ETUDE D’IMPACT
4.2.3
4.2.3.1 Piézométrie
Hydrogéologie
Dans la série géologique présentée précédemment, on distingue essentiellement deux horizons aquifères constitués d’une part par les alluvions anciennes et d’autre part par la craie fracturée. Localement, dans la partie nord de la boucle, ces deux aquifères sont séparés par les marnocalcaires de Meudon, également aquifères (lorsqu’ils existent) ou par l’ensemble constitué par les marno-calcaires de Meudon et les argiles plastiques. Comme indiqué précédemment, sur la majeure partie de la boucle, les marno-calcaires et les argiles plastiques sont érodés et les alluvions reposent directement sur la craie fracturée, formant ainsi un seul aquifère bicouche. On parle d’aquifère bicouche en raison des différences de lithologie et donc de type de perméabilité qui caractérise ces horizons : on parle de perméabilité d’interstice pour les alluvions anciennes sablo-graveleuses, tandis que la craie fracturée est caractérisée par une perméabilité de fractures. La fracturation de la craie, au droit de la boutonnière de Boulogne-Billancourt, diminue avec la profondeur, si bien qu’à partir de 30 à 40 m de profondeur, la craie devient de plus en plus saine (soit de moins en moins fracturée) et donc de moins en moins perméable. Ainsi, l’aquifère de la craie est limitée, en profondeur, vers 30 à 40 m de profondeur en ordre de grandeur. L’aquifère bicouche des alluvions anciennes et de la craie est donc le siège de la nappe phréatique, que l’on appelle communément « nappe du complexe alluvions-craie ». Cette nappe, semi-captive sous les alluvions modernes, peu perméables, et libre dans le cœur de la boucle (en dehors des zones d’extension des alluvions modernes), est en relation hydraulique avec la Seine. Elle est considérée comme la nappe d’accompagnement de la Seine. L’aquifère du complexe alluvions-craie est alimenté par la pluie utile s’infiltrant dans les terrains au droit de la boucle, ainsi que par la percolation en nappe des eaux souterraines contenues dans les formations tertiaires bordant la boutonnière crayeuse de Boulogne-Billancourt.
Théoriquement, en période d’étiage, la nappe alimente le fleuve, si bien qu’à l’état naturel, l’exutoire final de l’aquifère est constitué par la Seine. Par ailleurs, de manière transitoire, en cas de crue de Seine, c’est le fleuve qui réalimente la nappe (modification transitoire du gradient hydraulique entre la Seine et l’aquifère, inversant ainsi les sens d’écoulement). Les échanges entre la nappe alluviale et la Seine sont contrôlés par le colmatage des berges et du lit de la Seine, qui peut être naturel (dépôts de fines, de limons, …) ou anthropique (confortement des berges ou des quais).
Seulement peu de cartes piézométriques historiques ont été réalisées spécifiquement pour le secteur étudié. Citons notamment la carte hydrogéologique de Delesse [4] ou l’atlas hydrogéologique des nappes aquifères de la région parisienne [7] (cotes piézométriques ponctuelles uniquement). Une carte piézométrique, issue des archives internes de Burgeap [3], présente également la piézométrie de la nappe du complexe alluvions-craie à fin 2004. Dans le cadre de la présente étude, cette carte a été mise à jour sur la base des mesures piézométriques suivantes : -
mesures piézométriques effectuées par Burgeap lors de différentes études dans le secteur de la boucle de Boulogne, entre 2004 et 2013 [3],
-
mesures piézométriques effectuées par Burgeap dans les différents puits et piézomètres recensés dans le secteur, et accessibles, le 22 juillet 2013, mesures piézométriques le long tracée réalisées lors des missions de reconnaissance géotechnique menées par la SGP : dans le secteur modélisé, 28 sondages (dont 16 équipés en piézomètres) et 37 sondages (dont 17 équipés en piézomètres) ont respectivement été réalisés au cours des campagnes de mission G11 et G12.
-
Les Figure 13 et Figure 14 présentent respectivement les cartes piézométriques interprétatives de la nappe à fin 2004 et la mise à jour de celle-ci avec des données de la période 2004-2013, établies sur le secteur d’étude. Bien que l’ensemble des mesures ayant permis de réaliser la carte sur la période de 2004-2013 ne soient pas synchrones, et que certaines mesures piézométriques sont influencées par des opérations de pompage de nappe en phase chantier, nous considèrerons cette dernière carte comme la carte piézométrique actuelle de référence pour l’aquifère du complexe alluvions-craie. Toutefois, sur le secteur du pont de Sèvres, on observe une dépression piézométrique occasionnée par des pompages de rabattement de nappe en phase chantier, dans le cadre du réaménagement de l’ensemble de ce secteur (anciennes usines Renault sur l’ile Seguin et le trapèze Renault). Ces pompages de nappe étant des opérations temporaires (phase chantier uniquement), nous n’avons donc pas cherché à représenter cette dépression piézométrique, qui atteint la cote 26,1 NGF (décroché de 0,6 m par rapport à la retenue du fleuve).
Actuellement, il existe un certain nombre de pompages en nappe (voir paragraphe 4.2.3.4), exploitant l’aquifère du complexe alluvions-craie. De fait, l’ensemble de ces prélèvements constitue un second exutoire pour la nappe aquifère. Du fait de l’existence de ces pompages en nappe, l’équilibre hydraulique naturel existant entre l’aquifère et la Seine est perturbé (voir paragraphe 4.2.3.1) : ainsi, le niveau piézométrique de l’aquifère du complexe alluvions-craie se situe, sur une portion importante de la boucle de Boulogne-Billancourt, nettement sous le niveau de la Seine et, en l’état actuel, c’est la Seine qui alimente la nappe sur cette portion, même en période d’étiage.
229
Réseau de Transport Public du Grand Paris / Ligne 15 Sud (rouge)
Pièce B5 : « Annexes »