Reverie - Carole REBOUL

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... Mais j’aime les mondes subtils Aériens et délicats Comme des bulles de savon. J’aime les voir s’envoler, Se colorer de soleil et de pourpre, Voler sous le ciel bleu, subitement trembler, Puis éclater ... Antonio Machado



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Photographier, c’est comme dessiner ou peindre. Seul l’outil diffère. Il faut apprendre à regarder, à composer avec les éléments et la lumière. Photographier procure des émotions et des moments intenses. Il faut en profiter. Une photo se construit, se crée. Ce qui importe est le résultat auquel on souhaite parvenir. Une photo faite doit parler d’elle même et doit, seule, raconter son histoire. La photo est composée de lumière qu’il nous appartient de doser, de canaliser où d’apprivoiser pour en faire l’atout qui va sublimer la forme ou la composition de ce que nous attendons de l’image finale. En photo, le photographe doit tout oser, il doit anticiper son résultat et se donner tous les moyens techniques d’y parvenir. Enfin la photo est faite ! Et là, dès que l’on expose ou l’on publie, elle ne nous appartient plus. Nous devons accepter de la partager. Et accepter de fait la critique quelle qu’elle soit et qu’elle peut susciter. La photo doit être un plaisir. Celui d’être dans la nature et celui de créer.

Alain Pons

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Carole m’a d’abord contacté pour pouvoir lui légender ses photos de plantes qu’elle ne parvenait pas à identifier. En tant que botaniste de terrain habitué aux ouvrages de détermination dont les photos sont d’abord scientifiques avant d’être esthétiques, j’ai été troublé par ses photos. Cela m’a fait prendre conscience qu’on pouvait aussi regarder un être vivant pour sa beauté plutôt que comme un ensemble de critères de détermination. Lorsque je prends des photos de plantes, je cherche à mettre en évidence un maximum de critères et donc à augmenter au maximum la profondeur de champ pour que les poils de la tige comme les veines des pétales soient tous les deux nets. Cette quête de profondeur de champ finit par détruire l’esthétisme de la photo. Le plus terrible, c’est qu’aucune émotion ne se dégage de mes photos, sinon le souvenir d’une découverte, mais seul celui qui a appuyé sur le déclencheur peut ressentir cette émotion… Je me suis rendu compte alors que je photographiais des espèces en oubliant de transmettre une émotion, toujours avec la même technique, même ouverture, même vitesse, gros plan sur les sépales, sur les feuilles… tout bien net si possible. Il fallait que tous les critères qui permettent son identification soient visibles en un clic. Quel ennui ! C’est lors d’une rencontre entre photographes « esthètes » et naturalistes dans la vallée du Galeizon dans le Gard, que j’ai appris qu’une belle photo « travaille » sur le flou alors qu’une photo de scientifique recherche à tout pris la plus grande netteté, et écrase souvent son sujet, comme si on tenait à nouveau à le mettre en herbier. Pourquoi oublier l’émotion, y compris dans une photo scientifique ? Les scientifiques n’ont-ils plus besoin d’émotions ? Pourtant lors d’une formation en animation en environnement, Laurent Marseault des Écologistes de l’Euzière m’avait bien gravé un message pour réussir. L’idée n’est pas d’écraser son auditoire de savoir mais de leur transmettre une émotion, leur donner envie de poursuivre la découverte. Bien entendu les connaissances font la justesse de l’action, mais le moteur de cette action, c’est l’affectif. Il faut aimer pour protéger. Il faut donc d’abord faire aimer pour donner envie d’en savoir plus et donner envie à chacun de s’investir. La clef, c’est bien l’émotion. Si la nature vous ennuie, vous pique et vous fait peur, vous n’aurez pas envie de lui rendre service. Si elle vous procure du plaisir pour ses couleurs, ses formes, ses odeurs, ses saveurs, ses sons et ses multiples découvertes inattendues, alors oui, vous aurez envie d’ajouter votre pierre à l’édifice et la soif de connaissance ne vous quittera plus. Il me semble que Carole est tombée dans cette spirale, d’abord contemplative puis très vite curieuse d’en savoir plus sur les sujets qu’elle photographiait. Les énigmes s’accumulant, elle a commencé à consulter des ouvrages scientifiques bardés de noms latins et affublés de photos sèches et « écrasées ». Elle a également trouvé une aide précieuse auprès d’autres naturalistes, tant pour identifier que pour savoir où photographier tel ascalaphe ou tel autre papillon. Et il faut bien l’avouer, déterminer avec exactitude un sujet photographié par Carole n’est pas toujours aisé, mais c’est là le sujet même de ce livre, que le monde des contemplatifs de la nature rencontre celui des scientifiques. Car toutes ces beautés de la nature ont déjà été étudiées par des spécialistes qui leur ont attribué des noms latins un peu barbares comme pour mieux les connaître (et surtout les classer), mais ont-ils pris le temps de s’agenouiller dans l’herbe pour admirer les jeux de lumière d’un contre jour sur « leurs » espèces ? Ont-ils seulement pris le temps de les trouver belles ? La volonté de Carole de partager sa vision d’une nature d’abord lumineuse mais aussi pleine de mystère est ainsi remarquable.

