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Mosaïque du Nil : la culture du silphium et le Temple de Memphis
by rogerbbb

Mosaïque du Nil : la culture du silphium et le Temple de Memphis - La culture du silphium : (Il me semble clair que les petits bateaux ramassent ces plantes d'eau, ailées et colorés. Or la culture du silphium se fait en Libye, là où encore se produit les Carneia, plus précisément sur les côtes donc on conjecture dans les marais. Celui qui ramasse les fleurs en bateau, semble le faire avant sa maturité complète. Il me semble que la cuve en bas à droite pourrait représenter non pas le foulage du vin mais du silphium; les gens sont plus foncés, on supposerait les libyens venus pour les Karneia. Selon un exégète, l'endroit clos où est assise la dame serait un piège à poisson «dora», ce qui avec le dessin de la pétale flottant sur l'eau laisse penser à une cuve de foulage.) D'anciennes pièces de monnaies de Cyrène, une cité alliée de Sparte, montre la divinité Carneios, Apollon ou Ammon; la plante possède une version avec tige, et la fleur en forme de coeur. «The oldest Cyrenian coin depicts the schizocarp of the silphium plant, while others portray the leaf. Only in coins which were minted around 500 B.C. does the whole plant appear and the entire stem is in flower.» Pedanius Dioscorides, pharmacologue grec qui écrivit sur les plantes médicinales au 1er siècle, décrit le silphium comme rouge et blanc. «Of this the best is somewhat red and transparent emulating myrrh, and predominant in its smell, neither scented like leek nor unpleasant to taste, and easily changing into a white colour...» Selon Pline, données aux animaux, les feuilles avaient la propriété d'engraisser le bétail et de donner «à la chair un goût merveilleusement agréable». Selon Strabon, la région de production se limitait à une bande côtière de 1 900 stades sur 300 le long du golfe de Syrte en Libye. Pausanias, Périégèse, livre III, chapitre XVI : «Les femmes de Sparte tissent tous les ans une tunique pour l'Apollon d'Amycles. L'édifice où elles la font se nomme aussi Chiton (tunique). Près de là est une maison qu'habitaient jadis, dit-on, les fils de Tyndarée, et qui appartint dans la suite à un Spartiate nommé Phormion. Les Dioscures, s'étant présentés chez ce Phormion comme des étrangers, lui demandèrent
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l'hospitalité en disant qu'ils venaient de Cyrène, et ils prièrent qu'on leur donnât la chambre qui leur plaisait le plus lorsqu'ils étaient parmi les hommes. Phormion leur répondit que tout le reste de la maison était à leur disposition, excepté la chambre qu'ils demandaient, parce qu'elle était occupée par sa fille qui n'était pas encore mariée. Le lendemain, la jeune fille avait disparu ainsi que toutes celles qui la servaient, et on trouva dans la chambre les statues des Dioscures et une table sur laquelle il y avait du silphium» Les colons de Théra, menés par Battos, qui fondèrent Cyrène en -631, lui donnèrent le nom de silphion. Battos avait colonisé Théra avec des habitants de Sparte. Selon Théophraste : "The people of Cyrene say that the silphium appeared seven years before they founded their city; now they had lived there for about three hundred years before the archonship at Athens at Simonides." (Les Dioscures, frères d'Hélène, reçoivent à Sparte du silphium adressé pour des gens de Cyrène pour lesquels ils se font passer; Cyrène qui n'est pas fondée officiellement doit représenter la Libye, la fleur aurait été emporté environ au temps de la Guerre de Troie.) Récolté par les nomades libyens, le suc était mélangé à de la farine pour le conserver et conditionné dans des jarres ou des amphores pour être livré dans différents centres méditerranéens, en particulier le port athénien du Pirée au Ve siècle av. J.-C. Selon Pline l’Ancien la plante aurait pratiquement disparu au Ier siècle ap. J.-C. : «un plant et un seul fut trouvé à notre époque et envoyé à l’Empereur Néron» (Histoire Naturelle, XIX, 39). Arrien mentionne que «c'est pour cela qu'à Cyrène on éloigne le plus possible les troupeaux des lieux où pousse le silphium». (Ce qui veut dire que le rite du sacrifice du bétail à Apollon Carneia, est aussi en vue de préserver le silphium.) Selon Pline l'Ancien, cette plante était vendue «au poids de l'argent»; et lorsque César, au début de la guerre civile, s'empara du trésor public celui-ci en contenait environ 500 kg. Le Lopadotemakhoselakhogaleokranioleipsanodrimypotrimmatosilphiokarabomelitokatakekhymenokikhlepiko ssyphophattoperisteralektryonoptekephalliokinklopeleiolagōiosiraiobaphētraganopterygṓn est un plat fictif mentionné dans la comédie d'Aristophane L'Assemblée des femmes; il contient du silphium. Les femmes, qui aspirent à la gynocratie et cherchent à s'emparer du pouvoir politique, essaient d'instaurer la parité. Elles créent ce plat afin de pouvoir servir un mets qui puisse satisfaire les goûts de tout le monde. (On a ici un exercice de dialectique qui a probablement une consonance magique, à savoir que réussir la prononciation au premier essai est un exploit, qui agit peut-être en correspondance au silphium symbolique. Un esprit sain, clair.) - Les fêtes des Hyacinthies étaient respectées à Sparte, on mentionne qu'Hélène avait participé au culte. Pausanias III : Après avoir énumérés les gravures du trône, les Travaux d'Héraclès, la présence de Ménélas chez le Protée Égyptien, et quelques faits de la Guerre de Troie. «La partie du trône (d'Amyclée) destinée à recevoir le dieu, offre plusieurs sièges séparés par d'assez grands intervalles. Le milieu est très large, et c'est là qu'est placée debout la statue du dieu... elle peut avoir trente coudées de haut. [] La base de la statue a la forme d'un autel. Selon la tradition, le corps d'Hyacinthe y est renfermé, et lorsqu'on célèbre les Hyacinthies, on lui rend, sur cet autel, par une petite porte de bronze placée à gauche, les honneurs funèbres, avant de sacrifier à Apollon. [] d'un côté, des sculptures représentant Cérès-Déméter, Kore et Pluton; à leurs côtés, les Parques, et les Saisons; Aphrodite, Athéna et Artemis emportant au ciel Hyacinthe et Polybée qui était, dit-on, sa sœur et qui mourut fille. Hyacinthe a déjà de la barbe;» (Hyacinthe, qui est fleur, est l'aimée d'Apollon et son élévation céleste accompagnée des Parques, des Saisons, lui suppose un rôle de "bénédiction". La floraison ou l'épanouissement est un équivalent à la fortune des terres, la santé des habitants que Pythagore voit comme vertu essentielle.)
- Le silphium et la gerboise. «Herodotus’ list of animals of the Cyrenaica at the end of book IV mentions γαλαῖ (genette) as living in the silphium. On the later issues of Cyrene, the genet loses its importance and is replaced by the small jerboa sitting underneath the plant. The rodent appears on its own as an emblem on the later bronze issues. Jerboas have to cover long distances in arid territory in search of food, and also to escape predators; the animal was considered typical for Libya. On a coin in Paris (BMC, Cyr., p. xix, no. 1c), a cat-like animal (often referred to as a lion) is seen crouching above a silphium fruit. A similarly uncertain design exists on a group of tetradrachms found in the excavations of the sanctuary of Demeter and Persephone at Cyrene (Buttrey 1997, p. 12, nos. 57-59).» [62] (Le silphim est décrit comme une panacée universelle. Le terme KYPANAION se rapproche assez du grec ancien πανάκεια, panákeia, "les panacées de Cyrène", en référençant encore l'AION. Nous avons au coin inférieur gauche ce qui semble Cyrène, le toit de la hutte ressemble à une ziggourat; en forme cachée, une sorte de sphinx qui doit être notre genette et un gros rat qui descend un temple symbolique vers la cuve au silphium. Y a-t-il un lien entre l'enclos et le rat, ou des épidémies?)




