Il était une fois - Magazine historique Saint-Lazare - Mai 2024

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• Les maires de Saint-Lazare : Bernard Charlebois

• Familles souches de SaintLazare : La famille Boileau

• Marie-Louise-Josephte Chartier de Lotbinière - La dernière seigneuresse de Vaudreuil

• L’église anglicane St-James de Hudson

• Soirée-Bénéfice de la Société historique de Saint-Lazare

Mai 2024

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Il était une fois est le magazine historique de la Société historique de Saint-Lazare publié 3 fois par année, soit en janvier, mai et septembre.

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Éditeur: Paul Lavigne

Correctrice: Lyne Boutin

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Dans le magazine ce mois-ci

Les maires de Saint-Lazare : Bernard Charlebois

Familles souches de Saint-Lazare : La famille Boileau

Marie-Louise-Josephte Chartier de Lotbinière La dernière seigneuresse de Vaudreuil

L’Église anglicane St-James de Hudson

Photos de la soirée-Bénéfice de la Société historique de Saint-Lazare

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Vice-présidente: Anick Chevrier

Trésorière: Emma Mergl

Secrétaire: Paul Lavigne

Administrateur: Robert Rozon

Administratrice: Manon Leroux

Administratrice: Gisèle Gareau

Administratrice: Lyne Arbec

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Les Maires de Saint-Lazare Bernard Charlebois

Maire de Saint-Lazare de 1975-1987

Par Paul Lavigne

C’est un certain mardi, 20 août 1939 que naît dans la maison familiale située au coin des rues Saint-Jean-Baptiste et Sainte-Angélique dans le village de Saint-Lazare, Bernard Charlebois. Il était le premier enfant d’Almanzar Charlebois et de Marie-Ange Liboiron. Son père Almanzar, était responsable de la livraison du courrier à Saint-Lazare et également bedeau à l’église

Dans son jeune âge, Bernard aidera son père avec la livraison du courrier et ira à l’école du village qui était située où serait le stationnement du IGA de nos jours. Sous la gouverne de l’institutrice Armande Lauzon, il terminera ses études primaires au début des années 50 avant de se diriger au collège Saint-Henri à

Bernard Charlebois Président du comité des Fêtes du 100e de Saint-Lazare en 1975 Source archives SHSL

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Montréal afin de compléter son cours classique.

Dès la fin de ses études, il entre à l’emploi de Bell Canada à titre d’installateur/réparateur, un poste parmi tant d’autres qu’il occupera au sein de cette compagnie tout au long de sa longue carrière. Le 3 décembre 1960, il épouse à l’église de Saint-Lazare devant le curé J.-Adrien Dicaire, Lise

Leduc, fille de Lionel Leduc et Yvette Poirier. Ils achèteront de Napoléon Giraldeau, quelques mois plus tard, la maison attenante à son magasin général situé sur le chemin Sainte-Angélique, face à l’église qu’il finance pour la somme de $99.00 par mois – un bon montant pour ces années-là.

En 1962, à l’âge de 23 ans, il est engagé à titre de secrétaire-trésorier de la municipalité de la Paroisse de Saint-Lazare, remplaçant ainsi monsieur Joseph Leduc qui occupait le poste depuis plus de 25 ans. Napoléon Giraldeau, qui a occupé de même poste de 1890 à 1936 a sûrement exercé une influence positive sur le jeune Bernard. De l’union de Bernard et de Lise, naissent Ninon en 1962 et Caroline en 1967.

Comme le poste de secrétaire-trésorier était un poste à temps partiel, le jour Bernard s’occupait de ses tâches chez Bell Canada tandis que le soir, la maison était ouverte pour recevoir les concitoyens qui venaient régler des comptes ou payer leurs taxes municipales.

Comme l’Hôtel de ville n’existait pas encore à la fin des années 60, Ninon se rappelle des soirées où les tables et chaises étaient installées au soussol de la maison et elle aidait sa mère à diriger les résidents vers son père qui les attendait.

" Il y avait toujours des gens à la maison. Si ce n’était pas des résidents, c’étaient des commerçants, des hommes politiques tant au niveau provincial que fédéral ou des vendeurs qui venaient voir mon père. Quand celui-ci n’était pas à la maison, ma mère s’occupait de les recevoir et par la suite il avait engagé une secrétaire, Monique Campeau pour s’occuper de la paperasse."

Ninon Charlebois

Quand l’école Auclair est construite en 1971, Bernard travaille avec le conseil municipal de l’époque afin de récupérer l’école ImmaculéeConception de la commission scolaire et trans-

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Bernard Charlebois à la fin de ses études classiques circa 1956 Source Ninon Charlebois

victoire électorale en 1975 avec son

former celle-ci en Hôtel de ville. Finalement la municipalité aura ses propres bureaux et les citoyens seront dorénavant accueillis dans les bureaux officiels de la ville.

