du temps chargés. Il ôte aussi les impuretés et les excès de gras sur le visage.

Lightenex Toner visage Ce toner contient une formule unique alliant les extraits les plus rares qui soient. Il vise à rafraîchir et à refroidir le visage pour assurer confort immédiat après exposition au soleil. En réprimant activement la production de mélanine, il s’active aussi à serrer les pores et à tonifier la peau. Il est recommandé comme produit complémentaire du Lightenex Scrub.

Lightenex Plus Crème de Visage C’est dans l’optique de contrer l’hyperpigmentation très sombre et résiliente que ce produit a été conçu. Il est en effet adapté à des peaux sombres. Il importe toutefois de préciser que ce produit peut provoquer un picotement voire une irritation légère quelques minutes après l’application.


NETTE BAISSE DU PRIX DU PÉTROLE

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Les prix du pétrole se repliaient nettement à New York lundi à l’ouverture du marché, alors que les forces rebelles en Libye ont repris les ports pétroliers de Brega et Ras Lanouf. Vers 13H10 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour

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GLOBE

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livraison en mai s’échangeait à 103,60 dollars, en repli de 1,80 dollar par rapport à vendredi. « Clairement, cela attise l’espoir que les livraisons de pétrole depuis la Libye se normaliseront bientôt », ont rapporté les analystes de Commerzbank. SOURCE : INTERNET

PORTUGAL

LA BANQUEROUTE DE PLUS EN PLUS PROCHE

Le gouvernement démissionnaire de José Socrates exclut la possibilité d’un plan de secours européen MOINS DE 24 heures après la démission du Premier ministre portugais José Socrates, la sanction des marchés et des agences de notation est tombée, menaçant le pays d’une rupture de financement à court terme, estimaient, vendredi, les analystes. Les agences Fitch et Standard and Poor’s (SP) ont dégradé, jeudi, de deux crans la note de la dette portugaise, conséquence directe du rejet par le Parlement du nouveau plan d’austérité et de la chute du gouvernement socialiste minoritaire. « Fitch ne croit plus que le Portugal puisse conserver un accès au marché à des conditions favorables cette année », a affirmé cette agence dans un communiqué, jugeant que la probabilité d’une aide financière extérieure « à court terme » avait « considérablement augmenté ».

TURBULENCES. Le départ de José Socrates a fortement miné les marchés financiers

AIDE CONDITIONNELLE La réaction à ces décisions a été immédiate sur les marchés, où les taux portugais à dix ans ont atteint, vendredi, en séance, un nouveau plus haut depuis l’entrée du pays dans la zone euro (1999), à 7,79 %, contre un peu plus de 4 % il y a un an. « Le marché traite déjà les obligations portugaises comme des titres pourris, il faut donc s’attendre à des dégradations supplémentaires », relevait la banque ING dans une note d’analyse. « La spirale d’informations négatives concernant le Portugal se poursuit avec vigueur », résumait, vendredi, la Commerzbank.

Réunis à Bruxelles, les dirigeants européens se sont dits prêts à aider « sous conditions » le Portugal, en débloquant, comme pour la Grèce et l’Irlande, un fonds de secours dont le montant a été évalué à 75 milliards d’euros par le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker. Mais le gouvernement socialiste démissionnaire a une nouvelle fois exclu cette possibilité, José Socrates réaffirmant, vendredi, que son pays n’avait « pas besoin » d’un plan de sauvetage. Or, en attendant l’élection d’un nouveau gouvernement, au plus tôt à la fin du mois de mai, l’hor-