62 SILPHIUM, JERBOAS, GENETS AND THE COINAGE OF CYRENE, by Ute Wartenberg, Jonathan H. Kagan. LE
MONETE DI CIRENE E DELLA CIRENAICA NEL MEDITERRANEO. Atti del V Congresso Internazionale di
Numismatica e di Storia Monetaria, Padova, 17-19 marzo 2016. By Michele Asolati.
- La vieille femme dans la cuve peut représenter un bain de réjuvénation; un glyphe carré est placé au-dessus, un petit personnage à droite semble faire une libation d'eau; dans la cuve un "dragon d'eau" peut représenter un agathodaemon protéen associé à une source. «Stephanus of Byzantium (s.v. Helenê 265.5) says that there was a spring called Helen on Chios in which Helen bathed. At Corinth,“Right opposite Cenchreae is Helen’s Bath (loutron). A large stream of salt water, at a temperature approaching warm, flows from a rock into the sea” (Paus. 2.2.3). On a red-figure lekythos from the workshop of the Meidias Painter (Shapiro 2005), Eros pours water from a hydria on a naked Helen who crouches beside a tree. The scene includes Pothos (erotes of love desire) and Eukleia (good repute).»


- La coupe laconienne dite «Coupe d’Arcésilas, Sparte, vers 560 av. J-C» contient plusieurs symboles types de l'endroit où se produit le silphium : le chien, le lézard derrière, le singe qui pèse, et les oiseaux qui transportent. (Si on suit les mêmes symboles que sur le vase d’Arcésilas, car le «vase en tant qu'objet» est mis d'avantplan au bas de notre Mosaïque et sur les tours de la Memphis, une correspondance symbolique est possible. Les 4 statues de la Memphis présente des épis sur leurs têtes, un culte végétal.) Voyez que Arcésilas est évoquée par Pindare dans la cinquième de ses Pythiques : «C'est d'eux [les Héraclides], ô Apollon, que nous sont venues tes fêtes carnéennes et les festins au milieu desquels nous célébrons l'opulente Cyrène, où jadis se réfugièrent les Troyens, fils d'Anténor. […] Maintenant donc, ô Arcésilas ! fais retentir au milieu des chœurs des jeunes Cyrénéens les louanges du dieu dont les rayons dorés vivifient le monde». Pindare a dédié des Pythiques à Arcésilas IV, en l'honneur de la victoire remportée par son attelage aux jeux pythiques à Delphes en 462 av. J.-C. La Coupe d’Arcésilas est estimé daté de 560 av. J.-C. et représenterait Arcésilas II, son aïeule aurait fait le commerce
de silphium et aurait aussi connu les fêtes de
Karneia. (Une petite figure imprimée et cachée au coin du temple «semble» montrer une femme avec une corbeille et une corne, signe d'une culture «secrète»)


- Sur des papyrus de la XXIe dynastique égyptienne (-1069 à -945) on aperçoit la pesée de l'âme. Les animaux associés au silphium et à la balance, ainsi que ceux en haut du temple de Memphis sur la Mosaïque, se retrouvent associés à la pesée de l'âme dans le culte égyptien. (Le petit chien est le fétiche de résurrection, et le grand chien est le dieu Anubis qui lui préside. Le babouin est l'image de Thot, dieu des sciences et seigneur du temps. La thématique nous relie à l'AION de la fresque.)

- Le silphium est représenté dans un mode supraliminal. (Sur le silphium en minerai, au bout d'une fleur (celle de droite) se distingue un petit homme humant et touchant la fleur d'Hélène; microcosme et macrocosme se conjoignent. Sur une pièce de Cyrène, une gazelle se nourrit du silphium dans une version iconographique de l'arbre de vie; on voit d'ailleurs sur la Mosaïque du Nil la jument monter la fleur gauche.) Sur une mosaïque nilotique du 1er siècle av. J-C du Centrale Montemartini Museum, les fleurs sont identiques à la Mosaïque du Nil. On pourrait conjecturer que ceux-ci sont des libyens. Wikipedia nous dit que les anciens libyens avait dans leur culte le pilier (mât, pieu, tronc) et celui des animaux, et que les Colchidiens Géorgiens avaient des cérémonies des arbres de mai qu'ils ont importé en Libye dans la région de la Cyrénaïque; secondement sur la coupe d'Arcésilas, les libyens de jadis portaient tous le bandeau. On pourrait présumer qu'ils cueillent du silphium. Voir aussi les fleurs de la mosaïque de la villa de Dionysos à Sepphoris. [Nilotic mosaic in the Dionysiac villa at Sepphoris, Netzer and Weiss 1994].




- La fleur près du rocher batracien. Le "lac" est semblable à une forme d'oiseau bleu, un bec d'oiseau ouvert cherchant à se nourrir de la fleur rouge. Un fragment d'Alcman, poète de Sparte au VIIe siècle av. J-C, peut nous éclairer. «No longer, honey-toned, strong-voiced girls, can my limbs carry me. If only, if only I were a cerylus, who flies along with the halcyons over the flower of the wave with resolute heart, strong, sea-blue bird. (fr.26: Campbell, Greek Lyric Poetry II, 1988)» Il est question de la voix des muses, des oracles entre autre. L'halcyon est un oracle dans les Argonautiques d'Apollonius de Rhode, 1.1076. «the Argonauts were unable to put out. But towards the end of the next night... a halcyon hovered over the head of Aison's son [Jason] an din its piping voice announced the end of the gales. Mopsos heard it and understood the happy omen. So when the sea-bird, still directed by a god, flew off and perched on the mascot of the ship, he went over to Iason, who lay comfortably wrapped in fleeces, woke him quickly with a touch and said : ‘My lord, you must climb this holy peak to propitiate Rhea, Meter (Mother) of all the happy gods, whose lovely throne is Dindymon itself--and then the gales will cease. I learnt this from a halcyon just now: the sea-bird flew above you as you slept and told me all...’» Alcyonée est un Géant de la Gigantomachie : il écrasa en un seul coup vingt compagnons d'Héraclès en lançant un énorme rocher. Comme il était invincible tant qu'il restait sur sa terre natale, le demi-dieu le saisit et le traîna en dehors, puis il lui perça le cœur d'une flèche empoisonnée. Les douze filles d'Alcyonée, les Alcyonides désespérées de la mort de leur père, se jetèrent dans la mer où Amphitrite les métamorphosèrent en alcyon. La Théogonie d'Hésiode mentionne la première l'union d'Amphitrite avec Poséidon, dont naît le monstre Triton. (Enfin on peut lier l'oiseau alcyone et l'amphibien ou triton sur la roche. Le guerrier semble effectuer un rite d'activation de gemme) Enfin, l'oracle de l'alcyon est mentionné dans Iphigénie en Tauride : «IPHIGÉNIE. Vénérable déesse (Artémis), qui jadis en Aulide me délivras des mains meurtrières d'un père, délivre-moi encore aujourd'hui, avec ces deux infortunés. Si tu ne nous prêtes ton secours, quel mortel désormais ajoutera foi aux oracles d'Apollon ? [] LE CHOEUR. Oiseau qui, sur les rochers de la mer, chantes ta destinée lamentable ; Alcyon, dont les doux accents, compris des sages mortels, pleurent sans cesse un époux chéri ; je mêle mes gémissements aux tiens ; oiseau plaintif comme toi, mais privée d'ailes pour revoir ma patrie, je regrette les doux entretiens des Grecs ; je regrette Diane Lucine, qui habite sur le mont Cynthius, à l'ombre des palmiers à l'élégant feuillage, des lauriers aux rameaux touffus, et du pâle olivier consacré par les couches de Latone, non loin du lac peuplé de cygnes dont les chants mélodieux célèbrent les Muses.» - Cicéron, de divinatione II : «comme il arrive très souvent quand on parle, il en est (des oracles) d'embarrassés et d'obscurs, si bien que l'interprète a besoin lui-même d'être interprété et qu'il faut s'en remettre aux sorts pour savoir quel sort prédit l'oracle, il en est enfin d'ambigus qu'il faut déférer aux dialecticiens. [] au temps de Pyrrhus, Apollon avait cessé de répondre en vers. Enfin, bien que, suivant le mot d'Ennius, la race obtuse des Eacides brillât plus par ses qualités guerrières que par son aptitude à réfléchir, Pyrrhus n'eût pu manquer de comprendre ce que ces mots : «toi les Romains vaincre (complet : J'affirme, Eacide, toi les Romains pouvoir vaincre)» avaient d'amphibologique. [] Les Stoïciens, quand on les presse à ce sujet, répondent que le temps a détruit la vertu du lieu d'où s'exhalaient ces vapeurs qui agitaient l'âme de la Pythie et lui inspiraient ses oracles. On pourrait croire qu'ils parlent d'un vin éventé ou de salaisons devenues insipides. Mais c'est de la vertu attachée à un certain point de la terre qu'il s'agit,

