Marie Martin à propos de la pentalogie Bi di Wik, Biike, Ofskäär, Kumm Weer et Sönemböör (1996-2006) Intelligence des machines. L’héritage de Jean Epstein dans le documentaire expérimental contemporain. Du côté de Sylt, concernant les enjeux éthiques de l’écologie en régime capitaliste mondialisé, le geste de l’œuvre de Samuel Bester, modeste et lucide, consiste à se présenter comme offrande et révélation, mise au jour d’un présent dont le cœur n’est désormais plus accessible que dans l’intermittence. Dès la première de ses pièces, Bi Di Wik (1996), le cinéaste s’attaque au travail des motifs epstei- niens : le re ux écumant de la mer, la pulvérulence du sable, le montage de séries interdépendantes... Leur reprise en couleurs saturées et irréelles, dans un autre lieu, un autre temps, entre diverses machines dé gurantes, lie indéfectiblement la beauté à la perte. Reste pourtant, dans le dernier sursaut du plan nal apparu après quelques secondes de noir, l’évanescence obstinée du signal lumineux d’un phare dans la nuit, dont la rythmique syncopée persiste sur la rétine en même temps que la force sonore du vent dans l’oreille, même après leur disparition.
Bi Di Wik, 1996
Marie Martin
Sönemböör, 2006
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p. 6/16
