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DÉPART

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Christoph Kunz se retire

L’un des meilleurs coureurs de monoski-bob de Suisse met – momentanément – fin à sa carrière dans le sport de compétition.

Nadja Venetz

Le 18 mars 2020, Christoph Kunz a annoncé sa retraite du sport de haut niveau – 10 ans tout juste après avoir remporté la médaille d’or en descente aux Jeux Paralympiques de Vancouver (CAN).

«Vancouver fut ma victoire la plus importante et la plus forte en émotions», commente l’athlète, même si quatre ans plus tard, il décrochait une autre médaille paralympique. Ce Bernois de l’Oberland est le skieur en monoski-bob le plus victorieux de Suisse. En 2017, il devient champion du monde au super-G, gagne le slalom géant aux Jeux Paralympiques de Sotchi (RUS) en 2014, et remporte l’or paralympique à la descente et l’argent au slalom géant en 2010 à Vancouver. Grâce à ces deux médailles, Christoph Kunz est élu en 2010 sportif handicapé de l’année. En outre, le monoski-bobeur remportera 15 victoires en Coupe du monde au cours de sa carrière et gagnera à trois reprises le classement général de la Coupe du monde au slalom géant.

Christoph Kunz est devenu paraplégique suite à un accident de moto en juin 2000. Avant cela, Kunz était un coureur ambitieux, surtout sur les moyennes et longues distances. Or même après son accident, il était indispensable que le sport continue à jouer un rôle majeur dans sa vie. Après

La famille joue un rôle majeur dans la vie de Christoph Kunz

bien des détours, il découvre le monoskibob et participe à ses premières courses en 2002/2003. Trois ans plus tard, il obtient un diplôme aux JP de Turin (ITA) grâce à sa 8e place au slalom géant.

Sa carrière connaît une ascension fulgurante. En 2016, Christoph Kunz décide de participer à des courses de ski professionnelles. «J’ai beaucoup admiré cette décision, car il était déjà père de famille à l’époque», se souvient Thomas Hurni, manager du ski alpin pour Sport suisse en fauteuil roulant (SSFR). «SSFR l’a soutenu dans cette voie. Christoph a prouvé que même dans le sport en fauteuil roulant, il est possible de relever ce genre de défi grâce à un travail sérieux et à un bon soutien des fédérations et des sponsors.»

Par amour pour sa famille

Le 18 mars, peu avant son 38e anniversaire, ce père de quatre enfants annonce sa retraite du sport de compétition: «J’associe de merveilleux souvenirs à cette époque. À présent, le moment est venu de clore ce beau chapitre.» La famille est l’une des raisons principales de la fin de sa carrière: «Je n’arrive plus à concilier l’entraînement intensif, qui démarre déjà en automne, avec ma vie de famille. Je ne suis presque jamais à la maison pendant le semestre d’hiver.» Christoph Kunz n’a pas pris cette décision à la légère mais y a mûrement réfléchi, comme il l’explique: «Je m’étais fixé la saison 2019/2020 comme étape intermédiaire, lors de laquelle je voulais évaluer si je pouvais et si je voulais continuer à porter cette lourde charge jusqu’au prochain championnat du monde et aux Jeux Paralympiques de 2022. À 38 ans, je suis arrivé à un âge où il est de plus en plus difficile de concourir pour une place sur le podium. En outre, une grave chute en janvier dernier m’a fait prendre conscience que le risque inhérent au ski de compétition n’était plus acceptable.»

Thomas Hurni ne tarit pas d’éloges sur Christoph Kunz: «Pour moi, c’est un athlète modèle qui s’entraîne à fond et travaille sur lui-même de manière ciblée. En plus, il est d’un naturel aimable, loyal et sociable. J’ai beaucoup de bons souvenirs du temps passé ensemble. L’un des plus beaux moments fut certainement la victoire en slalom géant aux Jeux de Sotchi en 2014, quand Christoph est parvenu à terminer premier à la dernière course.» Par sa victoire, il a sauvé la délégation suisse en lui offrant sa première médaille. Christoph Kunz a certes suivi un entraînement méticuleux, mais il est aussi très doué de ses mains, ajoute Thomas Hurni. «Pour les Jeux Paralympiques de 2018, nous avons même testé un revêtement aérodynamique pour la coque du monoski-bob dans la soufflerie de l’EPFZ. Selon nos calculs, cela nous a permis de gagner quelques dixièmes de secondes. Dans la course décisive, Christoph a réalisé le meilleur temps intermédiaire, mais il a malheureusement chuté avant d’atteindre le podium.»

Quelle est la suite?

Il cherche un emploi. «Je suis banquier de formation et j’aimerais travailler dans ce secteur, mais je suis ouvert à toute nouveauté.» Le sport fera toujours partie intégrante de sa vie quotidienne. Christoph Kunz est un passionné de handbike et participe également à des compétitions. «Avec le handbike, je suis beaucoup plus flexible et je peux m’entraîner juste devant chez moi. En outre, ce sport peut mieux se concilier avec une activité professionnelle. Et au besoin, je peux réduire ma charge de travail.» Serait-ce un plan pour une seconde carrière dans le sport de haut niveau? «Bien sûr, je suis un sportif à part entière et j’aime rivaliser avec les autres. Où ce projet me mènera-t-il? Pour le moment, je préfère laisser cette question en suspens.»

PALMARÈS

2017

CM à Tarvisio Médaille d’or au super-G

2014

Jeux Paralympiques à Sotschi Or au slalom géant

2013

CM à La Molina Bronze au slalom géant

2011

CM à Sestriere Bronze au slalom géant

2010

Jeux Paralympiques à Vancouver Médaille d’or à la descente Argent au slalom géant

2006

Jeux Paralympiques à Turin 8e place et diplôme paralym pique au slalom géant

– Triple vainqueur du classement général de la Coupe du monde au slalom géant – 15 fois vainqueur de la Coupe du monde dans les disciplines descente, super-G, combiné et slalom géant – Double gagnant au classement général de la Coupe d’Europe – Treize fois Champion de Suisse

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