Capital Edition 18 - 23.03.11

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L’IPAD 2 SURFE SUR LA VAGUE INFORMATIQUE Notre technophile maison, en Inspecteur Gadget averti, s’aventure dans les coulisses d’une nouvelle révolution numérique avec l’iPad 2 EDITION 18 – MERCREDI 23 MARS 2011

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Votre hebdomadaire à Rs 15

PRIX : LA VALSE SOODHUN-SIK YUEN

BATAILLE SANS MERCI AUTOUR DE RS 200 M

CORPORATE : HAPPINESS MATTERS!

Y a-t-il une guerre froide entre Soodun et Sik Yuen sur la question des prix ? Certains n’hésitent pas à répondre par l’affirmative

La saga Emerald Heights se poursuit. Lord Aldridge devra cependant patienter avant de récupérer les Rs 200 M qu’il réclame

Are people unhappy at work? More importantly, why is happiness at work in the equation for productivity?

ENQUÊTE

LES SECRETS DE L’AFFAIRE MEDPOINT

Instructions du Financial Secretary, Ali Mansoor, pour retenir les services de Hooloomann & Associates pour l’évaluation de la clinique La responsabilité du Procurement Policy Office Les ordinateurs de l’Evaluation Office examinés hier par la police Gecko Kids : mode et glamour version enfant | Sotratech : le vent en poupe | Grand Ocean City : cap sur la cuisine chinoise


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AVIS RÉUNION RACHÈTE LA FILIALE MAURICIENNE

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Selon toute probabilité, AVIS Réunion, agence de location de voitures, reprendra les activités de la société mauricienne The Car Company Limited. La société réunionnaise, qui est déjà en accord avec Avis Europe Plc, possède

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ACTA PUBLICA MERCREDI 23 MARS 2011

Les limites de l’Icac...

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oute une population attendait la reprise des travaux parlementaires hier avec une grande impatience et cela pour une raison principale : que s'est-il vraiment passé au sujet du rachat de la clinique MedPoint par l'Etat ? Si la transaction en question intéresse tant, c'est tout bonnement parce que l'affaire a un parfum politique, surtout que l'un des actionnaires de la clinique est un proche parent du leader d'un des partenaires de l'alliance gouvernementale. Et s'il y a une chose que détestent les contribuables, c'est bien la perception que l'argent public a été utilisé à mauvais escient et, pire encore, s'ils ont l'impression qu'on leur a fait un enfant dans le dos. Le petit peuple avait deux attentes pour cette rentrée parlementaire : (1) que le leader de l'opposition fasse son travail pour obtenir des éclaircissements au sujet de l'affaire MedPoint et (2) que le chef du gouvernement joue la carte de la transparence afin de dissiper les doutes. Contrairement à certaines perceptions, la population ne s'embarrasse guère de savoir qui marque des points politiques sur

| Billet de MORDICUS |

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l’expertise voulue pour reprendre les activités relatives à la location de voitures de l’ex-White Sand Tours, qui a elle-même été rachetée par New Mauritius Hotels à la suite d'une accumulation de pertes financières.

éditorial de RUDY VEERAMUNDAR

qui et cela à travers des commentaires ou des répliques dignes de ceux qui fusent sur le « caisson de camion ». Quoi qu'il en soit, la population est restée sur sa faim hier et s'il y a bien un mot qui est resté en travers de la gorge, c'est bien le suivant : Icac (Independent Commission against Corruption). Martelé de questions par le leader de l'opposition, le Premier ministre est resté stoïque dans ses réponses : « Une enquête de la commission anti-corruption est en cours et je ne peux donner des détails pour l'instant ». Navin Ramgoolam devait toutefois donner une indication qu'un rapport de l'Icac sera soumis prochainement. Il faut rappeler que depuis l'éclatement de l'affaire MedPoint, le leader de l'Alliance de l'avenir campe sur sa position, à l'effet qu'il ne se prononcera qu'à la lumière des conclusions de l'Icac. Nous sommes ainsi confrontés à trois possibilités. Agissant dans les paramètres de la Prevention of Corruption Act (Poca), l'Icac sera ainsi en mesure de dire s'il y a des éléments prouvant qu'il y a : (1) corruption, (2) conflit d'intérêt ou (3) aucun des deux.

Dans l'éventualité que la troisième option soit à l'ordre du jour, cela voudra-t-il dire que le dossier MedPoint est clos ou encore que tous les coins et recoins de cette affaire ont été minutieusement examinés et contre-vérifiés. N'y a-t-il que l'Icac qui doive enquêter dans cette affaire ? D'emblée, il a été fait ressortir plus haut que la responsabilité de la commission anti-corruption est en fonction des paramètres dans lesquels elle peut agir. Et s'il y avait quelque chose qui se trouverait en dehors de la Poca ? Dans la présente édition, Capital a fait le tour de la question (voir page 3) et il semblerait qu'il existe d'autres pistes à fouiller et quelques zones d'ombre à éclaircir. Nous nous sommes ainsi attardés sur le rôle ou plutôt le silence du Procurement Policy Office (PPO), qui opère sous l'égide du ministère des Finances. Il s'avère que le PPO a le devoir de s'assurer que les procédures soient respectées au sujet d'une transaction telle MedPoint et est responsable de vérifier chaque détail. Que s'est-il passé dans l'affaire MedPoint ? Capital vous apporte quelques éléments de réponse...

vernements qui se sont succédé ont tous encouragé des investissements dans l’hôtellerie, les projets IRS et autres teintureries mais n’ont pas investi suffisamment dans le stockage et la fourniture d’eau. On raconte même que dans certains cas, l’eau destinée à l’usage domestique a été détournée pour des projets hôteliers. Pendant combien d’années encore allons-nous débattre sur l’importance d’augmenter notre capacité de stockage de l’eau, remplacer le réseau de distribution vétuste qui cause la perte d’au moins 50% de nos ressources en eau ? Quand le gouvernement aura pourvu tous les foyers à Maurice en eau au prix d’investissements massifs, il aura tout à fait raison d’augmenter les tarifs car Maurice est l’un des rares pays au monde à pratiquer des tarifs qui frisent le ridicule pour de l’eau potable qui répond aux normes de l’OMS. Comme dans le cas de l’électricité et du gaz ménager, le gou-

vernement saura trouver une formule pour subventionner les familles à faibles revenus. Maurice n’est pas immunisée contre les effets pervers du changement climatique. Nous serons affectés au même titre que les autres pays. Il ne faut pas que nos dirigeants se voilent la face. Le spectre d’une sécheresse prolongée nous guette comme tous les autres pays. La question que nous devons nous poser n’est pas « si nous serons affectés » mais plutôt « quand le seronsnous ? » Quelques semaines après avoir été porté au pouvoir en 2005, Navin Ramgoolam déclarait avoir dit à Harry Ganoo, son Chef de cabinet d’alors, que le temps des rapports sur les embouteillages était révolu et qu’il fallait donner les ‘coups de pioche’. Le Premier ministre peut effectivement se vanter d’avoir initié plusieurs projets visant à décongestionner nos routes et à désenclaver certaines régions.

A PRESQUE une année des dernières législatives, l’Alliance de l’avenir procède enfin aux nominations des responsables des missions diplomatiques. Comme annoncé précédemment, Indranee Seeburn sera notre représentante permanente auprès de l’Union africaine et sera basée à Addis-Abeba, Usha Jeetah sera affectée au haut-commissariat de Delhi, alors que Prem Koonjoo se retrouvera à Kuala Lumpur et Jameel Fakim au Caire.

Dowarkasing évincé SELON UNE fraction du MSM, le leader Pravind Jugnauth aurait refusé d’accorder la présidence de la State Insurance Corporation of Mauritius (SICOM) à Sunil Dowarkasing. Le candidat battu du No. 17 (CurepipeMidlands), qui est conseiller spécial au ministère des Finances et membre influent du ‘private office’ avait émis le souhait de diriger cette compagnie publique. A noter que Sunil Dowarkasing, dissident du défunt Mouvement républicain de Rama Valayden et nouveau fidèle des oranges, siège aussi au sein du conseil d’administration de la Mauritius Duty Free Shopping Paradise.

Cadeau empoisonné

Du discours à l’acte

a Journée mondiale de l’eau célébrée hier aurait dû être une occasion pour les décideurs de convoquer une journée de réflexion au niveau du ministère des Utilités publiques, de la Central Water Authority, de la Water Resources Unit et de la Waste Water Management Authority pour réfléchir sur le captage, le stockage et la distribution d’eau à Maurice. Les émeutes à Montagne Longue en raison d’une coupure dans la fourniture d’eau et la distribution erratique dans plusieurs régions de l’île comme Bel Air et ses agglomérations et aussi dans le Sud, surtout dans la région de Britannia, devraient pousser les autorités à prendre la mesure de la problématique du stockage et de la distribution d’eau dans le pays. Il ne faut pas être un expert en ‘rocket science’ pour savoir que le pays souffre atrocement d’un manque de planification dans ce secteur. Les gou-

Lots de consolation

Navin Ramgoolam semble avoir déjà saisi l’urgence de la situation. En invitant les Singapouriens à nous aider à mettre en place une Water Authority qui chapeauterait toutes les organisations concernées par le stockage, la distribution et l’assainissement de l’environnement, il a déjà déclenché le processus pour nous préparer à mieux faire face à la pénurie d’eau qui se dessine à l’horizon. Nous sommes à Maurice. Contrairement à leurs illustres prédécesseurs comme sir Dayendranath Burrenchobay, Bramduth Ghoora, Cyril Nicolas, Philippe Chan Kin ou sir Bhinod Bacha, la nouvelle génération de fonctionnaires est réputée pour son pouvoir de blocage. Une solution durable ne pourra être trouvée que si le chef du gouvernement s’investit personnellement pour faire avancer le dossier de la ‘Water Authority’. Il est temps de passer du discours à l’acte.

EN GUISE de cadeau pour la Journée mondiale de l’eau, le gouvernement a annoncé la majoration des tarifs de la Central Water Authority prévue pour le mois prochain. Alors que plusieurs régions de l’île ont subi des coupures drastiques ces derniers mois, ce qui a, dans certains cas, provoqué des agitations publiques menant même à des interpellations policières. Les nouvelles recettes serviront à financer la mise en état de notre réseau défaillant et la construction de nouveaux barrages à Bagatelle et à Rivière des Anguilles.

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar CONSEILLER À LA RÉDACTION Manoj Nawoor CHEF D’ÉDITION Roy Neeraye JOURNALISTES Herrsha Lutchman-Boodhun Zaahirah Atchia CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter Ibrahim Atchia DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden RESPONSABLE DE MARKETING Abdallah Goolamallee CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Ouma Pillay-Rungapen Essane Auleear Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu - Site web : www.channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun


LE DÉFICIT COMMERCIAL EN BAISSE De décembre 2010 à janvier 2011, le déficit de la balance commerciale a connu une baisse de 22.8 pour cent. Les chiffres ont été publiés, hier, par le Bureau central des statistiques. Le déficit qui était de Rs 6.36 milliards en décembre de l'année dernière, est passé à Rs 4.70 en janvier

2011. Les importations affichent une baisse de 25.8 pour cent, passant de Rs 13.52 milliards à Rs 10.03 milliards. Chute également dans les exportation :de Rs 7.16 milliards à Rs 5.12 milliards, ce qui représente une baisse de 28.4 %.

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FINAL REPORT MERCREDI 23 MARS 2011

ENQUÊTE

LES SECRETS

DE L’AFFAIRE MEDPOINT

Alors que tout le monde attend avec impatience les conclusions de la commission anti-corruption, on s'interroge sur le rôle du Procurement Policy Office dans cette affaire, d'autant plus que la décision de choisir Hooloomann & Associates est celle du Financial Secretary Ali Mansoor | RUDY VEERAMUNDAR L'ICAC EST-ELLE la seule à pouvoir enquêter au sujet de l'achat de la clinique MedPoint par l'Etat ? Dans le but de trouver les réponses à cette question, Capital a mené sa petite enquête et revient sur les procédures qui devaient être respectées. La première conclusion est la suivante: le silence du Procurement Policy Office (PPO) est assez intrigant dans cette affaire. Alors que tout le monde pense que seule l'Icac détient la clé de l'énigme, il se pourrait qu'on passe à côté de la plaque. Entre-temps, les limiers de la brigade anti-corruption ont procédé à la saisie des ordinateurs d’officiers du Government Valuation Office qui ont travaillé sur le dossier MedPoint. Un exercice s'est tenu hier matin au quartier général de l'IT Unit de la police, en présence des officiers de l'Icac, afin d'extraire les données se trouvant sur les disques durs de chaque ordinateur. CENTRAL PROCUREMENT BOARD Il est clairement stipulé dans la Public Procurement Act que le ‘prescribed amount’ alloué au ministère de la Santé pour un ‘direct bidding’ est à hauteur de Rs 15 millions, au maximum. Il est clair que dans le cas du rachat de MedPoint, la somme maximale a été largement dépassée. Qu'en est-il d'un projet majeur ? La loi stipule dans ce cas que cela revient au Central Procurement Board de lancer des appels d'offres. Dans le cas MedPoint, l'évaluation a été faite par le ministère de la Santé, et le rôle du Procurement Policy Office, qui se trouve sous la responsabilité du ministère des Finances, était de s'assurer que toutes les procédures avaient été suivies à la lettre. Il s'avère qu'après l'exercice du Bid Evaluation Committee, le ministère de la Santé a ordonné aux officiers du Government Valuation Office de procéder à

un exercice d'évaluation dans le cas de MedPoint. Si la première lettre précisait que l'évaluation devait concerner le bâtiment, le terrain et les équipements, une deuxième lettre devait indiquer qu'à ce stade, le ministère n'avait besoin que de l'évaluation du terrain et du bâtiment. L'exercice avait été finalisé sur une somme de Rs 75 millions. Un peu plus tard, au mois de septembre de l'année dernière, le ministère de la Santé devait demander au Government Valuer de lui soumettre un rapport sur l’état des équipements. Les officiers du Government Valuation Office avaient cette fois-ci besoin de l'aide de ‘Quantity Surveyors’ travaillant pour le compte du ministère des Infrastructures publiques. Nos informations indiquent que ce ministère devait toutefois se montrer peu coopératif en évoquant les raisons suivantes : “On n'a pas le temps”, et “We are understaffed”. Certains observateurs disent ne pas comprendre comment les ‘Quantity Surveyors’ travaillant pour le compte du gouvernement n'ont pas été dépêchés pour l'évaluation des équipements de MedPoint. Faute de l'aide de ce ministère, une réunion au mois de septembre de l'année dernière entre le Financial Secretary, Ali Mansoor, le Chief Government Valuer, et un officier du ministère de la Santé devait avoir lieu (les officiers Dabidin et Hauroo étaient responsables du dossier MedPoint au niveau du ministère de la Santé). A l'issue de cette rencontre, Ali Mansoor devait décider d'avoir recours à une firme privée, en l’occurrence Hooloomann & Associates Ltd, pour mener l'exercice d'évaluation. Il existe toutefois une interrogation : Pourquoi un appel d'offres n'a-t-il pas été lancé pour cet exercice ? Dans les milieux autorisés, on indique que le choix de Hooloomann &

Associates était surtout dû au fait que cette firme était impliquée dans la construction initiale de la clinique MedPoint et se trouve par conséquent en présence du ‘Bill of Quantities’. Hooloomann & Associates avait procédé à l'exercice d'évaluation le 27 octobre 2010 avant de soumettre son rapport au Government Valuer deux jours plus tard. Le tout avait été cette foisci évalué à Rs 155 millions. Les officiers ont ainsi tenu compte de la dépréciation, du fait que le bâtiment date de 15 ans, avant d'arriver au chiffre de Rs 125 millions. RS 70 MILLIONS Entre-temps, avant que le dossier n'atterrisse au Central Procurement Board (CPB), celui-ci se retrouve sans directeur avec le non-renouvellement du contrat de Ramanand Bhunjun, qui quitte ses fonctions le 4 novembre 2010 (voir Capital du mercredi 24 novembre 2010). Selon nos indications, le dossier MedPoint devait être envoyé au CPB le 11 du même mois, et le président par intérim, Dawood Zamanay, devait donner son feu vert au projet de rachat. Il est à noter que bien que l'évaluation ait été effectuée directement par le ministère de la Santé, le CPB avait la prérogative de donner son ‘final consent’. Le CPB de-

Si la prérogative de l‘Icac ne se résume qu'aux délits de corruption et de conflits d'intérêt, le PPO détient pour sa part le pouvoir, maintenant que l'affaire est connue, de procéder à une vérification concernant les procédures qui ont été suivies pour la transaction en question

vait s'assurer que toutes les procédures avaient été respectées. La question qui se pose est la suivante : Qui n'a pas fait son travail comme il se doit ? Le ministère de la Santé ou le Central Procurement Board ? Quel était l'estimated budget du ministère en question ‘before the start of the bidding’ ? Selon certaines informations, la somme ne dépassait pas Rs 70 millions. Si c'est le cas, certains observateurs se demandent pourquoi n'y a-t-il pas eu un exercice de ‘re-bidding’ ? Dans le cas présent, on s'oriente vers un ‘breach of Public Procurement Act’. Si la prérogative de l‘Icac

ne se résume qu'aux délits de corruption et de conflits d'intérêt, le PPO détient pour sa part le pouvoir, maintenant que l'affaire est connue, de procéder à une vérification concernant les procédures qui ont été suivies pour la transaction en question. Les pouvoirs du ‘Policy Office’ sont stipulés comme suit : 1. In the discharge of its functions, the Policy Office may (a) request for such information, records and other documents as it may require from any public body; (b) examine such records or cover documents; and (c) carry out procurement audit, 2. Any person to whom a request is made under subsection (1), (a) and who fails to comply with the request, or wilfully provides false or misleading information, shall commit an offence. (3) Where, in the discharge of its functions, the Policy Office finds that there has been a deliberate non-compliance with any provision of this Act or service recommending such action as he may deem appropriate. (4) The head of the Civil Service may, where he considers appropriate, refer any matter referred to him under subsection (3) to the police for enquiry. Any body who contravenes this Act shall commit an offence and shall, on conviction, be liable to a fine not exceeding 50,000 rupees, and to penal servitude for a term not exceeding 8 years. Comme l’indique la loi, le PPO a le pouvoir d'enquêter sur de telles transactions et si besoin est, il peut référer l'affaire au secrétaire du cabinet qui, à son tour, réfère l'affaire à la police. L'affaire MedPoint se base-t-elle uniquement sur une suspicion de corruption et de conflits d'intérêt ? Le PPO a-t-il enquêté dans cette affaire ? Si la réponse est oui, la police doit également être sur le coup, et non seulement l'Icac.


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FDI : HAUSSE DE 60 %

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Les investissements directs étrangers (FDI - Foreign Direct Investment) ont crû de 60 % en 2010, par rapport à 2009, pour atteindre Rs 13,9 milliards. C’est dans le secteur des finances que les plus importants fonds étrangers ont été ré-

coltés, avec un montant de Rs 4,6 milliards. En 2009, les FDI étaient de l’ordre de Rs 8,7 milliards. Le foncier poursuit sa croissance en termes de FDI, le secteur ayant attiré des investissements de l’ordre de Rs 3,4 milliards en 2010.

