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« LES BANQUES DOIVENT ÉDUQUER LEURS CLIENTS » Mike Sandapen, le Financial Literacy Officer de l'Association pour la protection des emprunteurs abusés (APEA), estime que le surendettement devient un fléau national et critique la National Empowerment Foundation et le ministère des Finances

Edition 103 – Mercredi 7 novembre 2012

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

MAURICE ALLET : « PORT-LOUIS PEUT DEVENIR LE HUB LOGISTIQUE DE L’OCÉAN INDIEN »

Maillon crucial de l'économie, le port mauricien est en perpétuel mouvement. Alors que la crise financière commence à se faire sentir dans les autres secteurs, le port, selon Maurice Allet, jouit d'une bonne santé financière. Le président de la Mauritius Ports Authority dévoile aussi les stratégies en matière de commerce régional

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LORD DILJIT RANA : “MAURITIUS SHOULD REVIEW ITS TRAVEL AND HOTEL COSTS” Lord Diljit Rana, member of the House of Lords, president of the Northern Ireland Chamber of Commerce and Industry, and India's honorary consul in Belfast, shares his views on how Mauritius can improve its economic environment

Longtemps demeuré l’obsession du secteur, le tourisme haut de gamme menace d’entraîner à leur perte les grands groupes hôteliers qui ont investi dans des établissements 5 étoiles. Face à la concurrence et au surendettement, le pire est à craindre

HÔTELS 5 ÉTOILES

VIRAGE DANGEREUX SHAREHOLDERS' AGREEMENT

MANAGEMENT

LAMIDO SANUSI

LE JUGE LAM SHANG LEEN RAPPELLE AUX ACTIONNAIRES LEURS DEVOIRS

THE WELCH WAY

« QUE FONT NOS RÉGULATEURS ? »


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ACTA PUBLICA

Lord Diljit Rana, member of the House of Lords, president of the Northern Ireland Chamber of Commerce and Industry, and India's honorary consul in Belfast, shares his views on how Mauritius can improve its economic environment | JAMIROUDDIN YEADALLY

LORD DILJIT RANA

“Mauritius should review its Travel and Hotel Costs” ❚ Many say that India and

Mauritius share special economic and cultural bonds. In what way should these bonds be nurtured? One of India's Prime Ministers once said that Mauritius is the “Chota Bharat”, which means little India. I think it really is and like all relationships, this one should be nurtured. Relationships normally take time to build and are not fixed. It means that they can change any time, like the world, needs and expectations are changing. Nurturing this bond will make them grow together. There is a lot more India and Mauritius could do in the field of culture and economic development. I sincerely believe that both countries can do even better

❚ How do you assess the

to help each other because the world is very rich, and together, we can catch up with this fast growing world. It is important that we work very closely together.

world economy? It is a very competitive market. Western economies are fearing recession because of the collapse of banks. But the rest of the world, like Africa, Asia and South America, are growing. So there definitely are opportunities for countries like Mauritius and India to keep growing.

❚ Should air connectivity be-

tween Mauritius and India be increased? I think this is a big problem. There should be more frequent flights between the two countries. Another thing is that Mauritius and India should review their travel and hotel costs, as these are important features which can lead to more tourist arrivals and a better economic position. ❚ How do you find business

prospects in Mauritius? There are real business op-

portunities in Mauritius, but the country should be more open in order to attract investors. Singapore is the example. Look at where the country stands today. In the 1960's and 1970's, the country was very poor, but after that, it began to grow into a developed country. Mauritius could achieve the same.

❚ Many people tend to say

that Africa represents the future of the world economy. However, political instability, insecurity and corruption are important obstacles. What are your views? We have to overcome these problems and look at the positive side of Africa. I think that all the countries on the

black continent have tremendous business opportunities now. It is a fact that they have been subject to troubles in the past, but now, they must seize the opportunity in order to emerge and attract investors. I am glad that many of those countries are coming up very well.

❚ How can you promote

Mauritius in the UK and Ireland? I have many friends who are engaged in business trades there and many of them have asked me about how the economic environment looks like here. The fact that I have been here and discussed with some local businessmen, I can say that I will try my best to promote “Chota Bharat” once there.



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vox populi de RAJEN VALAYDEN

En attendant Navin LOCATION D’AVIONS

Les dettes de Kingfisher inquiètent Veling Ltd La compagnie indienne Kingfisher Airlines s’enlise dans la crise. Ses dettes atteignant plus de deux milliards d’euros, des sociétés spécialisées dans la location d’avions ont été incapables de reprendre possession de leurs biens. Veling Ltd, compagnie mauricienne dirigée par Nirvan Veerasamy, en fait partie | H.L-B KINGFISHER AIRLINES, compagnie indienne d'aviation, accuse des dettes de près de deux milliards d’euros, selon un récent rapport du cabinet-conseil Centre for Asia Pacific Aviation. Ce qui risque, selon Nirvan Veerasamy, Managing Director de Veling Ltd, d’impacter sur l’industrie de location d’avions, domaine où Veling Ltd s’est fait un nom. On risque même de voir une hausse des différents coûts liés à l’aviation, indique-t-il dans un entretien accordé à Live Mint et le Wall Street Journal, le 31 octobre dernier. Des sociétés de leasing se retrouvent en effet dans l’incapacité de reprendre possession de leurs aéronefs. Pour cause : d’autres fournisseurs, auxquels Kingfisher Airlines doit de l’argent, y compris l’Airports Authority of India, empêchent ces sociétés de reprendre leurs biens. Veling Ltd, qui a connu une croissance continue depuis sa création, a fait l'acquisition, en 2007, de deux avions à turbopropulseurs, qu'elle a par la suite loués à Kingfisher. « TRANSACTION WILL BE PRICED HIGHER » Ce qui fait qu'aujourd’hui, la société mauricienne de location d’avions craint qu'elle n’ait à soutenir une partie du fardeau de la dette de la compagnie indienne. « Our most important cause for concern is the fact that a number of lessors are being prevented from repossessing their aircraft on the basis that KFA (Kingfisher Airlines) may have outstanding airport and other dues. As a lessor with assets in India, I am of course very worried about this development. In my view, it is an extremely dangerous road to be engaged on and I would find it unacceptable that such debt is transferred to a lessor under the perception that such party will have sufficient funds to buy peace and tranquility. Such an action would be totally unfair business practice », a-t-il declaré au journal. Cela risque ainsi d’avoir un effet négatif sur l’industrie de location d'avion en Inde. Un bailleur d’avions loue en sachant que les avions peuvent être repris

The long-term effect of this, for all leases in India, is that it substantially increases the risk associated with aircraft leases Nirvan Veerasamy, Managing Director de Veling Ltd

lorsque telle situation se présente. Mais aujourd’hui, explique Nirvan Veerasamy, l’industrie a basculé sur une voie où le bailleur ne peut plus reprendre ses avions sans se mettre dans la peau du débiteur et de payer sa dette. « The long-term effect of this, for all leases in India, is that it substantially increases the risk associated with aircraft leases », souligne-t-il. Autre effet : les bailleurs ne s’intéresseront plus à l’Inde, mais se tourneront davantage vers le Moyen-Orient, la Chine et l'Asie du Sud-Est. « Transaction will be priced higher and in some instance, I can see lessors demanding a repossession risk insurance, a high-cost product which will inevitably be passed on to the airline, further increasing its costs of operations », a fait ressortir Nirvan Veerasamy. Pour conclure, ce dernier a expliqué qu’il est faux de penser que les difficultés financières d’un certain nombre de compagnies aériennes est à l’avantage des sociétés de leasing. Au contraire, dit-il, cette difficulté est transmise aux sociétés « in the form of more difficult aircraft financing as banks and other financial institutions take a more conservative view of the transactions ».

Kingfisher dans l’impasse Rien ne va plus pour Kingfisher Airlines Ltd. Créée en 2005 par le roi de la bière, le milliardaire Vijay Mallya (fondateur du groupe United Spirit et sa célèbre bière Kingfisher), elle était devenue, en quelques années, la deuxième compagnie aérienne indienne. Mais depuis, elle a vu sa part de marché s'écrouler à 3,2 %. Si les bénéfices ont été très vite au rendez-vous, une croissance trop rapide, combinée à la flambée du prix du carburant et une très forte concurrence sur les vols intérieurs, ont plombé les comptes. Kingfisher Airlines accuse ainsi des dettes de 2,49 milliards. Pendant les premières semaines d’octobre, toute sa flotte est restée clouée au sol. Les salariés, qui n'ont pas été payés depuis sept mois, refusent de reprendre le travail. Le 12 octobre, Vijay Mallya, également propriétaire d'une écurie de Formule 1 (Force India), a fait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par un tribunal d'Hyderabad, après le renvoi de chèques par GMR, le gestionnaire indien de l'aéroport international de cette ville, capitale de l'Andhra Pradesh. La compagnie, en difficulté, aurait en effet libellé des chèques sans provisions pour un montant de 105 millions de roupies, soit environ 1,5 million d'euros.

L

e système capitaliste est-il vraiment à bout de souffle ? Nos capitalistes, en tout cas, se portent à merveille. Depuis 2000 la concentration de richeses est encore pire qu'au cours des années 1970. La fragilité du capitalisme réside dans les déséquilibres profonds qui entraînent la croissance du crédit et la concentration des richeses. Ceux qui ont de l'argent "en trop" le prêtent en échange d'intérêts à ceux qui en ont besoin pour consommer, fragilisant ainsi notre économie. Les ménages les moins fortunés entrent dans une spirale de surendettement. Il faut quand même reconnaître que Navin Ramgoolam a du talent. Il a pu berner toute une population avec sa théorie de « démocratisation de l'économie ». Et il ne faut pas compter sur nos élus pour reconnaître l’inégalité excessive et indécente qui existe entre les classes sociales. Il incombe à Navin Ramgoolam de lutter pour imposer les riches et utiliser ces fonds pour aider les travailleurs à survivre à la misère engendrée par le capitalisme. Il doit se battre pour créer des emplois. Après tout, le chômage constitue l’inégalité la plus criante en régime capitaliste. Au lieu de profiter de la situation, Navin Ramgoolam doit se rendre à l’évidence que l’inégalité sociale est à la fois un problème économique et un danger politique. On ne peut plus continuer à considérer les inégalités sociales comme naturelles, et nos politiciens doivent trouver le cran pour remettre en question le système économique en place et son modèle de développement. Toute inaction va perpétuer le système et reproduire, génération après génération, les mêmes tares. Les travailleurs reçoivent un salaire qui correspond toujours plus ou moins à ce qu’il faut pour survivre. Pour que leurs familles tiennent le coup. Afin que les patrons soient assurés qu’il y aura toujours une nouvelle génération à exploiter.


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LAMIDO SANUSI, GOUVERNEUR DE LA BANQUE CENTRALE DU NIGERIA

« Que font nos régulateurs ? » Pour lancer le projet de lingots d'or, le gouverneur de la Banque de Maurice ne pouvait mieux choisir son invité. Lamido Sanusi, gouverneur de la banque centrale du Nigeria, a mis les points sur les « i » de fort belle manière. La croissance, dit-il, ne doit pas faire oublier les priorités de l'Afrique | RUDY VEERAMUNDAR SANS ÊTRE cynique, après le discours prononcé à la Banque de Maurice, lundi soir, par Lamido Sanusi, gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, peut-être comprendra-t-on pourquoi Maurice rafle prix après prix en Afrique. De la corrupion aux problèmes infrastructurels, Capital propose à ses lecteurs un état des lieux du continent noir et de cette concurrence qui fait de Maurice le champion africain des services financiers et de la lutte contre la corruption. Pour que l'Afrique se développe, il faut régler les problèmes suivants : la corruption, le niveau des infrastructures, le développement des services financiers et notre capacité à produire. Nous ne devons plus parler de croissance, qui est le résultat d'une hausse des prix des commodités, et qui ne bénéficie qu'à un faible pourcentage de gens. Nous devons d'abord accepter qu'il y a des problèmes à régler... QUID DU SIDA? A écouter Lamido Sanusi, on comprend mieux sa réputation d'homme de fer primé à deux repises au niveau mondial. Il est catégorique : l'Afrique ne doit pas se laisser berner par ses chiffres de croissance. Le continent a de gros problèmes à résoudre. « Ces deux dernières années, quand on fait référence à l'Afrique, on parle surtout de croissance. C'est le continent affichant le taux de croissance le plus élevé, dit-on. Il est temps de regarder les choses en face. L'Afrique abrite 15% de la population mondiale mais ne représente que 2,7% du produit intérieur brut. Pire, nous sommes passés de 2,9 % en 2009 à 2,7 % en 2011. Quand vous comparez cela aux pays comme la Corée du Sud, le Japon, La Chine et l'Inde, vous devez vous demander si devons être fiers. Nous devons arrêter avec cette attitude de complaisance et prendre conscience qu'il nous reste du chemin à faire.

TABLE D’HONNEUR. Lamido Sanusi, gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Kailash Purryag, président de la République et Rundheersing Bheenick, gouverneur de la Banque de Maurice

LA BANQUE CENTRALE TIENT BEAUCOUP À « LA STABILITÉ SOCIALE » Profitant du dîner de gala à l'occasion de la deuxième réunion de l'Official Monetary & Financial Institutions Forum, lundi soir, Rundheersing Bheenick a défendu les lignes directrices de sa politique monétaire. Rundheersing Bheenick a énoncé les mesures prises par la Banque de Maurice, dans le cadre de son mandat pour promouvoir la stabilité du taux de change. « Nous avons réduit la volatilité sur le marché de change. Cette volatilité émane d'une manipulation présumée de devises dans un marché oligopolistique », a fait ressortir le gouverneur de la Banque centrale. Petite explication : une situation oligopolistique a lieu lorsqu'il y a sur un marché un nombre très faible de vendeurs et un nombre important de demandeurs. C'est dans une telle situation, estime le gouverneur, que la State Trading Corporation (STC) se serait laissée déplumer par les bureaux de devises. La BoM est donc intervenue pour satisfaire la STC en devises. Une démarche payante, a-t-il commenté, car cela a non seulement réduit la volatilité des prix, mais a également évité à la STC d'avoir recours à des ajustements de prix trop fréquents. Rundheersing Bheenick note également que les exportateurs ont été habitués à une dépréciation lente de la roupie, accumulant au fil des années, des dettes conséquentes. La faiblesse prolongée de l'euro a suscité de pressants appels pour déprécier la roupie. Ces lobbies ont été source de grandes préoccupations, a laissé entendre le gouverneur. Toutefois, au lieu de céder aux pressions, ce qui aurait été « un lourd fardeau sur le reste de la population et une menace à la stabilité sociale », la BoM vient de l'avant avec un exercice de refinancement jamais essayé jusqu'ici : un mécanisme spécial en devises étrangères pour un montant de 600 millions d'euros. La soirée de lundi a aussi vu le lancement officiel, par le président de la République, du “Gold Bar Project”, initiative visant à encourager l'épargne. L'or sera vendu en lingots de 10, 50 et 100 grammes.

Comparez notre développement aux pays émergents de l'Asie, qui peuvent se vanter de leur croissance. Le taux de croissane pour les pays du Moyen-Orient se situe autour de 4,2 %, alors même qu'ils ont connu le printemps arabe, alors que nous, l'Afrique, nous nous situons autour de 5,8 %, sans être passés par un printemps quelconque...», fustige-t-il. Pour Lamido Sanusi, quand nous parlons de l'Afrique en termes de chiffres, il faut s'attarder sur autre chose que l'économie. C'est plutôt le pourcentage de maladies sexuellement transmissibles, le nombre de décès et les chiffres de la pauvreté

qui devraient interpeller. Pour lui, ce sont des chantiers auxquels les différents gouvernements africains doivent travailler. Selon ce dernier, la malaria est même à l'origine de 99% des décès dans la région de l'Afrique subsaharienne, alors que 22,5 millions d'habitants souffrent du Sida. L'espérance de vie sur le continent est, elle, de 51 ans. « C'est terrifiant ! Quand vous avez pris la responsabilité d'une économie, vous devez vous concentrer sur ces faits. Le plus gros cancer qui ronge notre continent, c'est la corruption. Je prends l'exemple de mon propre pays. Le Nigeria aurait pû être le pays avec le taux le plus elevé

de croissance, ou se positionner pour être la prochaine Chine. Comment peut-on expliquer que le 7e plus gros producteur de pétrole importe de l'essence? Il y une réticence au Nigeria à ce que l'éléctricité soit produite par les locaux. Pourquoi cette attitude ? C'est simple : c'est du business pour certains. Changer la pratique serait à leur désavantage », martèle Sanusi. PLAIDOYER POUR UNE STRUCTURE FINANCIÈRE TRANSPARENTE Pour lui, il est important d'avoir des réponses aux questions suivantes : Que font les politiciens africains pour augmenter les réserves de devises

étrangères ? Combien d'économies africaines veulent vraiment donner la réplique à l'Asie ? Que pouvons-nous faire à propos de notre productivité ? « Si La Chine a réussi, c'est parce qu'elle a investi dans des infrastructures de classe mondiale. Transport, communication, santé, services financiers... Pourquoi n'avons-nous pas les infrastructures ? Le problème de 'cash flow' à Maurice est-il comme dans tous les pays africains ? Dans les autres pays du monde, vous avez plusieurs instruments d'investissements. Mais qu'avons-nous en Afrique ? Que des banques ! Nous devons briser le monopole des banques. C'est dans notre intérêt. Que font nos régulateurs pour encourager les 'medium-sized banks' ? Nous devons encourager les petites et moyennes entreprises. L'Afrique est en manque de financement, mais aussi de talents », fait-il ressortir. Pour Sanusi, les investissements ne viendront qu'avec une structure financière transparente. Qu'attendons-nous ? Faut-il que Washington nous dise de faire ceci ou cela ? Autant de questions que le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria souhaite poser à nos dirigeants.


