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BOUTIQUE VAGHJEE : ZIPPO, ALLUME-TOI

Véritables accessoires de mode qui ont su évoluer sans pour autant trahir leur réputation de qualité et de fiabilité, les briquets de la marque américaine Zippo tiennent la vedette au magasin Vaghjee, à Rose-Hill Edition 105 – Mercredi 21 novembre 2012

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Votre hebdomadaire à Rs 15

ASHOK SUBRON, ACTIVISTE SYNDICAL

AFRICA FORWARD TOGETHER 2012

Maurice Etat-Océan, oui. Mais pas à n'importe quel prix, prévient l'activiste syndical, qui s'est fait un nom dans la lutte pour la souveraineté et l'unité nationales, est contre la recherche de partenaires stratégiques pour exploiter nos ressources maritimes. Il y voit la menace d'une nouvelle colonisation

«Partner with the bank of banks to reach new heights. » Cette phrase le dit sans détour : la MCB voit grand. Lors de la quatrième édition de la conférence Africa Forward Together, les représentants de la banque commerciale ont proposé à une cinquantaine de hauts cadres de banques africaines le soutien de la MCB pour étendre leurs opérations sur le continent

« LE DÉVELOPPEMENT NE DOIT PAS ÊTRE AU PROFIT D’UN PETIT GROUPE »

LA MCB EN LOCOMOTIVE DU SECTEUR BANCAIRE AFRICAIN

NITIN MEHTA

CHARTERED FINANCIAL ANALYSIS INSTITUTE

“MAURITIUS CAN BECOME THE WALL STREET OF AFRICA”

BRICE MONTFRAIX, CHEF DU PROJET ACCLIMATE

OFFSHORE

« LES PAYS DÉVELOPPÉS DOIVENT COMPENSER LES VICTIMES DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE »

MAURICE REBONDIT, MAIS GARE AUX SEYCHELLES !


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ACTA PUBLICA

ÉDITO

RUDY VEERAMUNDAR

Confusion...

I

maginons un scénario des plus improbables, juste pour les besoins de la démonstration de notre argument. Lors d'un match de foot britannique, opposant bien entendu Manchester United à Liverpool, le tir d'un joueur des diables rouges frappe la transversale et rebondit sur la ligne des buts. La controverse est immédiate. Le ballon a-t-il rebondi sur la ligne ou à l'intérieur des buts ? La logique veut que ce soit à l'arbitre, aidé par son assistant, de décider. Et si maintenant on vous dit que la décision revient au gardien de Liverpool. Non, vraiment ! Ce qui nous amène à notre propos du jour. Page 26 de la présente édition. Abordant ,les annexes du discours du budget 2013, sous le titre « The Securities Act », on peut lire la décision suivante : « The Securities Act will be amended to empower the FSC to specify in FSC Rules the percentage of

voting right/control in takeovers and to empower the FSC to make Rules concerning the recognition of remote participants on the CDS ». Takeover. Le mot est lâché. Vient tout de suite à l'esprit des lecteurs de Capital, l'affaire Deep River Investment (DRI), traitée en long et en large sur plusieurs éditions en milieu d'année. L'affaire se présente ainsi : des actionnaires détenant 40% veulent vendre leurs actions. A un moment donné, il est question d'un homme d'affaires indien, Harpal Randhawa, de la compagnie GEM, qui y manifeste un certain intérêt. Après un certains temps de négociation, ce dernier décide d'aller de l'avant avec un hostile bid, proposant de racheter lesdites actions pour environ Rs 4 milliards. Une offre que l'investisseur étranger qualifie comme une « firm intention to offer ». La Financial Services Commission (FSC) est mise au parfum. Mais, selon le conseil d'administration de DRI, l'offre de Monsieur H. Randhawa, ne constitue pas, à ses yeux, une « firm intention to offer ». Par conséquent, l'offre est rejetée par … le conseil d'administration de DRI. Ah, vous vous souvenez de l'exemple footballis-

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tique mentionné plus haut ? Dans le cas qui nous intéresse, GEM-DRI, le rôle d'arbitre revient au régulateur, la FSC. Mais l'institution régulatrice a estimé qu'elle ne pouvait intervenir dans cette affaire. Ce qui est déjà confus pour beaucoup. Et maintenant, que devons-nous comprendre avec l'intention d'apporter un amendement au Securities Act, dans le cas des Takeovers ? Première interprétation : La FSC est bien l'arbitre et avec la nouvelle loi, c'est elle, en tant que régulatrice, qui décidera à la place des conseils d'administration impliqués dans une situation de takeover. Devrons-nous aussi comprendre, qu'avant la promulgation de la nouvelle loi, la FSC n'est pas apte à se prononcer dans un cas de takeover et que ce sont les conseils d'administration impliqués qui prendront les décisions, comme bon leur semble, en tant que juge et partie ? Deuxième interprétation : Dépassant les 30% d'actions, un groupe d'actionnaires directs ou agissant de concert avec un autre groupe pour arriver au pourcentage mentionné, peut takeover. Qu'en sera-t-il avec la nouvelle loi ? Où se situera le seuil ? 20%, 30% ou 60% ? Confusion, confusions. C'est quand déjà le prochain Liverpool/Manchester United ?


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BILLET RAJEN VALAYDEN

Silence meurtrier

H

ier, alors que le monde célébrait la Journée internationale des droits de l'enfant, des bombes pleuvaient toujours sur Gaza, causant à chaque passage son lot de victimes, pour la plupart des enfants. Cet endroit, non loin de Nazareth, lieu de naissance du prophète Jésus, est considéré par le monde arabe et ailleurs comme l’enfer sur terre. Les images diffusées sur toutes les chaînes de télévision du monde, du petit Mahmoud Sadallah, le petit garçon de 4 ans mort, bercé par le Premier ministre de l’Egypte dans un couloir d’un l’hôpital, a attiré l’attention sur les dangers auxquels les enfants de Gaza sont confrontés jour et nuit dans ce champ de bataille urbain encombré. On se souvient alors d’Abdel-Rahman Ghandour, porte-parole de l’Unicef, qui, décrivant la détresse des familles prises au milieu des combats, prévoyait des conséquences sur le long terme dramatiques pour les enfants. C’était en 2009. Trois ans de cela. Chaque frappe sur la bande de Gaza n’épargne rien ni personne, pas même les écoles, les hôpitaux, où de nombreux civils ont été tués, y compris des enfants. Cela, bien que le droit international humanitaire exige de préserver des sanctuaires humanitaires, comme les hôpitaux ou les écoles. C’est un choc psychologique terrible. Les survivants

ACTA PUBLICA sont dépourvus de soins humanitaires les plus élémentaires, se retrouvent sans eau, ni électricité ou encore, sans nourriture. Ils attendent avec angoisse le début de la prochaine attaque. Voilà bien des années que cette scène est familière. Mais ce qui rend perplexe dans les récentes attaques, c’est évidement le silence meurtrier de la communauté internationale. La réticence de Barack Obama à rappeler à l’ordre son allié, Israël, est ahurissante. Pourtant, nombreux sont ceux qui ont vu en lui, un sauveur. Qu'attend le président américain pour retourner son Prix Nobel de la Paix obtenu en 2009, pour « his extraordinary efforts to strengthen international diplomacy and cooperation between peoples ». Le problème de Gaza n’est pas un problème du monde arabe, encore moins un problème musulman, c’est un génocide flagrant auquel assiste la communauté internationale en simple spectateur. Tout comme ce fut le cas d’ailleurs au Rwanda, en Srebrenica ou au Sri Lanka. Chez nous, rongé par le cancer communal et identitaire, on ne s’indigne que si les victimes sont issues de la même croyance religieuse que soi. D’où l’absence d’indignation dans les cas des génocides perpétués dans d’autres pays. Ce qui dégage la perception que le problème de Gaza ne peut déborder les frontières de la communauté musulmane. C’est comme si nous avions un droit de choisir les massacres qu’on voudrait dénoncer et condamner. Quant à nos politiciens, il faudra attendre les prochaines célébrations d’Eid pour les entendre amadouer la communauté musulmane locale avec leurs discours fracassants anti-Israël, avant de retourner en hibernation. Entre-temps, on continue à gazer les enfants gazaoui.

La rétrospective de Bheenick

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CELA FAIT cinq ans que Rundheersing Bheenick a pris les commandes de la Banque de Maurice (BoM), et ce en pleine période de crises financière et économique. Ce qui n'a pas été de tout repos, concède-t-il dans le rapport annuel de la BoM pour 2011-2012. « I cannot help wonder by what twist of fate I found myself entrusted with the exalted responsibility of steering the Central Bank at such a defining moment in its history », lit-on dans le rapport. Passant en revue l'année financière écoulée, le gouverneur s'attarde sur les mesures prises pour combattre la crise, dont l'Operation Reserves Reconstitution, qui fait que nous bénéficions aujourd'hui de réserves pour cinq mois d'importations, ou encore la ligne de crédit en devises étrangères. L'épargne demeure également à l'agenda de la BoM, de même que le combat contre l'inflation. « The challenging environment compels the Bank to continuously change the way in which it functions. Monetary policy has played its role and will continue to do so. But it has its limitations, and expectations are sometimes beyond what it can possibly achieve. We will pursue on our path of innovative policies », écrit le gouverneur.


PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

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FINAL REPORT

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Bringing honesty to all the professions in the finance world is the job of the Chartered Financial Analysis Institute (CFA). Nitin Mehta, Managing Director for Europe, Middle East, and Africa, strongly believes in the potential of Africa and Mauritius and believes both could be a partner to the objectives of the Institute by increasing the number of professionals in its membership

NITIN MEHTA,

CHARTERED FINANCIAL ANALYSIS INSTITUTE

“MAURITIUS CAN BECOME THE WALL STREET OF AFRICA” ▼ LEEVY FRIVET

❚ One cannot speak about the

financial crisis without mentioning banks. Do you believe that banks can be trusted in 2012 taking into account their implications in these financial turbulences that have been affecting both Europe and the United States? Banks are very central to our economic models and we have to absolutely restore that trust with them, otherwise the system will not be efficient and we will lose many of our resources. It's a fact as well that trust with banks has eroded during the past years mainly because there has been a switch from ethics to entrepreneurship, that is away from professionalism and towards profit. I think that it has gone too far and certainly that balance has to be restored. Fortunately, the regulators realise now many of the mistakes that were made in supervising banks. Hence the process of making sure that banks don't have excessive debts but that they also invest in a way that protects the depositors' investments. In the same line, many jurisdictions are going to separate the investment activity from the commercial activity and deposit activity to safeguard and to reduce risk to the overall economy at large. So, what we are doing is that we make sure to complement all these new

regulations. We also raise the standards of professionnal behaviour in individuals. If you do not change the behaviour of human beings, things are not going to change. I think what we have to do and that's how CFA is contributing in making sure that more people who are working for banks become our members and take the code that we provide as their guide for behaviour. We are trying to raise a moral fabric of people and the workforce within banks as well. We have just embarked on a project called, “The Future of Finance”. We have started it within CFA institute and want that it goes to all constituencies around the world, all stakeholders, all different players of the financial industry and getting on board leading thinkers and coming with new ideas and proposals on how should the WHAT IS THE CFA The CFA Program is a globally recognized, graduate level curriculum that provides a strong foundation of real-world investment analysis and portfolio management skills along with the practical knowledge needed in today’s investment industry. It also emphasizes the highest ethical and professional standards. Completing the CFA Program confirms your mastery of the rigorous CFA curriculum, signifies success in passing all three exam levels, and is one of the requirements for earning the CFA charter.


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FINAL REPORT

new financial architecture look like and hopefully that can restore the trust that has been unfortunately lost during the last few years. ❚ When do you expect such

new behaviour and such new financial architecture to happen? I think many of the players have already started looking in that way. I think for example that all the regulators are working hard all over the world, including Mauritius, to make these changes occur. We are already in that process, but I believe that it will take some few years to make sure that all of that becomes fully established and all good intents gets turns into action changes as well. ❚ You seem to bet a lot on

regulators despite that these bodies are made up of people selected and appointed by the present regime in the country they are found. Don't you think it's a serious problem when you have on board politically appointed people? I think it’s the Goverment's role to protect the public at large. So, I do not see anything necessarily wrong when the government appoints people to be at the head of regulators. I believe that the issue of conflict of interests is raised when governments often chose some leading financier at the head of a supervisory body. Many people then question the fact that this person who was a leading actor in the industry now is supervising and regulating. What if the supervisor ing about? starts with his or her I am really optimistic friends. So, this type of about Africa. I think situation raises a concern Africa is on the move. The potential for the finance but the truth is also that Actually I was born in sector in Mauritius is very sig- Africa, in Tanzania, alto be a good supervisor, you need someone who nificant. I can easily see that it though I spent much of understands the industry will take a much bigger part of my life in the United and to have an experiKingdom and I do recogthe Mauritian’s economy. And I nise that Africa has a lot ence person is extremely essential. You cannot take do not think Mauritius needs of potential as well as a an academician or a civil only to rely on its current rela- lot of challenges. Africa servant, who has never has always been chaltionship with India for that to practiced in the market lenged in a multiple happen, because I think it can to do that job. You do number of ways. But it is need someone who una fact that Africans are goes well beyond that derstands how the sysresponding well to these tems works. Of course, it challenges and there are is always difficult to choose lot of factors that are contribusomeone, minimising the risk ting to that. of conflict of interest and maxMany African countries have imising the good results of the put in place better governance supervising job. policies and better catalysts for economic growth. And the ❚ You know Africa very well population dividend of that for being the MD of CFA continent is working hard for for the continent. How far Africa as well. The world needs real is that African's potenAfrica and it needs it more than tial that everybody is talkit never did before. I think the

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BIO: NITIN MEHTA Born in Tanzania, Nitin Mehta is a Chartered Financial Analyst. He earned an MBA from the London Business School in 1986 and a bachelor’s degree in computer science from the University of Manchester Institute of Science and Technology. Mr. Mehta joined CFA Institute in February 2006 as managing director for operations in Europe, Middle East and Africa. For almost a decade before, he served as the head of international equities at Henderson Global Investors, a U.K.-based fund manager with institutional and retail clients. At Henderson, Mr. Mehta was responsible for managing investments and equity teams covering Europe, the United States, Asia, and emerging markets, as well as technology and socially responsible investing. Earlier in his career, Mr. Mehta held a variety of positions of senior responsibility at investment firms including Quorum Capital Management, a London-based subsidiary of New York Life, where he was head of currency and derivatives; and Shearson Lehman Global Asset Management in London, where he was head of global equities.

Africans are organising themselves much better to be more productive and Africa represents a very good investment opportunity. I maintain that Africa is already on the move and some of the growth rates in Africa are among the best in the world and certainly much better than it is in Europe and North America as well. ❚ One of the most important

sector in Mauritius is its tourism industry and it is going through difficult times. What could, according to you, be the short and long term remedies? Perhaps, we need first of all to accept that it is not a surprise that the tourism industry is suffering at the moment, and not only in Mauritius but in many areas of the world. Tourism is suffering because consumers around the world are feeling the pitch of the financial crisis and the economic recession. So, it's nothing unsual that the tourism industry and in particular the hotel industry are suffering and obviously Mauritius is not immune from that outcome. I think, for the good times to be restored, the global economy needs to be healthier but I also believe that the problems that are facing us will be reduced or solved during the few coming years. Nevertheless, Mauritius will have to compete as there are lots of tourists destinations. Mauritius is a beautiful island, no one challenges that, but it is a fact as well that there are other tourist jurisdictions around the world as well. Mauritius has to invest appropriately to compete, invest in the infrastructures, improve the quality of the industry. But, as I said as soon as the world economy gets healthier, so will does the tourism industry. ❚ The financial sector of

Mauritius is going better than the tourism one and has been facing lots of

praises as well as criticisms in terms of its offshore. How could we improve this sector? The potential for the finance sector in Mauritius is very significant. I can easily see that it will take a much bigger part of the Mauritian's economy. And I do not think Mauritius needs only to rely on its current relationship with India for that to happen, because I think it can goes well beyond that. I think Mauritius should look to be as a model for others as an island financial sector. Singapore is one, but also Jersey, Guernsey and Bermuda are good examples as well of what can be done. If Mauritius invests appropriately in a number of things that would enhance its financial sectors, all the competitors in that sector will definitely grow. The business environment has to be encouraging for banks and asset managers to relocate here. Regulations have to be sensible but also stable. I also think that Human capital should be built up and that an investment in tertiary education, in professional designation like the CFA Programme and others, is absolutely essential. On top of that, we need the right taxation environment but there I think Mauritius has been doing pretty good but the physical environment earlier has to be supported for many foreigners to want to come here and work. So, roads, internet all these physical matters need to be of a good standard. Mauritius needs a number of components and what is interesting is that it recognizes that. Mauritius can certainly become a major financial services centre in the region. And mainly for Africa. Lots of the factors that could lead to that success certainly exists here. Mauritius can become the Wall Street of Africa, provided it invests to become a major financial services centre.