EMERALD HEIGHTS

Bataille impitoyable autour de Rs 200 M

La saga Emerald Heights continue. Plusieurs milliards de roupies sont en jeu. La bataille entre actionnaires s’annonce impitoyable. Le Lord était venu pour récupérer ses Rs 200 millions hier, mais il devra encore patienter. Ses ex-partneraires, devenus aujourd’hui des adversaires, ne sont pas prêts à débourser le moindre sou | RUDY VEERAMUNDAR

DÉVELOPPEMENT. C’est la compagnie Mordaunt Estate qui a été chargée de piloter le projet de résidences de luxe Emerald Heights

STEPHEN ALDRIDGE avait intenté un procès contre les actionnaires et directeurs de Mordaunt Estate, promoteur du projet RES Emerald Heights. L’affaire, appelée hier matin devant le juge Paul Lam Shang Leen, en cour commerciale, devait être conclue par un accord entre les deux parties selon lequel Rs 200 millions allaient être verseées à Stephen Aldridge. Mais Me Rex Stephen, l’homme de loi des actionnaires défendeurs, devait causer la surprise en informant la cour que ses clients avaient changé d’avis. Selon l’argument de Me Stephen, le plaignant a eu tort de loger cette affaire en cour commerciale au lieu de la cour civile. L’avocat devait préciser, dans le développement de sa motion, qu’il s’agit là d’un cas de rupture de contrat et non d’une affaire où les résolutions d’un board devaient être in-

terprétées. Me Gavin Glover, le représentant du Lord britannique, devait pour sa part répliquer qu’il s’agit ici d’une réclamation en droit, s’appuyant sur les dispositions de la constitution du board de la compagnie Mordaunt. En d’autres termes, que son client avait vendu 50 % de ses actions aux défendeurs et qu’il devait être payé en ce sens. L’affaire avait d’ailleurs été discutée au niveau du board. La cour a réservé sa décision. BLANCHIMENT D’ARGENT Par ailleurs, comme mentionné dans notre édition du 2 mars dernier, la commission anti-corruption s’intéresse également à cette affaire, soupçonnant un cas de blanchiment d’argent, soit sur le mode de paiement pour conclure l’achat du ter-

rain. Le projet de RES devait se situer entre Bassin Blanc et Chamouny, et Stephen Aldridge, le Lord britannique, soutient que c’est lui qui est à l’origine du projet. Trois portions de terre avaient été achetées à deux familles dans le Sud. Un premier contrat a été signé entre Mordaunt Estate Ltd et MK, une des familles. Stephen Aldridge, qui avait décidé d’investir dans le projet en 2007, a eu affaire, en premier lieu, à un homme politique, qui lui aurait fait rencontrer des gens dans le domaine de l’immobilier et le directeur d’un corps paraétatique qui aurait agi en tant que ‘gate opener’. Selon les termes du contrat, Stephen Anthony Aldridge devait agir “in his capacity of one of the Directors of the Company and as such, vested with the necessary powers for the purposes of those pre-


RS 10 000 POUR TROIS LAURÉATS La Bramer Banking Corporation a célébré hier la performance des enfants de trois de leurs employés lauréats aux examens Higher School Certificate 2010. Lors d’une cérémonie en présence du CEO de la

Bramer Banking Corporation, Jairaj Sonoo, et le CEO de Bramer Asset Management, Mme Jaya Allock, le Chairman de Bramer Holdings, Chota Moollan, a félicité les lauréats Adwaye Rambojun, Jeeshna Rad-

hakissoon et Nitish Beehary Panray, tout en déclarant qu’ils seront « toujours les bienvenus parmi nous ». Un nouveau compte a été créé à la Bramer Bank pour les trois lauréats qui ont reçu Rs 10 000 chacun.

Stephen Aldridge, qui avait décidé d’investir dans le projet en 2007, a eu affaire, en premier lieu, à un homme politique, qui lui aurait fait rencontrer des gens dans le domaine de l’immobilier et le directeur d’un corps paraétatique qui aurait agi en tant que ‘gate opener’. Selon les termes du contrat, Stephen Anthony Aldridge devait agir “in his capacity of one of the Directors of the Company and as such, vested with the necessary powers for the purposes of those presents”

ACTION. Stephen Aldridge accuse ses ex-partenaires de ne lui avoir jamais versé un sou

AVAL NÉCESSAIRE En retour, la compagnie allait émettre des ‘redeemable shares’ à valeur nominale, au sein de la compagnie, à l’intention du couple MK, pour la somme de GBP 2,465,000 lors de la signature pour le transfert de propriété. De plus, un bonus devait être payé au couple à la vente des villas dont la valeur était estimée à GBP 57,000,000. A la suite d’une réunion des actionnaires, il fut décidé que 215 ‘redeemable shares’ allaient être émises à MK. Ces actions devaient s’élever à une valeur de GBP 1,075,000, à une valeur nominale de GBP 5,000 par action. Le 21 mai 2008, un deuxième contrat

devait être signé entre Emerald Heights Ltd et la famille SJ, également du Sud de l’île, pour un terrain de 14 arpents pour un montant de GBP 375,000. Mode de paiement : “A total cash price of GBP 112,000, […] the vendors acknowledged receipt of the amount of GBP 4,000 from the Purchaser, as down payment, on signature of the said agreement. The balance, being the amount GBP 108,000, was accepted as follows: GBP 28,000 within a week of the issue of the Letter of Approval by the Board of Investment [..] And on signature of the authentic deed witnessing the transfer of the said property, the remaining GBP 80,000, not later than one year from the signature of the said deed.” La compagnie devait émettre 263 ‘redeemable shares’ d’une valeur de GBP 263,000 à la famille, ainsi qu’un bonus à la suite de la vente des villas estimée à GBP 12,500,000. De ce fait, les paiements furent effectués à travers une compagnie offshore. D’autre part, Emerald Heights avait déjà bénéficié de l’aval nécessaire des autorités concernées. Toutefois, en février 2010, il devait y avoir une restructuration de la compagnie, à la suite de certains problèmes financiers. La compagnie n’avait que 4 millions de livres sterling dans ses comptes, alors que le démarrage même du projet nécessitait la somme de 10 millions de livres. Pour pallier ce manque, Stephen Aldridge a dû vendre 50 % de ses actions aux ex-propriétaires des terrains, mais attend toujours de recevoir son argent.

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UNE LETTRE AU PMO

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sents”. MK et sa femme possédaient conjointement deux terrains de 16 et 12 arpents. Le 19 février 2008, ils décident de vendre ces deux terrains pour un montant de ‘three million four hundred and twenty thousand pounds’ (GBP 3,420,000), à être payé comme suit : “A cash price of GBP 955,000, for and in deduction thereof, Mr & Mrs... received the amount of GBP 5,000 from the Company, as down payment, on signature of the said deed. The remainder was said to be payable in two instalments, namely: GBP 150,000 within a week after obtaining the Letter of Approval from the Board of Investment, and the balance of GBP 800,000 on signature of the authentic deed of transfer witnessing the transfer of property by Mr & Mrs... to the Company [...]”

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La guerre entre le directeur de Mordaunt Estate Limited, société qui est à l’origine du projet RES Emerald Heights, et Stephen Aldrige, s’est déplacée jusqu’au Bureau du premier ministre. John Mather, le directeur de la compagnie, a informé les services du PMO, par voie de lettre, des raisons qui ont mené à la révocation de Stephen Aldrigde du projet, tout en sollicitant l’autorisation du gouvernement pour toutes les procédures de paiement à ses fournisseurs. “We want to be able to pay our local suppliers but we are advised that we need PMO approval to send fund as Ian Robertson, our Chairman, has agreed with the BOI […]”, peut-on lire dans la lettre. De plus, il demande à savoir vers quelle autorité il devra se tourner, éventuellement, pour rapporter des transactions douteuses au niveau des actions de sa filiale Emerald Cascades Limited. Il fait également mention du fait que des actions ont été émises, à l’insu du Board, ce qui aurait provoqué un changement au niveau du contrôle de la compagnie. Le directeur de Mordaunt Estate Limited accuse Stephen Aldridge d’avoir fait des allégations graves à l’encontre de la compagnie, allégations qui ont été portées à la connaissance de la firme Grant Thornton qui audite les comptes de la compagnie. “The effect of the earlier statements was to delay the audit by Grant Thornton until now”, fait ressortir le directeur dans sa lettre. Ce dernier avance même que des négociations avec Stephen Aldridge, pour aboutir à une situation positive n’ayant pas été concrétisées, il n’a eu d’autre recours que de révoquer le représentant britannique du projet Emerald Heights, et de le poursuivre pour lui réclamer ses dus.

REMOUS AU SEIN DU BOARD Le ‘board meeting’ de Mordaunt Estate Ltd, tenu le 13 décembre 2010, n’aura pas été de tout repos. De violents échanges ont eu lieu et la tension est même montée d’un cran. Des membres souhaitent même l’expulsion de Stephen Aldridge de la réunion. Etaient également présentes à ladite réunion, les personnes qui ont vendu leurs terrains pour le besoin du projet Emerald Heights, d’autres directeurs, ainsi que John Mather et Ian Robertson à travers Skype. Le nonrespect de l’ordre du jour a vite dégénéré, le Lord britannique n’acceptant pas qu’on passe outre sur certains items. “JM tried to get me to ‘shut up’ and to railroad the meeting”, peut-on lire dans les ‘minutes’ du ‘board meeting’. “John Mather asked me to ‘shut up or leave the meeting’ several times. I did not […] John Mather asked the other directors to physically remove me from the meeting, they did not”, peut-on lire dans le procès-verbal. A un moment donné, John Mather accuse Aldridge et lui demande de rembouser la somme de £ 700 000 à la compagnie. Le Lord ne bronche pas et lançe un défi à tous ceux présents : “I challenged anyone at the meeting to repeat to my face the accusation that I had unlawfully taken money from the company […] No one spoke.”

PROCÈS. Me Gavin Glover représente les intérêts du Lord britannique



L’INCOME SUPPORT DOUBLÉ Cette mesure coûtera Rs 258 millions au gouvernement, mais face à la flambée des prix, les autorités n’ont d’autre choix que de réagir pour essayer d’alléger le fardeau des consommateurs. De ce fait,

l’Income Support accordé à plus de 90 000 personnes dans le besoin passe de Rs 123 à Rs 246. C’est ce qu’a annoncé Pravind Jugnauth, ministre des Finances, dans le but de venir en aide à ceux qui

souffrent de la hausse du coût de la vie. Cette mesure entrera en vigueur à partir de ce mois. Elle est destinée aux personnes qui dépendent des allocations sociales.

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CONSOMMATION

PRIX : LA VALSE SOODHUN-SIK YUEN

Baisse de prix d’une soixantaine de produits. A part les consommateurs sondés par la télévision nationale, personne ne semble jubiler. On parle même de guerre ouverte entre les ministres Showkutally Soodhun et Michael Sik Yuen | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN LE MINISTRE de l’Industrie et du Commerce a peut-être voulu avoir son heure de gloire à l’occasion de la Journée internationale de la protection des droits des consommateurs. Mais son annonce d’une baisse de prix d’une soixantaine de produits n’a pas eu l’effet escompté. Certains secteurs se montrent perplexes, sceptiques même. D’autres remettent en question la “légalité” même de l’annonce du ministre. En tout cas, à la lecture et à l’écoute de toutes les réactions enregistrées jusqu’ici, il paraît que ce ne sont pas ces baisses qui vont assurer à Showkutally Soodhun une paisible session parlementaire. Première sortie contre la baisse Soodhun, celle de l’Institute for Consumer Protection (ICP). Pour le président de cette ONG, Yousouf Jhugroo, cette décision est venue semer la confusion autour de la question de politique de prix, surtout que le ministère du Commerce vient lui-même de mettre sur pied un Pricing Advisory Committee, dont la présidence a été confiée à l’économiste Pierre Dinan. “D’un côté, il demande au comité Dinan de venir avec des propositions de solution pour aider les consommateurs à faire face à la montée des prix et, en même temps, il rencontre un groupe d’importateurs pour leur demander de baisser leurs prix”, observe le président de l’ICP. RENCONTRES « SECRÈTES » Si les importateurs ont tenu à répondre à son appel, qu’est-ce que Soodhun a pu leur promettre en retour, n’hésite-t-on pas à se demander dans certains milieux. Surtout que les rencontres préliminaires à l’annonce du 15 mars étaient tenues “secrètes”. D’autant qu’il s’avère, selon certains recoupements, que les commerçants sur la liste de Soodhun ont eu, dans un premier temps, des démêlés avec le ministre pour

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

FORCE DE LOI OU PAS ?

CONCURRENCE. Qui des deux ministres auraitdû annoncer la baisse des prix intervenue le 15 mars dernier ?

la Protection des consommateurs, Michael Sik Yuen. De nombreux observateurs ont fait remarquer, d’ailleurs, qu’une telle annonce aurait dû être faite par les deux ministres conjointement. “Le ministre Sik Yuen avait déjà rencontré un bon nombre de ces commerçants pour leur demander de fournir des informations quant aux prix auxquels ils importent leurs produits, voire comment ils fixent leurs prix. Le ministre leur avait signifié son intention d’introduire un ‘mark-up system’ s’il s’avérait qu’il y a abus”, nous a déclaré une source proche du ministre. Il semblerait que les commerçants n’ont pas bien accueilli la proposition du ministre Sik Yuen. “En réagissant positivement à l’appel de Soodhun, ils espèrent démontrer leur solida-rité envers les consommateurs mauriciens et témoigner, en même

Le ministre Sik Yuen avait déjà rencontré un bon nombre de ces commerçants pour leur demander de fournir des informations quant aux prix auxquels ils importent leurs produits, voire comment ils fixent leurs prix. Le ministre leur avait signifié son intention d’introduire un ‘mark-up system’ s’il s’avérait qu’il y a abus

temps, de leur fibre patriotique. Mais ils veulent surtout contourner la menace Sik Yuen”, analyse cette même source. Au niveau du ministère de la Protection des consommateurs, on s’accorde à dire qu’il n’y a pas de froid ni de guerre ouverte entre les deux ministres. Et on semble accepter, philosophiquement, que de toute façon, la mesure annoncée par Soodhun le 15 mars dernier revient au ministère responsable du Commerce et non à celui en charge de la Protection des consommateurs. Certaines voix s’aventurent toutefois à avancer qu’il n’y a pas de loi qui lui permet de prendre cette décision, voire de prendre des sanctions à l’encontre des commerçants qui n’obéiront pas. “De toute façon, c’est une question qui doit être posée à Soodhun luimême”, répond l’entourage de Michael Sik Yuen.

Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (APEC), est catégorique : Soodhun a agi contre la loi. « Quelle loi lui confère ce pouvoir ? A-t-il demandé aux importateurs de présenter leur invoice pour vérifier leur mark-up, comme stipulé dans les Consumer Maximum Mark-Up Control Regulations ? Tout ceci aurait dû passer par un décret ! » avance-t-il. Analyse que soutient Yousouf Jughroo, président de l’ICP. « La mesure annoncée par le ministre n’a pas force de loi. Pour ce faire, cela doit passer par un Government Notice. Sans cette publication, les prix affichés dépendent des commerçants. Un commerçant peut vendre à plus cher aujourd’hui et baisser le prix demain comme bon lui semble. Tant qu’il n’y a pas de loi, le commerçant agit comme bon lui semble », explique-t-il. Qu’en est-il de la menace de “sanctions sévères” de Soodhun contre les récalcitrants ? « Cela ne tient pas la route », rétorque Yousouf Jughroo. Pour le président de l’ICP, « le ministre n’a pas le pouvoir de faire cela sans passer par un Government Notice ». Ce dernier soutient même que les boutiquiers des quatre coins de l’île n’ont pas suivi le mot d’ordre de Soodhun : « Leur argument est simple : ils ne peuvent vendre à perte en faisant cadeau de leur marge de profits à Soodhun ».


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LA QUESTION PIÈGE

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ACTA PUBLICA MERCREDI 23 MARS 2011

| Billet de RAJEN VALAYDEN |

Le ‘petty’ bourgeois

L

a déclaration du leader historique du Mouvement militant mauricien (MMM) et actuel leader de l’opposition dans laquelle il qualifie le régime actuel de “pire gouvernement depuis 1968”requiert une pause réflexion. Il n’y a que deux manières de mesurer la performance d’un régime. La première, quantitative , dècoule du le verdict des urnes, en considérant que le peuple mauricien est intelligent et aussi admirable que le dit souvent ce même Paul Bérenger. Le Mouvement militant mauricien est le seul parti à avoir subi le plus grand nombre de défaites au cours des législatives depuis 1968. De plus, il détient le triste record du mandat le plus court de notre histoire. La deuxième mesure, c’est l’instrument qualitatif. Nos politiciens ont la fâcheuse habitude de prendre le peuple pour un amnésique et ce peuple, quiaime tant faire le jeu des politiciens, oublie trop souvent les événements ou décisions importantes ayant modifié la destinée de notre petit pays si vulnérable. Là où le bât blesse dans ce discours, c'est quand on se réfère à certaines décisions comme la fermeture de la Central Housing Authority (CHA), l’annonce de la fermeture de la Development Works Corporation afin de créer une super-agence de sous-traitance, la National Development Unit, la concrétisation de la vente d’un des plus grands patrimoines financiers de notre pays, Mauritius Telecom, la formulation du nouveau cadre légalrégissant le droit des travailleurs (TULRA en 1992 et le nouveau ERA), la remise en question des subsides sur le riz et la farine et le démantèlement de la pension universelle. Nous voyons ici un Paul Bérenger très mal inspiré dans ce discours de sauveur. Autant de décisions qui démontrent la déviation à droite des dirigeants du MMM. Il faut aussi se rappeler que Paul Bérenger, qui se soucie de la bonne gestion des biens publics et qui déteste tant les gaspillages, avait provoqué l’élection partielle dans son fief de Stanley/Rose-Hill rien que pour prouver aunouveau légionnaire de l’Estrac et sà chère Shirin que c’était lui le roi incontesté du No. 19, un ghetto rongé par la misère et isolé du reste de l’île. L’aspect qualitatif inclut aussi l’élégance des dirigeants et la classe d’un régime. Sur ce point, on ne peut dire que le MMM, de par le comportement et le langagede son leader Paul Bérenger, soit au premier rang. L’agissement de Paul Bérenger et de plusieurs membres de la vieille garde mauve nous fait penser à cette fameuse exclamation de son ancien collaborateur, le défunt Peter Craig, animateur au sein du MMSP (mouvement militant socialiste progressiste) qui, avec Dan Callikan et Dev Virahsawmy, représentait le souffle marxiste-léniniste, voire même trotskiste. Peter Craig répétait souvent autrefois : « Ah ces ‘petty bourgeois’ ».

La question du leader de l’opposition concernant le lien entre l’affaire MedPoint et l’incendie chez Harish Boodhoo n’était certainement pas innocente. Selon certaines indications obtenues en milieu mauve, on suspecte

le beau-frère d’un ‘Senior Minister’ d’être mêlé de près à toute cette histoire. On laisse entendre que ce n’est que partie remise et que les députés mauves reviendront à la charge très prochainement sur ce dossier.

ANTI ABOLITIONNISTE

LE RETOUR D’ADRIEN...