vertu non seulement naturelle mais divine. Comment a-t-elle pu s'évanouir? Effet, diras-tu, de la vétusté. Mais quelle est la vétusté qui peut venir à bout d'une force divine?» (Toujours lié au feu de l'esprit qui signifie le courage, par la fleur, l'oiseau désigne chez le poète la résolution.) - Sur le rocher batracien, un guerrier touche la gemme, un masque rituel est placé à côté; un masque cornu vert foncé est lié à cette gemme. Sous l'animal amphibien «qui vit dans deux éléments», peut-être un triton, qui se tient sur le rocher est aussi placé une petite fleur; un animal qui vit dans les crevasses. La gemme de gauche ressemble à un personnage en brun levant une offrande blanche. (Celui-ci peut imager un oracle de guerre parlant en vers, c'est-àdire à réponse ambiguë. Quand le poète parle du miel de la muse, de l'oiseau se nourrissant du nectar de l'Océan, est-il question de la force du chant, du chantre et de l'oracle? C'est la fleur de feu, la "fleur de sel", le silphium goutteux. Le masque cornu se réfère à l'Apollon Carneios et ses oracles, et comme cité, l'imagerie serait celle d'un antique oracle en vers.) - Autre image d'un "oiseau de mer" en foncé sur la droite.


- Conjonction entre Memphis et la Grèce. Le temple aux 4 statues : Protée dans l’Alexandra de Lycrophron : (v. 116-131) errances de Protée et manière dont il rétablit la justice en chassant Pâris et en retenant Hélène en Égypte; (v. 847-851) passage de Ménélas en Égypte au retour de la Guerre de Troie sur l’épisode de l’Odyssée. Lycophron, Alexandra, 115-127 : «Car le sombre époux de la phlégréenne Toroné, qui hait le rire et les larmes, ne pouvant ni rire ni pleurer, celui qui de Thrace autrefois passa sur le rivage que sillonnent les bouches du Nil (Nil qui porte ici son nom archaïque de Triton), non avec un vaisseau, mais par une voie inexplorée, et qui, comme une taupe, en se creusant une route dans la profondeur de l'abîme, termina sous les flots sa course mystérieuse, celui qui se déroba aux luttes de ses enfants meurtriers de leurs hôtes, après avoir adressé à son père la prière, qui fut exaucée, de l'établir de nouveau dans sa patrie [l'Egypte], d'où errant il était venu à Pallène, nourrice des géants;» Proteus came from his home in Egypt to Pallene (= Phlegra, Herod. viii. 123 in Chalcidice), where he married Torone, by whom he had two sons who slew strangers by compelling them to wrestle with them and were in the end themselves slain by Heracles. Pallène, l'un des anciens noms de la péninsule de Cassandra, située en Grèce entre le golfe Thermaïque à l'ouest et le golfe Toronéen à l'est. Hérodote (Livre VII) mentionne que la Pallène portait auparavant le nom de Phlégra, le lieu de l'affrontement entre les dieux et les Géants. Polyen rapporte au IIe siècle que la péninsule prend le nom de Pallène en raison des Nauprestides : des habitants de la ville de Pellènè en Achaïe revenant de la guerre de Troie dans une navigation errante abordèrent la péninsule. (Dans tous les cas, le Protée de Lycophron lie Pallène et l'Égypte, soulignant sa présence grecque.) Hélène et Pâris à Memphis en Égypte : Histoires de Hérodote, Livre II Euterpe : «CXII. Les mêmes prêtres me dirent que Phéron eut pour successeur un citoyen de Memphis, que les Grecs appellent Protée dans leur langue. On voit encore aujourd'hui à Memphis un lieu magnifique et très orné, qui lui est consacré. Ce lieu est au sud du temple de Vulcain. Des Phéniciens de Tyr habitent à l'entour, et tout ce quartier s'appelle le Camp des Tyriens. Il y a dans le lieu consacré à Protée une chapelle-dédiée à Vénus surnommée l'Étrangère. Je conjecture que cette Vénus est Hélène, fille de Tyndare ; non seulement parce que j'ai ouï dire qu'Hélène demeura autrefois à la cour de Protée, mais encore parce que cette chapelle tire son nom de Vénus l'Étrangère ; car, de tous les autres temples de Vénus, il n'y en a aucun qui lui soit consacré sous ce nom.» (En Égypte, le culte de Protée est lui-même gréco-égyptien, l'Aphrodite étrangère serait une version d'Isis qui est associée à Hélène sur la Mosaïque.) «CXIII. Ayant questionné les prêtres au sujet d'Hélène, ils me répondirent qu'Alexandre (Pâris), après l'avoir enlevée, de Sparte, mit à la voile pour retourner dans sa patrie. Quand il fut parvenu dans la mer Égée, des vents contraires l'écartèrent de sa route, et le repoussèrent dans la mer d'Égypte. CXV. Thonis, ayant reçu cet ordre, saisit les vaisseaux d'Alexandre, le fit arrêter, et le mena à Memphis avec Hélène, avec ses richesses et les suppliants du dieu. CXX. Si cette princesse eût été à Troie, on l'aurait sûrement rendue aux Grecs, soit qu'Alexandre y eût consenti ; soit qu'il s'y fût opposé. Priam et les princes de la famille royale n'étaient pas assez dépourvus de sens pour s'exposer à périr, eux, leurs enfants et leur ville, afin de conserver à Alexandre la possession d'Hélène.»