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FINAL REPORT

HÔTELS 5 ÉTOILES

VIRAGE DANGEREUX

Longtemps demeuré l'obsession du secteur, le tourisme haut de gamme menace d'entraîner à leur perte les grands groupes hôteliers qui ont investi dans des établissements 5 étoiles. Face à l'évolution du marché, une concurrence féroce, un surendettement aux proportions alarmantes et le refus des hôteliers d'ouvrir leur actionnariat, le pire est à craindre | HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

POUR MASQUER les défauts, cela ne sert à rien de trop forcer sur le maquillage. Rebranding il y a eu, 'rethinking' il doit y avoir. La règle qui veut que le trop nuise s'applique aussi aux établissements 5 étoiles de l'île. Lourdement endettés, certains hôteliers semblent pourtant, dans leur souci de garder le contrôle de leurs établissements, avoir relégué la question de recapitalisation au second, voire au troisième plan, Si l'espoir, dit-on, fait vivre les imbéciles, certains hôteliers ont, eux, choisi de croire au miracle d'une hausse dans l'arrivée des touristes européens jusqu'au mois de mars, pour éviter le pire. Nos hôtels semblent en effet être dans l'attente des six prochains mois pour avoir une idée claire de la marche à suivre. Si la situation ne s'améliore pas,

des mesures s'imposeront. Surtout que le fardeau de l'endettement des différents groupes est lourd. Une situation qui s'explique par le fait que certaines personnes se croyaient à l'abri de la crise qui s'est déclenchée, en 2008, en Europe. ENTRE L’OFFRE ET LA DEMANDE « De mauvaises prises de décision ont fait que ces hôtels ont maintenu leurs projets d'expansion et ont contracté des dettes à un moment où les taux de change étaient autres que ce qu'ils sont maintenant », fait ressortir un observateur. Ainsi, lorsque ces constructions ont pris fin, le marché avait beaucoup évolué. En parallèle, le marché mauricien s'est retrouvé avec un nombre de chambres 5 étoiles supérieur à celui des 3 étoiles, alors que la tendance aurait dû être inverse.

Les revenus des différents groupes hôteliers ont certes augmenté à cause du plus grand nombre de chambres, mais celles-ci ont également engendré une hausse au niveau du coût d'opération, ainsi qu'une rude compétition. Ils étaient deux, à l'époque, à personnifier le luxe, le charme et le rêve, dans un décor élégant. One & Only Le Saint Géran et Royal Palm ont pendant longtemps monopolisé le marché des 5 étoiles. Avec le temps cependant, on a vu les établissements de grand luxe se multiplier : Le Touessrok, Beau Rivage Hotel, Le Prince Maurice, Dinarobin Hotel, sans compter ceux, à l'instar de Paradis Hotel, qui ont été 'upgraded'. En parallèle, de nombreux groupes internationaux, dont Hilton, Shanti (Nira Hotels & Resorts) et Four Seasons, sont venus mettre la

Les revenus des différents groupes hôteliers ont certes augmenté à cause du plus grand nombre de chambres, mais celles-ci ont également engendré une hausse au niveau du coût d'opération, ainsi qu'une rude compétition


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L'ACCÈS AÉRIEN COMME BOUC-ÉMISSAIRE

pression sur les groupes mauriciens opérant sur le marché du luxe. On s'est alors retrouvé avec trop de poissons dans un tout petit bassin. Résultat : la compétition est féroce et nos hôtels luttent pour leur survie. « La construction d'établissements 5 étoiles a aussi contribué à créer un fossé énorme entre les 5, 4 et 3 étoiles. Si les 3 et 4 étoiles arrivent à fonctionner, aujourd'hui, la demande pour les 5 étoiles est raisonnable, mais pas suffisamment pour qu'ils fonctionnent avec efficacité », lancent les observateurs. La question qui se pose aujourd'hui est la suivante : faut-il continuer à mettre l'accent sur les 5 étoiles, alors que ces établissements sont les premiers à ressentir les effets de la crise, surtout au niveau de l'endettement? Dans sa dernière édition, BeachNews, publication de New Mauritius Hotels (NMH), a cité l'entretien que le Professeur Robert Wtterwulghe, Docteur en droit et en sciences économiques appliquées, avait accordé à Capital début octobre. Il existe, selon ce dernier, une bulle immobilière et hôtelière à Maurice. « On a trop construit et on a développé trop d'hôtels. A un certain moment, le problème qui se pose est qu'on doit les remplir », avait-il déclaré, en rappelant qu'il y a un profond déséquilibre entre l'offre et la demande, ce qui rejaillit négativement sur le secteur. MANQUE DE ‘CASHFLOW’ Face aux dettes accumulées, plusieurs groupes hôteliers auront probablement à adopter une politique drastique de réduction des coûts ou devront avoir recours à une recapitalisation. L'une des solutions est d'avoir un 'rights issue' en allant vers les actionnaires actuels, ou encore un 'private placement' qui verra l'introduction de nouveaux actionnaires – mesure à laquelle les compagnies ont souvent recours lorsque le prix en bourse est faible. Ce qui est actuellement le cas si on prend en compte la performance des actions des quatre principaux groupes hôteliers, qui occupent environ 36% du marché. Ainsi, en l’espace de quatre ans, le prix de l'action de Constance Hotels (CHSL) est passé de Rs 50 (2009) à Rs 33,40 (2011), pour finalement atteindre Rs 22,70 à la fermeture du marché boursier, lundi. Entre 2011 et 2012, le prix a ainsi subi une baisse de plus de 22%. Celui de Sun Resorts a suivi le même chemin, passant de Rs 65 en 2010 à Rs 56,50 en 2011, pour atteindre Rs 27,50 lundi, soit une baisse de 30% en l’espace d’une année. Idem pour l'action de NMH. Estimée à Rs 130 en 2008, elle a atteint un pic à Rs 140 en 2009, avant de connaître une chute libre. Elle est ainsi passée à Rs 82 en septembre 2011, puis à Rs 54, lundi. LUX* Island Resorts n'a pas fait mieux. De Rs 27 en décembre 2011, elle est passée à Rs 20 en juin de cette année, avant de clôturer à Rs 15,20 lundi.

Des observateurs du milieu touristique émettent des critiques envers les hôteliers. Ils se demandent si le problème réel est l'accès aérien, comme l'affirment ces derniers, ou les taux qu'ils pratiquent. Une analyse qu'ils fondent sur le fait que les établissements hôteliers affichent, pour la plupart, un taux de remplissage entre 60% et 70%. A titre d'exemple, LUX* Island Resorts affiche un taux de remplissage moyen d'environ 71%, alors que le chiffre est de 68% pour New Mauritius Hotels et de 60% pour Sun Resorts, selon le rapport d'AXYS Stockbroking d'août dernier. Quant au nombre de chambres, il a aussi pris l'ascenseur. Constance Hotels compte ainsi 948 chambres, alors que LUX* en a 1 429, NMH 2 024 et Sun Resorts 1 064. Le nombre de touristes étant demeuré plus ou moins le même ces dernières années, ces groupes hôteliers se retrouvent donc avec un excès de chambres.

TROP AU GOÛT EUROPÉEN...

LES DETTES ONT PRIS L'ASCENSEUR Le dernier rapport d'Axys Stockbroking sur l'hôtellerie, publié en août, met en exergue la situation prévalant dans chaque groupe hôtelier listé en Bourse. Le tableau ci-dessous présente les revenus de Sun Resorts, Constance Hotels, New Mauritius Hotels et LUX* Island Resorts pour les quatre dernières années, ainsi que les profits après impôts et le ratio dette-équité, qui n'a cessé d'augmenter au fil des années. NMH se retrouve ainsi avec des dettes de Rs 12 à 13 milliards, sans compter les intérêts, qui tombent dans la fourchette de Rs 600 millions à un milliard. 2008

2009

2010

2011

CONSTANCE HOTELS Revenue (Rs bn) Profit after Tax (Rs bn) Debt:Equity ratio

1.58 0.17 72.5%

1.44 -0.06 95.6%

1.36 -0.14 120.7%

1.98 -0.17 133.1%

SUN RESORTS Revenue (Rs bn) Profit after Tax (Rs bn) Debt:Equity ratio

3.80 0.77 83.0%

3.55 0.36 71.3%

3.19 0.23 97.9%

3.72 0.01 106.4%

LUX* ISLAND RESORTS Revenue (Rs bn) Profit after Tax (Rs bn) Debt:Equity ratio

2.62 0.53 53%

2.48 0.08 122%

2.32 -0.48 127%

3.15 0.01 162%

NEW MAURITIUS HOTELS Revenue (Rs bn) Profit after Tax (Rs bn) Debt:Equity ratio

8.10 1.89 45%

7.40 1.21 53%

6.83 0.70 82%

7.62 0.75 97%

Une autre solution au problème consisterait à trouver un ou plusieurs partenaires, ou même considérer une fusion. « Cependant, les propriétaires actuels ne veulent surtout pas perdre le contrôle de leurs établissements, ni même réduire leur actionnariat. En ce qui concerne les banques, elles n'y injecteront de l'argent que si elles voient la lumière au bout du tunnel, c'est-à-dire si les groupes démontrent qu'ils arrivent à générer des profits », explique un spécialiste du secteur. Le niveau d'endettement et les profits en baisse inquiètent en effet tout le monde. Certains groupes hôteliers n'ont pas suffisamment de 'cashflow', tandis que d'autres n'ont pas suffisamment de fonds pour procéder à des rénovations et maintenir le standard de leurs établissements. Cet aspect angoisse les hôteliers, car si le 'rating' de leur établissement baisse, ce sont les profits qui souffriront. Ils ne peuvent pas non plus baisser leur prix pour attirer une clientèle plus large, car cela entraînerait également une baisse du 'rating'. Si les hôteliers ne génèrent pas suffisamment de cashflow, c'est aussi, en par-

tie, à cause de leur politique de dépréciation, qui est devenue moins agressive. « Ils ne déprécient plus comme ils le faisaient il y a dix ans, car ils risquent de se retrouver avec des actifs trop anciens, ce qui ne plaît pas forcément aux clients. Démontrant moins de charge de dépréciation dans les comptes, ils n'ont d'autre choix que de gonfler les profits », fait ressortir un expert du milieu. Or, c'est une mesure qui joue en leur défaveur. Les hôteliers ont en effet créé une sorte de fonds de réserve, dans lequel une partie des profits est versée. Un expert explique ainsi que la pratique consiste à déduire un certain pourcentage des profits, qui est placé sous l'item « dépréciation » dans le compte annuel. L'objectif est d'utiliser la somme accumulée, chaque quatre ou cinq ans, pour des travaux de rénovation. Cependant, avec le temps et les soucis financiers, certains ont rogné sur le pourcentage de profits prévu pour l'item dépréciation, qui est passé de 10 à 5 pour cent. Ce qui explique l'incapacité de certains de procéder à des travaux de rénovation pourtant essentiels dans ce secteur.

L'offre mauricienne ne tient plus ses promesses. Toutes ces années à faire du tourisme un des piliers majeurs de l'économie ont fini par faire de sorte qu'elle s'adapte au goût des Européens. Un peu trop même. Aux dires de certains analystes, l'offre a fait son temps et les autorités se tournent maintenant vers le marché asiatique pour tenter de réparer une des lacunes de notre tourisme. Mais la question reste posée : s'il faut modifier l'offre, quelle méthode devons-nous adopter ? Que faut-il ajouter pour attirer davantage les Asiatiques ? Certains se demandent même si les autorités concernées, telles la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) ou encore l'Association des Hôteliers et Restaurateurs de l'Ile Maurice (AHRIM), ont mené une étude de marché pour voir ce qui attire les touristes asiatiques et si le modèle européen, qui a fait le succès de Maurice pendant toutes ces années, leur convient.

MAURICE MARIE TOURISME ET RÉCOMPENSES La destination mauricienne s'est encore une fois démarquée de ses concurrents. Le pays s’est en effet vu décerner deux récompenses internationales en matière de tourisme – le Leading Indian Ocean Diving Destination et le Leading Indian Ocean Wedding Destination – lors des World Travel Awards qui se sont tenus, lundi, à Londres. Ces prix viennent confirmer la diversité et la qualité du produit mauricien, l'excellence du service et la riche diversité culturelle. Par ailleurs, Karl Mootoosamy, directeur de la MTPA, qui était présent à Londres pour recevoir les prix, a également eu des entretiens avec des représentants de British Airways, Virgin Holidays, Lastminute.com et certains titres de la presse britannique, dont The Times et The Independent, ainsi que le magazine spécialisé Lonely Planet.


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ENTRETIEN

MAURICE ALLET,

PRÉSIDENT DE LA MAURITIUS PORTS AUTHORITY

« Port-Louis peut devenir le hub logistique de l’océan Indien » Maillon crucial de l'économie, le port mauricien est en perpétuel mouvement. Alors que la crise financière commence à se faire sentir dans les autres secteurs, le port, selon Maurice Allet, jouit d'une bonne santé financière. Le président de la Mauritius Ports Authority dévoile aussi les stratégies en matière de commerce régional | JESSEN SOOPRAMANIEN ❚ L'année dernière, la Mauritius

Ports Authority a fêté ses 35 années d'existence. Quels sont les défis à venir ? Prenons du recul pour mieux comprendre les défis du futur. En 1976, la Mauritius Marine Authority a vu le jour pour réglementer les opérations et les activités portuaires. À sa création, le port n'était qu'un port d'achalandage. Durant ces quatre dernières décennies, il a connu une modernisation constante au niveau de ses infrastructures et de ses services, que ce soit de la construction du Mauritius Container Terminal en 1996, du terminal dédié aux produits pétroliers à Mer Rouge, du terminal croisière « Christian Decotter » aux Salines, ou encore du

développement du terminal à conteneurs. Les années à venir verront certains grands projets d'infrastructures, dont certains seront pris en charge par le secteur privé. Ces projets concernent le développement du Waterfront à Les Salines et la construction de réservoirs de Liquefied Petroleum Gas (LPG) à Mer Rouge pour approvisionner les pays de la région. On a également en tête l'amélioration de nos services de soutage, qui, je dois le dire, ont un fort potentiel de croissance. Nous travaillons aussi sur un Master Plan pour la région de Fort William-Bain-des-Dames, concernant le stockage et le traitement du sucre et du poisson. Notre priorité demeure cependant l'extension du

En 2011, l’autorité portuaire a réalisé un chiffre d’affaires avoisinant Rs 1 milliard, avec un surplus de Rs 373 millions. 463 000 conteneurs ont été manutentionnés. Un chiffre record. Cette année sera encore meilleure

Mauritius Container Terminal afin de développer le trafic maritime de conteneurs desservant Port-Louis, surtout le transbordement, en accueillant des porte-conteneurs dont la capacité, à pleine charge, va jusqu'à 11 000 conteneurs. La capacité des porte-conteneurs que nous pouvons actuellement accueillir se situe entre 5 000 et 8 000 conteneurs. ❚ Quelle est la répercussion de la

crise économique et financière sur les activités portuaires ? Malgré un contexte économique difficile, le secteur portuaire affiche une résilience et la crise de l'Euro ne nous a pas touchés de plein fouet. Nous avons enregistré une perform-


ENTRETIEN

❚ Ce qui veut dire que la Mauritius

Ports Authority se porte bien financièrement... Effectivement. L'année dernière, l'autorité portuaire a réalisé un chiffre d'affaires avoisinant Rs 1 milliard, avec un surplus de Rs 373 millions. 463 000 conteneurs ont été manutentionnés. Un chiffre record. Cette année sera encore meilleure. Le trafic portuaire va dépasser le cap de sept millions de tonnes, ce qui représente une hausse de 12% comparé à l'année dernière. Le volume de conteneurs sera également en hausse de 28%, avec un trafic de transbordement en progrès de 45%. En dépit du fait que d'autres secteurs affichent une crainte, ce n'est pas le cas pour nous en ce qui concerne le trafic de conteneurs en import et export. Au fait, il a augmenté d'environ 7% pour les neufs premiers mois de 2012. De plus, la MPA battra un nouveau record cette année, car on peut s'attendre à ce que notre chiffre d'affaires dépasse Rs 1,2 milliard, avec des profits de l'ordre de Rs 600 millions.

Plan ? Nous préparons un plan directeur tous les cinq ans. Le dernier, qui date de 2009, avait été préparé par le consultant Halcrow. Le prochain est

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De plus, le rapport recommandait de restreindre tout développement à Vieux Grand-Port pour les activités du port de pêche, de la navigation de plaisance et de la pêche sportive. De plus, le consultant avait jugé qu'un second port n'était pas nécessaire, étant donné que Port-Louis a une capacité suffisante pour répondre aux besoins à long terme, allant même jusqu'à 2050. Si dans le plan directeur de 2009, les recommandations quant au développement à Vieux Grand-Port ont été maintenues, dans celui de 2015, elles devraient être revues. LES TRAVAUX DU MAURITIUS CONTAINER TERMINAL EN 2013 1.

L'extension du quai, qui passera de 560 à 800 mètres, soit un allongement de 240 mètres afin d'accueillir deux méga porte-conteneurs simultanément. 2. La consolidation du quai existant pour un tirant d'eau de -18,5 mètres au lieu de -14,5 mètres. 3. Des travaux de dragage pour approfondir le chenal d'accès au terminal, qui passera de 14,5 mètres à -16,5mètres. Cela permettra, à long terme, d'approfondir le chenal à -18,5 mètres et d'allonger le quai sur une longueur maximale d'un kilomètre. Le remblai récupéré du dragage servira à créer, grâce au comblage, une superficie de 35 hectares, à Fort William, pour de futurs projets portuaires. Le parc à conteneurs, qui a actuellement une capacité de 550 000 conteneurs, sera également aggrandi pour pouvoir en accueillir 750 000, et occupera une superficie de 6,5 hectares.

❚ Cette année, l'affaire Boskalis a

❚ Maurice veut être une passerelle

❚ Où en est-on avec le Port Master

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CAPITAL PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

ance exceptionnelle avec un trafic record de 6,5 millions de tonnes en 2011. Nous avons déjà atteint quelque 5,3 millions de tonnes pour les neuf premiers mois de l'année, soit une hausse de 14% par rapport à la même période l'année dernière. Nous avons même été nommés meilleur port de croisière de l'océan Indien, deux années consécutivement, aux World Travel Awards.

entre l'Afrique et l'Asie. L'intention est bonne, mais quelle est notre stratégie en ce qui concerne l'accès maritime ? Le port est appelé à jouer un rôle prépondérant dans le développement de notre économie, aussi bien que celle de la région. Surtout que le trafic de conteneurs pour l'Afrique dépasse le chiffre de six millions EVP (équivalent vingt pieds). Avec l'extension et la consolidation du terminal à conteneurs de Mer Rouge, Port-Louis pourra prétendre à devenir le hub logistique incontournable de l'océan Indien. De surcroît, la Commission de l'océan Indien (COI) qui oeuvre pour instaurer un service de cabotage régional. L'Association des Ports de l'océan Indien, dont fait partie la MPA, est d'ailleurs en faveur de cela. C'est le volume de la cargaison qui sera géneré par ce service de cabotage régional qui pose problème. Il faut le déterminer, et pour cela, il faut que toutes les parties concernées adoptent une position égale.