MANOJ NAWOOR

QUELQUES-UNS d’entre vous se souviendront peut-être de cet événement vraiment hors du commun au mois de janvier 2006. En effet, son alliance à peine installée au pouvoir, l’ex-secrétaire général du Parti travailliste, feu James Burty David, alors ministre des Administrations régionales, devait se lancer dans une virulente attaque contre… Adrien d’Epinay (1795-1839). C’était en marge des préparatifs pour la commémoration de l’Abolition de l’esclavage. James Burty David s'était assuré du soutien de son collègue, Rama Valayden, alors Attorney General. Ces deux hommes étaient d’avis qu’il était inconcevable que la statue de l’antiabolitionniste français se trouve toujours au centre du Jardin de La Compagnie à Port-Louis, et que cela constituait une insulte aux Mauriciens descendants d’esclaves. Une pancarte sur laquelle était écrit « condamné par l’histoire », avec trois taches rouges symbolisant le sang versé par les esclaves, avait été ac- DÉCORUM. Rama Valayden avait obtenu que le buste crochée au cou de la statue en ques- d’Adrien d’Epinay ne trône plus à la Cour suprême tion. Ils avaient même suggéré que la statue du colon soit « déboulonnée ». La colère de David et de Valayden n’avait pas non plus épargné un buste Les années se sont écoulées. James Burty David est décédé. d’Adrien d’Epinay qui trônait, Et Rama Valayden ne fait plus partie du gouvernement. De depuis des décennies, dans la salle nombreux observateurs ont toutefois noté, avec étonnement, d’audience numéro un de la Cour suprême. Sous l’insistance et la pres- le retour du buste d’Adrien d’Epinay à la Cour suprême. Avec sion de l’Attorney General Valayden, des spot lights pour éclairer l'oeuvre d'art, s'il vous plaît. Et le buste devait être enlevé et rangé au pourtant, il semblerait que tout le judiciaire était bien d’accord fond d'un store. LIEU SYMBOLIQUE Les années se sont écoulées. James Burty David est décédé. Et Rama Valayden ne fait plus partie du gouvernement. De nombreux observateurs ont toutefois noté, avec étonnement, le retour du buste d’Adrien d’Epinay à la Cour suprême. Avec des spot lights pour éclairer l'oeuvre d'art, s'il vous plaît. Et pourtant, il semblerait que tout le judiciaire était bien d’accord avec la démarche du tandem ValaydenDavid en 2006. Tout le monde, ou presque, était, bien entendu, abolitionniste et descendant d’esclaves. Mais par quel tour de magie alors, le buste d’Adrien d’Epinay a-t-il pu retrouver le chemin de la Cour suprême ? La décision vient d'où et

avec la démarche du tandem Valayden-David en 2006. Tout le monde, ou presque, était, bien entendu, abolitionniste et descendant d’esclaves de qui ? Qui l’a retiré du store où il reposait (en paix?) et sur ordre de qui ? D’Epinay était un brillant avocat ; il a contribué, à sa façon, à l'avancement du pays. L'Histoire retiendra qu'il a fondé la Société royale des Arts et des Sciences, une banque de Maurice, qu'il avait émis l'idée d'une université de Maurice... Mais l'Histoire nous apprend aussi qu'il a été un antiabolitionniste. Quoique, il faut aussi le reconnaître, nos historiens nous ont donné diverses versions de ses prises de position sur la question de l'abolition de l'esclavage. Toutefois, un fait demeure. La

Cour suprême est un lieu hautement symbolique. Plus que tout autre institution, peut-être, elle représente les valeurs éternelles auxquelles le peuple mauricien est si profondément attaché : la liberté, la justice, l'égalité. Il ne s'agit pas de « déboulonner » toutes les statues d'hommes et de femmes qui n'ont pas fait honneur à l'Histoire du pays. Mais la Cour suprême doit être neutre en tout. Dans sa structure et dans son fonctionnement. Dans son décor aussi. Alors, Adrien d'Epinay, oui, partout, mais pas à la Cour suprême. Simple question de décorum.



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DANS LES ENTRAILLES D’UN TSUNAMI

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FEU ROUGE MERCREDI 23 MARS 2011

Un tsunami constitue une série de vagues se déplaçant à des vitesses dépassant 800 kilomètres par heure dans les eaux profondes de l’océan. Ainsi, ces vagues rapides passent inaperçues jusqu’à ce qu’elles se mani-

festent dans des eaux moins profondes qui se trouvent près des côtes. Ces vagues s’écrasent alors tel un mur d’eau de plusieurs mètres de haut sur la terre, provoquant dans son sillage inondations des zones de faible alti-

tude, des dégâts matériels et humains. On impute plusieurs causes aux tsunamis : tremblements de terre survenus en dessous ou près du fond de l’océan, et éruptions volcaniques sous-marines, entre autres.

CATASTROPHES NATURELLES

Se parer à toute éventualité

Le phénomène du tsunami revient d’actualité dans le sillage de la tragédie qui a frappé le Japon le 11 mars dernier. Qu’importe la distance qui sépare Maurice du pays nippon, les appréhensions fusent localement aussi bien que dans la région, plus de cinq ans après la tragédie de Sumatra. Quels sont les risques d’être touchés à Maurice et dans quelle mesure sommes-nous prêts à faire face à une telle éventualité ? | ZAAHIRAH ATCHIA LE TSUNAMI n’est plus un mythe dans l’océan Indien. Plus de 10 ans de cela, en 1997, quand Mohamudally Beebeejaun, directeur adjoint des services météorologiques, en avait évoqué la possibilité lors d’une conférence internationale, on s’était à tort obstiné à rejeter cette hypothèse. Or, moins d’une décennie plus tard, la nature allait lui donner raison. En décembre 2004, un puissant tsunami allait frapper la partie orientale de la terre, touchant plusieurs pays, dont l’Indonésie et ses voisins immédiats. Déjà, à l’époque, les appréhensions face à ce phénomène naturel allaient se manifester. Pour cause, durant cette période, Maurice avait enregistré des vagues provoquées par le tsunami, quoique à un degré moindre qu’à Rodrigues. Pour l’océanographe Sharveen Persand, deux facteurs font de Maurice une proie éventuelle aux vagues d’un tsunami : le fait que l’on soit une île, entourée d’eau de tous les côtés et, d’autre part, notre proximité géographique avec La Réunion, l’île soeur abritant le

volcan actif qu’est le Piton de la Fournaise. « Ce n’est pas un tremblement de terre proprement dit de La Réunion qui se pose comme une menace, mais plutôt l’activité du volcan Piton de la Fournaise. Celui-ci risque de provoquer des glissements de terrain d’envergure, rien que par son activité volcanique. Ceci pourra à son tour générer une vague de forte amplitude, semblable à celles des tsunamis, qui s’abattra sur Maurice. Or, dans une telle éventualité, cette vague s’abattra sur Maurice dans l’espace d’une trentaine de minutes », dit-il. RÉSILIENCE RELATIVE Dans un tel scénario, des vagues aussi grosses que celles du tsunami qu’a récemment connu le Japon ne seraient pas à écarter. Mais les dégâts pourraient être moindres qu’au Japon, selon Sharveen Persand : « Etonnamment, nos structures sont plus solides que celles du Japon. On est même en mesure de faire face à des vagues d’une vitesse de 200 kilomètres à l’heure. » Toutefois, en dépit de cette meilleure résilience compara-

tive, des dégâts, il y en aura. Les régions côtières (entre 0 et 10 mètres au-dessus du niveau de la mer) seront affectées, « dans le Nord plus que dans le Sud en principe », selon l’expert. L’impact économique est des plus menaçants par contre. L’hôtellerie, le tourisme et la pêche souffriront. Et les autres secteurs n’en seront pas moins quittes : l’exportation et l’importation seront tout aussi bouleversées dans la sombre éventualité d’un tsunami étant donné qu’elles dépendent de l’activité portuaire. Mais plus tragique encore sont les pertes en vies humaines qu’un tsunami entraînera sur son passage. Ceux qui habitent sur le littoral courent encore plus de risques dans l’éventualité d’une telle catastrophe. D’autant plus que les trente minutes d’écart entre le déclenchement dans les eaux réunionnaises et l’abattement des vagues sur Maurice sont quasiment négligeables. Au Japon, entre le tremblement de terre et le tsunami, 20 minutes s’étaient écoulées - 20 minutes nette-

Ce n’est pas un tremblement de terre proprement dit de La Réunion qui se pose comme une menace, mais plutôt l’activité du volcan Piton de la Fournaise. Celui-ci risque de provoquer des glissements de terrain d’envergure, rien que par son activité volcanique. Ceci pourra à son tour générer une vague de forte amplitude, semblable à celles des tsunamis, qui s’abattra sur Maurice. Or, dans une telle éventualité, cette vague s’abattra sur Maurice dans l’espace d’une trentaine de minutes

ment insuffisantes pour évacuer assez de personnes, malgré toutes les technologies et la logistique dont dispose celui que l’on reconnaissait jusqu’au 14 février dernier comme la 2e puissance économique mondiale. Ce même Japon qui avait des bâtiments construits spécifiquement pour bouger au diapason avec les mouvements de la terre, selon Mohamudally Beebeejaun, a été incapable de se protéger contre cette eau qui s’est précipitée sur elle à une vitesse de 80 à 90 km/h, « telle une voiture », précise le météorologue. LOURD BILAN HUMAIN Car le bilan humain est lourd: les autorités nippones ont confirmé à ce jour plus de 20 000 morts et disparus. Il va sans dire que des problèmes sanitaires d’envergure seront au rendez-vous ainsi qu’un blackout total, une pénurie d’aliments et d’eau potable, et un éclatement des épidémies qui ne feront que noircir le tableau. Il ne faut tout de même pas sur-dramatiser, selon Sharveen


L’ATOUT DU CLIMAT TROPICAL Un climat tropical. C’est l’un des atouts de Maurice. En effet, le pays offre un climat maritime subtropical toute l’année, avec deux saisons, un été chaud et humide qui s’étend de novembre à avril, et un hiver relativement frais et sec de juin à septembre, selon la station de

Sharveen Persand appelle à un plan d’action pour éviter le pire

Persand. « Le tsunami comprend des vagues à hauteur d’environ 10 mètres. De ce fait, il n’est pas important que toute personne se trouvant dans une région côtière se rue vers le Plateau central en cas d’alerte au tsunami ! » affirme l’océanographe. Il cite un exemple : si une personne se trouve au moment de l’alerte à Flic-enFlac, elle pourrait viser un endroit d’environ 30 mètres plus haut, à l’instar du Domaine Anna. Pour ceux habitant la région de Port-Louis, par exemple, il suffirait, selon Sharveen Persand, de bouger vers la région de Tranquebar pour être à l’abri. Ceci dit, on se demande quel est le plan d’action envisagée par les autorités compétentes au cas où une alerte au tsunami proviendrait des côtes réunionnaises. Car si le système équivalent pour les cyclones est bien établi, on ne peut en dire autant pour les tsunamis. Car si Sharveen Persand ne

veut pas être alariste, il prône une attitude pondérée et avantgardiste car il estime que, la nature étant imprévisible, et de par les risques susmentionnés, nous ne sommes guère à 100 % à l’abri. « Même le tsunami au Japon n’a pas été sans effet sur nos eaux », explique notre interlocuteur. Il explique ainsi, illustrations à l’appui, que l’amplitude des marées à Maurice a été altérée. Son conseil : « Il ne faut pas attendre que l’alerte soit donnée pour commencer à réfléchir sur la marche à suivre ! Il faut établir un ‘preparedness plan’. Par exemple, les hôtels à risque pourraient avoir le leur. » Comment s’organisera donc le plan d’action ? « Ce sera les services météorologiques qui seront les premiers à être alertés, a priori. Ils vont à leur tour diffuser la nouvelle au public via les médias. Les forces de police devront assurer la transmission de l’alerte dans les régions à risque. Ce qui est le plus inquiétant toutefois, ce n’est pas l’organisation des opérations en temps d’alerte, mais plutôt la mesure de la connaissance du public quant à la façon idéale d’agir », explique l’océanographe. Pour sa part, Mohamudally Beebeejaun estime que la fiabilité des prévisions de la météo locale est appréciable étant donné la coopération entre les différents équivalents dans le monde entier et le relais rapide d’informations satellitaires. Il ajoute que le public a le droit d’être informé promptement en cas de crise.

EAUX TROUBLES Maurice risque-t-elle de connaître le même sort que la légendaire cité d'Atlantide ? Avec le réchauffement climatique qui guette la planète, le niveau d’eau augmente de manière générale dans le monde entier. Notre île n’y échappe pas car le niveau des eaux augmente en moyenne d'environ 5 mm par an. « Dans cent ans, le niveau aura atteint un demi-mètre tout au plus suivant cette tendance. Pas de quoi s’alarmer face à cette situation cependant », affirme Sharveen Persand, directeur de Coastal Land and Marine Solutions (CLAMS) Ltd et océanographe internationalement reconnu. Les appréhensions quant à un engloutissement de l’île par les eaux en raison de la montée de celle-ci avec le réchauffement climatique seraient-elles donc non-fondées ? « Les chiffres vous répondront mieux. Le point culminant de Maurice (le Piton de la Petite Rivière Noire) est à 828 m au-dessus du niveau de la mer. De sorte que même dans un siècle, il est improbable que l’on disparaisse sous les eaux ! » explique l’océanographe, qui ajoute : « On risque tout au plus de perdre certaines plages de par l’érosion que cette hausse du niveau d’eau entraînera. Il n’y a pas lieu de tirer la sonnette d’alarme pour autant. » Autre considération à ne pas négliger par ailleurs : lors des cyclones, la pression atmosphérique baisse de sorte que le niveau d’eau monte. Cette hausse liée aux cyclones peut se chiffrer dans les 60 centimètres. Ajouté à cela, en raison de l’effet de la marée lors des temps cycloniques, une hausse additionnelle d'environ 40 centimètres n’est pas à écarter. Ainsi, rien qu'un cyclone peut faire grimper le niveau de la mer de cent mètres. Or, malgré tous les cyclones que l’île a connus, elle figure toujours sur la mappemonde ! Toutefois, avec la montée progressive des eaux, certains villages côtiers courent le risque de voir certaines structures se dégrader. « Il y a même certains hôtels de luxe qui risquent de devoir fermer leurs portes à l'avenir pour cette raison », met toutefois en garde le scientifique. Il souligne en outre que d’autres pays de l’océan Indien ne sont pas aussi chanceux, à l’instar des Maldives. « Ces ‘low lying lands’ ont un point culminant bien inférieur à celui de Maurice, soit à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer ! » fait ressortir Sharveen Persand.

météorologie. Toujours selon la même source, la température estivale moyenne est de 24,7 degrés Celsius et la température hivernale moyenne est de 20,4 degrés Celsius. Octobre et mai sont les mois de transition, selon des informations figurant sur le site web de la météo.

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Khalil Elahee : « Il faut conjuguer avec la nature » Le Dr Khalil Elahee, chargé de cours du département d’ingénierie de l’Université de Maurice et associé au projet Maurice Ile Durable (MID), a accepté de répondre à quelques questions de Capital sur les enjeux climatiques pour le pays ❚ Qu'est-ce qui explique l'intensification des

calamités naturelles que le monde connaît actuellement ? Nous ne pouvons lier les séismes au réchauffement climatique. Toutefois, d’autres phénomènes comme les inondations, les sécheresses ou les cyclones semblent être plus intenses et liés au changement climatique. Les preuves ne sont pas toutes catégoriques, mais comme l’a montré un récent article publié dans Nature, les extrêmes en termes d’inondations sont dus clairement au réchauffement de la planète. Toutefois, il faut aussi voir l’autre face de la situation. Nous sommes devenus de plus en plus ‘risk-averse’. En même temps, nous construisons davantage d’infrastructures, certaines défiant l’ordre de la nature comme certains bâtiments de Dubaï. A Maurice aussi, nous avons récemment eu le massacre de plusieurs arbres plus que centenaires à Choisy au nom du développement. Les populations s’installent aussi très près des régions à risque sans une planification intégrée. Par exemple, nous avons trop d’édifices à seulement quelques mètres des plages. En cas de phénomènes naturels, les dégâts seront énormes. Ce sont nos mauvaises décisions qui tourneront contre nous, pas vraiment la nature. Un exemple type est ce qui vient de se passer au Japon. Continuerons-nous à construire des centrales nucléaires là où il y a des risques majeurs de séismes ou d’inondations, par exemple ? Contrairement à Haïti, les bâtiments ont résisté au tremblement de terre, mais pas au tsunami. Il faudra toujours ajouter les risques comme par exemple la probabilité d’un cyclone combiné avec l’impact d’une inondation. Sinon un embouteillage monstre suite à un accident couplé à un incendie. Il faudra ainsi adopter une approche systémique lors de la planification et non une méthode linéaire. Cela implique souvent qu’il faut conjuguer avec la nature, éviter les déséquilibres, refuser les abus et les excès. ❚ Le réchauffement climatique est-il ir-

réversible ? Les spécialistes pensent que si nous évitons une hausse globale de moins de 2 degrés d’ici à 2050, la situation sera réversible. D’autres penchent pour 3 degrés. Il faut aussi éviter d’autres catastrophes comme des émissions volcaniques gigantesques ou la fonte du permafrost de la Sibérie. Dans presque tous les scénarios que nous avons aujourd’hui, il semble que le réchauffement est bien une réalité déjà. L’échec du Sommet de Copenhague en 2009, s’il n’est pas renversé en décembre 2011 à Durban, risque de nous faire souffrir pendant

Pour le Dr Khalil Elahee, le développement se fait trop souvent en « défiant l’ordre de la nature »

longtemps… A Maurice, nous devons passer de la parole aux actes. Certes, notre contribution au changement climatique est minime, mais nous sommes les plus vulnérables à ses effets. Nous ne pouvons adopter le même système et la même attitude qui est la cause de notre situation actuelle. Il faut avoir le courage de rompre avec une vision du développement qui date du siècle dernier. Nous avons le devoir d’agir surtout parce que nous avons des ressources naturelles extraordinaires comme le soleil, le vent, les biomasses et l’océan. C’est une révolution dans notre pensée qui est nécessaire, même si le changement prendra du temps. Malheureusement, il y a trop de décideurs qui sont ‘problem-oriented’, et souvent soumis à des lobbies de toutes sortes. ❚ Quels sont les enjeux climatiques majeurs

qui guettent Maurice dans les 10 prochaines années ? Il faudra compter avec la hausse des températures qui risque de provoquer beaucoup de soucis. Par exemple, il peut y avoir des effets sur l’agriculture, la pêche mais aussi la propagation de maladies. La pluviométrie pourra souffrir et nous aurons à faire face à des cas extrêmes comme les inondations et les sécheresses. Mais pour parler de l’effet sur la demande en énergie, il faudra ajouter à l’effet du réchauffement climatique celui de la hausse de l’humidité atmosphérique. Le recours à la climatisation à partir de sources d’énergies fossiles ne sera pas la solution. Il faudra se tourner résolument vers la sobriété énergétique et les énergies renouvelables. Il faut une autre vision que celle qui nous dirige aujourd’hui.


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ZOOM SUR LES GROSSES GOUTTES

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Qu’entend la météo par ‘pluies torrentielles’ ? C’est le phénomène qui surgit quand la pluviométrie est telle que 100 mm de pluies généralisées sont reçues en l’espace de moins de douze heures et que les prévisions indiquent que les averses abondantes se maintiendront

pour plusieurs heures à venir. Aussitôt que les services météorologiques enregistrent 100 mm de pluie en l’espace de 12 heures, et ce dans plusieurs stations réparties à travers l’île, ils en informent le ministère de l’Education, qui décide alors de la fermeture des écoles.

