Revue de presse LA PURGE : La sombre histoire | Juin 2025

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Jean-François Nadeau

19 septembre 2023

Écran

«Claude Morin. Un jeu dangereux»: l'ex-ministre

péquiste au cœur d'une série

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Chez lui,dans l’antrede son bureauaux murs tapissés de livres, l’ex-ministre péquiste Claude Morin a accordé une suite d’entrevues au sujet de ses années passées, dans le plus grand secret, à rencontrer des agents de la GRC. Dans Claude Morin. Un jeu dangereux, une série en quatre épisodes diffusée sur la plateforme Vrai, le spectateur se trouve vite rivé à son siège. Comment diable un tel ministre, réputé intelligent, a-t-il pu accepter d’être payé par les services de renseignement ?

En entrevue,Morin affirmes’êtreinspiré de films policierspour avoir l’aircrédible. Est-il banal d’observer que derrière lui, lorsqu’il se confie, le téléspectateur est à même de distinguer plusieurs tomes de romans policiers signés par Georges Simenon ?

Depuis que « l’affaire Morin » a éclaté avec fracas au printemps 1992, les suppositions vont bon train. La fiction a-t-elle fini par brouiller la perception de la réalité au sujet de cet homme tenu pour un des principaux stratèges du référendum de 1980 ?

Des carnets de notes de Claude Morin, consultés pour la première fois aux archives, permettent à cette série de progresser sur des pistes nouvelles. Une enquête serrée, conduite par l’historien du Devoir Dave Noël et le journaliste Antoine Robitaille, montre que tout n’a pas encore été dit.

Un autre ministre avec la GRC ?

Durant des années, à la dérobée, Claude Morin a rencontré dans des chambres d’hôtel des officiers du renseignement. Il a été filmé à son insu, derrière une glace sans tain. Qu’a-t-il dit ? Qu’a-t-il révélé ? Rien de compromettant, soutient-il. Alors pourquoi la GRC continuait-elle à lui faire confiance, année après année ? Ce documentaire passionnant cite des témoins qui affirment qu’au moins un autre ministre du Parti québécois, aujourd’huidécédé, a constituéune autre source rémunéréeparla GRC. Mais qui donc ? Personne ne veut parler.

Photo: Vrai
Claude Morin, dans une scène tirée de la série documentaire à son nom

Morin se croyait seul. Il aurait voulu, à l’entendre,prévenir des coups fourrés contre son parti. Les spécialistes interrogés dans cette série rejettent pourtant l’hypothèse qu’il ait été à même de berner les services de sécurité, lesquels s’en remettent toujours à plus d’une source.

SelonClaude Morin,quelques-unsde ses collèguesdu cabinetétaientaucourant,à divers degrés,de ses activités. Il aurait d’ailleurs souhaité que l’ex-ministre Louise Beaudoin puisse contribuer à le blanchir, en expliquant ce qu’elle savait. Or, Louise Beaudoin a refusé de collaborer à cette série. Pourquoi ?

Des homosexuels dans la mire

Un autre documentaire,La purge LGBT. La sombre histoire,vient de rappeler que la GRC a fiché, durant des décennies,au moins 30 000 homosexuelscanadiens afinde les éloignerde la sphère publique.La policefédérale entendait les faire chanter au besoin, comme elle l’a fait avec des communistes.Les carnets de Claude Morin nous apprennent qu’il répondait à des questions de la GRC sur la vie sexuelle de ténors du mouvement indépendantiste, comme Guy Joron, Pierre Bourgault et Claude Charron.

L’ancien ministre vedette de René Lévesque minimise l’importance de pareilles indiscrétions sur la vie privée d’autrui au sein de son parti. Il argue aujourd’hui que tout le monde savait à l’époque ces choses-là. Il estime donc qu’elles n’étaient pas sensibles. Était-ce aussi sans importance que la vie sentimentale de René Lévesque soit documentée par la GRC, comme le rappelle cette série ?

Dans les années 1970, René Homier-Royétait un excellent ami de Guy Joronet de Pierre Bourgault. Joint chez lui par Le Devoir, l’animateurde Radio-Canada affirmeque cette révélationau sujet de Morinest « surprenante et inquiétante». Tout son cercle d’amis, comprend-il aujourd’hui, devait être fiché par la GRC. Selon lui, Bourgault et Joron ignoraientsans doute que la GRC « était sur leur cas ». Même si Charron, Bourgault et Joron ne cachaient pas leur homosexualité, « ils auraient peut-être agi différemment» s’ils avaient su que la GRC « tramait quelque chose contre eux », souligne Homier-Roy. Que la sexualité au sein de ce cercle d’amis ait été vécue plus facilement et ouvertement qu’end’autres milieuxne change rien à l’odieuxde la situation à laquelle Claude Morin a collaboré, pense Homier-Roy.

L’argent

Pour sedédouaner,Claude Morinaffirmen’avoirjamaistouchéauxavantageusessommesd’argentqueluiversait la GRC en liquide. Ces sommes totalisent l’équivalent d’au moins 80 000 $ aujourd’hui, a calculé Dave Noël. Faut-il aussi noter le fait que Claude Morin s’était fait payer, en aparté, des frais de voyage pour au moins un séjour en France ? La GRC espérait qu’il en rapporte des informations quant à un possible complot dont les racines remontaient jusqu’aux Soviétiques, selon une explication pour le moins tortueuse.

L’argentétaitmisen sécuritédansun groscoffre-fortinstalléchezlui,affirmel’ex-ministre.Ilétaitensuitedonné au Parti québécois ou encore,par l’entremised’uncuré,aux bonnes œuvres de sa paroisse.Si cela est vrai, voilà qui est à tout le moinsspécialcomme façonde procéderdans ungouvernementqui s’efforçaitdemieuxencadrer le mode de financementdes partis politiques.Quant à l’argentversé à l’Églisecatholique,il se trouve à l’abri du Saint-Esprit.

Jamais Claude Morin n’aurait profité de cet argent ? Ses notes personnelles révèlent le contraire. Il aurait, au minimum, « emprunté » à même cette cagnotte une somme qu’il estime en entrevue à 4000 $ pour acheter, en 1975, une voitureRenault 5 d’occasion.C’étaitle prix d’une grosse voitureaméricainetoute neuve. La mémoire de Claude Morin fait-elle défaut ? Il affirme en tout cas s’être remboursé à lui-même cette somme par la suite.