Emeric Sulmont

Garde-moniteur et botaniste au Parc National des Cévennes

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• Ma démarche J’ai commencé par photographier les fleurs et les insectes que je rencontrais, au gré des balades. Puis j’ai eu envie d’aller plus loin. Je voulais voir certaines fleurs ou certaines espèces de papillons, et j’ai travaillé dessus (localisation, période...) avant de partir à leur recherche. Dans cette démarche, le plaisir est décuplé : quand on marche de longues heures et qu’enfin on atteint son but, on savoure infiniment plus cet instant. Nombre de mes photos me rappellent ce sentiment de joie totale que j’ai éprouvé en les trouvant, comme si j’avais enfin déniché un trésor. «Faire» de la macro, ce n’est pas la recherche d’une performance, et c’est bien plus qu’une activité. Je me sens les pieds sur Terre, bien ancrés, mais la tête dans le ciel. Les fleurs, les papillons... sont les traits d’union qui me permettent de voyager de l’un à l’autre. Je perds le sens des réalités, j’oublie mon corps qui se contorsionne pour que mon esprit accède à une liberté totale, je voyage mentalement pour revenir sereine et apaisée, des étoiles plein les yeux. Etre photographe de nature réunit ma préoccupation pour la biodiversité, mon attirance pour les espaces sauvages et les voyages. En macro, les voyages ne sont pas forcément lointains. Il est possible de voyager en allant au fond de son jardin, simplement parce que nous le verrons différemment et que nous nous évaderons, que nous irons à la rencontre de l’autre, cette fleur ou ce papillon que l’on n’a jamais pris le temps de regarder. Le voyage, ici, va nous faire découvrir l’univers qui est à nos pieds, que nous foulons souvent sans prendre conscience de sa richesse, que notre regard porté d’en haut aplatit, alors qu’il est tout autre, infini, coloré, grouillant... • Jouer avec la lumière Très vite, j’ai pris conscience de l’importance de la lumière. Tout comme elle est essentielle à la réussite d’un paysage, elle l’est aussi en macro, surtout quand on cherche, comme j’aime le faire, à montrer le sujet dans son environnement. Au cours d’une journée, la lumière est incroyablement changeante, et le lendemain sait encore nous offrir d’autres nuances. C’est comme si la palette du peintre se renouvelait à chaque instant, une vraie aubaine pour le photographe ! Par ailleurs, les manières de jouer avec elle derrière un appareil photo sont infinies, il suffit d’expérimenter et de se laisser aller à observer. J’essaie de montrer un univers quasi onirique, plein de douceur et de poésie, où le sujet, son environnement et la lumière sont intimement liés.