CHANGEMENT CLIMATIQUE

MAURICE FACE À SES TSUNAMIS

Malgré les avancées technologiques, l’homme n’a jamais vraiment dompté la nature. Le tremblement de terre et le tsunami survenus au Japon en sont l’illustration la plus manifeste. Maurice a également ses démons : un débalancement climatique se concrétisant par des inondations et des périodes répétées de sécheresse | ZAAHIRAH ATCHIA QUE MAURICE ne soit pas immunisée contre les aléas de la nature est une évidence. Si, dès le départ, de par sa position géographique dans le Sud-Ouest de l’océan Indien, le pays est vulnérable à des cyclones tropicaux ou à des conditions climatiques adverses, force est de contater une intensification progressive de ces mêmes phénomènes, alors que de nouvelles menaces climatiques se profilent à l’horizon. « Contrairement aux idées reçues, les calamités naturelles n’ont pas augmenté en nombre à Maurice. Ce qui a crû, par contre, c’est l’intensité des conditions climatiques adverses », précise Mohummudally Beebeejaun, directeur adjoint des services météorologiques. Il s’explique : « Les étés sont plus chauds et le nombre de ‘hot hours’ est en hausse. Le nombre de jours chauds a aussi augmenté. Le nombre de jours froids, en hiver, a pour sa part diminué. Les cyclones, que le pays connaît de tout temps, sont toujours là. Mais la vitesse à laquelle ils s’intensifient a augmenté. D’autre part, alors que les inondations ne constituent pas une nouveauté à Maurice, on constate que les pluies torrentielles s’échelonnent à présent sur un plus grand laps de temps. Par exemple, on vient tout récemment d’avoir 170 mm de pluie en 3 heures. » Ces deux derniers phénomènes naturels, ainsi que la sécheresse – actualité oblige – méritent une attention particulière étant donné les évolutions qu’ils subissent, depuis quelque temps déjà, dans nos parages.

PERTURBATIONS. Les cyclones s’intensifient désormais beaucoup plus vite qu’auparavant

CYCLONES La « naissance » des cyclones est associée à des phénomènes

périodiques créant en un lieu précis les conditions propices à une telle formation. « En principe, les cyclones se forment car certains facteurs le favorisent, à savoir la température de l’eau et la pression atmosphérique. Tout cela est lié aux changements climatiques que povoquent les phénomènes climatiques ‘el Nino’, ‘la Nina’, et l’Indian Ocean Dipole (IOD), qui consiste en des phases de fluctuations climatiques », explique Sharveen Persand, consultant en océanographie et expert en systèmes informatiques géographiques. Mohummudally Beebeejaun ajoute pour sa part que l’Indian Ocean Dipole est connu pour avoir provoqué des perturbations climatiques dans plusieurs pays de la région, dont l’Inde, la Chine et même Maurice, de sorte qu’on est venu à l’appeler, dans les milieux de la météorologie, « l’el Nino de l’océan Indien ». En moyenne, environ 10 cyclones se forment chaque année dans la zone sud-ouest de l’ocean Indien. Or, cette année-ci, seules trois formations ont été répertoriées. Un constat qui n’a pas échappé à Sharveen Persand, qui ajoute que « depuis l’an 2000, Maurice n’a pas été visité par un nombre conséquent de cyclones ». INONDATIONS Autre souci climatique qui interpelle les Mauriciens : l’exacerbation du problème que constituent les inondations estivales. Mohummudally Beebeejaun brandit d’emblée les chiffres permettant de comprendre l’ampleur du problème: « Quelques années de cela, lors des grosses pluies, on récoltait 100


ÇA VA CHAUFFER ! 0,15˚C par décennie. C’est à ce rythme que la température augment à Maurice. A ce jour, la température a crû de 0,74 à 1,2˚C par rapport à la moyenne correspondante entre 1961 et 1990, selon la station de météorologie. A

noter que cette tendance a été observée dans les îles avoisinantes également à l’instar de Rodrigues, St Brandon et Agalega. Selon la même source, alors que la température d’Agalega croît de 0,11˚C tous les dix ans,

affichant une hausse moyenne de 0,62˚C par rapport à la moyenne correspondante durant la période 19611990, celle de St Brandon et de Rodrigues a augmenté de 0,5 à 1,0˚C pour la même période.

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Les coupables : l’obstruction des drains et un zonage imparfait. Il est en effet connu des Mauriciens que les drains artificiels sont souvent obstrués par des déchets en tous genres, alors que les drains naturels disparaissent souvent en raison du développement foncier parfois anarchique

mm de pluie en 12 heures. Or, maintenant, on peut enregistrer ces 100 mm de pluie en à peine 6 heures ! Ce qui, en d’autres termes, veut dire que l’on reçoit maintenant plus de pluie en moins de temps ». Les exemples ne manquent pas pour étayer ce constat. Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur l’île, en à peine quelques heures, pas plus tard que le 7 mars dernier, ont causé beaucoup de dégâts : routes devenues impraticables dans diverses localités de l’île, maisons inondées à Pamplemousses, ou encore accès bloqués à l’entrée de plusieurs villages. Cette nouvelle donne pluviométrique implique qu’il faut évacuer l’eau plus rapidement qu’on ne le faisait auparavant, afin d’empêcher qu’elle ne s’accumule au risque de provoquer des inondations. « Le fait que les inondations augmentent en fréquence et même en intensité ces jours-ci s’explique par plusieurs raisons, et pas uniquement par une plus forte pluviométrie. Des sytèmes de drains défectueux constituent une possibilité. Si on reçoit beaucoup de pluie subitement, la terre n’aura peut-être pas la capacité d’absorber cet afflux d’eau », explique Sharveen Persand. En surface, le raisonnement est simple : il suffit d’évacuer l’eau assez rapidement pour prévenir toute inondation. Or, c’est précisément là que se trouve le véritable casse-tête, car la terre semble absorber de moins en moins efficacement l’eau pluviale de nos jours. Les coupables : l’obstruction des drains et un zonage imparfait. Il est en effet connu des Mauriciens que les drains artificiels sont souvent obstrués par

PRÉVISIONS. Les services météorologiques suivent de près l’évolution du climat dans le pays

des déchets en tous genres, alors que les drains naturels disparaissent souvent en raison du développement foncier parfois anarchique. « Il existe dans la nature des drains dits naturels. Il s’agit de réseaux hydrauliques que l’on retrouve dans les zones humides (wetlands). Ces dernières assurent le fonctionnement optimal de l’écosystème. Or, le développement anarchique de maisons, de routes et d’autres structures sur ces zones humides leur enlève leur fonctionnalité naturelle », affirme Sharveen Persand. Selon une étude menée par ce dernier et son équipe en 2008, il y avait, à l’époque, environ 200 zones humides à Maurice. Plusieurs d’entre elles se sitent dans des zones résidentielles, dont Grand-Baie, Péreybère, Cap-Malheureux et Flic-en-Flac, alors que d’autres se trouvent dans des endroits retirés. Celles-là, selon Sharveen Persand, sont les plus utiles. A noter que depuis la conclusion de cette étude, il y a 3 ans, certaines des zones humides recensées ont disparu, victimes de projets de construction mal planifiés. Quant à savoir qui est responsable de cet état des choses, Sharveen Persand répond : « C’est surtout la faute à ceux qui,

par le passé, ont construit sans permis, ou de manière illégale, sur ces drains ». SÉCHERESSE Outre ces deux problèmes climatiques, la sécheresse constitue, selon Sharveen Persand, un enjeu majeur pour les cinq années à venir. « Si depuis l’an 2000, on n’a pas vraiment connu de gros cyclone, en revanche, la sécheresse, elle, est au rendez-vous chaque année », affirme-t-il. Pour rappel, l’année dernière, la situation avait atteint des proportions tellement alarmantes qu’en décembre, le gouvernement avait appliqué les règlements contenus dans la CWA Act de 1999, qui prévoit de lourdes pénalités à l’encontre de ceux pris en flagrant délit de gaspillage d’eau pendant une période de sécheresse. Depuis, si la situation s’est améliorée, le taux de remplissage de nos réservoirs reste inquiétant. Au 17 mars, Mare-aux-Vacoas n’était ainsi rempli qu’à 46,2 pour cent de sa capacité, alors qu’en moyenne, à la même époque, ce chiffre atteint les 81 pour cent. Et comme les grosses pluies se feront rare à l’approche de l’hiver, la sécheresse, ainsi que les coupures d’eau qui vont avec, est partie pour durer.

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

Les exemples ne manquent pas pour étayer ce constat. Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur l’île, en à peine quelques heures, pas plus tard que le 7 mars dernier, ont causé beaucoup de dégâts : routes devenues impraticables dans diverses localités de l’île, maisons inondées à Pamplemousses, ou encore accès bloqués à l’entrée de plusieurs villages

Mohummudally Beebeejaun : « L’intensité des phénomènes climatiques est inquiétante »


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FITEC : FORMER LES PÊCHEURS DE DEMAIN

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Le Fisheries Training and Extension Centre (FiTEC), situé à Pointe-aux-Sables, se consacre à la formation et au renforcement des capacités des pêcheurs professionnels. La

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construction de ce centre a été financée par le Japon et cadre avec la stratégie de l’Etat mauricien visant à consolider la pêche comme un secteur clé de l’économie. L’objectif du FiTEC

est d’équiper les pêcheurs afin qu’ils puissent s’aventurer hors du lagon et d’améliorer leurs techniques afin de mieux préserver l’environnement marin.

PÊCHE INDUSTRIELLE

CINQUIÈME PILIER DE L’ÉCONOMIE L’INDUSTRIE DE la pêche mauricienne trouve ses racines dans ce qui était au départ une pêche artisanale non structurée. Avec une stratégie appropriée et des investissements dans diverses activités allant de la pêche au traitement de produits et aux services logistiques, l’île Maurice se retrouve aujourd’hui parmi les petits Etats capables de fournir une variété de produits respectueux des normes internationales. De plus, le pays est l’un des fournisseurs de thon en boîte pour le marché européen, en particulier celui du Royaume-Uni. L’année 2010 a vu une consolidation de l’industrie de la pêche au moyen d’un réinvestissement et d’une expansion dans de nouvelles activités telles que des installations logistiques modernes, qui comprennent des chambres froides de dernière technologie et des unités de traitement, de même que des quais pour les bateaux de pêche et d’autres services portuaires relatifs à cette industrie. RECETTES TRADITIONNELLES L’île Maurice se concentre aussi sur la transformation de l’industrie de la pêche en industrie de fruits de mer, misant ainsi sur l’optimisation des valeurs et le traitement de produits haut de gamme. C’est dans ce contexte que les grandes entreprises opérant dans ce secteur investissent davantage dans la recherche et le développement. Il existe aussi un lien de travail étroit entre certaines entreprises et les départements de recherche de l’université de Maurice et du Mauritius Research Council. Hormis le traitement de produits tels le sashimi de thon, on a également pu faire une percée non négligeable avec les fameuses recettes traditionnelles mauriciennes, tel que la rougaille, le curry et le vindaye en boîte. Pour contrer la baisse dans la production de poisson et pour

L’océan Indien possède l’une des plus grandes réserves de thon au monde, plus de 20 % de la pêche annuelle se déroulant dans ses eaux. Avec ses 1,9 million de km2 de zone économique, son port moderne et les services du port franc, l’île Maurice possède les atouts nécessaires pour devenir une plaque tournante du ‘seafood’ dans cette partie du monde | RAJEN VALAYDEN

PROGRESSION. Maurice figure parmi les petits Etats capables de fournir des produits répondant aux normes internationales

répondre à la demande grandissante des hôtels, le gouvernement favorise aussi le développement d’une aquaculture durable et respectueuse de l’environnement. Six zones ont été identifiées pour la culture aquacole à l’intérieur du lagon, notamment Baie Fer à Cheval, Ouest Ilot Marianne, Est Pointe Bambou (1 & 2), Ouest Flamand et Nord Est Ananas. Dans son ensemble, l’industrie de la pêche connaît un cer-

tain dynamisme qui provoque des opportunités d’investissement, notamment dans le transbordement de poisson, le traitement de fruits de mer, l’emballage sous vide et la production de repas prêts à manger. Les produits visant l’exportation peuvent prendre avantage des accords commerciaux et économiques, dont l’accès préférentiel à certains marchés, comme ceux des Etats-Unis et de l’Union européenne.

Simultanément avec la croissance des autres activités, les services rattachés à l’industrie de la pêche se développent également. Ces services, tels que la construction, la réparation et le ravitaillement des bateaux, ainsi que l’assemblage et la réparation des filets de pêche, contribuent à faire de cette industrie l’un des piliers incontournables de notre économie.

PORT FRANC : UNE PANOPLIE D’INCITATIONS Le port franc mauricien offre des facilités logistiques hors taxes. Outre le stockage, le port franc peut faciliter le transbordement et la transformation des produits de mer. Les sociétés opérant dans le port franc mauricien bénéficient d’avantages tels que l’exemption des frais de douane sur la machinerie et les matières premières utilisées pour la réexportation, ainsi qu’une remise de 50 % sur les frais de manutention et la possibilité d’écouler 20 % des produits finis sur le territoire mauricien.


DU POISSON À TOUTES LES SAUCES Plus de trois quarts de la production mondiale de poisson est consommée par l’homme. Le reste sert, en majeure partie, à nourrir les animaux sous forme de farine de poisson. La moitié des poissons est consommée sous

L’ANNÉE DERNIÈRE, chaque habitant de la planète a mangé 16 kg de fruits de mer. C’est ce qui ressort du rapport 2010 de la FAO sur la pêche et l’aquaculture. Cette consommation mondiale devrait atteindre les 21 kg par tête en 2030, chiffre largement justifié par les principaux marchés en croissance, qui dépendent des importations pour 40% à 60% de leur consommation. Avec une production qui a doublé depuis 1973, l’industrie de la pêche emploie des centaines de millions de personnes dans le monde. En 2010, 85 millions de tonnes de poissons et d’autres produits provenant de la pêche ont été échangés sur les marchés internationaux et la valeur des biens commercialisés continue à grimper grâce à la hausse mondiale des prix. Depuis 2002, grâce à l’expansion de son industrie de transformation, la Chine est le plus grand exportateur mondial de poisson et de produits dérivés de la pêche. VALEUR AJOUTÉE Mais les pays en voie de développement jouent un rôle primordial dans cette industrie. Ils comptent pour plus de trois quarts de la production mondiale de fruits de mer et pour près de la moitié des exportations. Une grande partie des exportations des pays en voie de développement est destinée aux pays développés, où la demande augmente, mais où la production nationale tend à stagner. Mais les produits dérivés de la pêche commencent à prendre le dessus sur le poisson, ayant une plus grande valeur sur les marchés mondiaux. Ceux-ci concernent notamment la crevette, le saumon, le thon, le calamar, la poulpe, ainsi que la farine et l’huile de poisson. Même des espèces ayant une valeur relativement faible et qui sont commercialisées en masse, tel que le tilapia d’aquaculture, ont également gagné en importance sur les marchés mondiaux. Le poisson étant une denrée hautement périssable, plus de 90% des poissons commercialisés au niveau international sont des poissons transformés. Toutefois, grâce aux progrès technologiques et logistiques, le commerce de poissons vivants est en hausse. Mais les océans de la planète, qui soutiennent ces activités économiques à grande échelle, ne sont pas inépuisables. Leurs ressources de pêche doivent donc être réhabilitées et pro-

leur forme fraîche, tandis que l’autre moitié est soumise à une transformation quelconque. Dans les pays en développement, le poisson est souvent consommé frais ou transformé utilisant des méthodes artisanales

comme le séchage ou le salage. Par contre, dans les pays développés, le poisson est transformé en utilisant des technologies de plus en plus sophistiquées qui ont déjà été adoptées par des entreprises mauriciennes.

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Dans les filets du progrès

Selon le rapport 2010 de la Food and Agriculture Organization (FAO) sur la situation mondiale de la pêche et de l’aquaculture, le marché global des fruits de mer est estimé à USD 100 milliards par an. L’industrie de la pêche, qui se tourne de plus en plus vers les produits dérivés, doit cependant assurer une gestion réfléchie des stocks de poisson

MARCHÉS. 85 millions de tonnes de produits de la mer sont pêchés tous les ans

tégées afin de garantir leur productivité à long terme. Cela requiert, tant dans les pays développés que dans les pays en voie de développement, une gestion raisonnable de la pêche, ainsi qu’une capacité à mettre en œuvre des mesures de gestion. Des Organisations régionales de gestion de la pêche (ORGP) sont responsables de la gestion des stocks de poisson vivant dans les eaux internationales, ainsi que des stocks de poissons migrant dans les eaux de plusieurs Etats au sein d’une même région. Leur efficacité reste cependant réduite en raison d’une apparente incapacité ou résistance des Etats membres à prendre des décisions pratiques de gestion et à les appliquer de manière opportune. Combattre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, de même que les activités qui y sont liées, est un objectif mondial majeur, dans la mesure où ces pratiques représentent non seulement une menace pour les stocks de poisson et les

Combattre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, de même que les activités qui y sont liées, est un objectif mondial majeur, dans la mesure où ces pratiques représentent non seulement une menace pour les stocks de poisson et les habitats marins, mais également pour la sécurité alimentaire et les économies des pays en développement

habitats marins, mais également pour la sécurité alimentaire et les économies des pays en développement. NOUVEAUX RÈGLEMENTS Les autres questions politiques urgentes actuellement en cours de discussion au niveau international quant à l’industrie de la pêche concernent notamment la gestion des pêches en eau profonde dans les eaux internationales, les espèces hautement migratrices, ou encore le problème des captures accidentelles d’espèces non désirées. De nouvelles règles régissant l’utilisation de subventions dans le secteur de la pêche sont également en cours de négociation au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il a ainsi été proposé d’interdire les subventions qui contribuent à la surpêche et à une surcapacité des flottes de pêche. Un certain nombre d’accords commerciaux sont aussi entrés en vigueur ces dernières années, mais leur plein impact n’a pas encore été observé.

LE POISSON FAIT SON SHOW La 19ème édition annuelle de L’European Seafood Exposition, ainsi que la 13ème rencontre de Seafood Processing Europe, se tiendront du 3 au 5 mai prochain à Bruxelles. Ces deux événements rassembleront plus de 1600 exposants de produits de la mer, venant de 80 pays du monde. L’European Seafood Exposition est la plus grande vitrine de la pêche et de l’aquaculture et accueille plus de 25 000 acheteurs professionnels. Elle se focalise sur les produits de la mer, alors que Seafood Processing Europe présente aux visiteurs professionnels les technologies et services dans le domaine du traitement et de l’emballage des produits de mer. Plusieurs concours sont aussi à l’agenda pour récompenser les produits de la mer développés pour le marché européen. Les catégories sont « meilleur nouveau produit de la mer destiné à la distribution » et « meilleur nouveau produit pour les services alimentaires ». Il y a également des prix du jury dans différentes catégories. Bien qu’aucune participation mauricienne à cet événement ne figurait sur le calendrier des activités 2011 d’Enterprise Mauritius, suite aux pressions exercées par l’Hôtel du gouvernement, un pavillon mauricien accueillera finalement les grosses pointures de notre industrie de la pêche à l’European Seafood Exposition.


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INTERNATIONAL STOCK EXCHANGES TO COME TOGETHER

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Share trading companies are to run through a new epoch after the notice that the NYSE Euronext (NYSE) and Deutsche Borse will come together, and the London Stock Exchange is to merge with TSX Group, the company that owns several Canadian exchanges. Both mergers are expected to go

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through major regulatory inspection as they reshape the stock exchange markets. The LSE fusion will call for European and Canadian federal approval, as well as approval from four Canadian provinces. The NYSE merger will require EU and US approval.

WELFARE v/s PRODUCTIVITY

HAPPINESS MATTERS!