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Les années à venir verront certains grands projets d’infrastructures, dont certains seront pris en charge par le secteur privé. Ces projets concernent le développement du Waterfront à Les Salines et la construction de réservoirs de Liquefied Petroleum Gas (LPG) à Mer Rouge pour approvisionner les pays de la région

prévu en 2015. Ce plan examine le développement du port en prenant en considération la stratégie du gouvernement, les changements dans le trafic portuaire et le développement dans la région. ❚ En parlant de plan directeur,

dans le passé, les autorités avaient évoqué la possible construction d'un deuxième port à Vieux Grand-Port. Une étude avait même été commanditée. Quelles sont les retombées de cette étude ? La MPA n'a pas entrepris d'étude récente. Toutefois, le plan directeur préparé par le consultant britannique Postford Duvivier, en 1997, avait inclus Vieux Grand-Port. L'étude avait confirmé qu'il est techniquement possible d'y construire un port commercial. Cependant, un tel projet, selon le consultant, aurait d'importantes répercussions négatives sur l'environnement, car il existe dans cette région de l'île des parcs marins.

refait surface, avec l'arrestation de Siddick Chady et de Prakash Maunthrooa, respectivement ancien directeur et ancien président de la MPA. La réputation de la MPA en a-t-elle souffert ? C'est une affaire qui se trouve entre les mains de la police. Je ne vais donc pas la commenter. Le port de Port-Louis a une bonne réputation. Il continue d'ailleurs à progresser et se porte très bien, que ce soit au niveau des opérations ou au niveau financier. ❚ Depuis que cette affaire a éclaté

en 2008, la firme néerlandaise Boskalis a-t-elle participé à un exercice d'appel d'offres lancé par la MPA ? Non. Le dernier exercice de dragage dans le port a eu lieu en 2006. Le prochain est prévu durant l'extension du quai. De toute façon, c'est le Central Procurement Board (CPB) qui est concerné. Moi, je ne me mêle pas des contrats. Tout se passe dans la transparence. ❚ Vous êtes avant tout un politi-

cien. Après votre défaite lors des élections générales de 2010, où en est votre carrière politique ? Ma carrière politique n'est pas en suspens. Pour le moment, je me dévoue à 100% au port. On verra quand le temps viendra. 'I will cross the brigde when I reach it', car je ne sais pas ce que me réserve l'avenir.



ACTA PUBLICA

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SHAREHOLDERS' AGREEMENT

Le juge Lam Shang Leen rappelle aux actionnaires leurs devoirs

Dominique Galéa et Cyril Mayer n'ont rien fait d'illégal. C'est la conclusion à laquelle est arrivé le juge Paul Lam Shang Leen, le 30 octobre dernier, dans l'affaire qui opposait les trois gros actionnaires de United Docks Limited (UDL) à AXYS Group. « UDL does not have the majority vote in AXYS and the three applicants may still run the show », écrit le juge | LEEVY FRIVET RIVNU INVESTMENTS Ltd, Compagnie d’Investissement et de Développement Limitée et Portfolio Investment Management Ltd n'ont été victimes d'aucun acte illégal. Le juge a conclu que « There is nothing sinister » dans le fait que la compagnie Horus, menée par Dominique Galéa, rachète des actions chez UDL avant d'en prendre le contrôle et de faire basculer plusieurs directeurs. Le juge Lam Shang Leen va plus loin et élabore sur le rôle et les devoirs des actionnaires : « On the contrary, this is a healthy democratic exercise of the roles and powers of the shareholders of a company. It is the avenue available to the shareholders if they do not share the vision and management of the Board to remove them ». Les plaignants ont avancé qu'une des clauses du « Shareholding Agreement » stipule qu'en cas de changement au niveau du contrôle des actions, surtout si cela devait amener un changement drastique au niveau du contrôle de l'entreprise, ils doivent être mis au courant et même avoir l'opportunité de vendre leurs actions.

ARGUMENT. Dominique Galéa n’était pas en position de force chez UDL

MUSICAL CHAIR RIVNU Investments Ltd, Compagnie d’Investissement et de Développement Limitée et Portfolio Investment Management Ltd accusent UDL, qui est maintenant une compagnie subsidiaire de AXYS Group, d'avoir omis de leur communiquer une telle information. Il est important, à ce stade, de connaître les principaux protagonistes de cette affaire. Actuarial and Capital Management Services Limited [ACMSL] avait été fondé en 1996 comme une compagnie privée, pour ensuite changer de nom quelques temps plus tard et devenir ACMS Holding Ltd. C'est en 2008 qu'elle devient AXYS Group, une compagnie initialement spécialisée dans la gestion de biens et de plans de pensions

principalement. AXYS Group a été fondé par Portfolio Investment Management Ltd, UDL et MKIT Ltd. Les trois avaient des parts égales de 33,33 % dans la compagnie jusqu'en 2001 quand la compagnie DESMEN Limitée s'invite, portant le nombre d'actionnaires à quatre, chacun détenant 25% des actions. MKIT décide, de son côté, de mettre un terme à sa participation chez AXYS en vendant ses parts à Rivnu Investments Ltd (RIVNU). AXYS continuera à acheter d'autres firmes ou des actions dans d'autres firmes, tout en accueillant de nouveaux actionnaires en son sein. Ce qui fait qu'en juin 2006, l'actionnariat d'AXYS se décline comme suit : 20% à Portfolio Investment Manage-

ment Ltd (PIM), le même pourcentage à RIVNU et United Docks Limited, 29% à DESMEN et 11% au Groupe Mon Loisir.

"INTUITU PERSONAE" Intuitu personae est une locution latine qualifiant un contrat conclu en considération de la personne avec laquelle il a été passé. Le contrat de travail, le mandat, le louage d'ouvrage ayant pour objet de réaliser un profit, sont des contrats consentis " intuitu personae ". L’intuitu personae est une caractéristique du contrat qui est réputé avoir été conclu essentiellement en raison des qualités personnelles de son cocontractant. Cette caractéristique restreint la faculté de céder le contrat à un tiers. Les contrats de distribution sont souvent conclus intuitu personae, mais seulement en ce qui concerne le distributeur, l’enseigne devant conserver la possibilité de céder le réseau sans l’accord de ses membres. L’intuitu personae n’est donc pas réciproque: il ne s’applique qu’au distributeur, pas à la tête de réseau, sauf accord exprès du franchiseur.

RENVERSEMENT DE SITUATION Entre-temps, une autre compagnie, Horus, commence à s'intéresser aux activités de UDL. Elle parvient à s'y filtrer en rachetant 18,27 % de deux actionnaires. Horus est une Joint Venture entre Ducray Lenoir (Investments) Limited, que dirige Dominique Galéa, et le groupe Harel Frères mené par Cyril Mayer. La venue d'Horus fait des mécontents, surtout quand à une assemblée générale d'importantes décisions sont prises et plusieurs directeurs remerciés. Pour RIVNU Investments Ltd, Compagnie d’Investissement et de Développement Limitée et Portfolio Investment Management Ltd, la venue d'HORUS et les décisions prises par l'assemblée générale ont violé la clause 11 du “Shareholding Agreement”. Argument que ne partage pas le juge Lam Shang Leen. Il justifie sa position en déclarant qu'HORUS n'a pas fait basculer le “controlling interest', ne détenant que 18,27% des actions. Les plaignants estiment, malgré tout, que Dominique Galéa contrôlait plus de 20% des actions et, de ce fait, a pu à travers des manœuvres au niveau des actions, faire basculer le contrôle de la firme à son avantage. « PILULE EMPOISONNÉE » Allégation que rejette Dominique Galéa, insistant qu'on ne peut faire valoir l'article 11.1 du “shareholding Agreement” que sous deux conditions, à savoir : (1) un changement au niveau des actions, ou (2) ce changement doit être la cause d'une perte de contrôle par l'actionnaire principal. Or, il n'était pas en position de force chez UDL, ne détenant que 18,27%. Il souligne que 18,27% est en-

dessous des 20% que la loi qualifie de “controlling interest”. Dominique Galéa précise aussi que plus de 63% des 75 % des actionnaires présents à l'assemblée générale d'octobre 2006 avaient approuvé les motions en vue d'amender la vision et les objectifs de la compagnie et la décision de remplacer certains directeurs. Dominique Galéa s'est également défendu d'être le patron d'HORUS, soulignant que c'est du 50-50 avec Harel Frères Ltd. Il conteste également l'argument selon lequel l'accord sur les actions était fait sur une base de « intuitu personae » (voir explication plus loin). Le juge Paul Lam Shang Leen a retenu les explications de Dominique Galéa. Il conclut qu'il n'y a a eu rien d'illégal, ni de sinistre et que l'accord sur les actions n'est pas une « pilule empoisonnée ». Suit, un extrait du jugement : […] The parties to the Shareholders’ Agreement are free to manage their respective company and subsidiaries as provided for under its constitution or the Companies Act. Clause 11 has been enacted obviously to cater for a specific situation. The shareholders of the company must certainly be conscious of its content and more especially the Board of Directors. In the event of the conditions for the implementation of clause 11 being fulfilled, the company concerned knows that it must comply with the terms of the Shareholders’ Agreement namely having to sell its shares in the company concerned. There is nothing illegal in it since the agreement was made at arm’s length and applicable to all shareholders. Otherwise, for the same reasons put forward, namely freedom of the shareholders to dispose of their shares, any clause of pre-emptive rights on shares agreed by the shareholders would be said to be null and void which cannot be sustained”.



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MIKE SANDAPEN, FINANCIAL LITERACY OFFICER

« Les banques gagneraient à éduquer leurs clients » A l'approche des fêtes de fin d'année, Mike Sandapen met en garde contre les achats abusifs à crédit. Avec son franc-parler, le Financial Literacy Officer de l'Association pour la protection des emprunteurs abusés (APEA), estime que le problème du surendettement des familles devient un fléau national et tire à boulets rouges sur la National Empowerment Foundation et le ministère des Finances | JESSEN SOOPRAMANIEN

❚ L’APEA a organisé un débat sur

le surendettement la semaine dernière. Quelles en sont les retombées ? C’était l’occasion rêvée de réunir autour d'une table Yandraduth Googoolye, vice-gouverneur de la Banque de Maurice, Me Nanda Kistnen, commissaire au Protection of Borrowers Office Denis de Spéville, président de l'Association pour la protection des emprunteurs abusés (APEA) Daisy brigmohane, représentanté du (NESC). Le thème était « L’ampleur du surendettement à Maurice et comment l’éducation financière peut combattre la pauvreté ». Il fallait en effet mesurer l’ampleur du surendettement, qui est une maladie destructive qui s’abat sur Maurice. Il faut sensibiliser sur l’importance d’un budget, d’un plan financier et sur les dangers du surendettement. Ces causeries se font dans les centres, des écoles, des usines… partout. Les retombées ont été extrêmement positives. On a eu des éclaircissements sur le rôle du commissaire du Protection of Borrowers Office et le champ d’action dont il dispose pour aider les personnes surendettées. Le vice-gouverneur de la Banque de Maurice a quant à lui exprimé le souhait de travailler avec les organisations non-gouvernementales, dont l’APEA, afin de promouvoir l’éducation financière auprès de la population. On va compiler tout ce qui a été dit lors de ce débat et remettre un document aux autorités, aux ONG et aux institutions financières, pour un plaidoyer afin d’empêcher que la maladie du surendettement ne prenne plus d’ampleur. ❚ L’endettement est-il un piège ou

une facilité ? Il y a d’abord l’endettement et le surendettement. L’endettement sain, c’est-à-dire un emprunt fait pour l’a-


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vancement de la personne qui peut rembourser comme il se doit, n’est pas mauvais en soi. Mais là où ça devient un piège, c’est quand on est tenté de contracter des emprunts sans mesurer la capacité de remboursement. Là où le bât blesse également, c’est quand quelqu’un n’arrive pas à différencier entre une nécessité ou une envie. Dans le contexte économique actuel, Maurice n’est pas à l’abri. D’ailleurs, les secteurs de l’hôtellerie et de la construction ont été affectés par les répercussions de la crise financière. Imaginez la situation d’une personne qui a contracté un emprunt et qui perd son emploi…

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L’endettement sain, c’est-à-dire un emprunt fait pour l’avancement de la personne qui peut rembourser comme il se doit, n’est pas mauvais en soi. Mais là où ça devient un piège, c’est quand on est tenté de contracter des emprunts sans mesurer la capacité de remboursement

❚ On approche des fêtes de fin

d'année. Les familles à moyen revenu seront tentées par l’achat à crédit. Est-ce que vous menez une campagne pour sensibiliser les gens ? Depuis son existence, l’APEA a toujours prôné une utilisation judicieuse du boni de fin d’année. Elle s’attèle à conscientiser les gens sur ce qui est vraiment essentiel, sur la nécessité d’avoir un plan financier et de construire un budget en famille, surtout avec les enfants. En ce faisant, les enfants apprennent à mieux gérer un budget familial, ce qui les aidera plus tard. Il faut leur montrer que rien n’est acquis et qu’il faut faire des choix, des sacrifices. L’APEA conseille les gens sur un budget familial selon leurs moyens. On anime des causeries, on reçoit des gens qui sont en difficultés. Le message qu’on veut faire passer à la population, surtout en cette période de fin d’année, c’est de ne pas acheter compulsivement. Le bureau de l'APEA a une hotline – le 466 5694 – qui est disponible les jours de semaine, entre neuf heures et quinze heures, alors que les weekends, la ligne téléphonique est sur répondeur. mais elle sera bientôt opérationelle

❚ Quel regard jetez-vous sur le

phénomène de Sale by Levy ? Lors du débat, Me Nanda Kistnen, commissaire au Protection of Borrowers Office, a bien résumé la situation en déclarant que ce n’est pas normal qu’une maison soit vendue en quelques instants pour des miettes et que le propriétaire perde tout ce qu’il a contribué jusqu’ici. Il est vrai qu’il y a des lobbies entre les institutions financières afin qu’elles achètent entre elles le bien qui a été saisi. Me Nanda Kistnen a bien dit qu’il y avait un long chemin à parcourir. Il est plus que temps d’avoir un Financial Ombudsperson dans le Sale by Levy, qui veillerait à la protection des emprunteurs abusés. ❚ Les ‘Hire Purchase and Credit

Sales (Charges) Regulations’ ont été revues, ce qui a résulté en une baisse des taux d’intérêt. Votre réaction ? C’était dans la logique des choses de baisser les taux d’intérêt. Mais avec cette baisse, je me demande s’il n’y a pas danger que les gens au bas de l’échelle soient tentés de se

tourner davantage vers le crédit facile. D’où la nécessité d’une éducation financière. Mais cela ne concerne pas seulement les acheteurs. Il devrait y avoir, pour les commerçants, la nécessité d’expliquer comme il se doit, aux clients, combien ils vont payer au final et la durée du remboursement de l’emprunt. Ce n’est qu’à ce moment-là que le client pourra avoir suffisamment de discernement pour savoir s’il a effectivement les moyens d’effectuer un achat. Dans notre cas, c’est avec les fonds Corporate Social Responsibility (CSR) de CIM que l’APEA arrive à dispenser des causeries sur l’éducation financière. D’autres institutions gagneraient beaucoup plus à éduquer leurs clients et la population sur les risques du danger financier que d’aller épouser des causes telles que le combat contre le diabète ou la violence envers les femmes, même si elles sont tout aussi valables. D’ailleurs, à Maurice, deux banques commerciales le font déjà. Avec une éducation financière dispensée par les banques elles-mêmes à leurs clients, surtout sur l’utilisation des cartes bancaires ou sur les coûts à payer pour tout retard dans le remboursement, ces clients deviendraient plus fidèles envers leur banque, puisqu’ils sauraient que celle-ci leur fournit toutes les informations nécessaires. ❚ Depuis quelques années, les

grandes boîtes mettent en avant leur plan CSR pour montrer un aspect plus « humain ». Comment voyez-vous les choses ? Beaucoup de projets ont pu être réalisés avec les contributions CSR de compagnies privées. Mais il y a des causes, comme la lutte contre la drogue ou l’alcool, qui peinent à trouver des fonds. Cela s’explique par le fait que certaines compagnies ne veulent pas associer leur image aux drogués et autres alcooliques.

Mais oublions les entreprises privées pour quelques instants. L’Etat a également son rôle à jouer pour éduquer la population. Dans le dernier budget, le ministre des Finances avait fait provision de plus de trois millions de roupies pour l’éducation des consommateurs. Mais rien n’a été implémenté. Je le sais car je suis sur le terrain. Il y a un chapelet de bonnes intentions, mais on ne voit rien arriver. ‘Actions speak louder than words…’ ❚ Etes-vous satisfait du travail

abattu par la National Empowerment Foundation (NEF) jusqu'ici ? Personnellement, je pense que la NEF fait de la bande-annonce. Estce que relever le seuil de la pauvreté à Rs 6 200 fait qu’un salarié touchant Rs 8 000 est riche ? On a déjà noté des cas où des salariés touchant Rs 10 000 n’ont presque rien dans les poches une semaine après avoir été payés. Il faut payer pour la nourriture, les frais d’électricité, de l’eau, les leçons pour les enfants… Ces gens-là ne peuvent joindre les deux bouts jusqu’à la fin du mois. Ils ressentent un certain mal de vivre. Et c’est là qu’ils sont les plus vulnérables à davantage d’endettement. Je crois que la NEF a les fonds nécessaires pour s’attaquer à ce problème. Mais encore une fois, c’est comité après comité et décision bande-annonce après décision. Nous, les ONG, en étant sur le terrain, nous avons constaté une fracture entre la NEF et la réalité des gens pauvres. Nous avons formé un collectif, qui a sollicité une réunion avec les préposés de la NEF. Jusqu’à présent, silence radio. Est-ce en construisant une petite maison que la NEF va sortir les gens de la pauvreté ? Il faut un suivi permanent et que les ministères de la Santé et de l’Education soient inclus dans ce programme, afin qu’il y ait une collaboration adéquate. Ce travail-là ne commence pas à neuf heures pour se terminer à 16 heures. Si on veut vraiment aider les gens à sortir de la pauvreté, alors il faut s’y appliquer 24/7. Les biens matériels sont importants, mais il faut d’abord changer le ‘mindset’ de ces gens-là.