LES VACCINS sont à manier avec précaution. Sanofi Pasteur, la branche vaccins de SanofiAventis, en a fait les frais l’an dernier, avec une hausse des ventes limitée à 4,8 %, à 3,8 milliards d’euros, alors que ses concurrents affichaient une progression trois fois plus importante dans le cas du britannique GlaxoSmithKline (+ 15 %, à 4,8 milliards), et même cinq fois plus forte pour ce qui concerne le suisse Novartis (+ 25 %, à 2 milliards). La performance de Glaxo est liée en particulier au succès de son vaccin contre la grippe H1N1, un domaine dans lequel le britannique a réalisé trois fois plus de chiffre d’affaires que Sanofi. Au total, Glaxo a ravi au champion tricolore sa position de leader du secteur. Alors que

loge financière continue de tourner. Et vite. Le Portugal doit rembourser 4,2 milliards d’euros de dette le 15 avril et, encore 4,9 milliards le 15 juin. LA CHINE OMNIPRÉSENTE Selon les économistes, ce pays devrait avoir suffisamment d’argent pour faire face à l’échéance d’avril, mais être incapable de financer les remboursements de juin, sans nouvel emprunt. En outre, « les banques pourraient se retrouver à court de liquidités bien avant le gouvernement, comme ça a été le cas en Irlande », estime Daniel Gros, du Centre d’études des

politiques européennes. La fermeture des marchés financiers est déjà une réalité pour les entreprises publiques de transport qui sont au bord de la « rupture financière » et menacées de ne plus pouvoir verser les salaires, affirmait cette semaine le quotidien Jornal de Negocios. Pour Tullia Bucco, analyste chez UniCredit, la solution pourrait passer par des « prêts-relais ». « Ces prêts, sous forme de placements directs de dette, aideraient certainement le pays à trouver les fonds dont il a besoin jusqu’à juin », a-t-elle déclaré. La Chine, qui, selon des informations de presse jamais démenties, aurait déjà acheté plus d’un milliard d’euros de dette portugaise en janvier, s’est dite prête jeudi à « renforcer ses liens » avec le Portugal. D’autres pays, notamment d’anciennes colonies portugaises, comme le Brésil et le Timor-Oriental, ont aussi à plusieurs reprises manifesté leur « solidarité » avec Lisbonne, où est attendue la semaine prochaine la présidente du Brésil, Dilma Rousseff. Enfin, face au « pic de refinancement » du 15 avril, la Banque centrale européenne pourrait une nouvelle fois racheter des obligations portugaises « avant et après » cette date afin de faire baisser la pression des marchés, estime Gilles Moec, économiste à la Deutsche Bank. Mais, prévient-il, « ce sera une intervention exceptionnelle, dans l’attente que le Portugal négocie et obtienne une aide internationale ». SOURCE : INTERNET

VACCINS

GlaxoSmithKline a détrôné Sanofi-Aventis en 2010

Grâce au succès de son vaccin contre la grippe H1N1, le britannique estime être monté l’an dernier à 29 % du marché mondial. Mais Sanofi-Aventis n’a pas dit son dernier mot le groupe d’outre-Manche détenait 27,2 % du marché en 2009, il estime être monté à 29,1 % l’an dernier. Sanofi est passé dans le même temps de 30 % (en incluant la coentreprise avec l’américain Merck) à 27,2 %. Un recul qui a conduit au départ de Wayne Pisano, le patron de cette division, et amène le groupe à réaffirmer sa volonté de croître plus vite que le marché. Sanofi Pasteur veut doubler ses ventes d’ici à 2014, par rap-

port aux 2,9 milliards de 2008. Atteindre 5,8 milliards de ventes en quatre ans suppose une progression annuelle de 11 %. « Ces dix dernières années, la croissance ressortait à environ 5 % par an, tirée par les pays matures, avec des produits tels que le vaccin contre le cancer du col de l’utérus, explique Olivier Charmeil, le nouveau responsable du pôle vaccins. Dans les cinq ans à venir, deux tiers de la progression viendront des pays émergents, dont les cohortes de naissances n’ont rien de compara-

ble. Il naît 18 millions de bébés chaque année en Chine et 25 millions en Inde, contre 4 millions en Europe ou aux Etats-Unis. » Le marché des vaccins devrait grimper en moyenne de 9 % par an d’ici à 2015, à 30milliards de dollars. Une croissance très supérieure à celle du marché des médicaments traditionnels (+ 6 % en 2011). SOURCE : INTERNET



BUDGET CONSÉQUENT POUR LES INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES

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Le gouvernement a prévu une somme conséquente pour divers projets routiers sur les trois années qui viennent. Ainsi, Rs 2,1 milliards seront déboursées cette année, alors que Rs 5,8 milliards sont prévues à cet item pour 2012 et Rs 7 milliards pour 2013.