How many of us suffer from the Sunday night blues five nights a week? In short, why are people unhappy at work? More importantly, why does happiness at work counts? | RENDHEE VEEREN IT IS very often said that those who work in the government sector wish that they did not and those who do not are eager to join the public sector. So, what are the grievances about? Why is happiness at work important to people? Shawn Achor, author of “The Happiness Advantage”, conducted a research at Harvard University and found that only 45 percent of employees surveyed were content in their employment. With the global economy trying to get out of the harshest downturn since the great depression, employers and employees are experiencing exceptional stress at work. Workers of every sector are concerned about the security of their jobs, which leads to poor selfesteem and conflict in the workplace. With employee stress being on the high side, it is not unusual that employees are progressively unhappy at work. It is a fact that happiness is still not at the top of employers’ list of priorities at the present time. The issue of employment security is in the limelight again as workers tend to favour keeping their job over job satisfaction. But recent important studies have reactivated the discussion again on the value of happiness at work, and the results should be food for thought for employers. HARMFUL IMPACT It is also true to say that the thought of a joyous and productive employee looks like a daydream. Discussions about workers’ welfare and efficiency have frequently indicated that there was a kind of conflict between the two. More worker output completed through increasing workload consequently has harmful impact on worker healthiness. But still, why are people so mi-

WELFARE. Employee satisfaction is important to boost productivity in a company

serable at work? Job insecurity was among the main reasons for which workers felt unhappy at work. Today, workers are not sure that they will be with the same employer next month, let alone the forthcoming year. Studies have revealed that a lack of social relationships may also generate unhappiness. It is explained that with rapid turnover, many workers do not stay with a company long enough to make strong social acquaintances. This leads to feeble organisational cultures, where people feel secluded and cut off, and this fosters discontent.

Bullying and misbehaviour in the workplace are among the other causes of unhappiness at work. Nowadays, rather than functioning as a group, some individuals perceive the place of work as a cutthroat environment, with other workers as the rivals for limited jobs and resources. Together with lack of concern from other employees and management, bullies and others are able to progress with their bad behaviour. But what employers should be aware of is that bullying is not just an employee health issue. It is also a business issue since it results in reduced con-

fidence and underperformance. Other studies have tried to establish a relationship between happiness at work and productivity. More precisely, it has been asked whether being productive makes workers happy or being happy makes people productive. It is easy saying but it is commonly agreed that one should start by liking what one does. Hence, it is proposed that an effective means to boost a worker’s productivity is to make him happy at work. Supporters of this approach have put forward some key reasons why happiness at work is an important productivity


CHEVRON FINED Oil giant Chevron has been fined an immense £5.9 billion by an Ecuadorian court for Texaco’s pollution of the Amazon region of the country. The court case, which has been running for almost 20 years, was initially against

booster. First, it is said that joyful individuals work better with others and therefore, have healthier relations at work. Similarly, happy people are by a long way more stirred, which in most cases leads to improved performance. Andrew Oswald, a researcher at Warwick University reached a similar conclusion by revealing that ‘happiness has a powerful causal effect on labour productivity’. He noted that more contented workers improved their productivity while the quality of their work remained unaffected. INNOVATIVE IDEAS Second, it is argued that happy people are more creative in the sense that if a worker’s output relies on being capable of turning up with innovative ideas, he should be happy at work. In fact, in one of her articles, Teresa Amabile, the Edsel Bryant Ford Professor of Business Administration in the Entrepreneurial Management Unit at Harvard Business School and eminent creativity researcher, commented as follows: “If people are in a good mood on a given day, they’re more likely to have creative ideas that day, as well as the next day, even if we take into account their mood that next day. There seems to be a cognitive process that gets set up when people are feeling good, that leads to more flexible, fluent, and original thinking, and there’s actually a carryover, an incubation effect, to the next day.” Studies have also shown that happy persons have a more confident and optimistic viewpoint. For instance, the work of Martin Seligman, the founder of positive psychology and Director of the University of Pennsylvania, Positive Psychology Centre, is revealing to that effect. It disclosed that opti-

mistic people are far more thriving and productive. The psychologist Timothy Sharp, known as “Dr Happy”, who is the founder of the Happiness Institute in Australia, has studied the major contributors to happiness at work and identified them as follows: Workers, in a general manner, shared the view that leadership is imperative for happiness at work. Organisations must therefore develop clear values and all workers should adopt these values. He then found that workers consider that a more symmetrical and unambiguous communication, especially from management, is decisive to employees’ happiness. Effective communication should, besides, entail that the opinions of the workers are taken into account by management. OPTIMISING STRENGTHS The study also revealed that workers wish not only to be appreciated as members of an organisation, but also want to be told regularly that they are respected as persons. They want to be shown gratitude for their achievements. Sharp’s research finally indicated that employees are happier when employers and organisations stressed more on optimising their strengths rather than just spotting weaknesses. The Research has underlined the crucial role of managers in improving the ability of their employees to be happier at work. It is vital for managers to know that how they conduct themselves, particularly in front of their employees, is catching. That is, experts comment, if one passes on worry, strain, or pessimism, it will extend to the organisation faster than an ordinary cold. Although managers are not the only cause of workers’

Texaco, which Chevron merged with in 2001. The plaint states that Texaco discarded billions of gallons of noxious materials into the Amazon and other rivers, destroying the environment.

happiness, they can still play a decisive role in building a happy labour force that will generate success for the organisation. In an interesting recent interview, Jessica Pryce-Jones, a joint founder and partner of iOpener, a consultancy firm based in Oxford, England and author of Happiness at Work, while commenting on her work, conveyed that the happy worker is indeed the productive worker. In fact, Pryce-Jones and her team conducted focus groups with 3,000 participants in 79 countries and discovered that the happiest employees are 180 percent more energized, 108 percent more engaged, 50 percent more motivated and 50 percent more productive than their less content colleagues. Besides, the results also revealed that the happiest employees took 66 percent less sick leave. “Happiness at work is closely correlated with greater energy, better reviews, faster promotion, higher income, better health and increased happiness with life,” said Pryce-Jones. It is crucial for employers to think about happiness because happier employees tend to think out of the box and go well beyond what they are required to do. They are more committed with their tasks and are normally better team workers. Happier employees are more positive and more responsive to opportunities for their business. In this fast changing world of work, it is primordial for employers, managers and employees to be sensitised about the impact of emotions on work, and to treat workers as fully rounded human beings with significant emotional as well as physical requirements. Happiness matters and employers cannot afford ignoring same.

The study also revealed that workers wish not only to be appreciated as members of an organisation, but also want to be told regularly that they are respected as persons. They want to be shown gratitude for their achievements. Sharp’s research finally indicated that employees are happier when employers and organisations stressed more on optimising their strengths rather than just spotting weaknesses

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THE ART OF HAPPINESS CONVERSATIONS WITH THE DALAI LAMA The Art of Happiness at Work is the book which spent nearly two years on the New York Times bestseller list and has been sold well over a million copies in hardcover. It was the book by the Dalai Lama that broke new ground that made him accessible to a larger audience, spreading his words of wisdom and message of inner peace that captured the imagination of America. The book was written after extensive conversations that psychiatrist Howard Cutler had with the Dalai Lama. They have teamed the discussion about what makes life meaningful and How to find happiness in the place where we spend most of our time. It explores these three levels of focus: Survival: focus on salary, stability, food and clothing Career: focus on advancement Calling: focus on work as a higher purpose The people in the third category are focused on work as a higher purpose. They do the work for the sake of the work itself. There is less separation between their job and the other aspects of their life. For this situation, the Dalai Lama reflected: “There is always a way to find a higher purpose to one’s work. Of Course, there may be some individuals who may not need to work because of their special financial circumstances. Under such circumstances, they can enjoy their freedom and enjoy the privilege they have, and that’s one thing. But among those who need to work to make a living, then it is important for these individuals to recognize that, first of all, they are part of a society. They are members of the human society that they are living in. And also, they should recognize that by actively participating in this workforce, in some way they are acting out their role as a good citizen in their society, a productive member of society. And in this way, they can realize that indirectly they are making a contribution to the entire society. So if they think along these lines, then they can see some purpose in what they are doing that is beyond just providing a means of livelihood for themselves. That alone can be enough to give them a sense of purpose, a sense of calling. And this idea can be reinforced if they simply ask themselves: What is the other alternative? Just hanging around? Then there is the danger of drifting into some unhealthy habits, such as resorting to drugs, being part of a gang, or acting as a destructive member of society. So, there, not only are you not contributing to the society that you live in, but in fact you are undermining the very stability of the society that you are part of. If any worker thinks along those lines, they will see a higher purpose to their work.”


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PROMOTIONS EN SÉRIE

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Chez Gecko Kids, ce ne sont pas les promotions qui manquent. Actuellement, le point de vente de Vacoas organise des soldes sur les produits d'hiver. Cette promotion durera jusqu'à la mi-avril. Les parents pour-

ront trouver pour leurs petits des vêtements à partir de Rs 199. À noter que toutes les boutiques de la marque Gecko Kids sont ouvertes de 9 h à 17 h du lundi au samedi, et de 9 h à midi le dimanche et les jours fériés.

GECKO KIDS

Mode et glamour version enfant

Le temps où les parents choisissaient la tenue de leurs enfants est révolu. De nos jours, question mode, les petits ont aussi leur mot à dire. Et ils savent faire et parfaire leurs choix. Chez Gecko Kids, ils trouveront à coup sûr chaussures à leurs pieds

ACTIVITÉS LUDIQUES Gecko Kids a récemment organisé un atelier dans la boutique de Rose-Belle amalgamant peinture et autres activités artistiques pour les enfants. Il s'agit, pour les directrices des boutiques Gecko Kids, de promouvoir la créativité chez les petits. Le prochain rendez-vous est prévu le mois prochain à la succursale de Flacq pour la Fête de Pâques. Les mamans n'ont pas été oubliées, une autre activité leur est destinée pour la Fête des mères, au Caudan ou à Vacoas. Et comme la mode c'est aussi du spectacle, les directrices de Gecko Kids prévoient un ‘Baby Show’ ainsi qu'un défilé de mode au Port-Franc, Mer Rouge, les 9 et 10 avril prochain.

LES COULEURS et la chaleur de notre île inspirent depuis 1993 la collection Gecko Kids. Magasin spécialisé dans les vêtements pour enfants, Gecko Kids est le fruit d'une collaboration entre deux soeurs, Kanya Santokhee, directrice des lieux, et Varnee Moodely, la styliste maison. Forte de ses 23 employés, pour l'essentiel des femmes, la marque Gecko Kids est aujourd'hui l'une des références en matière de mode vestimentaire pour enfants. On y trouve de tout, pour habiller de la tête aux pieds les nouveau-nés comme les jeunes adolescents. Les couleurs chaudes qui font partie de la panoplie de la designer Varnee Moodely dérivent des reflets du soleil, de la mer et de la nature. Les vêtements de Gecko Kids portent en effet cette marque de fabrique, et il s'agit aussi, nous confie la directrice, de couleurs qu'adorent les enfants. DOUCEUR ET CONFORT Tout, dans ces vêtements, a été pensé pour les petits. Aussi, les matières utilisées pour les produits sont entièrement à base de coton alliant douceur et confort tout en réduisant les risques d'allergie pour la peau délicate des bambins. Les vêtements sont conçus pour être portés le plus longtemps possible, d'autant que les motifs


PETITS PATRIOTES Les enfants sont décidément les chouchous à Gecko Kids. Les magasins leur proposent en effet tout un assortiment de produits, outre les vêtements, des cartes d'anniversaires, des cartes de fidélité ainsi que des emballages-cadeau 100 % recyclables. Un

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autre aspect original de cette marque pour enfants est le fait de promouvoir le patriotisme auprès des enfants. En effet, sur chaque vitrine de toutes les succursales de l'île figurent des extraits de l'hymne national.

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sont à base d'eau. Il y a beaucoup de recherche au niveau du style et des impressions artisanales. Aucun produit chimique n’est utilisé et toute la conception est ‘eco-friendly’, même pour les emballagescadeau et les sacs en papier qui sont, d'ailleurs, en matière recyclée. Gecko Kids représente aussi, depuis un an, la marque portugaise BEPPI pour les accessoires tels des montres, chaussures, chapeaux et bandanas. Il ne faut surtout pas oublier le fameux peluche Gecko, très doux au toucher. En ce qu'il s'agit du prix, ils varient entre Rs 299 et Rs 699. Mais qu'on ne s'y trompe pas. Ces prix abordables n'en cachent pas moins des produits de grande qualité.

DÉCOR. Tout dans les magasins Gecko Kids a été pensé pour le bonheur et le plaisir de nos petits fashionistas

TOUCHE MAURICIENNE Petit cours d'onomastique maintenant. D'où vient le nom gecko ? « Le nom gecko a été choisi en hommage au lézard endémique de Maurice. C'était un peu pour donner une touche mauricienne puisque la marque elle-même est purement locale », nous confie Kanya Santokhee, la directrice. C'est le monde de l'enfance que l'on voit à travers les vitrines des six boutiques situées au Caudan Waterfront (PortLouis), au Sunset Boulevard (Grand-Baie), au Floréal Square, au Pasadena Spar (Flicen-Flac), au Ruisseau Créole (Rivière-Noire) et au VIP Commercial Centre (Flacq). Dans la vitrine, on peut voir des mannequins en bois et même un ‘rocking gecko’. Le décor de ces magasins est centré sur les jeux, les formes et la bonne humeur est traduite par des couleurs pétillantes et vives. À l'occasion des fêtes, les vitrines changent de décor pour s'adapter à l’ambiance de la fête,. Par contre, même si les tendances changent, les motifs restent les mêmes car le gecko donne non seulement son nom aux magasins, mais est aussi l'emblème de la marque.

Interrogée sur la vente des produits, Corinne, chargée de clientèle du magasin du Caudan, nous avoue qu'il y a plus de filles qui achètent les vêtements mais il y a également beaucoup de garçons qui ont commencé à s'habiller chez Gecko Kids. Donc, les modèles sont confectionnés autant pour les filles que pour les garçons. Il faut souligner qu'à Grand-Baie, ce sont surtout les touristes qui achètent alors que dans les autres boutiques, il y a autant de clients mauriciens que de clients étrangers. La Marketing Executive, Cindy Jean-Pierre nous confie aussi que Gecko Kids projette d'exporter ses produits. Aux Seychelles, cela a déjà été fait. De plus, certains vêtements ont été achetés par des importateurs venant de pays tels le Kenya et l’Afrique du Sud. Pour ce qui est de la concurrence, alors que le marché est en plein essor, les charmantes directrices de Gecko Kids entrevoient l'avenir avec un visage poupin et un sourire authentique, comme celui de ces enfants qui, accompagnés de leurs parents, viennent se trouver un nouveau look dans les magasins “du petit lézard”.

Le nom gecko a été choisi en hommage au lézard endémique de Maurice. C'était un peu pour donner une touche mauricienne puisque la marque elle-même est purement locale



PARTENARIAT AVEC DEUX UNIVERSITÉS BRITANNIQUES C’est officiel depuis le 10 mars. IDP révèle, sur son site web, qu’elle a conclu des accords avec deux institutions britanniques renommées, en l’occu-rrence l’Essex University et la University of Kent. Des accords d’envergure

car ils marquent une étape cruciale pour la pénétration sur le marché britannique tout en encourageant le « placement » des étudiants étrangers dans les universités susmentionnées. Précisons que l’Essex University a été

classe 9e université britannique en 2008 dans le cadre du Research Assessment Exercise. La University of Kent s’est, pour sa part, classée en 15e position sur le Times Higher Education’s Student Experience Survey 2010.

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PARCOURS

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EDUCATION TERTIAIRE

CHRISTINE FAUGOO, UNE FEMME PAS COMME LES AUTRES...

L’Australie est très prisée des jeunes Mauriciens désireux d’entamer des études universitaires à leur sortie du secondaire. Existe, à leur intention, depuis 1997, une agence d’accompagnement dans leur choix et leurs démarches. Initiative d’une Française passionnée de servir son pays d’adoption à travers les jeunes | ZAAHIRAH ATCHIA

Notre crédibilité, c’est notre facon de fonctionner. C’est-à-dire la fiabilité de nos informations et notre professionnalisme. Le service personnalisé, surtout, car chaque cas est unique, nous conseillons et nous dirigeons le jeune selon ses aspirations, mais en tenant compte aussi d’autres éléments, comme ses qualifications, ses dispositions financières ou d’adaptation etc Elle décide donc de se lancer dans une carrière à plein temps alliant ses passions les plus fortes, notamment l’amour pour les langues, les voyages et le contact avec les gens. Elle mettra sur pied une antenne locale de l’International Development Program (IDP), agence d’encadrement des étudiants désireux d’étudier en Australie. Elle parle avec passion de cette initiative à Maurice : « L’IDP c’est un peu mon bébé, une partie de moi. J’ai été là aux premiers jours, je le regarde grandir ». l’IDP, nous indique Christine Faugoo, représente environ 400 institutions académiques, dont 41 universités et compte 72 bureaux à travers le monde. La branche mauricienne opère sous la tutelle du bureau régional basé en Inde. A ses débuts, c’est dans un bureau du haut-commissariat de l’Australie à Maurice, à la Rogers House, à Port-Louis, que l’IDP accueille ses

MANOJ NAWOOR

DÉTENTRICE D’UNE LEA (Licence en langues étrangères appliquées), notamment en anglais et en allemand, cette native de Lille, dans le Nord de la France, part pour Londres pour un an, bénéficiaire d’une bourse, pour parfaire ses études. C’est à la Middlesex University que se jouera son destin. Elle y rencontre celui qui allait devenir son époux, Dan Faugoo. Le couple restera en Angleterre pendant huit ans avant de mettre le cap sur Maurice pour de bon en 1996. Accueillie à bras ouverts par sa belle famille, elle tombe vite sous le charme du pays, de sa culture et de sa population.

premiers demandeurs d’information sur les études tertiaires en Australie. Avant d’élire domicile, six mois après, au Ken Lee Buiding, à la rue Edith Cavell. Les jeunes Mauriciens sont de plus en plus nombreux à s’y rendre. CRÉDIBILITÉ ET NEUTRALITÉ Un succès que Christine Faugoo attribue principalement à deux facteurs : crédibilite et neutralité. « Notre crédibilité, c’est notre facon de fonctionner. C’est-à-dire la fiabilité de nos informations et notre professionnalisme. Le service personnalisé, surtout, car chaque cas est unique, nous conseillons et nous dirigeons le jeune selon ses aspirations, mais en tenant compte aussi d’autres éléments, comme ses qualifications, ses dispositions financières ou d’adaptation, etc. », explique la directrice d’IDPMaurice. Elaborant sur le principe de la neutralité de son agence, Christine Faugoo explique qu’elle se doit de représenter l’ensemble des universités australiennes sans parti pris. « Notre principale préoccupation, c’est les attentes et les besoins des

étudiants qui nous font confiance en venant frapper à notre porte. Du conseil que nous allons donner au jeune va dépendre sa carrière professionnelle et tout son avenir. Il n’y a donc pas de place pour l’à-peu-près », affirme notre interlocutrice. Christine Faugoo précise que son agence fait plus que de donner des informations. Pour cela l’Internet est là. « Au-delà de notre mission première qui est d’informer sur les possibilités d’études en Australie, une grande part de nos activités consiste à éclairer et guider le jeune dans ses orientations, car dans la plupart des cas, il vient avec des perspectives limitées et des idées bien arrêtées. IDP s’occupe aussi des démarches administratives pour le jeune qui a fait le choix d’une université. C’est une période très délicate dans la vie du jeune, nous voulons la lui faciliter, qu’il n’ait pas à se soucier de certaines choses comme l’obtention d’un visa par exemple. C’est le bureau qui se charge également des démarches d’inscription et d’accueil dans l’université que choisit le jeune. Nous tenons à le mettre en confiance, qu’il parte et qu’il entame

ses études dans les meilleures conditions possibles », précise la directrice d’IDP-Maurice. Christine Faugoo dit exercer une profession qui la passionne énormément : « C’est une source de grande satisfaction que de pouvoir aider un jeune dans cette étape de sa vie qui est le choix d’une université et d’une carrière. C’est peut-être un cliché que de dire que la jeunesse c’est l’avenir du pays, mais qund on travaille avec les jeunes à ce niveau, on prend conscience que c’est une grande responsabilité aussi. C’est une belle façon pour moi d’aider mon pays d’adoption ». ÉQUILIBRE IMPORTANT Ce qui n’est pas une raison pour négliger d’autres aspects de la vie. Bonne vivante, dit-elle, elle sait trouver le temps de se détendre et passer de bons moments. « J’ai besoin de faire du sport, je fais de la natation, du vélo, de la course à pieds. Je lis aussi beaucoup, surtout des romans policiers. C’est important de ne pas se laisser absorber par son travail, si passionnant soit-il, l’équilibre étant très important dans la vie », nous confie Christine Faugoo. Son insertion dans la société mauricienne l’a aussi menée à découvrir et apprécier Bollywood. Si Rani Mukherjee, Akshay Kumar et Amitabh Bachchan sont parmi ses artistes préférés, elle dit adorer la musique de Rahat Fateh Ali Khan : « C’est ma musique d’accompagnement en voiture ; la musique ça fait voyager ». En parlant de voyages, elle a fait l’Inde, une dizaine de fois, l’Australie évidemment, travail oblige, mais aussi le Vietnam, la Chine, la Hongrie, les Seychelles, le Sri Lanka et l’Afrique du Sud. L’Inde demeure sa destination préférée. Mais la vraie source de bonheur pour madame IDP, c’est sa petite famille. Avec Dan, son époux, sa petite fille, ses beaux-parents, ses amis, avec un pays qu’elle a adopté et qui l’a adoptée, Christine Faugoo dit vivre le bonheur parfait. En tout cas, elle ne semble pas avoir le mal du pays natal...