Le portrait global

La focalisationsurl’affaireClaudeMorina-t-ellefini,aufildutemps,parfaireperdrelaperspectived’ensemble ? Cette série rappelle à juste titre les manœuvres politiques de la GRC, tout en soulignant, pièces à l’appui, que l’ancienministrefédéralde la JusticeMarc Lalonde et l’ex-premierministrePierreElliottTrudeau n’étaientpas des enfants de chœur.

Dans des entrevues tirées des archives,l’ex-ministre Marc Lalonde affirmait avoir su très tôt que Claude Morin travaillait de concert avec la GRC. Mais devant les caméras, pour les fins de ce documentaire, il soutient le contraire.

Est-il anodin de constater que les enquêtes que le Québec voulut mener sur les actions illégalesconduites par la GRC furent toutes déboutées, jusque devant la Cour suprême ? Les actions illicites de la GRC contre le mouvementindépendantistequébécois vol de documents,de dynamite,incendies, filatures,intoxications, etc. ont pourtant dûment été documentées, rappelle la série.

Qui croire ?

Des proches de Morin en politiquele présententcomme une sortede finrenard capable de jouer avec le feu sans se brûler.MêmeRené Lévesque,le chef historiqueduPartiquébécois,auraitcontinuéde le fréquenteraprèsavoir pris connaissance tardivement de son implication auprès de la GRC, montre ce documentaire.

C’est plutôtautour du cerclede Jacques Parizeauque la condamnationà l’égardde Morinaura été sans appel. Le député et poète Gérald Godin,parmi d’autresprès de Parizeau,maudissaitMorin.Nous sommes loin,cependant, des critiquesde PierreDubuc, qui affirme,dans Claude Morin.Un espionauseindu PartiQuébécois (éditionsdu Renouveau québécois), un ouvrage qui paraît ces jours-ci,que l’ex-ministre était tout bonnement un traître à sa nation et qu’il collaborait vraisemblablement même avec la CIA.

Combien de temps Morin a-t-il collaboré avec ces services de renseignement de la gendarmerie fédérale ? Les révélations de cette série sont très troublantes.Il s’avère bien possible que ses échanges avec la GRC se soient maintenus au-delà des années 1970, au contraire de ce qu’affirme Morin.

Terré dans sa demeure depuis des années, Claude Morincontinue de fumer sa pipe. Il vit au milieude ses livres et de ses casse-têtede milliersde morceauxqu’il a constituéspatiemmentpourles afficherensuiteà ses murs, en guise d’œuvres d’art. Sa vie même, se dit-on, ressemble à un bien étrange puzzle.

Claude Morin. Un jeu dangereux Vrai. Dès le 19 septembre

Dans sa chronique à saveur historique à l'émission Le Québec maintenant, Jean-François Nadeau parle d’un documentaire diffusé par Radio-Canada qui explique comment l'État canadien a traqué et martyrisé les homosexuels dans sa fonction publique…

Ledocumentaire,quis'appelle La purge LGBT : la sombre histoire,estnotammentdisponiblesurla plateformeICITou.tv.

« C'est absolument saisissant. On se rend compte que la GRC (Gendarmerie royale du Canada), sous des prétextes assez fabulistes, a cru que les homosexuels étaient un danger public pour l'État canadien, en particulier dans la police et dans les services étatiques, chez les fonctionnaires notamment. Le documentaire en question s'attarde plutôt à ce qui s'est passé au sein de l'armée canadienne, où on a fait la vie dure à des gens pendant très longtemps. On a ruiné leur vie.»

Le chroniqueur Jean-François Nadeau

Dans le nouveau documentaire La Purge, du réalisateur québécois Orlando Arriagada, trois membres de la communauté LGBTQ+ témoignent des douleurs du passé qu’ont vécues plus de 9000 Canadiens et Canadiennes à l’emploi du gouvernement fédéral de 1950 au début des années 1990. Ceux-ci ont traversé des heures d’interrogatoires intrusifs et une destitution des plus humiliantes.

« J’ai souffert et j’en souffre encore aujourd’hui, parce que dès que j’ai recommencé à parler de ça, j’ai rouvert mes plaies et mon traumatisme », exprime l’une des intervenantes du documentaire, Martine Roy, en entrevue avec le Montréal Campus. L’ex-militaire est également présidente du Fonds Purge LGBT, une société sans but lucratif qui a été fondée suite au recours collectif intenté contre le gouvernement du Canada.

Le long-métrage de 52 minutes fait office de porte-voix pour les personnes LGBTQ+ qui ont été victimes d’actes de discrimination au sein des Forces armées canadiennes, de la Gendarmerie royale du Canada et de la fonction publique.

Dans un contexte de guerre froide, les victimes, qui faisaient partie de la communauté LGBTQ+, étaient vues comme de potentiels espions ou des communistes, ce qui a entraîné de vastes opérations d’enquête dans l’ensemble du pays menant parfois au congédiement.

Donner une voix aux survivant(e)s Orlando Arriagada, le réalisateur du documentaire, explique qu’il trouvait important que les victimes soient impliquées tout au long du processus de création. « Je ne voulais pas non plus tomber dans le piège de faire un film très politique […] Pour moi, ce n’était pas l’essentiel, c’était plutôt de raconter l’histoire des hommes et des femmes dont la vie a été tronquée et cassée », note-t-il.

Ce dernier souligne également l’intérêt de donner une tribune aux survivants et aux survivantes plusieurs années après les événements tragiques. « Je voulais que ce soient des gens qui témoignent à visage découvert pour que le public comprenne qu’on peut couramment croiser des gens qui ont souffert de traumatismes dans leur vie sans le savoir. »

Lucie Laperle, Martine Roy et Steven Deschamps, d’ancien(ne)s militaires LGBTQ+, replongent ainsi dans leurs souvenirs : discrimination, incompréhension et traumatismes sont au cœur de leurs propos. Chacun(e) d’entre eux raconte son histoire teintée d’indignation et de déchirement.