En 1975, Bernard Charlebois est élu à la tête du comité des Fêtes du 100e de Saint-Lazare et présente avec son équipe, une panoplie d’activités tout au long de l’année et pour tous les goûts. Spectacles, bingos, soupers de tous les genres, la ville fête en grand son centenaire.

À l’âge de 36 ans, Bernard recherche plus de défis et souhaite jouer un rôle plus important au sein de la municipalité et de la région. Il se présente alors à la mairie lors de l’élection de 1975 contre son patron et maire sortant Roland Bé-

Dard. Au terme d’une chaude lutte, Bernard Charlebois remportait l’élection avec une majorité de 118 voix et devenait du coup, le 22e maire de l’histoire de Saint-Lazare.

Il demeurera en poste jusqu’en 1987, subissant la défaite celle année-là contre Jerry Weiner. Durant son règne de 12 ans, période de prospérité incroyable pour la municipalité, il sera responsable de nombreux projets d’envergure dont l’achat du premier camion à incendie à SaintLazare, la création du premier service des incendies et la construction de la première caserne de pompiers et garage municipal sur l’avenue Bédard, projet tant requis considérant la progression fulgurante de la population – celle-ci avait doublée pendant ses mandats à titre de maire. Notons également la création de la première bi-

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1ère épouse Lise Leduc et sa fille Ninon - Source Ninon Charlebois

bibliothèque municipale en 1976 et la mise en œuvre du premier service de loisirs en 1980.

Outre sa famille, sa deuxième passion était les chevaux. Pendant quelques années, il a possédé un cheval qui coursait régulièrement à Blue Bonnets à Montréal et on pouvait souvent le retrouver auprès de celui-ci à l’écurie. Il adorait également les Poneys, race de chevaux plus petits que la norme qui possédaient leur propre réseau de course dans la région, soit à l’Île-Bizard, à Valleyfield ou à Venise-en-Québec.

Bernard Charlebois a également l’honneur de

porter le titre du premier préfet élu de la MRC Vaudreuil-Soulanges en 1982, poste qu’il occupera jusqu’en 1987.

La maladie le rattrape lors des dernières années de sa vie et sa mobilité est grandement affectée. Après un séjour au Centre d’Accueil LaurentBergevin à l’Île-Perrot, on lui trouve finalement une place à Vaudreuil. Monsieur le Maire, comment les préposés et les autres résidents aimaient l’appeler, nous a quittés le 6 février 2024.

Sa grande générosité, son intégrité et son grand désir de voir progresser les choses auront marqué, non seulement sa longue vie politique mais son apport à la communauté de Saint-Lazare.

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Bernard Charlebois en pleine course avec un de ses poney sur une piste de course du Québec Source Ninon Charlebois

Familles souches de Saint-Lazare

La famille Boileau

Au moment de la fondation de Saint-Lazare en 1875, plusieurs familles y sont déjà établies depuis environ 100 ans! La concession de la Côte Saint-Louis est ouverte en 1774 tandis que celle de la Côte Saint-Charles, en 1811.

Dans cette rubrique, je vous présente une de ces familles fondatrices, les Boileau.

Le premier Boileau

Pierre Boullo est né le 11 mars 1692 à Malansac en Bretagne. Il est le fils de Guillaume Boullo et Françoise Texier. En 1712, Pierre Boullo s’enrôle comme soldat dans les troupes de la Marine et arrive en nouvelle France en 1713 comme soldat de la compagnie de Claude Michel Bégon.

Le 7 août 1724, Pierre Bouleau (son nom a déjà changé dans les registres!) épouse Madeleine Lahaye de la paroisse Saint-Laurent. Le couple s’établit dans la paroisse Sainte-Geneviève dans l’ouest de l’île de Montréal et ensuite sur l’Île Bizard.

Le couple aura un total de huit enfants : Marguerite, Pierre, Geneviève, Michel, Jacques, Joseph, Augustin et Louis. Pierre décédera le 7 août 1768 et son épouse Madeleine décédera le 10 juillet 1754.

Seconde génération :

Augustin Boileau est né le 12 juillet 1740 et sera baptisé en la paroisse de Pointe-Claire. Celui-ci épousera Charlotte Larivière le 20 janvier 1766 en la pa-

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Les armoiries de la famille Boileau - Source Wikipédia

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Hyacinthe Boileau fils, premier maire de SaintLazare de 1876 à 1877. Source Album du 125e anniversaire de Saint-Lazare

roisse de Sainte-Geneviève et le couple s’établira également sur L’Île Bizard.

