Fokus Energie & Environnement

Page 1

Décembre ‘23 Ce dossier est publié par Smart Media Agency et n’engage pas la responsabilité des éditeurs ni de la rédaction du Vif/L’Express.

Energie & Environnement

Paul Tummers La route vers le net zéro

Biomimétisme Quand la nature inspire les architectes

Francis De Meyere Les innovations technologiques durables

Interview

Grégoire Dallemagne « Il existe aujourd’hui de nombreuses solutions pour réduire de manière extrêmement significative les émissions de CO2 »

Retrouvez nos contenus sur Fokus-online.be


2

Édito

Paul Tummers

Cartographie de la route vers le net zéro La transition vers une société « net zéro » est une entreprise d’envergure qui nécessitera la mise en œuvre de diverses solutions complémentaires afin d’optimiser le coût total.

D

ans notre pays, 80 TWh d’électricité sont consommés chaque année, dont à ce jour 30 % proviennent de sources renouvelables. Il y a consensus sur la nécessité du verdissement de ces 80 TWh et le développement de la capacité de production pour arriver à 100 % d’électricité verte sur notre territoire. Se concentrer uniquement sur le verdissement de la production électrique revient cependant à ne regarder que l’arbre qui cache la forêt. Au-delà des 80 TWh électriques, ce sont près de 480 TWh d’énergie sous toutes ses formes qui sont consommés chaque année dans le pays. En considérant le problème de manière systémique, ce n’est plus seulement de 80 TWh dont il est question dans la transition énergétique, mais bien de six fois plus.

route et maritime —, l’aviation, les véhicules à usage intensif, et pour des usages industriels qui requièrent des solutions spécifiques, fit for purpose. Ainsi, parallèlement à l’expansion de l’électrification, la géothermie et le solaire concentré sont des solutions pertinentes qui méritent d’être davantage développées pour des applications nécessitant une production locale de chaleur.

L’ampleur de la tâche pour atteindre le ‘‘net zéro’’ exige de renverser le paradigme actuel.

Il est d’abord primordial de diminuer notre consommation d’énergie. La poursuite de l’électrification joue également un rôle important dans la transition. Ceci présuppose que nous parvenions à produire toute notre électricité de façon renouvelable, et à surmonter les défis d’infrastructure supplémentaires — réseaux, batteries, etc. — que cela implique. Cependant, même avec ces avancées, toute notre consommation énergétique ne pourra pas être totalement électrifiée de manière efficace et économique. Par exemple, dans certaines applications de transport lourd — sur

CONTENU 4

L’océan, la salle des machines du système climatique mondial

6

Smartlist • La quête de l’or bleu

8

Le grand virage vert de l’aviation et du maritime

12

Interview • Grégoire Dallemagne

16

Panel d’experts • Être nucléaire ou ne pas l’être ?

18

Biomimétisme : quand la nature inspire les architectes

20

Stratégies et outils pour les entreprises engagées

23

Francis De Meyere : Ces innovations technologiques qui nous rapprochent d’un modèle durable

ÉQUIPE Country manager Christian Nikuna Pemba Creative director Baïdy Ly

De la même manière, dans une multitude de cas, le développement de la filière de l’hydrogène vert et de ses dérivés revêt tout son sens. La technologie existe déjà, des électrolyseurs aux moteurs à hydrogènes, en passant par les véhicules à pile à combustible. Par ailleurs, la production d’hydrogène vert (par électrolyse de l’eau via l’électricité verte) permet d’absorber l’intermittence de la production d’énergie éolienne et solaire en la stockant sous forme d’hydrogène vert, qui peut ensuite être transporté et utilisé comme combustible.

Content director Benjamin Mawet Texte Caroline Beauvois Bastien Craninx Photo en couverture Gregory Van Gansen Impression Roularta

Smart Media Agency Leysstraat 27 2000 Antwerpen

L’ampleur de la tâche pour atteindre le « net zéro » exige de renverser le paradigme actuel et de se concentrer sur chaque application afin d’y apporter une solution économiquement adaptée, avec une technologie sur mesure. Pour y parvenir, il faut que ces technologies soient traitées sur un même pied d’égalité. Les solutions existent ; il s’agit de les mettre en œuvre de façon coordonnée, en veillant à minimiser le coût total du système dans son ensemble.

+32 (0)3 289 19 40 redactie@smartmediaagency.be

Bonne lecture ! IOLANDA DE LUCA PROJECT MANAGER

Découvrez les avantages du vitrage isolant sous-vide Fineo ! Aussi isolant qu’un triple vitrage, l’épaisseur d’un simple vitrage !

Remplacez vos vitrages sans changer vos châssis !

Technologie innovante Les vitrages FINEO offrent les mêmes performances thermiques qu’un triple vitrage mais en étant trois à quatre fois plus fin.

Restauration de châssis anciens Spécialement adapté aux châssis avec du simple vitrage, le FINEO est la solution de rénovation qui préserve l’authenticité des bâtiments historiques.

Prêt pour l’économie circulaire Les matériaux utilisés pour le vitrage sous vide sont respectueux de l’environnement, exempts de plomb et 100% recyclables.

8 mm

Meilleure insonorisation Le vitrage sous vide FINEO offre de meilleures performances en matière d’insonorisation que les autres vitrages isolants.

Plus d’informations ? Contactez-nous !

0800 48 206 (numéro gratuit)

www.renowindow.be


Vers un avenir sans déchets Dans le cadre du mouvement vers la

Nesté Belgilux des actions pour inculquer

à seulement 0.6%. Désormais, chaque

durabilité, des entreprises agissent

les bonnes pratiques du tri des déchets.

employé génère approximativement 25 g

pour réduire leur empreinte écologique

De plus, un waste coach travaille à plein

de déchets résiduels mensuellement, une

face à l’urgence climatique. Nestlé est

temps pour accompagner les employés

nette diminution comparée aux 2 kg par

la première entreprise en Belgique à

et aider à identifier les domaines où des

employé par mois enregistrés en 2019,

recevoir le certificat “zero waste” pour

améliorations peuvent être apportées. »,

année de lancement du projet. En prenant

son siège social à Anderlecht, attestant

poursuit Kristel.

des mesures proactives et en collaborant

des efforts qu’elle a entrepris pour

étroitement avec diverses parties

s’intégrer pleinement dans un cycle

La solution réside donc dans une

prenantes, Nestlé démontre qu’il est

économique circulaire.

combinaison d’initiatives à la fois internes

possible de concilier affaires et durabilité.

et externes. Une communication continue, Ce projet s’inscrit dans la démarche

des collaborations fructueuses avec des

globale de Nestlé d’intégrer la durabilité

gestionnaires de déchets spécialisés,

à tous les niveaux de l’entreprise depuis

et une volonté d’établir des partenariats

la confection des produits jusqu’à la

bénéfiques avec les fournisseurs sont

gestion des infrastructures. Chaque

au cœur de cette démarche. Kristel

étape doit être examinée pour minimiser

note : « Les fournisseurs sont, en fait,

les déchets et les émissions de gaz à

très réceptifs. Ensemble, nous nous

effet de serre. « Chaque geste compte,

engageons dans des discussions

mais l’entreprise ne peut agir seule. La

constructives et trouvons des solutions,

mobilisation des employés est également

formant ainsi une chaîne unifiée d’efforts

importante », insiste Kristel Peeters,

en faveur de la durabilité ».

Head of General Services & SHE chez Nestlé Belgilux.

Dans une période où la crise climatique

En sensibilisant d’abord ses employés,

est à son apogée, des initiatives comme

puis ses consommateurs, Nestlé espère

celle de Nestlé sont non seulement

inspirer un changement de comportement

bienvenues, mais nécessaires. Le “zéro

qui s’étendra au-delà de l’entreprise

déchet” est bien plus qu’un simple slogan,

elle-même. Une bonne organisation

c’est un exemple concret. Au siège de

des déchets est également primordiale :

Nestlé à Anderlecht, ce projet a réussi

« Nous avons mis en place au siège de

à réduire le taux de déchets résiduels

Kristel Peeters Head of General Services & SHE chez Nestlé


Protéger notre poumon bleu

Fokus-online.be 4

L’océan, la salle des machines du système climatique mondial Par Caroline Beauvois

É

lévation du niveau des mers, acidification… Véritable poumon de la planète, l’océan est aussi l’une des premières victimes du réchauffement climatique. Le point sur les initiatives mises en place pour le protéger et le nettoyer.

pêche industrielle. « Mais la destruction ne peut pas être compatible avec la protection », rappelle Rémi, qui facilitera les apports de la société civile lors de la Conférence des Nations-Unis sur l’océan, à Nice en 2025. « Cette conférence sera l’occasion de faire un bilan et de réfléchir sur les actions à prendre au-delà. » 31 ans après Rio, les objectifs liés à la conservation de l’océan n’ont pas été atteints. « Il faut mettre l’accent sur les technologies propres, qui évitent les rejets des substances persistantes, bioaccumulables et toxiques dans l’océan ainsi que les émissions de gaz à effet de serre. »

On ne l’appelle pas la planète bleue pour rien. Alors que plus de 70 % de la Terre est recouverte d’eau, l’océan joue un rôle essentiel et critique contre le changement climatique, en absorbant environ 90 % de l’excès de chaleur et 30 % des émissions de CO2 émises dans l’atmosphère par les activités humaines. « C’est la salle des machines du système climatique mondial », résume Rémi Parmentier, cofondateur du Varda Group, conseiller en développement stratégique et plaidoyer. Ce vétéran de la défense des océans préfère d’ailleurs parler d’un seul et même océan : celui qui nous unit et qu’il faut protéger.

De la technologie au terrain

Renforcer la résilience océanique « On le voit, les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient autour de l’océan. Il faut prendre des mesures pour augmenter sa résilience face à ceux-ci. D’où l’importance des efforts pour créer des aires marines protégées, pour combattre la surpêche, la pêche illégale ainsi que les différentes pollutions qui infectent l’océan. » Trop longtemps délaissé des discours de stratégies de développement durable, le rôle de celui-ci dans la régulation du climat a enfin été reconnu lors du Pacte de Glasgow en 2021 (COP26). L’accord historique de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité en 2022 (COP15) vise la création d’aires protégées sur 30 % de la planète d’ici 2030, afin de protéger les écosystèmes terrestres et marins. Mais qu’en est-il des 70 % restants ? « Je pense qu’il est temps de faire de la protection de l’océan la norme, et non seulement l’exception ! », lance Rémi. D’ailleurs, le terme “aires marines protégées” fait toujours polémique ; le chalutage de fonds étant toujours défendu bec et ongles par les lobbyistes d’e la

Il est temps de faire de la protection de l’océan la norme, et non seulement l’exception ! — RÉMI PARMENTIER COFONDATEUR, VARDA GROUP

L’innovation passe aussi par le nettoyage des fonds marins, tapissés de millions de tonnes de microplastiques qui finissent dans nos assiettes. Parmi les projets innovants, on pense notamment au projet hollandais “The Ocean Cleanup” qui développe des technologies destinées à extraire la pollution plastique des océans et des rivières, via notamment des structures flottantes passives localisées dans le gyre océanique. En Belgique, l’ONG anversoise River Cleanup, fondée en 2019 par Thomas de Groote, fait appel à des technologies intelligentes pour accélérer la collecte des déchets afin de nettoyer fleuves, rivières et rives polluées de plastiques avant qu’ils n’atteignent l’océan. Et depuis la première campagne de nettoyage le long du Rhin, l’organisation a bien grandi. Elle est aujourd’hui active dans pas moins de 97 pays, compte 230 000 bénévoles ainsi que cinq équipes principales sur trois continents. Résultat : Pas moins de 3,4 millions de déchets fluviaux ramassés ces dernières années ! « L’ONG vise à s’étendre et se renforcer via trois paliers : le nettoyage, l’éducation et la transformation. Trois projets à l’étranger sont en cours de préparation aujourd’hui, dans le Citarum en Indonésie, le fleuve Ishëm en Albanie et le Wouri au Cameroun, en collaboration avec des partenaires sur place. », explique Thomas. Et ce n’est que le début : l’ONG belge vise la centaine de rivières nettoyées d’ici 2025, pour atteindre le millier d’ici 2050.