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GROS PLAN MERCREDI 30 MARS 2011

2011 SERA une année charnière dans le parcours de Bella Amigo. La compagnie, qui opère dans le domaine des fruits de mer, se lancera en effet dans l'exportation. En reconnaissance de la qualité des ses produits, elle recevra, en avril, sa certification pour le respect des normes internationales. Indiren Parasuraman, directeur de Bella Amigo, a rappelé que la compagnie compte déjà quarante années d'existence. C'est la vision de son père – Rajoo Parasuraman –, at-il affirmé, qui l'a encouragé à transformer le domaine des fruits de mer. EXIGENCES Une vision qui s'est partiellement matérialisée le 17 avril de l'année dernière, quand il a inauguré son usine de transformation de poisson, son 'fish shop' et le restaurant Rêve D'R, à Mont Mascal, PetitRaffray. Au cours de la même année, l'entreprise a reçu sa certification ISO 9001:2008, ainsi que la certification HACCP en octobre 2010, qui ont été suivies de celle de l'Union européenne en novembre. « A Bella Amigo, nous respectons strictement les normes et standards d'hygiène. Nous offrons un service et des produits de qualité. Puisque nous sommes exigeants sur la qualité à toutes les étapes, nos employés savent, entre autres, comment manier les fruits de mer, et quelle température il

Navin Ramgoolam a annoncé que les projets d'insfrastructures concerneront toutes les régions de l'île. Parmi, le projet « Harbour Bridge », à Port-Louis, qui apportera un changement radical au paysage de la capitale et devrait aider à y fluidifier la circulation.

FRUITS DE MER

BELLA AMIGO PASSE À L’INTERNATIONAL

AVENIR. Pour la directrice de la MEXA, le développement de Bella Amigo est prometteur pour la réalisation du ‘Seafood Hub’

Le mois prochain, Bella Amigo, entreprise qui s'est fait un nom dans le domaine des fruits de mer, recevra sa certification pour le respect des normes internationales. Ce qui lui permettra d'exporter ses produits. C'est ce qu'a annoncé, mercredi dernier, Danielle Wong, directrice de la Mauritius Export Association | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN faut respecter pour leur préservation », explique le directeur. De plus, avance ce dernier, Bella Amigo exige que ses fournisseurs soient également détenteurs des certifications HACCP ou celle de l'Union européenne. Bella Amigo étant un membre du Seafood Council de la Mauritius Exports Association

(MEXA), Danielle Wong, directrice de cette organisme, s'est déclarée satisfaite d'un tel développement. Pour elle, il s'agit d'un grand pas de fait dans la réalisation du 'seafood hub' dont on parle à Maurice depuis 2003. Elle a également réaffirmé le soutien que la MEXA apportera aux entreprises afin que leurs produits

répondent aux normes internationales. TRAIT D’UNION « Le public étant devenu plus éxigeant, nous voulons lui offrir la qualité. Nous en avons discuté, lors des assises de la pêche, afin d'exprimer notre souhait de faire de ce domaine un pilier important de l'économie », a-t-elle affirmé.

Danielle Wong a aussi ajouté que Bella Amigo veut faire le trait d'union entre les petits pêcheurs et les grosses entreprises, afin que les deux parties en sortent gagnantes. Ce qui est l'un des objectifs de la MEXA, qui, selon sa directrice, « veut encourager et galvaniser les entreprises dans le domaine de la pêche ».