FEU ROUGE GESTION DU BUDGET FAMILIAL

L’endettement a augmenté de 73,2 % en 5 ans LES MAURICIENS ne sont pas endettés. Ils sont surendettés. Les chiffres sont même accablants. Selon les statistiques de la Banque de Maurice (BoM), le montant total des prêts alloués est passé de Rs 36,1 milliards à Rs 62,5 milliards entre août 2008 et août 2012 (Voir tableau). Ce qui représente une hausse de 73,2%. Ces chiffres ont été communiqués par Yandraduth Googoolye, premier vice-gouverneur de la Banque de Maurice, lors du forum-débat sur le thème ‘L’ampleur du surendettement à l’île Maurice et l’importance de l’éducation financière pour combattre la pauvreté’, organisé par l’Association pour la Protection des Emprunteurs Abusés (APEA), mardi dernier, à Rose-Hill.

L’EDUCATION FINANCIÈRE Au début de son intervention, Yandraduth Googoolye a avancé que plus de 60 000 familles sont concernées par le surendettement à Maurice. Pour lui, « ce problème prend une dimension nationale car il touche les entreprises, les particuliers, aussi bien que les ménages. Il est donc très important que tout un chacun se mette de la partie pour faire reculer ce fléau ». Le premier vice-gouverneur de la Banque de Maurice s’est ensuite attardé sur les mesures prises par la BoM dans cette lutte. Il a ainsi évoqué la création, en 2005, du Mauritius Information Credit Bureau (MCIB), qui a pour but d’assurer le développement d'un environnement de

autour de 4,5% », a ajouté Yandraduth Googoolye. La BoM, a rappelé son premier vice-gouverneur, a également mis sur pied une ‘task force’ sur les clauses et conditions défavorables dans les contrats bancaires et autres contrats financiers. L’institution mise aussi beaucoup sur l’éducation financière. « Le combat contre la pauvreté, c’est aussi le combat contre le manque ou le trop peu d’information, qui empêche le consommateur de prendre des décisions éclairées », a précisé Yandraduth Googoolye.

CRAINTE. Yandraduth Googoolye exprime ses inquietudes face à l’ampleur que prend le surendettement

L’ENDETTEMENT D’AOÛT 2008 À AOÛT 2012

Housing Housing – Staff Personal Professional Total

Août 2008 (Rs Millions) 17,532.0 1,527.1 16,371.4 690.5 36,121.0

Août 2012 (Rs Millions) 35,605.3 3,247.1 22,515.2 1,175.6 62,543.2

Percentage Increase: 73.2% Source : Monthly Statistical Bulletins

crédit sain. « Le MCIB est un outil par lequel le régulateur exerce un contrôle sur le niveau d’endettement des emprunteurs et sur la qualité des actifs figurant dans les bilans des banques.

Avant la mise en place du MCIB, les prêts non-performants représentaient plus de 10% de la totalité du crédit dans le secteur bancaire. Ce pourcentage tourne aujourd’hui

PROTECTION DES CONSOMMATEURS Evoquant la crise financière et économique mondiale qui perdure, ce dernier a précisé que le régulateur de toutes les institutions financières à Maurice s’engage à assurer que les intérêts des consommateurs soient protégés : « La protection des consommateurs et l’accès aux services financiers sont devenus un sujet de préoccupation des banques centrales du monde entier, en particulier dans le sillage de la crise financière et économique mondiale ». Mais face au nombre croissant de Mauriciens surendettés, Yandraduth Googoolye estime qu'il est tout aussi important de responsabiliser les jeunes quant à la gestion du budget familial. « Il faut effectivement cibler et travailler avec la jeunesse locale, à travers des campagnes de conscientisation et d’éducation financière, pour promouvoir une culture d’emprunt discipliné au sein de notre population », a-t-il affirmé.

LE NESC TIRE LA SONNETTE D’ALARME En décembre de l'année dernière, le National Economic and Social Council (NESC) avait consacré un rapport, intitulé ‘Managing Indebtedness and Household Budgets for Better Living’, au grave problème que constitue le surendettement. L'étude socioéconomique avait noté que les familles mauriciennes vivaient au-dessus de leurs moyens, puisque le paiement des dettes engloutissait plus de 35% de leurs revenus. En effet, au-delà de ce seuil tolérable, on parle de surendettement. Au box des accusés : le ‘Hire Purchase’,

mode d’achat qui attire de plus en plus de Mauriciens. Le NESC avait noté que ces achats ne sont pas répertoriés, contrairement aux prêts et autres facilités accordés principalement par les différentes banques commerciales, et qui sont gérées par le Mauritius Credit Information Bureau (MCIB) de la Banque de Maurice. Le NESC mettait aussi en garde contre le crédit-bail, plus particulièrement la formule de ‘purchase to lease’, pour les véhicules. « The purchase to lease facilities are often so cleverly packaged that they play on the

desires of people to satisfy their fancies for obtaining, say, the latest model cars. These views carry weight when one considers that most of the marketing for leasing facilities are done by companies selling vehicles, which themselves direct their clients to leasing companies of their choice », ont noté les rédacteurs du rapport. Le NESC se disait également inquiet par rapport à l'utilisation des cartes de crédit bancaires, notant que « credit card lendings are perceived by many to be a means of keeping families permanently indebted to banks ».

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ACIM’S POINTS TO CONSIDER BEFORE PURCHASING ❚ 1- Before purchasing any product, one must verify his/her budget. If that person has other credit accounts, he/she must ensure that the credit has not exceeded 40% of his/her salary. ❚ 2- To discuss on budget with husband/wife before taking any decision with regard to purchase. ❚ 3- To find out if the product is really useful for the house or not ❚ 4- To ensure that the person's job is secured (the one who will contract the credit) ❚ 5- Before purchasing any product, one must shop around and verify the price of the said product. Because of maximum mark-up, prices varies ❚ 6- If a person has selected a product to buy, he/she must always ask if there are other ones in the store. Avoid buying products on display. ❚ 7- To go for ‘ten percent deposit’as per Hire Purchase Act. Avoid buying through ‘zero deposit'. ❚ 8- To ask a copy of contract, read it at home, then decide. If possible, try different contracts in different showrooms. ❚ 9- Ask about warranty card. According to Paragraph 4 Section (a) of GN 106 of 1989 of the Fair Trading Act, a trader must issue a warranty card to all customers. ❚ 10- Some companies encourage consumer to take Insurance or IRP Plan. Customer must ask maximum information about these plans and also about the amount which would be charged. To ask a copy of the terms and conditions for verifications before taking the plan. ❚ 11- To avoid taking delivery in the night. ❚ 12- To verify product very carefully before signing delivery note

VENTE À TEMPÉRAMENT : DE NOUVELLES DISPOSITIONS PROTÈGENT LES CLIENTS Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit l'adage. En effet, les clients qui achèteront à crédit bénéficieront de plusieurs baisses, notamment sur l'Annual Percentage Rate, le taux d'intérêt et la pénalité sur les arrérages. Cela fait suite à l'amendement des ‘Hire Purchase and Credit Sales (Charges) Regulations’, dont les nouvelles dispositions sont entrées en application le 1er novembre dernier. Ainsi, l'Annual Percentage Rate a été ramené de 24,8% à 19%, le taux d'intérêt mensuel sur le ‘chargeable price’ passe de 1,175% à 0,88%, alors que la pénalité de 8% sur les arrérages passe à 5% de la somme due. Afin que les clients soient bien informés des clauses du contrat qu'ils signent avec les responsables de magasins vendant à crédit, les commerçants auront dorénavant l'obligation de fournir aux clients un ‘schedule of payment’ sur les achats effectués sous le régime de ‘Hire Purchase’ ou de ‘Credit Sale’. Tout commerçant qui transgresse les nouveaux règlements sera sujet à une amende n’excédant pas Rs 50 000. Le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Protection des consommateurs a par ailleurs mis en place une hotline – le 185 – où ils pourront signaler toute infraction aux règlements.


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Les cartes bancaires, de retrait ou de crédit, sont partout. Indispensables, incontournables. Leur fabrication et leur personnalisation exigent une expertise et une rigueur sans failles. Cette expertise existe à Maurice. Payment Exchange, qui se targue d'être une compagnie 100% mauricienne, opère dans la cour des grands | LEEVY FRIVET

E-BANKING

Payment Exchange n’a pas fini d’abattre toutes ses cartes LA COMPAGNIE est un « Third Party Processor » et détient donc les licences de Visa et Mastercard international pour assister voire personnaliser les cartes bancaires. Mais Payment Exchange va au-delà de l'aspect des cartes uniquement et s'occupe également des systèmes informatiques dont le E-banking et le E-commerce. « On ne fabrique pas les cartes, on les obtient vierges, nous nous chargeons de les personnaliser », explique Sailesh Sewpaul, Chief Executive de la compagnie. Fondée il y a quatre ans, et installée à Ebène, c'est seulement depuis deux ans que Payment Exchange s'est imposée dans le secteur sans cesse croissant des cartes bancaires. Et Sailesh Sewpaul de citer, non sans fierté, les banques qui ont fait appel aux services de Payment Exchange pour l'émission de leurs différentes cartes et la gestion des systèmes informatiques de support : Bank One ; Mauritius Post and Co-operative Bank (MPCB) ; State Bank of Mauritius (SBM). « En confiant à un prestataire externe la gestion de leurs systèmes de cartes, les banques peuvent se concentrer sur leur core businesses et optimiser, par là-même, leurs ressources humaines et logistiques », élabore le Chief Executive de Payment Exchange. Ajoutant que le EBanking est un secteur qui évolue rapidement, nécessitant donc un personnel formé et à plein temps. FUSION D’EXPERTISE Parlant davantage des réalisations de sa compagnie à Maurice, Sailesh Sewpaul exhibe fièrement la Carte Etoile de la compagnie d'autobus Rose-Hill Transport : « Une grande première, non seulement pour notre petit pays, mais également sur tout le continent africain ». Précision de taille : c'est la même technologie utilisée à Londres pour le métro. Egalement à son

actif : le paiement des factures des utilités courantes à travers le réseau Emtel. Ce qui amène notre interlocuteur à avancer que Payment Exchange a toutes les infrastructures techniques et les ressources humaines nécessaires pour tous types de cartes, magnétiques ou autres. You just name it, semblet-il vouloir dire. L'ambition d'être un leader dans le domaine en afrique n'est donc pas démesurée. Tenant compte que le taux d'utilisation des cartes bancaires est encorte très faible pour un continent avec tant de potentiel et de promesses, c'est un marché à prendre et il faut s'y prendre très tôt. D'autant que le manque d'expertise en

RESPECT DES NORMES Payment Exchange, affirme son Chief executive, applique à la lettre les recommandations de Visa et de Mastercard et surtout la rigoureuse certification Payment Card Industry Data Security Standard (PCI DSS). Pour continuer à bénéficier des garanties et de l’image sécuritaire portées par le réseau Visa, les cybermarchands et les commerces traditionnels doivent utiliser des plateformes certifiées pour héberger leurs applications transactionnelles. En clair, ces plateformes doivent répondre scrupuleusement aux spécifications du PCI DSS.

matière d'E-Banking s'avère être un lourd obstacle à la modernisation de l'économie. « L'Afrique est condamnée à se doter de ces nouvelles technologies si elle veut attirer les investissements et réaliser la croissance que les indicateurs prédisent », avance Sailesh Sewpaul. Qui ajoute que sa compagnie a déjà mis un pied en Afrique : « Payment Exchange a été derrière le lancement des premières cartes prépayées pour une banque au Burundi. Actuellement, nous travaillons sur un projet similaire en Namibie, tandis que nous offrons nos services conseils à des banques kenyanes ». Il n'y a pas que l'Afrique. Payment Exchange est égale-

ment présente à Singapour – eh oui ! - à Bali et aux Philippines. Et, tenez-vous bien, en Inde. Oui, vous avez bien lu : en Inde, pays à la pointe de la technologie informatique. Quand on est bon, on est bon partout. L'équipe que dirige Sailesh Sewpaul est un groupe d'experts qui ont eu de l'expérience dans le secteur bancaire. Ce sont des gens qualifiés et qu'on ne peut recruter du jour au lendemain. Ils sont à la fois excellents dans le domaine bancaire mais aussi dans le secteur des technologies informatiques, une fusion d'expertise idéale pour fabriquer des cartes qui peuvent parcourir les quatre coins du monde.


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SAILESH SEWPAUL, CHIEF EXECUTIVE DE PAYMENT EXCHANGE

« La crise n’a pas d’impact sur l’utilisation des cartes bancaires » Maurice est bien avancé en matière d’utilisation des cartes bancaires. Plus d'un million de ces cartes sont en circulation sur le marché. Une performance remarquable sur le continent africain, estime Sailesh Sewpaul | ❚ Malgré les avancées en matière de

NICHOLAS LARCHÉ

technologie, on observe encore une certaine réticence quant à l'utilisation des cartes bancaires. Qu'est-ce qui explique cela ? Oui, je le reconnais. Malgré toutes ces cartes qu'on a dans le monde, le cash et les chèques dominent toujours les transactions financièes. En fait, 75% des transactions financières se font toujours soit par chèque soit en cash. Donc, malgré toutes ces avancées les cartes ne comptent que pour 25% des transactions financières. C'est peu. LES BANQUES, ÇA LE CONNAÎT Sailesh Sewpaul a toujours opéré dans le secteur bancaire. Il a travaillé une vingtaine d'années à la State Bank of Mauritius (SBM), où il a été chef dans la section des cartes avant de se joindre au département de E-Banking. Il a également été Head of Retail Banking et Private Banking. Il a également été un conseiller pour Visa International. Il décide de se mettre à son compte en créant Payment Exchange au service des banques en matière de cartes électroniques.

❚ Et qu'en est-il de Maurice ?

Nous sommes bien avancés, il faut le dire. Nous avons plus d'un million de cartes pour une population de 1,2 million d'habitants. C'est déjà très bien. Il ne faut pas oublier que les cartes existent depuis fin des années 1970 et début des années 1980. Nous avons de l'experttise dans le domaine, d'ailleurs l'entreprise que je dirige parcourt le monde entier et fait des affaires avec les banques de plu-

cartes risquent d'être volées ou piratées. Mais il faut savoir qu'il y a des sécurités qu'imposent les organisations Visa et Mastercard. Il y a des technologies spécifiques qu'on peut voir sur les sites d'achat. Bien sûr, en l'absence de garanties ou de systèmes fiables, il n'est pas conseillé de traiter avec ce genre de site. Mais la bonne chose est que les clients sont toujours protégés en cas de perte. Si un client a fait une transaction sur le net et il y a eu une fraude, c'est la banque qui doit prendre la responsabilité et rembourser le client. Les clients sont toujours protégés selon les lois de Visa et Mastercard. ❚ Donc, il est impossible de copier

❚ Une ou des explications à cela ?

Chaque pays a son rythme d'adoption des cartes. Dans les pays développés, les choses vont très vite, au rythme de leur évolution économique et financière. Alors ,que l'Afrique commence tout juste de se mettre au diapason de ces technologies. La première explication c'est que cela dépend de l'ouverture et du développement économique du pays et deuxièmement de sa banque centrale, car c'est cette dernière qui peut émettre des directives sur ce genre de transactions. Mais je n'ai aucun doute qu'en Afrique, la progression au niveau de l'utilisation des cartes va augmenter dans les prochaines années, même si cela prendra un peu de temps.

LEEVY FRIVET

❚ Est-ce que la crise financière a

En technologie, il ne faut jamais utiliser le mot impossible. Sauf que pour pirater une carte, cela demande d’énormes ressources de temps et d’argent

sisuers pays. Nous sommes bien placés pour développer ce secteur dans la région et nous travaillons en étroite collaboration avec Visa et Mastercard.

un impact sur l'utilisation des cartes ? Aucun impact, car crise ou pas les gens ont besoin de dépenser et d'utiliser leur argent. Donc, s'ils ont des économies sur leur épargne, ils l'utilisent à travers leur cartes bancaires ou par chèque ou transaction cash. Dans le cas des cartes de crédit, c'est possible qu'il y a impact, dans le sens que les facilités de crédit diminuenet en période de crise. ❚ Le E-Commerce, non plus, n'a

pas été cette grande révolution qu'on espérait... C'est un fait que beaucoup de gens hésitent à faire des achats en ligne, car ils craignent que leurs

ou de pirater ces cartes ? En technologie, il ne faut jamais utiliser le mot impossible. Sauf que pour pirater une carte, cela demande d'énormes ressources de temps et d'argent. La carte à puce, que notre compagnie personnalise pour ses clients, est difficile à pirater. Les données de base sur une carte sans carte à puce sont faciles à copier mais pas la carte à puce. Visa et Mastercard demandent à toutes les banques dans le monde que leurs cartes doivent disposer d'une carte à puce. C'est un fait que les criminels qui sont dans le piratage de cartes quittent souvent les pays ou les recommandations de Visa et Mastercard ont été appliquées pour aller vers d'autres pays où c'est plus facile de faire des fraudes. Mais dès qu'un pays applique le système de carte à puce, cela devient extrêmement difficile pour les criminels. ❚ Et la compétition dans votre do-

maine ? Pas aussi féroce qu'entre les banques, n'est-ce pas ? Nous sommes la seule compagnie 100% mauricienne qui personnalise des cartes. Les autres sont les banques qui ont choisi de le faire eux-mêmes. Ce que nous faisons est assez rare et exceptionnel. Il y a moins d'une dizaine de compagnies qui sont dans la même filière que nous pour tout le continent africain. Mais notre force est que nous offrons plusieurs services à la fois, alors que les autres compagnies se spécialisent dans un ou deux créneaux.