Photos © Emmanuel Manderlier

Un fleuve d’innovations : Hydria au top de la gestion des eaux usées Dans le paysage urbain de Bruxelles, où les défis environnementaux sont au premier plan, la gestion efficace des eaux usées devient non seulement une nécessité, mais aussi une priorité pour préserver la qualité de vie des citoyens. Au cœur de cet enjeu crucial se trouve Hydria. Cette entreprise publique ne se limite pas à la gestion de l’eau, elle se distingue par son approche proactive et son engagement dans l’innovation durable. Renouveau de la Station d’Épuration de Bruxelles-Sud Les eaux usées bruxelloises sont collectées par Vivaqua. Elles sont ensuite acheminées vers les stations d’épuration via un réseau extensif de collecteurs vers deux stations d’épuration : la Station Nord, et la Station Sud, dont Hydria est propriétaire. La rénovation récente de la Station d’Épuration Sud par Hydria a d’ailleurs été une étape clé dans l’histoire de l’entreprise et dans la gestion des eaux usées à Bruxelles. Au cœur de cette modernisation se trouvait un accent prononcé sur l’amélioration de l’autonomie énergétique de la station. En témoignent l’installation de digesteurs transformant les boues, en biogaz, l’ajout de plus de 1000 panneaux solaires. Un système de riothermie unique a également été mis en place pour le chauffage et le refroidissement du bâtiment administratif. Ce système capte la chaleur de l’eau épurée, qui maintient une température presque constante tout au long de l’année, pour chauffer et refroidir le bâtiment administratif. Mais ce projet ambitieux ne s’est pas limité à l’autonomie énergétique. La Station Sud a connu une véritable transformation vers des technologies d’épuration de pointe, marquant un tournant décisif dans la gestion des eaux usées à Bruxelles. La qualité de l’eau traitée a atteint un tel niveau qu’elle s’est d’ailleurs avérée suffisante pour une réutilisation dans des processus industriels, ouvrant la voie à des partenariats locaux.

Partenariats stratégiques Hydria s’engage activement dans des partenariats stratégiques pour renforcer son rôle dans la gestion environnementale. La collaboration avec Audi permet par exemple à Hydria de fournir 100 000 m³ d’eau épurée par an pour la production de l’usine, économisant

ainsi autant d’eau potable. En partenariat avec Innoviris, Hydria explore l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la gestion des eaux. Un autre projet de recherche avec la VUB et l’Institut Meurice vise à récupérer des métaux précieux des boues d’épuration. Enfin, en collaboration avec Sciensano, Hydria contribue à la surveillance du COVID-19 en fournissant des échantillons d’eaux usées, ce qui est crucial pour la cartographie de l’épidémie. Toutes ces initiatives démontrent l’engagement continu de l’entreprise envers la durabilité, des valeurs clés qui seront également essentielles pour relever les défis futurs.

Gestion de la Station Nord et nouvelle Directive Européenne Avec la rénovation de la station Sud, traitant environ 25 % des eaux usées de la région, Hydria a relevé avec succès un défi de taille : faire d’une installation énergivore un exemple d’efficacité et d’innovation, tout en contribuant de manière significative à la gestion environnementale de Bruxelles. Cependant, un challenge encore plus grand l’attend. La station Nord, qui traite environ 75 % des eaux usées, est actuellement exploitée par la société Aquiris dans le cadre d’un marché de concession. Toutefois, ce partenariat se terminera en 2027, et verra Hydria reprendre la gestion totale de cette installation. La reprise de la Station Nord s’accompagne d’un autre challenge qui impactera les deux stations : une nouvelle Directive Européenne qui imposera à Hydria de traiter les micropolluants et d’être totalement autonome en énergie d’ici à 2035-2040. Pour répondre à ces exigences, Hydria envisage des investissements majeurs dans les énergies propres, afin de pouvoir aligner la Station Nord, déjà équipée d’une cogénération et de panneaux solaires, sur ces nouvelles normes.

S’adapter pour l’avenir Cet effort représente un investissement financier et stratégique important, et nécessitera une innovation continue face aux technologies émergentes et aux réglementations en constante évolution. L’engagement d’Hydria envers un environnement sain et durable dépasse donc la gestion des eaux, et en fait un véritable gardien de l’équilibre écologique de la capitale belge. En plaçant l’environnement au cœur de ses préoccupations, l’entreprise œuvre chaque jour pour que Bruxelles reste une ville où il fait bon vivre, aujourd’hui et pour les générations futures tout en essayant de garder le prix de l’eau le plus bas possible.

David Pireaux Directeur Exploitation

Damien Dekeyser Directeur Général


Smartlist • Le futur de l’eau potable

Fokus-online.be 6

La quête de l’or bleu Alors que nous réfléchissons à la façon de mieux gérer des ressources en eau devenues de plus en plus rares, il existe déjà de nombreuses régions désertiques dans le monde où il n’y a que peu ou plus d’eau potable. Les scientifiques y développent des méthodes de «fabrication» de l’eau alliant créativité et connaissances scientifiques très pointues. Nous vous présentons ici quatre de ces «faiseurs d’eau». Par Bavo Boutsen

Drones d’ensemencement des nuages

S.A.W.E.R.

L’ensemencement des nuages consiste à créer artificiellement de la pluie en appliquant des mini décharges électriques aux nuages existants. Les gouttelettes d’eau se collent alors les unes aux autres, ce qui les rend plus lourdes et les fait tomber. Les premières expériences de cette technique remontent à l’entre-deux-guerres mais cette méthode est devenue de plus en plus courante ces dernières années. La Chine l’a par exemple utilisée pendant les Jeux olympiques de 2008, afin de garantir un temps sec. Des avancées majeures ont été réalisées dans ce domaine ces dernières années, notamment sous l’impulsion du Centre national de météorologie des Émirats arabes unis, à l’origine du United Arab Emirates Research Program for Rain Enhancement Science (UAEREP), une initiative de recherche mondiale soutenant des projets de recherche prometteurs sur la création de pluie. Grâce aux technologies intelligentes de détection et de surveillance de l’environnement par le biais de caméras spécialisées et d’images de télédétection, l’ensemencement peut aujourd’hui être effectué à partir de drones ou d’aéronefs. Cela permet à la fois de réduire le coût et d’améliorer la capacité à estimer quels nuages peuvent potentiellement être utilisés pour ce processus, ce qui renforcer l’efficacité de cette technique. Au vu du succès des premiers prototypes, la poursuite du déploiement de cette application par drone est en cours.

Deux conteneurs. L’un est équipé d’une unité qui absorbe l’eau de l’air (sec) en extrayant les molécules d’eau pour ensuite les restituer à de plus petites quantités d’air à des températures élevées, augmentant ainsi l’humidité qui se condense sous forme d’eau. Ce même conteneur comprend un réservoir d’eau et une station d’épuration pour purifier l’eau et la rendre potable. En complément, le second conteneur abrite une batterie qui stocke l’énergie — produite par les panneaux solaires situés sur le toit des deux conteneurs — pour faire fonctionner l’installation. Tels sont les éléments constitutifs de l’installation Solar Air Water Earth Resources (S.A.W.E.R.). Développée par une équipe de scientifiques de l’Université technique tchèque de Prague et de l’Institut botanique de l’Académie tchèque des sciences, cette unité a été présentée au grand public lors de l’Expo 2020, l’exposition universelle de Dubaï qui s’est déroulée entre 2021 et 2022. L’installation, qui a fait naître une oasis de verdure dans le jardin du pavillon tchèque, y a remporté le prix de la meilleure innovation. Comme l’installation fonctionne de manière totalement autonome et donc sans source d’énergie externe, elle est également très mobile. Après des essais dans le Sahara, le troisième prototype a été testé avec succès dans l’arrière-pays australien au début de cette année. L’installation est capable de produire jusqu’à 100 litres d’eau potable par jour, même dans les zones désertiques où l’air est très sec. Les développeurs réfléchissent encore aux partenaires commerciaux qui obtiendront la licence de vente.

Désalinisation

MOF-303

La manière la plus évidente de produire de l’eau potable consiste probablement à purifier l’eau de mer à l’aide de machines de désalinisation. Ce processus peut être réalisé de différentes manières, mais il reste aujourd’hui très gourmand en énergie et donc en coûts. Néanmoins, un certain nombre de pays tirent pleinement parti de cette technique. Plus de 21 000 usines de désalinisation sont déjà en service dans le monde. Les plus grandes se trouvant — sans surprise — au Moyen-Orient. En Arabie saoudite, par exemple, où ce processus est responsable de plus de 70 % de l’approvisionnement en eau, c’est de loin la source la plus importante de production d’eau. Ce que l’on sait moins, c’est que notre pays est en train de construire une usine pilote pour purifier l’eau de la mer du Nord et la transformer en eau potable. Ce projet, qui utilise la technologie CCRO, est le fruit d’une collaboration entre les compagnies des eaux Aquaduin, De Watergroep et Farys. Cela consiste à pomper l’eau sous très haute pression à travers un filtre constitué d’ouvertures microscopiques, ne laissant passer que les molécules d’eau pure. Ce centre de production d’eau devrait être pleinement opérationnel d’ici 2025 et pourra fournir de l’eau potable à plus de 30 000 ménages. Ce qui fera de la Flandre la première région de la mer du Nord à l’exploiter comme source d’eau potable. Cette innovation se trouve au complexe d’écluses de Ganzenpoot sur l’estuaire de l’Yzer à Nieuwpoort, un lieu qui restera à jamais lié à la Première Guerre mondiale.

Les réseaux métallo-organiques (Metal Organic Frameworks ou MOF) sont des matériaux hybrides composés d’ions métalliques et de molécules organiques qui maintiennent ces métaux ensemble. Même si ceux qui ne s’intéressent pas particulièrement à la chimie n’en ont peut-être jamais entendu parler, ce type de matériaux pourrait devenir très important dans notre environnement de vie à l’avenir. Certains prédisent qu’ils pourraient bien devenir le «plastique du 21e siècle». En effet, ces matériaux synthétiques, qui peuvent être fabriqués à partir de n’importe quel groupe de métaux, sont très réactifs et agissent comme une éponge. Ils peuvent donc être utilisés pour absorber les substances présentes dans leur environnement. Omar Yaghi, le chimiste américain qui a réussi à fabriquer les premiers MOF stables en 1995, se concentre depuis quelques années sur les MOF-303 avec son équipe de recherche de l’université de Berkeley. Cette forme particulière peut stocker les molécules d’eau présentes dans l’air, même dans les régions les plus arides du monde. Lorsqu’il est chauffé, le matériau restitue ces molécules sous forme d’eau liquide sans laisser de résidus, ce qui rend l’eau parfaitement potable. Ces dernières années, la recherche sur les MOF-303 a reçu le soutien financier de l’appareil de défense américain, qui y voit un moyen de fournir de l’eau aux unités itinérantes de l’armée. De ces recherches est née en 2018 la spin-off Water Harvester Inc., qui vise à rendre ce procédé complexe et coûteux accessible à l’échelle mondiale.


