LYCÉE TANI MALANDI CHIRONGUI

NYU
MBA

MBU
Permanence
Architecturale
#7
LES CAHIERS DE LA
PERMANENCE
INAUGURATION
LES FARÉS EN BAMBOU
LE 23 SEPTEMBRE 2023

Permanence


NYU
MBA
MBU
Permanence
Architecturale
PERMANENCE
INAUGURATION
LES FARÉS EN BAMBOU
LE 23 SEPTEMBRE 2023
Permanence
Cette nouvelle édition des Cahiers de la permanence est marquée par l’APPEL D’OFFRE du chantier Tani Malandi. Cette étape marque la fin des études et le futur démarrage des travaux !
Nous revenons également sur l’emploi du bambou dans le lycée au travers de plusieurs événements majeurs comme le démarrage de l’ATEX mais également la maison du projet.
En effet, pendant les vacances scolaires, LA MAISON DU PROJET s’est matérialisée en la réalisation de quatre farés en bambous. Ces farés ont été construits par les élèves volontaires lors d’un chantier école proposé par la permanence et animé par le centre de formation Bambooneem de La Réunion.
Dans ce numéro, nous vous présentons la JOURNÉE D’INAUGURATION DES FARÉS en présence de monsieur le Recteur de l’académie de Mayotte, qui s’est déroulée le samedi 23 septembre et qui s’incluait dans le cadre de la journée internationale du bambou (World Bambou Day). A cette occasion, Jean-Luc Kouyoumji, ambassadeur de France du WBD, nous a soutenu dans notre initiative.
Puis nous vous ferons part de l’état du BAMBOU à Mayotte, pour le lycée, pour les élèves, mais aussi la production locale et l’artisanat.
Enfin nous vous ferons rencontrer les derniers PARTENAIRES de la permanence.
BONNE LECTURE !
Permanence
01. L’APPEL D’OFFRE est lancé
28
PAGE 14
02. ÉVÉNEMENT
Inauguration des farés en présence du recteur
03. Le Bambou
Démarrage de l’ATEX avec C&E Ingénierie PAGE 20
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04. La MAISON du PROJET Les chantiers-écoles terminés !
05. RENCONTRES
Artisans, artistes et Partenaires culturels
L’ensemble des études ayant été finalisé, l’appel d’offre aux entreprises a pu être lancé depuis le 17 juillet 2023 et la réception des offres était attendue pour le 28/09/2023 dernier délai.
C’est le client qui lance l’appel d’offre et permet, via une plateforme de téléchargement, aux entreprises d’obtenir le dossier de consultation réalisé par le maître d’œuvre. Dans le cas d’une commande publique, cette phase dure 2 mois.
L’appel d’offre comprenait 15 Lots, ce qui est peu pour un projet de cette envergure. En effet, le rectorat a privilégié des macro-lots afin de limiter le nombre d’interlocuteurs et favoriser des regroupements ou des entreprises ayant la capacité technique et matérielle de répondre à un tel chantier.
Suite aux différentes réponses le groupement de maîtrise d’œuvre réalise l’analyse des offres afin de guider son client vers les offres les plus pertinentes et éliminer celles inappropriées, irrégulières ou inacceptables.
Afin de pouvoir juger pleinement de la recevabilité, une méthode de notation est mise en place. Elle consiste à attribuer une valeur chiffrée à une prestation au regard du critère donné, elle doit permettre de sélectionner l’offre économiquement la plus avantageuse. Mais également de comparer les offres entre elles et limiter les écarts dans les réponses sans fausser la concurrence et la compétitivité.
Pour aider les acheteurs et les autorités concédantes, la Direction des Affaires Juridiques met à disposition un document qui rappelle les règles et articles de loi pour réaliser l’examen des offres dans le cas d’un marché public.
L’analyse des offres étant en cours, nous vous tiendrons au courant des entreprises lauréates.
Le concours a été gagné à l’été 2020, le démarrage des études a commencé en janvier 2021, date de création de la permanence. Soit il y a près de 3 ans.
Comme à chaque édition nous vous décrivons un peu plus le parti architectural défendu lors du concours.