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GROS PLAN La FIP lie diversité culturelle et développement

INNOVATION. Les clients d’afrasia pourront faire leurs achats dans n’importe quel pays du globe grâce au world master card

SECTEUR BANCAIRE

AfrAsia traite royalement ses clients fortunés

LES BANQUES commerciales rivalisent d'innovations sur les offres de leurs cartes de crédit. Pour sa World MasterCard, AfrAsia cible ses clients fortunés et haut de gamme. Les heureux détenteurs pourront faire des achats en euros et en dollars américains dans n'importe quel pays. Plusieurs privilèges, dits exclusifs, y sont également attachés. Le Market Manager de Mastercard Worldwide pour la région East Africa and Indian Ocean, Charlton Gorodema, avait fait le déplacement à Port-Louis, pour la présentation officielle de la nouvelle carte, mercredi dernier, au siège social de la banque. Présentation faite en présence de James Benoit, CEO, et de Thierry Vallet, General Manager et Execu-

tive Director d'AfrAsia. « C'est un moment spécial pour la banque. AfrAsia Bank and Mastercard have collaborated for more than five years to bring the Bank's customers the most innovative products to meet the demands of their international lifestyles », devait expliquer James Benoit. Pour Charlton Gorodema, la carte de crédit MasterCard World a été spécialement conçue pour répondre aux exigences d’une clientèle globale et est en ligne avec la mission de MasterCard dans la création d'un monde « beyond cash ». AfrAsia vise un minimum de 500 détenteurs de sa nouvelle carte jusqu'à décembre prochain. Les clients qui y souscriront participeront à une loterie dont le prix vedette est une BMW Z4

Royal Courts à Circle Square

LES HABITUÉS de Circle Square, à Forbach, ont un nouvel enseigne pour leurs besoins en terme d'ameublement, d'électroménager ou d'informatique. Royal Courts s'y est installé depuis la semaine dernière. Pour Graham Freeman, CEO de Courts Mauritius, l'ouverture de ce nouveau showroom Royal Courts vient marquer le succès de la compagnie. « Le magasin a été créé dans le but de permettre à nos clients de concevoir la maison idéale à travers deux marques prestigieuses dont Gautier et Samsung », a soutenu le CEO de la compagnie.

coupée. L'Afrasia World MasterCard offre à ses détenteurs des forfaits sur des voyages à l'étranger, des tables réservées dans des restaurants huppés de New York, des visites de collections exclusives dans des boutiques à Hong Kong ou même des offres exclusives de séjours dans des hôtels de renom tels le Banyan Tree ou Starwoods. L'AfrAsia World MasterCard offre une limite de crédit minimale de Rs 400 000 fixée à un taux d'intérêt annuel de 15%, soit le taux le plus bas sur le marché du crédit. Les cartes libellées en euros et en dollars sont d'une limite minimale de USD 15 000 et 10 000 EUR avec un taux d'intérêt de 9%.

« DIVERSITÉ CULTURELLE et interculturelle : Quelles assises pour la paix ? ». La Fondation pour l’Interculturel et la Paix (FIP) a invité une dizaine d'éminentes personnalités du monde académique et littéraire à disserter sur ce thème au cours d'un colloque, du 3 au 5 décembre prochain, au Mahatma Gandhi Institute. Issa Asgarally, cofondateur de la FIP avec l'écrivain et Prix Nobel de littérature Jean-Marie Le Clézio, annonce que le but de cette manifestation sera de promouvoir, à travers l'échange interculturel, la paix au sein des nations et sur le plan international, « condition première du développement vraiment durable ». Tout en invitant le plus grand nombre à profiter de cette richesse que sera ce colloque, Issa Asgarally dit déplorer l'indifférence gouvernementale face à cette initiative en faveur du partage des idées et des réflexions autour d'un thème qui devrait nous intéresser au premier degré. « Notre projet a certes été accepté par le ministère des Arts

et de la Culture, mais quand il s'agit de mettre la main à la poche, c'est une autre histoire. Heureusement que le privé en a compris l'enjeu », dit-il. Parmi ces firmes qui ont bien accepté de jouer au mécène, mentionnons ; IBL, Currimjee Group of Companies, SBM, Total, HSBC, CIEL Group, Alteo, entre autres. Le président de la république, Kailash Purryag, procédera à l'ouverture officielle du colloque, tandis que le keynote address sera prononcée par nul autre que Jean Marie Le Clézio. La FIP a pour objectif de promouvoir la connaissance des cultures du monde et leur interaction en vue de l’enrichissement personnel des hommes et des femmes, toutes origines confondues. La FIP organise des travaux de recherche, des séminaires internationaux et la publication d’ouvrages accessibles au grand public et organise en parallèle des activités favorisant la rencontre conviviale entre les individus et les cultures.

FAITS. Issa asgarally salue le coup de main du secteur privé et dèplore l’atitude du ministère des arts et de la culture

Thompson Holidays promeut Maurice en Afrique du Sud

PROMOUVOIR LA destination Maurice auprès des tour-opérateurs sud-africains. L'atelier de travail organisé la dernière semaine d'octobre par Thompson Holidays, a regroupé quelques 30 tour-opérateurs sud-africains ainsi que plusieurs groupes hôteliers et prestataires mauriciens sur l'île des Deux Cocos, dans le sud. Christian Lefèvre, représentant local de Thompson Holidays, explique que cette activité qui s’inscrit dans le cadre de la 6e édition de la “University of Mauritius” de Thompsons Holidays, vise la formation des experts des destinations visitées. Un des acteurs majeurs du tourisme sud-africain, Thompson Holidays veut s'assurer que chaque visiteur puisse découvrir la destination Maurice comme il se doit, c'est-à-dire en privilégiant le côté historique et culturel du pays sans oublier « the art of the Mauritian living », qui est légendaire et inégalable. Robert Desvaux, président de l’Office du Tourisme insiste, pour sa part, que les touristes doivent savoir que Maurice est une « 5 star destination » qui mise sur la qualité du produit et du service.


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COMMERCE

Les Saint-Pierrois acueillent Kendra Un bon démarrage, estiment les promoteurs de Kendra, le tout nouveau complexe d’ENL Properties, qui a ouvert ses portes le 25 octobre dernier, à St-Pierre | JAMIROUDDIN YEADALLY « NOUS N’AVONS pas encore de chiffres précis, toutefois selon les études menées à ce jour, nous estimons la fréquentation du centre commercial Kendra, de 5 000 à plus de 10 000 personnes selon les jours d’affluence », avance Didier Audibert, directeur général de MDA Properties. ENL Properties continue ainsi son développement de « Moka, le coeur de l'île ». Après le Mall of Bagatelle, Les Allées d'Helvétia et Vivéa Business Park, c'est au tour des SaintPierrois d'accueillir leur complexe commercial. Les habitants des régions avoisinantes - Petit Verger, L'Avenir, Moka, Quartier Militaire, Nouvelle-Découverte, La Laura, Malenga - se sont dé-

bouffée d'air frais à la population locale », explique Didier Audi bert.

placés en grand nombre, le jour de l'ouverture et les jours suivants pour faire le tour des magasins et découvrir de nouvelles enseignes. « Il y avait un besoin

Bilan positif pour AML AIRPORTS OF MAURITIUS (AML) a enregistré des profits de l’ordre de Rs 795 millions pour la période janvier septembre 2012. D’autre part, le trafic passager pour la même période a augmenté de 1,5% pour atteindre plus de 1,9 millions de passagers. « Malgré une situation économique difficile au niveau mondial, AML a affiché une excellente performance pour les neuf premiers mois de 2012, » explique Shiv Nemchand, Deputy CEO d’AML. D’ailleurs, il estime que l’opérateur du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport (SSRIA) compte terminer l’année avec plus de Rs 900 millions de profits si la tendance se poursuit. La satisfaction est égale-

ment de mise concernant les travaux d'agrandissement de de la piste d’atterrissage. Une nouvelle piste d’urgence d’une longueur de 2,35 km dont l’asphaltage a coûté plus de Rs 2 milliards sera mise en opération dès cette semaine. Cette infrastructure va permettre aux avions de libérer la piste d’atterrissage plus rapidement et d’assurer la continuité des opérations aéroportuaires en cas de fermeture de la piste principale pour cause majeure En ce qui concerne le nouveau terminal, dont la supervision des travaux est assurée par ATOL, le clos-couvert sera complété d’ici décembre alors que l’installation et la vérification des équipe-ments qui ont déjà débuté, devraient se prolonger jusqu'à mars de l'année prochaine.

d'un centre commercial a SaintPierre et Kendra vient ainsi répondre à ce besoin. D'un autre point de vue, il y avait l'importance de donner de l'espace et une

UN ESPACE PENSÉ À la fois commercial et populaire, ce complexe situé à quelque pas de la gare d'autobus de St-Pierre, d'une superficie de 6 500m², Kendra, selon ses concepteurs, « est un espace pensé pour St-Pierre et sa région, un espace propice à la balade et au shopping paisible ». On y trouve, entre autres, un supermarché Winners, un food court convivial et varié, une pharmacie, une quincaillerie, une banque, une pâtisserie, des boutiques diverses ainsi qu'un espace de jeux pour les enfants. Tout en répondant aux be-

soins immédiats et quotidiens de la population St-Pierroise et des régions avoisinantes, Kendra s'inscrit également dans le Master Plan du groupe ENL en matière de développement foncier, philosophie axée sur la planification, la qualité des infrastructures et la préservation des espaces verts. Kendra a nécessité un investissement total de Rs 350 millions et a créé une centaine d'emplois directs. 257 places de stationnements y sont disponibles. Ceux qui ont fait le déplacement à Kendra pendant les deux premiers week-ends suivant l'ouverture ont eu droit à diverses animations : face painting, clowns, dragons chinois etc.

TeamSynthesis récompense ses lauréats RICHARD WOODING, CEO de Phoenix Beverages Group, Ganesh Ramlingum, directeur de Data Communication, Kushan Naik, directeur général de CiSOLVE LTD, Bijaye Madhou, directeur du MGI/RTI et Clifford Grenade d'Harel Mallac se sont distingués à la vingttroisième session du Project Leadership Certification de TeamSynthesis. La remise des diplômes a eu lieu le 26 octobre dernier, à Le Méridien. Le PLC mené par l'Université de Technologie de Maurice (UTM) en collaboration avec l'équipe de TeamSynthesis (Mauritius & Africa) vise à former les dirigeants des compagnies à

mieux encadrer leurs employés et propulser leur entreprise. Le PLC a en six ans réussi à attirer près de 3 500 dirigeants dont 700 de Maurice. « Notre programme insiste beaucoup sur l'importance de l'innovation dans la promotion du collaborative leadership dans la transformation des entreprises. C'est un soutien à Maurice dans son parcours d'être un centre d'excellence pour le développement des compétences du capital humain, du leadership et de la gestion », a soutenu Chee Teng Tan, CEO de TeamSynthesis. La 24ème session de PLC se tient actuellement du 5 au 9, à l'hôtel Sugar Beach à Flic en Flac.

Success.mu : 150 sélectionnés HUIT CENT vingt inscrits. 150 sélectionnés. La British American Investment (BAI), a toutes les raisons d'être fière pour son projet Young Entrepreneur Award. « Des chiffres qui dépassent de loin nos attentes », s'entousiasme le président du jury, Eddy Yeung. Outre le nombre d'entrées, la qualité des projets présentés, de même que l'originalité et la créativité des aspirants entrepreneurs ont également impréssionné le panel de présélection. Les participants sont universitaires, cadres de compagnies privées, artisans et techniciens travaillant à leur

propre compte, chômeurs. Les secteurs d'intérêt sont aussi variés : construction, loisirs, environnement, agriculture, santé, manufacture, informatique, artisanat, éducation. Cette initiative, conçue et financée entièrement par la BAI a pour but de permettre aux jeunes entrepreneurs mauriciens et rodriguais de monter ou de développer leur entreprise. La deuxième manche de la compétition débutera en décembre. Les sélectionnés bénéficieront, à cet effet, de sessions de formation dirigées par des professionnels dans de nom-

breux domaines liés à la gestion d'entreprise : le marketing, les ventes, la gestion des opérations, la communication, la gestion financière et les ressources humaines entre autres. Les trois premiers lauréats recevront chacun, comme prix, une enveloppe d'un million de roupies et une assistance professionnelle pour les aider à monter leur projet. De plus, ils auront droit à une aide de Rs 2 millions en termes de logistique, d'équipement et de formation. L'annonce officielle des gagnants aura lieu le 31 janvier 2013.


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RETOMBÉES DE LA CONFÉRENCE AUX SEYCHELLES

L’expertise et les bases de données d’Interpol mises à la disposition des Etats membres de la COI

Promouvoir le commerce et les échanges économiques entres les îles du sud-est de l'océan Indien sera difficile si l'océan en question est infestée de pirates et d'activités illégales. La Commission de l'océan Indien a dégagé quelques stratégies pour contrer ces problèmes | LEEVY FRIVET UNE DES priorités du secrétairegénéral de la Commission de l'océan Indien (COI), Jean-Claude De l'Estrac, est d'augmenter le trafic maritime et le volume des échanges commerciaux entres les îles de l'océan Indien. Pour y parvenir, il faut bien évidemment prendre en compte les dangers qui guettent cet océan dont la piraterie, le crime organisé et le blanchiment d'argent, entre autres. La COI a organisé en ce sens une conférence aux Seychelles la semaine dernière, réunissant des représentants des pays de la COI (Comores, France/Réunion, Madagascar, Maurice, Seychelles), du Kenya, d’Ouganda et de Somalie, des or-

TOURISME SPORTIVE

Les Russes nombreux à Maurice

LES RUSSES aiment bien les plages mauriciennes surtout pour du kitesurf, car il est impensable de pratiquer ce port dans les mer glaciales de la Russie. Les Russes sont donc de plus en plus nombreux à venir visiter l'île. De janvier à septembre de l'année en cours, Maurice a accueilli 14052 touristes russes, ce qui représente une hausse de 91.2% comparée à la même période précédente. Maurice se construit une petite réputation sur la carte mondiale du Kitesurf. En effet, la destination accueille environ 800 russes depuis le 27 octobre à l’occasion de la troisième édition du Kite Surf Jam qui se tient au Morne jusqu’au 7 novembre. La Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), en collaboration avec la Russian Kiting Association, ainsi qu’Air Mauritius, les hôtels Beachcomber et Appavou et le magazine GQ sont les partenaires de l'événement. Le Kite Surf Jam vise, avant tout, à promouvoir la destination mauricienne sur le marché russe. Cette discipline est très prisée parmi les Russes et surtout les jeunes. En général, les touristes russes dépensent beaucoup d’argent pendant leurs vacances, que ce soit dans les hôtels où ils séjournent ou à travers leurs activités, car ils sont des ‘high-spenders’. Les Russes sont classés parmi les voyageurs qui dépensent le plus comparé aux autres nations du monde entier.

ganisations régionales partenaires (COMESA, EAC), de l’Union européenne et de ses missions dans la région, ainsi que des experts de très haut niveau des organismes comme INTERPOL, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, et le Centre régional de coordination du renseignement et des poursuites judiciaires contre la piraterie basé aux Seychelles (Regional AntiPiracy Prosecution and Intelligence Coordination Centre –RAPPICC). TRAQUER LES PIRATES Parmi les retombées de cette conférence, l'aide précieuse acquise d'interpol pour traquer les malfrats qui mettent en péril le dévéloppe-

ment et la croissance saine des îles de l'océan Indien. Tandis que l’ONUDC (Organisation des Nations unies contre la Drogue et le Crime) contribuera également au renforcement des services d’enquête financière. Dès à présent, les Etats de la région participeront plus activement aux travaux du groupe de travail de l’ONU chargé d’améliorer la lutte contre les commanditaires des actes de piraterie. La COI prendra part à ces travaux qui permettront aux Etats les plus affectés par la piraterie d’être mieux entendus et pris en compte au niveau de leurs besoins par la communauté internationale.

Tourisme : Pont Maurice - Bihar LE PRÉSIDENT de l’Association mauricienne des touropérateurs, Ajay Jhurry, et le directeur de l’Office du Tourisme de Bihar, M. D. K Srivastav ont signé un accord bilatéral sur le tourisme la semaine dernière. Accord signé dans les locaux de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), en présence du ministre du Tourisme de Bihar, Shri Sunil Kumar Pintu, du président et du directeur de la MTPA, Robert Desvaux et le Dr. Karl Mootoosamy respectivement. Cet accord qui

porte sur les échanges bilatéraux entre les deux pays vise à soutenir le tourisme dans divers domaines. Les deux pays se sont engagés à

lancer conjointement des initiatives dans le but de promouvoir leurs destinations respectives et d’augmenter le flux touristique

bilatéral. De plus, les Mauriciens auront la possibilité de découvrir la région du Bihar, et donc, pour certains, de découvrir leurs origines. Pour le directeur de la MTPA, le Dr Karl Mootoosamy, cette signature d’accord nous permettra « d’augmenter la visibilité de Maurice au Bihar, de créer des liens avec les tour-opérateurs et les agences de voyage ». Un comptoir d’information destiné au Bihar sera bientôt opérationnel à Maurice.

Air Mauritius et Air France harmonisent leur programme de fidélité Air Mauritius et Air France KLM ont annoncé la semaine dernière une harmonisation de leurs programmes de fidélité respectifs, Kestrelflyer et Flying Blue, à compter du 1er novembre courant. Ce rapprochement intervient dans le cadre du partenariat qui lie les deux compagnies depuis de nombreuses années. Il permet à chacun des deux partenaires d’offrir des avantages supplémentaires aux membres de leurs

programmes de fidélité respectifs. Les adhérents de Kestrelflyer et de Flying Blue pourront ainsi choisir d’accumuler des miles sur l’un ou l’autre de ces programmes de fidélité lors de leurs voyages sur Air France ou Air Mauritius entre Paris et Maurice, Réunion et Maurice, et sur les destinations européennes desservies via le hub de Paris Charles de Gaulle. Les membres Kestrelflyer pourront également utiliser leurs Miles

pour s’offrir des billets primes en classes Business & Economy sur l’ensemble des destinations du réseau Air France / KLM. De la même manière, les membres du programme Flying Blue d’Air France KLM auront la possibilité d’utiliser leurs Miles pour profiter des billets primes en classes Business & Economy sur l’ensemble des destinations du réseau Air Mauritius.