7 #FokusEnergieEnvironnement

Copro • Brand Report

En route vers la construction d’infrastructures durables

L

a durabilité est devenue un enjeu majeur dans notre société. Le secteur de la construction, traditionnellement l’un des secteurs dont l’empreinte carbone est la plus marquante, n’y déroge pas. « Le secteur de la construction ne ménage pas ses efforts pour devenir plus durable », déclare Kim De Jonghe, Certification manager en matière de circularité et de durabilité chez COPRO. « Ces efforts se manifestent dans le processus de production, mais aussi dans le mode de transport et jusque dans l’impact environnemental global des matières premières utilisées. Toutes ces actions doivent pouvoir être contrôlées, tracées, mesurées et quantifiées. C’est l’un des champs d’action sur lesquels un organisme d’évaluation de la conformité trouve toute sa justification. « La certification de l’échelle de performance en CO2 encourage

les entreprises à réduire structurellement leurs émissions de gaz à effet de serre », explique Bernard Cornet, Team Manager chez COPRO. « Au niveau belge, le système a été testé par les pouvoirs adjudicateurs actifs en Flandre et en Wallonie. La Flandre a décidé d’étendre ce système à un large éventail de marchés publics, la Wallonie devrait suivre ». Le système permet de souligner et de récompenser les entreprises qui assument activement leur responsabilité sociétale face aux grands défis touchant à la préservation de notre planète, de sa biodiversité et de son environnement. La Wallonie entend soutenir le recours aux matériaux de réemploi, aux déchets valorisables et aux matériaux recyclés. À cette fin, des arrêtés sont entrés en vigueur, dont l’un sur la sortie du statut de déchet. Celui-ci inclut des dispositions spécifiques aux granulats recyclés. Concrètement, le but est d’améliorer

À propos de.

la qualité des granulats recyclés, notamment au travers de la mise en place, par chaque producteur de granulats recyclés, d’un système de gestion de la qualité (technique et environnementale) et de sa vérification par un organisme tiers impartial. Les organismes d’évaluation de la conformité habilités à délivrer un certificat attestant que ce système de gestion est bien conforme aux exigences réglementaires contribuent ainsi au maintien du respect du cadre légal. Au niveau national, le secteur de la construction routière et des infrastructures porte des initiatives telles que la Belgian Alliance for Sustainable Construction (BA4SC), qui vise à accélérer la transition vers une construction durable orientée vers l’avenir et résiliente au climat. Dans le même ordre d’idée, un système de référence « Benor vert », destiné aux produits intégrant des critères de durabilité, est actuellement en développement.

COPRO est une organisation indépendante et impartiale qui se consacre à la certification et aux contrôles de produits de construction depuis 40 ans. Depuis sa création, COPRO a élargi ses activités à la certification de systèmes (cf. l’échelle de performance en CO2), et de personnes (cf. l’inventaire de l’amiante). COPRO est également l’un des membres fondateurs de l’ASBL Walterre à qui le Gouvernement wallon a confié par marché public de concession la gestion et la traçabilité des terres excavées en Wallonie, en vue de préserver, d’améliorer la qualité des sols et de prévenir l’appauvrissement du sol ainsi que l’apparition de pollution.

BERNARD CORNET

KIM DE JONGHE

Tunap : au confluent de l’écologie et de la performance L’entreprise chimique allemande Tunap, l’un des principaux fournisseurs de l’industrie automobile dans son secteur, adopte une approche résolument écologique. L’objectif ? Continuer à performer, tout en proposant des produits plus respectueux de l’environnement grâce à une R&D de pointe, comme l’explique Peter-Frans Pals, Directeur général pour le Benelux. Tunap jouit d’une solide réputation dans le monde de l’automobile. Depuis un demi-siècle, l’entreprise produit, distribue et vend des lubrifiants, des huiles et des produits d’entretien automobiles de haute qualité, en s’appuyant sur son propre département de R&D. « Ces dernières années, les attentes des utilisateurs et des constructeurs automobiles en termes d’ESG et d’écologie ont considérablement évolué », constate Peter-Frans. « Nous y répondons en réduisant notre empreinte écologique. Nous fabriquons également des produits respectueux de la mécanique et de l’environnement et qui se distinguent par leur caractère

durable. Le slogan de notre département R&D est «The Best in the World, The Best for the World» (le meilleur du monde, le meilleur pour le monde). Et ce n’est pas pour rien. » Selon Peter-Frans, chimie et développement durable demeurent contradictoires, surtout aux yeux du grand public. Mais ce n’est pas forcément le cas. « Cela commence par le choix des matières premières que vous utilisez pour vos produits, par exemple. Ainsi, dans notre secteur, il est encore courant d’utiliser du butane ou du propane comme gaz propulseur pour les aérosols. Pour notre nouvelle nouvelle gamme de produits «Human Technology», nous avons remplacé ce gaz par de l’air comprimé dans la mesure du possible. Cela demande un effort particulier pour l’entreprise car l’offre de matières premières «vertes» est plus limitée et il est aussi souvent plus difficile de fabriquer des produits performants avec ces matières » Néanmoins, cela reste la condition sine qua non : les produits fabriqués par Tunap doivent être sûrs et écologiques, mais avant tout, ils doivent aussi tenir leurs promesses. « C’est le plus important », affirme Peter-

Frans. « Si le produit ne fonctionne pas bien, le client l’achète une fois, mais pas deux. Tous vos efforts en matière d’écologie n’ont alors servi à rien. » L’approche verte de Tunap est non seulement bénéfique pour l’environnement, mais à long terme, elle pourrait également répondre à certains des défis économiques auxquels est confronté le secteur automobile. « Nous savons que l’essor des voitures électriques exercera une pression sur la demande d’entretien », explique Peter-Frans. « La vidange d’huile, par exemple, n’est plus nécessaire pour un véhicule électrique. Une solution encore peu explorée serait de prêter davantage attention à la propreté des systèmes de climatisation. Les recherches montrent que de nombreuses voitures circulent avec des climatiseurs contaminés, propices à la prolifération de bactéries et d’autres micro-organismes. Les personnes souffrant d’asthme et d’allergies peuvent en être affectées sans que le conducteur ne le remarque. Tunap a donc développé une gamme de produits destinés au nettoyage des systèmes de climatisation pour remédier à ce problème, combinant ainsi protection sanitaire et opportunité commerciale pour les garagistes ».


Eco-innovation pour l’horizon 2050

Fokus-online.be 8

Le grand virage vert de l’aviation et du maritime Par Bastien Craninx

Le carburant représente 40% de la masse d’un avion long-courrier traditionnel au décollage.

L

’industrie de l’aviation et du transport maritime s’engage dans une transition vers des pratiques plus vertes et durables. Électrification, hydrogène et carburants biorenouvelables : de réelles solutions qui nécessitent plus de temps et d’ambition. La question de la durabilité de l’aviation et du transport maritime est un sujet brûlant. Et, pour cause, ces deux secteurs industriels sont de grands émetteurs de gaz à effet de serre. Selon le calendrier de l’Accord de Paris, des solutions 100 % décarbonées pour ces types de transport sont envisagées pour 2050. Pourtant, certains experts sont plutôt sceptiques. C’est le cas d’Olivier Neyrinck, directeur technique de la Brafco. « Soyons réalistes, le challenge ne pourra malheureusement pas être entièrement tenu, mais il a l’avantage d’exister et de pousser la technologie en avant. » Innovations technologiques et carburants alternatifs En matière de technologie justement, les attentes se focalisent principalement sur le type de carburant. Trois solutions semblent retenir l’attention, certaines étant plus réalistes que d’autres : électrification, biocarburant et hydrogène. L’électrification, par exemple, semble particulièrement utopique pour les avions et les bateaux. Et ce, en raison des limites actuelles de la technologie des batteries. « Le carburant représente 40 % de la masse d’un avion long-courrier

traditionnel au décollage. La densité énergétique d’un appareil électrique serait telle qu’il ne transporterait que des batteries. », souligne Francesco Contino, professeur spécialisé en énergie à l’UCLouvain. En termes d’efficacité, on repassera. L’hydrogène, par contre, serait une solution à envisager. « L’hydrogène peut être produit par électrolyse, donc de manière abondante. Il est également stockable. Seul problème : il prend encore beaucoup de place. » Les espoirs se posent plus sérieusement sur les carburants de synthèse. Dérivés de la biomasse et issus de sources végétales ou animales, ils pourraient offrir entre 80 % et 90 % de réduction de gaz à effet de serre. Attention toutefois : certains carburants de synthèse n’offrent aucun gain, et peuvent même avoir un impact négatif.Certaines initiatives prometteuses montrent d’ailleurs l’exemple. « L’aéroport du Luxembourg fait déjà rouler l’ensemble de ses véhicules de tarmac au HVO, l’huile végétale hydrotraitée », explique Olivier Neyrinck. « Et depuis le mois de juin dernier, la compagnie aérienne Cargolux fait également voler sa flotte au HVO. » Neste, une société finlandaise spécialisée dans le raffinage, partenaire du projet, se pose d’ailleurs en porte-drapeau de cette solution à l’échelle mondiale. Solution que commencent à envisager quelques grands groupes pétroliers comme Total (qui a dédié sa raffinerie de Marseille à la production de HVO), ou encore Exxon Mobil.

— FRANCESCO CONTINO PROFESSEUR SPÉCIALISÉ EN ÉNERGIE, UCLOUVAIN

Obstacles à l’horizon Malheureusement, ces exemples concrets se comptent encore sur les doigts d’une main. La faute à une frilosité politique, estime Olivier Neyrinck. « Ce qui manque à la Belgique et à l’Europe, c’est une vision et une vitesse d’approche communes sur la question du biorenouvelable ». Cela constituerait une première étape qui permettrait de faire front devant d’autres puissances mondiales comme la Chine. « Imaginez un porte-conteneurs quittant les côtes européennes grâce au biocarburant. Que fera-t-il à sec de l’autre côté de la planète si un consensus mondial n’a pas été trouvé ? » Un constat qui s’applique également au domaine aérien. Selon Francesco Contino, une idée concrète pour entamer ce processus de décarbonisation serait alors de taxer le carburant des secteurs aéronautique et maritime. « Selon les accords de Chicago de 1944, qui interdisent toute taxe sur le carburant aérien, une telle taxe serait révolutionnaire. » Pour lui, LA solution serait certainement de changer complètement notre paradigme économique en limitant la croissance économique et donc les transports. Mais sommes-nous vraiment prêts à franchir le pas ?


LE “GREEN LAB” DES CLINIQUES DE L’EUROPE Dans un secteur hospitalier qui contribue de manière significative à l’empreinte écologique globale, le laboratoire des Cliniques de l’Europe se distingue. Il a récemment été le premier laboratoire en Belgique à recevoir le certificat Green Lab. Ce succès est le couronnement d’une série d’engagements environnementaux profondément ancrés dans les pratiques du laboratoire. Rationalisation es services médico-techniques, dont les laboratoires et la radiologie, sont des centres de forte consommation d’énergie qui génèrent bien plus d’émissions de gaz à effet de serre que les autres services d’un hôpital. En particulier dans des laboratoires hospitaliers comme ceux des Cliniques de l’Europe, qui sont tenus d’être ouverts 24 h sur 24 et 365 jours par an pour répondre aux besoins urgents. Depuis son arrivée il y a dix ans, Julie Hotton Pharmacienne biologiste et cheffe de service du Laboratoire, a oeuvré sans relâche pour la rationalisation des analyses ainsi que des coûts énergétiques du service : « Les médecins ont parfois tendance à prescrire des analyses redondantes, qui augmentent les coûts pour l’INAMI.

duire l’utilisation de papier et de consommables : le passage à des prescriptions électroniques et la création d’un portail patient pour l’accès aux résultats ont par exemple été mis en place. Ces efforts, combinés à une rationalisation des tests, ont non seulement réduit l’empreinte écologique du laboratoire, mais aussi amélioré son efficacité. Antoine Mairesse, Médecin spécialiste en Biologie Clinique des Cliniques de l’Europe, note l’importance de cette transformation, qui constitue un des points clés du Green Lab : « Lorsque j’ai lancé l’idée du Green Lab, une grosse partie du travail avait déjà été fait, et j’ai immédiatement eu l’appui de tout le service dans cette démarche. » Green Lab et ISO 15189 La Fédération Européenne de Médecine de Laboratoire (EFLM) s’est engagée dans une mission ambitieuse visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, en accord avec le Green Deal européen. Dans ce cadre, les laboratoires qui répondent à une liste exhaustive de critères répartis en quatre grands thèmes (gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets et des produits chimiques) sont invités à fournir des preuves documentaires de leurs efforts. Sur base de ces réponses, l’EFLM effectue un audit pour décider de l’attribution du certificat Green Lab.