SECTEUR FINANCIER

Le STEP aidera à la création du Financial Services Institute LA FUSION annoncée entre la Banque de Maurice et la Financial Services Commission (FSC) revient sur le tapis. Lors d'une conférence organisée par la branche mauricienne de la Society of Trust & Estate Practitioners (STEP), le ministre des Finances a réitéré son intérêt quant à la mise sur pied du Financial Services Institute, qui regroupera les deux institutions financières. Lors de cette conférence, les représentants de STEP ont mis l'accent sur la formation et le développement professionnel des 'trust and estate practitioners' qui opèrent à Maurice. Ils ont insisté sur la nécéssité d'avoir des personnes ayant de l'expérience dans le domaine, dont des praticiens aguerris, tels des avocats, des comptables, des planificateurs financiers, des conseillers en assurance et des 'trust professionals'. « C'est précisément pour répondre à ces besoins croissants pour de vrais professionnels au

sein de notre système financier que je suis prêt à collaborer pleinement pour le développement d'un Financial Services Institute dans le pays. J'ose espérer que ce sera un joint-venture entre les institutions publiques et privées. Comme j'avais mentionné dans le discours budgétaire, nous avons besoin d'amener des ressources humaines vers des secteurs à valeur, et le secteur financier est celui où la productivité est supérieure », a déclaré Pravind Jugnauth, à Balaclava, à l'occasion de la conférence. Pour atteindre cet objectif, la Banque de Maurice, la FSC, et des organismes du secteur privé sont appelés à travailler ensemble sur un programme visant à mettre sur pied l'institut, afin d'offrir une formation de haut niveau aux professionnels du secteur. « Cet organisme est essentiel à la réalisation de nos ambitions pour le secteur des services financiers, et représente de facto l'une des priorités de mon ministère cette année », a soutenu le vice-Premier ministre.

SERVICES FINANCIERS : UNE CROISSANCE SOUTENUE Au cours des dernières années, le secteur des services financiers aura connu une progression annuelle d'environ 5%, ce qui lui permet de contribuer à hauteur de 10% au Produit Intérieur Brut (PIB). Selon le ministre des Finances, malgré une diversification rapide de notre économie, si le secteur a gagné en importance, cela est dû, en partie, à l'objectif du gouvernement de faire de Maurice un important centre financier dans la région. « Je dois aussi ajouter que la résilience de notre secteur financier face à la situation chaotique

à l'échelle mondiale confirme la robustesse de notre système et celle du cadre réglementaire. Nous avons un cadre légal moderne, ainsi qu'un haut degré de transparence, basés sur la pratique internationale », a affirmé Pravind Jugnauth.


AVIS AUX ÉTABLISSEMENTS SUCRIERS ! Le ministre des Infrastructures publiques, Anil Bachoo, a avancé que certains établissements sucriers ne collaborent pas avec le gouvernement dans le domaine de la démocratisation de l'accès aux terres. « Il

faut agir contre les établissements récalcitrants. Nous leur avons déjà accordé un délai de 21 jours pour qu'ils songent à coopérer avec nous. Au cas contraire, des actions sérieuses sont à venir », a-t-il fait ressortir. Abondant

dans le même sens, Navin Ramgoolam a soutenu que cette situation est inacceptable. Lors de son discours, le chef du gouvernement a lancé ceci à qui de droit : « Na pa grat lédo maler ! »

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Lors de l'inauguration de la nouvelle route reliant Pamplemousses et Forbach, ainsi que du Goodlands Bypass, le Premier ministre a longuement parlé de la sécurité routière et des gros projets à venir afin de réduire le nombre d'accidents et de fatalités sur nos routes | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