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• Arrêter le temps Nous vivons dans un monde où tout s’accélère. Nous passons notre temps à compter le temps, à courir après, à ne pas en avoir assez. D’où vient cette évolution ? N’attacherait-on pas trop d’importance à des choses inutiles, en oubliant par ailleurs le fondamental ? Nous avons besoin de réfléchir, de nous poser des questions sur notre existence, son sens, nos choix. Sans cela, c’est notre liberté intellectuelle qui est en jeu. La Nature nous invite, par sa contemplation, à nous poser, nous reposer, méditer. Ce sont des activités bien plus essentielles à l’équilibre de l’homme que par exemple consommer. La photographie est un art contemplatif. Pour bien photographier, il faut bien observer, analyser, être attentif à tous les éléments, réfléchir intensément, faire des choix. Il faut être calme et serein. On y apprend à oublier le temps, seul compte le présent. Imaginez le photographe animalier qui doit rester pendant des heures, voire des jours, à l’affût, sans pouvoir bouger, et sans certitude de résultats. En macro, si le camouflage est moins nécessaire, l’approche doit cependant être très discrète, et je pense que les insectes sont sensibles aux ondes que nous émettons. Notre impatience les fera fuir. • Un plaidoyer pour la nature Avec ce livre, je voudrais rappeler à quel point garder le contact avec la nature est essentiel à l’homme. Plus nous nous écartons de nos valeurs originelles, et plus le mal-être s’installe en nous. Pour retrouver la paix, pour pouvoir éprouver encore le sentiment de liberté, nous avons besoin de préserver la vie sauvage, et d’y laisser la place qu’elle mérite – une place sur Terre mais aussi une place dans notre cœur. J’invite à aller faire des randonnées, à sortir des sentiers battus, à ouvrir grands les yeux, à se baisser au ras de l’herbe ou à escalader les rochers, juste pour changer de point de vue, à toucher la matière, un tronc, une feuille, à s’arrêter pour écouter les bruits ou le silence. Notre façon de voir la Nature est parfois trop uniformisée, standardisée. Il ne faut pas hésiter à sortir à des moments inhabituels, avant le lever du soleil, ou rester sur un sommet pour voir le soleil s’y coucher. Sortons le jours de brume, ou sous la pluie. C’est ainsi que nous pourrons sentir la vie autour de nous, et apprendre à la protéger. Mieux connaître pour mieux aimer. Avez-vous remarqué que les vrais amoureux de la Nature sont souvent solitaires dans leurs sorties ? Pour reprendre notre juste place sur cette Terre, nous devons nous confronter à elle, et cela ne peut se faire souvent que seul en tête-à-tête avec elle. Ce n’est qu’à cette condition que l’on peut ressentir notre fragilité, et faire preuve de plus d’humilité.

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La lumière du matin - Explosion de vie Tons pastels - Douceur de la lumière Le nez dans l’herbe - Sujet-lumière Bleu azur - Énergie lumineuse Été indien - Éclats de lumière Contre-jours - Sombre ambiance Lumière du soir - Embrasement Lumière du soir - Fin du monde Bulles de lumière - Reflets de l’eau

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La lumière du matin

Explosion de vie

Le matin offre un millier de petits bonheurs à qui sait les recevoir : marcher, aux premières lueurs du jour, dans l’herbe haute, ressentir la nature encore endormie autour de soi, se couvrir de rosée et la sentir peu à peu nous transpercer jusqu’à atteindre un état de symbiose avec les éléments. Se sentir comme les papillons qui attendent la chaleur des rayons pour se réchauffer et démarrer la journée. Accueillir le soleil tel une divinité généreuse. Et, au-delà du calme et du silence, avec les sens bien aiguisés, vivre l’explosion de vie et de lumière qui accompagne sa venue. Les gouttes se transforment en diamants, les ailes des papillons ouvertes offrent par transparence leurs plus belles couleurs, l’herbe mouillée se déploie en crissant, et tout un petit monde se déplace en chuchotant vers la cime des tiges comme pour sortir plus vite du froid de l’ombre. Bientôt, la lumière sera trop chaude et écrasera tout. Mais pour l’instant, c’est comme si quelque chose de magique vibrait dans l’air, comme une promesse, et que tout était encore permis, en ce début de journée.

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Tons pastels

Douceur de la lumière Certains jours sont gris, moroses. Le ciel est bas, l’ombre est absente, comme si la lumière venait de partout et de nulle part à la fois. Ces jours-là ne pétillent pas mais offrent d’autres opportunités. Ils permettent de faire ressortir les couleurs. Les roses semblent plus vifs, les jaunes plus lumineux, les rouges plus soutenus... L’oeil perçoit toutes les nuances d’un blanc ou d’un violet. Les fleurs d’un seul coup accrochent mieux le regard, toute leur délicatesse et leur finesse peuvent ainsi s’épanouir dans des teintes pastels. Ce n’est plus du ciel mais de la terre que provient l’énergie lumineuse qui les nourrit.