Au-delà de ses fonctions, l’enveloppe de bambou apporte sa cohérence à l’ensemble des bâtiments. Du gymnase aux locaux administratifs et scolaires, il unifie et fait vivre les différentes entités dans une harmonie commune. Plus qu’un simple rapport dedans/dehors, cette résille crée des espaces ouverts à l’air, à la vue et à la lumière, mais protégés et intimes, propices à la concentration des élèves –des espaces à la fois intérieurs et extérieurs. La porosité et la légèreté de cette enveloppe évoquent celles de la cabane de l’enfance, mais aussi la vannerie et le tressage propres à la culture mahoraise.
Terre crue, fibres, bois, bambou, tous ces matériaux naturels omniprésents expriment la relation forte du lycée à l’univers végétal de l’île et poursuivent à l’échelle de chaque espace leur dialogue poétique avec le bâti.
Dans une démarche résolument contextuelle et partant d’une réalité sociale et humaine spécifique, c’est un milieu à la matérialité revisitée qui est offert aux lycéens. En effet, si le projet cherche à retrouver le sens d’une vie culturelle et sociale ancestrale, qu’il respecte et intègre à plusieurs niveaux, il construit avant tout un cadre contemporain pour des adolescents et de jeunes adultes en quête de leur identité.
Sans démonstration aucune, il installe une fluidité entre les différentes fonctions au cours de la journée. Il fabrique un espace-temps pour travailler, manger, dormir, se distraire – tout en atténuant le sentiment de déracinement que peuvent éprouver certains d’entre eux, notamment les internes. Avec une générosité qui répond à la soif d’apprendre des jeunes Mahorais, son architecture sensible et rigoureuse leur offre tout simplement la beauté d’une nature réinventée.
Les façades du lycée seront en bambou.
Le prototype de la façade
Une maquette de la façade
Démarrage ÉTUDES Janvier 2021
APS Septembre 2021 Dépôt PC Janvier 2023
Rendu ESQUISSE Mars 2021 Rendu APD Février 2022
APD Juillet 2022 Rendu PRO Janvier 2023
Démarrage PRO Septembre 2023
DCE Avril 2023
OFFRE Juillet 2023
LEXIQUE
APS : Avant-Projet Sommaire
APD : Avant-Projet Définitif
PC : Permis de Construire
PRO : études de Projet
DCE : Dossier de Consultation des Entreprises
OS : Ordre de Service
Le démarrage des travaux est prévu pour Juillet 2024
Notification MARCHÉS
MARCHÉ TRAVAUX / 7 mois
Phase 1
TRAVAUX
Phase 2
TRAVAUX
Juillet 2026 Fin
TRAVAUX
Janvier 2028
RÉALISATION - TRAVAUX / 44 mois
ou Appréciation Technique d’EXpérimentation
Dans le précédent numéro nous vous parlions de l’ATEX et sa mise en œuvre.
Accompagné de notre partenaire le bureau d’études C&E Ingénierie, qui a réalisé les études sur le bambou, nous avons entamé cette procédure. Dans le cadre du projet du lycée, c’est l’ATEX de type b qui a été retenue (voir Cahier #6).
Pour rappel, l’ATEx de cas B, créé par le CSTB, est une procédure rapide d’évaluation technique d’un procédé innovant appliqué à un chantier, formulée par un groupe d’experts. Le demandeur constitue un dossier technique permettant d’en justifier : la faisabilité, la sécurité, le risque de désordre , l’aptitude à satisfaire une réglementation. Le Contrôleur Technique de l’opération, alors missionné du rôle de rapporteur au CSTB, instruit ce dossier et le présente devant le comité d’experts. Celui-ci se prononce sur les différents aspects du dossier et remet l’ATEx à caractère favorable ou défavorable.
Dans le cas du dispositif de façade du lycée Tani Malandi, les justifications à apporter au sein du dossier nécessitent de s’appuyer sur des caractéristiques techniques du bambou vulgaris mahorais non connues ou non reconnues à ce jour. Ainsi, différents essais normalisés en laboratoire sont à prévoir pour obtenir des données certifiées. Ces essais sont de trois ordres : - Essais de caractérisation mécanique ; - Essais au feu ;
- Essais de durabilité.
Nous le savons, la durée de vie du bambou mahorais (Bambusa Vulgaris), dans les conditions d’exposition prévues en façade du lycée (classe d’emploi 3.2), doit être assurée. Après avoir comparé différentes études portant sur la même espèce et considéré le risque d’exposition des bambous aux attaques fongiques et animales, il a été préconisé de recourir à un traitement autoclave.