« Ça ne faisait pas de sens pour moi que j’aie perdu mon travail pour ça. J’aurais perdu mon travail parce que j’aurais fait quelque chose de vraiment grave, mais là, comment continuer à vivre en te disant que tu as été congédiée pour ça ? », soutient Martine Roy, qui s’est fait destituer car elle était homosexuelle. Le documentaire explique qu’à l’époque, il était courant d’avoir l’obligation de consulter un psychiatre, de passer un test de polygraphe ou bien de quitter son emploi au sein des forces publiques pour la seule et unique raison de ne pas se conformer au moule de l’hétérosexualité.

Sensibiliser le public québécois

Parmi les intervenants et intervenantes du film, on retrouve le journaliste indépendant Dean Beeby, qui s’est luimême penché sur le sujet après avoir eu accès à des retranscriptions d’entrevues d’ex-militaires de la communauté LGBTQ+.

« Il n’y a pas assez de Québécois qui connaissent le sujet et c’est une histoire qui se doit d’être plus largement comprise et mieux connue, parce que c’était une période très sombre de l’histoire de notre pays », précise Dean Beeby en entrevue avec le Montréal Campus.

«Nousdevonsconnaîtrenotreproprehistoirepourcorrigerlesinjusticesdupassé.» – DeanBeeby,journaliste indépendantàl’originedudévoilementdedocumentsconfirmantlapurgeLGBTQ+auCanada.

Martine Roy ajoute que peu de Québécois et de Québécoises connaissent l’existence de la purge LGBTQ+. « On en a parlé à travers le pays, sauf au Québec. Pour moi, il était super important qu’il y ait un documentaire en français parce qu’il y a en a déjà un qui s’appelle The Fruit Machine […] et qui est en anglais », indique-t-elle

« J’espère que les gens vont réaliser à travers le documentaire que ce n’est tellement pas important ton orientation sexuelle et ton identité de genre au travail ou à l’école. L’important, c’est que la personne soit en bonne santé et qu’elle se sente bien », conclut Mme Roy

Le documentaire La purge LGBT, La sombre histoire est diffusé sur les ondes d’ICI TÉLÉ le samedi 16 septembre à 22h30 et disponible sur ICI TOU.TV.

Mention photo : Image tirée du documentaire La Purge

DIFFUSIONLE16SEPTEMBRE|LedocumentaireLAPURGEdévoilela répressionLGBTau

seindugouvernementfédéralcanadien

Publié dans Société.

Entre 1950 et 1996, une purge de la communauté LGBT au sein du gouvernement fédéral canadien marquait tristement l’histoire. Il a été reconnu en 2017 que le gouvernement du Canada a systématiquement persécuté durant cette période des membres LGBT des Forces armées canadiennes, de la Gendarmerie royale du Canada et de la fonction publique. Connu sous le nom de « purge », cette politique interne institutionnelle visait à écarter les personnes LGBT de la population active, justifié par l’argument selon lequel elles représentaient une menace pour la sécurité nationale. Dévastant la vie et la carrière de milliers de personnes et de leurs familles, la purge a été l’une des plus grandes violations des droits de la personne de l’histoire du Canada. Dès le 16 septembre prochain, Pimiento dévoile certaines histoires individuelles bouleversantes derrière ce sombre chapitre dans le documentaire:

LA PURGE. Produit et réalisé par Orlando Arriagada, cette démonstration puissante met en lumière les conséquences dévastatrices et les souffrances infligées à la communauté LGBT et plusieurs de ses membres. Le militantisme de nombreuses victimes courageuses a conduit le Premier ministre Justin Trudeau à présenter des excuses aux personnes LGBT du Canada en 2017. Il a également abouti à un règlement de recours collectif en 2018 qui a permis de créer le Fonds Purge LGBT. Le film révèle une facette assez méconnue du Canada, démontrant efficacement que la réconciliation avec un passé douloureux est nécessaire afin de forger un avenir égalitaire rempli de tolérance. Ce message essentiel destiné à un large public sera présenté dans le cadre de Doc humanité sur ICI TÉLÉ, le samedi 16 septembre à 22 h 30 (23 h 30 HA) et sur ICI TOU.TV La genèse de ce documentaire a été complexe. Les scénaristes Sylvie de Bellefeuille et Nathalie Déry ont dirigé une recherche extrêmement complète, le tout résumé en 52 minutes. Selon Orlando Arriagada, ce fut la démarche la plus exhaustive de sa carrière. Les récits sélectionnés sont si puissants qu’ils se déploient d’eux-mêmes et constituent le cœur battant du documentaire.

Sylvie de Bellefeuille juge essentiel de sensibiliser le grand public, car cette histoire continue d’impacter profondément la vie de nombreuses personnes. « Ils n’ont pas baissé les bras face aux institutions, ils ont continué de se battre, et leur courage continue de me toucher profondément », confie-t-elle. « Leur détermination mérite tout notre respect. Les enjeux demeurent, et la lutte doit persévérer. Il s’agit de faire comprendre la valeur de la différence et de considérer la lutte contre l’homophobie comme un combat nécessaire. Je souhaite que ce documentaire serve de catalyseur pour la réflexion », ajoute Orlando Arriagada.

Synopsis

Plus de 9 000 Canadiennes et Canadiens, des employés du gouvernement fédéral, ont été victimes d’une purge sans précédent au nom de la sécurité d’état. Leur crime allégué? Être homosexuel.le alors que dès 1969, le Canada avait pourtant légiféré pour décriminaliser l’homosexualité. LA PURGE raconte l’histoire de quelques-unes de ces victimes, de la persécution qu’elles ont subie, de leur vie marquée au fer rouge à cause des souvenirs d’interrogations inhumaines. Au fil des ans, certains en ont même perdu la vie… Mais des femmes et des hommes se sont révoltés contre leur gouvernement, ont entamé des procédures judiciaires qui ont duré de nombreuses années et qui ont finalement mené aux excuses officielles de 2017. Ce film nous propulse avec beaucoup d’émotions dans l’histoire de ces courageux combattants ayant survécu à la purge LGBT… mais à quel prix ?