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Le nez dans l’herbe

Sujet - lumière

Et si nous essayions, pour quelques instants, de concentrer notre attention sur une fleur ou un insecte, sans se laisser distraire par le ciel ou les alentours. Juste lui. Baissons-nous, le nez dans l’herbe. Et laissons notre imagination faire le reste. Cette fleur ne flotte-t-elle pas sur un océan de verdure ? Celle-là ne semble-t-elle pas bondir vers nous ? Et ce papillon qui lutte contre une tempête ? Sans parler de cet autre, perché dans la jungle. Difficile de se lasser de cet exercice. La scène se suffit à elle-même tant la lumière émane généreusement du sujet lui-même.

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Bleu azur

Énergie lumineuse Pourquoi ne pas prendre plus souvent le temps de s’allonger dans l’herbe ? Un bel après-midi d’été, il suffit de trouver une petite clairière fleurie et de se mettre sous un arbre. Quelle surprise de voir le monde à l’envers ! Et quel monde... plein de féerie, de douceur et de couleurs. Toute la palette d’un peintre nous apparaît, le bleu du ciel, le jaune et le rose des fleurs, le vert des feuillages. Un instant chacune de ces teintes est à sa place, et puis soudain, un coup de vent et tout se mélange. L’oeil perd ses repères et l’esprit s’envole avec la brise. Rêver de bulles de ciel qui viendraient se poser sur les arbres, rêver d’azur... C’est de l’énergie lumineuse qui nous tombe dessus.

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Été indien

Éclats de lumière Il est une lumière qui ne laisse pas insensible, c’est la lumière chaude. Étouffante, elle irradie du sol brûlé de la fin de l’été, rebondit sur les épis de blé, nous éblouissant au passage. J’aime plonger dans ce flot de lumière, partir à sa rencontre, m’en remplir les yeux, me laisser terrasser. Puis je plisse les yeux pour atténuer son éclat et je perçois alors toute sa douceur, toute sa générosité. Dans ces tons monochromes d’or, parfois un point contraste, une aile de papillon, les pétales d’une fleur... et apporte un îlot de fraîcheur. Les jours de grand vent, fréquents dans ma région, les graminées se mettent à danser follement dans l’air brûlant. Et j’aime suivre leur mouvement erratique jusqu’à deviner une cohérence et pouvoir figer mon sujet dans cet incessant ballet de flou.

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Contre-jours

Sombre ambiance

Pénétrons dans les sous-bois, avançons dans la forêt. Le soir n’est pas encore là et pourtant, le froid et l’ombre nous gagne. Comment ne pas se sentir petit dans ce monde de silence ? Notre oeil cherche les quelques halos de lumière qui transpercent à travers les feuillages, pour se rassurer ou se repérer. Ici, nous sommes l’intrus, à nous de nous faire discret pour ne pas déranger. Nous pourrons alors entendre la forêt vivre, et peut-être nous laissera-t-elle découvrir certains de ses mystères.

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Lumière du soir

Embrasement

Au fur et à mesure que le soir arrive, la lumière se réchauffe. Soleil dans le dos, nous avons le plaisir de voir la nature se parer des plus belles teintes, jaune, orangé, dorée. Face au Soleil, c’est un tout autre spectacle. Les contrastes surprennent, mais la lumière accroche tout ce qui peut briller. Les ailes des libellules et des ascalaphes miroitent telles de petites fées, la transparence des pétales de fleurs attirent l’attention comme une multitude de petits bouts métalliques. Tout cet univers prend tout son relief et paraît vouloir s’embraser, comme pour faire la fête après une journée plate et sans intérêt. Il semble nous crier de ne pas oublier à quel point il est beau. Mais la nuit sera longue et demain, les hommes auront sûrement oublié, il lui faudra recommencer.

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Lumière du soir

Fin du monde

Quand l’astre baisse sur l’horizon, les possibilités de travailler avec la lumière sont quasi infinies. Il m’arrive d’avoir envie de jouer à cache-cache avec le Soleil. Tapie dans les herbes, il est alors facile d’observer son halo qui baisse sur l’horizon. De-ci de-là, il jette des éclats de lumière sur son passage mais déjà l’obscurité gagne au creux des herbes. La moindre brindille se transforme alors en silhouette mystérieuse. Chacun tente de capter la chaleur des derniers rayons de lumière, perché le plus haut possible. Puis il faudra redescendre. La nuit n’est pas loin...