Ce traitement est généralement utilisé pour la préservation des bois exposé aux intempéries (classe d’emploi 3 ou 4).
La procédure d’ATEX audelà de son coût a surtout une durée.
En effet, entre les temps de traitement, de séchage et la réalisation des tests, la durée totale de la démarche est évaluée à 17 mois, soit près d’un an et demi !
Coupe et détail du principe de fixation des bambous réalisés par C&E Ingénierie.
Le traitement autoclave consiste en la pénétration d’un produit de traitement adapté dans les fibres du bois ou du bambou, grâce à la mise en pression de celui-ci au sein d’une cuve : l’autoclave.
Ainsi nous nous sommes rapproché du centre de traitement Fibres Industries Bois, basé à la Réunion, pour nous apporter leur expertise et réaliser ce traitement.
La Réunion étant très soucieuse de son écosystème, nous avons dû obtenir une dérogation et respecter un protocole spécifique. Les bambous n’étant pas secs , ils ne devrons pas sortir de leur conditionnement afin de s’assurer de leur non prolifération. Les caisses seront inspectées au départ de Longoni et à leur arrivée.
Ensuite les bambous seront envoyés à des laboratoires spécialisés afin de réaliser des tests de caractérisation mécanique (essai de flexion parallèlement aux fibres, essai de cisaillement parallèlement aux fibres, à minima) ; des tests de résistance au feu et des tests de durabilité face au vieillissement et attaques extérieures.
D’autres tests de caractérisation mécanique sont proposés en complément afin de déterminer la résistance en compression et en traction des fibres. Cela permettra d’obtenir une caractérisation complète de l’espèce mahoraise et ainsi anticiper des usages futurs.
Concernant les essais au feu, le lycée Tani Malandi est un ERP de type R et de 1ère catégorie (plus de 1500 usagers). Bien que les dispositifs de façade ne soient pas soumis aux exigences de résistance au feu s’appliquant aux éléments structuraux, une classification de réaction au feu du bambou vulgaris mahorais est nécessaire, afin de s’assurer que son éventuelle combustion ne compromette pas l’évacuation du bâtiment en cas d’incendie et qu’elle n’engendre pas d’effets dangereux pour ses usagers. Les résultats sont classés selon : L’inflammabilité, la hauteur des flammes, la durée de l’inflammation, le dégagement de chaleur, l’opacité des fumées , la propension à produire des gouttelettes incandescentes. Nous avons donc pris contact avec l’ESIROI, l’Ecole Supérieur d’Ingénieurs Réunion Océan Indien, pour la réalisation de des essais mécaniques au sein du laboratoire de l’Université. Les essais de durabilité seront réalisés au CIRBAT (La Réunion) et au FCBA (Métropole) ; tandis que les essais au feu seront réalisés au LNE en Métropole. La durée totale de la prestation est estimée à 10 semaines.
Coupe des bambous réalisée par l’association BAM !
Colisage des bambous réalisé par l’entreprise Bambooneem pour FIBRES
Essai de compression parallèle aux fibres par ESIROI à La Réunion
Ce mois-ci nous vous présentons :
Le Sommer Environnement appartient à la catégorie des « experts pionniers » qui, au début des années 2000, ont contribué à développer et installer la démarche HQE (Haute Qualité Environnementale) en France.
Par sa double approche environnementale du bâti et du cadre bâti, Le Sommer Environnement intervient en France et à l’étranger en tant que :
> AMO et/ou MOE pour des projets d’aménagements,
> AMO et/ou MOE pour des projets de construction,
> AMO et/ou MOE énergie exploitation,
> Audit HQE et accompagnement BREEAM, LEED, DGNB
En 18 ans et plus de 200 projets, Le Sommer Environnement a construit des méthodes efficaces pour qualifier la façon dont se fabriquent durablement les espaces contemporains quelle que soit l’échelle concernée : le bâtiment, la ville, le territoire.
Disposant d’une grande expérience des démarches complexes et d’une capacité à mener un dialogue structuré avec les différents acteurs du projet, Le Sommer Environnement a construit son expertise autour de 5 approches complémentaires : > Le management environnemental et l’assistance à l’obtention des certifications, (HQE, Leed, Breeam, DGNB),
> L’ingénierie environnementale,
> L’écoconception et l’économie circulaire, > L’approche territoriale intégrée, > L’innovation et la fertilisation croisée.