CIM FINANCE

SÉCURITÉ ROUTIÈRE

CLASSIC, BUSINESS et Gold. Ce sont les nouvelles cartes de crédit qui viennent s'ajouter à celles déjà proposées par Cim Finance depuis 2001. Le lancement a eu lieu au Château de Labourdonnais, à Mapou, jeudi dernier, en présence du Gouverneur de la Banque de Maurice, Rundheersing Bheenick. « Le groupe Cim est fier de s'associer à Visa. Ce partenariat permet d'étoffer l'offre de notre groupe en ce qu'il s'agit des services et produits financiers. Cela démontre notre dynamisme et notre volonté d'être un acteur actif de l'économie mauricienne », a déclaré à l'occasion Vaughan Heberden, Chief Executive Officer de Cim. La carte Cim Visa Gold s'adresse particulièrement à ceux qui voyagent régulièrement et offre plusieurs avantages. La Cim Business vise, quant à elle, les entrepreneurs, en leur proposant une solution par rapport au cashflow. Le groupe Cim n'en est pas à son premier lancement pour 2011. « L'introduction des cartes de crédit Cim Visa sur le marché mauricien se fait quelques semaines seulement après le lancement de PayMobile », souligne Jean Pierre Lim Kong, Chief Finance et Trading Executive du groupe. Quant à Cyril Chung Kai To, le Managing Director, il a soutenu que les cartes proposées prennent en compte les nouveaux besoins des Mauriciens : « En sus des nombreux avantages et bénéfices, les cartes Visa de Cim sont particulièrement intéressantes pour les internautes. Ces derniers, en faisant des transactions, accumulent des points sur internet, qu'ils pourront échanger contre des bonscadeaux sur le site Amazon.co.uk ». Par ailleurs, les détenteurs des cartes Cim pourront également vérifier, par sms, la balance de leurs comptes. Charles Niehaus, General Manager de Visa pour les régions d'Europe centrale, du Moyen-Orient et d'Afrique, a pour sa part expliqué que le partenariat de Visa avec Cim Finance permettra un échange de connaissances et d'expertise, et que l'une des priorités est de mieux faire connaître les cartes de crédit et de débit, ainsi que les bénéfices liés au paiement électronique. Les cartes de crédit Cim Visa sont acceptées par 30 millions de détailants, dans 170 pays. Elles peuvent être utilisées à 1,4 millions de guichets automatiques à travers le monde pour des retraits en espèces.

Ces projets qui vous sauveront peut-être la vie

LEARNER. Le Premier ministre n’est pas satisfait de ce qui s’apprend dans les auto-écoles