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Bulles de lumière

Reflets de l’eau

Comment résister au plaisir de jouer avec l’eau d’une rivière ? Il n’y a pas d’âge pour aimer se laisser bercer par son murmure, pour se laisser hypnotiser par les reflets à sa surface, pour avoir envie de taper des pieds dedans pour mieux en profiter. Les fleurs des berges aussi n’y semblent pas insensibles, penchées vers l’eau. Cherchent-elles à s’admirer dans ce beau miroir ? Veulent-elles attraper ces bulles de lumière qui naissent du clapotis de l’eau ? A l’ombre des arbres, elles restent certes discrètes, mais comme sublimées par ce feu d’artifice si proche. Et tout au long de la journée, jusqu’au coucher, elles s’auréolent d’une lumière magique. Elles n’ont pas le même destin que les autres...

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Ă€ propos... 183


Carole Reboul

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Née en 1973 en Languedoc-Roussillon, Carole REBOUL a toujours été intéressée par la photographie. Mais tout a vraiment basculé en 2009, la quarantaine approchant à grands pas, elle décide de reprendre les bases, en autodidacte, et d’être plus rigoureuse et exigeante dans sa démarche. C’est ainsi qu’elle se découvre une première passion : la lumière. Dans ses photos, la lumière a souvent la part belle, car pour cette photographe c’est elle qui, au quotidien, magnifie la Nature. Et une seconde : la macrophotographie. Elle est rapidement fascinée par le monde des insectes, cet univers à part entière... Aujourd’hui, elle pratique intensément, ce qui n’est pas facile à gérer. Elle n’hésite pourtant pas à emmener son mari et ses trois enfants dans ses virées photographiques ! En sortie macro, elle n’emporte que son appareil photo et un objectif adapté (100mm macro). Elle n’utilise pas de flash, ni de trépied qui ne correspondent pas à l’approche qu’elle désire avoir.

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Remerciements A mon mari et mes trois enfants, qui m’accompagnent dans tous mes voyages photographiques, pour leur immense patience et leur soutien. Que serais-je sans eux ? A mes parents qui recouvrent les murs de leur maison de mes photos. Merci à Stéphane Sichi, mon éditeur, pour avoir cru en moi. à Olivia, pour son travail. à Philippe L. et Alain B., sans qui cette belle aventure n’aurait sans doute pas commencé. à Alain Pons, pour sa vision de la photographie. à Emeric S. pour ses connaissances naturalistes. à toute l’équipe fondatrice du forum Macronature (www.macro-nature.fr). à toutes ces belles rencontres faites lors des festivals photos, toutes plus enrichissantes les unes que les autres.

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LĂŠgendes

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La majeure partie des photos ont été prises autour de chez moi, dans mon jardin, ou en garrigue sur le bassin alésien, dans le Gard. Pour celles dont ce n’est pas le cas, le lieu est précisé après le nom de l’espèce. Carole Reboul (Cas 6 photos : pour chaque ligne, lire de gauche à droite)

• Page 20 Clématite Nelly moser (clematis) • Page 22-23 Ophrys araignée (Ophrys sphegodes) - Marguerite (Leucanthemum vulgare) • Page 24-25 Orchis tacheté (dactylorhiza maculata) - Libellule à quatre taches (Libellula quadrimaculata) - Campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia) - Coquelicot (Papaver rhoeas) / Capcir, Pyrénées-Orientales • Page 26 Arnica (Arnica montana) / Val d’Aran (Espagne) • Page 27 Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus) / Gorges du Tarn, Lozère • Page 28 Diane ( Zerinthia polyxena) - Procris (Coenonympha pamphilus) • Page 29 Mélitée du mélampyre (Mellicta athalia) / Mas d’Azil, Ariège • Page 30-31 Fleur de cerisier • Page 32-33 Narcisse des poètes (Narcissus poeticus) • Page 34 Perce-neige (Galanthus nivalis) / Causse Méjean, Lozère • Page 35 Céraiste des champs (Cerastium arvense) / Lac Charpal, Lozère • Page 36-37 Sympétrum à nervures rouges (Sympetrum fonscolombii) / Saragosse, Espagne