Avec comme postulat de départ, l’ambition de contribuer au développement de situations architecturales et urbaines à triple dividendes (environnemental, social, économique), notre démarche vise à enrichir le cahier des charges performentiel des opérations en abordant les correspondances entre formes spatiales et enjeux issus du développement durable, entre nature, société et espaces.
Basé à Bordeaux et Paris, l’entreprise Le Sommer compte une quinzaine de collaborateurs
Michel Le Sommer
Conseiller en environnement, fondateur et directeur du bureau d’étude Le Sommer Environnement.
Il est vice président de l’ICEB en charge de la communication, Il a crée avec l’agence SOA et La ferme de Gally le Laboratoire d’urbanisme agricole (LUA).
Jean-François Laborde
Chef de projet Environnement et énergie
Chantier propre - matériaux et santé, Certificateur HQE / Référent HQE Bâtiment durable France + Internernational
Pour cette nouvelle année scolaire et après avoir réalisé un chantier école en construction en bambou pendant la pause estivale, le rectorat a souhaité organiser une journée spéciale autour du bambou dans le but d’inaugurer les farés réalisés par les élèves.
Cette journée spéciale consacrée au bambou s’est déroulée le samedi 23 septembre dans la continuité de la journée nationale du bambou qui a lieu le 18 septembre chaque année.
Pour la permanence ce fut l’occasion de rassembler tous ses partenaires rencontrés depuis sa création. Ainsi été invités : BambooNeem, Babali Menuiserie, Likoli Dago, Musique à Mayotte, LiloBambou, Touch’du bois, Cœur Vert Construction, Kaja Kaona, les artistes Loutfy et Confli et enfin l’association Bambou à Mayotte.
Certains avaient des stands de présentation, tandis que les autres ont participé activement à la construction des farés.
Après un accueil du public, le proviseur M. KEISER, a rappelé l’importance du lycée et des formations dispensées, puis Monsieur le Recteur, Jacques MIKULOVIC, a également souligné l’importance de la formation initiale et des projets de construction entrepris sur le territoire. Enfin ce sont les architectes du projet qui ont pris la parole pour expliquer le projet et rappeler le cadre de la mission de la permanence qui a permis la construction des farés en chantier école.
La journée s’est poursuivie autour d’activités ludiques, informatives et musicales. On pouvait y découvrir le futur lycée et sa façade en bambou, le travail de réinsertion des jeunes par l’artisanat mené par Kaja Kaona, les actions politiques et sociales sur la construction de la ville par Likoli Dago, les travaux de recherche et de valorisation de la ressource entrepris par BAM ! Mais aussi des stands de création de Mbiwi et d’animation musicale (Musique à Mayotte), un stand de tournage sur bois et de customisation de Mbiwi (Touch’ du bois), un atelier de gravure laser (BAM !), des ateliers de création en bambou (Babali Menuiserie, Confli et Loutfy).
L’événement a permis de lier les différents partenaires autour de la construction en bambou et d’y sensibiliser le public
Retrouver l’article du journal de Mayotte ici : https://lejournaldemayotte. yt/2023/09/26/bambouleobamboulea-peu-a-peu-laplante-mahoraise-retrouve-dela-noblesse-et-son-eclat/
Créée à l’initiative du Rectorat la permanence architecturale joue un rôle de trait d’union entre différents publics. Elle est le lieu où s’articulent les dynamiques liées à la construction du lycée. Pensée comme un lieu de découverte et de partage elle se définie selon quatre points clés !
La MÉDIATION, la PÉDAGOGIE, le DÉVELOPPEMENT et la COMMUNICATION.
Toujours engagée auprès des lycéens la permanence a accueilli depuis la rentrée 3 stagiaires et a organisé la visite des farés et du chantier école qui a eu lieu en septembre.
Cela a permis à 8 classes de découvrir le bambou comme organisme vivant, de connaitre ses spécificités et son intérêt actuel au regard des différentes problématiques du territoire mais plus largement de la gestion des ressources mondiales. De sa coupe à sa transformation les élèves ont pu comprendre comment une matière est produite et comment elle peut être recyclée.
Enfin le chantier école et les différents farés déjà construits démontrèrent par l’exemple qu’une autre façon de bâtir est possible.
Animation ouverte à toutes les classes, ce sont surtout les élèves en formation manuelle qui ont participé à cet échange autour du bambou.