Cela crée donc une dette inutile envers les soins de santé et la sécurité sociale, sans parler de l’impact environnemental de ces consommables à usage unique. »

L’obtention du certificat Green Lab est une source de fierté pour les équipes du laboratoire, et a été le moteur derrière la mise en place d’un tri PMC inexistant dans les autres hopitaux et de l’évacuation des eaux contaminées par les produits chimiques, autrefois rejetées dans les égouts. En outre, quelques adaptations simples mais significatives des habitudes quotidiennes du personnel ont été nécessaires, comme le remplacement des lampes traditionnelles par des LED et la réduction de leur nombre. Toutefois, ces initiatives ne sont pas seulement une réponse à un impératif écologique, rappelle Julie. « Le Green Lab n’est pas une fin en soi, mais un symbole de l’engagement du laboratoire envers sa mission première : un service de qualité pour les patients. »

Face à ces défis, le Laboratoire des Cliniques de l’Europe a pris des initiatives audacieuses pour ré-

L’accréditation ISO 15189 du laboratoire, requise pour effectuer certaines analyses, reflète ainsi sa

culture d’excellence dans le rendu de résultats de haute qualité pour les patients. Elle impose des exigences de qualité élevées qui sont révisées et renforcées chaque mois. Julie souligne qu’il est primordial que les pratiques durables n’impactent en rien sur la qualité des soins et des résultats. « Il existe une hiérarchie claire des priorités : la qualité avant tout. » « Mais nous gardons une attitude proactive pour identifier des alternatives durables », ajoute Antoine. Au-delà du laboratoire Le laboratoire vise également à étendre son impact environnemental positif au-delà de ses opérations internes en adoptant une approche collaborative. Dans un effort de sensibilisation, il a ainsi intégré des exigences durables dans ses appels d’offres. En incorporant des pratiques écologiques dans leur fonctionnement quotidien et en influençant positivement leur réseau plus large, les Cliniques de l’Europe démontrent un modèle de soins de santé responsable et respectueux de l’environnement, tout en maintenant les normes de qualité les plus élevées.

JULIE HOTTON

DR. ANTOINE MAIRESSE

WWW.CLINIQUESDELEUROPE.BE


Brand Report • Innoviris

Fokus-online.be 10

Encourager et soutenir l’innovation circulaire en entreprise

S

’il est important pour nous, citoyens du monde, de s’engager activement pour la durabilité, il en va de même pour nos entreprises belges. Qu’elles œuvrent dans le secteur marchand ou non marchand, elles doivent donner l’exemple, mais aussi et surtout pouvoir répondre aux nouvelles exigences européennes pour rester pérennes. Focus sur l’importance de soutenir l’innovation pour une économie circulaire en Belgique. Vers des entreprises plus durables L’économie circulaire et la durabilité sont des concepts largement utilisés aujourd’hui. Mais, adaptés aux entreprises, que signifient-ils exactement ? Stefaan Sonck Thiebaut, Directeur Général d’Innoviris, explique : « L’économie circulaire, c’est en fait l’utilisation optimale des ressources tout au long du cycle de vie d’un produit. Et ça sous-entend plusieurs niveaux : il s’agit d’abord de penser les produits différemment, de travailler sur d’autres types de business plan pour optimiser la manière de confectionner le produit, avec moins de ressources et d’énergies. Ensuite, il faut étendre la durée de vie du produit de différentes façons et, finalement, en fin de cycle, il s’agit de savoir comment utiliser et recycler les déchets rejetés par le produit ». Un processus complexe qui demande évidemment des compétences et des savoirfaire spécifiques pour parvenir à trouver la solution la plus adaptée à son produit. Et à cet égard, aujourd’hui en Belgique, nous avons plus que jamais besoin d’innover. « L’innovation est primordiale ! C’est grâce à toutes les nouvelles idées qui vont germer dans les esprits créatifs que nous pourrons faire fonctionner de nouveaux modèles économiques », argumente Stefaan Sonck Thiebaut.

Soutenir l’innovation : un pilier essentiel pour amorcer le changement Créer une économie plus juste et durable au sein de nos entreprises grâce à l’innovation va permettre de les rendre plus compétitives sur le marché. D’une part parce qu’elles vont cesser d’utiliser certains réseaux d’approvisionnement devenant petit à petit moins disponibles, mais aussi parce qu’elles vont apprendre à devenir résilientes face aux crises. Et, in fine, ces entreprises seront dans une position plus forte pour attirer des talents, des investisseurs et des consommateurs de leurs produits qui se tournent de plus en plus vers des entreprises vertes pour tous types de consommation. « C’est pourquoi il est fondamental d’apporter notre soutien aux projets d’innovation allant dans le sens de la circularité », précise Stefaan Sonck Thiebaut. Soutenir l’innovation, oui, mais comment ? En réalité, ce soutien passe par plusieurs axes. Comme l’explique Stefaan Sonck Thiebaut, il s’agit d’abord d’apporter une aide financière aux projets les plus porteurs. « Chez Innoviris, nous analysons les différents projets qui émergent en Région Bruxelles-Capitale selon des critères alignés avec la stratégie de la Région, la ‘‘Shifting Economy’’. Et lorsque l’analyse montre que le projet est innovant, aura un impact positif pour l’entreprise et le potentiel d’un impact positif, social ou écologique pour la Région, nous le cofinançons ». Mais ce n’est pas tout. Sensibiliser les entrepreneurs en devenir à la durabilité et aux aides dont ils pourraient disposer est également un pan essentiel de la démarche. Si l’on constate aujourd’hui qu’à peu près 70 % des entrepreneurs bruxellois souhaitent s’engager dans l’économie circulaire, seuls 30 % sont réellement au courant des aides disponibles

L’innovation est primordiale ! C’est grâce à toutes les nouvelles idées qui vont germer dans les esprits créatifs que nous pourrons faire fonctionner de nouveaux modèles économiques.

« C’est pourtant par une modification de fonctionnement de nos entreprises locales que nous pourrons atteindre nos objectifs de neutralité carbone », explique Stefaan Sonck Thiebaut. Si bon nombre de projets positifs voient le jour, il reste donc essentiel de parler davantage du sujet et d’aider les entrepreneurs à comprendre les aides que les régions ont à leur offrir, car elles sont nombreuses ! Aujourd’hui, demain, et après ? Afin d’assurer un avenir serein pour nos entreprises, il faut continuer à encourager les démarches d’innovation durables et permettre aux entreprises de confronter leurs idées ingénieuses avec la réalité. La dynamique circulaire est très forte actuellement, mais cela ne suffit pas. « Il faut poursuivre notre soutien auprès de nos entreprises afin qu’elles passent du stade de l’idée à celui de la concrétisation. Ce qui est essentiel, c’est d’aider nos régions à mettre sur pied des entreprises durables et à forte croissance », conclut Stefaan Sonck Thiebaut. Un constat tout de même très positif qui laisse entrevoir de belles avancées et des changements motivants pour l’avenir.

À propos de. Innoviris est un organisme public dont le rôle est de soutenir la recherche et l’innovation à BruxellesCapitale en ciblant les PME, les centres de recherches, le secteur non marchand et le secteur public. Mais aussi en apportant de la sensibilisation et du soutien à travers les Circular Innovation Journey qui aident les entreprises à connaître et mieux comprendre les différentes aides proposées par la Région.

STEFAAN SONCK THIEBAUT DIRECTEUR GÉNÉRAL

we fund your future


11 #FokusEnergieEnvironnement

RSM Belgium • Brand Report

La transition énergétique des entreprises belges.

F

ace aux défis actuels du développement durable, il est capital que les entreprises belges s’adaptent à ce contexte changeant. Les opinions des experts en la matière sont donc cruciales pour comprendre les actions nécessaires. À la question des enjeux de la transition énergétique des entreprises, la réponse d’Erwin De Bock, responsable du département dédié au développement durable chez RSM Belgium, est sans appel : « Les sociétés belges devront s’adapter : une transition est nécessaire pour préserver la planète. » Quant à savoir si les objectifs fixés par l’Europe sont réalistes, la réponse est claire : « Les entreprises qui, à l’avenir, n’évolueront pas vers des produits et services durables s’exposent au risque de perdre des clients ou de ne plus pouvoir se placer sur des nouveaux marchés », poursuit-il. Des mesures ont été mises en place par l’Europe afin de faciliter la transition énergétique des entreprises. Ainsi, les critères ESG (Critères environnementaux, Sociaux et de

Gouvernance) permettent d’évaluer les performances de durabilité des entreprises. De plus en plus intégrés dans les stratégies d’investissement, les critères ESG sont donc un moyen de mesurer l’impact global des sociétés, d’un point de vue social, environnemental et en termes de gouvernance. Bien que les coûts engendrés par cette transition puissent être conséquents, le responsable du département durabilité chez RSM Belgium préfère y voir une stratégie d’investissement : « À terme, les entreprises qui investissent dans la durabilité seront perçues comme des partenaires fiables, soucieux de la planète et du bien-être des travailleurs. C’est l’équilibre à atteindre. » « L’Europe met à disposition de ses pays membres des moyens financiers pour aider les entreprises à faire cette transition, dont l’énergie fait partie, ajoute Erwin De Bock. Mais les objectifs européens sont-ils atteignables par toutes les entreprises ? « Bien sûr, les exigences sont différentes pour un indépendant qui travaille seul et une société qui emploie plusieurs

#FokusEnergieEnvironnement

À propos de. personnes », rassure mr De Bock. Cette transition énergétique s’est déjà inscrite dans la directive CSRD qui entre en application obligatoire pour les entreprises qui dépassent plus de deux des trois critères suivants : 250 employés, € 40 millions de chiffres d’affaires et € 20 millions de total de bilan. Le pacte vert pour l’Europe, appelé Green deal, impose quant à lui une réduction des émissions nettes de 55% des gaz à effet de serre d’ici 2030 et le net-zéro pour 2050. « Nous cherchons non seulement à conscientiser les entreprises mais surtout, à aider à analyser l’impact des activités de celle-ci sur les personnes et l’environnement, grâce aux normes européennes en matière de durabilité (ESRS), » explique mr De Bock, qui estime que les normes ESRS sont un bon canevas : « Lorsque l’on parle de développement durable et de transition énergétique, il ne faut pas négliger l’aspect humain. L’objectif n’est nullement de fermer des entreprises qui ne répondent pas aux exigences européennes, mais de les accompagner pour qu’elles puissent changer et évoluer vers notre ambition durable commune »

Le réseau RSM, présent dans plus de 120 pays, exerce des activités d’audit, de conseil et de services fiscaux et se distingue par son expertise approfondie et son engagement pour la réussite de ses clients. RSM Sustainability, au sein du groupe RSM Belgium soutient les entreprises (belges) dans leur transition énergétique et accompagne ses clients pour établir un reporting de durabilité basé sur les ESRS, SDG et autres référentiels.