Le couple aura 11 enfants : Augustin, Jacques, Amable, Pierre, André, Agathe, Apolline, Charlotte, Suzanne, Jean-Baptiste et Madeleine. Augustin décédera le 2 février 1815 et Charlotte décédera le 6 août 1831. Augustin sera inhumé à Sainte-Geneviève et Charlotte sera inhumée à Deux-Montagnes.

Troisième génération :

Pierre Boileau est né le 21 septembre 1777 et sera baptisé dans la paroisse de SainteGeneviève. Celui-ci épousera Catherine Bénard le 13 janvier 1800 en la paroisse de SainteGeneviève.

Maison familiale de Boullo, circa 1680 à Ville aux Beurroux, Malansac, Bretagne, France Source SPHIB

Pierre, Louis, Hyacinthe, Louis, Émelie, Antoine, Sophie, Pierre-Chrysologue, François, Marcelline, Mary et Élisabeth. Ce couple viendra s’installer dans la seigneurie de Vaudreuil et plus précisément sur la Côte Saint-Louis (territoire actuel de Saint-Lazare). Pierre décédera le 12 septembre 1854 et Catherine décédera le 20 octobre 1829. Les deux seront inhumés à Vaudreuil.

Le couple aura 14 enfants : Venance, Catherine,

Quatrième génération :

Hyacinthe Boileau est né le 24 septembre 1808 dans la paroisse de Vaudreuil. Celui-ci épousera Sophie Watier le 5 novembre 1832 en la paroisse de Vaudreuil et le couple s’établira également sur la Côte Saint-Louis dans la seigneurie de Vaudreuil.

Le couple aura au moins six enfants : Cléophée, Hyacinthe, Paul, Ovide, Célina et Clovis. Hyacinthe décédera le 24 mars 1880 et sera inhumé à Alfred en Ontario. Le lieu et la date de décès de Sophie Watier sont inconnus.

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Cinquième génération

Hyacinthe Boileau fils est né le 19 juin 1837 dans la paroisse de Vaudreuil. Celui-ci épousera Philomène Cholette le 2 août 1858 dans la paroisse de Saint-Polycarpe. Comme les deux générations précédentes, ils s’établiront sur la côte Saint-Louis.

Le couple aura au moins 9 enfants : RoseAnna, Victoria, Jules, Hyacinthe, Philibert, Alderic, Ovide, Emma et Lazare. Hyacinthe sera élu conseiller municipal de la paroisse de Vaudreuil le 25 janvier 1875. Le 21 février 1876, lors de la première séance du conseil de SaintLazare, il deviendra le premier maire de la nou-

velle ville. Il décédera le 7 janvier 1917 et son épouse Philomène décédera le 14 août 1914. Les deux seront inhumés à Saint-Lazare.

Ovide Boileau, frère cadet d’Hyacinthe, est né le 4 novembre 1843 dans la paroisse de Vaudreuil.

Celui-ci épousera Caroline Vincent le 11 mai 1874 dans la paroisse de Vaudreuil, mais le couple n’aura pas d’enfants. Ovide décédera le 5 juin 1911 et Caroline décédera le 19 septembre 1921. Les deux seront inhumés à Saint-Lazare, Ces deux couples sont donc deux des familles fondatrices de Saint-Lazare.

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Marie-Louise-Josephte Chartier de LotbinièreSource Fonds Henry de Lotbinière Harwood, Centre d’Archives de Vaudreuil-Soulanges.

La seigneurie de Vaudreuil voit le jour le 23 octobre 1702 alors que le gouverneur de la Nouvelle-France Louis-Hector de Callière octroie celle-ci à Philippe de Rigaud Marquis de Vaudreuil. En 1725, alors que Rigaud de Vaudreuil est gouverneur général de la Nouvelle-France, il dépose un dénombrement de sa seigneurie, dans lequel il énumère 38 habitants (dont les familles Delisle, Montreuil, Chénier, Beaudoin, Desloges, LaDéroute, Charpentier, Léger et Sanschagrin entre autres).

Philippe de Rigaud Marquis de Vaudreuil décède à Québec le 10 octobre 1725 et sa seigneurie est léguée quelques mois plus tard à son fils Pierre de Rigaud de Vaudreuil. En 1763, il est contraint de vendre celle-ci à son cousin Michel Chartier de Lotbinière qui en prend immédiatement possession.