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AFD À LA RESCOUSSE

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Les bâtiments, en général, représentent 21,3 % de la consommation d’énergie selon certaines études menées par l’Agence française de Développement (AFD). Et les ‘ecobuidings’, qui prônent une basse

consommation d’énergie, nécessitent de gros financements. C’est ce qu’a déclaré Laurence Breton-Moyet dans une présentation durant la conférence. Pour mieux aider Maurice dans son initiative MID, l’agence a mis

à la disposition de quatre banques l’AFD Mauritian Green Lending Scheme. Une ligne de crédit qui facilite le financement des projets verts. Et ces projets ne concernent pas uniquement les bâtiments verts.

ENERGIES RENOUVELABLES

SOTRATECH EOLIENNES, PANNEAUX solaires photovoltaïques, centrales à biomasse et capteurs solaires thermiques. Alors que le marché mondial des énergies renouvelables connaît une croissance et une diversification importantes, Sotratech Limitée, l’un des principaux acteurs du marché local, a suivi la tendance. On est loin des pompes à eau, des chaudières et autres équipements d’économie d’énergie que commercialisait la compagnie à ses débuts. Bien plus que sur papier – une accréditation ISO 9001 en 2004 et remise à jour en 2008 – le saut qualitatif est palpable. Preuve en est l’éolienne à axe vertical commercialisée par Sotratech. Outre sa taille imposante, elle présente bien des avantages par rapport à l’éolienne conventionnelle : peu de pollution sonore, meilleure efficience et résistance accrue aux conditions climatiques propres à Maurice. De plus, elle est parfaitement intégrable au bâtiment, ce qui renforce significativement son atout esthétique. CLÉ EN MAIN Si l’éolienne à axe vertical n’a pas la prétention de faire figure de porte-drapeau chez Sotratech, elle suffit à donner la mesure de la volonté du fournisseur de précéder son marché en lui proposant des solutions vertes dignes du concept écologique que Maurice faire sien. Au-delà de l’énergie éolienne, la compagnie est leader dans le domaine des centrales solaires thermiques. Ces installations équippent par exemple pas moins de six hôtels de luxe, ce qui leur permet d’avoir de l’eau chaude en continu. Ces projets, qui cumulent 2000 capteurs solaires sur 5000 mètres carrés de surface couverte, ont été conçus, installés et livrés clé en main par l’équipe d’ingénieurs de la compagnie. La gamme de services proposés par Sotratech comprend l’évaluation, la conception, l’installation et la maintenance. L’analyse des besoins du client vise d’abord l’optimisation de la facture én-

LE VENT EN POUPE Après bientôt quinze ans dans l’énergie industrielle et domestique, Sotratech Limitée est prête à accompagner Maurice dans ses nouveaux défis sur le plan du développement durable. Un pari qu’est en train de gagner la compagnie en promouvant l’énergie renouvelable à travers la cogénération | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

COGÉNÉRATION. Sotratech veut aider à réduire la consommation de combustibles fossiles pour la production énergétique

La gamme de services proposés par Sotratech comprend l’évaluation, la conception, l’installation et la maintenance. L’analyse des besoins du client vise d’abord l’optimisation de la facture énergétique par l’amélioration du système de production d’énergie. La compagnie propose, en fait, des systèmes de cogénération

ergétique par l’amélioration du système de production d’énergie. La compagnie propose, en fait, des systèmes de cogénération (production simultanée d’électricité à partir de deux formes d’énergie primaires) pour réduire graduellement la consommation des combustibles fossiles. DÉMOCRATISATION S’appuyant sur la solide expertise qu’elle s’est forgée durant ses quatorze années d’activité, l’entreprise implantée à BeauBassin a beaucoup misé sur le développement de solutions renouvelables. Il a également fallu informer le public de leur existence. L’édition 2010 du Salon ecobuilding s’est ainsi révélé une excellente opportunité pour l’entreprise de présenter ses capteurs solaires photovoltaïques importés de fabricants de renommée internationale. Durant les cinq prochaines années, voire au-delà, c’est l’énergie renouvelable qui va mobiliser l’attention de Sotratech, tant sur le plan de la recherche et du

développement que sur celui de l’exploitation. Parallèlement à une focalisation sur le secteur industriel, la compagnie croit dans la démocratisation de la production énergétique. « Notre objectif, c’est que chacun, à son échelle, puisse produire son énergie et la réinjecter dans le réseau public », soutient Didier Philogène, Managing Director de Sotratech. Pour ce faire, le vent reste l’option la plus abordable. De même, la compagnie n’entend pas se mettre en porte-à-faux avec la vision nationale. Pour Didier Philogène, la récupération (comme celle de la chaleur des effluents) et l’utilisation responsable de l’énergie demeurent les maîtres mots, même si cela implique une prise de risque accrue au plan de l’exploitation des activités de la compagnie. « C’est la passion du métier qui nous gouverne », renchérit le directeur, ajoutant que « nous sommes dans un secteur où, pour survivre, il faut à tout prix proposer des concepts novateurs et surtout apprendre de ses faiblesses et de ses erreurs ».

DES PRODUITS « VERTS » PRIMÉS L’engagement écologique de Sotratech Limitée a été récompensé par la Green Awards Mauritius (GAM), dont la première édition s’est tenue en 2010. La compagnie s’est distinguée dans la catégorie ‘Eco Products’. « Cette distinction vient récompenser nos efforts dans le domaine de l’écologie et nous en sommes ravis. Elle témoigne aussi de la qualité du label Sotratech, qui combine les objectifs de notre activité au développement durable, qui est pour nous le moteur de l’innovation », affirme Didier Philogène, Managing Director de Sotratech.

Didier Philogène


INNOVATION ET VISION POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE Pour l’invité Ashock Lall, de New Delhi, mettre sur pied et maintenir le développement durable requiert une stratégie d’innovation et de nouvelles visions ainsi qu’une dose d’imagination et de créativité. “La pratique ar-

CONSTAT UNANIME dès l’ouverture de la conférence ; le pays a beaucoup à apprendre concernant la construction verte. L’exposé d’Ashok Lall, architecte renommé de l’Inde et directeur de la firme Ashok B Lall Architects, a été des plus éclairants. Sa présentation des constructions de New Delhi, les matériaux utilisés, le design, tout y était pour convaincre. Le principal souci demeure, toutefois, l’aspect financier, puisque l’ecobuilding a un coût. APPROCHE LOCALE Il y a de nouvelles conditions climatiques dans le pays et l’industrie de la construction doit s’y adapter. Selon Pat Ng Cheong, président de la Mauritius Association of Architects (MAA), le secteur de la construction est appelé à se restructurer, il faut définir une approche locale : « Il ne s’agit pas uniquement de se laisser influencer par les tendances internationales, il est important de garder la spécificité de l’architecture mauricienne. » Pour cet architecte, si le projet Maurice Ile Durable (MID) est une excellente initiative qui prendra du temps pour se réaliser, il faudra tout de même s’activer davantage. Ce qui amène le président de la MAA à souligner que les architectes sont appelés à aider au haut de la pyramide. « Il faut non seulement que les ar-

chitecturale d’aujourd’hui doit répondre aux exigences pour rétablir la viabilité de l’environnement grâce à une conception spatiale bioclimatique et l’utilisation sélective de la technologie”, a-t-il assuré dans son exposé. À

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l’instar des nouveaux bâtiments de New Delhi qui sont des architectures à basse consommation. En mettant sur pied de tels bâtiments, il faut toutefois résoudre les problèmes de système de climatisation, entre autres.

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ECOBUILDING CONFERENCE

Pour une conscientisation tous azimuts La deuxième conférence sur l’ecobuilding s’est tenue les 17 et 18 mars. Les participants locaux ont pu prendre connaissance de ce qui se fait ailleurs tout en réféchissant sur ce qui peut être adapté au contexte local | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN ARCHITECTURE. Maurice doit savoir adapter ce qui se fait ailleurs

chitectes soient plus formés pour la conception durable et responsable, mais aussi former tous ceux qui interviennent dans la grande masse des constructions où les architectes sont très peu présents », insiste Pat Ng Cheong. L’association propose donc un encadrement de tous les opérateurs engagés dans des projets de construction. D’autre part, le président de l’associa-

tion a fait ressortir que les lois comportent certaines lacunes par rapport à l’architecture. A titre d’exemple, il indique que le patrimoine architectural du pays n’est nulle part mentionné dans les règlements municipaux. Pat Ng Cheong souligne également le danger d’une absence d’étude pour informer la population des régions à risques en termes

d’inondations, de sols marécageux ou vulnérables aux glissements. Selon le US Green Building Council, comparée à une construction conventionnelle, une construction écolo peut réduire la consommation d’énergie jusqu’à 30 % à 50 %, et l’utilisation d’eau jusqu’à 40 %.

Gordon Brown: « Le partage d’information est primordial » ❚ Quel sont les objectifs de cette

La deuxième édition de la conférence sur l’ecobuilding, organisée par l’agence de communication sud-africaine Alive2green, s’est tenue vendredi et samedi derniers au Centre Swami Vivekananda, à Pailles. L’objectif était de partager les connaissances des acteurs du secteur, de stimuler le marché et de conscientiser la population sur les attraits de l’ecobuilding. Le temps d’une pause café, Gordon Brown, directeur d’Alive2green, nous a livré son point de vue

deuxième conférence sur l’ecobuilding ? Le premier objectif est de partager nos connaissances en matière d’ecobuilding. Nous avons pour cela invité des conférenciers internationaux et des experts mauriciens. Le deuxième objectif est de créer un marché et un forum pour les produits et services qui permettent de concevoir des constructions qui sont moins dangereux aujourd’hui pour la santé humaine. Cette conférence a également pour but de promouvoir l’ecobuilding, qui est finalement axé sur l’efficacité énergétique, l’efficacité des ressources, ainsi que la santé humaine et l’environnement.

veaux produits et services sont ainsi devenus disponibles sur le marché au cours des douze derniers mois. Mais indépendamment de notre conférence, et en parallèle avec ce que fait le secteur privé, le gouvernement fait aussi un certain nombre de choses. Ainsi, il y a eu le lancement du Green Building Council et les autorités planifient l’écriture d’une nouvelle loi avec les codes d’efficacité énergétique. Elles ont aussi apporté leur aide aux petits producteurs indépendants afin de rendre les systèmes photovoltaïques plus rentables. Durant les douze mois à venir, d’autres avancées sont à prévoir. ❚ Faut-il davantage conscientiser

❚ Quels ont été les résultats de la

première conférence qui s’est tenue l’année dernière ? Le but de la conférence était de réunir des gens qui sont d’abord et avant tout dans le secteur de la construction, afin de connaître leurs points de vue, et de procéder à un partage de connaissances. Nous avons aussi voulu fournir des informations à un certain nombre de personnes qui travaillaient déjà sur des projets d’ecobuilding. L’un des effets a été de stimuler le marché pour ce type de construction. Un certain nombre de nou-

la population sur l’existence de ce type de construction ? Je pense que lorsqu’il s’agit de la population en général, c’est surtout une question de sensibilisation et d’éducation. Je crois que les gens doivent davantage prendre conscience que la façon dont nous utilisons l’énergie est source de gaspillage, de même que la façon dont nous utilisons l’eau, et que nous créons beaucoup de déchets de par ce que nous achetons et comment nous les traitons et jetons. Il y a beaucoup de choses que vous et moi pouvons faire sur une

base quotidienne, des actions qui ne requièrent pas d’investissements majeurs. Il suffit juste d’éveiller la conscience des gens. Ainsi, cet événement promet un certain degré de sensibilisation puisqu’il y avait également une exposition ouverte au public. ❚ Combien de temps faudra-t-il

attendre pour que Maurice ait réellement des ecobuildings ? Cela peut arriver très rapidement. Déjà, il y a pas moins de 7 ou 8 projets majeurs d’ecobuilding à travers l’île Maurice. Mais ce chiffre ne tient pas compte, je suis sûr, de nombreuses maisons qui ont été construites selon des principes écologiques, surtout si les propriétaires ont construit de manière indépendante. Toutefois, je pense qu’une fois que nous aurons compris, en tant que propriétaires d’une habitation, que des économies peuvent être réalisées sur des bâtiments économes en énergie, les choses commenceront à bouger. Une fois que les propriétaires de maison se rendront compte qu’il est plus aisé de vivre dans un ecobuilding, la demande va croître. A long terme, on verra un plus grand nombre de bâtiments écologiques.


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THON ROUGE : LA JUSTICE EUROPÉENNE INVALIDE UNE INTERDICTION DE PÊCHE

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Le 17 mars, la cour de justice européenne de Luxembourg a partiellement invalidé la fermeture anticipée de la pêche au thon rouge pour les thoniers senneurs français, italiens, maltais, grecs et chypriotes. Une

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fermeture qui avait été décrétée par Bruxelles en 2008. Si la justice européenne a annulé cette interdiction de pêche visant à préserver les ressources de thon rouge, une espèce menacée, c’est parce qu’elle a

jugé qu’une discrimination en faveur des pêcheurs espagnols a eu lieu. Ces derniers auraient en effet bénéficié de quelques jours de pêche de plus que les autres pêcheurs européens.

ALIMENTATION

L’agro-écologie ou retour vers l’épisode 2008

Dans un rapport diffusé le 3 mars 2011, la FAO a précisé que son Indice des prix des produits alimentaires avait enregistré une hausse de 2,2 % en février, atteignant un niveau record sans précédent depuis 1990. En fait, une séquelle de la crise alimentaire de 2008 et de ses effets drastiques se profile à l’horizon dans le sillage du tsunami japonais et des agitations géopolitiques dans le monde. La FAO prend les devants en proposant un plan d’action à court terme mais encourage les gouvernements du monde à adopter une approche à long terme pour contrer le problème : l’agro-écologie. Or, l’organe des Nations unies ne peut rien imposer car les États sont souverains pour décider de leurs politiques publiques | ZAAHIRAH ATCHIA LE TSUNAMI alimentaire est bel et bien là. Tel est le constat qui découle du dernier rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Selon ce rapport, rendu public le 3 mars dernier, les indicateurs sont au rouge avec l’indice des prix des produits alimentaires affichant une hausse de 2,2 % en février – ce qui le ramène à son niveau le plus élevé depuis... 1990. Cette tendance haussière se maintient d’ailleurs depuis huit mois déjà et a poussé la FAO à tirer la sonnette d’alarme mais également à envisager un plan d’action gravitant autour de l’achat des denrées alimentaires en amont et le renforcement des filets de sécurité dans les pays les plus à risque. Mais est-ce de cela dont le monde affamé a vraiment besoin pour assurer sa nourriture, d’une solution à court terme ? CHIFFRES ÉLOQUENTS Certes, l’urgence de prendre des mesures expédientes se rationalise par l’ampleur de la crise de la faim : une menace réelle de famine pèse sur pas moins de 44 millions de personnes enlisées dans la pauvreté extrême, selon la FAO. Il importe également de mettre en exergue que, selon plusieurs observateurs, les révoltes en Égypte et en Tunisie ont été dues en partie à un mécontentement face à la flambée des prix de la nourriture. De quoi confirmer que des mesures urgentes sont opportunes et souhaitables dans la conjoncture actuelle d’autant plus que le rapport est catégorique : le prix de l’intégralité des groupes de produits de base a grimpé, à l’exception de celui

ALIMENTATION. Pour nourrir les 9,1 milliards d’êtres humains qui vont peupler la planète en 2050, il faudra augmenter la production alimentaire mondiale de 70 %

Nous allons droit dans le mur, si des changements révolutionnaires ne sont pas réalisés (…) La réaction des gouvernements à la forte hausse des prix alimentaires n’est pas suffisante. Elle est à courte vue et ne traite pas des racines structurelles de la crise

du sucre, avec les produits laitiers et les céréales comme les cibles les plus touchées. Les chiffres figurant dans le rapport sont fort éloquents. Selon le document, l’indice des prix des produits laitiers a enregistré une hausse de 4 % en février par rapport au mois précédent tandis que celui du prix du sucre en février était légèrement inférieur à celui du mois précédent, mais il est resté néanmoins supérieur de 16 % à son niveau de février 2010. Pour sa part, l’indice des prix des huiles et des matières grasses ne s’est que légèrement accru en février, son niveau demeurant tout juste en-dessous de son record atteint en juin 2008. Les viandes coûtent aussi plus cher : l’indice des viandes a

Selon le rapport de l’Onu, l’agro-écologie propose la solution la plus adaptée à long terme car elle permettrait de doubler la production alimentaire des petits producteurs des régions vulnérables en moins de 10 ans et de lutter contre la pauvreté

augmenté de 2 % en février par rapport à son niveau de janvier. Pour rappel, l’indice susmentionné rapporte les variations mensuelles des prix d’un ensemble de produits de base vivriers, dont les céréales, les huiles et les matières grasses, les produits laitiers, les viandes et le sucre sur les marchés internationaux. Or, les solutions envisagées dénotent une certaine carence de vision à long terme, en tenant compte de certaines réalités. Par exemple, selon les projections de croissance de la FAO, la population mondiale est censée passer de 6,9 milliards de personnes aujourd’hui, à 9,1 milliards en 2050. Pour faire face à ces besoins, « une augmentation de 70 % de la produc-