ERWIN DE BOCK RESPONSABLE DU DÉPARTEMENT DÉDIÉ AU DÉVELOPPEMENT DURABLE


Interview

Grégoire Dallemagne

« L’avenir de l’énergie repose sur l’électrification  »

Par Caroline Beauvois Photos • Gregory Van Gansen

Fokus-online.be 12


Interview

13 #FokusEnergieEnvironnement

G

régoire Dallemagne, CEO de Luminus, prend le parti de l’action pour répondre aux défis énergétiques d’aujourd’hui et de demain. Il nous dévoile les stratégies dans lesquelles le producteur d’électricité et fournisseur d’énergie a décidé de s’engager. Quelle est la stratégie de Luminus face aux défis énergétiques actuels ? « Face à la crise énergétique, climatique et géopolitique, notre stratégie est de réduire la consommation d’énergie fossile. Nous encourageons nos clients à faire preuve de sobriété, nous leur proposons des services d’efficacité énergétique et visons l’électrification des usages qui peuvent l’être, ce qui permet de réduire la consommation d’énergie, mais en plus de la décarboner. L’avenir de l’énergie repose sur l’électrification, comme le remplacement des véhicules à essence par des électriques et l’usage de pompes à chaleur au lieu de chaudières traditionnelles. Nous allons continuer nos efforts pour développer toujours plus d’énergie renouvelable. C’est un impératif pour construire ce monde neutre en CO2 auquel nous aspirons. Par ailleurs, nous continuons à investir dans nos centrales électriques au gaz naturel. Nous sommes en train d’en développer une nouvelle à Seraing. Ces centrales au gaz naturel sont essentielles pour compenser le caractère intermittent des énergies renouvelables. Il est plus efficace et plus respectueux de l’environnement d’alimenter des voitures électriques et des pompes à chaleur avec l’électricité qui provient d’une centrale au gaz performante que de brûler directement du gaz ou du carburant dans des chaudières et des voitures thermiques. »

Nous allons continuer nos efforts pour développer toujours plus d’énergie renouvelable. C’est un impératif pour construire ce monde neutre en CO2 auquel nous aspirons. Vous venez d’évoquer l’intermittence des énergies renouvelables. Comment la gérer ? « L’intermittence des énergies renouvelables est un défi. La première difficulté c’est que les panneaux solaires produisent typiquement de l’électricité lorsqu’il y a du soleil, mais par design ce n’est jamais le cas le soir en hiver, alors que la pointe de la demande d’électricité et d’énergie est bien à ce moment-là. La deuxième difficulté, c’est que nous traversons chaque année des périodes de plusieurs semaines en hiver sans ensoleillement ni vent, comme nous avons connu ces dernières semaines. Ces périodes sont qualifiées du nom horrible de « Dunkeflaute », qui se traduit par « dépression sombre ». Nous allons devoir nous habituer à adapter notre consommation au moment de la production, avec des solutions de stockage ou d’ajustement de la demande, via les batteries domestiques et la domotique, pour utiliser l’électricité de manière plus efficace. Par contre, aujourd’hui, nous n’avons pas encore de solution pour le stockage intersaisonnier. Pour les périodes sans soleil ni vent, nous devons miser sur un mix électrique diversifié incluant des centrales nucléaires ou au gaz en complément aux énergies renouvelables. »

Les deux conflits aux portes de l’Europe sont de nature à créer des risques sur les marchés du gaz.

Smart Fact. Nous arrivons en hiver… Quelles sont vos prévisions pour les tendances du marché de l’énergie sur le court-moyen terme ? « Aujourd’hui, nous observons des stocks de gaz qui sont bien remplis en Europe. Suite à la crise de 2022, les différents états membres ont eu à cœur de remplir leurs stocks de gaz. C’est plutôt de bon augure pour l’hiver qui arrive. Mais, nous avons deux guerres aux portes de l’Europe, en Ukraine et au Moyen-Orient. Ces deux conflits sont de nature à créer des risques sur les marchés du gaz. Nous ne pouvons donc pas encore exclure des éléments exogènes qui viendraient créer une forte volatilité sur les cours du gaz ou les cours du pétrole. Face à ces risques, la meilleure stratégie continue d’être la réduction de la consommation totale d’énergie fossile en faisant preuve de sobriété, et c’est le travail de chacune et chacun d’entre nous. » Selon les projections, notre consommation d’électricité va tripler d’ici 2050. Comment répondre à cette hausse ? « Pour y répondre, il faut redoubler le développement des énergies renouvelables. Mais nous constatons, avec les autres développeurs, que de nombreux projets sont bloqués dans des recours au Conseil d’État. Si on fait le bilan aujourd’hui, nous avons environ 1 Gigawatt d’énergie éolienne bloqué dans des recours divers, soit l’équivalent d’une centrale nucléaire. Si nous voulons augmenter rapidement la capacité renouvelable, nous pensons qu’il est important de trouver un moyen au niveau de l’état de faciliter les procédures d’octroi de permis et de raccourcir le temps de traitement des recours. Deuxièmement, pour produire assez d’électricité et pour assurer la sécurité d’approvisionnement, nous pensons qu’il faut un mix électrique diversifié, de manière à produire suffisamment d’électricité au bon moment, avec le moins d’émissions de CO2 possible et le coût total du système le plus bas possible. » Enfin, êtes-vous optimiste quant à l’avenir énergétique ? « Je suis un grand optimiste, mais ce n’est pas un optimisme béat, c’est un optimisme qui nourrit l’action et qui est rempli de détermination. Il existe aujourd’hui de nombreuses solutions pour réduire de manière extrêmement significative les émissions de CO2. Nous devons juste les déployer. La bonne nouvelle, c’est que la plupart des technologies existent et que nous avons le savoir-faire pour les mettre en œuvre. »

Quelle personnalité vous inspire ? « Il y en a plusieurs ! Nous avons d’ailleurs eu le plaisir d’en accueillir chez Luminus pour inspirer toutes nos équipes. Tout d’abord, il y a Jane Goodall, la célèbre primatologue. Avec son association, nous avons planté à ce jour près de 4 millions d’arbres en Belgique et en Afrique. Bertrand Piccard qui a fait le tour du monde en avion solaire, sans une seule goutte de carburant. Il est venu nous expliquer son esprit d’aventurier, de pionnier. Matthieu Ricard, qui est parfois décrit comme l’homme le plus heureux du monde, est venu nous expliquer comment prendre soin de soi pour pouvoir prendre soin des autres et des générations futures. Ces quelques personnalités m’ont beaucoup marqué. »

Un mix électrique diversifié « Il est important de miser sur un mix électrique diversifié avec un parc de production comprenant des centrales hydroélectriques, des parcs éoliens terrestres, la technologie solaire et des centrales électriques au gaz naturel. Des services de solutions d’efficacité énergétique peuvent également aider les clients à réduire leur consommation d’énergie. »

L’intelligence artificielle “verte” « L’intelligence artificielle aura un rôle considérable à jouer pour nous accompagner dans notre mission de réduire la consommation d’énergie ainsi que dans la gestion de la demande et de l’offre d’électricité. Nous utilisons déjà des algorithmes depuis des années pour aider nos clients à optimiser leur consommation et continuons à investir dans l’intelligence artificielle avec nos équipes. »


TAKE IT EASY. THIS IS THE WAY

ASSUREZ VOUS DES FÊTES Et si bénéficier des services Coyote passe par la souscription d’un abonnement payant, c’est parce que Coyote propose aux DE FIN D’ANNEE ET UNE automobilistes un éventail de fonctionnalités de pointe leur permettant de rouler dans les meilleures conditions. Parmi les ANNEE 2024 SEREINES alertes et assistances les plus singulières, Coyote comprend entre autres la prévention somnolence, des alertes précises en GRÂCE A COYOTE amont de tous types de perturbations ou bien encore des foncLeader des assistants d’aide à la conduite depuis plusieurs années, Coyote est un outil de sécurité routière dont le succès repose avant tout sur sa communauté. En pratique, les utilisateurs informent les autres conducteurs des dangers potentiels présents sur leurs trajets et s’assurent mutuellement un trajet sécurisé grâce à un partage d’alertes vérifiées, notamment par le biais de la Police fédérale. Grâce à la forte implication de sa communauté, Coyote se trouve donc en mesure de délivrer des informations fiables, le tout en temps réel (à titre d’exemple, 109 089 informations confirmées par les utilisateurs Coyote ont été échangées en juillet concernant le signalement de « véhicule arrêté sur la bande d’arrêt d’urgence »).

Rouler en sécurité n’a jamais été aussi simple avec Coyote. coyotesystems.be

tionnalités uniques telles que l’alerte des véhicules fantômes (véhicules à contre-sens) et la sécurité prédictive, étudiée à l’approche de tous les virages dangereux en Belgique et d’autres pays en Europe. Comme le précise Pascal Courrier, CEO de COYOTE BENELUX, « la sécurité de nos utilisateurs est notre res-ponsabilité et nous avons vocation à guider les automobilistes, au quotidien, sur une route sans danger en leur garantissant un trajet en toute sérénité, partout et à chaque instant. Nous conti-nuerons à aider les automobilistes à rouler prudemment ! ». Coyote est utilisable sur smartphone via l’application Coyote ou en boîtier physique, et disponible en Belgique dans les « Coyote store », dans les « Coyote center », chez les revendeurs agrées ou sur le site coyotesystems.be.


Pourquoi la transition énergétique est-elle inévitable ? En trois mots : législation, économies, image. La législation ne vous laissera bientôt plus le choix. L'Union Européenne, par exemple, vise à réduire les émissions de CO2 de 55% d'ici à 2030 et à atteindre 45% d'énergies renouvelables, ou encore l’imposition à tous les bâtiments non résidentiels de bornes de recharge dès 2027. Du côté des économies, l'adoption des énergies renouvelables mène à une diminution significative des coûts énergétiques. Certains de nos clients ont même réduit leur facture de 85% en une année seulement. Quant à l'image de votre organisation, adopter une stratégie écoresponsable est une manière efficace de renforcer votre image de marque. En effet, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) influence environ la moitié de l'image d'une entreprise.

"La législation ne vous laissera bientôt

plus le choix."

Comment votre organisation peutelle réduire ses émissions de CO2 ? Le bilan carbone est la première étape pour obtenir une vue d'ensemble de votre empreinte carbone et de vos consommations énergétiques. Vous pourrez alors obtenir des gains faciles à mettre en place. Puis, l’audit énergétique (obligatoire ou volontaire) va plus loin en analysant en profondeur toutes vos performances énergétiques. Il identifie les technologies à implémenter et leurs investissements. Vous pouvez aussi optimiser en permanence vos consommations grâce au monitoring énergétique qui vous permet de les réduire d’environ 10%. Mais ces étapes pourraient s’avérer insuffisantes face à la complexité de la neutralité carbone et encore plus si vous manquez de ressources humaines compétentes en la matière. Vous pouvez alors recourir au consulting en énergie et notamment à des workshops qui permettent à votre équipe de se former et de définir des objectifs à atteindre à court, moyen et long terme.

Toutes ces étapes aboutissent à l’élément indispensable pour une transition énergétique réussie : votre plan stratégique en énergie. Celui-ci vous garantira d’atteindre vos objectifs environnementaux et financiers, dans le respect des délais et du budget. Il faut savoir qu’il est généralement recommandé d'installer des panneaux solaires pour produire une énergie verte et locale, tout en valorisant votre propriété. Face à la difficulté de comparaison entre les fournisseurs, vous pouvez opter pour l’audit en énergie solaire. Vous obtenez ainsi directement une étude complète de la centrale solaire, une estimation de la production solaire annuelle, des économies et ROI attendus.

En quoi Helexia peut vous aider ? Helexia (Groupe Voltalia), est le partenaire idéal pour vous accompagner dans votre transition vers des solutions énergétiques durables. Nous vous aidons à réduire vos coûts énergétiques et votre empreinte carbone. Nous prenons tout en charge : étude, installation, maintenance, et pouvons même réaliser des investissements pour vous.