Résumé

-Sommetmunicipalsurl’itinérance;lecompte-rendudenotreanalysteLouiseBoisvert-Ladensification va continuer à Lévis; entrevue avec Guy Dumoulin, conseiller de Saint-Jean et président du Comité consultatif d'urbanisme de la Ville de Lévis-Grève chez les travailleurs de l'automobile; explications d’AntoineJoubert,auteurpourleGuidedel’Auto

Résumé

Les avortements invisibles des régions rurales au pays; la difficulté de recruter des candidats pour les libérauxetlesverts;lenouveliPhoneprésentéaujourd'hui;laFédérationdesparentsdelafrancophonie manitobaine adopte la semaine de quatre jours; un documentaire sur la purge LGBT; et un programme d'apprentissageagricoledanslaprovince

La

purge

Discrimination systémique

Pendant des décennies, le gouvernement fédéral a traqué et renvoyé des milliers de ses employés. Leur crime ? Être des personnes homosexuelles. Le documentaire La purge raconte cette histoire en misant sur celle de trois ex-militaires.

Mis à jour le 11 septembre

ALEXANDRE VIGNEAULT-LA PRESSE

Licenciements, vies détruites, suicides, les conséquences de ce qui a été baptisé la « purge LGBT » au sein de la fonction publique fédérale et de l’armée canadienne ont été tragiques, souligne Martine Roy, une ex-militaire qui fait elle-même partie des victimes. Elle est loin d’être la seule : selon le documentaire réalisé par Orlando Arriagada, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a ouvert environ 30 000 dossiers entre 1950 et 1990.

Cette discrimination trouve sa source à la fin des années 1940, au début de la guerre froide, alors que les Américains décident que les homosexuels qui travaillent pour le gouvernement constituent une menace à la sécurité de l’État. Forcés de vivre leur sexualité en cachette en raison des mœurs de l’époque, les fonctionnaires, diplomates ou espions gais, par exemple, devenaient, selon eux, susceptibles d’être victimes de chantage… et d’y céder. L’affaire Guy Burgess, Anglais homosexuel devenu espion pour le régime soviétique, a semblé leur donner raison au début des années 1950. Dès lors, une « chasse aux sorcières » a été lancée au sein des pays de l’OTAN pour débusquer les employés homosexuels, notamment au sein des corps diplomatiques. Ici, cette traque a mené à l’arrestation de John Watkins, qui fut ambassadeur du Canada en URSS, et qui est mort au cours d’un interrogatoire visant à déterminer s’il avait trahi sa patrie à la suite d’un chantage exercé sur lui en raison de son homosexualité.

Les circonstances de sa mort, par arrêt cardiaque, ont été camouflées avec la bénédiction du premier ministre de l’époque, Lester B. Pearson.

Dans les années 1950 et 1960, être homosexuel était criminel. « C’était évident pour les gens à ce moment-là qu’on ne voudrait pas avoir des criminels qui travailleraient pour le gouvernement fédéral », dit l’avocat Douglas Elliott, qui a mené l’action collective des victimes de la purge LGBT. D’où, sans doute, l’effort qui a été mis pour débusquer et sortir les homosexuels de l’armée canadienne.

Trois vies brisées

L’essentiel du documentaire s’attarde ainsi à l’histoire de trois d’entre eux. Martine Roy, qui a été soldate, Lucie Laperle, qui fut la première femme à faire partie de la police militaire, et Steven Deschamps, lui aussi ex-militaire. Ce qui est étonnant, c’est qu’ils ont tous les trois subi des traitements humiliants, parfois carrément violents, dans les années 1970 et 1980, alors que l’homosexualité avait été décriminalisée en 1969 par le gouvernement Trudeau père, qui avait affirmé que l’État n’avait rien à voir dans la chambre à coucher des gens.

« Quand je me suis enrôlée, à 18 ans, je n’étais pas gaie et je n’étais pas pas gaie, je n’étais rien ! », lance Lucie Laperle, qui a justement vécu sa première aventure homosexuelle – mais aussi un viol – dans les Forces armées canadiennes. Steven Deschamps dit lui aussi que sa sexualité n’occupait pas une place importante dans sa vie à l’adolescence et au début de l’âge adulte. Vivre la vie militaire lui importait bien davantage.

IMAGE TIRÉE DU DOCUMENTAIRE LA PURGE

L’ex-militaire Steven Deschamps

En 1970, c’était dangereux de déclarer que vous étiez homosexuel, alors on ne le faisait pas, militaire ou pas militaire.

L’ex-militaire Steven Deschamps

Martine Roy raconte pour sa part avoir eu un chum dans l’armée avant d’y rencontrer une femme, qui lui a conseillé de garder son amoureux pour ne pas se faire prendre. « C’est là que j’ai réalisé que c’était dangereux », dit-elle, parce que même si l’homosexualité n’était plus criminelle au pays, l’armée estimait que ses membres, qu’ils soient gais ou lesbiennes, constituaient encore un risque pour la sécurité nationale. La soldate Martine Roy, comme Lucie Laperle et Steven Deschamps, a été arrêtée et interrogée jusqu’à ce qu’elle craque. Puis l’armée l’a jetée.

IMAGE TIRÉE DU DOCUMENTAIRE LA PURGE

L’ancienne membre de la police militaire Lucie Laperle

J’ai donné les meilleures années de ma vie aux Forces armées canadiennes et ils m’ont recrachée dehors comme un vulgaire déchet.

Lucie Laperle, ancienne membre de la police militaire, des années après les faits

Martine Roy et Steven Deschamps admettent avoir traversé des années difficiles au cours desquelles ils ont sombré dans l’alcool et la drogue pour avoir été victimes non pas de leur incompétence – ils se savaient compétents –, mais de ce qu’ils sont.

La force du documentaire d’Orlando Arriagada tient essentiellement à celle de ces trois témoignages, qui sont à la fois émotifs et très éloquents et qui donnent à imaginer ce que des milliers d’autres Canadiens, dans l’armée et ailleurs dans la fonction publique, ont subi au cours des nombreuses années au cours desquelles cette politique discriminatoire a été maintenue.

Samedi, 22 h 30, sur ICI Télé

Le documentaire La Purge, dévoilant les atrocités qu'ont subies certaines personnes membres de la communauté LGBTQ+ alors qu'elles étaient au sein de l'armée, sera présentée samedi prochain à 22h30 à Radio-Canada.