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ACTA PUBLICA

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OFFSHORE

MAURICE REBONDIT, MAIS GARE AUX SEYCHELLES !

Un récent rapport de la firme Appleby Global, qui opère une branche à Maurice, met en exergue la situation au niveau de l’offshore. Si Maurice, comme les autres juridictions de choix, maintient sa position, sur le plan comptable, les Seychelles grandissent à vitesse grand V ▼ HERRSHA LUTCHMAN-

BOODHUN

L’

offshore mauricien reprend de la couleur. On peut même s'attendre, malgré une certaine volatilité, à une situation semblable à la période d’avant-crise. C’est en effet la conclusion du rapport d'Appleby Global, intitulé « On the Register », qui prend en compte les chiffres des six premiers mois de l'année 2012. Les préférences des investisseurs internationaux sont ainsi restés plus ou moins les mêmes : les îles Caïman, les îles Vierges britanniques (British Virgin Islands), les Bermudes, Maurice et les Seychelles. Si la croissance sera toujours de mise dans les marchés émergents, les juridictions mentionnées continueront à susciter l'intérêt des investisseurs. La plus dominante d’entre elles, si on s’en tient au volume d'incorporation de nouvelles compagnies dans l'offshore, demeurent les îles Vierges britan-

niques, qui devancent de loin les îles Caïman. En l'espace de six mois, les îles Vierges britanniques ont enregistré 33 065 nouvelles compagnies, et les îles Caïman 4 794. Cependant, alors que les incorporations sont en hausse dans les cinq îles mentionnées plus haut, le nombre de compagnies actives a, par contre, baissé de 4% en comparaison à décembre 2011.

L’offshore seychellois n’est pas vraiment régulé Un expert du secteur offshore Les Seychelles, qui sont qualifiées d’économie offshore, connaissent également une activité croissante. Entre 2010 et 2011, l'enregistrement des compagnies a connu une hausse de 20%. « It is possible that continued uncertainty in some markets and the shift in focus from China/Asia to Africa for jurisdictions

like Mauritius and the Seychelles is affecting a universal return to the numbers of company formations recorded prior to the global economic crisis in 2009 », fait ressortir le rapport. En 2011, Maurice et les Seychelles ont en effet enregistré 2 332 et 16 485 nouvelles compagnies offshore respectivement. « Mauritius is experiencing a steady return to the number of company registrations recorded in 2009. The jurisdiction showed a slight fall (1%) in formations for 2011, but after enduring a major slow down during 2011, global prospects are steadily strengthening again, especially in relation to private equity funds into Africa », expliquent les auteurs du rapport. SHIFT DES INVESTISSEMENTS Ces 20 dernières années, ajoutent-ils, Maurice, en tant que juridiction, a été la destination préférée pour des investissements en Inde. Cependant, maintenant que l’Afrique émerge et que le continent noir est cité comme l’un des nouveaux marchés prometteurs, Appleby Global estime qu’il est

APPLEBY GLOBAL : UN GÉANT INTERNATIONAL Appleby Global, qui se décrit comme « the world’s largest provider of offshore legal, fiduciary and administration services », compte 12 bureaux dans les principaux centres financiers offshores, notamment les Bermudes, les îles Caïman, les îles Vierges britanniques, l’île de Man, Jersey, Maurice, les Seychelles et Guernesey, ainsi que dans les principales places financières telles que Londres, Hong Kong, Zurich et Bahreïn. A Maurice, la société opère sous trois entités, notamment Appleby Management (Mauritius) Ltd, Appleby Trust (Mauritius) Ltd et Appleby Insurance Management (Mauritius) Ltd.

maintenant fort probable qu’il y ait un shift des investissements, qui iraient des pays asiatiques – principalement l’Inde et la Chine – vers l’Afrique. « We will watch the 2012 figures with interest to see if this prediction in a shift of growth plays out », explique le rapport. Cependant, l’écart entre le nom-


ACTA PUBLICA

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Global Business Companies : des chiffres à la hausse

bre de sociétés incorporées à Maurice (2 332) et aux Seychelles (16 485), intrigue. Nos voisins, dont les chiffres n’ont cessé d’augmenter d’année en année (Voir hors-texte), ont ainsi enregistré huit fois plus de nouvelles sociétés que nous. Cela fait-il pour autant de l’archipel l’un des plus sérieux compétiteurs dans l’offshore ? Pas forcément, avance un expert du domaine. Ces chiffres ne veulent rien dire puisque le rapport ne fait pas mention du type de licence que détiennent les compagnies enregistrées. Ces dernières, en effet, sont majoritairement divisées en deux catégories : les Global Business Licence 1 (GBL 1) et les Global Business Licence 2 (GBL 2). La société offshore GBL 1 est une société « résidente » sur le territoire où il est enregistré. De ce fait, poursuit l’expert, elle doit démontrer que sa gestion et son contrôle sont bien exercés dans cette juridiction et elle doit satisfaire certains critères, comme celui de nommer au minimum deux directeurs afin de bénéficier de la résidence fiscale ou encore de pouvoir ouvrir ses comptes bancaires sur Maurice. De plus, les sociétés tombant dans cette catégorie bénéficient des conventions fiscales internationales de non double imposition. A la différence de la GBL 1, la société offshore GBL 2 n’est pas considérée comme une société « résidente » et ne profite donc d’aucune convention fiscale internationale de non double imposition. Elle n’est cependant pas obligée de publier ses bilans financiers. « Son incorporation coûte moins cher que pour la GBL 1, qui concerne souvent des compagnies plus sérieuses. La loi encadrant la GBL 1 est très rigide. A

UN ÉCART GRANDISSANT Le tableau ci-dessous montre le nombre de sociétés offshore incorporées entre 2008 et 2011 à Maurice et aux Seychelles. Si Maurice a connu un déclin, les Seychelles connaissent une courbe ascendante. ANNÉE MAURICE SEYCHELLES 2008

3,846

13,751

2009

2,105

12,408

2010

2,348

14,779

2011

2,332

16,485

STRATÉGIE. À Maurice, il y a beaucoup plus de GBL 1 qu’aux Seychelles

Maurice, il y a beaucoup plus de GBL 1 qu’aux Seychelles, où les lois sont moins sévères. L’offshore seychellois n’est pas vraiment régulé. Il attire donc beaucoup plus de sociétés GBL 2 », souligne notre interlocuteur. D’autant plus qu’à Maurice, bien que la GBL 2 coûte moins cher que la GBL 1, elle demeure plus coûteuse qu’aux Seychelles. Ainsi, explique le spécialiste, beaucoup de compagnies mauriciennes ont incorporé des sociétés dans la première catégorie, mais elles se tournent vers les Seychelles pour leurs GBL 2. « L’écart dont vous faites mention n’est donc pas significative. L’offshore mauricien est beaucoup plus crédible que celui des Seychelles », conclut l’expert.

Le nombre de Global Business Companies (GBC) ne cesse de croître. C'est ce que fait ressortir la Financial Services Commission (FSC) dans son rapport annuel de 2011. Ainsi, pendant l'année écoulée, 9 758 GBC 1 et 14 166 GBC 2 ont été desservies par 154 Management Companies (MC), et leurs marchés principaux ont été l'Afrique, l'Inde et l'Asie. En 2011, la FSC a délivré 1142 licences pour la catégorie 1, soit 41 de moins qu'en 2010, alors que 133 de ces compagnies ont été autorisées à opérer en tant que Collective Investment Schemes (CIS) ou ClosedEnd Funds (CEF), soit le même nombre qu'en 2010. C'est ainsi dans la licence de catégorie 2 - moins exigeante - que la FSC a noté une hausse. « Despite the reinforced disclosure requirements framework for Category 2 Global Business Companies, the global business industry registered a rise of 13% in the number of GBC 2's in 2011 as compared to 2010, that is 1,300 GBC 2's in 2011 and 1,146 GBC 2's in 2010. This upward trend is indicative that a regulated jurisdiction ensures certainty and attractiveness for business operations », fait ressortir le corps régulateur dans le rapport. Afin de maintenir la bonne réputation de Maurice en tant que centre financier international, la FSC a par ailleurs rejeté sept applications pour l'incorporation en GBC 1 en 2011. L'organisme a également revu à la hausse la frais liés à ces licences. « Annual fees for companies holding a Management Licence and entities holding a GBC 1 Licence increased from USD 3,000 to USD 5,000 and from USD 1,500 to USD 1,750 respectively », peut-on lire dans le rapport.

Les Seychelles : rapide et moins coûteux L’archipel des Seychelles est une juridiction très stable et très demandée pour la création d’entreprises offshore à cause de ses nombreux avantages fiscaux. Afin d’expliquer ce succès, le rapport d’Appleby Global y consacre d’ailleurs beaucoup plus de lignes qu’à Maurice. « The Seychelles is the offshore economy witnessing the greatest growth in activity, albeit that this jurisdiction’s data lags behind the other jurisdictions we are tracking for this report. The jurisdiction only reports the cumulative total of companies and recorded 100 877 companies as being incorporated by the end of 2011, versus 84 392 in 2010. A growth of 20% », peut-on lire dans le rapport « On the Register », basé sur les six premiers mois de l’année 2012. Les types de sociétés les plus courants ont été des ‘Investment Holding Companies’ ayant un intérêt pour les ‘Collective Investment Schemes’, alors que les secteurs les plus sollicités ont été les télécommunications, l’activité minière et le développement énergétique. Selon le rapport, la raison pour laquelle les Seychelles demeurent l’une des destinations préférées pour l’incorporation des sociétés est le fait que la juridiction opère l’un des registres ‘International Business Company’ les plus rapides au monde. « It has developed an efficient system that facilitates the swift incorporation/engagement of this dynamic legal vehicle. Same-day incorporation and the registration process in Seychelles is simple and very straightforward and inexpensive », écrivent les auteurs du rapport.


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INSIDE

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AFRICA FORWARD TOGETHER 2012

La MCB en locomotive du secteur bancaire africain

«P

artner with the bank of banks to reach new heights. » Cette phrase le dit sans détour : la Mauritius Commercial Bank (MCB) voit grand et envisage d'élargir son circuit d'opération. L'Afrique étant le nouvel eldorado, la banque a décidé de se présenter, lors de la quatrième édition de la conférence Africa Forward Together, qui a débuté lundi, au Trou-aux-Biches Resort and Spa, à un parterre d'une cinquantaine de hauts

cadres de plusieurs banques africaines. L'idée derrière était de convaincre ces banques qu'elles peuvent bénéficier du soutien et des capacités de la MCB pour étendre leurs opérations sur le continent.

À LA RECHERCHE DE PARTENARIATS Un événement annuel depuis 2009, la conférence, qui se tiendra jusqu'à vendredi, permet aux banques africaines de voir les opportunités qui s'offrent à elles à travers la MCB. Cela va de l'externalisation de certains de leurs services

à Maurice, tels que l'émission de crédits documentaires, les paiements internationaux, la gestion de la monétique, l'audit interne, le service conseil relatif à la gestion du risque, les prestations financières non-bancaires, ainsi que l'utilisation de la plateforme SWIFT de la MCB pour les paiements internationaux... La MCB, elle, est à la recherche de partenariats, à travers ces banques, pour accomplir la mission qu'elle s'est imposée. «Nous souhaitons faire du business

avec vous, à long terme et il y a parmi vous des banques avec lesquelles nous souhaitons réellement développer un partenariat », a lancé, pour conclure, Raoul Gufflet, Head of International de la MCB. Dans les pages suivantes, Capital revient sur les points forts des présentations de Raoul Gufflet et de Mohamed Kalif, Division Manager à la Banque africaine de Développement (ADB), et donne la parole à quelques-uns des banquiers ayant assisté à la première journée de la conférence.

RAOUL GUFFLET, HEAD OF INTERNATIONAL, MCB

« ON AURA TOUJOURS BESOIN DES BANQUES » L'année 2012 a été un véritable défi pour l'industrie bancaire. Si l'image des banques a souffert à cause de certains excès et de l'absence de réglementation adéquate du marché, elles n'en demeurent pas moins importantes. Raoul Gufflet, Head of International de la Mauritius Commercial Bank, demeure confiant dans le 'business model' de la banque ▼ HERRSHA LUTCHMAN-

BOODHUN

« NOUS NE sommes pas là pour voler votre business ou votre base de clients. Nous sommes là pour établir des partenariats et vous aider. » Cette phrase, Raoul Gufflet, Head of International à la Mauritius Commercial Bank (MCB), l'a adressée à la cinquantaine de participants ayant fait le déplacement de plusieurs pays d’Afrique dans le cadre de la quatrième édition de la conférence « Africa Forward ». La MCB a ainsi affiché ses ambitions : trouver des partenariats pour offrir un cadre approprié aux banques africaines partenaires, qui pourront bénéficier des capacités technologiques qu’elle a développées pour ses propres besoins, que ce soit au niveau du paiement, des cartes, du crédit, du financement des projets... D’où le concept de « bank of banks » que la

MCB a lancé il y a quelques jours. « Nous avons développé des compétences et une plate-forme technologique. Cette capacité satisfait aujourd'hui nos besoins, mais il y a encore de la place pour l'offrir à des banques partenaires », a expliqué Raoul Gufflet, le premier orateur de la conférence. La MCB leur propose ainsi d'utiliser cette capacité pour pouvoir faire la même chose qu’elle, sans pour autant avoir des dépenses conséquentes à leur niveau, notamment en termes d'investissement dans l'infrastructure. « Cela leur donnera l'occasion de se demander pourquoi faire un investissement de leur côté quand elles peuvent utiliser la capacité de la MCB, tout en étant assurées que nous n'aurons pas accès à leurs informations. Nous leur offrons simplement les outils pour faire leur business », a ajouté Raoul Gufflet.

La conférence a également permis aux particpants et aux observateurs de découvrir les chiffres liés aux opérations de la MCB, ses acquis et ses aspirations. Pour le Head of International de la banque, la volonté stratégique initiale était de se développer sur l'axe régional, d'où ses bureaux à Madagascar, aux Seychelles et aux Maldives. La banque opère aussi un bureau en Europe, et assure une présence en Asie, sans forcément y disposer d'une structure semblable à l'océan Indien. AMBITIONS AFRICAINES Le développement du groupe MCB s'est fait, selon Raoul Gufflet, en accompagnement de ses clients mauriciens, qui sont allés dans le textile à Madagascar, dans l'industrie sucrière au Mozambique, et dans l'industrie touristique aux Seychelles et aux Maldives : « C'est comme cela que nous nous sommes

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ


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développés en tant que banque régionale. Depuis 2008, nous avons des ambitions africaines. Nous nous sommes positionnés en Afrique du Sud, avec un bureau régional à Johannesburg. Nous traitons aussi en Asie, où nous avons des correspondants ». CARREFOUR ENTRE L’AFRIQUE ET L’ASIE Une implantation sur le continent asiatique est toutefois plus compliquée, le marché étant très mature, et même « sur-bancarisé ». Ce qui explique, avec d'autres facteurs, le peu d’intérêt de la MCB. « Les obstacles de la langue, si vous parlez de la Chine, sont assez complexes », précise Raoul Gufflet. Si la MCB a déjà établi des partenariats stratégiques avec des banques africaines, elle contemple l'ouverture, en 2013, d'un bureau dans un autre pays du continent. « Nous regardons aussi au Moyen-Orient, ou encore vers Dubai et Abu Dhabi. L'intérêt est de nous positionner, et de positionner Maurice, en tant que carrefour entre l'Afrique et l'Asie », a-t-il ajouté. Si la MCB abordera l’année 2013 avec optimisme, on ne peut en dire autant pour l'industrie bancaire. De scandale en scandale, l’image des banques, sur le plan global, a été ternie. Raoul Gufflet reste néanmoins positif. « Il y aura toujours des gens qui critiqueront les banques. Mais ces mêmes personnes auront toujours besoin d'effectuer leurs opérations bancaires auprès d'un organisme qui s'occupera de la conservation de leurs titres ou de la préservation de la pérennité de leurs dépôts », lance-t-il. Si ce dernier accepte qu’il y a eu des excès, car les marchés n'étaient pas suffisamment, ou mal, réglementés, il se veut rassurant : « Aujourd'hui, le principal objectif est de servir les clients. Ce n'est pas forcément de faire du

'proprietary trading' uniquement pour gagner de l'argent ». En ce qui concerne le groupe MCB, il commence à s'orienter vers des opérations de financement plus structurées, mais son 'business model' comprend toujours des opérations avec des actifs sousjacents, qui sont de vrais actifs tangibles, et non uniquement de la finance des marchés ou des spéculations, explique notre interlocuteur. Interrogé sur l’avènement des nouvelles normes internationales dites de « Bâle III », Raoul Gufflet a déclaré qu'il s'agit d'une évolution naturelle qui sera imposée par la plupart des banques centrales dans le monde. « Est-ce que Bâle III, aujourd'hui, est approprié pour les marchés comme Maurice ou nos banques, je ne me permettrai pas de faire de commentaires là-dessus », a-t-il ajouté. Par contre, à son avis, la finance mondiale a besoin d'être réglementée afin que les banques aient un seuil de capitalisation qui soit suffisant, tel que le préconise Bâle III. « Quand vous regardez les chiffres de la MCB, vous constatez que ces seuils sont satisfaisants. Évidemment, nous allons appliquer Bâle III lorsqu'il nous sera imposé par notre régulateur. Mais je crois que cela risque de changer la façon dont les banques travaillent », avance-til. Si Bâle III aura probablement peu d’impact sur le secteur bancaire à Maurice, les choses risquent d'être chamboulées sur le plan mondial. Ces changements se font déjà sentir, selon Raoul Gufflet. Ainsi, si la MCB a bénéficié d’une croissance sur le marché des matières premières en Afrique, cela est dû, en partie, aux désengagements quelque peu forcés des banques internationales pour respecter le ratio de fonds propres imposé par Bâle III.