- Le temple d’Héphaïstos situé à Memphis : le temple de Memphis en Égypte ne présente à ce jour que de rares vestiges épars. Son emplacement a longtemps été perdu après la destruction de la ville au XIIIe siècle av. J-C. Hérodote reste la principale source antique concernant Memphis; les érudits ont traduit le nom de Rhampsinite par Ramsès fils de Neith. - Histoires de Hérodote, Livre II Euterpe : «CXXI. Les prêtres me dirent que Rhampsinite succéda à Protée. Il fit faire le vestibule du temple de Vulcain qui est à l'occident ; il fit aussi élever vis-à-vis de ce vestibule deux statues de vingt-cinq coudées de haut : l'une au nord, les Égyptiens l'appellent Été ; l'autre au midi, ils la nomment Hiver. Ils adorent celle qu'ils appellent Été, et lui font des offrandes : quant à celle qu'ils nomment Hiver, ils la traitent d'une manière tout opposée. ... Pour mettre ces richesses en sûreté, il fit élever un édifice en pierres, dont un des murs était hors de l'enceinte du palais. L'architecte, qui avait de mauvais desseins, imagina ceci : il arrangea une des pierres avec tant d'art, que deux hommes, ou même un seul, pouvaient facilement l'ôter. CXXII. Après cela, me dirent les mêmes prêtres, Rhampsinite descendit vivant sous terre, dans ces lieux que les Grecs croient être les enfers. Il y joua aux dés avec Cérès : tantôt il gagna, tantôt il perdit. Quand il revint sur terre, la déesse lui fit présent d'une serviette d'or. Les mêmes prêtres me dirent aussi que les Égyptiens avaient institué une fête qui dure autant de temps qu'il s'en passa depuis la descente de Rhampsinite jusqu'à son retour. Je sais que, de mon temps, ils célébraient encore cette fête. [...] Les prêtres revêtent pendant cette fête l'un d'entre eux d'un manteau tissu et fait le jour même de la cérémonie, et, lui couvrant les yeux d'un bandeau, ils le mettent dans le chemin qui conduit au temple de Cérès; ensuite ils se retirent.» (Les hautes statues sont-elles celles du temple sur la Mosaïque, entouré des richesses des mines alentour? Cet édifice au mur hors de l'enceinte correspond à la photo. Des éléments connus, on évoque les «colosses de Memphis», or, juste en haut du palais se trouve le géant ithyphallique couché.) La version grecque du mythe du voleur : Trophonios est un architecte légendaire et le héros de Lébadée en Béotie, où il possède un oracle. Pausanias - Periegesis - Livre IX «on dit que Trophonius et Agamède excellèrent l'un et l'autre dans l'architecture, et qu'ils s'entendaient surtout admirablement bien à bâtir des temples pour les dieux, et des palais pour les rois. Ce furent eux qui bâtirent le temple d'Apollon à Delphes et le trésor d'Hyriéüs. Quant à ce dernier édifice, en le construisant, ils y pratiquèrent un secret dont eux seuls avaient connaissance, et par le moyen duquel, en ôtant une pierre, ils pouvaient entrer sans que l'on s'en aperçût. Hyriéus y ayant mis son argent, chaque nuit ils en dérobaient quelque chose. [] Trophonius voyant ce malheur arrivé, ne sut faire autre chose que de couper la tête à son frère et de l'emporter [] Ascalaphus et Ialménus régnèrent après eux. On assure qu'ils étaient fils de Mars et d'Astyoche fille d'Actor, petite-fille d'Axéüs, et arrière-petite-fille de Clyménus. Ce fut de leur temps et sous leur conduite que les Orchoméniens allèrent au siège de Troie.» (Le seul fait de reprendre l'histoire «à la grecque» implique qu'une forme de ce mythe était situé en Grèce. Le père de Trophonios, Erginos, est contemporain d'Hercules, précédant la Guerre de Troie. Si on conjoint les deux histoires, le trésor d'Hyriéüs est un édifice qui représenterait d'une certaine façon la Memphis;) Hyrie est une ville mentionnée dans le catalogue des

vaisseaux d'Homère, dans lequel le premier contingent est celui de Béotie. Hyriée, qui avait prié les Dieux pour avoir un enfant. Zeus, Poséidon et Hermès visitèrent la ville déguisé et urinèrent sur un taureau et l'enterrèrent dans le jardin du palais, ce qui fit naître Orion. On verra qu'Orion semble bien représenté par le géant de pierre couché derrière le temple. - Diodore, Bibliothèque Historique, Livre I, raconte ce temple de Vénus à Memphis : «XCVII. On montre dans Acanthopolis, ville située au delà du Nil, dans la Libye, à cent vingt stades de Memphis, un tonneau percé dans lequel trois cent soixante prêtres versent journellement de l'eau puisée dans le Nil. Aux environs de cette ville, on représente dans une fête publique la fable de l'Ane [du paresseux]. Un homme placé en tête de la procession tresse une corde de jonc que ceux qui viennent après lui délient. [] On apporte divers témoignages du séjour d'Homère en Égypte, et particulièrement le breuvage donné par Hélène à Télémaque visitant Ménélas, et qui devait lui procurer l'oubli des maux passés. Ce breuvage est le népenthès dont Hélène avait, selon le poète, appris le secret à Thèbes par Polydamna, femme de Thonis. En effet, les femmes de Thèbes connaissent encore aujourd'hui la puissance de ce remède, et les Diospolitaines sont les seules qui s'en servent depuis un temps immémorial pour dissiper la colère et la tristesse. Or, Diospolis est la même ville que Thèbes. Comme Homère, les Égyptiens donnent à Vénus l'épithète de dorée, et il existe près de Momemphis un endroit appelé le Champ de Vénus dorée.» (Intéressante mention d'une plante narcotique, diverses mosaïques nilotiques montrent en effet la culture de plantes qui ressemblent au pavot; cependant le rapport à Hélène et Thonis, cité précédemment avec Memphis, évoquerait le silphium; De Materia Medica de Dioscorides «Silphium grows in places around Syria, Armenia, Media [Persia] and Libya.... Though you taste ever so little of the Cyrenian, it causes dullness over your body, and is very gentle to smell, so that if you taste it your mouth breathes but a little of it.».) - La tradition pré-homérique de Memphis : Selon le récit du Byzantin Eustathe de Thessalonique au XIIe siècle, qu'il attribue à un certain «Naucrates», Phantasia était la fille de Nicarchus de Memphis, lui-même poète. Elle aurait écrit des poèmes sur la guerre dans les plaines de Troie et l'errance d'Ulysse, puis aurait déposé ces écrits dans le temple d'Héphaïstos, à Memphis. Homère aurait par la suite visité le temple et persuadé les prêtres de faire des copies de ces livres pour les emporter avec lui. Photius Ier de Constantinople du IXe siècle, attribue ce passage à Ptolémée Chennos (du IIe siècle) : «Phantasia, une femme de Memphis, fille de Nicarchus, a composé avant Homère une histoire de la guerre de Troie et des aventures d'Ulysse. Les livres ont été déposés, il est dit, à Memphis, Homère y est allé et a obtenu de Phanites, le scribe du temple, des copies, puis il composa, en vertu de leurs inspirations.» [Wikipedia] Ptolémée Chennos, un grammairien et mythographe vivant à la fin du Ier siècle et au début du IIe siècle, rapporté par Photius Biblotheca 149b, 3-38 (IXe siècle), rapporte certains traditions perdues. «Helen had a female child with Alexander. They argued about what to call her (he wanted to name her Alexandra, she wanted to name her Helen), Helen won, taking the winning throw in dice, the child was named afterher mother. They say Hecuba killed this daughter when Troy was conquered. From the time of the Trojan War there were many Helens; [] Among which was Helen daughter of Musaeus, who wrote about the Trojan War before Homer, from which Homer is said to have taken his plot, she possessed a bilingual sheep.» (Bien que vaguement décrit, on verra au VOL. 3 que cette idée qu'Hélène a laissé des écrits sur Troie en Égypte est plus que surprenante.)
- Orion et le saccage du temple : Le géant est couché près d'un chien vorace (absent de la photo car situé audessus) qui semble s'être retourné contre lui et le regarde (Géryon). (Dans le mythe officiel, c'est Hercule qui tue le chien Orthos, puis le berger et Géryon, mais ici le chien semble être différent. Je démontrerai la topologie du terrain plus loin, une ligne est tracée depuis le monticule de la sphinge vers le temple et représente une flèche, celle-ci se dirige aussi à travers du géant de pierre; c'est ainsi qu'Héraclès a vaincu le héros, avec une flèche empoisonnée. Il est favorable que le géant sur la Mosaïque, que j'associe à Géryon et son chien, soit aussi assimilé à Orion. Géryon et Orion sont tous deux tués par une flèche et possède un chien; enfin Orion est parfois tué par un scorpion, animal associé à Héraclès en vertu de sa flèche contenant le poison de l'Hydre de Lerne.) Selon Lucien de Samothrace : «Accueilli à la cour d'Œnopion qui régnait sur Chios, Orion tomba amoureux de Mérope, la fille du roi. Œnopion décida de promettre la main de sa fille à Orion, à condition que celui-ci débarrassât Chios de tous les fauves qui s'attaquaient aux hommes et aux troupeaux. Orion, excellent chasseur, n'eut aucun mal à remplir ladite condition. Mais Œnopion renia sa promesse, l'amoureux se fâcha et saccagea le palais. Pour le punir, Œnopion l'aveugla et l'abandonna sur le rivage. Orion marcha alors droit devant lui à travers la mer jusqu'à l'île de Lemnos et fut attiré par les forges d'Héphaïstos...» (Ici le thème du saccage du palais est conséquent aux autres mythes associés à la Memphis grecque. Sa naissance près d'une peau d'égide rappelle la topologie du terrain audessus du géant, formant symboliquement le Bouclier d'Héraclès [Voir chapitres suivants].) Selon la Bibliothèque d'Apollodore : «guéri par la lumière du soleil, et aussitôt il se hâta de marcher contre Oinopion. Mais Poséidon lui avait aménagé une maison souterraine, bâtie par Héphaïstos» (Cela insinue des caves, et le nom Oinopios désigne «buveur de vin».) Eratosthène, Catastérismes XXXII (Hésiode fr.148a M.-W.) donne une autre version : «Hésiode dit qu’il est le fils d’Euryalè, la fille de Minos, et de Poséidon et qu’il a reçu la faculté de se déplacer sur les flots de la même manière que sur la terre.» (Ces dons particuliers sont évoqués dans le mythe du voleur du temple.)