TOUT ACCIDENT est un accident de payer une amende. Ce sera un système tion d'une « voiture tonneau » qui trop. C'est ce qu'a déclaré le Premier qui déduira des points du permis pour aurait coûté dans les Rs 500 000. ministre, qui s'exprimait à l'occasion les délits commis par les chauffeurs, Cette voiture aiderait à démontrer de l'inauguration de nouvelles infra- telles les excès de vitesse, ou encore si le aux gens ce qui arrive à un véhicule structures routières. Il l'est d'autant chauffeur a mal garé sa voiture, n'a lors d'un accident, afin de mieux plus quand on compare les chiffres pas porté de ceinture de sécurité ou sensibiliser la population. De telles des accidents routiers à Maurice à parlait au téléphone en conduisant ». démonstrations se feront dans diceux de l'Angleterre ou de l'Aus- A terme, ceux qui accumulent les in- verses régions à travers l'île. Dans la tralie. C'est pourquoi les projets ne fractions se verront privés de leur même lignée, la construction d'un laboratoire d'accidentologie, qui manquent pas, au niveau du gou- permis de conduire. aura pour but d'analyser en vernement, afin d'assurer détail les causes des accila sécurité sur nos routes. dents, est également à l'éL'un des projets phares tude. dans ce domaine est la Par ailleurs, le gouvernement procède Parmi les autres mesures mise sur pied d'un Driv- actuellement à la construction d'une prévues, notons le lanceing Centre sur un terrain « voiture tonneau » qui aurait coûté dans ment d'un site internet où d'une superficie de 10 arla population pourra prenpents. Ce projet, qui se les Rs 500 000. Cette voiture aiderait à dédre connaissance, à travers fera en collaboration avec montrer aux gens ce qui arrive à un véhicule des textes simplifiés, des lois le secteur privé, ne con- lors d'un accident, afin de mieux sensibiliser concernant la sécurité cernera pas uniquement routière. les chauffeurs ou les moto- la population. De telles démonstrations se Notons finalement que cyclistes, mais aussi les je- feront dans diverses régions à travers l'île le gouvernement compte unes et les piétons, soit Autre nouveauté : l'apparition des avoir une réunion avec les moniteurs tous les usagers de la route. Notons également que les nouveaux chauf- centres de fitness privés. « Les officiers d'auto-écoles, puisque trop souvent, feurs devront, outre la lettre L auront à vérifier si les véhicules sont a avancé le Premier ministre, les (Learner), afficher un autre signe réellement en état. Mais ne croyez chauffeurs apprennent des choses distinctif afin de signaler qu'ils sont surtout pas que ce sera facile de qui ne se font pas sur les routes, tel soudoyer l'officier. Si cela se fait et que que garder la droite alors qu'il n'y a nouveaux sur les routes. l'affaire est connue, le propriétaire du pas lieu de le faire. « Avec toutes ces véhicule risque de perdre son permis de mesures, il n'y a pas de doute que malLABORATOIRE D’ACCIDENTOLOGIE L'autre projet qui revient sur le conduire », avance le chef du gou- gré le nombre croissant de véhicules sur nos routes, nous arriverons à diminuer tapis concerne le système du permis vernement. Par ailleurs, le gouvernement le nombre d'accidents », a soutenu à points. « Ce ne sera plus comme aujourd'hui, où la personne n'a qu'à procède actuellement à la construc- Navin Ramgoolam.

TROIS NOUVELLES CARTES DE CRÉDIT


UNE DS EN OR

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La valeur la plus élevée jusqu’ici enregistrée pour une DS est de 344 850 euros pour une DS 23 IE boîte de vitesse mécanique cabriolet (peinture extérieure blanc Meije, intérieur cuir noir, modèle restauré) de Henri Chapron, vendue à Retromobile par Bon-

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hams en février 2009. Le précédent record pour une DS était de 176 250 euros toujours pour une DS 23 IE cabriolet (peinture argentée, cuir rouge, seulement 100 000 km) de Henri Chapron, vendue à Retromobile chez Christie en février 2006.

Drôle de lieu pour présenter une voiture, se dit notre pilote quand il apprend que la DS3 de Citroën sera officiellement dévoilée au Suffren. Surmontant son aversion naturelle pour les mondanités, il accepte le rendez-vous pour découvrir, entre deux menthes à l’eau, une voiture dont la légende a fortement imprégné l’homo automobilis depuis plus d’un demi-siècle | RN

CITROËN DS3

A CONDUIRE SANS MODÉRATION IL EST des voitures qui sont reconnaissables dès le premier coup d’œil. Il en est ainsi pour la Citroën DS, produite par la marque aux deux chevrons entre 1955 et 1975. Voiture vedette, mais également voiture de vedette, la DS connaîtra au fil de son existence mille petits ajustements, et reste, aujourd’hui encore, l’une des voitures les plus recherchées dans l’Hexagone. Si la DS n’a pas connu ses jours de gloire à Maurice – à l’époque, la colonie britannique que nous étions se targuait d’avoir sur ses routes ces grosses anglaises baptisées, pour la plupart, Morris -, il ne fait pas de doute que la DS3, digne renouveau de la mythique DS, saura