GROS PLAN « CONTRAIREMENT À la perception générale, il n’y a pas que des emplois liés directement au textile dans ce secteur », a affirmé Kendall Tang, directeur éxécutif de RT Knits, lors d'une présentation, jeudi dernier, à l'Université de Maurice, dans le cadre des célébrations des 40 ans d'existence du secteur du textile et de l'habillement à Maurice. Depuis sa naissance, le secteur a en effet considérablement évolué. « Le textile a besoin de personnes qui ont fait des études en ingénierie, en informatique, en comptabilité et en management. On est donc ouverts et il y a des postes vacants pour tous les jeunes qui ont étudié des matières qui n’ont rien à voir avec le textile », a-t-il ajouté. Côté package salarial, Kendall Tang s'est voulu plus que rassurant. « PARADOXE » « C’est un paradoxe. Aujourd’hui, bien qu'étant un secteur moins attirant, le textile paie beaucoup plus que d’autres. Aujourd’hui, ce sont les études techniques, comme l’ingénierie et l’informatique, qui sont les plus valorisants. Par exemple, un jeune fraîchement débarqué de l’université touchera Rs 20 000 au départ. Par la suite, les salaires augmentent pour arriver à une moyenne de Rs 50 000 mensuellement. Il existe beaucoup de possibilités de carrière dans le textile », précise Kendall Tang. Cependant, l'offre et la demande d'emplois ne sont pas toujours complémentaires. Raj Auckloo, directeur de la Human Resource Development Council (HRDC), estime que les jeunes ne sont pas vraiment séduits par le secteur textile. Chiffres à l'appui, il s'explique : « Selon une étude du HRDC, nommé Labour Shortage Survey, on a constaté que les jeunes ont une perception négative de

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Longtemps libellé comme un secteur pas valorisant, le textile a entamé sa mutation. En marge des célébrations des 40 ans de cette industrie à Maurice, les têtes pensantes du secteur ont expliqué, lors d'un Career Day organisé à l’auditorium Octave Wiehe, que travailler dans le textile ne se résume pas à se tenir derrière une machine à coudre | JESSEN SOOPRAMANIEN

CAREER DAY

Le textile, ça paie bien...

OPPORTUNITÉS. Kendall Tang (a droite) de RT Knits a énumeré les débouchées de carrière aux universitaires

l’industrie du textile. Selon notre rapport, 52% des employeurs éprouvent des difficultés à trouver des employés sur le plan organisationnel ». Danielle Wong, directrice de la Mauritius Export Association (MEXA) veut, pour sa part, changer la perception des jeunes. « On a fait venir beaucoup d'employés étrangers au niveau du 'floor level'. Mais on a du mal à recruter pour le 'middle' et le 'top management' », a-t-elle conclu.

DANIELLE WONG, DIRECTRICE DE LA MEXA : « IL FAUT DU COURAGE POUR AFFRONTER LA CRISE »

LE PERMIS À POINTS EN VIGUEUR EN MARS 2013 ÇA Y est, la date est connue. Le permis à points entrera en vigueur vers la fin du mois de mars 2013. C'est ce qu'a annoncé Anil Baichoo, le ministre des Infrastructures publiques et du Transport, ce lundi, lors du lancement de la semaine de la sécurité routière, qui se tiendra jusqu’au 9 novembre, et qui aura pour slogan « Met enn frein ». Cette campagne, conçue par IBL, en collaboration avec la Traffic Management & Road Safety Unit, le Traffic Branch et le Prime Minister’s Office, a pour objectif de conscientiser le grand public sur la sécurité routière. Pour Nicolas Maigrot, CEO d’IBL, la campagne démontre l'engagement de la compagnie en ce sens. « Il est bon de rappeler qu'IBL et ses filiales disposent d’une flotte de plus de 1500 véhicules et qu’il est de notre devoir de sensibiliser nos employés et

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IBL. Nicholas Maigrot en compagnie d'Anil Baichoo au lancement de la semaine de la sécurité routière d'IBL

le grand public sur la sécurité routière », a-t-il affirmé. Quant au ministre Baichoo, il a révélé des chiffres liés aux contraventions et accidents de la route pour l'année 2012.

« Cela m'attriste de dire qu'à octobre 2012, 126 personnes ont perdu la vie dans des accidents. Le nombre d'accidents de la route enregistrés durant le premier semestre de 2012 a chuté de 6,5% comparé à la période correspondante en 2011. De janvier à septembre, il y a eu 162 290 contraventions, dont 43 406 pour non-respect des limites de vitesse, 6 507 pour usage de téléphone portable au volant et 1 755 pour conduite en état d'ivresse », a expliqué le ministre. Des statistiques qui sont appelés à baisser avec l'introduction du permis à points, puisque le texte de loi y relatif identifie 19 infractions au code de la route comme étant susceptibles de faire perdre des points sur les 15 qu'auront, au départ, les détenteurs d'un permis de conduire.

J.Y

La crise économique et financière dure depuis maintenant quatre ans. Pour Danielle Wong, directrice de la MEWA, il faut du courage pour prendre les décision nécessaires afin d'être prêts quand la reprise aura lieu. « La crise économique et financière a créé des gens qui ont peur de prendre des risques. Ils se demandent toujours s’il y a une garantie pour tout. Mais puisque rien n’est garanti, nous devons être courageux. Si les autorités mettent le paquet d’ici deux ans pour des centres de recherche et de développement, même si ça ne marche pas, on aura au moins essayé. Mais il ne faut pas qu’on devienne amorphe et qu'aucune décision n’est prise », a fait ressortir Danielle Wong.

La SBM s’allie à China Union Pay Co Ltd

ILS SONT désormais partenaires. La State Bank of Mauritius (SBM) a officiellement annoncé, jeudi dernier, lors d'une conférence de presse au siège social de la banque, son partenariat avec la China Union Pay Co Ltd. Grâce à cette alliance, la banque va pouvoir développer ses activités de 'e-commerce', qui ont connu, ces dernières années, une croissance considérable. « Our main objective behind this privileged partnership is very clear. SBM is looking to grow its acceptance so as to allow Far Eastern cardholders to process at SBM merchants. We believe that through this partnership with Union Pay, we have

been able to find a winwin approach and I am sure we will see the partnership prosper in the near future », a affirmé Jairaj Sonoo, Chief Executive – Banking (Indian Ocean Islands) de la banque. Chai Hongfeng, Executive Vice President d'Union Pay, s'est montré tout aussi optimiste : « I hope both parties will further strengthen the cooperation, offer convenient payment services to our customers, and create more business opportunities for our merchants, playing an active role in promoting trade and cultural relationship between China and Mauritius ».

J.Y



GREEN BUSINESS INDIA

ESSAR ENERGY GETS CLEARANCE FOR MAHAN COAL PROJECT

Essar Energy, based in Mauritius, and which primarily focuses on the energy industry in India, has obtained forest clearance from the Indian government in relation to its Mahan Coal project, a joint venture between Essar Energy and Hindalco THE INTEGRATED energy company Essar Energy, whose head office is based in Mauritius, has secured Stage 1 forest clearance from the Ministry of Environment and Forests for its Mahan Coal block in the Singrauli fields in Madhya Pradesh. This clearance will enable the company to accelerate mining at the coal block. Mahan Coal, a 50-50 joint venture between Essar Energy and Hindalco, one of the world’s largest aluminum manufacturing company, owns the block. Essar will use 60% of the coal output and Hindalco will use the rest. Coal from the operations will fuel Essar Energy’s 1,200 MW Mahan phase one power project, which is yet to be commissioned. In an interview given to Indian Energy Business Review, Chief Executive Officer Naresh Nayyar said: « We are pleased to have received approval from the ministry allowing us to accelerate development at the Mahan

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Nuru Energy’s Pedal Power CLEAN COOKING stoves, pay-as-you-go solar power and pedal-powered generators: these are just three examples of the innovative energy solutions that members of global hub TrustLaw have developed recently. Their aim is to provide cheap, clean energy to the world’s poorest and they are emerging in places as far-flung as Zambia, India, Vanuatu and East Africa. Nuru Energy, for example, has connected with lawyers in Mauritius (BLC Chambers), India (J Sagar) and the Netherlands (Hogan Lovells) to help Nuru establish an effective corporate and investment structure, enabling the expansion of its operations in India and East Africa. Nuru’s franchise model involves employing « micro-entrepreneurs » to purchase these pedal-powered products and charge people in their villages a small fee to use it (typically earning in 20 minutes what they previously earned in an entire day). In the past few months at TrustLaw, they have worked with more than 10 social enterprises that bring affordable clean energy solutions to remote communities.

Electricity: Ghana launches its National Action Plan We are pleased to have received approval from the ministry allowing us to accelerate development at the Mahan coal block to provide fuel for our Mahan phase one power plant and deliver much needed electricity for the people of India coal block to provide fuel for our Mahan phase one power plant and deliver much needed electricity for the people of India. » He also said that this was a

major step forward in the company’s strategy of providing full fuel security for all of its power generation assets, thereby eliminating price and de-

livery risks. Essar Power has six operational power plants in India and one operational power plant in Algoma, Canada, with a total installed generation capacity of 3,055 MW. The company plans to scale up capacity to 4,510 mw by March 2013 and to 6,700 mw by March 2014. Essar Power also has access to approximately 500 mt of coal resources across seven coal blocks in India and overseas, the company said.

MID LEVY

State Trading Corporation collected Rs 1.08 billion EVER SINCE the introduction of the Maurice Ile Durable (MID) project, and subsequently, the Maurice Ile Durable Levy on petroleum products, the State Trading Corporation has collected Rs 1.08 billion. In 2008, the then minister of Finance, Dr Rama Sithanen, introduced a token levy of 15 cents on each litre of petroleum products, each kilo of Liquid Petroleum Gas (LPG) and each kilo of coal, which is payable into the MID Fund. In the Budget presented in 2010, Pravind Jugnauth, ex-minister of Finance, increased the token levy from 15 cents to 30 cents. As a result, in the four years that the

MID Levy has been introduced, the State Trading Corporation has been able to collect Rs 1.08 billion, as at September 2012. The amount has been paid to the Mauritius Revenue Authority (MRA). The

purpose of the levy is to support the efforts to protect the environment through recycling, to encourage more efficient use of energy and to increase reliance on renewable energy.

LAST WEEK, Ghana launched its National Action Plan for achieving the objectives set under the UN’s Sustainable Energy for All initiative, which also includes a target to double the global rate of improvement in energy efficiency and the share of renewable energy in the global energy mix. In Africa, Ghana is only behind Mauritius, South Africa and Cape Verde in terms of access to electricity. The national electricity coverage, according to the Energy Ministry, has moved from 15% in 1990 to 72% in 2012. « We are making history. This is the first country in the world to launch its plan. But history comes with challenges. Let’s all put hands on deck for Ghana to consolidate its position as the number-one country in the Sustainable Energy for All Initiative, » said Prof. Abeeku Brew-Hammond, Board Chairman of the Energy Commission.

Sherbourne Capital secures 51% Stake in Mauritian Company

PREVIOUSLY TRADING as IFCA Technologies, Sherbourne Capital, on Thursday, said it had agreed to take up a 51% stake in the ordinary share capital of Mauritius-based investment holding company Arkein International, for about $9.6m. Arkein focuses on early-stage industrial-sector projects across Africa. These are in mining and minerals processing, and the oil, gas and energy sectors. The deal positions Sherbourne to tap into growth opportunities in emerging economies. The « reverse takeover » will be settled by a cash payment of about $3.7m, the $4.2m issue of 67.5-million new Sherbourne ordinary shares to Arkein at R0.50 per share and a « control premium » of about $1.6m, payable within three years from the effective date of the agreement. Arkein will subsequently hold 11.12% of the proposed enlarged shareholding of Sherbourne.


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ENTREPRENDRE

Confort et esthétisme étaient au menu du Salon de la Maison et du Jardin, qui s’est tenu du 31 octobre au 4 novembre, au Centre de Conférences Swami Vivekananda, à Pailles. Le public a pu y découvrir de nouveaux produits comme le MM Béton Ciré de Mauvilac. C’est la solution pour donner à vos rénovations un nouveau souffle ou pour enjoliver une nouvelle construction. Ce matériau a un aspect homogène et peut être appliqué sur des surfaces de dimensions variées. Une palette de coloris était également proposée. Les entrepreneurs n’ayant pas voulu rater ce rendez-vous incontournable pour faire découvrir leurs produits, ils étaient plus de 120 à participer au Salon. Dans le hall d’entrée, le stand occupé par Touch Wood, Abita ou encore Teak World attiraient les visiteurs. Lorsque vous arriviez dans le grand hall, les stands joliment décorés de Courts, où l'accent était mis sur les meubles Gautier, sautaient aux yeux. Comme elle, la majorité des entreprises ont beaucoup misé sur l'aspect visuel. Tempur, par exem-

QUOI DE NEUF AU SALON ?

ple, n'y est pas allé de main morte. Cette entreprise a placé des lits pour permettre aux visiteurs de tester ses matelas et oreillers. « Tempur, c'est un confort et un soutien exceptionnels, avec un ‘feeling’ plus ferme. Ce sont les seuls matelas au monde à enlever les pressions. Nous proposons aussi des matelas qui résistent à l'eau. Ils sont d'une ou de deux places. Les ‘kingsize’ sont aussi en vente », nous a précisé l'une des vendeuses. Concernant le prix, les oreillers se vendaient à partir de Rs 4 300 et les matelas à partir de Rs 50 000. Poursuivant notre visite, nous avons pu admirer les tableaux de Didus Art Gallery, les

fontaines d'eau de Dom'Eau, les produits d'Alu Systèmes, les cadeaux souvenirs de L'Argonaute, le savoir-faire de Batimex… Une fois de plus, Didier de Senneville, directeur de Publi Promo, qui a organisé l’événement, a voulu mettre en avant l'écologie. On notait ainsi la présence d’équipements qui peuvent aider la ménagère à faire du compost. Les visiteurs pouvaient, par exemple, s’attarder sur les bacs à compostage disponibles en plusieurs logements de la société de Patrick Maurel, qui permet le tri des déchets. Exotica, la pépinière de Jean-Marie Sauzier, de même que les revendeurs de chauffe-eau solaire, ont également attiré la grande foule. Le Salon de la Maison et du Jardin a aussi fait la part belle aux meubles. Le choix pouvait cependant s’avérer difficile, tant les exposants avaient mis la barre haut. Des meubles en bois, en fer forgé ou en bambou, ainsi que des cuisines au design original, avec la possibilité de choisir les couleurs, étaient ainsi exposés

RESIGLAS

La fibre de l’innovation La compagnie vous est connue. Certains de ses produits aussi. Mais certainement pas toute la gamme. Resiglas mise en effet constamment sur l’innovation pour renouveler son offre commerciale et attirer la clientèle | DOROTHY BONNEFEMME DES NOUVEAUTÉS. C’est ce que Resiglas se fait un devoir de proposer à chaque édition du Salon de la Maison et du Jardin. Une fois de plus, l’entreprise n’a pas failli à la tradition. Cette année, ce sont deux autres modèles de piscine – l’Atlantique et le Méditerranéen – qui sont venus s’ajouter à la grande gamme déjà disponible. « Les nouveaux produits, chez nous, c’est plusieurs fois par an », précise Paddy Garrick, un des Sales Representative de Resiglas. Difficile de ne pas le croire quand on sait que l’entreprise a loué presque toute la devanture, ainsi que plusieurs stands dans le hall du Centre Swami Vivekananda, à Pailles, où le Salon s'est tenu du 31 octobre au 4 novembre. L’objectif d’une telle présence était de permettre aux visiteurs de découvrir ou de redécouvrir le savoir-faire de Resiglas et de leur en mettre plein la vue. Ainsi, si piscines, cabines, toboggans et meubles volaient la vedette lors du Salon, l’engouement était au rendez-vous dans les différents stands de la compagnie lorsque nous nous y sommes rendus. « Intéressant cette piscine pour enfant. Je peux connaître le prix ? » questionne Pierrot, un franco-mauricien. « Il coûte dans les Rs 100 000 », répond, sans sourciller, Rishi Ramsahye, Sales Representative chez Resiglas. Après avoir fait part de ses réflexions, le client s’est ensuite intéressé au système de filtration. Son interlocuteur lui explique alors que l’eau est recyclé, car il y a un système de pompage qui permet aussi de refiltrer l'eau et d'éliminer les microbes. De ce fait, le propriétaire doit seulement ajouter du chlore. D’ailleurs, pour ne

VISIBILITÉ. Resiglas, comme d’autres entreprises, avait soigné la présentation de ses produits au Centre Swami Vivekanada

rien laisser au hasard, l’employé prend également la peine de montrer tous les équipements au client. Si trois modèles de piscine étaient exposés au Salon de la Maison et du Jardin, Resiglas fait également du surmesure, selon le choix des clients. Question prix, Rishi Ramsahye avance que celui des piscines pour enfant varient de Rs 100 000 à Rs 167 000, rien que pour la coque. Pour l'installation et les pièces, il faut compter environ Rs 25 000 de plus. « C’est notre société qui prend en main toutes les installations », ajoute-il. Un travail de pro, puisque Resiglas

évolue dans le domaine depuis une vingtaine d'années. Le savoir-faire accumulé durant cette période se voit dans les produits commercialisés. « Nous proposons une douzaine de modèles en fibre de verre, de formes variées. Les dimensions des piscines vont de 2m50 par 3m, à 4m par 9m. Le tout dernier conçu par Resiglas est l'Atlantique, qui fait 8m30 par 4m60. Son prix est de Rs 167 000. Il y aussi le Méditerranéen, qui est un peu plus long. Question couleurs, le ‘pool blue’, le blanc, le bleu foncé, et le granit, pour son côté naturel, sont très prisés », explique Rishi Ramsahye.