Pour réussir votre transition énergétique, rendez-vous ici : helexia.be/fr/réussir-votre-transition ou via ce QR code :

Grâce à cet audit, vous avez ainsi une base solide pour lancer un appel d’offres efficace. Vous pouvez aussi vous en servir pour l'installation de carports solaires sur vos parkings en les couplant à des stations de recharge de voitures électriques.

L’avenir de la durabilité commence ici M-tech : du conseil environnemental au partenaire d’entrepreneuriat durable L’entrepreneuriat durable comme priorité Il y a près d’un quart de siècle (en 1999), M-tech a commencé son parcours en tant que précurseur dans le domaine du conseil en environnement. Au fil des années, l’entreprise a accumulé une richesse d’expérience et de connaissances et s’est imposée comme une valeur établie dans l’industrie avec une solide réputation. Mais la M-tech a également connu une transformation remarquable. Aujourd’hui, ce cabinet de conseil ne se concentre pas uniquement sur l’expertise environnementale, mais embrasse une mission plus large : la transition vers un entrepreneuriat durable. Le PDG Michiel Boodts s’exprime : “Nous voulons passer d’un cabinet de conseil en environnement à un partenaire qui guide et soutient les entreprises dans leurs activités de manière durable.” Pourquoi se concentrer sur la durabilité ? Michiel : L’entrepreneuriat durable devient de plus en plus important. L’Europe exigera à partir de 2024 que les grandes sociétés cotées rendent compte de l’impact de leurs activités sur les personnes et l’environnement et cette tendance devrait également toucher les petites entreprises. De plus, se concentrer sur la durabilité présente de nombreux avantages pour l’entreprise elle-même. Il stimule l’innovation. De plus, en tant qu’entreprise, vous économisez des coûts grâce à une utilisation efficace des ressources/énergie et vous accédez à un financement moins cher. Enfin, en tant qu’entreprise, vous augmentez votre attrait auprès les clients, les fournisseurs et les employés.

Comment aidez-vous d’autres entreprises à faire le pas vers l’entrepreneuriat durable ? Michiel : Nous aidons nos clients par exemple dans la mise en œuvre de l’échelle de performance CO2. Il s’agit d’un instrument de durabilité qui aide les entreprises et les gouvernements à réduire les émissions de CO2. Les actions concrètes que nous conseillons à nos clients incluent le verdissement du parc automobile, le passage à l’énergie renouvelable, l’adoucissement... “Nous visons toujours une situation gagnant-gagnant. Une victoire pour notre client et une victoire pour l’environnement.”

Comment appliquez-vous la durabilité au sein du M-tech Group ? Michiel : Nous avons adhéré à la Charte de la Chambre de commerce flamand (VOKA) pour l’entrepreneuriat durable. Nous ne voulons pas seulement promouvoir l’entrepreneuriat durable en paroles, nous mettons également nos paroles en action.

Group

Beaucoup plus qu’une société de consultance environnementale M-tech vous offre non seulement des conseils en matière d’environnement, mais aussi pour obtenir de l’aide pour les demandes de permis environnementaux, les rapports d’impact sur l’environnement et de sécurité. Grâce à ses consultants environnementaux agréés, M-tech aide ses clients à mettre en œuvre et à respecter les exigences en matière d’environnement et de permis. En outre, ils conseillent d’autres entreprises dans les domaines de la nature, de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de la mobilité et donc de la durabilité. M-tech Group www.mtechgroup.be wallonie@mtechgroup.be Bureaux à : Namur, Bruxelles, Hasselt, Gent, Deerlijk et Roermond


Panel d’experts

Fokus-online.be 16

Être nucléaire ou ne pas l’être ? La Belgique s’interroge sur l’avenir du nucléaire dans sa transition énergétique. Stop ou encore ? Qu’apporte cette source d’énergie à notre pays ? Entre nécessité et défi, le débat oppose le MR, Ecolo et le PS.

Par Bastien Craninx

Georges-Louis Bouchez

Élodie Belleflamme

Ben Achour

Président du MR MR

Conseillère Énergie-Climat du Centre Jacky Morael

Député PS

Ecolo

Le nucléaire peut-il contribuer positivement à l’avenir énergétique durable de la Belgique ?

« Le nucléaire ne “peut” pas être une source d’énergie pour la Belgique, il doit l’être ! C’est d’ailleurs ce que le Mouvement Réformateur (MR) prévoit dans son mix énergétique pour un avenir décarboné. Le seul mix crédible et idéal est un mix qui trouve son équilibre entre le nucléaire et d’autres énergies renouvelables. La plupart des autres sources d’énergies renouvelables n’émettent pas de CO2, mais n’ont qu’une production intermittente. Le nucléaire, quant à lui, offre une production constante, essentielle à l’approvisionnement continu. En France, ce modèle a permis d’atteindre 97 % de décarbonation, montrant que la combinaison nucléairerenouvelable est efficace. »

Hainaut

« Eu égard au retard accumulé par les précédents gouvernements, le nucléaire joue encore un rôle dans le mix énergétique en transition, mais sa contribution climatique est faible. Chaque année, la Belgique émet l’équivalent de 110 millions de tonnes de CO2 et les réacteurs nucléaires allègent notre dette carbone d’à peine 1 million de tonnes. Seul un horizon 100 % renouvelable, accompagné de mesures structurelles adéquates, permettra d’atteindre la neutralité carbone. »

« Les trois objectifs à poursuivre sont les émissions carbone, la sécurité d’approvisionnement et l’accessibilité des prix. En raison de la guerre en Ukraine, de l’augmentation des prix, de l’incertitude de l’approvisionnement en gaz, les réacteurs nucléaires les plus récents ont été prolongés. En cela, le nucléaire contribue positivement à l’avenir énergétique de notre pays. Toutefois, cette technologie n’est pas une source d’énergie idéale. Elle présente également des inconvénients significatifs. L’avenir du nucléaire en Belgique dépendra des avancées technologiques, et de leurs avantages concrets pour les citoyens, particulièrement sur les small modular reactors (SMR), le “nucléaire du futur”. »

Quels sont les principaux avantages du nucléaire en termes de durabilité positive pour la Belgique ?

« D’abord, il ne produit pas de CO2, et répond ainsi au défi climatique majeur de réduction des émissions. De plus, bien que son infrastructure nécessite des investissements significatifs en béton, ceux-ci sont amortis sur une longue période. La technologie nucléaire permet également une gestion efficace des déchets, qui sont minimes et peuvent être traités, réduisant ainsi la nécessité de filières de traitement étendues. L’uranium est économique, représentant moins de 5 % du coût total, et son extraction est simple. Il n’y a pas de dépendance critique vis-à-vis d’autres nations, car il est disponible en Australie et au Canada, des démocraties stables. »

« Lorsqu’on compare le nucléaire à ses alternatives en termes de coût et de rapidité, le nouveau nucléaire et la majorité du nucléaire existant n’a aucun avantage. Avec un dollar investi dans du nucléaire, on produit 3 à 13 fois moins d’énergie qu’en investissant dans les énergies renouvelables. Investir dans des mesures de réduction de la consommation, notamment en termes d’efficience, s’avère encore plus rentable. Et alors que le «nouveau nucléaire» ne sera pas disponible avant 2045, les énergies renouvelables et l’efficacité ne prennent que quelques années à se déployer, et peuvent l’être dès aujourd’hui. »

« Premièrement, il s’agit d’une source d’énergie pilotable, qui peut s’adapter à la demande et permettre à ce titre l’intégration des énergies renouvelables au mix énergétique. Deuxièmement, le nucléaire n’entraîne l’émission que de faibles quantités de CO2 : en moyenne 12 grammes d’équivalent C02 par kWh d’électricité produite (de 3,7 à 110 gCO2eq/kWh) selon le GIEC. Troisièmement, la production d’électricité nucléaire permet à la Belgique une relative autonomie pour assurer son approvisionnement. À noter toutefois que l’entièreté de l’uranium utilisé dans les centrales belges est importée, notamment de Russie. »

Quels sont les principaux défis ou préoccupations qui y sont associés ?

« Premièrement, il est nécessaire de revitaliser la filière nucléaire qui a été négligée, avec de nombreux ingénieurs se tournant vers d’autres industries ou pays. Il est impératif de relancer la formation et de soutenir la recherche. Ensuite, il faut maintenir les chantiers nucléaires en activité, ce qui demande une décision politique rapide et déterminée quant à leur implantation. Enfin, il est crucial de gagner la confiance des investisseurs afin de lever des capitaux privés, notamment avec le soutien des banques et des garanties étatiques. »

« Pour relever les enjeux environnementaux et énergétiques de cette décennie, nous devons surtout nous concentrer sur la rénovation énergétique à grande échelle des bâtiments, favoriser une transition vers des modes de transport plus durables, électrifier les procédés industriels pour réduire les émissions et garantir un accès à une énergie propre en abondance. Cette dernière doit être proposée à un coût stable et accessible pour tous. Ce ne sont pas de simples changements, mais une révolution nécessaire des infrastructures, des habitudes et des politiques. Mettons en œuvre ces solutions de manière proactive pour forger un avenir durable. »

« Les défis en matière de sécurité d’approvisionnement, de pouvoir d’achat et de climat nous imposent des réponses à court et moyen terme. Or, construire de nouvelles centrales ou prolonger les plus vieux réacteurs n’est pas une solution pour les prochains hivers, en raison des risques de blackout liés à des problèmes de maintenance ou de microfissures, comme c’est le cas en France actuellement. Les déchets resteront radioactifs plusieurs centaines de milliers d’années : un fardeau pour les générations futures. En Belgique, il est impossible d’installer des centrales loin des zones habitées. De nouveaux réacteurs seraient véritablement contraignants pour les riverains. Il faut le prendre en compte. »


You want a career that changes the world for the better.

We’re building progress for people and the planet.

Holcim contribue à la construction d’un avenir durable pour les personnes et la planète. En tant que leader mondial de solutions de construction innovantes et durables, Holcim favorise le développement de villes plus vertes, d’infrastructures plus intelligentes et l’amélioration du cadre de vie dans le monde entier. Holcim Belgique compte 900 collaborateurs répartis sur 23 sites. Tous sont passionnés par la réalisation de progrès pour les personnes et la planète par le biais de quatre secteurs d’activité : Ciment, Béton, Granulats et Solutions & Produits.

Chez Holcim, vous pouvez mettre votre passion au travail.