LacoanimatriceChantalLamarrebrosseleportraitdecedocumentaireetdeslourdesréalitésqu'il dévoile,samedi,àl'émission Même le week-end.

«J'aiétésoufflée,d'apprendrequecesatrocitéssedéroulaientsousnosyeux.C'étaitdelahainepure.Pas justeduharcèlementpsychologique,dessévicescorporelsaussi.Ilsontétédéstabilisésjusqu'àcequ'ils craquent.Etensuite,ilssontlaissésàlarue,laissésàeux-mêmes»,soulignelacoanimatrice.

Écoutez l'intégralité de la chronique de Chantal Lamarre...

Amélie Revert

Collaboratrice

8 septembre 2023

La pause estivale cède sa place à une abondance de productions québécoises qui laissent entrevoir bon nombre de surprises et d’aventures inusitées.

Une foule de fictions

Noovo donne le la de l’automne avec Après le déluge, la dernière minisérie de Mara Joly (Col bleu), dont le premier épisode est programmé le 14 septembre. Les téléspectateurs y rencontreront Maxime Salomon, une policière rebelle jouée par l’actrice et cascadeuse Penande Estime (Jungle Chic), qui prend sous son aile quatre jeunes et les initie aux arts martiaux mixtes afin de leur éviter un casier judiciaire. Le combat continue sur Crave en octobre avec Inspirez expirez, une comédie de Sonia Cordeau avec la collaboration de Jean-François Chagnon et Katherine Levac. Deux femmes, Sophie (Sonia Cordeau) et Vicky (Virginie Fortin), qui se détestent, partent ensemble faire une retraite de yoga. Leur calvaire prendra-t-il fin lorsqu’un cadavre sera découvert dans la forêt ? Pas sûr…

Du côté de Club illico, le coup d’envoi des Révoltés sera donné le 21 septembre. Dans cette série dramatique signée Anita Rowan (L’échappée), Sarah-Jeanne Labrosse et Pier-Luc Funk sont Éléonore et Jacob, une avocate et un journaliste d’enquête qui luttent contre les travers du système.

En fin d’année, des choses fort intéressantes se passent sur ICI Tou.tv extra. Émilie Bibeau, Rachel Graton, Pascale Renaud-Hébert et Fanny Britt rassemblent leurs talents dans Coeur vintage. Cette série haute en couleur et tout en finesse s’immisce dans les péripéties sentimentales de Pauline, une quadragénaire célibataire qui ne sait plus où donner de la tête. À noter que la fiction est librement inspirée des chroniques d’Émilie Bibeau à Plus on est de fous, plus on lit!, du spectacle Chroniques d’un coeur vintage et du livre Cœur vintage

Toujours sur la plateforme de Radio-Canada, la comédie La candidate, écrite par Isabelle Langlois (Rumeurs), pique tout autant la curiosité. Catherine Chabot (Menteur) y incarne Alix Mongeau, une mère de famille monoparentale technicienne en pose d’ongles qui, bien que n’y connaissant strictement rien en politique, décide d’être candidate poteau dans une circonscription où elle n’a, lui promet-on, aucune chance de gagner… Toute ressemblance avec le destin de Ruth Ellen Brosseau ne doit, bien sûr, rien au hasard. Cette réalisation de Sébastien Gagné et Charles-Olivier Michaud met par ailleurs en scène Patrick Emmanuel Abellard, Christian Bégin et Inès Talbi.

Ça recommence !

Comment ne pas mentionner le retour très, très attendu du phénomène La petite vie cet hiver sur ICI Tou.tv extra tout juste trente ans après sa première diffusion ? Il est ainsi donné au public l’occasion de savoir ce que sont devenus les Paré le temps de six nouveaux épisodes écrits par Claude Meunier. Si ce dernier y reprend son rôle de Pôpa, Serge Thériault n’est pas de la partie, même si l’essence de son personnage de Môman promet de se faire sentir. Le 18 septembre marque également le retour de Normand Brathwaite dans une émission jeunesse, plus de quarante ans après avoir été de la distribution de L’ingénieux Don Quichotte de Radio-Canada. Dans Drazilion, à Télé-Québec, l’acteur et animateur prête ses traits au capitaine Goulache, que quatre jeunes doivent libérer après qu’il a été la victime d’un mauvais sort.

Et puisque l’on parle de retour, celui de Martin Matte sur TVA risque de faire couler beaucoup d’encre tant les auditeurs sont impatients. Sa nouvelle émission, Martin Matte en direct, commence dès le 28 septembre dans une formule où l’humoriste aux multiples casquettes anime des entrevues entrecoupées de performances musicales, de numéros comiques en plateau, mais aussi d’une fiction, Le dernier lien, à laquelle participe Roy Dupuis, Isabel Richer, Geneviève Schmidt et Alexis Martin. On sait d’ores et déjà que le premier invité est Arnaud Soly et que l’indicatif musical a été composé par Dumas. Le talk-show aura ensuite lieu en direct tous les jeudis à 20 h.

La part belle aux documentaires

Le 16 septembre, Doc humanité, d’ICI Télé, propose une piqûre de rappel avec La purge, un documentaire d’Orlando Arriagada consacré aux millions de personnes LGTBQ+ employées dans les Forces armées canadiennes, la Gendarmerie royale du Canada et la fonction publique, victimes d’une véritable persécution du gouvernement fédéral à cause de leur orientation sexuelle entre 1950 et 1996. Agression armée, à voir sur Vrai le 21 novembre, fait état de l’histoire de la militaire Stéphanie Raymond qui, en décembre 2011, s’est fait violer par son supérieur. Son témoignage montre en outre la culture d’inconduite sexuelle qui règne au sein de l’armée canadienne. Dans les semaines à venir, Télé-Québec décryptera pour sa part la violence psychologique en contexte conjugal et les relations toxiques dans Pourquoi tu restes ?, une série documentaire animée par Schelby Jean-Baptiste.