Au-delà de la variété des produits, ainsi qu’une livraison rapide – environ trois semaines – Resiglas offre aussi une garantie de cinq ans sur la coque et d’un an sur les équipements de filtration. La compagnie sise à Calebasses commercialise également, sous la marque Aquatec, des réservoirs d'eau. Ce sont elles, en fait, qui lui ont permis de bâtir sa réputation. « Nous sommes les pionniers dans le domaine » confirme Rishi Ramsahye. En fibre de fer ou en polyéthylène, les réservoirs d'eau de chez Resiglas mettent fin à tous vos soucis de distribution d'eau. La compagnie offre la plus grande


ENTREPRENDRE gamme de réservoirs cylindriques/verticaux en polyéthylène. ‘Rotomoulés’ en une seule pièce, ils garantissent une parfaite étanchéité, sont 100% antirouille et demandent peu d’entretien. En outre, leur installation est facilitée de par leur légèreté et ne nécessite aucun travail de maçonnerie. « Nous commercialisons des réservoirs d’eau ayant des capacités de 475 litres à 30 000 litres. Nous sommes les seuls à proposer des réservoirs d'eau aussi volumineux » nous assure Rishi Ramsahye. Les prix, quant à eux, varient de Rs 7 250 à Rs 139 000. Si on n’a pas immédiatement le réflexe de l’associer à ce type de produits, Resiglas fabrique également des meubles d'extérieur. « La fibre de verre est une matière robuste. Elle est idéale contre les intempéries », explique notre interlocuteur. Notre coup de cœur, en ce qu'il s'agit des meubles de jardin, c’est le set de sofa Topaze. Celui-ci est composé de chaises arrondies en fibre de verre blanc, assorties de coussins fuchsia, avec un design impressionnant. D’autres modèles, dans divers coloris, sont également disponibles chez Resiglas. Les enfants n'ont pas non plus été oubliés. Des toboggans de différentes tailles sont également proposés par Resiglas, sans oublier les bacs et plateaux à usage multiple, ainsi que les bouées, les niches, les palettes… Autre item ayant attiré les visiteurs du Salon de la Maison et du Jardin : les jacuzzis, dont les prix débutent à partir de Rs 15 000. Des nouveaux produits, Resiglas n'arrête jamais d'en créer. Ainsi, il y a quelques années, cette entreprise a lancé la marque Resi Craft pour commercialiser des kayaks, des bateaux en fibre de verre, des bateaux de pêche… Au Salon de la Maison et du Jardin, les passionnés de balades en mer se faisaient d’ailleurs un devoir de s'arrêter afin d’admirer les beaux kayaks jaunes ou verts, qui se vendaient à partir de Rs 2 200. Si Resiglas participe chaque année aux deux Salons de la Maison et du Jardin organisés par Publi Promo, c’est en effet pour que le public sache ce que propose la compagnie. « La visibilité est importante pour nous. Même si le client n'achète pas ou ne passe pas de commande immédiatement, il connaît notre éventail de produits et pourra, par la suite, prendre contact avec nous », explique Paddy Garrick. Et puisque le Salon ne dure que quelques jours, Resiglas dispose d’un showroom à Calebasses, où vous pourrez voir exposé la gamme de produits de la compagnie.

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INNOMBRABLES. Resiglas c'est plus d'une centaine d'items

L’HISTOIRE D’UNE EXPANSION RÉUSSIE Entre Resiglas et la fibre de verre, c’est une longue histoire d'amour. Depuis plus de 50 ans, cette matière y est travaillée de différentes façons. C’est en 1956 que les produits en fibre de verre ont débarqué à Maurice. Hervé Closel, fondateur de Resiglas, avait importé d'Europe un kit en fibre de verre, avec lequel il a commencé à s'adonner à des expériences, ce qui lui a permis de découvrir le potentiel de cette matière. De fil en aiguille, il a réalisé des moules et créé des pots de fleurs. Ayant engagé des travailleurs, il s’est par la suite lancé dans la fabrication de kayaks et de canots. En 1958, il s'installe à Phoenix et nomme son atelier, qui gravira rapidement les échelons, « Travaux en fibre de verre Resiglas ». Celui-ci est rebaptisé Resiglas Company Ltd en 1965, lorsque Taylor Smith Co Ltd rachète 50% des parts. Les nouveaux directeurs ayant en tête de nombreux projets, l’entreprise s'installe dans la capitale. A noter que c’est également vers la fin des années 60 que Resiglas se lance dans le polystyrène. Un développement majeur survient en 1983, quand Taylor Smith se retire de la société. Herve Closel, le fondateur et directeur général de la compagnie, rachète ses parts, redevenant, avec sa femme, les seuls actionnaires de l'entreprise. La croissance, elle, se poursuit de plus belle. Resiglas diversifie ses produits et propose les fameux réservoirs d'eau, puis des boîtes de compteur électrique. A l'époque, la compagnie est aussi, grâce à ses chantiers, l'un des principaux constructeurs de bateaux faisant jusqu'à 50 mètres de long. En 1988, l'entreprise fait acquisition d'un terrain à Calebasses et y aménage le showroom, les bureaux administratifs et l'usine. Refusant à tout prix de stagner, Resiglas se lance aussi dans la fabrication de piscines et de spas en fibre de verre. Puis c’est le tour des bacs à douche, des lavabos, des baignoires, des meubles… En 2000, la compagnie acquiert Aquatec Ltd, qui est impliquée dans la production de réservoirs d'eau. A ce jour, Resiglas compte ainsi six filiales et emploie plus de 200 travailleurs.


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MARKET

EXCHANGE RATES EUR/USD Euro was on a downward trend last week and was traded within the range of $ 1.2821 - $ 1.3021 close to my forecast of $1.2825 $1.3096. The shared currency started last week in the negative zone as German Chancellor Angela Merkel’s spokesman said for Greece when new aid for the struggling Greece was being discussed. The EUR/USD took the other direction on Tuesday after Italy’s 5 and 10-year bond auction with borrowing costs falling to their lowest level since May 2011. Moreover, euro hit the

level of $1.321 on Wednesday as it was underpinned by positive German retail sales data. However, the momentum was not maintained as better than expected US job data private sector showed that the US economy was on a stable path to recovery. The downturn in factory activity that started in smaller periphery countries has now engulfed core members such as Germany and France. The US election has spurred the demand for the greenback since the starting of this week. For the current week my forecast for the shared currency is within the range of $1.2732 - $1.2974.

MARKET OVERVIEW

GOLD Gold has been trading within the range of $1677.37 -$1727.03 and my forecast $1681.82 - $1737.31. This week, I expect gold to move be-

STERLING Cable held above the level of $ 1.6000 against the greenback within tight range of $1.6007 – 1.6175 as compared to my forecast of $1.5889 - $1.6151. Data from mortgage lender Nationwide Building Society showed that British house prices grew faster than expected in October. GBP/USD was however capped below $ 1.6175 as Bank of England Governor Charlie Bean said fears over the future were crimping spending and investment lessening the benefit of BOE’s bond purchases on Britain’s economy. Pound retreated on the last trading day as better than expected US job data lifted USD.

tween $1646.00 - $1752.54. Gold is better to start the week, after posting the largest one-day drop since June on last Friday. While October nonfarm payrolls came in better than expected to close last week. Gold has

rallied 7.7 percent this year as central banks around the world took steps to shield their economies hurt by Europe’s debt crisis. The U.S. Federal Reserve said Oct. 24 it will maintain $40 billion in monthly

This report has been prepared by Vanee Seeneevassen of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)


MARKET purchases of mortgage debt and probably hold interest rates near zero until mid-2015. U.S. voters decide today between giving President Barack Obama another four years in office or changing course with Republican challenger Mitt Romney. Gold imports by China from Hong Kong climbed to 69.71 metric tons in September from 53.51 tons a month earlier, Hong Kong government data showed yesterday. Net imports, excluding flows from China to Hong Kong, were 41,559.5 kilograms in September from 27,011 kilograms a month earlier.

Antaike Information Development Co., said. Imports of refined copper jumped 17 percent in September from a month earlier, the most this year, data showed last week. Copper also gained after central banks took more steps aimed at spurring economic growth. The Bank of Japan (8301) expanded its asset-purchase program for the second time in two months, and the Reserve Bank of India cut lenders’ reserve requirements to back a policy revamp by the government.

BASE METALS

Oil was traded within the range of $ 84.66 -$ 87.42 per barrel. South Sudan will start pumping oil this month after nine months of a production shutdown sparked by a dispute over transportation fees with neighboring Sudan. South Sudan halted production end of January after accusing the northern government in Khartoum of stealing $ 815 million worth of its oil. On the other

Copper futures rose, ending the longest slump in 14 years, on prospects for demand to increase in China, the world’s biggest consumer. Total Chinese demand, including refined and scrap metal, may gain an average 6 percent a year from 2011 to 2015, Wang Zhongkui, the deputy general manager of Beijing

side Sudan said it confiscated the crude to make up for the unpaid transportation and processing fees. Iran sold more than 800,000 tons of fuel oil and 50,000 tons of gasoil to vessels navigating in the Persian Gulf in the first half of the Iranian year started March 20, Fars reported, citing an energy official. National Iranian Oil Products Distribution Co. sold on average 4 to 6 million liters of fuel oil per day, Managing Director Jalil Salari was cited as saying in the state-run news agency’s report. The quality of Iran’s fuel oil and its strategic position can help ensure NIOPDC’s success in bunkering, said Salari who did not elaborate on the company’s revenue from this activity. The company is engaged in bunkering activity in the Persian Gulf and the Oman Sea, the report said. Iran, which is under Westernled financial and energy sanctions over its nuclear program, is one of the main producers in the Organization of Petroleum Exporting Countries.

OIL

NOMINAL

LAST CLOSING

LATEST

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Country AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

Buying Currency AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

TT 31.5039 30.3883 38.6291 37.7329 24.9675 24.6784 3.4501 31.992 48.2305 30.2223

Selling Notes TT/DD/Notes 30.9647 33.0878 29.7955 31.9146 38.0876 40.4238 36.5486 39.6565 24.4076 26.1648 24.3073 25.9265 3.3291 3.6553 31.5853 33.5018 47.7935 50.5089 30.0269 31.5828

DD 31.2847 30.1654 38.4112 37.3797 24.8072 24.5432 3.4076 31.7856 47.9985 30.0832

GOLD COINS TUESDAY, NOVEMBER 6, 2012

CHANGE

% CHANGE

VOLUME

VALUE

Denomination

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

100

3.41

16.5

7260

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10.00

10.30

10.00

-0.30

-2.91

13,000.00

130,000.00

250

8.51

22

17645

ALTEO LIMITED

-

28.70

28.60

-0.10

-0.35

28,100.00

803,660.00

500

17.03

27

35085

1000

34.05

32.69

69765

PRICE

BRAMER BANKING

-

7.80

7.75

-0.05

-0.64

100.00

775.00

ENL LAND LTD

-

40.10

40.10

-

-

24,704.00

991,054.00

GAMMA CIVIC

10.00

310.00

310.00

-

-

-

-

H.MALLAC

10.00

125.00

125.00

-

-

-

-

IRELAND BLYTH LTD

10.00

78.00

78.00

-

-

-

-

LUX ISLAND

10.00

15.20

15.20

-

-

305,085.00

4,607,230.00

MCB

10.00

162.00

162.00

-

-

96,869.00

15,692,825.00

MAURITIUS UNION ASSURANCE

10.00

124.00

125.00

1.00

0.81

2,800.00

350,000.00

NMH

-

54.00

54.00

-

-

4,600.00

250,250.00

7.50

75.50

75.00

-0.50

-0.66

5,619.00

421,425.00

10.00

153.00

152.00

-1.00

-0.65

1,440.00

218,920.00

1.00

79.50

80.00

0.50

0.63

25,540.00

2,043,180.00

10.00

27.50

27.80

0.30

1.09

6,000.00

167,400.00

TERRA

-

39.00

38.90

-0.10

-0.26

33,006.00

1,283,934.60

CIM FINANCIAL

-

5.10

5.00

-0.10

-1.96

322,003.00

1,611,665.00

CIEL INVESTMENT

-

2.50

2.50

-

-

70,000.00

175,000.00

CIEL TEXTILE

-

22.50

21.00

-1.50

-6.67

5,369.00

112,749.40

10.00

22.70

22.70

-

-

-

-

OMNICANE LIMITED ROGERS SBM SUN RESORTS

DEM

CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT

-

40.00

40.00

-

-

-

-

ENL INVESTMENT

10.00

35.00

35.00

-

-

1,674.00

58,590.00

UNION FLACQ LTD

-

4.95

4.95

-

-

-

-

UNION SUGAR ESTATE

1.00

42.00

42.00

-

-

-

-

UNITED INVESTMENT

1.00

7.50

7.40

-0.10

-1.33

287,200.00

2,127,580.00

Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun

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BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, NOVEMBER 6, 2012

MARKET SHARES TUESDAY, NOVEMBER 6, 2012 COMPANY

EDITION 103

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Leevy Frivet, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien PHOTOGRAPHE Nicholas Larché COLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear, Vishesh Koonjobeeharry

MARKET ACTIVITY TUESDAY, NOVEMBER 6, 2012 Market Capitalization

168,223,272,453.45

Total Volume Traded

919,899

Total Value Traded

32,599,499.40

TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol Open MSM 7.65 SUN RESORTS 27.50 MDIT 4.70 MUA 124.00 SBM 79.50

Latest 8.40 27.80 4.75 125.00 80.00

MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol CIM FINANCIAL LUX ISLAND MCB TERRA ALTEO LIMITED

Volume 322,003 305,085 96,869 33,006 28,100

TOP GAINERS - DEM Symbol VITAL WATER BOT. CONSTANCE MOST ACTIVE – DEM Symbol UNITED INVEST CIEL INVESTMENT TROPICAL PAR (P) CIEL TEXTILE LTD LIVESTOCK (O)

Open 57.00 105.00

Latest 60.00 110.00

% Change 9.80 1.09 1.06 0.81 0.63

% Change 5.26 4.76

Volume 287,200 70,000 6,100 5,369 5,000

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.


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CAPITAL

CORPORATE

In his two decades at the helm of GE, Jack Welch did more to add to the leadership literature than any other CEO of the modern era. Not only did he give more thought to the business of leadership, Welch devised principles, strategies, and tenets to lead by. In creating one of the world’s most competitive corporations, Welch created his language that gave voice to the new methods and strategies that transformed GE from a century old bureaucracy into a global juggernaut

MANAGEMENT

THE WELCH WAY WHEN JACK Welch took over GE in 1981 and became the youngest CEO in GE’s history, the legendary leader made a resolution to transform GE into the world’s most competitive enterprise. Welch is a strategic thinker, business teacher, corporate icon and management theorist. If leadership is an art, then surely Welch has proved himself a master painter. With his unique leadership style and character, Welch made history during his 2-decade journey at GE. While most leaders talk a good game on leadership, he lived it. In this article, we feature Welch’s 12 lessons and how they contributed to the largest corporate makeover in history.

If you don’t have a competitive advantage, don’t compete Jack Welch LEAD, NOT MANAGE

Out process is utilized, the corporation gets less formal. Jack doesn’t wear ties to work, he often holds informal meetings and encourages everyone to lighten up. Informality inspires people to have more ideas and it is one of the keys to GE’s success. How can we get less formal? • Brainstorm with colleagues and bosses • Hold more informal meetings • Consider occasional informal get-togethers

cate work. He developed and initiated a signature program that made GE a simpler organization. To Welch, business can be exciting and simple, without jargon and complexity. Isn’t simplifying things great? It allows our organizations to move along faster. Let’s try Welch’s advice: • Simplify the workplace • Make meetings simpler • Eliminate complicated memos and letters

DON’T TOLERATE BUREAUCRACY, BLOW IT UP!

CHANGE- AN OPPORTUNITY, NOT A THREAT

Bureaucracy, the cancerous element of an organization, can create waste and slow the decision making process, leading to unnecessary approvals and procedures that make a company less competitive. Welch stressed that each employee should work on getting rid of bureaucracy every day. Bureaucracy can be the most stubborn disease, but we can simplify and remove complexity and formality to make a company more responsive and agile. To ‘kick’ bureaucracy and simplify things: • Drop unnecessary work • Work with colleagues to streamline decision making • Make your workplace more informal

When Welch joined GE, many didn’t understand why he needed to make changes. They saw things as ‘a bed of roses’, while Welch saw the reality and faced it. He initiated the necessary changes to make GE a far more flexible and competitive organization. He made ‘change’ a part of GE’s shared value. Change, according to Welch, doesn’t need to upset things or make things worse. It can mean opportunities, good ideas, new business or new products. So, what are we going to do to cope with change? • Know that change is here to stay • Expect the least expected, but move quickly to stay a step ahead • Prepare those around you for the inevitable change that will affect their lives

Welch doesn’t like the term ‘manage’. To him, it conjures up negative images, such as ‘keeping people in the dark’ and ‘controlling and stifling people’. Welch’s goal is to lead, create a vision and make people passionate about their work. Leadership, according to Welch, can be found in anyone as long as they contribute, come up with good ideas and can energize, excite and inspire rather than enervate, depress and control. Below are tips to become a great leader like Welch: • Articulate a vision and lead others to execute it • Don’t manage very little details • Involve everyone and welcome great ideas

When Welch joined GE, the company was assumed to be in good shape, but Welch saw a sinking ship and many troubles-the company was losing its market value and there was too much bureaucracy. Instead of ‘kidding himself ’ and assuming that things would improve, Welch made a resolution and created a “face reality” decree. He laid out strategies and initiatives that made things better. Here are suggestions to help us see things as they are and not to ‘assume’: • Look at things with a fresh eye • Don’t fall into the ‘false scenarios’ trap • Leave yourself with several options

GET LESS FORMAL

SIMPLIFY THINGS

When people voice their ideas, or call him ‘Jack’ instead of ‘Mr. Welch’ or when his Work-

Welch didn’t think business had to be complicated, thus, his goal at GE was to de-compli-

FACE REALITY. STOP ASSUMING

LEAD BY ENERGIZING OTHERS, NOT MANAGING BY AUTHORITY

Leadership does not mean control or command. Welch called his leadership ideal ‘boundaryless’, which means an open organization, free of bureaucracy and anything that prevents the free flow of ideas, people and decisions. He did not support the ‘i-am-the-boss-and-you-willdo-what-i-say’ style. He preferred inspiring others to want to perform. To make others passionate about doing their jobs: • Never lead by intimidation • Let others know exactly how their efforts are helping the organization • Send handwritten thank-you notes to colleagues and customers