YOPLAIT VA PASSER SOUS PAVILLON AMÉRICAIN Le groupe Yoplait va passer sous le contrôle de l’Américain General Mills, mais le géant de l’agroalimentaire s’est engagé à maintenir en France le siège social et les usines du numéro deux mondial des produits laitiers frais. Dans

tion alimentaire mondiale et de 100 % dans les pays en développement sera nécessaire », selon Jacques Diouf, le directeur de la FAO, qui intervenait à une conférence organisé le mardi 15 mars à Abu Dhabi, capitale des Émirats arabes unis. Celui-ci a clairement fait ressortir que, valeur du jour, les investissements dans l’agriculture ne sont pas suffisants pour sortir le monde de la crise : « La part de l’agriculture dans l’aide publique au développement a chuté de 19 % en 1980 à 3 % en 2006. Les pays en développement n’allouent que 5 % de leurs budgets nationaux au secteur agricole, au lieu des 10 % nécessaires, et ce malgré la contribution de l’agriculture au produit intérieur brut, malgré les opportunités d’exportations qu’elle présente, notamment pour la balance des paiements », a-t-il fait ressortir. IMPORTATIONS JAPONAISES Une reconnaissance de la nécessité d’une stratégie à long terme pour contrer le problème, certes. Pourquoi alors avoir exclu une telle stratégie du plan d’action du Programme alimentaire mondial (PAM) jusqu’à présent ? Deux raisons possibles : la première est d’ordre financier et la seconde d’ordre politique. La première raison semble être d’ordre financier. Car le scénario de 2008 risque de se reproduire si l’envolée des prix des denrées alimentaires de base se poursuit au cours de l’année 2011. A l’époque, le PAM avait connu un déficit budgétaire à cause de la crise alimentaire mondiale. Résultats : réduction du nombre des bénéficiaires de l’aide alimentaire internationale

un communiqué publié vendredi, les ministres français de l’Economie et de l’Agriculture ont souligné que le gouvernement veillerait à ce que les emplois ainsi que l’avenir de la filière laitière en France soient préservés. La marque à la

fleur est déjà leader du yaourt aux ÉtatsUnis, où elle est commercialisée par General Mills dans le cadre d’un accord de licence remontant à 1977. En France, elle est connue pour les produits ‘Calin’, ‘Petits filous’ ou ‘Yop’.

long terme dans la stratégie de l’Onu : « Nous allons droit dans le mur, si des changements révolutionnaires ne sont pas réalisés (…) La réaction des gouvernements à la forte hausse des prix alimentaires n’est pas suffisante. Elle est à courte vue et ne traite pas des racines structurelles de la crise », a mis en garde l’expert.

et diminution des rations individuelles. Contingence sombre qui menace de faire son comeback avec le nouveau volet de la crise alimentaire de 2011 car deux ans à peine après, la population mondiale réitère la même revendication qu’en 2008 : celle de la baisse des coûts des denrées essentielles et du droit pour tous les habitants de la terre de se nourrir convenablement. Une

duction : le Japon, qui importe 60 % de ses denrées alimentaires et ne possède que 13 % de la superficie du pays pour nourrir sa population de 127 millions d’habitants, va devoir augmenter ses importations en termes de denrées alimentaires. La demande va donc croître et les prix s’enflammer par conséquent. Le seconde : la souveraineté

La part de l’agriculture dans l’aide publique au développement a chuté de 19 % en 1980 à 3 % en 2006. Les pays en développement n’allouent que 5 % de leurs budgets nationaux au secteur agricole, au lieu des 10 % nécessaires, et ce malgré la contribution de l’agriculture au produit intérieur brut, malgré les opportunités d’exportations qu’elle présente, notamment pour la balance des paiements

revendication à laquelle on ne pourra répondre de sitôt, peu importe la bonne foi qu’on y met : la montée des prix persiste alors que les désastres naturels, comme le tsunami au Japon, viennent noircir davantage le tableau. La logique s’explique par le bouleversement de l’équilibre que dicte la loi de l’offre et de la demande. Tra-

des pays membres de l’Onu de sorte que celle-ci ne puisse leur dicter leur politique publique pour qu’ils implémentent l’option long terme qu’elle préconise : l’agro-écologie. En effet, mardi dernier à Genève, le rapporteur de l’Onu pour le droit à l’alimentation, Olivier de Schutter, a déploré ce même manque de mesures à

SOUTIEN DÉFECTUEUX C’est dans cette ligne de pensée qu’il a plaidé pour des changements radicaux dans le système de production. Deux grands axes en ressortent : d’une part, une meilleure gestion des marchés dans le cadre du G20 en vue de promouvoir la transparence en décourageant la volatilité des prix en raison de spéculations inexactes des marchés financiers et, d’autre part, le développement de l’agro-écologie, méthode basée sur le renouvellement des sols sans engrais chimiques, pour accroître la production agricole. Selon ces calculs, l’agro-écologie pourrait doubler en dix ans la production alimentaire des petits paysans dans les régions les plus critiques. Soulignons que l’agro-écologie associe le développement de l’agriculture à la « protectionrégénération » de l’environnement naturel. Les techniques agro-écologiques incluent le contrôle biologique (lutte contre les maladies par des prédateurs naturels), l’agroforesterie, le stockage naturel de l’eau, les cultures intercalaires, l’utilisation de fumier biologique ou encore le mélange culture-bétail. Toutes ces techniques ont pour caractéristique commune le faible, voire l’absence de recours aux intrants extérieurs

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comme des engrais chimiques et des pesticides. Ces techniques culturales permettent donc de renouveler les sols en encourageant une fertilisation organique et aussi le reboisement, aidant ainsi à lutter contre le changement climatique et l’augmentation des gaz à effet de serre par une meilleure gestion des sols. Cette pratique privilégie donc le recyclage des nutriments et de l’énergie dans l’exploitation, plutôt que l’introduction d’apports extérieurs. Selon le rapport de l’Onu, l’agro-écologie propose la solution la plus adaptée à long terme car elle permettrait de doubler la production alimentaire des petits producteurs des régions vulnérables en moins de 10 ans et de lutter contre la pauvreté. Ces conclusions reposent sur l’examen de publications scientifiques sur le sujet depuis cinq ans, et sur les projets réalisés dans divers pays du monde. Une solution à long terme qui se heurte hélas à la réalité politique car la méthode est « encore insuffisamment appuyée par des politiques publiques ambitieuses et va donc rarement audelà du stade expérimental », regrette Olivier de Schutter. L’expert souligne que l’agroécologie n’est pas suffisamment soutenue par les politiques publiques, au Nord comme au Sud et ce, dans les dépenses suivantes : l’investissement dans la vulgarisation, la recherche agricole et les projets participatifs, pourtant essentiels à son développement. Comme quoi, la puissance politique des Nations unies n’est pas absolue là où elle serait la plus souhaitable.


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UN COMPAGNON VIEUX DE 135 ANS

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Le téléphone a été inventé par Alexander Graham Bell en 1876. Deux ans plus tard, Almon B. Strowger, entrepreneur en pompes funèbres, invente le premier central téléphonique. En 1885, a lieu le pre-

mier essai du téléphone sans fil. En 1889, William Gray fait fonctionner le premier téléphone public. Alexander Graham Bell voulait avant tout inventer un système pour faire entendre les sourds. Lors de ses ex-

périences, il est arrivé à l’invention du téléphone. Cette invention nous est très utile et plus le temps passe, plus on invente des appareils sophistiqués qui ont un lien direct avec le téléphone

TÉLÉPHONE MOBILE

À BON ENTENDEUR

Les utilisateurs de portables n’ont jamais été aussi nombreux ; certains en possèdent même deux, histoire d’être disponibles à tout moment. Mais, dans cette nébuleuse moderne où le téléphone est le roi incontesté, les réfractaires au téléphone mobile sont légion. Même s’ils sont moins visibles que les autres | MANOJ NAWOOR

ON LES croise souvent, ces accros du téléphone mobile, le doigt rivé sur le clavier à composer un SMS. Et puis il y a ceux qui sortent compulsivement le téléphone de leurs proches pour vérifier s’il n’y aurait pas un appel en attente. Ces frénétiques du mobile se comptent de nos jours par certaines de milliers alors que le téléphone, fixe s’entend, était encore un produit de luxe il y a deux décennies. Toutefois, certains irréductibles résistent encore et toujours à l’envahissant terminal. Patricia, jeune coiffeuse célibataire, fait partie de ces « résistants » : « J’ai choisi de ne pas utiliser un portable, même si je conçois que c’est un important outil de communication. Par moments, c’est très tentant d’avoir un téléphone portable, mais quand je vois comment les jeunes de mon âge sont devenus accros à cet objet, je me dis qu’il n’est pas question qu’on me dérange pour un oui ou pour un non », dit-elle.

Je ne peux pas vivre sans mon portable. C’est devenu un objet intime. Il me tient compagnie toute une journée et il me permet de rester en contact avec ma petite amie Les téléphones mobiles sont conçus pour communiquer tout en se déplaçant d’un endroit à un autre. Depuis son introduction dans les années 80, la téléphonie n’a cessé de se vulgariser, au point où presque tous, aujourd’hui, disposent d’un terminal. Au tout début, les portables trouvent preneurs auprès des professionnels, tels les chauffeurs des taxis, les courtiers maritimes et les hommes d’affaires. Mais la technologie du téléphone mobile n’a cessé de nous sur-

gouement du public. Tant et si bien que la frontière entre utilité et dépendance peut difficilement être établie. Pour les jeunes, le téléphone, bien plus qu’un simple outil de communication, est presque un mode de vie, une façon de s’affirmer et d’asseoir son identité.

prendre de par sa taille, ses formes et ses mille et une options allant des jeux à la musique en passant par la messagerie, la vidéo, la photo

et l’Internet. A Maurice, les téléphones cellulaires ont atteint près d’un million d’utilisateurs. Ce chiffre démontre bien l’en-

FIDÈLE COMPAGNON Depuis quelques années, pour cette catégorie, le SMS a pris le pas sur les appels en raison d’un coût plus abordable. Posséder un téléphone portable est pour eux une nécessité, voire une obligation. Pour Shashi, jeune homme de 22 ans, son téléphone mobile est son compagnon le plus fidèle. Reçu en cadeau pour son anniversaire, son téléphone mobile, il ne le lâche pas d’une semelle. Ce « camarade » l’accompagne dans toutes ses péripéties et a une place de choix dans son lit le soir. « Je ne peux pas vivre sans mon portable. C’est devenu un objet intime. Il me tient compagnie toute une journée et il me permet de rester en contact avec ma petite amie », explique-t-il. Mais les téléphones ne sont pas simplement un gadget distrayant qui permet de ne pas se

tourner les pouces. Les nouvelles technologies ont donné naissance à une panoplie de nouveaux terminaux mobiles les uns plus sophistiqués que les autres, comme le fameux BlackBerry, joujou de prédilection d’un certain Barack Obama, qui permet à l’utilisateur de gagner du temps pour consulter ses emails, sans compter une kyrielle de services à portée de doigt. La pénétration de la téléphonie mobile à Maurice a connu une ascension fulgurante, grâce à des prix compétitifs. De nos jours, les prix sur le marché vont de Rs 1 500 à Rs 32 000. D’autre part, même si les options restent très basiques sur les terminaux d'entrée de gamme, certains modèles sont aussi très sophistiqués, au point de pouvoir rebuter nombreux d'entre nous. Dans le sillage de cet engouement sans précédent est né tout un assortiment d'accessoires et autres gadgets afin de mieux personnaliser son portable. La diversité des modèles et des accessoires fait qu'aujourd'hui, téléphone rime avec pratiquement tout. Dans certains pays, d’ailleurs, 75 % des personnes âgées de plus de 12 ans ont au moins un téléphone portable. Chez les seniors, les chiffres sont moins éloquents, bien que certains commencent à se laisser gagner par la folie du mobile. Alors, outil incontournable ou tendance virale ? Les avis divergent, mais une chose reste sûre, le téléphone est une invention comme l’humanité en a rarement connu. C’est un moyen très utile pour communiquer rapidement à travers le monde entier et qui permet parfois de fuir la solitude. Pour longtemps encore, aussi longtemps que durera la parole, le téléphone répondra présent...


UN ÉCRAN PLUS GRAND POUR L'IPHONE 5 C’est un bruit de couloir qui revient souvent : le nouveau smartphone de la Pomme embarquerait un écran plus grand. La dalle LCD passerait de 3,5 à 4 pouces, mais la résolution ne devrait a priori pas changer. Il faut dire que les 3,5 pouces actuels affichent du

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960 par 640 pixels au compteur, pour un total de 326 points par pouce. C’est cette forte concentration de pixels qu’Apple nomme 'Retina', en référence simplement à l’oeil humain qui n’est plus capable de discerner les pixels au-delà de 300 dpi.

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L’iPad 2 TECHNOLOGIES

SURFE SUR LA VAGUE INFORMATIQUE

Le monde a eu à peine le temps de se remettre de la révolution initiée par l'iPad qu'Apple a lancé, en début de mois, la version 2 de sa tablette numérique. Quelques semaines après, notre technophile maison, en Inspecteur Gadget averti, s'aventure dans les coulisses d'une nouvelle révolution | RN IL FUT un temps où les ordinateurs occupaient une salle de plusieurs mètres carrés. À cette époque, les voyants lumineux et autres touches jonchaient les tableaux de bord des ordinateurs et il fallait plusieurs spécialistes, au bas mot, pour pouvoir les opérer. Au fil des années, les ordinateurs vont subir une cure d'amincissement et leur maniement abscons cédera la place à des opérations que peut exécuter un enfant en bas âge. La mouvance de vulgarisation de l'outil informatique se poursuivra au fil des décennies, et à la fin de la première décennie des années 2000, la tablette numérique fait une entrée fracassante sur le marché, avec la sortie de l'iPad. Steve Jobs, le charismatique patron d'Apple, l'avait d'ailleurs prédit : « L'i-

Pad changera à jamais notre manière de concevoir l'informatique ». Et, une fois de plus, il n'avait pas tort. À mi-chemin entre un téléphone mobile et un ordinateur portable, l'iPad se destine à tous ceux qui ont besoin d'être connectés en permanence à l'Internet. De nombreux analystes ont même été jusqu'à prédire la mort certaine des ordinateurs portables avec la sortie de la tablette d'Apple. Disponible depuis le 2 mars dernier dans une nouvelle mouture, sobrement baptisée iPad 2, la tablette tactile reprend les fonctionnalités de son aîné, en présentant des courbes plus affinées et une légère perte de poids. Autrement, équipé du système d'exploitation mobile d'Apple, iOS, l'iPad 2 ne diffère que peu de la première version, si ce n'est l'ajout de caméras. Sous le capot, l'iPad 2 embarque un processeur A5, signé Apple, cadencé à 1GHz, deux fois plus rapide que celui de la première version de l'iPad. Côté mémoire vive, l'iPad 2 dispose de 512 Mo, soit le double du premier iPad. Le tout pour une autonomie annoncée de 10 heures. Le succès de l'iPad, toutes

versions confondues, peut se mesurer à la vente de ces terminaux, mais aussi à l'écosystème d'applications dessiné par Apple et qu'on retrouve sur les iPhones, depuis la première génération, et les iPods touch. En effet, avec une logithèque en ligne de plusieurs milliers de titres, l'iPad 2, comme l'iPad de première génération d'ailleurs, peut se transformer en outil polyvalent, complément idéal à l'ordinateur portable, mais se révèle aussi un excellent appareil autonome, les applications lui apportant des fonctionnalités nouvelles, telles que l'impression, la rédaction de documents et même la correction d'images. INDÉTRÔNABLE Malgré une forte concurrence sur ce marché hautement dynamique, l'iPad semble difficilement détrônable. Pourtant, dès sa sortie, l'iPad a attisé toutes les convoitises et les imitations de l'appareil sont aujourd'hui incalculables. Plus subtils, les gros constructeurs de l'industrie informatique y sont allés avec différents modèles, Samsung avec son Galaxy Tab, Motorola avec son Xoom, RIM, constructeur des Black-

Berries, avec son PlayBook, et, tout récemment, HP, avec le TouchPad, né dans le sillage du rachat de la firme Palm par le géant américain. Une multitude d'autres constructeurs ont présenté, au cours de 2010, et encore cette année, de nouvelles tablettes qui reprennent plus ou moins les fonctionnalités de l'iPad et l'éditeur Microsoft a annoncé des partenariats avec plusieurs constructeurs pour proposer des appareils pressentis pour être les rivaux de l'iPad. Tout le ramdam n'aura pas cependant pour conséquence d'affaiblir l'iPad. Les ventes en témoignent, le petit bijou d'Apple s'étant vendu à plusieurs millions d'exemplaires. À Maurice, toujours légèrement en retard alors que le TGV de l'informatique passe chaque jour à la vitesse supérieure, il faudra patienter quelques mois avant de voir débarquer l'iPad 2. Les technophiles qui ne sauraient s'armer de patience pourront toujours se consoler avec l'iPad de première génération disponible chez quelques revendeurs pour des prix allant de Rs 22 000 à presque Rs 40 000.


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TSIM SHA TSUI, LE « CAUDAN » HONGKONGAIS

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La compagnie propriétaire et gérante de Grand Ocean City tire son nom d’un cap à la pointe de la péninsule de Kowloon, en Chine. Les Mauriciens qui ont parcouru Tsim Sha Tsui ont certainement constaté sa ressemblance avec le Caudan Waterfront. Aussi

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connu comme Heung Po Tau sous le règne britannique, Tsim Sha Tsui est un pôle touristique majeur de la région métropolitaine de Hong Kong, avec de nombreux magasins et restaurants spécialisés dans la cuisine hongkongaise.

Un emplacement au cœur du Caudan Waterfront, un service rapide et soigné, et une cuisine chinoise légèrement remaniée à la mauricienne. Tels sont les ingrédients qui font le succès de Grand Ocean City depuis une quinzaine d’années. Bien que sa réputation ne soit plus à faire, la qualité reste le souci quotidien de l’établissement | ABDALLAH GOOLAMALLEE

GRAND OCEAN CITY

CAP SUR LA CUISINE CHINOISE

PHOTOS : MANOJ NAWOOR

QUE DIRIEZ-VOUS de déguster un bon plat chinois le regard rivé vers l'océan ? Situé au cœur de la capitale, au Caudan Waterfront, le restaurant Grand Ocean City vous propose de déguster les délices d'une cuisine chinoise assortie aux goûts particuliers de Maurice. Une cuisine « différente des autres », ose Jason Lang, le propriétaire des lieux. Grand Ocean City voit le jour en 1996, avec l'ouverture du Caudan Waterfront. Pour Jason Lang, la décision d'investir dans un restaurant ne découlait pas de la seule envie de faire du business. « La raison principale était d'amener la qualité que je recherchais dans le domaine de la restauration. L'un de nos objectifs était d'avoir un restaurant qui offrirait des plats de qualité à un prix abordable », avance-t-il. Le restaurant, dont le décor intérieur magnifique est l'un des atouts, peut contenir au maximum quatre cents personnes. Outre la vingtaine d'employés du restaurant, la touche particulière associée aux plats chinois est assurée par les quatre chefs, qui viennent tous de la Chine ou de la Malaisie.