Nous avons développé des compétences et une plateforme technologique. Cette capacité satisfait aujourd'hui nos besoins, mais il y a encore de la place pour l'offrir à des banques partenaires Raoul Gufflet

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MOHAMED KALIF, AFRICAN DEVELOPMENT BANK

“The Mauritius Gateway to Africa is a Challenge” Promoting investment in Africa is his job. Mohamed Kalif, Division Manager at the African Development Bank (ADB) believes Mauritius can contribute to that by fulfilling the promise of being a platform for investment in Africa. For this to happen, however, will require hard work ▼ LEEVY FRIVET

ANSWERS ARE not always immediate. Before confirming that Mauritius can indeed try to become the gateway to Africa, Mohamed Kalif, Division Manager of the African Development Bank, took a full 60 seconds. Coming from Mr Kalif, who was attending the Africa Forward Together 2012 conference organised by the Mauritius Commercial Bank, at Trou-aux-Biches Resort and Spa, on Monday, the momentary silence was revealing. He went on to say that becoming the gateway to Africa is a goal for Mauritius, and that we need to work hard to reach it. “Mauritius and its people have the capabilities to face that challenge. I think they just need to work hard on it, attract investors from outside and then use them to reinvest in Africa. Mauritius can certainly be a vehicle that connects the whole world to the continent. The island has good infrastructure and good skills in terms of human resources and knowledge. Mauritius as a gateway to Africa... why not? I do not think, it is a dream. It is a challenge, that's all,” he said. PROMOTING REGIONAL INTEGRATIONS Mr Kalif also stressed upon the importance of banks in the process of attracting investments in Africa. “Banks are there. They know the area more than us, and they can work hard to make things work. We need them,” he said. Banks could also play a significant role in promoting regional integrations, which Mr Kalif recognised as a major problem for the continent.

“It is a big issue. For example, it is easier to bring milk from Europe than from a neighbouring African country. It is easier to travel from an African country to Europe than to a neighbouring African country. That was the case for a long time if you needed to travel from Congo Brazzaville to the Democratic Republic of Congo, who are neighbours. These are issues that banks can help solve by harmonising the software policies in terms of regulatory framework, and in terms of hardware, by providing roads and links and streamlining issues of customs as well. “We want Africans to trade with themselves, and we want Africans to become tourists of other African countries. We want Kenyans to go to Mauritius and Mauritians to go to Kenya... Banks have a role to promote these goals and help achieve them,” explained Mohamed Kalif. The Division Manager of the African Development Bank also stated that his institution is studying the possibility of lending funds to certain African countries in their local currencies. Asked about whether that could be possible for the Mauritian rupee, Mr Kalif said that it's not for tomorrow. « The banks currently lend in many currencies, including the Euro, the dollar and the Japanese yen. But in terms of local currencies, we also lend in Nigerian Naira, Kenyan and Ugandan schillings, and in the South African Rand. We are also preparing to introduce another four currencies, but we cannot cover all 53 African countries, because either the market is small or the regulatory framework is not there, or we do not benefit from our Triple A rating.»


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PIERRE CANISIUS KAGABO, COO DE LA COGEBANQUE

« La taille d’un pays n’est pas un obstacle à son développement » Il se dit impressionné de la façon donc Maurice a progressé au niveau de l'économie et des affaires. Pour Pierre Canisius Kagabo, COO de la Cogebanque, une banque commerciale du Rwanda, si l'Afrique veut prétendre à un avenir meilleur, il est cependant indispensable qu'il y ait, de la part de nos dirigeants, une meilleure gestion ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

L

e banquier rwandais est d'avis que Maurice et le Singapour sont des exemples à suivre et il compte s'en inspirer pour le développement de son pays. « Voir ce progrès de Maurice m'a donné beaucoup de courage et je veux que le Rwanda suive l'effort qu'a entrepris Maurice en terme de progrès », affirme Pierre Canisius Kagabo, ajoutant que la petite superficie d'un pays ne doit pas être une contrainte pour sa progression. Au chapitre de l'économie africaine, Pierre Canisius Kagabo reconnaît qu'il y a beaucoup de pays africains qui ont traversé par des périodes difficiles en raison, particulièrement, de crises politiques ou de conflits armés. Mais, précise-t-il, « il faut également reconnaître que pour le moment, l'Afrique représente d'intéressantes opportunités d'affaires si on considère sa croissance économique par rapport au reste du monde ». Et d'élaborer : « Les pays africains ont une réalité commune en termes de défis et

d’opportunités. L'Afrique a eu de bonnes notes au niveau des affaires pour les cinq dernières années. Des institutions internationales telles que la Banque mondiale et l'African Development Bank suivent l'évolution de l'Afrique de près et soutiennent les entreprises privées ». Et qu'en est-il du Rwanda ? « Le Rwanda a été classé comme étant un des pays les plus performants dans la région d'Afrique de l'Est ainsi que le troisième endroit le plus facile de faire des affaires en Afrique subsaharienne par le 'Doing Business Report 2013' de la Banque mondiale », répond fièrement le chef des opérations de Cogebanque. AFFAIRES BANCAIRES ÉLEVÉES Parlant de l'actualité bancaire, notre interlocuteur déclare que les banques centrales font également l'objet de beaucoup de questionnements sur le continent africain. « Les banques commerciales n'aiment pas être surveillées. Mais les banques commerciales ont des dépôts du public et c'est la raison pour laquelle l'Etat met en place une banque centrale qui a le devoir de contrôler si ces

Les pays africains ont une réalité commune en termes de défis et d’opportunités

fonds publics sont bien gardés et bien gérés », explique notre interlocuteur. En ce qu'il s'agit des frais bancaires, il est catégorique. Il estime que le continent africain, y compris Maurice, est reconnu comme étant la région du monde qui pratique les charges bancaires les plus élevées. Pratique qu'il justifie par les frais auxquels les banques ont à faire face, dont les loyers des bâtiments, les salaires des employés et des contraintes au niveau de la valeur monétaire, ainsi que l'appréciation et la dépréciation de la monnaie. En ce qu'il s'agit de la connectivité aérienne entre les pays du continent, il estime que c'est un obstacle au développement de nombreux pays et de leurs banques. Quel regard le banquier rwandais porte-t-il sur l'avenir de l'Afrique ? « Nous sommes relativement jeunes face à l'économie globale, mais je reste optimiste. Il faudrait surtout que les dirigeants africains prennent conscience que diriger un pays c'est pas comme diriger sa maison, car il s'agit de biens publics et du sort de millions de gens ».

NAOMI KWETEY, ECOBANK - GHANA

“The banking Industry is still green in Africa” After the presentations, Capital met with Naomi Kwetey, from the Corporate Banking Department of Ecobank, in Ghana. She talked to us about the interest created by the MCB's partnership proposal, and about the banking sector in Africa ❚ What is your opinion on partner-

ing up with the MCB to benefit from its capacities ? The MCB is going into Africa. A lot is happening on the continent and they want to seize the opportunities and move the economy forward. If I am here today, it means we already do some business with MCB. I believe in them and I think that my bank will also like to benefit from what they have to offer to Africa. ❚ How is Ecobank doing in terms of

profitability? We are more of a pan-African bank and we are one of the leading banks in Africa. We cannot say that the crisis has really affected us, because we are still moving forward and making lots

of profits. Times are good for us! ❚ Does the banking sector has a

future in Africa? Definitely! There are lots of opportunities in Africa. We are still a developing continent, with lots of potential. It's still green, so we welcome more banks in Africa. ❚ Some say that Africa is not safe,

and that many are discouraged from going there... If you think of Ghana, we have a dynamic country. We have had two changes in government already, so, politically, we are stable and safe. The infrastructure in the country is also moving on. The perception of Africa as not being safe is not real anymore.

DOUGLAS ESSUAH, CAL BANK LIMITED

A well-performing Sector

YES, THE banking sector does have a future in Africa. Such is the opinion of Douglas Essuah, Head Cards & Electronic Banking of CAL Bank Limited, Ghana. His appraisal is based on the fact that the sector has been doing really well, with banks making over 80% to 90% profits, figures which are well ahead of those of previous years. As regards bank charges in his country as compared to Mauritius, things are slightly different, says Douglas Essuah: “We are more into debit cards business. Despite being account based, the clients are charged minimum charges. These are competitive and vary from bank to bank, even though there is a framework imposed by the Central Bank. There are a few banks which do not charge at all. Some issue their cards for free,” he explained.



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ACTA PUBLICA

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Tous coupables. C'est le jugement que l'on entend souvent quand il s'agit d'identifier les pollueurs de la planète. Pourtant, les pays développés polluent beaucoup plus que les autres. Les conséquences du réchauffement climatique étant les mêmes pour tous, Brice Montfraix, chef du projet Acclimate de la Commission de l'océan Indien (COI), justifie l'aide versée par ces derniers aux Etats en développement

▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

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BRICE MONTFRAIX, CHEF DU PROJET ACCLIMATE

« Les pays développés doivent compenser les victimes du réchauffement climatique »

uisqu'ils ont pendant longtemps été les pollueurs de la planète et les principaux responsables du changement climatique, les pays industrialisés (Japon, Russie, Australie, Etats-Unis, Europe) doivent compenser financièrement les pays émergents (Afrique, Amérique du Sud, Inde, Chine), qui subiront de plein fouet, dans le futur, ses effets négatifs. Cette compensation ne leur donne pas pour autant le droit de continuer à polluer et ne les dispense pas de réduire leurs émissions de carbone. « C’est ce qu’on appelle le principe de responsabilité partagée, mais differenciée. A Maurice, vous ne représentez pas 0,001 % des émissions mondiales de carbone. Alors pourquoi faire des efforts, quand vous ne contribuez pratiquement rien ? Cependant, même cette infime contribution a un impact. La responsabilité est là. Il y a de gros pollueurs, et

puis des petits, comme Maurice, mais globalement, on pollue. Et le résultat est celui qu’on connaît, soit le réchauffement climatique », explique Brice Montfraix, chef du projet d'Adaptation au Changement Climatique (Acclimate) de la Commission de l'océan Indien (COI). Le phénomène du réchauffement climatique va limiter les efforts faits par les pays émergents pour sortir de la pauvreté et se développer. Ce qui

Des filières économiques qui vont se créer en remplacement d’autres, qui ne sont plus adaptées

n'est pas normal, selon Brice Montfraix, car ces pays n’ont pas contribué de façon significative au réchauffement climatique. Heureusement que ces derniers bénéficient de compensations, dont certains datent de bien avant la conférence de l'environnement de Copenhague, en 2009, où une résolution a été votée pour de tels paiements. « Je suis pour le principe que les pays développés financent les pays émergents.


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LES MALDIVES EN DANGER

Certains de ces pays avaient commencé à financer le développement dans des pays en développement, et ce, avant même le sommet de Copenhague, en 2009. Maintenant que Copenhague est passé, ils financent de plus en plus. Maurice a ainsi bénéficié d'une aide budgétaire de trois millions de dollars du Global Climate Change Alliance de l'Union européenne (UE) », fait ressortir Brice Montfraix. Cette démarche, toutefois, n'est pas assez visible. Certains pays, selon le chef de projet d'Acclimate, ont reçu des fonds sans savoir qu'ils provenaient des engagements pris par d’autres pays pour lutter contre le réchauffement climatique. Ce dernier prône ainsi une politique d'étiquetage, afin de sensibiliser tout un chacun sur la question. CENTRALE À CHARBON : QUELLE UTILITÉ ? Difficile, quand on parle d'émission de gaz à effet de serre, de ne pas évoquer le projet de centrale à charbon à Pointe-aux-Caves, point focal d'un débat qui fait actuellement rage à Maurice. Est-ce qu'une centrale à charbon est la meilleure option pour la production d'électricité ? La réponse de Brice Montfraix se veut équilibrée. Celui-ci explique qu'Acclimate traite de l’adaptation climatique, qui consiste à mettre en œuvre des stratégies destinées à réduire la vulnérabilité des systèmes naturels et humains face aux effets du changement climatique. Selon lui, une centrale à charbon concerne plutôt le concept de l’atténuation du changement climatique. Cet aspect consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, à travers une bonne gestion de la consommation d’énergie, et à promouvoir les énergies renouvelables et la séquestration du carbone. « Est-ce qu'il est opportun d’utiliser des centrales à charbon ? Oui et non, car cela dépend des pays. Maurice est un petit pays. Si vous le ramenez au volume global d’émission du monde, qu’est-ce qu’une centrale à charbon va représenter à Maurice ? Peut-être pas grand-chose. Mais est-ce la meilleure option technique ? Peut-être pas. Dans ce mouvement global de transformation de la société, c’est peut-être ça qu’il faut faire au départ, quitte à aller plus tard vers une énergie beaucoup moins carbonée. Les options sont multiples, dont l'exploitation de l’énergie des vagues. « Il ne faut pas oublier que la société mauricienne se développe et qu'elle a besoin d’énergie. Si vous laissez tomber le charbon, vous allez peut-être utiliser du pétrole, ou encore des technologies pas forcément matures. Je comprends le dilemme. En termes d’atténuation du réchauffement climatique, c’est critiquable, mais c’est le choix d’un pays en développement. En ce qui concerne l’adaptation, une centrale à charbon, cela ne représente rien. Cela concerne les efforts qui devraient être faits, en termes d'adaptation, dans le futur, mais actuellement, cela ne représente rien »,

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À cause du changement climatique, l'archipel des Maldives, constitué de1200 îles coralliennes, est menacé de disparition. 80 % de ses terres se trouve ainsi à moins d'un mètre du niveau de la mer. Le Groupe Intergouvernemental d'Experts des Nations Unies sur l'Evolution du Climat (GIEG) a en effet évalué que le niveau des mers devrait s'élever de 18 à 59 centimètres d'ici à 2100. Ce qui signifie qu'à terme, 80% du territoire des Maldives est appelé à disparaître sous les eaux de l'océan Indien. Pour se préparer à cela, l'Organisation des Nations Unies veut définir en urgence une stratégie d'adaptation des îles au changement climatique.

tée au conseil des ministres de l'Environnement de la COI, au début de l'année prochaine, pour être validée. L'organisme indiaocéanique suivra ensuite l'implémentation des stratégies proposées. Le mandat d'Acclimate se terminant en décembre prochain, le projet ira-t-il au-delà de cette date ? A cette question, Brice Montfraix annonce que tous les pays membres de la COI sont d'accord sur la nécessité de poursuivre les actions entreprises. La question sera d'ailleurs débattue le mois prochain, lors d'un colloque à l'île de La Réunion.