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THE LEARNING ORGANIZATION

encourage people to articulate their ideas and solutions. To do so, Welch turned GE into a learning organization in which ideas and intellect rule over tradition and hierarchy. How we can immerse ourselves in learning? • Spend 1 hour per week learning what competitors are doing • Offer a reward for the best idea • Work for organizations committed to training and learning POUNCE EVERYDAY, DON’T MOVE CAUTIOUSLY

In today’s lightning-paced competitive arena and wired world, Welch knows there is no time to deliberate or consider thoughts. He wants his employees to ‘pounce everyday’, move faster than competitors to win business, please customers and snap up opportunities. His strategies were to remove the shackles from employee’s feet so they could move quickly. How to live this edict? • Live with a sense of urgency • Make decisions faster • Work harder PUT VALUES FIRST, NOT NUMBERS The Trendsetter

DEFY, NOT RESPECT TRADITION

As the ‘heir’ of the world’s most sacred corporate institutions, Welch had a choice of whether to respect the company’s tradition and long-standing reputation for excellence or defy a century of history, rocking the existing boat. Welch made the riskiest move - defying almost every aspect of the company’s history to make GE the most competitive enterprise in the world. To him, what worked in the past would not necessarily work in the future. Let’s look at Welch’s tips for success: • Hold a ‘why do we do it that way?’ meeting • Invite colleagues from your department to contribute one idea on changing something important at the company • Don’t be afraid to buck conventional wisdom DON’T MAKE HIERARCHY RULE, BUT INTELLECT

Welch thinks it is a horrible way to run a business when managers rule and the staff listen and do what the managers say. To him, it prevents good ideas and creative solutions to problems. Welch believed business is about capturing intellect and that the organization must

Certainly Welch cares about the numbers, but he doesn’t want to spend too much time on figures and not enough time on values. GE’s values are not based on antiquated ideas about etiquette and proper behavior. Instead, the values include pleasing customers, disdaining bureaucracy, thinking globally and being open to ideas. To balance the attention of numbers and values: • Don’t harp on the numbers • Lead by examples • Let values rule DON’T TRY TO MANAGE EVERYTHING, MANAGE LESS

This means no micro managing details. Companies should encourage their employees to have their own opinions and think for themselves. Welch believes it is the responsibility of the company to provide the tools and training employees need to perform their jobs better. In the end, it is the manager’s job to create the vision and let their team act on it. It is best to stay away from ‘over management’. To avoid being a micro-manager: • Don’t get bogged down in meaningless details • Manage less • Empower, delegate, get out of the way

One of Welch’s greatest passions was to transform a century-old institution into a learning culture in which ideas and intellect preside over tradition and hierarchy. In 1994, when asked about the prospect of retirement, Welch made the following statement, which reveals his passion on the subject: “When I stop learning something new and start talking about the past versus the future, I will go.” So committed was Welch to the concept of learning, he decided that the thirst for new ideas was the most important determinant of leadership-worthiness. If he ever stopped searching for new ideas or a better way of doing something, it would be time for him to step down (in the final months of a four-decade career at GE, there was no evidence that GE’s eighth chairman had lost his zest for learning). Welch says that “by becoming a learning company, we have taken market and geographic diversity, the traditional handicap of multibusiness companies, and turned them into a decisive advantage.” The advantage Welch referred to was GE’s never-ending supply of ideas and information, all made possible by his vast learning architecture, which encourages ideas from everyone. Welch’s pronouncement that “business is all about capturing intellect” is the key to a learning culture. WHAT IS A LEARNING ORGANIZATION? In a learning organization, employees are given access to important information, scope out new opportunities, and are expected to come up with creative solutions to problems. A learning organization is committed to boundarylessness and helps foster trust and a collaborative environment. At the heart of Welch’s vision for a learning culture is the notion that employees must immerse themselves in good ideas: “It is a badge of honor to learn something here, no matter where it comes from.” Long before Welch came along, GE pioneered “NIH” (“Not Invented Here”). If an idea did not originate at GE, the company wasn’t interested. NIH is the antithesis of a learning culture, and Welch drove a stake through its heart, and, along with it, GE’s antiquated approach to learning. THE ORIGINS OF GE’S LEARNING CULTURE At the epicenter of a learning culture is one fundamental assumption: “We don’t have all of the answers.” Even that simple belief collided with GE’s long-standing tradition. The roots of GE’s arrogance were clear. The year before Welch took over, GE was voted the best company in America by Fortune 500 executives.Welch’s predecessor, Reg Jones, was voted top CEO in the same survey. The wisdom inside GE was that if the company was winning all these awards, there must be a good reason for it. If GE didn’t have the answers, then no one did. Welch changed all of that. He was the first to admit that he had not cornered the market on good ideas, once declaring that if the company had to rely on him for all its ideas, GE would “sink in an hour.” FOUR CHARACTERISTICS OF A LEARNING ORGANIZATION While a learning organization has many qualities, there are four imperatives required of every learning culture: 1. Openly share information: In a learning organization, information is not hoarded or kept secret, it is shared and accessible. Without information and a common frame of reference, learning would be impossible. 2. Emphasize learning and invest in its future: In a learning culture, learning is placed at the epicenter of the company.Welch never stops talking about the importance of learning and the importance of new ideas. He has also demonstrated his commitment to learning by investing in it. He spent many millions on Crotonville (even during the cost-cutting phase), and GE spends some $500 million per year on training and learning. 3. Do not punish mistakes or failure: In a learning culture, it is acceptable to fail and make mistakes.Welch himself admits many mistakes. The key is incorporating the lessons into the fabric of the organization so that everyone learns from missteps. 4. Expect people to learn constantly: In a learning culture, learning must become a reflex, and not a once-in-a-while thing. It must be made part of the culture and stressed in training and meetings.Welch said that at GE learning is “in our blood.”


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Ghana : l'accès universel à l'électricité pour 2020 SELON LE vice-ministre de l'Énergie Emmanuel Armakh-Kofi Buah, le gouvernement du Ghana est en marche vers son objectif d'un accès universel à l'électricité d'ici à 2020. C’était lors de l'ouverture d'une rencontre des pays membres de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur les énergies renouvelables et durables, organisée par le Centre de la CEDEAO pour les énergies renouvelables et l'économie d'énergie (ECREE). Pour réaliser cet objectif, le gouvernement ghanéen utilisera des sources d'énergie renouvelables hors-réseau pour éclairer les communautés qui n'ont pas d'accès au réseau national, a déclaré Emmanuel Buah. En marge de la réunion, le ministre Buah a affirmé que le Ghana obtiendrait des financements de 50 milliards de dollars du Fonds mondial pour les énergies renouvelables afin de faciliter l'approvisionnement d'électricité vers ces communautés.

Gabon : Veolia pris pour cible

LE GABON a menacé Veolia Environnement de "mesures fortes" après une coupure d'eau de plusieurs jours à Libreville, le groupe français se disant de son côté prêt à vendre sa filiale à 51% dans le pays. Après la rupture d'une canalisation principale d'eau à cause d'importantes chutes d'eau et de mouvements de terrain, la capitale gabonaise a connu un rationnement de l'eau pendant cinq jours. Le président Ali Bongo Ondimba considère cette situation « inadmissible ». Selon lui, c’est le fruit du manque d'entrain du concessionnaire à maintenir les installations en bon état et à assurer une fourniture régulière d'eau. Du côté de Veolia, on affirme « qu’il s'agissait d'un « cas de force majeure, puisque c'est une route qui a été emportée par des glissements de terrains. Mais en ce qui concerne un probable depart, on est ouvert au rachat de nos 51% d'actions » Veolia est présent depuis 1997 dans le pays d'Afrique centrale via sa participation dans la SEEG, les 49% restants étant détenus par des investisseurs gabonais. La concession dessert plus d'un million de personnes en eau et près de 1,3 million en électricité. Le contrat est prévu sur une durée de 20 ans, soit jusqu'en 2017.

PLEIN RÉGIME

WENDEL VISE LE CONTINENT NOIR L'INTÉRÊT POUR l'Afrique ne cesse de croître. La société d'investissement Wendel, l'une des plus importantes en Europe annonce son premier investissement sur le continent. Via sa filiale OranjeNassau Développement, créée début 2011 pour investir dans de nouvelles opportunités de croissance, Wendel a signé un protocole d’accord avec IHS en vue de prendre une participation significative dans son capital. IHS gère des infrastructures de tours télécom pour le compte des opérateurs de téléphonie mobile. Avec plus de 1 000 salariés, il a réalisé un chiffre d’affaires de 97,5 millions de dollars en 2011-2012. Ce chiffre est en croissance de 20% chaque année. IHS exploite actuellement près de 5 700 tours, notamment au Nigeria, mais aussi en Côte d’Ivoire et au Cameroun, où il acquis récemment auprès de MTN 1 758 tours. Parmi ses autres clients figurent également Etisalat et Airtel.

DIVERSIFICATION GÉOGRAPHIQUE Wendel participera à une augmentation de capital pour soutenir IHS dans sa stratégie d’expansion panafricaine. La compagnie investira 125 millions de dollars aux côtés des actionnaires actuels d’IHS Holding qui sont des institutions financières de développement majeures et des sociétés de capital-investissement de tout premier plan en

INVESTISSEMENT. Ernest-Antoine Sellière, président de Wendel S.A

Afrique. Parmi ces investisseurs figurent Emerging Capital Partners (leader du capital-investissement en Afrique avec plus de 50 investissements depuis 1997), la Société financière internationale (Groupe Banque mondiale), FMO (banque de développement des Pays-Bas)

HAINAN AIRLINES (HNA), a réussi à acquérir 48 % des actions d'Aigle Azur, devenant le deuxième actionnaire de la compagnie d'aviation française, juste après le groupe français Go Fast. Il s'agit de la première participation d'une compagnie aérienne chinoise dans une compagnie aérienne européenne. Fondé en 1946, avec son siège social à Paris, Aigle Azur est actuellement la deuxième plus grande compagnie aérienne française, juste après Air France. Elle emploie aujourd'hui 450 salariés. Ses 12 avions de ligne A320 desservent une trentaine de destinations en France et en Algérie surtout, et ont transporté près de 17,7 millions de passagers en 2011. HNA envisage d'introduire deux avions A330 dans la flotte d'Aigle Azur,

et Investec Asset Management (un des plus grands investisseurs dans des sociétés cotées et non cotées en Afrique)." Wendel deviendra ainsi le premier actionnaire d’IHS Holding avec plus de 25% du capital. Wendel a également annoncé vouloir donner la prio-

rité à l’Afrique dans le cadre de la diversification géographique d’Oranje-Nassau Développement. Avec cet investissement, Wendel souhaite s’exposer à la forte croissance du continent africain, souligne dans un communiqué Frédéric Lemoine, président du directoire de Wendel. « Nous avons été séduits par le dynamisme des projets et la qualité des équipes d’IHS et convaincus par ses perspectives de développement équilibré et rentable dans plusieurs pays importants et prometteurs du continent. Les télécommunications seront au cœur de l’expansion de l’Afrique et le modèle des infrastructures partagées nous paraît incontournable. Au-delà des 125 millions de dollars initiaux, Oranje-Nassau Développement n’hésitera pas à accroître ses investissements au fur et à mesure des besoins et trouve en IHS une parfaite opération de croissance et de diversification », écrit Frédéric Lemoine. En France et à l’étranger, Wendel a investi dans de nombreuses sociétés prestigieuses telles que Bureau Veritas, Legrand ou SaintGobain. La société, née d'une des plus anciennes et grandes dynasties industrielles de France, gérait fin 2011, 8,7 milliards d'euros d'actifs bruts et a affiché l'année dernière un chiffre d'affaires consolidé de 5,95 milliards. Elle est cotée sur Euronext Paris.

La Chine prend son envol

et tentera d'obtenir l'autorisation de voler entre Paris et Beijing, afin de rejoindre les efforts de son nouveau parte-

naire français à couvrir davantage de villes asiatiques, européennes et africaines.


PLEIN RÉGIME

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BNP Paribas recule pour mieux sauter

SYNERGIE. Les succursales de BNP Paribas vont se multiplier en Afrique

Congo : le pétrole coule à flots

LE CHAMP pétrolier Moho-Nord, situé à 77 km des côtes congolaises et dont les réserves récupérables sont estimées à 325 millions de barils, entrera en production en 2015. Selon le PDG de Total, le schéma de développement du gisement Moho-Nord présente 12 puits producteurs et 5 puits injecteurs d'eau, une unité de production flottante, des conduites d'huile et de gaz vers Djeno et Nkossa. L'exploitation de ce gisement portera la production pétrolière de Total E&P Congo (filiale du groupe Total) à plus de 200 000 barils par jour. Conformément au contrat de partage de production qui régit la fiscalité applicable en République du Congo, les investissements et les bénéfices de l'exploitation, après partage de la production avec l'Etat, sont répartis entre trois compagnies : Total E&P Congo, opérateur du projet détenant 53,5% des parts; Chevron (31,5%) et SNPC (15%). Total E& P Congo développe déjà 10 champs pétroliers, sur les 21 exploités au Congo. Le pétrole est la première source de revenus du Congo avec une production de 105,25 millions de barils en 2012, selon les chiffres officiels.

S'IL A entamé son retrait d’Égypte, le groupe français BNP Paribas compte se renforcer au royaume chérifien. Sa filiale marocaine, la BMCI, vient ainsi d’annoncer une levée de 750 millions de dirhams pour accélérer sa croissance sur le marché local. La Banque marocaine pour le commerce et l'industrie (BMCI) vient d’obtenir le visa du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM), l'autorité boursière, pour lever 750 millions de dirhams (environ 68 millions d'euros) de dettes subordonnées sur la place casablancaise. L'objectif est de renforcer les fonds propres de la banque afin d’accompagner le développement de son activité notamment en accroissant sa capacité de distribuer les crédits tout en respectant le ratio de

AVEC LE rachat d'Orascom Telecom en 2010, le russe VimpelCom s'est retrouvé à la tête de plusieurs opérateurs subsahariens de petite envergure. Selon le Financial Times, Il souhaite aujourd'hui les céder. La nouvelle n'est guère surprenante. Selon le Financial Times (édition du 29/10/12), VimpelCom serait en contact avec plusieurs repreneurs potentiels pour ses filiales au sud du Sahara. Le quotidien britannique affirme que la décision aurait été prise par l'opérateur russe, sixième groupe de télécoms au monde, dans l'objectif de se recentrer sur ses deux principaux

solvabilité tel que défini par les nouvelles directives de Bank AlMaghrib. Fixé à 10%, le fameux ratio Cooke devrait passer dès 2013 à 12%, selon les directives du gouverneur de l'autorité monétaire marocaine Abdellatif Jouahri. Cela poussera toutes les banques marocaines, non encore alignées sur cette nouvelle norme, à renforcer leurs fonds propres, via des augmentations de capital ou des dettes mezzanines. 1 500 NOUVEAU POSTES Cette levée tombe aussi à point nommé pour accompagner la nouvelle stratégie « industrielle » de l'établissement. Cinquième banque du pays, avec une part de marché de 7,2%, la BMCI qui a réalisé en 2011 un résultat net part du groupe de 813 millions de

dirhams, compte passer à la vitesse supérieure pour porter ses bénéfices à 950 millions de dirhams à fin 2012. Un objectif ambitieux en ces temps d’assèchement de liquidité sur le marché monétaire marocain mais qui serait rendu possible, selon le management de la banque, par le renforcement sur le segment corporate et la conquête de nouveaux clients. Disposant d’un réseau de 317 guichets, la BMCI compte en effet accélérer le rythme d’ouverture d’agences, pour passer de 20 à 40 ouvertures par an. Cette croissance devrait s’accompagner par un large mouvement de recrutement, puisque la banque prévoit la création de 1 500 nouveaux postes d’emplois d’ici 2014, pour faire passer son effectif marocain à quelque 4 400 collaborateurs.

Adieu l’Afrique marchés, la Russie et l'Italie. Des repreneurs se seraient déjà manifestés pour les entités au Burundi et en Centrafrique, LeoTM et Telecel CAR. Une fois résolu un conflit avec les co-actionnaires de Telecel Zimbabwe, la décision de vendre devrait également suivre. Récupérées à l'occasion du rachat en 2010-2011 de l'égyptien Orascom Telecom (qui sera bientôt rebaptisé Global Telecom Holding), ces opérations subsahariennes (moins de trois millions de clients) sont très

marginales pour un groupe qui comptait 208 millions de clients, fin juin 2012. VimpelCom s'était retiré de Tunisie dès la fin de 2010 en cédant ses parts dans Tunisiana (alors co-détenu par Orascom Telecom) à QTel. Selon le Financial Times, Orascom Telecom Algérie resterait en revanche stratégique pour le groupe russe. Mais dans le pays d'Afrique du Nord, la principale difficulté vient du conflit ouvert avec l'État qui cherche à nationaliser l'opérateur.

Côte d’Ivoire : le géant du négoce se positionne LE GÉANT mondial du négoce et de l'agro-industrie a versé 8 millions de dollars de bonus aux agriculteurs membres de son réseau de coopératives en Côte d'Ivoire. Ce réseau a été créé pour certifier les achats de fèves de Cargill. En attendant de démarrer son vaste projet d'investissement de 305 millions d'euros dans l'huile de palme en Côte d'Ivoire, Cargill renforce sa position dans la filière café cacao. Le réseau de coopératives fut mis en place il y a plus de trois ans pour certifier une partie de ses achats de fèves de cacao. En 2011-2012, Cargill a ainsi acheté 45 000 tonnes de cacao certifié. À l'instar des autres exportateurs

dans le pays, Cargill a mis en oeuvre un programme de certification de ses achats en Côte d'ivoire pour faire face aux critiques d'utilisation d'enfants esclaves dans les plantations, et éviter le boycott de ses produits au niveau international. Cargill affiche clairement son ambition de rester en Côte d'Ivoire pour encore 150 ans. La société a investi 1,5 milliard de FCFA en 2011-2012 dans la formation des planteurs via des champs écoles sur les pratiques culturales standardisées. Un nouveau programme "cocoa promise" a été mis en oeuvre en vue d'assurer la sécurisation de la production. En 2013, Cargill prévoit d'acheter 80 000 tonnes de cacao certifiés.



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