- Géryon-Orion : Sur la représentation de Géryon en tant que la constellation d'Orion, noms qui se ressemblent d'ailleurs, on retrouve un super beau pectoral en bronze entouré d'étoiles (Samos, Vathy Museum, B 2518, 610 av. JC); (5 boeufs sont à gauche, possiblement les 5 étoiles visibles qui entourent Orion dont M42; au centre Héraclès portant la nébride du lion et le géant Géryon à 3 têtes, ce qui indique les 3 étoiles de l'astérisme ou ceinture d'Orion; sous Géryon 2 chiens surmontés d'une étoile, qui pourraient représenter Sirius; Eurytion son bouvier est étendu au sol à droite, lui-même parsemé d'étoiles, et avec 8 étoiles alentour représentant possiblement les Hyades du Taureau, en plus un arbre qui ressemble au platane, un palmier; derrière lui à droite, un oiseau perché sur une plante, un second oiseau en vol, une grosse étoile qui ne pourrait qu'être Aldébaran et deux caprins. De façon assez traditionnelle, Héraclès tient Géryon par le cimier, que j'assimile aux cornes. Philostrate mentionne que la tombe de Géryon à Gades (Cadix) est une colline funéraire sur lequel poussent deux arbres merveilleux, nés du croisement d'un pin et d'un pin rigide. Ce n'est pas banale non plus d'avoir Géryon-Orion représenté comme mort sur la Mosaïque près du «Temple de Memphis», puisque les Égyptiens identifiaient Orion à Osiris. La grande fleur à gauche semble être une équivalence à Harpocrate connue dès le XIe siècle av. J-C ou avant, Horus enfant blottit sur une grande fleur de lotus, faisant souvent le signe du silence à ces lèvres et surmonté d'une triple couronne composée de cornes de bélier. Dans une sorte d'amalgame greco-égyptienne, l'Héraclès-lion joue le rôle de l'Horus-enfant; la symbolique solaire semble reprise par Héraclès; la fleur elle-même sur le pectoral représenterait Orion par ses 3 tiges centrales, lesquelles se rapportent aux cornes de Géryon. Les chèvres s'expliquent par un jeu de mot : quand Hercule veut atteindre le jardin des Hespérides dans «l'extrême ouest», il repasse par la terre de Géryon; et il s'avère que le grec μῆλον pour dire pomme définit aussi «petit bétail, chèvre», et selon Paléphatos de Samos c'est bien des brebis qu'il ramène; le symbole des deux chèvres debout et mangeant à un arbre sacré des feuilles ou des fruits est très répandu en Assyrie. Il est ensuite possible qu'on aie initialement vu la constellation du Bélier, qui contient que deux étoiles principales, sous la forme de deux caprins; et c'est dans ce même mythe des Hespérides qu'Héraclès prend sur lui la voûte céleste que tient Atlas, et devient symbole cosmologique. Si les chèvres s'expliquent ainsi, les deux arbres s'expliquent de la même façon, arbres sacrés de la Grèce.)


- Comparaison avec un exposé du Penn Museum : A depiction of a comet may have been discovered on an artifact in the Museum’s Etruscan collection. Lozenge shaped bronze belt with geometric patterns of bosses and lines are supplemented with images of sundisks and rays, horses, and dancing men on Etruscan bronze belt from Vulci Tomb 42F. On display in the Etruscan Gallery, Penn Museum. PM object MS690. It may feature a comet or two in a very rare narrative scene depicted in repousse, the technique of hammering a raised pattern up from the back surface of a metal sheet. If the first boss behind the people is the sun, surely the last two are comets; the final boss has thin lines emanating from it like light rays. Perhaps the plainer, interim boss relates to the omen of a comet that “shall be the same,” in other words a second day’s appearance of the cosmic visitor, or possibly the sort of blazing meteor that can be thrown off by a passing comet. Curiously, Halley’s comet passed by Earth in 695 BCE; the lady of Vulci Tomb 42F was alive then, and probably only buried around 680 BCE or later. [63] - On remarquera qu'une sorte de lotus de résurrection va du temple memphite vers le nez de l'Orion couché; un parfum spirituel. Sur le chapeau du géant, est une tête de prêtre avec une haute tiare rouge où est placée une gemme d'ourouboros, un second serpent à deux têtes atteint son nez, le prêtre «sent la résurrection».