Après avoir réalisé la maison du projet et maintenant que la phase études du projet du lycée est terminée, la permanence retourne à ces activités d’animation et de développement de la connaissance auprès des lycéens sur le domaine de l’architecture. Des ateliers maquettage sont d’ors et déjà en préparation.
Babali expliquant aux élèves les découpes et assemblages du bambou
Du18 au 22 septembre , un nouveau chantier école était organisé dans le cadre de la maison du projet, et la construction du dernier faré.
L’initiative de le faire pendant la période scolaire est venue du rectorat qui souhaitait que les élèves puisse voir le travail des autres.
Pour la permanence et le centre de formation
BambooNeem qui accompagna les stagiaires ce fut un challenge. En effet gérer un chantier en site occupé avec les risques inhérents au chantier ont demandé une organisation particulière ainsi qu’une vigilance accrue.
L’autre point délicat était de trouver les participants car si les élèves sont en cours ils ne peuvent être sur le chantier. Ainsi, nous nous sommes tournés vers les élèves en stage et avons demandé à leurs entreprises respectives une dérogation afin qu’ils puissent venir sur le chantier. Et c’est comme ça que nous avons pu rassembler une dizaine de stagiaires dont certains venaient du lycée des métiers du bâtiment de Dzoumogné ; tandis que d’autres étaient en arts graphiques et communication visuelle.
La semaine s’est déroulée comme suit :
Lundi:
Présentation du chantier école
Description de la matière et choix des chaumes
Explication des outils du charpentier en bambou
Méthodologie et philosophie de la formation
Construction du gabarit des portiques
Mardi :
Construction des portiques au sol
Assemblages des poutres de liaisons
Taille des éléments de contreventement
Mercredi :
Levage des portiques de la structure
Liaison avec les poutres
Stabilisation et contreventement de la structure
Jeudi :
Fixation de la structure au deck
Découpe du deck autour des poteaux
Finition du deck
Pose des arbalétriers et chevrons
Vendredi :
Pose de la toiture et des planches de rive
Finitions, améliorations et ajustements
Retour d’expérience
Remise des attestations de formation !
Plus haut nous avons abordé l’Atex et la démarche en cours pour que les façades du lycée puissent recevoir leur parure de bambous, ce filtre protecteur et poétique qui marquera l’identité du lycée Tani Malandi.
Nous n’allons pas revenir sur ce point mais allons plutôt insister sur les farés qui font désormais partis du lycée actuel.
Il est important de rappeler que ces farés sont un aboutissement de la réflexion sur la maison du projet qui était une réalisation faisant partie du marché de maîtrise d’œuvre.
Après de multiples réflexions et une étroite collaboration avec le rectorat et les besoins des lycéens, l’idée de créer de nouveaux espaces abrités est apparue naturellement.
Ainsi ces farés sont d’abord des espaces fonctionnels. Leurs positionnements respectifs ont été pensés suivant deux critères : l’espace disponible mais également l’apport fonctionnel.
C’est pourquoi chaque faré a une destination spécifique.
Ces farés sont au nombre de quatre et sont construits sur un modèle unique qui était important pour les semaines de chantier école. Par contre s’il y a quatre farés deux sont réduits tandis que deux autres sont allongés.
Un faré allongé et un petit sont positionnés au niveau de la halle des sports ce qui permet un usage comme gradin, espace d’arbitrage ou autre en fonction de l’événement qui a lieu sous la halle. Le second grand faré est en relation avec les salles des Sciences et Technique du Design et Arts Appliqués, permettant de devenir un espace d’affichage des travaux des élèves.
Le dernier faré est positionné près des sanitaires sur un carré d’herbe où les élèves peuvent se retrouver pendant leurs pauses.
Aujourd’hui ils sont parfaitement inclus dans les usages des élèves.
Le Saviez-vous ?
A Bali il existe une école entièrement construite en bambou, la Green School, elle présente des formes organiques spectaculaires où le bambou atteint des portées de plus de 20m. Basé sur un modèle écologique et social, tous ses matériaux sont naturels du sol au plafond mais également les espaces paysagers et leurs circulations. L’énergie est solaire, l’eau récupérée, les élèves peuvent y être internes et leur cantine est biologique et produite sur place. Le tout dans une nature luxuriante et un modèle éducatif alternatif.