Êtes-vous prêt à construire le progrès avec nous ? Retrouvez nos offres d’emploi via www.holcim.be


Architecture verte

Fokus-online.be 18

Biomimétisme

Quand la nature inspire les architectes Par Caroline Beauvois

R

endre nos habitations autosuffisantes, plus durables, mais aussi plus résilientes, voici l’objectif du biomimétisme en architecture. En effet, qui de mieux que la nature pour nous donner l’exemple ? S’inspirer de la nature pour développer le progrès technique. Si le phénomène n’est pas nouveau, c’est à la fin des années 90 et après la crise écologique que le biomimétisme commence à s’inviter dans les pratiques, explique Shady Attia, professeur d’architecture durable et de technologie du bâtiment à la faculté des Sciences appliquées de l’Université de Liège. « L’humain a toujours essayé de se connecter avec la nature et de s’en inspirer — Gaudi s’en est largement inspiré pour construire la Sagrada Familia à Barcelone — mais ce phénomène n’a été articulé très clairement qu’à partir de 1997, par la scientifique Janine M. Benyus, dans son livre “Le Biomimétisme”. »

Le biomimétisme dans l’architecture reste un concept de niche dans la niche de l’architecture durable. — SHADY ATTIA PROFESSEUR D’ARCHITECTURE DURABLE ET DE TECHNOLOGIE DU BÂTIMENT, UNIVERSITÉ DE LIÈGE

Mais de quoi s’agit-il exactement ? « Le biomimétisme est une conception multidisciplinaire utilisant la nature comme source d’inspiration pour l’esthétique, mais aussi la structure, la fonction, le confort et la durabilité. » Concrètement, les architectes cherchent à imiter trois caractéristiques de la nature dans leurs conceptions biomimétiques : l’interdisciplinarité, l’adaptation et l’absence de déchets. À l’international, L’Esplanade Theatre à Singapour, l’Eastgate Building au Zimbabwe ou encore The Algae House en Allemagne sont des exemples de constructions biomimétiques impressionnantes. En Belgique, bien que les architectures totalement biomimétiques soient rares, le concept s’intègre largement à certains éléments, notamment par la végétalisation des toitures et des façades. Autres exemples : les cellules photovoltaïques intégrées dans le vitrage, les peintures hydrofuges copiant les caractéristiques des plantes, les façades dynamiques qui réagissent selon les saisons… Luc Schuiten, architecte et dessinateur belge engagé, mène depuis plus de 40 ans une réflexion sur les cités végétales et le biomimétisme dans l’architecture. Son nouveau livre “Un monde biomimétique” sort d’ailleurs

en janvier prochain. « Cette réflexion vise à démontrer que la nature est notre mentor. Elle nous offre toutes les solutions pour préserver la planète et collaborer harmonieusement avec le vivant », témoigne-t-il. « Nous sommes de plus en plus conscients du rôle négatif que nous jouons sur notre environnement. Ici, il s’agit de voir quelles sont les possibilités à développer pour continuer à avancer intelligemment avec l’ensemble du vivant. » Mais si ces constructions sont particulièrement impressionnantes, leur entretien l’est tout autant, alors que la modernisation implique le contraire… « En Belgique, et en Europe en général, l’architecture est très standardisée et doit suivre de nombreux règlements ; le biomimétisme est dès lors difficile à appliquer. Par ailleurs, le biomimétisme dans l’architecture nécessite des budgets conséquents. », signale Shady.

Exemple de résilience Bien que nous ne puissions pas éviter les conséquences du changement climatique, la nature reste notre meilleur modèle de résilience. Gel, tempête, vagues de chaleur et de froid extrêmes, coupures d’électricité : il faut vivre avec ces scénarios de chocs qui seront très fréquents. Il est nécessaire de s’adapter pour être résilient et pouvoir rebondir après chaque choc. Le professeur poursuit : « C’est à cela qu’on essaye de préparer l’architecture. On observe un certain dynamisme et une adaptation, avec notamment la domotique et le concept de bâtiments intelligents, adaptatifs ou adaptables. Côté matériaux, le béton et l’acier laissent place aux matériaux biosourcés comme le bois, le chanvre ou les laines naturelles. Nous sommes vraiment en pleine transition ! » Et l’architecte de conclure : « Notre environnement naturel est celui du vivant ; plus on s’en entoure et interagit avec, mieux on se porte. »


STOPPER LE DÉBUT D’UN INCENDIE, UNE SIMPLE PRESSION DU DOIGT SUFFIT.

COMPACT & PUISSANT 100% BIODÉGRADABLE A LA MAISON OU PORTABLE FACILE À UTILISER

ÉTEIGNEZ LES FLAMMES, PAS L’AVENIR Experts en solutions innovantes et écologiques de lutte contre les incendies.

WWW.C-FIRE.EU

NOUVEAUX MODULES SOLAIRES EXCLUSIFS ‘LIGHTWEIGHT’ POUR LES TOITS INDUSTRIELS Ces modules solaires ULTRA-FINS ET EXTRÊMEMENT LÉGERS de Thermo Comfort, présentent des avantages supplémentaires par rapport aux générateurs d’énergie traditionnels. Les toits avec une capacité de charge (très) limitée, ou les toits plats où la vue est importante, ont enfin une solution. Des capacités allant jusqu’à 430Wp sont disponibles. Si vous êtes intéressé, contactez-nous dès maintenant : info@thermocomfort.be

THERMO COMFORT | Industrieweg 19, 2390 Malle | T +32 3 231 88 84 | info@thermocomfort.be | www.thermocomfort.be Thermo Comfort importateur exclusif, nous travaillons exclusivement avec des entreprises d’installation.


Le chemin des entreprises modernes

Fokus-online.be 20

Stratégies et outils pour les entreprises engagées Par Marleen Walravens

L

es entreprises sont de plus en plus poussées vers la durabilité. La législation se fait plus stricte, les consommateurs plus critiques et les investisseurs optent pour des investissements verts. Mais quels sont les outils pour devenir plus durable ? La durabilité des entreprises s’articule autour du principe ‘‘People, Planet, Profit’’, et concerne les matières premières, la production, le transport et les conditions de travail. Les piliers qui la sous-tendent sont l’équité sociale, la protection de l’environnement et la viabilité économique. « Si vous voulez opérer de manière durable, vous devez identifier l’impact de votre entreprise sur l’environnement, vos clients, vos employés, votre chaîne d’approvisionnement et la communauté au sens large et vous engager à l’améliorer », déclare Magali Frankl, directrice de The Shift, le réseau belge de développement durable qui regroupe plus de 500 entreprises et organisations dans la transition vers une économie et une société plus durables. La transition durable « Les entreprises durables cherchent à savoir d’où viennent leurs matières premières, s’il y a du travail d’enfants dans leur chaîne de production et comment elles peuvent prolonger la durée de vie de leurs produits », explique Evelien Bossuyt, chercheuse à l’University College UC Leuven-Limburg. Une transition durable nécessite un plan stratégique doté d’objectifs concrets. Pas évident si les connaissances nécessaires en matière de durabilité font encore défaut. L’accompagnement de ce processus n’est donc pas superflu. De plus en plus d’entreprises utilisent également des outils pour élaborer leur politique de développement durable et structurer le processus. Parmi les outils gratuits intéressants : Future-Fit Business Benchmark, Sustatool, B Impact Assessment et Common Good Matrix. Ils déterminent la maturité d’une entreprise en matière de développement durable et indiquent les mesures à prendre. « Le choix de l’outil dépend des connaissances de votre entreprise et du domaine dans lequel vous souhaitez avoir un impact », précise Evelien Bossuyt.

Il est urgent de passer d’une économie d’actionnaires à une économie de parties prenantes. — MAGALI FRANKL DIRECTRICE DE THE SHIFT

L’économie des parties prenantes D’autres outils, plus spécifiques, permettent de cartographier et de réduire les émissions de CO2 ou de faire des choix durables en matière de ressources et de matériaux. Des outils RH ont également été développés pour permettre de cartographier les trajets effectués par les employés, ce qui facilite la gestion du budget mobilité. Les outils de génération de rapports sur le développement durable sont également de plus en plus nombreux. C’est lié à la nouvelle législation européenne : les transformations durables ne sont plus optionnelles, mais sont devenues une obligation, une «licence d’exploitation» pour les entreprises. « Il faudra passer d’une économie d’actionnaires à une économie de parties prenantes. Le modèle économique des 50 dernières années, axé sur la maximisation du profit pour les actionnaires, n’est plus viable », ajoute Magali Frankl. Avant tout, les entreprises doivent rattraper leur retard en termes de connaissances sur le développement durable. « Cherchez activement des informations », conseille Evelien Bossuyt. « Rejoignez des réseaux de développement durable, suivez des webinaires, assistez à des événements, contactez des personnes qui travaillent sur le développement durable au quotidien, cela vous permettra de collecter une mine d’informations gratuitement. » « Nous devons également continuer à élever notre ambition pour évoluer vers des modèles économiques inclusifs, équitables et régénératifs qui garantissent le bien-être des générations actuelles et futures », conclut Magali Frankl.


21 #FokusEnergieEnvironnement

Incofin Investment Management • Brand Report

La microfinance : un levier puissant face aux défis environnementaux et sociaux

D

ans un monde confronté à des défis environnementaux et sociaux croissants, la microfinance émerge comme un outil crucial pour stimuler l’entrepreneuriat, particulièrement dans les pays en développement. Son rôle, cependant, va bien au-delà de la simple finance. Transformer les intentions en actions Paul Buysens, co-CEO d’Incofin, une institution financière spécialisée dans les investissements responsables, décrit la microfinance comme la «grand-mère de l’investissement à impact social». « De bonnes intentions, ça ne suffit pas. Il est essentiel de s’assurer que le projet puisse avoir un impact positif, mais aussi qu’il n’ait pas d’impact négatif. » Une pratique

Le Club de Rome affirme très clairement qu’il n’y aura pas de solution environnementale sans justice sociale. de financement responsable commence donc dès l’évaluation de l’impact potentiel d’un investissement, et se poursuit tout au long de son cycle de vie. Depuis plus de 20 ans, il est en effet possible de

mesurer concrètement l’impact de ses investissements, et depuis peu également en suivant des standards internationaux. Empowerment des femmes « Le Club de Rome affirme très clairement qu’il n’y aura pas de solution environnementale sans justice sociale », rappelle Paul. C’est pourquoi Incofin investit dans des entreprises qui développent des produits adaptés aux besoins spécifiques des femmes, qui sont les plus susceptibles d’être privées d’accès aux services financiers. La microfinance contribue ainsi à atténuer les inégalités de genre. « Plus tôt cette année, j’ai rencontré une dame au Kenya qui avait reçu un microfinancement afin de solidifier le toit de sa maison. En discutant avec elle, je me suis rendu compte qu’elle avait en fait utilisé une partie de l’argent aussi pour construire un bassin de récupération d’eau. Parce que les saisons sèches au Kenya durent de plus en plus longtemps depuis quelques années et qu’elle avait besoin de cette eau pour son potager. » Innovation et adaptation Les agriculteurs dans le Sud sont en effet très conscients du changement climatique. Bien que leur empreinte soit minime, c’est eux qui le subissent le plus intensément. Ils n’ont d’autre choix que de s’adapter et d’investir dans de nouvelles méthodes agricoles. Un investissement qui fait souvent défaut, d’où la nécessité d’avoir accès à des services financiers essentiels. Mais la microfinance ne se résume pas à une aide financière. L’accompagnement des agriculteurs par des assistances techniques telles que le développement de l’agroforesterie et

De bonnes intentions, ça ne suffit pas. Il est essentiel de s’assurer que le projet puisse avoir un impact positif, mais aussi qu’il n’ait pas d’impact négatif. de l’irrigation goutte à goutte illustre l’approche holistique de la microfinance. Ces techniques accroissent leur autonomie et réduisent leur dépendance aux marchés. Comme le souligne Paul, cette assistance est cruciale pour aider les agriculteurs à s’adapter à des environnements changeants et des rendements différents, notamment en facilitant la transition vers des cultures moins sensibles au climat. Défis et opportunités « Les institutions de microfinance doivent intégrer les défis environnementaux dans leurs stratégies. Elles ne peuvent plus financer des activités non durables », insiste le co-CEO d’Incofin. C’est un défi qui représente une immense opportunité, permettant aux individus d’utiliser les produits financiers pour augmenter leur résilience climatique. La prise de conscience collective de notre rôle dans le système et de notre impact sur l’environnement a transformé le débat sur le changement climatique. « C’est un grand pas en avant vers la recherche de solutions », remarque Paul. La microfinance est non seulement un outil de réponse aux enjeux climatiques, mais également un vecteur d’investissement et d’innovations responsables. Le futur semble prometteur pour ceux qui cherchent à faire une différence positive dans le monde et contribuer à un avenir plus durable.

À propos de. Incofin cvso investit dans des institutions de microfinance (IMF) durables qui recherchent une valeur ajoutée sociale dans les pays en développement, en offrant des services financiers adaptés aux petites entreprises locales. Incofin cvso soutient des IMF qui aident les entrepreneurs à se lancer et à améliorer leurs conditions de vie. Pour en savoir plus, visitez incofincvso.be.