63 Jean Macintosh Turfa, "A Comet Shall Shine Forth" Expedition Magazine 61.1 (2019). Expedition Magazine. Penn
Museum, http://www.penn.museum/sites/expedition/?p=27779
- ANE : Seth fut capturé au lasso par Anubis, castré par ce dernier et condamné à porter la momie d'Osiris sur son dos. Les Textes des Pyramides rapportent que c'est en tant qu'Âne que Seth porte Osiris, et lorsqu'il défaille sous son fardeau, Isis et Nephtys lui font retrouver ses forces et sa vigueur sexuelle en soulevant leur robe et en exhibant leur intimité sous ses narines (Diodore). Plusieurs courtes notices relatent le transport des lambeaux du corps d'Osiris placé sur le dos d'un âne : «Quant à Sépa c'est Osiris ; on l'appelle le Lambeau. On le mit sur le dos d'un âne, mais il faiblit sous lui et se coucha sur terre. Alors Isis et Nephtys placèrent de la Divine Semence près de son nez ; il se redressa sous lui et se mit en marche immédiatement. Les dieux rassemblèrent ces écoulements des reliques divines d'Osiris; Isis, Nephtys et Tefnout les ayant trouvés dans Létopolis, cachés dans un buisson, ni vu, ni entendu.» «Les femmes enveloppèrent l'omoplate-mehaqet et le tibia et en firent une momie que l'on appelle Osiris, placée sur l'échine d'un âne.» (On peut rapprocher cette facette à celle de l'Isis à voile qui apparaît sur les pièces de monnaies d'Antonin en association au port de Corinthe, d'où nous vient encore le mythe d'Apulée; la montée érotique suite au levé du voile équivaut à la montée du Nil fertilisant de limon, ou autrement dit une puissance civilisatrice et la domestication animale. Derrière l'âne se cache peut-être par la queue la forme d'une porteuse de relique voire de vase canope, sous eux est ce xoanon de paille géant; si Osiris est transporté au temple memphite, au bas de la Mosaïque il est visible dans sa version renaissante à travers les vignes accompagnée de Seth sous sa version d'hippopotame subissant une chasse rituelle. Le géant de pierre en haut du temple affiche aussi ce grand phallus tel une relique d'Osiris. Les deux plantes à gauche de l'âne, une blanche et une rouge, semble faire un parallèle au transport avec les tuniques des deux voyageurs.)

- Sur le culte gréco-égyptien de Memphis, l'ARÉTALOGIE : Une arétalogie isiaque est un récit gravé d’Isis à la première personne, sur sa généalogie, ses pouvoirs, les dons et les miracles qu’elle octroie aux hommes. Ayant pour but de répandre une nouvelle Isis parmi les populations hellénistiques... aux colons grecs d’Alexandrie. Il existe six arétalogies principales, qui étaient conservées dans les archives des temples : Andros, Kymé, Thessalonique, Ios, Maronée et une partie du texte de Diodore de Sicile. «Actuellement, la thèse est celle d’une origine memphitique des arétalogies, alors que la ville accueillait des Hellénomemphites depuis le début de l’époque ptolémaïque, et parce que Memphis est citée dans plusieurs de ces textes. Isis est d’autant plus assimilée à Déméter thesmophore (législatrice) -- thème développé dans l’arétalogie de Maronée, d’Andros, chez Diodore et dans l’iconographie isiaque quand elle tient des épis de blés ou des fruits. Dans l’hymne de Kymé, le pouvoir exercé sur la mer est développé et Isis est décrite comme à l’origine des îles grecques» [64] Cette souveraineté sur les forces de la nature peut conduire à la maîtrise du destin. Isis crée le «chemin des étoiles» qui conduit au pouvoir dominant sur l’heimarmene (destin/karma personnel, du grec 'recevoir une portion', dans le stoïcisme 'cause à effet' puis 'cause à la disposition des étoiles'). Dans le texte de Kymé, Isis "délie ceux qui sont enchaînés", après que son pouvoir salvateur et victorieux soit affirmé. "Je triomphe du destin (heimarmene). Le destin m’obéit". Dans l'hymne d'Andros : "I release the bonds of necessity (Anangkê)". Isis dit à Lucius, l'âne d'Apulée, lorsqu'il est à Cenchrées : "Know that I have the power to prolong your life also beyond the span of time determined by your destiny (fatum) [] Through the providence of the greatest goddess I overcame Fortune, who attacked me so fiercely". À Medinet Madi, elle "libérait les prisonniers des chaînes du destin" et l’auteur invoquait Isis comme "omnipotente, Bonne Fortune, Agathè Tychè et pronoia". (En sommes la Fortuna d'Isis est Primigenia, avant toute chose, à la fois immanente donc en tout et pour tout, et transcendante en chacune d'elle, c'est-à-dire allouant la victoire. Elle scelle le destin des royaumes temporels.) L'hymne de Kymé d'Éolide, est découverte dans les ruines d'un sanctuaire égyptien, publié en 1927. «(§ 13) I showed the paths of the stars. I ordered the course of the sun and the moon. (§ 21) I, with my brother Osiris, put an end to cannibalism. I showed men mysteries. I taught the reverence of the gods’ statues. I founded the precincts of the gods. I destroyed the realms of tyrants. [] (§ 44) I am in the rays of the sun. I accompany the journey of the sun. [] (§ 49) I am the mistress of seafaring. (§ 50) I make the navigable unnavigable whenever it seems fit to me.» L'origine memphitique : «A la base de ces trois textes (Andros, Ios, Kymé), il y a donc un original commun. Démétrios de Magnésie-du-Méandre nous invite à croire que cet original se trouvait dans l'Héphaistieion, c'est-à-dire dans le temple de Ptah, à Memphis. Diodore situe à Memphis le tombeau d'Isis; l'enceinte sacrée d'Isis était une enclave du sanctuaire d'Héphaistos-Ptah. [] Le poète d'Andros interpréte le premier verset de notre hymne, selon lequel Isis inventa, avec l'aide de Thoth, les caractères sacrés. La mention des mystes et d'un hiéros logos, évoquant l'idée d'instructions secrètes.» [65] La stèle d'Andros rapporte «(5) Linen-clad queen of Egypt, for whom the ancient city of the fertile furrow, rich in wheat, is a concern, sistrum-carrying Boubastis, and Memphis, rejoicing with its sheaf-bearing plains, where the sacred law from devout kings set up an unshaken stele, the sign, lady, of your monarchy, speaking to suppliant peoples : "I am golden-throned Isis, strong with the sceptre, as far as the beam of the firebright sunshines on the nurturing land with its rays..." (15) I am the eldest daughter of tyrant Kronos, Isis, envied wife of the wide-ruling Osiris with whom I loosed the same womb of birth, heavy with rushing flowers of locks, like vine-tendrils, by the law of the high-minded king, the son whom Ouranos feared [] (140) Ι care for the crown of the sun with my brilliant brother and they call me companion; driving in circles I am brought along with the sun’s rays throughout the radiant [sky].» L'arétalogie de Maronée reprend : «Elle (Isis) a découvert avec Hermès les écrits, et parmi ceux-ci, les écrits sacrés pour les mystes,
64 Briaud, S. (2012). Isis et le destin en Grèce hellénistique : la circulation d’Isis-Tychè. Cahiers d'histoire, 31(1), 101–109. https://id.erudit.org/iderudit/1011682ar 65 Un nouvel hymne à Isis. Roussel Pierre. In: Revue des Études Grecques, tome 42, fascicule 195-196, Avril-juin 1929. pp. 137-168; https://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_1929_num_42_195_6945
et les écrits à caractère public pour tous» (Les arétalogies sont contemporaines à la Mosaïque, vers le IIe et Ier siècle av. J-C. Tout ceci est cohérent avec l'aspect du Destin présenté et justifie la présence du temple de Memphis comme greco-égyptien; plus précisément on nomme Cronos donc l'AION. Les arétalogies accréditent un lien entre Isis et l'écriture mystique que j'aborderai.) POxy. 1380. claims that the name under which Isis was honoured in Bithynia was Helen. - ISIS the dog-star : «Coins and amulets from Hellenistic and Roman times as well as the tympanum of the Isis temple on the field of Mars in Rome, which depicts a dog with a star, bear witness to the importance of the combination of Isis with Sothis, the dog-star, and shows how this idea was alive in Hellenistic times. Thus it also says in the Cyme hymn: "It is I who rise in the dog-star". In Pyramid texts, a passage concerning the birth of Horus (Pyr. 632) bears witness to the identification of Isis with Sothis. "Isis—Sothis who discharges the flood of the Nile in due season" is mentioned in Edfu; in Dendera she is "Sothis in the sky who at New Year brings the flood of the Nile". L'étoile d'Isis chez Horapollon : Livre I "Lorsqu'ils veulent représenter l'année, ils peignent Isis, c'est-à-dire une femme ; ils figurent la déesse au moyen de la même (image). Isis est chez eux une étoile, appelée en égyptien Sothis ; et en grec Astrocyon, qui semble régner (être reine) sur les autres étoiles, apparaissant tantôt plus grande, tantôt plus petite, tantôt plus brillante, tantôt moins. Aussi, comme nous sommes renseignés suivant le lever de cette étoile sur les événements qui doivent s'accomplir pendant l'année, ce n'est pas sans raison qu'ils appellent l'année Isis. Ils écrivent encore l'année d'une autre manière en peignant un palmier, parce que cet arbre, seul parmi tous les autres, produit un rameau à (chaque) nouvelle lune, de sorte que l'année correspond à (la poussée de) douze rameaux. [] [Ce qu'ils signifient en écrivant une étoile.] Voulant désigner le dieu de l'univers, ou le destin (heimarmene), ou le nombre 5, ils peignent une étoile; Dieu, parce que la providence divine décerne la victoire, par laquelle s'accomplit le mouvement des astres et du monde entier (cosmos) ; car il leur semble que rien ne peut avoir une existence séparément de Dieu; Le destin (heimarmene), parce que celui-ci dépend aussi de la disposition des astres ('economy' of the stars); Le nombre 5, parce que, malgré qu'il y a foison (d'étoiles) dans le ciel, cinq d'entre elles seulement réalisent par leur mouvement l'ordonnance de l'univers."» (Ainsi Isis-Sothis est assimilé avec Hélène, vie de la nation et du territoire. On voit ses 5 rochers dans l'eau près du temple et celles aux têtes de chiens représenter Sothis-Sirius, cela est cohérent avec le thème astral et le zodiaque d'Héraclès de la Mosaïque. Plutarque évoque la notion sacré du 5 et dans son livre, Sur le E de Delphe. En vérité cette partie montre 6 rochers en forme de pyramide, temple céleste dont le pyramidion a une forme d'oie; chez les Égyptiens l'oie se rapporte à Amon, dieu primordial, tandis que l'oie est aussi liée avec Léda qui enfante Hélène. Cet