Plus d’info ici : https://www.greenschool.org/
Dans ce dossier sur le bambou nous allons revenir sur le traitement car il s’agit de la grande question de comment préserver le bambou.
Si les mahorais ont expérimenté plusieurs techniques de préservation, aucune ne semble satisfaire entièrement aux exigences de durabilité des constructions actuelles.
Si la démarche des concepteurs était initialement de ne pas recourir aux produits chimiques, il reste difficile d’assurer une protection du matériau face aux attaques extérieures. Et c’est pourquoi nous avons amorcé une démarche d’Atex et un travail avec des experts dans la question du traitement du bois. Le bambou étant essentiellement composé de cellulose comme les arbres, l’idée d’utiliser les mêmes produits nous semblait raisonnable et intéressante. L’idée étant bien sûr de s’appuyer sur les connaissances et normes actuelles pour limiter l’impact sur l’environnement.
Seulement dans le cas des farés nous voulions utiliser du bambou mahorais et devions trouver un traitement qui a fait ses preuves et qu’il est possible de mettre en œuvre ici à Mayotte. En effet, les envoyer à la Réunion pour un traitement autoclave ne nous avait pas été autorisé à l’époque.
Alors nous sommes tourné vers l’Asie et l’Amérique du Sud où le bambou est largement utilisé et avons étudié leurs techniques de traitement. Parmi celles que nous avons recensées, le recours à l’immersion dans une solution composée à 6% de sel de bore est revenue régulièrement. Après des recherches sur la toxicité du sel de bore, nous avons cherché à l’utiliser malgré des divergences sur son impact dans la communauté scientifique.
Enfin nous nous sommes tournés vers la scierie de Coconi et différents acteurs du développement de l’île, mais hélas sans résultat. C’est au fur et à mesure de nos rencontres que nous finissons par découvrir l’entreprise Lilobambou qui débutait dans le traitement de chaumes locaux pour des usages en construction agricole. Grâce à eux nous avons pu obtenir les chaumes traités pour la construction des farés.
Cuve de traitement en circuit fermé et stockage des bambous traités
Nous vous proposons d’autres objets réalisés en bambou et exposés lors de la journée d’inauguration des farés.
Le fauteuil a été créé pendant les chantiers école dans le cadre d’un atelier sur le design et le mobilier. Son assise est faite de chutes de bambous du chantier, tandis que son piétement est fait de chute de bois provenant également du chantier. Les arceaux en métal qui lui donne un allure de rocking-chair ont été trouvé dans les poubelles du lycée. Il s’agit d’une création unique 100% à partir de récupération, 100% faite main et 100% française !
La lampe a été faite pour un autre événement et présentée lors de la journée du 23. Comme pour le fauteuil elle entièrement faite à partir de récupération. Sa base est un frein de voiture recouvert d’une chute de panneau de bois. Son mat est composé de deux bambous et son abatjour est une ancienne calebasse qui avait été gravée puis jetée.
D’autres objets tels que le jeu pour enfant créé par Confli ou encore les ustensiles de cuisine créés par Babali, les Mbiwi, les porte-clés et les tressages étaient présents en présentation lors de la journée consacré au bambou.
Encore un grand merci à tout les participants !
Après avoir convenu que la maison du projet serait constituée des quatre microarchitectures en bambou, ayant des fonction spécifiques, il a rapidement été décidé de réaliser ces farés pendant les vacances scolaires pour ne pas gêner les cours et veiller à la sécurité du chantier. Puis le rectorat s’est ravisé et a décidé que le dernier faré serait construit pendant la période scolaire. Naturellement nous avons choisi de faire coïncider la journée internationale du bambou avec cette dernière construction, mais ça vous le savez déjà !
Revenons sur le chantier école de cet été. Pour réaliser ce chantier, mais également pour concevoir et s’assurer de la bonne réalisation des farés, nous avons collaboré avec l’entreprise et centre de formation réunionnais Bambooneem. Fort de leur sept d’expérience dans la construction et la formation en bambou, ils se sont imposé comme un acteur indispensable pour la réussite du projet. Et dans un souci d’intégrer et de former des artisans locaux, nous avons également créer une collaboration avec Babali Menuisierie basée à Chiconi. Ici a commencé l’aventure qui s’est déroulée sur quatre semaines avec comme objectif de construire un faré par semaine avec un groupe de 8 stagiaires lycéens ou professeurs et 2 extérieurs (entreprises, collectivités ou curieux).