La gestion intégrée des ressources en eau, la sécurité alimentaire, la pêche, la préservation de l’environnement, l’agriculture et la santé publique Les secteurs prioritaires d’intervention du projet Acclimate

fait comprendre notre interlocuteur. Sur le plan régional, Brice Monfraix se réjouit du bilan positif d'Acclimate, un projet mis en place dans la région par la COI pour s'occuper des questions d’adaptation climatique. Il n'y avait en effet, par le passé, que des plans d’action et des rapports d'études nationaux sur la vulnérabilité des pays de l'océan Indien. « Aujourd’hui, on a une vision nettement plus claire de la climatologie et de la vulnérabilité partagée des pays de la région. A partir de là, on a travaillé sur l’élaboration d’une stratégie nationale d’adaptation », souligne notre interlocuteur. Lancé en 2008, le projet Acclimate a des secteurs prioritaires d’intervention qui ont été identifiés et validés par les pays membres. Elles sont : la gestion intégrée des ressources en eau, la sécurité alimentaire, la pêche, la préservation de l’environnement, l’agriculture et la santé publique. Les grandes lignes de la stratégie, qui ont aussi été validées, sont la consolidation du processus d’adaptation, et, tout en restant subsidiaire des politiques nationales, de concilier autant que possible l’adaptation et l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. A cet effet, la stratégie régionale, précise Brice Montfraix, sera présen-

OPPORTUNITÉS À SAISIR Sur le plan national, abordant le projet Maurice Ile Durable (MID), Brice Montfraix explique qu'il a été lancé au même moment qu'Acclimate. Leurs objectifs sont cependant différents. La différence dans la durée d'un projet technique comme Acclimate et celle d'un projet de societé comme MID est énorme, selon notre interlocuteur. Il existe aussi une différence, entre les deux projets, au niveau des actions entreprises. Brice Montfraix souligne toutefois un point commun : l'Agence française de Développement (AFD) contribue aux deux projets. Avec le projet MID, selon le chef de projet d'Acclimate, c’est toute une societé qui doit changer, ainsi que son mode de fonctionnement. Pour lui, il y aura également des opportunités à saisir. « Il y a des filières économiques qui vont se créer en remplacement d’autres, qui ne sont plus adaptées. Vous aurez des véhicules électriques et vous afficherez vos préférences pour des bâtiment écolos. C’est tout un champ de l’économie qui va se débloquer. Le monde dans lequel on vivait s’est, quelque part, arreté avec le sommet de Copenhague. On a bien eu le sommet de Rio en 1992, mais Copenhague, c'était quelque chose de plus fort. Avec ce sommet, on a vraiment pris conscience de l’importance du dévéloppement durable et de l’adaptation climatique en tant que sujets prioritaires pour nos societés. Ces dernières vont progresser et non régresser. Elles doivent évoluer pour tenir compte de ces questions. Cela ouvre des champs encore inexplorés jusqu’à présent », conclut Brice Montfraix.


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FEU ROUGE

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PROFESSEUR DHANJAY JHURRY, CHEF DU CENTRE FOR BIOMEDICAL AND BIOMATERIALS RESEARCH (CBBR)

« NOS RESSOURCES MARINES PEUVENT NOUS RAPPORTER GROS » L'économie mauricienne pousse vers le large. L'avenir, dit-on, se trouve en mer. Ou plutôt, sous les mers. Dont les fonds, disent déjà des rapports d'experts, renferment d'inestimables ressources. D'où le concept Etat-Océan. Concept qui commence tout juste à prendre forme pour devenir projet. Mais qui tarde un peu trop, estime le chercheur Dhanjay Jhurry 2015. Maintenant, il faut que les corps intermédiaires mettent en place les plans d'action. Et exécutent ces plans d'action. Mais je ne vois rien », déplore notre interlocuteur. Comme le concept de l'Etat Océan est tout nouveau à Maurice, le Professeur Dhanjay Jhurry est d'avis qu'il faut procéder par étapes. A commencer, par définir les priorités en termes d'exploitation des ressources. « A mon avis, ces priorités devraient être définies en fonction des compétences actuelles et de la portée économique du projet. Il faut être réaliste dans ce qu'on peut faire. L'idéal serait de cibler quelque chose de manière à, dans une échéance bien définie, élaborer des plans d'actions concrets. Par exemple, si on a trois ou quatre priorités, il faudra mettre en place des Business Plans en fonction de chaque priorité et se mettre rapidement en action », estime le scientifique.

▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

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tat-Océan. Un concept nouveau pour beaucoup de Mauriciens. Mais certainement pas pour le Professeur Dhanjay Jhurry, qui en avait déjà fait mention dans un de ses nombreux rapports rédigés en 2006. Si le chef du Centre for Biomedical and Biomaterials Research (CBBR) reconnaît le potentiel de nos ressources marines, il insiste beaucoup sur l'importance d'une stratégie. « Oui, il faut exploiter cette zone économique exclusive (ZEE) élargie. Oui, nos ressources marines peuvent nous rapporter gros. Oui, il faut oeuvrer en

partenariat avec les Seychelles. Mais c'est quoi la stratégie ? » se demande le Professeur Dhanjay Jhurry qui a été contacté, parmi d'autres chercheurs, à donner son point de vue sur une étude menée par le Mauritius Research Council (MRC). ACTION Et des discours et des rapports, le profeseur en a marre. Il veut des actions. Du concret. Huit mois ont passé, fait-il remarquer, depuis l'ambition déclarée du gouvernement de faire de Maurice un Etat-Océan. Et toujours rien. « Le gouvernement a déjà défini une politique au début de l'année dans son Discours programme 2012-

FORMATION Mais, question fondamentale : Le pays possède-t-il un capital intellectuel suffisant pour ce nouveau créneau ? « Probablement pas suffisamment », estime Dhanjay Jhurry. Une situation pas irréversible, affirme toutefois le chef du CBBR. La stratégie devrait dans un premier temps s'orienter vers la formation, propose-t-il. « Pour bien exploiter les ressources marines, seuls les ingénieurs et les chercheurs ne suffisent pas. Les techniciens et les constructeurs seront en grande demande. Ça c'est un plan », précise notre interlocuteur. D'où l'importance d'investir dans les secteurs des sciences et des technologies. La formation est primordiale. Et l'Etat doit revoir ses responsabilités. « Il faut prévoir des fonds. Si le ministère des Finances ne réalise pas cela, alors rien ne se fera. Dans ce secteur, il ne faut pas non plus dépendre que des investisseurs locaux. Car ici, c'est malheureux de le dire, les investisseurs locaux ne s'intéressent pas au Knowledge Economy. Il faut viser les investisseurs étrangers », souligne le Professeur Dhanjay Jhurry. Toute recherche mérite des études de marché au préalable. Et cet aspect est indispensable dans le développement de l'Etat-Océan. Les autorités devraient donc étudier le marché avant de s'embarquer dans une aventure économique. « J'espère que le MRC a abordé cette question », avance notre in-

LES ALGUES SONT PROMETTEURS Les macro-algues sont riches en polymer et polysaccharides (des poly-sucres). Les macro-algues contiennent beaucoup de ces produits. L'extraction de ces produits sont énormément utilisés dans bon nombre d'industrie, comme celle de la pharmaceutique, de l'alimentaire et de la biomédicale. Ces produits sont en très grande demande car ils sont green. Aujourd'hui, dès que vous avez un produit avec un label bio, son prix augmente considérablement. « Ça pourrait être une piste », entrevoit le Professeur Jhurry. Si vous pouvez transformer ces produits par des processus biotechnologique et chimiques, alors vous pouvez en faire d'autres produits à très forte valeur ajoutée. Par exemple, des nano particules qui sont à la pointe de technologie actuellement. Ces nano particules sont utilisés dans la confection des produits pharmaceutiques. Les nano particules ont un intérêt prometteur en pharmaceutique : elles peuvent constistuer un moyen de véhiculer certains médicaments dans le corps.

terlocuteur, fustigeant au passage ceux qui disent qu'on va découvrir du pétrole dans notre ZEE : « Moi je dis qu'il faut arrêter ce genre de discours. On n'a pas les moyens d'exploiter ce pétrole si on n'a pas la contribution de grosses societés étrangères ». Le scientifique préfère se concentrer sur des ressources marines, comme l'exploitation des algues, misant donc beaucoup sur sur la biotechnologie marine. Toutefois, le Professeur Jhurry reste convaincu qu'il n'y a pas que les algues, la mer abondant en ressources intéressantes. « Demain on peut découvrir, dans nos eaux, une éponge qui n'existe nulle part ailleurs. Une algue qui peut nous rapporter gros », s'emballe le chercheur. « Car, ce qui est intéressant, c'est de trouver des spécificités dans notre ZEE et de les exploiter. Les Français ont signalé l'existence de nodules polymétalliques dans nos eaux. Il faudrait maintenant qu'on s'y mette, peut-être avec le concours de la France, pour voir ce qu'il en est de ces nodules polymétalliques. Est-ce qu'on peut les exploiter ? Il faut voir. Comme les nodules polymétalliques, il y en a beaucoup de ressources, mais il faut d'abord agir et arrêter de parler. J'espère que le MRC a élaboré des stratégies pour déclencher la dynamique de business », conclut le chef du CBBR.


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▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

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e développement d'une Blue Economy à Maurice, Ashok Subron ne dit pas non. Toutefois, le représentant de la coalition regroupant le Syndicat des Pêcheurs, Rezistans ek Alternativ, la Professional Seafarers Union (PSU), la General Workers Federation (GWF) et le Centre for Alternative Research and Studies on Economic Social and Environmental Issues (CARES), se montre très critique quant à la façon des autorités de développer ce concept. Il qualifie l'annonce dans le discours du Budget 2013 de la recherche d'un partenaire stratégique afin d'explorer et d'exploiter les ressources marines de la zone économique exclusive (ZEE) du pays comme « une insulte à la dignité nationale ». « Hors de question ! », martèle Ashok Subron. Ce n'est pas les ressources financières qui manquent au pays, fait observer l'activiste, pour développer un secteur qui pourrait bien devenir un des piliers de l'économie mauricienne. « Chercher un partenaire stratégique laisse entendre que nous n'avons pas les moyens pour mener à bon port l'élaboration d'une Blue Economy. Maurice a les ressources financières, mais tout est une question de vision et de volonté politique, ajoute Ashok Subron, c'est à l'Etat de poser les jalons ». Maurice, fait remarquer Ashok Subron, a l'expérience dans la conception et le développement de nouveaux secteurs de développement. Il en veut pour preuve la création de la zone franche au début des années 1970, quand l'Etat avait construit des bâtiments et mis en place des incitations pour attirer des investisseurs étrangers. La zone franche d'exportation est devenue, au fil des années, un pilier économique. Plus près de nous il y a eu le secteur du Business Processing Outsourcing (BPO). Pourquoi l'Etat n'adopte pas la même approche pour le développement de l'Etat Océan ?, se demande l'activiste.

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Maurice Etat-Océan, oui. Mais pas à n'importe quel prix, prévient Ashok Subron. L'activiste syndical, qui s'est fait un nom dans la lutte pour la souveraineté et l'unité nationales, est contre la recherche de partenaires stratégiques pour exploiter nos ressources maritimes. Il y voit la menace d'une nouvelle colonisation

ASHOK SUBRON, ACTIVISTE SYNDICAL

« LE DÉVELOPPEMENT NE DOIT PAS ÊTRE AU PROFIT D’UN PETIT GROUPE »

NON À DES PARTENAIRES STRATÉGIQUES Quel modèle donc pour le développement de cette Blue Economy ? « Le secteur privé ne jure que par le profit. Prenons l'exemple de la Land-Based Oceanic Industry. Il n'y aura pas de développement sans l'injection de ressources publiques. Et l'argent est là ! Le Food Security Fund créé en 2008 suite à la crise alimentaire, avait un fond de Rs 1, 1 milliard. Quatre ans plus tard, seulement Rs 168 millions ont été dépensées et le reste a dû être retourné dans les caisses du gouvernement. Et cela alors que les Nations unies prévoient une crise alimentaire aussi grave sinon plus grave que celle de 2008 », souligne Ashok Subron. Ashok Subron en a une toute autre compréhension du terme « partenaires stratégiques ». « Aller chercher des partenaires stratégiques équivaut à aller chercher des colons. Pourquoi aller chercher de l'aide ailleurs, quand nous avons une mine d'expertise accumulée parmi la communauté

ponsable et durable », exhorte Ashok Subron : « Développement ne veut pas dire pillage et exploitation des travailleurs au profit d'un petit groupe ». Stéphane Gua, autre animateur de la coalition, dénonce l'accord qui vient d'être signé entre Maurice et l'Union européenne, permettant à 86 thoniers européens de pêcher dans nos eaux. En contrepartie, Maurice recevera 660 000 euros par an pour aider le secteur de la pêche.

des pêcheurs. S'il faut l'expertise étrangère, alors on peut d'abord chercher la coopération avec les pays de la région et avec d'autres qui ont développé leur secteur de la pêche. Je précise : coopération, pas colonisation. N'oublions pas Rodrigues dans tout cela », commente Ashok Subron. Il est temps d'innover dans notre modèle de développement, ajoute l'activiste, proposant « une participation

citoyenne » dans le développement de ce nouveau secteur que sera la Blue economy. Il élabore : une participation citoyenne à travers des banques spécialisées ou des coopératives gérées par le peuple. Il ne faut pas non plus que l'on répète les erreurs commises dans d'autres secteurs. « Développer et exploiter nos ressources marines, oui, mais de façon res-

L’ACCORD EN QUESTION « L'accord a été conclu dans le dos des Mauriciens et des pêcheurs. L'Etat mauricien cède une partie de sa zone maritime aux étrangers, alors que c'est un bien commun de tous les Mauriciens. Au fait, il existe des accords entre Maurice et l'Union européenne depuis 1990. En contre-partie, l'UE est supposée aider financièrement Maurice à développer son secteur de la pêche. Or 23 ans après, le secteur de la pêche est toujours en suspens. Rien de concret n'a été réalisé. De plus, les Européens pêcheront nos thons à Rs 2,28 le demi-kilo, alors que les Mauriciens paient Rs 100. Cela n'a aucun sens », déclare Stéphane Gua. Et de se demander même pourquoi l'Union européenne s'intéresse-t-elle tant aux eaux mauriciennes. « Il y a également des eaux maritimes dans l'UE. Pourquoi elle veut pêcher nos thons ? C'est parce que les pays européens ont sur-exploité leurs ressources maritimes. Et maintenant, ils visent les pays du tiers-monde. L'UE devrait venir expliquer pourquoi le Sénégal a résilié son accord de pêche. Le problème de la sécurité alimentaire frappe de plein fouet l'Angola. Si l'UE voulait vraiment aider ce pays, pourquoi ne pas lui donner les moyens pour renforcer son secteur de la pêche ? », fait ressortir Stéphane Gua.

MAURICE VOIT LOIN En mars dernier, Maurice et les Seychelles sont devenus les cogestionnaires d’une zone maritime de plus de 396 000 km2, après la signature de deux traités en ce sens. Les deux Etats insulaires auront accès aux ressources des fonds et du soussol marins dans une zone supplémentaire sur le Plateau des Mascareignes. Maurice dispose de l’une des plus grandes zone économique exclusive (ZEE) au monde, soit 2,3 millions de km2. Soit presque mille fois plus que

sa superficie terrestre, qui est de 2 040 km2. Dans son Discours programme 2012-2015, en avril dernier, le gouvernement exprimait son ambition de transformer le pays en un Etat-Océan au cours des dix prochaines années. Intervenant lors des débats parlementaires qui suivirent, le Premier ministre devrait souligner l'immense potentiel du pays comme un État-Océan. « Nous voyons l'océan comme la nouvelle fron-

tière pour l'expansion du développement et de création de richesses. C'est ce qui va propulser notre économie passant à un revenu par habitant de US $ 12 000 et plus, en créant des emplois à forte valeur ajoutée », avait soutenu Navin Ramgoolam. Le Mauritius Research Council (MRC) avait été chargé d'élaborer un rapport sur les possibles stratégies. Toutefois, ce rapport est toujours secret. Le gouvernement, a laissé entendre le Premier ministre au Par-

lement, est en train de tracer une feuille de route (roadmap) pour la réalisation du projet. Toutefois, Maurice veut aller encore plus loin. Le gouvernement se propose d’étendre sa zone transcontinentale jusqu’à l’archipel des Chagos, sur lequel Maurice réclame sa souveraineté. Une demande sera faite en ce sens auprès des Nations unies, selon Navin Rmagoolam. L’archipel des Chagos comprend 55 îles et regroupent plus de 200 espèces de coraux.


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GROS PLAN

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PARTICIPATION

Les employés de Cim deviennent actionnaires

L’

ensemble des employés de Cim participe désormais à la vie de l'entreprise, partageant ses risques et les fruits de sa croissance. En effet, le Groupe Cim, listé en bourse depuis le 30 octobre dernier, vient d'octroyer 1000 actions à chacun de ses salariés répartis dans ses différentes filiales : Cim Finance, Cim Global Management, Galaxy et J.M Goupille. Un cocktail à été organisé le vendredi 9 novembre dernier à la Citadelle en présence des directeurs et du millier employés de la compagnie pour marquer l'événement. Sept employés représentant les différentes entités du groupe, ont reçu, ce soir-là, un titre d’action symbolique. CIM COTÉ EN BOURSE Pour Vaughan Heberden, CEO du groupe, le fait d’octroyer des actions à l’ensemble du personnel, marque la

PARTICIPATION. Remise du share certificate aux employés par Tim Taylor

confiance et l’attachement de Cim pour son capital humain. Cette démarche vise également à fidéliser et à encourager les employés à contribuer au développement de la compagnie. Le Groupe Cim, qui offre des services financiers aux entreprises mondiales, y compris l'administration de

fonds, services de fiducie et d'assurance spécialisée et des services fiscaux, a été introduit en bourse le mardi 30 octobre à Rs 4.45 le titre. A la clôture du marché, la valeur du titre du Groupe Cim avait déjà atteint Rs 5.50 avec une capitalisation boursière de plus de Rs 3,7 milliards.