conquérir le cœur des automobilistes désormais acquis à la cause française. Autant la DS historique reprenait les lignes d’un avion, sa conception ayant été le fruit d’une collaboration entre le designer italien Flaminio Bertoni et André Lefebvre, un ingénieur issu de l’aéronautique, autant la DS3 peut surprendre par son allure. Une nouvelle révolution est donc en marche chez le constructeur, qui n’a cessé de donner à l’automobile une nouvelle image au cours de ces cinq dernières décennies. Présentée début 2009 par Citroën, la DS3 arrive en concession dès 2010. La voiture est disponible à Maurice depuis juin 2010, mais Axess, le con-

cessionnaire local de la marque aux deux chevrons, a préféré attendre avant de faire une présentation officielle, en grande pompe, le tout accompagné d’une campagne publicitaire qui invite à se refaire son idée de l’automobile.

NOUVELLE LÉGENDE Au premier abord, la DS3, un coupé trois portes, ne trahit en rien son appartenance à la famille C3, dont elle est dérivée. La voiture est disponible en six motorisations, dont quatre à essence (deux modèles de 1,4 litre et deux autres de 1,6 l, dont la version Racing, avec un moteur THP de 202 chevaux). Les différents modèles sont équipés de boîtes manuelles à 5 ou 6

rapports ou d’une boîte automatique à quatre rapports. L’habitacle, bien qu’il s’agisse d’une trois portes, se révèle particulièrement spacieux. La voiture se veut donc une berline polyvalente dotée d’une architecture particulièrement intelligente. La DS3 propose ainsi vraies places, des rangements multiples (dont une boîte à gants de 13 l) ainsi qu’un coffre vaste (285 l) rendu modulable par une banquette rabattable. Notre pilote a hâte de mettre la DS3 à l’épreuve. En attendant, il ne peut que se contenter des souvenirs que lui a laissés cette voiture qui est, sans doute, une nouvelle légende dans la gamme Citroën.

L’habitacle, bien qu’il s’agisse d’une trois portes, se révèle particulièrement spacieux. La voiture se veut donc une berline polyvalente dotée d’une architecture particulièrement intelligente


VOITURES D’OCCASION : LE GOUVERNEMENT RECULE La décision de suspendre les importations de voitures d’occasion, dites « reconditionnées » et des pièces de rechange du Japon n’aura pas fait long feu. Cette décision, prise dans le but de minimiser les risques d’une éventuelle contamination nucléaire dans le pays, concernait

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aussi les véhicules neufs. Après représentation des importateurs auprès des autorités concernées, le gouvernement a décidé de revenir cette décision. Toutefois, la décision de suspendre les importations de véhicules neufs du Japon est maintenue.

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Faux espionnage chez Renault : un document audio accable la direction UNE AFFAIRE qui n’a pas fini de déraper. Renault avait conscience dès février de s’être fourvoyé dans un faux scandale d’espionnage, selon un document révélé par L’Express.fr et France 2 lundi qui atteste de façon accablante que le groupe avait choisi de licencier sans preuves les cadres mis en cause dans l’affaire. Le constructeur automobile français avait aussi délibérément opté pour masquer cette absence de preuves aux enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), alors qu’il doutait déjà de la source présumée du responsable de sa sécurité à l’origine des accusations, selon ce document.

Dominique Gevrey défend bec et ongles son informateur supposé, mais refuse de livrer son nom, tout comme le rapport écrit dont il assure disposer. A plusieurs reprises, selon L’Express.fr, il accuse Renault d’avoir « voulu aller trop vite », ce que rejette fermement son directeur juridique, invoquant « le principe de précaution » AFFAIRE. Les révélations de L’Express.fr sont accablantes pour le constructeur français

COMPTES BANCAIRES Lors d’une réunion le 14 février, ce responsable, Dominique Gevrey, mis en examen et incarcéré depuis, se retrouve pressé de fournir des preuves tangibles par le directeur juridique de Renault, Christian Husson, atteste un enregistrement diffusé à la télévision française. « Donne-nous des pistes, aide-

nous à trouver la solution ! » lui déclare Husson, appuyé par l’avocat de Renault, Me Jean Reinhart, selon le verbatim de la réunion publié sur le site internet de L’Express. Les deux hommes s’inquiètent manifestement de n’avoir aucune trace écrite prouvant l’existence des présumés comptes bancaires en Suisse et au Liechtenstein, sur