ensemble évoquant Sirius symboliserait par là la destinée des étoiles, la Fortuna. On verra, ce bateau de la Victoire contient une écriture sacrée, le nom de l'AION. Or la graphie de l'AION est aussi celle de Zeus, qui est l'équivalent d'Amon. Zeus Ammon apparaît sur le monnayage de Cyrène dès la fin du VIe siècle av. J.-C. puis avec Alexandre le Grand; l'aigle du temple droite, la Memphis de la Mosaïque, pourrait le représenter; Zeus-Amon sera adoré au Fayoum, à Cyrène et à Sparte où il remplaçait possiblement une forme de l'Apollon Karneios. Une certaine imbrication existe entre héros, demi-dieux et dieux évoquant un même principe.) Horapollon qui étudia les hiéroglyphes, alors hors d'usage au Ve siècle, associe l'oie à la piété filiale, le glyphe du «fils» est représenté par une oie en raison de l'amour extrême que les oies ressentent pour leur progéniture plus que les autres animaux [Wikipedia : Horapollon] (Sur le thème de l'oie apposé à la proue des bateaux et comme architecture de toits des temples, la tête légèrement baissée pourrait évoquer l'obéissance à la divinité, et la fidélité par le fait même; comme explicité dans les jardins au VOL. 1 c'est une image du sacré; elle se conjoint bien au chien.) - Lien au Fayoum : Medinet Madi “The city of the past” starts in the Middle Kingdom, in the beginning of the II millennium BCE. During the Ptolemaic period, when the Fayum has been object of anagricultural recovery, the village Dja – now called Narmouthis, a Greek name meaning “the city of (Isis)-RenenutetHermouthis”- and its Middle Kingdom temple, “discovered” under the sand, has been restored and consolidated. In Ptolemaic Fayum, Amenemhat III was worshipped as a god; 1st century BCE, the Hellenized Egyptian Isidoros four hymns had been graved on the enjambments of the entrance to the vestibule of Heracleodoros in the Ptolemaic temple of Medinet Madi. (Le Fayoum est un endroit important lié au labyrinthe puis encore à d'antiques liens avec les étrusques et l'alphabet abordés au VOL. 3.)
- L'homme invisible. Platon évoque ce mythe : Gygès découvre qu'en tournant vers l'intérieur de sa main le chaton d'une bague découverte par hasard lors d'un violent orage qui ouvrit le sol devant lui, il peut devenir invisible; il s'arrange pour faire partie des messagers envoyés au palais royal. Là, grâce à cette invisibilité, il séduit la reine, complote avec elle et assassine le roi pour s'emparer du pouvoir. (Le mythe de l'homme invisible semble représenté sur le temple de Memphis, un grand homme ayant entré dans le temple comme un fantôme, sa cape traînant jusqu'à la baie, une des pointe ayant la forme d'un lézard marin. L'homme semble pouvoir faire un voyage astral couplé à quelque possibilité de matérialiser l'esprit. La puissance des gemmes sera évoquée dans le chapitre sur les xoanons.)


- Le bateau-cygne d'Aphrodite-Apollon. (Le navire d'Aphrodite, définit par la proue en tête de cygne, est aligné entre les oiseaux du ciel associés à des cygnes en haut et ceux de Déméter aux colombes à gauche. Plus abstraitement, la forme des rivières s'allonge comme le cou d'un cygne. La proximité du bateau avec les porcs, les guerriers et fleurs macrocosmiques évoquent ce mythe de l'Adonis-Hyacinthe. Adonis est un mythe d'origine phénicien et chypriote mais le chariot aux cygnes s'adresse à plusieurs dieux, la blessure de Hyacinthe laisse aussi naître les fleurs et pourrait être la reprise d'un mythe originel; Pausanias mentionnait que Hyacinthe était barbu sur le trône d'Amyclée près de Sparte, et non pas le jeune homme du mythe. «Quant au vent Zéphyre, à la manière dont Hyacinthe fut tué involontairement par Apollon, et à sa métamorphose en fleur, tout cela n'est peut-être pas (véritablement) comme on le raconte;» Perpendiculairement au bateau situé à gauche du temple, et directement en haut du temple se trouve un singe se tenant dans une barque fait du minerai floral; on veut peut-être présenter l'Aphrodite ourania et pandémos (vulgaire).) Ovide, Métamorphose X, 519 : "Réserve, dit-elle, ton courage contre les animaux qu'on attaque sans péril. L'audace contre l'audace est téméraire. N'expose point, cher Adonis, une vie qui m'est si chère. Ne poursuis pas ces fiers animaux par la nature armés, et crains une gloire acquise au prix de mon bonheur. Ton âge et ta beauté, qui ont triomphé de Vénus, ne pourraient désarmer ni le lion furieux, ni le sanglier au poil hérissé. Les hôtes des forêts n'ont pour être touchés de tes charmes, ni mon cœur, ni mes yeux..." «Vénus n'avait point atteint le rivage de Chypre. Les gémissements d'Adonis frappent son oreille. Elle dirige vers lui ses cygnes et son char; et le voyant du haut des airs, sans vie, baigné de son sang, elle se précipite, arrache ses cheveux, frappe et meurtrit son sein. Après avoir longtemps accusé les Destins : "Il ne sera point, s'écriat-elle, tout entier soumis à vos lois. Le nom de mon cher Adonis et les monuments de ma douleur auront une durée éternelle. ..." ! Elle dit, et arrose de nectar ce sang qui s'enfle, pareil à ces bulles d'air que la pluie forme sur l'onde. Une heure s'est à peine écoulée, il sort de ce sang une fleur nouvelle, que la pourpre colore, et qui des fruits de la grenade imite l'incarnat. Mais cette fleur légère, sur sa faible tige, a peu de durée; et ses feuilles volent jouet mobile du vent qui l'a fait éclore, et qui lui donne son nom.» (Comme un fruit de la guerre, le sang versé qui désigne le feu au coeur, le courage, la compassion, éclaire de vivacité la Mosaïque. Aphrodite est peut-être «l'Amour» des dieux, située à un croisement entre le ciel et la terre, entre la guerre (guerriers) et le sang (fleur); elle vient s'accoster au temple où serait conserver la fleur de feu; c'est l'amour divin. Parallèlement, il n'est pas impossible qu'on y présente l'union symbolique d'une

