Antologia ASLRQ 2009

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Micro-poèmes, haïku, tercets L’on na`t le matin, L’on mûrit à midi, puis Le soir, il meurt – fin!

A peine né, l’enfant Rend visite à la vie. Vieux, La mort la lui rend…

Les instants font le temps, Les heures le défont, les jours Le refont… Adieu!

Tout bébé visite Le musée de l’existence. Mal lui en prendra…

Dieu délègue les anges A compter nos jours et nos nuits. A qui ça nuit donc?

La vie – à quoi bon? Crie l’enfant en son bas âge. Personne ne l’entend…

Qui s’ennuie là-haut Et nous envoie ses ennuis? Ensuite, s’en réjouit…

Quelle grosse déception, Le plancher des vaches, s’écrie L’enfant à peine né…

La clepsydre, quelle hydre Rapace, dévore nos espoirs De lendemains qui chantent…

Rendez-moi le ventre De ma mère, crie le bébé Déçu par l’ici-bas…

Quelle chantepleure reprend Nos pleures, en fait des rivières De diams au cou de Dieu?

Quel est ce laideron? Demande l’enfant, effrayé. La vie, voyons, petit!

Quel héros se fait l’héraut Des temps futurs, en pâture A l’éternité?!

L’enfant hurle, gémit: Il n’y a pas de petit chez soi… La vie, elle, sourit…

Tantôt un ciel sombre, Tantôt un soleil qui brille: La Nature fantasme…

Je veux revenir Au point de départ! Hagard, Il rêve de sa mère… Mais au bord d’elle, un Autre enfant s’apprête à na`tre. Mieux vaut dispara`tre…

Un brin de causette Peut-on comparer Le brin d’herbe A un rayon du Soleil? Oui, il en est le prolongement… Il illumine le paysage Fait reverdir la grisaille, Ressuscite la Nature, Ennoblit nos champs, nos parcs… Aussi ne doit-on pas Marcher dans l’herbe: L’on ne saurait Fouler aux pieds

De guerre lasse, il casse Puis se fracasse et au néant Ensuite se prélasse… Les oiseaux s’en vont. Autant en emporte le temps! Il nous reste l’automne… A l’autre bout d’ici Se pointe l’Ailleurs, l’Infini… Voilà ou voici?! 71


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