MAURICE - SHANGHAI

Deux vols à partir de janvier DEUX VOLS hebdomadaires vers Shanghai à partir du 24 janvier 2013. Annonce faite par le Chief Commercial Officer d'Air Mauritius, Derek Shanks, lors d'un dîner offert par l'Office du Tourisme à Shanghai en l'honneur des tour-opérateurs chinois, vendredi dernier. Décision prise en raison du nombre grandissant de touristes chinois et de l'importance du marché chinois pour le développement de l'industrie touristique mauricienne, a expliqué le CCO. C'est un Airbus A340 qui désservira la ligne. La Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) a

lancé une intense campagne de promotion visant à attirer les touristes chinois. Plusieurs opérations marketing sont à prévoir dans les endroits stratégiques, dans les métros et dans la presse écrite de Shanghai.Plusieurs tour-opérateurs chinois avaient répondu présents au dîner de la MTPA : CYTS, SSS Tour, Ctrip, Jinjiang Tour, SBIT, Beijing Youth Tourism, Beijing Sunshine Holiday et les médias tels que CCTV, Beijing Evening News, Sohu Travel, Gangazhou TV, Sina TV, The Travel Channel, World Traveller entre autres.

Opérateurs économiques de l’océan Indien en forum

Flacq Shopping Mall voit le jour

LA 8e édition du Forum économique des îles de l'océan Indien (FEIOI) se tiendra à l'île de la Réunion du 28-30 novembre 2012 au Parc des Expositions et des Congrès de St Denis (Nordev). Ce Forum est organisé par la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Réunion en collaboration avec la Commission de l'océan Indien et l'Union des Chambres de Commerce et d'Industrie de l'océan Indien (l'UCCIOI). Cette rencontre annuelle a pour objectif de rassembler le plus grand nombre d'opérateurs économiques publics et privés de la région. Des participants de l'Inde et d'Afrique du Sud y sont également attendus. Des ateliers thématiques dédiés à la promotion des opportunités offertes, des visites de site et la promotion du territoire et du savoir-faire réunionnais suivi par des rencontres B2B seront organisés tout le long du forum.

L'EST A son centre commercial. Le Flacq Shopping Mall, situé à Boulet Rouge, à cinq minutes du centre de Flacq, a ouvert ses portes jeudi dernier. Couvrant une superficie de 13 500 m2, il comprend, entre autres, 90 magasins. Le promoteur, Rudi Goorwappa, veut en faire un passage obligé pour les habitants de la région : « Le Flacq Shopping Mall est appelé à devenir un lieu incontournable dans l'Est. Il manquait un lieu où les familles pouvaient venir faire leur shopping dans des conditions optimales, c'est-à-dire avec un aire de stationnement sécurisé, des magasins conçus ‘mixmatch’, un Food Court convivial, des banques. Bref où tout a été calculé pour offrir au public une expérience unique ». Parmi les magasins, on trouvera Tulsidas, Much Better Life (MBL), Mado Parfums, Une Histoire d’Amour, 361, Bookcourt, Mauritius Union, Barcelos, HM Rawat, Leal Informatics, Dragon Electronics et Mauritius Union. Petites innovations pour se démarquer des centres commerciaux existants : un « Fish Spa » et l'accès gratuit à Internet grâce au Wi-Fi.

Easicall désormais disponible depuis n’importe où dans le monde JUSQU’ICI RÉSERVÉ aux appels internationaux émanant de Maurice, Easicall rend désormais son réseau accessible depuis n’importe quel pays. Il suffit à l’utilisateur de télécharger sur son Smartphone l’application Easicall VoIP qui lui permettra de faire, d’où qu’il se trouve dans le monde, des appels internationaux vers la destination de son choix, y compris Maurice. Les appels sont facturés selon la même grille tarifaire en vigueur pour les appels sortants de Maurice, soit à partir de Rs 2.70/minute. Via une connexion Internet, l’appel entre deux téléphones utilisant la même application est gratuit. L'opérateur DCL Telecoms, peut-on lire dans un flash communiqué à la presse, vendredi dernier, entend ainsi révolutionner l’itinérance internationale souvent jugée compliquée et chère. Pour le CEO, Ganesh Ramalingum, « cette offre répond à un besoin de mobilité de plus en plus prononcé chez les utilisateurs TIC, et la communication vocale internationale ne peut être en reste des usages multiples et innovants que génère constamment le Smartphone. » Et d’ajouter que « plus de 75% des nouveaux téléphones cellulaires sont aujourd’hui des Smartphones ». Cette nouvelle offre Easicall est le premier produit d'une nouvelle gamme récemment annoncée par DCL Telecoms sous l’acronyme ALICE (Activate a Life of Innovation, Communication and Entertainment), « une invitation aux utilisateurs particuliers et professionnels à expérimenter les merveilles de l’innovation technologique ». « Plus besoin de cartes d’appels ou autres services prépayés, Easicall permet d’éviter les coûts exorbitants associés à l’International et les numérotations encombrantes », indique encore le communiqué de DCL. L’application Easicall VoIP offre aussi l’avantage de communiquer d’un pays étranger à un autre au même tarif que si l’appel était initié depuis Maurice (ex : Royaume Uni-Chine à seulement Rs 2,70/minute). Les économies sont aussi significatives pour les SMS qui coûtent, en général, très chers lorsqu’ils sont inititiés depuis un pays étranger. L’application Easicall VoIP est téléchargeable gratuitement de l’URL easicall.mu sur n’importe quel système d’exploitation mobile : iOS, Android, Windows, Symbian et Blackberry, et aussi sur le téléphone IP de bureau, le logiciel téléphone d’un ordinateur personnel, d’un ordinateur portable ou d’une tablette PC. L’offre Easicall est disponible sur le marché en prépayé à travers plus de 600 points de vente et en forfait selon des formules d’abonnement.


WIDE ANGLE

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AFRASIA WORLD MASTERCARD

A Life of Privileges AfrAsia Bank unveiled its market-leading credit card on the 31st of October at the St Regis Mauritius Resort, Le Morne Peninsula, in front of a select crowd of distinguished guests. The AfrAsia World MasterCard was unveiled on a water screen in the main pool of the resort, coupled with high power video, slide, lighting and laser projections, with a view to further strengthen the bank's foothold in the credit card market. The card, which targets the affluent market segment, comes with a range of unique distinctive privileges. Partnering with world class concierge service, it will offer users priceless lifestyle experiences, ranging from personalised assistance, access to global luxury experiences and last minute reservations, among others

James Benoit (Chief Executive Officer – AfrAsia Bank) during his speech

(From Left to Right): Pascaline Alain (Relationship Manager – Private Banking and Wealth Management), Guylaine Lennon (Relationship Manager – Wealth Management) and Sharmila Harel (Relationship Manager – Wealth Management) at AfrAsia Bank

(From left to right): Davina Seeboo (Director of Sales – St Regis Mauritius Resort), Pearleen Ah-Kay Mun (Marketing Officer), Shehzana Baichoo (E-Marketing Officer), Suneeta Motala (Head of Marketing and Public Relations), Karen Ip (Marketing Officer – Products and Events), Frederick Baya (Channel Manager – AfrAsia Bank)

(From left to right): Maryline Lo (Relationship Manager – Domestic Banking), Sewlyn Lee (Relationship Manager – Wealth Management), Nadeem Abdul Carrim (Senior Relationship Manager – International Banking) and Isabelle François (Relationship Manager – International Banking at AfrAsia Bank)

Ben Lim (Chief Executive Officer – Intercontinental Trust) and his wife, Corinne

Rainer Goetze (Director of Aremo Ltd), Tariq Malik (Managing Director – Ivy Leathers Ltd) and Mrs Malik

Eric Leal (Chief Executive Officer of Leal & Co Ltd) and his wife

Mr and Mrs Guy Kan Wah, Directors of London Way

Clifford Fon Sing (Managing Director – Jade Group) and his wife, Prycille (Director – Kreola)


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POST SCRIPTUM

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Every year, students play a version of economic Russian roulette. The majority escapes unharmed, leaving school or university at a time when job opportunities are relatively plentiful. But, occasionally, a cohort of young people runs out of luck. Those unfortunate enough to finish education during a downturn face a far higher threat of becoming unemployed and this early brush with joblessness can inflict lasting damage – sharply lowering lifetime salaries and raising the risk of further bouts of enforced idleness

UNEMPLOYMENT

YOUTH AT STAKE

Y

REVIEW BY ECONOMIST VIRENDRA POLODOO

outh unemployment refers to the share of the labour force ages 16-24 or without work but available for and seeking employment. Definitions of labour force and unemployment differ by country. Such has been the fate of an increasing number of young people in recent years. For the 31 rich OECD nations, 16 per cent of those under the age of 24 were out of work as of May 2012, close to 12m people in all. European youth has been hit particularly hard, with jobless rates averaging a record 22 per cent. At the extreme end of this curve, one in two Greek and Spanish youths are now without work. In Mauritius, in contrast to other age groups, the figures are quite alarming as depicted in the following diagrams. Despite a downward trend from 2010 to the final quarter of 2011, the rate is to climb up again as from 2012 given the economic uncertainty prevailing One might hope that this reflects an inclination to spend more time in education when times are tough, but it does not necessarily mean more learning. The share of young people “not in employment, education or training” – so-called NEETs - is presently at 22.3 per cent in Mauritius up from 17,1% as of end of 2011. By allowing so many young people to be inactive, we are storing up huge troubles for the future. Of course, unemployment at any age is a drain on the state and economy. Out-ofwork will cost the government billion of rupees more than the entire annual education budget for those aged 16 to 19 if proper solutions are to be implemented to help them to acquire the required skills and experience. Income will also be lost. Sadly, this is just the tip of the iceberg. There is considerable evidence in many countries that inactivity in youth can blight career development. This scarring effect was recently illustrated by a series of studies in Mauritian universities. Young people who had been out of work were earning about 16 per cent less than their peers by the time they reached their early 30s. For men, that amounts to a loss of roughly above MUR.100,000 a year by their 30s and a

Of course, unemployment at any age is a drain on the state and economy. Out-of-work will cost the government billion of rupees more than the entire annual education budget for those aged 16 to 19 if proper solutions are to be implemented to help them to acquire the required skills and experience. Income will also be lost. Sadly, this is just the tip of the iceberg. There is considerable evidence in many countries that inactivity in youth can blight career development shortfall of about MUR.60,000 annually for women. To put this in perspective, this wage penalty is almost as great as the wage premium offered by completing a university degree, roughly 20 to 25 per cent. Such workers are more likely to be

viewed as damaged goods. Even when they do find their way into jobs, their grasp on employment is often more tenuous. As a result, an individual who is out of work before hitting 24 is likely to spend about 10 per cent less time in work between the ages of 26 and 29 than they would otherwise have done, research from the Universities showed. Studies in rich economies have also generated similar results. The current malaise is likely to prove especially damaging in part because of its sheer duration. The longer the recession, the more young people enter the work force in a blighted economy. The Great Recession in the US, from 2007-09, for example, was the longest economic contraction since the second world war, lasting 18 months. Even the contraction following the 1973 Arab oil crisis lasted only 16 months. A eurozone fiscal crisis followed hot on the heels of the US financial crisis of 2008, the double blow putting the global economy in go slow mode. Many experts fear this is just the start of a longer period of stagnation. This also stores up problems for the future. The lower paid cohort is saving less for old age. Unless the salaries of its members catch up, which research suggests is unlikely, the generation will cost taxpayers several additional million of rupees. Mauritius risks falling into the same trap. One


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UNEMPLOYMENT BY AGE: 16-24 FOR MAURITIUS YEAR 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Q1 2011 Q2 2011 Q3 2011 Q4 2012 Q1 2012 Q2

UNEMPLOYMENT RATE 24.9 25.9 23.1 24.6 19.2 21.4 23.4 19.8 19 17.6 17.1 18.0 22.3

Data Source: Central Statistic Office & World Bank

danger is that the pace of job growth may remain slow. Globalisation has exposed workers in countries like Mauritius to competition from rivals like China and other Asian and African emerging economies. Another trend is also for old workers to stay in the jobs, which prevents the young from taking over. Older rivals have been more reluctant than ever to leave the workforce. Some times back, veterans were nudged out of their jobs in large numbers – either by being fired or through early retirement. This seems to have created some flexibility for companies to add new staff. This time, employment among older citizens has actually been rising in most countries including Mauritius. It is the first time that economists have seen this. This development is clear in Mauritius. The percentage of unemployed people over the age of 50 has remained steadily low and is presently at 3.1% as per latest CSO statistics. By contrast, the number in employment between 16 and 24 has increased by 6.3%. One possible reason people are staying in work longer is that they can’t afford to retire. Normally this would be a good thing for the labour market, since a flourishing economy needs as many workers as possible. Now that times are bad it has shifted even more pain onto the young blood. The timing of this crisis is also unfortunate. Currently, there are three workingage citizens for each retired person in Mauritius. By 2050, there will be just two working-age people for each retiree. This looming demographic threat has made it more important than ever that younger people are on tip-top economic for. Each young person will be bearing a greater financial burden as time goes by to support this swelling dependent population. A lost generation of youths will add to the burden rather than help to bear it. In the short term, too, there is a fear that youth unemployment will stoke political extremism. Since part of the cause is a cyclical downturn, the most obvious answer is a strong bout of fiscal or monetary stimulus. Sadly, both the government and the Central Bank are largely out of ammunition. Indeed, budget deficit in Mauritius means belt-tightening. Expectations are muted that further bouts of monetary easing – such as the Bank of Mauritius’ quantitative easing ( reduce interest rates)– will revive growth.

POST SCRIPTUM PRESCRIPTIONS Employment experts believe there may be some lessons that could be applied from Germany and countries such as Austria and Switzerland that have low youth unemployment. For inspiration, policy wonks have been looking to Germany. The nation is clearly doing something right. Remarkably, the rate of youth unemployment has declined since the financial crisis – despite an economic contraction. The share of under24s not in employment, education or training stood at 11.6 per cent in 2007. Now it is 9.7 per cent, according to OECD data. Except for Sweden, Austria and Luxembourg, NEET numbers have been rising fast in the other 31 OECD members. A slew of policies appears to have produced Teutonic success. For a start, German-style capitalism generally works well for workers during downturns. After the 2008 crisis, the nation’s employers, unions and government brokered deals in which the workers would accept lower pay and government would bridge part of the financial gap. Many employees also drew down generous vacation hours accumulated over previous years. That helped prevent widespread lay-offs. Unfortunately, this idea was not easily copied by other nations. The Germans have had this system for decades and as a result everyone is accustomed to it and it works very smoothly. The downside is that it can’t be set up overnight. What unites Germany and countries such as Austria and Switzerland, is that they have very strong apprenticeship traditions. Students are strongly encouraged to take apprenticeships and they are often hired as regular workers when they finish. That helps ensure a smooth transition between education and work. By contrast, in Mauritius young people only look for work once they have completed formal training. The fetish for the knowledge economy has led some nations, like France and Italy, to disinvest in highquality technical education. That looks to have been a mistake. The Mauritian government should be inspired by the German approach, promising to penalise companies refusing to take on apprentices, or companies that poach those trained by rivals. Youth unemployment has also been highest in nations that make it hard for firms to fire people, or those with a sharp distinction between full-time and marginal workers, which has tended to ensure that younger contract hires always get laid off first. Some progress is being made in reducing these impediments to younger workers, the OECD says. Italy, for example, has been cutting the cost to firms of laying off staff and discouraging companies from hiring an underclass of contract workers. Such policies are sensible and farsighted. But it could be years before they make much of a dent in the problem. In the meantime, a lost generation is emerging in Mauritius and the world as a whole. This looks like being the deepest scar left by the Great Recession

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JCI : unanimité autour d’un « budget sans vision »

Les intervenants au forum-débat post-budget de la Jeune Chambre Internationale de Port-Louis, mercredi dernier, n'ont pas donné dans la complaisance

