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Le médecin de famille, un ami et un allié

Quand un paralysé médullaire doit-il consulter son médecin traitant, quand doit-il se rendre directement à la clinique spécialisée? Existe-t-il des recommandations? Gabi Bucher

Selon Brigitte Schubiger Leen et Urs Sonntag, deux médecins de famille qui dirigent un cabinet médical à Lucerne depuis 2002, il n’y a pas de réponse concluante à cette question. Cela dépend beaucoup des connaissances du médecin généraliste en paraplégiologie et de son expérience des complications propres à la paralysie médullaire. Tous deux maîtrisent leur sujet: Urs Sonntag a été médecin-chef au CSP et Brigitte Schubiger y a travaillé comme médecin assistant.

Le médecin de famille, un confident

«Les bilans réguliers dans un centre spécialisé où sont traités les thèmes spécifiques à la paraplégie, sont et resteront indispensables», explique Brigitte. «Et la plupart des paralysés médullaires se connaissent relativement bien et savent si, par exemple, un trouble gastro-intestinal est caractéristique de leur paraplégie ou s’il s’agit d’un autre problème», ajoute Urs. Cepandant, ils pensent tous deux qu’il est essentiel que chacun ait son propre médecin traitant. «Un médecin de famille devient généralement un confident. Au fil du temps, il connaît les antécédents de son patient, sait quelles opérations ont déjà été effectuées, quels médicaments le patient ne tolère pas. Il connaît son entourage, ses ressources et sa situation familiale. S’il voit son malade régulièrement, il pourra reconnaître son état général plus rapidement qu’un spécialiste qui ne l’examine qu’une fois par an.»

Informations de l’équipe compétente de médecins de famille

Un temps de réaction plus rapide

Beaucoup de choses peuvent être soignées par le médecin de famille «et en cas de doute, on peut toujours consulter le CSP ou l’une des autres cliniques spécialisées», estime Urs. Le généraliste a par ailleurs un avantage décisif. «Les patients obtiennent plus vite un rendez-vous chez nous et, en règle générale, nous pouvons fixer plus rapidement des rendez-vous avec des spécialistes.» Le médecin traitant est aussi plus réactif sur de nombreuses questions administratives. «Il est tout à fait judicieux de s’adresser à nous pour obtenir un droit de stationnement, une attestation pour un voyage en avion ou pour acheter des bas de contention.»

Le choix du centre spécialisé ou du médecin de famille dépend aussi du lieu de résidence. «Si une personne vit dans un endroit isolé, il lui sera sûrement plus facile d’aller chez le médecin traitant que de se rendre dans une clinique spécialisée», considère Urs. Et le généraliste joue aussi un rôle crucial pour traiter les problèmes liés à l’âge qui n’ont rien à voir avec la paraplégie.

La check-list, une solution?

Mais les médecins de famille ne sont pas tous aussi bien informés que Brigitte et Urs. «Dans une certaine mesure, il incombe aussi aux patients d’éclairer si possible leur médecin traitant sur les problèmes propres à la paraplégie.» En revanche, tous deux préconisent de s’adresser directement au CSP en cas d’escarres, «qui sont souvent sous-estimées si on ne s’y connaît pas très bien», de problèmes urologiques et de difficultés avec la pompe analgésique. Une sorte de checklist destinée aux médecins généralistes avec des indications sur ces questions spécifiques pourrait s’avérer utile. «Cela pourrait aider les médecins moins informés à prendre des décisions ou à mieux localiser certains problèmes.» Brigitte et Urs pourraient envisager d’élaborer cette liste avec un paraplégiologue du CSP. Celle-ci pourrait ensuite être remise aux patients à leur sortie de clinique.

«Quant au médecin de famille», conclut Brigitte avec un clin d’œil, «tout le monde devrait vite s’en trouver un tant qu’il y en a encore, car ce sera de plus en plus difficile vu l’évolution actuelle.»

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