Nous sommes actuellement dans une ère où le business de la restauration est très compétitif. Quand on a ouvert le Grand Ocean City, quinze ans de cela, il n'y avait pas autant de restaurants qu'aujourd'hui. Néanmoins, une fois que les clients obtiennent satisfaction chez vous, ils voudront automatiquement revenir

TOUT LE MONDE À BORD Grand Ocean City mise aussi beaucoup sur la qualité du service qu'il offre à ses clients. Les plats chinois, qui doivent être consommés aussitôt servis, de par la nature de cette gastronomie, exigent en effet une grande rapidité de service. Quatre cents personnes, installées en style banquet, doivent ainsi pouvoir être servies dans un laps de temps restreint. Malgré un look très haut de gamme, le restaurant n'est cependant pas réservé, de par ses prix, à une clientèle aisée. Pour Jason Lang, « bien qu'on peut constater que le restaurant est très fréquenté par les hommes d'affaires, surtout à l'heure du

CONCURRENCE. Grand Ocean City dit mauricianiser les goûts de la cuisine chinoise

déjeuner, tous les gens s'y retrouvent. Nous avons une clientèle acquise très large et notre but, c'est de nous assurer que celle-ci s'élargisse davantage ». La priorité du propriétaire étant en effet d'avoir tout le monde à bord. Objectif atteint, à en croire la vue d'un restaurant bondé de gens de différentes couches qui s'offrait à nous lorsque nous nous y sommes rendus lors de la semaine écoulée. Ceux-ci étaient venus en famille ou entre amis. Bon nombre de touristes étaient également à compter parmi les clients. TROIS MOTS Situé dans un lieu stratégique au Caudan Waterfront, le restaurant Grand Ocean City appartient à la compagnie Tsim Sha Tsui & Co Ltd. Le nom ne vous dira peut-être rien. Tsim Sha Tsui est en fait une zone urbaine dans le sud de Kowloon, à Hong Kong. Géographiquement, Tsim Sha Tsui est un cap à la pointe de la péninsule de Kowloon, pointant vers le port


DIM SUM : LE PLAISIR À PETITES TOUCHES Le dim sum, littéralement « cœur à petites touches », désigne un ensemble de mets de petite portion, consommée dans la cuisine cantonaise, notamment lors du « Yum Cha », un repas qui peut commencer au matin et finir l'après-midi, seul ou en famille, avec des

amis, des collègues... ayant lieu dans un restaurant spécifique appelé « Cha Lau », littéralement « établissement de thé ». Cependant, à l'origine, c'était de petites pâtisseries raffinées ayant la spécificité de pouvoir être mangées avec les doigts si on le désire.

de Victoria. Pour Jason Lang, le choix des noms est important. Celui de son restaurant s'est donc décidé suite à une approche méticuleuse. Le premier mot ; « Grand », reflète ainsi la capacité importante du restaurant, « Ocean » renvoie à sa position géographique face à la mer (Tsui en Chinois), alors que « City » rappelle que l'autre face du restaurant est tournée vers la ville de Port-Louis. Mais si le choix du nom revient aux propriétaires, le choix de l'emplacement au Caudan Waterfront découle d'une demande des promoteurs du front de mer. « Les promoteurs du restaurant ont été approchés et choisis par les responsables du Caudan Waterfront pour y opérer un restaurant spécialisé dans la cuisine chinoise, vu que nous avions déjà à notre compte une grande expérience dans la restauration », affirme Jason Lang. A l'opposé de beaucoup de restaurants de l'île, Grand Ocean City est ouvert sept jours sur sept, afin de répondre à la demande de ses clients. Malgré le va-et-vient quotidien, c'est en week-end que le restaurant accueille le plus grand nombre de clients. PLATS AUTHENTIQUES Pour le gérant, le business de la restauration est très exigeant, dans la mesure où celui qui tient les rennes doit absolument savoir dans quelle direction il va. Selon lui, mettre sur pied un restaurant n'est pas chose facile, surtout dans la période actuelle, car cela demande des investissements massifs et de gros efforts afin de maintenir la qualité et la réputation de l'établissement. « Nous sommes actuellement dans une ère où le business de la restauration est très compétitif. Quand on a ouvert le Grand Ocean City, quinze ans de cela, il n'y avait pas autant de restaurants qu'aujourd'hui. Néanmoins, une fois que les clients obtiennent satisfaction chez vous, ils voudront automatiquement revenir », affirme Jason Lang. Selon ce dernier, la grande

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UN PROCÈS HISTORIQUE

différence entre Grand Ocean City et beaucoup d'autres restaurants demeure la « satisfaction continuelle et inébranlable du client ». Une satisfaction qui découle de la qualité du service et des plats proposés. La diversification du menu, qui s'est faite au fil des années, y est également pour quelque chose. « Notre concept est simple. Après avoir déjeuné ou dîné, le client doit se dire qu'il doit absolument retourner au Grand Ocean City. Nos prix sont très compétitifs comparés à d'autres restaurants du même standard, et la qualité que nous offrons demeure indéniable.

Après tout, notre ‘motto’, « value for money », en dit long », avance Jason Lang. Ce dernier considère comme « authentiques » les plats mijotés par ses chefs : « ce que nous faisons, c'est simplement de mauricianiser les goûts provenant de la cuisine chinoise que nous proposons. Nous ajustons les plats en fonction de notre clientèle ». C’est cette identité particulière qui ressort de la panoplie de plats proposés par l’établissement. Outre les menus à la carte, le buffet ouvert, disponible pour le déjeuner les mardis, mercredis et samedis et au

dîner les vendredis et les samedis, met en avant une vingtaine de plats, le tout pour un prix de Rs 550 à Rs 600. Les fameux « Dim Sum » constituent quant à eux les spécialités du jeudi et du dimanche. D'autre part, Grand Ocean City propose aussi à ses clients une carte de vins très variée, et ce à des prix souvent inférieurs à ses concurrents. Pour Jason Lang, l’important n’est pas d’avoir la marge de profit la plus importante possible sur le vin. « A sa sortie d'un restaurant, il ne faut pas qu'un client s'écrie qu'il a été flingué », avance-t-il.

L’ouverture du Grand Ocean City n’a pas été chose facile. Dès le départ, Tsim Sha Tsui Ltd devait faire l’objet d'une injonction logée à son encontre par Ocean Restaurants Ltd, un établissement de Flic-en-Flac, qui s’opposait à l’utilisation du nom « Ocean » par la compagnie. Le restaurant de l’ouest avançait que cette situation était susceptible de créer une confusion chez ses clients et le grand public. Après que Grand Ocean City eut obtenu gain de cause, Ocean Restaurants Ltd avait fait appel contre la décision. C’est finalement trois années après l’ouverture de Grand Ocean City, soit en 1999, que les propriétaires de Tsim Sha Tsui Ltd devaient finalement obtenir gain de cause. Le Senior Puisne Judge, Bernard Sik Yuen avait jugé que les deux restaurants étaient suffisamment distants l’un de l’autre pour ne pas créer une confusion dans l'esprit des clients potentiels. A noter que ce procès a été la première bataille juridique autour de l’utilisation d’un nom et que le jugement est devenu une référence en matière de jurisprudence.


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IMMOBILIER D’ENTREPRISE : INVESTISSEMENTS EN HAUSSE

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GROS PLAN MERCREDI 23 MARS 2011

Les investissements en immobilier d’entreprise dans le monde ont connu une progression de 54 % en 2010, mais restent encore loin du record de 2007. L’année dernière, les volumes investis

dans 56 pays ont atteint 430 milliards d’euros. Le record, à ce jour, est 752 milliards euros, chiffre atteint en 2007. Avec un montant de 222 milliards d’euros, l’Asie reste en tête du classement

MRA

LE E-FILING RÉPOND AUX ATTENTES Lors d’une rencontre avec la presse vendredi, Sudhamo Lal, directeur général de la Mauritius Revenue Authority (MRA), est revenu sur le succès que connaît le E-Filing et les mesures prises par l’organisme pour s’assurer que l’exercice 2011 se passe dans de bonnes conditions | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

MANOJ NAWOOR

INCITER LES Mauriciens à se tourner davantage vers le E-Filing. C’est l’objectif que s’est fixée cette année la Mauritius Revenue Authority (MRA). Sudhamo Lal, directeur général de cet organisme, n’a pas hésité à le souligner dans une rencontre avec la presse, vendredi dernier. Il a également affirmé que la stratégie de l’institution est de moderniser ses services et de maximiser leur efficience. D’où la mise sur pied d’un Customer Service Centre au sein même du quartier général de la MRA, afin de mieux aider les contribuables dans leur démarche de E-Filing. En ce moment, la MRA reçoit environ 400 contribuables les jours de semaine, vu que la date butoir pour soumettre sa feuille de déclaration d’impôts – le 31 mars – approche à grand pas. Par la même occasion, les ‘hotlines’ mises à la disposition du public ont enregistré quelque 1 000 coups de fil de contribuables désireux d’en connaître davantage sur le E-Filing. LOI À RESPECTER A ce jour, la MRA a déjà reçu un total de 11 000 déclarations d’impôts à travers le E-Filing, ce qui représente 88 % du total de déclarations reçues jusqu’ici, et elle s’attend à ce que ce nombre augmente d’ici la fin de l’exercice. Sudhamo Lal a également saisi l’occasion pour passer un message important : les consommateurs doivent toujours demander un ‘cash memo’ auprès des commerçants dont le chiffre d’affaires dépasse les Rs 2 millions, car ces derniers sont taxables. Autrement, ces commerçants ne paient rien, alors qu’ils sont tenus de se faire enregistrer pour les besoins de la Taxe à Valeur Ajoutée (TVA). D’autant plus que, selon les législations en vigueur, ces commerçants doivent obligatoirement émettre un reçu quand ils vendent un produit ou en tant que prestataires de service. « Autrement, ils ne déclarent pas leurs ventes. Il incombe aux consommateurs de demander le reçu pour que le niveau de respect des législations soit plus élevé », a expliqué Sudhamo Lal.

FACILITÉS. La MRA a mis sur pied un Customer Service Centre pour mieux servir les contribuables

SÉANCE DE FORMATION DU MIOD Dans le cadre de son Directors’ Development Programme, le Mauritius Institute of Directors (MIoD), dont la directrice est Jane Valls, a eu une séance de formation sur le thème « Financial Oversight & Reporting », jeudi et vendredi derniers, à l’hôtel The Link (Ex Four Points by Sheraton) à Ebène. La session de formation, organisée en collaboration avec la Mauritius Institute of Professional Accountants (MIPA), a été animée par Kim Andersen, formatrice accréditée de l’Ethics Institute of South Africa. Elle a été épaulée par Gerald Lincoln d’Ernst & Young et Clairette Ah Hen et Michael Ho Wan, de PricewaterhouseCoopers (PwC).

A ce jour, la MRA a déjà reçu un total de 11 000 déclarations d’impôts à travers le E-Filing, ce qui représente 88 % du total de déclarations reçues jusqu’ici, et elle s’attend à ce que ce nombre augmente d’ici la fin de l’exercice

des destinations les plus prisées par les investisseurs, devant les Etats-Unis et le Royaume-Uni. La région Europe, Moyen-Orient, Afrique (EMEA) a totalisé 120 milliards d’euros.

Ceres fait « coquille neuve » La pionnière dans la production et la commercialisation d’œufs sur une base industrielle à Maurice, adopte une nouvelle identité visuelle et change de nom

C’EST EN 1978 que Jean-Baptiste Wiehe et Bernard Montocchio fondent Ceres Ltd. Au cours de ces trentetrois années, la société a toujours privilégié la promotion de ses marques, le nom de la compagnie étant resté à l’ombre. Il en a résulté que les produits Oeudor sont très connus des consommateurs, contrairement à la compagnie productrice. Compte tenu des exigences et de l’évolution rapide du marché, le directeur, Jean-Baptiste Wiehe, a trouvé essentiel qu’une compagnie communique davantage et de manière claire et optimale avec ses divers partenaires et sa clientèle afin de favoriser l’interaction. D’où la décision de faire peau neuve. Ceres Ltd vient donc avec une nouvelle identité visuelle. Elle change de nom et devient « inicia », un nom, selon les concepteurs de la nouvelle stratégie de communication, évocateur de cet esprit de pionnier, d’entrepreneuriat et d’innovation qui a caractérisé la compagnie depuis ses débuts et tout au long de son histoire. UNE MARQUE POUR LES OEUFS Le nouveau logo traduit l’aspect famille et symbolise le nid. Les nouvelles couleurs représentent la terre, le sens des responsabilités et la chaleur pour le marron ; la nature, la fraîcheur, la croissance, l’énergie et le dynamisme pour le pomme verte. Le nouveau slogan, « passion partagée », illustre le côté passionné des employés dans leur travail et dans le partage de leurs connaissances avec leurs partenaires. A sa fondation, Ceres Ltd avait pour seule ligne d’activité la production et la distribution d’œufs. « Nous avions commencé avec une ferme de 3 000 pondeuses et 15 000 œufs par semaine. En 1987, nous avons introduit le tout premier œuf arborant une marque sur le marché local : Oeudor qui fait maintenant partie du panier d’une grande majorité de ménages mauriciens ! Quand nous nous sommes lancés, nous étions loin de nous douter que nos produits seraient dans presque toutes les maisons mauriciennes aujourd’hui », a déclaré Jean-Baptiste Wiehe, lors de la présentation de la nouvelle identité visuelle de la compagnie, le jeudi 18 mars. Inicia, aujourd’hui, c’est 20 000 m2 de bâtiment, 150 employés, 50 millions d’oeufs par an, 2 000 points de vente et 12 véhicules commerciaux pour couvrir le pays d’Oeudor.

PARTENARIAT. Bernard Montocchio et Jean-Baptiste Wiehe veulent mettre en lumière le nom de leur société


LE TRÉSOR AMÉRICAIN COMMENCE À VENDRE SES TITRES IMMOBILIERS Le département du Trésor américain a annoncé lundi qu’il commencerait à revendre ce mois-ci les 142 milliards de dollars (100 milliards d’euros) de titres adossés à des crédits immobiliers acquis en 2008 et 2009, au

beau milieu de la crise financière. Les cessions se feront au rythme d’environ 10 milliards de dollars de MBS (‘mortgage-backed securities’) par mois. Le portefeuille du Trésor est essentiellement composé de MBS à 30 ans.

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« Nous continuons à défaire les programmes d’urgence qui avaient été mis en place en 2008 et en 2009 pour restaurer la stabilité sur les marchés », a déclaré Mary Millar, secrétaire adjointe au Trésor.

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GLOBE

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PÉTROLE

L’intervention internationale en Libye fait grimper les prix Les cours du pétrole grimpent de plus de 2 dollars à New York comme à Londres, dans un marché soutenu par les frappes aériennes de la coalition internationale entamées samedi sur la Libye VERS 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s’échangeait à 116,15 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,22 dollars par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en avril grimpait de 2,10 dollars, à 103,17 dollars. Les bombardements de la coalition internationale contre le régime du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi se poursuivaient lundi, après avoir touché dans la nuit de dimanche à lundi le coeur de Tripoli, et tentant de couper les lignes de ravitaillement des forces gouvernementales. DANGER INÉVITABLE « Le danger, qui semble inévitable, est que l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne par la coalition ne se transforme rapidement en appui aérien aux insurgés », observait Olivier

le conflit, et qui était ces derniers jours pratiquement à l’arrêt en raison des combats.

Jakob, du cabinet suisse Petromatrix. « La plupart des ports pétroliers du pays sont actuellement aux mains des forces pro-Kadhafi. Si les forces de la coalition servent d’appui aux rebelles, ce sera très difficile de ne pas en faire une bataille pour le

pétrole », prévient-il. Une situation qui pourrait encore retarder la perspective d’un retour sur le marché de la production libyenne de brut, qui représentait environ 2 % de la consommation mondiale (1,6 million de barils par jour) avant

RETOUR IMPROBABLE « Les champs de pétrole en Libye n’ont apparemment pas subi de dommages jusqu’à présent en raison de l’insurrection » qui secoue le pays depuis le 15 février, « mais un retour rapide de la Libye sur le marché mondial du pétrole est improbable, et cela devrait soutenir les prix à plus long terme », confirmaient les experts de Commerzbank. Les mouvements de contestation dans la péninsule arabique « génèrent également des incertitudes qui pèsent sur les prix du brut », ajoutaient-ils. A Bahreïn, des manifestants, qui ont occupé pendant un mois le centre de la capitale Manama, ont été violemment délogés par la police en fin de semaine dernière, tandis qu’au Yémen, les défections de hauts responsables du régime du président Saleh se sont accélérées depuis la mort de 52

manifestants vendredi à Sanaa, incitant le président à limoger dimanche son gouvernement. Mais les opérateurs restaient également attentifs à l’évolution de la situation au Japon, où les autorités tentent toujours de refroidir les réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima, particulièrement endommagés par le séisme et le tsunami qui ont touché le nord-est de l’archipel nippon le 11 mars. La crise nucléaire qui frappe l’archipel avait contribué à faire chuter les prix du brut en début de semaine dernière, sur fond de crainte d’un ralentissement de la demande pétrolière du Japon, troisième consommateur mondial. « Le marché doit faire face à deux événements majeurs (crise japonaise d’une part et les tensions dans le monde arabe d’autre part), aux implications potentiellement opposées pour l’offre et la demande de pétrole, ce qui devrait laisser les prix très volatiles », remarquait M. Jakob. SOURCE : INTERNET

Japon : le séisme et le tsunami pourraient coûter 235 milliards de dollars SELON LA Banque mondiale, la catastrophe aura un impact majeur sur le commerce japonais et pourrait affecter le reste de l’Asie. Le séisme et le tsunami du 11 mars pourraient coûter à l’économie japonaise 235 milliards de dollars (165 milliards d’euros), soit 4 % de la production nationale, a indiqué la Banque mondiale lundi, notant toutefois que la reconstruction aiderait rapidement à la reprise. « Si l’on se base sur l’expérience passée, la croissance réelle du PIB sera affectée négativement à la mi-2011 », a indiqué la Banque mondiale dans son dernier rapport sur l’économie de l’Asie de l’Est et du Pacifique. Mais la croissance devrait reprendre aux trimestres suivants, « quand les efforts de reconstruction, qui pourraient durer cinq ans, s’accéléreront », a-t-elle ajouté. L’estimation la plus basse de la Banque évoque un coût de 122 milliards de dollars (86 milliards d’euros), soit 2,5 % du PIB. Selon Vikram Nehru, économiste ré-

gional en chef de l’organisme international, les catastrophes au Japon pourraient également avoir un impact sur le reste de l’Asie, mais il note qu’il est trop tôt pour en estimer le coût pour la région. « Dans l’avenir immédiat, l’impact le plus important sera en termes de commerce et de finance », a-t-il ajouté. RALENTISSEMENT DU COMMERCE Le séisme de 1995 à Kobe avait conduit à un ralentissement du commerce japonais pendant quelques trimestres, mais un an après, les importations étaient revenues à la normale et les exportations avaient atteint 85 % de leur niveau d’avant la secousse. « Mais cette fois-ci, la perturbation des réseaux de production, en particulier dans les industries automobile et électronique, pourrait continuer à poser problème » après un an, a noté la Banque. De grands groupes comme les géants de l’automobile Toyota et de l’électronique Sony ont suspendu leur production sur de nombreux

sites. Après une croissance soutenue de plusieurs trimestres depuis la fin de la récession de 2008-2009, le produit intérieur brut japonais a baissé de 1,3 %

entre octobre et décembre 2010, en rythme annualisé. Avant le séisme, la plupart des économistes jugeaient qu’il devait rebondir au premier trimestre 2011. SOURCE : INTERNET



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