• Page 44 Anémone sylvie (Anemone nemorosa) / Lac Charpal, Lozère • Page 45 Euphorbe petit cyprès (Euphorbia cyparissias) • Page 46 Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus) - Ail à tête ronde (Allium sphaerocephalon) - Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus) / Gorges du Tarn, Lozère • Page 47 Cyclamen des Baléares (Cyclamen balearicum) / Vallée du Galeizon, Gard • Page 48 Géranium cendré (Geranium cinereum) / Val d’Aran (Espagne) • Page 49 Anémone sylvie (Anemone nemorosa) / Lac Charpal, Lozère • Page 50-51 Ophrys bécasse (Ophrys scolopax) • Page 52 Anémone des Alpes (Pulsatilla alpina) - Fleur de cerisier Renouée bistorte (Bistorta officinalis) - Anémone sylvie (Anemone nemorosa) - Anémone sylvie (Anemone nemorosa) - Joubarbe commune (Sempervivum tectorum) / Capcir, Pyrénées-Orientales • Page 53 Mélitées des centaurées (Melitaea phoebe) • Page 54-55 Lis martagon (Lilium martagon) / Capcir, PyrénéesOrientales

• Page 56 Gentiane de Koch (Gentiana kochiana) / Capcir, • Page 38 Demi-deuil (Melanargia galathea) Pyrénées-Orientales • Page 40-41 Sceau de Salomon odorant (Polygonatum odoratum) • Page 58-59 Orchis vanille (Nigritella nigra) / Capcir, Pyrénées/ Gorges du Tarn, Lozère Orientales • Page 42 Grassette commune (Pinguicula vulgaris) - Colchique • Page 60 Ascalaphe soufré (Libelloides coccajus) - Aphyllanthe d’automne (colchicum autumnale) / Capcir, Pyrénées-Orientales de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis) - Agrion élégant • Page 43 Euphorbe des moissons (Euphorbia segetalis) (Ischnura elegans)

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• Page 61 Leste vert (Chalcolestes viridis) • Page 62 Campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia) - Céraiste aquatique (Myosoton aquaticum) - Azuré commun (Polyommatus icarus) - Grassette commune (Pinguicula vulgaris) Ophrys bécasse (Ophrys scolopax) - Campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia) / Capcir, Pyrénées-Orientales • Page 63 Mélitées des centaurées (Melitaea phoebe) sur orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis) • Page 64 Violette cornue (Viola cornuta) / Val d’Aran (Espagne) • Page 65 Gentiane printanière (Gentiana verna) / Gorges du Tarn, Lozère • Page 66 Leste vert (Chalcolestes viridis) - Salsifis à feuilles de poireau (Tragopogon porrifolius L.) - Ascalaphe soufré (Libelloides coccajus) • Page 67 Azuré commun (Polyommatus icarus) • Page 68 Coquelicot ( Papaver rhoeas) - Pavot somnifère (Papaver somniferum) / Saragosse, Espagne - Mélitées des centaurées (Melitaea phoebe) - Zygène de l’hippocrepis (Zygaena loti) Pavot somnifère (Papaver somniferum) - Agrion élégant ( Ischnura elegans) • Page 69 Soldanelle des Alpes (Soldanella alpina) / Capcir, Pyrénées-Orientales • Page 70 Anémone sylvie (Anemone nemorosa) - Anémone pulsatille (Anemone pulsatilla) / Lac Charpal, Lozère • Page 71 Panicaut de Bourgat (Eryngium bourgatii) / Capcir, Pyrénées-Orientales • Page 72 Mélitée des centaurées (Melitaea phoebe) • Page 73 Hesperie du dactyle (Thymelicus lineola) • Page 74-75 Coquelicot (Papaver rhoeas) • Page 76 Lin de Narbonne (Linum narbonense) / Saragosse, Espagne • Page 78 Leste des bois (Lestes dryas) / Nord du Danemark • Page 79 Salsifis à feuilles de poireau (Tragopogon porrifolius L.) • Page 80 Raiponce hémisphérique (Phyteuma hemisphaericum) Campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia) - Oeillet couché (Dianthus deltoides) / Capcir, Pyrénées-Orientales • Page 81 Campanule étalée (Campanula patula) / Val d’Aran (Espagne) • Page 82 Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus) - Potentille dorée (Potentilla aurea) - Fleur de cerisier - Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus) - Primevère officinale (Primula veris) Fleur de cerisier / Gorges du Tarn, Lozère • Page 83 Sylvain azuré (Limenitis reducta)