Marie-Louise-Josephte

Chartier de Lotbinière

La dernière seigneuresse de Vaudreuil

En 1770, à court d’argent, il cède la seigneurie à son fils Michel-Eustache-Gaspard-Alain Chartier de Lotbinière qui devient ainsi le 4e seigneur de Vaudreuil.

De son deuxième mariage avec Marie-Charlotte Munro, au moins trois filles naîtront de cette union : Louise-Josephte (Vaudreuil), Charlotte (Rigaud) et Julie-Christine (Lotbinière). Chacune d’entre elles héritera d’une seigneurie au décès de leur père en 1822, mais n'en prendront possession que quelques années plus tard, car une stipulation dans le testament du défunt seigneur ordonnait le transfert que lorsque les héritières atteignaient l’âge de 25 ans. La famille partage leur temps entre le manoir situé à Vaudreuil et une résidence cossue localisée sur la rue SaintSacrement à Montréal. Les 3 sœurs étaient connues sous le nom des trois Grâces dans les cercles sociaux de Montréal et les soirées mondaines tenues dans la demeure montréalaise

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Par Paul Lavigne

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étaient courues et anticipées.

Louise-Josephte Chartier de Lotbinière naît le 14 décembre 1803 dans la paroisse Saint-Michel de Vaudreuil. Nous savons très peu de ses premières années outre son mariage, le 15 décembre 1823 avec Robert Unwin Harwood, à l’église Christ Church de Montréal. De ce mariage naîtront 12 enfants dont Robert Harwood, politicien réputé et député élu du Parti libéral-conservateur dans la circonscription fédérale de Vaudreuil en 1872 et 1874. Fait inusité, selon les directives du testament de Michel-Eustache-GaspardAlain Chartier de Lotbinière, son épouse MarieCharlotte Munro devait approuver le choix d’époux des filles Chartier de Lotbinière afin que celles-ci puissent hériter des legs laissés par leur père. Dans les trois cas, madame Munro entérina le choix préconisé par ses filles.

En 1830, nommés seigneur et seigneuresse de Vaudreuil en bonne et due forme, elle et son mari feront construire un 2e manoir seigneurial, malheureusement détruit par les flammes en 1869, quelques semaines seulement avant sa mort.

Femme érudite et scolarisée, Louise-Josephte avait acquis une notion élémentaire de la médecine, telle que pratiquée en général à la campagne par les mères de familles nombreuses. Aussitôt qu’elle apprenait qu’un de ses censitaires était malade, elle se rendait à son chevet, souvent accompagnée du Dr Cartier, cousin de Sir Georges-Étienne Cartier, qui longtemps exerça sa profession de médecin à Vaudreuil. Elle était lettrée, tant en anglais qu’en français comme en témoigne une note de sa mère qui lui est adressée le 29 juin 1821. Les archives indiquent également qu’elle consacrait une partie de son temps à la musique

Lettre de Marie-Charlotte Munro de Lotbinière, mère de Louise-Josephte Chartier de Lotbinière, le 29 juin 1821Source Fonds Henry de Lotbinière Harwood, Centre d’Archives de Vaudreuil-Soulanges.

ainsi qu’au dessin.

Peu intéressée à la gestion de sa seigneurie, Louise-Josephte lègue l’administration de celleci à son époux et s’adonne presque exclusivement à des œuvres de charité et de bienfaisance en fournissant nourriture et vêtements aux familles de sa seigneurie dans le besoin. Elle avait notamment pris sous son aile, un jeune orphelin de la région prénommé Paul Denis, à qui elle avait payé ses études afin qu’il puisse accéder à la prêtrise. Celui-ci, éternellement redevable, a entretenu, avec LouiseJosephte, une correspondance soutenue tout au long de sa vie. Après avoir terminé avec succès ses études sacerdotales, Paul Denis poursuivra sa carrière ecclésiastique pour devenir le

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Lettre de sœur Hospitalière des orphelines 19 avril 1869Source Fonds Henry de Lotbinière Harwood, Centre d’Archives de Vaudreuil-Soulanges.

supérieur du Séminaire Saint-Mary de Baltimore où il avait fait ses études.

sœur Hospitalière des orphelins l’avisant du décès de deux anges dont elle avait financé leurs séjours.

Le 18 décembre 1854, l’adoption de l’acte qui confirme l’abolition générale des droits et devoirs féodaux sonnera le glas pour le régime seigneurial. Louise-Josephte Chartier de Lotbinière et Robert Unwin Harwood deviendront alors le dernier couple seigneurial de Vaudreuil.

Louise-Josephte décédera le 2 octobre 1869 à l’âge de 65 ans, 6 ans après son époux. Son corps sera inhumé sous la chapelle Saint-Louis dans l’église Saint-Michel de Vaudreuil avec son père et sa mère.