Le thème de la santé va par ailleurs être abordé de plusieurs façons sur nos écrans cet automne. Le 28 septembre, sur Crave, Phil Roy se penchera avec sérieux et vulnérabilité sur les troubles alimentaires et l’image corporelle dans Le poids de l’apparence. Où se situe l’équilibre entre le bien-être mental et l’apparence physique et la santé ? Pour tenter de trouver une réponse, l’humoriste interroge de nombreux spécialistes de la question, comme des psychologues, des nutritionnistes et des athlètes. Si la fatigue est l’un des autres maux du XXIe siècle, Bianca Gervais a décidé de ne plus simplement la subir et de mener une enquête : pourquoi sommes-nous à ce point épuisés ? Pour sa série documentaire Crevée !, elle a soigneusement récolté quelques indices qui nous permettent de mieux comprendre ce qui nous vole autant d’énergie. Les résultats de son investigation seront prochainement dévoilés dans la section Véro.tv d’ICI Tou.tv extra.

Soulignons que Derrière chaque image, une histoire, où Samian s’est donné pour mission de retrouver les personnes autochtones inconnues que l’on peut observer sur certaines photos d’archives historiques, sera diffusé le 30 septembre sur ICI Tou.tv. Une autre émission a retenu notre attention : Les stagiaires, sur ICI RDI dès le 5 octobre, qui nous emmène quant à elle dans les coulisses de l’information en compagnie de six futurs journalistes, épaulés par Marie-Maude Denis et dont les reportages seront évalués par Patrice Roy et Isabelle Richer.

Amélie Revert

Collaboratrice

8 septembre 2023

La pause estivale cède sa place à une abondance de productions québécoises qui laissent entrevoir bon nombre de surprises et d’aventures inusitées.

Une foule de fictions

Noovo donne le la de l’automne avec Après le déluge, la dernière minisérie de Mara Joly (Col bleu), dont le premier épisode est programmé le 14 septembre. Les téléspectateurs y rencontreront Maxime Salomon, une policière rebelle jouée par l’actrice et cascadeuse Penande Estime (Jungle Chic), qui prend sous son aile quatre jeunes et les initie aux arts martiaux mixtes afin de leur éviter un casier judiciaire. Le combat continue sur Crave en octobre avec Inspirez expirez, une comédie de Sonia Cordeau avec la collaboration de Jean-François Chagnon et Katherine Levac. Deux femmes, Sophie (Sonia Cordeau) et Vicky (Virginie Fortin), qui se détestent, partent ensemble faire une retraite de yoga. Leur calvaire prendra-t-il fin lorsqu’un cadavre sera découvert dans la forêt ? Pas sûr…

Du côté de Club illico, le coup d’envoi des Révoltés sera donné le 21 septembre. Dans cette série dramatique signée Anita Rowan (L’échappée), Sarah-Jeanne Labrosse et Pier-Luc Funk sont Éléonore et Jacob, une avocate et un journaliste d’enquête qui luttent contre les travers du système.

En fin d’année, des choses fort intéressantes se passent sur ICI Tou.tv extra. Émilie Bibeau, Rachel Graton, Pascale Renaud-Hébert et Fanny Britt rassemblent leurs talents dans Coeur vintage. Cette série haute en couleur et tout en finesse s’immisce dans les péripéties sentimentales de Pauline, une quadragénaire célibataire qui ne sait plus où donner de la tête. À noter que la fiction est librement inspirée des chroniques d’Émilie Bibeau à Plus on est de fous, plus on lit!, du spectacle Chroniques d’un coeur vintage et du livre Cœur vintage

Toujours sur la plateforme de Radio-Canada, la comédie La candidate, écrite par Isabelle Langlois (Rumeurs), pique tout autant la curiosité. Catherine Chabot (Menteur) y incarne Alix Mongeau, une mère de famille monoparentale technicienne en pose d’ongles qui, bien que n’y connaissant strictement rien en politique, décide d’être candidate poteau dans une circonscription où elle n’a, lui promet-on, aucune chance de gagner… Toute ressemblance avec le destin de Ruth Ellen Brosseau ne doit, bien sûr, rien au hasard. Cette réalisation de Sébastien Gagné et Charles-Olivier Michaud met par ailleurs en scène Patrick Emmanuel Abellard, Christian Bégin et Inès Talbi.

Ça recommence !

Comment ne pas mentionner le retour très, très attendu du phénomène La petite vie cet hiver sur ICI Tou.tv extra tout juste trente ans après sa première diffusion ? Il est ainsi donné au public l’occasion de savoir ce que sont devenus les Paré le temps de six nouveaux épisodes écrits par Claude Meunier. Si ce dernier y reprend son rôle de Pôpa, Serge Thériault n’est pas de la partie, même si l’essence de son personnage de Môman promet de se faire sentir. Le 18 septembre marque également le retour de Normand Brathwaite dans une émission jeunesse, plus de quarante ans après avoir été de la distribution de L’ingénieux Don Quichotte de Radio-Canada. Dans Drazilion, à Télé-Québec, l’acteur et animateur prête ses traits au capitaine Goulache, que quatre jeunes doivent libérer après qu’il a été la victime d’un mauvais sort.

Et puisque l’on parle de retour, celui de Martin Matte sur TVA risque de faire couler beaucoup d’encre tant les auditeurs sont impatients. Sa nouvelle émission, Martin Matte en direct, commence dès le 28 septembre dans une formule où l’humoriste aux multiples casquettes anime des entrevues entrecoupées de performances musicales, de numéros comiques en plateau, mais aussi d’une fiction, Le dernier lien, à laquelle participe Roy Dupuis, Isabel Richer, Geneviève Schmidt et Alexis Martin. On sait d’ores et déjà que le premier invité est Arnaud Soly et que l’indicatif musical a été composé par Dumas. Le talk-show aura ensuite lieu en direct tous les jeudis à 20 h.

La part belle aux documentaires

Le 16 septembre, Doc humanité, d’ICI Télé, propose une piqûre de rappel avec La purge, un documentaire d’Orlando Arriagada consacré aux millions de personnes LGTBQ+ employées dans les Forces armées canadiennes, la Gendarmerie royale du Canada et la fonction publique, victimes d’une véritable persécution du gouvernement fédéral à cause de leur orientation sexuelle entre 1950 et 1996. Agression armée, à voir sur Vrai le 21 novembre, fait état de l’histoire de la militaire Stéphanie Raymond qui, en décembre 2011, s’est fait violer par son supérieur. Son témoignage montre en outre la culture d’inconduite sexuelle qui règne au sein de l’armée canadienne. Dans les semaines à venir, Télé-Québec décryptera pour sa part la violence psychologique en contexte conjugal et les relations toxiques dans Pourquoi tu restes ?, une série documentaire animée par Schelby Jean-Baptiste.