Le chantier devait être exclusif à la formation des jeunes mais l’ouvrir au territoire s’est trouvé un acte honorable de la part du rectorat.
La suite vous la connaissez également, trois semaines se sont enchaînées entre le 10 juillet et le 28 où trois groupes de stagiaires ont pu découvrir la construction en bambou.
On se souviendra des sourires, de la joie de collaborer mais également des réflexions des jeunes qui découvraient le matériau. Certains ne pensaient pas que le bambou était aussi dur une fois sec, d’autres ignoraient sa dimension esthétique dans la construction ou la multitude d’usages qu’on dénombre à travers le monde.
Si la permanence se souviendra toujours de cette expérience humaine et productive, j’espère que les jeunes formés n’oublierons pas leur apprentissage et développeront cette herbe géante pour l’avenir de leur île.
Dans ce numéro nous vous présentons nos dernières rencontres lors de nos investigations sur le bambou et notre désir de partager et de trouver de nouveaux collaborateurs ou soutiens.
Commençons par Fibres Industries Bois qui nous a rejoins pour nous aider à traiter le bambou. Fort de leur expérience à la Réunion ils ont déjà effectué des traitements sur le bambou avec des résultats satisfaisants en termes de durabilité. Ils nous ont toutefois alerté sur le changement de couleur du bambou qui se met à grisailler à l’image du bois. Nous sommes heureux de pouvoir travailler avec eux dans une optique de développement des solutions de traitement du bambou.
Touch’ du bois est une entreprise artisanale locale qui travaille essentiellement le bois. Elle possède un tour et réalise de magnifiques objets d’art dont des stylos. Touche à tout, sa fondatrice Marlène Fraytag est une jeune entrepreuneuse passionnée par l’artisanat. Elle est associé à Massoundi, un bijoutier de talent de 22ans.
Le CCAS, Centre Communal d’Action Social, de Kani Kéli nous a rencontré lorsque nous cherchions des stagiaires pour la construction des farés. Ne pouvant pas intégrer l’ensemble des personnes sous leur charge, nous leur avons proposé un atelier en parallèle, le tressage de Mtsévé (palme de cocotier tressé) pour l’utiliser en toiture ou sous toiture. Ainsi pendant trois jours six personnes âgées sont venues tresser les palmes tandis que deux jeunes ont pu intégrer la formation bambou sur une semaine.
Marlène, passionnée par l’artisanat, transforme les essences de bois de Mayotte en objets d’arts. Massoundi, 22 ans, salarié de l’entreprise et bijoutier de formation exprime toute sa créativité et son savoir faire en réalisant des bijoux uniques.
VENEZ NOUS RENDRE VISITE !
Rue Cavani Bé, Chirongui
(entre le Pôle Culturel et le Lycée)
Lundi - Mercredi - Vendredi 8h30-12h00 et 13h30-17h
Depuis 1989, Fibres est spécialisé dans la sélection, l’importation, la transformation et la commercialisation du bois et dérivés bois. Cette entreprise est 100% réunionnaise. Elle bénéficie de l’ancrage stratégique de l’île située entre l’Asie, l’Afrique et l’Europe pour offrir une source d’approvisionnement fiable et de qualité.
Elle travaille aux côtés de couvreurs, charpentiers, fabricants d’escaliers, menuisiers, agenceurs, ébénistes et des entreprises générales… Mais aussi auprès de particuliers qui travaillent et mettent en œuvre du bois à la Réunion.
Le CCAS est un établissement administratif public. L’aide et l’action sociales en France relèvent de multiples domaines de l’action publique, et en particulier de la lutte contre la pauvreté et les exclusions, de l’aide aux personnes âgées ou handicapées et, enfin, de l’enfance, la jeunesse et la famille.
Les partenariats ont plusieurs objectifs importants, à savoir :
Créer une synergie autour de projets pédagogiques et culturels
Partager les connaissances, moyens et outils
Élargir et améliorer la communication et la visibilité de chacun
Optimiser les actions par la mutualisation des efforts
Crédits photographiques : page 11
© BAM ! / © FIBRES / © ESIROI page13 © Le SOMMER autres crédits © Endémik Mayotte
Adresse:
2a Rue Cavani Bé
(entre le pôle culturel et le lycée)
97620 Chirongui
Tel : 06 39 09 09 09
Mail : lapermanence@lycée-chirongui.fr
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