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Les ressources humaines en RPA dans un contexte de rareté de main-d’œuvre

PAR MARIA DUFAYS, CONSEILLÈRE EN COMMUNICATION ET GESTIONNAIRE DE PROJET, RQRA

ALORS QUE LE QUÉBEC ENREGISTRE UN TAUX RECORD DE POSTES VACANTS (INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC)1, LE BON FONCTIONNEMENT DE CERTAINS SECTEURS EST PARFOIS ENTRAVÉ. LE DOMAINE DE LA SANTÉ NE FAIT ÉVIDEMMENT PAS EXCEPTION ET LA RARETÉ DE MAIN-D’ŒUVRE EST LOURDE DE CONSÉQUENCES. EN EFFET, « LES SOINS DE SANTÉ ET LES SERVICES D’HÉBERGEMENT ET DE RESTAURATION SONT LES DEUX INDUSTRIES OÙ LE NOMBRE » DE POSTES VACANTS A LE PLUS AUGMENTÉ ENTRE 2021 ET 20221

État des lieux

Bien qu’il soit difficile d’estimer le nombre de postes vacants dans le secteur des RPA au Québec, les défis liés à la gestion des ressources humaines dans le domaine de la santé sont particuliers et encadrés par des contraintes et un cadre normatif spécifiques, comme stipulé par la nouvelle certification. L’évolution démographique apporte également son lot de défis, augmentant encore les besoins en recrutement. En effet, l’indice de remplacement de la main-d’œuvre est en baisse constante2 et on dénombre davantage de personnes proches de l’âge de la retraite que de personnes entrant sur le marché du travail au Québec 3 : pour chaque personne partant à la retraite, 0,8 entre sur le marché du travail3

En ce qui concerne les RPA au Québec, les besoins en recrutement varient selon la région, la catégorie et le nombre d’unités de la résidence, bien que certaines données soient communes à tout le domaine. Selon un sondage effectué par le RQRA en janvier dernier, les besoins en recrutement de la majorité des RPA répondantes étaient considérés comme « urgents ». L’un des enjeux révélés par le sondage est par ailleurs l’absence de formation complète de certains préposés. Or la nouvelle réglementation sur la certification impose que la personne soit formée au plus tard un an après son entrée en fonction (mesure transitoire) et avant l’entrée en fonction à partir de 2025.

Quant aux RPA avec un nombre d’unités moindre, la retraite du personnel est la raison la plus citée comme motif de départ. Une écrasante majorité de répondants estime que ses besoins en recrutement sont urgents et que la formation est l’un des meilleurs moyens de combler les postes vacants (70%). Il semble également y avoir des enjeux particuliers en zone rurale, étant donné la localisation peu attractive pour des employés ne possédant pas de voiture.

Toutes les tailles et catégories de RPA semblent avoir des points de convergence, notamment en ce qui concerne les catégories d’employés à recruter en priorité, s’agissant d’abord et en grande partie des préposés aux résidents, puis de cuisiniers.

QUELLES SOLUTIONS À LA PÉNURIE ?

La situation a de quoi faire sourciller, mais il existe des solutions pour limiter les dégâts. Au regard des enjeux soulevés, l’immigration par exemple, joue un rôle central dans le développement de la gestion de la main-d’œuvre. Il en va de même pour la formation qui est une stratégie gagnante quand il s’agit de professionnaliser un bassin de main-d’œuvre. Ces solutions permettent ainsi de renouveler quelque peu le bassin de main-d’œuvre et d’aller chercher ailleurs. L’automatisation de certaines tâches s’apparente également à une piste de solution pour contrer la pénurie de personnel en ce qu’elle permet de simplifier des processus ou de recourir à des outils technologiques pour effectuer certaines tâches, libérant ainsi un employé et lui permettant de se concentrer sur d’autres aspects de son métier.

1. Bilan du marché du travail au Québec en 2022 : poursuite de la croissance de l’emploi et nombre record de postes vacants (quebec.ca)

2. Participation des travailleurs âgés au marché du travail et intentions à l’égard de l’âge de la retraite - Faits saillants (quebec.ca)

3. Comprendre la pénurie de main-d’œuvre au Québec | Le Devoir (www.ledevoir.com/interactif/2022-08-23/penurie-maindoeuvre/index.html)

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