Ses multiples bontés et bienfaisances appréciées de tous, elle était connue dans toute la paroisse tout simplement comme « Madame ». De nombreux témoignages découverts dans les archives nous valident son dévouement et sa grande générosité auprès des gens démunis, dont la lettre ci-jointe, de la part de la

Croquis de l’ancien presbytère de Vaudreuil 1850 dessiné par Marie-Louise-Josephte Chartier de Lotbinière - Fonds Henry de Lotbinière Harwood, Centre d’Archives de Vaudreuil-Soulanges.

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Dernièrement, le feu a ravagé l’église anglicane St-James de Hudson. Bien que cette église ne se trouve pas sur notre territoire, de nombreuses personnes de notre communauté fréquentent celle-ci depuis son inauguration officielle en 1849.

Je vous propose donc une courte histoire de ce joyau architectural de notre région.

Au début du 19e siècle, soit en 1801, les premiers immigrants anglophones arrivent sur la côte Cavagnal (Hudson). Ils seront bientôt suivis de plusieurs autres venus des États-Unis et des iles Britanniques. L’ouverture de la côte Saint-Charles en 1811 fera en sorte que de 1811-1835 plusieurs familles protestantes s’installeront dans la seigneurie de Vaudreuil.

Ces nouveaux arrivants, étant presque tous angli-

L’Église anglicane St-James de Hudson

Par Donald Simpson

cans seront desservis par la mission de SaintAndré d’Argenteuil (St-Andrews) de 1812 à 1829. Les révérends seront Richard Bradford et Joseph Abbott (père de John Joseph Caldwell Abbott, qui fut premier ministre du Canada du 16 juin 1891 au 24 novembre 1892).

Des 1819, William Schneider et John Whitlock

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Église St-James 1930 - Studio Bennett Hudson Heights Église anglicane St-James Circa 1950 - Hudson historical Society

font don du terrain où nous retrouvons éventuellement l’église St-James et le cimetière protestant, desservant la population des seigneuries de Vaudreuil et de Rigaud.

En 1829, la seigneurie de Vaudreuil se détache du territoire de St-Andrews et relèvera dorénavant de la mission de Coteau-du-Lac et du révérend John Leeds.

En 1832, un comité est constitué afin de diriger la construction de la première église anglicane. John Mathison présidera ce comité tandis que John Benson en sera le secrétaire.

En 1841, la paroisse anglicane de Vaudreuil est formée et les premiers services religieux se dérouleront à l’école Mathison, située au coin de la côte SaintCharles et de la rue Main. Le premier révérend sera James Pyke et celui-ci occupera la post pour plusieurs décennies. Son premier baptême sera celui de John James Hodgson (de la côte Saint-Charles) et son premier mariage sera celui de Isaac Simpson et de Sarah Lancaster (également de la côte Saint-Charles).

Le 24 août 1842, les travaux de construction de la nouvelle église débutent et la tour du clocher sera complétée en 1845. Le bâtiment, dont les murs et la façade sont ornés de pierres, possède un plafond de type arc en mitre en bois. En septembre 1849, l'évêque George Jehoshaphat Mountain procède à la consécration de l'église et du cimetière. Le chœur sera ajouté en 1877 tandis qu'en 1950 le petit hall sera annexé et en 1960, le grand hall.

John Augustus MathisonParoisse anglicane de Vaudreuil

Église St-James en feu avril 2024 - Rod Hodgson

Abbott,

Révérend James PykeParoisse anglicane de Vaudreuil

L’incendie s’est donc déclaré 175 ans après la consécration de cette église. Espérons que celle-ci sera reconstruite. Les murs de pierres sont toujours là!

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John révérend de St-Andrews - Musées numériques Canada NMC Village de St-Andrews 1844 - Musée virtuel du Canada

Soirée-Bénéfice de la Société historique de Saint-Lazare

Le 2 mai dernier, la Société historique de Saint-Lazare était l’hôte de son tout premier spectacle où les fonds recueillis étaient destinés aux nombreux projets sur la table à dessin pour les fêtes du 150e de SaintLazare en 2025.

La société souhaite remercier tous les gens qui ont assisté au spectacle de Réal Sylvestre, le chansonnier du village et de Martin Rozon, magicien et humoriste hors pair. Elle souhaite également remercier sincèrement ses partenaires financiers de la soirée : Sylvain Ménard (Habitations Sylvain Ménard), Philippe Lebeau (Promec), Frédéric Lalonde (ICS) et Richard Chartrand (Bar Chez Maurice).

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