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Infographie : le parcours des médicaments
Le parcours de nos médicaments
À notre époque, de nombreux symptômes semblent trouver leur solution dans la prise d’un cachet. Et derrière cette apparente banalité se cache un parcours extraordinaire, qui commence dans les labos et se termine sous la forme d’une petite boîte au fond de votre armoire à pharmacie. Un parcours de plus en plus High-tech.
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R&D Le parcours d’un médicament commence par la recherche et le développement (R&D). C’est dans les laboratoires des entreprises que se mettent au point les secrets de fabrication de nos médicaments, destinés à lutter contre symptômes et maladies. Les nouvelles formules font ensuite l’objet d’essais en partenariat avec les hôpitaux et cliniques, pour prouver leur efficacité. En 2019, le secteur pharmaceutique belge employait plus de 38 000 personnes, investissait 3,9 milliards d’euros dans la R&D et générait 50 milliards d’euros d’exportations de médicaments et vaccins (soit 12,5% de nos exportations). Dans le même temps, la numérisation et l’innovation soutiennent de plus en plus le développement des médicaments. Pharmacie robotisée Le médicament arrive en pharmacie par l’intermédiaire d’un grossiste. Pharmacie où le patient vient l’acheter, muni ou non d’une ordonnance de son médecin. Cependant, la commande, le stockage et la vente de médicaments sont des processus minutieux, qui requièrent beaucoup d’administratif, d’organisation et de recherche dans les armoires à médicaments. C’est pourquoi de plus en plus de pharmaciens choisissent d’automatiser ces processus. Les robots et solutions, comme ceux proposés par le Belge MediTech, les y aident. Ce type de machines indexe les médicaments et les stocke automatiquement. Leur gestion s’en trouve facilitée et nos pharmaciens peuvent se concentrer sur leur clientèle. Un marché très encadré Les médicaments arrivent ensuite dans un environnement très réglementé. Et avant de sortir sur notre marché belge, celui-ci doit d’abord passer par une série de procédures, au premier rang desquelles l’autorisation de mise sur le marché, accordée par l’Agence européenne des médicaments (EMA). Son homologue belge (AFMPS) doit ensuite transposer cette autorisation au niveau national. L’entreprise doit prouver à ce stade non seulement que le médicament fonctionne, mais aussi qu’il ne présente pas de danger pour le patient, grâce aux études réalisées. En même temps, d’autres institutions se prononcent : le SPF Économie analyse le prix demandé par le fabricant, l’INAMI décide du pourcentage qui sera remboursé par les mutuelles et compagnies d’assurance. Les autorités ont conscience de l’enjeu et l’importance de ces produits pour la santé et la sécurité publique. E-commerce Et qu’en est-il du commerce électronique ? Ne met-il pas sous pression les pharmacies qui ont pignon sur rue ? Les e-shops de médicaments et de matériel médical existent déjà aujourd’hui, mais ne concernent que les produits vendus sans ordonnance, comme le paracétamol. De plus en plus de pharmaciens expérimentent d’ailleurs la livraison à domicile ou les distributeurs automatiques de médicaments sans ordonnance. Pour autant, les médicaments sont bien différents d’autres produits tels que les livres ou l’électroménager. Mal utilisés, ils peuvent être nocifs et dangereux. Pour cette raison, le secteur pharmaceutique continue d’insister sur l’importance du rôle du pharmacien, entre proximité, conseil et contrôle. Production Une fois leurs médicaments développés et approuvés, les géants pharmaceutiques lancent leur production, dans des usines hautement technologiques ; un processus mondialisé, dispersé à travers le monde. Néanmoins, la Belgique reste un centre de production important pour les médicaments. Le poids lourd américain Pfizer a par exemple choisi la ville de Puurs comme site de production des éventuels millions de doses de vaccin contre la COVID-19. La pandémie — et la pénurie de masques et fournitures médicales constatée au début — incite par ailleurs les politiciens européens à relancer une production locale pour certains
médicaments stratégiques.
Prescription : fin du papier ? Pour le client final, l’achat d’un médicament peut être très chronophage. Prendre rendez-vous et aller chez le médecin, se voir délivrer une ordonnance papier. Puis se rendre à la pharmacie pour acheter les médicaments. Il faut ensuite ne pas se tromper sur les pilules : laquelle, combien de cachets, à quelle heure, sur quelle durée ? La prescription électronique, qui peut simplifier ces processus, voit doucement le jour. Il se pourrait qu’à l’avenir, les notes papier, comme les ordonnances, ne soient plus nécessaires. Les emballages aussi se modernisent. Des start-ups, comme l’Américain PillPack, organisent pour vous la prise des différentes pilules, réparties par jour dans des sachets transparents.