DÉBAT. Les intervenants ont à tour de rôle décortiqué le budget

ERIC NG, à la fois modérateur et intervenant, voit le budget 2013 construit autour de trois 'C' : « Caring Government » ; « Conditional Social Benefits » et « Connectivité ». Le « Caring Government », selon l'analyse d'Eric Ng, introduit des mesures sociales comme des tablettes tactiles aux élèves de la Form IV et la distribution d'un repas chaud dans les écoles ZEP. L'économiste estime que la baisse des taxes sur certains produits comme les motocyclettes ou les téléviseurs, sont des « Conditional Social Benefits » qui visent à relancer d'une certaine manière la consommation au niveau local. Le troisième C concerne la « Connectivité » à travers la baisse des tarifs de l'internet et les dessertes aériennes sur la Russie et la Chine qui, d'après lui, ne serviront pas à grand chose. BUDGET « SUPERFICIEL » Eric Ng n'a pas caché son inquiétude quant à la gestion de la crise par le gouvernement. « Dans quelle mesure le budget repond-t-il à la crise actuelle s'il ne contient que des réformes à long terme ? Le budget 2013 est axé sur le court terme et ne contient pas de réformes structurelles. C'est le budget d'un comptable », estime-t-il. Quant à Radhakrishna Sadien, président du National Economic and Social Council (NESC), il est d'avis que le ministre des Finances aurait dû considérer beaucoup d'autres problèmes sociaux. « Ce budget m'a laissé sur ma faim par

manque d'autres mesures. La situation de l'ordre et la paix qui empire de jour en jour ne semble pas préoccuper le gouvernement », observe-t-il. Pour Pierre d'Unienville, directeur de Infinite Corporate Finance, il s'agit d'un budget « superficiel ». Pour les quelques bonnes mesures, il trouve qu'il y en a trop de moins bonnes. « Ce budget manque de vision », clamet-il. Et de noter que le tourisme et le sucre sont les grands absents du budget 2013. Pierre d'Unienville craint que l'emploi et le pouvoir d'achat des Mauriciens vont souffrir des conséquences de ce budget. Pour l'économiste Georges Chung, également, ce budget « manque de vision et n'a aucune stratégie pour les cinq prochaines années ». Un budget, a-t-il dit à l'auditoire de la JCI, doit contenir certains aspects essentiels dont : l'obligation de la croissance économique, la compenseation de la création de la richesse et la redistribution de cette richesse pour une meilleure démocratie économique. L'économiste déplore que le discours de Xavier-Luc Duval ne fait aucune mention de la productivité, « quelque chose qu'il ne faut pas toucher, car demander aux fonctionnaire de travailler plus signifie moins de votes aux élections ». Parlant du tourisme, Georges Chung trouve que Maurice est en train de perdre beaucoup en annulant des vols sur l'Europe. J.Y



GREEN BUSINESS

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C'est un match difficile qui s'annonce entre l'agro-écologie et les méthodes traditionnelles d'agriculture. Peu de gens s'y intéressent ou sont disposés à changer leur façon de faire. Pourtant, le choix est évident si on prend en compte le facteur du changement climatique

AGRO-ÉCOLOGIE

INFORMER POUR CHANGER LES MENTALITÉS

CONSTAT. « Tout le monde peut produire et vendre en disant que c'est du bio, alors que ce n'est pas forcément le cas. On estime donc qu'il faut un cadre légal approprié », a déclaré Manoj Vaghjee (à droite), de l'ONG FORENA

▼ LEEVY FRIVET

P

as assez vendeur. C'est le constat que l'on peut tirer du thème abordé, jeudi dernier, lors de la conférence-débat organisée sur « L'agro-écologie, une réponse aux effets du changement climatique », à Maurice, par la Commission de l’océan Indien (COI), à travers son projet IRACC, en partenariat avec le Programme de micro-financement du Fonds pour l'environnement mondial (FEM) du PNUD et la Fondation Ressources et Nature (FORENA) à Maurice. Une quarantaine de participants y ont assisté, dont des représentants du ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire, du ministère de l’Environnement et du Développement durable, des associations d’agriculteurs, du secteur privé, des ONG et du monde de la recherche. Seuls deux journalistes, cependant, couvraient l'événement. Le secrétaire général de la COI, Jean-Claude de l'Estrac a affirmé, à

cette occasion, que l'agro-écologie a toute son importance dans la région, d'autant que Maurice est déjà affectée par le changement climatique. Ces 30 dernières années, le pays a connu une augmentation de 0,74% de la température moyenne et une baisse de 8 % des précipitations. Ce

L’agro-écologie permet de mieux maîtriser l’érosion des sols et d’économiser l’eau. Les cultures deviennent plus résistantes aux conditions difficiles, mais surtout, leurs rendements s’améliorent qui fait que les producteurs s’inquiètent du manque d'eau, du dérèglement des saisons, de l’élévation de la température, de la multiplication des insectes ravageurs et de l’apparition de maladies qui affectent les cultures. Face à cette réalité, l’agro-écologie

permet, grâce à différentes pratiques (stockage naturel de l’eau, association et rotation des cultures, utilisation de fumier biologique, association culture-bétail…) de mieux maîtriser l’érosion des sols et d’économiser l’eau. Les cultures deviennent plus résistantes aux conditions difficiles (sécheresse, sols appauvris, ravageurs), mais surtout, leurs rendements s’améliorent. L’IMPORTANCE DE L’INFORMATION Les chiffres sont parlants, comme l’a rappelé Jean-Claude de l’Estrac. Selon l’étude pilotée par l'Université d'Essex (Royaume-Uni) sur les pratiques agro-écologiques et qui a analysé 286 projets dans 57 pays en développement (sur une surface totale de 37 millions d'hectares), les projets agro-écologiques ont augmenté les rendements, en moyenne, de 80%, « avec une augmentation moyenne de 116% pour tous les projets africains ». Selon le rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation, Olivier De Schutter, les récents pro-

TAHINA RAKOTONDRALAMBO : « L’AGRO-ÉCOLOGIE EST POSSIBLE À MAURICE » Le coordonateur de l'IRACC, Tahina Rakotondralambo, estime que l'agro-écologie est possible à Maurice, bien que le pays dispose de peu de ressources en termes de terres cultivables. Pour lui, c'est l'agriculture conventionnelle pratiquée chez nous qui demeure le plus grand obstacle. « Le marché est là. Les agriculteurs mauriciens ne pensent qu'à ce marché et continuent donc à produire avec l'aide de produits chimiques. Ils arrivent à vendre tout ce qu'ils ont produit à travers ces méthodes

conventionnelles, ce qui fait qu'il est très difficile pour eux de changer cela », explique-t-il. Cette façon de faire a cependant ses limites et aura, à l'avenir, d'importantes retombées. « Il y aura des conséquences sur les nappes phréatiques, la diversité, la génétique des plantes et la santé des Mauriciens. Il faudra donc commencer à introduire, petit à petit, les différentes facettes de l'agro-écologie », prévient Tahina Rakotondralambo

jets d’agro-écologie développés dans une vingtaine de pays d'Afrique ont même permis « un doublement des rendements des cultures sur une période de 3 à 10 ans ». Ces chiffres très concluants méritent d’être davantage communiqués. C'est pourquoi il a beaucoup été question, lors de la conférence-débat, d’information et de communication, afin de faire connaître les compétences dans le domaine de l’agroécologie et de créer des passerelles entre les chercheurs et les producteurs, ainsi qu'entre les pôles de compétence et les producteurs. « Il faut non seulement savoir, savoir faire, mais aussi faire savoir », a conclu JeanClaude de l’Estrac, qui estime que l'information est capitale si on veut promouvoir l'agro-ecologie. Les participants ont également pu constater que la plus grande difficulté reste le changement des mentalités. Manoj Vaghjee, de l'ONG FORENA, qui milite en faveur des projets d'agriculture biologique, réclame ainsi un cadre légal pour ce secteur. « Tout le monde peut produire et vendre en disant que c'est du bio, alors que ce n'est pas forcément le cas. On estime donc qu'il faut un cadre légal approprié », a t-il déclaré. Ce dernier a ajouté qu'il est faux de dire que l'agriculture biologique coûte plus cher que d'utiliser les méthodes traditionnelles et a rappelé les dangers que pose l'usage de pesticides et d'herbicides pour la santé Pamela Bapoo-Dundoo, EcoCounselor et coordonatrice nationale des Small Grants Programme du Global Environment Facility financé par le PNUD, a parlé des exemples de réussite de certains projets écologiques. Il s'agit de projets d'agro-écologie qui entraînent aussi, entre autres, un allègement de la pauvreté, ainsi qu'une participation active des femmes.

BUDGET : REPASSEZ L’ANNÉE PROCHAINE... Le Secrétaire général de la Commission de l'océan Indien, JeanClaude de l'Estrac, a fait remarquer que pas un seul mot n'a été dit sur la question de la sécurité alimentaire dans le dernier budget, bien qu'il s'agisse, pour lui, d'une priorité à tous les niveaux. Pour ce dernier, même si ces derniers temps, on n'a pas connu de pénurie alimentaire ou d'émeutes de la faim, la situation reste quand même grave. Jean-Claude de l'Estrac a ainsi ajouté qu'il viendra un temps où les produits alimentaires seront disponibles, mais inaccessibles pour la majorité de la population, car les prix seront trop élevés.


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ENTREPRENDRE

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BOUTIQUE VAGHJEE

ZIPPO, ALLUME-TOI

Une fois le butane consommé, la majorité des briquets est bon pour la poubelle ou les oubliettes. Pas une Zippo. Véritables accessoires de mode qui ont su évoluer sans pour autant trahir leur réputation de qualité et de fiabilité, les briquets de la marque américaine tiennent la vedette au magasin Vaghjee, à Rose-Hill

«V

ous qui êtes si chic, pourquoi n’avezvous pas un briquet qui ait plus d'allure ? » Cette phrase, l’Américain George G. Blaisdell l'aurait lancée à un ami en 1931. C’est ainsi que l'idée de produire des briquets haut de gamme beaux à regarder, simple à utiliser et surtout fiables. Bien lui en a pris : plus de 80 ans plus tard : sa marque – Zippo – est maintenant incontournable de par le monde. Ce qui n’est pas pour déplaire à Mahendra Vaghjee, le représentant officiel de la marque à Maurice. Depuis 40 ans, dans son petit magasin situé dans les arcades Sunassee, à Rose-Hill, il a vu défiler de nombreux clients, à qui il propose plus d'une centaine de modèles. Car Zippo, c’est un vaste choix, que ce soit en termes de modèles, de couleurs, de prix... Il y a, en outre, des éditions limitées. GARANTI À VIE Un briquet Zippo ne passe pas inaperçu. Il séduit les fumeurs et les collectionneurs de tous âges. « Je n’arrive plus à allumer mon briquet », lance une jeune fille d'une vingtaine d'années en arrivant au magasin Vaghjee. Deux minutes après, Mahendra Vaghjee a identifié le problème. La cliente est aux anges. D’autant plus qu’elle n’a pas à dépenser un rond. Les briquets Zippo bénéficient en effet d’une garantie. Une quinzaine de minutes plus tard, c’est un garçonnet qui s’enthousiasme devant la vitrine de ce magasin en reconnaissant les briquets. Accompagné de son père, il pénètre dans le magasin. Le petit, très intéressé, pointe du doigt plusieurs modèles. Son père veut savoir si on peut graver un nom sur le briquet. Mahendra Vaghjee répond par l’affirmative, mais ajoute ceci : « On en discutera lorsque vous viendrez l’acheter ». Cinq minutes plus tard, c’est un homme d’une quarantaine

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

▼ DOROTHY BONNEFEMME

d’années qui questionne le propriétaire du magasin sur une pièce de rechange pour son briquet. Il affirme que c'est un original, mais qu’il ne l’a pas acheté chez Vaghjee. Ce dernier lui rétorque alors qu’il lui faudra d’abord constater de visu l’objet en question avant de se prononcer. En une trentaine de minutes, nous avons vu défiler de nombreux clients dans le magasin. « Ils viennent des quatre coins de l’île et sont de toutes les classes sociales », affirme Mahendra Vaghjee, avant d’ajouter qu’il compte aussi de nombreux fidèles et des passionnés. Certains se renseignent sur ainsi Internet avant d’aller chercher un modèle précis au magasin. Si être le propriétaire d’un Zippo confère une certaine classe, son attrait est également lié à la qualité du briquet fabriqué dans un métal robuste, et qui n’est pas garanti à vie pour rien. Et ce n’est pas, non plus, le choix qui manque. Dans la vitrine du magasin Vaghjee, plusieurs modèles sont exposés. Idem à l'intérieur. Les clients peuvent opter pour les briquets de couleur neutre, ceux aux couleurs des Etats-Unis, d'autres portant des têtes de mort, des dessins d'animaux, de flammes, ou encore les modèles portant des inscriptions telles que Playboy, Zippo, Army… Pour un modèle de base, il faut compter dans les Rs 700 à monter. Outre leur apparence, la taille des briquets varie également. « Contrairement à ce que vous pensez, les femmes préfèrent de plus gros briquets que les hommes », précise Mahendra Vaghjee entre deux toux. Bien que souffrant, ce dernier a accepté de nous recevoir pour nous présenter ses bébés. C’est non sans une once de fierté que cet homme d'un certain âge va fouiller dans ses boîtes de carton pour nous montrer un petit trésor : un Zippo Blu, de la gamme de briquets à la flamme bleue ! Il l'enlève de sa magnifique boîte en argent, y verse un peu de butane, le secoue gentiment et


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ORIGINAL. Achetez vos Zippo chez Vaghjee le représentant officiel

soudain, une belle flamme bleue en surgit. Le Zippo Blu intègre d’ailleurs une technologie de brûleur à deux vitesses, ce qui produit une flamme constante et propre. Tout content de ses petits trésors, Mahendra Vaghjee nous montre cette fois-ci un autre modèle. C'est une édition limitée qui a été créée dans le cadre des 80 ans de Zippo et qui coûte environ Rs 4 500. Même si certains briquets sont uniques, la variété disponible au magasin fait que vous ne risquez pas de tomber régulièrement sur un modèle comme le vôtre. D’ailleurs, la semaine dernière, Vaghjee a reçu toute une gamme de nouveautés. « Zippo m'envoie son calendrier. Comme vous le savez, c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Par expérience, je peux tout de suite savoir quels sont les modèles que les clients vont aimer. J’en passe alors commande », dit le proprio avec un petit sourire aux lèvres. Mahendra Vaghjee nous avoue que les affaires marchent plutôt bien. REPRÉSENTANT EXCLUSIF Il se souvient pourtant que les débuts n'étaient pas faciles. « Je ne suis pas du genre à baisser les bras. La jeunesse d'aujourd'hui veut tout et tout de suite. Ma réputation, je l’ai bâtie graduellement grâce à un service de qualité », ajoute notre interlocuteur. Un travail rendu d’autant plus difficile qu’il ne suffit pas d’être le représentant exclusif de Zippo à Maurice pour ne pas voir fleurir des contrefaçons. Tout en nous montrant que son nom figure sur le petit guide d'instruction placé dans chacune des boîtes de briquet Zippo, il nous confie ceci : « Il y a de nombreux modèles qui viennent d'Asie. Ce n'est pas la même chose, bien sûr. Je peux immédiatement reconnaître un faux, même si le briquet est entre vos mains. » Et d'ajouter : « Ou conner, zis dimoun qui zoue cheval conne enn vrai cheval. Les autres capav dire enn bourrique enn cheval ». Parole d’expert ! Etant lui-même un fumeur, le propriétaire du magasin Vaghjee possède un Zippo. Il ne pipera toutefois pas mot sur le modèle. « Vous ne le verrez pas en ma possession, car depuis trois jours, je ne fume pas, parce que je suis malade », ajoute-t-il. Les briquets n'ont plus de secrets pour Mahendra Vaghjee. Enfant issu d'une famille de commerçants, il ado-

rait la mécanique du briquet. « Le business est héréditaire dans la famille. Mon père proposait de grandes marques à la rue Bourbon, à Port-Louis. Le bâtiment a toutefois été vendu à la Banque de Maurice », explique celui qui est le neveu de feu Sir Harilall Vaghjee. Désireux de se mettre à son propre compte, il en a saisi l’occasion dès qu’elle s’est présentée à lui. Aujourd'hui, Mahendra Vaghjee s'occupe tout seul de son magasin, dans lequel il propose également des montres, toujours de la marque Zippo, ainsi que des couteaux suisses. Chez Vaghjee, vous trouverez aussi des boussoles et des ‘pocket flasks’. Et qu’en est-il de la relève ? D'un ton bourru, notre interlocuteur nous dira que pour le moment, il préfère ne pas répondre à cette question. Avant d’ajouter : « When we come across the bridge, we will cross it ». En attendant, Mahendra Vaghjee continue son petit bonhomme de chemin, entouré de ses Zippo dont il est fier, et qui méritent largement un petit détour par Rose-Hill.