• Page 84 Campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia) Anémone hépatique (Hepatica nobilis) - Digitale pourpre (Digitalis purpurea) / Val d’Aran (Espagne) • Page 85 Leste vert (Chalcolestes viridis) • Page 86 Ornithogale à ombelle (Ornithogalum umbellatum) • Page 87 Libellule à quatre taches (Libellula quadrimaculata) / Capcir, Pyrénées-Orientales • Page 88 Sérapias à labelle allongé (Serapias vomeracea) - Orchis pourpre (Orchis purpurea) • Page 89 Erythrone dent-de-chien (Erythronium dens-canis) / Lac Charpal, Lozère • Page 90-91 Ascalaphe soufré (Libelloides coccajus) • Page 92 Demi-deuil (Melanargia galathea) • Page 94 Cuivré commun (Lycaena phlaeas) - Leste des bois (Lestes dryas) - Ascalaphe ambré (Ascalaphus longicornis) - Azuré commun (Polyommatus icarus) - Ascalaphe soufré (Libelloides coccajus) - Salsifis des prés (Tragopogon pratensis) • Page 95 Sympétrum à nervures rouges (Sympetrum fonscolombii) • Page 96 Azuré commun (Polyommatus icarus) • Page 97 Goutte de sang (Tyria jacobaeae) / Capcir, PyrénéesOrientales • Page 98 Azuré commun (Polyommatus icarus) - Sympétrum à nervures rouges (Sympetrum fonscolombii) - Azuré commun (Polyommatus icarus) - Sympétrum à nervures rouges (Sympetrum fonscolombii) - Azuré commun (Polyommatus icarus) - Sympétrum à nervures rouges (Sympetrum fonscolombii) • Page 99 Sympétrum à nervures rouges (Sympetrum fonscolombii) • Page 100 Ail à tête ronde (Allium sphaerocephalon) - Scabieuse luisante (Scabiosa lucida) / Capcir, Pyrénées-Orientales - Sérapias à labelle allongé (Serapias vomeracea) • Page 101 Coccinelle (coccinella septempunctata) • Page 102-103-104-105 Sympétrum à nervures rouges (Sympetrum fonscolombii) • Page 106 Libellule écarlate (Crocothemis erythraea) / Camargue, Gard - Demi-deuil ( Melanargia galathea) • Page 107 Salsifis des prés (Tragopogon pratensis) • Page 108-109 Sympétrum à nervures rouges (Sympetrum fonscolombii) / Saragosse, Espagne • Page 110 Cyclamen des Baléares (Cyclamen balearicum) / Vallée du Galeizon, Gard • Page 112-113 Gaura (Gaura Lindheimeri)


• Page 114 Ophrys bécasse (Ophrys scolopax) - Ascalaphe soufré (Libelloides coccajus) - Machaon (Papilio machaon) • Page 115 Leste vert (Chalcolestes viridis) • Page 116 Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus) - Primevère officinale (Primula veris) - Leste vert (Chalcolestes viridis) / Gorges du Tarn, Lozère • Page 117 Ailes de leste vert (Chalcolestes viridis) • Page 118 Lis de Saint-Bruno (Paradisea liliastrum) / Capcir, Pyrénées-Orientales • Page 119 Anémone pulsatille (Anemone pulsatilla) / Causse Méjean, Lozère • Page 120-121 Piéride du chou ( Pieris brassicae) • Page 122 Coquelicot ( Papaver rhoeas) - Silène conique (Silene conica) / Saragosse, Espagne - Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora) / Causse de Sauveterre, Lozère • Page 123 Azuré commun (Polyommatus icarus) et Procris (Coenonympha pamphilus) • Page 124 Anémone hépatique (Hepatica nobilis) / Causse Méjean, Lozère • Page 125 Grande astrance (Astrantia major) / Capcir, PyrénéesOrientales • Page 126-127 Potentille tormentille (Potentilla erecta) / Capcir, Pyrénées-Orientales • Page 128 Orchis tacheté (Dactylorhiza maculata) / Causse Méjean, Lozère • Page 130-131 Sympétrum à nervures rouges (Sympetrum fonscolombii) • Page 132 Narcisses d’Asso (Narcissus assoanus) • Page 133 Tulipe australe (Tulipa australis) / Lac Charpal, Lozère • Page 134-35 Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus) / Gorges du Tarn, Lozère • Page 136 Mélitées des centaurées (Melitaea phoebe) - Azurés communs (Polyommatus icarus) - Mante religieuse (Mantis religiosa) • Page 137 Leste brun (Sympecma fusca) • Page 138-139 Azuré commun (Polyommatus icarus) • Page 140-141 Coquelicot (Papaver rhoeas) • Page 142 Azuré commun (Polyommatus icarus) • Page 144-145 Pensée sauvage (Viola tricolor) / Lac Charpal, Lozère • Page 146 Procris (Coenonympha pamphilus) • Page 147 Azuré commun (Polyommatus icarus)