La production automobile mondiale pourrait chuter LA PÉNURIE de composants électroniques suite à la catastrophe au Japon risque de plomber la production automobile mondiale, prévient le cabinet d’études américain IHS, cité par Bloomberg. Si les perturbations perduraient dans les semaines à venir, les constructeurs pourraient être contraints de réduire leur production quotidienne de 30 %. Ces problèmes d’approvisionnement affectent essentiellement les constructeurs japonais, estime IHS. L’arrêt des usines de Toyota, Nissan ou encore Honda a entraîné une perte de production de l’ordre de 320 000 véhicules. Ce chiffre pourrait grimper à 3 millions d’ici huit semaines, en raison notamment du ralentissement de la cadence des chaînes d’assemblage en dehors de l’archipel. Les premiers effets se font déjà sentir en France. PSA Peugeot Citroën a interrompu la semaine dernière la production sur certains de ses sites, mettant plusieurs milliers de salariés au chômage technique.

lesquels les trois cadres licenciés en janvier par le groupe sont accusés par la source de Gevrey d’avoir touché des pots-de-vin. Dominique Gevrey défend bec et ongles son informateur supposé, mais refuse de livrer son nom, tout comme le rapport écrit dont il assure disposer. A plusieurs reprises, selon L’Express.fr, il accuse Renault d’avoir

« voulu aller trop vite », ce que rejette fermement son directeur juridique, invoquant « le principe de précaution ». « Le plus important, c’est qu’on retombe sur nos pattes sur la matérialité de l’existence de ces comptes », martèle Christian Husson, dans les échanges retranscrits sur le site. « Si jamais la DCRI apprenait avant nous

qu’il n’y a pas la soudure [la preuve matérielle], là c’est la fin des haricots pour la boîte, pour Ghosn, pour tout le monde… C’est la bombe atomique », ajoute-t-il, toujours dans le même document. Renault a confirmé lundi soir la réunion à la presse hexagonale mais n’a pas souhaité faire de commentaires dans l’immédiat.

CHRYSLER CHERCHE À REMBOURSER WASHINGTON ET OTTAWA LE CONSEIL d’administration du constructeur automobile Chrysler réfléchit à plusieurs scénarios pour rembourser les 7 milliards de dollars en prêts des gouvernements américains et canadiens avant son retour en bourse. « Il nous faut plusieurs trimestres dans le vert avant de pouvoir faire quelque chose d’intéressant en matière de placement d’actions, mais il y a beaucoup de marques d’intérêt (pour l’entreprise) », a déclaré le directeur financier de la multinationale, Richard Palmer, à l’agence Reuters. Il a ajouté que le constructeur américain discutait toujours avec le département de l’Énergie pour obtenir des prêts à bas taux d’intérêt. Cela permettrait à Chrysler de refinancer sa dette en vue d’un éventuel retour en bourse, qui pourrait survenir au deuxième semestre de 2011. Richard Palmer précise que les performances de General Motors et Ford à Wall Street sont encourageantes pour son entreprise, qui pourrait générer pour les investisseurs « de bons retours ». Chrysler s’était placé en 2009 sous la protection de la loi américaine sur les

faillites pour restructurer son importante dette. Depuis, le constructeur est détenu à la fois par le Trésor américain et par l’entreprise italienne Fiat, qui possède 25 % des actions et en assure la gestion. Au début du mois, Chrysler indi-

quait que sa valeur avait quintuplé depuis que l’entreprise est passée sous le contrôle de Fiat. Le constructeur américain anticipe un retour à la rentabilité cette année avec un bénéfice net de 200 millions à 500 millions de dollars.



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