Le thème de la santé va par ailleurs être abordé de plusieurs façons sur nos écrans cet automne. Le 28 septembre, sur Crave, Phil Roy se penchera avec sérieux et vulnérabilité sur les troubles alimentaires et l’image corporelle dans Le poids de l’apparence. Où se situe l’équilibre entre le bien-être mental et l’apparence physique et la santé ? Pour tenter de trouver une réponse, l’humoriste interroge de nombreux spécialistes de la question, comme des psychologues, des nutritionnistes et des athlètes. Si la fatigue est l’un des autres maux du XXIe siècle, Bianca Gervais a décidé de ne plus simplement la subir et de mener une enquête : pourquoi sommes-nous à ce point épuisés ? Pour sa série documentaire Crevée !, elle a soigneusement récolté quelques indices qui nous permettent de mieux comprendre ce qui nous vole autant d’énergie. Les résultats de son investigation seront prochainement dévoilés dans la section Véro.tv d’ICI Tou.tv extra.

Soulignons que Derrière chaque image, une histoire, où Samian s’est donné pour mission de retrouver les personnes autochtones inconnues que l’on peut observer sur certaines photos d’archives historiques, sera diffusé le 30 septembre sur ICI Tou.tv. Une autre émission a retenu notre attention : Les stagiaires, sur ICI RDI dès le 5 octobre, qui nous emmène quant à elle dans les coulisses de l’information en compagnie de six futurs journalistes, épaulés par Marie-Maude Denis et dont les reportages seront évalués par Patrice Roy et Isabelle Richer.

DIFFUSION LE 16 SEPTEMBRE 2023 | Le documentaire LA PURGE dévoile la répressionLGBTauseindugouvernementfédéral

Date:07 septembre 2023

Dans: Actualités, Cinéma, documentaire

Le documentaire LA PURGE, La sombre histoire met des visage sur la répression LGBT historique au sein du gouvernement fédéral canadien

Découvrez-le

sur ICI TÉLÉ le samedi 16 septembre 2023 à 22 h 30 (23 h 30 HA)

Entre 1950 et 1996, une purge de la communauté LGBT au sein du gouvernement fédéral canadien marquait tristement l’histoire. Il a été reconnu en 2017 que le gouvernement du Canada a systématiquement persécuté durant cette période des membres LGBT des Forces armées canadiennes, de la Gendarmerie royale du Canada et de la fonction publique. Connu sous le nom de « purge », cette politique interne institutionnelle visait à écarter les personnes LGBT de la population active, justifié par l’argument selon lequel elles représentaient une menace pour la sécurité nationale. Dévastant la vie et la carrière de milliers de personnes et de leurs familles, la purge a été l’une des plus grandes violations des droits de la personne de l’histoire du Canada.

Dès le 16 septembre prochain, Pimiento dévoile certaines histoires individuelles bouleversantes derrière ce sombre chapitre dans le documentaire: LA PURGE. Produit et réalisé par Orlando Arriagada, cette démonstration puissante met en lumière les conséquences dévastatrices et les souffrances infligées à la communauté LGBT et plusieurs de ses membres. Le militantisme de nombreuses victimes courageuses a conduit le Premier ministre Justin Trudeau à présenter des excuses aux personnes LGBT du Canada en 2017. Il a également abouti à un règlement de recours collectif en 2018 qui a permis de créer le Fonds Purge LGBT.

Le film révèle une facette assez méconnue du Canada, démontrant efficacement que la réconciliation avec un passé douloureux est nécessaire afin de forger un avenir égalitaire rempli de tolérance. Ce message essentiel destiné à un large public sera présenté dans le cadre de Doc humanité sur ICI TÉLÉ, le samedi 16 septembre à 22 h 30 (23 h 30 HA) et sur ICI TOU.TV

La genèse de ce documentaire a été complexe. Les scénaristes Sylvie de Bellefeuille et Nathalie Déry ont dirigé une recherche extrêmement complète, le tout résumé en 52 minutes. Selon Orlando Arriagada, ce fut la démarche la plus exhaustive de sa carrière. Les récits sélectionnés sont si puissants qu’ils se déploient d’eux-mêmes et constituent le cœur battant du documentaire. Sylvie de Bellefeuille juge essentiel de sensibiliser le grand public, car cette histoire continue d’impacter profondément la vie de nombreuses personnes. « Ils n’ont pas baissé les bras face aux institutions, ils ont continué de se battre, et leur courage continue de me toucher profondément », confie-t-elle. « Leur détermination mérite tout notre respect. Les enjeux demeurent, et la lutte doit persévérer. Il s’agit de faire comprendre la valeur de la différence et de considérer la lutte contre l’homophobie comme un combat nécessaire. Je souhaite que ce documentaire serve de catalyseur pour la réflexion », ajoute Orlando Arriagada.

Synopsis

Plus de 9 000 Canadiennes et Canadiens, des employés du gouvernement fédéral, ont été victimes d’une purge sans précédent au nom de la sécurité d’état. Leur crime allégué? Être homosexuel.le alors que dès 1969, le Canada avait pourtant légiféré pour décriminaliser l’homosexualité. LA PURGE raconte l’histoire de quelques-unes de ces victimes, de la persécution qu’elles ont subie, de leur vie marquée au fer rouge à cause des souvenirs d’interrogations inhumaines.

Au fil des ans, certains en ont même perdu la vie… Mais des femmes et des hommes se sont révoltés contre leur gouvernement, ont entamé des procédures judiciaires qui ont duré de nombreuses années et qui ont finalement mené aux excuses officielles de 2017. Ce film nous propulse avec beaucoup d’émotions dans l’histoire de ces courageux combattants ayant survécu à la purge LGBT… mais à quel prix ?

BANDE-ANNONCE

LES SURVIVANTS DE LA PURGE

LUCIE LAPERLE est entrée dans l’armée en août 1973. Après avoir été pourchassée, kidnappée, interrogée et envoyée en psychiatrie, elle a été remerciée en janvier 1978 à cause de son homosexualité. Diagnostiquée pour un choc post-traumatique, sa guérison demeure une lutte quotidienne constante depuis. Elle offre un témoignage des plus authentiques et émouvants.