• Page 148 Sérapias à labelle allongé (Serapias vomeracea) Narcisse des poètes (Narcissus poeticus) - Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora) • Page 149 Libellule à quatre taches (Libellula quadrimaculata) / Capcir, Pyrénées-Orientales • Page 150-151 Ophrys araignée (Ophrys sphegodes) • Page 152-153 Azuré commun (Polyommatus icarus) • Page 154 Machaon (Papilio machaon) • Page155 Azuré commun (Polyommatus icarus) • Page 156-157 Pastel des teinturiers (Isatis tinctoria) / Saragosse, Espagne • Page 158 Caloptéryx occitan (Calopteryx xanthostoma) • Page 160 Bouton d’or (Ranunculus repens) - Bouton d’or (Ranunculus repens) - Orchis tacheté (dactylorhiza maculata) • Page 161 Cardamine des prés (Cardamine pratensis) • Page 162-163 Véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys) • Page 164-165 Renoncule à feuille d’aconit (Ranunculus aconitifolius) • Page 166 Campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia) - Renouée bistorte (Bistorta officinalis) • Page 167 Cerfeuil (Chaerophyllum) • Page 168 Renoncule à feuille d’aconit (Ranunculus aconitifolius) • Page 169 Céraiste aquatique (Myosoton aquaticum) • Page 170 Centaurée rude (Centaurea aspera) - Céraiste aquatique (Myosoton aquaticum) - Grande pimprenelle (Sanguisorba officinalis) • Page 171 Grande pimprenelle (Sanguisorba officinalis) • Page 172 Renouée bistorte (Bistorta officinalis) - Campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia) - Oeillet des Chartreux (Dianthus carthusianorum) • Page 173 Grande astrance (Astrantia major) • Page 174 Caloptéryx occitan (Calopteryx xanthostoma) - Muscari à grappe (Muscari neglectum) • Page 175 Anémone sylvie (Anemone nemorosa) • Page 176-177 Caloptéryx occitan (Calopteryx xanthostoma) • Page 178-179 Anémone sylvie (Anemone nemorosa) • Toutes les photos p158 à 179 Capcir, Pyrénées-Orientales

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Editions Au fil du Temps Route de Trinquies 12 330 SOUYRI (France) www.fil-du-temps.com

Direction artistique : SICHI Stéphane Relecture : GALIBERT Jacques Dépôt Légal : Mai 2014 Achevé d’imprimer en avil 2014 sur les presses de NOVOprint - Espagne N° ISBN : 978-2-918298-47-2






J’ai commencé par photographier les fleurs et les insectes que je rencontrais, au gré des balades. Puis j’ai eu envie d’aller plus loin. Je voulais voir certaines fleurs ou certaines espèces de papillons, et j’ai travaillé dessus (localisation, période...) avant de partir à leur recherche. Dans cette démarche, le plaisir est décuplé : quand on marche de longues heures et qu’enfin on atteint son but, on savoure infiniment plus cet instant. Etre photographe de nature réunit ma préoccupation pour la biodiversité, mon attirance pour les espaces sauvages et les voyages. En macro, les périples ne sont pas forcément lointains. Il est possible de s’évader en allant au fond de son jardin, simplement parce que nous le verrons différemment et que nous nous évaderons, que nous irons à la rencontre de l’autre, cette fleur ou ce papillon que l’on n’a jamais pris le temps de regarder. Le voyage, ici, va nous faire découvrir l’univers qui est à nos pieds, que nous foulons souvent sans prendre conscience de sa richesse, que notre regard porté d’en haut aplatit, alors qu’il est tout autre, infini, coloré, grouillant... Carole Reboul

ISBN : 978-2-918298-47-2

Prix de vente : 32 €


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