PAUL BUYSENS CO-CEO


Brand Report • Jan De Nul

Fokus-online.be 22

Des constructions éco-responsables pour bâtir l’avenir

D

ans le paysage actuel de la construction, la durabilité et l’efficacité énergétique ne sont plus de simples tendances, mais des impératifs cruciaux. Le secteur de la construction se trouve à la croisée des chemins : il doit non seulement répondre à une demande croissante en infrastructures résidentielles et commerciales, mais aussi le faire de manière responsable.

« L’émergence de structures en bois, inspirée des pays nordiques, constitue également une alternative durable aux ossatures en béton », signale Nelson Moors. Si le choix des matériaux est donc important, il en va de même pour leur assemblage. « Des matériaux facilement démontables et réutilisables n’ont pas besoin d’être recyclés, ce qui optimise le coût total de leur cycle de vie, et limite l’impact environnemental d’une construction », explique Kristien De Vries.

Repenser l’architecture de demain En adoptant des principes écoresponsables pour leur projet, certains acteurs du secteur jouent un rôle essentiel dans la construction d’un héritage durable pour les générations à venir. Pour en savoir plus, nous avons interrogé Kristien De Vries et Nelson Moors, respectivement PPP Manager et Production Manager Building chez Jan De Nul. Un projet de construction durable commence avec le maître d’ouvrage, qui doit considérer le projet dans sa globalité et prendre des décisions conscientes et responsables, en collaboration avec les experts, l’architecte, et l’entrepreneur. « Il est important d’avoir une vision à long terme lors de la conception des bâtiments, pour leur permettre de servir diverses fonctions au fil du temps. Chaque projet doit être conçu en tenant compte de sa capacité à s’inscrire durablement dans son environnement », conseille Kristien De Vries. Une structure adaptative permet en effet par la suite de privilégier la rénovation à la construction et de minimiser l’utilisation du béton, dont le recyclage est actuellement limité.

Le maître d’ouvrage doit considérer le projet dans sa globalité, et prendre des décisions conscientes et responsables. — KRISTIEN DE VRIES PPP MANAGER

Adaptation stratégique et optimisation énergétique Pour prendre des décisions éclairées, une analyse approfondie et une approche spécifique du projet sont capitales. En effet, les meilleures pratiques peuvent varier

considérablement en fonction de la localisation géographique et des caractéristiques spécifiques au projet. « La faisabilité et l’efficacité de la géothermie, par exemple, dépendent largement de la proximité d’une source d’eau et de la composition du sol », constate Nelson Moors. Une fois les ressources énergétiques disponibles localement identifiées, il convient d’optimiser leur utilisation. Pour réduire la consommation globale d’énergie du bâtiment, Kristien De Vries conseille tout d’abord aux maîtres d’ouvrage de limiter les volumes des bâtiments aux espaces nécessaires, et accorder beaucoup d’attention à une enveloppe extérieure performante.

À propos de. Jan De Nul donne forme à l’eau et à la terre. Nous rendons possible la production d’énergie en mer et préservons la profondeur des voies navigables. Nous construisons des ports et aménageons de nouveaux territoires. Nous réalisons des travaux d’infrastructure complexes et édifions tout type de bâtiment. Nous traitons toutes les formes de pollution. Jan De Nul peut proposer des solutions globales où une, plusieurs ou même toutes les activités sont combinées. jandenul.com

People, Planet, Profit La gestion des eaux est l’un des facteurs importants en termes d’adaptation au climat et d’atténuation de ses effets. Une toiture équipée d’un système de récupération d’eau de pluie peut efficacement collecter et stocker les précipitations pour une utilisation ultérieure. En la recouvrant de végétation, elle favorisera l’isolation thermique et augmentera le rendement des panneaux solaires. « De telles approches répondent parfaitement aux trois piliers du développement durable : People, Planet, et Profit. Elles offrent des avantages esthétiques, acoustiques, écologiques, et économiques. », remarque Kristien De Vries. En intégrant des pratiques responsables depuis le plan jusqu’à la brique, le secteur de la construction pave la voie vers un avenir durable.

KRISTIEN DE VRIES PPP MANAGER

NELSON MOORS PRODUCTION MANAGER BUILDING


23 #FokusEnergieEnvironnement

Chronique

Francis De Meyere

Ces innovations technologiques qui nous rapprochent d’un modèle durable

L’innovation technologique est une arme précieuse quand il s’agit de répondre aux multiples enjeux de société, à commencer par celui du changement climatique. L’année dernière, notre étude Digital4Climate a analysé la contribution des technologies numériques à la réduction des émissions de CO2 dans un certain nombre de secteurs intensifs en CO2 : l’industrie, les bâtiments, la mobilité, la logistique et l’énergie. Le constat est sans appel : 15 technologies numériques pourraient diviser les émissions de CO2 par 5 d’ici 2030.

E

n effet, deux scénarios sont calculés en fonction du taux d’adoption des 15 technologies numériques étudiées. Selon le scénario, la réduction des émissions de CO2 dans ces quatre secteurs est de 4,7 à 5,2 fois supérieure à l’empreinte numérique totale de la Belgique ! Ainsi, plus la numérisation est forte, plus elle permet de réduire les émissions de CO2. Dans ce contexte, l’industrie a probablement l’un des plus grands potentiels en termes de réduction d’émission de CO2. Plusieurs technologies numériques pourraient particulièrement bouleverser la donne, comme le jumeau numérique, l’intelligence artificielle, l’Internet industriel des objets et la simulation et l’analyse peuvent réduire les émissions de CO2 d’environ 10 à 12,3 % des émissions totales du secteur. L’analyse avancée des données et l’automatisation peuvent en effet réduire de manière significative l’intensité des besoins énergétiques. Dans le secteur de la construction, les émissions peuvent être réduites principalement grâce aux systèmes de gestion des bâtiments (BMS) et à la modélisation des données du bâtiment (BIM) dans le secteur de la construction. Au

niveau de la mobilité et de la logistique, optimiser les processus existants grâce à des systèmes de circulation intelligents et réduire le transport de marchandises grâce, par exemple, à des navires autonomes sur les voies navigables, pourrait apporter de grands bénéfices. L’impact réel que peuvent avoir les innovations technologiques sur la transition vers un avenir plus durable, nous l’avons également traduit dans notre stratégie de développement durable “Technology for a better world”, articulée autour de 4 grandes ambitions : prendre soin des personnes, contribuer à une meilleure société, protéger l’environnement et la planète, créer une valeur ajoutée durable. Chacune de ces ambitions contient trois domaines d’impact dans lesquels une série d’engagements concrets ont été formulés. Notre objectif est clair : positionner l’industrie technologique comme une partie de la solution en vue de réduire notre empreinte tout en diminuant l’impact de notre secteur sur les personnes et l’environnement et en créant autant de valeur ajoutée que possible pour la société. C’est pourquoi nous nous sommes notamment engagés à mettre sur le marché 5 technologies révolutionnaires à haute valeur sociale d’ici 2030. 

15 technologies numériques pourraient diviser les émissions CO2 par 5 d’ici 2030. — FRANCIS DE MEYERE HEAD OF STUDY CENTER, AGORIA


Combattre l’humidité : votre santé vous dira merci ! Selon une étude, 80% des maisons renfermeraient un air bien plus pollué que celui de l’extérieur. Un problème notamment causé par l’humidité présente dans nos habitations. Heureusement, il y a des solutions.

S’il y a bien un problème dans le domaine de la rénovation et de la construction qu’il ne faut pas prendre à la légère, c’est bien l’humidité. Et, malheureusement, elle est bien plus présente dans nos logis qu’on ne le croit. Insidieuse et progressive, elle peut souvent gagner votre maison ou votre appartement de différentes manières. Et, il n’y a pas que les murs de votre habitation qui risquent d’en pâtir. “L’humidité fait en effet plusieurs victimes : votre bâtiment, votre portefeuille et votre santé”, explique Olivier Peraux, directeur d’agence chez MURPROTEC, une entreprise renommée dans le secteur depuis 1954. Sans grande surprise, c’est tout d’abord votre bâtiment qui en prendra un coup. De la moisissure, des tâches diverses, un papier peint qui gonfle sont autant de manifestations qui doivent vous alerter. Une habitation humide sera également bien plus difficile à chauffer. Et qui dit augmentation du chauffage, dit inévitablement répercussion sur votre portefeuille. Enfin, la présence d’humidité peut également provoquer certaines affections médicales dont on se passerait volontiers, surtout chez les seniors dont l’état de santé est parfois plus fragile. “Il n’est pas rare que l’humidité provoque des rhinites, des allergies, de l’asthme ou d’autres problèmes aux bronches et aux poumons”. Heureusement, des solutions durables existent pour venir à bout de ce fléau. “Quelque soit la cause de votre problème d’humidité, MURPROTEC vous garantit un résultat 100% efficace”, assure Olivier Peraux “De plus, tous nos produits sont

exclusifs et nos Centrales de Traitement de l’Air sont fabriquées intégralement chez nous à Braine-l’Alleud”. Mais pour pouvoir prendre les bonnes initiatives, mieux vaut d’abord connaître la source du problème. Car, l’humidité peut se déclarer de différentes manières.

L’humidité ascensionnelle Ce type de manifestation se rencontre lorsque la protection entre le sol et le mur est absente ou insuffisante. Comme son nom l’indique, l’humidité remonte alors dans les murs par un phénomène de capillarité. Le mur se gorge d’eau comme une éponge. “La plupart du temps, les maisons disposent d’un Diba, une membrane fine qui joue le rôle de barrière entre le sol et le mur. Mais parfois cette membrane vient à manquer ou dysfonctionne”. Dans ce cas de figure, la seule solution consiste à recréer ce Diba entre le sol et le mur. “Un produit est injecté sous pression et on le laisse sécher. On vérifie ensuite que les murs sont asséchés avant de réenduire”. Grâce à cette technique, le taux d’humidité ne dépassera jamais plus les 6% (un critère respectant les recommandations du CSTC).

Les infiltrations d’eau Ces infiltrations peuvent se manifester autant dans les sols que dans les murs. “On peut venir à bout de ce problème en venant drainer l’eau des murs qui sont impactés”, explique Olivier Peraux. “L’eau est ensuite amenée vers une évacuation existante”. Il est également possible d’avoir recours à un puisard et une pompe de relevage.

L’humidité latérale Elle survient généralement lorsque les murs enterrés ne disposent pas d’une étanchéité suffisante. Ils absorbent alors l’eau de la terre. “On retrouve notamment ce phénomène dans les caves”. Dans ce cas, on procédera à l’enduisage des murs visés à l’aide d’un certain type de cuvelage. “Cela n’a rien d’un simple cimentage hydrofuge. C’est bien plus que ça”, poursuit Olivier Peraux. “Il s’agit d’un cuvelage tricomposant réalisé à base d’époxy. Il est 100% étanche à l’eau et à l’air”. Le principe de cette solution va permettre de renforcer les murs de l’intérieur tout en coupant leur apport en oxygène. Ce qui stoppe l’érosion.

L’humidité de condensation C’est ce type d’humidité qui engendrera généralement les tâches de moisissures, de même que la buée sur les vitres ou encore les champignons sur les murs. Pour en venir à bout, la ventilation mécanique est la solution phare. “Il ne faut pas confondre l’aération et la ventilation. Il ne suffit malheureusement pas d'ouvrir une fenêtre de temps en temps pour voir ces problèmes d’humidité disparaître”. De plus, lorsqu’il fait trop humide à l’extérieur, on risque d’avoir l’effet inverse et d’emprisonner cette humidité à l’intérieur. “Une centrale de Traitement d’Air aspirera l’air extérieur, le filtrera et le réchauffera pour ensuite le pulser dans votre habitation”. Elle fera d’une pierre deux coups en assainissant également l’air pollué.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.