Némésis, mère d'Hélène et des Dioscures selon les versions, accostée au temple de Zeus-Amon imagé par l'aigle. Chez les égyptiens, il est question de l'oie d'Amon, oeuf primordial dont l'éclosion fait séparer le ciel et la terre) Philostratus the Younger, Imagines 14 (Greek rhetorician C3rd A.D.) : "[Ostensibly a description of an ancient Greek painting :] Hyakinthos. [] The son of Leto (Apollo) for love of the youth promises to give him all he possesses for permission to associate with him; for he will teach him the use of the bow, and music, and understanding the art of prophecy, and not to be unskilful with the lure, and to preside over the contest of the palaestra, and he will grant to him that, riding in the chariot drawn by swans, he should visit all the lands dear to Apollon." (Il faudrait supposer un même procédé que le mythe d'Adonis, où Aphrodite et son chariot véhicule l'amour du dieu Apollon pour Hyacinthe, qui lui apprend aussi l'art de la guerre. Si le texte est tardif, la représentation de Hyacinthe montant un cygne apparaît au Ve siècle av. J-C. [Wien, Kunst-historisches Museum no 191].) Ovide, Métamorphose X, 190 : «Mais cependant quel est mon crime ? en est-ce un d'avoir joué avec toi ? en est-ce un de t'avoir aimé ? Que ne puis-je donner ma vie pour la tienne, ou mourir avec toi ! Mais puisque le Destin me retient sous sa loi, tu vivras dans ma mémoire, dans mes vers, sur ma lyre. Tu seras immortel par moi. Tu deviendras une fleur nouvelle. On lira sur tes feuilles le cri de ma douleur. Un temps viendra où un héros célèbre sera changé en une fleur semblable, sur laquelle on lira les premières lettres de son nom". [] Apollon trace lui-même sur l'hyacinthe le cri de ses regrets, et ces lettres Aï, Aï, sont gravées sur cette fleur.» Ovide, Metamorphoses 13 : «Les chef de l'armée applaudirent. On vit alors ce que peut l'art savant du langage, et l'éloquent Ulysse emporta les armes du vaillant Achille. Ajax, qui soutint seul tant de fois et le fer et la flamme, Hector et Jupiter (Zeus), ne peut soutenir l'affront qu'il a reçu. Ce guerrier invincible est vaincu par la douleur. Il saisit son épée : "Du moins, dit-il, ce fer m'appartient. Mais Ulysse le demanderait-il encore ! Je n'ai plus qu'à m'en servir contre moi : il fut souvent rougi du sang phrygien; qu'il le soit enfin de celui de son maître; et qu'Ajax ne puisse être vaincu que par Ajax !" Il dit, et enfonce le glaive dans son sein jusque-là sans blessure. On fit de vains efforts pour arracher le fer; le sang, jaillissant avec violence, put seul le repousser. La terre que ce sang rougit fit éclore, sur une tige verte, une fleur de pourpre pareille à celle qui naquit du sang d'Hyacinthe. Le mêmes lettres tracées sur les feuilles (ou pétales), dans l'une expriment un nom, et dans l'autre une plainte.» [N.B. the AI, AI inscribed on its petals spelt the name Aias (Ajax).] (Devrait-on y voir, en correspondance avec Hyacinthe, Ajax et Achille jouant aux dés lors des jeux de la guerre à Aulis? Hyacinthe image la vertu héroïque aux jeux de la guerre qui parfait l'homme au destin d'Apollon. Le AI est un cri mystérieux, c'est d'abord la plainte d'Apollon, puis le nom d'Ajax. Il est vraisemblable qu'il soit l'abbréviation d'Adonaï, Ἄδωνις, variante de ἀηδονίς aêdonís, et ἀοιδός l'aède qui chante les mythes; on peut conjecturer que la plainte d'Apollon est le chant guerrier-amoureux de l'hyacinthe, qui est le sens même du rite de l'Adonis et non pas exactement la même personnalité. La complainte peut raviver les hauts-faits, faire renaître, et comme pour Ajax, désigne la sacralité d'une mort au combat, celle d'un prétendant voire de «l'initié mort en dieu et vivant à jamais».) - AiAi. On retrouve ce cri dans la version grecque du Hélène d'Euripide, lorsqu'elle se lamente après avoir appris le sort de Ménélas et des Dioscures. «How shall I strive in lament? To what Muse shall I call, with tears, with laments, or cries of suffering? AiAi! Feathered neanides, parthenoi, korai from the earth, Sirens come here to me in mourning, bringing Libyan flutes or pipes or lyres, crying out in distress joined together with my tears.» Et dans le chant funèbre d'Adonis de Bion de Smyrne (290 av. J-C). «I cry aiai (αἰάζω) - I make this lamenting cry for Adonis. And lamenting in response are the Cupids [Erōtes]. [] Now the rose escapes from his lip, and on that lipdies also the kiss that Aphrodite will maybe-never carry-off-as-a-prize.» (Ce qui est intéressant c'est le baiser tout comme le bateau s'ancre au temple, la rose venant de sa bouche comme une rivière, et la relation au transport du silphium comme le prix.) «By the third-century BC, to sing a ‘swan-song’ was already associated with mourning at the time of death (Polybius, 30). Clytemnestra describes the death of Cassandra who ‘like a swan, has sung her last lament in death’ during Aeschylus’ Agamemnon. In Plato’s Phaedrus Socrates explains that swans sing beautifully when they are on the point
of death» - Un alignement significatif existe depuis le radeau du singe, vers le bateau au temple de Memphis, puis vers la barque; il est signifié par la perche de l'homme sur le radeau. Sous cette barque se cache un oiseau plongeur, le canard à ses côtés cache une forme de navire identique à celui du temple, portant en plus une sorte d'oeuf de dragon. (Finalement l'alignement arrive au niveau du glyphe carneia du banc tout au bas sous la pergola; tout comme si l'on signifiait par cette navigatio le sacrifice de l'hommesinge-animal. L'oeuf de dragon semble liée avec la faille oraculaire du Python placée directement audessus. L'ensemble canard-plongeur forme un oracle pour le marinier qui pêche la fleur de vie.)