MARTINE ROY fait partie des trois demandeurs qui ont intenté un recours collectif contre le gouvernement fédéral pour la Purge LGBT. Congédiée des Forces armées canadiennes en 1984 parce qu’elle avait une « déviante sexuelle », elle a été soumise à de multiples interrogatoires humiliants et dégradants. Pendant des années, Martine Roy a lutté contre la toxicomanie, a suivi une thérapie intensive, a eu de la difficulté à maintenir des relations et a vécu avec la peur et l’anxiété constantes du rejet de sa vraie nature. Martine Roy est depuis devenue une activiste des droits LGBT, l’une des fondatrices de Fierté au travail Canada/Pride at Work Canada. Elle est actuellement présidente du Fonds Purge LGBT et directrice régionale, développement des affaires LGBTQ2+ Québec & Est du Canada pour la Banque TD depuis 2020. Elle a aussi été présidente de la Fondation Émergence jusqu’en 2015. Martine est également l’une des 13 membres commissaire de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. En 2017, elle s’est vu décerner la Médaille de l’Assemblée Nationale du Québec. Le courage de sa démarche est remarquable.

STEVEN DESCHAMPS est natif d’Ontario et demeure maintenant à Victoria en Colombie-Britannique. Il a vécu son homosexualité dans le « garde-robe » durant de nombreuses années. En 1982, il a été purgé des Forces armées canadiennes pour les réintégrer en 1992 selon un concours de circonstances étonnant. Il a pris sa retraite en 2013 ayant atteint un grade de lieutenant-colonel. Steven Deschamps fait partie du conseil consultatif pour l’exposition du musée canadien des droits de la personne ainsi que pour le monument sur la purge LGBT.

LES EXPERTS

R. DOUGLAS ELLIOTT est un associé de Cambridge LLP et avocat principal du recours collectif sur la purge LGBT. Spécialisé dans le contentieux des affaires civiles depuis 2003, il est un expert reconnu en droits des LGBT, droit constitutionnel et recours collectifs. Douglas a remporté le recours collectif Hislop c. Canada, d’une valeur de 50 millions de dollars, et a joué un rôle clé dans l’affaire Parsons c. Canada, qui a abouti à un règlement de 1,5 milliard de dollars. Il est l’auteur principal du rapport Just Society, soit le plus grand recours collectif concernant les droits des personnes LGBT au Canada à ce jour. Il a reçu de nombreux prix pour sa contribution à la justice sociale et est considéré comme l’un des meilleurs avocats en recours collectifs au Canada selon Best Lawyers in Canada.

DEAN BEEBY est un journaliste de carrière depuis 1981 et s’est joint à la Presse canadienne en 1983. En 1987- 1988, il a couvert la Colline du Parlement pour Canadian Press et en 1988, il est devenu leur rédacteur en chef à Toronto. Il vit à Halifax depuis 1990 où il est le chef du bureau de cette organisation pour la région de l’Atlantique. M.Beeby est un ardent défenseur et utilisateur des lois sur la liberté d’information, y compris la Loi fédérale sur l’accès à l’information. C’est dans ce cadre qu’il a eu accès à des documents classifiés et qu’il a dévoilé au grand jour en 1992 tout le système de purge du gouvernement fédéral.

→ À NOTER QUE TOUS LES INTERVENANTS SONT DISPONIBLES POUR DES ENTREVUES AVEC LES MÉDIAS

FAITS SAILLANTS

Près de 30 000 citoyens canadiens ont été soumis à une surveillance par la Gendarmerie royale du Canada (GRC), dont 9 000 employés du gouvernement fédéral. En 2016, des individus ayant vécu cette purge se sont unis pour engager une action en justice collective à l’échelle nationale contre le gouvernement du Canada. En 2017, le gouvernement fédéral a officiellement présenté des excuses pour les politiques discriminatoires passées et a établi un plan de réparation d’une valeur de 145 millions de dollars en juin

2018. De ce montant, jusqu’à 110 millions de dollars ont été alloués pour indemniser les victimes et entre 15 et 25 millions de dollars ont été dédiés à la création de projets commémoratifs ou de soutien aux personnes affectées.

Jusqu’à présent, 718 personnes ont reçu une compensation dans le cadre de cette action collective. Parmi ces demandeurs on compte 628 anciens membres des forces armées, 78 fonctionnaires et 12 agents de la GRC.

À PROPOS – ORLANDO ARRIAGADA

Depuis près de 15 ans, Pimiento Médias produit des documentaires et des séries documentaires uniques diffusées entre autres à Canal D, RDI, AMI-Télé, Radio-Canada, Historia et Canal Vie. Avec Orlando Arriagada à la réalisation, Pimiento Médias présente notamment Derrière le miracle (2011), Miss inc. (2012), Au pif (2014), la série Amérikologie (2011, 2012, 2014), et le long métrage documentaire L’ADN du ceviche (2015), sélectionné au 63e Festival international de San Sebastian. Cette année, Arriagada signe la production et réalisation du documentaire LA PURGE (2023).

Homme de convictions, il s’implique notamment auprès de la QUÉtAL et l’AQPM. Il s’engage pour la relève du cinéma et de la télévision en créant la bourse d’études Pimiento et le laboratoire créatif l’Atelier Pimiento. Depuis 2019, il est le Directeur du Máster en Documental et du Lab’ de création du documentaire de l’ESCAC à Barcelone. Il collabore aussi avec des festivals et organismes du milieu de l’audiovisuel comme Fantasia et le Festival du film black de Montréal.

À PROPOS – PIMIENTO

Fondée en 2007 sous la direction d’Orlando Arriagada, Pimiento se démarque en tant que maison de production incarnant la diversité au sein de l’industrie télévisuelle québécoise. Elle propose des documentaires captivants et authentiques, qui transcendent les genres et les formats.

Avec plus de 40 émissions, 5 000 heures de productions et des milliers de kilomètres parcourus à travers le monde, Pimiento Médias tourne son regard vers des histoires qui se distinguent par leur dimension culturelle et sociale ainsi que par leur diversité.

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