80 ANS QUE ÇA BRÛLE ! Inventé dans les années 30, le Zippo est né de l’idée qu’un briquet pouvait être élégant et fonctionnel. On l’ouvre d’une seule main et on entend le fameux « clic » caractéristique de la marque. L’inventeur – George G. Blaisdell – imagine aussi une grille pour protéger la flamme du vent et des intempéries. Pour le nom, il s’inspire d’une autre invention de l'époque : la fermeture éclair, dite ‘zipper’ ». Au départ, c’est au deuxième étage d'un vieux garage que les Zippo sont fabriqués. Le premier mois, Blaisdell ne trouve que 82 clients. Rien d’étonnant, car la crise mondiale du commerce bat son plein. Le mois d’après, il produit tout de même 367 briquets. En 1935, la compagnie Kendall Refining commande 500 briquets Zippo comme support de publicité. C’est ainsi que s’ouvre, pour Blaisdell, les portes de cet important marché. A l’exception de quelques améliorations apportées à la mécanique de la pierre à feu, ainsi qu’à la forme du boîtier, il est à noter que le design original de Blaisdell est resté pratiquement le même jusqu'à nos jours.

Zippo m’envoie son calendrier. Comme vous le savez, c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Par expérience, je peux tout de suite savoir quels sont les modèles que les clients vont aimer. J’en passe alors commande Mahendra Vaghjee


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VEGETARIAN HIGHER TASTE

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▼ DOROTHY BONNEFEMME

BONJOUR BURGER Q ADIEU VIANDE C’est bien connu. Quand on est végétarien, on n’a pas droit à certaines nourritures. Mais on peut, à force d’inventivité, leur trouver des substituts. C’est ainsi que Hari Hara, directeur de Vegetarian Higher Taste, s’est lancé dans les affaires en proposant des burgers à base de légumes

ui a dit que les mets végétariens ne sont pas savoureux ? En proposant ses burgers à base de légumes et ne contenant pas d’œufs, d’ail, d’oignons, de préservatifs ou de colorants artificiels, Vegetarian Higher Taste veut changer cette perception. « Les gens se lècheront quand même les babines en les consommant », affirme Hari Hara, le directeur de cette petite entreprise. Si pour le moment, faute de moyens, celle-ci ne commercialise que les burgers, elle ne compte pas se limiter à un seul produit. Ainsi, dès le mois de janvier, elle mettra sur le marché des samoussas, des ‘panners’, des ‘kofta’ et du ‘khiroch’. La volonté de bien faire, ainsi que le savoir-faire sont omniprésents chez Hari Hara, qui évolue dans le domaine de la restauration depuis belle lurette. Ses clients ont ainsi pu consommer et apprécier son burger. C'est d'ailleurs devant leur satisfaction qu'il a décidé de les commercialiser à plus grande échelle. « Je me suis lancé dans cette voie depuis seulement quatre mois. Mon entreprise est encore à ses balbutiements et ce ne sont pas les obstacles qui manquent. Néanmoins, je ne compte pas baisser les bras, car je crois en mon produit », affirme-t-il. Sans fausse modestie, notre interlocuteur dit de son burger qu’il est savoureux. Il est préparé, explique-t-il, avec des ingrédients de qualité : des légumes de sai-

Je me suis lancé dans cette voie depuis seulement quatre mois. Mon entreprise est encore à ses balbutiements et ce ne sont pas les obstacles qui manquent. Néanmoins, je ne compte pas baisser les bras, car je crois en mon produit son, du soja et quelques épices. Tout est fait à la main chez Vegetarian Higher Taste, qui n’utilise pas de méthode industrielle de préparation. Ainsi, après que le soja ait été écrasé à la machine, le mélange avec les légumes et les épices se fait ensuite à la main, soit par Hari Hara, soit par son épouse, ou encore leurs enfants. Le tout est ensuite placé dans des moules avant d'être enfourné. IMPORTANT INVESTISSEMENT Lorsqu'ils sont prêts, les burgers sont mis dans des sacs en plastique. L'empaquetage a ensuite lieu. L'emballage du burger de Vegetarian Higher Taste ne risque pas de passer inaperçu. Hari Hara a en effet opté pour des boîtes donnant dans plusieurs tons de vert, illustrées par de belles photos. « J'ai personnellement choisi les slogans, les formulations… Le design, lui, est signé un jeune homme de mon


entourage. Récemment, il est parti pour des études à l'étranger, mais il est déjà doué. Je suis satisfait de ses réalisations », explique notre interlocuteur, dans un petit coin de son snack de St Pierre, où il nous a reçus. Chaque boîte contient cinq burgers. « La concurrence est bel et bien présente. Elle propose quatre burgers dans chaque boîte. Alors, vu que je suis nouveau, je dois attirer la clientèle en leur offrant plus de produits pour la modique somme de Rs 40. Je sais que lorsqu'ils y auront goûté, ils reviendront toujours vers mon produit », nous révèlet-il, avec un léger sourire en coin. Si le directeur de Vegetarian Higher Taste est aussi sûr que ses burgers seront adoptés par les clients, c’est parce qu'il a tout mis en œuvre pour cela. Sur un ton où rejaillit toute sa confiance, il nous dit que « depuis dix ans, j'évolue dans cette

que le début. Il me manque beaucoup d'équipements. Je dois aussi trouver une personne qui soit un as du marketing. J'ai l'impression de chercher une aiguille dans une botte de foin. En ce moment, mes burgers sont uniquement disponibles dans mon snack, dans des supermarchés à Flacq et à Rose-Hill, ainsi que dans une boutique à Dagotière. Mais je ne perds pas patience », explique-t-il. « KOFTA » EN SACHET La patience, le directeur de Vegetarian Higher Taste semble en avoir à revendre. « J'ai déjà plusieurs autres produits que je compte mettre sur le marché, mais j'attends le bon moment et surtout les moyens financiers nécessaires », ajoute-t-il. Hari Hara compte en effet proposer à ses clients des samoussas végétariens dans une boîte qui contiendra six pièces. Autre produit que cette petite entreprise commercialisera : le ‘paneer’. Notre interlocuteur explique que c’est du fromage frais qui sera précuit et placé dans des sachets. En quelques minutes, la ménagère pourra ainsi préparer un bon curry. Les végétariens, à Maurice, étant également friands de ‘kofta’, Vegetarian Higher Taste pense bientôt en vendre dans des sachets. Ces légumes secs, en forme de boule, sont prêts en un clin d'œil et sont idéaux pour les curry ou sauce rouge accompagnés de ‘naans’ ou de faratas. Du ‘khiroch’, plat préparé à partir de feuilles de songe et d’épices, et qui est connu comme le poisson végétarien, sera également vendu, prêt à cuire, par l’entreprise. Pour ce qui est des prix de ces produits, Hari Hara souligne qu'aucune décision n'a été prise. Il tient toutefois à affirmer que les produits de Vegetarian Higher Taste seront abordables. Une aubaine pour ceux qui ne jurent que par les plats végétariens et une raison de plus, pour les autres, de se laisser tenter…

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DIVERSIFICATION. Hari Hara compte mettre d’autres produits sur le marché

J’ai déjà plusieurs autres produits que je compte mettre sur le marché, mais j’attends le bon moment et surtout les moyens financiers nécessaires sphère. Dans mon snack, à Flacq, je proposais ces burgers, qui se vendaient comme des petits pains. Puis ma belle-sœur a pris le relais. J'ai ouvert un autre snack à St Pierre. Ici aussi, mes produits connaissent du succès. De plus, j'ai été encouragé, de part et d'autre, à vendre mes burgers comme un produit frigorifié. Alors je me suis dit pourquoi pas. Mais avant tout, j'ai voulu améliorer le burger, surtout en termes d'épaisseur. Ce n'est que lorsque j'ai été satisfait que j'ai entrepris les démarches pour me lancer dans le domaine ». Hari Hara a cependant dû prendre son mal en patience. « J'avais tout plein de démarches à entreprendre. Heureusement, les officiers du ministère du Commerce m'ont aidé. Ensuite, j'ai dû trouver environ Rs 100 000 pour me lancer. Cet investissement n'est

NOURRIR LE CORPS… ET L’ESPRIT Le cheval de bataille de Hari Hara est de promouvoir les bienfaits des légumes. Ainsi, lorsqu'il a fait ses premiers pas dans la restauration, il a choisi de proposer des mets végétariens. Avec raison. Au snack de notre interlocuteur, à St Pierre, les commandes se succèdent. Un puri à emporter, deux teckwas qui sortent tout juste du feu, ou encore trois rotis… Les clients ne manquant pas, l’épouse de Hari Hara est au four et au moulin pour tenir la cadence Hari Hara explique ce va-et-vient incessant par le fait que « les clients sont assurés d'obtenir des plats 100% végétariens. De plus, nous préparons tout un éventail de produits, notamment des pizzas, des puris, du briani… sans oublier les sucreries, telles les ‘ladoos’ ». De plus, avance-t-il, les gens sont de plus en plus conscients des bienfaits du végétalisme : « Il est prouvé que lorsqu'on ne mange que des mets végétariens, on a une meilleure santé. Le système digestif des êtres humains n'a pas été créé pour absorber de la viande. C’est pour cela que beaucoup de gens sont malades ». Les plats proposés par Hari Hara font partie des ‘sattvic foods’, qui, selon certaines croyances, permettent de mener une vie consciemment spirituelle et de demeurer en bonne santé. Ce serait également le meilleur régime pour la force physique et la longévité.



MARKET

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BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, 20TH NOVEMBER 2012

This report has been prepared by Vanee Seeneevassen of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)

EXCHANGE RATES

MARKET OVERVIEW

EUR/USD

GOLD

Euro reversed the few weeks downward trend and was traded within the range of $1.2662 - $1.2802. A row between Euro Zone governments and the International Monetary Fund (IMF) over how to make Greece’s giant debt mountain manageable was holding up the release of 31 billion euros while European Union (EU) Economic and Monetary Affairs Commissioner Olli Rehn said the solution of some writedown for Euro Zone governments on Greek debt would be a combination of various elements but European Central Bank (ECB) Governing Council member Luc Coene said a partial writedown of Greek debt likely to happen eventually. European Central Bank (ECB) Governing Council member Jens Weidmann said any new haircut of Greece’s debt should only come as a reward for Athens implementing the reforms it had signed up to while ECB policymaker Joerg Asmussen said the Euro Zone should agree next week on two years of funding for Greece and leave further help to be decided later. For the current week my forecast for the shared currency is within the range of $1.266 - $1.2871.

Gold has been trading within the range of $1704.76 -$1734.64. This week, I expect gold to move between $1696.60 $1753.53. Gold’s 12-year rally, the longest in at least nine decades, is poised to continue in 2013 as central bank stimulus spurs investors from John Paulson to George Soros to accumulate the highest combined bullion holdings ever. The metal will rise every quarter next year and average $1,925 an ounce in the final three months, or 12 percent more than now, according to the median of 16 analyst estimates compiled by Bloomberg. Paulson & Co. has a $3.62 billion bet through the SPDR Gold Trust, the biggest gold-backed exchange- traded product, and Soros Fund Management LLC increased its holdings by 49 percent in the third quarter, U.S. Securities and Exchange Commission filings show. Central banks from Europe to China are pledging more steps to boost growth, raising concern about inflation and currency devaluation. Investors bought 247 metric tons through ETPs this year, exceeding annual U.S. mine output. While both sides said talks Nov. 16 between President Barack Obama and Congress over the so-called fiscal cliff were “constructive,” the Congressional Budget Office has warned the U.S. risks a recession if spending cuts and tax rises aren’t resolved.

STERLING Cable was traded within the range $1.5829 - $1.5916 against the greenback last week. Last week witnessed a gloomy Bank of England (BOE) inflation report in which BOE Governor Mervyn King flagged the recent gains in GBP as an impediment to an economy recovery. A survey from Markit shown its headline Household Finance Index rose to 39.3 in November from 39.0 in October reaching its highest level since December 2010. Talk of Euro Zone finance minister would unfreeze emergency loans to Greece and rising optimism of a resolution to the U.S. fiscal cliff helped lift perceived riskier currencies including pounds. For the current week, I would forecast cable to be traded within the range of $ 1.5846 – 1.6036.

BUYING

BASE METALS Copper rose the most in nine weeks on optimism that U.S. lawmakers will reach a deal to avoid automatic tax increases and spending cuts in January that are forecast to curb economic growth. However, the industrial metal lost its momentum and paring the biggest gain in more than two months, amid revived concern about the euro-area debt crisis that threatens demand after Moody’s Investors Service cut France’s top credit rating. Peru’s copper export revenue rose 23.7

AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED BRAMER BANKING ENL LAND LTD GAMMA CIVIC H.MALLAC IRELAND BLYTH LTD LUX ISLAND MCB MAURITIUS UNION ASSURANCE NMH OMNICANE LIMITED ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA CIM FINANCIAL DEM CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT ENL INVESTMENT UNION FLACQ LTD UNION SUGAR ESTATE UNITED INVESTMENT

NOMINAL

CHANGE

SELLING

Country

Currency

TT

DD

Notes

AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

31.4661 30.3647 38.6165 37.2915 24.7353 24.693 3.4053 32.1 48.0235 30.2197

31.2922 30.1765 38.4114 36.9923 24.5826 24.5865 3.3671 31.9214 47.8136 30.1032

31.0153 29.9524 38.1159 36.4216 24.3136 24.4619 3.3035 31.7474 47.6587 30.0521

TT/DD/Notes

32.9871 31.8206 40.3948 39.0628 25.894 25.9091 3.6014 33.5658 50.2152 31.5454

GOLD COINS TUESDAY, 20TH NOVEMBER 2012 percent from a year ago as higher shipments offset price declines, the central bank said. Copper sales of 143,800 metric tons climbed to $1.07 billion from 101,900 metric tons worth $866 million a year earlier, the central bank said in a statement posted on its website. OIL Oil was traded within the range of $ 84.66 -$ 87.37 per barrel last week and hit the level of $89.80 on Monday. Oil dropped from the highest level in a month, on signs that the gain on Monday was excessive, given speculation that the stockpiles in the US, the world largest consumer of crude rose for a third week. The prices surged as Israeli ground forces prepared to enter the Gaza Strip for the first time in almost four years. US crude stockpiles increased to 375.9 million barrels in the week ended Nov. 9, the Energy Department said in a report on Nov. 15 which was the highest since July 20. Crude output climbed by 32,000 barrels a day to 6.71 million in the week to Nov. 9, the fastest rate since May 1994. Production was up for 10 weeks, the longest string if gains since 2008. The conflict in Gaza threatens further instability in the Middle East and North Africa after a wave of uprisings since last year, including one in Libya that almost entirely cut crude exports from the north African producer. Israeli leaders have said that all options, including a military strike, are justified in countering what they describe as an existential threat from Iran, the fifth-biggest oil producer in the Organization of Petroleum Exporting Countries.

MARKET SHARES – TUESDAY, 20TH NOVEMBER 2012 COMPANY

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LAST CLOSING PRICE

LATEST

% CHANGE

VOLUME

VALUE

10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 7.50 10.00 1.00 10.00 -

10.50 29.00 7.25 40.00 295.00 125.00 76.50 15.20 162.00 122.00 55.00 74.00 130.00 82.50 27.00 37.50 5.35

10.20 29.20 7.25 40.00 295.00 125.00 76.00 15.20 162.00 122.00 55.00 73.00 133.00 82.50 27.00 38.00 5.35

-0.30 0.20 -0.50 -1.00 3.00 0.50 -

-2.86 0.69 -0.65 -1.35 2.31 1.33 -

100,020.00 200.00 15,600.00 1,000.00 25,900.00 7,500.00 78,500.00 2,900.00 55,485.00 5,400.00 2,000.00 13,000.00 183.00 120,700.00 382,500.00

1,020,210.00 5,840.00 113,100.00 40,000.00 1,968,400.00 113,500.00 12,717,000.00 353,800.00 3,051,637.50 394,200.00 260,900.00 1,072,500.00 4,922.70 4,586,600.00 2,045,600.00

10.00 10.00 1.00 1.00

2.45 20.00 23.00 40.00 34.50 4.70 40.00 7.00

2.50 20.00 23.00 40.00 35.00 4.70 40.00 7.00

0.05 0.50 -

2.04 1.45 -

100.00 14,468.00 1,100.00 -

250.00 289,360.00 38,500.00 -

Denomination

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

100 250 500 1000

3.41 8.51 17.03 34.05

16.5 22 27 32.69

7470 18165 36125 71825

MARKET ACTIVITY TUESDAY, 20TH NOVEMBER 2012 Market Capitalization

167,361,405,034.45

Total Volume Traded

2,519,972

Total Value Traded

35,184,451.91

TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol Open GO LIFE (USD) 0.04 ROGERS 130.00 TERRA 37.50 NIT 20.80 ALTEO LIMITED 29.00

Latest 0.06 133.00 38.00 21.00 29.20

MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol CAUDAN CIM FINANCIAL MDIT POLICY TERRA

Volume 1,132,251 382,500 260,300 248,767 120,700

TOP GAINERS - DEM Symbol COVIFRA CIEL INVESTMENT ENL INVESTMENT MOST ACTIVE – DEM Symbol EUDCOS CIEL TEXTILE LTD MEDINE (O) TROPICAL PAR (O) ENL INVESTMENT

Open 6.35 2.45 34.50

Latest 7.60 2.50 35.00

% Change 50.00 2.31 1.33 0.96 0.69

% Change 19.69 2.04 1.45

Volume 250,522 14,468 3,300 2,020 1,10

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.

Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Leevy Frivet, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien PHOTOGRAPHE Nicholas Larché COLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear, Vishesh Koonjobeeharry


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CORPORATE

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CHANGE MANAGEMENT

A TWO WAY PROCESS

Bosses and organisations still tend to think that people who are employed and paid to do a job should do what they're told to do. We are conditioned from an early age to believe that the way to teach, train and motivate people towards changing what they do is to persuade them. From our experiences at school, we are conditioned to believe that skills, knowledge and expectations are imposed on, or 'put into' people, by teachers, and later, by managers and bosses in the workplace. But people, today, have a different perspective

I

mposing new skills and change on people doesn't work simply because it is assumed that people's personal aims, wishes and needs are completely aligned with those of the organisation. Furthermore, assumption is also made that people want, and can assimilate into their lives, despite all their other priorities, the type of development or change that the organization deems appropriate for them. Instead, organisations, managers, bosses and business owners would do better to think first about exploring ways to align the aims of the business with the needs - total life needs - of their people. Most people who go to work are under no illusion that their main purpose is to do what their manager says, so that the organisation can, at the end of the year, pay outrageously high rewards to directors and a big fat dividend to the shareholders. The workers work so that other more gifted, fortunate or aggressive people can profit because of their efforts. So how can organisations expect decent, hard-working people to align with those aims ? EFFECTIVE CHANGE MANAGEMENT Managing organisational change will be more successful if we apply simple principles. Change management entails thoughtful planning and sensitive implementation, and above all, consultation with, and involvement of, the people affected by the changes. If change is forced on people, problems arise. Change must be realistic, achievable and measurable. These aspects are especially relevant to managing personal change. Before starting organizational change, the following self test should be carried out : What do we want to achieve with this change, why, and how will we know that the change has been achieved? Who is affected by this change, and how

will they react to it? How much of this change can we achieve ourselves, and what parts of the change do we need help with? These aspects also relate strongly to the management of personal as well as organisational change. 'Selling' change to people is not a sustainable strategy for success, unless the aim is to be bitten on the bum at some time in the future, when least expected. When people listen to a management high-up 'selling' them a change, decent diligent folk will generally smile and appear to accede, but quietly to themselves, they're thinking otherwise. Instead, change needs to be understood and managed in a way that people can cope effectively with it. Change can be unsettling, so the manager logically needs to be a settling in-

fluence. Check that people affected by the change agree with, or at least understand, the need for change, and have a chance to decide how the change will be managed, and to be involved in the planning and implementation of the change. Use face-toface communications to handle sensitive aspects of organisational change management. Encourage managers to communicate face-to-face with their people too if they are helping manage an organisational change. E-mail and written notices are extremely weak at conveying and developing understanding. For complex changes, refer to the process of project management and ensure that you augment this with consultative communications to agree and gain support for the reasons for

the change. Involving and informing people also creates opportunities for others to participate in planning and implementing the changes, which lightens burden, spreads the organisational load and creates a sense of ownership and familiarity among the people affected. THE RESPONSIBILITY FOR MANAGING CHANGE The employee does not have a responsibility to manage change. The employees' responsibility is no other than to do their best, which is different for every person and depends on a wide variety of factors (health, maturity, stability, experience, personality, motivation, etc). Responsibility for managing change is with management and executives of the organisation they must manage the change in

a way that employees can cope with it. The manager has a responsibility to facilitate and enable change, and all that is implied within that statement, especially to understand the situation from an objective standpoint (to 'step back' and be non-judgemental), and then to help people understand reasons, aims, and ways of responding positively according to employees' own situations and capabilities. Increasingly, the manager's role is to interpret, communicate and enable - not to instruct and impose, which nobody really responds to well. NEVER IMPOSE CHANGE Be wary of expressions like 'mindset change', and 'changing people's mindsets' or 'changing attitudes', because this language often indicates a tendency towards imposed or enforced


CORPORATE

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change, and it implies strongly that the organization believes that its people currently have the 'wrong' mindset, which is never, ever, the case. If people are not approaching their tasks or the organisation effectively, then the organisation has the wrong mindset, not the people. Change such as new structures, policies, targets, acquisitions, disposals, re-locations, etc., all create new systems and environments, which need to be explained to people as early as possible, so that people's involvement in validating and refining the changes themselves can be obtained. Whenever an organisation imposes new things on people, there will be difficulties. Participation, involvement and open, early, full communication are the important factors. Workshops are very useful processes to develop collective understanding, approaches, policies, methods, systems, ideas, etc. Staff surveys are a helpful way to repair damage and mistrust among staff - provided people are allowed to complete them anonymously, and provided you publish and act on the findings. Management training, empathy and facilitative capability are priority areas - managers are crucial to the change process they must enable and facilitate,

not merely convey and implement policy from above, which does not work. You cannot impose change people and teams need to be empowered to find their own solutions and responses, with facilitation and support from managers, and tolerance and compassion from the leaders and executives. Management and leadership style and behaviour are more important than clever process and policy. Employees need to be able to trust the organisation. The leader must work with these ideas, or change is likely to be very painful, and the best people will be lost in the process. TYPES OF CHANGES Business development driven change Business development potentially includes everything involved with the quality of the business or the organisation. Business development planning first requires establishing the business development aims, and then formulating a business development strategy, which would comprise some or all of the following methods of development: • sales development • new product development

• new market development • business organisation, shape, structure and processes development (outsourcing, e-business, etc.) • tools, equipment, plant, logistics and supply-chain development • people, management and communications (capabilities and training) development • strategic partnerships and distribution routes development • international development • acquisitions and disposals Generally, business development is partly scientific, and partly subjective, based on the feelings and wishes of the business owners or CEO. There are so many ways to develop a business which achieves growth and improvement, and rarely is just one of these a single best solution. Business development is what some people call a 'black art', in that it is difficult to analyse, and difficult to apply a replicable process to. Fast changing environments Planning, implementing and managing change in a fastchanging environment is increasingly the situation in which most organisations now work. Dynamic environments such as these require dynamic processes,

JOHN P KOTTER'S 'EIGHT STEPS TO SUCCESSFUL CHANGE' American John P Kotter (b 1947) is a Harvard Business School professor and leading thinker and author on organisational change management. Kotter's highly regarded books 'Leading Change' (1995) and the follow-up 'The Heart Of Change' (2002) describe a helpful model for understanding and managing change. Each stage acknowledges a key principle identified by Kotter relating to people's response and approach to change, in which people see, feel and then change. Kotter's eight step change model can be summarised as such: 1. Increase urgency - inspire people to move, make objectives real and relevant. 2. Build the guiding team - get the right people in place with the right emotional commitment and the right mix of skills and levels. 3. Get the vision right - get the team to establish a simple vision and strategy, focus on emotional and creative aspects necessary to drive service and efficiency.

4. Communicate for buy-in - Involve as many people as possible, communicate the essentials, simply, and to appeal and respond to people's needs. De-clutter communications make technology work for you rather than against you. 5. Empower action - Remove obstacles, enable constructive feedback and lots of support from leaders - reward and recognise progress and achievements. 6. Create short-term wins - Set aims that are easy to achieve in bite-size chunks. Manageable numbers of initiatives. Finish current stages before starting new ones. 7. Don't let up - Foster and encourage determination and persistence - ongoing change encourage ongoing progress reporting - highlight achieved and future milestones. 8. Make change stick - Reinforce the value of successful change via recruitment, promotion and new change leaders. Weave change into culture.

people, systems and culture, especially for managing change successfully, notably by effectively optimising organisational response to market opportunities and threats. Key elements for success are: • Plan long-term broadly - a sound strategic vision, not a specific detailed plan (the latter is impossible to predict reliably). Detailed five years plans are out of date two weeks after they are written. Focus on detail for establishing and measuring delivery of immediate actions, not medium-to-longterm plans. • Establish forums and communicating methods to enable immediate review and decision-making. Participation of interested people is essential. This enables their input to be gained, their approval and commitment to be secured, and automatically takes care of communicating the actions and expectations. • Empower people to make decisions at a local operating level - delegate responsibility and power as much as possible (or at least encourage people to make recommendations which can be quickly approved). • Remove (as far as is possi-

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ble) from strategic change and approval processes and teams (or circumvent) any ultra-cautious, ultra-autocratic or compulsively interfering executives. Autocracy and interference are the biggest obstacles to establishing a successful and sustainable dynamic culture and capability. Encourage, enable and develop capable people to be active in other areas of the organisation via 'virtual teams' and 'matrix management'. Scrutinise and optimise ICT (information and communications technology) systems to enable effective information management and key activity team-working. Use workshops as a vehicle to review priorities, agree broad medium-to-longterm vision and aims, and to agree short term action plans and implementation method and accountabilities. Adjust recruitment, training and development to accelerate the development of people who contribute positively to a culture of empowered dynamism.

THEORY X-Y Douglas McGregor, an American social psychologist, proposed his famous X-Y theory in his 1960 book 'The Human Side Of Enterprise'. Theory x and theory y are still referred to commonly in the field of management and motivation, and whilst more recent studies have questioned the rigidity of the model, McGregor's X-Y Theory remains a valid basic principle from which to develop positive management style and techniques. McGregor's XY Theory remains central to organizational development, and to improving organizational culture. McGregor's X-Y theory is a salutary and simple reminder of the natural rules for managing people, which under the pressure of day-to-day business, are all too easily forgotten. McGregor's ideas suggest that there are two fundamental approaches to managing people. Many managers tend towards theory x, and generally get poor results. Enlightened managers use theory y, which produces better performance and results, and allows people to grow and develop. McGregor's ideas significantly relate to modern understanding of the Psychological Contract, which provides many ways to appreciate the unhelpful nature of XTheory leadership, and the useful constructive beneficial nature of Y-Theory leadership.

Theory x ('authoritarian management' style) • The average person dislikes work and will avoid it he/she can. • Therefore most people must be forced with the threat of punishment to work towards organisational objectives. • The average person prefers to be directed; to avoid responsibility; is relatively unambitious, and wants security above all else. Theory y ('participative management' style) • Effort in work is as natural as work and play. • People will apply self-control and selfdirection in the pursuit of organisational objectives, without external control or the threat of punishment. • Commitment to objectives is a function of rewards associated with their achievement. • People usually accept and often seek responsibility. • The capacity to use a high degree of imagination, ingenuity and creativity in solving organisational problems is widely, not narrowly, distributed in the population. • In industry the intellectual potential of the average person is only partly utilised.



GROS PLAN

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La HSBC aux couleurs de Divali

Comme c'est la tradition établie depuis le passage de l'ancien CEO Sandeep Uppal, la Hong Kong and Shanghai Banking Corporation Ltd (HSBC) n'a pas manqué, cette année encore, de célébrer avec faste la fête de Divali. Ils étaient ainsi plus d'une centaine d'employés et de clients de la banque à se réunir, vendredi dernier, à Floréal, dans la résidence du CEO actuel, Siew Meng Tan, pour célébrer la fête de la lumière. Nous vous présentons, ci-dessous, les meilleurs clichés de cette soirée très réussie ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

Siew Meng Tan, CEO de la banque, en compagnie du couple Chandra Gujudhur

L'Aventure du Sucre : vive les vacances !

DU 17 NOVEMBRE au 30 décembre, l'Aventure du Sucre propose des tarifs promotionnels pour la période des vacances scolaires. Accompagnés de Raj et de Florise, les deux mascottes du site, les petits se laisseront emporter dans un parcours passionnant. D’épisodes en anecdotes, ils découvriront l’univers du sucre et l’histoire de notre île, qui est intimement liée à la production sucrière. La visite sera encore plus ludique avec le carnet de voyage « Sur les Route du Sucre », qui est destiné aux enfants. Comprenant des questions, des devinettes et des jeux, il est en vente à Rs 10. Les bambins auront également la chance de découvrir la superbe exposition de la Cité des Sciences à Paris, dans le cadre de La Décennie (20112020) des Nations unies pour la biodiversité. La visite se poursuivra à la boutique avec la dégustation des meilleurs sucres bruns naturels de l’île et la découverte de divers produits gourmands mauriciens, pour terminer la visite au « Fangourin », le restaurant du site. Un forfait menu enfant est proposé à Rs 220, incluant un burger maison, des frites, une crêpe fourrée au chocolat et un jus ou une boisson gazeuse. Pour profiter de ces moments spéciaux, les tarifs proposés sont comme suit : en jour de semaine, c'est Rs 150 pour un adulte et Rs 75 pour un enfant, alors qu’en week-end, c’est Rs 75 pour un adulte et Rs 50 pour un enfant.

Ashish Gowreesunkur et James Boucher de HSBC Global Business posant aux côtés des fidèles clients de la banque

Dev Erriah, éminent avocat, en compagnie de sa femme au côtés de Devina Ramsoondur de la HSBC

Scomat Ltée : que le meilleur opérateur gagne LE WEEK-END dernier, Scomat Ltée, filière d’IBL et représentante, depuis plus de 80 ans, de la marque Caterpillar, a organisé, pour la 3e année consécutive l’« Operators’ Day ». Comme le nom l’indique, la journée était consacrée aux membres de l’Operators’ Club, qui regroupe les opérateurs de machines CAT à travers l’île.

6 mn 42 s Elle fait suite au cours de formation de trois jours « Eco Drive », organisée par Scomat, et dont le but principal était de former les opérateurs quant aux techniques permettant d’améliorer leur productivité et d’atteindre une meilleure efficience au niveau des économies de carburant. La formation était assurée par

Emmanuel Chatelain, Chief Demonstrator & Site Safety Officer au centre de formation de Caterpillar, à Malaga, dans le sud de l’Espagne. Il était assisté de Serena Janssen, Certified

AMATEURS DE vin, préparez-vous ! Le Beaujolais 2012 est de sortie chez les cavistes 20/Vin depuis le 15 novembre, comme partout ailleurs dans le monde. Comme tous les ans en effet, c’est le troisième jeudi de novembre que débute la commercialisation du célèbre Beaujolais nouveau ou Beaujolais primeur, ce vin produit dans la région dont elle porte le nom, près de la ville de Lyon, dans l’Est de la France. C’est en raison de sa technique de vinification si particulière que le Beaujolais nouveau ne se conserve pas au-

Instructor & Product and Application Training, issue du même centre. Ce sont 48 opérateurs, tous très enthousiastes et motivés, qui se sont présentés, dès sept heures ce

matin, pour tenter de remporter le titre de « Meilleur Opérateur 2012 ». La compétition a ensuite été lancée vers la mi-journée. Les trois groupes de 16 participants ont rapidement démontré leur savoir-faire. Les jeux se sont déroulés à bord de la chargeuse-pelleteuse, le chargeur compact rigide ainsi que la pelle de 20 tonnes. Les participants ont également eu l’occasion d’utiliser la 428F, la dernière série de pelles récemment introduites par CAT. Au terme de cette journée, Frédéric Joseph Macotte, de la compagnie Naw-Rang & Co. Ltd, s’est vu attribuer le titre de Meilleur Opérateur 2012 pour avoir réalisé le meilleur temps cumulé sur les trois différentes épreuves, soit 6 mn 42 s.

Le Beaujolais nouveau est arrivé delà de six mois et que sa commercialisation est donc autorisée immédiatement à la fin de la vinification. Il est ainsi mis en vente dans le monde entier le troisième jeudi de novembre, et cela depuis soixante ans. Environ la moitié du volume produit est exportée. Aux premiers rangs des pays importateurs se trouvent le Japon, la Corée du Sud, les États-Unis et l’Allemagne. A Maurice, 20/vin commercialise

les bouteilles de Beaujolais nouveau de la célébrissime maison Georges Duboeuf. Selon Benoît Audibert, Brand Manager chez Grays, « ce vin d’été doit être apprécié pour le fruit dans toute sa jeunesse. Cette année, nous aurons la chance de bénéficier d’un millésime avec de la tenue, bien structuré, solide et joliment fruité. Il est encore un peu vif en bouche, mais avec quelques jours de repos, il sera plus affiné ».



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