De 5 ans à 18 mois: la course au vaccin contre le Coronavirus est lancée

À quel point est-il difficile de développer un vaccin contre un virus ? Quelles sont les différentes étapes du processus de développement d’un vaccin ? Et comment fonctionne ce type de vaccin ? Brecht Vanneste, Managing Director chez MSD, nous emmène dans les coulisses d’un développeur de vaccins.
Le monde entier, à peu de choses près, est à la recherche d’un vaccin contre le SARS-CoV-2, virus responsable de la Covid-19. MSD (Merck & Co., USA), en tant que référence et géant pharmaceutique, a également pris ses responsabilités. « MSD conçoit médicaments et vaccins depuis 125 ans », explique Brecht. « Rougeole, oreillons, rubéole, virus Ebola, HPV (papillomavirus) ou encore hépatites A et B, nous avons une grande expérience dans le développement de vaccins. Par ailleurs, seuls 7 vaccins parmi ceux développés ces 25 dernières années peuvent réellement être qualifiés de nouveaux, c.-à-dire agissant contre un pathogène contre lequel aucun vaccin n’existait encore. Sur ces 7 vaccins, 4 ont été élaborés par MSD. »
L’objectif est de parvenir à maîtriser le virus au plus vite. « Obtenir un vaccin sûr et efficace dans les 18 mois serait un record absolu », poursuit Brecht. « À titre de référence, MSD et ses partenaires internationaux ont eu besoin d’environ 5 ans pour développer le vaccin contre le virus Ebola. Concevoir un vaccin en moins de 2 ans représenterait donc un véritable exploit ! »
Un vaccin, avant sa mise sur le marché, doit passer par 3 phases de test. La 1ère, une étude préclinique, se déroule entièrement en laboratoire (y compris les tests sur des animaux) et sert à étudier l’innocuité et la réponse immunitaire. Commence ensuite l’étude clinique sur l’humain. Brecht : « nous étudions si le vaccin fonctionne chez des volontaires sains, s’il suscite une réaction immunitaire dans le corps et s’il est sans danger. Cet aspect est primordial pour un vaccin, parce que nous traitons des personnes en bonne santé et qu’à terme, nous visons vraisemblablement l’ensemble de la population mondiale, ou presque. » La 3e phase est une étude à grande échelle au cours de
msd-belgium.be
laquelle le vaccin est testé sur un très large groupe de personnes. « Cela permet d’observer l’efficacité et la protection apportée contre les infections Covid-19 et, évidemment, l’innocuité du vaccin. Une difficulté supplémentaire est que le risque de contamination doit être suffisamment élevé pour tester le vaccin. Il faut donc pouvoir réaliser ces études dans des régions du monde où le virus sévit toujours. »
Il existe de nombreuses manières de concevoir un vaccin. MSD utilise ce que l’on appelle un vaccin à vecteur viral. « Ce vaccin transporte un morceau inoffensif du coronavirus, la protéine de “pointe”, dans l’organisme. Ce qui stimule la création d’anticorps et crée l’immunité. » Suite aux essais couronnés de succès en laboratoire, la 1ère phase de l’étude clinique débute : des volontaires vont être vaccinés, dans trois hôpitaux belges, avec le 1er vaccin MSD (à vecteur rougeole) contre le Covid-19. » L’un des grands avantages des vaccins à vecteur de MSD est que nous disposons déjà d’une large expérience avec cette technologie.
MSD part toutefois du principe qu’elle ne sera probablement pas la 1ère entreprise à mettre sur le marché un vaccin efficace. « Différents vaccins, sûrs et efficaces, seront nécessaires étant donné la demande importante.
Parce que le vaccin sera potentiellement administré à des milliards de personnes à travers le monde, l’innocuité est un critère essentiel pour MSD. L’entreprise pharmaceutique attache également une grande importance à ce que ses vaccins soient largement et équitablement accessibles, ainsi que financièrement abordables. Il s’agit d’une pandémie, aussi, chacun et chacune dans le monde doit y avoir accès. Espérons que, grâce à leurs efforts conjoints, tous les développeurs de vaccins pourront proposer des solutions adéquates pour relever ce défi et mettre ainsi fin à l’une des plus grandes crises sanitaires de ces dernières décennies. Seule une bonne collaboration entre tous les acteurs du domaine le permettra. Personne n’est protégé tant que nous ne sommes pas tous protégés. »